Le 31ème Régiment d'Infanterie Légère
1801-1815
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition. Nous l'avons complété par les Etats militaires ans X à XII
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I/ LES DEBUTS DU 31E LEGER, 1801-1806
a/ LES PRECURSEURS, 1799-1802
Le nouveau gouvernement piémontais, allié des français, après le renversement du roi et son exil en Sardaigne, leva en Avril 1799 dans les Hautes vallées (essentiellement celle de San Martino), parmi les populations protestantes locales, un corps de Chasseurs vaudois de 2 Bataillons de 1500 hommes (ou Légion Vaudoise) chargé d'assurer la sécurité dans le département de la Stura. L'unité fut mise sous le commandement de Giacomo Marauda.
Lorsque le Piémont doit être évacué devant l'avance austro-russe entre Mai et Juin 1799, les autorités piémontaises se réfugient dans la région autour de Fenestrelle, puis passent de l'autre côté de la frontière vers Briançon et les chasseurs vaudois avec eux. La Légion Vaudoise est alors réunie avec d'autres piémontais pour faire partie du Corps de l'Armée des Alpes sous le général Turreau. Maurauda va tenir à conserver son unité autonome directement sous commandement français. Il sera cependant destitué en Août 1800 et remplacé par Louis Auguste Lecuyer.
Lorsque les Piémontais "patriotes" peuvent retourner chez eux, suite à la victoire de Bonaparte à Marengo, les Vaudois sont réorganisés en un corps de Chasseurs Piémontais de 2 bataillons (10 Compagnies) et un Dépôt. En Juillet 1800, ils sont à Turin. En Août, un détachement part sur Ivrée, puis les Chasseurs piémontais vont aider les Français, à la reprise des hostilités avec l'Autriche. En Décembre 1800, on les retrouvera à Palazzolo, une partie à la Division Loison, une partie comme éclaireurs à la Division Rochambeau. Puis ils participeront à la bataille de Pozzolo, le 25 Décembre 1800.
Au début 1801, après la paix, réunis à Alexandrie, les Chasseurs Piémontais deviennent 1ère Demi-brigade légère Piémontaise à 3 Bataillons, toujours commandés par Lecuyer. Les 3 Chefs de Bataillons étant Jacques Armelin, Stephane Arlandi et Jean Falcon.
En Avril, la Demi-brigade reçoit les renforts d'un Bataillon de Chasseurs des Alpes formé en début 1801 avec des Compagnies d'anciens Barbets (ou Chasseurs volontaires à pied piémontais). Le 26 Août 1801, avec les autres troupes piémontaises, la Demi-brigade change de cocarde et devient donc 31e Demi-brigade légère "française", mais le changement effectif n'aura lieu qu'en Janvier 1802.
L'unité ayant été la proie de beaucoup de dilapidations de la part de son Etat-major, celui-ci a été cassé au milieu de 1801 et le commandement provisoire est assuré par Théodore Fornaris jusqu'au milieu de 1802 où arrivera en poste le Chef de Brigade Louis Joseph Mejan (nommé en fait depuis le début 1802). Le Général Colli inspecte la nouvelle unité en Février 1802, puis ce sera le tour du Général Ernouf. Ils constatent des effectifs autour d'un millier d'hommes mais seulement la moitié armés et avec de mauvais fusils, des uniformes en loques, une instruction militaire défaillante, des cantonnements insalubres. Pour remédier à tout cela, on décide de faire venir la Demi-brigade en France. Le 24 Mai 1802, l'unité se met donc en marche pour gagner Besançon par Suze.
Entre temps, le 29 mars 1802 (8 germinal an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Les compagnies de dépôt des ... 31e et 38e légères seront embarquées à Brest ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6835).
Né à Montpellier le 29 novembre 1763. Soldat au Régiment de Hainaut en 1778, puis au Régiment de l'Ile de France en 1780. Sous-officier au 3e Bataillon de Volontaires de l'Hérault en 1790, puis Capitaine de Grenadiers au 6e Bataillon de Volontaires de l'Aude en 1793. Employé à l'Armée des Pyrénées Orientales, il se distingue au Mas d'Eu en Juillet 1793, où il est blessé. Commande alors le Bataillon des Braconniers Montagnards, et à la prise du Boulou, le 15 Octobre, monte le premier à l'assaut du fort Montesquiou. Promu Chef de Brigade de la 1ère Demi-brigade d'Eclaireurs sur proposition du Général Pérignon en Février 1795. Puis Chef de Brigade de la 10e Demi-brigade provisoire en Juillet. Il commandera la force armée dans les départements de l'Ardèche, de la Lozère et de la Haute Loire en mars 1796. En mars 1797, à l'Armée d'Italie, passe à la tête de la 27e Demi-brigade Légère et avec elle se bat aux armées de Naples et d'Italie entre 1798 et 1801. Réformé en Avril 1801, il est placé à la tête de la Demi-brigade légère piémontaise en décembre 1801. L'unité devenant 31e Demi-brigade Légère. Chevalier de la Légion d'Honneur en Décembre 1803, Officier de la Légion d'Honneur en Juin 1804. Sert à l'Armée des Côtes de l'Océan puis à la Grande Armée 1805-1807 où il est blessé d'un coup de biscaien à Friedland en Juin 1807. Baron d'Empire en Novembre 1808. Sert en Espagne en 1808-1809, remplacé à la tête du Régiment en Mai 1809. (source : D. et B. Quintin, Dictionnaire des colonels de Napoléon). |
b/ LES ANNEES D'APPRENTISSAGE, 1802-1804
Aux premiers jours de Juillet 1802, la Demi-brigade se trouve à Besançon. Le tout nouveau Chef de Brigade Mejan "monte" à Paris le 14 Juillet 1802, avec un détachement de son unité pour y recevoir un drapeau (de même que toutes les autres Demi-brigades légères), tandis que ses hommes en garnison touchent enfin de l'équipement. Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182). Chaque chef de brigade, Joseph Boyer pour la 7e Légère, venu avec un détachement de son unité, jure alors de défendre son nouvel emblème au péril de sa vie.
Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc que 20 hommes de la 16e Demi-brigade légère se retrouvent détachés pour l'expédition.
Liste des Officiers d'après l'Etat militaire de l'An 11 |
L'Etat Militaire de l'an 11 nous donne l'encadrement de la 31e Demi-brigade : le Chef de Brigade Mejan, les Chefs de Bataillon Falcon, Aubert et Vigier, le Quartier-maître trésorier Riquetti, les Adjudants majors Borda et Bianqui, les Chirurgiens majors Fribout et Christophe.
Le 30 septembre 1802 (8 vendémiaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre ... A la 31e légère qui est à Besançon, de se rendre à Givet ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 7190).
Le 23 novembre 1802 (2 frimaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de me faire connaître ... 2° si les trois demi-brigades piémontaises, savoir les 111e, 112e et la 31e légère, ont envoyé des officiers pour lever des recrues en Piémont ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 497 ; Correspondance générale, t.3, lettre 7294).
Le 11 décembre 1802 (20 frimaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les renseignements que vous m'avez donnés, Citoyen Ministre, sur la situation de la conscription militaire dans la 27e division, ne sont rien moins que satisfaisants. Je vous prie de me faire un rapport détaillé sur un objet aussi important.
Le règlement sur la conscription militaire dit que la 27e division militaire doit fournir 4,000 conscrits, dont 100 pour le 21e dragons, 100 pour le 26e chasseurs; les 3,800 autres conscrits sont répartis entre les 111e, 112e, 31e légère et plusieurs autres demi-brigades.
Faites-moi connaître :
1° Si la répartition de ces 4,000 conscrits se fait dans les départements de la division;
2° Si les 111e, 112e, et 31e légère ont envoyé leurs officiers en recrutement;
... Donnez l'ordre que tous les conscrits partent sans délai pour les corps, car il n'y a pas un moment à perdre pour qu'ils soient exercés et puissent prendre part aux manoeuvres de l'automne ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6485; Correspondance générale, t.3, lettre 7351).
Le 20 décembre 1802 (29 frimaire an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner au général Colli l'ordre de passer une inspection particulière des 31e légères, 11e et 112e ... Il me rendra un compte particulier de cette inspection qui me fera connaître l'état de situation de l'habillement, armement et solde de ces corps ainsi que les mesures prises par les officiers envoyés en recrutement" (Correspondance générale, t.3, lettre 7372).
En Janvier 1803, la 31e Demi-brigade légère se retrouve à Givet, à la frontière des départements belges.
Le 24 janvier 1803 (4 pluviôse an 11), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "On me rend compte du Piémont que les officiers des 31e légère, 111e et 112e [de ligne] ne sont pas encore arrivés en recrutement, ce qui porte un grand retard dans l'organisation des conscrits de ces départements" (Correspondance générale, t.4, lettre 7441).
Le 14 Février, une nouvelle revue est passée, qui constate une nette amélioration de la Demi-brigade quant à sa discipline, son entrainement et son habillement, même si il manque encore beaucoup d'armes. Mejan est félicité.
Le 6 Avril 1803, la 112e Demi-brigade de ligne, formée d'ex troupes piémontaises, est dissoute et le 25, son 2e Bataillon vient former le 3e Bataillon de la 31e Demi-brigade légère, portant les effectifs à 1690 hommes et Officiers. Bien entendu, il va falloir équiper ces fantassins de ligne à la mode de l'infanterie légère. Par contre, ils amènent un armement quasi neuf.
Le 16 avril 1803 (26 germinal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Mon intention est, citoyen ministre, que tous les individus des 111e, 112e de ligne et 31e légère, qui veulent servir aux colonies de bonne volonté, soient dirigés sur le dépôt de Nantes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 552 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7576).
Le 19 avril 1803 (29 Germinal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre : "Inspection de l’an 11 dans les 2e et 4e Divisions
Le Général de Division, Inspecteur général d’infanterie, aux Chefs des 4e, 12e, 14e, 56e, 72e et 111e Demi-brigades de ligne, 25e, 26e, et 31e Demi-brigades d’infanterie légère.
Le Ministre de la Guerre vous a sans doute donné avis, citoyens chefs, que la demi-brigade que vous commandez fait partie de l’arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence trois livrets de revue avec les états y annexés ainsi que les contrôles nominatifs des officiers. Vous observerez que la situation sommaire ne doit être établie qu’après mon arrivée au corps et lorsque j’en aurai passé la revue.
L’état n°2 qui est le contrôle nominatif des officiers pourra être rempli dans son entier jusqu’à la colonne des observations qui me regarde particulièrement ; vous remarquerez que la colone du détail des services n’est destinée qu’aux officiers promus et admis dans le corps depuis la dernière revue ; cet état devra être signé par vous, les chefs de bataillon et le quartier maître.
Nota : On classera dans cet état les officiers présents ou absents dans l’ordre ci-après :
1° les officiers de l’état-major, y compris le chirurgien-major.
2° les capitaines, lieutenants et sous-lieutenants suivant leur ancienneté de grade.
L’état n°2 bis contiendra les lieutenants et sous-lieutenants susceptibles d’obtenir la gratification accordée par l’arrêté du 14 Ventôse an 11 ; il restera en blanc et vous le ferez dresser sur papier libre jusqu’à ce que j’aie statué sur vos propositions.
L’état n°3 du livret général pourra être rempli dans son entier.
Le n°4 jusqu’au détail des services, en ayant soin de le remplir conformément à l’article 48 de l’arrêté du 9 Vendémiaire an 11. Et de ne proposer pour la Garde des Consuls que les hommes qui auront les conditions et les qualités voulues par ledit arrêté.
Les n°5, 6 et 7 pourront être remplis jusqu’à la colonne d’observation.
Les états n°8, 9, 10, 11 et 12 resteront en blanc. Jusqu’après la revue et jusqu’à ce que j’aie statué sur ceux qui me seront présentés pour la réforme, la retraite, les vétérans nationaux et les Invalides.
Vous remarquerez à cet égard, de ne présenter pour la réforme que les hommes absolument incapables de servir et pour des infirmités non provenant des évènements de la guerre ; à l’appui de l’état que vous en ferez dresser sur papier libre devant être les certificats du chirurgien major de la demi-brigade bien motivés et visés par le conseil d’administration.
Aucun homme ne sera réformé faute de taille ; il en sera dressé un état séparé sur papier libre et conforme au n°8 bis ; dans cet état seront compris aussi les hommes qui seraient dans le cas de passer à d’autres corps.
L’état n°9 comprendra les individus d’une conduite constamment répréhensible et que les punitions de la discipline ordinaire ne peuvent corriger. Cet état sera aussi sur papier libre, ainsi que tous ceux que j’indique devoir rester en blanc, jusqu’à mon arrivée à la demi-brigade.
Il est très important de distinguer soigneusement les trois classes de militaires qui sont dans le cas des états n°10, 11 et 12. Il ne faut pas que ceux qui n’étant que légèrement blessés, pourraient être encore utilement employés dans l’intérieur, soient proposés pour des récompenses qui ne sont dues qu’aux hommes que des blessures graves mettent hors d’état de rester aux drapeaux et de pourvoir à leur subsistance.
Les pièces à l’appui des désignés ci-contre sont pour chaque hommes les certificats bien motivés du chirurgien major sur les blessures, les causes des blessures et leur suite avec les mémoires de proposition en double expédition conformes au modèle.
Vous vous conformerez donc pour la proposition des hommes à admettre à la solde de retraite, aux vétérans et aux Invalides, aux dispositions de la loi du 28 Frimaire an 7, la lettre du Ministre du 25 Frimaire an 9 et l’arrêté du 4 Germinal an 8 sur les vétérans, pour remplir ponctuellement les intentions du gouvernement et suivre les dispositions que je vous prescris ; vous passerez, citoyens chefs, la revue préliminaire de votre demi-brigade quelques jours avant la revue d’inspection. Vous recevrez de chaque capitaine le contrôle et les états de sa compagnie, et vous en vérifierez les détails ; d’après cette vérification, vous ferez établir un livret préliminaire sur papier libre dans lequel vous comprendrez tous les états que je vous demande. Vous me présenterez à mon arrivé ce livret préliminaire avec les contrôles des compagnies qui devront être rédigés avec clarté et précision et contenir toutes les mutations en perte et en gain survenues depuis la dernière revue d’inspection. Ces contrôles serviront à vérifier et à établir la situation sommaire de votre demi-brigade à l’époque de ma revue.
Les états n°15, 16, 17, 18 et 19 du livret servant à constater plus particulièrement l’administration, la comptabilité et la tenue de la demi-brigade seront établis comme les précités sur papier libre et ne seront transcrits comme eux sur les livrets que je vous adresse qu’après que j’en aurais reconnu l’exactitude.
L’inspection générale des corps ayant pour but de faire connaître au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, administration et comptabilité, vous donnerez connaissance de la présente au conseil d’administration de la demi-brigade et vous me mettrez à même de faire un rapport satisfaisant au gouvernement de l’administration et gestion de votre corps.
Je vous annoncerai par une lettre subséquente le jour que je passerai la revue de votre demi-brigade.
Ps. Ci-joint la note des états et livrets de revue que je joins à la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).
Le 21 avril 1803 (1er Floréal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre, au Ministre directeur de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen Ministre, que je commencerai l’inspection qui m’est confiée par la 56e demi-brigade en garnison à Phalsbourg. Je compte en passer la revue du 15 au 20 de ce mois et vous adresser après sa cloture tous les états ayant rapport à l’administration de la guerre.
Je continuerai mes opération pendant le mois de Prairial à Nancy, où je vous prie de m’adresser les ordres que vous aurez à me donner.
Lorsque j’aurai terminé dans la 4e division militaire, je vous ferai connaître l’itinéraire que je tiendrai dans la 2e.
Notice des livrets et états envoyés aux 4e, 12e, 14e, 56e, 72e, 111e de ligne, 25e, 26e et 31e légère, ainsi qu’aux 6e et 9e demi-brigades de vétérans pour servir à la revue d’inspection de l’an 11. Envoi du 29 Germinal.
3 exemplaires du livret général de revue avec états annexés.
1 du livret du matériel
1 duplicata de l’état n°1.
3 cahiers de l’état n°2
1 duplicata n°4*
1 duplicata n°5*
1 duplicata n°6*
1 duplicata n°10
1 duplicata n°11
1 duplicata n°12*
2 duplicatas n°15
1 duplicata n°16
1 duplicata n°17
1 duplicata n°18
1 duplicata n°19
3 exemplaires du n°2bis*}
1 exemplaire du n°8 bis*} ils ne font pas partie du livret général de la revue
Les livrets de revue et autre états désignés ci-dessus seront soigneusement conservés et resteron en blanc jusqu’à l’arrivée de l’inspecteur général, à l’exception de ceux qu’il a par son instruction aux chefs de corps indiqué pouvoir être remplis.
Nota : tous les états marqués d’une étoile ne faisant pas partie de la revue des demi-brigades de vétérans ne leurs ont pas été adressés" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
A la date du 20 mai 1803, la 31e Légère, à Givet, fait partie de la 2e Division Militaire commandée par le Général Dupont (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 201).
Le 31 mai (11 prairial an 11), Bonaparte écrit à Berthier de donner l'ordre à la 31e Légère de se rendre à Rouen (Correspondance générale, t.4, lettre 7686). Elle doit se mettre en marche le 1er messidor (20 juin).
Fin Juin, la 31e Demi-brigade doit rejoindre la 15e Division Militaire (Rouen). En chemin, elle passe par Amiens où une délégation est reçue par Joséphine et la musique réputée de la Demi-brigade lui joue des aubades.
Le 24 juin 1803 (5 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Verdun, au Général de Division Inspecteur général d’infanterie Suchet : "Le Ministre de la Guerre m’a donné avis, mon cher général, que la 31e légère avait reçu l’ordre de se rendre à Rouen et que par suite de ce mouvement, elle passait dans l’arrondissement d’inspection qui vous est confié. Je vous préviens en conséquence, que j’ai adressé dans les premiers jours de Floréal, au chef de cette demi-brigade, les livrets de revue et différents états relatifs à l’inspection, avec une instruction sur le travail préparatoire de sa revue" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 130 page 273).
Le 26 juin 1803 (7 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Verdun, au Ministre Directeur de l’administration de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, une réclamation de deux officiers de santé de la 111e demi-brigade ; veuillez, citoyen Ministre, la prendre en considération et y faire droit s’il y a lieu.
Les officiers de santé réclament un arriéré de solde dont le conseil d’administration de la demi-brigade a déjà fait parvenir le double au Ministre ; l’inspecteur général prie le Directeur Ministre de la prendre en considération et d’ordonner le payement des sommes dûes à ces officiers de santé, d’autant plus que cette faveur a été accordée à ceux de la 31e légère qui étaient dans le même cas" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 131 page 274).
A la fin du mois, le 1er Bataillon est stationné à Fécamp, le 2e Bataillon à Saint-Valery et le 3e Bataillon à Dieppe.
En Août, rejoignent des conscrits du Piémont. Suchet, qui inspecte la 31ème, constate des lacunes quant aux exécutions des manoeuvres. Cantonnée en bord de mer, la Demi-brigade manque de capotes.
En Septembre 1803, comme pour toute l'infanterie française, la Demi-brigade redevient un Régiment et le Chef de Brigade se voit renommer Colonel. Un Major vient renforcer l'encadrement.
En Novembre, Bonaparte ordonne la formation de 11 puis 10 Bataillons d'élite pour constituer, à Arras, une Division de Grenadiers de la Réserve, mise sous le commandement de Junot. Les Bataillons d'élite sont tirés des 2e, 3e, 12e, 15e, 28e et 31e Léger et des 9e, 13e, 58e et 81e de Ligne. Ils rejoindront Arras très progressivement tout au cours de l'année 1804, voire le début 1805.
Le 17 Frimaire an 12 (9 décembre 1803), le Général Travot écrit au général commandant la 27e division militaire : "Les officiers et sous-officiers de la 112e de ligne en recrutement dans ce département, incorporés depuis dans la 111e d’infanterie et la 31e légère, ont reçu du ministre de la guerre l’ordre de rejoindre leurs corps respectifs. Un capitaine de la 13e légère est aujourd’hui chargé de la levée des conscrits de l’an 11 et conformément aux ordres qu’il a reçus, il doit commencer l’incorporation le 29 du courant. Ce capitaine vient de m’informer que pas un seul des officiers et sous-officiers qui doivent être envoyés pour l’aider n’est encore arrivé, et d’après une lettre qu’il m’a montrée, datée du camp de Bruges, 28 brumaire, ils n’étaient pas encore partis du corps à cette époque, et leur faut un mois et demi pour arriver.
Afin de ne pas entraver la levée des conscrits, je vous prie de m’autoriser à garder ici, pour l’aider dans son travail, deux officiers et sept sous-officiers destinés pour la 31e légère, ou de m’indiquer quelle autre mesure je dois suivre" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 24 Frimaire an 12 (16 décembre 1803), le Général Travot écrit au Chef de l’Etat-major général : "J’ai reçu votre lettre du 21 par laquelle je suis autorisé à garder ici les officiers et sous-officiers de la 31e légère. Je joins à la présente l’état de situation des troupes stationnées dans ce département" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 24 Frimaire an 12 (16 décembre 1803), le Général Travot écrit au Capitaine Vanderwal : "Prévenu le capitaine Vanderwal que les officiers et sous-officiers de la 31e légère sont à sa disposition pour l’aider à faire la levée des conscrits de l’an 11" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Encore le 24 Frimaire an 12 (16 décembre 1803), le Général Travot écrit également au Lieutenant Cardetti : "Prévenu le citoyen Cardetti lieutenant à la 31e légère, que lui et les sous-officiers qu’il commande sont à la disposition du capitaine Vanderwal pour l’aider dans la levée des conscrits de l’an 11" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Toujours le 24 Frimaire an 12 (16 décembre 1803), le Général Travot écrit ensuite au Capitaine Massemin : "Prévenu le capitaine Massemin, de la 111e de ligne, que les officiers et sous-officiers de la 31e légère, jusqu’à ce jour sous ses ordres, sont mis à la disposition du capitaine Vanderwal et de se conformer à l’ordre qu’il a reçu du ministre de la guerre de joindre son corps" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 20 nivôse an 12 (11 janvier 1804), le Général Travot adresse un ordre de départ pour un convois de conscrits : "Le général Travot ordonne au citoyen lieutenant attaché au recrutement du département de la Sesia aidé de deux sergents dont un du 62e régiment et l’autre ainsi que deux caporaux du 31e régiment d’infanterie légère, de partir demain 21 du courant, pour conduire cent trente quatre conscrits destinés pour le 13e régiment d’infanterie légère à Chambéry, où la route leur sera continuée sur le lieu de la garnison du corps ; si cet officier rencontre les officiers et sous-officiers envoyés par le conseil d’administration dudit régiment, dans le département de la Sesia auprès du capitaine chargé du recrutement, il se fera remplacer par l’un d’eux auquel il remettra le présent ordre et le contrôle nominatif et signalé des conscrits qu’il conduit ; il fera connaitre à cet officier les mutations qui pourraient être survenues pendant la route et aura soin d’en détailler les motifs à la colonne d’observations. Il rétrogradera de cet endroit ainsi que le sergent du 62e régiment, et fera route avec les autres officiers et sous-officiers destinés pour le recrutement de la Sesia ; il fera pareillement relever par un nombre égal et quelqu’un de plus s’il est nécessaire, le sergent et les deux caporaux du 31e régiment, et il leur fera délivrer une feuille de route pour rejoindre leur corps. Si, dans le lieu où ce changement s’opérera, il ne se trouve pas de commissaire des guerre ou faisant fonctions, ils resteront avec le convois jusqu’au premier gite où il y en aura. Dans le cas où pendant la route, ces sous-officiers n’auraient pas été remplacés, une fois rendus à la garnison du 13e régiment recevront une route pour rejoindre le 31e régiment.
Au vu du présent ordre, le commissaire des guerres Grosbert voudra bien délivrer la feuille de route nécessaire, et le commandant de la gendarmerie fournira pour escorte deux gendarmes qui seront relevés de brigade en brigade, et continués jusqu’au lieu de la destination si le commandant du convois le juge utile.
Cet officier demeure personnellement responsable du bon ordre et de la discipline des hommes qu’il conduit" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 9 ventôse an 12 (29 février 1804), le Général Travot écrit au Chef de l’Etat-major général de la 27e Division militaire : "Vous ne vous êtes pas trompé en pensant que j’ai pris toutes les mesures nécessaire pour activer la levée, le départ et la conduite des conscrits, je n’ai encore éprouvé aucune entrave à cet égard.
J’ai causé avec le citoyen Saint-Martin sur le motif de votre dernière, mais d’après ce qu’il m’a dit, c’est par une fausse interprétation de sa correspondance que l’administrateur général vous a adressé quelque demande, il m’a assuré lui avoir seulement marqué que les officiers de recrutement du 31e régiment léger, partant avant l’arrivée de ceux du 13e, cela rendrait plus difficile la levée et le départ des conscrits. J’ai bien reçu quelques réclamations du citoyen Saint-Martin au sujet du remplacement des conscrits, mais je l’ai fait de suite se conformer dans les bornes tracées par les lois …" (SHD 1 I 52-1 – Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 31e Léger forme son Bataillon d'élite de ses 3 Compagnies de Carabiniers et de 3 Compagnies de Chasseurs (ayant paye de Carabiniers) et le met sous le commandement du Chef de Bataillon Boeuf. Le Bataillon gagne donc Arras où s'organise la nouvelle Division dont le Général Oudinot prendra finalement le commandement en Février 1805.
Pendant ce temps, le 24 avril 1804 (4 floréal an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "... Le 31e d'infanterie légère est porté à 1600 hommes et 94 à l'hôpital, sans le bataillon d'élite, ce qui ferait 2300 hommes, c'est-à-dire juste le complet du corps. Je crains qu'il n'y ait encore là erreur" (Correspondance générale, t.4, lettre 8827). Trois jours plus tard (27 avril 1804 - 7 floréal an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Je désire, citoyen ministre, que vous écriviez au colonel du 9e de ligne pour éclaircir ce qui est relatif à la situation du corps ... Ecrivez pour le même objet aux 13e de ligne et 15e et 31e légers" (Correspondance générale, t.4, lettre 8836).
En Mai 1804 (selon un ordre du 13 mars) se forment 3 Compagnies de Voltigeurs dans chaque Bataillon de la Demi-brigade, à partir de Chasseurs de petite taille, mais exemplaires.
On retrouve le 1er Bataillon à Fécamp, les 2ème et 3ème à Dieppe, une Compagnie à Cayeux et le Bataillon d'Elite à Arras.
L'Empire étant venu, le Régiment doit changer ses drapeaux consulaires contre de nouvelles Aigles et étoffes : une par Bataillon qui seront fournis par les ateliers Picot.
Une revue passée à Rouen en Octobre 1804 constate que Mejan maintient une bonne discipline dans son unité et paraît attaché au gouvernement. Les effectifs du Eégiment sont de 2518 hommes et Officiers partagés entre le Bataillon d'élite et les trois autres en Normandie (1848). Un bémol, la conscription en provenance du Piémont ne fournit pas de "beaux hommes" et il manque encore de l'armement.
Le 22 mars 1805 (1er germinal an 13), "Le ministre de la guerre rend compte que le général Musnier, coommandant la 15e division milîtaire, demande l'envoi d'un bataillon d'infanterie au Havre, pour faire le service"; Napoléon répond : "Le 31e d'infanterie légère doit être réuni au Havre et Dieppe" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 67).
Le 16 avril 1805 (26 germinal an 13), Napoléon écrit depuis Lyon au Vice-amiral Decrès : "... Il doit y avoir au Havre le bataillon du 31e léger pour le service de la place et de l'arsenal ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8592; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9851).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 31e Léger a ses 1er et 3e Bataillons au Havre, etc, et son 2e Bataillon à Dieppe, 15e Division militaire, pour 1539 hommes présents, 36 détachés ou en recrutement, 108 aux hôpitaux, total 1683 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le 21 février 1806, "Le ministre de l'administration de la guerre demande, de la part du ministre de la marine, l'autorisation de remplacer les détachements du 31e léger, embarqués, comme garnison, sur les bricks l'Oreste et le Pylade, en relâche à Cherbourg, par des hommes empruntés au 112e régiment d'infanterie"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 297).
bbis/ EXPEDITION DU GENERAL DECAEN EN INDE (1802)
Fig. 1 Carabiniers de la Division Oudinot, 1805; dessin de Didier Davin |
Carabiniers de la Division Oudinot, 1805 d'après Volz, source du dessin précédent |
A la suite du Traité d'Amiens, conclu avec la Grande-Bretagne, la ville de Pondichéry et les comptoirs français en Inde, occupés depuis 1794 par les Britanniques, doivent être remis à la France. Le 15 avril 1802, Bonaparte avise le Ministre de la Marine, Denis Decrès, que "nous devons prendre possession des Indes ... dans les six mois de la ratification du traité au plus tard" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6037). Un expédition est ainsi organisée pour hisser le drapeau tricolore sur Pondichéry et les comptoirs de l'Inde, sous la direction du Général de Division Charles Mathieu Isidore Decaen.
Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc que 20 hommes de la 31e Demi-brigade légère se retrouvent détachés pour l'expédition.
c/ LA MARCHE DU BATAILLON D'ELITE, 1805-1806
Les Bataillons de la Division Oudinot sont réunis deux à deux pour constituer 5 Régiments et 3 Brigades, et le Bataillon du 31e Léger se réunit à celui du 28e Léger, formant le 4e Régiment au sein de la Brigade Dupas.
Le 4 juin 1805 (15 prairial an 13), Napoléon écrit depuis Milan au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, le corps des grenadiers de la réserve ne sera composé que de cinq régiments. Le bataillon d'élite du 31e régiment d'infanterie légère remplacera le bataillon du 4e d'infanterie légère qui est dans le 3e régiment, de manière que ce corps composé de 10 bataillons formera une présence sous les armes de 7 à 8 000 hommes. Vous donnerez l'ordre que ces bataillons se mettent en marche d'Arras pour se rendre à Wimereux. Ils règleront leur marche pour y arriver du 15 au 20 messidor ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10201).
La Division Oudinot quitte Arras en Juin 1805 pour stationner autour de Boulogne. En Juillet, l'Empereur la passe en revue.
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 4e Régiment, le Bataillon d'élite du 31e Léger, sur un effectif de 790 hommes, en a 361 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 31e Léger a son Bataillon d'élite réparti entre la 4e aile, pour 700 hommes présents, et l'avant-garde, pour 44 hommes présents, 46 aux hôpitaux, total 90 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 1er Fructidor que 14 hommes du 31e Léger doivent quitter Le Havre le 8 pour arriver à Wimereux le 5e jour complémentaire "Pour compléter les bataillons d'élite de ces régiments" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 2e Brigade, 4e Régiment, Cabannes, Major du 28e d’Infanterie légère ; Chef de Bataillon Progé, du 28e, 1 Bataillon de 785 hommes au complet ; 65 présents à Wimereux, 700 à la 4e aile. Chef de Bataillon Bœuf, du 31e ; 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 44 hommes présents à Wimereux, 700 à la 4e aile (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
L'Armée des Côtes de l'Océan à l'époque du 1er Fructidor au 13 (19 août 1805) comprend, à la 4e aile de débarquement, commandée par le Général de Brigade Dupas, le Bataillon d'élite du 31e Léger, Division de Grenadiers, 700 hommes partis le 8 Fructidor pour se rendre à Strasbourg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 44).
Quittant ses cantonnements le 26 Août à Wimereux (Pas de Calais), à l'avant-garde de l'Armée des Côtes de l'Océan, bientôt Grande Armée, la Division Oudinot rejoint Strasbourg. Elle est alors affectée au 5e Corps sous les ordres du Maréchal Lannes.
Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e régiment d'infanterie légère. Ruprechtsau.
Id. 3e id. Bischheim.
Id. 28e id. Strasbourg.
Id. 31e id. Strasbourg ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
4e régiment d'élite. Bataillon du 31e léger, 717 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillons des 2e et 3e d'infanterie légère. Sasbach.
Id 28e et 31e id. Ottersweier ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
2e brigade aux ordres du général DUPAS.
Bataillon du 2e d'infanterie légère. Rastatt
Id. 3e id. Rastatt.
Id. 28e id. Rastatt.
Id. 31e id. Rastatt ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
31e à Mühlhausen ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Bataillons des 28e et 31e. Hastenbeck, Hochspeier ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).
La Division traverse l'Allemagne pour se retrouver à Wertingen le 8 Octobre et défaire l'ennemi.
Le 11 Octobre, la Division combat des Dragons autrichiens à Wullenstetten, et participe au siège d'Ulm.
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 31e Léger comprend 20 Officiers et 670 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 1re Division du 5e Corps. Général de Division. OUDINOT. 2e Bataillon de Sapeurs ; 1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons; 2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons; 3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons; 4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons; 5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 28 octobre, la Division entre en Autriche à Braunau en passant l'Inn.
Le 8 Brumaire au 14 (30 octobre 1805), le Général Compans ordonne, depuis Braunau, au Chef de Bataillon Lévêque, du 17e Régiment d'infanterie légère : "Le Général de brigade chef de l'état-major du 5e corps, en vertu des dispositions arrêtées par M. le Commandant en chef, ordonne à M. Lévêque, chef de bataillon à la suite du 17e régiment d'infanterie légère, de prendre de suite le commandement de la place de Braunau.
M. le Maréchal attend du zèle et de l'énergie de M. Lévêque, que la police la plus parfaite régnera dans la place.
Que les magasins de tout genre seront soigneusement gardés, et que tout ce que l'ennemi a abandonné ici et qui pourrait être épars sera réuni et bien conservé.
Quatre compagnies du 58e régiment vont être mises à la disposition du chef de bataillon Lévêque pour former la garnison de la place; aussitôt qu'elles seront arrivées, il fera relever les postes occupés par les détachements des 28e et 31e légères; il les renverra à leurs corps ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 326).
La Division s'empare de Linz le 2 Novembre.
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
2e Brigade Dupas.
31e Régiment d’infanterie légère. 22 Officiers et 370 hommes prêts à combattre ; 136 hommes détachés sur les derrières ; 116 hommes aux hôpitaux ; 140 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
Poursuivant l'ennemi qui livre des combats de retardement, la Division entre dans Vienne le 13, en s'emparant par audace du pont de Thabor. On en profite pour récupérer des effets dans les magasins autrichiens.
Poursuivant l'ennemi qui livre des combats de retardement, la Division entre dans Vienne le 13, en s'emparant par audace du pont de Thabor. On en profite pour récupérer des effets dans les magasins autrichiens.
Les pertes sont assez sévères pour le bataillon du 31e Léger depuis le début de la campagne : 140 hommes et 116 aux hôpitaux. La poursuite continue; le 16, la Division est devant Hollabrünn. Le 18, Napoléon, passant au bivouac du Bataillon Boeuf, félicite les soldats pour leur conduite à Hollabrünn 3 jours plus tôt. Puis les passe en revue le lendemain à Brünn. Oudinot, blessé à Gunthersdorf, est remplacé provisoirement par Duroc. Le 28, la Division Oudinot se trouve à l'aile gauche de l'Armée.
Fig. 2 Voltigeur 1807-1808 d'après Zimmermann |
A Austerlitz, le 2 Décembre, elle vient en appui du 4e Corps de Soult. Oudinot, quoique convalescent, a tenu à être présent. Le lendemain de la bataille, alors que la Division avance vers Olmütz, elle est rappelée en arrière pour tenir une nouvelle fois garnison à Vienne. Des décorations y viennent récompenser les braves du Régiment, dont le Chef de Bataillon Boeuf, nommé Officier de la Légion d'Honneur.
Le 6 Janvier, la Division quitte Vienne et rallie Strasbourg le 27 Janvier 1806.
Au début mars, la Division doit occuper la principauté de Neuchâtel, au nom de son nouveau souverain Berthier. A partir du 16 mars, le Bataillon d'Elite du 31e Léger tient garnison dans la ville de Saint-Blaise et en profite pour refaire ses uniformes.
Le 17 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre ... au bataillon d'élite du 31e d'infanterie légère qui est à Neuchâtel de se rendre également à Napoléon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12137).
Le 25 Mai, la division étant dissoute, le Bataillon d'Elite doit retrouver son unité d'origine, alors sur les côtes de Vendée.
II/ LE RETOUR DU BATAILLON D'ELITE ET CE QUI S'EN SUIT (la campagne de Pologne, 1806-1807)
En Août 1805, les positions sont les mêmes que fin 1804 en Normandie pour les trois Bataillons "normaux".
Le 16 mars 1806, à Paris, "Le major Maransin, du 31e régimenr d'infanterie légère, prie l'Empereur de doter la fille du général Dagohert quil va épouser et de lui donner le commandement du 5e régiment de grenadiers". Il lui est répondu : "S. M. approuve son mariage. Le régiment qu'il demande n'existe pas" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1419).
Le 16 avril 1806, à Saint-Cloud, "On propose de nommer le major Maransin au commandement du 5e régiment de grenadiers de la réserve", ce à quoi l'Empereur répond : "Il n'est pas nécessaire d'y nommer"(Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1423).
Le 17 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre ... au 31e régiment d'infanterie légère qui est à Boulogne de se rendre par le plus court chemin à Napoléonville chef-lieu du département de la Vendée ; au bataillon d'élite du 31e d'infanterie légère qui est à Neuchâtel de se rendre également à Napoléon. Un bataillon du 31e sera placé aux Sables pour renforcer tous les postes de la côte" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 449 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12137).
En Mai 1806, le Régiment est donc transféré en Vendée et fournit des postes à Napoléon (Vendée), La Rochelle et l'ile d'Aix. Le Bataillon d'élite vient le rejoindre et y verse ses effectifs.
Le 12 juin 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de l'administration de la guerre rend compte que le général Travot, commandant la 12e division militaire, demande l'autorisation d'employer deux bataillons du 31e régiment d'infanterie légère sur les côtes de !a Vendée et de ne conserver qu'un bataillon de ce régiment à Napoléon, vu l'insuffisance des casernes de cette ville" ; Napoléon répond : "Accordé de laisser le 3e bataillon avec le dépôt à Napoléon, et répartir les deux autres sur la côte, mais sans trop les disséminer" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 483).
Le 19 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Le bataillon d'élite du 31e d'infanterie légère a passé le 1er juin à Seurre, département de la Côte-d'Or, et a commis les plus grands désordres. Témoignez-en mon mécontentement au chef de bataillon, et faites-lui connaître que j'espère que les militaires de bataillon se comporteront mieux dans la Vendée et que je rends messieurs les officiers responsables de leur conduite" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 490; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12316).
Le 20 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, dans l'état de situation des divisions militaires que vous m'avez remis le 1er juin, on a omis le 31e régiment d'infanterie légère, qui devait être porté dans la 12e division militaire. Peut-être n'y est-il pas arrivé ? Mais alors il aurait dû être porté au camp de Boulogne d'où il est parti. Il n'est ni dans l'un ni dans l'autre endroit" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 491; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12321).
Le 20 juin 1806 toujours, l'Empereur écrit encore une fois, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Le 31e d'infanterie légère qui est à Napoléon servira pour La Rochelle, Noirmoutier et toute la côte de la 12e division militaire en laissant cependant un bataillon à Napoléon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 494; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12327).
Le 20 septembre 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Donnez ordre au régiment italien qui est à Nantes de se diriger sur Orléans. Il sera remplacé par un bataillon du 31e d'infanterie légère. L'approche de l’hiver ne rend plus nécessaire une si grande quantité de troupes à l'île d'Aix et sur la côte" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 665 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13013).
Le 22 septembre 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée : "… Vous mettrez dans les 31e et 111e des Piémontais …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10861 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13075).
Napoléon écrit le 10 Décembre 1806 depuis Posen, à Dejean : "Monsieur Dejean, vous ferez lever le camp de l'île d'Aix. Vous réunirez tout le 82e à la Rochelle, et vous enverrez tout le bataillon du 26e de ligne à l'île de Ré, ainsi que la légion du Midi, hormis deux compagnies, qui resteront à l'île d'Aix. Vous donnerez ordre au 31e d'infanterie légère de former ses deux premiers bataillons à 140 hommes par compagnie, et de les diriger sur Paris, où ils resteront jusqu'à nouvel ordre. Le 3e bataillon restera à Napoléon ...
Passez la revue du 31e à son arrivée à Paris, et veillez à ce qu'ils aient deux paires de souliers dans le sac et une capote, parce que mon intention est de faire partir bientôt ce régiment" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11432; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13803).
Le 15 décembre 1806, Napoléon écrit depuis Posen au Général Lacuée : "… Les deux bataillons du 31e léger se rendent à Paris. Mon projet est de le faire venir à l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13870).
Puis, toujours le 15 Décembre, depuis Posen, au Général Dejan, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le ministre de la guerre vous communiquera l'ordre de faire venir à l'armée les deux premiers bataillons du 31e d'infanterie légère et des 19e et 15e de ligne. Ecrivez pour savoir s'ils ont des capotes et des souliers. S'ils n'en ont pas, faites-les leur fournir à leur passage à Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 844 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13862). Les deux premiers Bataillons du Régiment prennent donc le chemin de Paris avec leur Colonel et les Chefs de Bataillons Aubert et Falcon (il y arriveront le 17 Janvier) puis gagneront l'Allemagne en passant par le Nord de la France.
Le 12 janvier 1807, l'Empereur écrit depuis Varsovie au Maréchal Berthier : "… Donnez ordre que le 31e d'infanterie légère, qui arrive à Mayence du 10 au 15 février, y reste jusqu'à nouvel ordre ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11614 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14021).
Le lendemain, 13 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les deux premiers bataillons du 31e d'infanterie légère s'arrêtent à Mayence et y attendent de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 875 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14045).
Le même 13 janvier 1807, l'Empereur écrit au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes Nationales : "Mon cousin, les deux premiers bataillons du 31e d'infanterie légère doivent arriver à Mayence du 10 au 15 février. Mon intention est que vous le gardiez jusqu'à nouvel ordre" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14046).
Le 27 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Donnez l'ordre au 31e régiment d'infanterie légère, qui doit être arrivé à Mayence, si il est inutile à Kassel, de se rendre à Magdeburg, où il recevra de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14175).
Le 20 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Liebstadt, au Maréchal Kellermann, commandant d'un Corps de réserve de Gardes Naionales : "Mon cousin ... J'imagine que le 31e d'infanterie légère et le 15e de ligne sont arrivés, et que vous les avez dirigés sur Magdeburg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14345).
Le même 20 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Liebstadt, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin … Je vous ai donné l'ordre d'envoyer à Thorn le 65e. Je vous laisse le maître de m'envoyer aussi le 12e ou tout autre régiment ; je m'en rapporte à votre zèle pour mon service. Si vous pouvez rester devant Stralsund seulement avec trois régiments, restez-y et expédiez-m'en trois ici. Les 3,000 Hollandais qui se trouvaient à Cassel ayant été renvoyés à Hambourg, le maréchal Brune pourrait vous faire passer un millier d'hommes. D'ailleurs ces trois régiments pourront vous être remplacés à la belle saison. Ce seraient le 15e de ligne, parti en poste de Paris, et le 31e léger, qui doit être arrivé à Mayence. Ainsi donc vous avez reçu l'ordre de m'envoyer le 65e ; si vous pouvez, envoyez-m'en un ou deux autres, car il est possible que de nouveaux événements aient lieu avant un mois ou quarante jours, et que l'arrivée de ces trois régiments fut d'une grande utilité …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11842 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14347).
Le 21 février 1807, l'Empereur écrit depuis Liebstadt, au Général CLarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke … Le 31e d’infanterie légère doit être arrivé à Magdeburg. Faites-le venir à Berlin" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14351).
Le 23 février 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Donnez ordre ... au 31e régiment d'infanterie légère, qui doit être arrivé à Mayence, de se rendre à Berlin ...
Remettez-moi une note qui me fasse connaître quels sont les ordres que j'ai donnés au 31e régiment d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 916 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14369).
Le 24 février 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "… Donnez ordre au 31e régiment d'infanterie légère de séjourner deux jours à Berlin où le général Clarke s'occupera de faire réparer son habillement, son armement, lui fera donner des soulliers, etc., immédiatement après ce régiment partira pour se rendre à Thorn ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14387).
Le 28 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "... Instruisez-moi quand le 19e de ligne, le 31e d’infanterie légère et le 65e passeront l'Oder ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14435).
Le même 28 février 1807, Napoléon écrit, toujours depuis Osterode, au Général Dejean : "Le maréchal Kellermann a formé les 5e, 6e, 7e et 8e régiments provisoires, qu'il va m'envoyer.
Je préfère que les détachements viennent à l'armée ainsi organisés ; car autrement il n'y a ni ordre, ni discipline. J'ai ordonné que les quatre premiers régiments provisoires qui étaient à Berlin, et qui déjà sont dégrossis, soient dissous et envoyés à leurs corps.
J'ordonne que les 5e, 6e, 7e et 8e aillent à Berlin, et qu'il en soit formé un 9e, un 10e, un 11e et un 12e provisoires. Mais il est quelques corps ... qui ne sont point sous les ordres du maréchal Kellermann : ordonnez aux commandants des dépôts de ces régiments d'obéir aux ordres de ce maréchal, et d'envoyer tous leurs hommes disponibles à Mayence pour entrer dans les régiments provisoires. Dans cet ordre ne sont pas compris le 3e bataillon du 31e d'infanterie légère et les 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont en Poitou et en Bretagne ...
Voici mes dispositions : vous ferez partir un détachement de 180 hommes commandés par deux officiers du 31e d'infanterie légère, aussitôt que le 3e bataillon de ce régiment aura 700 hommes sous les armes, pour le service de la 12e division militaire ... Quant aux cinq autres bataillons qui sont à Paris, aussitôt qu'ils auront plus de 600 hommes sous les armes, vous en formerez un bataillon provisoire de cinq compagnies de 160 hommes par compagnie, ce qui fera un bataillon de 800 hommes, que vous ferez partir en poste pour Mayence, bien armé et bien équipé. Vous nommerez pour le commander un major ou un officier d'état-major ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11901 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14437).
Le 4 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke … J'espère que vos premières·lettres me parleront des 31e léger, 19e, 15e et 65e de ligne et qu'après avoir fait reposer et équiper ces troupes, vous les ferez diriger sur Stettin. J'imagine que les 4 premiers régiments provisoires sont partis pour rejoindre l'armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14462).
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke, je vois que vous gardez trop de troupes. Mon intention est que les quatre régiments provisoires partent à la fois pour se rendre à Stettin et de Stetin sur la Vistule ; même chose ... pour le 31e légère ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14493).
Et le même jour, dans une 2e lettre, toujours écrite depuis Osterode : "… Je vous ai écrit avant-hier, hier et ce matin, de m'envoyer en toute diligence les quatre régiments provisoires pour renforcer mes cadres, ainsi que les 31e, 19e, 15e, 65e et le régiment de Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11957 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14495).
Le 11 mars 1807, depuis Osterode, l'Empereur écrit au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke ...
Le 31e d’infanterie légère doit être arrivé à Berlin ; dirigez-le sur Stettin après lui avoir donné un peu de repos et l'avoir passé en revue. Je préfère que les régiments passent plutôt par Stettin que par Küstrin, parce que les circonstances peuvent les rendre utiles de ce côté et qu’il faut frayer la route de Marienburg à Thorn et le passage d'un régiment entier est très propre à cela ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14556).
Le même jour, 11 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Cors de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, je vois avec plaisir que les quatre régiments provisoires sont en marche, ainsi que le 31e d'infanterie légère, le 15e de ligne, et les 3es bataillons du 17e et du 21e de ligne ... " (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14566).
Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke : "… Faites filer les 19e, 31e légers, le régiment de Paris, tout ce qui vous arrive, sur Marienwerder par le plus court chemin ; également, que de Potsdam on dirige tous les hommes de cavalerie disponibles sur la même direction. A toutes les objections, dites que c'est-un mouvement de la gauche à la droite, qui ensuite refluera de la droite sur la gauche ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12011 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14577).
Le 14 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke : "... Faites-moi connaître quand le 19e de ligne arrivera à Thorn, quand le 31e léger y arrivera ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12034 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14618).
On retrouvera l'unité à Berlin le 19 mars 1807.
Le lendemain 20 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Mettez ... bon nombre de Piémontais dans les tirailleurs du Pô, le 31e léger et le 111e de ligne : ces régiments doivent toujours être composés de Piémontais ... Prenez dans les conscrits de 1808 les quatre cents plus beaux hommes pour mes carabiniers. Quand ces régiments auraient 1,100 hommes, cela m'est égal …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12096 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14775).
Dans la vaste réorganisation de son armée qui suit l'indécise bataille d'Eylau de Février 1807, Napoléon fait venir des renforts de tout son empire et chez ses alliés anciens et nouveaux comme les Polonais. Le siège est mis devant Dantzig et Kolberg, on contient les Suédois devant Stralsund et les Divisions essaient d'hiverner le mieux possible.
Le Régiment est arrivé dans un sale état, "à moitié nu", et ce ne sont pas ses cantonnements dans de mauvaises baraques et des fièvres qui le ravagent qui vont l'arranger. Ainsi, le 28 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 31e régiment d'infanterie légère m'est arrivé ici nu et dans une situation horrible. Cependant ce régiment a passé à Paris, et je vous avais prié de veiller à son habillement. Peut-on envoyer ainsi des troupes nues à l'armée!" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12202 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14948). Dans la foulée, l'Empereur écrit depuis Osterode, toujours le 28 mars 1807, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke
… Je témoigne mon mécontentement au ministre Dejean sur la mauvaise situation de l'habillement du 31e d'infanterie légère ..."(Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14944).
Le même jour, 28 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... le 31e d'infanterie légère se rendra au 6e corps où il formera une 3e division avec le 19e et le 15e de ligne.
Vous me présenterez deux généraux de brigade et un général de division et tout ce qui nécessaire pour la formation de cette division. Vous pourvoirez à ce que cette division ait 10 pièces d’artillerie, qui sont indispensables, le maréchal Ney n'ayant d'artillerie que pour deux divisions ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 983 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14933).
Et, dans une autre lettre, datée d'Osterode, le 28 mars 1807, l'Empereur écrit au Général Rapp, Gouverneur de Thorn : "… le 31e régiment d’infanterie légère vous arrivera à Thorn. Il manque de beaucoup de choses en effets d’habillement. Ayez soin qu'il ne parte pas sans être fourni de tout" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14968).
Le Maréchal Berthier informe le commandant du 6e Corps, par lettre expédiée d'Osterode, le 28 mars, que sa 3e Division d'infanterie sera composée du 31e Régiment d'infanterie légère; du 19e de Ligne; du 15e de Ligne; qu'elle atteindra Thorn dans les premiers jours d'avril et continuera sur Guttstadt. De ces trois Régiments, seul le 31e Léger rejoint le 6e Corps (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 441).
Pour subsister loin de son Dépôt en Vendée, il reste au 31e la maraude : une activité dangereuse avec les cosaques qui rodent. Napoléon, pendant ce temps, dresse son nouveau plan de bataille pour attirer les Russo-prussiens dans un piège.
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère |
||||
Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
31e Mejean |
|
Major |
|
12e |
Le 5 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Rapp, Gouverneur de Thorn : "Je vois par votre lettre du 3 avril que la 31e légère est passée par Thorn ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15116).
Le 7 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 31e d'infanterie légère doit être arrivé au corps du maréchal Ney ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1019; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15154).
Les deux bataillon du 31e Léger se retrouvent à Guttstadt sur l'Alle, le 9 Avril, au sein du 6e Corps de Ney à la 1ere division. Le 6e Corps d'Armée est alors à l'avant-garde.
"Déserteurs depuis le 12 avril 1807.
31e régiment d'infanterie légère, 1er bataillon : un déserteur de la compagnie de carabiniers. (Les trois quarts de cette compagnie ont trois paires de souliers et trois chemises, une paire de guêtres.)
Six déserteurs de la 1re compagnie de chasseurs.
Huit déserteurs de la compagnie de carabiniers du 2e bataillon.
Dix déserteurs de la 2e compagnie de chasseurs.
Deux déserteurs de la 3e compagnie.
Quelques informations sur les causes de la désertion. — Il m'a été répondu qu'on ne la présumait que faute de vivres. Aucun soldat ne m'a adressé ni réclamation ni plainte. La désertion n'a eu lieu que parmi les anciens soldats qui n'ont ni feu, ni lieu, ni parents, et parmi quelques remplaçants. Les vrais conscrits ne se sont pas rendus coupables de ce crime.
L'adjudant commandant Roussel" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 57).
Le 15 avril 1807, l'Empereur écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Le maréchal Kellermann a le plus grand nombre des 3es bataillons sous ses ordres, mais il n'a pas ceux du camp de Boulogne et de Paris. Faites-vous remettre l'état de leur habillement, et, s'il est là des corps qui puissent fournir 140 hommes non habillés, ne perdez pas un moment pour leur donner l'ordre de départ, en les dirigeant sur Wesel et Mayence, et en prévenant le maréchal Kellermann, qui les placera dans ses cadres. Vous pouvez donner cet ordre au 31e léger ... Vous voyez facilement quel bien produit cette mesure ... Mettez la plus grande activité dans l'envoi de ces hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12383 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15273).
Le 18 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "… Dans le 31e, le 111e et le 26e de chasseurs, mettez des Piémontais ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12401 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15312).
Selon un "Etat dressé en conséquence des dispositions de la lettre de S. E. le Maréchal Ney en date du 26 avril courant", le 31e Régiment d'infanterie légère a, à cette date, 10 hommes rayés des contrôles, absents depuis trois mois sans autorisation; 2 hommes absents depuis moins de trois mois et rayés provisoirement; 20 hommes reconnus déserteurs et jugés par contumace; 5 hommes prisonniers de guerre (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 57).
Le 29 avril 1807, à Finkenstein, "Le maréchal Berthier soumet à l'Empereur une demande du maréchal Ney, à l'effet d'obtenir que le dépôt du 31e régiment d'in£anterie légère, stationné à Napoléon (Vendée), soit rapproché du Rhin et établi à Landau" ; "Refusé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1075).
Le 8 mai 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Guttstadt, au Ministre de la Guerre : "… Je fais tracer aujourd’hui les positions que les régiments occuperont d’ici à quelques jours.
Les corps baraqueront séparément, mais assez rapprochés pour présenter des masses en cas d'attaque. Cette disposition est plus convenable au terrain que j'ai à défendre. Les divisions forment des échelons entre elles, couvrent les principales communications de Liebstadt et Deppen et peuvent se réunir très promptement dans les positions défensives indiquées pour chacune d'elles.
Voici l'emplacement des campements par régiment :
... 3e division
Le général de brigade Brun.
31e légère : le 1er bataillon sur les hauteurs en avant du faubourg de Guttstadt, sur la rive droite de l'Alle ; le 2e bataillon, au-dessous de Guttstadt, faubourg de Kossen, rive gauche" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 69; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 444).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LEGERE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 31e 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 21 mai, Ney écrit à Berthier : "Hier, à 9 heures du soir, le poste de gauche en avant de Scharnick a été attaqué par les cosaques qui, après avoir envoyé une décharge à portée de pistolet, se sont retirés en toute hâte ... Un des postes du 31e légère a été également attaqué hier soir par une patrouille d'environ 60 hommes d'infanterie prussienne qui a fait retraite après quelques coups de fusil ... Aujourd'hui, à 1 heure du matin, les cosaques ont cherché à surprendre le poste d'infanterie placé entre Altkirch et Beiswalde ; cette tentative a également été infructueuse" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 120).
Dans la nuit du 22 au 23 mai 1807, le Général de Division Marchand adresse, depuis Guttstadt, au Maréchal Ney, le rapport suivant : "A Amt-Guttstadt, quatre chasseurs du 6e régiment, dont deux étaient de garde, ont déserté hier à l'ennemi ; deux d'entre eux étaient très anciens de service, ce qui a beaucoup surpris le colonel de ce régiment. Dans le 31e régiment, il manque également 4 hommes à l’appel depuis hier" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 73).
"Rapports du général de division Marchand au maréchal Ney.
Guttstadt, du 24 au 25 mai 1807.
Vers minuit, un détachement de 10 chasseurs s’est porté vers Gronau pour enlever un poste de cosaques, qui ne s’y est pas trouvé. Dans le 31e, il manque 1 hommes à l’appel. Deux détachements des hommes qui étaient restés en arrière sont arrivés hier dans ce régiment. Le premier est composé de 94 hommes et l’autre de 36" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 74).
"Rapport du général de division Marchand au maréchal Ney.
Guttstadt, du 25 au 26 mai.
La reconnaissance que l'ennemi a envoyée hier vers Altkirch est rentrée à 9 heures du soir à Gronau et n'a pas reparu ; un chasseur et un hussard, qui se trouvaient là par hasard, ont reçu quelques coups de lance. Il parait que les chasseurs ont assez bien sabré de leur côté. A Amt-Guttstadt, il n'y a rien de nouveau aux avant-postes. Un tambour du 31e manque à l'appel depuis hier" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 74).
Le 27 mai, Dantzig capitule devant le Maréchal Lefebvre.
"Rapport du général de division Marchand au maréchal Ney.
Guttstadt, du 28 au 29 mai.
Il n'y a rien de nouveau aux avant-postes. Deux voltigeurs et un chasseur du 31e régiment ont déserté à l'ennemi étant de service. Deux chasseurs du même régiment ont manqué à l'appel hier soir" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 74).
Le 3 juin 1807, Ney écrit à Berthier : "Ce matin, à 2 heures et demie, 300 hommes d'infanterie russe sont venus attaquer un poste retranché de 12 hommes commandés par un sergent du 31e d’infanterie légère et placé sur la direction de Schmolainen ; l’ennemi qui avait dressé une embuscade, n’a d'abord montré que 25 hommes ... Après quelques décharges, le sergent impatient de vaincre a eu l'imprudence de sortir de ses retranchements et de charger à la baïonnette ... Le sergent a été tué et presque tous ses hommes faits prisonniers" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 128).
Les Russes de Bennigsen reprennent l'offensive le 5 Juin. C'est le 6e Corps de Ney qui est frappé en premier.
Bennigsen dans ses Mémoires, raconte : "vous avez vu par la répartition des troupes du corps du maréchal Ney dans le rapport qu'il fit en date du 8 mai au Ministre de la guerre, qu'il n'avait qu'une brigade de sa division au-dessus de Guttstadt, savoir ; le 50e régiment de ligne à Glottau et le 59e à Knopen, qui fournissait les postes sur la rive gauche de l'Alle de Bergfried jusqu'à Guttstadt. Au moment où le prince Bagration commença son attaque, cette brigade accourut au secours de la division et ne laissa que quelques postes sur la rivière pour servir d'avertissement sur ses derrières. Le prince Gortchakov profita de cette circonstance et marcha droit sur Guttstadt, où était resté le 1er bataillon du 31e régiment, fort à peu près de 1.000 hommes et place sur la rive droite de l'Alle ; un détachement du corps du prince Gortchakov qui était resté dans la forêt, entre Stolzhagen et la ville, fit des démonstrations contre œ bataillon pour l'arrêter. Le prince Gortchakov se fit devancer par le général-major Rachmanov avec un détachement qui, dès son arrivée, attaqua la ville. Le général-major Krétov était chargé d'occuper la porte du côté du faubourg de Kossen. Le tout fut si bien exécuté qu'au bout d'un moment la ville fut prise ; l'ennemi y perdit, outre les tués et les blessés, en prisonniers, 3 capitaines, 3 lieutenants, 5 sous-lieutenants et 450 soldats. On trouva en outre dans la ville quelques équipages, du bétail, du pain, de l'eau-de-vie et autres vivres" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 140).
Le 5 juin 1807au soir, Ney adresse à Berthier, depuis Ankendorf, son Rapport : "Dès 5 heures du matin, j'ai été prévenu, par mes avant-postes, que l'ennemi marchait sur Altkirch avec des forces considérables en infanterie, cavalerie et artillerie ; je me suis aussitôt rendu sur le terrain, après avoir donné ordre aux troupes de se tenir prêtes à marcher.
La première colonne ennemie, forte d'environ 10,000 hommes, ne s'est emparée d'Altkirch qu'après les plus grands efforts. Le 39e, commandé par le colonel Loyer arrivé la veille, s'est couvert de gloire en repoussant cinq charges de cavalerie et toutes les attaques de l'infanterie russe. La bravoure de ce régiment m'a permis (donné le temps) de faire mes dispositions défensives.
L'ennemi avait formé quatre attaques principales : la première sur Altkirch , la seconde sur Amt-Guttstadt, la troisième sur Wolffsdorf et Lingnau, et la quatrième sur Bergfried, point où il a passé sur la rive gauche de l'Alle.
Les (mes) troupes placées sur ces divers points l'ont contenu (l'ennemi) en lui faisant un mal affreux en tués et blessés; enfin ce n'est que vers 11 heures du matin qu'il (l'ennemi) a déployé sur le front de Lingnau et d'Altkirch, environ 15,000 hommes d'infanterie, une artillerie nombreuse et au moins autant de cavalerie que j'ai d'infanterie à mon corps d'armée.
Je ne puis détailler aujourd'hui toutes les manœuvres que j'ai fait exécuter aux (à mes) troupes ; j'attendrai (pour cela) les rapports particuliers des corps ; mais je puis assurer à Votre Altesse qu'il est impossible de se battre avec plus de valeur que ne l'ont fait toutes mes troupes, indistinctement, contre des forces infiniment supérieures.
Les 6e, 25e et 31e d'infanterie légère ont repoussé des charges de cavalerie considérables ; enfin, vers les 1 heure, l'affaire est devenue tellement vive que toutes les brigades de l'armée (du corps d'armée), l'une après l'autre, et les divisions souvent réunies n'ont cessé de faire un feu continuel de deux rangs et de bataillon.
L'ennemi a manœuvré lentement. Dès 8 heures du matin, j'étais enveloppé partout et mes communications avec les maréchaux Davout et Soult étaient coupées. Malgré cette situation critique, l'ennemi n'a pu parvenir à rompre un seul peloton de mon infanterie, et la retraite s'est faite, à 2 heures de l'après-midi, dans le plus grand ordre et avec un ensemble qu'on obtient rarement dans une affaire aussi chaude.
J'ai eu beaucoup de tués et de blessés par la mitraille et la mousqueterie ; mais, certes, la perte de l'ennemi est quadruple ; la raison de cette différence est qu'il voulait tout culbuter avec sa nombreuse cavalerie et que, malgré l'opiniâtreté qu'il a mise dans les charges qu'il n'a cessé de faire jusqu'à 4 heures du soir, il n'a obtenu aucun succès.
A 4 heures, j'ai pris position à Ankendorf et l'ennemi s'est établi devant moi, en avant (au sud) de Queetz.
Je n'ai perdu ni canons, ni drapeaux. Je regrette le brave général Roguet que je crois tué (blessé et fait prisonnier) ; il a été renversé à côté de moi par un coup de mitraille.
Le 3e de hussards, les 10e et 15e de chasseurs ont fait des prodiges de valeur malgré leur infériorité ; ils ont profité de toutes les charges que l'ennemi faisait sur l'infanterie pour tomber ensuite sur lui.
Le colonel Mouriez, du 15e chasseurs et le chef d'escadron Valmabelle, du même corps, ont été tués ; il y a aussi plusieurs officiers du 3e de hussards et du 10e de chasseurs blessés.
Je n'ai point perdu d'officiers supérieurs d'infanterie. J'estime ma perte en tués et blessés à 1,800 hommes ; nous avons fait, je le répète, beaucoup plus de mal à l'ennemi ; nous avons fait aussi quelques prisonniers.
Je ne dois point vous laisser ignorer que le colonel Laplane (du 6e léger) s'est conduit avec la plus rare distinction à la tête de son régiment.
J'attends les ordres de Votre Altesse ; je lui ai fait écrire plusieurs fois ce matin, mais la communication a été longtemps interceptée avec Deppen, où cependant l'ennemi n'a point pénétré.
P. -S.— Je viens de reconnaître la position de l'ennemi; il est établi en avant (au sud) de Queetz ; il montre deux grandes lignes d'infanterie et une de cavalerie; j'ai estimé, de même que les généraux qui m'accompagnaient, les deux lignes d'infanterie à 35,000 ou 40,000 hommes" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 142; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 453).
Ney recule pied à pied à Guttstadt et Deppen. Le 31e Léger se distingue particulièrement mais y perd ses bagages et la caisse du Régiment.
Le 8 juin, dans la matinée, l'Empereur arrive auprès du Maréchal Ney, sur les hauteurs à l'ouest de Deppen, et fait diriger, en sa présence, un détachement sur cette localité, avec ordre d'y franchir la Passarge et de reconnaître les forces ennemies en position sur les hauteurs de la rive droite. Le Maréchal Ney rapporte au Major général, l'exécution de la reconnaissance faite sous les yeux de l'Empereur : "L'Empereur ayant désiré connaître les forces de l'ennemi dans la position qu'il occupe sur la hauteur en arrière de Deppen, une reconnaissance composée d'infanterie et de cavalerie, sous les ordres du général Maucune, a fait une attaque sur Deppen, soutenue par le feu de mon artillerie.
Cette petite troupe, forte de 500 hommes, a franchi la Passarge avec son intrépidité ordinaire et a fait rapidement replier les tirailleurs russes quoiqu'ils fussent environ 2,000.
L'ennemi a dès lors déployé ses forces et l'Empereur a acquis la certitude qu'il se trouve derrière Deppen des forces imposantes.
Depuis le départ de Sa Majesté, on a continué à tirailler et tout confirme que l'ennemi est en forces et qu'il se prolonge vers Schlitt.
Cette petite affaire, où l'ennemi a perdu du monde, est remarquable par la valeur qu'a montrée le 31e d'infanterie légère (venu de France depuis peu) et par l'audace du général Maucune ; nous avons fait 50 prisonniers dont un officier.
M. le maréchal Davout m'a envoyé son frère pour me dire qu'il n'avait reçu aucun ordre ; je l'ai fait prévenir que l'intention de l'Empereur est qu'il serre sur ma droite" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 467).
Napoléon concentre ses troupes. Le 9, les Russes se replient sur Heilsberg, talonnés par Murat qui le 10 Juin, lance sa cavalerie dans des charges folles et coûteuses.
Le Maréchal Ney reçoit, le 12, vers 1 heure de l'après-midi, à Launau, l'ordre suivant du major général, expédié d'Heilsberg, à 11 h. 30 du matin : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, ordonne que vous vous portiez aujourd'hui, avec votre corps d'armée, à Eichhorn, route d'Eylau. Je vous préviens que la plus grande partie de la réserve de cavalerie, une partie de la réserve d'infanterie du maréchal Lannes et le 4e corps, se rendent à Eylau par Landsberg; ainsi, vous êtes couvert sur votre gauche. Le quartier général sera ce soir près d'Eylau. Le commandant du 6e corps rédige aussitôt l'ordre de mouvement à exécuter dans l'après-midi, et au plus tard à 3 heures. Cet ordre comporte le rappel de la Brigade Brun (25e et 31e Légers) laissée à Guttstadt, et qu'une Division polonaise doit relever le soir même en vertu d'un ordre particulier du Major général. De Launau, le 12, à 2 heures de l'après-midi, le Maréchal Ney accuse réception de l'ordre reçu quelques instants plus tôt, et rend compte que, sauf incidents imprévus, le 6e Corps sera en position, à gauche et à droite d'Eichhorn, à 10 heures du soir (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 475).
Le 14 Juin, l'Armée russe débouche de Friedland, pensant prendre de flanc une armée française en marche vers Koenigsberg. Elle se retrouve en fait dans une nasse : l'Alle à repasser dans son dos comme voie de retraite et l'Armée française qui, progressivement, se place en ordre de bataille en face d'elle. La prise de Friedland par le 6e Corps de Ney signe sa défaite tactique en coupant sa ligne de repli. Le 31e Léger s'y distingue, particulièrement ses Compagnies d'Elite qui s'opposent aux Grenadiers russes. Le Régiment aura 30 tués et environ 250 blessés.
Le 17 Juin, poursuivant une colonne russe, le Régiment passe la Pregel à Wehlau (Welawa). Le 22 Juin, un armistice est signé. Les deux Empereurs de France et de Russie vont pouvoir se rencontrer. Ce sera à Tilsit, le 25.
Le 1er Juillet, le 31e Léger se retrouve sur la ligne de démarcation entre les deux armées sur le Niemen.
Le 20 Juillet 1807, le 6e Corps et les deux Bataillons du 31e Léger furent dirigés sur la Silésie pour y cantonner ; le Régiment va y rester presque un an. Le Colonel Mejan est fait Baron et les effectifs des Bataillons se renfloueront avec l'arrivée de Conscrits tandis que l'habillement et l'équipement seront refaits.
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 6e corps
31e légère 80 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le même 17 mars 1808, à Paris, "Le ministre demande les ordres de Sa Majesté sur la réclamation, par le 31e d'infanterie légère, du remboursement d'une somme de 28.063 fr. 30, qui lui a été enlevée par l'ennemi à l'affaire de Guttstadt"; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1720 - Note. Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur, du 16 mars 1808 »).
- Les éléments restés en France
Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et la Conscription : "… Quant à la Grande Armée, cela se divise en deux parties : première partie, les quatorze corps qui sont entre la Somme et le Texel, les six corps qui sont au camp de Saint-Lô, le 15e de ligne et le 31e léger, ce qui fait vingt-deux corps. Vous devez ne considérer pour rien ce qui est à la Grande Armée et partir de l'état de situation au 1er avril pour les 3es et 4es bataillons, et leur donner ce qui leur est nécessaire pour être au complet de 140 hommes par compagnie et pouvoir offrir un bon bataillon de 1,000 hommes sous les armes pour opposer aux ennemis de l'intérieur …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12227 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15006 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 12).
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée "Du moment que la campagne sera engagée et que j'aurai vu de quel côté les Anglais portent leurs efforts, mon intention est de faire suivre leurs mouvements. Les Anglais ne peuvent mettre en jeu qu’une expédition de 25,000 hommes, puisqu'ils en ont une de 20,000 en Sicile. Je doute même qu'ils fassent un si grand effort. S'ils se décident à venir dans la Baltique, mon intention est de tirer des divisions des camps de Boulogne, de Pontivy, de Saint-Lô et de Napoléon, et de les diriger sur le Rhin. Comme je n'ai de situation de l'intérieur sous les yeux que la situation de février, grâce à la négligence des bureaux de la guerre, je vous prie de me faire connaître l'état de situation actuelle et si je puis compter sur la formation de ces divisions, conformément au tableau ci-joint. Ce sera vers la fin de mai que ce mouvement pourrait avoir lieu, étant dans la croyance que la conscription de 1808 et la formation de ces divisions rétabliront les choses, dans un mois, à peu près dans le même état où elles sont aujourd hui.
ÉTAT DES QUATRE DIVISIONS A FORMER.
… QUATRIÈME DIVISION A TIRER DU CAMP DE NAPOLÉON.
Cette division sera composée de deux bataillons du 82e, deux du 66e et deux du 96e ; chaque bataillon de 4 compagnies, comme ceux du camp de Boulogne ; ce qui fera 6 bataillons, plus un bataillon pareil du 31e léger. Total, 7 bataillons. Ils formeront deux brigades. La force de cette division sera de 4 à 5,000 hommes, 4,480 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12435 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15381).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée : "Je reçois et lis avec un grand intérêt votre état A présentant la situation, après la réception des conscrits de 1808, 1° des dépôts de l'infanterie de l'armée de Naples et de la Grande Armée, 2° des régiments du Frioul, de la Dalmatie, etc. Cet état est si bien fait, qu'il se lit comme une belle pièce de poésie.
J'y ai remarqué quelques erreurs ... Au camp de Saint-Lô, je vois le 15e de ligne, qui n'y est pas, et le 31e léger, qui n'y est pas davantage ; il fallait mettre en place le 5e léger. Il ne fallait pas porter au camp Napoléon le 5e léger, qui n'y est pas, mais porter en place le 3e et le 4e bataillon du 15e de ligne et le 3e bataillon du 31e léger ... Il faut faire disparaître ces petites erreurs ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15683).
Le 10 septembre 1807, depuis Rambouillet,"On propose de confier le commandement d'un régiment provisoire à M. Dulong, major du 31e régiment d'infanterie légère"; l'Empereur répond : "Il n'y a pas besoin de décret pour cela" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 723).
Le 30 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous donnerez l'ordre qu'un officier, deux sergents, quatre caporaux et soixante hommes du 86e soient mis à la disposition du ministre de la Marine à Saint-Malo, pour être embarqués sur le brick Le Milan. Donnez l'ordre qu'un même nombre d’hommes du 31e léger soient fournis à Nantes pour être embarqués sur le brick Le Serpent ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17109).
Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Il y a quelques imperfections dans le dernier projet ...
Pour bien faire l'état, il faut des notes dans les colonnes indépendamment de l'emplacement des dépôts, y mettre l'emplacement des régiments d'aujourd'hui, afin que les conscrits après être restés 6 semaines au dépôt ne soient pas obligés de rétrograder pour rejoindre leurs bataillons de guerre.
Je voudrais d'ailleurs que vos états fussent classés par armée ... que le Piémont fût aux 31e, 32e, 37e légères et au 111e de·ligne ...
Je voudrais donc avoir un projet plus systématisé ; nous changerions le recrutement, avant la conscription prochaine" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17312).
Le 5 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre au général de brigade Dufresse de porter son quartier général dans l'île d'Aix au 1er juin, s'il ne l'y a déjà, et réunissez là 300 hommes du 26e de ligne, 200 hommes du 66e, 200 hommes du 82e, et deux cents hommes du 31e d'infanterie légère, afin que cette île se trouve à l'abri d'un coup de main" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1842 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17776).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins ... du 31e id. de Napoléon sur Bayonne ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 10 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée, à Bayonne : "Mon Cousin, envoyez l'ordre au commandant de la 12e division militaire de diriger en toute diligence sur Bordeaux, pour y former un bataillon provisoire, une compagnie du 82e, une compagnie du 66e, une du 31e léger et une du 26e de ligne, chaque compagnie de 140 hommes, ce qui portera ce bataillon à 560 hommes. On nommera un des chefs de bataillon de ce corps pour commander ce bataillon provisoire ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14081 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18260).
Le 22 juin 1808, à Bayonne, "Le général Clarke rend compte que le général Drouet demande l’autorisation de disposer des 200 hommes du 31e d'infanterie légère qui sont à l'île d'Aix pour pouvoir porter au complet de 140 hommes la compagnie de ce régiment qui, avec une compagnie du 82e, une du 66e et une du 26e de ligne, doivent servir à composer un bataillon provisoire à Bordeaux"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2031).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
5e régiment de marche :
1er bataillon, à Nancy, six compagnies. 840
2e bataillon, à Mayence, neuf compagnies. 1.260
2100 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
5e Id. 2.520 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 5e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
9° 5e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 6e CORPS ...
3e bataillon de 6 compagnies.
Deux compagnies, Luxembourg, à 140 hommes chacune, du 69e de ligne. 280
Deux compagnies, Phalsbourg, à 140 hommes chacune, du 6e d'infanterie légère. 280
Une compagnie, Verdun, à 140 hommes, du 25e d'infanterie légère 140
Une compagnie, Bayonne, à 140 hommes, du 31e d'infanterie légère. 140
840
Total 2.520 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le 28 juin 1808, à Bayonne, "Le maréchal Berthier sollicite les ordres de l'Empereur relativement à la destination du bataillon provisoire formé à Bordeaux de quatre compagnies tirées des 26e, 66e, 82e régiments de ligne et 31e légère"; "Le diriger en toute diligence sur Bayonne", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2055).
Le 8 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... le détachement du 31e d'infanterie légère pourra quitter l'île d'Aix et se rendre à Bayonne.
Donnez l’ordre également que tout ce que le 31e d'infanterie légère aurait à Napoléon-ville ou sur tout autre point de la 12e division militaire se réunisse à son dépôt de Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2084 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18506).
Le 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le dépôt du 31e léger étant à Bayonne, il est nécessaire que tout ce qu'il y a dans la 12e division militaire, même les 105 hommes qui sont employés dans la 1re division des bâtiments garde-côtes, se rendent à Bayonne. Ces 105 hommes seront suppléés par la garnison de l'île d'Aix" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2138 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18618).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ...
Je vous observe aussi que pour le 6e corps vous n'avez pas besoin d'attendre qu’on vous envoie sa route. C'est la même que pour le 1er. Vous connaissez les régiments qui composent ces corps : dirigez les dépôts, les détachements, etc., sur Orléans, hormis ce qui appartient au 31e dont le dépôt est à Bayonne et qui fournira des détachements à son régiment quand il passera ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 15 septembre 1809, à Schönbrunn, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur que trois hommes du 31e d'infanterie légère, régiment qui fait partie du 2e corps de l'armée d'Espagne, viennent d'arriver à Passau, et il demande ai ces hommes devront être renvoyés à leur dépôt en France" ; Napoléon répond : "Les incorporer dans le 5e d'infanterie légère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3572).
III/ LE 3E BATAILLON ET LA PREMIERE CAMPAGNE DE PORTUGAL, 1807-1808
Le Portugal, de fait allié des Anglais, avait joué depuis 1801 d'une neutralité de façade ; en Juillet 1807, l'Empereur sommait le pays de fermer ses ports aux Anglais. Pour appuyer ses menaces, un Corps d'Observation de la Gironde était formé.
"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATION DE LA GIRONDE.
... ART. 6. La 3e division sera formée des troupes du camp Napoléon, et sera composée
De la légion du Midi, de la légion hanovrienne à pied, des bataillons du 66e de ligne, des bataillons du 82e idem, des bataillons du 26e idem, du 3e bataillon du 31e léger et d'un bataillon du 32e léger, qui sera complété à 1,260 hommes et qui partira le 6 août de Toulon.
Chaque bataillon sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Travot commandera cette division ; le général de brigade Fuzier y sera employé.
Cette division aura douze pièces de canon, avec personnel, attelages, matériel, prises au camp Napoléon.
Au 18 août, le camp Napoléon sera dissous, et la division Travot se mettra en marche pour Bayonne.
... TITRE IV.
DES DEPOTS.
ART. 10. Les dépôts de tous ces régiments continueront à rester où ils se trouvent. En conséquence, les majors, quartiers-maîtres, officiers d'habillement, ouvriers, etc. continueront à rester dans les 12e, 13e et 14e divisions militaires.
TITRE V.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
ART. 11. Pour compléter les cadres des bataillons, il ne sera pris aucun des conscrits de 1808, qui continueront à rester aux 3es ou 4eS bataillons ou aux dépôts des régiments.
ART. 12. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 4).
Le 3e Bataillon du 31e Léger était toujours stationné dans la 12e Division militaire en 1807, essentiellement à l'ile d'Yeu et le Dépôt du Régiment à Napoléon Vendée. Le Major Dulong de Rosnay en assurait le commandement. Le Bataillon fut réuni au 2e Bataillon du 32e Léger pour former un 3e Régiment léger provisoire, lui-même composant avec le 2e Bataillon du 26e de Ligne et 2 Bataillons de la Légion du Midi la 1ère Brigade de la 3ème Division du Corps d'Observation de la Gironde. Toutes les troupes se concentrent autour de Bayonne.
L'héroisme chronique du Major Dulong du 31e Léger : Né le 12 Septembre 1780 à Rosnay (Aube). le jeune Louis Etienne Dulong commence sa carrière militaire en étant Volontaire dans un corps de Hussards levé par le Général Monnier lors du célèbre siège d'Ancône en 1799. Le courage du jeune Hussard, qui le fait participer à de nombreux "coups de mains" où il est blessé plusieurs fois, le font nommer au grade de Capitaine. Après Marengo, à l'Armée d'Italie, il défend la place de Pesaro et ne se rend avec les honneurs le 6 Décembre 1800 qu'avec seulement 14 survivants ! Puis il rejoint immédiatement les forces française pour participer à la bataille du Mincio, où il est encore blessé. Fait Chevalier de la Légion d'Honneur en Juin 1804, l'année 1805 le voit Chef de Bataillon au 15e Léger. A Austerlitz, son Chef étant hors de combat, il prend la tête de son Régiment, rameute les soldats autour de leur Aigle et sera dans les premiers à entrer dans Sokolnitz. Le 22 Février 1807, Major au 31e Léger, il prend le commandement d'un Régiment provisoire d'Infanterie légère (dont les hommes du 31e) pour la campagne de 1807 de Junot au Portugal. Il se signale encore en s'emparant d'Officiers de marine britannique sur la côte portugaise, au cours d'une action "commando". Evacué après la capitulation de Cintra, il rejoint son Régiment pour la campagne de Soult au Portugal. Lors de la retraite, après la prise de Porto par les Anglais, il sauve l'Armée en s'emparant avec ses hommes de ponts stratégiques à Ponte Novo et Misarella. Grièvement blessé à cette occasion, ses hommes le portent le reste de la retraite. Le 19 Septembre 1809, il devient Colonel du 31e Léger pour peu de temps puisqu'il passe ensuite au 12e Léger. Il finira l'Empire général et baron et poursuivra sa carrière sous la Restauration ... se faisant désormais appeler Dulong de Rosnay. Voir ses états de service dans le Six. |
Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre qu'il soit formé à Bordeaux un bataillon provisoire, qui sera composé d'une compagnie tirée du dépôt du 26e, d'une du 66e, d'une du 82e et d'une du 31e légère. Chaque compagnie sera complétée à 200 hommes. Le général commandant la division passera la revue de ce bataillon provisoire et du moment qu'il sera formé le dirigera sur l'Espagne pour renforcer les corps. ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).
Le 15 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général CLarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois l'état de situation du corps de la Gironde au 15 septembre. Je vois que les deux premières divisions sont organisées conformément à mes ordres, mais que la troisième, celle que commande le général Travot, est organisée tout différemment. Le 31e léger n'a que 472 hommes. Donnez ordre au dépôt de ce régiment d'envoyer tout ce qui est nécessaire pour compléter ce bataillon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16534).
Le 18 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de l'armée de la Gironde au 10 octobre que le bataillon du 31e légère n'a que 592 hommes à l'effectif ; que les deux bataillons du 26e n'ont que 628 hommes, que les deux bataillons du 66e n'ont que 1100 hommes ; que les deux bataillons du 82e n'ont que 800 hommes.
Donnez des ordres sans délai pour que des dépôts de ces bataillons il soit envoyé les hommes nécessaires, pour porter ces corps au complet que j'ai fixé par mon ordre, c'est-à dire à 140 hommes par compagnie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1362 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16557).
Junot fut placé à la tête de toutes les troupes françaises et son avant-garde franchit la frontière le 18 Octobre et avança en Espagne. La 1ère Brigade du 3e Corps, elle, passe à Irun le 26 et s'enfonce dans la péninsule : Tolosa, Vitoria, Burgos, Villadrigo, Valladolid. Français et Espagnols s'entendaient par une convention secrète signée à Fontainebleau le 27 Octobre 1807 pour se partager le pays. Ce n'est pas une pseudo déclaration de guerre entre le Portugal et l'Angleterre qui allait stopper les préparatifs de l'invasion.
Le Douro est franchi le 12 novembre, puis la Sierra del Moradal.
Le 23, la frontière portugaise est franchie à Leiras. Lisbonne est enfin atteinte le 5 Décembre par les soldats du 31e Léger. Enfin, ce qu'il en reste : car les effectifs ont diminué de moitié depuis le départ de France.
Toute la marche vers le pays a été un calvaire : de mauvais chemins dans des sierras abruptes coupées par des torrents, un temps exécrable, des vivres inexistantes, un équipement qui tombe en ruine, une artillerie qui a dû abandonner ses pièces, une cavalerie démontée. C'est une armée de gueux qui entre au Portugal. Heureusement que les Portugais n'ont pas résisté, et que le Prince Régent a préfèré s'enfuir au Brésil, avec sa cour et sa marine, couvert par la flotte anglaise.
Le 30 Novembre, l'avant-garde de Junot est arrivée à Lisbonne sous une pluie battante. La première tâche du Général en chef est de dissoudre l'Armée portugaise et d'envoyer le reste en France. Puis de répartir ses troupes dans le pays. La 3e Division est envoyée garder l'embouchure du Tage.
Le 28 Avril 1808, on retrouve le Régiment léger provisoire à Setubal où il reçoit des renforts du Dépôt du 31e Léger. La situation des troupes s'est améliorée grâce aux réquisitions sur le pays, qui par contre braquent la population.
Les forces espagnoles qui ont, un peu, aidé les Français se retirent ou doivent être désarmées à la suite des évènements qui se passent dans leur pays en parallèle. Junot devenu Gouverneur Général, duc d'Abrantes, et son Armée du Portugal, peuvent penser que la situation se stabilise. Le problème est qu'en Espagne voisine, c'est le contraire. Les troupes françaises, peu à peu, se sont infiltrées et se sont emparés des points stratégiques. Mais la population, qui voit sa famille royale détrônée, se révolte en Mai, aidée par l'Armée espagnole. Junot est donc coupé de ses arrières, isolé au Portugal.
Le 18 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée de faire partir le Général Dupont, avec sa 1ère Division, pour Cadix; Junot doit le renforcer avec une Brigade. L'Empereur ajoute : "... le général Junot est maître d'y mettre ou la légion du Midi ou le bataillon du 31e léger ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13929 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1023 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17964).
Le 6 Juin, l'insurrection débute aussi au Portugal contre les Français, les Anglais fournissent par bateaux du matériel, les milices portugaises se réactivent, puisqu'il n'y a plus d'armée de Ligne. Les premiers détachements français sont défaits. Junot décide de concentrer ses troupes autour de Lisbonne en gardant quelques places fortes comme Almeida et Elvas pour pouvoir s'y replier si on doit évacuer Lisbonne.
Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, le bataillon de marche dont j'ai passé hier la revue et qui est compose d'une compagnie du 31e légère, d'une du 26e, d'une du 66e, d'une du 82e, d'une de la légion hanovrienne et d'une de la légion du Midi, portera le nom de bataillon de marche de l'armée du Portugal, ce bataillon étant destiné à se rendre, aussitôt que cela sera possible, en Portugal, pour renforcer les corps qui s'y trouvent" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2082).
Le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé deux bataillons de marche de Portugal composés :
1er bataillon : 1 compagnie du 31e d'infanterie légère; 1 compagnie du 26e; 1 compagnie du 66e; 1 compagnie du 86e; 1 compagnie composée mi-partie de la légion du Midi et mi-partie de la légion hanovrienne, ce bataillon est déjà formé. Il est actuellement à Pampelune ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2116 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18558).
Le 30 Juillet, Loison bat les insurgés portugais à Evora dans le Sud, après des combats de rue sanglants, une répression féroce et une mise à sac de la ville, mais l'on apprend aussi la défaite de Dupont à Baylen en Andalousie et le 3 Août, un Corps expéditionnaire anglais se met à débarquer à Figueira da Foz, commandé provisoirement par un certain Wellington.
Les Anglais se mettent en marche sur Lisbonne. Junot essaiera de les ralentir à Rolica en y envoyant le Général Delaborde. La confrontation la plus sérieuse étant la bataille de Vimeiro le 21 Août.
Nos hommes du 31e Léger, pendant ce temps, sont toujours sur la rive gauche du Tage, se livrant à de petites opérations contre les insurgés portugais.
Après la défaite de Vimeiro, comprenant que sa résistance, encore possible, n'amènerait rien à la situation finale, Junot préfère négocier une évacuation honorable de son armée avec les Anglais et signe la convention de Cintra, le 30 Août. L'Armée française sera évacuée par la flotte britannique et débarquée en France. Les hommes du 31e Léger se regroupent donc à Lisbonne et embarqueront le 30 Septembre pour gagner la Rochelle.
Le 19 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Les deux bataillons de marche de Portugal n'en feront qu'un. En conséquence, le détachement du 31e légère qui se trouve dans le 1er bataillon se rendra à Saint-Sébastien et sera remplacé par le détachement du 15e légère qui se rendra à cet effet à Perpignan pour être incorporé dans le 1er bataillon. Le 2e bataillon de marche de Portugal qui se trouvera composé de détachements du 58e et 32e et 31e légère sera dissous, et à fur et mesure que ces détachements, ainsi que celui du 31e passeront à la hauteur de Saint-Sébastien, ils seront incorporés dans leurs régiments, et les cadres avec les officiers retourneront à Bayonne pour recevoir des conscrits" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2320; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18959).
Dès leur retour, les hommes du 31e sont dirigés vers Bayonne pour retrouver leur Régiment, revenu de Silésie, et dont ils forment à présent le 4e Bataillon, puisqu'un nouveau 3e Bataillon a été organisé à partir des deux premiers.
IV/ LE RETOUR DU 31E LEGER AU PORTUGAL
Le 31e Léger contre le 42nd Highlander à la Corogne Janvier 1809 |
Campagne de Soult au Portugal, 1809 |
La situation ayant empiré en Espagne, Napoléon décide de faire venir ses Corps d'Armée d'Allemagne et de se porter à leur tête pour mâter les Espagnols et les Portugais, leurs milices et leurs Régiments restés loyalistes, et chasser l'Armée anglaise venue leur prêter main forte.
Le 1er Août, le malheureux nouveau Roi Joseph Bonaparte, fuyait sa capitale pour se retrancher autour de Vittoria, laissant le pays aux mains des insurgés et attendant la venue de son impérial frère.
A la mi Octobre, les Anglais reçoivent des renforts qui débarquent à la Corogne, aux ordres du Général Baird, pour rejoindre celles stationnées au Portugal, toutes leurs forces étant placées sous l'autorité de Moore (Wellington étant reparti en Grande Bretagne).
Après avoir assuré ses arrières en Europe à Erfurt, tout en commandant une vaste mobilisation, Napoléon gagnera la frontière des Pyrénées fin Octobre. C'est ainsi que les 3 Bataillons de guerre du 31e Léger reçurent l'ordre, à Glogau, de rallier la France au milieu du mois d'Août pour faire partie du 6e Corps de l'Armée d'Espagne, toujours aux ordres du Maréchal Ney (un Décret daté de Saint-Cloud le 7 septembre 1808, réorganise complètement l'Armée d'Espagne; le 31e Léger est affecté à la 3e Division Mermet du 6e Corps de Ney - Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300).
Le 9 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint deux états de situation relatifs à l'armée d'Espagne. Vous verrez que les 24 régiments qui composent la division Sébastiani, et les 1er et 6e corps qui se rendent en Espagne, ont besoin de 27 000 conscrits, pour être portés au grand complet. Ces 24 régiments, qui forment aujourd'hui un effectif de 68 000 hommes, formeront alors un effectif de 94 000 hommes.
Dans cet état, tous les régiments sont portés à 5 bataillons, parce que mon intention est de former les 5es bataillons pour tous les régiments qui sont en Espagne.
... 6e corps.
... 2e division :
... Le 31e d'infanterie légère recevra 300 hommes de son dépôt, et 1000 conscrits à Bayonne, qui est aussi le lieu de son dépôt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2274 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18865).
Les hommes de Mejan se retrouvèrent ainsi à Nancy le 22 Septembre puis à Bayonne le 31 Octobre. Pendant leur traversée de l'Allemagne et de la France, leurs frères d'arme du 4e Bataillon du 31e à l'armée du Portugal se voyaient rapatrier par les navires britanniques suite à la convention de Cintra, puis les rejoignaient à Bayonne.
A l'entrée du Régiment en Espagne à Tolosa, le 3 Novembre, au pays basque ibérique, la situation est la suivante : les Français avancent progressivement dans le Nord de l'Espagne, battant successivement des Corps espagnols moins manoeuvriers.
Le 8 novembre 1808, à trois heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Vitoria, au Maréchal Bessières, Duc d'Istrie : "Mon Cousin ... Le général Mermet, avec le 31e d'infanterie légère, sera ce soir à Miranda ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14448).
La Division Marchand (1re) se compose alors des 31e et 6e Légers et du 69e de Ligne (1re Brigade), des 39e et 76e de Ligne (2e Brigade). La 1re Brigade de la Division Marchand quitte Miranda le 10 au matin, atteint Bibriesa le même jour et campe le lendemain au nord de Burgos, où le Maréchal Ney établit son Quartier-général. La 2e Brigade de la 1re Division rejoint le gros du 6e Corps, le 12 novembre, près de Burgos (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 57).
Le 11 Novembre Burgos tombe.
Le 13 novembre, le 31e Léger est passé en revue par l'Empereur dans une plaine au nord de Burgos; il prend ensuite position à Arroyal, route de Santader. Le 15 novembre, le 31e Léger est laissé en position à Arroyal. Le Corps d'armée espagnol du Général Blake est anéanti.
Le 15 novembre 1808, Berthier écrit à Clarke, depuis Mayence : "J'ai l'honneur de vous prévenir, M le comte, que d'après les ordres de l'Empereur, M. le maréchal duc de Dalmatie a pris le commandement du 2e corps de l'armée d'Espagne et M. le maréchal Bessières, celui de la réserve de cavalerie de l'armée composée des cinq divisions de dragons. M. le maréchal Bessières a, de plus, l'inspection sur toute la cavalerie de l'armée d'Espagne.
Le général Mermet et le 31e régiment d'infanlerie légère ont été réunis au 2e conps d'armée. Le 31e régiment fait partie de la division Merle. Le général Mermet prend le commandement de cette division, le général Merle prend le commandement de la division Mouton, et le général Mouton reprend son service auprès de l'Empereur ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1502).
Le 15, laissant le 31e Léger en position à Arroyal, le Duc d'Elchingen porte les quatre Régiments disponibles de la 1re Division sur Lerma, où ils sont rejoints par ceux de la Division Dessolles (12e Léger, 43e, 51e, 55e et 26e Chasseurs) après la marche (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 58).
Le 20 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, à Alexandre, Prince de Neufchâtel, Major général, à Burgos : "Donnez ordre au général Mermet de se rendre à Reinosa, où il sera sous les ordres du maréchal duc de Dalmatie. Vous lui ferez connaître que le 31e doit faire partie de la division Merle (ce qui la porte à plus de 6,000 hommes), dont il doit prendre le commandement, le général Merle étant employé ailleurs" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14497 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19339).
Mermet remplace donc Merle à la tête de la 1ère Division du 2e Corps de Soult. Cette Division sera constituée de la manière suivante : 31e Léger, 47e de Ligne (1er et 2e Bataillons), 86e de Ligne (2 Compagnies), 2e Suisse (1er Bataillon), 3e Suisse (2e Bataillon), 1er supplémentaire de réserve et Bataillon de Paris.
Soult occupe Santander et se retrouve, le 26, sous Bilbao. Pendant ce temps les Anglais se regroupent autour de Salamanque : une position d'attente pour eux.
Napoléon décide de marcher sur Madrid dont il s'emparera le 3 Décembre. C'est au milieu de Décembre que les Anglais se décident à marcher vers le Nord de l'Espagne et les forces de Soult, en se concentrant à Sahagun.
Le 21 décembre 1808, Napoléon écrit, depuis Madrid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "… Mon intention est que les premières opérations pour la conscription commencent au 15 janvier, et que les conscrits soient en pleine marche au 15 février. On aura soin que tous les conscrits d'au delà des Alpes soient envoyés dans le Nord, dans l'Ouest et sur le Rhin, et spécialement au 31e léger, au 111e de ligne, au 26e de chasseurs, au 21e de dragons et aux tirailleurs du Pô ; que les Corses soient envoyés aux tirailleurs corses, les Belges au 112e …" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14601 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19591).
Napoléon réagit en allant le 22 décembre à la rencontre des Anglais à partir de Madrid avec ses meilleures troupes pour leur couper leur voie de retraite sur le Portugal. Moore, désormais en infériorité numérique, décide de se replier sur la Corogne pour y réembarquer ses hommes en livrant des combats d'arrière-garde. Soult, Ney et Napoléon se lancent à leur poursuite.
Les Français sont dans le Léon en ce 31 Décembre 1808. Passé en revue par l'Empereur devant Astorga, le 1er Janvier, notre 31e Léger est affaibli par les étapes.
Le 2 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Astorga, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d’Espagne : "Mon cousin ... Dans les dispositions faites ce matin pour organiser le corps du duc de Dalmatie, j’ai oublié de dire que le bataillon du 31e d'infanterie légère doit joindre son corps à la division de Mermet de sorte que le régiment sera composé de 4 bataillons ... " (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2619 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19671).
Début Janvier, Napoléon doit rentrer en France devant la menace autrichienne et confie à Soult le soin d'écraser les Anglais avant qu'ils n'embarquent. Le 31e Léger est de la poursuite. Les Anglais s'accrochent à chaque étape de leur retraite pour retarder au maximum les Français (Lugo le 9 Janvier). L'épilogue de cette course à la mer se déroula entre le 15 et le 17 Janvier 1809 devant la Corogne et les villages alentour où les Anglais se retranchèrent pour couvrir leur embarquement. Moore y perdit la vie mais sauva son armée. Le 31e Léger assura sa part des combats puisqu'il eut à peu près 300 tués et blessés, s'illustrant dans les combats devant le village d'Elvina.
Le 30e Bulletin de l'Armée d’Espagne, daté de Valladolid, le 21 janvier 1809, raconte : "… Le 15 au matin, les divisions Merle et Mermet occupèrent les hauteurs de Vallaboa où se trouvait l'avant-garde ennemie, qui fut attaquée et culbutée. Notre droite fut appuyée au point d'intersection de la route de la Corogne à Lugo, et de la Corogne à Santiago. La gauche était placée en arrière du village d'Elvina. L'ennemi occupait en face de très-belles hauteurs.
Le reste de la journée du 15 fut employé à placer une batterie de douze pièces decanon, et ce ne fut que le 16, à trois heures après midi que le duc de Dalmatie donna l'ordre de l'attaque.
Les Anglais furent abordés franchement par la première brigade de la division Mermet qui les culbuta et les délogea du villaged'Elvina. Le 2e régimentd'infanterie légère se couvrit de gloire. Le général Jardon à la tête des voltigeurs fit paraître un notable courage. L'ennemi culbuté de ses positions, se retira dans les jardins qui sont autour de la Corogne.
La nuit devenant très-obscure, on fut obligé de suspendre l'attaque. L'ennemi en a profité pour s'embarquer en toute hâte. Nous n'avons eu d'engagés pendant le combat, qu'environ six mille hommes, et tout était disposé pour partir de la position que nos troupes occupaient le soir, et profiter du lendemain pour une affaire générale. La perte de l'ennemi est immense ; deux batteries de notre artillerie l'ont foudroyé pendant la durée du combat. On a compté sur le champ de bataille plus de huit cents cadavres anglais, parmi lesquels on a trouvé le corps du général Hamilton, et ceux de deux autres officiers généraux dont on ignore les noms. Nous avons pris vingt officiers, trois cents soldats et quatre pièces de canon. Les Anglais ont laissé plus de quinze cents chevaux qu'ils avaient tués. Notre perte s'élève à cent hommes ; nous en avons eu cent cinquante blessés. Le colonel du 45e s'est distingué. Un porte-aigle du 31e d'infanterie légère a tué de sa propre main un officier anglais qui, dans la mêlée, s'était attaché à lui pour tâcher de lui enlever son aigle. Le général d'artillerie Bourgeat et le colonel Fontenay se sont très-bien montrés ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 383; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 339).
Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'intention de l'Empereur, Sire, est que, les Anglais chassés, le duc de Dalmatie marche sur Oporto avec ses quatre divisions, et que le duc d'Elchingen reste pour organiser et pacifier la Galice.
Les troupes avec lesquelles marchera le duc de Dalmatie sont composées, savoir :
... La division Mermet, composée du 31e régiment d'infanterie légère, des 47e et 122e régiments de ligne, de deux bataillons du 2e régiment suisse, et d'un bataillon du 3e régiment suisse ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).
Puis le 2e Corps s'emparera du Ferrol, le 27 Janvier. Le 32e Bulletin de l'Armée d'Espagne (sans date) raconte : "… Le duc de Dalmatie arrivé devant le Ferrol, fit investir la place. Des négociations furent entamées. Les autorités civiles et les officiers de terre et de mer paraissaient disposés à se rendre ; mais le peuple, fomenté par les espions qu'avaient laissés les Anglais, se souleva.
Le 24, le duc de Dalmatie reçut deux parlementaires. L'un avait été envoyé par l'amiral Melgarejo, commandant l'escadre espagnole ; l'autre, qui passa par les montagnes, avait été envoyé par les commandans des troupes de terre. Ces deux parlementaires étaient partis à l'insu du peuple. Ils firent connaître que toutes les autorités étaient sous le joug d'une populace effrénée, soudoyée et soulevée par les agens de l'Angleterre, et que huit mille hommes de la ville et des environs étaient armés.
Le duc de Dalmatie dut se résoudre à faire ouvrir la tranchée ; mais du 24 au 25, différens mouvemens se manifestèrent dans la ville. Le 17e régiment d'infanterie légère s'étant porté à Mugardos, le 31e d'infanterie légère étant aux forts de la Palma et de Saint-Martin et à Lagrana, et bloquant le fort Saint-Philippe, le peuple commença à craindre les suites d'un assaut et à écouter les hommes sensés.
Dans la journée du 26, trois parlementaires munis de pouvoirs et porteurs d'une lettre arrivèrent au quartier-général et signèrent la reddition de la place.
Le 27, à sept heures du matin, la ville a été occupée par la division Mermet et par une brigade de dragons ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 388).
Fig. 3 Carabinier en Espagne, 1810-1811, d'après E. Fort (BNF/Gallica); source : El Guil |
Après avoir battu le Corps de la Romana à Monterey le 5 mars, conformément aux ordres de l'Empereur, Soult marche sur le Nord du Portugal avec seulement 24.000 hommes de disponibles. Parti le Vigo le 15 Février, le 31e Léger dans l'Avant-garde, Tuy est prise le 16 mais le fleuve Minho ne peut être franchi si ce n'est plusieurs jours plus tard à Orense en pourchassant des soldats de La Romana. Le Portugal est enfin atteint le 10 mars. La population révoltée se défend avec acharnement dans chaque village traversé avec son lot de représailles en réplique. Chavez est prise le 12 mars. Le 2e Corps devient alors officiellement "Armée du Portugal".
Braga tombe le 17 mars : une ville désertée qui a massacré son corregidor et son défenseur attitré, comme trop "tièdes" ! Dix jours plus tard, les Français sont devant les redoutes qui défendent Oporto. Un Général portugais a été coupé en morceaux par ses propres troupes et enterré dans du fumier, et l'évêque a pris le commandement ! Un parlementaire français est envoyé : il est jeté en prison et ses accompagnateurs massacrés. Vu la tournure des évènements, il n'y aura donc aucun quartier. La ville est prise et mise à sac. Soult s'installe et y trouve munitions et poudre, mais la résistance acharnée de la population ne l'incite pas à poursuivre sur Lisbonne. Il va donc répartir ses troupes dans le Nord du Portugal uniquement. Des mauvaises langues raconteront qu'il comptait bien s'en faire un petit royaume.
Pendant ce temps, plus au Sud, Wellington revenait d'Angleterre à Lisbonne avec 25.000 hommes.
Au début Avril, le 31e Léger était stationné en avant de Porto, sur la route menant à Coimbra en prévision d'une éventuelle offensive sur Lisbonne.
Le 5 Mai, Wellington parti de Lisbonne passait en revue ses troupes à Coimbra : 15.000 Anglais, 3000 Allemands et 8000 Portugais. Envoyant deux Brigades à Santarem et Abrantes, il marchait ensuite à la rencontre de Soult sur Oporto et divisait ses forces en deux bras : un pour continuer le long de la côte et l'autre avec Beresford pour couper la route de Bragance.
Wellington veut envelopper la division de cavalerie du général Franceschi, en position à Albergaria-Nova, avec le 31e d'infanterie légère, aux ordres du général Thomière. Il prescrit à cet effet au général Hill, commandant la colonne de gauche, de s'embarquer pendant la nuit à Aveiro, et d'aller débarquer à Ovar, sur les derrières de la division française, tandis qu'elle sera attaquée en tête par la colonne de droite.
Ce n'est que le 10 Mai au matin que le Régiment aperçoit les Anglais sous la forme d'une reconnaissance le long de la côte. L'ennemi se présente sur le front et sur la droite du Général Franceschi, et il y a un engagement très-vif. Le Maréchal Soult assure, dans son rapport, que le Général Franceschi a fait charger, sous le feu de 8 pièces qui tiraient à mitraille, la première ligne de cavalerie anglaise, l’a mise en déroute, lui a tué du monde et lui fait des prisonniers. Wellington, dans son rapport, dit au contraire, que la supériorité de la cavalerie anglaise a été sans équivoque pendant toute la journée ; qu'elle a fait quelques prisonniers et prit de l'artillerie. Si on peut admettre l'exactitude du rapport de ce dernier relativement an résultat du combat, force est de douter, à la différence des forces en présence, de la supériorité de la cavalerie anglaise, car la Division Franceschi a 1,000 chevaux. Quoi qu'il en soit, cette action es des plus honorables pour le brave Franceschi. Il se tire habilement d'une situation qui, pour bien d'autres, aurait été périlleuse ; il vient prendre position dans la nuit à Oliveira de Amasis, et se replie sur la division Mermet, à laquelle il se réunit (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 132).
Le lendemain, c'est toute une division anglaise qui était en face et causait les premiers tués et prisonniers. La Division Mermet reculait sur Porto dans la nuit. Le lendemain encore, Wellesley forçait le passage du Douro et pénétrait dans la ville tandis que Soult l'évacuait en catastrophe.
Poursuivi par les colonnes anglaises, qui occupaient les routes principales et toute voie de retraite vers l'Est, Soult fit sauter son artillerie et ses caissons et sauva son armée en passant les sierras par des sentiers de chèvres, en disputant chaque point de passage aux Portugais.
Le 15, Soult est informé que, depuis le matin, un rassemblement de paysans travaille à détruire le pont de Puente-Novo, par où il doit passer pour se rendre à Montalègre. Il n'y a pas un instant à perdre pour s'emparer de ce passage. Cette opération est confiée au Major Dulong, du 31e d'infanterie légère, qui reçoit l'ordre de partir à minuit avec 100 braves à son choix, de se porter à Puente-Novo, de s'en emparer, et d'enlever le poste qui le garde. L'entreprise réussit complètement. Dulong arrive au pont sans voir d'ennemis. Le temps est affreux, et les Portugais se croient tellement à l'abri de toute surprise, qu'ils se sont réfugiés dans une baraque à peu de distance du pont, sans y placer une sentinelle. Le Major aperçoit deux poutres qu'on a laissées sur les deux arches ; il passe dessus, suivi de ses soldats : le poste ennemi est égorgé, on travaille de suite au rétablissement du pont, et le 16, à huit heures du matin, il est praticable. Les troupes commencent à défiler; mais bientôt elles rencontrent un autre obstacle. La tête de la colonne arrivée au pont de Misarella, près de Villa-de-Ponte, le trouve retranché ; l'armée parvient toutefois à passer (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 139).
Soult arrive à Orense le 19 Mai, ayant perdu "seulement" 4000 hommes depuis Oporto et en ramenant environ 16.000.
Quelques jours après, il rejoint Lugo et débloque la ville où le rejoint le Corps d'armée du Maréchal Ney qui, pendant ce temps, a dû batailler contre les troupes de la Romana.
Une fois Soult sorti du Portugal, le 2ème Corps d'Armée (ex Armée du Portugal) fut heureusement refourni en Artillerie par le 6e Corps de Ney. Les deux Maréchaux rivaux se mirent d'accord pour collaborer dans leurs actions militaires dans le Nord de l'Espagne : Galice et Asturies. Une collaboration qui fut en fait nulle.
Fig. 4 Tambour major, grande tenue, 1809-1811; dessin de Didier Davin |
Le Colonel Mejan du 31e Léger va être alors officiellement "débarqué" par Soult, suspect d'avoir trempé dans une conjuration contre lui au Portugal. Et le Régiment passe sous le commandement provisoire du Major Dulong.
Le 2e Corps se portera début Juin sur Zamora et Ney devra évacuer la Galice. Soult profitera de ces opérations pour faire souffler ses troupes et les réequiper. Le 1er Juillet, le 2e Corps est à Benavente, quand Soult reçoit la nouvelle que, par ordre de l'Empereur, il commande désormais en chef son 2e Corps, mais aussi ceux de Ney, à sa grande fureur vu les évènements précédents (le 6e) alors à Astorga, et de Mortier (le 5e) alors à Valladolid, pour se porter sur le flanc de l'offensive de Wellington.
Le 18 Juillet 1809, le Corps de Soult se porte sur Salamanque mais ne sera rejoint par les 6e et 5e Corps que les 22 et 31 Juillet. Sur place, le 2e Corps est un peu réorganisé et le 31e Léger passe à la Division Heudelet (3e du Corps) tandis qu'officiellement, un nouveau Colonel est nommé : Meunier Saint-Clair.
C'est que Wellesley, désormais débarrassé de Soult au Portugal, a quitté son repaire pour marcher sur Madrid. Le 27 Juin, il a remonté la vallée du Tage, pénétré en Espagne et fait sa jonction avec les forces espagnoles des Généraux Gregorio, puis La Cuesta le 20 Juillet. Le Corps de Victor s'est replié devant lui en arrière de Talavera et a été rejoint par le Général Sébastiani; quant à Joseph, sans attendre l'arrivée de Soult, il a décidé d'affronter Wellington.
La bataille de Talavera aura lieu les 27 et 28 Juillet 1809. Bataille indécise et sanglante (7000 hommes blessés ou morts pour les forces de Joseph, 5000 pour les Anglais, 1000 pour les Espagnol) où les Français devront quitter le champ de bataille pour éviter d'être coupés de Madrid. Wellington est donc techniquement vainqueur mais, apprenant la marche de Soult sur son flanc, il décide de se replier sur le Portugal.
Mortier est à l'avant-garde de Soult, parti le 27 de Salamanque, et suivi par le 2e Corps, dont le 31e Léger, parti le 30. Il talonne l'arrière-garde alliée formée d'Espagnols du Général La Cuesta au pont de l'Arzobispo le 6 Août, tandis que les forces de Victor réoccupaient Talavera. Le 15 Août on retrouve notre 31e Léger à Plasencia.
Le 28 Août, le 4e Bataillon est dissout et ses effectifs versés dans les 3 premiers aux ordres des Chefs de Bataillon Aubert, Stura et Olivet.
Très mécontent du résultat d'une bataille coûteuse en effectifs qui aurait pu être décisive, si les forces de Joseph avaient attendu celles de Soult, Napoléon décide de nommer Soult Major Général de toutes ses armées en Espagne. Le Général Delaborde prend alors le 16 Septembre le commandement du 2ème Corps. Le 31e Léger change encore de Colonel puisque Dulong prend pour 3 mois la tête de son ancienne unité.
Le 25 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l’ordre en Espagne de faire partir pour Bayonne les cadres des quatre compagnies de fusiliers du 3e bataillon du 9e léger. Tous les soldats de ces quatre compagnies seront incorporés dans les deux premiers bataillons ; la compagnie de grenadiers du 3e bataillon sera provisoirement attachée au premier bataillon ; et la compagnie de voltigeurs sera provisoirement attachée au 2e bataillon. Le chef de bataillon et l’adjudant-major partiront avec les cadres des quatre compagnies qui sont destinées à venir chercher des conscrits à Bayonne. Donnez le même ordre pour les 4es bataillons des 16e léger, 45, 54, 8e, 24e et 96e.
Ces 7 cadres doivent former 3 à 400 hommes ; il se réuniront ensemble afin de marcher avec précaution et en sûreté. S’il est nécessaire on donnera aux officiers des carabines pour se défendre en août.
Vous ferez la même opération pour les 28e, 32e, 58e et 75e. Ces quatre cadres marcheront également ensemble et en ordre.
Vous ordonnerez également que :
le 4e bataillon du 4e d’infanterie légère
celui du 2e
le 3e bataillon du 86e
le 4e bataillon du 31e léger
le 4e bataillon du 26e de ligne
et le 5e bataillon du 66e
et 1 des deux du 82e qui sont en Espagne envoient de même leurs cadres à Bayonne
Ce qui fera 7 cadres du 2e corps.
Ils formeront aussi une colonne qui marchera en ordre, ayant leurs cartouches et tout ce qui est nécessaire pour se défendre en route.
Enfin vous donnerez ordre au 6e corps commandé par le duc d’Elchingen d’envoyer de même à Bayonne les cadres du 2e bataillon du 6e léger.
Ces 19 cadres recevront 12 000 hommes à Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3602 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22175).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
... 600 au 5e léger à Chartres ...
... 300 au 31e id.
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 31e à son dépôt 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
V/ LA 3E CAMPAGNE DU PORTUGAL DU 31E LEGER, 1810-1811
En Octobre 1809, toujours au sein du 2e Corps, notre 31e Léger, réduit à ses trois premiers Bataillons et aux deux Compagnies d'élite du 4e, qui ont été conservées à la suite, séjourne en Nouvelle Castille.
Le 4 octobre 1809, est présenté à l'Empereur un "Rapport du général Clarke, ministre de la guerre, duquel il résulte que Sa Majesté a sans doute eu l’intention de désigner ... les 3es bataillons des 2e, 4e, 31e régiments d'infanterie légère, le 4e bataillon du 86e de ligne, le 4e bataillon du 66e de ligne et le 6e bataillon du 82e régiment de ligne, employés au 2e corps d'armée, comme devant envoyer chacun, à Bayonne, les cadres des quatre compagnies de fusiliers, pour y recevoir les 12.000 conscrits destinés pour l'armée d'Espagne" ; "Oui", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3638 - Sans signature ni date; le rapport du ministre est du 4 octobre 1809).
Le 30 octobre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous ai fait connaître que mon intention était de réunir une première division de réserve pour l’armée d’Espagne, à Angoulême et Bayonne ... Mon attention et que cette division soit prête le plus tôt possible, afin d’être promptement à même de rétablir l’ordre sur les derrières de l’armée d’Espagne, et de renvoyer à leurs régiments respectifs tous les détachements qui se trouvent dans la biscaye et autres provinces, tels que le bataillon des hommes isolés de Saint-Sébastien, qui est de 1000 hommes, le bataillon de garnison de Bilbao, qui est de 500 hommes, celui de Vittoria etc. Cette mesure rétablira l’ordre dans diverses provinces d’Espagne, réunira les corps et augmentera beaucoup tous les cadres de l’armée.
Une seconde division de réserve de l’armée d’Espagne sera commandée par le général Reynier ...
La 2e brigade sera composée d’un bataillon du 31e léger, d’un du 114e, d’un du 115e, d’un du 116e, d’un du 117e, d’un du 118e, d’un du 119e et d’un du 120e ; chacun de ces bataillons composé de trois ou quatre compagnies, suivant ce que les dépôts pourront fournir. - total 8 petits bataillons formant une brigade d’environ 4000 hommes.
... Il est nécessaire que le général Reynier soit rendu le 10 décembre à Bayonne pour presser l’organisation des deux premières brigades qui doivent être réunies à cette époque ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3695 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22419).
Le 8 novembre 1809, à Fontainebleau, "On propose à Sa Majesté ... De faire passer M. Dulong, major du 31e régiment d'infanterie légère, à l'emploi de colonel du 12e régiment de même arme, en remplacement de M. Jeanin, nommé général de brigade" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3723 - Non signée; extraite du "Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 5 novembre 1809 »).
Le 13 novembre 1809, Soult écrit, depuis Madrid, à Mortier : "… La cavalerie légère du 2e corps étant très-fatiguée et ayant besoin de se rétablir, vous la porterez en seconde ligne, ainsi que la division du général Lahoussaye ; et vous donnerez le commandement de l'avant-garde au général Caulaincourt, qui, à cet effet, disposera de la brigade de dragons sous ses ordres, du 31e léger, et d'une batterie d'artillerie légère que vous lui donnerez …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 67).
En novembre 1809, Napoléon envoie des renforts en Espagne : le Corps de réserve que nous avons vu organisé à Paris en mars 1809 à partir de compagnies des 5èmes bataillons (dont ceux de 2e et 4e Léger) sert à former une Division de ces renforts, organisés en un nouveau 8eme Corps mis sous l’autorité de Junot.
Le 26 Novembre, le Colonel Dulong est affecté au 12e Léger.
A la fin de l'année 1809, tandis qu'une armée espagnole sortie du Portugal a battu les Français à Tamanes en octobre puis s'est faite écraser à Alba de Tormes en Novembre, un autre Corps espagnol venu d'Andalousie s'est fait étriller à Ocana. Pendant ce temps, au Portugal, Wellington et Beresdford réorganisent l'armée portugaise en l'encadrant avec des Officiers britanniques et font construire de formidables lignes de fortifications autour de Lisbonne : les lignes de Torres Vedras.
Pendant ce temps, Napoléon réorganise de son côté le 2e Corps en Espagne et envoie ses instructions à Berthier, nouveau Major général des armées d’Espagne : "Paris, 15 décembre 1809
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l’armée d’Espagne, à Paris
Mon Cousin ... Écrivez au duc de Dalmatie que j'ai hâte de voir se réunir tous les corps; qu'il donne l'ordre que tout ce qui appartient aux 32e, 15e, 66e, 26e et 82e se rende dans le nord à Benavente et à Valladolid, pour être réuni au corps du général Loison; que tout ce qui appartient aux 51e, 43e, 55e, 58e, 47e de ligne et 12e léger rejoigne les régiments respectifs à Madrid; que le 2e corps ne sera formé que des deux divisions des généraux Merle et Heudelet, composées, comme elles le sont aujourd'hui, des 2e, 4e, 17e et 31e légers, et des 15e, 36e, 47e, 70e et 86e ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22608).
Au début de 1810, on retrouve le 31e Léger à Talavera, sur la rive droite du Tage, tandis que le 1er Bataillon est détaché à Consuegra de la Mancha. Il fait partie de la 2e division du 2e Corps, désormais sous le commandement du Général Reynier à partir de début Février.
Le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit depuis Paris à Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l'armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
... Donnez l'ordre au général Reynier de faire les changements suivants dans sa division ... Tout ce qui appartient aux 9e, 31e, 16e léger, 8e, 24e, 45e, 54e, 60e, 63e, 28e, 75e, 64e et 103e de ligne, se réunira à Saint-Sébastien, Tolosa et Vitoria, pour achever de mettre l'ordre et faire la police dans la Biscaye; ces détachements composeront la 3e brigade. Le général Reynier aura l'œil sur la Navarre et correspondra avec les commandants de Burgos et de Pampelune. Vous lui ferez connaître que je compte le laisser dans ces positions une partie de février, pour rallier et organiser son corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).
Alors que les 1er, 4e et 5e Corps avec le Roi Joseph et Soult se lancent, début Janvier, dans la conquête de l'Andalousie, les 2e et 3e bataillons du 31e passent en Février en Extremadure pour soutenir l'offensive du 5e Corps sur Badajoz. A la mi-mars, le Régiment est à Merida, sur la Guadiana. Le 31 Mars arrive le nouveau Colonel du régiment : Joseph Meunier.
Etats de service de Joseph Meunier Né à Lyon le 20 Octobre 1774. Soldat au 24e d'Infanterie en Août 1791, campagne à l'Armée du Nord. Sous-lieutenant au 35e d'Infanterie en Janvier 1793, sert à l'Armée des Alpes, au siège de Toulon, à l'Armée des Pyrénées Orientales (1794-1795). Sous-lieutenant à la 69e Demi-brigade de Bataille en 1795 puis à la 18e Demi-brigade de Ligne. Lieutenant en 1796. Après un congé de deux ans, reprend du service à la 17e Demi-brigade Légère en 1799, combat à l'Armée d'Italie et est fait prisonnier. Chevalier de la Légion d'Honneur en Septembre 1803, ayant obtenu une arme d'honneur en 1802. Officier de la Légion d'Honneur en 1804. Capitaine au 17e Léger en 1804, Aide de camp du Général Vedel en 1806, Chef de Bataillon au 64e de Ligne en 1807. A nouveau Aide de camp de Vedel en 1808, capturé avec lui à Baylen. Rapatrié en France à la fin 1808. Nommé Colonel du 31e Léger en Décembre 1809. Sera tué à Bussaco (Portugal) en Septembre 1810. |
Fig. 5 Tambour en Espagne, 1810-1812; dessin de D. Davin d'après E. Fort et El Guil |
Le 17 Avril est formée une nouvelle Armée du Portugal, mise sous le commandement du Maréchal Masséna, tout auréolé de sa bravoure à Essling, Wagram. Elle regroupe les 2e (Reynier), 6e (Ney) et 8e (Junot) Corps. Son rôle est de chasser les Anglais. D'abord en s'emparant des places fortes de Ciudad Rodrigo espagnole et Almeida portugaise, puis entrer au Portugal. Le 10 Mai Masséna arrive à Valladolid où il établit son QG.
Ciudad Rodrigo est couverte par la Division anglaise de Crawford. Ce sera au 6e Corps de Ney de s'en occuper. En Juin, notre 31e est toujours à Merida.
Ce n'est que le 25 juin qu'est lancé l'assaut sur la forteresse de Ciudad Rodrigo, après des semaines de siège. Les défenseurs résistent jusqu'au 9 juillet. Pendant ce temps le 2eme Corps bat un parti espagnol à Zafra, et passe le Tage à la gauche de l'Armée.
La place forte d'Almeida dans la région de Beira, ne se trouve qu'à 35 km de Ciudad Rodrigo. Pour avancer, il est donc nécessaire de prendre la place et d'éloigner la Division Légère de Crawford. C'est encore le 6e Corps de Ney qui est est chargé de la besogne. Du 15 au 28 Août a lieu le siège d'Almeida, après les combats sur la Coa.
Le 31e Léger reconstitue alors son 4e Bataillon, grâce à l'arrivée de conscrits, mis sous l'autorité du Chef de Bataillon Piovanni, que nous reverrons s'illustrer.
Le 26 août 1810, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez ordre que le 4e bataillon du 2e léger qui est à la division Séras rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps ; que le 4e bataillon du 4e léger rejoigne ses trois premiers bataillons au 2e corps, et que le 4e bataillon du 36e qui est au 8e corps rejoigne également les 3 premiers bataillons au 2e corps, de sorte que le corps du général Reynier sera composé ainsi qu'il suit :
division Merle
2e léger 4 bataillons 2400 hommes
36e de ligne 4 bataillons 2200
4e léger 4 bataillons 2400
7000 hommes
Division Heudelet
17e léger 3 bataillons 1500
47e de ligne 4 bataillons 2400
31e léger 4 bataillons 2400
70e 4 bataillons 2400
8700
15700 hommes
Par ce moyen, tous les régiments de l'armée de Portugal se trouveront réunis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24415).
Le 23 septembre 1810, l'EMpereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Renouvelez vos instructions au directeur de la Conscription sur le classement des conscrits et réitérez-lui ... que le 112e doit être composé en entier de Belges, ... le 31e d'infanterie légère de Piémontais ... Cela ne souffre aucune espèce d'exception. Donnez des instructions pour qu'il n'y ait aucune altération dans ce principe. Mon intention est que le 113e forme un véritable régiment. Je n'en enverrai plus rien en Espagne. Faites-moi connaître où est le colonel de ce régiment ; et faites-moi un rapport sur le corps et sur le 31e léger et le 27e de chasseurs. J'ai à cœur de remettre ces régiments en bon état et au niveau des autres ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24650).
Masséna ne reprend sa marche vers Lisbonne que le 15 septembre. Ses ordres sont d'attendre la fin des grosses chaleurs et surtout des récoltes. Il en profite pour se procurer de quoi approvisionner son armée. D'autant que les Anglais ont décidé de pratiquer la "terre brulée" en se retirant progressivement vers leur base de Torres Vedras.
Masséna prend la direction de Coimbra en passant par Viseu où il s'arrête plusieurs jours pour rallier ses effectifs et réparer ses caissons. La route suivie, au nord du Mondego, passe par Bussaco, une excellente position défensive en hauteur où Wellington a décidé d'attendre les Français avec ses Anglo-portugais. Le 2e Corps lui s'est retrouvé à Guarda en passant par Sabugal puis a rejoint le reste de l'Armée.
Au matin du 26, le 2e Corps entre en contact avec les défenses anglaises. Masséna tombe dans le piège d'une attaque frontale au lieu de contourner les positions anglo-portugaises.
Dans ses Mémoires, le Maréchal Masséna raconte : "... Le général Regnier fut chargé, avec le deuxième corps d'armée qu'il commandait, de l'attaque de gauche, attaque principale et précisément dans le lieu le plus escarpé et le plus fort. La division Merle, formée en colonnes serrées par division, et précédée d'une nuée de tirailleurs, gravit cette montagne : son point de départ était à droite de la Venta de San Antonio ; le 31e léger, faisant partie de la deuxième division , commandée par le général Heudelet, la flanquait à gauche : il était soutenu par une brigade de la deuxième division, commandée par le général Foy. Le sixième corps, placé à droite du deuxième, devait soutenir son attaque, et y concourir aussitôt que le deuxième serait arrivé sur la hauteur, et le huitième corps était en réserve. L'artillerie des deuxième et sixième corps, placée sur le revers des montagnes opposées, battait le flanc de la montagne de Busaco, et devait protéger la retraite des troupes françaises si elles étaient repoussées. Ainsi l'armée française, très forte en cavalerie, allait combattre sur un champ de bataille où pas un seul cheval ne pouvait se trouver. Elle était très-forte en artillerie, et son artillerie ne pourrait plus servir, quand nos troupes, arrivées sur le plateau, rencontreraient les masses de l'ennemi toutes formées, fraîches, et disposées pour combattre ..." (Mémoires de Marmont, tome 4, page 23).
Le 27, le 2e Corps s'élance un peu après 5 heures du matin, à la droite de l'armée ennemie, la Division Heudelet portant en première ligne le seul 31e Léger en tête, et conservant en soutien la Brigade Foy. Le 2e Corps réussit, sous un feu infernal, à gagner le sommet des positions anglaises mais il est repoussé par une contre-attaque. Tandis qu'au centre, le 6e Corps de Ney tente de s'emparer du couvent de Bussaco transformé en forteresse et est lui aussi repoussé.
Les Français à l'assaut de Bussaco |
Fig. 6 Sapeur 1810-1812 d'après Fort et El Guil; dessin de Didier Davin |
L'attaque a échoué. Le lendemain, on trouve des chemins pour contourner la position. Que ne l'a t'on fait avant !
Les pertes sont énormes. Le 31e Léger a perdu son nouveau Colonel, 19 autres Officiers sont tués ou blessés grièvement et mourront dans les jours suivants.
Masséna va voir les hommes du 31e et leur parle en Italien (rappelons qu'il est Niçois) : "C'est bien carabiniers ! C'est ainsi qu'il faut aborder l'ennemi" ; et il se voit répondre par un soldat aussi en Italien : "oui Maréchal, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut se faire tirer comme des c... ".
Après la bataille, les Français se regroupent et parviennent à contourner les positions ennemies par le nord, tandis que Wellington recule vers Coimbra. Son objectif est à présent d'atteindre les Lignes de Torres Vedras et d'y attendre une nouvelle fois les Français.
La majeure partie de la population des régions que doit traverser l'armée française se retire avec l'Armée anglo-portugaise. L'ordre est donné d'évacuer Coimbra, les propriétés agricoles sont abandonnées, les biens ne pouvant être transportés et susceptibles de servir aux Français sont détruits. La campagne doit être tenue par des partis de guérilla chargé d'exterminer les troupes isolées et les blessés ennemis.
Le 30 septembre 1810, à Fontainebleau, "Le général Clarke fait observer à l'Empereur qu'il y a dans les 112e, 113e de ligne, 31e et 32e d'infanterie légère, 26e, 27e et 28e chasseurs, 31e dragons, les bataillons des tirailleurs corses et du Pô, des hommes qui ne sont pas des départements affectés spécialement au recrutement de ces corps" ; "Faire dresser un état qui fasse connaître le nombre d'hommes des différents départements qui se trouvent dans ces corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4640).
A Coimbra, le 1er Octobre, les Français trouvent un peu de vivres.
Dans cette marche vers la péninsule de Lisbonne, la Division Légère de Crawford est chargée de protéger l'arrière des forces anglo-portugaises.
Entre Coimbra et les Lignes de Torres Vedras, quelques affrontements éclatent entre les troupes françaises les plus avancées et l'arrière de l'armée de Wellington. Les combats les plus significatifs ont lieu près de Pombal et d'Alenquer.
Le 11 octobre, l'avant-garde française aperçoit les Lignes de Torres Vedras.
Le 31e va rester 1 mois à Carregado et Vila Franca devant les lignes de Torres Vedras, dans la boue, cherchant des vivres. Dans cette drôle de guerre de siège, des trêves spontanées se produisent entre les combattants des deux camps pour chercher des provisions, et l'on raconte l'histoire d'un Sergent du 31e Léger capturé par des Anglais au cours d'une de ces "collaborations" et relâché par Wellington après l'avoir fait manger à sa table, considérant que sa capture n'était pas "loyale".
Tandis que Masséna envoie le Général Foy en France discuter de la situation militaire avec l'Empereur, il recule ses positions sur Santarem et Punhete pour mieux hiverner à la mi-Novembre, suivi par les Anglais. Le 2e Corps de Reynier s'établit à Santarem et entreprend des travaux pour s'y retrancher. Les deux autres Corps de l'Armée font de même, regroupés autour de Thomar pour celui de Ney et de Torres Novas pour celui de Junot.
Fig. 7 Officier vers 1812 d'après El Guil; dessin de E. Fort - "Uniformes de l'infanterie légère sous le 1er Empire", Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, Collection de Ridder, PETFOL-OA-493 |
Dessin de J. M. Bueno tiré de "L'Armée française et ses alliés en Espagne" |
Le 31e, comme tous les Régiments de l'Armée, devant l'inconsistance de l'Administration de la Guerre et ses Commissaires, organise des expéditions de recherche de vivres avec des convois d'ânes et ramène le fruit de son pillage violent sur les populations locales.
Le 4 décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux majors du 31e régiment d'infanterie légère, du 26e de ligne, du 2e d'infanterie légère de se rendre en Portugal pour commander ces régiments, les colonels étant morts. Proposez-moi des colonels en second pour nommer colonels de ces régiments, lesquels se rendront aux dépôts, pour en diriger l'administration" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25422). Tous ont été tués ou grièvement blessés à la bataille de Bussaco le 27 septembre 1810; au 31e Léger, Meunier est remplacé par Gavoty.
Le 14 décembre 1810, à Paris, "On soumet à Sa Majesté la demande de démission faite par M. Casalli, lieutenant des ci-devant gardes du corps hollandais, désigné pour être attaché aux tirailleurs ou aux conscrits de la garde" ; "Le placer dans le 31e régiment d'infanterie légère" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4911 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 12 décembre 1810 »).
En Décembre 1810, le 9e Corps de Drouet d'Erlon (en fait seulement 6000 hommes de la Division Conroux) franchissant la frontière espagnole va rejoindre et se positionner autour de Leiria. Les hommes sont une nouvelle fois en loques, réparant les tenues avec toutes sortes de draps et utilisant des espadrilles en guise de chaussures. Lemonnier pourra écrire : "C'était des troupes d'arlequins, tant la diversité de couleurs de capotes et de pantalons sautait aux yeux".
VI/ 1811
Le 2 janvier 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, présentez-moi un projet pour organiser 8 ou 10 bataillons de marche, chacun de six compagnies et chaque compagnie de 120 hommes, des dépôts des régiments qui ont leurs bataillons de guerre en Espagne. Vous réunirez ces bataillons de marche de manière qu'un bataillon soit formé des hommes dont les corps sont dans la Navarre, un autre d'hommes dont les corps sont dans la Biscaye, un autre d'hommes dont les corps sont à l'armée du Midi, un autre d'hommes dont les corps sont au Portugal, ce qui fait un renfort de 8 ou 10 000 hommes pour l'armée d'Espagne. Il ne faudrait prendre aucun homme dans les dépôts dont les régiments ne sont pas en Espagne ni en Portugal. On pourrait également retirer des dépôts de cavalerie dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour en faire un certain nombre d'escadrons de marche.
On pourrait former un bataillon du 26e à 600 hommes, et un de 200 hommes de chacun des 31e léger, 82e et du 66e ; ce qui ferait deux bataillons de 1200 hommes qu'on enverrait sur-le-champ à Bayonne pour escorter le trésor qui doit en partir. Il faudrait à cet effet disposer de ce que ces régiments ont à l'ile d'Aix et à l'ile d'Yeu.
Il faudrait faire sortir de Belle-Île les détachements du 47e et du 86e qui s'y trouvent, et former, de deux compagnies de chacun de ces régiments, d'une compagnie du 15e de ligne et d'une du 70e, un bataillon de 6 compagnies ou de 840 hommes : ce bataillon serait complété de tout ce que ces régiments ont de disponible à leurs dépôts, de ce qu'ils ont à Belle-Ile, et d'une partie de ce qui resté des bataillons expéditionnaires destinés pour l'Île de France. Par ce moyen, on pourrait réunir à Bayonne 3 bataillons qui feraient près de 2000 hommes, lesquels pourraient y être rendus avant la fin de janvier ; ce qui ferait 3 bataillons sur les 10" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4946 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25616; dans la minute, la lettre commence par : « Les régiments dont les bataillons de guerre sont en Espagne ont plus ou moins d'hommes disponibles »).
Masséna a reçu l'ordre d'essayer de s'emparer d'Abrantes : si il commence bien ses préparatifs fin Janvier, la disette qui sévit dans son armée lui fait évoquer une retraite. Las, le Général Foy, de retour, rapporte des instructions de l'Empereur d'offensive qui serait soutenue par Soult (Armée d'Andalousie) et Mortier (5e Corps) ou au minimum de maintenir ses lignes pour "épuiser" l'ennemi. Mais de fait, c'était l'Armée de Masséna qui s'étiolait et l'Armée anglo-portugaise qui se renforçait et consolidait ses positions.
En Janvier, Soult, s'il a bien quitté son Andalousie, pousse une pointe en Estrémadure, enlève Olivenza et fait le siège de Badajoz dont il s'emparera seulement le 10 Mars.
De son côté, le 3 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai lu attentivement les états de la conscription. Je pense que les 31e et 32e léger peuvent être recrutés par la conscription de la Toscane et de Rome, ainsi que le 113e et le 28e de chasseurs, je désire donc qu'il n'en soit pas parlé dans l'appel des 80000 hommes ...
Je ne m'oppose pas à ce que dans ces départements étrangers, après avoir fourni ce qui est nécessaire aux cinq régiments hollandais, aux 113e, 32e et 31e légers, vous disposiez d'un 114 de tous ces hommes pour les envoyer dans les meilleurs régiments français ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25833).
L'Empereur écrit, le 15 février 1811, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Il faut nommer les chefs de bataillon pour commander les bataillons des gardes nationales qui sont dans la 10e division militaire et rappeler les majors des 114e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e et 31e d'infanterie légère. Les majors sont nécessaires à leur dépôt ; je n'ai jamais autorisé que des majors fussent ainsi employés dans des commandements de gardes nationales, hormis le cas d'un débarquement ennemi. Donnez des ordres pour que tous ces majors reviennent promptement et présentez-moi des propositions pour les places vacantes, en me faisant connaître combien il y a de colonels en second. Ces colonels doivent être employés de préférence au commandement de régiments provisoires ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25938).
Le 31e Léger va rester à Santarem jusqu'au 5 Mars 1811. Masséna, vu l'état de ses troupes, décide alors de retraiter, sa sitation devenant intenable et sans résultats. Le 2e Corps de Reynier (et le 31e) gagne Espinhal passant par la Serra de Estrella tandis que Ney couvre l'arrière garde et doit livrer des combats à Pombal, Rehinda, Foz d'Arounce contre les Anglais qui se sont lancés à notre poursuite.
Reynier rejoint Masséna à Miranda do Corvo, puis ils poursuivent leur marche vers Celorico qui est atteint le 21. Là, le 31e Léger retrouve son tout nouveau Colonel nommé en Décembre : Célestin Gavoty. Le Régiment étant commandé jusqu'à présent par intérim par le Chef de Bataillon Aubert.
Né à Toulon le 22 Janvier 1772. Sous-lieutenant puis Lieutenant au Royal Italien, puis au 2e Chasseurs royaux du Dauphiné avant la Révolution, passe avec son unité dans le 2e Bataillon de Chasseurs. Aide de camp du Général Vaubois en 1796, le suit en Italie en 1796, en Corse en 1797, puis à Malte en 1798. Prisonnier de guerre à la capitulation de Malte en 1800. Retour en France, devient Chef de Bataillon à la suite puis en titre de la 12e Demi-brigade Légère en 1802-1803. Major au 3e Léger en Décembre 1803, sert à la Grande Armée 1805-1807. Colonel en second de la 15e Demi-brigade provisoire en mars 1809, fait campagne au Tyrol. Nommé Colonel du 31e Léger en Décembre 1810. Officier de la Légion d'Honneur le 26 Août 1811. Mis à la retraite en Décembre 1811. Reprendra du service à la première Restauration dans les forces du Duc d'Angoulème. Voir ses états de service dans le Dictionnaire des Colonels de Napoléon de D et B Quintin. |
Fig. 8 Tambour major en 1812 d'après Fort et El Guil |
Masséna décide alors de gagner l'Espagne par Coria et Plasencia. Ney refuse et veut passer plus au Nord. Masséna le démet de son commandement du 6e Corps qui est remis au Général Loison. On doit signaler aussi des désobéissances de la part de d'Erlon et de Reynier qui désorganisèrent le plan de Masséna.
Wellington qui talonne les Français pense pouvoir détruire le 2e Corps à Sabugal le 3 Avril, mais les Français résistent bien sous une pluie battante et du brouillard. La retraite peut se poursuivre. L'Armée du Portugal se regroupe finalement autour de Salamanque et se remplume. Elle compte encore 39000 combattants.
Le 3 avril 1811 justement, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, on a formé à Bayonne trois bataillons de marche, un de 605 hommes, un autre de 578 et le troisième de 618 hommes.
J'ai déjà ordonné que le premier entrât avec un trésor de 4 millions en Espagne. Le deuxième y entrera quelques jours après avec un autre trésor de 4 millions. Enfin le troisième y entrera ensuite avec 4 autres millions.
À cette occasion je vous rappellerai que je vous ai demandé un état des fonds qui étaient à Bayonne, des sommes dont j'ai disposé pour les différentes armées d'Espagne et enfin un relevé des ordres que j'ai donnés pour tous ces envois d'argent.
Je désire que vous écriviez au général Caffarelli pour lui envoyer la composition de ces trois bataillons telle que votre rapport du 24 mars la présente et pour lui faire connaître mes intentions.
1° ... tout ce qui est du 31e léger se rendra à Burgos au 6e corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26495).
Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions, savoir :
... 3e division : le 31e léger, les 26e, 66e et 82e de ligne, la légion du Midi ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).
Les Anglo-portugais ont suivi les Français dans leur repli et désormais le seul point encore entre leur mains au Portugal est la forteresse d'Almeida, rapidement entourée par la division Campbell depuis le 7 Avril. Masséna, dont les subordonnés sont de plus en plus désobéissants, demande l'aide de Bessières pour refaire ses forces, délivrer la garnison et y établir une tête de pont.
Au milieu d'Avril, il pleut, et les Bataillons du 31e Léger au sein du 2e Corps ont énormément de mal à se fournir en vivres. Cependant Masséna concentre ses meilleurs éléments des 2e, 6e, 8e, et 9e Corps et la cavalerie de Montbrun autour de Ciudad Rodrigo en vue de l'offensive future.
Bessières arrive enfin le 1er Mai, entouré seulement d'une poignée d'hommes de la cavalerie de la Garde, qu'il refusera d'ailleurs de faire intervenir. Wellington anticipant les intentions de Masséna décide de l'attendre à Fuentes de Onoro.
La bataille fera rage entre le 3 et le 5 Mai 1811 et restera indécise, bien que Wellington ne soit passé pas loin de la rupture et qu'un effort supplémentaire eut emporté la victoire pour les Français.
Sur l'aile droite, à Alameda, le 2e Corps aura en fait peu à intervenir : l'inertie de Reynier sera d'ailleurs une des causes de l'issue de la bataille. L'essentiel des combats aura lieu autour de Fuentes de Onoro et sur l'aile gauche. Le 31e Léger aura cependant des pertes (4 Officiers et 48 hommes). Il va être de nouveau réduit à 3 Bataillons de guerre et aux deux Compagnies d'élite du 4e Bataillon.
Fatigué et moralement atteint, Masséna se replie une nouvelle fois sur Salamanque où il apprend par Bessières sa disgrâce et son remplacement par Marmont. Napoléon ne pardonne pas aux Généraux malchanceux ! La seule satisfaction est que la garnison d'Almeida a pu évacuer la place après l'avoir détruite et a réussi à passer à travers les lignes anglaises, récupérée par le 2e Corps.
Voilà donc le Duc de Raguse à la tête d'une Armée du Portugal découragée. Celle-ci se restructure désormais en 6 Divisions. Le 31e Léger appartient à la 3ème, sous le commandement du Général Ferey.
Au Sud, en Andalousie, les affaire de Soult n'étaient pas si florissantes (siège interminable de Cadix, bataille de la Albuera). L'armée du Portugal descend début Juin vers celle d'Andalousie pour délivrer la garnison de Badajoz.
Le 10 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, mandez au général Monthion qu'à la première nouvelle du mouvement des brigands sur la frontière il aurait dû faire marcher sur Bayonne une partie des 31e léger, 114e, 115e, 117e, 118e, 119e et 120e. Or ces sept régiments pouvaient offrir chacun au moins trois compagnies de 300 hommes ; ce qui aurait fait une force de 2,000 hommes pour la garde de Bayonne. Donnez ordre à ce général de faire passer la revue des 4es et 5es bataillons au 15 juin, et de vous faire connaître leur situation, le nombre des conscrits qu'ils ont reçus et de ceux qu'ils doivent recevoir, ainsi que l'état de leur habillement et armement, afin que j'ordonne la formation d'un régiment provisoire, qui formera une réserve de 2 ou 3,000 hommes dans ses mains" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17788 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27253).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Donnez ordre qu'au 1er juillet les 4es bataillons des 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 121e, 122e de ligne et 31e léger se réunissent à Bayonne ; ce qui fera dix 4es bataillons ; qu'à cet effet les 5es bataillons de dépôt fournissent à ces bataillons tout ce qu'ils ont de disponible, de manière à les porter à 800 hommes. Mandez sur-le-champ qu'une revue soit passée de ces 4es bataillons, afin de connaître quelle sera leur force au 1er juillet et ce qui pourra leur manquer. Le nombre d'hommes nécessaire pour les compléter à 840 hommes chacun sera pris sur l'appel de la réserve et dirigé directement sur Bayonne ...
Mon intention est que ces vingt-deux bataillons soient tous campés dans les baraques de bois que j'ai fait établir en avant de la ville, que l'inspection en soit passée pour compléter les cadres des officiers, sous-officiers, caporaux et tambours, remplacer les officiers et sous-officiers hors de service, et compléter tous ces cadres à 800 hommes ; ce qui fera pour l'armée d'Espagne une réserve de 16 à 18,000 hommes.
Je désire que vous envoyiez à Bayonne quatre colonels en second pour se partager le détail, la surveillance et l'organisation de ces bataillons ...
Le troisième commandera le 17e et le 31e léger, le 27e, le 29e, le 59e, le 69e, le 76e, le 65e et le 86e, appartenant à l'armée du Portugal ...
Ces quatre colonels en second réuniront successivement sous leur commandement tous les 3es et 4es bataillons qui arriveront d'Espagne en conséquence des ordres donnés, et qui appartiendront aux armées d'Aragon, du Nord, de Portugal, du Centre et du Midi. Vous donnerez à chaque colonel en second un major en second pour aide, lorsque son commandement comprendra plus de quatre bataillons. Cela formera quatre brigades, qui s'appelleront brigades des 4es bataillons de l'armée d'Aragon, de l'armée du Nord, de l'armée de Portugal, des armées du Centre et du Midi.
Le général Monthion commandera cette réserve et en passera fréquemment la revue.
Les bataillons des 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 121e, 122e de ligne et 31e léger se mettront en marche de leurs dépôts respectifs au 1er juillet ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).
Soult et Marmont font leur jonction à Merida et vont devant la place le 20. Une fois la garnison délivrée chacun retourne dans son périmètre : Soult en Andalousie et Marmont dans la vallée du Tage entre Talavera et Alcantara pour pouvoir surveiller à la fois Badajoz et Ciudad Rodrigo.
A la fin Juin 1811, un ordre de Napoléon prescrit de reformer un 4e Bataillon au 31e Léger sur la base de 4 Compagnies de Chasseurs pour organiser avec d'autres 4e Bataillons des Régiments de marche du Portugal. La mise sur pied ne sera effective qu'à la fin de l'année.
Le Colonel Gavoty, colonel du 31e Léger depuis 1810, est en passe d'être admis à la retraite après trente-neuf ans de service. Le 30 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, faites connaître au major Casabianca qui est à Valladolid que je l'ai nommé colonel du 31e d'infanterie légère. Il faut qu'il se rende sur-le-champ à son régiment" (Ernest Picard, Louis Tuetey, Correspondance i11édi1e de Napoléon 1er conservée aux Archives de la guerre, Paris, Charles Lavauzelle, 1913, t. 3, p. 515, n° 5868 (minute, Archives nationales, AF IV 892, juillet 1811, n° 404); Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27878).
Le même 30 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le colonel du 31e léger n'est pas à son corps à l'armée de Portugal. Faites-moi connaître où il se trouve et donnez ordre au major d'aller prendre le commandement du régiment ...
En général, établissez le principe que du moment que le colonel est tué ou fait prisonnier ou quitte le régiment par maladie ou par congé, l'officier qui commande le régiment doit en prévenir le major, et que celui-ci doit partir aussitôt pour aller prendre le commandement des bataillons de guerre" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27884).
Le 9 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Alexandre, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Rambouillet :"Il est bien important que le général Monthion fasse connaître pourquoi les chefs de bataillon, capitaines, et même les lieutenants des 23 bataillons qui sont à Bayonne ne sont pas à leur poste.
Donnez l'ordre de faire passer la revue des bataillons des 114e, 117e, 118e, 119e, 31e léger afin que les hommes disponibles soient envoyés aux 4mes, au camp de Boulogne" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1533).
Une lettre sensiblement analogue est adressée au Maréchal Berthier, le même jour, depuis Rambouillet : "... Faites connaitre au général Monthion que je vois que les bataillons qui sont à Bayonne ont très peu d’officiers, tandis que les dépôts qui sont tout près ont un grand nombre d’officiers. D’où vient cela ?
Il est important qu’il fasse connaitre pourquoi les chefs de bataillon, capitaines, et même les lieutenants, des vingt-trois bataillons qui sont à Bayonne ne sont pas à leur poste.
Donnez-lui l’ordre de faire passer la revue des bataillons des 114e, 117e, 118e, 119e, 31e léger, afin que les hommes disponibles soient envoyés aux 4es bataillons au camps de Boulogne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5943; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28048).
Le 9 août 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon Cousin ... Le 4e bataillon du 6e léger, avec quatre compagnies du 17e léger, complétées à 560 hommes, et deux compagnies du 31e léger, fortes de 280 hommes au plus et de 240 hommes au moins, qui formeront le 5e bataillon de marche de la réserve de Bayonne, seront réunis en un régiment qui sera le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal. Ce régiment partira du 20 au 30 pour se rendre à Vitoria.
Il y aura ainsi dans la Biscaye ... 3° le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal, fort de 1.600 hommes ... ce qui fera plus de 7.000 hommes. Mandez au général Monthion de s'assurer que ces bataillons partent en bon état, qu'ils sont complets en officiers et en sous-officiers, qu'ils ont 50 cartouches par homme, leurs pierres à fusil, leur solde au courant jusqu'au 1er septembre, leur livret en règle où le payement de leur solde soit constaté ... Vous ferez comprendre au général Monthion que mon intention est que ces huit bataillons restent en Biscaye jusqu'à ce que les conscrits des dépôts puissent les rejoindre, et qu'on puisse reformer là les vingt-trois bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5944 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28051).
Le 11 août 1811, l'Empereur décrète, depuis Rambouillet : "La Légion du Midi est dissoute. Le 1er bataillon qui est à l'armée de Portugal, sera incorporé dans le 31e régiment d'infanterie légère. Les officiers, sous-officiers et soldats qui sont en France et en recrutement à Turin, se rendront à Trèves pour être incorporés dans le 11e régiment d'infanterie légère" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 478).
Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Mathieu Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas ... Sur 4.900 hommes des départements de Rome et de la Toscane, ... Il faut bien se garder d'envoyer 1.000 hommes au 31e léger ; il est inutile d'envoyer tant d'Italiens en Espagne : 200 hommes suffisent ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5968 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28117).
Le 16 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Mathieu Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, je réponds à votre lettre du 15 ... Je vous renvoie vos états, à l'état n° 1, j'ai ôté les 240 hommes du 113e et 100 hommes au 31e léger ; j'ai augmenté de ces 340 hommes le 11e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6001 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28195).
Le Courrier de Turin N°123, 7e année, dimanche 8 septembre 1811 écrit : "Compiègne, 1er septembre. Aujourd'hui, après la messe, ont été présentés au serment qu'ils ont prêté à S. M.
Par S. A. S. le prince vice-connétable ... Casabianca, colonel du 31e régiment d'infanterie légère".
En Octobre, le 1er Bataillon de la Légion du Midi vient renforcer les 3 Bataillons du 31e. Les Piémontais se retrouvent entre "pays". Un nouveau Colonel a été nommé au régiment : De Rege di Gifflenga, mais celui-ci est encore au Dépôt à Bayonne et le 8 Décembre sera à peine arrivé à Burgos.
Alexandre Derige-Gifflenga était Aide-de-camp du Vice-roi d'Italie ; il a été nommé le 14 avril 1810 Baron de l'Empire ; il sera promu, le 15 août 1812, Général de Brigade et, le 19 mai 1814, Lieutenant-général ; Labaume le regarde comme un homme d'un grand mérite et d'une rare intrépidité.
Le 28 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis le château de Loo, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, ... 2e REGIMENT DE MARCHE DE L'ARMEE DE PORTUGAL.
Un bataillon de marche de l'armée de Portugal sera formé à Bayonne et composé d'une compagnie du 17e léger de 140 hommes, et de deux compagnies du 31e léger de 280 hommes. Ce bataillon partira sans délai pour Vitoria où il sera incorporé dans le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal qui, de 1.371 hommes, sera porté à 1.700 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6304 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28940).
Le même jour, 28 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis le Château de Loo, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que tout ce qui est disponible au 5e bataillon du 114e, à Mont-de-Marsan, soit envoyé sans délai à Bayonne pour compléter le 4e bataillon ... Même ordre pour le 31e léger ...
Toutes ces dispositions sont nécessaires parce que je vois dans les états de situation que ces 5es bataillons ont beaucoup de monde.
Vous ordonnerez au général Monthion de faire compléter les 4es bataillons aussitôt après l'arrivée des détachements.
Envoyez-moi l'état de situation de ces bataillons, afin que je voie ce qu'on pourra faire partir pour compléter les compagnies des régiments de marche.
Faites part de ces dispositions au major général" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28944).
Le 30 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites-moi connaître si le général Monthion pourra faire partir au 15 décembre, savoir :
... 3° Un régiment de l'armée de Portugal, composé d'une compagnie du 17e léger, d'une compagnie du 31e id., de deux compagnies du 27e de ligne, de deux compagnies du 39e, de deux compagnies du 59e, de deux compagnies du 65e, de deux compagnies du 69e et de deux compagnies du 76e, et d'un bataillon de six compagnies du 86e.
... Ce qui ferait encore un secours de 4.000 ou 5.000 hommes qui compléterait tout à fait les régiments provisoires.
Faites-moi connaître si tout cela pourra partir en décembre ou, au plus tard, au 1er janvier" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6428 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29218).
La fin de l'année reste relativement calme, à part la lutte incessante contre les guérillas.
Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, j'approuve l'opinion du général Monthion d'avoir toujours à Bayonne une force disponible et bien organisée. Elle sera composée de la manière suivante :
1er bataillon. Trois compagnies du 5e bataillon du 31e léger et deux compagnies du 4e bataillon du même régiment : 700 hommes.
... Ces huit bataillons formeront à peu près 6.000 hommes. On y joindra 6 pièces de canon de 6 et 2 obusiers, et 150 chevaux. Un général de brigade commandera cette colonne, sous les ordres du général Monthion. Elle aura quatre majors en second, et gardera en réserve Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Jean-Pied-de-Port et la Bidassoa, et sera prête à se porter partout. Le général Monthion l'aura formée le 10 janvier. Il fera venir tout ce qui est disponible aux dépôts et aux 5es bataillons de ces régiments. Il fera des garnisons dans la vallée de Bastan qui sera sous ses ordres. Il marchera au secours du Passage, de Saint-Sébastien, et des côtes des départements des Hautes et Basses-Pyrénées, si elles étaient attaquées. II faut donc qu’il organise parfaitement cette réserve pour qu'elle puisse se porter partout" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29444).
Le même 24 décembre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 6e et 17e régiments d'infanterie légère et les 39e, 69e, 76e, 27e et 59e de ligne qui ont trois bataillons en Espagne fassent rentrer en France les cadres des six compagnies de leur 4e bataillon ; que ces cadres soient bien complets, qu’il y ait même 6 sergents et 12 caporaux par compagnie, au lieu de 4 sergents et 8 caporaux.
Donnez le même ordre pour les 25e léger, 50e, 15e et 22e de ligne ; pour les 31e léger et 86e de ligne ; pour les 26e, 66e et 82e ; et pour les 7e, 16e, 114e, 116e et 117e de ligne, ce qui fera rentrer en France les cadres de 21 bataillons. Recommandez expressément qu'il y ait le nombre de sergents et de caporaux ayant plus de deux ans de service, que j'ai déterminé ci-dessus. Instruisez de cet ordre le ministre de la guerre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).
Le lendemain 25 décembre 1811, Berthier écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'Empereur approuve l'opinion où est le général Monthion d'avoir toujours à Bayonne une force disponible et bien organisée.
Sa Majesté ordonne que cette réserve soit composée de la manière suivante :
1er bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 31e régiment d'infanterie légère et 2 compagnies du 4e bataillon du même régiment, 700 hommes.
... Ces huit bataillons formeront à peu près 6000 hommes. Sa Majesté désire qu'il y soit joint 6 pièces de canon de six, 2 obusiers et 150 chevaux. Son intention est aussi qu'un général de brigade commande cette colonne sous les ordres du général Monthion et qu'il y soit attaché quatre majors en second.
Cette réserve gardera Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Jean-Pied-de-Port et la Bidassoa, et sera prête à se porter partout où les circonstances l'exigeraient. Le général Monthion à qui je viens de donner connaissance de ces dispositions, a l'ordre de former cette réserve pour le 10 janvier. Il fera venir à cet effet tout ce qui est disponible aux dépôts et aux 5es bataillons des régiments qui la composent.
J'ai également prévenu le général Monthion qu’au moyen de cette réserve, l’intention de l’Empereur est qu’il faut des garnisons dans la vallée de Bastan qui sera sous ses ordres et qu’il marche au secours du Passage, de Saint-Sébastien et des côtes et frontières des départements des Hautes cl Basses Pyrénées si elles étaient attaquées" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1809).
Fig. 9 Sous officier en 1812-1813 d'après El Guil; dessin de E. Fort - "Uniformes de l'infanterie légère sous le 1er Empire", Bibliothèque Nationale, Cabinet des Estampes, Collection de Ridder, PETFOL-OA-493 |
Le même d'après H. Boisselier |
VII/ 1812
Fig. 10 Carabinier, 1813-1814 d'après Boisselier |
L'année 1812 débute par une nouvelle offensive des forces de Wellington. Celui ce s'empare des places fortes clés de Ciudad Rodrigo en Janvier, puis de Badajoz en Avril, après une résistance héroïque des garnisons françaises qui lui causent de lourdes pertes.
Pendant ce temps, l'Armée du Portugal se disperses entre Tage et Duero. Le 31e Léger renvoie les cadres de son 3e Bataillon au Dépôt en Février et reste sur le pied de deux Bataillons de guerre (Chefs de Bataillons Piovanni et Lefebvre) et des deux Compagnies d'élite du 4e Bataillon qui sont à leur suite.
Napoléon écrit, le 5 février 1812, au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Comme vous avez besoin des 5es bataillons ... qui ont tous deux compagnies à l'Ile de Ré, il serait possible d'incorporer les réfractaires que ces compagnies y ont dans le régiment de l'île, de Ré, aujourd'hui faible par la rentrée des cadres qui ont conduit des réfractaires en Allemagne. Le régiment de l'île de Ré a vingt-huit compagnies. Je ne suppose pas plus de 2.000 hommes actuellement d’effectif pour ces vingt-huit compagnies. II y a donc trop de compagnies. On pourrait y incorporer 1.800, qui sont placés dans les 2es compagnies des 5es bataillons. Alors, dans la 11e division militaire, outre le 31e léger, toutes leurs autres 2es compagnies y rentreraient comme cadres nus et recevraient des conscrits ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6741 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29913).
Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai jugé convenable de réunir dans la 10e division militaire une division de réserve composée d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie, qui mette une fois pour toutes mes frontières à l'abri des incursions des brigands.
Mon intention est de confier ce commandement au général Travot. Vous lui donnerez ordre de partir dans les vingt-quatre heures qui suivront la réception de votre lettre pour se rendre à Toulouse ; il s'entendra avec le général Lhuillier, qui commande la 11e division militaire, afin qu'au moindre événement les colonnes de la réserve de Bayonne se mettent en mouvement et se dirigent sur Tarbes.
Lorsqu'il aura reconnu la frontière, il placera ses troupes de la manière qu'il jugera la plus convenable ; il fera même construire quelques tours défensives aux points les plus importants des cols, si cela est nécessaire. Comme de raison, il ne placera pas ses troupes sur le territoire français, mais sur le revers des montagnes et de manière à être maître du pendant des eaux. Enfin il ne doit pas oublier que son seul but doit être de défendre la frontière ...
Le général Gareau, qui est à Mont-Louis, sera sous ses ordres. Le général Wouillemont commandera sa droite à Saint-Girons. Le général Brouard recevra l'ordre de se rendre auprès du général Travot pour commander son avant-garde aux débouchés d'Ax et de l'Hospitalet.
Le général Travot portera d'abord son quartier général à Toulouse, et, aussitôt que ses dispositions seront faites et que ses troupes seront suffisamment organisées, il se rendra à Foix ; il se portera ensuite sur Tarbes et Mont-Louis ; il visitera lui-même tous ses postes et prendra des mesures telles que je n'entende plus parler d'outrages faits au territoire français par des brigands.
Les troupes aux ordres du général Travot seront :
... 3° Le régiment qui fait actuellement partie de la réserve de Bayonne, qui est commandé par le major en second Vallet et qui est composé d'hommes des 17e et 31e légers et du 86e de ligne ; auquel régiment vous enverrez l'ordre de se rendre à Tarbes, où il recevra les ordres ultérieurs du général commandant ...
On doit avoir au Dépôt des renseignements sur ce qu'il y a à faire pour rectifier cette frontière ; faites-les rechercher. Mon intention est que tout le pendant des eaux ainsi que les bonnes positions soient à nous, et que l'on construise des tours sur les cols où il sera nécessaire. Vous me proposerez un décret de réunion aux départements frontières de tous les pendants des eaux ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30088)
Napoléon confie alors le commandement général de ses armées en Espagne à son frère Joseph. Les quatre armées qui peuvent alors collaborer pour s'opposer à Wellington sont celle du Portugal sous Marmont avec notre 31e Léger, celle d'Andalousie de Soult, celle du Centre sous le commandement direct de Joseph et celle du Nord de Cafarelli.
Le 17 avril 1812, Berthier écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre "Le colonel Gifflenga demande à se rendre au dépôt de son régiment. L'Empereur n'approuve point que ce colonel quitte l'armée de Portugal; il doit rester à la tête de ses bataillons de guerre qui sont en présence de l'ennemi. c'est là le poste d'honneur pour cet officier" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1957).
L'armée de Marmont ayant pénétré dans la province de Beira, Wellington décide de l'affronter en premier et marche contre lui. Marmont doit alors reculer jusqu'à Salamanque le 25 Avril qu'il a commencé à fortifier.
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire ...
ETAT N° 3.
Cadres des bataillons qui avaient dépassé Bayonne au 25 avril.
3e bataillon. Du 14e de ligne, du 31e léger, du 22e, du 69e, du 115e, du 116e.
Nota. D'autres bataillons doivent être de retour. Les 6 bataillons ci-dessus sont ceux dont on se souvient. Comme on ne comptait pas sur leur retour, lors de la levée de la conscription de 1812, on n'y a pas pensé. II faudrait leur donner ce qu'il y a de disponible dans les 6es bataillons, et proposer les moyens de les compléter ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
Toujours le 8 mai 1812, l'Empereur écrit à nouveau, depuis Saint-Cloud,
au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... la réserve de Bayonne sera dissoute. Elle sera reformée de la manière suivante, à Saint-Jean-de-Luz :
La 8e et la 36e cohortes de gardes nationales, formant 1.600 hommes, à Saint-Jean-de-Luz et au pont de la Bidassoa ;
Le 3e bataillon du 114e, le 3e bataillon du 117e, un bataillon composé de trois compagnies du 5e bataillon du 115e et de trois compagnies du 5e bataillon du 121e, ce qui formera un premier régiment provisoire de la réserve de Bayonne composé de trois bataillons ou de 2.400 hommes qui sera tenu dans la vallée de Bastan.
Le 2e régiment sera composé : du 3e bataillon du 31e léger, d'un bataillon de trois compagnies du 5e bataillon du 118e, de trois compagnies du 5e bataillon du 119e ; d'un bataillon de trois compagnies du 5e bataillon du 120e, de trois compagnies du 5e bataillon du 122e.
Ce second régiment, formant 2.400 hommes, sera tenu en réserve à Bayonne pour se porter dans la vallée de Bastan et partout où il sera nécessaire.
Comme la réserve de Bayonne, qui est composée de huit bataillons dont deux de gardes nationales, ne pourra pas être de quelques semaines en état de marcher, il est nécessaire que vous donniez au général Lhuillier la haute main sur cette formation pour qu'il ne fasse évacuer Saint-Jean-de-Luz et la vallée de Bastan que lorsque ces points seront occupés par les huit bataillons de la réserve.
Il est nécessaire de renvoyer à l'armée du Nord la compagnie du 17e léger qui fait partie du régiment provisoire d'infanterie sous les ordres du général Gareau. Cela n'affaiblira ce régiment que d'une compagnie de moins de 100 hommes, et, au lieu de s'appeler régiment, il s'appellera 3e bataillon provisoire de Bayonne, et sera composé de trois compagnies du 3e bataillon du 31e léger et de trois compagnies du 86e de ligne, formant 800 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30611).
A la mi-mai, les Anglais tentent d'isoler Marmont de Soult, en Extremadure, puis se replient. C'est pour mieux repartir le 13 Juin en passant l'Agueda et 3 jours plus tard se retrouver devant Salamanque. Marmont évacue la ville laissant de petits contingents dans des forts dont les Anglais vont mettre dix jours à s'emparer. Le 31e Léger qui était stationné à Valladolid rejoint le gros de l'armée française. Français et Anglo-portugais vont alors stationner chacun sur une des rives du Douro. Marmont décide alors de repasser le fleuve et d'affronter les Anglais avec ses 8 Divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie. Le 31e Léger et ses deux Bataillons sont toujours au sein de la 3e Division du Général Ferey.
Les deux armées vont combattre face à face aux Arapiles, le 22 Juillet, au Sud Est de Salamanque, et le combat se terminera par une défaite française. Les forces de Marmont se font saigner à blanc par l'opiniâtreté des Britanniques et Portugais.
Marmont a été blessé, le Général Clauzel a pris le commandement et va sauver les restes de l'armée en menant une retraite efficace. Les Divisions Ferrey et Foy sont les dernières réserves non entamées par la bataille : elles vont couvrir le repli en manoeuvrant comme à l'exercice. Le 31e Léger s'y illustre par sa discipline alors que le Général commandant la Division est tué.
Le Capitaine Lemonnier Delafosse raconte : "Nous devançâmes le feu de l'ennemi aussitôt qu'il fut à portée et celui de deux rangs que nous lui lançâmes fut si bien nourri, qu'avant le temps d'arrêt de cette ligne, qui voulut rendre feu pour feu, elle disparut totalement ... la droite de la ligne française est alors débordée ... le 31e Léger, fort seulement de deux bataillons, demeura seul, tint ferme et arrêta l'ennemi, qui continua son feu tant que nous restâmes en bataille sur la lisière du bois ; la vivacité du notre feu fit qu'il n'osa nous y enfoncer, présumant que ce bois devait renfermer des forces. Hélas en arrière de nous était le vide et l'impuissance ... Le régiment tira les derniers coups de fusil, gardant encore son terrain et veillant le corps mort de son général ...".
Les deux Bataillons étaient alors sous le commandement du Chef de Bataillon Piovanni, qui bien que blessé, continua d'assurer son poste. En arrière, c'est un véritable chaos. Les troupes fuient en désordre par le pont d'Alba de Tormes.
Fig. 11 Officier du 31e Léger au blocus de Bayonne, 1814, d'après E. Fort; BNF, collection De Ridder |
Après la bataille des Arapiles, les divisions françaises finissent par se regrouper progressivement et recueillir les fuyards. La 3ème Division, avec les deux Bataillons de notre 31e Léger, est chargée d'escorter les blessés (dont Marmont), le parc d'Artillerie et la dépouille de son Général (Ferey) jusqu'à Burgos, où elle arrive le 31 Août.
Pendant ce temps, le Général Clauzel (qui a été blessé à la jambe pendant la bataille) couvre l'arrière-garde et rétrograde jusqu'à Valladolid puis Burgos. Puis, il remet son commandement au Général Souham. Le 31e Léger compte ses pertes : ses deux Bataillons totalisent un millier d'hommes.
Pertes en officiers à la bataille des Arapiles (d'après Martinien) :
GROSSO, s.-lieut., Tué; PIOVANI, chef de bat., Blessé; DEFILIPPI, capit., Blessé; DEFFERT, capit., Blessé; LEMONNIER-DELAFOSSE, capit., Blessé; VACHINO, lieut., Blessé; CASALEGNO, s.-lieut., Blessé.
Le commandement est alors provisoirement assuré par le Major Creste et il n'y a plus qu'un seul Chef de Bataillon disponible : Lefebvre. La 3e Division de l'Armée du Portugal est désormais placée sous le Général Taupin : un Général passé auparavant à la postérité en chanson par les hommes de sa brigade ...
Wellington avec une partie de ses troupes fonce sur Madrid où il entre, en héros, le 12 Août. Cela a permis de relâcher la pression sur les Français.
Le 22 Août, un nouveau Colonel prend nominalement la tête du 31e Léger : Cambriels, un ancien des Antilles où il s'est bien battu contre les Anglais. Pour le moment, il est au Dépôt à Navarrenx.
Au vu du résultat de cette bataille, Joseph et son Armée du Centre se replient sur Ségovie puis Tolède, avec tous les Espagnols attachés à sa cause. Tandis que Soult doit évacuer l'Andalousie en ralliant le Corps de Drouet d'Erlon en Extremadure.
Les Anglais ont continué leur progression. Souham a laissé la citadelle de Burgos sous l'autorité du Général Dubreton et s'est retiré. Les Anglais débutent le siège le 16 Septembre.
Au 3 Octobre, un conseil de guerre réunit Joseph et les Maréchaux Soult, Jourdan, et Suchet. Un nouveau plan de stabilisation de la situation militaire est adopté. Burgos tient toujours. Drouet d'Erlon qui a pris le commandement de l'Armée du Centre s'empare de Cuenca le 20 Octobre. Souham repart en avant et délivre Burgos le 28 Octobre puis entre à Valladolid. Le 2 Novembre, Joseph retrouve Madrid.
Les Armées françaises se réunissent à Medina del Campo mais ne peuvent empêcher une nouvelle fois Wellington de se replier à Alba de Tormes le 15 Novembre, sans pouvoir livrer une bataille décisive. Ce dernier prend ses quartiers d'Hiver à Ciudad Rodrigo. Les Français, eux, s'installent une nouvelle fois entre le Douero et le Tage. On retrouve ainsi les deux premiers Bataillons du 31e Léger à Aranjuez en Décembre. L'Armée du Portugal passe sous le commandement du Général Drouet d'Erlon.
VIII/ Les 3e, 4e et 5e Bataillons du 31e Léger au Nord de l'Espagne, 1812
Pendant que les deux premiers Bataillons du Régiment étaient à l'Armée du Portugal, deux autres Bataillons avaient été reconstitués à partir de conscrits et de cadres renvoyés au Dépôt. Le 3e Bataillon se reconstituait au Dépôt jusqu'à la fin de l'année.
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "... Les 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 130e de ligne, les 31e léger, 34e léger, en tout dix régiments, un bataillon du 7e de ligne, un du 3e léger et quatre bataillons pris parmi ceux actuellement en Catalogue, formeront les 16 bataillons destinés à la défense des Pyrénées ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... D'après le tableau joint au rapport, on donne dix 4es bataillons à la division des Pyrénées. Quels sont les numéros de ces bataillons ?
Je ne crois pas qu'ils existent.
... Le 31e léger a ordre de rentrer en France.
... Il ne faut pas se tromper sur tout cela. Il faut bien se garder de diriger des conscrits si les cadres qui doivent les recevoir ne s'y trouvent pas. La plupart de ces régiments ont deux compagnies de leur 6e bataillon à l'île de Ré.
Il entre, il est vrai, dans le projet, de faire aller ces conscrits en Allemagne, mais avant le retour de ces cadres nous aurons atteint le mois de juin.
Voulant, cependant, tirer ces régiments des départements des Pyrénées, les conscrits destinés pour ces régiments se trouvant très près, ils y seraient rendus au mois de mars ; ils ne trouveraient alors ni officiers, ni sous-officiers ; et, comme cette espèce d'hommes est fort disposée à la désertion, on aurait beaucoup d'embarras le moyen de les prévenir est de tirer des cadres de l'armée de Catalogne proprement dite, ce qui se peut faire en peu de jours.
Il faut donc d'abord me faire sur ces cadres un rapport particulier où l'on distinguera bien les points où sont ces 5es bataillons. II faut ne compter que sur les cadres qui sont ou qui seront rendus dans les Pyrénées au 1er mars ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Trois compagnies de chasseurs avaient été envoyées en Mai 1812 renforcer l'Armée de Catalogne au sein d'un 5e régiment provisoire.
Quant à un 4e bataillon, mis sous le commandement du chef de bataillon Cavalli, et qui ne comptait que 4 compagnies de chasseurs, il formait un 2e régiment de marche du Portugal qui luttait avec l'Armée du Nord de l'Espagne contre les guérillas basques et navarraises.
Le 5e bataillon servait de cadre au dépôt.
Ainsi en cette fin de 1812 en Espagne, même si l'Andalousie avait été perdue et que les guérillas redoublaient d'intensité, la situation paraissait moins mauvaise qu'au milieu de l'année. Mais ce qui s'était passé à l'Est de l'Europe, allait amener l'Empereur à puiser perpétuellement des troupes en Espagne et vouloir un repli sur le Nord de la péninsule et donc affaiblir la situation militaire.
IX/ 1813
Le 31e Léger défend le front le 10 novembre 1813 |
C'est au début Janvier 1813, que parvient à Madrid l'annonce du désastre de la campagne de Russie et les nouvelles instructions de l'Empereur.
Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'approuve qu'il soit formé une nouvelle division de réserve de Bayonne, que cette division soit composée du 4e bataillon du 31e léger ...
Ces hommes ne devront pas entrer en Espagne, mais garder Bayonne, Pau, la vallée d'Aran, Irun, la Bidassoa, et s'il est nécessaire, aller jusqu'à Saint-Sébastien. Ils sont destinés à mettre nos frontières à l'abri de toute inquiétude, et cela jusqu'au mois de mai. Au mois de mai, il sera formé une autre division de réserve de Bayonne du même nombre de bataillons et à peu près des mêmes régiments dont vous ferez revenir d'autres cadres.
Lorsque cette réserve sera formée, ces 9 bataillons pourront entrer en Espagne pour rejoindre leurs régiments.
Donnez ordre en conséquence au 3e bataillon du 31e léger, aux 3 compagnies du 5e bataillon du 118e, aux 3 du 119e, aux 3 du 120e, aux 3 du 122e, qui sont actuellement à la réserve de Bayonne, de partir de Bayonne pour l'armée du Portugal où tous les hommes seront incorporés dans leurs régiments, et les cadres renvoyés en France, hormis le 3e du 31e, qui pourra rester, et on pourra renvoyer un autre cadre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32373).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRE DES PYRÉNÉES.
Le corps d’observation de Bayonne doit être l'objet d’un travail à part.
Le 31e léger, le 34e, le 115e, le 116e, le 117e, le 118e, le 119e et le 114e sont spécialement destinés à former ce corps ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
L'Empereur ordonne de resserrer les lignes en se repliant sur le Nord de l'Espagne. Les 4 armées aux ordres de Joseph vont adopter de nouvelles positions : en mars on évacue la Manche, l'Armée du Centre se place autour de Ségovie, celle du Midi vers la vallée du Douro, celle du Portugal en Vieille Castille.
L'Armée du Nord du général Clauzel doit garder coûte que coûte les communications avec la France, tandis que de véritables armées de partisans battent la campagne au Pays Basque espagnol et en Navarre. On dépouille donc l'Armée du Portugal de 4 divisions d'infanterie pour renforcer celle du Nord. Parmi celle-ci la division Taupin avec les deux premiers bataillons du 31e Léger.
Cette réorganisation s'accompagne aussi de ponctions en cadre et en hommes expérimentés pour reconstituer la Garde et l'armée d‘Allemagne.
Joseph évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid, laissant à Madrid une garnison avec le général Hugo. Pendant ce temps au Portugal, Wellington devenu généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées remet ses troupes en état de combattre.
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… LEVÉE DES QUATRE ANNÉES.
… le 143e, le 34e léger et le 31e doivent être portés à leur grand complet, afin que cela puisse former une bonne réserve pour Bayonne et pour l'armée d'Espagne" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).
Tandis qu'en ces premiers mois de l'année la division Taupin (1er et 2e bataillons du 31e Léger commandés par le major Cresté, puis le chef de bataillon Lefeuvre) en Navarre, va faire la guerre aux partisans de Mina, le 3eme bataillon du 31eme Léger (chef de bataillon Gay puis Cavalli) au sein du 1er régiment de marche de l'Armée du Nord, entré en Espagne en Février mène des opérations autour d' Irun et Bilbao. Le 4e bataillon (2e Rgt de marche) lui est autour de Vitoria. Le 5e bataillon de dépôt a envoyé des renforts à l'Armée de Catalogne de Suchet.
C'est le 22 Mai que Wellington reprend l'offensive, occupe Salamanque, et continue sa progression, ce qui aboutit à sa victoire de Vitoria le 21 Juin : les Français doivent évacuer rapidement l'Espagne. L'Armée du Nord de Clauzel qui n'a pu participer à la bataille évacue les provinces basques, retraite sur Saragosse puis rentre en France. Les bataillons du 31e assurent l'arrière garde au passage du Somport. Deux compagnies isolées du 4e bataillon seront capturées dans les forts de Pancorbo, le 27 Juin.
Le reste des Armées françaises a réussi à repasser les Pyrénées laissant deux fortes garnisons à Pampelune et San Sebastian. Le 12 Juillet rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef des toutes les forces sur la frontière. Joseph et Jourdan sont destitués. Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 divisions et 3 ailes. Les cadres des 3e et 4e bataillons du 31e Léger sont renvoyés au dépôt et les hommes répartis dans les 2 premiers bataillons. Les deux bataillons représentant 1080 soldats et sous-officiers et 28 officiers se retrouvent au sein de la 2e brigade (Gruardet), 2e division (Darmagnac) du centre de l'Armée des Pyrénées (Drouet d'Erlon), pour le moment stationné en avant de Bayonne. Les hommes sont assez déprimés, face désormais des Alliés en supériorité numérique. Soult se met à fortifier la frontière construisant tout un système de redoutes.
Des tentatives pour délivrer la garnison de Pampelune, le 24 Juillet avec le combat de Sauroren (où le 31e Léger a des pertes) et le 30 Août, avec la bataille de San Marcial, échouent. Cambriels qui commande le 31e Léger est blessé à l'affaire du pont de Bera , le 7 Octobre.
Saint Sébastien aura succombé le 8 Septembre.
Désormais on va se battre sur le sol français. Les hommes sont complètement démoralisés, la solde n'a plus été versée depuis des mois. Le 31e Léger, à désormais 3 bataillons, n'est plus un régiment piémontais, submergé par des conscrits français du Centre et du Sud-Ouest.
Quand Wellington reprend son offensive, le 7 Octobre, les 3 bataillons du 31e Léger sont à la 8e division du général Taupin, au centre du dispositif de défense français sur la Rhune. Les positions françaises sont grignotées et Wellington s'empare des hauteurs. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle. Wellington temporise attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre.
Billet de fourrage attribué au 31e Léger le 11 avril 1813 |
Au début Novembre Soult a stabilisé son front entre Saint Jean de Luz et St Jean Pied de Port, s'appuyant sur la Nivelle, des camps retranchés et de multiples redoutes. Se sachant en infériorité numérique, il en est réduit à une campagne défensive, mais étale trop ses troupes au lieu de former une masse de manœuvre pour des contre offensives puissantes. La division Taupin est positionnée à Ascain au centre droit du dispositif face à la petite Rhune.
Le 6 novembre 1813, l'Empereuur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu votre lettre du 5 octobre dans laquelle vous me proposez d'incorporer les réfractaires dans les bataillons des montagnes. Je crois que cela ne réussirait pas ; mais, j'approuve que vous fassiez un tableau de tous les réfractaires des départements qui ont dû fournir les 30 000 hommes de l'armée des Pyrénées, que vous adressiez ce tableau aux préfets et au duc de Dalmatie, et que vous chargiez ce maréchal d'envoyer des colonnes mobiles pour faire rentrer les réfractaires, lesquels au lieu d'être dirigés sur les corps auxquels ils avaient été destinés, le seront sur les 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 121e, 122e de ligne, 31e léger, 34e léger et autres corps qui ont leur dépôt dans le Midi.
Cela pourrait être encore un renfort de 20 000 hommes pour l'armée d'Espagne. En donnant là-dessus la haute main au duc de Dalmatie, il ne sera pas embarrassé de former des colonnes mobiles, et il en saura tirer parti.
Je pense qu'il faut porter les armées d'Espagne au plus haut possible pendant l'hiver. Je leur ai accordé 30 000 hommes de la conscription arriérée. J'accorderai de 30 à 40 000 hommes sur la conscription de 1815. Si l'on pouvait prendre 20 000 réfractaires, cela ferait une augmentation de près de 100 000 hommes pour cette armée, lesquels pourraient entrer en ligne au mois de février" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36952)
Soult pense être attaqué sur son aile droite, mais Wellington va faire porter son offensive sur le centre de son front, le 10 Novembre.
Le 10 Novembre donc, Wellington reprend sa marche en avant. La Division Taupin reçoit l'attaque anglaise le jour même. Le 31e Léger posté en réserve va s'engager pour protéger le col de Mendionde puis pour dégager ses camarades de la division. Les pertes sont nombreuses et malgré que les hommes du régiment se battent comme des lions, le dispositif français doit se replier derrière la Nivelle.
La division très affaiblie est dissoute, le 31e Léger réduit sur le pied de 2 bataillons vient alors renforcer la division Darmagnac (2e division). Les Anglais ralentis par des pluies abondantes se sont établis à Saint Jean de Luz
Au début Décembre, les Français très démoralisés par les replis successifs sont sous Bayonne protégés par la Nive. Le 31e Léger positionné à Villefranque. Bayonne est puissamment fortifiée et des renforts sont arrivés : conscrits mal dégrossis dont on ne pourra tirer grand-chose.
Le 9 Décembre les Anglo-portugais franchissent la Nive. Le 12 Soult contrattaque avec les 4 divisions de Drouet d'Erlon sur les forces de Hill. Celui-ci s'est avancé jusqu'à la proximité de Bayonne à Saint Pierre d'Irrube. Les combats y font rage le 13 Décembre et les Anglais réussissent à tenir leurs positions en recevant des renforts de la rive opposée de la Nive. Les pertes ont été sévères des 2 cotés.
Le temps exécrable fait que les 2 armées vont s'arrêter provisoirement de combattre jusqu'au début Février.
X/ 1814
UN HEROS GREC DU 31E LEGER : LE MAJOR CONSTANTIN DENIS BOURBAKI (Fig. 12) Né à Cephalonie dans les iles ioniennes en1787. Sa famille évacue Corfou avec les troupes françaises en 1799. Il entre à l'école militaire de Fontainebleau en 1802. Sorti sous-lieutenant du 6e de Ligne, il fait campagne en Italie en 1805, puis à l'armée de Naples en 1805-1806. Admis dans la garde royale de Joseph en 1806. Part pour l'Espagne fin 1808. Nommé capitaine puis adjudant major aux voltigeurs de la Garde. En 1810, devient commandant du régiment espagnol joséphiste de Castille, puis en mars lieutenant-colonel 1812 du régiment joséphiste Royal Etranger. Après le licenciement des troupes de Joseph en novembre 1812 Soult le nomme en Janvier 1814 major au 31e Léger. Il va se couvrir de gloire avec son nouveau régiment en particulier à Orthez et à la défense de Toulouse. Nommé colonel après la bataille son grade n'est pas reconnu et il est placé en demi-solde à la Première Restauration. Confirmé dans son grade de colonel aux Cent Jours (voir chapitre sur le 31e Léger aux Cent Jours). Il vit l'existence d'un demi solde, harcelé par la police royale, dans le Sud Ouest de la France entre 1815 et 1826. Il y naitra ses enfants dont le futur général de Napoléon III. En 1818, il obtient officiellement la nationalité française. En 1826, il embarque pour la Grèce se mettre au service des indépendantistes qui luttent contre la domination turque. Capturé par ceux ci, il est décapité en Février 1827. |
Le front reste tranquille jusqu'au 12 Février tandis que le dépôt du 31e Léger à Saint Jean Pied de Port est bloqué par les troupes espagnoles de Mina et que l'armée s'est affaiblie de nouvelles ponctions pour le front Est, ne laissant à Soult que 40.000 combattants.
Le 14, Hill passe la Nive et s'affronte avec la division Harispe. Les Français se replient derrière le gave d'Oloron et Soult concentre ses troupes sur Orthez espérant mener une bataille défensive décisive, tandis que les Anglais se casseront les dents sur Bayonne.
Les 26 et 27 Février, la bataille d'Orthez est sanglante. De part et d' autres les pertes s'élèvent à 3400 Français et 2300 Britanniques. Le 31e Léger a 5 officiers blessés. Mais ce sont les Anglais, en avantage numérique qui restent maîtres du terrain et Soult doit encore reculer vers Aire sur Adour puis Tarbes. Tandis que les Britanniques s'emparent de Bordeaux le 12 mars, Soult livre des combats de retardements sur sa ligne de repli à Maubourguet et Vic en Bigorre le 19 mars, puis Tarbes le 20. S'échappant encore avec les reste de ses troupes, il gagne Toulouse, qu'il a fait fortifier, où il entre le 24 Mars poursuivi par 5 corps d'armées anglo-hispano-portugais.
33.000 Français, dont beaucoup de conscrits mal entrainés vont devoir s'opposer à 80.000 soldats alliés. Le 31e Léger est réduit a un seul bataillon d'environ 870 hommes en regroupant les effectifs des compagnies des deux bataillons précédents. Alors que l'Empereur abdique le 6, les deux armées se livrent à de violents combats entre le 27 mars et le 11 Avril. Puis Soult evacue la ville. Le 31e Léger s'est particulièrement illustré à la défense des Minimes.
Le 13 Avril Soult apprend la cessation des hostilités par ordre du gouvernement provisoire. Le 12 Mai, par ordre du Roi lors de la réorganisation de l'Armée, le 31e Léger est dissout.
Le 8 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Dumuy, à Marseille : "Quatorze déserteurs du 5e de ligne et du 31e léger de l’armée d’Espagne, faisant partie d’un plus grand rassemblement, ont été arrêtés par un cantonnement du 101e régiment à Moleans (Melan ? Méolans ?), département des Basses-Alpes. Ces malheureux ayant fait la plus forte résistance, neuf d’entre eux ont été blessés. J’ai donné ordre qu’ils soient transférés par la gendarmerie à Marseille pour être traduits au conseil de guerre de la 8e division militaire, ceux de l’armée étant dissouts. J’ai l’honneur de vous adresser ci-joints les rapports qui doivent servir de plainte contre ces déserteurs, vous prévenant que j’en ai adressé copie à S. E. le Ministre de la Guerre, en lui rendant compte de cet évènement" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 206).
Le même 8 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. copie des rapports que je viens de recevoir de M. le général Marcognet, sur l’arrestation de quatorze déserteurs de l’armée d’Espagne, faisant partie d’un plus grand rassemblement, qui ont forcé les postes du 101e régiment dans quelques cantonnements du département des Basses-Alpes.
J’ai donné ordre au général Marcognet de faire remettre les hommes arrêtés au commandant de la gendarmerie du département et de les faire conduire à Marseille pour y être jugé par les conseils de guerre de la 8e division militaire, ceux de l’armée se trouvant dissouts par le départ de plusieurs corps. J’adresse à M. le général Dumuy les rapports du général Jeanin et du major Moreau pour servir de plainte contre les hommes arrêtés. Il est temps de faire des exemples, surtout pour des délits aussi préjudiciables à la discipline militaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 206).
X/ 1815
Au retour de l'Empereur, celui-ci décide de reformer son ancienne armée et de faire aussi appel aux étrangers qui avaient servi sous ses Aigles. A la dissolution en 1814 du 31e Leger, la majorité des soldats d'origine piémontaise est retournée en Italie tandis que les cadres sont souvent restés en France. Dès le 3 avril, il écrit à Davout : "il faudrait organiser 5 régiments étrangers : Piemontais ou Italiens, Suisses, Polonais, Allemands et Belges.
Les Piémontais seraient habillés en bleu, ce que je suppose être la couleur de l'uniforme piémontais afin de pouvoir utiliser les volontaires avec l'habit sous lequel ils viendront".
Des Décrets du 11 et 15 Avril et du 20 Mai créent en fait 8 Régiments étrangers. C'est à l'Adjudant commandant Martinet et au Colonel Cacherano qu'est confié la formation d'un 1er Régiment étranger piémontais dont le Dépôt sera à Châlon sur Saône. Au 1er Mai, il y a 217 hommes sur le cadre de 3 Bataillons : c'est à dire fort peu.
Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Le régiment piémontais qui s'organise à Chalon-sur-Saône, aura rang dans l'infanterie légère et prendra le N°31 de l'arme" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2966).
Le 20 Mai donc, l'unité reprend le nom de 31e Léger et, à la fin du mois, un premier Bataillon de guerre, assez mince, devait être envoyé rejoindre le 3e Corps du Général Vandamme à l'Armée du Nord. Les évènements en décideraient autrement.
Le 24 mai 1815, Napoléon écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d’Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin, je reçois votre lettre relative au régiment étranger. II ne paraît pas qu’il ait été fait aucunes dispositions pour l’habillement de ce régiment. Faites donc ces dispositions, pour que les habits soient confectionnés aussitôt que les hommes arriveront.
Je n’approuve pas qu’on envoie à Chambéry le cadre d’un bataillon du 31e léger. Il peut y avoir de l’inconvénient à employer aussi promptement des déserteurs contre le pays d’où ils viennent. Cela donnerait trop d’avantages à l’ennemi pour l’espionnage. Il vaut mieux laisser ce régiment à Chalon, où on s’en servira selon les circonstances" (Correspondance de Napoléon, t. 28, 21966 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39788).
Etats de service du dernier colonel du 31e Léger de l'Empire
Le comte Esprit Cacherano de Bricherasio est né à Turin le 13 mai 1769. Au service du roi de Sardaigne : sous-lieutenant au régiment d'Aoste en 1786, lieutenant en 1790 fait campagne à l'Armée de Savoie en 1792, puis du Var en 1793 se distinguant à Utelle. Capitaine en 1795, son régiment passe dans les troupes piémontaises auxiliaires au service français en 1797. Capitaine à la 1ere DB Piémontaise en décembre 1798, sert à l'Armée de Reserve et à Marengo en 1800. |
Pendant ce temps, Bourbaki de son côté organisait une autre unité. Il écrivait au ministre de la Guerre : "200 braves du 31e m'ont déjà rejoint. Le reste par mes soins n'attend que l'occasion favorable et plus de 400 m'ont promis de prendre service (parmi les prisonniers piémontais qu'a fait Suchet dans les opérations des Alpes vers le 15 Juin) dans le corps que je commanderai".
Mais ce qui est ordonné à Bourbaki, c'est de réunir ses hommes au 31e Léger. Waterloo est alors connu. Bourbaki donne sa démission et fait partir ses hommes pour le Dépôt de Chalon sur Saône : la plupart vont alors déserter en route.
Le 10 Août, le Bataillon de guerre du 31e Léger est transféré à Agen. Il sera bientôt rejoint par son Dépôt. La dissolution effective du Régiment, officielle depuis le 6 Septembre, sera faite le 15 Octobre 1815.
XII/ UNIFORMES
LES TENUES DU 31E LEGER EN ESPAGNE Traiter des tenues des armées françaises en Espagne, c'est s'aventurer dans un terrain mouvant. Lors de la retraite de Soult à partir de Porto, les souliers furent rafistolés avec des peaux d'animaux fraichement dépecés. Arrivés à Lugo, les troupes de Soult "ont plutôt l'air de sauvages que de Français". Entre 1811 et 1813 la situation ne va guère s'améliorer, alternant des périodes de remise en état provisoire et des périodes de décrépitude. Le fameux manuscrit d'El Guil, "découvert" par E. Fort, et exploité de nombreuses fois, même si il est discuté, reste une représentation plutôt plausible de la difficulté de nos troupiers à arborer une tenue réglementaire. |
Figure 1 : Carabinier en 1805 de la Division Oudinot (d'après Volz). Même si nous ne sommes pas sûrs que tous les carabiniers d'infanterie légère de la Division Oudinot (dont ceux du 31e Léger) portaient alors le bonnet d'oursin, cette silhouette qui sent encore le Consulat avec ses basques très longues a été notée à l'époque. On remarquera les retroussis écarlates non réglementaires mais qu'Oudinot semble avoir autorisé pour distinguer son unité. Le plumet et les raquettes du bonnet d'oursin sont portés à l'envers de l'ordinaire. Les poches en travers sont passepoilées de blanc, tandis que les retroussis des basques sont ornés de grenades bleues. Le "cul de singe" du bonnet d'oursin est orné d'une croix blanche séparant 4 quartiers rouge et bleu.
Figure 2 : Figure 2 sergent de voltigeurs du 31e Léger vers 1808 (Manuscrit de Zimmermann). Si le dessin est en couleurs, il a été en fait colorisé secondairement avec une certaine logique. L'original du manuscrit réalisé en Allemagne en 1807-1808 est en noir et blanc et il a été reproduit (colorisé) de nombreuses fois dans les années 1930 et suivantes. Si l'on se base sur le dessin original réalisé avant le départ du régiment pour l'Espagne, des détails sont cependant intéressants à noter. Au niveau du shako : son galonnage supérieur argent pour un sous-officier, les épaulettes à franges argent mais au corps bleu, les basques longues aux retroussis ornées de cor de chasse. Les revers devraient être logiquement en pointe et les galons de grade replacés au-dessus des pattes de parements. On voit aussi que la plaque est déjà un modèle de fantaisie avec une Aigle et un soubassement préfigurant la disposition du règlement de 1812. Les cheveux sont encore noués en queue sur la nuque.
Les voltigeurs ont été créés par un décret du 13 mars 1804 dans les régiments d'infanterie légère. Ils sont armés d'un fusil de "type dragon" plus court, comme on le voit sur le dessin, et en tant que compagnie d'Elite portent un sabre briquet. Ce sabre briquet est théoriquement enlevé en 1807, sauf pour les sous-officiers comme ici, mais il continue à être porté quand même par les simples voltigeurs.
Figure 3 : Carabinier du 31e Léger en Espagne vers 1810- 1811 par Fort d'après El Guil (Source Gallica/BNF). Nous abordons ici le fameux manuscrit dit d'El Guil, retrouvé par E. Fort (et par lui seul) qui en tira une série de dessins. Manuscrit dont on discute toujours l'authenticité mais qui se base très vraisemblablement sur un fond de données véritables, qui furent ensuite recoupées par d'autres sources quant à la véracité de certains détails. Fort en fit des variantes en combinant les données mais quelles étaient les premières moutures ? Ces dessins initiaux furent repris par d'autres dessinateurs (avec parfois des variations) : Leroux, Boisselier, Bueno...
Notre homme est vraisemblablement un carabinier, comme peuvent le laisser penser les soutaches écarlates de sa culotte et de ses demi-guêtres. Certes, il lui manque les épaulettes et un sabre briquet. Son shako est très classiquement recouvert d'un couvre shako de toile verdâtre ou grise en campagne, orné d'un cor de chasse peint. Sa tenue débraillée est cependant fort classique, de fond bleu à passepoils blancs, si ce n'est les soutaches de sa culotte de type cavalerie légère. Or ce type d'ornements se retrouve dans des dessins contemporains de carabiniers d'infanterie légère réalisés en Allemagne dans les années 1810-1812 d'où leur possibilité en Espagne. On notera des basques encore assez longues qui signent le début de la campagne d'Espagne.
Figure 4 : Tambour Major du 31e Léger, grande tenue, vers 1809-1810. La tenue de notre tambour major d'infanterie légère reste finalement assez classique. C'est celle de l'entrée du régiment en Espagne en 1809. La tenue est de fond bleu passepoils blancs, habit et culotte. Une distinctive écarlate est portée au collet et parements en pointe mais aussi aux revers et retroussis. Le tout bordé d'un galon argenté. Deux trèfles d'épaules argent ainsi que des noeuds hongrois de même sur la culotte complètent la silhouette. La culotte entre dans des bottes noires à galons et glands argent. On aperçoit émergeant des gants à crispin blancs les galons de sergent major en pique argent et sur le haut du bras gauche un galon d'ancienneté argent. Les boutons sont blancs. Un sabre à garde et dragonne argentées est porté à un baudrier blanc orné d'un petit porte baguette et d'un cor de chasse argentés. L'élément le plus "campagne d'Espagne" de la silhouette est adopté plus tardivement sans doute vers 1810 voire 1811 : le port de ce colback à visière. Une coiffure portée et adoptée par les troupes d'élite (carabiniers comme voltigeurs) de Soult en Espagne : au départ une peau de mouton noir cousue sur la carcasse des vieux shakos.
Le fameux "manuscrit d'El Guil", Fort et ses successeurs donneront une version plus tardive de ce Tambour Major vers 1812-1813, en tenue de campagne, avec un fond vert des tenues de la tête de colonne comme nous le reverrons.
Pour la petite histoire : en 1809 le Tambour Major du 31e Léger se nommait Alphonse.
Figure 5 : Tambour de Chasseur du 31e Léger, 1810-1812, d'après E. Fort et El Guil. Couvre schako vert clair en toile de coton sur lequel est peint un cor de chasse avec le numéro du régiment. Habit à la coupe de l'infanterie légère de fond vert au lieu de bleu, galonné de blanc classiquement pour un musicien de compagnie, passepoilé de rouge. On peut donc supposer que la tête de colonne du 31e Léger a adopté le vert comme distinctive (nous le reverrons pour le Tambour Major). Quand ? Le gilet bleu est celui d'infanterie légère, le pantalon de route blanc est sans particularité, capote brune portée à l'Armée d'Espagne.
Figure 6 : Sapeur du 31e Léger vers 1810-1812, d'après Fort et El Guil. Nous avons ici une tenue de campagne. Le bonnet d'oursin est fort usé, laisant voir sa carcasse, porté en campagne sans cordon ni raquette. Habit classique d'infanterie légère avec les épaulettes écarlates à tournantes blanches (compagnie de carabiniers à laquelle appartiennent les sapeurs). Pantalon de route large, de toile blanche, lié aux chevilles par des cordonnets. La hache traditionnelle des sapeurs, et le mousqueton, le sabre (peut être à garde spéciale ou simple sabre briquet). Parmi aussi les distinctives classiques des sapeurs, on notera : les haches croisées portées en haut des manches, ici surmontées d'un cor de chasse, le tout écarlate. On voit aussi le port de 3 chevrons d'ancienneté blancs en haut du bras gauche, ce qui signifie 20 ans de service. Notre homme est donc vraisemblablement sous officier, mais ses galons au dessus des parements sont cachés par les gants à crispin blancs.
Notons qu'un sapeur du 31e Léger donné par les reproductions colorisées du manuscrit de Zimmermann est en fait un sapeur du 63e de Ligne, dans la version originale en noir et blanc !
Figure 7 : Officier du 31e Léger vers 1812. Dessin de J. M. BUENO in "L'Armée française et ses alliés en Espagne"; d'après Fort/El Guil. On notera : le couvre shako verdâtre orné d'un cor de chasse et du numéro du régiment, un surtout de couleur brune passepoilé d'écarlate, la capote portée en sautoir et le port d'un sac d'infanterie, courant en campagne. Le reste de l'habillement est classique pour un officier d'infanterie légère.
Figure 8 : Tambour major du 31e Léger en 1812 d'après Fort et El Guil. On comparera avec la silhouette du Tambour Major datant de 1809-1810. Nous sommes ici en tenue de route : plus de trèfles d'épaule, un couvre colback, un sac d'infanterie avec sa capote brune sur le sac. On notera des détails intéressants : le fond de la tenue de la tête de colonne qui est devenu vert (voir aussi les tambours) avec une distinctive cramoisi au collet, parements, revers et retroussis tous galonnés d'argent, mais la culotte reste bleue avec des trèfles argent. Les galons de sergent major sont portés au-dessus des parements en pointe. Les bottes noires portent une double échancrure inversée de l'habitude. Le Tambour major porte un simple sabre briquet mais à dragonne argentée.
Figure 9 : Sous officier du 31e Léger en 1812-1813 d'après Fort et El Guil. A côté, le même d'après H. Boisselier. Notre homme a laissé son habit au dépôt et se bat en veste à manche sur laquelle il a fixé les marques de sa fonction : épaulettes vertes mêlées d' argent, galons argentés de grade au-dessus des parements. Le shako est recouvert d'un couvre shako verdâtre sur lequel est peint un cor de chasse, le fourreau du sabre briquet est emmailloté dans un chiffon. Le plus curieux est la couleur du pantalon de route. Un stock de tissu vert a visiblement été récupéré par notre régiment. Sur le sac, on note la capote blanche très prisée en Espagne.
Figure 10 : Un carabinier du 31e Léger en 1813-1814 : Petit à petit, à partir du début de 1813, les nouvelles recrues du 31e Léger des 3e et 4e bataillons furent habillés avec l'uniforme issu de la réforme Bardin, aux revers entièrement fermés. Les autres bataillons touchèrent de nouveaux équipements et uniformes au cours de l'année 1813. Les plaques de shako évoluèrent aussi pour adopter un modèle général. Notre carabinier porte le shako, sans cordon ni raquettes, mais galonné en haut en en bas du fût et avec des chevrons sur les côtés écarlates. Il arbore la nouvelle plaque du modèle 1812. Il a revêtu sa capote sur laquelle il place ses épaulettes écarlates. En tant que membre d'une compagnie d'élite, il possède toujours un sabre briquet.
Figure 11 : Officier du 31e Léger vu au blocus de Bayonne en 1814 : D'après E Fort, source Gallica, BNF, collection de Ridder. On notera la tenue type 1812 mais avec un collet, les revers et des parements en pointe bleu passepoilés de rouge. Le shako est galonné d'argent ce qui est normal pour un officier.
Figure 12 : Portrait du Major Bourbaki en 1814 : On notera le port des revers boutonnés croisés et décroisés sur le haut, une mode lancée par des officiers de cavalerie des chasseurs à cheval et lanciers sur la fin de l'Empire, et que certains officiers d' infanterie légère adoptent. On notera aussi les épaulettes de major à corps doré (ce qui le distingue du colonel où le corps des épaulettes est argent) et tournantes et franges à gros bouillon argent. Le major Bourbaki porte la croix de chevalier de la Légion d'Honneur et celle d'officier de l'ordre royal d'Espagne (attribué par Joseph).
XIII/ DRAPEAUX DE LA 31E DEMI-BRIGADE LEGERE
Drapeau en 1802 |
C'est en Juin 1802 que fut adopté le dessin des drapeaux que l'on donnerait aux Demi-brigades légères, qui n'en avaient pas jusqu'à présent. Ceux ci furent fabriqués par la maison Watrin. Ils avaient 1,60 m de coté.
Distribués par Bonaparte à la grande parade du 14 Juillet 1802, ils ne restèrent pas longtemps en service, puisque remplacés à la fin de 1804 par ceux surmontés d'une Aigle Impériale.
Il y avait un drapeau par bataillon. Certaines Demi-brigades avaient la bordure du losange central peinte en vert. Au revers était inscrit au centre dans une couronne de lauriers : LE/ PREMIER CONSUL/ A LA 31EME/ DEMI-BRIGADE LEGERE/ LE 25 MESSIDOR/ AN 10.
XIV/ LES AIGLES ET DRAPEAUX DU 31E LEGER
Le 31e Léger reçut en 1804 trois Aigles et trois drapeaux du modèle Picot pour l'infanterie légère. Ceux-ci accompagnèrent les trois premiers bataillons de guerre, portés par un sergent major, escortés par les caporaux fourriers de chaque bataillon.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
En 1808, il ne devait plus rester réglementairement qu'une Aigle portée par le 1er Bataillon.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Il semble que notre Régiment ait conservé les Aigles des 1er et 2e bataillon en service jusqu'en fin 1810 (les deux Aigles supplémentaires furent retournées au dépôt). Une seule Aigle fut alors arborée sans doute sans drapeau ou un drapeau très abimé.
En Avril 1811, le Premier Porte-Aigle était le lieutenant Fuljod, le 2e Porte Aigle le sergent Martinot, et le 3e Porte Aigle le caporal Le Genta.
Un drapeau modèle 1812 fut délivré au régiment mais resta au dépôt, au vu des circonstances en Espagne.
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).