Le 25ème Régiment d'Infanterie Légère

1803-1814

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 25e Léger

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

I/ LES DEBUTS DE L'UNITE

La 25e Demi-brigade d'Infanterie Légère est formée en Avril 1796 avec la 13ème Demi brigade légère et fait les campagnes des ans IV et V dans l'armée de Sambre-et-Meuse, où elle se distingue à Altenkirchen le 4 juin 1796.

Le 9 juillet 1796, le Corps de Kleber se compose de deux Divisions (Lefebvre et Colaud), et d'une Réserve d'infanterie (Général Bonnard) :
Division LEFEBVRE :
Brigade LEVAL :
8e Demi-brigade légère.
25e id. id. (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 324).

Pour attaquer ou pour se défendre, le Général en chef juge nécessaire de faire passer la Division d'avant-garde du Général Lefebvre au Corps du Ggénéral Ligneville. Elle part de son camp en arrière du Strundenbach, le 15 novembre, traversa le Rhin à Cologne, et se porte vers la Nahe en suivant la grande route de Brühl,·Meckenheim, Ahrweiler, Kempenich et Mayen. Elle se trouve ainsi, le 19 novembre, cantonnée à peu de distance de Treis et de la rive gauche de la Moselle, les 1er et 2e Bataillons de la 25e Demi-brigade légère, à Hambuch et Zettingen (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 400).

Le 20 novembre, les Corps de la Division Lefebvre (dont les deux Bataillons de la 25e Légère) franchissent l'Elz, et viennent s'établir en avant de cette rivière, dans les différents villages compris entre la Moselle et la Nette. Par ce mouvement, la Division Lefebvre se rapproche plutôt de Coblenz que de la Nahe. Kleber s'est décidé à la conserver avec lui, au centre de l'armée, tandis qu'il enverra à Ligneville la Division du Général Grenier (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 401).

Le 25 novembre 1796, Lefebvre entame un mouvement rétrograde sur Neuwied; il a, auparavant, envoyé le Général Soult, avec la 13e Demi-brigade d'infanterie, deux Bataillons de la 105e, un Bataillon de la 25e Légère, un escadron du 1er Chasseurs et le 4e Hussards, en avant-garde sur la Nahe, pour joindre au plus vite le corps de Ligneville. Soult est à Kirchberg et Kirn, quand i1 reçoit de Lefebvre l'ordre de venir le retrouver à Neuwied, en laissant à Kirn la 13e Demi-brigade (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 403).

Le 9 décembre 1796, le 3e Bataillon de la 25e Légère conserve ses cantonnements ; mais le 2e Bataillon de cette dernière, qui occupait les villages depuis Namédy jusqu'à Sinzig, vient en garnison à Andernach (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 408).

Jusqu'au 21 décembre, il ne se passe aucun événement important à l'Armée de Sambre-et-Meuse. Il n'y a que quelques changements partiels dans les cantonnements des Divisions. Voici la situation du Chef d'état-major général pour les Divisions du centre, aux ordres de Kléber :
Division LEFEBVRE, dite d'avant-garde.
Brigade LEVAL :
3 Bataillons de la 83e Demi-brigade de Ligne, 1,995 Sinzig, Weatum, Lohndorf, Coisdorf, Heimersheim, Bodendorf, Heppingen, Ehlingen, Gimmigen, Bonn.
3 Bataillons de la 2e Demi-brigade légère, 1794 Remagen, Oberwinter , Rolandswerth, Mehlem, Rungsdorf, Plittersdorf, Godesberg, Eich, Weissenthurn, Widdig, Godorf, Hermulheim, Cologne.
3 Bataillons de la 25e Demi-brigade légère, 1,934 Namédy, Fornich, Brohl, Ober-Breisig, Andernach, Burghbrohl, Nieder-Weier, Gonnersdorf, Ober-Lutzingen et Nieder-Lutzingen.
Brigade SOULT :
3 Bataillons de la 96e Demi-brigade de Ligne, 2,312 Thur, Ober-Mendig, Bell, Glees, Wassenach, Kell, Plaidt, Cottenheim.
2 Bataillons de la 105e Demi-brigade de Ligne, 1,581 Waldorf, Ober et Nieder-Zissen, Königsfeld, Dedenbach, Vinxt.
Artillerie à pied, 202 Nieder-Mendig.
Artillerie légère, 238 Wehr et Ahrweiler.
Sapeurs, 123 Bassenheim.
Cavalerie(général RICHEPANSE) :
8e Régiment de cavalerie, 350 Munstermaifeld.
11e Régiment de Dragons, 353 Remagen, Meckenheim.
1er Régiment de Chasseurs. 550 Ahrweiler, Holzweiler, Miesenheim,
9e Régiment de Chasseurs, 356 Vettelhofen, Nickenich, Eich.
11,788
Cette Division garde le Rhin depuis l'embouchure de la Nette jusqu'à Cologne, et occupe une zone assez étendue en arrière du Rhin, entre la Nette et l'Ahr.
Ces cantonnements sont, à proprement parler, des quartiers d'hiver pour les troupes aux ordres de Kléber; car, l'ennemi restant tranquille, l'Armée de Sambre-et-Meuse n'entreprend plus rien. La rigueur exceptionnelle de la saison s'oppose d'ailleurs à des opérations militaires. Le Rhin est entièrement gelé à Bacharach, et les Autrichiens ne cherchent même pas à profiter de la glace pour passer sur la rive gauche (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 409).

Le 18 mai 1797 (29 floréal an 5), le Général chef de l’Etat-major général de l’Armée de Sambre et Meuse écrit, depuis le Quartier-général à Friedberg, au Général Grenier : "Je vous préviens, mon cher général que le général en chef par ses nouvelles dispositions, nécessitées par l’éloignement de quelques corps de troupes destinées à agir pour les sièges, vient d’arrêter l’organisation de l’armée de la manière suivante :
La 1ère division sous les ordres du général Lefebvre sera composé des :
13e regt de Chasseurs à cheval;
25e demi-brigade d’infanterie légère;
83e, 85e 105e demi-brigades d’infanterie de ligne.
Les généraux Gratien, Patel, Mercier et l’adjudant général Drouet pour les fonctions de l’état-major, sont attachés à cette division ...
" (Papiers du général Paul Grenier. NAF 24304. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 222).

L’Armée de Sambre-et-Meuse, destinée à conserver, jusqu'à la signature du traité de paix, l'immobilité la plus complète, tout en se tenant prête à marcher si des difficultés surgissent, est réorganisée par Hoche, le 20 mai, de la manière suivante :
1re Division (Général LEFEBVRE, commandant. Généraux de Brigade : LEVAL, PATET, MERCIER)
25e Demi-brigade légère ; 83e, 96e et 105e Demi-brigades de Ligne ; 13e Régiment de Chasseurs à cheval.
Au 29 mai, cette Division appuie sa droite à la rive gauche du ruisseau d'Eppstein, s'étend le long du Mayn jusqu'à l'embouchure de la Nidda, et remonte cette dernière rivière jusqu'à Assenheim (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 27).

Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre :
"LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les ... 25e demi-brigades ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).

Le 2 septembre 1798, le Général Ney arrive à l'Armée de Mayence; il trouve l'avant-garde composée comme il suit :
Commandant : le général de division Championnet.
Chef d'état-major : l'adjudant général Debilly.
Sous-chef : l'adjudant général Becker. 1re brigade, général Mercier, à Weilburg : 8e chasseurs; 10e demi-brigade d'infanterie légère ; 23e de ligne.
2e brigade, général Leval, à Hochst : 5e de hussards; 25e demi-brigade d'infanterie légère; 102e de ligne.
Artillerie, général Sorbier : 3e régiment d'artillerie légère.
Cavalerie, général Ney, à Hachenburg : 10e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies ; 20e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies; 23e chasseurs à 4 escadrons de 2 compagnies.

Par ordre du 2 septembre 1798, chaque Brigade de l'avant-garde doit constituer en quelques jours, au centre de ses cantonnements, un magasin contenant dix jours de farine, de sel, d'eau-de-vie, de foin ficelé et d'avoine, plus dix jours de viande sur pied. Ces subsistances doivent être conservées dans les bailliages à la disposition de l'armée, ainsi que les voitures avec attelages nécessaires à leur transport. La précaution est excellente pour le cas vraisemblable où les hostilités reprendraient brusquement.

Le général en chef Joubert, afin de développer les qualités manoeuvrières de son avant-garde, décide, au commencement de septembre, qu'elle sera réunie pour une durée de huit jours dans un camp d'instruction, près de Friedberg. La première grande manœuvre a lieu le 21 septembre. Le lendemain, la Division fait la petite guerre et est ensuite passée en revue par le Général en chef pour fêter l'anniversaire de la fondation de la République. Ce qu'on appelle « grande manœuvre » répond aux évolutions des trois armes en vue du combat, tandis que par « petite guerre » on entend une manœuvre des trois armes, à double action, avec cartouches à poudre. Il y a eu, au camp de Friedberg, en l'espace de huit jours, cinq grandes manœuvres, deux petites guerres et deux jours de repos. Le camp est levé le 28 septembre, et, ce jour-là, le Général en chef Joubert adresse, par la voie de l'ordre, ses félicitations aux troupes et à leurs chefs (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 126).

Campagne des ans VI et VII dans les armées d'Allemagne, de Mayence et du Danube.

La rupture avec l’Autriche étant imminente, Jourdan, dont l’armée est destinée à agir dans la vallée du Danube, rassemble, dès le 9 janvier 1799, toutes les troupes à ses ordres, sur la rive gauche du Rhin, entre Neufbrisach et Düsseldorf. La Division du Général Saint-Cyr (3e) est composée, à cette date, de trois Brigades : la Brigade Leval (25e Demi-brigade légère et 67e de Ligne ), la Brigade Walther (1er et 2e Carabiniers ), et la Brigade Legrand (4e Hussards) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 47).

Le 9 février 1799, la Division d'avant-garde est commandée, jusqu'à l'arrivée de Lefebvre, par le Général Vandamme. Elle comprend : la Brigade Leval (53e et 67e Demi-brigades d'infanterie de Ligne), la Brigade Soult (25e Demi-brigade légère), et la Brigade Ney (4e et 5e Hussards, 17e Dragons et 1er Chasseurs ) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 49).

L'avant-garde de Lefebvre est établie, depuis le 6 mars 1799, entre Geisingen et Aldingen, et il a été nécessaire, pour faire vivre hommes et chevaux, de la disséminer sur un grand nombre de villages. Ainsi, à la date le 8, le 4e et le 5e Hussards se sont portés sur la grande route de Geisingen à Tuttlingen. Arrivés à cette dernière ville, ils suivent, le long du Faulenbach, la route d'Aldingen jusqu'à Rietheim, d'où ils gagnent les villages de Kolbingen, Mahlstetten, Königsheim, Nusplingen et Reichenbach, dans lesquels ils se répartissent en cantonnements. La 25e Demi-brigade légère a suivi le mouvement des Hussards jusqu'à Tuttlingen, et elle a ensuite occupé Neudingen et Mülheim. Sa mission consiste à garder les ponts du Danube (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 55).

- Combat de Ostrach, 20 mars 1799

Le 20 mars 1799, l'avant-garde marche sur Ostrach, qui a été évacué la veille par l'ennemi ; elle établit son camp en arrière de la rivière d'Ostrach, la droite à Burgweiler, et la gauche dans la direction de Rosna. En arrivant dans cette position, Lefebvre constate que les avant-postes de l'ennemi sont à une très faible distance d'Ostrach, sur les routes de Saulgau et d'Altshausen. Il décide de les éloigner sur-le-champ, autant pour la sûreté de son camp que pour savoir au juste ce qu'il a de forces devant lui. Il porte, dans l'après-midi de ce même jour, le Général de Brigade Soult, avec la 25e Demi-brigade légère, le 1er Chasseurs et le 4e Hussards, sur la route de Saulgau, et lance une autre colonne vers Hofskirch. Ces deux colonnes vont avoir affaire à forte partie ; car l'Archiduc Charles a amené, le 18, toute son armée à Biberach, d'où il l'a portée en avant le 19 et le 20, afin de la concentrer tout entière entre Saulgau et Altshausen. Son avant-garde, renforcée de neuf Bataillons et de quatre Escadrons, occupe les deux routes qui, de Saulgau et d'Altshausen, conduisent à Ostrach ; et les deux villages de Bolstern et de Hofskirch sont défendus par plusieurs bataillons.
Soult, en débouchant d'Ostrach, chasse facilement les éclaireurs ennemis jusqu'à Bolstern, mais il ne peut enlever ce village, et, la nuit étant survenue, il s'établit à Wirnsweiler, remettant au lendemain l'attaque de Bolstern.
Pendant ce temps, la colonne de droite est parvenue à entrer dans Hofskirch ; mais, assaillie par deux Bataillons d'infanterie et 1,000 Uhlans, elle doit rétrograder. Lefebvre envoie, pour la renforcer, un Bataillon de la 53e Demi-brigade, avec ordre de reprendre le village. C’est en vain : l'ennemi repousse toutes les attaques et, à la nuit, cette colonne se voit forcée de se rapprocher d'Ostrach et de bivouaquer en arrière d'Ober-Weiler. Lefebvre, prévoyant qu'il aura à soutenir un rude combat le lendemain, s'empresse de rendre compte à Jourdan de ce qui s'est passé ; il fait communiquer la colonne de Soult avec celle qui se trouve sur la route de Hofskirch, afin qu'elles pussent se prêter mutuellement appui. Il prescrit ensuite à chacune de ces colonnes de recommencer l'attaque à la pointe du jour. L'ennemi le prévient (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 57).

Dans un article consacré à l'Adjudant général Baron Fontaine, paru dans le Carnet de la Sabretache de 1911, on peut lire en page 710 : "Le 30 ventôse an VII (20 mars 1799), il s'illustrait au combat d'Ostrach.
Le général Lefèvre lui avait donné le commandement d'une forte reconnaissance composée d'un bataillon de la 53e demi-brigade, de quatre compagnies de la 25e légère, de trois escadrons du 5e hussards, d'un escadron du 1er chasseurs et de deux escadrons du 17e dragons.
Ayant atteint Oskirch le 19, Fontaine recevait l'ordre de se replier le lendemain sur Ostrach. Le 30 au matin, il commença sa retraite en bon ordre, mais il se heurta à l'ennemi qui l'avait prévenu à l'entrée du village et qui, solidement établi, lui barrait la route. La situation était critique, et il était impossible de passer devant les Autrichiens, fort supérieurs en nombre, sans s'exposer à une destruction certaine. Très habilement, Fontaine profita du brouillard qui dérobait sa troupe à l'ennemi et, remontant l'Ostrach par la rive droite, il exécuta une longue marche pour aller chercher, à Riedhausen, un point de passage qui lui permit, après un nouveau combat, de rejoindre la 2e division.
L'opération avait été bien conduite et Jourdan lui-même ne ménagea point les éloges. Cette retraite, à la fois difficile et dangereuse, qni exigeait un extrême sang-froid et beaucoup de courage, fait infiniment d'honneur à l'adjudant général Fontaine" (Rapport officier du général Jourdan sur l'affaire d'Ostrach)
".

Les colonnes autrichiennes s'ébranlent le 21, à la pointe du jour, alors que Soult est déjà fortement engagé avec l'avant garde du Général Nauendorf. La 25e Demi-brigade légère, le 1er Chasseurs et le 4e Hussards font des prodiges pour empêcher l'ennemi de déboucher de Bolstern ; mais la Brigade Giulay ayant enlevé les hauteurs boisées entre Tafertsweiler et Ostrach, Soult ordonne la retraite sur Einhard, Jetkofen et Ostrach. Le 4e Hussards, chargé de la protéger, doit souvent faire volte-face pour contenir l'ennemi.
Les Officiers, les Généraux, Jourdan et Lefebvre eux-mêmes, se multiplient sur les points où le feu est le plus vif, afin d'exciter, par leur exemple, l'audace des soldats, qui partout combattent avec la plus grande intrépidité. Mais les forces humaines ont des limites : Lefebvre va être vaincu.
La 25e Demi-brigade légère et deux Bataillons de réserve s'établissent, à dix heures du matin, dans le village d'Ostrach, qu'ils doivent défendre jusqu'à la dernière extrémité, afin de couvrir la retraite qu'il faudra bientôt exécuter. A peine ces troupes sont-elles installées, que l'ennemi attaque Ostrach par la gauche, avec l'intention de se porter rapidement, en cas de succès, sur Magenbuch et sur notre ligne de retraite. Lefebvre, qui se trouve dans ce moment à Ostrach, fait faire à ses soldats des merveilles, et les Autrichiens sont déjà rejetés au-delà du ruisseau, lorsque ce Général reçoit une balle dans le bras. La grande quantité de sang qu'il perd l'oblige à quitter le champ de bataille. Soult prend le commandement de la Division d'avant-garde.
L'ennemi revient à l'attaque et se rend maître d'Ostrach. Huit Bataillons autrichiens réussissent aussi, malgré les efforts du 1er Chasseurs et du 4e Hussards, à passer l'Ostrach à gué ; enfin le Prince de Furstenberg débouche d'Einhard et commence à gravir le chemin qui mène à Pfullendorf. Jourdan ne peut plus tenir : vers midi, il ordonne la retraite. (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 59).

Soult, alors Général, raconte, dans son Rapport adressé au Général en chef, comme commandant supérieur de l'avant-garde, en remplacement du général Lefebvre, blessé pendant l'action : "Les troupes étaient à peine établies, que l'ennemi commença différentes attaquer sur toute la ligne, mais plus particulièrement à notre gauche. Le 1er germinal (21 mars) à une heure du matin, les postes placés en avant de Friedberg furent assaillis par une nuée de manteaux rouges et forcés de se replier à la tête du bois de Davidswiler. Six bataillons de corps francs attaquèrent au même instant les bivouacs postés en arrière de Bolstem. La 15e demi-brigade (Note : ou 25e ?), qui défendait tous ces débouchés, se retira successivement sur Davidswiler, et ensuite : partie sur Ostrach, partie sur lckofen, et partie sur Einhart, pour défendre ces trois points importants.
Cette demi-brigade se distingua d'une manière éclatante dans sa retraite, qui commença à deux heures du matin, et ne fut terminée qu'à sept. Le 1er régiment de chasseurs à cheval et le 4e de hussards, faisant partie de la colonne de la 25e demi-brigade, exécutèrent leurs mouvements dans le plus grand ordre, en soutenant l'infanterie légère. Par ce mouvement, la majeure partie de la 25e demi-brigade se trouva au bas de la position et sur le front de la division d'avant-garde. Quatre compagnies, sous les ordres du chef de bataillon Drouin, furent placées au pont d'Ostrach, et à la tête de ce village. Dix autres compagnies, longeant la rive gauche de l'Ostrach, s'étendirent sur la gauche, pour défendre les approches aux ennemis, et couvrirent les débouchés qui de Wangen et d'Einhart conduisent à Meyenbruck.
Un bataillon de la 67e demi-brigade fut formé en colonne serrée et placé en arrière d'Ostrach, pour soutenir les quatre compagnies d'infanterie légère. Un autre bataillon de cette demi-brigade fut placé en bataille, à la pointe du bois qui est vis-à-vis Ickofen, pour défendre ce village ; et un bataillon de la 53e fut mis en réserve près le bois qui longeait la position.
Le 4e régiment de hussards, le 4e de chasseurs à cheval et deux escadrons du 17e de dragons furent placés en arrière d'Ostrach, à la droite de la position, s'étendant jusqu'à la grande route qui conduit à Burgweiler. Le général Klein commandait cette cavalerie.
L'artillerie légère et l'artillerie de position furent placées sur divers plateaux pour défendre le village d'Ostrach et prendre en flanc les troupes qui s'en approchaient. Le général Lefebvre comptait encore pour la défense de sa position sur un bataillon de la 53e demi-brigade, quatre compagnies de la 25e d'infanterie légère, trois escadrons du 5e de hussards, un escadron du 4e de chasseurs et deux escadrons du 17e de dragons.
L'adjudant général Fontaine, qui commandait ces troupes, avait été dirigé la veille sur Hoskirch ; il reçut l'ordre de se retirer sur Ostrach ; mais ayant été prévenu par l'ennemi à l'entrée de ce village, il se trouva entre notre feu et celui des Autrichiens. Ne pouvant tenter le passage sans s'exposer à être entièrement défait, il profita du brouillard qui cachait sa colonne à l'ennemi, et remontant l'Ostrach, il opéra sa retraite sur Riedhausen où, pour assurer sa marche, il dut s'engager contre une colonne ennemie qu'il y rencontra. Il passa le défilé et il se dirigea sur Neubrunn, d'où, après la retraite du restant de l'avant-garde, il vint joindre la division au camp de Pfullendorf.
Telles étaient les sages dispositions du général Lefebvre à sept heures du matin, lorsque les troupes légères ayant découvert par leur mouvement le front de la position, mirent toute la division dans le cas de prendre part à une des plus brillantes affaires qu'elle ait eues depuis le commencement de la guerre. L'ennemi engagea une canonnade des plus vives et fit attaquer par quatre bataillons le village d'Ostrach, que quatre compagnies de la 25e d'infanterie légère défendaient; elles repoussèrent l'attaque des ennemis à plusieurs reprises et gardèrent ce poste jusqu'à la dernière extrémité. Le chef de bataillon Drouin s'y couvrit de gloire.
En même temps, l'ennemi faisait filer sur sa droite plusieurs bataillons et de l'artillerie. Il attaqua avec vigueur le village d'lckofen, cherchant à pénétrer sur Meyenbruck par différents gués que le ruisseau d'Ostrach présente dans cette partie. Le général Lefebvre, qui aperçut ce mouvement, porta de suite en arrière de Wangen le bataillon de la 53e demi-brigade, qui était resté en réserve, et fit passer sa cavalerie de la droite de la position à la gauche, où, en soutenant l'infanterie qui défendait le passage du ruisseau, cette cavalerie eut occasion d'exécuter trois brillantes charges et de repousser, à chacune d'elles, les ennemis, qui, à la faveur du brouillard, cherchaient à faire des progrès sur notre côté gauche.
Le feu le plus vif continuait toujours. L'ennemi mettait la plus grande importance à s'emparer d'Ostrach ; il envoya des troupes fraîches pour renforcer les premières et parvint enfin à forcer les quatre compagnies de la 25e. Ces compagnies durent abandonner le pont et se replier dans le village. Le chef de bataillon Bontemps, qui était en arrière avec le bataillon de la 67e demi-brigade, reçut l'ordre, à l'instant même, de reprendre ce poste et de le conserver. Il fit battre la charge et exécuta l'ordre qu'il avait reçu avec une bravoure et une fermeté au-dessus de tout éloge.
Mon second rapport instruisit le général Lefebvre que l'ennemi faisait les plus grands efforts pour s'emparer aussi des débouchés de Meyenbruck. Il s'y porta lui-même et déjà il ordonnait plusieurs mouvements, lorsqu'il reçut une blessure qu'il s'efforça de cacher pendant longtemps ; mais il fut obligé, par la quantité de sang qu'il perdait, de se retirer pour la faire panser. Vous m'ordonnâtes, mon général, de le remplacer dans le commandement de la division.
Il fallait un point d'appui aux troupes qui faisaient une si belle résistance dans le village d'Ostrach ; les dernières qui venaient d'y entrer commençaient à s'engager en leur entier. Vous saisîtes ce moment, mon général, pour ordonner qu'un bataillon de la 7e demi-brigade de ligne, qui venait d'arriver, fût mis à ma disposition et placé en arrière du village, ce qui s'exécuta et eut pour effet d'empêcher une seconde fois l'ennemi de déboucher par la grande route et de se porter sur notre droite.
Mais l'ennemi faisait toujours filer des troupes sur sa droite, et il paraissait menacer le débouché de Meyenbruck. Le renfort du second bataillon de la 7e, que vous aviez dirigé sur ce poste, n'ayant pas eu le temps d'y arriver, les troupes qui le défendaient, livrées à elles-mêmes et accablées par le nombre, durent céder pour se replier sur le reste de la division. Celle-ci, qui jusque-là avait conservé sa position, usait alors sa dernière mitraille et se battait à demi-portée. Dans ce moment, l'ennemi profita de l'avantage qu'il avait obtenu sur notre gauche, pour exécuter une charge de cavalerie sur nos batteries. Le général Klein, à la tête de la nôtre, la repoussa vivement.
Alors le brouillard, venant à se dissiper, nous laissa découvrir une ligne immense de cavalerie et d'infanterie. On peut assurer, sans exagération, que les troupes qui ont combattu contre la division de l'avant-garde s'élevaient à vingt-cinq mille hommes. Il était impossible de résister plus longtemps à des forces aussi supérieures; sans nous exposer à être anéantis. Vous me donnâtes l'ordre de reployer la division sur la position qui est en avant de Pfullendorf.
La retraite se fit dans le plus grand ordre et fut particulièrement soutenue par la 7e compagnie du 3e bataillon de sapeurs, qui, après avoir coupé, sous le feu de l'ennemi, les ponts sur l'Ostrach, combattit comme des grenadiers. Le lieutenant Brélé commandait cette compagnie.
Toute l'armée autrichienne était en mouvement pour soutenir l'attaque sur l'Ostrach, où l'archiduc Charles commandait en personne. La perte qu'elle a éprouvée est très considérable; on estime qu'elle a laissé plus de deux mille morts en avant et dans le village d'Ostrach, où elle a eu aussi une immense quantité de blessés. Notre artillerie lui a fait surtout un mal prodigieux ; les prisonniers sont en petit nombre.
Nous avons aussi perdu du monde ; le total, qui dépasse douze cents hommes tout compris, est conforme au tableau ci-joint; tous les blessés ont été transportés à Pfullendorf; parmi eux il y a plusieurs officiers de distinction, etc., etc.
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 16).

De son côté, le Général Decaen raconte, au sujet de la journée du 1er Germinal an 7 (21 mars 1799) : "… Je me rendis ensuite à Ruschweiler, d'où je fis avancer une partie de ma troupe jusqu'au-delà du village de Pfrungen afin d'arriver au défilé d'Esenhausen, formé, à la gauche, par un étang, et à la droite, par un ravin profond et dont les environs sont très marécageux. Mes patrouilles avaient trouvé des hulans à Esenhausen. Sur ces entrefaites, j'entendis une canonnade vers Waldhausen, ce qui me surprit. Un brouillard très épais et qui avait eu lieu le matin commençait à se dissiper. J'aperçus alors que cette canonnade était dirigée par l'ennemi sur une colonne de la division du général Lefebvre qui cherchait à faire sa retraite, n'ayant pas pu l'effectuer sur Ostrach. Un parti de hussards, de dragons, de chasseurs qui s'était dirigé sur Esenhausen, où ils prirent en passant quelques hulans, me donnèrent cet avis, comme j'arrivais près le défilé que j'ai indiqué ci-dessus.
Aussitôt, je pris les dispositions nécessaires pour protéger la retraite de cette colonne avec laquelle se trouvait l'adjudant général Fontaine : elle était composée de deux escadrons du 5e de hussards, d'un escadron de chasseurs du 1er, de deux escadrons du 17e de dragons, de deux compagnies de la 25e légère et de la 53e demi-brigade ; mais il n'y avait point d'artillerie. L'ennemi n'avait point mis de vigueur à la poursuite de cette colonne ; s'il l'avait fait et qu'il fût arrivé avec de l'artillerie sur Esenhausen, la retraite de cette troupe aurait été de la plus grande difficulté.
A peine cette colonne avait-elle passé ce défilé que le général Souham m'ordonna la retraite, attendu que l'ennemi avait forcé Ostrach et, d'après l'ordre qu'il en avait reçu du général Ernouf, j'indiquai la hauteur de Ruschweiler pour la réunion, tant aux troupes de la division du général Lefebvre, qu'on croyait perdues, qu'à celles de ma brigade ; et je m'occupai de faire rentrer ce qui restait encore à Esenhausen ...
" (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 208).

Au sujet de la journée du 4 Germinal an 7 (24 mars 1799), le Général Decaen écrit : "… J'ai déjà dit que, le 3, nous aurions dû être liés avec le général Soult, et je ne devais plus en douter d'après qu'un officier d'état-major, le citoyen Friedelsheim, fut venu dire au général Souham qu'il n'eût point d'inquiétude pour sa gauche, que la 25e demi-brigade d'infanterie légère y était établie. Un instant après, des tirailleurs qui se repliaient me firent connaître que cet adjoint était mal informé, car m'étant de suite porté sur le terrain où devait être cette demi-brigade, je n'y trouvai qu'une compagnie de la 83e dont ces tirailleurs faisaient partie. Le citoyen Coste, chef de bataillon de cette demi-brigade, officier de mérite, qui savait bien que la 25e n'était pas à sa proximité, avait, heureusement, fait éclairer cette partie, ce qui était très essentiel, puisque l'ennemi pouvait, n'ayant aucun obstacle, venir se placer sur le flanc des troupes qui combattaient et arriver à Engen sans être aperçu, si cette compagnie n'avait pas été envoyée là par ce chef de bataillon. (C'était vers le village de Bittelbrunn dont l'ennemi venait de s'emparer.) ..." ((Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 218).

- Bataille de Liebtingen ou de Stockach, 25 mars 1799

Le 25 mars 1799, à quatre heures du matin, la Brigade du Général Mortier, composée de la 25e Demi-brigade légère, du 1er Régiment de Chasseurs à cheval et des 4e et 5e Hussards, marche en tête de la Division d'avant-garde, commandée par le Général Soult. Après avoir débouché de Hattingen, cette Brigade se trouve tout de suite aux prises avec les éclaireurs ennemis détachés de Lipptingen à Emmingen. Elle se met en devoir de les replier, et, au lieu de marcher sur Biesendorf, comme Jourdan l'avait prescrit, elle se porte sur Emmingen, et, de là, directement vers Lipptingen, que le Général autrichien Meerfeld occupe en force. Le gros de la Division Soult et la réserve de cavalerie de d'Hautpoul suivent la même direction que Mortier. C'est, en effet, le meilleur moyen de seconder le mouvement de Saint-Cyr sur Lipptingen, surtout si les communications avec la Division Souham (centre de l'armée) ne sont pas perdues. Le Général Mortier, se sentant soutenu, n'hésite pas, dès qu'il a enlevé Emmingen, à se porter par le bois sur la gauche des Autrichiens. Soult, pendant ce temps, avec six Bataillons, s'avance sur Lipptingen, en suivant la route. Cette double attaque, conduite avec la plus grande vigueur, a un plein succès. Les troupes de Meerfeld, rompues de tous côtés, se réfugièrent en désordre dans les bois qui bordent la route de Stockach (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 63).

Le Rapport du Général Soult raconte : "Le 5 germinal (25 mars), à trois heures du matin, l'avant-garde quitta sa position des hauteurs à gauche d'Engen. Elle passa à gauche du village de Manhen, de là à Altingen où la division se réunit, et elle se porta sur Emmingen qui était occupé par l'ennemi. J'avais fait à l'avance mes dispositions pour l'attaquer; la 25e demi-brigade d'infanterie légère marcha sur lui, tandis que le chef de brigade Sahuc, à la tête de trois escadrons et débouchant par la droite du village, chargea avec impétuosité quatre cents hulans qui étaient en bataille sur le plateau, d'où ils protégeaient leur infanterie. Il les mit en déroute avec perte de quelques hommes tués, de beaucoup de blessés et de trente prisonniers avec leurs chevaux. Dans cette action , le chef de brigade Sahuc reçut dans la figure un coup de lance ; entouré d'une vingtaine d'ennemis, il les dispersa par son courage, mais il fut obligé de se retirer avec l'adjudant Graché, qui reçut également une forte blessure à la tête.
Dès que le village fut emporté, je fis déboucher le restant de la division. La cavalerie se mit en bataille à droite d'Emmingen. Le général Leval forma la 25e demi-brigade en avant, pour protéger l'attaque du bois que le général Mortier allait commencer avec la 25e d'infanterie légère. L'artillerie, soutenue par la 67e demi-brigade, fut placée, pour le même objet, partie sur le plateau et partie en arrière d'Emmingen, pour répondre au feu des ennemis qui avaient leurs pièces au revers de la position de Liebtingen.
L'ennemi avait, à la défense du bois de Liebtingen, trois mille hommes d'infanterie légère disposés en tirailleurs; il avait aussi, entre ce bois et le débouché d'Uettlingen, deux lignes d'infanterie de trois bataillons chacune, douze cents chevaux et douze pièces de canon. Vue de front, celle position paraissait avantageuse à défendre; mais je jugeai qu'en l'attaquant par la gauche, où il me parut qu'elle était faiblement soutenue, je la ferais tomber. C'est ce qui arriva.
En attendant, nos tirailleurs faisaient des progrès. Le général Mortier se porta, à la tête de la 25e demi-brigade d'infanterie légère, à la droite du bois, pour tourner la gauche de l'ennemi; il attaqua avec tant d'impétuosité qu'il eut bientôt pénétré sur Liebtingen. Les 53e et 67e demi-brigades, conduites par le général Leval, débouchèrent alors à droite et à gauche du village. Arrivée là, l'infanterie fut obligée de s'arrêter, pour attendre la cavalerie et l'artillerie qui n'avaient pu déboucher du bois qu'après elle. Ce mouvement fut exécuté avec la plus grande rapidité ; je fis aussitôt diriger le feu de nos batteries sur les lignes ennemies, tandis que notre cavalerie s'en approchait pour les charger. Elles commencèrent à s'ébranler; plus vivement serrées, elles se rompirent; tout fut enfoncé et mis en déroute ; ce qui ne fut pas tué ou pris chercha son salut dans la fuite, en s'enfonçant dans les bois qui sont entre Liebtingen et Stockach.
Après ce succès, l'infanterie, toujours formée sur quatre colonnes, deux de chaque côté de la grande route, celle des ailes longeant le bois, s'avança dans la plaine et s'arrêta sur le plateau qui est en face du débouché du bois, et du côté de la chaussée qui conduit à Stockach. On ramassa les prisonniers, dont le nombre s'éleva à deux mille, et on ramena deux obusiers avec leurs caissons; la terre était d'ailleurs couverte de débris d'armes de toute espèce. La 25e demi-brigade d'infanterie légère et le 1er régiment de chasseurs à cheval, commandés par le chef d'escadron Dubois-Crancé, eurent ordre de poursuivre, dans le bois, les fuyards ennemis
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 31).

Jourdan, satisfait de ce premier succès, veut en recueillir les fruits, en détruisant complétement la colonne du Général Meerfeld. En conséquence, il ordonne à Soult de se lancer avec toute sa Division sur la route de Stockach. Les Autrichiens, bientôt chassés de tous les bois où ils se sont réfugiés, se retirent : l'infanterie, vers Stockach, et la cavalerie, sur Mösskirch. Les Chasseurs et les Hussards les poursuivent dans toutes les directions avec le plus grand acharnement. Pajol, avec deux escadrons du 4e hussards, enveloppe deux Bataillons ennemis qui essaient de se défendre dans les bois et les oblige à mettre bas les armes. Arrive alors l’Archiduc Charles et de nouvelles troupes autrichiennes (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 63).

Soult reçoit l’ordre de poursuivre les ennemis dans la direction de Stockach ; dans son rapport, il raconte : "Je les joignis d'autant plus tôt, que l'archiduc Charles, à la tête d'une colonne de huit bataillons de grenadiers hongrois, d'une seconde colonne d'égale force, de six mille chevaux et d'un train nombreux d'artillerie, s'avançait lui-même par la route de Stockach, et se dirigeait sur Liebtingen. Il était déjà en avant de Molspern, quand il reçut la nouvelle de la déroute de son avant- garde. Sans s'arrêter, il ordonna de rallier les fuyards, sur ses derrières, et, avec les troupes qu'il commandait, il entra dans la forêt, pour nous attaquer. La 25e demi- brigade d'infanterie légère, que j'avais détachée, avec le 1er régiment de chasseurs à cheval, à la poursuite des ennemis, ignorait ce mouvement de l'archiduc; elle poussait vivement les troupes qui se retiraient, croyant n'avoir affaire qu'à celles qui avaient déjà combattu. Mais arrivée à la ferme de Schufrantz, elle fut arrêtée par douze ou quinze mille hommes d'infanterie, placés sur plusieurs lignes, et qui l'obligèrent à rétrograder.
D'après vos ordres, j'avais mis en marche le restant de l'avant-garde; bientôt nous joignîmes la 25e demi-brigade, et nous regagnâmes avec elle la ferme de Schufrantz, où je formai l'infanterie de la division, en colonne par bataillon, à droite et à gauche de la grande route, dans des broussailles qui étaient au milieu du bois. Pour le moment, la cavalerie, qui ne pouvait nous être d'aucun secours, resta au revers de la petite hauteur où je plaçai mon artillerie, et je détachai quatre escadrons pour surveiller le débouché d'une gorge, par où l'ennemi aurait pu attaquer ma droite et marcher sur mes derrières, s'il n'avait trouvé un obstacle qui l'arrêtât.
Depuis la rencontre des troupes, que l'archiduc Charles amenait, la fusillade n'avait point discontinué, et elle s'animait de plus en plus. Bientôt l'affaire devint générale, et je dus envoyer, au secours de la 25e d'infanterie légère, un bataillon de la 53e demi-brigade, et un de la 67e. Peu d'instants après, les deux autres bataillons de ces deux demi-brigades, jaloux de partager la gloire et les dangers de leurs camarades, demandèrent à aller les joindre, pour terminer, à l'arme blanche, ce long et meurtrier engagement. Ces trois demi-brigades, conduites par les généraux Leval et Mortier, s'avancèrent au pas de charge, avec une intrépidité héroïque, et enfoncèrent la première ligne ennemie; mais la seconde ligne, composée de plusieurs bataillons frais, les arrêta, et les obligea à venir se rallier à quelques compagnies, que j'avais laissées en réserve auprès de l'artillerie.
L'ennemi, profitant de ce premier avantage, fit filer de l'infanterie dans le bois qui est à la gauche de la ferme de Schulrantz; mais quelques compagnies, que j'y envoyai aussitôt, repoussèrent cette infanterie. Alors l'ennemi, cherchant toujours à déborder nos ailes, recommença son mouvement, et il fit un plus grand circuit, pour nous le dérober. Pendant ce temps, je fis moi-même des dispositions pour renouveler l'attaque. La charge fut battue sur toute la ligne; le général Leval, à la tête des 53e et 67e demi-brigades, le général Mortier, commandant la 25e d'infanterie légère, firent, dans cette occasion, tout ce qu'on pouvait attendre de leur valeur, sans pouvoir obtenir le moindre avantage. L'ennemi avait concentré, sur ce point, ses principales forces, et à tout instant, il lui arrivait, de Stockach, de nouveaux renforts.
Malgré la supériorité du nombre, que les Autrichiens nous opposaient, et le non-succès de nos attaques réitérées, les troupes conservaient leur ardeur ; elles avaient la volonté de vaincre, et elles s'encourageaient pour une nouvelle tentative. Je me rendis à leurs désirs, et, pour la troisième fois, je fis battre la charge sur toute la ligne. Elle fut exécutée avec la même intrépidité que les précédentes, mais avec aussi peu de succès, et ne produisit d'autre résultat, que de nous faire apercevoir, qu'en laissant fléchir son centre, pour nous engager, l'ennemi faisait avancer ses ailes, dans l'intention de nous envelopper et de couper notre retraite, au débouché du bois de Liebtingen. Nous ne pouvions pas empêcher ce mouvement; toutes les troupes se trouvaient engagées ; elles étaient harassées de fatigue et épuisées, et elles ne pouvaient remplacer les munitions, qui commençaient à leur manquer, qu'en se rapprochant du parc.
Ainsi, la retraite fut ordonnée : elle s'exécuta, dans l'ordre le plus parfait, au milieu de l'engagement, et en opposant, de toutes parts, la plus vive résistance.
L'artillerie reprit, sur le plateau , sa première position, pour battre le débouché de la grande route; la cavalerie forma plusieurs lignes en arrière, la 25e demi-brigade d'infanterie légère resta dans le bois, sur les deux côtés de la route, et les 53e et 67e demi-brigades furent placées à droite et à gauche de l'artillerie , pour la soutenir, en même temps qu'elles couvraient le débouché de la gorge qui conduit à Neuhausen.
Cette position, que j'avais prise pour rallier les troupes, ne put être conservée ; l'ennemi nous força à l'abandonner, en nous débordant par ses deux ailes; alors j'occupai, dans le même ordre, la position qui est en avant de Liebtingen, d'où je détachai le 1er régiment de chasseurs à cheval, pour aller garder les débouchés de diverses gorges qui y aboutissent, et contenir aussi les corps ennemis qui auraient entrepris de se porter sur le Danube, vers Môringen et Emendingen
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 37).

Pendant l'action disproportionnée que l'avant-garde soutient avec tant d'opiniâtreté, le Général en chef envoie plusieurs Officiers au Général Saint-Cyr, pour lui prescrire de presser sa marche sur Moeskirch et de pousser un Corps de troupes, par les bois, sur les derrières de l'ennemi. Cependant il n'y a alors personne, excepté le Général en chef, qui croit à la possibilité de ce mouvement. Un de ses Officiers est aussi chargé d'amener, sur Neuhausen, la Demi-brigade que le Général Saint-Cyr doit envoyer à l'avant-garde.

Il n'est toutefois plus possible de vaincre sans l'appui de la cavalerie de d'Hautpoul, qui se tient loin de là, déployée en avant de Lipptingen. Jourdan ordonne donc à Soult de se retirer, en combattant, sur cette cavalerie, qui constitue notre seule réserve.
Les Bataillons autrichiens suivent la Division française sans pouvoir l'entamer. Quand Soult se trouve suffisamment près de d'Hautpoul, il fait volte-face pour recommencer le combat. L'Archiduc veut alors déboucher du bois et porter deux Bataillons sur Neuhausen. Mais il doit rencontrer une vive résistance, car Jourdan a prescrit aux Généraux Mortier et Leval d'aborder l'ennemi avec la 25e Légère, les 53e et 67e de Ligne, tandis que la cavalerie de d'Hautpoul chargera à fond la cavalerie autrichienne. D'Hautpoul exécute mal et trop tard cette charge, qui pouvait encore produire d'importants résultats. Les Cuirassiers autrichiens soutiennent le choc sans en être ébranlés ; puis, tombant à leur tour sur les Français, ils les culbutent sur Lipptingen dans un désordre épouvantable. Cette déroute de la cavalerie de d'Hautpoul oblige l'infanterie de Mortier et de Leval à se retirer ; elle le fait lentement, sous la protection des Hussards et des Chasseurs, qui chargent plusieurs fois avec une grande valeur (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 63).

Soult rapporte : "Depuis une heure, l'action avait repris sur cette dernière position, et de part et d'autre on se battait avec acharnement, lorsque vous me fîtes dire de disposer de la 8e demi-brigade de ligne, envoyée par le général Saint-Cyr, qui venait d'arriver, et que vous me donnâtes l'ordre de renouveler l'attaque, pour seconder une charge générale de cavalerie, que votre intention était de faire exécuter, pour repousser les ennemis, qui, malgré la vivacité de notre feu, sortaient incessamment du défilé, et s'établissaient sur le plateau en avant du bois.
La 8e demi-brigade fut destinée à pénétrer dans le ravin qui tourne la droite de ce rideau, pour prendre à revers l'artillerie et la cavalerie que l'ennemi venait d'y placer, et pour diriger ses feux sur l'infanterie, que l'attaque du centre devait ramener sur elle. L'adjudant général Guichard reçut ordre de conduire cette demi-brigade; il lui fut recommandé de ne se démasquer, qu'après que la charge de cavalerie aurait eu lieu.
Le général Leval , à la tête de la 67e demi-brigade, devait aussi, après la charge de cavalerie, partir du bois situé à gauche de la plaine, et charger l'infanterie qui avait débouché, pour la jeter sur la 8e demi-brigade, tandis que le général Mortier, conduisant la 25e d'infanterie légère et la 53e demi-brigade de ligne, aurait également chargé et refoulé, dans le bois, l'infanterie ennemie qui débouchait sur notre droite, devant ces deux demi-brigades.
Ces dispositions préparatoires étant faites, vous donnâtes ordre vous-même à la cavalerie de réserve, à laquelle était réunie toute celle de l'avant-garde, de charger les ennemis. Mais ces ordres furent mal exécutés, et ils ne produisirent pas l'effet que vous deviez raisonnablement en attendre. Leur résultat fut, au contraire, funeste, et faillit priver l'armée de son général. Je m'abstiens de parler de cette affaire malheureuse, pour vous entretenir de la défense que fit un bataillon de la 67e demi-brigade, commandé par le chef de brigade Bontemps, dont la grande fermeté, aussi bien que la bonne direction qu'il donna à son feu, arrêta court toute la cavalerie autrichienne, qui venait de renverser la nôtre. On força l'ennemi à se retirer, après lui avoir tué et blessé beaucoup de monde. Cette diversion fut d'autant plus utile, que notre cavalerie en profita pour se rallier, et qu'elle s'appuya sur ce bataillon, pour se représenter au combat.
La 8e demi-brigade commençait néanmoins à tourner la position de l'ennemi, lorsque celui-ci, profitant de l'avantage qu'il venait d'obtenir sur notre cavalerie, porta quatre à cinq mille hommes d'infanterie sur cette demi-brigade, qui n'était composée que de douze cents combattants. Le chef ·de bataillon Marcot, qui la commandait, donna l'exemple du courage aux braves qui étaient sous ses ordres ; mais il reçut un coup de feu, et il tomba au pouvoir de l'ennemi. Dès ce moment, la 8e demi-brigade, qui jusque-là avait soutenu cet engagement disproportionné, céda à la supériorité des ennemis et commença sa retraite sur Neuhausen, d'où elle fut rejoindre la division, et prendre position en avant du débouché de Tüttlingen.
De part et d'autre, nous continuâmes à nous canonner avec la dernière vigueur, sans changer de position; la nuit mit fin à ce combat opiniâtre, et j'établis mes troupes ainsi qu'il suit : la 25e d'infanterie légère, soutenue par les 4e et 5e régiments de hussards, sous les ordres du général Mortier, en avant du village de Liebtingen, pour garder la plaine; la 67e demi-brigade, à la tête du bois, au débouché de la grande route de Tüttlingen à Liebtingen; la 53e, au débouché de Tüttlingen à Neuhausen, où elle joignit la 8e demi-brigade ; deux forts détachements, tirés des 53e et 67e, se rendirent, par le bois, au débouché d'Emmingen, pour appuyer le 1er régiment de chasseurs à cheval, que j'y avais déjà placé. L'artillerie, réunie en une seule batterie, ayant, en arrière d'elle, le 17e régiment de dragons pour la soutenir, fut placée sur le rideau en arrière de Liebtingen, devant la 67e demi-brigade, pour battre la plaine et les débouchés du village.
La nuit fut très-tranquille; de part et d'autre, on s'occupa à emporter les blessés. Un peu avant le jour, je donnai ordre au général Mortier de replier en arrière de Liebtingen les troupes légères·qui étaient en avant du village, et de placer la 25e demi-brigade dans des broussailles qui sont sur la gauche
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 37 et suivantes).

Le 20 avril 1799, Masséna partage l'Armée du Danube en aile droite, centre et aile gauche. L'aile droite comprend : - 1° l'avant-garde de Soult (25e Légère, 53e de Ligne, 1er Chasseurs et 5e Hussards), échelonnée le long du Rhin, la droite au confluent de l'Aar, la gauche à Rheinfelden (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 73).

Le même 1er Floréal an 7 (20 avril 1799), le Général Vandamme écrit au Général Decaen : "D'après de nouveaux ordres que je reçois, je suis obligé de changer quelques dispositions de ma lettre d'hier. Le général Soult reste avec la 25e demi-brigade légère, la 53e, la 61e de ligne, le 5e de hussards, le 1er de chasseurs, le 17e de dragons, deux compagnies d'artillerie légère à Aarau, Baden et Brugg ..." (Journal du général de brigade Decaen pour la campagne de l’an VII, la Division commandée par le général Souham, et l’Armée par le Général Jourdan, depuis Ventôse an VII jusqu’au 7 Fructidor an VII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 290).

Une partie de la Division Xaintrailles est détachée de l'Armée du Danube en mai 1799 "pour réduire le haut Valais et garder les débouchés de la vallée d'Aoste". Une fraction de cette Division se porte momentanément à Aoste par le Grand-Saint-Bernard et revient au bout de quelques jours dans le Valais. L'hospice reste occupé par des troupes françaises dont l'effectif est d'environ "500 hommes et jamais moins de 200". Parmi les Corps qui ont reçu des vivres à l'hospice, figure la 25e Légère; l'hospice a fourni pain de seigle, rations de viande, riz, sel, vin, etc., le tout payé par la France le 2 février 1800 (Archives du Grand-Saint-Bernard - cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 302).

- Bataille de la Linth

Le 2 Vendémiaire an 8 (24 septembre 1799), le Général Soult écrit, depuis Lacken, au Général Mainoni : "Je vous adresse, citoyen général, une instruction relative à l'attaque de demain. Je vous prie de tout préparer, afin d'être prêt à l'heure prescrite, pour vous conformer aux dispositions qu'elle renferme. A dix heures de nuit, vous recevrez les deux bataillons de la 44e, qui vous manquent, ainsi que le bataillon de grenadiers. Quoique la nuit dernière on n'ait pas pu reconnaître le gué, qu'on assure exister au-dessous de la chapelle de Schennis, il ne faut pas renoncer à la tentative de passer sur ce point. Veuillez le faire sonder de nouveau, la nuit prochaine; peut-être que, les eaux ayant baillé, on pourra le découvrir.
Je vous prie de bien recommander à l'officier du génie de rendre praticable le chemin qui conduit de Bilten sur la Linth, à l'endroit où je désire que les bateaux soient lancés, afin que les baquets et deux pièces de canon puissent le suivre. Il faut que ce travail soit terminé avant minuit. Je vous prie de faire observer le plus grand silence, et d'éviter la confusion. Je serai de bonne heure près de vous.
Soult.
Instruction.
Demain 3 vendémiaire, à trois heures du matin, la 3e division passera la Linth, pour attaquer l'ennemi dans sa position. Ce mouvement se fera d'après les dispositions suivantes :
Le général Mainoni, ayant à ses ordres les 1er et 2e bataillons de la 25e demi-brigade d'infanterie légère, deux bataillons de la 44e d'infanterie de ligne, le bataillon de grenadiers, auquel seront jointes les trois compagnies de carabiniers de la 25e, trois escadrons du 10e de chasseurs à cheval, la deuxième compagnie du 6e d'artillerie légère et deux obusiers de position, effectuera son passage, avec une partie de son infanterie, par le gué situé au-dessous de la chapelle de Schennis, tandis que les bateaux seront lancés à l'eau, un peu au-dessus de l'angle rentrant que forme la Linth, à droite de Bilten, et où passeront l'artillerie et la cavalerie avec le restant de l'infanterie. Dans le cas où le passage du gué ne serait pas praticable, alors toute la troupe passera sur les bateaux et ponts qui seront jetés sur la Linth, à l'endroit indiqué ci-dessus.
Aussitôt qu'il y aura assez d'infanterie sur la rive droite, pour pouvoir marcher à l'ennemi, le général Mainoni la dirigera vers la chapelle, pour s'emparer de la grande route de Wesen et attaquer l'ennemi par le flanc gauche de son camp ; il aura soin d'appuyer sa droite au revers de la montagne, afin que l'ennemi ne puisse y faire passer de troupes.
Le général Mainoni est prévenu qu'un détachement de nageurs effectuera son passage, un peu au-dessus de l'endroit où l'on présume que le gué existe, pour enlever les postes ennemis qui peuvent se trouver vis-à-vis l'endroit où les bateaux doivent être lancés, et ensuite aller attaquer les redoutes, à l'arme blanche. Le général Mainoni , étant maître de Schennis, et ayant forcé l'ennemi à évacuer les redoutes qu'il a dans cette partie, détachera de suite un bataillon de la 25e, auquel il joindra une compagnie de chasseurs et deux pièces d'artillerie, le tout sous les ordres du chef de brigade Godinot, et les portera sur Wesen, pour s'emparer de cette ville et des troupes ennemies qui pourraient s'y trouver, ainsi que pour faciliter au général Molitor, qui aura attaqué Wesen, son passage. Le chef de brigade Godinot sera prévenu que, sitôt que les troupes du général Molitor auront occupé Wesen et y auront pris position, il devra rentrer de suite avec son détachement, à la brigade de droite, dont il fait partie.
Avec le restant de ses troupes, et quand l'artillerie et la cavalerie seront passées, le général Mainoni prendra la grande route de Uznach, marchera de suite sur Kaltebrunn, par Dorfli, culbutera tout ce que l'ennemi voudrait opposer à son passage, et s'éclairera, sur sa droite, pour s'assurer que l'ennemi n'a pas de troupes sur le revers de la montagne, et sur sa gauche , pour se lier autant que possible avec les troupes du chef de brigade Lapisse, qui commandera l'attaque du centre, et avec lequel il opérera sa jonction à Kaltebrunn.
Le chef de brigade Lapisse, commandant la réserve, composée de la 36e et des deux pièces de 4, fera tous ses efforts pour effectuer son passage par le gué situé entre Schennis et Reichenbourg, de manière à pouvoir s'emparer de suite de la montagne de Benken, marcher sur Kaltebrunn et y attaquer la réserve de l'ennemi. Le chef de brigade Lapisse aura soin, aussitôt qu'il sera maître, de la montagne, de détacher un bataillon sur Benken, pour s'en emparer et enlever, s'il est possible, les troupes et canons que l'ennemi retirera de la redoute de Reichenbourg. II aura soin aussi de chercher à communiquer avec les troupes du général Mainoni, mais de garder toujours en force la montagne. Quand il sera arrivé à la hauteur de Kaltebrunn, il recevra de nouveaux ordres.
Le général Laval, ayant à ses ordres le 3e bataillon de la 25e légère, la 94e de ligne , un bataillon de la 44e, un escadron du 10e de chasseurs et un du 7e de hussards, avec une compagnie d'artillerie légère, effectuera son passage dans les environs du pont de Grinau, et depuis ce point jusqu'à l' embouchure de la Linth, dans le lac. Il marchera sur Uznach, dont il s'emparera, et détachera de suite un parti sur la grande route de Lichtensteig, pour y poursuivre l'ennemi, et un second parti sur la grande route de Rapperschwyl, pour s'assurer de ce qui s'y passe et nettoyer d'ennemis cette partie. Avec le gros de ses troupes, le général Laval prendra position en avant d'Uznach, cherchera à communiquer avec celles qui sont à Kaltebrunn, et attendra de nouveaux ordres.
Le général Laval est prévenu que les chaloupes canonnières, protégeant un convoi de plusieurs barques qui porteront des troupes de débarquement, doivent opérer une descente vers Schmerikon, pour s'emparer des embarcations de l'ennemi, et attirer son attention dans cette partie. En même temps, une partie de ces barques, portant aussi des troupes de débarquement, entreront dans la Linth, qu'elles remonteront jusqu'à hauteur du chemin pratiqué à gauche des ouvrages de Grinau, jetteront sur la rive droite les troupes qu'elles auront à bord, et resteront dans cette partie, pour passer les autres troupes, que le général Laval aura jugé devoir faire passer sur ce point. Cette opération sera soutenue par le feu des chaloupes canonnières et par celui de la redoute de Grinau.
Le général Laval fera tous ses efforts pour faire rétablir avec célérité le pont de Grinau; il poussera son attaque avec vigueur, afin d'enlever les redoutes de l'ennemi, et de s'emparer d'Uznach, avant que l'ennemi ait pu y porter des secours, et il me rendra compte de son opération à l'attaque de droite, où je me tiendrai.
Dans le cas où le chef de brigade Lapisse n'aurait pu effectuer son passage, il m'en rendra compte de suite, et tiendra ses troupes prêtes à être portées sur Schennis ou Uznach, à celui des deux passages qui aurait été le premier opéré.
Pour qu'il n'y ait pas de confusion dans cette opération, les troupes devront être réunies aux différents points d'attaque, à une heure du matin; elles y resteront, sans feu et en silence, jusqu'au moment du passage. Les redoutes seront armées en même temps. A chaque attaque, il y aura des subdivisions d'ambulance.
Les généraux veilleront à ce qu'un grand nombre de soldats, sous prétexte d'aller conduire les blessés, ne quittent pas leurs rangs. Ce soir, l'eau-de-vie sera distribuée à toute la division.
Soult.
(Ordre semblable donné au général Laval)
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 245).

Le Rapport du Général Soult, daté de Saint-Gall, le 18 vendémiaire an 8, raconte : "Le 3 vendémiaire (25 septembre), les troupes de la 3e division reçurent ordre de passer la Linth, entre les lacs de Wallenstadt et de Zurich. Cette rivière rapide, non guéable et très-marécageuse sur ses bords, était défendue par plus de quarante redoutes et par de nombreux postes que fournissaient les trois camps autrichiens de Wesen, de Schennis et d'Uznach; l'ennemi avait en outre une réserve à Kaltebrunn. Il était donc impossible de le surprendre ; il fallait tout tenter de vive force et rendre, sinon nul, au moins peu meurtrier, le feu de ses batteries. Pour y parvenir, je pris les dispositions suivantes :
A trois heures du·matin, pendant que le chef de brigade Lochet, à la tête de huit cents hommes partis de Laeken, opérait un débarquement à Schmerikon, sous la protection de trois chaloupes canonnières, commandées par le lieutenant Gauthier; qu'il suivait le chemin de ce village au bourg d'Uznach, qu'il s'emparait des redoutes de l'ennemi, qu'il attaquait son camp, qu'il faisait rétablir le pont de Grinau et facilitait le passage des troupes du général Laval, cent soixante nageurs, armés de lances, de piques, de pistolets et de sabres, réunis vis-à-vis Schennis, sous la conduite de l'adjudant-major Delare, traversaient la Linth, enlevaient les postes ennemis, placés au point déterminé pour le passage, s'emparaient des redoutes, battaient la charge, portaient la terreur dans le camp autrichien, et facilitaient, par ce mouvement aussi hardi qu'extraordinaire, le moyen de lancer à l'eau les barques destinées à l'établissement d'un pont, ainsi qu'à porter sur la rive droite le bataillon de grenadiers. Cela s'exécutait, tandis que le chef de brigade Lapisse, chargé de la fausse attaque du centre, contenait, d'une rive à l'autre, les troupes de renfort qui arrivaient aux ennemis.
Il était cinq heures, le jour commençait à paraître ; l'ennemi, revenu de sa surprise, forma des colonnes d'attaque et marcha sur nous. Six compagnies seulement étaient passées; trois fois, nous nous emparâmes de la tête du village de Schennis, et trois fois nous en fûmes repoussés. Le passage se continuait , nous nous maintînmes; la résistance fut extrême, l'acharnement si grand, et chacun y prit tellement part, que le lieutenant feld-maréchal Hotze, commandant en chef l'armée ennemie, y perdit la vie; quelques heures après, son corps fut trouvé sur le champ de bataille parmi ceux de plusieurs autres officiers supérieurs; je le fis enlever et rendre avec honneur aux ennemis.
Déjà le 2e bataillon de la 25e demi-brigade d'infanterie légère avait suivi les grenadiers, je m'en servis pour attaquer de nouveau Schennis; l'ennemi y fut forcé et mis en désordre; il se retira sur Kaltebrunn.
Le passage étant effectué, et les troupes de l'attaque du centre n'y étant plus nécessaires, je fis poster, vers Uznach, deux bataillons de la 36e demi-brigade, commandés par le chef de brigade Lapisse. Pour s'y rendre, ils devaient passer sur le pont de Grinau, qui était rétabli; mais à peine la troupe y était-elle engagée, que le pont se rompit. La réserve des Russes, venue de Raperschwyl au secours des Autrichiens, s'avançant alors en colonne d'attaque, se présenta avec une audace rare, pour charger ce qui était déjà passé sur la rive droite. Il ne restait à cette troupe d'autre chance que la victoire ou la mort; le chef de brigade Lochet le lui fit sentir. Elle reçut 1a charge des Russes avec sang-froid, et après un feu terrible, qui mit le désordre dans les rangs ennemis, elle-même fit une charge, si à propos, que presque tout fut pris ou tué; un colonel, trois cents hommes et un drapeau restèrent en notre pouvoir. La terre était couverte de morts.
A Kaltebrunn, l'ennemi tenait encore, mais peu après, je fis emporter ce village à la baïonnette; nous y fîmes quatre cents prisonniers. La nuit mit fin au combat
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 228 - Note Lochet, de la 94e).

"Journée du 4 vendémiaire (26 septembre):
... Vers Wesen, l'ennemi faisait beaucoup de résistance; neuf cents hommes et huit pièces de canon couvraient cette ville et la défendaient avec opiniâtreté. Le chef de brigade Godinot, qui, depuis la veille , tenait cette troupe en échec, en même temps qu'il garantissait mes derrières pendant les attaques de Schennis et de Kaltebrunn, fut chargé de prendre Wesen. Cet officier s'en acquitta avec autant d'intelligence que de bravoure; un bataillon tourna Wesen par les montagnes d'Amon; un autre attaqua la ville de front, et, après trois heures de combat , huit cents hommes, huit pièces de canon et vingt caisson furent en notre pouvoir ...
Le résultat de ces deux journées de victoire, où tous les officiers se sont conduits de manière à mériter les plus grands éloges, nous a donné trois mille cinq cents prisonniers, vingt-cinq pièces de canon, trente-trois caissons , quatre drapeaux et une flottille; la perte de l'ennemi, en hommes tués et blessés, est en outre fort considérable; on en compte plus de deux mille.
Je parlerai avec plaisir ... commandant le bataillon de grenadiers, à la tête duquel étaient les carabiniers de la 25e demi-brigade d'infanterie légère. On n'est pas plus brave que ce bataillon, on n'est pas plus audacieux que son chef : il fut blessé dans une charge à l'attaque de Schennis, après avoir résisté plusieurs heures aux efforts de deux bataillons autrichiens, qui étaient en avant de ce village
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 228 - Rapport du Général Soult, daté de Saint-Gall, le 18 vendémiaire an 8).

La prise de Wesen par le Chef de Brigade Godinot permet au Général Molitor, à qui Soult a fait passer des renforts, de déboucher sur le Corps qui a attaqué Netsthal, de le repousser au-delà de Kremsen, en lui faisant six cents prisonniers, et prendre, en même temps, une bonne position en avant de Noefels, pour empêcher le Général Linken de déboucher de Glaris (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 235).

Le 11 Vendémiaire an 8 (3 octobre 1789), le Sous-chef de l’état-major général Rheinvald écrit, depuis Zurich, au Général de Division Soult : "D'après de nouvelles dispositions du général en chef, votre division, citoyen général, sera composée comme suit : 67e demi-brigade, 53e, 102e, 17e régiments de dragons, 1ère compagnie d'artillerie légère, et chaque demi-brigade ses grenadiers.
Vous aurez sous vos ordres les généraux de brigade Drouet et Brunet, et l'adjudant général Saligny.
Vous aurez également sous vos ordres le général Gazan , dont le quartier général est à Schennis. Il commande les corps ci-après : les 84e, 36e, 25e légères, 94e, 44e, deux compagnies d'artillerie légère, 10e régiment de chasseurs, deux escadrons du 7e de hussards.
Les généraux de brigade de cette division sont : Laval, Molitor, Lapisse, chef de brigade de la 36e, faisant fonctions.
Le général Mortier, dont le quartier général est à Schwitz, sera encore sous vos ordres. Il commande les corps ci-après : la 108e, un bataillon de la 38e, la 50e, deux escadrons du 1er régiment de dragons
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 319).

Le 13 Vendémiaire an 8 (5 octobre 1799), le Général de division Soult écrit, depuis Schennis, au Général Gazan : "Je vous préviens, mon cher camarade, que je donne ordre à la 36e demi-brigade, au bataillon des grenadiers, à deux bataillons de la 25e, à une compagnie d'artillerie légère et à deux escadrons du 10e régiment de chasseurs à cheval, de partir de suite, pour se rendre à Lichstensteig. Je vous prie de donner ordre à l'autre bataillon de la 25e, qui doit être avec vous, de partir également de suite, pour la même destination, et de le faire suivre par la 2e compagnie d'artillerie légère que vous avez, et par le restant du 10e régiment de chasseurs à cheval; n'en garder qu'un escadron jusqu'à l'arrivée du 1er régiment de dragons; alors cet escadron rejoindra le régiment. Sitôt que la 108e demi-brigade sera arrivée, elle relèvera la 94e, et vous ordonnerez à cette dernière de partir sur-le-champ, à marche forcée, pour se rendre à Lichtensteig. Vous voudrez bien vous y rendre, de votre personne, sitôt que vous aurez été relevé par le général Mortier, qui gardera sous ses ordres les généraux Laval et Molitor, et les 44e, 50e, 84e et 108e demi-brigades, et six pièces de 4. Je vous prie de prévenir de ces dispositions les généraux et commandants des troupes que je viens de vous désigner.
Je vous attends à Glaris, où je vous prie de vous rendre, aussitôt que vous aurez expédié ces différents ordres, et que vous aurez renvoyé sur Lichtensteig tous les détachements de corps qui doivent se rendre à cette destination. Prévenez le général Molitor qu'il doit continuer à poursuivre l'ennemi et de rendre compte de ses mouvements au général Mortier
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 331).

Le 26 vendémiaire an 8 (18 octobre 1799), le Général de Division Soult écrit, depuis Saint-Gall, au Général en chef Masséna : "Hier, j'ai fait attaquer Ragatz. L'ennemi n'a opposé qu'une faible résistance, et il s'est retiré sur la rive droite du Rhin, laissant encore quelques troupes à la tête de pont de Zollbruck. Aujourd'hui, un détachement de la 25e demi-brigade d'infanterie légère a été dirigé du couvent de Pfeffers, par les montagnes, sur Zollbruck, et a forcé les ennemis à évacuer les ouvrages, à couper le pont, et à se retirer entièrement sur la rive droite du Rhin ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 333).

La 25e s'illustre à Uznach (Helvétie) le 22 octobre 1799.

Le 8 Brumaire an 8 (30 octobre 1799), Masséna écrit, depuis Zurich, à Soult : "J'ai reçu, mon cher Soult, votre lettre avec vos réflexions sur les mouvements ultérieurs de la campagne. Recevez-en mes remerciements, et vous verrez par la suite le cas que j'en fais.
Faites faire votre mouvement, pour chasser tout ce qui peut se trouver encore sur la rive gauche du Rhin; mais je vous fais observer qu'il est de toute impossibilité que le général Loison puisse tenir à Dissentis. Les neiges lui fermeraient tout passage, pour retourner sur ses pas, et, ce qui est encore pis, c'est qu'il y mourrait de faim. Vous devez donc penser à le faire retourner, au plus tôt, à Altorff, crainte d'accidents; c'est ce à quoi je vous invite fortement.
Lorsque votre mouvement sera achevé, vous pourrez commencer à diriger sur Weil la 25e et la 36e demi-brigade, avec deux escadrons du 10e de chasseurs. Ayez soin de faire changer la demi-brigade de Loison, qui, comme vous le savez, ne peut rester plus longtemps à Altorff. La compagnie d'artillerie légère se rendra également à Weil
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 288).

Le 10 Brumaire an 8 (1er novembre 1799), Soult écrit, depuis Mels, au Général en chef : "Je m'empresse, mon cher général, de vous rendre compte du succès qu'a obtenu le mouvement que j'ai fait faire sur Reichenau.
Le général Loison partit de Dissentis avec la 38e demi-brigade, et fut joint à Flims par le bataillon de la 44e, venu d'Engi, que le capitaine Compère, adjoint aux adjudants généraux, était chargé de diriger. Après cette réunion, le général Loison se porta sur Trins; il attaqua l'ennemi et le força à se replier sur Tamins.
Pendant ce temps, le général Mortier, avec deux bataillons de la 25e d'infanterie légère et un détachement du 10e régiment de chasseurs à cheval, attaquait les troupes ennemies qui se trouvaient en arrière de Veltis et au mont Kunkels. La résistance fut opiniâtre; mais, pressés par la 25e, les Autrichiens furent forcés à abandonner leur position qui était avantageuse, et à se retirer. Le général Mortier fit alors exécuter une charge à ses chasseurs et enleva à l'ennemi deux cents prisonniers.
Pour défendre Tamins, et nous empêcher de pénétrer dans la vallée, l'ennemi s' était rallié au débouché du chemin de Kunkels, où il avait quatre forts bataillons. L'attaque fut renouvelée, et la 25e d'infanterie légère emporta encore, au pas de charge, cette position; elle fit cent autres prisonniers et prit une pièce de canon.
Les Autrichiens se sauvèrent en désordre sur la rive droite du Rhin, partie par le pont de Reichenau, qu'ils brûlèrent, et partie par celui de Feldberg. La nuit survint et nous empêcha de pousser, le même soir, jusque-là. Ce matin, on s'est assuré que ce dernier pont est aussi détruit.
La jonction des troupes de la 2e division, avec celles de la 3e division, s'est opérée hier soir à 5 heures, à Tamins, avec la plus grande précision.
Ce mouvement donne pour résultat : l'expulsion totale des ennemis de la rive gauche du Rhin dans les Grisons ; la destruction des ponts de Reichenau et de Feldberg; la prise d'un canon et de trois cents prisonniers, parmi lesquels on compte six officiers. En outre, il a fait éprouver aux Autrichiens une perte considérable en hommes tués ou blessés.
J'ai reçu votre lettre du 8 de ce mois, hier à 10 heures du soir, sur le Kunkels, en revenant de Reichenau. Je me conformerai aux dispositions que vous me prescrivez. Demain , je mettrai en marche sur Weil l'artillerie légère. La 36e demi-brigade partira, le 12, pour la même destination, et la 25e, le 13 ou 14 ; la 38e sera relevée par la 44e et suivra le mouvement.
Le général Loison a envoyé des troupes à Sainte-Marie dans le Medelsthal et sur Bellinzona; il a aussi laissé mille hommes pour défendre le Saint-Gothard
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 2, p. 289).

Le 8 décembre 1799 (17 Frimaire an 8), Massena, Général en chef de l'Armée d’Italie, écrit, depuis son Quartier général à Paris, au Général Grenier, commandant l’aile gauche de l’Armée d’Italie : "Les deux demi-brigades de l’armée du Danube qui doivent se diriger sur Barcelonnette, comme je vous en avais prévenu, citoyen général, sont en marche sur Grenoble. Je vous préviens qu’une des deux, la 25e légère a ordre de prendre la route de Nice ... Je ne quitterai Paris qu’après m’être assuré par moi-même que les secours annoncés à l’armée d’Italie sont réellement en marche, et je vous assure que ce ne sera pas sans peine que j’y parviendrais.
L’adjudant général Merle se rend près de vous, citoyen général ; il est chargé de reconnaître la position que vos troupes occupent, il a ordre de me donner de ses nouvelles à Grenoble où je compte passer quelques jours ; ce sera là où vous pourrez m’en donner des vôtres.
Je vous salue amicalement
" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 270).

La direction sur Nice est confirmée par une lettre de Masséna au Général Grenier, datée de Paris le 10 décembre 1799 (19 Frimaire an 8 - Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 278).

Le "Rapport des mouvements opérés dans le courant du mois de germinal par les 8e et 9e divisions formant l'aile gauche de l'armée d'Italie sous les ordres du général Turreau", daté d'Embrun, le 1er Floréal an 8 (21 avril 1800), indique : "9e division (1682 hommes).
Le 11 germinal
(note : 1er avril), le général de brigade Valette arriva à Saint-Jean-de-Maurienne, pour prendre le commandement de la 9e division, que commandait le général Kister. la 104e demi-brigade de ligne, qui formait la force majeure en Maurienne, avait reçu ordre de partir pour Gênes; elle passa le Galibier le 11 germinal, excepté deux compagnies détachées à Sallanches, qui n'étaient pas encore rejointes, lesquelles ont passé le 13, sans avoir perdu du monde; la première colonne y a laissé 7 hommes et 1 officier, qui ont péri dans les neiges, d'après les rapports particuliers. Cette demi-brigade, forte de 2,500 hommes, a été remplacée par le bataillon de guerre de la 15e légère, fort de 145 hommes, officiers compris.
Le 14 germinal, le général Valette reçut ordre de faire partir pour Embrun une compagnie de sapeurs, seule troupe qui restait, avec la 15e légère, pour la garde du Mont-Cenis et des vallées, avec 60 canonniers sans armes.
Le 16 au matin, le général Valette reçut l'ordre impératif de faire partir la 15e légère sans aucun retard, la faisant passer par le Galibier, pour se rendre à Briançon; le général partit de suite pour se rendre à Lanslebourg, afin d'activer ce mouvement, lever les difficultés qui pourraient s'y présenter et prendre les mesures nécessaires pour mettre la garde nationale en activité, afin qu'elle fit le service jusqu'à l'arrivée des nouvelles troupes; il fit partir un officier en poste pour faire arriver de la Tarentaise, à marche forcée, la 21e demi-brigade de ligne et 150 hommes de la 12e.
Le 18
(note : 8 avril), jour fixé pour le, départ de la 15e, le Mont-Cenis fut attaqué.
L'ennemi arriva sur deux colonnes; sa force était de 15 à 1600 hommes. La plus forte colonne passa par le petit Mont-Cenis, tourna le lac et tomba avec impétuosité sur les derrières des postes. La deuxième colonne monta par la Novalèse. A quatre heures du matin, le Mont-Cenis fut emporté. Un détachement de 20 hommes de la 15e légère, commandé par un officier, qui avait escorté ...
(note : un mot illisble) 564 prisonniers autrichiens qui avaient été rendus la veille, avait reçu ordre d'aller prendre poste au Mont-Cenis et était presque monté, lorsqu'il se trouva enveloppé par la colonne qui descendait sur Lanslebourg. Cette colonne fondit ensuite sur ledit village et y arriva presque aussitôt que quelques traînards de la 15e légère qui lui étaient échappés, seul avertissement que nous eûmes de l'ennemi. Le peu d'hommes qui restaient à Lanslebourg n'eurent pas même le temps de se réunir et furent forcés de se retirer. L'ennemi nous poursuivait jusqu'à Termignon. Le soir, ne connaissant ni la force ni les intentions de l'ennemi, le général Davin prit position en avant du village de Saint-André; il ne restait plus qu'une soixantaine de combattants.
Le 19, on poussa une reconnaissance sur Lanslebourg; on ne put y entrer, étant occupé par des forces supérieures. Le 20, il arriva la 21e demi-brigade de ligne, forte de 140 hommes. Le 21, on reprit Lanslebourg. Le 23, arriva à Saint-Michel un détachement de la 12e de ligne, venant également de la Tarentaise; le 23, on monta vers le Mont-Cenis, on plaça un poste près la Ramasse.
Ledit jour, on reçut un détachement d'artillerie légère, une compagnie de sapeurs, avec un dépôt de la 25e légère, formant en tout 150 hommes, qui furent dirigés sur Lanslebourg; la 25e légère, composée d'hommes dont une partie attendait sa retraite, restèrent à Modane, pour fournir au poste du Charmet avec 15 préposés aux douanes.
Le 23, le Petit-Bernard fut attaqué à huit heures du soir. L'ennemi fut repoussé
(note : Le même fait est signalé dans une lettre du 22 avril de Dupont au Ministre, – On n'a trouvé aucun détail sur cette affaire).
Le 25, arriva de Lyon à Saint-Michel un détachement de la 15e légère, fort de 180 hommes, qui fut de suite dirigé sur Lanslebourg.
Le 26, on s'empara du Mont-Cenis; l'ennemi se présenta au poste de la Grande-Croix et fut repoussé et poursuivi jusqu'à la plaine de Saint-Nicolas; l'ennemi eut 3 hommes blessés et l'officier commandant le détachement l'a été mortellement. Le général Valette s'était transporté à Lanslebourg ce jour-là et en repartit pour transporter son quartier général à Modane.
Les avant-postes de l'ennemi sont, dans ce moment, en avant de Venaus, village situé à une lieue au-dessus de Suze, où leurs principales forces sont concentrées. D'après plusieurs rapports, elles peuvent être d'environ 3,500 hommes. Leurs avant-postes, du côté de la vallée. d'Oulx, sont à Gravère, où ils ont plusieurs pièces de canon ...
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 123-124).

Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Par suite des succès qu'il avait obtenus sur la deuxième division , dans la journée du 16, l'ennemi avait poussé des troupes, jusque près de Gênes. Le général en chef ordonna qu'il fût attaqué, le 17 au matin; à cet effet, il fit avancer la 25e demi-brigade d'infanterie légère; trois colonnes furent dirigées sur le Monte-Fascio. Le général de division Miollis commandait celle du centre, le général de brigade d'Arnaud celle de droite, et l'adjudant général Hector celle de gauche; la position fut emportée, au pas de course ; on reprit aussi le Monte-Cornua et Scofera. La nuit fit cesser le combat et la poursuite; le colonel baron d'Aspre, qui dirigeait les insurrections, et quinze cents hommes, restèrent en notre pouvoir. La 25e légère et la 106e de ligne se distinguèrent particulièrement dans cette journée ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).

Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Le général Gazan partit le 19, à trois heures du matin, avec la 25e légère et la 3e de ligne; il se dirigea, par Acqua-Santa, sur Marcorolo où, à son approche, les Autrichiens s'étaient retirés ; ils furent chargés à la baïonnette et mis en déroute. Six cents prisonniers et deux pièces de canon restèrent en notre pouvoir. La 3e de ligne se distingua particulièrement; elle avait à sa tête le colonel Mouton, son chef de brigade.
Les Autrichiens, rejetés jusqu'au-delà de Lerma, rendaient notre marche plus assurée. Le général Gazan reçut ordre de porter de suite sa colonne sur Campo-Freddo, pour y joindre celle que le général Poinsot y avait amenée, et avec laquelle il avait repoussé les ennemis jusqu'au-delà de Rossiglione, en lui faisant quarante prisonniers. Ce mouvement s'exécuta, et les troupes prirent position ...
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).

Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Le 20, à quatre heures du matin, la division fut remise en marche et dirigée par Acqua-Bianca, Martina et San-Pietro-dell-Orba, sur Sassello. En arrivant à un mille de Pallo, le lieutenant gênéral Soult fut instruit que, depuis le matin, l'ennemi occupait la Verrerie avec quatre régiments formant huit mille hommes, et qu'il se disposait à attaquer, le lendemain, le détachement que nous avions à Campani, pour se porter ensuite sur Voltri et couper la retraite à la colonne commandée par le général en chef, qui était sur la marine. Le général Gazan reçut ordre de prendre position, avec une partie de sa troupe, à gauche de Pallu, sur le chemin qui conduit de la Verrerie à Ponzone. Le général Poinsot marcha sur Sassello avec la 25e légère et la 92e de ligne, pour y attaquer l'arrière-garde de la troupe ennemie, qui était à la Verrerie. Ce mouvement s'exécuta avec intrépidité; il fait honneur à la 25e. La ville fut emportée, ainsi que les hauteurs, à gauche, qui la dominent, et l'ennemi, continuant son mouvement, rejoignit à la Verrerie le gros de sa troupe ; mais six cents hommes, trois pièces de canon et deux cent mille cartouches restèrent en notre pouvoir ..." (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).

Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Par la position que nous prîmes autour de la montagne de la Verrerie, il ne restait à l'ennemi, pour se retirer, que le chemin qui conduit à Ponte-Invrea, par la Moglia, et celui de Montenotte, par Stella. Il craignit pour le premier de ces débouchés ; pendant la nuit, il y porta des troupes et ne conserva que trois régiments à la Verrerie. Le lieutenant général Soult ordonna que, le 21, à quatre heures, ils y fussent attaqués; le général Gazan, ayant avec lui la 25e légère, les grenadiers de la 2e de ligne, et les 3e et 92e de ligne, fut chargé de cette opération ; le général Poinsot resta, avec la 78e, en réserve, sur les chemins de Ponzone et de Sassello. La défense fut opiniâtre; mais, pressé, de tous côtés, par l'extraordinaire bravoure de nos soldats, l'ennemi commença sa retraite. Ce moment fut saisi; les efforts redoublèrent, et partie de la colonne se trouva coupée ; deux mille prisonniers, parmi lesquels était le régiment de Deutsch-Meister, en son entier, sept drapeaux et beaucoup d'officiers restèrent en notre pouvoir. Il y eut, en outre, une infinité de tués; la terre en était jonchée, sur un espace de plus d'une lieue ; les blessés, qui étaient en très-grand nombre, eurent le temps de se retirer.
Dans cette action, qui fait honneur au général Gazan, et dans laquelle l'adjudant général Gauthrin, chef de l'état-major de l'aile droite, se distingua, le lieutenant général Soult remarqua plusieurs officiers et des soldats, qui firent des prodiges de valeur. Il demandera pour eux de l'avancement. La conduite du chef de brigade Mouton mérite de grands éloges.
Ce qui échappa d'ennemis, dans cette affaire, fut se rallier aux troupes qui, pendant la nuit, avaient pris position à la Moglia et à la Galera. On ne chercha pas à les poursuivre ; au contraire, l'ordre fut donné an général Gazan de réunir ses troupes sur la hauteur dite Gros-Pasto, position importante qui domine celles que nous venions de parcourir, et qui est parallèle à la montagne de l'Hermette. Le mouvement commençait à s'opérer, quand l'ennemi, débouchant sur deux colonnes, fortes d'à peu près cinq mille hommes, vint prendre position à l'Hermette, et chercha d'abord à déborder notre gauche; nos succès et les dispositions prévues nous permirent de faire échouer ses desseins. L'attaque de l'Hermette fut ordonnée; les soldats déployèrent la plus grande valeur; la gauche remportait de nouveaux avantages , mais la droite était repoussée. Quelques troupes que l'ennemi avait lancées pour la déborder commençaient à tirailler sur nos derrières; nous manquions de pain et de cartouches , la troupe était harassée (c'était le troisième combat de la journée). La nuit approchait ; quelques compagnies fléchirent : on parvint à les rallier. En cette circonstance, le chef de brigade Godinot se couvrit de gloire; il venait d'être blessé à l'attaque de l'Hermette; il oublia ses souffrances, pour s'occuper de ses soldats et les ramener à la victoire. Il y parvint, et dans l'instant, arrivèrent à notre gauche les 3e légère et 62e de ligne, conduites par le général de brigade Fressinet : le général en chef les avait détachées de sa colonne, pour établir nos communications.
Cette jonction fort heureuse s'opéra sur l'Hermette, position de l'ennemi, d'où il fut obligé de se retirer , après y avoir considérablement perdu de monde, tant en hommes tués que blessés, et après nous avoir abandonné quelques centaines de prisonniers. Nous ne pûmes le poursuivre : il y avait deux heures qu'il était nuit, et notre feu seul éclairait sa marche ; les soldats étaient dispersés, et on se battait encore sur la droite. Pour ne rien compromettre, l'ordre fut donné de se rallier au gros de l'armée, et de conserver l'Hermette par des postes. Ainsi finit cette journée, l'une des plus glorieuses de notre marche, et pendant laquelle l'ennemi éprouva une perte d'au moins quatre mille hommes, dont plus de la moitié sont prisonniers de guerre. Nous eûmes à regretter plusieurs braves et à admirer le courage héroïque des 25e légère, 3e et 78e de ligne, ainsi que celui des grenadiers de la 2e ...
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).

Dans son "Rapport général des opérations de l’aile droite de l’armée d'Italie, depuis le 15 jusqu'au 30 Germinal an 8 (du 5 au 20 avril 1800)", daté du Quartier général à Gênes, le 16 Floréal an 8 (6 mai 1800), le Général Soult raconte : "… Le 25, nos besoins devinrent pressants : nous manquions de pain; depuis deux, jours, nos soldats avaient à peine des cartouches pour trois heures de combat. L'ennemi, faisant un mouvement sur notre droite, s'emparait de Sassello, que nous avions abandonné, et se retranchait à la Moglia. Il fallait le combattre, pour prévenir ses dessein et faciliter à la colonne de gauche son arrivée sur Savone.
Dans cette journée, on obtint la mesure de ce que peuvent des troupes françaises. Elles ne pouvaient se tenir de fatigue et de faim, pourtant elles marchèrent à l'ennemi avec un courage indicible; mais le manque de munitions nous obligea à commencer tard. A quatre heures du soir, le lieutenant général Soult ordonna l'attaque. A cet effet, il chargea le général Gazan, qui avec sa colonne avait repris Sassello, d'attaquer la gauche du camp ennemi en gagnant la crête des montagnes. Le général Poinsot forma l'attaque du centre avec la 25e légère, tandis que le chef de brigade Cassagne avec la 3e, débouchant sur la Galera par San-Giustiniani, attaqua la droite. Tout ce que peuvent l'honneur et l'intrépidité fut déployé dans cette action , une des plus meurtrières que nous ayons eues. Deux fois nous parvînmes sur les hauteurs de Ponte-Invrea, et deux fois dix mille hommes ayant du canon nous en firent descendre. Malgré tant de résistance de la part des ennemis, malgré leurs abatis et leurs retranchements, nous l'aurions emporté, car pendant longtemps la victoire sembla nous être favorable; mais le général Mélas survint à la tête d'une réserve de cinq mille hommes, et tous nos efforts ne servirent plus qu'à l'honneur de notre poignée de braves, qui luttait contre quinze mille Autrichiens. La nuit mit fin à ce combat terrible, et nous conservâmes la position d'attaque; l'ennemi éprouva une perte très-considérable en hommes tués ou blessés; plusieurs de ses corps eurent la moitié de leur monde détruit. Nous perdîmes aussi beaucoup de monde : six officiers et quatre-vingts soldats furent tués, quarante officiers et trois cent cinquante soldats de blessés ; point de prisonniers. Le général Fressinet fut du nombre des blessés : il reçut deux coups de feu, au commencement de l'action; l'adjudant général Gauthrin, chef de l'état-major de l'aile droite, le remplaça avec beaucoup de distinction. Toutes les troupes se battirent avec un courage extraordinaire, mais particulièrement les 25e légère, 3e et 62e de bataille, et les grenadiers de la 2e. Il n'est pas possible d'être plus brave ...
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 35).

"La journée du 2 floréal s'était passée, de notre part, à rectifier l'emplacement des troupes et à donner aux chefs des instructions. De leur côté, les ennemis travaillèrent avec ardeur à élever des retranchements, et se disposèrent pour pénétrer, le lendemain, dans le faubourg de Saint-Pierre d'Arena. En effet, avant le jour, ils firent déboucher deux colonnes : l'une passa la Polcevera, entre Saint-Pierre et Rivarolo, suivit le revers du terrain de la Tenaille, et chercha à gagner la batterie de la Lanterne, pour couper la retraite à deux de nos bataillons qui gardaient le faubourg; l'autre colonne attaqua de front ces mêmes bataillons, et les poussa vivement, dans l'espoir d'entrer pêle-mêle avec eux dans la ville. Ce dernier mouvement obtint d'abord un demi-succès ; le régiment autrichien de Nadasti s'était emparé de la première barrière et touchait presque à la seconde, lorsque le général Gazan, qui arrivait à la hâte, la fit fermer et lever les ponts : « Marchons aux ennemis et plus de retraite, s'écrie-t-il ! » La charge bat, le faubourg est repris. En se retirant, le colonel de Nadasti, qui avait déjà perdu une partie de son monde, demande aux prisonniers qu'il emmenait le plus court chemin pour regagner Cornegliano. Le capitaine Chodron de la 25e légère lui en indique un, à travers un jardin qui n'avait pas d'issue. La colonne autrichienne s'y engage, la grille est refermée, et six cents prisonniers, dus à la présence d'esprit de cet officier, restent entre nos mains. Nous rentrâmes dans nos postes, et dans la journée nous échangeâmes les officiers de Nadasti, contre ceux qu'ils nous avaient enlevés dans la matinée. Ce coup de main manqué par les ennemis ne nous coûta qu'une trentaine d'hommes et fut tout à notre avantage ; il nous fit aussi sentir la nécessité de donner plus de développement aux ouvrages de Saint- Pierre d'Arena. Afin d'opposer des difficultés insurmontables aux entreprises des ennemis, les clôtures des jardins, des traverses et des barricades dans les rues, des batteries et de bons épaulements, tout fut perfectionné, nuit et jour, de manière qu'avec un peu de surveillance il n'y eut plus rien à craindre de ce côté" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 95).

Le Général Soult raconte : "... le général Masséna, voulant mettre à profit cette heureuse disposition des troupes, ordonna, le 12, de grand matin, une forte reconnaissance sur la position de la Coronata, afin de s'assurer si les Autrichiens avaient fait quelque mouvement, comme certains avis l'annonçaient, et s'il était possible de pousser jusqu'à Sestri, pour y enlever un dépôt de subsistances qu'on savait y être arrivées. Le chef de brigade Godinot eut ordre d'inquiéter l'ennemi sur le front de la Polcevera, et le général Gazan fut chargé de l'attaque de la Coronata qu'il devait prendre à revers, en débouchant de Rivarolo. Je me réservai d'appuyer ce mouvement avec la brigade du général Poinsot que je plaçai au-dessus de Rivarolo, en travers de la Polcevera.
Le général Gazan aborda franchement la gauche de la ligne autrichienne; il touchait à une forte batterie, qui déjà se retirait, et il obligeait un régiment ennemi à mettre bas les armes lorsque, blessé à la tête par une balle, il dut se retirer avec plusieurs autres officiers également blessés. L'adjudant général Fantucci, militaire très-distingué, qui servait auprès de moi, fut tué dans l'instant où une réserve autrichienne vint rétablir le combat. Nos troupes, forcées de plier, étaient aussi menacées d'avoir leur retraite coupée par les chasseurs de Bussi et par un régiment de hussards hongrois lancés au galop dans la Polcevera; mais ceux-ci vinrent se heurter sur ma ligne de bataille et furent repoussés par son feu. Libre de ce côté, j'accourus alors vers la troupe qui revenait de la Coronata ; je me plaçai en avant d'elle, pour couvrir son ralliement, et j'arrêtai la poursuite des Autrichiens. Nous n'avions plus, de part ni d'autre, intérêt à continuer l'engagement, nous le laissâmes s'éteindre, et, peu après, chacun rentra dans ses postes. Cette affaire, que nous aurions peut-être bien fait d’éviter, n’eut d’autre résultat que d’occasionner des pertes réciproques ; elles furent même assez considérables pour donner lieu à une trêve de trois quart d’heure, afin d’enlever les morts et les blessés des deux côtés ; mais le général en chef la fit rompre, quand il vit que les ennemis en profitaient pour débaucher nos soldats et pour lier des communications avec la ville
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 107).

La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division du Mont-Blanc commandée par le Général de Division Turreau
Subdivision commandée par le Général Valette ; 25e Légère, détachement de 57 hommes, à Modane et au Mont-Charmet (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).

Le Général Soult raconte : "… le 20, le général Ott, commandant le blocus, prévint le général Masséna que son armée, ainsi que l'escadre, allaient exécuter une salve générale, pour célébrer une victoire remportée sur le lieutenant général Suchet. En effet, nous entendîmes un feu roulant d'artillerie, sur terre et sur mer, accompagné de décharges de mousqueterie et de fanfares de musique.
L'importance que les ennemis parurent attacher à cette nouvelle nous fit juger qu'elle était suspecte, et que c'était une ruse pour nous intimider ...
Pleins de ces idées, nous jugeâmes, le général Masséna et moi, que la circonstance du succès, dont les ennemis se réjouissaient, pouvait leur inspirer de la sécurité et nous servir à prendre notre revanche. Nous arrêtâmes d'aller, jusque dans leur camp, chercher des approvisionnements, pour gagner encore quelques jours. La faim nous pressait d'agir, et, en différant, nous devions craindre que nos forces affaiblies ne manquassent entièrement. Nous fixâmes la première attaque au lendemain. Je proposai au général Masséna d'aller moi-même enlever le camp autrichien qui était sur le Monte Fascio, pendant qu'il ferait passer la Sturla au général Miollis, pour attaquer les ennemis au Monte Parisone. Il dirigerait ensuite cette division sur le point que j'allais attaquer, et, en même temps, une autre colonne, conduite par l'adjudant général Reille, irait prendre position en avant du Monte Ratti.
Ces dispositions ainsi réglées, le 21 floréal (11 mai) à cinq heures du matin, je réunis sur les glacis de la porte romaine deux mille cinq cents hommes des 25e légère, 2e, 3e et 4e
(24e ?) de ligne, aux ordres des généraux d'Arnaud et Poinsot, ainsi que la 78e de ligne, commandée par l'adjudant général Gauthier. Après avoir forcé la ligne des postes autrichiens, nous partîmes pour remonter la vallée du Bisagno. Je dirigeai l'adjudant général Gauthier sur Bavari, où était un camp ennemi, en lui enjoignant de se mettre à sa place et d'y rester; il y réussit. Je continuai mon mouvement par Bisantino, Olmo, Prato, Olivetto et Cassolo, où je passai la rivière, ralliai ma troupe et lui fis prendre du repos, hors de la vue du camp ennemi de Monte-Creto, devant lequel un de mes détachements se présentait, seulement pour le reconnaître.
A droite, on avait attendu que je fusse en pleine marche, pour commencer le mouvement. Le général Miollis enleva d'abord les premières positions des ennemis sur le Monte-Parisone, et poussa sa pointe jusqu'au pied du Monte-Fascio; mais chargé à son tour avec beaucoup de vigueur, il fut rejeté sur la Sturla. La réserve protégea son ralliement à Saint-Martin d'Al haro, et le général Massénalui fit reprendre ses postes du matin, pour mettre sa troupe en état de me seconder, si cela devait être nécessaire.
Mon feu avait cessé, et toute communication avec Gênes m'était interceptée. Les ennemis, en repoussant le général Miollis, avaient aussi replacé leurs postes dans le Bisagno ; j'en étais peu inquiet; je voulais me faire oublier en avant du pont de Cassolo, et j'y restai tranquille, pendant quelques heures, en gardant l'embranchement des chemins qui conduisent-à Torriglia, à Campanardigo et à Savignone. Quand ma troupe fut reposée, je la remis en mouvement par Terrassa. Arrivé à hauteur de Campanardigo, un détachement autrichien vint me reconnaitre; je le fis enlever. Derrière lui, j'aperçus une colonne qui se rendait du Monte-Fascio au Monte-Cornua ; je pressai ma marche, pour la prévenir à une position intermédiaire; mais il fallait gravir un terrain hérissé de rochers et coupé par d'affreux précipices; nous les franchîmes, au moyen d'échelles que nous portions. Parvenu au-delà, je donnai ordre au général d'Arnaud d'attaquer, avec cent hommes de la 25e légère, les premiers pelotons qui se formaient déjà sur la hauteur au-dessus de lui. Il n'est pas possible de montrer plus d'intelligence, ni de bravoure, que le général d'Arnaud n'en déploya. Les Autrichiens étonnés , sont enfoncés, et nous restons maîtres de cette importante position, où nous coupions, aux troupes du Monte-Fascio, la retraite sur Torriglia et sur le camp du Monte-Cornua.
Le début était encourageant; mais le plus difficile nous restait à faire, et j'allais m'engager de plus en plus. La division autrichienne du Monte-Fascio, qui, le matin, avait repoussé le général Miollis, se voyant perdue, si elle ne m'arrêtait, se hâta de se réunir. Je me ralliai aussi, et quand je me remis en marche, les ennemis s'étaient déjà ébranlés pour m'attaquer. Les deux colonnes s'arrêtèrent à cinquante pas l'une de l'autre, également étonnées de se voir de si près, et prêtes à s'aborder. Le général de Gotterheim, qui commandait la colonne ennemie, lança sur mes flancs, dans les bois et à travers les ravins, des détachements pour m'envelopper. Il secondait mes désirs, en affaiblissant ainsi son centre. Je le laissai faire ; et, le voyant dégarni, je lui envoyai le chef de brigade Godinot en parlementaire, pour le sommer de faire mettre bas les armes à sa troupe, sinon elle serait passée au fil de l'épée; ce langage était nouveau pour lui, et il refusa avec hauteur, comme je m'y attendais. Je renouvelai alors à mes soldats la défense que je leur avais faite aux Deux-Frères, de tirer, et j'ordonnai la charge à la baïonnette. Nous eûmes bientôt franchi, au pas de charge, le court espace qui nous séparait; le choc fut si rude, que les ennemis ne purent le soutenir; un grand nombre périt sous nos coups; d'autres trouvèrent la mort, en se jetant dans les précipices. Une partie voulut regagner le camp, au somrnet du Monte-Fascio ; mais notre feu, commençant alors, les empêcha de s'y rallier; le camp fut emporté, le combat cessa, et je m'arrêtai pour recueillir les prisonniers, pendant que mes braves soldats se partageaient les vivres abandonnés par l'ennemi, dans sa fuite.
Je restai une heure sur le Monte-Fascio, où je fis briser plus de trois mille fusils, que nous ne pouvions emporter. J'y ramassai seize cents prisonniers, et je fis partir le général d'Arnaud pour Nervi, afin d'enlever ]es établissements ennemis qui s'y trouvaient, et de prendre en route les détachements autrichiens qui s'étaient égarés. J'envoyai aussi une colonne au Monte-Parisone, et je repartis pour Gênes, un peu avant la nuit. Le général d'Arnaud compléta la victoire, en prenant, à Nervi, deux pièces de canon, beaucoup de munitions, de nouveaux prisonniers et un peu de vivres. Il y fut joint par un détachement que le général en chef fit partir d'Albaro.
D'après les rapports qui nous parvinrent, la perte des ennemis, dans la journée du 21 floréal, fut de quatre mille hommes, dont deux mille prisonniers de guerre, et les autres tués, blessés ou égarés. Le général de Gotterheim se sauva presque seul quand, il vit l'entière défaite de sa troupe. De mon côté, je n'eus que quatre-vingts hommes hors de combat. Nous ne pouvions répondre avec plus d'éclat ni d'une manière plus prompte à la nouvelle que le général Ott nous avait donnée, la veille, et il dut être surpris qu'elle eût produit un effet si contraire à ses espérances ...
Ma rentrée à Gênes eut un air de triomphe. Je ne sus répondre aux félicitations qui me furent adressées, qu'en citant les braves qui m'avaient si admirablement secondé, entre autres le général d'Arnaud, l'adjudant général Gauthier, les chefs de brigade Godinot et Perrin, les chefs d'escadrons Soult, mon frère, et Lavilette, l'adjoint Brousse, le lieutenant Mamart, etc. Je rendis aussi compte au général en chef du trait d'héroïsme et d'abnégation qui s'était passé sous mes yeux, à l'attaque du Monte-Fascio, et que l'histoire doit conserver. La 25e demi-brigade légère et la 24e de ligne ne s'étaient pas trouvées à côté l'une de l'autre, depuis que la première avait été chargée de désarmer la seconde, lors de la désertion, à l'intérieur, d'une partie de l'ancienne armée d'Italie. L'impression qui était restée de ce désarmement avait paru si profonde, qu'on s'était cru obligé de tenir éloignés l'un de l'autre ces deux corps, qui rivalisaient de gloire. Mais nous dûmes nous affranchir de cette gêne, quand les pertes journalières eurent sensiblement réduit le nombre des combattants. C'était la première fois que ces demi-brigades étaient rapprochées. Arrivées sur le champ de bataille, la communauté de danger et l'enthousiasme qui les-anime, font abjurer l'inimitié passée; les soldats s'embrassent et confondent leurs rangs, par un mouvement spontané ; rivaux de courage, s'ils ne peuvent se surpasser entre eux, ils veulent combattre et vaincre réunis; j'y consens, et la victoire en est la récompense. On ne cite de pareils traits que dans les armées françaises …
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 110 et suivantes).

Le 23 Floréal an 8 (13 mai 1800), le Général Soult lance une nouvelle attaque, au cours de laquelle il est blessé et capturé par les Autrichiens ; il écrit : "... Ma chute avait malheureusement entraîné la défaite de mes compagnons d'armes, au moment où nous espérions recueillir le fruit de tant d'efforts, et réparer le mal que l'abandon de la colonne de gauche nous avait fait. Des soldats voulurent m'emporter; mais le sol était si glissant, sur ces pentes rapides, qu'ils ne pouvaient y parvenir, et je les compromettais eux-mêmes, mêlés, comme nous l'étions, avec les ennemis. Je leur ordonnai de me laisser , et je les chargeai de remettre mon épée au général Masséna ; je ne permis qu'à mon frère et au lieutenant Hulot, tous deux mes aides de camp, de rester auprès de moi. Ils essayèrent à leur tour, mais sans plus de succès, de me retirer au moins du milieu du feu, en me portant sur un brancard fait avec des fusils ou sur leurs épaules. Ce ne fut qu'en me traînant sur le dos, et en tenant en l'air ma jambe brisée, que je parvins à gagner l'abri d'un rocher ; j'éprouvais de vives souffrances.
Le rocher nous préservait d'un premier danger, mais nous y étions exposés aux violences des soldats autrichiens, qui, pour s'arracher nos dépouilles, pouvaient nous faire un mauvais quartier; ma montre et le peu d'argent que j'avais sur moi avaient servi à contenter les premiers, et nous n'avions plus rien à offrir pour satisfaire l'avidité des autres. Nous désirions nous remettre, le plus tôt possible, entre les mains d'une garde qui répondît de nous; mais il n'était pas facile de la chercher. Mon frère méprisa le danger et fut à la rencontre des ennemis. Avant d'être reconnu, il manqua plusieurs fois d'être tué par les balles; il finit pourtant par arriver, et il demanda pour moi des secours. En apprenant que j'allais être son prisonnier, le comte de Hohenzollern s'empressa de m'en envoyer, et il me fit transporter dans une chaumière située en arrière du camp, où des chirurgiens autrichiens vinrent aussitôt appliquer le premier appareil à ma blessure.
Je reçus tous les secours qui pouvaient m'être donnés; mais, soit prévention, soit qu'en effet les chirurgiens autrichiens qui me soignaient manquassent d'instruction, comme leur gaucherie me le faisait craindre, je demandai au comte de Hohenzollern la permission de faire venir de Gênes le docteur Cothenet, chirurgien-major de la 25e demi-brigade légère, qui avait ma confiance. Il me l'accorda avec empressement, et j'écrivis au général Masséna pour le prier de me l'envoyer; en même temps je rassurai le général Masséna sur mon compte, en lui donnant de mes nouvelles. J'écrivis cette lettre, sur le dos du chirurgien autrichien qui me mettait l'appareil. Il me faisait horriblement souffrir par sa maladresse, et il n' osait toucher à ma blessure, pour la dilater. Cependant l'opération était nécessaire pour prévenir les accidents qui, par la suite, auraient pu se déclarer. Impatienté, je la fis moi-même, après avoir ôté des mains du chirurgien son bistouri ; elle fut facile et peu douloureuse. J'ai attribué à cette prévoyance la promptitude de ma guérison...
" (« Mémoires du Maréchal-général Soult », tome 3, p. 125 et suivantes).

"Rapport d'un déserteur, 12 prairial an 8 (1er juin 1800).
François Grapin (français), déserteur du régiment de Brême (Suisse), depuis trois jours.
Cet homme faisait partie de la 25e demi-brigade légère; il a été fait prisonnier dans les environs de Gênes, il y a environ un mois, et est entré de suite dans le régiment de l'archevêque Joseph, 7e régiment Vallons, d'où il est passé dans celui de Brême.
Lorsqu'il a quitté son régiment, il était alors composé à peu près de 300 hommes, dont un tiers de Français, lesquels, suivant la déclaration du déserteur, ont presque tous déserté. Le régiment était situé à 9 milles de Voghera. Le déclarant n'a vu sur la route, qu'il a tenue, que des détachements de cavalerie peu considérables, notamment du régiment de Bussy
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 74).

Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
Infanterie légère. – 1re, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e, 28e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).

Bouton du 25e LégerBouton du 25e Léger

Bouton du 25e Léger

Par arrêté du 9 fructidor an VIII (27 août 1800), la 25e Demi-Brigade d'Infanterie Légère est réduite à deux bataillons.

Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Avant-garde, Lieutenant général Delmas, commandant : 1 Compagnie de Sapeurs — 1 Compagnie d'Artillerie légère — 4 Compagnies d'Artillerie à pied — 10e Hussards — 28e Légère — 25e Légère — 78e de Ligne — 62e de Ligne — 52e de Ligne — 2e de Ligne — 1ère de Ligne — 20e Légère — 19e Légère — 1ère Légère — 9e Dragons — 1er Dragons (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).

Le 18 mars 1801 (27 ventôse an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, citoyen ministre, au général commandant l'armée d'Italie, de faire diriger sur Nice les : ... 25e légère ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6129).

Le 13 avril 1801 (23 germinal an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Les 12e, 25e et 28e légères resteront à la disposition du général commandant la 8e division militaire ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6208).

Rentrée en France au premier trimestre 1801, après Nice, la 25e Légère vient tenir garnison à Toulon comme le précise l'Etat Militaire de l'an X. Le Chef de Brigade Godinot est alors assisté des Chefs de Bataillon Devilliers, Guillotte et Janin.

Le 16 juillet 1802 (27 Messidor an 10), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre ... à la 25e légère de se rendre à Montmédy ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7018).

Puis l'unité part pour Montmedy en l'an XI (1802-1803).

Le 19 avril 1803 (29 Germinal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre : "Inspection de l’an 11 dans les 2e et 4e Divisions
Le Général de Division, Inspecteur général d’infanterie, aux Chefs des 4e, 12e, 14e, 56e, 72e et 111e Demi-brigades de ligne, 25e, 26e, et 31e Demi-brigades d’infanterie légère.
Le Ministre de la Guerre vous a sans doute donné avis, citoyens chefs, que la demi-brigade que vous commandez fait partie de l’arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence trois livrets de revue avec les états y annexés ainsi que les contrôles nominatifs des officiers. Vous observerez que la situation sommaire ne doit être établie qu’après mon arrivée au corps et lorsque j’en aurai passé la revue.
L’état n°2 qui est le contrôle nominatif des officiers pourra être rempli dans son entier jusqu’à la colonne des observations qui me regarde particulièrement ; vous remarquerez que la colone du détail des services n’est destinée qu’aux officiers promus et admis dans le corps depuis la dernière revue ; cet état devra être signé par vous, les chefs de bataillon et le quartier maître.
Nota : On classera dans cet état les officiers présents ou absents dans l’ordre ci-après :
1° les officiers de l’état-major, y compris le chirurgien-major.
2° les capitaines, lieutenants et sous-lieutenants suivant leur ancienneté de grade.
L’état n°2 bis contiendra les lieutenants et sous-lieutenants susceptibles d’obtenir la gratification accordée par l’arrêté du 14 Ventôse an 11 ; il restera en blanc et vous le ferez dresser sur papier libre jusqu’à ce que j’aie statué sur vos propositions.
L’état n°3 du livret général pourra être rempli dans son entier.
Le n°4 jusqu’au détail des services, en ayant soin de le remplir conformément à l’article 48 de l’arrêté du 9 Vendémiaire an 11. Et de ne proposer pour la Garde des Consuls que les hommes qui auront les conditions et les qualités voulues par ledit arrêté.
Les n°5, 6 et 7 pourront être remplis jusqu’à la colonne d’observation.
Les états n°8, 9, 10, 11 et 12 resteront en blanc. Jusqu’après la revue et jusqu’à ce que j’aie statué sur ceux qui me seront présentés pour la réforme, la retraite, les vétérans nationaux et les Invalides.
Vous remarquerez à cet égard, de ne présenter pour la réforme que les hommes absolument incapables de servir et pour des infirmités non provenant des évènements de la guerre ; à l’appui de l’état que vous en ferez dresser sur papier libre devant être les certificats du chirurgien major de la demi-brigade bien motivés et visés par le conseil d’administration.
Aucun homme ne sera réformé faute de taille ; il en sera dressé un état séparé sur papier libre et conforme au n°8 bis ; dans cet état seront compris aussi les hommes qui seraient dans le cas de passer à d’autres corps.
L’état n°9 comprendra les individus d’une conduite constamment répréhensible et que les punitions de la discipline ordinaire ne peuvent corriger. Cet état sera aussi sur papier libre, ainsi que tous ceux que j’indique devoir rester en blanc, jusqu’à mon arrivée à la demi-brigade.
Il est très important de distinguer soigneusement les trois classes de militaires qui sont dans le cas des états n°10, 11 et 12. Il ne faut pas que ceux qui n’étant que légèrement blessés, pourraient être encore utilement employés dans l’intérieur, soient proposés pour des récompenses qui ne sont dues qu’aux hommes que des blessures graves mettent hors d’état de rester aux drapeaux et de pourvoir à leur subsistance.
Les pièces à l’appui des désignés ci-contre sont pour chaque hommes les certificats bien motivés du chirurgien major sur les blessures, les causes des blessures et leur suite avec les mémoires de proposition en double expédition conformes au modèle.
Vous vous conformerez donc pour la proposition des hommes à admettre à la solde de retraite, aux vétérans et aux Invalides, aux dispositions de la loi du 28 Frimaire an 7, la lettre du Ministre du 25 Frimaire an 9 et l’arrêté du 4 Germinal an 8 sur les vétérans, pour remplir ponctuellement les intentions du gouvernement et suivre les dispositions que je vous prescris ; vous passerez, citoyens chefs, la revue préliminaire de votre demi-brigade quelques jours avant la revue d’inspection. Vous recevrez de chaque capitaine le contrôle et les états de sa compagnie, et vous en vérifierez les détails ; d’après cette vérification, vous ferez établir un livret préliminaire sur papier libre dans lequel vous comprendrez tous les états que je vous demande. Vous me présenterez à mon arrivé ce livret préliminaire avec les contrôles des compagnies qui devront être rédigés avec clarté et précision et contenir toutes les mutations en perte et en gain survenues depuis la dernière revue d’inspection. Ces contrôles serviront à vérifier et à établir la situation sommaire de votre demi-brigade à l’époque de ma revue.
Les états n°15, 16, 17, 18 et 19 du livret servant à constater plus particulièrement l’administration, la comptabilité et la tenue de la demi-brigade seront établis comme les précités sur papier libre et ne seront transcrits comme eux sur les livrets que je vous adresse qu’après que j’en aurais reconnu l’exactitude.
L’inspection générale des corps ayant pour but de faire connaître au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, administration et comptabilité, vous donnerez connaissance de la présente au conseil d’administration de la demi-brigade et vous me mettrez à même de faire un rapport satisfaisant au gouvernement de l’administration et gestion de votre corps.
Je vous annoncerai par une lettre subséquente le jour que je passerai la revue de votre demi-brigade.
Ps. Ci-joint la note des états et livrets de revue que je joins à la présente
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).

Le 21 avril 1803 (1er Floréal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre, au Ministre directeur de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen Ministre, que je commencerai l’inspection qui m’est confiée par la 56e demi-brigade en garnison à Phalsbourg. Je compte en passer la revue du 15 au 20 de ce mois et vous adresser après sa cloture tous les états ayant rapport à l’administration de la guerre.
Je continuerai mes opération pendant le mois de Prairial à Nancy, où je vous prie de m’adresser les ordres que vous aurez à me donner.
Lorsque j’aurai terminé dans la 4e division militaire, je vous ferai connaître l’itinéraire que je tiendrai dans la 2e.
Notice des livrets et états envoyés aux 4e, 12e, 14e, 56e, 72e, 111e de ligne, 25e, 26e et 31e légère, ainsi qu’aux 6e et 9e demi-brigades de vétérans pour servir à la revue d’inspection de l’an 11. Envoi du 29 Germinal.
3 exemplaires du livret général de revue avec états annexés.
1 du livret du matériel
1 duplicata de l’état n°1.
3 cahiers de l’état n°2
1 duplicata n°4*
1 duplicata n°5*
1 duplicata n°6*
1 duplicata n°10
1 duplicata n°11
1 duplicata n°12*
2 duplicatas n°15
1 duplicata n°16
1 duplicata n°17
1 duplicata n°18
1 duplicata n°19
3 exemplaires du n°2bis*}
1 exemplaire du n°8 bis*} ils ne font pas partie du livret général de la revue
Les livrets de revue et autre états désignés ci-dessus seront soigneusement conservés et resteron en blanc jusqu’à l’arrivée de l’inspecteur général, à l’exception de ceux qu’il a par son instruction aux chefs de corps indiqué pouvoir être remplis.
Nota : tous les états marqués d’une étoile ne faisant pas partie de la revue des demi-brigades de vétérans ne leurs ont pas été adressés
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).

A la date du 20 mai 1803, la 25e Légère, à Montmédy, fait partie de la 2e Division Militaire commandée par le Général Dupont (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 201).

Le 9 juin 1803 (20 Prairial an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Phalsbourg, au Chef de la 25e Demi-brigade légère : "Si le citoyen Martin Guilbert n’a pas eu d’autre interruption de service que celle causée par son acceptation de l’emploi de chef de bataillon auxiliaire du Var, il doit de droit prendre son rang de capitaine, à dater du 1er janvier 1793 ; mais il est à désirer qu’il représente le titre en vertu duquel il a exercé l’emploi de chef de bataillon.
Lorsque la non activité d’un officier a été causée par suite d’un embrigadement, ou par des causes qu’il n’a pas dépendu de lui d’empêcher, cette non activité doit lui compter pour la retraite
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 127 page 266).

Le 22 juin 1803 (3 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Verdun, au Chef de la 25e Demi-brigade légère : "Donné avis au chef de la 25e légère que l’inspecteur général arrivera le 7 du courant à Montmédy" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 130 page 273).

Le 26 juin 1803 (7 Messidor an 11) également, le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Verdun, au Ministre de la Guerre : "... J’ai l’honneur de vous prévenir que je me rends demain à Montmédy et que je passerai la revue de la 25e demi-brigade d’infanterie légère le 9 courant" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).

Le 28 juin 1803 (9 Messidor an 11), le Général de Division Grenier adresse, depuis Montmédy, au chef de Brigade, et aux Chefs de Bataillon de la 25e Légère les : "Mêmes lettres au chef de brigade et au chef de bataillon de la 25e demi-brigade qu’aux officiers supérieurs de la 56e relativement aux notes à donner sur les officiers" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).

Le même 28 juin 1803 (9 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Montmédy, au chef de Brigade, de la 25e Légère : "Invité le chef de brigade de faire mettre à l’ordre de la demi-brigade que je recevrai les réclamations des officiers, sous officiers et soldats de son corps, depuis 10 heures du matin jusqu’à midi" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).

Le 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Montmédy, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, citoyen Ministre, une réclamation de plusieurs officiers de la 25e demi-brigade d’infanterie légère ; veuillez, je vous prie, la prendre en considération et y faire droit s’il y a lieu" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).

Le même jour, 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Montmédy, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, citoyen Ministre, le procès-verbal de désignation des candidats proposés pour le nouveau conseil d’administration de la 25e demi-brigade légère. J’ai désigné au bas de ce procés verbal les officiers qui m’ont paru les plus propres aux fonctions administratives" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).

Toujours le 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Montmédy, au Ministre Directeur : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, le livret d’inspection du matériel et les états n° 15, 16, 17, et 18 relatifs à la revue de la 25e demi-brigade d’infanterie légère que j’ai passé le 9 courant. Plus l’état de la situation sommaire du corps.
J’ai trouvé cette demi-brigade fort bien tenue, et administrée avec beaucoup de soin. Le résumé de ma revue et les ordres que j’ai laissés à la demi-brigade vous ferons connaître l’ensemble de toutes les parties du service ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).

Encore le 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit une nouvelle fois, depuis Montmédy, au Ministre Directeur : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint un état supplémentaire de celui n° 10, porté au livret de revue de la 25e demi-brigade d’infanterie légère, en faveur de deux hommes de ce corps retirés dans leurs foyers et ayant droit à la solde de retraite. Veuillez les faire comprendre dans le travail de revue de cette demi-brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).

Puis, encore le 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit à nouveau, depuis Montmédy, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser un état des officiers et soldats de cette demi-brigade pour lesquels le chef du corps demande des distinctions d’honneur. Veuillez, citoyen Ministre, le présenter au gouvernement et le faire accueillir favorablement. Cette demi-brigade est une de celles qui se sont le plus distinguées aux armées" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 280).

Toujours en date du 2 juillet 1803 (13 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit ensuite, depuis Montmédy, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, le livret de la revue d’inspection passée le 9 Messidor et tous les états y relatif, de la 25e demi-brigade d’infanterie légère.
L’effectif de cette demi-brigade reste à 999 hommes, desquel il faut encore défalquer ceux proposés pour : la solde de retraite, 5 ; les invalides, 1 ; les vétérans, 16 ; total 22.
L’effectif restera 977.
Et le manque au complet de 335.
J’ai réformé 57 hommes de cette demi-brigade, dont 13 conscrits des années 9 et 10, 9 amnistiés, et 305 anciens soldats dont plusieurs avaient droit à la solde de retraite, mais qui ont préféré la réforme simple à l’admission aux vétérans.
Je propose six individus pour la retraite dont un officier, un homme pour les invalides et 16 pour les vétérans. J’ai joint à ce travail un état supplémentaire pour la solde de retraite, en faveur de deux hommes de ce corps retirés depuis longtemps dans leurs foyers.
J’ai été satisfaits de la tenue des conscrits ; ils sont tous habillés et équipés. Il est à désirer que cette demi-brigade soit bientôt portée au complet, et qu’elle obtienne un autre département pour son recrutement
Par le résumé de la revue et l’ordre que je laisse à la demi-brigade, j’entre, citoyen Ministre, dans tous les détails qui peuvent vous faire connaître l’ensemble de cette demi-brigade sous tous les rapports ...
Notice des livrets et états relatifs au travail d’inspection de la 25e demi-brigade d’infanterie légère.
Le livret général de la revue.
L’état nominatif des officiers double n°2
L’état 4
Id 6
Id 8bis
Id avec pièce à l’appui 10
Id 11
Id 12
L’état 15
Id 19
En marge : n°5 néant.
Objets et accessoires
1° le procès-verbal de désignation des candidats proposés pour le nouveau conseil d’administration
2° une réclamation de plusieurs officiers
3° un état supplémentaire du n°10 porté au livret de revue
4° un état de distinctions d’honneur demandées par le chef de brigade pour des officiers et soldats de son corps
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 280).

Le 10 août 1803 (22 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Reims au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... J'ai accordé ... aux 6e, 25e et 26e légères ... quinze jours de gratification ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7001; Correspondance générale, t.4, lettre 7924).

Le 12 septembre 1803 (25 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis La Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Dans la deuxième division militaire (chef-lieu Mézières), citoyen ministre, les ... 6e, 25e et 26e légères ... doivent seuls jouir de la gratification ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 8020).

1803 : Par l'arrêté du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803), la 25e Demi-brigade d'Infanterie Légère est réunie à la 30e Légère pour former un régiment à 4 bataillons qui prend le nom officiel de 25e Régiment d'Infanterie Légère et son chef de brigade s'appelle désormais colonel. Le 25e Léger recrute dans le Cantal et son dépôt est à Verdun. Le commandement de l'unité est assuré par Nicolas Godinot depuis 1799.

Etats de service de Nicolas Deo Gratias Godinot avec le 25e Léger

Né le 1er mars 176S à Lyon. Entre le 13 août 1787 comme Dragon dans le 17e Régiment (Montmorency), devenu 2e rgt de chasseurs à cheval en 1788, et y resta jusqu'au 16 novembre 1790. Reprend du service, le 6 août 1792, comme Capitaine dans le Bataillon des Chasseurs de Reims, versé ensuite dans la 13e Demi-brigade légère (de première formation). Il fait la campagne de 1792 à l'Armée du Centre, est nommé Chef de Bataillon de la 13e Demi brigade légère le 1er Avril 1793, puis sert en cette qualité à l'Armée de la Moselle puis de Sambre et Meuse, pendant les ans 2, 3 et 4.
Le 16 messidor an 4, il franchit sous un feu meurtrier les abattis qui défendaient l'approche de la montagne de Kalte Eyse et coupe la retraite aux Autrichiens, contribuant à la prise d'une colonne forte d'environ 800 hommes. De l'an 5 à l'an 9, il fait la guerre en Allemagne et en Italie et le 12 messidor an 7 (30 juin 1799), il est nommé Chef de Brigade et mis à la tête de la 25e Demi-brigade Légère le 11 Vendémiaire an 12 (4 octobre 1803). Il s'illustre ensuite en Suisse et dans les opérations du blocus de Gênes où il est plusieurs fois blessé à la tête de ses hommes. Au passage du Mincio, le 5 Pluviôse an 9, il fut atteint d'un sixième coup de feu qui lui traversa la cuisse gauche. Créé membre de la Légion d'Honneur, le 19 frimaire an 12, et Officier de l'Ordre le 25 prairial suivant, il est promu au grade de Général de Brigade le 12 Pluviôse an 13 (1er février 1805).
Il remplit les fonctions de Chef d'Etat-major du Maréchal Mortier pendant les campagnes de l'an 14 (1805), de 1806 et 1807. Général de Division le 10 mars 1811 et employé en Espagne, il meurt à Séville le 27 octobre 1811.

L'Etat militaire de l'An 12 (1803-1804) nous précise que le major du régiment est Amy et les quatres chefs de bataillon : Balland, Faury, Griolet et Arné.

Le 19 décembre 1803 (27 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Soult, Commandant du Camp de Saint-Omer : "Citoyen général Soult, les détachements du 39e qui vous sont arrivés doivent être à Etaples et camper à côté du 6e léger, le 69e à côté du 25e léger, les 9e léger et 18e, 32e et 96e de ligne doivent faire partie de la division Dupont qui campe à Boulogne; mais qui cependant doit faire partie du corps d'armée du général Ney.
Le 25e léger, les 27e, 59e et 69e doivent être campés à Etaples et former une division. Le 6e léger, les 39e, 44e et 63e doivent former une autre division également campée à Etaples. La 1re division qui part du Havre va se rendre à Etaples. Faites fournir la garnison par les troupes du camp d'Etaples
" (Correspondance générale, t.4, lettre 8478).

II/LE 25E LEGER EN MARCHE VERS L'EST 1804- 1806

Cachet 25e Léger

Cachet à sec du 25e Léger

En 1804-1805, le régiment stationne au camp de Montreuil ou d'Etaples, formant la gauche de l'Armée des Côtes de l'Océan. Il cantonne sur une seule ligne avec la division Mahler avec les 59e et 50 e de Ligne dans la brigade Marcognet. Les bataillons de guerre ont été complétés à 800 hommes. Il y a trois bataillons de guerre et un de dépôt. Les deux premiers bataillons sont à Etaples et les 3e et 4e à Verdun.

Le camp est sous l'autorité du maréchal Ney. Les hommes sont logés dans des baraques : 4 baraques par compagnies sur deux rangs avec en arrière les baraques des sous-officiers et des officiers. Par rapport à d'autres camps il semble que l'instruction n'ait pas été très poussée et que l'ennui ait été la principale activité (souvenirs du duc de Fesenzac).

Le 21 mai 1804 (1er prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier "Mon Cousin ... dans l'état de situation de l'armée des côtes ... Je vois que ... Le 25e régiment d'infanterie légère est à 1400 hommes, il peut être porté à 1600 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7765; Correspondance générale, t.4, lettre 8875).

Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les ... 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère ... me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ...
" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).

Les mois d'octobre et de novembre 1804 sont employés par les troupes du camp de Montreuil à réfectionner en maçonnerie leurs baraques, et ce, non gratuitement, ainsi que l'avait cru le Maréchal Ney, car l'on trouve pour cet objet, dans le registre du Maréchal, une dépense de 1,475 francs au 25e léger (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 32).

A la fin 1804, chacun des bataillons du 25e Régiment d'Infanterie Légère reçoit une Aigle et un drapeau du modèle Picot qui sera porté par un sous-officier. Le colonel Joseph Morel est promu à la tête du régiment le 1er février 1805.

Le 22 février 1805 (3 ventôse an 13), à La Malmaison, on adresse à l'Empereur un "Etat de proposition à cinquante emplois d’officiers vacants dans l’infanterie ...
Comme sous-lieutenant à la 25e légère : Chaillon, sergent du corps ...
"; ce dernier répond : "Y nommer en place un sergent qui soit de la Légion d’honneur" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3232).

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps de Gauche, Division Malher, le 25e Léger, sur un effectif de 1802 hommes, en a 805 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

25e Léger

637

156

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 25e Léger a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps de Gauche. 1663 hommes sont présents, 139 aux hôpitaux, total 1802 hommes; les 3e et Bataillons sont à Verdun, 2e Division militaire, pour 746 hommes présents, 46 détachés ou en recrutement, 74 aux hôpitaux, total 866 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Le Maréchal Ney rédige, le 27 août, l'ordre ci-dessous, qu'il fait parvenir, le même jour, aux intéressés : "Ordre de marche pour les divisions du corps de gauche de l'armée des côtes de l'Océan, se rendant à Schlestadt, conformément aux ordres de S. M. l'Empereur et Roi :
... 4° La 3e division, aux ordres du général Malher, partira, le 14 (1er septembre), de ses camps de Fromesson et de Saint-Josse, à 6 heures du matin, ayant la gauche en tête, savoir :
Le 59e régiment d'infanterie de ligne ;
Le 50e —
Le 27e —
Le 25e régiment d'infanterie légère ;
pour se rendre à Hesdin, d'où elle partira, le 15 (2 septembre), pour suivre la direction qui lui est prescrite ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 356; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 65).

Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de Gauche comprend à sa 3e Division les :
25e Régiment d’infanterie légère, 1601 hommes.
27e Régiment d’infanterie de ligne, 1650 hommes.
50e Régiment d’infanterie de ligne, 1717 hommes.
59e Régiment d’infanterie de ligne, 1719 hommes.
Total : 6687 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).

Dans l'ordre particulier de la Division Malher, en date du 29 août, pour les marches à effectuer, on trouve cette prescription : "La troupe sera en sarrau, pantalon et guêtres de toile; l'habit sera ployé dans le sac; il ne sera mis que d'après l'ordre qui en sera donné". L'infanterie part donc, tout de toile habillée, sans couverture ni capote, et c'est dans cette tenue plutôt fraîche qu'elle va parcourir, en moyenne, vingt-cinq étapes entrecoupées de cinq séjours, pour se rendre des côtes de la Manche jusqu'au Rhin (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 69)

Les trois divisions du maréchal Ney devenues 6e Corps de la Grande Armée partent pour Strasbourg le 1er septembre 1805. La division Mahler est la 3e du 6e Corps.

Le 8 septembre 1805 (21 fructidor an 13), l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le 34e, le 3e et le 21e de ligne et le 25e d'infanterie légère ont chacun quatre bataillons. Mon intention est qu'ils fournissent un 3e bataillon aux bataillons de guerre, si toutefois ils peuvent, avec ce qui leur restera du 4e, compléter ce bataillon au moins à 500 hommes, officiers non compris. Faites-moi un rapport sur cet objet ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10760).

Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre ... au 3e bataillon du 3e de ligne et au 3e bataillon du 25e d'infanterie légère complétés l'un et l'autre à 550 hommes de rejoindre également leurs deux premiers bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10760).

Le 29 Fructidor an 13 (16 septembre 1805), le Général de Division Mahler écrit, depuis son Quartier général à Saint-Dizier, au Maréchal Berthier : "Monseigneur,
J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence que la division sous mes ordres est partie de Vitry ce matin à 3 heures et qu'elle est arrivée à Saint-Dizier à 10 heures 1/2; elle y prend le pain, la viande et l'eau-de-vie pour un jour. Les régiments sont cantonnés :
Le 25e léger à Ancerville, Sommelonne, Cerisannes, Cousancelles, Chamouilley.
Le 27e de Ligne à Cousances et Betancour.
Le 50e de ligne à Saint-Dizier.
Le 59e de ligne à Saint-Dizier, Villiers-en-Lieu, Chancenay.
J'ai aussi l'honneur de prévenir Votre Excellence que l'adjudant-commandant de ma division, qui est chargé des logements, s'étant imaginé que M. le Maréchal passerait à Vitry la revue de mes troupes, exigea qu'elles fussent le moins éparpillées possible et, à cet effet, fit loger dans Vitry-sur-Marne les 50e et 59e régiments et 400 hommes du 25e. Sur les représentations qui lui furent faites, que la ville ne pouvait supporter ce logement qu'en se servant des bâtiments militaires, et l'assurance qu'on lui donna qu'on les fournirait de paille fraiche, de bois et de lumière, il consentit à ce qu'on y logeât quelques cents hommes de chacun des deux régiments; lors de mon arrivée, l'adjoint d'état-major qui me précédait m'assura qu'on faisait les dispositions pour remplir les promesses qu'on avait faites à mon chef d'état-major ; mais à peine la troupe fut elle entrée dans ces bâtiments, que soit impossibilité de les tenir, ou toute autre cause, la troupe ne reçut plus rien et se trouva dans l'impossibilité de faire cuire ses vivres et de se reposer.
Les soldats du 50e régiment, instigués par quelques habitants et un peu par le vin (qui est à trop bon compte dans le pays), passèrent du murmure à l'insubordination, prirent leurs armes et furent s’établir sur la place, Aussitôt que j’en fus instruit, je m'y rendis avec le colonel Lamartinière et parvins, sans la moindre difficulté, à faire rentrer le soldat dans son quartier; je fis aussitôt venir le maire qui, tout en rejetant sur le sous-préfet le manque des objets promis, envoya à la caserne un peu de bois et de lumière, qui fit passer la nuit tranquillement.
Je restai moi-même éveillé, et puis assurer à Votre Excellence qu'il n'y a eu dans la ville aucun désordre et que la troupe n’a décessé de reconnaitre notre autorité.
Ce matin, lorsque le colonel Lamartinière, qui était logé chez le maire, demanda le certifient de bien-vivre de son régiment, il lui fut refusé; mais j'ai l'honneur d'assurer Votre Excellence que ce régiment ne méritait pas cet affront et que l'administration municipale de cette ville n'a pu le lui refuser que sur un fait qui n'était pas de sa compétence
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 89 - Notes au bas de la lettre : "En écrire au préfet sur la conduite du maire de Vitry. A. B." et "Il a été écrit au préfet du département de la Marne le 2 vendémiaire").

Le 3 Vendémiaire an 14 (25 septembre 1805), l'Adjudant commandant, E.-N. Lefol écrit, depuis Haguenau, au Général Marcognet : "Monsieur le Général,
Le général de division me charge de vous prévenir qu'en conséquence des ordres de M. le maréchal commandant en chef, la division partira d'Haguenau demain, 4 vendémiaire, à 3 heures précises du matin, pour aller cantonner, savoir :
L'état-major de la division et le vôtre à Selz;
1er et 2e bataillons du 25e régiment d'infanterie légère, à Motheren;
Le 3e bataillon du même régiment à Münchhausen ...
Veuillez bien donner vos ordres, en conséquence de ces dispositions, aux troupes que vous commandez
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 457).

L'ordre de marche pour la traversée du Rhin sur le pont de bateaux construit près de Lauterbourg, ordre distribué le 26 septembre, est ainsi rédigé : "La troupe marchera, la droite en tête et sur front de section s'il est possible. Dans le cas contraire, elle marchera par le flanc jusqu'à son arrivée sur la rive droite du Rhin, où les sections se formeront aussitôt ...
3e division, sous les ordres du général Malher.
1re brigade (général Marcognet).
1er bataillon du 25e léger.
2 pièces d'artillerie.
2e et 3e bataillons du 25e léger.
27e de ligne (2 bataillons).
2e brigade (général Labassée).
50e de ligne (2 bataillons).
6 pièces d'artillerie.
59e de ligne (2 bataillons).
Détachement de 12 hussards.
Détachement de 10 gendarmes ...
Les vivres, les subsistances et le personnel de l'administration. Les bagages, en commençant par l'état-major général et suivant l'ordre des divisions et des régiments comme ci-dessus. Les quatre dernières compagnies du 59e fermeront la marche, et serviront d'escorte aux bagages.
Les régiments ne laisseront que 12 hommes et 1 sergent pour escorter les voitures.
L'escadron de gendarmerie fermera la marche.
Un détachement de 20 hommes de la compagnie d'élite du 1er hussards, suivra partout le maréchal commandant en chef. Ce détachement sera relevé tous les cinq jours
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 464 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 231 ; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 81).

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
6e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
3e division.
25e Léger, 3 Bataillons, 2023 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

"6e Corps. Emplacements du 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805).
Quartier général à Lauterbourg ...
3e division (Selz) aux ordres du général MALHER.
25e léger (1er et 2e bataillons). Motheren.
25e id. (3e bataillon). Münchhausen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 463).

"Journée du 5 vendémiaire (27 septembre).
Quartier général : Carlsruhe.
L'armée a passé le Rhin près Lauterbourg. Le passage a commencé à 6 heures du matin pour les troupes et a été terminé à midi ...
3e division (Carlsruhe).
25e léger (1er et 2e bataillons). Bulach.
25e id. (3e bataillon). Beiertheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 469).

Fin septembre 1805, les Divisions du 6e Corps commandé par le Maréchal Ney, sont organisées de la façon suivante :
1re Division (Général Dupont), avec les Généraux de Brigade Marchant et Rouyère, ayant sous leurs ordres, le premier, le 9e Léger, le second, les 32e et 96e de ligne; en tout 6 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 1re Division : 5,140 hommes.
2e Division (Général Loison), avec les Généraux de Brigade Roguet et Villatte, ayant sous leurs ordres, le premier, le 6e Léger et le 39e de Ligne, le second, les 69e et 76e de Ligne; en tout, 8 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 2e Division : 6,899 hommes.
3e Division (Général Malher), avec les Généraux de Brigade Marcognet et Labassée, ayant sous leurs ordres, le premier, le 25e Léger et le 27e de Ligne, le second, les 50e et 59e de ligne; en tout, 8 Bataillons à 9 Compagnies. Effectif de l'infanterie de la 3e Division : 7,069 hommes.
Brigade de cavalerie (Général de Division Tilly) composée du 10e Chasseurs, du 1er et du 3e Hussards, chacun à 3 Escadrons. Effectif: 1,071 hommes.
Artillerie composée de 13 Compagnies avec un effectif de 1,065 hommes.
Effectif du 6e Corps : 21,250 hommes (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 56).

Le 4 Vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), le Chef d'Escadron Decrabbé écrit, depuis Durlach, au Maréchal Ney : "… J'ai communiqué au commandant et au grand baillif les noms des villages où je crois faire cantonner, sans rien lui dire de la force de chaque cantonnement; même je mets dans ma série des noms de villages que nous n'occuperons pas; il fera avertir ces communes afin qu'elles aient de quoi donnet· aux soldats logés chez eux, sans toutefois l'avoii· ordonné, mais à l'amiable. J'ai logé le 3e de hussards en avant avec le 25e léger; le village de Langensteinbach est très grand. Si vous avez quelque chose à m'ordonner, veuillez me faire passer vos ordres à Durlach, où je reste jusqu'il nouvel ordre …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 458).

Le 3 octobre, le corps est à Stuttgard. L'Empereur marche sur Ulm pour l'investir et bloquer l'armée du général Mack.

Le 12 Vendémiaire an 14 (4 octobre 1805), le Général Malher écrit, depuis son Quartier général, à Göppingen, au Maréchal Ney : "En conséquence des ordres que vous m'avez transmis par le chef de l'état-major général, j'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai placé le 25e d'infanterie légère et le 2e bataillon du 27e à Göppingen, le 1er bataillon du 27e à Albershausen, le 50e régiment à Rechberghausen et Barlenbach, le 59e à Wangen et Oberwalden, l'escadron du 10e de chasseurs à Iebenhausen, le parc et les administrations ont parqué et bivouaqué en arrière de Göppingen.
Vous connaissez, Monsieur le Maréchal, la marche de ma division, toujours occupant les cantonnements qui· sont épuisés par les besoins des autres divisions, et· malgré notre activité, tous les soins de mon commissaire et les ordres de l'ordonnateur, nous ne pouvons à peine nous procurer des subsistances, particulièrement du pain. J'ai l'honneur de vous prier, Monsieur le Maréchal, de nous accorder votre protection particulière.
Agréez, Monsieur le Maréchal, l'assurance de mon respect et de mon attachement.
Mahler
J'ai l'honneur de joindre à la présente le tracé des cantonnements occupés par ma division
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 732).

Le 14 Vendémiaire an 14 (6 octobre 1805), le Général Malher écrit, depuis son Quartier général, à Giengen, au Maréchal Ney : "La division que je commande est partie de Göppingen à 6 heures du matin, hier 13 vendémiaire, et est arrivée à Giengen aujourd'hui 14, à 3 heures et demie du matin; les défilés que nous avons dû passer et surtout la rencontre des équipages, des dragons et des autres divisions nous ont tellement retardés qu'il nous a été impossible d'arriver plus tôt. Les 27e, 50e et 59e régiments sont bivouaqués en arrière de Hohe-Memmingen et le 25e léger en arrière de Saxenhausen; ce régiment est arrivé à son bivouac à 3 heures et demie du matin.
Ci-joint le croquis de la marche du 13
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 846).

Le 1er bataillon du 25e Léger garde le pont de Blindheim (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 15).

Un Bataillon du 25e Léger (Division Malher) occupe Stotzingen et Sontheim et s'éclaire sur la route d'Ulm (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 21).

Un Etat des voitures qui ont passé A Heidenheim le 15 vendémiaire an XIV (7 octobre 1805) indique "... 1 voiture de bagages de la 25e légère (corps du maréchal Ney) ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 261).

Les "Dispositions de marche du 6e corps d'armée pour le 15 vendémiaire an 14 (7 octobre 1805)" établies par le Maréchal Ney, indiquent : "Le corps d'armée devant prendre position, face au Danube, la droite vers Lauingen, la gauche vers Steinheim, il devra marcher la gauche en tête ...
Une compagnie d'éclaireurs du 25e régiment d'infanterie légère se dirigera de Giengen sur Lauingen, par la route de traverse qui passe à Saxenhausen. Cette compagnie se rendra de suite à son corps à Dillingen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 263).

Le même 15 Vendémiaire an 14 (7 octobre 1805), le Général Dutaillis, Chef de l'Etat-major général du 6e Corps d’Armée, écrit, depuis Höchstädt, au Général Dupont : "Monsieur le Général,
Les divisions du 6e corps bivouaqueront aujourd'hui dans la position jalonnée en arrière d'Höchstädt, la droite à Deisenhofen et la gauche à Sonderheim …
Höchstädt sera occupé par quatre compagnies, qui garderont le pont sur le Danube et fourniront les gardes aux postes.
Un bataillon du 25e d'infanterie légère sera bivouaqué en avant du village de Blindheim, gardera le pont sur le Danube sur ce point et enverra deux compagnies à la gauche du village de Grembeim pour la garde du pont qui se trouve sur le Danube …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 266).

Chasseur 25e léger 1805
Fig. 1 Chasseur du 25e Léger vers 1805

Le 6e Corps fait face à Ulm, dès le 8 octobre. Ce même jour, la 2e Division reprend la route de Dillingen,Gundelfingen, Brentz et Hermaringen, puis tournant à l'ouest, va camper sur les hauteurs de Burberg.

Le lendemain, la 3e Division s'empare des ponts de Gunzbourg et de Leipheim.

La Division Malher forme trois colonnes : celle de droite (Adjudant-commandant Lefol, six Compagnies de Grenadiers, trois de Carabiniers, trois de Voltigeurs et vingt Chasseurs à cheval du 10e) prend le chemin de Leipheim à travers les marais, s'y égare, et, au milieu de la nuit, se retrouva à Riedhausen.
La colonne du centre (Général Malher, Général Marcognet, trois Bataillons du 25e Léger, un Bataillon du 27e de Ligne, deux Bataillons du 50e et quatre bouches à feu), laissant un Bataillon du 27e à Stotzingen, prend par Brenz, Sontheim et Riedhausen; arrivé aux bois qui bordent le Danube, Marcognet rencontre l'ennemi et le repousse dans l'ile. Une Compagnie de Voltigeurs et deux de Grenadiers, qui l'accompagnent, y font 200 prisonniers. Le 25e Léger suit le mouvement, puis le 27e passe dans l'ile à son tour, et le 50e reste seul sur la rive gauche. Le 27e amène avec lui une pièce de 8 et une pièce de 4 pour battre la rive droite. Le pont du grand bras a été rompu, de sorte qu'il faut se retirer dans les bois de la rive gauche après avoir subi des pertes considérables. Les 25e et 27e ont 6 Officiers tués et 26 blessés (Martinien. Tableau des officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire. Paris, 1901).
La colonne de gauche (Général Labassée, 59e de Ligne) est plus heureuse : partie de Gündelfingen, elle trouve en aval de Günzbourg un pont dont on ignorait l'existence, et dont les madriers ont été retirés; elle le passe sur les poutrelles, malgré le feu d'artillerie et de mousqueterie de l'ennemi, enlève trois canons, fait 500 prisonniers et pénètre jusqu'à Günzbourg; mais elle est repoussée de la ville et doit prendre position en arrière sur la hauteur. Une pièce de 8 et un obusier ont préparé son passage. Trois Régiments de cavalerie autrichienne viennent charger le 59e dans cette position sans pouvoir l'entamer. Il a 12 Officiers hors de combat (Martinien).
Averti de ce succès, le Général Malher arrive dans la nuit avec la colonne du centre. Le 50e vient prendre position près du 59e; le 25e Léger et le 27e de Ligne restent sur la rive gauche (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 33)

Le Chef de Bataillon Frapart du 25e Léger est blessé et le Régiment a de nombreuses pertes.

Dans son rapport au Maréchal Ney, daté du Quartier général de Günzburg, le 18 Vendémiaire an 14 (10 octobre 1805), le Général Malher écrit : "... Aussitôt, le 25e régiment, traversant au pas de charge le gué du premier bras du Danube, s'empara de l'ile, se portant sur le pont du grand bras, et trouva une travée entièrement coupée, ce qui, sans ralentir son ardeur, l'exposa à un feu d'artillerie et de mousqueterie des plus terribles; l'espoir que nous avions de pouvoir raccommoder le pont me détermina à faire soutenir le 25e régiment par le 27e et placer en réserve derrière le pont le 50e régiment.
Ayant enfin pu reconnaître l'impossibilité de raccommoder le grand pont, je pris le parti de retirer mes troupes et de me contenter de garder la lisière du bois. Ces divers mouvements, faits sous le feu de plus de 20 pièces d'artillerie placées avec avantage, m'ont fait éprouver une perte assez considérable, mais tout en ayant à regretter la perte de quelques braves (4), cette action a donné la mesure de ce que Sa Majesté a lieu d'attendre de son armée ; chaque corps a déployé une bravoure et une fermeté au delà de tout éloge; nos jeunes militaires n'ont pu être distingués dans les rangs, et, à la vivacité de notre feu, l'ennemi, d'après les rapports des prisonniers, nous a cru toute l'armée; il nous a sans doute fait cet honneur, parce que lui-même y avait réuni la plus grande partie de la sienne. Le général Marcognet a eu un cheval tué sous lui, et son aide de camp, le lieutenant Jorry, blessé, le colonel Cazals et le capitaine du génie Bouzet ont été légèrement blessés. Les chers de bataillon Parent, Darné et Frappart, blessés ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 374).

"6e CORPS D'ARMEE.
Emplacements du 17 vendémiaire an XIV (9 octobre 1805).
… 3e division : Riedhausen.
La division a marché sur trois colonnes pour s'emparer des ponts de Leipheim et de Günzburg.
La colonne de droite, aux ordres de l'adjudant-commandant Lefol, était composée de 6 compagnies de grenadiers, 3 de carabiniers, 3 de voltigeurs et 20 chasseurs du 10e à cheval. (Elle laisse un bataillon du 27e de ligne à Stotzingen.) La colonne se dirigea sur Leipheim à travers des marais qui se sont trouvés impraticables; alors elle changea de direction à gauche et repassa en avant du village de Riedhausen, où elle arriva vers minuit.
La colonne du centre, commandée par le général Marcognet (où se trouvait le général Malher), était composée de 3 bataillons du 25e léger, d’un bataillon du 27e, des deux bataillons du 50e et de 4 pièces d'artillerie. Elle marche de Brenz sur Günzburg par Sontheim et Riedhausen. Arrivée au bois qui se trouve à une petite distance du Danube, près de Günzburg, au débouché dudit bois, le général Marcognet attaque l'ennemi posté en avant du pont, le repousse dans l'ile. Une compagnie de voltigeurs, soutenue par deux compagnies de grenadiers, pénètre dans l'ile, malgré le feu de l'ennemi, fait 200 prisonniers, dont 23 officiers. Le 25e léger et les quatre pièces d'artillerie soutiennent ce mouvement. Le bataillon du 27e étant arrivé, le 25e passe dans l'ile. Le 27e suit le mouvement et le 50e resta en réserve derrière le pont. (Note de l'artillerie : Une pièce de 8 et une pièce de 4 passèrent dans l'ile pour battre sur la rive droite.)
Le 25e régiment, arrivant dans l'île, se porta sur le pont du grand bras du fleuve et l'aurait emporté malgré le feu d’artillerie et de mousqueterie, mais le pont avait été rompu dans une étendue considérable. Le général Marcognet ayant reconnu l'impossibilité de le réparer, ordonna la retraite qui se fit en échelons, et plaça ses troupes dans le bois, le 50e couvrit la retraite ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 387).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 18 vendémiaire (10 octobre).
… 3e division : Günzburg.
A 9 heures du matin, la division a quitté sa position qu'elle avait prise à la pointe du jour, en arrière de la Günz, et a occupé les cantonnements suivants :
Le 25e léger et l'escadron de hussards à Leipheim.
Le 27e régiment à Bubisheim.
Le 50e à Reisensburg.
Le 59e à Günzburg.
Le parc de la division, en arrière de la ville ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 457).

La 2e division s'établit à Languenau, et la 1ère à Albeck. Le 10, la lère Division reste seule sur la rive gauche, et la 2e rejoint la 3e vers Gunzbourg. L'Empereur n'est plus là. Il a momentanément confié à Murat le soin de diriger les opérations autour d'Ulm, et Murat, en laissant la 1ère division (Dupont) du 6e Corps seule sur la rive gauche, manque tout compromettre. Le 11, cette division doit livrer à Albeck un combat prodigieux contre presque toute l'Armée autrichienne. Mack battu à Albeck n'ose plus essayer de se frayer un passage par la rive gauche; mais veut, au moins, tenir une bonne position défensive. Il fait occuper par le Général Riese les hauteurs et le couvent d'Elchingen. Le pont pour traverser le Danube en face des positions autrichiennes est à moitié détruit.

Le 19 Vendémiaire an 14 (11 octobre 1805), le Général de Division Malher écrit, depuis le Quartier général, à Leipheim, au Maréchal Ney : "… Je reçois à l'instant le rapport du général Marcognet. L'ennemi occupe le pont d'Elchingen; l'officier du 25e régiment, qui a été chargé de cette reconnaissance, s'est approché de si près qu'il a reconnu les chasseurs du Loup, dont le feu n'a fait de mal à personne ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 557).

L'ordre du jour du 6e Corps d'Armée, daté du Quartier général de Günzburg, le 20 Vendémiaire an 14 (12 octobre 1805), déclare : "Le maréchal commandant en chef s'empresse de prévenir l'armée, qu'hier, 19, la 1re division, commandée par le général Dupont, a eu une affaire glorieuse et qu'il a fait à l'ennemi de 6,000 à 7,000 prisonniers.
Les régiments de cette division se sont couverts de gloire, ainsi que les 59e, 50e, 27e de ligne, 25e d'infanterie légère, l'avaient fait le 17, à l'attaque mémorable du pont de Günzburg
"; cet ordre du jour est signé par le Général Du Taillis, Chef de l’Etat-major général (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 616E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 258 – Archives Dupont).

Ney établit les "Cantonnements que le 6e corps d'armée pourra prendre dans le cas seulement où l’ennemi ne serait pas en force sur le front de l'Iller; dans le cas où il serait en force, il occupera la position déterminée dans l'ordre du mouvement du 20.
Au quartier général, à Günzburg, le 20 vendémiaire an XIV (12 octobre 1805) ...
3e division.
25e léger à Nersingen.
27e de ligne à Strass.
50e id, 59e id à Falheim.
Rassemblement en arrière de Falheim.
Rassemblement général des trois divisions : Falheim ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 625).

Napoléon arrive d'Augsbourg, le 13 au matin. Bientôt on apprend que Dupont est à Brenz, que le Commandant du 6e Corps n'a envoyé sur Über-Elchingen, à 2 heures de l'après-midi, qu'un Bataillon du 25e Léger et 40 Chasseurs à cheval du 10e, commandés par le Général Marcognet, avec ordre de pousser jusqu'au village ; que celui-ci, à peine sur le plateau à gauche du couvent d'Elchingen, s'est trouvé nez à nez avec 3 Bataillons et 4 Escadrons autrichiens, et s'est empressé de revenir, « ayant rempli sa mission ». Il n'y a, devant le pont d'Elchingen, que 3 Compagnies de Grenadiers de la Division Loison (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 72; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 262).

Napoléon ordonne aussitôt de rétablir le pont, de chasser l'ennemi d'Elchingen pour resserrer le blocus de la place d'Ulm et de faire passer une deuxième division sur la rive gauche, afin de donner la main à la Division Dupont, qui se trouve en l'air à Albeck. Cette lourde tâche est confiée à la Division Loison (2e du 6e Corps).

Devant l'impétuosité de l'élan français, les troupes autrichiennes cèdent le terrain; mais elles le défendent pied à pied, soutenues tour à tour par des tirs à mitraille, par le feu des bataillons ou par les charges de leur cavalerie.

Dans le récit de la bataille, donné par Alombert et Colin, nous pouvons lire : "... Le Maréchal ordonne de poursuivre l'attaque vers l'Ouest.
"Le général Villate, dit le rapport de la division Loison, reçut alors l'ordre d'obliquer fortement à gauche avec les troupes des 6e et 39e régiments qu'il avait pu réunir, de s'emparer des deux bois qui sont en face de Kesselbronn, entre lesquels passe le chemin de traverse qui, d'Elchingen, rejoint la route d'Albeck à Ulm, d'y prendre position, et de jeter des tirailleurs sur sa gauche afin d'observer les mouvements que l'ennemi aurait pu faire par la route de Thalfingen".
Tandis que la brigade Villate se porte directement vers Kesselbronn, la cavalerie et la brigade Roguet poursuivent l'ennemi dans la plaine, au Nord du bois d'Elchingen (Note : Grosser-Forst sur la carte de l'état-major allemand). Le 69e et le 76e se portent vers la grand'route de part et d'autre du petit bois (Note : Entre le Grosser-Forst et le Käfer-Loch) qui borde le chemin de Göttingen à Haslach. (Le 69e et le 2e bataillon du 76e au Sud, le 2e bataillon du 76e au Nord).
Les rapports ne mentionnent aucun incident pendant cette marche de trois kilomètres, qui nous conduit au bord du ravin de Thalfingen, nos troupes formant une ligne un peu concave, et l'ennemi se déployant en arc convexe sur la crête opposée, de Kesselbronn vers Thalfingen. Si tant est que le maréchal Ney eût projeté de couper aux Autrichiens la retraite sur Ulm, cette manœuvre avait échoué, et il ne s'agissait plus que de les repousser le plus près possible de la place. La division Malher, tenue d'abord sur la rive droite en face de Thalfingen, avait débouché à son tour du pont d'Elchingen ; placée en réserve dans la plaine au Sud d'Über-Elchingen, elle avait traversé ensuite ce village et s'était déployée sur le plateau au Nord de Thalfingen, couvrant la communication de la division Loison (Note : Contrairement à ce qu'ont écrit certains historiens, elle ne fut donc pas engagée et surtout ne combattit pas du côté d'Unter-Elchingen. Le 25e léger put seul tirer quelques coups de fusil). Le 25e léger laisse son 1er bataillon sur la route qui borde le Danube, dans la direction de Thalfingen, et les deux autres vont couvrir le déploiement de leur division ... la nuit approchant, le maréchal Ney ordonne de cesser le combat.
Les troupes de la division Loison, harasées par cette lutte de dix heures contre un ennemi supérieur, vont bivouaquer près d'Albeck; la division Malher vient se déployer en première ligne, et fournir les avant-postes derrière le ravin de Thalfingen
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 76).

Le Général Malher écrit au Maréchal Ney, depuis son Quartier général au bivouac sous Ulm, le 25 Vendémiaire an 14 (17 octobre 1805) : "Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le marquer le 21 du courant, le général Marcognet, à la tête d'un bataillon du 25e régiment, s'est porté sur le village et l'abbaye d'Elchingen pour observer les mouvements de l'ennemi ; parvenu sans obstacle à cet endroit, il fut obligé de s'en retirer à l’approche d'une colonne ennemie qui paraissait être l'avant-garde de celle que la 2e division a si vaillamment combattue le lendemain.
L'ennemi, s'imaginant que nous voulions, dès ce jour, empêcher son mouvement, voulut à tel prix que ce fût s'emparer du pont ; il fit avancer de l'artillerie, mais malgré la vivacité de son feu, il ne put nous déloger de la culée de la rive droite. Il était parvenu à plus de moitié du pont, lorsque le capitaine Dumesnil, commandant les voltigeurs du 1er bataillon du 25e régiment, à la tête de six de ses hommes, courut la baïonnette en avant, le dépassa, retira quelques madriers et resta ainsi maitre du passage.
Nous avons eu 2 officiers blessés, 7 sous-officiers ou soldats tués et 80 blessés
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 684).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 21 vendémiaire an XIV (13 octobre 1805).
… 3e division : A gardé sa position du 20.
A 2 heures après-midi, le général Malher a ordonné une reconnaissance sur le pont d'Elchingen, avec ordre de pousser jusqu'au village. Le général Marcognet, avec un bataillon du 25e léger et 40 chasseurs du 10e, s'est porté au delà du pont, repousse le poste autrichien et marche sans obstacle jusqu'à Ober-Elchingen. Arrivé sur les hauteurs à gauche, il s'est trouvé en présence de 4 escadrons et 3 bataillons ennemis. Son objet étant rempli, il a alors ordonné la retraite qui s'est faite en bon ordre, quoique l'ennemi ait cherché à le harceler et l'ait attaqué à plusieurs reprises ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 688).

Le Rapport du Maréchal Ney indique, pour la journée du 14 octobre 1805 : "... 3e division: A 6 heures du matin, la division s'est mise en mouvement de sa position d'Ober-Falheim en arrière de la Roth ; elle a marché en soutien de la 2e division ; elle a pris position à sa gauche, entre les deux ponts de Thalfingen et d'Elchingen.
Le pont d'Elchingen et les positions du plateau ayant été emportés par la 2e division, la division a continué sa marche en colonne et s'est établie, à la chute du jour, en avant des bois d'Elchingen, la droite vers la route d'Albeck à Ulm, la gauche se prolongeant vers le Danube. Ses avant-postes ont été établis en avant de son front, et un bataillon du 25e léger a été chargé de garder le chemin venant de Thalfingen …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 735).

Puis Ney, le 15 Octobre 1805, enlève les hauteurs de Michelsberg dominant Ulm à l'Ouest avec la Division Mahler (dont le 25e Léger) pour boucler l'investissement de la place.

La Division Malher se porte sur le Michelsberg. Le 25e Léger commence l'attaque au pas de charge. Ses trois bataillons, en une seule colonne, filent à gauche des redoutes; le 3e bataillon, ayant dépassé la première redoute, l'attaque par la gorge, tandis que les deux autres abordent l'ouvrage principal de front et à revers.
Le 27e de Ligne fait un mouvement analogue à droite des redoutes, et la 2e brigade (50e et 59e) reste en réserve, mais dès que l'on aperçoit l'ennemi en déroute se retirer précipitamment dans la place, le 50e se lance à sa poursuite ; après un moment d'hésitation, il parvient devant les remparts au moment où l'ennemi ferme la Porte des Dames ; écrasé par la mitraille et la mousqueterie sous les murs d'Ulm, puis assailli par des forces très supérieures, il est battu à son tour, rejeté sur le cimetière, puis obligé de se réfugier près du 59e, sur le Michelsberg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 88).

Le chef de bataillon Griolet du 25e Léger est blessé.

"Etat des militaires qui se sont distingués à la journée du 23 vendémiaire an XIV ...
25e régiment.
VILAIN, capitaine commandant le 1er bataillon.
LABORIE, capitaine commandant le 2e bataillon.
BOULARD, capitaine.
JAUME, lieutenant de carabiniers
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 794).

"6e CORPS D'ARMEE.
Journée du 23 vendémiaire (15 octobre 1805).
Quartier général : Thalfingen.
... 3e division. - A 7 heures du matin, la division a quitté sa position en avant des bois d'Elchingen pour se diriger sur la route d'Albeck à Ulm.
Comme elle exécutait ce mouvement, Sa Majesté l'empereur Napoléon s'est porté à sa tête et a ordonné de la porter sur Jungingen.
Arrivée à la hauteur d'Haslach, elle a rencontré l'ennemi posté sur les hauteurs en avant du Spitzberg.
Elle s'est mise en bataille à droite et à gauche de la grande route en avant du hameau, et soutenue par les chasseurs à cheval de la Garde impériale, ses tirailleurs ont dépisté l'ennemi et l'ont forcé de rentrer derrière ses retranchements.
La division a ensuite changé de direction à droite, ayant M. le maréchal Ney à sa droite; elle s'est portée vers Jungingen et s'est mise en bataille, la droite en avant de ce village et la gauche vers la route d'Albeck à Ulm. Après y avoir resté un quart d'heure, elle a fait un nouveau mouvement par sa droite et s'est portée jusqu'à la grande route de Stuttgard à Ulm, à la hauteur du village de Lehr. (La division a passé sur le front de la division Suchet, qui était en bataille en avant de Jungingen.)
Elle a de suite continué sa marche par un demi-quart de conversion à gauche et a suivi la grande route dans la direction du Michelsberg où elle a trouvé l'ennemi rangé en bataille, derrière des retranchements seulement ébauchés.
Le 25e d'infanterie légère a commencé l'attaque au pas de charge ; les trois bataillons ont passé sur une seule colonne à la gauche des retranchements.
Le 3e bataillon ayant dépassé la première redoute, l'attaqua par la gorge, tandis que les deux premiers bataillons attaquaient l'ouvrage principal de front et de revers.
Le 27e de ligne suivit le même mouvement, mais plus à droite et la 2e brigade forma la réserve.
L'ennemi ne put résister à ce mouvement, exécuté avec la plus grande vigueur. Il a abandonné précipitamment sa position et s'est retiré en désordre jusque dans la ville, laissant un grand nombre de prisonniers.
Les troupes l'ont poursuivi jusqu'aux fossés de la place, dans toute l'étendue du front du Michelsberg.
Le 50e régiment a marché si rapidement à la poursuite de l'ennemi qu'il est entré avec lui dans les ouvrages élevés en avant de la porte de Stuttgard (Porte des Dames) où il a fait prisonnières les troupes qui les défendaient (au nombre de 800 hommes et 20 officiers).
Mais ayant été ensuite attaqué dans cette position par des forces infiniment supérieures, il a été forcé d'abandonner une partie de ses avantages et s'est retiré d'abord sur le cimetière (avec 360 hommes, dont plusieurs officiers, faits prisonniers), ensuite sur le 59e régiment, qui avait été laissé en réserve sur la hauteur du Michelsberg.
La division a pris position sur le Michelsberg, la droite au ravin venant de Lehr, la gauche à celui qui se trouve entre les deux routes de Nuremberg et de Stuttgard, ayant ses avant-postes dans les jardins qui sont en avant et occupant par des compagnies d'éclaireurs la blanchisserie d'Ober-Bleiche ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 788).

Le 25 Vendémiaire an 14 (17 octobre 1805), le Général de Division Malher écrit, depuis son Quartier général au bivouac sous Ulm, au Maréchal d'empire Ney : "Monsieur le Maréchal,
En conséquence des dispositions que vous avez ordonnées pour le 23, ma division se mit en mouvement à 6 heures du matin, pour se porter sur Albeck et former la deuxième ligne de la seconde division; mais, par un de ces hasarda très communs à la guerre, le guide nous dirigea sur Haslach au lieu d'Albeck; m'apercevant, à la présence des vedettes ennemies, que nous étions trop avancés, je me disposais à reprendre ma direction lorsque Sa Majesté arriva avec toute sa Garde à cheval. Lui ayant rendu compte du mouvement que j'allais faire, Elle m'ordonna de prendre position où je me trouvais; je déployai aussitôt ma 1re brigade en appuyant sa droite au bois de Jungingen et sa gauche au village de Haslach ; je plaçai la brigade du général Labassée en seconde ligne, couvrant son flanc gauche par un carré flanqué d'artillerie et éclairant les bouquets de bois qui se trouvaient dans la plaine.
L'Empereur envoya ses chasseurs à cheval en avant de ma première ligne et ses grenadiers à cheval à la droite de ma seconde.
Mes voltigeurs éclairèrent le ravin qui existe entre le Michelsberg et le Spitzberg.
Vous arrivâtes et m'ordonnâtes de longer le bois de Jungingen me dirigeant sur le clocher; ce mouvement fut exécuté sans obstacles ; vous me le fîtes continuer ensuite sur la direction de Lehr; parvenu à la grande route de Stuttgard, je changeai de direction à gauche et, suivant cette grande route, j'arrivai au pied du Spitzberg. Le général Marcognet, à la tête du 25e régiment dont il forma trois colonnes, marchant en échelons. et moi, à la tête du 27e n'en formant qu'une pour réserve, longeâmes par notre droite cette montagne avec tant de rapidité que l'ennemi ne put que tirer quelques coups de canon et jeter, sans succès, quelques obus. Toute l'infanterie qui défendait les retranchements mit bas les armes, se voyant tournée, et la brigade se trouva au versant de cette montagne sans avoir éprouvé d'autre perte que celle de l'aide de camp du général Marcognet, M. Jorry, qui fut blessé au genou en aidant son général à la gravir.
Vous fûtes témoin, Monsieur le Maréchal, de l'ardeur et de la vivacité des troupes à exécuter ce mouvement; je dois rendre justice aux régiments qui l'ont exécuté. Aucun homme n'est resté en arrière et souvent le général Marcognet et moi avons été obligés de modérer leur impétuosité afin de ne point arriver décousus.
Parvenus au revers de cette montagne, le général Marcognet voyant du désordre sur le glacis de la place, et toujours empressé à vaincre, déploya ses trois colonnes et, au pas de charge, se porta dans les jardins qui bordent la plaine qui est au pied du glacis; l'ennemi faisait filer sur la route de Biberach un corps de cavalerie qui longea le feu du 25e régiment et dut beaucoup souffrir. Le 27e régiment, que je voulais tenir en réserve dans les retranchements du Spitzberg, emporté par sa valeur, s'élança à la suite du 25e régiment et facilita le général Marcognet à étendre sa droite et à garder les issues de la place depuis la Blau jusques à la route de Stuttgard; ce mouvement et la vue des colonnes de dragons qui se portaient sur Söflingen arrêta le mouvement de retraite de l'ennemi.
Tandis que la brigade de droite exécutait ces manœuvres, M. Caron gravissait, avec son artillerie de 4, la montagne et se trouva comme par magie en batterie sur la sommité et en état de faire tête à celle de la place.
Le général Labassée reçut de vous l'ordre de placer le 59e régiment en réserve à la gauche de la route de Stuttgard, et de porter le 50e régiment sur la porte qui y conduit.
D'après le rapport qui m'en a été fait, M. le colonel Lamartinière l'exécuta avec tant de célérité qu'il parvint dans les retranchements et fit mettre bas les armes à tous ceux qui y étaient; mais leur nombre surpassant de beaucoup les assaillants, ils furent enveloppés et obligés de se retirer en laissant quelques officiers et soldats prisonniers de guerre qui, trop avancés, ne purent se retirer à leurs régiments.
Il ne m'appartient pas de décider si c'est à la hardiesse de ces mouvements que nous devons les succès subséquents de cette affaire, mais je ne dois pas omettre de vous désigner les officiers, sous-officiers et soldats qui s'y sont le mieux conduits. Le choix parmi tant de braves est difficile ; aussi ne m'en rapporterai-je, pour les corps, qu'aux rapports de MM. les colonels et, pour l'état-major de ma division, à ce que j'ai vu et remarqué de mes yeux.
Je ne vous parlerai point des généraux Marcognet et Labassée; ils ont été partout où se sont portés les corps de leurs brigades et c'est assez dire que leur présence a contribué à nos succès.
M. Lefos, mon chef d'état-major, ne m'a quitté que pour diriger les troupes que la voix du général Marcognet ou la mienne ne pouvaient atteindre; c'est, sans contredit, un des premiers et des plus braves officiers de son rang, il mérite vos bontés particulières et la faveur de notre auguste souverain. J'ai l'honneur de vous prier de lui accorder l'une et d'intercéder pour l'autre.
M. Caron, mon commandant d'artillerie, a dirigé son arme avec une sagacité et une intelligence qui justifient la réputation qu'il s'est acquise. Tous les officiers d'état-major ou aides de camp, pour lesquels j'ai sollicité de l'avancement ou la croix à l'affaire de Günzburg, ont prouvé dans cette journée qu'ils mériteraient plus d'une fois que vous daignassiez vous intéresser à eux; je vous prie donc d'assurer Sa Majesté que ce sera une (mot sauté dans le texte) que de leur accorder ce que j'ai demandé pour eux ainsi que pour ceux portés aux états ci-joints.
Si les troupes que j'ai l'honneur de commander ont rempli votre attente et les vœux de Sa Majesté, croyez, Monsieur le Maréchal, que, dans toute occasion, elles s'empresseront de prouver le respect et le dévouement sans bornes qu'elles ont pour notre souverain et l'attachement qu'elles vous portent. Je me flatte que mes sentiments vous sont assez connus. Croyez, je vous prie, qu'ils sont inviolables
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 791).

La garnison et le général Mack finissent par capituler le 20 Octobre.

Le 25e Léger, fort de 2e Bataillons, fait partie des troupes présentes à la reddition de cette place et à la sortie de la garnison autrichienne, prisonnière de guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 977 In : Bugeaud à Mlle de la Piconnerie. Linz, le 16 brumaire. - D'Ideville, Le Maréchal Bugeaud, t. 1, p. 73).

Après la chute d'Ulm, le 6e Corps avec celui d'Augereau sont envoyés contre les troupes autrichiennes dans le Tyrol tandis que Napoléon marche sur Vienne. Le 6e Corps est à cette époque réduit à deux Division. En effet, la Division Dupont (1ère) a été séparée du 6e Corps depuis Elchingen, et la 1ère Brigade de la 2e Division a été chargée d'escorter en France les prisonniers d'Ulm. Il ne reste donc à Ney que sa 3e Division (Malher) et la 2e Brigade (Roguet) de la 2e Division pour contrer les forces autrichiennes régulières, soutenues par de nombreuses milices locales.

"6e CORPS D’ARMEE.
Journée du 29 vendémiaire (21 octobre 1806).
... 3e division. - Les 25e et 27e à Bellenberg, Tiefenbach, Vöhringen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1008).

"Cantonnements du 6e corps d'armée.
Le 30 vendémiaire an 14 (22 octobre 1805).
… 3e division. - La brigade du général Marcognet sur la route de Memmingen.
Le 25e à Bellenberg, Tiefenbach, Wöringen. Rassemblement à Bellenberg.
Le 27e, à Illezel, Wullenstetten. Une compagnie à Ober-Kirchberg.
Rassemblement général à Wöringen, laissant une garde au pont de Kirchberg.
Un détachement de cavalerie légère de 30 hommes, sera rattaché à cette division, pour communiquer avec la cavalerie légère, et pour éclairer sur la direction de Memmingen.
Le général Marcognet à Ober-Kirchberg.
Le général Malher, à Closter-Wiblingen.
La brigade Labassée à Ulm ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1032).

Un "Etat des présents sous les armes au 6e corps d'armée le 4 brumaire" indique que le 25e Léger est à la 3e Division; sa force est de 68 Officiers, 1462 Sous-officiers et soldats présents ; total 1530 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 769).

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Maréchal LANNES.
3e Division du 6e Corps.
Général de Division. Malher
25e Légère;
27e de Ligne;
50e de Ligne;
59e de Ligne.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le Maréchal Ney lance, le 30 dans la journée, l’ordre de mouvement pour le 9 Brumaire (31 octobre) : "... Le 25e d'infanterie légère, précédé des hussards du 3e régiment, partira des cantonnements qu'il occupe sur la rive gauche du Lech pour se rendre à Schongau ; les hussards occuperont par des postes les points les plus essentiels, qui seront indiqués par le général Marcognet, à une lieue (4 kilomètres) en avant, sur la direction de Füssen et sur celle de Murnau, rive opposée. Ces postes dirigeront leurs patrouilles et reconnaissances sur Füssen, pour savoir si l'ennemi occupe encore cette ville, et sur la direction de Weilheim, pour communiquer avec la droite de la 2e division. Le général Malher mettra à la disposition du général Marcognet une pièce de 4, une pièce de 2 et un obusier avec l'approvisionnement nécessaire pour ces trois bouches à feu ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 196).

Le 3 novembre, les troupes du 6e corps sont cantonnées en profondeur, l'avant-garde (Brigade Roguet : 69e et 76e, avec le 10e chasseurs), à Mittenwald, le gros (Division Malher) entre Kaltenbrunn (1 Bataillon du 25e Léger), Partenkirch (2 Bataillons du 25e Léger et 27e de Ligne de la Brigade Marcognet) et Garmischgau (Brigade Labassée : 50e et 59e de Ligne, avec le 3e hussards) (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 200).

L'ordre de mouvement du 6e corps pour les journées du 4 et du 5 novembre est conçu par le Maréchal Ney d'après cette idée que le meilleur moyen de s'emparer des forts de Leutasch et de Scharnitz consiste à les tourner comme a fait Bonaparte, en 1800, pour le fort de Bard, afin d'atteindre Innsbruck, le plus tôt possible, en coupant la retraite aux défenseurs. D'après cet ordre, le Général Loison, avec un détachement du 10e Hussards et ses deux Régiments (69e et 76e), doit marcher, le 4 novembre, de Mittenwald sur Seefeld, en contournant, par l'Ouest, le fort de Leutasch, de beaucoup le moins important des deux ouvrages qui défendent la gorge de l'Isar supérieur. Le 5, la même Brigade doit occuper de bonne heure Innsbruck, après avoir laissé un gros détachement à Zirl, au débouché dans la vallée de l'Inn. Quant à la division Malher, elle doit se concentrer, le 4, à Mittenwald, et y attendre des ordres pour le lendemain (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 200).

Le 4 novembre, c'est la prise du fort de Scharnitz. Le général Marcognet qui mène lui-même les troupes à l'assaut invente un signal original. Il ordonne à un tambour de se placer près de lui avec une tête de chou plantée en haut d'une perche pour qu'on le repère dans le combat ; il dit aux hommes du 25e Léger : "tant que vous verrez la tête de chou vous direz Pierre Marcognet est là ; si vous ne la voyez plus (sous-entendu si je suis touché) le colonel prendra le commandement". Le colonel Morel est d'ailleurs blessé par un éclat de pierre.

Le 18 Novembre, au combat de Bolzen, le capitaine Dumesnil est blessé.

Dans son Rapport à Son Excellence le Ministre de la guerre, Major général, le Maréchal Ney écrit, depuis Inspruck, le 7 Frimaire an XIV (28 novembre 1805) : "Monsieur le Maréchal, je dois rendre à Votre Excellence un compte détaillé des opérations qui ont eu lieu depuis la prise de Leutasch, de Scharnitz et d'Inspruck.
Aussitôt que j'eus reçu des rapports un peu authentiques sur la position de l'ennemi, je pris toutes les mesures que la faiblesse de mes moyens pouvait me permettre de prendre, pour envelopper successivement les corps isolés qui couvraient les principales communications du Vorarlberg et du Tyrol.
Pour mieux juger ces mesures, il faut reprendre de plus haut l'ensemble des opérations.
Lorsque je reçus l'ordre de porter le corps d'armée dans le Tyrol, je n'avais à ma disposition que les
69e de ligne, 76e de ligne de la 2e division;
25e léger, 27e de ligne, 50e id, 59e id de la 3e division ;
150 chevaux du 3e de hussards et du 10e de chasseurs, quelque artillerie commandée par le général Leroux, formant, en tout, 8,000 hommes …
Le 22 brumaire (13 novembre), les rapports annonçaient que l'archiduc Jean tenait le Brenner, et que les troupes du Vorarlberg cherchaient à se réunir à lui; je sentis alors l'importance de prévenir cette jonction, et j'ordonnai à la 2e division de se porter sur Sterzing et d'attaquer le Brenner, le 24 (l5 novembre), si l'ennemi y restait.
Les 50e, 59e de ligne, 3e de hussards et un bataillon du 25e léger remontèrent la vallée de l'Inn pour se diriger, par Nauders, sur Schldanders (haut Adige), afin de chercher à couper toute retraite au prince de Rohan, qui fut sommé de mettre bas les armes.
Je fus informé que le général Saint-Julien avait évacué le Brenner, le 23 (14 novembre), et qu'après s'être réuni, à Muhlbach, aux corps de l'archiduc Jean et du général Ihler, il se retirait, par Bruneckën, sur Klagenfurt, à marches forcées, afin de ne pas être coupé. Les nouveaux renseignements que je reçus à Muhlbach, le 24 (15 novembre), me firent juger que les divisions du Vorarlberg cherchaient à prendre la même direction et qu'elles tomberaient en notre pouvoir si elles nous trouvaient en possession du point important de Botzen, où se réunissent les trois grandes vallées (de la Drave, de l’Adige, de l'Inn) et toutes les communications de la Carinthie, de l’Italie et du Vorarlberg. J'ordonnai, en conséquence, au général Loison de s'y porter avec la brigade Roguet et la cavalerie légère du colonel Colbert. Je fis marcher sur-le-champ le général Vonderweidt sur Brixen avec le 25e et le 27e et ne tardai point à diriger sur le même point le général Malher et le 59e qui reçut (à cet effet) ordre de redescendre la vallée de l'Inn (jusqu'à Innsbruck, et de là, vers Brixen). Par ces dispositions, je portais toutes les troupes disponibles sur le point important, et je les soutenais successivement par tous les moyens que je pouvais réunir. Le 50e fut détaché (de Telfs) pour remonter la vallée de l'Inn, harceler l'ennemi et compléter son investissement du côté de Meran (haut Adige). Le colonel Lamartière (du 50e) entra, le 24 (15 novembre), à Landeck, au moment où l'ennemi en sortait; il prit 40 hommes, 6 pièces de canon et beaucoup de bagages. Son détachement marcha successivement jusqu'à Schlanders, où il était déjà le 27 brumaire (18 novembre).
Ce mouvement du 50e devait être d'abord soutenu par le 59e, mais je m'étais décidé à porter ce régiment (par Innsbruck) sur Brixen.
Au lieu de suivre mes instructions et de poster 6 bataillons à Botzen, le général Loison n'y conduisit, le 26 (17 novembre), qu'un bataillon du 76e, les grenadiers de sa division et un détachement du 25e. Cette petite troupe fut encore dispersée (morcelée) à Morinzing, Saint-Colman, Gries, Signumdseron, Botzen et Cardann, quoique ce général fût informé de l'arrivée de l'avant-garde ennemie à Terlan (Vilpian) et des efforts qu'il faisait pour déboucher.
Le prince de Rohan ayant concerté son mouvement avec les Tyroliens fit attaquer nos avant-postes, le 27 (18 novembre), à 3 heures de l'après-midi, et les repoussa jusqu'au pont de l'Adige. L'ennemi se déployant alors à droite et à gauche, chercha à tourner les troupes qui le défendaient. Malgré leur fermeté, ces troupes, assaillies par les habitants mêmes de la ville (de Botzen) et par des forces supérieures, furent forcées d'abandonner leur poste; elles se retirèrent avec ordre, reçurent à la baïonnette plusieurs charges de cavalerie, tuèrent beaucoup de monde et vinrent prendre position en arrière de Botzen. Au même instant, toute la vallée jusqu'à Teuchs parut couverte de feux et de paysans armés. Ce mouvement inattendu, opéré sur les derrières de nos troupes, décida un mouvement rétrograde. Le bataillon du 76e, qui a déjà fait avec distinction la guerre des montagnes dans les Grisons, déploya une grande fermeté.
Attaqués de toutes parts, nos soldats ont marché sur les Tyroliens avec audace, les ont dispersés et se sont retirés jusqu'à Kolman et Klausen, sans autre perte que celle d'un capitaine, de 18 hommes tués et de 50 blessés. L'ennemi a laissé environ 200 tués ou blessés sur le champ de bataille.
Le prince de Rohan a profité de ce moment favorable pour filer sur Lavis, où il a passé la nuit.
J'arrivai, le 28 (19 novembre), à Brixen, et donnai de suite l'ordre de se porter sur Botzen, le lendemain, à 6 heures du matin. Les paysans, au nombre de 1,200, commençaient à tirailler avec la tête de la colonne, près de Kolman, lorsqu'on parvint à leur faire entendre le langage de la raison et à les renvoyer dans leurs foyers. Nous arrivâmes, le soir même, à Botzen
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 224).

A la fin de décembre, et après sa formation, le 8e corps, ayant pour Général en chef Masséna comprend la Division Duhemne (9000 hommes des 14e et 25e d'infanterie légère, 1er, 20e, 102e de ligne) dans le cercle de Cilly (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 2).

En janvier 1806, le 6e Corps occupe la principauté de Salzbourg puis va cantonner en Souabe.

Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 6e corps du maréchal Ney
6e et 5e divisions militaires
... Verdun 25e légère Verdun ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).

Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division du général Broussier est composée de 9,000 hommes qui se composent de détachements des 6e, 9e, 15e et 25e d'infanterie légère (la CGN parle elle des 9e, 15e et 25e de Ligne), 76e, 21e, 27e, 30e, 33e, 39e, 51e, 59e, 61e, 69e, 12e, 85e et 111e de ligne : ordonnez que cette division soit dissoute et que ces détachements se dirigent à l'heure même, du lieu où ils se trouvent, par la route la plus courte, pour se rendre à leurs bataillons de guerre de l'armée. Le 9e d'infanterie légère se dirigera sur Wesel, et le 15e d'infanterie légère sur Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).

Le même jour, l'Empereur adresse, toujours depuis Saint-Cloud, une deuxième lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt ... du 25e [d'infanterie légère fera partir un détachement de] 400 [hommes] …
" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).

Le 25 septembre 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Général Wirion, Commandant de Verdun : "Monsieur le général Wirion, faites partir demain, un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, 2 sergents-majors, 4 caporaux et 300 soldats du 25e d'infanterie légère avec 2 tambours pour se rendre à Mayence sans s'arrêter. Faites-leur donner une capote par homme s'il y en a en magasin. Dans le cas contraire, écrivez-en au général Kellermann : plus deux paire de souliers dans le sac indépendamment de ceux aux pieds" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13111).

En septembre 1806, la Prusse et la Saxe reprennent les hostilités. Un ultimatum arrive chez les Français. Le 8 Octobre, les hostilités doivent commencer. Mais les Prussiens n'ont pas eu la sagesse d'attendre l'arrivée de leur allié russe, qui n'a toujours pas ratifié de traité de paix avec la France. Le 6e Corps est alors est assez mal vêtu, s'équipant avec l'argent des habitants mais le moral est excellent.

Le 1er octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Par la lettre ci-jointe (lettre du général Wirion rendant compte de l'exécution d'un ordre direct de l'Empereur pour le départ de Verdun du 25e légère) que j'ai fait venir tout ce qui est disponible du 25e d'infanterie légère" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13175).

Le même jour, 1er octobre, toujours depuis Mayence, l'Empereur écrit au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Vous verrez par l'état ci-joint que le 25e régiment d'infanterie légère a besoin de beaucoup d'objets. Veillez à ce que l'on fournisse au corps tout ce qui lui est nécessaire pour former beaucoup de recrues" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 7148; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13180).

III/ LA CAMPAGNE DE 1806

Le 6e Corps (Ney) ne peut encore disposer que de deux divisions : la 2e (Marchand, comprenant les Brigades Maucune et Roguet) et la 3e (Bisson, comprenant les Brigades Marcognet et Labassée). Sa 1ère Division (Dupont) est détachée sous les ordres de Bernadotte. Le 6e Corps a en outre la brigade de Cavalerie Colbert (3e Hussards et 10e Chasseurs).

Napoléon, après avoir fait croire à son adversaire, qu'il menace Erfurth, a donné l'ordre de franchir le Frankenwall. L'aile droite doit déboucher par le chemin de Bayreuth à Hoff.

Le 6e Corps, précédé de sa cavalerie, exécute sa marche de concentration en trois colonnes marchant sur la même route à un jour de distance. Ney qui marche avec le 25e Léger (1er et 2ème bataillons, chef de bataillon Gleizes et Amy) en avant-garde de son infanterie, se place derrière le 4e Corps à la droite de la Grande Armée et arrive sans obstacles à Plauen et Hoff.

Après la bataille de Saalfeld, le 10 Octobre, gagnée par le Corps de Lannes sur les forces prussiennes et saxonnes, les Français marchent sur Iéna où les deux adversaires vont s'affronter le 14.

Le commandant du 6e Corps arrive de sa personne à Iéna vers 5 heures du soir, en se faisant suivre de son avant-garde, laquelle ne peut former ses bivouacs sur un terrain à l'est de la ville que vers minuit. Cette avant-garde se compose d'un Bataillon de Voltigeurs, d'un Bataillon de Grenadiers, du 25e Léger à trois Bataillons, de la Brigade Colbert (3e Hussards et 10e Chasseurs), enfin, d'une batterie de 6 pièces de canon (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 277).

Seule une fraction du 6e Corps, sa cavalerie et son avant-garde, va participer à la bataille, dont le 25e Léger associé à deux Bataillons d'élite (formés de Carabiniers et Voltigeurs).

Le Colonel Jomini se voit confier par Ney le commandement du 25e Léger avec ordre de le porter dans le bois et sur le village d'Isserstedt. Le 1er Bataillon de ce Régiment atteint ledit village, mais doit l'abandonner devant l'attaque de forces supérieures pourvues d'une nombreuse artillerie. Le bois d'Isserstedt est de même envahi par l'adversaire, ce que voyant, le Maréchal Ney donne l'ordre aux diverses fractions de son avant-garde de se rallier à quelque distance, dans la direction de Lützeroda (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 286).

Le Rapport du Maréchal Ney, expédié directement de Nordhausen à l'Empereur, le 19 octobre, retrace le fait d'armes accompli par l'avant-garde du 6e corps à la bataille d'Iéna : "... Je fis avancer mon carré de grenadiers vers le bouquet de bois au centre (Holzchen), celui des voltigeurs sur le village à droite (Vierzehnheiligen), et le 25e régiment d'infanterie légère sur le bois de gauche (bois d'Isserstedt) ...". Le Bataillon de Grenadiers pénètre dans le bouquet de bois (Holzchen), mais il en est bientôt chassé par un ennemi supérieur en nombre et doit se borner à tirailler contre les nouveaux occupants. Le Bataillon de Voltigeurs pénètre dans le village de Vierzehnheiligen, conjointement avec les Bataillons du 40e et du 21e Léger appartenant au 5e Corps. Vers 11 heures, l'infanterie de Grawert attaque ce village, mais uniquement par le feu, en sorte que les Bataillons du 5e corps qui l'occupent y restent. Quant au Bataillon de Voltigeurs de l'avant-garde Ney, il est rappelé en raison des pertes subies et reconstitué près de Lützeroda. De même aussi, le Bataillon de Grenadiers, très éprouvé, est relevé par des troupes de la Division Desjardins, du 7e Corps, lequel s'est formé en bataille, entre 9 et 10 heures, sur la gauche du 5e Corps et face à l'Ouest (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 282).

Les Capitaines Deschamps et Jacquinot y seront blessés.

Après la bataille d'Iéna et celle d'Auerstedt, livrée le même jour par Davout, la Prusse a son armée en miettes et les Saxons se soumettent à Napoléon.

Le 25 octobre 1806, Napoléon écrit depuis Potsdam, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’Administration de la guerre : "Monsieur Dejean, faites partir au 6 novembre 120 hommes du 14e de ligne, 120 du 12e légère, 120 du 2e légère, 120 du 4e légère, 120 du 25e légère, 120 du 64e, 120 du 108e, 120 du 48e, 120 du 13e légère et 120 du 32e, commandé chaque détachement par un officier, deux sergents, deux caporaux avec deux tambours. Ces détachements se dirigeront sur Mayence, Erfurt, Wittenberg et Berlin..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13332).

Le 30 octobre 1806, depuis Berlin, Napoléon écrit au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Faites partir de Mézières ... 150 hommes du 25e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 752 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13374).

Le 31 octobre 1806, Berthier écrit au Général Hulin : "... Les 274 hommes du 25e d'infanterie légère, les 99 hommes du 69e, les 103 hommes du 59e, les 314 hommes du 50e formeront un bataillon qui fera la garnison de Berlin jusqu'à nouvel ordre ; ils feront partie du corps du maréchal Ney, ils l'attendront à Berlin.
On nommera un chef de bataillon. Avoir soin de leur faire donner ce qui est nécessaire et les caserner dans un lieu qui sera appelé caserne du maréchal Ney ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 754 - Note. Minute de la main de Berthier).

Le 10 novembre 1806, Napoléon, resté à Berlin, écrit depuis cette ville, à Berthier, Major général de la Grande Armée : "… mon intention est qu'il soit formé 8 bataillons Provisoires … Chaque bataillon sera composé d'une compagnie fournie par chacun des 3es bataillons des corps qui sont à la Grande Armée ; chaque compagnie sera complétée à 140 hommes … Le 4e et le 5e bataillon se réuniront à Cassel, le plus tôt possible pour maintenir la tranquillité de l'électorat de Hesse-Cassel ; et vous remarquerez à cet effet qu'il faudra que vous donniez l'ordre au commandant de la 1re division militaire pour la compagnie du 14e régiment, au commandant de la 2e division pour la compagnie du 12e de ligne, et au commandant de Verdun pour la compagnie du 25e d'infanterie légère. Donnez ordre aux commandants de ces trois divisions d'organiser sur-le-champ ces compagnies et de les diriger sur Mayence …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13534).

Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 6e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 111e Régiment de ligne, 1 du 28e Régiment d’infanterie légère, 1 du 12e Régiment de ligne, 1 du 25e Régiment d'infanterie légère, 1 du 14e Régiment de ligne ; total : 720 hommes.

Le même 11 novembre 1806, le commandant du 6e Corps rend compte que, vu le nombre considérable de prisonniers, le 25e Léger formera la réserve des quatre escortes, sous la direction immédiate du Général Roguet (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 309).

IV/ LA CAMPAGNE DE POLOGNE, 1806-1807

Carabinier, chasseur et voltigeur 25e léger 1809-1812

Fig. 2 Carabinier, Chasseur et Voltigeur du 25e Léger entre 1809 et 1812 d'après les Collections alsaciennes

Le Maréchal Ney reste à Magdebourg jusqu'au 17 novembre; mais la 2e Division du 6e Corps est dirigée sur Berlin. Les Russes s'approchent de Varsovie et l'Empereur a résolu d'aller au-devant d'eux en se portant sur la basse Vistule où les Prussiens ont encore quelques détachements, notamment à Thorn.

Le 6e Corps, qui avec le 1er et le 3e corps, la Garde et la réserve de cavalerie, forme l'armée de réserve, se met en marche en plusieurs colonnes par la route de Posen. La 3e Division suit la 2e en ayant sa tête de colonne à trois journées de marche en arrière de la tête de la 2e Division. Tout le pays jusqu'à la Vistule a été traversé au commencement de novembre par Davout, Augereau et Lannes, sous le commandement en chef de Murat.

Le 25 Novembre, Napoléon quitte Berlin, pour se mettre à la tête de ses troupes. Murat est entré dans Varsovie sous l'enthousiasme des Polonais.

Ney est envoyé sur Thorn.

Le maréchal Ney fait connaître le 22 décembre que le 6e Corps prendra poste, le 25, sur Mlawa avec sa 1re Brigade, tandis que les autres éléments occuperont les points indiqués dans le dispositif ci-dessous : "... La 1re brigade de la 2e division (général Marchand), composée du 6e léger et du 39e de ligne, partant de Rypin, s'emparera de Mlawa ;
La 2e brigade ira à Rypin, le même jour (69e et 76e);
Le 59e, à Strasbourg ;
Le 50e, à Lautenburg ;
Le 27e, à Gurzno ;
Le quartier général de la 3e division (général Marcognet, en attendant l'arrivée du général Gardanne) et les grenadiers, à Rypin;
Le 25e léger arrive demain à Bromberg ; il aura rejoint l'armée (le corps d'armée) avant le 26 du courant ;
Le 3e hussards et le 10e chasseurs, avec deux pièces d'artillerie légère, aux ordres du général Colbert, sont en observation sur Graudenz, dans les environs de Radzyn et de Wambrisna
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 336).

Composition du 6e Corps du Maréchal Ney au 25 décembre :
1ère Division, Général Marchand : 6e Léger, 39e, 69e et 76e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 6393 hommes.
2e Division Vandamme : 25e Léger (3 Bataillons ; fort d’environ 1800 hommes, il est porté en route pour rejoindre l’armée), 27e, 50e et 59e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 4546 hommes.
Artillerie et Génie, 1121 hommes.
Cavalerie légère, Général Colbert : 3e Hussards et 10e Chasseurs : 6 Escadrons, 706 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).

A Soldau, Ney bat un reliquat de l'armée prussienne. Davout et Augereau ont culbuté les Russes à Golymin, le 26 Décembre. L'Armée française va donc pouvoir prendre ses quartiers d'hiver.

Le Maréchal Ney adresse de Soldau, le 28, à 7 heures du soir, un rapport au Major général, dans le but de lui faire connaître ses dispositions pour la journée du 29 décembre. Elles peuvent se résumer ainsi : Le Général Colbert, avec les 3e Hussards et 10e Chasseurs, 4 Compagnies de Voltigeurs des 69e et 76e, et 1 Compagnie d'artillerie légère, doit aller, de Neidenburg sur Willenberg; il sera suivi de la Brigade Marcognet. Le Général Marchand doit envoyer, de très bonne heure, sa 1re Brigade de Mlawa sur Willenberg, par Janow, tandis que sa 2e Brigade se portera de Soldau à Neidenburg. Le Général Gardanne, avec le 27e de Ligne, la réserve et le parc d'artillerie, doit prendre poste à Soldau, pendant que le 25e Léger, partant de Lautenburg, doit prendre position comme flanc-garde, entre Soldau et Neidenburg, et observant Gilgenburg. Quartier général, à Neidenburg; mais le Maréchal suivra le mouvement du Général Marchand sur Willenberg (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 342).

Le Maréchal Ney, écrit, de Neidenburg, le 31 décembre 1806, au Major général : "Demain, 1er janvier 1807, la brigade du général Marcognet (69e et 76e) quittera, à Ortelsburg, la grande route de Koenisberg pour se diriger sur Passenheim et appuyer à la droite de celle du général Labassée (27e et 59e) qui occupera, ce même jour, l'intervalle de terrain de Hohenstein à Passenheim.
Le général Colbert ira s'établir à Guttstadt, en passant par Passenheim et Wartenburg, tenant ainsi la tête du corps d'armée ; il sera appuyé par la 25e légère et le 50e qui prendront position demain à Altenstein et en avant de ce point.
D'après de nouvelles dispositions, la 6e légère occupera, le 2 janvier, avec son 1er bataillon, Osterode, le 2e sera placé intermédiairement jusqu'à Hohenstein, où s'établit demain le général Marchand avec le 1er bataillon du 39e, le 2e bataillon restant à mon quartier général, à Neidenburg ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 347).

Le siège des forteresses prussiennes du Nord de l'Allemagne se poursuit.

Le 9 janvier 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Wartenburg, au Général Colbert : "Mon intention étant de savoir positivement si les Prussiens sont assez en force à Königsberg pour défendre cette ville, je viens de donner les ordres nécessaires pour que toutes les compagnies des voltigeurs et grenadiers de l'armée, formées en six bataillons, d'après le tableau ci-après, s'assemblent sur le développement [du fleuve] de l'Alle, depuis Schippenbeil, Bartenstein et Heilsberg, et soient prêtes à exécuter les dispositions que je vous transmets pour cet effet. Les bataillons de voltigeurs s'assembleront à Bartenstein ; ils arriveront en traîneaux le 10 du mois courant ; c'est aussi le moyen que vous emploierez pour diriger votre marche sur Königsberg dans la matinée du 12 au 13 courant.
Les compagnies de grenadiers formant réserve aux ordres du colonel Lamartinière avec les 4 pièces d'artillerie commandées par le capitaine Martin occuperont : le premier bataillon, Schippenbeil ; le second, Bartenstein, où se tiendra l'artillerie, et le troisième bataillon, Heilsberg ; le surplus des 3e hussards et 10e de chasseurs devront être placés de manière à observer Domnau et Friedland, tandis que vous marcherez sur Preussisch-Eylau. Les colonels de ces régiments devront vous informer promptement, si l'ennemi s'avançait en force pour vous prendre en flanc ou menacer votre retraite.
Vous partirez avec 200 chevaux des 3e hussards et 10e chasseurs, commandés par les chefs d'escadrons Schöny et Saint-Léger, suivis de deux pièces de 4 et de vos trois bataillons de voltigeurs, et tâcherez de prendre les dispositions suivantes le premier jour, en arrière de Kreuzburg, laissant le 3e bataillon de voltigeurs en réserve à Preussisch-Eylau avec un brigadier et 4 chasseurs à cheval. Le second jour, vous avancerez sur Königsberg, s'il est possible, laissant le second bataillon de voltigeurs à Kreuzburg, à moins que vous n'ayez la certitude que vous n'aurez que peu de monde à combattre. Dans ce cas vous feriez approcher le 3e bataillon ; moitié irait prendre position derrière la Frisching à Gross-Lauth, l'autre moitié à Kreuzburg, derrière la Pasmar, marchant en avant avec les 1er et 2e bataillons de voltigeurs. A votre approche de Königsberg, vous enverrez de ma part un trompette pour sommer le commandant militaire de cette ville de l'évacuer et vous menacerez de la brûler si on s'opposait à la remettre à la disposition de l'armée française ; dans le cas contraire, toutes les propriétés seront respectées.
Si vous trouviez des forces ennemies à combattre, de manière à rendre la tentative infructueuse avec d'aussi faibles moyens et que vous dussiez songer à la retraite pour ne point compromettre vos troupes, vous ordonneriez le mouvement rétrograde sur Preussich-Eylau et vous inviteriez le colonel Lamartinière à se porter en secours à la droite de cette ville avec le 2e bataillon de grenadiers et deux pièces d'artillerie ; le 3e bataillon de grenadiers, établi à Heilsberg, recevrait du colonel Lamartinière l'ordre de venir le remplacer à Bartenstein, de même que le 3e bataillon du 25e régiment d'infanterie légère, placé à Seeburg, viendrait remplacer le 3e bataillon à Heilsberg, d'après l'invitation qu'en ferait le colonel Lamartinière, les ordres étant donnés à cet effet.
Je vous envoie le chef de bataillon Regnard, mon aide de camp, et M. Dalbignac, pour suivre vos opérations. Vous m'expédierez tous les jours soit des officiers de votre état-major, soit des estafettes sûres du pays, pour m'informer de tout ce qui peut m'intéresser dans cette mission importante. Je pense qu'il n'est pas inutile pendant votre marche de diriger des patrouilles de cavalerie légère sur Elbing et principalement sur Tapiau en remontant la rive gauche de la Prégel. Le corps du général L'Estocq a pris cotte direction pour se rendre à Insterburg
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 126).

Vers la mi-janvier 1807, le 6e Corps a la composition suivante :
Avant-garde, sous le Général Colbert, avec le 3e Hussards, le 10e Chasseurs, 6 Bataillons d'élite et 1 Compagnie d'artillerie légère.
2e Division (Général Marchand) : Brigade Bélair (6e Léger, 39e de Ligne) ; Brigade Marcognet (69e et 76e de Ligne).
3e Division (Général Gardanne) : Brigade Roguet (25e Léger et 27e de Ligne) ; Brigade Labassée (50e et 59e de Ligne).
Les six Bataillons d'élite du 6e Corps sont commandés par des chefs choisis et ont pour les diriger le Colonel Lamartinière (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 353).

Le 14 janvier 1807, le Maréchal Ney fait partir de Bartenstein pour Varsovie le Colonel Jomini, son premier Aide de camp, porteur d'un rapport qu'il doit remettre au Major général. Jomini atteint le Grand Quartier-général de Varsovie, le 18 janvier (distance de 250 kilomètres parcourue à raison de 60 kilomètres par jour) : "J'ai reçu hier (le 13), à 4 heures du matin, à Heilsberg, la lettre de Votre Altesse, datée de Varsovie, le 4 de ce mois.
Par mes dispositions du 9, je voulais diriger une forte reconnaissance sur Koenigsberg, pour m'assurer si l'ennemi avait définitivement évacué cette ville; mais de nouveaux renseignements m'y ont fait renoncer; ainsi, les deux premiers bataillons de voltigeurs occupent, depuis hier, la rive gauche de la Zain depuis Langheim et Leunenburg. Le 3e hussards est à Kaltwangen, le 1er bataillon de grenadiers, à Schippenbeil; ces troupes sont aux ordres du colonel Lamartinière établi à Kaltwangen.
Le 10e chasseurs à cheval, à Bartenstein et sur la route de-Preussisch-Eylau.
La 25e légère sera demain à Bischofstein, et le 27e de ligne à Seeburg, commandés par le général Roguet.
Le général Marcognet continuera d'occuper Passenheim et Bischoffsburg avec les 69e et 76e de ligne.
Le 3e bataillon de voltigeurs est placé à Buckgarben jusqu'à Bartenstein, occupant tous les débouchés sur la rive gauche de l'Alle, qui communiquent avec Domnau et Preussisch-Eylau.
Le 1er bataillon de grenadiers est à Bartenstein, le 3e à Heilsberg.
Le 50e régiment est à Guttstadt, et le 59e, en seconde ligne, entre Allenstein, Klingerswald et Nosberg.
Le 6e d'infanterie légère occupe Liebstadt et Mohrungen.
Le 39e de ligne, Liebemühl et Osterode ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 354).

Le Général Bennigsen, qui vient d'être nommé Généralissime de l'Armée russe, a résolu de tourner l'Armée française par sa gauche et de débloquer Danzig. Il menaçe notre droite et arrive à Heilsberg sur l'Alle, menaçant directement les 1er et 6e Corps. Le 21 janvier, il se heurte aux troupes du Maréchal Ney, qui, forment une pointe en avant de la ligne de cantonnements français; l'avant- garde de Ney, qui se trouve à Bartenstein, manque d'être enlevée.

Le 22 janvier 1807, à 6 heures du soir, le Maréchal Ney écrit, depuis Allenstein, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que le mouvement rétrograde de mon corps d'armée a commencé le 20. Les voltigeurs et grenadiers qui étaient sur le développement de l'Alle, couverts par deux escadrons du 10e chasseurs, se sont repliés par échelons depuis Schippenbeil, Bartenstein et Heilsberg ; ils arriveront ce soir à Guttstadt. Ce même jour, le 3e bataillon de voltigeurs, qui était à Langheim, s'est retiré avec le 3e de hussards sur Bischofstein, où se trouvait le 25e léger.
Le 25e léger et le 27e de ligne se sont retirés, le 21, le premier sur Seeburg et le dernier sur Allenstein, où se trouvait déjà le 59e.
Le 69e et le 76e et les quatre régiments de dragons du général Grouchy se replièrent, les 20 et 21, de Bischofsburg sur Passenheim ; cette colonne arrivera aujourd'hui à Neidenburg, où est aussi le 39e ; le 6e d'infanterie légère sera, le 22, à Hohenstein.
Les dragons couvrent la communication de Wittenberg et se lient par leur gauche au général Colbert, établi à Wartenburg depuis ce matin avec un bataillon de voltigeurs, un de grenadiers, deux pièces de canon et le 25e régiment d'infanterie légère.
Demain, à quatre heures du matin, le surplus des voltigeurs et grenadiers, le 10e de chasseurs, une compagnie d'artillerie légère et le 50e régiment partiront de Guttstadt pour venir prendre position à Allenstein ; à huit heures du matin, les 27e et 59e partiront d'Allenstein pour se rendre à Hohenstein. Au moyen de ces dispositions j'aurai, le 24, toutes mes troupes réunies depuis Hohenstein jusqu'à Neidenburg : là j'attendrai un jour pour connaître les desseins de l'ennemi ; mais je ne le crois pas assez en force pour qu'il ose m'attaquer sérieusement, car il n'a montré jusqu'à ce moment que beaucoup de cavalerie, peu d'infanterie et point d’artillerie ...
Le 20, mes colonnes ont été suivies par de la cavalerie russe et prussienne et aussi par quelque peu d'infanterie qui était portée sur des traîneaux. Le soir et pendant la nuit, cette cavalerie est venue insulter presque en même temps toutes les différentes positions occupées par nos troupes ; mais elle n'a approché de mes régiments d'infanterie qu'avec une grande circonspection. Elle a laissé quelques hommes et quelques chevaux blessés. Un escadron du 3e régiment de hussards, s'étant abandonné à trop d'impétuosité dans une charge, a été vivement ramené jusque sur l'infanterie et, a perdu quelques hommes ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 138; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 373).

"Nouvelles dispositions pour l’emplacement du 6e Corps, en conséquence du mouvement prononcé de l'ennemi sur le Corps d'armée du prince de Ponte-Corvo, et dans le but de couvrir la droite du 1er Corps et de lui laisser le temps de reprendre l'offensive.
Hohenstein, le 23 janvier 1807, à onze heures du soir.
L'ennemi paraissant diriger ses forces sur le Corps d'armée du prince de Ponte-Corvo, il est essentiel de couvrir sa droite et de lui laisser le temps de reprendre l'offensive.
En conséquence, les dispositions suivantes seront exécutées les 24 et 25 du courant ...
Les 25e d'infanterie légère et 27e de ligne iront demain s'établir à Mühlen et villages en arrière du lac de Mühlen, depuis Thyman jusqu'à Petzdorf ...
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 475).

Ney se met alors en retraite en direction de Gilgenbourg. Napoléon, quand il a acquis la certitude que le gros de l'armée russe est sur l'Alle lève aussitôt ses cantonnements pour marcher à l'ennemi, que Bernadotte a reçu l'ordre d'attirer à sa poursuite sur la basse Vistule. Bernadotte se bat à Mohrungen le 24.

Ney arrive à Gilgenbourg le 27, et se joint au 1er Corps de Bernadotte qui se dirige sur Osterode. Ney prend position avec Bernadotte sur le plateau en arrière d'Osterode et soutient le choc avec son audace et sa vigueur accoutumées jusqu'à ce que Benningsen, qui a espéré tomber à l'improviste sur ses cantonnements, se mette en retraite en apprenant l'arrivée du gros de l'Armée française qui se dirigeait vers Allenstein sur l'Alle. Le 30 Janvier, Napoléon a quitté secrètement Varsovie.

Le 2 février au matin, le 6e Corps part de Gilgenbourg, et arrive le 3 au matin à Allenstein.

A Liebstadt le 5 février 1807, il se heurte au corps prussien de Lestocq, dont il détruit l'arrière- garde. Les Prussiens refluent et sont poursuivis par la brigade Roguet (25e Léger et 27e de Ligne). Le capitaine Lefebvre du 25e Léger, frère du maréchal, est blessé lors des combats.

Le 8 Février 1807 débute la sanglante bataille d'Eylau. Sur la fin de la bataille, les Prussiens de Lestocq, qui ont pu échapper à Ney font leur apparition, ce qui peut changer le sort des combats. Heureusement, à la fin de la journée, le Corps de Ney rallie à son tour prenant les Russes sur leur flanc droit, ce qui pousse les Russo-prussiens à se retirer. L'hécatombe a été terrible pour les deux adversaires.

Le 8 février 1807, à 6 heures du soir, le Maréchal Ney adresse, depuis Althof, un rapport écrit au crayon, au Major général : "J'ai poussé, cet après-midi, le corps du général prussien Lestocq jusqu'à Schloditten, où il a pris position et paraît avoir fait sa jonction avec la droite des Russes.
La 1re brigade de la division Marchand (6e léger, 39e, général Belair) occupe Schloditten, mais n'y demeurera que jusqu'à 2 heures du matin, si l'ennemi reste en présence;
La 2e brigade de cette division (69e et 76e, général Marcognet) reste en avant d'Althof.
La 2e brigade de la division Gardanne (50e et 59e, général Labassée) est placée en arrière de ce village.
La 1re brigade (25e léger, 27e de ligne, général Roguet) est restée à Pompicken, où l'ennemi avait laissé un corps de flanqueurs assez considérable comprenant de l'infanterie, de la cavalerie et du canon. Cette brigade rejoindra, cette nuit, et s'établira à Drangsitten.
La cavalerie légère du général Lassalle ainsi que la brigade de dragons (20e et 26e régiments), en arrière d'Althof, où je resterai également.
Nous avons pris deux pièces de canon à l'ennemi et fait quelques prisonniers.
J'attends les ordres de Votre Altesse sur la position que je devrai prendre demain, en cas de bataille contre les Russes.
P.-S. La brigade Roguet rentre à l'instant
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 398).

Un 2e rapport, rédigé le 9, mais daté du 8, sans doute écrit par le Chef d'Etat-major de Ney, le Général Dutaillis, raconte : "Le 6e corps, aux ordres du maréchal Ney, se dirigeait sur Kreuzburg lorsqu'il rencontra, en avant de Pompicken, un corps prussien qui parut vouloir faire résistance.
Les dispositions de Monsieur le Maréchal lui firent abandonner ce projet. Il effectua sa retraite, par Leissen, Graventien, cherchant à brûler le pont sur le ruisseau qui passe près de Drangsitten, traversa Althof, y laissant quelques fantassins qui se cachèrent dans les maisons, de sorte que le maréchal, se portant sur ce village avec son état-major et n'étant précédé que de quelques tirailleurs (éclaireurs) de son escorte, fut assailli d'une grêle de balles qui interrompirent quelques instants sa marche. A l'arrivée d'une pièce de canon, l'ennemi évacua de suite (le village) et fit sa retraite sur Schloditten.
Le 6e léger et le 39e de ligne (1re brigade de la 1re division) traversant rapidement le village (d'Althof) purent prendre position en avant de Schloditten, entre ce village et la route de Koenigsberg, le 6e à la droite du 39e, le 1er bataillon du 6e et le 2e du 39e formant des crochets (défensifs), l'un face à Eylau, l'autre, à Schloditten.
Les autres troupes furent disposées de la manière suivante :
La 2e brigade (69e et 76e) de la 1re division, en arrière de Schloditten, en partie couverte par la cavalerie du général Lasalle, placée à la gauche du village et à quelque distance.
Les 50e et 59e (2e brigade de la 2e division) en arrière de la 2e brigade de la 1re division, le premier ayant la gauche appuyée à un bois, et ses deux bataillons étant de part et d'autre du chemin de Hoff à Schloditten. Les 25e léger et 27e de ligne (1re brigade de la 2e division) ainsi que les dragons, en réserve derrière Althof avec quelques piquets de cavalerie en observation à Graventien et Drangsitten.
Cette position fut prise à la tombée de la nuit. On tira plusieurs coups de canon dans la direction d'Eylau, ignorant si l'ennemi l'occupait encore, et dans celle de Anklappen et de Kuschitten.
Trois colonnes russes, profitant de la nuit, vinrent attaquer le 39e et le 6e léger; celle de gauche, principalement, réitéra plusieurs fois ses attaques, sans succès, sur le 6e léger, qui ne répondit à la dernière qu'à bout portant. La contenance ferme de ces régiments fit abandonner à l'ennemi le projet d'une nouvelle attaque. Les Russes se retirèrent en désordre, laissant un grand nombre de tués et de blessés sur le champ de bataille
" (H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", t.2).

Le 8 février, tard dans la soirée, mais avant minuit, le Maréchal Ney écrit, au crayon, l'ordre de mouvement du 6e Corps pour la journée du lendemain, ordre ainsi rédigé : "Ordre de mouvement du 9 février :
Le général Colbert, avec le 3e de hussards, le 10e de chasseurs et le 2e bataillon du 6e (léger), en position à Pompicken et Schlautienen, route de Landsberg à Kreuzburg.
Le 1er bataillon du 6e et le 39e, à Schloditten;
Les 69e et 76e, a Althof ;
Le 25e léger, à Lampasch, route de Donmau ; le 27e, à Kuschitten ;
Le 50e et le 59e, à Eylau;
Les dragons (20e et 26e régiments), à Kuschitten, envoyant des reconnaissances sur Donmau et sur Königsberg ;
Quartier général, à Eylau;
P.-S. La troupe se tiendra prête à marcher demain, à 6 heures du matin
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 401).

Le 17 Février, l'Empereur prescrit un mouvement rétrograde. Ney positionné en avant-garde à Guttstadt. Les Russes harcèlent les avant-postes français à défaut de tenter une nouvelle offensive.

Le Maréchal Ney dit, dans son Ordre du jour du 22 février 1807, concernant les dispositions générales pour le 23 : "Par suite des ordres de Sa Majesté, le 6e corps occupera Guttstadt et Allenstein, placera son parc, ses magasins et ses ambulances dans un point intermédiaire d'Allenstein à Osterode. La troupe sera cantonnée de manière à pouvoir se réunir en deux marches à Osterode, point de rassemblement général de la Grande Armée. En conséquence...
La 1re brigade de la 2e division, les 25e léger et 27e de ligne partiront de Sommerfeld et Reichswalde pour aller coucher à Quetz, Rosengarth et Münsterberg, occupant par des postes tous les ponts sur l’Alle depuis Knopen jusqu'à la hauteur de Münsterberg ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 270).

Le 23 févier 1807, le colonel Morel, du 25e Léger, est blessé d'un coup de mitraille à l'épaule et chute de cheval. Il ne pourra plus reprendre son service.

Le 27 février 1807, à 1 heure de l'après-midi, le Maréchal Ney écrit, depuis Allenstein, au Ministre de la guerre : "Je reçois à l'instant la lettre de Votre Altesse datée d'hier à minuit. Guttstadt a été évacué ce matin à 4 heures précises, ainsi que je l'ai annoncé par ma lettre d'hier. L'ennemi est resté en forces dans la forêt de Schmolainen, devant le 6e d'infanterie légère, jusqu'à 2 heures du matin ; après quoi ce régiment s'est replié sur Guttstadt, en fermant la marche de la colonne qui se dirigeait sur Allenstein.
Je viens de donner ordre au général Roguet avec les 25e léger et 27e de ligne, qui devaient se rendre à Petterswalde, de rétrograder sur Deppen et Heiligenthal ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 284).

Le 28 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Le maréchal Kellermann a formé les 5e, 6e, 7e et 8e régiments provisoires, qu'il va m'envoyer.
Je préfère que les détachements viennent à l'armée ainsi organisés ; car autrement il n'y a ni ordre, ni discipline. J'ai ordonné que les quatre premiers régiments provisoires qui étaient à Berlin, et qui déjà sont dégrossis, soient dissous et envoyés à leurs corps.
J'ordonne que les 5e, 6e, 7e et 8e aillent à Berlin, et qu'il en soit formé un 9e, un 10e, un 11e et un 12e provisoires. Mais il est quelques corps, tels que le 64e de ligne et le 25e d'infanterie légère, qui ne sont point sous les ordres du maréchal Kellermann : ordonnez aux commandants des dépôts de ces régiments d'obéir aux ordres de ce maréchal, et d'envoyer tous leurs hommes disponibles à Mayence pour entrer dans les régiments provisoires ...
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11901 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14437).

Le 28 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de Réserve de Gardes Nationales : "Mon cousin ... Il est des dépôts qui n'ont point fourni de détachements aux régiments provisoires, tels que ... celui du 25e léger qui est à Verdun, peut-être d'autres que je ne me rappelle pas dans ce moment. Écrivez au ministre Dejean et aux commandants de ces dépôts pour qu'ils vous envoient des hommes pour recruter 1eurs régiments ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14441).

3 et 4 mars combats près de Guttstadt.

Le 3 mars 1807, le Maréchal Ney adresse, depuis Guttstadt, son Rapport au Ministre de la Guerre : "Conformément aux dispositions que j'avais arrêtées hier pour la marche de mon corps d'armée sur Guttstadt, le général Roguet s’est mis en mouvement à 5 heures précises du matin, parlant d’Heilingenthal et d'Ankenau pour se diriger sur Queetz, qui n'a été que faiblement défendu par les cosaques. Le 25e d'infanterie légère a changé de direction à gauche pour s'emparer de Lingnau et de Neuendorf, tandis que le 27e de ligne continuait rapidement sa marche sur Glottau et Guttstadt au travers d'une nuée de cosaques. Le 25e, après avoir exécuté son mouvement et pris position, a été entièrement cerné par les cosaques. Ce régiment a essayé plusieurs charges sans s'ébranler et sans éprouver aucune perte ; bientôt l'ennemi s'est borné à le tenir bloqué Pendant ce temps-là, les régiments commençaient à se déployer sur la hauteur en arrière de Guttstadt, tandis que le 27e se dirigeait sur Schmolainen qu'aurait dû occuper le 6e légère qui, par un malentendu, n'est arrivé qu'à trois heures de l'après-midi.
Cependant l'ennemi montrait environ 3.000 hommes de cavalerie sur les hauteurs d'Altkirch et indépendamment de cela deux bataillons d'infanterie russe et plusieurs escadrons de cavalerie s'avançaient sur le 27e. Ce régiment, après un assez long feu de 2 rangs et une vive canonnade, a poussé l'ennemi jusqu'à la seconde position de Schmolainen, défendue par 6 pièces de canon, 4 bataillons et 1200 chevaux. Le général Colbert venait de déboucher sur Neuendorf avec le 39e de ligne et le 10e de chasseurs ; il avait ordre de s'emparer d'Altkirch, de dégager le 25e et de le faire serrer sur lui. Son mouvement était appuyé par les dragons du général Grouchy. Cette attaque a eu le succès que j'en attendais, l'ennemi s'est replié.
Certain alors qu'il n'y avait que de la cavalerie sur les hauteurs d'Altkirch, j'ai lait serrer les 50e et 59e sur le 27e, flanqué par la cavalerie légère du général Lasalle, pour forcer l'ennemi dans sa position de Schmolainen. Le 27e a marché avec une grande résolution sans tirer an coup de fusil, sous un leu très vif de mousqueterie et la mitraille de ses pièces de canon ; la hauteur a été franchie avec rapidité. Arrivé sur le plateau, ce régiment a commencé à son tour un feu de rangs bien nourri qui a jeté l'ennemi dans la plus grande déroute ; son infanterie jetait les fusils et les gibernes pour se sauver plus vite dans les bois qui se trouvent dans la direction de Peterswalde où il y avait une réserve. La cavalerie légère du général Lasalle n'a jamais pu charger à cause de la difficulté des chemins et de la vitesse avec laquelle mon infanterie poursuivait l'ennemi. La cavalerie russe faisait l'arrière-garde pour sauver l'artillerie, elle e extrêmement souffert ; la terre est jonchée de cadavres et de chevaux ; elle a été poursuivie jusqu'à Zechern, Peterswalde et Gronau ...
A 4 heures de l'après-midi, l'ennemi a disparu, se jetant dans les forêts de Freymarkt.
… Cc n'est point exagérer que de porter sa perte à 1.200 hommes ; nous avons quelques officiers d'infanterie russe et de cosaques prisonniers avec une centaine d'hommes, sans compter ceux qu'on ramasse de tous les côtés …Notre perte se réduit à 50 ou 60 hommes tués ou blessés des 27e et 25e régiments ...
Nous avons trouvé ici 16000 rations de pain et 200 sacs d'avoine ; cette prise a fait grand plaisir, c'est une première récompense des efforts de la troupe ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 260 ; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 431).

Le 4 mars 1807, Bertrand écrit à l’Empereur : "Le 25e léger fut hier environné par les cosaques, et les officiers m'ont dit qu'ils croyaient avoir eu affaire à 3.000 cosaques ; il y a eu une affaire assez vive pour emporter la position de Schmolainen ; le 27e de ligne s'est très bien conduit" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 292).

Concernant les combats du 4 mars 1807, Bennigsen déclare : "… Le maréchal Ney, comme on le voit par son rapport, avait sur les deux points de Zechern et de Peterswalde seulement les 50e, 27e et 59e régiments de ligne avec deux compagnies de voltigeurs du 25e léger. Toutes ces troupes, comme on le verra ensuite par des pièces authentiques, n’étaient même pas concentrées et montaient à cette époque tout au plus à 4000 hommes…". Les pièces authentiques auxquelles Bennigsen fait allusion n’ont pas été retrouvées. Au 15 mars, les effectifs des Régiments mentionnés étaient de 1760 hommes pour le 50e, 1625 pour le 27e, 1704 pour le 59e (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 295).

Le 5 mars 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Guttstadt, au Ministre de la Guerre : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que l'ennemi continue d'occuper avec environ 40.000 hommes d'infanterie et cavalerie la position de Launau ; mais je ne puis distinguer ce qu'il y a vers Heilsberg, quoique les fumées des bivouacs annoncent la présence d'une réserve. Les avant-postes bordent la forêt, de la route de Launau à Freymarkt, jusque vis-à-vis de Peterswalde et de Zechern. Les sentinelles de part et d'autre et les vedettes à cheval sont à demi-portée de pistolet. Je puis écraser toute cette troupe à coups de mitraille ; mais j'ai défendu de tirer un coup de canon ni de fusil, parce que si le maréchal Soult appuyait mon attaque sur Launau, je ne crois pas que l'ennemi puisse sauver ni infanterie ni canons.
Hier, l'ennemi, sentant combien sa position était critique et croyant que je n'avais à Zechern que quelques compagnies d'infanterie, commença, dès 7 heures du matin, l'attaque de ce poste avec une grande impétuosité et fut repoussé avec grandes pertes. La fusillade continua sans cesse ; il manœuvra par sa droite et faisait mine de vouloir pénétrer dans la forêt entre Zechern et Peterswalde, pour couper la retraite au 50e régiment, mais les deux compagnies de voltigeurs et les deux de carabiniers du 25e léger et le 27e de ligne, soutenu par le 59e, donnèrent si brusquement sur la colonne d'infanterie russe qui a osé sortir un instant de la forêt, secondée par une nuée de cosaques que l'ennemi se retira dans un désordre affreux.
Une affaire générale allait s'engager et je n'étais pas en mesure de soutenir mes troupes, tandis que l'ennemi continuait à renforcer les siennes. J'ordonnai à mes réserves de rester dans les positions défensives et de se borner à un feu de file soutenu par le canon.
L'ennemi, manœuvrant très mal, vint sept à huit fois dans le plus grand désordre et avec des cris affreux jusqu'à quinze pas devant mes bataillons ; mais il trouva partout la mort et tant de fermeté, particulièrement dans le 50e régiment, qu'il se retira en désordre, laissant la terre jonchée de cadavres.
Vers 3 heures de l'après-midi, le feu cessa vis-à-vis de Peterswalde et l'ennemi commença à réunir tous ses moyens pour attaquer Zechern ; il fut constamment repoussé. Enfin, à 7 heures et demie du soir, il vint encore faire une attaque, aussi infructueuse que les précédentes. Un bataillon du 59e vint renforcer le 50e, qui était épuisé de fatigue et avait perdu beaucoup de monde en blessés et tués. Enfin, à 10 heures et demie du soir, l'ennemi monta pour la dernière fois à 'assaut, parvint à gravir la hauteur et à pénétrer jusqu'à quarante pas du 50e régiment. Le général Labassée avait fait retirer toutes les sentinelles et tendu ce piège à l'ennemi. Le feu de deux rangs commença aussitôt et les bataillons russes ont été culbutés en laissant la terre jonchée de leurs morts. Toute la nuit se passa tranquillement.
Ce matin, nos soldats ont fait un trait de générosité et d'humanité qui mérite d'être cité. Il restait sur le champ de bataille plusieurs blessés russes. Tant qu'on avait des moyens d'évacuation, on y mettait un Russe et deux autres soldats français blessés. Au grand jour, il restait encore 15 soldats russes blessés. Après avoir été pansés, ils reçurent de nos soldats quelques pommes de terre et furent portés sur la ligne des sentinelles russes, en leur criant qu'on leur rendait des blessés, parce qu'on manquait de moyens d'évacuation, afin que ces malheureux ne soient pas tués, étant sans défense, dans le cas où la bataille recommencerait. Des officiers russes sont venus recevoir les blessés et ont témoigné la plus grande reconnaissance pour ce procédé des soldats français, en leur disant : « Braves Francais, il est fâcheux que deux nations aussi dignes de s'admirer pour leur valeur, soient obligées do s'entrégorger ; espérons la paix. »
La perte de l'ennemi pendant la journée d'hier a été au moins de 2.000 tués ou blessés. De notre côté, nous avons eu environ cent cinquante tués et blessés au 50e régiment ; douze au 59e ; quatre-vingts au 27e de ligne et vingt, aux compagnies de voltigeurs et de carabiniers du 25e léger.
Voici les dispositions que j'ai prises ce matin pour me concentrer davantage et être en mesure de repousser toute agression de la part de l'ennemi.
Le 59e est venu remplacer le 50e, que j'ai placé en seconde ligne derrière Zechern et Peterswalde ;
Le 6e d'infanterie légère est venu prendre position à la tête du bois pour remplir l'intervalle de Zechern à Peterswalde.Le 76e a remplacé ce régiment à Schmolainen ;
Le 27e de ligne à Peterswalde ;
Le 25e d'infanterie légère à Mawern, Rosenbeck et Gronau, soutenu par le 39e à Altkirch ;
Le 69e, à Guttstadt ;
La cavalerie légère du général Lasalle à Zechern et Peterswalde ; il y a aussi deux régiments de dragons dans ce dernier endroit ; les deux autres sont en réserve à Schmolainen ;
Les 3e hussards et 10e chasseurs à Mawern, Rosenbeck et Gronau, communiquant avec les troupes du maréchal Soult à Benern.
J'attends les ordres de Sa Majesté et la troupe est prête à marcher à l'ennemi
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 298; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 434).

A noter que le 17 janvier 1807, le Général Bennigsen a adressé depuis Vilna, au général Fock, concernant le combat du 4 mars 1807 à Zechern, une lettre à charge contre le Général Sacken : "Je vous envoie le compte rendu de la chaude affaire de Zechern ; vous verrez par vous-même la maladresse du général Sacken. Disposant de 20000 hommes environ, il eut à lutter, comte vous le constaterez, contre 2 compagnies de voltigeurs, 2 de carabiniers, le 25e régiment léger et le 27e de ligne, soutenus par le 59e régiment d'infanterie, et les pertes qu'il infligea à l'ennemi ne s'élèvent qu'à 262 hommes tués ou blessés. Vous remarquerez aussi que le corps de Ney comptait en tout à cette époque 12.630 hommes. Ainsi le général Sacken eut en réalité affaire à 3.000 hommes, ou plus exactement il se fit battre par ce petit détachement. C'est pour cela que le maréchal Ney dit dans son rapport : « L'ennemi manœuvrait très mal ... » et plus loin : « Il attaqua dans le plus grand désordre. » Tel fut l'exploit du général Sacken qui nous coûte 500 hommes tués. Vous observerez aussi plus loin que le maréchal Ney demande que le général Gardanne, commandant d'une de ses divisions, soit relevé de ses fonctions pour la faute qu'il commit ce jour-là et dont le général Sacken ne sut pas profiter. Je vous demande alors si, lorsque dans l'armée française on se montre aussi sévère envers un général de division qui s'est rendu coupable d'une petite faute, le général Sacken n’aurait pas dû être chassé depuis longtemps de notre armée pour les fautes grossières qu'il eut à se reprocher pendant sa carrière dans maintes rencontres avec l’ennemi ?..." (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 261).

Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
6e corps
... 25e léger ...
Dépôts à Fordon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le 11 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Cors de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin ... Je vous ai écrit aussi pour faire diriger sur Mayence tous les détachements du 64e, du 25e légère, du 14e de ligne, du 72e et du 55e, hormis ceux des régiments qui sont à Paris et à Boulogne qui n’entrent pas dans la formation des régiments provisoires. Écrivez au ministre Dejean pour qu’il vous fasse connaître quand ces détachements partiront" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14566).

Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataill d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : … Pour la Grande Armée … 25e léger 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).

Le 20 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande ARMÉE : "… Les trois bataillons du 7e régiment d'infanterie légère qui sont à l'armée seront réduits à deux bataillons. Tous les soldats appartenant au 3e bataillon seront incorporés dans les deux premiers. Le reste du 3e bataillon retournera joindre le 4e bataillon, même chose ... pour le 25e léger" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 956 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14758).

Le même jour, 20 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Pourquoi la 25e légère et le 14e de ligne n'ont-ils rien fourni au 7e régiment provisoire ? ... Il est convenable de réparer cette omission ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14774).

Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
25e légère 47
[Pour les grenadiers] ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).

Le 22 mars 1807 encore, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Le 24e de ligne est à 4 bataillons ; il y en a 3 à l'armée. J'ai ordonné que tous les soldats du 3e bataillon complétassent les deux premiers et que les officiers et sous-officiers formant le cadre de ce 3e bataillon se rendissent en France, pour y être recomplétés. Je vois que le 4e bataillon aura une force de 1 100 hommes. Il serait peut-être convenable de donner à ce bataillon 800 conscrits sur ce qui reste de la réserve de 1807.
Même opération a été faite pour le 7e de ligne ; mais, celui-ci devant avoir 1 600 hommes à son 3e bataillon, il suffira de lui donner 200 hommes de la réserve de 1807.
Même opération a été faite pour le 25e léger ; mais celui-ci ayant 1 499 hommes à son 3e bataillon, il sufîra de lui donner 300 hommes de la réserve de 1807.
Par ce moyen, ces trois bataillons auront chacun 1 800 à 2 000 hommes et formeront un bon présent sous les armes, capables de se porter dans l'intérieur ou partout où ils seraient nécessaires
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14812).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 25e ... d'infanterie légère ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère
Numéros des Régiments, et noms des Colonels
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres
Numéro des Bataillons
Emplacement, et conscription de l'an 1807
Division Militaire
25e Morel

Amy
Griolet
Arné
Glaize
Dauby
Curez

Major
1er
2e
3e
4e
Quartier-maître





A Verdun
Conscrits du Cantal et de la Doire


3e Division, 6e Corps
3e Division, 6e Corps
3e Division, 6e Corps
2e

Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, vous aurez probablement reçu les ordres du ministre de la Guerre qui vous auront fait connaître que je renvoyais en France le cadre des 3es bataillons des 16e, 7e et 25e d’infanterie légère et du 24e de ligne. Vous reformerez ces cadres pour former les dépôts de ces régiments et vous ferez partir les 4es bataillons bien armés. S’ils ont des draps, vous les ferez partir tout habillés. S'ils n'ont pas d'habits, vous les ferez partir sans être habillés, et vous les dirigerez sur Berlin où on les habillera. Le principal est qu'ils soient parfaitement armés. Ainsi je compte que le lendemain de la réception de la présente lettre, vous ferez partir les 4es bataillons des 16e, 7e et 25e légère, du 24e de ligne et le 3e bataillon du 21e de ligne. Chaque bataillon, fort de 1200 hommes, habillés ou non, en ayant soin de m'envoyer l'état de ce qui manque à chaque bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15376).

Le même 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, une seconde lettre au Maréchal Kellermann : "Mon cousin ... … Vous pouvez appeler quelque chose du 64e, 25e légère et d'autres régiments qui ne sont pas dans votre commandement ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).

Selon un "Etat sommaire des Hommes du 6e Corps d’Armée prêts à combattre", daté de Guttstadt, le 25 avril 1807, le 25e d'infanterie légère, à la 2e Division, compte 1355 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 155).

Selon un "Etat dressé en conséquence des dispositions de la lettre de S. E. le Maréchal Ney en date du 26 avril courant", le 25e Régiment d'infanterie légère a, à cette date, 139 hommes rayés des contrôles, absents depuis trois mois sans autorisation; 41 hommes absents depuis moins de trois mois et rayés provisoirement; 35 hommes reconnus déserteurs et jugés par contumace; 128 hommes prisonniers de guerre (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 57).

Le 8 mai 1807, le Maréchal Ney écrit, depuis Guttstadt, au Ministre de la Guerre : "… Je fais tracer aujourd’hui les positions que les régiments occuperont d’ici à quelques jours.
Les corps baraqueront séparément, mais assez rapprochés pour présenter des masses en cas d'attaque. Cette disposition est plus convenable au terrain que j'ai à défendre. Les divisions forment des échelons entre elles, couvrent les principales communications de Liebstadt et Deppen et peuvent se réunir très promptement dans les positions défensives indiquées pour chacune d'elles.
Voici l'emplacement des campements par régiment :
... 2e division.
1ère brigade, le général Roguet, à Scharnick.
25e légère, sur les hauteurs en avant de Linguenau, occupant Beiswalde et se liant avec le 76e ;
27e de ligne : 1er bataillon, sur la hauteur à droite de Scharnick ; 2e bataillon, sur les hauteurs en arrière de Wolfsdorf.
Ce régiment lie ses postes avec Elditten du 4e corps d'armée ...
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 69).

Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE LEGERE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 25e 300 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).

Composition du 6e Corps du Maréchal Ney au 31 mai 1807 :
1ère Division, Général Marchand : 6e Léger, 69e, 39e et 76e de Ligne, 10 Bataillons, 6673 hommes.
2e Division Bisson : 25e Léger (3 Bataillons), 27e, 50e et 59e de Ligne, 9 Bataillons, 6448 hommes.
3e Division, Général N. : En formation ; 1510 hommes.
Artillerie, Génie et Gendarmerie, 24 pièces, 1331 hommes.
Cavalerie légère, Général Colbert : 3e Hussards, 10e et 15e Chasseurs : 9 Escadrons, 935 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

La belle saison est revenue et avec elle la reprise des manœuvres. Ce sont les Russes qui débutent les hostilités, concentrant leurs efforts sur Ney.

Le 5 juin 1807, ont lieu les combats de Guttstadt et Deppen. Le chef de bataillon Griolet, les capitaines Lajoie, Nicaise et Vilain sont blessés.

Le 5 juin 1807, le Colonel Morel du 25e Léger aurait été fait prisonnier, selon Bennigsen (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 138).

Le 5 juin 1807au soir, Ney adresse à Berthier, depuis Ankendorf, son Rapport : "Dès 5 heures du matin, j'ai été prévenu, par mes avant-postes, que l'ennemi marchait sur Altkirch avec des forces considérables en infanterie, cavalerie et artillerie ; je me suis aussitôt rendu sur le terrain, après avoir donné ordre aux troupes de se tenir prêtes à marcher.
La première colonne ennemie, forte d'environ 10,000 hommes, ne s'est emparée d'Altkirch qu'après les plus grands efforts. Le 39e, commandé par le colonel Loyer arrivé la veille, s'est couvert de gloire en repoussant cinq charges de cavalerie et toutes les attaques de l'infanterie russe. La bravoure de ce régiment m'a permis (donné le temps) de faire mes dispositions défensives.
L'ennemi avait formé quatre attaques principales : la première sur Altkirch , la seconde sur Amt-Guttstadt, la troisième sur Wolffsdorf et Lingnau, et la quatrième sur Bergfried, point où il a passé sur la rive gauche de l'Alle.
Les (mes) troupes placées sur ces divers points l'ont contenu (l'ennemi) en lui faisant un mal affreux en tués et blessés; enfin ce n'est que vers 11 heures du matin qu'il (l'ennemi) a déployé sur le front de Lingnau et d'Altkirch, environ 15,000 hommes d'infanterie, une artillerie nombreuse et au moins autant de cavalerie que j'ai d'infanterie à mon corps d'armée.
Je ne puis détailler aujourd'hui toutes les manœuvres que j'ai fait exécuter aux (à mes) troupes ; j'attendrai (pour cela) les rapports particuliers des corps ; mais je puis assurer à Votre Altesse qu'il est impossible de se battre avec plus de valeur que ne l'ont fait toutes mes troupes, indistinctement, contre des forces infiniment supérieures.
Les 6e, 25e et 31e d'infanterie légère ont repoussé des charges de cavalerie considérables ; enfin, vers les 1 heure, l'affaire est devenue tellement vive que toutes les brigades de l'armée (du corps d'armée), l'une après l'autre, et les divisions souvent réunies n'ont cessé de faire un feu continuel de deux rangs et de bataillon.
L'ennemi a manœuvré lentement. Dès 8 heures du matin, j'étais enveloppé partout et mes communications avec les maréchaux Davout et Soult étaient coupées. Malgré cette situation critique, l'ennemi n'a pu parvenir à rompre un seul peloton de mon infanterie, et la retraite s'est faite, à 2 heures de l'après-midi, dans le plus grand ordre et avec un ensemble qu'on obtient rarement dans une affaire aussi chaude.
J'ai eu beaucoup de tués et de blessés par la mitraille et la mousqueterie ; mais, certes, la perte de l'ennemi est quadruple ; la raison de cette différence est qu'il voulait tout culbuter avec sa nombreuse cavalerie et que, malgré l'opiniâtreté qu'il a mise dans les charges qu'il n'a cessé de faire jusqu'à 4 heures du soir, il n'a obtenu aucun succès.
A 4 heures, j'ai pris position à Ankendorf et l'ennemi s'est établi devant moi, en avant (au sud) de Queetz.
Je n'ai perdu ni canons, ni drapeaux. Je regrette le brave général Roguet que je crois tué (blessé et fait prisonnier) ; il a été renversé à côté de moi par un coup de mitraille.
Le 3e de hussards, les 10e et 15e de chasseurs ont fait des prodiges de valeur malgré leur infériorité ; ils ont profité de toutes les charges que l'ennemi faisait sur l'infanterie pour tomber ensuite sur lui.
Le colonel Mouriez, du 15e chasseurs et le chef d'escadron Valmabelle, du même corps, ont été tués ; il y a aussi plusieurs officiers du 3e de hussards et du 10e de chasseurs blessés.
Je n'ai point perdu d'officiers supérieurs d'infanterie. J'estime ma perte en tués et blessés à 1,800 hommes ; nous avons fait, je le répète, beaucoup plus de mal à l'ennemi ; nous avons fait aussi quelques prisonniers.
Je ne dois point vous laisser ignorer que le colonel Laplane (du 6e léger) s'est conduit avec la plus rare distinction à la tête de son régiment.
J'attends les ordres de Votre Altesse ; je lui ai fait écrire plusieurs fois ce matin, mais la communication a été longtemps interceptée avec Deppen, où cependant l'ennemi n'a point pénétré.
P. -S.— Je viens de reconnaître la position de l'ennemi; il est établi en avant (au sud) de Queetz ; il montre deux grandes lignes d'infanterie et une de cavalerie; j'ai estimé, de même que les généraux qui m'accompagnaient, les deux lignes d'infanterie à 35,000 ou 40,000 hommes
" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 142; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 453).

Dans le rapport du Maréchal Ney du 8 mai au Ministre de la guerre, il est dit que le général Roguet avec le 25e léger et le 27e de ligne, formant sa brigade, occupait Lingnau et Scharnick ; il s'y arrêta pour attendre l'arrivée du reste de ses troupes qui avaient été délogées de Lingnau. Mais à ce moment arriva le général Olsoufiev avec sa colonne ; il ordonna au général Somov d'attaquer le village avec sa brigade. L'ennemi le défendit quelque temps vigoureusement ; il en fut néanmoins délogé et forcé de se replier dans le bois, où le feu devint de nouveau très vif. Dans ce moment arrivèrent encore le régiment d'Ouglitch et le général Alexéïev avec sa brigade au secours du général Somov ; alors nos troupes se jetèrent, la baïonnette baissée, sur l'ennemi qui fut battu sur ce point complètement. Le général Olsoufiev fit prisonniers le général Roguet lui-même, blessé à la jambe, 5 officiers et 231 soldats ..." (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 143).

Dans le rapport du Maréchal Ney, adressé de Deppen à l’Empereur, le 6 juin 1807 à 4 heures du soir, il est dit : "… Ma perte se réduit à peu de monde ; j'estime qu'elle est moitié moins qu'hier, mais plusieurs généraux et officiers supérieurs ont été blessés, entre autres, le général Dutaillis, chef de mon état-major, qui a eu le bras droit emporté ; j'espère qu'il n'en mourra point ; il s'est rendu à Osterode ; le général Marcognet blessé ; le colonel Frappart, du 50e, blessé ; le chef de bataillon Gnober, du 25e léger, blessé, et beaucoup d'autres dont le rapport ne m'est pas parvenu ; l'adjudant-commandant Mallcrot, sous-chef de l'état-major, mortellement blessé. Tous les généraux, colonels et officiers ont rivalisé de bravoure et de vigueur dans une affaire aussi chaude ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 460).

Mais à l'arrière Napoléon a concentré 150.000 hommes tandis que Ney recule pied à pied. Les Russes décident alors de se replier sur Heilsberg. L'avant-garde de Murat entre au contact et celui-ci à son habitude lance sa cavalerie à l'attaque.

Le Maréchal Ney reçoit, le 12, vers 1 heure de l'après-midi, à Launau, l'ordre suivant du major général, expédié d'Heilsberg, à 11 h. 30 du matin : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, ordonne que vous vous portiez aujourd'hui, avec votre corps d'armée, à Eichhorn, route d'Eylau. Je vous préviens que la plus grande partie de la réserve de cavalerie, une partie de la réserve d'infanterie du maréchal Lannes et le 4e corps, se rendent à Eylau par Landsberg; ainsi, vous êtes couvert sur votre gauche. Le quartier général sera ce soir près d'Eylau. Le commandant du 6e corps rédige aussitôt l'ordre de mouvement à exécuter dans l'après-midi, et au plus tard à 3 heures. Cet ordre comporte le rappel de la Brigade Brun (25e et 31e Légers) laissée à Guttstadt, et qu'une Division polonaise doit relever le soir même en vertu d'un ordre particulier du Major général. De Launau, le 12, à 2 heures de l'après-midi, le Maréchal Ney accuse réception de l'ordre reçu quelques instants plus tôt, et rend compte que, sauf incidents imprévus, le 6e Corps sera en position, à gauche et à droite d'Eichhorn, à 10 heures du soir (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 475).

Le 13 juin 1807, à 10 heures du matin, le Maréchal Ney, depuis Eichhorn, donne l'Ordre de mouvement : "Les troupes du 6e corps d'armée se mettront en marche à midi précis pour se diriger sur Preusch-Eylau, marchant la droite en tête ; elles seront précédées par la brigade de cavalerie légère du général Colbert (3e hussards, 10e et 15e chasseurs); cette brigade se tiendra toujours à une distance convenable de la tête de colonne de l'infanterie, de manière à ne pas la perdre de vue.
Lorsque l'armée (le corps d') arrivera près d'Eylau, la cavalerie marchera par quatre, l'infanterie défilera par section. Les capotes seront roulées sur les sacs ; on marchera dans le plus grand ordre, chaque officier sera à son poste ; les voitures de bagages et les chevaux de main ne seront pas soufferts dans la colonne au moment qu'elle défilera pour Eylau. Les positions de la cavalerie et des deux divisions d'infanterie (au-delà d'Eylau) seront jalonnées ; M. le maréchal les indiquera (ces positions) à mesure que la troupe aura débouché d'Eylau.
La brigade d'infanterie légère, commandée par le général Brun, partira, trois heures après son arrivée à Eichhorn, et suivra la direction de l'armée (corps d') pour reprendre son rang de bataille. Le parc d'artillerie à Landsberg ; le quartier général à Eylau
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 476).

Les Russes finissent par reculer avec l'arrivée des renforts français et vont se coincer eux même dans la nasse de Friedland, le 14 Juin. Le 6e Corps de Ney s'enfonce héroïquement au milieu des lignes russes pour parachever une victoire sans appel. Le 25e Léger aura de nombreuses pertes. Le chef de bataillon Rémond et le capitaine Renard seront mortellement blessés.

Le 24 Juin 1807 Ney écrit à Berthier : "le 25e Léger se trouve sans chef, tous ayant été blessés. Le colonel Morel s'est cassé l' épaule à la fin de la campagne dernière et ne pourra pas de sitôt servir. Je propose de le remplacer par le chef de bataillon Baptiste du 50e régiment, officier extrêmement brave, rempli de mérite".

Le nouveau colonel Joseph Anselme dit Baptiste est nommé à la tête du régiment le 26 Juin 1807. On répartit les hommes dans bataillons désormais à 6 compagnies dont une de carabiniers et une de voltigeurs. Le 3e bataillon repart pour le dépôt de Verdun, tandis que ses carabiniers et voltigeurs se rendent à Dantzig.

Le 22 septembre 1807, "Le maréchal Kellermann ayant reçu l'ordre de ne plus rien envoyer aux bataillons de garnison, le ministre propose de renvoyer à Verdun un détachement du 25e d'infanterie légère, qui était destiné à faire partie d'un de ces bataillons de garnison et qui vient d'arriver à Mayence"; Napoléon répond : "Le laisser jusqu'à nouvel ordre à Mayence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1303).

L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il décide d'envoyer des troupes. Fin Août, les deux premiers Bataillons sont dirigés vers l'Espagne avec le Maréchal Ney et son ancien Corps d'Armée.

Surtout, ce sont des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.

Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Son 8e Régiment provisoire d’Infanterie (légère) sous le Major Peschery, compte des détachements des 21e, 25e, 26e et 27e Légers. Attachés en juillet 1808 au Corps de Dupont, ils capituleront à Bailen.

Le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets ...
Quant aux quatre compagnies du 17e d'infanterie légère, qui arrivent toutes ensemble, à celles du 34e de ligne, à celles du 51e de ligne, à celles du 61e, à celles du 94e, à celles du 95e, à celles du 28e d'infanterie légère, à celles du 25e d'infanterie légère, à celles du 105e de ligne, à celles du 14e de ligne, à celles du 85e, à celles du 3e, à celles du 21e, à celles du 33e, formant quatorze bataillons, chacun de 600 hommes, c'est-à-dire de 7 à 8,000 hommes, ils continueront leur route sans s'arrêter jusqu'à Orléans, en marche ordinaire, et ils seront formés à Orléans. ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).

Le 30 novembre 1807, à Venise, "En raison de la difficulté que les dépôts des 12e et 14e régiments d'infanterie de ligne et 25e régiment d'infanterie légère éprouvent à compléter les quatre compagnies de 150 hommes qu'ils ont ordre de fournir chacun au corps d'observation de la Gironde, le général commandant la 2e division militaire propose d'utiliser lès compagnies de ces régiments employés aux travaux du canal de Saint-Quentin"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1472).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 6e corps
25e 100 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

LES REGIMENTS PROVISOIRES LEGERS A BAILEN EN JUILLET 1808

Des régiments provisoires pour les Corps d'Observation qui pénètrent en Espagne à la fin 1807 et début 1808 ont été créés, associant des petits bataillons de 4 compagnies pris dans les Dépôts. Parmi ces régiments : le 7e régiment provisoire léger (Major Deslon) qui compte des détachements des 6e, 9e, 24e et 28e Léger, et le 8e régiment provisoire Léger (Major de Peschery) associant des détachements des 21e, 25e, 26e et 27e Léger. Ces bataillons, qui font partie du 2e Corps d'Observation de la Gironde du général Dupont, vont capituler à Bailen, le 23 juillet 1808.

Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
5e régiment de marche :
1er bataillon, à Nancy, six compagnies. 840
2e bataillon, à Mayence, neuf compagnies. 1.260 2100 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
5e Id. 2.520 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 5e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
9° 5e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 6e CORPS ...
3e bataillon de 6 compagnies.
Deux compagnies, Luxembourg, à 140 hommes chacune, du 69e de ligne. 280
Deux compagnies, Phalsbourg, à 140 hommes chacune, du 6e d'infanterie légère. 280
Une compagnie, Verdun, à 140 hommes, du 25e d'infanterie légère. 140
Une compagnie, Bayonne, à 140 hommes, du 31e d'infanterie légère. 140 840
Total 2.520 ...
6e légère 2
25e - 1
27e de ligne 3
39e – 3
9e corps, Mayence ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).

Le Général Gobert reçoit, le 2 juillet 1808, l'ordre de partir le lendemain avec sa 2e Brigade. Le 3 juillet 1808, la Division Gobert présente l'organisation suivante :
Division Gobert; Brigade Dufour :
7e Régiment provisoire, 1547 hommes; Major D'Eslon, du 9e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 6e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 9e Léger ; 3e Bataillon, 4es compagnies du 24e Léger ; 4e Bataillon, 4e compagnies du 28e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Hoffmann (puis Lanusse) et Berthet 8e Régiment provisoire, 1573 hommes ; Major Peschery, du 26e Léger : 1er Bataillon, 4es Compagnies du 26e Léger ; 2e Bataillon, 4es Compagnies du 21e Léger ; 3e Bataillon, 4es Compagnies du 27e Léger ; 4e Bataillon, 4es Compagnies du 25e Léger. Il n'y a que 2 Chefs de Bataillon, Leblanc et Gleize (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 329).

Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg ...
La 2e brigade qui se réunira à Mayence sera composée des 3e et 6e régiments de marche, composés chacun de détachements des 3e et 6e corps de la Grande Armée qui ont besoin d'être renforcés pour être portés au complet.
Le 6e régiment de marche sera composé de 2 bataillons :
... 2e bataillon : 2 compagnies du 6e léger, 2 compagnies du 25e, et 3 compagnies du 27e de ligne ...
Cette brigade se réunira à Mayence ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).

Le 29 août 1808, l'Empereur écrit au Général CLarke : "Monsieur le général Clarke, en lisant votre rapport du 30 mars dernier, je vois qu'il reste dix-neuf compagnies de grenadiers ou de carabiniers et dix-neuf compagnies de voltigeurs qui n'entrent dans aucuns cadres. Voici ce que je pense qu'il faudrait faire. Les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 24e, 32e et 34e de ligne et des 16e et 25e légères qui sont à la division Oudinot doivent être incorporées dans cette division. Les officiers, dans les compagnies où il en manque, les sergents de même et les soldats dans les compagnies les plus faibles. Procès-verbal de cette incorporation vous sera envoyé afin que vous fassiez faire les lettres de passe nécessaires pour les officiers qui changent de régiment. Par ce moyen les cinq compagnies seront diminuées ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2221).

Le 9 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint deux états de situation relatifs à l'armée d'Espagne. Vous verrez que les 24 régiments qui composent la division Sébastiani, et les 1er et 6e corps qui se rendent en Espagne, ont besoin de 27 000 conscrits, pour être portés au grand complet. Ces 24 régiments, qui forment aujourd'hui un effectif de 68 000 hommes, formeront alors un effectif de 94 000 hommes.
Dans cet état, tous les régiments sont portés à 5 bataillons, parce que mon intention est de former les 5es bataillons pour tous les régiments qui sont en Espagne. ... 6e corps.
... 2e division : le 25e d'infanterie légère recevra 100 hommes de son dépôt, 700 conscrits à Bayonne, et 500 à son dépôt ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2274 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18865).

Le 20 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Dans le tableau des détachements d'infanterie ... Je suis également étonné que le 25e légère n'ait rien pu fournir ; il faut demander de même au 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2324 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18965).

Le 25 novembre 1808, on porte à l'attention de l'Empereur que "Le général Clarke rend compte des mesures qui ont été prises pour arrêter la désertion qui règne dans le dépôt du 25e d'infanterie légère, et il propose de transfërer ce dépôt de Mondovi à Alexandrie"; Napoléon répond : "De quels pays sont ces déserteurs ? Laisser le dépôt à Mondovi, mais faire partir sur-le-champ tous les hommes disponibles pour rejoindre le 4e bataillon en Italie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2498).

V/ LA CAMPAGNE D'ESPAGNE DU 25E LEGER FIN 1808

Sapeur, tambour et musicien régimentaire 25e léger, 1809-1812

Tambour de chasseurs et musicien 25e léger 1809-1812
Fig. 3 Sapeur, Tambour de Carabiniers et Musicien régimentaire entre 1809-1812, d'après les Collections alsaciennes
Fig. 3bis Tambour de Chasseurs et Musicien régimentaire , 1809-1812

Tambour major 25e léger 1809-1812
Fig. 4 Tambour major du 25e Léger vers 1809-1812

Napoléon vint en novembre 1808 se mettre lui-même à la tête de l'armée d'Espagne retirée derrière l'Ebre après les tragiques évènements de Bailen. Ayant rameuté ses vieille troupes d'Europe centrale et une partie de sa Garde, Napoléon en avait formé sept Corps, plus les forces de Junot rapatriées du Portugal (dit 8e Corps) qui devaient rallier. Il donna à l'Armée d'Espagne une nouvelle organisation d'après laquelle le 2e Corps sous le commandement du maréchal Soult et le 6e commandé par Ney (dont notre 25e Léger, deux premiers bataillons à la division Lagrange) formèrent le centre de l'armée sous le commandement de l'Empereur lui-même.

L'Armée espagnole se disposait, quant à elle, en 4 grandes masses, espérant le soutien des Anglais qui étaient toujours présents au Portugal.

Burgos était bientôt aux mains des Français. La ville est pillée. Napoléon vient s'y établir. L'armée espagnole de Blake a été repoussée vers le Sud. Napoléon fait encore face à deux armées : celle de Castanos, au centre, qui borde le cours de l'Ebre, et celle de Palafox, au sud. Il décide de se porter sur le centre. Et demande à Lannes, le 18 novembre, de prendre le commandement des forces qui vont affronter l'Armée de Castanos à Tudela, le 23. L'affaire est rondement menée par Lannes. La division Lagrange, détachée du corps de Ney participe à la bataille et décide de la victoire en particulier le 25e Léger.

Le 12e Bulletin de l'Armée d'Espagne, daté de Aranda de Duero, le 28 novembre 1808, raconte : "A la bataille de Tudela, le général de division Lagrange, chargé de l'attaque de Cascante, fit marcher sa division par échelons, et se mit à la tête du premier échelon, composé du 25e régiment d'infanterie légère, qui aborda l'ennemi avec une telle décision, que deux cents Espagnols furent percés dans la première charge par les baïonnettes. Les autres échelons ne purent donner. Cette singulière intrépidité avait jeté la consternation et le désordre dans les troupes de Castanos. C'est dans cette circonstance que le général Lagrange, qui était à la tête de son premier échelon, a reçu une balle qui l'a blessé assez dangereusement ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 331).

Les Français ont fait prisonniers 3 000 Espagnols, 4 000 d'entre eux étant tués ou s'étant noyés dans l'èbre ; 40 pièces d'artillerie et sept drapeaux sont également pris. De leur côté, les Français n'ont perdu que 460 hommes.

Mais le reste du corps de Ney qui devait couper la route de l'armée espagnole en repli pour parachever la victoire n'est pas sur les positions prévues. Ney et Moncey, qui avancent lentement, n'arrivent à Saragosse sur les talons de Castanos que le 30 novembre. Ney est rappelé par Napoléon pour une offensive dans le Léon et est remplacé sous les murailles de la ville par Mortier.

On parlait d'une nouvelle armée anglaise qui venait de débarquer .

Après la bataille de Tudela, Napoléon continuait sa marche sur Madrid. La fameuse prise du col de Somosierra ouvrait le chemin. L'Empereur entrait dans la capitale espagnole le 4 décembre et reposait son frère sur le trône. Celui-ci ne fera son entrée officielle dans sa capitale que le 22 Janvier 1809 ...

Le 6e Corps d'armée présenta, à la date du 8 décembre 1808, la composition suivante :
... 2e Division, Général Maurice Mathieu (6.480 hommes).
1re Brigade, Général Latapie : 25e d'Infanterie légère (Colonel Anselme), à 3 Bataillons de 6 Compagnies; 27e de Ligne (Colonel Menne), à 3 Bataillons de 6 Compagnies.
2e brigade, Général Bardet : 50e de Ligne (Colonel Frappart), à 3 Bataillons de 6 Compagnies; 59e de Ligne (Colonel d'Alton), à 3 Bataillons de 6 Compagnies ... (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 74).

Le 22 décembre, le Maréchal Ney écrit d'Arevalo au Major général : "... Emplacement des troupes pour le 23 décembre.
Le général Marchand, à Médina del Campo ...
25e légère et 27e de ligne, sur la route de Salamanque ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 86).

Jusqu'alors, Napoléon, ne s'était pas occupé de l'armée anglaise du général Moore, mais lorsqu'il apprit qu'elle s'était avancée du Portugal en Espagne, autour de Salamanque (entre les 13 et 23 Novembre), il prescrivit au Maréchal Soult de redescendre dans le royaume de Léon. Un autre petit corps anglais sous le général Baird venait de débarquer à la Corogne.

Musiciens de Compagnie 25e léger 1810

Fig. 4bis Musiciens des Compagnies vers 1810 d'après la Collection Boersch

officier Porte Aigle du 25e Leger 1809-1812

Porte Aigle du 25e Leger et second et troisieme Porte-Aigles 1809-1812
Fig. 5 Officier porte-aigle du 25e Léger en 1809-1812, d'après les Collections alsaciennes
Fig. 5bis Officier porte-aigle, Second et Troisième porte-aigles du 25e Léger en 1809-1812, d'après les Collections alsaciennes

V/ LA CAMPAGNE D'AUTRICHE DE 1809 DU 4ème BATAILLON DU 25ème LEGER

Pendant que Napoléon était engagé en Espagne, l'Autriche se réarmait en vue de prendre sa revanche de 1805. Fin 1808, Napoléon au courant de ces préparatifs réactive un Corps d'armée formé de détachements "d'élite" de plusieurs Régiments, réunis en Demi-brigades, pour le Général Oudinot.

Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 1re division sera composée de la 1re demi-brigade d'infanterie légère et des 1re, 3e et 3e d'infanterie de ligne.
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).

Le même 5 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Mon intention est de renvoyer les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 4es bataillons des régiments qui font partie de l'armée du Rhin à leurs régiments, pour former le cadre des 4es bataillons, et d'augmenter insensiblement ces 4es bataillons des quatre autres compagnies, de manière que l'armée du Rhin, qui est composée de vingt et un régiments, le soit de quatre-vingt-quatre bataillons ; ce qui, avec les huit bataillons qui forment le corps des villes hanséatiques, fera quatrevingt-douze bataillons, ou un effectif de près de 78,000 hommes, et, avec la cavalerie et l'artillerie, près de 110,000 hommes. Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne. Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes. Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes, laissant les 4e, 46e, 18e de ligne, 24e et 26e légers, ce qui fait cinq régiments, pour la défense du port de Boulogne et de la Bretagne, et me laissant ainsi la faculté de diriger sur l'Allemagne les 4es bataillons des 48e, 13e, 108e, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).

Les Chasseurs, Carabiniers et Voltigeurs du 4e bataillon du 25e Léger sous les ordres du Chef de Bataillon Paturel forment avec les 4ème Bataillons des 6e et 24e Léger : la première Demi-brigade légère de la Division Oudinot, aux ordres du Général de Brigade Conroux.

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
Donnez, en conséquence, l’ordre que la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 6e d’infanterie légère qui est à Phalsbourg en partent pour se rendre à Strasbourg ; ordre que la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 24e d’infanterie légère qui est à Metz, et la 1re et la 2e compagnie de fusiliers du dépôt du 25e légère qui est à Verdun, se rendent également à Strasbourg. Ces 6 compagnies de fusiliers complétées à 140 hommes par compagnie formeront le 1er bataillon de marche du corps du général Oudinot. ... Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg186 pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).

Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 6 avec l'état qui y est joint. Je vois que la force des 12 bataillons de marche du corps du général Oudinot est de 6 300 hommes et qu'il manque 3 000 hommes pour les compléter. Ces 3 000 hommes seront fournis par ma Garde. J'ai déjà donné une destination aux premiers 600 hommes qui se sont trouvés prêts. Donnez ordre que les 1600 hommes qui vont être disponibles après ceux-là soient habillés de l'uniforme des régiments ci-après, dans lesquels ils seront incorporés, savoir :
... pour la 1re et 2e compagnie de fusiliers du 25e légère 40 hommes ...
Les détachements de ma Garde partiront habillés. Vous enverrez à cet effet au conseil d'administration les numéros de régiments où ils doivent être incorporés, afin qu'on fasse faire leur uniforme, et qu'on y mette les boutons de ces régiments. Par ce moyen, le corps du général Oudinot recevra un renfort de 8300 hommes, et il manquera peu de choses à son complet, en présents sous les armes. Quand le corps du général d'Oudinot aura reçu ces 8000 hommes, vous me ferez connaître ce qui pourrait manquer au complet des compagnies, et s'il y a moyen de le tirer de quelques dépôts, où se trouveraient des conscrits des 4 années antérieures à 1810
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2899; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20291).

Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :

Divisions

Brigades

1/2 Brigades

Bataillons

Présents
Situation des grenadiers et voltigeurs réunis

Détachements tirés des conscrits de la Garde

Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche

Détachement formant le 13e bataillon de marche

Totaux

Manque au complet de 560 par brigade

Excédent sur le complet

Par bataillon

Par 1/2 brigade

1ère division général Claparède

1re brigade le général

1re 1/2 brigade d'inf. légère Major Boidot

6e d'inf. légère

24e d'inf. légère

25e d'inf. légère

244

161

230

40
50


60
40

90

125

100

212

264

200

546

550

530



1626

14

10

30

Le 12 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Quatre régiments, savoir : le 13e régiment d'infanterie légère, le 25e, le 48e et le 108e, ont leur 4e bataillon aux camps de Boulogne et d'Anvers. Ces 4es bataillons ne pourront partir pour l'Allemagne que lorsqu'on aura pourvu, par l'organisation des réserves, à la défense des camps ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14887 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20337).

Le 13 mars 1809 à minuit, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois votre travail du 12 mars sur la formation d'un corps de réserve, composé des 5es bataillons de l'armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez faire quelques changements que je vais vous indiquer ...
Il y a déjà à Metz le 12e régiment, qui devient le 13e, par suite des changements faits pour la formation de la brigade de Pontivy. Le nouveau régiment sera alors le 14e ; ces deux régiments formeront une brigade. Il me semble que ce 14e régiment pourra être composé de la manière suivante : 1er bataillon, deux compagnies du 25e léger, deux compagnies du 6e léger, deux compagnies du 24e léger ; 2e bataillon, deux compagnies du 26e léger, deux du 16e léger, deux du 32e léger ; 3e bataillon, deux compagnies du 96e de ligne, deux du 22e de ligne, deux du 54e, deux du 15e de ligne. Il manque deux compagnies pour le 2e bataillon ; on prendra les deux compagnies du 32e léger qui sont à Toulon ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14891 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20343).

Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Quant au corps d'Oudinot, il sera également formé de 12 bataillons de marche. Le 1er sera composé des 5es et 6es compagnies du 6e léger, du 24e et du 25e et ainsi de suite, en suivant l'organisation des demi-brigades. Toutes se mettront en marche pour Strasbourg, où l'on organisera ainsi successivement les 12 bataillons de marche, et comme, à l'époque du départ de ces bataillons, les 12 premiers seront incorporés, il n'y aura pas de confusion dans la répétition de cette dénomination ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514).

Le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas, Adjudant-major général : "Je reçois votre lettre de Verdun sur les 12e et 88e et 25e léger. J'ai lu ces rapports avec intérêt. Vous êtes autorisé à faire partir pour Strasbourg les 5e et 6e compagnies des 4es bataillons partout où vous trouverez des conscrits habillés. Vous recevrez cet ordre par le ministre de la Guerre, mais Dieu sait quand vous le recevrez. Je prends le parti de vous envoyer un de mes officiers d'ordonnance qui vous cherchera. Annoncez aux corps qu'ils vont toucher ce qui leur est dû. Je viens de destiner dix millions d'extraordinaire pour cet objet.
Lorsque les dépôts pourront le fournir, faites partir le complément des deux premières compagnies des 4es bataillons, pour les porter à 280 par compagnie. Celles qui comme le 88e n'en ont fait partir que 224 en feront partir 56
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20652).

Le 3 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, écrivez au préfet du Cantal pour lui faire connaître le nombre de déserteurs qu'a le 25e régiment d'infanterie légère et proposez-moi d'envoyer une colonne mobile dans le département pour établir des garnisaires et faire rejoindre tous les conscrits" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 903; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20688).

D'abord sous le commandement du maréchal Lannes et de son 2e Corps d'Armée, la grande partie du corps d'Oudinot combat à Bied et Ebersberg le 3 mai 1809. Le 5e Bulletin de la Grande Armée, daté du Quartier impérial d'Enns, le 4 mai 1809, raconte, au sujet d'Ebersberg : "... L'ennemi voyant que la division Claparède était sans communications, avança trois fois sur elle, et fut toujours arrêté et reçu par les baïonnettes. Enfin, après un travail de trois heures, on parvint à détourner les flammes et à ouvrir un passage. Le général de division Legrand, avec le 25e d'infanterie légère et le 18e de ligne, se porta sur le château que l'ennemi avait fait occuper par huit cents hommes. Les sapeurs enfoncèrent les portes, et l'incendie ayant gagné le château, tout ce qu'il renfermait y périt. Le général Legrand marcha ensuite au secours de la division Claparède. Le général Durosnel qui venait par la rive droite avec un millier de chevaux, se joignit à lui, et l'ennemi fut obligé de se mettre en retraite en toute hâte. Au premier bruit de ces événemens, l'empereur avait marché lui-même par la rive droite avec les divisions Nansouti et Molitor ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 417; Les Bulletins de la Grande armée : précédés des rapports sur l'armée française, depuis Toulon jusqu'à Waterloo, extraits textuellement du Moniteur et des Annales de l'empire : histoire militaire du général Bonaparte et de l'empereur Napoléon, avec des notes historiques et biographiques sur chaque officier. Tome 5 / par Adrien Pascal).

Au moment de la bataille d'Essling (20-22 Mai 1809), les soldats d'Oudinot se couvrent de gloire en défendant le village du même nom. Lannes mortellement blessé est alors remplacé directement par Oudinot. Les Français repassent le Danube et se fortifient dans l'ile Lobau.

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 25e Léger, l'Empereur ordonne : "... Les 1500 hommes des conscrits des 4 années destinés pour la cavalerie, et les 1500 hommes des mêmes années destinés pour l'artillerie formant 3000 hommes seront employés à renforcer le corps d'Oudinot ..."; la répartition qui suit indique que 300 hommes seront dirigés sur le Dépôt du 25e Léger, tandis que le Dépôt devra envoyer 300 "hommes au 4e bataillon desdits régiments au corps d'Oudinot". Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 13e Demi-brigade provisoire : 59e de ligne; 69e id.; 76e id.; 100e·id.; 103e id.; 105e id. complété à la Division St-Hilaire; 6e léger qui doit recevoir 25 hommes; 24e id.; 25e id.; 26e id.; 16e id.; 96e de ligne; au total elle doit recevoir 25 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 24 compagnies à 3360 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Les hommes du 25e Léger participent aussi à la bataille de Wagram en tenant avec acharnement la droite de Deutsch Wagram contre les Autrichiens, permettant à Davout d'effectuer un mouvement tournant. Le 4ème bataillon aura de nombreux blessés entre les deux batailles d'Essling et Wagram.

Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur les états de la 2e division militaire ... Le 12e de ligne, à ce qu'il paraît, a 200 hommes à son dépôt, dont 120 prêts à marcher. Il faudrait faire marcher les 120 sur Vienne en les dirigeant sur Strasbourg. Le 14e a 300 hommes disponibles, le 34e 150 hommes, le 88e 100 hommes, et le 25e d'infanterie légère 100 hommes. Ces 5 régiments peuvent former un bataillon de marche de 600 à 700 hommes, qui portera le nom de bataillon de marche de la 2e division militaire. Vous l'enverrez à Augsbourg, et de là sur Vienne. Vous aurez soin de noter que le 14e et le 34e, n'ayant rien à l'armée, doivent être incorporés dans les corps que je désignerai ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).

Le 17 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au dépôt du 6e d'infanterie légère qui est à Phalsbourg de faire partir un détachement de 150 hommes pour se rendre à Lorient et être incorporé dans le 4e bataillon de ce régiment ...
Le dépôt du 16e léger qui est à Mâcon et celui du 25e léger qui est à Verdun fourniront le même nombre d'hommes pour la même destination ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4404 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24040).

Le 24 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie le travail que j'ai adressé au ministre pour la formation de vos 4es bataillons. Vous noterez que les 6es bataillons du 25e léger et du 15e de ligne qui sont en France sont comptés comme 4es bataillons, tandis que les 4es bataillons de ces régiments, qui reviennent d'Espagne, seront complétés, ce qui portera ces régiments aussi à six bataillons. Ainsi vous devez laisser aller sur France les cadres des bataillons du 25e léger et 15e de ligne, si déjà ils n'y sont, et ceux des autres 6es bataillons de votre corps. Vous verrez que je complète ces 6es bataillons par 1500 conscrits réfractaires du régiment de Walcheren (il y en a 10000). Ce sont de beaux hommes, dont plusieurs viennent de bonne volonté, on en fera un choix ; par 2000 hommes des vieux soldats actuellement aux dépôts de l'armée d'Espagne, ces hommes se mettront en route du 1er au 10 mai, ainsi ils arriveront avant la fin de mai ; par 5000 hommes fournis par vos régiments, vu que le nombre d'hommes que je leur assigne sur la conscription les met en état de compléter leurs 4es bataillons et de former les 6es ; enfin par des conscrits tirés des régiments de l'armée d'Espagne, en nombre suffisant pour les compléter. Vous voyez donc que je suis fondé à espérer que, dans le courant de juin, j'aurai les 4es et 6es bataillons. Il est bien important que vous fassiez passer la revue de vos corps, que vous veilliez au remplacement des officiers et sous-officiers, afin qu'on attende pas au dernier moment, et que les corps soient en bon état" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5565; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26829).

Le 25 août 1811, L'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin … Le 4e bataillon du 25e d'infanterie légère et celui du 15e de ligne se forment et vous rejoindront en septembre" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28372).

VI/ LA CAMPAGNE D'ESPAGNE DE 1809 DU 25ème LEGER

Positions du 6e Corps en 1809-1810
Positions du 6e Corps en 1809-1810

Le 6e Corps entre à Madrid le 14 décembre 1808 et est passé en revue par l'Empereur le 16 décembre.

A l'ouest, le Maréchal Soult poursuit l'armée anglaise de Moore dans sa retraite précipitée à travers la Galice. Le 6e Corps est désigné pour lui servir de réserve. Il quitte Madrid le 20 décembre, passe à Guadarrama, Arevalo, Tordesillas, Rio Seco et arrive à Astorga le 2 janvier 1809. Cette longue marche, exécutée au cœur de l'hiver, dans un pays insurgé est difficile. Le 6e Corps reste donc en réserve à Astorga et à Lugo. Après la bataille de la Corogne (18 janvier), il est chargé d'occuper la Galice, où le Marquis de la Romana s'est mis à la tête des rebelles espagnols, après l'embarquement des troupes anglaises à la Corogne. Constamment battu par Ney, il se réfugie dans les montagnes, y rallie ses troupes, et revient sans cesse à la charge.

Le 22 février 1809, le Maréchal Ney adresse, depuis La Corogne, un Rapport au Roi d’Espagne et au Prince de Neuchâtel : "Par mon rapport du 12, j'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Majesté de l'incursion que les insurgés des Asturies ont faite en Galice et des soulèvements qui ont éclaté dans cette province.
Le général Maurice Mathieu, que j'avais fait partir du Ferrol pour Mondonedo, y a réuni, le 16, la plus grande partie de ses troupes, consistant en six bataillons d'infanterie et deux régiments de dragons.
Il s'est mis en marche le 17 et est arrivé le soir à Chavin, après s'être battu tout le jour contre une multitude de paysans armés, qu'il a fallu déloger successivement de toutes les hauteurs. Le 18, à la pointe du jour, il est arrivé sous les murs de Vivero. Sa marche avait été combinée avec celle d'un bataillon du 25e, parti du Ferrol et dirigé sur le même point, par Cocroga et Segoda. Les deux troupes ont passé au même instant devant la ville, qui était défendue par 5 à 6.000 insurgés, avec 9 bouches à feu.
Le bataillon du 25e a forcé au pas de course un pont défendu par 2 pièces de canon, et le général M. Mathieu, faisant de son côté une attaque très vive, la ville a été emportée en un instant. Un très grand nombre de paysans a été tué; le reste s'est sauvé dans les montagnes; on a fusillé ceux qui ont été pris les armes à la main.
Aussitôt que le général M. Mathieu aura chassé les insurgés au-delà de l'Eo, il rentrera au Ferrol, laissant un bataillon d'infanterie à Vivero, Barreyros et Rivadeo, et deux autres à Mondonedo. Un régiment de dragons (le 25e) sera disposé de manière à communiquer avec cette infanterie et avec le Ferrol ...
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 149).

Le 23 février 1809, à Paris, "On propose à Sa Majesté : De choisir pour 3e porte-aigle, au 25e régiment d'infanterie légère, le sieur L. Bertheuil, carabinier audit régiment, qui sert depuis quinze ans et qui a fait toutes les campagnes" ; "Accordé" répond l'Empereur (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2812 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 22 février 1809 ».

Le 6e Corps reste en Galice pendant que Soult s'enfonce dans le Nord du Portugal puis en est chassé par Wellington au mois de mai 1809. En Galice, les soldats vivent de réquisitions et sont mal nourris : "Il ne reste pas de quoi alimenter quinze jours les troupes, ... écrit déjà Jomini, dans son rapport du 30 avril; ... le peu qu'on pourrait exiger achèverait d'insurger le pays .... Il n'a pas été envoyé de fonds pour les troupes françaises".

Le 5 mai, en arrivant à La Corogne, Ney adresse une lettre au général Kellermann, disant qu'il appuiera ses opérations dans les Asturies, et sans doute, sur Oviedo, avec douze bataillons du 6e corps. C'est le 9 mai de grand matin que le duc d'Elchingen quitte la Corogne pour Lugo qu'il atteint le même jour. Les troupes destinées à l'expédition des Asturies appartiennent à la Division Maurice Mathieu; en voici la composition :1re brigade (généraux Lorcet et Labassée) : 25e léger, 27e de ligne, 3e de hussards, 4 pièces de montagne; 2e brigade (généraux Marcognet et Bardet) : 39e et 59e de ligne, 20e dragons et 4 pièces de montagne.

Le dispositif de marche pour l'entrée des troupes dans les Asturies prévoit :
- Avant-garde : Général Lorcet : 1 bataillon composé de 3 compagnies de voltigeurs du 25e léger et de 3 compagnies de voltigeurs du 27e de ligne, sous les ordres du chef de bataillon Villars, du 59e ...
1ère Brigade : Général Labassée : 25e d'infanterie légère; 27e d'infanterie de ligne ... La place du général de division est en tête de la 1ère brigade.

Chaque soldat, pour cette expédition, doit recevoir 70 cartouches; "... La troupe sera pourvue de six jours de biscuit, deux jours de vin et un jour d'eau-de-vie. Le soldat n'emportera que les effets indispensables pour la durée de l'expédition (une douzaine de jours), et le surplus des bagages sera envoyé sous escorte à Betanzos, où il y a un magasin contenant 3. 000 paires de souliers ...".

Le départ de l'expédition, au préalable réunie à Lugo, a lieu le 13 mai, à 4 heures du matin. L'entrée à Oviedo le 19 au soir.

Dans son Rapport à Ney, daté d'Oviedo, le 21 mai 1809, le Général Maurice Mathieu raconte : "… Le 18, à une heure du matin, j'ai fait porter un parti sur Cornellana, pour s'emparer des barques sur la rivière de la Narcea. Cette mesure, exécutée d'après les ordres de Votre Excellence, a eu le succès le plus heureux ; l'avant-garde a passé, et a trouvé sur les hauteurs, à un quart de lieue en avant de Cornellana, un corps ennemi qui venait pour détruire les barques et nous ôter tout moyen de passage. Ce corps a été culbuté, et on lui a tué beaucoup de monde. Les hussards du 3e l’ont poursuivi jusqu'à Grado, où ils sont arrivés assez à temps pour délivrer plusieurs Français prisonniers de guerre, et s'emparer d'un magasin d'effets militaires et de liquides.
L'ennemi occupait à Penaflor le pont sur le Nalon, avec environ 1000 hommes et 2 pièces de canon. Votre Excellence avait ordonné qu'on s'emparât rapidement de ce pont.
Le général Lorcet y a marché avec son avant-garde, et l'a enlevé ; on y a pris les 2 pièces de canon et tué environ 300 hommes. Cette position de Penatlor est très-forte, et pouvait être facilement défendue.
Nous avons eu 2 hommes tués et 18 blessés, dont la plus grande partie très-légèrement. M. Villard, chef de bataillon, commandant le bataillon de voltigeurs d'avant-garde, a été blessé, je crois, pour la cinquante-cinquième fois. C'est un officier des plus distingués, le brave des braves, digne de la plus grande vénération.
On a poursuivi l'ennemi jusqu'au-delà de la Puente-Gallegos, sur la Nova. M. Durdant, aide de camp du général Lorcet, a été tué dans cette poursuite. C'était un officier très-estimé. MM. Marion, capitaine-adjoint, Lajoie et Croutelle, capitaines, Morelle, sous-lieutenant, Husson, sergent, tous quatre du 25e régiment d'infanterie légère ; Dupuis, capitaine, Laroche et Victor, sous lieutenants au 27e de ligne, se sont particulièrement distingués ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 172).

Le 21 mai 1809, depuis Oviedo, Ney adresse à Joseph le rapport de son expédition : "Sire, par ma dernière lettre (du 18 avril) j'ai eu l'honneur d'informer Votre Majesté que l'invasion des Asturies avait été concertée avec le général de Kellermann, immédiatement après son arrivée à Lugo. Cette importante expédition a eu tout le succès désirable ...
Je partis le 13 (mai) de Lugo, à la tête de douze bataillons du 25e léger, des 27e, 39e et 59e de ligne, du 3e de hussards et du 25e dragons, avec huit pièces d'artillerie de montagne, 200.000 cartouches de réserve portées par des mulets et du biscuit pour sept jours ...
Le 18, à 6 heures du matin, l'avant-garde avait passé la Navia et se dirigeait sur Grado; à 8 heures, toute la cavalerie et un bataillon du 25e léger soutenaient l'avant-garde, qui était aux prises avec l'ennemi à Grado; l'attaque a été brusquée, l'ennemi dispersé ou tué, car on n'avait pas le temps de faire des prisonniers; nous arrivâmes à Penaflor avec la rapidité de la foudre; toutes les hauteurs étaient couvertes de paysans et le feu devint extrêmement vif de toutes parts. J'ordonnai au général Lorcet d'enlever le pont à la baïonnette; le pont fut enlevé avec une ardeur surnaturelle; on prit les deux pièces de canon et tout ce qu'on put atteindre fut passé par les armes. Ma cavalerie était en bataille dans la plaine et maintenait nos communications; cependant, il fallut y renoncer, parce que je voulais profiter de la terreur de l'ennemi pour enlever le pont de Gallegos. Je laissai le bataillon du 25e léger pour garder le pont, ainsi que les hauteurs à droite et à gauche de Penaflor; le bataillon de voltigeurs d'avant-garde et 50 hussards marchèrent sur Gallegos; ce pont fut vaillamment défendu par le régiment de la Princesse, mais il fut également enlevé, ainsi qu'une pièce de 12. On poursuivit l'ennemi à petite distance et on revint se barricader sur le pont pour attendre la réunion des autres brigades. Cependant, le passage de la Nara continua toute la journée et la nuit suivante.
La Romana, en apprenant la défaite de ses troupes, abandonna Oviedo et livra au pillage les magasins immenses d'armes, de subsistances et d'habillement que renfermait cette ville.
Le 19, à 6 heures du matin, tout était en marche et le même jour, à 9 heures du soir, les 3e et 4e brigades entraient dans Oviedo, l'avant-garde et la 1re brigade prenaient position, en échelon, à l'embranchement des routes de Gijon et d'Aviles, la seconde brigade à Gozes et Lugones, sur la Nara.
La Romana s'est embarqué, le 19, à 5 heures du matin, à Gijon, à bord d'une corvette espagnole; le vent contraire l'a obligé de rester au large. Le 20, nos troupes entrèrent à Gijon, pendant que la 4e brigade occupait Oviedo, enlevait les cadavres qui l'encombraient et rappelait les habitants.
Les paysans qui voulaient défendre Oviedo après le départ de la Romana étaient tous ivres de vin et d'eau-de-vie, qu'ils avaient à discrétion par le pillage des magasins; ils faisaient le coup de feu de tous côtés, mais avec si peu d'ordre que les soldats, fatigués de tuer des gens si excessivement bêtes, se bornaient à les désarmer et à les pousser hors la ville.
Nous avons trouvé, à Gijon et à Oviedo, plus de 250 milliers de poudre et presque autant de plomb, un immense approvisionnement de fusils et d'équipements fournis par les Anglais, plus deux corvettes anglaises chargées d'habillements et d'équipements militaires; l'une a été brûlée par les Anglais et l'autre est intacte, nos soldats étant arrivés assez vite pour éteindre le feu qu'on y avait mis.
Le 21, ma petite armée occupait la route le long de la côte, depuis Gijon et Aviles jusqu'à Soto del Barco, sur le Nalon, une brigade restant en réserve à Oviedo. Ce même jour, une petite colonne d'infanterie et de cavalerie, que j'avais dirigée la veille d'Oviedo sur Pola de Lena, a fait sa jonction avec la tête des troupes du général Kellermann. Ce général arrive ici ce soir.
Demain, je pars d'ici pour marcher contre l'armée des insurgés de Galice. Je sais qu'elle est extrêmement embarrassée; j'espère la dissoudre, retourner dans mon ancienne position et marcher ensuite avec ma réserve aux ordres du général Marchand, pour m'emparer de Vigo et tâcher d'avoir des nouvelles du maréchal duc de Dalmatie ...
Je demande la décoration de légionnaire pour M. Gorse, jeune officier d'artillerie très-intéressant, qui s'est jeté à la nage tout habillé pour sauver un maréchal des logis qu'il a ramené à bord, après avoir failli périr lui-même.
Je demande également la décoration d'officier pour M. Massenari, capitaine de carabiniers au 25e léger, qui a sauvé la vie à quatre hommes qui auraient péri sans son dévouement ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 164; La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Le 23 mai, le 25e Léger est Figueidas et Rivadeo.

Ney reste jusqu'au 16 juin dans la province de Galice, combattant les insurgés comme à Ponteveda le 8 juin où le capitaine Breuilh du 25e Léger est tué.

Ney doit récupérer les troupes de Soult en très mauvais état après leur retraite. Les deux maréchaux ne s'entendant pas, Soult part avec ses troupes pour Zamora. Ney se décide cependant, le 16 juin, à se rapprocher de ce dernier en allant dans la province de Léon. Les difficultés qu'il éprouve à faire vivre ses troupes et à évacuer les malades rendent cette résolution nécessaire.

Le 18 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre que les cadres des 4es bataillons des 4e léger, 15e de ligne, 2e léger, 31e léger, 47e et 122e qui sont en Espagne soient renvoyés à leurs dépôts et que tous les hommes qu'ils ont disponibles soient fondus dans les trois premiers bataillons. Donnez ordre que les cadres des 5es bataillons des 26e et 66e soient également renvoyés en France, de sorte qu'il restera au corps du duc de Dalmatie :
... 2e division : 3 bataillons du 25e léger ...
Donnez ordre ... que les cadres des 3es bataillons du 6e de ligne, 25e léger et 50e se rendent à leurs dépôts, et que tous les hommes disponibles soient versés dans les deux premiers bataillons.
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21557).

Le 25 juillet, le 6e Corps se concentre à Benavente car Wellington, est revenu sur le Tage à Abrantes. De là, il se dirige sur Madrid par Alopéza et Talavera, de concert avec les armées d'Estramadure et de la Manche, commandées par la Cuesta et Vanegas qui marchent sur Tolède. Le Roi Joseph va lui-même à la rencontre de Wellington à partir de Madrid et ordonne à Soult de se réunir avec les Corps de Ney et de Mortier pour couper la retraite au général anglais. Les soldats de Victor doivent tenir Talavera en attendant les renforts de Joseph.

Le 6e Corps, à peine concentré à Benavente, se met en marche sur Almaraz par Salamanque et Plasencia, sans même s'inquiéter du Corps espagnol de Del Parque qui réuni aux Portugais de Beresford et campe sous Almeïda.

Le 23 Juillet, les forces anglo-espagnoles attaquent Victor qui a replié ses lignes mais a reçu des renforts. Les Espagnols sont repoussés et se replient sur Talavera, renforcés par les Anglais.

Les 27 et 28 juillet, les forces françaises, avec Joseph qui est arrivé, passent à l'offensive. Elles ne parviennent pas à déloger l'ennemi mais Wellington apprenant l'arrivée de Soult et de Ney, se met en retraite de lui-même le 2 août, en abandonnant 5000 malades et blessés, et rentre en Portugal. Au lieu de poursuivre, l'armée française reprend des positions défensives. Le 6e Corps retourne ensuite à Salamanque. Il force, le 12 août, le passage du col de Banos, défendu par le Général anglais Wilson qui est mis en pleine déroute et perd 1200 hommes.

Le 18 août 1809, Ney, qui vient d'arriver à Salamanque, adresse un rapport des dernières opérations à Joseph, Roi d'Espagne, et au Major général Jourdan, à Madrid :
"... Le même jour (8 août), le colonel Ornano, commandant la brigade de dragons, et le colonel du 25e léger firent passer le Tage à la nage au-dessus et au-dessous d'Almaraz et ramenèrent des prisonniers.
Le 12, le corps d'armée partit en masse de Plasencia, où la tête de colonne du 2e corps devait entrer le même jour.
J'appris, en arrivant près d'Oliva, que l'ennemi occupait en forces Aldeanueva del Camino et principalement les hauteurs, ainsi que le col de Banos. Mon avant-garde, aux ordres du général Lorcet, composée des voltigeurs des 25e léger, 27e, 50e et 59e de ligne, des 3e d'hussards et 15e de chasseurs, d'une batterie d'artillerie légère, de la brigade de dragons du colonel Ornano et d'une réserve composée des 50e et 59e de ligne, rencontra l'ennemi à Aldeanueva.
L'attaque et le succès furent également rapides. La position fut enlevée et le 3e d'hussards exécuta la plus belle charge.
L'ennemi ainsi culbuté se rallia cependant par petits pelotons à son corps principal sur les hauteurs de Banos.
Le général Wilson occupait celles-ci avec un corps de 4 à 5.000 hommes, composé de deux bataillons portugais, quatre bataillons espagnols et 1.000 hommes venus de Ciudad Rodrigo. Ce général, qui regardait sa position comme inexpugnable, avait encore ajouté aux difficultés du terrain en fermant tous les sentiers par lesquels on pouvait arriver à lui au moyen d'abatis, de coupures profondes et de blocs de rochers.
Aussitôt que les échelons de l'armée eurent serré sur Banos on marcha à l'ennemi. Le soldat oublia dans ce moment l'extrême fatigue que lui avaient fait éprouver la chaleur et une marche de neuf lieues.
Les 59e et 50e régiments s'avancèrent avec la plus grande audace et se rendirent maîtres des hauteurs malgré la vigoureuse résistance qu'on leur opposa.
Cependant, le général Wilson rallia ses troupes pour la troisième fois et essaya même de reprendre l'offensive, espérant nous culbuter à son tour, mais cette tentative lui devint funeste, car l'avant-garde, qui s'était réunie, engagea un terrible combat à la baïonnette, dans lequel l'ennemi fut écrasé. Les hussards et les chasseurs achevèrent de le mettre dans la plus affreuse déroute. Il fut poursuivi jusqu'au delà de Montemayor et de Valdelacoza; enfin, ce petit corps d'armée, ayant laissé 1.200 hommes sur le champ de bataille, peut être considéré comme détruit.
... Le soldat, irrité de la résistance qu'il avait éprouvée, n'a pas voulu faire de prisonniers; on a cependant sauvé la vie à plusieurs officiers et soldats.
Le nommé Tartre, soldat au 59e, a pris un drapeau.
Les prisonniers ont rapporté que les autres drapeaux avaient été brisés et jetés dans les précipices.
Le colonel du 15e de chasseurs, qui était entré à Valdelacosa avec les voltigeurs, rendit compte que la plaine au delà était gardée par des piquets de cavalerie. Je fus instruit en même temps qu'il existait à Bejar un camp de 1.500 à 1.800 Portugais. Le général de division Marchand y envoya une petite colonne, mais l'ennemi gagna précipitamment les montagnes.
Le 13, l'armée continua sa marche par Valdelacosa. L'ennemi ne se montrant plus, l'avant-garde prit position à Fuenteroble, la 2e division à Fuentes, la 1re à Valdelacosa et Valverde.
Le 14, avant le jour, l'avant-garde se dirigea sur Salamanque; il y avait dans cette ville 1.400 fantassins et 400 cavaliers, commandés par le général Castro Fuente, qui commença sa retraite vers Ciudad Rodrigo dès qu'il eût appris que le col de Banos avait été forcé; la cavalerie de son arrière-garde échangea quelques coups de pistolet, mais ne tint nulle part.
La perte que nous avons éprouvée dans les divers combats livrés depuis Aldeanueva jusqu'au delà de Montemayor et de Valdelacosa est de 5 officiers, 30 sous-officiers ou soldats tués et de 10 officiers et 140 sous-officiers ou soldats blessés.
Plusieurs hommes sont tombés morts de chaleur et de fatigue, une vingtaine ont été égorgés par les paysans.
... toutes les troupes ont rivalisé de valeur et de zèle ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 369; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 244, avec quelques variantes - Cette letre, partie de Salamanque, a été adressée au Ministre de la Guerre le 23 août 1809 par le Maréchal Jourdan).

Le 30 Août, tout le 6e Corps se concentre de nouveau à Salamanque.

En septembre, le Maréchal Soult est nommé Major-général des troupes françaises en Espagne et le Maréchal Ney est renvoyé en France auprès de l'Empereur Napoléon. Le commandement du 6e Corps est confié provisoirement à l'un de ses divisionnaires, le Général Marchand.

Le 12 septembre, Ney adresse un rapport au Major général Jourdan à Madrid : "... Hier matin (11 septembre), j'ai envoyé un bataillon du 25e léger et un détachement du 15e de dragons sur Rollan pour m'assurer si l'ennemi occupait ce point avec l'avant-garde de l'armée espagnole qui, d'après divers rapports, était à San Munos.
Je dirigeai en même temps plusieurs reconnaissances sur les directions de Calzada de don Diego et de Siete Carreras.
Le détachement principal avant d'arriver à Rollan s'est fait éclairer par des dragons.
L'ennemi tenait un fort bataillon d'infanterie caché dans les bois, tandis qu'il ne montrait qu'environ 80 cavaliers dans la plaine. Après une légère escarmouche, 50 hommes à cheval cherchèrent à traverser la Valmuza pour envelopper notre infanterie, pendant que les fantassins espagnols attaquaient de front.
Le chef de bataillon Saint-Jean prit une bonne position sur la droite de la Valmuza et, après une fusillade bien soutenue, rendit toutes les tentatives de l'ennemi inutiles. Sur ces entrefaites, le 2e bataillon du 25e léger, avec le 15e de dragons et deux bouches à feu, débouchèrent de Domnos pour appuyer le 1er bataillon. La 2e brigade du général Marchand, qui venait d'arriver à Ledesma, dirigea aussitôt des troupes sur Rollan, ce qui détermina l'ennemi à prendre position dans les bois en arrière de Rollan.
Les reconnaissances ont trouvé à Calzadilla 60 cavaliers au moins, qui se sont repliés sur Rollan. Hier, à minuit, 120 dragons ont été s'établir à Rodillo, vis-à-vis les avant-postes ennemis, qui ont aussitôt profité de l'obscurité pour se retirer sur Castro. A la pointe du jour, 80 dragons, suivis de 40 en réserve, suivirent l'arrière-garde ennemie, laquelle espérait les envelopper à hauteur de Quexigal, mais, sans tenir compte des forces de l'ennemi sextuples, les dragons n'hésitèrent pas une seconde à charger. La mêlée fut affreuse et, sans le secours de leur infanterie, il eût été impossible aux cavaliers espagnols de se rallier. On leur a tué plus de 50 hommes, blessé un plus grand nombre et fait quelques prisonniers. Nous n'avons eu que quelques hommes et quelques chevaux atteints.
Je n'ai pas encore de nouvelles de la 1re brigade de la division Marchand; j'espère qu'elle arrivera aujourd'hui à Ledesma; la 2e vient de rentrer ici; ainsi me voilà en mesure de bien recevoir le corps de La Romana s'il vient m'attaquer ...
" (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
... 300 au 25e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 25e à son dépôt 300 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).

Début octobre, les Espagnols lancent une offensive pour reprendre Madrid. Tandis que l'armée principale marche sur la capitale, une armée secondaire commandée par le Duc del Parque est chargée de couper la retraite à l'armée française et se dirige vers Salamanque. Le 6e corps, marche à sa rencontre. Les Espagnols se retranchent dans le village de Tamanes.

Les 17 et 18 octobre l'attaque française est un échec. Le 25e Léger a de très nombreuses pertes : le colonel Anselme est grièvement blessé (il mourra de ses blessures en Août 1810), le chef de bataillon Saint Jean est blessé, les capitaines Courtin et Denis sont tués.

Voici le rapport que le Général Marchand adressa au Maréchal Jourdan, pour être mis sous les yeux du roi : "L'ennemi occupait une crête très-escarpée, à une petite portée de canon de Tamès : cette crête s'élevait par la droite de l'ennemi, et se liait à des montagnes impraticables. Vers sa gauche, elle arrivait par une pente douce jusqu'à un très-beau plateau, derrière lequel toute la cavalerie ennemie était en bataille. C'est de ce côté que l'attaque principale a été dirigée. Le général Maucune en était chargé avec le 6e d'infanterie légère, le 69e de ligne, un bataillon de voltigeurs et 5 pièces de canon. Le général Lorcet soutenait cette attaque avec le 3e de hussards et le 15e de chasseurs ; le 15e de dragons était en arrière, en réserve.
Le général Marcognet était chargé de l'attaque du centre avec les 39e et 76e, qui formaient deux colonnes. L'attaque de gauche était dirigée par le général Labasset, ayant sous ses ordres le 25e régiment d'infanterie légère ; les 27e et 59e de ligne et le 25e de dragons étaient placés en réserve.
Ces trois colonnes se sont mises en marche en même temps. Dès que l'attaque a été commencée, l'ennemi, qui jusque-là avait masqué toutes ses forces, les déploya devant nous. Une masse de 15 mille hommes était opposée au général Maucune, qui s'est avancé l'arme au bras ; l'ennemi avait de ce côté, sur son front, 7 pièces qui n'ont commencé leur feu qu'à la petite portée de mitraille ; elles n'ont eu le temps que de tirer chacune le premier coup : le 3e de hussards et le 15e de chasseurs sont arrivés ventre à terre sur elles, ont sabré les canonniers et se sont emparés des pièces, au milieu d'une grêle de balles. La cavalerie ennemie, que cette colonne laissait sur sa droite, chargeait dans ce moment, et la prenait en flanc et en queue ; le 3e bataillon du 69e a fait demi-tour à droite, et a reçu cette cavalerie par une fusillade si vive, qu'elle a bien vite rebroussé chemin. Le général Maucune avançait toujours ; il n'était plus qu'à trente pas de l'ennemi qui était en bataille, retranché derrière les rochers ; sa troupe souffrait, sans pouvoir faire beaucoup de mal à l'ennemi. C'est là que le mouvement rétrograde s'est prononcé, et il était impossible d'emporter ce point devant des forces si supérieures en nombre ; le 2e s'est alors avancé pour soutenir la retraite de cette colonne, qui est venue se rallier derrière lui. La cavalerie ennemie, pendant ce moment, inquiétait la nôtre qui était beaucoup trop faible. Le 15e de dragons, qui était en réserve, s'est avancé, a fait une très-belle charge, et a repoussé cette cavalerie, après lui avoir sabré une centaine d'hommes.
Des 7 pièces prises, nous n'en avons ramené qu'une ; les traits des autres avaient été coupés ; nous avons été obligés d'abandonner une des nôtres, qui avait été démontée.
Pendant que cela se passait sur la droite, les colonnes du centre et de la gauche étaient aux prises de leur côté ; elles gravissaient avec peine le coteau, hérissé de difficultés ; la pente était parsemée de rochers derrière chacun desquels étaient embusqués des soldats ennemis, qui tiraient à coup sûr. La crête était couronnée de troupes qui nous faisaient également beaucoup de mal. Le 25e léger, qui formait la gauche, avait rencontré des forces beaucoup trop supérieures, et en appuyant à droite il s'était joint à la colonne du centre ; l'ennemi avait à sa droite 4 pièces qui prenaient ces deux colonnes en écharpe : toutes ces difficultés n'arrêtaient point nos soldats ; ils étaient au moment d'arriver au sommet, lorsque le mouvement rétrograde de la gauche a engagé les chefs à ordonner la retraite Une plus longue obstination de leur part n'aurait pu avoir qu'un effet extrêmement nuisible ; jamais nous n'eussions pu nous maintenir dans cette position avec le peu de monde qui y serait arrivé. Toutes nos troupes sont alors revenues se placer à la position qu'elles occupaient avant l'attaque. Nous sommes restés deux heures en présence de l'ennemi, pour panser nos blessés et les mettre en route. Nous avons eu la satisfaction de les emporter tous.
A trois heures après midi, nous avons commencé notre retraite ; les 27e et 59e de ligne étaient chargés de la soutenir. Nous avions des défilés et des bois à traverser pendant deux lieues. L'ennemi est alors descendu des rochers, et a montré assez d'acharnement à nous poursuivre ; mais il a été contenu avec un sang-froid admirable : nos bataillons semblaient être à l'exercice. C'est dans la retraite surtout que nous avons fait beaucoup de mal à l'ennemi. Notre perte a été de 1,300 hommes tués ou blessés
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 8).

Le 19, le 6e Corps rentre à Salamanque, puis se replie derrière le Douero, le 24 septembre. Le général Kellermann le rejoint avec une division de dragons et un contingent d'infanterie. Kellermann prend le commandement des forces françaises et reprend Salamanque, puis repart au nord pour lutter contre des guérillas. Le 6e corps de Marchand doit alors faire face à nouveau aux armées du duc del Parque qui, profitant de l'absence de Kellermann et de sa supériorité numérique, réoccupe Salamanque. Toutefois, informé de la victoire française d'Ocana (le 19 novembre), les Espagnols jugent plus prudent de se retirer dans les montagnes. Entre temps, Kellermann reparaît avec ses dragons et se lance à la poursuite de del Parque aux côtés de Marchand. La cavalerie française rattrape ses adversaires le 28 novembre à Alba de Tormes et leur inflige une sévère défaite. Les troupes de Marchand arrivent sur les lieux vers la fin de la bataille, mais réussissent à s'emparer du pont et de la ville d'Alba de Tormes. "Notre infanterie qui avait fait neuf lieues, dit de la Chasse-Vérigny (Rapport du 1er décembre 1809), arriva à 8 heure du soir et, à la nuit, entra dans Alba, baïonnette en avant ...".

Les Français mettent hors de combat 2 000 soldats espagnols, font un millier de prisonniers et récupèrent 15 canons, 10 000 fusils, 10 drapeaux, ainsi que la plupart des caissons de l'armée vaincue.

Le 6e Corps rentre à Salamanque. Mais il envoie des détachements tenir les positions alentour, vivre sur le pays et protéger les lignes de communication des guérillas. Les deux bataillons du 25e Léger vont occuper Alba de Tormes, dont on fortifie le château pour servir de futur point d'appui. Le régiment y reste jusqu'au 10 Janvier 1810 où les bataillons sont dispatchés entre Frades et Salvatierra de Tormes.

Le 31 janvier, la position du 6e Corps est la suivante :
... A Alba de Tormes, trois régiments de la 2e division (25e léger, 27e, 50e de ligne) et le 15e chasseurs (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Début Février, le 6e Corps se concentre autour de Salamanque dans le but de faire le siège de Ciudad Rodrigo (d'après les mémoires du colonel Spûnglin).

VII/ LA CAMPAGNE DE PORTUGAL DE 1810-1811 DU 25e LEGER AVEC NEY

1810 couvent de Bussaco point fortifié des Britanniques
1810 : couvent de Bussaco, point fortifié des Britanniques

Ney est revenu prendre le commandement de son Corps d'Armée fin Décembre. Il se met à sa tête pour se porter devant Ciudad Rodrigo que l'armée anglaise du Portugal et les forces espagnoles peuvent protéger. Une sommation de principe est envoyée à la garnison le 13 Février, tandis que les troupes françaises se positionnent surtout dans un premier temps pour observer l'ennemi, adossées à Salamanque. Le parc de réserve se trouve à Yecla, protégé par un bataillon du 25e Léger.

Le 23 février 1810, le 25e Léger se trouve (avec 2 escadrons de dragons et 60 hussards) à Tamames, sous le commandement de l'adjudant commandant Rippert, et a un fort détachement à Salvatierra de Francia (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

La situation reste stationnaire jusqu'en mars.

Pendant ce temps, Soult avait entrepris la conquête de l'Andalousie.

A la date du 20 mars 1810, le 6e Corps présente la situation suivante :
- 2e Division d'Infanterie : Général Mermet
- 1ère Brigade : Général Labassée
25e Léger (2 Bataillons) : 1729 hommes
27e de Ligne (3 Bataillons) : 1850 hommes (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Au milieu d'Avril, Napoléon décide de marcher aussi contre le Portugal. L'armée du Portugal destinée à cette expédition devait se composer des 2e (Reynier), 6e (Ney) et 8e Corps (Junot), en tout 60000 hommes, dont le commandement fut donné à Masséna. Dans cette troisième tentative lusitanienne, après les échecs de Junot en 1807-1808 puis Soult en 1809, Ney va encore faire preuve de son caractère ombrageux.

L'Armée anglo-portugaise de Wellington présentait un effectif de 50.000 hommes. Le général anglais, résolu à ne pas accepter de grandes batailles, a fait préparer, à l'embouchure du Tage, où se trouvait une flotte anglaise, les célèbres lignes de Torres Vedras qui devaient, au besoin, protéger l'embarquement de son armée.

Le 10 Mai, Masséna arrivait à Valladolid et le 15 rencontrait Ney à Salamanque. Les Français devaient d'abord s'emparer des places fortes de Ciudad Rodrigo (espagnole), et Almeida (portugaise), avant d'entrer au Portugal. Ce sera au 6e Corps de Ney de s'en occuper. Le 25e Léger et ses deux bataillons sont à la division Mermet, brigade Bardet avec le 27e de Ligne.

Le 28 mai, Ney informe, depuis Salamanque, le Prince d'Essling des mouvements du 6e Corps dont les troupes se dirigent sur Ciudad-Rodrigo pour occuper les camps et cantonnements suivants :
- 2e Division : Général Mermet;
- 1ère Brigade : Général Labassée;
25e Léger, 27e de Ligne. Cette Brigade occupe la position en avant de Santi Spiritus (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Ce n'est que le 25 juin qu'est lancé l'assaut de la forteresse de Ciudad Rodrigo, après des semaines de siège. Les capitaines Auguste et Nicolas du 25e Léger y sont blessés. Les défenseurs résistent jusqu'au 9 juillet.

Le 31 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, je vous renvoie les propositions du prince d'Essling pour les récompenses à accorder pour la prise de Ciudad Rodrigo. Faites-moi connaître le nom des individus cités soit dans les relations, soit dans les détails du siège, et proposez-moi pour eux des récompenses. Faites-moi connaître également quels étaient les régiments qui faisaient partie du siège ; ceux-là seuls ont droit à des récompenses.
Nap
ANNEXE
Armée de Portugal. 6e corps d'armée. État des demandes d'avancement ou d'admission dans la Légion d'honneur, en faveur des militaires qui se sont le plus distingués au siège de Ciudad Rodrigo

Désignation des corps

Décorations demandées

Observations
On propose aujourd'hui à Sa Majesté d'accorder par le décret ci- joint, à déduire sur cet état, les décorations suivantes :

De commandant

D'officiers

De légionnaires

25e régiment d'infanterie légère

3

17

6

" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24175).

La place forte d'Almeida dans la région de Beira, ne se trouve qu'à 35 km de Ciudad Rodrigo. C'est encore le 6e Corps de Ney qui est chargé de la besogne. Le 25 Juillet un combat à lieu sur la Coa entre le 6e Corps et les troupes anglaises du général Crawfurd.

Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... N'y aurait-il pas moyen d'envoyer en Espagne 6 bataillons formés du 3e bataillon du 25e léger, du 4e bataillon du 43e, du 3e bataillon du 44e, du 4e du 50e, du 4e du 51e et du 4e du 55e, qui sont en France ? On compléterait ces bataillons avec ce qu'il y aurait de disponible aux 4es bataillons dont les dépôts sont en France et qui ont leurs bataillons de guerre en Hollande, en Allemagne et sur les côtes ; et si l'on parvenait à les compléter, ce serait une force de 3 à 4 000 hommes qui, avec les bataillons de marche ci-dessus demandés, formerait une division de 8 000 hommes. Cette mesure dégarnira la France du reste des cadres des régiments de l'armée d'Espagne, permettra de faire revenir d'Espagne les cadres des 3e et 4e bataillons, afin de n'être pas au dépourvu en France et d'avoir, si cela est nécessaire, des cadres pour exercer nos levées. Cela aura l'avantage 1° de fournir 4 000 hommes de renfort pour l'armée de Catalogne et 8 000 hommes pour l'armée d'Espagne ; 2° de diminuer le nombre des hommes présents sous les armes des régiments qui sont sur le pied de paix, c'est-à-dire des régiments qui sont sur les côtes de France, en Allemagne, en Hollande, etc., ce qui diminuera la dépense" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).

Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Enfin le 3e bataillon du 25e léger se formera à Tours de la manière suivante : 140 hommes du 25e 1éger ; 250 du 24e idem ; 150 du 7e idem ; 200 du 26e idem ; 100 du 10e idem ; 200 du 13e idem ; 1040 hommes ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).

Du 15 au 28 Août a lieu le siège d'Almeida.

Etats de service du colonel Vincent Martel de Conchy à la tête du 25e Léger en Septembre 1810

Né le 21 janvier 1768 à Magny-Guiscard (Oise). Entré au service au 56e régiment Bourbon-Infanterie, 12 janvier 1792. Sous-lieutenant, 1er avril 1792. Adjoint aux adjudants-généraux, nommé par le général Custine, fin mai 1793. Employé à l'état-major particulier du général Pichegru. Lieutenant, 3 avril 1795. Lieutenant à la 37e demi-brigade, 3 avril 1796. Adjudant-major à la 54e demi-brigade, 5 mars 1797. Aide de camp du général Boudet, en 1797. Capitaine, 5 octobre 1798. Chef de bataillon, nommé sur le champ de bataille de Castricum (Hollande), 6 octobre 1799, à titre provisoire.
Aide de camp du général Dupont, chef d'état-major de l'armée de réserve, en 1800. Major du 56e régiment d'infanterie de ligne. Colonel en second de la 16e demi-brigade, 31 mars 1809.
Colonel du 25e régiment d'infanterie légère du 6e corps du maréchal Ney, de l'armée d'Espagne, en 1810. Nommé général de brigade le 8 février 1813. Commandant des troupes de la province de Guipúzcoa, en Espagne, en 1813. Commandant de la 2e brigade de la division Marcognet du corps d'observation d'Italie, 14 octobre 1813.
Mis en non-activité, 23 avril 1814. Commandant de la 2e brigade de la division Ledru, à la 1ère division militaire (garnison de Paris) du 24 mai 1814, jusqu'au 20 mars 1815

A la date du 9 septembre, le 6e Corps présente la composition suivante :
- 2e Division : Général Mermet
1ère Brigade, Général Labassée : 25e Léger, 2 Bataillons; 27e de Ligne, 3 Bataillons; 3 pièces (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Le 13 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris :"Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé une division de réserve de l'armée d'Espagne, qui sera composée de trois brigades ...
La 3e brigade sera composée du 3e bataillon du 50e régiment d'infanterie de ligne et du 3e bataillon du 25e léger, qui se réunissent à Tours, et de deux bataillons de gardes nationales de la Garde. Cette 3e brigade, qui sera ainsi forte de 3,000 hommes, sera passée en revue le 8 octobre, à Tours. Il faudra s'assurer qu'à cette époque elle ne manquera ni d'officiers ni de sous-officiers. Un général de brigade sera nommé pour commander cette 3e brigade ...
Le général qui commandera cette division sera le général de division Caffarelli, mon aide de camp. Proposez-moi les trois généraux de brigade et un adjudant commandant à attacher à cette division. Je désire qu'elle puisse être réunie, du 15 au 20 octobre, à Bayonne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24562).

Masséna ne reprend sa marche vers Lisbonne que le 15 Septembre. Ses ordres sont d'attendre la fin des grosses chaleurs et surtout des récoltes. Il en profite pour se procurer de quoi approvisionner son armée. D'autant que les Anglais ont décidé de pratiquer la "terre brulée" en se retirant progressivement vers leur base de Torres Vedras.

Masséna prend la direction de Coimbra en passant par Viseu où il s'arrête plusieurs jours pour rallier ses effectifs et réparer ses caissons. La route suivie, au nord du Mondego, passe par Bussaco, une excellente position défensive en hauteur où Wellington a décidé d'attendre les Français avec ses Anglo-portugais.

Au matin du 26, Masséna tombe dans le piège d'une attaque frontale au lieu de contourner les positions anglo-portugaises. Il faut dire que Ney non plus n'a pas effectué de reconnaissances pour juger du terrain.

Le 27, le 2e Corps s'élance à la droite de l'armée ennemie. Tandis qu'au centre de la bataille, le 6e Corps de Ney tente de s'emparer du couvent de Bussaco transformé en forteresse : ils sont repoussés avec pertes. Les Anglais bien retranchés avec une forte artillerie, dévalant les pentes pour des contre- attaques avec des troupes fraiches font des ravages dans les rangs français. Le lieutenant Levers du 25e Léger sera blessé le 28.

Après la bataille, les Français se regroupent et parviennent à contourner les positions ennemies par le Nord, tandis que Wellington recule vers Coimbra. Son objectif est à présent d'atteindre les Lignes de Torres Vedras et d'y attendre une nouvelle fois les Français.

La majeure partie de la population des régions que doit traverser l'armée française se retire avec l'armée anglo-portugaise. L'ordre est donné d'évacuer Coimbra, les propriétés agricoles sont abandonnées, les biens ne pouvant être transportés et susceptibles de servir aux Français sont détruits. La campagne doit être tenue par des partis de guérilla chargé d'exterminer les troupes isolées et les blessés ennemis.

A Coimbra, le 1er Octobre, les Français trouvent un peu de vivres. Entre Coimbra et les Lignes de Torres Vedras, quelques affrontements éclatent entre les troupes françaises les plus avancées et l'arrière de l'armée de Wellington. Les combats les plus significatifs ont lieu près de Pombal et d'Alenquer.

Le 4 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, trois brigades de la division de réserve de l'armée d'Espagne se réunissent à Limoges, à Tours et à Bordeaux. Elle formera un corps de 10 000 hommes d'infanterie ... La 3e brigade qui se réunit à Tours est composée : d'un bataillon du 25e léger ; d'un bataillon du 50e, et de deux bataillons du régiment de la garde nationale de la Garde.
Donnez l'ordre au général Monthion de prendre aux bureaux de la Guerre la composition de ces trois brigades et d’aller en passer la revue. II prendra note des officiers et sous-officiers manquants, et de tout ce qu'il faudrait à ces troupes pour qu'elles soient d'un bon service
" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24758).

Le même 4 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... La 3e brigade partira pour Bayonne, savoir : le 3e bataillon du 50e le 10, et le bataillon du 25e léger le 11. Ces 2 bataillons partiront de Tours. Le régiment de garde nationale de la Garde partira de Tours 2 jours après son arrivée et continuera sa route sur Bayonne où il rejoindra la brigade. Vous nommerez un général de brigade pour commander cette brigade, pour régler sa marche, en passer la revue successivement et se trouver à Bayonne à l'arrivée de chaque bataillon pour recevoir les ordres pour l'entrée en Espagne. Il rendra compte au général Caffarelli qui est rendu à Vitoria.
Ayez soin que le régiment des gardes nationales de la Garde ait en partant ses chefs de bataillon ...
Donnez communication de ces ordres au major général
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4657 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24776).

Le 11 octobre, l'avant-garde arrive devant les Lignes et va y stationner dans de très mauvaises conditions.

Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... de son côté, le général Caffarelli [aura sous ses ordres] : ... 5° Le 3e bataillon du 25e léger. 630 ...
TOTAL. 7,816 hommes.
Au lieu de trois brigades, cette division n'en formera que deux seulement de la manière suivante :
2e brigade : les trois bataillons de marche du Portugal ; le 3e bataillon du 50e ; et le 3e bataillon du 25e léger. Total cinq bataillons ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).

Tandis que Masséna envoie le général Foy en France discuter de la situation militaire avec l'Empereur, il recule ses positions sur Santarem et Punhete pour mieux hiverner à la mi-Novembre, suivi par les Anglais. Le 2e Corps de Reynier s'établit à Santarem et entreprend des travaux pour s'y retrancher. Les deux autres corps de l'Armée font de même, regroupés autour de Thomar pour celui de Ney et de Torres Novas pour celui de Junot.

Le 18 novembre, le Général Mermet informe Ney des dispositions prises à sa Division au point de vue des subsistances : "... Les 25e et 27e régiments auront leur établissement à Asseincera et auront, en supplément des moulins qui s'y trouvent, celui de Matrera, à un quart de lieue d'Asseincera.
Chaque régiment aura une compagnie cantonnée à l'endroit où il fera fabriquer son pain.
J'ai cru devoir mettre une compagnie par régiment pour surveiller avec soin ses intérêts respectifs et emmagasiner tout ce qu'elle pourra se procurer.
Ce mouvement se fera demain matin
" (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

En Décembre 1810, le 9e Corps de Drouet d'Erlon (en fait seulement 6000 hommes de la division Conroux) franchissant la frontière espagnole va rejoindre et se positionner autour de Leiria. Les hommes sont une nouvelle fois en loques, réparant les tenues avec toutes sortes de draps et utilisant des espadrilles en guise de chaussures. Lemonnier pourra écrire : "C'était des troupes d'arlequins, tant la diversité de couleurs de capotes et de pantalons sautait aux yeux".

Le 2 janvier 1811, l'Empereur écrit au Général Clarke : "2 janvier 1811. Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître ce que c'est que dépôt de gendarmerie de l'armée d'Espagne qui est à Saint-Denis. Il me semble qu'il y a là 400 hommes, quel parti peut-on en tirer ? Pourrait-on former un bataillon de marche d'une compagnie de chacun des 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 14e léger, et un autre composé, d'une compagnie de chacun des 34e, 88e et 25e léger ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4945).

POSITIONS ET ENCADREMENT DU 25E LEGER EN JANVIER 1811 (côte SHDT : usuel-181101)

Chef de corps : DECONCHY Vincent
Garnison - dépôt à : Verdun - 2e division militaire
Conscrits des départements de la Somme - du Pas de Calais de 1810
CREPY major - infanterie
CUREZ quartier maître trésorier
1e bataillon commandant : chef de bataillon Duprat - armée du Portugal - 6e corps Ney - 2e division Mermet
2e bataillon commandant : chef de bataillon Preux - armée du Portugal - 6e corps Ney - 2e division Mermet
3e bataillon commandant : chef de bataillon Duplessis - armée d'Espagne - division de réserve
4e bataillon commandant : chef de bataillon Trény - armée d'Espagne - 9e corps d'Erlon - 2e division Conroux
5e bataillon au dépot

Le 5 janvier 1811, Ney ordonne que le 25e Léger se rende au premier beau jour à Montmichel (?) pour y relever le 26e de Ligne.

Le 16 janvier, un ordre de Masséna prescrit à Ney de réunir à Martinchel (?) toute la Brigade Labassée, dont fait partie le 25e Léger. Cette Brigade doit préparer la formation d'un détachement de 600 hommes destiné à flanquer, du côté d'Abrantès, la marche de l'escorte du Général Gardanne lors de son départ pour la France.

Masséna a reçu l'ordre d'essayer de s'emparer d'Abrantes : si il commence bien ses préparatifs fin Janvier 1811, la disette qui sévit dans son armée lui fait évoquer une retraite. Las, le général Foy de retour rapporte des instructions de l'Empereur d'offensive qui serait soutenue par Soult (armée d'Andalousie) et Mortier (5e Corps) ou au minimum de maintenir ses lignes pour "épuiser" l'ennemi. Mais de fait, c'était l'Armée de Masséna qui s'étiolait et l'armée anglo-portugaise qui se renforçait et consolidait ses positions.

En Janvier, Soult, s'il a bien quitté son Andalousie, pousse une pointe en Estrémadure, enlève Olivenza et fait le siège de Badajoz dont il s'emparera seulement le 10 Mars.

Le 16 février, Ney écrit à Masséna pour lui indiquer le nombre de quintaux de grains envoyés par le 6e Corps au 2e Corps à Porto de Moz, et les quintaux de maïs ou de blé déposés au Magasin de Thomar; ainsi, on note, pour le 25e Léger, 18 quintaux envoyés au 2e Corps (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Masséna, vu l'état de ses troupes, décide finalement de retraiter, sa situation devenant intenable et sans résultats. Dans la journée du 1er mars, le prince d'Essling envoie de Torres Novas, aux commandants de Corps d'armée ainsi qu'aux chefs des grands services, l'ordre de marche sur Pombal, Anciao et Espinhal, dans une région où il espère pouvoir nourrir l'armée au moyen des ressources locales. Ce changement de position comporte cinq jours de marche, savoir : la nuit du 5 au 6 et les journées du 7, du 8, du 9 et du 10 mars. Le 6e Corps, auquel sont adjointes la Division Conroux, du 9e Corps, et la Division de cavalerie Montbrun, doit faire l'arrière-garde générale.
Première marche (nuit du 5 au 6 mars). - ... Le 6e Corps, de Pombal et de Thomar à Leiria.
Deuxième marche (7 mars). - ... Le 6e Corps reste en position, sauf que sa 3e Division et sa Brigade de cavalerie légère se rendent de Punhète en avant de Chaos de Maçans.
Troisième marche (8 mars). - ... Le 6e Corps, à Casal des Ovos, après avoir détruit les ponts. Sa 3e Division à Arneiro.
Quatrième marche (9 mars). - ... Le 6e Corps en avant de Pombal et sa 3e Division à Anciano.
Cinquième marche (10 mars). - ... Le 6e corps reste sur les positions de la veille.
Sixième marche (11 mars). - ... Les 8e et 6e Corps recevront de nouveaux ordres.

Aussitôt, Ney informe le Général Drouet d'Erlon de ces dispositions. Les Divisions Mermet, Marchand et Conroux doivent s'échelonner en avant et en arrière de Leiria, savoir :
... 25e léger, 27e, 50e, 59e de ligne et artillerie à Leiria (Division Mermet).

Le départ du 6e Corps est fixé au 8 mars, pour aller prendre position, le même jour, à Casal dos Ovos et, le lendemain 9 mars, près de Pombal (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Ney couvre avec brio l'arrière garde et doit livrer des combats à Pombal, Redhina (le 12 mars les capitaines Croutelle et Roux seront blessés). Dans son Rapport daté de Refança le 12, et adressé à Masséna, Ney écrit sur ce dernier combat : "... le 25e léger ayant en soutien le 50e de ligne, les 3e de hussards et 6e de dragons, tous protégés par l'artillerie, firent éprouver à l'ennemi le même sort que, précédemment, à notre aile gauche, et le 3e de hussards, dans une belle charge exécutée avec beaucoup de bonheur, sabra un grand nombre d'hommes ... Quant aux quatre régiments d'infanterie de la division Mermet, savoir : les 25e léger, 27e, 50e et 59e de ligne, il est impossible de se battre avec plus de vigueur et de manoeuvrer avec plus de sang-froid et de précision devant l'ennemi ..." (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Le futur général Guingret, alors Capitaine au 6e Léger, écrit : "Le combat de Redinha est de ceux où les chefs se montrent plus grands que leur réputation et où les troupes font des prodiges de valeur, sans que la renommée publie au loin la gloire des combattants.
Ce combat tire son nom de la ville située au pied d'un rideau de hauteurs, dans une vallée riante et fertile qu'arrose l'Audanços, qui paraît se multiplier grâce à ses nombreux méandres. En descendant du plateau, on traverse Redinha pour aller franchir l'Adanços sur un vieux pont en pierre qui se trouve au nord de la ville.
Avant l'action, la 2e division (général Mermet) du 6e corps occupait seule le rideau élevé que forment les hauteurs en avant de la ville. La position était peu militaire, puisque les troupes avaient un défilé (le pont de pierre très étroit) à dos et qu'il traverse Redinha avant d'arriver au pont, mais le duc d'Elchingen avait été obligé de faire occuper cette position pour donner le temps de s'éloigner aux autres corps (le 8e corps d'armée), à l'artillerie et aux bagages innombrables qui nous encombraient. Il était d'ailleurs très urgent d'arrêter assez l'ennemi pour que Masséna, qui nous devançait avec le reste de l'armée, pût enlever de vive force la ville de Coïmbre, qu'occupait une forte garnison portugaise barrant la route royale de Lisbonne à Salamanque, par laquelle on sort du Portugal pour entrer en Espagne.
Le maréchal Ney, contraint de combattre ce jour-là, remédia à la défectuosité de la position par la manière savante dont il sut disposer les régiments de la 2e division; il les fît soutenir par le brave 3e de hussards et quelques escadrons de dragons (6e et 11e).
Bientôt l'ennemi parut et, après nous avoir tâtés à diverses reprises pour savoir si nos troupes étaient déterminées à combattre, il commença une véritable attaque.
Nos corps luttèrent, une grande partie de la journée, sans céder un pouce de terrain, mais leur valeur ayant contraint l'ennemi à déployer une force d'au moins 25.000 hommes, il fallut songer à la retraite.
Le duc d'Elchingen donna ordre à chaque bataillon d'envoyer son drapeau, avec un adjudant et des guides généraux, de l'autre côté du ravin, où des officiers d'état-major étaient chargés de leur indiquer les places que leurs régiments respectifs devaient occuper après avoir franchi le défilé. Les chefs de troupes furent prévenus d'effectuer leur retraite rapide à un signal donné, les uns par le pont, les autres sur les gués reconnus à l'avance en amont et en aval de Redinha.
Chaque corps devait ensuite se reformer, au pas de course, sur l'emplacement qui lui avait été assigné sur l'autre penchant de la vallée, à l'endroit même où se trouvaient déjà son drapeau (et ses guides généraux). Cette vallée, assez étroite, était dominée, de l'autre côté, par des hauteurs formant position, sur lesquelles était placée la division Marchand (1re), avec son artillerie, pour protéger les troupes de la division Mermet (2e) quand elles abandonneraient le rideau (de hauteurs) opposé.
Dans la soirée (vers 5 heures), le maréchal Ney donna lui-même le signal de la retraite; le mouvement rétrograde fut rapide et parfaitement exécuté. L'ennemi, voyant tout à coup disparaître nos troupes, qui descendaient vers la ville pour passer le défilé, courut en avant afin de gagner le sommet du rideau (de hauteurs), d'où il croyait pouvoir tirer des coups plongeants sur nos soldats entassés auprès du pont; mais le maréchal Ney avait fait embusquer à l'avance un bataillon du 27e et un bataillon du 50e de ligne, avec ordre de bien recevoir l'ennemi quand il approcherait de l'arête du plateau (formant rideau). En effet, ces deux bataillons reçurent les Anglais à brûle-pourpoint par un des plus beaux feux de deux rangs (feux à volonté) qui aient été faits depuis l'invention de la poudre. Ce feu meurtrier fit reculer l'ennemi et lu tua beaucoup de monde. Les deux bataillons d'embuscade se retirèrent ensuite avec autant d'ordre que s'ils fussent revenus d'un champ de manœuvres.
Les troupes de la 2e division, après avoir traversé la vallée, se reformèrent rapidement au-dessous de celles de la division Marchand (c'est-à-dire à mi-coteau).
Une canonnade vive et soutenue arrêta court les masses ennemies qui voulaient descendre sur Redinha, et nous pûmes continuer notre retraite tranquillement.
Le but du maréchal Ney était rempli, en ce sens que l'artillerie et les bagages de notre armée gagnèrent un jour, alors que la marche de l'armée anglo-portugaise subit un retard d'une journée
" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 492).

Le 12 au soir, Ney rédige depuis Rafama ses ordres de marche pour le lendemain, à 5 heures du matin : "... La 2e division laissera, lors de son passage à Rafama, la brigade Labassée (25e léger, 27e de ligne), qui passe sous les ordres du général de division Ferey (nouvellement promu et venant de la division Loison) ..." (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Puis à Foz d'Arounce (le 15 mars, le chef de bataillon Duprat sera touché) contre les Anglais qui se sont lancés à notre poursuite. Au sujet de ce combat, Ney écrit à Masséna le 17 : "... Si le général Lamothe, au lieu de prendre la fuite, eût conservé la plaine en se tenant toujours à hauteur de l'infanterie, combattant avec avantage, et tenté plusieurs charges pour donner aux réserves le temps d'arriver, il est présumable que l'ennemi ne serait jamais parvenu à repousser le 25e léger (déployé en tirailleurs).
Cette conduite singulière du général Lamothe m'a déterminé à le renvoyer à l'état-major général de Votre Excellence et j'ai donné au colonel Mouriez, du 15e de chasseurs à cheval, le commandement de la cavalerie légère de l'avant-(arrière) garde.
Le 39e de ligne, qui formait la réserve du 25e léger, était sur le point de marcher pour l'appuyer lorsque le colonel Lamour (du 39e), qui allait à la position du 25e léger pour connaître la véritable situation des choses, fut malheureusement tué. La perte de cet estimable officier supérieur, aussi distingué par ses talents militaires que par une bravoure peu commune, jeta la consternation dans le 39e, qui fît sa retraite en désordre ...
" (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Colonel 25e léger
Fig. 6 Colonel du 25e Léger d'après les Collections alsaciennes

Le 17 mars, depuis Carvaiha, Ney donne l'ordre suivant : "... La division d'avant-garde (d'arrière-garde) du général Ferey (25e léger, 27e de ligne, 39e de ligne, brigade de cavalerie Lamothe, compagnie d'artillerie légère Binner) est chargée de la défensive du pont (de Murcilla) et des gués existant sur le front de l'armée ..." (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).

Reynier rejoint Masséna à Miranda do Corvo, puis ils poursuivent leur marche vers Celorico qui est atteint le 21.

VIII/ LA CAMPAGNE D'ESPAGNE DU 25e LEGER DE MARS A DECEMBRE 1811

Après son échec au Portugal en mars 1811, Masséna décide de gagner l'Espagne par Coria et Plasencia. Ney refuse et veut passer plus au Nord. Masséna le démet de son commandement du 6e Corps qui est remis au général Loison. On doit signaler aussi des désobéissances de la part de d'Erlon et de Reynier qui désorganisèrent le plan de Masséna.

Wellington qui talonne les Français pense pouvoir détruire le 2e Corps à Sabugal le 3 Avril, mais les Français résistent bien sous une pluie battante et du brouillard. La retraite peut se poursuivre. L'Armée du Portugal se regroupe finalement autour de Salamanque et se remplume. Elle compte encore 39.000 combattants.

Le 3 avril 1811 justement, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, on a formé à Bayonne trois bataillons de marche, un de 605 hommes, un autre de 578 et le troisième de 618 hommes.
J'ai déjà ordonné que le premier entrât avec un trésor de 4 millions en Espagne. Le deuxième y entrera quelques jours après avec un autre trésor de 4 millions. Enfin le troisième y entrera ensuite avec 4 autres millions.
À cette occasion je vous rappellerai que je vous ai demandé un état des fonds qui étaient à Bayonne, des sommes dont j'ai disposé pour les différentes armées d'Espagne et enfin un relevé des ordres que j'ai donnés pour tous ces envois d'argent.
Je désire que vous écriviez au général Caffarelli pour lui envoyer la composition de ces trois bataillons telle que votre rapport du 24 mars la présente et pour lui faire connaître mes intentions.
1° Tout ce qu'il y a dans ces trois bataillons appartenant aux 5e, 10e et 30e d'infanterie légère sera définitivement incorporé dans le 3e bataillon du 25e léger qui est en Biscaye ; tout ce qui est du 31e léger se rendra à Burgos au 6e corps ...
Par ce moyen, le général Caffarelli aura en Biscaye 5 bataillons du régiment de marche de Portugal, plus un bataillon du 50e et un du 25e d'infanterie légère, ce qui fera environ 5000 hommes.
Pour être certain que vous avez compris mon ordre, je désire que vous me fassiez faire un état des 5 bataillons de Portugal tels que je viens de les composer, avec un autre indiquant la décomposition des trois bataillons de Bayonne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26495).

Le 4 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, l'armée du Portugal sera partagée en six divisions, savoir :
... 2e division : le 25e léger, les 27e, 50e et 59e de ligne ...
Vous ferez connaître au maréchal prince d'Essling qu'il doit faire tous ces mouvements en temps opportun ; lui seul doit en avoir connaissance. Il peut même y faire les changements qu'il jugera indispensables. Vous lui ferez connaître que mes principaux motifs pour mettre tels ou tels régiments ensemble, c'est qu'ils ont leurs dépôts dans la même division ; ce qui doit faciliter la formation des régiments de marche à envoyer pour les recruter
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17562 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26505).

Les Anglo-portugais ont suivi les Français dans leur repli et désormais le seul point encore entre leurs mains au Portugal est la forteresse d'Almeida, rapidement entourée par la division Campbell depuis le 7 Avril. Masséna, dont les subordonnés sont de plus en plus désobéissants, demande l'aide de Bessières pour refaire ses forces, délivrer la garnison et y établir une tête de pont.

Au milieu d'Avril, il pleut, et les bataillons français ont énormément de mal à se fournir en vivres. Cependant Masséna concentre ses meilleurs éléments des 2e, 6e, 8e, et 9e Corps et la cavalerie de Montbrun autour de Ciudad Rodrigo en vue de l'offensive future. Le 25e Léger a récupéré son 4ème bataillon et compte désormais au 6e Corps dans la brigade Delabassée, 2e division Mermet.

Le 27 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 200 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, 100 du 4e et 200 du 12e ; total 500 ; forment à Paris un bataillon de marche et se mettent en route pour Bayonne.
Donnez ordre que le 17e d'infanterie légère envoie à Bayonne 150
que le 25e id. envoie 100
Le 9e id. 120
Le 16e id. 100
Le 21e id. 120
Le 27e id. 120
Le 28e id. 120
Total de ce que ces régiments enverront à Bayonne 1330
Ayez soin que chacun de ces détachements ait au moins deux sergents, quatre caporaux et deux tambours. A leur arrivée à Bayonne, on formera de ces détachements deux bataillons de marche que l'on composera de la manière suivante : les détachements des 2e, 4e, 17e et 25e régiments qui appartiennent à l'armée de Portugal marcheront ensemble. Ceux du 9e, du 12e, du 16e, du 21e, du 27e et du 28e, qui appartiennent à l'armée du Midi, formeront l'autre bataillon. Vous aurez soin que ces détachements soient bien armés, bien équipés. Les dépôts pourront profiter de leur départ pour faire des envois à leur régiment. Vous me rendrez compte d'ailleurs du mouvement de ces détachements afin que je sois toujours à même de donner les ordres que pourraient nécessiter les circonstances. Mon intention est qu'aucun conscrit de 1811 ne fasse partie de ces détachements. Le nombre d'hommes que je viens de vous indiquer est porté dans les états comme existant au dépôt avant l 'arrivée de la conscription. Vous pouvez donc les faire partir deux ou trois jours après la réception des ordres. Faites passer en revue le bataillon de Paris avant son départ. Ayez soin qu'un major en second se trouve à Bayonne pour organiser les deux bataillons. Les premiers arrivés attendront les autres. Mais il sera toujours avantageux que le général qui commande à Bayonne ait des troupes sous sa main, qui peuvent être utiles pour la protection des frontières
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26853).

Bessières arrive enfin le 1er Mai, entouré seulement d'une poignée d'hommes de la cavalerie de la Garde, qu'il refusera d'ailleurs de faire intervenir. Wellington anticipant les intentions de Masséna décide de l'attendre à Fuentes de Onoro.

La bataille fera rage entre le 3 et le 5 Mai 1811 et restera indécise, bien que Wellington ne soit pas passé loin de la rupture et qu'un effort supplémentaire eut emporté la victoire pour les Français. Le 25e Léger n'a pas de pertes à cette bataille. La division Mermet étant en réserve le 1er jour puis s'emparant du village de Poço Velho le second.

Fatigué et moralement atteint, Masséna se replie une nouvelle fois sur Salamanque où il apprend par Bessières sa disgrâce et son remplacement par Marmont. Napoléon ne pardonne pas aux généraux malchanceux ! La seule satisfaction est que la garnison d'Almeida a pu évacuer la place après l'avoir détruite et a réussi à passer à travers les lignes anglaises.

Voilà donc le Duc de Raguse à la tête d'une Armée du Portugal découragée. Celle-ci se restructure désormais en 6 divisions.

Au Sud, en Andalousie, les affaire de Soult n'étaient pas si florissantes (siège interminable de Cadix, bataille de la Albuera). L'armée du Portugal descend début Juin vers celle d'Andalousie pour délivrer la garnison de Badajoz. Les deux maréchaux font leur jonction à Merida et vont devant la place le 20 Juin. Une fois la garnison délivrée chacun retourne dans son périmètre : Soult en Andalousie et Marmont dans la vallée du Tage entre Talavera et Alcantara pour pouvoir surveiller à la fois Badajoz et Ciudad Rodrigo.

Le reste de l'année se passe en combats contre les guérillas.

Tandis que les bataillons 1, 2 et 4 se trouvaient à l'Armée du Portugal, le 3ème bataillon était stationné dans le Nord de l'Espagne.

Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Au 1er juillet, il arrive à Bayonne 108 hommes du 17e léger et 110 hommes du 25e léger. Ces détachements seront joints au bataillon de marche de l'armée du Midi dont j'ai ordonné la formation à Bayonne pour le 5 juillet. Ce bataillon qui par ce moyen sera fort de 7 à 800 hommes servira à escorter le Trésor qui partira du 1er au 10 juillet. Le bataillon de marche de l'armée du Midi qui se réunit à Orléans et qui y sera réuni le 5 juin servira à escorter le 8e convoi du Trésor qui partira du 20 au 25 juillet à Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27178).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
... 3e bataillon
Du 2e de léger 130 hommes
Du 4e id. 100
Du 25e id. 100
Du 22e de ligne 60
Total 390
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).

Le même 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
... RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés ...
Le 2e régiment, qui sera le régiment de marche de Portugal, sera composé de la manière suivante, savoir :
1er bataillon : une compagnie du 25e léger, une du 22e de ligne, deux du 50e. Ce bataillon se réunira à Orléans ...
Ces bataillons se trouveront formés au 25 juillet, de manière à pouvoir être rendus au 1er septembre à Bayonne ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée ...
Vous manderez au général Caffarelli que les quatre bataillons d'élite des 3e et 105e arriveront du 10 au 20 juillet en Biscaye ; qu'il doit placer ces bataillons à Irun et à Tolosa, et réunir à Vitoria tout ce qui appartient à l'armée de Portugal ; que le 20 juillet il dirige les quatre bataillons de l'armée de Portugal sur Burgos, en conservant à Vitoria le 3e bataillon du 50e et celui du 25e léger ; mais qu'aussitôt que le 52e et le 5e léger seront arrivés il fasse partir aussitôt ces deux 3es bataillons pour Burgos.
Vous aurez soin d'être ponctuellement instruit de l'époque de l'arrivée de ces bataillons à Burgos. Vous prendrez mes ordres au 10 juillet sur la formation d'une brigade de marche qui sera dirigée sur l'armée de Portugal selon les circonstances d'alors, et en force ; car cette armée peut se trouver engagée dans des opérations où il serait utile que 6 ou 7,000 hommes marchassent à la fois
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, proposez-moi un projet de décret pour la levée et la répartition de la réserve de la conscription. J'évalue à 25 000 hommes ce qu'il y a de disponible sur la conscription de France ...
Voici les bases de la répartition ...
4° Dirigez 800 hommes sur chacun des dépôts des 15e léger et 25e léger pour former leurs 4es bataillons ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).

Le 2 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, j'ai signé le décret pour la levée des 24 000 hommes de la réserve de la conscription dans l'intérieur de l'Empire. Je désirerais que vous fissiez les changements suivants dans la répartition. Vous pourriez en attendant expédier le décret, huit jours de retard ne font rien à la distribution ...
4° : les 2600 hommes que vous appelez à Paris et les 2000 hommes destinés pour la Garde, faisant 4600 hommes, seront tirés des 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 14e, 15e et 16e divisions militaires. La répartition sera donc comme il suit :
1400 hommes pour la Bretagne
11500 bommes pour Bayonne et la 11e division militaire
4600 hommes pour Paris
Total 17500 hommes
Vous comprendrez dans les hommes destinés pour Paris le 25e léger et 14e de ligne qui sont dans les divisions avoisinantes ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4646 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5717 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27510).

Le 8 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Donnez ordre que le bataillon de marche de la Garde qui arrive le 16 juillet à Bayonne continue sa marche pour Tolosa où il sera à la disposition du général commandant en Biscaye qui en conséquence fera partir le 3e bataillon du 50e de ligne et le 3e du 25e léger pour Burgos où ces 2 bataillons seront sous les ordres du général Vandermaesen ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5753 (datée du 9 juillet 1811) ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27575).

Le 19 août 1811, Macdonald, depuis le camp devant Figuières, adresse au Duc de Tarente, Ministre de la Guerre, la lettre suivante : "M. le duc,
J'ai la satisfaction d'informer V. Exc. que la valeur, le dévouement et la persévérance de l'armée de S. M. en Catalogne, a triomphé de la perfidie des traîtres qui ont livré la forteresse de Figuières à l'ennemi, ils sont dans les fers ; cette place est aujourd'hui reconquise et au pouvoir de l'Empereur.
La garnison espagnole ayant inutilement tenté de s'échapper dans la nuit du 16 et avec perte de 400 hommes, a été forcée de se rendre à discrétion, et pour toute faveur, la vie sauve.
Elle est sortie sans armes ce matin de la forteresse, au nombre de 5500 hommes, et près de 550 officiers, dont le maréchal-de-camp Martinez, plusieurs brigadiers-généraux, 80 officiers supérieurs, etc. ; elle est dirigée en trois colonnes sur Perpignan, où elle arrivera les 21 et 22.
Cette garnison a perdu depuis le blocus plus de 2200 hommes, par le feu ou de mort naturelle ; il reste 1500 malades à l'hôpital, et 200 non combattants, qui seront renvoyés. L'armée de S. M. a bravé plus de 60,000 coups de canon, et deux millions de coups de fusils sans beaucoup de perte.
Elle a supporté avec une constance vraiment exemplaire, les peines, les fatigues, les intempéries du climat, pendant quatre mois neuf jours de blocus, et passé depuis le 24 juillet vingt-cinq nuits de suite sous les armes.
Les travaux des lignes de contrevallation et circonvallation sont immenses ; S. M. pourra en juger, si elle daigne jeter les yeux sur le plan que je transmets à V. Exc.
L'arme du génie les a en grande partie dirigés avec un zèle et une activité soutenus.
Celle de l'artillerie a été ce qu'elle est toujours, excellente ; le général de division Tamil la commande et le général Nourry a élevé et dirigé toutes les batteries, dont quelques-unes, placées trèshardiment à moins de trois cent toises de la forteresse.
Les redoutes du 37e de ligne, 8e léger, 16e et 67e de ligne, 32e léger, 11e, 81e, 6oe, 93e, celles de la gendarmerie impériale et des Westphaliens, ont reçu le nom des corps qui y ont assidument travaillé ; les premiers ne sont qu'à portée de fusil du chemin couvert : le 5e et 25e légers ont également beaucoup travaillé.
Ces corps, sous les ordres des généraux Quesnel, Clément, Palmarole, Plansonne, Lefebvre, les adjudants-commandants Vigier, Beurmann, les colonels Lamarque et Petit, formaient la ligne de blocus ou la renforçaient, chaque nuit. L'escadron du 20e et le 29e de chasseurs, l'escadron du 24e de dragons, les lanciers gendarmes étaient aussi en partie à cheval.
Enfin une réserve d'élite, composée de gendarmerie à pied, et de détachements de divers corps, commandés à tour de rôle par les généraux Favier, Nourry et Prost, l'adjudant-commandant Nivet, les chefs de bataillon d'état-major Ferrari, Guibourg et le chef d'escadron Séguin, mon aide-de-camp, était destinée à soutenir tous les points menacés.
S. Exc. le colonel-général était partout. Il a déployé une très grande activité ; en général tout le monde a parfaitement rempli son devoir, Je me plais à rendre cette justice à l'armée, dans l'espoir que l'Empereur daignera jeter sur ses braves un regard de bienveillance, priant V. Exc. de faire remarquer à S. M., que son armée de Catalogne est étrangère à l'événement qui l'a réunie sous les murs de cette place.
Je viens de faire hisser le pavillon impérial sur ses murs, il est salué de cent un coups de canon ; cette salve sera entendue des vaisseaux anglais qui bordent la côte, et des rassemblements d'insurgés à Olot ; elle les avertira de la reprise de Figuières, et de la fin de la guerre dans cette partie de la Catalogne.
Agréez, M. le duc, l'assurance nouvelle de ma considération distinguée.
Le maréchal duc de Tarente,
Macdonald.
P. S. L'aide-de-camp de V. Exc., le chef de bataillon Schneider, porteur de cette dépêche, a partagé les fatigues des troupes en passant toutes les nuits aux tranchées ; il a vu le fort, les prisonniers, et pourra donner à V. Exc. tous les renseignements qu'elle jugera convenables
" (Courrier de Turin N°120, 7e année, lundi 2 septembre 1811).

Le 31 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que le 1er régiment de marche de l'armée de Portugal, composé de trois bataillons, savoir le premier, fort de 600 hommes des 25e d'infanterie légère, 22e de ligne et 50e ; le deuxième, fort de 600 hommes des 26e, 66e et 82e et le troisième, de même force, des 47e, 70e et 15e, que ce régiment, dis-je, qui arrive le 6 ou le 7 septembre à Bayonne, s'y repose deux jours ; que le général Monthion en fasse passer la revue, lui fournisse tout ce qui pourrait lui manquer et après, le dirige sur Vitoria, où il rejoindra les deux régiments de marche de Portugal, ce qui fera trois régiments de marche de cette armée, ou 6 bataillons formant 4.000 à 5.000 hommes. Il faudrait désigner un général de brigade pour prendre le commandement de ces trois régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6099 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28451).

Le 18 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un travail sur le corps d'observation de l'Elbe. Il est bien important qu'il soit nommé sans délai à tous les emplois vacants". Cette lettre est suivie, en Annexe, sous le titre "Armée d’Allemagne", d'un "Relevé numérique des emplois vacants dans les régiments d’infanterie et de cavalerie à l’époque du 10 septembre 1811" qui indique, pour la 5e Division, qu'il manque au25e Léger 1 Chef de Bataillon, 2 Adjudants-majors, 1 Officier payeur, 2 Capitaines, 6 Lieutenants et 6 Sous-lieutenants (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6263 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28850).

A la fin de l'année, alors que le 3e bataillon du 25e Léger rejoignait son régiment, Napoléon ordonnait que les cadre des 4ème bataillon des régiments de l'Armée d'Espagne rentrent en France. Ce sera le cas pour le 25e Léger.

Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 6e et 17e régiments d'infanterie légère et les 39e, 69e, 76e, 27e et 59e de ligne qui ont trois bataillons en Espagne fassent rentrer en France les cadres des six compagnies de leur 4e bataillon ; que ces cadres soient bien complets, qu’il y ait même 6 sergents et 12 caporaux par compagnie, au lieu de 4 sergents et 8 caporaux.
Donnez le même ordre pour les 25e léger, 50e, 15e et 22e de ligne ; pour les 31e léger et 86e de ligne ; pour les 26e, 66e et 82e ; et pour les 7e, 16e, 114e, 116e et 117e de ligne, ce qui fera rentrer en France les cadres de 21 bataillons. Recommandez expressément qu'il y ait le nombre de sergents et de caporaux ayant plus de deux ans de service, que j'ai déterminé ci-dessus. Instruisez de cet ordre le ministre de la guerre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).

Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460)

IX/ LA CAMPAGNE DE 1812 DU 25e LEGER AVEC MARMONT

Le 8 janvier 1812 encore, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke :
"Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre que 800 hommes pris dans les dépôts des 21e, 27e, 28e, 25e, 17e 10e et 6e d'infanterie légère et autres régiments qui sont en Espagne se dirigent sur Osnabrück, où ils seront incorporés dans le 26e léger qui, par ce moyen, sera au grand complet de 2300 hommes" (Correspondance de Napoléon).

En janvier 1812, l'armée du Portugal abandonne le Tage et est ramenée sur le Douro aux environs de Salamanque. Ce mouvement de retraite amène la perte de deux places importantes : Ciudad Rodrigo (en Janvier) et Badajoz (en Avril) qui tombent aux mains de Wellington. Le commandement général de toutes les forces françaises a été hélas confié au Roi Joseph en Mars. L'Armée du Portugal de Marmont, environ 55.000 hommes a été réorganisée en 8 divisions. Les trois bataillons du 25e Léger font partie de la 2e division du général Clauzel, dans la brigade Berlier avec le 27e de Ligne.

POSITIONS ET ENCADREMENT DU 25E LEGER EN AVRIL 1812 (côte SHDT : usuel- 181204)

Chef de corps : DECONCHY Vincent
garnison - dépôt à : Verdun - 2e division militaire
Conscrits des départements du Loiret de 1812
CREPY major - infanterie
CUREZ quartier maître trésorier
1e bataillon commandant : chef de bataillon Duprat - armée du Portugal - 2e division
2e bataillon commandant : chef de bataillon Preux - armée du Portugal - 2e division
3e bataillon commandant : chef de bataillon Duplessis - armée du Portugal - 2e division
4e bataillon commandant : chef de bataillon Trény - observations : le cadre en route pour rentrer en France
5e bataillon : une compagnie au 3e gouvernement en Espagne - 3 compagnies et dépôt à Verdun

Le 13 Juin, Wellington passe l'Agueda et 3 jours plus tard se retrouve devant Salamanque. Marmont évacue la ville, laissant de petits contingents dans des forts dont les Anglais vont mettre dix jours à s'emparer. Français et Anglo-portugais vont alors stationner chacun sur une des rives du Douro. Marmont décide alors de repasser le fleuve et d'affronter les Anglais avec ses 8 divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie. Le premier engagement a lieu le 18 Juillet, à l'aile nord de l'Armée du Portugal commandée par Clauzel à Castrillo. Les Français sont repoussés par les Britanniques, couverts par les hommes du 25e Léger.

Les dégâts sont lourds de deux cotés. Les capitaines Huchot et Poulain du 25e sont blessés. Puis les deux armées marchent parallèlement pour se mettre en place sur le champ de bataille choisi. Les adversaires vont combattre face à face aux Arapiles, le 22 Juillet, au Sud Est de Salamanque, et le combat se terminera par une défaite française.

Les forces de Marmont se font saigner à blanc par l'opiniâtreté des Britanniques et Portugais. Le 25e Léger a de nombreuses pertes : le chef de bataillon Bonnescuelle, les capitaines Auzeral, Barbier, Collache, Devassy, Baraud sont blessés. Marmont également, le général Clauzel a pris le commandement et va sauver les restes de l'armée en menant une retraite efficace. Les divisions Ferrey et Foy sont les dernières réserves non entamées par la bataille : elles vont couvrir le repli en manœuvrant comme à l'exercice.

L'armée se retire une nouvelle fois derrière le Douro, puis quelques temps après, derrière l'Ebre, mais ayant reçu quelques renforts, elle revient sur le Douro et reprend Salamanque évacuée par les Anglais. Le général Clausel cède le commandement au général Reille, qui prend alors ses cantonnements dans la province de Burgos.

1810 couvent de Bussaco point fortifié des Britanniques
1813 : carte du Nord Ouest de l'Espagne

X/ LE 25E LEGER (1er et 2ème bataillons) EN NAVARRE 1813

Carabinier 25e léger 1811-1813
Fig. 7 Carabinier du 25e Léger en Espagne, 1811-1813

Après la défaite des Arapiles en 1812, le roi Joseph a évacué Madrid, puis y est revenu tandis que Wellington se repliait une nouvelle fois sur ses bases portugaises à l'Automne.

POSITIONS ET ENCADREMENT DU 25E LEGER EN EN JANVIER 1813 (côte SHDT : usuel-181301)

Chef de corps : DECONCHY Vincent
garnison - dépôt à : Verdun - 2e division militaire
Conscrits des départements de l'Oise - de la Seine - du Pas de Calais de 1813
CREPY major - infanterie
CUREZ quartier maître trésorier
1e bataillon commandant : chef de bataillon Duprat - armée du Portugal - 2e division
2e bataillon commandant : chef de bataillon Preux - armée du Portugal - 2e division
3e bataillon commandant : chef de bataillon Duplessis - observations : Rentré en France le cadre à Verdun
4e bataillon commandant : chef de bataillon Voirin - Grande armée - 11e corps - 30e division - 17e demi brigade provisoire
5e bataillon : 4 compagnies et dépôt à Verdun

C'est au début Janvier 1813, que parvient à Madrid l'annonce du désastre de la campagne de Russie et les nouvelles instructions de l'Empereur. D'abord resserrer les lignes en se repliant sur le Nord de l'Espagne. Les 4 armées aux ordres de Joseph vont adopter de nouvelles positions : en mars, on évacue la Manche, l'Armée du Centre se place autour de Ségovie, celle du Midi vers la vallée du Douro, celle du Portugal en Vieille Castille.

L'Armée du Nord du général Clauzel en Navarre doit garder coûte que coûte les communications avec la France, tandis que de véritables armées de partisans battent la campagne au Pays Basque espagnol et en Navarre.

On dépouille donc l'Armée du Portugal de 4 divisions d'infanterie pour renforcer celle du Nord. Cette réorganisation s'accompagne aussi de ponctions en cadres et en hommes expérimentés pour reconstituer la Garde et l'armée d'Allemagne. Le 25e Léger fait partie en mars, des détachements de l'armée du Portugal pour celle du Nord (division Barbot) et le 4e bataillon a été rappelé en France.

En Navarre, il y a fort à faire contre les bandes de guérilleros de mieux en mieux militarisées de Mina. C'est ainsi que 2100 hommes dont 200 lanciers remportent le 31 mars 1813 à Lerin un succès sur les troupes du colonel Gaudin qui ne dispose que de deux bataillons des 25e léger et 27e de ligne (1500 hommes). Les Français dénombrent 8 officiers tués et 23 blessés, 28 officiers et 635 hommes prisonniers; les Espagnols ont des pertes légères.

Les capitaines : Lepetit, Poulain et Collache, le chirurgien sous aide Godin du 25e Léger sont tués. Les capitaines : Hacq, Costille et le chef de bataillon Duprat sont blessés.

Le 16 avril 1813, Clarke écrit, depuis Paris, à Joseph : "… Toute l'activité du général Clausel, étayée des renforts qui lui sont parvenus de l'armée du Portugal, n'ont pu parvenir encore à rétablir les communications, et Votre Majesté en doit avoir la certitude. Son rapprochement des provinces du nord a dû la convaincre toujours davantage de l'urgence des secours que leur situation réclamait impérieusement. Le dernier courrier m'en a apporté une nouvelle et triste preuve. Deux bataillons de la 2e division de l'armée du Portugal, des 25e léger et 27e de ligne, ont été détruits en Navarre par les bandes de Mina ; et cette perte n'est point la seule que nos troupes aient éprouvée depuis l'arrivée des premiers renforts. Ils ne sauraient donc être trop nombreux, et ne pouvaient être plus longtemps retardés. Aussi l'Empereur, en m'adressant ses derniers ordres au moment de son départ pour la grande-armée, m'a-t-il prescrit de recommander de nouveau à Votre Majesté la nécessité d'assurer ses communications avec la France, de manière que notre correspondance puisse devenir enfin régulière et prompte. Le seul moyen d'y parvenir est d'opérer la destruction de ces bandes, devenues des corps d'armée, et qui exigent des corps d'armée pour les combattre. J'aurai tout dit en terminant cette phrase, puisqu'elle contient le véritable tableau de notre situation dans le nord de l'Espagne, et des seuls moyens qui existent pour l'améliorer …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 249).

Le 23 Avril à Muz, c'est le nouveau colonel, nommé depuis mars, ancien major du 31e Léger (voir l'historique du 31e Léger) Charles François Cresté qui est blessé.

Joseph, quant à lui, évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid, laissant à Madrid une garnison avec le général Hugo. Pendant ce temps au Portugal, Wellington devenu généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées, réorganise lui aussi ses troupes. C'est le 22 Mai que Wellington reprend l'offensive, réoccupe Salamanque, et continue sa progression.

Pendant ce temps le 25e Léger en Navarre , livre le petit combat de Roncal.

Surpris par le mouvement offensif des Anglais, les Français, se concentrent difficilement. La réunion des troupes ne put s'effectuer en effet qu'à Vitoria, le 19 juin. La bataille s'engagea le 21.

L'Armée du Nord du général Clauzel ne peut rejoindre le théâtre de la bataille qu'après son issue désastreuse, car il devait combattre Mina autour de Pampelune. Apprenant la défaite de Joseph, il se replie sur la France en passant par Jaca. Le 25e voit le chef de bataillon Boussard et les capitaines Lamontagne et Levers blessés au cours de cette retraite.

Le 12 Juillet, rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef des toutes les forces sur la frontière. Joseph et Jourdan sont destitués.

Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 divisions et 3 ailes. Le 25e Léger est à la brigade Barbot, 5e division Van der Maesen.

Les hommes sont assez déprimés, face désormais à des Alliés en supériorité numérique. Soult se met à fortifier la frontière, construisant tout un système de redoutes.

Des tentatives pour délivrer la garnison de Pampelune, le 24 Juillet avec le combat de Sauroren, échouent. Les Français retournent sur leurs bases de départ derrière la Bidassoa. Puis Soult essaie de secourir Saint Sebastien. La bataille de San Marcial, le 30 Août, est aussi infructueuse. Saint Sébastien succombera le 8 Septembre. Désormais on va se battre sur le sol français. Les hommes sont complètement démoralisés, la solde n'a plus été versée depuis des mois.

Le 25e Léger a été positionné pour protéger Bayonne et n'a pas participé aux derniers combats jusqu'en Décembre où des éléments sont à Saint Jean Pied de Port et reçoivent des renforts du 3e bataillon de chasseurs de montagne, qui y sont versés.

Xbis/ Eléments divers mobilisés en 1812

LES DEMI-BRIGADES PROVISOIRES DE JANVIER 1812

Dans la vaste réorganisation que Napoléon coordonne pour la Grande Armée qui va entrer en Russie, de nombreuses unités dites provisoires vont être levées, formées de détachements de divers Régiments : Bataillons de marche, Demi-brigades de marche, Bataillons de marche de tel ou tel Corps. Parfois versées dans leurs unités d’origine ou organisées en Divisions de Réserve.

Les Demi-brigades provisoires en 1812 sont formées à partir des 4ème Bataillons disponibles des Régiments d’infanterie. Elles vont peu à peu gagner l’Allemagne (ou l’Espagne ou l’Italie), remplacées sur leurs lieux de formation par les Cohortes de Gardes Nationales. Elles sont commandées par des Majors. On y réunit soit des Bataillons d’infanterie de Ligne, soit des Régiments d’infanterie légère entre eux, pour que les unités soient homogènes. Elles seront incorporées dans la seconde Ligne de l’Armée tandis que la force principale franchira le Niémen. Les 2e, 3e, 4e et 5e DB provisoires serviront sur la frontière espagnole et les 14e, 15e et 16e en Italie.

17e DB provisoire : 4e bat des 6e, 25e et 39e Léger

Dans un "TRAVAIL DE M. LE DIRECTEUR GENERAL AVEC SA MAJESTE (de la main du Général Mathieu Dumas)", adressé au Général Lacuée, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, le 24 janvier 1812, l'Empereur déclare : "... la 2e division, composée de la 5e demi-brigade, savoir un bataillon du 6e léger, id. du 27e léger, id. du 25e léger, id, du 17e léger, ce qui ferait quatre bataillons formant 3.800 hommes ...
Les formations de ces demi-brigades et des divisions ne doivent avoir lieu qu'en avril ; je ne les décréterai qu'alors. J'ai voulu pourtant les former sur le papier de suite, parce qu'il est avantageux que l'on connaisse la position que doivent occuper les troupes pour être éclairé sur les pays d'où on doit tirer les conscrits pour les divers corps ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29825).

Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire.
ETAT N° 1.
Bataillons à former dans le courant de mai, lesquels ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche ni provisoires ...
2e bataillon. 3 compagnies du 12e léger, à Paris, 300 hommes ; 3 compagnies du 9e, à Longwy, 300 hommes ; 3 compagnies du 6e à Phalsbourg, 300 hommes ; 2 compagnies du 25e, à Verdun, 300 hommes ; 3 compagnies du 27e, à Bruges, 300 hommes 1.500 hommes.
Ce bataillon se formera à Mayence ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).

Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution.
Division de Réserve ...
La 2e division de la réserve, commandée par le général Heudelet, se réunira sans délai à Munster et Osnabrück. Elle sera composée de la 6e demi-brigade, qui sera portée à quatre bataillons, de la 7e, qui est de quatre bataillons, de la 8e et la 9e, qui ont quatre bataillons, enfin de la 17e, qui ne sera également que de quatre bataillons. Cette division sera donc organisée conformément à votre état n° 2, hormis que le 5e bataillon de la 17e demi-brigade, composé de deux compagnies du 5e bataillon du 28e, de deux du 5e bataillon du 43e et de deux du 5e bataillon du 65e, au lieu de faire partie de la 17e demi-brigade, formera le 4e bataillon de la 6e demi-brigade. Je désire encore un autre changement, c'est que le 3e bataillon de la 17e demi-brigade ne soit composé que des six compagnies du 4e bataillon du 25e léger. On y versera à cet effet tout ce qui serait disponible dans le 9e léger. Ces cinq demi-brigades formeront vingt bataillons. Deux généraux de brigade y seront attachés. Vous me ferez connaître le jour où chaque bataillon arrivera à Osnabrück et à Münster, afin que j'en puisse disposer. Le quartier général du général Heudelet sera à Munster ...
Cette réserve se composera donc de quatre divisions :
... 2e division, le général Heudelet, vingt bataillons, à Munster et Osnabrück ...
Les 2e et 3e divisions resteront sur les derrières, dans la 32e division, entre l'Oder et l'Elbe. Elles appartiennent aux régiments de l'armée d'Espagne ; elles formeront là une réserve qui pourra se porter partout où l'on en aura besoin ...
Vous n'avez plus un moment à perdre pour la formation de ces quatre divisions de réserve. Faites-en part au major général et aux généraux de division qui doivent les commander, et expédiez tous les ordres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).

XI/ LA CAMPAGNE DU 25 LEGER EN ALLEMAGNE EN 1813

- La campagne du 3e bataillon

A son retour à Paris, sa Grande Armée anéantie par le froid, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne. Il forme 34 régiments provisoires.

LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon )

Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises :

1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne :
de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers
de l'Armée du Centre : du 2e Léger
de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger

Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers

2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas.

3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles :
2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers
3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers
4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger
5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger
6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers
8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger
10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger

4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire :
1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence
2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers
3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel
4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht
5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg
27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon
33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie
34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie

Carabinier 25e léger 1813
Fig. 8 Carabinier du 25e Léger en Allemagne, 1813

"Paris, 6 janvier 1813
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris.
Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d'observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin. Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante : 2e régiment provisoire : 3e bataillon du 2e d'infanterie légère, 3e du 4e; 3e régiment provisoire : 3e bataillon du 3e d'infanterie légère, 3e du 8e; 4e régiment provisoire : 4e bataillon du 12e d'infanterie légère, 1e du 29e; 5e régiment provisoire : 4 bataillon du l4e d'infanterie légère, 4e du 18e ; 6e régiment provisoire : 2e bataillon du 6e d'infanterie légère, 3e du 25e; 8e régiment provisoire : 4e bataillon du 5e d'infanterie légère, 4e du 23e; 10e régiment provisoire : 3e bataillon du 16e d'infanterie légère, 1er du 28e ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
1re division. — ... 2e brigade : du 6e provisoire, deux bataillons ; du 19e provisoire, deux ; du 18e provisoire, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 14 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour réunir à Mayence, aussitôt que possible, deux bataillons du 22e de ligne, le 10e régiment provisoire, qui se compose des bataillons du 16e et du 28e léger; le 6e provisoire, formé des bataillons du 6e et du 25e léger; le 14e provisoire, formé du 40e et du 34e de ligne; le 24e provisoire, formé du 88e et du 103e; le 21e provisoire, formé du 59e et du 69e; ce qui fera douze bataillons ou une division.
Vous donnerez ordre au général Souham d'aller en prendre le commandement. Le duc de Valmy sera chargé de bien armer et bien organiser ces régiments, dont chaque compagnie doit sortir de Mayence forte de 140 hommes. Vous nommerez sur-le-champ les majors qui doivent commander ces régiments. Vous ferez organiser, aussitôt que faire se pourra, deux batteries pour être attachées à cette division. Vous me ferez connaître quand elle pourra être réunie à Mayence et se porter en bon état sur Francfort, où elle complétera son organisation. Le duc de Valmy pourra même, aussitôt que la 1re brigade, forte de trois régiments, sera formée, l'envoyer à Francfort. Il est important que cette 1re brigade ait d'abord son artillerie ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32289).

Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 1er Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 1ère Division : 6e, 10e, 14e, 21e, 24e Régiments provisoires, 22e de Ligne ; Cette Division doit être réunie à Francfort avant le 7 février (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).

Le 8 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je vous envoie un état que me fait passer le duc de Valmy des différents bataillons qui avaient passé le Rhin au 4 février.
Vous y verrez,
1° qu'il y manque bien des officiers ;
2° qu'il est urgent de pourvoir au commandement des régiments provisoires. Donnez ordre au major du 6e léger, ou à celui du 25e léger (à votre disposition), de se rendre en poste à Francfort, pour prendre le commandement du régiment provisoire n° 6 ...
Enfin envoyez des majors prendre le commandement de tous ces régiments, en ayant soin de désigner un des deux majors des régiments qui concourent à la formation du régiment provisoire.
Vous n'y comprendrez pas les régiments qui sont à Paris, auxquels j'ai nommé hier des majors en second.
Le capitaine d'habillement, et le quartier-maître commanderont le dépôt jusqu'à ce que vous ayez pu nommer un major en second
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32660).

Le 18 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu le livret des 4 corps d'observation.
1er corps d'observation du Rhin. Au 6e régiment provisoire le 25e d'infanterie légère n'a que 630 hommes. Il faut lui donner 200 hommes ... Il faut compléter tous ces bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32815).

Le 23 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre rapport du 21 février, bureau du mouvement des troupes ...
Le 69e, dites-vous, à 1100 hommes. Quand il aura fourni 840 hommes à son 4e bataillon, il lui en restera 260. De même, il en restera au 40e 250, et au 25e léger 180.
Il faut observer qu'entre conscrits à réformer, malingres qui ont besoin de rester un an au dépôt, hommes destinés à recevoir leur retraite, enfin ce qui est nécessaire pour le fonds du dépôt, on ne peut pas compter moins de 350 hommes non disponibles par dépôt. Ainsi, aucun de ces régiments ne pourra rien fournir ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32851).

En Février justement, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder tandis que les Prussiens à la fin du mois s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quittaient Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.

Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Les 35e et 36e divisions n'ont encore donné lieu à aucun travail. J'ai donné ordre de faire partir pour le 1er mars, pour composer la première brigade de la réserve des divisions réunies, qui se forme à Hambourg, une compagnie de 70 hommes des 18 régiments de la 30e division. Je désire que tous les régiments qui pourront porter cette compagnie à 140 hommes le fassent ; par exemple le 114e le pourra très bien, le 25e léger également. Quant aux bataillons de garnison présentez-moi le projet d'en former autant que possible, par divisions militaires : tous les détachements seront désignés ; les généraux en auront le projet et selon les circonstances, pourront réunir les bataillons de leur division, en les jetant dans une place qui en aurait besoin ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 15 Avril, Napoléon quittait les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en composait deux groupes : l'Armée de l'Elbe sous Eugène et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney formé en mars, où nous retrouvons le 3e bataillon du 25e Léger dans la 8e division Souham, brigade Chemineau.

La visée stratégique consistait à expulser l'ennemi de Saxe.

Les troupes françaises repartaient en avant. Davout est en marche sur Hambourg. L'armée du Main marchait par Iena et Weissenfeld faire sa jonction au Nord Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville. Les 25 et 26 Avril , la 8e division Souham cantonne à Auerstaedt et à Naumbourg, en soutien de l'armée du Prince vice-roi vers Leipzig.

Le 30 Avril, Souham à l'avant-garde du corps de Ney se heurte en avant de Weissenfels aux 7.000 Russes du général Lanskoï. La division les culbute et les jeunes soldats, entrent dans Weissenfels au cri de : "Vive l'Empereur !".

Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen, au SE de Leizig. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen. Souham, ayant reconnu l'arrivée de nombreuses colonnes prussiennes, ordonne au Général Chemineau de tenir fortement Gros-Goerschen avec la 1ère Brigade, tandis que la 2e occupera le terrain en avant de Kaya, en repli de la 1ère. Celle-ci, essuyant le feu de 45 pièces et attaquée par plusieurs divisions ennemies, se retire près de la 2e, après avoir subi de nombreuses pertes. Pendant plus d'une heure, cette poignée de braves résiste aux attaques de front des Prussiens et aux essais d'enveloppement tentés par deux colonnes russes. La huitième division est épuisée; mais, par sa ténacité, elle donne au Prince de la Moskowa le temps d'arriver. La division Gérard et les débris de la 8e reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard.

Officier de Voltigeurs 25e léger 1813
Fig. 9 Officier de Voltigeurs du 25e Léger en 1813

Le soir presque tous les officiers supérieurs ont été tués ou blessés. Par sa résistance en avant de la ligne française, la division a tenu tête aux attaques combinées des alliés et facilité leur enveloppement par les deux ailes. Les Coalisés sont battus et repoussés. Le 25e Léger a vu le major Crepy tué et le chef de bataillon Boulard blessé. A la revue passée par le Maréchal Ney, le 5 mai, la 8e Division ne comptait plus que 241 Officiers et 7112 hommes.

Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires.

La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes Lauriston reste en position intermédiaire.

Les Prusso-Russes sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.

Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le bataillon aura encore quelques pertes mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement.

Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.

Pendant la suspension des hostilités la 8e division construit des baraquements dans une plaine à 20 kilomètres de Liegnitz. Elle ne compte plus que 197 Officiers et 4871 hommes. Elle a perdu, depuis le 25 avril, 100 Officiers et les deux tiers de son effectif.

Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "... TITRE II. — Corps d'observation de Bavière.
Art. 12. — Le corps d'observation sera composé des 51e, 52e, 53e et 54e divisions.
Art. 13. — Les quatre divisions du corps d'observation de Bavière seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger; 4e bataillon du 32e léger.
113e, 4 bataillons.
Commandé par un major : le 2e bataillon du 63e de ligne; Le 2e bataillon du 27e de ligne.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 10e léger; le 2e bataillon du 21e léger.
Commandé par un major : le 3e bataillon du 32e de ligne; le 3e bataillon du 58e de ligne ...
Art 14. — Le major général enverra tous les majors nécessaires pour les 51e et 52e divisions.
Art. 15. - Les 51e et 52e divisions se réuniront à Würzbourg ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Le 6 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, décrète : "Napoléon, Empereur des Français. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:
TITRE PREMIER. — Corps d'observation de Bavière. Article premier. — Le corps d'observation de Bavière sera composé, comme nous l'avons ordonné par notre ordre du 4 dernier, de quatre divisions, savoir: la 51e, la 52e, la 53e et la 54e.
Art. 2. - Ces quatre divisions seront composées de la manière suivante :
51e division
32e demi-brigade : 1er bataillon du 25e léger, 4e bataillon du 32e léger.
113e 4 bataillons.
Commandé par un major : 63e de ligne, 2e bataillon ; 27e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 10e léger, 3e bataillon ; 21e léger, 2e bataillon.
Commandé par major : 32e de ligne, 3e bataillon, 58e de ligne, 3e bataillon.
Total: 12 bataillons ...
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 20).

Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.

Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les coalisés disposent à cette date de quatre armées : 1° celle du Mecklemburg, forte de 30.000 hommes opposés à Davout; 2° celle du Nord de Bernadotte, avec 120.000 hommes, autour de Berlin; 3° l'armée de Silésie (120. 000 hommes), sous Blücher, qui s'est avancée jusqu'à Breslau malgré l'armistice; 4° enfin, l'armée principale, en Bohême, forte de 330. 000 hommes, sous les ordres de Schwartzenberg.

Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses corps d'armée. Face à l'armée de Silésie, Ney et Sébastiani, Macdonald, Marmont, Lauriston. Face à l'armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin.

Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg.

Le 20 août, le 3e Corps de Ney passe la Bober puis attaque les ponts de Naumbourg, qui sont enlevés avec beaucoup d'élan. Quand Souham a tout son monde en main, il donne l'ordre de l'attaque, escalade au pas de charge la colline occupée par l'ennemi et le met en fuite. Il le poursuit jusqu'à onze heures du soir dans la direction de Gross-Hartmannsdorf, où il bivouaque.

Le lendemain, le Corps continue sa marche sur Liegnitz sans aucune résistance de la part de l'ennemi, et la division s'arrête, le 23 au soir, en arrière de Pahlwitz, sur deux lignes, par brigade, à distance de cent pas.

Porte fanion Compagnie de Carabiniers 25e Léger
Fig. 10 Porte fanion de Compagnie de Carabiniers

Le 24, le 3e Corps passe aux ordres de Souham, dont le commandement est exercé à la tête de la 8e division par le Général Brayer, et fait désormais partie de l' "armée de la Bober" sous les ordres de Mac Donald (3e, 11e et 5e Corps).

Tandis que Schwartzenberg marche sur Dresde, Blücher, qui a un premier temps reculé, relance l'offensive contre Macdonald, dont les forces sont très dispersées, sur la Katzbach.

Le 26 août, une attaque mal combinée des Français sous une pluie battante est repoussée par les Prussiens et se termine en débandade. La 8e division a 641 tués, beaucoup de blessés et un grand nombre de disparus.

Macdonald retraite jusque derrière la Queiss. Le 27 août, la marche reprend extrêmement pénible, les hommes ont à subir de grandes privations, par un temps affreux. La division, presque toujours à l'arrière-garde, poursuivie et talonnée par la cavalerie, se retire sur Hainau. Le 28, elle traverse les ponts de la Bober.

Deux jours plus tard, à Bunzlau, elle se réapprovisionne sous le feu de l'ennemi et le 25e Léger a de nouveaux blessés.

Le 1er septembre, dans le plus grand silence, la marche est reprise sur Goerlitz, la 8e division toujours à l'arrière-garde.

La retraite continue ainsi jusqu'au 4, dans la soirée. A cette date, un ordre de Napoléon prescrit au 3e Corps de reprendre le mouvement en avant.

Mais cette marche à l'ennemi est de courte durée, le 3e Corps reste en avant de l'Elbe jusqu'au 8 et commence la retraite sur Bautzen; le 10, la 8e Division occupe le ravin de Busenitz, gardant les ponts sur la Sprée. Le 12, elle rompt, à trois heures et demie du matin, par la route de Dresde, en tête du Corps d'armée, et ne change pour ainsi dire pas de position jusqu'au 23 septembre. L'armée semble attendre l'ennemi, qui se garde bien de venir, et manœuvre pour nous attaquer vers Torgau.

Le 14e Corps n'ayant pas réussi son mouvement sur Toeplitz, la jonction de Schwartzenberg et des Russo-Prussiens est inévitable; aussi Napoléon songe-t-il lui aussi à concentrer sur l'Elbe son armée en un bloc.

Pendant ce temps, l'armée de Bohême de Schwarzemberg est arrivée devant Wachau à une vingtaine de kilomètres au sud de Leipzig. Murat, qui lui fait face, envoie à Napoléon des appels pressants de soutien.

Un bataillon du 25e Léger aux ordres du chef de bataillon de Lustrac est présent au 9e Corps sous les ordres d'Augereau (ex corps d'Observation de Bavière) dans la 51e division d'infanterie (21 officier et 515 hommes).

Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs. Le 14e corps recevra en échange :
9 bataillons du 3e corps
1 bataillon du 5e corps
2 bataillons du 11e corps
Et 2 bataillons qui sont à Leipzig.
14
Les 9 bataillons qu'il recevra du 3e corps seront : le 3e bataillon du 25e léger ; le 6e bataillon du 32e de ligne ; le 2e bataillon du 58e ; le 3e bataillon du 88e ; le 1er et le 2e du 29e léger ; le 3e du 103e ; le 4e du 34e ; le 3e du 75e ...
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).

Le chef de bataillon Duplessis du 25e Léger est assassiné le 17 Octobre par un officier du 140e de Ligne.

Napoléon décide alors d'aller livrer bataille à Schwarzenberg sans avoir réussi à refouler l'armée du Nord. Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces reunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne, submergé par le nombre. Le chef de bataillon de Lustrac y sera blessé et ce qui reste du 25e Léger en Allemagne (à part à Dantzig voir plus loin) quasi anéanti.

Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre. Alors qu'il arrive à Erfurt, il apprend la défection de la Bavière qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloquent le passage à Hanau.

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
ART . 13.
La cinquante et unième division sera composée ainsi qu'il suit :
Un bataillon du 10e léger ...
Un id. du 25e id. ...
Cette division sera commandée par le général Sémélé
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).

Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus.
7 600 hommes ont été dirigés également sur Alexandrie et Turin pour les 1er, 7e, 10e, 20e, 42e, 67e, 101e, 102e, 25e léger (?) et 3e léger. Les dépôts sont dans les 27e et 28e divisions militaires ; ils doivent équiper ces hommes. Sont-ils arrivés ? Les armes sont-elles arrivées, ainsi que les habits ?
Tenez ces 7 600 hommes à la disposition du vice-roi ...
L'armée d'Italie recevra donc un renfort de 4 200 hommes affectés aux 6 régiments, 7 600 hommes affectés aux autres régiments, et 3 000 pris sur les 4 000 du 156e. Total 16 000 hommes ...
Vous verrez les divers développements de ces dispositions dans les articles 4 et 5 de mon décret.
Ainsi, la 1re division de l'armée de réserve comprendra les 12 bataillons des régiments qui sont à l'armée d'Italie ; ce qui avec le 6e bataillon du 13e de ligne, fera 13 bataillons : vous réunirez cette division à Alexandrie, Plaisance ou Turin.
La 2e division sera composée comme le porte l'article 5.
Il faut reformer les bataillons qui doivent revenir de la Grande Armée et donc il n'arrivera que peu de chose : ce sont des cadres à refaire. Le 112e se reformera à Florence, ainsi que le 6e du 35e léger. Écrivez au vice-roi pour que le dépôt du 137e revienne à Alexandrie, s'il n'y est pas déjà.
Ces bataillons formeront la 2e division.
Enfin, les 5e bataillons, comme il est dit en l'article 6, formeront la 3e division.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 4e bataillon du 10e léger, le 3e du 21e idem, le 3e du 25e idem, le ler du 29e idem, le 4e du 32e de ligne, le 3e du 39e, le 3e du 54e, le 3e du 63e, le 3e du 95e, le 3e du 96e et le 3e du 103e, ce qui fait onze bataillons, se rendront, aussitôt après leur arrivée, à Mayence, et rejoindront les bataillons de leurs régiments qui se trouvent au 4e Corps; ce qui augmentera ce corps de onze bataillons...
Le 4e corps sera composé des cinquante-huit bataillons qui y existent; des onze qu'il reçoit du 14e corps, et de douze qui peuvent être envoyés des dépôts pour le rejoindre ; total, quatre-vingt-un bataillons. (Je crois que le 133e doit recevoir un bataillon qu'il avait à Meissen, et qui a dû revenir avec le 14e corps.) Ces quatre-vingt-un bataillons seraient un nombre trop considérable pour un seul corps; il faudra, par la suite, en former deux ; mais on peut toujours laisser provisoirement les choses dans cet état, en attendant que j'aie l'état en cent colonnes.
Au reste, sur les cinquante-huit bataillons existant au corps, beaucoup ne pourront pas être complétés par leurs dépôts ; et sur les douze qui sont dans les dépôts, il y en a qui sont en Italie, tels que celui du 67e, et plusieurs qui ne pourront pas être complétés. Cela fera donc une diminution, et je ne pense pas qu'il y ait en tout plus de soixante et seize bataillons du 4e corps qui puissent être complétés cet hiver, au moyen de la conscription ...
RÉCAPITULATION.— ... 4e corps, soixante et seize ou quatre-vingt-un ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).

Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, à propos des troupes qui vont former la garnison de Mayence. "ORDRES.
Le 4e corps d’armée, commandé par le général Morand, restera composé de quatre divisions, ainsi qu’il suit :
... 51e division, général Semelle : 21e léger, deux bataillons ; 25e, deux ; 29e, deux ; 26e de ligne, deux ; 32e, deux ; 39e, deux ; 47e, deux ; 63e, deux ; 86e, deux ; 122e, trois ; total, vingt et un bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
Le 4e corps sera organisé de la manière suivante :
1re division : comme cela est porté dans votre travail
... 4e division, de : 2 bataillons du 25e léger ; 2 bataillons du 29e léger ; 2 bataillons du 32e ; 2 bataillons du 39e ; 2 bataillons du 47e ; 2 bataillons du 63e ; 4 bataillons du 86e ; 3 bataillons du 122e ; 19 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).

- La campagne du 4e bataillon à Dantzig

1810 couvent de Bussaco point fortifié des Britanniques
1813 : carte du siège de Danzig

Porte fanion Compagnie de Chasseurs 25e Léger
Fig. 11 Porte fanion de Compagnie de Chasseurs

Rappelés d'Espagne à la fin de 1812, les cadres du 4e bataillon filent vers le nord de la Prusse servir à un nouveau bataillon de conscrits pour renforcer la 30e division d'infanterie du 9e Corps qui était en Lituanie et refluait avec les débris de la Grande Armée, ainsi que le 9e Corps de Mac Donald qui stationnait devant Riga.

Avec le retournement d'alliance des Prussiens qui se ralliaient aux Russes, cette division finissait par se retrouver à Dantzig à l'embouchure de la Vistule au début de 1813 pour servir avec les 33e division (Napolitaine), et la 7e division (Polonais, Bavarois et Westphaliens) de garnison au général Rapp, nommé gouverneur de la place forte.

La 30e division (Heudelet) était formée de demi-brigades provisoires avec des éléments des 4e bataillons de divers régiments. On y trouvait :
La 1ère DB provisoire : 4e bataillons des 2e Léger, 4e Léger (voir historique sur le site), 17e Léger.
La 6e DB provisoire : 4e bataillons des 16e Léger (voir historique sur le site), 21e Léger, 28e Léger.
La 7e DB provisoire : 4e bataillons des 8e de Ligne, 14e de Ligne, 94e de Ligne.
La 8e DB provisoire : 4e bataillons des 54e, 88e et 95e de Ligne.
La 9e DB provisoire : 4 e bataillons des 24e, 45e et 59e de Ligne.
La 17e DB provisoire : 4e bataillons des 6e Léger, 25e Léger, 39e de Ligne.
Plus des bataillons provisoires des 3e, 29e et 113e de Ligne et les 4e, 5e et 6e régiments de la Confédération du Rhin.

Le premier siège va durer de Janvier au 9 Juin. Rapp avec sa troupe ravagées par les épidémies parvenait à maintenir un périmètre défensif élargi, lançant des contre offensives de dégagement et des opérations de ravitaillement, pendant le Printemps, dans les campagnes autour de la place.

Le 9 Juin, il apprend qu'un armistice a été signé avec les Coalisés en Allemagne mais les forces françaises ne sont pas parvenues jusqu'à lui. Il peut souffler, tout en étant toujours encerclé jusqu'au 18 Août. Puis le siège reprend avec des forces coalisées plus importantes et des bombardements massifs. Rapp tiendra jusqu'au 2 Janvier 1814. La garnison française est faite prisonnière et déportée en Russie. Les étrangers, alliés des Français qui ont beaucoup déserté sur la fin du siège sont libérés.

XII/ SUD-OUEST, 1814

1810 couvent de Bussaco point fortifié des Britanniques
1814 : plan de la bataille de Toulouse

Porte fanion Compagnie de Voltigeurs 25e Léger
Fig. 12 Porte fanion de Compagnie de Voltigeurs

Le 9 Décembre, les Anglo-portugais franchissent la Nive. Le 12, Soult contre-attaque avec les 4 divisions de Drouet d'Erlon sur les forces de Hill. Celui-ci s'est avancé jusqu'à la proximité de Bayonne à Saint Pierre d'Irrube. Les combats y font rage le 13 Décembre et les Anglais réussissent à tenir leurs positions en recevant des renforts de la rive opposée de la Nive. Les pertes ont été sévères des 2 cotés.

Le temps exécrable fait que les 2 armées vont s'arrêter provisoirement de combattre jusqu'au début Février 1814.

Au début de 1814 les positions du 25e Léger sont les suivantes : une fraction du régiment est en Allemagne, assiégée dans des places fortes, le reste est dans le Sud Ouest.

A la fin de 1813, les éléments du 3e bataillon de chasseurs de Montagne ont été versés au régiment, permettant de former un 5e bataillon bis (le 5e bataillon étant celui de dépôt) qui sera dirigé sur Pau. Des éléments du 1er bataillon sont en Allemagne, le reste sur les Pyrénées.

POSITIONS DU 25ème LEGER - JANVIER 1814
1er Bataillon
Allemagne, Mayence (division Semelle)
2ème Bataillon
Armée des Pyrénées
3ème Bataillon
Disparu en Allemagne
4ème Bataillon
Allemagne, Dantzig
6ème Bataillon
Allemagne, Mayence (division Semelle)
5ème Bataillon (dépôt)
A Verdun

Les seuls effectifs encore conséquents du 25e Léger se retrouvent sur la frontière des Pyrénées. Début Janvier, Napoléon ponctionne des effectifs de Soult pour renforcer l'armée de Lyon et ses forces en Champagne. Il reste à Soult 7 faibles divisions d'infanterie et une de cavalerie pour faire face à l'offensive de Wellington.

Le 14 Février, le général Hill passe la Nive. Dans les premiers combats, le sous-lieutenant Badier du 25e Léger est blessé le 14 Février et le chef de bataillon Desgraviers est tué le 15 au sud Est de Bayonne. Conjointement, Wellington attaque Bayonne qui va subir un siège.

Les Français se replient derrière le gave d'Oloron et Soult concentre ses troupes sur Orthez, espérant mener une bataille défensive décisive, tandis que les Anglais se casseront les dents sur Bayonne.

Les 26 et 27 Février, la bataille d'Orthez est sanglante. De part et d'autres, les pertes s'élèvent à 3400 Français et 2300 Britanniques. Le colonel Creste et les deux premiers bataillons du 25e Léger (chefs de bataillon Moussard et Marny) sont à l'aile gauche de l'armée française sous le général Clauzel, au sein de la brigade Baurot.

Mais ce sont les Anglais, en avantage numérique, qui restent maîtres du terrain et Soult doit encore reculer vers Aire sur Adour (combat le 2 mars) puis Tarbes. Tandis que les Britanniques s'emparent de Bordeaux le 12 mars, Soult livre des combats de retardements sur sa ligne de repli à Maubourguet et Vic en Bigorre le 19 mars, puis Tarbes le 20. S'échappant encore avec les reste de ses troupes, il gagne Toulouse , qu'il a fait fortifier, où il entre le 24 Mars poursuivi par 5 corps d'armées anglo-hispano-portugais.

33.000 Français, dont beaucoup de conscrits mal entrainés vont devoir s'opposer à 80.000 soldats alliés. Les deux bataillons du 25e Léger sont passés dans la brigade Dauture, division Harispe.

Alors que l'Empereur abdique le 6, les deux armées se livrent à de violents combats entre le 27 mars et le 11 Avril. Puis Soult évacue la ville. Le 25e léger a eu de nombreuses pertes : le capitaine de Loxies est tué, les capitaines Not, Contois, Levers, Vandernoot et Cresté sont blessés.

Le 13 Avril, Soult apprend la cessation des hostilités par ordre du gouvernement provisoire. Le 18 Avril, un armistice est officiellement signé. Les troupes de Soult regroupées avec celles de Suchet se dénomment désormais Armée royale du Midi. Elles vont être bientôt licenciées. Le 12 Mai, par ordre du Roi lors de la réorganisation de l'Armée, le 25e Léger est dissout. Il ne sera pas reformé aux Cent Jours.

/ 1814, blocus de Thionville

Le 13 janvier 1814, le Général Hugo, chargé de l'organisation et de la défense de la place de Thionville, écrit au Général Decouz que "que le détachement du 25e léger qu'on annonçait n'était point encore arrivé" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 265).

Le 9 mars 1814, "Informé que l'ennemi se disposait à des mouvemens, enlevait tous les chevaux, et les rassemblait dans le château de la Grange, le général les lui fit reprendre par le capitaine de Dienne quelques coups de fusil seulement furent échangés dans cette opération, qui réussit complétement. Voulant ensuite s'assurer si l'ennemi avait détaché beaucoup de monde, ainsi que le bruit en courait, le général fit sortir les grenadiers du 96e par la porte de Luxembourg sur le chemin de cette forteresse, et porta le piquet du 14e ainsi que celui du 25e léger sur Manom, aux ordres du capitaine Courtois (du 14e), afin d'attaquer ce village. Cette attaque fut bien conduite; l'ennemi, vigoureusement abordé, fut culbuté, et nos jeunes soldats mirent le feu à ses baraques.
Ces deux détachemens qui avaient ordre de ne pas se compromettre devant des forces supérieures, bornaient là leur opération, quand ils virent déboucher de Gasch environ 50 chevaux et 300 fantassins; au même instant deux cents cinquante hommes d'infanterie quittant Guentrange marchèrent par les hauteurs pour gagner la Grange, et arriver sur le flanc gauche et les derrières. des piquets établis près de la croix de Manom. La réserve hessoise ne quitta point Guentrange, et s'y maintint en position. Voyant ces divers mouvemens, le général fit marcher ses grenadiers, de la Grange, où ils étaient postés, sur le chemin de Manom, pour échelonner la retraite des piquets ; et celui du 96e sortant de l'ouvrage à corne, s'avança également vers eux. L'ennemi voyant ces troupes à portée, dirigea sur elles, mais sans leur faire aucun mal, le feu de son artillerie, dont les enfans de la ville, accoutumés, malgré toutes les défenses, à se mêler avec les tirailleurs les plus avancés, apportèrent les boulets à l'arsenal. La retraite se fit lentement, et dans le meilleur ordre; nous n'eûmes qu'un homme de blessé. Quelques enfans, parmi lesquels on distinguait un joli petit sourd-muet nommé Clochet, eurent leurs habits percés de balles.
L'ennemi, dans son mouvement sur Manom, déploya huit cents hommes d'infanterie et cinquante chevaux, non compris ses réserves de la Grange et Guentrange.
En récapitulant ce que pouvaient renfermer les villages des environs, le général estima qu'il ne restait autour de la place qu'environ 4400 hommes, cavalerie comprise
" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 328).

XIII/ Le Dépôt

Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 2e division : 12e, 14e, 136e, 27e, 34e, 88e de ligne et 25e léger à Compiègne et à Laon ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).

XIII/ UNIFORMES

Figure 1 : Chasseur du 25e Léger vers 1805. Le port du shako adopté sur la fin de la Révolution par l'infanterie légère est confirmé par des décrets en l'an X (1802). Il est encore sans jugulaires et avec la visière agrafée. Sa hauteur réglementaire théoriquement (6 pouces 7 lignes) est en fait variable selon les unités. Il est orné sur le devant d'une plaque losangique en cuivre et parfois d'un simple cor de chasse cuivre (bien que les boutons d'uniforme soient de métal blanc). Le plumet vert réglementaire est porté sur le coté gauche au dessus de la cocarde et de sa ganse, eux aussi à gauche. Cordon tressé et raquettes verts. L'uniforme est bleu passepoilé de blanc avec collet et pattes de parements écarlates. Les boutons sont blancs. Le gilet et la culotte sont bleus. Epaulettes vertes et tournantes rouges, idem dragonne du sabre briquet. Demi-guêtres noires avec passepoil vert et glands rouge et vert.

Figure 2 : Carabinier, chasseur et voltigeur du 25e Léger entre 1809 et 1812 d'après les collections alsaciennes. L'uniforme très classique de l'infanterie légère bleu à revers en pointe, collet et pattes de parements écarlates, le tout passepoilé de blanc, boutons blancs, gilet et culotte bleus, est agrémenté de détails propres au régiment.

Les carabiniers ont adopté un colback à flamme écarlate passepoilée de blanc. Le plumet, les épaulettes, la dragonne du sabre briquet et les passepoils des demi-guêtres sont écarlates, ce qui est réglementaire.

Les chasseurs portent le schako noir, orné d'une plaque de métal blanc à l'Aigle. Le cordon et les raquettes sont blancs et le plumet blanc à base verte sur un pompon vert. Les épaulettes sont vertes à tournantes rouges et la dragonne du sabre briquet verte et rouge.

Les voltigeurs ornent leurs schakos, de la même plaque que le chasseur, un galonnage, supérieur, inférieur et latéral, jaune, d'un plumet jaune et rouge et de cordons et raquettes blancs. Les épaulettes et la dragonne du sabre briquet sont jaunes et rouges et le collet de l' uniforme est jaune chamois passepoilé de rouge.

Tous portent des capotes grises roulées sur le sac.

Figure 3 : Sapeur, tambour de carabiniers et musicien régimentaire. Nous voyons ici les premiers éléments de la tête de colonne du régiment.

Le sapeur porte la tenue de sa compagnie soit celle des carabiniers et en a adopté le colback à flamme et les épaulettes écarlates, mais il prend aussi la couleur tranchante de la tête de colonne pour ses revers : l'écarlate. Il porte les attributs classiques de sa fonction : barbe, hache tablier de peau, mousqueton et sabre particulier. On notera les haches croisées blanches surmontées d'une grenade cousues sur ses manches.

Le tambour de carabiniers porte le colback à flamme. Son habit est bleu céleste, distingué d'écarlate au revers, collet, parements et pattes de parements, le tout galonné de blanc. Les retroussis des basques courtes sont bleu céleste passepoilées de blanc. Le gilet est blanc. La culotte reste bleu foncé et entre dans des demi-guêtres noires galonnées de blancs avec glands écarlates. Il porte bien entendu les épaulettes écarlates.

Le tambour de chasseur d'aprés Rigo et les collections alsaciennes a globalement la même tenue que son confrère des carabiniers mais porte le shako des chasseurs et les épaulettes vertes à tournantes rouges.

Le musicien régimentaire (clarinette, basson, hautbois …) porte le schako noir galonné d'argent en son tour supérieur, cordon et raquettes argent, plumet vert à sommet blanc, pompon blanc (Etat Major du régiment), plaque régimentaire. Habit à basques longue bleu céleste, collet, revers et parements écarlates galonnés d'argent. Les retroussis sont bleu céleste avec poches en long, tout passepoilé de blanc. Deux trèfles argent sur les épaules. Gilet blanc, culotte bleu foncé entrant dans des bottes noires à galon argent. Epée suspendue à un baudrier blanc.

Figure 4 : Le Tambour Major du 25e Léger entre 1809 et 1812.

Figure 4bis : Musiciens de Compagnies du 25e Léger vers 1810 d'après la collection Boersch. On remarque que l'ensemble des musiciens des compagnies (tambours, fifres et cornets) a pris la tenue de fond bleu céleste distinguée de cramoisi. Ils se distinguent par le port du colback pour ceux des carabiniers, du shako avec agréments jaune et écarlate pour ceux des voltigeurs qui possèdent à la fois tambours et cornets (comme bien souvent), les tambours de chasseurs ayant un plumet vert et blanc. Le gilet reste blanc et la culotte bleu foncé.

Figure 5 : Officier porte-Aigle du 25e Léger vers 1810-1812 d'après les collections alsaciennes. Et Figure 5bis : Officier porte Aigle et second et troisième porte Aigle vers 1809 d'après collections alsaciennes.

C'est en Février 1808 que Napoléon décrète que les régiments d'infanterie n'auraient plus qu'une Aigle unique portée par un officier, escorté étroitement par deux soldats méritants ayant 10 ans de service, avec rang de sous-officiers (sergent) et la paye qui va avec, dits : second et troisième porte-Aigle (avec par ailleurs 6 autres hommes issus des compagnies de fusiliers du 1er bataillon : 2 caporaux et 4 fourriers).

Cette réforme va mettre au moins 3 ans à se mettre en place, d'abord parce que les régiments vont faire de la résistance pour rendre leurs emblèmes (dont le 25e Léger), ensuite parce que les textes vont s'accumuler pour préciser cette nouvelle organisation, d'où une confusion certaine surtout sur le plan uniformologique. C'est à partir de 1809 que les second et troisième Porte Aigle voient leur tenue et armement validés. Jusqu'à présent, tout ce qu'on en savait, était qu'ils devaient porter outre vraisemblablement les galons de sergent, des épaulettes de sous-officiers de grenadiers (carabiniers pour l'infanterie légère), quatre chevrons rouges sur les bras. Ils gardaient le sabre briquet et leur fusil.

L'Empereur modifie leur armement en septembre 1809 et leur attribue un esponton avec une flamme rouge pour le second Porte Aigle et blanche pour le 3ème. Avec d'un côté inscrit le nom du régiment et de l'autre "NAPOLEON". Deux pistolets complètent l'armement. Pour les porter, on adoptera bientôt un étui porté sur la poitrine comme chez les mamelucks. Comme coiffure : le bonnet d'oursin est envisagé avec cordon raquettes et plumet blancs pour marquer l'appartenance à l'Etat-major du régiment. On précise qu'en attendant que l'administration de la Guerre puisse procurer des éléments homogènes, les régiments doivent essayer de se fournir par eux-mêmes. Et nos braves régiments qui ont une grosse habitude de la "débrouille" vont improviser en pillant les arsenaux ennemis en particulier autrichiens. C'est ainsi que l'on verra de nombreuses variantes de Porte-Aigles dans les tenues et équipements, que ce soit dans l'infanterie de Ligne comme dans l'infanterie légère.

Laurent Berteil, sous-lieutenant porte Aigle du 25e Léger, décoré de la Légion d'Honneur, est nommé en décembre 1808. Mais le régiment a toujours ses 4 Aigles en service en 1812 ! Donc chaque bataillon a gardé le sien et seul le 1er bataillon aurait un officier porte Aigle et ses deux adjoints … ???

Les second et troisième porte Aigle sont ici des sous-officiers de carabiniers, coiffés du colback. Ils sont armés d' un esponton, de deux pistolets et de leur sabre briquet.

Figure 6 : Le colonel du 25e Léger entre 1809 et 1812 d'après les collections alsaciennes.

Figure 7 : Un carabinier du 25e Léger en Espagne entre 1811 et 1813 d'après un dessin du général Vanson. Nous remarquons que les carabiniers du régiment ont conservé leur colback à flamme écarlate. Les nécessités de la campagne ont fait porter un pantalon de route marron réalisé en drap du pays, avec une bande latérale rouge. Le reste de l'uniforme est assez réglementaire.

Figure 8 : Carabinier du 25e Léger en Allemagne, 1813, d'après un dessin contemporain. Les carabiniers du 25e Léger en Allemagne ont à priori récupéré des bonnets d'oursin à la place des colbacks, toujours portés par les bataillons en Espagne (le règlement de 1812 prévoyant des shakos) et les ont ornés d'une grenade de métal blanc sur le devant. Le fond du bonnet écarlate est marqué d'une grenade blanche. La tenue n'est pas encore du modèle Bardin 1812 à revers entièrement fermés. De nombreux documents, réalisés en Allemagne en 1813, montrent que les nouveaux modèles de tenues sont loin d'avoir été distribués. La tenue de carabinier est assez réglementaire avec ses distinctives classiques (épaulettes et ornements du bonnet écarlates, grenades écarlates aux retroussis, sabre briquet avec dragonne rouge). On notera cependant les parements et pattes de parements écarlates qui devraient pourtant trancher les unes sur les autres entre bleu et écarlate. Le pantalon de campagne bleu est porté.

Figure 9 : Officier de voltigeurs du 25e Léger en Allemagne, 1813, d'après un dessin d'époque. On notera le shako galonné d'argent et la plaque modèle 1812. Le hausse col cuivre à ornement argenté. La tenue n'est pas encore du modèle Bardin et a toujours ses revers en pointe. Le collet est jaune chamois passepoilé de blanc signant l'appartenance aux voltigeurs. Les parements sont jaune chamois avec une patte écarlate. Les retroussis sont vraisemblablement ornés de cors de chasse argentés. Un pantalon blanc finement rayé est porté.

XIV/ DRAPEAUX

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

En 1812, il lui est attribué un drapeau de nouveau modèle tricolore en bandes verticales où s'inscrit le nom de la bataille de Friedland. L'étoffe reste au Dépôt, les Bataillons étant en Espagne.

Le drapeau 1812 du 25e Léger (d'après P. Charrié) : Le drapeau modèle 1812 accordé au régiment restera au dépôt de Thionville et ne sera jamais porté en campagne. Etaient inscrits sur celui ci les noms des batailles suivantes : ULM/IENA/EYLAU/FRIEDLAND/ESSLING/WAGRAM.

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

XV/ LES FANIONS DU 25ème LEGER

- Les fanions de bataillons, 1809-1814

Si en 1808, Napoléon décide qu'il n'y aura désormais qu'une seule Aigle par régiment, portée au 1er bataillon, il ordonne par la même occasion que les autres bataillons de chaque unité ne possèdent pour enseigne qu'un simple fanion de couleur unie portant simplement le nom du régiment et le chiffre du bataillon, pour que l'ennemi ne puisse pas se glorifier de leur capture. Il n'y a aucune cordelière ni écharpe. Ces fanions de Bataillons, d'environ 90 cm à 1,20 m de côté, sont montés sur une lance de 2,60 m et doivent être portés par un sous-officier (voir ci-dessus lettre du 8 avril portant sur les drapeaux et les enseignes de Bataillons).

En 1809, Napoléon décide de réduire leur dimension à environ 50 cm de côté, et en 1811, ils seront agrandis à 81 cms et perdent toute inscription. Les couleurs des fanions seront dans l'ordre, à partir du 2ème bataillon : blanc, rouge, bleu, vert, jaune.

Inutile de dire que suivre d'aussi pauvres emblèmes semble inconcevable pour des soldats impériaux, et les Régiments vont transgresser les ordres : la disposition des couleurs va se diversifier, et des symboles être rajoutés (2ème, 8ème, 100ème de Ligne, 7ème Léger ...).

Pour le 25e Léger, le modèle de fanion de bataillon adopté n'est pas connu.

- Les fanions d'alignement ou de compagnies

Depuis 1805, un sergent par compagnie porte en manoeuvre et en parade ces petits fanions, embouchés dans le canon du fusil pour repérer de loin l'unité. Leur couleur est en général unie. Ils portent un insigne distinctif tranchant sur le fond : grenade pour les carabiniers ou grenadiers, cor de chasse pour les chasseurs et voltigeurs.

Figure 10 : Porte fanion de Compagnie de Carabiniers du 25e Léger, d'après les Collections Alsaciennes.

Figure 11 : Porte fanion de Compagnie de Chasseurs du 25e Léger, d'après les Collections Alsaciennes.

Figure 12 : Porte fanion de Compagnie de Voltigeurs du 25e Léger, d'après les Collections Alsaciennes.

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