Le Bataillon des Chasseurs d'Orient

1802-1814

Avertissement et remerciements : Cet article, que nous compléterons au fur et à mesure de nos découvertes ultérieures, nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

Au retour des troupes de l’Armée d’Orient, débarquent à Marseille des supplétifs locaux qui avaient renforcé les effectifs français. Leur fidélité méritant récompense, Bonaparte prévoit d’embaucher ceux qui le veulent dans les rangs de son armée. A cet effet, il charge, le 11 octobre 1801, le Général Léopold Berthier, frère du futur Maréchal, d'aller recevoir à Toulon les différents Corps de l'Armée d'Orient, de les inspecter, d'éliminer les inaptes, de reformer les unités et de faire toutes autres propositions utiles au bien du service. Et il le fait accompagner de son Aide de camp, Rapp, ancien d'Egypte.

/ 1802-1805, Marseille et Toulon

Bataillon des chasseurs d'Orient, 1805-1809
Fig 1 Bataillon des chasseurs d'Orient, 1805-1809

Berthier commence par choisir, dans les deux anciennes Légions Grecque et Copte, une soixantaine d'hommes pour les Mameluks et, sur son rapport, le Premier Consul prend, le 7 janvier 1802, depuis Paris, l'Arrêté ci-dessous :
"Paris, 17 Nivôse an 10
ARRÊTÉ
ARTICLE 1er. – Tous les individus grecs, coptes, égyptiens ou syriens, qui ont suivi l’armée française en Orient, formeront un bataillon divisé en autant de compagnies qu’il y aura de fois quatre-vingts hommes. Il sera organisé et soldé comme un bataillon d’infanterie légère.
ART. 2. – Tous les officiers et soldats devront être natifs, d’Orient, s’être battus avec l’armée française et l’avoir suivie dans sa retraite, ou avoir fait partie des légions coptes ou grecques qui étaient en Égypte au service de la République.
ART. 3. – Il y aura un quartier-maître français et, par compagnie, un caporal-fourrier interprète.
ART. 4. – Le ministre de la guerre est chargé de l’exécution du présent arrêté
" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5915).

Le Général Cervoni, commandant de la 8e Division militaire à Marseille, organise ce nouveau Corps, qui prend l'appellation de Bataillon des Chasseurs d'Orient, et nomme provisoirement les Officiers parmi ceux qui servaient en cette qualité dans les Légions copte et grecque. On y retrouve donc par exemple : le colonel Nicole Papas Oglou, ex commandant de la Légion grecque; le Chef de Bataillon Habdallah Mansoura, ex Chef de Bataillon de la Légion Copte; le Colonel Gabriel Sidarious, ex Chef de Brigade de la Légion Copte; le Capitaine adjudant-major Jean Paul Begon, ex Sous-lieutenant de la Légion Copte; l’Aide chirurgien Joseph Pompily; le Capitaine Nicole Kiriako, ex Capitaine de la Légion Grecque; le Lieutenant Giogi Lucarx, ex Lieutenant de la Légion Copte.

Les inaptes furent versés au Dépôt des réfugiés égyptiens et perçurent un secours journalier variant selon le grade et la situation sociale.

Le 3 juillet 1802 (14 Messidor an 10), Bonaparte donne l'ordre au Général Berthier, Ministre de la Guerre "d’envoyer en garnison à la tour du Buc et à Martigues, le bataillon de chasseurs d’Orient qui est à Marseille" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3135 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6982).

Le 12 fructidor an X (30 août 1802), le Premier Consul écrit, depuis Paris, à Berthier, Ministre de la Guerre : "Je désire citoyen ministre, que vous me présentiez un projet d’arrêté pour porter à 1000 hommes le bataillon des Grecs d’Orient qui se trouvent dans la 8eme Division Militaire" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3145 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7126).

C’est ainsi que l’on prévoit un Etat-major, et dix Compagnies, et accorde au Bataillon la solde, les masses, l'uniforme de l'infanterie légère. Les effectifs ne sont alors que de 400 hommes. Mais les soldats orientaux préfèrent nettement s’engager sur les navires faisant le commerce entre les ports français de la Méditerranée et l’Orient, et les déserteurs commencent à augmenter.

Pour enrayer le mouvement, on expédie les Chasseurs d'Orient à Toulon où ils trouveront, pense-t-on, moins de facilités pour déserter.

Bonaparte écrit depuis Paris, le 9 avril 1803 (19 Germinal an 11), au Général Morand qui commande à présent les troupes de la 23e Division Militaire : "... Deux à trois cents Maltais doivent être rendus en Corse. Faites-moi un projet dont le but serait de leur distribuer des terres qu'ils cultiveraient, et d'améliorer leur position. S'il y avait là quelque chose d'exécutable, j'y enverrais les trois cents Grecs que j'ai ramenés d'Egypte et qui composent le bataillon qui est en Provence ; et, s'il était nécessaire de leur donner quelques noirs pour défricher les terres, cela formerait un bel établissement, qui serait fort bien placé dans quelque petite anse …" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6676; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7560).

Rien n'y fait : l'effectif tombe à 288 hommes, Officiers et Sous-officiers compris, le 9 Prairial an IX (30 mai 1803).

Le 28 novembre 1803 (6 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de me présenter un rapport sur la dissolution du camp de Bayonne et sur la formation de trois cantonnements.
L'un à Toulon, composé de deux bataillons du 12e d'infanterie légère (dans la correspondance général, il s'agit du 14e léger), formant 1,600 hommes; de deux bataillons du 23e de ligne, formant également 1,600 hommes; du bataillon des chasseurs d'Orient, fort de 300 hommes, et d'une compagnie du 4e régiment d'artillerie, de 80 hommes; total, 3,600 hommes, commandés par un général, un adjudant commandant, un chef de bataillon d'artillerie, un capitaine et deux lieutenants du génie et un commissaire des guerres ...
Chaque homme aura 100 cartouches: 30 dans la giberne et 70 dans le sac ...
Faites-moi un projet sur ces bases avant de rien exécuter
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7330; Correspondance générale, t.4, lettre 8336).

En Juillet 1805, Nicole Papas Oglou part en Orient, à Constantinople, s’occuper de ses affaires familiales. L’unité reste sous le commandement de son second, Gabriel Sidarious.

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le Bataillon des Chasseurs d'Orient est à l'Escadre de Toulon; 100 de ses hommes sont embarqués; le reste comprend 103 hommes présents, 6 aux hôpitaux, total 109 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

L'Etat militaire de l'an 13 (23 septembre 1804-22 septembre 1805) donne les précisions suivantes sur le Bataillon des Chasseurs d'Orient : A Toulon (8e Division Militaire); Papas Oglou et Gabriel (Sidarious), colonels; Harragli et Habdallah, Chefs de Bataillon; Lechallier, Sous-lieutenant Quartier-maitre Trésorier; Mirlin, Capitaine adjudant-major; Gassier, Chirurgien-major; Palma, Kiriaco, Pendelly, Nazo, Begon, Capitaines; Stratty, Lourra, Crousse, Gelinotte, Corige, Samatrachy , Ameil, Lieutenants

Un petit contingent de Chasseurs d’Orient se retrouve embarqué sur la flotte de l’Amiral Villeneuve qui va combattre à Trafalgar. Les Capitaines Chemidi et Palma sont blessés le 21 octobre 1805.

/ 1806-1808, la Dalmatie

L’unité squelettique va être mobilisée pour rejoindre l’Italie puis la Dalmatie.

Le Traité de Presbourg, 26 décembre 1805, a fait céder par l'Autriche au Royaume d'Italie, la Dalmatie et les Bouches de Cattaro (Kotor, actuellement au Monténégro). L'Italie devait y installer une administration civile, des forces franco-italiennes y formant un Corps d'occupation. La remise des provinces cédées à l'Italie devait s'effectuer du 30 janvier au 28 février. Or, les Autrichiens ont permis aux Russes, déjà présents à Corfou, de s'installer à Cattaro. Russes qui ne se sentent pas liés par le traité. C’est le Prince Eugène qui est chargé de superviser la prise de possession.

Les Généraux Molitor et Lauriston sont chargés de la prise de contrôle initiale. Molitor traverse la Croatie (avec autorisation des Autrichiens) pour arriver le 20 février 1806 à Zadar (Zara). La Dalmatie est donc rapidement soumise. De nombreux Grecs habitent la région, aussi repense-t-on à nos Chasseurs d’Orient.

Le 15 mars 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, je prie Votre Majesté de me pardonner la liberté que je prends.
Il existe à Marseille un bataillon grec d'environ trois à quatre cents hommes ; il est commandé par un certain Nichol Papasduglou. Votre Majesté ne trouverait-elle pas convenable que ce bataillon, ou au moins quelques officiers grecs, fussent envoyés en Dalmatie. Ils pourraient peut-être y lever des corps, ou y être utiles au général Molitor, pour ses rapports avec les pachas ses voisins. J'ai particulièrement entendu dire beaucoup de bien de ce colonel Nichol, désigné ci-dessus
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 168).

Le 21 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince Eugène : "Mon fils … Le bataillon entier des Grecs (note : les Chasseurs d’Orient) n'est plus à Marseille ; il a été embarqué à Cadix pour donner le change à l'ennemi ; mais il reste une soixantaine d'hommes ; j'ai ordonné qu'on les fît embarquer à Toulon ; vous en ferez ce que vous jugerez convenable …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 177; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10002 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11741).

Le 22 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre que le bataillon grec (note : Chasseurs d’Orient) qui est à Toulon se rende à Milan où il sera à la disposition du prince Eugène" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 352 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11751).

Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Division de Dalmatie. Quartier général à Zara : Général de Division Molitor ; Chasseurs d'Orient, 91 hommes en route pour la Dalmatie - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.

Le 28 mai 1806, Raguse (Dubrovnik), petite territoire encore indépendant, est occupée par Lauriston. Une Division d’Albanie est alors créée avec son Quartier-général à Raguse. Le 5e et le 23e de Ligne y ont été détachés.

Dans la première quinzaine de juin, l'Empereur nomme le Général Lauriston Gouverneur de l'Albanie ; l'armée du Vice-roi comprend les Troupes du Gouvernement de l'Albanie, Général Lauriston (Quartier général à Raguse) ; Généraux de Brigade Delgorgue et Delzons (en route), 5,700 hommes présents des 5e et 23e de ligne, Chasseurs brescians, Chasseurs du 24e de Ligne, Chasseurs d'Orient, détachements d'artillerie française et italienne, Génie et Train (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).

Lauriston doit s’emparer de Castel Nuovo (Herceg Novi) et des Bouches de Cattaro (Kotor), encore aux mains des Russes, mais il se voit bientôt assiégé par des forces russo-monténégrines. Le Monténégro, qui a arraché son indépendance des Turcs, est allié des Russes. Lauriston reste encerclé plusieurs semaines (voir historique 5e de Ligne), maigrement ravitaillé en hommes par quelques convois de cabotage.

Dans le courant du mois de juin, l'armée du Vice-roi est réorganisée; concernant l'Armée de Dalmatie, commandée par le Général Marmont (Quartier général à Zara), la 2e Division, Général Lauriston (Quartier général à Raguse) ; Généraux de Brigade Barbou, Delgorgue et Delzons ; 9 Bataillons des 2e de ligne italien, 5e et 23e de ligne, Chasseurs d'Orient, 24e Régiment de·Chasseurs à pied, Chasseurs brescians, détachements de Sapeurs italiens, 2 Compagnies d'Artillerie française, 2 d'Artillerie italienne (6,000 présents) (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 283).

Napoléon, qui n’est pas au courant de la situation, en temps réel, prévoit des plans d’occupation. Il écrit à Eugène le 18 juin : "... Ainsi donc on doit distinguer deux choses, l'état défensif et l'état offensif.
ÉTAT DÉFENSIF
Une réserve de 2,400 hommes de Dalmatie à Stagno, une autre de 1,500 hommes, également des corps de Dalmatie, entre Spalatro et la Narenta; les îles de Cherso, Osero, Veglia, Pago, défendues par le général Seras et la division d'Istrie; Raguse fortifiée pour soutenir un siège; quatre bataillons au moins, trois compagnies d'artillerie occupant cette place, et ayant toujours une réserve d'un millier d'hommes prêts à se porter par Incanali au secours de Castelnovo.
Le général Lauriston, avec deux bataillons de chacun des 5e et 23e régiments de ligne formant au moins 2,400 hommes, trois compagnies d'artillerie formant 300 hommes, les chasseurs d'Orient, une compagnie de sapeurs italiens de 100 hommes, le bataillon brescian, le 3e bataillon du 4e régiment italien, et un bataillon de ma garde royale, le tout composant une force de plus de 5,000 hommes, et deux généraux de brigade, occupera les places et se tiendra en force sur les débouchés des Monténégrins, prêt à les attaquer. Il faut qu'il fasse construire, aux moulins de Raguse, une redoute armée de six pièces de petit calibre ; à la pointe de Santa-Croce, une redoute de huit pièces de gros calibre, et à Raguse-le-Vieux, des redoutes fraisées et palissadées, armées de six pièces de gros calibre du côté de la mer, et de huit pièces de petit calibre du côté de la terre.
Quand le général Lauriston aura réuni tous ses approvisionnements, connaîtra bien le pays et sera bien en mesure, il commencera l'offensive …
".

Le 25 juin, Molitor se porte à son secours, une fois des renforts arrivés. Il écrit à Eugène, le même jour, de Makarska : "Monseigneur, j'ai reçu à Zara, le 20 de ce mois, la nouvelle que le général Lauriston, forcé de céder à des forces supérieures, s'était tout à fait retiré dans Raguse, où il est bloqué par terre et par mer. Je me suis mis en marche à l'instant même pour dégager le général Lauriston, et j'arrive ce matin à Marcaska. Je suis suivi par le 79e régiment, deux compagnies de voltigeurs du 81e et le dépôt du bataillon grec. Je serais arrivé ce soir à Stagno, si un malheureux vent contraire n'avait arrêté la plus grande partie du convoi à un mille de ce port ; mais j'espère que demain je pourrai continuer ma route.
Un officier du 5e régiment est parvenu à sortir de Raguse par mer et me remet ici la lettre ci-jointe pour Votre Altesse Impériale. Le général Lauriston ne me témoigne aucune inquiétude sur sa position présente : il a des vivres pour deux mois, mais il insiste pour qu'il ne soit point pris de demi-mesures et pour que l'on vienne à son secours en force ; le général Lauriston m'annonce la malheureuse nouvelle que le général Delgorgue a été tué ...
Les renforts que je porte dans l'État de Raguse se montent à seize cents hommes en tout ; et, pour les réunir, il m'a fallu dégarnir toute la Dalmatie. J'ai laissé à Zara et Sebenico les recrues du 8e régiment (la partie combattante de ce corps est dans le Quarnero) ; le 81e, qui a fourni quatre cents hommes à Lesina (et qui, par la maladie, se trouvent déjà réduits à deux cent quatre-vingts), cent hommes à Brazza, n'a pas quatre cents hommes en état de marcher, tant à Spalaro qu'à Marcaska ; j'ai trouvé le surplus de ce régiment dans les hôpitaux ou malades à la chambre.
Attaquer l'ennemi sans certitude de succès serait peut-être comprometre le sort de cette province ; cependant, Monseigneur, je ne vois pas d'autre parti à prendre, puisque le 18e régiment ne peut être ici avant le 22 du mois prochain. Ainsi, à moins d'impossibilité absolue, j'attaquerai vigoureusement aussitôt que toutes mes forces seront réunies à Stagno, ce qui arrivera sous peu de jours, si les vents ne me contrarient pas trop.
Je ferai en sorte d'en prévenir le général Lauriston afin qu'il me seconde de son côté, et alors, Monseigneur, j'ai grande espérance que tout ce qui se trouvera entre lui et moi sera maltraité. Votre Altesse Impériale est sans doute informée de la barbarie des ennemis envers nos prisonniers et blessés : les chefs de ces barbares payent un sequin par tête qui leur est apportée ; et voilà les brigands que les Russes prennent pour auxiliaires et qu'ils voudraient vomir parmi nous ! Quelle leçon pour l'Europe civilisée ! …
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 339).

Le 28 juin 1806, depuis Saint-Cloud, Napoléon écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : " Mon Fils, voici mes dispositions générales pour Raguse et les bouches de Cattaro ...
on doit distinguer deux choses, l'état défensif et l'état offensif …
ÉTAT DÉFENSIF.
… Le général Lauriston, avec deux bataillons de chacun des 5e et 23e régiments de ligne formant au moins 2,400 hommes, trois compagnies d'artillerie formant 300 hommes, les chasseurs d'Orient, une compagnie de sapeurs italiens de 100 hommes, le bataillon brescian, le 3e bataillon du 4e régiment italien, et un bataillon de ma garde royale, le tout composant une force de plus de 5,000 hommes, et deux généraux de brigade, occupera les places et se tiendra en force sur les débouchés des Monténégrins, prêt à les attaquer …
ÉTAT OFFENSIF.
… un corps de 7,000 hommes de troupes entrera par plusieurs colonnes sur le territoire des Monténégrins, préviendra le pacha de Scutari, arrivera à Cettigne, et s'emparera du pays. On lèvera parmi les catholiques un bataillon, et on complétera, autant qu'il sera possible, le bataillon des chasseurs d'Orient
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 468 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10423 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12390).

Début Juillet, Marmont prend le commandement général de l’Armée de Dalmatie.

combat de la division Molitor devant Raguse 4 et 5 juillet 1806
Combat de la Division Molitor devant Raguse, 4 et 5 juillet 1806

Pendant ce temps, la colonne de renfort de Molitor arrive le 4 juillet à Stagno.

"Outre mon régiment, qui était composé de 1,432 hommes, écrit le Colonel Godart du 79e de Ligne, il y avait encore 300 hommes du 81e régiment avec leur colonel, 25 hommes du 23e avec le colonel de ce régiment qui voulait le rejoindre à Raguse, 78 hommes des chasseurs d'Orient ainsi que 300 Dalmates du canton de la Nareta ; en tout 2,123 hommes.
Nous avions A combattre à peu près 3,000 Monténégrins, près de 3,000 Russes avec leur escadre, composée de 8 à 9 vaisseaux de ligne, et 300 révoltés du Canali
".

Molitor culbute les Monténégrins ; et le lendemain, les repousse encore sur le canal d’Ombra. Il réussit ainsi à gagner Raguse, rompant le siège. Les soldats des Chasseurs d’Orient s'étaient distingués dans ces combats. L'Empereur accorde ainsi la croix de la Légion d'honneur à Sidarious, aux Capitaines Harigli, Samathraki et Kiriaco.

Le 24 septembre 1806, le Prince Eugène écrit, depuis Monza, au Maréchal Marmont : "… L'intention de Sa Majesté est que le général Lauriston reste à Raguse. Vous pouvez y laisser le 79e, le 23e, les chasseurs brescians, les chasseurs d'Orient et deux généraux de brigade, avec le nombre de compagnies d'artillerie nécessaire, de manière à lui faire un corps d'environ trois mille hommes …" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 82).

Reste à reprendre possessions des Bouches de Cattaro, toujours aux mains des Russo-Montenegrins. Ce qui ne se fera qu’en 1807, après Tilsitt.

Ce n’est qu'en octobre 1806, que Nicole Papas Oglou rejoint son unité. En novembre, l’unité ne compte plus que 17 Officiers et 60 Sous-officiers et soldats ! Elle stationne à Raguse.

Faute de servir militairement, les Grecs peuvent servir politiquement. Les relations sont alors bonnes avec le Pacha de Janina, Ali de Tebelen, qui fait cavalier seul au sein de l’Empire turc, lorgne sur les Iles Ioniennes, toujours aux mains des Russes, et combat les Monténégrins orthodoxes.

La Turquie venant d’entrer en guerre contre les Russes, les ennemis de nos ennemis sont nos alliés. Nicole Papas Oglou est envoyé en mars 1807 aider le Pacha avec quelques Artilleurs et pièces tandis que le Capitaine Kiriaco et le Lieutenant Lugra sont missionnés en Albanie recruter pour le Bataillon.

Hélas, c’est à la France que les iles ioniennes sont attribuées après la campagne de 1807, ce qui n’est pas dans l’humeur du Pacha. Nicole et ses hommes retournent en Dalmatie en Août 1807.

L’unité, un peu renforcée, stationne successivement à Budna, à Cattaro, à Persagno jusqu'au début 1809. De petits combats font des blessés comme en mars 1808, le Chirurgien Clairet

Le 13 janvier 1809, le Général de Division Grenier écrit au Général Calory, à Mantoue : "Je vous préviens, mon cher général, qu’un détachement des chasseurs d’orient composé d’un capitaine et 15 sous-officiers et soldats venant de l’armée de Dalmatie doit arriver le 18 du courant à Mantoue à l’effet d’y tenir garnison. Veuillez je vous prie donner des ordres pour leur logement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 219).

Le 22 avril 1809, le Lieutenant Gelinotte est blessé.

/ 1809-1813, les iles ioniennes

En avril 1809, le Bataillon des Chasseurs d’Orient arrive à Corfou, non sans avoir perdu au cours de la brève traversée une vingtaine d'hommes pris par les croisières anglaises. Il y retrouve le Gouverneur, le Général Donzelot, un ancien de l’Armée d’Egypte (voir sur le site le Bataillon Albanais, le Bataillon septinsulaire, le 6e de Ligne).

L’unité y stationne tandis que les iles ioniennes tombent une à une aux mains des Anglais.

Corfou, véritable forteresse, tient. Régulièrement harcelée par l’ennemi. Le faible Bataillon y a des pertes. Sont blessés le Capitaine Giorgi Chissimery le 10 mai 1809, le Capitaine Nazos le 12 juin 1809.

Dès Octobre 1809, la flotte britannique commence à attaquer les iles. Céphalonie, Zante, Ithaque et Cérigo tombent rapidement, tandis que les troupes locales n'opposent qu'une faible résistance quand elles ne passent pas directement à l'ennemi !

Le 7 novembre 1809, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que "Le bataillon des chasseurs d'Orient doit recevoir à Corfou environ 600 recrues, dont l'habillement coûtera 84,000 francs. Le Trésor ne payant rien dans les îles Ioniennes au delà du budget de ces îles, on a, vu l'urgence, accordé 20.000 francs à ce corps sur le chapitre 7 du budget de l'administration. On prie Sa Majesté d'approuver cette mesure et d'accorder pour le surplus un supplément de 64.000 francs au budget des îles Ioniennes" ; l'Empereur répond : "A prendre sur la masse d'habillement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3717 - Non signée; extraite du « Travail du ministre directeur avec S. M. l'Empereur et Roi, du 6 novembre 1809»).

En 1810, le 16 avril, Sainte Maure, un peu plus défendue par le Général Camus, finit par succomber à son tour.

Le Sous-lieutenant Bellecourt est blessé le 5 août 1810.

Le 6 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet des troupes à Corfou : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous lui ferez connaître [au Général Donzelot] que je regarde comme très possible qu'au mois de mars, il soit assiégé ; qu'il faut qu'il emploie l'hiver à compléter le système de défense que j'ai ordonné ; que je suppose qu'il n'a pas perdu un moment pour blinder ses magasins ; car ce sera par· une nuée de bombes qu'il sera attaqué. Il faut aussi qu'il défende longtemps l'île de Fano, puisque cette île est nécessaire pour pouvoir l'approvisionner" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4316; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24818).

Le même 6 octobre 1810 (daté présumée), l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Donzelot, Gouverneur des îles ioniennes : "D'après le compte qui nous a été rendu des attaques de l'ennemi sur les îles Ioniennes, et de la perte de trois de ces îles tombées en son pouvoir, nous avons trouvé convenable d'adresser au général de division Donzelot, que nous avons ci-devant établi gouverneur général desdites îles, les présentes lettres pour lui faire connaître nos volontés et lui remettre sous les yeux les devoirs de sa place, et les obligations que notre confiance dans sa bravoure, son zèle, et son dévouement à notre service lui imposent dans les circonstances actuelles.
Les îles Ioniennes étant attaquées par l'ennemi, qui est parvenu à s'emparer de trois d'entre elles, et se trouvant exposées à de nouvelles tentatives de sa part, nous avons confirmé dans le gouvernement de ces îles le sieur comte Donzelot, général de division dans nos armées, par la connaissance que nous avons acquise de sa bravoure, de son zèle, et de son dévouement à notre service.
Nous lui enjoignons particulièrement de faire tous ses effons pour nous conserver lesdites îles en defendant celles qui seraient encore attaquées, sunout celles de Sainte-Maure et de Corfou, par 1'emploi de tous les moyens qui ont été mis à sa disposition. Nous supposons qu'il aura pris les mesures nécessaires pour faire échouer l'attaque de l'ennemi sur l'île de Sainte-Maure, et nous lui ordonnons expressément de faire tout ce qui sera en son pouvoir pour repousser celles qu'il voudrait tenter contre l'île de Corfou, le point le plus important, comme aussi le plus susceptible de défense. Il devra s'attacher surtout à empêcher un débarquement des Anglais au pont de Govino, et à la pointe des Salines, qui leur faciliterait la prise de l'île, et l'attaque de la forteresse. Le général Donzelot mettra tous ses soins à la défense de l'île de Vido, dont l'importance lui est connue pour assurer celle de Corfou. Enfin, il doit, dans ces circonstances, redoubler de zèle, de fermeté et d'activité pour disputer à l'enneni tout ce qu'il voudrait encore lui enlever, pour faire échouer toutes ses tentatives, et pour lui reprendre, dès qu'il sera possible, les lieux qui sont tombés en son pouvoir. Dans le cas où ses communications avec la France seraient interrompues, il doit rester sourd à tous les bruits répandus par l'ennemi et résister à ses insinuations comme à ses attaques, ayant soin d'éviter de communiquer avec lui, autant que faire se pourra.
Il faut qu'il ait toujours devant les yeux les conséquences inévitables d'une négligence à rempllir les devoirs qui lui sont imposés, ou d'une contravention à nos ordres. Il ne doit jamais oublier qu'en perdant notre estime, il encourrait toute la sévérité des lois militaires. Enfin nous voulons et entendons qu'il emploie toutes ses ressources, et qu'il tente tous les moyens qui serviraient à prolonger sa défense et à augmenter la perte de l'ennemi. Il aura pour pensée habituelle qu'un Français doit compter la vie pour rien, dès qu'elle peut être mise en balance avec son honneur, et que cette idée doit être pour lui et pour ses subordonnés le mobile de toutes leurs actions. Et comme l'évacuation totale des îles Ioniennes par les troupes françaises doit être le dernier terme des efforts du général Donzelot et de l'impossibilité la plus absolue de résister davanrage à l'ennemi, nous lui défendons de jamais avancer cet événement malheureux par son consentement, sous quelque prétexte que ce soit, fût-ce même sous celui d'obtenir par là une capitulation plus honorable. Nous voulons aussi que toutes les fois que le conseil de défense sera assemblé pour délibérer sur les opérations, il y soit fait lecture des présentes lettres patentes, à haute et intelligible voix
" (Ernest Picard et Louis Tuetey. Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la Guerre, t. 3, p. 768, n° 4642; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24821).

Les effectifs fondent : 170 hommes en 1811, 104 en 1812, dont 13 Carabiniers et 3 Tambours. Nicole Papas Oglou cède son commandement à Sidarious.

Le Général Donzelot proposera de réunir, sous les ordres d'un bon Chef de Bataillon français, les restes des Chasseurs d'Orient, le Bataillon septinsulaire, débris d'un ancien Régiment vénitien, le Régiment albanais, compté à 1.700 hommes. Napoléon refusera tout net.

Le 8 février 1811, à Paris, "Conformément aux propositions faites par le général Donzelot, le général Clarke demande si les Albanais en excèdent doivent être laissés à Corfou, et s'il convient de préparer un décret pour réunir les bataillons septinsulaire et des chasseurs d'Orient" ; l'Empereur répond : "Renvoyer le général Donzelot à l'exécution littérale de mon ordre. Il est inutile d'avoir à Corfou des troupes qui ne sont pas sûres. C'est dépenser beaucoup d'argent inutilement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5050).

Quelques grecs du Bataillon albanais passeront quand même dans le Bataillon des Chasseurs d’Orient.

/ 1813-1814, Ancône

Ancône
Ancône

 

Colonel Gabriel Sidarious, Chasseurs d'Orient, en 1813
Fig 2 Le Colonel Gabriel Sidarious en 1813 (reconstitution)

En février 1813, Donzelot reçoit l'ordre d'envoyer à Ancône le Bataillon qui ne comptait plus que 96 hommes, dont 10 Officiers. Comble de malheur, au cours de la traversée de Corfou à Brindisi, une trentaine d'Officiers et d'hommes tombent encore aux mains des Anglais, si bien qu'à son arrivée à Ancône, au cours du mois d'août 1813, le Colonel Sidarious n'a plus avec lui que 32 hommes.

Le Lieutenant Samatrachi est blessé le 12 juin 1813.

Dans le Nord de l’Italie, les Autrichiens ont progressé, et entrent à Fiume fin septembre et menacent Laybach et Trieste. La défection de la Bavière livre potentiellement la Haute-Italie à l’ennemi autrichien. Le Prince Eugène doit redéployer son dispositif. Il se replie derrière la Piave le 30 octobre, puis l’Adige le 4 novembre, tout en livrant des combats de retardement.

Pendant ce temps, les troupes napolitaines remontent du sud de la Péninsule. Mais c’est pour se joindre aux ennemis de l’Empereur, Murat ayant changé de camp pour conserver sa couronne. Mais dans un premier temps, il joue la loyauté envers Napoléon pour progresser plus rapidement.

Les effectifs du Bataillon des Chasseurs d’Orient remontent un peu à une cinquantaine.

Le Conseil d'administration du Bataillon des Chasseurs d'Orient à Ancône en novembre 1813 comprend : Gabriel Sidarious, Colonel, ex Chef de Brigade de la Légion Copte ; Abdallah Mansoura, Chef de Bataillon, ex Chef de Bataillon de la Légion Copte; Jean Paul Begon, Capitaine adjudant-major, ex Sous-lieutenant à la Légion Copte; Joseph Pompily, Aide chirurgien; Nicole Kiriako, Capitaine, ex Capitaine de la Légion Grecque; Mateo Samatraky, Lieutenant; Jami Stratti, Lieutenant; Giorgi Lucarax, Lieutenant, ex Lieutenant à la Légion Copte.

En novembre 1813 justement, arrivent les troupes napolitaines de Murat, menées par le Général Mac Donald. Le Général commandant la région et les troupes franco-italiennes, le Général Barbou, se méfiant, replie ses forces sur la citadelle et un camp retranché.

Le 13 janvier 1814, les Napolitains se renforcent. Barbou crée un conseil de défense où siège le Colonel Gabriel Sidarious. Ses 60 hommes sont une force appréciable, les Italiens étant essentiellement des conscrits.

Le 16 janvier 1814, les hostilités sont déclarées avec les Napolitains devant la place qui se contentent d’un blocus. Les Chasseurs d’Orient tiennent la position de la lunette Saint-Etienne.

Le 30 janvier Murat, vient en personne. Mais Barbou ne cède toujours pas aux sollicitations de se rendre.

Le 12 février, il fait même une sortie, avec entre autres 50 hommes des Chasseurs d’Orient aux ordres du Chef de Bataillon Aragli pour se procurer des vivres.

A partir du 13, les napolitains entament un bombardement destructeur. La garnison capitule avec les honneurs le 18 et peut rallier les lignes françaises. Chose faite, les Chasseurs d’Orient sont dirigés vers Turin. La situation est extrêmement précaire.

Le Bataillon va finir par évacuer l’Italie, après la capitulation du Vice-Roi Eugène de Beauharnais.

Le Bataillon va se retrouver à Lyon où il va être dissout en septembre 1814.

La plupart des Officiers et soldats non français gagnent Marseille pour apprendre qu’ils sont mis en demi solde.

Le 16 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que j’ai trouvé à Marseille un dépôt ou cadre de bataillon de chasseurs d’Orient qui n’est cité en rien dans les instructions qu’Elle m’a faites parvenir.
J’ai vu le corps d’officiers de ce bataillon, ils ne m’ont pas paru mériter de concourir avec ceux des régiments de la ligne à l’organisation de l’armée. Cependant, je prie V. E. de vouloir bien me faire connaitre les ordres du Roi à l’égard de la destination ultérieure qui devra leur être donnée, ainsi qu’au petit nombre de sous-officiers et soldats dont ce dépôt est composé. J’ai l’honneur de lui en adresser une situation sommaire
" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 21 page 53).

Le 6 septembre 1814, le Général de Division Grenier écrit au Commandant d’armes, à Marseille : "J’ai l’honneur de vous prévenir que le 8 du courant, à 8 heures du matin, je passerai en revue sur la place dite de la Comédie, le 2e bataillon colonial et le bataillon des chasseurs d’Orient, stationnés à Marseille. Je désire que vous veuillez bien donner des ordres pour que ledit jour, aucun de ces bataillons ne fournisse ni gardes ni plantons, afin qu’à l’heure indiquée, tout ce qui les compose (officiers et soldats) soit présent à ma revue" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 234).

Pour leur action en faveur de la France, des Officiers dont Gabriel Sidarious et Nicole Papas Oglou seront naturalisés par les autorités royales.

/ Les uniformes des Chasseurs d'Orient

Figure 1 : le Bataillon à Corfou par Boisselier : Le Bataillon est habillé comme l’infanterie légère et reçoit en 1803 le petit shako sans jugulaires qui est orné d’un plumet vert à sommet rouge porté sur le coté gauche. Cordon et raquettes blancs ; pde métal blanc losangique.

La tenue est de fond bleu foncé, collet et patte de parements écarlates, passepoils blancs, revers en pointe. Gilet blanc, Culotte bleue entrant dans des demi-guêtres noires.

Au fond, un Carabinier avec ses distinctives écarlates habituelles au schako, plumet, épaulettes etc ...

Figure 2 : Le colonel Gabriel Sidarious en 1814 : En revenant à Ancône, port, sur l’Adriatique, en août 1813, le Régiment peut enfin se procurer de nouvelles tenues à l’ordonnance du modèle Bardin et un peu se renforcer en embauchant quelques Grecs, nombreux dans les ports de la région. Nous avons ici reconstitué la tenue du Colonel, en surtout de petite tenue, qui arbore fièrement son étoile de chevalier de la Légion d’honneur. Le galonnage de son shako, ses boutons et ses deux épaulettes sont argent ; le gilet est blanc. Ceinturon vert galonné d’argent. Hausse-col et plaque de ceinturon de métal doré ornés d’un cor de chasse argent. Le shako n'a pas de plaque, juste la cocarde portée avec une large ganse argent. Epée à dragonne argent. Bottes noires à galon argent. Il porte la moustache comme les témoignages le rapportent.

Biblio

- BOPPE (A.) : "Le colonel Nicole Papas Oglou et le Bataillon des Chasseurs d'Orient" (Carnets de la Sabretache, nov. 1899-janv. 1900).

- MARTIN VIGNOLLE : "Précis historique des opérations militaires de l’Armée d'Italie en 1813 et 1814", Ed Barrois, Paris, 1817

- JEAN SAVANT : "Soldats grecs de la Révolution et de l’Empire", Athènes, 1939.

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