Le 42ème Régiment d'Infanterie de Ligne
1796-1815
Avertissement et remerciements : L'étude de ce Régiment a pour origine l'article que nous avions publié dans Soldats Napoléoniens; article qui lui même avait été établi principalement à partir de l'Historique régimentaire du 42e, que notre ami P. Bourrilly nous avait communiqué. Un grand merci à lui qui toujours a su nous aider et nous fournir des tas de renseignements lorsque nous en avions besoin. Cet article, le voici aujourd'hui repris et complété.
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Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 42e de Ligne
I/ Historique
a/ les origines du Corps
Boutons de la 42e Demi-brigade, troupe, modèle 1793-1803, Ø 25mm, laiton (Bertrand Malvaux). |
Boutons de la 42e Demi-brigade, communication d'un de nos correspondants |
Levé en 1635 par le Marquis de Calvisson, ce Régiment prend le nom de Limousin en 1684. Il devient 42e d'Infanterie en 1791. Le régiment est commandé par le Colonel Joseph de Buonavita à partir du 21 octobre 1791 (passé au 84e de Ligne au bout d'un mois) puis par le Colonel Jean Christophe Louis Frédéric Ignace de Closen à partir du 23 novembre 1791. Le 5 février 1792, le 42e passe sous le commandement de François Charles de Maillard. Le 16 octobre de la même année, il passe sous les ordres du Colonel Guillaume Ayrolles de Laissac. Avec le premier amalgame, le Régiment est démembré : son 1er Bataillon passe dans la 83e Demi-brigade de Bataille (10 novembre 1793) ; son 2e dans la 84e Demi-brigade de Bataille (1er janvier 1794).
Une 42e Demi-brigade est nouvellement formée : c'est la 42e dite de Bataille, grâce à l'amalgame du 2e Bataillon du 21e d'infanterie (ex Guyenne Petit Vieux), du 3e Bataillon des Volontaires de la Corrèze, et du 1er Bataillon des Amis du Bas Rhin. Sa formation est achevée le 5 messidor an II (23 juin 1794). Elle est commandée à partir du 23 juin 1794 par Philibert Gaudet.
Boutons du 42e de Ligne, communiqués par un de nos correspondants. |
Bouton communiqué par un de nos correspondants |
Bouton publié dans Gloire et Empire N°015 | Bouton gros module 22mm, attache complète |
Bouton de troupe diamètre 15 mm en laiton (Bertrand Malvaux) |
Bouton de troupe, Ø 15 mm, laiton, mauvais état (Bertrand Malvaux). |
Bouton de troupe |
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Bouton d'Officier du 42e de Ligne. En laiton doré, monté sur laiton, Ø 2,5 cm. - avec l'aimable autorisation de Mr Bertrand MALVAUX ). |
Vignette en-tête de papier du Chef de Brigade Auvray (en fait Aubré). |
En 1796, avec le 2e amalgame, la 42e Demi-brigade de Bataille, qui était à l'Armée de Rhin et Moselle, devient 38e Demi-brigade de Ligne. Le n°42 est pris par l'ancienne 31e Demi-brigade de Bataille à l'Armée du Nord. Cette dernière avait elle même été formée à partir du 1er Bataillon du 16e d'infanterie ex Agénois, du 1er Bataillon de volontaires d'Ille-et-Vilaine et du 2e Bataillon de volontaires d'Ille-et-Vilaine (les 1er et 2e Bataillons d'Ille-et-Vilaine ont été formés avec des volontaires de ce département les 10 et 11 septembre 1791). Elle reçoit à cette époque trois nouveaux drapeaux modèle 1794.
- 1er Bataillon d'Ille-et-Vilaine
L'essentiel de ce qui suit est tiré de l'ouvrage "Bataillons de volontaires nationaux, Cadres et historiques", de G. Dumont.
Composé de 566 volontaires des districts de La Guerche, Redon, Rennes et Vitré, rassemblés à Rennes le 10 septembre 1791, formés en Compagnies et organisés en Bataillon le 12, le 1er d'Ille-et-Vilaine est passé en revue le 13 par le Lieutenant général de Toustain, assisté du Commissaire des guerres Petiet et des Commissaires du département, MM. Moreau, Lasaudraye, Le Cocq, Daniel et Gazon.
Etat des cadres à la formation (Revue du 13 septembre 1791). Un astérisque (*) placé à la suite du nom indique que l'officier a servi soit dans les troupes de ligne, soit dans les troupes provinciales.
1er Lieutenant-Colonel Moreau* (Jean-Victor), de Morlaix, 28 ans.
2e Lieutenant-Colonel (Vacant).
Quartier-Maître Trésorier Harel* (Marie-Thomas), de Rennes, 40 ans.
Adjudant-Major Pinot* (Louis Sébastien-Auguste), de Vandières, 36 ans.
Adjudant-Sous-Officier N...
Chirurgien-Major Poullain (Alexandre), de Rennes, 42 ans.
Grenadiers : Capitaine Bouvard (François), de Rennes, 26 ans. Lieutenant Razeau (Célestin), de Rannée, 22 ans. Sous-Lieutenant Duchène* (Prudent), de Bèze (Côte-d'Or), 26 ans.
1ère Compagnie (de La Guerche) : Capitaine Loyer (André), de Vitré, 27 ans. Lieutenant Hévin (Achille), de Moulins, 30 ans. Sous-Lieutenant Lhoir (Claude-Jean-Marie), de La Gouyère, 24 ans.
2e Compagnie (de Rennes) : Capitaine Aubrée de La Porte (René-Fr.-Jean), de Rennes, 28 ans. Lieutenant Frey (François), de Rennes, 36 ans. Sous-Lieutenant Moulins (Laurent), de Rennes, 20 ans.
3e Compagnie (de Redon) : Capitaine Fossé (Léonard), de Fougeray, 21 ans. Lieutenant Molié (Joseph), de Redon, 20 ans. Sous-Lieutenant Boulay (Louis), de Redon, 21 ans.
4e Compagnie (de Rennes) : Capitaine Leguay (François-Joseph), de Châteaugiron, 27 ans. Lieutenant Besnard (Pierre), de Châteaugiron, 23 ans. Sous-Lieutenant Champollaune (Alexandre), de Nantes (Loire-Inférieure), 22 ans.
5e Compagnie (de Rennes) : Capitaine Baudot (Auguste-Nicolas), de Rennes, 26 ans. Lieutenant Laurent (Charles-François), de Metz (Moselle), 29 ans. Sous-Lieutenant Huchet (Jean-Pierre), d'Ercé-près-Liffré, 21 ans.
6e Compagnie (de La Guerche) : Capitaine Renouard (Constant-Fidèle-Amand), de La Guerche, 24 ans. Lieutenant Piel (René), de Rennes, 27 ans. Sous-Lieutenant Verron (François-Jean), de Janzé, 22 ans.
7e Compagnie (de Vitré) : Capitaine Corvaisier (Olivier-Marie), de Vitré, 33 ans. Lieutenant Grimault (Jean), de Vitré, 33 ans. Sous-Lieutenant Leroux (Louis-Marie), de Vitré, 25 ans.
8e Compagnie (de La Guerche) : Capitaine Rubillon (Jean-Baptiste), d'Essé, 19 ans. Lieutenant Jamin (Pierre), de Bais, 32 ans. Sous-Lieutenant Pothier (François), de Vergéal, 21 ans.
Le Bataillon part complètement équipé et armé le 22 septembre pour Fougères, détachant sur Autrain deux Compagnies, qui, du 14 au 18 octobre, sont appelées à rétablir l'ordre à Dol.
En 1792, le 1er d'Ille-et-Vilaine envoie encore quatre Compagnies en détachement à Vitré et, malgré toutes les réclamations des Officiers, reste divisé jusqu'au 1er mai, date de son départ pour l'armée du Nord. Il arrive à Arras le 19 mai, y demeure quelques jours, puis passe à Lens le 5 juin et arrive à Lille le 6 pour y tenir garnison. Le Bataillon fait partie, en juillet, de la Division Jarry, est au camp de Maulde en août; il en part le 9 pour arriver à Sedan le 14, revient sur Maubeuge en septembre et est assiégé dans Lille en octobre. Laissant son Dépôt à Béthune, il fait partie en novembre de l'expédition de Belgique et va camper sous Anvers, tandis que ses Grenadiers sont détachés au 6e Bataillon de Grenadiers de l'armée du Centre.
Le 1er janvier 1793, le 1er d'Ille-et-Vilaine fait partie de la gauche de l'armée du Nord, sous Champmorin; il part de Cassel et participe à l'enlèvement du fort de Stevensveert le 10 février, puis au siège de Venloo. Lors de la retraite, il se trouve à Diest le 10 mars; à la bataille de Neerwinden, le 18, il fait l'avant-garde de la colonne de gauche, passe la petite Geete à La Chapelle-Béthanie, attaque Halle et est mis en déroute. Il défend, le 21, la position de Pellemberg, où il subit des pertes importantes; il est ramené derrière l'Escaut, et, après la défection de Dumouriez, en avril, va camper à Famars. Il prend part aux affaires des 12, 13 et 15 avril, reçoit, le 24, des recrues de Pontoise et se bat au bois d'Aubry le 8 mai. Il fournit, le 16, une Compagnie au 7e Bataillon de la formation d'Orléans (Capitaine Aubrée, Lieutenant Lhoir et Sous-lieutenant Verron). Il combat au bois de Bonne-Espérance le 23 et bat en retraite sur le camp de César. Il se trouve, le 30 juin, à Oisy (429 présents), le 30 juillet, avec l'avant-garde, au camp d'Aubencheul-au-Bac et en avant du camp de Biache en août. Il part, avec la Division de Hédouville, de Gavrelle le 31 août et arrive le 3 septembre à Cassel; il fait partie, le 5, du détachement constitué à Godewaersvelde, aux ordres de Vandamme, et prend part avec lui aux journées d'Hondschoote; il marche sur Proven le 6, est à la prise du convoi des Hanovriens à West-Cappel le 7, et à l'attaque d'Hondschoote le 8. Il demeure ensuite au camp de Cassel et cantonne en décembre à Herzeele (303 présents).
Au 1er janvier 1794, le 1er d'Ille-et-Vilaine compte à la Division Ferrand et cantonne successivement à Houtkerque en janvier, à Steenvorde et Morbecque en février, à Caëstre et Boeschêpe en mars; il reçoit, le 18 janvier, 150 réquisitionnaires du Bataillon de la Réunion de Paris; le 2 mars, une Compagnie de canonniers du 3e d'Arras et une Compagnie du 1er d'Arras; le 5 mars, une Compagnie de Bergues; le 14 avril, près Cassel, 235 hommes de Saint-Denis et 181 de Pont-Audemer. Il prend part à l'affaire de Poperinghe, à celle de Courtrai le 11 mai, au combat de Wervicq, au siège et à la prise de Menin le 19, d'Ypres le 5 juin, de Nieuport le 18 juillet et de l'Ecluse le 25 août. Il est amalgamé, le 22 septembre, avec le 1er Bataillon du 16e Régiment et le 2e d'Ille-et-Vilaine, pour former la 31e Demi-brigade (entrée le 17 mars 1796 dans la composition de la 42e nouvelle).
Etat des cadres au moment de l'amalgame.
Chef : Aubrée (R.-F.-J.). Quartier-maître : Harel* (M.-T.). Adjudant-Major : Besnard (P.). Chirurgien : (Vacant). Adjudant Sous-Officier : Benatre (J.).
Grenadiers : Capitaine Duchêne* (P.). Lieutenant Texier (E.). Sous-lieutenant Eudes (L. F. A.).
1e Compagnie : Capitaine Loyer (A.). Lieutenant Nugues (J. R.). Sous-lieutenant Dumay (F.).
2e Compagnie : Capitaine Molié (J.). Lieutenant Leroux (L. M.). Sous-lieutenant Roger* (P.).
3e Compagnie : Capitaine Laurent (C. F.). Lieutenant Rauzier* (M.). Sous-lieutenant Bazin (J.).
4e Compagnie : Capitaine Leguay (F. J.). Lieutenant Brichon (M.). Sous-lieutenant Martin (R.).
5e Compagnie : Capitaine Baudot (A. N.). Lieutenant Lecohic (J. M. H.). Sous-lieutenant Pontailler (P. R. S.).
6e Compagnie : Capitaine Piel (R.). Lieutenant Courcier (R.). Sous-lieutenant Berthier (F.).
7e Compagnie : Capitaine Corvaisier (O. M.). Lieutenant Ecot (J. B.). Sous-lieutenant (vacant).
8e Compagnie : Capitaine Rubillon (J. B.). Lieutenant Masselin* (J.). Sous-lieutenant Bureau (J. M. G.).
- 2e Bataillon d'Ille-et-Vilaine
L'essentiel de ce qui suit est tiré de l'ouvrage "Bataillons de volontaires nationaux, Cadres et historiques", de G. Dumont.
Composé de 557 volontaires des districts de Bains, Dol, Fougères, Montfort et Saint-Malo, rassemblés à Rennes le 10 septembre 1791, formés en Compagnies et organisés en Bataillon les 11 et 12, le 2e d'Ille-et-Vilaine est passé en revue en même temps que le 1er Bataillon, le 13, par le Lieutenant-général de Toustain, assisté du Commissaire des guerres Petiet et des Commissaires du département.
Etat des cadres à la formation (Revue du 13 septembre 1791). Un astérisque (*) placé à la suite du nom indique que l'officier a servi soit dans les troupes de ligne, soit dans les troupes provinciales.
Le Bataillon part presque aussitôt après pour Dinan, armé seulement de 200 fusils, et y tient garnison tout l'hiver.
Affecté en 1792 à l'armée du Nord, après la déclaration de guerre, le 2e d'Ille-et-Vilaine part, le 21 mai, de Dinan, passe par Dol le 22, Laval, Breteuil le 11 juin, Albert, traverse Bapaume le 15 et, le 16, Cambrai où il laisse son Dépôt avant de rejoindre, le 17, la garnison du Quesnoy. Il prête serment le 14 juillet, puis quitte la place le 20 pour le camp de Maubeuge, transportant son dépôt de Maulde à Douai, le 25. Laisant ses recrues à Rocroi, il prend part à l'expédition de Belgique, et est représenté par ses Grenadiers à la bataille de Jemappes le 6 novembre; il est également employé au siège de Namur. En décembre, il prend ses cantonnements d'hiver près de cette ville, à Lustin, puis à Assesse (414 présents).
En mars 1793, le Bataillon est entraîné dans la retraite de la Belgique; il combat à Neerwinden le 19 et à l'affaire de Bruilt le 15 avril; il fait partie, en mai, de l'avant-garde de l'armée au camp de Famars et fournit, le 12, une Compagnie au 7e Bataillon de la formation d'Orléans (Capitaine Rocheril, Lieutenant Guérin et Sous-lieutenant N...). Le Bataillon se retire sur le camp de César après l'affaire du 23 mai et, à partir de ce moment, fait constamment le service avec le 1er Bataillon du département. Il campe à Oisy le 30 juin (453 présents), à Aubigny-au-Bac le 30 juillet, et en avant du camp de Biache en août. Il part de Gavrelle le 31 août avec la Division Hédouville, et arrive le 3 septembre à Cassel; il fait partie, le 5, du détachement constitué à Godewaersvelde, aux ordres de Vandamme; il prend part avec lui aux journées d'Hondschoote, marche sur Proven le 6, prend le convoi des Hanovriens à West-Cappel le 7 et attaque Hondschoote le 8. Il campe, fin septembre, vers Cassel, et à Houtkerque le 15 décembre (370 présents).
Le ler janvier 1794, le 2e d'Ille-et-Vilaine est à Herzeele avec sa Compagnie de Canonniers (Division Ferrand); il cantonne successivement à Winnezeele le 11, à Hazebrouck en février, à Godewaersvelde, avec son Dépôt à Amiens, en mars ; il reçoit à Steenworde, le 14 avril, 238 réquisitionnaires (quatre Compagnies du Bataillon de Calais) et, le 22 avril, 371 autres (partie du Bataillon de Saint-Denis, deux Compagnies de Lassay et partie du Bataillon de Neufchâtel). Il prend part aux affaires de Poperinghe et de Courtrai, au combat de Wervicq, au siège et à la prise de Menin le 19 mai, d'Ypres le 5 juin, de Nieuport le 18 juillet et de l'Ecluse le 25 août. Il est amalgamé le 22 septembre, avec le 1er Bataillon du 16e Régiment et le 1er d'Ille-et-Vilaine, pour former la 31e Demi-brigade (entrée, le 17 mars 1796, dans la composition de la 42e nouvelle).
Etat des cadres au moment de l'amalgame.
Chef en 1er : Piolaine* (J.-M.); en 2e : Lavit* (J.). Quartier-maître : Faverais* (J.-F.),
Adjudant-Major : Rault* (A.). Chirurgien : (N.). Adjudant Sous-Officier : (N.).
Grenadiers : Capitaine Combes* (P.). Lieutenant Cordier* (P.). Sous-Lieutenant Matricon* (F.).
1e Compagnie : Capitaine Trouessard (O. A.) Lieutenant Robin* (J.). Sous-Lieutenant Juguet (M.).
2e Compagnie : Capitaine de Lentaigne (L.). Lieutenant Heitz* (V.). Sous-Lieutenant Launay* (P.).
3e Compagnie : Capitaine Legros (F.). Lieutenant Daron (J.). Sous-Lieutenant Boursin (A.).
4e Compagnie : Capitaine Mandet (P.). Lieutenant Jollivel (A. H.). Sous-Lieutenant Lenormand* (L.).
5e Compagnie : Capitaine Hargon* (D.). Lieutenant Chasseraux (J. T. A.). Sous-Lieutenant Pouëssel (P. M. J.)
6e Compagnie : Capitaine Hardy* (N. G.). Lieutenant Jumelais* (A.). Sous-Lieutenant Feuillet (J. B.).
7e Compagnie : Capitaine Gaultier (H.H.N.). Lieutenant Rabache (L.). Sous-Lieutenant Joubert (J.).
8e Compagnie : Capitaine Legrand* (G.). Lieutenant Aubrée (F. G.). Sous-Lieutenant Challains (A. F.)
Canonniers : Capitaine Prudhomme (J.L.) Lieutenant N... Sous-Lieutenant Yallin (P.).
Depuis le 20 février 1796, la 42e de Ligne est commandée par le Chef de Brigade René Aubrée.
Né à Rennes (Ile et Vilaine) le 23 juin 1763. Capitaine au 1er bataillon d'Ile et Vilaine le 10 septembre 1791. Lieutenant colonel en 2e le 13 octobre 1792. Chef de Bataillon le 1er Nivôse an II. Chef de la 31e Demi-brigade le 1er Fructidor an II. Chef de la 42e Demi-brigade le 1er ventôse an IV (20 février 1796). Promu Général de brigade provisoire par le Général Brune sur le champ de bataille le 3e jour complémentaire an VII. Confirmé Général de Brigade le 4 Vendémiaire an VIII. Campagnes : Campagnes à l'Armée du Nord de 1792 à l'an VI. En Batavie ans VII, VIII et IX. Mis en traitement de non activité le 1er vendémiaire an X. Employé dans la 27e Division militaire le 29 messidor an X. Commandant le département de la Stura le 29 Floréal an XIII. Employé à l'Armée de Dalmatie le 13 juillet 1806. En congé trois mois avec appointements le 17 octobre 1807. Employé à l'Armée des côtes de l'Océan , le 16 mars 1808. En Espagne au 3e Corps. Tué au siège de Saragosse le 1er décembre 1808. |
Le 20 septembre 1799, la 42e passe sous le commandement du Chef de Brigade Joseph Marie Piolaine.
Né le 30 Janvier 1760. Soldat au Régiment d'Anjou le 10 Décembre 1776, jusqu'au 24 Décembre 1784. Lieutenant-colonel en 2e au 2e Bataillon des volontaires d'Ile-et-Vilaine le 12 Septembre 1791. Chef de Bataillon le 1er décembre 1792. Nommé Chef de la 42e Demi-brigade sur le champ de bataille par le Général Brune le 3e jour complémentaire an VII, confirmé le 7 Germinal an VIII. Passé au commandement de Ulm par ordre du Général Moreau le 5 Prairial an VIII. Nommé commandant d'armes à l'Ile-de-France et Bourbon le 14 Germinal an XI. Passé au commandement de Granville le 27 Vendémiaire an XII. Chevalier de la Légion d'honneur le 26 Mars 1805. Commandant d'armes à Saint-Malo le 19 Septembre 1812. Commandant de la place de Rennes le 14 Mai 1815. |
b/ Campagnes du Corps
- A l'Armée du Nord
Fig. 1 A gauche, dessin extrait de la planche de R. Knötel (Uniformenkunde IX/56); à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléniens N°01. La planche de Knötel a été reproduite dans l'ouvrage "Grandes Batailles" N°11) |
Au moment où la 31e de Bataille devient la 42e de Ligne, elle était, avons nous dit, à l'Armée du Nord. Elle y est toujours au commencement de l'année 1796, 3e Division, à Dusseldorff et à Cologne. Jusqu'à la fin de l'anne 1799, elle n'y a rien d'important à entreprendre; les années 1796-1797 sont remplies par la campagne d'Italie et les opérations de Hoche et Moreau sur le Rhin pour arriver à se rallier au Général Bonaparte.
Après le traité de Campo-Formio, on entreprend la conquête de l'Egypte et cette expédition, ainsi que les opérations de Championnet en Italie, remplissent l'année 1798.
La 42e change plusieurs fois de Division pendant l'an V (1796-1797); alors qu'elle fait partie de la 1ère Division, sous le Général Desjardins, elle prend part au combat du pont de Neuwied le 23 Octobre 1796, puis elle va au camp de Mulheim sous Cologne et de là, au bivouac de Kreutznach. La 42e passe alors à l'aile droite de l'Armée du Nord, 1ère Division, Général Coland, et elle est canlonnée à Ornheim, Dewinther et Zutphen.
Le 5 mars 1798 (15 ventôse an 6), Bonaparte adresse depuis Paris au Directoire exécutif une note dans laquelle il écrit : "Pour s'emparer de l'Egypte et de Malte, il faudrait de 20,000 à 25,000 hommes d'infanterie et de 2,000 à 3,000 de cavalerie, sans chevaux.
L'on pourrait prendre et embarquer ces troupes de la manière suivante, en Italie et en France :
... A Toulon, sur les vaisseaux de guerre 18e de ligne ... 2,000 hommes, 25e idem ... 2,000 hommes ... 42e idem ... 2,000 hommes ... 75e idem ... 2,000 hommes } Généraux Brune, Rampn, Pijon } 8,000 hommes ...
... Les demi-brigades avec leurs compagnies de canonniers...
... Tous les corps avec leur dépôt ...
Il faudrait que ces troupes fussent embarquées dans ces différents ports et prêtes à partir au commencement de floréal, pour se rendre dans le golfe d'Ajaccio, et réunies et prêtes à partir de ce golfe avant la fin de floréal ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2429; correspondance générale, t.2, lettre 2322).
Au final, en l'an VI, la 42e passe de l'aile droite de l'Armée du Nord à l'aile gauche de l'Armée du Rhin, où elle ne reste que fort peu de temps.
- Armée Batave
L'an VII, la 42e est incorporée dans l'armée batave sous les ordres de Brune; elle y est successivement partie de la 3e Division, puis de la 2e, de la Division du centre et enfin, de l'aile droite, 1ère Division.
Situation du 2e Corps Armée Franco-Batave (Nafziger - 799HBK) Renforts du 28 au 30 août 1799 : Brigade : X |
Renforts depuis les départements de la frontière du Rhin Renforts du 30 août 1799 : Renfort du 6 septembre 1799 |
Vandamme arrive le 4 septembre 1799 à Alkmaar et prend aussitôt le commandement de la 1ère Division française, formant l'aile gauche de l'Armée gallo-batave sous les ordres de Brune.
1ère Division Vandamme ; Rostollant, Adjudant général, Chef d'Etat -major ; Généraux de brigade, Gouvion, Barbou, Fuzier, Simon David. Dix mille hommes d'infanterie des 22e, 42e, 48e, 49e, 51e, 60e, 72e, 90e Demi-brigades de ligne ; 700 chevaux des 10e de Dragons et 5e de Chasseurs ; 4 bouches à feu. Quartier général à Alkmaar (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 7).
Armée Franco-Batave, 5 septembre 1799 (Nafziger - 799IBO) Général Commandant : Général de Division Brune Division française : Général de Division Vandamme Source : Gachot, E., "Les Campagnes de 1799, Jourdan en Allemagne et Brune en Hollande", 1906, Paris, Perrin et Cie. |
La fin de l'année 1799 est bien remplie; le Nord-Hollande devient le théâtre de nombreux combats livrés aux Anglo-Russes, qui ont débarqué dans le Helder sous les ordres du Duc d'Yorck, et la 42e Demi-brigade de ligne prend une part glorieuse à ces affaires qui ont un succès complet, affranchissent le territoire batave, et nécessitent le rembarquement des alliés à la suite d'une convention.
Le 10 Septembre a lieu l'attaque des retranchements du Zyp ; le Zyp était primitivement un grand marais qui s'étendait d'une mer à l'autre : l'industrie l'a converti en un terrain cultivé, coupé d'une quantité de canaux qui en font une espèce d'échiquier, chaque canal est bordé de digue très élevées, sur lesquelles les maisons sont à l'abri des inondations; celle qui forme le portour du Zyp offre d'excellentes positions, dominant toute la campagne, elle découvre de loin les défilés par lesquels on peut arriver. Les anglais se fortifient en ce point en attendant l'arrivée des Russes, et c'est cette position formidable que Brune entreprend d'enlever. L'affaire est sanglante, mais n'a pas de résultat : Ia 42e, qui est dans la Division Dumonceau, se signale d'une façon toute parliculière dans cette journée.
Fig. 1bis Plaque de bonnet de Grenadiers en laiton vers 1805-1807 (ancienne Collection Castagné) |
Au milieu de l'engagement, le Capitaine Delentaigne se trouve en bataille sur une digue, et sa Compagnie est foudroyée par l'ennemi qui occupe la rive opposée du canal de Krabbendam; malgré la mitraille et le feu de mousqueterie, cet intrépide Officier se jette à la nage pour sonder le canal qui le sépare des Anglais, et reconnaître s'il est guéable, puis, cette opération terminée, il donne l'ordre de marcher en avant et déloge l'ennemi de ses positions. La Demi-brigade subit des pertes sérieuses dans ce combat.; le Capitaine Michel y reçoit deux coups de feu; les Capitaines Deschamps, Harel-Alexandre, Lainé; les Lieutenants Cordier, Raujoux, Heitz, Brégains; les Sous-lieutenants Benatre et Cléret, ainsi que les Sergents-majors Girard et Maïgnan sont blessés.
Forces françaises aux Pays-Bas, 15 septembre 1799 (Nafziger - 799IMF) Général commandant : Général Brune 42e Demi-brigade : 3 Bataillons Miliutin, "Geschichte des krieges Russlands mit Frankreich under der Regierung Kaiser Paul's I. im Jahr 1799", Munich, 1856 |
Les Russes ayant débarqué se joignent aux Anglais et l'armée combinée attaque vigoureusement l'avant-garde française à Groél, et Kampen, mais la résistance opiniâtre de cette dernière donne le temps à Brune de faire accourir sa réserve d'Alkmaer et d'attirer à la gauche quelques troupes de la Division Dumonceau, puis avec ces forces, il assaille le 20 septembre Bergen de front, tandis que Gouvion le tourne par la droite; la 42e donne avec une grande vigueur et contribue au succès de la journée. Le Sergent Pierre Bernard, le Caporal René Chevalier, le Sergent Antoine Pech se distinguent particulièrement (voir plus bas aux récompenses accordées à la Demi-brigade), tout comme les Capitaines Pontallié, Molié; les Sous-lieutenants Perrières, Lebeley, le Sergent Lhoir sont blessés de coups de feu; le Caporal Bonhomme se signale d'une manière toute particulière et fait prisonnier deux Officiers Russes. Après ce combat, la Demi-brigade entre dans la 1ère Division, Général Vandamme.
A la suite de l'affaire d'Egmont, où il est assailli de tous côtés et forcé d'abandonner le terrain, Brune se retire et va, non sans peine, s'établir dans la position d'Alkmaer; le 2 octobre, pendant l'engagement, plusieurs Officiers sont mis hors de combat : ce sont les Capitaines Daron et Chassereau, ainsi que le Sous-lieutenant Goupil.
Fig. 2 Sapeur d'après Rigo, Le Plumet, planche 239; à droite, nos dessins parus dans Soldats Napoléoniens N°01 |
Forces françaises sous Brune, Hollande, 3 octobre 1799 (Nafziger - 799JAA) Général commandant : Général Brune Division française : Général de Division Vandamme Source : Gachot, E., "Les Campagnes de 1799, Jourdan en Allemagne et Brune en Hollande", 1906, Paris, Perrin et Cie. |
Le 6 Octobre, c'est le combat de Castricum (Castrienne). Les alliés attaquent de nouveau les Français; l'engagement devient bientôt général et prend les proportions d'une bataille. Après beaucoup d'efforts des deux côtés et quelques revers momentanés, les Français finissent par être vainqueurs. Dans cette journée, le Capitaine Boismartel est blessé et le Sous-lieutenant Moreau tomba au pouvoir de l'ennemi. Le résultat de cette bataille est une profonde mésintelligence entre les alliés et finalement une convention signée à Alkmaer le 18 octobre avec le Duc d'Yorck, d'après laquelle les alliés doivent se rembarquer, rendre leurs conquêtes; tous les canons pris en Hollande et huit mille prisonniers français et hollandais sans échange; mais les Anglais gardent la flotte hollandaise dont ils se sont emparés au commencement de l'expédition.
Le 4 décembre 1799 (13 frimaire an 8), le Consul Bonaparte fait écrire, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le ministre de la guerre réunira chez lui les généraux Moreau et Clarke, pour arrêter ensemble un plan d'opérations pour la nouvelle armée du Rhin.
Les Consuls désireraient que, vers la fin de décembre, l'armée du Rhin se portât en Bavière. Elle sera renforcée, 1° des 4e, 15e, 56e, 42e, 51e, 68e, de deux demi-brigades bataves et deux demi-brigades françaises de l'armée qui est en Batavie, du 21e régiment de chasseurs, qui est à Paris, et de trois régiments de cavalerie, qui sont en Batavie; 2° de tous les bataillons de conscrits qu'il sera possible d'y envoyer et qu'on incorporera au moment de leur arrivée.
Le ministre de la guerre retirera de l'intérieur tous les régiments de cavalerie qu'il pourra, afin de les envoyer à l'armée du Rhin. Il y enverra particulièrement le 11e de hussards, qu'on équipera à cet effet le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4413 ; cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1800, t.1, p. 7).
Le lendemain 5 décembre 1799 (14 frimaire an 8), dans une nouvelle lettre écrite depuis Paris, à Berthier, Bonaparte décide que "L’armée du Rhin sera renforcée sans délai : 1° par les 4e, 15e, 42e, 51e, 54e, et 60e demi-brigades et par deux autres demi-brigades extraites de l’armée française qui est en Batavie ; 2° par deux demi-brigades bataves ; 3° par le 21e régiment de cbasseurs qui est à Paris et par trois régiments de cavalerie extraits de l'armée française qui est en Batavie ; 4° par tous les bataillons de conscrits qu'il sera possible dy envoyer ; ces bataillons seront incorporés dans des demi-brigades au moment de leur arrivée ; 5° par tous les régiments de cavalerie qui se trouvent dans l’intérieur de la République et qu'il sera possible d'envoyer à l’armée du Rhin ; 6° par le 11e régiment de hussards qui sera équipé à cet effet le plus promptement possible" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3010).
Armée française du Rhin, fin décembre 1799 (Nafziger - 799LCL) Commandant : Général Moreau Centre : Général Gouvion Saint-Cyr (dans Basel) |
- Armée du Rhin
La campagne qui s'ouvre en 1800, n'est pas moins glorieuse pour la 42e Demi-brigade. Détachée de l'Armée batave après le départ des Anglo-Russes, elle est dirigée, sur l'Armée du Rhin sous les ordres de Moreau, et fait avec ce Général la belle campagne d'Allemagne qui doit compléter la campagne que le Premier consul va entreprendre en Italie. La 42e continue à se signaler et prend part à presque tous les combats livrés à l'Armée autrichienne; elle est placée dans le 1er Corps d'armée du centre sous les ordres de Gouvion-Saint-Cyr, et fait partie d'abord de la Division Laroche, puis de la 3e Division (2e selon Nafziger), Général Tharreau.
Le 25 avril 1800, l'Armée du Rhin se met en mouvement, et la 42e passe le Rhin à Vieux-Brisach; son effectif est de 2860 hommes répartis en 3 Bataillons.
Situation de l'Armée du Rhin le 25 avril 1800 (Nafziger - 800DAI) |
Le 26 avril, en avant de Brisach, occupation de Fribourg, d'où sont chassés les détachements autrichiens. Dans la nuit du 27 et la journée du 28, la Demi-brigade, suivant le mouvement du Corps d'armée qui s'étend sur sa droite, longe le Rhin sur la rive allemande, marchant sur le flanc des montagnes par Saint-Hubert, Neuhorff, Todnau, Saint-Blaise à travers des chemins affreux qui rendent la marche très difficile et très pénible. Les 29 et 30 avril, la 42e prend position sur l'Alb et vers Saint-Blaise.
Situation de l'Armée du Rhin le 1er mai 1800 (Nafziger - 800EAQ) |
Le 3 Mai, la 42e se met en marche sur Engen ; le 5 Mai, sur Moeskirch et Neuhausen-Ob-Ek, mais elle n'est pas engagée dans la bataille de Moeskirch; le 6 Mai, elle se trouve sur la rive droite du Danube, vis-à-vis Sigmaringen. Jusque-là, elle n'a pas été aux prises avec l'ennemi.
Le 19 Floréal an VIII (9 Mai), la Division Tharreau, réunie à la Division Baraguay d'Illiers, culbute les Autrichiens postés en avant de Biberach dans le défilé de Mittel-Biberach, puis descendant, dans la plaine marécageuse de la Riess, entre dans la ville et s'assure la possession des immenses magasins qu'y possédaient les Autrichiens; après ce premier succès, la Division passe la Riess sur le pont de Biberach et, se formant en colonne, franchit avec aplomb les pentes du Mittenberg occupé par l'ennemi; les Autrichiens qui sont en force bien supérieures, sont épouvantés de cet élan et battent en retraite, laissant entre nos mains plusieurs milliers de prisonniers; la nuit qui survient empêche de les poursuivre. Dans cette brillante journée, la 42e a soutinu sa réputation de valeur; le Capitaine Pontalié et le Lieutenant Cuignet sont blessés. Se distingue tout particulièrement le Caporal Jean Corba.
Le Bulletin de l'Armée du Rhin, rédigé par le Général de Division Dessoles, Chef de l'Etat-major de cette armée, et successivement adressé sous la forme de rapports partiels au Ministre de la Guerre, déclare :
"IV. Rapport du 16 au 2o floréal an VIII (6-10 mai 1800).
BATAILLE DE BIBERACH.
Tous les officiers, toutes les troupes des divisions Tharreau et Baraguey-d'Hilliers méritent des éloges ...
La 42e, dans le mouvement sur Biberach qui s'est exécuté en colonne par demi-bataillon, a soutenu la brillante réputation qu'elle s'est acquise dans la Hollande, et partout où elle a combattu ..." (de Carrion-Nisas, Marquis, Campagne des Francais en Allemagne, Année 1800, Paris, 1829; ce Rapport figure dans les Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 15 page 42).
Situation de l'Armée française en Allemagne au 10 mai 1800 (Nafziger) Source : de Carrion-Nisas, Marquis, Campagne des Francais en Allemange, Année 1800, Paris, 1829 |
Le 13 Mai, la Division Tharreau, continuant sa marche en avant, est au confluent de 1'Iller et du Danube, à cheval sur l'lller et occupant le pont d'Unterkichberg; elle se relie avec la gauche de l'Armée du Rhin placée sur la rive gauche du Danube sous les ordres de Sainte-Suzanne; le 14 et le 15 Mai se passent dans la même position. Le 16 Mai, la Division marche au secours de l'aile gauche vivement menacée par une sortie des Autrichiens du camp retranché d'Ulm. La 42e perd dans cette affaire le Capitaine Servin qui tombe au pouvoir de l'ennemi. Là encore, se distinguent tout particulièrement le Caporal Jean Réjasse, le Grenadier Seyot, et le soldat Jean Tabarin.
Le 18 Mai, la 42e s'établit sur la rive gauche du Danube qu'elle repasse le 20 pour s'établir sur la rive droite. Le 31 Mai, le Capitaine Rivière est blessé dans une reconnaissance.
Le 4 juin 1800 (15 Prairial an 8), le Général de division Dessolle, Chef de l’Etat-major général de l'Armée du Rhin, écrit, depuis le Quartier général de Memmingen, au Lieutenant général Grenier : "Le général en chef ayant, mon cher général, accordée un congé de convalescence au lieutenant général Saint-Cyr qu’il a réclamé, je vous préviens que, par suite des nouvelles dispositions que ce départ a nécessité, la division de gauche que commandait le général Turreau passe sous vos ordres ; la division Leclerc reviendra sous les ordres immédiats du général Moreau dans le corps de réserve.
D’après ce changement, la 16e de ligne, la 42e et la 51e passent sous vos ordres ainsi que le 5e de chasseurs, 16e idem, 17e de cavalerie, 23e idem.
Ainsi vous auriez dans votre corps d’armée dix régiments ; mais le général en chef ne pouvant vous en laisser que huit me charge de vous adresser les ordres ci-joints pour le 10e de chasseurs est le 23e de cavalerie.
Le général en chef écrit au général Saint-Cyr de vous donner toutes les instructions sur les positions qu’occupent les troupes qui passent sous vos ordres ; incessamment il fixera la ligne de disposition du corps de réserve et de celui sous vos ordres.
Adieu, mon cher général, je vous embrasse ; j’oubliais de vous dire que le général de division Legrand a l’ordre de se rendre dans votre corps d’armée pour y recevoir de l’emploi.
Salut et de fraternité" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Situation de l'Armée française en Allemagne au 10 juin 1800 (Nafziger) Source : de Carrion-Nisas, Marquis, Campagne des Francais en Allemagne, Année 1800, Paris, 1829 |
L'Ordre de mouvement de l’aile gauche pour le 14 juin 1800 (25 Prairial an 8), établi à Ober-Hausen, indique : "... Le général Legrand laissera à Schussen un bataillon de la 42e demi-brigade qui passera sous les ordres du général Fauconnet, ce qui, avec celui qui y est déjà, fera deux bataillons de cette demi-brigade à la réserve.
La réserve se mettra de suite en mouvement et viendra s’établir à Schussen passant par Roggenburg. Le général Fauconnet donnera de suite l’ordre à quatre compagnies de la 42e qui est avec lui de se rendre à Deisenhausen, où sera établi le grand parc de l’aile gauche, pour y relever celles de la 23e à qui il donnera en même temps l’ordre de se rendre à la division Baraguey d’Hillier. Ces compagnies passeront par Roggenburg où elles prendront auprès du chef de l’état-major des renseignements sur la position de leur division. Les quatre compagnies de la 42e suivront le mouvement de la réserve jusqu’à Roggenburg, d’où elles se dirigeront sur Diesenhausen par Ingstetten ; elles feront le service au grand parc et seront à la disposition du chef qui le commande.
Le général Fauconnet est prévenu que le général Legrand a ordre de laisser à Schussen un bataillon de la 42e et que le général Baraguey d’Hilliers lui fera passer un bataillon de la 103e, ce qui portera l’infanterie de sa réserve à trois bataillons …" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22).
Le 15 juin 1800 (26 Prairial an 8), à Roggenburg, est établie la "Nouvelle organisation de l’aile gauche
En conséquence des nouvelles dispositions du général en chef, le corps d’armée confié au lieutenant général Grenier, prendra la dénomination d’aile gauche de l’armée du Rhin ; il sera composé de deux divisions de première ligne et d’une division de réserve, commandées par les généraux de division Baraguey d’Hilliers, Ney et Legrand. Les divisions seront formées ainsi qu’il suit :
La division aux ordres du général Legrand sera composée des 16e, 42e et 51e demi-brigades, des 5e et 16e de chasseurs, de 8 bouches à feu servies par l’artillerie légère, et de quatre pièces de position ...
Le général de division Legrand aura sous ses ordres les généraux de brigade Salligny et Mouroux ; les adjudants-généraux Daclon et Michel ...
La division Legrand commencera par fournir le service du quartier général du lieutenant général Grenier ; ce service est invariablement fixé à deux compagnies de grenadiers et trois compagnies de fusiliers à prendre dans les différentes demi-brigades. Ce service alternera tous les quinze jours avec la division aux ordres du général Ney ...
Les divisions Ney et Legrand fourniront encore au quartier général, la première un détachement de 25 chevaux et la seconde un de 18 avec les officiers, sous-officiers et trompettes nécessaires à prendre dans les différents régiments ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le 15 Juin justement, la 42e Demi-brigade est engagée et se bat vigoureusement; les Sous-lieutenants Hardouin et Hautière, sont blessés.
Le 16 juin 1800 (27 Prairial an 8), le Général Grenier écrit, de Roggenburg, au Général Moreau : "Vous trouverez ci-joint, mon général, copie du rapport du général Legrand sur l’affaire qui a eu lieu hier. La 42e a éprouvé la plus forte perte …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 70 page 152).
A la suite de plusieurs réclamations fondées à propos d'exactions commises par plusieurs Généraux, Moreau fait juger et fusiller le Commissaire Pommier, deux Généraux sont renvoyés; en même temps, Vandamme cède sa Division à Gudin, et Legrand remplace plus tard le Général Tharreau. Presqu'en même temps, le Général Grenier reçoit le commandement du Corps d'armée en remplacement de Saint-Cyr auquel Moreau reproche de n'avoir prit aucune part à la bataille de Moeskirch; Saint-Cyr part pour la France. Dès lors, le centre est dissous et forma l'aile gauche, taudis que le Corps de réserve devient le contre; ce changement a lieu par suite d'un grand mouvement de conversion, la droite en avant, que Moreau exécute pour menacer la dernière communication des Autrichiens et les forcer à abandonner Ulm. La position des troupes est rectifiée et le Corps Grenier prend position à Gunzbourg sur la Gunz, faisant face au Danube.
Moreau ayant résolu de franchir le Danube au-dessous de Ulm, prescrit au Général Grenier de faire une démonstration de son côté pour détourner l'attention de l'ennemi. Cette opération a lieu dans la nuit du 29 au 30 Prairial (18 et 19 Juin), tandis que le reste de l'armée franchit le Danube en aval et remporte la victoire dans une série d'engagements qui ont pris le nom de bataille d'Hochstett. Dans cette affaire du passage du Danube, la Demi-brigade a l'occasion de se faire remarquer. Le Chef de Bataillon Aubrée, le Capitaine Delentaigne et le Sous-lieutenant Troyhard se présentent des premiers pour passer volontairement le Danube à la nage et chasser l'ennemi qui occupe une tête de pont sur l'autre rive vis-à-vis Gunzbourg. Le Sous-lieutenant Troyhard est désigné pour commander l'avant-garde des nageurs; il traverse deux fois le fleuve, la deuxième fois, c'est pour aller rechercher des soldats qui n'ont pas entendu le signal du retour et qui auraient été infailliblement massacrés sans la bravoure et le dévouement de cet Officier.
Le 2 juillet 1800 (13 Messidor an 8), le Général Grenier écrit, de Neubourg, au Général Legrand : "Je vous renvoie, mon cher général, l’état en double expédition des places vacantes au choix du gouvernement dans la 42e demi-brigade que j’ai trouvé joint à votre lettre du 11 courant. Il est indispensable que le chef de corps joigne au pied de cet état des renseignements sur la moralité et les talents militaires des sujets qu’il propose pour remplir ces places ; qu’enfin ces états soient visés par vous pour que je puisse les adresser au général en chef.
Il faut un état séparé et double pour chaque proposition" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 180).
Sur la journée du 4 juillet 1800 (15 messidor an 8), le commandant du Génie de l'ail gauche de l'Armée du Rhin, Beaufort, écrit, dans son "Précis des mouvements et opérations de l’aile gauche, depuis le 17 prairial, jusqu’au 27 messidor" (du 6 juin 1800 au 16 juillet 1800) : "... Le 15, la Division Ney gardant toujours sa position, celle Legrand, après avoir été relevée, en partie, dans ses positions devant Ingolstadt par la Brigade du Général Roussel (de la Division de Réserve) et y avoir laissé deux bataillons de la 42e, s’est mise en mouvement à 4 heures du soir et a été camper, la Brigade Saligny, la gauche à Lintach, la droite à Westenhausen ; le 16e régiment de chasseurs cantonné dans ce dernier village et celui d’Ernstgarden. La Brigade Sabatier, à la lisière du bois en avant de Mensching, à cheval sur la route qui conduit à Geisenfeld ; le 5e régiment de chasseurs placé dans les vergers de Mensching ; elle couvrait ainsi le débouché de Wehlbourg et de Geisenfeld.
Le quartier général resta à Neubourg ..." (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 89).
L'ordre de mouvement pour le 5 juillet 1800 (16 Messidor an 8), établi à Neubourg le même jour, prévoit : "Mouvement du 16 Messidor
… Le général Legrand laissera devant Ingolstadt les deux bataillons de la 42e jusqu’à ce que le général Fauconnet puisse y être arrivé avec les troupes qu’il a encore sur la rive gauche du Danube …
Le général Fauconnet fera passer de suite sur la rive droite du Danube les troupes qu’il a encore sur la rive gauche et resserrera l’ennemi dans Ingolstadt avec la division de réserve sur la rive droite du Danube. Aussitôt que toutes ces troupes seront arrivées dans cette position il renverra au général Legrand les bataillons de la 42e …" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Sur la journée du 6 juillet 1800 (17 messidor an 8), le commandant du Génie de l'aile gauche de l'Armée du Rhin, Beaufort, écrit, dans son "Précis des mouvements et opérations de l’aile gauche, depuis le 17 prairial, jusqu’au 27 messidor" (du 6 juin 1800 au 16 juillet 1800) : "... La Division Legrand ne fit que peu de mouvements. Le 5e de chasseurs se porta sur Abensberg où s’était avancée l’avant-garde de la Division, commandée par le Général Saligny, et prit part, aussitôt son arrivée, à une affaire qui s’engagea un peu au-delà d’Abensberg, entre le 16e de chasseurs et les hussards de Blankenstein. L’ennemi fut forcé de se retirer jusqu’à Arnshofen. Les 2 bataillons de la 42e demi-brigade, qui étaient restés devant Ingolstadt rejoignirent la division et furent placés sur la lisière de la forêt à la hauteur de Münch-Münster …" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 89).
Le 7 juillet 1800 (18 Messidor an 8), le Général Grenier écrit, de Geisenfeld, au Général Legrand : "Vous trouverez ci-joint, mon cher général, un mandat de 200 francs pour les militaires de la 42e demi-brigade qui ont versé au parc de votre division deux barils pris à l’ennemi dans l’expédition d’Aalen ; je vous prie de leur faire remettre, afin qu’ils puissent en faire toucher le montant chez le payeur" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 192).
Le même 7 juillet 1800 (18 Messidor an 8), le Général Grenier écrit également, de Geissenfeld, au Général Moreau : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joints, mon général, trois mémoires de proposition en faveur des citoyens Lhoir, Delafond et Pitel, sergents à la 42e demi-brigade pour être nommés à trois sous-lieutenances vacantes au choix du gouvernement. Les renseignements que donne le chef de ce corps sur les talents militaires et la conduite de ces trois sous-officiers sont trop à leur avantage pour ne pas croire que vous vous empresserez, mon cher général, à les élever au grade qu’on réclame pour eux" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 193).
Le même 7 juillet 1800 (7 juillet 1800), le Général Grenier écrit encore, de Geissenfeld, au Général Moreau : "La 42e demi-brigade est sans chef depuis longtemps, mon cher général ; chaque jour ce corps perd beaucoup par la discipline, et le général Legrand en m’en rendant compte, me demande avec instance un chef qui, par ses talents, puisse conserver à cette demi-brigade la réputation qu’elle si bien mérité jusqu’ici. Si votre choix n’est pas encore fait, mon cher général, je vous rappellerai les citoyens Huard et d’Honnières, chefs de bataillon à la 108e ; le dernier à mon avis est à préférer" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 194). Ce sera au final Huard.
C'est à ce moment que la nouvelle de la convention d'Alexandrie arrive en Allemagne; Kray demande la suspension des hostilités et Moreau signe avec lui l'armistice de Parsdorf, le 15 Juillet.
Situation de l'Armée du Rhin au 15 juillet 1800 (Nafziger) |
Le 21 juillet 1800, la 42e passe sous le commandement de Léonard Huard de Saint Aubin (Colonel le 24 septembre 1803).
La Division de la 42e est envoyée sur l'Issar et les troupes restent en présence pendant les mois d'Août, Septembre, Octobre et Novembre. Pendant l'armistice, quelques modifcations sont apportées à l'organisation de l'Armée du Rhin, et la 42e fait partie de la Division Legrand, aile gauche, Général Grenier.
Le 9 août 1800 (21 Thermidor an 8), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général Moreau : "Vous trouverez inclus, mon cher général, trois mémoires de proposition en faveur des citoyens Delafond, Lhoir et Pitel, sergents à la 42e demi-brigade pour être promus aux trois sous-lieutenances vacantes au choix du gouvernement dans ladite demi-brigade. D’après les renseignements que donne le chef du corps, ces sous-officiers sont dignes, sous tous les rapports, de l’avancement qu’on sollicite pour eux ; ils réunissent à beaucoup de bravoure, de l’instruction, de la moralité et toutes les qualités qu’on peut désirer dans un militaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 238).
Le 17 août 1800 (29 Thermidor an 8), le Général Grenier écrit, de Ratisbonne, au Général Legrand : "Le général en chef a fait droit, mon cher général, aux propositions d’avancement que je lui ai transmis en faveur des citoyens Thunot, sergent-major à la 16e de ligne, Lhoir sergent, Pittel et Delafond sergents-majors à la 42e demi-brigade ; il a promu ces quatre sous-officiers au grade de sous-lieutenants dans leurs corps respectifs. Je vous remets ci-joint leurs nominations. Veuillez bien les faire parvenir aux chefs de brigades Rouville et Huard avec les lettres d’avis du chef de l’état-major général" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 244).
Le 2 septembre 1800 (15 Fructidor an 8), le Général Grenier écrit, depuis Ratisbonne, au Général Moreau : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, la démission qu’offre de son grade le citoyen Fontanes, sous-lieutenant au 1er bataillon de la 42e demi-brigade ; vous verrez par la lettre du chef qui y est jointe, que le corps ne fera pas une grande perte. Je vous engage donc, mon cher général, à l’accepter et à autoriser le citoyen Fontanes à se retirer dans sa famille" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 124 page 261).
Le 22 septembre 1800 (5e jour complémentaire an 8), est établie à Munich une nouvelle "Organisation de l’aile gauche de l’armée
L’aile gauche sera composée de trois divisions dont deux de première ligne et une de réserve.
Celles de première ligne sont les divisions aux ordres des généraux Ney et Legrand ; celle de réserve la division aux ordres du général Bastoul.
... Celle du général Legrand conserve son organisation actuelle ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 75).
Situation de l'Armée du Rhin en novembre 1800 (Nafziger) |
Né à Villediou (Manche). Soldat au 4e bataillon de la Manche le 8 Mars 1792. Capitaine le 24 Août, même année. Chef de bataillon le 9 Septembre 1792. Chef du 1er Bataillon de la 26e devenue 108e le 8 Germinal an II. Chef de Brigade le 29 Messidor an VIII, à la place du chef Piolaine nommé commandant à Ulm. Nommé Général de Brigade par décret du 1er Mars 1807. |
Fig. 2bis En haut à gauche : shako (Margerand : Les coiffures de l'Armée Française); à droite, shako de Fusilier (dessins parus dans Soldats Napoléoniens N°01) Au milieu à gauche : plaque de shako (dessin paru dans la Giberne) ; au centre, shako modèle 1806 (collection privée) ; à droite plaque de shako modèle 1806 de troupe (Musée du Fort de Joux) Ci-contre : plaque de shako modèle 1806 (communication d'un de nos correspondants - plaque vendue aux en enchêres en Italie) |
Situation de l'Armée du Rhin 22 novembre 1er décembre 1800 (Nafziger) Sources : De Carrion-Nisas, Marquis, "Campagne des Francais en Allemagne", Année 1800, Paris, 1829 ; Picard : "Hohenliden" |
Le 25 novembre 1800 (4 Frimaire an 9), le Général Grenier écrit, depuis Landshut, au Général Moreau : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, la démission donnée par le citoyen Couillard de son grade de sous-lieutenant à la 42e demi-brigade. La lettre du chef de brigade Huard qui l’accompagne vous déterminera je n’en doute pas à l’accepter" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 151 page 315).
Les hostilités recommencent le 28 novembre 1800. L' "Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la reprise des hostilités (7 Frimaire an 9 - 28 Novembre 1800), Armée du Rhin, aile gauche" indique que la 42e Demi-brigade, forte de 2124 hommes, fait partie de la "Division aux ordres du Général Legrand", comprenant les Généraux de Brigade Saligny, Sabatier, Bontemps (ce dernier quitte la Division le 12 Frimaire pour cause de maladie), et les Adjudants-commandants Daclon et Michel (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 218)
L'Armée du Rhin se met en mouvement et marche sur l'Inn; la Division Legrand à la gauche de l'armée suit la vallée de l'Isen : elle déposte de Dorfen une avant-garde autrichienne et prend position aux débouchés de l'Isen.
Situation de l'Armée du Rhin le 1er décembre 1800 (SHAT B2 546) |
Le 1er décembre 1800 (10 Frimaire an 9), le Général Legrand écrit, depuis Schwindec à 4 heures du matin, au Lieutenant général Grenier : "Je reçois à l’instant mon cher général une lettre de l’adjudant commandant Michel par laquelle il m’annonce que des militaires de la 42e escortant des voitures venant de Landshut lui ont dit que l’ennemi s’était emparé de cette ville à deux heures dans la journée du 9.
Je viens de donner l’ordre au général Sabatier de se porter avec la 51e demi-brigade et le 5e régiment de chasseurs sur Fursten, de prendre position à cet endroit et d’envoyer un parti de cavalerie est de six compagnies d’infanterie sur Graibach pour couvrir les routes de Stolkirch et de Mosbourg. J’attends avec impatience les ordres que vous me donnerez.
PS. L’adjudant commandant Michel était resté malade à Erding et il m’écrit de cette ville" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 287).
Le 1er Décembre encore, du côté d'Ampfingen, le Corps de Grenier doit supporter le choc d'une partie de l'Armée autrichienne et se replie lentement et en bon ordre; la 42e se signale dans cette journée : elle soutient un combat très-vif sur les hauteurs des Taufkirch et de Schwindeck, mais écrasée par des forces considérables, elle est forcée d'évacuer Dorfen; elle s'arrête sur l'Isen.
Le "Rapport sur les mouvements et combats de l’aile gauche depuis le 7 frimaire jour de la rupture de l’armistice, jusqu’au 10 inclus", rédigé le 2 décembre 1800 (11 Frimaire an 9) par le Général Grenier pour le Général en chef, indique : "... La 42e se distingua particulièrement dans ce combat, et sans la vigueur, la ténacité et les sages dispositions du général de division Legrand, l’ennemi se serait encore emparé de Dorfen le même jour ...
Je ne peux mieux faire l’éloge des troupes qui ont combattu dans cette journée qu’en les désignant, le général en chef jugera de leur valeur et de leur conduite en comparant leur nombre et leur force avec celles des ennemis qui leur étaient opposées et qu’il a vu par lui-même ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Le Bulletin de l'Armée du Rhin, rédigé par le Général de Division Dessoles, Chef de l'Etat-major de cette armée, et successivement adressé sous la forme de rapports partiels au Ministre de la Guerre, déclare au sujet de la journée du 10 frimaire (1er décembre) :
"I. Rapport du 7 au 12 frimaire an IX (28 novembre - 3 décembre 1800).
Les divisions Ney et Hardy vinrent prendre position sur les hauteurs de Haag, et la division Legrand sur Dorfen, après avoir soutenu un combat très vif sur les hauteurs de Taufkirchen et Schwindach, point sur lequel l'ennemi s'était reporté aussitôt qu'il vit notre retraite décidée. La 42e se distingua particulièrement dans ce combat, et, sans la ténacité et les sages dispositions du général Legrand, l'ennemi se serait encore emparé de Dorfen le même jour" (de Carrion-Nisas, Marquis, Campagne des Francais en Allemagne, Année 1800, Paris, 1829).
Fig. 4 | Fig. 4b |
Après le combat d'Ampfingen, le Général Moreau établit la Division Legrand à la gauche de Hohenlinden, observant la route de l'Isen à Langdorf; en ce moment, l'effectif des trois Bataillons de la 42e est de 2105 hommes.
Le 3 Décembre, la Division Legrand est assaillie par des forces considérables composées du Corps autrichien sous les ordres de Kienmayer et d'une Division de cavalerie. Repoussées de la lisière des bois, les 51e et 42e se replient avec calme dans la plaine sur Hartofen; dans cette position, ces Demi-brigades accablées par le nombre, luttent avec un aplomb rare, tantôt faisant un feu nourri contre l'infanterie, tantôt croisant la baïonnette contre la cavalerie, et apposant à toutes les attaques une résistance invincible. Enfin, à la nouvelle des succès du centre, le Général Grenier prend aussitôt l'offensive malgré son infériorité numérique; la Division Legrand est formée en retenues, et appuyée par des charges de cavalerie, elle s'avance résolument contre l'ennemi qui de son côté, se défend avec la plus grande vigueur; plusieurs chocs ont lieu, les positions sont prises et reprises; enfin la Division Legrand réussit à ramener le Corps de Kienmayer jusqu'à la lisière des bois et à le rejeter dans les défilés de Langdorf. Kienmayer culbuté laisse entre nos mains près de 1500 prisonniers et six pièces de canon.
La 42e s'est hautement signalée dans cette journée, les rapports officiels en font foi. Voici ce qu'écrit le 3 décembre 1800 (12 Frimaire an 9), le Général de Division Legrand depuis son Quartier-général à Reithofen, au Lieutenant général Grenier : "Aujourd’hui, à midi, mon cher général, l’ennemi fort de 18 bataillons, six pièces d’artillerie et trois régiments de cavalerie, ayant forcé mes avant-postes à Furstern, déboucha avec la plus grande impétuosité sur Puch et m’attaqua dans ma position de Harthoffen. A la suite d’un tiraillement assez conséquent, l’ennemi fit une charge qu’il ne poussa pas très avant ; mais, à deux heures, il avait réuni toutes ses forces et fait filer sur ma gauche beaucoup d’infanterie qui paraissait vouloir me séparer du petit corps d’observation que j’avais jeté sur la route de Erding, voulut pour appuyer son mouvement recommencer une autre charge. Je fis alors former les colonnes d’attaque à l’infanterie et à la cavalerie qui toutes reçurent l’ennemi avec le plus grand sang-froid. La 42e Demi brigade essuya plusieurs charges avec un calme et une fermeté, dignes des plus grands éloges. Le citoyen Huard, chef de cette demi-brigade, a eu un cheval de tué sous lui. Au même moment, la 51e demi-brigade aux ordres du général Sabatier débusqua l’ennemi des bois dont il s’était emparé à ma gauche. Et le poursuivit avec intrépidité et de concert avec la 42e favorisa une charge que fit la cavalerie avec le plus grand succès, ce qui força l’ennemi à se rejeter en désordre sur Isen et Furtern. Mon infanterie l’a alors poursuivi sur ces deux routes.
Vers cinq heures, la gauche de la division du général Bastoul me paraissant compromise, j’ai fait porter en avant du village d’Egberg, un bataillon de la 42e qui a fait le meilleur effet en forçant l’ennemi à une diversion.
Le terrain est jonché de cadavres, l’ennemi a eu une grande quantité de blessés ; il a, surtout dans sa charge, essuyé une perte très considérable ; je ne puis cependant vous désigner au juste le nombre de prisonniers ; ils arrivent par petit peloton, j’en ai ici six cent et quatre pièces d’artillerie. Mais un grand nombre a été dirigé sur Schraben sans s’arrêter.
J’attends le rapport de mes pertes pour vous en faire part, elles sont peu conséquentes.
J’ai repris ma position, ayant une demi-brigade ici, une en arrière de Puch, et mes avant-postes en avant de cet endroit.
J’ai été parfaitement content de toutes mes troupes, les chefs et les officiers ont mis tous la plus grande intelligence et leur bravoure ordinaire à exécuter mes heures
Ps. Nom des officiers qui se trouvent parmi les prisonniers autrichiens faits par ma division dans la journée
G. Clady-Gallasch, Joseph Appek, capitaines propriétaires de compagnies du régiment de Venckheim n°35
Joseph Mellehozch, capitaine sans compagnie, au même régiment
Joseph Böhm, premier lieutenant idem
Jean Fenquessy, idem idem
Gebler lieutenant idem
Philippe Kinnars, premier lieutenant régiment de Gemänd n°21
François-Joseph Elleman, idem régiment de Stein n°50
Jean Scherfen, adjudant, 13e régiment de dragons" (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 301).
Voici également un extrait de la lettre de Moreau adressée au Ministre de la guerre :
"Hohenlinden, 12 Frimaire an IX (au soir)
Au Ministre de la guerre,
J'ai le plaisir, mon cher général, de vous rendre compte d'un événement bien glorieux pour l'armée que je commahde et d'un grand avantage pour la république ...
Tous ont fait leur devoir, je ne puis donner d'éloges particuliers à aucune des armes; artillerie, infanterie, cavalerie méritent les plus grands éloges. Les états-majors se sont particulièrement distingués. Le corps du général Lecourbe qui s'était emparé de Rosenheim le 10, a été chargé de couvrir l'Inn et de défendre tous les débouchés du Tyrol. Le chef d'état-major vous rendra un compte très détaillé de cette bataille d'Hohenlinden, lieu déjà connu par la convention qui nous cédait les trois places. La république doit connaitre les corps et les militaires qui s'y sont partïculièrements distingués; il vous instruira également des détachements que l'ennemi a faits derrière notre gauche et auxquels nous n'avons pas fait grande attention. L'armée est fière de son succès, surtout par l'espoir qu'il contribuera à accélérer la paix.
Signé : MOREAU".
Voici maintenant deux extraits du rapport détaillé du Chef d'état-major mentionné ci-dessus (Quatrième bulletin historique du 11 au 20 du mois de Frimaire, an IX de la République, par le général de division Dessolles, chef de l'état-major général de l'armée; Pièce n° 84) :
Passage concernant l'attaque dit centre :
"C'est au milieu de cette bataille que la colonne du général Richepanse (48e demi-brigade en colonne par demi-bataillon, l'artillerie derrière, et le 1e régiment de chasseurs couvrant la droite) fut reçue vigoureusement par l'ennemi sur la route de Hohenlinden et décimée par la mitraille; le général Richepanse se jette à la tête des grenadiers de la 48e, fait cesser leur feu et leur dit en leur montrant les bataillons hongrois: grenadiers, que pensez-vous de ces gens-là ? - Ils sont foutus, mon général, répondirent spontanément ces braves - ils sont morts, répliqua le général, formez les pelotons d'attaque. Nos pertes furent grandes, mais l'ennemi fut écrasé, et s'enfuit de toute part".
Passage concernant l'aile gauche :
Fig. 5 Sapeur d'après le Fichier Carl, planche 32; à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
"Aile gauche. - L'ennemi cherchait à s'emparer d'un bois pour tourner la division Legrand à gauche; la 51e demi-brigade reçut l'ordre de s'y porter et de résister vigoureusement à l'ennemi : elle eut cinq bataillons à combattre, ce qui ne l'empêcha pas, non-seulement de se défendre avantageusement, mais encore d'enfoncer l'ennemi; celui-ci, pour appuyer son mouvement, fit une seconde charge sur tous les points de la division; le général Legrand fit aussitôt former les colonnes d'attaque et toutes les troupes reçurent les Autrichiens avec ce sang-froid qui assure la victoire. La 42e, contre laquelle l'ennemi fit les plus grands efforts, se distingua particulièrement dans cette occasion, son calme qui déconcerta l'ennemi, favorisa une charge que le 12e régiment de cavalerie exécuta avec un succès complet; sous le même instant, la 51e repoussait vigoureusement l'infanterie qu'elle avait en tête. L'artillerie de cette division fit des prodiges de valeur; elle fut on ne peut mieux dirigée et fit plusieurs fois taire celle autrichienne. Alors le grand nombre céda au courage de nos troupes, tous les corps de cette division rivalisèrent de valeur et leur bravoure mit l'ennemi en pleine déroute; ces manoeuvres étaient aussitôt exécutées qu'habilement ordonnées; soldats, officiers des corps et officiers généraux combattaient avec dévouement et intrépidité. La retraite de l'ennemi sur Fursten fut coupée et il fut poursuivi par les tirailleurs jusques sur les hauteurs en arrière d'Isen, sa perte sur ce point fut considérable, le champ de bataille qu'il abandonna fut couvert de morts et le bois rempli de blessés et d'hommes vaincus. Cette division lui fit en outre cinq à six cents prisonniers et lui prit quatre pièces de canon, deux caissons et soixante chevaux; de son côté, elle perdit dans toute la journée quatre-vingts tués, cent soixante blessés, dont quatre officiers et le brave Corniau, chef du 5e régiment de chasseurs. Vers les cinq heures du soir, l'ennemi ayant vivement attaqué la division Bastoul contre laquelle il avait dirigé des forces majeures sur Tating, et le général Legrand craignant qu'elle ne fût compromise, ordonna à un bataillon de la 42e de se porter sur la hauteur à gauche de Vorsten. La diversion qu'occasionna ce mouvement, contribua beaucoup à mettre en désordre la réserve de l'ennemi qui avait attaqué et s'était battue en désespérée contre la division Bastoul" (Le bulletin de l'armée du Rhin donné dans le tome V du Mémorial du dépôt général de la guerre, page 531, (pièces justificatives) n'est pas semblable en tout point au bulletin dont on donne ici un extrait pris sur l'original signé du général Dessolles - archives du dépôt de la guerre).
De son côté, le Général Grenier, dans son "Rapport de l’aile gauche sur la journée du 12 Frimaire, bataille d’Hohenlinden", rédigé à Haag le 13 Frimaire an 9 (4 décembre 1800), écrit : "... Le 12 … Dès ce moment, la victoire nous appartient, malgré les efforts que continue à faire le général Baillet-Latour sur Burkraim et l’attaque que fait le prince de Schwarsembergn ayant à ses ordres l’archiduc Ferdinand et le F. M. L. Kienmayer sur les divisions Legrand et Bastoul ; ce dernier avait pris depuis le dix le commandement de la division de réserve, le général Hardy qui la commandait ayant été blessé. Présumant que l’ennemi attaquerai vivement ma gauche pour se dégager, j’avais ordonné au général Ney de laisser sa brigade de réserve, les bataillons de grenadiers de sa division, le 13e de dragons et le 19e de cavalerie à Hohenlinden ; en effet, ce corps fut bientôt aux prises ; l’ennemi attaque en même temps la division Bastoul à Puch et Forsten et la division Legrand à Harthoffen ; l’ennemi avait sur toute la ligne une supériorité numérique de plus de moitié et avait un champ de bataille très avantageux. Je me décidais néanmoins à prendre l’offensive sur lui et ordonnais de l’attaquer ; plusieurs fois, les corps ont été mélés, l’ennemi se battait avec une vigueur étonnante ; les divisions Legrand et Bastoul firent des prodiges de valeur, les positions furent prises et reprises plusieurs fois ; enfin l’ennemi fut enfoncé sur la rive droite par la division Legrand et culbuté dans les défilés de Furstern et de Lendorff, en même temps que le général Bonnet qui commandait une brigade de la division Bastoul le culbutait sur Isen ; il laissa entre nos mains de 12 à 1500 prisonniers, six pièces de canon et deux caissons. Le chef du 5e régiment de chasseurs a été dangereusement blessé, et le chef de la 42e a eu son cheval tué.
L’ennemi faisait encore de très grands efforts sur le centre du général Bastoul et la réserve du général Ney ; il serait dans doute parvenu à couper la grande route d’Hohenlinden à Forstern et Erding, si trois régiment de cavalerie aux ordres du général D’Hautpoul n’étaient arrivés avec célérités, soutenus de la réserve de grenadiers de la division du général Ney ; ces nouvelles troupes mirent le général Bastoul en mesure de reformer ses colonnes d’attaque ; il s’y disposa et attaque l’ennemi qui s’était formé en avant du bois sur les hauteurs de Tating ; le général Bonnet qui venait d’être culbuté sur l’Isen, marcha par sa droite, soutenu d’un bataillon de la 42e, et de la cavalerie commandée par le général Fauconnet, l’attaque en flanc, en même temps que la brigade de réserve du général Ney commandée par le général Joba s’ébranle et attaque la gauche ; l’ennemi ne peut résister à cet effort ; il se replie en désordre et nous abandonne encore quelques pièces de canon et nombre de prisonniers. La journée est finie, il est sept heures du soir …" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 94).
"ARMEE DU RHIN.
LE GENERAL DE DIVISION CHEF DE L'ETAT-MAJOR-GENERAL, AU MINISTRE DE LA GUERRE.
Au quartier-général de Steyer, le 5 nivôse an IX de la République française, une et indivisible.
AFFAIRE DE HOHENLINDEN.
Le général Grenier, voyant le succès de l'attaque du centre, se décida à prendre lui-même l'offensive, malgré son infériorité ; l'attaque est ordonnée ; l'ennemi se bat avec une vigueur étonnante ; mais les divisions Legrand et Bastoul font des prodiges de valeur. Plusieurs fois les corps se mêlent, les positions sont prises et reprises, les 51e et 42e demi-brigades sont chargées en flanc plusieurs fois par la cavalerie, sans être un instant ébranlées. Enfin, la droite du général Legrand culbulte l'ennemi dans les défilés de Lendorf, tandis que le général Bonnet avec une brigade de la division Bastoul, le rejette sur Issen, et il se retire en nous abandonnant près de 1,500 prisonniers et six pièces de canon. Le chef du 5e régiment de chasseurs a été dangereusement blessé et le chef de la 42e a eu son cheval tué sous lui dans un combat opiniâtre.
L'ennemi faisait encore de grands efforts sur le centre du général Bastoul et la réserve du général Ney. Le général Grenier donne ordre au général d'Hautpoul d'arriver avec ses trois régiments de cavalerie soutenus par le bataillon de grenadiers du général Ney. Ces nouvelles troupes mettent le général Bastoul en mesure de former ses colonnes d'attaque, et de marcher sur l'ennemi qui avait pris une nouvelle ligne, en avant des bois sur les hauteurs de Tating. Le général Bonnet, qui venait de le forcer sur Issen, soutenu d'un bataillon de la 42e et de la cavalerie commandée par le général Fauconnet, fait un mouvement, se porte sur le flanc droit de l'attaque, tandis que la brigade de réserve commandée par le général Joba, s'ébranle pour le déborder sur son flanc gauche. L'ennemi ne peut résister à ce dernier effort; il se replie en désordre et nous abandonne du canon et beaucoup de prisonniers.
Le général Bastoul, dont la conduite, dans toute cette journée, mérite les plus grands éloges, est grièvement blessé dans cette attaque ..." (Les Bulletins de la Grande armée : précédés des rapports sur l'armée française, depuis Toulon jusqu'à Waterloo, extraits textuellement du Moniteur et des Annales de l'empire : histoire militaire du général Bonaparte et de l'empereur Napoléon, avec des notes historiques et biographiques sur chaque officier. Tome 2 / par Adrien Pascal; cité par : de Carrion-Nisas, Marquis, Campagne des Francais en Allemagne, Année 1800, Paris, 1829).
Dans cette affaire si honorable, la 42e a eu le Capitaine Colombany, les Lieutenants Fabre et Perrière, les Sous-lieutenants Hautière et Chapé, blessés de coups de feu. Se sont tout particulièrement distingués le Caporal François Cordilière, le Caporal de Grenadiers Jean Najasse, et le Grenadier Sceaux.
Après la bataille de Hohenlinden, la Division passe l'Isen à la poursuite de Kienmayer qui bat en retraite sur le bas Inn et elle franchit l'Inn sur les ponts de Vasserbourg et Muhldorf que l'ennemi a abandonnés sans les détruire. La 42e franchit ensuite la Salza et prend part au combat du 14 décembre. L'armistice de Steyer signé le 25 décembre met fin à cette glorieuse campagne.
L' "Etat de la composition et des forces de l’aile gauche à l’époque de la cessation des hostilités (5 Nivôse an 9 - 26 décembre 1800)" indique que la 42e Demi-brigade, forte de 1821 hommes, fait partie de la "Division aux ordres du Général Legrand", comprenant les Généraux de Brigade Saligny, Sabatier, et l'Adjudant-commandant Michel (Papiers du général Paul Grenier. IV Papiers relatifs à l’armée du Rhin et à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 273)
Fig. 6 Tambour de Fusiliers |
- Récompenses accordées à la 42e en 1801
La 42e Demi-brigade s'est signalée d'une manière particulière pendant les années 1799 et 1800; elle a reçu à cette époque diverses récompenses, du Premier Consul en témoignage de sa valeur. Afin que l'on saisisse bien la portée de ces récompenses, nous donnons ici le texte de l'Arrêté des Consuls en date du 4 Nivôse an VIII (25 décembre 1799), instituant des armes d'honneur.
"Les consuls de la République, considérant que l'article 87 de la Constitution porte qu'il sera donné des récompenses aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République, et voulant statuer sur le mode et sur la nature de ces récompenses, après avoir entendu le rapport du ministre de la guerre;
Arrêtent ce qui suit :
ARTICLE 1er. - Il sera donné aux individus des grades ci-dessous désignés qui se distingueront par une action d'éclat, savoir
1° Aux grenadiers et soldats, des fusils d'honneur qui seront garnis en argent.
2° Aux tambours, des baguettes d'honneur qui seront garnies en argent.
3° Aux militaires des troupes à cheval, des mousquetons ou carabines d'honneur garnis en argent.
4° Et aux trompettes, des trompettes d'honneur en argent.
Ces fusils, baguettes, mousquetons, carabines et trompettes porteront nue inscription contenant les noms des militaires auxquels ils seront accordés, et celui de l'action pour laquelle ils l'obtiendront.
ART. 2. - Les canonniers pointeurs les plus adroits, qui dans une bataille rendront le plus de services, recevront des grenades d'or qu'ils porteront sur le parement de leur habit.
ART. 3. - Tout militaire qui aura obtenu une de ces récompenses, jouira de cinq centimes de haute-paie par jour.
ART. 4. - Tout militaire qui prendra un drapeau à l'ennemi, fera prisonnier un officier supérieur, arrivera le premier pour s'emparer d'une pièce de canon, aura droit, par cela seul, chacun suivant son arme, aux récompenses ci-dessus.
Fig. 7 Musicien d'après le Fichier Carl, planche 32; à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
ART. 5. - Il sera accordé des sabres d'honneur aux officiers et soldats qui se distingueront par des actions d'une valeur extraordinaire, ou qui rendraient des services extrêmement importants.
Tout militaire qui aura obtenu un sabre d'honneur jouira d'une double paie.
ART. 6. - Les généraux en chef sont autorisés à accorder le lendemain d'une bataille, d'après la demande des généraux servant sous leurs ordres, et des chefs de corps, les brevets des fusils, carabines, mousquetons, grenades, baguettes et trompettes d'honneur.
Un procès-verbal constatera d'une manière détaillée, l'action de l'individu ayant des droits à une des marques distinctives. Le procès-verbal sera envoyé sans délai au ministre de la guerre qui fera sur le champ expédier à ce militaire la récompense qui lui est due.
ART. 7, - Le nombre des récompenses ne pourra excéder celui de trente par demi-brigade et par régiment d'artillerie, et il sera moindre de moitié pour les régiments de troupes à cheval.
ART. 8. - Les demandes pour les sabres seront adressées au ministre de la guerre vingt-quatre heures après la bataille, et les individus pour lesquels elles auront été faites, n'en seront prévenus par le général en chef que lorsque le ministre les aura accordées.
Il ne pourra pas y en avoir plus de deux-cents pour toutes les armées.
ART. 9. - Les procès-verbaux dressés par les chefs de corps et par le général en chef d'une armée, lesquels constateront les droits de chaque individu à l'une des récompenses indiquées, seront immédiatement imprimés, publiés, et envoyés aux armées par ordre du ministre do la guerre.
Le premier consul,
BONAPARTE.
Par le premier consul :
Le secrétaire d'Etat,
Hugues B. MARET.
Le ministre de la guerre,
Alex. BERTHIER".
Le 15 février 1801 (26 Pluviôse an 9), le Général Grenier écrit, depuis Passau, au Général Lahorie : "Aussitôt mon arrivée à Passau, mon cher général, je fis prévenir les différents corps de l’aile de m’adresser avec les états de service des militaires qui se sont distingués dans cette dernière campagne, les procés-verbaux de leurs actions d’éclat et les demandes d’avancement et les récompenses nationales à leur accorder. Il manque à la plupart de ces demandes des états de services et des procès verbaux que je n’ai point encore reçus ; je vous les adresse telles qu’elles sont afin de vous mettre à même de terminer votre travail ; ces demandes consisteront en :
... Un fusil d’honneurs à chacun des citoyens Codillières, Najasse et Sceaux de la 42e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 195 page 402).
Un autre arrêté des consuls du 27 Messidor an X (16 Juillet 1802), rend légionnaires de droit tous les militaires ayant eu des armes d'honneur. On trouvera plusieurs fois dans ce qui va suivre les mots : devint électeur. Pour expliquer ces mots, il est essentiel de relater l'article suivant du Sénatus-Consulte organique du 28 Floréal an XII (18 Mai 1804) :
"ART. 99. - Les grands-officiers, les commandants et les officiers de la Légion d'honneur, sont membres du collège électoral du département dans lequel ils ont leur domicile, ou de l'un des départements de la cohorte à laquelle ils appartiennent. Les légionnaires sont membres du collége électoral de leur arrondissement. Les membres de la Légion d'honneur sont admis au collége électoral dont ils doivent faire partie, sur la présentation d'un brevet qui leur est délivré à cet effet par le grand-électeur".
Fig. 8 Grenadier d'après le Fichier Carl, planche 32; à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
Il y a eu quatorze récompenses dans la Demi-brigade :
BERNARD, Pierre, Sergent : (Un fusil d'honneur). Né dans le département de la Vendée, il défendit avec opiniâtreté, et avec seulement seize hommes de sa compagnie, un village dont la garde lui avait été confiée. Cette honorable défense était opposée à une forte colonne ennemie; elle donna le temps de venir à son secours, et le village fut sauvé. Cet acte de bravoure fut récompensé par le brevet d'un fusil d'honneur, le 28 Fructidor an X. Retraité en 1805, il devint électeur dans l'arrondissement de Fontenay (Vendée).
CHEVALIER, René, Caporal : (Un fusil d'honneur). Sa brillante conduite, dans un combat de tirailleurs pendant lequel il tua trois hommes et fit deux prisonniers, lui mérita, le 28 Fructidor an X, le brevet d'un fusil d'honneur. Chevalier était encore sous les drapeaux en 1812.
Plaque en argent de Fusil d'honneur, décernée à Jean Corba le 28 Fructidor an X (15 septembre 1802).Musée Royal de L'Armée; Bruxelles. |
CORDA, Jean, Caporal : (Un fusil d'honneur). Déploya la plus grande valeur à l'attaque d'un retranchement ennemi qu'il franchit l'un des premiers, tua à coups de baïonnette un officier autrichien et fit cinq prisonniers. Il reçut à cette occasion, le 28 Fructidor an X, le brevet d'un fusil d'honneur.
CON, Jean, Caporal : (Un fusil d'honneur). Il en reçut le brevet le 28 Fructidor an X pour son courage à la prise d'un village occupé par l'ennemi, et où il fit quatre prisonniers dont un Officier.
CORDILIERE, François, Caporal : (Un fusil d'honneur). Accordé le 17 avril 1801. Ce Caporal, pendant la bataille de Hohenlinden, se précipita à la baïonnette sur les lignes ennemies, tua plusieurs soldats autrichiens et fit trois prisonniers.
MARTIN, Joseph - Marie , Sergent : (Un sabre d'honneur). Né le 6 Novembre 1771 à Rennes (Ille-et-Vilaine), entra comme soldat, le 3 Août 1792, dans un des Bataillons de volontaires qui formèrent la 42e Demi-brigade, fut nommé Caporal le 17 Germinal au II, et servit de 1792 à l'an XI aux Armées du Nord, du Rhin et d'Helvétie. Il se distingua aux affaires qui eurent lieu tant en Hollande qu'en Allemagne, et notamment à celle du troisième jour complémentaire an VII, en Nord-Hollande, oû il fut blessé d'un coup de feu à la jambe gauche et mérita le grade de Sergent qui lui fut conféré sur le champ de bataille (à Bergen). Le 10 Prairial an XI, Martin reçut un sabre d'honneur. De l'an XII à 1807, Il servit à l'Armée de Naples, et fut blessé d'un coup de feu à la tête le 6 Janvier 1807, à Patomale (Calabre). Passé à l'Armée d'Espagne, il fit la guerre en Catalogne et en Aragon de 1808 à 1811, se trouva à la prise de Jaca et aux sièges de Girone, de Tortose et de Tarragone. Lieutenant le 30 Mars 1810, et Capitaine le 4 Septembre 1812, il rentra dans ses foyers au licenciement de l'Armée, le 25 Septembre 1815.
NAJASSE, Jean, Caporal de Grenadiers : (Un fusil d'honneur). Né dans le département de la Haute-Vienne, il se fit remarquer pendant les campagnes de 1799 et 1800, aux Armées Gallo-batave et du Rhin, et particulièrement au combat du 10 Primaire an IX et à la bataille de Hohenlinden le 12 du même mois, Il reçut le 28 Germinal an IX un fusil d'honneur et fut compris dans la cinquième cohorte.
Fig. 9 Fusilier d'après le Fichier Carl, planche 32; à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
PALLET, Thomas, Sergent-major : (Un sabre d'honneur). Né le 8 Novembre 1771, à Mesnil-Solemprise (Seine-Inférieure), s'engagea comme soldat le 3 Floréal au II dans la 42e Demi-brigade, et fit toutes les guerres de la révolution, depuis l'an II jusqu'à l'an IX, aux Armées du Nord et du Rhin. A l'affaire qui eut lieu au fort Isabelle dans l'île de Cadzand (le 30 Juillet 1794), l'Officier chargé de l'attaque fut entouré par des ennemis nombreux; il allait périr sous leurs coups, lorsque Pallet accourut à son secours, tua un des assaillants, dispersa les autres, et sauva la vie à son Officier. Caporal le 5 Floréal an V, Sergent le 16 Prairial an VII, il obtint les galons de Sergent-major le 6 Prairial an X. Passé en l'an XI à l'Armée d'Helvétie, il reçut un sabre d'honneur le 10 Prairial de cette même année et fut promu au grade de Sous-lieutenant le 23 Frimaire an XII. Il servit avec distinction à l'Armée de Naples de l'an XII à 1806, et fut nommé Lieutenant le 17 Octobre 1807. Employé à l'Armée d'Aragon de 1808 à 1811, il fut nommé Capitaine le 31 Août 1810. Il périt glorieusement le 18 Juin 1811, au siège de Tarragone.
PECH, Antoine, Sergent-major: (Un sabre d'honneur). Né le 1er Novembre 1771 à Arfons (Tarn), entra le 22 Mars 1793 dans le 16e Régiment d'infanterie devenu 42e Demi-brigade, et fut nommé Caporal le 12 Juin suivant. Depuis cette époque jusqu'en 1807, il prit part aux opérations des Armées du Nord, du Rhin, d'Helvétie, d'Italie et de Naples, et obtint le grade de Sergent le 26 Ventôse an II. Il se distingua plusieurs fois pendant le cours de cette guerre, surtout à l'affaire qui eut lieu à Bergen en Hollande, le 3e jour complémentaire an VII, où il déploya beaucoup de valeur et d'intelligence. Sergent-major le 1er Brumaire an VIII, il reçut un sabre d'honneur le 10 Prairial an XI, et fut promu Sous-lieutenant le 11 Ventôse an XIII; Lieutenant le 17 Octobre 1807, il fit la campagne de 1809 en Allemagne où il obtint le grade de Capitaine le 9 Juillet, à la suite de la bataille de Wagram. Retraité le 30 Mars 1812.
REJASSE, Jean, Caporal : (Un fusil d'honneur). Né à Oradour (Haute-Vienne), servit aux Armées Gallo-batave et du Rhin en 1799 et 1800. Dans une charge à la baïonnette sur une colonne ennemie, il reprit une pièce de canon qui avait été enlevée un instant auparavant. Il reçut le 18 Brumaire an X, un fusil d'honneur. Retraité en 1801. Electeur de l'arrondissement de Rochechouart.
SCEAUX, Raoul, Grenadier : (Un fusil d'honneur). Né dans le département d'Ille-et-Vilaine, servit aux Armées Gallo-batave et du Rhin en 1799 et 1800. Au combat d'Ampfingen, le 10 Frimaire an IX et à la bataille de Hohenlinden le 12 du même mois, il donna l'exemple du courage à ses camarades, en se précipitant dass les rangs ennemis. Le Premier consul lui décerna le 28 Germinal an IX, un fusil d'honneur. Compris dans la treizième cohorte.
SEYOT, Grenadier : (Un fusil d'honneur). Servit aux Armées Gallo-batave et du Rhin en 1799 et 1800, et reçut le 10 Prairial an XI un fusil d'honneur. Il se fit surtout remarquer pendant la campagne de 1800 dans un engagement de tirailleurs où, aidé de trois de ses camarades, il enleva une pièce de huit à l'ennemi. Retraité en 1809.
SOUHARD, Julien, Caporal : (Un fusil d'honneur). Il se conduisit avec beaucoup de valeur comme simple fusilier, aux Armées Gallo-batave et du Rhin en 1799 et 1800 ; devenu Caporal, il se distingua particulièrement dans un combat d'avant-garde pendant lequel il fit plusieurs prisonniers et tua beaucoup de monde à l'ennemi. Le Premier consul lui décerna le 10 Prairial an X, un fusil d'honneur.
TABARIN, Jean , soldat : (Un fusil d'honneur). Fusilier à la 42e Demi-brigade de ligne, né dans le département d'Ille-et-Vilaine, servit aux Armées Gallo-batave et du Rhin en 1799 et 1800. Dans un engagement de tirailleurs, pendant cette dernière campagne, il fit un grand nombre de prisonniers et s'empara, à l'aide de plusieurs de ses camarades encouragés par son exemple, d'une pièce d'artillerie. Le 28 Fructidor au X, le Premier consul lui décerna un fusil d'honneur. Entré dans un corps de vétérans en 1803, il ne tarda pas à prendre sa retraite et devint électeur de l'arrondissement de Rennes.
Pour anecdote, nous soumettons au lecteur le document suivant daté du 30 avril 1800 (10 Floréal an VIII), extrait de l'ouvrage de Oleg Sokolov : "L'Armée de Napoléon".
"Nous membres composant le Conseil d'Administration de la 42eme Demi brigade d'Infanterie , certifions que la Citoyenne Caroline Vandenabel est épouse légitime du Citoyen Sagniel Capitaine à la 42eme Demi brigade, 3eme bataillon et que conformément à la Loi du 30 avril 1790 et l'arrêté du Directoire exécutif du dix sept Pluviose dernier qui excluent des Armées toutes les femmes autres que les blanchiseuses et vivandières, elle a déclaré vouloir se retirer à Hazebrouck Département du Nord. Invitons en conséquence les autorités civiles et militaires à la laisser librement passer et à lui prêter aide et assistance en cas de besoin. Fait en Conseil à Utrecht le dix Floréal 7eme année Rép. Laurent, Capne; Kill Capal; Lis (?)au(?)uz Sergt; Roussillon Capit; Roger D. Lieut; Aubrée Chef de Brigade Vu par moi Commissaire des guerres Bastille" |
- Grades conférés sur le champ de bataille
Fig. 10 Voltigeur d'après le Fichier Carl, planche 32; au centre, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01; à droite, reconstitution de la tenue de campagne (communication d'un de nos correspondants, extraite de la revue Husar) |
A la même époque, de nombreux grades furent conférés à la Demi-brigade sur le champ de bataille à titre de services rendus, par les Officiers généraux commandant les Armées de Hollande et d'Allemagne. En voici la liste. Par le Général en chef Brune dans la république Batave, le troisième jour complémentaire an VII. Le chef de brigade Aubrée fut nommé Général de Brigade. Furent nommés Capitaines titulaires, les Capitaines à la suite : Santières, Mas, Samson. Furent nommés Capitaines, les Lieutenants Rivière, Roger, Boismartel, Pontallié. Furent nommés Lieutenants, les Sous-lieutenants Perrières, Brunelières, Cléret, Martorel, Joubert et l'Adjudant Sous-lieutenant Benastre. Furent nommés Sous-lieutenants, l'Adjudant Garnier, les Sergents-majors Troyhard, Fleury, Chatelain, Simon, Fontanelle, Robillot, et les Sergents Hautière, Goupil et Denain. Le Caporal Joseph Marie Martin fut nommé Sergent. Ces nominations furent confirmés par arrêté du 17 Vendémiaire au VIII.
Les nominations suivantes furent faites par le Général Brune en l'an VIII. Le Chef de Bataillon Piolaine fut nommé Chef de Brigade. Furent nommés Chefs de Bataillon, les Capitaines Gaultier, Aubrée et Rubillon. Furent nommés Capitaines, les Lieutenants Alexandre et Jolivet. furent nommés Lieutenants, les Sous-lieutenants Chevelet, Ennuyé et Lecray. Furent nommés Sous-lieutenants, le Sergent-major Gérard et les Sergents Chappe, Raffy et Colin. Ces nominations furent confirmées par Arrêté du Premier Consul, le 7 Germinal an VIII.
Le 23 Thermidor an VIII, le Général Moreau, Commandant en chef de l'Armée du Rhin, nomma sur la proposition du Général Grenier, les Sergents-majors Pitel et Delafond, et le Sergent Lhoir Sous-lieutenants. Enfin, le 29 Messidor an VIII, le Général Moreau, toujours sur la proposition du Général Grenier, nomma Chef de la 42e, le Chef de Bataillon Huart de la 108e, en récompense de sa conduite distinguée à toutes les affaires.
- Armée d'Helvétie
Nous avons laissé la 42e Demi-brigade aux portes de Vienne à la fin de Décembre 1800. Lorsque la paix est conclue, elle est d'abord renvoyée sur la frontière dans les positions suivantes : Chef de Brigade : Huard.
1er Bataillon, Commandant Aubrée - Landau.
2e Bataillon, Gauthier - Weissembourg.
3e Bataillon, Rubillon - Landau.
Dépôt : Major (sic - à cette époque, le grade de Major n'était pas encore rétabli) Joanis, quartier-maître Menegaud ; détaché à Lauterbourg et à Fort-Vauban.
(Le quartier-maître n'était autre chose que le trésorier, ces fonctions dataient de 1776.)
Né à Paris le 14 novembre 1754, fils de Laurent Joannis et de Margueritte Galienne; marié à Anne Philippeau le 30 juin 1777. Soldat au Régiment de Monsieur le 14 décembre 1771, soldat le 4 mai 1775 puis Caporal le 9 janvier 1780 au Régiment provincial de Paris, il obtient son congé le 4 mai 1781. Lieutenant dans les Chasseurs de la Garde Nationale parisienne en juillet 1789, il s'enrôle au 7e Bataillon de Volontaires de Paris, dit Bataillon du Théâtre Français, et est élu Lieutenant le 4 septembre 192. Lieutenant colonel en Chef de ce Bataillon le 20 septembre, il est confirmé dans ce grade le 19 octobre. Il sert à l'armée du Nord puis à l'armée des Ardennes; prenant part au siège du Quesnoy en 1793, il est fait prisonnier de guerre à la capitulation de cette place le 13 septembre. Rentré de captivité le 29 novembre 1795, il est incorporé avec son grade dans la 41e Demi-brigade de Ligne à sa formation le 12 septembre 1796. Destitué le 30 octobre 1797, il est réintégré dans son grade par jugement du conseil de guerre de la 8e Division Militaire le 12 mars 1799 et prend le commandement du 2e Bataillon auxiliaire de l'Aisne le 8 aoùut 1799, celui-ci étant versé dans la 42e de Ligne le 24 février 1800, où il devient chef de bataillon titulaire le 2 janvier 1801. Major du 81e d'infanterie de Ligne le 22 décembre 1803, il est promu Colonel du 53e de Ligne le 27 mars 1809 à l'âge de 54 ans et après 29 ans de services effectifs. Admis à la retraite ét destiné à être pourvu d'un commandement de place de son grade le 27 juillet 1809, il est nommé Commandant d'armes de 3e classe à Pérouse le 19 juin 1811, puis Commandant du Département du Trasimène le 29 août 1811. Employé après l'évacuation des Etats Romains dans la 29e Division militaire à Florence le 28 janvier 1814, puis dans la 28e Division militaire à Gênes le 11 février 1814, il est, à sa rentrée en France, désigné à titre provisoire comme Commandant de la place d'Aix sur ordre du Général du Muy le 11 mai 1814. Admis à la retraite le 6 octobre 1815. Décédé à Saint Maur - aujourd'hui Saint Maur des Fossés (Val de Marne) - en sa maison d'habitation située vis à vis le jeu d'arc, le 15 mars 1823 à midi. Chevalier de la Légion d'Honneur le 25 mars 1804. Source : D. et B. Quintin : "Dictionnaire des Colonels de Napoléon". |
D'après l'Etat militaire de l'an X (1802), la 42e Demi-brigade avait ses 1er et 2e Bataillons à Landau, et le 3e à Wussembourg. Les cadres du Régiment sont constitués de la manière suivante :
- Etat major : Chef de Brigade Huard; Chefs de Bataillon Johannis, Gauthier, Aubrée, Rubillon; Quartier maître trésorier Menegaud; Adjudants majors Nugue, Chevillard, Chalain; Officiers de santé Loiselière, Soubiran, Magnien.
- Capitaines : Legros, Combe-Ferrier, Michel, Lhuillier, Flageul, Sautière, Deschamps, Laurent, Legrand, Delentaigne, Molié, Servin, Harel, Daron, Chassereaux, Nachury, Mas, Texier, Colombani, Juquet, Alexandre, Fontaillié, Rivière, Boismartel, Roger, Lainé, N.
- Lieutenants : Cordier, Aubrée, Raujoux, Lenormand, Bregains, Cuignet, Feuillet, Pouessel, Labide, Benâtre, Joubert, Marthorel, Cleret, Brunelière, Perrière, Bertier, Launay, Ennuyez, Lebelay, Tripet, Dondey-Saligny, Dory, Garnier, Petel, N, N, N.
- Sous lieutenants : Moreau, Hardouin, Hautière, Fleury, Garnier, Goupil, Rebillot, Simon, Troyhiard, Dexain, Chapey, Girard, Couvreux, Duval, Fuchs, Maignan, Farchet, Bernard, Chevillard, Delafond, Lhoir, Corvaisier, Renard, Olivier, Crampon, N, N.
Pour se conformer au traité de Lunéville, le Premier Consul a retiré ses troupes de Suisse, mais c'est le signal de la guerre civile et au mois de septembre 1802, les fédéralistes demandent assistance à l'Angleterre; alors Bonaparte se déclare médiateur entre les divers partis.
Le 23 octobre 1802, le Général Ney expédie des ordres au Général Seras, à Genève, pour qu'il aille prendre d'urgence le commandement de la Division concentrée à Huningue et comprenant les 27e, 42e, 80e Demi-brigades, un Bataillon de la 104e et deux de la 16e, le 13e Chasseurs à cheval, enfin une Compagnie d'artillerie légère. Cette Division doit mettre, le plus tôt possible, une forte avant-garde à Bâle.
Au total, Bonaparte envoie vingt mille hommes dans le pays; la 42e fait partie de cette expédition qui ne donne du reste lieu à aucun fait de guerre important. A noter toutefois l'effet produit par les musiques des 16e, 27e et 42e de Ligne marchant en tête de ces Demi-brigades, quand elles pénétrèrent dans Zurich par trois portes différentes (29 octobre).
Le 11 décembre 1802 (20 Frimaire an 11), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre au 3e bataillon de la 13e légère, qui est dans la 27e division militaire, de se rendre en Suisse pour y joindre sa demi-brigade.
Je vous prie de donner ordre également au général Ney de garder en Suisse 3 bataillons de la 16e de ligne, dès l'instant que le 3e recevra l'ordre d'évacuer Fribourg, 2 bataillons de la 27e de ligne, 2 de la 42e de ligne, et 3 de la 13e légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7355).
Le 19 décembre, la Brigade Eppler formée des 27e, 42e, 104e et 80e de Ligne, plus le 12e Hussards, porte son Quartier général à Soleure.
D'après l'Etat militaire de l'an XI (1802-1803), la 42e Demi-brigade est à Landau et fait partie de la 5e Division militaire. Les cadres du Régiment sont constitués de la manière suivante :
- Etat major : Chef de Brigade Huard; Chefs de Bataillon Johannis, Gauthier, Aubrée, Rubillon; Quartier maître trésorier Menegand; Adjudants majors Nugue, Chevillard, Chalain; Officiers de santé Loiselière, Soubiran, Jourdan.
- Capitaines : Legros, Combeferrier, Michel, L'Huillier, Flageul, Sautierre, Deschamps, Laurent, Legrand, Delentaigne, Molie, Servin, Harel, Daron, Chassereaux, Nachury, Mas, Texier, Colombani, Juguet, Alexandre, Pontallié, Rivière, Boismartel, Roger, Jolivel, Lainé.
- Lieutenants : Cordier, Aubrée, Raujoux, Lenormand, Bregains, Cuignet, Feuillet, Pouessel, Labide, Leymarie, Benatre, Joubert, Martorel, Cleret, Brunelière, Perrière, Bertier, Launay, Ennuyez, Lebeley, Tripet, Vannesson, Dondey-Saligny, Dory, Garnier, Pitel, N.
- Sous lieutenants : Moreau, Hardouin, Hautière, Fleury, Goupile, Rebilliot, Simon, Troyhiard, Dexain, Chappé, Couvreux, Duval, Maignan, Fuchs, Farchet, Bernard, Chevillard, Lhoir, Corvaisier, Renaud, Olivier, Crampon, Raveaud, Mauger, Cogniard, Farinières, N.
Le 11 février 1803 (22 Pluviôse an 9), Murat écrit, depuis Milan, à Bonaparte : "... La 6e de ligne sera réunie en entier à Bologne le 6, et la 42e à Milan le 26 ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 340, lettre 1013).
Le 25 février 1803 (6 ventôse an 11), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Je vous prie également de donner ordre à la 42e qui est en Suisse de partir de Berne le 10 germinal pour se rendre à Milan et y faire partie des troupes de la République italienne. Le bataillon de cette demi-brigade qui est dans la 5e divison militaire (chef lieu : Strasbourg) se mettra en marche dans les premiers jours de germinal, afin d'être le 10 à Berne ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7494).
Le 21 mars 1803 (30 Ventôse an 11), Murat écrit à Bonaparte : "… La 42e demi-brigade qui est annoncée ici pour y tenir garnison française a produit le meilleur effet, tant il étoit vrai, je vous le répète, qu'on ne revoit indépendance que depuis l'évacuation de Milan ; tout ceci produiroit un effet bien contraire, si vous veniés à changer cette disposition …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 360, lettre 1038).
Le 25 mars 1803, une insubordination des troupes suisses à Berne dégénère; Ney écrit (le 27 mars) : "Les patrouilles françaises arrivèrent alors près du quartier et voulurent s'opposer au désordre, mais les Suisses battirent la charge et quelques coups de fusil tirés par les mutins blessèrent mortellement un caporal de la 42e. L'officier français (chef de patrouille) sut empêcher sa troupe de riposter, signifia aux insurgés que le meurtre serait puni conformément aux lois militaires et se retira sur la place d'armes.
On me fît le rapport que les mutins se dirigeaient sur l'arsenal pour s'emparer de quelques pièces de canon ...
J'ordonnai de battre la générale.
Les troupes françaises prirent les armes avec la plus grande célérité et un bataillon de la 42e, que j'envoyai à l'arsenal, dissipa les soldats suisses égarés par les insinuations perfides de quelques mauvais sujets ...
L'ordre fut rétabli à 1 heure du matin.
Les troupes françaises restèrent sous les armes jusqu'au grand jour.
Je provoquai la réunion d'un conseil de guerre ... Un grenadier suisse fut condamné à mort et fusillé ; quatre autres ont été punis de dix à quinze ans de fers.
Après l'exécution, les Suisses ont défilé devant le corps de leur camarade ; ils étaient tristes, abattus ..." (H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", t.1).
Le 27 mars 1803 (6 Germinal an 11), Murat écrit à Melzi : "Je m’empresse de répondre, citoyen vice-président, à la lettre que vous me faites l'honneur de m'écrire et j'y joins copie des ordres du ministre de la Guerre relativement à la prochaine arrivée à Milan de la 42e demi-brigade. Si votre ministre de la Guerre vous eût montré la lettre de mon chef d'état-major, en même temps que celle de l'ordonnateur, relativement au passage de la 16e demi-brigade par votre capitale, vous y auriez vu que j'avais prévenu vos désirs et vos observations.
Quant aux ordres du ministre de la Guerre relativement à la 42e demi-brigade, ne connaissant pas les motifs qui ont pu les déterminer, je dois me borner à les respecter" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 369, lettre 1042).
Le 27 mars 1803 (6 Germinal an 11), Murat écrit, depuis Milan, à Bonaparte : "J'ai l'honneur de vous adresser, mon général, deux ordres en original que j'ai reçus du ministre de la Guerre, vous jugerés si j'ai pu interpréter différamment que je l'ai fait, celui qui concerne l'arrivée à Milan de la 42e demi-brigade. En conséquence, et mon chef d'état-major et l'ordonnateur ont dû prévenir le ministre de la Guerre de l'arrivée de ce corps et demander qu'il soit préparé un logement. J'ai l'honneur de vous adresser la lettre que m'a écritte à ce sujet le vice-président, ainsi que ma réponse. J'aurois pu consentir à changer la destination de la 42e, sans l'article de votre lettre qui me prescrivoit de réunir deux mille hommes à Bologne, et que partout nos trouppes dévoient être en asés grand nombre pour soutenir l'honneur du drapeau français. Au reste, cette mesure, croyés-moi, a été vu avec plaisir par tout le monde. Milan va reprendre une nouvelle vie et les Français une nouvelle consistence. Donner à cet ordre un effet rétroactif, ce seroit achever de nous perdre dans l'opinion, tandis que on peut jetter la faute sur le ministre et répondre qu'elles y resteront encore quelque temps ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 370, lettre 1043).
- Division d'occupation à Tarente
Fig. 11 ; Sapeur d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Après le traité de Lunéville, la cour de Naples signe le 18 Mars 1801 avec le Premier Consul, un traité particulier par lequel elle s'engage à recevoir une Division de douze à quinze mille hommes dans le golfe de Tarente. Mais les Français ont évacué le royaume de Naples à la paix, et ce traité n'est mis à exécution qu'à la rupture de la paix d'Amiens (Mars 1803). Bonaparte réunit alors à Faënza. dans les Romagnes, une Division de dix mille hommes et vingt et une bouches à feu, sous les ordres du Général Gouvion Saint-Cyr. La 42e Demi-brigade, rappelée d'Helvétie, fait partie de cette Division destinée au royaume de Naples.
Le 2 avril 1803 (12 germinal an 11), Bonaparte écrit depuis Paris à Marescalchi, Ministre des Relations extérieures de la République italienne, en résidence à Paris : "Vous pouvez écrire, citoyen ministre, au citoyen Melzi (Vice-président de la République italienne) que ... la 42e se rend en Italie, en place d'une demi-brigade que le général en chef (Murat) enverra également à Alexandrie ... que, quant à la désignation Milan, c'est une manière de s'exprimer du ministre Berthier qui a désigné Milan comme point central de l'armée française; il a voulu dire par là en Italie ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 370 ; Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7552).
De son côté, Murat, qui se querelle constamment avec Melzi, a fait pénétrer les Régiments français dans la capitale italienne, ce qui indispose les autorités de la République italienne. Aussi, le même jour (2 avril 1803), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Murat, commandant en chef les troupes françaises en Italie : "... Mon intention n'a jamais été que la 16e passât à Milan, ni la 42e. Le ministre Berthier a désigné Milan pour dire en Italie. Vous avez dû recevoir des ordres pour former un camp à Bologne. Faites passer la 42e dans cette place ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6666; Correspondance générale, t.4, lettre 7554).
Le 16 avril 1803 (26 germinal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner l'ordre au général Murat de réunir à Faenza une division, qui devra être toujours prête à se porter, au premier ordre, partout où les circonstances l'exigeront. Ce corps sera commandé par un général de division et sera composé :
Des deux premiers bataillons de la 42e complétés au grand pied de paix; des deux premiers bataillons de la 6e de ligne portés au grand complet de paix; des deux premiers bataillons de la 1re légère également portés au grand complet de paix; de trois escadrons du 7e régiment de dragons et de trois escadrons du 9e régiment de chasseurs portés au grand complet de paix;
Du premier bataillon de la 4e demi-brigade de ligne italienne complété à 700 hommes; du premier de la 2e helvétique complété à 700 hommes; du premier bataillon de la 1re légère italienne complété à 700 hommes, et de deux escadrons du 1er régiment de hussards italiens complétés à 300 hommes; des deux premiers bataillons de la demi-brigade polonaise (1ère Demi-brigade polonaise) complétés au pied de guerre, et de deux escadrons du régiment de cavalerie polonais complétés à 300 hommes;
De trois divisions d'artillerie française avec un approvisionnement et demi (chacune de six pièces) ;
Et d'une division de six pièces d'artillerie de la République italienne avec un double approvisionnement.
Les troupes italiennes seront sous les ordres du général Lechi, lequel aura sous ses ordres deux généraux de brigade, qui seront désignés par le ministre de la guerre de la République italienne.
Pour les troupes françaises, indépendamment du général commandant, il y aura un général pour commander la cavalerie et deux généraux de brigade; et, comme il est inutile de faire des camps, qui d'ailleurs sont toujours coûteux, toutes ces troupes seront cantonnées à Faenza et dans les environs. Ce qui restera des corps de troupes françaises et italiennes cantonnées à Faenza sera mis en garnison dans les différentes places de la Romagne" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6689; Correspondance générale, t.4, lettre 7577). Faenza est située au sud-est de Bologne.
Le 18 avril 1803 (28 Germinal an 11), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "... Par sa lettre du 12, que je n'ai reçue que le 27, le Premier Consul me prévient que j'ai dû recevoir les ordres pour la formation d'un camp à Bologne. Je m'empresse de vous rendre compte que je n'en ai reçu aucun ; je vous prie de me donner de nouvelles instructions à ce sujet, mais en attendant, je réunis dans cette place la 42e et la 6e" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 380, lettre 1051).
Le 28 avril 1803 (8 Floréal an 11), Murat écrit, depuis Milan, au Général Verdier, à Brescia : "
J'ai reçu, citoyen général, toutes vos lettres, ainsi que les rapports de Bologne. Vous vous serez, sans doute, aperçu que vos craintes étaient mal fondées et que vous n'êtes pas oublié, quoique je n'aie pas répondu exactement à vos lettres.
Le commandement que je viens de vous donner est un commandement de confiance qui exige de votre part dans les circonstances actuelles beaucoup de prudence et de sagesse. Il faut surtout nous attacher à bien vivre avec les Italiens et insinuer cet esprit d'union à vos subordonnés, le Premier Consul le désire fortement. Voilà où se bornent pour le moment mes instructions.
Le corps des troupes sous vos ordres doit se tenir prêt à marcher partout où les circonstances l'exigeront.
L'adjudant-commandant Sénécal se rend près de vous pour y remplir les fonctions de votre chef d'état-major. Je n'ai pas besoin de vous recommander un de nos compagnons d'Égypte.
La division italienne sera sous vos ordres, le jour que vous viendrez à sortir de la République Italienne. Vous ferez connaître à mon chef d'état-major les cantonnements de votre division.
Vous surveillerez la 42e qui s'est assez mal comportée en Valteline; le vice-président m'en a adressé des plaintes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 387, lettre 1060).
Au mois de juin 1803, la Division, portée à quinze mille hommes, reçoit l'ordre de se rendre à Tarente en traversant les Etats romains; à ce moment, les trois Bataillons de la 42e sont à Milan. En traversant les états du pape, il a été prescrit aux soldats, sous les peines les plus sévères, de bien payer exactement toutes leurs dépenses, afin de ne pas indisposer les populations. La Division emmène avec elle un matériel considérable pour armer la rade de Tarente; Saint-Cyr a reçu l'ordre de se jeter sur Naples au premier signe d'insurrection des Calabres ou à la nouvelle d'un débarquement des Anglais; ce corps expéditionnaire est soutenu par une Division réunie à Pescara, sous les ordres du Général Reynier.
Le 14 Prairial an 11 (3 juin 1803), Murat écrit, depuis Milan, au Ministre de la Guerre : "Ainsi que je vous l'ai annoncé, citoyen ministre, par ma lettre du 8 courant, je me suis rendu à Rimini pour y passer la revue du corps de troupes qui s'y trouve réuni, je l'ai trouvé dans le meilleur état possible ; son esprit est excellent, et sa bonne discipline lui a mérité des éloges, non seulement des habitants des pays qu'il a parcourus, mais même de leurs autorités constituées ...
Cette division se trouvant réunie à Rimini et donnant lieu, par conséquent, à de fortes réclamations de la part de cette commune quant au logement, et ayant d'un autre côté reçu l'ordre de vous de la mettre en mouvement sur les États de Naples, je l'ai fait commencer le 11 courant, et la 1re légère qui a ouvert la marche arrivera demain 15 à Ancône ; la 6e demi-brigade occupera Senigalia ; la 42e, Pesaro, et la cavalerie française sera répartie depuis Pesaro jusqu'à Ancône ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 408, lettre 1085).
Le 27 juin 1803 (8 messidor an 11), Bonaparte écrit depuis Amiens au Général Lacuée, Président de la Section de la Guerre du Conseil d'Etat : "Citoyen Lacuée etc., j'ai lu avec attention votre dernière lettre. J'ai remarqué que ... par l'arrêté du 1er floréal, vous avez donné :
... à la 42e qui est en Italie 392 hommes ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7771).
Le 6 septembre 1803 (19 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "On a envoyé, Citoyen Ministre, les 6e et 42e de ligne et la 1re légère dans le royaume de Naples. Faites-moi connaître les mesures qu'on a prises pour l'habillement et surtout pour l'armement des conscrits. Je suis instruit qu'on n'en a pris aucune pour l'armement.
Il me semble qu'il aurait été convenable de faire arrêter ces conscrits dans la Romagne, et là, de les armer et habiller avant de les envoyer dans le royaume de Naples. S'ils étaient arrivés à Tarente, il serait convenable d'y faire passer des fusils dans le plus court délai ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7081; Correspondance générale, t.4, lettre 8009).
La 42e vient d'arriver à Tarente, lorsque par suite de l'Arrêté du 1er Vendémiaire an XII (24 Septembre 1803), elle prend la dénomination de 42e Régiment d'infanterie de Ligne. En même temps que l'ancienne dénomination de Régiment est rétablie, l'ancien titre de Colonel reparait également en remplacement de celui de Chef de Brigade.
Le Régiment demeure environ deux ans à Tarente.
D'après l'Etat militaire de l'an XII (1803-1804), le 42e de Ligne est à Tarente. Les cadres du Régiment sont constitués de la manière suivante :
- Etat major : Colonel Huard; Major N.; Chefs de Bataillon Joannis, Gaultier, Aubrée, Rubillon; Quartier maître trésorier Capitaine Menegand; Adjudants majors Capitaines Nugue, Chevillard, Chalain; Chirurgiens majors Loiseliere, Soubiran, Jourdan.
- Capitaines : Legros, Combeferrier, Michel, LHuillier, Flageul, Sautierre, Deschamps, Laurent, Legrand, Delentaigne, Servin, Harel, Daron, Chassereaux, Nachury, Mas, Texier, Colombani, Juguet, Alexandre, Pontallié, Riviere, Boismartel, Roger, Jolivel, L'Ainé, Cordier.
- Lieutenants : Aubrée, Lenormand, Bregains, Cuignet, Feuillet, Pouessel, Labide, Leymarie, Benatre, Joubert, Marthorel, Cleret, Brunelière, Perriere, Bertier, Launay, Ennuyé, Lebeley, Tripet, Vannesson, Dondey-Saligny, Dory, Garnier, Fitel, Hardouin, N., N.
- Sous lieutenants : Moreau, Hautière, Fleury, Goupil, Rebillot, Simon, Troyhard, Dexam, Chappé, Couvreux, Duval, Maignan, Fuchs, Farchet, Bernard, Chevillard, Lhoir, Corvaisier, Olivier, Crampon, Ravaud, Coignard, Farinieres, Letterrier, N., N., N.
Le 28 décembre 1803 (6 nivôse an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Recommandez, citoyen ministre, au général Saint-Cyr de faire exercer le 7e régiment de dragons aux manoeuvres à pied et de lui donner des adjudants tirés du 6e ou du 42e régiment pour l'instruire : les dragons doivent manoeuvrer à pied aussi bien que l'infanterie" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1363; Correspondance générale, t.4, lettre 8478).
Situation en janvier 1804 (côte SHDT : us180401) Chef de Corps : HUARD Colonel - Infanterie |
Etat des conscrits que chaque département doit fournir sur les classes de l'an XI (1803) et de l'an XII (1804) |
|
Charente inférieure |
48 |
Situation en juillet 1804 (côte SHDT : us180407) Chef de corps : HUARD Colonel - infanterie |
Le 3 septembre 1804 (16 fructidor an 12), Bonaparte écrit depuis Aix-la-Chapelle au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, mon intention est de renforcer le corps du général Saint-Cyr, non que je croie que dans sa force actuelle il ait rien à craindre des Napolitains ni des Russes, qui, selon les renseignements que j'ai, ne sont pas forts de plus de 7,000 hommes à Corfou. Cependant, vous préviendrez le général Saint-Cyr et le général Jourdan que, si jamais les Russes envoyaient garnison à Naples, sans attendre aucun ordre, sans perdre une minute, le premier doit se diriger avec son corps d'armée sur Naples pour les en chasser. A cet effet, le bataillon du 42e régiment qui est à Pescara rejoindra ses deux autres bataillons. Il sera remplacé à Pescara par le 29e de ligne ...
Le corps d'armée qui est à Naples, au lieu d'envoyer au couronnement des hommes qui sont dans le royaume de Naples, sera représenté par deux officiers et quatre sous-officiers des régiments de ce corps d'armée qui sont en recrutement dans l'intérieur de la France. Ceux qui sont en Corse, à l'île d'Elbe et à Livourne, seront représentés de même" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7981; Correspondance générale, t.4, lettre 9161).
Situation en janvier 1805 (côte SHDT : us180501) Chef de corps : HUARD Colonel - infanterie |
Troupes Françaises en Italie, 1er Thermidor an XIII - 20 juillet 1805 (Nafziger - 805GAB) Source : Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 117 et suivantes. |
Après un cours séjours en Lombardie en 1805, le 42ème se trouve à nouveau dans les états de Naples au mois d'août. Ses 1er, 2ème et 3ème Bataillons, postés entre Andria et Barletta (1699 hommes, dont 35 détachés et 96 aux hôpitaux) sont à la 1ère Division stationnée à Bari ; 4 Compagnies du 1er Bataillon postées à Pescara (292 hommes, dont 7 détachés et 22 aux hôpitaux) sont à la 2ème Division stationnée à Chieti. Un nouveau traité avec la cour de Naples le 21 Septembre 1805, au moment où la guerre contre la troisième coalition va commencer, stipule le retrait des troupes d'occupation de Tarente. De son côté, la Reine de Naples s'engage à fermer ses ports aux Anglais et aux Russes ; le Corps de Saint-Cyr reçoit donc l'ordre de se rendre en Lombardie, mais les événements vont bientôt rappeler le Régiment dans le royaume de Naples ; du reste, pendant les longues guerres de l'Empire, nous trouverons presque toujours le gros du Régiment sur des champs de bataille secondaires, en Italie et en Espagne, mais si la gloire est peut-ètre moins brillante, les difficultés à vaincre et les fatigues de toutes sortes, sont au moins égales à celles que supportent les autres armées.
Signalons qu'au cours de cette période, le Sous lieutenant Delamotte qui est en recrutement à Limbourt en Belgique, est blessé en réprimant une émeute de conscrits.
- Armée de Naples
Fig. 12 En haut à gauche, Tambour de Fusiliers d'après le Fichier Wurtz (notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01); à droite, Tambour d'après Job (Tenue des Troupes de France) |
Armée d'Italie, 12 octobre 1805 |
La reine Caroline viole tous ses engagements pendant qu'elle voit l'Empereur aux prises avec les Autrichiens et les Russes ; elle appelle les Russes et promet à l'armée alliée un contingent de quarante mille Napolitains.
Le 15 novembre 1805, le Prince Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon "… le maréchal Masséna, tout en ayant fait suivre son armée par celle du général Saint-Cyr, a laissé à Ancône le général Montrichard avec deux régiments d'infanterie et un de cavalerie ; et sur la première nouvelle de l'ambassadeur Alquier, il a envoyé le général Verdier à Florence et a fait arrêter, à Bologne, le 42e de ligne, fort de dix-huit cent onze hommes ; le 1er régiment d'infanterie légère, de deux mille trois cent soixante et un hommes ; le 7e régiment de·dragons, de cinq cent quarante-quatre hommes ; artillerie légère, de soixante-quatre hommes ; artillerie à pied, de soixante hommes. Total, quatre mille huit cent quarante hommes …" (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 443).
Le coup de tonnerre d'Austerlitz change la face des choses; aussitôt après la paix de Presbourg, tandis que la Prusse cherche à s'excuser, l'Empereur forme l'Armée de Naples ; le 42e fait partie de la Division Gouvion Saint-Cyr. Le 2 décembre, l'Armée de Naples est commandée par Gouvion saint Cyr ; la 1ère Division est sous les ordres du Général Montrichard. Le 42ème de ligne aligne 2039 hommes (selon Nafziger - 805LCR : 1606 hommes ; source : Liskenne & Sauvan, "Bibliotheque Historique et Militaire dédiée à l'Armée et à la Garde nationale de France", Paris, 1853).
Fig. 13 ; Chef de Musique d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Fig. 21 ; Chef de Musique et Musicien d'après Bucquoy ; dessin de H. Boisselier | Fig. 14 ; Musicien d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Le 37e bulletin de la grande armée daté de Schönbrunn le 26 décembre 1805 annonçe : "Le général Saint-Cyr marche à grandes journées sur Naples pour punir la trahison de la reine et précipiter du trône cette femme criminelle, qui, avec tant d'impudeur, a violé tout ce qu'il y a de sacré parmi les hommes. La dynastie de Naples a cessé de régner". Joseph Bonaparte est destiné à régner sur le royaume de Naples, mais le véritable chef de l'armée, forte de quarante-cinq mille hommes, est Masséna. Les Russes et les Anglais se sont rembarqués précipitamment à la nouvelle de la bataille d'Austerlitz.
Le 14 janvier 1806, l'Armée de Naples doit être théoriquement commandée par Masséna. A cette époque, le 42ème compte 1895 hommes. Le 1er février, l'Armée de Naples est sous commandement du Prince Joseph ; le 42ème, qui se trouve maintenant à l'aile droite (Général Reynier), aligne alors 1606 hommes.
Le commandant de la 27e Division militaire n'ayant plus de troupes ni à Turin ni à Alexandrie, le Prince Eugène, pour concilier les volontés de l'Empereur avec les exigences du service dans le Piémont, met à la disposition du Général Menou les 3s bataillons formant le Dépôt des 1er et 22e d'infanterie légère, 6e, 29e, 42e, 52e, 101e de ligne. Il lui envoie aussi cent hommes de cavalerie (chasseurs et cuirassiers), plus le Dépôt de la Légion hanovnenne (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 8).
Le 6 février, la Division Saint-Cyr franchit le Garrigliano, formant la gauche de l'armée de Naples ; elle se dirige par la Pouille et les Abbruzes vers le golfe de Tarente, pour être employée à la pacification des Calabres soulevées par le prince royal. Ce sera l'affaire de quelques combats pour disperser l'armée napolitaine.
Le 7 février, Napoléon écrit depuis Paris au Général Junot, Commandant militaire de l'Etat de Parme et de Plaisance : "Le rapport du major (Penant) du 42e est d'un homme qui ne connaît pas les Italiens, qui sont faux. Séditieux sous un gouvernement faible, ils ne redoutent et ne respectent qu'un gouvernement fort et vigoureux. Mon intention est que le village qui s'est insurgé pour se rendre à Bobbio soit brûlé, que le prêtre qui est entre les mains de l'évêque à Plaisance soit fusillé, et que trois ou quatre cents des coupables soient envoyés aux galères. Je n'ai pas les mêmes idées que vous de la clémence. Vous ne sauriez être clément qu'en étant sévère, sans quoi ce malheureux pays et le Piémont sont perdus, et il faudra des flots de sang pour assurer la tranquillité de lltalie. On a connu la rébellion ; il faut qu'on connaisse la vengeance et la punition …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9772; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11416).
Le 21 février, nouveau changement : l'aile droite de Reynier porte maintenant le nom de 2ème Corps d'armée ou corps des Calabres ; le 42ème, fort de 1627 hommes, se trouve alors au sein de la Division Verdier.
Le Général Reynier, qui doit poursuivre une armée plus considérable que la sienne, est chargé de marcher en Calabre avec le 3e corps de l'Armée de Naples chargée de l'occupation de la Calabre. L'armée napolitaine se replie par cette province sur la Sicile. Les troupes réunies à Salerne vers la fin de février forment un Corps expéditionnaire, composé de 12 Bataillons et de 6 Escadrons, répartis en trois groupes : une Brigade d'avant-garde (Général de Brigade Compère), deux Bataillons du 1er Léger (1er et 2e Bataillons et Compagnies d'élite du 3e Bataillon), deux du 42e de Ligne, trois pièces de montagne et un détachement de sapeurs ; une Division, corps principal sous les ordres du Général de Division Verdier, formé de deux Brigades (Généraux Digonnet et Peyri), deux Bataillons des 23e Léger et 6e de Ligne, trois d'Infanterie polonaise, trois pièces de montagne, un détachement de Sapeurs ; et une réserve (Général de Brigade Franceschi), quatre Bataillons du 1er Régiment suisse, et six Escadrons des 6e et 9e chasseurs, deux bouches à feu ; une batterie de quatre pièces envoyée à Matera (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 25).
Avant de mettre en route son Corps d'armée, Regnier tient à réprimer sévèrement les cas de pillage qui se produisent trop fréquemment. Le Capitaine Duthilt, du 1er Léger écrit :
"Pendant le séjour que l'avant garde fit à Eboli, le général Regnier fut contraint d'assembler le conseil de guerre pour juger immédiatement quelques militaires de la brigade qui, au mépris des règlemens militaires et des ordres réitérés pour le maintien des propriétés des habitans, s'étaient livrés au pillage dans les campagnes, et surtout dans un pays que nous avions le plus grand intérêt à ménager; ces militaires, pris en flagrant délit, furent facilement convaincus et condamnés à mort ...
Un grenadier du 42e de ligne, arrêté pour le même fait, détenu à Eboli, descendant la rampe en forme de berge qui conduisait à la plaine où la brigade était sous les armes et le conseil de guerre assemblé, s'échappa du milieu de son escorte, et sautant directement de berge en berge, il parvint à éviter les balles lancées contre lui, et à se soustraire à toute poursuite, sans que depuis on ait pu savoir ce qu'il était devenu" (Lévi C. (Chef de Bataillon) : "Mémoires du Capitaine Duthilt"; Tallandier, 1909).
Le 5 mars, Reynier rassemble ses forces près de Salernes, et marche vers les Calabres, ayant à l'avant garde la Brigade Compère (42e et 1er Léger). Les insurgés ont pris position en avant de Lago-Négro pour nous surprendre au passage du pont Della Noce. L'avant garde les attaque avec un tel élan qu'ils abandonnent le plateau et s'enfuient au delà de la ville.
Les "masses" se retranchent dans la plaine de Campo Tenese (Naples) à la sortie des défilés de San Martin. Le 9 mars, les éclaireurs débouchent de la vallée. Un épais brouillard masque les trois redoutes dans lesquelles les insurgés attendent.
Le 1er Bataillon du 42e néanmoins est envoyé sur les hauteurs à gauche, pour soutenir les voltigeurs qui poursuivent l'ennemi ; et Reynier fait former à l'entrée de la plaine le 1er Régiment d'infanterie légère et le 2e Bataillon du 42e, commandés par le général Compère : ce mouvement est très-lent, parce que les soldats n'arrivent qu'un à un par le défilé (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 30).
Lorsqu'une partie des troupes est entrée en ligne sous le canon du camp des Napolitains, les Voltigeurs du 1er d'infanterie légère et le 2e Bataillon du 42e de ligne, arrivant sur les hauteurs qui soutiennent la droite de l'ennemi, en chassent deux Régiments napolitains chargés de leur défense, et débordent ainsi la droite de l'ennemi. Au même moment, le Général Reynier ordonne au Général Compère et au Général Verdier de faire battre la charge : les Napolitains tournent immédiatement le dos, abandonnant redoutes et artillerie. Leur infanterie et leur cavalerie se sauvent dans des montagnes couvertes de neige, où les Tirailleurs les suivent et en prennent un grand nombre : la nuit qui survient, la brume et la neige empêchent de les envelopper ; mais, ainsi dispersés, un grand nombre meurt de froid ou de faim ; les autres viennent se rendre pour la plupart (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 31). Le Sous lieutenant Maignan est blessé dans cette affaire.
Reynier entre le soir même à Morano avec les fuyards napolitains, et bivaque au-delà de cette ville ; la Division Verdier, sur le penchant de la montagne qui y descend ; la cavalerie, ainsi que le Bataillon suisse, dans la neige, à Campo-Tenese, avec les prisonniers et blessés ennemis. Le 10, on réunit le matin dix-huit cents prisonniers, dont cent Officiers. Les Brigadiers généraux Tschudi et Ricci sont de ce nombre. On a pris toute l'artillerie, cinq drapeaux et beaucoup de chevaux. Le même jour, l’avant-garde atteint Cassano, où elle fait une centaine de prisonniers dont trente Officiers. Le Maréchal Rosenheim a abandonné cette place la veille ; et, rappelant à lui toutes les troupes placées vers Roseto, il a passé le Coscile. Reynier vient s'établir près de Castrovillari (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 31 et 32).
Joseph écrit, le 13 mars 1806, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, voici le compte que me rend le général Reynier, commandant le 3e corps d'armée, de ses opérations depuis le 7 :
« Le 7 mars, l'avant-garde marcha à Lauria, où elle prit trois officiers et environ cinquante soldats napolitains restés en arrière ; elle trouva à Bosco seize caissons, et à Lauria trois pièces de canon.
Le 8, le corps d'armée marcha sur Castelluccio, d'où l'ennemi était parti en désordre quelques heures avant notre arrivée ; on y trouva encore quatre officiers et plusieurs soldats, ainsi que des magasins d'effets de régiment.
Le 9, l'armée partit à la pointe du jour, et fit halte à la Rotonda ; on y trouva beaucoup de soldats restés en arrière et quelques officiers. Elle s'avança ensuite dans les défilés de la vallée Saint-Martin, en observant les montagnes qui bordent ces défilés. L'ennemi devait, d'après les rapports, attendre l'armée dans un camp qu'il avait retranché à Campo-Tenèse, au débouché de ce défilé.
Les premiers postes furent bientôt repoussés par les éclaireurs ; des compagnies de voltigeurs furent détachées sur les montagnes à droite et à gauche de la plaine élevée à Campo-Tenèse.
L'ennemi avait son camp au milieu de cette plaine ; la droite et la gauche appuyées aux hauteurs qui la bordent, et où il avait placé plusieurs bataillons. Devant le centre de son infanterie et de sa cavalerie, étaient trois redoutes armées d'artillerie de gros calibre ; mais, dès que le corps d'armée entra dans la vallée de Saint-Martin, la neige commença à tomber avec beaucoup de force, et une brume épaisse empêcha de rien distinguer, de voir les ennemis, de reconnaître leurs dispositions, et de bien faire celles qui étaient nécessaires pour les attaquer ; cependant le 1er bataillon du 42e régiment fut envoyé sur les hauteurs à gauche pour soutenir les voltigeurs qui y poussaient les ennemis, et je fis former à l'entrée de la plaine le 1er régiment d'infanterie légère et le 2e bataillon du 42e, commandés par le général Compère. Ce mouvement fut très-lent, parce que les soldats n'arrivaient qu'un à un pour le défilé.
La division Verdier se forma à la suite en seconde ligne.
Lorsqu'une partie des troupes fut formée sous le canon du camp napolitain, les voltigeurs du 1er régiment d'infanterie légère et le bataillon du 42e régiment arrivaient sur les hauteurs qui soutenaient la droite de l'ennemi, en chassant deux régiments chargés de leur défense, et débordaient ainsi la droite des ennemis. J'ordonnai dans cet instant au général Compère et au général de division Verdier de faire battre la charge ; l'ennemi s'enfuit en déroute, abandonnant ses redoutes et ses canons, et ne pouvant prendre qu'en petit nombre le chemin de Morano, où les voltigeurs de gauche arrivaient. L'infanterie et la cavalerie se trouvèrent dans des montagnes couvertes de neige, où les tirailleurs les suivirent et en prirent un grand nombre. La nuit qui survint, la brume et la neige ont empêché de les envelopper ; mais, ainsi dispersés, ce qui ne périra pas de froid et de faim sera forcé de venir se rendre.
La cavalerie, qui était encore en arrière dans le défilé, n'a pu arriver à temps pour prendre part à l'action et tomber sur l'ennemi au moment où il a pris la fuite, ce qui, joint au temps affreux qui empêchait de rien distinguer, m'a empêché de prendre toute l'armée ennemie sur le champ de bataille ; mais elle est également dispersée et détruite, puisqu'il ne s'en est sauvé avec le général Damas qu'environ douze cents hommes d'infanterie et deux cents chevaux.
Dans ce moment, on a réuni à Morano environ dix-huit cents prisonniers et cent officiers ; on a pris toute leur artillerie et beaucoup de chevaux. Les brigadiers généraux Tschudi et Ricci sont au nombre des prisonniers, ainsi que le colonel et un bataillon du régiment des gardes.
Ce matin, j'ai marché à Castrovillari, et envoyé à Cassano l'avant-garde, commandée par le général Compère, pour avoir des nouvelles du corps du général Rosenheim, qui était dans cette partie, mais qui se retirera probablement derrière le Crati.
J'ai laissé à Morano des troupes pour réunir les prisonniers, et les faire partir demain pour Naples».
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 106).
Le 11, Reynier essaie de franchir le Coscile vers San-Antonio della Fiera, pour marcher sur Torsia, où les Chasseurs chargent et prennent quelques cavaliers napolitains. Le temps est affreux ; la pluie tombe par torrents. Une partie des soldats est pieds nus. Le débordement du Coscile arrête la réserve, qui ne peut passer que le lendemain matin (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 31 et 32).
Le 12 mars 1806, Napoléon écrit depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les trois mille hommes formant la réserve des départements ci-dessous nommés marchent comme les autres et soient dirigés, savoir ceux du département :
... De Vienne ... 42e de ligne ...
Ceux de ces conscrits dont les corps sont à Naples rejoindront leurs dépôts en Italie où ils trouveront des habillements et on les fera passer sur-le-champ à Naples" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11656).
Ce même 12 mars, Reynier vient à San-Antoniello. Un Escadron du 6e Régiment de Chasseurs à cheval, commandé par le Chef d'Escadron Schnetz, entre à Cosenza à la suite des troupes napolitaines, et fait plusieurs prisonniers. On y trouve six pièces de canon, des caissons et plusieurs officiers (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 32).
Le 13 mars, l'Empereur, qui vient de recevoir un état de situation envoyé par le Prince Eugène, répond depuis Paris à ce dernier et lui demande de passer en revue tous les dépôts de l'Armée de Naples ; il s'étonne notamment que celui du 42ème comprend 600 hommes qui ne sont pas envoyés au Régiment; il ajoute également : "... Faites-moi connaître comment sont organisés ces dépôts. Est-ce le 3e et le 4e bataillon qui s'y trouvent, ou sont-ce des dépôts inorganisés ? Mon intention est que ce soient des bataillons ; car, si éloignés de leurs corps, il serait très-dangereux de n'avoir que des dépôts sans organisation.
Tous ces dépôts ont-ils leur habillement ? Envoyez votre chef d'état-major les inspecter un à un et dans le plus grand détail, et dites au général Charpentier qu'il doit mettre un grand soin dans la rédaction des états qu'il m'enverra ; que le temps n'est plus où les états restaient enfouis dans les cartons de la guerre, que tout me passe sous les yeux ; il faut donc qu'il m'instruise, par les états qu'il m'enverra, comme si je voyais moi-même ces dépôts.
Faites-moi connaître combien chacun de ces corps doit recevoir de conscrits de l'an XIV, si on pousse leur instruction et s'ils sont habillés ...
... Faites partir le 20 mars un nouvel état de situation qui me fasse connaître votre position au 15 mars, et que je trouve dans les notes tout ce qui pourra me mettre à même de connaître la situation des dépôts et les raisons de leur accroissement ou de leur diminution. Faites-moi aussi connaître à cette même époque le nombre des places vacantes dans chaque régiment, le nombre des conscrits arrivés dans votre armée et dans les dépôts de l'armée de Naples depuis le dernier état, et enfin ce qui vous est arrivé du dépôt général de Strasbourg, et dans quels corps vous les avez distribués ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 157 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9966 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11674).
Ce même 13 mars, le Corps de Reynier campe autour de Cosenza.
Le 14, l'avant-garde, le 9e de Chasseurs et un Escadron du 6e gagnent Scigliano. La Division Verdier séjourne à Cosenza, afin de prendre des vivres (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 33).
Armée d'Italie - 15 mars 1806 |
Le 15, l'avant-garde atteint Nicastro ; et la Division Verdier, Scigliano. Le 6e Régiment de chasseurs et des détachements d'infanterie restent à Cosenza, sous les ordres du colonel Laffon (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 33).
Les 16, 17, 18 et 19, Reynier occupe successivement Nicastro, Monteleone, San-Pietro, Melito, Semmara, ne laissant aucun relâche aux débris de l'armée napolitaine. Le 20, il part avant le jour ; sa marche est retardée par la nature des chemins et les défilés presque impraticables de Solano et Melia. En arrivant sur les hauteurs au-dessus de Fiumara di Muro et de Scylla, d'où l'on domine tout le détroit de Messine, les Français découvrent, devant Gallico et Pentimelle, environ cinquante bâtiments de transport, qui commencent à mettre à la voile peu après. Le Général Reynier, espérant que tout ce qui reste à l'ennemi n'aura pas eu le temps de s'embarquer, marche vers la côte avec la cavalerie, qui a devancé l'infanterie dans les défilés ; mais il ne trouve plus de troupes sur le rivage : les bâtiments achèvent de mettre à la voile, et sont protégés par des chaloupes canonnières, qui tirent sur l’avant-garde lorsqu'elle passe sur la plage de Pentimelle pour aller à Reggio.
La Division Verdier se dirige vers la Punta del Pezzo, où elle ne trouve plus de Napolitains ; des détachements sont envoyés à Bagnara et à Scylla.
Les habitants de Reggio montrent le plus grand empressement à la vue des Français. L'Archevêque vient au-devant du Général avec son clergé, demande de chanter un Te Deum dans la cathédrale, et donne ensuite la bénédiction aux troupes.
Aussitôt que les Anglais apprennent la retraite de l'armée napolitaine, ils se répandent sur la côte, afin d'enlever toutes les barques, l'artillerie et les munitions de guerre qui s'y trouvent. Ils emportent ou détruisent tout ce qui est dans le château et les établissements publics ; puis, lorsqu'ils ont connaissance de l'approche des corps expéditionnaires, ils mettent le feu à ce qu'ils n'ont pu embarquer. Comme ils ont réuni un grand nombre de bâtiments, les troupes napolitaines, qui ont commencé à arriver quatre jours auparavant avec le Prince héréditaire, peuvent s'embarquer facilement ; mais ce ne sont plus que des bandes détruites, composées d'Officiers et de soldats, débris de tous les différents corps. Ils franchissent le détroit au nombre d'environ trois mille tout au plus. Toute l'artillerie de campagne de cette armée a été prise, et on trouve beaucoup de pièces à Cotrone, à Amantea, et sur les autres points de la côte que les Anglais n'ont pas eu le temps de dépouiller.
Reynier fait entrer les troupes en cantonnement à Reggio, le Pezzo, Scylla, Bagnara et Palma. On leur donne quelques jours de repos en attendant la fin des pluies ; mais comme elles sont trop serrées et ne peuvent pas trouver de vivres, il les établit un peu plus au large.
Ainsi se termine cette première expédition en Calabre, conduite avec énergie par le Général Reynier (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 33 à 35).
Dès le 21 mars donc, le Corps de Reynier se repose à Reggio et environs, jusqu'en juillet, des premières fatigues de la campagne. De la côte, les soldats apperçoivent Messine et brûlent du désir d'y aller; mais les Anglais, en se retirant, n'ont pas laissé une seule barque. "Laissez nous faire, mon général, nous irons à la nage", disent les soldats qui n'ont pas reçu leur solde depuis trois mois.
Le 21 avril 1806, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général commandant en chef de l'armée de Naples d'envoyer aux dépôts du corps de cette armée qui sont en Italie les cadres de ses 3es et 4es bataillons. Donnez ordre que les 6e, 42e et 1er régiments de ligne envoient leurs registres aux conseils d'administration des dépôts, afin d'établir une marche régulière.
Donnez ordre que les majors des régiments de l'armée de Naples restent avec les dépôts en Italie.
Donnez ordre au général Charpentier de passer une inspection de revue de ces dépôts et de renvoyer chez eux, ou aux vétérans, ou aux invalides ceux qui en seraient susceptibles, en faisant la proposition des pensions à accorder.
Faites connaître aux généraux commandant en chef les armées de Naples et d'Italie que les 14 dépôts du corps de l'armée de Naples doivent rester où ils sont et qu'aucun homme ne peut être retiré, désirant les porter au grand complet de guerre par les conscrits que j'y enverrai afin de mettre ces 14 bataillons dans le cas d'entrer eux-mêmes en ligne. Il y a dans les dépôts de l'armée de Naples beaucoup de places vacantes ... Prévenez ces 14 dépôts de l'arrivée des conscrits qui doivent les porter au grand complet de guerre, et enjoignez-leur de préparer des moyens d'habillements, d'équipements et d'armements en conscrits devant arriver dans le courant de l'année" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 390 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11927).
Le 21 avril 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "Mon Frère ...
Je vois que le 14e d'infanterie légère a trois bataillons à l'armée : si cela est, renvoyez le 3e bataillon au dépôt. Je dirai la même chose du ... 42e ... de ligne ... Ne gardez que deux bataillons à l'armée et renvoyez les cadres des autres bataillons aux dépôts, dans le royaume d'Italie ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 199 (avec la date du 21 avril 1806) ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11938).
Le 22 avril, depuis Saint Cloud, l'Empereur donne l'ordre au Roi de Naples de renvoyer le 3ème Bataillon au dépôt (Correspondance de Napoléon). Le 27, l'Empereur accorde 8 aigles de la Légion d'honneur au Régiment (Correspondance de Napoléon). Le 7 juin, Napoléon écrit au roi de Naples que le 42ème est pressenti pour une expédition contre la Sicile (Correspondance de Napoléon). Le 30 juin, nouveaux remaniements : le corps de Reynier est devenu 3ème Corps de l'Armée de Naples et le 42ème ne compte plus que 1479 hommes sous les armes.
Le 27 avril, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "... Faites connaître ... que j'accorde ... aux 6e et 42e de ligne huit aigles de la Légion d'honneur. Vous me ferez passer la note de ceux qui se sont distingués" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 208 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10156 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11993).
Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Division DES DÉPÔTS DE L’ARMÉE DE NAPLES, comptant à l'armée d'Italie :
1re division, Général de Brigade Pouchin (Forli) ; 3es Bataillons des 1er, 14e, 23e léger, 1er, 6e, 10e, 42e de ligne ; 3500 présents - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.
Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division des Dépôts, Généraux Pouchin (Forli), Valory (Bologne), Laplanche-Mortièrcs (Modène), 7500 fantassins des 1er, 14e, 22e et 23e Légers,·1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 42e, 52e, 62e, 101e·et 102e de Ligne, du 4e Régiment suisse et du 32e Léger (1er Bataillon) (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).
Le 3 juin 1806, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "… Votre Majesté s'étonne que des régiments manquent d'habillement ; presque tous les corps ont habillé leurs recrues en vestes et en culottes d'ordonnance. Je dis presque, car, par exemple, les 1er, 6e et 42e (faisant anciennement partie de l'armée de Naples) n'ont pas la moindre ressource, et, ce soir même, j'ai donné l'ordre que les conscrits que ces régiments avaient reçus passeront aux corps qui pourront de suite les habiller ; les 101e et 52e seront en état de les prendre.
Votre Majesté me dit : « Pourquoi envoie-t-on de l'argent à Naples ?» Mais ces trois dépôts sont sans ressources, et en voilà la raison (aussi expliqué dans la revue). Votre Majesté sait que les corps reçoivent l'habillement en deux portions. Ces régiments ont touché la portion que nous avons le droit de payer comme la solde, et ils sont au courant pour les deux objets ; mais la première année (portion payable seulement sur ordonnance du ministre directeur) manque à ces trois dépôts.
L'année dernière, faisant partie de l’armée de Naples, le ministre envoyait tout à Naples, où on faisait payer par le payeur, ce que j'ignore ; mais ce que je sais, c'est qu'on suit la même méthode et que les dépôts des 1er, 8e et 42e sont en oubli pour cette partie ; pareille remarque a été faite dans la revue pour les corps de l'ancienne armée de Hollande, qui sont en arrièrc des autres pour l'habillement ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 418).
Le 7 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "... Voici comment je placerais vos troupes au moment de l'expédition de Sicile :
... Le 14e léger, le 1er léger, le 23e léger, le 1er de ligne, le 20e de ligne, les 29e de ligne, 42e et 102e, les Polonais, les Suisses, les Corses et quelques régiments de chasseurs et de dragons, seraient chargés de l'expédition de Sicile. Cela formerait 18,000 hommes, en y joignant le bataillon de grenadiers des deux régiments qui sont à Naples et ceux des quatre régiments italiens ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 285 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12252).
Le 9 (CGN) ou le 10 juin 1806 (P&T), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 1er régiment d'infanterie légère, les 6e et 42e de ligne ont un grand nombre de conscrits à leurs dépôts dans le royaume d'Italie, qui n'ont aucun effet d'habillement et qui sont encore en sarraus de paysan. J'ai ordonné qu'on envoyât d'Alexandrie des tricots pour habiller ces conscrits. Accélérez le plus possible la marche de ces tricots dont l'arrivée devient de la plus grande urgence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 476; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12265).
Le 10 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je vois avec peine que vous avez interverti l'ordre de la conscription, en ordonnant au 1er, 6e et 42e de donner leurs recrues à d'autres régiments. Il est plus convenable que le 101e et le 52e donnent des habits à ces régiments, et comme j'ai ordonné qu'on envoyât d'Alexandrie des tricots pour les trois régiments, au moment de l'arrivée des tricots, ils rendront aux 101e et 52e ce que ces régiments leur auront prêté.
Je ne conçois pas, si ces corps ont reçu la portion de la masse qui se paie comme solde, comment ils n'ont pas acheté de quoi se faire des vestes et des culottes. Vous savez que sur la portion de la masse qui se paie comme solde, on paie 22 francs à chaque conscrit à son arrivée. Avec cet argent on peut leur donner des culottes et des vestes. Faites-vous rendre compte de cet objet" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 434 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12272).
Dans son rapport adressé le 5 juillet 1806, depuis Catanzaro, à Joseph, le Général Reynier écrit : "… Afin de suivre le mouvement de la flotte ennemie, je fis mettre en marche, le 30 juin, le 23e régiment d'infanterie légère et une partie du 42e, et ordonnai le rassemblement au fleuve Angitola de tous les détachements dispersés …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 376).
Sur ces entrefaites, le 1er juillet, les Anglais débarquent débarquent dans le golfe de Sainte Euphémie 8000 réguliers et 4000 brigands sous le Général Stuart, et la position devient fort difficile pour le Régiment, car toutes les Calabres s'insurgent de nouveau sur ses arrières. Reynier ne dispose que de 5000 hommes.
Forces françaises à la bataille de Maïda - 1er juillet 1806 (Nafziger 806GAD) Source : Archives françaises, Vincennes |
Le 3 juillet, au cours de l'affaire de Segliano, le Chirurgien aide major Bonis est fait prisonnier.
Le 4 juillet 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Cinquante hommes du 42e, commandés par un officier nommé Berthier, ont débarqué à une lieue de Messine ; tout s'est enfui à leur approche ; ils ont ramené quelques prisonniers. Ce détachement est un de ceux qui s'exercent à la rame" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 350).
Le 4 juillet justement, Stuart, longeant la côte, va nous couper de Montéléone et rallier les "masses" qui se réunissent sur tous les points, lorsque Reynier décide d'attaquer, malgré son infériorité numérique. Le combat contre les Anglais s'engage, mais au milieu d'un terrain marécageux et dans de fort mauvaises conditions. Reynier se forme en bataille par échelon de bataillon, le 42e au centre, ayant à sa gauche le 1er Léger (échelon de tête) et à sa droite le 23e Léger. Les Anglais ont pris position et nous attendent au port d'armes. Arrivé à 200 mètre de l'ennemi, le 1er Léger bat la charge; le 42e suit le mouvement. Les Anglais ouvrent alors un feu nourri. Rien ne semble devoir arrêter notre élan, quand le Général Compère, qui n'est plus qu'à quelques pas de l'ennemi, tombe de cheval, le bras cassé. Le Bataillon de tête du 1er Léger se trouble. Un cri de détresse parcourt les rangs comme une trainée de poudre. Les échelons du 1er Léger hésitent, font demi-tour, se débandent et entraînent le 42e et toute la Division. Les pertes sont considérables : l'ennemi n'ayant plus rien à craindre nous fusille de ses feux ajustés. Vainement, les gradés se sacrifiant pour sauver l'honneur, tentent d'arrêter la panique.
Dans son rapport adressé le 5 juillet 1806, depuis Catanzaro, à Joseph, le Général Reynier écrit : "… Je pouvais, en passant le Lamato, marcher à eux en peu de temps, et les aborder sans obstacle avec mon infanterie, mon artillerie légère et la cavalerie, qui malheureusement n'était que de cent cinquante hommes du 9e de chasseurs. Je n'aurais pas eu ces avantages si je leur avais laissé passer le Lamato, parce que le terrain est coupé et entremêlé de marais et de bosquets, qui ne m'auraient pas permis de pousser l'attaque avec autant de vigueur et de célérité que je le désirais pour rendre le succès complet, et qu'il était nécessaire pour les battre avant que la masse des brigands qui rôdaient sur mes derrières fût assez organisée pour m'attaquer à dos par le bois, tandis que je serais occupé à combattre les Anglais vers la mer.
A neuf heures du matin, je fis mettre les troupes en mouvement ; deux compagnies de voltigeurs eurent l'ordre de suivre les bosquets qui bordent le lit du Lamato. Le 1er et le 42e régiments, forts de deux mille quatre cents hommes, sous les ordres du général Compère, ont passé le Lamato et se sont formés en bataille, ayant leur gauche au Lamato. Le 4e bataillon suisse et douze compagnies du régiment polonais, forts de quinze cents hommes, sous les ordres du général de brigade Peyri, ont passé le Lamato au centre, et se sont formés en seconde ligne par échelons derrière la droite du 42e régiment. Le 23e régiment d'infanterie légère, fort de douze cent cinquante hommes, sous les ordres du général Digonnet, a passé, et s'est formé sur la droite ; quatre pièces d'artillerie légère et le 9e régiment de chasseurs à cheval, sous les ordres du général Franceschi, étaient au centre.
Les Anglais avaient huit pièces de campagne ; leurs flancs étaient protégés par un vaisseau, une frégate, et des chaloupes canonnières.
Les voltigeurs détachés dans le Lamato étaient pressés par les troupes anglaises qui passaient cette rivière. La première ligne ennemie s'était un peu avancée en suivant des tirailleurs, que je fis retirer pour les attirer. Je donnai ordre que le 1er régiment d'infanterie légère avançât sa gauche pour soutenir les voltigeurs, et que le reste de la brigade du général Compère marchât par échelon ; que les Suisses et les Polonais suivissent le mouvement en seconde ligne, et que le 23e régiment d'infanterie, qui s'était trop écarté à sa droite, se rapprochât des Suisses, voulant faire tout mon effort sur le centre des ennemis.
Lorsque le 1er régiment d'infanterie légère fut à demi-portée de fusil des régiments anglais, qui restaient au port d'armes sans tirer, il battit la charge ; le 42e régiment chargea un instant après, à la même distance. Les bataillons anglais commencèrent alors un feu très-bien nourri, qui n'arrêta pas d'abord la charge des régiments français ; mais, n'ayant plus que quinze pas à faire pour aborder la ligne ennemie à la baïonnette et la culbuter, les soldats du 1er régiment tournèrent le dos, et prirent la fuite. Ceux du 42e s'aperçurent de ce mouvement, et, quoiqu'ils n'eussent plus que quelques pas à faire, commencèrent à hésiter, et suivirent l'exemple du 1er. Aussitôt que je m'aperçus du mouvement rétrograde du 1er régiment, je me tournai vers la seconde ligne pour la faire charger ; mais les Polonais avaient déjà pris la fuite. Le bataillon suisse, entraîné un peu par l'exemple des autres corps, hésita : cependant j'en fis avancer plusieurs pelotons, qui arrêtèrent un peu la ligne ennemie, qui s'avançait à la suite du 1er et du 42e. Je fus aussitôt au 23e régiment, pour voir s'il était possible de faire avec ce régiment et les chasseurs à cheval un nouvel effort sur le centre des ennemis, qui, par son mouvement en avant, découvrait son flanc gauche, et laissait un grand intervalle vide pour les prendre en flanc ; mais ce régiment était un peu trop à droite et déjà engagé avec la gauche des ennemis, qu'il contenait, et qui l'aurait abîmé s'il avait quitté ce point pour faire cette attaque.
Les troupes qui s'étaient débandées s'étant retirées très-loin du champ de bataille, je n'en avais plus de disponibles ; et il ne me restait d'autre parti que celui de conserver celles qui me restaient, de les rallier pour attendre des secours en prenant la route de Catanzaro et de Cotrone, afin de faire porter mes blessés à cette dernière place, où on m'avait déjà proposé de me retirer, et d'attendre les renforts que Votre Majesté ordonnera d'envoyer pour chasser promptement les Anglais du continent, nous venger de l'échec que nos troupes ont reçu, et marcher au secours des garnisons des châteaux de Scylla et de Reggio …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 376).
Cet échec coûte cher au Régiment : le Capitaine Jolivel et le Sous-lieutenant Trumeau sont tués ; les Capitaines Boismartel, Servin, Chevillard, Martorel et Juguet (mort), les Lieutenants Goupil (mort), Fleury, Rébillot, le Sous lieutenant Maire, les Sergents-majors Conty, Thomas, les Sergents Oury, Kaeche, et le Caporal Boulan sont blessés.
Le 42e avait été très éprouvé à Sainte-Euphémie. Les premières situations précises accusent pour ce Régiment 6 Officiers et 141 hommes aux hôpitaux, 18 Officiers et 411 hommes prisonniers de guerre.
Le Régiment a grand'peine à se rallier dans ce pays accidenté et couvert. Le 11, les Compagnies du 42e, qui tentent de protéger la retraite à Reggio, laissent beaucoup de monde aux mains de l'ennemi, dont un grand nombre d'Officiers, de Sous officiers, de Caporaux ; entre autres, les Capitaines Cuignet, Aubrée, les Lieutenants Feuillet, Berthier, Donoley, Saligny, Pitel, Vannesson, Chevillard, les Sous-lieutenants Fuchs, Rocfort, les Sergents-majors Leclerc, Levacon, Richer, les Sergents Fairin, Lesterlain, Pecqueur et le Caporal Casquil.
Le 12 juillet 1806, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Faites-moi connaître si le bataillon du 20e, qui est de 900 hommes, celui du 42e, qui est de 800 hommes, et celui du 10e de ligne, qui est de 700 hommes, sont dans le cas d'entrer dans la ligne. Recommandez encore une fois qu'on travaille à leur instruction, et surtout qu'on évite les maladies. Il est possible qu'à Bologne et dans les lieux où ils se trouvent des emplacements manquent pour les faire manoeuvrer ; faites-leur-en donner" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 69; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12476).
Mais en ce moment, Masséna avec le reste de l'Armée française, vient de s'emparer de Gaëte, dernier rempart des Napolitains et il s'avance rapidement au secours de la Division compromise; les Anglais ne l'attendent pas et se rembarquent. Il n'y a plus que les montagnards à combattre, c'est l'affaire de quelques semaines grâce à l'énergie et à la sévérité déployées par Masséna. Le 24 juillet, le Capitaine Cléret est blessé au cours d'un combat en Calabre.
Le 28 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je n'ai point de nouvelles de vous depuis longtemps, je n'ai de nouvelles de Dalmatie que par Le Marois.
Donnez l'ordre au général Charpentier de se rendre auprès des divisions de réserve des dépôts de l'armée de Naples, et d'organiser deux compagnies du 1er régiment d'infanterie légère, fortes de 100 hommes chacune, deux compagnies d'égale force du 14e, deux compagnies du 23e ; de former de ces six compagnies un bataillon, dont il donnera le commandement à un des chefs de bataillon du 1er régiment d'infanterie légère ; il prendra l'adjudant-major dans un régiment différent.
Il formera un second bataillon de trois compagnies du 6e ; un troisième bataillon de six compagnies du 10e et un quatrième bataillon de six compagnies du 42e. Il donnera le commandement de ces quatre bataillons à un major, en choisissant un homme habile et ferme, et les réunira à Rimini. Recommandez-lui de ne prendre que des hommes bien portants, bien armés et bien habillés.
Il formera un bataillon de six compagnies, de 100 hommes chacune du 22e d'infanterie légère ; un autre bataillon d'égale force, de six compagnies du 20e de ligne ; un troisième bataillon de quatre compagnies du 29e et de deux compagnies du 52e ; et un quatrième bataillon de trois compagnies du 62e et de trois compagnies du 102e. Ces quatre bataillons seront également mis sous les ordres d'un major intelligent et capable, et seront réunis sans délai à Imola.
Tout ce qu'il y a dans le royaume d'Italie du 32e d'infanterie légère de la légion corse se rendra sur-le-champ à Rimini, pour se joindre à l'un des deux corps de réserve. Ces deux corps sont destinés à se rendre dans le royaume de Naples et à servir de réserve ; si cela est nécessaire, le général Laplanche-Morthières se rendra à Rimini pour en prendre le commandement. Vous aurez soin que les huit pièces d'artillerie que je vous ai ordonné par ma lettre d'hier de tenir prêtes se rendent à Rimini avec un bon officier pour les commander. Vous comprendrez facilement que mon intention et de réunir d'abord ce corps de 4 800 hommes à Ancône, où il sera sous les ordres du général Le Marois, qui y joindra ses deux régiments de cavalerie et les deux bataillons suisses qu'il a ; ce qui formera un corps de plus de 6 000 hommes, avec huit pièces d'artillerie attelées.
Le général Le Marois aura sous ses ordres les généraux Laplanche-Morthières et Tisson, et par là, il aura les moyens de contenir l'état romain et même de se porter sur le royaume de Naples pour renforcer l'armée française. Au reste, mon intention n'est, pour le moment que de réunir ces huit bataillons à Rimini et à Imola. Je désire que vous ne fassiez aucune disposition que par mon ordre que je donnerai selon les événements. Ordonnez au général Charpentier de m'envoyer l'état de situation de ces bataillons, afin que je vous fasse connaître la réponse quand ils devront partir" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 91 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12586).
Le 42ème ayant beaucoup souffert à Sainte Euphémie et étant réduit de moitié, l'Empereur suggère qu'il se rapproche de Naples. Il écrit ainsi depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples, le 9 août 1806 : "... Je ne suis point satisfait de la distribution de vos troupes. Dans les régiments que vous avez en Calabre, les 1er et 42e ont beaucoup souffert et sont réduits à moitié. Vous y avez envoyé cinq régiments d'infanterie; ce serait assez si vous aviez à trois jours en arrière 2,500 hommes, et à deux autres journées 2,500 autres. Je vous ai expliqué là-dessus la manière dont se fait la guerre ... " (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 433; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10635 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12687).
Trois jours plus tard, l'Empereur écrit à nouveau au Roi de Naples, depuis Saint-Cloud au sujet du 42e de Ligne : "… Il ne faut mettre en Calabre ... ni le 1er ni le 42e de ligne, qui paraissent avoir beaucoup souffert à Sainte-Euphémie. Il vaut mieux les faire revenir à Naples, d'où même on pourrait les faire revenir en France, s'ils ont effectivement beaucoup souffert ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 441 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12702).
Mais le Roi de Naples s'entête à le maintenir en Calabre. Le 20 août 1806, nouvelle lettre de l'Empereur, adressée depuis Rambouillet au Roi de Naples : "Mon frère ... Je pense que les 1er et 42e régiments doivent revenir du côté de Naples" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 143 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10672 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752). Puis une deuxième, expédiée le même jour depuis Rambouillet : "... Je vois que vous conservez dans la Calabre le 1er et le 42e ; c'est un mal ; il faut les faire revenir du côté de Naples, les encourager par votre présence et en avoir soin" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 136 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10673 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752). Cette lettre est suivie d'un "Projet de placement de l'Armée de Naples ... Une autre division, commandée par le général Espagne et composée du 1er de ligne, du 42e et du 1er d'infanterie légère, serait placée dans une bonne position, à deux heures de distance de Naples. S'il y a des bois et une localité favorable, on la ferait camper ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752).
Le 2 septembre 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre demande les ordres de l'Empereur au sujet de la destination à donner à chacun des détachements de la garnison de Scilla, actuellement en quarantaine dans le port de la Ciotat, savoir :
23e régiment d'infanterie légère ...
42e de ligne"; Napoléon répond pour les deux Régiments "Joindra son dépôt à Bologne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 615).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
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ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
Le département de la Seine ne fournira rien aux 42e et 52e de ligne ni aux 1er et 5e légers ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Le 15 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "M. Dejean me fera connaître le nombre de soldats de la garnison de Reggio commandée par le chef de bataillon Aubrée qui ont déserté et de quel régiment ils sont" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12941).
Le 22 septembre 1806, Eugène écrit à Napoléon : "Sire, Votre Majesté, par sa lettre du 17 septembre que j'ai reçue ce matin, m'ordonne de lui faire un projet sur le nouvel emplacement des deux divisions de dépots d'infanterie de l'armée de Naples. Je m'empresse, après avoir pris connaissance des localités, de lui proposer la répartition suivante. J'attendrai ses ordres avant d'ordonner les mouvements.
Première division, commandée par le général de brigade Pouchin, quartier général à Forli, ayant sous ses ordres le général de brigade Leguai, à Rimini : 1er et 14e d'infanterie légère à Rimini ; 23e d'infanterie légère, à Céséna ; 10e d'infanterie de ligne, à Ravenne ; 6e et b à Forli ; 2e d'infanterie de ligne, à Faënza. Deuxième division, commandée par le général de brigade Valori ; quartier général à Bologne, ayant sous ses ordres un général de brigade qui se tiendra à Ferrare : 20e d'infanterie de ligne, à Imola ; 22e d'infanterie légère, 62e et 102e d'infanterie de ligne, à Bologne ; 20e et 101e d'infanterie de ligne, à Ferrare ; 52e d'infanterie de ligne, à Rovigo.
Votre Majesté remarquera que, d'après son approbation, les mouvements auraient lieu dans le milieu d'octobre, et qu'alors la mauvaise saison est tout à fait passée pour Ferrare" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 160).
Le 21 octobre, le 42ème prend part à l'affaire de Rogliano, où le Sergent-major Lecourt est blessé. Dans le mois de Décembre, le Régiment est appelé à faire le siége d'Armantea, toujours en Calabre; dans la journée du 6, le Sous-lieutenant Joubert et le Sergent Lionce sont blessés en montant à l'assaut. Amantea est assiégée jusqu'en janvier 1807; à cette époque, le Sous lieutenant Jamault est blessé à Amantea.
Le 5 janvier 1807, Joseph écrit, depuis Naples, au Général Reynier : "… M. Bigarré, mon aide de camp, doit vous avoir amené mille conscrits, 2,500 capotes, et 500 mille francs en or. Je vais vous envoyer encore d’autres conscrits ; il faut que vous renvoyiez à Naples les Polonais, les Suisses, et le 42e …
Il faut absolument m'envoyer les Polonais, les Suisses, et le 42e ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 284).
Le 6 janvier 1807, le Sergent Martin (déjà cité en 1799), reçoit un coup de feu à la tête dans l'affaire de Patomale.
Situation en Janvier 1807 (côte SHDT : us180701 4C98) Chef de corps : HUARD Colonel - infanterie |
- Armée d'Italie
La pacification du royaume de Naples achevée, l'Empereur écrit le 6 janvier 1807, depuis Varsovie, au Roi de Naples : "Mon Frère, vous trouverez ci-joint un décret que je viens de prendre. Je vous prie de donner les ordres les plus positifs pour son exécution. J'ai besoin de deux régiments de plus à l'armée d'Italie. D'ailleurs ces régiments ont été si défaits en Calabre, qu'ils ont besoin de se rapprocher. Mon intention est même de les faire passer en Allemagne, pour les avoir sous les yeux. Ce sont d'ailleurs deux régiments qui doivent laver la honte d'avoir été battus par les Anglais ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11571 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13966). Les deux Régiments en question sont très certainement le 1er Léger et le 42e de Ligne. Le même jour, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Prince Eugène : "Mon fils, vous trouvez ci-joint un décret que je viens de prendre. Mettez-le à exécution. Envoyez à Naples des 5000 hommes, et vous y gagnerez deux régiments qui avec un peu de soin au 1er mars vous feront cinq mille hommes sous les armes. Votre armée et l'armée de Naples y auront toutes deux beaucoup gagné. Ce sont deux régiments qu'il faut bien soigner, parce qu'ils ont souffert, et qu'il faut qu'ils lavent l'affront qu'ils ont essuyé contre les Anglais" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13964).
Le 7 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Prince Eugène : "Mon Fils … Je vous ai ordonné de faire partir pour l'armée de Naples 5,000 hommes. En retour, le 1er et le 42e rentrent en Italie ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 251 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13977).
Le 42e passe donc l'Armée d'Italie sous les ordres du Vice-roi Prince Eugène. Pendant que la Grande Armée se couvre de gloire dans les sanglantes batailles d'Eylau et de Friedland, et que le traité de Tilsit termine la campagne, le 42e est employé dans les garnisons de Bologne, Venise, Vérone.
Le 24 janvier 1807 à minuit, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... A propos du retour de l'armée de Naples du 42e, je prendrai la respectueuse liberté de représenter à Votre Majesté que la ville de Venise est la plus détestable garnison pour refaire un corps. J'en ai fait, l'année dernière, la cruelle épreuve par le 53e et le 106e. Ces deux corps sont à peine remis depuis trois mois qu’ils sont cantonnés.
Je prierai Votre Majesté de me laisser placer dans tout autre lieu le 42e, qui, réuni à son dépôt qui est superbe, fera, un mois après, tout ce que Votre Majesté lui ordonnera" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 262).
Le 28 janvier 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'ai reçu la lettre de Votre Majesté du 6. Ses ordres sont exécutés, les cadres des troisièmes bataillons sont partis. Le 1er d'infanterie légère et le 42e vont se mettre en marche ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 299).
Le 2 février 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Les Anglais viennent de jeter encore 800 hommes près de Longobardi ; ils ont été taillés en pièces par le colonel Huard, du 42e, et le colonel du 1er de ligne. Si Votre Majesté nomme le colonel Huard général de brigade, je désire le garder pour la Calabre ; il entend parfaitement cette guerre ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 303).
Le 16 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Pouchin : "Le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire a annoncé au chef de l’état-major de l’armée, mon cher général, qu’il avait fait expédier aux corps sous vos ordres, les 2 et 3 janvier derniers par la voie des transports militaires, les effets de grands équipements ci-après.
Désignation des partis présents |
Nombre de balles ( ?) |
Gibernes |
Porte gibernes |
Bretelles de fusils |
14e d’infanterie légère 23e idem 6e de ligne 42e idem 22e léger 52e de ligne 62e idem |
11 7 4 11 10 18 2 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
500 300 550 500 900 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
Il a été expédié aux chefs des 22e, 52e,62e régiments pareils … et l’état des effets qui leur sont annoncés.
Veuillez, je vous prie, me faire connaitre si les régiments ont reçu ces effets" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 19 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, les états de situation au 16 février des 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 52e, 62e, 101e, 102e régiment de ligne, des 14e, 22e et 24e légers" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 181).
Le 20 février 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, je reçois la lettre de Votre Majesté du 29 janvier ; je la remercie des bonnes nouvelles qu'elle me donne de sa santé ; j'ai reçu sa lettre à Avellino, où j'étais de retour d'un voyage que j'ai fait dans les montagnes ; j'ai été content des dispositions des habitants ; les chefs de masses des Calabres ont été battus partout, et entièrement dispersés ; Belmonte et Fiume-Freddo, où ils s'étaient retranchés, ont été enlevés ; le colonel Huart a dirigé cette dernière expédition. J'ai demandé pour lui le grade de général de brigade …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 307).
Le 27 février 1807, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant commandant Pascalis : "Je vous préviens, M., qu’un bataillon du 42e régiment fort de 1140 hommes, et un bataillon du 1er régiment d’infanterie légère, le 1er se rendant de Bologne à Venise, le 2e d’Ancône à Vicence passeront, savoir, le bataillon du 42e à Malalbergo 7 mars, Ferrare, le 8 mars, Rovigo les 9 et 10 mars ; le bataillon du 1er d’infanterie légère à Malalbergo les 19 et 20 mars, Ferrare le 21 mars, Rovigo le 22.
Veuillez je vous prie donner les ordres nécessaires pour assurer le logement et la subsistance de ces troupes dans les lieux indiqués" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 185).
Le 1er mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Roi de Naples : "… J'ai nommé les colonels Huard, Abbé et Cardenau généraux de brigade …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 308 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11911 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14448).
Le 4 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Ensuite de votre lettre du 1er février par laquelle vous m’invitiez à faire connaître, mon cher général, si les 14e, 22e, 23e légers, 6e, 42e, 52e et 62e de ligne ont reçu les effets de grand équipement que le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire vous annonçait avoir fait expédier le 2, et 7 janvier derniers ; j’ai l’honneur de vous informer que ces corps m’en ont accusé la réception, à la réserve du 62e régiment, qui réclame 120 baudriers de giberne, avis qu’il ne devait pas recevoir puisqu’il n’en est pas fait mention dans le bordereau que vous m’avez envoyé" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Le 5 mars 1807, l'Aide de camp du Général de Division Grenier, Delcambre, écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les livrets d’inspection de février des 14e, 22e et 23e d’infanterie légère ; 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 62e, 101e, 102e de ligne, 4e et 9e chasseurs à cheval. Celui du 52e de ligne n’a point été fourni à cause de son déplacement. J’espère avoir l’honneur de vous l’expédier par le prochain courrier" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
Le 11 mars 1807, Delcambre écrit Général de Division Chef de l’Etat-major : J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les états de situation au 1er mars des 1er, 6e, 10e, 42e de ligne, 14e, 23e régiments d’infanterie légère aux ordres de M. le général Pouchin. Cet officier général n’ayant reçu que le 7 courant l’ordre général du 23 février dernier relatif à la note des conscrits quoique qu’il lui ait été expédié par le courrier du 2, la négligence de la poste l’ayant dirigé sur Milan, le fait exécuter aux situations du 8 dernier. Je vous prie, mon général, de vouloir bien ordonner qu’on ne fasse le relevé sur le livret d’inspection pour celle-ci seulement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
Le 25 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, vous ne mettez pas dans vos états de situation ce que les dépôts doivent recevoir de la réserve de 1806, de la conscription et de la réserve de 1807, et cela rend vos états incomplets.
… Vous aurez ensuite deux régiments de plus, le 1er d'infanterie légère et le 42e. Vous pourrez donner le 1er d'infanterie légère à la division Broussier, et le 42e à la division Boudet ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892).
Le 31 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils … … vous placerez au camp de Vérone le 1er d'infanterie légère et le 42e. Je ne tarderai pas à y faire venir le 112e. Ces trois régiments pourront faire une division. J'attendrai les idées que vous-même me donnerez la-dessus pour arrêter les miennes définitivement …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 292 qui donne le 23e à la place du 42e; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145021).
A Vérone, le 42e passe sous les ordres du Général Souham, puis dans la 3ème Division (Clauzel) et il est alors envoyé à Brescia.
Situation en Avril 1807 (côte SHDT : us180704 4C98) Chef de Corps : HUARD Colonel - infanterie |
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
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Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
42e Huard |
Penaut |
Major |
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Le 3 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je reçois votre état de situation du 2 mars, avec vos lettres du 8 …
vous aurez sans doute disposé, pour la division Clauzel ou Duhesme, du 1er régiment d'infanterie légère et du 42e ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 296 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15068 - Note : La minute (Archives nationales, AF IV 875, avril 1807, n° 22) est datée du 2 avril).
Le 18 avril 1807, Eugène écrit, depuis Padoue, à Napoléon : "… il reste à former une division qui pourra être formée, si Votre Majesté le trouve bon, des 1er d'infanterie légère, 42e de ligne, 112e et 2 bataillons italiens, que je pourrais former dans les dépôts. Cette division serait placée à Vérone (la division Clausel étant fort bien à Vérone et à Bassano) ; le 112e ne pourrait quitter Alexandrie qu'au dernier moment, la présence d'un régiment étant toujours bonne dans le Piémont. Si Votre Majesté approuve ces idées, elle voudrait bien me donner ses ordres et m'envoyer un bon général et un ou deux de brigade" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 298).
Le 6 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils … Le 1er léger, le 42e et le 112e formeraient le fond d'une 5e division …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 307 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12543 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15550).
Le 6 mai 1807, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai exécuté les ordres de Votre Majesté, en écrivant au général Marmont de renvoyer le restant du cadre du 2e bataillon du 81e en Italie, et de compléter avant le 1er bataillon à l'effectif de 1,000 à 1,100 hommes.
Ce régiment a été longtemps éparpillé ; j'aurais besoin de quelques semaines de réunion avec son dépôt ; il pourrait aussi, deux mois après son arrivée, avoir deux beaux bataillons de guerre, ce qui compléterait la division qui se forme à Vérone à quatre beaux régiments, savoir : le 1er d'infanterie légère, les 112e, 81e et 42e de ligne. Je remplacerai de suite ce déficit à l'armée de Dalmatie par l'envoi de 800 hommes du 60e régiment et 500 hommes aux chasseurs brescians, ou bien une colonne de 1,500 à 1,600 hommes, composée des détachements de tous les corps qui sont en Dalmatie.
Si Votre Majesté approuvait cette idée, l'armée d'Italie y gagnerait, et l'armée de Dalmatie, en ne perdant que le cadre et la force d'un bataillon, renforcerait tous les autres. J'attends vos ordres" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 306).
Le 18 mai 1807, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... Ainsi que Votre Majesté me l'ordonne, la division Clausel sera augmentée ; elle sera, j'espère, à la mi-juin, de 8,000 hommes ; celle du général Dubesme sera toujours tenue complète à 6,000 hommes. Comme c'est une division d'élite, on ne peut guère y joindre d'autres troupes ; mais la division de Vérone sera elle-même facilement portée à 8,000 hommes, car je vais y ajouter les 3es bataillons des 20e et 62e de ligne, et le 3e bataillon de 6 compagnies du 3e d'infanterie légère, ce qui, joint aux 1er d'infanterie de ligne, et 42e, 112e et 81e (si Votre Majesté me l'accorde en entier), fera une superbe division de 10 bataillons. J'attends que Votre Majesté veuille bien y désigner un bon général pour la commander.
Il y en a quatre qui m'ont déjà fait soumettre des demandes d'être employés activement ; ce sont les généraux : L ... , dans ses terres ; Chabot, commandant la réserve ; Grenier, gouverneur de Mantoue ; Miollis, gouverneur à Venise.
Je me borne à les désigner à Votre Majesté, parce que je suis d'avance sùr qu'elle voudra bien en désigner un solide" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 314).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Je reçois et lis avec un grand intérêt votre état A présentant la situation, après la réception des conscrits de 1808, 1° des dépôts de l'infanterie de l'armée de Naples et de la Grande Armée, 2° des régiments du Frioul, de la Dalmatie, etc. Cet état est si bien fait, qu'il se lit comme une belle pièce de poésie.
J'y ai remarqué quelques erreurs ... Le 42e ni le 1er d'infanterie légère ne sont plus à l'armée de Naples ... Il faut faire disparaître ces petites erreurs ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15683).
Situation en Juin 1807 (côte SHDT : us180707 4C98) Chef de corps : HUARD colonel - infanterie |
Le 12 août 1807, à Saint-Cloud, l'Empereur est interrogé sur le choix de "Candidats présentés pour les emplois vacants de colonel dans les 42e et 101e régiments de ligne et le 23e régiment d’infanterie légère"; il répond "Nommer trois majors qui ont servi dans le corps d'Oudinot" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3658).
Situation en Octobre 1807 (côte SHDT : us180710) Chef de Corps : ESPERT Colonel - infanterie |
Fig. 15 ; Grenadier d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Le 10 novembre, le 42ème passe sous les ordres du Colonel Jean Baptiste Espert de la Tour.
Jean-Baptiste Espert de la Tour Né à Lagarde (Ariège) le 1er Juillet 1764 (30 juillet dans le Carnet de la Sabretache 326 de juillet 1928). Capitaine dans une Compagnie franche de l'Ariège le 1er octobre 1792. Passé en cette qualité dans le 4e Bataillon de l'Ariège le 13 Mai 1793. Chef de Bataillon le 6 Octobre 1793. Incorporé dans la 11e provisoire formation des Pyrénées-Orientales, passé ensuite dans la 27e Légère où la 11e provisoire a été incorporée le 4 Nivôse an V. Employé en Italie comme commandant à Bologne et comme adjoint à l'état-major général depuis le 10 Vendémiaire an V jusqu'au 1er Germinal an X. Placé à cette époque à la suite de la 34e Demi-brigade. Nommé Chef de Bataillon en pied dans la 110e par arrêté du 17 Fructidor an X. Nommé Major au 108e Régiment par arrêté du 30 Frimaire an XII. Nommé Colonel à la suite par décret du 28 Juin 1807. Passé avec le même grade au 42e d'Infanterie par décret du 10 Novembre 1807, en remplacement de M. Huard promu Général de Brigade. Nommé Général de Brigade le 6 Août 1811. Officier de la Légion d'honneur et Chevalier de Saint Louis, le Général Baron Espert mourut le 13 octobre 1815. |
Le 20 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, faites en sorte que le camp de Montechiaro soit prêt au 1er avril, parce que, immédiatement après la saison des pluies, mon intention est d'y réunir le 1er d'infanterie légère, le 7e, le 42e et le 112e de ligne. Les trois bataillons de ces régiments y seront ; ce qui fera douze bataillons, formant au moins 8,000 hommes. Ces bataillons s'exerceront là aux manoeuvres et se formeront à la discipline" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 43 ;Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13476 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17049).
Le 26 janvier 1808, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu hier au soir les trois dépêches dont Votre Majesté m'a honoré du 20 janvier ; tous les ordres ont été expédiés aujourd'hui, et je rendrai compte successivement de leur exécution ...
J'ai donné des ordres pour que le camp de Montechiaro fùt prêt au 1er mars pour un camp de 8,000 hommes ; il est fâcheux que Votre Majesté n'ait pas accordé des fonds pour le finir. J'aurais pu y réunir·aussi la division italienne. Si Votre Majesté n'y voit pas d'inconvénient, je lui demanderai, pour le général Grenier, la division française du 1er, 7e, 42e et 15e. Votre Mnjesté aura de suite après la visite de Charpentier les livrets des dépôts" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 50).
En 1808, le Régiment est toujours à Brescia, lorsqu'un Décret impérial du 18 février porte à cinq le nombre des Bataillons par Régiment (4 de guerre et 1 de dépôt). En exécution de ce Décret, on forme deux Bataillons nouveaux dans le 42e : le 4e Bataillon (Deschamps) demeure à Brescia (4ème Division Lamarque, de l'Armée d'Italie), et le 5e formant Dépôt (Major Penaut) est organisé à Milan (deux Compagnies du 5ème Bataillon sont cependant affectées à la 14ème Demi-brigade provisoire à Milan (réserve de l'Armée d'Italie) ; elles rejoignent le dépôt au mois d'avril 1809).
La "Situation de la division sous les ordres du général de division César Berthier, au 28 août 1807" indique : "... 42e de ligne, 1er et 2e bataillons, Huart commandant, 1,004 hommes, 20 chevaux. Parti le 10 mars ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 464).
Le 19 mars 1808, à Paris, à la question : "Sur le tableau d'organisation de l'infanterie de l'armée d'Italie l'Empereur a indiqué les destinations suivantes :
... Le 1er bataillon du 42e sera formé au 2e corps", l'Empereur répond que ce sera à Verrue (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 751).
Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
5e division (Souham), généraux de brigade Teste et Vergès, 12 bataillons des 1er léger, 7e et 42e de ligne, au camp de Montechiaro ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
Quant aux ... 42e ... de ligne et 1er d'infanterie légère, on peut laisser le vice-roi y pourvoir. Tous les anciens dépôts sont dans les pays vénitiens, les nouveaux sont dans le Milanais. La distance est donc petite. Le vice-roi pourvoira à cela ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Toujours le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je ne vois pas dans votre état de situation du 1er mai les conscrits que chaque corps doit recevoir sur 1809. Vous ne me parlez point encore de la nouvelle organisation. Vous avez déjà dû recevoir une grande quantité de conscrits, mais ils auront été dirigés sur leurs nouveaux dépôts. Par la nouvelle organisation, les ... 42e ... doivent avoir leurs dépôts à Milan ... le 1er léger à Novare. Il serait donc possible que les conscrits eussent été dirigés sur les nouveaux dépôts, mais comme ces régiments sont dans votre commandement, vous arrangerez cela pour le mieux. Je désirerais que les effets d'habillement voyageassent le moins possible et que les hommes des nouveaux dépôts fussent envoyés dans les anciens dépôts, où il y aurait des effets d’habillement ; mais il serait bon de faire venir aussi les effets d'habillement aux nouveaux dépôts ... Ces 12 régiments ont trois bataillons à l’armée de Naples ; les 4es bataillons restent pour former la division de Rome et dans l'emplacement actuel des dépôts, les quatre compagnies de dépôt de ces régiments se rendront dans les nouveaux emplacements. Je suppose que l'organisation commence à être établie en Italie ; alors il faudrait avoir soin de correspondre avec le prince Borghèse pour que les conscrits au fur et à mesure de leur arrivée à leurs dépôts, se dirigeassent sur les anciens pour être habillés et joindre les 4es bataillons. Les dépôts de l'armée de Dalmatie se rendent à Grenoble, à Genève et à Chambéry ; il ne reste à Trévise que les 4es bataillons.
L'armée d'Italie se compose donc aujourd'hui de 40 bataillons, des dix régiments d'infanterie de l'armée d'Italie et des dix dépôts ou 40 compagnies des mêmes régiments qui restent en Italie, des huit 4es bataillons des 8 régiments de l'armée de Dalmatie et de 12 4es bataillons de l'armée de Naples y compris Corfou. L'armée d'Italie se composera donc de 60 bataillons qui par l'appel de cette année doivent se trouver au complet de 840 hommes, c'est-à-dire que l'armée d'Italie se compose d'un effectif de 50 000 hommes d’infanterie sans comprendre les armées de Dalmatie et de Naples. Je vous ai déjà fait connaître que les quarante bataillons des dix régiments de l'armée d'Italie doivent former trois divisions, chacune de douze bataillons ; que les 4 bataillons du 112e avec les 8 bataillons de l'armée de Dalmatie formeront une quatrième division de douze bataillons et que les douze bataillons de l'armée de Naples formeraient une cinquième division, chacune d’un effectif de 10 000 hommes. Il est convenu qu'une division va camper à Udine, une à Osopo, et la 3e à Montechiaro ... et enfin les généraux Miollis et Le Marois doivent avoir, pour garder l'État romain, les 12 quatrièmes bataillons de l’armée de Naples. Vous pouvez laisser une partie des compagnies de ces 12 bataillons à Bologne et dans les lieux où elles sont aujourd'hui et les former successivement et à mesure que les conscrits arriveront. Il serait facile encore de former une sixième division des quatrièmes bataillons du Piémont et de deux régiments qu'on retirerait de Naples" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 140 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18002).
Le 5 juin, le Régiment est passé en revue par le Général Teste. Le Colonel Espert de Latour étant absent, il est provisoirement commandé par le Major Penant ; il aligne 80 Officiers et 2827 hommes.
Le 25 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Vous devez avoir reçu les instructions du ministre de la Guerre pour la nouvelle organisation de l’armée.
... 2e division :
Le 1er d’infanterie légère :
Le 1er régiment d’infanterie légère a 2 900 hommes, mais ce régiment doit recevoir 150 hommes.
Le 42e :
Le 42e a 3000 hommes.
Ainsi, ces deux régiments peuvent avoir dans leurs 4 bataillons, le 1er d'infanterie légère 2900 hommes et le 42e 3 000, ce qui ferait près de 6000 ...
Ainsi, il faut mettre de l'ensemble dans l'armée d'Italie ...
La 3e division sera composée du 1er léger, du 42e et du 112e à quatre bataillons chacun, formant 8000 hommes présents, 500 malades ; total 8 500 hommes, effectif ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 162 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18406). La 2e Division est commandée par le Général Clauzel (Armée de Dalmatie); la 3e Division par le Général Grenier (il commandait précédemment la 4e).
Situation en Juillet 1808 (côte SHDT : us180807) Chef de Corps : ESPERT Colonel - infanterie |
Le 10 juillet 1808 (ou le 19 ?), Eugène écrit, depuis Forli, à Napoléon : "… Quant à moi, je m'occupe sans relâche de l'exécution des ordres de Votre Majesté. Les camps se forment. Les deux du Frioul seraient déjà prêts sans les difficutés que les transports ont éprouvées. Ces deux divisions sont cependant cantonnées de manière à pouvoir se réunir au premier instant. Le camp de Montéchiaro va être formé sous peu. Les troupes se mettent en marche pour s'y rendre. Je réunis sur ce point la 3e division française, et les deux divisions italiennes. J'ai désigné le général Grenier pour commander la division française qui sera formée, ainsi que l'ordonne Votre Majesté, du 1er léger, du 42e de ligne et du 112e ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 197)
"Milan le 14 juillet 1808, ordre de l’armée n°19 :
... Le général de brigade Quelord (Quelard, Queland ?) étant passé dans la division aux ordres du général Souham à Trévise, S. A. I. voulant donner un nouveau témoignage de confiance à l’adjudant-commandant Bastié (Barlié ?), sous-chef de son état-major général, vient de lui confier le commandement de la division des dépôts d’infanterie de l’armée d’Italie, tenant garnison à Milan, Come et Novare, et se composant des bataillons de dépôt des 9e, 13e, 35e, 42e, 53e, 84e, 92e et 106e de ligne et 1er d’infanterie légère, l’adjudant commandant Barlier résidera à Milan où, d’après les intentions du prince, général en chef, il continuera à exercer les fonctions de sous-chef d’état-major général de l’armée ; il passera ces troupes en revue au moins une fois par mois.
Le général de division chef de l’état-major général de l’armée d’Italie, signé charpentier.
Certifié conforme l’adjudant commandant Barlié ( ?)" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 141).
Les événements d'Espagne ont décidé Napoléon à une vigoureuse offensive de ce côté. Le 10 août 1808, Napoléon écrit, depuis Nantes, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils …
Vous formerez également une division française, qui sera commandée par le général Souham, et composée des trois premiers bataillons du 42e de ligne portés au grand complet de 2,400 hommes, des trois premiers bataillons du 1er d'infanterie légère, également portés au grand complet, de douze pièces d'artillerie, d'une compagnie de sapeurs. A cette division sera joint un bataillon du 67e, un bataillon du 7e de ligne, un du 112e et un du 3e d'infanterie légère, qui partent des 27e et 28e divisions militaires. Le général Souham pourra se rendre auprès du prince Borghèse, pour prendre le commandement de ces troupes et connaître leur marche. Donnez-lui deux bons généraux de brigade. Cela formera une bonne division française de 8,000 hommes, qui, jointe à la division italienne, fera une force de 16 à 17,000 hommes, qui se rendra sans délai à Perpignan pour pousser vigoureusement la guerre d'Espagne. Donnez à la division française une compagnie de sapeurs, des officiers du génie et tout ce qu'il faut pour faire la guerre ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 207 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18697).
Le 18 août 1808, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, je m'empresse d'annoncer à Votre Majesté que j'ai reçu dans la nuit d'hier la lettre dont elle m'a honoré, du 10 août, de Nantes. J'avais reçu deux jours avant les ordres du major général pour le départ d'une division italienne ; et ils auront été exécutés ; c'est-à-dire que les corps se sont tous mis en marche de leurs cantonnements respectifs en se dirigeant sur Lyon, comme le porte la lettre du prince de Neufchâtel ; d'après la nouvelle lettre de Votre Majesté, j'ai ordonné au général Souham de se rendre à Turin pour prendre le commandement de la division que Votre Majesté a désignée. Je dirige de suite sur cette ville le 1er et le 42e de ligne, qui suivront la marche que le prince Borghèse aura ordonnée aux 4es bataillons des 3e léger, 37e, 67e et 112e de ligne …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 210).
Le 20 août 1808, le Général de Division Grenier écrit au Général Teste, à Vérone : "Le chasseur du 4e que je vous vous ai envoyé le 19 à 5 heures du matin avec une dépêche dont copie ci-jointe, une lettre pour le général Souham ... n’étant pas encore revenu, je crains que cet homme ne soit déserté ou qu’il ne lui soit arrivé quelque accident ; dans cette supposition, je vous prie de donner les ordres ci-après ...
Si au contraire mal-être du 18, onze heures du soir, vous est parvenue avec celles qu’elle contenait, regardez je vous prie tout ce que je vous envoie aujourd’hui comme non avenu et déchirez ma lettre au général Souham.
Le 42e régiment et quatre autres bataillons qu’il prendra à Turin feront également partie de cette division" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
Le 21 août 1808, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier, Chef de l’Etat-major général, à Milan : "Dans les mouvements que S. A. I. a ordonné pour les 1er d’infanterie légère et 42e de ligne, il n’est pas fait mention, mon cher général, des 4es bataillons de ces régiments ; resteront-ils dans leurs garnisons actuelles, ou rejoindront-t-il leurs dépôts respectifs ; il est essentiel d’avoir une solution à cet égard, d’autant plus que ces bataillons se trouveront réduits à très peu de choses et que la position de celui du 42e n’est pas fort agréable à Brescia, après les querelles que ce régiment a eu avec les chasseurs du prince Royal ; si S. A. I. n’a pas l’intention de les faire rentrer à leurs dépôts, ils pourraient être réunis tous les deux à Véronne qui va se trouver dégarnie de troupes. Voyez s’il convient de le proposer ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 179).
Les trois premiers Bataillons (Rubillon, Philipiez, Juges) passent en même temps à l'Armée d'Espagne où il doivent être affectés à la Brigade Verges; le 1er Léger et le 42e forment le fond d'une Division (Général Souham) qui est complétée par plusieurs Bataillons appartenant à des corps mis à contribution pour la formation de l'Armée de Catalogne.
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Faites-moi un pareil travail pour l'armée d'Italie, et pour celle de Dalmatie et de Naples ; c'est-à-dire que les 30 régiments qui sont dans ces armées aient, avant le printemps, 120 bataillons de ligne ou un effectif de plus de 100 000 hommes indépendamment des 5e bataillons et dépôts ; et que tous les régiments de cavalerie soient à 1000 hommes.
Indépendamment de cela, il faut y comprendre les 3e et 4e bataillons du 67e, le 4e du 56e, les 3e et 4e du 2e de ligne, le 4e du 37e, le 4e du 15e de ligne, le 4e du 3e légère, le 4e du 93e, ce qui ferait 10 bataillons, lesquels pourraient former une division et rester en Italie, sans aller au nord. On pourrait y joindre les 4es bataillons des 7e de ligne, 1re légère et 42e, ce qui ferait 133 bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Par Décret du 7 septembre 1808, Napoléon a réorganisé son Armée d'Espagne. La Division Souham doit être la 2e d'un 5e Corps commandé par le Général de Division Saint Cyr. Le même jour 7 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, les 1er et 29e régiments de ligne arrivent à Rome du 7 au 13 septembre. Ainsi ces deux régiments remplacent à votre armée le 42e et le 1er d'infanterie légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18847).
Le 17 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je vous renvoie votre travail ... Je vois que les corps des armées d'Italie, de Dalmatie, de Naples et de la Grande Armée, ayant leurs dépôts au-delà des Alpes, cela doit former 36 régiments et je n'en trouve que 24 ; il en manque donc 12. J'en ignore la raison.
Il manque ... dans l'infanterie de ligne, il manque le 13e, le 112e, le 42e, le 35e, le 84e, le 92e, le 9e, le 106e, le 53e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18948).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 5e division
94e bataillon de l'armée de Dalmatie
4e bataillon du 42e
10 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
- Armée d'Espagne, 7e Corps - 1er, 2e et 3e Bataillons, 1808-1809
Fig. 16 ; Voltigeur d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Le 24 février 1808, le Major Rouelle, du 42e de Ligne, est à la tête du 5e Régiment provisoire (4 Bataillons de 4 Compagnies, 2096 hommes dont 386 à l'hôpital), Brigade Lefranc, 2e Division Gobert Corps d'Observation des côtes de l'Océan (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 75).
En août, les 1er, 2e et 3e Bataillons prennent la route de Perpignan avec leur Colonel, pour rejoindre le 7ème Corps de l'Armée d'Espagne, commandé par le Général Gouvion Saint Cyr. Le 7ème Corps a pour mission de réduire la Catalogne insurgée, mission difficile à cause de la nature du terrain hérissé d'obstacle naturels, ne fournissant aucune ressource en denrées alimentaires, et défendu par de nombreuses places fortes; en outre, la population du pays est hardie, remuante et fanatisée.
Le 21 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il y a dans le bataillon provisoire de Perpignan des compagnies qui appartiennent à des corps qui sont en Italie ; faites-m'en un raport et incorporez dans le 42e les compagnies d'infanterie de ligne, et dans le 1er d'infanerie légère, les compagnies d'infanterie légère, en renvoyant les officiers à leur corps, et en faisant effacer du contrôle les soldats ainsi détachés" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19089).
Le même jour, 21 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre aux deux compagnies du 42e de ligne qui sont au Havre d'en partir pour se rendre en toute diligence à Bayonne et y rejoindre leur régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2389 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19093).
Le 1er novembre, le Sous lieutenant Gayet est tué au cours d'une reconnaissance.
L'armée franchit la frontière les premiers jours de novembre ; la Division Souham, entrée en Espagne le 5, se poste sur la Fluvia pour couvrir le siège de Roses, mené par Gouvion Saint Cyr. Jusqu'au 12 Novembre, on a beaucoup à souffrir de pluies torrentielles. Le 24 novembre, la Division Souham repousse définitivement au combat de Navata les troupes que le Général Alvarez conduit au secours de la place.
Le 25 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Il faut répondre à la lettre du général Pille, du 18 novembre, que les 7e et 42e régiments sont en Catalogne, et que si des conscrits, destinés à ces deux régiments, ont été dirigés sur Bayonne, ce ne peut être que par erreur ; qu'ils auraient dû être envoyés à Perpignan ; mais comme il n'est pas dans mon intention de faire rétrograder ces conscrits sur Perpignan, il doit les donner à d'autres corps qui aient leur petit dépôt Bayonne, et tenir M. Lacuée informé de cette décision ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2493 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19369).
Situation du 7e Corps à l'Armée d'Espagne le 5 décembre 1808 (Nafziger - 808LSAA) Source : Saint-Cyr, Journal des Opérations de l'armée de Catalogne en 1808 et 1809 sous le commandament du général Gouvion Saint-Cyr, Paris, 1821 |
Après la prise de Roses, Saint Cyr marche au secours de Barcelone; le 42e franchit la Fluvia le 9 décembre avec les Divisions Souham et Pino et fait route vers Barcelone où le Général Duhesme est encerclé.
Le 9 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Madrid, au Général Dejean, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, les dépôts du 1er régiment d'infanterie légère et du 42e qui sont à Bellegarde ont déjà 600 conscrits, qui ne sont ni habillés, ni armés. Prenez des mesures pour remédier à ces abus" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2536 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19467). Bellgarde est un point stratégique de la ligne de communication entre la France et le 7e corps en Catalogne au col du Perthus.
Le 15 décembre, le 42e prend part au combat de Cardedeu où il exécute une belle charge à la baïonnette contre l'aile gauche de la Division Reding qui a pris position pour arrêter la colonne. Saint Cyr arrive à Barcelone le 17 décembre. Le 20 (ou 21 décembre), par une neige épaisse, la Division Souham franchit le Llobrégat au gué de Saint Jean d'Espi pendant que le gros de nos troupes aborde l'ennemi de front à Molins del Rey; Vivès, tourné à droite par la Division Souham, est complètement battu et poursuivi jusqu'à quelques kilomètres de Tarragone. Cette victoire permet de débloquer complètement Barcelone.
Le 11 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Dejean, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je trouve ridicule que vous fassiez confectionner à Bordeaux l’habillement du 1er régiment d'infanterie légère et celui du 42e. Ces deux régiments sont à Barcelone et il était bien plus naturel que leur habillement fût confectionné à Montpellier ou à Perpignan. Mon intention pour remédier à cette bévue est que les habits confectionnés à Bordeaux pour ces deux régiments soient envoyés à Bayonne et que vous fassiez confectionner à Perpignan d'autres habillements pour ces corps" (Brotonne (L. de) « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19786).
Au commencement de 1809, le 42e passe sous les ordres du Général Chabot (2e Division du 7e Corps de l'Armée d'Espagne), et il doit lutter chaque jour en Catalogne contre un ennemi toujours battu et sans cesse renaissant.
Situation du 7e Corps à l'Armée d'Espagne le 1er février 1809 (Nafziger - 809BSAJ) Sources : Oman, A History of the Peninsular War |
Le 13 février, le Capitaine Berthier est blessé en escortant un convoi de blessés. Le 15, le 42e se bat à Villa-Rodonia; voici ce que l'on trouve dans les actions de guerre du 24e Régiment de Dragons : le Régiment s'est bien montré au combat sous Villa-Rodonia, où il a protégé la retraite des Voltigeurs du 42e Régiment d'infanterie, fortement compromis (Etat des services du Corps attesté par le Général de Division Souham, et contresigné par le Général en chef Gouvion Saint-Cyr - Archives du ministère de la guerre).
Le lendemain, 16 février, à l'affaire qui a lieu auprès de Vendrell, les Sergents-majors Arnut et Mallet sont blessés. Le 42e combat encore le 21 à Villafranca (Lieutenant Marcadet, blessé et mort le 18 mars); le 25 à Vals où le Lieutenant Dexam est blessé (ou tué ?) tout comme le Lieutenant Jolyet et le Sous lieutenant Maillot. Le rapport de l'affaire de Vals dit que dans ce combat, les Divisions Souham et Pino ont soutenu leur réputation et rivalisé d'ardeur et d'entrain. Après un mois d'attente devant Tarragone, Saint Cyr, faute de vivres, se replie sous Barcelone.
Après une marche difficile, Saint Cyr se porte à Vich, d'où il peut surveiller Girone, sans trop s'éloigner de Barcelone; on y arrive le 18 avril, en forçant les défilés de la vallée de Congost que l'ennemi défend pied à pied.
Le 12 mai, dans un engagement près de Vich, le Sergent-major Boucher est blessé. A cette époque, voici quelle était la position du Régiment. Colonel : Espert. Les trois premiers Bataillons à la 2e Division du 7e Corps (Espagne) avec les Chefs de Bataillon Rubillon, Philipiez, Juges. - Le 4e Bataillon, commandant Deschamps, à la 4e Division de l'Armée d'Italie. - 2 Compagnies du 5e Bataillon à la 14e Demi-brigade à Milan. - deux autres Compagnies et le dépôt â Milan, avec le Major Penaut et le Quartier-maître Menegaut.
- Armée d'Italie Centre - 1ère Division - 4e Bataillon, 1809; 5e Bataillon 1808-1809
"Milan le 24 décembre 1808, ordre du jour de l’armée n°42 :
S. A. I. le prince vice-roi d’Italie, général en chef de l’armée d’Italie, informé de l’extrême dévouement qu’a montré la troupe en garnison à Milan, à l’occasion de l’incendie de la maison Silva, contrade del Lauro, qui menaçait d’embraser les édifices qui l’environnent, exprime sa satisfaction aux officiers, sous-officiers et soldats des 4e et 5e bataillons du 42e régiment d’infanterie de ligne, qui par leurs efforts, parvinrent à arrêter le progrès des flammes et maintenir le bon ordre si difficile dans cette circonstance …
Le général de division chef de l’état-major général, signée charpentier" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 77 page 168).
Fig. 17 ; Fusilier d'après le Fichier Wurtz; dessin paru dans Soldat Napoléonien N°01 |
Tandis que le gros du Régiment combat en Espagne, le 4e Bataillon (Grosbon) prend sur un autre théâtre une part glorieuse aux grands faits d'armes de la campagne de 1809 contre la cinquième coalition.
Le 16 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Mettez en ligne le 4e bataillon du 1er d'infanterie légère, qui est à Novare ; il peut très-bien être complété à 840 hommes ; celui du 42e également ; ces deux bataillons pourraient être joints, l'un à la division Grenier, l'autre à la division Lemarois ; il tiendrait lieu, à cette dernière, du àe bataillon du 112e, ce régiment n'étant qu'à trois bataillons. Je vois que les dépôts des douze régiments de cavalerie française qui sont en Italie ont 3,000 hommes et 2,000 chevaux. Ils doivent pouvoir mettre en ligne, sur ce nombre-là, au moins 1,200 chevaux. Je ne sais pourquoi vous ne faites pas entrer dans la division Severoli les 3e et 4e bataillons du 3e d'infanterie légère italien ; cela augmenterait cette division de deux bataillons ...
Faites passer la revue des 5es bataillons, pour vous assurer qu'il n’y manque pas d'officiers, car il ne faut pas qu'il y ait une place vacante, à la fin de mars, dans ces bataillons" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 340 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14784 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20051).
Le 17 février 1809, Napoléon écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon fils ... vous pouvez réunir le 13e de ligne, le 29e et le 42e, ce qui sera le fond de la division Lemarois. J’ai donné ordre au général Lamarque de se rendre en Italie, vous lui donnerez le commandement de cette division ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 342 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20057).
Le 1er mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Il me semble que j'avais mis les 4es bataillons des 1er léger et 42e dans une division ; cependant je les vois toujours, dans l'état de situation, portés à Milan. Il me tarde bien de voir les bataillons du 9e et des autres régiments français de l'armée d'Italie aux ba taillons de guerre, et que chacun de ces bataillons ait 840 hommes effectifs ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 356 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20174).
Ce Bataillon entre d'abord dans la formation de la 4e Division de l'Armée d'Italie (Général Lamarque), pendant que deux Compagnies du 5e Bataillon sont placées dans la 14e Demi-brigade provisoire de réserve à Milan.
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 13e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
... 3e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 1er léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 13e de ligne, 2 compagnies du 5e bataillon du 42e de ligne.
Chaque compagnie sera de 140 hommes, chaque bataillon de 840 hommes, et le régiment de 2 500 hommes. Ce régiment se réunira à Milan. ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'ltalie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 4e Bataillon change ensuite de destination et passe à la Brigade Roussel, dans la 1ère Division (Général Séras), du centre (Général Grenier) de l'Armée d'Italie sous les ordres du prince Eugène, formant la droite de la Grande Armée.
Le Prince Eugène n'a, par ailleurs, pas perdu de vue Palma-Nova, située entre Udine et l'embouchure de l'Isonzo. Dans les circonstances où il se trouve, Palma-Nova peut devenir une place importante. Elle a pour garnison 3560 hommes appartenant aux 1er léger, 35e et 42e de Ligne français et 3e Léger italien, deux Compagnies d'artillerie, une de Sapeurs et quelques Hussards ; 132 bouches à feu sont en batteries sur ses ouvrages, et elle se trouve approvisionnée pour trois grands mois, mais ses fortifications exigent toutefois de promptes réparations. Le Colonel du Génie Moydier est chargé de ce soin, et le Général de Brigade Schilt de son commandement (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 8).
L'Armée d'Italie s'attaquant à l'Archiduc Jean, avant d'avoir toutes ses forces en ligne, subit d'abord un échec à Sacile.
L'Armée d'Italie se replie jusqu'à l'Adige devant l'Archiduc Jean lorsque le 1er mai, l'on voit les Autrichiens se replier précipitamment. C'est un signe certain des succès de Napoléon sur le Danube. "Victoire en Allemagne, s'écria Macdonald en s'élançant au galop vers le prince Eugène, c'est le moment de marcher en avant". L'Armée d'Italie se réunit, et pousse devant elle l'Archiduc que les succès de Napoléon forcent à la retraite.
Le 11 mai 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général de l’armée, et l’Adjudant commandant sous-chef d’état-major général de l’armée Bartin, écrivent, depuis le Quartier général à San Daniele : "Ordre de mouvement du 12 mai 1809
… La division Séras se rendra à Udine, où elle sera jointe par les détachements du 35e, par les quatre bataillons des 1er léger, 42e de ligne et 53e. Il prendra du pain ou biscuits pour quatre jours …" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76. Page 161).
Le Corps Grenier prend la route du Frioul. L'Armée d'Italie s'avançe de Vérone sur Léoben et donne la main à la Grande Armée derrière le Semmering, tandis que l'Archiduc Jean se dirige sur la Raab. Le 4e Bataillon combat le 25 mai à Saint Michel en Styrie (Capitaines Rébillot et Cuignet et Sous lieutenant Daubin blessés).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 14e Demi-brigade provisoire : 35e de ligne qui reçoit 40 hommes; 53e id.; 106e id. qui reçoit 110 hommes; 9e id.; 84e id. qui reçoit 80 homems; 92e id. qui en reçoit 60; 1er léger; 13e de ligne qui reçoit 150 hommes; 42e·id.; au total donc, 440 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Dans son Rapport du 14 juin, pourtant sur la journée du 13 juin et adressé au Général Grenier, le Général de Division Séras écrit : "Conformément à vos ordre, mon cher général, les divisions formées en deux colonnes attaqua hier l’ennemi dans les positions retranchées qu’il occupait devant nous, ces deux colonnes dirigées d’abord sur le village Meger extrêmement fortifié ne purent l’enlever de suite de vive force ; la colonne de gauche fut arrêtée par marais et obligée de se retirer ; la colonne de droite ayant des énormes fossés à franchir et se trouvant sous un feu terrible fut aussi repoussée ; je crus alors qu’il était nécessaire de changer la direction de ces colonnes, je donnais en conséquence ordre au général Roussel commandant la colonne de gauche de se porter à droite de l’église et je conduisis moi-même la première commandée par le général Morand sur le derrière des villages en me portant tout à fait sur la droite ; ce mouvement réussit parfaitement. L’ennemi voyant arriver ma colonne de droite abandonna toutes ses positions à l’exception du château où il laissa de 8 à 900 hommes qui se défendirent encore longtemps et vigoureusement ; j’y laissai quelques compagnies et je continuai à poursuivre l’ennemi avec la division jusqu’à la position que j’occupe dans ce moment et où vous m’ordonnâtes de m’arrêter.
Vous étiez, mon cher général, présent à cette attaque. Vous avez vu comme moi les obstacles que nous avons eu à franchir et les efforts qu’il a fallu faire pour se soutenir sous un feu aussi terrible que celui que l’ennemi nous opposait. Le 106e régiment a fait comme à son ordinaire des prodiges de valeur ; arrêté par des marais impraticables à portée de pistolets des retranchements de l’ennemi sous le feu de la mitraille et une fusillade très vive, il vous sera facile de juger de la perte qu’il a dû éprouver. Il a néanmoins surpassé mes espérances et s’est couverts de gloire. Ce régiment a plus de 12 officiers tués et 17 blessés ; 157 soldats tués et 461 blessés. Le 50e régiment, qui d’abord avait été repoussé, a mérité ensuite beaucoup d’éloges par le courage qu’il a montré dans la seconde attaque ; ce régiment a eu 22 officiers hors de combat et 390 tués ou blessés. Le bataillon du 35e régiment s’est distingué ; ce bataillon a beaucoup souffert, il a eu 10 officiers tués ou blessés et 297 sous-officiers ou soldats. Le bataillon du 42e a perdu 5 officiers et 104 hommes. La perte totale de la division et de 1600 hommes environ.
J’ai eu beaucoup à me louer de l’artillerie. Elle a perdu 6 chevaux et a eu 19 hommes hors de combat ...
Ps. J’ai eu particulièrement à me louer des généraux Roussel, Morand, de l’adjudant commandant Ducommet et de mes officiers d’état-major. Je vous enverrai demain matin l’état des demandes en remplacements et pour les récompenses" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136. Page 281).
Le 14 juin, le prince Eugène attaque l'ennemi afin de débarrasser la rive droite du Danube; il franchit la Raab et s'avance en échelon sur la rive droite, la Division Séras à laquelle appartient le 4e Bataillon du 42e formant le premier échelon de droite. Vers midi on s'avance sur Raab pour attaquer les Autrichiens qui s'y sont fortifiés. L'infanterie de Séras, rangée sur deux lignes, aborde le plateau occupé par les Antrichiens, et se dirige sur la ferme de Kismegyer; elle franchit un ruisseau fangeux, mais bientôt, part de derrière les murs un feu meurtrier qui couche à terre sept ou huit cents hommes de la Division. Le Général replie sa première ligne sur sa seconde, ramène sa Division entière et entre baïonnette baissée dans la ferme qui est enlevée. Il marche ensuite contre la gauche de l'armée autrichienne qui fait bonne contenance en se repliant sur le haut du plateau; l'ennemi est encore culbuté et cette fois se retire en désordre. Le 4e Bataillon a donné avec vigueur à la bataille de Raab et contribué au succès de la Division Séras. Il a un Officier tué (le Lieutenant Adjudant major L'Hoir); le Lieutenant Vaillant (mort le 15) et le Sous lieutenant Leblanc également (décédé le 9 juillet) ; le Lieutenant Farchet, le Sergent-major Valet, les Sergents Dovin et Auvré sont également blessés.
La Division Séras est citée dans le 19e bulletin daté de Vienne le 16 Juin 1809. Nous donnons ce bulletin dans son entier comme spécimen de ce genre de compte-rendus, et parce qu'il décrit la bataille de Raab.
"Dix-neuvième bulletin
Vienne, 16 Juin 1809
L'anniversaire de la bataille de Marengo a été célébré par la victoire de Raab que la droite de l'armée, commandée par le vice-roi, a remportée sur les corps réunis de l'archiduc Jean et de l'archiduc Palatin.
Depuis la bataille de la Piave, le vice-roi a poursuivi l'archiduc Jean l'épée dans les reins.
L'armée autrichienne espérait se cantonner aux sources de la Raab, entre Saint-Gothard et Cormond.
Le 5 Juin, le vice-roi partit de Neustadt et porta son quartier-général à oedenbourg, en Hongrie.
Le 7, il continua son mouvement et arriva à Guns. Le général Lauriston avec son corps d'observation, le rejoignit sur sa gauche.
Le 8, le général Montbrun, avec sa division de cavalerie légère, força le passage de la Raabnitz auprès de Sovenyhaga, culbuta trois cents cavaliers de l'insurrection hongroise et les rejeta sur Raab.
Le 9, le vice-roi se posta sur Sarvar. La cavalerie du général Grouchy rencontra l'arrière-garde ennemie à Vasvar et fit quelques prisonniers.
Le 10, le général Macdonald, venant de Gratz, arriva à Cormond.
Le 11, le général de division Grenier rencontra à Karako une colonne de flanqueurs ennemis qui défendaient le pont, et passa la rivière de vive force. Le général Debroc, avec le 9e de hussards, a fait, une belle charge sur un bataillon de quatre cents hommes, dont trois cents ont été faits prisonniers.
Le 12, l'armée déboucha par le pont de Merse sur Papa. Le vice-roi aperçut d'une hauteur toute l'armée ennemie en bataille. Le général de division Montbrun, général de cavalerie et officier d'une grande espérance, déboucha dans la plaine, attaqua et culbuta la cavalerie ennemie, après avoir fait plusieurs manoeuvres précises et vigoureuses.
L'ennemi avait déjà commençé sa retraite.
Le vice-roi passa la nuit à Papa.
Le 13, à cinq heures du matin, l'armée se mit en marche pour se porter sur la Raab. Notre cavalerie et la cavalerie autrichienne se montrèrent au village de Szanak. L'ennemi fut culbuté et on lui fit quatre cents prisonniers.
L'archiduc Jean ayant fait sa jonction avec l'archiduc Palatin près de Raab, prit position sur de belles hauteurs, la droite appuyée à Raab, ville fortifiée, et la gauche couvrant le chemin de Comorn, autre place forte de la Hongrie.
Le 14, à onze heures du matin, le vice-roi range son armée en bataille, et avec trente-cinq mille hommes en attaque cinquante mille. L'ardeur de nos troupes est encore augmentée par le souvenir de la victoire mémorable qui a consacré cette journée. Tous les soldats poussent des cris de joie à la vue de l'armée ennemie, qui était sur trois lignes et composée de vingt à vingt-cinq mille hommes, restes de cette superbe armée d'Italie, qui naguères se croyait déjà maîtresse de toute l'Italie; de dix mille hommes commandés par le général Haddick, et formés des réserves des places fortes de Hongrie; de cinq à six mille hommes composés des débris réunis du corps de Jellachich et des autres colonnes du Tyrol, échappées aux mouvements de l'armée par les gorges de la Carinthie; enfin de douze à quinze mille hommes de l'insurrection hongroise, cavalerie et infanterie.
Le vice-roi plaça son armée, la cavalerie du général Montbrun, la brigade du général Colbert et la cavalerie du général Grouchy sur sa droite; le corps du général Grenier, formant deux échelons, dont la division du général Séras formait l'échelon de droite en avant; une division italienne, commandée par le général Baraguay-d'Hilliers, formant le troisième échelon, et la division du général Puthod en réserve. Le général Lauriston avec son corps d'observation, soutenu par le général Sahuc, formait l'extrême gauche, et observait la place de Raab.
A deux heures après-midi, la canonnade s'engagea. A trois heures, le premier, le second et le troisième échelons en vinrent aux mains. La fusillade devint vive; la première ligne de l'ennemi fut culbutée, mais la seconde ligne arrêta un instant l'impétuosité de notre premier échelon qui fut aussitôt renforcé et la culbuta.
Alors la réserve de l'ennemi se présenta. Le vice-roi qui suivait tous les mouvements de l'ennemi, marcha, de son côté avec sa réserve : la belle position des Autrichiens fut enlevée, et à quatre heures, la victoire était décidée. L'ennemi en pleine déroute, se serait difficilement rallié, si un défilé ne s'était opposé aux mouvements de notre cavalerie. Trois mille hommes faits prisonniers, six pièces de canon et quatre drapeaux sont les trophées de cette journée. L'ennemi a laissé sur le champ de bataille trois mille morts, parmi lesquels on a trouvé un général-major. Notre perte s'est élevée à neuf cents tués ou blessés. Au nombre des premiers, se trouve le colonel Thierry du 23e régiment d'infanterie légère, et parmi les derniers, le général de brigade Valentin et le colonel Espert (Espert de Sibra, Colonel du 102e de Ligne, frère du Colonel du 42e).
Le vice-roi fait une mention particulière des généraux Grenier, Montbrun, Sérac et Danthouars. La division italienne Sevaroli a montré beaucoup de précision et de sang-froid. Plusieurs généraux ont eu leurs chevaux tués; quatre aides-de-camp du vice-roi ont été légèrement atteints. Ce prince a été constamment au milieu de la plus grande mêlée. L'artillerie commandée par le général Sorbier a soutenu sa réputation.
Le champ de bataille de Raab avait été dès longtemps reconnu par l'ennemi, car il annonçait fort à l'avance qu'il tiendrait dans cette belle position.
Le 15, il a été vivement poursuivi sur la route de Comorn et de Pest.
Les habitants du pays sont tranquilles et ne prennent aucune part à la guerre. La proclamation de l'empereur a mis de l'agitation dans les esprits. On sait que la nation hongroise a toujours désiré son indépendance. La partie de l'insurrection qui se trouve à l'armée avait déjà été levée par la dernière diète; elle est sous les armes et elle obéit".
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Fig. 18 Sapeur d'après Bucquoy (dessin de H. Boisselier); à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
Après la bataille de Raab, le 4e Bataillon passe au Quartier-général et ensuite au grand parc de l'Armée d'Italie; cette dernière armée, après sa victoire, s'est réunie à l'Empereur et fait partie de la Grande Armée.
Le 20 juin, le Général Sorbier écrit au Vice-Roi : "Dans l'après-midi d'hier, 19, je pris, devant le front du camp du général Séras, trois nacelles pouvant contenir chacune quatre hommes, avec lesquels je descendis jusqu'au point de Lewald, où étaient situés les bateaux qu'on destinait à être lancés sur le pont de Comorn ; je n'ai trouvé que quatre moulins en état d'être manoeuvrés. Un était engravé, et l'autre, ayant brisé son amarre, s'était éloigné ; mais je m'en consolai facilement, car, n'ayant que quatre petites nacelles, y compris les trois que j'avais emmenées, et ayant absolument besoin d'une nacelle pour diriger chaque moulin et les porter sur le point le plus rapide du courant, je n'aurais pu employer un plus grand nombre de ces moulins. Tout fut disposé pendant le reste de la soirée ; un officier du 42e, employé avec les travailleurs et autrefois officier de marine, donna aux hommes embarqués dans les nacelles les instructions nécessaires, et à dix heures du soir le signal fut donné pour se mettre en route ; mais le vent, qui avait été très-fort pendant toute la journée, ayant encore augmenté, et les eaux du Danube étant très-agitées, je reconnus qu'on ne pourrait pas, sans un danger imminent, lancer des hommes dans des nacelles aussi fragiles, garnies de mauvais avirons et montées par un si petit nombre de soldats, qui, d'ailleurs, n'étant pas exercés, ne pourraient se diriger dans la conduite de masses si énormes que celles de ces moulins en y employant une grande quantité d'bommes ; mais, comme le vent amenait à notre rive et qu'ils n'auraient pas tardé à s'y échouer, après les avoir fait pousser au large autant que possible à l'aide des nacelles, je fis couper les amarres en les abandonnant au courant ; ils marchaient avec une assez grande vitesse, et j'en concevais quelque espérance, lorsqu'un banc de sable, situé à environ une demi-lieue au-dessous du point de départ, et qui occupe environ le tiers de la largeur du Danube, arrêta ces quatre bateaux qui s'y échouèrent avec violence.
Les officiers et les soldats qui ont été employés sur cette rive à la manoeuvre de ces bateaux pendant environ trente heures ont fait preuve d'un grand zèle ; mais je crois que l'opération de lancer des corps flottants contre un objet qu'on veut entraîner ne peut réussit qu'en prenant son point de départ assez près pour être assuré qu'ils ne se jetteraient ni sur l'une ni sur l'autre rive, et pour agir contre le pont de Comorn, je crois qu'il faudrait que ces corps flottants fussent lancés de la hauteur du village d'où votre Altesse Impériale a pu reconnaitre ce pont lors de sa reconnaissance sur Comorn" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 291).
Le même 20 juin 1809, Eugène écrit, depuis Gonyo, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté aura sans doute remarqué dans le dernier état de situation de son armée d'ltalie, la faiblesse de quelques régiments. Je lui demanderais de réduire à 2 bataillons le 23e léger, le 1er de ligne, 53e, 106e et 42e, et de réduire les 3e et 4e bataillons du 60e de ligne en un seul bataillon. Je demande·la même autorisation pour les 1er et 3e italiens, et, si Votre Majesté l'approuvait, j'enverrais à Klagenfurth par Capuvar, OEdenburg et le Simmering, tous les cadres des bataillons fondus pour y attendre et recevoir tous les détachements, et tous les sortis d'hôpitaux venant d'Italie …" (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 421).
La "Situation des troupes composant le corps du centre au 1er juillet 1809" indique : "1ère division M. le général Séras ...
1ère brigade M. le général Moreau
... 42e de ligne en avant de Batsgha : 12 officiers et 411 hommes présents, 5 chevaux d’officiers ; 2 officiers et 40 hommes détachés à Cividale et Palma ; 4 officiers et 203 hommes aux hôpitaux ; 16 hommes prisonniers de guerre, 27 hommes en jugement ou égarés ; total : 715 hommes et 5 chevaux ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 177. Page 364).
On fait passer notre Bataillon dans l'île Lobau pendant la nuit du 4 au 5 juillet, et le 5 au matin, il s'installe sur la rive du Danube à la droite de l'armée.
Situation en juillet 1809 (côte SHDT : us180907 C8436085) Chef de Corps : ESPERT Colonel - infanterie |
Les 5 et 6 juillet, le 42e de Ligne a 1 Bataillons au sein de la Brigade Roussel, Division Séras, du 6e Corps Grenier (Nafziger 809GCE - sources : M. Rauschensteiner, "Die Schlacht bei Deutsch-Wagram am 5. und 6. Juli 1809"; Litre, E. F., "Les Régiments d'artillerie à pied de la Garde", Paris, 1895; Buat, E., "Etude Critique d'Histoire Militaire, 1809, de Ratisbonne à Znaïm", Librairie Militaire R. Chapelot et Cie, Paris, 1909).
Le 6 Juillet, ce 4e Bataillon prend une part honorable à la bataille de Wagram, combattant jusqu'au soir sur les bords du Russbach. Il n'y a rien de particulier à citer pour lui, si ce n'est que 4 Officiers sont tout de même blessés : le Lieutenant Borne (mort le 31 juillet), le Chef de Bataillon Juge, le Capitaine Hardouin, le Sous lieutenant Daubin. Et surtout que le Lieutenant Antoine Pech a été nommé Capitaine pour sa belle conduite au cours de cette journée mémorable.
Le 13 juillet, l'Armée d'Italie sous le Prince Eugène est réorganisée; le 4e Bataillon du 42e de Ligne est attaché au Grand Quartier général et au Parc (Nafziger 809GCl - source : Buat, E., "Etude Critique d'Histoire Militaire, 1809, de Ratisbonne à Znaïm", Librairie Militaire R. Chapelot et Cie, Paris, 1909).
Le 14 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schönbrunn: "Mon Cousin, l'armée d'Italie sera organisée de la manière suivante :
1re division, commandée par le général Broussier, les 9e, 84e et 92e.
2e division, commandée par le général Lamarque, les 13e, 29e, 32e et 53e.
3e division, commandée par le général Durutte, les 23e léger, 62e et 102e.
4e division, commandée par le général Pacthod, les 1er de ligne, 52e, 106e et 112e ;
Division Severoli, tous les Italiens.
Les 4es bataillons du 1er léger et du 42e, avec le parc, au quartier général.
Deux brigades de cavalerie légère, composées chacune de deux régiments ; un des cinq régiments continuera à rester avec la brigade Thiry.
Enfin, les deux divisions de dragons des généraux Grouchy et Pully.
Les 3es et 4es bataillons des régiments de l'armée de Dalmatie rejoindront le maréchal Marmont.
Vous donnerez ordre que le maréchal Macdonald, avec deux divisions et une brigade de cavalerie légère, se porte sur Graetz ; que la division Severoli se porte sur Klagenfurt. Vous donnerez ordre que les deux autres divisions, une brigade de cavalerie légère et les deux divisions de dragons restent jusqu'à nouvel ordre sur la March" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21494).
Le 16 juillet 1809, au Quartier général à Presbourg, "Son Altesse Impériale le prince vice-roi d’Italie, général en chef, donne l’ordre du jour de l’organisation de l’armée d’Italie, arrêtée par S. M. l’Empereur le 15 courant, savoir.
... Troupes attachées au quartier-général, 4e bataillon du 1er léger, 4e idem du 42e de ligne, parc du quartier général ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 290).
L'Ordre de mouvement pour l’Armée aux ordres de Son Altesse Impériale le Prince Vice-roi, établi au Quartier général à Presbourg le 19 juillet 1809, indique :"… Le parc de l’armée se rendra le 21 à Wittersdorf et le 22 à Neustadt ainsi que le bataillon du 42e régiment qui lui sert d’escorte …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 291).
De leur côté, les deux Compagnies du 5e Bataillon, qui étaient détachées dans la 14e Demi brigade provisoire (réserve de l'Armée d'Italie), y restent jusqu'au mois d'août, époque à laquelle cette Demi-brigade est dissoute. Le 5e Bataillon continue de former le Dépôt à Milan.
Suite à une réquisition de draps ordonnée le 17 septembre 1809 par le Prince Eugène, Vice-Roi d’Italie, Général en chef, l’Adjudant commandant chef de l’état-major, le Baron Forestier, en adresse le 21 octobre 1809, depuis Adembourg, au Général de Division Comte Grenier le procès verbal suivant : "Moi soussigné adjudant commandant, baron de l’empire, chef de l’état-major du corps d’armée commandé par M. le général de division comte Grenier, certifie que le comitat d’Adembourg a fait verser entre les mains de M. Frank capitaine du 62e régiment d’infanterie, chargé par le général Grenier de la surveillance du magasin, à compte de la réquisition de 7160 aunes de drap, faite par le général comte Vignolle, chef de l’état-major général de l’armée d’Italie, en vertu des ordres de son altesse impériale le prince vice-roi général en chef, la quantité de 5191 aunes de drap de diverses couleurs, pour laquelle quantité le présent servira de décharge, et annule par suite tous les récépissés provisoires du capitaine Frank qui devront m’être remis.
Le comitat demeurant néanmoins chargé de remplir la réquisition entière des 7160 aunes, il fera verser de suite dans les magasins de l’intendance générale à Oedenbourg le complément de cette réquisition, montant à 1969 aunes ; laquelle quantité servira de remplacement d’une autre pareille quantité prise en vertu des ordres du général comte Vignolle, chef de l’état-major général de l’armée d’Italie, dans les magasins de l’intendant général, savoir : 1431 aunes de drap de capotes pour le 102e régiment et 538 de drap blanc pour le 52e régiment" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 198. Page 405).
Quatre jours plus tard, le 25 octobre 1809, l’Adjudant commandant Baron Forestier, chef d’état-major du Corps du Général Grenier, adresse depuis Oedembourg un "Etat pour servir à constater la recette des draps de réquisition du 17 septembre 1809, faite par Son Altesse Impériale le prince Eugène Napoléon de France, Vice-Roi d’Italie, général en chef, et l’emploi des dits draps.
Recettes.
Du comitat d’Oedembourg 5191 aunes
De Wisselbourg 3710
De Günz 1600
Total 10501
La copie du récépissé de 5191 aunes que j’ai faite au comitat d’Oedembourg et que j’ai envoyée au chef de l’état-major général indique que ce comitat reste chargé de verser 1969 aunes dans le magasin de l’intendance générale.
Distributions
... Au 42e régiment d’infanterie de ligne 386 aunes 1/2, 1 pièce justificative
... Total égal 10501 aunes, 22 pièces justificatives
Certifié le présent état de distribution des draps conforme aux pièces justificatives qui m’ont été remises par M. Frank officier au 62e et M. Bernard chef de l’état-major de la division Pacthod, lesquelles pièces justificatives au nombre de 22 ont été envoyées à M. le général comte Vignolle chef de l’état-major général" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199. Page 407).
Le 2 janvier 1810, le général Durutte écrit, depuis Villach, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de vous envoyer copie d’une lettre que j’ai reçue hier au soir du général Vignolle par laquelle il me prescrit d’envoyer deux bataillons à Lientz et un à Sachsenbourg ...
Le désarmement est ordonné dans la vallée de la Drau et dans le Gailtal et environs. Les habitants doivent porter leurs fusils chez leur bailli respectif d’où ils seront ensuite transférés à Villach. J’ai fait déclarer dans toutes les communes que s’ils n’exécutaient cette mesure de bonne volonté, je pourrais les y forcer. Je ne puis encore savoir à quoi ils se déterminerons. Je fais agir les curés et les principaux propriétaires. Si les marques de douceur et de persuasion ne rendissent pas, il faudra absolument leur tenir parole, mais dans ce cas, je n’ai peut-être pas assez de troupes. Au lieu de faire venir le 102e, je préfèrerais que vous m’envoyiez le 42e. Ma division serait alors rassemblée à mon artillerie près que je ne pourrais nourrir ici, car la disette des fourrages est extrême ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 219. Page 447).
- Armée d'Espagne, 7e Corps - 1er, 2e et 3e Bataillons
Fig. 19 ; Tambour de Fusiliers d'après Bucquoy (dessin de H. Boisselier); à droite, notre dessin paru dans Soldats Napoléoniens N°01 |
Tandis que le 4e Bataillon combat en Allemagne, les trois premiers Bataillon du 42e continuent à lutter journellement en Catalogne. Le Régiment est dans la 11e Division (Général Souham) du 7e Corps, commandé par Saint-Cyr. Le grand événement de l'année en Espagne est le siége de Girone, opération à laquelle le Régiment prend une part très importante.
Une situation de la Collection Nafziger indique les forces françaises ayant pris part au siège entre le 1er juin et le 15 septembre 1809. Parmi ces forces figurent à la date du 1er juin au sein de l'armée de couverture du siège, commandée par le Général de Division Saint Cyr, le 42e de Ligne (2406 hommes répartis en 3 Bataillons), Brigade Espert, Division Souham (Nafziger 809ISAE - sources : Belmas, J., "Journaux des Sièges Faits ou Soutenus par les Francais Dans la Péninsule de 1807 à 1814", Paris, 1836; Oman, "A History of the Peninsular War").
Le 18 juin, Saint Cyr quitte Vich pour aller s'établir devant Girone, dont il faut absolument activer le siège.
La ville de Girone, située au bord du Ter, au pied de hauteurs fortifiée, entourée d'ouvrages réguliers, remplie d'une population fanatique, dans laquelle les femmes elles-mêmes jouent un rôle actif sous le titre de Compagnie de Sainte Barbe, défendue par une garnison de sept mille hommes et par un commandant héroïque, don Alvarez de Castro, s'est promis de s'immortaliser par sa résistance et elle tient parole, d'autant mieux que la difficulté des transports nous fait attende longtemps notre grosse artillerie, et ce long intervalle de temps perdu permet à la ville de pourvoir complétement à sa défense. Mais les assiégés vont être décimés par le typhus et la famine, et il faut empêcher tout ravitaillement comme première condition du succès.
Le Général Saint-Cyr (déjà remplacé officiellement par le Maréchal Augereau, Duc de Castiglione, mais qui commande jusqu'à la fin du siége et à qui doit revenir l'honneur de la prise de la ville), charge le Général Verdier du siège proprement dit ; il lui laisse toutes les forces dont il peut se priver, et n'emmenant avec lui que douze mille hommes (dont les trois Bataillons du 42e font partie), il surprend adroitement la fertile plaine de Vich, s'y procure pour lui et le Général Verdier des vivres assez considérables, puis s'établit dans une position où il est en mesure d'arrêter les armées qu'on ne peut manquer d'envoyer au secours de Girone. Différents combats occasionnent au 42e des pertes. Ainsi, le Sous lieutenant Sibert est tué le 8 juin (?), au cours d'une affaire près de Girone. Le 12 août, le Capitaine Cordier est tué au cours de l'affaire de Vilar.
Le 31 août 1809, le Général Souham écrit depuis Vilobi au Général Gouvion Saint-Cyr : "... J'envoie l'ordre au quarante-deuxième de réunir deux bataillons de ce régiment à Estanol, afin de les avoir prêts en cas de besoin" ("Journal des opérations de l'armée de Catalogne, par Gouvion St-Cyr").
Le 11 Septembre, dans une affaire qui a lieu à Boscano, le Sergent Dozwari (ou Deswarte ?) est blessé.
Le 25 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... 2000 sur Perpignan ; savoir :
400 pour le 42e régiment ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
Infanterie de ligne
42e à Perpignan 400 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
Le 29 septembre, toujours à Bascano, le Lieutenant Duval est blessé.
Le 1er octobre, le 7e Corps (Augereau) présente la situation suivante : Armée d'Observation (Maréchal Augereau); Division Souham; 1ère Brigade Bessières; 42e de Ligne : 3 Bataillons, 1790 hommes (Nafziger 809JSBQ - Source : Belmas, J., "Journaux des Sièges Faits ou Soutenus par les Francais dans la Péninsule de 1807 à 1814", Paris, 1836).
Enfin, le 24 octobre, une vive attaque est menée contre Girone, au cours de laquelle le Chef de Bataillon Rubillon (qui fut plus tard appelé au commandement du 42e) est blessé.
Fig. 20 ; Grenadier, Fusilier et Voltigeur d'après Bucquoy ; dessins de H. Boisselier. A droite, Grenadier et Voltigeur, dessins parus dans Soldat Napoléonien N°01 |
Le 1er novembre, le Régiment se distingue dans le combat de Santa-Colonna (de Farnès), livré près de Girone. Le Général Blake s'est avancé sous les murs de la ville avec des troupes nombreuses composées d'Espagnols et d'Anglais, pour tenter de délivrer la place assiégée et d'y faire pénétrer des vivres. Saint-Cyr ayant rapidement pris ses dispositions pour le combattre, Blake se retire, mais une Division ennemie forte de huit mille fantassins et quatre cents chevaux reste en position près de Girone, sur les hauteurs de Santa-Colonna et de Santa-Hazia. Le Général Souham reçoit l'ordre de l'attaquer avec huit Bataillons et trois Escadrons. Il s'avance le 1er Novembre contre cette Division et la trouve fortement retranchée dans le village de Santa-Colonna qui a été mis en état de défense et dont toutes les maisons sont crénelées. "Le reste de la troupe, en position sur les hauteurs, avait devant elle un énorme ravin" (rapport de Souham). Souham fait tourner le ravin et les Espagnols par leur droite et par leur gauche par les trois Bataillons du 42e, commandés par le Colonel Espert qui est venu rejoindre la portion principale du Corps, et par un Bataillon du 3e Léger; en même temps, il les fait attaquer de front par le Général Dumoulin, à la tête de trois Bataillons du 1er Léger et de trois Escadrons de Dragons. Ces manceuvres sont parfaitement exécutées, et, après trois heures d'une vive fusillade, le village de Santa-Colonna est emporté à la baïonnette, l'ennemi tourné est chassé de toutes ses positions et mis en complète déroute. Il perd deux mille hommes tués, blessés ou prisonniers, et ne se sauve d'une entière destruction qu'en se jetant dans les montagnes escarpées du côté de Saint Hilaire, où il est impossible de le poursuivre. "Le courage et la bravoure de la division a été au dessus de ce que je pourrai dire" (rapport de Souham).
Fig. 21 ; Tambour major d'après des informations de H. Rommel qui cite comme sources Carl et Wurtz |
Le 25 novembre, le Régiment prend encore part au combat de Besat, dans lequel le Caporal Noitriez reçoit un coup de feu. Le 5 décembre, le 42ème, à l'effectif de 58 Officiers et 2409 hommes, se trouve au sein de la 2ème Brigade Verges de la 4ème Division Souham.
Le 11 décembre, Girone est enfin forcée de se rendre; mais la chute de cette place importante n'amène pas la pacification de la contrée, et la Division Souham continue à lutter journellement contre les bandes qui infestent le pays. Augereau ordonne à la Division d'aller occuper Olot; le 42e se met en marche le 21 décembre. "Témoignez aux soldats de vos régiments, dit Souham à ses Colonels le 4 janvier 1810, combien je suis satisfait de leur conduite et de l'ardeur qu'ils ont mise à poursuivre les brigands... Par leur attitude et leur discipline, ils ont contribué à la soumission d'un pays égaré par les perfides insinuations des agents de l'Angleterre". L'année en Catalogne s'achève par un combat secondaire le 31 décembre, au cours duquel est blessé le Capitaine Simon.
Tandis que se déroule le siège de Girone, un jeune soldat envoie depuis Céret plusieurs lettres à son père. Ce soldat, c'est Jean-Auguste Fargues du Pigné, le cinquième fils de Me Marc Etienne Fargues du Pigné. Il fut soldat puis Fourrier au 42e de ligne. En 1814, son oncle, le Général Frère, s'efforça inutilement de le faire entrer dans les troupes de la Maison du Roi. Voici la première lettre de ce jeune homme :
"Céret, ce 29 octobre 1809
A son père
Me voici arrivé depuis vendredi passé, et depuis nous sommes logés chez les particuliers. Le premier soir je fus obligé d'aller coucher à l'auberge parce que j'étais harassé de fatigue et que nous n'avions qu'un peu de paille pour reposer. Je vous dirai qu'en général dans ce pays les gens sont très misérables et peu complaisants, aussi tirent-ils bien parti de nous puisqu'ils nous font tout payer extrêmement cher, malheur à ceux qui n'ont pas de l'argent. Le lendemain, un de mes amis qui était secrétaire du commandant de la place vint me voir et par son canal je suis entré comme secrétaire dans ce même bureau et je me trouve assez heureux puisque je une trouve exempt de monter la garde, de faire l'exercice avec les autres et de tout appel que l'on fait deux fois par jour et ceux qui y manquent sont mis en prison. Nous sommes quatre qui apprenons l'exercice en particulier.
Je mange avec les sous-officciers ; le pain de munition est un petit ordinaire assez malproprement préparé est toute notre nourriture; c'est un soldat qui nous prépare la ratatouille : c'est ainsi que nous appellons notre fricot. C'est là qu'on apprend à ne pas être délicat; nous buvons tous dans le même verre, cependant nous avons une assiette chacun; je vais tous les jours faire un repas à l'auberge.
Vous devez sans doute avoir reçu une lettre de non oncle, je vous prie de m'en faire part le plus tôt possible et me dire s'il veut ou non me protéger parce qu'alors je saurai à quoi m'en tenir. Il y a un jeune homme de Toulouse conscrit comme moi parent à un général de brigade, qui de suite a été placé sous-lieutenant dans le 60e régiment ; aussi mon oncle pourrait bien en faire autant pour moi, où bien m'appeler auprès de lui où je pourrais si j'en étais bien aise plus facilement obtenir mon congé; car ici il est très difficile puisqu'il y a des conscrits qui ont des infirmités très apparentes et n'ont pas pour cela été sauvés. S'ils se plaignent on les envoie à l'hôpital où beaucoup finissent par y mourir tant ils y sont mal soignés. Hier j'allais voir l'hôpital et l'on venait de mettre cinq cadavres sur une charette pour aller les mettre dans un trou. Chaque jour il en meurt quelqu'un et presque tous faute de soins.
Ceux qui partirent quinze jours avant moi vont sous peu de jours aller en Espagne compléter des régiments qui ont été dévalisés. Nous irons aussi dès que nous saurons manier le fusil. Dans ce pays-ci le climat est froid quoique nous soyons plus du côté du midi ; nous sommes entre deux montagnes dont l'une sépare l'Espagne de la France et l'autre que l'on appelle le Canigou qui est couverte de neige ; nous en sommes bien plus loin que la première puisque nous en sommes à deux lieues.
Je vous écrivis de Perpignan : je ne sais si la lettre vous est parvenue. Je n'ai pu remettre la lettre que vous me donnâtes pour le colonel de mon régiment puisqu'il se trouve en Espagne, il se nomme Expert : il est d'un village tout près de Mirepoix. On prétend qu'il doit venir passer la revue des conscrits.
Mon adresse est à M. Fargues, secrétaire du commandant de la place de Céret, par Perpignan".
La deuxième lettre est la suivante :
"Céret, le 12 novembre 1809.
Vous me dites que mon oncle a écrit au colonel de mon régiment pour me faire réformer s'il est possible; je vous dirai que je ne l'ai pas encore vu et ne lui ai pas par conséquent remis votre lettre. Je me serais permis de lui écrire si ce n'était que nous l'attendons tous les jours pour nous passer en revue ; dans ce moment, il est, dit-on, à Bassano près de Girone.
Je crois qu'il ne sera guère possible de me faire réformer, malgré que j'expose toutes les raisons valables. Si cela est ainsi, mon plus court parti sera je crois, de quiter le dépôt pour aller joindre le régiment où avec les protections du colonel je pourrai facilement m'avancer en grade.
Ma première que je vous ai écrit de Céret et dont vous ne m'avez pas accusé la réception vous annoncait que j'étais secrétaire de M. Richer, commandant de la place de Céret, et suis par conséquent exempt de tous les travaux de soldats quoique la paye soit la même, mais c'est toujours une distinction et je me trouve heureux occupé parce que la plupart du temps je m'ennuyerais beaucoup, d'autant plus que cet endroit-ci n'offre aucune curiosité et peu d'amusements.
Dans ce moment-ci, je viens d'apprendre que Girone s'était rendu et par conséquent que notre colonel viendra sous peu de jours".
Le 22 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er d’infanterie légère et le 42e ont leurs dépôts en Italie et leurs régiments en Catalogne. Il faut les recruter. Faites-moi connaître ce qu’on pourrait faire partir de ces 2 régiments. Ces détachements se réuniraient aux 3e léger, 7e de ligne, 93e, 2e, 56e, 37e et 102e. Les détachements de ces 9 régiments formeraient un régiment de marche qui serait dirigé sur Perpignan ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3844 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22695).
Le 24 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un régiment de marche qui portera le titre de régiment de Catalogne. Il se réunira à Turin, sous l’inspection du prince Borghèse. Il sera composé ainsi qu’il suit :
1er bataillon une compagnie du dépôt du 1er léger 100 hommes, une compagnie du dépôt du 42e 130, une compagnie du dépôt du 7e de ligne 120, deux compagnies de 160 hommes, chacune, du 93e 320
670 hommes
2e bataillon deux compagnies du dépôt du 2e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 56e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 37e de ligne 140, deux compagnies du dépôt du 3e léger 200
940 hommes
Ces deux bataillons formant un total de 1600 hommes. Aussitôt que ce régiment sera formé à Turin, il se mettra en marche pour Perpignan. Le prince Borghèseaura soin d’en passer des revues, et de le pourvoir de tout ce qui lui sera nécessaire pour faire campagne.
Il sera formé à Toulon un bataillon de marche qui sera composé d’une compagnie du 32e léger de 150 hommes, de deux compagnies du 16e de ligne de 300 hommes et d’une compagnie du 67e de 150 hommes
Total 600 hommes
Aussitôt que ce bataillon sera réuni à Toulon, il continuera sa marche sur Perpignan.
Arrivés en Catalogne, ce régiment et ce bataillon de marche seront dissous et incorporés dans leurs régiments respectifs" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3851 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22710).
Pendant l'année 1810, les principales opérations ont lieu en Andalousie et en Portugal; cependant, le 42e doit livrer plusieurs combats. Le 10 janvier, la Division Souham est envoyée à Vich. Le 12, elle rencontre l'ennemi en position en avant du défilé de Grau (cette affaire n'est pas mentionnée dans le grand historique du 42e). Souham fractionne sa Division en trois colonnes. Le Colonel Espert du 42e a le commandement de la colonne de droite, qui comprend quatre Bataillons, dont deux du 42e. Le 3e est à la colonne de gauche. La colonne Espert prend à revers la gauche des insurgés et exécutre son mouvement avec tant de célérité et de prudence que l'ennemi, troublé par l'apparition subite des Français sur ses derrières s'enfuit précipitamment sans combattre. Il est poursuivi jusqu'à neuf heures du soir. L'enlèvement du défilé de Grau est un bel exemple de ce qu'un chef habile peut obtenir avec des troupes bien entrainées. Le Lieutenant adjudant major Troyhiard est tué; le Sous lieutenant Baudus est blessé (mort), tout comme le Sous lieutenant Lecourt (mort le 14 février).
Le 21 ou 26 janvier, dans un combat qui a lieu dans la plaine de Barcelone (aux environs de Vich où le 42e campe depuis le 13), le Sergent-major Boucher est blessé et fait prisonnier.
La 3e lettre de notre jeune ami Auguste Fargues nous donne quelques indications quant aux conditions de vie des soldats à cette époque :
"Vich ce 6 février 1810
Je profite de l'occasion d'un détachement qui se rend à Girone, pour vous donner de mes nouvelles et en même temps pour vous faire part de ma misère. Je ne suis que simple soldat. Le colonel n'a pas eu pour moi tous les soins qu'il paraissait vouloir me prodiguer. Il m'avait promis de me faire fourrier en entrant au régiment et à présent il me donne pour raison qu'il n'y a pas de grade à donner mais que le premier grade de fourrier qu'il y aura de vacant sera pour moi. Il n'a pas voulu m'occuper chez le commissaire de guerre. Si mon oncle lui avait écrit pour m'y recommander, je ne serais pas dans l'état où je suis; cependant il m'a dit que dès que mon oncle lui écrirait pour m'appeler auprès de lui, il ne le lui refusera pas. Hâtez-vous donc d'écrire à mon oncle en conséquence.
Il n'y a qu'un mois et demi que je suis au régiment mais je vous assure que je sais ce que c'est que d'être simple soldat et en campagne. Nous nous somules battus plusieurs fois contre les brigands. Je vous assure qu'on a bien raison de dire que c'est une guerre sans honneur et sans avancement et cependant on s'expose à de cruelles morts. Jusqu'ici nous avons été presque toujours en route, et nous venons du côté de Barcelone où nous avons séjourné.
Ce qui est le plus souffrant pour nous, c'est de marcher depuis le commencement du jour jusqu'à la nuit avec notre sac, fusil et giberne, cinq paquets de cartouches et demi-livre de pain par jour, et bien souvent nous restons les deux jours sans en recevoir, car plus d'une fois j'aurai désiré avoir du pain que vous faites pour les chiens. Quand nous arrivons le soir nous sommes couchés la plupart du temps, au milieu d'un champ, pour nous délasser.
AUGUSTE FARGUES, SOLDAT DANS LA 3e COMPAGNIE DU 3e BATAILLON DU 42e REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE. ARMEE DE CATALOGNE EN ESPAGNE".
Le 20 février a lieu une petite affaire à Tona; le Sergent Becquet est blessé. Le même jour, le Général espagnol O'Donnell (12000 fantassins et 1200 cavaliers) débouche brusquement en trois colonnes dans la plaine au dessous de Vich. Le Général Souham, qui n'a pas plus de 3500 hommes, prend aussitôt ses dispositions. Au centre, le 42e lutte depuis 8 heures du matin contre des forces très supérieures lorsque, vers 4 heures du soir, le 3e Bataillon du 1er Léger est envoyé à son aide. A l'arrivé de ce renfort, le Colonel Espert du 42e fait battre la charge. On prend 2600 hommes, 600 chevaux et un drapeau. Le 42e a plusieurs Officiers, Sous-officiers et soldats blessés : le Chef de Bataillon Philippiez, les Capitaines Feuillet, Berthier, Dexain (ou Dexam), Nugue, Perrière et à nouveau le capitaine Simon, l'Adjudant-major (Sous lieutenant) Frassotte, le Sous-lieutenant Martin et le Sergent Boquet. A noter que le grand Historique du 42e place cette affaire à une date erronée et ne donne aucun détail sur ce combat dont le maréchal a dit : "cette journée est une des plus belles qui aient eu lieu en Catalogne".
La 4e lettre de Auguste Fargues mentionne cette affaire :
"Vich, ce 23 février 1810.
Je suis fourrier des voltigeurs depuis quelques jours, et je me trouve bien moins malheureux que quand j'étais soldat, car je vous assure que j'ai bien souffert tout le temps que je l'ai été. Si mon oncle voulait me prendre auprès de lui, cela n'irait que mieux. Ecrivez-lui pour cela, je ne cesse de vous le recommander dans toutes mes lettres.
Il y a trois jours que la troupe espagnole vint nous attaquer et nous nous battîmes fort et ferme. Nous n'étions que quatre mille hommes, et l'ennemi était composé de douze mille hommes. Malgré que nous ayons perdu beaucoup de monde, nous avons été vainqueurs. J'ai été blessé légèrement à la cuisse par une balle morte, une autre balle a percé mon schako: elles tombaient comme la pluie. Grâce à Dieu, je rn'en suis sorti avec peu de chose. Nous avons fait trois mille prisonniers.
AUGUSTE FARGUES, FOURRIER DE VOLTIGEURS AU 1er BATAILLON DU 42e REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE. ARMEE DE CATALOGNE EN ESPAGNE".
- Armée de Catalogne, 1ère Division
Fig. 22 ; Officier de Voltigeurs en Espagne (1811), tenue reconstituée |
A cette époque, l'Empereur mécontent de l'administration du roi Joseph, institue par décret du 8 février des gouvernements militaires indépendants et ne relevant que de lui. La Catalogne forme le 1er gouvernement sous les ordres du Maréchal Augereau. Le 7ème Corps de l'armée d'Espagne devient donc Armée de Catalogne ; sa 1ère Division (Souham) comprend les trois 1ers Bataillons du 42ème (Rubillon, Bergier, Verdier). Jusqu'en mai 1811, le 42e va séjourner en Catalogne, se fractionnant en colonnes mobiles pour parcourir le pays toujours prêt à la révolte.
Au mois de mars, le 4e Bataillon (Pavary) qui est à l'Armée d'ltalie et le 5e (Penaut) qui est à Milan, reçoivent l'ordre de se rendre à Alexandrie, et de là, le 4e Bataillon est dirigé sur Asti. Voici quelle est à cette époque la position du Régiment selon l'Historique régimentaire :
Colonel : Baron Espert de la Tour
1er Bataillon, commandant Rubillon à l'armée active de Catalogne.
2e Bataillon, commandant Bergier, idem
3e Bataillon, commandant Verdier, idem
4e Bataillon, cammandant Pavary à Asti.
5e Bataillon et Dépôt à Alexandrie, avec le Major Penaut et le Quartier-maitre Menegaud.
Asti et Alexandrie font partie de la 27e Division.
Selon un Etat du SHAT, au 15 mars, le 42ème, toujours à l'Armée de Catalogne présente la situation suivante :
- 1er Bataillon (Rubillon) : 14 Officiers et 566 hommes.
- 2ème Bataillon (Verdier) : 15 Officiers et 514 hommes.
- 3ème Bataillon (Capitaine Aubrée) : 13 Officiers et 509 hommes.
- 4ème Bataillon (Capitaine Vancelan) : 14 Officiers et 515 hommes (est ce vraiment le 4ème Bataillon du 42ème ? Car si l'on en croit l'historique régimentaire, celui ci n'aurait rejoint que bien plus tard).
Par ailleurs, à cette époque, le 42e a également 77 hommes dans le 2ème Arrondissement territorial (Girone).
A l'armée de Catalogne, les trois premiers Bataillons secondent les opérations entreprises par l'Armée d'Aragon. Le 17 mars, le Capitaine adjudant major Grobert est blessé à l'affaire de la Jonquière en Catalogne. Les 30 et 31 mars et le 1er avril ont lieu deux combats près de Barcelone (Lieutenant Bauchard, blessé le 30 ; Lieutenant Daubin blessé le 31 ; Sous lieutenant Bocherelle, blessé le 1er avril). Un autre Officier, le Sous lieutenant Salva, est donné blessé et mort près de Mataro. Le 15 avril, le 42ème en Espagne compte dans ses rangs 43 officiers et 1722 hommes ; au 4 mai, il est de 1798 hommes. Le 42ème prend part à la prise de Lérida le 13 mai.
Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître si l'on pourrait former à Turin un régiment de marche pour l'armée de Catalogne qui serait composé de 200 hommes du 1er régiment d'infanterie légère, de 300 hommes du 3e idem de 200 hommes du 2e de ligne, de 200 hommes du 7e idem, de 200 hommes du 37e idem, de 200 hommes du 42e idem, de 200 hommes du 56e idem, de 100 hommes du 67e idem, de 200 hommes du 96e idem.
Le 16e qui est à Toulon pourrait envoyer 300 hommes à son 4e bataillon à l'armée de Catalogne, ce qui ferait pour cette armée un secours de 2 000 hommes. Envoyez-moi un projet d'organisation de ce régiment et faites-moi connaître quand il sera prêt.
Ne serait-il pas possible de compléter le 4e bataillon du 1er léger et celui du 42e, en tirant des dépôts du Piémont et du royaume d'Italie tous les hommes qu'ils peuvent fournir, ce qui fournirait encore 1 600 hommes et porterait à 4 000 hommes le renfort qu'on enverrait à l'armée de Catalogne ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).
Le 16 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé à Turin un régiment de marche de l'armée de Catalogne. Ce régiment sera composé de trois bataillons. Vous enverrez sur-le-champ à Turin un colonel en second pour le commander.
Le 1er bataillon sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes de la manière suivante : 420 hommes existant du cadre du 4e bataillon du 42e ; 150 du 52e ; 150 du 101e ; 150 du 84e ; 150 du 35e ; 150 du 13e de ligne. Total : 1170 hommes.
Le 2e bataillon sera composé :
8e corps
d'une compagnie du 56e 200 hommes
d'une du 93e 300
d'une du 7e de ligne 300
de deux compagnies du 1er d'infanterie légères formées par l’incorporation de 200 hommes du 4e bataillon du 23e d'infanterie légère et de 200 hommes du 4e bataillon du 1er d'infanterie légère 400
Total 1 200 hommes.
Le 3e bataillon sera composé de 2 compagnies du 3e d'infanterie légère 300 ; de 2 du 37e 300 ; 1 du 67e 150 ; 2 du 16e de ligne 300 (ce détachement ne devra rejoindre le bataillon qu'à son passage à Nîmes). Total 1100 [sic].
J'ai signé un décret pour ordonner l'incorporation des détachements qui entrent dans le 4e bataillon du 42e et pour celle du détachement du 23e d'Infanterie légère dans le 1er régiment de cette arme.
Donnez des ordres pour que tous les hommes qui seront envoyés pour former ce régiment de marche soient bien portants et en état de faire la guerre. Recommandez qu'ils soient bien habillés, qu'ils aient 2 paires de souliers dans le sac et que leur livret de masse et chaussures soient en bon état. Vous chargerez les généraux qui commandent dans les arrondissements où sont situés les dépôts de passer eux-mêmes l'inspection de ces détachements avant leur départ, pour s'assurer qu'ils sont composés comme ils doivent l'être et qu'il ne s'y trouve pas d'hommes malingres. Pour les détachements venant du royaume d'Italie, vous chargerez le général Charpentier d'en passer la revue à leur passage par Milan.
Ainsi le 1er régiment de marche de l'armée de catalogne sera composé d'un 1er bataillon qui sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes ; d'un 2e bataillon fort de 1100 ; d'un 3e bataillon fort de 1250. Total du régiment : 3550 hommes [sic].
Lorsque ce régiment sera ainsi complété, le gouverneur général en passera la revue à Turin.
Le bataillon du 42e arrivé en catalogne rejoindra son régiment. La compagnie du 23e d'infanterie légère sera incorporée dans le 1er d'infanterie légère, toutes les autres compagnies seront incorporées dans les bataillons qu'elles ont en Catalogne. L'on retiendra les officiers qui seraient nécessaires pour compléter les cadres et remplacer les officiers infirmes ; le reste sera renvoyé au dépôt.
Expédiez sur-le-champ vos ordres pour la formation de ce régiment. Prenez vos mesures pour qu'il soit prêt à partir de Turin le 20 septembre. Je désire cependant qu'il ne soit mis en marche que quand je vous aurai donné mes derniers ordres à ce sujet. En conséquence, rendez-moi compte de sa formation vers le 15 septembre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4505 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24339).
Le 42e prend part le 26 août 1810 à l'affaire de Reuss où le Sergent Massieu est fait prisonnier.
Le 1er octobre, l'Armée de Catalogne est dirigée par le Maréchal Mac Donald. Le 42ème aligne 36 Officiers et 1462 hommes, au sein de la 2ème Brigade de la Division Frère.
- Armée d'Aragon, 2ème Gouvernement, 2ème Division
A la suite de la prise de Lérida, l'Empereur confie la conduite de la guerre de sièges au Général Suchet, commandant l'Armée d'Aragon (2ème gouvernement). Le 9 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, le gouvernement d'Aragon sera augmenté des provinces de Tortose, de Lérida, de Tarragone et des pays à l'ouest d'une ligne partant de la tour de Garraf sur le bord de la mer, passant au col d'Ordal, suivant le cours de la Goya jusqu'à Llorrach, celui de la rivière Llobregat jusqu'au Sègre, et de là les frontières de la province de Lérida jusqu'à la Noguera, qui divisera, comme autrefois, les deux gouvernements jusqu'aux Pyrénées.
Vous ferez connaître cette disposition au général Suchet, en lui annonçant que toutes les troupes faisant partie de l'armée active de Catalogne passeront sur-le-champ sous ses ordres, savoir, quatre régiments (le 7e de ligne, le 42e de ligne, le 1er léger, le 16e de ligne), la division italienne, la division napolitaine, le 24e de dragons, les dragons Napoléon, les chasseurs royaux.
Il laissera sous les ordres du duc de Tarente le 29e de chasseurs, le bataillon du 93e de ligne, le bataillon du grand-duché de Berg et une compagnie d'artillerie. Ce détachement se rendra à Barcelone pour en augmenter la garnison et faire partie de l'armée de Catalogne, dont le quartier général sera à Barcelone. L'escadron du 24e dragons et les détachements italiens et napolitains des corps faisant partie de l'armée d'Aragon, qui sont dans la haute Catalogne ou à Barcelone, rejoindront leurs corps en Aragon aussitôt que ce mouvement pourra se faire avec sûreté. Il appartiendra à l'armée de Catalogne d'occuper le Monserrat et d'assiéger Cardona, Berga et Urgel ; il appartiendra à l'armée d'Aragon de faire le siège de Tarragone.
Le général Suchet se concertera avec le duc de Tarente pour la marche de ce dernier sur Barcelone avec le détachement qui doit y entrer avec lui ; on verra s'il est à propos de faire faire un mouvement au corps d'armée active de Catalogne en tout ou en partie, soit pour s'emparer définitivement du Monserrat et refouler l’ennemi sur Tarragone, soit, si l'opération n'est pas jugée actuellement nécessaire, pour protéger la rentrée à Barcelone du détachement du duc de Tarente. Dans ce dernier cas, le duc de Tarente menacera Monserrat d'une attaque pour y retenir l'ennemi et empêcher qu'il ne sorte pour inquiéter le siège de Tarragone.
Vous vous concerterez avec le ministre de la guerre pour expédier chacun un officier porteur d'ordres en duplicata par deux routes différentes, celle de Pampelune et celle de Jaca. L'officier qu'enverra le ministre de la guerre portera vos ordres et les siens ; il arrivera d'abord chez le général Suchet, à qui il remettra les ordres à lui destinés ; il ne se rendra chez le duc de Tarente, pour lui remettre les siens, qu'après avoir reçu les ordres du général Suchet. L'officier que vous enverrez par l'autre route avec les duplicata de vos ordres et de ceux du ministre arrivera également d'abord chez le général Suchet, dont il prendra les ordres pour le jour et le temps qu'il arrivera à Lérida. Mon intention est que le général Suchet arrive à l'armée peu après l'officier. Il faut choisir des officiers intelligents et qui connaissent leur mission, afin qu'en cas d'événement, soit de départ du général Suchet, soit même de mort, ils ne remettent rien au duc de Tarente qu'après avoir vu le général Suchet : vous comprenez l'importance que l'armée de Catalogne ne reste point sans commandant, et que le général Suchet soit instruit et puisse diriger toute cette affaire.
Vous ordonnerez au général Suchet de s'occuper sur-le-champ du siège de Tarragone. Il choisira sa ligne d'opération ou par Lérida ou par Mora. Il fera fortifier des points intermédiaires ; celui de Monblanch paraît très-important à occuper solidement par des retranchements. Il portera des approvisionnements considérables sur le col Balaguer ; il verra s'il lui serait utile de se servir de quelques barques par mer. Je le laisse maître de composer ses divisions comme il le voudra, en mêlant les troupes de Catalogne avec celles d'Aragon. La prise de Tarragone doit couronner la gloire militaire que le général Suchet a acquise dans cette campagne, et lui donner de nouveaux titres près de moi" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 470; Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26148).
Comme on peut le voir dans cette lettre, sans doute expédiée le 10 mars 1811, l'Empereur adjoint à Suchet une moitié de l'Armée de Catalogne avec la moitié du territoire de cette province longue et étroite, et il lui donne pour mission de conquérir les places de Catalogne restées au pouvoir de l'ennemi, entre autres Tarragone et Tortose. Par suite de ces nouvelles dispositions, le 42e passe donc, à la fin d'avril 1811, à l'Armée d'Aragon et il fait partie de la 2e Division, sous les ordres du Général Frère, Brigade Callier. A cette époque, la surprise du château de Figuières par les Espagnols semble devoir faire renoncer au siège de Tarragone. Mais Suchet veut au contraire répondre à l'échec "par un coup de massue".
Le 42e quitte les environs de Lérida le 28 avril avec la Division Frère (14e, 42e de Ligne et 1er léger). Il s'arrête deux jours à Constanti, belle position dit Suchet dans ses Mémoires, qui offre encore quelques traces des anciens retranchements élevés par le Grand Condé en 1647 lorsqu'il voulait tenir en bride la garnison de Tarragone.
Le 11 mai 1811, l'Armée d'Aragon vient mettre le siége devant Tarragone que le Général Suchet regarde comme le gage le plus certain de la sécurité de la Catalogne et de l'Aragon, et comme la clef de Valence. Nous allons rechercher la part que prit le Régiment aux opérations de ce siège si glorieux pour nos armes. et pendant lequel le 42e donna de nouvelles preuves de sa valeur depuis l'ouverture de la tranchée jusqu'à l'assaut.
Tarragone, bâtie sur un rocher, d'un côté baignée par la Méditerranée, de l'autre, par le ruisseau du Francoli, qui passe sous ses murs pour se rendre à la mer, se divise en ville haute et ville basse. La ville haute est entourée de vieilles murailles romaines et d'ouvrages modernes d'un grand relief. La ville basse, située au pied de la ville haute, sur les terrains plats qu'arrose le Francoli, et au bord de la mer, est défendue par une enceinte bastionnée, régulièrement et puissamment fortifiée. Au-dessus de l'amphithéâtre formé par les deux villes, on voit un fort, dit de l'Olivo, bâti récemment sur un rocher, dominant tous les environs de ses feux, et communiquant avec la ville par un aqueduc. Ce fort sert de poste avancé aux défenseurs.
Quatre cents pièces de gros calibre garnissent ces trois étages de fortifications. Dix-huit mille hommes de troupes excellentes, avec un bon gouverneur, le Général de Contreras, en forment la garnison, qu'une population fanatique et dévouée est résolue à seconder de toutes ses forces. La flotte anglaise peut sans cesse renouveler le matériel de la place, soit en munitions, soit en vivres, et y remplacer les hommes morts ou fatigués, par d'autres amenés de Catalogne et de Valence. Jamais siège ne s'est donc offert sous un aspect plus effrayant. Suchet dispose pour s'emparer de la place, de 100 pièces et de 20000 hommes.
Les opérations commencent le 14 mai par l'enlèvement du mamelon qui couvre le petit fort situé près de l'embouchure du Francoli. Le 18 mai, le 42e contribue à repousser une sortie de 6000 Espagnols, combat acharné dans lequel, dit Suchet, l'élan français a à lutter contre toute l'opiniâtreté espagnole. Le 20, plusieurs sorties partant de l'Olivo et du corps de place sont vigoureusement ramenées jusque sous les murs de l'enceinte. Un feu général de tous les remparts (Rapport du Général Saint-Cyr Nugues, Chef d'Etat major) depuis la basse ville jusqu'à l'Olivo, fait connaître l'épouvante que tant d'intrépidité inspire à la garnison.
Dans la nuit du 21 au 22 mai, on entreprend à la fois les travaux d'approche contre la ville basse, et d'attaque contre le fort Olivo.
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE. — Ce corps sera créé conformément au n° 4 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DE RÉSERVE.
Il sera créé un corps d'observation de réserve ...
Il y aura à la suite du corps de réserve six brigades de marche, composées de la manière suivante :
... La 6e brigade sera composée de deux compagnies des 6e et 3e légers, 42e et 7e de ligne, et de quatre compagnies de marche italiennes, fournies par chacun des régiments italiens. Cette brigade, formant deux bataillons ou 1,600 hommes, se réunira à Turin et sera commandée par un major en second ...
Au 15 juin, le ministre me proposera d'ordonner les mouvements pour la formation de ces brigades, en me faisant connaître ce que chaque dépôt pourra fournir en officiers, sous-officiers et soldats ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Dans la nuit du 30 mai, le fort Olivo est attaqué par les 7e et 16e de Ligne, tandis que toute l'armée simule une attaque générale contre la ville pour seconder l'attaque principale; le fort est enlevé, et on s'avance alors coutre la ville basse, les travaux d'approche partant des bords du Francoli et s'avançant de l'ouest à l'est.
Selon un état en date du 1er juin, l'effectif du 42e est le suivant :
- 1er Bataillon (Rubillon) : 16 Officiers et 486 hommes.
- 2e Bataillon (Verdier) : 8 Officiers et 455 hommes.
- 3e Bataillon (capitaine Aubrée) : 12 Officiers et 547 hommes.
- 4e Bataillon : 14 Officiers et 520 hommes (est ce vraiment le 4ème Bataillon du 42e ? Car si l'on en croit l'Historique régimentaire, celui ci n'aurait rejoint que bien plus tard).
A cette date, Callier est remplacé par Chlopiki.
Dans la nuit du 7 au 8 Juin, le fort du Francoli est enlevé.
Le 12 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Recommandez au général qui commande l'armée de Catalogne de renvoyer à l'armée d'Aragon tous les détachements des 1er, 7e, 42e, 16e de ligne et autres qu'il aurait dans son armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5588 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27282).
Le 16 juin, on enlève également la lunette du Prince, qui relie le fort du Francoli à la ville; puis, tandis que les Divisions Harispe et Habert protégent l'armée contre les attaques possibles du dehors, le reste des troupes est employé aux travaux du siège. Le 18, un vétéran du 42e, le Capitaine Pallet, est tué dans la tranchée, trouvant ainsi une mort glorieuse.
Le matin du 21 juin, nos batteries ouvrent leur feu contre les murailles de la ville basse. Trois brêches ayant été pratiquées au bastion des Chanoines, au bastion Saint-Charles et au fort Royal, on dispose trois colonnes pour l'assaut; à sept heures du soir, au signal de quatre bombes, ces colonnes s'élancent sur les brêches. La 2e colonne, 300 hommes sous les ordres du Chef de Bataillon Fondzelski, composée d'hommes d'élite pris dans les 1er et 5e Léger, et le 42e de Ligne (environ 100 hommes), se précipite sur le bastion Saint-Charles où elle rencontre une résistance opiniâtre; Grenadiers et Voltigeurs arrêtés un instant se cramponnent aux décombres. Mais, appuyée par la colonne Bourgeois (300 hommes du 1er Léger), elle se maintient sur la brêche, et finit par en demeurer maîtresse ; la colonne Fondzelski poursuit alors les Espagnols dans la ville basse et enlève les coupures des rues en se battant de maison en maison. Déjà ces braves troupes ont envahi la moitié de la ville basse, lorsque le Général anglais Sarfield, accouru à la tête d'une forte réserve, se précipite sur elles ; la colonne française, obligée de se réfugier dans les maisons pour résister à ce choc, s'y défend avec àcharnement, en attendant l'arrivée de secours. Ceux-ci ne se font heureusement pas attendre, et le Colonel Robert du 117e, étant accouru à la tête d'une réserve composée des 5e Léger, 42e, 115e et 121e, 1es Espaguols de Sarfield sont bientôt tués, jetés dans la mer ou refoulés vers les portes de la ville basse; les Français ne s'arrêtent que devant les murs de la ville haute. Sur les deux autres points, l'assaut a également réussi, et, après une heure de combat seulement, nous sommes maîtres de toute la ville basse, du port et des batteries qui le ferment, mais il reste encore la ville haute. Le lendemain, on brûle 1354 cadavres. Ce jour là, les Sous lieutenant Chont et Bigarré (mort) sont blessés. Deux jours plus tard, c'est au tour du Lieutenant Cornillus.
Dans son rapport adressé depuis le camp devant Tarragone, le 26 juin 1811, au Maréchal Berthier, Suchet raconte : "Monseigneur,
La défense de Tarragone, devenue plus opiniâtre à mesure que l'attaque faisait des progrès, n'avait fait que se concentrer depuis l'enlèvement des ouvrages extérieurs d'Olivo et de Francoli. Elle s'alimentait des secours en tout genre qu'une armée de terre ne peut intercepter à une place maritime, sans le concours d'une flotte qui complète le blocus. Le faubourg ou la basse-ville qui comprend le port et le môle, est couvert par un front de fortifications qui se hérissait chaque jour de nouvelles batteries, et contre lequel je dirigeai tous nos efforts. J'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Altesse du troisième assaut donné le 16 juin à la Lunette-du-Prince, avec le même succès que les deux précédents. La prise de ce point était un premier pas fait dans l'enceinte de la ville-basse. Aussitôt l'artillerie transporta de nouveau sa batterie de brèche, et avec dix mille sacs à terre, l'établit sur le terre-plein de l'ouvrage même. Le génie serra de plus le front attaqué, ouvrit une troisième parallèle, poussa deux débouchés sur l'angle saillant du chemin couvert du bastion Saint-Charles et sur celui de la demi-lune, couronna la crête du glacis, et enfin exécuta la descente du fossé à l'angle du bastion des Chanoines.
Le 21, dès l'ouverture du feu, un obus de l'ennemi fit sauter le magasin à poudre de notre batterie de brèche ; en moins d'une heure le mal fut réparé ; toutes nos batteries, par un feu combiné et soutenu, éteignirent celui de l'ennemi, et ouvrirent trois brèches praticables. A 4 heures du soir, j'ordonnai l'assaut, et à sept heures tous les préparatifs étaient faits. Quinze cents grenadiers et voltigeurs furent réunis dans les débouchés, avec des sapeurs et des échelles, et disposés en colonne d'attaque et réserves. Ils étaient suivis de mille travailleurs. Le général de tranchée Palombini commandait l'assaut. Je chargeai le général Montmarie de commander à la gauche des tranchées une deuxième réserve, des 5e léger et 116e, soit pour appuyer au besoin l'attaque principale, soit pour observer les sorties de la haute-ville ; il devait être secondé par deux bataillons du 7e de ligne et par les feux de l'Olivo ou fort de Salme, tandis que tout-à-fait à gauche le général Harispe faisait des mouvements pour donner de l'inquiétude à la garnison sur la route de Barcelone, et jetait des bombes sur la marine. A sept heures du soir, au signal donné de quatre bombes à-la-fois, cinq colonnes se lancèrent sur les points indiqués, en criant vive l'Empereur !
La première, composée de 500 hommes d'élite des 116e, 117e, et 121.e, aux ordres du colonel du génie Bouvier, partait du fond du fossé du bastion des Chanoines, pour escalader successivement les deux brèches du bastion et du fort-royal, tandis que la deuxième, de 50 grenadiers du 115e régiment, commandée par le capitaine Thiébaud, aide-de-camp du général Rogniat, se portait du fossé de la demi-lune, droit à son réduit, pour tourner l'ouvrage et s'unir ensuite à la première ; en même temps, une troisième de 50 grenadiers du 115e à la droite, sous les ordres du capitaine Baccarini sortait du fossé de la Lunette du prince, par le bord de la mer, et pénétrait vers le port. Cinq minutes après la quatrième colonne de 500 hommes d'élite des 1er léger, 5e léger et 42e de ligne commandée par le chef de bataillon du 1er de la Vistule Fondzelski, s'élança sur la brèche du bastion Saint-Charles, et entra dans le faubourg : elle était immédiatement suivie de la 5e colonne, de 500 carabiniers du 1er léger, commandés par leur colonel Bourgeois, qui après avoir passé la brèche Saint-Charles prenait sa direction à gauche, se portait vers le Fort Royal et le tournait par la gorge.
Cinq mille hommes défendaient ces ouvrages, et la ville basse ; comme on avait un peu devancé la nuit pour reconnaître le terrain et faire des dispositions, ils opposèrent d'abord une forte résistance et un feu des plus vifs. Mais l'impétuosité irrésistible des braves grenadiers et voltigeurs renversa en peu d'instants tous les obstacles. Le colonel Bouvier, avec sa colonne, gravit rapidement la brèche de la fausse braie et celle du bastion des Chanoines, poursuit les Espagnols jusqu'au réduit du bastion ; ils veulent nous arrêter au passage du pont-levis ; on en fait un carnage affreux, les fossés sont comblés de cadavres. On escalade ensuite la courtine brisée, et on parvient à la brèche du Fort Royal, où l'on applique les échelles ; l'ennemi n'eut pas le temps de faire jouer deux fourneaux chargés sous le saillant du bastion des chanoines. Le capitaine Thiebault ayant porté sa petite colonne droit au réduit de la demi-lune, avait par ce mouvement audacieux forcé l'ennemi d'abandonner le réduit et l'ouvrage ; de là il se réunit rapidement à la première colonne ; les braves s'élancent à l'envi sur la brèche du Fort Royal, l'ennemi est culbuté, égorgé, ou fuit en désordre. Le colonel Bouvier établit les troupes ; le capitaine Thiebault poursuit les fuyards : en ce moment la colonne du colonel Bourgeois arrive de la droite ; les carabiniers du 1er léger se précipitent sur l'ennemi et achèvent sa déroute. On le chasse à coups de baïonnettes jusque sous les murs de la haute ville, on entre dans le bastion Santo-Domingo, intermédiaire entre la ville et le fort, 150 Espagnols y sont égorgés, et nous restons maîtres, par la conquête du Fort Royal, du point qui doit assurer la possession de tout le reste.
Dans le même temps, la colonne du commandant Fondzelski avait pénétré dans le faubourg, franchissant les coupures, renversant les barricades, et faisant tout fuir devant elle, pendant que les cinquante grenadiers lancés par le bord de la mer s'efforçaient d'arriver à la tête de la jetée. Mais là une réserve de Sarsfield était placée pour nous arrêter, et une fusillade vive et imprévue fit tout-à-coup chanceler l'attaque. La disposition générale de l'assaut prescrivait de se retrancher dans les maisons, de s'y créneler et s'y défendre, si l'ennemi opposait trop de force et de résistance. Cette précaution ne fut pas même nécessaire. Le colonel du 117, Robert, qui commandait spécialement la droite, s'avance aussitôt par le bord de la mer, à la tête de la réserve, composée de voltigeurs et grenadiers des 5e léger, 42e, 114e, 115e et 121e. Sa seule présence rétablit le combat ; l'ennemi épouvanté et sans retraite se trouve acculé à la mer et au môle ; un carnage affreux succède ; tout est passé à la baïonnette ; rien n'échappe dans le faubourg, au port, dans les maisons et les fossés, et jusqu'aux portes de la ville où le major de tranchée Douarche, et le capitaine Dérigny, mon aide-de-camp, avec une poignée de braves, poursuivent dans leur retraite précipitée, les derniers fuyards échappés à nos coups.
Après les premiers instants de fougue passés, le général Palombini et le colonel Robert, commandants de tranchée, prirent les dispositions nécessaires pour assurer une si brillante conquête, placèrent les troupes, établirent les postes. Je chargeai les généraux Rogniat et Valée , chefs du génie et d'artillerie, de parcourir le terrain et les ouvrages ; le colonel Henry, chef d'attaque, fit avancer les travailleurs ; aidé du chef de bataillon du génie Tardivy, il fit faire les logements et communications, perfectionner les rampes des brèches ; et profitant de la terreur des ennemis, traça et ouvrit la même nuit une première parallèle devant le front de la haute-ville, en avant du Fort Royal, appuyant sa gauche au bastion Santo-Domingo, et se prolongeant vers le bord de la mer. Au jour, nous présentions déjà un aspect formidable à la garnison consternée derrière ses murs, et aux anglais, spectateurs inutiles, mais non indifférents, de cette nuit si désastreuse pour eux et leurs alliés. Des magasins considérables de cotons, de cuirs, de sucre, et d'autres denrées anglaises, renfermées dans la basse ville, étaient la proie du pillage ou des flammes. A cette vue, une rage impuissante leur fit oublier nos bombes et boulets rouges, dont la crainte les tenait à distance, depuis l'établissement de nos batteries de côte.
Tous leurs vaisseaux et frégates prirent le vent pour prolonger rapidement la côte depuis la hauteur du fort Francoli, jusqu'au-delà du port, et en passant tour-à-tour devant notre flanc, lâchèrent toutes leurs bordées, inondant nos tranchées, nos camps et le faubourg d'une véritable pluie de boulets, qui me fit presque de mal à personne. La garnison encouragée un instant par tout ce bruit, osa faire paraître quelques têtes de colonnes ; nos soldats s'étaient mis à l'abri dans les maisons ; à l'instant ils se montrèrent, et allaient se précipiter de nouveau sur l'ennemi ; mais il n'en fallut pas davantage pour faire tout rentrer.
Cette tentative a été la dernière ou la seule, pour nous déposséder de la ville basse, dont la perte doit être fatale à Tarragone. Dès la nuit suivante, le général Montmarie et le colonel Saint-Cyr-Nugues, qui relevèrent la tranchée, firent par mon ordre établir des batteries contre la mer ; et une deuxième parallèle fut ouverte à 60 toises, pour préparer l'attaque et les batteries de brèche contre le corps de place.
La prise de la basse ville et de ses dépendances a mis en notre pouvoir 8o bouches à feu, dont j'ai l'honneur d'adresser l'état à votre altesse ; ce qui porte à 157 en tout celles que nous avons déjà prises. Le nombre des prisonniers ne s'élève pas à 160, dont quelques officiers ; ce sont des victimes échappées par une espèce de prodige à la fureur du soldat, que chaque assaut irrite et anime de plus en plus. J'ai été obligé de faire brûler les morts comme à la prise du fort de l'Olivo ; le relevé jusqu'à ce jour s'élève déjà à 1555, et tous les jours on découvre de nouveau des cadavres. Je crains bien, si la garnison de la place attend l'assaut à sa dernière enceinte, d'être contraint de donner un exemple terrible, et d'effrayer à jamais la Catalogne et l'Espagne par la destruction d'une ville entière.
Notre perte dans cette action si chaude, mais si rapide, ne s'élève qu'à 120 morts et 572 blessés. Mais je dois faire observer à V. A., que l'attaque de ce faubourg, couronné par un triple assaut, date de plus de dix jours, dans lesquels les troupes du génie et d’artillerie, et l’infanterie, ont éprouvé des pertes journalières. Plusieurs officiers ont été tué un grand nombre blessé ; je compte depuis le siège en tout 2500 hommes hors de combat. L'ardeur et le bon esprit qui anime toute l'armée ne font que redoubler, et on aspire à frapper un dernier coup qui termine avec éclat cette longue lutte.
Je dois des éloges particuliers au général Palombini et au colonel Robert, qui commandaient la tranchée et l'assaut, et aux chefs des cinq colonnes qui ont conduit chacun la leur avec autant d'intelligence que d'intrépidité ... Je ne puis insérer dans un rapport les noms de tous les braves, qui ont mérité par des traits d'une valeur éclatante d'être distingués. Je prends la liberté d'en adresser ci-joint à V. A. un état nominatif, dressé sur les rapports, et qui est loin encore de contenir la liste de tous les militaires de l'armée d'Aragon, qui dans cette occasion ont pu mériter un regard de satisfaction de S. M., en se dévouant pour son service.
Je suis avec respect,
Monseigneur,
De Votre Altesse Sérénissime,
Le très-humble et très-dévoué serviteur
Le comte Suchet" (Courrier de Turin N°95, 7e année, vendredi 12 juillet 1811).
Le 25 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Présentez-moi quatre généraux de brigade à nommer parmi les colonels des corps de l'armée d'Aragon qui se sont le plus distingués, savoir : les 1er léger, 114e, 121e, 14e de ligne, 115e, 42e, 7e, 6e, 44e, 16e, 117e.
Remettez-moi les noms et les états de service de ces colonels avec des notes sur leur capacité" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5679; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27436). Le Colonel Espert de Latour est nommé Généraul le 6 août 1811.
Le 26 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Vous ferez partir au 1er août de Pau :
... 4° tout ce qu'il y a dans la 10e division militaire appartenant aux régiments de l'armée de Catalogne qui font aujourd'hui partie de l'armée d'Aragon, tels que les 1er léger, 42e, etc. ;
... Vous chargerez un officier supérieur de prendre le commandement de ces hommes isolés, qui formeront ainsi 3000 hommes qui prendront des cartouches et se mettront en état, et de se rendre avec cette colonne à Saragosse" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5685; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27454).
Le 28 Juin, la brêche est ouverte contre le bastion Saint-Paul. "Dès 4 heures du matin, l'artillerie commença à tirer. A 1 heure, le général en chef va voir où en est la brêche. Les remparts étaient couverts d'Espagols criant des injures et provoquant nos soldats avec fureur... La brêche s'élargissait à vue d'oeil... tous les régiments se disputaient l'honneur d'être choisis" (Mémoires de Suchet).
A 5 heures du soir, les colonnes d'attaque sont formées. La première, sous le commandement du Général Habert, se compose de quinze cents hommes formés en deux détachements, et pris parmi les Compagnies d'élite des 1er et 5e Légers, des 14e, 42e 114e, 115e, 116e, 117e et 121e, et du 1er Régiment polonais de la Vistule; la deuxième colonne, tenue en réserve sous les ordres du Général Ficatier, est à peu près d'égale force et se compose d'hommes pris dans les Régiments français et italiens présents au siège. A 5 heures et demie, le Général en chef ayant donné le signal, le premier détachement s'élançant au pas de course, franchit un certain espace à découvert, marche directement sur la brèche et commence à la gravir sous un feu effroyable; les plus hardis des Espagnols attendent sur le sommet, et voyant leur mort certaine, luttent avec toute l'énergie du désespoir. "De grands aloès, formant comme une ligne à vingt mêtres de la muraille, forcent notre tête de colonne à se détourner. Alors, les Espagnols accourent, bordent la brèche de tout ce qu'ils ont de plus vaillants en officiers et soldats. Armés de fusils, de hallebardes, de grenades et soutenus par un feu de mousqueterie des plus vifs, ils repoussent les assaillants dont les premiers arrivés chancellent sur un terrain mouvant qui croule sous leurs pas. Une grêle de mitraille tombe sur la tête de colonne...".
La colonne est près de céder, lorsque sur ordre du Général en Chef s'élance le deuxième détachement conduit par le Général Habert; "un bataillon d'officiers accourt pour frayer la route. Plusieurs succombent; mais les colonnes se rallient, la masse ce reforme, se pousse, arrive au sommet, et comme un torrent irrésistible, surmonte la brèce et inonde les remparts". Dans ce détachement se trouve en volontaire un Sergent italien nommé Bianchini; ce brave soldat ayant fait des prodiges de valeur à l'attaque du fort Olive, a demandé et obtenu connue récompense, l'honneur de marcher en tête au dernier assaut de Tarragone; dans cet assaut, Bianchini reçoit plusieurs blessures, malgré lesquelles il continue à combattre. mais il finit par tomber. Le renfort conduit par le Général Habert imprime une nouvelle impulsion à la première colonne, la soulève jusqu'au sommet de la brèche et y parvient avec elle; on pénétre alors dans la ville, se jetant à droite et à gauche, pour tourner par le chemin de ronde les rues barricadées, le Général en chef fait marcher aussitôt la réserve du Général Ficatier; "déjà l'enceinte et plusieurs parties de la ville étaient prises par d'autres troupes qui se succèdaient continuellement. Le général Habert excite à haute voix les voltigeurs du 1er léger, du 14e et du 42e qui s'élancent sur les retranchements de la Rambla. Les Espagnols résistent en désespérés. Une foule de nos braves périssent, mais en tombant assurent la victoire à leurs compagnons".
Ainsi, la grande rue de la Rambla qui est couverte de barricades est enlevée, et la ville haute tombe complètement en notre pouvoir. "Après cette dernière convulsion, la défense de Tarragone expira. Une masse d'Espagnols s'étaient retirés dans la cathédrale, vaste et solide édifice. Nos soldats durent encore essuyer un feu meurtrier pour franchir les soixante marches qui précèdent l'entrée. Ils s'en rendirent maîtres et allaient tout tuer... lorsqu'ils s'arrêtèrent à la vue de 900 blessés à l'intérieur". A la voix des officiers, les baïonnettes respectent les blessés; c'est un bel exemple d'humanité que cette fureur du soldat enivré par le bruit, la fumée et le sang, apaisée d'un geste de son chef, pour faire grâce à l'ennemi vaincu et désarmé.
Ainsi se termine le siège de Tarragone qui est le plus pénible de tous ceux que l'on a faits dans la péninsule; le 42e a pris une part glorieuse aux travaux du siège et aux deux assauts du 21 et du 28 Juin. Il y a perdu le Lieutenant Fraizen et le Sergent Kaèche; les Sergents-majors Redier et Casquil et le Sergent Bigarré ont été blessés à l'assaut. Ont été blessé le 28 juin le Sous lieutenant Leblond (mort en juillet), les Capitaines Diécamp, D'Antin, Lebellé.
Pendant le siège, le commandant Verdier s'est distingué par un acte de courage et de dévouement : le Fusilier Lambert, grièvement blessé, allait tomber entre les mains de l'ennemi, lorsque le commandant Verdier s'apercevant du danger que courait ce soldat, se porta rapidement vers lui, le plaça sur ses épaules, et continua ainsi à diriger la retraite de sa colonne menacée par une sortie de la garnison.
Selon un état en date du 30 août, le 42ème a perdu au cours du siège 2 Officiers (dont selon Martinien, le Lieutenant Marcadé, blessé et mort) et 76 hommes tués ; 6 Officiers (8 selon Martinien dont le Lieutenant Claudin, sans précision de date) et 258 hommes blessés.
Vers le mois de juillet, le Régiment se grossit du 4ème Bataillon qui, parti d'Asti, a rejoint le Corps. Voici quelle est la position du Corps à cette époque :
Colonel Rubillon.
1er Bataillon, commandant Chitry, dans la Division du Général Frère, Armée de Catalogne.
2e Bataillon, commandant Bergier, idem
3e Bataillon, commandant Verdier, idem
4e Bataillon, commandant Aubrée, idem
5e Bataillon et dépôt à Alexandrie, Major Vandenbroeck, Quartier-maître Menegaud.
Le 11 juillet, le Lieutenant Fairin est blessé.
Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'avais ordonné la réunion à Turin d'un bataillon de marche composé d'une ou de deux compagnies des 67e, 7e de ligne, 1er léger, 3e léger, et 42e. Faites-moi connaître si ce bataillon est formé ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5779 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27633).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître quand le bataillon de marche composé des compagnies du 7e, 42e, 67e de ligne, 1er et 3e léger sera réuni à Turin ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27679).
A la suite du siège de Tarragone, le 6 août, sont décorés de la Légion d'Honneur sur proposition établie par le Colonel Espert de la Tour, le 6 juillet, à Constanti :
LAVAUX (Edouard), Capitaine de la 2e Compagnie du 3e Bataillon. - Mérite sous tous les rapports la décoration de la Légion d'honneur. Il a montré beaucoup de courage et de fermeté pendant le siège de Tarragone.
RAVAUX (Sébastien), Capitaine de la 1re Compagnie du ler Bataillon. - Officier plein de zèle, s'est bien montré au siège de Tarragone.
BOUVINET (J.-L.), Capitaine de la 2e Compagnie du 2e Bataillon. - Sert bien et inspire, par sa bravoure, de la confiance à ses subordonnés.
GéRARD (Joseph), Capitaine de la 4e Compagnie du 2e Bataillon. Un des braves du Régiment. Il a toujours bien servi, et notamment au siège de Tarragone.
CORNILUS (Pierre-Antoine), Lieutenant des Grenadiers du 1er Bataillon. - Officier plein d'intelligence et de bravoure. Il monta à l'assaut du faubourg de Tarragone et s'est souvent fait remarquer par l'encouragement qu'il donnait aux travailleurs à la construction de la dernière redoute établie pour battre la ville.
SAUTIERES (Auguste), Lieutenant de la 4e Compagnie du 1er Bataillon. - Très bon officier, brave et distingué, blessé d'un coup de biscaïen au bras droit pendant le siège, le 12 juin.
LEPINIERE (Poitevin), Sous-lieutenant des Voltigeurs du 1er Bataillon. - Ce jeune officier, âgé de vingt ans, promet beaucoup, tant par sa conduite que par sa bravoure; il est monté à l'assaut de la ville où il s'est fait remarquer de ses camarades.
LAPASSET (Jean-Bernard), Sous-lieutenant de la 1re Compagnie du 3e Bataillon. - Officier très brave et très distingué. Il a monté à l'assaut du faubourg et à celui de la ville où il reçut une forte contusion par une pierre; il a monté aux deux assauts d'après sa demande.
DIEUDONNé (François), Sergent des Grenadiers du 3e Bataillon. - Plein de zèle et de courage. Il s'est fait remarquer de ses chefs par son intrépidité en montant à l'assaut de Tarragone.
JOUBERT, Sergent, Caporal des Voltigeurs du 1er Bataillon. - Un des bons soldats du Régiment. Il a monté à l'assaut de Tarragone où il s'est fait remarquer de ses chefs.
KACQUE (Jacques-Hubert), Voltigeur. - Très bon soldat. Il a montré beaucoup de courage en montant à l'assaut de Tarragone. Il a deux chevrons et a toujours tenu une conduite exemplaire dans le Régiment.
Le 6 août également, le Colonel Espert est remplacé par le Colonel René Jean Baptiste Rubillon ; les Bataillons sont dirigés par les commandants Chitry, Bergier, Verdier et Aubrée.
Né à Essé, canton de la Guerche, département d'lle-et-Vilaine, le 7 Février 1772. Capitaine au 1er Bataillon d'lle-et-Vilaine, le 10 septembre 1791, en vertu de la loi du 21 juin 1791 sur la formation des gardes nationales. Chef de Bataillon nommé par le Général en chef Brune le 14 Vendémiaire an VIII, à titre auxiliaire, et placé définitivement le 16 Germinal an VIII. Membre de la Légion d'honneur le 26 Prairial an XII. Colonel le 6 Août 1811 (passé au 39e de ligne le 17 Août 1814). |
Le 17 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’avais ordonné la réunion à Turin de deux bataillons de marche, l’un composé d’une compagnie des 10e, 20e et 101e de ligne, l’autre de compagnies des 1er et 3e légers et des 42e et 7e de ligne. Faîtes-moi connaître où cela en est, et quels sont la situation, la formation, l’instruction et l’habillement de ce deux bataillons ?" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28203).
Le 19 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, faite former un bataillon de marche qui sera composée de la manière suivante, savoir :
de 3 compagnies du 5e bataillon du 1er d’infanterie légère à 140 hommes chacune 420 hommes
et de 3 compagnies du 5e bataillon du 3e d’infanterie légère à 140 hommes chacune 420 hommes
Total 840 hommes
Faites former un second bataillon de marche qui sera composé :
De 3 compagnies du 7e de ligne à 140 hommes chacune 420 hommes
De 2 compagnies du 5e bataillon du 42e de ligne à 140 hommes chacune 280 hommes
D’une compagnie du 5e bataillon du 67e de ligne à 140 hommes chacune 140 hommes
Total 840 hommes.
Aussitôt que ces deux bataillons seront formés, vous en donnerez le commandement à un major, et vous les dirigerez sur Grenoble. Vous en ferez passer la revue à Turin, et vous vous assurerez qu’ils sont complets en officiers et sous-officiers ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28234).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux.
ESCADRE DE TOULON
... Les 2es compagnies du 5e bataillon du 67e, 101e, 10e et 20e de ligne, 42e et 7e de ligne, seront réunies à Gênes, en un bataillon de marche, et dirigées sur Toulon ...
La compagnie du 9e, sur le Wagram, vaisseau à trois ponts ; ... celle du 42e sur l'Annibal ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 27 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je vois que le 1er bataillon de marche, composé des compagnies des 10e, 20e et 101e, est parti le 15 août ; et que le 2nd, qui doit être composé du détachement des 1er d'infanterie légère, 3e idem, 7e de ligne, 42e et 67e se forme. Je pense vous avoir envoyé des ordres pour la formation de ce nouveau bataillon. Faites-moi connaître si ces ordres sont exécutés et si le bataillon pourra partir avant le 15 septembre" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28385).
Le 28 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er bataillon de marche de Turin, composé de deux compagnies des 10e, 20e et 101e de ligne, est parti de Turin pour se rendre à Grenoble. Le 2e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 1er léger et de trois compagnies du 3e léger, et le 3e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 7e de ligne, de deux compagnies du 42e et d'une compagnie du 67e, sont partis également de Turin pour Grenoble. Donnez ordre que ces trois bataillons, après avoir séjourné deux ou trois jours à Grenoble, soient dirigés sur Valence, et, de là, embarqués jusqu'au Saint-Esprit, d'où ils seront envoyés, par terre, à Pau, en leur faisant faire un triple séjour à Nîmes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6083 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28409).
Le 28 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre du 23 août. Faites compléter le 4e bataillon du 102e par tout ce qu'il y a de disponible au 5e bataillon. Faites-moi connaître votre opinion sur les conscrits de l'île de Sainte-Marguerite ; ont-ils déserté ? Je vois avec plaisir que le 1er et le 2e bataillon organisés à Turin, qui sont forts de 1 500 hommes, partent le 30 pour se rendre à Grenoble. Le bataillon qui est composé de deux compagnies du 10e, du 20e et du 101e de ligne s'appellera 1er bataillon de marche de Turin. Le bataillon composé de trois compagnies du 1er léger et de 3 compagnies du 3e léger s'appellera 2e bataillon de marche de Turin. Le bataillon qui est composé de 2 compagnies du 7e de ligne, de 3 compagnies du 42e et d'une compagnie du 67e s'appellera 3e bataillon de marche de Turin" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28403).
- Armée de Catalogne
En partant pour aller assiéger Valence, Suchet, qui vient d'être nommé Maréchal, laisse la Division Frère pour garder la basse Catalogne entre Lérida, Tarragone et Tortose; a cette époque, le 42e subit encore quelques pertes au cours de diverses opérations : reconnaissance près de Lérida le 14 septembre (Capitaine Chevillard, blessé).
Le 21 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Boulogne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que le 2e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 1er régiment d'infanterie légère et de trois compagnies du 3e régiment d'infanterie légère formant les trois compagnies du 1er régiment, 430 hommes, et les trois compagnies du 3e, 340 hommes, se rendent à Perpignan d'où ils se dirigeront sur l'armée de Catalogne et seront sous les ordres du duc de Tarente. Donnez le même ordre au 3e bataillon de marche de Turin, composé de trois compagnies du 7e de ligne, d'une compagnie du 42e et d'une compagnie du 67e, formant 600 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28710).
Nouvelles pertes lors de l'escorte de courrier sur la route de Lérida (le Capitaine Lavaux est tué le 9 octobre). De là, la deuxième Division de l'Armée d'Aragon repasse vers le mois d'octobre 1811, à l'Armée de Catalogne dont elle fait partie dans le principe. Le 6 octobre, le Lieutenant Claudin est blessé au cours d'une affaire près de Lérida; le lendemain, le Sous lieutenant Prévost est tué en escortant le Trésor sur la route de Lérida.
Le 11 octobre, les quatre Bataillons du Régiment se trouvent à l'affaire de Cervera dans laquelle le Sergent Dumez et le Sous-lieutenant Montignot sont faits prisonniers; le chirurgien Jamet est blessé et mort de ses blessures le 3 novembre. Est également blessé ce jour là le Capitaine Bouvinet, blessé sur la route de Lérida par les Guérillas (mort le 14).
Le 19 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, ce n'est plus la même main qui dirige la formation de mes états de situation. Ceux que j'ai sous les yeux ne contiennent que des fautes ; il faut qu'il y ait une désorganisation dans ce bureau ...
Je vois qu'à l'article du 7e de ligne, du 42e et autres, on porte le 4e bataillon comme incorporé dans les premiers. Que sont devenus les cadres et qui a donné l'ordre de cette incorporation ?
Dans ce même état de situation par ordre numérique on n'a pas mis la note des conscrits que chaque corps a à recevoir, ni de ceux qu'il a reçus.
Je désire que vous me remettiez un nouvel état où toutes ces fautes soient réparées" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18346 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29391).
Au commencement de 1812, le Général Decaen, revenu en Europe après la perte de l'île de France, est investi du commandement de l'Armée de Catalogne sous l'autorité supérieure du Maréchal Suchet, commandant l'Aragon et la Catalogue. La mission du Général Decaen est de garder les places fortes, Figuières, Hostabrich, Barcelone, et de se montrer de temps en temps sous Tarragone, sans cesse menacée par des bandes insurgées. Pendant tout le premier trimestre, le 42e continue à faire partie de la Division Frère.
A cette époque, l'Empereur, qui va entreprendre sa campagne de 1812, et qui a besoin de troupes, retire d'Espagne sa Garde et les Polonais, ainsi que tous les quatrièmes Bataillons ; il prescrit que l'effectif de ces Bataillons sera versé dans les trois premiers, et que les cadres rentreront à Bayonne où l'on doit former une réserve en les remplissant avec des conscrits. Par suite de ces combinaisons, on versa le 4e Bataillon du 42e dans les trois premiers, et on forme un nouveau 4e Bataillon à Alexandrie; une Compagnie du 5e Bataillon est aussi incorporée dans les trois premiers; une autre Compagnie du 5e est embarquée sur un vaisseau l'Annibal à Toulon; les deux Compagnies restantes de ce Bataillon demeurent à Alexandrie, où l'on forme une nouvelle Compagnie.
Par ailleurs, un drapeau modèle 1812 est attribué au Régiment, avec l'inscription Wagram ; il reste au dépôt à Alexandrie (l'aigle quant à lui suit le 1er Bataillon en Espagne, jusqu'à la capitulation de Lérida en février 1814. Aucune indication sur son sort après cette date).
Le 17 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai approuvé qu'un 3e bataillon fut formé au 34e de ligne. Je crois qu'il y a d'autres régiments dans le même cas que celui-ci, qui ont été réduits à deux bataillons, tels que le 42e et autre de l'armée d'Espagne. Si cela est, il faut reformer ces bataillons en France. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en Sa Sainte garde" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29786).
Les trois premiers Bataillons ainsi reconstitués et restés à l'Armée de Catalogne, prennent part au combat d'Alta Fulla le 24 janvier ("L'ennemi chercha à se reformer, mais le Général Lamarque avec sa seconde brigade, dont faisait partie le fameux 42e Régiment, habillé de capotes brunes espagnoles, les mit en pleine déroute" Carnet de la Sabretache 1897, page 634 - Le Manuscrit d'Angebault et le 20e Chasseurs) et de Mataro le 31 ; au cours de ce dernier combat, le Sergent Kaèche est blessé.
Le 2 avril 1812, à Saint-Cloud, "On demande à Sa Majesté l’autorisation de faire réorganiser, en France, les 4es bataillons qui manquent aux 7e et 42e régiments de ligne, ainsi qu'une compagnie de voltigeurs du 42e qui manque également"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7049).
Vers le mois d'avril, le 42e passe dans la Division du Général Lamarque. Le 4 mai, le Capitaine Chevillard est à nouveau blessé au cours de la défense du fort de Mataro. En juillet, le Régiment tient garnison à Lérida, où il a à soutenir un siège pendant lequel le Sous-lieutenant Casquil est blessé. Le 16 juillet, le 42ème est impliqué dans une affaire près de Lérida, au cours de laquelle le Sous lieutenant Casquil est blessé. Un autre Officier, le Lieutenant Levacon, est blessé au cours d'un nouveau combat à Mataro le 7 août.
Vers le mois d'octobre, le 3e Bataillon quitte l'Espagne pour rentrer en France; les deux premiers Bataillons restent à Lérida. Voici à cette époque la position du Régiment :
Colonel Rubillon.
1er Bataillon, commandant Verdier à Lérida, Armée de Catalogue.
2e Bataillon, Chitry, idem
3e Bataillon, Aubré, cinq Compagnies doivent rentrer en France, une Compagnie à Alexandrie, 27° Division.
4e Bataillon, Bergier à Alexandrie.
5e Bataillon, Major Vanderbroeck, Quartier-maître Girard des Landes. Une Compagnie au Régiment de marche de Toulon, en route pour la Grande-armée. Trois Compagnies et le Dépôt à Alexandrie.
L'année 1813 arrive, et pour suivre le Régiment il faudra nous transporter successivement en Espagne, en Allemagne et en Italie, où ses Bataillons se trouvent disséminés dans différents Régiments provisoires.
- 1812 : la campagne de Russie
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
1900 hommes des 1er, 3e, 19e Léger, 7e, 10e, 20e, 31e, 42e, 52e, 67e, 101, 102e de Ligne, répandus dans les vingt-sept et vingt-huit Divisions Militaires territoriales (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 8 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je réponds à votre lettre du 7. Vous aurez vu par mes lettres précédentes qu'au 15 avril, pour tout délai, les 42e, 72e et 108e, ainsi que tous les corps qui font partie de la Grande Armée, doivent fournir chacun deux compagnies, c'est-à-dire 3 à 400 hommes aux demi-brigades de marche qui se réunissent à Cologne pour former la 2e division de réserve de la Grande Armée. Ainsi, il faut renforcer la garnison d'Anvers de quelques bataillons provisoires formés des 5es bataillons de l’armée d'Espagne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1939 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30412).
Le 30 avril 1812, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les 14e et 15e demi-brigades provisoires s'organisent à Alexandrie. Je n'approuve point le versement des 75 hommes du 101e dans le 102e, ni le versement de 62 hommes du 101e dans le 7e de ligne, ni celui de 263 hommes du 42e dans le 3e bataillon du même régiment. Un bataillon du 42e doit avoir opéré son retour sur Alexandrie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
Je passe à votre état n° 5 ... Le 42e peut d'autant moins fournir à ce dernier qu'il faut reformer le cadre du bataillon que ce régiment a perdu en Espagne ...
Ainsi la brigade d'Alexandrie se composera de deux demi-brigades ou sept bataillons. Quant au 42e, on reformera le cadre qui a été détruit ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
Le 23 mai 1812, depuis Dresde, l'Empereur écrit au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Il y a encore dans les 27e et 28e divisions militaires le 4e bataillon du 7e, qui s'organise et dont il faut presser l'organisation ; le 4e bataillon du 42e ; le 3e bataillon du 67e, qui est arrivé d'Espagne ; le 4e bataillon du 101e ; enfin le régiment suisse. Il me semble que le 4e bataillon du 7e pourrait être joint à la 15e demi-brigade provisoire, et le 3e bataillon du 67e à la 14e. Le 4e bataillon du 42e, le 4e du 101e et le régiment suisse pourraient former une nouvelle brigade, à laquelle il ne faudrait pour la compléter que des hommes.
Faites-moi un rapport sur les différentes parties de cette dépêche, que je dicte de mémoire, et présentez-moi un projet d'organisation" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30673).
Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il y a dans la 27e division militaire les cadres des 3e et 4e bataillons du 7e de ligne et du 4e bataillon du 42e. Il y a dans la 28e division les cadres du 4e bataillon du 67e, du 101e et d'un bataillon suisse. Je désirerais compléter ces six bataillons, afin de pouvoir rendre disponibles la 14e demi-brigade provisoire, que j'enverrais à Udine remplacer le 13e régiment, et la 15e demi-brigade provisoire, que j'enverrais en Toscane remplacer le 112e ; cela me rendrait deux beaux régiments que je ferais venir à Vérone et de là à la Grande Armée. Cela aurait d'autant moins d'inconvénients que les 82e, 83e, 84e et 85e cohortes doivent à la fin d'août être habillées, exercées et avoir une couleur. Faites-moi connaître quel moyen on pourrait employer pour avoir les hommes nécessaires au recrutement de ces six bataillons ; car j'ai grande envie de faire venir à l'armée des troupes ayant un esprit entier et bien organisé, comme le 13e et le 112e. Je désirerais que ces deux régiments pussent être réunis en août à Vérone, pour arriver sur Berlin dans le courant de septembre. J'attendrai le rapport que vous me ferez là-dessus" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18926 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31151).
Le 8 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les divisions actives des 27e et 28e divisions militaires seront pour le printemps prochain composées de la manière suivante :
2e DIVISION ACTIVE.
1re brigade.
21e demi-brigade provisoire
1er bataillon (3e bataillon du 7e de ligne), 2e bataillon (4e bataillon du 7e de ligne). 1.800
3e bataillon (4e bataillon du 42e). 900
2.700 ...
TOTAL de la 2e division. 8.600
RÉCAPITULATION.
1re division. 6.600 hommes
2e division. 8.600 –
Ce serait donc. 15.200 hommes actifs, prêts à se porter sur Gênes ou sur un point quelconque de l'Italie qui serait attaqué. Il faudra donner, en conséquence, des hommes de la conscription de cette année à tous ces régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7598 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31875).
- 1813 : 1er et 2e Bataillons à l'Armée de Catalogne
Pendant l'année 1813, les 1er et 2e Bataillons du 42e continuent à faire partie de l'Armée de Catalogne sous les ordres du Général Decaen, commandant en chef ; pendant toute cette période, ils tiennent garnison à Lerida. Le 20 juillet, le Capitaine d'Antin est blessé devant Lérida et le 27 juillet, au combat de Terragrossa, 4 officiers sont encore blessés : le Capitaine Cornillus, le Chirurgien Adjudant major Jabelot, et les Lieutenants Puydelmas et Dieudonné.
- 1813 : Le 4e Bataillon dans la 12e Demi-brigade provisoire à la Grande-armée. 12e Corps.
Fig. 23 ; Officiers, Sous officier de Grenadiers (porte fanion ?), Voltigeur et Grenadier attribués au 42e en 1813, d'après le Manuscrit de Freyberg |
Le 4e Bataillon reformé à Alexandrie, est resté dans cette ville pendant toute l'année 1812. Au commencement de 1813, ce Bataillon entre dans la composition de la 12e Demi-brigade provisoire qui est envoyée à la grande-armée et placée dans le 12e Corps (Maréchal Oudinot, Duc de Reggio), 13e Division (Général Pactod). Ce Bataillon fait ainsi toute la campagne de Saxe et il soutient dignement la réputation du Régiment.
Le 12e Corps n'est pas engagé pendant la bataille de Lutzen; il ne rejoint en effet la Grande Armée que douze jours après cette bataille. Mais il est fort éprouvé pendant les deux journées de Bautzen. Le 19 mai, le 12e Corps, après avoir franchi l'Elbe, se trouve à la droite de la Grande Armée, en vue de Bautzen et appuyé aux montagnes de Bohème; la bataille du lendemain doit avoir seulement pour but de rejeter l'ennemi sur sa deuxième ligne de bataille, et ce corps a reçu la mission de passer la Sprée vers les montagnes et de rejeter l'ennemi sur sa deuxième position. Dans cette bataille en effet, les Prussiens et les Russes ont deux positions parallèles formant deux lignes de bataille bien distinctes : la première est surtout formée par la Sprée et les terrains marécageux qui l'entourent; la deuxième beaucoup plus forte, en arrière d'un petit ruisseau sans nom (le Bloesser-Wasser, selon M. Thiers) et s'appuyant sur des ouvrages fortifiés et une puissante artillerie.
Le 20 mai, à midi, au signal donné par l'Empereur, Oudinot avec la Division Pactod, s'approche vers une heure de la Sprée vers le village de Sinkwitz. Deux colonnes d'infanterie, descendant presque sans être aperçues dans le lit fort encaissé de la rivière, passent, l'une à gué, l'autre sur un pont de chevalets, et cachées par l'escarpement de la rive droite, débouchent sur cette rive avant que l'ennemi ait pu remarquer leur présence. Mais, arrivées de l'autre côté de la Sprée, elle se trouvent en face des troupes russes formant l'aile gauche des coalisés sous les ordres de Miloradowitch.
Les deux Brigades du Général Pactod sont chargées immédiatement par plusieurs colonnes d'infanterie, mais tiennent ferme, donnent le temps à la Division française Lorencez, la 2e du Maréchal Oudinot, de venir se placer sur leur droite, et finissent par rester maîtresses du terrain qu'elles ont envahi. Le Maréchal Oudinot fait passer à leur suite la Division bavaroise, et avec ces trois Divisions réunies, s'avance jusqu'au pied des montagnes de notre droite, surtout de la principale, dite le Tronberg, et entreprend de la gravir sous le feu de l'ennemi, la gauche au village de Jessnitz, la droite dans la direction de Klein-Kunitz. A six heures du soir, le Tronberg est enlevé à l'ennemi qui est partout rejeté sur sa deuxième ligne, et le 12e Corps a complètement rempli sa mission.
Dans la deuxième journée de Bautzen, journée qui est la plus dure, le 12e Corps a à disputer les hauteurs du Tronberg, dont il s'est emparé la veille, aux Russes de Miloradowitch; assailli par toutes les forces de ce Général, Oudinot est contraint de se replier et de prendre position en arrière, la gauche à Rabitz, la droite à Grubtitz, où il trouve l'appui du Général Gérard. Mais le Maréchal Ney a tourné l'ennemi et les redoutes du centre viennent d'être enlevées par le Corps de Marmont et par la Jeune Garde; au bruit de la victoire remportée sur toute la ligne, Oudinot profite du mouvement de retraite qui a gagné le corps de Miloradowitch, regagne le terrain perdu et pousse les Russes l'épée dans les reins.
Pendant ces deux journées de Bautzen, le 12e Corps est celui qui éprouve la plus grande résistance et qui fait les pertes les plus considérables : le 42e a le 20 le Lieutenant Dugour tué et les Capitaines Detschudy et Pasquier, les Lieutenants Berse, Villaye, et les Sous lieutenants Pasquier et Moitrier blessés; le 4e Bataillon du 42e y perd également son chef, le commandant Bergier, qui se fait tuer glorieusement à Würschen le 21 lors de la prise du plateau de Pilitz; sont également blessés ce jour là le Capitaine J. Boucher, le Lieutenant Adjudant major Sarrazin et le Lieutenant Roussarie (mort le 18 juin) ainsi que le Sergent-major Boucher.
A la suite de notre victoire, et tandis qu'il va poursuivre lui-même les vaincus, l'Empereur détache le 12e Corps dans la direction de Berlin, lui adjoint huit Bataillons de la garnison de Magdebourg et donne à Oudinot la mission de battre le Général Bulow chargé de couvrir la capitale prussienne.
Le 4 Juin, ce corps doit livrer le combat de Luckau dans lequel le 4e Bataillon a le Capitaine J. Boucher blessé, et perd le Lieutenant Zucchi (blessé et mort le 15 juin), le Sous-lieutenant Mazel, blessé d'un coup de feu, le Sous lieutenant Moitrier (blessé et mort le 21 juin) et le Sous lieutenant Ducour, tué. Le même jour, l'armistice de Pleiswitz vient suspendre les hostilités jusqu'au milieu du mois d'Août.
A la reprise des hostilités, le 17 Août, le 4e Bataillon reste dans la même Division, mais on fond dans le 12e Corps le 4e Corps (Géneral Bertrand) et le 7e Corps (Général Reynier), le tout sous les ordres d'Oudinot. Cette réunion fut cause de revers, car le Maréchal, tout en étant fort capable de commander, était d'une modestie, et quelquefois d'une faiblesse outrées (Thiers, Consulat et Empire); il ne sut pas dominer les deux Généraux qu'on mettait sous ses ordres, et les opérations furent décousues.
Le 12e Corps part de Luckau pour s'avancer sur Berlin et combattre l'armé du Nord; il faut cheminer entre une double ligne d'eaux tour-à-tour stagnante, et courantes, la Dahne et la Nuthe, et on est obligé de s'arrêter plusieurs fois devant des inondations causées par des pluies torrentielles. Le 19 Août, on a à Baruth un engagement avec l'ennemi; dans cet engagement, le 4e Bataillon a le Sous-lieutenant Boucher blessé d'un coup de feu alors qu'il est aux avant-postes..
Après un détour forcé à gauche, on reprend la route du Nord et on s'avance entre Zossen et Trebbin. Le 21 Août, le 12e Corps est devant Trebbin et attaque l'ennemi; on bombarde la ville, après quoi une Brigade de la Division Pactod entre baïonnette baissée dans un des faubourgs de Trebbin qui est abandonnée par les Prussiens; le passage du ruisseau de Trebbin est forcé et on arrive à Gross-Beeren.
Le 23 Août, on va se heurter inopinément contre la masse de l'armée prussienne et suédoise; on est surpris et de plus, le manque d'entente dans le commandement et par suite les fausses manoeuvres, amenent une défaite complète. Il faut rétrograder sur Wittemberg où on arrive le 29 et le 30 Août. A la suite de cet échec, l'Empereur confie le commandement du Corps expéditionnaire au Maréchal Ney en lui donnant les instructions les plus précises.
Le 1er septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... La brigade du prince de Reuss me paraît avoir conservé peu de chose ... Quant au 42e, je ne comprends pas pourquoi on le porte comme faisant partie de cette brigade : ce doit être par erreur ..." (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36162).
Le 3, le Sous lieutenant P. Boucher a été blessé au cours d'un combat sous Vittemberg (Prusse).
Le 4 septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Hartau, à Berthier : "Mon cousin, répondez au duc de Bellune que le 42e et le 46e se formeront mieux à Freyberg qu'à Dresde, qu'il peut faire des demandes d'armes, d'habillement et de tout ce qui lui est nécessaire à Dresde et à Erfurt, que le poste de Frauenstein ne peut pas être occupé par le VIe corps qui manœuvre et n'est plus sur la ligne, comme il aura vu par mes instructions ; enfin qu'il convient qu'il se concerte avec le maréchal Saint-Cyr, puisqu'à eux deux ils occupent toute la ligne ; que d'ailleurs, dans ses instructions, il a dû voir comment il devait se conduire" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 146 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36235).
Le 5 Septembre, on reprend la marche en avant sur Berlin, dans la direction de Zahn.
Le 6, on s'avança sur Baruth par Dennewitz, mais nous sommes de nouveau battus dans ce dernier endroit et forcés de nous replier sur Torgau où on s'établit le 8 Septembre.
- Grande-armée. 7e Corps.
Fig. 24 ; A droite, habit d'Officier d'Artillerie régimentaire du 42e de Ligne; à gauche, détail des basques (un bouton a été remplacé par un modèle du 23e Léger). |
Le 17 septembre 1813, l'Empereur, depuis Peterswalde, ordonne : "Article premier. — Le XIIe corps est dissous ...
Art. 4. — La 14e division est supprimée et les troupes qui la composaient sont incorporées dans la 13e.
Art. 5. — En conséquence, la 13e division sera composée comme il suit :
1re brigade, commandée par le général Gruyère :
1er régiment d'infanterie légère; 18e régiment d'infanterie légère; 7e régiment de ligne; 42e régiment de ligne; 156e régiment de ligne.
Art. 6. — La 13e division sera commandée par le général Guilleminot. L'adjudant commandant Tromelin sera attaché à cette division ...
Art. 9. — La 13e division fera partie du VIIe corps ...
Art. 19. — Le major général est chargé de prendre toutes les dispositions pour la prompte exécution du présent ordre" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 169).
La dissolution du 12e Corps commandé par Oudinot entraine donc la répartition des deux Divisions françaises de ce Corps entre le 4e et le 7e Corps, et la 12e Demi-brigade provisoire comprenant le 4e Bataillon du 42e est désormais placée dans le 7e Corps de la Grande Armée (Général Reynier), 13e Division (Général Guilleminot). Le 7 octobre, la Demi-brigade livre dans les environs de Torgau un combat dans lequel le Capitaine Martin est blessé.
Le corps Regnier est détaché de l'armée à ce moment pour aller détruire les ponts de l'Elbe, et empêcher ainsi la réunion des coalisés, ce qui fait qu'il ne peut assister à la bataille de Wachau du 16 octobre. Après cette bataille la retraite ayant été décidée, l'Empereur envoie le Général Bertrand au-delà de Lindenau pour s'ouvrir la route de Mayence à travers la plaine de Lutzen, et il lui donne pour le renforcer, la Division Guilleminot; mais au même moment un ordre prescrit au Grand Quartier général qui ne peut pas suivre, de se replier sur Torgau; quelques troupes le suivent, et c'est ainsi que la 12e Demi-brigade est enfermée dans cette place, et employée à sa défense.
Le Général Durrieu prend position, le 19, entre le fort Zinna et le grand étang, avec 6700 hommes ... dont 2 cadres de Bataillons, l'un du 42e de Ligne. Les troupes composant la place sont réorganisées en 8 Bataillons, le 1er séparé, les autres répartis en trois Régiments provisoires.
Quoique complètement séparée de l'armée, Torgau résiste longtemps, car elle est bien approvisionnée et elle a une garnison de vingt-six mille homm
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
Art. 11. La treizième division sera composée ainsi qu'il suit :
Un bataillon du 1er léger ...
Un id. du 42e ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
es, mais le typhus y faisait de nombreuses victimes. Son Gouverneur, le Comte de Narbonne qui a quitté la diplomatie pour reprendre l'épée, est atteint de cette maladie à la suite d'une chute de cheval, il meurt et est remplacé par le Général Dutaillis. L'ennemi, comptant sur les maladies, et sachant du reste que nos troupes sont dans l'impossibilité d'être secourues, se bornent à un bombardement qui cause de grands ravages parmi les habitants ; ainsi, le 14 décembre, le Capitaine Aubert est blessé. Nos troupes supportent vaillamment le feu, mais elles ont à souffrir d'un hiver des plus rigoureux, et après que l'on ait épuisé toutes les ressources, la place est forcée de capituler le 10 janvier 1814.
D'après la notice suivante que l'on trouve dans les Fastes de la gloire, il y a tout lieu de supposer qu'une portion quelconque du 4e Bataillon a été se renfermer dans Wittemberg. Voici cette notice concernant Monsieur Littée, Lieutenant au 42e Régiment : "Littée, François-Sébastien, lieutenant au 42e régiment d'infanterie de ligne, s'était déjà particulieremt distingué le 5 Avril 1813, étant sous-lieutenant au 15e de ligne, au combat de Dannicowe, en avant de Magdebourg. Passé lieutenant au 42e - Pendant le Siége de la place de Wittemberg, Littée fut désigné par le général Lapoype pour aller à la tête de 44 hommes défendre un blokaus. La place ayant été emportée d'assaut dans la nuit du 12 au 13 janvier 1814, les Prussiens se précipitèrent sur le poste que commandait cet officier et le sommèrent de se rendre à discrétion ; malgré cette sommation et la situation critique dans laquelle il se trouvait, n'ayant ni vivres ni munitions, Littée résista pendant dix heures et attendit que les sapeurs eussent donné le premier coup de hache à la porte, pour proposer les articles d'une capitulation qui fut acceptée".
D'autre part, le 42ème aurait eu deux autres Officiers blessés les 18 et 19 octobre, à Leipzig : le Sous lieutenant Lefebvre, blessé le 18, et le Lieutenant Bouyé, blessé le 19. Enfin, le Sous lieutenant Moreau aurait été blessé le 30 octobre à Hanau.
Le 21 décembre 1813, l'Empereur depuis Paris ordonne : "Le 6e corps d’armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :
... 2e division, général : 6e léger, deux bataillons ; 9e léger, deux ; 59e de ligne, deux; 65e, deux; 69e, deux, 136e, deux; 138e, deux; 42e, deux; total, seize bataillons ...".
- 3e et 6e Bataillons du 42e dans la 29e Demi-brigade provisoire.
Corps d'observation d'Italie.
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons. Il ne me faudra donc plus que 40 bataillons que j'ai en France, savoir : 2 bataillons du 1er léger, 2 du 9e, 2 du 32e, 2 du 34e (je ne compte jamais le bataillon de dépôt), 2 du 7e de ligne, 5 du 13e, 2 du 15e, 3 du 22e, 4 du 23e, 2 du 42e, 2 du 52e, 2 du 70e, 3 du 101e, 2 du 113e, 2 du 121e ; total, 37 bataillons.
Il est nécessaire que vous me présentiez sur-le-champ un projet de décret pour porter ces 37 bataillons, et davantage si j'en avais oublié, à 840 hommes par bataillon, en prenant d'abord dans les 5es bataillons et ensuite dans les dépôts les plus voisins ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, il sera réuni à Vérone un corps d'observation d'Italie, composé de 3 divisions, 2 françaises et une italienne. Ce corps sera commandé par le général de division Bertrand, gouverneur général des Provinces Illyriennes ...
2e division : la 2e division sera composée :
1re brigade :
... 42e de ligne 2 bataillons ...
Si j'avais omis quelques ordres, celui des 2 ministres que cela concernerait me les représenterait sans délai.
Le ministre de la Guerre et le ministre de l'Administration de la guerre correspondront fréquemment avec le général Bertrand afin d'accélérer les mesures, et de tirer du pays toutes les ressources possibles pour la formation de ce corps d'observation que je désire réunir à Vérone du 15 au 20 février, et avoir prêt à partir alors, s'il est nécessaire, un corps fort de plus de 40 000 hommes dans le courant de mars" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32226).
Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Paris, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses "Observations sur la composition du Corps d'Observation d'Italie.
Je n'accepte point la proposition de tirer 800 hommes du 35e régiment d'infanterie légère, attendu que ce sont des conscrits réfractaires. Je ferai marcher ce bataillon, mais je vois que l'on a besoin de 800 hommes pour le 1er léger, et que l'on a également besoin de compléter les bataillons des 7e, 10e, 20e, 42e, 101 e etc., qui sont au-delà des Alpes. Mon intention est de pourvoir à ce déficit ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).
Le même 10 janvier 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ...Il sera formé un 6e bataillon au 112e, au 52e, au 101e, au 7e de ligne, au 42e, au 67e, au 102e. Vous nommerez sur-le-champ les chefs de bataillon.
Les officiers et sous-officiers formant les cadres seront nommés au dépôt, et l'on prendra ce qui serait nécessaire dans les cadres des bataillons qui se trouvent actuellement au-delà des Alpes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32254).
Le 15 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'examine le travail que votre chef de division Gérard m'a apporté ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE ...
2e division. Je ne veux pas du 6e bataillon du 42e, du 6e du 67e, ni du 6e du 101e ; cela réduirait cette division à onze bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19450 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32295).
Toujours le 15 janvier 1813, l'Empereur ordonne, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE ...
Il faut réserver les 6es bataillons.
Ainsi les 6es bataillons du 42e, 67e, 101e.
Ces bataillons seront complétés avec la conscription des 100 000 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32294 - L’expédition porte en en-tête : « Note écrite sous la dictée de Sa Majesté l’Empereur le 15 janvier 1813 »).
Le 16 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, voici le relevé de quelques changements de détail qu'il faut faire dans les états que vous m'avez remis sur la composition des 4 corps d'observation.
ANNEXE
... Au corps d'observation d'Italie, le 42e de ligne qui est à Alexandrie n'a qu'un bataillon (le 4e). Il attend le 3e d'Espagne, mais comme ce cadre n'est pas encore arrivé, il ne faut pas le porter pour 2 bataillons à moins qu'on ne sache que le 2e bataillon a déjà dépassé les Pyrénées ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32301).
Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainbleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’approuve la substitution que vous avez faite du 4e bataillon du 42e au 4e bataillon du 20e de ligne dans la formation du 12e régiment provisoire.
J’ai examiné le projet de mouvement que vous avez préparé pour les 3 divisions françaises du Corps d’Observation d’Italie. Il en résulte que la 1re division sera réunie le 22 à Vérone, et la 2e à y sera réunie le 23.
Je pense en conséquence que vous pouvez retarder le départ ... De même pour le 4e bataillon du 42e, au lieu de le faire partir le 12, vous pourrez ne le faire partie que le 16 ...
En général, rectifiez votre travail et faite partir les troupes le plus tard possible de leurs dépôts, mais de manière ç obtenir le résultat suivant : que la 1re division soit réunie à Vérone le 22, la 2e le 25, et 3e le 30 ...
Recommandez au Général Vignolle, qu’aussitôt que la 1re division qui doit arriver à Vérone le 22, s’y trouvera réunie, il la fasse mettre en marche pour Trente, Roveredo et Brixen, où elle prendra ses cantonnements jusqu’à nouvel ordre.
La 2e division prendra ses cantonnements à Vérone.
La 3e division pourrait tout entière être réunie à Mantoue.
Vous donnerez ordre que la division Italienne soit réunie à Brescia ; de sorte que ces 4 divisions puissent s’il est nécessaire partir avant le 10 mars pour entrer en Allemagne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32377).
Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
PIÉMONT — 27e ET 28e DIVISION.
Il sera formé, pour la défense du Piémont, d'Alexandrie et de Gênes, une division composée de trois demi-brigades, qu'on organisera sous les nos 28, 29 et 30, savoir : 28e demi-brigade, les bataillons des 7e, 52e et 67e ; 29e demi-brigade, les bataillons des 101e, 20e et 42e, qui viennent d'Espagne ; 30e demi-brigade, les 6es bataillons du 42e et du 102e, et le bataillon du 102e qui vient d'Espagne ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Au commencement de cette même année 1813, le 3e Bataillon qui, ainsi que nous l'avons vu, a quitté la Catalogne à la fin de l'année précédente, est allé rejoindre le dépôt à Alexandrie. Ce Bataillon reconstitué entre avec le 6e Bataillon de nouvelle formation, dans la composition de la 29e Demi-brigade provisoire qui est attachée au Corps d'observation de l'Adige (Général Grenier), 48e Division (Général Marcognet).
Le 26 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "… Quant aux 2500 hommes à retenir sur l'infanterie, il est nécessaire que vous consultiez votre bureau d'infanterie, pour savoir si le détail de la répartition est conforme à mes demandes pour la formation des demi-brigades provisoires qui doivent servir à la défense des côtes. Je suppose que vous avez reçu mes ordres pour cette formation, et que vous allez m'en présenter le travail. Il me semble que c'est trop de 1200 hommes :
... au 102e retirez-en 600 ...
... au 42e 600 ...
Assurez-vous bien que cette répartition est conforme à mes ordres, fournira ce qui est nécessaire pour former les demi-brigades provisoires et complètera tous les cadres dont vous avez ordonné le retour d'Espagne" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32871).
Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Vous devez faire les changements suivants à la 29e demi-brigade : ôter le 4e bataillon du 20e, et mettre en place le 6e bataillon du 42e, de sorte que cette brigade sera composée : du 6e bataillon du 101e, du 6e bataillon du 42e, et du 3e bataillon du 42e ; et que la 30e sera composée du 4e bataillon du 20e, du 6e bataillon du 102e, et du 3e bataillon du 102e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le général Bertrand m'écrit en date du 27 mars de Vérone que :
... Le 1er bataillon 42e n'est que de 588 hommes, il y manque donc 250 ...
Total de ce qui manque 1840 hommes
Je ne sais pas si vous avez pris des mesures pour compléter ces corps et s'il y a des détachements en route pour les rejoindre. S'il n'y en a pas, vous devez donner ordre au général Vignolle de choisir 1840 hommes dans les 6 dépôts de l'armée d'Italie en prenant les plus instruits, les plus âgés et les plus forts, et de les diriger sans délai sur ces corps, qui font partie de la 2e division" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33574).
On sait qu'après la retraite de Russie, Murat a cédé le commandement de l'armée au prince Eugène. Après la bataille de Lutzen, l'Empereur envoya le Prince à Milan pour y organiser l'armée d'Italie, et il lui donne des lieutenants du premier mérite : les Généraux Grenier et Miollis.
A la date du 11 juin, les deux Bataillons sont affectés à la 46ème Division (Frère) du Corps d'observation de l'Adige (Armée d'Italie).
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret que j'ai pris pour l'organisation du d'observation de Vérone, qui prend le titre de corps observation d’Italie. J’ai formé ses 7 divisions, et j'ai réglé sa cavalerie et son artillerie ...
Il faut que vous trouviez une dizaine de bataillons dans les cadres revenant d'Espagne, que vous ferez compléter pour former une réserve qui se réunirait à Turin ; car voulant pousser cette armée vers Laybach, pour imposer à l'Autriche, il faut avoir indépendamment des 5es bataillons ou bataillons de dépôt, une division sur l'Adige, pour mettre à l'abri de tout événement Mantoue, Venise et Alexandrie. Il est indispensable que le roi de Naples fasse partir, dans les premiers jours de juillet, ses 8 bataillons, sa batterie d'artillerie à pied, et sa batterie d'artillerie à cheval, ainsi que son régiment de 1 000 chevaux ; s'il pouvait en envoyer davantage, cela ne serait que mieux.
Vous verrez que je n'ai pas compris dans l'organisation du corps d'observation d'Italie les régiments croates, ni les régiments étrangers. Si cependant, l'Autriche cessait de nous donner des inquiétudes, je ferais venir ce corps en Allemagne, et alors il serait autrement organisé ; d'abord il n'aurait point de division italienne, parce que je préfèrerais laisser les troupes italiennes en Italie, pour se bien former. Je laisserais la plupart des demi-brigades provisoires en Bretagne et en Provence, et je ferais venir sous le commandement du général Grenier, 3 divisions faisant 42 bataillons, savoir :
le 9e de ligne 3 bataillons; le 35e id. 3 bataillons; le 84e id. 3; le 92e id. 3; le 53e id. 3; le 106e id. 3; total 18 bataillons
le 42e 2 bataillons; le 102e 2 bataillons; les 6 bataillons de la division Durutte 6 bataillons; bataillons croates 2; bataillons dalmates 2; la 28e demi-brigade provisoire 3 bataillons; la 29e idem 3 bataillons; la 30e idem 4 bataillons
parce que tous les bataillons qui composent ces demi-brigades ont leurs régiments à l’armée ; cela ferait ainsi 42 bataillons ou 3 divisions de 14 bataillons chacune.
Ce corps partirait de Vérone, fort de 34000 hommes d’infanterie, avec 2 batteries d’artillerie à cheval ou 12 pièces; 6 batteries de division ou 48 pièces; et 2 batteries de réserve ou 16 pièces; total 76 pièces françaises.
Il aurait un corps des équipages militaires, avec ses 40 caissons. Sa cavalerie serait d’un régiment italien de 1000 hommes, et d’un régiment français de la même force ; cela ferait en tout, un corps d’une quarantaine de mille hommes, tandis que l’armée italienne et tous les autres bataillons resteraient en Italie" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34819).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Dresde, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je vous envoie un décret que je viens de rendre. Le ministre de la guerre vous l'expédiera, mais je vous le communique directement pour que vous le mettiez sur-le-champ en exécution. Vous verrez que le corps d'observation de Vérone prend le titre de corps d'observation d'Italie. Il ne vous échappera point que j'ai formé la 7e division, ou division de réserve, de six bataillons qui sont en Bretagne et de huit bataillons napolitains, c'est-à-dire de bataillons fort éloignés. J'ai placé dans les quatre premières divisions les bataillons qui sont en Provence, mais je les ai répartis de manière qu'au 1er juillet vous pourrez avoir vos six divisions, sinon à quatorze bataillons, au moins à onze ou douze chacune. Des divisions de douze bataillons suffisent à la rigueur pour faire la guerre en Italie, puisque cela fait un effectif de plus de 8,000 hommes présents sous les armes. D'ailleurs, il importe surtout que les Autrichiens voient le plus grand nombre de divisions qu'il est possible : ce nombre est la première chose dont ils seront instruits, et cela donne en outre les moyens d'organiser convenablement l'état-major, l'artillerie et le génie.
Il faudra commencer par mettre une batterie d'artillerie à pied à chaque division ; ensuite on organisera une batterie de réserve et une batterie d’artillerie à cheval ; ensuite la seconde batterie à pied de chaque division, les autres batteries à cheval et la seconde batterie de réserve.
On n'a pas besoin en Italie d'équipages militaires ; je m'en suis toujours passé ; il vous suffira d'avoir une compagnie avec ses quarante caissons pour vos ambulances. Vous pourrez, à cet effet, arrêter tout ce qui n'a pas passé Vérone ; vous écrirez à Turin et à Florence pour savoir ce qui y reste et ce qu'on pourra y organiser. Vous organiserez également une ou deux compagnies pour le royaume d'Italie.
Le général Grenier, que je crois en Italie, prendra d'abord le commandement. Je vais penser à vous envoyer deux autres lieutenants généraux, afin que vous ayez deux généraux supérieurs pour commander deux corps séparés. Je vous ai envoyé le général Peyri. Il est bien important d'avoir le général Palombini ; je réitère l'ordre qu'il se rende en Italie. Je suppose que le général Pino pourra commander la garde. Le général d'Anthouard pourra commander l'artillerie. Si toute cette armée se trouve telle que je l'ai organisée par mon décret, elle vous donnerait un effectif de 75,000 hommes d'infanterie et de 5,000 hommes de cavalerie, et avec 5,000 hommes d'artillerie et du génie ce serait une armée de 85,000 hommes. Je mande au ministre de la guerre de compléter en France huit ou dix bataillons, qui vous seront également envoyés ; car il m'est revenu beaucoup de cadres d'Espagne et j'ai encore beaucoup d'hommes dans les dépôts. Le plus faible dans tout cela, c'est la cavalerie. J'ai envoyé en Italie le général Guyon, que vous connaissez et qui a l'habitude de servir sous vos ordres, pour commander une partie de la cavalerie. Je vous enverrai un général de division de cavalerie. J'ai aussi demandé au ministre de la guerre de voir à vous composer un second régiment français de 1,000 hommes de cavalerie. Je n'ai pas compris dans l'organisation de ce corps les régiments croates ni les régiments étrangers.
Si cependant l'Autriche cessait de nous donner des inquiétudes et que ce corps dût venir en Allemagne, il en serait autrement. D'abord il n'aurait point de division italienne, parce que je préférerais de laisser les troupes italiennes en Italie pour bien se former. Je laisserais la plupart des demi-brigades provisoires en Provence et en Bretagne, et je ferais seulement venir, sous le commandement du général Grenier, trois divisions fortes de quarante-deux bataillons, savoir : le 9e de ligne, trois bataillons ; le 35e, trois ; le 84e, trois ; le 92e, trois ; le 53e, trois ; le 106e, trois ; le 42e, deux ; le 102e, deux ; les six bataillons de la division Durutte ; deux bataillons croates ; deux bataillons dalmates ; la 28e demi-brigade provisoire, trois bataillons ; la 29e, trois ; la 30e, quatre ; parce que tous les détachements qui composent ces demi-brigades ont des bataillons à l'armée. Cela ferait ainsi quarante-deux bataillons, trois divisions à quatorze bataillons chacune. Ce corps partirait de Vérone, fort de 34,000 hommes d'infanterie. Son artillerie serait alors de deux batteries d'artillerie à cheval françaises ou douze pièces, six batteries de division françaises ou quarante-huit pièces, et deux batteries de réserve ou seize pièces, total soixante et seize pièces françaises. Il aurait une compagnie des équipages militaires avec ses quarante caissons. La cavalerie serait d'un régiment de cavalerie italienne de 1,000 hommes et d'un régiment français aussi de 1,000 hommes. Cela ferait en tout un corps d'une quarantaine de mille hommes, et vous auriez en Italie l'armée italienne et tous les autres bataillons.
J'ai donné ordre que les six cadres des compagnies qui étaient à Glogau, ainsi que ce qui appartient à la garde italienne, partent pour se rendre en Italie" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34833).
Voici le Décret en question, qui fait connaître l'organisation de l'armée du Prince Eugène, comme la veut à cette époque l'Empereur :
ART. 1er. - Le Corps d'observation de Vérone prendra le titre de Corps d'observation d'Italie.
ART. 2. - Ce Corps sera composé de 4 Divisions françaises, 2 Divisions italiennes et 1 Division française-napolitaine. Total, 7 Divisions.
ART. 3. - Les 7 Divisions seront formées ainsi qu'il suit :
PREMIÈRE DIVISION (française). - 9e de ligne, 4 Bataillons ; 35e de ligne, 4 Bataillons ; 28e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons ; 23e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
DEUXIÈME DIVISION (française). – 84e de ligne,4 Bataillons ; 92e de ligne, 4 Bataillons ; 30e Demi-brigade provisoire, 4 Bataillons. Bataillons pris dans les cadres revenant d'Espagne, non encore attachés à un Corps d'armée et se trouvant dans les 7e, 8e, 6e, 19e, 27e, 28e, 29e ou 30e Divisions militaires, 2 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
TROISIÈME DIVISION (française). – 53e de ligne, 4 Bataillons ; 106e de ligne, 4 Bataillons ; 29e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons ; 24e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Total, 14 Bataillons.
QUATRIÈME DIVISION (française). – 36e léger, 2 Bataillons ; 42e de ligne, 2 Bataillons ; 102e de ligne, 2 Bataillons ; 31e Demi-brigade provisoire, 4 Bataillons ; 25e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons, plus 1 Bataillon pris dans les cadres revenant d'Espagne, non encore attachés à un Corps d'Armée et se trouvant dans les 7e, 8e, 6e, 19e, 27e, 28e, 29e et 30e Divisions militaires. Total, 14 Bataillons.
CINQUIÈME DIVISION (italienne). - Troupes du Royaume d'Italie : 12 Bataillons.
SIXIÈME DIVISION (italienne). - Garde italienne, 6 Bataillons ; troupes de ligne italiennes, 6 Bataillons. Total, 12 Bataillons.
SEPTIÈME DIVISION OU DIVISION DE RÉSERVE (française-napolitaine). – 47e, 2 Bataillons ; 86e, 2 Bataillons ; 122e, 2 Bataillons ; infanterie napolitaine, 8 Bataillons. Total, 14 Bataillons. Total général, 62 Bataillons français, 24 Bataillons italiens, 8 Bataillons napolitains, 94 Bataillons (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 110).
Le 23 juin 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major général, à Milan : "J’ai reçu hier au soir votre lettre du 21 ... Vous savez que le cantonnement de Vérone ne comporte que 6500 hommes au plus, l’artillerie et le train peuvent être évalués à 2400, de sorte que l’on ne peut plus loger au-delà de 4000 hommes. Il y a ici de petits dépôts ou hommes isolés environ 400 ; du 35e léger près de 800 ; et autant et plus du 137e ; ce qui, réuni, donne plus de 2000 hommes. Les 2 bataillons du 84e sont environ de 1500 hommes, de sorte qu’il ne reste de logement disponible à Vérone que pour un bataillon au plus. Cependant, dans la note placée à la colonne d’observation de la 48e division, vous annoncez que les cadres de 5 régiments de cette division doivent arriver à Vérone le 29 de ce mois. Comment sera-t-il possible de les loger et comment logera t’on les troupes que vous m’annoncez pour la 47e division ? Je comptais déjà vous proposer de placer ailleurs le 137e régiment et le bataillon du 35e léger afin de réunir en entier ici le 84e et les 2 bataillons du 42e en mettant à Villafranca et Polveggiano les 2 bataillons du 102e, si S. A. n’en a pas disposé. La 2e brigade pourrait être cantonnée entre Vicence et Vérone, surtout si Vicence n’était pas occupé par la division italienne, et qui cependant conviendrait beaucoup …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 181).
Le 25 juin, les deux Bataillons alignent 1680 hommes, et se trouvent à la 47ème Division, 1ère Brigade Dupeyrouy du 1er Corps d'observation de l'Adige.
Les Deux Bataillon sont supposés être à Vérone du 1er au 3 juillet.
Le 4 juillet 1813, Eugène écrit, depuis Padoue, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté de mon arrivée à Padoue. J'ai pensé devoir commencer mon inspection par ici, pour voir de suite les dépôts qui s'y trouvent, afin d'activer les confections. Je ne verrai les divisions de Vérone et de Vicence que vers le 12 ; et cela donnera le temps aux derniers bataillons d’arriver. Il y en aura pourtant encore trois en retard parmi ceux qui viennent du Piémont, savoir : un des deux du 42e, un du 10e de ligne et un du 1er léger. Le prince Borghèse m'annonce qu'il a encore besoin de quelques jours pour achever leur armement et équipement. Je verrai demain la division italienne qui est ici. J'irai passer deux jours à Venise pour y voir les travaux des fortifications, et continuerai mon inspection par Trévise, Udine, Bassano et Vérone. J'aurai l'honneur de faire à Votre Majesté, pour chaque division que j'inspecterai, un rapport détaillé ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 188).
Le 10 juillet, la 29e Demi-brigade est à Bassano et la Division doit arriver à Laybach les 27 et 28 juillet.
Le 15 juillet, Eugène n'a encore que 72 Bataillons incomplets, en Italie ou en route pour s'y rendre, et 12 Escadrons de cavalerie. II répartit ce cadre en trois Lieutenances et une Réserve. Voici le tableau complet de cette formation, tette qu'elle résulte de la situation établie par l'Etat-major général :
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL. S. A. I. LE PRINCE VICE-ROI D'ITALIE, général en chef ...
PREMIÈRE LIEUTENANCE. - Le Lieutenant général Comte GRENIER, commandant, ayant pour Chef d'Etat-major l'Adjudant-commandant BAZIN DE FONTENELLE ...
TROISIÈME DIVISION. - Le Général Baron GRATIEN ; le Chef d'Escadron CASTEL-LABOLBENE, faisant fonction de Chef d'Etat-major. Position : Vicence, Bassano et Castel-Franco, 35e léger, 2 Bataillons ; 36e léger, 2 Bataillons ; 42e de ligne, 2 Bataillons ; 102e de ligne, 2 Bataillons ; 31e Demi-brigade provisoire, 3 Bataillons. Force, 8,200 hommes, et 16 bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 114).
Le 19 juillet 181, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté les rapports des régiments composant la 3e division de l'armée. Il ne manque pour le complet de ces rapports que celui concernant le 2e bataillon du 42e. Je n'ai pu inspecter que l'un de ces bataillons, l'autre partant seulement d'Alexandrie. Cette division a besoin de plus de temps que les autres pour être en état ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 207).
Le 6 septembre, le Capitaine Solon est blessé à Foestrich en Illyrie.
Une "Situation des hommes présents seulement au 20 septembre 1813, époque de la formation du 2e corps, exception faite de la division de réserve du Tyrol", certifiée par l'Adjudant commandant chef de l’Etat-major général du second Corps d’armée Basin de Fontenelle, indique pour le 42e de Ligne : 3e Division, 2e Brigade : 3e Bataillon, 16 Officiers, 760 Sous-officiers et Soldats, total 776 ; 6e Bataillon, 14 Officiers, 730 Sous-officiers et Soldats, total 744 (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 163 page 334).
Le 23 septembre 1813, le Général de Division commandant la 3e Division du 2e Corps, le Baron Gratien, expédie, depuis son Quartier-général à Békau, des "Notes sur la 3e Division adressées à S. E. le Lieutenant général Comte Grenier, Commandant en chef le 2e Corps.
Lorsque le général Gratien a pris le commandement de cette division, il s’en fallait beaucoup qu’elle fut organisée, et elle ne l’est point encore. L’on peut même assurer, qu’elle l’est encore moins dans ce moment, vu que par les différents mouvements qui ont eu lieu, et les différents ordres que le général a reçus, il se trouve une partie des deux brigades détachées, sous les ordres de M. le général Schmitz, et de l’opération de laquelle le général n’a aucun renseignements, M. le général Schmitz ne faisant pas partie de la division, mais faisant partie de celle de M. le général Rouyer.
Il existe plusieurs corps appartenant à la division, dans lesquels il n’y a aucun sous-lieutenant. Il manque dans les 2 bataillons du 102e, sept cents et tant de gibernes.
Les divers régiments qui ont fourni leur contingent, n’ont point encore fourni leurs shakos, ni leurs habits, ni les bretelles de fusil, ni aucun des autres objets qu’ils devaient verser.
Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi a ordonné qu’il serait formé des compagnies d’élite dans les 6e bataillons. Une lettre nouvellement adressée aux conseils d’administration des corps dicte, que S. M. l’Empereur n’admet point cette organisation. Doit-on laisser subsister ces compagnies dans ces bataillons, dans une armée qui n’est en grande partie composée que de 6e bataillons ? Et dans ce cas, les grenadiers et voltigeurs, doivent ils recevoir le sol de haute-paye, accordé aux compagnies d’élite ?
Des officiers sont partis pour Udine, pour s’y procurer des souliers, et recevoir différents effets d’habillement versés par les corps qui ont fourni des hommes, mais ces effets ne sont point encore arrivés ...
Les deux bataillons du 42e de ligne n’ont point de major, ce qui fait qu’il y a moins d’ensemble dans ces deux bataillons. J’avais proposé pour major pour ces deux bataillons du 42e, M. le chef de bataillon Merdier, qui commande le 2e bataillon du 133e. Cet officier a toutes les qualités nécessaires. Il n’a été fait aucune réponse à cet égard ; cependant il est instant qu’on nomme un major. Il est à observer que de ces 2 bataillons du 42e, l’un se trouve à Feistritz, et l’autre au camp de Bekau.
L’artillerie de la division est composée de seize bouches à feu ; 26 caissons de munitions et 12 caissons d’infanterie. Mais il n’y a sur la ligne que huit bouches à feu, 8 caissons de munitions et 8 caissons d’infanterie ; le reste est en réserve, ou sert à armer le camp de Tarvis.
Il a été demandé aujourd’hui à chaque bataillon, un état positif du présent sous les armes, des officiers et soldats pris, tués ou blessés, dans les dernières affaires qui ont eu lieu à Saint-Hermager. Cet état doit faite également mention des hommes qui, rentrés depuis sans armes au bataillon, ont été renvoyés, d’après les ordres de M. le général Verdier, à Osoppo pour s’y réarmer. J’aurai l’honneur de faire passer ces états à M. le chef d’état-major du corps d’armée, lorsqu’ils me seront parvenus.
Il n’existe point d’armuriers dans les bataillons ; par conséquent, on se trouve dans l’impossibilité de réparer les armes. L’on garde soigneusement celles des hommes allant aux hôpitaux, pour donner aux hommes sous les drapeaux, et qui pourraient en avoir de mauvaises. Il serait peut-être à désirer, qu’il fut indiqué un point où l’on put verser les armes à réparer, et où l’on pourrait s’en procurer d’autres.
Il n’existe point de chef d’état-major à la division ; il n’existe aucun adjoint. J’ai prié M. le général de division comte Vignolle, de proposer au grade d’adjudant-commandant, M. le chef d’escadron Castet-la-Boulbène, mon premier aide de camp, qui a toutes les qualités nécessaires. M. le général comte Vignolle a promis de le faire ; mais S. A. I. n’a point encore pris de décision à cet égard. Je prie Son Excellence le lieutenant général comte Grenier de vouloir bien s’intéresser à cet objet.
Il est indispensable qu’il y ait au moins un adjoint, n’ayant aucun officier pour porter les ordres, et n’ayant que deux aides de camp, dont le premier fait le service de chef d’état-major" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 175 page 360).
Un "Relevé numérique d’après les feuillets d’appel des présents sous les armes ou de service dans l’arrondissement du 2e corps au 25 septembre 1813", certifiée le 26 septembre 1813 à Arnoldstein par l'Adjudant commandant chef de l’Etat-major général du second Corps d’armée Basin de Fontenelle, indique pour le 42e de Ligne : 3e Division, 1ère Brigade : 3e Bataillon, 77 Sous-officiers et Caporaux, 655 soldats, total 732 présents ; aux hôpitaux, 80 pour cause de maladie, 5 pour cause de blessure ; 6e Bataillon, 85 Sous-officiers et Caporaux, 638 soldats, total 723 présents ; 91 aux hôpitaux, 7 pour cause de maladie, pour cause de blessure (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 189 page 389).
Le 25 septembre 1813 également, le Génral Schmitz écrit depuis Windisch Feistritz : "Mon général, j’ai l’honneur de vous rendre compte qu’il ne s’est rien passé de nouveau pendant la nuit. Quelques coups de fusil se sont échangés hier soir et ce matin, mais l’ennemi n’a point encore établi de postes près du pont, il se contente de placer des vedettes en vue de venir roder de temps à autres au bord de la rivière.
J’ai également celui de vous informer que quatre compagnies du 6e bataillon du 42e régiment sont placées à la position de Draselnitz, et les deux autres compagnies de ce bataillon à Hachentwin. Je pense que par ce moyen, votre gauche et ma droite sont suffisamment gardées.
J’avais envoyé hier des voitures à Tarvis pour recevoir les 12000 rations d’eau de vie que V. E. a accordé à ma brigade. Le commissaire des guerres à Tarvis a fait mille et une objections qu’il serait trop long de vous détailler. J’ai l’honneur de vous adresser ci-jointe sa lettre en original. J’ai fait écrire à ce sujet à votre ordonnateur et ferai envoyer de nouveau à Tarvis avec des hommes. J’espère que l’ordonnateur donnera des ordres pour que mes voitures ne reviennent point encore vides" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 195 page 401).
Le 25 septembre 1813 encore, le Général de Division Baron Gratien écrit depuis Bekau, au Lieutenant général Comte Grenier, commandant le 2e Corps de l’Armée d’Italie, à son Quartier général à Arnolstein : "Mon général, après avoir été hier de l’autre côté de la montagne au pied de laquelle coule la rivière du Gail, et m’être aperçu qu’elle coulait dans une vallée encore assez large et dans laquelle sont des chemins qui conduisent de Federaun à Arnolstein, j’ai voulu m’assurer s’il n’existait plus aucun pont ; il n’en existe plus depuis Federaun jusqu’à Arnolstein, c'est-à-dire en arrière de ce village. Quelques hussards avaient été vus dans la vallée ; je fis partir une reconnaissance avec l’ordre de suivre le Gail jusqu’à ce pont et de s’y arrêter et prendre poste dans le cas où il ne serait pas parfaitement détruit ; il résulte de cette reconnaissance, que les poutres de ce pont sont bien jetées dans l’eau mais se trouvent arrêtées par les piles du pont, ce qui donne moyen à un fantassin d’y passer.
L’officier commandant cette reconnaissance, a passé ainsi le Gail avec un caporal et deux hommes pour s’assurer si les hussards qui avaient été vus par le 42e régiment y étaient encore ; il y a effectivement rencontré trois hussards dont un paraissait être un officier ; ces hussards se sont aussitôt retirés. Cet officier auquel j’ai ordonné de rester jusqu’à nouvel ordre s’occupe de faire retirer les bois et les planches qui pourraient faciliter un passage. Comme ce pont est positivement à la gauche de votre quartier général, je vous prie de vouloir bien me faire savoir si votre intention est que ce poste y demeure ou si vous voulez le faire garder par les troupes qui sont à Arnolstein ...
Ps. Il est d’autant plus intéressant de détruire totalement ce pont, que les habitants de ces environs ont projeté de s’en servir pour jeter leur bestiaux de l’autre côté de la Gail" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 196 page 403).
Le 27 septembre 1813 à 10 heures du soir, le Général de Division Grenier écrit au Général Schmitz, à Feistritz : "L’ennemi a poussé ce soir une forte reconnaissance sur la ligne de la division Rouyer, quoiqu’il ait 4 pièces de canon, il n’a pu forcer les avant-postes, mais comme il est probable qu’il attaquera demain cette division, vous voudrez bien, mon cher général, mettre au reçu de la présente en mouvement les 2 bataillons du 35e de ligne, sans que l’ennemi puisse s’apercevoir de ce changement. Il faut pour cela que les feux ne soient ni augmentés, ni diminués, et que vous fassiez remplacer les 2 bataillon du 35e par 2 compagnies du 42e qui auront soin de se présenter souvent sur le front de bandière demain dans la journée, et d’y entretenir les feux de cuisine comme à l’ordinaire dans chaque camp pour un bataillon. Je désire que vous mettiez ces 2 bataillons en mouvement avant 2 heures du matin afin qu’ils arrivent à Riegersdorff au plus tard à 5 heures pour que leur mouvement ne soit pas connu de l’ennemi. Il faudra également à Feistritz ne rien changer aux postes. Vous resterez de votre personne à Feistritz jusqu’à 8 heures du matin afin de vous assurer que l’ennemi ne fait aucun mouvement sur ce point. Alors, vous remettrez le commandement de ce poste à M. le colonel Duché qui aura sous ses ordres sa troupe (35e d’infanterie légère), un bataillon du 36e et un bataillon du 42e et les quatre bouches à feu. Le bataillon du 42e sera placé ainsi qu’il suit : 2 compagnies dans les camp du 35e de ligne, une compagnie remplaçant un bataillon, 2 compagnies à Draschitz, une compagnie à Horentoul est l’autre au pont en arrière d’Arnoldstein ; surtout, je vous recommande de cacher ce mouvement à l’ennemi ; il est de la plus grande importance qu’il n’en soit prévenu qu’au moins 24 heures après qu’il aura été fait ; comme vous connaissez le pays, vous donnerez au colonel Duché tous les renseignements qui pourraient lui être utiles, tant pour la défense du pont que de sa position, en lui indiquant surtout les moyens de se servir avantageusement de ses 4 bouches à feu ; vous le préviendrez qu’après votre départ, il devra correspondre directement avec son général de division ayant soin seulement de me faire prévenir en même temps de tout ce qui pourrait se présent d’important sur son front" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 114 page 244).
Le 27 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Duché, commandant le 35e, à Feistritz : "Je pense, M. le colonel, que vous aurez pu rétablir le poste de Vorderberg. Je donne ordre au général Gratien de faire partir cette nuit pour Feistritz l’autre bataillon du 42e régiment …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 246).
Le 28 septembre 1813, le Colonel Duche, du 35e Régiment d’infanterie légère, écrit, depuis le camp de Feistritz, au Comte Grenier, Lieutenant général commandant le 2e corps : "Mon général, j’ai l’honneur d’informer Votre Excellence, qu’avant le départ de M. le général Schmitz, plusieurs coups de fusil s’étaient fait entendre en deçà de Vorderberg ; les coups s’étant répétés depuis son départ, j’ai de suite monté à cheval pour me rendre à la position où est le 36e régiment léger, et au moment où je partais avec le commandant du bataillon de ce régiment, un carabinier est descendu la montagne, courant à perdre haleine, me dire que la compagnie de carabiniers du 36e et la section des voltigeurs du 35e de ligne, s’étaient sauvées et que l’ennemi ne tarderait pas paraître. J’ai fait aussitôt partir une découverte sur ce point et ordonné au commandant le bataillon du 36e de faire reprendre la position de Vordeberg si elle avait été abandonnée.
Comme il y a deux lieues d’ici à cet endroit, je n’ai encore reçu aucune nouvelle. Je présume, mon général, que si le rapport de ce carabinier est vrai, que l’ennemi, après avoir repoussé ces compagnies à une certaine distance, a peut-être pris un chemin qui, à ce que l’on dit, conduit à Tarvis. Dans le cas contraire, il aurait l’intention de venir par ma gauche en longeant la montagne et pour mieux dire la gorge qui se trouve au dessus du camp du 36e. J’ai cru dans cette idée, afin de ne pas être tourné, aller moi-même pour reconnaître s’il y existait un chemin. J’en ai trouvé un en effet praticable, même pour de petites pièces d’artillerie. J’ai de suite fait partir la compagnie de voltigeurs du 42e régiment de ligne pour prendre position et défendre ce défilé. Mais il me reste bien peu de troupes au camp.
Il est une heure et demie, et je n’ai encore rien entendu. Aussitôt qu’il y aura quelque chose de nouveau, j’aurai l’honneur d’en informer Votre Excellence, sur le champ" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 216 page 443).
Le 28 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Arnoldstein, au Prince Eugène, à Laybach : "… J’ai eu l’honneur de rendre hier à V. A. que je faisais revenir ce matin à Feistritz le général Schmitz avec les 2 bataillon du 35e de ligne pour rentrer à sa division et lui donner les moyens de défendre le point de Riegersdorff ; ce mouvement a eu lieu, et le général Schmitz que j’ai vu depuis m’ayant fait connaitre que le colonel Duché ne se croyait pas en mesure de défendre ce poste, j’ai donné l’ordre au général Gratien d’y envoyer l’autre bataillon du 42e avec le général Piat ; par ce moyen, le poste de Feistritz n’aura éprouvé qu’une … de 3 à 400 hommes ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 246).
Le 28 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Gratien, à Pekau : "Je reçois un rapport du colonel Duché qui n’est pas du tout rassurant, un poste qui était placé à Vorderberg l’a quitté ce matin sans faire avertir ; je vous prie de mettre en route cette nuit le bataillon du 42e qui est à votre camp et d’aller vous-même à Feistritz voir ce qui s’y passe ; il est impossible que l’ennemi veuillez tenter quelque chose de sérieux par un défilé comme celui de Vorderberg.
A quelque heure que vous passiez pour aller à Feistritz, veuillez venir chez moi pour convenir de ce qu’il y aura à faire" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 249).
Le 29 septembre 1813, le Général Baron Gratien écrit, depuis Feistritz, au Général Grenier, à Arnolstein : "Mon général, j’ai l’honneur de vous rendre compte qu’il n’y a rien de nouveau de ce côté. Les carabiniers du 36e et la demi-compagnie du 35e qui avaient abandonnée Vorderberg ont repris leur position mais n’occupent point le village, attendu que ce village étant située dans la plaine, pourrait être coupé par des troupes ennemies venant de la route de Mautern, mais occupent le défilé de la montagne en face de ce village, une compagnie du 36e est placée en échelon dans la montagne et doit soutenir en cas de besoin la compagnie de carabiniers. Il faut 3 heures pour aller de Feistritz à ce défilé de Vorderberg.
Il est je pense indispensable que le bataillon du 36e arrive à Feistritz. Voici les dispositions qui ont été prises.
8 compagnies du 42e occupent le camp à droite et fournissent aux barricades au pied de la montagne en face du Gail.
Le 35e occupe Feistritz et pousse des postes sur la route du pont.
4 compagnies du 36e occupent le petit plateau de gauche.
Le bataillon du 36e arrivants serait placé sur le plateau en arrière de Feistritz, mettant deux compagnies un peu en arrière pour protéger le camp de l’autre bataillon du 36e, en cas que quelque parti se glissa par la montagne, et des quatre autres compagnies en réserve pour se porter partout où besoin serait.
L’on pourrait d’ailleurs faire occuper la tête du défilé de Vorderberg par deux compagnies.
Je n’ai point encore le rapport des détachements de Vorderberg. L’on dit que l’on a tiraillé de ce côté mais peu de choses ; je vous donnerai de mes nouvelles deux fois par jour.
Ps. Je vous serais obligé mon général d’ordonner qu’il me soit envoyé 7 à 8 de cavalerie pour le service d’ordonnances" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 221 page 453).
Le 29 septembre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Gratien, à Feistritz : "Je suis convenu avec M. Talion des postes qu’il fera établir ce soir par les 4 bataillons qui lui resteront après vous avoir le bataillon du 36e seulement. Je viens de lui écrire de ne pas envoyer à Tarvis les 2 compagnies du 102e mais bien l’une à Oberthorl pour garder le parc et l’autre à Gogau pour garder la batterie. J’ai envoyé à Tarvis le bataillon du 133e pour le service de cette place, d’après ce il est important que fous fassiez garder la rive gauche du terrain de la Glaylitz par le bataillon du 42e depuis le pont qui est sur ce torrent après Arnoldstein jusqu’à son confluent ; il conviendrait aussi d’avoir 3 compagnies à Drasschitz, deux à Hohenthurn, et l’autre au pont ; il y a de Draschitz à Hohenthurn des chemins qui conduisent sur ce torrent et sur le Gail, il est important de les occuper …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 255).
Au mois d'octobre, la défection de la Bavière ayant ouvert les passages du Tyrol sur la gauche de l'armée d'Italie, le prince Eugène envoie le Général Grenier dans le Tyrol.
Le 5 octobre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier adresse, depuis Tarvis, les ordres suivants : "La 3e division aux ordres de monsieur le général Gratien après avoir effectué son mouvement rétrograde de Feistritz et d’Unter-Thörl, ira demain 6 octobre occuper les positions suivantes :
... Les 2 bataillons du 42e et les 2 bataillons du 102e formant la brigade de l’adjudant commandant Montfalcon prendront position sur le plateau à droite de Tarvis, ayant sur leur front la route qui conduit de Tarvis à Pless et Coyroretto ( ?).
La batterie d’artillerie attachée à cette brigade ayant un caisson par pièce, sera mise en position sur le même plateau ...
Au moyen de ces dispositions la division de M. le général Gratien sera placé le 7 octobre ainsi qu’il suit :
La brigade de l’adjudant commandant Montfalcon composée du 42e et 102e régiments et une batterie d’artillerie sur le plateau à droite de Tarvis et en arrière de la route de Pless ...
Le quartier général du général Gratien sera à Malborghetto, celui du général Piat à Pontebba et celui de M. Montfalcon à Tarvis.
M. le général Gratien donnera tous les ordres nécessaires en conséquence ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 93).
Sans doute le 5 ou le 6 octobre, le Général Grenier prépare des "Notes à exécuter ...
N°3 – Exécuté – la garde des batteries parcs de voitures etc. devant nécessairement se fournir par les troupes qui sont dans les camps, la garde du quartier général du corps d’armée se composera demain d’une compagnie de grenadiers et de deux compagnies de fusiliers du 42e régiment qui seront alternativement fournies et relevées par le 102e non compris les gardes particulières de MM. les généraux qui auront aussi leur quartier général à Tarvis. M. le chef de bataillon Gama commandant du quartier général en aura la police supérieure et sera secondé dans ce service par le détachement de gendarmerie aux ordres de M. le lieutenant Guyot ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 204 - Note : l'ordre est donné le 6 octobre 1813 aux 42e et 102e).
Le 6 octobre 1813, le Lieutenant-général Comte Grenier ordonne, depuis Tarvis : "... Donner ordre à M. l’adjudant commandant Montfalcon de faire fournir le service du quartier général par une compagnie de grenadiers et une de fusiliers dans sa brigade, se service devra alterner entre les 42e et 102e régiments et être relevé toutes les 24 heures au moment de la diane. Les compagnies ne seront point logées dans les maisons, elles seront établies dans des granges, la compagnie de grenadiers le plus près possible du quartier général et la compagnie de fusiliers près des magasins.
Outre ce service la brigade de M. Montfalcon devra établir un fort poste dans les montagnes à gauche de Tarvis pour garder et défendre tous les sentiers et petits chemins qui conduisent de Tarvis à Feistritz et Vorderberg dans le Gailthal ...
Envoyer à MM. les généraux le mot d’ordre à dater du 7. Faire connaître que mon intention est que le soldat ait toujours dans son sac huit onces de riz ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 97).
Le 7 octobre, un engagement sérieux a lieu à Saffnitz. Le Général Grenier manoeuvrant devant l'armée autrichienne, se voit obligé à un mouvement rétrogade et est attaqué par 9 Bataillons et quatre pièces de canon à Saffnitz qui est gardé par trois Bataillons des 42e, 102e et 131e. Quoique bien inférieurs en nombre, les Français résistent à cette attaque avec une grande vigueur, et repoussent les Autrichiens au-delà des montagnes avec une perte de six cents hommes tués et quatre-vings prisonniers; les trois Bataillons français ont cent hommes hors de combat (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 271).
Le 8 octobre 1813 à 2 heures du matin, le Général de Division Grenier écrit, depuis Pontebba, au Prince Eugène : "Hier à 7 heures du matin, l’ennemi fort de 4000 hommes a attaqué le faible bataillon du 131e qui occupait le débouché des montagnes sur Tarvis. Mais prévenu dès la veille, j’avais fait mes dispositions pour le recevoir. Le bataillon du 131e a soutenu le 1er choc avec un courage rare et a donné le temps aux bataillons du 42e et 102e d’arriver jusqu’à midi. Le succès était balancé, et je devais craindre que bientôt mes troupes succomberaient au nombre supérieur qui les attaquait. Mais lancées une 2e fois, elles poussèrent l’ennemi avec tant de vigueur qu’il fut obligé d’abandonner le champ de bataille. Il fut poursuivi jusqu’à la nuit et l’on fit 80 prisonniers, sans compter un grand nombre de blessés, qui furent laissés, faute de transports. Notre feu a été tellement meurtrier que tous les prisonniers s’accordent à dire que l’ennemi doit avoir de 5 à 600 blessés en plus de 150 morts ? Je ne crois pas que nous ayons 200 hommes hors de combat, tant tués que blessés ou prisonniers …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 292).
L'Ordre du jour, établi au Quartier général de l'Armée d’observation d’Italie, à Gradisca, par le Général de Division Chef de l’Etat major général Comte de l’Empire Vignolle, le 9 octobre 1813, et adressé au Lieutenant général Comte Grenier, raconte : "Le 7 du courant à 7 heures du matin, un corps de quatre à cinq mille autrichiens ayant attaqué, dans les positions du corps de gauche, aux environs de Tarvis, le 2e bataillon du 131e régiment d’infanterie de ligne, ce dernier a soutenu leur premier choc, avec un rare courage, et a par sa fermeté donné le temps aux 3e et 6e bataillons des 42e et 102e régiments d’arriver. Ces bataillons ainsi réunis, quoiqu’en force inférieure, ont attaqué à leur tour l’ennemi avec tant de vigueur, qu’ils l’ont obligé d’abandonner le champ de bataille, après lui avoir tué cent cinquante hommes et fait quatre-vingt prisonniers, non compris un grand nombre de blessés ; tous les prisonniers s’accordent à dire que le nombre des blessés de l’ennemi doit être au moins de cinq à six cents, non compris ceux restés en notre pouvoir.
Notre perte à cette affaire dans laquelle les bataillons du 42e, 102e et 131e régiment ont tenu une conduite digne d’éloges, pour laquelle S. A. I. le Prince Vice-Roi leur en témoigne satisfaction, est de cent cinquante hommes hors de combat, tant tués que blessés" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 261 page 533).
C'est peut être au cours de cette journée que le 42e a eu trois Officiers blessés (le 7 octobre au combat de Tarvis en Italie selon Martinien) : le Capitaine Martin et les Sous lieutenants Monsnereau et Tallon.
Le 16 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Général de Division Comte Vignolle : "Mon cher général, vous trouverez ci-joint dix huit mémoires de propositions à des emplois vacants dans le 42e régiment. Veuillez, je vous prie, les mettre sous les yeux de S. A. I. le Prince Vice-Roi et lui demander la nomination pour ces emplois vacants ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 314).
Le 14 octobre 1813, le Général Valterre écrit au Général Comte Vignolle (copie conforme signée par le Sous-chef d’Etat-major général de Marry, Adjudant commandant, adressée au Général Grenier) : "Mon général, j’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai fait partir aujourd’hui conformément à vos ordres pour Gemona les deux détachements composés des :
2e division, 7e de ligne, 1 officier et 117 hommes ; 9e de ligne, 68 hommes, 35e de ligne, 56 hommes ; 52e de ligne, 19 hommes ; total 260
3e idem : 36e léger, 36 hommes, 42e de ligne, 27 hommes, 131e de ligne, 10 hommes, 132e de ligne, 3 hommes ; total 76 hommes.
Total général : 336 hommes.
Lesquels coucheront ce soir à Udine pour se rendre demain à Gemona" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 297 page 609).
Le 18 octobre 1813, le Général de Division chef de l’Etat-major général de l’armée, Comte de l’Empire, Vignolle, écrit, depuis Gradisca, au Lieutenant général Comte Grenier : "Mon général, j’ai l’honneur de vous faire l’envoi de dix sept nominations faites par Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi, dans les deux bataillons du 42e régiment de ligne, sur les dix huit propositions faites par le corps. La dix-huitième n’a point été acceptée parce qu’elle porte sur un sous-officier qui n’a que deux ans et cinq mois de service et pas même cinq mois de grade. Son Altesse désire en conséquence que le mémoire soit renvoyé au régiment ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 314 page 643).
Le 19 octobre 1813, à Gemona sont établis les "Cantonnement du 2e corps d’armée proposé à S. A. I. le Prince Vice-Roi ...
3e Division, Général Gratien, quartier général à St Daniel ...
Un bataillon du 42e régiment à St Lorenzo de Buia avec l’état-major, le 2e bataillon du 42e à Artegna, détachant deux compagnies à Montenars ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 22).
Le même 19 octobre 1813, depuis Gemona, l'ordre de mouvement est donné : "Le mauvais temps continuant d’une manière à faire craindre des maladies, la dégradation de l’habillement et de l’armement, Son Excellence M. le lieutenant général comte Grenier s’est déterminé sur l’approbation de S. A. I. le Prince Vice-Roi, à faire cantonner demain 20 du courant le corps de gauche sous ses ordres dans les emplacements ci-après, savoir :
3e division
Un bataillon du 42e, deux compagnies à Montenars, les 4 autres compagnies à Artegna, l’autre bataillon du 42e à Saint-Lorenzo di Buja (et l’état-major) ...
Les distributions de toute nature seront faites aujourd’hui dans les divisions pour demain, afin de donner le temps de déterminer les lieux, où elles seront faites à l’avenir pour chaque cantonnement" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 53 page 119).
Une note datée de Gemona le 20 octobre 1813 indique : "... Donne ordre au bataillon du 42e à Artegna de faire rentrer ses postes de Montenars pour se réunir avec son autre bataillon à San Laurenzo di Buja où il recevra de nouveaux ordres de M. Montfalcon (de très grand matin). Prévenir M. l’adjudant commandant Montfalcon que la division Gratien fait demain un mouvement et qu’en attendant qu’il reçoive les ordres de son général de division, il réunisse sa brigade et la dirige sur St Daniel aussitôt que le bataillon du 42e sera rentré ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 13).
Le "Relevé de l’appel des hommes présents sous les armes dans le 2e corps à l’époque du vingt octobre 1813" établi d'après les feuilles d'appel du Corps, et signé par Bazin de Fontenelle indique : "2e division ... 42e idem : 33 officiers, 1370 hommes ; total 1403 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le 21 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Gemona, au Général Gratien : "… Je vous autorise à faire passer le pont ce qui ne pourrait pas passer dans les bacs et j’espérais que 2 bataillons de votre 1ère brigade passant dans les bacs auraient effectué leur passage avant l’arrivée de la 2de dont les 2 bataillons du 42e qui auraient eu le plus de chemin à faire eussent également pu passer dans la journée ; il y a eu du temps perdu puisque sans attendre de nouveaux ordres, le passage aurait pu commencer depuis une heure et qu’à dix heures les 2 bataillons du 36e léger par exemple eussent pu être de l’autre côté. Faites à présent pour le mieux, mais rappelez vous que votre division doit être réunie toute entière à Sacile le 22 où vous devez prendre position …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 154 page 324).
Le même 21 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis St-Daniel, à l’Adjudant-commandant Montfalcon : "… Prévenez-moi cette nuit ou demain matin avant 7 heures de l’arrivée à Spilimbergo du 35e léger … Surtout, qu’il n’y ait pas de trainards ; j’en ai rencontré beaucoup aujourd’hui du 42e" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 155 page 326).
Toujours le 21 octobre 1813, à minuit, l’Adjudant-commandant Montfalcon écrit, depuis Spilimberg au Comte Grenier, commandant le 2e Corps de l’Armée d’Italie, à St David : "... J’ai l’honneur de vous prévenir, mon général, que je viens de recevoir une lettre de monsieur le général Gratien par laquelle il me marque qu’il vient d’apprendre qu’un parti ennemi fort de trois mille hommes et de cinq cent chevaux, occupent maintenant Serravale et avait poussé ses avants postes à Cecréda. Il me dit qu’il est possible que demain, nous trouvions ses coureurs, ou peut être même le corps tout entier, dans les environs ou à Sacile. En conséquence, je pars demain matin à cinq heures et demie du matin avec le 42e et le 35e léger, pour me réunir à M. le général Piat qui est à St Quieras et marcher ensemble sur Sacile ou sur le point de réunion que M. le général Gratien doit indiquer à M. le général Piat" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 32 page 75).
Un état du 2e corps d’observation, 3e Division (Rapport du 29 au 29 octobre 1813) indique pour le 42e de ligne : 3e Bataillon, 22 Officiers, 576 hommes, total 598 ; 6e Bataillon, 20 Officiers, 554 hommes, total 574. Il est indiqué que le 42e n’a pas envoyé d’état depuis qu’il est à S. Zenon (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 74 page 159).
Le 29 octobre 1813, l'Adjudant-commandant Montfalcon écrit, depuis Saint-Zenon au Lieutenant général Comte Grenier : "… J’ai reçu à cinq heures moins un quart l’avis de M. le général Bonnemain, qu’il avait l’ordre d’attaquer Casoni aujourd’hui à 5 heures après-midi, et de me prévenir de coopérer à cette attaque. J’ai en conséquence de suite fait marcher deux compagnies d’élite du 42e avec 25 chevaux pour coopérer à cette attaque ; une compagnie du 102e doit se porter à la lisière du bois du côté de Casoni, y prendre position et établir des postes de communication avec les troupes de M. le génral Bonnemain dès qu’elles seront établies à Cassoni" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 171).
Le 31 octobre, les deux Bataillons du 42e prennent part à un combat livré sur la Brenta. Le même 31 octobre 1813, à 7 heures ¾ du soir, le Général de Division Baron Gratien écrit, depuis le château de Cornaro, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Excellence, que conformément à ses ordres, la 3e division a quitté les positions de St Zenone, et a marché sur deux colonnes. La 1ère brigade s’est dirigée sur S. Ilario, pour prendre la route de Bassano, en côtoyant les montagnes, et s’y appuyant de manière à se porter sur les défilés de la Brenta. La 2e brigade a marché directement de St Zenone, en prenant la route de Bassano, en passant par Mussolente. La 1ère brigade a rencontré les premiers postes ennemis à S. Ilario, et les a culbutés, ainsi que tous ceux qui, de distance en distance, étaient placés sur la route. La 2e brigade a trouvé les premiers postes ennemis à Mussolente, et les a culbutés, jusqu’à ce qu’elle a rencontré le gros de l’ennemi, qui avait pris position à environ une lieue de Bassano ; l’ennemi avait dans cet endroit quatre bataillons. Il s’est engagé une fusillade très vive, mais l’ennemi a dû céder à l’impétuosité des troupes. Il occupait en outre le château à Cornaro et avait une pièce en batterie sur la route de S. Ilario. Cette pièce a été enlevée au pas de charge par les grenadiers du 42e régiment, commandés par M le chef de bataillon Aubrée. L’ennemi, poussé de tous les côtés, et après avoir éprouvé une très grande perte en morts, blessés et prisonniers, s’est jeté en désordre dans la gorge de la Brenta, et a été poursuivi l’épée dans les reins, jusqu’à plus de deux lieux. La nuit seule a empêché son entière destruction. Je ne saurais trop me louer de M. l’adjudant-commandant Montfalcon, de M. le Major Merdier, et de M. le chef de bataillon Aubrée. Toutes les troupes ont montré le plus grand zèle et la plus grande ardeur, et ont déployé le plus grand courage. La division a fait dans cette journée, plus de trois-cents prisonniers, et enlevé une pièce de canon" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 201).
Le 31 octobre 1813, le Général Grenier ordonne, depuis Bassano "... Ordre à M. le général Gratien de pousser demain une reconnaissance avec sa 2e brigade et deux pièces d’artillerie sur Cismon route de Primolano, d’en chasser l’ennemi et de s’y établir jusqu’à la nuit, de profiter de la journée pour chasser l’ennemi de Cismon en annonçant que toute l’armée descend dans le Tyrol et en ordonnant dans les villages de paysans des vivres, cependant M. le général Gratien emmènera avec cette brigade la compagnie de sapeurs attachée à sa division pour couper les ponts qui se trouvent en avant de Cismon et en arrière, et après que cette opération sera faite, il quittera Cismon à dix heures du soir pour revenir prendre sa position de Solagna où il laissera le bataillon du 53e avec deux bouches à feu pour le recevoir au besoin s’il était forcé de se replier dans la journée sur ce point.
D’après ces dispositions la reconnaissance qui marchera sur Cismon avec le général Gratien ne se composera que des deux bataillons du 42e, deux du 102e, deux bouches à feu dont un obusier, la compagnie de sapeurs et le 4e de chasseurs.
L’on aura soin de s’échelonner en marchant, de faire marcher les bouches à feu, la 1ère entre les bataillons du 42e et la 2e entre les bataillons du 102e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 168 - En note : Expédié).
Le même 31 octobre 1813, Eugène écrit, depuis Bassano, à Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous rends compte que j'ai fait attaquer aujourd'hui Bassano par les deux divisions du général Grenier. L'attaque a parfaitement réussi, et les troupes ont montré beaucoup d'ardeur. Un bataillon du 42e a enlevé une pièce de canon à l'ennemi. Nous avons fait en outre au moins 300 prisonniers ; nos patrouilles en ramènent à chaque instant. L'ennemi a eu 600 hommes tués ou blessés. Je ne connais point encore notre perte, mais elle est très-peu considérable, d'après ce que j’ai pu en juger" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 404).
Par suite de manoeuvres mal entendues, le Prince Eugène est obligé de se replier devant les Autrichiens et il vient se concentrer sur l'Adige. Là il reprend de l'assurance, et dans cette position, se jetant tantôt à gauche sur Roveredo, tantôt devant lui sur Caldiero, il inflige aux Autrichiens des échecs sérieux et leur fait perdre sept ou huit mille hommes.
Le 6 novembre, le 42ème se trouve à la 1ère Lieutenance (Grenier), 1ère Division (Quesnel), 2ème Brigade (Soulier).
Le 14 novembre 1813, le Général Quesnel reçoit depuis Vérone les instructions suivantes : "Vous trouverez ci-joint mon cher général les dispositions arrêtées pour le mouvement que devra faire la 1ère lieutenance demain 15 novembre …
Son Altesse Impériale désire qu’il ne reste à Vérone que les détachements strictement nécessaires pour garder les équipages et laisser un factionnaire aux logements des généraux. Je renverrai donc pour mon compte la garde que me fournit le 42e à son régiment et ne conserverait ici qu’un caporal et quatre hommes. Je pense que vous en ferez autant ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 287).
Dans son rapport du 18 novembre 1813, adressé au Lieutenant-général Grenier, depuis Veronette, le Général de Division Baron Quesnel écrit: "Rapport des mouvements et des opérations faites par la 1ère division dans la journée du 15 novembre
Armée d’Observation d’Italie, 1ère Lieutenance, 1ère Division
2e brigade aux ordres de M. le général de brigade baron Soulier.
La 2e brigade partit de Saint-Martin le 15 à 7 heures du matin, composée de 2 bataillons du 42e, trois du 84e, 25 chasseurs à cheval du 31e, et trois pièces d’artillerie à cheval de la batterie de M. le capitaine Faure. Cette brigade arriva à 8 heures aux avant-postes de gauche de la division de M. le général Marcognet. M. le général Soulier fit des dispositions pour l’attaque de la position du village de Colognola ; à 9 heures sa colonne fut entièrement réunie et voyant la première brigade arriver sur Illasi il commença son opération. Cinq compagnies de voltigeurs des 42e et 84e de ligne attaquèrent cette position par la droite et par la gauche et furent soutenues et renforcées par les deux bataillons du 42e de ligne, le 84e était en réserve en colonne serrée par division et à cheval sur la route. Au moment où l’affaire était sérieusement engagée, M. le général Soulier reçu l’ordre de ralentir l’attaque, les ordres furent donnés en conséquence. L’ennemi s’apercevant de ce mouvement crut sans doute que c’était l’effet de la crainte que sa forte position inspirait, il s’élança par la gauche de ses retranchements et positions, alors M. le général Soulier crut devoir donner suite à l’attaque, il repoussa cet élan avec une compagnie du 42e et deux du 84e, il fit tirer quelques coups de canon et d’obusiers sur divers retranchements, d’où partaient des feux qui lui faisaient beaucoup de mal, l’ennemi s’élança de nouveaux par sa droite, pour tomber sur l’artillerie, le 1er bataillon du 84e le culbuta, lui fit environ 20 prisonniers, lui tua et blessa beaucoup de monde.
Ce mouvement et le feu vif de l’artillerie ainsi que le mouvement que faisait la première brigade qui arrivait en arrière de Colognola, avait ébranlé l’opiniâtreté de l’ennemi. M. le général Soulier jugea ce moment favorable pour attaquer avec vigueur et enlever la position, il ordonna au 1er bataillon du 84e de poursuivre les avantages et les fit soutenir par le second bataillon, il dirigea sur la droite de la position le 42e au pas de charge ; ce mouvement exécuté avec la plus grande bravoure et le plus parfait ensemble, joint au feu de la 1ère brigade qui s’était engagée déjà sur les positions à la droite et en arrière de Colognola, obligea l’ennemi à la retraite sur ses retranchements supérieurs, où il fut suivi de très près et obligé de les abandonner. Pendant cette opération, une colonne de 400 hommes ennemie intermédiaire entre Caldiero et Colognola, voyant cette dernière position au moment d’être enlevée, se portait à la course à son secours ; mais le troisième bataillon du 84e fut dirigé à sa rencontre et une pièce de six placée par les ordres de M. le général Soulier à deux tiers de portée ralentit ce mouvement et donna le temps à ce troisième bataillon d’arriver et força cette colonne à se jeter en désordre dans la vallée qui conduit au mont Bisson ; enfin à midi et demi on fut en possession entière de la position de Colognola.
L’ennemi y a perdu beaucoup de monde en tués et blessés, plusieurs maisons en étaient remplies. Le nombre des prisonniers fait par la seconde brigade s’élève à 120 hommes.
M. le général Soulier se loue beaucoup de la bonne conduite des deux régiments qui composent sa brigade ; ils méritent les plus grands éloges, leurs chefs aussi s’y sont particulièrement distingués, l’artillerie a très bien dirigé son feu et son tir a été des plus juste.
M. Labordes capitaine aide de camp de M. le général Soulier s’est distingué en chargeant l’ennemi à la tête des voltigeurs, il a vu son cheval tué sous lui ; cet officier a déployé dans toutes circonstances et particulièrement dans cette affaire une activité, un zèle et une bravoure exemplaires.
La seconde brigade ayant été remplacée dans les positions de Colognola par deux bataillons de la division Rouyer, elle a quitté ses positions à deux heures après midi. Arrivée en arrière des troupes qui combattaient à Villanova, elle reçut ordre de M. le lieutenant général comte Grenier de se porter sur Soave et entrer en communication avec la 1ère brigade. A 7 heures et demie du soir M. le général Soulier est arrivé à la ferme San Martino près Soave, où il a pris position, en me rendant compte de son arrivée.
Le 16, la 2e brigade est venue prendre position à Colognola, le 17 elle est rentrée à Veronette" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 152 page 317).
Les 14 et 15 novembre, à Caldiero, 8 Officiers sont blessés : le Sous lieutenant Bellot (blessé le 15 et mort le 24), les Capitaine Gérard (le 14) et Renouard (le 15), les Lieutenants Jacomet (le 15), Pecqueur (le 15), Hauchecorne (le 15), Deloche et Montereau (le 15 également).
Après la bataille, le 15 novembre 1813, Eugène écrit, depuis Caldiero, à Clarke : "… Nous avons trouvé l'ennemi occupant les hauteurs de Caldiero, au nombre d'environ 10,000 hommes. JI a été attaqué franchement, et, malgré sa vive résistance, le village d'Ilasi, celui de Colognola et les mamelons de Caldiero ont été successivement emportés aux cris de Vive l'Empereur ! L'ennemi, poursuivi dans la plaine, a été rejeté jusqu'au-delà du torrent de 1'Alpon, et dans le défilé notre artillerie lui a fait beaucoup de mal. Il a eu plus de 1,500 hommes tués ou blessés, et 900 prisonniers sont restés en notre pouvoir. Les généraux et les ·troupes se sont parfaitement conduits. Je dois citer plus particulièrement les 42e, 53e et 102e régiments de ligne, ainsi que le 31e de chasseurs.
En attendant que les rapports des généraux me mettent à même de vous faire connaître les braves qui se sont distingués, je dois nommer le général de brigade Jeanin, le colonel Grobon et le lieutenant Charbonnier, du 31e de chasseurs. Notre perte est modérée comparativement à celle de l'ennemi ; nous n'avons eu qu'environ 500 hommes hors de combat ; malheureusement il s'y trouve au moins 30 officiers, parmi lesquels il y a déjà, à ma connaissance, 6 officiers supérieurs ; mais la journée coûte certainement à l'ennemi de 2,200 à 2,400 hommes" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 451).
Le 17 novembre, Eugène apprend que, le 15, le Général autrichien Nugent a débarqué à la tête d'un Corps de 3,000 hommes à l'embouchure du Pô, à Volano, ainsi que l’Archiduc Maximilien ; que le Corps de débarquement est composé d'Anglais et de déserteurs de toutes les nations, et que l'ennemi est en marche sur Ferrare. Aussitôt, il détache le Major Merdier du 42e avec deux Bataillons, un du 42e et l’autre du 1er Régiment étranger, pour couvrir ou reprendre au besoin Ferrare (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 433).
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus.
7 600 hommes ont été dirigés également sur Alexandrie et Turin pour les 1er, 7e, 10e, 20e, 42e, 67e, 101e, 102e, 25e léger et 3e léger. Les dépôts sont dans les 27e et 28e divisions militaires ; ils doivent équiper ces hommes. Sont-ils arrivés ? Les armes sont-elles arrivées, ainsi que les habits ?
Tenez ces 7 600 hommes à la disposition du vice-roi ...
L'armée d'Italie recevra donc un renfort de 4 200 hommes affectés aux 6 régiments, 7 600 hommes affectés aux autres régiments, et 3 000 pris sur les 4 000 du 156e. Total 16 000 hommes ...
Vous verrez les divers développements de ces dispositions dans les articles 4 et 5 de mon décret.
Ainsi, la 1re division de l'armée de réserve comprendra les 12 bataillons des régiments qui sont à l'armée d'Italie ; ce qui avec le 6e bataillon du 13e de ligne, fera 13 bataillons : vous réunirez cette division à Alexandrie, Plaisance ou Turin.
La 2e division sera composée comme le porte l'article 5.
Il faut reformer les bataillons qui doivent revenir de la Grande Armée et donc il n'arrivera que peu de chose : ce sont des cadres à refaire. Le 112e se reformera à Florence, ainsi que le 6e du 35e léger.
Écrivez au vice-roi pour que le dépôt du 137e revienne à Alexandrie, s'il n'y est pas déjà.
Ces bataillons formeront la 2e division.
Enfin, les 5e bataillons, comme il est dit en l'article 6, formeront la 3e division.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).
Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je suppose que vous avez pourvu à l'habillement de la conscription des 120 000 hommes qui se lève en exécution du sénatus-consulte du 9 octobre 1813. Le sénatus-consulte du 12 novembre met 300 000 hommes à ma disposition, mon intention est d'en lever 170 000, à l'habillement desquels il faut que vous pourvoyiez. Ils seront fournis de la manière suivante : 40 000 par les départements qui envoient à l'armée des Pyrénées. Ces 40 000 hommes formeront 4 divisions, une à Bordeaux, une à Montauban, une à Toulouse et une à Montpellier. Ils seront habillés par quatre ateliers placés les uns à Bordeaux et les autres à Toulouse. Comme par le décret qui a passé aujourd'hui au Conseil d'État ces 40 000 hommes seront rendus avant le 20 novembre à leur destination, il faut établir sur-le-champ ces quatre ateliers qui fourniront chacun 10 000 habits d'ici à cette époque. Si vous préfériez que cette réunion eût lieu à Nîmes où partout ailleurs, je le laisse à votre disposition. Ces ateliers seront formés comme ceux que j'avais établis en 1808 à Bordeaux. Les 12 régiments qui ont leur dépôt dans la 11e division militaire recevront leur contingent de la conscription de 1815 et rien de la levée des 300 000 hommes. Présentez-moi un décret pour la formation de ces quatre ateliers. Il est important que dans le courant du mois de décembre, ils fournissent le nombre d'habits, de schakos, de sacs, etc., qui sera nécessaire. Cela formera une dépense de 5 à 6 millions à peu près. Il faut prendre des moyens expéditifs pour lever les difficultés et les embarras. Il est présumable que les Anglais recommenceront la campagne en février, cette saison leur étant favorable. Il faut donc que cette armée de réserve soit en état d'agir d'ici au mois de janvier. J'ai ordonné aujourd'hui la levée de 30 000 hommes sur la conscription des 300 000 dans les 7e, 8e et 19e divisions militaires. J'y ai joint les départements de l'Ain, de l'Allier et de la Haute-Saône. Ces 30 000 hommes seront dirigés sur Turin et Alexandrie. Ils formeront trois divisions. La première sera réunie à Alexandrie.
... La 2e division sera composée :
... du 4e bataillon du 42e rég. d'infanterie de ligne ...
enfin la 3e division sera répartie entre les 27e, 28e, 29e divisions militaires. Elle sera formée :
des 5es bataillons des 1er, 7e, 20e, 42e, 156e, 137e de ligne, du 3e léger, du 10e, 67e, 101e, 102e, 52e, 35e et du 112e de ligne
Ces hommes seront habillés à leurs dépôts ou ailleurs. Il faut réunir des moyens pour qu'ils le soient dans les 15 premiers jours de janvier. Ces 30 000 hommes sont indépendants des 18 000 qui sont fournis par la conscription levée dans les départements situés au-delà des Alpes, et qui sont destinés à recruter l'armée d'Italie. Le reste des 300 000 hommes ne sera pas encore levé, mais il le sera plus tard. Comme cette dernière conscription sera disséminée entre les dépôts placés en deçà des Alpes, il est nécessaire que les bataillons qui doivent recevoir des hommes soient approvisionnés. Je ne sais si je vous ai écrit relativement à une disposition particulière sur la conscription des 120 000 hommes, j'ai ordonné que 11 500 fussent envoyés sur Mayence pour être répartis entre les 13e et 23e régiments etc., et les bataillons d'autres régiments qui font partie du 4e corps, mais dont les dépôts sont en Italie. Mon intention est que ces 11 500 hommes soient habillés par nous. Je suppose que ces hommes seront rendus à leur destination avant le 15 octobre, il faut que vous pourvoyiez à leur habillement, et que vous adressiez les dispositions que vous aurez prises auprès des commandants des corps qui doivent recevoir ces hommes. J'ai ordonné encore que 5 000 hommes seraient accordés au 11e corps pour être distribués dans les bataillons dont les dépôts se trouvent au-delà des Alpes. J'ai ordonné que ces hommes seraient fournis par les dépôts placés en deçà des Alpes ; il est donc nécessaire que ces dépôts aient ce qui est nécessaire pour armer les hommes destinés à aller aux bataillons du 11e ·corps à qui ils doivent appartenir. Faites-moi connaître si je puis compter sur la prompte exécution de ces ordres" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37163 - Note : La même lettre est envoyée à Clarke : minute, Archives nationales, AF IV 904, novembre 1813, n° 261).
Ce même 19 novembre 1813, le Général de Division Baron Quesnel écrit, depuis Veronette, au Général Grenier : "Deux bataillons et trois pièces sont à la porte de Vicence, un bataillon et une pièce hors la porte Saint-Georges, trois bataillons et deux pièces en réserve entre la porte Saint-Georges et celle de Vicence. Un bataillon seulement occupe dans ce moment les hauteurs à la droite du fort Saint-Felice, deux autres du 84e sont partis pour occuper les hauteurs de Saint-Leonardo, 100 hommes sont dans le fort, une bonne portion du 42e est en reconnaissance sur Quinto et Grazzana et rentrera pour venir prendre position à la droite du fort Saint-Felice.
Proprement dit, il n’y a pas de position entre Montorio et les hauteurs à la droite de Saint-Felice, pour y placer trois bataillons ; tout est plaine coupée de quelques fossés ; mais les troupes placées en arrière de l’auberge de Albarana pourraient descendre sur un petit plateau au bord de la route à la hauteur de l’auberge de d’Alberana, si vous trouvez cette position assez avancée et assez intermédiaire entre Montorio et cette position" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 161 page 335).
D'après un état de l'Armée d'observation d'Italie en date du 20 novembre, la situation du 42ème (sous les ordres du Major Merdier) est la suivante :
- 3ème Bataillon : 20 Officiers et 771 hommes, dont 16 Officiers et 555 hommes présents ; 176 hommes aux hôpitaux et 44 prisonniers.
- 6ème Bataillon : 21 Officiers et 803 hommes, dont 17 Officiers et 506 hommes présents ; 269 hommes aux hôpitaux et 32 prisonniers.
Le 23 novembre 1813, le Général de Division Grenier expédie, depuis Vérone, l’ordre suivant : "Un parti ennemi qui parait établi à Rovigo entre le bas Adige et le Pô ayant attaqué hier 22 un poste du 19e de chasseurs qui occupait Badia ; l’intention de S. A. I. le Prince Vice-Roi commandant en chef l’armée, est de faire agir contre ce parti. Elle a en conséquence ordonné qu’il serait formé un corps d’environ 1200 hommes d’infanterie et 200 chevaux pour cette expédition, et a désigné à cet effet les bataillons des 20e et 101e de la brigade du général de Conchy, les deux compagnies de voltigeurs du 102e et 200 chevaux du 3e de chasseurs commandés par le colonel de ce régiment pour agir sous les ordres de ce général ; ces troupes devant être réunies aujourd’hui à San Pietro du Legnago où se rendra également le général de Conchy. M. le général Marcognet donnera à cet officier général les instructions suivantes.
M. le général de Conchy partira demain 24 à la pointe du jour avec les troupes désignées ci-dessus pour se porter sur Baruchella, Giacciano et Trecenta en suivant le chemin qui de Villa Bartolomea se réunit à la digue des Valli en évitant d’approcher l’Adige pour ne pas faire connaitre son mouvement ; arrivé sur ces différents points, M. le général de Conchy tâchera de se procurer des renseignements positifs tant sur les forces de l’ennemi que sur les points qu’il peut occuper et agira en conséquence sur Rovigo après avoir fait chasser l’ennemi de Badia ; dans ce mouvement, M. le général de Conchy doit fortement observer sa droite sur la route qui de Rovigo conduit à Ferrare par Ponte du Lago Scuro que l’on doit nécessairement supposer être occupé par l’ennemi.
M. le général de Conchy sera prévenu qu’en même temps qu’il agira sur le centre entre le bas Adige et le Pô, l’adjudant commandant Montfalcon doit diriger une colonne de 200 hommes d’infanterie avec un détachement du 19e de chasseurs par Villa Bartolomea le long de l’Adige sur Carpi et Castagnaro pour couvrir sa gauche. M. le général de Conchy s’entendra donc à cet effet avec l’adjudant commandant Montfalcon pour le concert de ses opérations. Cependant, il observera que la colonne de la garnison de Legnago ne devra en aucune manière dépasser Badia afin d’avoir sa retraite assurée sur Legnago si les circonstances l’y forçaient ; pour cela il est essentiel que la majeure partie de cette colonne prenne poste à Castagnaro et Carpi et que de simples reconnaissances agissent de ce point sur Badia.
M. le général de Conchy sera encore prévenu que M. le général Pino reçoit l’ordre de faire agir le major Merdier qui commande une colonne composée d’un bataillon du 42e, d’un du 1er étranger, et de 60 chevaux sur Ferrare pour en chasser les partis ennemis, de les faire suivre dans toutes les directions et particulièrement sur Ponte di Lago Scuro où l’on doit croire que l’ennemi cherchera à passer le Pô pour s’appuyer à l’Adige et rester en communication avec son armée ; dans cette supposition, le major Merdier reçoit l’ordre d’appuyer constamment sur l’ennemi et de mettre en communication avec le général de Conchy pour l’ensemble des opérations entre le Pô et le Bas-Adige. Ce général donnera au major Merdier les avis qu’il jugera les plus avantageux dans cette circonstance mais il ne pourra compter sur la coopération du colonel de ce major que vers le 26, vu son éloignement actuel. Dans tous ses mouvements, M. le général de Conchy devra avoir attention de bien s’échelonner et de faire garder soigneusement les passages des ponts qu’il laissera derrière lui ; s’il rencontrait des forces supérieures qui ne lui permissent pas d’agir sur Rovigo, ce général prendrait position en arrière du canal de Castagnaro entre le Sartaro et l’Adige ; il est bon qu’il soit instruit que jusqu’à présent, les rapports parvenus à S. A. I. sur les forces de l’ennemi débarquées à Valano n’annoncent qu’un corps de 2000 hommes environ, dont moitié s’est porté sur Ferrare et moitié sur Rovigo. Si cet état de choses est le même, M. le général de Conchy aura beaucoup d’avantage sur ces partis.
Dans le cas où, cependant, cette expédition, l’ennemi tenterait un passage sérieux entre Vérone et Legnago, et qu’il fut tel que M. le général de Conchy ne puisse rejoindre la division, il se replierait sur l’avis qu’il en recevrait du général Marcognet sur Ostiglia direction de Mantoue en même temps que la colonne fournie par la garnison de Legnago rentrerait dans cette place.
M. le général Marcognet aura soin de faire approvisionner de munitions la colonne du général de Conchy, soit par Legnago, soit par son parc de réserve, les troupes devront avoir des vivres à l’avance et pour la suite s’alimenteront dans le pays qu’elles parcourront.
Le général de Conchy établira des postes de correspondance entre sa colonne et fera au moins deux rapports par jour au général Marcognet qui les fera parvenir sans retard au lieutenant général par la correspondance de San Giovanni Lupatoto ; M. le général Marcognet s’entendra à cet effet avec M. le général Mermet.
Si à la réception de la présente, le colonel du 3e chasseurs n’avait pas encore reçu les ordres du général Mermet pour marcher de sa personne avec 200 chevaux sous les ordres du général de Conchy, le général Marcognet le lui donnerait en vertu de ceux de S. A. I." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 60).
Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je reçois une lettre du prince Borghèse du 20, dans laquelle il me fait connaître que le 4e régiment d'artillerie, le 1er bataillon de sapeurs et le 3e idem ont ce qu'il leur faut pour leur habillement mais que le 1er léger, le 7e de ligne, le 20e, le 42e, le 52e, le 67e, le 101e et le 102e, qui reçoivent chacun 700 conscrits n'ont pas de quoi en habiller 400 ; moins la doublure et le drap pour les capotes ; que le 13e de ligne, le 9e, le 35e , le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont arrivés à Alexandrie et ont chacun 700 hommes à recevoir n'ont rien ...
Il n'était non plus rien arrivé pour l'habillement des 700 hommes du 3e léger et du 10e de ligne. Je désire que vous me fassiez un rapport sur cet objet important. Voilà 15.000 hommes qui arriveront avant le 15 décembre et pour l'habillement desquels il n'y a aucune disposition. Cependant il est nécessaire que ces 15.000 puissent au 15 de ce mois renforcer l'armée. Faites-moi connaître tout ce que vous avez envoyé et toutes les dispositions que vous avez prises pour compléter l'habillement de ces 15.000 hommes ...
Le 112e recevra des hommes en Toscane, le 6e de ligne et le 14e léger reçoivent des conscrits à Rome. Faites-moi connaître toutes les dispositions déjà prises pour l'équipement de ces hommes. Consultez vos bureaux pour savoir si le Piémont fournit tout ce qui est nécessaire pour les équipements et pour suppléer sur le champ aux mesures qui n'auraient pas été prises. Dans ce cas proposez-moi l'établissement d'une commission présidée par le prince Borghèse et composée du préfet du Pô et de l'ordonnateur. Cette commission sera chargée de prendre sur le champ toutes les mesures, mais elle aura besoin d'argent. Faites-moi connaître les fonds que vous pouvez mettre à sa disposition et si vous avez sur octobre et novembre les crédits suffisants pour faire face à ces dépenses, et si le Piémont, pouvant faire face à tout, vous expédiez des ordonnances, prévenez-m’en ; je les ferai payer. Il faut charger le général Miollis et la grande-duchesse de faire habiller ce qui arrive à Rome et en Toscane" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37262).
Le même 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre avec l'état qui y est joint. Vous ne me dites pas si les bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e avaient ramené avec eux leurs dépôts, c'est-à-dire les maîtres tailleurs, quartiers-maîtres, majors et tout le matériel qu'ils pouvaient avoir aux dépôts.
Je vois que vous n'avez que 1 500 fusils. Écrivez au vice-roi qu'il vous en fasse passer, à Alexandrie, 4 000 de ceux qu'il a à Mantoue. J'ai ordonné au ministre de la Marine de vous en envoyer 10 000 par mer à Gênes. Ecrivez à Toulon qu'on vous instruise du moment où ils partiront.
Je vois que plusieurs bataillons ont déjà 400 habits, mais que les 6 dépôts de l'armée d'Italie n'ont rien : mon intention est que vous pourvoyiez à tout. Réunissez près de vous le préfet de Turin, qui est un homme habile, votre ordonnateur et les majors de tous les corps. Prenez, dans les 24 heures, les mesures nécessaires pour que tous les hommes qui arrivent au 4e d'artillerie, au 1er de sapeurs, au 3e de sapeurs, au 1er léger, au 7e de ligne, 20e, 42e, 52e, 101e, 102e, 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e soient habillés sur-le-champ de pied en cap, et qu'il ne leur manque absolument rien.
Toutes les dispositions que vous ferez seront approuvées. Tous les fonds que vous emploierez pour cet objet seront pris sur les centimes que doivent payer vos départements en conséquence de mon décret du 11 novembre dernier.
Mettez en réquisition tous les tailleurs du pays, de sorte qu'au 15 décembre au plus tard ces hommes soient habillés ...
Vous me rendez compte du procès-verbal de la séance que vous tiendrez et des mesures que vous aurez prises. Vous sentez l’importance dont il est, que ces 15 000 hommes soient armés, habillés et équipés dans le plus court délai. Vous devez pourvoir à tout. La seule chose à laquelle vous ne pourrez pas pourvoir vous-même, c'est les armes ; mais j'espère que cela ne vous manquera pas ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37251).
Le 26 novembre a lieu un beau fait d'armes à Ferrare. Le Général autrichien Nugent ayant débarqué à l'embouchure du Pô avec un corps de trois cents hommes, marche sur Ferrare. Le prince Eugène envoie le Major Merdier du 42e avec un Bataillon du Régiment et un du 1er Régiment étranger pour défendre la ville ou tenter de la reprendre si l'ennemi s'en est emparé ; le Major trouvant les Autrichiens en avant de Ferrare, les attaque et après les avoir défaits, les poursuit jusque sous le feu des remparts de la place. Malgré sa supériorité numérique, le Général Nugent profite de la nuit pour évacuer Ferrare, et le Major Merdier y entre le lendemain. Au cours des combats qui s'achèvent le 27, deux Officiers du 42e sont blessés : le Lieutenant Maurice le 26, et le Lieutenant Baudy le 27.
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu la répartition entre les corps des 160 000 conscrits qui est jointe au décret du 20 novembre, et je l'ai lue avec attention ...
Le 42e a 1 bataillon au 4e corps pour lequel il faut 500 hommes à Mayence ; on ne les a pas mis ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37316).
Le même 28 novembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Le 151e doit également envoyer deux compagnies et 500 hommes au 4e corps. Mais comme ses bataillons sont à Glogau, vous pourrez disposer de ces 500 hommes pour le 42e qui est à Mayence et auquel vous n'avez rien affecté ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37317).
Le 1er décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Le 42e régiment a son quatrième bataillon qui vient de la Grande Armée ; donnez ordre au vice-roi de le compléter, et de former le cadre du 7e bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).
Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre. Je vois avec plaisir que vous avez déjà formé vos 6es bataillons pour les 6 régiments qui sont dans le royaume d'Italie ...
Les autres régiments qui ont deux bataillons peuvent sans difficulté recevoir 700 hommes, mais vous devez remarquer que sur ces 700 hommes, 100 seront à réformer, plus de 50 seront malades ; qu'ainsi il n'en restera guère que 500 et que vous aurez à peine ce qui est nécessaire pour compléter tous vos régiments. Mais vous êtes parfaitement le maître de verser d'un bataillon dans un autre, pourvu que ce soit par un ordre du jour qui soit envoyé au ministre, et qui contienne tous les renseignements de détail nécessaires aux bureaux. Tous les régiments qui fournissent à l'armée d'Italie ont leurs cadres au-delà des Alpes, soit en Piémont, soit à Gênes ; ils ont leurs cadres de 5es bataillons complets ...
Je vous ai destiné en outre, sur la conscription de 1815, 30 000 hommes. Il est nécessaire d'avoir des cadres pour pouvoir renfermer ces 30 000 hommes. J'approuve donc tout à fait que vous formiez autant de cadres qu'il vous sera possible ...
Le 42e régiment a 2 bataillons à votre armée, forts de 1 200 hommes. Il a à Alexandrie son 4e bataillon, qui vient de la Grande Année. Il est important que vous formiez un 7e bataillon, pour recevoir les 1 100 hommes que la conscription des 300 000 hommes va fournir à ce régiment ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).
Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
... le 11e corps sera formé :
Du 5e de ligne (3e bataillon), du 11e de ligne (3e bataillon), du 70e (2e et 3e bataillons), du 19e léger composé de 6 bataillons, et du 104e composé également [sic] de 4 bataillons.
Le 4e corps n'aura plus rien des 35e et 1er légers, 101e, 42e et 5e de ligne ; il aura le 104e.
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).
Le 7 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, dans le projet de décret que vous allez me présenter pour la formation du 104e, du 107e et du 19e léger, il y aura quelques changements à faire ...
Le 42e n'a plus rien à la Grande Armée ; ainsi, le cadre de son 4e bataillon doit être également reformé à Alexandrie.
Comme sur les 11 500 conscrits dirigés sur le dépôt général de Mayence, il y a des hommes pour le 7e de ligne et le 42e, il serait nécessaire que le général Morand, qui commande le 4e corps, répartit ces hommes dans les autres régiments de son corps d’armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37441).
Le 8 décembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Clarke : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, vos huit dépêches des 21, 23, 25, 28 et 30 novembre dernier, et joint à la première les lettres de service pour l'adjudant commandant Ramel, à qui elles seront remises lorsqu'il sera arrivé au quartier général.
Vos sept autres lettres sont relatives :
... 7° Au décret de l'Empereur du 19 novembre qui a arrêté la formation de l'armée de réserve d'Italie, et par suite duquel les 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e régiments d'infanterie de ligne fournissent deux cadres du bataillon (les 4e et 6e), ce dernier de nouvelle formation. Ainsi que vous le désirez, l'état de la composition de ces cadres vous sera adressé demain et presque immédiatement celui nominatif des officiers que l'on aura pu trouver dans les corps pour concourir à la formation des 11 bataillons désignés dans votre lettre comme devant composer la 2e division de l'armée de réserve dont il s'agit : tous les bataillons employés à l'armée sont appelés à y concourir, mais encore plus particulièrement ceux qui appartiennent aux corps dont un bataillon est destiné à entrer dans la composition de la 2e division, comme le 3e bataillon du 1er d'infanterie légère, le 3e du 10e de ligne, les 3e et 6e du 42e, également de ligne, et autres.
Les ordres et instructions sont donnés en conséquence, et vous serez tenu au courant du résultat" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 481).
Le même 8 décembre 1813, le Général de Division chef de l’état-major général de l’armée, Comte Vignolle, écrit, depuis Vérone au Lieutenant-général Comte Grenier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint copie d’un ordre de Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi :
J’apprends à l’instant qu’il est arrivé hier à Parona qui n’est qu’à deux milles de Vérone, une patrouille de dix fantassins autrichiens venant de Negrare, où il paraît qu’ils ont de 100 à 120 hommes. Le général Vignolle donnera tous les ordres pour que dans la journée le chef d’escadron Frangipani se rende à Parona avec 50 hussards du 1er régiment qui est à Tombetta et deux compagnies du 42e qui est à Sanleonard. Le chef d’escadron Frangipani tâchera ce soir ou cette nuit ou demain matin, d’enlever quelques-uns des postes ennemis qui viennent de la haute Val Policella. Il rentrera après-demain à Vérone, et fera part dès demain des renseignements qu’il aurait pu se procurer sur l’ennemi, s’il apprenait quelque chose d’intéressant" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 16 page 43).
Le 30 décembre, c'est au tour du Capitaine Gérard d'être blessé, au cours d'un nouveau combat à Ferrare.
Vers la fin du mois, les troupes italiennes qui étaient en Espagne étant rentrées et les divers corps de l'armée ayant reçu un assez grand nombre de conscrits, armés, habillés, équipés, et assez bien instruits au dépôt d'Alexandrie, le Prince Vice-Roi réorganise son armée en 6 Divisions de la manière suivante :
... DEUXIÈME LIEUTENANCE. - Le Général VERDIER.
... TROISIÈME DIVISION. - Général Fressinet. Adjudant-commandant, Montfalcon, 25e Demi-brigade provisoire, 1er de Ligne, 1 Bataillon ; 16e de Ligne, 1 Bataillon ; 62e de Ligne, 2 Bataillons ; 42e de Ligne, 2 Bataillons. Général de Brigade, Pegot, 7e de Ligne, 1 Bataillon ; 53e de ligne, 3 Bataillons. Force, 5,529 hommes, et 8 bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 441).
Collection particulière - S.E.H.R.I. |
- Le 5e Bataillon du 42e à Alexandrie
Il reste encore à nous occuper du 5e Bataillon composé de quatre Compagnies et formant le dépôt à Alexandrie. Ce bataillon ne quitte pas cette ville pendant toute l'année 1813. Une de ses Compagnies est détachée à Toulon, comme nous l'avons déjà dit
Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Vous donnerez l'ordre que les compagnies des 7e de ligne, 10e, 13e, 20e, 42e, 62e, 67e, 101e et 102e (total 9 compagnies) forment un bataillon sous le titre de bataillon du corps d'observation d’Italie. Ce bataillon partira du 15 au 20 février ; il se rendra à Bamberg, où il restera jusqu'à nouvel ordre, attendant le passage du corps d'observation d'Italie, dans le courant de mars, et alors il sera incorporé dans les différents régiments ; les cadres rentreront à leurs dépôts ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).
Une lettre du Ministre de la Guerre à Eugène, datée de Paris le 6 février 1813, indique qu'on dirige sur Bamberg un Bataillon de marche du Corps d'Observation d'Italie, composée des Compagnies d'un certain nombre de Régiments dont le 42e (Compagnies tirées du Régiment de marche de Toulon); ce Bataillon doit être arrivé à destination le 2 mars.
La Compagnie du 42e entre donc dans la formation d'un Bataillon du Corps d'observation d'Italie ; il doit partir entre le 15 et le 20 février pour Bamberg, où il doit attendre le passage du Corps d'observation d'Italie dans le courant de mars, pour y être incorporé (Chuquet, inédits napoléoniens, lettre 734, l'Empereur au duc de Feltre, Paris, 30 Janvier 1813).
A la fin de l'année, le 5e Bataillon forme le 2e Bataillon de garnison d'Alexandrie.
- Opérations en Espagne en 1814
Les opérations auxquelles prend part 1e 42e en 1814, sont peu nombreuses. Au 1er janvier de cette année, les Bataillons d'Espagne (1er et 2e Bataillons) transférés de Lérida à Barcelone, sont réduits à une complète impuissance; ces deux Bataillons ne comptent plus que treize Officiers et cinq cent quatre-vingt-deux hommes présents sous le commandement du Chef de Bataillon Hembert. Ils occupent Barcelone sous les ordres du Général de Division Habert, et vont bientôt rentrer en France sans pouvoir se mêler aux dernières luttes; en effet, Suchet poursuivi par les Anglais dans son mouvement de retraite de Valence à Barcelone, s'en débarrasse d'abord et peut assurer ses cantonnements entre cette dernière ville et le Llobregat. Mais les dangers que coure la France et les renforts qu'il doit envoyer à l'Empereur, le forcent bientôt à se replier sur Figuières. Martinien signale que le 12 mai (???), le Capitaine Cornillus est blessé au cours de la défense de Jacca en Espagne.
- Opérations en Italie, 1814
Le 4e Bataillon, enfermé dans Torgau, a suivi les destinées de la garnison ; il est reformé en Italie et placé à la 1ère Division (Général Gratien) de l'Armée de Réserve d'Italie (prince Borghèse). Les 3e et 6e Bataillons seuls continuent la lutte sur le Mincio où s'est retiré le prince Eugène après la défection de Murat : ils font alors partie de la 3e Division (Général Fressinet), 2e Lieutenance (Général Verdier), Brigade Montfalcon. D'après un état du 1er janvier 1814, la situation du 42ème (sous les ordres du Major Merdier) est la suivante :
- 3ème Bataillon : 16 Officiers et 491 hommes.
- 6ème Bataillon : 13 Officiers et 399 hommes.
Le 2 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "... Cette 4e division a encore besoin de 2 autres bataillons qui pourraient être ceux du 42e si Votre Altesse ne veut lui rendre le 53e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 19 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Rambourg : "Le général Marcognet m’a transmis, général, la lettre par laquelle vous demandez à ce que les troupes sous vos ordres soient relevées. Me trouvant à Vérone au moment où votre lettre me parvient, je la mis sous les yeux de S. A. I. qui fera donner l’ordre au colonel Merdier de laisser à votre disposition le bataillon du 42e jusqu’à la fin de ce mois, époque à laquelle vous seriez vous-même relevé avec toutes les troupes sous vos ordres. Mais, afin de donner, en attendant, aux bataillons du 6e et 131e le temps de se refaire et de se nettoyer un peu, vous placerez le bataillon du 42e en première ligne, tant à Bergantino qu’à Avella et la Torretta Venetta et renverrez les autres bataillons à Ostiglia où vous aurez également votre artillerie (8 pièces et les caissons de celles amenées par le colonel Merdier) et vos caissons d’infanterie que vous aurez reçus maintenant. Le bataillon du 131e a d’autant plus besoin de rester quelques jours tranquilles que je suis informé que la distribution qui lui a été envoyée a apporté 135 fusils absolument hors de service et qu’il faut faire échanger à Mantoue. Vous recevrez du reste ces différents avis de M. le général Marcognet à qui j’en écrirai demain.
Ne vous serait-il pas possible d’enlever quelques-uns de ces détachements autrichiens qui viennent faire des réquisitions à Massa ?" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le 20 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "… Le bataillon du 42e arrivé de Ferrare à Ostiglia ayant eu du repos pendant quelque temps, l’intention de S. A. I. est qu’il soit chargé jusqu’au 26 du courant du service des avant-postes sur la ligne de Bergantino et d’Arella et que pendant ce temps, les bataillons du 6e de ligne et 131e régiment rentrent à Ostiglia pour se reposer et se nettoyer un peu. 2 pièces d’artillerie avec leurs caissons venus de Ferrare seront attachées à ce corps de trois bataillons et placées où M. le général Rambourg le jugera convenable. Si le colonel Merdier a également amené de Ferrare 2 caisson de cartouches d’infanterie complets, vous ferez rentrer les 2 vôtres au parc de réserve de la division après avoir toutefois recommandé au général Rambourg de faire compléter les hommes à 50 cartouches en laissé à Ostiglia 2 caissons pleins. Le 27, le 42e quittera cette position pour se rendre à Vérone où il sera remplacé ainsi qu’un bataillon de votre division par 2 bataillons italiens de la division Zucchi qui fournira également un général de brigade pour remplacer le général Rambourg ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 49 page 111).
Un moment, pendant la campagne de France, l'Empereur sentant qu'il n'a pas trop de toutes ses forces réunies, a ordonné au prince Eugène d'évacuer l'Italie et de venir se joindre à Augereau à Lyon; mais il change d'idée après ses succès entre la Seine et la Marne, et en apprenant en même temps ceux du prince sur le Mincio; c'est ainsi que nos troupes luttent en Italie jusqu'à la restauration des Bourbons.
Les deux Bataillons prennent part le 8 février à la bataille du Mincio.
Le 17 février 1814, Porson écrit, depuis Turin, à Vignolle : "Mon général, ayant présumé que 1,200 hommes de plus ne pourraient pas être indifférents au général de division comte d'Anthouard, le prince Camille vient d'ordonner au 6e bataillon du 1er d'infanterie légère et au 4e du 42e de partir demain d'Alexandrie, pour se rendre à Plaisance, où ils arriveront le 21 du courant pour renforcer la division Gratien ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.10, page 188).
Le 23 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Vice-Roi : "… J’ai vu aujourd’hui la majeure partie de la division Gratien ... Il est arrivé hier deux bataillons de la division Vedel pour renforcer cette division, 6e du 1er léger et 4e du 42e. Le général Porson a écrit au général Gratien de les renvoyer à Alexandrie au premier mouvement que l’on sera dans le cas de faire ici. La division Gratien n’est pas encore en mesure de se présenter à l’ennemi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 135).
Le 24 février 1814, Porson écrit, depuis Turin, à Vignolle : "… On nous annonce que le maréchal Augereau, après avoir emporté les retranchements de l'ennemi à Montluel, où il a fait 1,000 prisonniers et pris 8 pièces de canon, marche sur Genève ; d'après ce mouvement, Chambéry serait évacué ; mais, comme cette nouvelle n'est pas officielle, quoique répandue de toutes parts, je ne puis vous la donner pour certaine ; mais tout le monde y croit.
La confirmation des succès obtenus par le maréchal Augereau venant d'arriver au moment· que je finissais cette lettre, je continue pour vous annoncer, mon général, que je transmets les ordres du prince Camille pour que les détachements ci-après, appartenant aux bataillons de guerre de l'armée d'Italie, rejoignent leurs corps en passant par Plaisance, où ils pourront être retenus, si Son Altesse Impériale le prince vice-roi veut les laisser au général Gratien pour renforcer sa division ...
Le 4e bataillon du 7e de ligne fort de 800 hommes, après avoir réuni ses détachements dans la vallée d'Oulx, partira de Turin le 1er mars ; le 4e bataillon du 137e se mettra également en route d'Alexandrie le 26 février pour Plaisance, où il arrivera le 1er mars, composé de 700 hommes.
Ce qui fera pour l'armée d'Italie un renfort de 2,525 hommes ...
Ces deux bataillons, partant l'un de Turin et l'autre d'Alexandrie pour Plaisance, ainsi que le 4e bataillon du 42e et le 6e du 1er léger qui sont déjà dans celle place, doivent faire partie de la 2e division de l'armée de réserve d'Italie, si tant y a que cette prétendue armée dût s'organiser, ce dont je doute, puisque nous ne recevrons pas assez de conscrits pour compléter les cadres ; qu'il n'y a point de cavalerie, autre que le 14e de hussards, qui s'organise, et auquel il faudra au moins deux mois pour présenter 500 chevaux ; il a en ce moment un détachement de 50 hussards montés à Alexandrie, que l'on avait envoyé dans cette place pour les découvertes ; si Son Altesse Impériale désire l'avoir à son armée, le prince Camille est prêt à le lui envoyer. Vous voyez que notre armée de réserve servira à peine à alimenter celle du prince vice-roi" (Mémoires du Prince Eugène, t.10, page 190).
Au 1er mars, la situation des 2 Bataillons du 42e est la suivante :
- 3ème Bataillon : 906 hommes et Officiers, dont 22 Officiers et 562 hommes présents ; 322 hommes aux hôpitaux.
- 6ème Bataillon : 996 hommes et Officiers, dont 14 Officiers et 594 hommes présents ; 388 hommes aux hôpitaux.
Hippolyte d'Espinschal, Officier au 31e Chasseurs à cheval, raconte : "… dans la nuit du 8, fort moelleusement étendu dans un bon lit, à la suite d'un excellent repas fait avec la famille du comte Emmili, je fus subitement réveillé par un de ses fils, introduisant dans ma chambre un ordonnance du général Fressinet m'apportant de sa part un pli qui me prescrivait de me trouver avant le jour avec tout mon monde près la tête de pont de Monzambano pour participer à une attaque générale sur la ligne, ordonnée par le Vice-roi sur l'avis que l'ennemi semblait faire des mouvements hostiles qu'il fallait prévenir.
Je répondis au général que ses ordres seraient ponctuellement exécutés ; puis, ayant quelques heures devant moi, je rentrai dans mon lit, et j'y terminai fort doucement ma nuit.
Rendu sur le terrain à 4 heures du matin, j'y trouvai la brigade du général Pégeot, se composant des 42e et 84e de ligne, qui débouchèrent aussitôt de Monzambano, appuyés de mes quatre escadrons, et enlevèrent à la baïonnette les premiers retranchements en avant de la rivière, tandis que le 62e, placé à notre gauche, prenait position pour soutenir cette attaque ; puis, pénétrant dans le village de Borena malgré la fusillade et la vive résistance de l'ennemi, il me fut ordonné de soutenir les voltigeurs du 84e et de gravir le mamelon de Monte-Bianco, rester en bataille et tenir ferme sans trop m'engager si nous étions obligés de charger.
Dans le même moment le général Bartoletti faisait sur notre extrême gauche une sortie de Peschiera à la tête de 1500 hommes, dont la fusillade prouvait qu'il repoussait l'ennemi. Le général Jeanin, de son côté, obtenait le même succès à droite, chassant les Autrichiens jusqu'à Rovorbella, dont il s'empara. Ces différents succès obtenus, il me fut prescrit d'envoyer, en toute hâte, deux détachements de 50 chevaux à droite et à gauche afin de soutenir l'infanterie des généraux Bartoletti et Jeanin.
Sur les midi, l'ennemi ayant reçu des renforts considérables et mis plusieurs pièces en batterie, le combat devint plus sérieux, sans pouvoir toutefois nous déloger des positions que nous avions enlevées. A deux heures, le général Fressinet, arrivant avec un bataillon du 84e sur le mamelon où nous étions toujours en bataille, salué par quatre pièces d'artillerie et un obusier et voyant les voltigeurs imprudemment engagés, m'ordonna de charger et de tâcher d'enlever les pièces soutenues par trois escadrons de hussards hongrois ; mais nous fumes si bien reçus par un bataillon du régiment de Bartenstein masqué par une sinuosité de terrain qu'il fallut y renoncer et reprendre notre position après avoir perdu un officier et cinq chasseurs tués par la mitraille. Cependant le général Fressinet, voulant avoir les pièces ou tout au moins les forcer à se retirer, lance le 84e à la baïonnette et m'ordonne de tourner l'ennemi ; alors, le combat s'engage de nouveau avec acharnement, et nous avions tout lieu d'espérer un succès, l'ennemi commençant à se retirer, lorsqu'un officier d'ordonnance du Vice-roi arrivant avec l'ordre de ne pas dépasser les positions prescrites, il nous fallut reprendre celles que nous venions de quitter ; ce qui ne put se faire qu'après avoir fourni deux charges contre les hussards hongrois afin de protéger le 84e fortement engagé et dans lesquelles nous perdîmes trois chasseurs tués et sept blessés.
Le Vice-roi, en ordonnant cette attaque générale sur la ligne du Mincio n'avait eu d'autre intention que de détruire tous les retranchements de l'ennemi ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 247).
Les 10 et 11, plusieurs Officiers du 42e sont touchés au combat de Monzabano (ou Monzambano) : le 10, ce sont les Sous lieutenants Dezettre et Andriot, blessés; le 11, ce sont le Capitaine Lamy, tué, et les Capitaines Boulay, Du Portail, de Bergeret, le Lieutenant Adjudant major Lemaire, et les Sous-lieutenants Dupont, Alibert, Andriot, et Guément, blessés. Le 13 avril a lieu un combat sur le Taro, au cours duquel 3 Officiers sont blessés : les Lieutenants Labrunie (dit Laprade), Lautré et Dussuc.
Le 16 avril, après l'abdication de l'Empereur, le prince Eugène conclut une convention par laquelle les troupes françaises disséminées dans les différentes parties de l'Italie doivent rentrer en France avec les honneurs de la guerre; en conséquence, les débris du 42e s'acheminent vers les Alpes sous les ordres du Général Grenier.
Le 22 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Crémone, au Général Maucune : "… C’est par ordre que, dans ma précédente, je vous ai invité à diriger les bataillons du 1er léger et 42e demain sur Lodi ; c’est à Casalpusterlengo qu’ils devront loger pour se rendre le 24 à Pavie. Ces bataillons auront ainsi moins de chemin à faire ; ci-joint l’itinéraire qu’ils auront à suivre jusqu’à ce qu’ils reçoivent des ordres ultérieurs du Prince Borghèse" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 77 page 167).
Le même 22 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Crémone, au Général Maucune : "J’ai reçu ce matin votre lettre du 21. Je prévoyais en quelque sorte l’opposition que mettrait le général Nugent au passage des troupes sur la rive droite du Pô. Quoique j’ignorasse l’occupation de Stradella et de Casteggio par ses troupes ; l’art. 5 de la convention est mal rédigé et il l’interprète en sa faveur, malgré que le paragraphe relatif aux troupes sortant de Plaisance n’a été adopté que pour laisser le Prince maitre de les diriger vers la rive gauche du Pô, s’il le jugeait convenable. Quoi qu’il en soit, il ne faut plus penser à diriger des troupes par Stradella et vous donnerez en conséquence ordres aux bataillons (1er léger et 42e) de partir de Plaisance demain 23 pour arriver le même jour à Lodi et le 24 à Pavie où ces deux bataillons recevront leur continuation de route …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 77 page 167).
Toujours le 22 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit également au Prince Camille : "S. A. I. le Prince Vice-Roi d’Italie en donnant les ordres pour le mouvement de l’armée française vers les Alpes, avait donné à la 1ère division de réserve la direction sur Turin par la rive droite du Pô ; depuis, présumant que l’intention de V. A. I. serait de renforcer la garnison d’Alexandrie, j’ai donné l’ordre au général Maucune de faire partir aujourd’hui les 6e bataillon du 1er léger et 4e du 42e pour aller coucher à Stradella et se rendre à Alexandrie aux ordres de V. A. I. ; mais j’ignorais que Stradella et Casteggio fussent occupés par l’ennemi. Le général Maucune m’en informe par lettre du 21 et me mande en même temps que le général Nugent s’est opposé formellement à ce passage, en vertu de l’article 5 de la convention ; le départ de ces troupes a donc été suspendu aujourd’hui. Je viens de lui prescrire de les faire partir demain 23 pour Lodi ; le 24, ces deux bataillons se rendront à Pavie d’où je compte les diriger par Mortara et jusqu’à hauteur de Casale où V. A. I. pourrait leur faire passer le Pô et les diriger de manière à arriver le 28 au soir ou le 29 de grand matin à Alexandrie, à moins que V. A. I. n’ait d’autres troupes dont Elle puisse en ce moment disposer pour compléter la garnison de cette place, sans prendre sur celles qui reviennent de Plaisance, ce qui vaudrait pour être mieux et éviterait toute réclamation . Les bataillons du 1er léger et du 42e pouvant être utilisés, soit à Fenestrelles, soit dans la citadelle de Turin …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 78 page 169).
Le 23 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Lodi, au Prince Camille, à Turin : "… J’écris au général Maucune qui en donnera avis au général Gratien en lui prescrivant néanmoins que le départ des bataillons (1er léger et 42e) et celui de la 1ère colonne, composé des équipages et malingres et tenant le restant de sa division prête à partir le 27 au lieu du 28, sauf le bataillon qu’il devra laisser à Plaisance selon les nouveaux ordres qu’il recevra de V. A. …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 174).
Le même 23 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Général Maucune, à Plaisance : "J’ai reçu ce soir, mon cher général, vos deux lettres de ce jour. J’ai fait connaitre à S. A. le gouverneur général l’itinéraire que j’ai donné pour la division de réserve. Je pense qu’il n’y a plus d’inconvénient à ce que le général Gratien suive, pour le 1er léger et le 42e, ainsi que pour la colonne des équipages, l’itinéraire donné, et qu’il prépare, pour le restant de la division, le mouvement pour le 27 au lieu du 28, sauf pour le bataillon que le Prince Borghèse veut laisser dans la citadelle de Plaisance, et pour lequel le général Gratien recevra sans doute de nouveaux ordres …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 81 page 174).
Le 26 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vigevano, au Prince Camille, à Turin : "… J’ai demandé aussi à M. de Neipperg le passage sur la rive droite du Pô pour la division de réserve ; j’ignore s’il y consentira. Les deux bataillons (1er léger et 42e) couchant aujourd’hui à Mortara, demain à Casal et le 28 à Alexandrie, je prie V. A. I. d’en faire donner avis au général D’Espinois …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 176).
D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour les 3e et 6e Bataillons du 42e de Ligne :
Présents sous les armes |
Somme revenant à chaque corps pour |
Total |
||
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
|
57 |
692 |
1845 |
1905 |
3750 |
Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).
- La Restauration
Tous les débris du 42e ont, pendant la première restauration, formé le fond du 39e Régiment, qui reçoit également dans ses rangs le dépôt du 112e, celui du 35e d'Infanterie légère, et tout le 6e Régiment de Voltigeurs de la Garde. C'est le 45e de Ligne qui prend le numéro 42. A partir du 12 mai 1814, le 39e Régiment est commandé par le Colonel Joseph Hyacinthe Daries ; les Bataillons sont dirigés par les commandants Chitry, Bergier, Verdier et Aubrée.
Entré au service comme Sous-lieutenant. Nommé par le pouvoir exécutif au 61e Régiment le 15 Septembre 1792. Nommé Lieutenant au même Régiment le 14 Nivôse an VII. Capitaine au choix du corps le 25 Frimaire an VIII. Chef de Bataillon au 59e par décret impérial du 6 septembre 1808. Nommé Major en second pour commander la 14e Demi-brigade provisoire par décret impérial du 11 avril 1812. Nommé Colonel au 20e de Ligne par décret impérial du 4 Mai 1813. Passé au 42e le 12 Mai 1814. |
Le 2 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Verdier, à Gap : "… J’envoie au Ministre de la Guerre la demande du Major du 42e relative au passage du Sr Leroi, adjudant sous-officier au 106e régiment, dans le 42e. Je n’ai plus le droit de l’autoriser …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 202).
Le 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Marchand, commandant la 7e Division militaire, à Grenoble : "J’ai reçu ce matin la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 30 mai dernier. Le bataillon du 7e de ligne (le seul de ce régiment qui fasse partie de l’armée d’Italie) est déjà établi à Montdauphin, destination de ce régiment. Le 53e est également établi à Briançon. Les bataillons du 42e qui sont à cette armée sont cantonné à Gap et dans les environs et peuvent être envoyés à Briançon au premier ordre. Mais la caisse du payeur de la guerre dans le département des Hautes-Alpes n’ayant aucun fond, on a dû disséminer les troupes et continuer à fournir les vivres de campagne jusqu’à ce que la solde courante puisse être régulièrement payée. L’arrondissement de Briançon ne pourrait dont fournir à la consommation de viande qu’y nécessiterait la réunion du 42e, c’est ce qui me détermine à le laisser à Gap et environs jusqu’à ce que la solde puisse lui être régulièrement payées, ou jusqu’à ce que le commissaire ordonnateur de la 7e division militaire ait assuré à Briançon un service de subsistances.
Mandez-moi, je vous prie, quand vous penserez que le mouvement du 42e pourra avoir lieu …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 95 page 203).
Le même 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Ministre de la Guerre, à Paris : La dépêche de V. E. en date du 25 mai dernier m’est parvenue hier 3 du courant. Par ma lettre du 2, Elle aura vu les différents mouvements ordonnés pour la réunion qui restait encore à faire de plusieurs détachements aux régiments dont ils faisaient partie ...
Le bataillon du 7e, ceux du 42e et le 53e régiment étant aujourd’hui les seuls corps qui composent la 3e division stationnée dans les Hautes-Alpes, se trouvent naturellement placés et occupent déjà en partie les garnisons qui leurs sont assignées.
Les intentions de V. E. se trouvent en conséquence entièrement remplies puisque toutes les portions de corps sont en marche pour se réunir aux fonds de leurs régiments, et que les autres sont prêtes à se rendre aux destinations qui leur seront indiquées ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 204).
Le 14 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Comte Marchand, à Grenoble : "Les bataillons des 7e, 42e et 53e régiments de ligne (anciens numéros) devant former les garnisons de Mont Dauphin et Briançon, étant aujourd’hui les seuls qui composent la 3e division de l’armée d’Italie, cette division se trouve dissoute de fait. J’ai en conséquence autorisé les généraux et officiers d’état-major qui y étaient attachés à se rendre dans leurs foyers pour y attendre les ordres de S. E. le Ministre de la Guerre sur leur destination ultérieure. Il vous appartient donc de donner désormais aux régiments qui restent dans les Hautes-Alpes les ordres que vous jugerez convenables, particulièrement au 42e régiment que j’ai laissé à Gap et environs, comme j’ai eu l’honneur de vous en prévenir, afin de lui donner les moyens d’exister en attendant que la solde puisse être régulièrement payée. Je préviens le commandant du 42e régiment qu’il recevra de vous l’ordre de se rendre à Briançon lorsque vous le jugerez à propos" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 208).
Le même 14 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Major commandant le 42e Régiment de Ligne, à Gap : "Le 42e régiment que vous commandez devant faire partie de la garnison de Briançon, j’ai l’honneur de vous prévenir que vous recevrez les ordres ultérieurs pour vous rendre à cette destination de M. le général Comte Marchand, commandant la 7e division militaire, dont le quartier-général est à Grenoble" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 208).
Le 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Lieutenant général Comte Marchand, commandant la 7e Division Militaire, à Grenoble : "Ensuite des ordres de S. E. le Ministre de la Guerre et d’après ce que vous me mandez, par votre lettre du 9 de ce mois, qui ne m’est parvenue que le 14, sur l’existence des fonds nécessaires pour la solde courante à Briançon, je donne ordre au 42e régiment de partir de Gap le 20 de ce mois pour se rendre à sa destination, en prévenant en même temps le commandant de ce régiment que dans le cas où il aurait reçu des ordres de vous antérieures aux miens, il regarde ces derniers comme non avenus et exécute ponctuellement ceux émanés de votre état-major. Je fais aussi prévenir les 7e, 53e et 42e que faisant désormais partie de la 7e division militaire, ils devront correspondre directement avec votre état-major ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 15).
- Les Cent Jours. 7e Corps d'armée
Dans son Rapport au Ministre de l’Intérieur, le Préfet des Basses-Alpes raconte : "Rapport des circonstances que j’ai pu recueillir sur le passage de la troupe de l’ile d'Elbe, depuis Séranon jusque Digne, d'où il ne m'est parvenu encore aucun détail jusques aujourd'hui sept Mars à une heure après-midi.
… Arrivée le même jour, 3, à 7 heures du soir, à Barrême, la tête de la colonne s'est emparée du commandant de la brigade de gendarmerie qui joint au défaut de l'ivrognerie un esprit très borné ; on lui a fait quitter la cocarde blanche pour prendre la cocarde tricolore, et on lui a fait écrire, ainsi qu'on l'avait exigé du commandant de la brigade de Castellane, une dépêche à l'adresse du capitaine, à Digne, pour lui donner avis de l'arrivée de la troupe et de sa force …
J'appris que Napoléon s'était arrêté à l'auberge voisine de ma maison, qu'il s'était informé du maire et des adjoints si jetais à Digne, et que sur l'observation que j'étais en tournée, il ne dissimula pas l'opinion qu'il considérait cette réponse comme une défaite, qu'il avait manifesté à plusieurs personnes le désir d’une entrevue avec moi et qu'enfin, après m'avoir inutilement attendu pendant une halte de six heures, il avait donné au général Drouot, resté jusqu'au lendemain 5 à 3 heures après midi pour commander l'arrière-garde, la commission de m'inviter de revenir promptement à Digne.
J'ai appris encore qu'il a fait venir devant lui les officiers en retraite ou réformés pour leur faire une large distribution de forfanteries et d’espérances d'améliorer bientôt leur sort ;
Que l'un des colonels à sa suite, ayant été l'ami de M. Desmichels ex-colonel, sachant que son épouse se trouvait à la campagne à peu de distance, l'envoya prier de revenir à Digne pour avoir un moment d'entrevue avec lui, que, s'étant rendue à cette invitation, elle avait été présentée à Napoléon ;
Que, malgré sa jactance, il n'avait pu débaucher que trois jeunes gens licenciés du service auxquels il faut joindre un ex-garde d'honneur de Barrême, un sieur Fabre, ex-directeur des postes d'Illyrie, qui a été proposé dernièrement à S. E. le ministre secrétaire d'Etat des finances pour remplir les fonctions de percepteur de l'arrondissement de Barrême, et un autre jeune homme qui n'avait pas encore servi ;
Qu'ayant appris que dans ce moment se trouvait à Digne le sieur Julien, ex-capitaine de sa vieille garde, qui venait d'amener la demoiselle David d'Annot qu'il avait tout récemment épousée, et aujourd'hui chef de bataillon au 39e régiment en garnison à Embrun, il l'avait fait appeler, et qu'après un moment d'audience, cet officier, que l'on dit avoir refusé de le suivre, avait repris sur le champ le parti de rejoindre son régiment, par la route de Seyne et de Savines …" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 18).
Le Maréchal de camp Rostollant, qui commande à Gap, a la conviction que Napoléon marche sur Grenoble, de là sur Lyon, et des familiers de l'Empereur ont dit hautement à Gap qu'il sera le 20 à Paris. Est-ce possible ? Rostollant s'indigne. Non, Grenoble sera le nec plus ultra de Napoléon, et il déclare fièrement qu'il va suivre l'usurpateur qui sera, de la sorte, pris entre deux feux, entre Marchand qui l'attend à Grenoble et Rostollant qui l'attaquera sur ses derrières.
Le 5 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Embrun, au Colonel du 39e, à Embrun : "J'ai l'honneur de vous prévenir que je vous nomme au commandement supérieur de la place d'Embrun. Vous voudrez bien vous entendre avec le sous-préfet et le commandant d'armes pour les approvisionnements de la place et pourvoir à son armement et à sa défense, en cas d'attaque de la part de Buonaparte qui, d'après tous les rapports qui me sont parvenus, paraît se diriger sur ce point. Vous ferez délivrer des cartouches à la troupe lorsque vous le jugerez nécessaire et vous vous occuperez sans relâche de l'armement de la place et des postes à établir afin de se garantir de toute surprise. Vous aurez environ 600 hommes des gardes nationaux de l'arrondissement de Gap et d'Embrun, le troisième bataillon de votre régiment et le cadre du quatrième ; ce qui formera un total d'environ 1.000 hommes. Il vous arrivera incessamment des artilleurs. En attendant leur arrivée, vous fournirez à l'officier d'artillerie les hommes dans le cas de servir les pièces ; vous les prendrez dans la ligne et dans la garde nationale. Je me repose entièrement sur vous pour conserver cette place à Sa Majesté" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 64).
Le 7 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Embrun, au Sous-préfet d'Embrun : "J'ai l'honneur de vous prévenir que je viens de donner le commandement supérieur de la place d'Embrun à M. Dariès, colonel au 39e régiment de ligne. Je vous prie de vous entendre avec cet officier supérieur pour ce qui regarde le bien du service de Sa Majesté. Je lui donne l'ordre de faire faire le service à la garde nationale conjointement avec la troupe de ligne" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 71).
Rostollant prend avec lui 600 hommes, tout ce qu'il y a de meilleur dans le 39e Régiment de ligne ; il marche sur Chorges où il se trouve le 7 mars. Le 8 mars, il arrive sur Saint-Bonnet.
Le 8 mars 1815 à 9 heures et demie du matin, Sonnet, l'Aide de camp du Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Gap, au Lieutenant général Miollis, à Sisteron : "J'ai l'honneur de vous prévenir que mon général marche avec une colonne d'environ 600 hommes sur les derrières de Buonaparte et que, dans quelques heures, il doit être à Saint-Bonnet. Ayant eu avis de votre marche sur Gap, il m'y a envoyé pour vous en prévenir afin que vous preniez les mesures que vous croirez nécessaires. Nous ne savons pas encore s'il a été reçu à Grenoble. S'il est rcpoussé, il lui est de toute impossibilité d'échapper. Je ne vous cacherai pas, mon général, que l'on a pris ce qu'il y avait de meilleurs soldats dans le 39e régiment de ligne pour former cette colonne, mais que l'esprit n'est pas très bon. Cependant, ils sont bien disciplinés, aiment et respectent leurs chefs, et l'on doit croire qu'ils leur obéiront. Les places du département sont à l'abri de toute surprise. Mon général les a fait armer au premier avis qu'il a reçu du débarquement et de la direction que prenait Buonaparte. Il n'a pas une pièce d'artillerie et il marche avec une sécurité sans exemple. M. le maire doit avoir donné connaissance de la conduite qu'il a tenue dans cette ville, à son collègue de Sisteron qui vous l'aura communiquée" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 72).
Rostollant se dirige sur Corps. Que Marchand résiste fortement dans Grenoble, et lui, Rostollant, coupera la retraite à ce Buonaparte qui s'avance avec une incroyable sécurité et sans aucune pièce d'artillerie ; il ne lui laissera aucun moyen d'échapper ! (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 47).
Le 9 mars 1815, le Maréchal de Camp Rostollant écrit, depuis Corps, à Kerverseau : "Comme je suis en ce moment hors du département, je vous invite à donner tous les ordres que vous jugerez nécessaires pour la défense de Mont-Dauphin et Embrun. La première de ces places se trouve supérieurement commandée par M. Garnier, commandant d'armes, et Embrun, par le major Dugez, du 39e de ligne. Ne quittez pas pour cela Briançon ; c'est le point qui fixe toute mon attention en ce moment. Buonaparte n'est pas encore entré dans Grenoble. Le général Miollis est arrivé aujourd'hui avec 3.000 hommes à Gap. Toute la Provence s'est levée en masse. Des gardes nationales marchent de toutes parts de la France. 10.000 hommes de garde royale sont arrivés à Lyon. Comme vous voyez, cet aventurier ne peut finir que très mal. C'est ce que tout bon Franvais doit désirer. Ne perdez pas de vue la route du Bourg d'Oisans. Disposez de la gendarmerie pour l'éclairer et servez-vous des habitants qui aiment et vénèrent leur souverain légitime. Etablissez avec Mont-Dauphin et Embrun une correspondance suivie, et ne perdez jamais de vue celle du Mont-Genèvre. Connue je n'ai pas le temps d'écrire aux commandants de Mont-Dauphin et d'Embrun, vous leur enverrez copie de la présente pour leur faire connaître les dispositions" (Chuquet A., « Lettres de 1815, Première Série », Paris, 1911 ; p. 78).
Alors que dans la nuit du 9 au 10 mars, Rostollant informe Miollis que Napoléon est entré dans Grenoble le 7, le Colonel Dariès l'informe que "deux officiers et environ trois cents hommes avaient déserté pendant la nuit. Je fis courir plusieurs officiers après, pour les ramener. Mais ce fut inutile ; ces malheureux poursuivirent leur route jusqu'à Paris à l'abri de l'insurrection la plus criminelle. Dès ce moment malheureux je vis bien qu'elle serait générale dans toute l'armée" (Note de Rostollant à la suite de la lettre ci-dessus citée).
Le 12 mars 1815, l’Empereur écrit, depuis Lyon, au Général Bertrand, Grand Maréchal du Palais et Major général de l’Armée : "Monsieur le comte Bertrand, je vous envoie la lettre du général Chabert. Il est autorisé à venir aussitôt que le général Mouton sera arrivé. Recommandez au général Mouton, aussitôt qu'il aura le 49e et le 39e, de prendre un détachement de la garde nationale, le bataillon de flanqueurs et quatre pièces de canon, et de marcher sur Gap pour chasser les Marseillais. Écrivez la même chose au général La Salcette et qu'on fasse écrire à Grenoble que Gap n'étant point la Provence, qu'ils aient à évacuer le Dauphinois" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39028 - Mouton-Duvernet, ancien commandant à Valence de la 2e subdivision de la 7e Division militaire (Grenoble), rallié à Napoléon.
A son retour de l'Ile d'Elbe, l'Empereur réorganise l'Armée.
Le 23 mars 1815, le Général Bertrand écrit, depuis Paris, à Davout : "Le général Mouton-Duvernet écrit de Grenoble que les 39e et 49e régiments sont en mouvement pour se diriger sur Paris. Sa Majesté désire qu'on arrête ce mouvement. Il faudrait écrire au général Mouton à Grenoble. Mais, comme il sera peut-être parti, il serait bon d'envoyer duplicata de l’ordre au général Dessaix, commandant la division militaire de Lyon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2858).
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires rappelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 39e de Ligne (ex 42e) à Montdauphin fait partie de la 7e Division militaire; il doit être fourni par le Département de la Drôme, et son Dépôt doit être établi à Dijon (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 2 avril, le Lieutenant Desuilly est tué à l'affaire du pont de la Drôme près de Valence.
Ce jour là, 2 avril 1815, Lobau écrit, depuis Paris, à Davout : "J'ai reçu quatre ordres de mouvement : pour le 6e régiment de dragons, le 10e de même arme, le 12e de chasseurs et un détachement du 39e régiment de ligne. J'ai dû faire observer à Sa Majesté qu'elle n'avait pas passé ces troupes en revue. Elle m'a ordonné de les faire venir demain à la parade ; ces corps seront donc, à midi, demain, sur la place du Carrousel" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2981). 39e ex 42e de Ligne ?
Toujours le 2 avril 1815, Lobau écrit, dans la nuit à Davout : "J’ai eu l'honneur d'écrire ce soir à Votre Excellence pour lui dire que l'Empereur voulait voir demain à la parade les corps pour lesquels il m'a été adressé des ordres de mouvement. D'après de nouveaux ordres de Sa Majesté il n'y aura pas parade demain et les troupes qui devaient s'y trouver en attendront une" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2982).
Le 6 avril 1815, Davout écrit, depuis Paris, à Lobau : "L'Empereur m'a ordonné de faire incorporer dans la garde impériale les deux détachements des 39e et 59e d'infanterie de ligne qui se sont rendus à Paris pour y suivre Sa Majesté" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3015). 39e Ex 42e de Ligne ?
Napoléon rend aux Régiments leurs anciens numéros; par conséquent, le 39e reprend la dénomination de 42e pendant les cent jours (Décret du 20 avril 1815). Le Colonel Rubillon reprend le commandement du 42e, qui doit recevoir un aigle et un drapeau modèle 1815 (en fait, non remis à Bourges).
Le 2 mai 1815, à Paris, est établi un "Projet d'emplacement des dépôts d'infanterie et de cavalerie qui se trouvent en ce moment dans les places frontières, et corrections de l'Empereur" qui indique "... Le 42e de ligne à Bapaume"; l'Empereur corrige : "Abbeville" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1535).
Le 2 mai 1815, à Paris, est établi un "Projet d'emplacement des dépôts d'infanterie et de cavalerie qui se trouvent en ce moment dans les places frontières; corrections autographes de l'Empereur" qui indique "... 42e : Abbeville (Et non Condé) ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3169).
Pendant cette période, le Régiment est appelé en Savoie et fait partie de la 23e Division, 7e Corps, sous les ordres du Maréchal Suchet.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 23e division : donnez ordre que le 6e d’infanterie légère qui est à Phalsbourg et qui se recrute dans les Vosges, complète son 3e et son 4e bataillon, chacun à 500 hommes, et que ces 3e et 4e bataillons fassent partie du 4e corps et soient attachés à la 12e division. Chargez le général Gérard de faire presser l’organisation de ces 3e et 4e bataillons.
Le 42e qui se recrute dans la Drôme et le 53e qui s’y recrute également, doivent avoir bientôt leur 3e et 4e bataillon à l’armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).
Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Suchet, Duc d'Albufera, commandant l'Armée des Alpes, à Lyon : "Je reçois votre lettre de Lyon du 16 mai. Vous avez à votre corps d'armée huit régiments qui se recrutent dans l'Isère, Seine-et-Marne, la Haute-Loire, les Hautes-Alpes, les Vosges, l'Ardèche et la Drôme. En activant le départ des anciens soldats dans les départements des 7e et 19e divisions militaires qui sont sous votre commandement, vous porterez facilement chacun des régiments qui doivent les recevoir à 2,400 hommes d'infanterie ; ce qui, joint aux divisions de gardes nationales d'élite que vous aurez le temps de bien habiller et bien armer (et qui vous seront d'un bon service non-seulement dans les garnisons, mais dans tout le pays difficile des Alpes), vous mettra dans la main un bon corps d'armée. Vous devez être suffisamment muni d'artillerie, et vos deux régiments de cavalerie doivent être portés chacun à 1,000 hommes.
Le 6e de ligne a ordre de partir de Marseille aussitôt que les trois régiments qui sont en Corse seront débarqués.
Ne croyez pas à la nouvelle des 60,000 hommes du général Frimont. Le corps d'observation du Var aura, avant que les hostilités commencent, 12 à 20,000 hommes. Le corps d'observation du Jura observe et contient la Suisse. J'ai donné des ordres pour que le 42e régiment ait les secours d'argent que vous demandez ; la Drôme peut facilement le porter au complet.
Je vous recommande beaucoup de faire pousser avec activité les travaux de Lyon, Il est nécessaire qu'au 10 juin il y ait des pièces en batterie aux ouvrages entre Saône et Rhône, à la Guillotière et au pont des Brotteaux. Voyez aussi ce qu'il faut pour nous assurer le pont de Perrache.
J'ai donné des ordres pour que les travaux de la couronne à Perrache fussent repris. Vous pouvez faire concourir ces travaux à la défense du pont. Quoique Pont-Saint-Esprit ne vous regarde pas, faites-vous assurer s'il est bien et fortement occupé, ainsi que la petite place de Sisteron" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21937 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39718).
Le 42e ne prend pas part à la grande lutte qui décide à Waterloo, le 18 juin, du sort de la France, mais il combat les forces autrichiennes avec avantage, grâce à l'habileté et à l'énergie du duc d'Albuféra.
Le 21 juin, dans un combat livré à Evian, sur le lac de Genève, le Capitaine Martin est blessé. Les 27 et 28 juin, nouveaux combats à Bonneville (Haute Savoie actuelle) près de Genève : le 27, le Sous lieutenant Servierres est tué, le Lieutenant Moussoux blessé; le 28, le Colonel Rubillon est blessé. Le 30, à Seyssel (Haute Savoie), le Sous lieutenant Querouil est tué ; le 6 juillet 1815 à Nantua, le Lieutenant Chont est tué, le Capitaine Morant blessé. Enfin le 7 juillet a encore lieu un combat à Dortans. A la suite de cette affaire, le Général autrichien Frimont accepte un armistice offert par le Maréchal Suchet et on prend la frontière de 1814 pour ligne de séparation des armées belligérantes. Le 42e a donc l'honneur d'être un des derniers à combattre l'invasion étrangère en 1815.
Après la chute de l'Empire et le licenciement de l'Armée de la Loire, une ordonnance royale du 3 août 1815 crée une Légion par Département; l'armée est donc divisée en 86 Légions départementales numérotées suivant l'ordre alphabétique des départements. Le fond du Régiment sert donc à constituer la Légion de la Corrèze, numéro 18. Ici se termine l'histoire du 42e Régiment de ligne qui, au cours de la période 1804-1815, a eu 19 Officiers tués, 7 décédés de leurs blessures et 89 blessés.
Collection particulière - S.E.H.R.I. |
- Récapitulatif des contingents reçus par le 42e de 1804 à 1814; répartition des Bataillons sous l'Empire
1804.- Conscrits de la Charente-Inférieure.
1805.- Conscrits de la Charente-Inférieure.
1806.- Conscrits de la Charente-Inférieure.
1807.- Conscrits de la Charente-Inférieure.
1808.- Conscrits de la Charente-Inférieure, de la Charente et de l'Aveyron.
1809.- Conscrits des Basses-Alpes et de la Lozère.
1810.- Conscrits des Basses-Alpes et de la Lozère.
1811.- Conscrits des Basses-Alpes et de la Lozère.
1812.- Conscrits de l'Aude.
1813.- Dans le premier semestre, conscrits de l'Ain, du Doubs et de la Haute-Saône.
Dans le deuxième semestre, conscrits de la Côte-d'Or, de la HauteMarne, de Saône-et-Loire, du Doubs, des Hautes-Alpes, du Mont-Blanc, du Tarn, de l'Aveyron et de l'Ardèche.
Tableau récapitulatif de la répartition des Bataillons |
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1er |
2ème |
3ème |
4ème |
5ème |
6ème |
1805 |
Armée de Naples |
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1806 |
Armée de Naples |
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1807 |
Armée d'Italie |
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1808 |
Armée d'Italie |
Armée d'Italie |
Dépôt à Milan |
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1809 |
Espagne |
Idem ; Autriche |
Dépôt à Milan |
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1810 |
Espagne |
Italie |
Alexandrie |
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1811 |
Espagne |
Espagne |
Alexandrie |
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1812 |
Espagne |
Reformé à Alexandrie |
Alexandrie |
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1813 |
Espagne |
Italie |
Alexandrie ; Saxe |
Alexandrie |
Italie |
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1814 |
Espagne puis France |
Italie |
Saxe ; reformé à Alexandrie |
Alexandrie |
Italie |
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1815 |
Le 42ème combat en France (Savoie et Ain) |
II/ Uniformes
En ce qui concerne les tenues portées au 42ème , les sources iconographiques sont peu nombreuses, et constituées pour l'essentiel des Collections Alsaciennes, source d'inspiration de nos soldats. Nous pouvons classer ces sources en trois périodes distinctes.
La première période se situe aux environs de l'année 1806. Nous disposons tout d'abord d'une représentation d'un Grenadier donné par R. Knötel (fig. 1). La tenue en elle-même est classique. Cependant, on peut remarquer que la plaque du bonnet à poil est ornée d'une grenade enflammée, sur laquelle est inscrit le numéro du Régiment. Par ailleurs, la patte de parement est donnée blanche, passepoilée de rouge. Enfin, la capote roulée sur le sac est de couleur beige. Pierre Charrié, dans un article paru dans la Sabretache (Carnet 26, 1975, page 8), nous dit que les Grenadiers du 42e de Ligne ont le bonnet vers 1805 à 1807. Il donne également un modèle de plaque qui avait appartenu à l'ancienne Collection Castagné. Cette plaque en laiton était ornée d'une aigle sur fond de rayons (fig. 1bis). Si l'on regarde de près le dessin de Knötel, la grenade semble elle aussi être entourée de rayons. Quid ?
Vient ensuite un Sapeur, tiré de la planche 239 de Rigo (fig. 2), et basé sur des notes manuscrites de Carl, conservées au Musée historique de Strasbourg. Représenté de dos, ce Sapeur, qui porte l'habit classique de l'Infanterie de Ligne, a pour principale caractéristique de porter des épaulettes à tournante jaune. Nous ignorons par contre si son bonnet à poil, dont le plumet est entièrement rouge, est muni d'une plaque. Nous avons également reproduit l'habit, tel qu'il est donné par Rigo : la patte de parement est devenue bleue à passepoil rouge. On peut aussi remarquer les haches croisées rouges, surmontées d'une grenade de même couleur, grenades que l'on retrouve aussi sur les retroussis. Enfin, en ce qui concerne les Fusiliers, nous disposons tout d'abord d'un shako du modèle 1806, donné dans l'ouvrage de Margerand ; celui ci appartenait à la Collection P. Clément. Il ne comporte ni jugulaires, ni cordons, et a sur le devant une plaque en cuivre estampillée à l'aigle, avec en dessous le numéro du Régiment. Sur le dessus du shako, il y a un pompon lentille bleu (avec au centre le chiffre 4 en rouge), surmonté d'une houppette également bleue. La Giberne donne une plaque de shako absolument identique. Ce type de shako (fig. 2bis) a été distribué dès la fin de l'année 1806, et plus généralement au cours de l'année 1807. Si nous partons du principe que le Fusilier porte le même uniforme que le Grenadier, la reconstitution en est alors tout à fait aisée (fig. 3). Subsiste cependant une interrogation : la patte de parement est elle bleue ou blanche ?
Pour en terminer avec cette période, nous avons un Musicien en 1806 (fig. 4), tel que donné par Charmy ("Splendeur des uniformes de Napoléon"). Bien que cette source a de nombreux détracteurs, nous ne la rejetterons pas car nous sommes certains que Charmy a travaillé et établi ses types à partir de sources précises. L'intéret ici de ce Musicien est double : il confirme le port du shako, avec la plaque en losanges ; par ailleurs, il établit les couleurs caractéristiques de la tête de colonne, savoir l'habit bleu céleste à collet, revers, parements et retroussis jaunes, complétée par des trèfles et un galonnage dorés. Dans ses grandes lignes, c'est la tenue de base de la tête de colonne en vigueur jusqu'en 1812. A côté, en figure 4b, nous donnons un Musicien d'après P. A. Leroux (Collection Brown, Etats Unis) reproduit en fac-similé. Les similitudes avec celui de Charmy sont évidentes; les seules différences se trouvent dans la plaque de shako, et l'intérieur des retroussis qui sont blancs. Comme la source n'est pas précisée (c'est très souvent le cas chez Leroux), nous n'en dirons pas plus sur ce type.
La deuxième période, située aux alentours de 1809, est représentée par les figurines de la collection Carl. Celles ci ont toutes pour caractéristique : l'absence de passepoil sous le collet. Carl nous présente tout d'abord un sapeur (fig. 5) ; celui porte le bonnet à poils sans plaque, avec sur le côté un plumet vert à la base, et rouge au sommet. L'habit est celui donné par Rigo (voir figure 3). Ce Sapeur a des épaulettes à corps rouge, tournante jaune, et franges vertes. Sur le baudrier porte sabre se trouve une grenade en laiton. A la taille, on peut constater la présence d'un ceinturon, dont la plaque est ornée d'un N. Vient ensuite le Tambour de Fusiliers (fig. 6), dont la tenue tranche avec celle du Sapeur. L'habit est de couleur bleu ciel (la tenue bleu ciel de la tête de colonne est encore confirmée à Bayonne en 1812) , avec collet, revers et parements jaunes. La patte de parement est bleu ciel passepoilée de jaune. Chose curieuse, le col et les parements sont bordés d'un galon doré, mais pas les revers, ni les retroussis qui par ailleurs, paraissent être blancs. D'autre part, les pattes d'épaules sont entièrement jaunes, et sont posées sur des nids d'hirondelle rouges bordés d'un galon doré. Le shako est surmonté d'un pompon bleu ciel, lui même surmonté d'une houppette rouge en forme de blaireau ; entre les deux, il y a une bague rouge. La plaque de shako est désormais du modèle à l'aigle. Ce Tambour est celui donné par L. Rousselot, dans la planche 89 de sa suite consacrée à l'Armée Française. Cet auteur a cependant ajouté un passepoil blanc aux parements, qui borde le galon doré. Carl a également servi de source au dessin que l'on trouve dans l'Album Schmidt du Musée de l'Armée, mais avec tout de même quelques erreurs telles que les pattes d'épaule bleu ciel, ou l'absence de galons dorés au col, pattes de parements, et nids d'hirondelles. Le Musicien (fig. 7) reprend en partie la tenue du Tambour, dont il se distingue cependant par le port d'un pompon blanc surmonté d'un plumet également blanc ; par des trèfles dorés sur les épaules ; par le galon doré aux revers, aux retroussis et aux pattes de parement ; par les bottes à revers fauve, et l'épée. Le Grenadier (fig. 8), tout comme le Sapeur, porte le bonnet sans plaque. Ses épaulettes sont à tournante blanche. Le Fusilier (fig. 9) a le même shako que le Tambour, et ses pattes d'épaules sont entièrement rouges. Enfin, le Voltigeur (fig. 10) qui se distingue par son collet jaune à liseré rouge, a au shako un plumet vert au sommet et jaune à la base, placé sur un pompon lui aussi vert et rouge ; les cordons sont verts. Les épaulettes ont le corps et la tournante jaunes, et les franges vertes. Enfin, la dragonne est blanche, avec un gland jaune rayé de rouge, et des franges vertes. Nous donnons également une reconstitution d'un Voltigeur en tenue de campagne, extraite de la revue Husar (communication d'un de nos correspondants); c'est le Voltigeur de Carl, mais sans le plumet au shako et avec des pantalons de toile blancs.
La troisième période est celle représentée par les figurines de Wurtz. Celles ci sont datées de l'année 1810. Par rapport aux figurines de Carl, les Wurtz ont tous un passepoil sous le collet, et les shakos sont pourvus d'une ganse de cocarde. D'autres détails, parfois infimes, permettent également de les distinguer des Carl. Ainsi, le Sapeur (fig. 11) a sur les bras des haches croisées rouges, sans grenades, et sur la plaque de ceinturon, le N est remplacé par une grenade. Le Tambour de Fusiliers (fig.12) a une houppette verte sur le pompon ; les nids d'hirondelle (surmontés d'une patte d'épaule bleu ciel à passepoil jaune) et les retroussis sont jaunes ; les revers et les pattes de parements ont un galon doré ; sur le bras gauche, il y a des chevrons d'ancienneté rouges. Job, dans ses Tenues des Troupes de France, le donne, mais sans les chevrons rouges, avec un pompon bleu ciel, et l'intérieur des basques bleu céleste. Nous le retrouvons également sur un dessin conservé à Rastatt (auteur anonyme), dans l'ouvrage de Elting et Knötel, et enfin chez Charmy (pour ces deux dernières sources, la ganse de cocarde est blanche). Wurtz donne également un Chef de musique (fig. 13), dont la tenue est relativement proche de celle du tambour, mais avec les caractéristiques suivantes : pourtour supérieur du shako doré ; boutonnières sans agréments ; galons de grade dorés sur fond rouge. Le Musicien (fig. 14) porte la même tenue que le Chef de musique, sans la tresse supérieure au shako, et sans les galons de grade. Le Grenadier (fig. 15) se distingue par l'absence de cordon sur le devant du bonnet et des épaulettes à tournante rouge. Le Voltigeur (fig. 16) pour sa part a le pompon entièrement vert ; l'épaulette a le corps rouge, tandis que la dragonne est verte à coulant jaune. Le Fusilier quant à lui (fig.17) a un pompon bleu foncé, et ses pattes d'épaules sont bleues à passepoil rouge.
Le Commandant Bucquoy a donné quelques types tirés des collection Carl et Wurtz (sans autres précisions), avec là encore quelques petites variantes. Ainsi, le Sapeur (fig.18) a sur les bras les haches croisées avec la grenade rouge ; seul le tiers supérieur du plumet est rouge. Le Tambour (fig.19) a le pompon bleu céleste foncé surmonté d'une houppette rouge, et n'a pas de chevrons sur les bras. Le Grenadier (fig.20) a sur le devant du bonnet un cordon blanc. Le Voltigeur (fig.20) enfin porte des chevrons rouges sur le bras gauche ; son plumet a le tiers supérieur vert ; les épaulettes sont à corps et tournantes vertes. Tous les autres types, Musicien (fig.21), Chef de musique (fig.21), Fusilier (fig.20), sont analogues à ceux de Wurtz. A noter que dans le premier tome de l'ouvrage "Les Uniformes des Guerres Napoléoniennes", B. Coppens a représenté un Musicien d'après Bucquoy/ Boisselier, mais avec les retroussis des basques blancs comme chez Carl. Il s'agit là sans aucun doute d'une erreur. Nous avons demandé à Mr Coppens l'autorisation de reproduire sur cette page le Musicien en question, mais notre demande est malheureusement restée sans réponse.
En complément, nous donnons le Tambour major (fig.21) tel qu'il est décrit par H. Rommel, qui cite comme source Wurtz et le Fichier Carl; mais, il nous parait plus tenir de Wurtz que de Carl en raison des retroussis qui sont jaunes. Ce Tambour major porte la même tenue que les Musiciens de Wurtz, dont il ne se distingue que par le chapeau, surmonté d'un simple plumet blanc à sommet rouge et le port des épaulettes parcourues en leur centre par une raie rouge. Le reste correspond aux attributs classiques d'un Tambour major. Précisons que selon H. Rommel, "ce tambour major ne paraît pas avoir été connu de Bucquoy"; il n'a d'ailleurs, à notre connaissance, jamais été donné dans aucune publication (c'est cependant à vérifier).
Précisons aussi que H. Rommel estime que "hormis la planche faite par Job qui l'a extraite de Wurtz, et les cartes bucquoy de la même veine, il n'existe rien au point de vue iconographique d'époque. C'est une unité qui découle de notes, croquis et renseignements oraux". Dans son étude de Wurtz et du fichier Carl, outre le fait que H. Rommel semble avoir synthétisé les deux sources, nous avons relevé quelques différences notables :
- Tambour de Fusiliers : donné avec les pattes d'épaules et de parements bleu ciel passepoilées de rouge (?).
- Sapeur : Description conforme aux types de Wurtz et Carl. H. Rommel fait les remarques suivantes :
"Je me suis souvent demandé, en raison de la différence du plumet et des épaulettes des sapeurs par rapport aux grenadiers du même régiment, si au cours des diverses manipulations, il n'y aurait pas eu une sorte d'inversion dans les figurines.
1° prêts consentis entre les collectionneurs.
2° Disposition des figurines dans les vitrines du Musée de l'Armée avant 1914.
Je les ai vues pour la 1ère fois en août 1919
et surtout bien regardées en juillet 1925. Bucquoy (cartes) via Boisselier n'a pu les avoir que par les vitrines du Musée de l'Armée. Cependant, je pense en avoir vu dans les grands albums (note : il s'agit d'une allusion aux albums de la Collection Wurtz conservés à la Bibliothèque du Musée de l'Armée, indépendants des figurines sur plots exposées dans les vitrines). C'est loin tout ça. Il est cependant possible, étant donné la fantaisie manifestée dans d'autres corps, que cette différence ait été voulue". et d'ajouter : "avec un plumet différent, les sapeurs du régiment portent les mêmes épaulettes que voltigeurs. Il est possible que cela soit réel au vu de la diversité qui régnait parmi les têtes de colonne".
- Chef de musique : donné avec la patte de parement bleu ciel passepoilée de rouge, comme pour le Tambour. Pour le reste, c'est le Chef de musique de Wurtz. Concernant la musique, H. Rommel fait les commentaires suivants :
"Ce qui est très curieux dans toutes ces
collections sur plots, c'est le nombre de musiciens, presque toujours conforme à celui fixé par le régiment de l'époque concernant la composition des musiques d'infanterie. Par contre les autres éléments sont réduits à une échelles diminutive, très compréhensible d'ailleurs...".
H. Rommel donne le Grenadier d'après Carl (pas de différences), le Fusilier et le Voltigeur d'après Wurtz. De toute évidence, c'est cette source qui a servi de base essentielle à son étude, plus que le Fichier Carl qui est pourtant cité en référence.
Trois sources donc et trois ensembles de caractéristiques ; et pourquoi pas, tout simplement, trois bataillons distincts, représentés entre 1809 et 1810 ? Car après tout, ces petites différences ont sans doute leur raison d'être. Et même si nous nous répétons, rappelons que selon H. Rommel, grand spécialiste des Collections alsaciennes, "hormis la planche faite par Job qui l'a extraite de Wurtz, et les cartes Bucquoy de la même veine, il n'existe rien au point de vue iconographique d'époque. C'est une unité qui découle de notes, croquis et renseignements oraux".
En ce sens, H. Rommel a bien raison. Il faut effectivement faire de longues recherches pour avoir une idée de ce qu'a pu être la tenue d'un Régiment au cours de la période. Les Collections Alsaciennes (et d'autres sources) nous donnent bien souvent la grande tenue. Pour ce qui est de la tenue en campagne, il faut faire appel à certains manuscrits anciens, mais aussi fouiller dans les archives. Et là, parfois, le hasard fait bien les choses, comme le prouve le petit texte de Jacques Estrampes, paru dans le bulletin 3 du Bivouac de 2003. Au cours de ces recherches aux Archives de la Haute Garonne, il est tombé sur des compte-rendus de jugements et procédures, dont l'un concerne un vol en août 1811, dans lequel "apparaissent des effets d'officiers de voltigeurs du 42ème régiment d'infanterie de ligne. Voici comment se présente l'affaire. Le lieutenant Richer se plaint que deux portemanteaux ont été dérobés alors qu'ils auraient été confiés à deux soldats du 2ème bataillon des chasseurs des montagnes dont la compagnie est stationnée au fort de Bellegarde sur la frontière des Pyrénées Orientales. Si les deux chasseurs ariégeois démentent, on retrouve les effets volés dans leurs sacs. Ils les auraient soit disant achetés à des soldats de passage. Quoi qu'il en soit, ils sont acquittés. Les propriétaires des effets sont le lieutenant Vlacardé tué quelque temps auparavant en Espagne et le capitaine Dexeur. Les objets volés sont : une culotte blanche en casimir, une lévite bleue en serge, dénommée capote selon les témoins, frac bleu à collet jaune avec boutons jaunes (un des soldats crut qu'ils étaient en or !) portant le N°42 et des cors de chasse aux basques. Pièces en conviction, ces effets sont décrits tous de la même façon par les différents témoins". Notre collègue Didier Davin, pour les besoins de ce texte, a tenté à partir de cette liste d'effets, de reconstituer l'aspect de l'Officier de Voltigeurs en Espagne; nous donnons ce dessin (fig.22). Précisons que le passepoil du collet du surtout de l'Officier de Voltigeurs est bleu; les Collections alsaciennes le donnent rouge pour le collet de l'habit de la troupe. La capote bleu est roulée en sautoir.
Un autre petit détail nous est donné dans le "Manuscrit d'Angebault et le 20e Chasseurs" publié dans le Carnet de la Sabretache 1897, page 634 : "le fameux 42e Régiment, habillé de capotes brunes espagnoles". Cette tenue est portée au combat d'Altafulla le 24 janvier 1812. Là encore, on est loin des magnifiques tenues données par les Collections Alsaciennes.
En figure 23, nous donnons différents types extraits du Manuscrit de Freyberg, datés de 1813. Nous avons reproduit à gauche les dessins de la Collection Brunon avec leurs anotations; à droite, le fac-similé en noir et blanc qui en a été tiré (titre donné : "planche 7 : Franz.linien inf."; avec la description ci-dessous) et en bas les dessins exécutés par Charles Brun. On verra qu'il peut y avoir quelques petites différences entre la description et ces dessins en couleurs. Ces dessins sont extrêmement intéressants; on y voit notamment qu'en 1813, les habits de certains bataillons ou Régiments ne sont pas encore coupés selon le Réglement de Bardin.
Ces différents personnages peuvent être vraisemblablement attribués au 42e de Ligne, et plus précisément au 4e Bataillon puisque c'est ce dernier qui a fait la campagne de 1813 en Saxe. En effet, le Grenadier de dos a sur sa giberne l'indication du Régiment, et par ailleurs, sur le dessin en couleur de Charles Brun, la plaque de shako de l'Officier de Voltigeurs (qui est représenté de profil), l'on voit clairement le chiffre 2 représenté. Cinq personnages donc. De gauche à droite :
- Voltigeur : shako noir, pompon jaune, plumet vert. Cordons, glands, raquettes verts. Plaque et jugulaires jaunes. Habit bleu foncé, revers blancs passepoilés de rouge, collet jaune, retroussis (ou passepoil?) rouge; boutons jaunes. Parements jaunes, patte bleu foncé passepoil rouge. Epaulettes vertes tournantes jaunes (sur l'épaulette de gauche il semble y avoir un passant rouge). Baudrier blanc; pantalons, guêtres blancs, souliers noirs.
- Grenadier de dos : Shako recouvert d'une housse noire, pompon rouge, cheveux naturels, ruban noir, tête d'épingle jaune, cravate noire. Habit bleu foncé. Collet rouge, passepoil blanc, épaulettes rouges; revers blancs passepoil rouge; boutons jaunes; retroussis blancs, étoiles
bleues; passepoil rouge de la poche à peine visible; parements rouges passepoil blanc, patte bleu foncé, passepoil rouge. Baudriers blancs, giberne recouverte de toile blanche, inscriptions noires, étoile bleu foncé. Pantalons, guêtres comme le précédent. Souliers noirs; sac noir, courroies blanches, manteau roulé gris, courroies blanches.
- Porte drapeau (?; sic) : Shako noir, galon supérieur jaune, jugulaires, plaque, ganse de cocarde jaunes; cordons, glands rouges. Habit bleu foncé, collet rouge passepoil rouge, revers blancs, (sans passepoil) boutons jaunes, parements rouges, passepoil blanc, pattes bleu foncé, passepoil rouge. Epaulettes rouges; trois galons (chevrons?) jaunes sur la manche gauche; baudrier blanc, culotte blanche; guêtres et souliers noirs. Hampe bleue, aigle jaune, tablier bleu(à la hampe) et blanc (le rougen'est pas visible); cordons, glands, franges tricolores.
- Officier 1 : Housse de shako noire; pompon bleu clair; surtout bleu, boutons jaunes; hausse col, épaulettes jaunes (or); culotte bleue; bottes noires.
- Officier 2 : Shako noir, pompon, plaque, jugulaires jaunes. Surtout bleu foncé, collet, parements, hausse col, boutons, épaulettes jaunes. Retroussis bleu foncé. Pantalon bleu foncé à bande jaune; fourreau d'épée noir, garnitures jaunes; souliers noirs.
Pour terminer, nous donnons en figure 24, un habit extrait de l'Encyclopédie des Uniformes Napoléonien de V. Bourgeot et A. Pigeard. Cet hbit, présenté comme étant conforme au règlement de 1812, semble prouver l'existence d'une Compagnie d'Artillerie au sein du 42e. A noter qu'un bouton a été remplacé par un modèle du 23e léger. A noter que le port de deux épaulettes nous parait curieux (s'agit il d'un rajout malencontreux ?).
III/ Drapeaux
Drapeaux modèle 1794
A partir de 1794, chaque Demi-brigade reçoit trois drapeaux tricolores. Pour la 42e, nous ne connaissons que le modèle réglementaire des 1er et 3e Bataillons, et un original.
Avers du drapeau commun à toutes les Demi-brigades et arboré au second Bataillon ou Bataillon du centre (reproduction d'après Challiot) | Modèle réglementaire du drapeau des 1er et 3e Bataillons, 1794-1804 (reproduction d'après Challiot) | Drapeaux de la 42e de Bataille conforme au dessin de Challiot; pris à Paris en 1815 et conservés à Berlin à l'époque de Hollander (1913). 1er et 3e Bataillons |
Selon Charrié, se trouvaient à Berlin deux drapeaux modèle 1794 : l'un du 2e bataillon, l'autre du 1er ou du 3e bataillon. Selon le même auteur, à la sa formation en 1796, la 42e Demi-brigade de Ligne a reçu 3 nouveaux drapeaux modèle 1794.
Drapeaux modèle 1804
Drapeau modèle 1804 (Revue Husar; communication d'un de nos correspondants). |
Le 42e reçoit en 1804 3 aigles et drapeaux modèle Challiot (en 1812, il y a toujours un aigle en mauvais état en service).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Drapeau modèle 1812
D'après un état datant de l'année 1810, devait figurer sur le drapeau du 42e de ligne, modèle 1812, la bataille suivante : Wagram (O. Hollander). Reste au dépôt d'Alexandrie. L'Aigle suit le 1er Bataillon en Espagne jusqu'à la capitulation de Lérida en février 1814. Aucune indication sur le sort de l'Aigle (Pierre Charrié).
Drapeau modèle 1815
En 1815, le 42e reçoit une Aigle et drapeau modèle 1815. Non remis à Bourges.
IV/ sources
Bibliographie
- Bucquoy E. L. : "Les Uniformes du Premier Empire, l'Infanterie".
- Fichier Carl, planche 32.
- Carnets de la Sabretache, 1911 et 1928.
- Charrié P. : "Drapeaux et étendards de la Révolution et de l'Empire".
- Durieux J. : "Les assiégeants de Tarragone" ; Carnet de la Sabretache, 1911.
- Elting et Knötel H. : "Napoleonic Uniforms", tome 1.
- La Giberne, 6ème année, N°3.
- "Histoire du 42e Régiment d'Infanterie" ; Montbéliard, 1875.
- Historique du 42e ; auteur ?
- Job : "Tenue des Troupes de France".
- Martinien A. : "Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire (1805-1815)".
- Martinien A. : "Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire (1805-1815)". (Supplément paru en 1909).
- Notes de l'auteur.
- Petits Soldats d'Alsace, Collection Wurtz, planches 67 et 68.
- Rigo : Le plumet, planche 239.
- Rousselot L. : L'Armée Française, planche 89, "Têtes de colonnes, 1804-1812".
Ressources numériques en ligne
- Site de R. Darnault : http://darnault-mil.com/Militaires/regiments/infanterie_ligne.php
- Collection de situations Nafziger : http://usacac.army.mil/cac2/CGSC/CARL/nafziger