Le Bataillon Septinsulaire
1807-1812
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition. |
Nous allons évoquer aujourd'hui une des unités les plus méconnues de l'Armée Impériale.
I/ UN PEU D' HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE
Carabiniers d'après H. Boisselier |
Les iles ioniennes ( au nombre de 7) :
- Corfou, capitale Corfou.
- Paxo (Paxi ou Paxous).
- Sainte-Maure (Leucade).
- Céphalonie.
- Theaki (Ithaque, ou Petite Céphalonie).
- Zante.
- Cerigo (Cythère).
Etagées le long de la côte de Balkans, elles étaient une ancienne possession de Venise, peuplées d'Italiens et de Grecs. Elles avaient aussi été le refuge de tous ceux, Grecs (Souliotes en particulier) et Albanais qui fuyaient la domination turque sur les Balkans (voir carte).
Attribuées à la France par le Traité de Campo Formio en 1797, elles étaient alors occupées par un petit Corps expéditionnaire français, qui devait se rendre en 1799 devant des troupes russo -turques. Elles forment en 1799, à l'initiative du Tsar Paul Ier, un Etat fédératif oligarchique, sous le nom de République des Sept-Iles ou République Septinsulaire. Cet Etat est placé sous la protection conjointe des Russes et des Turcs.
La République des Sept-Iles est officiellement reconnue par la République française par le traité de paix d'Amiens en 1801. Ce petit état accorde à la flotte, et à une garnison russes qui y stationnent, de grandes facilités, tandis qu'il paye tribut à l'Empire turc. Napoléon, qui rêve toujours de l'Orient depuis son aventure égyptienne, considère que la position est stratégique pour le contrôle maritime et militaire, non seulement de l'Adriatique, dont elle est un verrou naturel, mais aussi de la Méditerranée orientale. Elle doit faire le pendant à Malte et la Sicile, où les Anglais se sont installés.
A la fin de 1806, les Turcs et les Russes sont en guerre, et la République Septinsulaire devient un point d'appui russe contre l'Empire Ottoman. Les Russes y lèvent des troupes. Les Français, eux, soutiennent l'Empire Turc contre l'ennemi commun, tandis que des mouvements indépendantistes secouent l'autorité turque dans les Balkans.
Par le traité de Tilsit en 1807, qui met fin au conflit franco- russe, la république des Sept-Iles, et ses dépendances (quelques petits postes en Albanie) et Cattaro (Kotor au Monténégro) reviennent à la France (en fait Kotor avait été occupé illégalement par les Russes depuis 1806). Les Français qui contrôlent déjà les cotes italiennes et la Dalmatie renforcent leur position en Adriatique. En face de Corfou, le territoire turc est sous le contrôle du Pacha de Janina, qui joue sa propre partition à l'égard de la Sublime Porte et espère bien s'emparer des îles. Avant même la ratification officielle du Traité, un petit Corps expéditionnaire franco-italien commandé par le Général César Berthier a débarqué à Corfou (Note 1) Les Russes de l'Amiral Seniavin qui y sont installés font traîner leur évacuation au maximum.
II/ L' INSTALLATION DES FRANCAIS
Grenadier du Bataillon Septinsulaire d'après Fieffé |
César Berthier, qui va se comporter comme un véritable pacha, a pour mission principale de transformer Corfou en une citadelle inexpugnable. Son successeur, le Général Donzelot, perfectionnera encore et sans arrêt, sur les ordres très précis de Napoléon, les défenses de l'île principale (voir la multiple correspondance de Napoléon sur la manière de construire les lignes de défense de Corfou, placer les batteries, faire les réserves de munitions et de vivres...). Les troupes franco italiennes sont ainsi et principalement installées dans cette île et Sainte Maure, les autres îles devront être défendues par quelques Officiers et artilleurs français, encadrant des troupes levées localement. Car Napoléon ne se fait pas d' illusion : elles sont très difficilement défendables.
César Berthier à son arrivée trouve des troupes locales, qui défendaient la République des 7 Iles et qui de fait avaient été organisées par le contingent russe d'occupation. Parmi elles, des Compagnies d'infanterie légère grecques et albanaises. Leur solde est immédiatement prise en compte par l'Empire et c'est ainsi que Berthier adjoint 2 Compagnies d'Albanais à chaque Régiment d'occupation en attendant d'en former un Régiment particulier, puis réorganise des Compagnies de Chasseurs grecs et le Bataillon septinsulaire.
III/ LE BATAILLON SEPTINSULAIRE
Le Bataillon formé avec l'ex infanterie de la République des 7 Iles, et qui comprend 6 Compagnies de 150 hommes, est mis à la solde de la France en Septembre 1807. C'est en Janvier 1808, que les Officiers sont confirmés à leur postes et grades. Le Bataillon comptera alors 9 Compagnies de 100 hommes chacune dont une de Carabiniers et devra être recruté localement. Le commandement de l'unité est confié à Lorenzo Pierris. C'est un vétéran, né à Zante en 1744. Il a été au service de Naples jusqu'au grade de Lieutenant colonel, a servi la République Parthénopéenne, puis est rentré à Corfou en Février 1801 où le gouvernement de la République des 7 Iles lui a confié avec le rang de Chef de Bataillon (il a été rétrogradé !) le commandement d'un Bataillon d'Infanterie. Les Français lui laissent le même grade.
L'Adjudant Major se nomme André Garzoni, le Chirurgien Major Nicolas Rasys et son Adjoint Pierre Brioudi. Les Compagnies sont commandées par les Capitaines Metaxas Lisco, Cristodoulos Macri, Thimotée Ungaro, Stamatello Soumakis, Théodore Cittadino, Michel Camosfakidis ...
Tambour de Carabiniers d'après Wurtz |
Les Compagnies vont être réparties entre les différentes îles. Cesar Berthier, jugé incompétent par Napoléon, est remplacé en douceur dans son commandement par le Général Donzelot en mars 1808. Celui ci juge durement le Bataillon septinsulaire : "composé de vieux soldats, la plupart ayant été au service de la République de Venise, ne présente aucune réserve pour la guerre".
En Juin 1809, l'ile de Cephalonie est confiée au commandement de Pierris.
Le 11 juin 1809, on présente à l'Empereur le "Résultat de la revue d'inspection du bataillon septinsulaire.
Le général Donzelot a été autorisé à envoyer à Vérone deux recruteurs pour prendre, parmi les prisonniers de guerre autrichiens, ceux qui s'enrôleraient volontairement pour ce bataillon en leur accordant 13 francs à chacun d'engagement"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3235 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 31 mai 1809 »).
Le 29 Juillet 1809, le Capitaine Camosfakidis est blessé lors d'une attaque sur Corfou. En Août, un état d'effectif des troupes présentes à Corfou même donne à notre Bataillon 32 Officiers et 284 hommes ( SHD C 11), d'autres petits détachements étant dispatchés sur les autres îles. En Octobre 1809, les Anglais attaquent les îles et s'emparent de Céphalonie. Le Chef de Bataillon Pierris est alors fait prisonniers avec une des Compagnies du Bataillon, sans avoir tiré un coup de feu ! Les Iles de Zante, Ithaque et Cerigo tombent en même temps, enlevant encore des effectifs. Le commandement de l'unité est assuré de fait par le Major Garzoni. Les Compagnies restantes sont alors réparties sur Corfou et Sainte Maure. On songe à enrôler des prisonniers espagnols pour compléter les effectifs. Napoléon trouve cela stupide et préfère que l'on y mette des Dalmates ou des Italiens.
En Mars 1810, d'autres Officiers du Bataillon sont blessés lors de nouvelles tentatives britanniques sur Sainte Maure. L'ile sera prise par les Anglais le 16 Avril. En Juillet 1810, nouvelle attaque sur Corfou où le Sous lieutenant Zinda et le Capitaine Lisco sont blessés. Le Bataillon est passé sous le commandement du Chef de Bataillon Coste qui "fait tout son possible pour l'exercer aux exercices et manoeuvres français". Ce qui veut dire à postériori que l'entrainement et les capacités de l'unité laissaient à désirer. De toutes façons les effectifs sont faméliques. Donzelot n'écrivait il pas à Berthier à propos des Chasseurs à cheval ioniens : "les peuples de ce pays s'intéressent difficilement à la discipline militaire".
Le 21 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Le bataillon septinsulaire pourrait plutôt se recruter parmi les Dalmates, les Italiens et les Napolitains ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16939 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24640).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au général Donzelot de ne garder qu'un bataillon ou au plus deux bataillons d'Albanais, au lieu des 6 qu'il a, en les complétant avec les hommes les plus sûrs, et d'envoyer les autres dans le royaume de Naples. L'expérience du passé a prouvé qu'on ne pouvait compter sur les Albanais. On aurait encore moins lieu d'y compter si les Anglais étaient maîtres de l'île, et si la place était investie. Ces gens-là compromettraient la sûreté de la place. Il y en a 2000 : c'est beaucoup trop. Mon intention est qu'il n'y en ait que 4 ou 500. Le bataillon septinsulaire ne servirait pas non plus à grand-chose ; et cela a l'inconvénient de ne servir qu'à nous constituer dans de très grandes dépenses ...
Vous lui ferez connaître [au Général Donzelot] que je regarde comme très possible qu'au mois de mars, il soit assiégé ; qu'il faut qu'il emploie l'hiver à compléter le système de défense que j'ai ordonné ; que je suppose qu'il n'a pas perdu un moment pour blinder ses magasins ; car ce sera par· une nuée de bombes qu'il sera attaqué. Il faut aussi qu'il défende longtemps l'île de Fano, puisque cette île est nécessaire pour pouvoir l'approvisionner" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4316; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24818).
Le même 6 octobre 1810 (daté présumée), l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Donzelot, Gouverneur des îles ioniennes : "D'après le compte qui nous a été rendu des attaques de l'ennemi sur les îles Ioniennes, et de la perte de trois de ces îles tombées en son pouvoir, nous avons trouvé convenable d'adresser au général de division Donzelot, que nous avons ci-devant établi gouverneur général desdites îles, les présentes lettres pour lui faire connaître nos volontés et lui remettre sous les yeux les devoirs de sa place, et les obligations que notre confiance dans sa bravoure, son zèle, et son dévouement à notre service lui imposent dans les circonstances actuelles.
Les îles Ioniennes étant attaquées par l'ennemi, qui est parvenu à s'emparer de trois d'entre elles, et se trouvant exposées à de nouvelles tentatives de sa part, nous avons confirmé dans le gouvernement de ces îles le sieur comte Donzelot, général de division dans nos armées, par la connaissance que nous avons acquise de sa bravoure, de son zèle, et de son dévouement à notre service.
Nous lui enjoignons particulièrement de faire tous ses effons pour nous conserver lesdites îles en defendant celles qui seraient encore attaquées, sunout celles de Sainte-Maure et de Corfou, par 1'emploi de tous les moyens qui ont été mis à sa disposition. Nous supposons qu'il aura pris les mesures nécessaires pour faire échouer l'attaque de l'ennemi sur l'île de Sainte-Maure, et nous lui ordonnons expressément de faire tout ce qui sera en son pouvoir pour repousser celles qu'il voudrait tenter contre l'île de Corfou, le point le plus important, comme aussi le plus susceptible de défense. Il devra s'attacher surtout à empêcher un débarquement des Anglais au pont de Govino, et à la pointe des Salines, qui leur faciliterait la prise de l'île, et l'attaque de la forteresse. Le général Donzelot mettra tous ses soins à la défense de l'île de Vido, dont l'importance lui est connue pour assurer celle de Corfou. Enfin, il doit, dans ces circonstances, redoubler de zèle, de fermeté et d'activité pour disputer à l'enneni tout ce qu'il voudrait encore lui enlever, pour faire échouer toutes ses tentatives, et pour lui reprendre, dès qu'il sera possible, les lieux qui sont tombés en son pouvoir. Dans le cas où ses communications avec la France seraient interrompues, il doit rester sourd à tous les bruits répandus par l'ennemi et résister à ses insinuations comme à ses attaques, ayant soin d'éviter de communiquer avec lui, autant que faire se pourra.
Il faut qu'il ait toujours devant les yeux les conséquences inévitables d'une négligence à rempllir les devoirs qui lui sont imposés, ou d'une contravention à nos ordres. Il ne doit jamais oublier qu'en perdant notre estime, il encourrait toute la sévérité des lois militaires. Enfin nous voulons et entendons qu'il emploie toutes ses ressources, et qu'il tente tous les moyens qui serviraient à prolonger sa défense et à augmenter la perte de l'ennemi. Il aura pour pensée habituelle qu'un Français doit compter la vie pour rien, dès qu'elle peut être mise en balance avec son honneur, et que cette idée doit être pour lui et pour ses subordonnés le mobile de toutes leurs actions. Et comme l'évacuation totale des îles Ioniennes par les troupes françaises doit être le dernier terme des efforts du général Donzelot et de l'impossibilité la plus absolue de résister davanrage à l'ennemi, nous lui défendons de jamais avancer cet événement malheureux par son consentement, sous quelque prétexte que ce soit, fût-ce
même sous celui d'obtenir par là une capitulation plus honorable. Nous voulons aussi que toutes les fois que le conseil de défense sera assemblé pour délibérer sur les opérations, il y soit fait lecture des présentes lettres patentes, à haute et intelligible voix" (Ernest Picard et Louis Tuetey. Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la Guerre, t. 3, p. 768, n° 4642; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24821).
Le 8 février 1811, à Paris, "Conformément aux propositions faites par le général Donzelot, le général Clarke demande si les Albanais en excèdent doivent être laissés à Corfou, et s'il convient de préparer un décret pour réunir les bataillons septinsulaire et des chasseurs d'Orient" ; l'Empereur répond : "Renvoyer le général Donzelot à l'exécution littérale de mon ordre. Il est inutile d'avoir à Corfou des troupes qui ne sont pas sûres. C'est dépenser beaucoup d'argent inutilement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5050).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
CORFOU.
Il y aura à Corfou :
Le 3e bataillon du 14e d'infanterie légère, deux bataillons du 6e de ligne, un bataillon italien, deux bataillons du régiment d'Isembourg, l'artillerie, le génie, les troupes septinsulaires et albanaises ; ce qui formera en tout 11,000 hommes.
Les ordres sont déjà donnés et les dispositions prises pour qu'il soit envoyé à Corfou le 7e bataillon du 14e léger formé en Corse, ainsi que les 6e et 7e bataillons du 6e de ligne, en les tirant des deux régiments de la Méditerranée ; ce qui augmentera les forces qui sont à Corfou de trois bataillons français ou 2,700 hommes, et formera un total de 13,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 16 janvier l812, à Paris, on informe l'Empereur que "Les Anglais ont renvoyé 65 vétérans de la 5e compagnie du bataillon septinsulaire embarqués sur la flùte la Persane ; ils ne les regardent pas comme prisonniers de guerre; quelle direction donner à ces vétérans ?"; l'Empereur répond : "Les placer à Venise" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1832).
Le 20 mars 1812, à Paris, "On propose à Sa Majesté d'accorder au capitaine Sumaky, commandant la compagnie de vétérans du bataillon septinsulaire, une pension de 944 francs sur les revenus des îles Ioniennes. Cet officier compte 38 ans de services et 4 campagnes" ; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6976 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi daté du 18 mars 1812 »).
Le 15 juin 1812, à Koenigsberg, "On propose d'employer à l'état-major du corps d'observation de l'Italie méridionale le sieur Della Decima, capitaine au bataillon septinsulaire"; l'Empereur répond : "L'employer dans les provinces illyriennes près du général Bertrand" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5102; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7350).
En 1812, le Bataillon septinsulaire n'est plus qu'une ombre ; il est donc dissous et ce qui est encore valable est versé dans le Bataillon des Sapeurs ioniens.
Le 11 février 1813, à Paris, on interroge l'Empereur "Sur la formation d'une compagnie de vétérans dans le bataillon septinsulaire"; ce dernier répond "Approuvé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 758).
Donzelot réussira à tenir Corfou jusqu'après la capitulation de Napoléon et 1814 et pourra évacuer sa garnison invaincue. Les Anglais prendront sa place et transformeront la République des 7 Iles en une colonie britannique qui sera cédée à la Grèce indépendante en 1864.
IV/ LES TENUES DU BATAILLON SEPTINSULAIRE
Tambour de Chasseurs; dessin de D. Davin |
Voir dessins.
Grande tenue : c'est celle globalement de l'Infanterie légère avec une distinctive bleu céleste. Schako noir, plaque cuivre losangique, ornée d'une aigle, pompon de Compagnie. Les Grenadiers portent pompon et plumet écarlate, idem cordon et raquettes. Habit à la coupe Infanterie légère, revers et pointe, mais parement carré avec pattes. Passepoils bleu céleste aux revers, parements, pattes d'épaules, collet et pattes de parements bleu céleste. Les boutons métal blanc. Gilet bleu foncé. Culotte bleu foncé entrant dans des demi guêtres blanches. Les Grenadiers (Carabiniers) portent des épaulettes écarlates et les demi guêtres sont bordées d' écarlate. Equipement classique d'Infanterie légère.
Il existe dans les Collections alsaciennes des variantes à cet uniforme avec le collet uniquement passepoilés de bleu céleste et par contre les parements bleu céleste :
Chasseur du Bataillon septinsulaire d'après la Collection Wurtz : On remarquera que les boutons sont de métal jaune comme la plaque du shako.On notera aussi le passepoil bleu céleste qui borde le bas du gilet comme les revers, les pattes de parements et d'épaule. Le collet est bleu foncé passepoilé de bleu céleste et les parements entièrement bleu céleste à l'inverse d'autres représentations.
Dans une illustration d'un Grenadier du Bataillon, d'après Fieffé, on notera la présence d'un petit passepoil bleu céleste latéral sur la culotte.
Les Officiers ont distinctives argent classique. Les Tambours auraient même tenue que la troupe avec galonnage jaune au collet, parements et revers et 5 chevrons sur les manches. En tenue d'été, les hommes sont en veste bleu foncé fermant sur le devant; collet et passepoil de parements rouge pour les Carabiniers, bleu céleste pour les Chasseurs.
Officier de carabiniers du bataillon septinsulaire d'après la collection alsacienne Carl : On remarque le shako galonné d'argent et orné de même (cordon et raquettes) surmonté du plumet écarlate de la compagnie de carabiniers. La plaque losangique reste de cuivre doré ainsi que le hausse col. Epaulette et contre épaulette sont argent. Les boutons sont aussi argentés contrairement à d'autres représentation ou les boutons sont de métal doré. Les bottes noires sont galonnées d'argent. Collet et pattes de parements sont bleu céleste et les revers et parements et retroussis sont bleu foncépassepoilés de bleu céleste (on voit donc les variantes par rapport à la collection Wurtz).Le reste est classique pour l'infanterie légère. Ceinturon blanc à plaque de métal doré.
V/ QUELQUES OFFICIERS DU BATAILLON SEPTINSULAIRE
Chasseurs d'après Wurtz |
Laurent (Lorenzo) Pieris : Né à Zante le 30 décembre 1744, entre au service de Naples et atteint le grade de Lieutenant colonel en Juillet 1796. Sert la République Parthénopénne (Napolitaine) puis rentre à Corfou en février 1801. En 1803, la République des 7 Iles le nomme Chef de Bataillon pour commander le Bataillon d'Infanterie de la République. En Juillet 1808, il reste au même grade pour le service français. En Juin 1809, Donzelot lui confie l'ile de Cephalonie. Il est fait prisonnier par les Anglais en Octobre 1809. Il reviendra sur parole à Corfou en Février 1810. Admis à la retraite le 7 mars 1811.
Andre Garzoni : Au service de Naples, de la République Parthénopenne puis la République des 7 Iles avec le grade de Commandant. Nommé Adjudant major du Bataillon septinsulaire par Berthier en Janvier 1808. Il réclame le poste de Pierris lorsque celui ci est capturé.
Les Capitaines:
Theodore Cittadino: passé au service français en août 1807, confirmé dans son grade en Janvier 1808.
Cristodoulos Macri: Commandant la 3e Compagnie, ex ancien du service russe puis de la République des 7 Iles.
Marino Metaxas Lisco: commande la 2e Compagnie et l'ile de Cerigo, capturé par les Anglais en Octobre 1809, reste prisonnier 2 ans.
Thimoté Ungaro: commande la 5e Compagnie.
Casmochafidis et Soumachi : blessés en 1809 à la défense de Corfou.
Le chirurgien régimentaire: Nicolas Razys et son adjoint Pierre Brioudi
Biblio Sources :
- Jean Savant : Soldats grecs de la Révolution et de l'Empire, Athênes 1939.
- Fieffé : Histoire des troupes étrangères au service de la France.
- Martinien.
- Icono : Cartes Bucquoy, dessins de Boisselier, Collections alsaciennes.
Officier de Carabiniers d'après Carl |