Le 6e Régiment d'Infanterie de Ligne
1800-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 6e de Ligne
Avertissement et remerciements : Cet article, que nous compléterons au fur et à mesure de nos découvertes ultérieures, nous a été adressé par notre collègue et ami du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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Voila un Régiment qui n’a pas trop tenté les historiens de l’Empire, ayant servi la plupart du temps hors du territoire national pendant cette période. Réparons cette injustice.
Créée 6e Demi-brigade de Ligne au second amalgame avec la 196e Demi-brigade de bataille, la 6ème bis Demi-brigade de bataille dite de l’Ouest, des Bataillons de Paris pour la Vendée, le 4e bis Bataillon de Volontaires de la Sarthe et le 3e d’Eure et Loire, elle combat en 1797 aux Armées d’Italie puis d’Allemagne.
Revenue en Italie, on en envoie la plus grande partie aux Iles ioniennes dans la Division du Levant, et un détachement va renforcer la garnison de Malte.
Le 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... 4e DIVISION. Sérurier (en l'absence de Sérurier, le commandement intérimaire de la 4e divisions est confié au général Fiorella).
La 6e de ligne et la 12e, 7e brigade : Meyer.
La 64e de ligne et la 69e, 8e brigade : Chabran ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).
Le 5 Brumaire an 6 (26 octobre 1797), Bonaparte écrit, depuis Trévise, à Villemanzy, Commissaire ordonnateur en chef : "Je vous préviens, citoyen ordonnateur, que la 6e demi-brigade s'embarque.
Je vous prie donc de mettre dans ses caisses l'argent nécessaire pour payer sa solde de vendémiaire, brumaire et frimaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 276. S Bis - Note : elle doit renforcer la garnison de Corfou).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... A Corfou
6e de ligne.
79e idem ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
L'Etat des Demi-brigades, établi le même jour, précise que la 6e est à Corfou (Correspondance de Napoléon, t. 3, lettre 2335).
Le 17 Nivôse an 6 (6 janvier 1798), le Général Bonaparte expédie, depuis Paris, une note pour le Directoire : "Le général Gentili commande la division militaire dans la mer Ionienne.
Il a sous ses ordres les généraux Chabot et Lasalcette.
Il y a en garnison la 6e demi-brigade de ligne, forte de 1,700 hommes
Et la 79e forte de 2,200
Cinq ou six compagnies d'artillerie faisant en tout 400
Total. 4,300 ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2397).
Le 20 février 1798, 550 hommes de la 6e Demi-brigade sont embarqués sur l'escadre du Vice-amiral Brueys afin de compléter les garnisons dea vaisseaux ; quelques jours après, le reste de la 6e Demi-brigade est réparti dans les autres îles et les quatre forts du continent.
En juin-juillet 1798 (Messidor an 6), la 6e Demi-brigade aurait intégré dans ses rangs des éléments du 108e Régiment d'infanterie, ci-devant Ile de France.
La 6e Demi-brigade sert à Corfou et aux iles ioniennes en 1798-1799 où elle est en grande partie anéantie par les Turcs ou prisonnière des Russes et des Britanniques.
Le 20 janvier 1799 (1er pluviôse an 7), le Général de Division Grenier écrit au Chef de la 24e Demi-brigade : "J’ai reçu, citoyen, votre lettre du 26 Nivôse dernier et l’était qui y était joint ; en conséquence de l’ordre du jour en date du 17 de ce mois, vous préviendrez le citoyen Morel, capitaine à la 6e demi-brigade et attaché à la suite de celle que vous commandez, qu’il ait à se rendre à Tortone, pour être compris dans la réorganisation de la 6e demi-brigade ; vous préviendrez de cette disposition le général inspecteur" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 192).
Une autre partie de la Demi-brigade sert brillamment avec Masséna à l’Armée d'Helvétie. Cette fraction rentre en France en septembre 1799 pour s’y reconstituer. Elle soutient le coup d’état du 18 Brumaire de Bonaparte et Sieyès.
Bonaparte presse la remise à niveau de l’unité. Il écrit à Berthier le 24 novembre 1799 : "… Il faudrait également songer de réorganiser le plus promptement possible la 6e de Ligne et la 79e de Ligne qui sont à Paris ...".
Reconstituée, elle retrouve son Chef de Brigade, François Marie Dufour, revenu de captivité, le 30 novembre 1799.
François Marie Dufour Né en 1769. Officier au 8e bataillon de Volontaires du Pas de Calais en 1792. Ancien Chef de Bataillon de la 198e Demi-brigade en 1795, puis à la 79e en 1796 ; envoyé aux iles ioniennes en 1797, nommé provisoirement Chef de Brigade en octobre 1798 ; prisonier de guerre en mars 1799 ; Confirmé Chef de Brigade à la 6e Demi-brigade durant sa captivité en novembre 1799. |
1800-1803, LE CONSULAT
Fig. 1 Officier de Fusiliers du 6e de Ligne, vers 1803 |
Le Premier Consul envoie la Demi-brigade, revenue à 2105 hommes, stationner dans l’Ouest, en Normandie, où les restes de la chouannerie sont toujours actifs.
Le 26 décembre 1799 (5 nivôse an 8) selon Chuquet, ou le 30 décembre 1799 (9 nivôse an 8) selon la CGN, le Premier Consul écrit, depuis Paris, à Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faire partir pour Blois la 6e de ligne à la disposition du général d'Hédouville ...
Nommer le général de brigade Gardanne pour marcher à sa tête ; lui donner une instruction de se porter à Blois ; qu'arrivé à Chartres, s'il est instruit qu'il y a des chouans, il s'y arrête quelques jours et envoie différents détachements à leur poursuite, et que de Blois, il doit être en réserve pour se porter de là sur Tours, Orléans, La Flèche et tout autre point où les mouvements des chouans rendraient sa présence nécessaire" (Chuquet A. : « Ordres et apostillesde Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 51).
On la retrouve dispersée entre Valognes, Caen, Avranches et Alençon.
Le 20 juillet 1800, elle tient garnison à Cherbourg, Coutances et Granville.
Pendant ce temps, Bonaparte, avec son Armée de Réserve, était entré en Italie et avait difficilement vaincu les Autrichiens à Marengo le 14 juin. Un armistice était signé, stabilisant provisoirement la situation en Italie.
La 6e Demi-brigade, parmi d’autres, est chargée de regrouper ses Grenadiers et des Fusiliers d’élite appelés "éclaireurs". Puis ceux-ci sont formés en Bataillon spécifique.
"Paris, 1er août 1800
ARRÊTÉ
ARTICLE ler. – Les grenadiers et éclaireurs des 5e, 6e, 35e, 64e ligne et 26e légère seront campé entre Beauvais et Amiens. Les compagnies de grenadiers et d’éclaireurs de chaque demi-brigade fourniront un seul bataillon.
ART. 2. – Ils seront commandés par le général Murat.
ART. 3. – l1 y aura à ce camp deux escadrons du 24e de chasseurs, deux escadrons du 5e de dragons, et douze pièces d’artillerie dont six servies par l’artillerie légère.
ART. 4. – Toutes les compagnies de grenadiers et d’éclaireurs passeront à Paris pour s’habiller ; elles n’en partiront qu’après avoir passé la revue du ministre de la guerre.
ART. 5. – An 20 thermidor (8 août), le camp entre Beauvais et Amiens sera formé. Les troupes seront baraquées si le local est favorable sinon elles seront campées.
ART. 6. – Les troupes composant ce camp jouiront d’un supplément de solde pour remplacer la viande. I1 leur sera donné de l’eau-de-vie toutes les fois qu’elles manœuvreront.
ART. 7. – 11 y aura deux généraux de brigade attachés au camp" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 5045).
En septembre, après Marengo et la fusion de l’Armée de Réserve et de celle d’Italie désormais sous le Général Brune, les hostilités avec l’Autriche sont suspendues mais non terminées. Bonaparte renforce alors ses troupes en Italie.
Le 5 septembre 1800 (18 fructidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez les ordres ... à la 6e de ligne, de partir de la 14e division militaire, et de se rendre à Dijon en toute diligence aussitôt que la 63e sera arrivée à Caen ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5630).
Le congrès de Lunéville, qui doit décider de la future paix, doit être protégé. Le Bataillon d’élite de la 6e de Ligne, en passant par Paris, y est envoyé en octobre. Le 24 octobre 1800 (2 brumaire an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Lacuée, Ministre de la Guerre par intérim : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre aux bataillons d'élite de la 26e légère et de la 6e de ligne de partir demain pour se rendre en toute diligence à Lunéville et formera [sic] la garnison de cette ville pendant la tenue du Congrès" (Correspondance générale, t.3, lettre 5714). Cette garnison doit être commandée par le Général Clarke.
Puis le Bataillon d’élite rejoint sa Demi-brigade en passant par Genève.
Le 17 novembre 1800, Bonaparte écrit, depuis Paris, à Berthier, nouveau Ministre de la Guerre : "Je vous prie citoyen ministre de donner ordre au bataillon d’élite de la 6e demi brigade, qi est à Lunéville, d’en partir 24 heures après la réception de votre ordre pour rejoindre à Dijon la demi brigade …" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5779).
Les hostilités reprennent le 27 novembre. Les armées d’Allemagne de Moreau et d’Italie de Brune vont coordonner leurs offensives, tandis qu’un Corps d’Observation de 10.000 hommes est confié à Murat le 20 novembre pour surveiller le Royaume de Naples. La 6e Demi-brigade en fait partie.
A Berthier, le même jour : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre au général Murat de faire partir le 4 frimaire pour se rendre à Chambéry en toute diligence et par le plus court chemin la 1re demi-brigade de de sa division ; elle sera composée :
1° des 21 compagnies des grenadiers de la Marine
2° des 3 bataillons de la 6e demi-brigade de Ligne.
... 3° d'une compagnie de grenadiers composée des carabiniers des 16e et 23e légères et des grenadiers de la 47e de ligne ... Vous me ferez connaître le jour où la 1re brigade arrivera à Chambéry, afin qu'on puisse ordonner sa marche ultérieure ...
… La 6e de ligne a un bataillon d'élite à Lunéville qui a dû recevoir l'ordre de partir. Comme le chemin le plus court serait par Vesoul, Besançon, le général Murat lui enverra l’ordre de prendre cette route, pour se rendre à Chambéry au lieu de la première direction sur Dijon qu'il avait d'abord.
Un détachement de 40 hommes de la 6e de ligne qui formait la garnison de Malte a ordre de se rendre de Marseille à Dijon. Le général Murat aura soin qu'à son passage à Lyon il lui soit fourni tout ce dont il aurait besoin après quoi il se dirigera de Lyon sur Chambéry où il rejoindra la colonne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5791).
Le 30 Brumaire an 9 (21 novembre 1800), Murat écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "J'ai reçu, citoyen ministre, l'ordre de partir dans 24 heures pour Dijon. J'ai également reçu celui de diriger sur Chambéry la première brigade de la première division.
Vous m'ordonnez de changer la route du bataillon d'élite de la 5e demi-brigade qui était pour Dijon et de le diriger sur Chambéry par Besançon et Vesoul, je vais à cet effet envoyer un officier à la rencontre de ce bataillon, je vous demande des fonds à cet égard.
Je dois en envoyer un autre à Lyon, pour y arrêter les 400 hommes de la 6e venant de Marseille ; le même se transportera à Valence, pour y passer en revue les trois compagnies de grenadiers de la 23e et leur donner les ordres de se rendre à Chambéry.
Il me faut également des fonds pour cet objet et mille autres imprévus, surtout dans une route aussi longue, pendant laquelle les obstacles semblent se multiplier.
Je vous prie, citoyen ministre, de me déterminer une somme quelconque pour dépenses imprévues et extraordinaires.
J’attends ce soir votre réponse, c'est-à-dire avant mon départ" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 65, lettre 90).
Le 5 Frimaire an 9 (26 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, à l'Ordonnateur Michaux : "Je vous préviens, citoyen ordonnateur, que la brigade du général Sarrazin va se rendre à Chambéry, elle sera composée des 21 compagnies de grenadiers de la marine, des 3 bataillons de la 6e demi-brigade de ligne et d'un bataillon de grenadiers formé des carabiniers de la 16e et 47e demi-brigades de ligne.
Les douze pièces d'artillerie suivront le mouvement de cette colonne. En conséquence, vous ferez partir sur le champ un commissaire des guerres qui prendra cette colonne et lui fera préparer vivres et logement, il veillera surtout à ce que le fourrage soit assuré pour les chevaux d'artillerie.
Vous vous ferez remettre sur le champ l'état des besoins de ces troupes et ferez distribuer tout ce qu'il sera possible de tirer du magasin Dijon ...
Mon intention est de faire partir la brigade du général Sarrazin sur deux colonnes, marchant à un jour de distance. Ainsi les 21 compagnies de grenadiers de la marine partiront demain avec les 12 pièces d'artillerie.
La deuxième colonne se mettra en marche après-demain. Vous commencerez vos distributions par la première colonne, elles suivront toutes les deux la route de Dôle et Genève. Je vous envoie l'itinéraire de la route qu'elles tiendront, vous demanderez en conséquence au receveur du département les fonds nécessaires pour l'indemnité d'étape. Je désirerais que vous missiez 1,000 francs à la disposition du commandant d'artillerie ; cette somme est indispensable pour l'entretien des harnais et ferrage des chevaux.
Vous me ferez connaître ce soir l'état de tout ce que vous aurez fait fournir et celui de ce qui reste encore en magasin.
Prévenez sur le champ l'inspecteur aux revues du mouvement de ces troupes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 66, lettre 93).
Le 5 Frimaire an 9 (26 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Général Commandant à Lyon : "Un détachement de la 6e demi-brigade d'infanterie de ligne venant de Malte doit passer, citoyen général, par Lyon pour se rendre à Dijon, je vous prie de le retenir dans cette ville jusqu'à nouvel ordre. Comme je présume qu'il éprouve de grands besoins, vous voudrez bien le faire habiller, armer et équiper sur le champ. Le ministre de la Guerre doit déjà vous avoir donné des ordres à cet égard.
La 6e demi-brigade partira d'ici le 7 courant et arrivera à Lyon le 12, d'où elle partira le 13, pour se rendre à Chambéry. Il est conséquemment nécessaire que ce détachement soit parfaitement équipé, pour pouvoir se réunir à son corps et suivre son mouvement.
Cette demi-brigade éprouve des besoins auxquels je ne puis satisfaire, ne pouvant rien tirer des magasins de Dijon. J'espère que ceux de Lyon m'offriront plus de ressources. Elle manque surtout de chapeaux et capotes. Je vous invite à prendre des mesures pour que ces objets lui soient fournis à son passage à Lyon.
Je donne l'ordre au commandant du 7e régiment d'hussards de partir de Lyon avec le plus de monde qu'il pourra, pour suivre le mouvement de la 6e demi-brigade. Veuillez lui faire donner tout ce dont il peut avoir besoin pour partir au moins avec 150 hommes.
Faites-moi connaitre quelles sont vos ressources, c'est-à-dire l'état de vos magasins ?
Je vous préviens que 2,200 grenadiers de la marine arriveront à Lyon, le 11 courant, d'où ils en partiront le 12, pour se rendre à Chambéry.
4 compagnies de grenadiers, 2 compagnies d'artillerie et un train d'artillerie avec 12 pièces de canon y arriveront le 12, et en partiront le 13, avec la 6e demi-brigade de ligne. J'espère que ces deux colonnes trouveront leurs vivres tout prêts à Lyon" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 67, lettre 95).
Le 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Général Sarrazin : "Vous voudrez bien, citoyen général, vous rendre à Chambéry avec votre brigade qui sera composée de 21 compagnies de grenadiers de la marine, de la 6e demi-brigade de ligne, d'un bataillon de grenadiers formé d'une compagnie de carabiniers de la 16e de ligne, trois de la 23e légère et trois compagnies de grenadiers de la 47e, douze pièces de canon.
Les 21 compagnies de grenadiers partiront demain et arriveront à Chambéry, le 14 courant, en passant par Lyon ; le reste de vos troupes ne partiront qu'après demain, elles suivront la même route.
Vous êtes prévenu que vous trouverez à Lyon un détachement de la 6e venant de Malte, vous la réunirez à son corps. Je donne l'ordre au commandant de cette place de pourvoir à ses besoins.
Vous y trouverez aussi un escadron du 7e régiment d'hussards qui a ordre de suivre votre mouvement.
Quant aux trois compagnies des carabiniers de la 23e légère qui sont à Valence, je leur envoie l'ordre de se rendre à Chambéry pour y faire partie de votre brigade ; elles y arriveront le 15 courant.
J'ai également dirigé sur Chambéry le bataillon d'élite de la 6e de bataille venant de Lunéville. Je ne sais pas précisément le jour où il y arrivera, mais je pense que ce sera vers la même époque que vous. Je vous préviens que la deuxième demi-brigade se mettra en mouvement, et pour la même destination, les premiers jours de la 21 décade de frimaire.
Vous resterez à Chambéry jusqu'à nouvel ordre et vous n'en recevrez que de moi ou du ministre de la Guerre. J'ai prévenu le commandant de Chambéry de votre arrivée. Un commissaire des guerres et un préposé aux subsistances vous précèdent, ils sont chargés de vous assurer les vivres et surtout les fourrages.
Je vais faire remettre au commissaire les fonds nécessaires à l'indemnité d'étape ainsi qu'aux fourrages.
Je n'ai pas besoin de vous recommander combien il est nécessaire de faire observer le bon ordre et la discipline. Donnez l'ordre très sévère pour les baïonnettes, rendez-en les chefs responsables.
Vous êtes le maître de suivre de votre personne la 1re ou la 2e colonne de votre brigade. Arrivé à Chambéry, vous me ferez connaître votre situation" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 68, lettre 96).
Le même 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), le lieutenant-général Joachim Murat, commandant en chef un Corps d'élite, écrit, de Dijon, au Ministre de la Guerre : "Je m'empresse de vous annoncer, citoyen ministre, le mouvement sur Chambéry de la brigade du général Sarrazin. Plusieurs motifs m'ont déterminé à diriger cette colonne par la route de Lyon.
1° La difficulté reconnue de pourvoir à ses subsistances pendant sa marche par la route de Genève.
2° Parce que la route de Lyon est beaucoup meilleure et aussi courte et que l'étape lui sera assurée jusqu'à Chambéry.
3° Parce que j'espère que les magasins de Lyon m'offriront plus de ressources que ceux de Dijon que j'ai trouvés vides.
La 6e demi-brigade est partie sans habits, capotes ni chapeaux. J'envoie un de mes aides de camp à Lyon, afin d'émouvoir la commisération du commandant de cette place en faveur de ce corps ...
Le payeur de la guerre ne veut point me délivrer de fonds ; il est dû cependant des sommes considérables à la 6e et 81e demi-brigades. Vous approuverez, j'espère, les mesures que les circonstances et les formalités exigées par la Trésorerie nationale m'ont forcé de prendre.
La Trésorerie n'a encore expédié aucun fonds pour les troupes que je commande, pas même pour la solde. Il est cependant dû 129,000 francs à la 6e demi-brigade et 180,000 à la 81e demi-brigade. Les officiers de ces corps ont des dettes à payer, une longue route à faire par la mauvaise saison et des vêtements à acheter.
Vous voyez, citoyen ministre, d'après cet exposé, combien il est urgent que vous nous fassiez arriver sur le champ des fonds, tant pour la solde courante que pour celle arriérée.
La 6e arrive le 12 courant à Lyon, je vous prie de donner des ordres au payeur de cette place pour lui solder à son passage une forte partie de son arriéré ; sans cela, je puis vous assurer que ce corps aura beaucoup de déserteurs.
J’ai eu beaucoup de peine à procurer à la brigade du général Sarrazin son indemnité d’étape et pour obtenir qu'une somme de 20,000 francs fût mise à la disposition de l'ordonnateur. Je dois cependant vous prévenir que les procès-verbaux que je vous envoie ont été rédigés par le payeur lui-même, afin de mettre sa responsabilité a couvert envers la Trésorerie Nationale.
Un commissaire des guerres et un préposé aux subsistances précèdent la colonne du gal Sarrazin et sont chargés de pourvoir à ses vivres, par le moyen d'une somme prise sur celle mise à la disposition de l'ordonnateur, que j'ai pris soin de lui faire remettre" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 69, lettre 97).
Le 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Ministre de la Guerre : "Je reçois à l'instant, citoyen ministre, avis de l'arrivée à Dijon du bataillon d'élite de la 64e demi-brigade le 16 frimaire. Vous m'informez également que le 1er bataillon de la 26e légère y arrivera le 12 courant. Vous m'annoncez aussi l'arrivée du bataillon d'élite de la 6e de ligne, vous m'aviez ordonné précédemment de lui donner une nouvelle direction sur Chambéry, par Vesoul et Besançon, j'ai exécuté cet ordre, et j'attends que le commandant de ce bataillon me fasse connaître l'époque de son arrivée à Chambéry, pour vous en prévenir.
En m'informant du départ de ce bataillon de Lunéville, vous ne me parlez nullement de celui d'un bataillon d'élite de la 26e légère qui fait partie des troupes que je commande ; je pense cependant que votre intention est de le réunir à son premier bataillon qui doit arriver ici le 12 courant, je vous prie de me faire connaître si je dois compter sur ce bataillon" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 71, lettre 98).
Le même 6 Frimaire an 9 (27 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, à Bonaparte : "J'ai fait partir aujourd'hui, mon général, la brigade du général Sarrazin, je la dirige sur Chambéry par Lyon, cette route qui est moins mauvaise et aussi courte que celle de Genève, m'offre infiniment plus de ressources. Le service des étapes n'est aucunement assuré par le Jura. Le parti que je prends ne peut être coupable que sous un seul point de vue politique, c'est de démasquer de quelques jours plus tôt la destination de nos troupes. Cependant je me rassure, en pensant que les magasins de Lyon pourront fournir aux besoins urgents de la 6e demi-brigade que j'ai été forcé de faire partir, sans capotes, chapeaux et chemises, les magasins de Dijon étant actuellement vides. J'envoie au ministre de la guerre son état de situation.
J'éprouve ici les plus grandes difficultés pour la solde des troupes. La Trésorerie nationale n'a encore rien expédié pour le corps d'élite. Il est dû à la 6e demi-brigade 129,000 francs, ... la 6e demi-brigade est partie néanmoins, je lui ai fait compléter le mois de brumaire et fait espérer qu'elle toucherait des fonds à Lyon. Je prie le ministre de la guerre de lui en expédier sur cette ville à son passage ...
La 6e demi-brigade a beaucoup de conscrits, j'espère cependant la rendre bonne avec le détachement qui arrivera de Malte ...
Je désirerais bien, mon général, que vous changiez la destination de la compagnie des carabiniers de la 16e légère qui se rend à Toulouse, et que vous l attachiez à mes troupes, les officiers m'ont prié de vous le demander, ils se sont séparés de celle qui est sous mes ordres avec la plus grande peine.
J'ai envoyé un de mes aides de camp à Lyon pour prévenir le général qui y commande du passage de mes troupes et pour l'inviter à m'ouvrir ses magasins ; il est chargé de veiller à l'escadron ce que du 7e régiment d'hussards qui doit suivre le mouvement de la première colonne, se mette en état d'entrer en campagne ; il est chargé aussi de connaître la force et les besoins des compagnies des carabiniers de la 23e légère et de lui faire passer l'ordre de se rendre à Chambéry.
Je vous fais passer l’état de situation des troupes que j'ai eu ordre du ministre de la Guerre de faire partir pour Chambéry. Je vous assure que cette colonne s’est mise en route parfaitement bien armée" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 72, lettre 101).
Le 7 Frimaire an 9 (28 novembre 1800), Murat écrit, de Dijon, au Ministre de la Guerre : "... J'ordonne aux trois compagnies de carabiniers de la 23e légère de se rendre à Genève ; je ferai arrêter dans cette dernière ville le bataillon d’élite de la 6e de ligne. Un officier de mon état-major va partir sur le champ pour Berne et Zurich avec des instructions. Je dirigerai également sur Genève le détachement de la 6e qui se trouve à Lyon, ainsi que l'escadron du 7e hussards. Si je puis obtenir quelques effets d'habillement dans les magasins de Lyon, je les ferai filer sur Genève.
Permettez-moi de vous réitérer la demande que je vous ai déjà faite pour des fonds ; indiquez-moi, je vous prie, de quelle manière vivront les troupes à Genève et en Suisse, si je suis obligé de m'y porter.
Je vous prie, mon cher général, de ne pas m'oublier. Vous ne devez pas ignorer que mes besoins vont devenir urgents" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 74, lettre 103).
Le 8 Frimaire an 9 (29 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Chef d'Escadron Nozat : "Il est ordonné au citoyen Nozat, chef d'escadron adjoint, de partir sur le champ de Dijon pour se rendre à Berne et Zurich où il se conformera aux instructions particulières qui lui seront remises.
INSTRUCTIONS.
Vous passerez, citoyen, pour vous rendre à Berne et Zurich, par Genève où vous laisserez au commandant de cette place un ordre pour le bataillon d'élite de la 6e demi-brigade de ligne, qui devra lui être remis à son passage ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 76, lettre 106).
Le 9 Frimaire an 9 (30 novembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Ministre de la Guerre : "... Le détachement de la 6e demi-brigade venant de Malte rejoint sa demi-brigade, il manque de tout et n'a rien reçu à son passage à Lyon ; je lui envoie aujourd'hui à Dôle 200 capotes et 100 paires de souliers, je ne lui envoie point l'argent que l'on me demande, la caisse étant totalement épuisée. Les capotes sont prises parmi celles qui étaient au rebut, mais le soldat est nu et il fallait couvrir sa nudité.
Il n'arrive rien dans les magasins, la 6e demi-brigade, comme je vous l'ai déjà dit, manque de tout, il serait bien nécessaire que vous lui fassiez arriver promptement son habillement, je le dirigerai aussitôt sur Genève. Le reste des troupes est en bon état ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 77, lettre 107).
Le 3 décembre 1800, Moreau a remporté la victoire de Hohenlinden.
Le 14 Frimaire an 9 (5 décembre 1800), Murat écrit, depuis Dijon, au Général Sarrazin : "Le Corps d'observation, citoyen général, va se porter en Italie, je charge le chef d'état-major de vous envoyer l'itinéraire de la marche de votre colonne. L'adjudant-commandant Reille qui vous remettra ma lettre, a ordre de se rendre à Aoste par le Petit Saint-Bernard, le but de sa mission est de reconnaitre la nature des routes de la Tarentaise, et surtout de s'assurer si celle du Petit Saint-Bernard est praticable pour l 'artillerie ; il a ordre de requérir tous les habitants des villages voisins et de les faire travailler à sa réparation ; je lui ai remis quelques fonds pour le payement des hommes qui y seront employés.
La régie des vivres de l'intérieur a reçu du ministre de la Guerre l'ordre d'assurer la subsistance de la troupe dans tous les lieux de son passage. L'ordonnateur Michaux part à l'instant pour se rendre à Lyon et Grenoble. De Lyon, il enverra en toute diligence tous les effets d’habillement qu'il pourra tirer des magasins de cette ville, ainsi la 6e demi-brigade et le reste de votre colonne sera parfaitement habillée, équipée et soldée avant son départ. De Grenoble, il doit tirer des fonds pour assurer le service des fourrages dans toute la Tarentaise.
Arrivé à Aoste, vous y réunirez votre colonne, si cette ville vous offrait assez de ressources pour sa subsistance ; dans le cas contraire, vous la réunirez à Ivrée.
Je dois vous rappeler, citoyen général, que l'Armée de réserve a dû en quelque façon ses succès aux ressources de cette malheureuse vallée, qui ont été épuisées à son passage. Ses habitants nous ont reçus avec bonté, nous leur devons conséquemment beaucoup de reconnaissance, vous leur en payerez le premier tribut, citoyen général, en faisant respecter ce pays malheureux. L'ordonnateur en chef de l'Armée d'Italie a reçu l'ordre du ministre pour assurer la subsistance de vos troupes, du moment qu'elles seront arrivées dans la vallée d'Aoste.
Le commissaire des guerres Saint-Cricq, muni d'instructions particulières de son ordonnateur, précédera votre colonne, il est particulièrement chargé de la faire vivre.
Je fais connaître au ministre de la Guerre et au Premier Consul le jour de l'arrivée de votre colonne à Ivrée et, en attendant que j 'aie reçu d’eux des instructions ultérieures, vous ne ferez de mouvement que par ordre du général en chef de l'Armée d'Italie. Vous me tiendrez soigneusement instruit de votre marche ...
Vous trouverez, citoyen général, des difficultés sans nombre, mais il appartient à un général tel que vous de les surmonter toutes. Votre zèle et vos talents m'en sont d'avance un sûr garant" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 83, lettre 117).
Le 24 Frimaire an 9 (15 décembre 1800), Murat écrit, depuis Genève, au Ministre de la Guerre : "J'ai reçu, citoyen ministre, votre dépêche du 17 courant, et, d'après vos ordres, le mouvement du corps que je commande a été arrêté.
La division du général Tharreau sera cantonnée depuis Carouge jusqu'à Annecy, département du Mont-Blanc. Le 19e de dragons prendra ses cantonnements sur l'Arve, celle du général Mathieu occupera Genève, le canton de Ferney-Voltaire et Nyon ; le parc d'artillerie sera placé à Carouge.
Toutes les différentes colonnes d'infanterie sont arrivées ici dans le meilleur ordre et je dois des éloges pour leur conduite pendant la route.
J'aurais désiré qu'il m'eût été possible de pouvoir rapprocher davantage mes deux divisions, mais la ville de Genève, munie de son traité avec la République française, n'a voulu y recevoir que 3,000 hommes, y compris la division du général Sauret.
Le commissaire ordonnateur que j'avais envoyé à Lyon et à Grenoble est de retour ici, il a reçu 100,000 francs pour les fourrages, je lui ordonne d'assurer ce service totalement désorganisé dans cette division. Différents effets d'habillement qui nous étaient absolument nécessaires viennent de nous être envoyés de Lyon ; je charge le commissaire ordonnateur de vous rendre compte des mesures qu'il a prises pour se les procurer.
Les approvisionnements ont été faits jusqu'au Petit Saint-Bernard, et par les soins et les mesures prises par l'ordonnateur, j'ai lieu de penser que la vallée d'Aoste sera également pourvue de tout. Je vous fais passer ci-joint, citoyen ministre, le bordereau des sommes dues à la 6e demi-brigade et aux 3 compagnies de carabiniers de la 23e légère, ces corps qui ont contracté des dettes me demandent de l'argent, je vous prie de vouloir bit n ordonner que l'arriéré de ces deux corps soit soldé le plus tôt possible et me faire passer les fonds nécessaires à cet effet" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 90, lettre 126).
Le même 24 Frimaire an 9 (15 décembre 1800), Murat écrit, depuis Genève, au Général Tharreau : ""Je reçois à l'instant, mon cher général, l'ordre de faire partir votre division pour Milan, celle du général Mathieu doit se tenir prête à marcher au premier ordre. Le chef d'état-major va vous faire passer l'itinéraire de la marche de votre division. L'ordonnateur Michaux a l'ordre de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer les subsistances de votre division jusqu'à Milan.
Le Petit Saint-Bernard offrant des difficultés insurmontables pour le passage de votre artillerie et certain que le Simplon n'en présente aucune, je prends sur moi de diriger par cette route six pièces d'artillerie légère, qui vous rejoindront à Milan. J'attendrai des ordres ultérieurs pour la direction du reste de mon artillerie. Les deux escadrons du 19e régiment ont ordre de suivre le mouvement de l'armée et de vous rejoindre.
Dans cette saison, le passage du Petit Saint-Bernard n'est pas constamment ouvert, on est quelquefois obligé d'attendre quelques jours le moment favorable pour le passer, dans ce cas, vous auriez soin de ne pas accumuler toutes vos troupes au pied de ce mont, vous les feriez passer par bataillon, ayant soin de les réunir à la vallée d'Aoste.
Vous ferez distribuer des cartouches à raison de 50 par homme, vous sentez combien cette mesure est nécessaire, les caissons d'infanterie ne pouvant pas suivre votre mouvement.
Des capotes vont être distribuées à la 6e, ainsi que tous les chapeaux qu'on pourra se procurer ici. 1,200 paires de souliers vont être envoyées pour les besoins de votre division jusqu'à Milan. Les bonnets des grenadiers de la marine vous parviendront demain, faites-les distribuer avant votre départ. Vous allez avoir bien de la peine, mon cher général, mais les choses difficiles n'appartiennent qu'aux généraux comme vous, qui savent tout vaincre par leurs talents et leur zèle.
J'espère, mon cher général, que vous recevrez des instructions ultérieures avant votre arrivée à Milan, comptez sur le désir que j'ai de pouvoir bientôt me réunir à vous. Je vous prie de me faire connaître le résultat de votre passage, lorsque vous serez rendu à la Tuile et de m'instruire de la nature des difficultés que vous aura présenté ce passage" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 90, lettre 128).
Le 25 décembre, l’armée d’Italie celles de Pozzolo puis Monzebano.
Le 14 Nivôse an 9 (4 janvier 1801), Murat écrit, depuis Milan, à l'Ordonnateur Michaux : "Prenez toutes les mesures qui sont en votre pouvoir, citoyen ordonnateur, pour que d'ici au 20 courant, toute votre administration soit parfaitement organisée, pouvant à cette époque recevoir l'ordre de faire un mouvement.
Vous procurerez à la troupe les bidons et marmites nécessaires, il doit en exister dans les magasins de Milan. Tirez-en aussi les habits, capotes et chapeaux qui sont nécessaires aux carabiniers de la 23e légère, aux grenadiers de la 47e et 6e de ligne. Je suis fort étonné que les chapeaux que je vous ai autorisé à acheter à Genève, n'aient pas été distribués à la troupe, vous connaissez l'importance que je mettais à ce que cette distribution lui fût faite.
J'espère que vous allez prendre toutes les mesures pour que les objets d'habillement restés en arrière arrivent promptement, vous me ferez connaître celles que vous avez déjà employées à cet effet" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 100, lettre 140).
Le 26 Nivôse an 9 (16 janvier 1801), le Général Travot écrit au Général Chabot : "... La gendarmerie m’amène à l’instant un voltigeur de la 6e demi-brigade de ligne, qui a été arrêté dans la Haute-Charente. Je ne sais quelle direction lui faire prendre ignorant où est son corps qui était à Vitry-le-François le 10 frimaire dernier, époque à laquelle il l’a quittée" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805 ).
Le 8 Pluviôse an 9 (28 janvier 1801), Murat écrit, depuis Florence, à Bonaparte : "… tous mes ordres sont donnés et mes mesures prises, toutes mes troupes seront réunies le 16 sur Foligno. Le général Paulet a dû occuper hier Ancône, je lui donne l'ordre de laisser dans cette place un bataillon de la 81e, qui sera remplacé par un de la 6e le plus tôt qu'il me sera possible, et de se porter avec les deux autres sur Foligno. J'ai confié le commandement de cette place au chef de brigade Bernard, dont vous connaissez tout le mérite ..." (Lumbroso A. : « Correspondance de Joachim Murat (juillet 1791-juillet 1808) », Roux, Turin, 1899, lettre LI; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 141, lettre 187).
Le 6 février 1801, Murat forçait les Napolitains à un armistice à Foligno. Le 9 février, la paix est signée entre la France et l’Autriche à Lunéville.
Le Bataillon d’élite gagne Florence le 20 février 1801 pour faire partie de la Division de Réserve du Général Mathieu. Tandis que les autres Bataillons de la Demi-brigade, avec la 1ère Division du Corps d’Observation, sous les ordre du Général Tharreau, occupent successivement Florence, Perrugia, Macerata, Forli et Rimini.
Le 9 Ventôse an 9 (28 février 1801), le Général Travot écrit au Général Chabot : "Par ma lettre du 26 nivôse dernier, je vous priais de vouloir bien désigner la direction que je dois faire prendre à un volontaire de la 6e de ligne, qui a été arrêté dans la Haute-Charente, par défaut de papiers en bonne forme et qui a été conduit par devant moi. Je vous prie de vouloir bien me donner vos ordres à cet égard ..." (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 18 Ventôse an 9 (9 mars 1801), le Général Travot écrit : "Conformément aux ordres du général commandant la 12e division militaire, le citoyen Mongin, lieutenant à la 68e, incorporera dans la compagnie qu’il commande les deux militaires ci-après dénommés, dont on ignore l’emplacement des corps auxquels ils appartiennent.
Le citoyen Jacques Périer, hussard à la 9e compagnie du 1er régiment des hussards à pied.
Le citoyen Etienne Robton, volontaire à la 6e de ligne.
Il sera donné avis de cette incorporation aux conseils d’administration de ces deux corps par celui de la 68e de ligne qui pour cet effet s’adressera au ministre de la guerre" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le même 18 Ventôse an 9 (9 mars 1801), le Général Travot écrit : "La directrice de l’hôpital civil et militaire des Sables ne considérera plus comme prisonniers les citoyen Perrier et Etienne Robton, dont elle a donné des décharges au concierge de la maison d’arrêt, mais bien comme faisant, dès aujourd’hui partie de la 8e compagnie du 2e bataillon de la 68e de ligne, stationnée aux Sables.
Il sera donné avis de cette incorporation aux conseils d’administration de ces deux corps par celui de la 68e de ligne qui pour cet effet s’adressera au ministre de la guerre" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 3 Messidor an 9 (22 juin 1801), Murat écrit, depuis Florence, au Général Seroux : "Je vous préviens, citoyen général … que la 6e demi-brigade passe à l'Armée d'Italie …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 480, lettre 576).
Le même 3 Messidor an 9 (22 juin 1801), Murat écrit, depuis Florence, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de vous rendre compte, citoyen ministre, que d'après vos ordres, le 11e régiment d'hussards, 7e et 12e de dragons et la 6e demi-brigade de ligne sont déjà en route pour se rendre à l'Armée d'Italie ; mon chef d'état-major est chargé de vous adresser l'itinéraire de la marche de ces corps …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 1, p. 481, lettre 577).
Le 18 Thermidor an 9 (6 août 1801), Murat écrit, depuis Florence, à l’Adjudant-commandant Gauthier : "Faites partir demain le bataillon d'élite de la 6e demi-brigade pour Crémone ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 60, lettre 676).
En septembre 1801, toute la Demi-brigade était à Rimini. Puis elle remonte sur Milan le 22 décembre où elle restera jusqu’à la rupture de la Paix d’Amiens en mars 1803. C’est une période de calme où la Demi-brigade peut se vêtir et se rééquiper correctement.
le 27 octobre 1802, un ordre à l'adresse du Chef d'Etat-major de l'Armée d'Italie spécifie l'envoi, sur Goire et Altdorf, des Brigades Mainoni (4 Bataillons des 6e et 91e de ligne) et Schilt (5 Bataillons des 57e et 91e de ligne), pourvues, chacune, de 50 cavaliers légers et de deux caissons de cartouches d'infanterie, sans compter les 40 cartouches réglementairement portées par l'homme (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 374).
Le 29 octobre 1802, le Général Séras s'empare de Zurich, sans coup férir; le Général Ney, l'apprenant, écrit, le 31 octobre 1802, au Ministre de la Guerre Berthier : "... J'ai expédié de Zurich (le 30 octobre) les ordres nécessaires pour faire rétrograder les brigades des généraux Mainoni et Schilt qui devaient s'emparer, la première, de Goire, par le Splugen, la seconde, d'Altdorf, par le Gothard..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 376).
Le 2 novembre 1802 (11 Brumaire an 11), Murat écrit, depuis Milan, au Ministre de la Guerre : "Par ma lettre du 30, j'ai eu l'honneur de vous prévenir, citoyen ministre, que conformément à vos ordres, je venais, non seulement de suspendre tout mouvement sur les Grisons, mais que même je venais de retirer de la Valteline les régiments qui y étaient déjà cantonnés, en motivant ma détermination sur le peu de ressources qu'offre ce misérable pays.
Toutes les troupes étaient déjà rentrées dans leurs cantonnements respectifs, où le calme rétabli en Suisse semblait leur faire espérer qu'elles passeraient l'hiver, quand le général Charpentier reçoit l'ordre du général Ney de faire occuper Coire par les 3,000 hommes, qu'il croyait être encore dans la Valteline, et les 2,000 de Como ; il motivait ce mouvement sur le refus que faisait la Diète de Schwitz de se conformer à la proclamation du Premier Consul. Quoique le général Ney ne doive donner aucun ordre au corps de troupes venant d'Italie, qu'à sa réunion à Coire et malgré celui que vous m'avez donné de suspendre ce mouvement, j'ai cru devoir me mettre en mesure d'agir et de seconder ses opérations dans le cas où les hostilités recommenceraient ; en conséquence, je renvoie 3,000 hommes dans la Valteline et je complète la garnison de Côme à deux mille hommes : ces deux corps de troupes ont ordre de se tenir prêts à marcher au premier avis et je préviens le général Ney de cette disposition, contraire à son ordre de faire occuper de suite Coire. J'ai cru devoir me borner à cette première détermination d'après les informations que j'ai reçues que la dissolution de la Diète de Schwitz s'était opérée le 28 octobre ou 5 brumaire, jour où le général Ney prescrivait au général Charpentier le mouvement sur Coire. Je suis toujours en mesure : le général Ney vous aura prévenu de ses nouvelles dispositions, le 5 ; vous aurez reçu sa dépêche le 8, je recevrai donc le 13 des ordres de vous ; car vous penserez que m' ayant prescrit d'un côté de suspendre les mouvements ordonnés par votre lettre du 23 vendémiaire, et que de l'autre le général Ney ne devant donner d'ordres aux troupes de la Valteline qu'après leur arrivée à Coire, il est nécessaire que vous me fassiez connaître vos nouvelles dispositions à cet égard. Regardant tout mouvement de ma part comme extrêmement délicat et connaissant la circonspection que le Premier Consul veut qu'on apporte à toute démarche relative à la Suisse, j'ai dû me borner à recevoir vos ordres ; d'ailleurs il n'y aura pas une minute de perdue, j'aurai vos instructions avant la réunion des troupes qui marchent en Valteline, et je suis si à portée de connaître les mouvements des insurgés que, sans les attendre, je serai à portée de les faire agir, s'il est nécessaire.
Je dois maintenant vous faire connaître dans quelle position va me laisser le mouvement qui va s'opérer. La 6e, la 91e, la 67e, et la 52e forment le corps de troupes destiné à marcher dans les Grisons sous les ordres du général Verdier. Par cette disposition, Come, Bergame, et Brescia se trouvent absolument sans troupes, je dois tirer de Forli la 10e de ligne et de Ferrare la 1ère légère pour former le corps de 2,000 hommes que vous m'ordonnez d'envoyer à Bellinzone. Voilà la Romagne et le Bas-Pô évacués, il ne me reste maintenant que la 1ère de ligne qui est sur l'Adige et la 101e qui occupe la ligne du Mincio pour faire remplacer le corps, qui de la Valteline passera dans les Grisons. La 81e 1/2 brigade occupe Parme depuis la mort de l'Infant. Me voilà donc absolument sans une seule demi-brigade d'infanterie en Italie, si vous persistez dans l'exécution de vos dispositions contenues dans votre dépêche du 23 vendémiaire. Cependant Bologne continue à ne pas être tranquille, le général Pino y commande ; il y a des mouvements à Naples et dans les États du Pape, et si l'on se bat en Suisse, je ne sais pas si on ne parviendra pas à remuer Bologne et toute la Romagne, puisque nous n'y aurions plus un seul homme. Cependant, ne voulant pas laisser absolument sans troupes les départements du Rubicon et du Bas-Pô, je viens d'y envoyer le 15e de cavalerie et je vous préviens que je ne ferai remplacer le corps de la Valteline, si je suis forcé de le faire passer à Coire. sans un ordre positif de votre part, étant bien persuadé qu'il ne convient dans aucun cas d'évacuer les lignes de l'Adige et du Mincio. J'attendrai avec bien de l'impatience votre dernière détermination" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 289, lettre 960).
Le 6 novembre 1802 (15 Brumaire an 11), Murat écrit, depuis Milan, à Bonaparte : "J'ai l'honneur de vous adresser, mon général, différentes notes de proposition qui m'ont été remises par quelques chefs de corps ...
Vous trouverez aussi ci-joint une lettre du chef de la 6e de ligne qui demande le renvoi de ce corps de quelques officiers qui y professent des principes désorganisateurs et ennemis du Gouvernement …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 296, lettre 967).
Le 27 décembre 1802 (6 Nivôse an 11), Murat écrit à Bonaparte : "Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'annoncer, mon général, je viens de passer la revue d'une partie des troupes dont vous m'avez confié le commandement et je m'empresse de vous rendre compte de son résultat ...
Je n'ai pas pu voir la 6e de ligne, la 101e et la 91e qui se trouvent détachées en Romagne et en Valteline, mais je puis vous assurer que ces corps que je me propose de passer en revue dans peu de jours, sont dans le meilleur état possible ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 316, lettre 986).
Le 11 février 1803 (22 Pluviôse an 9), Murat écrit, depuis Milan, à Bonaparte : "... La 6e de ligne sera réunie en entier à Bologne le 6, et la 42e à Milan le 26 ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 340, lettre 1013).
Le 13 mars 1803, une chronique de Modène fait état du passage de la 6e Demi-brigade ; la musique impressionne fort le rédacteur ; il écrit : "La 6e demi-brigade de Ligne a habillé son Tambour Major avec une tenue qui coûte 3000 Francs. La musique a été habillée à neuf ; le chapeau chinois et les cymbaliers sont habillés « à l’égyptienne »". Ce qui signifie que la Demi-brigade a une musique plus importante que les règlements ne le prévoient.
Le 22 mars 1803 (1er Germinal an 11), Murat écrit à Melzi : "J'ignore absolument, citoyen vice-président, les intentions du Premier Consul sur l'augmentation de la garnison de Bologne ; lorsque vous m'avez fait l'honneur de me le faire connaître et je vous affirme n'avoir pas fait de rapports sur ce qui s'est passé au théâtre de cette ville, mais j'ai dû vous observer que lorsque je fis connaître à mon Gouvernement que j'y envoyais le 6e de ligne en garnison, je n'avais point rendu compte que je laissais provisoirement deux bataillons de ce corps à Modène ; j'ai donc dû vous dire hier, qu'à l'époque où le Consul vous a écrit cette lettre, il savait que la 6e était réunie à Bologne, j'ai l'honneur de vous dire que j'ignore moi-même les motifs de l'augmentation des troupes qu'il désire." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 362, lettre 1039).
Le 25 mars 1803 (4 Germinal an 11), Murat écrit à Bonaparte : "… Toute la 6e est réunie depuis quelques jours à Bologne. Toutes les troupes sont munies de balles et de cartouches, et j'espère que vous ne me soupçonnerez pas capable de permettre qu'on les insulte, vous ne m'avez pas appris à me laisser déshonorer ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 363, lettre 1041).
En mars 1803, avec la rupture de la Paix avec les Britanniques, pour contrôler le Royaume de Naples, très inféodé aux Anglais, Bonaparte réunit alors à Faënza, dans les Romagnes, une Division de dix mille hommes et vingt et une bouches à feu, sous les ordres du Général Gouvion Saint-Cyr. Il doit réoccuper sans délai le golfe de Tarente, soit pour empêcher les Anglais de débarquer par là sur le continent, soit pour préparer une nouvelle expédition en Egypte. Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud le 16 avril 1803 (26 Germinal an 11) au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner l'ordre au général Murat de réunir à Faenza une division, qui devra être toujours prête à se porter, au premier ordre, partout où les circonstances l'exigeront. Ce corps sera commandé par un général de division et sera composé : Des deux premiers bataillons de la 42e complétés au grand pied de paix; des deux premiers bataillons de la 6e de ligne portés au grand complet de paix; des deux premiers bataillons de la 1re légère également portés au grand complet de paix; de trois escadrons du 7e régiment de dragons et de trois escadrons du 9e régiment de chasseurs portés au grand complet de paix; Du premier bataillon de la 4e demi-brigade de ligne italienne complété à 700 hommes; du premier de la 2e helvétique complété à 700 hommes; du premier bataillon de la 1re légère italienne complété à 700 hommes, et de deux escadrons du 1er régiment de hussards italiens complétés à 300 hommes; des deux premiers bataillons de la demi-brigade polonaise complétés au pied de guerre, et de deux escadrons du régiment de cavalerie polonais complétés à 300 hommes; De trois divisions d'artillerie française avec un approvisionnement et demi (chacune de six pièces) ; Et d'une division de six pièces d'artillerie de la République italienne avec un double approvisionnement. Les troupes italiennes seront sous les ordres du général Lechi, lequel aura sous ses ordres deux généraux de brigade, qui seront désignés par le ministre de la guerre de la République italienne. Pour les troupes françaises, indépendamment du général commandant, il y aura un général pour commander la cavalerie et deux généraux de brigade; et, comme il est inutile de faire des camps, qui d'ailleurs sont toujours coûteux, toutes ces troupes seront cantonnées à Faenza et dans les environs. Ce qui restera des corps de troupes françaises et italiennes cantonnées à Faenza sera mis en garnison dans les différentes places de la Romagne" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6689).
Le Corps d'occupation comprend deux Divisions : une Division française (Général Verdier) et une Division italienne (Général Lecchi), une Brigade de cavalerie et de l'artillerie. La 1ère Division Verdier se compose de la 1ère Demi-brigade légère (voir historique sur le site), des 6e et 42e Demi-brigades de ligne (voir historique sur le site), de la 2e Demi-brigade helvétique et d'un Bataillon d'infanterie légère ligurienne (voir historique 32e Léger). Ce corps expéditionnaire est soutenu par une Division réunie à Pescara, sous les ordres du Général Reynier.
Le 18 avril 1803 (28 Germinal an 11), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "... Par sa lettre du 12, que je n'ai reçue que le 27, le Premier Consul me prévient que j'ai dû recevoir les ordres pour la formation d'un camp à Bologne. Je m'empresse de vous rendre compte que je n'en ai reçu aucun ; je vous prie de me donner de nouvelles instructions à ce sujet, mais en attendant, je réunis dans cette place la 42e et la 6e" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 380, lettre 1051).
Le 24 avril 1803 (4 Floréal an 11), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "Votre dépêche du 17 germinal m'est parvenue le 1er de ce mois. Toutes les dispositions qu'elle me prescrit seront remplies. Vous trouverez ci-joint l’itinéraire des troupes qui doivent se réunir à Faenza. Je ne puis vous faire connaitre la marche de l'artillerie, ni vous dire pour le moment quand elle pourra être réunie à Bologne, ne pouvant pas calculer le temps nécessaire pour retirer les chevaux qui se trouvent répartis dans les départements du Haut-Pô et du Mincio. Malgré toutes ces difficultés, le général Lacombe Saint-Michel m'assure que deux divisions de six bouches chacune seront incessamment rendues à leur destination. J'ai confié le commandement du corps de troupes que vous m'ordonnez de réunir à Faenza au général de division Verdier, qui aura sous ses ordres les généraux de brigade Quesnel, Solignac et Bron ; ce dernier commandera la cavalerie.
Le général Lechi, qui commande les troupes italiennes, a pour généraux de brigade, Peyri et Severoli.
J'ai dû faire marcher le premier bataillon de la 2e demi-brigade de ligne italienne, au lieu de celui de la 4e, qui n'est fort en totalité que de 400 hommes.
J'ai fait communiquer à l'ordonnateur tous les ordres du mouvement et je puis vous assurer d'avance qu'il sera exactement pourvu à tous les besoins de cette division.
Bologne, d'après le consentement du vice-président, vient de rentrer dans l'arrondissement de la 2e division, j'y laisserai en garnison, avec l'artillerie, le 1er bataillon de la 101e et le 3e de la 6e de ligne, et vu le mauvais air de Ferrare dans cette saison, le quartier général de cette division sera établi dans cette ville ; l'occupation en est très importante sous tous les rapports.
Le général de brigade Compère est arrivé hier, je l'envoie à Livourne remplacer le général Bron ; j'ai fait attacher à la division du général Verdier un commissaire des Guerres et un inspecteur aux revues.
Le bataillon suisse couche aujourd'hui à Lodi et poursuivra demain sa route pour Forli, où il sera incorporé dans la 2e Helvétique" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 385, lettre 1058).
Le 7 mai 1803 (17 Floréal an 11), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "J'ai reçu, citoyen ministre, vos lettres des 15, 16 et 17 courant ...
Les six bataillons français qui d'abord avaient été complétés à 700 hommes, vont être d'après, votre lettre du 16, portés à 800 hommes. La 6e seule ne pourra pas fournir cette force ... On fournira à l'adjudant-commandant Dutailly, dont vous m'annoncez l'arrivée au camp de Faenza, tous les renseignements qu'il pourra désirer. Vous pourrez compter sur ceux que j’aurai l'honneur de vous transmettre, après la revue que je me propose d'y aller passer au commencement de prairial.
Toutes les troupes que vous m'avez ordonné de faire marcher sur Faenza y sont maintenant réunies, à l'exception de l'artillerie dont une division de 6 pièces est déjà rendue à Bologne ; les autres trois divisions y arriveront incessamment. Les lenteurs qu'a occasionnées la reprise des chevaux d'artillerie ont été la cause de ce retard ; au reste, je vous ferai connaître par le prochain courrier le jour fixe de la réunion de cette artillerie.
Le général Laclos n'est point encore arrivé, il sera remplacé dans son commandement par un chef de brigade, s'il n'avait pas encore paru à l'époque que vous m'ordonnez de mettre en mouvement le camp de Faenza. Ci-joint l'itinéraire des nouveaux bataillons que vous m'ordonnez de faire marcher" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 394, lettre 1069).
Le 14 Prairial an 11 (3 juin 1803), Murat écrit, depuis Milan, au Ministre de la Guerre : "Ainsi que je vous l'ai annoncé, citoyen ministre, par ma lettre du 8 courant, je me suis rendu à Rimini pour y passer la revue du corps de troupes qui s'y trouve réuni, je l'ai trouvé dans le meilleur état possible ; son esprit est excellent, et sa bonne discipline lui a mérité des éloges, non seulement des habitants des pays qu'il a parcourus, mais même de leurs autorités constituées ...
Cette division se trouvant réunie à Rimini et donnant lieu, par conséquent, à de fortes réclamations de la part de cette commune quant au logement, et ayant d'un autre côté reçu l'ordre de vous de la mettre en mouvement sur les États de Naples, je l'ai fait commencer le 11 courant, et la 1re légère qui a ouvert la marche arrivera demain 15 à Ancône ; la 6e demi-brigade occupera Senigalia ; la 42e, Pesaro, et la cavalerie française sera répartie depuis Pesaro jusqu'à Ancône ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 2, p. 408, lettre 1085).
Le 27 juin 1803 (8 messidors an 11), Bonaparte écrit depuis Amiens au Général Lacuée, Président de la Section de la Guerre du Conseil d'Etat : "Citoyen Lacuée etc., j'ai lu avec attention votre dernière lettre. J'ai remarqué que ... par l'arrêté du 1er floréal, vous avez donné sur la réserve : ... à la 6e qui est en Italie qui est en Italie : 727 hommes ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7771).
Le 6 septembre 1803, depuis Saint-Cloud, Bonaparte écrit au Général Berthier, Ministre de la guerre : "On a envoyé, Citoyen Ministre, les 6e et 42e de ligne et la 1e légère dans le royaume de Naples. Faites-moi connaître les mesures qu'on a prises pour l'habillement et surtout pour l'armement des conscrits. Je suis instruit qu'on n'en a pris aucune pour l'armement.
Il me semble qu'il aurait été convenable de faire arrêter ces conscrits dans la Romagne, et là, de les armer et habiller avant de les envoyer dans le royaume de Naples. S'ils étaient arrivés à Tarente, il serait convenable d'y faire passer des fusils dans le plus court délai ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7081 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8009) .
La 6e de Ligne se retrouve à Brindisi d'après l’Etat Militaire de l’an XI : Colonel Dufour; Chefs de bataillon Boyer, Lucas, Mialet, Fairin; Quartier Maitre trésoriers Balthazar et Limouzain; Chirurgien major Dizac.
Par arrêté du 1er vendémiaire an XII (23 septembre 1803), le Premier Consul modifie la composition de l'armée. Dans l'infanterie, il supprime la dénomination de Demi-brigade et rétablit celle de Régiment ; et le Chef de Brigade retrouve son titre de Colonel.
Le 28 décembre 1803 (6 nivôse an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Recommandez, citoyen ministre, au général Saint-Cyr de faire exercer le 7e régiment de dragons aux manœuvres à pied et de lui donner des adjudants tirés du 6e ou du 42e régiment pour l'instruire : les dragons doivent manœuvrer à pied aussi bien que l'infanterie" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1363; Correspondance générale, t.4, lettre 8478).
Le détachement de Malte
Pendant que se déroulaient les évènements en Italie et en France, le détachement de la 6e de Ligne à Malte tenait toujours en état de siège, retranché dans les fortifications de l’île.
Au cours d’un combat le 5 septembre 1800, les Capitaines Potot, Carrière et Hardyaux étaient faits prisonniers puis relâchés sur parole. Le détachement regagnera la France en novembre 1800 et les hommes retrouveront leur Demi-brigade.
1804-1806, ROYAUME DE NAPLES
Fig. 2 Caporal de Fusiliers du 6e de Ligne vers 1807-1808 |
Le 18 Mai 1804, l'Empire est proclamé en France.
Le 23 Thermidor an 12 (11 août 1804), Napoléon écrit, de Dunkerque, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, dans le dernier état de situation que vous m'avez remis de l'arrivée des conscrits de l'an XI, et de l'an XII, je ne vois point porter les 6e, 26e et 48e de ligne et je vois qu'à l'époque où vous formez, les départements du Léman, de la Gironde, de l’Escaut, de la Nièvre, du Calvados, du Pas-de-Calais, de la Creuse, de la Haute-Garonne, de la Charente-Inférieure, de la Lys, de l'Aveyron, du Lot, du Gard, de la Haute-Vienne, des Pyrénées-Orientales, du Cantal et du Mont-Blanc n'ont encore fourni que la moitié de leur conscription. Faites-vous rendre un compte sur ces départements. On se plaint qu’il y a beaucoup de déserteurs du département de la Seine-Inférieure, surtout du canton d'Yvetot" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 9079).
Dans la deuxième quinzaine de thermidor (août 1804), un détachement d'honneur est organisé dans l'Armée de Naples, pour aller en députation à Paris recevoir des mains de l'Empereur de nouveaux drapeaux et les Aigles qui les surmontent. La députation de l'Armée de Naples est conduite par le Chef d'escadron Schnetz, Aide de camp du Lieutenant-général (sic) Gouvion Saint-Cyr. Elle comprend 16 hommes de chacun des Régiments ci-après : 1er Léger, 6e et 42e de Ligne, 7e Dragons et 11e Chasseurs, et 8 hommes du Bataillon du train, soit en tout 88 hommes.
Le 21 mars 1805 (30 ventôse an XIII, date présumée), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vois avec peine que l'on me propose, tous les jours, des avancements rapides pour des officiers d'état-major, des lieutenants qui ne le sont que de deux, trois, quatre ans, et l'on se croit ancien lorsqu'on date de l'an VII. Cependant il n'y a pas de régiment où il n'y ait huit capitaines de 1792 ayant des blessures et fait toutes les campagnes. J'en compte ... quinze dans le 6e ... Mon intention est que vous me remettiez un état de tous les officiers qui ont été faits capitaines pendant l'an XIII et avant, un même état des lieutenants et sous-lieutenants, avec la note de leurs services, s'ils ont fait la guerre dans leur corps sans interruption, avec des notes sur chacun d'eux, et que vous ne me proposiez aucun officier pour être chef de bataillon que la liste de ceux qui sont sur cet état ne soit épuisée" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8460).
D'après la situation des "Troupes dans les Etats de Naples " (à l'époque du 1er thermidor au XIII, 20 juillet 1805), il y a, dans la 1ère Division à Bari, le 6e de Ligne, fort de 2173 hommes à l'effectif, et 2027 hommes présents à Tracci et Barletta (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 117 et suivantes).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 6e de Ligne a ses 1er, 2e, 3e Bataillons dans les Etats de Naples, 1re Division. 2027 hommes sont présents, 54 en recrutement ou détachés, 92 aux hôpitaux, total 2173 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
En 1805, une nouvelle coalition se forme contre la France. Fin août, Napoléon fait pivoter ses troupes en direction de la Bavière. Il doit fixer les Autrichiens sur l’Italie du Nord avec l’armée du même nom sous le Maréchal Masséna. Les forces dans la sud de la péninsule doivent venir les épauler.
Le 23 août, Napoléon prescrit à Gouvion Saint-Cyr de quitter Tarente, et d'occuper la Toscane, d'où il ralliera plus facilement, le cas échéant, la Division de Pescara, et pourra se porter au secours des forces françaises sur l'Adige
Un nouveau traité avec la cour de Naples le 21 Septembre 1805, stipule le retrait des troupes françaises du Royaume. De son côté, la Reine de Naples s'engage à fermer ses ports aux Anglais et aux Russes. Le Corps de Saint-Cyr reçoit donc l'ordre de se rendre en Lombardie, mais la duplicité de la cour de Naples va faire revenir notre Régiment.
Le repli commence le 9 octobre. Les forces françaises de Naples arrivent à Padoue à la mi-novembre. Le 6ème de Ligne a été envoyé renforcer la garnison d’Ancône.
Fin octobre, Masséna a franchi l'Adige et le Corps de Saint-Cyr, qui a rejoint son aile droite, est envoyé faire le blocus de Venise. Mais pendant ce temps, les flottes russe et anglaises mouillent devant Naples, dont les souverains ont rompu leur parole.
Austerlitz entraine la fin des hostilités en Italie du Nord. Les Napolitains doivent maintenant répondre de leur trahison alors que leurs chers alliés se rembarquaient sans avoir rien fait.
Une nouvelle armée de 40000 hommes, mise sous le commandement de Masséna, se répand dans le Royaume de Naples afin de remplacer ses souverains par le frère de l'Empereur, Joseph qui, pour le moment, a le titre de Lieutenant général de l'Empereur pour la campagne qui s'annonce.
1806
Le 23 janvier, tandis que son armée se retirait dans le sud de la péninsule, laissant des garnisons à Gaète, Civitella del Tronto et Pescara, le Roi de Naples embarquait courageusement pour la Sicile sous la protection des Anglais.
Le commandant de la 27e Division militaire n'ayant plus de troupes ni à Turin ni à Alexandrie, le Prince Eugène, pour concilier les volontés de l'Empereur avec les exigences du service dans le Piémont, met à la disposition du Général Menou les 3es bataillons formant le Dépôt des 1er et 22e d'infanterie légère, 6e, 29e, 42e, 52e, 101e de ligne. Il lui envoie aussi cent hommes de cavalerie (chasseurs et cuirassiers), plus le Dépôt de la Légion hanovnenne (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 8).
L’armée de Naples, franco-italo-polonaise, de Masséna se préparait aux frontières du Royaume et y pénétrait, sur trois colonnes, le 8 février.
Le 6e Régiment d'infanterie de ligne, fort d'environ quinze cents hommes, est resté à Mola et dans les environs, pour observer la garnison, la contenir, et commencer le blocus de Gaète (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 2).
Le 14 février, les Français entraient dans Naples, laissant des troupes au siège de Gaète et de Civitella del Tronto.
Le 18 février 1806, le 6e de ligne est relevé par le 62e, à peu près de la même force ; et on retient à son passage à Mola sa 1ère Compagnie, pour l'employer à la confection des gabions et des fascines (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 11).
Le 29 février 1806, Murat écrit au Ministre de la Guerre : "Monsieur le maréchal ministre, monsieur Moreaud, capitaine au 6e régiment d'infanterie de ligne a été réformé, quoiqu'il n'existât contre lui aucun motif qui ait pu donner lieu à cette défaveur. Cet officier jouit au contraire de la meilleure réputation dans son corps ; il réunit une excellente conduite à des talents militaires distingués et a reçu plusieurs blessures au service de l'Etat. Je prie Votre Excellence de vouloir bien seconder le vif intérêt que je lui porte et ordonner sa réintégration. Son colonel dont il a mérité l'estime et l'attachement, désire vivement le conserver auprès de lui et vous fait la même demande. Je vous aurai une obligation particulière de la bienveillance que vous voudrez bien lui accorder. Recevez, etc." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 170, lettre 2269).
Le 6e de Ligne se retrouvait, avec 1833 hommes et Officiers, au 2e Corps de Reynier, Division Verdier.
Le Général Reynier, qui doit poursuivre une armée plus considérable que la sienne, est chargé de marcher en Calabre avec le 3e corps de l'Armée de Naples chargée de l'occupation de la Calabre. L'armée napolitaine se replie par cette province sur la Sicile. Les troupes réunies à Salerne vers la fin de février forment un Corps expéditionnaire, composé de 12 Bataillons et de 6 Escadrons, répartis en trois groupes : une Brigade d'avant-garde (Général de Brigade Compère), deux Bataillons du 1er Léger (1er et 2e Bataillons et Compagnies d'élite du 3e Bataillon), deux du 42e de Ligne, trois pièces de montagne et un détachement de sapeurs ; une Division, corps principal sous les ordres du Général de Division Verdier, formé de deux Brigades (Généraux Digonnet et Peyri), deux Bataillons des 23e Léger et 6e de Ligne, trois d'Infanterie polonaise, trois pièces de montagne, un détachement de Sapeurs ; et une réserve (Général de Brigade Franceschi), quatre Bataillons du 1er Régiment suisse, et six Escadrons des 6e et 9e chasseurs, deux bouches à feu ; une batterie de quatre pièces envoyée à Matera (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 25).
Le 6 avril 1806, le Général Verdier écrit, depuis Scigliano, à Joseph : "Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse Impériale qu'aussitôt que le général Reynier a été instruit des principes d'insurrection qui se sont manifestés dans les deux provinces de Cosenza et Catanzaro, j'ai reçu ordre de lui de marcher, et de rouvrir les communications entre Monteleone et Cosenza, interceptées depuis huit à dix jours.
Parti de Monteleone le 1er avril avec un bataillon du 6e régiment et un de Polonais, je me suis dirigé par deux colonnes sur Sainte-Euphémie et Nicastro, lieu où des détachements français avaient été attaqués et repoussés avec perte. Arrivé à Sainte-Euphémie, j'ai trouvé ce village entièrement vide de population, laquelle avait été se joindre avec celle de San-Biaggio, où se trouvaient deux à trois cents révoltés descendus de Gizzeria, Castiglione, Martorano, Confienti et Soveria. Instruit de ce rassemblement, j'ordonnai à un bataillon du 6e, qui était entré sans coup férir à Nicastro, de marcher sur trois colonnes par les crêtes des montagnes della Pace ou Santa-Maria, et la route de San-Biagio, tandis que je marchais par la marine de Sainte-Euphémie pour tourner ces gens-là et leur couper toute retraite.
Les colonnes qui devaient passer par la montagne della Pace, commandées par le colonel Dufour, rencontrèrent l'ennemi au village de Petronia, d'où elles le chassèrent avec perte, mais pas assez loin pour continuer leur route pendant la nuit qui s'avançait, le colonel craignant de laisser entre lui et Nicastro de trop gros rassemblements.
La colonne passant par la route directe de Nicastro et San-Biaggio rencontra l'ennemi à ce dernier village, en même temps que j'arrivai par la route de Sainte-Euphémie. Nos premières troupes aperçues de l'ennemi furent attaquées par lui avec énergie. La fusillade s'engagea de suite de part et d'autre, et le pas de charge détermina la fuite de ces gens-là. Laissant à peu près soixante des leurs sur la place, ces révoltés s'étant retirés sur Serra-Stretta, Soveria, Conflenti et Martorano, je marchai le lendemain sur ces points-là, m'avançant sur trois colonnes, celle de droite par Serra-Stretta et Soveria, celle du centre sur Soveria par la route directe, et celle de gauche par Conflenti et Martorano.
L'ennemi ayant abandonné Serra-Stretta, la colonne de droite y entra sans coup férir ; elle y a été reçue par la population, qui lui donna à rafraîchir, et de là elle a marché à Soveria. Celle du centre, où je me trouvais, arriva devant Soveria à peu près à onze heures du matin : aussitôt qu'elle fut aperçue par l'ennemi, le tocsin sonna clans le village et autres voisins, le tambour fut aussi entendu, et au même instant toutes les montagnes environnantes furent couvertes de ces gens, qui ont poussé leur audace jusqu'à venir attaquer mon avant-garde, que j'avais arrêtée un moment pour faire des dispositions. Ces dispositions finies, je fis sonner la marche, et les positions furent emportées à l'instant. Ces gens s'étant dispersés après quelques coups de fusil, ce village a été forcé. Nous avons trouvé dans le repaire de ces brigands les effets de vingt-cinq à vingt-six soldats français égorgés par les habitants, cinq autres prisonniers qu'ils n'avaient pas encore tués, et une femme avec un enfant de cinq à six ans appartenant au 6e régiment.
La colonne de gauche, marchant sur Contlenti et Martorano, commandée par le lieutenant-colonel Malacoski, Polonais, a rencontré l'ennemi entre Conflenti et Martorano : aussitôt que cette colonne a été aperçue de l'ennemi, ce dernier l'a attaquée en très-grande force, et l'a obligée de s'arrêter. Inquiet du retard de cette colonne qui n'arrivait point à sa destination, j'ai envoyé le colonel Dufour avec son premier bataillon à sa rencontre. Le colonel Dufour, ayant rencontré l'ennemi entre Conflenti et Martorano, l'attaque sans avoir égard à son nombre bien supérieur, le renverse, et le poursuit bien au-delà de la ville de Martorano, au travers de laquelle il est passé, malgré la vigoureuse résistance qu'on a voulu lui opposer. Ci-joint le rapport du colonel Dufour et du lieutenant-colonel Malacoski, dans lesquels Votre Altesse Impériale verra la vigueur du premier et la témérité du second.
Je pars à l'instant pour Martorano, où je réunirai tout mon monde pour me porter sur Gizzeria, où existe un autre gros rassemblement que je disperserai en me rapprochant de Monteleone, où l'on m'écrit qu'il se forme aussi aux environs des masses d'insurgés.
Rendu à Scigliano, j'ai fait ma jonction avec le chef de bataillon du 1er régiment d'infanterie légère (Lejeune), venu de Cosenza avec un détachement de deux cents hommes sortant des hôpitaux, et qui se trouvaient arrêtés ici depuis le 30 mars, ayant craint de se compromettre avec si peu de monde au milieu de ce foyer, d'insurrection, qui aurait eu un grand nombre de prosélytes, si nos troupes avaient eu le moindre échec devant les révoltés.
J'envoie à Votre Altesse Impériale le rapport de ce chef de bataillon, qui, par sa fermeté pendant le temps qu'il est resté ici, n'a pas peu contribué au maintien du bon ordre dans cette commune, laquelle, étant révoltée comme toutes celles qui l'entourent, n'aurait pas manqué, par sa position et sa nombreuse population, de nous inquiéter beaucoup, et de donner encore plus d'audace et de consistance à cette révolte.
Votre Altesse Impériale observera, dans le rapport du chef de bataillon Lejeune, que la fidélité de Scigliano est due à l'énergie et aux bonnes intentions du gouverneur de cette ville (M. Carlo-Maria Oliva). M'étant assuré de la véracité de ce qui a été dit des bonnes intentions du gouverneur et des services qu'il a rendus dans cette circonstance, je pense qu'il mérite la bienveillance de Votre Altesse, et qu'il est aussi important de récompenser les bons qu'il l'est de punir les mauvais.
La révolte ayant éclaté tout à coup et par tous les lieux indiqués sur mon passage, la cocarde et les drapeaux napolitains ayant été arborés, il n'y a pas de doute que cela a été organisé de plus loin, et par des moyens qui n'existent pas chez des petites populations isolées ; je suis d'autant plus porté à croire à cette assertion, que je suis assuré que la plupart de ces brigands sont soldés à raison de 25 grains par jour, ce qui semblerait indiquer que l'intention est de soulever ce pays, et de tirer parti de ce soulèvement dans des opérations ultérieures dont on menace la Sicile.
Dans cette hypothèse, le corps de la Calabre serait faible, et résisterait avec peine à des opérations sur la côte, ayant la population révoltée à dos.
Je pense que la marche que j'ai faite, et les leçons qui ont été données dans les diverses rencontres que j'ai eues, ralentiront, s'ils n'éteignent pas, ce feu naissant ; mais je suis certain que tout ceci n'est pas fini, et qu'un plus grand nombre de troupes serait très-nécessaire dans la Calabre.
J'ai eu dans toutes ces rencontres des hommes tués et blessés, notamment des officiers ; ignorant le nombre des uns et des autres, j'attendrai la fin de ma course pour avoir l'honneur de transmettre à Votre Altesse le nombre des uns et des autres, et de lui faire connaître les individus qui se sont particulièrement distingués.
Je joins au présent la liste des chefs de cette insurrection qui me sont connus, desquels je ferai brûler les habitations, ainsi que l'a été en entier le village de Soveria, d'après l'ordre que m'en a donné le général Reynier, afin de faire des exemples capables d'intimider.
Ma petite colonne mobile souffre beaucoup par les longues et pénibles marches que nous faisons ; elle use tous ses effets, notamment les souliers, mais elle est contente, parce qu'elle se repose sur l'intérêt que prendra à elle Votre Altesse. Quant à moi, je serai satisfait si j'ai pu rendre service dans cette circonstance et mériter son approbation" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 192).
Le 7 avril 1806, Joseph écrit, depuis Lagonegro, à Napoléon : "… J'apprends aujourd'hui que le général Verdier, arrivé à Soveria avec le 6e d'infanterie de ligne, a dispersé le point principal du rassemblement et fait brûler ce village, qui avait arboré le drapeau napolitain ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 166).
Le 9 avril 1806, Joseph écrit, depuis Castrovillari, à Napoléon : "Sire, j'adresse à Votre Majesté les lettres que je reçois de Cosenza sur le mouvement qui avait été excité, et qui sera bientôt entièrement apaisé ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 167).
Le colonel Laffon, du 6e Chasseurs à cheval, écrit, depuis Cosenza, à Joseph ((sans date) : "Mon prince, j'ai l'honneur de vous rendre compte que le général Verdier, à la tête du , a dispersé le point principal du rassemblement des brigands, situé à Soveria, a brûlé ce village, un autre appelé le Manelle, et a dirigé deux colonnes, l'une sur les villages de Conflenti et Mortorano, et l'autre sur Mocera, pays qui ont tous arboré le drapeau 6e régiment d'infanterie de lignenapolitain. Ce général a rétabli la communication qui était interceptée, et est venu à Scigliano, où j'avais établi M. Lejeune, chef de bataillon au 1er régiment d'infanterie légère, avec deux cents hommes pour maintenir le point important. Cet officier a été parfaitement secondé par le gouverneur et les habitants de cette ville, qui sont très-bien intentionnés.
Il est heureux que les deux courriers que j'ai expédiés au général Reynier lui soient parvenus ; sans cela, la province était sans aucun secours. J'avais envoyé au général Duhesme un député de la ville de Cosenza, pour le prévenir de ma position et lui demander un bataillon : ce général n'a pas cru devoir adhérer à ma prière, et m'a répondu qu'il ne pouvait faire mouvoir aucune troupe sans un ordre du général Saint-Cyr, duquel il dépendait.
Je prends la liberté de prévenir Votre Altesse que la province est absolument dépourvue de fourrages et de denrées nécessaires pour le maintien de la cavalerie, et que, par la nature même du pays, cette arme ne peut rendre aucun service. C'est avec plaisir que je puis assurer que la province est à présent presque entièrement hors de danger, quoique la révolte se soit propagée dans beaucoup d'endroits, malgré les mesures que j'avais prises pour y remédier, en permettant aux gens honnêtes de s'armer et de repousser la force par la force, ce qui a maintenu beaucoup de villages, où les insurgés ont été repoussés dans leurs entreprises. Cependant je me permettrai de dire à Votre Altesse qu'une garnison d'infanterie de douze à quinze cents hommes à Cosenza est nécessaire pour assurer totalement la tranquillité de la province" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 167).
Le 11 avril 1806, le Général Reynier écrit, depuis Reggio, à Joseph : "… Je n'ai pas encore pu envoyer à Votre Altesse Impériale un rapport sur ce qui s'est passé, parce que ceux du général Verdier ne me sont pas parvenus ; mais ce général doit en avoir envoyé directement à Votre Altesse Impériale. Comme j'apprends qu'il est resté à Monteleone avec le 6e régiment, il faut qu'il n'ait pas reçu l'ordre que je lui ai envoyé pour la formation d'une commission militaire chargée spécialement de la poursuite et du jugement de tous ceux qui ont pris les armes. Car il ne suffit pas d'avoir battu le rassemblement de brigands, il faut en purger entièrement le pays. Je lui renvoie une copie de ces ordres, avec celui de se rendre à Cosenza pour prendre le commandement de la Calabre citérieure, qui faisait déjà partie du territoire que je l'avais chargé d'occuper et de surveiller avec sa division …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 191).
Le 12 avril 1806, Joseph écrit, depuis Cosenza, à Napoléon : "Sire, j'ai fait connaître à Votre Majesté le double objet de mon voyage et de la reconnaissance que je continue à faire des deux Calabres ...
Tous les rapports du général Reynier, depuis le 26 mars jusqu'au 8 avril, me sont parvenus à la fois cette nuit ; il ignorait encore mon départ de Naples ; je ne sais pas moi-même où se trouve en ce moment le général Verdier avec sa colonne, composée d'un bataillon du 6e régiment et d'un bataillon polonais ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 178).
Le 21 avril 1806, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général commandant en chef de l'armée de Naples d'envoyer aux dépôts du corps de cette armée qui sont en Italie les cadres de ses 3es et 4es bataillons. Donnez ordre que les 6e, 42e et 1er régiments de ligne envoient leurs registres aux conseils d'administration des dépôts, afin d'établir une marche régulière.
Donnez ordre que les majors des régiments de l'armée de Naples restent avec les dépôts en Italie.
Donnez ordre au général Charpentier de passer une inspection de revue de ces dépôts et de renvoyer chez eux, ou aux vétérans, ou aux invalides ceux qui en seraient susceptibles, en faisant la proposition des pensions à accorder.
Faites connaître aux généraux commandant en chef les armées de Naples et d'Italie que les 14 dépôts du corps de l'armée de Naples doivent rester où ils sont et qu'aucun homme ne peut être retiré, désirant les porter au grand complet de guerre par les conscrits que j'y enverrai afin de mettre ces 14 bataillons dans le cas d'entrer eux-mêmes en ligne. Il y a dans les dépôts de l'armée de Naples beaucoup de places vacantes ... Prévenez ces 14 dépôts de l'arrivée des conscrits qui doivent les porter au grand complet de guerre, et enjoignez-leur de préparer des moyens d'habillements, d'équipements et d'armements en conscrits devant arriver dans le courant de l'année" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 390 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11927).
Le 22 avril 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "Mon Frère ... Je vois que le 14e d'infanterie légère a trois bataillons à l'armée : si cela est, renvoyez le 3e bataillon au dépôt. Je dirai la même chose ... [du] 6e de ligne. Ne gardez que deux bataillons à l'armée et renvoyez les cadres des autres bataillons aux dépôts, dans le royaume d'Italie ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 199 (avec la date du 21 avril 1806) ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10131; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11938).
Le 27 avril, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "... Faites connaître ... que j'accorde ... aux 6e et 42e de ligne huit aigles de la Légion d'honneur. Vous me ferez passer la note de ceux qui se sont distingués" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 208 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10156 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11993).
Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, commandant en chef, la composition et la force des divers corps composant l'Armée dite d'Italie, dont le quartier général est à Milan, est la suivante :
Division DES DÉPÔTS DE L’ARMÉE DE NAPLES, comptant à l'armée d'Italie :
1re division, Général de Brigade Pouchin (Forli) ; 3es Bataillons des 1er, 14e, 23e léger, 1er, 6e, 10e, 42e de ligne ; 3500 présents - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.
Le 11 mai 1806, Joseph écrit, depuis Caserte, à Napoléon : "… Je ne doute pas que le projet de l'ennemi ne soit de nous occuper partout, pour nous distraire des préparatifs de l'expédition de la Sicile, dont je m'occupe principalement et sans aucun relâche. Un des principaux correspondants de la reine, en qui elle a encore confiance, vient de me communiquer une de ses lettres, qui ne me laisse aucun doute ; elle lui dit que tous les moyens sont bons, qu'il faut les employer tous. Les Anglais lui ont fourni quelque argent pour exciter du trouble ; ils sont parvenus à faire insurger quelques montagnards d'un village de Calabre nommé Pédace, qui, au nombre de six à sept cents, ont voulu résister à un détachement du 6e, commandé par le colonel Dufour, qui, avec trois cents hommes, a tué cent brigands, et n'a eu ni morts ni blessés ...
Votre Majesté a déjà récompensé le colonel Dufour ; elle ne pouvait pas mieux placer ses faveurs. Je demande la même grâce pour le capitaine du 6e régiment de ligne, M…, qui a arraché de ses propres mains l'étendard que les rebelles avaient placé sur un clocher.
Votre Majesté ne trouvera peut-être pas déplacé de récompenser d'une manière éclatante, en lui accordant l'aigle de la Légion d'honneur, le gouverneur du village de qui, voyant les trois cents hommes du 6e engagés contre les brigands établis à Pedace, s'est porté à la tête de ses concitoyens contre eux, les a enveloppés, et s'est montré digne de combattre avec un détachement du 6e" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 227).
Du 15 mai au 18 juillet 1806, le 6e de Ligne est au siège de Gaète.
Le 17 mai 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'envoie le 6e et un détachement de six cents hommes d'élite au camp de Gaète …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 238).
Le 21 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "Vous ne m'envoyez pas les noms du gouverneur du village qui a marché au secours des 300 hommes du 6e régiment, non plus que du capitaine de ce régiment qui a arraché l'étendard que les rebelles avaient arboré au haut d'un clocher" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 247; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10257 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12154).
Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division des Dépôts, Généraux Pouchin (Forli), Valory (Bologne), Laplanche-Mortièrcs (Modène), 7500 fantassins des 1er, 14e, 22e et 23e Légers,·1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 42e, 52e, 62e, 101e·et 102e de Ligne, du 4e Régiment suisse et du 32e Léger (1er Bataillon) (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).
Le 3 juin 1806, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "… Votre Majesté s'étonne que des régiments manquent d'habillement ; presque tous les corps ont habillé leurs recrues en vestes et en culottes d'ordonnance. Je dis presque, car, par exemple, les 1er, 6e et 42e (faisant anciennement partie de l'armée de Naples) n'ont pas la moindre ressource, et, ce soir même, j'ai donné l'ordre que les conscrits que ces régiments avaient reçus passeront aux corps qui pourront de suite les habiller ; les 101e et 52e seront en état de les prendre.
Votre Majesté me dit : « Pourquoi envoie-t-on de l'argent à Naples ?» Mais ces trois dépôts sont sans ressources, et en voilà la raison (aussi expliqué dans la revue). Votre Majesté sait que les corps reçoivent l'habillement en deux portions. Ces régiments ont touché la portion que nous avons le droit de payer comme la solde, et ils sont au courant pour les deux objets ; mais la première année (portion payable seulement sur ordonnance du ministre directeur) manque à ces trois dépôts.
L'année dernière, faisant partie de l’armée de Naples, le ministre envoyait tout à Naples, où on faisait payer par le payeur, ce que j'ignore ; mais ce que je sais, c'est qu'on suit la même méthode et que les dépôts des 1er, 8e et 42e sont en oubli pour cette partie ; pareille remarque a été faite dans la revue pour les corps de l'ancienne armée de Hollande, qui sont en arrièrc des autres pour l'habillement ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 418).
Le 7 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "... Voici comment je placerais vos troupes au moment de l'expédition de Sicile : ... Le 6e de ligne, le 10e, le 62e, le 101e et le 4e italien avec 800 chevaux, ce qui ferait, y compris l'artillerie et les sapeurs, plus de 9,000 hommes, seraient chargés de Gaëte, en mettant une petite garnison à Capoue ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 285 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12252).
Le 9 (CGN) ou le 10 juin 1806 (P&T), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 1er régiment d'infanterie légère, les 6e et 42e de ligne ont un grand nombre de conscrits à leurs dépôts dans le royaume d'Italie, qui n'ont aucun effet d'habillement et qui sont encore en sarraus de paysan. J'ai ordonné qu'on envoyât d'Alexandrie des tricots pour habiller ces conscrits. Accélérez le plus possible la marche de ces tricots dont l'arrivée devient de la plus grande urgence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 476; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12265).
Le 10 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je vois avec peine que vous avez interverti l'ordre de la conscription, en ordonnant au 1er, 6e et 42e de donner leurs recrues à d'autres régiments. Il est plus convenable que le 101e et le 52e donnent des habits à ces régiments, et comme j'ai ordonné qu'on envoyât d'Alexandrie des tricots pour les trois régiments, au moment de l'arrivée des tricots, ils rendront aux 101e et 52e ce que ces régiments leur auront prêté.
Je ne conçois pas, si ces corps ont reçu la portion de la masse qui se paie comme solde, comment ils n'ont pas acheté de quoi se faire des vestes et des culottes. Vous savez que sur la portion de la masse qui se paie comme solde, on paie 22 francs à chaque conscrit à son arrivée. Avec cet argent on peut leur donner des culottes et des vestes. Faites-vous rendre compte de cet objet" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 434 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12272).
L"État des troupes qui ont été employées au siège de Gaète, indiquant le nom, la force et remplacement des corps, ainsi que la date de leur arrivée et de leur départ" indique : "6e régiment de ligne, arrivé le 11 février, parti le 18, revenu les 27 mai, 8 et 10 juin.
MM. Dufour, colonel ; Mialet, chef de bataillon ; Lucas, chef de bataillon, 29 officiers et 1,245" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 449).
Le 28 juin 1806, le Roi Joseph se rend devant la place de Gaète. Le jour même de son arrivée, le Roi voit sous le feu de la place les troupes de siège. Se trouvant en face des Grenadiers du 6e Régiment de ligne, il leur demande s'ils aiment mieux être à la tranchée que dans leur camp : "Au camp, répondent les grenadiers, si nous pouvons y voir et combattre l'ennemi en rase campagne ; devant Gaète, si l'assaut est ordonné" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 321).
Le 29 juin 1806, Joseph écrit, depuis le camp devant Gaète, à Napoléon : "… Le 6e de ligne, le 101e, le 62e et le 10e sont absolument nus ; je viens de les voir. Les colonels ne savent plus que faire ; on leur refuse à leur dépôt tout envoi d'hommes, de fonds et de drap. Votre Majesté a ordonné que les troupes qui se trouvent dans le royaume de Naples seraient payées de tout, à compter du 1er mai. Votre Majesté n'a pas entendu qu'on leur retiendrait les habits qu'elles ont économisés, et qui leur sont dus avant le mois de mai ; elle n'a pas voulu qu'on retînt au dépôt les masses de linge et chaussure qui appartiennent aux soldats, ni aucun autre objet dû aux troupes avant le 1er mai. C'est cependant ce que l'on fait, Sire, et il m'est impossible de créer sur-le-champ les habillements de cinquante mille hommes, qui tous sont nus à la fois, parce que la campagne a été très-fatigante par les marches continuelles, par les travaux de terre à Gaète, et parce que les colonels n'ont pas pris aux dépôts ce qui leur revenait, chacun ayant cherché à économiser les effets ; mais le moment du besoin est arrivé, et tous demandent aujourd'hui inutilement ce qu'ils pouvaient prendre hier, et ce qui leur est dû aujourd'hui, si l'on ne rend pas les ordres de Votre Majesté plus sévères qu'ils ne sont effectivement.
Votre Majesté n'aurait pas vu sans peine, ce matin, les braves corps qui ont fait ici des travaux romains, déguenillés d'une manière honteuse ; et il y a impossibilité physique à ce qu'ils soient habillés ici tous à la fois. Ils recevront la masse d'habillement à compter du 1er mai ; mais cette masse d'habillement ne pourra pas les habiller en juin, ni en juillet, puisque ce n'est pas avec un douzième ou un sixième de cette masse que l'habillement entier peut être fait. Si j'avais des draps et des moyens, je n'écrirais pas tout ceci à Votre Majesté, et les troupes seraient habillées ; mais Votre Majesté est trop expérimentée pour ne pas connaître ma position, et trop juste pour vouloir l'impossible ...
J'ai promis aux colonels Monserrat, du 29e, et Dufour, du 6e, de les nommer colonels dans ma garde. Je tâcherai d'affaiblir les corps le moins possible. Jusqu'ici la santé des soldats est assez bonne. Je fais payer ceux qui travaillent à Gaète, ce qui leur donne le moyen de pourvoir à leur chaussure. Je leur fais aussi donner le vin …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 342).
Pendant ce temps les forces françaises enfoncées dans les Calabres font face à une insurrection massive et à un débarquement anglais. Les Français battus à Maida, le 4 juillet, étaient obligés de remonter vers le Nord. Les forces libérées par la fin du siège de Gaète sous Masséna viennent en renfort.
Le 28 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je n'ai point de nouvelles de vous depuis longtemps, je n'ai de nouvelles de Dalmatie que par Le Marois.
Donnez l'ordre au général Charpentier de se rendre auprès des divisions de réserve des dépôts de l'armée de Naples, et d'organiser deux compagnies du 1er régiment d'infanterie légère, fortes de 100 hommes chacune, deux compagnies d'égale force du 14e, deux compagnies du 23e ; de former de ces six compagnies un bataillon, dont il donnera le commandement à un des chefs de bataillon du 1er régiment d'infanterie légère ; il prendra l'adjudant-major dans un régiment différent.
Il formera un second bataillon de trois compagnies du 6e ; un troisième bataillon de six compagnies du 10e et un quatrième bataillon de six compagnies du 42e. Il donnera le commandement de ces quatre bataillons à un major, en choisissant un homme habile et ferme, et les réunira à Rimini. Recommandez-lui de ne prendre que des hommes bien portants, bien armés et bien habillés.
Il formera un bataillon de six compagnies, de 100 hommes chacune du 22e d'infanterie légère ; un autre bataillon d'égale force, de six compagnies du 20e de ligne ; un troisième bataillon de quatre compagnies du 29e et de deux compagnies du 52e ; et un quatrième bataillon de trois compagnies du 62e et de trois compagnies du 102e. Ces quatre bataillons seront également mis sous les ordres d'un major intelligent et capable, et seront réunis sans délai à Imola.
Tout ce qu'il y a dans le royaume d'Italie du 32e d'infanterie légère de la légion corse se rendra sur-le-champ à Rimini, pour se joindre à l'un des deux corps de réserve. Ces deux corps sont destinés à se rendre dans le royaume de Naples et à servir de réserve ; si cela est nécessaire, le général Laplanche-Morthières se rendra à Rimini pour en prendre le commandement. Vous aurez soin que les huit pièces d'artillerie que je vous ai ordonné par ma lettre d'hier de tenir prêtes se rendent à Rimini avec un bon officier pour les commander. Vous comprendrez facilement que mon intention et de réunir d'abord ce corps de 4 800 hommes à Ancône, où il sera sous les ordres du général Le Marois, qui y joindra ses deux régiments de cavalerie et les deux bataillons suisses qu'il a ; ce qui formera un corps de plus de 6 000 hommes, avec huit pièces d'artillerie attelées.
Le général Le Marois aura sous ses ordres les généraux Laplanche-Morthières et Tisson, et par là, il aura les moyens de contenir l'état romain et même de se porter sur le royaume de Naples pour renforcer l'armée française. Au reste, mon intention n'est, pour le moment que de réunir ces huit bataillons à Rimini et à Imola. Je désire que vous ne fassiez aucune disposition que par mon ordre que je donnerai selon les événements. Ordonnez au général Charpentier de m'envoyer l'état de situation de ces bataillons, afin que je vous fasse connaître la réponse quand ils devront partir" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 91; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12586).
Le 6 août 1806, Joseph écrit, depuis St-Lorenzo della Padula, à Napoléon : "… J'ai donné ... à ma réserve, composée du 6e, réduit à onze cents par les maladies de Gaète, d'un bataillon napolitain retiré de Naples, du 4e de chasseurs, d'un régiment de grenadiers de mille hommes, et de quatre cents hommes à cheval, trois mille six cents hommes …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 430).
Le 8 août 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, je reçois les lettres de Votre Majesté du 28 et du 31 juillet. L'ennemi, instruit de ma marche rétrograde sur Naples, est parti ce matin, avec tous ses bâtiments de transport, vers le fond de la botte, laissant à Capri 3 mille brigands ; il paraît avoir ramené avec lui tout ce qu'il avait de bonnes troupes, que l'on croit pouvoir se monter à 1,500 ou 2 mille hommes. J'ai sur-le-champ fait retourner à San-Lorenzo di Padula le 6e de ligne, qui, avec 400 dragons, dont la moitié à pied, et 400 Napolitains, forme l'échelon le plus rapproché du maréchal Masséna, qui a laissé du monde à Lagonegro. C'est le colonel Dufour qui commande cet échelon ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 99).
Le 12 août, les Français se réunissent à Cosenza dont Masséna fait son quartier général pour ses opérations. Il lance des colonnes sous Reynier, Mermet et Verdier contre les insurgés des Calabres.
Le 20 août 1806, depuis Rambouillet, l'Empereur écrit à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère ... Vous trouverez ci-joint la distribution que je voudrais faire de votre armée, afin que vous menaciez la Sicile et que vous soyez en mesure contre tout ... L'armée une fois placée ainsi, pas un homme ne débarquera en Calabre, et on pourra punir sévèrement les brigands; cela est plus nécessaire que tout le reste ... Aujourd'hui la question est tout entière dans la Calabre. Il faut que tout le monde soit dans la conscience qu'on y est assis de manière à ne pouvoir être ébranlé. Cela encouragera l'armée et commencera à influer sur la Sicile, et même sur les négociations ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 136 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10673; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752).
Cette lettre est suivie d'un "Projet de placement de l'Armée de Naples ...
A Salerne serait placée une division sous les ordres du général Girardon, qui serait composée de la Garde royale à cheval et à pied, du 6e et 62e de ligne et du 2e régiment d’infanterie italienne. Ce corps serait cantonné de manière à pouvoir se réunir et manœuvrer. Une autre division, commandée par le général Espagne, et composée du 1e de ligne, du 42e et du le d’infanterie légère, serait placée dans une bonne position, à deux heures de distance de Naples. S’il y a des bois et une localité favorable, on la ferait camper" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10674; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752).
Le 22 août 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "... Une colonne mobile, commandée par un chef de bataillon du 6e, s'est portée sur Viggiano, où s'étaient réunis 5 à 600 brigands ; elle en a tué deux cents et pris 4 pièces de canon, et dispersé le reste des brigands …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 151).
Les troupes sont ravagées par les fièvres et manquent de matériel, mais fin Août, la situation est stabilisée en Calabre Citérieure.
Le 5 septembre 1806, Joseph écrit, depuis Capo di Monte, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté trouvera dans le rapport ci-joint les détails de l'expédition du Cilento ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 184).
Plaque en cuivre de Voltigeur du 6e de Ligne, modèle 1806 |
"Rapport sur la prise de Camerotta :
Un nombre considérable de brigands, commandés par M. le duc de Poderia, fils du marquis de Camerotta, travaillait depuis plus de quatre mois à fortifier Camerotta ; il s'était encore augmenté des fuyards de l'affaire de Palinuro, commandés par Guariglia, et par un détachement de la garnison de Gaète, composé d'Albanais et de la garde palatine de Ferdinand, malgré la capitulation de Gaète, d'après laquelle ces dernières troupes ne pouvaient servir pendant un an et un jour.
Camerotta est dans une position extrêmement forte : les deux tiers de son enceinte sont bordés par un précipice de plus de 400 pieds de profondeur ; le reste, où l'on ne peut parvenir qu'en gravissant des rochers escarpés, était défendu par des murs crénelés et des tours carrées qui les flanquent ; sept pièces de canon, dont deux de sept à huit livres de balles, défendaient ce front, qui est le seul attaquable.
Ayant réuni à Centola les divers détachements sous ses ordres, le général Lamarque marcha sur Camerotta le 1er septembre. Arrivé à un mille de la place, des cris de Vive Ferdinand ! accompagnés de coups de canon et d'insultes pour les Français, l'accueillirent. Il tombait de l'eau par torrents ; mais après avoir déployé ses forces sur les hauteurs, le général Lamarque crut devoir profiter de la première impression que ce spectacle avait faite sur les brigands.
Il dirigea le colonel Dufour sur l'extrême gauche du village, où il y avait un mur de sept ou huit pieds de hauteur, qu'il jugea accessible ; le colonel Goriz se porta sur la droite, où deux pièces de canon tiraient d'un jardin qu'on pouvait escalader ; le chef de bataillon Capitaine, commandant un détachement de la garde, devait se porter avec 300 hommes, que précédaient des sapeurs munis de haches pour briser la seule porte que les brigands n'eussent pas murée. Le chef de bataillon Lucas, qui s'est conduit très-bravement, commandait l'avant-garde ; deux détachements se portaient en même temps, l'un sur la Marine de Camerotta, et l'autre sur Licosa, pour couper de ce côté la retraite à l'ennemi.
Le feu des brigands fut extrêmement vif, et devenait meurtrier : la pluie tombait avec tant d'abondance, que les soldats ne pouvaient pas brûler une amorce ; et toute fusillade, dans la position où ils se trouvaient, eût été d'ailleurs très-désavantageuse. Le général Lamarque fit battre le pas de charge sur toute la ligne ; et quoique plusieurs braves succombassent, on arriva jusque sous les murs de la ville, et dans quelques parties on parvint à s'y maintenir. Dans cette position on cherchait à y pénétrer, lorsque le nommé Tarenne, grenadier de la garde et membre de la Légion d'honneur, s'est élancé dans la place par une croisée qu'il a escaladée ; le grenadier Voisin, du 6e régiment, l'a suivi ; le caporal Pictor, du 14e régiment d'infanterie légère, pénétrait par une autre issue avec deux chasseurs, qui tombèrent morts à ses côtés. Bientôt on battit le pas de charge dans la ville ; on enfonça la porte à coups de hache, et toutes les troupes y entrèrent en bon ordre.
Notre perte s'élève à sept ou huit morts et une vingtaine de blessés. Parmi ces derniers sont le capitaine de la garde Montchoisy, qui, ayant reçu deux blessures, combattait encore ; le lieutenant Warnier (c'est la quatorzième blessure que reçoit ce brave) ; les sous-lieutenants Panachon et Dimay (ce dernier a reçu trois coups de feu, à la tête des voltigeurs). Ces trois officiers distingués appartiennent au 6e régiment.
Parmi ceux qui se sont distingués, le général Lamarque cite les deux sergents Levrault et Jamel, qui ont été gravement blessés ; le caporal Fossoyeux et l'intrépide grenadier Quantin, qui, au milieu d'une grêle de balles, ont porté sur leurs épaules deux officiers blessés.
Le colonel Dufour a déployé les talents et le courage qui le distinguent, ainsi que M. le colonel Goriz, commandant le l4e, et le chef de bataillon Lucas, capitaine commandant le détachement de la garde.
La perte de l'ennemi a été considérable : nos troupes, une fois entrées dans la ville, firent main basse sur tous les brigands qu'elles rencontrèrent ; le peu qui échappa ne put le faire qu'en escaladant les montagnes. Environ deux cents cherchèrent à gagner la mer, pour s'embarquer sur les barques siciliennes qui suivent presque toujours nos mouvements ; mais le capitaine Brigges, aide de camp du général Lamarque, ayant été chargé de les poursuivre, en a tué un grand nombre, et est parvenu à s'emparer de deux de ces barques qui, chargées de brigands et prêtes à prendre le large, ont été coulées bas, et tous ceux qu'elles contenaient ont été fusillés ou noyés.
Camerotta, que les brigands appelaient leur petit Gaète, étant en notre pouvoir, l'on peut regarder l'expédition du Cilento comme terminée. Il ne reste plus que quelques bandes de brigands qui fuient dans les montagnes ; les garnisons que l'on y laisse, et, plus que cela, la saison des tempêtes qui s'approche, éloignant sous peu de jours les barques siciliennes, ce ne sera plus que guerre de gendarmerie.
Le général de brigade Lamarque, qui commandait l'expédition, a déployé dans cette circonstance l'activité, le sang-froid et la bravoure qui le caractérisent. Environ 1,500 brigands, qui avaient fui de la Calabre et du Cilento, s'étant réunis à Lauria, étaient parvenus à couper les communications de l'armée d'expédition avec Naples ; mais les généraux Debelle et Peyri ayant combiné leurs mouvements, ont marché contre eux, et les ont complètement défaits : quelques-uns n'ont échappé qu'en s'enfuyant dans les montagnes, et les communications ont été aussitôt rétablies" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 184).
Le 22 septembre 1806, Eugène écrit à Napoléon : "Sire, Votre Majesté, par sa lettre du 17 septembre que j'ai reçue ce matin, m'ordonne de lui faire un projet sur le nouvel emplacement des deux divisions de dépots d'infanterie de l'armée de Naples. Je m'empresse, après avoir pris connaissance des localités, de lui proposer la répartition suivante. J'attendrai ses ordres avant d'ordonner les mouvements.
Première division, commandée par le général de brigade Pouchin, quartier général à Forli, ayant sous ses ordres le général de brigade Leguai, à Rimini : 1er et 14e d'infanterie légère à Rimini ; 23e d'infanterie légère, à Céséna ; 10e d'infanterie de ligne, à Ravenne ; 6e et 42e d’infanterie de ligne à Forli ; 2e d'infanterie de ligne, à Faënza. Deuxième division, commandée par le général de brigade Valori ; quartier général à Bologne, ayant sous ses ordres un général de brigade qui se tiendra à Ferrare : 20e d'infanterie de ligne, à Imola ; 22e d'infanterie légère, 62e et 102e d'infanterie de ligne, à Bologne ; 20e et 101e d'infanterie de ligne, à Ferrare ; 52e d'infanterie de ligne, à Rovigo.
Votre Majesté remarquera que, d'après son approbation, les mouvements auraient lieu dans le milieu d'octobre, et qu'alors la mauvaise saison est tout à fait passée pour Ferrare" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 160).
(à suivre)
1807, CALABRES ET RETOUR A CORFOU
Après avoir vaincu les Prussiens et s’opposant désormais aux Russes, l’Empereur écrit de Varsovie, le 6 janvier 1807, au Roi de Naples : "Mon Frère ... Sur les états de l'armée de Naples, du 1er décembre, je vois que les bataillons provisoires existent encore. Votre ministre de la guerre et votre chef d'état-major ne font donc rien. Faites dissoudre sur-le-champ ces bataillons et faites incorporer les détachements dans les régiments. Vous verrez que je vous envoie 5,000 hommes de vos dépôts, armés et équipés. Avant le mois de juin, vous en aurez 6,000 autres. Faites renvoyer exactement les officiers et sous-officiers des 3e bataillons. Le 6e de ligne est bien faible. Il serait économique et utile au service d'incorporer les officiers dans le 1er bataillon, et de renvoyer le cadre du second au dépôt. Je pense que vous devriez faire cela pour tous les régiments qui, avec les renforts que je vous envoie n'auront pas leurs bataillons à 800 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 288).
Le 16 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Pouchin : "Le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire a annoncé au chef de l’état-major de l’armée, mon cher général, qu’il avait fait expédier aux corps sous vos ordres, les 2 et 3 janvier derniers par la voie des transports militaires, les effets de grands équipements ci-après.
Désignation des partis présents |
Nombre de balles ( ?) |
Gibernes |
Porte gibernes |
Bretelles de fusils |
14e d’infanterie légère 23e idem 6e de ligne 42e idem 22e léger 52e de ligne 62e idem |
11 7 4 11 10 18 2 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
500 300 550 500 900 |
600 380 250 380 550 1000 120 |
Il a été expédié aux chefs des 22e, 52e,62e régiments pareils … et l’état des effets qui leur sont annoncés.
Veuillez, je vous prie, me faire connaitre si les régiments ont reçu ces effets" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 19 février 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Je vous adresse ci-joint, mon cher général, les états de situation au 16 février des 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 52e, 62e, 101e, 102e régiment de ligne, des 14e, 22e et 24e légers" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 181).
Fig. 3 Voltigeur du 6e de Ligne à Corfou en 1808 |
Le 4 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Charpentier : "Ensuite de votre lettre du 1er février par laquelle vous m’invitiez à faire connaître, mon cher général, si les 14e, 22e, 23e légers, 6e, 42e, 52e et 62e de ligne ont reçu les effets de grand équipement que le commissaire ordonnateur de la 28e division militaire vous annonçait avoir fait expédier le 2, et 7 janvier derniers ; j’ai l’honneur de vous informer que ces corps m’en ont accusé la réception, à la réserve du 62e régiment, qui réclame 120 baudriers de giberne, avis qu’il ne devait pas recevoir puisqu’il n’en est pas fait mention dans le bordereau que vous m’avez envoyé" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Le 5 mars 1807, l'Aide de camp du Général de Division Grenier, Delcambre, écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les livrets d’inspection de février des 14e, 22e et 23e d’infanterie légère ; 1er, 6e, 10e, 20e, 42e, 62e, 101e, 102e de ligne, 4e et 9e chasseurs à cheval. Celui du 52e de ligne n’a point été fourni à cause de son déplacement. J’espère avoir l’honneur de vous l’expédier par le prochain courrier" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 79).
Le 11 mars 1807, Delcambre écrit Général de Division Chef de l’Etat-major : J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les états de situation au 1er mars des 1er, 6e, 10e, 42e de ligne, 14e, 23e régiments d’infanterie légère aux ordres de M. le général Pouchin. Cet officier général n’ayant reçu que le 7 courant l’ordre général du 23 février dernier relatif à la note des conscrits quoique qu’il lui ait été expédié par le courrier du 2, la négligence de la poste l’ayant dirigé sur Milan, le fait exécuter aux situations du 8 dernier. Je vous prie, mon général, de vouloir bien ordonner qu’on ne fasse le relevé sur le livret d’inspection pour celle-ci seulement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
Le 12 mars 1807, Delcambre écrit au Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser les états de situation au 8 mars, des corps sous les ordres de M. le général Pouchin, 1er, 6e, 10e de ligne, et 14e d’infanterie légère. Ils présentent celui du recrutement à cette époque conformément à l’ordre du 23 février dernier.
Je joins la situation de ce même recrutement au 1er mars que je n’ai pu avoir l’honneur de vous faire parvenir plus tôt à cause du retard dans les postes" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 82).
Le même 12 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, les états en triple expédition, des sommes dues au 1er, 6e, 10e de ligne et 14e régiment d’infanterie légère aux ordres de M. Le général Pouchin" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 196).
Encore le 12 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit aussi au Général Pouchin : "S. A. I. passera la revue du régiment de grenadiers et voltigeurs réunis à Padoue vers le 15 du courant. Veuillez mon cher général, donner les ordres les plus précis aux commandants des dépôts sous vos ordres, de faire compléter de suite ce qui manque aux grenadiers et voltigeurs de leurs corps respectifs à l’exception des sabres qui manquent pour le moment. Dans le cas où il n’y aurait point d’effets dans les magasins, ils prendront ceux des hommes qui sont aux dépôts, ils s’attacheront particulièrement à l’armement.
Sous aucun prétexte il ne doit rester de sapeurs aux dépôts ; dans le cas où il s’en trouverait, ils recevront l’ordre de partir sans délai pour les grenadiers et carabiniers.
Ci-joint est l’état des besoins, relevés par ceux des colonels commandant des dépôts qui ont fourni des grenadiers coiffés de chapeaux aux régiments réunis à Padoue, de leur envoyer des bonnets et à défaut des shakos.
... 6e de ligne : grenadiers, voltigeurs, il ne manque rien" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 196).
Puis, dans une nouvelle lettre, toujours en date du 12 mars 1807, le Général de Division Grenier demande au Général Pouchin : "Je vous invite à donner vos ordres, mon cher général, pour que sans délai il soit fourni au 3e bataillon de grenadiers à Padoue, par le 6e de ligne un adjudant major, le 10e un chirurgien et un tambour maître, et le 23e d’infanterie légère un adjudant sous-officier" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 196).
Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ... Il faut préparer un nouveau secours pour l'armée de Naples, à pouvoir lui envoyer avant la grande chaleur, indépendamment des 4,700 hommes que vous avez fait partir dernièrement. Ce secours sera composé de la manière suivante : 120 hommes du 14e léger, 190 hommes du 23e, 120 hommes du 1er de ligne, 190 hommes du 6e, 120 hommes du 10e, 120 hommes du 22e léger, formant un bataillon provisoire de 720 hommes (il suffira que chaque détachement, ou compagnie, soit commandé par un officier, deux sergents et quatre caporaux ; vous chargerez un chef de bataillon de commander ce bataillon provisoire) ; et un second bataillon de 960 hommes ...
Mon intention est que le 1er bataillon provisoire soit réuni à Ancône le 15 avril, et parte pour l'armée de Naples ; que le 2e bataillon soit réuni à Ancône le 20 avril, et se dirige également sur Naples. Ces 1,700 hommes, joints aux 4,700 qui sont déjà partis, compléteront les cadres.
Il faut avoir soin que ces détachements soient bien armés, bien habillés et bien équipés..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).
Le 19 mars 1807, Delcambre écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de situation au 15 mars des 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e de ligne, 14e, 22e léger et 9e de chasseurs à cheval. Je joins le rapport des mouvements de la place de Mantoue du 1er au 16. La situation de la garnison de cette dernière époque, le rapport journalier du 1er au 14 de la division aux ordres de monsieur le général Pouchin et enfin en double de la situation au 1er mars du 22e régiment d’infanterie légère, laquelle s’est égarée dans le temps" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Le même 19 mars 1807, Delcambre écrit au Général Charpentier : "J’ai eu l’honneur de vous adresser le 5 courant, mon cher général, les états en triple expédition, des sommes dues aux corps de la garnison de Mantoue ; le 11 ceux du 22e et 52e, le 12 les 1er, 6e, 10e de ligne, et le 14e d’infanterie légère, le 23e régiment de cette arme ne faisant plus partie des corps à mes ordres, je ne puis vous faire parvenir ses états" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 83).
Le 26 mars 1807, Delcambre écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les états de situations au 24 mars, des 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne, 14e et 22e d’infanterie légère, et 9e chasseurs à cheval" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 80).
Le 3 avril 1807, le Général Grenier écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les livrets d’inspection du mois de mars des 9e chasseurs à cheval, 14e et 22e d’infanterie légère, 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e, 102e régiments de ligne. J’y joint le rapport journalier du 14 au 28 mars de la division aux ordres de M. le général Pouchin, celui des mouvements survenus dans la place de Mantoue du 16 au 31 mars, et enfin ceux de la place de Ferrare" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 80).
Le 13 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, qu’en suite de votre lettre du 2 courant, j’ai ordonné qu’il soit envoyé à Padoue à la disposition du général Duhesme quatre armuriers. Ci-dessous, les noms des hommes désignés.
6e de ligne, Simon, parti le 13 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 225).
Le 21 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, le travail des hommes réformés et à envoyer dans les pionniers en exécution du décret du 6 janvier 1807 pour les dépôts du ... 6e ... régiment de ligne ; vous remarquerez que ... Le 6e de ligne a 12 hommes à réformer dans le cas d’être remplacés par leurs départements ...
Je joins à ma lettre un modèle des congés provisoires que j’ai cru devoir être donnés aux réformés que vous m’aviez invité à faire partir" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 106 page 227).
Le 23 avril 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Pouchin : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, mon cher général, les états n°1, 4 et 5 du 1er de ligne, 1er du 6e et idem du 10e. Quatre congés provisoires de réforme pour le 1er et 3 pour le 10e de ligne, tous revêtus de ma signature. Aussitôt que le 6e aura fait parvenir les siens et que le 14e aura certifié son état n°1, je m’empresserai de vous renvoyer le reste de ce travail" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 228).
Le 27 avril 1807, Joseph écrit, depuis Caserte, à Napoléon : "… Votre Majesté doit la Légion d'honneur à M. de Clermont-Tonnerre : il s'est très-véritablement distingué au siège de Gaète. Le capitaine Monchoisy, fils d'un général de ce nom, deux fois blessé en Calabre et dans le Cilento, et toujours à la tête de ses voltigeurs, mérite aussi cette grâce. La même grâce est due au lieutenant Bourbaky, du 6e. Cet officier, passé dans ma garde, est aussi brave que sage ; il y a un an que le général Reynier et son colonel ont demandé cette faveur : il est fils d'un homme de Céphalonie qui, en l'an VII, partit pour porter des dépêches à Votre Majesté en Egypte ; son frère est parti avec les canonniers et l'artillerie que j'ai envoyés au pacha de Janina.
Le général Dufour, n'étant encore que colonel du 6e, s'est fait craindre des ennemis en Calabre, et respecter et aimer par les honnêtes gens ; il connaît bien le pays. Je désire que Votre Majesté le fasse employer à son armée de Naples" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 349).
Le 4 mai 1807, Delcambre écrit au Général Chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, les livrets d’inspection du mois d’avril des 9e chasseurs à cheval, 14e et 22e d’infanterie légère, 1er, 6e, 10e, 20e, 52e, 62e, 101e et 102e de ligne" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 81).
Le 7 mai 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier : "J’ai l’honneur de vous adresser, mon cher général, l’état des sommes dues par l’administration de la poste de l’armée aux dépôts des 1er, 6e et 10e régiments de ligne, le général Pouchin doit déjà vous avoir adressé de pareilles réclamations sur la négligence de ce service qui fait beaucoup crier les militaires ; vous ne devez pas être étonné si les dépôts n’envoient pas aux grenadiers et voltigeurs, les sommes d’argent qu’ils attendent, puisque la poste n’en fait pas la remise et que des actions restent plus d’une semaine dans sa caisse ; faites je vous prie cesser ces abus qui sont d’autant plus nuisibles qu’ils détruisent la confiance des familles qui souvent s’imposent des privations pour envoyer des secours à leurs enfants" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 236).
Le 8 mai 1807, le Général de Division Grenier écrit au Général Pouchin : "Il existe aux compagnies de grenadiers et voltigeurs du 3e régiment d’élite, mon cher général, un capitaine, et un lieutenant qui ont été fait prisonniers de guerre et qui ne sont pas encore échangés ; s’ils appartiennent aux corps à vos ordres, veuillez je vous prie les faire remplacer ...
Les capitaines de grenadiers et voltigeurs des 6e et 10e régiments de ligne réclament la masse de leurs soldats ; je vous prie de vous faire rendre compte et me faire connaitre d’où provient ce retard dans l’exécution de la disposition qui y est relative" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 112 page 239).
Le même 26 mai 1807, Joseph écrit, depuis Naples, au Général Reynier : "Général, je reçois votre lettre du 22. Je vous ai déjà écrit aujourd'hui : je crois devoir vous redire encore que vous devez battre Hesse et les troupes qu'il commande avec les Français que vous avez et les gardes civiques que vous pouvez avoir. Il y aurait des malheurs particuliers évités, en arrêtant l'ennemi et le rejetant dans la mer. Si les Anglais menaçaient le royaume d'un débarquement sérieux, il faudrait alors se réunir au centre; mais je pense que vous devez attaquer avec les troupes que vous avez dans les deux Calabres. Comment le 1er de ligne, les 22e, 23e, 29e, 52e, 9e de chasseurs français pourraient-ils ne pas culbuter Philipstadt, qui a été tenu prisonnier avec 8 mille hommes dans Gaète par 1,500 hommes du 6e ? Je ne doute pas que vous ne m'appreniez bientôt que ces troupes venues de Sicile n'existent plus ; il est heureux qu'elles s'avancent un peu, pour vous donner le temps de réunir le monde qu'il vous faut pour les battre" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 367).
Le 29 mai 1807, Joseph écrit, depuis Naples, au Général Reynier : "Général, je reçois voire lettre du 23 mai. Je vous ai déjà écrit par deux courriers que, sans changer de système si l'armée anglaise ou russe menaçait le royaume, je pense que vous devez culbuter le prince Philipstadt et les troupes qu'il commande, dont le but ne peut être que d'encourager le brigandage, et de jeter le trouble dans le royaume.
Vous devez défendre contre eux les provinces que vous occupez; vous avez pour leur défense 5 régiments d'infanterie française qui doivent être de 2 mille hommes chacun, un régiment de cavalerie, beaucoup d'artillerie. Il n'est aucune province qui puisse en avoir autant. Cependant vous vous louez des gardes civiques provinciales : elles valent bien les troupes que vous amène le prince de Hesse. Vous savez mieux que personne ce dont elles sont capables, puisque vous les avez culbutées à Campo-Tenèse avec une poignée de monde. Vous savez qu'à Gaète 8 mille d'entre elles ont été contenues pendant quatre mois par le 6e, qui n'était pas alors fort de 1,500 hommes. Comment pouvez-vous douter du succès avec six régiments français ? Au reste, c'est peut-être un bien que l'ennemi se soit avancé comme il l'a fait ; je ne doute point que vous ne m'appreniez bientôt sa défaite. Vous connaissez le pays mieux que personne ; c'est à vous à juger le lieu et le moment de l'attaquer. II ne faut pas se dissimuler cependant que, son but étant de jeter le trouble dans le pays, chaque jour qui s'écoulera depuis son débarquement jusqu'à sa défaite peut ranimer quelques espérances, mettre les armes à la main à quelques hommes, et nous préparer des désordres qu'il serait mieux de prévenir" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 368).
Après la Paix signée avec les Russes en juillet 1807, ceux-ci doivent évacuer les iles ioniennes ou république des Sept Iles qu’ils protègent depuis 1799. Un petit corps expéditionnaire, mis sous les ordres du Général Cesar Berthier, est chargé d’en prendre possession. Les 1er et 2e Bataillons du 6e de Ligne en font partie.
Napoléon va tâcher de transformer Corfou en une véritable citadelle pour contrôler la navigation entre les Balkans et l’Italie. Aussi sa correspondance est nombreuse sur le sujet avec le Vice-roi d’Italie et le Roi de Naples.
Le 29 juillet 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène : "Mon Fils, la division que j'ai à Ancône n'est pas suffisante ; mon intention est donc qu'il y ait à Ancône, sous les ordres du général de brigade qui y commande, un corps de troupes composé conformément à l'état ci-joint. Mettez sur-le-champ ces troupes en marche pour s'y rendre ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que le bataillon provisoire d'Ancône doit être en bon état et bien armé. Vous le réunirez à Rimini, où le général Charpentier le passera en revue, et, quand vous serez assuré qu'il est en bon état, vous le dirigerez sur Ancône, toujours comme s il se rendait à Naples.
ANNEXE
ETAT DE LA DIVISION D'ANCÔNE
... 1 bataillon provisoire des dépôts composé de :
... 2 compagnies 6e régiment de ligne ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 372 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12950 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16065).
Le 12 août 1807, l'Empereur est informé que "Le capitaine Pasquier, du 6e de ligne, sollicite l’autorisation de passer au service du roi de Naples"; Napoléon donne son accord (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1241).
Les 17 et 22 août 1807, deux expéditions, composées de près de 4 mille hommes, sont embarquées dans le port d'Otrante, et atteignent Corfou les 20 et 23, sans autre malheur que la perte d'un petit bâtiment capturé par les Anglais, et à bord duquel se trouvait le Colonel du 6e de ligne et 100 hommes de son Régiment (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 383).
Le 27 août 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "... Ce n'est pas un corps de 1,500 hommes que j'ai envoyé à Corfou, mais bien de 4,000 : le 6e de ligne, fort de 1,800 hommes, et le 5e italien, de 1,025, et toute l'artillerie et le génie ordonnés pour cette expédition.
Le colonel Dedon commande l'artillerie ;
Le commandant Baudran, le génie (le colonel commandé s'étant trouvé malade au moment de partir) ;
Le général Cardenau ;
L'adjudant-commandant Forestier ;
Le commissaire des guerres Brice.
Je n'ai rien négligé pour cette expédition, ni soins, ni hommes, ni argent ; elle a bien réussi" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 430).
La "Situation de la division sous les ordres du général de division César Berthier, au 28 août 1807" indique : "6e de ligne, 1re compagnie (?), 2e bataillon. Devilliers, colonel, 55 officiers, 1,587 hommes de troupe ...
Embarqués à Otrante pour Corfou.
6e de ligne, 1er et 2e bataillons, Devilliers commandant, 1642 hommes, 13 chevaux ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 464).
Le 1er septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène Napoléon, Vice-roi d'Italie : "Mon fils, le 6e régiment de ligne français tient garnison à Corfou. Je désire que les trois compagnies de 250 hommes appartenant à ce régiment, qui font partie du 3e régiment de grenadiers, se rendent à Ancône, où on saisira la première occasion de les faire embarquer pour Corfou. Je désire également que, du 3e bataillon de ce même régiment qui est fort de 700 hommes et qui se trouve à Bologne, vous vous détachiez 500 hommes qui, avec les 230 hommes indiqués ci-dessus, formeront un bataillon de plus de 700 hommes, qui se rendra également à Ancône, pour de là être envoyés à Corfou à la première occasion ...
Les deux bataillons du 6e de ligne auront plus de 2200 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16269).
Le même 1er septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère, j'ai reçu l'état de situation de l'armée de Naples au 15 août.
J'y vois que la division de Corfou n'est composée que de deux bataillons du 6e de ligne, fort de 1500 hommes, d'un bataillon du 5e italien de 900 h. et de 150 canonniers. Cela n'est pas suffisant. Je donne ordre qu'on fasse partir pour Ancône des détachements du 6e de ligne français et du 5e de ligne italien, pour porter ces corps au grand complet.
Indépendamment de ce renfort, je désire que vous fassiez partir un bataillon d’infanterie légère de 740 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 434 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16272).
Le 3 septembre 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'annoncer à Votre Majesté que le général César Berthier me mande de Corfou, du 24 août, qu'il y était arrivé la veille avec tout son monde, moins une barque sur laquelle était embarqué le colonel du 6e avec 100 hommes ; elle a été prise par l'ennemi, qui s'est présenté avec cinq bâtiments de guerre, et a menacé le second passage. Un vaisseau, une frégate, deux corvettes et un brick anglais auraient pu faire plus de mal ; on n'avait pas nouvelle de leur existence au moment du départ du général Berthier.
Dès que j'aurai de nouveaux détails, je m'empresserai de les porter à la connaissance de Votre Majesté.
Les habitants ont bien reçu les troupes de Votre Majesté. Le ministre anglais s'est retiré à Zante.
J'ai donné l'ordre pour qu'on envoie des munitions de guerre et de bouche à Corfou" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 436).
Le 7 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère, j'ai reçu votre lettre du 29 août avec les états qui y étaient joints. Le 6e de ligne, en partant de Naples, était de 1,600 hommes, en arrivant à Otrante, il n'aura plus été que de 1,500 hommes, et dans ce moment il ne doit être qu'à 1,300. Il faut donc que les hommes de ce régiment sortant des hôpitaux aillent au dépôt d'Otrante pour en partir bien armés et bien habillés pour Corfou ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 439 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13127 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16330).
Sur demande de son frère, Napoléon envoie régulièrement à l’Armée de Naples, des renfort en provenance de ses Dépôts d'Italie; ainsi, il écrit, le 10 septembre 1807, depuis Rambouillet, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Il faut ... songer à renforcer davantage l'armée de Naples. Vous avez dû réunir dernièrement à Ancône 1000 hommes de cette armée. Préparez encore les détachements suivants : un capitaine, un lieutenant, et un sous-lieutenant et 300 hommes du 14e d’infanterie légère ; même chose du 1er de ligne. Je vous ai déjà donné des ordres pour le 6e, qui est à Corfou ; même chose pour le 10e de ligne, pour les 22e et 20e légères, et les 52e, 62e et 101e de ligne, que pour le 14e léger et le 1er de ligne ; ce qui fera 2700 hommes. Je désire que ces 2 700 hommes soient prêts au 1er octobre, pour se rendre à Ancône et de là à Naples ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16351).
Le 14 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère … J'ai vu avec grand peine que le colonel et probablement les grenadiers du 6e étaient pris. Le général César Berthier a mis trop de lenteurs dans cette expédition ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 441 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13149 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16366).
Le 16 septembre 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "... Je prie Votre Majesté d'observer que les îles vont avoir, avec les renforts d'Ancône (1,200 hommes) et les malades qui s'embarquent à Otrante rétablis (300), 1,500 hommes, qui, réunis avec les 3,287 qui sont dans les Sept-Iles, vont porter la garnison à 4,787, ce qui est à peu près le nombre fixé dernièrement par Votre Majesté, moins 213 qui pourraient être envoyés des dépôts d'Italie ...
Le général Cardenau est arrivé à Corfou avec la première expédition. Cet officier a commandé longtemps et bien les îles d'Ischia et de Procida. Si Voire Majesté insiste pour que le général Donzelot aille dans les îles Ioniennes, Votre Majesté veut-elle que le général Cardenau y reste aussi ? Le général Donzelot commande la division de la Pouille : doux, probe et éclairé, c'est un homme que je ne remplacerai pas ici.
J'ai fait établir des bateaux de correspondance, envoyé l'ordre au général Berthier de correspondre avec moi ; lui ai demandé l'état de ses besoins, lui ai fait envoyer 10 mille quintaux de blé.
Les deux corps qui sont à Corfou sont au courant ...
Il y a à Corfou tout le personnel d'artillerie que Votre Majesté m'a ordonné d'y envoyer" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 444).
Le 25 septembre 1807, Napoléon écrit, depuis Fontainebleau, à Joseph : "Mon intention est qu'il y ait deux généraux de brigade à Corfou. Le général Donzelot est destiné à y commander en cas de mort du général César Berthier ...
Vous portez dans l'état de la garnison de Corfou 1,600 hommes pour le 6e de ligne. Vous savez que les grenadiers et une compagnie ont été pris, c'est-à-dire 300 hommes; il ne reste donc plus guère que 1,200 hommes" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 15 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13183 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16419).
Le 6 octobre 1807, depuis Fontainebleau, l'Empereur écrit à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "... Voici de quelle manière je désire que mes troupes soient placées. Le général César Berthier, gouverneur général, à Corfou, avec un bataillon du 14e d'infanterie légère, les deux bataillons du 6e, le 5e régiment italien et les troupes du pays. Il aura sous ses ordres le général Cardenau, pour commander en second en cas qu'il lui arrive un événement; un adjudant général, six adjoints d'état-major, un colonel pour faire fonctions de commandant d'armes de Corfou, indépendamment des colonels des 6e et 14e régiments (le colonel du 6e étant prisonnier, le major ira le remplacer); un colonel du génie ; un colonel d'artillerie ; un chef de bataillon d'artillerie faisant fonctions de directeur du parc; un chef de bataillon et quatre autres officiers du génie. (en tout six officiers du génie pour Corfou) ; et quatre capitaines en second d'artillerie, également six officiers d'artillerie en tout pour l'état-major de Corfou.
La garnison de Corfou fournira à la position de Parga un détachement de 600 hommes, qui sera relevé toutes les fois qu'on le jugera convenable. Ce détachement sera composé, savoir : de 3 compagnies du 6e, qui, au moment du départ, seront toujours complétées à plus de 100 hommes présents sous les armes par compagnie, ce qui fera 300 hommes; 6 pièces d'artillerie de campagne avec une demi-compagnie d'artillerie; 100 Grecs et 2 compagnies du 5e régiment italien, qui également seront toujours complétées à 100 hommes présents. Ces forces seront sous les ordres d'un général de brigade français, d'un chef de bataillon et d'un capitaine hors de ligne, faisant fonctions de commandant d'armes à Parga, d'un officier du génie et d'un officier d'artillerie en résidence. Indépendamment des pièces de campagne, on enverra à Parga 18 ou 20 pièces de fer, et l'on travaillera sans délai à faire là un point d'appui qui soit à l'abri des efforts des Turcs et de qui que ce soit; on y élèvera des batteries battant la mer, pour empêcher les Anglais d'en approcher ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 25 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16478).
Le 18 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous envoie un ordre que vous voudrez bien exécuter. Faites-moi faire un état qui me présente l'effectif des troupes de l'armée de Naples au 1er octobre, le nombre d'hommes qu'il faut que les dépôts envoient pour mettre les régiments de cette armée au complet de 140 hommes par compagnie.
ANNEXE
Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
Art 1er
Les bataillons de guerre des régiments d'infanterie français qui sont dans le royaume de Naples seront complétés à l'effectif de 140 hommes par compagnie.
Art 2
Le Vice-roi commandant en chef notre armée d'Italie est chargé de faire partir sans délai des dépôts et des 3e et 4e bataillons de ces régiments qui sont en Italie, tous les hommes nécessaires pour compléter lesdites compagnies à l'effectif de 140 hommes.
Il ne sera rien touché aux compagnies des grenadiers et des voltigeurs des 3e et 4e bataillons, lesquelles doivent continuer à faire partie de l'armée d'Italie.
Art 3
Le 6e de ligne et le 14e d'infanterie légère qui sont à Corfou seront complétés à un effectif de 150 hommes par compagnie.
A cet effet le vice-roi fera partir pour Otrante des dépôts de ces régiments les hommes nécessaires pour les compléter ...
Art 9
Les officiers et sous-officiers soit d'infanterie, soit de cavalerie appartenant aux 3e et 4e bataillons, aux 3e et 4e escadrons ou aux compagnies de grenadiers et de voltigeurs rejoindront sur-le-champ leurs dépôts dans le royaume d'Italie ...
Art 15
Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre de France et d'Italie sont chargés de faire exécuter le présent ordre" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16556). Le 23 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, l'état que vous m'avez remis des effectifs de l’armée de Naples n'est pas exact. Recommandez dans vos bureaux qu'on porte plus d'attention aux résultats que l'on me met sous les yeux ...
Le 1er de ligne est porté comme ayant 300 hommes au dépôt, pendant qu'il est à plus de 500. Le 6e est porté comme ayant 300 hommes au dépôt, tandis qu'il en a plus de 900.
Cela vient de ce qu'on n'a pas eu l'attention de porter tout ce qui était en Italie appartenant aux troisièmes bataillons, autres que les grenadiers et voltigeurs ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16606).
Le 4 novembre 1807, Joseph écrit, depuis Portici, à Napoléon : "… J'ai appris avec peine que 600 hommes du 6e avaient été envoyés à Céphalonie ; j'ai écrit pour qu'ils rentrassent à Corfou ; mais ma lettre arrivera-t-elle à temps ? …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 54).
Le 7 novembre 1807, depuis Fontainebleau, toujours à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère, je vous ai fait connaître que mon intention était que Céphalonie fût garnie de troupes albanaises, et qu'il n'y eût dans cette île, de mes troupes françaises, qu'un ou deux officiers ; également à Zante.
Deux de mes frégates et une corvette doivent être arrivées à Corfou. Elles sont parties le 7 octobre de Toulon. Quand vous lirez cette lettre, il y aura quarante jours qu'elles seront parties; vous devez donc en avoir des nouvelles. Ces frégates sont propres à favoriser le passage de mes troupes à Corfou.
J'espère que toutes les troupes que le vice-roi a envoyées à Corfou pour compléter le 6e et le 14e sont arrivées.
Mon intention est que, à la réception de cette lettre, vous envoyiez à Corfou un bataillon du 2e régiment italien, que vous compléterez le plus possible. Vous y ferez passer également un bataillon napolitain, que vous compléterez à 140 hommes par compagnie. Vous y ferez passer aussi deux bataillons de la Tour d'Auvergne, que vous compléterez de manière à former ensemble 1,800 hommes. Vous y joindrez 900 hommes d'artillerie française et italienne. Ainsi vous enverrez à Corfou un renfort de 3,600 hommes, qui, joint au 6e de ligne, au 14e léger, au 5e italien, à l'artillerie, fera une division de plus de 8,000 hommes" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 57 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13337 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16729).
Le 18 novembre 1807, le Général Partouneaux écrit, depuis Brindisi, à Joseph : "Sire, j'ai l'honneur de prévenir Votre Majesté que, malgré toute notre bonne volonté pour remplir ses ordres, il est de toute impossibilité de faire partir pour Corfou les bâtiments qui sont chargés de troupes, de vivres et de munitions dans les ports de Brindisi et d'Otrante, les vents continuant à être absolument contraires. Par ce même motif, d'autres bâtiments ne peuvent nous arriver de la côte de la province de Bari.
J'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté l'état de ce qui est embarqué et de ce qui reste à embarquer.
Votre Majesté verra que plus de 800 hommes n'attendent qu'un vent favorable pour mettre à la voile d'Otrante et de Brindisi.
A mesure que des barques arriveront, on embarquera ce qui reste du 14e régiment d'infanterie légère, le détachement du 6e régiment, et un détachement de canonniers d'environ 70 hommes ; et sans retard on les dirigera sur Corfou ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 71).
Le 23 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Milan, à Joseph Napoléon, ROi de Naples : "Monsieur mon Frère … J'attends avec impatience d'apprendre que le 14e d'infanterie légère, le détachement du 6e et l'artillerie sont arrivés à Corfou ; que les troupes françaises sont réunies, et que je suis là en mesure de repousser toute agression de la part des Anglais, non-seulement de défendre la place, mais de défendre toute l'île …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 70 (donne la date du 20 novembre 1807) ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13368 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16822).
Le 23 novembre 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Sire, Votre Majesté verra par les lettres ci-jointes quelles sont les troupes qui sont embarquées et celles qui restent à embarquer. Les vents sont contraires depuis si longtemps, que, malgré tous nos vœux et nos efforts, beaucoup d'hommes et de munitions sont encore dans les ports de la Pouille, qui auraient pu être à Corfou, si la saison était moins rigoureuse. J'ai tout lieu de croire que les blés seront arrivés, ainsi que les premiers convois de poudre. Il est à croire cependant que lorsque Votre Majesté recevra cette lettre, le bataillon du 6e, venu de la haute Italie, le 14e et l'artillerie, seront arrivés. Ces troupes seront remplacées dans les ports de la Pouille par celles que Votre Majesté me donne l'ordre d'envoyer encore à Corfou" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 71).
1808
Napoléon se préoccupe toujours de la situation des Iles Ioniennes en correspondant avec Eugène, en Italie du Nord et Joseph, à Naples. Il fait remplacer César Berthier, considéré comme incapable, par le Général Donzelot, au commandement des îles.
Le 6e Régiment de Ligne passe cette année à 5 Bataillons : les deux premiers sont à Corfou, le 3e est à Bologne et va rejoindre Corfou, le 4e se forme à Rome à partir de juillet 1808 en commençant par ses Compagnies d’élite, et le 5e de Dépôt est à Turin. Le gros du Régiment est tributaire de l’Armée de Naples.
L’Empereur écrit, depuis Paris, à son frère Joseph, Roi de Naples, le 26 janvier 1808 : "Répétez, je vous prie, au général César Berthier qu'il faut qu'il ne mette pas de troupes françaises à Céphalonie ni à Zante, et que tout ce qu'il a de troupes françaises doit être réuni à Corfou et à Sainte-Maure. J'attends avec impatience la nouvelle que le 14e, les détachements du 6e et les Italiens sont arrivés. Du moment que l'on pourra compter sur la réunion de 6,000 hommes à Corfou, il n'y aura plus à craindre que les Anglais viennent y débarquer, puisqu'ils ne pourraient pas le faire avec 12,000 hommes, force qui n'est pas en proportion avec les moyens de l'Angleterre ...
Je compte que, si le 14e, le reste du 6e et les Italiens sont arrivés à Corfou, on ne laissera pas les Anglais débarquer …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 115 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13491 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17075).
Le 28 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère … il faut que le 6e, le 14e et les Italiens soient tous réunis à Corfou et à Sainte-Maure …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 118 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13500 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17093).
Le même 28 janvier 1808, Joseph écrit, depuis Vibonati, à Napoléon : "… Outre les vingt-sept transports partis d'Otrante les 8 et 9, et arrivés heureusement à Corfou, il y était aussi arrivé, le 15, deux gros bâtiments chargés de blé, partis de Tarente le 6 janvier, et sur lesquels il y avait 63 hommes du 6e, et 50 barils de poudre, ainsi que trois tomboli de farine d'Ancône. Je n'ai pas de nouvelles directes du gouverneur général, mais Votre Majesté peut compter sur celle-là …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 120).
Le 30 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère, une de mes escadres ne tardera pas à paraître devant Corfou. Elle sera assez forte pour chasser les croisières ennemies et être maîtresse de la mer pendant plusieurs jours. Faites en sorte que ce qui reste du 14e léger, du 6e de ligne et des dépôts italiens, toutes les poudres et munitions de guerre, les officiers d'artillerie et du génie, et généralement tout ce que vous destinez pour Corfou, soit prêt à Brindisi et à Otrante, afin de profiter de la présence de mon escadre pour passer. Mon intention est qu'il y ait à Corfou 4,000 Français et Italiens, 1,000 Corfiotes et Albanais, de sorte qu'avec ces 5,000 hommes l'ennemi ne puisse débarquer dans l'île que fort d'au moins 12,000 hommes ; que les forteresses soient approvisionnées pour se défendre pendant plus de six mois de tranchée ouverte, afin que j'aie le temps de les secourir. La Porte m'ayant accordé le passage par l'Albanie, le cas du débarquement arrivant, 20,000 hommes peuvent se trouver en huit jours à Butrinto. Je désire que vous réunissiez à Brindisi un bataillon de 5 à 600 Napolitains ; il passera à la faveur de l'escadre. Envoyez aussi le complément nécessaire en ouvriers et le détachement d'artillerie, et surtout de la poudre et des vivres" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 121 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13511 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17118).
Le 7 février, tout en pensant à une opération en Sicile, Napoléon précise à Joseph, depuis Paris, sur Corfou : "... Corfou est tellement importante pour moi que sa perte porterait un coup funeste à mes projets ... Tout ce qui appartient au 6e de Ligne, au 14e Léger, au 5e de Ligne italien, un bataillon napolitain et un autre bataillon italien devront y passer pour renforcer la garnison, afin qu il y ait dans la seule île de Corfou 6000 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 128 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13537 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17151).
Le 18 février 1808, "On met sous les yeux de Sa Majesté une demande d'un congé de six mois de convalescence en faveur du major Baille, du 6e régiment d'infanterie de ligne"; Napoléon répond : "Lui accorder un congé de six mois ; nommer à sa place" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1620).
Le 23 février, la flotte de Ganteaume, partie de Toulon, ravitaillait Corfou et était rejointe le 8 mars par l’escadre de Cosmao.
Le 28 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : Au 1er de ligne, il y a 6 dépôts qui fournissent. Il faudrait qu'il n'y en eut que deux ou au plus trois. Idem au 6e de ligne qui a 7 dépôts ...
Le 6e est en Italie, n'y pas envoyer du Haut-Rhin.
Il serait nécessaire qu'un corps ne se recrutât que dans un département, 2 pour complément, et rarement 3. Le travail est fait de manière qu'il y en a 6 ou 7, je regarde cela comme un défaut.
Ces observations sont très importantes.
J'ai vu avec peine qu'aux conscriptions de l'an passé on s'en soit éloigné" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17302).
Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
8e division (Miollis), généraux de brigade Herbin et Dumoulin, 12 bataillons des 4es bataillons des 14e, 22e et 23e léger, 1er, 6e, 10e, 20e, 29e, 52e, 62e, 101e et 102e de ligne, à Rome et à Ancône ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).
Le 11 mai 1808, à Bayonne, à la question : "Deux compagnies de grenadiers du 6e de ligne et une compagnie de voltigeurs du 14e léger, destinées à Corfou, ont été faites prisonnières par les Anglais. Faut-il, comme le demande le gouverneur-général, envoyer à Corfou une autre compagnie de grenadiers du 6e et une autre compagnie de voltigeurs du 14e léger ? Ou ne vaut-il pas mieux former de nouvelles compagnies ?", l'Empereur répond : "On peut former une nouvelle compagnie ; il ne faut point que de nouvelles compagnies se rendent à Corfou" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 759).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
Le 1er de ligne a son dépôt à Faenza ; il doit avoir son nouveau dépôt à Marseille. Les 6e et 10e qui l'ont à Bologne doivent l'avoir à Turin et à Plaisance. Je ne vois pas d’inconvénient que le dépôt du 6e se rende de Bologne à Turin, que celui du 20e se rende d’Imola à Verceil, celui du 27e de Ferno à Asti ; ainsi de suite des autres.
Il est donc nécessaire qu'on opère de la même manière et qu'on dirige sur les anciens dépôts où reste toujours le 4e bataillon un nombre de soldats qui profitent de de ce qu’il y a d'habillement pour s'habiller et qui complétera les 4es bataillons.
Ces régiments reçoivent beaucoup de monde.
Le 1er reçoit 600 hommes, le 6e, 700 ...
Les 4 compagnies des dépôts probablement incomplètes seraient insuffisantes pour un aussi grand nombre d'hommes et il faudra qu'elles se hâtent de diriger sur les 4es bataillons en proportion des effets d'habillements de l'ancien dépôt.
Mais comme je vois qu'une partie de l'armement sera aux anciens dépôts, faites-moi connaître ce que vous aurez fait là-dessus.
Ainsi donc les majors laisseront aux anciens dépôts d'Italie la quantité de fusils et d'habillement nécessaires pour les nouveaux conscrits et tout le reste, les papiers, les cadres des compagnies de dépôt, etc., ils les dirigeront sur les nouveaux dépôts afin de les sortir une fois pour toutes de premiers embarras " (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 20 Mai 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes, à Turin : "Les comptes que vous me rendez, en forme d'états, doivent être en petits carnets de la grandeur de quatre à six pouces, parce qu'alors je les garde sur ma table. Il faut distinguer sur vos états de situation les conscrits de 1809. Faites-moi connaître les mouvements qui se sont opérés dans vos dépôts. Vous devez avoir dans votre gouvernement : à Turin, les dépôts des 6e, 7e, 37e de ligne et l4e léger; à Plaisance, celui du 10e de ligne; à Verceil, celui du 20e de ligne; à Asti, celui du 29e; à Gênes, ceux du 52e et du 101e; à Savone, celui du 102e; à Mondovi, celui du 23e léger; à Alexandrie, ceux des 2e, 56e et 93e de ligne, et à Parme, celui du 3e léger. Ces dépôts sont-ils arrivés dans votre gouvernement, ou sont-ils annoncés ? Faites-vous remettre par les majors l'état des effets d'habillement qu'ils ont aux anciens dépôts, la quantité de conscrits qu'ils ont à recevoir et celle qu'ils ont déjà reçue, le nombre de conscrits de 1809 arrivés aux nouveaux dépôts et ce qui y est attendu. Vous donnerez l'ordre que les corps qui auraient des conscrits à leur nouveau dépôt et des effets d'habillement à l'ancien fassent marcher des conscrits, en proportion de ces effets d'habillement, sur les anciens dépôts, pour y être habil1és et incorporés dans les 4e bataillons".
Fig. 1 Caporal de Fusiliers du 6e de Ligne vers 1809, d'après une miniature d'époque (Musée de l'Emperi, Salon de Provence) |
Le même 20 mai 1808, toujours depuis Bayonne, l'Empereur écrit cette fois à Eugène Napoléon, Vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon fils, je ne vois pas dans votre état de situation du 1er mai les conscrits que chaque corps doit recevoir sur 1809. Vous ne me parlez point encore de la nouvelle organisation. Vous avez déjà dû recevoir une grande quantité de conscrits, mais ils auront été dirigés sur leurs nouveaux dépôts. Par la nouvelle organisation, les 9e, 13e, 55e, 42e, 53e et 84e doivent avoir leurs dépôts à Milan ; le 92e à Côme, le 1er léger à Novare. Il serait donc possible que les conscrits eussent été dirigés sur les nouveaux dépôts ; mais, comme ces régiments sont dans votre commandement, vous arrangerez cela pour le mieux. Je désirerais que les effets d'habillement voyageassent le moins possible, et que les hommes des nouveaux dépôts fussent envoyés dans les anciens dépôts, où il y aurait des effets d’habillement ; mais il serait bon de faire venir aussi les effets d'habillement aux nouveaux dépôts. Le 1er régiment de ligne a son dépôt à Marseille, le 6e à Turin, le 10e à Plaisance, le 20e à Verceil, le 29e à Astie, le 52e à Gènes, le 102e à Savone, le 14e léger à Turin, le 22e léger à Gênes, et le 23e de ligne à Mandoni. Ces 12 régiments ont 3 bataillons à l'armée de Naples; le 4e bataillon reste pour former la division de Rome, et, dans l'emplacement actuel des dépôts, les 4 compagnies de dépôt de ces régiments se rendront dans les nouveaux emplacements".
Fin mai, Joseph quittait Naples pour devenir Roi d’Espagne.
Le 25 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Vous devez avoir reçu les instructions du ministre de la Guerre pour la nouvelle organisation de l’armée.
... Faites revenir de Rome en Italie tout ce qui appartient soit à l'armée d’Italie, soit à l'armée de Dalmatie. La compagnie des grenadiers du 15e de ligne rejoindra son corps en Toscane. Vous remplacerez ces 12 ou 1 500 hommes en renvoyant du royaume d’Italie, à Rome de quoi compléter en entier les quatrièmes bataillons du 14e, 22e, du 6e de ligne qui doit avoir 700 hommes à Turin, du 10e de ligne qui a également 500 hommes à Plaisance.
Ces quatre bataillons n'ont aujourd'hui à Rome que 800 hommes. Lorsque vous les aurez complétés, ils seront 3200 hommes. Organisez de même à Rome le 20e et le 52e. Ces 6 bataillons seront suffisants pour la garnison de Rome ...
Ainsi, il faut mettre de l'ensemble dans l'armée d'Italie. Commencer par tirer de Rome tout ce qui appartient à l'armée d'Italie et au dépôt de Dalmatie et en retirer successivement ce qui appartient à l'armée de Naples, hormis les 14e et 22e légers, 6e, 10e, 20e et 52e de ligne ; compléter ces 6 bataillons à un effectif de 840 hommes, ce qui fera plus de 4000 hommes, force plus que suffisante pour garder Rome. Mais il faut faire ce mouvement succesivement de manière qu'il soit terminé en août et que le général Miollis ait toujours à Rome au moins 3 000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 162 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18406).
Joachim Murat est désigné en juillet 1808 pour monter sur le trône de Naples. Il aura désormais les iles ioniennes sous sa responsabilité.
Le 7 septembre 1808 (ou le 8 septembre selon L. de Brotonne et la CGN), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "... Dans la 27e division, le 6e de ligne a 30 hommes habillés en paysans ... Cela me paraît très-abusif. Faites-moi connaître pourquoi ces hommes n'ont pas sur-le-champ des culottes et vestes d'uniforme" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14298 ; Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 772 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18859).
Le 8 septembre 1808, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "Sire, j'apprends à l'instant de l'armée de Naples que les deux corps que l'on envoie à Rome, d'après les ordres de Votre Majesté, sont les 1er et 29e de ligne.
D'après les ordres précédents de Votre Majesté, le général Miollis va déjà avoir sous ses ordres les forces suivantes. Je la prierais de vouloir permettre que ce 1er et ce 29e se rendent à Forli et à Bologne pour se joindre à leurs 4es bataillons.
Division du général Miollis, 1re brigade à Rome, le général de brigade Jalras : 14e léger, 4e bataillon, 595 hommes présents, officiers compris ; 22e léger, 3e et 4e bataillons, 618 ; 6e de ligne, 4e bataillon, 537 ; 10e de ligne, 4e bataillon, 775 ; 20e de ligne, 4e bataillon, 579 ; 62e de ligne, 4e bataillon, 669 ; 23e régiment de dragons, 3 escadrons, 730, et 740 chevaux ; plus 3 compagnies d'artillerie, dont une italienne, une compagnie de sapeurs, et une du train, 387, et 146 chevaux. Total des troupes dans l'État de Rome : 4,890 hommes, officiers compris, et 886 chevaux ...
Je prie Votre Majesté de me pardonner ces diverses demandes. Elles ont toutes pour but le service de Votre Majesté, et lui prouvent combien je désire d'être bien en mesure de la servir activement"" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 217).
Le 13 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, ... Donnez ordre au dépôt du 1er régiment de ligne qui est à Marseille, ... au dépôt du 6e idem qui est à Turin ... de faire partir tout ce qu’ils ont de disponible pour renforcer leurs 4es bataillons en Italie. Ces détachements se mettront également en marche au 1er octobre. Vous me ferez connaître l'augmentation qu’éprouvera l'armée d'Italie par ce renfort" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18898).
Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 6e division
14e légère 1 bataillon
22e idem 2 bataillons
23e idem 2 bataillons
6e de ligne 1 bataillon
62e idem 1 bataillon
101e idem 1 bataillon
7e idem 1 bataillon
9 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
En novembre 1808, le 3e Bataillon du Régiment est sorti de Corfou et replacé en Italie. Napoléon écrit à Clarke le 26 novembre 1808 d'Aranda en Espagne : "Monsieur le général Clarke, Je désire que vous ordonniez les dispositions suivantes …
Donnez également l’ordre que les cadres des 3eme bataillons des 6e de Ligne et 14e Léger qui sont à Corfou rentrent à l’Armée d'Italie. A cet effet, tous les soldats disponibles de ces troisièmes bataillons seront versés dans les deux premiers en ayant soin de ne retirer des compagnies de grenadiers et voltigeurs que ce qui est nécessaire à ces compagnies de ces deux premiers bataillons à 140 hommes …" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14513 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19392).
Le 27 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, à Borghèse, Gouverneur général des Départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je vois dans l'état de situation de votre gouvernement au 1er novembre que vous parlez de la conscription de 1808 et 1809, mais vous ne parlez pas de la conscription des quatre années. Dans l'état du 15 novembre, parlez-moi de cela et de ce qui est arrivé. Faites faire un état de ce que vous auriez aux dépôts susceptible de rejoindre les bataillons de guerre qui sont en Italie. Par exemple le 6e de ligne par qui pourraient y être envoyés ; le 20e a 104 hommes ; le 29e autant ; le 14e légère 80 hommes, etc. Il faut que ces hommes aient déjà quelque instruction ; d'ailleurs ils s’exerceront et s'acclimateront pendant l'hiver en ltalie" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19405).
1809
Napoléon est parti en Espagne conforter la couronne de son frère Joseph. Pendant ce temps, l’Autriche se prépare à prendre sa revanche militaire. L'Empereur le sait et commence à mobiliser ses troupes en Allemagne et à l’Armée d’Italie. Il rentre bientôt en France.
Le 6e de Ligne fait repasser les cadres de son 3e Bataillon de Corfou à Ancône pour s’y reconstituer. Le 4e Bataillon est à Bologne. Le 5e Bataillon va envoyer 3 Compagnies à la 15e Demi-brigade de Réserve. Les deux premiers Bataillons restent à Corfou.
Napoléon écrit, depuis Valladolid, le 7 janvier 1809, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je reçois votre état de situation du 15 décembre ... La 6e division doit avoir dix bataillons, vu que les 3e et 14e d'infanterie légère et le 6e de ligne partent de Corfou pour revenir à l'armée d'Italie. Cette division doit avoir 8,400 hommes présents sous les armes. Écrivez au prince Borghese de faire partir tout ce qui est disponible de ces régiments".
Le 13 février 1809, depuis Paris, Napoléon écrit à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, j'écris au prince Borghèse pour qu'il fasse partir un grand nombre de conscrits des dépôts de Naples pour recruter vos 4e bataillons. De forts convois de conscrits, réunis en régiments de marche, sont déjà partis de la 7e et de la 8e division militaire. Je pense que la division Barbou doit être composée de seize bataillons formés en quatre brigades. Il résulte des états du prince Borghèse, du 15 janvier, que le 6e de ligne peut fournir 300 hommes; le 20e, 100 hommes; le 29e, 100 hommes; le 112e, 200 hommes; le 14e d'infanterie légère, 50 hommes; le 23e, 400 hommes; le 10e, 100 hommes; le 52e, 300 hommes; le 101e, 300 hommes; le 102e, 300 hommes. Je ne sais pas pourquoi ces hommes ne sont pas mis en marche et ne vont pas renforcer la division Miollis, dont les cadres sont bien faibles; par exemple, le 23e d'infanterie légère, qui a deux bataillons dans la division Miollis, n'a qu'un présent sous les armes de 350 hommes; les 4 à 500 hommes qu'il a au dépôt seraient donc bien utiles à ces bataillons. Savez-vous si les cadres des 3e bataillons du 14e d'infanterie légère et du 6e de ligne sont de retour en Italie ? Le 22e d'infanterie légère n'a que 428 hommes dans ses bataillons de guerre; il a 1,200 hommes au dépôt à Nice; écrivez au commandant à Nice pour savoir quand ces hommes partiront; ils sont bien nécessaires pour former et donner couleur à ces bataillons ...
Je pense que la division Miollis, qui va être considérablement accrue par les conscrits qui partent de la 27e et de la 28e division militaire, peut désormais occuper Ancône ; le 6e et le 14e d'infanterie légère resteraient à Rome ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 331 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14773 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20024).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’ai reçu l’état de situation du 1er février ... je désirerais que vous me fissiez connaître quand le dépôt du 6e d’infanterie de ligne pourra envoyer au 4e bataillon 200 hommes ? Quand le dépôt du 20e pourra en envoyer 100 ? Quand celui du 29e pourra en envoyer 100 ? Quand celui du 112e pourra en envoyer 400, celui du 14e d’infanterie légère 100, celui du 23e d’infanterie légère 600, celui du 10e d’infanterie légère 100, celui du 52e 300, celui du 100e 400, enfin celui du 102e 300 ? Ce qui fera un total de 2400 hommes qui iraient renforcer les quatrièmes bataillons. Il faudrait que tous ces hommes bien armés, bien équipés, ayant souliers et capotes, fussent prêts à partir avant le commencement de mars. Prenez des renseignements et faites-moi connaître si tout cela peut s’exécuter avant le 1er mars" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20014).
Le 17 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan : "... Le bataillon du 6e de ligne va également être à 1300 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 342 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20057).
Le même 17 février, Eugène écrit, de son côté, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu la lettre de Votre Majesté du 13, et les trois du 14 février. Les cadres du 3e bataillon des 6e de ligne et 14e léger ne sont pas encore arrivés de Corfou, en sorte qu'il n'existe à celte division que les 4es bataillons de ces régiments. Votre Majesté est surprise de voir, sur la situation qui lui parvient de ces dépôts, un aussi grand nombre de conscrits au lieu d'être aux bataillons de guerre, et m'en demande la raison. Cela provient, ainsi que j'ai eu l'honneur d'en rendre compte plusieurs fois à Votre Majesté, de ce que les dépôts manquent de drap pour habiller les hommes. J'ai écrit plusieurs fois, à ce sujet, au ministre directeur. Votre Majesté pense que la·division Miollis pourrait fournir la garnison d'Ancône, lorsqu'elle sera renforcée de conscrits que les dépôts envoient, et qu'alors les 13e, les 29e et 112e seraient disponibles, et pourraient se rendre dans la haute Italie. Je me permettrai, dans ce cas, de proposer à Votre Majesté la répartition suivante, au moyen de laquelle il y aura le moins de mouvements possibles.
Le 14e léger à Ancône, le 22e léger à Florence, le 23e léger, les 6e, 62e et 101e de ligne à Rome et à Civita-Vecchia.
Si Votre Majesté adopte définitivement cette mesure, je la prie de me donner ses ordres, afin que je puisse les faire exécuter de suite ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 344).
- Formation d'un Corps de Réserve
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 14e régiment provisoire :
Le 14e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
1er bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 52e, 2 compagnies du 5e bataillon du 101e, 2 compagnies du 5e bataillon du 102e.
Ce bataillon se réunira d’abord à Gênes, et sera prêt à se rendre à Alexandrie au 1er ordre.
2e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 22e 1éger, 2 compagnies du 5e bataillon du 3e léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 22e léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 14e 1éger.
Ce bataillon se réunira à Alexandrie.
3e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 6e de ligne, 2 compagnies du 5e bataillon du 10e de ligne, 2 compagnies du 5e bataillon du 20e de ligne.
Ce bataillon se réunira à Alexandrie ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'Italie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Mon intention est donc que la division Miollis vienne à être composée : de quatre bataillons du 62e, 3,000 hommes ; de quatre bataillons du 23e léger, 3,000 hommes ; de deux bataillons du 22e léger, 1,500 hommes ; du 4e bataillon du 101e, 700 hommes ; du bataillon du 14e léger, 1,300 hommes, et du bataillon du 6e de ligne, 1,200 hommes ; ce qui formerait une division de 10 à 11,000 hommes de très-bonnes troupes ; et le château Saint-Ange serait occupé par le bataillon de la Tour d'Auvergne ou d’Isembourg, par le régiment napolitain, en attendant l'arrivée des autres troupes de Naples …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 376 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20400).
Le 26 mars 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général, écrit depuis Milan, au Général de Division Grenier à Sacile : "Voici, mon cher général, la composition et l’emplacement de l’armée au 1er avril prochain :
... 6e division : Général de division Miollis à Rome ; généraux de brigade Salras, Herbino, adjudant commandant Garobuau, adjudant commandant Miollis.
4e bataillon du 14e léger à Rome, 3e et 4e bataillons du 23e idem en Toscane, 4e bataillon du 6e de ligne à Rome, 4e bataillon du 62e de ligne à Rome et Spoleto, 4e bataillon du 101e à Velletri, 17e compagnie du 2e régiment d’artillerie à pied italien à Rome, détachement du 7e bataillon principal du train à Rome, 10e compagnie du 1er régiment d’artillerie à pied italien à Cività-Vecchia ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34. Page 78).
Le 28 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Il restera à Rome 2 bataillons napolitains, un bataillon d'lsembourg, 3 beaux bataillons français, l'un du 14e léger, fort de 1 200 hommes, l'un du 6e de ligne, fort de 700 hommes, et l'autre du 101e, fort de 600 hommes, et 300 Napolitains à cheval, ce qui fera à peu près 3 000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20596).
Le 2 avril 1809, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j’ai l'honneur d'annoncer à Votre Majesté que la frégate l’Uranie, ainsi que les bricks le Mercure, le Cyclope et 1'Ecureuil, de la marine française, et les bricks Iéna et la Princesse-Auguste, sont arrivés le 29 mars à Ancône. Ils étaient partis le 25 de Corfou. Ils ont fait la traversée sans rencontrer d'ennemis. Ils ont à bord les cadres des 3es bataillons des 14e léger et 6e de ligne ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 419).
En avril 1809, on retrouve les 3e et 4e Bataillons du 6e de Ligne à la Division Miollis ou Division d’Observation de l’Adriatique.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, j'apprends avec plaisir que les cadres des 14e léger et 6e de ligne sont arrivés à Rome.
Donnez ordre qu'on vous fasse les propositions pour les places vacantes. Ainsi j'ai le 14e et le 6e de ligne formant 4 bataillons à 800 hommes, le bataillon du 101e formant un beau bataillon. Cela seul et les 300 Napolitains sont suffisants pour contenir Rome ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 434 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20761).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 15e Demi-brigade provisoire : 52e de ligne; 101e id. qui reçoit 120 hommes; 102e id. qui en reçoit 70; 22e léger; 3e id.; 29e de ligne qui reçoit 90 hommes; 14e léger qui en reçoit 150; 6e de ligne; 10e id.; 20e id.; au total donc, 430 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 20 compagnies à 2800 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 11 juin 1809, à 1 heure et demie du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Je viens de recevoir la lettre de Votre Majesté du 28 de son camp impérial d'Ebersdorf. Tous les ordres qu'elle daigne me donner vont être exécutés. Toutes les troupes appartenant aux corps qui ont quitté votre armée de Naples vont être dirigés sur la Haute Italie, mais je dois vous prévenir qu'il ne reste que quelques hommes dans les hôpitaux. Mon 1er régiment d'infanterie légère va arriver à Rome, alors les deux bataillons du 14ee se porteront à marches forcées sur Ozopo. Dans l'état de situation que j'ai reçu des troupes stationnées dans les Étais du Pape, il n'est nullement fait mention du 6e régiment ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 279, lettre 4171).
Le 17 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schonbrunn, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-Delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre du 9 juin par laquelle vous me faites connaître que 2662 hommes d'infanterie et 949 hommes de cavalerie partent le 10 juin pour être rendus à Osoppo vers la fin du mois et que le 16 juin vous ferez partir une 2de colonne de 450 hommes. Je vous ferai observer qu'il ne faut envoyer aucun homme du 6e ni du 20e ni du 14e ni du 101e ni du 10e, ces régiments étant à l'armée de Naples. Écrivez au ministre Dejean pour qu'on fournisse des fonds aux corps, afin que les majors puissent aller de l'avant et conclure les marchés nécessaires pour monter les hommes de la cavalerie qui sont à pied" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21248).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, vous recevrez un décret relatif au recrutement de l'armée, dans lequel vous verrez les mesures que j'ai prescrites pour dissoudre les 5e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 16e et 17e demi-brigades provisoires. La 15e demi-brigade provisoire sera reformée à trois bataillons. Le 1er bataillon sera composé de trois compagnies de chacun des 101e, 60e et 7e de ligne. Le 2e bataillon sera composé de trois compagnies de chacun des 14e léger et 6e de ligne ; le 3e bataillon, de trois compagnies de chacun des 10e et 20e de ligne.
Ainsi les trois compagnies du 60e et les trois compagnies du 7e de ligne ne suivront pas la destination des 16e et 17e demi-brigades provisoires, dont elles faisaient partie. Ces corps provisoires ne font qu'embrouiller les choses, et tous les corps ont besoin aujourd'hui d'être complétés ...
Titre 1er
Des demi-brigades de réserve
Art. 1.
Les 1re, 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 8e et 15e demi-brigades provisoires seront conservées et complétées dans le plus court délai, conformément à notre décret de formation.
Art. 2.
La 15e demi-brigade provisoire sera reformée à 3 bataillons. Le 1er sera composé de trois compagnies de chacun des 101e, 60e et 7e de ligne ; le 2nd de 3 compagnies de chacun des 14e léger et 6e de ligne ; et le 3e de 3 compagnies de chacune des 10e et 20e de ligne.
Art. 3.
Les 5e, 9e, 10e,11e, 12e, 13e, 14e, 16e et 17e demi-brigades provisoires sont dissoutes.
Ces 9 demi-brigades, des lieux où elles se trouvent, seront dirigées sur Vienne par le plus court chemin, pour être incorporées dans les bataillons de guerre, hormis les compagnies des 60e et 7e de ligne qui passent dans la 15e demi-brigade provisoire ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15529 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21514).
Le même 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Borghèse, Gouverneur général des départe ments au-delà des Alpes : "Mon cousin, la quinzième demi-brigade provisoire continuera à exister, mais elle sera composée de 3 bataillons :
dont le 1er sera formé de 3 compagnies du 101e, de 3 compagnies du 60e et de 3 compagnies du 7e de ligne.
le 2e bataillon sera formé de 3 compagnies du 14e léger et de 3 compagnies du 6e de ligne
le 3e bataillon sera formé de 3 compagnies du 10e de ligne et de 3 compagnies du 20e de ligne
Les 16e et 17e demi-brigades provisoires se mettront en marche pour Vienne où elles seront dissoutes et incorporées dans les bataillons de guerre hormis les trois compagnies du 7e de ligne et les trois compagnies du 60e qui passeront dans la 15e demi-brigade" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21508 - notes : Les 15e, 16e et 17e avaient été formées à Alexandrie, voir ci-dessus, n° 20514).
Le 10 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Comte Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie, à Milan : "Monsieur le Général Caffarelli, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne deux bataillons du 14e léger, deux du 6e de ligne, deux du 101e et un bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne ou de celui d'Isembourg, avec un escadron napolitain ; ce qui formera une colonne de 4,000 hommes, qui sera sous vos ordres. Par ce moyen, rien ne s'opposera plus à ce que vous dirigiez sur l'armée tous les détachements d'infanterie et de cavalerie qui sont en Italie. Je ne sais pourquoi on a retenu mes cuirassiers et réduit à rien la colonne du général Roize. Les corps de l'armée du vice-roi sont extrêmement faibles. Il ne faut point écouter de peur chimérique ; il n'y a rien à craindre en Italie tant que nous serons victorieux en Allemagne. Je vous réitère donc l'ordre formel de faire partir tous les détachements, quels qu'ils soient, qui sont disséminés et achèvent de se perdre en Italie. Dirigez tout cela sur Klagenfurt" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15639 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21750).
Le même 10 août 1809, l'Empereur écrit également, depuis Schönbrunn, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne 2 bataillons du 14e léger, 2 du 6e de ligne, 2 du 101e et 1 d’Isembourg ou de La Tour d’Auvergne avec 1 escadron.
Ce qui formera une colonne de 4000 hommes que je mets sous les ordres du général Caffarelli, qui les portera partout où ils seront nécessaires pour maintenir la tranquillité en Italie.
Au moyen de cette disposition, le général Caffarelli pourra diriger tous les détachements qui sont restés en Italie pour renforcer l’armée qui en a grand besoin. Envoyez-lui des ordres positifs par des officiers, car ces détachements éparpillés ne font rien en Italie et achèvent de se perdre" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 54 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21757).
Encore le 10 août 1809, l'Empereur écrit ensuite, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je reçois votre lettre du 29 juillet. J'ai vu avec plaisir que l'expédition des Anglais est retournée en Sicile.
Envoyez à Bologne une colonne de 4,000 hommes, composée de deux bataillons du 14e léger, de deux bataillons du 6e de ligne, de deux bataillons du 101e, d'un bataillon de la Tour d'Auvergne ou d'Isembourg et d'un escadron de cavalerie napolitaine. Cette colonne sera sous les ordres du général Caffarelli et formera un corps central de réserve pour la protection de l'Italie" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 445, lettre 4409; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15640 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21761).
Le 13 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux Siciles, à Naples : "J'ai reçu votre lettre du 2, de Portici. J'ai vu avec plaisir que les deux bataillons du 14e léger étaient partis. Joignez-y votre régiment de chasseurs à cheval et un de vos deux régiments d'infanterie ; ce qui, avec les bataillons des 6e et 101e de ligne, portera la colonne que vous envoyez à Bologne à 5 ou 6,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15653 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21789).
Le 22 août 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "... Donnez l'ordre, d'après ceux de l'Empereur, au général commandant à Ancône de diriger sur Bologne les deux bataillons du 6e pour y être aux ordres de M. le général Caffarelli ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 455, lettre 4423).
Le 23 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je vous réitère l'ordre de faire partir les bataillons du 14e léger, du 6e de ligne, les deux bataillons du 101e, à moins que vous ne préfériez y mettre deux bataillons du 22e léger, deux bataillons soit d’isembourg, soit napolitains, avec une centaine de chevaux, faisant plus de 5,000 hommes. Il me tarde de connaître l'époque où ces troupes seront arrivées à Bologne ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21886).
Le même 23 août 1809, à minuit, Murat écrit de son côté, depuis Naples, à Napoléon : "J'ai reçu la lettre du 10 de Votre Majesté et je m'empresse de vous rendre compte que les ordres qu'elle a daigné me donner vont recevoir leur exécution ... Quoique j'aie dû penser que le général Caffarelli aurait envoyé directement des ordres aux deux bataillons du 6e qui sont à Ancône, cette place ne se trouvant pas sous mon commandement, j'ai néanmoins adressé directement des ordres au commandant d'Ancône ; ainsi, dès, ce moment, les trois bataillons qui quittent mon royaume sont en mouvement, et les autres troupes des États Romains et d'Ancône vont s'y mettre incessamment. J'adresserai demain à Votre Majesté les différents itinéraires de ces mouvements …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 456, lettre 4424).
Le 30 août 1809, à 2 heures trois quarts du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… des courriers et des officiers sont expédiés dans toutes mes provinces pour réunir mes troupes qui étaient employées à la destruction du brigandage et à la rentrée des contributions, et j'espère que Votre Majesté approuvera la détermination que je viens de prendre d'arrêter la marche du bataillon de La Tour-d'Auvergne et de celui du 101e, que je faisais partir avec tant de plaisir pour la Haute-Italie ; en attendant, mes deux bataillons du 6e, les deux du 14e, un du 101e et mon régiment de chasseurs à cheval sont en route pour se rendre à leur destination pour Bologne …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 478, lettre 4452).
Le 2 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, de Naples, à Napoléon : "Je reçois la lettre de Votre Majesté du 23, et, d'après l'autorisation qu'elle me donne, je retiendrai les deux bataillons du 101e que je fais remplacer par deux bataillons de mon 1er d'infanterie légère, forts de 1200 hommes que je porterai incessamment à 1600, et deux bataillons de La Tour-d'Auvergne forts de 1800 hommes. Enfin Votre Majesté demande que les différents détachements forment une force de plus de 5000 hommes et Votre Majesté verra que je l'ai portée à plus de 6000.
2 escadrons du 1er régiment de chasseurs à cheval 400 hommes
2 bataillons du 14e 1400 —
2 — du 6e 1400 —
2 — du 1er d'infanterie légère 1200 —
2 — de La Tour-d'Auvergne 1800 —
6200 hommes
De plus je fais partir pour Rome le dépôt de La Tour-d’Auvergne fort de 500 hommes et j'y laisse provisoirement le 4e bataillon du 101e.
Les 4 bataillons du 6e et du 14e et les 400 hommes de mon régiment de chasseurs à cheval seront certainement rendus à Bologne lorsque cette lettre parviendra à Votre Majesté. Les autres bataillons y arriveront du 22 au 30 de ce mois. Je désire avoir rempli les intentions de Votre Majesté ...
La tranquillité continue à être parfaite, mais je continue à éprouver la plus grande difficulté pour la rentrée des contributions, à cause de la stagnation du commerce. J'adresse à Votre Majesté les itinéraires des différents bataillons qui vont se rendre à Bologne.
L'armée de Votre Majesté n'est pas aussi nombreuse qu'elle l'a cru. Elle est de 17000 hommes présents sous les armes et non pas de 20000, et elle restera à peu près à 14500 après le départ de La Tour-d'Auvergne, dont 5000 hommes sont indispensables dans le fond de la Calabre. J'ai les îles, Gaeta et les différents ports du royaume à garder ; mais n'importe, je prie Votre Majesté d'être sans inquiétude, quelque chose qu'il arrive, si mes sujets persistent dans le même esprit qu'ils n'ont cessé de montrer jusqu'à ce jour.
J'aurai l'honneur d'adresser demain à Votre Majesté un état exact, tant des troupes de Votre Majesté que de mes troupes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 488, lettre 4465 - Note : Cette lettre porte la mention suivante : « Renvoyé au vice-roi par ordre de l'Empereur, Schönbrunn, le 12 septembre 1809 »).
Le 3 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Comte Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie, à Milan : "Monsieur le Général Caffarelli, le roi de Naples me mande, en date du 23 août, qu'il a envoyé à Bologne deux escadrons napolitains forts de 500 chevaux et qu'il va en faire partir deux autres ; qu'il a fait partir les deux bataillons du 101e, un bataillon de la Tour d'Auvergne, deux du 6e de ligne et les deux du 14e léger ; ce qui fait sept bataillons et deux escadrons. Cette colonne, qui doit être de 4 à 5,000 hommes, doit être arrivée à Bologne. Il faut, dès que ces bataillons seront réunis, joindre aux 101e, et 6e tout ce que le prince Borghèse pourra envoyer de leurs dépôts et les détachements qu'ils ont dans la 15e demi-brigade provisoire. Il faut placer cette réserve à Vérone, hormis le bataillon de la Tour d'Auvergne, qu'il est prudent, vu qu'il est composé d'Allemands, de laisser à Bologne pour servir contre les révoltés. J'ai demandé au Roi d'envoyer aussi 2,000 hommes de ses troupes napolitaines.
Il faut que le général Vial, qui a ordre de se rendre à Trente, n'y aille qu'en force, afin de ne pas éprouver d'échec de la part de ces misérables. Je désire qu'il ait une force de 8,000 hommes entre Trente, Roveredo et Ala" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21963).
Le 5 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Sire, j'ai déjà rendu compte à Votre Majesté que 6000 hommes étaient en marche sur Bologne et que déjà les 4 bataillons du 14e et du 6e, ainsi que mon régiment de chasseurs à cheval, devaient être rendus à Bologne. Le reste y sera au plus tard vers la fin du mois ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 493, lettre 4471).
1810
Le 15 mars 1810, à Paris, l'Empereur est informé que "Le 6e régiment d'infanterie de lisne a fait, dans sa traversée d'Otrante à Corfou, une perte d'effets estimés 7.943 francs.
On propose à Sa Majesté d'accorder un secours de 6.000 francs à la masse d'habilement de ce régiment" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4104 - Extraite du "Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 14 mars 1810").
Le 22 mars 1810, à Compiègne, on informe l'Empereur que : "Victor de Compiègne, sous-lieutenant au 28e de dragons, a perdu son frère, lieutenant au 6e de ligne, tué à Raab, et pour soulager son vieux père dont il est l'unique soutien, il désire quitter le service"; Napoléon répond : "Accordé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 386).
Le 23 mars 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie : "… Une autre procédure m’a été adressée par la cour criminelle de Forli, contre un nommé Massoti, de Forli, prévenu d’assassinat contre un soldat du 6e de ligne français ...
J’observe à V. E. que si ces individus étaient traduits dans une garnison où se trouveraient des troupes italiennes, il en coûterait moins de frais et les dispositions judiciaires mieux observées ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 127 page 268).
Le 2 octobre 1810, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que "Un mulâtre, tambour-major au 6e régiment d'infanterie de ligne, sollicite l'autorisation de quitter ce corps pour passer dans le régiment royal africain qui est au service de Naples"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4644 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 septembre 1810 »).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Italie, il écrit : "… Cette armée se composerait de 10 divisions, dont 7 françaises et 3 italiennes, et composées, savoir :
... 3e division française, 22e léger ayant quatre bataillons ; 6e de ligne, deux ; 20e, quatre ; 62e, quatre : 14 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Toujours le 6 octobre 1810, l'Empereur écrit ecnore, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet des troupes à Corfou : "Monsieur le duc de Feltre ... Je vois par l'état de situation que vous me remettez qu'il y a 1469 hommes du 6e régiment de ligne présents sous les armes ; donnez ordre au dépôt d'envoyer 212 hommes pour le compléter ...
Vous lui ferez connaître [au Général Donzelot] que je regarde comme très possible qu'au mois de mars, il soit assiégé ; qu'il faut qu'il emploie l'hiver à compléter le système de défense que j'ai ordonné ; que je suppose qu'il n'a pas perdu un moment pour blinder ses magasins ; car ce sera par· une nuée de bombes qu'il sera attaqué. Il faut aussi qu'il défende longtemps l'île de Fano, puisque cette île est nécessaire pour pouvoir l'approvisionner" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4316; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24818).
Le même 6 octobre 1810 (daté présumée), l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Donzelot, Gouverneur des îles ioniennes : "D'après le compte qui nous a été rendu des attaques de l'ennemi sur les îles Ioniennes, et de la perte de trois de ces îles tombées en son pouvoir, nous avons trouvé convenable d'adresser au général de division Donzelot, que nous avons ci-devant établi gouverneur général desdites îles, les présentes lettres pour lui faire connaître nos volontés et lui remettre sous les yeux les devoirs de sa place, et les obligations que notre confiance dans sa bravoure, son zèle, et son dévouement à notre service lui imposent dans les circonstances actuelles.
Les îles Ioniennes étant attaquées par l'ennemi, qui est parvenu à s'emparer de trois d'entre elles, et se trouvant exposées à de nouvelles tentatives de sa part, nous avons confirmé dans le gouvernement de ces îles le sieur comte Donzelot, général de division dans nos armées, par la connaissance que nous avons acquise de sa bravoure, de son zèle, et de son dévouement à notre service.
Nous lui enjoignons particulièrement de faire tous ses effons pour nous conserver lesdites îles en defendant celles qui seraient encore attaquées, sunout celles de Sainte-Maure et de Corfou, par 1'emploi de tous les moyens qui ont été mis à sa disposition. Nous supposons qu'il aura pris les mesures nécessaires pour faire échouer l'attaque de l'ennemi sur l'île de Sainte-Maure, et nous lui ordonnons expressément de faire tout ce qui sera en son pouvoir pour repousser celles qu'il voudrait tenter contre l'île de Corfou, le point le plus important, comme aussi le plus susceptible de défense. Il devra s'attacher surtout à empêcher un débarquement des Anglais au pont de Govino, et à la pointe des Salines, qui leur faciliterait la prise de l'île, et l'attaque de la forteresse. Le général Donzelot mettra tous ses soins à la défense de l'île de Vido, dont l'importance lui est connue pour assurer celle de Corfou. Enfin, il doit, dans ces circonstances, redoubler de zèle, de fermeté et d'activité pour disputer à l'enneni tout ce qu'il voudrait encore lui enlever, pour faire échouer toutes ses tentatives, et pour lui reprendre, dès qu'il sera possible, les lieux qui sont tombés en son pouvoir. Dans le cas où ses communications avec la France seraient interrompues, il doit rester sourd à tous les bruits répandus par l'ennemi et résister à ses insinuations comme à ses attaques, ayant soin d'éviter de communiquer avec lui, autant que faire se pourra.
Il faut qu'il ait toujours devant les yeux les conséquences inévitables d'une négligence à rempllir les devoirs qui lui sont imposés, ou d'une contravention à nos ordres. Il ne doit jamais oublier qu'en perdant notre estime, il encourrait toute la sévérité des lois militaires. Enfin nous voulons et entendons qu'il emploie toutes ses ressources, et qu'il tente tous les moyens qui serviraient à prolonger sa défense et à augmenter la perte de l'ennemi. Il aura pour pensée habituelle qu'un Français doit compter la vie pour rien, dès qu'elle peut être mise en balance avec son honneur, et que cette idée doit être pour lui et pour ses subordonnés le mobile de toutes leurs actions. Et comme l'évacuation totale des îles Ioniennes par les troupes françaises doit être le dernier terme des efforts du général Donzelot et de l'impossibilité la plus absolue de résister davanrage à l'ennemi, nous lui défendons de jamais avancer cet événement malheureux par son consentement, sous quelque prétexte que ce soit, fût-ce
même sous celui d'obtenir par là une capitulation plus honorable. Nous voulons aussi que toutes les fois que le conseil de défense sera assemblé pour délibérer sur les opérations, il y soit fait lecture des présentes lettres patentes, à haute et intelligible voix" (Ernest Picard et Louis Tuetey. Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la Guerre, t. 3, p. 768, n° 4642; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24821).
Le 24 octobre 1810, le Duc de Feltre, depuis Paris, écrit à l'Empereur : "Sire, J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté qu'un bataillon de marche fort de 495 hommes tirés du 14e régiment d'infanterie légère et du 6e de ligne parti de Rome le 1er juin, en exécution de l'ordre de Votre Majesté du 15 mai, a été expédié le 27 juillet d'Otrante sur Corfou. 206 hommes seulement sont arrivés à Corfou, le reste du convoi ayant été forcé par le gros temps de regagner Otrante.
Le capitaine Coquerel, commandant ce bataillon de marche, me mande par une lettre qu'il m'écrit d'Otrante, en date du 26 septembre, que tout son bataillon aurait pu arriver à sa destination sans le mauvais état des barques et l'impéritie des marins employés au transport des troupes. Beaucoup de malades sont morts dans ces translations". Napoléon lui répond, de Fontainebleau, le 25 octobre 1810 : "Témoigner mon mécontentement au roi et aux ministres de Naples de ce qu'ils n'ont pas pris les mesures convenables pour faire passer ce détachement. Sans quoi, ils seront responsables de la prise de Corfou" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 1164).
Le 12 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître les ordres que vous avez donnés pour renforcer le 6e de ligne et le 14e léger qui sont à Corfou, ainsi que le reste de la garnison de cette île" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4359 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4811 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25218).
Le 21 novembre 1810, l'Empereur écrit au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 14e léger et le 6e de ligne doivent déjà se trouver portés au grand complet par des détachements qui sont partis de Rome ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4835).
Le 22 décembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, la 2e expédition qui doit partir de Toulon pour Corfou, composée de la frégate La Pomone et de la flûte La Persane, doit embarquer à bord cent hommes pris au dépôt du fort Lamalgue. Ces cent hommes seront, à leur arrivée à Corfou, incorporés dans le 6e de ligne. Ils seront habillés avant leur départ. Donnez des ordres pour que l'habillement de ces cent hommes en uniforme d'infanterie de ligne soit prêt à Toulon sans perdre de temps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4927; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25534).
Le 1er janvier 1811, le Duc de Feltre, depuis Paris, écrit à l'Empereur : "Sire, Votre Majesté, en me faisant connaître par son ordre du 22 décembre que la 2e expédition composée de la Pomone et de la Persane, qui doit partir de Toulon au 20 janvier, ne passerait point à Porto-Ferrajo pour y prendre le 2e détachement de 500 hommes du régiment de la Méditerranée, m'a prescrit de faire mettre à la disposition de la marine à Toulon, pour être embarqués sur cette expédition, cent hommes tirés du dépôt de conscrits réfractaires du fort Lamalgue". L'Empereur lui répond, depuis Paris, le 2 janvier 1811 : "On ne met que 100 hommes en tout afin de pouvoir mettre le plus d'objets possible. Cependant le ministre de la marine laissera maître le préfet maritime d'en mettre jusqu'à 200, si cela ne gêne point pour les autres objets qu'on embarque" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1229).
1811-1812, LA GARDE DE L’ITALIE DU NORD, CORFOU ET L’ILE D’ELBE
Le Régiment, désormais à 7 Bataillons, repartit ses effectifs, régulièrement renforcés par les conscrits réfractaires du 1er Régiment de la Méditerranée.
Au début de l’année 1811, les 1er et second Bataillon sont à Corfou avec le Colonel. Les 3e, 4e et 5e Bataillons sont à Rome la première partie de l’année.
Le 13 janvier 1811, Murat écrit, depuis Persano, au Général Grenier : "M. Le général, je reçois votre rapport ... Il est impossible de ne pas remarquer de la malveillance dans le rapport qui vous est fait par le colonel du 6e régiment ; il m’est impossible de croire aux mauvais traitements que ses soldats ont, lui a-t-on dit, éprouvés à Otrante, et je ne pense pas qu’il puisse y avoir un médecin assez sot pour pouvoir affirmer que c’est à la nourriture de la chair de porc frais que l’on doive attribuer la maladie de 28 hommes sur 200 ...
Quant à l’hôpital, je ne pense pas que dans l’état de défense où se trouve Otrante il fut prudent d’y en établir un ; ce serait évidemment trop l’exposer. On ne jouit pas à Otrante d’un air excellent ; et l’encombrement qu’y occasionnera les diverses expéditions pour Corfou n’est pas fait pour l’améliorer. C’est donc plutôt aux circonstances qu’au manque de générosité de la part des habitants qu’il faut attribuer la maladie et la mort des soldats qui y succombent. Vous me ferez plaisir de répondre dans ce sens au colonel du 6e régiment de ligne et à M. le général Cardoneau ..." (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 36 page 84).
Le 27 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai lu avec attention les états de répartition de la conscription ... Quant à l'état n° 1, voici mes observations : il ne faut pas envoyer au 6e de ligne qui est à Rome des conscrits de la Belgique ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26017).
Le 15 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, écrivez au général Donzelot qu'il ménage trop Ali Pacha ; qu'il faut qu'il culbute et brûle sa marine à la moindre insulte qu'il fera. Il faut rendre a cet homme outrage pour outrage. Aussitôt qu'il verra de la fermeté, il deviendra humble et soumis. Vous lui ferez connaître que j'ai pris des mesures pour approvisionner sa place pour deux ans pour 12 000 hommes. J'ai donné ordre d'augmenter sa garnison : 1° de 800 hommes d'infanterie légère ; 2° de tout ce qui sera nécessaire pour compléter le 6e de ligne. Avec ces forces, si le pacha se fâche, il pourra lui déclarer la guerre et s'emparer de Butrinto. Ali sentira le danger de sa position et celui d'être attaqué en même temps par le continent ; il craindra aussi l'indignation de la Porte. Les Turcs ne se mènent point par la douceur ; il faut les forcer à craindre. Aujourd'hui que je ne possède plus Sainte-Maure ni Céphalonie, il est inutile de rien ménager ; il ne peut rien sur Corfou" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17468 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26236).
Le 2 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre … Vous lui ferez connaître (au Général Donzelot) que je vois avec peine qu'il ait mis dans l'île de Fano des hommes du 6e de ligne ; quelques officiers français avec des Albanais de choix suffisent. Quant aux trois bataillons du 14e, aux deux du 6e et au bataillon italien, il doit toujours les tenir unis sans en ôter un homme …" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17551; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26481).
Le 2 avril 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois enfin la 1re lettre du général Decouz, datée d'Otrante, que vous m'envoyez avec votre rapport du 31 de ce mois. Mandez-lui de renvoyer à leurs compagnies les ouvriers des 1er de ligne et 22e légère. Il peut faire passer ceux du 62e et du 101e.
Il doit faire passer tous les hommes du 14e et du 6e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5261 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26484).
Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministe de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre … il s'agglomérera à Brindisi et Otrante beaucoup d'hommes du 14e régiment et du 6e, des détachements d'artillerie, des détachements italiens et aussi des détachements napolitains. Mais, quand j'ordonne de retenir ici tous les hommes, il est bien entendu que cela ne s'applique pas aux officiers qui seraient expédiés par vous ou par le roi de Naples …" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 135 ; Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17560 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26512 - Note : Eugène est informé le même jour de l'expédition de cette lettre au Général Clarke).
Le 4 avril 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous donnerez ordre au général Donzelot de compléter toutes les compagnies d'artillerie françaises qu'il a à Corfou à 140 hommes. A cet effet, il doit tirer les plus beaux hommes des conscrits réfractaires envoyés pour renforcer le 14e régiment et le 6e d'infanterie légère...
En général, le gouverneur ne tire pas assez grand parti des ressources de l'île où il devrait en trouver beaucoup : son administration n'est pas assez forte" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4528 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5270 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26515 - il faut comprendre ici 6e de Ligne et non 6e Léger).
Napoléon écrit, depuis Paris, le 8 avril 1811, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Mon intention est que le 6e de ligne et le 14e léger soient également portés à sept bataillons. Le décret que j'ai pris explique suffisamment mes intentions; je n'ai rien à y ajouter. Vous verrez qu'en conséquence des dispositions de ce décret je retire ... du 2e régiment de la Méditerranée, pour le 6e de ligne, 2,150 hommes ...
Il serait peut-être convenable d'envoyer en Corse des boutons ... du 6e de ligne, pour les attacher aux habits de ces hommes avant leur départ; ce qui serait une économie ...
Vous voyez que j'aurai ainsi à Corfou six bataillons français ... Présentez-moi la nomination des majors en second, des chefs de bataillon et des sous-lieutenants à tirer de l'école de Saint-Cyr, et les différentes dispositions à ordonner en conséquence de mon décret ...." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26577).
Le 18 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 17 avril. Vous me demandez si les 7es bataillons du 6e régiment de ligne et du 14e d'infanterie légère, qui doivent être formés à Corfou, doivent être suspendus jusqu'à l'équinoxe d'octobre. Je pense que cette organisation doit être faite sans délai sur le papier, mais n'être exécutée qu'à l'équinoxe, lorsque les hommes qu'on tire du régiment de la Méditerranée pourront arriver à Corfou. Vous devez donc prendre des mesures pour qu'on vous envoie les noms des officiers et sous-officiers que les bataillons de guerre doivent fournir pour composer les cadres de ces bataillons et vous occuper de les compléter. Par ce moyen ce travail sera plus régulier, et tous les officiers qui doivent venir du continent, on profitera de l'équinoxe pour les faire passer avec les courriers qui partiront de Corse" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26728).
Dans la foulée, l'Empereur écrit, le même jour, 18 avril 1811, depuis Paris, au Vice-Amiral Ddcrès, Ministre de la Marine : "Je reçois votre rapport du 17 ... Le transport du 7e bataillon du 14e, du 6e bataillon du 6e de ligne et tout ce qui est relatif aux mouvements de ces corps à Civitavecchia peut sans inconvénient être suspendu jusqu'à l'automne. Ayez seulement soin de ne pas oublier cette remarque, et de me remettre mes ordres sous les yeux vers le 15 août ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26742).
Le 15 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le général comte Dumas, j'ai reçu les 13 états que vous m'avez envoyés. Je désire que vous y fassiez les changements suivants :
... Par l'état n° 4, je vois que le 6e régiment de ligne n'est porté, savoir : le 1er bataillon qu'à 480 hommes, le 2e et le 3e bataillon, idem. Je ne sais où vous avez pris cette situation. Vous portez le 7e bataillon à 484 hommes ; mais le 7e bataillon n'est pas formé, non plus que le 6e. Il n'y a de ce régiment à Corfou que le 1er et le 2e qui ont 1 600 hommes sous les armes ; le 3e et le 4e bataillon sont à Rome. Je ne sais où vous avez pris ces renseignements ...
Je garde vos états dont je suppose que vous avez les doubles. Rectifiez votre travail sur les observations que je vous ai faites. Vous pouvez le simplifier, en supprimant deux états. Après ces changements, on arrivera au résultat qu'avec la conscription de 1812, on aura beaucoup plus que le complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5482 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27069).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
CORFOU.
Il y aura à Corfou :
Le 3e bataillon du 14e d'infanterie légère, deux bataillons du 6e de ligne, un bataillon italien, deux bataillons du régiment d'Isembourg, l'artillerie, le génie, les troupes septinsulaires et albanaises ; ce qui formera en tout 11,000 hommes.
Les ordres sont déjà donnés et les dispositions prises pour qu'il soit envoyé à Corfou le 7e bataillon du 14e léger formé en Corse, ainsi que les 6e et 7e bataillons du 6e de ligne, en les tirant des deux régiments de la Méditerranée ; ce qui augmentera les forces qui sont à Corfou de trois bataillons français ou 2,700 hommes, et formera un total de 13,000 hommes ...
30e DIVISION MILITAIRE.
Il y aura dans cette division six bataillons du 14e léger et du 6e de ligne mis au complet par les régiments de la Méditerranée ; ce qui fera 4,800 hommes, sans compter les vétérans et la gendarmerie. En cas de besoin, le roi de Naples enverrait sa colonne de 5 à 600 hommes, la Corse détacherait les bataillons d'élite des régiments de la Méditerranée, enfin le royaume d'Italie et la Toscane feraient aussi marcher des troupes sur Rome ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Les 5e et 7e passent ensuite à l’ile d’Elbe.
Le 17 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre de ce jour, bureau de l'inspection. Il y a erreur dans ma lettre du 24 mai J'ai voulu mettre les 6e et 5e bataillons. Je mets les 6es bataillons avant les 5es, parce qu'ils doivent être complétés avant les 5es. Cela est applicable aux 6e, 26e, 66e, 82e et autres régiments qui sont à 7 bataillons. Le bataillon de dépôt s'appellera toujours se bataillon parce que cela forme un ordre commun. Faites-moi un rapport là-dessus et joignez-y un projet de décret, si cela est nécessaire" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27329).
Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le 23 juin 1811 : "... Donnez ordre au 3e bataillon du régiment de la Méditerranée, qui vient d'arriver à l'île d'Elbe, et qui a 300 hommes nus, de former une compagnie de marche de ces 300 hommes, en ayant soin cependant de ne prendre que des hommes des départements français en deçà des Alpes, et de diriger ces hommes sur Rome, où ils seront incorporés dans le 6e de ligne, qui les habillera et les équipera ...
Donnez ordre également que les 3e, 4e et se bataillons du 6e de ligne forment le cadre du 6e bataillon ; que ce cadre se rende sans délai dans l'île d'Elbe et qu'il y soit complété à 840 hommes, moitié par des conscrits réfractaires de la France italienne et moitié par des conscrits anciens Français venant de Corse. Le major et le conseil d'administration du 6e de ligne auront donc soin de pourvoir à l'habillement de ces hommes et enverront même des ouvriers à l'île d'Elbe. Ce qui permet d'admettre des Italiens dans ces 2 cadres c'est que leur destination est pour Corfou où il y a des troupes italiennes.
Ces 6e et 7e bataillons resteront à l'île d'Elbe sous les ordres d'un major en second que vous y enverrez pour les commander et correspondre avec vous ainsi qu'avec les majors des 6e et 14e régiments. Enfin dans la mauvaise saison, ces 2 bataillons seront transportés par mer à Corfou où ils iront augmenter la garnison.
Le 5e bataillon du 14e d'infanterie légère et le 5e bataillon du 6e de ligne verseront dans leurs 3e et 4e bataillons tous les hommes qu'ils ont de disponibles ; ensuite les cadres de ces 5es bataillons, complétés en officiers et sous-officiers, partiront pour se rendre dans l'île d'Elbe et y seront complétés moyennant l'incorporation de 800 conscrits réfractaires dans chaque bataillon, ce qui fera pour les 2 bataillons 1 600 conscrits qui seront envoyés de l'île de Corse et seront habillés par les soins des majors des 6e et 14e régiments. Il est nécessaire qu'on n'admette dans ces 5es bataillons que des conscrits de la France en deçà des Alpes, vu que ces bataillons, après leur formation, seront envoyés à Rome.
Ainsi, dans le courant de septembre, j'aurai à Rome 6 bataillons, savoir 3 du 14e et 3 du 6e, chaque régiment ayant 2 100 hommes présents ; ce qui fera 4 000 hommes.
Par suite de ces dispositions, le 6e de ligne devra donc avoir le moyen d'habiller :
1° les 300 hommes de la compagnie de marche que le 3e bataillon de la Méditerranée 300
2° les 800 qui compléteront les cadres du 6e bataillon de l'île d'Elbe 800
3° les 560 qui compléteront également à l'ile d'Elbe le cadre du 5e bataillon 560
Total des conscrits à habiller 1 660 hommes ...
Vous autoriserez les majors des 6e de ligne et 14e d'infanterie légère à se rendre eux-mêmes à l'île d'Elbe, lorsque leurs conscrits y seront arrivés, pour en passer la revue et pourvoir à leur prompt habillement : comme ces régiments n'ont pas envoyé d'effets d'habillement à Corfou, il est probable qu'ils auront des ressources toutes prêtes du moins pour les premiers conscrits qui arriveront. Prévenez de ces dispositions le ministre de l'Administration de la guerre pour qu'il donne aux corps les moyens dont ils auraient besoin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5667 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27406)
Puis le même jour : "Ordre d’envoyer à l’ile d’Elbe par Piombino, le cadre du 7e bataillon du 14e léger et du 6e de ligne pour y être complétés avec des conscrits réfractaires, pour y rester jusqu’à la mauvaise saison, époque où ils seront tous deux envoyés par mer à Corfou" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5668).
Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, j'ai lu avec intérêt le compte que vous m'avez rendu des déserteurs réfractaires au 1er juin ... Je relève ici par aperçu le nombre d'hommes dont j'ai disposé :
1er régiment de la Méditerranée en Corse
... Le 6e bataillon du 6e de ligne doit en envoyer prendre 840 à l'île d'Elbe. 840
... Le 3e bataillon du même régiment de la Méditerranée doit envoyer une compagnie de marche de 300 hommes à Rome pour y être incorporée dans le 6e de ligne. 300
Le cadre du 5e bataillon du 6e de ligne doit venir se compléter à l'ile d'Elbe où il emploiera 560 hommes. 560
... Vérifiez cet aperçu et remettez-moi un travail complet à cet égard" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27431).
Le même 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Elisa, Grande-Duchesse de Toscane : "... Le 3e bataillon de la Méditerranée qui vient d'arriver enverra également à Rome une compagnie de marche de 300 hommes non habillés mais tous français (on en ôtera les conscrits de l'Italie française). Ces 300 hommes dirigés sur Rome y seront incorporés dans le 6e de 1igne ...
Le général Miollis doit former les cadres du 6e bataillon du 6e de ligne, et celui du 7e bataillon du 14e d'infanterie légère, et envoyer ces deux cadres dans l'île d'Elbe où ils seront complétés chacun à 900 hommes ; savoir : moitié par des conscrits des départements romains et toscans et moitié par des conscrits français de 1'ancienne France et qui seront envoyés de Corse. Ces hommes seront habillés et équipés par les soins du major et du conseil d'administration du 14e léger et du 6e de ligne qui sont à Rome. Ecrivez au général Miollis pour presser le départ de ces deux cadres et l'envoi à l'île d'Elbe de tout ce qui est nécessaire pour habiller ces hommes. Ce qui permet d'admettre des Italiens dans ces deux bataillons, c'est que leur destination est pour Corfou, où il y a déjà des troupes italiennes. Le 6e et le 7e bataillon resteront à l'île d'Elbe sous les ordres d'un major en second que le ministre enverra pour les commander ; et dans la mauvaise saison, on les transportera à Corfou dont ils iront augmenter la garnison.
Enfin le cinquième bataillon du 14e et celui du 6e de ligne, après avoir versé tout ce qu'ils ont d'hommes disponibles dans leurs 3es et 4es bataillons, vont également envoyer leur cadre à l'île d'Elbe pour s'y compléter. Moyennant l'incorporation des 300 conscrits réfractaires dans chacun de ces ses bataillons, ce qui fera l'emploi de 1 600 autres conscrits qu'on enverra de l'île de Corse. Mais il est nécessaire de n'admettre dans ces ses bataillons que des conscrits de l'ancienne France vu que ces bataillons doivent après leur formation être renvoyés à Rome. Les majors et les conseils d'administration du 6e de ligne et 14e d'infanterie légère feront également babiller ces conscrits.
Envoyez-moi toutes les semaines des états détaillés de l'arrivée et du départ des conscrits réfractaires à l'île d'Elbe ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27433).
Encore le 24 juin 1811, l'Empereur écrit cette fois, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, le 3e bataillon du régiment de la Méditerranée est fort de 1100 hommes. On me mande que 800 hommes sont habillés et que 300 sont nus. J'ai ordonné que ces 300 hommes fussent habillés à Rome, et incorporés dans le 6e de ligne. J'ai ordonné que les 5es bataillons des 6e de ligne et 14e léger se rendissent à l'île d'Elbe pour recevoir des conscrits ; et que le 7e bataillon du 14e léger et le 6e bataillon du 6e de ligne se rendissent également à 1'île d'Elbe pour recevoir 840 conscrits chacun. C'est donc 16 à 1800 conscrits que vont recevoir ces deux régiments. Il faut qu'ils aient leurs effets d'habillement à l'île d'Elbe. Les 7es et 6es bataillons du 14e et du 6e attendront à l'île d'Elbe l'équinoxe pour passer à Corfou. Les deux cinquièmes bataillons rentreront à Rome, après qu'ils seront complétés. Mon intention est que les 3es, 4es et 5es bataillons des 6e et 14e qui sont à Rome soient complétés, afin que ces six bataillons aient 4 à 5 000 hommes que j'estime nécessaires pour la garnison de cette grande ville" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27434).
Le 25 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Présentez-moi quatre généraux de brigade à nommer parmi les colonels des corps de l'armée d'Aragon qui se sont le plus distingués, savoir : les 1er léger, 114e, 121e, 14e de ligne, 115e, 42e, 7e, 6e, 44e, 16e, 117e.
Remettez-moi les noms et les états de service de ces colonels avec des notes sur leur capacité" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5679; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27436). Le Colonel De Villiers sera nommé Général dans le courant de 1811.
Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai disposé 8560 conscrits des dépôts des conscrits réfractaires de l'île d'Elbe et de la Corse savoir :
... Pour le 6e de ligne, lesquels doivent se rendre de l'île d'Elbe à Corfou et être incorporés dans le 6e de ligne 300
Il est important que ces 800 hommes soient tous français et qu'il n'y ait parmi eux aucun homme des départements au-delà des Alpes.
J'ai de plus ordonné que les 7es bataillons du 14e léger et du 6e de ligne se rendissent à l'île d'Elbe où ils doivent recevoir chacun 840 hommes des conscrits réfractaires de la Corse. La moitié de ces conscrits peuvent être italiens ; l'autre moitié doit être française. 1680 hommes
Enfin, j'ai donné aux 5es bataillons du 6e de ligne et 14e léger 1120 hommes
Je désire que ces derniers soient français.
Envoyez ce tableau de 8 500 hommes à la grande-duchesse et au général commandant la 29e division militaire afin qu'ils fassent exécuter ces dispositions ...
Il faut que la grande-duchesse porte une attention particulière à ce que les 7es bataillons du 14e léger et du 6e de ligne soient mis en état de partir, à l'époque de l'équinoxe, de l'île d'Elbe pour se rendre à Corfou ...
Tenez-moi au courant de l'exécution de mes ordres au 1er juillet afin que lorsqu'il y aura plus de 8500 hommes destinés pour la, Corse et l'île d'Elbe, je puisse envoyer de nouveaux cadres pour recevoir ces conscrits" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5732 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27527).
Le même 4 juillet 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, à Élisa Napoléon, Grande-Duchesse de Toscane, à Florence : "Ma Sœur, j'ai disposé de 8,500 conscrits des dépôts de conscrits réfractaires de l'île d'Elbe et de la Corse, savoir : ... pour le 14e léger, 500 hommes qui doivent se rendre de Corse à Piombino et de là à Rome ; pour le 6e de ligne, 300 hommes qui doivent se rendre de l'île d'Elbe à Corfou pour être incorporés dans ce régiment. Il est important que les derniers 800 hommes soient tous Français, et qu'il n'y ait parmi eux aucun homme des départements au-delà des Alpes. J'ai de plus ordonné que les 7es bataillons du 14e léger et du 6e de ligne se rendissent à l'île d'Elbe, où ils doivent recevoir chacun 840 hommes. La moitié de ces conscrits peut être Italiens ; l'autre moitié doit être Français. Enfin j'ai donné aux 5es bataillons des 6e de ligne et 14e léger 1,120 hommes.
Le ministre de la guerre doit vous envoyer le tableau du nombre d'hommes dont j'ai disposé.
Faites-moi connaître si les ordres que j'ai donnés à cet égard sont exécutés. Les 5es bataillons des 6e de ligne et 14e léger sont-ils passés ? ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17885 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27536).
Le 24 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, répondez au général Berthier par duplicata ... Mandez-lui d'envoyer à l'île d'Elbe :
500 hommes au 6e bataillon du 14e léger
900 au 7e idem
500 au 6e du 6e de ligne.
900 au 7e idem
Les cadres de ces 4 bataillons sont à l'île d'Elbe. Voilà 2 800 hommes qui le débarrasseront des conscrits qui l'encombrent, mais il est nécessaire que sur ce nombre il y en ait au moins 1/2 d'anciens Français. Vous ajouterez que vous supposez qu'il aura reçu cette instruction du ministre de la Guerre ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4668; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5825 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27770).
Encore le 24 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le Comte de Cessac, faites-moi connaitre l’état de l’habillement des 1400 hommes que doivent recevoir les 6e et 7e bataillons du 14e léger et des 1400 hommes que doivent recevoir les 6e et 7e bataillons du 6e de ligne qui sont à l’ile d'Elbe ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5832 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27778).
Le 27 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre ... Que le bataillon du 6e de ligne qui arrive le 14 à Toulouse y séjourne le 15 et en parte le 16 ...
Tout cela doit faire partie du corps d'observation de réserve" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5850 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27818).
Le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, j'ai disposé sur le 1er régiment de la Méditerranée qui se trouve en Corse et à l'île d'Elbe de 8 520 hommes. Il était fort de 7 700 hommes. Il ne faut donc plus que 800 hommes pour remplir toutes les demandes que je lui ai faites. La 2e colonne mobile doit encore en fournir 3 000 et la 3e 27. Tous ces hommes doivent se diriger sur l'île d'Elbe et la Corse, ainsi il y aura de quoi faire face à tout, mais il est nécessaire que le ministre directeur de l'Administration de la guerre me fasse connaître si les ordres ont été bien donnés pour l'habillement de tous ces hommes. Le 6e de ligne recevra 1 500 hommes, le 14e léger 1750 et le 28e léger en recevra 900 pour son 6e bataillon. A-t-on bien déterminé qui doit leur fournir l'habillement ? Je désire que le ministre directeur m'adresse une note là-dessus ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5896; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27957).
Toujours le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général Donzelot de compléter les 11e, 15e, 16e et 22e compagnies du 2e régiment d'artillerie à pied à 140 hommes par compagnie en prenant des hommes dans le 6e régiment de ligne ; de compléter les 4e et 12e compagnies d'artillerie italienne à 140 hommes par compagnie en prenant des hommes dans le 2e régiment de ligne italien ; enfin de former une compagnie d'artillerie de 140 hommes du régiment d'Isembourg.
Par ce moyen il y aura 4 compagnies françaises d'artillerie formant 560 hommes, 2 compagnies formant 280 hommes et une compagnie tirée du régiment d'Isembourg, 140 hommes total, près de 1 200 hommes d'artillerie.
... Envoyez ces ordres au général Donzelot par duplicata et triplicata ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5898 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27960).
Le 15 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, ... qui est-ce qui a eu l'ordre de fournir l'habillement ... du 6e, du 20e ?
... En me rendant compte des mesures que vous avez prises, faites-moi connaître quand vous êtes fondé à penser que tous ces cadres seront habillés et équipés" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5996 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28178).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux.
ESCADRE DE l'ADRIATIOUE
Les 2es compagnies du 5e bataillon des 84e, 92e, 6e et 23e de ligne, complétées à 140 hommes chacune, officiers, sous-officiers et soldats compris, tous originaires des anciens départements de France, se rendront à Venise ; les sous-officiers et les 30 premiers soldats de chaque compagnie devront avoir quatre ans de service. Pour le reste des soldats, ils seront admis sans avoir égard aux services, pour cette fois seulement, dérogeant pour cette première organisation à l'article 4 de mon décret du 7 juin ; il suffira qu'ils soient Français, condition qui est de rigueur.
La compagnie du 92e sera placée sur le Rivoli, celle du 6e sur le Mont-Saint-Bernard, celle du 23e sur le Castiglione, celle du 84e sur les frégates L’Uranie, la Flore et la Danaé.
Vous chargerez les colonels de porter un soin particulier à ce que les officiers, sous-officiers et soldats soient complets ; et que ces compagnies soient bien habillées, bien armées et en bon état ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 7 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la correspondance du général César Berthier. Répondez à sa lettre du 14 août ...
Il y a au régiment de la Méditerranée 3.400 Français, 1.000 Piémontais et 1.600 Toscans ou Génois, ce qui fait 6.000 hommes, force effective du régiment.
Dans ce nombre, ne sont pas compris 600 hommes fournis au 112e, ni 500 hommes fournis au 14e léger, qui est à Rome. Le régiment de la Méditerranée n'a donc plus que 1.600 hommes à fournir aux 7e bataillons des 14e léger et 6e de ligne, et 1.100 hommes aux deux 5es bataillons de ces régiments, ce qui ne fait que 2.700 hommes. Sur les 3.400 Français, présents au régiment de la Méditerranée, le général Berthier doit en employer 1.000 ; il doit également employer les 1.000 Piémontais, ce qui fait 2.600 hommes, à compléter le 14e léger et le 6e de ligne. Il restera 3.400 hommes pour le régiment de la Méditerranée, qui reçoit encore beaucoup d'hommes du Piémont, de Gênes, de la Toscane et de Rome.
... Les majors des 14e léger et 6e de ligne, qui sont à Rome, ont ordre de pourvoir à l'habillement et petit équipement de ces bataillons pour la partie qui ne serait pas habillée.
Faites connaître au général César Berthier qu'il est urgent que les 6e et 7e bataillons des 6e de ligne et 14e léger soient complétés, parce que je les destine à aller à Corfou, et les 5es bataillons à retourner à Rome, pour porter ces régiments au grand complet. Le général Berthier peut ordonner au colonel du régiment de la Méditerranée de former sans affectation les deux premières compagnies de chaque bataillon des trois quarts d'anciens Français. Par ce moyen, on aura dans la main des compagnies sur l'esprit desquelles on aura le droit de compter davantage" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28549).
Le 10 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... L'expédition de Gênes se rendra à Porto-Ferrajo, où elle embarquera 300 conscrits. Vous remettrez, à cet effet, au ministre de la marine un ordre adressé au commandant de Porto-Ferrajo pour qu'il fournisse, sous douze heures, 150 hommes du 7e bataillon du 6e de ligne et pareil nombre du 7e bataillon du 14e d'infanterie légère et, si ce dernier bataillon n'avait pas le nombre suffisant d'hommes habillés et en état de partir, le bataillon du régiment de la Méditerranée, qui est habillé de l'uniforme d'infanterie légère, y suppléerait en fournissant 150 hommes habillés, lesquels se rendraient à Corfou où ils attendraient le restant du bataillon du 14e d'infanterie légère.
L'expédition de Toulon portera 300 hommes qui seront fournis par chaque bataillon du 2e régiment de la Méditerranée. II ne sera fourni par chaque bataillon qu'un seul officier, un seul sergent, deux caporaux, un tambour et 100 hommes. Les sous officiers et soldats seront effacés du contrôle. Les officiers recevront de vous une lettre de passe pour le 6e de ligne ; et les 300 hommes seront incorporés dans le 6e de ligne, aussitôt qu'ils seront arrivés.
Faites connaître au général Donzelot que mon intention est de porter toutes les compagnies qui sont à Corfou, tant françaises qu’italiennes, au complet de 196 hommes ... Vous lui renouvellerez l'ordre de renvoyer en France la plus grande partie des Albanais, en lui faisant connaître que, dans le courant de l'hiver, le 7e bataillon du 14e d'infanterie légère et le 7e du 6e de ligne se rendront à Corfou" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6147 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28566).
Le même 10 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Vice-amiral Comte Decrès, Ministre de la Marine, à Paris : "Monsieur le Comte Decrès ... Vous demanderez au ministre de la guerre un ordre pour que le commandant de l'île d'Elbe fasse embarquer 300 conscrits du 6e ou du 14e léger à bord de l'expédition partie de Gênes, s'il y a suffisamment de conscrits habillés, et, dans le cas contraire, pour qu'il fasse compléter les cadres de deux compagnies du 7e bataillon du 14e léger par 300 conscrits disponibles du bataillon du régiment de la Méditerranée, qui se trouve dans l'île.
L'expédition de Toulon embarquera 300 conscrits du régiment de la Méditerranée qui est à Toulon.
Les deux expéditions de Gênes et de Toulon porteront ainsi 600 hommes ; dans leur second voyage, elles porteront chacune 300 hommes du 14e léger et du 6e de ligne. Ce sera donc 1,200 hommes que ces deux expéditions auront portés.
Recommandez aux capitaines d'embarquer d'abord les vivres et de ne prendre les hommes qu'autant que cela ne gênerait point le transport des vivres.
Il est nécessaire que pour leur second voyage vous donniez de nouvelles instructions à Porto-Ferrajo, pour qu'on tienne prêt dans ce port de quoi compléter leurs vivres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18127; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28571).
Toujours le 10 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Capitaine Colomb, commandant la frégate L'Incorruptible : "Monsieur le capitaine de frégate Colomb, notre intention est que vous appareilliez de notre port de Toulon avec notre frégate L’Incorruptible et notre flûte La Baleine. Notre flûte La Baleine sera armée selon nos règlements, mais de manière à avoir l’avantage sur une corvette. Ces deux bâtiments seront chargés, conformément aux instructions que vous donne notre ministre de la Marine, de vivres et de munitions de guerre et de 300 hommes du régiment de la Méditerranée.
Ainsi chargés, ces bâtiments appareilleront sous votre commandement par un temps favorable pour vous rendre à Corfou.
Vous séjournerez à Corfou le moins de temps possible, moins de dix jours, si cela dépend de vous : et vous profiterez d’une occasion favorable pour revenir sur Portoferraio où vous embarquerez 300 hommes du 6e régiment de ligne qui vous seront remis et que vous transporterez à Corfou. Vous laisserez la flûte La Baleine à Portoferraio ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28570).
Le 11 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, envoyez-moi l'état par ordre numérique de tous les régiments à l'époque du 1er septembre. Il faut que dans cet état on ne porte que ce qui est exécuté et non ce qui est ordonné ; ce qui est ordonné doit être mentionné en encre rouge, mais ne doit être jamais compté dans les totaux ...
Au 6e de ligne, on porte comme reçus 425 hommes cela est faux. Il faudrait distinguer ce qui est arrivé au régiment de ce qui est en marche pour s'y rendre ...
Je vous prie de faire rédiger cet état avec le plus grand soin, et de faire écrire en encre rouge ce qui est ordonné. Il faut donc distinguer ce que chaque régiment reçoit de la conscription, de la réserve, ou des conscrits réfractaires" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6155 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28595).
Le 18 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, à Elisa, Grande-Duchesse de Toscane : "Ma sœur, faites-moi connaître quelle est la situation des deux bataillons de la Méditerranée qui sont à l’île d’Elbe et des 5e, 6e et 7e bataillons du 6e de ligne et du 14e léger, de quel pays sont les hommes, et en quel état sont l’habillement, l’armement, et l’instruction" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28700).
Le 25 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Au 1er janvier, on passera également la revue du bataillon du 14e léger et du 6e de ligne qui sont à l'île d'Elbe. Je déciderai alors ce qui doit en être fait" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29198).
Le 26 novembre 1811, à Rotterdam, "On propose de nommer colonel du 6e régiment d'infanterie, à la place de M. Devilliers promu général, M. Jean-Etienne Barré, colonel en second du régiment d'Isembourg, dont on joint l'état de services"; l'Empereur répond : "Cet état de services n'est pas en règle. Dans quel régiment a-t-il été capitaine et chef de bataillon ? Quelles campagnes a-t-il faites ?" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 971).
Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie ...
On laisserait en Italie les régiments suivants :
RÉGIMENTS FRANÇAIS. — 22e d'infanterie légère, six bataillons ; 6e de ligne, trois ; 14e léger, trois ; 112e de ligne, cinq ; 13e, cinq ; 23e, deux ; les 5es bataillons des six régiments français composant les 13e et 14e divisions, six bataillons ; 10e de ligne, deux bataillons ; 20e, deux ; 7e, un ; 12e, un ; 1er léger, deux ; 3e, un ; 67e de ligne, un ; régiment illyrien, un ; 52e de ligne, cinq ; 102e, deux ; ce qui ferait en deçà des Alpes quarante-huit bataillons français, formant 30,000 hommes d'infanterie, lesquels seront complétés par la levée de la conscription qui va être faite, celle de 1812 ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).
Le 19 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, ce n'est plus la même main qui dirige la formation de mes états de situation. Ceux que j'ai sous les yeux ne contiennent que des fautes ; il faut qu'il y ait une désorganisation dans ce bureau ...
Au 6e de ligne, on suppose que le 4e bataillon, qui est à Rome, formera le dépôt ; ce qui n'est pas exact ...
Dans ce même état de situation par ordre numérique on n'a pas mis la note des conscrits que chaque corps a à recevoir, ni de ceux qu'il a reçus.
Je désire que vous me remettiez un nouvel état où toutes ces fautes soient réparées" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18346 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29391).
Le même 19 décembre 1811, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître la situation et la composition du 5e bataillon du 6e de ligne, qui est à l'île d'Elbe, de quel pays sont les hommes et s’ils sont habillés. Le 3e bataillon de ce régiment, qui est à Rome, n’a que 600 hommes ; le 4e bataillon n'a également que 600 hommes. Ce qui existe dans le 5e bataillon est donc nécessaire pour compléter ces deux bataillons. Le 7e bataillon du 6e de ligne, qui a déjà 150 hommes partis pour Corfou, doit rester à l'île d'Elbe, afin de passer insensiblement à Corfou ...
Recommandez au général Miollis de tenir en réserve et en bon état les bataillons du 6e de ligne et du 14e d'infanterie légère, et d'employer sur les côtes les bataillons étrangers et autres troupes de cette espèce, mais de ne placer les bataillons français que dans des pays sains. Je vois avec peine qu'il y a beaucoup de malades ; il faut qu'il y porte un soin particulier" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6503 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29393).
Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux bataillons de guerre des 8e et 18e légers et du 23e de ligne, qui sont en Illyrie, d'envoyer chacun 50 hommes au dépôt de Fontainebleau, en prenant des hommes sachant lire et écrire, ayant plus de trois ans de service, de la capacité, et propres à faire de bons caporaux et de bons sergents.
Donnez ordre au vice-roi d'envoyer 25 hommes ayant les mêmes qualités, pris dans chacun des sept régiments de ligne qui sont en Italie, lesquels seront destinés pour le dépôt de Fontainebleau.
Donnez ordre à la grande duchesse de Toscane d'envoyer 50 hommes du 112e.
Donnez ordre au général Miollis d'envoyer 25 hommes du 6e de ligne et 25 hommes du 14e léger.
Donnez ordre au général Grenier d'envoyer 50 hommes du 22e léger qui est dans le royaume de Naples.
Enfin donnez ordre que le 29e qui est à Toulon envoie 25 hommes.
Ce qui fera un total de 600 hommes qui, joints aux 2.000 que la jeune garde envoie à Fontainebleau, remontera ce dépôt, et mettra à même d'y trouver des moyens pour recruter les régiments.
P.-S. Le cinquième de ces hommes, c'est-à-dire 120, devront être propres à faire des sergents ; les autres quatre cinquièmes propres à faire des caporaux. Tous devront avoir trois ans de service" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).
Le 31 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je suis étonné que le 112e n'ait que 2.600 hommes. Je lui ai cependant fait donner des conscrits des Bouches-du-Rhône, des conscrits du 6e de ligne et de plus des conscrits réfractaires. Ce régiment devrait être de plus de 3.400 hommes. D'où vient cette diminution ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29563).
En 1812, la grande affaire est bien sûr la future campagne de Russie dès le début de l'année, puisque le conflit semble inévitable à moyen terme. Napoléon renforce ses bases arrières en Italie du Nord et en Méditerranée durant toute l'année, y compris la campagne lancée au passage du Niémen le 24 juin. Sur la fin de l'année, l'Italie renvoie des renforts en Allemagne, alors que l'Armée française retraite et se dissout dans les neiges russes.
Les 1er, 2e et 6e Bataillons sont à Corfou. Les 3e et 4e Bataillons sont à Rome au début de l’année puis passent à Vérone en Octobre.
Le 5e Bataillon, quant à lui, passe de l’Ile d’Elbe au Nord de la péninsule italienne sur Vérone. Y verse ses effectifs dans les Régiments présents et renvoie ses cadres à l’ile d’Elbe.
En avril 1812, le 5e Bataillon a 3 Compagnies à Rome, une sur le vaisseau «le Saint-Bernard».
Le 7e Bataillon à l’ile d’Elbe envoie une Compagnie à Corfou.
On peut suivre les péripéties des Bataillons du 6e de Ligne dans la Correspondance de Napoléon.
Le 15 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "La garnison napolitaine de Gaète vient d’être changée. Le 1er régiment de ligne est arrivé ici le 13 et en est reparti le 14 pour se rendre dans cette place pour y relever le 6e qui doit en partir aujourd’hui et se rendre à Capoue ou à Naples. Différents corps napolitains ont également changé de garnison, tant à Capoue qu’à Naples et Capri" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 212 page 443).
Le 16 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Monsieur le duc de Feltre ... J'ai à ordonner des mouvements qui sont pressés pour les 5e et 7e bataillons du 6e de ligne, pour les 5e et 7e bataillons du 14e léger, pour le 1er et le 3e bataillon du 1er régiment de la Méditerranée, qui sont à l'île d'Elbe. Je désire faire passer ces bataillons sur le continent ; mais j'ai besoin de savoir de quels départements sont les hommes qui les composent, comment ils sont habillés et dans quelle situation ils sont ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18439 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29774).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... Le régiment de la Méditerranée, à Toulon, fournira quatre cadres aux gardes nationales du Piémont.
Le cadre du bataillon de Toscane sera tiré du 112e régiment.
Celui de Rome sera tiré des 6e de ligne et 14e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 28 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous donnerez l'ordre que le 5e bataillon du 14e régiment d'infanterie légère et le 5e bataillon du 6e de ligne partent de l'île d'Elbe, à deux jours de distance l'un de l'autre, et se dirigent par le plus court chemin sur Mantoue, où ils seront à la disposition du vice-roi, qui en incorporera tous les hommes dans les régiments de l'armée d'Italie. Il placera l'infanterie légère dans les 8e et 18e régiments d'infanterie légère, et les hommes de la ligne dans ceux de ses régiments du corps d'observation d'Italie qui en auront le plus besoin. Envoyez cet ordre par estafette ; qu'il soit exécuté dans les vingt-quatre heures qui suivront sa réception. Recommandez à la grande-duchesse de veiller sur les mesures à prendre pour empêcher la désertion. Les cadres de ces deux bataillons, après avoir fourni leurs conscrits, retourneront à Rome.
Le 7e bataillon du 14e régiment d'infanterie légère continuera à garder garnison à l'île d'Elbe ; la 6e compagnie restera à Corfou comme détachée de ce bataillon. Le 7e bataillon du 6e de ligne continuera également à tenir garnison dans l'île d'Elbe, et la 6e compagnie sera également détachée à Corfou..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6702 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29850).
Le 9 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon fils, je vois par le rapport du général Vignolle, du 2 février, que, moyennant les incorporations des bataillons de la Méditerranée, le 84e, le 9e, le 106e et le 92e se trouvent au grand complet ; le 8e et le 18e d'infanterie légère doivent se trouver au grand complet par l'incorporation du 7e bataillon. Les Croates et les Espagnols sont au grand complet ; je n'ai donc plus de sollicitude que pour le 35e et le 57e. Faites-moi connaître si vous avez reçu le 5e bataillon du 62e qui doit vous fournir 3 à 400 hommes à incorporer. J'ai dirigé de l'île d'Elbe sur l'Italie les 5e bataillons du 14e·d'infanterie légère et du 6e de ligne. Je l'ai fait suivre par quatre compagnies de marches, tirées également des bataillons de la Méditerranée qui sont à l'île d'Elbe ; enfin je suppose que vous avez pris toutes les mesures nécessaires pour porter les troupes italiennes au grand complet. Ayez soin de faire passer une revue générale par les inspecteurs aux revues du 11 au 16, afin de bien savoir l'état des troupes qui partent, et d'arrêter à cette époque l'effectif de chaque compagnie, de chaque bataillon et chaque corps. Tout le reste pourrait entrer dans l'effectif du 6e bataillon, hormis ce qui se trouve aux hôpitaux de Bolzano, de Vérone, de Brescia et environs. Vous devez avoir reçu du prince de Neufchâtel l'ordre de commencer votre mouvement du 16 au 20. Je vous ai fait connaître que vous pouviez ne le commencer que du 20 au 22, cela est indifférent ; il suffit que le mouvement soit secret et s'opère ensuite avec rapidité une fois qu'il sera commencé. Il faut surtout que j'en sois prévenu, et que je connaisse à l'avance le moment où votre première colonne de troupes passera le Brenner, pour que je puisse régler tous les autres mouvements en conséquence" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 305 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29954).
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les 5es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger ont eu l'ordre de quitter l'île d'Elbe ; mais il reste toujours à l'île d'Elbe cinq compagnies du 7e bataillon du 14e léger (la 6e étant à Corfou), formant un présent sous les armes de 660 hommes, et cinq compagnies du 7e bataillon du 6e de ligne, formant également 600 hommes sous les armes, ce qui fait 1.200 hommes ; le 1er bataillon du 1er régiment de la Méditerranée, fort de 682 hommes, mais sur lequel deux compagnies de marche ont été tirées, pour être envoyées à Mantoue ; le 3e bataillon du même régiment fort de 680, moins l'effectif des 280 hommes des deux compagnies, ce qui ferait donc 400 hommes restant pour chaque bataillon, et avec les 1.200 hommes des deux bataillons des 6e de ligne et 14e léger, 8.000 hommes ...
Il restera donc dans l'ile d'Elbe :
... Le 7e bataillon du 6e de ligne. 600 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6791 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29978).
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Comte Mathieu Dumas, Conseiller d'Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Monsieur le Comte Dumas, j'ai fait venir en Italie les 5mes bataillons du 14e léger et du 6e de ligne qui étaient à l'île d'Elbe et j'ai ordonné que les cadres des compagnies de ces bataillons revinssent de Mantoue à Rome. Le 6e de ligne et le 14e léger auront donc à Rome leurs 4e, 5e et 6e bataillons. Il serait nécessaire de donner 600 hommes à chacun de ces régiments et de les prendre dans les anciens Français, ce qui rendrait disponibles pour la défense de Rome, et même du royaume de Naples, six bataillons de 3 à 4.000 hommes" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1746 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29985).
Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, j'ai reçu vos deux états de situation au 15 février.
Je vois avec peine dans l'état de situation du 4e corps de la Grande Armée que les régiments sont partis très-faibles ... Je vous ai donné avis que le bataillon du 62e a dû arriver en Italie, que les 5es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger et de forts détachements du régiment de la Méditerranée ont dû partir de l'île d'Elbe et de Corse pour venir à Vérone ; tout cela doit faire un renfort de 14 à 1,5oo hommes : est-ce arrivé ? ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 308 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18534 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30090).
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Quatrième Division, d'observation, entre Rome et Naples. Général de Division Grenier (Division appelée plus tard à la Grande-Armée) ; Généraux de Brigade Lasalsette et Pouchin ; six Bataillons du Régiment de Latour d’Auvergne (3,600 hommes) ; quatre du Régiment d'Isembourg (2,600) ; un du Régiment étranger (800) ; deux du 14e d'infanterie légère (0,400) ; deux du 6e d'infanterie de ligne (1,400) ; 8 pièces régimentaires. Total : 15 Bataillons, 9,800 hommes.
Cività-Vecchia. Quatre Bataillons des 14e et 22e Léger, 6e de Ligne et Bataillon étranger : 1,500 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 11 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vous ai donné ordre, le 28 janvier, de faire venir à Mantoue les cinquièmes bataillons du 14e léger et du 6e de ligne, et un bataillon de quatre compagnies formant environ 600 hommes, tirés du 1er régiment de la Méditerranée qui est à l'île d'Elbe.
Rendez-moi compte de l'exécution de ce mouvement, de l'époque du départ de ces bataillons, de la désertion qu'ils ont éprouvée et de l'état où ils sont arrivés à Mantoue ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4983 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30182).
Le même 11 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Elisa Napoléon, Grande-Duchesse de Toscane : "Ma Sœur, faites-moi connaître si les 5e bataillons du 6e de ligne et 14e léger et un bataillon de 4 compagnies du 1er régiment de la Méditerranée que j'ai donné ordre de faire partir de l'île d'Elbe pour Mantoue sont passés à Florence ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1762 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30185).
Toujours le 11 mars 1812, l'Empereur écrit également, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, le 28 janvier j'ai donné ordre que les 5es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger partissent de l'ile d'Elbe pour se rendre à Mantoue, et qu'un bataillon de marche de 600 hommes du 1er régiment de la Méditerranée, qui est à l'île d'Elbe, se rendît également à Mantoue. J'ai ordonné que ces deux bataillons et ces 600 hommes fussent dirigés sur les régiments de la grande armée pour être incorporés. Faites-moi connaître si ces bataillons sont arrivés à Mantoue, quand ils seront réunis à Vérone, où ils se trouvent en ce moment, dans quel état et quand ils pourront rejoindre les régiments" (Du Casse A. : "Mémoires du Prince Eugène", Paris, 1859, t. 7, p. 319; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30187)
Le 14 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, témoignez mon mécontentement au général qui commande à l’île d’Elbe du peu d’instruction du 7e bataillon du 6e de ligne et du 14e léger; ces hommes savent à peine manier les armes ; c’est la faute de ce général : s’il leur avait fait faire l’exercice, et s’il en avait passé la revue lui-même toutes les semaines, ces hommes, qui n’avaient presque rien à faire, seraient aujourd’hui parfaitement instruits. Faites-lui les mêmes reproches pour les hommes tirés des bataillons de la Méditerranée ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18578 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30215).
Un sénatus-consulte du 13 mars 1812 réorganise complètement la Garde nationale, la divisant en trois « bans » (le premier composé des hommes de 20 à 26 ans, le deuxième des hommes de 26 à 40 ans et le troisième (dit « arrière-ban ») des hommes de 40 à 60 ans). Les gardes sont réparties en quatre-vingt-huit cohortes (on en créera finalement cent) dont les Officiers sont nommés par l'Empereur. Ainsi, le 17 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, mon intention est que votre département soit chargé des détails de l'organisation du 1er ban de la garde nationale ; car c'est une véritable troupe de ligne ...
Le sénateur Hédouville organisera les cohortes de la 30e division militaire ...
pour Rome, le général Hédouville sera autorisé à tirer des officiers et des sous-officiers des bataillons du 14e léger, du 6e et du 22e" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30243).
Le 19 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, à Milan : "Mon Fils, le 13, le 15 et le 17 février, le 5e bataillon du 6e de ligne, le 5e bataillon du 14e d’infanterie légère et le bataillon de marche du 1er régiment de la Méditerranée sont partis de l’île d’Elbe, faisant ensemble 1,800 hommes. Ils ont passé à Florence le 20, le 22 et le 24 ; ainsi ils ont dû arriver avant le 2 mars à Mantoue.
Je suis surpris que vous ne m’en parliez pas dans votre lettre du 4. Vous pouvez mettre en subsistance dans les 5e bataillons du 14e léger et du 6e de ligne les 500 bommes du bataillon de la Méditerranée, dont vous pourrez par ce moyen renvoyer le cadre à l’Ile d’Elbe. Les 5e bataillons du 14e et du 6e seront alors forts chacun de 900 hommes. Faites mettre ces deux bataillons en marche pour continuer leur route ; faites passer la revue de leur armement et de leur habillement à Vérone; qu’on leur donne des cartouches et qu’ils aillent rejoindre vos corps. Vous ferez la répartition de ces 1,800 hommes entre vos régiments qui sont à la Grande Armée; cela comblera à peu près la moitié du déficit qu’éprouvent vos régiments. Ayez soin d’incorporer les hommes d’infanterie légère dans les régiments d’infanterie légère, et ceux de la ligne dans la ligne. On me dit que l’habillement est en mauvais état ; faites rectifier tout cela avant leur départ de Mantoue. J’ai très à cœur que tous les régiments qui sont partis d’Italie soient portés au complet de 140 hommes par compagnie et y soient maintenus ...
Je vous envoie le rapport des ministres sur le mouvement des hommes des 6e et 14e" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 320 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18594 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30260).
Le 29 mars 1812, à Paris, on informe l'Empereur que : "Les effets de linge et de chaussure perdus par le 6e régiment d'infanterie les 7 et 25 décembre 1810 dans la traversée de Corfou, sont évalués à une somme de 466 fr. 30 ; on demande que cette somme lui soit remboursée"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5815; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7039).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 1er. Le 6e régiment de ligne ne peut avoir besoin de sergents ni de fourriers, puisque ce régiment a 3 bataillons complets à Rome ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30366).
Le 12 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Decouz, à Otrante : "Je vous prie, mon cher général, de vous informer à Otrante, à Brindisi si M. Devilliers, ancien colonel du 6e régiment de ligne, nommé général de brigade, est parti de Corfou, et s’il est paru dans l’une des deux premières places ci-dessus. S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire n’ayant point de nouvelles de cet officier général, vient de m’écrire pour en avoir des renseignements" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le 29 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Decouz, à Otrante : "J’ai reçu, mon cher général, la lettre (sans date) que vous m’avez écrite pour m’annoncer que M. le général de brigade Devilliers n’a pas encore paru à Brindisi, ni à Otrante …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 220).
Le même 29 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’informer V. E. qu’il résulte des renseignements pris par le général Decouz, relativement à M. le général Devilliers, ex-colonel du 6e régiment de ligne, que cet officier général n’est pas encore parti de Corfou, attendu, dit le général Decouz, que les dépêches ne pouvant partir d’Otrante pour cette île, que quand l’occasion est favorable, il est possible qu’il n’ait reçu l’ordre qui lui a été adressé par V. E. que depuis peu de temps. Aussitôt que je serai informé du départ de ce général, que je m’empresserai de lui en rendre compte" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 231 page 479).
Le 22 mai 1812, à Dresde, "Sa Majesté est priée de faire connaître si son intention est d'accorder des compagnies d'élite au 6e bataillon du 6e régiment de ligne qui est composé d'anciens soldats ayant au moins 5 ans de service"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7253 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l’Empereur et Roi daté du 13 mai 1812 »).
Fig. 5 Officier de la Compagnie d'Artillerie régimentaire du 6e de Ligne en 1812 |
Le 23 mai 1812, depuis Dresde, l'Empereur écrit au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, faites connaître à la Grande-Duchesse que l’ennemi a l’intention d’attaquer l’île d’Elbe, et qu’elle envoie le prince Félix inspecter la garnison de cette ile, ses moyens de défense, ses magasins, etc.
Le 7e bataillon du 6e de ligne, celui du 14e léger, le 3e bataillon de la Méditerranée, le bataillon colonial italien, forment quatre bataillons valant 3,000 hommes ; ce qui, avec les deux compagnies d’artillerie, les deux compagnies garde-côtes et le bataillon de l’île d’Elbe, forme une garnison de 4,000 hommes. Il faut un bon commandant d’armes à Porto-Ferrajo, un chef de bataillon d’artillerie, un officier supérieur du génie et un bon général pour commander l’île. Je suppose que les magasins sont à l’abri de la bombe, et que la place est approvisionnée de tout ce qui est nécessaire ...
Instruisez de cette disposition le général Miollis, le général Vignolle commandant en Italie, le prince Borghèse commandant en Piémont.
Le général Miollis a trois bataillons du 6e de ligne, trois bataillons du 14e léger, le 2e bataillon de militaires étrangers et la cohorte des gardes nationales de Rome, en tout huit bataillons, qui formeraient une division de 8,000 hommes. Le général Miollis organiserait sur-le-champ douze pièces de canon, qu’il ferait servir par l’artillerie de ligne qu’il a à Rome, et cette colonne se porterait ou sur Rome, ou sur Livourne, ou sur Naples, ou sur Ancône, ou sur Venise, si ces points étaient attaqués. Il est nécessaire que les bataillons du 6e de ligne et du 14e léger soient portés au grand complet. Instruisez de cela la Grande-Duchesse, le maréchal Pérignon, le général commandant en Italie et le prince Borghèse commandant en Piémont ...
Le général commandant en Italie se trouve avoir, par les dispositions que j’ai prises, trois divisions formant 18,000 hommes, savoir, une sur l’Adige, une du côté d’Ancône et une du côté de Milan, lesquelles se porteraient aussi sur les provinces illyriennes avec infanterie, cavalerie et artillerie ...
Faites-moi un rapport sur les différentes parties de cette dépêche, que je dicte de mémoire, et présentez-moi un projet d'organisation" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18716 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30673). Les 3 Bataillons dont dispose le Général Miollis sont à cet instant les 3e, 4e et 5e.
Le 25 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Le Directeur général de la Conscription militaire de l’Empire français me mande, en date du 8 de ce mois, que le nommé Antoine Marrot, de la commune de Cuges, département des Bouches-du-Rhône, déserteur du 6e régiment d’infanterie de ligne, fait maintenant partie de la 7e compagnie de grenadiers, 4e escadron de la légion stationnée dans la province de Capitanata ; il me charge de réclamer cet homme pour être rendu au service de France et de l’informer des dispositions qui auront été faites à cet égard. Veuillez, monsieur le Ministre, faire mettre cet homme à ma disposition et me mettre ainsi à même de répondre à la demande du Directeur général" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 106 page 226).
Le 20 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Gentili, Commandant la Gendarmerie du Royaume de Naples : "Le nommé Antoine Marot s’est présenté aujourd’hui chez moi et m’a remis la lettre dont vous l’aviez chargé ; cet hommes m’ayant représenté qu’il avait encore des affaires à terminer à Guglionisi ( ?), je l’ai autorisé à s’y rendre, à condition qu’il serait de retour à mon quartier général le 15 juillet prochain. Puisque vous paraissez satisfait de la conduite de cet homme, je vous engage s’il n’est pas encore remplacé, à lui conserver son emploi jusqu’à l’époque fixée pour sa permission, me proposant de faire connaitre au Directeur général de la conscription la position dans laquelle il se trouve, et de demander qu’il soit autorisé à continuer son service dans la gendarmerie napolitaine. Je désirerais avant d’écrire, que vous veuillez me faire connaitre vos intentions au sujet dudit Marot, par le premier courrier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 239).
Le 21 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Baron d’Hastrel, Directeur général de la conscription militaire, à Paris : "Conformément aux dispositions de votre lettre du 8 mai dernier, j’ai réclamé près le gouvernement napolitaine le nommé Antoine Marot, de la commune de Cuges, département des Bouches-du-Rhône, déserteur du 6e régiment d’infanterie de ligne, faisant partie de la compagnie de gendarmerie de Capitanata. Le gouvernement a fait droit à cette réclamation, et ledit Marrot s’est présenté hier chez moi ; cet homme ayant des affaires d’instant à terminer, m’a demandé la permission de les finir, et comme il était recommandé par le commandant de la gendarmerie du royaume, j’ai cru devoir l’autoriser à séjourner en Capitanata jusqu’au 15 juillet prochain, époque à laquelle il devra être de retour à mon quartier-général et d’où je l’enverrai à Rome rejoindre le dépôt du 6e régiment. Je dois avoir l’honneur de vous prévenir que cet homme m’a paru peu propre au service de l’infanterie par suite d’une luxation du poignet qui l’empêchera toujours de faire facilement le maniement d’armes, cet homme sera encore à charge au régiment par l’arrivée de sa femme et de deux enfants qui sont partis de France et en route pour le rejoindre. Vous jugerez, d’après ce, s’il ne conviendrait pas de l’autoriser à rester au service du gouvernement napolitain. Si telle était votre détermination, je vous serais obligé de me répondre de suite, afin que votre lettre me parvienne avant le 15 juillet" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 114 page 242).
Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Duc de Feltre : "Je reçois la situation au 15 juin de la division mobile de Rome. Je crois qu'il manque 500 hommes au 14e de ligne et 800 hommes au 6e de ligne : il faut les leur fournir le plus tôt possible ; ce qui portera alors cette division au delà de 6000 hommes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2199; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31160).
Le 10 août 1812, l'Empereur écrit, depuis Vitebsk, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Il y a en France des régiments entiers qu'il faut compléter, entre autres le 14e léger, le 6e de ligne, le 22e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31466).
Le 14 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, à Paris : "Lorsque je vins prendre les fonctions de chef d’état-major de l’armée de Naples, je trouvais dans les archives 12 étoiles de légionnaires, et 1 étoile d’officier de la légion d’honneur, restant de celles que V. E. avait envoyées au chef de l’état-major de l’armée, à une époque antérieure. J’ai depuis délivré trois étoiles de légionnaires, savoir :
L’une au sieur Coulon, chirurgien major du 6e régiment à Corfou.
L’autre au Sr Desbois, sergent-major au 22e régiment d’infanterie légère.
Et la troisième au Sr Pecout, sergent du même corps, passé au service de S. M. le Roi des Deux-Siciles.
Ces trois militaires étaient compris pour recevoir les étoiles, sur l’état qui m’a été remis.
Aujourd’hui qu’il n’existe plus, au corps d’observation, aucun des militaires pour lesquels ces étoiles ont été envoyées, j’ai l’honneur d’adresser celles qui me restent à V. E. au nombre de 9 étoiles de légionnaires, et une d’officier. Je prie V. E. de vouloir bien m’en faire accuser réception" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 130 page 273).
Le 29 août 1812, l'Empereur ordonne, depuis Viazma, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Le royaume de Naples ayant levé sa conscription et complété son armée, ce sera un soulagement pour ses finances et une chose utile que de faire venir le corps du général Grenier.
Le régiment d'Isembourg restera à Rome, celui de La Tour d'Auvergne en Toscane.
Le 22e d'infanterie légère et le 112e seront réunis à Vérone, à l'exception du 5e bataillon qui restera en Toscane.
Si le 14e léger et le 6e d'infanterie de ligne peuvent chacun fournir deux bataillons complétés à 700 hommes, on pourrait aussi les faire partir pour Vérone.
Par ce moyen, la division dont le général Grenier prendrait le commandement se trouverait composée de 4 bataillons du 22e léger, de 2 bataillons du 14e léger, de 4 bataillons du 112e et de 2 bataillons du 6e de ligne, ce qui ferait une division de 12 bataillons.
Vous y emploierez les généraux de brigade du corps d'Italie méridionale et cette division sera alors en mesure de se porter où il sera nécessaire.
Faites-moi connaître quand elle sera réunie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31628).
Le 31 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Gentile, commandant la gendarmerie royale, à Naples : N’ayant encore reçu, jusqu’à ce jour, aucune réponse de M. le Directeur général de la Conscription militaire, relative au Brigadier Marot, je pense qu’il a du prendre à son égard les ordres de S. M. l’Empereur. En attendant que ces ordres me soient parvenus, j’ai envoyé ce militaire au dépôt du 6e régiment de ligne, à Rome, en prévenant le major de ce corps des démarches qui avaient été faites en sa faveur.
Comme il peut se faire que d’un jour à l’autre, le Sr Marot reçoive l’autorisation de rester dans la gendarmerie napolitaine, je vous prie, mon cher général, de le conserver le grade qu’il occupait dans cette arme, jusqu’à ce qu’il connaisse la décision qui aura été prise relativement à lui. Si cette décision lui est favorable, il se mettra de suite en route pour venir reprendre le poste qu’il avait dans la gendarmerie" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 278).
Le 3 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Viasma, au Duc de Feltre : "Le royaume de Naples ayant levé sa conscription et complété son armée, ce sera un soulagement pour ses finances et une chose utile que de faire venir le corps du général Grenier ...
Si le 14e léger et le 6e d'infanterie de ligne peuvent chacun fournir deux bataillons complétés à 700 hommes, on pourrait aussi les faire partir pour Vérone.
Par ce moyen, la division dont le général Grenier prendrait le commandement, se trouverait composée de 4 bataillons du 22e de ligne, de 2 bataillons du 14e léger, de 4 bataillons du 112e, et de deux bataillons du 6e de ligne. Ce qui ferait une division de 12 bataillons.
Vous y emploierez les généraux de brigade du corps d'Italie méridionale et cette division sera alors en mesure de se porter où il est nécessaire" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5134).
Le 4 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Directeur général de la Conscription militaire, à Paris : "Ne recevant aucune réponse à la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, le 21 juin dernier, relativement au nommé Antoine Marot, déserteur du 6e régiment de ligne, faisant partie de la gendarmerie napolitaine, j’ai envoyé ce militaire au dépôt de son ancien régiment à Rome, après avoir engagé M. le général Gentile, commandant la gendarmerie napolitaine, à lui conserver le grade qu’il occupait dans cette arme, afin qu’il pût le reprendre, s’il était autorisé à servir dans les troupes napolitaines. Ce militaire attendra à Rome les nouveaux ordres qui seront donnés à son égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).
Le 15 septembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du mouvement des troupes), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale à Sessa : "Général, l’Empereur voulant soulager les finances du royaume de Naples, qui a levé sa conscription et complété son armée, ordonne que le corps d’observation de l’Italie méridionale quitte ce royaume ; que le 2e régiment étranger restent dans la 30e division militaire, le 1er dans la Toscane ; et que le 22e d’infanterie légère soit dirigé sur Vérone, où il sera formé, sous vos ordres, une nouvelle division d’infanterie, composé des quatre bataillons de ce dernier régiment, de quatre bataillons du 112e et de deux bataillons de chacun des 6e de ligne et 14e léger ; ce qui fera une division de 12 bataillon ...
Je vous préviens, en même temps, que je donne ordre ... Au 3e et 4e bataillons du 6e de ligne, fort ensemble d’environ 1200 hommes, de partir de Rome le 15 octobre, pour Vérone, où ils arriveront le 2 novembre ;
Et au 3e et 4e bataillons du 14e léger, forts ensemble d’environ 1400 hommes, de partir de Rome le 17 octobre, aussi pour Vérone, où ils arriveront le 4 novembre.
Toutes ces troupes rendues à leur destination, vous vous occuperez de les passer en revue et de former votre division en deux brigades, l’une d’infanterie de ligne, l’autre d’infanterie légère ; vous m’adresserez ensuite, sur les imprimés également ci-joints, la situation détaillée de chaque régiment" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 165 page 345).
Pendant l'hiver 1812, un second corps d'observation fut organisé en Italie, et en partit au commencement de 1813, sous les ordres du Général comte Grenier, pour se rendre sur les bords de l'Elbe. Afin de compléter cette petite armée, on prit non seulement les bataillons de guerre, restés pendant la campagne de 1812, mais on fit encore marcher un nombre de Bataillons de nouvelle formation, des Régiments qui avaient été en Russie. La plus grande partie des malades sortis des hôpitaux, et un bon nombre de vieux soldats des Dépôts partirent avec le Général Grenier.
Le 5 octobre 1812, l'Empereur fait expédier, depuis Moscou, une note qu'il a dictée, adressée au Prince Eugène : "La division Grenier, qui doit se réunir le 1er novembre à Vérone, sera composée de trois brigades, savoir : deux brigades françaises et une brigade italienne.
1re brigade : quatre bataillons du 22e léger, deux bataillons du 14e léger;
2e brigade : quatre bataillons du 112e de ligne, deux bataillons du 6e de ligne;
3e brigade : quatre bataillons du 5e régiment de ligne italien, un bataillon du 1er de ligne, un bataillon du 2e léger italien.
Chaque régiment aura son artillerie régimentaire ; on prendrait, pour ceux qui n’en auraient pas, l’artillerie des corps qui restent en Italie.
Chaque bataillon français sera porté à 900 hommes et chaque bataillon italien à 1,000 hommes; de cette manière, on suppose qu’ils arriveront sur l’Oder au complet de 840. Mais, pour porter les bataillons français à 900 hommes, il serait nécessaire de retirer des cinq dépôts français qui sont en Italie le nombre d’hommes nécessaire pour compléter les bataillons des 6e et 112e de ligne, et, comme il n’y a point d’infanterie légère en Italie, on prendra tout ce qui sera disponible dans le dépôt du 3e léger, qui est à Parme, et même dans le bataillon du 8e léger, qui est en Illyrie, s’il n’est pas trop loin. Enfin, si cela est nécessaire, on laisserait un cadre de bataillon du 22e léger.
L’intention de l’Empereur est que cette division, qu’on peut considérer comme un corps d’armée, se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le Brenner dans les premiers jours de décembre. Ce corps marcherait par brigades et serait dirigé, pour y être cantonné jusqu’à nouveaux ordres, sur Nuremberg, Bamberg et Augsburg.
Tout ce qui manquerait à l'organisation entière de ce corps, soit en matériel, soit en personnel, comme chirurgiens, soldats du train, etc. serait, par les soins du ministre, complété en Bavière ou en Silésie, où il est probable que cette division passera plusieurs mois de l'hiver" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31826 - Note : La Division Grenier est la 35e Division d'Infanterie; les Bataillons du 6e de Ligne mentionnés ici sont les 3e et 4e Bataillons.
Le même 5 octobre 1812, l'Empereur écrit également, depuis Moscou, au Maréchal Berthier : "... vous ferez connaître au duc de Castiglione que j'ai ordonné au ministre de la guerre de réunir à Vérone une division de trois brigades et qui sera sous les ordres du général Grenier. Cette division, qui sera la 35e de la Grande Armée, se composera de douze bataillons français (2 bataillons du 14e léger, 4 bataillons du 22e id. ; 4 bataillons du 112e id. ; 2 bataillons du 6e de ligne) et de 6 bataillons italiens ; total : 18 bataillons tous au grand complet et deux batteries d'artillerie.
Cette 35e division se rendra à Berlin dans le courant de décembre, ce qui, joint aux douze cohortes de la 32e division, maintiendra toujours la même force en réserve" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31811).
L'Empereur écrit aussi, de Moscou, le 5 octobre 1812, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'approuve que vous choisissiez dans les 7es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger, qui sont à l’ile d'Elbe, les hommes les plus sûrs pour compléter à 1.600 hommes les deux autres bataillons que chacun de ces régiments fournit à la division Grenier à Vérone.
Les deux bataillons du 112e qui faisaient partie de la division Barbou y seraient, en cas d'événement, remplacés par deux bataillons étrangers.
Il est nécessaire que tous les bataillons de la division Grenier soient complétés à 900 hommes présents sous les armes à Vérone. A cet effet, vous ferez choisir dans les 5es bataillons qui sont aux dépôts des régiments de l'armée d'Italie ce qui est nécessaire pour ce complément, de sorte que les douze bataillons français de la division Grenier présentent une force de 10.800 hommes. Vous ferez fournir par les bataillons des 8e et 3e légers ce qu'ils ont de disponible pour compléter l'infanterie légère.
Donnez ordre au général Vignolle de choisir six beaux bataillons italiens, des plus anciens et des meilleurs, pour porter la division Grenier à 18 bataillons, ou 16.000 hommes, formant trois brigades.
Le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger doivent avoir leurs pièces de canon, ce qui fait huit pièces ; les deux régiments italiens en auront quatre, ce qui fait douze pièces. S'il était de ces régiments qui n'eussent pas de pièces vous leur feriez prendre des pièces appartenant aux régiments qui restent en Italie ou en Dalmatie.
Vous attacherez à cette division 2 généraux de brigade (le vice-roi désignera le général de la brigade italienne). Vous y attacherez un officier du génie, une compagnie de sapeurs italiens, un officier supérieur d'artillerie, une batterie d'artillerie à cheval et une batterie d'artillerie à pied italienne, une batterie d'artillerie à pied française, une compagnie de pontonniers italienne, le nombre de canons d'infanterie voulu, un régiment de cavalerie italienne qui sera complété à 1.000 chevaux, avec tous les dépôts des autres régiments, 2 commissaires des guerres français, 1 commissaire des guerres italien, des chirurgiens français et italiens, et toute l'administration française nécessaire.
Il est nécessaire que les hommes aient leurs deux paires de souliers dans le sac et une aux pieds, leurs effets de campement, de bonnes capotes, et que tout soit en état, de sorte que cette division qui prendra le numéro de la 35e division de la Grande Armée puisse hiverner à Berlin et me mette à même d'en retirer le 11e corps, si je le juge nécessaire, et de l'approcher de la Vistule.
Du 26 au 30 novembre vous ferez passer à cette division le mont Brenner, en réunissant la 1re brigade à Nuremberg, l'autre à Augsburg, et la 3e à Ratisbonne. Pendant que la 35e division fera cette première partie de sa route, j'en serai informé, et je donnerai mes ordres pour qu'elle se rende à Berlin. Vous instruirez d'ailleurs de ce mouvement le duc de Castiglione qui, en cas de circonstances inattendues, transmettrait les ordres convenables à ces troupes. Mais s'il ne survient rien de pressant, je désire qu'elles puissent s'arrêter huit jours à Nuremberg, Ratisbonne et Augsburg.
Le 9e bataillon des équipages militaires doit avoir des hommes et des chevaux à Plaisance. S’il pouvait fournir une compagnie, on achèterait à Augsburg les chevaux qui manqueraient, et on pourrait les atteler, soit à des charrettes du pays, soit à des voitures à la Comtoise, qui seraient construites à Nuremberg ou à Berlin. Il y sera aussi attaché une compagnie de voitures à la Comtoise italienne.
Faites donner à cette division 84 moulins portatifs, savoir 4 par bataillon et 12 de réserve &la division. Envoyez un modèle à Milan en poste ; on en fera en Italie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31818).
Le 6 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, au Duc de Feltre : "Vous avez fait partir le 22e léger, le 112e, le 6e de ligne et le 14e léger pour Vérone. Vous aurez retiré des 5es bataillons tout ce qui est disponible pour renforcer les bataillons de guerre. Si vous ne l’avez pas lait, faites-le sans délai. Cela aura d’ailleurs l'avantage que ces 5es bataillons seront disponibles pour recevoir les conscrits. Il faut verser, pour compléter la division Grenier, 4 à 500 hommes de chacun des 5es bataillons des six régiments qui ont leurs 5es bataillons en Italie. Pour compléter le 22e et le 14e, il faut prendre ce qu’il y a au dépôt du 3e léger à Parme et à celui du 4e léger à Alexandrie et, si cela ne suffit pas, tous les hommes du bataillon que le 4e léger a dans une demi-brigade provisoire ; par ce moyen, le cadre de ce bataillon pourra recevoir de nouveaux conscrits. Faites que la division Grenier passe les monts, forte de 900 hommes par bataillon, officiers non compris, présents sous les armes, sans compter les malades et l’effectif" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2530 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31855).
Le 8 octobre 1812, le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Bureau des étapes, convois, transports, etc.) au Général Comte Grenier commandant la Division d’infanterie à Vérone : "Général, S. E. le Ministre de la guerre, m’a informé qu’une division d’infanterie devait se former à Vérone, sous vos ordres, et que cette division serait composée du 112e régiment d’infanterie de ligne, du 22e d’infanterie légère, du 6e de ligne, et du 14e d’infanterie légère.
Les deux premiers régiments ont à leur suite une compagnie d’artillerie, mais les bataillons de guerre de ces régiments étant portés aujourd’hui à quatre bataillons, ont droit à une augmentation d’équipages d’artillerie et de transport dans la proportion ci-après, savoir :
Au 112e régiment de ligne, indépendamment des équipages qu’il possède, 2 voitures d’artillerie à fournir, trois voitures d’administration ;
Au 22e d’infanterie légère, aussi indépendamment des équipages qu’il possède, 3 voitures d’artillerie à fournir, 5 d’administration ;
Au 6e de ligne, 3 voitures d’administration à fournir ;
Et au 14e d’infanterie légère 3 voitures d’administration à fournir.
Total 5 voitures d’artillerie et 14 voitures d’administration à fournir.
Les voitures d’artillerie devront être fournies par les soins du Ministre de la guerre.
J’ai fait un fond de 1ère mise aux conseils d’administration des quatre régiments dont il s’agit, pour qu’ils pussent se procurer eux-mêmes les chevaux, selles et harnais d’artillerie, ainsi que les chevaux des caissons d’administration.
Ces caissons, ainsi que les harnais, seront tirés du parc de Plaisance, et j’ai autorisé M. le commissaire ordonnateur en chef à Milan de faire confectionner de suite les selles qui doivent compléter le harnachement de ces mêmes caissons.
Indépendamment des équipages qui doivent être à la suite des quatre régiments formant le corps d’infanterie sous vos ordres, j’ai jugé convenable d’affecter à ce corps une division d’ambulances, composé de cinq caissons.
Ces 5 caissons, ainsi que les selle et harnais, seront aussi tirés du parc de Plaisance.
Les 20 chevaux nécessaires à l’attelage de ces mêmes caissons, seront pris dans le dépôt du 9e bataillon du train des équipages militaires et mis sous la conduite d’un détachement de ce bataillon, composé d’un maréchal des logis, d’un brigadier et de 12 soldats.
J’annonce à M. le commissaire ordonnateur que cette division ambulance sera à sa disposition pour se porter sur tous les points où les besoins du service l’exigeraient. Il pourra, quand il voudra, faire donner au dépôt du 9e bataillon l’ordre de départ de Plaisance pour Vérone. Je lui recommande, en outre, d’apporter une surveillance particulière sur cette même division et de tenir la main à ce qu’elle soit soignée et entretenue convenablement.
A l’égard des hommes nécessaires pour la conduite des caissons qui seront remis aux régiments, les corps devront les prendre dans leur sein et faite choix d’hommes qui leur paraîtront les plus propres à ce genre de service.
Au reste, général, j’ai adressé aux conseils d’administration de ces régiments des ordres et instructions pour l’organisation des équipages qu’ils doivent avoir à leur suite ; j’en ai donné connaissance à M. le commissaire ordonnateur de la division que vous commandez et je vous invite à tenir la main, en ce qui vous concerne, à leur exécution" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 1 page 13).
"Etat présentant l'organisation numérique du personnel administratif et du matériel attachés à la division du général Grenier réunie à Vérone.
… Caissons :
6e Régiment de ligne : 3 à fournir ...
Chevaux d’artillerie et d’administration :
6e Régiment de ligne : 12 à fournir ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 page 310).
La Compagnie d’Artillerie régimentaire du 6e de Ligne, 1812-1813 La Compagnie fut créée, en octobre 1812, pour accompagner en Allemagne, les 3e et 4e Bataillons. le 24 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection) au Général Grenier, commandant la 35e Division de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’intention de l’Empereur est qu’il soit formé une compagnie d’artillerie aux deux bataillons du 6e régiment de ligne et une aux deux bataillons du 14e d’infanterie légère, qui font partie de la division que vous commandez. Le même 24 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit encore, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 6e Division, Artillerie) au Général Grenier, commandant la Division réunie à Vérone : "Général, j’ai l’honneur de vous prévenir que je donne l’ordre à M. le major Julien, commandant l’artillerie à Vérone, de tenir à la disposition de chacun des 6e régiment de ligne et 14e régiment léger : Passée en revue le 17 novembre, elle compte un Lieutenant et trois escouades commandées par un Sergent, dont 1 escouade pour servir les pièces et deux pour les acheminer. Le personnel sert 2 pièces de 6, une forge, 3 caissons de munitions, 4 caissons de cartouches. On en profite aussi pour lui faire transporter les autres besoins du Régiments : 3 charriots de vivres et habillement, un charriot pour la solde et la comptabilité et un caisson d’ambulance |
Le 25 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’Empereur vient de me faire connaître, que son intention est, que la division que vous réunissez en ce moment, à Vérone, et qui prendra le numéro de la 35e division d’infanterie de la Grande Armée, soit composée de trois brigades savoir, deux brigades françaises et une brigade italienne.
1ère brigade française : 4 bataillons du 22e d’infanterie légère, 2 bataillons du 14e idem.
2e brigade française : 4 bataillons du 112e d’infanterie, 2 bataillons du 6e idem.
3e brigade italienne : 4 bataillons du 5e de ligne italien, 1 bataillon du 1er idem, 1 bataillon du 2e léger idem.
Il y aura, en outre, à cette division, un régiment de cavalerie italienne (le 4e de chasseurs) complété à 1000 chevaux ; et indépendamment de l’artillerie régimentaire, trois batteries d’artillerie, savoir : une batterie d’artillerie à pied, française, une batterie d’artillerie à pied, italienne ; et une batterie d’artillerie à cheval, italienne. Il y aura encore une compagnie de sapeurs italiens, avec ses outils, et une compagnie de la marine de Venise, complétée à 120 hommes.
D’après l’intention de Sa Majesté, chaque bataillon français devrait être complété à 900 hommes présents sous les armes, et chaque bataillon italien à 1000 hommes présents, officiers non compris.
En conséquence, je donne ordre à 400 hommes de chacun des septièmes bataillons des 6e de ligne et 14e léger, de partir le 6 novembre de Livourne, où ils seront transportés de l’île d’Elbe, et de se rendre, sous la conduite de trois cadres de compagnies de chacun de ces bataillons, à Vérone, où ils arriveront le 18 du même mois, et dont le général Vignolle renverra les cadres à Rome.
Je donne ordre, en même temps, aux quatrièmes bataillons des 1er et 3e d’infanterie légère, le 1er fort d’environ 750 hommes, l’autre de 650, de partir d’Alexandrie, pour arriver le 14 novembre à Vérone, où vous incorporerez les soldats dans les quatre bataillons du 22e léger ; le général Vignolle renverra pareillement les cadres à leurs dépôts respectifs.
De cette manière, le 22e léger, le 14e léger et le 6e de ligne, se trouveront portés à environ 900 hommes présents sur les armes, par bataillon.
Quant au 112e de ligne, vous vous concerterez avec le général Vignolle, pour porter aussi chacun de ses quatre bataillons à 900 hommes présents, en prenant, à cet effet, le nombre d’hommes nécessaires dans les dépôts des 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e de ligne, stationnés en Italie.
Si les 400 hommes du 7e bataillon du 6e de ligne ne suffisent pas pour porter chacun de ses deux bataillons à 900 hommes, vous les complèterez à ce nombre, en puisant, de concert avec le général Vignolle, dans les six dépôts désignés au précédent paragraphe.
Vous m’adresserez les procès-verbaux de toutes ces incorporations.
En ce qui concerne le complément des troupes italiennes, vous vous concerterez, tant avec le général Vignolle, qu’avec Son Excellence le Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie.
Sa majesté veut, en outre, que tous les hommes aient deux paires de souliers dans le sac, leurs effets de campement, de bonnes capotes, et que tout soit en état pour se mettre en mouvement. J’écris à Son Excellence le Ministre Directeur, pour qu’il prescrive, à cet égard, les mesures qui le concernent, relativement aux troupes françaises, et pour faire organiser dans le dépôt du 9e bataillon des équipages une compagnie destinée à atteler 100 voitures à la Comtoise dont il enverra des modèles.
Vous vous entendrez, pour les mêmes objets, en ce qui concerne les troupes italiennes, avec Son Excellence le Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie qui doit aussi organiser une semblable compagnie dans les dépôts de transport italien.
Vous avez déjà deux généraux de brigade et un chef d’état-major ; un troisième général de brigade a dû être désigné par S. A. I. et R. le Prince Vice-Roi, pour la brigade italienne. Vous aurez un officier supérieur d’artillerie, un officier du génie, deux commissaires des guerres français, un commissaire des guerres italien (deux par bataillon), toutes l’administration française nécessaire, et une ambulance par brigade. Vous aurez, en outre, 84 moulins portatifs, c'est-à-dire, quatre par bataillon et 12 de réserve. Il vous sera écrit particulièrement sur tous ces objets, ainsi que sur ce qui concerne l’artillerie tant régimentaire que de bataille.
Enfin l’intention de l’Empereur est, que votre division se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le mont Brenner dans les premiers jours de décembre, marchant par brigade, et se dirigeant, pour y être cantonnée, jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté, sur Bamberg, Nuremberg et Augsbourg.
En conséquence, vous voudrez bien, général, faire partir ces troupes, de Vérone, dans l’ordre ci-après, savoir :
Le 20 novembre, les quatre bataillons et l’artillerie régimentaire du 22e léger, pour se rendre à Bamberg.
Le 21 novembre, les deux bataillons et l’artillerie du 14e d’infanterie légère, pour se rendre pareillement à Bamberg où sera réunie la première brigade.
Le 23 novembre, les quatre bataillons et l’artillerie du 112e de ligne, pour se rendre à Nuremberg.
Le 24 novembre, les deux bataillons et l’artillerie du 6e régiment d’infanterie de ligne, pour se rendre pareillement à Nuremberg où se réunira la deuxième brigade.
Le 25 novembre, les quatre bataillons du 5e de ligne italien, avec son artillerie régimentaire, pour se rendre à Augsbourg.
Le 26 novembre, le bataillon du 1er de ligne et le bataillon du 2e léger italiens, avec les deux pièces d’artillerie régimentaires qui leur seront attachées, pour se rendre pareillement à Augsbourg, où se réunira la troisième brigade.
Le 27 novembre, le 4e régiment de chasseurs italiens, avec la batterie d’artillerie à cheval, pour se rendre aussi à Augsbourg.
La batterie d’artillerie à pied, françaises marchera avec le 14e léger, et la batterie d’artillerie à pied, italienne, avec le 6e de ligne.
Les divisions d’artillerie, à l’exception de l’artillerie régimentaire, pourront emmener leurs chevaux haut le pied et ne prendre leur matériel qu’en Allemagne. La compagnie de sapeurs italiens avec son caisson d’outils et la compagnie de la marine de Venise, partiront avec le 4e régiment de chasseurs.
Je joins ici les ordres de route nécessaire pour l’exécution de ces mouvements dont vous me rendrez compte.
Si les détachements des septièmes bataillons des 6e de ligne et 14e léger éprouvaient quelques retards et n’arrivaient pas à Vérone le 18 novembre, avant le départ de leur régiment, vous prendrez des mesures pour qu’ils continuent leur marche de Vérone et les rejoignent le plus promptement possible.
Il est nécessaire que vous portiez la plus grande attention à bien organiser votre division, sous tous les rapports ; l’Empereur y attache une grande importance.
Vous me ferez connaître sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque corps en comprenant dans les présents sur les armes, les hommes que leur ont fourni leurs propres dépôts, ou ceux qu’ils auront reçus par incorporation d’autres régiments.
Rendu en Bavière, vous vous concerterez avec les autorités du pays qui seront prévenues, pour cantonner provisoirement vos brigades à Bamberg, Nuremberg et Augsbourg, où vous attendrez les nouveaux ordres de Sa Majesté pour leur marche ultérieure. Vous établirez votre quartier général à Nuremberg.
Cependant, vous serez à la disposition de M. le maréchal duc de Castiglione, commandant le 11e corps de la Grande Armée à Berlin, et vous vous conformerez aux ordres qu’il pourrait vous donner pour votre division.
Tout ce qui manquerait à l’organisation entière de cette division, soit en matériel soit en personnel, comme chirurgiens, soldats du train, etc. sera complété en Bavière ou en Silésie.
Vous aurez soin aussi de m’adresser régulièrement tous les 15 jours l’état de situation de votre division. Je vous envoie, à cet effet, des imprimés.
Ps. D’après de nouvelles dispositions de l’Empereur, vous aurez une troisième brigade française pour laquelle je vous adresserais des ordres. La brigade italienne prendre le numéro quatre" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le 31 octobre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume d’Italie, à Milan : "S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire m’informe que d’après les intentions de S. M. l’Empereur et Roi, une brigade italienne d’un bataillon du 1er de ligne, d’un du 2e léger, de 4 du 5e de ligne doit faire partie de la 35e division de la Grande armée et que le commandement de cette division m’est confié. Il m’informe aussi qu’indépendamment de cette brigade, il doit encore être réuni à cette division un régiment de cavalerie italienne complété à 1000 chevaux, 2 batteries d’artillerie, l’une à pied, l’autre à cheval, une compagnie de sapeurs avec les outils et une compagnie de la marine de Venise.
S. E. m’a adressé en même temps les ordres de départ pour ces différents corps, j’ai l’honneur de vous les transcrire ici, en vous priant de me faire connaitre en quels lieux sont les corps afin que je puisse les leur adresser.
Les 4 bataillon du 5e régiment de ligne doivent partir de Vérone avec leur artillerie régimentaire le 25 novembre pour se rendre à Augsbourg.
Les bataillons du 1er de ligne et 2e léger avec les 2 pièces qui leur seront attachées partiront de Vérone le 26 novembre pour la même destination.
Le 4e régiment de chasseurs italien avec la batterie d’artillerie à cheval partira aussi de Vérone le 27 novembre suivant la même route.
La compagnie de sapeurs avec son caisson d’outils et la compagnie de la marine de Venise suivront la même destination et doivent partir le même jour de Vérone avec le 4e de chasseurs.
Enfin, la batterie d’artillerie à pied italienne doit marcher avec les 2 bataillons du 6e régiment de ligne français et partir de Vérone le 24 novembre pour se rendre à Nuremberg.
S. E. me mande encore que l’intention de S. M. l’Empereur et Roi est que chaque bataillon italien soit complété à 1000 hommes présents sous les armes, que les soldats soient complètement armés et habillés, fournis d’une bonne capote, et ayant deux paires de souliers dans le sac, et une au pied et leurs outils et effets de campement. Je prie V. E. de me faire connaitre si les intentions de S. M. seront entièrement remplies, afin que je puisse en rendre compte.
Je la prie aussi de me faire connaitre l’officier général qui doit commander cette brigade et qui devra marcher avec la première colonne. Je serai bien aise de connaitre la composition de son administration militaire, le nombre de voitures qu’elle aura pour les différents services, comme celles dites à la Comtoise, pour lesquelles il doit être organisé une compagnie dans les dépôts de transports italiens" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22).
Le 1er novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "J’ai reçu hier votre lettre du 28 et ce matin celle du 30 octobre. Il existe peu de différences entre les ordres de S. A. I. le Prince Vice-Roi et ceux que j’ai reçus du Ministre de la Guerre. Elle porte principalement sur le départ qui d’après les notes du Vice-Roi aurait pu être retardé de 10 jours, ce qui m’aurait fait beaucoup de plaisir, car j’ignore encore comment les 6e et 14e pourront en si peu de temps se pourvoir en chevaux pour l’artillerie et le nombre de voitures d’administration qui leur sont allouées, surtout le Ministre Directeur n’ayant encore donné aucun ordre pour les chevaux d’artillerie ; en attendant, je prescrirai aux conseils d’administration d’acheter et si l’ordonnateur Maret a des fonds disponibles il m’obligera de faire faire les avances, les ordonnances du Ministre ne pouvant tarder d’arriver ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 6 page 24).
Le même 1er novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Major Jullien, du 2e Régiment d’artillerie à pied, à Vérone : "Devant organiser 2 compagnies d’artillerie régimentaire dans les 6e de ligne et 14e léger, il sera nécessaire de désigner des officiers et sous-officiers d’artillerie pour l’instruction 1re de ces compagnies, au moins pendant leur séjour à Vérone. Je pense que l’on pourrait employer à cette instruction ceux venus du Royaume de Naples, leur mission ne paraissant pas être terminée, puisque S. E. le Ministre de la Guerre n’a donné encore aucun ordre à leur égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 25).
Toujours le 1er novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit également à l’Inspecteur en chef de l’Armée d’Italie, à Milan : "Vous êtes sans doute prévenu du mouvement que doit faire très prochainement la division qui m’est confiée, vous savez aussi que le sous-inspecteur Jullien n’est pas encore arrivé et que celui en résidence à Vérone est absent par congé ; j’ignore comment se régularisera la comptabilité des corps sous mes ordres au moment de leur sortie du Royaume, je pense qu’elle devrait être arrêtée à cette époque, puisque la division doit, il me semble, recevoir les vivres de campagne le jour où elle arrive sur le territoire étranger ; d’un autre côté, il y a des incorporations à constater par des procès-verbaux, les 22e, 112e et 6e de ligne devant recevoir un assez grand nombre d’hommes d’autres corps. Il y a également des procès-verbaux d’organisation à faire pour les compagnies d’artillerie des 6e de ligne et 14e léger, lors de leur arrivée à Vérone, comme de constater par des revues les effets de campement manquants aux corps. Il est donc nécessaire que vous veuillez bien désigner quelqu’un pour ces différentes opérations. Un autre objet, non moins important à régler, est le payement de la solde en route. S. E. le Ministre de la Guerre n’annonce pas de payeur pour la division et cependant, elle n’arrivera à Nuremberg et autres lieux que vers la fin de décembre ; M. Laquiante parait disposé à assurer le service jusqu’au 1er janvier en faisant déposer dans les caisses des corps le montant de ce qui peut leur revenir pour le mois de décembre, en alignant préalablement celui de novembre ; cette mesure parait pouvoir être admise si vous n’y voyez pas d’inconvénients, et dans ce cas, je vous serai obligé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la faire effectuer.
Les généraux, officiers d’état-major et autres ont également besoin d’argent, l’ordre de mouvement qui vient d’arriver ne peut laisser aucun doute sur la question de savoir s’ils seront traités ou non sur le pied de guerre ; on ne pourrait pour un mois les obliger à vendre leurs chevaux pour en acheter d’autres dans 15 jours. Je vous prie donc d’établir ou de faire établir leurs revues d’après le contrôle que vous adressera, d’une part, mon chef d’état-major et de l’autre, le commissaire des guerres de la division, vous rappelant que je jouis d’un traitement extraordinaire de 3000 frs par mois, payable avec la solde, et mon chef d’état-major de celui de 500 frs. M. le Ministre de la Guerre ne m’ayant pas fait connaitre de changement à cet égard, je dois croire que nous conservons les mêmes droits ; si, cependant, il devait rester à ce sujet quelques doutes, vous m’obligeriez de prendre les ordres de S. E. et de solliciter sa décision, pour que nous soyons payé avant notre départ de Vérone qui est fixé au 20 de ce mois" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 25).
Le 3 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "J’ai reçu, ce matin, votre lettre du 1er de ce mois, relative à la 3e brigade de ma division et j’ai reçu hier matin les instructions de S. E. le Ministre de la Guerre concordantes avec l’extrait de la lettre que vous m’avez envoyée ...
Les deux bataillons du 6e arrivent aujourd’hui, ils n’ont qu’onze cents hommes présents sous les armes, 400 hommes sont annoncés pour ces bataillons, venant à Livourne ; il est donc nécessaire que vous fournissiez au 6e régiment encore 350 hommes, ayant sa compagnie d’artillerie à prendre en dehors de la force des bataillons. Veuillez faire en sorte que ce nouveau détachement m’arrive à Vérone le 18 de ce mois, je vous en aurai une obligation toute particulière ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le même 3 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "J’ai eu l’honneur de vous prévenir que les conseils d’administration des 22e léger et 112e de ligne ont envoyé à Milan pour acheter les chevaux qui leur manquaient tant pour leurs voitures d’artillerie que pour celle de l’administration. S. E. le Ministre Directeur a envoyé à cet effet les ordonnances et m’a prévenu que les harnais et les caissons seraient tirés du parc de Plaisance et que vous étiez autorisé à faire confectionner les selles qui doivent servir à compléter le harnachement de ces mêmes caissons ; si l’on a apporté le moindre retard dans ce travail, les régiments partiront avant que ces objets ne soient terminés, en achetant les chevaux à Milan les corps éviteront plusieurs marches aux officiers et détachements puisqu’ils se rendront directement à Plaisance pour de là emmener les caissons à Vérone.
J’engagerai les conseils d’administration des 6e de ligne et 14e léger à en faire autant, mais ces corps n’ayant reçu aucun avis de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre pour l’achat qui concerne les chevaux d’artillerie, j’ai dû provisoirement autoriser cette organisation ; il importe de pourvoir aux fours dont ils ont besoin et je vous prie de faire à cet égard tout ce qui sera possible (plusieurs voitures d’artillerie n’ont pas été comprises par le Ministre Directeur pour le 112e ; cet oubli sera sans doute l’objet d’une autre ordonnance).
Vous avez vu par l’achat des effets de campement nécessaires au 22e et par celui du 112e que cette dépense ne sera pas exorbitante ; je pense que vous pouvez calculer à peu près sur la moitié pour chacun des 6e de ligne et 14e léger ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 28).
Le 4 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration des 5e et 6e Bataillons du 6e Régiment de Ligne, à Vérone : "S. E. le Ministre de la Guerre m’informe que l’intention de S. M. l’Empereur est qu’il soit formé de suite une compagnie d’artillerie aux deux bataillons du 6e de ligne que vous administrez ; cette compagnie devra être organisée conformément et de la manière prescrite par le décret impérial du 9 juin 1809. Vous voudrez bien en conséquence vous occuper du choix des officiers et des hommes les plus propres au service de l’artillerie, les réunir demain, à 2 heures après midi, pour les présenter à M. le général de brigade Le Sénécal, que je charge de l’organisation de cette compagnie.
La compagnie se composera de 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 3 sergents, 3 caporaux, 20 canonniers, 2 ouvriers et de 40 soldats du train. En tout 68 hommes, non compris les officiers.
Cette compagnie sera divisée en trois escouades, la 1ère composée d’un sergent, d’un caporal, de 20 canonniers et de 2 ouvriers, le caporal fera les fonctions de conducteur, et de garde magasin d’artillerie ; il aura les clefs des caissons et sera spécialement chargé de la conservation des munitions.
La 2e escouade sera composée d’un sergent, d’un caporal et de 20 soldats du train, chargés d’atteler les voitures d’artillerie, et la 3e composée de même que la 2de sera chargée du service des autres voitures.
Le lieutenant sera chargé du commandement de tout, mais spécialement de l’artillerie.
Le sous-lieutenant sera spécialement chargé du train, l’un et l’autre de ces officiers seront montés.
Le matériel d’artillerie sera fourni sur la demande du conseil d’administration, par M. le major Jullien, chargé du service d’artillerie à Vérone et se composera de 2 pièces de 3, 3 caissons de 3, une forge de campagne, et de 2 caissons d’infanterie.
S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre doit faire les fonds nécessaires pour l’achat des chevaux et leur harnachement ; si le conseil n’a reçu à cet égard aucun avis, il ne tardera pas de le recevoir, et il est en attendant autorisé à s’en pourvoir, son artillerie devant être prête à marcher d’ici au 18 courant ; je vous engage donc, messieurs, à ne pas perdre un instant pour les acquisitions que vous aurez à faire et comme il est important que vous y procédiez régulièrement, vous ferez bien de consulter les instruction qu’a reçu pour le même objet le 112e puisqu’elles doivent être nécessairement les mêmes pour vous, sauf la différence du nombre d’administration qui doit être moins pour vous" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 299 ; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 33).
Le même 4 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Général Le Sénécal, à Vérone : "Les 2 bataillons du 6e régiment d’infanterie de ligne qui font partie de votre brigade devant, d’après les ordres de S. M. l’Empereur, avoir une compagnie d’artillerie régimentaire, je viens de donner ordre au conseil d’administration de ces deux bataillons de s’occuper de suite du choix des officiers et des hommes les plus propres au service de l’artillerie et de vous les présenter demain, à 2 heures après midi, afin que vous procédiez à l’organisation de cette compagnie avec M. le commandant Venard, qui remplira dans cette circonstance les fonctions de sous-inspecteurs aux revues. Cette compagnie devra être organisée de la manière prescrite par le décret impérial du 9 juin 1809 et sera composée d’1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 3 sergents, 3 caporaux, 20 canonniers, 2 ouvriers et de 40 soldats du train. En tout 68 hommes, non compris les officiers.
La formation de cette compagnie sera constatée par un procès-verbal rédigé par le sous-inspecteur aux revues, ce procès-verbal sera soumis à mon approbation et il en sera fait autant d’expédition qu’il est prescrit par le règlement du 25 germinal an 13. Je suis chargé d’adresser au Ministre de la Guerre celle que S. E. doit recevoir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 299 ; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 34).
Puis, toujours le 4 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Commissaire des guerres Venard, à Vérone : Devant faire organiser aux 2 bataillons du 6e régiment de ligne une compagnie d’artillerie, en exécution des ordres transmis par S. E. le Ministre de la Guerre, j’ai chargé de cette organisation M. le général de brigade Le Sénécal ; comme il doit en être dressé un procès-verbal par un sous-inspecteur aux revues, et qu’il n’en existe point à Vérone, vous voudrez bien, dans cette circonstance, en remplir les fonctions et vous joindre à M. le général Le Sénécal qui doit procéder à cette organisation demain à 2 heures après midi. Cette compagnie devra être formée de la manière prescrite par le décret impérial du 9 juin 1809 et l’organisation sera constatée par un procès-verbal qui recevra mon approbation s’il y a lieu et dont il en sera fait autant d’expédition qu’il est prescrit par le règlement du 25 germinal an 13. Je me charge d’adresser au Ministre celle que S. E. doit recevoir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 301 ; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 12 page 35).
Encore le 4 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit aussi au Général Vignolle, à Milan : "J’ai reçu hier votre lettre du 2 novembre avec la note des ordres que vous avez expédiés pour l’exécution de ceux transmis pas S. A. I. et R. le Prince Vice-Roi et S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire ... La précaution que vous avez eu de mettre à l’avance en mouvement les détachements que vous avez jugés nécessaires au complément du 6e est très utile, je vous en faisais la demande par ma lettre du 2. Je pense que le nombre d’hommes que vous avez désignés sera suffisant. Je désire que ces détachements arrivent à Vérone du 19 au 21 afin d’avoir le temps de procéder à l’incorporation avant le départ du 6e qui aura lieu le 24 du courant ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).
Le Général de Division Grenier écrit aussi, toujours le 4 novembre 1812, au Général Miollis, à Rome : "Les deux bataillons du 6e de ligne sont arrivés hier et les 2 du 14e léger arriveront demain ; ces bataillons ont laissé beaucoup de mont dans les hôpitaux à Rome, il importe de faire rejoindre tout ce qui est disponible ; S. M. l’Empereur a ordonné que ces bataillons devaient être de 900 hommes chacun présents sous les armes et ils doivent se mettre en route, le 14e léger le 21 et le 6e le 23 de ce mois. Il arrive à chacun de ces régiments 400 hommes de Livourne, le 6e reçoit en outre 300 hommes des dépôts stationnés en Italie et encore ne pourra t’il être porté au complet voulu, s’il n’y a pas déjà en route des détachements d’hommes sortant des hôpitaux pour le rejoindre ; je serai plus embarrassé encore pour le 14e, aucun dépôt d’infanterie légère n’est stationné en Italie et pour pouvoir le compléter il faudrait que vous soyez à même de m’envoyer au moins 360 hommes de ce régiment, encore n’arrivera t’on pas à 900 hommes par bataillon. Veuillez M. le comte, avoir la complaisance de me faire connaitre ce que je peux attendre pour ces deux régiments ; j’ai fait connaitre à S. E. le Ministre de la Guerre la démarche que je fais près de vous comme la seule qui puisse augmenter les bataillons de quelques hommes" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 10 page 31).
Le 5 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Major du 6e de Ligne, à Vérone : "Par la situation que vous m’avez remise pour S. E. le Ministre de la Guerre, vous portez au complet votre habillement, armement et équipement de linge et chaussure. Afin de ne point induire en erreur, je vous prie de me faire connaitre, par le retour du porteur s’il ne vous manque aucune capote, si vous avez tous vos sabres et toutes vos baïonnettes, enfin si chaque homme a ses trois paires de souliers.
Dans la lettre que j’adressai hier au conseil d’administration, j’ai mis par erreur des 5e et 6e bataillons. Veuillez rectifier et mettre des 3e et 4e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 301 ; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 12 page 35).
Le même 5 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Major du 2e d’artillerie à pied, à Vérone : "J’ai l’honneur de vous prévenir que je fais organiser aujourd’hui la compagnie d’artillerie du 6e régiment de ligne et demain, 6, celle du 14e d’infanterie légère, afin de ne pas perdre un moment pour mettre ces compagnies à même de servir leurs pièces, je vous prie de désigner de suite les officiers et sous-officiers que vous jugerez propres à instruire ces compagnies, en leur prescrivant d’y apporter tous leurs soins et de suivre cette instruction deux fois par jour ; je préviens le major du 6e et celui du 14e que MM. les officiers de l’artillerie impériale que vous aurez désignés indiqueront le lieu et les heures auxquelles ces compagnies seront exercées ; veuillez aussi faire connaitre à ces deux majors les officiers et sous-officiers que vous aurez désignés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 301 ; Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 12 page 35).
Toujours le 5 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois au Major du 6e de Ligne, à Vérone : "Je vous préviens, M. le major, que je désire qu’aussitôt après l’organisation de la compagnie d’artillerie qui doit se former pour les deux bataillons de votre régiment qui font partie de ma division, on s’occupe de son instruction ; j’ai en conséquence écrit au major du 2e régiment d’artillerie à pied, à Vérone, de désigner de suite les officiers et sous-officiers propre à instruire cette compagnie. Ces officiers indiqueront le lieu et les heures auxquelles votre compagnie d’artillerie sera exercée ; elle devra l’être deux fois par jour et les officiers de cette compagnie devront, pour tout ce qui concernera les détails de l’instruction, déférer aux ordres que pourront leur donner les officiers de l’artillerie impériale, auxquels je fait prescrire d’y apporter tous leurs soins" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 144 page 302).
Le 6 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Je m’empresse de répondre aux deux lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 4 de ce mois ; la 1ère sous le n°2299, service administratif, doit recevoir des changements par les nouvelles dispositions ordonnées par l’Empereur et dont vous avez sans doute dans ce moment connaissance, savoir : que l’ambulance doit se composer par brigade, à raison de 5 caissons pour chacune et que le personnel administratif doit en être augmenté ; dans la lettre d’organisation que m’a communiqué M. le commissaire des guerres Venard, il n’est pas question des infirmiers et cependant ce service devient très important ; sans doute que vous avez reçu des instruction s à ce sujet.
Le Ministre Directeur doit également avoir donné des ordres pour l’organisation du service des transports près des corps ; les premières dispositions me paraissent incomplètes, puisque les deux bataillons du 6e et ceux du 14e n’ont pas de fourgons pour l’état-major et qu’ils en ont besoin pour le transport de la caisse et de la comptabilité ; il en est de même pour leurs voitures d’artillerie ; j’ai reçu l’ordre de former près de chacun de ces régiments une compagnie d’artillerie régimentaire et aucun ordre n’a été donné pour les chevaux qui doivent atteler ces voitures ; j’en ai provisoirement autorisé l’achat, dans l’espoir que les ordonnance de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre ne tarderont pas d’arriver.
Quant aux effets de campement, les dernières dispositions du Ministre doivent lever toute inquiétude, au moyen des confections qui ont été autorisées pour le 22e et le 112e et ce qui peut exister aux autres régiments ; je pense que l’envoi fait à Nuremberg, Ratisbonne, Bamberg suffira pour compléter les trois brigades. A l’exception cependant des haches et serpes que je demande au Ministre et que je le prie de faire confectionner à Nuremberg ; les barils à eau portés à l’état du 22e n’y sont que pour mémoire et je n’en ai jamais autorisé l’acquisition ; il n’en doit plus être question. C’est M. le commissaire des guerres Venard qui, en l’absence de M. Baradère, a autorisé les marchés des 22e et 112e, il a du vous en rendre compte ; au reste, la proposition que vous avez faite de mettre des fonds à la disposition des corps pour l’achat des effets qui pourraient encore manquer en assure le complément ...
Relativement à l’objet de la lettre n°2305, j’ai l’honneur de vous informer que, d’après l’avis que m’en a donné le général comte Vignole, les dépôts stationnés en Italie, qui doivent fournir des détachements pour être incorporés dans les 6e et 112e régiments, doivent les envoyer armés, habillés et équipés au complet, chaque hommes ayant sa capote et 2 paires de souliers dans le sac ; j’ignore en quel état seront les détachements qui arrivent de l’ile d’Elbe et d’Alexandrie ; on pourrait, par mesure de précaution, envoyer à Vérone une portion du magasin que vous avez à Milan, puisque les corps, en leur supposant des besoins, n’auraient ni le temps ni les moyens d’envoyer à la capitale pour y prendre ce qui pourrait leur manquer : si vous adoptez cette mesure, je pense que 1000 chemises, 1000 paires de souliers, 500 paires de guêtres noires, dont moitié d’infanterie légère et 250 paires de guêtres grises, également par moitié, suffiraient ; les habits eussent été plus nécessaires, mais vous n’en avez pas" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 13 page 38).
Le 10 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Venard, à Vérone : "Conformément à vos désirs, je viens d’écrire à M. Stout (Flout ?) pour l’inviter à se charger du service de l’inspection jusqu’au retour de M. Jullien et à recevoir les lettres et documents que vous pourriez avoir reçu pour ce service, tant de moi que du chef de l’état-major de la division ; j’attends d’un moment à l’autre les procès-verbaux d’organisation des compagnies d’artillerie des 6e et 14e pour les adresser au Ministre. Veuillez donc me les faire parvenir de suite ou inviter M. Ftout ( ?) à me les envoyer dans le cas où vous lui en aurez fait la remise" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 16 page 44).
Le 11 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Major commandant les 3e et 4e Bataillons du 6e Régiment de ligne, à Vérone : "Comme a du vous le prescrire le chef d’état-major de la division, vous devez faire sur le champ à S. E. le Ministre de la Guerre, la demande des sabres qui vous manquent, en vous conformant aux règlements sur l’armement et en partant de l’existant lors de votre départ de Rome et de ce que l’on doit y ajouter pour armer la compagnie d’artillerie ; les états doivent être signés par le conseil d’administration, visés par le sous-inspecteur au revues et par moi ; vous ne devez pas perdre un instant et faire partir votre demande dans le jour" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le même 11 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit également à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Par ma lettre du 6 de ce mois, je vous ai demandé d’envoyer à Vérone des chemises, souliers et autres effets d’équipement et vous avez bien voulu déférer à ma demande ; je dois vous prier encore de joindre à cet envoi 3 ou 400 paires de culottes pour infanterie de ligne, et un pareil nombre de pantalons bleus pour infanterie légère ; je crains que les détachements qui viennent de l’ile d’Elbe pour le 6e de ligne et 14e léger n’en soient entièrement dépourvus" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 11 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Milan : "J’ai fait adresser à S. E. le Ministre de la Guerre l’état des sabres manquant aux 14e régiment d’infanterie légère, 6e et 112e de ligne, par chacun des conseils d’administration, en établissant leurs demandes dans les formes voulues par les règlements sur l’armement, mais il est impossible que ces armes arrivent, ou mandez l’ordre de les délivrer de l’arsenal de Mantoue, avant le départ de ces corps ; si vous étiez autorisé à en faire délivrer, je vous serai très obligés de donner l’ordre pour les quantités ci-après :
... 6e de ligne : 68 sabres ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 46).
Le 12 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret, à Milan : "Le rapport que l’on m’a fait hier qu’il n’existait point de harnais au parc de Plaisance et que vous n’en avez point fait confectionner pour les caissons d’administration des régiments me donne des inquiétudes. Je vous les ai déjà témoignées hier et je crois encore devoir vous les rappeler aujourd’hui.
La lettre de S. E. le Ministre Directeur du 8 octobre dit positivement que les caissons et les harnais seront tirés du parc de Plaisance et que vous étiez chargé de faire confectionner les selles. Sans doute que si S. E. avait pu supposer que les harnais n’existaient pas, Elle vous aurait également chargé de les faire établir. Vous ne devez donc pas hésiter un instant à les faire faire, et afin de ne pas éprouver de retard, vous pourriez faire donner au 22e régiment d’infanterie légère ceux qui lui sont nécessaires en les prenant ainsi que pour le 14e sur les harnais de la 2e division d’ambulance, puisqu’elle n’a besoin d’arriver que le 21. Vous pourriez également faire fournir les harnais nécessaires au 112e et 6e de ligne en les prenant sur la 3e division d’ambulance qui arrivera à tenir à Vérone en s’y trouvant le 27 puisqu’elle n’en partira que le 29. Si vous adoptiez cette mesure, nous n’éprouverions pas de retard et vous auriez le temps nécessaire pour faire tout confectionner et arriver à Plaisance fur à mesure du départ, y comprenant les 6 bataillons de la 3e brigade.
Veuillez, je vous prie, ne rien négliger pour la prompte organisation de ce service ; je rends compte à S. E. le Ministre Directeur de la proposition que je vous fais par la présente ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Le 13 novembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 2e Division, Bureau de l’Infanterie) au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée : "Général, vous voudrez bien au reçu de la présente faire dresser un état de tous les emplois d’officiers vacants dans la 35e division d’armée dont le commandement vous est confié, et le faire accompagner de mémoires de propositions, même par anticipation, afin de ne laisser aucun vide dans les cadres.
Dans le cas où chaque corps ne pourrait pas fournir le nombre de sujets qui lui serait nécessaire vous pourrez prendre indistinctement dans les autres corps de la division, et à défaut de candidats réunissant le temps de service et de grade exigé par les règlements pour obtenir de l’avancement, vous ferez des propositions en faveur des militaires qui à l’ancienneté réuniront le plus de qualités requises pour servir utilement dans leur nouveau grade.
Je vous recommande de m’adresser très promptement tout ce travail qui devra être accompagné d’un état de situation exacte des officiers de chacun des régiments ou bataillons employés dans la division"; cette lettre est annotée par le Général Grenier : "Donné l’ordre. Ordonner de suite les dispositions prescrites par la présente aux conseils d’administration des bataillons formant la troisième brigade, les mémoires de propositions seront signés par le chef de bataillon et le Major commandant la brigade provisoire. Les états présenteront tous les renseignements demandés dans les cas prévus par le ministre, les états devront être chez moi demain au plus tard à midi, les mémoires de propositions seront à l’appui. Les ordres seront envoyés pour les 14e, 22e, 6e et 112e à Innsbruck avec injonction de faire de suite le travail demandé et de me le remettre à mon passage à Füssen. Ecrit le 27" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 46).
Le 13 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Vignolle, à Milan : "Je vous ai demandé avant-hier si vous pouviez faire fournir les sabres manquants aux régiments sous mes ordres, de l’arsenal de Mantoue ou autre, dans les proportions de :
... 68 sabres pour le 6e de ligne ...
Mais d’après la réduction que je viens encore de faire, il ne faudra plus que 224 sabres pour le 14e. Les quantités nécessaires aux 6e et 112e de ligne restent les mêmes ...
Note en marge : On prévient le général Vignolle que le conseil d’administration du 112e ayant reçu l’avis que les sabres qui lui manquaient étaient envoyés d’Alexandrie, sur son dépôt, il ne me reste à lui demander que ceux pour le 6e de ligne au nombre de 68 et 224 pour le 14e léger" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 20 page 52).
Le 14 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Major Jullien, chargé du service de l’artillerie française, à Vérone : "Par sa lettre du 24 octobre dernier, bureau de l’artillerie, S. E. le Ministre de la Guerre m’a fait connaitre qu’Elle vous avait donné l’ordre de tenir à disposition de chacun des 6e de ligne et 14e léger :
2 canons de 3 sur affut.
3 caissons de 3, 4 caissons d’infanterie, chargés.
1 forge de campagne outillée ...
Vous trouverez ci-joint une lettre de M. le général comte Vignolle relativement à une demande que je lui ai faite pour les objets d’armement manquant à plusieurs corps de ma division ; le 6e de ligne à particulièrement besoin de 68 sabres et le 14e léger de 224. Mandez-moi s’ils existent dans vos magasins, afin que je puisse faire établir le double des demandes déjà adressées à S. E. le Ministre de la Guerre, et que vous puissiez en ordonner la fourniture" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 21 page 53).
Le 15 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 6e de ligne, à Vérone : "Afin d’obtenir de suite les 68 sabres (pour le 6e) et 224 sabres (pour le 14e) qui manquent au complément de l’armement de vos deux bataillons, j’en ai fait la demande au major d’artillerie, à Vérone, qui est convenu de vous les fournir au moyen d’une demande en double expédition, que vous lui remettrez, conforme à celle que vous avez adressée au Ministre de la Guerre ; veuillez remplir de suite cette formalité et soumettre ces états au visa du sous-inspecteur et au mien pour vous mettre en règle" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 55).
Le même 15 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Capitaine ..urin, Directeur de l’Artillerie, à Vérone : "Ayant à envoyer à Mantoue une caisse et autres objets à y laisser en dépôt chez M. l’adjudant de place Fouquerolles, je désire profiter de la voiture qui doit aller chercher les sabres pour les 6e et 14e régiments ; je vous serai obligé de faire conduire en conséquence la voiture devant ma porte avant son départ, que je présume ne devoir avoir lieu que demain ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 55).
Le 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "Je n’ai reçu que le 16 votre lettre du 11, mon cher général ...
Je vois qu’on a cherché à conserver des hommes dans les dépôts. Nous ne pouvons rien à cela, mais le Ministre de la Guerre en sera nécessairement informé par les situations détaillées que je suis obligé de lui envoyer. Néanmoins comme j’espère qu’il rentrera encore au 6e régiment des hommes sortant des hôpitaux, je recevrai pour les bataillons des 10e, 20e et 67e 80 hommes des 180 qui doivent arriver du 53e régiment. Au moyen de cette disposition, je ne serai pas dans le cas de vous demander de nouveaux détachements pouvant au besoin réserver dans le 6e les hommes qui se trouveront dans le 112e excédant au moment du départ 900 par bataillon ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Le même 17 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Floret ( ?), à Vérone : "Monsieur le commissaire des guerres, mon chef d’état-major vient de me communiquer la lettre que vous lui avez adressée le 16 de ce mois, ayant pour objet de le prévenir que les troupes de ma division recevront en partant de Vérone, des établissements du royaume d’Italie le pain jusqu’à Inspruck dans les proportions suivantes, savoir :
A Vérone pour 3 jour ;
A Roveredo, pour 1 jour ;
A Trente, pour 4 jours ;
A Bolzano pour 4 jours, compris les séjours de Trente et de Brixen. Il résulte de cette disposition que la troupe aura son pain en avance pour cinq jours, non compris la journée de Bolzano ; quoiqu’elle soit en tout contraire aux règlements, les fourgons attachés à chaque bataillon pouvant en porter pour deux jours et les soldats pour trois, je ne m’y opposerai point mais il est possible que plusieurs régiments n’aient pas au moment du départ (les 6e et 14e par exemple) leurs fourgons de vivres ; dans cette supposition, les vivres doivent leur être fournis et portés par les soins de l’administration au moins jusqu’à Brixen et c’est ce que je demande formellement.
Vous informerez également le chef de l’état-major de la division qu’en conformité de la décision de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre du 7 novembre 1809 et de la lettre de monsieur l’ordonnateur en chef de l’armée d’Italie sous la date du 28 octobre dernier, vous aurez à déduire sur les convois affectés à chaque bataillon en marche autant de voitures à 4 collier qu’il existera de caissons à quatre roues à leur suite, qu’en conséquence il ne reviendra au 22e régiment d’infanterie légère que
Ci 22e 2 voitures à 4 colliers.
Au 14e 1 voiture à 4 colliers.
Au 112e 2 voitures à 4 colliers.
Au 6e 1 voiture à 4 colliers.
Sans doute que Son Excellent le Ministre Directeur en prenant cette décision a supposé que les fourgons des vivres seraient vides et suppléeraient par suite aux voitures supprimées mais le cas n’existant pas ici puisque vous faites fournir le pain cinq jours à l’avance que les fourgons des vivres doivent le porter au moins en partie comme leur dénomination l’indique. Je vous invite et vous requiert au besoin monsieur le commissaire des guerres, à fournir et à affecter aux troupes sous vos ordres les voitures et convois qui leurs sont alloués en marche par les règlements me rendant responsable de toute disposition qui pourrait être prise ultérieurement contre ma demande et me réservait d’ailleurs le droit d’en référer à S. M. l’Empereur et Roi s’il est nécessaire.
Afin de vous mettre en règle, j’adresse à M. l’ordonnateur de l’armée d’Italie copie de la présente que je l’invite à faire connaitre au Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, persuadé que S. E. est trop intéressé au bien du service de S. M. I. et R. et trop l’ami du soldat pour exiger qu’une décision, qui ne pouvait pas prévoir que le soldat aurait à l’avance le pain pour cinq jours soit maintenu au détriment des forces et de la santé de ce dernier, lorsque des fourgons affectés à la suite des corps pour le service des vivres existent et que les circonstances exigent impérieusement de les utiliser" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 60).
Le 18 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "... Les 180 hommes du 106e ont été incorporés hier dans le 6e de ligne. Il y aura peu de réclamations et le général de brigade Le Sénécal m’a rendu de cette incorporation un compte aussi avantageux que de celle qui a eu lieu dans le 112e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 62).
Le 19 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur en chef Maret : "Monsieur l’ordonnateur en chef, du moment où S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre m’informe de ce que vous lui avez demandé que les colonnes qui ont précédé ma division en Bavière ont reçu les vivres de campagne, vous devez, je pense, donner aux autorités bavaroises les avis en conséquence et les demandes pour ma division. J’enverrai au reste 48 heures à l’avance pour avoir quelque chose de positif.
Vous devez avoir reçu les états pour les effets de campement des 22e et 112e régiments ; quant aux autres, vous avez reçu l’autorisation de S. E. le Ministre Directeur de faire remettre aux corps le montant de la valeur du tiers des effets de campement dont ils doivent être pourvus ; ces corps sont 2 bataillons du 6e de ligne, 2 bataillons du 14e léger ; les 6 bataillons de la 3e brigade ; les 2 premiers (6e et 14e) ont à l’exception des haches et serpes ce qui leur faut pour le présent ; non compris les détachements qu’ils doivent recevoir de l’Ile d’Elbe (400 hommes chacun). C’est donc le tiers de 400 hommes pour chacun de ces deux corps que vous devez compter. Quant aux 6 bataillons de la 3e brigade, d’après les avis que je reçois, vous devez compter sur le tiers de 1000 hommes pour chacun d’eux parce que ces bataillons n’ont rien du tout. Je vais prescrire aux conseils d’administration d’autoriser les officiers qui restent ici, à toucher le montant que vous leur allouerez sauf à faire régulariser le tout par M. l’ordonnateur Baradère avec lequel vous vous entendrez pour ce service. Je pense que ce que je vous demande est parfaitement dans l’intention de S. E. le Ministre directeur qui me prévient aussi qu’il fait des fonds à M. Baradère pour les haches et serpes que j’ai réclamées et que S. E. considère autant que moi comme indispensables" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 64).
Le 20 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "... Le 6e de ligne et 14e léger n’ont pas encore leurs chevaux. Les détachements qui devaient arriver ici le 18 de ce mois venant de l’Ile d’Elbe ne sont pas arrivés et je n’en ai pas de nouvelles. Le départ est vraiment trop précipité mais il faut prendre patience …" Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 69).
Le même 20 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Vérone : "Votre brigade se mettra en mouvement le 23 de ce mois pour se rendre à Nuremberg. Vous aurez vu par l’ordre du jour comment votre brigade doit marcher. Je vous recommande à cet égard les plus grands soins et provoque toute votre attention pour que les convois et transports marchent en ordre et que ces derniers soient exactement renvoyés à chaque gite.
Par une lettre que je viens de recevoir de S. E. le Ministre de la Guerre, les étapes de Nassereit et de Barvier sont supprimées et les troupes doivent aller de Telss à Lermos. Les équipages et l’artillerie des brigades prendront cependant gite à Nassereit à cause du passage de la montagne du Firmes, rejoindront leurs colonnes respectives à Füssen pour arriver en même temps à Augsbourg.
En conséquence les itinéraires des colonnes éprouveront les changements ci-après :
... 6e de ligne :
Le 8 décembre à Telss ; le 9 à Lermos ; le 10 à Füssen ; le 11 séjour ; le 12 à Stetten ; le 13 à Kaufbeuren ; le 14 à Schrabmuenchen ; le 15 à Augsbourg ; le 16 et le 17 séjour ; le 18 Meissingen ; le 19 à Donaverth ; le 20 à Veissembourg ; le 21 à Roth ; le 22 à Nuremberg.
Les équipages, l’artillerie régimentaire, les fourgons d’ambulance iront le 9 de Telss à Nasseriet, le 10 à Lermos, le 11 à Füssen d’où ils repartiront avec la colonne.
Au moyen de ces changements, votre brigade arrivera deux jours avant l’époque fixée à sa destination …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 69).
Le 21 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien (ainé), à Vérone : "Les 180 hommes du 53e régiment pourront être incorporés aujourd’hui dans le 6e quoiqu’à leur départ de Pesaro, ils ne pouvaient être destinés pour ce régiment, ne connaissant pas leur destination ; mais afin d’éviter les inconvénients qui pourraient résulter de la fausse mesure qui a été prise par le conseil d’administration du 53e régiment en faisant solder ces hommes depuis leur départ de Pesaro pour le compte du 6e, j’autorise l’incorporation définitive de ce détachement et vais en donner l’ordre" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 72).
Le 24 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Comte Vignolle, à Milan : "J’ai déjà eu l’honneur de vous entretenir, mon cher général, de l’état misérable dans lequel sont arrivés les détachements des 6e et 14e venus de l’Isle d’Elbe. Ces détachements attendent de Rome des effets qu’on y a fait confectionner et qui arriveront prochainement, mais il manquera encore malgré cela au 6e 100 vestes et 128 capotes sans lesquelles les hommes qui en ont besoin seront obligés de rester à Vérone jusqu’à ce qu’ils en soient pourvus. Je vous serais donc particulièrement obligé, si vous pouviez faire délivrer au 6e des dépôts stationnés à Padoue et Vicence ces 100 vestes et 128 capotes et dont le conseil d’administration du 6e compterait aux conseils d’administration des régiments qui les fournissent. Il faudrait que ces effets arrivassent à Vérone du 1er au 3 décembre prochain, désirant fait partir une colonne le 6. Répondez-moi, je vous prie, de suite pour cet article" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 77).
Le 24 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Vignolle, commandant les troupes dans le Royaume d’Italie : "Par une de mes précédentes, j’ai eu l’honneur de vous annoncer que sur le détachement de 180 hommes du 53e régiment destinés à être incorporés dans le 6e, j’en réserverais 100 pour les bataillons des 10e, 20e et 67e régiments, formant la 14e demi-brigade provisoire, afin de porter chaque bataillon à 900 hommes, conformément aux instructions de S. E. le Ministre de la Guerre, mais le détachement du 53e ayant été soldé du jour de son départ à Pesaro pour le compte du 6e régiment de ligne, et les 400 hommes du 7e bataillon venant de l’Isle d’Elbe se réduisant à 260 hommes par la désertion de 84 et de 55 restés en route aux hôpitaux et sur lesquels il ne faut plus compter, j’ai été forcé de faire consommer dans le 6e régiment l’incorporation entière du détachement du 53e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34 page 79).
Le même 27 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Miollis, Lieutenant du Gouverneur général, à Rome : "En m’annonçant le départ des détachements des 6e de ligne, 14e et 22e léger, vous me faites l’honneur de me dire que vous ferez partir successivement de Rome de nouveaux détachements les 1er et 15 de chaque mois jusqu’à ce que tous les hommes sortant des hôpitaux aient rejoint les corps auxquels ils appartiennent. D’après ce, j’ordonne, avant mon départ de Vérone, la formation de trois colonnes de marche, la 1ère en partira le 11 décembre emmenant les premiers détachements que vous avez fait partir de Rome, la 2de le 21 de ce moi concernant ceux que vous ferez partir le 1er et la 3e le 31 décembre. Mais pour que cette dernière colonne puisse encore recevoir des détachements de Rome, il faudrait que vous les fissiez partir au plus tard le 10 au lieu du 15, afin de leur donner un ou deux jours de repos avant leur départ de Vérone.
Je vous renouvelle, mon cher général, mes instances pour que vous fassiez rejoindre le plus d’officiers et d’hommes possible des 14e et 22e léger, ces bataillons étant extrêmement faibles, en raison de ce qu’ils devraient être, d’après les ordres de l’Empereur ; j’ai trouvé plus de ressources pour les régiments de ligne, au moyen des incorporations faites et des détachements que vous m’annoncez dans le 6e ; ces deux bataillons seront au complet voulu mais ils manqueront d’officiers.
Ma division étant en mouvement depuis le 20 de ce mois, je partirai moi-même de Vérone le 29 pour me rendre à Nuremberg où sera mon quartier général" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 83).
Le 28 novembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Vignolle, à Milan : "Le commandant du détachement du 6e régiment resté à Vérone ayant reçu de son dépôt l’avis qu’il recevrait dans les premiers jours de décembre des capotes, des vestes et culottes pour les hommes venant de l’Isle d’Elbe, j’ai fait retirer hier soir du bureau de l’estafette les lettres que vous m’avez fait l’amitié de m’envoyer pour le général Balathier et les commandants des dépôts des 9e, 35e, 84e et 92e régiments et par lesquelles vous leur prescriviez de fournir au 6e les vestes et capotes qui leur manquaient ; je vous remercie bien, mon cher général, de l’empressement que vous … dans cette circonstance à me seconder, mais puisque des effets nous arrivent, il ne faut pas priver vos dépôts de leurs ressources. Je vous renvoie en conséquence les lettres qui y avaient rapport" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 83).
"Grande Armée Impériale, 35e Division
Situation de la 35e Division de la Grande Armée à l’époque à laquelle les Brigades ont été mises en marche pour se rendre à leur destination
Etat-major de la Division : Général de Division Comte Grenier, commandant ; Aides de camp : Decruejouls, Bourgeois, Capitaines ...
Situation des troupes :
... 2e Brigade commandée par le Général Le Sénécal :
6e de ligne :
Etat-major, Major Bizien : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 7 Officiers, 4 hommes de troupe ; 4 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait ; 1 fourgon d’ambulance ; destination Nuremberg ; 1 Officier détaché ; effectif : 8 Officiers, 4 hommes, total 12 ; 4 chevaux d’Officiers, 4 chevaux de troupe, total : 8.
3e Bataillon, Grangier : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 10 Officiers, 800 hommes de troupe ; 2 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait ; destination Nuremberg. Absents : 104 hommes de troupe aux hôpitaux ; 10 hommes de troupe détachés. Effectif du bataillon : 10 officiers, 914 hommes de troupe, total : 924 ; 2 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait, total : 6. 1 Caisson de vivres.
4e Bataillon, Bouzinac : Présents sous les armes ou combattant en ligne : 9 Officiers, 836 hommes de troupe ; 2 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait ; destination Nuremberg. Absents : 73 hommes de troupe aux hôpitaux ; 1 officier, 1 homme de troupe détachés. Effectif du bataillon : 10 officiers, 910 hommes de troupe, total : 920 ; 2 chevaux d’officiers, 4 chevaux de trait, total : 6. 1 caisson de vivres.
Artillerie : 1 Officier, 67 hommes, 2 chevaux d’Officiers, 40 chevaux de trait ; 1 homme aux hôpitaux ; 1 Officier détaché ; total : 2 Officiers, 68 hommes ; 4 chevaux d’officiers, 40 chevaux de trait, total : 44 chevaux. 2 pièces de 3, 3 caissons de munitions de 3, 2 caissons d’infanterie, 1 forge de campagne.
Observations : Les 3e et 4e bataillons du 6e de ligne sont partis de Vérone présent sous les armes 1706 hommes après avoir reçu une incorporation de 360 hommes provenant des 53e et 106e régiments, plus une autre de 261 hommes provenant de leur 7e bataillon, cette dernière devrait être de 400, mais 84 sont désertés en route et 55 restés aux hôpitaux.
Les détachés à Vérone attendent des effets d’habillement et les hommes sortant des hôpitaux, on compte en former un détachement de 100 hommes qui partira le 11 décembre prochain, ce qui portera dans le courant de janvier les deux bataillons au complet voulu de 900 hommes chacun.
L’instruction a encore besoin d’être suivie. L’habillement, à l’exception de celui de du détachement de l’île d’Elbe est en bon état.
L’armement est bon. Le petit équipement a été complété. Les voitures d’artillerie et d’administration sont au complet.
15 emplois sont vacants, savoir 5 de capitaines, 10 de lieutenants ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 152 page 318).
Le 2 décembre 1812, le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Division de l’habillement, Bureau administratif, 3e section) au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Nuremberg : "Monsieur le général, prévenu par le ministre de la guerre des ordres donnés pour la formation à Vérone d’une compagnie d’artillerie à la suite des bataillons de Guerre de chacun des 6e régiment d’infanterie de ligne, 14e régiment d’infanterie légère, lesquels font partie de la division que vous commandez, et sachant que lesdits bataillons partis de Vérone doivent arriver du 20 au 23 décembre savoir ceux du 14e d’infanterie légère à Bamberg et ceux du 6e de ligne à Nuremberg, j’ai chargé le commissaire ordonnateur de la 26e division militaire par un ordre du 14 novembre de faire confectionner à Mayence et d'expédier ensuite tant à Bamberg qu’à Nuremberg, à chacun des deux corps 44 fournitures complètes à l’uniforme des bataillons du train d’artillerie. J’ai donné un avis de ces dispositions au conseil d’administration des deux corps par une lettre que je leur ai adressée à Bamberg et à Nuremberg.
Le conseil d’administration des 3e et 4e bataillons du 6e régiment d’infanterie de ligne par une lettre datée de Vérone du 13 novembre m’annonce que d’après vos ordres il a fait des achats nécessaires pour l’habillement de sa compagnie d’artillerie. Il demande des fonds à titre de remboursement pour couvrir sa masse de linge et chaussure qui a fait l’avance.
Par une note ou bas de la lettre de ce conseil d’administration vous avez, M. le général, appuyé sa demande et je vois par cette note que la dépense dont le 6e de ligne demande le remboursement ne concerne que les deux escouades du train vu que les canonniers qui forment la 1ère escouade resteront vêtus à l’uniforme du corps.
Sur cet avis j’écris au commissaire ordonnateur de la 26e division militaire pour que l’ordre donné le 14 novembre de faire expédier à Nuremberg au conseil d’administration des bataillons de guerre du 6e de ligne 44 fournitures complètes à l’uniforme des bataillons du train d’artillerie ne soit point exécuté.
J’écris en même temps au conseil d’administration des bataillons de guerre du 6e régiment de ligne à Nuremberg pour le prévenir du contre ordre par l’effet duquel il ne recevra point les 44 fournitures complètes dont je lui avais annoncé l’envoi par ma lettre du 14 novembre. Je lui prescris de faire constater par un sous-inspecteur aux revues la dépense qu’il a faite à Vérone pour habiller les soldats du train de sa compagnie d’artillerie et je lui annonce que lorsque j’aurais reçu cet état il sera pourvu au remboursement qu’il réclame ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 59).
Le 4 décembre 1812, le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Division de l’habillement, Bureau administratif) au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Nuremberg : "M. le général, Son Excellence le Ministre de la guerre m’a informé que d’après le rapport que vous lui avez adressé, 400 hommes envoyés de l’île d’Elbe par chacun des 7e bataillons des 6e de ligne et 14e d’infanterie légère faisant partie de la 35e division d’infanterie sont arrivés à Vérone le 20 novembre dénués d’effets d’habillement.
Je vous préviens M. le général qu’aussitôt après avoir reçu cet avis, j’ai donné les ordres nécessaires pour qu’il soit expédié sans délai à chacun des deux corps dont il s’agit, à Bamberg et à Nuremberg, 300 habits, 300 gilets et 300 pantalons, ces effets sont partis de Paris pour Strasbourg d’où ils seront réexpédiés à Bamberg et à Nuremberg par les soins de l’ordonnateur de la 5e division, à qui j’ai écrit à cet effet.
Je vous invite M. le général, à donner des ordres pour qu’il ne soit disposé de ces effets que pour les hommes auxquels ils sont indispensables et dans le cas où le nombre de ces effets serait dans une proportion supérieure aux besoins réels, à prescrire d’envoyer aux bataillons de guerre, à titre d’acompte sur le remplacement ceux des dits effets qui n’auront pas été employés en cette occasion.
Recevez, général, l’assurance de ma considération distinguée". Le Général Grenier a noté en marge de cette lettre : "Avis des mesures prises pour qu’il soit promptement expédié 300 habillements pour chacun des 6e de ligne et 14e légère faisant partie de la 35e Division. Répondre que les corps n’ont encore reçu aucun avis à ce sujet et que le 6 janvier rien n’était arrivée ni à Bamberg ni à Nuremberg. Assurer S. E. que si ces effets arrivent les deux corps ne recevront que ce qui leur est nécessaire et que les effets d’habillements qui resteront pourront être délivrés à ceux mêmes où a d’autres de la division sur les remplacements à faire au 1er janvier 1813" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 63).
Le même 4 décembre 1812, le Général de Division Grenier écrit, depuis Sterzing, au Général Le Sénécal, commandant la 2e Brigade de la Division, à Steinach : "... Le 112e régiment ayant toujours été réuni dans ses différents séjours, il est juste que le 6e le soit, au moins à Innsbruck et à Augsbourg. En conséquence, vous ferez détacher dans les environs d’Innsbruck 2 bataillons du 112e, si les six bataillons de votre brigade ne peuvent être réunis dans cette ville, où devra également être la compagnie d’artillerie italienne qui a quelques réparations à faire" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38 page 87).
Le 5 décembre 1812, le Ministre de la Guerre, Duc de Feltre, écrit, depuis Paris
(Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à son arrivée à Augsbourg : "Général, je vous préviens, en réponse à vos lettres des 22 et 24 novembre, en ce qui concerne les 6e régiment d’infanterie de ligne et 14e régiment d’infanterie légère, que S. E. le Ministre Directeur, sur l’avis que je lui avais donné du mauvais état dans lequel étaient arrivés à Vérone les 400 hommes venus de l’île d’Elbe pour chacun de ces régiments, me mande qu’il a donné des ordres pour faire expédier de Paris à Strasbourg, par voie accélérée, trois cent fournitures d’habillement destinées aux bataillons de guerre de chacun de ces deux corps ; qu’il a adressé d’autres ordres au commissaire ordonnateur de la 5e division militaire, pour qu’aussitôt que ces effets seront arrivés à Strasbourg, ils soient immédiatement réexpédiés à Nuremberg et à Bamberg, à l’adresse des conseils d’administration respectifs, qui pourront les recevoir le jour même de leur arrivée ; mais que, dans le cas où quelque obstacle imprévu retarderait ces effets en route, il serait nécessaire de prendre des mesures à Bamberg et à Nuremberg, soit pour que les deux corps les y attendissent, soit pour qu’ils leur parvinssent sur quelque autre point de la direction ultérieure que prendra la 35e division.
Je vous invite, général, à faire, à cet égard, les meilleures dispositions qui vous paraitront résulter des circonstances.
Comme vous m’avez dit, par vos lettres des 22 et 24 novembre, que les majors des deux régiments attendaient à Vérone, pour le 5 décembre, des effets venant des dépôts, et qu’en outre, vous vous êtes concerté avec le général Vignolle pour faire fournir aux 400 hommes du 6e de ligne par les dépôts de même arme, stationnés dans la Haute-Italie, les effets qui manquent à ce détachement, il pourrait s’ensuivre de là, que l’expédition faite par S. E. le Comte de Cessac sur Bamberg et Nuremberg devint en partie superflue. Il est donc nécessaire que vous ayez le plus grand soin de l’informer en détail de l’état des choses afin qu’il puisse dans ce cas disposer des effets devenus inutiles ; vous lui ferez connaitre ce qui aura été fourni au 6e de ligne, par chacun des dépôts de l’Italie, pour que l’imputation en soit faite, à leur décharge, au conseil d’administration de ce régiment.
Vous me rendrez également compte de tout ce qui aura eu lieu, à cet égard"; le Général Grenier a noté en marge de cette lettre : "Ecrire aux conseils d’administration de ces deux régiments pour qu’ils ne déballent pas ces habillements jusqu’à ce que l’on connaisse parfaitement" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 65).
Le 25 décembre 1812, Napoléon, depuis Paris, écrit au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, écrivez au duc de Castiglione de retenir à Berlin la division Grenier, en ayant soin de prendre des mesures efficaces pour qu’elle soit bien casernée, bien nourrie, et de faire ce qui sera convenable pour organiser son artillerie, ses équipages militaires et toute son administration".
1813
Fig. 6 Fusilier du 6e de Ligne en 1813 |
Au début de l’année, les positions du Régiment sont les suivantes : 1er et 2e Bataillons à Corfou; 3e et 4e Bataillons à la Division Grenier en Allemagne; 5e Bataillon, Dépôt à l’ile d’Elbe; 6e Bataillon à Corfou; 7e Bataillon à l'ile d'Elbe (il rejoindra à la Grande Armée les 3e et 4e Bataillons dans la 35e Division d’infanterie au 11e Corps). Enfin, 8e Bataillon, au Corps d’Observation d’Italie à Rome, au sein de la 30e Demi-brigade provisoire.
Le 3 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je ne vois pas de difficultés à ce que vous envoyiez à Vérone les 132 hommes du 6e de ligne qui sont à Venise ; de là, ils pourront se diriger sur Berlin ...
J'approuve qu'on incorpore à Corfou 128 hommes dans le 6e de ligne" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32184).
Le 5 janvier 1813, à Paris, on indique à l'Empereur que : "Le duc de Feltre rend compte de l'exécution des ordres donnés 1° pour envoyer aux bataillons du 6e de ligne à Berlin la 3e compagnie de son 5e bataillon débarqué à Venise ; 2° pour envoyer aux bataillons du 23e de ligne en Illyrie la 2e compagnie de son 5e bataillon aussi débarqué à Venise ; 3° pour incorporer dans les premiers bataillons du 6e de ligne à Corfou 128 hommes de divers corps rendus par la marine"; Napoléon répond : "Par la nouvelle formation de l'armée d'Italie, j'emploie le 7e bataillon du 6e de ligne qui est à l'île d'Elbe. Il me paraît donc convenable de réunir tous ces détachements à Vérone pour les incorporer dans le 7e bataillon qui est bien loin d'être complet. Aussi bien, il serait peut-être difficile à ces détachements de rejoindre les bataillons du 6e régiment qui sont à Berlin" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 680).
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 23e régiment provisoire : 7e bataillon du 6e de ligne, 4e du 67e ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, il sera réuni à Vérone un corps d'observation d'Italie, composé de 3 divisions, 2 françaises et une italienne. Ce corps sera commandé par le général de division Bertrand, gouverneur général des Provinces Illyriennes ...
2e division : la 2e division sera composée :
... 2e brigade :
23e régiment provisoire (67e, 6e) 2 bataillons ...
Si j'avais omis quelques ordres, celui des 2 ministres que cela concernerait me les représenterait sans délai.
Le ministre de la Guerre et le ministre de l'Administration de la guerre correspondront fréquemment avec le général Bertrand afin d'accélérer les mesures, et de tirer du pays toutes les ressources possibles pour la formation de ce corps d'observation que je désire réunir à Vérone du 15 au 20 février, et avoir prêt à partir alors, s'il est nécessaire, un corps fort de plus de 40 000 hommes dans le courant de mars" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32226).
Le 15 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'examine le travail que votre chef de division Gérard m'a apporté ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE ...
2e division ... il ne faut pas changer l'organisation que j'ai donnée aux bataillons provisoires (sic) : le 10e doit être avec le 20e, le 6e avec le 67e ; il faut les rétablir ainsi ; cela donnera un bataillon de plus et reportera la division à douze bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19450 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32295).
le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Il ne faut prendre aux dépôts du 22e léger, 112e, 6e de ligne, 14e, que ce qui est nécessaire pour compléter les bataillons que ces régiments fournissent aux nouveaux corps ; et il faut que ce qu'ils ont et ce qu'ils auront, avec la conscription des 4 années, les mette en état de fournir chacun 1 000 hommes à leurs bataillons de guerre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 18 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Berlin, au Sous-inspecteur aux Revues de la Division, à Berlin : "J’ai l’honneur de vous adresse ci-joint copie d’une lettre de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, relative à l’habillement des trains d’artillerie des 6e de ligne et 14e léger. Veuillez de suite constater ce qui a été fait à cet égard dans ces deux corps, et m’adresser le résultat de votre travail afin que je puisse en rendre compte à S. E. ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 102).
Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie sur-le-champ les états que vous m'avez faits passer avec votre lettre d'hier pour la répartition des 100 000 hommes.
Les 6 bataillons au-delà des Alpes, pour lesquels vous prenez 2 700 hommes doivent être complétés avec la conscription de 1814 ; vous pouvez donc donner ces 2 700 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui de 43 000 hommes en portera le recrutement à 46.
Je ne comprends pas bien pourquoi vous voulez donner au 6e de ligne 373 hommes, au 44e, 900 hommes, au 105e, 350 hommes. Si tout cela doit faire partie des 4 corps d'observation, on pourrait leur donner ce qui reste au dépôt sur la conscription de 1813. S'ils n'en font pas partie, il faut les recruter sur la conscription de 1814 ...
Moyennant ces changements, j'approuve la répartition" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32411).
Le 28 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit au Chef d’Etat-major général du 11e Corps de la Grande Armée, à Berlin : "Je reçois, mon général, votre lettre de ce jour ... Je préviens M. le général Le Sénécal, commandant la 2e brigade des dispositions qui peuvent concerner les 2 bataillons du 6e régiment ; en attendant, je donne ordre d’évacuer ses anciens cantonnements qui étaient occupés par quelques compagnies du …"(Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 106).
Le 28 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, à Berlin : "Le 14e régiment d’infanterie légère ayant établi un petit dépôt à Berlin, les ballots contenant les 44 habillements envoyés par S. E. le Ministre Directeur pour les hommes du train de ce corps, doivent y être. Sans doute le partage de ces habillements serait facile entre le 6e et le 14e, mais je suis prévenu que des ballots sont arrivés à Nuremberg depuis notre départ, pour le 6e régiment de ligne, et que le chef d’escadron Martelet les fera incessamment diriger sur Berlin. Comme il est probable que ces ballots renferment également 44 habillements complet pour les hommes du 14e, il convient d’attendre qu’ils soient arrivés, avant de faire le partage dont il est question …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 106).
Le 29 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général chef de l’Etat-major général du 11e Corps de la Grande Armée, à Berlin : "Je reçois à l’instant votre lettre ... Les 2 bataillons du 6e devant, d’après les nouvelles dispositions de M. le maréchal, rester à Berlin, je vous prie de donner les ordres les pressants pour qu’ils soient entièrement casernés ; je suis prévenu que plusieurs hommes ont été pour ainsi dire sans nourriture depuis leur entrée dans cette ville" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 106).
Le 2 février 1813, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, à Berlin : "S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre m’annonce par sa lettre du … dernier, dont j’ai eu l’honneur de vous adresser copie, qu’il a contremandé l’envoi des 44 fournitures complètes, à l’uniforme du train d’artillerie qui devaient être expédiés au conseil d’administration du 6e de ligne, attendu que ce conseil d’administration en avait, d’après mes ordres, fait l’achat. Cependant, il parait qu’une seule escouade du train a été habillée dans ce régiment. S’il en est, comme je le pense, de même dans le 14e, les 44 fournitures adressées, par ordre du Ministre Directeur, à ce dernier corps, pourront, comme vous me l’avez proposé, être réparties en égal nombre, aux compagnies de ces deux régiments. S. E. désirant connaitre ce qui aura été fait à cet égard, je vous prie de m’en informer afin que je puisse lui en rendre compte" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 108).
Le 4 février 1813, au Quartier général à Cöpenick, un Ordre du jour est adressé à la 35e Division de la Grande Armée : "D’après les ordres de S. A. I. et R. le Prince Vice-roi, commandant la grande armée, les troupes composant la 35e division quitteront les cantonnements qu’elles occupent dans ce moment pour se rendre à Posen, dans l’ordre suivant :
Route par Francfort
... 4e colonne composée du 6e régiment de ligne, du 112e idem, et d’une batterie à pied italienne, partira de Berlin le 12 février et arrivera le 20 à Posen ...
Les troupes marcheront selon leur rang dans l’ordre de bataille et seront logées de même pendant toute la route.
MM. les généraux marcheront à la tête de leurs colonnes, les colonels à la tête de leur régiment, les chefs de bataillon à la tête de leur bataillon, les officiers de tout grade à leurs compagnies.
Chaque colonne sera précédée d’un fort détachement commandé par un capitaine ; les malingres, rassemblés à la 1ère batterie, marcheront entre cette avant-garde et la colonne, conduite par un officier ou sous-officier selon le nombre ; ils ne seront jamais détachés.
Les logements partiront la veille, conduits par un officier qui aura les ordres du général pour le placement des troupes. Cet officier aura entre autres instructions, celle de ne point écarter les logements de la grande route de plus d’une lieue et de les pousser en avant autant que possible, pourvu qu’ils soient liés au quartier principal.
L’artillerie régimentaire sera placée entre le 1er et le 2e bataillon avec les voitures des vivres et de l’ambulance du corps.
Une voiture destinée au seul objet de transporter les malades suivra le régiment.
L’artillerie de position avec un caisson par pièce marchera entre les deux régiments. Le surplus des voitures de la batterie, les fourgons de l’ambulance de la brigade et tous les transports, de quelque nature qu’ils soient, suivront la colonne, couverts par deux compagnies.
Ces équipages seront formés dans l’ordre suivant : les voitures de l’artillerie, les voitures des corps, celles de l’ambulance, celles de transport, dites à la comtoise.
MM. les généraux règleront le départ des troupes et fixeront les points où elles devront se réunir, ils éviteront de leur faire faire des contre-marches. Les officiers qui ne seront pas au rendez-vous à l’heure dite avec leurs troupes seront punis, on désignera un village pour la réunion, afin que les troupes qui attendent puissent se mettre à l’abri.
Il y aura toujours dans chaque logement une garde suffisante pour veiller à sa sûreté.
MM. les généraux recevront le rapport des commandants des corps sur tous les détails du service, police et disciplines, mouvements etc. etc. ; ils feront parvenir chaque soir, autant que cela sera possible, à M. le général de division les partis de ces rapports qui mériteraient son intention ou qui intéresseraient le bien du service.
Les troupes marcheront réunies le plus qu’il sera possible, la distance d’un régiment à l’autre sera d’un quart de lieue, au plus, celle des bataillons de 100 à 150 pas.
Les officiers tiendront la main à ce que personne ne déserte de la compagnie.
L’arrière-garde est expressément chargée de faire suivre les trainards et de les faire rejoindre leurs corps aux haltes.
Il est formellement interdit de chevaucher les portions d’une colonne, chacun devra invariablement marcher dans son rang ; on évitera, surtout, que l’artillerie et les équipages ne s’encombrent avec les corps.
M. le général de division Grenier prévient MM. les officiers de tout grade et employés de l’administration qu’il est expressément défendu par les ordres du jour de la grande armée de faire conduire des chevaux et en main et des voitures par des soldats et qu’il est enjoint à la gendarmerie de saisir les chevaux qui demeureront confisqués.
La veille du jour fixé pour le départ, les officiers passeront une inspection rigoureuse de leurs compagnies pour s’assurer de l’état des armes, de la qualité des munitions, indiquer la manière de les conserver etc. etc. Il en sera rendu compte par les commandants des corps à MM. les généraux qui en feront mention dans leurs rapports au général.
Les troupes continueront jusqu’à nouvel ordre à être nourris chez les habitants, le général commandant la division espère n’avoir de plaintes à ce sujet, mais il recommande à MM. les chefs de corps de veiller à ce que la nourriture soit suffisante" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).
Le 1er mars 1813, le Général de Division Grenier écrit depuis Berlin, au Maréchal Gouvion Saint-Cyr, à Berlin : "La compagnie légère attachée à la brigade italienne ayant beaucoup souffert et fatigué dans les marches et contre marches qu’elle a faite en se dirigeant sur Posen, a plusieurs chevaux hors de service et a besoin de 26 chevaux pour atteler toutes ses voitures. Je comptais demander ceux retirés au 6e de ligne lors de la remise de son artillerie régimentaire à Spandau mais j’apprends que ces chevaux ont reçu une autre destination et ont du partir ce matin ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 55 page 121).
Le 4 mars 1813, Eugène écrit, depuis Saarmund, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que l'évacuation de Berlin a eu lieu ce matin à la pointe du jour, et dans le plus grand ordre. L'ennemi, prévenu de notre mouvement, a traversé la ville dès qu'elle a été libre, et s'est montré à 9 heures du matin sur notre arrière-garde, avec 2,000 chevaux et 4 pièces d'artillerie. La brigade du général ... a reçu l'attaque de l'ennemi avec beaucoup de sang-froid. Le général Grenier s'est porté de suite à cette brigade et me rend compte de la manière dont les troupes ont soutenu plusieurs charges de cavalerie. Dans une de ces charges, le bataillon du 6e de ligne a jeté bas une cinquantaine de Cosaques ou dragons russes. Au total, l’ennemi a eu 80 hommes hors de combat. Nos soldats ont pris une trentaine de chevaux, nous avons eu 25 à 50 hommes hors de combat. Parmi eux, se trouve le major Palombini, qui a été tué. On a remarqué, parmi la nombreuse cavalerie ennemie, 4 à 5 compagnies d'infanterie, de soixante hommes chacune. Le général Grenier doute que ce soient des Russes, il présume que ce pourraient être quelques volontaires prussiens. Je vais tâcher de leur tendre quelque embuscade pour m'assurer du fait …" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 393).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Le 6e bataillon du 112e tiendra garnison à Florence. Le 5e bataillon du 13e tiendra garnison dans le Frioul. Les bataillons du 6e de ligne et du 14e léger tiendront garnison à Rome. Tous ces 5es et 6es bataillons seront complétés ...
Ainsi donc en dernière analyse, il n'y aura donc que 32 demi-brigades dont la dernière portera le n° 35 et la division d'Italie au lieu d'être composée de 12 bataillons le sera de 18 indépendamment des 5e et 6e bataillons du 111e (Note : le chiffre 112e est rajouté dans l’interligne. Il est écrit au crayon dans l’expédition), du 5e du 13e et de ceux du 6e et du 14e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le même 6 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit au Prince Eugène : "… Plusieurs officiers ont eu des chevaux tués, entre autres le major du 6e régiment de ligne, et mon aide de camp Bourgeois ; il a reçu lui-même une très forte contusion ; je prie V. A. I. de faire payer ces chevaux tout de suite sans cela les officiers ne peuvent pas se monter …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 56 page 121).
Le 7 mars 1813, à Vittenberg, le Général de Division Comte Monthion, chef d’état-major du Major général, écrit, pour le Prince de Neuchâtel, Major général, au Maréchal Comte Gouvion Saint-Cyr : "M. le maréchal, il se trouve à Leipzig un détachement de marche des 14e, 22e d’infanterie légère, 6e et 112e régiments de ligne formé d’environ 500 hommes qui appartiennent au 11e corps d’armée. D’après les intentions de S. A. R. le Prince Vice-roi je leur donne les ordres suivants, savoir :
Aux détachements des 14e et 22e régiments d’infanterie légère de se rendre à Duben pour rejoindre leurs régiments qui sont employés à la 36e division d’infanterie.
Et aux détachements des 6e et 112e régiments de ligne de se rendre à Vittenberg pour y être incorporés dans leurs corps à la 35e division d’infanterie.
Je vous prie, M. le maréchal, de m’informer de l’arrivée de ces quatre détachements et de leurs incorporation dans les régiments auxquels ils appartiennent"; le Général Grenier a noté en marge de cette lettre : "Expédié le 9 mars avis. A expédier. Prévenir le général charpentier pour les 14e et 22e en l’invitant à me donner avis de l’arrivée du détachement. Au commandant de la 35e donner avis pour les mêmes objets savoir 6e et 112e" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 114).
Le 18 mars 1813, le Général de Division Grenier écrit aux Généraux de Brigade Zucchi et Le Sénécal : "L’intention de S. A. I. et R. est qu’il soit poussé demain une forte reconnaissance sur Zahna pour avoir des nouvelles de l’ennemi, tant sur ses mouvements que sur ses projets.
Cette reconnaissance sera commandée par M. l’adjudant commandant Thomas et à cet effet les troupes ci-après désignées seront mises à sa disposition par MM. les généraux de brigade Le Senecal et Zucchi : 1 bataillon du 6e de ligne ayant ses compagnies d’élite ; 1 idem du 112e ; 1 autre formé des 6 compagnies d’élite qui seront prises sur le reste de la 1ère brigade et sur les deux bataillons du 5e italien qui sont en garnison à Wittenberg.
L’escadron des chevau-légers wurtembergeois et 100 chevaux du 4e de chasseurs, sans toucher aux grands gardes que fournit ce régiment et qui doivent rester à leurs postes.
2 pièce de 6, 1 obusier de la compagnie d’artillerie légère attachée à la 2de brigade, un caisson de 6 et un caisson d’obusier ; les 5 voitures seront attelées à 6 chevaux ; ce détachement sera réuni sur la grande route en avant du fossé de la place et entre les deux faubourgs ; le rassemblement aura lieu à 7 heures du matin et sera mis en marche immédiatement après par M. l’adjudant commandant Thomas.
Pendant son excursion le général Le Sénécal tiendra le restant de sa brigade prêt à marcher pour soutenir la reconnaissance s’il était nécessaire. Néanmoins on fera la soupe et les travailleurs seront fournis comme à l’ordinaire ; il sera bon que M. le général Le Sénécal tienne sous les armes un bataillon ou détachement pris sur les 2 régiments qui sera placé en avant du faubourg de Juterbock à la hauteur des grandes gardes jusqu’à la rentrée de la reconnaissance ; il fera en même temps observer les routes de Tragun et de Teuhel.
M. le général Zucchi de son côté fera redoubler de surveillance sur la rive gauche de l’Elbe aux postes fournis par les cantonnements de Melzwig et Dabrun et fera occuper des la pointe du jour demain matin le cantonnement de Wartenbourg et les forts postes de … sur l’Elbe en face du village d’Easter ( ?), ces postes devant être évacués demain matin par le général Charpentier qui fait un mouvement.
M. le général Zucchi fera observer soigneusement tous les mouvements que l’ennemi fera sur la rive droite de l’Elbe pendant que la reconnaissance se portera sur Zahna et m’en donnera avis à Wittenberg si l’on … quelque chose d’extraordinaire.
La réunion des troupes devra être commandée sans en faire connaitre le motif, et l’officier supérieur qui est chargé de faire cette reconnaissance ne doit donner ses ordres et ses instructions aux différents détachements qu’il sera dans le cas de former que lorsque sa troupe aura débouché du faubourg et sera en pleine marche" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 69 page 152). C’est l’Adjudant commandant Thomas qui est chargé de cette reconnaissance.
- La campagne d’Allemagne
En Avril 1813, le 3e Bataillon (Chef de Bataillon Grangier) et le 4e Bataillon (Chef de Bataillon Bouzinac), du 6e de Ligne, sont à la 35e Division (Gérard) du 11e Corps (Gouvion Saint-Cyr). Les deux Bataillons alignant 1358 hommes et 42 Officiers, sont sous les ordres du Major Bizien. Ils vont combattre à Lützen, le 2 mai 1813. Puis le 11e Corps étant passé sous Mac Donald, à Bautzen les 20 et 21 mai 1813.
Le 5 août 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Lemarois, Gouverneur de Magdebourg : "Votre garnison doit être de 6 bataillons de la 5e division bis. 6 bataillons, savoir du 134e, du 6e, du 3e, du 5e, et deux bataillons westphaliens, et enfin un ou deux bataillons d'isolés …" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35736).
Rejoint par le 7e Bataillon, on retrouve le 6e de Ligne à Leipzig entre le 16 et le 19 octobre, toujours à la 35e Division Gérard. Après cette bataille sanglante, les forces françaises doivent retraiter sur le Rhin. En chemin, elles doivent s’opposer aux Bavarois qui ont changé de camp.
Les débris du Régiment combattent à Hanau (30 octobre) et se retrouvent début novembre à Bingen dans la 31e Division d’infanterie du Général Charpentier. Il ne reste plus que 24 Officiers et 466 hommes des trois Bataillons !
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions.
ONZIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 3.
La trente et unième division sera formée avec les bataillons ci-après désignés ...
Troisième bataillon du 6e id.
Tout ce qui existe des quatrième et septième bataillons sera incorporé dans le troisième, et les cadres renvoyés au dépôt pour servir à réorganiser le quatrième bataillon, le septième étant supprimé ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Aussi le 7e Bataillon est supprimé. Les effectifs du 7e et du 4e Bataillons sont versés dans le 3e et les cadres du 4e Bataillon repartent au Dépôt recréer un nouveau Bataillon.
Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
... 2° Il sera formé, au 4e corps, un 107e régiment. Ce régiment sera composé :
Du 3e bataillon du 6e régiment de ligne qui deviendra le 1er du 107e
Du 4e bataillon du 10e régiment de ligne qui deviendra le 2e du 107e
Du 6e bataillon du 20e régiment de ligne qui deviendra le 3e du 107e
Enfin, du 4e bataillon du 102e régiment de ligne qui deviendra le 4e du 107e
On formera à ce régiment un 5e bataillon, qui sera placé à Maëstricht.
Le 8e bataillon du 6e de ligne en deviendra le 3e bataillon et remplacera ainsi le bataillon que ce régiment perd par la formation du 107e régiment ...
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).
Le 20 décembre 1813, à Paris, l'Empereur écrit à Berthier : "Le 19e d'infanterie légère et le 107e seront formés au 11e corps. En conséquence, le 1er bataillon du 35e léger et le 4e du 1er léger se rendront au 11e corps. Les bataillons du 6e, du 10e, du 20e et du 102e se rendront également au 11e corps, et vous chargerez le duc de Tarente de faire former ces deux régiments à son corps d'armée. Instruisez de cette décision le ministre de la guerre" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6311 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37608).
- La campagne d'Italie
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le général Bertrand m'écrit en date du 27 mars de Vérone que :
... Le 7e bataillon du 6e de ligne n'est que de 776 hommes, il y manque donc 80 ...
Total de ce qui manque 1840 hommes
Je ne sais pas si vous avez pris des mesures pour compléter ces corps et s'il y a des détachements en route pour les rejoindre. S'il n'y en a pas, vous devez donner ordre au général Vignolle de choisir 1840 hommes dans les 6 dépôts de l'armée d'Italie en prenant les plus instruits, les plus âgés et les plus forts, et de les diriger sans délai sur ces corps, qui font partie de la 2e division" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33574).
Le 4 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, mon intention est qu'il soit préparé pour le 1er juin un second corps d'observation d'Italie, qui se réunira à Vérone. Ce corps sera composé, 1° de vingt-quatre bataillons des six régiments de la Grande Armée ; 2° du 6e bataillon du 112e de ligne ; de deux bataillons croates ; de douze bataillons tirés des bataillons qui font partie des demi-brigades provisoires qu'on forme des Piémontais qui sont de la conscription de 1814 ; de quatre bataillons d'élite, deux de chaque régiment étranger ; du reste du contingent de Naples ; du 8e bataillon du 14e léger ; du 8e bataillon du 6e de ligne. Cela fera trois divisions, chacune de trois brigades, ou quarante-huit bataillons ; plus une division de l'armée d'Italie, de seize bataillons ; total, soixante-quatre bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19803 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33610).
Le même 4 avril 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Vous aurez vu par ma lettre d'aujourd'hui que les 6 régiments qui sont en Italie auront également en Italie leurs 5 bataillons, parce que j'ai ordonné qu'en arrivant à Augsbourg ces bataillons fussent incorporés dans les régiments du corps d'observation d'Italie, ou 4e corps, et que leurs cadres retournassent aux dépôts.
J'ai ordonné, de plus, que les dépôts de ces 6 régiments fournissent 3 000 hommes pour compléter le corps d'observation d'Italie. Cela affaiblira probablement beaucoup ces régiments. Ils doivent être portés au grand complet de 840 hommes par bataillon, au moyen de la conscription de 1814 et l'appel que je viens de faire.
Mon intention étant d'employer ces régiments au second corps d'observation d'Italie qui se formera au mois de juin à Vérone.
Je ne vois pas d'inconvénient à diriger sur ces 6 régiments les conscrits du Piémont, contre le principe que j'avais établi qu'il ne serait pas envoyé de Français des départements au-delà des Alpes dans les régiments qui sont en Italie ; mais comme il n'y aura pas de guerre cette année en Italie, et que ces bataillons seront les premiers à partir, rien n'empêche de profiter de la conscription du Piémont qui est si voisine.
Ainsi le Piémont devra fournir au complément des 6 régiments qui sont en Italie.
Je pense qu'il convient de créer un 8e bataillon au 6e régiment de ligne et un 8e bataillon au 14e d'infanterie légère. Je crois que les cadres de ces ses bataillons se trouveront facilement à Rome ; et on pourrait, au pis-aller, faire venir de Corfou les officiers et sous-officiers nécessaires.
Il doit y avoir beaucoup d'étoffe dans les 2 bataillons qui sont à Corfou.
Ainsi ces 2 régiments devront recevoir les conscrits nécessaires pour compléter leurs 8es bataillons ...
Il faudra donc que ce corps m'offre les 24 bataillons des 6 régiments qui sont en Italie
les 8es bataillons du 6e de ligne et du 14e léger ...
Ce qui fera 3 divisions de 16 bataillons chacune et une 4e division italienne, également de 16 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33621).
Le 8 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... On recrutera le 6e de ligne avec des Français, puisqu'il est possible que ce régiment reste à Rome ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19825 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33723).
Le 13 avril 1813, le Général de Division Grenier écrit Halberstadt, depuis, au Général Grundler, Chef d’Etat-major du 11e Corps : "... Répondez, je vous prie, au major du 6e régiment, que je profiterai de la 1ère circonstance favorable pour remettre à S. A. I. le mémoire de proposition pour le grade de major en faveur de M. le chef de bataillon Bousinar …" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 164).
Le Vice-Roi Eugène, revenu d’Allemagne, arrivé le 18 mai à Milan, doit reformer rapidement une nouvelle armée d’Italie pour contenir les Autrichiens. Ce sera le Corps d’Observation de l’Adige ou d’Italie, divisé en plusieurs Lieutenances.
Le 18 mai 1813, Napoléon écrivait à Eugène : "Mon fils ... Ecrivez à Corfou, par la voie de terre, pour qu'on envoie à Rome, des 14e léger et 6e de ligne, les officiers, sergents et caporaux nécessaires pour former les 8es bataillons de ces régiments. Donnez-vous enfin tous les mouvements convenables pour avoir, à la fin de juin, une armée en Italie, de manière à faire sentir à l'Autriche qu'elle ne peut nous inquiéter qu'en pouvant vous opposer une armée de 60 à 80,000 hommes, ce qu'elle est hors d'état de faire …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 123 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20029 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34287).
Le 11 juin 1813, l’Empereur écrit, depuis Dresde, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 31 mai ...
Je vois, par l'état que vous joignez à votre lettre, qu'en complétant les 4 bataillons des 6 régiments, il n'y aurait pas d'hommes à donner aux 5 bataillons de la division Durutte, que j'envoie en Italie. Mon intention est de compléter à 500 hommes les 5 bataillons de cette division. Mettez-y de préférence des Romains, des Toscans et des Piémontais ; tenez ces bataillons à Trente. Formez-en une brigade sous les ordres d'un général de brigade où d'un colonel ; selon les circonstances, j'ordonnerai de les compléter à 800 hommes en y mettant des Romains et des Toscans, et de les diriger sur Dresde. Si ces bataillons doivent rester en Italie, une brigade de 2,500 hommes vous sera utile.
J'écris au ministre de la guerre de tirer des différents dépôts en Toscane et à Rome et de tout ce qui est disponible en France pour compléter votre corps. Faites un état de ce qu'il faut pour compléter les 24 bataillons, en calculant le déficit de la conscription. Il faut que chaque régiment ait au grand complet 3,360 hommes, sans compter les officiers et sous-officiers. On doit compter de plus ce qu'il faut pour les bataillons de la division Durutte. Par ce moyen, les 4 bataillons seront complets, et vous aurez un peu de monde pour les 5es bataillons de garnison.
Je vois que le 9e régiment a 3,200 hommes ; le 35e, 3,680 hommes ; le 53e, 2,674 hommes ; le 84e, 3,750 hommes ; le 92e, 3,550 hommes ; le 106e, 3,500 hommes. Je vois d'après l'état des 6 régiments que le 53e est le plus faible et qu'il a besoin de recevoir 600 hommes. J'estime que si le ministre de la guerre envoie des dépôts des départements au-delà des Alpes 3 à 4,000 conscrits, cela fera le compte.
Quant aux shakos, prenez des mesures pour qu'ils soient fournis au 15 juillet. Augmentez le prix, s'il est nécessaire. Envoyez-moi l'état des bataillons des 27e, 28e et 29e divisions militaires. Je crois que la 27e et la 28e division militaire ont chacune 3 brigades provisoires, ce qui doit faire 9 bataillons. Le 29e doit en fournir un, celui du 112e, et il y a à Rome un bataillon du 14e léger et un du 6e de ligne. Vous aurez ainsi sous la main les 6 régiments d'Italie de 24 bataillons, 5 bataillons de la division Durutte, 6 bataillons de la 27e et de la 28e division militaire, de la 29e, et de Rome 6 bataillons. Total, 41 bataillons qui sont déjà en deçà des Alpes" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 153 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34604).
Mais Eugène ne peut que constater la faiblesse des effectifs qui lui restent en Italie. Il rameute de la conscription avec peine et doit se fournir en équipements et armement divers. Le 17 juin 1813, il écrit à Napoléon : "Sire ... Les bataillons du 6e et du 14e (léger) qui devaient parti de Rome le 20 de ce mois ont écrit qu’ils avaient absolument besoin d’un délai de 35 à 40 jours pour la confection de leurs effets, et que la tête des conscrits n’arriverait que le 15. J’ai ordonné au général Miollis d’accélérer le plus tôt possible le départ de ces régiments ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 164).
Le 15 août 1813, les Autrichiens commencent à progresser dans les Provinces Illyriennes et Fouché, qui en est le nouveau gouverneur, ne peut que les évacuer et se replier sur Trieste où il arrive le 27 août.
Au 1er septembre, on retrouve notre 8e Bataillon du 6e de Ligne, aux effectifs de 21 Officiers et 780 hommes, dans la première Lieutenance (Général Grenier), 30e Demi-brigade provisoire, Brigade Campi, de la 1ère Division (Général Quesnel). Les Autrichiens ont progressé, entrent à Fiume fin septembre et menacent Laybach et Trieste, commandée par le Général Fresia.
Le 18 octobre, le Chef de Bataillon Léridon, du 6e de Ligne, est blessé à la défense de Trieste. La ville doit capituler après plusieurs assauts le 28 octobre.
La défection de la Bavière livre potentiellement la Haute-Italie à l’ennemi. Eugène doit redéployer son dispositif. Il se replie derrière la Piave le 30 octobre, puis l’Adige le 4 novembre, tout en livrant des combats de retardement. Venise était désormais assiégée.
Pendant ce temps, les troupes napolitaines remontent du sud de la Péninsule. Mais c’est pour se joindre aux ennemis de l’Empereur, Murat ayant changé de camp pour conserver sa couronne.
Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 11e corps est composé :
du 3e bataillon du 5e de ligne, du 3e bataillon du 11e de ligne, ces 2 corps ont leur dépôt en France;
du 3e bataillon du 3e léger, du 3e bataillon du 14e léger, des 1er et 2e bataillons du 22e léger, du 3e bataillon du 6e de ligne, du 4e bataillon du 10e de ligne, du 6e bataillon du 20e de ligne, du 4e bataillon du 102e de ligne, des 1er et 2e bataillons du 112e de ligne.
Ces dix derniers bataillons ont leur dépôt en Italie ; il est donc nécessaire qu'il leur soit fourni de France 5000 hommes pour les compléter. Or, le 11e corps se dirigeant du côté de Wesel, ce sont les dépôts qui sont dans la 16e division militaire qu'il faudrait charger de fournir et d'habiller ces 5000 hommes.
Ces régiments renvoient 10 bataillons en Italie ; mais tous resteront en Italie, hormis le 4e du 5e de ligne et le 6e du 10e qui sont les seuls qui pourront revenir lorsqu'ils auront été formés de nouveau à leur dépôt, ce qui portera alors cette division à 14 bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37125).
Toujours le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, par mon ordre du 7 novembre ... J'ai supprimé également le 6e bataillon du 5e de ligne, le 6e bataillon du 13e de ligne (mais ces 2 bataillons doivent se réunir en Italie), le 6e bataillon du 23e de ligne, le 3e et le 4e bataillon du 37e de ligne, le 7e bataillon du 14e léger et le 7e bataillon du 6e de ligne ...
Il sera nécessaire que toutes ces dispositions soient régularisées par un décret, mais il faut faire un travail à ce sujet, et ne le présenter que lorsqu'on aura arrêté la situation des cadres de l'armée.
Mon officier d'ordonnance, Gourgaud, a dû vous remettre la copie du travail que j'ai signé à Mayence le 17. Je crois que le prince de Neufchâtel y a fait depuis quelques changements en passant des revues" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37126).
Le même 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus ...
Écrivez au général Miollis pour lui faire connaître le titre 3 de mon ordre. Le 4e bataillon du 14e léger, les 3e et 4e du 22e de ligne, et le 4e du 6e de ligne doivent arriver à Rome ; mais il n'arrivera que peu de chose. Que le général Miollis s'occupe de la formation de ces bataillons et y incorpore les 2 000 conscrits qui sont déjà dirigés sur Rome.
Sur la conscription des 300 000 hommes, on lui enverra le supplément nécessaire pour compléter cette réserve.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).
Napoléon écrit à Clarke le 20 Novembre 1813 : "Monsieur le duc de Feltre … Je forme une réserve à Rome des 3e et 4e bataillons du 22e léger, du 5e bataillon du 4e léger, des 4e et 5e bataillons du 6e de Ligne, qui recevront 3000 hommes des 300.000 hommes, non compris ceux qu'ils recevront des 12.000 hommes; Total 28.000 hommes ...".
Le 20 novembre 1813, à 11 heures du matin, l'Empereur adresse, depuis Saint-Cloud, ses instructions pour le Général d'Anthouard : "D'Anthouard m'écrira du mont Cenis où en est la forteresse, si on peut l'armer, si elle est à l'abri d'un coup de main, etc.
Il verra le prince Borghèse, qui doit avoir reçu la copie de l'ordre que j'ai signé hier, ayant deux buts, et qui la lui fera voir ...
je forme une réserve à Rome des 3e, 4e bataillons du 22e léger, des 4e, 5e bataillons du 4e léger, des 4e, 5e bataillons du 6e de ligne, qui recevront 3,000 hommes sur les 300,000 hommes, non compris ce qu'ils reçoivent des 120,000 hommes. Total, 28,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 425 ; Correspondance de Napoléon, t. 26, 20928).
Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je reçois une lettre du prince Borghèse du 20, dans laquelle il me fait connaître que le 4e régiment d'artillerie, le 1er bataillon de sapeurs et le 3e idem ont ce qu'il leur faut pour leur habillement mais que le 1er léger, le 7e de ligne, le 20e, le 42e, le 52e, le 67e, le 101e et le 102e, qui reçoivent chacun 700 conscrits n'ont pas de quoi en habiller 400 ; moins la doublure et le drap pour les capotes ; que le 13e de ligne, le 9e, le 35e , le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont arrivés à Alexandrie et ont chacun 700 hommes à recevoir n'ont rien ...
Il n'était non plus rien arrivé pour l'habillement des 700 hommes du 3e léger et du 10e de ligne. Je désire que vous me fassiez un rapport sur cet objet important. Voilà 15.000 hommes qui arriveront avant le 15 décembre et pour l'habillement desquels il n'y a aucune disposition. Cependant il est nécessaire que ces 15.000 puissent au 15 de ce mois renforcer l'armée. Faites-moi connaître tout ce que vous avez envoyé et toutes les dispositions que vous avez prises pour compléter l'habillement de ces 15.000 hommes ...
Le 112e recevra des hommes en Toscane, le 6e de ligne et le 14e léger reçoivent des conscrits à Rome. Faites-moi connaître toutes les dispositions déjà prises pour l'équipement de ces hommes. Consultez vos bureaux pour savoir si le Piémont fournit tout ce qui est nécessaire pour les équipements et pour suppléer sur le champ aux mesures qui n'auraient pas été prises. Dans ce cas proposez-moi l'établissement d'une commission présidée par le prince Borghèse et composée du préfet du Pô et de l'ordonnateur. Cette commission sera chargée de prendre sur le champ toutes les mesures, mais elle aura besoin d'argent. Faites-moi connaître les fonds que vous pouvez mettre à sa disposition et si vous avez sur octobre et novembre les crédits suffisants pour faire face à ces dépenses, et si le Piémont, pouvant faire face à tout, vous expédiez des ordonnances, prévenez-m’en ; je les ferai payer. Il faut charger le général Miollis et la grande-duchesse de faire habiller ce qui arrive à Rome et en Toscane" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37262).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu la répartition entre les corps des 160 000 conscrits qui est jointe au décret du 20 novembre, et je l'ai lue avec attention ...
Le 6e de ligne y a au 11e corps 1 bataillon auquel il faut donner 500 hommes ...
Ainsi il faut pour les bataillons du 3e léger, du 14e léger, du 22 léger, et des 6e de ligne, 10e de ligne, 20e de ligne, 102e et 112e de ligne, qui sont au 11e corps 5 000 hommes qui seront pris dans les dépôts des 16e et 25e divisions militaires
Aussitôt que ces hommes seront habillés et équipés, ils seront dirigés sur le 11e corps. On choisira des dépôts de régiments qui n'ont pas de bataillons à la Grande Armée. Faites-moi connaître dans quels corps on prendra ces 5000 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37316).
Le 1er décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "… Vous aurez sous 2 ou 3 jours le bataillon du 6e de ligne ; il fera partie de votre demi-brigade provisoire ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 64).
Le 1er décembre 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le 6e de ligne aura son 5e et 6e bataillon à Rome. Comme il sera de 1 800 hommes, il faut que le général Miollis organise un nouveau bataillon qui sera le 6e ou le 7e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).
Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre. Je vois avec plaisir que vous avez déjà formé vos 6es bataillons pour les 6 régiments qui sont dans le royaume d'Italie ...
Les autres régiments qui ont deux bataillons peuvent sans difficulté recevoir 700 hommes, mais vous devez remarquer que sur ces 700 hommes, 100 seront à réformer, plus de 50 seront malades ; qu'ainsi il n'en restera guère que 500 et que vous aurez à peine ce qui est nécessaire pour compléter tous vos régiments. Mais vous êtes parfaitement le maître de verser d'un bataillon dans un autre, pourvu que ce soit par un ordre du jour qui soit envoyé au ministre, et qui contienne tous les renseignements de détail nécessaires aux bureaux. Tous les régiments qui fournissent à l'armée d'Italie ont leurs cadres au-delà des Alpes, soit en Piémont, soit à Gênes ; ils ont leurs cadres de 5es bataillons complets ...
Je vous ai destiné en outre, sur la conscription de 1815, 30 000 hommes. Il est nécessaire d'avoir des cadres pour pouvoir renfermer ces 30 000 hommes. J'approuve donc tout à fait que vous formiez autant de cadres qu'il vous sera possible ...
Le 6e de ligne est à Rome ; je n'en parle pas ...
Je donne l'ordre que le 5e bataillon du 6e de ligne qui est à Toulon, celui du 62e qui est à Marseille, fassent partir chacun 300 hommes pour recruter le bataillon qui est à votre armée ; je recommande qu'on n'y mette pas d'Italiens. Du reste quand les conscrits vous arriveront, vous serez maître de les répartir comme vous le jugerez convenable. L'uniforme étant le même, il suffira de ne pas confondre l'infanterie légère avec l'infanterie de ligne, et d'opérer ces incorporations par des ordres sur des procès-verbaux qui seront envoyés au ministre. Correspondez avec le prince Borghèse pour la formation de ces bataillons ou pour compléter les cadres qui arrivent de la Grande Armée. Vous pouvez prendre d'un régiment pour mettre dans un autre à votre volonté ...
L'armée d'Italie se trouvera donc alors avoir 65 000 hommes d'infanterie française, sans compter ce que le 14e, le 22e, le 6e, le 112e et le 35e léger, qui sont en Toscane et à Rome, pourront vous offrir des ressources" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).
En décembre, les restes du 8e Bataillon se retrouvent à la 29e Demi-brigade provisoire, Brigade Jeanin, 4e Division Marcognet. Ils vont combattre à Bassano le 4 décembre où le Lieutenant Mariotti est blessé.
Le 5 décembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Isola Porcarizza, au Lieutenant-général Comte Grenier : "... Le 8e bataillon du 6e régiment de ligne est arrivé à Oppeano où il a remplacé pour le logement le bataillon du 102e, parti pour Castagnaro ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 13).
Le même 5 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Marcognet : "L’intention de S. A. I. le prince vice-roi étant que vous portiez toute votre division sur le Bas-Adige a ordonné que la brigade Schmidt (division Rouyer) partirait à minuit de Vérone pour aller relever vos postes sur la ligne de l’Adige à Isola Porcarizza ; vous voudrez donc bien donner à ce général avant votre départ tous les renseignements nécessaires tant par les emplacements à occuper par l’infanterie et l’artillerie que sur les travaux faits et encore à faire d’après ce que nous sommes convenus, lui faisant en même temps connaitre les motifs qui les ont déterminés, et en chargeant le colonel du 106e de donner de pareils renseignements et plus particulièrement sur les localités à l’officier supérieur que cet officier général chargera du commandement de sa première ligne.
Fur et à mesure que vos troupes seront relevées, il conviendra pour dérober le mouvement à l’ennemi de les faire filer en arrière de la digue sur le canal de Busse à hauteur de Roverchiara d’où elles partiront pour arriver demain à Legnago avec l’artillerie qui est en première ligne. Si elle peut être relevée avant le jour. Dans le cas contraire, elle ne fera son mouvement que dans la nuit du 6 au 7 et alors, vous laisserez le bataillon du 132e pour lui servir d’escorte.
Le bataillon du 7e de ligne arrivé hier à Ronco, faisant partie de la brigade du général Schmidt, pourra relever cette nuit les deux bataillons du 53e qui sont à Roverchiara et Roverchiaretta.
Vous mettrez en conséquence en mouvement votre 1ère colonne commandée par le général Jannin et composée du 53e, du bataillon du 102e, de celui du 6e, des sapeurs et de l’artillerie que vous avez en 2e ligne. Elle ira coucher à Castagnaro et villa Bartolomea. Votre 2e colonne commandée par le colonel Sevret composée d’un bataillon de son régiment, des bataillons des 131e et 132e, des compagnies de chasseurs du 3e de chasseurs restées sur la ligne de l’Adige et enfin de l’artillerie régimentaire ( ?). La 2e brigade, si elle est relevée (voyez le paragraphe d’autre part) ira coucher à Legnago. Veuillez, je vous prie, en donner avis au général Montfalcon. Vous ferez également arriver à Legnago votre réserve d’artillerie et vous établirez votre quartier général à Villa Bartolomea pour être plus rapproché du général de Conchy.
Vous connaissez, mon cher général, toute l’importance de la mission que S. A. I. daigne vous confier ; vous savez que vous avez pour objet de couvrir la droite de l’armée et de rejeter sur la rive gauche de l’Adige tous les corps ennemis qui s’y trouvent en ce moment entre ce fleuve et le Pô, comme après de l’empêcher par tous les moyens possibles de revenir sur la rive droite ; nous en avons conféré ensemble hier et vous êtes bien pénétré de ce que vous aurez à faire. Les instructions que je vous ai chargé de transmettre en différentes fois au général de Conchy, serviront encore de base à vos opérations mais avec plus de développement puisque vous aurez toute votre division et le 3e régiment de chasseurs en entier à votre disposition. Vos colonnes arriveront sans doute le 7 à hauteur de celles du général de Conchy ; dès lors, vous devrez diriger ses opérations en raison de ce que vous ferez sur votre front et sur votre gauche.
Je pense qu’il sera avantageux de faire manœuvrer ce général et sur Polesella lorsque vous vous porterez sur Rovigo et Boara, les renseignements que vous aurez sur les lieux vous mettront à même d’en juger ; on a fait ici des rapports exagérés sur les forces de l’ennemi et ce qui me le prouve est le mouvement rétrograde le hindinare ( ?) lors même que le général de Conchy était déjà revenu sur Ferrata. Emparez vous de la communication principale de l’ennemi, faites un établissement à Longo, que le général Jannin avec quelques bataillons et de l’artillerie en face de Boara ; mais ne faites arriver cette dernière sur ce point que lorsque vous aurez fait établir de bonnes batteries et que les banquettes de la digue seront en état d’y recevoir de l’infanterie ; dans une nuit, ces travaux doivent être achevés et si l’ennemi a sur ce point trois pièces de canon, opposez lui en six pour éteindre son feu et détruire ses moyens de passage ; il ne faut surtout rien négliger pour atteindre ce but, qui me permettra ensuite de diriger de forts partis sur Crespino et menacer l’ennemi sur la rive droite du Pô en même temps que vous vous mettrez en communication avec le fort de Caravelle sur le Bas-Adige.
Vous aurez attention, mon cher général, de ne pas étendre les postes de la garnison de Legnago au-delà de la Badia, afin que dans toutes les circonstances, ils puissent rentrer dans cette place sans être compromis ; ces postes serviront encore à couvrir l’échelon d’artillerie que vous serez dans le cas de laisser avec une escorte à Castagnaro, si comme je le pense, vous jugez que vous avez trop grand nombre de pièces, un échelon de réserve en munitions sera également bien placé à Castagnaro.
Vous ferez enfin tout ce qu’il dépendra pour remplir les intentions de S. A. I. qui dans cette occasion vous donne une nouvelle marque de sa confiance ; ayez seulement soin de me tenir bien au courant de vos opérations et donnez-moi de vos nouvelles au moins une fois le jour" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 66).
Le 9 décembre 1813, à 4 heures du matin, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Lendinara au Lieutenant-général Comte Grenier : "Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous en prévenir par mes derniers rapports, hier le matin, entre huit et neuf heures, j’ai marché avec la division sur Rovigo et Boara. Les colonnes de droite sont parvenues à s’emparer de Rovigo et à rejeter l’ennemi dans Boara, mais celle de gauche n’a pas été aussi heureuse, elle a eu affaire à des forces très supérieures qui l’ont ramenée fort en arrière de Concadirame ; au moment où cette colonne était le plus fortement engagée, M. le colonel Grobon, avec l’un de ses bataillons s’est porté sur les derrières de l’ennemi, et l’a aussitôt dégagé, mais ce ne fut pas sans éprouver beaucoup de pertes ; lui personnellement, après avoir pris à l’ennemi deux pièces et un caisson a été forcé de les abandonner ; il a eu son cheval tué sous lui, a été sabré par les canonniers de ces pièces ; en tombant de cheval il s’est cassé un bras.
Pour reporter cette colonne en ligne, je lui ai aussi envoyé trois compagnies du bataillon du 6e régiment, mais inutilement, elles n’ont pu la rencontrer et dès lors se sont fixées de manière à couvrir les communications par lesquelles l’ennemi pouvait se prolonger sur son flanc gauche. L’affaire était tellement engagée que je n’ai pu faire autrement que d’employer la plus grande vigueur pour forcer l’ennemi à rentrer dans Boara, ce qui m’a réussi, mais l’ennemi ayant pu reconnaître le peu de force que j’avais à lui opposer, s’est jeté en masse sur ma première ligne, lui a fait abandonner les premières maisons de Boara, et après m’avoir repoussé jusque vers Rovigo, cherchait à me déborder. Dans cet état de choses, j’ai été obligé de me replier sur mes positions du matin.
Dans cette forte reconnaissance, je me suis convaincu que l’ennemi a des forces supérieures aux miennes, et suffisante pour se maintenir à Boara où il a un pont solidement établi et quelques ouvrages armés, ayant d’ailleurs de l’artillerie sur plusieurs points de la rive gauche de l’Adige, au moyen desquels il pourra désormais soutenir la première attaque, assez de temps, pour pouvoir faire arriver des forces.
Dans cette affaire tout le monde a montré le plus grand dévouement. M. le colonel Rambourg a particulièrement eu à agir pour faciliter les approches de Boara. Les corps qui ont donné ont fait des pertes, mais l’ennemi a dû en faire bien davantage. Ce résultat prouve que les renseignements procurés par M. le colonel du génie San Firmin, sont exacts et qu’il ne me reste qu’à me tenir extraordinairement sur mes gardes, et à prendre les précautions nécessaires pour prévenir quelques événements fâcheux.
Le brouillard épais qu’il a fait toute la journée, n’a point permis de connaître exactement les forces de l’ennemi, mais ce n’est point exagéré que de dire qu’il avait aujourd’hui sur le point de Boara au moins sept mille hommes d’infanterie et une nombreuse cavalerie.
Aussitôt que j’aurai reçu les rapports des corps, j’aurai l’honneur de vous en faire connaître le résultat.
Quelques prisonniers ont été faits, quand ils seront réunis, je les enverrai sur Legnago.
Les routes sont dans un tel état que l’infanterie ne peut s’en tirer" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 47).
Le 11 décembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Castagnaro, à 6 heures moins quart de l’après-midi, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous en prévenir, conformément aux dispositions de votre lettre du 9 décembre, 7 heures du soir, les troupes que j’avais avec moi à Badia et environs, en deux colonnes, se sont reportées sur le Castagnaro qu’elles ont passé ce matin au point-du-jour, au pied de Mena et de Baruchella (les troupes de M. le général Deconchy étaient dès la veille, a Trecenta), en sorte qu’en ce moment, ma division est en position en arrière de Castagnaro, la droite à Trecenta et la gauche à Villa Bartolomea, répartie ainsi qu’il suit, savoir, les troupes de M. le général Deconchy (1er bataillon du 106e, les bataillons des 20e et 101e régiments, et le 3e de chasseurs italiens moins les trois compagnies qui m’ont suivi en partant d’Isola Porcarizza) à Trecenta et Giacciano.
Les bataillons du 102e régiment et deux compagnies du 3e de chasseurs italiens, à Baruchella d’estra ; le bataillon du 131e à Mena, celui du 132e, le 2e du 106e, une compagnie de cavalerie et 2 pièces de 6 à Castagnaro ; où se trouve la compagnie de sapeurs pour les travaux à faire et déjà commencés ; le bataillon du 6e de ligne à Carpi ; le 53e régiment avec toute l’artillerie de la division, moins deux pièces placées au pont de la Rosta à Villa Bartolomea. Tel est mon cher général l’emplacement occupé par ma division ; cet emplacement n’est autre qu’un défilé vers Ostiglia et Legnago dans lequel elle se trouve déployée, couverte par un canal sans eau, ayant en arrière d’elle un marais et des communications extrêmement difficiles en cette saison ; celles en arrière de M. le général Deconchy, ne sont guère meilleures puisqu’il m’a renvoyé son artillerie.
L’ennemi par l’occupation de la rive gauche de l’Adige qui le rend maître de la digue de droite de cette rivière, en ce moment, l’unique bonne route de la Polesine, peut seul trouver des positions sur l’Adigetto et le Castagnaro.
L’ennemi ayant à Boara un pont solide couvert par des ouvrages armée qui le rend maître des grandes communications de la Polesine, on ne peut plus se dissimuler, en raison de ses forces, des localités et de la nature du terrain, qu’il est en ce moment libre de tous ses mouvements entre l’Adige et le Pô.
Cette digression, mon général vous paraîtra peut-être hasardée, mais je ne la fais à autres fins que de vous faire connaître ma pensée et manière de voir sur l’état de chose actuel dans cette partie -ci.
Deux batteries par mon ordre avaient été construites sur la rive gauche du Castagnaro pour couvrir le pont de la Rosta, et m’assurer ce passage en cas d’événements, mais par l’emplacement de ces batteries, et la facilité que l’ennemi aurait à s’en approcher, au moyen de la écartée du canal, de ce côté-là, l’artillerie étant évidemment en danger, j’ai ordonné la construction d’une autre batterie sur cette rive ci du canal, laquelle aura le même effet que le premier et sera à l’abri d’un coup de main.
Aujourd’hui, toute la journée pour procurer aux trainards, s’il s’en trouve, la facilité de rentrer sur tous les points de la ligne. Je laisse le Castagnaro dans son état présent, mais ce soir, je fais lever toutes les écluses adaptées au pont de la Rosta ; la différence du niveau des eaux au-dessus et au-dessous des écluses étant d’environ six pieds, cette opération pourra momentanément donner de trois à quatre pieds d’eau dans le canal.
Pour submerger le pays, il n’a pas été nécessaire de couper les digues, il est déjà tellement aquatique que tous les chemins bas sont, au moins en partie, impraticables ; j’ai fait couper quelques ponts sur le Adigetto ; il en est que je n’ai pas pu faire rompre, parce qu’il eut fallu beaucoup de temps et de poudre. Et Badia, ayant reconnu la possibilité de lâcher plusieurs moulins, et par cela de donner quelques inquiétudes à l’ennemi pour son pont de Boara, hier le soir, j’en ai fait détacher, en même temps, dix, ce qui est a donné à l’ennemi une alerte sur toute la rive gauche de l’Adige et produit de sa part une fusillade infructueuses, sur la 1ère compagnie du 1er bataillon de sapeurs à laquelle une compagnie de voltigeurs du 106e placée le long de l’Adige à droite a répondu de manière à écarter les postes en face de ces moulins. Cette opération en causant de l’inquiétude à l’ennemi a produit l’effet que je désirais.
Ma division ne pouvant se procurer le pain dans le pays, il serait à désirer qu’on pût le prendre à Legnago.
Je ne sais point encore jusqu’où l’ennemi a suivi le mouvement, mais je ne tarderai point à le savoir.
Par les états ci-joints, mon général, vous pourrez reconnaître que les pertes des corps dans la reconnaissance du 8 sur Rovigo et Boara ne sont point aussi fortes qu’on le présumait d’abord" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 55).
Le 12 décembre 1813, le Général de Division Baron de Marcognet écrit, depuis Castagnaro, au Lieutenant-général Comte Grenier : "… Conformément aux ordres donnés, le 53e régiment est parti ce matin pour se rendre à Mantoue …
Deux compagnies du 6e de ligne ont remplacé le 53e à Villa Bartolomea, pour la garde de l’artillerie de la division ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 65).
Le 12 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général Marcognet : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 11 courant à 6 heures du soir. J’en ai fait connaître le contenu à S. A. I. le Prince Vice-roi dont les intentions … est de garder la ligne du Castagnaro et de la défendre avec ténacité contre toutes les entreprises de l’ennemi, lors même qu’il présenterait des forces supérieures. Elle prescrit en conséquence les dispositions suivantes, que vous mettrez de suite à exécution.
Il sera mis la plus grande … possible dans le Castagnaro au moyen de la prise d’eau de l’Adige qui sera retranchée et bien défendue, il sera établi de bonnes batteries dans les différents points de passage, particulièrement au pont de Castagnaro. La digue de la rive gauche de ce canal sera détruite en plusieurs endroits, afin que le surplus des eaux qu’il contiendra puisse se déverser dans les terres entre l’Adigette et le canal blanc.
Badia sera conservé comme avant-poste, il sera fait sur la digue de l’Adigette et aussi loin que l’on le pourra la même opération que sur le Castagnaro avec cette différence que les coupures peuvent et doivent se faire sur les deux rives.
On s’assurera si les mêmes moyens peuvent être employés sur le canal blanc au-dessus de Canda ; ce village devra en conséquence être également conservé comme avant-poste des troupes qui seront à Trecenta.
La ligne du Castagnaro depuis Trecenta inclusivement jusqu’à l’Adige sera sous les ordres du général Jannin.
La droite de Trecenta commandé par le colonel Lambourg sera composée d’un bataillon du 6e de ligne, de celui du 131e, et de cent chasseurs du 3e régiment italien. Avec une pièce régimentaire du 106e.
Son centre et sa gauche sur Castagnaro et la Rosta ayant des postes à Baruchella et Mena, se composera des deux bataillons du 106e régiment et du bataillon du 36e léger qui sera fournie par la garnison de Legnago, de deux bouches à feu de l’artillerie de position, et la 2e de la 1ère régimentaire, de cent chevaux du 3e chasseur et de la compagnie de sapeurs.
Le restant de votre division et du 3e chasseurs formera votre 2e brigade aux ordres du général de Conchy, s’établira à villa Bartolomea.
Dans le cas où le général Mermet me préviendrait que l’ennemi a exécuté un passage sur la digue, vous vous posteriez avec votre 2e brigade sur Cerea où vous recevriez de nouveaux ordres et dans ce cas seulement la brigade restée sur le Castagnaro devra recevoir de vous l’ordre de venir à Cerea pour échelonner votre mouvement ; il est entendu que le bataillon du 36e léger serait dirigé sur Legnago, à moins que l’ennemi ne soit pas en force sur Badia, ce qui permettrait à ce bataillon de se maintenir encore au pont de Trecenta au moins 24 heures avant de rentrer dans la place.
Le poste de Trecenta ayant le double but d’assurer la droite de la ligne sur Castagnaro et de couvrir la communication sur Mantoue, le colonel Lambourg doit recevoir du général Jannin les instructions en conséquence ; cet officier supérieur fera fermer toutes les écluses de Soave, Massa et particulièrement celle de Ficarolo. S’il était attaqué dans son poste de Trecenta par des forces tellement supérieures qu’il fut obligé de l’abandonner, il se replierait par la digue du Tartaro ou par l’Argine dell Tigre ( ?) défendant le terrain pied à pied et prenant position en arrière de la digue dite l’Argine dell Argella en avant de Brigantine, en même temps qu’il ferait faire des coupures de distance en distance sur la rive droite du Tartaro pour inonder le pays qu’il laisserait en arrière de lui ; s’il ne pouvait se maintenir sur la digue de l’Arguilla, il continuerait son mouvement, défendant toujours le pays et contournant continuant d’ouvrir les digues du Tartaro jusqu’à hauteur du canal d’Ostiglia, ce dernier point étant susceptible d’une bonne défense le colonel Lambourg s’y maintiendra le plus longtemps possible et s’il était encore forcé de se retirer, il viendrait s’établir dans les ouvrages de la tête du pont de Governolo. Toutes ces manœuvres deviendraient nécessairement dépendantes des mouvements du général Jannin qui ne quitterait le Castagnaro qu’autant qu’il serait forcé par des forces supérieures ou qu’il soit rappelé sur Cerea par son général de division.
Veuillez, mon cher général, donner tous les ordres nécessaires pour la stricte exécution des dispositions prescrites par la présente et m’en rendre compte" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 70).
Le 19 décembre 1813, le Général Deconchy écrit, depuis Castagnaro, au Général de Division Baron de Marcognet, à Villa Bartolomea : "Deux soldats du 6e régiment faits prisonniers vers Rovigo et échappés des mains de l’ennemi, ont dit au colonel Rambourg qu’à Lendinara, il y avait avant-hier 5000 hommes dont beaucoup de cavalerie, ce qui s’accorderait avec ce que vous m’avez écrit hier soir ; ils rapportent avoir vu de leurs propres yeux passer à Costa environ 1500 hommes de cavalerie qui se dirigeaient vers Lendinara ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 54 page 119).
Vers la fin du mois, les troupes italiennes qui étaient en Espagne étant rentrées et les divers corps de l'armée ayant reçu un assez grand nombre de conscrits, armés, habillés, équipés, et assez bien instruits au dépôt d'Alexandrie, le Prince Vice-Roi réorganise son armée en 6 Divisions de la manière suivante :
PREMIÈRE LIEUTENANCE. -·Le lieutenant général GRENIER ...
QUATRIÈME DIVISION. - Général Marcognet. Général de Brigade, Jeanin, 29e Demi-brigade provisoire, 6e de Ligne, 1 Bataillon ; 20e de Ligne, 1 Bataillon ; 101e de Ligne, 1 Bataillon ; 31e Demi-brigade provisoire, 131e de Ligne, 1 Bataillon ; 132e de ligne, 1 bataillon. Général de brigade Deconchy, 36e Léger, 1 Bataillon ; 102e de ligne, 2 Bataillons ; 106e de ligne, 2 Bataillons. Force, 6,257 hommes, et 12 bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 441).
- Le siège de Corfou
Pendant ce temps, les deux premiers Bataillons sont à Corfou ...
- 1814, Italie
Au début 1814, le Prince Eugène a replié ses troupes derrière l’Adige, face aux forces autrichiennes. Le 8e Bataillon du 6e de Ligne est à la 4e Division Marcognet, Brigade Jeanin, Lieutenance du Général Verdier.
Le 2 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "... Il conviendrait également de donner une nouvelle organisation à la 31e demi-brigade en y comprenant le bataillon du 7e, celui du 6e faisant partie de la 29e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 14 janvier 1814, le Général de Division, Chef de l’Etat-major général, Comte de l’Empire Vignolle, écrit depuis Vicence, au Lieutenant général Comte Grenier : "S. A. I. Le prince vice-roi désire, puisque les bataillons des 52e, 67e, et 101e régiment d’infanterie de ligne sont déjà complets, vous donniez des ordres pour que les trois détachements qui viennent d’arriver à ces trois bataillons (un détachement à chacun d’eux) soit donnés aux 9e, 6e et 131e régiments d’infanterie de ligne proportionnellement à leur force ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 255).
Le 15 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "… Le général Rambourg se plaint de n’avoir pas assez de monde pour défendre sa ligne et dit que les travaux faits nécessitent pour leur défense et particulièrement ceux de la ligne d’Ostiglia, au moins 1800 hommes d’infanterie, et qu’il en a environ 650. Il demande en conséquence qu’un fort bataillon lui soit envoyé à Ostiglia, pour lui servir de réserve et que les deux bouches à feu qui lui avaient été annoncées soient mises à sa disposition, avec des munitions d’infanterie. En effet, les bataillons des 6e et 131e qui sont avec le général Rambourg sont très faibles, mais il est impossible de dégarnir la ligne de l’Adige et les avant-postes à Lassagnaro. Il faudrait donc envoyer des troupes de Mantoue, et celles-là ont besoin d’être réunies encore pendant un mois pour en tirer bon parti. Je fais partir aujourd’hui pour ces deux bataillons les détachements arrivés hier pour les 61e (67e ?) et 101e, ce qui donnera environ 220 hommes ; je vais donner ordre au général Marcognet d’envoyer à Ostiglia deux caissons de cartouches, et j’enverrai également deux bouches à feu, si V. A. I. ne peut en envoyer de Mantoue comme elle avait daigné me le dire …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 104).
Le 15 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "… J’ai fait connaitre à S. A. I. le Prince Vice-Roi, que le général Rambourg aurait besoins d’un bataillon de plus, de deux bouches à feu et qu’il lui faut au moins 100 chevaux. J’ai lieu de croire que ce demi-nombre lui est resté ; néanmoins, je vais en écrire au général Mermet.
Les détachements des 67e et 101e régiments qui arrivent aujourd’hui étant destinés pour les bataillons du 6e et 131e vont le renforcer de 220 hommes environ. Il faut espérer qu’il en arrivera encore d’autres, quant aux munitions d’infanterie, c’est à vous à les fournir. Vous ferez donc bien d’envoyer deux caissons à Ostiglia pour être à la disposition de ce général et si S. A. I. ne peut lui faire envoyer deux bouches à feu de Mantoue, je vous en informerai pour que vous puissiez en envoyer deux de votre réserve ou de l’une de vos batteries ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 105).
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Comte Vignolle : "... Il serait bien à désirer pour les 6e, 106e, 131e et 132e de ligne, ainsi que pour le 36e léger fussent en route, tous ces bataillons sont extrêmement faibles ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 107).
Le 19 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Rambourg : "Le général Marcognet m’a transmis, général, la lettre par laquelle vous demandez à ce que les troupes sous vos ordres soient relevées. Me trouvant à Vérone au moment où votre lettre me parvient, je la mis sous les yeux de S. A. I. qui fera donner l’ordre au colonel Merdier de laisser à votre disposition le bataillon du 42e jusqu’à la fin de ce mois, époque à laquelle vous seriez vous-même relevé avec toutes les troupes sous vos ordres. Mais, afin de donner, en attendant, aux bataillons du 6e et 131e le temps de se refaire et de se nettoyer un peu, vous placerez le bataillon du 42e en première ligne, tant à Bergantino qu’à Avella et la Torretta Venetta et renverrez les autres bataillons à Ostiglia où vous aurez également votre artillerie (8 pièces et les caissons de celles amenées par le colonel Merdier) et vos caissons d’infanterie que vous aurez reçus maintenant. Le bataillon du 131e a d’autant plus besoin de rester quelques jours tranquilles que je suis informé que la distribution qui lui a été envoyée a apporté 135 fusils absolument hors de service et qu’il faut faire échanger à Mantoue. Vous recevrez du reste ces différents avis de M. le général Marcognet à qui j’en écrirai demain.
Ne vous serait-il pas possible d’enlever quelques-uns de ces détachements autrichiens qui viennent faire des réquisitions à Massa ?" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le 20 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "… Le bataillon du 42e arrivé de Ferrare à Ostiglia ayant eu du repos pendant quelque temps, l’intention de S. A. I. est qu’il soit chargé jusqu’au 26 du courant du service des avant-postes sur la ligne de Bergantino et d’Arella et que pendant ce temps, les bataillons du 6e de ligne et 131e régiment rentrent à Ostiglia pour se reposer et se nettoyer un peu ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 49 page 111).
Le 22 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Zucchi : "... Le 8e bataillon du 6e régiment d’infanterie de ligne français faisant aujourd’hui partie des troupes du général Rambourg, restera dans ce pays à la disposition de M. le général Villata pour faire le service des avant-postes avec l’un des bataillons du 3e léger ; l’autre bataillon pourra être placé en réserve à Mellosa et Ostiglia ...
Le bataillon du 6e de ligne, quoique sous les ordres de M. le général Villata, continuera d’adresser ses situations et rapports administratifs à l’état-major de la 4e division dont il fait partie, et lorsque vous aurez reconnu vos postes de Bergantino et d’Arella, que les bataillons du 3e léger y seront habitués, il sera peut-être utile de relever le bataillon du 6e par les deux autres bataillons de la brigade du général Villata afin de le rendre à sa division ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 113).
Le même 22 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "Comme je vous l’ai mandé par ma lettre du 20, le général Rambourg sera relevé le 26 entre le Tartaro et le Pô par le général de brigade Villata, qui amènera avec les deux bataillons italiens le 2e ; le 2e bataillon du 131e se mettra en toure pour rejoindre votre division. Je pense que vous pourrez le laisser à San Pietro de Legnago. Donnez les ordres en conséquence. Je demanderai aussi à S. A. I. de faire rentrer aussi le bataillon du 6e et je pense que cela pourra avoir lieu vers la fin de ce mois ou dans les premiers jours de l’autre ; il faut donner le temps aux troupes italiennes de s’organiser …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 114).
Toujours le 22 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Isola Porcarizza, au Prince Vice-Roi : "J’ai l’honneur de rendre compte à S. A. I. que le 25 de ce mois, M. le général Villata partira de Mantoue avec le 3e bataillon du 3e léger pour se rendre à Ostiglia d’où il ira relever le 26 les troupes sous les ordres du général Rambourg à Bergantino et Arella. Il aura à sa disposition deux bouches à feu avec leurs munitions et deux caissons d’infanterie. Le 8e bataillon du 6e restera également sous ses ordres pour faire le service des avant-postes conjointement avec l’un des bataillons italiers ; mais je pense qu’il conviendra de l’en retirer dans les premiers jours du mois prochain en le faisant remplacer par les deux autres bataillons de la brigade Villata, le bataillon du 6e ayant besoin d’être sous les yeux de ses conseils ( ?) immédiats …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 115).
Le 27 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "Je reçois à l’instant votre lettre de ce jour. L’intention de S. A. I. est qu’un bataillon français fasse, à Bergantino et Avella, le service des avant-postes conjointement avec les bataillons italiens, le 8e bataillon du 6e est à cet effet entièrement sous les ordres du général Villata. S’il était trop fatigué, il conviendrait de le faire relever par le 2e bataillon du 132e qui doit être maintenant en bon état. Mandez-moi ce que vous comptez faire afin que j’en donne avis au général commandant la 6e division ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 54 page 120).
Le 28 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Zucchi : "… Je vous ai écrit, hier, relativement au bataillon du 6e. Je craindrais que vos trois bataillon lorsque celui d’Espagne sera arrivé, ne fussent trop faibles pour défendre la ligne de Bergantino et Arella et avoir des réserves à Mellara et Ostiglia où elles sont nécessaires. Mais le général Villata pourra mettre une partie du bataillon du 6e en réserve, s’il le juge à propos …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 54 page 120).
Pendant ce temps, les Napolitains de Murat ont marché sur Rome, avec ambiguïté : alliés ou ennemis ? Quelques troupes françaises se sont retranchées dans le château Saint-Ange, les autres ont évacué vers la Toscane. Les Napolitains occupent bientôt Modène, Ferrare et Bologne.
Eugène doit évacuer la ligne de l’Adige début février pour se placer derrière le Mincio.
Le 3 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Cerea, au Général Zucchi : "Les troupes de la 6e division sous les ordres du général Villata à Bergantino et Arella se mettront en mouvement cette nuit à deux heures du matin pour se rendre à la position de Governolo, tel que ce mouvement a déjà été ordonné. M. le général Villata se faisant précéder de quelques heures par son artillerie. Le bataillon du 6e de ligne français devra être disponible à Governolo. Le général Villata fera couper tous les ponts et digues qui pourront retarder la marche de l’ennemi et entre autres celui de Ponte Molino" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 57 page 126).
Le 8 février, les Autrichiens passent le fleuve tandis qu’Eugène fait de même. La Division Marcognet est en réserve à l’arrière.
Eugène réussit à repousser l’ennemi, stabilisant la situation, mais plus au Sud, les évènements défavorables s’enchainent. Le 15 février, la guerre est officielle avec les Napolitains.
Le 17 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Volta, au Vice-Roi : "Le capitaine Francheteau, sortant du 1er étranger, a été placé dans le bataillon du 6e où il n’y a point d’emploi de ce grade vacant. M. le général Marcognet demande qu’il soit placé dans le 2e bataillon du 132e qui manque d’officiers, d’autant plus que trois de ceux du 1er étranger qui devaient entrer dans ce bataillon ne s’y sont pas présentés. L’un deux, le capitaine est employé près de M. le général Verdier ; M. le lieutenant Bacqueville n’a jamais paru ; et le 3e, M. Cascau, blessé à l’affaire de Caldière, est hors d’état de continuer ses services. Je prie donc V. A. I. d’autoriser le passage du capitaine Francheteau dans le 2e bataillon du 132e de ligne" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 58 page 129).
Les Austro-anglais ont pris Livourne le 19 février, Florence a été évacuée. Les troupes de Murat progressent en Toscane. Gênes, Parme et Plaisance sont menacées.
Le 1er mars 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Borgo San Domenico, au Général Jeanin : "Veuillez, mon cher général, réunir de suite votre brigade et la porter entre Prugno et Castel Guelfo au bout de la chaussée qui vient de Da… près Bianconese. Vous vous tiendrez prêt à passer le Taro. Faites réunir aussi le bataillon du 6e et l’artillerie que vous avez en arrière à San Seconda pour être disponibles à suivre votre mouvement ; quand vos troupes seront en marche, rendez-vous de votre personne à Castel Guelfo où vous me trouverez, je vous ferai connaitre mes dispositions …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141).
Le Général Grenier est détaché le 4 mars avec une partie de ses troupes pour la rive droite du Pô ; il réussit provisoirement à contenir les Austro-napolitains et à reprendre Parme.
D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour le 8e Bataillon du 6e de Ligne :
Présents sous les armes |
Somme revenant à chaque corps pour |
Total |
||
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
|
20 |
101 |
455 |
495 |
950 |
Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).
Le 24 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant de Gendarmerie Nicas, à Apt : "Que j’ai reçu sa lettre du 21 courant relative au Sr Victor Darrier dont le remplaçant a abandonné ses drapeaux.
Que c’est l’autorité judiciaire qui, seule, peut en connaitre, que je lui conseille de faire constater la désertion du remplaçant à la mairie du pays où il s’est retiré et de prendre ensuite une feuille de route soit pour le 6e de ligne à Avignon, soit pour le 106e à Digne, après quoi il (Darrier) demandera que sa convention soit déclarée nulle, faute d’en avoir rempli les engagements" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 67).
- 1815
Le 12 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Lyon, au Général Bertrand, Grand Maréchal du Palais : "Monsieur le comte Bertrand ... Le 6e, le 13e et le 63e de ligne se réuniront à Lyon et formeront la 6e division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39026).
Le 15 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Lyon, au Général Bertrand, Grand Maréchal du Palais et Major général de la Grande Armée : "Monsieur le comte Bertrand, donnez l’ordre aux détachements du 3e, du 6e, du 36e de ligne de partir, sous les ordres du général Devaux à Dijon, où sera établi le dépôt des régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39031).
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 6e de Ligne à Avignon fait partie de la 7e Division militaire; il doit être fourni par le Département du Mont-Blanc, et son Dépôt doit être établi à Dijon (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 30 mars 1815, un M. Teste, envoyé de Nîmes à Paris, remet les notes ci-dessous au gouvernement impérial : "Envoyé par les généraux Gilly et Merle pour faire connaître à Sa Majesté la position des deux braves généraux, des troupes sous leurs ordres et des départements méridionaux, j'eus l'honneur d'entretenir Mgr le grand maréchal, auquel je remis une lettre de M. le comte Desaix, mon ami.
Je suis parti de Nîmes ce jour-là, à la suite d'une conférence avec les généraux Merle et Gilly ...
Les généraux Merle et Gilly sont au contraire fidèles à l'honneur, à la France et à l'Empereur.
Il y a à Nîmes le 63e régiment de ligne, colonel Teulet. Tout est bon.
A Montpellier, le 16e ; excellent.
A Avignon, le 6e, qui est bon ; mais le colonel est détestable.
A Tarascon, un régiment de cavalerie, qui est bon et très-bien commandé m'assure-t-on.
On a eu occasion de diviser ces troupes, et l'on se propose de distribuer les régiments eux-mêmes, dans divers cantonnements, pour les désarmer ...
Les généraux Merle et Gilly ont concerté avec moi les opérations suivantes :
Muni d'un ordre de Sa Majesté ou bien avec un autre commissaire nommé par elle, et une escorte de cinq cents hommes, je dois m'embarquer à Lyon, prendre terre entre le bourg et le Pont-Saint-Esprit, tourner cette dernière place, et, par des chemins que je connais, arriver à Remoulins avant le jour. De là, donner avis aux deux généraux, qui, à l'instant, se mettent à la tête du régiment et de la gendarmerie, proclament le nom de l'empereur, s'emparent du prince et de sa suite. — La garde urbaine se joint à eux, et, au besoin, on tire des Cévennes et des environs de Nîmes, cinq à six mille hommes bons citoyens, armés, qui n'attendent que le signal.
On fait ensuite arriver les régiments de Montpellier et de Tarascon ; on s'assure de la ligne du Rhône, et l'on se porte sur Avignon pour dégager le 6e régiment et chasser le général Monnier, qui est sur ce point, le chef de l'insurrection royale.
L'armée royale, dont le gros est à Saint-Esprit et Lapalud, se trouvera ainsi cernée. On lui fait mettre bas les armes, et on la disperse ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 240).
En avril 1815, le Régiment est à Marseille où il redevient 6e de Ligne.
Le 3 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin ... 7e corps. — Le 49e, le 89e, le 6e de ligne, le 58e, le 83e, le 87e, le 82e, le 48e, le 16e formeront trois divisions qui composeront le 7e corps. Présentez-moi la formation et le lieu de réunion de ces trois divisions. Vous réitérerez l'ordre que les trois régiments qui sont en Corse repassent à Toulon ; ils feront partie du corps d'observation des Alpes ..." ( Correspondance de Napoléon, t. 27, 21765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39200).
Pendant ce temps, l'aile gauche de l'Armée royale, sous le Général Ernouf, est entrée à Gap; le Corps du centre entre le 3 avril à Valence. Le Ministre Davout envoie alors immédiatement l'ordre au 6e de ligne de se rendre à Lyon (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 239).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
4e dépôt à Dijon
7e division militaire ...
Mont-Blanc : 6e de ligne à Avignon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Le 10 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "... J'approuve que le 6e, le 48e, le 68e et le 83e de ligne se rendent à Belfort pour former la 18e division d'infanterie. Mettez-y le général Abbé qui est à Toulon, vu qu'il est nécessaire de laisser encore en Provence le général Girard ...
Vous devez toujours considérer la 18e division qui se réunira à Belfort comme faisant partie du corps du comte de Lobau qui continuera à être formé des 18e, 19e, 20e et 21e divisions ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1463 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39259).
Le 13 avril 1815, Suchet écrit à Grouchy : "… J'ai été informé qu'Avignon avait arboré la cocarde ; il faut disposer de deux bataillons du 6e de ligne et laisser les cadres des 3e et 4e complets, afin qu'ils puissent réunir les recrues qui seront incessamment dirigées sur Avignon. Il convient également de renvoyer à leurs dépôts tous les cadres des 3es bataillons en faisant venir les soldats dans les deux premiers, afin de se conformer de suite aux dispositions du décret du 2 avril" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 385).
Le 17 avril 1815, le Maréchal Suchet écrit, depuis Lyon, à Grouchy : "... Le ministre de la guerre voudrait que je puisse lui donner avant mon départ l'itinéraire des cinq régiments qui ont ordre de se rendre à Strasbourg ou à Belfort. Je regarde la chose comme impossible ; mais je vous prie de me faire un rapport et m'adresser l'itinéraire des 6e et 58ede ligne qui se trouvent à portée d'être mis en route sur-le-champ. Je préviens le ministre que vous l'instruirez maintenant du départ des 48e et 82e ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 371).
Le 18 avril 1815, le Maréchal Suchet écrit, depuis Lyon, à Grouchy: "Mon cher général, je m'empresse de vous faire passer les dépêches que je reçois à l'instant par estafette extraordinaire du ministre de la guerre ...
Je donne l'ordre au général Dessaix de se rendre sur-le-champ à Chambéry pour y prendre le commandement de la 22e division d'infanterie. J'avais chargé le général Lasalcette de réunir deux bataillons de guerre du 119e à Briançon ; je lui ordonne de les faire partir le plus tôt qu'il pourra pour Chambéry. Ces deux bataillons seront renforcés à Briançon par deux bataillons de la division Girard. Il vous restera donc à diriger sur Chambéry le 6e régiment et le 39e de ligne pour avoir sept régiments en ligne ...
Par une nouvelle dépêche du 16, l'Empereur me presse de faire diriger sur Belfort les deux premiers bataillons des 6e, 48e, 58e et 83e régiments de ligne, destinés à former la 18e division d'infanterie sous les ordres du général Lecourbe, qui commande également les troupes qui sont déjà réunies dans cette place ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 373).
Le 24 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "... Réitérez les ordres pour que le 6e de ligne, le 48e, le 58e et le 83e accélèrent leur mouvement sur Belfort, et que, sous aucun prétexte, personne ne les retienne ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21841 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39402).
Il est alors affecté au Corps d’Observation du Jura (il y recevra son drapeau le 24 juin) sous les ordres du Général Lecourbe. Il fait partie de la 18e Division d’Infanterie du Général Abbé, assistée d’un peu de cavalerie et de Gardes Nationaux.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 18e division : donnez ordre que le dépôt du 6e de ligne qui est à Avignon et du 62e qui est à Marseille, se rendent l’un dans la 18e division afin de se placer entre les départements qui les recrutent et leurs bataillons de guerre. Le 102e qui a 3 bataillons n’a que 600 hommes ; cependant il se recrute dans le département du Doubs. Il devrait avoir beaucoup de monde : donnez ordre que les conscrits du Doubs n’aillent plus du côté de Marseille, mais se réunissent à Chaumont et renforcent les bataillons de guerre ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).
Le 18 mai 1815, le Maréchal Davout écrit à l’Empereur : "Sire, les rapports que m'a faits le général Lecourbe démontrent le zèle et l'activité que ce général met dans toutes ces opérations, et les bens résultats qu'il obtient. Par son rapport en date du 16, il annonce que les officiers du génie sont employés aux travaux de défense sur tous les points. A Montbéliard, les travaux se poursuivent avec vigueur, 400 ouvriers y sont employés. Le général Lecourbe fait aussi travailler aux mêmes ouvrages 100 soldats du 6e régiment auxquels il a promis une gratification de 10 sols par jour et par homme ; il me charge de prier Votre Majesté de donner son assentiment à cette disposition …"(Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 542, lettre 1726).
Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Suchet, Duc d'Albufera, commandant l'Armée des Alpes, à Lyon : "Je reçois votre lettre de Lyon du 16 mai. Vous avez à votre corps d'armée huit régiments qui se recrutent dans l'Isère, Seine-et-Marne, la Haute-Loire, les Hautes-Alpes, les Vosges, l'Ardèche et la Drôme. En activant le départ des anciens soldats dans les départements des 7e et 19e divisions militaires qui sont sous votre commandement, vous porterez facilement chacun des régiments qui doivent les recevoir à 2,400 hommes d'infanterie ; ce qui, joint aux divisions de gardes nationales d'élite que vous aurez le temps de bien habiller et bien armer (et qui vous seront d'un bon service non-seulement dans les garnisons, mais dans tout le pays difficile des Alpes), vous mettra dans la main un bon corps d'armée. Vous devez être suffisamment muni d'artillerie, et vos deux régiments de cavalerie doivent être portés chacun à 1,000 hommes.
Le 6e de ligne a ordre de partir de Marseille aussitôt que les trois régiments qui sont en Corse seront débarqués.
Ne croyez pas à la nouvelle des 60,000 hommes du général Frimont. Le corps d'observation du Var aura, avant que les hostilités commencent, 12 à 20,000 hommes. Le corps d'observation du Jura observe et contient la Suisse. J'ai donné des ordres pour que le 42e régiment ait les secours d'argent que vous demandez ; la Drôme peut facilement le porter au complet.
Je vous recommande beaucoup de faire pousser avec activité les travaux de Lyon, Il est nécessaire qu'au 10 juin il y ait des pièces en batterie aux ouvrages entre Saône et Rhône, à la Guillotière et au pont des Brotteaux. Voyez aussi ce qu'il faut pour nous assurer le pont de Perrache.
J'ai donné des ordres pour que les travaux de la couronne à Perrache fussent repris. Vous pouvez faire concourir ces travaux à la défense du pont. Quoique Pont-Saint-Esprit ne vous regarde pas, faites-vous assurer s'il est bien et fortement occupé, ainsi que la petite place de Sisteron" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21937 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39718).
Le Corps occupe un front de Huningue au fort de l’Ecluse face à un ennemi en supériorité numérique écrasante.
Les hostilités commencent sur ce front dans la nuit du 25 juin. Dès le 27, les Français se sont repliés sur Dannemarie face à l’offensive autrichienne. Le 28, les Français sont retranchés à l'Est de Belfort et les 6e et 52e de Ligne, après une brillante résistance, doivent plier. Des contre-offensives infructueuses sont lancées.
Le 1er juillet, les Autrichiens lancent une attaque générale. Les Français, tout en combattant, se replient sous Belfort et Montbéliard qui finit par être prise. Pendant ce temps, autour de Belfort, la résistance continuait. Un bataillon du 6e de Ligne tenait à Pérouse le 3 juillet mais l’encerclement devenait inéluctable. Le 12, Lecourbe signait une suspension des hostilités.
UNIFORMES
Figure 1 : Officier de Fusiliers vers 1803.
Figure 2 : Caporal de Fusiliers du 6e de Ligne, 1807-1808 : A partir de 1807, le Régiment, qui portait comme coiffure, depuis le Consulat, un chapeau ou un bonnet d'oursin pour les Grenadiers, reçoit des shakos sans jugulaires selon un décret de Napoléon de février 1806. Les shakos sont ornés sur le devant d'une plaque losangique de cuivre avec une Aigle et le numéro du Régiment. Les Voltigeurs y rajoutent un cor de chasse (voir photo). Les Fusiliers, en grande tenue, rajoutent à leurs shakos un cordon tressé et des raquettes blanches. Les guêtres blanches sont portées en tenue d'Eté. Elles sont noires sinon. Le reste de la tenue est réglementaire et bien connu pour l'infanterie de Ligne.
Figure 3 : Voltigeur du 6e de Ligne à Corfou en 1808 :
Figure 4 : Caporal de Fusiliers du 6e de Ligne en 1809, d'après une miniature (Musée de l'Empéri, Salon de Provence) : Plusieurs détails sont à noter : le shako désormais est doté de jugulaires métalliques. La plaque losangique est simplement ornée du chiffre 6 pour les Fusiliers. Le Caporal a bien ses galons de manches de laine jaune bordés de rouge. Il porte son sabre briquet suspendu à une banderole blanche. Le pompon de sa Compagnie est orange. Enfin, sans doute en sortie, il porte un gilet de fantaisie rayé de bleu céleste. Sous le revers droit, on repèrera une petite floche d’accroche pour la chaine de montre.
Figure 5 : Officier de la Compagnie d’Artillerie régimentaire du 6e de Ligne en 1812, d'après un uniforme du Musée de l’Armée. Shako noir galonné d'or au sommet. Plaque dorée avec une Aigle surmontant deux canons croisés ; ganse dorée et cocarde nationale, pompon écarlate. Jugulaires en forme de gourmettes dorées. Habit à basques longues à la coupe Bardin 1812 (revers entièrement fermés) de fond bleu foncé. Collet et parements écarlates. Les pattes de parements à trois pointes sont blanches passepoilées de rouge. Les revers sont passepoilés de rouge. Tous boutons du Régiment dorés. Les retroussis sont écarlates sans ornements, les poches en long passepoilées d'écarlate. Epaulettes et contre-épaulette dorées. Hausse col doré. Culotte bleu foncé entrant dans des bottes noires. Ceinturon noir à plaque dorée, épée à dragonne dorée.
Figure 6 : Fusilier du 6e de Ligne en Allemagne, 1813.
DRAPEAUX DU 6E DE LIGNE, 1797-1815
Drapeau de la 6e Demi-brigade de Ligne, 1797, d'après Rigo |
Drapeau de la 6e Demi-brigade de Ligne, 1802-1803 |
La 6e Demi-brigade de Ligne reçoit le 14 juillet 1797, 3 drapeaux modèle armée d'Italie, donnés par Bonaparte à ses troupes.
Stationnée aux iles ioniennes, elle perd celui du 2e Bataillon à Sainte-Maure le 16 novembre 1798. Capturé par les Russes, ceux-ci l'offrent à leurs alliés Turcs (drapeau conservé à Istambul). Le 3e Bataillon perd le sien à Corfou le 3 mars 1799, ainsi que le drapeau du 1er Bataillon. Ces drapeaux sont conservés à Vienne.
Ces drapeaux portent au revers les noms des batailles où s’est illustrée la Demi-brigade depuis 1796 en Italie soit : BATAILLE DE ST GEORGES / PRISE D’ASSAUT DU MONT ST OVIDE EN ROMANIE / PRISE DE MANTOUE.
A la reformation de la Demi-brigade en France, à la fin de 1799, elle touche vraisemblablement des drapeaux de Demi-brigade réglementaires, selon les modèles Chaillot.
En 1804, le Régiment reçoit 3 Aigles et trois drapeaux modèle Chaillot 1804.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Aigles et drapeaux restent toutefois en service jusqu’en 1812. Deux Aigles sont alors renvoyées. La même année, un drapeau du nouveau modèle, sans inscriptions de bataille, est expédié à Corfou.
A la première Restauration, le 6e de Ligne devient Régiment de Berry. Le gouvernement provisoire du 1er Avril 1814 abolit les emblèmes impériaux. Le principe d'un drapeau par Régiment est conservé au 1er Bataillon, porté par un Officier, les autres Bataillons ayant des fanions. Les drapeaux sont blancs, 150 sur 150 cms, sur les bords un feston avec fleurs de lys et rosaces alternées en doré. Dans chaque angle, un carré avec le numéro du Régiment. Franges or sur les bords, cravate de taffetas blanc avec broderie de palmettes et fleurs de lys et franges or. Cordon et glands dorés. Hampe de 2,50m surmontée d'une pique dorée, ornée d'une fleur de lys découpée. A l'avers : au centre, en or bordé de noir, l'inscription : LE ROI/ AU REGIMENT/ DE BERRI / 6EME D'INFANTERIE/ DE LIGNE.
L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur. Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du St Esprit et de St Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge.
La bénédiction de ce drapeau a lieu à Avignon le 26 décembre 1814 et la cérémonie est relatée dans le Moniteur le 19 janviers 1815.
Ce drapeau sera conservé aux Cent Jours par le Colonel Barre. L’avers de ce drapeau se trouve aujourd’hui au Musée de l'Armée.
Pour la campagne de 1815, l'Empereur fait délivrer au Régiment une nouvelle Aigle et un nouveau drapeau modèle 1815. Ils ne seront pas rendus pour être détruits après Waterloo.