Le 93ème Régiment d'Infanterie de Ligne
1798-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 93e de Ligne
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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La 93e Demi-brigade de Ligne de seconde formation à 3 bataillons, est organisée en 1796 à l’Armée de Rhin et Moselle par amalgame des 41e et 207e Demi-brigades de Bataille. Elle fait campagne avec cette armée sous le Général Moreau. On citera en juin 1796 les combats de Manheim et de la Renchen, la bataille d’Ettlingen le 9 juillet, les batailles de Neresheim et Friedberg, et le siège de Kehl en août.
1797-1799, EN ITALIE
- 1797
Fig. 1 Officier de Fusiliers vers 1799 |
La Demi-brigade est envoyée à l’Armée d’Italie de Bonaparte en janvier 1797, avec d'autres troupes de l'Armée du Rhin. Avec ces renforts, Bonaparte peut reprendre l'offensive et, le 9 mars, les Français repassent la Piave.
Le 3 avril 1797 (14 germinal an V), une lettre est adressée depuis le Quartier de Friesach au Général Joubert, sur ordre du Général en Chef :
"... Si le général en chef se résout à réunir votre division aux quatre autres qu'il a déjà, pour se diriger droit sur Vienne, il désirerait que vous eussiez les demi-brigades ci-après : 24e et 29e d'infanterie légère, 14e, 33e, 85e et 93e de bataille (sic) ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1681).
Le 11 avril 1797 (22 germinal an 5), Bonaparte fait écrire depuis son Quartier général à Gratz, au Général Joubert : "... Je vous envoie ci-joint, Général, trois ordres : l'un pour vous, l'autre pour le général Baraguey-d'Hilliers, le troisième pour le général Delmas. Vous ferez toutes les dispositions et donnerez tous les ordres nécessaires à l'égard des troupes qui doivent composer les nouvelles divisions de ces généraux, en ce qui peut vous concerner.
Vous y verrez que celle du général Delmas doit être composée des 12e et 26e demi-brigades d'infanterie légère, des 39e et 93e de bataille, et de six pièces de canon ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 2, Italie; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1719).
Avec le Général Joubert, la Demi-brigade fait campagne au Tyrol. On la retrouve à la Division Delmas.
Pendant la marche de Brixen à Innspruck, la 93ème, à l’avant-garde de la Division Delmas, soutient plusieurs combats dans lesquels elle culbute l’ennemi, lui prend 800 hommes, 2 pièces de canon et un obusier.
Le Dépôt se rend en mai 1797 de Strasbourg à Digne, qu’il quitte en décembre 1798 pour aller à Mantoue.
Le 7 avril, les Autrichiens demandent une armistice. Le 18 avril, les préliminaires de paix sont signés à Léoben.
Le 2 mai, Bonaparte déclare la guerre à la République de Venise qui sera bientôt sous contrôle.
Le 14 juin 1797, Bonaparte réorganise son armée Italie, il écrit à Berthier : "... 7e Division Delmas, brigade Verges : 59e et 93e demi-brigades de Ligne ...".
Le même 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit encore, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous voudrez bien ordonner et prendre les mesures pour l'organisation prompte du personnel de l'artillerie de l'armée, ainsi qu'il suit :
Il y a dans ce moment-ci 76 compagnies d'artillerie de demi-brigade, desquelles vous ne devez former seulement que 30 compagnies d'artillerie de brigade, chaque demi-brigade de ligne devant avoir sa compagnie de canonniers ...
… 93e demi-brigade. - 18e d'infanterie légère, capitaine Vianet, avec la 93e, capitaine Jacquet ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1677).
En juillet 1797, la Demi-brigade reçoit de nouveaux drapeaux (voir chapitre spécial sur les drapeaux).
Le 3e jour complémentaire an 5 (19 septembre 1797), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général à Passariano, au Général Berthier : "... Vous donnerez l'ordre au général de la 7e division militaire de faire partir la compagnie auxiliaire des 55e et 93e demi-brigades pour se rendre à Milan ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2042).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Vous ordonnerez à la 93e de ligne de se rendre à Venise, pour faire partie de la division du général Sérurier ; cette demi-brigade ne partira que lorsque la 63e sera arrivée à Bellune ...
Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
6e division, Sérurier, à Venise. 12e d'infanterie légère, 12e de ligne, 64e idem, 33e idem, 93e idem, 15e régiment de chasseurs ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 93e de Ligne est forte de 2200 hommes présents sous les armes, à la solde de la République Cisalpine (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
Le 11 novembre, Bonaparte accorde un sabre d’honneur au Sergent Triponnet pour être entré le premier dans la redoute de Cembra.
Le 11 novembre 1797 (21 Brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe.
ANNEXE
ÉTAT NOMINATIF DES HOMMES AUXQUELS LE GÉNÉRAL EN CHEF BONAPARTE ACCORDEDES SABRES POUR LEUR CONDUITE DISTINGUÉE.
... DIVISION DELMAS (note : Précédemment commandée par le général Rey)
93e. 2e. 5e. TRIPONNET (Jean-Baptiste), sergent, n°87. Pour être entré le premier dans la redoute de Cembra ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).
- 1798
Après le départ de Bonaparte pour l’Egypte avec une partie de l’Armée d’Italie, la Demi-brigade reste dans la péninsule.
Les Français en début d’année se sont emparés de Rome et y ont proclamé la République. Il vont, après une offensive napolitaine ratée, entrer dans la partie continentale du Royaume de Naples, à la fin de l’année et au début 1799, et y créer une nouvelle République sœur. Le Piémont est aussi envahi.
- 1799
Au début de l'année, la 93ème fait toujours partie de l’Armée d’Italie, désormais sous le Général Schérer, à la Division Delmas puis Victor. Les deux premiers Bataillons sont à l’armée, à l’avant-garde, le 3ème Bataillon (dit de garnison), se trouve dans la place de Mantoue.
En mars, les hostilités reprennent avec l’Autriche en Italie tandis que les forces françaises pénètrent en Toscane.
La 93e participe à la bataille de Bussolengo le 26 mars, qui a pour mission d’enlever les hauteurs de Pestrengo sur la rive droite de l’Adige, dont les Autrichiens nous disputent le passage. Le Chef de Bataillon Marion, avec son Bataillon et les Grenadiers du Régiment, reçoit l’ordre d’exécuter une attaque de nuit contre les hauteurs couvertes d’un triple rang de retranchements garnis d’artillerie. 11 Officiers sur 24 et 200 Grenadiers y seront mis hors de combat, mais la position sera prise. Puis, après la réunion des Divisions Delmas et Grenier, les Autrichiens sont repoussés au delà du fleuve. De nombreux soldats sont récompensés.
Les Autrichiens reprennent pied à Vérone, et les forces française sont battues à Magnano le 5 avril.
Les Russes font leur jonction avec les Autrichiens sur le Mincio, le 14 avril.
Le 12 mai, à Bassignano, les Français essaient d’empêcher les Russes de passer le Pô. Le Chef de Bataillon Marion s'y illustre encore. La 93ème est alors à la Division Victor.
A San Giuliano, le 16 mai, la 93e couvre la retraite de l’Armée française menée désormais par Moreau.
Puis la 93e participe à la bataille de la Trebbia entre les 16 et 18 juin. La Division Victor va couvrir une nouvelle fois le repli des Français de Mac-Donald et son armée de Naples, revenus du fond de la péninsule, devant la situation militaire.
Le 16 juillet, à l’Armée d’Italie, placée sous Joubert, la 93e Demi-brigade est à l'aile gauche à la Division Grouchy, Brigade Charpentier. Il ne reste plus que 820 hommes aux deux Bataillons. Son 3ème Bataillon est toujours à Mantoue; il y reste jusqu’au 28 juillet, jour de la reddition de cette place après trois mois et demi de siège. La garnison rentrera en France.
Les deux autres Bataillons vont participer à la bataille de Novi le 15 août 1799 contre les Russes et les Autrichiens. Le Général en chef Joubert y est tué. Championnet reprend le commandement en catastrophe.
Les Français se replient progressivement, tandis que Bonaparte revient d’Egypte, y laissant son armée. Il s’empare du pouvoir. Le Consulat va naitre le 10 novembre par un coup d’état.
1800-1804, LE CONSULAT
Fig. 2 Fusilier du 93e de Ligne vers 1807-1808 |
Plaque 1806-1810 du 93e de Ligne, Musée du fort de Joux |
Le 11 février 1800 (22 pluviôse an VIII), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites-moi connaître où sont les troisièmes bataillons des 7e, 8e, 16e, 17e légères, des 24e, 72e, 68e et 93e de ligne ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1156 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4963).
Le 14 février 1800 (25 pluviôse an VIII), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites-moi connaître où sont les troisièmes bataillons des 7e, 8e, 16e, 17e légères, des 24e, 72e, 68e et 93e de ligne ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1156 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4982).
Au début de 1800, la Demi-brigade va s’illustrer à la défense de Savone, d’abord en protégeant les retranchements de Cadibone, puis en s’enfermant dans la place où elle devra capituler le 16 mai. Masséna, enfermé dans Gênes, devra faire de même le 4 juin.
Mais en juin, Moreau et ses lieutenants en Allemagne, et Bonaparte à Marengo, auront brisé les offensives autrichiennes.
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 2. – Les 12e, 16e, 21e, 33e, 39e, 55e, 63e, 73e, 80e, 87e, 92e, 93e, 104e de ligne; les 5e, 15e, 18e d'infanterie légère; le 5e régiment de cavalerie, le 5e de dragons et le 12e de chasseurs retourneront à l'armée de réserve à Dijon et se rendront dans les places qui seront indiquées par le général en chef de ladite armée ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Le 3 juillet 1800 (14 Messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "L'arrêté que j'ai pris à Milan le 5 messidor, citoyen ministre, porte art. 2, que 13 demi-brigade de ligne et 3 légères qui sont dignes [sic] se rendront à Dijon pour faire partie de l'armée de réserve.
Voici la destination que je désire leur donner.
... la 92e à Angers,
la 93e id., ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5481).
Le 5 septembre 1800 (18 fructidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner les ordres au général Bernadotte de faire partir le plus tôt possible sans attendre l'arrivée de la 93e, la 52e demi-brigade à marches forcées pour Dijon où elle trouvera tout ce qui lui est nécessaire pour entrer de suite en campagne ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5630).
Le 25 septembre 1800 (3 vendémiaire an 9), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez l'ordre au général Bernadotte de faire partir pour Dijon la 81e, d'où elle ne pourra partir que sur un ordre de vous ; elle sera remplacée dans l'armée de l'Ouest par la 93e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1193 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5658).
Le 19 octobre 1800 (27 Vendémiaire an 9), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre dela Guerre par intérim : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre : … au dépôt de la 93e, qui est à Lyon, de rejoindre son corps à l’armée de l'Ouest ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5699).
Le 28 Brumaire an 9 [19 novembre 1800], le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je trouve, citoyen ministre, dans la dernière situation du 20 brumaire, qu'il y a à Lyon un détachement de 12 hommes de la 45e, et un dépôt de 300 hommes de la 93e. Donnez, je vous prie, ordre à ce dépôt de rejoindre sa demi-brigade à l'armée de l'Ouest ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5783).
Il faudra attendre la fin de l’année pour que la paix soit actée. Les prisonniers de la 93e vont pouvoir rentrer en France.
En mars 1801, la 93ème fait partie des 31 Demi-brigades de Ligne réduites à 2 Bataillons. Le 1er, formé de la réunion des 1er et 2ème, rejoint à l’armée d’Angleterre le 3ème Bataillon qui prend le numéro 2.
Le 23 Germinal an 9 (13 avril 1801), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Leclerc, commandant le Corps d'Observation de la Gironde : "… Si les corps qui sont destinés à marcher, artillerie, infanterie, cavalerie, sapeurs, tout compris, ne se montent pas à 8,000 hommes, faites marcher sur Bayonne les bataillons des 92e et 93e demi-brigades. Dans ces 8,000 hommes doivent cependant être compris les trois bataillons de l'Ouest, que vous aurez toujours le temps d'envoyer à Cadix, si, avant que les opérations commencent, les demi-brigades d'Italie ne sont pas arrivées ...
J'imagine que chaque demi-brigade a sa musique, que l'on pourrait habiller avec quelque luxe" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5530 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6210).
Le 11 Prairial an 9 [31 mai 1801), le Premier Consul écrit, depuis la Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez l'ordre au commandant de la 20e division militaire de compléter les 92e et 93e demi-brigades à 800 hommes chaque ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6307).
Un des Bataillons (le second) de la Demi-brigade passe ensuite au Corps d’observation de la Gironde, désigné pour opérer avec les troupes espagnoles contre le Portugal. Bonaparte écrit, depuis Paris, au Général Gouvion Saint-Cyr le 1er juin 1801 : "… Les 3e bataillons de 24e, 44e, 96e, les seconds des 92e et 93e, formant en tout près de 5000 hommes, avec un bon train d'artillerie, seront à Bayonne dans les premiers jours de Messidor pour aller vous joindre, si cela est nécessaire …" ((Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5591 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6316).).
Le 29 juillet 1801 (10 thermidor an 9), le Premier consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, citoyen ministre, aux 3e bataillon de la 24e légère et de la 44e de ligne qui se trouvent dans la 10e division militaire de rejoindre leurs corps à Salamanque et aux seconds bataillons de la 92e et 93e qui sont dans la 20e division militaire de rejoindre leurs corps à Salamanque, même ordre au bataillon de la 90e qui est à La Rochelle. Je suppose tous ces bataillons complétés au-delà de 600 hommes chacun ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6386).
Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 16e demi-brigade légère se rendra dans la 20e division militaire ainsi que les 92e et 93e ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6654).
L’Etat militaire an XI (fin 1802) nous donne la 93e Demi-brigade dans la 20e Division Militaire à Perigueux avec l’encadrement suivant : Chef de Brigade: Marion; Chefs de Bataillon : Galoyer, Delayant et Dollfus; Quartier Maître trésorier : Denys.
En 1803, la 93e est envoyée garder les iles de la côte Ouest de la France.
Le 20 avril 1803 (30 germinal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre à la 93e demi-brigade qui est à Périgueux de se rendre dans l'ile de Ré où elle fournira des garnisons aux iles d'Oléron et d'Aix et à l'ile d'Yeu. Du moment où cette demi-brigade sera arrivée, vous donnerez ordre que la 63e soit réunie à Poitiers" (Correspondance générale, t.4, lettre 7597).
Pour l’île d’Yeu, Napoléon 1er Consul écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier, Ministre de la Guerre, le 6 juin 1803 : "... Indépendamment du commandant d'armes, envoyez dans cette île un commandant d’armes que vous chargerez de faire exercer les troupes ; on m’assure que la 93e n’a pas une bonne discipline ; vous pourriez envoyer là l'adjudant commandant Brouard.
Faites connaitre au chef de bataillon, commandant la 93e, qu’il est nécessaire qu’il établisse une bonne discipline dans le corps qu’il commande. Qu’il fasse exercer et lui fasse faire toutes les semaines l’exercice à feu. Il doit l’exercer aussi aux manœuvres du canon ...
… Donnez ordre aux détachements de la 63e de ligne et de la 24e légère, qui sont dans cette île, de rentrer à leurs demi-brigades. Faites-les remplacer par deux compagnies de la demi-brigade helvétique, qui est à la Rochelle. Ces deux compagnies seront complétées à 200 hommes ; ce qui, joint aux 500 hommes de la 93e, formera 700 hommes de garnison.
Donnez ordre qu'on fasse partir du dépôt de l'île de Ré 300 hommes pour l'île d'Yeu, lesquels seront incorporés dans le bataillon de la 93e qui est dans cette île, ce qui portera sa garnison à 1,000 hommes. Donnez ordre que ces 1,000 hommes soient approvisionnéspour six mois, et que l'artillerie tienne dans l'île d'Yeu les cartouches et approvisionnements de guerre nécessaires ; envoyez-y un chirurgien, et faites-y établir une petite ambulance" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6794 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7698).
Et le 20 Prairial an 11 (9 juin 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "La 93e demi-brigade, Citoyen Ministre, tiendra un bataillon à l’île d’Yeu et un autre à l’île de Ré. Le bataillon de l’île d’Yeu sera complété par les dépôts de l’île de Ré et de Bordeaux, jusqu’à ce qu’il soit au complet de 1000 hommes ; et à cet effet lorsque 100 hommes seront disponibles de l’un ou l’autre de ces dépôts, ils seront dirigés sur l’île d’Yeu. Il est nécessaire que les hommes de ces dépôts ne traversent pas la Vendée pour se rendre à l’île d’Yeu mais embarquent à la Rochelle ou à Rochefort.
Le bataillon de la 93e qui est à l’ile de Ré sera aussi complété à 1000 hommes, et à cet effet tous les conscrits seront envoyé à l’ile de Ré après que le bataillon de l’ile d’Yeu sera complété. Recommandez au chef de brigade et aux chefs de bataillon de maintenir une sévère discipline sur ces deux bataillons" (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6807 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7712).
Le 26 Prairial an 11 (15 juin 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre de faire partir pour se rendre en Hanovre 300 hommes du dépôt de Dunkerque et 300 hommes du dépôt du Havre ; 100 hommes du dépôt de Nantes pour Belle-Île ; faites diriger les hommes des dépôts de l'île de Ré et de Blaye pour la 93e, sur l'île d'Yeu" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7728).
AU GÉNÉRAL BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE Le 28 juillet 1803 (9 thermidor an 11), le Premier consul écrit, depuis Bruxelles, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre au bataillon de la 93e qui est à l'île de Ré de fournir 3 compagnies de garnison à l'île d'Aix ; à la 1re demi-brigade helvétique, de renforcer les détachements qu'elle a à l'île d'Aix de manière à ce qu'il soit porté à 300 hommes, ce qui, joint aux canonniers, portera les troupes de cette île à près de 600 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7871).
En 1803, les restes des 1er et 3e Bataillons de la 90e Demi-brigade de Ligne, envoyée en grande partie à Saint-Domingue, sont versés dans la 93e. La musique y passe également, ce qui permet au musicien Philippe François Girault de poursuivre sa carrière (lire "Mes campagnes sous la Révolution et l’Empire, 1791-1810"; La Rochelle, 1884).
Par arrêté du 24 septembre 1803, les Corps d’infanterie reprennent le nom de Régiment, le Chef de Brigade le titre de Colonel.
Le 10 octobre 1803, le 93e passe sous le commandement du Colonel Rémy Grillot.
Le 24 novembre 1803 (2 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Vous donnerez l'ordre au général de division Gouvion, inspecteur général de gendarmerie, de se rendre sur-le-champ à Angers, et de porter de là son quartier général à Châtillon.
Il aura immédiatement sous ses ordres une colonne d'éclaireurs, composée de trois compagnies de grenadiers du 12e régiment d'infanterie légère, qui est à Nantes, complétées chacune à 65 hommes au moins, commandées par un chef de bataillon ; de quatre compagnies de grenadiers du 93e régiment, complétées également à 65 hommes et commandées par un chef de bataillon. Ces deux petits bataillons, joints à 25 gendarmes et à un escadron du 22e de chasseurs à cheval, fort au moins de 130 hommes, formeront cette colonne sous les ordres du général Gouvion.
Il aura aussi sous ses ordres trois autres colonnes qui se réuniront à Beaupreau, à Thouars et aux Herbiers ...
Ces trois colonnes d'éclaireurs seront sous les ordres du général de division Gouvion, qui dirigera toutes leurs marches et leurs opérations de manière à faire fouiller la forêt de Vezins et arrêter sans miséricorde les hommes qui faisaient partie du rassemblement qui a eu lieu dans la commune d'Yzernay, les poursuivre partout et sur quelque département qu'ils se soient réfugiés, et enfin se porter partout où le prétexte de la conscription ou toute autre raison feraient naître des troubles.
Le général Gouvion est à cet effet muni de tous les pouvoirs nécessaires; il pourra promettre telle récompense qu'il jugera convenable pour l'arrestation des brigands.
Il sera accordé à toutes les troupes faisant partie de ces quatre colonnes d'éclaireurs une indemnité pour tenir lieu de vivres de campagne.
Ces colonnes d'éclaireurs existeront jusqu'à nouvel ordre; et vous mettrez à la disposition du général Gouvion une somme pour qu'il puisse suffire, soit aux dépenses d'espionnage, soit au payement des récompenses promises, soit pour l'indemnité des vivres de campagne jusqu'à ce que ce service soit organisé.
Recommandez au général Gouvion de se concerter avec les préfets; il est d'ailleurs autorisé, d'après son grade d'inspecteur général de gendarmerie, à faire faire à la gendarmerie tous les mouvements et déplacements qu'il jugera convenables pour arrêter les troubles à leur naissance" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7315; Correspondance générale, t.4, lettre 8318).
Le 29 novembre 1803 (7 Frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Il est inutile, citoyen ministre, de rien changer à l'arrêté qui met sur le pied de guerre les 2e, 15e, 20e, 4e, 65e, 93e, 16e et 23e régiments" (Correspondance générale, t.4, lettre 8343).
En décembre 1803, le Régiment fournit des Compagnies à des colonnes mobiles chargées de réprimer le brigandage, habillé de la cause chouanne ou vendéenne. Napoléon écrit, de Paris, le 12 décembre 1803, au Général Berthier, Ministre de la guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner ordre, par un courrier extraordinaire, au général Lagrange, à Alençon, de faire partir sur-le-champ le détachement de la légion d’élite à pied, qui fait partie de la colonne d’éclaireurs de Mayenne et qui est fort de 130 hommes, pour Montaigu, où il recevra des ordres du général Gouvion.
Donnez ordre également à la colonne d’éclaireurs qui est sous les ordres du général de brigade Devaux, à Laval, de se rendre Machecoul, département de la Loire-Inférieure, où elle prendra des ordres du général Gouvion.
Votre courrier extraordinaire continuera sa route d’Alençon à Châtillon, département des Deux-Sèvres, et portera au général Gouvion l’ordre de s’appuyer sur la côte, de se rendre avec sa colonne et celle du chef de brigade Devaux, du côté de Challans, Aizenay et Saint Lue. Le général Gouvion donnera ordre au général Girardon de se porter avec sa colonne de Beaupreau à Montaigu, et de veiller sur toute cette partie. Vous lui direz du reste, que je désire, par le retour du courrier, connaître parfaitement la situation de cette contrée, qu’il doit connaître mon impatience sur un objet de cette importance. Vous lui enverrez la lettre ci-jointe des Sables. Vous lui direz que, si les événements étaient aussi pressants que cette lettre les présente, il pourrait donner ordre à l’adjudant commandant Brouard de faire partir quatre compagnies du bataillon qui est à l’île d’Yeu, complétées à 80 hommes, et d’avoir soin de n’y mettre que de bons sujets et des hommes éprouvés. Il pourra en demander un pareil nombre aux commandants de l’île de Ré et de Rochefort. Enfin il pourrait également demander 200 hommes du régiment suisse qui est à la Rochelle, ce qui lui ferait une augmentation de forces de 1,500 hommes.
Faites connaître au général commandant la 12e division militaire qu’il ait à faire parvenir des ordres en conséquence aux différents commandants, et à lui-même de tenir toutes les forces et tous les moyens dont il pourrait disposer à Nantes".
Le 26 Frimaire an 12 (18 décembre 1803), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les 2 bataillons du 93e, citoyen ministre, qui devaient faire partie du camp de Saintes resteront à Rochefort. Ils fourniront 100 hommes de garnison sur Le Magnanime ;180 hommes sur Le Majestueux, et 50 hommes pour la garnison de La Didon. Le colonel de ce régiment fournira à la Marine tous les détachements qu'elle demanderait, pourvu que ce fût pour des vaisseaux de guerre et des frégates ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8455).
Le même 26 Frimaire an 12 (18 décembre 1803), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Contre Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Coloneies : "Les bataillons de la 93e, forts de 1600 hommes, seront mis à la disposition du préfet maritime de Rochefort, pour former garnison pour le service du port. Il est nécessaire qu'il ne prenne de ces troupes que pour le service des garnisons des vaisseaux de guerre et frégates ...
Lorsque La Gloire sera arrivée à Rochefort, donnez ordre au préfet maritime d'y faire mettre un détachement du 93e pour garnison, et de donner l'ordre que la garnison que La Gloire aurait pris à Nantes retourne rejoindre son corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8461).
1804-1805, LE DEBUT DE L’EMPIRE
Fig. 3 Officiers de Grenadiers du 93e de Ligne à Hambourg vers 1807-1808 |
En Janvier 1804, la traque des brigands de l'Ouest continue. Le 8 janvier 1804, Napoléon écrit, de Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, Citoyen Ministre, au général Gouvion de faire partir de la Vendée les trois régiments de dragons composant la brigade du générai Fénerolz pour se rendre au camp d'Amiens.
Vous lui ordonne
Celle de Machecoul sera commandée par le général de brigade Devaux et composée de 25 gendarmes, d'un détachement du 20e régiment de chasseurs, et de trois compagnies du 3e bataillon du 12e régiment d'infanterie légère complétées à 70 hommes chacune.
Vous ordonnerez à cet effet que le détachement du 47e régiment qui faisait partie de cette colonne retourne à Rennes.
La colonne de Palluau sera commandés par le général de brigade Paulet, et sera composée d'un détachement de gendarmerie, d'un détachement du 4e régiment de chasseurs et de trois compagnies du 3e bataillon du 105e régiment d'infanterie de ligne. Les grenadiers ne seront point compris.
Le détachement du 12e régiment d'infanterie légère qui compose cette colonne retournera à Nantes.
La colonne de Montaigu sera commandés par le général de brigade Girardon, et sera composée d'un détachement de gendarmerie, d'un détachement de dragons, et de trois compagnies du 3e bataillon du 26e de ligne complétées à 70 hommes chaque.
La colonne de la Roche-sur-Yon sera commandée par le colonel Reynaud, adjudant du palais, et restera composée comme elle se trouve.
La colonne de Thouars ou de Bressuire restera organisée comme elle se trouve.
Le général Gouvion retiendra, pour sa garde, les compagnies du 93e d'infanterie de ligne et le détachement du 22e régiment de chasseurs, en renvoyant à Nantes tous les détachements du 12e d'infanterie légère. Par ce moyen, tout le 12e d'infanterie légère sera réuni à Nantes, hormis trois compagnies, et tout le bataillon du 82e régiment sera réuni aux Sables" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7457 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8562).
Situation et encadrement du Régiment selon l’Etat militaire de l’An XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) :
93e de Ligne : 1er Bataillon ile de Ré, 2e Bataillon ile d’Aix, 3e Bataillon ile d’Yeu, 4e Bataillon Ile d’Oleron; Colonel Grillot; Major Bouilly; Chefs de Bataillon Dolfuss, Galoyer, Maury, Mazurier; Chefs de Bataillon à la suite : Valence et Denys.
Depuis fin 1804, le Régiment fournit pour la garnison des vaisseaux en rade de l’île d’Aix, des détachements qui font les campagnes des Amiraux Missiessy et Allemand.
Le 10 mars 1805 (19 ventôse an 13), l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, un certain nombre de bâtiments de la flottille ont été désarmés sur les côtes de Bretagne et de Normandie. Donnez ordre aux détachements des 32e, 40e, 39e, 93e, 24e d'infanterie légère et aux bataillons de la réserve qui se trouvent débarqués des chaloupes qui ont été désarmées et qui se trouvent à Brest, Saint-Malo, Granville, Cherbourg, Le Havre et autres parties des côtes de Bretagne et de Normandie, de se mettre en marche pour rejoindre leurs corps, aux camps de la Côte" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9656).
Le 19 mars 1805 (28 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... On incorporera, de plus, dans la 82e, à la Martinique ... les 398 hommes du 93e, portés par les frégates La Cybèle et La Didon ...
Le ministre donnera les ordres pour que les détachements des ... 93e de ligne ... qui vont être incorporés dans la 82e à la Martinique, soient effacés de la matricule des corps ; et que sur-le-champ ces corps reforment les compagnies et se complètent.
Le ministre fera ensuite imprimer l'état de tous les éléments qui entreront dans la composition de corps, et cet état sera adressé aux commissaires des guerres et aux inspecteurs aux revues, afin que les officiers et soldats qui arriveraient fussent envoyés aux corps respectifs.
Il proposera aussi les officiers de ces régiments et des bataillons qui ont appartenu à ces corps, et qui viennent des colonies, vu que ces corps doivent être considérés comme cadres pour recevoir les officiers qui ont été éparpillés ou faits prisonniers, et qui reviennent sans cesse" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 59 ; Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Un de ces détachements, embarqué le 20 mars 1805, assiste au combat naval de Trafalgar sur le vaisseau "l’Achille". Sur le vaisseau en proie aux flammes, l’explosion prochaine de la soute aux munitions amène les survivants des combats à se jeter à l’eau. Le 93e y a des pertes dont le Lieutenant Jacquin. L’Aigle du second Bataillon disparait dans la destruction du navire.
Les Anglais se hâtèrent d’envoyer leurs chaloupes pour recueillir les infortunés qui s’étaient si bien défendus, dont le Capitaine Sancenot.
Le 21 mars 1805, on informe l'Empereur que : "Le colonel du 93e sollicite une gratification pour son régiment à raison de l'insuffisance de la masse de linge et chaussure. Le général Dejean estime que cette demande n'est pas justifiée"; Napoléon répond : "Compte rendu et approuvé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 66 ; Note : De la main du généra! Dejean; sans date ni signature, extraites du « Travail du ministre directeur de l'admimstration de la guerre avec l'Empereur, du 30 ventôse an 13).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 93e de Ligne a ses 1er, 2e, 3e et 4e Bataillons à l'ile de Ré et à l'ile d'Yeu. 1164 hommes sont présents, 36 sont détachés ou en recrutement, 54 aux hôpitaux, total 11254 hommes; un détachement est embarqué, fort de 772 hommes; 4e Compagnie détachement expéditionnaire, 480 hommes embarqués (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Par décret du 19 septembre 1805, la 3ème Compagnie de chaque Bataillon est transformée en Compagnie de Voltigeurs, et doit comprendre des hommes bien constitués, vigoureux et lestes, mais de petite taille. Leur armement théorique est allégé et les ordres de manœuvre sont amplifiés par des cornets et non des tambours.
L’année se termine avec la victoire d’Austerlitz qui venge Trafalgar.
1806, RETOUR EN ITALIE
Le 26 février 1806 (note : La minute (Archives nationales, AF IV 868, février 1806, no 147) est datée du 25 février), l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au 5e bataillon du 26e de se rendre à La Rochelle ; il fournira deux compagnies complètes, c'est-à-dire fortes de 150 hommes chacune, à l'île d’Yeu. Le bataillon du 93e qui est à l'île d'Yeu se rendra à Rochefort, le bataillon du Midi, qui est à la Rochelle, se rendra à l'île de Ré ; le bataillon du 93e qui est à l'île de Ré se rendra à Rochefort et en général tous les détachements du 93e qui seraient dans la 12e division militaire se réuniront dans cette ville. Vous me ferez passer une revue pour savoir le nombre d'hommes qu'a ce régiment, ceux qui sont habillés et ceux qui ne le sont pas, le nombre de conscrits qu'il a reçus ou doit recevoir cette année et ceux qu’il a reçus l'année passée afin que je puisse lui donner une destination" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 298 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11549).
Le 8 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Le 93e partira de Rochefort le 25 mars, après avoir réuni ses détachements, et se rendra à Turin où il tiendra garnison ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 314 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11620).
Le 27 mars 1806, à Paris, à un "Rapport à l'Empereur au sujet du renouvellement de la garnison du vaisseau le Jemappes", celui-ci répond : "Accordé le débarquement du détachement du 93e et du 65e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 363).
Le Régiment se rend en entier en Italie, où il tient garnison : le Dépôt à Alexandrie, les Bataillons de guerre à Vérone.
Le 22 avril 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de l'administration de la guerre soumet à l'Empereur une demande du général Menou, commandant des départements au delà des Alpes, à l'effet d'obtenir l'autorisation de fractionner le 93e ou le 112e régiment entre Coni, Ivrée, Verceil et autres places de sa division"; ce dernier réponnd : "Mon intention est que les régiments que j'envoie restent unis, vu qu'ils ont besoin de se former et de s'exercer tout l'été aux grandes manoeuvres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 398).
Le 12 juin 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre rend compte à l'Empereur que le général Chasseloup sollicite le prompt envoi à Alexandrie d'un ou deux régiments de ligne pour activer les travaux des fortifications de cette place"; Napoléon répond : "Laissez le général Menou maître d'envoyer à Alexandrie le 93e qui est à Turin et de faire passer à Turin le 37e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 482).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre aux généraux des divisions dans lesquelles se trouvent les 2e, 93e, 37e, 67e et 16e régiments de ligne de passer la revue de corps, afin de constater quelles sont les compagnies prisonnières ou embarquées et présentes aux drapeaux. On indiquera les bâtiments sur lesquels des compagnies ont été embarquées et dans quel mois. Ces états me sont nécessaires pour statuer sur l’organisation définitive de ces régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 515 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12464).
Le même 11 juillet 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de l'administration de la guerre sollicite les ordres de l'Empereur pour qu'il soit mis à la disposition de la marine à Rochefort un détachement de trois cents hommes du 66e régiment de ligne et un détachement d'égale force du 82e pour remplacer à bord de l'escadre en rade de ce port les détachements du 93e régiment"; l'Empereur répond : "Accordé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 518).
Le 31 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "J’ai besoin que vous me fassiez connaître sur quels bâtiments étaient embarqués les 30 officier et les 54 sous-officiers et soldats du 93e de ligne prisonniers de guerre, pour que je juge s’ils doivent être effacés du contrôle" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 605 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12830).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie une note des changements que je désire faire dans la répartition des 50000 conscrits de la conscription de 1806. Faites-la imprimer sans délai et envoyez-moi cette seconde édition.
ANNEXE
En lisant avec attention la répartition des 50 000 conscrits de la conscription de 1806 entre les différents corps, on est porté à désirer quelques changements ; comme la conscription n’a pas encore été mise en mouvement, il est encore temps de le faire sans produire de contre-mouvements.
... Le département de la Haute-Marne, au lieu de fournir 173 hommes au 93e les donnera au 105e, qui se trouvera avoir 470 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12873).
Le 8 septembre 1806 (note : La minute (Archives nationales, AF IV 870, septembre 1806, n° 58) est datée du 9 septembre), l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "… je n’approuve pas qu'on envoie du 2e de ligne, du 7e, 16e, 37e, 56e, 57e et 93e un aussi grand nombre d'officiers et de sous-officiers pour se rendre à Chambéry, cela rendra ces corps non disponibles ; je ne suis pas dans des circonstances où cela puisse avoir lieu ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12884).
Le 10 septembre 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre fait connaître à l'Empereur que c'est la frégate la Didon, prise le 22 thermidor an XIII, qui portait le détachement du 93e de ligne, prisonnier de guerre depuis cette époque"; Napoléon répond : "Il faut que ce détachement ne compte plus dans l'effectif du régiment et n'y soit plus porté que pour mémoire" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 632).
Devant les préparatifs prussiens, Napoléon écrit le 23 septembre 1806, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-roi d’Italie : "Instructions pour le vice-roi
ORGANISATION DE L'ARMÉE D'ITALIE
Général en chef, le vice-roi;
Chef d'état-major général, le général Charpentier; commandant en chef l'artillerie, le général Sorbier; commandant en chef le génie, le général Lery; ordonnateur en chef, le sieur Joubert.
L'armée d'Italie sera composée de cinq divisions actives.
Les deux premières divisions, commandées par les généraux Seras et Broussier, seront composées de deux bataillons du 13e régiment d'infanterie de ligne, de trois bataillons du 35e de ligne, de deux bataillons du 53e de ligne, de trois bataillons du 9e de ligne, de trois bataillons du 92e de ligne, et de deux bataillons du 84e de ligne.
Ces corps devront être complétés avec tout ce qui est disponible des 3e et 4e bataillons, et former, avant la fin d'octobre, 14,000 hommes d'infanterie présents sous les armes.
Le général de division Lacoste commandera la cavalerie légère, composée du 8e régiment de chasseurs et du 6e de hussards, formant 1,200 hommes.
L'artillerie et tous les autres objets continueront à rester sur le même pied où ils sont à présent.
Ce corps, qui continuera à porter le nom de 2e corps de la Grande Armée, donnera ainsi une force de plus de 16,000 hommes.
Pour l'administration et le commandement, ce corps doit faire en tout partie de l'armée d'Italie et sera sous les ordres du vice-roi.
La 3e division sera composée du 3e régiment d'infanterie légère, du 106e régiment de ligne et du 37e régiment de ligne.
La 4e division sera composée du 2e régiment d'infanterie de ligne, du 56e de ligne et du 93e de ligne.
La 5e division sera composée du 16e régiment de ligne, du 67e de ligne et du 9e de ligne" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10871).
N’attendant pas les Russes, les Prussiens se lancent dans l’offensive avec leur allié saxon. Ils sont écrasés à Iéna et Auerstaedt le 14 octobre, puis poursuivis l’épée dans les reins. Berlin est occupée, les places prussiennes commencent à être assiégées et à tomber.
Les Français pénètrent en Pologne, se heurtant en novembre aux premières troupes russes. Les armées d’Italie et de Dalmatie restent en réserve pour intimider les Autrichiens.
Le 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ...
Il sera formé deux divisions, l'une à Brescia et l'autre à Vérone. La division de Vérone sera formée de deux bataillons du 3e d'infanterie légère complétés à 140 hommes par compagnie à l’effectif, de trois bataillons du 93e complétés de même et de trois bataillons du 56e complétés de même. Si ce complément ne peut se faire de suite, il se fera insensiblement à mesure que les conscrits seront armés et habillés ...
Une troisième division de réserve sera organisée et réunie à Alexandrie. Elle sera formée de deux bataillons du 7e de ligne, de deux bataillons du 112e de ligne et d'un bataillon de réserve qui sera composé des deux compagnies de grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon du 56e, des grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon du 93e, des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 2e de ligne, et des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 37e, total huit compagnies qui, complétées à 100 hommes, formeront 800 hommes ...
Vous donnerez le même ordre [de se rendre à Brescia] aux trois bataillons du 93e qui sont à Alexandrie ...
Le 4e bataillon du 56e et du 93e et les 3es bataillons des 2e et 37e tiendront garnison à Alexandrie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13442).
Le même jour, le Maréchal Berthier écrit au Prince Eugène : "L'Empereur, Monseigneur, me charge d'expédier à Votre·Altesse un officier de mon état-major pour lui porter les ordres suivants :
... L'intention de l'Empereur est que Votre Altesse Impériale forme deux divisions, l'une à Brescia et l'autre à Vérone. La division de Vérone sera formée de deux bataillons du 3e régiment d'infanterie légère, complétés à 140 hommes par compagnie à l'effectif ; de trois bataillons du 56e régiment, et de trois bataillons du 93e régiment : ces bataillons complétés de même à 140 hommes par compagnie à l'effectif.
Si ce complément ne peut se faire de suite, il se fera insensiblement à mesure que les conscrits seront armés et habillés ...
Je préviens Votre Altesse que je donne des ordres pour qu'une troisième division de réserve soit organisée et réunie à Alexandrie ; cette troisième division de réserve sera formée de deux bataillons du 7e régiment de ligne, de deux bataillons du 112e de ligne, et enfin d'un bataillon de réserve d'élite qui sera composé des deux de grenadiers et de voltigeurs, du 4e bataillon du 56e régiment, de grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon du 93e, des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 2e de ligne, et des grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 37e de ligne. Total, huit compagnies, qui, complétées à 100 hommes, formeront 800 hommes. Je donnc en conséquence l'ordre aux deux bataillons du 16e qui est à Gênes, de se rendre aussi à Brescia ; je donne le même ordre aux deux bataillons du 2e de ligne, et aux deux bataillons du 37e de ligne. Je donne l'ordre aux deux bataillons du 3e d'infanterie légère, qui est à Parme, de se rendre à Vérone ; je donne le même ordre aux trois bataillons du 93e, qui sont à Alexandrie, et aux trois bataillons du 56e. Je donne aussi des ordres aux deux bataillons du 7e de ligne, qui est à Turin, et aux deux bataillons du 112e, qui est à Grenoble, de se rendre à Alexandrie ...
Les 4es bataillons du 56e et du 93e régiments, et les 3es bataillons du 2e et du 37e de ligne, tiendront garnison à Alexandrie ... Comme ces 3es bataillons ne peuvent avoir quelque importance que pour les conscrits, je donne l'ordre au général Menou de porter toute son attention à ce que ces conscrits soient promptement habillés ; armés et instruits, et pour que, du moment qu'ils seront à l'école de peloton, c'est-à-dire un mois après leur arrivée au dépôt, on commence à les faire tirer à la cible ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 189).
A cette époque, l'armée sous les ordres du Prince Eugène, modifiée depuis la création de l'Armée de Dalmatie de Marmont, et depuis la reconstitution du 2e Corps, est formée de la manière suivante :
... 2e corps, 15,372 combattants.
3e DIVISION. Commandant Boudet (Vérone) ; Généraux de Brigade Valory, Fririon ; Adjudant commandant Pascalis.
3 Bataillons des 56e et 93e de Ligne, 3,000 et 2,400 hommes ; 2 Bataillons du 3e d'Infanterie légère, 2,000 hommes ; 2 Escadrons de Chasseurs, 320 chevaux ; 80 hommes d'Artillerie, 80 du Génie. Total, 7,880 combattants ... (Mémoires du Prince Eugène, t.3, p.47).
Le 27 décembre 1806, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "Sire, je termine ce matin l'inspection de la 3e division et du parc.
Les officiers et soldats ont le meilleur esprit, mais l'instruction des 56e et 93e est bien arriérée. Les travaux d'Alexandrie leur ont fait bien du tort, même dans leur tenue. Ils sont aussi arriérés sur différentes masses, et particulièrement le 56e, à qui il est encore dû le drap des conscrits de 1806. Au reste, à mon retour à Milan, c'est-à-dire dans trois ou quatre jours, je ferai à Votre Majesté un rapport général sur son armée d’Italie. Le 3e d’infanterie légère est un modèle de l'armée pour sa tenue et son instruction ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 233).
1807-1808, EN ALLEMAGNE
Fig. 4 Colonel du 93e de Ligne à Hambourg vers 1807-1808 |
Le 16 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur Dejean, il manque un major au 8e régiment de chasseurs. Pourquoi les 2e, 67e, 37e, 93e et 56e ont-ils leur habillement en mauvais état ? Le 7e et le 112e sont tellement dans un dénuement tel (sic) que le général Chabot demande pour eux un armement et un habillement complets. Faites partir de Paris un inspecteur aux revues ferme pour vérifier la comptabilité de ces régiments" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 522).
Puis au Prince Eugène, le même jour : "Mon fils, je reçois votre lettre du 1er janvier et les états de situation de l’armée du 15 décembre ...
J'ai lu avec attention le rapport que vous me faites sur les corps ...
Faites faire au 56e des fournitures extraordinaires de ce qu’il pourrait avoir besoin; envoyez au ministre Dejean, et envoyez-moi également, l’état détaillé de ce qui est dû aux corps par masses, et pour quelles années. Il paraît qu’il serait dû beaucoup aux corps, mais il faut prendre garde qu’ils ne réclament pas plus qu’il ne leur revient. Faites pour le 93e la même chose que pour le 56e; et, comme il faut beaucoup d’argent pour faire venir des effets de France, faites-les fournir en gratification des moyens d’Italie ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 257 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14084).
Après la sanglante bataille d’Eylau le 8 février, l’armée française prend ses quartiers d’Hiver. Des renforts sont prélevés d’Italie, dont les premier et second Bataillons du 93e de Ligne.
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 56e et le 93e de ligne ; le 3e léger, le 2e de ligne, le 37e et le 67e ont levé leurs 3es et 4es bataillons en Piémont et dans les États de Parme, et leurs bataillons de guerre à l'armée d'Italie, aux camps de Brescia et de Vérone. Donnez des ordres pour qu'au 10 avril il parte de chacun de ces 3es et 4es bataillons des détachements pour renforcer les bataillons de guerre de manière que le complet des bataillons de guerre soit de 140 hommes par compagnie, et si cela n'est pas possible à 130 hommes. Les généraux Menou, Montchoisy et Pérignon peuvent désirer de garder des bataillons forts, mais veillez à l'exécution de mon ordre ; car je veux positivement que les bataillons de guerre soient au grand complet ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 939 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14651).
Le 25 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'écris fort en détail au vice-roi pour lui faire connaître mes intentions sur mon armée d'Italie. Correspondez avec lui et occupez-vous de compléter les corps à quatre bataillons. J'ai là le 11e, le 35e, le 92e, le 79e, le 23e, le 56e, le 93e, le 5e, le 62e, le 20e, qui sont à quatre batailIons, et qui sont susceptibles de recevoir encore un grand nombre de conscrits. Depuis six mois j'augmente progressivement mon armée d'Italie, et je veux l'augmenter encore, afin d'avoir en campagne autant de troupes que les cadres peuvent en contenir. Vous sentez que c'est là ma plus grande sauvegarde contre l'Autriche, qui aurait besoin d'une grande armée contre mon armée d'Italie et Dalmatie, et qui s'attirerait sur les bras une guerre sérieuse que la pénurie de ses finances et le vide de ses arsenaux ne lui permettent pas d'entreprendre. Mes armées d'Italie et de Dalmatie réunies forment déjà une très-belle armée, mais je continue à y porter une attention suivie. Quoique j'aie sous la main les éléments de ce travail, pour ne point me fatiguer d'un travail inutile, j'attendrai les états que je vous ai demandés pour savoir si nous devons encore envoyer des conscrits à cette armée. Le complet, tel que je l'entends, est à 140 hommes par compagnie ; c'est là le maximum de ce qui peut entrer raisonnablement dans un cadre, ce qui forme 1,260 hommes pour l'effectif et ne fait guère que 1,050 hommes présents sous les armes, qui, en quelques mois de campagne, se réduisent à 900, ce qui est encore une force raisonnable" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12165 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14899).
Le même 25 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, vous ne mettez pas dans vos états de situation ce que les dépôts doivent recevoir de la réserve de 1806, de la conscription et de la réserve de 1807, et cela rend vos états incomplets.
Il faut écrire à Parme pour compléter les deux bataillons du 3e Léger de 600 hommes. Il faut augmenter également le 56e et le 93e ; ils doivent être forts. Cela augmentera la division Boudet de 1,800 hommes ...
De tous ces arrangements, la division Duhesme souffrira beaucoup. Voici, je pense, comme vous pouvez la former : le 8e d'infanterie légère peut former un bataillon de six compagnies, les trois autres compagnies au dépôt ; le 18e peut en former autant, le 81e autant, le 102e autant ; ce qui ferait quatre beaux bataillons ; et, en place des compagnies d'élite que vous lui ôtez, vous prendriez dans les compagnies d'élite des régiments qui ont des dépôts en Piémont. Le 56e et le 2e d'infanterie légère, le 67e et le 93e, le 37e pourraient offrir huit belles compagnies en remplacement de celles du 81e, du 53e, du 86e, du 92e, du 106e. Cette division se trouverait encore forte de 6,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892).
Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "Donnez ordre par un courrier extraordinaire à la division Boudet qui est à Vérone, et à la division Molitor, qui est à Brescia, de se mettre en marche le 10 avril pour se diriger sur Augsbourg, où il indispensable qu'elles soient arrivées avant le 30 avril. La troupe marchera en divisions. Les régiments de tête feront, les premiers jours, double marche, afin de pouvoir marcher par régiments pour se cantonner. Pour avoir le temps de se procurer des vivres, les divisions prendront, en partant de Vérone, quatre jours de pain. La division de Vérone passera par Ala, et celle de Brescia par la Rocca d'Anfo. S'iI y a quelques marches d'étapes qui soient trop courtes, les généraux des divisions pourront les brûler. Ces divisions mèneront leur artillerie.
On tiendra cet ordre le plus secret possible, afin qu'elles aient déjà fait plusieurs marches avant qu'on se doute de leur destination ...
Donnez l'ordre que tous les hommes disponibles du 3e bataillon du 93e, qui est au camp de Vérone, soient incorporés dans les deux premiers bataillons pour en porter les compagnies à 140 hommes, et que le cadre de ce 3e bataillon retourne en Piémont pour recevoir des conscrits ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).
Le même 30 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des revues et la conscription : "Monsieur Lacuée, je viens de retirer de l'armée d'Italie les divisions de Vérone et de Brescia, c'est-à-dire quatorze bataillons, savoir : deux du 3e d'infanterie légère, trois du 56e de ligne, deux du 93e de ligne, deux du 16e de ligne, deux du 67e de ligne, deux du 2e de ligne …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12227 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15006). Le 31 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils …
J'ai ordonné que le 93e n'eût que deux bataillons, que tous les hommes disponibles du 3e bataillon fussent versés dans les premiers, et que les cadres du 3e allassent joindre le 4e pour attendre l'arrivée des conscrits …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 292 qui donne le 23e à la place du 42e; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145021).
Le 20 Avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "... dans ce moment, 25.000 hommes formant les divisions Molitor et Boudet, avec leur artillerie et bien organisés, sont à Inspruck. Ces divisions seront à la mi-mai à Magdeburg ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12431 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15352).
Le 24 Avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "La division Boudet arrive les 26, 27 et 28 à Augsbourg. Elle se mettra en marche le 29 par la route de Donauwoerth, Nuremberg, Bamberg, Iéna et Halle. Elle est composée de trois bataillons du 56e, de deux du 93e et de deux du 3e léger, avec son artillerie et tout ce qui lui est nécessaire. Cette division arrivera à Halle le 12 mai et au plus tard le 14. Comme elle fait beaucoup de journées de six à huit lieues, j'ai ordonné à ce général de vous envoyer un aide de camp pour que, si les circonstances l'exigeaient, vous les fassiez doubler de marches. Je n'ai pas besoin de vous dire que ce serait un grand malheur si cette division était obligée de forcer de marches. Au contraire, je trouve que les marches qu'elle fait sont déjà trop considérables. Ainsi mon intention est de la faire séjourner quelques jours à Halle, si rien ne s'y oppose. Vous en profiterez pour faire nettoyer cette ville et prendre toutes les mesures que vous jugerez convenables ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12467 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15411).
Le 29 Avril, Napoléon forme un nouveau Corps d'Observation confié au Général Brune qui doit recevoir la Division Boudet.
Le 20 mai, l'Empereur écrit à Brune : "... la division Boudet doit être en ce moment à Stettin ; elle doit faire plus de 6000 hommes ...".
Les forces françaises en Allemagne du Nord font alors le siège des dernières places prussiennes et Stralsund en Poméranie suedoise (Suède, qui s'est déclarée contre l'Empereur).
Le 14 Juin a lieu la bataille de Friedland. Le 16, Koenigsberg capitule. Le 21, un armistice franco-russe est signé à Tilsitt.
Siège de Kolberg en 1807 |
Le siège de Kolberg se poursuit. La Division Boudet, détachée de Stettin pour renforcer les troupes, arrive sous cette ville à marches forcées, le 29 juin, à 11 heures du soir. Le 1er juillet au matin, on attaque les défenses extérieures de l’ennemi ; le 93ème est chargé de l’opération principale consistant à enlever un bois, où toutes les difficultés d’approche avaient été réunies et qui présentait une ligne de retranchements appuyée par cinq redoutes armées de 12 bouches à feu. Le Général LOISON, commandant les troupes du siège, écrit, dans son rapport au Major-général, sur ce fait d’armes : "... La ligne de retranchements du bois n’arrêta que quelques instants les braves chargés de l’attaquer, elle fut bientôt enlevée à la baïonnette et l’ennemi, après une résistance opiniâtre, se retira en désordre, abandonnant son artillerie, ses bagages et ses blessés. On s’établit dans la position de l’ennemi et on s’y maintint malgré le feu des batteries du fort et de la place qui, jusqu’à la nuit, ne cessèrent de vomir la mitraille. La rare intrépidité de M. le colonel GRILLOT, du 93ème, a beaucoup contribué à donner à son régiment la contenance ferme qu’il a montrée pendant toute l’action. Ce régiment a perdu beaucoup de monde, non pas dans l’attaque, qui, par son énergie, a empêché l’ennemi de se reconnaître, mais au moment où, après avoir enlevé ses positions, il dut chercher à s’y maintenir en les retranchant, ce qui ne pouvait se faire que sous le feu continuel de la place".
Le lendemain, on s’empare d’un faubourg de la ville, qui allait être obligée de capituler, lorsque la nouvelle de l’armistice conclu à Tilsitt fait suspendre les opérations.
Le 93ème avait eu 5 Officiers tués, 6 blessés et 300 hommes mis hors de combat.
Reste Stralsund. Tandis que Brune discute avec les Suédois, ceux-ci demandent l'aide des Anglais pour débloquer Stralsund qui a déjà reçu des renforts prussiens. Les Britanniques débarquent le 5 Juillet après que l'armistice ait été dénoncé par la Suède, mais l'annonce d'un traité avec la Prusse (le 9 Juillet) fait retirer les troupes de ce pays.
Brune attaque le 13 Juillet. La Division Boudet s'empare de Tribsee. Le blocus se resserre.
Le 22 juillet 1807, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … l'armée du maréchal Brune sera composée : 1° de la division italienne, commandée par le général Pino, et des trois régiments de cavalerie italiens ; 2° des quatre régiments français de la division Molitor ; 3° des trois régiments français de la division Boudet ; 4e du 5e d'infanterie légère et du 19e de ligne, ce qui fait neuf régiments français ; du régiment d'Aremberg et des deux régiments de cavalerie légère français venus de Danzig ; de tous les Badois; de la brigade bavaroise venue de Munich ; des régiments de Nassau, de Würzburg, de Hesse-Darmstadt et du grand-duc de Berg. Ce qui fait donc : … Total... 38,000 Ce qui est plus que suffisant" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12936 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16046).
Le même jour, Napoléon écrit, depuis Dresde, au Maréchal Brune, commandant le Corps d'Observation de la Grande Armée : "... Pressez le siége de Stralsund ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16049).
Les Anglais quittent la ville le 8 Août pour attaquer le Danemark. Le 15 Août, on ouvre des tranchées devant la ville. Les Suédois s'en retirent le 20 Août. Brune subira la disgrâce de l'Empereur pour avoir permis aux Suédois de se retirer, sans les faire prisonniers en livrant simplement l'ile de Rügen.
Le 16 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Eugène Napoléon, Vice-roi d'Italie : "Mon Fils, je reçois votre lettre du 11 à minuit. Je vois que la division Clauzel est composée de 5,482 hommes ; mais je ne vois pas de combien de compagnies chaque bataillon est composé. C'est à cela que vous devez porter votre principal soin. Je consens qu'il ne parte du 8e léger que 517 hommes ; mais je ne voudrais pas que ces 517 hommes formassent six compagnies, je voudrais qu'ils n'en formassent que trois. Même observation pour ... le 93e de ligne ... Au total, mon intention est que la division Clauzel soit toute composée de compagnies de 200 hommes, afin qu'elle puisse les incorporer en Dalmatie" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 409 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13165 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16389).
En Octobre, la Division Boudet est versée au Corps de Bernadotte, nommé au gouvernement des villes hanséatiques, et tient garnison dans les dites villes, dont Hambourg. C'est là que des notables peuvent observer le 93e de Ligne et le dessiner.
Le 23 novembre 1807, le Général Chabot écrit au Général Despinoy, Commandant d’armes : "Mon intention général, étant de passer demain la revue dans le plus grand détail du 3e bataillon du 2e régiment de ligne, vous voudrez bien faire vos dispositions pour que ce corps ne soit point employé au service ni aux travaux de la place et donner les ordres pour que les soldats à 8 heures du matin demain 24, se trouvent rendus sur la place d’armes à 9 heures précis avec armes et bagages, les officiers en petite tenue.
Je passerai mercredi la revue du 4e bataillon du 56e régiment, le 26 celle du 3e bataillon du 93e, le 27 le 4e du même régiment, le 28 le 1er du 112e, le 30 le second, et le 1er décembre celle du 3e bataillon.
Les mêmes dispositions prescrites pour le 3e bataillon du 2e régiment seront suivies pour ces différents bataillons le jour de leur revue" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 15 décembre 1807, le Général Chabot écrit au Général Despinoy, commandant d’armes : "Mon intention étant, général, de faire manœuvrer les troupes de la garnison qui sont susceptible d’exécuter les grandes manœuvres, vous voudrez bien donner des ordres pour que demain à 10 heures et demie, tout ce qu’il y a à l’école de bataillon dans les 3e bataillon du 2e, 4e bataillon du 56e, 3e et 4e du 93e et les 2 bataillons de guerre du 112e régiment sortent de la ville pour la porte de Marengo pour être conduits dans le champ de manœuvre que j’ai désigné.
Ces troupes auront mangé la soupe avant de sortir de leurs quartiers.
Elles seront en vestes, guêtres grises et les officiers en petite tenue ; pour prévenir tout inconvénient qui pourrait résulter de l’absence des troupes, il sera commandé des piquets dans le 3e bataillon du 112e régiment pour la sureté de la citadelle" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 4 janvier 1808, le Général Chabot écrit au Général Menou, Gouverneur général du Piémont : "M. le major du 93e régiment vient de soumettre à mon visa une permission pour M. Justamont, officier de la légion d’honneur, capitaine des grenadiers, pour l’autoriser à se rendre dans sa famille où des affaires importantes l’appellent.
M. le major m’assure que c’est d’après votre autorisation. Veuillez me faire part de vos intentions" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 8 janvier 1808, le général Chabot écrit au Capitaine rapporteur du 2e Conseil de Guerre : "Je vous fais passer ci-joint deux plaintes qui viennent de m’être transmises par le général commandant d’armes, la 1ère contre les nommés Garnier et Guevenot, canonniers au 4e régiment d’artillerie à pied ; la 2e contre le nommé André Seguela, fusilier au 93e régiment, tous accusés de vol au préjudice de leurs camarades. Vous voudrez bien informer contre ces prévenus, pour qu’ils soient jugés par le conseil de guerre" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 19 janvier 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie,au Colonel Piat, Major du 2e Régiment : "J’ai décidé, M. le colonel, que vous reprendriez vos fonctions de président du 2e conseil de guerre permanent dans lesquelles vous avez été remplacé par M. le colonel L’Olivier.
En conséquence, je vous envoie ci-joint le tableau des membres dudit conseil que vous voudrez bien convoquer pour jeudi prochain 21 du courant, à l’effet de juger les nommés André Seguila, fusilier au 93e régiment, Garnier et Guevenot canonniers au 4e régiment d’artillerie à pied, tous accusés de vol" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Au commencement de 1808, le 93e reçoit une nouvelle organisation et est constitué à 5 Bataillons. Les 4 premiers, de 6 Compagnies dont une de Grenadiers, une de Voltigeurs et 4 de Fusiliers. Le 5ème, dit de Dépôt, de 4 Compagnies de Fusiliers seulement. Le Dépôt est à Alexandrie (département de Marengo).
Les deux premiers Bataillons sont en Allemagne, les trois autres en Italie.
Dans le courant de février, à Paris, on soumet à l'Empereur un rapport du Maréchal Berthier, en date du 14 février 1808 : "Le maréchal Berthier fait le compte rendu suivant :
Le colonel du 93e régiment d'infanterie expose qu'il existe, aux deux bataillons de guerre de ce corps, environ 72 hommes hors d'état de supporter les fatigues d'une campagne et qui ont tous des droits incontestables à la retraite, ayant été mutilés au siège de Kolberg.
Il propose de les faire examiner par M. le général Boudet et de les renvoyer ensuite à leur dépôt pour y attendre qu'il soit statué sur la retraite à laquelle chacun d'eux pourra avoir droit"; Napoléon répond : "Leur dépôt est trop loin ; ces individus ainsi que ceux des divisions Boudet et Molitor, qui ont leurs dépôts en Italie et qui sont hors d'état de servir, se rendront à Wesel avec leurs livrets et états pour que l'inspecteur que j'enverrai à Wesel puisse les classer et leur donner ce qui leur revient" ; l'expédition de la décision date du 17 février 1808 (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1617).
Le 20 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Préfet du département de Marengo : "J’ai l’honneur de vous faire passer, M. le préfet, le procès-verbal de l’arrestation du Sr Lumelli, sergent de la compagnie de réserve de ce dépôt, qui a eu lieu par ordre du général Despinoy, commandant d’armes, pour avoir, à la suite d’une rixe survenue entre lui et un grenadiers du 93e régiment, blessé ce dernier d’un coup de sabre.
D’après l’examen de cette pièce et du certificat de l’officier de santé qui y est joint, je n’ai pas cru devoir porter cette affaire devant le conseil de guerre ; en conséquence, j’ai l’honneur de vous prévenir que je donne ordre que l’on renvoie à votre police le nommé Lumelli, pour qu’il soit par vous ordonné ce que vous jugerez convenable.
Ce sergent qui se trouve actuellement détenu dans les prisons de la citadelle, sera mis à votre disposition, à la première demande que vous voudrez bien en faire" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le même 20 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, commandant d’armes : "D’après l’examen des pièces que vous m’avez transmises, général, avec votre lettre du 19, relatives à la rixe survenue entre le nommé Lumelli, sergent à la compagnie de réserve départementale, et un grenadier du 93e régiment, et d’après votre avis, je n’ai pas cru devoir porter cette affaire devant le conseil de guerre, en conséquence, je préviens M. le préfet que le renvoie à sa police ledit Lemelli, pour être par lui ordonné telle punition qu’il jugera convenable.
Vous voudrez bien donner des ordres pour que, sur sa demande, cet individu soit extrait des prisons de la citadelle et remis à sa disposition" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 3e Bataillon va partir pour la Catalogne.
Napoléon écrit, le 22 février 1808, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée ...
6e Corps de la Grande Armée. - Tous les régiments du 6e corps garderont également trois bataillons ou dix-huit compagnies, à l'exception des 19e, 50e, 58e et 93e qui, n'ayant qu'un effectif de 2,000 hommes et au-dessous, ne garderont que deux bataillons ou douze compagnies ...".
Le 4 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou à Turin : "Je sens comme vous, combien est difficile le commandement supérieur de la place d’Alexandrie, mais je vous avouerai que je ne m’attendais pas que ce fut ma manière de servir qui vous le rendit si pénible. Dans ce cas, je vous supplie de vouloir bien solliciter mon changement plutôt que de perdre le commandement du poste le plus important de votre gouvernement.
J’ai donc eu tort de me plaindre de la punition trop sévère infligée par M. le général Despinoy à M. le major de Conchy ; j’ai donc eu tort également de me plaindre de ce qu’on ne m’a rendu compte de cette punition. D’après cela, je vous demande quelles sont les [mot illisible] que j’ai à remplir ici, si je ne peux m’opposer à des actes vexatoires et si je n’ai droit d’exiger en temps utile des rapports de tout ce qui s’y passe. Tous les adjudants-majors et officiers de semaine du 93e sont aux arrêts forcés depuis le 29 février sans qu’on m’en ait rendu compte. La confiance que vous paraissez avoir dans le général Despinoy et le soin que vous prenez de lui donner toujours raison sous toutes les circonstances où il se trouve en contradiction avec moi, me prouve que je ne me la suis pas méritée et que je n’ai aucune part à votre estime ; cependant je croyais que l’autorité supérieure devait être toujours soutenue, et jamais avilie devant ses subordonnés ; c’est une des bases sur lesquelles repose la hiérarchie militaire, que M. le général Despinoy [mot illisible] quelles les circonstance dans lesquelles j’ai contrarié ses mesures de police et discipline, quand elles ont été dictées par la justice et basées sur les règlements. Je connais comme lui les ordres, je me fait un devoir de m’y soumettre et de les faire observer et je croyais avoir le droit de ne pas permettre qu’ils [mot illisible].
Je suis fort aise que votre opinion à l’égard de M. le major de Conchy s’accorde avec la mienne, et c’est peut-être la marque de confiance donc vous l’avez honoré en le nommant membre de la commission de vérification du 112e, qu’il doit la sévérité avec laquelle il a été traité par M. le général Despinoy qui a saisi avec empressement cette occasion de le punir de ce qu’il n’est pas toujours de son avis.
Je ne suis nullement jaloux de la confiance que vous accordez à ce général parce que cela ne se commande point, mais cependant, il est plusieurs circonstances dans sa vie que je serais très fâché qu’on trouvât dans la mienne. Son mariage, les motifs qui l’ont fait renvoyer de l’armée dit-on, et sa conduite ici à l’égard de la famille Mosse, où il a mis la désunion en troublant la paix d’un ménage bien assorti sont trois points qui coïncident assez pour faire juger de son caractère et de sa loyauté. D’après cela, vous devez croire que j’ai souvent à rougir d’avoir des rapports avec pareil homme ; c’est pourquoi je vous réitère la demande de solliciter mon changement, en vous priant d’être bien persuadé qu’elle n’a aucun rapport à mon service et mes relations avec vous sous les ordres de qui je me ferai toujours un vrai plaisir de me trouver" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 14 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Major du 93e Régiment de Ligne : "L’extrême faiblesse de la garnison d’Alexandrie et la fatigue considérable de la troupe qui se manifeste par le nombre de militaires qui entrent journellement aux hôpitaux m’empêche de vous autoriser à faire partir les détachements qui vous sont demandés par M. votre colonel. Je ne peux sans compromettre la sureté de la place, augmenter la fatigue des troupes.
Vous pouvez instruire votre colonel de mes intentions et lui dire que sans un ordre expresse du ministre ou à moins que la garnison ne soit renforcée, il ne pourra être fait droit à sa demande, avec la voie des transports militaires qui ne nécessitent point d’escorte.
Je ne connais M. aucun règlement qui s’oppose à ce qu’un capitaine des voltigeurs remplisse en même temps les fonctions de capitaine d’habillement. M. Pellion qui a obtenu la confiance du conseil d’administration et la vôtre, continuera donc à remplir ses fonctions jusqu’à ce que sa compagnie reçoive ordre de partir ; dans ce cas seulement il devra opter.
Je vous autorise à faire partir et diriger sur les bataillons de guerre les deux lieutenants qui vous sont demandés par M. le colonel" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 16 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou à Turin : "Je reçois une lettre de M. Brouzet capitaine de gendarmerie faisant fonction de commandant du département de la Sesia, par laquelle il m’annonce qu’aucun des officiers supérieurs qui doivent, conjointement avec le préfet, former le conseil de recrutement de ce département, ne sont point encore rendus à leur poste, et il me demande instamment qu’il soit pourvu. S. E. le ministre à du vous faire connaitre le major qui y était destiné. Quant à l’officier supérieur, je n’avais pas cru devoir y envoyer vu que par un ordre du jour qui m’a été adressé par votre chef d’état-major, vous en aviez désigné pour les départements de la Doire et de la Stura. Je croyais que vous en auriez fait de même à l’égard du département de la Sesia, mais comme le temps passe, et qu’il n’y pas de temps à perdre, j’ai l’honneur de vous prévenir que je donne ordre à M. Galoyer chef de bataillon au 93e régiment de se rendre sur le champ à Verceil pour y être employé en qualité d’officier général près le conseil de recrutement, ayant déjà rempli les mêmes fonctions pour la levée de 1808 dans le même département" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le même 16 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Chef de Bataillon Galoyer, du 93e Régiment : "Il est ordonné à M. le chef de bataillon Galoyer de se rendre sur le champ à Verceil, pour remplir au conseil de recrutement les fonctions d’officier général commandant le département, conformément aux dispositions de l’article 25 de l’instruction de Son Excellence ; M. le préfet de la Sesia lui remettra les instructions de S. E." (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Encore le 16 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Capitaine de Gendarmerie Brouzet, à Verceil : "Je ne reçois qu’aujourd’hui votre lettre en date du 10 par laquelle vous me prévenez qu’il n’est point arrivé de major à Verceil pour la formation du conseil de recrutement et demandez à y envoyer un officier supérieur pour remplir au conseil les fonctions de commandant.
Surement le ministre aura désigné un major et j’ai lieu de croire qu’il est actuellement arrivé. Quant à l’officier supérieur, je croyais que M. le général Menou, gouverneur des départements du Piémont, en aurait désigné un comme il l’a fait pour les autres départements ; mais puisque cette place est encore vacante, j’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai envoyé M. le chef de bataillon Galoyer qui a déjà rempli dans le département de la Sesia les mêmes fonctions l’année dernière.
Je vous observe que si M. le major qui a été désigné pour le département n’est point encore arrivé, vous pouvez vous dispenser de le remplacer au conseil, puisque dans ce cas, vous y êtes appelé par les ordres du ministre" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 17 mars 1808, à Paris, on note des "Observations de l'Empereur sur le tableau du corps de Bernadotte, prince de Pontecorvo; elles sont destinées à Clarke.
(19e régiment). Ce régiment étant actuellement à Copenhague, il ne faut rien faire revenir ; il faut donc former le 3e bataillon également au corps d'armée, et non à Boulogne, sauf à lui envoyer des hommes pour le recruter.
(58e régiment). Vous donnerez pour ce régiment un ordre hypothétique. Si ce régiment est encore à Hambourg ou sur le continent, lorsque votre ordre parviendra, les cadres reviendront ; mais, s'il a passé la mer, rien ne doit revenir et le 3e bataillon sera formé au corps du prince de Pontecorvo.
(93e régiment). Même observation pour le 93e.
(3e léger). Même observation que pour le 58e.
(5e léger). Même observation qu'au 58e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5433).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... Corps du prince de Pontecorvo
... 93e id. 60 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le même 17 mars 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, à Turin : "Je vous ai rendu compte par ma lettre d’hier, que j’avais donné l’ordre à M. le chef de bataillon Galoyer de se rendre à Verceil pour y remplir au conseil de recrutement les fonctions d’officier général commandant le département de la Sesia, mais le général Despinoy, apprenant le départ de cet officier supérieur, a bien voulu m’instruire qu’il avait remis de votre part à M. Saint-Martin, colonel retiré, un ordre pour remplir la même mission. En conséquence, j’ai suspendu le départ de M. le chef de bataillon Galoyer" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
6e division (Grenier), général de brigade Dutruy, 12 bataillons des 13e et 112e de ligne, quatre 4es bataillons des 2e, 37e, 56e et 93e de ligne, en Toscane ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).
Le 1er avril 1808, le général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Capitaine Rapporteur : "Je vous fait passer une plainte qui m’a été transmise par monsieur le général Despinoy, commandant d’armes, contre le nommé Jacques Message, pionnier à la 6e compagnie, d’avoir diverti ou [mot illisible] une somme de 66 frs qu’il avait reçue à titre de dépôt, d’un de ses camarades.
Vous trouverez également ci-joint les pièces de [mot illisible] détaillées dans la lettre de M. le général Despinoy qui par suite de ses recherches, a découvert que le sieur Message, sergent au 93e régiment, parent du prévenu, avait reçu de celui-ci, à titre de prêt, les deux [mot illisible] de six livres" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; dans sa 1ère note, il écrit :"Il y a dix-neuf compagnies de grenadiers et de voltigeurs hors de ligne ; la 5e d'infanterie légère, la 21e, 17e, 15e, 93e doivent être conservées exclusivement pour le 4e bataillon de ces régiments ainsi que deux basses compagnies du régiment.
Les 20e, 62e, 93e, 35e, 92e également. Ces corps sont à Naples ou en Italie. Il faut que les compagnies de grenadiers et chasseurs de ces régiments restent à la place ainsi que les basses compagnies. Ces régiments se forment ou à Naples ou en Italie la distance n'est pas assez grande pour ne pouvoir entrer dans l'organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée).
En Août 1808, les Divisions espagnoles alliées, sur les côtes de Fionie et du Jutland, apprennent la situation dans leur pays. On leur demande de prêter serment au nouveau Roi Joseph, ce qu’elles refusent le 31 juillet et, aidée de la marine anglaise, une grande partie embarque pour retourner chez elles combattre les Français avec le Marquis de la Romana. Le 93e de Ligne, avec les autres troupes françaises de la Division Boudet, essaie de les arrêter. Quelques unités sont effectivement capturées, désarmées et envoyées prisonnières en France.
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Faites-moi un pareil travail pour l'armée d'Italie, et pour celle de Dalmatie et de Naples ; c'est-à-dire que les 30 régiments qui sont dans ces armées aient, avant le printemps, 120 bataillons de ligne ou un effectif de plus de 100 000 hommes indépendamment des 5e bataillons et dépôts ; et que tous les régiments de cavalerie soient à 1000 hommes.
Indépendamment de cela, il faut y comprendre les 3e et 4e bataillons du 67e, le 4e du 56e, les 3e et 4e du 2e de ligne, le 4e du 37e, le 4e du 15e de ligne, le 4e du 3e légère, le 4e du 93e, ce qui ferait 10 bataillons, lesquels pourraient former une division et rester en Italie, sans aller au nord. On pourrait y joindre les 4es bataillons des 7e de ligne, 1re légère et 42e, ce qui ferait 133 bataillons.
… Il serait en conséquence dirigé sur Mayence : ... du 93e de ligne, 300 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
Le 9 septembre 1808, à Saint Cloud, on soumet à l'Empereur une "Proposition du général Clarke tendant à la dissolution et à l'incorporation de compagnies de grenadiers et de voltigeurs qui sont à la suite des 17e et 93e régiments d'infanterie de ligne ; cette opération pourrait s'exécuter : ... 2° en incorporant les compagnies de grenadiers et voltigeurs du 93e dans les compagnies correspondantes du 3e bataillon de ce corps"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2272).
Le même 9 septembre 1808, à Saint-Cloud, "On demande les ordres de Sa Majesté pour la dissolution et l'incorporation des compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la suite des 17e et 93e régiments"; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2279 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, du 7 septembre 1808 »).
Le 93e de Ligne reste ensuite autour de Hambourg jusqu'au 12 octobre où la Division doit se diriger sur Francfort. C’est un séjour en Westphalie où les Français sont mal reçus, malgré que le Roi soit Jérome Bonaparte.
Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 8e division
58e 4 bataillons
93e 4 bataillons
67e 4 bataillons
12 bataillons ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).
1808-1809, UN BATAILLON A L’ARMEE DE CATALOGNE
- 1808
Fig. 5 Officier de Grenadiers du 93e Régiment vers 1807-1808, d'après le Manuscrit dit du Petit Suhr |
Fig. 5bis Officier de Grenadiers du 93e de Ligne, vu à Hambourg, vers 1807-1808 |
Depuis la fin 1807, sous prétexte d’envahir le Portugal, les forces françaises passent par l’Espagne et y occupent les points stratégiques dans un but final d’annexion qui est déjà prévue, après avoir destitué la famille royale en place.
Le Corps d’Observation des Pyrénées Orientales, mis sous le commandement du Général Duhesme, a pris le contrôle de Barcelone en février. Il compte dans ses rangs le 3e Bataillon du 93e de Ligne, avec 21 Officiers et 669 Sous-officiers et soldats, à la Brigade Viala.
Le 20 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre à une colonne formée de 3 bataillons des 1er, 56e et 93e de ligne de se mettre en marche d'Alexandrie pour se rendre également à Perpignan. Ces trois bataillons seront sous les ordres d'un major d'un des régiments qui sont à Alexandrie. Ces trois bataillons seront composés comme celui du 37e, de compagnies prises dans les 3es bataillons, ce qui formera un complet de 2520 hommes. Ces deux colonnes formeront par là plus de 5 000 hommes. Tracez-leur la route la plus courte pour se rendre à Perpignan, où vous donnerez des ordres pour qu'ils trouvent une paire de souliers par homme, et pour qu'ils en partent parfaitement en état. Vous me remettrez l'itinéraire de ces colones jour par jour ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1634 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17247).
Le 27 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Colonel Major Piat : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en exécution des ordres de S. M. qui m’ont été transmis par M. le général Menou, gouverneur de Piémont, vous avez été choisi pour commander une colonne de troupes formée des 3es bataillons, tirés des 2e régiment et 93e régiment de ligne, qui doit partir de cette place le 29 de ce mois pour se rendre à Perpignan.
Vous trouverez ci-joint l’ordre de route de cette colonne avec laquelle vous devez vous rendre à Perpignan.
Vous voudrez bien faire partir en avant un officier qui sera chargé de faire préparer les lieux de logement et de vivre.
Je vous félicite monsieur le colonel, de la marque de confiance dont vient de vous honorer en vous appelant à remplir les fonctions du grade que vous aviez mérité à si juste titre" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres - Note : Piat est Major au 2e Régiment d’Infanterie de Ligne).
Le 29 février 1808, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, faisant fonction de Gouverneur général : "J’ai l’honneur, mon général, de vous rendre compte qu’en exécution des ordres que vous m’avez transmis, les trois bataillons qui forment la colonne commandée par M. le colonel Piat, major du 2e régiment, est partie ce matin pour se rendre à Perpignan.
Si vous voulez vous donner la peine de voir cette troupe à son arrivée à Turin, vous serez surement satisfait de la composition et de la tenue. Les majors des 56e et 93e se sont prêtés de la meilleure volonté à fournir tout ce qu’ils avaient de meilleur, tant en hommes qu’en habillement, équipement et armement.
Quant au 2e régiment, vous devez être persuadé que le colonel Piat y était trop intéressé pour ne pas avoir toutes les ressources de son dépôt ; aussi ces bataillons sont aussi forts qu’ils ont pu l’être et autant bien équipés que possible.
Je joins ici les contrôles que vous m’avez demandés ; ils sont très en règle, mais ce qui me fâche, c’est qu’ils ne soient point sur papier uniforme, malgré que j’aie fait donner à chaque corps des modèles. Comme je ne les ai reçus qu’après le départ des troupes, il m’est impossible de les faire refaire" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, novembre 1807-Avril 1808 », Cote 8 F. 19, Archives des Deux-Sèvres).
Napoléon écrit à Murat, le 14 mars 1808, son Lieutenant général en Espagne depuis févier : "... D'un autre côté, 5 à 6,000 hommes d'infanterie française arrivent le 30 à Perpignan. Ils doivent donc être dans la première semaine d'avril à Barcelone; ce qui portera le corps du général Duhesme à 13 ou 14,000 hommes; ce qui, joint aux forts de Barcelone qu'il occupe, le mettra sur un pied respectable, et lui permettra de disposer d'une division pour seconder vos opérations ...".
Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre au général Cavrois de se rendre à Valladolid et d'y être arrivé le 28 mars. Donnez ordre au général de division Chabran, au général de brigade Nicolas, et au général de brigade Viala, qui est à Rodez de se rendre à Perpignan. Ces trois généraux commanderont la division venant d'Italie qui arrive à Perpignan le 30 mars, et qui est composée d'un escadron napolitain de 250 chevaux, du 7e régiment de ligne fort de 1 800 hommes, et de 4 bataillons des 37e, 56e, 93e et 2e de ligne, le tout formant 5 000 hommes. Cette division se mettra en marche le 1er avril pour se rendre à Barcelone et prendra à Perpignan le reste de l'artillerie du général Duhesme. Vous ferez connaître au général Chabran qu'il est sous les ordres du général Duhesme. Cette division se servira pour la solde du même payeur que la division Duhesme. Vous y joindrez un adjudant comandant, un officier d'artillerie et un du génie pris dans les 9e ou 10e divisions militaires ; ainsi le corps du général Duhesme sera composé de deux divisions, celle du général Chabran, à laquelle seront joints le 15e de ligne et le régiment suisse qui la porteront à 6 000 hommes ; le général Duhesme lui donnera la moitié de son artillerie, c'est-à-dire 9 pièces de canon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1729 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17427).
En mars 1808, le 3e Bataillon envoyé en Catalogne devient 4e Bataillon. Tandis qu'en Italie va se former un nouveau 3e Bataillon avec des cadres des deux premiers et des éléments du 4e.
Duhesme est rapidement circonscrit dans la ville de Barcelone à partir de mai par les Espagnols qui se sont révoltés, à l’annonce de la destitution des Bourbons le 10 mai.
Pendant ce temps, en Italie, les Dépôts des Régiments sont changés. Napoléon écrit au Prince Borghèse le 20 mai 1808 : "... Vous devez avoir dans votre gouvernement à Turin les dépôts des 6e, 7e, 37e de Ligne et 14e Léger … à Alexandrie ceux des 2e, 56e et 93e de Ligne. Les dépôts sont-ils arrivés dans votre gouvernement ? Faites-vous remettre par les majors l’état des effets d’habillement, la quantité de conscrits qu’ils ont à recevoir et ceux qu’ils ont déjà reçus. Vous donnerez des ordres pour que les corps qui auraient des conscrits à leurs nouveaux dépôts, et des effets aux anciens, envoient ces conscrits en proportion sur les anciens dépôts pour y être habillés et incorporés dans les 4eme bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13942 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17998).
Napoléon prévoit d’envoyer en Catalogne des renforts et de débloquer la ville de Barcelone.
Duhesme essaie de désserer l’étau comme au combat d'Espaguerra le 5 juin. Puis en juillet, il décide de marcher sur Girone. Il part de Barcelone avec la Division Chabran, par la route qui suit le bord de la mer, la seule praticable à l’artillerie; il la trouve coupée en plusieurs endroits et défendue par la flotte anglaise. Le Colonel du Génie Lafaille nous apprend dans ses mémoires : "L’une de coupures, près de Callela, était vraiment effrayante. Elle avait été pratiquée à l’aide de la mine sur un point où la route formait contre le flanc d’un rocher une espèce de corniche au-dessous de laquelle on voyait la mer à une très grande profondeur. Il n’était pas facile de se procurer du bois pour la réparer, les arbres étaient rares et dispersés à de grandes distances. Il fallait les aller couper loin et les trainer ensuite sur les flancs des montagnes, à travers les ravins et les précipices. Dans les passages les plus difficiles, nos soldats s’encouragèrent en poussant des cris et faisant battre la charge, comme s’ils eussent marché à l’ennemi. Les boulets de la flotte anglaise, qui tombaient au milieu d’eux et plus encore au milieu des travailleurs entassés autour de la coupure, loin de ralentir leur ardeur, ne faisaient que les exciter davantage et peut-être eut-il été impossible d’obtenir la même promptitude et les mêmes efforts si le travail n’avait pas eu lieu sous le feu de l’ennemi. Il fut exécuté sous la conduite de l’adjudant commandant Devaux par les deux bataillons du 7ème et du 93ème, qui repoussaient en même temps les insurgés du côté de terre".
Trouvant Girone dans un état de défense hors de ses moyens, Duhesme retourne sur Barcelone.
Pendant ce temps des renforts arrivent sur la frontière. Napoléon écrit,
Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, le bataillon de marche composé de 3 compagnies du 7e de ligne et de 3 compagnies du 93e portera le nom de 1er bataillon de marche de Catalogne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2083 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18503).
Le même 8 juillet 1808, l'Empereur écrit également, depuis Bayonne, au Général Reille, Aide de camp de l'Empereur, à Bellegarde : "Le 1er bataillon de marche de Catalogue composé de trois compagnies du 7e de ligne et de trois compagnies du 93e, le 2eme bataillon de marche de Catalogne composé de deux compagnies du 37e, de deux compagnies du 2e de Ligne et de deux compagnies du 56e, le 3e bataillon de marche de Catalogne composé de deux compagnies suisses et de deux compagnies du 16e de ligne, le 2e bataillon de la 5e légion de réserve, le bataillon du 32e léger et le bataillon valaisan, formant ensemble environ 3,500 hommes, doivent être arrivés à l'heure qu'il est à Perpignan; ce qui, joint à vos 1,300 Toscans, à vos bataillons de gardes nationales, aux neuf compagnies de la réserve et aux deux escadrons toscans, doit vous faire une force de 6,000 hommes, avec laquelle vous êtes en mesure de dissiper tout rassemblement, de débloquer Figuières et de prendre là position, pour être en mesure de vous porter partout" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18509).
Le Général Reille a ravitaillé Figuières sans pouvoir se relier avec Duhesme, lorsque Napoléon décide d'en finir avec l'Espagne qui est totalement hors contrôle depuis que Joseph Bonaparte a été proclamé remplaçant des Bourbons.
Pour secourir Duhesme, deux nouvelles Division sont formées à Perpignan : le Corps italien de Pino et la Brigade napolitaine de Chabot qui viennent tout juste d'arriver, et une Division française sous le Général Souham.
Le 10 octobre 1808, après l’attaque du camp de San-Géronimo, où 6000 Espagnols s’étaient retranchés et qu’ils avaient dû abandonner en désordre en nous laissant 250 prisonniers et toutes leurs pièces de canon, le Général en chef Duhesme s’exprime ainsi dans son rapport : "M. HUOT, commandant du 93ème, se distingua particulièrement et mérité les plus grands éloges. Le général en chef a été très content de la bravoure de toutes les troupes et de l’ordre et de la discipline du 93ème régiment".
Gouvion Saint Cyr, qui commande à présent les forces en Catalogne appelées 5ème puis 7ème Corps, a pour première urgence de prendre Rosas pour sécuriser ses arrières. Ce sont les Divisions Reille et Pino qui en font le siège, tandis qu'il en couvre les abords. La ville capitule le 5 décembre. Puis il se glisse devant Girone, faisant mine de s'y attaquer, mais rallie Barcelone pour délivrer Duhesme.
- 1809
Fig. 6 Porte Aigle du 93e de Ligne vu à Hambourg par Suhr vers 1807 1808 |
Au début 1809, le 4e Batailon du 93e est à la seconde Division Chabran. Il va s'illuster dans de nombreux combats. A Bruch le 1er Janvier, le Général en chef Saint-Cyr charge la Division Chabran d’enlever la forte position au pied de Montserrat, où s’était établi un parti ennemi de 5 à 6000 hommes. Le défilé fut si lestement enlevé, dit Saint-Cyr, que nos pertes furent insignifiantes et que celles des Espagnols furent considérables, outre celle de leur artillerie, consistant en 8 pièces de canon.
Le 16 février, Gouvion Saint-Cyr opère une vaste opération vers le Campo de Tarragone afin de faire diversion en faveur du siège de Saragosse. Son aile droite est couverte par les Divisions Chabran et Chabot. Après le combat de Valbonna, les deux Divisions occupent Igualadia jusqu au 10 mars, puis doivent renter sur leurs bases près de Barcelone. Elles doivent forcer le passage du Llobregat à Molins del Rey le 15 mars. Pour le 93e, les Lieutenants Peuillé et Valence sont mortellement blessés ; le Capitaine Legendre et le Lieutenant Gaulard blessés.
En juin, Augereau est nommé à la tête de l'Armée de Catalogne, mais son état de santé ne lui permet pas d'être présent avant fin septembre. Gouvion Saint-Cyr reste en place jusque-là, s'occupant du siège de Gerone.
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
... 200 au 93e ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 93e à son dépôt 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
Gerone finit par capituler le 10 décembre.
Le 20 décembre, le Chef de Bataillon Delentaigne est blessé près de Bascara (sur la Fluvia).
Le 22 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er d’infanterie légère et le 42e ont leurs dépôts en Italie et leurs régiments en Catalogne. Il faut les recruter. Faites-moi connaître ce qu’on pourrait faire partir de ces 2 régiments. Ces détachements se réuniraient aux 3e léger, 7e de ligne, 93e, 2e, 56e, 37e et 102e. Les détachements de ces 9 régiments formeraient un régiment de marche qui serait dirigé sur Perpignan ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3844 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22695).
Le 24 décembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Trianon, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un régiment de marche qui portera le titre de régiment de Catalogne. Il se réunira à Turin, sous l’inspection du prince Borghèse. Il sera composé ainsi qu’il suit :
1er bataillon une compagnie du dépôt du 1er léger 100 hommes, une compagnie du dépôt du 42e 130, une compagnie du dépôt du 7e de ligne 120, deux compagnies de 160 hommes, chacune, du 93e 320
670 hommes
2e bataillon deux compagnies du dépôt du 2e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 56e de ligne 300 hommes, deux compagnies du dépôt du 37e de ligne 140, deux compagnies du dépôt du 3e léger 200
940 hommes
Ces deux bataillons formant un total de 1600 hommes. Aussitôt que ce régiment sera formé à Turin, il se mettra en marche pour Perpignan. Le prince Borghèseaura soin d’en passer des revues, et de le pourvoir de tout ce qui lui sera nécessaire pour faire campagne.
Il sera formé à Toulon un bataillon de marche qui sera composé d’une compagnie du 32e léger de 150 hommes, de deux compagnies du 16e de ligne de 300 hommes et d’une compagnie du 67e de 150 hommes
Total 600 hommes
Aussitôt que ce bataillon sera réuni à Toulon, il continuera sa marche sur Perpignan.
Arrivés en Catalogne, ce régiment et ce bataillon de marche seront dissous et incorporés dans leurs régiments respectifs" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3851 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22710).
1809, CAMPAGNE D'AUTRICHE
A) LES 1er ET 2e BATAILLON AU 4E CORPS
Pendant ce temps, les deux premiers Bataillons quittent la Westphalie (Francfort sur le Main) à la fin de 1808, avec la Division Boudet, pour se rendre en Espagne. Napoléon les envoie d’abord sur Lyon. Il écrit le 17 Novembre 1808 : "Les divisions Boudet et Molitor, qui doivent être en marche pour se porter sur Lyon et les rives de la Saône, me formeront une réserve qui agira selon les circonstances. Ce corps, étant composé de sept régiments, doit m'offrir vingt-huit bataillons, qui me feront plus de 23,000 hommes".
Mais les armements de l’Autriche obligent Napoléon à changer ses plans.
Ainsi, il écrit, le 23 février 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte D'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli.
L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, etc. Cet état-major sera réuni le 15 mars à Strasbourg.
Ce corps d'armée sera composé de quatre divisions d'infanterie et d une division de cavalerie légère ...
Annexe
Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er. Il sera formé un corps d'armée sous le titre de Corps d'observation de l'armée du Rhin. Le quartier général de ce corps sera porté à Strasbourg le 15 mars.
Art. 2. Le corps d'observation de l'armée du Rhin sera commandé par le duc de Rivoli. L'état-major sera composé du général de division Beker, chef d'état-major, d'un général d'artillerie, d'un général du génie, d'un commissaire ordonnateur, d'un payeur, etc. Cet état-major sera réuni à Strasbourg le 15 mars.
Art. 3. Il y aura pour tout le corps d'armée quatre compagnies de sapeurs avec 6 000 outils attelés ; au moins une compagnie de pontonniers.
Art. 4. Ce corps sera composé de 4 divisions d'infanterie et d'une division de cavalerie légère.
...
La 4e division, commandée par le général Boudet, sera composée : 1° du 3e régiment d'infanterie légère ; du 93e régiment d'infanterie de ligne ; du 56e régiment d'infanterie de ligne ; de 12 pièces d'artillerie française ; 2° d'une brigade composée du régiment de Nassau, etc., portant le n°2, de celui portant le n°5 et de celui portant le n°6 (de la 3e division) ... " (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14806 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20115).
La Division, arrêtée à Lyon, en repart au mois de février 1809, pour faire partie du 4ème Corps, en formation sur le Rhin, aux ordres du Maréchal Masséna (voir aussi historique du 3e Léger).
Le 6 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez les ordres suivants, pour compléter les corps de l'armée du maréchal duc de Rivoli : ... Le 3e et le 26e d'infanterie légère auraient aussi besoin de 700 hommes pour être complétés. Il manque plus de 200 hommes au 93e. Donnez ordre que 800 conscrits des quatre années, appartenant aux départements de la Loire-Inférieure et de la Vendée, et qui se trouvent en subsistance dans la Garde, soient habillés sous les numéros suivants, pour être incorporés dans les corps du duc de Rivoli, savoir : 400 hommes dans le 26e d'infanterie légère, 200 dans le 3e d'infanterie légère, et 200 dans le 93e de ligne. Vous me ferez connaître si les autres dépôts appartenant à l’armée d'Espagne, et n'ayant pas de compagnies au corps du général Oudinot, ont des hommes disponibles qu'on puisse de même faire marcher, pour recruter l'armée du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20255).
Le 10 mars 1809, à Paris, "Le général Clarke demande si l'Empereur désire voir à la parade, avant leur départ pour rejoindre leurs corps, 800 conscrits, dont 400 du 26e légère, 200 du 3e légère et 200 du 93e de ligne"; "Oui, ils me seront présentés avant leur départ", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2911).
Le 17 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 17 mars. Il est d'abord nécessaire que les 800 hommes destinés pour le 3e, 26e et 93e de ligne paraissent dimanche, avec les uniformes de leurs corps, s'il est possible ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2964 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20417). Le 93e Régiment d'infanterie de ligne fait partie de la 4e Division (Boudet} du Corps d'observation de l'Armée du Rhin (Masséna).
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon composé des trois compagnies de marche ci-après, savoir : ... la 3e de 50 hommes des 12e et 15e léger destinée à compléter les 3e et 26e léger et le 93e de ligne, qui doit être parti hier de Paris pour se diriger sur le corps du général Oudinot portera le titre de 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot.
Les 800 conscrits fournis pour la Garde, aux 3e et 26e léger et au 93e, porteront le titre de 1er bataillon de marche du Corps d'observation du Rhin." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20480). Note sur la copie : "Le 22. Renvoyé à M. Gérard. Il paraît qu'il y a erreur dans l'énoncé des corps, il faut le faire apercevoir à l'Empereur", de ce fait des corrections sont apportées sur la copie : "Pour être incorporés dans les 26e, 6e légère et 96e de ligne au corps du général Oudinot".
Le 22 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je crois avoir décidé que le bataillon de 800 conscrits de la Garde, destiné aux 3e et 26e légère et au 93e, s'appellerait 1er·bataillon de marche des conscrits de la Garde du Corps d'observation du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2983; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20493).
Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Vous ordonnerez qu'il soit formé 4 bataillons de marche pour renforcer le Corps d'observation du Rhin, savoir :
... Le 4e bataillon portera le nom de bataillon de marche de la division Boudet, et sera composé de 200 hommes pour le 3e léger et de 200 hommes pour le 93e.
Ces 400 hommes seront également fournis à ces régiments par la Garde et habillés de leur uniforme. Ce bataillon me sera présenté dimanche ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le 25 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Walther, commandant de la 3e Division de la Garde : "Vous me présenterez demain à la parade le 3e bataillon de conscrits du corps d'Oudinot de 1010 hommes. Il sera commandé par un capitaine de la Garde, 4 lieutenants ou sous-lieutenants. Il sera divisé en 6 compagnies savoir : l'infanterie légère en fera 2 de 150 hommes chacune ; l’infanterie de ligne en fera 4 de 175 hommes chacune. Chaque compagnie aura autant de conscrits et sera commandée par un lieutenant ou un sous-lieutenant, 2 sergents, 4 caporaux et 8 soldats, ce qui fera 6 officiers, 8 sergents, 12 caporaux et 48 soldats de la Garde. S'il y a des vélites de la Garde que j'ai nommés dans les corps d'Oudinot vous en attacherez 6 pour commander ces conscrits.
Donnez l'ordre que les vélites que j'ai nommés [au corps] d'Oudinot, il y en a une quarantaine, ils seront employés à compléter les officiers du corps.
Informez-vous si dans < ... > de Saint-Cyr j'en ai nommé dans le [corps] d'Oudinot [une ou deux ... ]. Écrivez aussitôt [à] Oudinot qu'il envoie un chef de bataillon, 20 officiers ou sous-officiers pour prendre ces 1600 hommes. Les 48 hommes de la Garde attendront à Strasbourg pour prendre le bataillon qui va partir en poste pour Strasbourg.
[Organisé] le [1er bataillon] de marche du corps de Rivoli en 4 compagnies de marche de 200 hommes chacune, on mettra un Lieutenant de la Garde, 4 sergents, 8 caporaux et 16 soldats.
Écrivez au duc de Rivoli pour qu'il envoie des [officiers des] 3e, 26e, et 93e [ce qui fera] 16 officiers et sous-officiers pour prendre ces [conscrits] de la Garde.
J'ai nommé des élèves de Saint-Cyr < ... > affectez-en un ou deux à chacune des compagnies [de corps].
Le bataillon de marche de la division Molitor- de [500] hommes [sera] divisé en 3 compagnies de 160 hommes chacune commandées par un capitaine de la Garde, six sous-lieutenants, un sergent, 6 caporaux et 12 soldats de la Garde.
Le 4e bataillon de marche [sera devisé en] 3 compagnies de marche, chacune de la même manière organisée.
Comme les divisions < ... > et Boudet font partie du corps de Rivoli, vous lui enverrez [sic] l'estafette pour qu'il envoie des officiers et sous-officiers à Strasbourg pour les prendre.
Le bataillon de marche des conscrits de la Garde de l'armée du Rhin sera divisé en 4 compagnies chacune [composé] de 4 officiers, 8 sergents et 16 caporaux et 16 soldats de la Garde.
Ainsi, par l'envoi dans les < ... > donc affecter 5 capitaines, 20 officiers, 20 sergents, 40 caporaux et 80 soldats de la Garde.
Choisissez ces hommes personnellement < ... > qui feront partie de ce bataillon. Ce sera autant < .. . > et Strasbourg ce sera donc 3 300 hommes que la Garde envoie qui peuvent partir lundi à mardi.
Faites-les organiser demain de cette manière à la parade. Informez-vous s'il y a des élèves de Saint-Cyr pour les y incorporer. S'il y en avait beaucoup, vous pouvez en mettre moins de la Garde" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20548).
Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 93e de Ligne doit faire partie du 4e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc de Rivoli; 4e Division Boudet, 2e Brigade Valory (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
C'est que le 9 Avril, l'Autriche a déclenché les hostilités en entrant en Bavière, alliée des Français, tandis que le Tyrol s'insurge. Le 10 Avril, les Autrichiens lancent une offensive contre l'Armée d'Italie du Prince Eugène. Puis contre les Polonais de Poniatowski en Galicie.
Le 11 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les régiments dont les dépôts sont en Piémont et qui ont leurs bataillons de guerre en Allemagne, savoir les 67e, 2e de ligne, 56e, 37e, 93e, 3e léger ne doivent plus rien fournir de leurs dépôts à l'armée d'Allemagne. Tout ce qu 'ils ont et tout ce qu'ils recevront doit être employé à fournir les cinquièmes bataillons, tant pour fournir deux compagnies et même trois ou quatre, si c'est possible, aux demi-brigades provisoires que pour fournir des garnisons aux citadelles de Turin et d'Alexandrie, et se porter partout où il serait nécessaire. Ainsi donnez l'ordre au gouverneur général de tenir la main à ce que ces dépôts envoient le plus d'hommes possible aux demi-brigades provisoires qui en sont formées, en partant du principe qu'ils n'ont plus rien à fournir à leurs régiments en Allemagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3105 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20805).
Le 17 Avril, Masséna est à Augsbourg et doit tenir la position le temps que l'Armée française rallie. Les Autrichiens se concentrent sur Ratisbonne.
Du 19 au 23 avril, par une série de manœuvres brillantes, Napoléon coupe l'armée autrichienne en deux à Abensberg et Landshut et la force à retraiter à Eckmühl, puis on reprend Ratisbonne.
Les Français marchent sur Vienne. Masséna se dirige sur Passau, longeant le Danube à la gauche du dispositif français, d'où il déloge les Autrichiens le 26 avril. Puis se porte sur Linz et Ebesberg qui est emportée par la Division Oudinot.
Le 13 mai, les Français entrent dans Vienne.
Napoléon écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, le même 13 Mai 1809 : "... la première colonne de troupes qui d'Italie devant se rendre en Allemagne parait avoir été prise par l'ennemi ...
La 2e colonne composée : d'1 bataillon de marche des 37e et 56e de ligne, du 3e bataillon du 67e, du 3e bataillon du 93e, de 100 hommes du 19e de chasseurs, de 100 hommes du 25e idem et de 70 hommes du 24e idem est retournée à Vérone.
Donnez ordre que cette colonne se reforme à Vérone ; que les 5es bataillons des 37e, 56e, 67e et 93e envoient des détachements pour réparer les pertes faites par maladie ou par mort, de sorte que les compagnies soient toutes à 140 hommes ...
Mon but est de former à Vérone une forte colonne des cinq régiments de chasseurs, des quatre de cuirassiers et des sept régiments d'infanterie qui ont leurs dépôts dans les 27e et 28e divisions militaires, que je destine à rejoindre le corps du duc de Rivoli. Donnez vos ordres dans ce sens" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21010).
Le 19 mai, les Français s'installent dans l'ile Lobau. En premier, le 4e Corps de Masséna qui commence à construire des ponts pour traverser le Danube pour livrer bataille aux Autrichiens rassemblés sur la rive gauche.
- BATAILLE D’ESSLING
Le passage commence le 21 mai. A cette nouvelle, l’Archiduc Charles, généralissime de l’armée autrichienne, se met lui-même en mouvement pour culbuter les Français, et engage le combat avec le 4ème corps, qui a seul passé le fleuve.
Les Autrichiens les attaquent, le dos au fleuve, avec des ponts rompus. A Essling, où se trouve la Division Boudet avec Lannes, et Aspern, où est déployé le reste du 4e Corps, on résiste avec ténacité, exhortés par Masséna en personne, un fusil à la main.
Le 22 Mai, des renforts français ont passé le fleuve et Napoléon tente de percer le centre autrichien, mais devant la résistance de ceux-ci, il faut se replier sur l'ile Lobau. La Division Boudet a encore une fois tenu dans Essling. Mais le maréchal Lannes a été mortellement blessé …
L'Armée française et l'Autrichienne doivent refaire leurs forces. La période est donc propice à recevoir des renforts et l'Empereur attend aussi son armée d'Italie et celle de Dalmatie qui remontent du Sud vers l'Autriche après avoir combattu les forces ennemies qui leur barraient le passage (voir plus loin).
Le 26 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, faites réunir tous les hommes disponibles et en état de faire la guerre appartenant aux 15e, 14e, 19e, 23e et 24e de chasseurs et aux quatre régiments de cuirassiers en y joignant tout ce qui aurait été précédemment réuni, soit à Plaisance soit à Turin. Faites également réunir tout ce que les dépôts des 2e, 37e, 56e, 93e, 67e et 3e léger peuvent fournir. Vous formerez de tout cela une colonne dont vous donnerez le commandement à un officier intelligent, et vous la ferez partir pour l'armée. Comprenez-y les détachements que les régiments devaient fournir aux demi-brigades provisoires, lesquels devront marcher pour renforcer les bataillons de guerre" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21068).
Le 28 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin ... Donnez ordre que tout ce qu'il y aurait de disponible dans les dépôts des 67e, 2e, 37e, 56e, 93e et 3e léger partent sans délai pour se réunir à Osoppo. Vous y comprendrez tous les hommes qui étaient destinés à former la demi-brigade provisoire. Vous organiserez tout cela en compagnies de marche de 200 hommes. Joignez à tous ces détachements trois ou quatre compagnies du 4e régiment d'artillerie, complétées à 140 hommes chacune, tous les pontonniers et les sapeurs, hormis une compagnie que vous laisserez à Alexandrie pour les travaux.
Vous dirigerez tout cela sur Osoppo, et vous m'instruirez du jour de départ et du jour présumé de l'arrivée à Osoppo, afin qu'à mesure que 5 à 600 hommes seront réunis, ils soient dirigés sur Klagenfurt" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21077).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 93e de Ligne, l'Empereur ordonne : "... Vous ferez partir de la 3e demi-brigade provisoire 1 600 hommes, savoir : ... 200 du 121e pour le 93e ... Et par contre, 1 600 conscrits pris sur les 3 000 destinés pour le dépôt de Grenoble seront répartis entre ces régiments ..." . L'Etat B qui suit cette lettre donne d'un côté la "répartition des 3 000 hommes entre les dépôts et demi-brigades ci-après : 200 au 121e id (pour la 3e Demi-brigade)" et de l'autre l' "Envoi que ces mêmes dépôts feront, par contre, à l'armée : ... 200 au 93e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 16e Demi-brigade provisoire : 67e de ligne; 2e id.; 56e id. qui reçoit 110 hommes; 37e id.; 93e id.; 112e id. qui reçoit 30 hommes; 1re id. qui en reçoit 220; 62e id. qui en reçoit 20; 23e léger qui en reçoit 90; au total donc, 470 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 17 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie : "Monsieur le général Caffarelli, j'ai donné des ordres pour faire partir des dépôts de la 27e et 28e divisions militaires tous les hommes disponibles qui appartiennent aux régiments des armées d'Allemagne. En conséquence, le prince gouverneur général des départements au-delà des Alpes me marque qu'il fait partir le 10 juin d'Alexandrie une colonne de 2 662 hommes, savoir :
520 bommes du 2e régiment de ligne
... 590 du 93e ...
Cette colonne dirigée sur Osoppo doit y arriver vers la fin de ce mois ...
Je désire que vous preniez des mesures pour réunir ces 4 600 hommes ; que vous vous assuriez qu'ils sont bien armés et en bon état ; que vous leur donniez un bon commandant et que vous les dirigiez ensuite d'Osoppo sur l'armée. Vous ferez marcher avec cette colonne 2 pièces de canon et 2 caissons de cartouches, et vous aurez soin que chaque homme ait en outre sa giberne bien garnie, enfin vous veillerez à ce que toutes les précautions soient prises pour que cette troupe marche à l'abri de tout accident et que si quelques partis ennemis se présentaient elle puisse les repousser. Vous ordonnerez qu'on bivouaque toujours réunis, on ne se dissémine point dans les villages, qu'à Osoppo il leur soit donné des vivres jusqu'à Tarvis et qu'à Tarvis il leur en soit donné jusqu'à Klagenfurt, et je désire que vous me rendiez exactement compte de l'arrivée de ces détachements à Osoppo, de leur formation en colonne, du jour de leur départ por l'Allemagne, et vous aurez soin de joindre à votre rapport l'itinéraire de leur marche" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21250).
La Division Boudet a été replacée sous le commandement de Masséna, au 4e Corps.
Napoléon et son adversaire, l'Archiduc Charles, comptent sur une bataille décisive sur le même terrain que précédement. Ce sera Wagram.
Napoléon concentre ses troupes sur l'ile Lobau pour passer en force à la gauche du dispositif autrichien qui l'attendent sur leur centre. Masséna, blessé par une chute de cheval, commandera son Corps d'armée sur une calèche.
Le 4 Juillet au soir, les premières troupes françaises passent sur la rive gauche du Danube. Le 4e Corps les suit vers 11 heures. Le lendemain matin, il s'empare de Gross Enzendorf à la gauche du front français qui va faire une conversion à gauche et repousser peu à peu les forces autrichiennes qui se sont repliées avec Deutsch Wagram comme position centrale. Une première attaque française sur Wagram échoue.
Le lendemain, Masséna doit contenir la droite autrichienne à un contre trois tandis que les Français prendront l'offensive. Mais les Autrichiens les devancent et repoussent Bernadotte à Aderklaa, dégageant la droite de Masséna et l'attaquant en force.
Celui-ci reprend, perd et reprend Aderklaa avec la Division Carra Saint-Cyr puis celle de Molitor. A la gauche de Masséna, les Divisions Boudet et Legrand se battent à un contre cinq ! ... Boudet défend Aspern puis, ayant la moitié de ses effectifs hors de combat, se replie sur Essling. Le reste du 4ème Corps porte secours à Boudet en marchant de flanc devant les Autrichiens.
Pendant ce temps, l'Empereur prépare son offensive sur le centre autrichien, préparée par la canonnade de la Grande batterie entre Aderklaa et Sussenbrünn. Puis Mac Donald s'enfonce dans les lignes ennemies avec son armée d'Italie formée en carré.
Sur le flanc gauche Boudet, a été enfin dégagé. Masséna repart à l'offensive et marche sur Kagran. A l'aile droite, Davout a aussi avancé. Partout l'armée autrichienne recule.
Le 2 juillet 1809, le Colonel Grillot est fait Général de Brigade; il sera Baron de l'Empire le 15 septembre 1809.
B) 3ème BATAILLON A L’ARMEE D’ITALIE
Fig. 7 Voltigeur du 93e de Ligne vers 1809 |
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, j’ai reçu l’état de situation du 1er février.
Je désirerais réunir une brigade composée du 3e bataillon du 2e régiment d’infanterie de ligne, du 3e bataillon du 93e, du 3e bataillon du 3e d’infanterie légère et du 3e bataillon du 67e. Il faudrait que chaque bataillon fût de 840 hommes, ayant des compagnies à 140 hommes, ayant son chef de bataillon et son adjudant-major ; étant tous bien habillés, bien équipés, et munis de deux paires de souliers. On prendrait tout ce qui est disponible dans les 5es bataillons, pour former cette brigade.
Un général de brigade en aurait le commandement et ces 3200 hommes formeraient une réserve prête à se porter partout ; on les exercerait aux manœuvres de manière à les y accoutumer promptement, et à ce qu’on pût en tirer parti en campagne. Je désirerais les réunir à Plaisance. Faites-moi connaître quand ces 4 bataillons seront prêts et pourront être ainsi réunis. Pourrait-on ajouter à cette réserve 4 compagnies du 5e bataillon du 37e formant 520 hommes et 4 compagnies de même force du 56e, ce qui augmenterait de 1 000 hommes cette réserve, et la porterait à 4200 à 300 hommes [sic] ?
Je désirerais également qu’on y pût joindre une compagnie du 5e escadron du 4e régiment de cuirassiers, forte de 200 chevaux ; une idem de 7e de cuirassiers ; une idem du 8e ; une idem du 6e de cuirassiers ; ce qui ferait 4 compagnies ou 800 chevaux bien équipés, bien armés ; ce serait une belle réserve de cuirassiers ; on lui donnerait le nom de régiment provisoire de cuirassiers d’Italie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20014).
Le 25 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que le 20 mars, il y ait réuni à Plaisance le 3e bataillon du 2e de ligne, fort de 840 hommes, celui du 67e fort de 840 hommes, celui du 93e et celui du 3e de ligne, de la même force ; un bataillon formé de trois compagnies du 5e bataillon du 37e, et de trois compagnies du 5e bataillon du 56e. Vous nommerez un chef de bataillon pour commander ce bataillon, ce qui fera cinq bataillons formant plus de 4 000 hommes d'infanterie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2824 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20129).
Le 27 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils … J'ai donné l'ordre au prince Borghese de réunir pour la fin de mars à Plaisance les 3es bataillons du 2e de ligne, du 3e, du 67e et du 93e, plus un cinquième bataillon, composé moitié du 56e et moitié du 37e cela formera une réserve de 4,000 hommes. Huit jours après qu'elle sera réunie et formée, vous enverrez le général Charpentier en passer la revue, et, quinze jours après, vous pourrez la passer vous-même. Je les ai mis là pour qu'ils manoeuvrent et achèvent de s'organiser. D'ailleurs, je pense qu'ils doivent être parfaitement à Plaisance, qui est une bonne ville …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 351; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14820 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20156).
Le 10 avril, l’armée d’Italie du Prince Eugène est attaquée par l’Archiduc Jean. Les troupes autrichiens pénètrent aussi au Tyrol sous juridiction bavaroise, qui se révolte immédiatement.
Le 16, le prince Eugène, avec 3 Divisions, livre bataille à l'armée autrichienne à Sacile. En infériorité numérique, il doit se replier derrière la Piave, puis sur Trévise, Vicence et Vérone.
Le 3e Bataillon du Régiment fait partie de l’aile gauche de l’Armée d’Italie, opérant dans le sud Tyrol sous les ordres du Général Barraguey d’Hilliers.
Alors que Venise a été mise en état de défense, le Général doit résister à la poussée ennemi avec ses deux Divisions Fontanelli et Vial. La Division Vial compte les 3e Bataillons de 67e et 93e de Ligne, 6 Compagnies des 37e et 50e de Ligne et 200 Chasseurs à cheval de divers Régiments.
La Division Vial arrive à Trente le 18 avril. Elle est formée des 4es Bataillons des 67e et 93e Régiments de Ligne, de 6 Compagnies des 37e et 50e de Ligne réunies en un Bataillon de marche, de 200 hommes montés des 19e, 23e et 24e régiments de Chasseurs à cheval, et de 5 pièces. Elles font partie du Corps de Baraguey d'Hilliers (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 50).
Attaqué à Brixen, Barraguey se replie sur Trente où la Division Vial est renforcée le 20 par le 7e Régiment de Dragons et par le 112e Régiment d'infanterie de ligne.
Le 22 avril 1809, au Quartier général à Vicence est établi l'ordre de l’Armée : "A compter de ce jour, l’armée d’Italie divisée en trois corps d’armée organisés de la manière suivante par S. A. I. le prince Eugène, général en chef ...
L’aile gauche commandée par le général Baraguey D’Hilliers
1ère division, 16e de ligne, 56e, 93e, 112e idem ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 265)
L’armée d’Italie faisant un mouvement rétrograde sur Caldiero, il doit encore reculer lentement en direction de Vérone.
Le 93e se fait particulièrement remarquer à l’affaire de Noviglio, le 24 avril 1809 où il réussit à repouser les Autrichiens : 2 Bataillons du 67e et du 112e poursuivaient les Autrichiens sur Valargue; un rassemblement considérable d'insurgés descend alors des hauteurs situées à la droite de ce village, et attaque avec beaucoup d'audace les trois Compagnies qui défendent la route de Noviglio. Le Général Baraguey-d'Hilliers donne aussitôt l'ordre à deux Compagnies de Grenadiers des 93e et 112e Régiments de se loger sur les hauteurs ; il les fait soutenir par les 3 Compagnies du 67e et le Bataillon d'Istrie, et marcha à la rencontre des paysans avec les troupes qu'il a sous la main. On se bat avec acharnement, l'ennemi se maintient quelque temps sur la route de Noviglio ; mais le Général, ayant enfin réuni toutes ses forces malgré les difficultés du terrain, fait attaquer si brusquement les insurgés qu'il les contraint à se replier. Ils se dispersent en abandonnant leurs morts, leurs blessés et 136 prisonniers (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 53).
Puis le Général Rusca vient prendre le commandement de la Division Vial.
Le 28 avril, toutes les forces dont le Prince Vice-Roi a le commandement en chef se trouvent concentrées sur l'Adige; le Général Macdonald est arrivé la veille. Eugène met alors à exécution le projet d'organisation en trois Corps et une réserve, projet adopté déjà en principe depuis le 23 avril et que nous donnons ci-dessous :
3° Aile gauche, le Général Baraguey-d'Hilliers commandant. Division Vial, puis Rusca, 6 Bataillons des 56e, 16e, 93e, 112e de Ligne ; Division Fontanelli, 12 bataillons des 1er, 2e, 3e, 4e de Ligne italiens et du Bataillon d'Istrie, 4 Escadrons du 7e de Dragons (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Cette armée, reconstituée et prête ou à tenir tête à l'ennemi sur l'Adige ou à reprendre l'offensive, occupe le 28 avril les positions suivantes :
L'aile gauche à l'entrée du Tyrol (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).
Le 28 donc, en vertu des ordres du Prince Eugène, le Général Baraguey donne une organisation nouvelle à la Division Rusca : 1 Bataillon Royal Istrie ; 2 du 1er Léger italien ; 2 du 2e Léger ; 2 du 4e de Ligne italien ; 1 du 67e de Ligne français (4e Bataillon) ; 1 du 93e ; 1 Escadron du 7e de Dragons. Total 9 Bataillons et 1 Escadron, plus 10 pièces de campagne attelées et approvisionnées. Lui même se porte sur Vérone avec les 112e et 3e Régiment de ligne italien. Le Général Fontanelli prend le commandement de ces deux Régiments, et suit les mouvements (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 55).
Suite aux succès de Napoléon en Autriche, l’armée d’Italie reprend l’offensive. Le 4 mai, Rusca reprend Trente puis stationne dans la Carinthie.
Le 10 mai 1809, le Général Rusca se dirige sur Piave-di-Cadore et parvient, non sans beaucoup de peine, à faire passer son artillerie. L'ennemi occupe encore une forte position à Zucco, entre la Boïta et la Piave, couvrant le pont construit à l'extrémité de Pesarolo. Les petits ponts de communication ont été démolis, et le grand pont sur la Boïta barricadé ; 900 hommes, embusqués dans un bois et retranchés sur les hauteurs qui le dominent, en défendent l'approche. Le Général Rusca, n'ayant pu amener son artillerie, vu la difficulté des chemins, prend la résolution d'enlever cette position de vive force. Il donne l'ordre, en conséquence, au 4e Bataillon (sic) du 93e Régiment d'infanterie de ligne de l'attaquer avec vigueur et d'en déloger les Autrichiens. Le commandant de ce Bataillon fait battre la charge, et, malgré tous les obstacles, il parvient à s'établir sur les hauteurs, à la suite d'un combat terrible dans lequel le commandant ennemi est grièvement blessé et la majeure partie de sa troupe passée au fil de l'épée (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 89).
Le 28 mai 1809 à dix-heures du matin, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Bruck : "Mon Fils, je vous renvoie votre aide de camp. Je désirerais avoir l'état de situation de votre corps d'armée.
... Faites avancer le bataillon du 93e, celui du 67e, et toute la cavalerie et l'infanterie appartenant aux divisions Molitor et Boudet, de l'ancienne colonne qui a essuyé un échec dans le Tyrol. Faites-les diriger à grandes marches pour compléter ces divisions ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 240 ; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15266 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21083).
Le 31 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin ... Faites partir ... 100 hommes du 93e qui avec les deux compagnies fournies par ce même régiment à la même demi-brigade provisoire formeront 400 hommes ... Dirigez tous ces détachements qui doivent former un fonds de 2300 hommes sur Osoppo où ils se réuniront et de là rejoindront les divisions Molitor et Boudet ... Enfin, faites partir de tous les régiments dont les dépôts se trouvent dans votre gouvernement tout ce qu'ils auraient de disponible ... en réunissant tout cela en masse à Osoppo, pour renforcer la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21101).
Rusca bat Chasteler à Klagenfurth le 6 juin. Le Bataillon du 93e y a 6 Officiers et 150 hommes tués ou blessés (dont les Capitaines Justamont et Bonin).
Le 10 juin, le Général Rusca écrit au Chef d’Etat-major de l’Armée d’Italie : "… Maintenant, général, dois-je faire partir les trois bataillons du 67e, du 93e et d'Istrie avec l'artillerie ? ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 286).
Il faudra attendre le mois de novembre pour que le Tyrol soit entièrement pacifié, bien après l’armistice du 12 juillet et la paix officielle avec l’Autriche du 14 octobre. Il sera alors partagé entre la Bavière, l’Italie et les Provinces Illyriennes.
5e BATAILLON - REGIMENT PROVISOIRE
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 15e régiment provisoire :
Le 15e régiment sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 67e, 2e de ligne, 56e, 37e, 93e, 112e, 1er de ligne, 62e, 23e léger.
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Ce régiment se réunira à Alexandrie ...
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'ltalie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au delà des Alpes, à Turin : "Mon Cousin, faites partir pour Vienne un bataillon de marche, qui portera le titre de Bataillon de marche de la 27e division militaire, qui sera composé de 140 hommes du 5e bataillon du 2e de ligne, de 140 hommes du 5e bataillon du 29e, de 140 hommes du 5e bataillon du 37e, de 140 hommes du 5e bataillon du 93e, de 140 hommes du 5e bataillon du 112e et de 140 hommes du 5e bataillon du 23e ; ce qui formera un bataillon de marche de 840 hommes. Faites partir également pour Vienne la 5e et la 3e compagnie de pionniers ; ce qui fera 500 pionniers. Faites partir un second bataillon de marche, qui portera le titre de Bataillon de marche de la 28e division militaire, qui sera composé de tout ce que le 3e léger, les 52e, 67e et 102e peuvent fournir. Faites partir les pontonniers qui sont à Valence et à Plaisance. Vous dirigerez d'abord tout cela sur Osoppo. Que cela forme une seule colonne et marche ensemble" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15536 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21509).
1810-1811, SEJOUR EN HOLLANDE
Plaque de shako d'Officier de Fusiliers du 93e de Ligne, type réglementé en 1810. "Plaque en cuivre estampé doré représentant l'aigle impériale aux ailes déployées (non couronnée d'origine, il ne s'agit pas d'un modèle 1812 dont on aurait supprimé la couronne) tenant dans ses serres le fuseau de Jupiter. En partie basse, un bouclier encadré d'une baguette striée verticalement encadrée de deux moulures saillantes avec en partie basse une branche de laurier et une de chêne, en son centre une partie lisse sur laquelle sont agrafés deux chiffres «9» et «3» en laiton lisse et doré. De part et d'autre du soubassement, se font face deux têtes de lion. H 11,8 cm, largeur 10,9 cm" (B. Malvaux). |
Après la baisse d’effectifs des forces françaises en Autriche et en Allemagne, les deux premiers Bataillons du 93e de Ligne stationnent dans le royaume de Hollande à Utrecht au Corps d’Observation qui va être lui-même dissout à la fin de l’année. Le pays est rattaché à l'Empire et le pauvre roi Louis Bonaparte se retrouve sans trône.
Le 17 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Gand, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux trois bataillons du 3e régiment d'infanterie légère, qui sont à Bois-le-Duc, de se rendre à Dunkerque. Le major général a déjà provisoirement donné cet ordre.
Donnez ordre aux trois bataillons du 4e de ligne, qui sont également à Bois-le-Duc, de se rendre à Calais.
Donnez ordre aux trois bataillons du 93e de se rendre à Bois-le-Duc ; aux trois bataillons du 26e léger de se rendre à Anvers, ainsi qu'à deux bataillons du 56e : le troisième bataillon de ce dernier régiment restera à Berg-op-Zoom.
Par ce moyen, il n'y aura à Bois-le-Duc que le 93e. Il y aura à Anvers trois bataillons du 26e léger, et deux bataillons du 56e, ce qui fournira des travailleurs pour les fortifications.
Le 3e d'infanterie légère et le 4e de ligne, qui vont à Dunkerque et à Calais, feront partie du camp de Boulogne que commande le général Vandamme, mais resteront en garnison dans ces deux villes.
Il est nécessaire que les vivres de campagne soient données aux troupes qui sont en Hollande jusqu'au 1er juillet ; et d'ici à cette époque, on me proposera de régler la masse d'ordinaire pour ces troupes, de manière qu'elles puissent vivre.
Aussitôt que les vétérans seront arrivés à Bois-le-Duc et à Graven, vous me proposerez de retirer le 93e de Bois-le-Duc, et le bataillon du 56e de Berg-op-Zoom.
Le 93e enverra de Bois-le-Duc à Graven, à Gertruidenberg, ce qui est nécessaire pour monter la garde à la porte de l'arsenal ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4238 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23631).
Le 31 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Rouen, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 29 mai avec celle du duc de Reggio. Vous ferez connaître à ce maréchal ... qu'il est maître également de rappeler le 93e qui est à Bois-le-Duc ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23709).
Le 8 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre ... Il y a actuellement en Hollande trois régiments d'infanterie et trois régiments de cavalerie. Il y entre par le nord trois régiments d'infanterie et un de cavalerie. Le duc de Reggio aura à sa disposition le 93e et le 56e d'infanterie et le 1er régiment de chasseurs, qu'il pourra appeler à Utrecht. C'est donc huit régiments d'infanterie et quatre de cavalerie dont il peut disposer dès à présent" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16537 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23722 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 182).
Le 8 juin 1810 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke; Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre au général Pacthod de tenir le 93e réuni, et à la première demande du duc de Reggio, de l'envoyer sur Utrecht.
Vous donnerez l'ordre aux tirailleurs du Pô et aux tirailleurs corses de continuer leur route de Mayence sur Anvers afin que, si les circonstances l'exigeaient, tout le régiment qui est à Anvers et le 93e puissent être envoyés en Hollande" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4280 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23726).
Le 9 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, Faites connaitre au duc de Reggio que je vois avec peine qu'il soit à Utrecht avec un seul bataillon ; que l'ordre donné au 56e, au 93e et au 1er de chasseurs de le joindre, et le mouvement sur Emden de la division Molitor qu'il peut faire marcher, sous le prétexte de la faire rentrer en France, sur la direction d'Utrecht, vont mettre à sa disposition des forces suffisantes ; que quant à l'entrée en Hollande du 56e et du 93e, aussitôt que ces régiments auront fait une marche, il doit déclarer que cet accroissement de troupes est nécessité par les armements qu'on fait, par les mauvaises dispositions que l'on montre, et la direction qu'on donne à l'esprit des habitants, et qu'il est impossible de laisser les Français exposés à être égorgés par les Hollandais, et par les Anglais qui méditent une expédition en Hollande" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4160 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4288; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23735). Les Hollandais s'opposeront malgré tout à l'entrée des troupes françaises à Utrecht.
Le 23 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il faut que vous envoyiez un officier au duc de Reggio pour lui donner l'ordre de former un camp à Utrecht, et de se tenir prêt, avec le 1er régiment de chasseurs, deux autres régiments de cavalerie, les 56e, 93e, le 24e léger et un autre régiment d'infanterie et douze pièces de canon, à marcher sur Amsterdam, qu'il est urgent de faire occuper. Je saurai, par le retour de l'officier que vous enverrez, quand il pourra être prêt, et je lui enverrai des ordres sur la conduite qu'il doit tenir" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16580 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23808).
Le 24 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à M. de Champagny, Duc de Cadore, Ministre des Relations extérieures, à Paris : "Monsieur le Duc de Cadore, le ministre de la guerre vous communiquera l'ordre que je donne au duc de Reggio de marcher sur Amsterdam. Vous enverrez à ce ministre, qui les fera remettre par le duc de Reggio, des instructions en conséquence au sieur Sérurier. Le sieur Sérurier insinuera qu'il n'y a qu'un moyen de se tirer d'embarras, c'est que mes troupes soient reçues en triomphe à Amsterdam, que la ville donne un grand repas aux soldats, et que le Roi et la cour donnent l'exemple des prévenances et des égards envers la France ; que c'est le seul moyen d'effacer l'outrage que l'on a fait à mes aigles à Haarlem, en leur refusant le passage et en menaçant de tirer sur elles. Après que l'expédition du duc de Reggio sera consommée, le sieur Sérurier demandera que tous les canons soient envoyés sur les côtes, et qu'on cesse de s'occuper des lignes" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23822).
Le même 24 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Vous donnerez les instructions suivantes au duc de Reggio. Aussitôt qu'il aura réuni assez de troupes à Utrecht pour marcher sur Amsterdam, il écrira à mon chargé d'affaires que les troupes françaises ont été insultées ; qu'on leur a fermé les portes de Haarlem ; qu'il demande réparation de cette offense ; que les aigles françaises peuvent aller dans tous les pays alliés et amis ; que, depuis quinze ans, constamment les troupes françaises ont été dans toutes les parties de la Hollande ; que le traité ne fait exception d'aucun point ; que c'est donc un outrage gratuit que la Hollande a fait aux troupes françaises ; que l'Empereur y a été très-sensible et a ordonné que de nouvelles forces entrassent en Hollande ; que ses instructions ne lui prescrivaient pas d'entrer à Amsterdam, vu qu'il n'avait rien à. y faire ; mais que le défi qui a été porté aux troupes françaises en leur fermant les portes, et les intrigues anglaises tendant à armer les Hollandais contre les Français, ont provoqué l'ordre qu'il a reçu de se présenter devant Amsterdam ; que c'est aux Hollandais à voir s'ils veulent nous traiter en alliés et amis ou en ennemis, et s'ils veulent se livrer aux conseils perfides qui s'agitent autour du Roi pour perdre la Hollande.
Le duc de Reggio s'arrangera pour être devant Amsterdam deux jours après l'envoi de cette lettre.
Vous aurez soin que votre courrier soit porteur d'une lettre du duc de Cadore au sieur Sérurier pour le prévenir du présent ordre, que vous communiquerez à ce ministre. Vous ajouterez au duc de Reggio qu'il n'y a qu'un moyen pour prévenir tout embarras, c'est que la ville d'Amsterdam reçoive en triomphe mes troupes et leur donne une fête qui fasse disparaître toute acrimonie ; car, dans aucun pays, je ne souffrirai qu'on ait l'air de repousser et d'insulter les troupes françaises" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23829).
Le 16 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé à Turin un régiment de marche de l'armée de Catalogne. Ce régiment sera composé de trois bataillons. Vous enverrez sur-le-champ à Turin un colonel en second pour le commander.
Le 1er bataillon sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes de la manière suivante : 420 hommes existant du cadre du 4e bataillon du 42e ; 150 du 52e ; 150 du 101e ; 150 du 84e ; 150 du 35e ; 150 du 13e de ligne. Total : 1170 hommes.
Le 2e bataillon sera composé :
8e corps
d'une compagnie du 56e 200 hommes
d'une du 93e 300
d'une du 7e de ligne 300
de deux compagnies du 1er d'infanterie légères formées par l’incorporation de 200 hommes du 4e bataillon du 23e d'infanterie légère et de 200 hommes du 4e bataillon du 1er d'infanterie légère 400
Total 1 200 hommes.
Le 3e bataillon sera composé de 2 compagnies du 3e d'infanterie légère 300 ; de 2 du 37e 300 ; 1 du 67e 150 ; 2 du 16e de ligne 300 (ce détachement ne devra rejoindre le bataillon qu'à son passage à Nîmes). Total 1100 [sic].
J'ai signé un décret pour ordonner l'incorporation des détachements qui entrent dans le 4e bataillon du 42e et pour celle du détachement du 23e d'Infanterie légère dans le 1er régiment de cette arme.
Donnez des ordres pour que tous les hommes qui seront envoyés pour former ce régiment de marche soient bien portants et en état de faire la guerre. Recommandez qu'ils soient bien habillés, qu'ils aient 2 paires de souliers dans le sac et que leur livret de masse et chaussures soient en bon état. Vous chargerez les généraux qui commandent dans les arrondissements où sont situés les dépôts de passer eux-mêmes l'inspection de ces détachements avant leur départ, pour s'assurer qu'ils sont composés comme ils doivent l'être et qu'il ne s'y trouve pas d'hommes malingres. Pour les détachements venant du royaume d'Italie, vous chargerez le général Charpentier d'en passer la revue à leur passage par Milan.
Ainsi le 1er régiment de marche de l'armée de catalogne sera composé d'un 1er bataillon qui sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes ; d'un 2e bataillon fort de 1100 ; d'un 3e bataillon fort de 1250. Total du régiment : 3550 hommes [sic].
Lorsque ce régiment sera ainsi complété, le gouverneur général en passera la revue à Turin.
Le bataillon du 42e arrivé en catalogne rejoindra son régiment. La compagnie du 23e d'infanterie légère sera incorporée dans le 1er d'infanterie légère, toutes les autres compagnies seront incorporées dans les bataillons qu'elles ont en Catalogne. L'on retiendra les officiers qui seraient nécessaires pour compléter les cadres et remplacer les officiers infirmes ; le reste sera renvoyé au dépôt.
Expédiez sur-le-champ vos ordres pour la formation de ce régiment. Prenez vos mesures pour qu'il soit prêt à partir de Turin le 20 septembre. Je désire cependant qu'il ne soit mis en marche que quand je vous aurai donné mes derniers ordres à ce sujet. En conséquence, rendez-moi compte de sa formation vers le 15 septembre" (
Le 16 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé à Turin un régiment de marche de l'armée de Catalogne. Ce régiment sera composé de trois bataillons. Vous enverrez sur-le-champ à Turin un colonel en second pour le commander.
Le 1er bataillon sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes de la manière suivante : 420 hommes existant du cadre du 4e bataillon du 42e ; 150 du 52e ; 150 du 101e ; 150 du 84e ; 150 du 35e ; 150 du 13e de ligne. Total : 1170 hommes.
Le 2e bataillon sera composé :
8e corps
d'une compagnie du 56e 200 hommes
d'une du 93e 300
d'une du 7e de ligne 300
de deux compagnies du 1er d'infanterie légères formées par l’incorporation de 200 hommes du 4e bataillon du 23e d'infanterie légère et de 200 hommes du 4e bataillon du 1er d'infanterie légère 400
Total 1 200 hommes.
Le 3e bataillon sera composé de 2 compagnies du 3e d'infanterie légère 300 ; de 2 du 37e 300 ; 1 du 67e 150 ; 2 du 16e de ligne 300 (ce détachement ne devra rejoindre le bataillon qu'à son passage à Nîmes). Total 1100 [sic].
J'ai signé un décret pour ordonner l'incorporation des détachements qui entrent dans le 4e bataillon du 42e et pour celle du détachement du 23e d'Infanterie légère dans le 1er régiment de cette arme.
Donnez des ordres pour que tous les hommes qui seront envoyés pour former ce régiment de marche soient bien portants et en état de faire la guerre. Recommandez qu'ils soient bien habillés, qu'ils aient 2 paires de souliers dans le sac et que leur livret de masse et chaussures soient en bon état. Vous chargerez les généraux qui commandent dans les arrondissements où sont situés les dépôts de passer eux-mêmes l'inspection de ces détachements avant leur départ, pour s'assurer qu'ils sont composés comme ils doivent l'être et qu'il ne s'y trouve pas d'hommes malingres. Pour les détachements venant du royaume d'Italie, vous chargerez le général Charpentier d'en passer la revue à leur passage par Milan.
Ainsi le 1er régiment de marche de l'armée de catalogne sera composé d'un 1er bataillon qui sera le 4e du 42e complété à 1170 hommes ; d'un 2e bataillon fort de 1100 ; d'un 3e bataillon fort de 1250. Total du régiment : 3550 hommes [sic].
Lorsque ce régiment sera ainsi complété, le gouverneur général en passera la revue à Turin.
Le bataillon du 42e arrivé en catalogne rejoindra son régiment. La compagnie du 23e d'infanterie légère sera incorporée dans le 1er d'infanterie légère, toutes les autres compagnies seront incorporées dans les bataillons qu'elles ont en Catalogne. L'on retiendra les officiers qui seraient nécessaires pour compléter les cadres et remplacer les officiers infirmes ; le reste sera renvoyé au dépôt.
Expédiez sur-le-champ vos ordres pour la formation de ce régiment. Prenez vos mesures pour qu'il soit prêt à partir de Turin le 20 septembre. Je désire cependant qu'il ne soit mis en marche que quand je vous aurai donné mes derniers ordres à ce sujet. En conséquence, rendez-moi compte de sa formation vers le 15 septembre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4505 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24339).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… Le 3e corps d'armée serait composé de 3 bataillons du 56e, de 3 bataillons du 93e et de 58 bataillons dont on ferait venir les cadres d'Espagne, en prenant ceux des bataillons les plus faibles (il faut bien calculer qu’il ne reviendrait que les cadres) ; total, 64 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
En octobre 1810, le Dépôt du Régiment reçoit l'ordre de se rendre d’Alexandrie à Besançon. En effet, Napoléon écrit, le 27 octobre 1810, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 2e de ligne, le 37e, le 56e et le 93e étant destinés à faire partie de l'armée d'Allemagne, mon intention est que vous ordonniez aux 5es bataillons et dépôts de ces régiments de se diriger dans la 6e division militaire ; ils passeront par le Simplon. On les peut placer à Besançon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25075).
Par Décret impérial du 4 janvier 1811, il est créé un 6ème Bataillon au Régiment. Ce même 4 janvier 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire lever la conscription. Proposez-moi un état de situation de l'armée au 1er janvier, qui puisse me servir de base pour le recrutement. Mon intention est d'employer 30 000 hommes de la conscription de l'année à recruter, les 16 régiments du corps du prince d'Eckmühl et tous les régiments qui ont leurs bataillons de guerre en France, en y joignant les 2 bataillons du 5e d'infanterie légère, les 3e et 5e du 6e léger, et les 4e et 5e du 1er léger ; en formant un 6e bataillon au 15e léger, 25e de ligne, 19e, 2e, 37e, 46e, 56e et 93e de ligne, ce qui ferait 8 nouveaux bataillons. On joindrait également les 4e et 5e bataillons du 51e, les 3e et 4e du 44e, les 3e et 4e du 113e et les 3e et 4e du 55e. Tout cela ferait un total de 154 bataillons que mon intention est d'avoir au complet de 140 hommes par compagnie. J'emploierai 20000 hommes à porter l'armée d'Italie au grand complet ; et enfin 35000 hommes à porter au complet les 131 cinquièmes bataillons, ce qui fera l'emploi de 85000 hommes ...
Par ce moyen, j'aurais 9 armées que je composerais selon les circonstances et qui m'offriraient 154 bataillons pour l'armée d'Allemagne, 100 bataillons pour l'armée d'Italie, et enfin une armée de réserve de 131 5es bataillons. J'emploierais la conscription de 1812, que j'évalue à 120000 hommes, à recruter 150 bataillons des cadres de l'armée d'Espagne que je ferais venir en France, ce qui me ferait une 4e armée. En supposant donc qu'il dut y avoir guerre en 1812 j'aurais disponibles pour le continent près de 550 bataillons complétés.
Je désire que les états que vous me présenterez soient faits dans l'ordre suivant :
1° le corps du prince d'Eckmühl
2° les régiments qui sont en France
3° tous les corps qui sont au-delà des Alpes soit de l'armée d'Italie, soit de l'armée de Naples, soit des divisions militaires, sans parler de composition d'armées sur lesquelles il est impossible de rien arrêter actuellement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4952 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25633).
Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je désire, dans le courant de mai … Pour la même époque je désire établir un autre camp près d'Utrecht. Il serait composé des trois bataillons du 18e, trois bataillons du 93e, trois bataillons du 56e, trois bataillons du 125e, trois du 126e ; total, quinze bataillons. Ce camp serait commandé par un général de division et trois généraux de brigade. On aura soin de choisir un emplacement sain et convenable. Les compagnies de voltigeurs seront détachées ; ce qui fera 15 compagnies dont on formera aussi des colonnes mobiles ; on les fera camper en les plaçant le long de la côte de la 17e division militaire. Chaque colonne aura deux pièces de campagne servies par l'artillerie des régiments. Vous prendrez des renseignements sur les localités et vous me présenterez un plan indiquant l'emplacement des camps et les différentes directions que pourront suivre les colonnes mobiles …
Le duc de Reggio sera chargé du commandement de ces deux camps ; il ira y passer un mois et s'assurera de l'instruction des troupes ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415).
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
4e DIVISION. — 1re brigade : deux bataillons d'élite du 3e de ligne ; deux du 4e ; deux du 105e ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 37e ; deux du 93e ; deux du 123e ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 18e de ligne ; deux du 19e ; trois bataillons portugais ; total, 19 bataillons ...
Mon intention est que vous donniez des ordres pour la formation des bataillons d'élite, afin que du 1er au 10 mai, ils puissent se mettre en marche pour les lieux de leur destination.
Je vous enverrai un travail préparatoire pour les corps d'observation du Rhin et d'Italie. Celui de l'Elbe marche tout seul. Les régiments d'élite seront composés de 2 bataillons. Le 1er bataillon sera de 4 compagnies de voltigeurs et le 2e de 4 compagnies de grenadiers. Chaque compagnie sera portée à 150 hommes et formée de vieux soldats. Vous ordonnerez aux colonels de désigner pour commander ces bataillons leurs meilleurs chefs de bataillon, et d'y placer les meilleurs officiers et sous-officiers et les plus propres à faire la guerre.
Les régiments qui n'ont pas leurs 4 compagnies d'élite devront aussitôt les former.
Le 4e régiment de ligne qui est au Havre, par exemple, devra former ses 4 compagnies sans les tirer du 4e bataillon. Il ne resterait alors au Havre que 3 bataillons de 4 compagnies chacun ou 12 compagnies ; mais comme on aura pris encore 2 compagnies pour remplacer celles du 4e bataillon, il n'y restera effectivement que 10 compagnies réduites à 7 ou 800 hommes. Mais le 4e bataillon enverra des cadres au Havre pour reformer les compagnies manquantes et les conscrits pourront être dirigés à mesure, et en suite des ordres que je donnerai, sur Le Havre, en sorte qu'il y aura au Havre 3 bataillons de 12 compagnies ayant sur pied 15 à 1 600 hommes et je serai libre, selon les circonstances, de retirer ces troupes ou de les laisser dans l'intérieur.
Ce que j'ai dit pour le 4e régiment s'appliquant à tous les autres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Le 2 mai 1811, à Saint-Cloud, "On propose à Sa Majesté d'ordonner, au profit du 93e régiment d’infanterie, le remboursement d'une somme de 600 francs confiée à deux capitaines dont l'un a été tué et l'autre fait prisonnier de guerre dans le Tyrol, le 6 juin 1809" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5431 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 1er mai 1811 »1).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN. — Au 1er juillet, ce corps prendra le titre de Corps d'observation des Cotes de l'Océan. Il sera formé, comme le porte l'état n° 2, par la réunion de tous les conscrits et de tous les bataillons ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
L'organisation des régiments d'élite existera jusqu'au 1er juillet. Les régiments d'élite qui font partie des corps d'observation du Rhin et d'Italie seront alors dissous.
Le corps d'observation du Rhin sera composé de quatre divisions, organisées de la manière suivante :
... 3e Division. - Quatre bataillons du 18e de ligne, quatre du 93e, quatre du 56e, quatre du 124e, deux bataillons espagnols et deux suisses ...
Chaque division ayant trois brigades, il y aura en tout douze brigades ; chaque division étant de vingt bataillons, le total du corps d'observation du Rhin sera de quatre-vingts bataillons.
Chaque régiment aura ses deux pièces d'artillerie, ce qui fera huit pièces par division, hormis que la 4e division n'en aura que six ; au total, trente pièces régimentaires ...
MODE D'EXÉCUTION. — Au 1er juillet tous les conscrits seront arrivés aux régiments.
La 1re division sera organisée au camp de Boulogne ... Les 4es bataillons de ces régiments et tous les conscrits des dépôts partiront, du 1er au 15 juillet, de Metz, Nancy, Douai et Berg-op-Zoom, pour aller compléter les régiments au camp de Boulogne. Aussitôt après leur arrivée le tiercement aura lieu, de sorte que les bataillons soient égaux en hommes anciens et aient la même consistance ...
La 3e division sera organisée au camp d’Utrecht, et il y sera procédé de la même manière ...
Ainsi, à cette époque, le corps d'observation du Rhin aura deux divisions au camp de Boulogne et deux en Hollande. Il changera alors de dénomination et prendra celle de Corps d'observation des cotes de l'Océan.
Les 4es compagnies de voltigeurs et de grenadiers des bataillons d'élite passeront dans les 4es bataillons, qui céderont deux de leurs compagnies aux bataillons d'où ces compagnies d'élite seront tirées, de sorte que tous les bataillons seront égaux, de six compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs ...
ma pensée secrète est que le corps d'observation des côtes de l'Océan puisse devenir un corps de l'armée d'Allemagne, et, en faisant volte-face sur Mayence ou Wesel, trouver son artillerie à Mayence, à Wesel ou à Maëstricht ...
La 1re division sera commandée par le général Legrand, la 2e division par le général Vandamme ...
Pour remplir ce but, comme on l'a dit plus haut, il faut pourvoir à la garnison de Toulon ... Le 4e bataillon du 18e, le 4e du 5e, le 4e du 11e, le 4e du 93e et le 3e du 79e de ligne, se dirigeront également sur Toulon au 1er juillet.
Ces six bataillons, qui auront reçu leurs conscrits et seront ainsi complétés, formeront une force suffisante pour la garnison de Toulon, de Marseille, de Cette et de toute la côte de la Méditerranée" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de la suppression des Bataillons d'élite et du renforcement des autres Bataillons : "... Vous ferez la même chose pour le 93e : le 6e bataillon partira de Besançon avec 1,000 hommes.
Ici comme pour le camp de Boulogne, chacun des quatre bataillons aura ses compagnies d'élite, qui seront toutes réduites au complet des basses compagnies, c'est-à-dire à 140 hommes ...
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).
Le 12 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, les 4es bataillons des 2e, 37e, 56e et 93e qui sont en Catalogne et dont les cadres doivent retourner à Besançon et ceux des 19e et 46e porteront ces régiments à 6 bataillons. Il y aura ainsi dans 1' intérieur 6 régiments à 6 bataillons, ce qui, avec les 15 régiments du corps d'observation de l'Elbe, portera le nombre des régiments à 6 bataillons à 21. Vous recevrez le décret que j'ai pris pour faire rentrer en France les cadres des bataillons des 2e, 37e, 56e et 93e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5590 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27283).
Le 23 juin 1811, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, ... Vous donnerez ordre que dans le courant de juillet les 4es bataillons des 26e léger, 4e, 19e, 123e, 26e, 72e, 46e, 126e, 18e, 93e, 56e, 124e, 2e, 37e et 125e de ligne rejoignent leurs régiments. Vous laisserez le colonel et le général commandant la division choisir le jour de départ qui sera le plus commode pour le soldat, mais de manière que tous ces bataillons aient rejoint au 10 août. Vous donnerez ordre que tout ce qui est disponible dans les 5es bataillons soit employé à compléter ces 4es bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17846 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27413).
Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas ... Il reste les 6es bataillons des 19e, 46e, les 4es des 2e, 56e, 93e, 37e et les 6es des 10e, 20e, 84e et 92e. Ces 10 bataillons seront complétés sur la conscription de 1812" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons des 19e, 72e, 2e, 18e, 56e, 37e, 93e, 108e, 48e, 33e, 30e, 12e, 21e, 25e, 85e, 17e, 57e et 61e se forment à Anvers, et tiennent garnison à bord des 15 vaisseaux de ligne français qui sont dans 1'Escaut et des 2 vaisseaux hollandais ; la 18e compagnie sera destinée au premier vaisseau qui sera mis à 1'eau cette année ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 26 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un mémoire du général Hogendorp sur le camp à former à Utrecht. Je désire que vous donniez l'ordre au général Molitor de mettre en marche pour Utrecht au 5 août.
Le 18e de ligne et le 93e de ligne qui formeront une brigade ...
Deux généraux de brigade pris parmi ceux qui sont dans la 17e division militaire auront le commandement de ces brigades, qui seront cantonnées dans la plaine de l'ancien camp d'Austerlitz, à Utrecht et aux environs, dans les villes et villages, de manière qu'on puisse réunir les troupes par régiment, par brigade, et ensuite tout le camp pour les manœuvres ...
Le maréchal duc de Reggio se rendra à Utrecht pour prendre le commandement de ce camp. Il devra y être arrivé dans les premiers jours d'août. Vous remarquerez que je ne veux point de camp, parce que cela est trop coûteux et parce que le soldat est beaucoup mieux dans les cantonnements ...
Dans l'un et l'autre de ces camps, il n'y aura pas d'autre artillerie que l'artillerie régimentaire et pas d'autres caissons que les caissons régimentaires. Le service se fera par les employés de la division. Il n'y aura aucun accroissement d'employés ni de dépenses ...
Vous donnerez pour instruction au duc de Reggio de passer en revue ces troupes, de les faire manœuvrer fréquemment, d'envoyer des notes sur leur armement, habillement, instruction, et sur toutes les places vacantes. Indépendamment de ce but important, j'ai aussi celui de soustraire les troupes au mauvais air, en les réunissant dans les pays les plus sains de la Hollande. Enfin vous recommanderez au duc de Reggio de les tenir en état d'entrer en campagne, soit pour s'embarquer sur l'escadre de l'Escaut, si cela devenait nécessaire, soit pour se rendre en Allemagne. Il recevrait l'artillerie et les administrations au dernier moment. Il suffit que ces régiments soient parfaitement en état" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 940 (en partie seulement) ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5842; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27795).
Le 7 août 1811, à Rambouillet, "On propose à Sa Majesté ... D'accorder un congé de deux mois avec appointements au sieur Bauduin, colonel du 93e régiment d'infanterie de ligne, à Amsterdam, pour aller aux eaux d'Aix-la-Chapelle" ; "Accordé ce congé à dater du 1er novembre", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5933 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 6 août 1811 »).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux ...
ESCADRE DE L'ESCAUT
Les 2es compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 19e, 72e, 18e, 56e, 37e et 93e seront formées à Anvers et complétées. Ces sept compagnies tiendront garnison, savoir la compagnie du 2e sur le Friedland ; celle du 19e sur le Tilsit ; celle du 72e sur l’Auguste ; celle du 18e sur le Charlemagne ; celle du 56e sur le Duguesclin ; celle du 37e sur l'Anversois ; celle du 93e sur le César ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 20 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Boulogne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous me rendez compte que le cadre du 4e bataillon du 2e de ligne, fort de 10 officiers et de 94 sous-officiers et soldats, arrivera à Besançon le 3 octobre. Donnez ordre qu'il reste à Besançon le 4, le 5, et le 6, que les hommes soient habillés et mis en bon état, que le cadre soit complété, et, après cela, qu'il se mette en marche pour Strasbourg, où il prendra 900 conscrits.
Donnez le même ordre pour le cadre du 4e bataillon du 93e avec cette modification, qu'au lieu de se rendre à Strasbourg, il ira prendre ses 900 conscrits à Wesel.
Aussitôt qu'on connaîtra la marche des cadres des 37e et 56e, vous m'en instruirez. Prévenez le ministre de l'administration de la guerre que ces 1.800 conscrits seront habillés par les dépôts des 2e et 93e qui enverront les effets d'habillement de Besançon à Strasbourg et à Wesel. Expédiez-en l'ordre sur-le-champ" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6203 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28707).
Le 19 octobre 1811, l'Empereur décrète, depuis Amsterdam : "Une somme de 144.000 francs sera distribuée en gratifications : ... 2° 124.000 francs, aux 18e, 56e, 93e, 124e régiments d'infanterie de ligne et 24e de chasseurs à cheval, présents à la revue d'Utrecht ; 300 francs par officier, sans distinction de grade, et 3 francs par sous-officier et soldat" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5669).
Le 19 octobre 1811, l'Empereur écrit également, depuis Amsterdam, au Maréchal Davout, commandant le Corps d’Observation de l’Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, les cadres des bataillons du 19e de ligne et du 93e, qui ont été envoyés à Wesel et à Strasbourg, prendront là des conscrits. Je compte ensuite envoyer ces bataillons du côté de Hambourg, pour tenir garnison dans la place : et selon les circonstances, peut-être me déciderai-je à les incorporer dans vos divisions. Je compte avoir ainsi dans votre armée […] bataillon dont les corps seront en France" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28864).
Le 20 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai donné ordre que les bataillons des 19e, 46e, 93e et d'autres régiments se rendissent à Wesel et à Strasbourg. Mon intention est qu'aussitôt que ces bataillons seront complétés à 900 hommes, bien armés, habités et équipés, ils soient dirigés sur Minden, d'où le prince d'Eckmühl les enverra du côté de Mecklenburg, afin de soigner leur instruction et de les tenir éloignés des lieux d'où ils pourraient déserter. Il est nécessaire qu'avant le départ de ces bataillons, les officiers et sous-officiers existants au corps soient complétés" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6275 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28872).
Le 21 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Je vous ai déjà fait connaître que les 4es bataillons des 2e, 19e, 46e, 93e, 56e et 123e devaient être envoyés, bien armés, bien habillés et complétés à 900 hommes, et en officiers et sous-officiers, à Minden où le prince d'Eckmühl en formera une ou deux brigades spéciales, sous les ordres d'un général de brigade, en les tenant éloignés des frontières de France pour rendre la désertion plus difficile ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28886).
Le 22 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commadnant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, les 4es bataillons des 19e, 46e, 93e, 56e, 2e, 37e et 123e, ce qui fait sept bataillons, ont été envoyés à Wesel et à Strasbourg pour se compléter à 900 hommes. Je garderai à Strasbourg les bataillons du 3e et du 105e. J'enverrais volontiers ces sept bataillons à leurs régiments pour opérer le tiercement ; mais, comme ces régiments sont en France, il y aurait trop de facilité pour la désertion. Je me suis décidé à vous les envoyer. Formez-en une ou deux bonnes brigades sous les ordres d'un général de brigade ferme, qui se charge de leur instruction et de leur tenue, et qui s'applique à empêcher la désertion. Ce sera 6,000 hommes que vous aurez sous la main ; et, selon les circonstances, je me déciderai à les faire servir à compléter vos régiments ou à tenir garnison à Magdeburg et sur les côtes. Pendant ce temps les régiments arriveraient sur l'Elbe, s'il y avait guerre ; ils trouveraient leurs bataillons et l'encadrement se ferait. Ces régiments, à l'exception du 123e, ont cinq bataillons, ayant eu leur 6e bataillon formé lorsque le 4e était en Catalogne. Portez donc une attention particulière à ces bataillons aussitôt qu'ils vous arriveront. Indépendamment de ces sept bataillons, les dépôts de Wesel et de Strasbourg vous auront fourni, avant le mois de février, une douzaine de mille hommes, en y comprenant ce que vous avez reçu ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18188 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28887 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 289).
Le 22 octobre 1811 encore, à Amsterdam, "Le duc de Plaisance demande si les 4es bataillons des 2e, 3e, 37e, 46e, 105e et 123e de ligne devront être dirigés sur le corps d'observation de l'Elbe, aussitôt qu'ils auront été complétés avec des conscrits réfractaires"; Napoléon répond : "J'ai déjà donné l'ordre que les 4es bataillons des 2e, 19e, 46e, 93e, 56e, 37e et 123e fussent complétés à 900 hommes, habillés, armés et envoyés à Minden, où le prince d'Eckmühl en fera une ou deux brigades spéciales sous les ordres d'un général de brigade, en les tenant éloignés des côtes de France, afin de rendre la désertion impossible.
Quant aux 3e et 105e, je désire que ces bataillons restent à Strasbourg pour le service de la place. Mais à cet effet, il faut que le général Lebrun n'y mette point de déserteurs, mais les jeunes gens les plus dociles et desquels on a le plus à espérer. Qu'il complète bien le 4e bataillon et même le 5e ; car je verrais avec plaisir que chaque régiment eût 1.200 hommes, c'est-à-dire 600 hommes par bataillon. Ce serait 2.400 hommes qui seraient utiles à Strasbourg pour garder cette place importante et laisser les bourgeois tranquilles. Il faut prendre des mesures pour que les majors, les chefs des 4e et 5e bataillons soient présents, que tous les officiers et sous-officiers surtout soient présents, et que le général Lebrun ne mette dans les bataillons que des hommes qui puissent être utiles" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6289).
Le 30 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Nimègue, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Nimègue : "Mon Cousin ... Donnez ordre que le camp d'Utrecht soit dissous. Le 18e régiment de ligne se rendra à la Haye, où il tiendra garnison ; le 93e restera à Utrecht ; le 124e se rendra à Nimègue, et le 56e sera réparti entre Utrecht, Amersfoort et Arnheim. Ces régiments ne feront aucun service, se tiendront prêts à partir à chaque moment et ne pourront être employés par les généraux commandant les divisions qu'en cas d'événements imprévus et en en prévenant sur-le-champ le ministre de la guerre. Le général Maison restera à Utrecht, conservera le commandement de ces quatre régiments, en passera l'inspection fréquemment, les tiendra toujours en état de partir, en enverra l'état tous les cinq jours au ministre de la guerre, et obéira aux ordres des généraux de division, si des cas imprévus rendaient nécessaire le mouvement de ces troupes. Le duc de Reggio et les officiers de son état-major qui étaient employés à Utrecht laisseront leurs bagages à Utrecht et pourront vaquer à leurs affaires, mais de manière à retourner en poste s'il était nécessaire. Faites part de ces dispositions au ministre de la guerre et au général commandant la 17e division militaire ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18216 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28947).
Le 9 novembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 29 octobre dernier, par laquelle elle m'informe que les 4e bataillons des 3e et 105e régiments qui se complètent à Strasbourg doivent y rester en garnison, et gue ceux des 2e, 37e, 46e et 123e complétés à 900 hommes seront dirigés sur Minden, pour être réunis aux 4e bataillons des 19e, 56e et 93e qui partiront de Wesel.
Par ma lettre du 31 octobre, j'ai rendu compte à Votre Excellence que je pensais que pour mieux remplir les intentions de l'Empereur, je placerais ces bataillons à Hanovre, sous le commandement de M. le général Gratien.
M. le général duc Charles de Plaisance m'a déjà informé que le 4e bataillon du 46e était parti de Strasbourg le 1er de ce mois.
J'aurai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence de 1'arrivée successive de ces bataillons à Osnabruck et à Hanovre" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 280, lettre 997).
Le 10 novembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, par vos lettres des 24 et 29 octobre dernier, Votre Excellence m'a fait connaître que les 4es bataillons des 2e, 37e, 46e, 123e, 19e, 56e et 93e régiments se complétaient à Strasbourg et à Wesel, et seraient ensuite dirigés sur Minden.
J'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que je ferai diriger ces 7 bataillons sur Hanovre, et que j'en donnerais le commandement à M. le général Gratien.
Je dois informer Votre Excellence que j'ai reçu l'avis de l'arrivée à Munster des 2e et 37e régiments, et je viens d'y envoyer M. le général de brigade Guyardet pour en prendre provisoirement le commandement. L'arrivée de ces régiments m'a fait penser qu'il serait plus dans les intérêts du service d'y réunir leur 4e bataillon, au lieu de les envoyer à Hanovre. En conséquence, j'ai écrit à M. le général duc de Plaisance de ne les diriger que sur Munster, où ils se réuniront aux 2e et 37e régiments, et j'en préviens M. le général Guyardet.
Si cette disposition, cependant, était contraire aux intentions de Sa Majesté, je prie Votre Excellence de me le faire savoir le plus tôt possible ; et je pourrai recevoir encore sa réponse, avant que les 4es bataillons des 2e et 37e régiments soient arrivés à Munster.
Si Sa Majesté approuve cette mesure, il n'y aura plus à Hanovre que cinq bataillons que le général Gratien pourra surveiller et instruire plus facilement ; et je pense que les 4es bataillons des 2e et 37e régiments ne pourront que gagner à être réunis à leur corps" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 289, lettre 1001).
Le 12 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin ... Les bataillons du 56e, du 93e et du 123e partiront probablement avant le 1er janvier pour se rendre à Minden" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29047).
Le 4 décembre 1811, "On prie Sa Majesté de faire connaître ses intentions sur la demande d'un congé d'un mois que fait M. le baron Bauduin, colonel du 93e régiment d'infanterie de ligne. Ce corps est au camp d'Utrecht"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6446 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 4 décembre 1811 »).
Le 23 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "... Voici comment sera composée l'armée :
5 bataillons de chasseurs des régiments du corps d'observation de l'Elbe, hormis le 33e 1éger qui n'en aura que 4 ...
4 du 93e ...
Je désire que tous ces bataillons aient un caisson de transport ...
Il est nécessaire que chaque régiment ait sa forge de campagne et son caisson d’ambulance ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29440).
1810-1812, LE 4ème BATAILLON EN CATALOGNE
Entre le 10 et le 15 janvier 1810, le 93e Régiment est aux environs de Vich avec le Général Souham (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 152).
Au début de 1810, Augereau, qui commande l’Armée de Catalogne, a établi son QG à Girone. Le 8 Février, la Catalogne est érigée en Gouvernement militaire, ôtant à Joseph tout droit de regard sur la province.
Le 20 février 1810, le Bataillon du 93ème, qui fait alors partie de la Division Souham, prend part, dans la plaine de Vich, à une bataille des plus remarquables où cette Division, forte de 3500 baïonnettes, combat une armée de 25000 hommes sous le Général O'Donnel. Deux Régiments (42e et 93e) soutiennent, pendant trois heures, le feu le plus meurtrier, sans que l’ennemi puisse leur faire perdre un pouce de terrain. La résistance sur les autres points ayant été aussi brillante, les Espagnols, mis en déroute, laissèrent entre nos mains 2400 prisonniers et les débris de leur armée durent chercher un refuge dans les montagnes. Souham est blessé lors des combats.
La Division occupe Reus. Puis doit retraiter sur Barcelone, livrant un combat à Villafranca. Le Général Frère a remplacé provisoirement Souham à la tête de la Division. Celle-ci fait le blocus de la forteresse d'Hostarlich qui capitule finalement le 12 Mai.
Augereau est remplacé par Mac Donald à la tête de l'Armée de Catalogne dans les derniers jours de Mai.
Le 1er Léger était dans cette situation relativement calme, quand, le 9 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, le gouvernement d'Aragon sera augmenté des provinces de Tortose, de Lérida, de Tarragone et des pays à l'ouest d'une ligne partant de la tour de Garraf sur le bord de la mer, passant au col d'Ordal, suivant le cours de la Goya jusqu'à Llorrach, celui de la rivière Llobregat jusqu'au Sègre, et de là les frontières de la province de Lérida jusqu'à la Noguera, qui divisera, comme autrefois, les deux gouvernements jusqu'aux Pyrénées.
Vous ferez connaître cette disposition au général Suchet, en lui annonçant que toutes les troupes faisant partie de l'armée active de Catalogne passeront sur-le-champ sous ses ordres, savoir, quatre régiments (le 7e de ligne, le 42e de ligne, le 1er léger, le 16e de ligne), la division italienne, la division napolitaine, le 24e de dragons, les dragons Napoléon, les chasseurs royaux.
Il laissera sous les ordres du duc de Tarente le 29e de chasseurs, le bataillon du 93e de ligne, le bataillon du grand-duché de Berg et une compagnie d'artillerie. Ce détachement se rendra à Barcelone pour en augmenter la garnison et faire partie de l'armée de Catalogne, dont le quartier général sera à Barcelone. L'escadron du 24e dragons et les détachements italiens et napolitains des corps faisant partie de l'armée d'Aragon, qui sont dans la haute Catalogne ou à Barcelone, rejoindront leurs corps en Aragon aussitôt que ce mouvement pourra se faire avec sûreté. Il appartiendra à l'armée de Catalogne d'occuper le Monserrat et d'assiéger Cardona, Berga et Urgel ; il appartiendra à l'armée d'Aragon de faire le siège de Tarragone.
Le général Suchet se concertera avec le duc de Tarente pour la marche de ce dernier sur Barcelone avec le détachement qui doit y entrer avec lui ; on verra s'il est à propos de faire faire un mouvement au corps d'armée active de Catalogne en tout ou en partie, soit pour s'emparer définitivement du Monserrat et refouler l’ennemi sur Tarragone, soit, si l'opération n'est pas jugée actuellement nécessaire, pour protéger la rentrée à Barcelone du détachement du duc de Tarente. Dans ce dernier cas, le duc de Tarente menacera Monserrat d'une attaque pour y retenir l'ennemi et empêcher qu'il ne sorte pour inquiéter le siège de Tarragone.
Vous vous concerterez avec le ministre de la guerre pour expédier chacun un officier porteur d'ordres en duplicata par deux routes différentes, celle de Pampelune et celle de Jaca. L'officier qu'enverra le ministre de la guerre portera vos ordres et les siens ; il arrivera d'abord chez le général Suchet, à qui il remettra les ordres à lui destinés ; il ne se rendra chez le duc de Tarente, pour lui remettre les siens, qu'après avoir reçu les ordres du général Suchet. L'officier que vous enverrez par l'autre route avec les duplicata de vos ordres et de ceux du ministre arrivera également d'abord chez le général Suchet, dont il prendra les ordres pour le jour et le temps qu'il arrivera à Lérida. Mon intention est que le général Suchet arrive à l'armée peu après l'officier. Il faut choisir des officiers intelligents et qui connaissent leur mission, afin qu'en cas d'événement, soit de départ du général Suchet, soit même de mort, ils ne remettent rien au duc de Tarente qu'après avoir vu le général Suchet : vous comprenez l'importance que l'armée de Catalogne ne reste point sans commandant, et que le général Suchet soit instruit et puisse diriger toute cette affaire.
Vous ordonnerez au général Suchet de s'occuper sur-le-champ du siège de Tarragone. Il choisira sa ligne d'opération ou par Lérida ou par Mora. Il fera fortifier des points intermédiaires ; celui de Monblanch paraît très-important à occuper solidement par des retranchements. Il portera des approvisionnements considérables sur le col Balaguer ; il verra s'il lui serait utile de se servir de quelques barques par mer. Je le laisse maître de composer ses divisions comme il le voudra, en mêlant les troupes de Catalogne avec celles d'Aragon. La prise de Tarragone doit couronner la gloire militaire que le général Suchet a acquise dans cette campagne, et lui donner de nouveaux titres près de moi" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 470; Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26148).
Le même 9 mars 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, à Clarke : "… le gouvernement d'Aragon sera augmenté des provinces de Tortose, de Lérida, de Tarragone, et du pays à l'ouest d'une ligne partant de la tour de Garraf, sur le bord de la mer, passant au col d'Ordal, suivant le cours de la Noya jusqu'à Horra ; celui de la rivière de Llobregat jusqu'à la Sègre, et de là les frontières de la province de Lérida jusqu'à la Noguera, qui divisera, comme autrefois, les deux gouvernements jusqu'aux Pyrénées.
Vous ferez connaître au duc de Tarente ces dispositions, et qu'en conséquence toutes les troupes faisant partie de l'armée active de Catalogne passeront sur-le-champ sous les ordres du général Suchet, à l'exception du bataillon du 93e de ligne, du 29e de chasseurs, du bataillon du grand-duché de Berg, et d'une compagnie d'artillerie, qui se rendront à Barcelone pour en augmenter la garnison et faire partie de l'armée de Catalogne ...
La garnison de Barcelone sera augmentée du 102e régiment de ligne, et de tous les détachements appartenant au 93e et aux autres régiments qui sont à Barcelone, et portée ainsi à 8 mille hommes …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 472).
Le 4 juillet 1811, à Saint-Cloud, "Le maréchal Macdonald demande que l'incorporation des hommes disponibles des 4es bataillons des 2e, 37e, 56e et 93e de ligne dans d'autres corps soit retardée, en raison de l'éloignement de ces bataillons" ; "Accordé de les retarder, pourvu toutefois que cela ne dépasse pas 15 jours après la prise de Figuières" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5736).
Le 19 août 1811, Macdonald, depuis le camp devant Figuières, adresse au Duc de Tarente, Ministre de la Guerre, la lettre suivante : "M. le duc,
J'ai la satisfaction d'informer V. Exc. que la valeur, le dévouement et la persévérance de l'armée de S. M. en Catalogne, a triomphé de la perfidie des traîtres qui ont livré la forteresse de Figuières à l'ennemi, ils sont dans les fers ; cette place est aujourd'hui reconquise et au pouvoir de l'Empereur.
La garnison espagnole ayant inutilement tenté de s'échapper dans la nuit du 16 et avec perte de 400 hommes, a été forcée de se rendre à discrétion, et pour toute faveur, la vie sauve.
Elle est sortie sans armes ce matin de la forteresse, au nombre de 5500 hommes, et près de 550 officiers, dont le maréchal-de-camp Martinez, plusieurs brigadiers-généraux, 80 officiers supérieurs, etc. ; elle est dirigée en trois colonnes sur Perpignan, où elle arrivera les 21 et 22.
Cette garnison a perdu depuis le blocus plus de 2200 hommes, par le feu ou de mort naturelle ; il reste 1500 malades à l'hôpital, et 200 non combattants, qui seront renvoyés.
L'armée de S. M. a bravé plus de 60,000 coups de canon, et deux millions de coups de fusils sans beaucoup de perte.
Elle a supporté avec une constance vraiment exemplaire, les peines, les fatigues, les intempéries du climat, pendant quatre mois neuf jours de blocus, et passé depuis le 24 juillet vingt-cinq nuits de suite sous les armes.
Les travaux des lignes de contrevallation et circonvallation sont immenses ; S. M. pourra en juger, si elle daigne jeter les yeux sur le plan que je transmets à V. Exc.
L'arme du génie les a en grande partie dirigés avec un zèle et une activité soutenus.
Celle de l'artillerie a été ce qu'elle est toujours, excellente ; le général de division Tamil la commande et le général Nourry a élevé et dirigé toutes les batteries, dont quelques-unes, placées trèshardiment à moins de trois cent toises de la forteresse.
Les redoutes du 37e de ligne, 8e léger, 16e et 67e de ligne, 32e léger, 11e, 81e, 60e, 93e, celles de la gendarmerie impériale et des Westphaliens, ont reçu le nom des corps qui y ont assidument travaillé ; les premiers ne sont qu'à portée de fusil du chemin couvert : le 5e et 25e légers ont également beaucoup travaillé.
Ces corps, sous les ordres des généraux Quesnel, Clément, Palmarole, Plansonne, Lefebvre, les adjudants-commandants Vigier, Beurmann, les colonels Lamarque et Petit, formaient la ligne de blocus ou la renforçaient, chaque nuit. L'escadron du 20e et le 29e de chasseurs, l'escadron du 24e de dragons, les lanciers gendarmes étaient aussi en partie à cheval.
Enfin une réserve d'élite, composée de gendarmerie à pied, et de détachements de divers corps, commandés à tour de rôle par les généraux Favier, Nourry et Prost, l'adjudant-commandant Nivet, les chefs de bataillon d'état-major Ferrari, Guibourg et le chef d'escadron Séguin, mon aide-de-camp, était destinée à soutenir tous les points menacés.
S. Exc. le colonel-général était partout. Il a déployé une très grande activité ; en général tout le monde a parfaitement rempli son devoir, Je me plais à rendre cette justice à l'armée, dans l'espoir que l'Empereur daignera jeter sur ses braves un regard de bienveillance, priant V. Exc. de faire remarquer à S. M., que son armée de Catalogne est étrangère à l'événement qui l'a réunie sous les murs de cette place.
Je viens de faire hisser le pavillon impérial sur ses murs, il est salué de cent un coups de canon ; cette salve sera entendue des vaisseaux anglais qui bordent la côte, et des rassemblements d'insurgés à Olot ; elle les avertira de la reprise de Figuières, et de la fin de la guerre dans cette partie de la Catalogne.
Agréez, M. le duc, l'assurance nouvelle de ma considération distinguée.
Le maréchal duc de Tarente,
Macdonald.
P. S. L'aide-de-camp de V. Exc., le chef de bataillon Schneider, porteur de cette dépêche, a partagé les fatigues des troupes en passant toutes les nuits aux tranchées ; il a vu le fort, les prisonniers, et pourra donner à V. Exc. tous les renseignements qu'elle jugera convenables" (Courrier de Turin N°120, 7e année, lundi 2 septembre 1811).
1812, CAMPAGNE DE RUSSIE
Ornement de hausse-col d'Officier, 1808-1812 |
Au début 1812, les positions du Régiment sont les suivantes : 1er et 2e Bataillons en Hollande; 3e Bataillon en Espagne; 4e Bataillon en Allemagne; 5e Bataillon de Dépôt à Besançon; 6e Bataillon au Dépôt.
Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Le 2 janvier 1812, il adresse ses hypothèses de travail au Général Lacuée, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie.
CORPS D’OBSERVATION DE L’OCÉAN.
... 11e division (le lieu de réunion n’est pas encore fixé) : régiment illyrien, 4 bataillons ; 4e léger, 4 bataillons ; 18e léger, 4 bataillons ; 93e de ligne, 5 bataillons ; 2e régiment portugais, 2 bataillons ; total, 19 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
Il se préoccupe du 4e Bataillon. Le 8 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre , je recois votre lettre du 7, par laquelle vous me rendez compte que le 3e de ligne, qui est à Strasbourg, a 2000 hommes, et le 105e, 1600 hommes. Je vous ai fait connaitre, par une lettre de ce jour, qu'il fallait que le 4e bataillon du 56e et le 4e bataillon du 93e fussent complétés à 900 hommes. On pourra retirer ce qui est nécessaire du 3e ou du 105e au choix du général Desbureaux …
Le dépôt de Strasbourg fournira donc ce qui est nécessaire pour, compléter le 4e bataillon du 93e à 900 hommes, ce que j'évalue à 300 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29689).
Le 9 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les neuf divisions du corps d'observation de l'Elbe seront toutes sur la droite du Rhin dans le courant de février.
Le corps d'observation d'Italie sera placé, en février, aux limites du royaume, dans le Tyrol.
Il ne reste plus d'ordres à donner que pour le corps d'observation de l'Océan ...
La 11e division (la seconde du corps d'observation de l'Océan), se réunira à Düsseldorf au 15 février.
Vous donnerez ordre au général Partouneaux d'être rendu à la même époque à Düsseldorf pour prendre le commandement de cette division.
Les quatre bataillons du régiment illyrien s'embarqueront à Strasbourg, pour être rendus le 15 février à Düsseldorf.
Le 4e de ligne partira le Ier février, du camp de Boulogne, pour se rendre à Düsseldorf, et y être le 15.
Le 18e et le 93e partiront de leurs garnisons respectives le plus tard possible, mais en calculant leur arrivée à Düsseldorf pour le 15 février.
Les deux bataillons portugais du 2e régiment régleront leur départ de manière à être arrivés le 15 février à Düsseldorf.
Deux généraux de brigade et un adjudant commandant seront employés dans cette division. Ils seront rendus à Düsseldorf pour la même époque. L'artillerie nécessaire à cette division se trouvera indifféremment à Mayence et à Düsseldorf ...
Au 1er mars, le corps d'observation de l'Océan aura deux divisions la 10e, composée de quinze bataillons, et la 11e, composée de dix-neuf bataillons ...
Je désirerais que tous les régiments français qui font partie des 6e, 8e, 9e, 10e et 11e divisions fussent au complet d'au moins 800 hommes par bataillon, présents sous les armes ...
Les 10e et 11e divisions sont composées du 24e léger (le compléter à quatre bataillons), du 46e (doit avoir cinq bataillons complets), du 72e (doit avoir quatre bataillons complets), du 4e de ligne (doit avoir quatre bataillons complets), du 18e (quatre bataillons) et du 93e (cinq bataillons, le 5e bataillon complété à Wesel).
Le nombre d'hommes, pour arriver à ce résultat, ne doit pas être considérable et doit se trouver dans les dépôts de l'armée d'Espagne qui sont au Nord" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6618 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29705).
Et le 19 du même mois de janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre... Le 4e bataillon du 93e est à Wesel. Donnez ordre qu’il soit complêté le plus tôt possible avec des conscrits réfractaires de Wesel et de Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6662 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29794).
Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "J'ai ordonné que les cadres des 4es bataillons du 56e et du 19e de ligne se rendissent à Wesel, après avoir versé tous les hommes qu'ils ont disponibles dans les quatre premiers bataillons.
J'ai également ordonné que les cadres des 4es bataillons des 46e et 93e se rendissent à Strasbourg, après avoir versé tous leurs hommes disponibles dans les quatre premiers bataillons. Mon intention est que ces deux bataillons et ceux du 56e et du 19e soient complétés par des conscrits réfractaires ou des graciés du boulet. En conséquence les 751 graciés qui se rendent à Wesel, seront placés dans les bataillons du 56e et du 19e. Il faudrait voir à gracier un pareil nombre d'hommes et à les diriger sur Strasbourg et sur Wesel. Vous ordonnerez aux généraux commandant à Strasbourg et à Wesel de compléter les 4es bataillons des 56e, 19e, 46e et 93e par des conscrits réfractaires et aussitôt que ces bataillons seront complets, armés et équipés, on m'en rendra compte et j'ordonnerai leur départ ; ces bataillons se rendront sur l’Oder ; ainsi ils seront de suite hors de France" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1884 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30084).
Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les détachements des 2e, 37e et 93e, qui partent de Besançon, et les détachements du 8e et du 18e d'infanterie légère, se dirigeront sur Strasbourg, où ils s'embarqueront pour Mayence ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).
Le 10 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que le cadre du 6e bataillon du 19e de ligne et le cadre du 6e bataillon du 56e se dirigeassent sur Wesel, et que les cadres du 6e bataillon du 46e et du 93e se dirigeassent sur Strasbourg.
Je vous ai mandé par ma lettre du 29 février que mon intention était que ces quatre cadres fussent remplis par des conscrits réfractaires ; mais comme je vois qu'il en arrive peu, vu que les colonnes mobiles ont cessé leurs opérations, faites partir d'Orléans, le 15, deux compagnies du 113e formant 400 hommes, lesquelles se dirigeront sur Strasbourg, et seront incorporées dans le 6e bataillon du 46e. Après cela, les cadres de ces deux compagnies rentreront au dépôt du 113e, à Orléans ...
Mon intention est que vous recherchiez tous les hommes disponibles dans les dépôts de l'armée d'Espagne, et que vous me proposiez d'envoyer au 6e bataillon du 93e un nombre d'hommes suffisant pour le compléter à 800 hommes. Ce bataillon partira aussitôt après pour Magdeburg. On pourra y employer aussi les conscrits réfractaires qui seraient disponibles au dépôt de Strasbourg. Faites-moi un projet de mouvement de ces différents détachements sur le 6e bataillon du 93e, en prenant des hommes ayant plus de six mois de service et étant habillés ; je ne veux point de conscrits de 1812." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30166).
Le 21 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je reçois votre lettre du 20, où je vois que vous ne trouvez pas de ressources dans les dépôts des divisions du Nord, dont les régiments sont à l'armée d'Espagne. On pourrait trouver quelques hommes dans la 13e division militaire, ou dans les divisions voisines de l’Italie ; mais mon intention n’est pas d'y avoir recours.
J'ai déjà pourvu au complètement du 6e bataillon du 46e. Il reste à pourvoir aux bataillons du 93e, 19e, 37e et 56e. Faites-moi connaître quand les 700 graciés du boulet ou des travaux arriveront à Wesel. Remettez-moi l’état de tous les conscrits condamnés au boulet et aux travaux. Ne pourrait-on en gracier encore autant ? Ce qui, avec les conscrits réfractaires du dépôt de Wesel, offrirait de quoi compléter deux bataillons.
Le 93e qui est à Strasbourg, recevra 300 conscrits réfractaires qui avaient été placés dans le bataillon du régiment de Walcheren. Donnez ordre qu'il reçoive le complément de ce qu'il y aurait de disponible, soit en conscrits réfractaires, soit en conscrits antérieurs à 1812, dans les 3e et 105e qui sont à Strasbourg.
Il ne resterait que le 37e. On pourrait compléter ce bataillon par les conscrits du bataillon de Belle-Isle, qui pourraient être incorporés à leur passage à Wesel.
Faites-moi un rapport particulier sur l’exécution de mes ordres relatifs au recrutement des bataillons des 46e, 93e, 19e, 37e et 56e, afin que je ne les perde point de vue et qu’ils puissent, dans le courant d'avril, partir de Strasbourg et de Wesel, pour rejoindre leurs régiments" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5023 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30275).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général CLarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 1er. Je ne comprends pas bien ce que c'est que deux compagnies du 5e bataillon du 26e léger, qui sont à Strasbourg.
Il me semble que j'ai ordonné le départ de deux compagnies du 26e léger, et de deux compagnies du 24e léger, qui ont reçu 500 conscrits à Strasbourg, et de là sont partis pour l'armée. Faites-moi connaître s'il y a des compagnies du 5e bataillon du 26e léger à Metz. S'il reste à Metz des compagnies du 5e bataillon du 26e léger, faites verser les 362 hommes dans les compagnies qui sont à Strasbourg, et dirigez-les sur Berlin bien habillées, bien armées et bien équipées. Si, au contraire, il n'y a point à Metz de compagnies du 26e léger il faudra adopter ce que vous proposez, faire retourner à Metz les deux compagnies qui sont à Strasbourg, et donner les 362 hommes au 93e en changeant l'uniforme.
Dans tous les cas, je vous autorise à prendre les 150 hommes désignés pour les 3e de ligne et 105e, pourvu que ce ne soient pas des conscrits de 1812" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7058 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30365).
En avril 1812 encore, l'Empereur forme également des Bataillons de marche à partir de Compagnies des 5e Bataillons (voir encadré).
Les Demi-brigades de marche Avril 1812 Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités. "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive. Ces 4 Demi-brigades vont être regroupées dans une Division de Réserve, mise aux ordres du Général Lagrange. Saint-Cloud, 9 avril 1812 : "Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris. Le 30 avril, Napoléon écrit à Clarke : "... Faites moi connaitre quand elle (la division) sera réunie à Cologne et quand elle pourra commencer son mouvement sur Magdebourg ...". Et le même jour, il commande à Berthier d’envoyer un de ses Aides de camp faire un rapport sur cette Division. Et que le 10 mai, elle commence son mouvement sur Berlin. Le 8 mai, Napoléon envoie son propre Aide de camp : "Saint-Cloud, 8 mai 1812 Quelques jours plus tard, il renforce cette Division de réserve : "Dresde, 18 mai 1812. Le 19 mai, à Berthier, il réitère l’ordre que la Division se rende à Magdebourg et de lui donner 32 Sous-lieutenants tirés de Saint-Cyr. La 1ère Division de Réserve sous Lagrange va être rattachée au 9e Corps du maréchal Victor. |
Le 6 avril 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Jarry : "J’ai l’honneur de vous adresser une nomination à un emploi de portier consigne à l’ile de Ré en faveur du nommé Renard, sergent major en retraite du 93e régiment.
Veuillez, général, remettre cette nomination au sieur Renard et le faire mettre en fonction ainsi que le porte l’ordre de S. E. le Ministre de la Guerre du 31 mars dernier, vous m’en rendrez compte" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 25 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître quand le 6e bataillon du 93e sera complété et pourra partir de Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7160 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30504).
Le 29 avril 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à M. Delestre, commandant le département de la Vienne : "Par sa lettre du 21 de ce mois, S. E. le ministre de la guerre me prévient qu’il a donné des ordres pour que le sieur Bourdel Pierre, gendarme à pied au département de la Vienne, fut incorporé dans le 93e régiment d’infanterie qui l’a fourni pour la gendarmerie. Je vous prie de donner vos ordres pour que ce militaire rejoigne le dépôt du 93e régiment.
Le colonel de la 6e légion de gendarmerie a reçu l’ordre de le rayer des contrôles de la compagnie de la Vienne" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 2 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "Faites-moi connaître quand les cadres des 6es bataillons des 46e et 93e régiments partiront à Strasbourg" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1969).
Le 2 mai 1812, l'Empereur écrit, depus Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les 360 conscrits réfractaires qui appartenaient au 26e léger en sont sortis et ont dû être placés dans le 6e bataillon du 93e. Ce bataillon étant de l'infanterie de ligne, le changement d'uniforme serait trop coûteux ; d'ailleurs le bataillon du 93e n'est pas encore arrivé. Je désire donc que vous donniez ordre à Strasbourg que ces 360 hommes soient versés dans deux compagnies du 10e léger, bien habillés et bien équipés, et qu'à cet effet ils soient dirigés sur Spandau où ils seront incorporés à leur arrivée dans le 4e bataillon du 10e léger, après quoi les cadres reviendront au dépôt. Par ce moyen, les cadres des compagnies du 26e léger pourront retourner à Metz, ce qui est très pressant. Je pourvoirai au complément du bataillon du 93e par d'autres dispositions.
Faites-moi connaître quand les 6es bataillons du 56e et du 93e arriveront à Strasbourg. Il manquera 300 hommes au 6e bataillon du 93e ; vous ordonnerez que 200 hommes lui soient fournis par le 5e bataillon (du 93e), lesquels se dirigeront sans délai sur Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30560).
Toujours le 2 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, vous m'avez fait connaître l'inconvénient qu'il y avait à placer 360 hommes du 26e léger dans le 6e bataillon du 93e, à cause du changement d'uniforme. Je viens d'ordonner en conséquence, et vu que le 6e bataillon du 93e n'est pas encore arrivé à Strasbourg, que ces 360 hommes soient placés dans le 10e léger. Par ce moyen, il n'y aura lieu à aucun changement" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7199 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30563).
Le 4 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, les 6es bataillons des 19e, 56e et 37e qui sont à Wesel se rendront, aussitôt qu'ils seront complétés, à Spandau. Les 6es bataillons des 46e et 93e qui sont à Strasbourg se rendront également à Spandau aussitôt qu'ils seront formés. Ces bataillons passeront le Rhin à Kehl. Par ce moyen cinq sixièmes bataillons seront réunis à Spandau" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7206 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30576).
Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les états des divisions militaires qui me sont remis aux 1er et 15 de chaque mois, en conformité des instructions données dans la dernière campagne, sont négligés dans leur rédaction. Recommandez aux généraux des divisions, 1° de faire connaître non seulement les numéros des bataillons, mais encore les numéros de chaque compagnie ; 2° de faire connaître en observation le nombre d'hommes que la loi accorde en ouvriers et aux dépôts, et pourquoi ce nombre est dépassé ...
Dans la 5e division militaire ... Quand est-ce donc qu'arrivent les cadres du 46e et du 93e ?
... Donnez une instruction pour que ces états soient faits exactement au 15 et qu'ils m'arrivent le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30606).
Le même 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à son Aide de camp, le Génréal Comte Durosnel, à Paris : "Monsieur le Comte Durosnel, vous partirez de Paris lundi prochain. Vous vous rendrez à Strasbourg. Restez un ou deux jours dans cette place ; voyez-y le 6e bataillon du 116e et le 6e bataillon du 93e et informez-vous pourquoi ils ne partent pas. Voyez-y aussi les bataillons du 3e régiment et celui du 105e. Enfin, faites-vous rendre compte de tous les corps qui sont dans la 5e division militaire en infanterie, cavalerie, artillerie et équipages militaires, de ce qui est parti, de ce qui reste à partir, ainsi que de tous les bataillons qui doivent former des demi-brigades provisoires. De Strasbourg vous viendrez me joindre à Würzburg ou à Bayreuth" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1790 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30616).
Encore le 8 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Bureau de la Gendarmerie impériale : "En exécution des ordres de V. E. du 21 avrril dernier, j’avais donné ceux nécessaires pour que le Sr Bourdel Pierre, gendarme à pied du département de la Vienne, rejoignit le dépôt du 93e régiment d’infanterie auquel il appartenait, à l’effet d’y être réincorporé. Mais cette mesure ne recevra point son effet, d’après le compte que vient de me rendre le commandant du département de la Vienne, que le Sr Bourdel avait déserté dans la nuit du 25 au 26 avril et n’avait point reparu depuis" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 20 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Berthier "Je suis surpris que le 14 mai, le cadre du 6e bataillon du 46e ne soit pas arrivé à Strasbourg. Voyez s'il ne suit pas quelque fausse direction et rendez-m’en compte, car il est important que ce bataillon, ainsi que celui du 93e, bien complet, bien habillé et bien équipé, parte sans délai pour Spandau" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1997; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30636).
Napoléon s’inquiète effectivement au sujet du 6e Bataillon du 93e. Toujours le 20 mai 1812, il écrit depuis Dresde, à Clarke : "... Je vois que le cadre du 6e bataillon du 93e est encore à Strasbourg, que ce cadre qui devait recevoir 800 conscrits réfractaires n’en a que 560. Faites prendre ce qu'il y a de disponible dans les 3e et 105e parmi les conscrits réfractaires, et les hommes réformés de l’Artillerie et dans le dépôt du 113e afin de complêter ce bataillon et le faire partir pour Spandau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7248 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30640).
Le 26 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Duc de Feltre : "Il paraît que le cadre du 6e bataillon du 46e s’est rendu à Arras au lieu de se rendre à Strasbourg. Il est donc nécessaire de faire retourner ce cadre dans cette dernière ville, et que, sans attendre son arrivée, vous fassiez partir le cadre du 6e bataillon du 93e, en y faisant incorporer, si cela est nécessaire, les 400 hommes du 113e afin que ce bataillon parte complet à 900 hommes pour Spandau. Vous ferez d'autres dispositions pour remplir le cadre du 6e bataillon du 46e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5089; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7272 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30699).
Le 27 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Duc de Feltre : "Prenez un parti quelconque pour compléter les cadres du 6e bataillon du 56e et du 37e, celui du 46e qui, mal à propos, a été envoyé à Arras et qui a ordre de revenir à Strasbourg, et celui du 93e qui est dans cette ville" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2027; ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30716).
Le 1er juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Posen, au Général Clarke, Duc de Feltre : "... Activez donc la formation des 6es bataillons des 37e, 46e, 56e, 93e, et faites-les partir, afin de compléter la 1re division de la réserve ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7293 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30778).
Le 93e de Ligne fait partie du 3e Corps d'armée (Ney), 11e Division d’infanterie (Razout), qui passe le Niémen, le 25 juin, à Kowno (aujourd'hui Kaunas). Il compte 4 Bataillons en ligne (1er, 2e, 4e et 6e) aux ordres du Colonel Pierre François Bauduin.
Après le passage du Niémen, les hommes souffrent de dysenterie et de pénurie de vivres et de fourrage. L'ennemi reste invisible, tandis que le temps est mauvais.
Le 28 Juin, Vilna, capitale de la Lituanie, ouvre ses portes, les Russes l'ont évacué, et on proclame la réunion au Duché de Varsovie comme aux temps héroiques de la grande Pologne. Une pause de quelques jours permet à l'Armée de se regrouper. Napoléon y établit son Q.G.
Le 4 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Vilna : "Mon Cousin, le maréchal duc de Castiglione prendra le commandement du 11e corps de la Grande Armée. Ce corps sera composé de la manière suivante : de la 2e division de réserve, commandée par le général Heudelet, qui prendra le numéro de 0re division du 11e corps ; de la 3e division de la réserve, qui sera la 2e du 11e corps ; de la 4e division de la réserve, qui sera la 3e du 11e corps, et de la division napolitaine. Vous me présenterez l'organisation en détail et définitive de ces divisions, et vous me proposerez de leur donner des numéros à la suite des autres divisions de l'armée.
Le duc de Castiglione aura sous ses ordres les garnisons de la Poméranie suédoise, de Berlin et des trois places de l'Oder. Il gardera les cinq 6es bataillons des 46e, 37e, 56e, 19e et 93e jusqu'à nouvel ordre. Il est nécessaire que le duc de Castiglione soit rendu avant le 25 juillet à Berlin. Vous donnerez ordre au duc de Bellune qu'aussitôt que le duc de Castiglione sera arrivé il lui remette le commandement; il lui remettra ses instructions, tous les renseignements qui peuvent être utiles, et partira pour porter son quartier général à Marienburg. A cet effet, la division du général Partouneaux se mettra en marche, aussitôt après la réception du présent ordre, pour se diriger sur Marienburg. Elle marchera sur deux colonnes. La division du général Lagrange, qui est la 1re de la réserve, se portera sur Koenigsberg, en marchant sur deux colonnes, par Küstrin et par Schwedt. La division du général Girard partira immédiatement après la division Partouneaux et se rendra à Marienburg. La division Daendels est déjà rendue à Danzig. Ainsi les quatre divisions du corps du duc de Bellune seront réunies à Marienburg, à Danzig et à Koenigsberg, pouvant se porter partout où les circonstances l'exigeraient. Il est nécessaire que ces troupes soient rendues sur la Vistule à la fin de juillet.
Vous ordonnerez au duc de Bellune de faire venir sans délai la 13e demi-brigade provisoire qui est à Erfurt, et tout ce qui appartient aux 3e et 6e divisions de la réserve, pour les placer selon les ordres que j'ai donnés, et de garder les cinq 6es bataillons jusqu'à nouvel ordre. Tout cela assurera les garnisons de Stettin, de Küstrin, de Glogau, de la Poméranie suédoise, et formera un corps de réserve à Berlin. Ayez soin cependant que ce qui appartient à la 4e division de la réserve ne parte de Mayence, Wesel et Strasbourg que bien habillé, bien équipé et complété au moins à 800 hommes par bataillon.
Le duc de Bellune recevra, avant son arrivée à Marienburg, des instructions sur ce qu'il a à faire ; mais il aura pour instruction générale de courir au secours de Stettin, Danzig et Koenigsberg, selon les circonstances qui se présenteront.
Donnez ordre au général Rapp et au général Latour de former des bataillons de marche des hommes disponibles du 2e corps au dépôt de Marienburg, du 1er corps au dépôt de Danzig et des 3e et 4e corps au dépôt de Thorn, et de les diriger sur Koenigsberg. Ils auront soin de n'envoyer que des hommes valides et qui soient bien habillés et bien équipés" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18897 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31098).
Le 6 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, j'approuve que la 2e division de réserve prenne le N°30 ; la 3e, le N°31 ; la 4e le N°32 et que la division napolitaine prenne le N°33" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31123).
Napoléon reste à Vilna jusqu'au 16 Juillet ; il lance alors ses troupes à la poursuite des Russes.
L'ennemi ne cesse de se dérober, retraitant vers l'Est, ne livrant que de petits combats, mais qui coûtent des hommes aux Français. La Grande Armée, au bout d'un mois de campagne, était épuisée. Elle avait gagné des territoires, mais n'avait aucun résultat décisif sur le plan militaire. Napoléon avait déjà perdu 150.000 hommes dont 15.000 tués ou blessés; le reste avait disparu en route …
Le 22 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Gloubokoïé, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Gloubokoïé : "Mon Cousin, donnez l'ordre aux cinq 6es bataillons des 19e, 93e, 56e, 37e et 46e de se rendre a Danzig ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18999 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31293).
Les forces russes se repliaient sur Smolensk tout en se regroupant. Le 16 Août, les Français étaient devant Smolensk. Le 3e Corps se déployait devant la ville, la Division Razout en réserve. Après un bombardement et un assaut, la ville était en feu partie par le bombardement, partie par les Russes qui avaient déclenché des incendies, prélude à leur tactique de "terre brulée".
Continuant à poursuivre les Russes, les Divisions passèrent le Dniepr. L'arrière garde russe avaient décidé de se retrancher sur le plateau de Valoutina pour livrer un combat de retardement. Le 3e Corps de Ney monta à l’assaut le 19 août, aidé de la Division Gudin (voir historique du 7e Léger et du 12e de Ligne). Le 93e y eut de nombreux Officiers atteints : les Capitaines Joly et Brevet furent tués, les Capitaines Remlinger, Mugnier et Cartier furent blessés.
Les Russes ont décidé de livrer bataille pour protéger leur capitale.
Le 5 septembre, le 3ème Corps arrive devant les positions fortifiées qu’ils occupent près de la Moskowa. Le 6 se passe en préparatifs.
La gauche de la ligne ennemie était couverte par trois flèches sur lesquelles se dirige le 3e Corps pour venir en aide au 1er. La Division Razout (dont le 93e), chargée d’enlever celle de gauche, parvient à s’en emparer après un combat violent. La Division Ledru et le 1er Corps entrent en même temps dans celle de droite ; mais l’ennemi, amenant de nouvelles troupes pour reprendre les ouvrages qui viennent de lui être enlevés, dirige ses plus grands efforts sur la Division Razout et parvient à la repousser.
Les Français reviennent à la charge et s’emparent de nouveau de l’ouvrage, où ils s’établissent, malgré les efforts des Russes qui contre attaquent de nouveau plusieurs fois. La victoire chèrement payée est au bout. Le 93e a des pertes énormes. Le Colonel Baudouin est blessé, de même que les Chefs de Bataillons Grand, Bousard, Chedin, le Major Marchal. De nombreux Officiers sont tués ou blessés.
Le 10 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Mojaïsk, à Berthier : "Donnez ordre au 6e bataillon du 93e qui est à Danzig, de se rendre à l'armée" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2433; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31704).
Le 3e Corps entre à Moscou le 14 septembre 1812 et reçoit 36 décorations à la suite de la bataille de la Moskowa.
Le 4 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Berthier : "... il ne devra arriver à Smolensk, au lieu de cinq bataillons, que les deux bataillons du 16e et du 93e" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2503 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31801).
Le 6 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou à Berthier : "Donnez l’ordre au duc de Bellune de retenir à Minsk le 6e bataillon du 46e, le 6e du 93e et le 6e du 22e léger. Mandez la même chose au gouverneur de Minsk" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2517 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31840).
Le 6 octobre 1812 encore, l'Empereur écrit également, depuis Moscou, à Maret, Duc de Bassano, Ministre des Relations extérieures, à Vilna : "Monsieur le Duc de Bassano ... J'ai ordonné au 6e bataillon du 46e, au 6e bataillon du 93e et au 6e bataillon du 22e léger de s'arrêter à Minsk. Instruisez-en le gouverneur, et faite-smoi connaître où sont ces bataillons et quand ils arriveront ..." (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 19261 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31858).
Le 16 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Berthier : "Ecrivez au duc de Bellune que le 7e régiment wurtembergeois qui devait se rendre à Ghjatsk, n'y arriverait que vers le 8 novembre ; qu’en conséquence je désire que ce régiment reste à Minsk jusqu'à nouvel ordre avec les 6es bataillons des 22e léger, 93e et 46e. Formez-en une brigade de 5 bataillons. Il nommera un général pour les commander. S'il y a à Smolensk des généraux qui viennent joindre l’armée, le duc de Bellune en enverra un. Cette brigade sera sous les ordres du duc de Bellune ; elle sera bonne à toute opération et portera le litre de brigade de réserve de Minsk. S'il arrive à Minsk de l'artillerie pour l’armée, donnez ordre qu'on en tire une batterie de 5 pièces pour cette brigade" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2560; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31908).
Le même 16 octobre 1812, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Moscou, à Berthier : "... Le duc de Bellune formera une autre brigade de réserve à Minsk. Il y placera le 6e bataillon du 22e léger, le 6e du 93e de ligne, le 6e du 46e ainsi que les deux bataillons du 7e régiment wurtembergeois qui a 2 pièces de canon et qui doit être bien prés de Minsk. Ce régiment était destiné pour Ghjatsk, mais il arrive trop tard. Cette brigade sera commandée par un des généraux qui doivent être à Smolensk pour rejoindre l'armée" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2561 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31911).
Le 16 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou, à Maret, Ministre des Relations extérieures : "Monsieur le duc de Bassano, le 7e régiment wurtembergeois devait se rendre à Smolensk mais comme il n'y arriverait que vers le 2 novembre, j'ai changé sa destination. Il doit être actuellement du côté de Kovno. S'il n'avait pas dépassé Vilna et qu'il y fût nécessaire, vous pourriez le retenir. Sinon, il doit se rendre à Minsk, où je donne ordre qu'avec les 6es bataillons des 22e, 93e et 43e on en forme une brigade qui s'appellera réserve de Minsk. Cette réserve, avec celle que j'autorise à former à Vilna en y retenant la brigade de la 28e division, qui se compose du 4e régiment westphalien et du régiment de Hesse-Darmstadt, mettra sous les ordres du gouverneur général une petite division qui lui donnera les moyens de pourvoir aux circonstances les plus pressantes" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31919).
Devant l’absence de propositions du Tsar, l’Armée française évacue Moscou à partir du 18 octobre.
Le Régiment, avec le Maréchal Ney, est chargé de couvrir l’arrière-garde. Il va combattre à Maloyaroslavets (24 octobre), Smolensk (14 novembre), Krasnoie (18 novembre), et rencontre enfin, le 21 à minuit, près d’Orscha, le 4ème Corps venu à son secours.
Des 7000 hommes de son Corps d’armée, Ney n’en ramenait que 1200 au plus, mourant de fatigue.
Le Chef de Bataillon Michaud avait été blessé le 28 octobre, le Major Gaignot le 17 novembre, les Lieutenants Luga, Roussel et Lefrançois avaient été tués à Krasnoie.
Le drapeau du Régiment avait été sauvé par le Chef de Bataillon Bansard, la caisse et la comptabilité par le Capitaine Quartier-maître Aubry.
Les débris du 93e passent la Bérézina le 27 novembre, le Chef de Bataillon Michaud y est blessé. Le Niémen est franchi le 12 décembre et ce qu’il reste de survivants vient se rassembler à Koënigsberg.
1813, CAMPAGNE D’ALLEMAGNE
Shako d'Officier de Grenadiers, modèle 1812 |
Plaque de shako d'Officier de Grenadiers, modèle 1812, portée en 1813 (détail) |
A son retour à Paris, la Grande Armée anéantie, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne. Il forme 34 Régiments provisoires et des Demi-brigades.
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Le bataillon du 72e qui arrive le 8 à Erfurt s'y reposera 2 jours, et de là se rendra à Weimar où il joindra celui du 2e qui arrive le 10. Idem pour celui du 37e qui arrive le 11 ; idem pour celui du 93e qui arrive le 4.
Le bataillon du 93e qui arrive le 14, celui du 85e qui arrive le 15, et celui du 19e qui arrive le 16, se réuniront à Erfurt, et ces 7 bataillons, sous les ordres d'un des généraux de brigade du 2e ou du 3e corps, se mettront en marche pour Spandau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Le 93e a besoin d’être entièrement reconstitué, à part son Bataillon en Espagne. Un nouveau Colonel est nommé : Nicolas Marchal. Le 3e Bataillon est rappelé d’Espagne.
Le 27 janvier 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France ...
Les bataillons du 2e de ligne, du 87e, du 93e, du 46e et du 19e, qui arrivent au plus tard le 16, se réuniront successivement à Leipzig, et aussitôt qu'ils seront réunis, un des deux généraux de brigade du 2e ou du 3e corps, que vous enverrez à Erfurt, les prendra sous ses ordres et les conduira, à petites journées et après le repos nécessaire, de Leipzig à Spandau ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).
Quatre Bataillons vont entrer progressivement en ligne. Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 12e demi-brigade, des 6es bataillons des 4e, 18e et 93e ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
La lere division, à Mayence, composée des 1e, 10e, 11e et 12e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 27 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils ... Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars, le 19e le 16, le 46e le 15, le 15e le 15, le 93e le 13 ...
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons hormis cinq, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Wittenberg ou Spandau, c'est-à- dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs. Prescrivez des mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances.
Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Dessau ou à Wittenberg.
Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32901).
Le même 27 février 1813, l'Empereur écrit également au Général Lauriston, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe : "Vingt-huit deuxièmes bataillons du 1er et 2e corps de la Grande Armée se réunissent à Erfurt et Cassel, savoir :
... à Erfurt le 30e, 33e le 19 février ; 57e le 28, 61e le 23, 85e le 24, 18e le 28, 111e le 22 ; 26e de ligne le 1er mars, 24e le 2, 4e de ligne le 6, 12e le 8, 48e le 10, 7e de ligne le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 33e le 12, le 13e le 17, le 19e le 16, le 46e le 15, le 15e le 15, le 93e le 13 ...
Les 6 bataillons d'Erfurt doivent se rendre à Dessau ou Wittenberg. Mettez-vous en correspondance avec le général commandant à Erfurt et avec le prince d'Eckmühl qui a été chargé par le vice-roi de réunir ces bataillons afin que, d'après les ordres du vice-roi, ils soient dirigés sur Berlin, Spandau et Stettin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32905).
En Février justement, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder, tandis que les Prussiens, à la fin du mois, s'alliaient officiellement aux Russes contre la France.
Le 4 mars 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Magdebourg, au Vice-Roi d’Italie : "En réponse à la demande que j'avais faite d'un congé pour me rendre à Paris, j'ai reçu l'ordre d'aller à Leipzig. Je partirai demain ou après. Les bataillons des 30e et 33e s'étaient déjà portés sur Wittenberg. J'écris au général Pouchelon de les faire rétrograder sur Leipzig.
Indépendamment des bataillons du 1er corps qui devaient s'organiser à Erfurt et se diriger sur Leipzig, il y en a des 2e et 3e corps, entre autres les 18e, 24e, 26e, 4e, 72e, 2e, 37e, 93e, 46e et 19e régiments. Ces bataillons devront-ils également être retenus à Leipzig ? ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 519, lettre 1211).
Le 5 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée : Mon fils, les deuxièmes bataillons du 17e de ligne, du 21e et du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20 ; ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait., se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt, le 19 février ; le 57e, le 28 ; le 61e, le 25 ; le 85e, le 24 ; le 18e, le 28 ; le 111e, le 22. Ces 7 bataillons d'Erfurt avec les 4 premiers de Cassel font 11 bataillons qui peuvent être presque déjà réunis sur l'Elbe. Le 11e léger a dû arriver le 17 février à Cassel ; il doit être maintenant à Spandau.
Le 26e léger doit arriver à Erfurt, le 1er mars ; le 24e léger le 2 ; le 4e de ligne, le 6 ; le 12e de ligne, le 8 ; le 48e de ligne, le 10 ; le 7e léger, le 9 ; le 37e de ligne, le 11 ; le 72e de ligne, le 8 ; le 108e de ligne, le 9 ; le 2e de ligne, le 10 ; le 33e·de ligne, le 12. Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars ; le 19e, le 16 ; le 46e, le 15 ; le 15e, le·15 ; le 93e, le 13.
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons, hormis 5, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Willenberg ou Spandau, c'est-à-dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs.
Prescrivez les mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances. Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Wittenberg ou à Dessau. Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33016).
Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions ...
Les 12 bataillons du 2e corps formeront 6 régiments de la manière suivante :
... 42e régiment provisoire : 72e de ligne, 2e bataillon, 93e de ligne idem ...
Donnez ordre aux six majors de se rendre en poste à Dessau pour en prendre le commandement. Tous les colonels de ces régiments se rendront également à leurs dépôts. Comme en avril les 4es bataillons arriveront, on défera ces régiments provisoires qui, ayant alors deux bataillons, seront inscrits sous leur propre nom" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).
Le 9 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Duc de Feltre : "Je viens de nommer généraux de brigade les sieurs Lafitte, colonel du 72e, et Bauduin, colonel du 93e. Ces deux généraux seront employés au corps d'observation du Rhin" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2691 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33112). Pierre-François Bauduin était déjà Baron de l'Empire depuis le 22 octobre 1810.
Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Sa visée stratégique consiste à expulser l'ennemi de Saxe. Les batailles de Lutzen et Bautzen repoussent l’ennemi. Pendant ce temps, on continue d’organiser la Grande Armée. L’Empereur écrit le 8 mai, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Quand est-ce donc qu’arrivent les cadres du 46e et du 93e ? ...".
Le 2 mai 1813, l'ancien Colonel du 93e, le Général de Brigade Grillot, employé, dans la 2e Division du 3e Corps de la Grande Armée, a la jambe fracassée par un boulet de canon le 2 mai à la bataille de Lützen; il meurt le 19 mai à Leipzig des suites de l'amputation.
Deux Bataillons (1er et 2ème) prennent part, avec le 2ème Corps (Victor) au déblocus de Glogau sur l’Oder, le 1er juin. Glogau devient alors une forteresse avancée du front impérial.
Le 2 juin 1813, à Neurnarkt, l'Empereur décrète : "Le sieur César Randon, neveu du général Marchand, est nommé sous-lieutenant dans le 93e régiment de ligne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5985). Il s'agit du futur Ministre de la Guerre et Maréchal de France sous Napoléon III.
Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.
Le 7 juin 1813 justement, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "... Le 2e corps de l’armée, sous les ordres du duc de Bellune, sera composé de 3 divisions, les 4e, 5e, 6e.
Donnez ordre au duc de Bellune de se rendre à Crossen ; il y réunira son corps, le fera camper et prendra l'administration du cercle de Crossen, ayant soin de ne pas sortir de la ligne de démarcation.
Le duc de Bellune composera ses divisions avec les bataillons des mêmes régiments, savoir :
... La 5e division : 3 bataillons du 26e léger, 3 bataillons du 93e de ligne, 3 bataillons du 46e de ligne, 3 bataillons du 72e de ligne ...
Chaque division aura 2 batteries à pied, 2 batteries à cheval pour le corps, 2 batteries de 12 pour réserve du corps ; 76 bouches à feu.
Vous manderez au duc que les colonels, les aigles et la musique doivent rejoindre les régiments.
Les 3es bataillons manqueront à ces régiments, ils se réunissent à Wesel sous le titre de la 6e division (6e bis).
Quand j’aurai reçu l'état de situation de son corps, je me déciderai à réunir les 3es bataillons à son corps d'armée afin de former ses divisions à 16 bataillons chaque.
Envoyez copie de tout cela au ministre de la Guerre pour que les colonels, musiques et aigles rejoignent leurs régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.
Le 16 juin 1813, à Dresde, l'Empereur décrète que : "Il est accordé une pension annuelle et viagère de 2.000 francs à demoiselle Marie-Madeleine Kesseler, domiciliée à Commercy, veuve du général de brigade Grillot, mort des suites de la blessure qu'il a reçue le 2 mai dernier à la bataille de Lützen" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5993).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin ... J'ai ordonné que le 2e corps fût réparti ainsi :
1re division ou 4e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 24e léger, 19e, 37e et 56e de ligne.
2e division ou 5e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 26e léger, 93e, 46e et 72e de ligne.
3e division ou 6e de l'armée 1er, 2e et 4e bataillons des 11e léger, 2e, 4e et 18e de ligne.
La 6e division bis, composée des 12 troisièmes bataillons des 12 régiments ci-dessus, se réunit à Wesel pour de là se rendre où les circonstances l'exigeront. Je vous envoie le décret que j'ai rendu pour l'organisation du corps d'observation de Mayence qui prendra le titre de corps d'observation de Bavière, et qui sera formé de 6 divisions. Faites-en part au duc de Castiglione. Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis. Ayez soin que tout ce qui appartient au 2e corps soit dirigé sur Wittenberg" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Après l’armistice de Pleiswitz, deux autres Bataillons arrivent à la Grande Armée. L’un (le 4ème), après avoir contribué à la reprise de la ville de Hambourg, sous le commandement du Maréchal Davout, rejoint le Régiment ; l’autre (le 3ème), placé d’abord dans la Division d’observation de Minden, renforcera ensuite la garnison de Magdebourg en septembre.
Dans la 2e partie d’Août 1813, on retrouve trois petits Bataillons du 93e au 2e Corps du Maréchal Victor, 5e Division d’infanterie (Dufour), Brigade d'Etko. Ce sont les 1er (Chef de Bataillon Volaire, effectifs : 23/648), le second (Chef de Bataillon Bransard, 21/455) et le 4ème (Chef de Bataillon Legrand, 23/491).
Pendant que le 2ème Corps observait les défilés des montagnes de Bohême, sur la rive droite de l’Elbe, l’ennemi, débouchant par la rive gauche, vint menacer Dresde. Le 24 août, le Maréchal Victor reçut l’ordre d’amener toutes ses troupes à marches forcées sur cette ville, près de laquelle il arriva le 26, à 6 heures du soir, et prit position. "Les hommes étaient harassés par les trois marches forcées qu’ils venaient de faire dans des chemins extrêmement mauvais, encombrés par des parcs immenses d’artillerie et d’équipages et pendant lesquelles la pluie n’avait pas cessé de tomber ; du repos était nécessaire, mais une forte canonnade venant de Dresde fit penser au maréchal qu’on pouvait avoir besoin du2ème corps ; l’Empereur, prévenu de son arrivée, ordonna de marcher sur le champ sur Dresde. Malgré leur extrême fatigue et la pluie qui tombait par torrents, les troupes se mirent en marche à 9 heures du soir et arrivèrent à Dresde à minuit.
On passa la nuit en ordre de bataille, en colonnes serrées, sur la grande route, la tête touchant Dresde, attendant l’ordre de traverser pour se rendre sur le champ de bataille" (Journal du 2ème corps).
Le 27, à 7 heures du matin, les troupes traversèrent Dresde aux cris de "Vive l’Empereur!". Le 2ème Corps est chargé d’une attaque décisive sur l’aile gauche de l’armée ennemie en position sur le plateau dominant Dresde du côté de Freyberg. Cette aile appuie sa droite au profond ravin de la Weisseritz, sa gauche à la route de Freyberg ; elle occupe les deux villages de Corbitz et de Rosthal. La 1ère Brigade de la Division Dufour (93ème) est chargée de l’attaque de Corbitz, qu’elle enlève à la baïonnette. Cette première bataille de Dresde se termine par la retraite de l'armée ennemie dite de Bohême.
Le 16 Septembre, le Colonel Marchal est blessé près de Leipzig.
Le rapport des forces est défavorable à Napoléon. Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg. Ses manoeuvres échouent, submergé par le nombre et l'évitement de ses adversaires. Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces réunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne. Toujours au 2e Corps, Division Dufour, les pertes du Régiment sont une fois de plus impressionnantes.
Il faut se replier sur les places fortes de la frontière du Rhin, en passant sur le ventre des Bavarois qui ont retourné leur alliance, à Hanau.
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
DEUXIÈME CORPS D'ARMÉE.
ART. 15.
Les trois divisions du deuxième corps formeront une seule division qui portera le n° 4.
ART. 16.
La quatrième division sera composée des premiers bataillons des régiments ci-après désignés :
11e régiment léger ...
56e régiment de ligne ...
93e id. id. ...
ART. 17.
Il sera placé dans chacun de ces douze bataillons cent conscrits hollandais et cent conscrits réfractaires du dépôt de Strasbourg. Les cadres des autres bataillons que ceux désignés ci-dessus seront formés au dépôt où seront envoyés les officiers et sous-officiers inutiles aux premiers bataillons ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).
Ce qui reste du 2e Corps est passé en revue à Worms le 10 novembre. Le 93e de Ligne ne conserve que son 1er Bataillon qui compte 20 Officiers et 391 hommes. Il doit recevoir des conscrits réfractaires. Les cadres des 2e et 4e Bataillons sont renvoyés au Dépôt pour se reformer.
Pendant ce temps, le 3e Bataillon est enfermé dans Magdebourg depuis septembre et y subit un siège.
LE SIEGE DE MAGDEBOURG, JUILLET 1813-MAI 1814 Magdebourg sur l’Elbe, dans le royaume de Westphalie, fut, durant la campagne de 1813, une des places stratégiques pour les opérations de Napoléon. Il y transféra de nombreux Dépôts de matériels et armements ainsi que des hopitaux pour ses blessés. |
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Dans la distribution des 120.000 hommes vous avez oublié le 93e régiment auquel vous n'avez ainsi rien donné ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6258 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37314).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps. Le 7e d'infanterie légère et le 57e n'en feront plus partie : ces deux régiments feront partie du 2e corps ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons, et 2e à 43 bataillons.
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
... ÉTAT C
Formation du 2e corps
... 2e division
3 bataillons du 26e léger ; 3 bataillons du 18e de ligne ; 3 bataillons du 46e de ligne ; 3 bataillons du 93e de ligne ; 2 bataillons du 57e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
Il ordonnera au duc de Bellune d’organiser le 2è corps d’armée en trois divisions de la manière suivante :
... 2è division : 26e léger, trois bataillons ; 18e de ligne, trois ; 46e, trois ; 93e, trois ; 57e, deux ; total, quatorze bataillons ;
Le général Dubreton commandera cette division ...
Chaque division aura deux batteries d’artillerie à pied ; total, six batteries, quarante-huit pièces. Ce corps d’armée aura en outre deux batteries d’artillerie de réserve, seize pièces, et deux batteries d’artillerie à cheval" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Plan des fortifications de Besançon |
1814, CAMPAGNE DE FRANCE
Fig. 8 Tambour de Grenadiers d'Infanterie de Ligne, vu à Magdebourg en 1814 |
Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je viens d'examiner le travail du directeur de la conscription. Les états 1 et 2 sont relatifs aux conscrits des 120.000 et des 300.000 hommes qui étaient dirigés sur Belfort et Huningue ...
Il n'y a donc lieu à faire aucun changement pour la levée des 120.000 hommes, si ce n'est pour les 80 hommes qui étaient destinés au 7e d'infanterie légère à Huningue et qu'il faut maintenant diriger sur Strasbourg d'où le général commandant les dirigera sur Huningue aussitôt que ce sera possible ...
Je vois que Besançon doit recevoir ... 1.200 pour le 93e ...." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6350 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37715).
Les positions du Régiment au début 1814 sont les suivantes : 1er Bataillon sous Victor à la Division Dubreton à Strasbourg; 2e et 4e Bataillons en formation et 5e Bataillon au Dépôt de Besançon; 3e Bataillon bloqué dans Magdebourg.
Il était prévu pour Victor, dès le 21 décembre 1813, que les Régiments de ses Divisions compteraient 3 Bataillons ; 1 déjà présent et deux autres en formation, ce qui était le cas pour le 93e. Napoléon écrivait à cette date : "... le Duc de Bellune organisera le 2e Corps ... 2ème division : … 93e trois bataillons ... Le général Dubreton commandera cette division".
Les renforts n’auront pas le temps d’arriver et, le 25 janvier, le 1er Bataillon, qui ne compte plus que 408 hommes, est toujours à la Division Hamelinaye (ex 2e Division de Réserve) au 2e Corps du Maréchal Victor. Il combat à Brienne le 29 janvier où les Capitaines Ramblard et Secretin sont blessés. Mais l’armée de Blücher est momentanément repoussée.
Le 14 Février, le combat de Vauchamps a permis de refouler encore les forces prussiennes de Blücher. Mais l'Armée de Bohême en a profité pour avancer sur le flanc de l'Empereur. Il faut la contrecarrer et laisser un rideau défensif devant Blücher.
A partir du 16, Napoléon manœuvre contre Schwarzenberg et son armée de Bohême. Celle-ci est repoussée aux combats de Mormant et la bataille de Montereau le 18 février.
Le 23 Février, la ville de Troyes est reprise. Le 27 Février, c'est le combat de Bar sur Aube. Le Bataillon n’existe pratiquement plus.
Pendant ce temps, depuis le 7 janvier, Besançon est encerclée par les Autrichiens du Prince de Lichtenstein. Les Bataillons du 93e présents dans la place vont participer aux sorties régulières de la garnison et repousser les tentatives ennemies. Le Chef de Bataillon Ransard y sera blessé et le Lieutenant Courtepase tué.
Le 1er mai, la ville, défendue par le Général Marulaz, arbore le drapeau royal. L’Empereur ayant abdiqué le 7 avril.
1814-1815, RESTAURATION ET CENT JOURS
Le 93e de Ligne se voit renumeroté en mai 1814 en 77e de Ligne "royal". Les tenues évoluent peu, si ce n'est divers attributs comme les plaques de shako. Il n'y a plus que trois Bataillons au Régiment. Le Colonel Nicolas Marchal, qui avait commandé le Régiment en 1813, sous son ancien numéro, puis était passé aux Voltigeurs de la Garde, reprend le commandement de l'unité.
Le Régiment stationne à Besançon. A la nouvelle du débarquement de Napoléon, en mars 1815, le Maréchal Ney est chargé de s’opposer à la marche sur Paris de l’Empereur déchu. Il gagne Besançon et rallie à lui la garnison pour faire marche vers Lons-le-Saunier, mais, ayant appris que Lyon était tombé, et que les Régiments se ralliaient au fur et à mesure, il proclame lui-même que les Bourbons sont perdus. Le 77e approuve largement.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 77e de Ligne (ex 93e) à Besançon fait partie de la 6e Division militaire; il doit être fourni par le Département de l'Ain, et son Dépôt doit être établi à Reims (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 93e de Ligne reprend bientôt son numéro initial. Ses effectifs doivent être portés à 4 Bataillons. Mobilisé pour la prochaine campagne, le 93e se voit affecté au 2e Corps aux ordres du Lieutenant général Comte Reille, à la 9e Division d’Infanterie (Foy), 1ère Brigade (Gauthier). Les trois premiers Bataillons du Régiment sont aux ordres du Chef de Bataillon Massot.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 9e division : le 92e qui est à Chalon-sur-Saône et qui reçoit les militaires du Jura enverra le plus tôt possible à l’armée son 3e bataillon fort de 500 hommes.
Le 93e qui est à Besançon enverra à l’armée son 3e bataillon fort de 500 hommes et immédiatement après ce dépôt se dirigera sur Chalon-sur-Saône.
Le 82e, qui a 3 bataillons à l’armée enverra le plus tôt possible 200 hommes pour les recruter. Le dépôt restera à La Rochelle.
Le 100e enverra le plus tôt possible son 3e bataillon à l’armée et immédiatement après, de Belfort il se rendra sur Chalon-sur-Saône, afin que tous les dépôts de la 9e division y soient réunis.
Le 4e léger qui fait partie de la 7e division passera à la 9e et sera remplacé à la septième division par le 82e qui faisait partie de la 9e ; afin qu’il y ait un régiment d’infanterie légère dans chaque division ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21909 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39639).
Le 20 mai 1815, Soult rédige, à Paris, une note pour Davout : "Ecrire au ministre de la guerre que l'Empereur m'a chargé de l'instruire que son intention est que les troisième et quatrième bataillons du 93e régiment de ligne qui sont à Besançon, en partent vingt-quatre heures après l'ordre qu'il leur adressera, pour se rendre à Avesnes où ils joindront, au 2e corps, les deux premiers bataillons du même régiment.
Le major qui commandera ces deux bataillons, complètera, avant son départ, le cadre du sixième bataillon en officiers et sous-officiers, afin que ce bataillon soit à même de recevoir les hommes qui se présenteront.
L'intention de l'Empereur est aussi que le ministre de la guerre donne des ordres pour faire partir en poste, soit de Lyon , soit de tout autre dépôt général, l'habillement et l'équipement nécessaires pour les troisième et quatrième bataillons du 93e régiment à raison de 1000 effets complets ou jusqu'à concurrence de leurs besoins. Ces objets leur seront distribués en route, sur le point où ils pourront joindre les bataillons, d'après les ordres que le ministre donnera.
Mais Sa Majesté entend que ces deux bataillons aillent sans séjour et que le major leur fasse même gagner quelques marches. L'Empereur attache du prix à ce qu'ils aient joint l'armée au 8 juin prochain" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 3268). Cette note de Soult, mise sous forme de lettre, est envoyée à Davout ; la lettre est identique, ou à peu près ; elle contient toutefois cette phrase finale : "Je vous prie, monsieur le maréchal, indépendamment des ordres d'urgence que Votre Excellence expédiera pour ces objets, de faire connaître les ordres de l'Empereur par la voie du télégraphe".
Le Régiment va combattre aux Quatre Bras avec Ney, puis à Waterloo. Les mémoires d’un Officier du Régiment, Theobald Puvis, alors Sous-lieutenant, nous montrent le Régiment après l’attaque d'Hougoumont, qui se replie en désordre où il finit par retrouver son 4e Bataillon qui était resté avec l’Artillerie de Réserve.
Puis c’est la retraite le 21 Juin; Puvis rejoint son Régiment, arrêté près d’un village sur la route entre Avesnes et Vervins : "... le matin du 18, nous avions un effectif de plus de deux mille hommes pour nos quatre bataillons, nous nous retrouvions à peine douze cents hommes et la portion la plus forte venait-elle encore de notre quatrième bataillon, qui avait le moins souffert étant de service vers le parc de réserve de l’artillerie ... le 23 pendant que deux bataillons se groupaient au pied de la montagne de Laon pour suivre le mouvement de l’armée, nos deux autres bataillons montent dans la place ...".
Les débris du Régiment gagnent Paris pour livrer un dernier combat.
Le régiment va être dissout.
UNIFORMES
Figure 1 : Officier de Fusiliers vers 1799.
Figure 2 : Fusilier du 93e de Ligne fin 1807-1808, dessin naif. Ce dessin naif nous permet de voir que le Régiment a touché des shakos (encore sans jugulaires). Ils sont ornés d'une plaque de cuivre losangique; elle est estampée d'une Aigle et d'un écusson en dessous avec le chiffre 93 (voir photo) ; notre homme porte ses deux cordons tressés sur le devant du shako. Un pompon lenticulaire orné du numéro de la Compagnie est surmonté d'un petit plumet tricolore. Bien que simple Fusiier, il a gardé son sabre briquet. Le reste de la tenue semble réglementaire.
Figure 3 : Officiers de Grenadiers du 93e de Ligne à Hambourg vers 1807-1808. Sur l’uniforme classique de l’infanterie de Ligne, on remarque plusieurs détails intéressants. Les Grenadiers du 93e de Ligne ont encore un bonnet d’oursin. Comme Officiers : les cordons, raquettes, et plaques de bonnets sont dorés (de même qu’épaulettes, boutons, hausse-cols et dragonnes, et sans doutes grenades sur les retroussis blancs). Il y a, semble-t’il deux types de plaques : une estampée d’une Aigle, et une d’une grenade ; peut être une différence pour chaque Bataillon ? L’Officier portant une canne est un Adjudant major. Les culottes blanches entrent dans des bottes noires à revers fauves. Les pattes de parements sont à 4 boutons. Les deux Officiers sont décorés de la Légion d’Honneur
Figure 4 : Colonel du 93e de Ligne à Hambourg vers 1807-1808, par Suhr. Il s agit du Colonel Remi Grillot. Son shako est bordé en haut d'un galon doré, et de trois chevrons (ou 5 ?) dorés, renversés sur les côtés (comme dans des Régiments de cavalerie légère). Plaque, cordon et raquettes dorés. Plumet blanc marquant son appartenance à l’Etat Major du Régiment. Il n y a pas de jugulaires. Sur sa tenue classique d’infanterie de ligne, on notera : les deux épaulettes dorées «à gros bouillons» de Colonel, les pattes de parements à 4 boutons, et la Légion d Honneur. Les retroussis n’ont aucun ornement. Son épée à dragonne dorée est suspendue à un ceinturon noir à boucle dorée. Sa selle "à l'anglaise" a un tapis de selle bleu avec un double galonnage doré. Les chaperons de fonte bleu ont un galon doré. Il manque les courroies sur le poitrail du cheval.
Infanterie de Ligne en 1814-1815 (Première Restauration) |
Figures 5 et 5bis : Officiers de Grenadiers en chapeau à Hambourg (manuscrit dit "Petit Suhr") en 1807-1808. Ces dessins de la famille Suhr nous montrent des Officiers de Grenadiers. Sur la figure 5, les revers en pointe sont manifestement une erreur, mais sinon la tenue est classique pour un Officier d'infanterie. Le grade est celui de Lieutenant. Le sabre suspendu à une banderole blanche est souvent l’apanage d’Officiers des Compagnies d’élite (Grenadiers et Voltigeurs), les autres Officiers du Régiment ayant une épée. Ce que l’on remarque surtout, c’est le chapeau noir orné d’une grande ganse dorée. Si le plumet écarlate marque bien la fonction d’Officier de Grenadiers, le pompon blanc est celui caractéristique de l’Etat-major régimentaire.
Figure 6 : Sergent-major Porte Aigle du 93e de Ligne vu à Hambourg en 1807-1808. Depuis la décision de juillet 1804 et la première distribution du mois de décembre, et jusqu’en 1808, chaque Bataillon d’un Régiment d’infanterie porte une Aigle (de genre féminin) et un drapeau de modèle 1804. Le drapeau est du modèle Chaillot pour l’infanterie de Ligne et du modèle Picot pour l’infanterie légère avec quelques variantes de motifs entre les deux modèles. Le Porte Aigle est un Sergent-major, escorté par les Caporaux fourriers des Compagnies de Fusiliers du Bataillon, comme le prévoit déjà le règlement de 1791. Ce Sergent-major, désigné par le Colonel, peut être aussi bien un Fusilier, qu’un Voltigeur ou un Grenadier. Il en garde théoriquement les détails uniformologiques, sans qu’il n'y ait encore de distinctives spéciales.
Le 18 février 1808, Napoléon décide que chaque Régiment d'infanterie n’aura plus qu’une seule Aigle et un drapeau, portés en général au 1er Bataillon, ou là où les Bataillons du Régiment seront en plus grand nombre avec le Colonel. Mais le Lieutenant Porte Aigle Larrivée ne sera nommé qu’en août 1808, et c'est un Grenadier.
Notre Sergent major a donc agrémenté sa tenue de quelques fantaisies. Son shako (sans jugulaires) recu fin 1807 est galonné d'or en haut et en bas et sur les chevrons latéraux. Le cordon tressé et les raquettes sont dorés, mais sans doutes mélangé d'écarlate. Le pompon lenticulaire est blanc, marquant l’appartenance du Porte Aigle à l’Etat-major du Bataillon. Plaque losangique dorée sur le devant. L'uniforme est celui classique de l’infanterie de Ligne, et les parements sont surmontés des galons de Sergent-major. Mais les deux contre épaulettes dorées sur les épaules sont une marque de grade inconnue dans l’armée française. Le port d’une épée à un ceinturon, et de bottes à revers, peuvent aussi porter à confusion avec un Officier. L’Aigle est portée seule sans drapeau (sans doutes trop usé), et semble avoir perdu son caisson.
Figure 7 : Voltigeur du 93e de Ligne vers 1809.
Figure 8 : Tambour de Grenadiers, infanterie de Ligne, garnison de Magdebourg en 1814. Même si nous ne pouvons pas affirmer à quel Régiment d’infanterie de Ligne bloqué dans Magdebourg, ce Tambour de Grenadiers appartient, sa description par le Manuscrit d’Elberfeld nous donne une bonne idée de la silhouette de ceux du 93e de Ligne. On notera l’absence de plaque de shako. La cocarde blanche a été prise avant la reddition de la place aux Prussiens pour marquer le ralliement de la garnison au nouveau pouvoir royal en France. Les Tambours auraient dû être habillés en vert, sans revers, avec la livrée impériale galonnant collet et parements et formant des chevrons sur les bras, et 5 larges fausses boutonnières sur le devant, d’après le règlement de 1812 mis en application en 1813. Il n’en est rien : la tenue est bleu (comme dans d’autres Régiments) et on note le galonnage tricolore aux collet et parements, formant aussi des chevrons sur les manches, tandis que l’habit se fermant droit est orné de fausses boutonnières blanches (il serait logique qu’elles soient aussi tricolores). Le reste de l’équipement est classique pour un Tambour de Grenadiers avec épaulettes et plumet et dragonne du sabre briquet. Les guêtre s’arrêtent désormais sous les genoux.
DRAPEAUX, 1798-1815
Drapeau de la 93e Demi-brigade en Italie, 1797-1799 |
La 93e, nous l'avons vu, s'est rendue en Italie en 1797. Elle est donc concernée par l'attribution de nouveaux drapeaux décidée par Bonaparte (voir l'étude du 4e de Ligne). Une lettre de Berthier adressée sur ordre du Général en chef Bonaparte, depuis Milan au citoyen Boudet, et datée du 22 Floréal an V (11 mai 1797) indique que 8 Demi-brigades doivent se voir attribuer de nouveaux drapeaux; parmi elles figure la 93e. Berthier indique par contre que pour cette Demi-brigade, il ne doit pas être écrit : "PASSAGE DU TAGLIAMENTO"; "... Le citoyen Boudet est tenu d'apporter tous les drapeaux le 1er prairial à l'état-major général, casa Serbelloni, pour y être reçus par un commissaire des guerres, qui en dressera l'acte afin que le payement en soit fait", précise la lettre (Correspondance de Napoléon, t. 3, lettre 1789).
La 93e Demi-brigade reçoit à Bellune, en juillet 1797, trois drapeaux du nouveau modèle prévu par Bonaparte (modèle Armée d’Italie) et portant "Traversée du Tyrol". Elle portait sans doute auparavant les drapeaux de la 41e Demi-brigade de bataille
Le drapeau du 2ème Bataillon est pris par les Autrichiens à Mantoue le 30 juillet 1799.
Entre 1799 et 1804, elle prend des drapeaux réglementaires pour la 93e Demi-brigade du modèle Chaillot.
Le Régiment reçoit ensuite 4 Aigles et drapeaux modèle 1804 Chaillot. Le 2e Bataillon perd le sien à Trafalgar.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Les 3e et 4e Bataillons retournent leurs Aigles en 1809.
Une seule Aigle reste en service en 1812. L’unité touche alors un nouveau drapeau modèle 1812 portant ECKMUHL ESSLING WAGRAM.
Le 93e sauve son Aigle en Russie. Elle sera cachée à la première Restauration.
Drapeau et Aigle donnés en 1815. Ils sont détruits après Waterloo à Bourges.