Le 3ème Régiment d'Infanterie Légère
1800-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 3e Léger
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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Fig. A1 Officier de la 3e Demi-brigade légère, 1800-1802 (d'après un portrait d'époque) |
Fig. A2 Capitaine du 3e Léger en grande tenue en 1805 d'après le portrait du capitaine Clément Querilhac |
Formé en 1796 par Arrêté du 18 Nivôse an 4 - 8 janvier 1796) par l'amalgame des unités suivantes :
- 7e Demi-brigade légère de première formation
La 7e Demi-brigade légère de première formation a été formée des unités suivantes :
- 7e Bataillon de Chasseurs, ci-devant d'Auvergne
- 1er Bataillon de la Corrèze
Formé le 10 octobre 1791(14 septembre 1791 d'après Déprez). Son Chef est Delmas
- 2e bataillon de la Dordogne.
Formé du 5 au 7 juillet 1792.
- 15e Demi-brigade légère (bis) de première formation
L'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne (15e Léger) indique qu'elle est formée en Alsace le 31 août 1794 par l'amalgame du 15e bis Bataillon de Chasseurs, du 4e Bataillon des Vosges et du 8e Bataillon de la Drôme. Le 15e bis Bataillon de Chasseurs, qui est peut-être celui que B. Coppens qualifie de 15e Bataillon de Chasseurs (Autres), a été formé, selon l'Historique du 90e, le 13 mai 1794 par la réunion de Compagnies franches. Selon les sources, la 15e Demi-brigade légère (bis) de première formation a été constituée à partir des unités suivantes :
- 15e Bataillon de Chasseurs
"Séance du 26 janvier 1793. La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de la guerre, décrète : "Art. Ier. Le corps rassemblé par les soins du citoyen Dutruy, et commandé par lui, formera un bataillon d’infanterie de troupes légères. Ce corps sera recruté et composé des cent cinquante hommes qui sont à Crum, des trois cents hommes qui sont à Stenay, et des trois cent soixante hommes qui sont à Ville-Daument.
II Ce bataillon se complètera suivant le mode de recrutement décrété par la Convention nationale.
III Ce corps sera en tout assimilé aux autres corps de troupes légères à pied, et prendra rang parmi eux sous le numéro 15.
IV. Le ministre de la guerre est autorisé à prendre sur les fonds destinés aux dépenses de la guerre ceux qui sont nécessaires à la réunion et à l’organisation de ce bataillon" (Le Moniteur, 1er mars 1793).
Ce Bataillon aurait été intégré à la 27e Demi-brigade légère de seconde formation lors de l'amalgame de 1796.
- 15e Bataillon de Chasseurs (autre)
- 4e Bataillon des Vosges
- 8e Bataillon de la Drôme
Formé le 5 août 1792.
- 1er Bataillon des Chasseurs réunis.
La 15e bis Demi-brigade, commandée par le Chef de Brigade Kister, fait les campagnes de 1794, 1795 à l'Armée du Rhin, et est versée le 5 mars 1796 dans la 7e légère, devenue plus tard le 3e Léger (il faut comprendre : amalgamée avec la 7e Légère de 1ère formation).
Armée de Rhin-et-Moselle, 1796
Le projet de passage, concerté et arrêté par le Chef de Bataillon du Génie Boisgérard, le Chef des Pontonniers Dedon et les Adjudants généraux Bellavène, Ahbatucci et Decaen, le 30 Prairial an 4 (18 juin 1796), est adopté par le Général en chef Moreau, qui donne les ordres pour faire marcher les troupes qui arrivent au point de passage, le 5 messidor (23 juin), à huit heures du soir, composées, savoir : du 2e Bataillon de la 3e Demi-brigade d'infanterie légère ; du 2e bataillon de la 16e Demi-brigade d'infanterie légère ; de la 31e Demi-brigade ; des deux premiers Bataillons de la 89e (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 89).
Trois attaques sur Kehl sont disposées aux ordres du Général de division Ferino : Montrichard, Adjudant général, commande l'attaque de droite, Abbatucci, l'attaque de gauche, et Decaen doit entrer dans un bras du Rhin nommé Erlenrhein pour s'emparer d'un pont qui doit donner la communication des attaques de droite et de gauche, et il faut, à cet effet, enlever une redoute qui sert de tête de pont.
Les deux bataillons de la 3e et 16e Demi-brigade d'infanterie légère sont destinés pour le premier débarquement et répartis suivant le projet.
II est environ deux heures du matin quand les premiers bateaux sont mis en mouvement. Abbatucci part le premier, la Division de Montrichard après, et les troupes commandées par Decaen marchent ensuite. Lorsque Abbatucci approche de la rive ennemie, il reçoit quelques coups de fusil des sentinelles et des postes, et quelques coups de canon à mitraille. Montrichard est aussi légèrement fusillé.
Decaen raconte : "J'entrai dans le bras d'Ertenrhein. Mon bateau était dirigé par l'adjudant du chef de bataillon de pontonniers, nommé Braun, qui donna des preuves du plus grand sang-froid et du plus grand courage. Je devais être suivi de cinq autres bateaux qui portaient cent soixante hommes ; mais ces bateaux ne suivirent pas la marche qui leur avait été indiquée la rapidité du courant fut la cause de cet événement. J'aurais pu éprouver le même sort, si le chef des pontonniers, qui gouvernait, n'avait pas aussi bien connu la position du bras dans lequel il fallait entrer ; de sorte que le premier bateau seul se trouva sous le feu de la batterie ennemie qui lui tira deux coups de canon à mitraille, sans que personne en fût atteint. J'avais à bord un officier, un sergent, un caporal, et quatorze grenadiers de la 3e demi-brigade d'infanterie légère, le chef de bataillon des pontonniers et deux pontonniers.
Ce bateau fut tellement dirigé le long du bord et approché si avantageusement de la rive, que tout l'équipage débarqua avec la plus grande facilité et se porta dans la redoute ennemie ; ceux qui la défendaient, entendant battre la charge à la droite et à la gauche par les autres troupes descendues dans les iles, et apercevant la nouvelle descente, prirent la fuite. Deux pièces de canon, les caissons et plusieurs chevaux furent délaissés ; quelques prisonniers furent faits. Les troupes que commandait Abbatucci prirent aussi une pièce de canon. Celles de Montrichard, qui débarquèrent sur une ile submergée dans laquelle ils avaient de l'eau jusqu'aux genoux, cherchèrent et prirent possession d'un petit passage qui établissait la communication de l'ile avec la terre ferme ; elles trouvèrent ce petit passage à la tête de l'ile.
Dix minutes environ après la descente, les trois adjudants généraux se rencontrèrent au point qu'ils avaient d'avance fixé et firent des dispositions pour résister aux ennemis qui se présenteraient Montrichard prit la droite, Abbatucci la gauche, et moi je restai au petit pont pour recevoir les troupes du deuxième débarquement, les rassembler et les envoyer sur les points qui seraient en danger.
Les premières troupes descendues marchèrent en avant, partie en tirailleurs, les autres pour les soutenir ; une autre partie fut conservée en réserve. Des prisonniers et des chevaux furent amenés. Le village de Sundheim fut pris, celui de Kehl en partie enlevé ; mais l'ennemi, ayant reçu un renfort considérable, rechassa de ces villages les troupes françaises dont le courage ne devint que plus ardent. Quelques renforts, que ces dernières reçurent progressivement, les portèrent à enlever une redoute qu'on a nommée la redoute aux trous de loup, défendue par deux cent cinquante hommes et cinq bouches à feu ; tout fut pris. Ce succès en procura bientôt d'autres.
Cependant la position des Républicains devenait critique ; il était 8 heures du matin qu'on n'avait encore aucune cavalerie, mais seulement deux pièces de 4 qui avaient été démontées et apportées sur la rive droite, et auxquelles on attela des chevaux de prise. C'est à ce moment que l'ennemi se présenta avec plus de six cents hommes de cavalerie, quatre pièces d'artillerie légère et plusieurs bataillons d'infanterie. Mais les sages dispositions du général Ferino, secondé par les trois adjudants généraux, t'intrépidité des soldats, la conduite des divers chefs qui les commandaient, contribuèrent à conserver l'avantage qu'on avait obtenu. Le chef de bataillon Bec-de-Lièvre, de la 3e demi-brigade d'infanterie légère, âgé de plus de soixante ans et dont la bravoure est au-dessus de toute expression, assura infiniment ce succès, puisqu'il retourna contre les ennemis les pièces de la redoute qu'il avait enlevée et en servit une ; et d'autres militaires, dont les noms sont ignorés, imitant son exemple, parvinrent à repousser t'ennemi dans cette partie.
Montrichard le força également sur le point qu'il défendait ; l'infanterie à ses ordres soutint, en plaine, l'attaque de l'artillerie légère et de la cavalerie. Cette infanterie s'ébranla avec un enthousiasme incroyable, en s'écriant : « Chargeons cette cavalerie ! Doit-elle oser nous combattre ? » Il restait encore à enlever une redoute armée de trois bouches à feu ; sa position la rendait d'un difficile accès ; mais enfin, par suite d'une audace extrême, elle tomba au pouvoir des Français avec tous ses défenseurs. C'était la redoute du cimetière. On prit encore un obusier dans une petite batterie près de la tête du pont, et cinquante grenadiers.
Il est impossible d'énumérer les traits de courage et d'intrépidité qui signalèrent cette journée. Un seul fera connaître jusqu'à quel point les Français poussèrent leur audace lors de la prise de la redoute aux trous de loup, il se passa un trait qui étonnera la postérité.
Les ennemis avaient fait deux sorties et repoussé les assaillants. Ceux-ci retournèrent une troisième fois à la charge, parvinrent à descendre dans des puits creusés autour de celle redoute, d'où ils fusillèrent les canonniers, passèrent, de là, dans le fossé contre le parapet où ils ramassèrent des graviers qu'ils jetèrent dans la redoute en s'écriant : « Nous n'avons plus de cartouches Eh bien ! Jetons-leur de la mitraille ! » Un grand nombre d'officiers de tous grades se sont distingués dans cette journée, mais les noms de tous ne sont pas venus à ma connaissance" (Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 89).
Le 1er Thermidor an 4 (19 juillet 1796), le Ministre de la Guerre écrit au Général Moreau : "Le Directoire exécutif, citoyen général, par son arrêté du 27 messidor, accorde, comme un témoignage de reconnaissance nationale, aux adjudants généraux Levasseur, Montrichard, Decaen, et au chef de bataillon Bec-de-Lièvre, à chacun un sabre doré avec ceinturon. Je partage, généra), le plaisir dont vous jouirez lors de la distribution de ces armes aux braves militaires qui secondent si bien vos opérations gloriceses" (A. H. G. In : Journal tenu par le général de brigade Decaen de la campagne qu'il a faite à l'armée de Rhin-et-Moselle, commencé le 6 messidor an IV - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 118).
Le 27 octobre 1796, le Général Moreau écrit a Directoire : "… Le 4 (25 octobre), l'armée prit position à Altingen ; le 5 ( 26 octobre), elle passa le Rhin à Huningue, et quoique l'armée ennemie ne fut campée qu'à une lieue, elle n'osa pas troubler notre passage, qui s'est fait avec le plus grand ordre et couvert par les brigades des généraux Abbatucci et Laboissière.
J'ai trouvé la tête de pont dans un état affreux et pas à l'abri d'un coup de main.
Plusieurs raisons ont occasionné cette négligence. On avait voulu faire un camp retranché sur la hauteur de Friedlingen ; au lieu de s'occuper d'un objet avant l'autre, on a fait marcher les deux ouvrages de front, de sorte que tous deux n'étaient qu'ébauchés.
Il y a également eu beaucoup d'intrigues, de mauvaise volonté et de discussions déplacées entre les autorités civiles et militaires pour la fourniture des travailleurs.
J'ai les plus grandes craintes de ne pouvoir conserver ce débouché, si l'ennemi attaque avec vigueur.
J'ai chargé le général Abbatucci de ces soins, et je vous assure que personne n'en est plus capable. Sa brigade, composée des 3e d'infanterie légère et 89e de ligne, y est campée ; l'artillerie légère, troupe extrêmement aguerrie, est en batterie dans cet ouvrage, quoique ce ne soit pas son service ; lui-même s'y est barraqué. Il a en réserve à Huningue la 56e et huit compagnies de grenadiers ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 339).
La 3e Légère prend part au passage du Rhin, en avril 1797; concernant la 2e journée de ce passage, le Général Vandamme raconte, dans son rapport daté du 20 avril 1797, au Général Moreau : "... Le général Davout, pour soutenir l'attaque de la cavalerie, que commandait le général en chef en personne, fit marcher en avant la 17e demi-brigade en colonne serrée, pensant la faire déployer à cent toises en avant du village ; mais l'artillerie ennemie, qui était postée sur la droite en sortant de Diersheim, prenant cette colonne en écharpe, fit un feu terrible qui, en tuant et blessant une centaine d'hommes, obligea le général Davout à se retirer et prendre la position qu'il venait de quitter. La 109e reçut l'ordre de se porter en avant pour soutenir la 17e et former ensemble la tête de colonne pour l'attaque générale projetée pour neuf heures. Tandis que ces préparatifs se faisaient au centre, l'ennemi faisait tous ses efforts sur notre gauche, où étaient la 3e légère, la 31e et la 76e de ligne, aux ordres du chef de brigade Cassagne, qui, par une résistance vigoureuse et des manœuvres hardies, contenait l'ennemi sur ce point ...
Le général Davout, qui connaissait particulièrement notre droite, dirige de ce côté une colonne composée du 9e de hussards et du 17e de dragons avec deux pièces d'artillerie légère, soutenue par le général Dufour, qui marchait avec une partie de sa division en remontant le Rhin vers Kehl, par Auenheim ; une colonne de six bataillons en attaque contre le village d'Hobine, composée de quatre pièces d'artillerie légère, de la 3e légère et de la 3e de ligne, deux corps de première réputation de cette armée. Le chef de brigade Cassagne en avait le commandement ; c'est un des officiers les plus braves et des plus instruits, qui s'est déjà couvert de gloire à la défense immortelle d'Huningue, où il a remplacé le brave général Abbattucci. Cette colonne était flanquée à sa gauche par la 76e qui était restée en position contre le village de Bischofsheim, où l'ennemi avait encore beaucoup de monde et d'où il faisait un feu d'artillerie soutenu" (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 355).
Fig. 1 Carabinier d'Infanterie légère, Division Oudinot, 1805 |
Fig. 1bis Gravure de Voltz |
Le 7 juin 1797 (19 Prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Citoyen Haller : "Vous trouverez ci-joint, Citoyen, un état que m'envoie le général Victor. Vous porterez en recette les sommes qu'il porte sur l'état comme les ayant reçues. Vous porterez la dépense de la manière suivante :
... 4° Les trois sommes de 10,000, de 9,000, de 23,000 livres au commissaire ordonnateur en chef, sur l'argent que nous avons accordé pour l'habillement, sauf à lui à s'en faire rendre compte par les conseils d'administration des 3e et 18e d'infanterie légère et 57e de ligne ...
Vous ferez rendre compte au citoyen Suchet des 67,000 livres.
Vous trouverez ci-joint l'état qui vous servira de guide" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1893 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1647).
Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre :
"LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les ... 3e ... demi-brigades." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).
En avril 1798, Vandamme rejoint l’Armée d’Angleterre. Il vient s’établir à Cherbourg, où il prend le commandement intérimaire de la Division Duhesme, envoyée à l’Armée d'Angleterre. Les troupes sous les ordres de Vandamme sont les suivantes : 3e Demi-brigade légère, établie à Cherbourg même ; 9e Demi-brigade légère, alors en garnison à Paris ; 10e Demi-brigade légère, à Caen ; 40e Demi-brigade de ligne, au Havre et à Dieppe (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 414).
La 3e demi-brigade légère de seconde formation combat en Italie.
Le 17 août 1799 (30 Thermidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en Chef : "Conformément à votre lettre du 29 de ce mois, mon cher général, j’ai fait partir cette nuit des officiers d’état-major pour mettre sur le champ en mouvement les 3e demi-brigade et 47e. Ces corps arrivent à Briançon savoir :
La 3e légère, le 1er bataillon le 3 fructidor, le 2e le 7, le 3e le 8 ...
Je ne peux mettre plus de célérité dans le mouvement vu l’éloignement des points occupés en première ligne et qu’il faut avoir le temps de faire relever" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 251).
Le 30 août 1799 (13 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier, au Général Clément : "La répartition de la division étant réglé ainsi qu’il suit :
3e demi-brigade d’infanterie légère, 87e de ligne, 10e de ligne, 3e bataillon de la 33e, 1er bataillon de la 80e, 2e escadron du 10e de hussards, 1er escadron du 3e de chasseurs, une compagnie d’artillerie légère.
La brigade que vous commanderez, cher général, sera composée ainsi qu’il suit :
3e d’infanterie légère, 2e escadron du 10e de hussards, 1er escadron du 3e de chasseurs, deux pièces d’artillerie légère.
Cette brigade occupe en ce moment Les Barricades, les villages de Bezés (Bessée ?), Largentière, Sambuco, en occupant cependant l’artillerie qui est au camp de la Magdeleine, la cavalerie dont un escadron, celui du 3e de chasseurs, n’arrivera qu’aujourd’hui à Larche et les deux escadrons du 10e de Hussards qui y arriveront le 14 ; vous avez connaissance, citoyen général, du mouvement qu’a ordonné le général en chef dans sa tournée, mouvement qui avait pour but de s’emparer de la Montagnette ; cette expédition a réussi sans différends. Aujourd’hui il vous reste à remplir une autre disposition du général en chef, celle de vous porter sur Demon (Demonte ?) afin de reconnaître que l’ennemi peut avoir dans cette partie des lieux chasser s’il n’est pas en force supérieure et d’y prendre position.
Vous réunirez pour cet effet votre brigade demain à la pointe du jour à Sambuco, vous marcherez avec précaution ayant soin de vous éclairer sur les hauteurs à droite et à gauche et de faire occuper toutes les gorges et défilés par lesquels on pourrait venir vous inquiéter et harceler vos derrières. Vous ferez dans l’attaque usage de votre artillerie autant que les circonstances le permettront, ce qui doit être déterminé par la connaissance locale du terrain que vous allez parcourir. Afin de faciliter encore votre marche, je vous autorise à vous servir pour demain de la 87e demi-brigade, vous la placerez partie à la position de la Montagnette, partie au pont Bernard et une autre partie aux Barricades, chargeant le chef de ce corps de faire garder par de forts postes les gorges et défilés qui se trouvent en arrière de ces positions. Comme il est instant de ne rien donner au hasard, la 87e demi-brigade restera en réserve et protègera dans les positions que je viens de vous indiquer la retraite de votre brigade dans le cas où l’ennemi, trop supérieur en nombre à Demon ne pourrait y être attaqué, si vous parvenez à y prendre position vous avez à vous garder sur votre droite de la communication qui conduit à Vaudier, et par votre gauche sur Monterosso, vous aurez soin de faire faire des distributions régulières aux troupes sous vos ordres les surplus fabriqués du pain dans tous les villages piémontais que vous allez occuper, vous y requerrez de même des bestiaux, du blé, des légumes et de l’eau-de-vie, enfin vous ferez vivre votre troupe dans l’abondance, mais vous punirez très sévèrement toute espèce de désordre et de pillage. Vous en rendrez les chefs personnellement responsables. Vous régulariserez tous les jours les postes de correspondance de cavalerie et les placez de manière qu’aucune ordonnance n’ait plus de deux lieues de chemin à parcourir, vous correspondrez deux fois par jour avec moi et vous aurez soin de me tenir exactement informé de tout ce qui se passera à votre brigade. Vous tâcherez de vous procurer des espions que vous enverrez vers le col de Tende, Coni, Saluces et Savigliano afin d’avoir des nouvelles positives de l’ennemi et des mouvements qu’il est dans le cas de faire ; la plus grande prévoyance étant nécessaire aux avant-postes, je désigne l’adjudant général Flavigny pour servir sous vos ordres et remplir les fonctions de chef de l’état-major ; il adressera au chef de l’état-major de la division les états de situations aux époques voulues et correspondra avec lui pour tous les détails administratifs.
Je vous enverrai un inspecteur des différents services pour veiller à la manutention et aux distributions, vous aurez attention aussi d’en faire connaître exactement toutes les réquisitions que vous ferez et les denrées qui vous seront fournies pour le service de votre brigade. Afin que je puisse surveiller les opérations des entrepreneurs.
Ayez soin aussi que les munitions ne vous manquent pas et qu’elles soient exactement remplacées fur et à mesure de la consommation ; le parc de réserve est à Tournoux" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 260).
Le même 30 août 1799 (13 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit également au Général en Chef : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre hier par laquelle vous me faites part du succès qu’a obtenu le mouvement que vous avez ordonné sur Suze ; j’ai écrit ce matin au général Lepelletier à Barcelonnette. Je l’ai chargé d’envoyer au col de Tende et de me rendre compte de la situation militaire de cette partie, je m’empresserai de vous rendre compte des détails qu’il me donnera.
La Montagnette a été prise hier soir ; l’ennemi n’a pas résisté et s’est retiré après quelques coups de fusil, aujourd’hui je fais pousser une reconnaissance sur Vinadio et demain je ferai attaquer Demonte si l’ennemi n’y est pas trop en forces ; mais pour ne pas compromettre les troupes dans cette partie, je suis obligé de faire arriver en entier la 10e demi-brigade au camp de Tournoux et au camp de la Magdeleine pour soutenir mon avant-garde ; veuillez nous faire arriver des munitions, nous n’avons que 60000 cartouches en réserve ; les vivres ne sont pas assurés et l’habillement et l’équipement est bien loin d’être en état.
La 3e légère, les 10e et 87e de ligne sont en tout huit bataillons, que puis-je tenter avec si peu de troupes. Je ne puis compter sur le bataillon de la 33e et celui de la 80e qui sont disséminés dans les vallées pour accélérer l’arrivage des subsistances et garder les passages de quelques gorges ; en faisant marcher la 10e, je lui en donne l’ordre pour demain 14 il ne restera plus rien à Guillestre et la vallée qui conduit de ce point aux sources du Pô se trouve découverte ; il est instant d’y faire arriver de nouvelles troupes ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 263).
Le 31 août 1799 (14 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit, depuis son Quartier général de Vinaggio, au Général en chef : "Nous sommes entrés ce soir à Demont, mon cher général, après une fusillade d’environ 6 heures. Je donne l’ordre pour que les troupes disponibles de cette division arrivent demain dans le jour dans les vallées de l’Arche et de la Sture ; les bataillons tels que le , celui de la 33e, resteront dans la vallée de l’Arche, seront chargés de la garde du col de Largentière, du camp de la Magdeleine, de l’Arche, et du col de Tournoux ; les 7 autres bataillons formant deux brigades que je vais placer par échelons depuis Demont jusqu’aux Barricades ; lorsque j’aurai des munitions, je tenterai de marcher sur Coni mais il s’en faut qu’il me reste 30 cartouches par homme, et si j’étais attaqué à Demont, ce qui pourrait arriver demain par une partie des troupes que l’on dit être arrivées à Savigliano et celles qui sont dans les environs de Coni, je serai forcé 3e bataillon de la 3e légère de m’en aller faute de munitions et sûrement cela ne serait pas agréable. Donnez, je vous prie, les ordres les plus pressés pour me faire arriver des munitions par tous les moyens possibles.
Par votre lettre du 13, vous me dites d’approvisionner Coni pour huit mois en vivres ; vous n’ignorez pas que je ne puis déboucher de la vallée de Sture qu’avec six bataillons, que pour toute cavalerie, j’ai un escadron du 3e de chasseurs. Puisque vous avez donné contre ordre aux deux escadrons du 10e de hussards et que les quatre bataillons que je laisse depuis le camp de Tournoux jusqu’au-delà de Demont ne seront peut-être pas suffisants pour contenir les Barbets qui par tous les cols, viendront harceler nos dernières ; la vallée de Sture n’offre d’ailleurs aucune ressource, ce qui y existe sera consommé sur les lieux et pour comble de misère presque tous les habitants sont armés contre nous et se sont sauvés avec leurs bestiaux. Vous voyez que ma position n’est pas agréable, et que j’aurais bien de la peine à réussir ; si vous aviez porté la division aux forces que vous vous proposiez, je serai plus en mesure ; les circonstances ne l’ont pas permis, je ferai ce que je pourrai et non ce que je voudrai.
Le résultat de la petite affaire de ce jour à notre entrée à Demont, une centaine de Barbets tués ou blessés entre autres deux de leurs chefs et quelques prisonniers.
Ps. L’ambulance n’est pas totalement organisée, il nous faut des secours en tout genre. Par suite de tous ces mouvements je ne puis plus m’occuper de la vallée du Pô, il serait cependant nécessaire d’y faire descendre quelque partie, je t’embrasse" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 267).
Le même 31 août 1799 (14 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit, depuis son Quartier général de Vinaggio, au Général Clément : "Il est temps, citoyen général, de rapprocher vos troupes, faites arriver sur le champ par Vinaggio tout ce qui vous reste de la 3e légère, laissant seulement 100 hommes pour la garde des pièces de canon, que je ferai relever demain par la 87e. Vous laisserez néanmoins et jusqu’à nouvel ordre tous les postes établis aux débouchés des gorges et défilé ; ayez soin de vous faire suivre de toutes les cartouches qui vous sont arrivées en les faisant porter par des paysans, et donnez des ordres pour que les pièces vides rétrogradent sur Tournoux dès la pointe du jour ; vous donnerez l’ordre aussi à l’escadron de chasseurs de se rendre à Vinaggio. Je pense que votre correspondance est bien établie avec Saint-Paul et que vous avez fait avancer l’ambulance jusqu’à Sambuco, si cela n’était pas fait, donnez l’ordre de la faire partir à deux heures du matin afin qu’elle soit rendue à 6 heures du matin à Sambuco ; chargez aussi l’adjudant général Flavigny de donner sur le champ l’ordre au bataillon de la 10e cantonné à Maison Neuve, Larche et environs de se mettre en route au reçu de l’ordre et de marcher sans s’arrêter jusqu’à Vinaggio où il recevra de nouveaux ordres, si un second bataillon de la 10e était arrivé que ce soir à Maison-Méane, comme je le présume, il recevrait le même ordre et serait de même dirigé sur Vinaggio ; veuillez-vous rendre ici aussitôt que tous ces ordres seront donnés. Vos troupes sont entrées à Demonte, mais il faut qu’à la pointe du jour elles soient renforcées, sans cela elles courent le risque d’en être chassé. Vous chargerez aussi l’adjudant général Flavigny de suivre aux Barricades et au village de ( ?) le 3e bataillon de la 3e légère ; il conservera son cantonnement au village de Largentière et continuera à fournir tous les postes qu’il occupe maintenant tel que celui de la Scolette ( ?). Je vais donner ordre au général Davin de faire occuper les villages de Larche, Corta Musa ( ?), Maison-Méane et le col de la Madeleine par d’autres troupes, les postes existants éventuellement dans cette partie y resteront jusqu’à l’arrivée de ces dernières.
Je donne moi-même l’ordre au chef de la 87e de se rendre à la pointe du jour avec 1000 hommes de cette demi-brigade à Sambuco" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 271).
Toujours le 31 août 1799 (14 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit encore au Général Davin : "... Le 3e bataillon de la 3e légère restant à Largentière et aux Barricades fera partie des troupes sous vos ordres en attendant que le bataillon de la 88e que j’attends soit arrivé ; comme toutes ces troupes méritent d’être surveillées, je vous invite, citoyen général, de vous établir à Meyronnes et à Larche et de correspondre souvent avec moi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 272).
Le 2 septembre 1799 (16 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général en Chef : "La commune de l’Arche a fait marquer le pain à la division que je commande en refusant le moyen de transport qu’elle avait été requise de fournir par le commissaire des guerres Pommier ; elle a motivé son refus au seul que ces transports n’étaient pas payés et a menacé l’officier chargé du détail ainsi que les fourriers du 2e bataillon de la 3e légère de les chasser du village par la force ; cette conduite indécente pourrait entièrement marquer le service et avoir des suites très fâcheuse pour le bon ordre et la discipline dans la marche des troupes, j’ai cru devoir mettre cette commune en état de siège et je vous enverrai demain copie de l’ordre donné à cet égard afin que vous le fassiez connaitre à l’administration générale des Hautes-Alpes et au Ministre de la guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 266).
Le 3 septembre 1799 (17 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Compans : "Organisation de la 1ère Division de l’Aile gauche de l’Armée d’Italie.
La 1ère division de l’aile gauche de l’armée est composée ainsi qu’il suit :
3e Demi-brigade infanterie légère, 10e de bataille, 87e idem, 1er bataillon de la 80e, 1er bataillon de la 33e, 3e régiment de chasseurs, 14e régiment de cavalerie, une compagnie d’artillerie légère.
Le général de brigade Compans commandera cette division, il aura sous ses ordres les généraux de brigade Clément, Davin et l’adjudant général Savigny comme chef d’état-major de la division.
Elle sera formée en trois brigades ; la 1ère sera commandée par le général Clément. La 2e par le chef de brigade Philippon qui remplira les fonctions de général de brigade, et la 3e formant réserve par le général de brigade Davin.
Cette division occupe en ce moment toute la vallée de Stura jusque Demonte, se lie par sa droite avec les troupes aux ordres du général Pouget dans le département des alpes maritimes et observe par sa gauche la vallée du Gran… et du Mago.
Le général Compans observera que la position de cette division a deux buts, le premier qui est d’établir une communication avec le centre de l’armée d’Italie est rempli ; le second de s’opposer à l’investissement de Coni et à l’approvisionner à l’approvisionner en vivres s’il est possible en débouchant de la vallée de Stura. Pour remplir ce dernier il est nécessaire de s’assurer à l’avance des positions de l’ennemi relativement à cette place ; des forces qu’il peut avoir entre la Stura et le Pô et les mouvements qu’il peut exécuter de sa droite vers la gauche et le temps qu’il est dans le cas d’y employer ; par suite de ces renseignements, le général de brigade Compans jugera si l’ennemi recourant au siège de cette place a le dessin de fermer les troupes de l’armée qui couvrent les défilés de Savon.., Sinob ( ?) et Oneille alors le général Compans agirait vigoureusement sur le corps que l’ennemi aurait laissé pour l’investissement de Coni et sur celui d’observation que l’ennemi aurait nécessairement laissé devant le col de Tende. Il faut pour assurer le succès d’une pareille opération, que le mouvement du corps de troupes stationné dans le département des Alpes-Maritimes coïncide parfaitement avec ceux de la division aux ordres du général de brigade Compans. Le général établira à cet effet une correspondance directe et par les voies les plus promptes avec les généraux commandant dans les Alpes-Maritimes, il invitera le général Le Pelletier à en établir une seconde par Entrevaux et enfin de lui en faciliter les moyens ; il mettra quelques compagnies d’infanterie à sa disposition ; cette dernière correspondance me donnerait à moi-même la facilité de correspondre plus facilement avec le général en chef de l’armée.
Si par le concours des opérations le général Compans parvenait à battre l’ennemi devant Coni, il se porterait vivement sur son flanc droit afin d’attirer sur lui l’attention et diminuer par conséquent les forces agissant sur Finale et Oneille.
Le général Compans doit néanmoins continuer à couvrir la vallée de Stura et conserver ses communications libres et empêcher que l’ennemi arrive sur ses derrières ; dans le cas où l’ennemi trop supérieur en force l’obligeraient à la retraite.
Le général de division enverra dans le plus courts délai possible un officier du génie et une compagnie de sapeurs au général Compans.
Les munitions, les subsistances, les effets d’habillement, d’équipement et d’armement nécessaire à l’entretien des troupes sous ses ordres lui seront envoyés directement au fur et à mesure de leur arrivée.
Ci-joint l’emplacement des troupes qui composent actuellement la 1ère division de l’aile gauche" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 127 page 275).
Le 8 Septembre 1799 (22 Fructidor an 7, depuis Vignolle, "Le général Compans rend compte de la reconnaissance faite sur Busca et annoncée dans sa lettre du 21. Parti de Caraglio à une heure avec 800 hommes environ de la 3e légère, le 1er bataillon de la 10e et 80 chevaux du 3e de chasseurs, ils y entrent à 3 heures du matin. Le poste ennemi composé de 60 chevaux environ et 25 fantassins établis sans doute pour observer nos mouvements n’ayant pas jugé à propos de s’y défendre, l’ennemi qui gagna la route de Villafalet où il fut poursuivi. Ayant reçu bientôt un renfort de 300 chevaux, et ensuite un autre plus considérable, le mouvement rétrograde fut ordonné par le général Compans. Il s’est fait avec ordre. L’ennemi qui poursuivait d’abord de loin, s’étant hasardé à charger l’arrière-garde parce qu’il avait cru pouvoir faire avec avantage fut vigoureusement reçu par les chasseurs du 3e qui le mirent en désordre, lui tuèrent 4 cavaliers piémontais et lui en blessèrent deux autres. Un piège tendu à sa cavalerie produisit encore un effet avantageux ; enfin le général Compans pris position en avant de Busca, et l’ennemi le voyant dans la ferme résolution de s’y maintenir, n’a pas jugé à propos de l’y attaquer ; il s’est retiré, laissant au général tout le temps qui lui fallait pour faire charger des vivres, du pain, du vin, de la viande, et environ 75 sacs d’avoine que l’ennemi y avait laissés.
La 3e légère a déployé son intrépidité ordinaire dans cette occasion.
12 chevaux et autant d’hommes restés sur le champ de bataille, six chevaux prix et 12 hommes prisonniers composent la perte de l’ennemi, sans compter une quarantaine d’hommes et un égal nombre de chevaux blessés.
La nôtre consiste en un chasseur à cheval tué, quatre blessés, et trois prisonniers dont un capitaine.
Parmi les prisonniers ennemis se trouve un officier de chasseurs piémontais qui paraît avoir servi dans notre armée, un émissaire envoyé sur Savigliano et Fossano lui donne à présumer que l’ennemi vient de jeter des forces dans cette partie, et il dit qu’il paraît aussi qu’un régiment de cosaques dispersé dans le piémont se réunit à Savigliano pour se porter à Pignerolle" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes - Page 416).
Le 11 septembre 1799 (25 fructidor an 7), depuis Vignolle, le Général Compans écrit : "Ce matin vers une heure un mouvement général a eu lieu.
Le général clément s’est dirigé de Caraglio sur Tarentasca.
Le chef de brigade Philippon commandant une brigade, s’est dirigé de Vignolle par Passatore sur Benigno et Centallo. Il est arrivé à ce dernier lieu vers les 7 heures et y a fait prendre position. Cette colonne a trouvé les premiers postes autrichiens à San Benigno et a fait huit prisonniers dans sa marche.
Le général Davin avec le détachement de la 80e qui était à Dronero s’est porté sur Busca pour couvrir le flanc gauche du général Compans.
Le 3e bataillon de la 3e légère faisant partie de la réserve du général Davin s’est porté de Valgrana sur Caraglio intermédiairement entre Busca et Caraglio.
800 hommes environ de la 87e ont gardé le camp de Vignolle.
Vers les 3 heures de l’après-midi, 400 hommes, dont 200 de cavalerie, s’étant présentés devant les postes de la brigade Philippon, ont été chassés jusqu’à plus d’une lieue, où cette colonne a reçu ordre de rester jusqu’à la nuit. L’ennemi a eu deux hommes et deux chevaux tués.
Les rapports envoyés portent les forces ennemies se trouvant devant le général Compans à 3000 hommes environ dispersées entre Fossano, Savigliano, Valdigi, Villafalet etc. etc. ...
Les officiers qui se sont le plus distingués dans la brigade du général Clément sont :
... Le citoyen Lefondeur adjudant au 2e bataillon de la 3e légère qui dans la retraite du premier complémentaire rallia très à propos des tirailleurs, leur inspira de la fermeté et les conduisit à l’ennemi, qu’il délogea d’un ravin où ils s’étaient retranchés et où il incommodait beaucoup nos troupes, et qu’il chassa au loin, malgré les avantages de la position et du nombre. Les généraux Clément et Compans demandent pour cet officier le rang de sous-lieutenant ;
Les citoyens Vullé adjudant major à la 3e légère, Lacoste capitaine, Bazire tambour-major et plusieurs autres officiers et sous-officiers de ce corps qui ont fait preuve d’intrépidité ...
Le chef de la 3e légère est cité comme un officier du plus grand mérite" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes - page 419).
Dans son rapport au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l'Armée d'Italie, le Général de Brigade Compans, commandant la Division, écrit, depuis Vignolo, le 3e jour complémentaire an 7 (19 septembre 1799) au sujet de la journée du 16 septembre 1799 (30 fructidor an 7) : "J’ai déjà eu l’honneur de vous adresser, mon cher général, les rapports sommaires de mes mouvements du 30 fructidor 1er et 2e jours complémentaires. Je vais vous les faire connaître avec détail.
Il s’agissait d’après vos ordres d’attaquer le 30 Savigliano et Fossano et de jeter des partis sur Costigliole et Saluces en communication avec la division de gauche qui devait le même jour faire occuper Revello. J’ordonnais mes dispositions en conséquence.
Le 2e bataillon de la 80e Demi brigade de bataille se dirigea, savoir : 300 hommes sur Saluces et 200 sur Costigliole ; il s’établit sur ces points sans obstacle.
Le général Davin avec le 3e bataillon de la 3e légère se dirigea de Busca sur Villafalet de manière à y arriver à une heure précise de l’après-midi et en chasser les ennemis. Il fut secondé par 5 compagnies du 3e bataillon de la 10e de bataille et 50 chevaux du 3e régiment de chasseurs partis de Tarantasca pour arriver à Villafalet à la même heure que lui. Ce mouvement s’exécuta ponctuellement et sans obstacle.
Immédiatement après l’occupation de Villafalet, le général Davin, d’après les instructions que je lui avais données, se dirigea avec les troupes qui avaient fait leur jonction à Villafalet, sur Votignasco et de là sur Savigliano.
Au même instant, je marchais sur ce dernier point par Valdigi avec les 1re et 2e brigades que j’avais réunies en avant de Centallo.
Et le général Laviolai de son côté avec 1500 hommes d’infanterie, 60 chevaux du 14e de chasseurs et deux bouches à feu dont un obusier, marcha de la Madona del Olmo sur Fossano.
Des détachements avaient été laissées à Busca, Tarantasca et Centallo.
La colonne à mes ordres rencontra l’ennemi à Valdigi, mais peu en force. Je le chassais devant moi jusqu’à un mille environ du point de réunions des routes qui de Fossano et Valdigi se dirigent sur Savigliano. Là il reçut un renfort d’environ 500 hommes tant d’infanterie que cavalerie et de deux bouches à feu dont un obusier et il fit mine de vouloir résister ; mais à l’aspect des premières dispositions que j’ordonnais, il battit en retraite ne discontinuant pas toutefois de nous lancer beaucoup de boulets et d’obusiers.
Arrivé avec ma colonne à la réunion des routes, je fis occuper ce point par la 87e demi-brigade, les forces du 3e régiment de chasseurs et deux bouches à feu, et je dirigeais sur Genola avec un détachement de ce régiment 4 compagnie du 3e bataillon de la 10e. Ces troupes avaient ordre de communiquer avec celles aux ordres du général de brigade Laviolai aussitôt qu’elles s’y seraient emparées de Fossano.
Avec le reste de ma colonne je continuais mon chemin sur Savigliano chassant toujours l’ennemi devant moi, mais arrivé à quelques Toises du pont de la Grana, nos tirailleurs éprouvèrent de la résistance et ne tardèrent pas de reconnaître et de venir rendre compte que l’ennemi était en bataille (au nombre de plus de 2000 hommes d’infanterie et de 600 de cavalerie) sur la rive gauche du fleuve. Je m’assurais aussitôt de la vérité de ce rapport et fis des dispositions d’attaque.
La 3e légère, à l’exception d’un demi-bataillon qu’un mouvement antérieur avait laissé un peu en arrière, fut déployée à droite et gauche de la route. Le second bataillon de la 10e (le premier ayant aussi resté un peu en arrière) fut disposé en seconde ligne derrière la 3e légère. Le reste de la colonne était à portée de servir de réserve.
Ces dispositions terminées, l’attaque commença. Le feu le plus vif se fit entendre pendant quelques minutes ; mais la 3e légère, cédant à une ardeur dont je n’ai jamais vu d’exemple se précipita sur l’ennemi, le culbuta et lui fit au même instant plus de 300 prisonniers.
Il était dans la plus grande déroute ; et tandis que la 3e légère le poursuivait la baïonnette aux reins, le demi-bataillon de droite du 2e de la 10e marchait vers la route de Marene pour la lui couper. Il n’y put réussir qu’en partie ; il résulta cependant de ces mouvements que l’ennemi nous laissa encore environ autres 300 prisonniers, soit dans la ville, soit dans les fermes, soit sur la route de Marene par où il fit sa retraite.
A peine maitre de Savigliano, j’appris par une lettre du général Davin qu’ayant rencontré l’ennemi en force à une lieu de cette ville, il avait été obligé de s’arrêter et reprendre position. Je fis aussitôt marcher sur la route de Votignasco le demi-bataillon de la 10e de bataille avec ordre de se jeter sur les derrières du corps opposé au général Davin et de le défaire. Ce bataillon n’avait pas fait cent pas qu’on vint m’annoncer l’arrivée de la colonne du général Davin qui avait franchi l’obstacle.
Je n’avais encore aucune nouvelle du général Laviolai. Son silence m’inquiétait. Je partis en toute diligence de Savigliano pour me porter à Genola à la rencontre des nouvelles de ce général. Il était six heures du soir. La canonnade et la fusillade se faisaient fortement entendre de son côté et la communication avec Genola n’était pas encore établie. Je jugeais qu’il n’avait pu réussir dans son entreprise et je projetais une nouvelle attaque sur Fossano pour le lendemain. Je fis en conséquence porter dans la nuit à Genola le demi-bataillon de la 10e de bataille et les cinq compagnies du 3e que le général Davin avait avec lui, d’un autre côté, comme j’ignorais encore le résultat des mouvements de la division de gauche sur Villafranca et Revel, j’ordonnais au général Davin de porter le 3e bataillon de la 3e légère sur Votignasco et Villafalet.
Dans la nuit, je concertais avec le général Laviolai l’attaque de Fossano pour le lendemain au point-du-jour. J’appris de ce général qu’il avait éprouvé pour la formation de sa colonne des contrariétés qui avaient retardé son mouvement ; qu’arrivé à une certaine distance de Fossano, il avait rencontré les postes ennemis ; qu’il les avait culbutés jusque dans la ville ; mais que là, il avait éprouvé la plus vive résistance ; ce qui joint à l’approche de la nuit l’avait décidé à prendre position sous les murs de la ville. Il avait eu 7 à 800 hommes tués ou blessés. Les choses restèrent dans cet état jusqu’au lendemain matin.
Cette journée fut glorieuse pour nos troupes, outre les 600 prisonniers fait à l’ennemi, il laissa plus de 60 morts sur le champ de bataille et emporta de l’aveu des habitants de Savigliano plus de 100 blessés, nous profitâmes d’une grande quantité de fusils et de gibernes.
Notre perte ne s’élève pas à 15 hommes tant tués blessés que prisonniers.
La 3e légère (et son chef particulièrement) mérite les plus grands éloges. Le 2e bataillon de la 10e s’est fort bien montré. Les autres corps de la colonne paraissaient regretter de n’être pas assez près de l’ennemi pour acquérir autant de gloire que les braves qui étaient aux prises avec lui.
Il n’est personne qui dans cette journée n’ait bien rempli ses devoirs et dont je n’aie été parfaitement secondé.
Le citoyen Masset mon aide de camp capitaine m’a donné de nouvelles preuves de son activité, de son courage, et de sa ponctualité à transmettre mes ordres. Je vous prie, mon cher général, de demander pour lui le grade de chef de bataillon. La loi du 14 général le rend depuis longtemps susceptible de cette promotion.
Je fais recueillir les actions d’éclat et je me propose de vous demander de l’avancement pour ceux qui en ont mérité ; mais j’ose vous assurer qu’il n’aura été réservé qu’à des yeux bien subtiles de distinguer de pareilles actions dans la 3e légère. Ce n’était pas le plus brave qui était le plus en-avant ; ils ont tous montré la même ardeur ; mais bien celui qui courait le mieux" ( Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 et 2 pages 13 à 19).
Dans un extrait du Rapport du Général Compans, il est écrit, sur cette journée du 30 Fructidor : "Ces mouvements avaient pour but marqué par le général Grenier d’attaquer le 30 Savigliano et Fossano, et de jeter des partis sur Costigliole et Saluces en communication avec les divisions de gauche qui devaient le même jour faire occuper Revel.
Le 30 Savigliano tomba au pouvoir du général Compans après quelques petits combats sur la route, et engagement très sérieux à quelques toises du pont de la Grana, où l’ennemi eut le dessous et fut mis dans une déroute complète.
Cette journée a été très glorieuse pour nos troupes. Outre 600 prisonniers faits à l’ennemi, il a laissé plus de 60 morts sur le champ de bataille et emporté de l’aveu des habitants plus de 100 blessés. Nous avons profité d’une grande quantité de fusils et de gibernes.
Notre perte ne s’élève pas à 15 hommes tant tués que blessés ou prisonniers.
Le 3e légère et particulièrement son chef mérite les plus grands éloges. Cette demi-brigade a décidé la déroute dont il a été parlé, par l’ardeur avec laquelle elle se précipita sur l’ennemi ...
Tout le monde a fait son devoir dans cette journée, et le général a été parfaitement secondé ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes - page 433).
Dans son rapport au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l'Armée d'Italie, le Général de Brigade Compans, commandant la Division, écrit, depuis Vignolo, le 3e jour complémentaire an 7 (19 septembre 1799) au sujet de la journée du 17 septembre 1799 (1er jour complémentaire an 7) : "Le 1er complémentaire au point-du-jour, la 87e demi-brigade bataille, le 1er bataillon de la 10e, le 14e régiment de chasseurs et deux bouches à feu, sur ordre du chef de brigade Philippon marchèrent de Genola sur Fossano en même temps que la colonne aux ordres du général Laviolai s’en approchait aussi de son côté. On ne fut pas peu surpris de trouver la ville évacuée : 1200 hommes environ qui la défendaient la veille avaient fait leur retraite dans la nuit par la route de Bra.
J’étais arrivé à Fossano aussitôt que les deux colonnes. Mon premier empressement fut d’ordonner l’établissement de la troupe sur le plateau qui règne en avant de la ville avec les dispositions nécessaires pour bien couvrir et garder les routes qui s’y dirigent de Marene et de Bra ; cela fut parfaitement exécuté. Quelques découvertes qui furent poussées sur les deux routes jusqu’à plus de 2 milles n’avaient rencontré que quelques cavaliers qui s’étaient repliés devant elles ; elles avaient aussitôt rendu compte. Deux émissaires étaient déjà en mouvement pour aller s’assurer si le bruit qui se répandait presque généralement qu’un corps ennemi très considérable était arrivé à Bra depuis deux ou trois jours, et qu’il s’y renforçait journellement, était fondé. J’attendais leurs rapports lorsque vers les cinq heures du soir, on vint m’annoncer que la canonnade et la fusillade se faisaient entendre vivement du côté de Savigliano depuis une grosse demi-heure et que déjà on tiraillait aux avant-postes de Fossano. Je me portais au plus vite sur ce dernier point où il me fut rendu compte que l’ennemi n’avait pas encore montré de grandes forces. Je soupçonnais qu’il y avait dirigé une fausse attaque et m’étant convaincu moi-même de la vivacité du feu du côté de Savigliano, j’en pris aussitôt la route, après avoir donné ordre au 1er bataillon de la 10e de me suivre en toute diligence. A peine avait je fais un mille qu’un chasseur d’ordonnances m’apprit verbalement que Savigliano était fortement attaqué. Je continuais ma route et redoublais de vitesse.
A peine arrivé à Genola une autre ordonnance m’apprit verbalement que nos troupes avaient été forcées à Savigliano et que la route de Valdigi leur ayant été coupée au pont de la Grana où elles avaient été forcées d’abandonner leurs bouches à feu, elles avaient exécuté leur retraite sur Votignasco.
Je fis avancer à la réunion des routes de Valdigi et Fossano sur Savigliano le 3e bataillon de la 10e et le 3e régiment de chasseurs à l’effet de protéger la retraite de 200 hommes environ de la 3e légère qui, après s’être fait jour au travers de l’ennemi se retiraient très en ordre sur ce point, d’y arrêter aussi longtemps qu’il le faudrait la marche de l’ennemi et de donner surtout au 1er bataillon de la 10e le temps de venir prendre à Genola la route qui conduit directement de ce village à Valdigi.
Le 3e bataillon de la 10e fit à la réunion des routes la résistance la plus opiniâtre. Elle fut glorieusement partagée par le détachement de la 3e légère qui s’était replié sur ce point. Le citoyen Velande, adjudant major au 2e bataillon de la 10e qui avait partagé les périls de ce détachement donna des preuves éclatantes de bravoure et de sang-froid. C’est un officier d’ailleurs très intelligent.
Tous les efforts que l’ennemi fit pendant plus de ¾ d’heure pour nous forcer à la réunion des routes, furent vains ; mais la nuit était déjà avancée et je n’avais aucune nouvelle officielle ni positive du général Clément. J’entendais d’ailleurs que la fusillade et la canonnade allaient grand train tant du côté de Fossano que du côté de Votignasco ; je crus devoir ordonner la retraite ainsi qu’il suit, savoir :
Au général Laviolai, sur Rouchy ; au chef de brigade Philippon sur Centallo, au 1er bataillon de la 10e sur Valdigi, au général Clément sur Tarantasca, au général Davin sur Busca laissant toutefois jusqu’à nouvel avis des postes de Costigliole et Saluces à qui il devait être recommandée une excessive surveillance, et de mon côté je me dirigeai par Valdigi sur Centallo où s’opérait la réunion de toute la brigade Philippon.
Je me proposais de réunir avant le jour toute la division en avant de San Benigno et d’y attendre l’ennemi toute la matinée ; mais le général Clément m’apprit en réponse à ma lettre qu’il s’était replié sur Busca, que sa troupe harassée ; que cependant il allait se porter sur Tarantasca. J’appris d’un autre côté que l’attaque de Fossano avait été très vive et que partout l’ennemi y avait montré des forces très supérieures.
Ces circonstances me faire changer d’avis et j’ordonnai la retraite ainsi qu’il suit, savoir :
Au général Laviolai sur la Madona del Olmo d’où il l’exécuterait quand il le croirait convenable sur Boves ; aux troupes réunies à Centallo sous les ordres du chef de brigade Philippon, sur Vignolo ; au général clément sur Caraglio et Bernezzo, le 14e régiment de chasseurs eut ordre d’aller le joindre.
Il paraît que la reprise de Savigliano aurait considérablement coûté à l’ennemi, si les troupes y eussent été plus en mesure de le recevoir, on n’était pas bien gardé.
Cependant la résistance quoique incohérente fut opiniâtre et vigoureuse.
A Fossano les troupes se sont distinguées par le bon ordre dans lequel elles étaient au moment même du premier coup de fusil et par la résistance qu’elles ont opposée jusqu’à une heure et demie du soir. Si elles n’avaient pas eu l’ordre de faire leur retraite, elles auraient sûrement conservé leur poste.
Le général de brigade Laviolai me rend le témoignage le plus éclatant de la conduite de la 29e légère ancienne qui a chargé l’ennemi à diverses reprises et particulièrement de celle du citoyen Boyer son chef pour lequel il demande le grade général de brigade. Je connais depuis longtemps ce brave officier et je me fais un devoir de rendre de lui le meilleur témoignage. Si le général en chef ne déférait pas à la demande que le général Laviolai fait en sa faveur, je crois que ce serait récompenser son mérite que de lui assurer le commandement de la 35e demi-brigade de ligne lors de sa formation ou de saisir la première occasion de le placer comme titulaire à la tête de toute autre demi-brigade. Il possède parfaitement le courage, la fermeté, le zèle et l’intelligence qui conviennent un chef de corps.
Nos pertes dans la journée du 1er jour complémentaire se portent à environ 350 hommes tant tués, blessés, que prisonniers. La 3e légère est le corps qui a le plus souffert.
D’après tous les rapports les pertes de l’épidémie ne doivent pas avoir été moindres, la résistance ayant été partout très opiniâtre ; ce qui est démontré par la grande quantité de morts et de blessés que nous avons eu proportionnellement à notre perte.
A Fossano où nos troupes ont occupé le champ de bataille jusqu’à la réception de l’ordre de retraite, on l’a trouvée jonché de morts de l’ennemi.
Il paraît qu’on lui a fait sur les points une cinquantaine de prisonniers" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 et 2 pages 13 à 19).
Dans un extrait du Rapport du Général Compans, il est écrit, sur cette journée du 1er complémentaire : "… la troisième légère et le corps qui a le plus souffert ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 pages 392 et suivantes - page 433).
Dans son rapport au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l'Armée d'Italie, le Général de Brigade Compans, commandant la Division, écrit, depuis Vignolo, le 3e jour complémentaire an 7 (19 septembre 1799) au sujet de la journée du 18 septembre 1799 (2e jour complémentaire an 7) : "Le 2e jour complémentaire les 1re et 2e brigade ont terminé leur retraite sans être inquiétées par l’ennemi, savoir : la première sur Bernezzo et Caraglio et la seconde sur Vignolo. Le même jour la division est passée sous le commandement du général divisionnaire Muller" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 et 2 pages 13 à 19).
Le 3 octobre 1799 (11 Vendémiaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Général en chef : "J’ai reçu hier soir, mon cher général, votre lettre du 5 de ce mois. Par la mienne de la même date, vous aurez dû voir que j’ai prévenu vos intentions et que la division du général Muller sera renforcée du 14 au 16 de quatre bataillons et du 14e régiment de cavalerie. Je vous prévenais en même temps que je laissais la gauche sur la défensive sous les ordres du général Duhesme, et que mon quartier général serait aux environs de Coni. Je l’ai fixé provisoirement à Demont où je serai le 13 de ma personne.
Je vous ai déjà plusieurs fois fait connaître mon opinion sur Coni, je ne crois pas que l’ennemi veuille en entreprendre le siège devant nous, il est en ce moment sur la défensive et attend que les neiges vous forcent d’abandonner cette place à ses propres moyens, et c’est à quoi vous devez vous attendre, si vous n’êtes pas sûr de vous établir en Piémont.
Nous sommes, mon cher général, dans la plus grande misère, sans vivres, sans habillement, et sans un centime d’argent. Je presse les administrations centrales de faire verser ce qu’elles doivent sur le dernier rappel mais cette ressource est à peu près épuisée, et nous n’avons aucun moyen de faire arriver du Rhône et de la Saône ce que vous avez fait rassembler.
La division du général Muller sera composée le 14 de ce mois ainsi qu’il suit : 3e demi-brigade d’infanterie légère, trois bataillons ; 10e de bataille, trois bataillons ; 87e idem, trois bataillons ; 47e idem, trois bataillons ; 63e idem, un bataillon, 33e idem, un bataillon ; 80e idem, un bataillon ; 13e légère, un bataillon. Total : 16 bataillons.
3e régiment de chasseurs 400 chevaux, 14e idem 250 chevaux, 14e de cavalerie 250 chevaux ; différents détachements amenés par le général Richepanse 500 chevaux. Total 1400 chevaux.
Deux compagnies d’artillerie légère servant dix bouches à feu. Vous jugerez, mon cher général, que des 16 bataillons désignés ci-dessus, les quatre derniers sont nécessaires pour garder la vallée de Vraito, de Grana et nos derrières dans la vallée de Stura pour empêcher que nous communication ne soit coupées et nos munitions et vivres pillés par les Barbets qui fourmillent dans cette contrée. Il reste par cette disposition environ 8000 hommes d’infanterie avec 1400 chevaux et 10 bouches à feu disponibles.
Le général Duhesme de son côté n’a que 12 bataillons pour garder la vallée d’Aoste, le Mont-Cenis, le mont Genève, le col de l’Assiette, la vallée de Queyras, les garnisons de Fenestrelle, fort Queyras, Mont-Lion et Briançon bien sûrement. Je ne puis plus rien en distraire.
Conformément à vos ordres, je vais faire prévenir le général Laviolai commandant les troupes qui couvre le col de Tende, qu’il est à la disposition du général Victor auquel vous ordonnez sans doute d’étendre sa gauche jusqu’à Coni, les troupes qu’il reçoit en renfort ayant eu cette destination et ne m’en ayant servi que pour établir une communication avec Victor.
Ci-joint vous trouverez le précis de quelques lettres que je vous ai adressées et dont il paraît que vous n’avez pas eu connaissance" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 164 page 350).
Le 26 Octobre 1799 (4 brumaire an 8), le Général de Brigade Davin écrit, depuis Dronero au Général Grenier, commandant la 1ère Division de droite de l’aile gauche, armée d’Italie, à Coni : "L’adjudant général Drouot, par sa lettre du 2 courant, me mande, général, que vous désirez que je vous envoie l’état des contributions et autres impositions dont j’ai versé le montant entre les mains du général Muller. Je m’empresse de satisfaire à votre demande ...
L’imposition de 3000 livres que j’avais imposée à Venasque pour sa rébellion a été remplie et il a été distribué savoir : 1000 livres au 3e bataillon de la 3e Demi brigade d’infanterie légère, 1000 livres à celui de la 63e, et 1000 livres à celui de la 80e et ils s’en sont chacun fait faire des souliers, et cet emploi, s’est exactement rempli ...
Salut et fraternité ..." (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 pages 305-308).
Le même 26 octobre 1799 (4 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Ploumiers ( ?) : "... L’état de situation que vous demandez doit vous être fourni par l’adjudant général Flavigny chef de l’état-major de la division que je commande ; veuillez-vous adresser à lui pour cet objet. Il est chargé encore de vous prévenir que la division sera établie demain à la pointe du jour dans les positions ci-après, afin que vous puissiez y faire arriver les subsistances.
... Brigade du général Clément, à Saint-Bernard et Vignolo, 3e légère, 47e de bataille, 10e de hussards ...
Il sera nécessaire aussi que vous vous établissez à Vignolo afin de pouvoir de concert avec le chef d’état-major prendre les mesures propres à assurer les transports ; les agents que vous aurez ici suffiront sans doute pour diriger les subsistances sur les postes où seront les troupes, et que vous serez dans le cas de leur désigner" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 180 page 381).
Le 27 Octobre 1799 (5 brumaire an 8), le Général de Brigade Claude Clément écrit, depuis sont Quartier-général à Vignole, au Général Grenier, à son Quartier-général à Coni : "D’après vos ordres du 4 de ce mois, je suis parti avec ma colonne, pour me rendre à ma destination.
J’ai placé la 3e demi-brigade légère, savoir, deux bataillons à Saint-Bernardo et un bataillon à Saint-Roch. Ce bataillon fournit sa compagnie de carabiniers, et deux compagnies de chasseurs, en arrière du pont qui se trouve à ¼ de lieu en avant de Saint-Roch ; j’ai établi la communication des postes, de manière que ma gauche s’appuie à la droite des postes du général Davin, à Bernesso, et ma droite, à la gauche de ceux du général Compans.
J’ai établi à Saint-Disendente, les deux bataillons, 2e et 3e de la 47e, il se garderont militairement.
Jusqu’à nouvel ordre, j’ai placé l’obusiers et ses deux caissons en arrière de la 47e à peu près à 50 toises.
J’ai ici le 1er bataillon de la 47e, 97 hommes et un officier de la 3e, une compagnie du 10e de hussards, 12 dragons, de pièces de quatre et leurs caissons.
Jusqu’à présent, je n’ai rien de nouveau, j’attends vos ordres ; dès l’instant qu’il me sera fait des rapports, je m’empresserai de vous les faire passer.
Salut et respect" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 pages 313).
Ce même 27 octobre 1799 (5 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier écrit, depuis Coni, à l’Adjudant général Flavigny : "Vous voudrez bien, citoyen général, mettre à l’ordre de ce jour les dispositions suivantes.
La 1ère division de l’aile gauche sera divisée en quatre brigades.
... La 2e brigade sera composée de la 3e légère, du 10e de hussards, et de deux bouches à feu, aux ordres du général Lesuire, arrivé aujourd’hui à la division.
... Le commandement de l’artillerie de la division fera de suite les dispositions nécessaires pour faire placer à chaque brigade les bouches à feu désignées" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 180 page 382).
Le 27 octobre 1799 (5 Brumaire an 8) toujours, le Général de Division Grenier établit, depuis son Quartier général de Coni, l'ordre de marche pour la journée du lendemain : "La division sera mise en mouvement demain à 10 heures du matin dans l’ordre suivant.
La brigade aux ordres du général Compans composée de la 10e demi-brigade de ligne, de la 87e idem, du 3e régiment de chasseurs à cheval et de quatre bouches à feu, sera réunie un quart avant dix heures du matin. Elle marchera sur Centallo ; ses postes avancés rentreront lorsque la colonne sera à leur hauteur ; le général Compans aura soin de s’éclairer dans cette marche par sa droite pour communiquer avec la brigade du général Calvin qui doit se porter sur Ronchi, afin d’avoir de ses nouvelles et être à sa hauteur par sa gauche sur San Benigno pour communiquer avec la brigade du général Lesuire qui marchera sur Tarantasca.
La brigade du général Lesuire composée de la 3e légère, du 10e de hussards et de 3 bouches à feu sera réunie entre Saint-Bernard et Passator à dix heures du matin ; elle sera dirigée de suite sur Tarantasca ; le général Lesuire s’éclairera sur sa droite par San Benigno pour communiquer avec la brigade du général Compans et par sa gauche sur Villafalet pour communiquer avec la brigade du général Davin.
La brigade du général Clément composée d’un bataillon de la 28e légère, de la 47e demi-brigade, et de deux bouches à feu, sera de même réunie à dix heures du matin et suivra la brigade du général Lesuire à quatre cents toises de distance.
Le général Davin tâchera d’être maître de bonne heure de la position de Busca où il doit réunir sa brigade composée de 2 bataillons de la 17e légère, d’un bataillon de la 63e, d’un bataillon de la 80e et du détachement du 9e de dragons.
Le général Davin laissera un poste de 100 hommes environ à Caraglio, quittera Busca à 10 heures du matin et marchera sur Villafalet ; il aura soin de laisser un corps de 300 hommes au moins dans la position de Busca ; ce corps commandé par un officier intelligent servira à empêcher que l’ennemi venant de Costigliole ne vienne inquiéter ses derrières, le général Davin aura soin de se faire bien éclairer sur sa gauche et communiquera par sa droite avec la brigade qui marche sur Tarantasca.
Les généraux de brigade recevront de nouveaux ordre de marche avant d’être arrivés sur les points qui viennent de leur être indiqués ; si les brigades rencontrent les postes ennemis, les généraux les feront culbuter sans souffrir qu’on s’amuse à tirailler ; les généraux et les chefs des corps doivent bien se pénétrer que la marche en colonnes est la plus sure et celle qui en impose le plus à l’ennemi ; ils maintiendront le plus grand ordre dans leur marche et ne souffriront rien qui puisse les embarrasser.
Les généraux et chefs de corps veilleront à ce que les soldats aient mangé la soupe et l’eau de vie distribuées avant de prendre les armes ; le commissaire des guerres a été chargé de veiller à ce que toute distribution soit terminée avant 9 heures du matin.
La brigade du général Compans sera suivie de deux caissons d’infirmerie, des caissons doubles appartenant aux bouches à feu de la brigade, chaque pièce dans la colonne ne devant être suivie que d’un caisson.
Après cette petite réserve marcheront les voitures de transport à la suite de la brigade ; un officier de santé de chaque corps et un nombre d’hommes par bataillon sans armes seront chargés d’amener les blessés sur le champ de bataille ; il sera désigné quelques officiers par corps pour surveiller tous ces détails ; le général Compans fera déposer les armes de ces hommes à Coni, mais non dans le magasin de la place, afin qu’ils puissent les faire reprendre quand il le jugera à propos.
Ces dispositions seront suivies dans les autres brigades dans les progressions de leur force et de leur attirail.
Le général Lesuire aura à sa suite un caisson d’infirmerie, et le général Clément deux ; cette dernière brigade sera suivie de l’ambulance et de toutes les administrations de la division ; le général Calvin se fera suivre des cartouches qu’il doit avoir en réserve et enverra chercher des cartouches s’il en a encore besoin pendant l’action, au parc de réserve.
Le parc de réserve de la division sera établi à la Madona del Olmo ; les généraux veilleront à ce que les caissons vides y soient échangés sur le champ ; la brigade du général Compans fournira une garde de 150 hommes au moins à ce parc, elle lui servira d’escorte s’il reçoit ordre de marcher.
Les armes des hommes chargés de transporter les blessés de la brigade Lesuire et Clément et Davin seront déposées et gardées à Vignolo par une garde de chaque corps. La 47e devra laisser un poste de cent cinquante hommes au moins dans ce village pour la garde des manutentions, magasins, etc. Ce détachement sera à la disposition du chef de bataillon Alex et sera chargé d’escorter les convois à la suite de la division en cas de besoins.
Le général de division Grenier sera toujours à la brigade du général Compans ou à celle du général Lesuire ; s’il s’absentait de l’une d’elles, les généraux qui les commandent sauront indiquer le point sur lequel il sera" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 261 page 553).
Le 30 Octobre 1799 (8 brumaire an 8), le Général de Brigade Claude Clément écrit, depuis son Quartier-général de Madalena, au Général de Division Grenier, à son Quartier-général à Centallo : "Conformément à vos ordre, citoyen Général, j’ai fait partir à midi précis, trois fortes reconnaissances sur les trois routes en avant de mon front ; une commandée par le chef du 3e bataillon de la 28e légère, s’est porté par la droite, s’appuyant à la gauche du Général Compans, à peu de distance de nos avant-postes. Elle a aperçu l’ennemi, qui était fort d’environ 100 hommes d’infanterie et un peloton de cavalerie, le commandant les a attaqués de front, et après un combat d’environ 2 heures, l’ennemi a battu en retraite, il a été poursuivi jusqu’à demi-portée de canon de Fossano, le chef de bataillon a vu quelques baraques, mais il n’y avait personne ; n’entendant plus le feu de la colonne du centre, il s’est décidé à faire retraite. L’ennemi est revenu à sa poursuite. Le commandant a fait demi-tour à droite et les a reçus d’un feu de file bien nourri, qui leur a tué plusieurs hommes, et plusieurs chevaux, blessé quantité des uns et des autres. Ils n’en ont plus voulu, ils l’ont laissé retirer tranquille.
Celle du centre commandé par le capitaine Hector, chef du 1er bataillon de la 3e légère a marché droit devant elle, a deux portées de fusil, elle a rencontré trois pelotons de cavalerie, et une vingtaine d’hommes d’infanterie. Le chef les a attaqués avec vigueur, et à peu près ¾ d’heure de résistance l’ennemi a fait sa retraite sur Fossano. Hector les a poursuivis près d’une heure, et s’est ensuite retirée sur nos avant-postes sans être inquiété par l’ennemi. Cependant, l’ennemi le suivait à deux portées de fusil, et est venu reprendre sa position.
Celle de gauche, conduite par mon aide de camp, s’est portée en avant sur la droite de Valdigi, à environ ¾ de lieu, il n’a rencontré aucun poste ennemi, il a continué sa marche en appuyant sur sa droite, il a fait sa jonction avec la colonne du centre près de nos avant-postes.
Au moment où je finis mon rapport, un déserteur hongrois m’arrive, il m’a donné les détails ci-après.
Il s’est trouvé de garde au poste que ma reconnaissance de droite a attaqué, il m’assure que nous leur avons tué sept hommes et huit chevaux, que nous leur avons blessé une vingtaine d’hommes, et plusieurs chevaux. Je lui ai demandé quelles étaient les forces de l’ennemi, à Fossano, il m’a répondu qu’il n’y avait que deux régiments d’infanterie, celui d’Alvinzi, de quatre compagnies, fort de 400 hommes, celui de Pente fort de 250 hommes, et un régiment de dragons blancs, fort de 500 hommes, il y a 50 canonniers, 60 bouches à feu, de gros calibre venant de Tortone, et d’Alexandrie, et trois pièces de campagne.
Qu’à Savigliano, il n’y a que 300 Piémontais, et qu’à Bra, il y a 9000 hommes tant cavalerie qu’infanterie.
Je vous ferai passer demain le déserteur, il a déjà été prisonnier en France, et il paraît bien content d’y retourner.
Deux émissaires, que j’ai envoyés ce matin, et que j’attendais pour vous faire mon rapport, ne me sont point encore rentrés. Je crains qu’ils n’aient été arrêtés.
Je vous préviens, citoyen Général, que la brigade n’a eu que cinq onces de biscuit pour trois hommes, la viande et l’eau de vie, et que le bataillon de la 47e qui était à Centallo, n’a rien eu depuis deux jours. Comme vous le verrez par le rapport du chef de brigade que je joins ici.
Si l’on pouvait me procurer des sacs et des voitures, je pourrais faire passer plus de 200 sacs de grains.
La troupe manque absolument de sel, je vous prie citoyen Général, de donner vos ordres pour qu’on lui en fasse passer.
Salut et respect" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 156 page 325).
Le 2 novembre 1799 (11 Brumaire an 8), le Général de Division Grenier expédie, depuis son Quartier général de Vignolo, les "Dispositions pour la première division de l’aile gauche pour la marche du 11 Brumaire.
Au reçu du présent ordre, le général Compans réunira sans délai les compagnies de sa brigade avec la cavalerie (le général Compans gardera cependant un escadron de chasseurs avec sa colonne) ; les six compagnies de grenadiers seront réunies en bataillon et commandée par un chef de bataillon désigné par le général Compans ; le chef du 3e régiment de chasseurs commandera cette colonne, il marchera sur le champ sur Centallo et aura avec lui une pièce d’artillerie.
Le général Lesuire fera former de même une colonne composée du 10e régiment de hussards (à l’exception toutefois d’un escadron qui restera au corps de sa brigade), des trois compagnies de carabiniers de la 3e légère et des trois compagnies de grenadiers de la 47e. Cette colonne aura avec elle une pièce d’artillerie et sera dirigée sur Centallo sous les ordres du général Mermet ; le général Mermet arrivé à Centallo prendra le commandement provisoire de ces deux colonnes en attendant que le général Richepanse soit arrivé. Il prendra position momentanément à Centallo et y attendra que les têtes des colonnes des Brigades Compans et Lesuire soient arrivées à cette hauteur ; aussitôt que celui de ces deux généraux Richepanse, Mermet, sera averti que les têtes de ces colonnes débouchent, il continuera sa marche et ira prendre position à Genola à l’embranchement des chemins qui se croisent et conduisent de Savigliano à Fossano et de Coni à Bra ; il verra s’il y a un moyen de s’emparer de Fossano, sommera cette ville et poussera de forts partis sur la route de Marene qui conduit également à Bra afin d’inquiéter la retraite des troupes qui pourraient se trouver à Savigliano. Le général Compans marchera avec sa colonne vers Centallo, détachant lorsqu’il sera à hauteur de Ronchi un bataillon et cinquante chevaux de l’escadron qui lui reste, pour éclairer sa droite et aller prendre position à Murazzo ; il continuera avec le reste de sa brigade de marcher sur Centallo par la Magdeleine, et y prendra position. Le général Compans observera que les positions de la Magdeleine étant très resserrée, il sera nécessaire qu’il s’établisse sur deux lignes, la première à la Magdeleine et la seconde en avant de Centallo entre les deux routes qui de cette ville aboutissent sur Murazzo et la Magdeleine. Il y aura un mille de distance entre ces deux routes.
La brigade du général Lesuire qui sera aujourd’hui augmentée de la 47e demi-brigade et d’une pièce d’artillerie sera dirigée une demi-heure après le départ de la colonne des grenadiers sur Centallo, passant par San Benigno, le général Lesuire fera marcher sur sa gauche un bataillon de la 3e légère avec quelques chevaux et le dirigera sur Tarantasca afin de chasser les postes ennemis qui se trouveraient dans cette partie. Le détachement le rejoindra à Centallo ; le général Lesuire continuera sa marche de ce point sur Valdigi où il prendra position, jetant des partis sur Savigliano et aussi sur la Magdeleine pour communiquer par sa droite avec le général Compans.
La brigade du général Davin sera commandée par le général Clément, elle sera augmentée du bataillon de la 28e légère et sera dirigée sur le champ de tous les points qu’elle occupe sur Busca, en chassera l’ennemi et ira prendre position à Vottignasco en passant par Villafalet ; aussitôt arrivé à Vottignasco, le général Clément poussera des partis sur Saluces et Savigliano, il fera occuper par le bataillon de la 63e Busca et Costigliole. Si le général Clément trouvait peu de résistance devant lui, il marcherait sur Savigliano et prendrait position en arrière de cette ville entre la Grana et la Maira, se gardant des routes qui viennent de Saluces, Fossano, Turin et Bra.
Le général Clément aura avec lui une pièce d’artillerie et un caisson d’infanterie. Dans le cas où il serait maitre de Savigliano, il n’y laissera absolument entrer que les gardes nécessaires. Il lui est expressément recommandé sous sa responsabilité personnelle d’y empêcher tout désordre et pillage, et d’y maintenir le plus grand ordre.
L’ambulance ainsi que les administrations suivront la brigade du général Lesuire et seront à Centallo. Le parc de réserve suivra le mouvement du général Compans et restera en arrière de Centallo.
Le général commandant l’ail gauche ordonne expressément que les chevaux de prise ou de déserteurs soient amenés au chef de l’état-major qui en disposera d’après ses ordres. Les généraux de brigade rendront les chefs de corps responsables de cette mesure. Les chevaux seront payés suivant l’ordonnance à cent francs.
On trouvera le général commandant soit à la brigade du général Lesuire, soit à l’avant-garde commandée par le général Richepanse.
Le général commandant recommande aux généraux de brigade de veiller à ce que les colonnes marchent dans le plus grand ordre et à faire régler le parc de la tête des colonnes de façon que la guerre ne soit pas obligée de courir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 270 page 573).à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 156 page 325).
Le 7 novembre 1799 (16 Brumaire an 8), le Général en chef de l'Armée d’Italie, Championnet, écrit depuis son Quartier-général de Mondovi, au Général Grenier : "Votre lettre d’hier, mon cher général, me donne de fortes inquiétudes. Vous paraissez décidé à abandonner le camp de Saint-Dalmazzo et vous retirer à Tende et à Demont. Une pareille résolution perd la République et le Corps que vous commandez. Je le considère premièrement parce que vous ne pouvez retirer vos subsistances et munitions que de Nice, qu’en position à Demont vous restez sans ressources attendu que le département des Hautes et Basses Alpes sont réduits au désespoir, ce qui fait craindre pour l’hiver la famine, nos magasins dans la 7e division sont nuls, l’appel que vous avez fait aux départements ne s’exécute pas, et Coni tombe au pouvoir des ennemis.
Le danger le plus à craindre est encore celui que si vous abandonnez votre position et que vous passiez les Alpes, la désertion détruira vos bataillons, soyez bien assuré de cette vérité, vous ne conserverez que les cadres.
Je ne saurais trop vous recommander de conserver la position des Bourg Saint-Dalmazzo et Vignolo, cette position empêchera l’ennemi de faire le siège de Coni, s’il le fait, il sera obligé d’avoir un corps d’observation devant vous, un corps pour le siège ; alors réuni au Général Saint-Cyr nous marcherons et j’espère des succès, et vous aurez rendu de grands services à l’armée et à la République.
Votre résolution de quitter Bourg Saint-Dalmazzo ne me laisse plus l’espoir de rentrer en plaine, une fois que vous serez enfoncé dans les montagnes ; l’ennemi vous laissera un faible corps pour vous observer et tombera avec toutes ses forces réunies sur le centre et la droite de l’armée, et je craindrai alors de ne pouvoir lui résister.
Je vous ai dit par ma lettre d’hier que vous aviez presque la moitié de l’armée, je vous ai dit la vérité. Vous avez 25 bataillons presque complets sans compter les garnisons de Coni et de Fenestrelle, huit escadrons de cavalerie, presque toute l’artillerie et chevaux. Le centre et la droite n’ont que six pièces dans ce moment sans parc de réserve. Vous voyez, mon cher général, que nous devons faire beaucoup avec peu de moyens.
Comme l’on doit prévoir tous les événements, si vous étiez forcé de vous retirer sur Demont, vous devez au moins jeter pour garder le col de Tende les 3e, 28e légères, 10e de ligne et le 3e régiment de chasseurs. Il y aurait à craindre que l’ennemi, encouragé par les succès porta la hardiesse jusqu’à menacer Nice, dans ce dernier cas les troupes qui se trouveraient dans la rivière de gênes serait compromises" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 70).
Le 28 octobre 1799 (6 Brumaire an 8), le Général Grenier fait adresser, par Vaufreland, un "Ordre de mouvement pour les Généraux au n° ci-contre.
… La brigade du général Clément arrivée à Tarantasca sera composée pour aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre d’un bataillon de la 3e légère, d’un bataillon de la 28e, de deux bataillons de la 47e, de 50 chevaux du 10e de hussards et de 50 chevaux du 3e de chasseurs, avec l’artillerie et les caissons qui lui ont été désignés par l’ordre du 5. Il résulte de cette disposition que le général Clément enverra au général Lesuire le 1er bataillon de la 47e, et recevra de lui le 1er bataillon de la 3e légère …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 263 page 558).
Le 15 novembre 1799 (24 Brumaire an 8), le Général de Brigade Richepanse, commandant la 1ère Division de l’aile gauche, écrit, depuis Tende, à 9 h du soir, au Général de Division Grenier, commandant l’aile gauche de l’armée : "Je vous ai rendu compte, mon cher général, du combat du 19 à la suite duquel je fus obligé de retirer les troupes dans la vallée de Vermagnana en conservant cependant mes avant-postes à Robillante. Le 20 je fus attaqué de nouveau et l’ennemi s’empara de ce village. Le 21, 22 et 23 je restai tranquille dans les positions de Vernante et de Limone où j’avais conservé, réunies, toutes les troupes, dans l’attention de me ménager la possibilité de me reporter promptement en avant, aussitôt que j’aurais fait distribuer des souliers à mes troupes, dont Tende se trouvait pourvu et que j’aurais des nouvelles des divisions de droite dont je n’ai plus entendu parler depuis que je ne vous ai vu à Démont.
Aujourd’hui 24, encore nouvelle attaque de la part de l’ennemi, qui s’approche toujours, et vous force à des mouvements rétrogrades, au moyen d’une force supérieure d’artillerie dont je manque presque absolument. Le village de Venante abandonné, je n’ai pu arrêter l’ennemi qu’à Limone ou la 3e demi-brigade légère lui a cependant prouvé qu’il nous reste encore des troupes françaises. Il est vrai qu’elles sont si misérables qu’il faut bien qu’elles soient aussi méconnaissables au moral qu’au physique.
Enfin mon cher général voici ma position. Ce soir le général Lesuire à Limone avec la 3e demi-brigade légère, 1er bataillon de la 28 ; 2 bataillons de la 17e légère aussi ; la 87e de bataille et deux pièces de quatre, les seules qui me restent sur leurs affûts encore n’ont-elles plus qu’un caisson renfermant 50 à 60 gargousses.
Le général Compans avec la 7e demi-brigade légère qui est arrivée hier de l’intérieur, les 10e et 47e de bataille et quelques fragments de bataillon auxiliaire au départ du Var qui arrive aussi à pied, fait occuper les cols du Sabion et de Boyra, et fournit une réserve à Tende. Le 10e régiment de hussards à Fontan, le 3e de chasseurs à la Briga et le 13e, qui arrive, à Tende. Vous trouverez ci incluse la situation sommaire de la division.
Je suis cruellement impatienté de ne recevoir aucune nouvelle, ni de vous, ni du général en chef. Je suis persuadé que les ennemis vont me paralyser les neuf ou dix mille hommes que j’ai ici en me claquemurant avec cinq ou six pièces de canons et très peu de troupes tandis qu’ils pousseront le siège de Coni et feront un fort détachement sur le général en chef et le général Saint-Cyr. Cependant, il m’est impossible de bouger, vous connaissiez le moral des troupes avant de nous quitter, eh bien je le crois encore plus mauvais.
Les positions de Tende et des cols qui l’avoisine sont magnifiques et si on m’y force, je ne me croirais plus en sureté nulle part, même dans la lune !
Il y a ici sept mille paires de souliers, auquel je vais faire brèche.
Donnez-moi de vos nouvelles, mon cher général, et veuillez bien agréer les assurances de mon sincère attachement" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 162).
Le 3 décembre 1799 (12 Frimaire an 8), le Général de Brigade Compans écrit, depuis Breglio, au Général de Division Grenier : "Informé, mon cher général, que le rapport de l’affaire du 9 que je vous adressais le 19 n’avait pu vous parvenir, je vous en envoie une seconde expédition. Permettez-moi de saisir cette occasion pour vous rappeler quelques avancements que je vous demandais dans celui du troisième complémentaire dernier. Il concerne les citoyens Velande, adjudant Major à la 10e Demi brigade de bataille, et Lefondeur, adjudant à la 3e légère ...
Le second est un sous-officier d’un rare mérite. Le chef de la 3e légère m’a témoigné encore hier combien il était désespéré qu’on ne lui eût pas rendu justice et m’a de plus assuré que s’il n’eût été plein de confiance dans le succès de la demande du grâce de sous-lieutenant, qu’il avait faite en sa faveur, il l’aurait réitéré depuis cette époque, en ayant eu de bonnes occasions ..." (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 114 page 241).
Le 27 décembre 1799 (6 Nivôse an 8), le Général de Division Grenier, à Embrun ordonne : "Le commandant de la place fera sortir des prisons les nommes Lagrisse, Maury, Mirole et Benoit, chasseurs à la 3e légère, et les remettra sous la surveillance du capitaine Chaigneau commandant ce détachement, en attendant que le rapporteur du conseil de guerre de la division ait pris les informations relatives à insubordination dont ils sont prévenus ensuite des pièces qui m’ont été adressées par le commandant de la place" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 252 page 535).
De 1799 à 1800, le 3e léger passe à l'armée de l'Ouest, où elle lutte contre les Chouans de Cadoudal, sous les ordres du général Brune.
Le témoignage d'un officier de la 3e Légère en février 1800 nous précise : "Nous marchons jours et nuit sans relâche et ce n'est que hier au soir que nous les avons rejoints (les chouans) … Toute l'armée se porte dans le Morbihan où se sont rassemblés 20.000 chouans commandés par le fils d'un meunier nommé Georges (Cadoudal) que nous venons de mettre en déroute. Nos soldats viennent de faire 35 lieues avec une livre de pain faute d'avoir le temps de la cuire, mais nous faisons comme nous pouvons, la rage nous nourrit ...".
Puis la demi-brigade revient à l'Armée d'Italie.
Un extrait du Rapport du Général Soult au Général en Chef daté du 30 mars (10 Germinal – incohérence dans la conversion de date) indique : "Les maladies font toujours les plus grands ravages, mon cher général. La 24e demi-brigade ne peut plus soutenir le service; il ne lui reste que huit cents hommes presque tous convalescents ; le 3e de ligne et la 3e légère sont à peu près dans le même cas ; enfin, tous les corps employés à l'aile droite perdent considérablement de monde ; je reçois à cet égard et de tous côtés, les rapports les plus alarmants. Ajoutez à cela, que la désertion continue toujours. Les privations continuelles que le soldat éprouve, en sont la seule cause. Les comptes qu'on vous rend à Gênes sont inexacts. Quel tableau ! il me déchire l'âme. J'écris au général Miollis de faire relever la 24e par la 106e ; au général Gazan de faire relever la 3e de ligne par la 2e; je n'ai pas le moyen de faire relever la 78e de ligne ; pourtant elle en aurait grand besoin, ainsi que la garnison de Gavi qui, depuis onze mois, est enfermée dans le fort' où l'on m'annonce que le scorbut commence à se manifester" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 28).
La 3e se distingue le 10 avril au combat de Sassello.
Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Par la position que nous prîmes autour de la montagne de la Verrerie, il ne restait à l'ennemi, pour se retirer, que le chemin qui conduit à Ponte-Invrea, par la Moglia, et celui de Montenotte, par Stella. Il craignit pour le premier de ces débouchés ; pendant la nuit, il y porta des troupes et ne conserva que trois régiments à la Verrerie. Le lieutenant général Soult ordonna que, le 21, à quatre heures, ils y fussent attaqués; le général Gazan, ayant avec lui la 25e légère, les grenadiers de la 2e de ligne, et les 3e et 92e de ligne, fut chargé de cette opération ; le général Poinsot resta, avec la 78e, en réserve, sur les chemins de Ponzone et de Sassello. La défense fut opiniâtre; mais, pressé, de tous côtés, par l'extraordinaire bravoure de nos soldats, l'ennemi commença sa retraite. Ce moment fut saisi; les efforts redoublèrent, et partie de la colonne se trouva coupée ; deux mille prisonniers, parmi lesquels était le régiment de Deutsch-Meister, en son entier, sept drapeaux et beaucoup d'officiers restèrent en notre pouvoir. Il y eut, en outre, une infinité de tués; la terre en était jonchée, sur un espace de plus d'une lieue ; les blessés, qui étaient en très-grand nombre, eurent le temps de se retirer.
Dans cette action, qui fait honneur au général Gazan, et dans laquelle l'adjudant général Gauthrin, chef de l'état-major de l'aile droite, se distingua, le lieutenant général Soult remarqua plusieurs officiers et des soldats, qui firent des prodiges de valeur. Il demandera pour eux de l'avancement. La conduite du chef de brigade Mouton mérite de grands éloges.
Ce qui échappa d'ennemis, dans cette affaire, fut se rallier aux troupes qui, pendant la nuit, avaient pris position à la Moglia et à la Galera. On ne chercha pas à les poursuivre ; au contraire, l'ordre fut donné an général Gazan de réunir ses troupes sur la hauteur dite Gros-Pasto, position importante qui domine celles que nous venions de parcourir, et qui est parallèle à la montagne de l'Hermette. Le mouvement commençait à s'opérer, quand l'ennemi, débouchant sur deux colonnes, fortes d'à peu près cinq mille hommes, vint prendre position à l'Hermette, et chercha d'abord à déborder notre gauche; nos succès et les dispositions prévues nous permirent de faire échouer ses desseins. L'attaque de l'Hermette fut ordonnée; les soldats déployèrent la plus grande valeur; la gauche remportait de nouveaux avantages , mais la droite était repoussée. Quelques troupes que l'ennemi avait lancées pour la déborder commençaient à tirailler sur nos derrières; nous manquions de pain et de cartouches , la troupe était harassée (c'était le troisième combat de la journée). La nuit approchait ; quelques compagnies fléchirent : on parvint à les rallier. En cette circonstance, le chef de brigade Godinot se couvrit de gloire; il venait d'être blessé à l'attaque de l'Hermette; il oublia ses souffrances, pour s'occuper de ses soldats et les ramener à la victoire. Il y parvint, et dans l'instant, arrivèrent à notre gauche les 3e légère et 62e de ligne, conduites par le général de brigade Fressinet : le général en chef les avait détachées de sa colonne, pour établir nos communications.
Cette jonction fort heureuse s'opéra sur l'Hermette, position de l'ennemi, d'où il fut obligé de se retirer , après y avoir considérablement perdu de monde, tant en hommes tués que blessés, et après nous avoir abandonné quelques centaines de prisonniers. Nous ne pûmes le poursuivre : il y avait deux heures qu'il était nuit, et notre feu seul éclairait sa marche ; les soldats étaient dispersés, et on se battait encore sur la droite. Pour ne rien compromettre, l'ordre fut donné de se rallier au gros de l'armée, et de conserver l'Hermette par des postes. Ainsi finit cette journée, l'une des plus glorieuses de notre marche, et pendant laquelle l'ennemi éprouva une perte d'au moins quatre mille hommes, dont plus de la moitié sont prisonniers de guerre. Nous eûmes à regretter plusieurs braves et à admirer le courage héroïque des 25e légère, 3e et 78e de ligne, ainsi que celui des grenadiers de la 2e ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).
Le 23 Floréal an 8 (13 mai 1800), le Général Soult lance une nouvelle attaque, au cours de laquelle il est blessé et capturé par les Autrichiens ; il écrit : "C'était le dernier effort que, dans notre épuisement, nous pouvions hasarder. On fit tout ce qui était possible pour mettre les troupes en état de le soutenir. Animées de l'espoir d'une nouvelle victoire, et bien disposées, elles se mirent en marche, vers six heures du matin. La colonne dont je pris la direction fut réunie sur les glacis de la porte Romaine ; elle se composait des 3e légère, 2e, 3e, 24e et 62e de ligne, qui, ensemble, formaient à peu près deux mille quatre cents hommes. Je plaçai, à l'avant-garde, l'adjudant général Gauthier, avec la 3e légère et la 62e de ligne; le général Poinsot eut la brigade formée par les 2e et 3e de ligne; la 24e que je destinais à seconder l'attaque du général Gazan, commença par suivre mon mouvement. Je remontai la vallée du Bisagno; les postes autrichiens que nous y trouvâmes, furent aisément repoussés jusqu'au pied du Monte-Creto. L'adjudant général Gauthier gravit, après eux, la première hauteur de cette montagne escarpée, et s'y établit, à la suite de deux charges vigoureuses qui rejetèrent les ennemis dans leurs retranchements, et le rendirent maitre du plateau; mais il dut arrêter sa marche, pour attendre le général Poinsot.
Le général Gazan était parti, en même temps, des Deux-Frères, et il avait pris, à droite, au-delà du fort du Diamant, pour attaquer, sur la montagne des Quatre-As, un corps autrichien, qui y occupait de fortes redoutes, en avant de sort camp. Le général Spital commença, sur ce point, l'engagement; il fut secondé, au revers opposé, par la 24e demi-brigade, que j'avais détachée, à cet effet, en passant le Bisagno. Cette double attaque fit retirer les ennemis de leurs premières positions, et la 24e s'établit, de manière à prendre en flanc leur ligne; son feu devint très-vif. Le général Poinsot, qui en était encore assez rapproché, croyant que sa présence pouvait y être nécessaire, se détourna pour y aller, et laissa l'adjudant général Gauthier s'engager seul vers le Monte-Creto. J'étais près de ce dernier, à l'avant-garde, quand j'appris le changement de direction que s'était permis le général Poinsot. J'en fus très-mécontent, et je lui envoyai l'ordre de rentrer sur-le-champ dans la direction que je lui avais prescrite; il arriva sur le plateau du Monte-Creto, après que la dernière charge eut conduit l'adjudant général Gauthier devant les retranchements ennemis.
En ce moment, un orage des plus violents vint éclater sur nous; sur le point élevé où nous nous trouvions, une pluie torrentielle et les éclats du tonnerre nous enveloppaient de toutes parts. Le mouvement fut nécessairement suspendu ; nous le reprîmes, aux deux attaques, aussitôt que la tempête eut cessé. Sans doute, nous eussions mieux fait de nous retirer, après avoir reconnu que les ennemis s'étaient renforcés, et qu'ils se trouvaient beaucoup plus nombreux que nous ne l'avions supposé, en allant à eux; en outre, l'orage avait considérablement augmenté toutes les difficultés qui , auparavant, étaient déjà bien assez grandes. Les vêtements, les armes, le sol, tout était trempé; nous n'avions plus pied sur ces pentes rapides, nous glissions, nous ne pouvions plus avancer et à peine nous tenir sur place ; le vent était d'une violence extrême, et les soldats, grelotant de froid, n'avaient plus d'énergie. Cependant, nous étions en présence, et presque entremêlés, au point où la tempête nous avait surpris. Dans cette position, aussi imprévue qu'extraordinaire, il était impossible de faire le moindre mouvement, dans un sens ou dans l'autre,sans qu'il devint général et sans qu'il nous fût contraire.
A l'attaque du général Gazan, le général Spital avait pris, avant l'orage, les premières positions des Quatre-As. Quand la pluie ne tomba plus par torrents, il voulut ranimer ses troupes et faire effort pour les lancer. Quelques pelotons seulement le suivirent. Les ennemis venaient à lui, avec des forces très-supérieures; pressé par eux, il cherche à se rallier ; son cheval est tué, lui-même est blessé et obligé de se retirer. Vainement l'adjudant général Reille, qui le remplace, veut donner aux soldats une nouvelle impulsion. Leur enthousiasme s'est éteint, ils ne l'écoutent plus. Ne pouvant les faire avancer, il est forcé de renoncer au combat et de se rapprocher des Deux-Frères.
Rien ne pouvait être plus défavorable à l'attaque de droite, que ce qui se passait à celle de gauche. L'effet immédiat fut de faire manquer la diversion sur laquelle j'avais compté, et de laisser aux ennemis la liberté de diriger sur moi toutes les forces qu'ils avaient de ce côté. Malheureusement, je ne l' appris que quand j'en sentis les coups. Jusque-là, j'étais trop engagé pour y remédier, ou trop éloigné pour connaitre, à temps, ce revers, qui devait m'être fatal. A l'arrivée du général Poinsot sur le plateau de Monte-Creto, j'avais donné ordre à l'adjudant général Gauthier de recommencer l'attaque, et d'enlever les premières redoutes des ennemis; il les avait prises, sans la moindre hésitation, et nous y étions restés enfermés pendant l'orage. Les Autrichiens vinrent ensuite pour les reprendre ; nous les défendîmes à outrance, corps à corps, mais la supériorité du nombre l'emporta. Nous nous ralliâmes, et nous chargeâmes de nouveau. A cette reprise, les ennemis furent encore enfoncés; nous restâmes dans les redoutes, et nous fîmes tomber la seconde ligne des retranchements, où un colonel et cent cinquante prisonniers restèrent en notre pouvoir. Le camp de Monte-Creto fut également pris, brûlé et dépassé ; mais un premier malheur vint nous frapper, au milieu de ces succès, qui devaient être les derniers. Le brave, l'infiniment brave adjudant général Gauthier, officier du plus rare mérite, qui s'était surpassé dans cette journée, fut grièvement blessé par une balle, et il dut se retirer. Je fis remplacer sa brigade par celle du général Poinsot, que je portai en avant.
Nous touchions au moment où la fortune qui, jusque-là, nous avait été si favorable, allait nous devenir contraire. Le général comte de Hohenzollern, qui m'était opposé, commandait aussi les troupes autrichiennes établies aux Quatre.As, et contre lesquelles l'attaque du général Gazan venait d'échouer. Assuré qu'il n'avait plus rien à craindre de ce côté, il s'était hâté d'en retirer un fort détachement, et de le diriger sur le Monte-Creto, où je pressais vivement le restant de sa division. A l'arrivée de ce secours, les ennemis réunissent toutes leurs forces, et marchent sur la brigade du général Poinsot, passée à l'avant-garde un instant auparavant. Je venais de rallier celle de l'adjudant général Gauthier; je me mets à sa tête, et je me porte au soutien de la première brigade. Tout semblait nous promettre, après ce dernier effort, un succès décisif. J'entre en ligne au-delà du camp ennemi, le feu y était très-vif et presque à bout portant. Pour en finir, je me dispose à exécuter une charge générale, quand une balle vient fracasser ma jambe droite. Je tombe; on m'entoure; quelqu'un s'écrie que je suis mort; on le croit, en voyant mon chapeau qu'on emporte. Les uns veulent m'enlever, les autres me défendre. Je reprends connaissance, j'ordonne qu'on me laisse et qu'ou repousse les ennemis. A ma voix, la troupe se ranime et montre encore un reste de vigueur ; mais c’en est fait de nos progrès : tout change à notre désavantage.
Les Autrichiens, qui ont remarqué de l'hésitation dans nos rangs, deviennent audacieux. De notre côté, on chancelle, les rangs flottent, quelques soldats commencent à s'éloigner, ils sont suivis par d'autres, ils ne s'arrêtent même plus dans les retranchements que nous venions de prendre, et où les chefs s'efforcent, en vain, de les retenir. Le général Poinsot, l'adjudant général Gauthrin, mon chef d'état-major, et le brave chef de brigade Perrin, qui fut tué une demi-heure après, ne peuvent non plus se faire écouler; ils sont entraînés dans la déroute et forcés de redescendre dans le Bisagno, où ils sont heureusement recueillis par le 24e de ligne, qui revenait des Quatre-As.
Ma chute avait malheureusement entraîné la défaite de mes compagnons d'armes, au moment où nous espérions recueillir le fruit de tant d'efforts, et réparer le mal que l'abandon de la colonne de gauche nous avait fait. Des soldats voulurent m'emporter; mais le sol était si glissant, sur ces pentes rapides, qu'ils ne pouvaient y parvenir, et je les compromettais eux-mêmes, mêlés, comme nous l'étions, avec les ennemis. Je leur ordonnai de me laisser , et je les chargeai de remettre mon épée au général Masséna ; je ne permis qu'à mon frère et au lieutenant Hulot, tous deux mes aides de camp, de rester auprès de moi. Ils essayèrent à leur tour, mais sans plus de succès, de me retirer au moins du milieu du feu, en me portant sur un brancard fait avec des fusils ou sur leurs épaules. Ce ne fut qu'en me traînant sur le dos, et en tenant en l'air ma jambe brisée, que je parvins à gagner l'abri d'un rocher ; j'éprouvais de vives souffrances.
Le rocher nous préservait d'un premier danger, mais nous y étions exposés aux violences des soldats autrichiens, qui, pour s'arracher nos dépouilles, pouvaient nous faire un mauvais quartier; ma montre et le peu d'argent que j'avais sur moi avaient servi à contenter les premiers, et nous n'avions plus rien à offrir pour satisfaire l'avidité des autres. Nous désirions nous remettre, le plus tôt possible, entre les mains d'une garde qui répondît de nous; mais il n'était pas facile de la chercher. Mon frère méprisa le danger et fut à la rencontre des ennemis. Avant d'être reconnu, il manqua plusieurs fois d'être tué par les balles; il finit pourtant par arriver, et il demanda pour moi des secours. En apprenant que j'allais être son prisonnier, le comte de Hohenzollern s'empressa de m'en envoyer, et il me fit transporter dans une chaumière située en arrière du camp, où des chirurgiens autrichiens vinrent aussitôt appliquer le premier appareil à ma blessure.
Je reçus tous les secours qui pouvaient m'être donnés; mais, soit prévention, soit qu'en effet les chirurgiens autrichiens qui me soignaient manquassent d'instruction, comme leur gaucherie me le faisait craindre, je demandai au comte de Hohenzollern la permission de faire venir de Gênes le docteur Cothenet, chirurgien-major de la 25e demi-brigade légère, qui avait ma confiance. Il me l'accorda avec empressement, et j'écrivis au général Masséna pour le prier de me l'envoyer; en même temps je rassurai le général Masséna sur mon compte, en lui donnant de mes nouvelles. J'écrivis cette lettre, sur le dos du chirurgien autrichien qui me mettait l'appareil. Il me faisait horriblement souffrir par sa maladresse, et il n'osait toucher à ma blessure, pour la dilater. Cependant l'opération était nécessaire pour prévenir les accidents qui, par la suite, auraient pu se déclarer. Impatienté, je la fis moi-même, après avoir ôté des mains du chirurgien son bistouri ; elle fut facile et peu douloureuse. J'ai attribué à cette prévoyance la promptitude de ma guérison ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 125 et suivantes).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
Infanterie légère. – 1re, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e, 28e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Encadrement de la 3e demi-brigade légère, Armée d'Italie à la date suivante : août 1800 (côte SHDT : us-180008) |
Par Arrêté des Consuls du 9 Fructidor an 8 (27 août 1800), la 3e Demi-brigade légère est réduite à deux Bataillons.
Positions en Octobre 1800, division de Ligurie Général Muller (côte SHDT : us-180010) |
La 3e Légère stationnera en Ligurie (Gênes) jusqu'au Printemps 1802.
Le 7 octobre 1801 (15 vendémiaire an 10, date présumée), Bonaparte établit à Paris une "Note pour l'organisation des troupes coloniales : "Il sera formé deux demi-brigades légères et cinq demi-brigades de ligne pour le service des îles d'Amérique, sous les numéros 5e et 11e légères, et 7e, 86e, 89e, 82e et 66e de ligne.
Les 5e et 11e légères, et les 7e, 86e, 89e, seront destinées pour le service de Saint-Domingue; la 82e, pour le service de la Martinique; la 66e, pour le service de la Guadeloupe ...
La 5e légère sera composée de
La 5e légère actuelle ....... 430 hommes.
La 3e légère .................... 176
La 7e légère .................... 517
La 14e légère .................. 730
1,853" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5785).
Le 29 mars 1802 (8 germinal an 10), Bonaparte écrit depuis Paris à Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez l'ordre au général Sahuguet de faire embarquer à Gênes un bataillon de la 3e demi-brigade d'infanterie légère qui sera complété à 550 hommes; il sera mis sur les bâtiments pour deux mois de vivres.
Le ministre de la Marine donnera des ordres pour leur destination. Le gouvernement ligurien pourvoira aux frais de l'embarquement, moyennant quoi ces troupes ne pas remplacées ... " (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6835).
Et le même jour, au Contre-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Nous avons, Citoyen Ministre, sur les différents points d'Italie, des troupes que je destine pour Saint-Domingue.
Je donne ordre au ministre de la guerre de les faire embarquer sur des bâtiments de commerce plus forts que de 150 tonneaux, avec deux mois de vivres. Je lui fais connaître que vous donnez des ordres pour leur départ et leur destination, qui doit être extraordinairement secrète.
Ces différents corps de troupes sont :
... Un bataillon de la 3e demi-brigade, fort de 550 hommes, qui s'embarquera à Gênes; vous le ferez escorter par deux avisos ; ils relâcheront également à Cadix ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6836).
En juin 1802, un détachement de la 3e Légère est envoyé à Saint Domingue où il se dissoudra.
Le 8 juillet 1802 (19 messidor an 10), Bonaparte arrête, à Paris : "Il sera formé un bataillon d'infanterie légère, de chasseurs corses. Ce bataillon sera le 3e bataillon de la 3e d'infanterie légère. Il aura son Conseil d'administration particulier, qui rendra compte au Conseil d'administration de la demi-brigade, et correspondra directement avec le ministre de la guerre. Il sera tout composé de natifs des deux départements du Golo et de Liamone. Il sera pris pour le recrutement du bataillon, les mêmes mesures qui étaient prises, pour le recrutement de l'ancien régiment corse ; et, à cet effet, il sera mis une somme à la disposition du Conseil d'administration, pour subvenir aux frais de la levée du bataillon. Le bataillon sera réuni et formé à Antibes" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 52).
Le même 8 juillet 1802 (19 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Vous recevrez, Citoyen Ministre, un arrêté qui forme un 3e bataillon à la 3e demi-brigade d'infanterie légère. Ce bataillon n'est attaché à cette demi-brigade que pour entrer dans le cadre de l'armée. Son avancement roulera seulement dans le bataillon. Il sera créé une instruction pour former des dépôts à Ajaccio et Bastia, et accordé des fonds pour les engagements. Tous les officiers, sous-officiers et soldats de ce bataillon doivent tous être Corses.
Le principal but de cette formation, c'est d'engager les habitants des montagnes à prendre du service, et, comme les deux départements de l'île fournissent une grande quantité de bons soldats, il est essentiel de leur offrir un débouché en France, afin qu'ils ne prennent pas du service ailleurs, ou ne troublent pas le pays.
Présentez-moi des officiers pour commander ce bataillon, en les prenant parmi ceux qui sont aujourd'hui en activité dans les différents corps de la République" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6176; Correspondance générale, t.3, lettre 7004). Ce bataillon homogène corse, qui passera ensuite à la 8ème demi-brigade légère, formera finalement une unité autonome : le bataillon des Tirailleurs Corses.
Le 22 juillet 1802 (3 thermidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Leclerc, Capitaine général à Saint-Domingue : "L'adjudant commandant Brugnière vous donnera des notes sur toutes les troupes que nous avons envoyées, et qui sont sans doute en partie arrivées. La légion polonaise, le bataillon de la 3e légère, ceux des et 83e, le 3e bataillon de gardes-côtes et plusieurs détachements de différents corps sont depuis longtemps partis de Toulon, Rochefort, Brest et du Havre ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6199; Correspondance générale, t.3, lettre 7038).
Le 6 Thermidor an 10 (25 juillet 1802), le Général Travot écrit au Commissaire des Guerres : "... Le citoyen Cabanes était chef de bataillon de la 3e légère. Je ne connais pas l’emplacement actuel de cette demi-brigade" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 24 août 1802 (6 fructidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Dans le tableau qui a été imprimé pour la conscription, citoyen ministre, je vois que la 3e demi-brigade d'infanterie légère doit envoyer deux capitaines, six lieutenants, quatre sous-lieutenants et 80 sergents ou caporaux dans les départements du Golo et du Liamone. Cela est parfaitement inutile ; il suffit que cette demi-brigade envoie dans la Haute-Vienne" (Correspondance générale, t.3, lettre 7101).
Le 25 août 1802 (7 Fructidor an 10), le Général en Chef de l’Armée de Saint-Domingue Leclerc écrit, depuis son Quartier général du Cap, au Ministre de la Marine : "… De vos dernières expéditions, j'ai reçu par le Pélasge et le Conquérant … Expédition de Gènes, 3e léger … 500 …" (Blocqueville A. (de) : « Le Maréchal Davout, prince d'Eckmühl, raconté par les siens et par lui-même », 1879-1880, t. 1, p. 380).
Le 31 décembre 1802 (10 nivôse an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Vous me présenterez, dans un travail extraordinaire qui aura lieu lundi à 9 heures du soir, les officiers qui doivent composer le 3e bataillon de la 3e légère qui s'organise à Antibes, ainsi qu'un arrêté sur la manière dont on doit pourvoir à leur habillement et équipement" (Correspondance générale, t.3, lettre 7397).
Par l'Arrêté du 12 Floréal an 11 (2 mai 1803) "relatif à l’organisation de plusieurs demi-brigades dans les colonies", le 2e Bataillon de la 3e Demi-brigade légère entre dans la formation de la nouvelle 5e Demi-brigade légère.
Par l'Arrêté du 1er Vendémiaire an 12 (24 septembre 1803), comme pour toute l'infanterie française, la Demi-brigade redevient un Régiment et le Chef de Brigade se voit renommé Colonel. Un Major vient renforcer l'encadrement. Le Régiment est passé à 3 Bataillons de guerre par versement des Bataillons de la 19e Demi-brigade légère dissoute.
Le 4 Août 1803 (16 thermidor an 11), Napoléon demande à Berthier de transférer la 3e Légère, qui est à Béziers, à Perpignan (lettre écrit depuis Namur - Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6980) "... d'où le général commandant la division la mettra en garnison dans les places frontières de l'Espagne, telles que Bellegarde, etc.
Recommandez à ce général de placer ces troupes sans affectation, et de se faire rendre compte de l'état des frontières d'Espagne, de l'état de leurs munitions de guerre et de bouche, et des ressources qu'on pourrait trouver pour y former rapidement une division d'artillerie ...".
L'Etat militaire de l'an 12 nous donne bien le régiment stationné à Perpignan.
Le colonel : Ignace André François Mas (depuis 1800); les 3 chefs de bataillons : Levieux, Pechery, Claude; les 3 adjudants major : Querillac, Itty, Alleon; les 3 chirurgiens major et aides-major : Boudrie, Mounic, Fabar.
En Novembre 1803, Bonaparte ordonne la formation de 11 puis 10 bataillons d'élite pour constituer, à Arras, une division de grenadiers de la Réserve, mise sous le commandement de Junot. Les bataillons d'élite sont tirés des 2e, 3e, 12e, 15e, 28e et 31e Léger et des 9e, 13e, 58e et 81e de Ligne. Ils rejoindront Arras très progressivement tout au cours de l'année 1804 voire le début 1805.
Le 3e Léger forme son bataillon d'élite de ses 3 compagnies de carabiniers et de 3 compagnies de chasseurs (ayant paye de carabiniers). Le bataillon gagne donc Arras où s'organise la nouvelle division.
Entre temps, le 20 décembre 1803 (28 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au citoyen Barbé-Marbois, Ministre du Trésor Public : "... je me plains, moi, de ce que ... la 3e légère et la 70e n'avaient rien reçu du 1er vendémiaire au 15 frimaire, jour des réclamations. Voilà pour ce qui est relatif à la solde ... Je vous prie donc de me faire rendre compte ... pourquoi la 3e légère et la 70e (10e division) ont été trois mois sans recevoir leur solde : ceci est évidemment la faute du payeur, puisqu'il est impossible que le trésor public n'ait pas envoyé les fonds; car tous les corps y auraient participé, et on n'aurait élevé aucune plainte (car ces régiments sont restés trois mois faisant la solde avec leurs fonds, sans porter aucune plainte) ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7410; Correspondance générale, t.4, lettre 8482).
Le 2 mars 1804 (11 ventôse an XII), à Paris, "Le ministre de la guerre rend compte que la compagnie franche du Liamone se rend à Paris ; il prie le Premier Consul de lui désigner une destination". Ce dernier décide : "Ils seront dirigés sur Sens. On leur donnera là six jours de repos ; et, comme ils auront probablement besoin de souliers, on leur en fera trouver là 80 paires. On les fera marcher de manière qu'ils aient, tous les trois jours, séjour. On les dirigera de là sur le camp d'Ambleteuse, où ils feront partie du 3e bataillon du 3e régiment d'infanterie légère, qui se trouve à ce camp. Le ministre donnera également ordre à Antibes, au dépôt de ce bataillon, qu'on le passe en revue, et qu'on fasse partir tout ce qui estdisponible pour la même destination" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7581).
Le 28 avril 1804 (8 floréal an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire faire une revue extraordinaire pour constater la situation, au 1er germinal, des ... 3e, 12e, 21e et 24e légers. On aura soin de mettre le nombre d'hommes de ces corps présents dans chaque ville où ils se trouvent, les malades aux hôpitaux, les absents et depuis quel temps, ceux inhabiles à porter les armes, le nombre de conscrits qu'ils ont reçus et qu'ils ont à recevoir sur l'an XI et l'an XII. Ces régiments sont les plus faibles de l'armée. Je désire savoir positivement dans quelle situation ils sont, afin de les faire recruter" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7728; Correspondance générale, t.4, lettre 8848).
En Mai 1804 (selon un ordre du 13 mars) se forment 3 compagnies de voltigeurs : un dans chaque bataillon à partir de chasseurs de petite taille, mais exemplaires.
Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les ... 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère ... me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).
L'Empire étant venu en 1804, le régiment doit changer ses drapeaux consulaires contre de nouvelles Aigles et étoffes : une par bataillon qui seront fournies par les ateliers Picot.
Situation et encadrement du Régiment selon l’Etat militaire de l’An XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) : 3eme Léger à Perpignan (10e DM), Colonel Mas; Major Gavotti; Chefs de Bataillon Levieux, Dubourg, Claude; Chef de Bataillon à la suite Beauvais.
Le 19 mars 1805 (28 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Il n'y a donc que la 5e légère, la 7e et la 86e de ligne, qui doivent être organisées.
La 5e légère doit être composée, conformément à l'article 2 du décret du 10 floréal, du 1er bataillon de la 5e légère, du 2e bataillon de la 3e, des débris du 3e bataillon de la 7e légère, des débris du 1er bataillon de la 14e légère.
Et, comme, par la circulaire du 25, les débris du 11e et du 5e ne doivent former qu'un seul corps sous le nom de 5e régiment, on y joindra le 1er et le 2e bataillon de la 11e légère, le 1er bataillon de la 19e, un détachement de la 28e et trois bataillons de la 30e, qui composent la 11e légère, conformément à l'article 3 du décret ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 59 ; Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 3e léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillon à Gênes les 15 et 17 Vendémiaire, 28e Division militaire, pour 1224 hommes présents, 39 détachés ou en recrutement, 78 aux hôpitaux, total 1341 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Livret du chasseur Antoine Tournière du 2ème bataillon en 1806 |
Le 4 août 1805 (16 thermidor an 13), Napoléon écrit depuis La Tour d'Ordre, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre au 3e régiment d'infanterie légère qui est à Perpignan de partir le 15 fructidor pour se rendre à Gênes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10494).
Le 17 Thermidor an 13 (5 août 1805), l'Empereur écrit, depuis le Camp de Boulogne, à Lebrun, Architrésorier de l’Empire : "Mon cousin, je vous prie de me faire connaitre l’arrivée à Gênes du 20e de ligne, du 3e d’infanterie légère et du 67e et le départ de ces régiments ainsi que du 102e. Faites-moi connaitre aussi les mesures qu’on pourrait prendre pour avoir à Gênes des vivres en grande abondance. Le Piémont en fournit peu, mais l’Italie en fournit. Ne serait-il pas possible avec les fonds de quelques négociants de Gênes de faire un approvisionnement de quatre à cinq mille quintaux de blé qu’on tirerait d’Italie ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 359. S).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 18 Thermidor que le 3e Régiment d'infanterie légère et son Dépôt (1000 hommes) doivent quitter Perpignan les 15-17 fructidor (Thermidor ?) pour arriver à Gênes les 15-17 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
Le 8 septembre 1805 (21 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée :"Mon cousin, il résulte du grand état de mouvements que vous m'avez envoyé ... que le 3e d'infanterie légère n'a d'ordre que pour Gênes, donnez-lui-en pour Alexandrie" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10759).
Le 12 septembre 1805 (25 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée :"Mon cousin, je viens de parcourir l'état que vous m'avez remis de l'armée d'Italie. Je ne vois point ... le 3e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 168; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10759).
Le 29 septembre 1805 (7 vendémiaire an 14), l'Empereur écrit depuis Strasbourg, au Général Menou, Commandant général des départements au-delà des Alpes : "Je vous recommande les fortifications et les approvisionnements d'Alexandrie et de Turin. Vous allez commander un petit camp volant que je réunis à Alexandrie, composé du 67e et du 3e léger, et des escadrons de la légion hanovrienne. Mon intention est que cette petite colonne soit partout et nulle part. Tenez-la perpétuellement en marche pour faire joindre les conscrits, consolider la tranquillité, faire des exemples et se porter partout où il y aurait un commencement de fermentation. Soyez tantôt avec le tiers sur la Bocchetta, tantôt avec le tiers sur la vallée de Plaisance, tantôt sur la vallée du Simplon, et depuis Novare jusqu'à Pavie. Soyez actif et trouvez-vous partout. Faites arrêter les mauvais sujets. Du moment que le premier coup de canon sera tiré en Italie, vous avez tous les pouvoirs de police pour enfermer les agitateurs à Fenestrelle, envoyer des otages en France, mettre des individus en surveillance à Parme. Tout ce que vous ferez sera bien fait ; que tout marche et soit tranquille.
Faites une proclamation, qui dira qu'à la tête du camp volant d'Alexandrie vous serez partout. Prenez la sévérité et le sérieux que les circonstances exigeront ; et, surtout, soyez vous-même toujours en mouvement, non avec tout ce corps, mais avec une escorte suffisante.
... Adressez copie de cette lettre à l'architrésorier à Gênes, n'ayant plus le temps de lui écrire. Faites faire grand bruit de votre camp volant, soit en Piémont, soit à Alexandrie, soit à Gênes" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9285 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10895).
Le même jour (29 septembre 1805 - 7 vendémiaire an 14), l'Empereur écrit depuis Strasbourg, au Vice-Roi d'Italie, le Prince Eugène : "… J'organise un camp volant à Alexandrie. Il sera commandé par le général Menou et sera composé de 3,000 hommes, savoir : de deux bataillons du 67e, de deux bataillons du 3e d'infanterie légère et de 500 hommes de la légion hanovrienne à cheval. Le grand nombre de conscrits que les 67e et 3e régiments doivent recevoir les porteront bientôt, dans le courant de l'hiver, au grand complet de guerre. Mais mon intention est que vous écriviez au général Menou, afin que, si vous aviez besoin qu'un détachement de sa colonne mobile se portât sur Novare, Pavie, il pût le faire avec rapidité ; bien entendu qu'il n'y séjournerait pas et qu'il n'y paraîtrait que pour rétablir l'ordre et faire quelques exemples sévères" (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 391; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 366; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9290 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10890).
Le 1er octobre 1805 (9 vendémiaire an 14), l'Empereur écrit depuis Strasbourg, à Lebrun, Architrésorier de l'Empire, Gouverneur général des départements de Gênes, de Montenotte et des Apennins : "... Le 3e d'infanterie légère ne doit pas tarder à arriver à Gênes, faites le filer sur-le-champ sur Alexandrie …" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10914).
Le 8 novembre 1805 (17 brumaire an 14), l'Empereur, depuis Linz, établit le Décret suivant : "... ART. 13. Le 28e régiment d'infanterie légère, le 3e régiment d'infanterie légère se rendront à Boulogne pour y remplacer les troupes qui vont à Anvers …" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9466).
Le 28 décembre 1805, Eugène écrit, depuis Padoue, au Major général : "... J'attendrai le 3e d'infanterie légère que le général Menou doit m'envoyer. Je lui écris pour qu'il y joigne une compagnie d'artillerie légère ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 5).
Le 4 janvier 1806, Eugène écrit, depuis Padoue, à Napoléon "… Il a éclaté, ces jours derniers, dans le duché de Parme et de Plaisance, une petite insurrection qui, d'après les dernières nouvelles, prenait cependant un caractère assez sérieux ; le nombre des mutins s'est montré à douze et quinze cents. J'ai envoyé de suite, à franc étrier, un aide de camp avec les ordres de mettre en mouvement les troupes ci-après : quatre cents hommes se rendront de Mantoue à Parme, six cents hommes d'infanterie sont partis de Pizzighettone pour Plaisance; j'ai fait suivre ces derniers par cent hommes de cavalerie. L'architrésorier fait partir de Gênes un bataillon du 3e régiment d'infanterie légère (Ce corps doit se rendre sous mes ordres). Ce bataillon passera par Bardi, et ces trois colonnes se dirigeront de concert sur Borgo Saint-Domino et Fiorenzo, lieu où s'étaient réunis les mécontents.
Je ne doute nullement que tout ne soit apaisé dans ce moment, et, si par hasard cela devenait plus sérieux, je prendrai les mesures convenables" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 46).
Le 19 janvier 1806, l'Empereur écrit depuis Stuttgart, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, les 27e et 28e divisions militaires sont sans troupes. Renvoyez le 3e d'infanterie légère à Parme ... et enfin toute la force qui serait nécessaire, en mettant toutes ces troupes sous le commandement du général Junot, qui part aujourd'hui pour se rendre à Parme avec des pouvoirs extraordinaires. Expédiez vos ordres par un courrier extraordinaire ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 49 avec la date du 16 janvier; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9684 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11305).
Le même jour, Napoléon écrit, depuis Stuttgart, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée, à Stuttgart : "... Je donne ordre au commandant en chef de mes troupes en Italie d'y envoyer le 3e régiment d'infanterie légère et, dans ce cas qu'il soit inusffisant, d'y faire passer toutes les forces nécessaires ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 341 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11295).
Le 23 janvier 1806, Napoléon écrit depuis Strasbourg, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "… Le 3e régiment d'infanterie légère doit retourner à Parme, où tout ce corps doit se réunir ... Transmettez ces ordres au prince Eugène pour qu'il les fasse exécuter sur-le-champ, parce que partout il faut un peu de troupes" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9697 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11317).
Le même jour, Napoléon écrit depuis Strasbourg, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "… Mon Fils, mon intention est que vous envoyiez ... le 3e d'infanterie légère à Parme ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 51 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9697 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11317).
Le 7 février 1806, Napoléon écrit depuis Paris au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "... Je réitère l'ordre au prince Eugène de faire partir le 3e régiment d'infanterie légère ... Dirigez les dépôts de tous les corps sur Mantoue ; j'ai ordonné au prince de les envoyer à leurs corps …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9772; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11416).
Le même jour, l'Empereur écrit depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je vous ai déjà donné l'ordre de faire partir le 3e régiment d'infanterie légère pour Parme ... ; les grenadiers qui sont à Parme pourront y rester. Je suis fâché que vous n'ayez pas exécuté ces ordres. J'ai ordonné au général Junot de faire partir les dépôts pour Mantoue. Laissez à Mantoue ceux appartenant à des corps de l'armée de Naples ; dirigez les autres sur leurs corps" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 60; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11411).
Le 15 février 1806, Napoléon écrit depuis Paris au Prince Eugène, Vice Roi d'Italie : "Mon Fils, il faut de l'ordre. Le duché de Parme est un gouvernement à part ; mais, comme en ce moment il appartient à la 28e division militaire, c'est à cette division à fournir à ses dépenses. Envoyez à Parme le 3e d'infanterie légère et retirez-en tous les dépôts …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 70 (mais avec Envoyez en France ...); Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11461).
Le 18 février 1806, Napoléon écrit depuis Paris au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "... J'ai ordonné qu'on ne laissât à Parme que le 3e d'infanterie légère; ayez soin de ce régiment : disciplinez-le, et tenez-le en bon état …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9844; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11500).
Le 19 février 1806, Napoléon écrit depuis Paris au Prince Eugène, Vice Roi d'Italie : "... Ce dont je me plains relativement à l'exécution de mes ordres militaires, c'est que le 3e régiment d'infanterie légère ne soit pas encore arrivé à Parme …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 77; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9855; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11505).
Le 21 février 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon :"… Par sa dépêche du 15 février, Votre Majesté m'ordonne d'envoyer à Parme le 3e d'infanterie légère et de retirer tous les dépôts. Elle ajoute : « Vous n'exécutez pas mes ordres ; vous croyez pouvoir les remplacer par d'autres. » Sire, le plus grand des malheurs dans ma vie serait de n'avoir pas exécuté vos ordres, de m'être permis d'en altérer le sens.
C'est à lnspruck que j'ai reçu les ordres de Votre Majesté, relatifs à Parme ; c'est d'Inspruck même que j'ai adressé un courrier extraordinaire à Parme et en Piémont, pour que vos ordres fussent exécutés ; depuis, j'ai dû laisser agir le commandant en chef de la 27e division …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 82).
Le 12 mars 1806, l'Empereur écrit depuis Paris au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 3e régiment d'infanterie légère a besoin de huit cents gibernes, de mille baudriers et de mille habits : il y a mille hommes au dépôt de ce régiment, qui sont tous nus. En frimaire dernier, vous lui aviez écrit que vous lui envoyiez des étoffes ; le 4 mars, il ne les avait pas encore reçues. Faites-moi connaître ce que je puis espérer que vous ferez pour fournir à ce régiment l'habillement qui lui manque" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 327; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11655).
Le lendemain 13 mars, l'Empereur écrit depuis Paris, au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "Je suis affligé de ce que vous me dites du 3e régiment d'infanterie légère. J'ai ordonné qu'on pourvût à ce que ce régiment ne manquât pas des objets nécessaires ; cependant, je vois dans l'état de situation de l'habillement que m'a remis le ministre Dejean que ce régiment devait avoir 1294 habits pour l'an XIII et les cent jours de l'an XIV; qu'il en a reçu 1268, et qu'il n'a plus à en recevoir que 26. Comment est-il possible qu'il y ait un si grand déficit ?
J'ai fait dans le 3e régiment les changements que vous m'avez demandés" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11675).
Puis le 14 mars, l'Empereur adresse depuis Paris, au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance, une nouvelle lettre : "Vous trouverez ci-joint la réponse du ministre Dejean relativement au 3e régiment. En attendant, n'oubliez rien de ce qui pourrait accélérer la réorganisation de ce corps ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11685).
Le 2 avril 1806, Napoléon écrit depuis Malmaison au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "... Le 3e léger vous est bien suffisant pour maintenir la police dans l'état de Parme. Où est donc le temps où, avec une colonne mobile de 300 hommes et deux pièces de canon, j'aurais fait trembler neuf millions d'individus ? Mais on est devenu trop grand seigneur, on ne se remue pas, on dort, et il ne faut point dormir. Je sens d'ailleurs qu'il peut être avantageux aux états de Parme d'avoir deux régiments; je vous en enverrai un nouveau ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10048; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11822).
Le 7 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Général Junot : "Je reçois vos lettres du 31 mai, dans lesquelles vous me rendez compte de la bonne situation du 3e léger. Vous savez que l'air de la citadelle de Parme est quelquefois malsain ; voyez donc à le faire caserner dans la ville, et à prendre des mesures pour que mes troupes ne tombent pas malades. Je n'entends pas raison ; je m'en prendrai à vous si elles sont malades, puisque vous avez Plaisance, et même les montagnes, s'il le faut ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10332 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12255).
Le 25 juin 1806, à Saint-Cloud, à un "Secours demandé par le 3e d'infanterie légère pour remplir le déficit, dont la masse générale s'est trouvée grevée par suite d'un recrutement de 1593 hommes pendant les ans XII et XIII", l'Empereur répond : "Suivre la loi" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 499).
Le 11 septembre 1806, l’Empereur écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, l’estatette et mon aide de camp sont déjà partis, et je fais courir apres celui que l’on pourra attraper pour annoncer à Votre Majesté les nouvelles qui me parviennent à l'instant même. Le général Dubesme me marque que les Anglais ont débarqué à la hauteur de Fondi ; les brigands descendus des montagnes se sont emparrés d'Ytri, où il n'y avait que 160 hommes de garnison, et Gaëte, suivant le rapport du même général, avec seulement deux jours de vivres, se trouve cerné par terre et par mer. Le général Duhesme se porte avec quelques compagnies d'infanterie jusque sur Terracine, pour, me dit-il, inquiéter l'ennemi dans son entreprise sur Gaëte, mais il n'est pas en force pour résister à aucune attaque. Il faut dix jours pour avoir une réponse de Votre Majesté. Les circonstances m'ont semblé trop pressantes, et j'ai cru devoir prendre les mesures suivantes. J'envoie au général Duhcsme le bataillon de la brigade Laplanche-Mortièrcs, lequel bataillon était resté provisoirement à Ancône. J'envoie à Ancône un bataillon de dragons à pied de 600 hommes ; j'avance sur Rimini 500 dragons à cheval. Je préviens le 3e régiment d'infanterie légère, qui est à Parme, de tenir deux bataillons de guerre prêts à marcher ; je donne également avis au 15e régiment de chasseurs, qui est à Parme, de tenir prêts trois escadrons.
Ces mesures préliminaires ne changent rien aux anciennes dispositions de Votre Majesté, car le bataillon qui est à Ancône est destiné pour l'armée de Naples, et le général Duhesme pourra l'y faire passer. Je n'ai pas cru devoir faire d'autres dispositions avant les ordres de Votre Majesté, d'autant qu'il faut vingt-quatre à vingt-cinq jours de marche pour se rendre de Parme à Gaëte, et qu'il est probable que le roi de Naples aura été prévenu avant moi et qu'il aura envoyé du secours. J'avais bien pensé aux 8,000 Espagnols qui se trouvent en Etrurie ; mais, ne connaissant pas les intentions de Votre Majesté, je n'ai pas cru devoir demander d'en faire marcher une partie. Si j'avais écoulé mon premier mouvement, j'aurais forcé la reine à déclarer la guerre aux Anglais, et cela en l'obligeant à fournir 4 à 5,000 hommes contre eux" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 142). Il s'agit en fait d'une fausse alerte.
Le 18 septembre 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "… La place de Mantoue, dans laquelle vous mettriez également 6 ou 7,000 hommes des dépôts, serait promptement approvisionnée. Tout votre corps du Frioul deviendrait ainsi disponible. Le 106e, le 3e d'infanterie légère et sept régiments que j'ai en Piémont, vous formeraient trois nouvelles divisions qui porteraient votre corps d'armée à 36,000 hommes d'infanterie ; ce qui, avec la cavalerie légère, les cuirassiers et les dépôts de cavalerie de l'armée de Naples, vous formerait une armée de près de 40,000 hommes, force imposante qui, vu les opérations ultérieures de l'Allemagne, contiendrait l'ennemi …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 150 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10809 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12972).
Le 23 septembre 1806, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, établi l'organisation de l'Armée d'Italie : "Général en chef, le vice-roi ...
L'armée d'Italie sera composée de cinq divisions actives.
... La 3e division sera composée du 3e régiment d'infanterie légère, du 106e régiment de ligne et du 37e régiment de ligne ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10871).
A cette époque, l'armée sous les ordres du Prince Eugène, modifiée depuis la création de l'Armée de Dalmatie de Marmont, et depuis la reconstitution du 2e Corps, est formée de la manière suivante :
... 2e corps, 15,372 combattants.
3e DIVISION. Commandant Boudet (Vérone) ; Généraux de Brigade Valory, Fririon ; Adjudant commandant Pascalis.
3 Bataillons des 56e et 99e de Ligne, 3,000 et 2,400 hommes ; 2 Bataillons du 3e d'Infanterie légère, 2,000 hommes ; 2 Escadrons de Chasseurs, 320 chevaux ; 80 hommes d'Artillerie, 80 du Génie. Total, 7,880 combattants ... (Mémoires du Prince Eugène, t.3, p.47).
Le 27 décembre 1806, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "Sire, je termine ce matin l'inspection de la 3e division et du parc.
Les officiers et soldats ont le meilleur esprit, mais l'instruction des 56e et 93e est bien arriérée. Les travaux d'Alexandrie leur ont fait bien du tort, même dans leur tenue. Ils sont aussi arriérés sur différentes masses, et particulièrement le 56e, à qui il est encore dû le drap des conscrits de 1806. Au reste, à mon retour à Milan, c'est-à-dire dans trois ou quatre jours, je ferai à Votre Majesté un rapport général sur son armée d’Italie. Le 3e d’infanterie légère est un modèle de l'armée pour sa tenue et son instruction ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 233).
I/ LA CAMPAGNE DE 1805-1806 DU BATAILLON D'ELITE DU 3E LEGER
Fig. 2 Tambour de carabiniers et carabinier du 3e Léger en 1807 d'après Knoetel (Source : Lûneburger Bilderhandschrift) |
Nous avons donc vu notre bataillon d'élite se former et rejoindre Arras où, durant l'année 1804, il ne cesse de s'entrainer et de s'équiper. Le 16 Février 1804, Napoléon ordonne à Berthier de fournir des sabres, des épaulettes vertes ou rouges, des capotes et des bonnets qui manquent aux compagnies des grenadiers de la Réserve d'Arras.
En Février 1805, Oudinot prend le commandement de la division dite : "des Grenadiers de la Reserve". Le bataillon d'élite du 3e Léger forme régiment (le 3e) avec le bataillon homologue du 2e Léger au sein de la 1ère brigade du général Dupas. Les hommes ont été reconditionnés, entrainés et équipés de shakos pour les chasseurs, de bonnet d'oursin pour les carabiniers. Le régiment est commandé par le colonel Schramm du 2e Léger.
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 3e Régiment, le Bataillon d'élite du 3e Léger, sur un effectif de 793 hommes, en a 175 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Au 3 Août 1805, le bataillon d'élite du 3e Léger compte 700 hommes présents à l'Armée des Côtes (72 restent en arrière à Wimereux).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 3e Léger a au Bataillon d'élite, Armées des Côtes, 4e aile, 700 hommes présents; et à l'avant-garde, 72 présents, 21 aux hôpitaux, total 93 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 16 Août, l'ordre de rallier Strasbourg arrive. La Division Oudinot est placée dans le 5e Corps du maréchal Lannes.
L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 4e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Dupas, le Bataillon d'élite du 3e Léger, Division de Grenadiers, 700 hommes partis le 8 Fructidor pour se rendre à Strasbourg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 2e Brigade, 3e Régiment, Schramm, Colonel du 2e Régiment d’Infanterie légère ; 1 Bataillon du 2e Léger, 785 hommes au complet ; 30 présents à Wimereux ; 700 à la 4e aile. 1 Bataillon du 3e Léger, 785 hommes au complet ; 72 présents à Wimereux, 700 à la 4e aile (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e régiment d'infanterie légère. Ruprechtsau.
Id. 3e id. Bischheim.
Id. 28e id. Strasbourg.
Id. 31e id. Strasbourg ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
3e régiment d'élite. Bataillon du 3e Léger, 744 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillons des 2e et 3e d'infanterie légère. Sasbach.
Id 28e et 31e id. Ottersweier ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e d'infanterie légère. Rastatt
Id. 3e id. Rastatt.
Id. 28e id. Rastatt.
Id. 31e id. Rastatt ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
3e à Ossweil ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Bataillons des 2e et 3e. Osweil ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).
Les grenadiers de la réserve s'illustrent bientôt à Wertingen le 8 Octobre contre les Autrichiens.
Après la capitulation d'Ulm, le 20 octobre, les hommes d'Oudinot poursuivent les forces autrichiennes et celles des Russes arrivées trop tard pour secourir Mack.
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 3e Léger comprend 23 Officiers et 670 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 1re Division du 5e Corps. Général de Division. OUDINOT. 2e Bataillon de Sapeurs ; 1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons; 2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons; 3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons; 4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons; 5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 27 octobre, ils passent l'Inn à Braunau et entrent dans Linz le 2novembre.
Le 4 novembre, la division combat les Russes à Amstetten et les repousse trois fois, puis continue la poursuite.
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
2e Brigade Dupas.
3e Régiment d’infanterie légère. 19 Officiers et 498 hommes prêts à combattre ; 132 hommes détachés sur les derrières ; 134 hommes aux hôpitaux ; 8 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
Le 13 novembre, les grenadiers s'emparent des ponts qui mènent à Vienne. Le 14, le corps d'Oudinot arrive à Stocherau et se rééquipe avec du matériel autrichien. Le 16, ils arrivent sur les hauteurs d'Hollabrunn et combattent les Russes de Bagration. Le terrain reste aux Français et Oudinot y est blessé.
Les grenadiers d'Oudinot donnent à la fin de la bataille d'Austerlitz, restant en réserve la plus grande partie de la bataille. La division Dupas anéantit une colonne de 5000 Russes. Le bataillon d'élite du 3e Léger aura 144 blesssés.
La division reprend le chemin de la France et arrive à Strasbourg en Février 1806, puis occupe la principauté de Neuchâtel, donnée à Berthier.
Le 1er avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général Oudinot qui est à Neuchâtel de faire partir le bataillon d'élite du 3e régiment d'infanterie légère pour Parme où il rejoindra son régiment et ceux du 2e et 12e d'infanterie légère pour Paris où ils rejoindront également leur régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 370 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11816).
Le 2 avril 1806, Napoléon écrit depuis Malmaison au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "... Je donne ordre à Oudinot, qui est à Neufchâtel, de vous envoyer le bataillon d'élite du 3e ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10048; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11822).
Le 9 mai 1806, à Saint-Cloud, l'Empereur ordonne : "Au moment de la rentrée de la Grande-Armée en France, il sera versé par le payeur-général de la dite armée, dans la caisse des payeurs des divisions et par ceux-ci dans les caisses des corps, les sommes nécessaires pour payer la solde des mois de janvier, février, mars et avril.
Les corps qui composent la division du général Oudinot qui est à Neuchatel et la division du général Dupont qui est à Wesel et Dùsseldorf, le 4e régiment d'infanterie légère et le 26e régiment de chasseurs qui sont à Metz, le 14e régiment d'infanterie légère qui est à Sedan, les deux bataillons d'élite de la division du général Oudinot qui sont à Paris et le bataillon d'élite du 3e d'infanterie légère qui est à Parme, recevront sur-le-champ la solde de ces quatre mois ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5373).
En Juillet 1806, le bataillon d'Elite du 3e Léger rejoint son régiment, la division Oudinot étant dissoute. Mais, en Octobre 1806, une nouvelle formation de grenadiers et voltigeurs réunis, confiée à Oudinot, est formée, prenant les compagnies d'élite des 3e bataillons de 48 régiments de Ligne ou d'infanterie légère. Le 3e Léger détache donc une compagnie de carabiniers et une de voltigeurs dans un 3e régiment provisoire de seulement 4 compagnies (avec celles du 2e Léger) !
On les voit combattre à Friedland, le 14 Juin 1807.
II/ LA CAMPAGNE DE 1807 DU 3E LEGER
Après la fulgurante campagne de 1806 contre la Prusse et la Saxe et le coup d'arrêt marqué à l'offensive russe à Eylau, en attendant les prochaines confrontations, des forteresses ennemies tiennent toujours au Nord de l'Allemagne.
Le 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ...
Il sera formé deux divisions, l'une à Brescia et l'autre à Vérone. La division de Vérone sera formée de deux bataillons du 3e d'infanterie légère complétés à 140 hommes par compagnie à l’effectif, de trois bataillons du 93e complétés de même et de trois bataillons du 56e complétés de même. Si ce complément ne peut se faire de suite, il se fera insensiblement à mesure que les conscrits seront armés et habillés ... Vous donnerez l'ordre aux deux bataillons du 3e d'infanterie légère qui est à Parme de se rendre à Vérone ... Le dépôt du 3e bataillon du 3e d'infanterie légère tiendrait, en cas d'événement, garnison dans la citadelle de Plaisance" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13442).
Le même jour, le Maréchal Berthier écrit au Prince Eugène : "L'Empereur, Monseigneur, me charge d'expédier à Votre·Altesse un officier de mon état-major pour lui porter les ordres suivants :
... L'intention de l'Empereur est que Votre Altesse Impériale forme deux divisions, l'une à Brescia et l'autre à Vérone. La division de Vérone sera formée de deux bataillons du 3e régiment d'infanterie légère, complétés à 140 hommes par compagnie à l'effectif ; de trois bataillons du 56e régiment, et de trois bataillons du 93e régiment : ces bataillons complétés de même à 140 hommes par compagnie à l'effectif.
Si ce complément ne peut se faire de suite, il se fera insensiblement à mesure que les conscrits seront armés et habillés
Si ce complément ne peut se faire de suite, il se fera insensiblement à mesure que les conscrits seront armés et habillés ...
Je préviens Votre Altesse que je donne des ordres pour qu'une troisième division de réserve soit organisée et réunie à Alexandrie ; cette troisième division de réserve sera formée de deux bataillons du 7e régiment de ligne, de deux bataillons du 112e de ligne, et enfin d'un bataillon de réserve d'élite qui sera composé des deux de grenadiers et de voltigeurs, du 4e bataillon du 56e régiment, de grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon du 93e, des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 2e de ligne, et des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 37e de ligne. Total, huit compagnies, qui, complétées à 100 hommes, formeront 800 hommes. Je donnc en conséquence l'ordre aux deux bataillons du 16e qui est à Gênes, de se rendre aussi à Brescia ; je donne le même ordre aux deux bataillons du 2e de ligne, et aux deux bataillons du 37e de ligne. Je donne l'ordre aux deux bataillons du 3e d'infanterie légère, qui est à Parme, de se rendre à Vérone ; je donne le même ordre ax trois bataillons du 93e, qui sont à Alexandrie, et aux trois bataillons du 56e. Je donne aussi des ordres aux deux bataillons du 7e de ligne, qui est à Turin, et aux deux bataillons du 112e, qui est à Grenoble, de se rendre à Alexandrie.
Je dois vous prévenir, Prince, que le dépôt du 3e bataillon du 3e régiment d'infanterie légère tiendrait, en cas d'événement, garnison dans la citadelle de Plaisance ... Comme ces 3es bataillons ne peuvent avoir quelque importance que pour les conscrits, je donne l'ordre au général Menou de porter toute son attention à ce que ces conscrits soient promptement habillés ; armés et instruits, et pour que, du moment qu'ils seront à l'école de peloton, c'est-à-dire un mois après leur arrivée au dépôt, on commence à les faire tirer à la cible ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 189).
En Janvier 1807, Mortier, après avoir occupé Hambourg, marche sur Stralsund en Poméranie suedoise. La Suède, qui s'est déclarée contre l'Empereur, n'a jusqu'à présent guère fait parler d'elle.
Le 14 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Mainoni : "Ci-joint, mon cher général, l’itinéraire des troupes partant de Mantoue ou passant dans cette ville et son arrondissement du 18 février au 4 mars inclus. Veuillez je vous prie, donner les ordres nécessaires pour leur assurer le logement et les subsistances ..." ; suit l'itinéraire du 3e Léger qui, partant de Parme, doit être à Guastalla le 18 février, Borgo Forte le 19, Mantoue le 20, Castellaro les 21 et 22, Legnago le 23, Este le 24 et Padoue le 25 (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 page 316).
Kolberg en Poméranie, est encerclée dès Février 1807 par des troupes italiennes. Mortier doit bientôt s'occuper du siège de Kolberg plus à l'Est et laisse une seule division française devant la place de Stralsund. A cette époque, les bataillons du 3e Léger sont toujours à Parme en Italie.
Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ...
En suivant l'état du 1er février ... Comment le 3e léger n'est-il qu'à 1,600 hommes ? Il faut tirer 500 hommes de son 3e bataillon ... Il faut s'étudier ensuite à faire manoeuvrer ces troupes ; faites-en d'abord passer la revue par le général Charpentier, qui les fera exercer, et rendez-vous-y quinze jours après pour la passer vous-même" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 56e et le 93e de ligne ; le 3e léger, le 2e de ligne, le 37e et le 67e ont levé leurs 3es et 4es bataillons en Piémont et dans les États de Parme, et leurs bataillons de guerre à l'armée d'Italie, aux camps de Brescia et de Vérone. Donnez des ordres pour qu'au 10 avril il parte de chacun de ces 3es et 4es bataillons des détachements pour renforcer les bataillons de guerre de manière que le complet des bataillons de guerre soit de 140 hommes par compagnie, et si cela n'est pas possible à 130 hommes. Les généraux Menou, Montchoisy et Pérignon peuvent désirer de garder des bataillons forts, mais veillez à l'exécution de mon ordre ; car je veux positivement que les bataillons de guerre soient au grand complet ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 939 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14651).
Le même 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataill d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : En Italie ... La 3e légère n’a reçu que 200 hommes sur la conscription 1806, rien sur la réserve, non porté sur le conscription de 1807. On pourrait lui donner 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 25 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, vous ne mettez pas dans vos états de situation ce que les dépôts doivent recevoir de la réserve de 1806, de la conscription et de la réserve de 1807, et cela rend vos états incomplets.
Il faut écrire à Parme pour compléter les deux bataillons du 3e Léger de 600 hommes ; le 3e bataillon doit être fort. Il faut augmenter également le 56e et le 93e ; ils doivent être forts. Cela augmentera la division Boudet de 1,800 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892).
L'Empereur mande donc à son vice Roi, le prince Eugène de Beauharnais de remettre le 3e Léger en condition et de former une division aux ordres du général Boudet.
Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "Donnez ordre par un courrier extraordinaire à la division Boudet qui est à Vérone, et à la division Molitor, qui est à Brescia, de se mettre en marche le 10 avril pour se diriger sur Augsbourg, où il indispensable qu'elles soient arrivées avant le 30 avril. La troupe marchera en divisions. Les régiments de tête feront, les premiers jours, double marche, afin de pouvoir marcher par régiments pour se cantonner. Pour avoir le temps de se procurer des vivres, les divisions prendront, en partant de Vérone, quatre jours de pain. La division de Vérone passera par Ala, et celle de Brescia par la Rocca d'Anfo. S'iI y a quelques marches d'étapes qui soient trop courtes, les généraux des divisions pourront les brûler. Ces divisions mèneront leur artillerie.
On tiendra cet ordre le plus secret possible, afin qu'elles aient déjà fait plusieurs marches avant qu'on se doute de leur destination.
Vous donnerez l'ordre au 3e bataillon du 3e régiment d'infanterie légère, qui est à Parme, de faire sur-le-champ partir 600 hommes pour se rendre en toute diligence à Augsbourg pour renforcer les deux premiers bataillons. Ces 600 hommes sont destinés à porter leurs compagnies des bataillons de guerre à 140 hommes. On les suppose d'après l'état de situation au 1er février, à 1,674. Ces 600 hommes partiront sous les ordres d'un capitaine, de deux lieutenants ou sous-lieutenants et de quelques sous-officiers, lesquels retourneront au dépôt dès que le détachement aura rejoint ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).
Le même 30 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des revues et la conscription : "Monsieur Lacuée, je viens de retirer de l'armée d'Italie les divisions de Vérone et de Brescia, c'est-à-dire quatorze bataillons, savoir : deux du 3e d'infanterie légère, trois du 56e de ligne, deux du 93e de ligne, deux du 16e de ligne, deux du 67e de ligne, deux du 2e de ligne …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12227 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15006).
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère |
||||
Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
3e Mas |
Gavotti |
Major |
|
3e Division, Armée d'Italie 3e Division, Armée d'Italie |
En Avril, les Suédois lancent une offensive qui libère leur territoire. Mortier contre-attaque avec des renforts et un cessez-le feu est signé avec la Suède. La situation reste stationnaire devant Stralsund.
Le général Loison prend le commandement des troupes de siège devant Kolberg, en mars, aidé par Mortier en Avril. Mais le siège traine en longueur faute d'artillerie et malgré l'aide de troupes étrangères : polonaises, italiennes, saxonnes ralliées et wurtembergeoises.
Le 20 Avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "... dans ce moment, 25.000 hommes formant les divisions Molitor et Boudet, avec leur artillerie et bien organisés, sont à Inspruck. Ces divisions seront à la mi-mai à Magdeburg ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12431 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15352).
Le 24 Avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "La division Boudet arrive les 26, 27 et 28 à Augsbourg. Elle se mettra en marche le 29 par la route de Donauwoerth, Nuremberg, Bamberg, Iéna et Halle. Elle est composée de trois bataillons du 56e, de deux du 93e et de deux du 3e léger, avec son artillerie et tout ce qui lui est nécessaire. Cette division arrivera à Halle le 12 mai et au plus tard le 14. Comme elle fait beaucoup de journées de six à huit lieues, j'ai ordonné à ce général de vous envoyer un aide de camp pour que, si les circonstances l'exigeaient, vous les fassiez doubler de marches. Je n'ai pas besoin de vous dire que ce serait un grand malheur si cette division était obligée de forcer de marches. Au contraire, je trouve que les marches qu'elle fait sont déjà trop considérables. Ainsi mon intention est de la faire séjourner quelques jours à Halle, si rien ne s'y oppose. Vous en profiterez pour faire nettoyer cette ville et prendre toutes les mesures que vous jugerez convenables ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12467 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15411).
Fig. 3 Chasseur du 3e Léger en 1807 d'après Bucquoy (Source : Lûneburger Bilderhandschrift) |
Le 29 Avril, Napoléon forme un nouveau Corps d'Observation confié au général Brune qui doit recevoir la division Boudet dont les bataillons du 3e Léger et trois du 56e de Ligne.
La division Boudet, avec les deux premiers bataillons du 3e Léger, est envoyée en Allemagne avec des renforts d'Italie.
Le 6 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Prince Eugènre, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Vous pouvez et vous devez considérablement augmenter la division Duhesme. Les 8e, 18e et 3e légers pourraient fournir chacun un petit bataillon de six compagnies, formant un effectif de 720 hommes ; le 81e pourrait fournir dans la même proportion. Les dépôts du royaume de Naples qui vous fournissent deux compagnies pourraient vous en fournir quatre ; ceux qui vous en fournissent quatre pourraient vous en fournir six ; et par ce moyen vous pourrez augmenter cette division jusqu'à 8 ou 10,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 307 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12543 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15550).
Le 18 mai 1807, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... Ainsi que Votre Majesté me l'ordonne, la division Clausel sera augmentée ; elle sera, j'espère, à la mi-juin, de 8,000 hommes ; celle du général Dubesme sera toujours tenue complète à 6,000 hommes. Comme c'est une division d'élite, on ne peut guère y joindre d'autres troupes ; mais la division de Vérone sera elle-même facilement portée à 8,000 hommes, car je vais y ajouter les 3es bataillons des 20e et 62e de ligne, et le 3e bataillon de 6 compagnies du 3e d'infanterie légère, ce qui, joint aux 1er d'infanterie de ligne, et 42e, 112e et 81e (si Votre Majesté me l'accorde en entier), fera une superbe division de 10 bataillons. J'attends que Votre Majesté veuille bien y désigner un bon général pour la commander.
Il y en a quatre qui m'ont déjà fait soumettre des demandes d'être employés activement ; ce sont les généraux : L ... , dans ses terres ; Chabot, commandant la réserve ; Grenier, gouverneur de Mantoue ; Miollis, gouverneur à Venise.
Je me borne à les désigner à Votre Majesté, parce que je suis d'avance sùr qu'elle voudra bien en désigner un solide" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 314).
Le 20 mai, l'Empereur écrit à Brune : "la division Boudet doit être en ce moment à Stettin ; elle doit faire plus de 6000 hommes ...".
Le 14 Juin a lieu la bataille de Friedland. Le 16, Koenigsberg capitule. Le 21, un armistice franco-russe est signé à Tilsitt.
Le siège de Kolberg se poursuit. A partir du 20 Juin arrivent non seulement de l'Artillerie mais des renforts du 3e Léger et du 93e de Ligne. Le siège se resserre et les bombardement sur la place deviennent réguliers. Le 1er Juillet, un cesser-le-feu est instauré. Le capitaine Gury et le lieutenant Courtois du 3e Léger seront tués lors de cette fin des opérations.
Tandis que Brune discute avec les Suédois, ceux-ci demandent l'aide des Anglais pour débloquer Stralsund qui a déjà reçu des renforts prussiens. Les Britanniques débarquent le 5 Juillet après que l'armistice ait été dénoncé par la Suéde, mais l'annonce d'un traité avec la Prusse (le 9 Juillet) fait retirer les troupes de ce pays.
Brune attaque le 13 Juillet. La division Boudet s'empare de Tribsee. Le blocus se resserre. Les Anglais quittent la ville le 8 Août pour attaquer le Danemark. Le 15 Août, on ouvre des tranchées devant la ville. Les Suédois s'en retirent le 20 Août. Brune subira la disgrâce de l'Empereur pour avoir permis aux Suédois de se retirer, sans les faire prisonniers en livrant simplement l'ile de Rügen.
En Octobre, la division Boudet est versée au corps de Bernadotte, nommé au gouvernement des villes hanséatiques, et tient garnison dans les dites villes. C'est là que des notables peuvent observer le 3e Léger et le dessiner.
En 1808, un nouveau colonel est nommé à la tête du régiment : Lamarque d'Arrouzat.
Etats de service de Jean-Baptiste-Isidore Baron Lamarque d'Arrouzat Né à Doazon dans les Basses-Pyrénées en 1762. Capitaine au 1er bataillon des Landes, selon Georges Six dès le 17 octobre 1791. Il sert avec le bataillon à l'Armée des Alpes en 1792, au siège de Toulon à la fin de 1793. Il passe ensuite à l'Armée d'Italie de 1794 à 1797. Il sert à Arcole, passe successivement dans la 70ème de bataille et la 75ème de ligne. Il sert ensuite à l'Armée d'Helvétie puis à celle d'Orient. Il est au combat de Nazareth le 11 avril 1799, et sert durant l'expédition de Syrie. Il devient chef de bataillon en octobre 1799, puis rentre en France et tient garnison à Orléans de 1801 à 1803. Il dvient Major du 45ème régiment d'infanterie de ligne, sert à l'Armée de Hanovre de 1803 à 1805 et fait la campagne de 1805 dans le 1er corps de la Grande Armée, celui de Bernadotte. Il sert ensuite en Prusse et en Pologne entre 1805 et 1807. Passé Colonel du 3ème régiment d'infanterie légère en 1808, division du général Boudet. |
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... Corps du prince de Pontecorvo
... 3e id 60 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur général Clarke ... Faites également partir de Parme un détachement de 200 hommes du 3e régiment d'infanterie légère commandé par un capitaine et un lieutenant. Ces 200 hommes iront à petites journées et serviront à renforcer les deux bataillons de guerre de ce régiment qui sont au corps du prince de Pontecorvo" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17418).
Le 17 mars 1808 encore, à Paris, on note des "Observations de l'Empereur sur le tableau du corps de Bernadotte, prince de Pontecorvo; elles sont destinées à Clarke.
(19e régiment). Ce régiment étant actuellement à Copenhague, il ne faut rien faire revenir ; il faut donc former le 3e bataillon également au corps d'armée, et non à Boulogne, sauf à lui envoyer des hommes pour le recruter.
(58e régiment). Vous donnerez pour ce régiment un ordre hypothétique. Si ce régiment est encore à Hambourg ou sur le continent, lorsque votre ordre parviendra, les cadres reviendront ; mais, s'il a passé la mer, rien ne doit revenir et le 3e bataillon sera formé au corps du prince de Pontecorvo.
(93e régiment). Même observation pour le 93e.
(3e léger). Même observation que pour le 58e.
(5e léger). Même observation qu'au 58e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5433).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au delà des Alpes, à Turin : "Les comptes que vous me rendez, en forme d'états, doivent être en petits carnets de la grandeur de quatre à six pouces, parce qu'alors je les garde sur ma table. Il faut distinguer sur vos états de situation les conscrits de 1809. Faites-moi connaître les mouvements qui se sont opérés dans vos dépôts. Vous devez avoir dans votre gouvernement : ... les dépôts ... à Parme, celui du 3e léger. Ces dépôts sont-ils arrivés dans votre gouvernement, ou sont-ils annoncés ? Faites-vous remettre par les majors l'état des effets d'habillement qu'ils ont aux anciens dépôts, la quantité de conscrits qu'ils ont à recevoir et celle qu'ils ont déjà reçue, le nombre de conscrits de 1899 arrivés aux nouveaux dépôts et ce qui y est attendu. Vous donnerez l'ordre que les corps qui auraient des conscrits à leur nouveau dépôt et des effets d'habillement à l'ancien fassent marcher des conscrits, en proportion de ces effets d'habillement, sur les anciens dépôts, pour y être habillés et incorporés dans les 4es bataillons" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13942 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17998).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Faites-moi un pareil travail pour l'armée d'Italie, et pour celle de Dalmatie et de Naples ; c'est-à-dire que les 30 régiments qui sont dans ces armées aient, avant le printemps, 120 bataillons de ligne ou un effectif de plus de 100 000 hommes indépendamment des 5e bataillons et dépôts ; et que tous les régiments de cavalerie soient à 1000 hommes.
Indépendamment de cela, il faut y comprendre les 3e et 4e bataillons du 67e, le 4e du 56e, les 3e et 4e du 2e de ligne, le 4e du 37e, le 4e du 15e de ligne, le 4e du 3e légère, le 4e du 93e, ce qui ferait 10 bataillons, lesquels pourraient former une division et rester en Italie, sans aller au nord. On pourrait y joindre les 4es bataillons des 7e de ligne, 1re légère et 42e, ce qui ferait 133 bataillons.
… Il serait en conséquence dirigé sur Mayence : ... du 3e léger, 200 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 7e division
3e légère 4 bataillons
2e idem 4 bataillons
16e idem 2 bataillons
37e idem 3 bataillons
13 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
III/ LA CAMPAGNE DE CATALOGNE, 1808-1809, DU 4E BATAILLON DU 3E LEGER
Fig. 4 Voltigeur du 3e Léger en 1807 d'après Bucquoy (Source : Lüneburger Bilderhandschrift) |
Fig. 4bis Voltigeur et Chasseur du 3e Léger vers 1807 d'après le Manuscrit de Lüneburg |
Après Tilsitt, Napoléon est tranquille sur le front Est Europe. Sa politique se tourne à présent vers la péninsule ibérique. Feignant de secourir les troupes de Junot au Portugal depuis le début 1807, les troupes françaises doivent s'emparer des points stratégique en Espagne. Divers corps d'observation pénètrent donc dans le royaume espagnol dont la division d'Observation des Pyrénées Orientales, mise sous le commandement du général Duhesme. Celui-ci s'empare de Barcelone dès le 29 Février 1808 mais rapidement l'insurrection gagne la province.
Une division française (Chabran) est envoyée en renfort en Avril, puis une autre avec le général Reille. Girone résiste victorieusement.
Le Général Duhesme est enfermé à Barcelone. Le Général Reille a ravitaillé Figuières sans pouvoir se relier avec Duhesme, lorsque Napoléon décide d'en finir avec l'Espagne qui est totalement hors contrôle depuis que Joseph Bonaparte a été proclamé remplaçant des Bourbons. Une partie de la Grande Armée s'achemine alors vers Bayonne.
Pour secourir Duhesme, deux nouvelles division sont formées à Perpignan : le Corps italien de Pino et la Brigade napolitaine de Chabot qui viennent tout juste d'arriver et une division française sous le général Souham dont trois bataillons du 1er Léger et le 4e bataillon du 3e Léger (on trouve aussi le 42e de Ligne et les 4e Bataillons des 7e, 67e, 112e de ligne).
Le 10 août 1808, Napoléon écrit, depuis Nantes, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils …
Vous formerez également une division française, qui sera commandée par le général Souham, et composée des trois premiers bataillons du 42e de ligne portés au grand complet de 2,400 hommes, des trois premiers bataillons du 1er d'infanterie légère, également portés au grand complet, de douze pièces d'artillerie, d'une compagnie de sapeurs. A cette division sera joint un bataillon du 67e, un bataillon du 7e de ligne, un du 112e et un du 3e d'infanterie légère, qui partent des 27e et 28e divisions militaires. Le général Souham pourra se rendre auprès du prince Borghèse, pour prendre le commandement de ces troupes et connaître leur marche. Donnez-lui deux bons généraux de brigade. Cela formera une bonne division française de 8,000 hommes, qui, jointe à la division italienne, fera une force de 16 à 17,000 hommes, qui se rendra sans délai à Perpignan pour pousser vigoureusement la guerre d'Espagne. Donnez à la division française une compagnie de sapeurs, des officiers du génie et tout ce qu'il faut pour faire la guerre ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 207 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18697).
Le 15 août 1808, "Le général Clarke rend compte que le 4e bataillon du 3e régiment d'infanterie légère, qui est à Parme, n'est composé que de quatre compagnies de chasseurs, les carabiniers et voltigeurs de ce bataillon se trouvant employés à la division du général Miollis à Rome.
Le ministre demande si l'intention de l'Empereur est de réunir ces deux compagnies de carabiniers et de voltigeurs à leur bataillon qui se rend à Perpignan"; "Oui", répond l'Empereur(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2169).
Le 18 août 1808, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, je m'empresse d'annoncer à Votre Majesté que j'ai reçu dans la nuit d'hier la lettre dont elle m'a honoré, du 10 août, de Nantes. J'avais reçu deux jours avant les ordres du major général pour le départ d'une division italienne ; et ils auront été exécutés ; c'est-à-dire que les corps se sont tous mis en marche de leurs cantonnements respectifs en se dirigeant sur Lyon, comme le porte la lettre du prince de Neufchâtel ; d'après la nouvelle lettre de Votre Majesté, j'ai ordonné au général Souham de se rendre à Turin pour prendre le commandement de la division que Votre Majesté a désignée. Je dirige de suite sur cette ville le 1er et le 42e de ligne, qui suivront la marche que le prince Borghèse aura ordonnée aux 4es bataillons des 3e léger, 37e, 67e et 112e de ligne …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 210).
L'ensemble des forces entrant et présentes en Catalogne forment désormais le 7e Corps de l'Armée d'Espagne, confié au Général Gouvion Saint Cyr, bientôt désigné sous le nom d'Armée de Catalogne. La Division Souham est la 4e du 7e Corps. Le bataillon du 3e Léger est à la brigade Bessieres.
L'armée espagnole chargée de disputer la Catalogne aux Français est commandée par don Juan de Vivès, forte d'environ 40.000 hommes.
L'Armée de Catalogne commence ses opérations en novembre. Son premier but est d'aller délivrer Duhesme, qui était menacé d'être affamé dans Barcelone. Gouvion Saint Cyr décide de s'emparer de la ville de Roses. Les Divisions Pino et Reille assiègent alors cette place, tandis que toute la Division Souham est sur la rive gauche de la Fluvia. Le rôle de Souham est de couvrir les travaux contre les troupes espagnoles qui pourraient tenter de les interrompre.
Le 22, les avant-postes de la Division Souham sont attaqués par les Espagnols qui ne veulent que tâter les Français. L'attaque est renouvelée le 24 par 15 ou 16000 miquelets et environ 3000 hommes de ligne sous la conduite du général Alvarès. Les premiers postes sont tout d'abord obligés de se replier, mais les grand'gardes prennent bientôt l'offensive.
"16e Bulletin de l'Armée d'Espagne
Madrid, le 5 décembre 1808.
... Le 24, l'avant-garde ennemie, campée sur la Fluvia, forte de cinq à six mille hommes, et commandée par le général Alvarès, est venue en plusieurs colonnes attaquer les points de Navata, Puntos, Armodas et Garrigas, occupés par la division du général Souham. Le 1er régiment d'infanterie légère et le 4e bataillon de 3e légère, ont soutenu seuls l'effort de l'ennemi, et l'ont ensuite repoussé.
L'ennemi a été rejeté au-delà de la Fluvia avec une perte considérable en tués et blessés. On a fait des prisonniers, parmi lesquels se trouvent le colonel Le Brun, commandant en second de l'expédition et colonel du régiment de Tarragone, le major et un capitaine du même régiment ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 350; Les Bulletins de la Grande armée : précédés des rapports sur l'armée française, depuis Toulon jusqu'à Waterloo, extraits textuellement du Moniteur et des Annales de l'empire : histoire militaire du général Bonaparte et de l'empereur Napoléon, avec des notes historiques et biographiques sur chaque officier. Tome 4 / par Adrien Pascal).
Roses capitule le 5 décembre. L'Armée de Catalogne se dispose aussitôt à marcher sur Barcelone. Chaque hommes reçut 50 cartouches et de vivres pour quatre jours; on chargea quelques provisions et 150000 cartouches sur des mulets; puis, le 9, laissant à la Division Reille le soin de garder Roses et Figuières comme base d'opération, Gouvion Saint Cyr franchit la Fluvia devant les détachements de Vivès, qui se retirent précipitamment derrière le Ter.
Bataille de Molins del Rey le 21 décembre 1808 |
Fig. 5 Sapeur d'infanterie légère en 1807 d'après Suhr |
La Division Pino ouvre la marche, suivie de la Division Souham. Gouvion Saint Cyr se dirige tout d'abord sur Girone. Le 11, il tourne brusquement à gauche, passe le Ter au-dessous de Girone et atteint la Bispal. Le 12, sa colonne arrive à Palamos, après avoir essuyé les feux de nombreux Miquelets dans les défilés de Calonja. Puis Saint Cyr quittant la côte, rejoint par les traverses la route intérieure.
Le 13, Gouvion Saint Cyr arrive en vue de Hostalrich. Les colonnes contournent la place.
Le 15, don Juan de Vivès, qui s'est enfin décidé à venir en force pour barrer le passage à Gouvion Saint Cyr, prend avec ses 15000 hommes une excellente position défensive sur les hauteurs boisées de Cardefeu. Des miquelets en grand nombre couvrent les abords de sa ligne. Le gros des forces espagnoles est resté près de Barcelone derrière le Llobrégat.
En arrivant devant la position espagnole, la Brigade de tête de la Division Pino se déploie à gauche de la route de Barcelone pour diminuer les pertes que lui fait éprouver le feu de la Division Reding. Saint Cyr, qui n'a pas de temps à perdre, et ne veut pas se laisser rejoindre par les détachements ennemis qui suivent son arrière garde, lance immédiatement la Division Souham en colonne serrée sur le prolongement de l'extrême gauche de la Brigade italienne déployée, avec ordre de se jeter sur l'ennemi à la baïonnette sans quitter la formation. En même temps, il porte également en colonne serrée la deuxième Brigade de Pino sur le centre ennemi. C'est le seul moyen de triompher à coups de force et d'audace d'une troupe bien postée et munie d'une redoutable artillerie. Dans ses ordres, Gouvion Saint Cyr déclare : "Il faut passer sur le ventre du corps de troupe qui est en face de nous, quel que soit son nombre. C'est la seule et unique chance de succès, dans la position où nous nous trouvons. Nous sommes sans pain et presque sans munitions; nous n'avons que nos épées et nos baïonnettes. Ce sont les seules armes à notre disposition, les seules dont on doive se servir aujourd'hui".
Ces mouvements sont exécutés avec tant de vigueur qu'en un instant la ligne ennemie est rompue et culbutée. La cavalerie achève la défaite de Vivès. Les Espagnols s'enfuient en désordre, laissant sur le champ de bataille 600 morts et 800 blessés, 1200 prisonniers dont le Général Gamboa, toute leur artillerie et deux drapeaux. Le 17, le Corps de Gouvion entre dans Barcelone, au milieu des transports de joie du corps de Duhesme délivré.
La nécessité d'éloigner les insurgés amène alors Gouvion Saint Cyr à s'avancer jusque sous les murs de Tarragone. Le 20 décembre au soir, il prend position devant le Llobrégat avec environ 20000 hommes. Vivès occupe la rive droite avec plus de 30000 hommes protégés par des hauteurs boisées, par une forte artillerie et par des ouvrages de fortification, mais démoralisés par les échecs des jours précédents. Pendant la nuit du 20 au 21, il tombe beaucoup de neige et les jeunes conscrits, dont la plupart n'avaient pas de capotes, souffrent grandement du froid. Néanmoins, le 21 au matin, Gouvion fait menacer sérieusement le pont de Molins del Rey sur la grande route de Tarragone, et, tandis que les Espagnols prennent leurs dispositions pour résister sur ce point, la Division Pino passe le fleuve au gué de Llors, sous la protection de la Division Souham qui a elle-même franchit le Llobrégat un peu plus bas, au gué de Saint Jean d'Espi. Ces deux Divisions débordent ainsi la droite des positions ennemies. Les troupes ont presque atteint la première ligne ennemie, lorsque la deuxième s'élance en colonne par les intervalles; mais à la vue des baïonnettes françaises, cette seconde ligne rompt ses rangs. Les deux lignes s'enfuient alors en désordre entraînant les réserves plus vite; 15000 fuyards se réfugient à Tarragone, laissant entre les mains des Français 50 pièces de canon, et près de 1500 prisonniers, parmi lesquels le Général Caldagnès, commandant de l'aile droite espagnole.
Après une poursuite de quinze heures, la Division Souham s'établit sur les bords de la Gaïa, à dix kilomètres de Tarragone. Vivès est destitué et mis en prison. Le commandement passe au Général Reding, d'origine suisse, qui déploie alors beaucoup d'activité, de vigueur et de talent dans la défense de la Catalogne.
L'armée de ligne espagnole a été réduite, mais le pays tout entier est livré à l'insurrection. Pendant ce temps, Réding réorganise son armée. Il a reçu par terre et par mer des renforts qui le mettent en état de reprendre l'offensive. Il voudrait en effet couper Saint Cyr de Barcelone et capturer toute l'Armée de Catalogne. Ainsi, il sort de Tarragone avec 40000 hommes et se dirige par Montblanc sur Santa Coloma.
De son côté, Gouvion, après diverses opérations, le 22 février marche avec la division Souham sur Valls , dont il s'empare après une courte résistance. C'était un jour de marché, et il a la bonne fortune de trouver là une assez grande quantité de grains. Reding, le 25, se met en marche sur Valls et attaque la Division Souham. Celle-ci repousse sans peine les premières tentatives de l'ennemi. Alors Réding déploie toutes ses forces et renouvelle l'attaque, pendant que Gouvion appelle à lui la Division Pino. La Division Souham soutient seule tous les efforts des Espagnols jusqu'à trois heures, sans perdre de terrain. A ce moment, Gouvion ayant réuni ses deux divisions, reprend l'offensive.
Aucun obstacle ne peut retenir les Français qui se jettent dans les ravins qui protégent les positions espagnoles. En un instant, tous les ravins sont franchis, et la position enlevée. L'ennemi est poursuivi jusqu'aux portes de Reus. Reding, blessé de deux coups de sabre, ne doit son salut qu'à la vitesse de son cheval; ses Aides de camp, un Général, trois Colonels ou Lieutenants colonels, cent Officiers, deux mille hommes, toutes l'artillerie, les munitions et les bagages tombent entre les mains des Français.
"Les Divisions Souham et Pino ont soutenu leur réputation et rivalisé, comme à l'ordinaire, d'ardeur et d'intrépidité" dit le rapport. Le capitaine Loubeau du 3e Léger est blessé.
Le lendemain, la Division Souham entre sans coup férir dans l'importante ville de Reus. Elle y trouve des vivres, des objets d'équipement, des espadrilles et des souliers, dont les soldats ont le plus grand besoin. Une contribution en argent permet en outre au payeur de l'armée, dont les caisses étaient vides depuis longtemps, de verser un léger accompte aux Officiers, qui étaient dans un dénuement extrème. L'Armée espagnole quant à elle se trouve désormais entassée dans Tarragone où la maladie commence à faire de grands ravages. Gouvion Saint Cyr reste donc dans ses positions autour de Tarragone,
Le 20 mars, les Espagnols tenant toujours bon et les vivres étant épuisés, Gouvion Saint Cyr décide de s'établir dans la petite plaine de Vich, où il est à peu près sûr de trouver des grains. Il renonce donc à enlever Tarragone, mais en même temps, il se rapproche de Girone, dont le siège s'impose, et de Barcelone, qui déjà ne communique avec lui que difficilement. A 12 kilomètres au nord de Barcelone, Gouvion établit son quartier général.
Le 18 avril, la Division Souham prend position à Vich. On trouva quelques vivres. Néanmoins, l'insuffisance de la nourriture, les grands froids (il neigeait presque tous les jours) et le manque d'effets de couchage et de couvertures (que les habitants avaient toutes emportées) ne tardèrent pas à donner beaucoup de malades.
Autour de Vich, les avants postes sont fréquemment attaqués et doivent lancer des raids de reconnaissance. Girone défendue par Alvarez de Castro tient toujours.
Le 13 octobre 1809, Augereau prend le commandement de l'Armée de Catalogne et le Général Du Moulin remplace Bessières à la tête de sa Brigade. A bout de force, Girone a fini par se rendre.
Le 14 octobre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Vous avez bien fait de donner 300 hommes au 3e léger. Mais n'oubliez pas que le 3e léger n'est pas du côté de Bayonne mais du côté de Perpignan ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22358).
Le 29 octobre, un fort parti ennemi s'étant établi à Santa Coloma, le Général Souham donne l'ordre de le déloger. "Je suis parti aujourd'hui (1er novembre 1809), à 4 heures du matin, avec huit bataillons, trois escadrons et trois pièces de canon pour attaquer les insurgés qui occupaient la position de Santa Coloma.
J'ai trouvé l'ennemi dans le village de Santa Coloma, ayant crénelé toutes les maisons pour pouvoir y tenir avec plus de sûreté. Le reste de la troupe, en position sur les hauteurs de ce village, avait devant elle un énorme ravin. Pendant que deux bataillons du 42e franchissent le ravin pour tourner l'ennemi par sa droite et que deux autres bataillons font de même pour tourner sa gauche, le général du Moulin enlève à la baïonnette le village de Santa Coloma avec les trois bataillons du 1er régiment d'infanterie légère et trois escadrons de cavalerie.
Après trois heures de fusillade très vive, l'ennemi a été chassé de toutes ses positions et mis dans la plus grande déroute. Ceux qui ont échappé n'ont dû leur salut qu'aux difficultés insurmontables d'une poursuite dans les montagnes.
L'ennemi a eu 2000 hommes tués ou blessés; nos pertes ont été de 10 officiers tués, 5 blessés, 10 soldats tués et 40 blessés. Le courage et la bravoure de la division a été bien au dessus de tout ce que je pourrais dire" (Compte rendu du Général Souham).
Le 20 décembre, Augereau ordonne au Général Souham de faire une expédition dans la direction d'Olot, tant pour y faire des provisions que pour en chasser les guérillas qui infestent cette contrée.
Le 21 décembre, la Division rassemblée à Girone prend la route.
Le 22 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er d’infanterie légère et le 42e ont leurs dépôts en Italie et leurs régiments en Catalogne. Il faut les recruter. Faites-moi connaître ce qu’on pourrait faire partir de ces 2 régiments. Ces détachements se réuniraient aux 3e léger, 7e de ligne, 93e, 2e, 56e, 37e et 102e. Les détachements de ces 9 régiments formeraient un régiment de marche qui serait dirigé sur Perpignan ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3844 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22695).
Le 23 décembre, le chef de bataillon De Réverend du 3e Léger a été blessé.
Le 24 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un régiment de marche qui portera le titre de régiment de Catalogne. Il se réunira à Turin, sous l’inspection du prince Borghèse. Il sera composé ainsi qu’il suit :
1er bataillon une compagnie du dépôt du 1er léger 100 hommes, une compagnie du dépôt du 42e 130, une compagnie du dépôt du 7e de ligne 120, deux compagnies de 160 hommes, chacune, du 93e 320
670 hommes
2e bataillon deux compagnies du dépôt du 2e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 56e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 37e de ligne 140, deux compagnies du dépôt du 3e léger 200
940 hommes
Ces deux bataillons formant un total de 1600 hommes. Aussitôt que ce régiment sera formé à Turin, il se mettra en marche pour Perpignan. Le prince Borghèseaura soin d’en passer des revues, et de le pourvoir de tout ce qui lui sera nécessaire pour faire campagne.
Il sera formé à Toulon un bataillon de marche qui sera composé d’une compagnie du 32e léger de 150 hommes, de deux compagnies du 16e de ligne de 300 hommes et d’une compagnie du 67e de 150 hommes
Total 600 hommes
Aussitôt que ce bataillon sera réuni à Toulon, il continuera sa marche sur Perpignan.
Arrivés en Catalogne, ce régiment et ce bataillon de marche seront dissous et incorporés dans leurs régiments respectifs" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3851 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22710).
Le 26, la Division fait son entrée dans Olot. Elle y trouve 68000 cartouches d'infanterie qui sont distribuées, 26000 cartouches anglaise, dont la poudre est réutilisée, 4500 pierres à fusil et 5600 balles.
Le 27, la Division marche sur Campredon où elle arrive le 28.
Le 31, toute la Division revient à Olot. "Les troupes qui composent ma division ont fait preuve de zèle, de constance et de bravoure", écrit Souham au Général en chef le 1er janvier 1810.
IV/ LA CAMPAGNE D'AUTRICHE EN 1809 DU 3E LEGER
Bouton du 3e Léger |
Après avoir stationné dans les villes hanséatiques, les divisions Boudet (dont les 1er et 2e bataillons du 3e Léger) et Molitor sont envoyées, en octobre 1808, par Napoléon à Francfort sur le Main, en réserve. Puis le 17 Novembre 1808, il les envoie sur Lyon.
"Les divisions Boudet et Molitor, qui doivent être en marche pour se porter sur Lyon et les rives de la Saône, me formeront une réserve qui agira selon les circonstances. Ce corps, étant composé de sept régiments, doit m'offrir vingt-huit bataillons, qui me feront plus de 23,000 hommes".
Le 7 janvier 1809, Napoléon écrit, depuis Valladolid, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon frère ... La 6e division doit avoir dix bataillons, vu que les 3e et 14e d'infanterie légère et le 6e de ligne partent de Corfou pour revenir à l'armée d'Italie. Cette division doit avoir 8,400 hommes présents sous les armes. Ecrivez au prince Borghese de faire partir tout ce qui est disponible de ces régiments ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14661 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19714).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’ai reçu l’état de situation du 1er février.
Je désirerais réunir une brigade composée du 3e bataillon du 2e régiment d’infanterie de ligne, du 3e bataillon du 93e, du 3e bataillon du 3e d’infanterie légère et du 3e bataillon du 67e. Il faudrait que chaque bataillon fût de 840 hommes, ayant des compagnies à 140 hommes, ayant son chef de bataillon et son adjudant-major ; étant tous bien habillés, bien équipés, et munis de deux paires de souliers. On prendrait tout ce qui est disponible dans les 5es bataillons, pour former cette brigade.
Un général de brigade en aurait le commandement et ces 3 200 hommes formeraient une réserve prête à se porter partout ; on les exercerait aux manœuvres de manière à les y accoutumer promptement, et à ce qu’on pût en tirer parti en campagne. Je désirerais les réunir à Plaisance. Faites-moi connaître quand ces 4 bataillons seront prêts et pourront être ainsi réunis. Pourrait-on ajouter à cette réserve 4 compagnies du 5e bataillon du 37e formant 520 hommes et 4 compagnies de même force du 56e, ce qui augmenterait de 1 000 hommes cette réserve, et la porterait à 4 200 à 300 hommes [sic] ? ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20014).
Après avoir hésité à les refaire passer en Italie, l'Empereur affecte finalement la Division Boudet à la 4e Division du Corps d'Observation du Rhin sous Masséna en février 1809. C'est que depuis le début de l'année 1809, Napoléon se prépare à une offensive de la part de l'Autriche, qu'il voit se réarmer. Il prend donc méthodiquement ses dispositions.
Ainsi, il écrit, le 23 février 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli.
L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, etc. Cet état-major sera réuni le 15 mars à Strasbourg.
Ce corps d'armée sera composé de quatre divisions d'infanterie et d une division de cavalerie légère ...
Annexe
Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er. Il sera formé un corps d'armée sous le titre de Corps d'observation de l'armée du Rhin. Le quartier général de ce corps sera porté à Strasbourg le 15 mars.
Art. 2. Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli. L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, d'un général d'artillerie, d'un général du génie, d'un commissaire ordonnateur, d'un payeur, etc. Cet état-major sera réuni à Strasbourg le 15 mars.
Art. 3. Il y aura pour tout le corps d'armée quatre compagnies de sapeurs avec 6 000 outils attelés ; au moins une compagnie de pontonniers.
Art. 4. Ce corps sera composé de 4 divisions d'infanterie et d'une division de cavalerie légère ...
La 4e division, commandée par le général Boudet, sera composée : 1° du 3e régiment d'infanterie légère ; du 93e régiment d'infanterie de ligne ; du 56e régiment d'infanterie de ligne ; de 12 pièces d'artillerie française ; 2° d'une brigade composée du régiment de Nassau, etc., portant le n°2, de celui portant le n°5 et de celui portant le n°6 (de la 3e division) ... " (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14806 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20115).
Le même 23 février 1809, à Paris, "On propose à Sa Majesté : De nommer à l'emploi vacant de 1er porte-aigle, au 3e régiment d'infanterie légère, M. Merle, sous-lieutenant, qui sert depuis quinze ans et qui a fait 11 campagnes" ; "Approuvé" répond l'Empereur (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2812 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 22 février 1809 ».
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 14e régiment provisoire :
Le 14e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
... 2e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 22e 1éger, 2 compagnies du 5e bataillon du 3e léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 22e 1éger, 2 compagnies du 5e bataillon du 14e 1éger.
Ce bataillon se réunira à Alexandrie ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'ltalie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 6 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez les ordres suivants, pour compléter les corps de l'armée du maréchal duc de Rivoli : ... Le 3e et le 26e d'infanterie légère auraient aussi besoin de 700 hommes pour être complétés. Il manque plus de 200 hommes au 93e. Donnez ordre que 800 conscrits des quatre années, appartenant aux départements de la Loire-Inférieure et de la Vendée, et qui se trouvent en subsistance dans la Garde, soient habillés sous les numéros suivants, pour être incorporés dans les corps du duc de Rivoli, savoir : 400 hommes dans le 26e d'infanterie légère, 200 dans le 3e d'infanterie légère, et 200 dans le 93e de ligne. Vous me ferez connaître si les autres dépôts appartenant à l’armée d'Espagne, et n'ayant pas de compagnies au corps du général Oudinot, ont des hommes disponibles qu'on puisse de même faire marcher, pour recruter l'armée du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20255).
Le 10 mars 1809, à Paris, "Le général Clarke demande si l'Empereur désire voir à la parade, avant leur départ pour rejoindre leurs corps, 800 conscrits, dont 400 du 26e légère, 200 du 3e légère et 200 du 93e de ligne"; "Oui, ils me seront présentés avant leur départ", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2911).
Le 17 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 17 mars. Il est d'abord nécessaire que les 800 hommes destinés pour le 3e, 26e et 93e de ligne paraissent dimanche, avec les uniformes de leurs corps, s'il est possible ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2964 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20417). Il s'agit bien ici du 3e Régiment d'infanterie légère qui fait partie de la 4e Division (Boudet) du Corps d'observation de l'Armée du Rhin (Masséna).
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon composé des trois compagnies de marche ci-après, savoir : ... la 3e de 50 hommes des 12e et 15e léger destinée à compléter les 3e et 26e léger et le 93e de ligne, qui doit être parti hier de Paris pour se diriger sur le corps du général Oudinot portera le titre de 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot.
Les 800 conscrits fournis pour la Garde, aux 3e et 26e léger et au 93e, porteront le titre de 1er bataillon de marche du Corps d'observation du Rhin." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20480). Note sur la copie : "Le 22. Renvoyé à M. Gérard. Il paraît qu'il y a erreur dans l'énoncé des corps, il faut le faire apercevoir à l'Empereur", de ce fait des corrections sont apportées sur la copie : "Pour être incorporés dans les 26e, 6e légère et 96e de ligne au corps du général Oudinot".
Le 22 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je crois avoir décidé que le bataillon de 800 conscrits de la Garde, destiné aux 3e et 26e légère et au 93e, s'appellerait 1er bataillon de marche des conscrits de la Garde du Corps d'observation du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2983; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20493).
Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Vous ordonnerez qu'il soit formé 4 bataillons de marche pour renforcer le Corps d'observation du Rhin, savoir :
... Le 4e bataillon portera le nom de bataillon de marche de la division Boudet, et sera composé de 200 hommes pour le 3e léger et de 200 hommes pour le 93e.
Ces 400 hommes seront également fournis à ces régiments par la Garde et habillés de leur uniforme. Ce bataillon me sera présenté dimanche ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le 11 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les régiments dont les dépôts sont en Piémont et qui ont leurs bataillons de guerre en Allemagne, savoir les 67e, 2e de ligne, 56e, 37e, 93e, 3e léger ne doivent plus rien fournir de leurs dépôts à l'armée d'Allemagne. Tout ce qu 'ils ont et tout ce qu'ils recevront doit être employé à fournir les cinquièmes bataillons, tant pour fournir deux compagnies et même trois ou quatre, si c'est possible, aux demi-brigades provisoires que pour fournir des garnisons aux citadelles de Turin et d'Alexandrie, et se porter partout où il serait nécessaire. Ainsi donnez l'ordre au gouverneur général de tenir la main à ce que ces dépôts envoient le plus d'hommes possible aux demi-brigades provisoires qui en sont formées, en partant du principe qu'ils n'ont plus rien à fournir à leurs régiments en Allemagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3105 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20805).
Le Corps d'Observation de Masséna se renomme 4e Corps de l'Armée d'Allemagne, le 11 Avril. C'est que le 9 Avril, l'Autriche a déclenché les hostilités en entrant en Bavière, alliée des Français, tandis que le Tyrol s'insurge. Le 10 Avril, les Autrichiens lancent une offensive contre l'Armée d'Italie du prince Eugène. Puis contre les Polonais de Poniatowski en Galicie.
Pendant ce temps, le 3e Bataillon du Régiment doit remonter d'Italie vers l'Allemagne en passant par le Tyrol.
Le 12 Avril, le Capitaine Duchange du 3e Léger est blessé par des insurgés tyroliens. La colonne de conscrits du Général Bisson, qui ralliait l'armée d'Allemagne doit capituler devant Innsbrück.
Le 17 Avril, Masséna est à Augsbourg et doit tenir la position le temps que l'Armée française rallie. Les Autrichiens se concentrent sur Ratisbonne.
Du 19 au 23 avril par une série de manœuvres brillantes, Napoléon coupe l'armée autrichienne en deux à Abensberg et Landshut et les force à retraiter à Eckmûhl, puis on reprend Ratisbonne.
Les Français marchent sur Vienne. Masséna se dirige sur Passau longeant le Danube à la gauche du dispositif français, d'où il déloge les Autrichiens le 26 avril. Puis se porte sur Linz et Ebesberg qui est emportée par la division Oudinot.
Le 13 mai, les Français entrent dans Vienne. Napoléon écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 13 Mai 1809 : "... la première colonne de troupes qui d'Italie devant se rendre en Allemagne parait avoir été prise par l'ennemi. Elle se composait du 3e bataillon du 3e d'infanterie légère fort de 600 hommes, du 3e bataillon du 2e de ligne de 800 hommes, d'1 détachement du 3e de chasseurs de 80 hommes, d'1 détachement du 14e de 270 hommes, et du 15e de chasseurs 80 hommes et du 1er régiment d'artillerie à cheval de 90 hommes.
Une partie paraît avoir été massacrée par les Tyroliens, l'autre partie, je crois, a été faite prisonnière. Il faut ordonner que le 3e bataillon du 3e léger et le 3e bataillon du 2e de ligne soient reformés ainsi que les détachements de chasseurs et la compagnie d'artillerie. Remettez en conséquence aux dépôts de ces corps un nombre de conscrits pour réparer cette énorme perte. Il y avait là 300 hommes pour le 14e de chasseurs, dont le régiment aurait un grand besoin. Effacez tous ces hommes de l'effectif et faites-les remplacer ...
... que les dépôts des 3e léger, 2e de ligne, 3e, 14e et 15e de chasseurs envoient à Vérone les hommes qu'ils auront en état de faire la guerre, y compris ceux qui seraient à Plaisance. Cette colonne ainsi reformée se mettra en marche sur Vienne par la route la plus sûre, pour recompléter les cadres ... Mon but est de former à Vérone une forte colonne des cinq régiments de chasseurs, des quatre de cuirassiers et des sept régiments d'infanterie qui ont leurs dépôts dans les 27e et 28e divisions militaires, que je destine à rejoindre le corps du duc de Rivoli. Donnez vos ordres dans ce sens" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21010).
Le 19 mai, les Français s'installent dans l'ile Lobau. En premier le 4e Corps de Masséna qui commence à construire des ponts pour traverser le fleuve. Le 4e Corps passe sur la rive gauche le 20 Mai et la division Boudet (3e Léger) se place devant Essling. Elle est détachée au 2e Corps du maréchal Lannes.
Le 21 Mai, les Français sont passés en force à la suite du 4e Corps, les Autrichiens les attaquent, le dos au fleuve. A Essling (où se trouve le 3e Léger et la division Boudet) avec Lannes et Aspern, où est déployé le reste du 4e Corps, on résiste avec ténacité exhortés par Masséna en personne, un fusil à la main.
Le 22 Mai des renforts français ont passé le fleuve et Napoléon tente de percer le centre autrichien mais devant la résistance de ceux-ci il faut se replier sur l'ile Lobau. La division Boudet a encore une fois tenu dans Essling. Mais le maréchal Lannes a été mortellement blessé … Le 3e Léger a eu de nombreuses pertes. Le capitaine Koester a été tué et les capitaines Chavet, Servy, Falaire, Perrier, Langlois sont blessés.
L'Armée française et l'Autrichienne doivent refaire leurs forces. La période est donc propice à recevoir des renforts et l'Empereur attend aussi son armée d'Italie et celle de Dalmatie qui remontent du Sud vers l'Autriche après avoir combattu les forces ennemies qui leur barraient le passage.
Le 26 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, faites réunir tous les hommes disponibles et en état de faire la guerre appartenant aux 15e, 14e, 19e, 23e et 24e de chasseurs et aux quatre régiments de cuirassiers en y joignant tout ce qui aurait été précédemment réuni, soit à Plaisance soit à Turin. Faites également réunir tout ce que les dépôts des 2e, 37e, 56e, 93e, 67e et 3e léger peuvent fournir. Vous formerez de tout cela une colonne dont vous donnerez le commandement à un officier intelligent, et vous la ferez partir pour l'armée. Comprenez-y les détachements que les régiments devaient fournir aux demi-brigades provisoires, lesquels devront marcher pour renforcer les bataillons de guerre" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21068).
Le 28 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin ... Donnez ordre que tout ce qu'il y aurait de disponible dans les dépôts des 67e, 2e, 37e, 56e, 93e et 3e léger partent sans délai pour se réunir à Osoppo. Vous y comprendrez tous les hommes qui étaient destinés à former la demi-brigade provisoire. Vous organiserez tout cela en compagnies de marche de 200 hommes. Joignez à tous ces détachements trois ou quatre compagnies du 4e régiment d'artillerie, complétées à 140 hommes chacune, tous les pontonniers et les sapeurs, hormis une compagnie que vous laisserez à Alexandrie pour les travaux.
Vous dirigerez tout cela sur Osoppo, et vous m'instruirez du jour de départ et du jour présumé de l'arrivée à Osoppo, afin qu'à mesure que 5 à 600 hommes seront réunis, ils soient dirigés sur Klagenfurt" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21077).
Le 31 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin ... Faites partir ... en même temps du 69e, et du 3e léger 300 hommes
300 hommes
Dirigez tous ces détachements qui doivent former un fonds de 2300 hommes sur Osoppo où ils se réuniront et de là rejoindront les divisions Molitor et Boudet.
... Enfin, faites partir de tous les régiments dont les dépôts se trouvent dans votre gouvernement tout ce qu'ils auraient de disponible ... en réunissant tout cela en masse à Osoppo, pour renforcer la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21101).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 3e Léger, l'Empereur ordonne : "... Vous ferez partir la 4e demi-brigade provisoire 600 hommes qui seront dirigés sur Vienne pour être incorporés dans le 3e régiment d'infanterie légère. Ils feront route sous le titre de bataillon de marche du 3e d'infanterie légère. Ces 600 hommes seront tirés : 200 hommes du 2e d'infanterie légère, 200 du 4e idem et 200 du 12e idem : ils seront remplacés dans ces régiments par 600 conscrits pris sur les 3 000 qui étaient destinés au dépôt de Grenoble ...". L'Etat B qui suit cette lettre donne d'un côté la "répartition des 3 000 hommes entre les dépôts et demi-brigades ci-après : 200 hommes au dépôt du 2e léger pour la 4e demi-brigade; 200 hommes 4e id; 200 hommes 12e id" et de l'autre l' "Envoi que ces mêmes dépôts feront, par contre, à l'armée : Qui enverra (le 2e) 200 ; 200 (le 4e); 200 (le 12e). Total 600 au 3e d’infanterie légère. Ces 600 hommes porteront le titre de 2e bataillon de marche du 3e du corps de Rivoli et seront dirigés sur Vienne". Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 15e Demi-brigade provisoire : 52e de ligne; 101e id. qui reçoit 120 hommes; 102e id. qui en reçoit 70; 22e léger; 3e id.; 29e de ligne qui reçoit 90 hommes; 14e léger qui en reçoit 150; 6e de ligne; 10e id.; 20e id.; au total donc, 430 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 20 compagnies à 2800 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 17 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie : "Monsieur le général Caffarelli, j'ai donné des ordres pour faire partir des dépôts de la 27e et 28e divisions militaires tous les hommes disponibles qui appartiennent aux régiments des armées d'Allemagne. En conséquence, le prince gouverneur général des départements au-delà des Alpes me marque qu'il fait partir le 10 juin d'Alexandrie une colonne de 2 662 hommes, savoir :
520 bommes du 2e régiment de ligne
... 280 du 3e d'infanterie légère ...
Cette colonne dirigée sur Osoppo doit y arriver vers la fin de ce mois ...
Je désire que vous preniez des mesures pour réunir ces 4 600 hommes ; que vous vous assuriez qu'ils sont bien armés et en bon état ; que vous leur donniez un bon commandant et que vous les dirigiez ensuite d'Osoppo sur l'armée. Vous ferez marcher avec cette colonne 2 pièces de canon et 2 caissons de cartouches, et vous aurez soin que chaque homme ait en outre sa giberne bien garnie, enfin vous veillerez à ce que toutes les précautions soient prises pour que cette troupe marche à l'abri de tout accident et que si quelques partis ennemis se présentaient elle puisse les repousser. Vous ordonnerez qu'on bivouaque toujours réunis, on ne se dissémine point dans les villages, qu'à Osoppo il leur soit donné des vivres jusqu'à Tarvis et qu'à Tarvis il leur en soit donné jusqu'à Klagenfurt, et je désire que vous me rendiez exactement compte de l'arrivée de ces détachements à Osoppo, de leur formation en colonne, du jour de leur départ por l'Allemagne, et vous aurez soin de joindre à votre rapport l'itinéraire de leur marche" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21250).
La division Boudet a été replacée sous le commandement de Masséna, au 4e Corps.
Napoléon et son adversaire l'Archiduc Charles comptent sur une bataille décisive sur le même terrain que précédemment.
Napoléon concentre ses troupes sur l'ile Lobau pour passer en force à la gauche du dispositif autrichien qui l'attendent sur leur centre. Masséna blessé par une chute de cheval commandera son Corps d'armée sur une calèche.
Plan de la bataille de Wagram |
Le 4 Juillet au soir les premières troupes françaises passent sur la rive gauche du Danube. Le 4e Corps les suit vers 11heures. Le lendemain matin il s'empare de Gross Enzendorf à la gauche du front français qui va faire une conversion à gauche et repousser peu à peu les forces autrichiennes qui se sont repliées avec Deutsch Wagram comme position centrale. Une première attaque française sur Wagram échoue.
Le lendemain, Masséna doit contenir la droite autrichienne à un contre trois tandis que les Français prendront l'offensive. Mais les Autrichiens les devancent et repoussent Bernadotte à Aderklaa, dégageant la droite de Masséna et l'attaquant en force.
Celui-ci reprend, perd et reprend Aderklaa avec la division Carra Saint Cyr puis celle de Molitor. A la gauche de Masséna, les divisions Boudet et Legrand se battent à un contre cinq ! .... Boudet défend Aspern puis ayant la moitié de ses effectifs hors de combat se replie sur Essling. Le reste du 4ème Corps porte secours à Boudet en marchant de flanc devant les Autrichiens.
Pendant ce temps l'Empereur prépare son offensive sur le centre autrichien, préparée par la canonnade de la Grande batterie entre Aderklaa et Sussenbrûnn. Puis Mac Donald s'enfonce dans les lignes ennemies avec son armée d'Italie formée en carré.
Sur le flanc gauche Boudet, a été enfin dégagé. Masséna repart à l'offensive et marche sur Kagran. A l'aile droite, Davout a aussi avancé. Partout l'armée autrichienne recule.
Les deux bataillons du 3e Léger ont vu leurs Officiers être blessés en nombre : comme les capitaines Duvilla, Pigeon, Servy et Chavin.
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au delà des Alpes, à Turin : "Mon Cousin, faites partir pour Vienne un bataillon de marche, qui portera le titre de Bataillon de marche de la 27e division militaire, qui sera composé de 140 hommes du 5e bataillon du 2e de ligne, de 140 hommes du 5e bataillon du 29e, de 140 hommes du 5e bataillon du 37e, de 140 hommes du 5e bataillon du 93e, de 140 hommes du 5e bataillon du 112e et de 140 hommes du 5e bataillon du 23e ; ce qui formera un bataillon de marche de 840 hommes. Faites partir également pour Vienne la 5e et la 3e compagnie de pionniers ; ce qui fera 500 pionniers. Faites partir un second bataillon de marche, qui portera le titre de Bataillon de marche de la 28e division militaire, qui sera composé de tout ce que le 3e léger, les 52e, 67e et 102e peuvent fournir. Faites partir les pontonniers qui sont à Valence et à Plaisance. Vous dirigerez d'abord tout cela sur Osoppo. Que cela forme une seule colonne et marche ensemble" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15536 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21509).
Le 30 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, je vous renvoie l'état de situation de la colonne du général Roize. Cet état est mal fait ... Demandez-lui des renseignements sur les cuirassiers et sur les 1 600 hommes composés de détachements des 2e, 37e, 56e et 67e de ligne et du 3e léger qui étaient venus du Piémont. Il est nécessaire d'envoyez un officier pour avoir ces renseignements avant que la colonne passe Bruck, afin qu'on puisse diriger sur Graz ce qui appartiendrait au corps qui est à Graz" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 931 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21651).
Le 21 septembre 1809, l'Empereur ordonne, depuis Schönbrunn : "1° Il sera formé un régiment de marche, composé de deux bataillons, savoir :
1er bataillon.
Une compagnie du 3e d'infanterie légère complétée à 200 hommes … 200 hommes.
Une compagnie du 18e idem .... 200 –
Une compagnie composée de 70 hommes du 39e, 70 du 40e, 70 du 63e … 200 –
Une compagnie du 57e 200 –
Total ... 800 hommes.
2e bataillon.
Une compagnie du 105e complétée à … 200 hommes.
– 7e léger idem. 200 –
– 10e léger idem. 200
– 17e léger idem. 200
Total. 800 hommes.
2° Ce régiment de marche sera formé à Strasbourg, il sera commandé par un colonel en second disponible ; il sera tenu armé, équipé, habillé et prêt à partir au 1er octobre, suivant les ordres directs qui seront adressés au général Desbureaux.
3° Le major général et le ministre de la guerre sont chargés de l'exécution du présent ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3588).
Le 24 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, donnez l'ordre au duc de Rivoli de faire réformer les bataillons du 2e de ligne et du 3e léger qui ont été pris dans le Tyrol et de vous adresser le procès-verbal de formation de ces bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3593; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22158).
Le 11 octobre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin ... Je vous avais également ordonné de faire réformer les bataillons qui avaient été pris dans le Tyrol, des 2e de ligne et 3e léger. Je vois que cet ordre n'a pas été exécuté" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22321).
Le 23 avril 1810, on informe l'Empereur que "Le colonel du 3e régiment d'infanterie légère demande avec instance la destitution de M. Avallier, 3e porte-aigle de ce régiment" ; "La destitution est prononcée", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4191).
Le 17 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Gand, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux trois bataillons du 3e régiment d'infanterie légère, qui sont à Bois-le-Duc, de se rendre à Dunkerque. Le major général a déjà provisoirement donné cet ordre.
Donnez ordre aux trois bataillons du 4e de ligne, qui sont également à Bois-le-Duc, de se rendre à Calais.
Donnez ordre aux trois bataillons du 93e de se rendre à Bois-le-Duc ; aux trois bataillons du 26e léger de se rendre à Anvers, ainsi qu'à deux bataillons du 56e : le troisième bataillon de ce dernier régiment restera à Berg-op-Zoom.
Par ce moyen, il n'y aura à Bois-le-Duc que le 93e. Il y aura à Anvers trois bataillons du 26e léger, et deux bataillons du 56e, ce qui fournira des travailleurs pour les fortifications.
Le 3e d'infanterie légère et le 4e de ligne, qui vont à Dunkerque et à Calais, feront partie du camp de Boulogne que commande le général Vandamme, mais resteront en garnison dans ces deux villes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4238 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23631).
Le 19 juillet 1810, à Saint-Cloud, "On met sous les yeux de Sa Majesté ... La demande d'un congé de six semaines pour venir à Paris que fait M. le baron Lamarque, colonel du 3e régiment d'infanterie légère, actuellement à Dunkerque" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4421 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. 1Empereur et Roi, daté du 18 juillet 1810 »).
Le 27 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre projet de recrutement du camp de Boulogne. On ne peut rien faire partir du 3e léger dont le dépôt étant à Parme est trop éloigné pour recruter son régiment ...
Je désire qu'il n'y ait pas d'infanterie légère à bord des vaisseaux. Faites remplacer les 192 hommes du 3e d'infanterie légère par 192 hommes du 19e de ligne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24158).
Le 5 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que la division Grandjean soit dissoute ; que le régiment qui a ordre de se rendre à Saint-Malo continue pour Brest ; que, du moment que ce régiment sera arrivé, le 1er provisoire de ligne retourne à Nantes, et le 2e provisoire de ligne à Lorient ; que le 3e de ligne, qui est à Cherbourg, se rende à Saint-Malo. Envoyez un courrier à Cherbourg pour que le 105e ne parte pas. Ainsi le 10e d'infanterie légère sera à Brest, le 3e de ligne à Saint-Malo, et le 105e à Cherbourg. Donnez ordre au 3e léger, qui est à Dunkerque et Calais, de se rendre au Havre" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24245).
Le 23 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, témoignez mon mécontentement au général Mathieu Dumas de ce qu'il a laissé recevoir des Toscans dans les 3e léger, 5e, 39e et 112e de ligne et dans les vélites de la grande-duchesse. Je suis étrangement surpris de voir dans ces derniers des hommes amnistiés. Donnez ordre que les 555 hommes soient retirés de ces corps et dirigés sur Orléans où ils seront incorporés dans le 113e. Tous les Toscans et Romains doivent être envoyés à ce régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24650).
Le 27 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris "Monsieur le Duc de Feltre, mon intention est de former à Avignon une division de l'armée de Catalogne, composée de deux bataillons du 67e, de deux bataillons du 16e de ligne et de deux bataillons du 3e léger.
Donnez ordre au 102e de former son 2e et son 3e bataillon à 840 hommes chacun, et de les mettre en marche de Savone et de Port-Maurice, commandés par le colonel, pour se rendre à Avignon.
Ces huit bataillons, complétés à 840 hommes, feront près de 7,000 hommes ...
Remettez-moi un état qui me fasse connaître la situation ... des huit bataillons actuellement en marche, afin que je voie la quantité de troupes qui vont renforcer l'armée de Catalogne. Si le régiment de marche destiné à cette armée est assez fort, il faut en former deux régiments" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24670).
Le 27 septembre 1810 encore, toujours depuis Fontainebleau, l'Empereur écrit pour la deuxième fois au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au 3e régiment d'infanterie légère de se rendre à Lyon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4627; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24674).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
28e DIVISION MILITAIRE.
Il y aura cinq bataillons du 52e, hormis les compagnies d'élite, trois bataillons du 102e. On formera des cinq bataillons du 67e, du 101e et du 3e léger, une demi-brigade de 1,500 hommes. Il y aura en outre deux bataillons du 10e de ligne (le 6e et le 7e),
Ces bataillons, complétés au moyen de la conscription, feront un total de 8,000 hommes, sans compter les troupes de la marine ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
V/ LA CAMPAGNE DE CATALOGNE DU 3E LEGER (1er, 2e, 3e, et 4e bataillons), 1810-1811
Fig. 6 Chasseur du 3e Léger en Catalogne, 1811, d'après Bucquoy |
En fin 1810, le Régiment va être appelé à rejoindre son 4ème Bataillon en Catalogne. En attendant, le 4e Bataillon participe aux opérations complexes, sans cesse à renouveler contre les insurgés qui tiennent le pays. En Janvier 1810, le Capitaine Allain est blessé près d'Altafulla.
Au début de 1810, Augereau a établi son QG à Girone. Le 8 Février, la Catalogne est érigée en Gouvernement militaire, ôtant à Joseph tout droit de regard sur la province. La Division Souham avec le Bataillon du 3e Léger est une nouvelle fois envoyée à Vich. Il est rapidement encerclé par les guérillas. Le Général espagnol O' Donnel attaque la ville le 20 Février. Souham avec seulement 3500 hommes soutient le combat et repousse l'ennemi avec pertes. Souham est blessé lors des combats. Le Lieutenant Brouard du 3e Léger est tué, le Capitaine Baret est blessé. La Division occupe Reus. Puis doit retraiter sur Barcelone livrant un combat à Villafranca. Le Général Frère a remplacé provisoirement Souham à la tête de la Division. Celle-ci fait le blocus de la forteresse d'Hostarlich.
Hostarlich capitule finalement le 12 Mai.
Augereau est remplacé par Mac Donald à la tête de l'Armée de Catalogne dans les derniers jours de Mai.
Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître si l'on pourrait former à Turin un régiment de marche pour l'armée de Catalogne qui serait composé de 200 hommes du 1er régiment d'infanterie légère, de 300 hommes du 3e idem, de 200 hommes du 2e de ligne, de 200 hommes du 7e idem, de 200 hommes du 37e idem, de 200 hommes du 42e idem, de 200 hommes du 56e idem, de 100 hommes du 67e idem, de 200 hommes du 96e idem.
Le 16e qui est à Toulon pourrait envoyer 300 hommes à son 4e bataillon à l'armée de Catalogne, ce qui ferait pour cette armée un secours de 2 000 hommes. Envoyez-moi un projet d'organisation de ce régiment et faites-moi connaître quand il sera prêt.
Ne serait-il pas possible de compléter le 4e bataillon du 1er léger et celui du 42e, en tirant des dépôts du Piémont et du royaume d'Italie tous les hommes qu'ils peuvent fournir, ce qui fournirait encore 1 600 hommes et porterait à 4 000 hommes le renfort qu'on enverrait à l'armée de Catalogne ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).
Le 16 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé à Turin un régiment de marche de l'armée de Catalogne. Ce régiment sera composé de trois bataillons. Vous enverrez sur-le-champ à Turin un colonel en second pour le commander.
Le 1er bataillon sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes de la manière suivante : 420 hommes existant du cadre du 4e bataillon du 42e ; 150 du 52e ; 150 du 101e ; 150 du 84e ; 150 du 35e ; 150 du 13e de ligne. Total : 1170 hommes.
Le 2e bataillon sera composé :
8e corps
d'une compagnie du 56e 200 hommes
d'une du 93e 300
d'une du 7e de ligne 300
de deux compagnies du 1er d'infanterie légères formées par l’incorporation de 200 hommes du 4e bataillon du 23e d'infanterie légère et de 200 hommes du 4e bataillon du 1er d'infanterie légère 400
Total 1 200 hommes.
Le 3e bataillon sera composé de 2 compagnies du 3e d'infanterie légère 300 ; de 2 du 37e 300 ; 1 du 67e 150 ; 2 du 16e de ligne 300 (ce détachement ne devra rejoindre le bataillon qu'à son passage à Nîmes). Total 1100 [sic].
J'ai signé un décret pour ordonner l'incorporation des détachements qui entrent dans le 4e bataillon du 42e et pour celle du détachement du 23e d'Infanterie légère dans le 1er régiment de cette arme.
Donnez des ordres pour que tous les hommes qui seront envoyés pour former ce régiment de marche soient bien portants et en état de faire la guerre. Recommandez qu'ils soient bien habillés, qu'ils aient 2 paires de souliers dans le sac et que leur livret de masse et chaussures soient en bon état. Vous chargerez les généraux qui commandent dans les arrondissements où sont situés les dépôts de passer eux-mêmes l'inspection de ces détachements avant leur départ, pour s'assurer qu'ils sont composés comme ils doivent l'être et qu'il ne s'y trouve pas d'hommes malingres. Pour les détachements venant du royaume d'Italie, vous chargerez le général Charpentier d'en passer la revue à leur passage par Milan.
Ainsi le 1er régiment de marche de l'armée de catalogne sera composé d'un 1er bataillon qui sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes ; d'un 2e bataillon fort de 1100 ; d'un 3e bataillon fort de 1250. Total du régiment : 3550 hommes [sic].
Lorsque ce régiment sera ainsi complété, le gouverneur général en passera la revue à Turin.
Le bataillon du 42e arrivé en catalogne rejoindra son régiment. La compagnie du 23e d'infanterie légère sera incorporée dans le 1er d'infanterie légère, toutes les autres compagnies seront incorporées dans les bataillons qu'elles ont en Catalogne. L'on retiendra les officiers qui seraient nécessaires pour compléter les cadres et remplacer les officiers infirmes ; le reste sera renvoyé au dépôt.
Expédiez sur-le-champ vos ordres pour la formation de ce régiment. Prenez vos mesures pour qu'il soit prêt à partir de Turin le 20 septembre. Je désire cependant qu'il ne soit mis en marche que quand je vous aurai donné mes derniers ordres à ce sujet. En conséquence, rendez-moi compte de sa formation vers le 15 septembre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4505 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24339).
Le 21 Août, le 4e Bataillon combat devant Tarragone, toujours aux mains des Espagnols. Le 5 Septembre, Mac Donald bat des insurgés à Cervera. Les trois premiers Bataillons du 3e Léger quittent alors l'Allemagne pour se retrouver dans le Sud de la France.
POSITIONS DU 3E LEGER EN SEPTEMBRE 1810
Colonel Lamarque; major Pochet; Quartier Maître Remond |
Le 10 Octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre à Paris :"Monsieur le Duc de Feltre, le 16e de ligne arrive à Avignon le 25 octobre. Mon intention est que le 3e bataillon de ce régiment fasse partie de la division. Les deux premiers bataillons forment 1,700 hommes présents sous les armes. Vous donnerez ordre que le détachement de ce régiment qui vient de Toulon s'y réunisse ; ce qui fera 2,000 hommes, c'est-à-dire trois beaux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le détachement du 67e qui fait partie du 3e bataillon du régiment de marche de l’armée de Catalogne ; ce détachement se réunira au 67e, qui par ce moyen gardera aussi ses trois bataillons. Le 3e léger gardera également ses trois bataillons et recevra le détachement qui fait partie du 3e bataillon du régiment de marche de l'armée de Catalogne. Prenez des mesures pour que ces trois détachements du 3e léger, du 67e et du 16e de ligne, qui font partie du régiment de marche de l'armée de Catalogne, se réunissent à Avignon ou à Nîmes à leurs bataillons ; de sorte que la division qui se réunit à Avignon sera composée de trois bataillons du 16e de ligne, de trois bataillons du 67e, de trois bataillons du 3e d'infanterie légère et de deux bataillons du 102e.
Nommez un général de brigade, de ceux qui sont à Perpignan, pour prendre le commandement de cette division, qui sera sous les ordres directs du général Baraguey d'Hilliers. Aussitôt que les 67e, 16e et 3e léger seront arrivés en Catalogne, ils seront rejoints par leurs 4es bataillons. Donnez ordre que les bataillons du 3e léger s'embarquent sur la Saône à Châlons ; ce sera une dépense de plus, mais on gagnera huit jours ; et, moyennant leur embarquement sur la Saône et le Rhône, ces bataillons pourront arriver à Perpignan en même temps que le régiment de marche de Catalogne. Ainsi-toutes ces troupes, formant une masse de 15,000 hommes, pourront entrer à la fois sur Gerona. Il serait bon qu'il y eût à Perpignan quelques paires de souliers à leur donner à leur passage. Il faudrait aussi qu'on leur préparât quelques pièces de canon des dépôts du train et de l'artillerie de l'armée de Catalogne. On doit pouvoir organiser une petite division d'artillerie pour cette division. Quant au régiment de marche de l'armée de Catalogne, je n'ai pas besoin de vous dire qu'aussitôt qu'il sera arrivé en Catalogne il doit être dissous, et que chaque détachement doit rejoindre son régiment" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17024 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24867).
Le 25 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général Baraguey d'Hilliers de réunir en bataillon de marche les compagnies des 4e, 2e, 7e et 5e de ligne italiens qui sont arrivés à Perpignan les 1er, 18 et 23 octobre, afin que ces compagnies puissent aller joindre leurs corps, si cela est nécessaire.
Faites-lui connaître ... Que les 3 bataillons du 16e de ligne, les 3 bataillons du 67e, les 3 bataillons du 3e léger et les 2 bataillons du 11e de ligne formant 11 bataillons de guerre, en bon état, seront avant le 10 novembre dans son armée ; qu'il aura ainsi un corps de près de 18 000 hommes.
Que j'approuve qu'il emploie tout son temps et ses soins à organiser ces forces ; qu'il mette les généraux, colonels, officiers qu'il aura pour les conduire ; mais qu'il ne fasse aucun mouvement sur Barcelone qu'en force ; qu'il vaut mieux tarder de 20 jours et employer ce temps à soumettre le pays et à balayer tout ce qui inquiète nos frontières. Engagez-le à correspondre avec le duc de Tarente pour lui faire connaître sa position ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4761 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25051).
Le 4e bataillon sert à l'affaire de Banoles (Banyoles) le 20 Novembre. Le sous-lieutenant Lacroix est tué.
Le 21 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, envoyez des officiers et prenez des mesures pour que le duc de Tarente ne fasse pas ce qu'il a déjà fait, c'est-à-dire ne dégarnisse pas toutes nos frontières et ne les livre pas sans défense au brigandage. Mettez spécialement sous les ordres du général Baraguey d'Hilliers les seize bataillons composés du 3e régiment d'infanterie légère, du 16e de ligne, du 67e, du 102e, etc., afin que les scènes qui ont eu lieu il y a un mois ne se renouvellent plus" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17147 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25293).
Stationnant à Palamos, le 13 décembre, le chef de bataillon Eymion repousse un débarquement anglais. Le capitaine Chauvin est blessé lors des combats.
Le 2 Janvier 1811, Suchet et son armée d'Aragon tiennent bien leur province et contrôlent leurs frontières. Le général est alors chargé d'opérer en Basse Catalogne en collaboration avec les troupes de Mac Donald. Il s'empare de Tortose. Puis Mac Donald se recentre sur Reuss, bat les troupes espagnoles du marquis de Campo Verde à Valls, puis retraite sur Lerida.
Le 10 Avril 1811, les Espagnols réussissent à reconquérir par surprise l'importante place de Figueres (Figuieres ou Figueras) en Haute Catalogne. Les Français mettent alors le siège devant la place. Le siège va durer. Le 3e Léger y aura de très nombreuses pertes dont les chefs de bataillon Pigeon et Itty qui sont tués.
Le 28 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Aussitôt que les nouveaux renforts seront arrivés en Catalogne, il faudra rouvrir les communications avec Barcelone et écrire au duc de Tarente de venir prendre le commandement de la haute Catalogne, car il paraît que Baraguey d'Hilliers ne sait ce qu'il fait et a bien peu la confiance du soldat et de l'armée. On me rend compte que, dans l'attaque sur Figuières, un bataillon du 3e d'infanterie légère a été forcé et écrasé, tandis que deux bataillons et un régiment de cavalerie qui pouvaient aller à son secours n'en ont pas reçu l'ordre, quoique les soldats eux-mêmes le demandassent à grands cris. Demandez un rapport à ce sujet au général Baraguey d'Hilliers. Comment ne s'y est-il pas lui-même porté au premier bruit ?" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17665; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26875).
En Mai 1811, les 4 Bataillons du 3e Léger sont donc en Haute Catalogne au siège de la place, tandis que le 5e bataillon de Dépôt est à Parme dans la 28e Division militaire. Pendant ce temps le 4 Mai, début du siège de Tarragone par Suchet et son armée d'Aragon.
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve ...
Il y aura à la suite du corps de réserve six brigades de marche, composées de la manière suivante :
... La 6e brigade sera composée de deux compagnies des 6e et 3e légers, 42e et 7e de ligne, et de quatre compagnies de marche italiennes, fournies par chacun des régiments italiens. Cette brigade, formant deux bataillons ou 1,600 hommes, se réunira à Turin et sera commandée par un major en second ...
Au 15 juin, le ministre me proposera d'ordonner les mouvements pour la formation de ces brigades, en me faisant connaître ce que chaque dépôt pourra fournir en officiers, sous-officiers et soldats ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres des 4es bataillons des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne et 17e d'infanterie légère, 28e, 34e, 65e, 75e et 86e de ligne ont ordre de rentrer en France. Ils arrivent à Bayonne du 15 au 20 juin. Les cadres des 4es bataillons des 19e, 25e et 46e de ligne, 15e et 3e d'infanterie légère rentrent également. Les cadres des 19e, 25e et 46e continueront leur route pour le dépôt. Ces régiments n'ayant rien de commun avec l'Espagne, ces cadres ne doivent plus retourner en Espagne. Il en est de même du cadre du 15e d'infanterie légère : il faut lui faire continuer sa route sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).
Tarragone est prise le 28 Juin. L'armée espagnole de Campo Verde étant dispersé, il s'agit à présent de s'emparer de Montserrat : unique dépôt d'armes et de munition d'importance restant aux insurgés catalans.
Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'avais ordonné la réunion à Turin d'un bataillon de marche composé d'une ou de deux compagnies des 67e, 7e de ligne, 1er léger, 3e léger, et 42e. Faites-moi connaître si ce bataillon est formé ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5779 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27633).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître quand le bataillon de marche composé des compagnies du 7e, 42e, 67e de ligne, 1er et 3e léger sera réuni à Turin ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27679).
Le 24 Juillet, Suchet arrive à Bruch soutenu par une partie de la garnison de Barcelone. Montserrat, défendu par le baron d'Eroles est pris après des combats acharnés. Ceci fait, Suchet aide encore à conclure le siège de Figuières. Ce qui est fait le 19 Août après une tentative de sortie infructueuse de la garnison. Puis l'Armée d'Aragon va se tourner contre Valence, quittant provisoirement la Catalogne ne laissant qu'une division en Basse Catalogne.
Le 17 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’avais ordonné la réunion à Turin de deux bataillons de marche, l’un composé d’une compagnie des 10e, 20e et 101e de ligne, l’autre de compagnies des 1er et 3e légers et des 42e et 7e de ligne. Faîtes-moi connaître où cela en est, et quels sont la situation, la formation, l’instruction et l’habillement de ce deux bataillons ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28203).
Le 19 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, faite former un bataillon de marche qui sera composée de la manière suivante, savoir :
de 3 compagnies du 5e bataillon du 1er d’infanterie légère à 140 hommes chacune 420 hommes
et de 3 compagnies du 5e bataillon du 3e d’infanterie légère à 140 hommes chacune 420 hommes
Total 840 hommes
Faites former un second bataillon de marche ...
Aussitôt que ces deux bataillons seront formés, vous en donnerez le commandement à un major, et vous les dirigerez sur Grenoble. Vous en ferez passer la revue à Turin, et vous vous assurerez qu’ils sont complets en officiers et sous-officiers ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28234).
Le 27 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je vois que le 1er bataillon de marche, composé des compagnies des 10e, 20e et 101e, est parti le 15 août ; et que le 2nd, qui doit être composé du détachement des 1er d'infanterie légère, 3e idem, 7e de ligne, 42e et 67e se forme. Je pense vous avoir envoyé des ordres pour la formation de ce nouveau bataillon. Faites-moi connaître si ces ordres sont exécutés et si le bataillon pourra partir avant le 15 septembre" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28385).
Le 28 août, le Ministre de la Guerre écrit à l'Empereur : "Ce Bataillon est beau et bien tenu et sera bientôt en état d'entrer en campagne". Le même 28 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er bataillon de marche de Turin, composé de deux compagnies des 10e, 20e et 101e de ligne, est parti de Turin pour se rendre à Grenoble. Le 2e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 1er léger et de trois compagnies du 3e léger, et le 3e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 7e de ligne, de deux compagnies du 42e et d'une compagnie du 67e, sont partis également de Turin pour Grenoble. Donnez ordre que ces trois bataillons, après avoir séjourné deux ou trois jours à Grenoble, soient dirigés sur Valence, et, de là, embarqués jusqu'au Saint-Esprit, d'où ils seront envoyés, par terre, à Pau, en leur faisant faire un triple séjour à Nîmes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6083 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28409).
Le 28 août 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Trianon, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre du 23 août. Faites compléter le 4e bataillon du 102e par tout ce qu'il y a de disponible au 5e bataillon. Faites-moi connaître votre opinion sur les conscrits de l'île de Sainte-Marguerite ; ont-ils déserté ? Je vois avec plaisir que le 1er et le 2e bataillon organisés à Turin, qui sont forts de 1 500 hommes, partent le 30 pour se rendre à Grenoble. Le bataillon qui est composé de deux compagnies du 10e, du 20e et du 101e de ligne s'appellera 1er bataillon de marche de Turin. Le bataillon composé de trois compagnies du 1er léger et de 3 compagnies du 3e léger s'appellera 2e bataillon de marche de Turin. Le bataillon qui est composé de 2 compagnies du 7e de ligne, de 3 compagnies du 42e et d'une compagnie du 67e s'appellera 3e bataillon de marche de Turin" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28403).
Le 21 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Boulogne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que le 2e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 1er régiment d'infanterie légère et de trois compagnies du 3e régiment d'infanterie légère formant les trois compagnies du 1er régiment, 430 hommes, et les trois compagnies du 3e, 340 hommes, se rendent à Perpignan d'où ils se dirigeront sur l'armée de Catalogne et seront sous les ordres du duc de Tarente ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28710).
Le 30 octobre 1811, le général Decaen succède au maréchal Macdonald dans le commandement de l'armée de Catalogne. En Décembre 1811, combat de Sant Celoni contre les guérillas catalanes.
Le 18 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, le livret qui contient l'état de situation des corps par ordre numérique, du 15 novembre au 1er décembre, est plein de fautes. Ordonnez qu'il soit fait avec plus d'exactitude. Je vais en relever quelques-unes.
Le 5e bataillon du 3e léger y est porte comme étant à Gênes ; ce dépôt est à Parme ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6496 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29385).
Le 9 Janvier 1812, Suchet s'empare de Valence.
Le 14 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie votre travail sur la conscription, avec les notes que j'ai dictées au baron Fain et les observations qu'il y a faites. Cela vous mettra au fait de mes intentions. J'ajoute les observations suivantes :
... J'avais eu là le dessein de lever, dans les huit départements voisins d'Espagne, des régiments de gardes nationales, savoir dans les départements des Pyrénées-Orientales, des Hautes et Basses-Pyrénées et de l'Ariège, et dans les départements de l'Aude, de la Haute-Garonne, du Gers et des Landes. Mais je préfère augmenter la conscription de ces huit départements, de manière à me procurer une force de 9.000 à 10.000 hommes. En prenant les 4es bataillons du 5e de ligne, du 11e idem, du 14e qui est à Sedan, le 3e bataillon du 79e, et les 4e bataillons du 115e et du 3e léger, un bataillon des 115e, 116e et 117e, et des cadres dans les régiments de l'armée d'Aragon et de l'armée de Catalogue, on réunirait ainsi seize 3es ou 4es bataillons. Ces bataillons recevraient chacun 600 hommes ; on les diviserait en quatre brigades provisoires dont les chefs-lieux seraient à Pau, à Tarbes, à Perpignan, à Mont-Louis. On dirigerait les conscrits des huit départements, en ayant soin qu'aucun conscrit ne se trouve dans son département. La conscription de ces huit départements serait plus forte, mais on ferait connaître que cela épargnera la garde nationale. Les quatre brigades seront sous les ordres de quatre généraux de brigade et d'un général de division. On aurait ainsi 9.000 ou 10.000 hommes qui ne bougeraient pas de la frontière, qui seraient chargés de la garder et de la mettre à l'abri de toute insulte. Vous concevez que les bataillons portés pour les réserves de Bordeaux, de Tarbes, de Pau, de Perpignan ne seront plus nécessaires.
Aussitôt que vous aurez saisi ce travail, vous me l'apporterez ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6636 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29748).
En Catalogne, le 18 Janvier, la division espagnole du baron d'Eroles réussit à échapper aux Français à sa poursuite. Mais 6 jours plus tard, trompé par le brouillard, il attaque en infériorité numérique les soldats de Maurice Mathieu, gouverneur de Barcelone, et se fait battre à Altafulla. Trois capitaines du 3e Léger sont blessés.
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "... Les 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 130e de ligne, les 31e léger, 34e léger, en tout dix régiments, un bataillon du 7e de ligne, un du 3e léger et quatre bataillons pris parmi ceux actuellement en Catalogne, formeront les 16 bataillons destinés à la défense des Pyrénées ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 26 Janvier, La Catalogne est rattachée à l'Empire et constituée de 4 départements.
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... L'armée de Catalogne se compose des 8e léger, 18e léger, 5e de ligne, 11e de ligne, 81e id., 60e id., 79e id., 23e id., 3e léger, 67e de ligne, 102e de ligne.
Tous ces corps sont à trois ou à deux bataillons. Je crois qu'il n'y en a plus à quatre bataillons, puisque le 3e léger, les 67e et 16e de ligne ont envoyé leurs 4es bataillons à leurs dépôts.
C'est ce qu'il est instant de vérifier, et l'on ne manquera pas de comprendre dans le compte à me rendre les six bataillons qui formaient à Toulon des demi-brigades provisoires, lesquels sont entrés en Catalogne.
Je pense qu'il sera facile de se procurer et de réunir à Perpignan quatre ou six cadres, et de diriger sur eux les conscrits des Landes et des Basses-Pyrénées et autres départements voisins ; et, dans le même temps, les cadres certainement existants au 1er mars parmi les huit bataillons portés au projet recevraient les conscrits de Perpignan et autres, de sorte que, supposant huit bataillons, on en mettra quatre à Perpignan et quatre dans les Basses-Pyrénées.
Ceux qui seraient à leurs propres dépôts s'habilleraient, s'équiperaient par les moyens qui leur appartiennent.
Mais les quatre ou six bataillons réunis à Perpignan ayant leur dépôt en Italie ou ailleurs, l'administration de la guerre sera chargée de les faire habiller et équiper à Perpignan.
Ces neuf bataillons, portés sur l'état comme étant aux Pyrénées, doivent être placés en trois lignes, savoir :
1° Ceux dont les 3es bataillons ont reçu l'ordre de rentrer. Il faut rechercher quand ils ont dû partir, d'après les ordres qu'ils ont reçus, soit du major général, soit du ministre de la guerre, pour bien calculer si l'on peut y compter ;
2° Ceux qui ont quatre compagnies de leur 5e bataillon à leur dépôt ceux-là ont des ressources en officiers et sous-officiers ;
3° Enfin, ceux qui n'ont que deux compagnies à leur dépôt et sont sans ressources.
Ainsi, voulant avoir neuf à dix bataillons pour les Pyrénées, je ne pense pas qu'on puisse en avoir plus de quatre.
Ces quatre bataillons pourront, en l'absence des cadres des 3es bataillons, s'ils tardent à rentrer, être formés par les compagnies des 5es.
Quant aux quatre ou cinq autres, on peut y pourvoir en faisant venir quatre ou cinq cadres de Catalogne, c'est-à-dire de Girone à Perpignan ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
L'Aigle du 3e Léger Distribués au régiment en 1804, trois Aigles sont accompagnées d'un drapeau modèle Picot. Une seule Aigle est encore portée par le régiment en 1812. Le drapeau modèle 1812 ne flottera jamais sur le champ de bataille et restera au dépôt. Il portait les noms des batailles de Eckmühl / Essling / Wagram |
VI/ LA CAMPAGNE DE CATALOGNE DE 1812-1813 DU 3E LEGER
Carte de la Catalogne |
Tandis qu'après le combat d'Altafulla (Janvier), où s'illustrait le 3e Léger, délogeant l'ennemi de ses positions, les troupes espagnoles du général Lascy, nouveau commandant en chef pour la Catalogne devaient se replier et abandonner leurs opérations contre Tarragone, en Haute Catalogne le général Decaen menait des opérations contre des bandes d'insurgés, autour d'Olot, occupant Puycerda. Le 3e Léger faisait partie alors des troupes sous le commandement du général Lamarque.
En Aragon Suchet s'emparait de Peniscola (4 Février).
En Février 1812, les 4 bataillons du 3e Léger sont encore présents devant Hostarlich. Le sous-lieutenant Coculet est tué. Mais bientôt les effectifs du régiment vont être allégés et redistribués en prévision de la campagne dans l'Est Europe.
Le 13 Février 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre : "Donnez ordre que les cadres des 4es bataillons du 3e Léger et des 5e, 11e et 79e de ligne, bien complétés en officiers et en sous-officiers, partent de la Catalogne pour se rendre à leurs dépôts à Grenoble, à Genève et à Parme, pour y recevoir des conscrits. Le général Decaen incorporera les hommes dans les autres bataillons ; cette mesure est très urgente ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1859; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29970).
Entre temps, le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100
Au 3e id 100 ...
Quant au 3e léger, le cadre se rendra à Parme, où est le dépôt, et les conscrits seront dirigés sur Parme ...
Vous augmenterez le corps d'Italie du bataillon du 3e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976).
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Vous avez sans doute donné l’ordre que les cadres des 4es bataillons des 3e léger, 5e, 11e et 79e de ligne rentrassent en France ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1867 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29982).
Le 21 mars, Lascy menaçait de nouveau Tarragone et était encore repoussé.
La crainte d'un débarquement d'une armée anglo-sicilienne sur les côtes allait en grandissant, Suchet était investi du commandement conjoint des armées d'Aragon et de Catalogne ainsi que de la portion de troupes dans le royaume de Valence.
Près d'Alicante, place forte des insurgés, à Castalla, les Espagnols d'O' Donnel attaquaient les avant-garde françaises de Suchet et était repoussées, ce qui retardait l'arrivée des Anglais.
Mai 1812, des éléments du 3e Léger combattent à Moleon.
Tandis que la bataille de Salamanque, en Novembre, oblige les Anglais à se replier une nouvelle fois sur le Portugal, les forces de Lascy et du baron d'Eroles en Catalogne continuent de harceler les Français.
Decaen début novembre, doit rependre Vich aux insurgés, ainsi que Montserrat. Lamarque combat en Haute Catalogne où l'ennemi attaquait Olot et le fort de Banyoles, défendu par des élements du 3e Léger.
En Janvier 1813, c'est au tour du 3e bataillon du régiment d'être rappelé, pour reformer la nouvelle Grande Armée. L'Empereur écrit à Clarke : "Faites rentrer le cadre du 3e bataillon du 3e léger; celui du 4e bataillon du 20e. Faites aussi rentrer d'Aragon un grand nombre d'hommes d'équipages d'artillerie et d'équipages militaires qui ne sont pas montés. Enfin faites rentrer de l'armée de Catalogne autant de cadres de bataillons qu'il le faut pour laisser à l'effectif de 840 hommes les cadres des premiers bataillons".
VII/ CATALOGNE, 1813
En Catalogne, le général espagnol Copons succède au général Lascy à la tête des armées insurgées, tandis que l'armée anglo-sicilienne du général Muray a pris Alicante comme base.
Le 3e Léger est désormais détaché aux ordres de Suchet. Les deux bataillons du 3e Léger sont aux ordres du colonel Pochet, au sein de la brigade du général Robert avec le 121e de Ligne.
Le colonel Pochet Honoré Simon Candide Pochet, né en 1776 dans l'Ain. Capitaine au 11e bataillon de volontaires de l'Ain en Septembre 1793. Prend part au siège de Lyon et fait campagne avec les armées des Alpes et d'Italie. Incorporé avec son grade, dans la 22e Demi-brigade légère de seconde formation en 1796. Campagne d'Italie, blessé à Rivoli en Janvier 1797. |
En Avril, le maréchal décide de se porter au devant des forces espagnoles et de leurs alliés. Le 12 Avril, les Espagnols sont repoussés à Yecla et les forces britanniques à Biar. Le 3e Léger y donne aux ordres du général Robert.
Le lendemain 13 Avril 1813, à Castalla, Suchet affronte une nouvelle fois l'Armée britannique bien retranchée. Les quatre bataillons conduits par le général Robert épaulent une unité de voltigeurs pour prendre à revers la gauche ennemie. Ils sont repoussés avec de nombreuses pertes pour le 3e Léger. Suchet n'insiste pas et prend une position défensive attendant une attaque anglaise qui échoue elle aussi. Match nul.
Bataille de Castalla, 1813 |
Suchet, menacé au Nord du royaume de Valence et d'Aragon par des forces espagnoles resserre ses positions, puis se porte sur Valence pour empêcher un nouveau débarquement anglo-sicilien sur les côtes.
Le 2 Juin, les forces ennemies conjointes, par terre et par mer se portent devant Tarragone et débutent le siège de la ville. Suchet remonte alors du Sud, via Tortose, avec 7000 hommes tandis que Maurice Mathieu part de Barcelone avec 8000.
Après quelques combats d'avant-garde les Anglo-siciliens rembarquent, abandonnant leur artillerie le 12 Juin.
Le 11 Juin, le général Harispe, attaqué sur le Xucar, a repoussé les Espagnols.
Mais tandis que Suchet réussit tant bien que mal à se maintenir au Sud Est de l'Espagne, plus au Nord la situation empire avec la défaite de Vittoria le 21 Juin, qui induit la retraites des armées françaises sur le frontière du pays basque.
Le Rapport sur la bataille du 21 juin, par le Général Reille, Armée du Portugal, raconte : "... Avec la cavalerie et la brigade Fririon, je me rapprochai d'un grand bois que je traversai, et je reformai les troupes en arrière. L'ennemi, qui suivait ce mouvement par nos derrières et par nos flancs, forma de suite sa cavalerie en avant du bois. Le général Menne le fit charger par le 3e de hussards et le 15e de dragons, qui se conduisirent très-bravement. Comme il ne fallait pas perdre de ternes, je fis traverser un village à toute ma cavalerie, et je couvris ce mouvement avec la brigade d'infanterie. La cavalerie anglaise nous chargea avec beaucoup de vigueur; mais le 36e de ligne et le 3e léger, formés en masse, la reçurent par un feu bien nourri et la baïonnette croisée, et, après lui avoir fait perdre du monde, la forcèrent à la retraite. L'ennemi fit avancer alors quelques pièces d'artillerie pour rompre cette masse ; mais la cavalerie ayant achevé son mouvement, je traversai le village avec l'infanterie. Nous continuâmes à être suivis jusqu'à la nuit par des tirailleurs; l'ennemi les ayant ensuite rappelés, je fis également rentrer les miens, et je formai de nouveau les troupes …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 429).
Les Français doivent donc aussi reculer et commencent à évacuer le royaume de Valence le 5 Juillet. L'Armée marche sur l'Ebre, laissant des garnisons sur ses arrières dont Tortose. La brigade Robert est chargée de garder la place. La garnison compte dans ses rangs le 1er bataillon du 3e Léger avec son colonel, soit 13 officiers et 569 hommes, d'après les états de situation du mois d'Août.
Dans le même temps, l'Aragon voisin est perdu.
Du 14 au 15 Juillet, l'Armée passe l'Ebre, ralliant des petits détachements isolés, se porte sur Valls, Reuss et Tarragone, et met Lerida en état de défense. Puis Suchet s'établit à Villafranca.
Fin Juillet, les forces anglo-espagnoles attaquent Tarragone. Le 14 Août, les forces conjointes de Suchet et Decaen à Villafranca obligent les Anglais à reculer. Puis Suchet évacue la garnison, fait exploser les fortifications de Tarragone et continue son repli progressif. Les Anglo-espagnols sur ses talons. Les Anglais s'établissent eux même à Villafranca, et leur avant-garde se fortifie au col d'Ordal.
Le maréchal décide de contre attaquer le 3 Septembre; il s'empare des retranchements du col d'Ordal, puis marche sur Villafranca, épaulé sur son flanc par les troupes des généraux Decaen et Maurice Mathieu qui doivent bousculer devant eux des forces espagnoles. L'ennemi se replie encore. Si cela ne l'a pas détruit, il est retardé un temps dans ses opérations.
Depuis Août, les Espagnols sont devant Tortose et tandis que Suchet essaie de se maintenir le long des côtes de Catalogne, la garnison tient vigoureusement ses postes.
Suchet écrit au ministre de la Guerre fin Octobre :
"J' ai reçu des nouvelles de Tortose du 20 Octobre. Le général Robert me rend un compte satisfaisant de la place et de ses troupes. Le 9, il remporta un avantage signalé sur l' Empecinado.
Le 15, sept bataillons de troupes du général Elio débouchèrent pour attaquer les postes extérieurs de la rive droite de l'Ebre. Le général Robert avec 1200 hommes, 50 chevaux et 4 canons marcha à eux.
L'ennemi, exposé au feu de la place et attaqué avec impétuosité par cette partie de la brave garnison, perdit plus de 600 hommes et fut mis dans une déroute complète. Le général Robert fait le plus grand éloge de ses troupes et se loue particulièrement du colonel d'artillerie Ricci et du colonel Pochet du 3e Léger".
Soult rappelé en hâte, a repris en main les armées françaises dans le Pays Basque. Il aimerait bien l'aide de Suchet, mais celui-ci, sans cesse ponctionné de troupes à envoyer en France, ne peut lui en fournir. Le 7 Octobre Wellington avait passé la Bidassoa.
Le 25 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, en attendant l'état en 100 colonnes qui tardera encore à être rédigé, je désirerais que vous m'envoyassiez un état détaillé pour l'infanterie de ligne, comme je vais commencer à le faire pour l'infanterie légère :
... 3e régiment d’infanterie légère
1er bataillon, 2e bataillon Armée de Catalogne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37289).
Dans les derniers jours de Décembre, le maréchal apprend qu'un accord a été passé avec Ferdinand VII, emprisonné à Valençay. En attendant de connaitre ses modalités, il concentre ses forces autour de Barcelone, Gerone, Figuieres et Puycerda. Les garnisons isolées en arrière résistent encore.
VIII/ Le 3e Léger en Italie et en Russie (1812), 4e bataillon ; puis en Allemagne (1813), 3e et 4e bataillons
- 1812
LES DEMI-BRIGADES PROVISOIRES DE JANVIER 1812 Dans la vaste réorganisation que Napoléon coordonne pour la Grande Armée qui va entrer en Russie, de nombreuses unités dites provisoires vont être levées, formées de détachements de divers Régiments : Bataillons de marche, Demi-brigades de marche, Bataillons de marche de tel ou tel Corps. Parfois versées dans leurs unités d’origine ou organisées en Divisions de Réserve. Les Demi-brigades provisoires en 1812 sont formées à partir des 4ème Bataillons disponibles des Régiments d’infanterie. Elles vont peu à peu gagner l’Allemagne (ou l’Espagne ou l’Italie), remplacées sur leurs lieux de formation par les Cohortes de Gardes Nationales. Elles sont commandées par des Majors. On y réunit soit des Bataillons d’infanterie de Ligne, soit des Régiments d’infanterie légère entre eux, pour que les unités soient homogènes. Elles seront incorporées dans la seconde Ligne de l’Armée tandis que la force principale franchira le Niémen. Les 2e, 3e, 4e et 5e DB provisoires serviront sur la frontière espagnole et les 14e, 15e et 16e en Italie. 15e DB provisoire à Alexandrie : 4e du 1er Léger, 4e du 3e Léger, détachements des 7e, 101e et 102e de Ligne |
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
1900 hommes des 1er, 3e, 19e Léger, 7e, 10e, 20e, 31e, 42e, 52e, 67e, 101, 102e de Ligne, répandus dans les vingt-sept et vingt-huit Divisions Militaires territoriales (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 15e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 1er léger, le 4e du 3e léger et le 3e bataillon du 7e de ligne (qui le 16 février est parti de Valence pour revenir à Alexandrie) formeront la 15e demi-brigade qui se réunira également à Alexandrie ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
15e demi-brigade à Alexandrie
1er bataillon : 4e bataillon du 1er léger (dépôt à Alexandrie) : 276 conscrits de la Lozère, 616 des Hautes-Pyrénées ; total 892 ; 192 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 3e léger (dépôt à Parme) : 220 conscrits des Basses-Alpes, 434 de l’Aude, 276 de la Haute-Garonne ; total 930 ; 230 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 3e bataillon du 7e de ligne (dépôt à Turin) : 375 conscrits de la Haute-Loire ; total 375 ; manque 325 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
... La 15e demi-brigade sera formée ainsi qu'il suit : 1er bataillon, le 4e bataillon du 1er d'infanterie légère ; 2e bataillon, le 4e bataillon du 3e léger ; 3e bataillon, deux compagnies du 3e bataillon du 7e, deux compagnies du 5e bataillon du 102e, deux compagnies du 5e bataillon du 101e.
Ainsi la brigade d'Alexandrie se composera de deux demi-brigades ou sept bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
Le 23 mai 1812, depuis Dresde, l'Empereur écrit au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Je ne serais pas éloigné de faire passer à Trieste le 4e bataillon du 3e léger, qui est à Parme, aussitôt que les cohortes de gardes nationales de la 28e division militaire seront formées ...
Faites-moi un rapport sur les différentes parties de cette dépêche, que je dicte de mémoire, et présentez-moi un projet d'organisation" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30673).
Le 4e Bataillon du 3e Léger, que nous avons vu rentrer en France en février, est mobilisé pour l’Allemagne. En octobre 1812, de Moscou, Napoléon décide de l’ajouter à la Division franco-italienne du Général Grenier qui doit gagner Berlin à la fin de l’année.
Le 5 octobre 1812, l'Empereur fait expédier, depuis Moscou, une note qu'il a dictée, adressée au Prince Eugène : "La division Grenier, qui doit se réunir le 1er novembre à Vérone, sera composée de trois brigades, savoir : deux brigades françaises et une brigade italienne.
1re brigade : quatre bataillons du 22e léger, deux bataillons du 14e léger;
2e brigade : quatre bataillons du 112e de ligne, deux bataillons du 6e de ligne;
3e brigade : quatre bataillons du 5e régiment de ligne italien, un bataillon du 1er de ligne, un bataillon du 2e léger italien.
Chaque régiment aura son artillerie régimentaire ; on prendrait, pour ceux qui n’en auraient pas, l’artillerie des corps qui restent en Italie.
Chaque bataillon français sera porté à 900 hommes et chaque bataillon italien à 1,000 hommes; de cette manière, on suppose qu’ils arriveront sur l’Oder au complet de 840. Mais, pour porter les bataillons français à 900 hommes, il serait nécessaire de retirer des cinq dépôts français qui sont en Italie le nombre d’hommes nécessaire pour compléter les bataillons des 6e et 112e de ligne, et, comme il n’y a point d’infanterie légère en Italie, on prendra tout ce qui sera disponible dans le dépôt du 3e léger, qui est à Parme, et même dans le bataillon du 8e léger, qui est en Illyrie, s’il n’est pas trop loin. Enfin, si cela est nécessaire, on laisserait un cadre de bataillon du 22e léger.
L’intention de l’Empereur est que cette division, qu’on peut considérer comme un corps d’armée, se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le Brenner dans les premiers jours de décembre. Ce corps marcherait par brigades et serait dirigé, pour y être cantonné jusqu’à nouveaux ordres, sur Nuremberg, Bamberg et Augsburg.
Tout ce qui manquerait à l'organisation entière de ce corps, soit en matériel, soit en personnel, comme chirurgiens, soldats du train, etc. serait, par les soins du ministre, complété en Bavière ou en Silésie, où il est probable que cette division passera plusieurs mois de l'hiver" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31826 - Note : La Division Grenier est la 35e Division d'Infanterie). Les Bataillons du 6e de Ligne mentionnés ici sont les 3e et 4e Bataillons.
L'Empereur écrit aussi, de Moscou, le 5 octobre 1812, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'approuve que vous choisissiez dans les 7es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger, qui sont à l’ile d'Elbe, les hommes les plus sûrs pour compléter à 1.600 hommes les deux autres bataillons que chacun de ces régiments fournit à la division Grenier à Vérone.
Les deux bataillons du 112e qui faisaient partie de la division Barbou y seraient, en cas d'événement, remplacés par deux bataillons étrangers.
Il est nécessaire que tous les bataillons de la division Grenier soient complétés à 900 hommes présents sous les armes à Vérone. A cet effet, vous ferez choisir dans les 5es bataillons qui sont aux dépôts des régiments de l'armée d'Italie ce qui est nécessaire pour ce complément, de sorte que les douze bataillons français de la division Grenier présentent une force de 10.800 hommes. Vous ferez fournir par les bataillons des 8e et 3e légers ce qu'ils ont de disponible pour compléter l'infanterie légère.
Donnez ordre au général Vignolle de choisir six beaux bataillons italiens, des plus anciens et des meilleurs, pour porter la division Grenier à 18 bataillons, ou 16.000 hommes, formant trois brigades. Le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger doivent avoir leurs pièces de canon, ce qui fait huit pièces ; les deux régiments italiens en auront quatre, ce qui fait douze pièces. S'il était de ces régiments qui n'eussent pas de pièces vous leur feriez prendre des pièces appartenant aux régiments qui restent en Italie ou en Dalmatie.
Vous attacherez à cette division 2 généraux de brigade (le vice-roi désignera le général de la brigade italienne). Vous y attacherez un officier du génie, une compagnie de sapeurs italiens, un officier supérieur d'artillerie, une batterie d'artillerie à cheval et une batterie d'artillerie à pied italienne, une batterie d'artillerie à pied française, une compagnie de pontonniers italienne, le nombre de canons d'infanterie voulu, un régiment de cavalerie italienne qui sera complété à 1.000 chevaux, avec tous les dépôts des autres régiments, 2 commissaires des guerres français, 1 commissaire des guerres italien, des chirurgiens français et italiens, et toute l'administration française nécessaire.
Il est nécessaire que les hommes aient leurs deux paires de souliers dans le sac et une aux pieds, leurs effets de campement, de bonnes capotes, et que tout soit en état, de sorte que cette division qui prendra le numéro de la 35e division de la Grande Armée puisse hiverner à Berlin et me mette à même d'en retirer le 11e corps, si je le juge nécessaire, et de l'approcher de la Vistule.
Du 26 au 30 novembre vous ferez passer à cette division le mont Brenner, en réunissant la 1re brigade à Nuremberg, l'autre à Augsburg, et la 3e à Ratisbonne. Pendant que la 35e division fera cette première partie de sa route, j'en serai informé, et je donnerai mes ordres pour qu'elle se rende à Berlin. Vous instruirez d'ailleurs de ce mouvement le duc de Castiglione qui, en cas de circonstances inattendues, transmettrait les ordres convenables à ces troupes. Mais s'il ne survient rien de pressant, je désire qu'elles puissent s'arrêter huit jours à Nuremberg, Ratisbonne et Augsburg.
Le 9e bataillon des équipages militaires doit avoir des hommes et des chevaux à Plaisance. S’il pouvait fournir une compagnie, on achèterait à Augsburg les chevaux qui manqueraient, et on pourrait les atteler, soit à des charrettes du pays, soit à des voitures à la Comtoise, qui seraient construites à Nuremberg ou à Berlin. Il y sera aussi attaché une compagnie de voitures à la Comtoise italienne.
Faites donner à cette division 84 moulins portatifs, savoir 4 par bataillon et 12 de réserve &la division. Envoyez un modèle à Milan en poste ; on en fera en Italie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31818).
Le 6 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Duc de Feltre : "Vous avez fait partir le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger pour Vérone. Vous aurez retiré des 5es bataillons tout ce qui est disponible pour renforcer les bataillons de guerre. Si vous ne l’avez pas lait, faites-le sans délai. Cela aura d’ailleurs l'avantage que ces 5es bataillons seront disponibles pour recevoir les conscrits. Il faut verser, pour compléter la division Grenier, 4 à 500 hommes de chacun des 5es bataillons des six régiments qui ont leurs 5es bataillons en Italie. Pour compléter le 22e et le 14e, il faut prendre ce qu’il y a au dépôt du 3e léger à Parme et à celui du 4e léger à Alexandrie et, si cela ne suffit pas, tous les hommes du bataillon que le 4e léger a dans une demi-brigade provisoire ; par ce moyen, le cadre de ce bataillon pourra recevoir de nouveaux conscrits. Faites que la division Grenier passe les monts, forte de 900 hommes par bataillon, officiers non compris, présents sous les armes, sans compter les malades et l’effectif" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2530 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31855).
Napoléon écrit à Clarke, depuis la capitale russe, le 8 octobre 1812 : "Monsieur le duc de Feltre ... La 35e division de la Grande Armée, commandée par le général Grenier, qui se réunit à Vérone, sera complétée d’une 4e brigade (italienne).
La 3e brigade française sera composée de la 14e et de la 15e demi-brigade provisoire.
La 15e demi-brigade provisoire sera composée du 4e bataillon du 3e Léger, du 4e bataillon du 102e, d'un bataillon de 3 compagnies du 5e régiment illyrien, et de 3 compagnies du régiment suisse qui est à Turin ...
Par ces dispositions, le corps du général Grenier sera porté de 18 bataillons à 24 ou à 21.600 hommes d'infanterie, ce qui, avec 1.000 de cavalerie, l'artillerie et les sapeurs, formera une colonne de près de 24.000 hommes.
Les divisions actives des 27e et 28e divisions militaires seront pour le printemps prochain composées de la manière suivante :
... 2e DIVISION ACTIVE.
1re brigade ...
22e demi-brigade provisoire
1er bataillon (4e bataillon du 1er léger) 900
3e bataillon (4e bataillon du 67e). 900
3e bataillon (3 compagnies du 5e bataillon du 1er léger, 3 compagnies du 5e bataillon du 3e léger). 900
Total 5400
TOTAL de la 2e division. 8.600 RÉCAPITULATION.
1re division. 6.600 hommes
2e division. 8.600 –
Ce serait donc. 15.200 hommes
Actifs, prêts à se porter sur Gênes ou sur un point quelconque de l'Italie qui serait attaqué. Il faudra donner, en conséquence, des hommes de la conscription de cette année à tous ces régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7598 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31875).
Le 25 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’Empereur vient de me faire connaître, que son intention est, que la division que vous réunissez en ce moment, à Vérone, et qui prendra le numéro de la 35e division d’infanterie de la Grande Armée, soit composée de trois brigades savoir, deux brigades françaises et une brigade italienne.
1ère brigade française : 4 bataillons du 22e d’infanterie légère, 2 bataillons du 14e idem.
... D’après l’intention de Sa Majesté, chaque bataillon français devrait être complété à 900 hommes présents sous les armes, et chaque bataillon italien à 1000 hommes présents, officiers non compris.
En conséquence ... Je donne ordre ... aux quatrièmes bataillons des 1er et 3e d’infanterie légère, le 1er fort d’environ 750 hommes, l’autre de 650, de partir d’Alexandrie, pour arriver le 14 novembre à Vérone, où vous incorporerez les soldats dans les quatre bataillons du 22e léger ; le général Vignolle renverra pareillement les cadres à leurs dépôts respectifs ...
Vous m’adresserez les procès-verbaux de toutes ces incorporations ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
"Grande Armée Impériale, 35e Division
Situation de la 35e Division de la Grande Armée à l’époque à laquelle les Brigades ont été mises en marche pour se rendre à leur destination
Etat-major de la Division : Général de Division Comte Grenier, commandant ; Aides de camp : Decruejouls, Bourgeois, Capitaines ...
Situation des troupes :
... 3e Brigade commandée par le Général Meunier :
3e d’infanterie légère, 4e Bataillon, Chef de Bataillon Jalabert : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 16 Officiers, 834 hommes de troupe ; 4 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait ; 1 caisson de vivres ; destination Ratisbonne ; 1 Officier et 33 hommes aux hôpitaux ; détaché ; effectif : 8 Officiers, 4 hommes, total 12 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de troupe, total : 8 ...
Observations : Ces bataillons quoique composés de jeunes gens sont beaux et bien tenus. Leur instruction est assez avancée ... on a adressé au Ministre de la Guerre le 29 des mémoires de proposition pour tous les emplois vacants ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 152 page 318).
Le 3 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "J’ai reçu, ce matin, votre lettre du 1er de ce mois, relative à la 3e brigade de ma division et j’ai reçu hier matin les instructions de S. E. le Ministre de la Guerre concordantes avec l’extrait de la lettre que vous m’avez envoyée ...
Le 22e Régiment d’infanterie légère n’a que 1984 hommes présents sous les armes, ne recevant plus le bataillon du 3e léger, il sera porté, au moyen des 750 hommes du 1er à 2734. Il lui manquera donc encore 926 hommes pour être au complet voulu ; j’ai remarqué par les instructions du Vice-Roi qu’il pourrait être complété au moyen d’un bataillon du 8e léger qui est en Illyrie ; si vous êtes autorisé à donner cet ordre, on pourrait faire arriver ce bataillon à Brixen le 29 de ce mois et l’incorporer le 30, jour de séjour dans cette ville pour le 22e. J’en fais au reste la demande à S. E. le Ministre de la Guerre et j’espère ainsi qu’il nous rentrera environ 200 hommes de ce régiment d’ici à la fin de ce mois sur ceux restés aux hôpitaux" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le 12 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "Pour éviter l’encombrement qui aurait lieu à Vérone par l’arrivée le 14 des 4e bataillons des 1er et 3e légers, par celle des 800 hommes qui viennent de l’Ile d’Elbe et des 360 que vous m’envoyez des 53e et 106e régiments que je suppose devoir arriver le même jour, j’ai donné l’ordre au bataillon du 3e léger, faisant partie de la 3e brigade, d’aller cantonner à Castel Nuovo jusqu’au 20, jour du départ de la première colonne. J’ai fait donner les avis nécessaires pour y assurer le pain et le logement ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 49).
Le 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "Je n’ai reçu que le 16 votre lettre du 11, mon cher général ...
Le 4e bataillon du 1er léger fort de 660 hommes a été incorporé le 15 dans le 22e.
Celui du 3e léger qui est à Castelnuovo en attendant le départ de ma première brigade est de 850. Ce qui ne donne que 1500 hommes environ au lieu de 1680 annoncé par votre lettre dernière ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
- 1813
LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon ) Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises : 1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne : de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers de l'Armée du Centre : du 2e Léger de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers 2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas. 3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles : 2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers 3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers 4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger 5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger 6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers 8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger 10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger 4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire : 1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence 2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers 3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel 4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht 5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg 27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon 33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie 34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie |
Fig. 7 Shako de sergent ou de caporal fourrier, 1813-1814 (collection musée de l'Armée, Salon de Provence, venu de l'ancienne collection Desfontaines, voir la Giberne) |
A son retour à Paris, sa Grande Armée anéantie par le froid, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne.
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante : 2e régiment provisoire : 3e bataillon du 2e d'infanterie légère, 3e du 4e; 3e régiment provisoire : 3e bataillon du 3e d'infanterie légère, 3e du 8e; 4e régiment provisoire : 4e bataillon du 12e d'infanterie légère, 1e du 29e; 5e régiment provisoire : 7e bataillon du 14e d'infanterie légère, 4e du 18e; 6e régiment provisoire : 2e bataillon du 6e d'infanterie légère, 3e du 25e; 8e régiment provisoire : 4e bataillon du 5e d'infanterie légère, 4e du 23e; 10e régiment provisoire : 3e bataillon du 16e d'infanterie légère, 1er du 28e ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Parie, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses "Observations sur la composition du Corps d'Observation d'Italie.
... Au lieu de lire 3e provisoire, il faut lire dans mon ordre du 6 janvier 5e provisoire, composé des 3e et 8e légers ...
RECRUTEMENT DE LA GRANDE ARMÉE
J'appelle Grande Armée les 1er, 2e, 3e et 4e corps et non les divisions du 11e corps.
Ces 4 corps se composent, savoir ... total 35 régiments, non compris les régiments de la division hollandaise et hambourgeoise.
Tous ces régiments, exceptés les 3e et 18e légers, ont tous 4 à 5 bataillons à la Grande Armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).
Le 12 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, comme j'ai trouvé beaucoup de fautes dans ce que votre chef de division a recueilli sous ma dictée, je prends le parti de vous faire connaître de nouveau mes intentions ...
Le corps d'observation d'Italie sera augmenté d'une division qui sera composée de deux bataillons du 52e, de deux bataillons du 5e provisoire, de quatre du 137e régiment et de quatre du 156e ; total, douze bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19445 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32276).
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Le 25e de ligne qui arrive le 13, le 15e léger qui arrive le 14, le 3e léger qui arrive le 17 partiront d'Erfurt après 2 jours de repos, et se rendront successivement à Wittenberg où le général de division fera le partage des 2 brigades en 8 bataillons chacune, en ayant soin de répartir 2 bataillons d'infanterie légère pour chaque brigade ; puis il attendra les ordres du vice-roi pour se mettre en mouvement pour se rendre à Berlin et de là à Stettin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Le même 27 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit de son côté au Général Meunier, à Nauen : "J’ai reçu hier seulement, mon cher général, votre lettre du 23 ... La réclamation du chef de bataillon Jalabert n’est pas fondée. Son bataillon fait partie de la 15e demi-brigade. Elle a été formée par les ordres du Ministre de la Guerre, et ce bataillon est, dès lors, à sa place. Dites-lui que nous trouverons l’occasion de le faire valoir ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 104).
Le 28 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit au Chef d’Etat-major général du 11e Corps de la Grande Armée, à Berlin : "Je reçois, mon général, votre lettre de ce jour ... Je ne comprends pas trop ce dont vous me parlez pour le 4e bataillon du 3e d’infanterie légère ; il est depuis le 24 de ce mois établi dans ses cantonnements à Nauen et environs ..."(Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 106).
En Février, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder tandis que les Prussiens à la fin du mois s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittaient Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.
Le 23 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Bertrand, commandant le 4e Corps de la Grande Armée : "Monsieur le comte Bertrand, je reçois votre lettre du 15 mars .... Le 8e léger et le 3e léger doivent aussi se trouver complétés. Ecrivez au prince Borghèse pour que ce qui est au 5e bataillon du 3e léger à Parme, ayant plus d'un mois de service, en parte jusqu'à concurrence de ce qui est nécessaire au complet du corps. Vous me dites que vous écrivez au général Vignolle de faire partir 500 hommes de chacun des dépôts pour compléter les bataillons qui s'organisent à Augsbourg. Mais cela est fait depuis longtemps, et je suppose que vous trouverez à Augsbourg ces bataillons arrivés et en état. J'ai nommé le colonel Slivarich général de brigade" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33393).
Le même 23 mars 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Bertrand, commandant le 4e Corps de la Grande Armée : "Monsieur le comte Bertrand, je viens de signer le décret qui nomme aux places que vous avez proposées pour les 3e et 8e légers. Ne perdez pas un moment à faire reconnaître ces officiers ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33394).
Le 30 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène : "Dans le courant de janvier dernier, j’ai été autorisé par S. E. le Ministre de la Guerre à organiser les compagnies de grenadiers dans les bataillons des 3e d’infanterie légère, 67e, 10e et 20e de ligne. J’ai en même temps fait organiser les compagnies de voltigeurs dans ces bataillons, mais la lettre ministérielle ne parlant pas des compagnies de grenadiers, l’inspecteur aux revues n’a reconnu que les dernières qui ont été admises à la haute paye à dater du 1er janvier et celles des 10e et 20e de ligne, du 1er février, époque de leur organisation ; cependant, les compagnies de voltigeurs étant nécessaires tant pour l’ensemble des bataillons que pour donner de l’émulation à ces jeunes gens, je prie V. A. I. de confirmer leur organisation provisoire à dater du premier février, en ordonnant qu’elles jouiraient de la haute paye depuis cette époque ; je joins à la présente la lettre que m’écrivit à ce sujet M. le sous-inspecteur aux revues Jullien" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 161).
Le 15 Avril, Napoléon quittait les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en composait deux groupes : l'Armée de l'Elbe sous Eugène et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney où nous retrouvons le 4ème bataillon du 3e Léger (Driensayde), 9e division (Brenier), 1ère brigade (Gillot) au 2ème regiment provisoire d'infanterie légère.
Tandis qu'au 4e Corps de Bertrand, toujours à l'Armée du Main, 12e division (Morand), 1ère brigade (Bellair), on retrouvait le 3e bataillon du 3ème Léger (Ducres) dans le 3e régiment provisoire d'infanterie légère.
Les troupes françaises repartaient en avant. L'armée du Main marchait par Iena et Weissenfeld faire sa jonction au Nord Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville. Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes Lauriston reste en position intermédiaire.
Les Prusso-Russes sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.
Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le bataillon aura encore quelques pertes mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.
Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.
Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.
Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les deux bataillons du 3e Léger sont désormais réunis à la 36e division d'infanterie (Charpentier), brigade Meunier dans le 11e Corps du général Gérard. Les deux bataillons sont sous les ordres direct du major Tisson, le 3e bataillon (19 officiers, 502 hommes) avec le chef de bataillon Duret et le 4ème bataillon (23 off, 559 hommes) avec le chef de bataillon Jalabert.
Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses corps d'armée. Face à l'armée de Silésie, Ney et Sébastiani, Macdonald, Marmont, Lauriston. Face à l'armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin.
Dès le 16 août, soit deux jours avant la fin de la trève, Blücher attaque. Profitant de l'effet de surprise, il bouscule Ney et Macdonald, tandis que l'armée de Bohême, profitant de cette diversion marche sur Dresde tenue par Gouvion Saint Cyr et son XIVe Corps. Napoléon pense pouvoir vaincre Blücher rapidement, tout en envoyant des renforts vers Dresde. Il monte une offensive avec un regroupement de forces, placé sous Mac Donald, nommé "armée de la Bober" dont le 11e Corps. Les 5e et 11e Corps vont livrer aux Prussiens le 23 Août la bataille de Goldberg, prélude à la bataille plus vaste de la Katzbach, le 26. Le 3e Léger souffre à Goldberg de nombreuses pertes : les chefs de bataillons Jalabert et Duret sont blessés, le chef de bataillon à la suite Debilly est mortellement atteint.
La bataille de la Katzbach obligeait les Français à refluer, après un début de panique. L'"armée de la Bober" avait vécue poursuivie par l'Armée de Silésie.
Pendant ce temps, les 26 et 27 août 1813, avait lieu la bataille de Dresde. L'Armée de Bohéme est repoussée mais non anéantie ... et Vandamme tombe dans le piège de Kulm les 29 et 30 Août. L'armée française s'épuise dans des offensives dans le vide tandis que les Coalisés, qui évitent les affrontements majeurs, ne cessent de recevoir des renforts. Leur but est de couper la retraite des forces françaises autour de Leipzig avec toutes leurs forces.
Le 4 octobre, Napoléon apprend que Blücher a rejoint Bernadotte. Il décide de se débarrasser de cette menace de l'Armée du Nord afin d'avoir ensuite les mains libres pour livrer une bataille décisive à l'armée de Bohême. Mais Blücher recule une nouvelle fois. Pendant ce temps, l'armée de Bohême de Schwarzemberg est arrivée devant Wachau à une vingtaine de kilomètres au sud de Leipzig. Murat, qui lui fait face, envoie à Napoléon des appels pressants de soutien.
Napoléon décide alors d'aller livrer bataille à Schwarzenberg sans avoir réussi à refouler l'armée du Nord. Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces reunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne, submergé par le nombre. Les deux bataillons du 3e Léger sont toujours à la 36e division d'infanterie du 11e Corps.
Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau.
A la fin de 1813, les 3ème et 4ème bataillons du 3e Léger et le 11e Corps sont repliés à Bingen.
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions.
ONZIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 3.
La trente et unième division sera formée avec les bataillons ci-après désignés ...
Troisième bataillon du 3e léger.
Tout ce qui existe du quatrième bataillon sera incorporé dans le troisième, et le cadre renvoyé au dépôt ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
La revue passée le 8 novembre montre qu'il ne reste plus pour les deux bataillons que 16 officiers et 372 hommes. Le cadre du 4e bataillon est parti de Mayence pour son dépôt à Alexandrie pour se refaire. Le 3e bataillon les suit peu après.
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 11e corps est composé :
du 3e bataillon du 5e de ligne, du 3e bataillon du 11e de ligne, ces 2 corps ont leur dépôt en France;
du 3e bataillon du 3e léger, du 3e bataillon du 14e léger, des 1er et 2e bataillons du 22e léger, du 3e bataillon du 6e de ligne, du 4e bataillon du 10e de ligne, du 6e bataillon du 20e de ligne, du 4e bataillon du 102e de ligne, des 1er et 2e bataillons du 112e de ligne.
Ces dix derniers bataillons ont leur dépôt en Italie ; il est donc nécessaire qu'il leur soit fourni de France 5000 hommes pour les compléter. Or, le 11e corps se dirigeant du côté de Wesel, ce sont les dépôts qui sont dans la 16e division militaire qu'il faudrait charger de fournir et d'habiller ces 5000 hommes.
Ces régiments renvoient 10 bataillons en Italie ; mais tous resteront en Italie, hormis le 4e du 5e de ligne et le 6e du 10e qui sont les seuls qui pourront revenir lorsqu'ils auront été formés de nouveau à leur dépôt, ce qui portera alors cette division à 14 bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37125).
Le 25 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, en attendant l'état en 100 colonnes qui tardera encore à être rédigé, je désirerais que vous m'envoyassiez un état détaillé pour l'infanterie de ligne, comme je vais commencer à le faire pour l'infanterie légère :
... 3e régiment d’infanterie légère
... 3e bataillon 11e corps. On l’a oublié dans la répartition des conscrits. 600 hommes lui seront fournis sur la levée des 120000 hommes du département du Nord.
4e bataillon à Paris. Il a été pourvu à son recrutement par 600 hommes qui se rendent à Alexandrie. Il ne lui faut plus que 200 hommes sur la levée de 300000 hommes.
5e bataillon à Paris. Il lui faut encore 500 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37289).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu la répartition entre les corps des 160 000 conscrits qui est jointe au décret du 20 novembre, et je l'ai lue avec attention.
Le 3e léger a au 11e corps son 3e bataillon auquel il faut donner 500 hommes ...
Ainsi il faut pour les bataillons du 3e léger, du 14e léger, du 22 léger, et des 6e de ligne, 10e de ligne, 20e de ligne, 102e et 112e de ligne, qui sont au 11e corps 5 000 hommes qui seront pris dans les dépôts des 16e et 25e divisions militaires
Aussitôt que ces hommes seront habillés et équipés, ils seront dirigés sur le 11e corps. On choisira des dépôts de régiments qui n'ont pas de bataillons à la Grande Armée. Faites-moi connaître dans quels corps on prendra ces 5000 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37316).
Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
1° Il sera formé un 19e d'infanterie légère ; ce régiment sera composé :
Du 1er bataillon du 22e léger qui deviendra le 1er du 19e
Du 2e bataillon du 22e léger qui deviendra le 2e du 19e
Du 3e bataillon du 14e léger qui deviendra le 3e du 19e
Du 1er bataillon du 35e léger qui deviendra le 4e du 19e
Du 3e bataillon du 3e léger qui deviendra le 6e du 19e
Enfin, du 1er bataillon du 1er régiment qui deviendra le 7e du 19e
Le 19e régiment aura donc 6 bataillons au 11e corps. Il sera formé un autre bataillon, sous le numéro 5, lequel sera composé de 4 compagnies tirées de ces différents bataillons ; ce bataillon se portera à Liège, comme dépôt.
... Le 3e régiment d'infanterie légère, ayant perdu son 3e bataillon par la formation du 19e léger, un 3e bataillon lui sera reformé à Alexandrie ; et ce régiment sera désormais de 5 bataillons, ainsi qu'il suit : le 1er et le 2e bataillons en Espagne ; le 3e, nouveau bataillon à former à Alexandrie ; le 4e, qui est actuellement en Italie, et le 5e formant le dépôt ...
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).
IX/ LA CAMPAGNE DISPERSEE DE 1814 DU 3ème LEGER
Fig. 8 Carabinier du 3e Léger début 1815 |
Au début de 1814, le régiment a ses bataillons dispersés.
Les 3ème et 4ème bataillons sont en reformation en Italie au dépôt d'Alexandrie à l'Armée du Prince Eugène. Les deux premiers bataillons sont toujours à l'Armée d'Aragon de Suchet qui a fixé ses positions le long de la frontière, côté espagnol, en Catalogne.
Les seuls mouvements significatifs pour le régiment en 1814 auront lieu en Italie.
- Italie, fin 1813, 1814
Le 28 mai 1813, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté m'a fait l'honneur de me donner ses ordres 1e 18 de ce mois pour faire remplir par 4,800 conscrits, tirés des 6 régiments qui sont en Italie, les 6 cadres d'un bataillon du 36e régiment d'infanterie légère, qui était versé à Augsbourg, et de 5 autres bataillons de la division Durutte qu'elle y a fait envoyer. Elle me marque en même temps que ces 6 bataillons ont ordre de se rendre à Vérone. Je m'empresse de l'informer que, quoique cette disposition pareille à celle sur le même objet renferme les ordres reçus précédemment, cependant ses nouvelles volontés seront remplies ; déjà les hommes destinés à compléter le bataillon du 3e d'infanterie légère étaient en route depuis deux jours, je les fais rétrograder sur Vérone où l'on procédera de suite à leur organisation" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 137).
Le 20 juillet 1813, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté les rapports des différents régiments composant la 1re division de l'armée d'observation d'Italie. Il ne manque au complet de ces régiments que ceux du 1er léger et du 10e de ligne. Mais 4 de ces corps, ainsi que je l'ai précédemment annoncé à Votre Majesté, ne sont point encore partis du Piémont, manquant même de beaucoup d'effets d'équipement. Je crois pourtant qu'il serait en mesure de se mettre en mouvement et particulièrement le bataillon du 1er léger, que j'ai fait passer par Parme pour pouvoir le compléter avec le dépôt du 3e léger. Il me reste à faire à Votre Majesté le rapport sur les corps de cavalerie ; mais il ne m'est pas possible de voir ces régiments avant la fin de ce mois. Tout est en sensation en ce moment, et j'espère que Votre Majesté voudra bien croire qu'on ne perd pas un moment" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 209).
Le 28 Octobre 1813, le Prince Eugène décidait de replier son armée franco-italienne derrière la Piave, face aux offensives autrichiennes. Puis l'Armée d'Italie continue son lent recul.
Le 4 Novembre, le Quartier Général est à Vérone et l'Adige constitue désormais le nouveau rempart. Le 6 Novembre, Eugène réorganise son armée affaiblie et prévoit de lancer des contre-offensives le long de l'Adige pour retarder le déploiement de l'ennemi.
Le 11 Novembre, ayant appris que les Autrichiens avaient passé l'Alpone et s'avançaient vers Caldiero, Eugène resserre alors ses forces sur Vérone et décide de chasser les Autrichiens de cette position.
Le 15 Novembre, la prise de Caldiero oblige l'ennemi qui doit se replier derrière l'Alpone. Mais dès le 19, celui-ci réoccupe ses emplacements.
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus.
7 600 hommes ont été dirigés également sur Alexandrie et Turin pour les 1er, 7e, 10e, 20e, 42e, 67e, 101e, 102e, 25e léger et 3e léger. Les dépôts sont dans les 27e et 28e divisions militaires ; ils doivent équiper ces hommes. Sont-ils arrivés ? Les armes sont-elles arrivées, ainsi que les habits ?
Tenez ces 7 600 hommes à la disposition du vice-roi ...
L'armée d'Italie recevra donc un renfort de 4 200 hommes affectés aux 6 régiments, 7 600 hommes affectés aux autres régiments, et 3 000 pris sur les 4 000 du 156e. Total 16 000 hommes ...
Vous verrez les divers développements de ces dispositions dans les articles 4 et 5 de mon décret.
Ainsi, la 1re division de l'armée de réserve comprendra les 12 bataillons des régiments qui sont à l'armée d'Italie ; ce qui avec le 6e bataillon du 13e de ligne, fera 13 bataillons : vous réunirez cette division à Alexandrie, Plaisance ou Turin.
La 2e division sera composée comme le porte l'article 5.
Il faut reformer les bataillons qui doivent revenir de la Grande Armée et donc il n'arrivera que peu de chose : ce sont des cadres à refaire. Le 112e se reformera à Florence, ainsi que le 6e du 35e léger.
Écrivez au vice-roi pour que le dépôt du 137e revienne à Alexandrie, s'il n'y est pas déjà.
Ces bataillons formeront la 2e division.
Enfin, les 5e bataillons, comme il est dit en l'article 6, formeront la 3e division.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).
Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je suppose que vous avez pourvu à l'habillement de la conscription des 120 000 hommes qui se lève en exécution du sénatus-consulte du 9 octobre 1813. Le sénatus-consulte du 12 novembre met 300 000 hommes à ma disposition, mon intention est d'en lever 170 000, à l'habillement desquels il faut que vous pourvoyiez. Ils seront fournis de la manière suivante : 40 000 par les départements qui envoient à l'armée des Pyrénées. Ces 40 000 hommes formeront 4 divisions, une à Bordeaux, une à Montauban, une à Toulouse et une à Montpellier. Ils seront habillés par quatre ateliers placés les uns à Bordeaux et les autres à Toulouse. Comme par le décret qui a passé aujourd'hui au Conseil d'État ces 40 000 hommes seront rendus avant le 20 novembre à leur destination, il faut établir sur-le-champ ces quatre ateliers qui fourniront chacun 10 000 habits d'ici à cette époque. Si vous préfériez que cette réunion eût lieu à Nîmes où partout ailleurs, je le laisse à votre disposition. Ces ateliers seront formés comme ceux que j'avais établis en 1808 à Bordeaux. Les 12 régiments qui ont leur dépôt dans la 11e division militaire recevront leur contingent de la conscription de 1815 et rien de la levée des 300 000 hommes. Présentez-moi un décret pour la formation de ces quatre ateliers. Il est important que dans le courant du mois de décembre, ils fournissent le nombre d'habits, de schakos, de sacs, etc., qui sera nécessaire. Cela formera une dépense de 5 à 6 millions à peu près. Il faut prendre des moyens expéditifs pour lever les difficultés et les embarras. Il est présumable que les Anglais recommenceront la campagne en février, cette saison leur étant favorable. Il faut donc que cette armée de réserve soit en état d'agir d'ici au mois de janvier. J'ai ordonné aujourd'hui la levée de 30 000 hommes sur la conscription des 300 000 dans les 7e, 8e et 19e divisions militaires. J'y ai joint les départements de l'Ain, de l'Allier et de la Haute-Saône. Ces 30 000 hommes seront dirigés sur Turin et Alexandrie. Ils formeront trois divisions. La première sera réunie à Alexandrie.
... La 2e division sera composée :
... du du 4e bataillon du 3e léger ...
enfin la 3e division sera répartie entre les 27e, 28e, 29e divisions militaires. Elle sera formée :
des 5es bataillons des 1er, 7e, 20e, 42e, 156e, 137e de ligne, du 3e léger, du 10e, 67e, 101e, 102e, 52e, 35e et du 112e de ligne
Ces hommes seront habillés à leurs dépôts ou ailleurs. Il faut réunir des moyens pour qu'ils le soient dans les 15 premiers jours de janvier. Ces 30 000 hommes sont indépendants des 18 000 qui sont fournis par la conscription levée dans les départements situés au-delà des Alpes, et qui sont destinés à recruter l'armée d'Italie. Le reste des 300 000 hommes ne sera pas encore levé, mais il le sera plus tard. Comme cette dernière conscription sera disséminée entre les dépôts placés en deçà des Alpes, il est nécessaire que les bataillons qui doivent recevoir des hommes soient approvisionnés. Je ne sais si je vous ai écrit relativement à une disposition particulière sur la conscription des 120 000 hommes, j'ai ordonné que 11 500 fussent envoyés sur Mayence pour être répartis entre les 13e et 23e régiments etc., et les bataillons d'autres régiments qui font partie du 4e corps, mais dont les dépôts sont en Italie. Mon intention est que ces 11 500 hommes soient habillés par nous. Je suppose que ces hommes seront rendus à leur destination avant le 15 octobre, il faut que vous pourvoyiez à leur habillement, et que vous adressiez les dispositions que vous aurez prises auprès des commandants des corps qui doivent recevoir ces hommes. J'ai ordonné encore que 5 000 hommes seraient accordés au 11e corps pour être distribués dans les bataillons dont les dépôts se trouvent au-delà des Alpes. J'ai ordonné que ces hommes seraient fournis par les dépôts placés en deçà des Alpes ; il est donc nécessaire que ces dépôts aient ce qui est nécessaire pour armer les hommes destinés à aller aux bataillons du 11e ·corps à qui ils doivent appartenir. Faites-moi connaître si je puis compter sur la prompte exécution de ces ordres" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37163 - Note : La même lettre est envoyée à Clarke : minute, Archives nationales, AF IV 904, novembre 1813, n° 261).
Le 22 novembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Clarke : "... Les conscrits destinés au 10e régiment d'infanterie de ligne seront dirigés sur le dépôt de ce régiment, à Mantoue ; il en sera de même des conscrits destinés pour le 3e léger, et des mesures sont prises par le commissaire ordonnateur de la 27e division militaire pour les confections de leur habillement ayant lieu à la fois à Turin et à Alexandrie, et que les divers effets dont il se compose, ainsi que le grand et petit équipement, leur soient envoyés à Mantoue par transports accélérés, puisque c'est sur cette place que l'on dirigera les divers détachements de conscrits qui leur sont destinés" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 462).
Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je reçois une lettre du prince Borghèse du 20, dans laquelle il me fait connaître que le 4e régiment d'artillerie, le 1er bataillon de sapeurs et le 3e idem ont ce qu'il leur faut pour leur habillement mais que le 1er léger, le 7e de ligne, le 20e, le 42e, le 52e, le 67e, le 101e et le 102e, qui reçoivent chacun 700 conscrits n'ont pas de quoi en habiller 400 ; moins la doublure et le drap pour les capotes ; que le 13e de ligne, le 9e, le 35e , le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont arrivés à Alexandrie et ont chacun 700 hommes à recevoir n'ont rien ...
Il n'était non plus rien arrivé pour l'habillement des 700 hommes du 3e léger et du 10e de ligne. Je désire que vous me fassiez un rapport sur cet objet important. Voilà 15.000 hommes qui arriveront avant le 15 décembre et pour l'habillement desquels il n'y a aucune disposition. Cependant il est nécessaire que ces 15.000 puissent au 15 de ce mois renforcer l'armée. Faites-moi connaître tout ce que vous avez envoyé et toutes les dispositions que vous avez prises pour compléter l'habillement de ces 15.000 hommes ...
Le 112e recevra des hommes en Toscane, le 6e de ligne et le 14e léger reçoivent des conscrits à Rome. Faites-moi connaître toutes les dispositions déjà prises pour l'équipement de ces hommes. Consultez vos bureaux pour savoir si le Piémont fournit tout ce qui est nécessaire pour les équipements et pour suppléer sur le champ aux mesures qui n'auraient pas été prises. Dans ce cas proposez-moi l'établissement d'une commission présidée par le prince Borghèse et composée du préfet du Pô et de l'ordonnateur. Cette commission sera chargée de prendre sur le champ toutes les mesures, mais elle aura besoin d'argent. Faites-moi connaître les fonds que vous pouvez mettre à sa disposition et si vous avez sur octobre et novembre les crédits suffisants pour faire face à ces dépenses, et si le Piémont, pouvant faire face à tout, vous expédiez des ordonnances, prévenez-m’en ; je les ferai payer. Il faut charger le général Miollis et la grande-duchesse de faire habiller ce qui arrive à Rome et en Toscane" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37262).
Le même 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre avec l'état qui y est joint. Vous ne me dites pas si les bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e avaient ramené avec eux leurs dépôts, c'est-à-dire les maîtres tailleurs, quartiers-maîtres, majors et tout le matériel qu'ils pouvaient avoir aux dépôts.
Je vois que vous n'avez que 1 500 fusils. Écrivez au vice-roi qu'il vous en fasse passer, à Alexandrie, 4 000 de ceux qu'il a à Mantoue. J'ai ordonné au ministre de la Marine de vous en envoyer 10 000 par mer à Gênes. Ecrivez à Toulon qu'on vous instruise du moment où ils partiront.
Je vois que plusieurs bataillons ont déjà 400 habits, mais que les 6 dépôts de l'armée d'Italie n'ont rien : mon intention est que vous pourvoyiez à tout. Réunissez près de vous le préfet de Turin, qui est un homme habile, votre ordonnateur et les majors de tous les corps. Prenez, dans les 24 heures, les mesures nécessaires pour que tous les hommes qui arrivent au 4e d'artillerie, au 1er de sapeurs, au 3e de sapeurs, au 1er léger, au 7e de ligne, 20e, 42e, 52e, 101e, 102e, 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e soient habillés sur-le-champ de pied en cap, et qu'il ne leur manque absolument rien.
Toutes les dispositions que vous ferez seront approuvées. Tous les fonds que vous emploierez pour cet objet seront pris sur les centimes que doivent payer vos départements en conséquence de mon décret du 11 novembre dernier.
Mettez en réquisition tous les tailleurs du pays, de sorte qu'au 15 décembre au plus tard ces hommes soient habillés ...
Vous me rendez compte du procès-verbal de la séance que vous tiendrez et des mesures que vous aurez prises. Vous sentez l’importance dont il est, que ces 15 000 hommes soient armés, habillés et équipés dans le plus court délai. Vous devez pourvoir à tout. La seule chose à laquelle vous ne pourrez pas pourvoir vous-même, c'est les armes ; mais j'espère que cela ne vous manquera pas.
Quant au 3e léger et au 10e de ligne, j'ai ordonné que leurs dépôts vinssent à Alexandrie ou à Plaisance ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37251).
Le 1er décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 3e léger a son 6e bataillon qui arrive de la Grande Armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).
Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre. Je vois avec plaisir que vous avez déjà formé vos 6es bataillons pour les 6 régiments qui sont dans le royaume d'Italie ...
Les autres régiments qui ont deux bataillons peuvent sans difficulté recevoir 700 hommes, mais vous devez remarquer que sur ces 700 hommes, 100 seront à réformer, plus de 50 seront malades ; qu'ainsi il n'en restera guère que 500 et que vous aurez à peine ce qui est nécessaire pour compléter tous vos régiments. Mais vous êtes parfaitement le maître de verser d'un bataillon dans un autre, pourvu que ce soit par un ordre du jour qui soit envoyé au ministre, et qui contienne tous les renseignements de détail nécessaires aux bureaux. Tous les régiments qui fournissent à l'armée d'Italie ont leurs cadres au-delà des Alpes, soit en Piémont, soit à Gênes ; ils ont leurs cadres de 5es bataillons complets ...
Je vous ai destiné en outre, sur la conscription de 1815, 30 000 hommes. Il est nécessaire d'avoir des cadres pour pouvoir renfermer ces 30 000 hommes. J'approuve donc tout à fait que vous formiez autant de cadres qu'il vous sera possible ...
Le 3e léger n'a rien à votre armée, mais il a son 4e bataillon à Mantoue ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).
Fin Décembre, les positions n'ont guère évoluées en Haute Italie. L'Armée d'Eugène est toujours derrière l'Adige en deux Lieutenances qui correspondent à deux masses de manoeuvre : une adossée à Mantoue et une autour de Vérone. Mais plus au Sud, les troupes napolitaines de Murat remontent la péninsule, en ayant changé d'alliance ...
Fin Janvier, Eugène, sur de la trahison de Murat, décide de se replier sur le Mincio. Dès le 5, l'Armée est déployée le long du fleuve avec des têtes de pont à Goïto et Mozembano. Eugène, une fois de plus, se porte aux devant des Autrichiens pour les forcer à reculer. Le 3e Léger a désormais un bataillon en ligne à la brigade Pegot, division Freissinet, 2ème lieutenance du général Verdier avec un bataillon du 7ème de Ligne, trois bataillons du 53e de Ligne, et un bataillon du 6e de Ligne italien.
Les 4 et 6 Février, ont lieu les premières escarmouches sur le Mincio. Ce que le Vice-Roi ne sait pas, c'est que les Autrichiens ont décidé eux aussi de passer le Mincio dans l'autre sens. Les deux armées vont donc intriquer leurs mouvements. Le 8 Février au cours de cette bataille complexe, si l'issue du combat revient à Eugène, celle-ci n'est pas décisive. Avec ses troupes affaiblies, le Vice Roi se replie et repousse une nouvelle tentative autrichienne le lendemain.
Le 15 Février, la trahison de Murat est officielle.
Par des manoeuvres hardies entre le 27 février et le 2 mars, en reprenant Guastalla et Parme, Eugène réussit à stopper la progression des austro-napolitains et oblige les Autrichiens à se replier derrière l'Adige, autour de Vérone. Mais plus au Sud, la Toscane est perdue et Gênes est sous la pression.
Le 7 mars, la division Freissinet tient toujours à Monzambano sur le Mincio.
12 Mars : Combat de Monzambano.
Dans les premiers jours d'Avril, le bataillon du 3e Léger se retrouve à la 2e division Rouyer, brigade d'Arnaud avec deux bataillons du 26e Léger et 3 bataillons du 35e de Ligne. La division stationne à Bozzolo et Casal Maggiore.
Le 11 Avril, Eugène apprend la chute de Paris et l'abdication de l'Empereur.
D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour le 6e Bataillon du 3e Léger :
Présents sous les armes |
Somme revenant à chaque corps pour |
Total |
||
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
|
22 |
160 |
452 |
665 |
1117 |
Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).
- 1er Corps, fin 1813-1814
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
... 2e division : 3e léger, trois bataillons ; 24e de ligne, deux ; 25e, trois ; 27e, deux ; 28e, deux ; 45e, un ; 51e, deux ; 58e, deux ; total, dix-sept bataillons.
Cette division sera commandée par le général Ambert ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons.
Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ; les 500 hommes qui sont au 5e bataillon du 29e ; les 340 hommes qui sont au 5e bataillon du 3e léger ; les 300 hommes qui sont au 15e 1éger ; les 700 qui sont au 12e ; les 900 qui sont au 9e ; les 600 qui sont au 2e. Voilà donc de quoi avoir sur-le-champ 4 bataillons, chacun de 4 ou 500 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).
X/ LE 3ème LEGER EN 1814-1815
Au retour du Roi, l'armée est épurée de ses éléments les plus bonapartistes et réduite dans ses effectifs. Le 3e Léger est renommé régiment du Dauphin et reçoit des soldats de régiments d'infanterie légère dissouts. Il est entièrement rééquipé à cette occasion.
Le 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : La dépêche de V. E. en date du 25 mai dernier m’est parvenue hier 3 du courant. Par ma lettre du 2, Elle aura vu les différents mouvements ordonnés pour la réunion qui restait encore à faire de plusieurs détachements aux régiments dont ils faisaient partie ...
Il résulte des différentes dispositions qu’il reste à donner les ordres de départ, dans la 1ère division aux 84e et 92e régiment de ligne pour se rendre à leur destination déjà connue ; au 35e d’infanterie légère pour lequel rien n’est encore fixé.
Dans la 2e division, au bataillon du 3e léger et au 36e même arme (le bataillon du 67e ayant reçu l’ordre de se rendre à Nîmes) ...
Les intentions de V. E. se trouvent en conséquence entièrement remplies puisque toutes les portions de corps sont en marche pour se réunir aux fonds de leurs régiments, et que les autres sont prêtes à se rendre aux destinations qui leur seront indiquées ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 204).
Le 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Général Comte Dumuy, commandant la 8e Division Militaire, à Marseille : "... Toutes les troupes stationnées dans la 8e division militaire ont reçu les ordres pour leur nouvelle destination, à l’exception du bataillon du 3e léger, qui est à Grasse et pour lequel le Ministre de la Guerre ne m’a point donné d’ordres, à moins qu’ils ne vous aient été adressés …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 15).
Le même 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Ministre de la Guerre, Bureau du mouvement des troupes, à Paris : "... J’ai l’honneur de joindre à la présente le tableau général des mouvements opérés depuis le 1er juin, tant en vertu des ordres de V. E. que par suite des dispositions que j’ai cru devoir prendre pour la réunion des différents corps en conformité de ses instructions, en date du 25 mai dernier. Elle verra par l’ensemble de ce tableau que tous les corps ont reçu des ordres et sont ou se mettent en marche pour leurs destinations respectives, à l’exception du 3e léger (3e et 6e bataillon) qui est à Grasse et pour lequel je n’ai reçu aucune destination. J’en ai prévenu le général Dumuy qui aura peut-être reçu de V. E. des ordres relatifs à cette troupe ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).
Le 17 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau des mouvements des troupes, à Paris : "Je reçois à l’instant les ordres de départ que V. E. m’a adressé avec sa dépêche du 9 de ce mois, pour les 3e, 4e, 5e bataillons et dépôt du 3e léger stationné partie à Grasse, partie à Aix ; j’envoie au général commandant à Aix l’ordre concernant les 4e, 5e bataillons et dépôt et au général Dumuy celui concernant le 3e ou 6e ; je dois faire observer à V. E. que ce bataillon ne pourra pas partir de Grasse à l’époque indiquée, attendu que l’ordre ne lui parviendra pas avant le 22 ou 23 du courant" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 19).
Le 15 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Marseille, au Général Comte Vilatte, Inspecteur général d’Infanterie, à Bayonne : "Pour lui recommander M. de Saint-Pons, capitaine adjudant-major au 3e régiment d’infanterie légère, afin qu’il puisse être conservé en activité dans son grade" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Le nouveau colonel nommé en Novembre 1814 est Pierre Dominique Cambriels, ancien chef de corps du 66e de Ligne à la Guadeloupe en 1809. Il tient son poste jusqu'à sa mise en demi-solde en janvier 1815 avec le grade honorifique de maréchal de camp. Le colonel Brue prend la suite en Janvier 1815 mais n'entre en fonction qu'en mars 1815. Au retour de l'Empereur, dans les jours de chaos du début Avril, il reçoit du général Clauzel l'ordre de s'opposer à toute tentative espagnole sur Bayonne. Il prend alors le commandement de la ville et le 4 Avril fait arborer par ses troupes la cocarde tricolore.
En Mai, le colonel Brue, nommé maréchal de camp, a été remplacé par Pochet, ancien chef de corps en 1813.
A son retour à Paris (20 mars 1815), l’Empereur réorganise l'Armée. Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires rappelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 3e Léger à Bayonne fait partie de la 10e Division militaire; il doit être fourni par les Départements des Pyrénées-Orientales et du Tarn-et-Garonne, et son Dépôt doit être établi à Toulouse (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Fin mars 1815 encore, sur un "Rapport de Davout sur le mouvement des troupes tirées des 11e, 12e et 21e divisions militaires, la force de ces corps et leur itinéraire", l'Empereur écrit, en tête de ce rapport : "Corps de Clauzel : 3e et 8e léger, 56e, 78e, 62e = 5 régiments" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2974).
Pendant les Cent Jours en 1815, le 3e Léger reste stationnée dans le Sud Ouest à Bayonne : seulement deux bataillon à la 26e division d'infanterie (Harispe) du corps d'Observation des Pyrénées Occidentales.
Le 3 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin ... 8e corps. — Le 13e de ligne, le 63e, le 10e de ligne, le 69e, le 70e, le 3e léger, le 78e, le 56e et le 62e formeront trois divisions, qui composeront le corps d'observation des Pyrénées ou le 8e corps, que le général Clausel commandera ..." ( Correspondance de Napoléon, t. 27, 21765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39200).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
5e dépôt à Toulouse
10e division militaire ...
Pyrénées-Orientales : 3e léger à Bayonne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Il ne participera à aucun combat.
Si durant les Cents jours, le régiment reçoit son aigle et drapeau modèle 1815 à Bayonne début juillet 1815, il ne remet pas son aigle à Bourges après Waterloo.
XI/ UNIFORMES
Figure A1 : officier de la 3e Demi-brigade légère, 1800-1802 (d'après un portrait d'époque) : La ganse de la cocarde semble en un seul bloc sur le portrait avec une bande de tissu noir au milieu. On remarquera qu'au début du Consulat, les épaulettes et agréments dorés de l'officier signifient que la demi-brigade légère a alors des boutons cuivre ou laiton pour la troupe. Les boutons de métal blanc seront adoptés réglementairement sous l'Empire et les officiers porteront donc des épaulettes et boutons argentés.
Figure A2 : Capitaine du 3e Léger en grande tenue en 1805, d'après le portrait du Capitaine Clément Querilhac. Cette tenue, qui date de 1805, nous montre des détails d'une période intermédiaire entre le Consulat et l'Empire. Notre Officier porte les cheveux poudrés avec de grands favoris et une longue queue sur la nuque. Le collet écarlate a un passepoil bleu; cravate blanche. La tenue classique pour l'infanterie légère est portée avec épaulettes et contre épaulette dorées de l'habit consulaire mais les boutons devenus nettement argent de l'habit impérial. On notera la curieuse patte de parements en accolade. Le gilet est blanc, la culote bleue. L'épée à garde et dragonne dorées est accrochée à un ceinturon de maroquin vert galonné d'argent. Le plumet blanc sortant d'une base de plumes bleu et rouge, encore très républicain, se devine porté au chapeau noir.
Figures 1 et 1bis : un carabinier du bataillon d'élite du 3e Léger : Nous avons déjà vu cette silhouette au cours de l'historique du 31e Léger dont un bataillon fait aussi partie de la Division Oudinot. Le général a permis à ses troupes d'adopter des variantes uniformologiques qui les distinguent des troupes de Ligne : en particulier les retroussis écarlates, et le port du plumet et du cordon sur le bonnet d'oursin du coté inverse de la normale.
Les tenues du 3e Léger en 1807-1808
Figure 2 : Un tambour de carabiniers du 3e Léger en 1807 et un carabinier par Knoetel (d'après le journal de Lünebourg, Lûneburger Bilderhandschrift) : Journal écrit dans la région de Lünebourg entre 1807 et 1808 sans doute par un médecin local, et illustré d'aquarelles de soldats en garnison à l'époque. Les planches 26, 18 et 46 montrent le 3e Léger. Le tambour porte encore un shako sans jugulaires et sans plaque, orné sur le devant d' une cocarde tricolore. Pompon et cordon écarlates. Les épaulettes écarlates, les demi guêtres noires galonnées d'écarlates et le sabre briquet (sans doute à dragonne écarlate) sont réglementaires. Le tambour a sa caisse en cuivre et un cerclage peint en tricolore. Le cuissard qui évite le frottement du tambour sur la culotte est de cuir noirci. L'habit bleu foncé a collet rouge, parements carrés bleu passepoilés de rouge, a ses revers en pointe rouge passepoilés de blanc, passepoil qui borde aussi les retroussis des basques courtes, ornées de grenades écarlates. Le gilet bleu est passepoilé de blanc.
Le carabinier qui l'accompagne a un uniforme assez classique si ce n'est les pattes de parements à 4 boutons et la couleur du bonnet d'oursin qui est plus fauve que noire. On voit donc que les carabiniers du régiment ont deux types de couvre-chef.
Figure 3 : Un chasseur du 3e Léger (même source) : Le chasseur porte un shako sans jugulaires (peut-être à visière agrafée) à plaque losangique de métal blanc, cordon et raquettes blancs, pompon lenticulaire vert à centre écarlate d'où peut émerger un plumet entièrement vert. Les cheveux sont portés en queue sur la nuque. Epaulettes vertes à tournantes écarlates. Uniforme très classique d'infanterie légère entièrement bleu avec passepoils blancs et collet et pattes de parement (à 4 boutons) écarlates. Cor de chasse blancs sur les retroussis. Sabre briquet à dragonne verte.
Figure 4 : Un voltigeur du 3e Léger (même source) : Le voltigeur a globalement la même tenue que le chasseur mais collet chamois passepoilé de bleu, épaulettes vertes à tournantes chamois et plumet vert à sommet chamois. Le cordon de schako reste blanc. Les demi-guêtres ne sont pas passepoilées. Sabre briquet à dragonne verte.
Figure 5 : Sapeur infanterie légère vu par Suhr à Hambourg vers 1807 : On notera les pattes de parements rouges à 4 boutons qui, portées par le régiment à la même période et sur le même théâtre d'opération, pourraient faire attribuer notre sapeur au 3e Léger. Le shako noir, sans jugulaire, est sans ornements, si ce n'est cet immense plumet rouge retombant sans doute "réquisitionné" dans des dépôts militaires germaniques. Le sapeur porte les éléments classiques de fonction : barbe, hache, tablier de cuir (non blanchi), et insignes.
Figure 6 : Un chasseur du 3e Léger en Catalogne en 1811 : Arrivé assez tardivement pour ses trois premiers bataillons en Catalogne, le 3e Léger est encore assez bien équipé. Le chasseur a dû rendre cependant son sabre briquet en 1810, réservé aux compagnies d'élite et aux sous-officiers. Le gilet est devenu blanc et le pantalon de route est porté (il pourrait être aussi marron). On notera les pattes de parements à 4 boutons et des épaulettes vertes. La capote marron est attachée sur le sac. Le shako porte encore cordon et raquettes blanc. En opération, les agréments sont enlevés et il est recouvert d'un couvre shako blanc.
Figure 7: Shako de sergent ou caporal fourrier du 3e Léger (collection musée de l'Armée, Salon de Provence, venu de l'ancienne collection Desfontaines, voir la Giberne). La plaque est du modèle 1812 à l'Aigle et à soubassement de métal blanc. Le cordon tressé et les raquettes sont verts mêlé d'argent; cocarde bleu rouge blanc. Pompon lenticulaire bleu foncé à centre blanc orné d'un 2 noir (2e bataillon). On peut donc penser que l'uniforme serait du modèle 1812 à revers entièrement fermé et que les épaulettes vertes seraient à tournantes et franges vert mêlé d'argent.
Figure 8 : Un carabinier du 3e Léger au début 1815 par Martinet : Notre soldat arbore la tenue mise au point par le règlement Bardin en 1812 mais avec des variantes régimentaires. On remarque la cocarde blanche royaliste, mais la plaque est toujours d'un vieux modèle estampée du numéro 3 (il faut dire qu'elle est neutre politiquement). Le schako est galonné d'écarlate et surmonté du plumet de carabinier réglementaire. La tenue est entièrement bleue avec les revers fermés. Mais les passepoils et le collet sont rose (le collet avec un écusson bleu de part et d'autre comme dans la cavalerie légère). Cela semble donc être la distinctive du régiment "du Dauphin" qui a voulu se détacher de ses homologues.
XII Drapeaux
1/ Le Consulat
La 3ème Demi-brigade Légère reçoit à Paris, trois drapeaux consulaires le 14 juillet 1802 (25 messidor an 10). Ce jour là, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182).
2/ 1804
En 1804, trois Aigles et drapeaux modèle Picot sont délivrés.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "...j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
3/ 1812
En 1812 , il n'y a plus qu'une Aigle en service. Le drapeau modèle 1812 portant ECKMUHL ESSLING WAGRAM reste au Dépôt.
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).
4/ Les drapeaux de la première Restauration pour l'Infanterie légère (D. Davin).
Le gouvernement provisoire du 1er Avril 1814 abolit les emblèmes impériaux. Le principe d'un drapeau par Régiment est conservé au 1er Bataillon, porté par un Officier, les autres Bataillons ayant des fanions. Les drapeaux sont blancs, 150 sur 150 cms, sur les bords un feston avec fleurs de lys et rosaces alternées en doré. Dans chaque angle, un carré avec le numéro du Régiment. Franges or sur les bords, cravate de taffetas blanc avec broderie de palmettes et fleurs de lys et franges or. Cordon et glands dorés. Hampe de 2,50m surmontée d'une pique dorée, ornée d'une fleur de lys découpée.
A l'avers : au centre, en or bordé de noir, l'inscription :
Pour les neuf premiers Régiments :
LE ROI/
AU REGIMENT/
DE (suit leur titre pour les 9 premiers Régiments de l'arme. Note A)
Xme D'INFANTERIE/
LEGERE.
(Note A) : les neuf premiers Régiments d'Infanterie légère portent le titre : 1er du Roi, 2ème de la Reine, 3ème du Dauphin, 4ème de Monsieur, 5ème d'Angoulême, 6ème de Berry, 7ème d'Orléans, 8ème de Condé, 9ème de Bourbon.
En janvier 1815, on rétablit le titre de Colonel Général de l'Infanterie légère, le 7ème Léger en prend la dénomination et a un drapeau spécial (voir historique du 7ème Léger).
Exemple : LE ROI/ AU REGIMENT/ DE CONDE/ 8EME D'INFANTERIE/ LEGERE.
Pour les Régiments n'ayant pas de titre, l'inscription devient LE ROI/ AU Xème/ REGIMENT/ D' INFANTERIE/ LEGERE.
L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de St Louis et de la Légion d'Honneur.
Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du St Esprit et de St Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge.
La première distribution des drapeaux d'Infanterie a lieu à Paris le 19 septembre 1814 pour les Régiments de la 1er Division militaire aux ordres du Général Maison. Auparavant, la Garde Nationale avait reçu les siens. Le 1er Régiment Léger du Roi et le 4ème de Monsieur, les 12ème et 15ème reçurent leurs drapeaux à Paris en septembre 1814. Le 8e Léger reçut le sien à Bordeaux le 23 octobre 1814. Certains drapeaux furent cachés durant les Cent Jours.
5/ Les Cent Jours.
En Juillet 1815, un nouveau drapeau modèle 1815 est reçu à Bayonne. Son sort reste inconnu.