Le 12ème Régiment d'Infanterie de Ligne
1800-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 12e de Ligne
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition. |
Extraits de la première planche de notre série 96, consacrée au 12e de Ligne, voici en figures 8 à 13 les Tambour maître, Musiciens, Sapeurs et Tambours de Grenadiers d'après les Collections Alsaciennes (Communication Nussbaüm); en figure 14 le Cornet de Voltigeurs d'après R. Forthoffer (source : H. Knötel); les Officiers représentés en figures 15 et 16 ont été reconstitués - F. BERJAUD - DR |
Ia/ Origines
Formée en 1796 par amalgame de la 60e Demi-brigade de bataille et des 3ème bataillons des 170e Demi-brigade de bataille et 11e Demi-brigade légère
Ib/ La 12e Demi-brigade en Italie, 1796-1799
/ Armée d'Italie sous Bonaparte, 1796-1797
La 12e Demi-brigade de Ligne sert en Italie au cours de la campagne de Bonaparte en 1796-1797. le 14 décembre 1796, la 12e Demi-brigade passe sous les ordres de Antoine Girardon.
Le 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... 4e DIVISION. Sérurier (en l'absence de Sérurier, le commandement intérimaire de la 4e divisions est confié au général Fiorella).
La 6e de ligne et la 12e, 7e brigade : Meyer.
La 64e de ligne et la 69e, 8e brigade : Chabran ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).
Le même 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit encore, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous voudrez bien ordonner et prendre les mesures pour l'organisation prompte du personnel de l'artillerie de l'armée, ainsi qu'il suit :
Il y a dans ce moment-ci 76 compagnies d'artillerie de demi-brigade, desquelles vous ne devez former seulement que 30 compagnies d'artillerie de brigade, chaque demi-brigade de ligne devant avoir sa compagnie de canonniers ...
… 12e demi-brigade. — La compagnie de la 55e demi-brigade, capitaine Duclos, sera amalgamée avec la compagnie de la 12e, capitaine Plassart ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1677).
Le 4e jour complémentaire an 5 (20 septembre 1797), Bonaparte écrit, depuis Passariano, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, commandant général, la plainte de l’ordonnateur en chef. Je vous prie de voir le ministre de la Police pour qu’il fasse purger les environs de Milan des voleurs et si les mesures qu’il prend ne sont pas suffisantes faites marcher 2 compagnies de grenadiers de la 12e demi-brigade et 15 hommes de troupes à cheval pour purger la commune de Marignano. Ecrivez au ministre de la Police que s’il ne prend pas de mesures suffisantes vous serez forcé de rendre responsable la susdite commune" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 263. S).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... 6e division, Sérurier, à Venise. 12e d'infanterie légère, 12e de ligne, 64e idem, 33e idem, 93e idem, 15e régiment de chasseurs ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 12e de Ligne est forte de 1500 hommes présents sous les armes, à la solde de la République Cisalpine (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
/ Opérations à Rome puis à Naples en 1798-1799
- Armée de Rome, expédition du Circeo
Le 28 juillet 1798 (10 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Valmontane, au Général Macdonald : "La route de Rome à Zagarolo et de celui à Valmontone n'est pas praticable pour des voitures; j'en étais informé et j'ai fait passer l'artillerie et les chasseurs par la route de Frascaty qui est la plus courte et plus belle, Je me suis assuré de l'état de la première en y faisant passer un officier de ma Demi-Brigade que j'ai amené pour servir comme adjudant.
Zagarolo n'est point sur la route et en est éloigné d'un l/2 mille. Ceci m'a déterminé à établir un poste de chasseurs à Frascaty pour la correspondance. C'est là que je vous prie de faire adresser les dépêches que vous m'enverrez.
J'ai trouvé le Commissaire du Gouvernement Zacaleony.
A minuit, j'ai fait partir pour Anagni et demain j'occuperai Fiorentino, point de réunion des Rebelles, si l'état des troupes me permet de faire deux marches" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 29 juillet 1798 (11 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny : "A minuit j'ai fait partir la colonne de Valmontone; je suis arrivé avec la cavallerie, a Anagny à 7 heures du matin; l'infanterie n'est arrivée qu'à dix heures.
Les révoltés étaient réunis et marchaient sur Anagny ...
A midi, j'ai fait mettre en marche toute la troupe, laissant 60 hommes d'infanterie à Anagny.
J'ai placé 100 hommes près le lac Tofano pour arrêter la marche d'une colonne de Rebelles qui venait par la route d'Alatry ; j'ai fait marcher 150 hommes d'infanterie sur ma gauche, en tournant au pied d'une montagne pour arriver à Fiorentino par la villa Tanai; 50 Chasseurs polonais sur la droite pour éclairer sur le bois de Diane et la forêt [de] Mole où les Rebelles avaient des postes, et j'ai marché avec le reste sur la Grande Route.
Les Rebelles avaient un poste considérable au pont sur le ruisseau qui vient du lac Tofano.
L'avant-garde, composée de Chasseurs polonais et de Chasseurs à cheval du l9ème Régiment, a forcé le poste.
Arrivé au pied de la montagne, les Rebelles ont osé nous attaquer.
Leur position était bonne : ils avaient des embuscades sur tous les points par où on pouvait pénétrer dans la gorge. Dès leur première décharge, un polonais a été tué et quelques-uns blessés parmi lesquels une de mes ordonnances du 19ème Régiment.
Il était alors deux heures après midi; les postes avaient été formés de positions en positions et les Rebelles forcés à se retirer dans la ville. Nous sommes arrivés vers 4 heures à environ 1300 toises : la route était deffendue par un poste barricadé dans une maison hors la ville, d'où les Rebelles nous faisaient de terribles décharges par les fenêtres du haut.
J'ai fait mettre le feu à la maison et leur ai ôté par là les moyens de retraite. J'ai fait avancer l'artillerie et jetter quelques obus dans la ville; j'ai jugé de l'effet qu'ils avaient pu produire et déterminé à l'emporter de vive force ...
Le caractère de l'insurrection est sérieux : c'est le fanatisme qui l'alimente, mais les ex-nobles sont à la tête et, pour exciter le peuple, ils ont répandu que la France était en guerre avec l'Empereur, que les Anglais étaient à CivitaVecchia, enfin que les Français avaient abandonné l'Italie.
Je n'ai point assez de troupes; je vais faire venir la Compagnie qui est à Zagarolo; je vous demande les grenadiers et la Compagnie du 2ème Bataillon de ma Demi Brigade ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 30 juillet 1798 (12 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny : "Il est ordonné à la Compagnie n° 3 du 1er Bataillon de la 12e 1/2 Brigade de partir, au reçu du présent [ordre], de Zagarolo pour se rendre à Anagny, passant par Valmontone où elle recevra des vivres et prendra du repos" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 2 août 1798 (15 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis son Quartier Général à Alatry, au Général Macdonald : "La malheureuse guerre du Circeo est terminée.
A 3 heures du matin, j'ai marché avec toutes mes forces sur Frosinone qui avait eu l'insolence de proposer un traité conditionnel.
Les habitants, réunis aux sbires du pays et d'autres Rebelles au nombre de 1500, avaient pris de très bonnes positions et m'ont attaqué avec la plus grande vigueur au passage du pont de la Cosa, qui a été forcé par l'avant-garde commandée par le capitaine Chamorin de la 12e [Demi-Brigade].
Ce passage forcé, nous sommes arrivés devant le rocher escarpé sur lequel est bâti Frosinone.
Tous les points sensibles étaient deffendus : je les ai fait attaquer par les tirailleurs en même temps que j'ai fait canonner et envoyer des obus dans la ville.
J'avais laissé dans la plaine, avant d'arriver au pont, 100 hommes de réserve avec les chasseurs à cheval, pour observer ma droite et empêcher d'être pris en queue.
Le poste avancé, sur la route, a été délogé par le feu de l'artillerie.
J'y ai fait monter 4 Compagnies au pas de charge, pendant que quatre autres Compagnies, tournant par la droite, grimpaient le rocher pour entrer par toutes les issues.
Les Rebelles s'étaient retranchés dans les premières maisons de la ville, qui étaient crainelées (sic), d'où ils nous ont fait beaucoup de mal.
J'ai donné l'ordre d'entrer de vive force : trois fois l'attaque a été repoussée. Alors j'ai joué le tout en faisant monter une pièce de canon dans un lieu où, en cas d'échec, il fallait l'abandonner.
La grande Rue était enfilée mais le feu des Rebelles ne se ralentissait point.
J'ai recouru aux torches et fait battre la charge : alors l'avancée a été enlevée.
Les Rebelles s'étaient retirés dans la ville, à la porte de laquelle ils avaient établi des barricades avec des charrettes ; ils se deffendaient vigoureusement, commandés par un prêtre le sabre à la main.
Les barricades ont été hachées, le prêtre tué d'un coup de bayonnette ainsi que tout ce qui a été rencontré les armes à la main. Le reste des Rebelles a fui chacun dans son village. Dans une des huit maisons que j'ai fait brûler on compte 22 cadavres ...
Je n'ai pas encore le compte des morts : j'en vu quinze parmi lesquels un charretier d'artillerie.
Il y a beaucoup de blessés ...
Tout le monde a fait son devoir ...
A midi, je suis parti pour occuper Alatry où nous avons été reçus aux cris de «vive la République». J'ai trouvé en route l'évêque de Veroly, député de cette ville pour demander pardon. J'enverrai l'occuper demain.
A ce moyen, je suis maître du pays. Je n'aurai que l'inquiétude du vagabondage des sbires, mais j'établirai une police propre à les purger" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 2 août 1798 (15 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Alatry : "Il est ordonné au Citoyen Laborde, capitaine en la 12e 1/2 Brigade, de partir avec sa Compagnie et cent Polonais pour se rendre à Veroly dont il prendra le commandement.
Dans le jour, la commune de Veroly sera désarmée et les armes déposées dans un magasin sûr. La ville de Veroly fournira les vivres jusqu'à ce que les employés français se soient chargé de ce service" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Puis, toujours le 2 août 1798 (15 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Alatry, au Général Macdonald : "... Alatry a été désarmé ce matin; cela s'est bien passé; il paraît même que le désarmement est désiré par les propriétaires.
150 hommes sont à Veroly sous le commandement du capitaine Laborde de la 12e" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 4 août 1798 (17 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "... Je désirerais que vous donnassiez l'ordre à tous les officiers à la suite de ma Demi-Brigade de se rendre ici : je les employerai à commander les places et aux missions importantes. Je ne peux rien faire avec des polonais ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 5 août 1798 (18 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "J'ai l'honneur de vous adresser copie d'une lettre que j'ai reçue du capitaine Laborde, commandant à Veroly.
Les commissaires des guerres dont il parle sont les Citoyens Vézin, Commissaire de la République Romaine dont je me plains dans une précédente lettre, et Mory, Commissaire de notre République.
Vous voyez, mon Général, que tandis que je m'efforce de rétablir la confiance des habitans, nos administrations la détruisent et nous font une guerre plus cruelle ...
Le commandement de Veroly est en bonne main ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 6 août 1798 (19 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à un détachement de 50 hommes commandé par un officier de la Légion Polonaise, de partir d'Anagny demain 20 du courant pour aller à Valmontone où il relèvera un détachement de la 12ème" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 7 août 1798 (20 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "... J'ai fait rentrer à Anagny 50 hommes de la garnison de Ferentino : elle reste de 60 hommes ; j'ai fait relever par 30 Polonais le détachement de 50 français de la 12ème qui est à Valmontone, le désarmement étant fait dans cette partie. Je veux des français pour tenir ma colonne mobile.
J'ai donné mes ordres les plus sévères contre le pillage et prévenu les officiers qu'ils en étaient responsables et que je leur ferai payer les dégâts.
Ne tirez plus rien de mes garnisons : j'ai fort juste ce qu'il faut ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 8 août 1798 (21 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le citoyen Boudet, capitaine en la 12e 1/2 Brigade, se rendra à Alatry pour y prendre le commandement de la place. Il est ordonné aux troupes et aux authorités constituées de le reconnaître et lui obéir en cette qualité pour tout ce qui concerne le bien du service et la sûreté publique" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 9 août 1798 (22 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le citoyen Pastetty, capitaine à la 12e 1/2 Brigade se rendra à Ferentino pour en prendre le commandement. Il est ordonné aux troupes de le reconnaître et lui obéir en cette qualité en tout ce qui concerne le service de la patrie et le service du pays" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 13 août 1798 (26 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… J'ai reçu cette nuit votre lettre d'hier et le rapport de l'affaire de Terracina. Je suis consolé d'apprendre que vous m'envoyez ma Demi-Brigade et je prends la liberté de vous envoyer mon projet de cantonnement motivé..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 15 août 1798 (28 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "Je vais envoyer des instructions au chef du 1er Bataillon à Palestrina pour désarmer ses environs; il y a peu de chose à faire : Paliano a été désarmé; il ne lui restera que trois communes à expédier ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 15 août 1798 (28 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au commandant du 1er Bataillon de la 12e Demi-brigade : "Vous ferez, mon cher commandant, partir de Palestrino la 30e Compagnie de grenadiers le petit état-major, la musique, les quartiers maîtres etc. tous sous les ordres du Chef de Bataillon Faugle que je destine au commandement de la place d'Anagny. Cette troupe logera le 30 à Valmontone et le 1er Fructidor à Anagny pour y tenir garnison.
Vous resterez à Palestrino jusqu'à ce que les dispositions suivantes soyent exécutées :
- vous ordonnerez le désarmement de Palestrina : vous exigerez que sous une heure après la proclamation toute arme à feu, arme blanche, stilets, poudre et balles vous soyent apportées;
- vous enverrez successivement des détachements à Zagarolo, Lugano, Rocca di Cavi, Genazano, St Vito, Rocca di Capranica, Capranica, Mentorella, Guadagnolo, Pisciano, Monte St Pietro, Poli; l'officier commandant le détachement fera proclamer l'ordre ci-joint dont vous lui remettrez copie certifiée de vous; il fera rassembler les armes et munitions et réquèrera de la commune les moyens de transport pour vous les amener à Palestrine;
Lorsque tout ce désarmement sera fait, vous amènerez les munitions qui vous suivront ici; vous prendrez les hommes de corvée et vous ferez briser toutes les armes en cassant les chiens et les canons de manière qu'ils ne puissent plus être raccommodés.
Je ne vous détermine point le temps qu'il vous faut pour cette opération; évitez seulement de laisser découcher les détachements. Quand tout ce qui est ci-dessus sera exécuté, vous laisserez les Polonais à Palestrina. Vous en partirez avec vos quatre Compagnies pour vous rendre à Valmontone, que vous désarmerez le même jour; vous y trouverez un officier polonais avec un détachement : vous lui donnerez ordre de vous représenter toutes les armes qui lui sont déposées; vous les ferez briser avec celles de Valmontone.
Le lendemain vous partirez de Valmontone et vous vous rendrez à Anagny.
Je désire que vous n'employez pas les Polonais dans le désarmement : laissez-les à faire le service de la ville. Recommandez le bon ordre; deffendez sévèrement le pillage. Si les officiers que vous chargerez du désarmement voyent la nécessité de faire des visittes domiciliaires, ils se feront accompagner des Ediles.
Vous laisserez aux municipaux les débris des armes" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 16 août 1798 (29 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, à l'Adjudant-général Mathieu : "Le Général Macdonald ayant approuvé le projet de cantonnement que je lui ai présenté et m'ayant ordonné, par sa lettre d'hier, de la mettre à exécution, je vous invite à disposer le 2e Baton de la 12ème [Demi-Brigade] et les Polonais qui sont à vos ordres de la manière suivante :
... - " Velletry, la 1ère, 2e et 3e Compie du 2e Baton de la 12ème, 6 ordonnances à cheval,
- " Piperno, la 4e et 5e Compie de la 12ème, 2 ordonnances à cheval,
- " Prossedi, la 6e Compie du même Baton,
- " Segny, la 7e Compie du même Baton,
- Sermonnetta, 8e Compie du même Batn.
Dans chacun de ces trois endroits, 2 ordonnances à cheval. Vous voudrez bien diriger la Compagnie de grenadiers sur Anagny passant par Piperno et Frosinone, et les 1ère et 2e Compagnies du 1er Baton sur Veroly passant par la même route.
J'envoye 150 Polonais relever à Velletry le Bataillon de la 30ème [Demi-Brigade]; ils arriveront le 2 Fructidor ; si le nombre de Polonais que vous avez est insuffisant pour completter les quatre garnisons qui leurs sont désignées, vous pourriez disposer de ceux que j'envoye à Velletry; dans le cas contraire, vous pourriez les renvoyer à Rome aussitôt qu'ils seront relevés par les Compagnies de la 12ème ...
Ps. Je pense qu'il serait à propos d'établir des commandants de place français dans les lieux qui auront garnison polonaise ; vous pourriez les prendre dans les officiers surnuméraires du 2e Baton de ma Demi-brigade" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 17 août 1798 (30 Thermidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "... Je viens d'écrire à l'Adjudant-général Mathieu pour l'inviter à disposer les troupes qui forment sa colonne d'après mon projet de cantonnement que vous avez bien voulu approuver. Je vous ferai rentrer les Polonais à Rome à mesure que la 12ème l/2 Brigade arrivera ...
Je vous recommande, mon Général, ma Demi-Brigade qui est toute nüe. Je connais de longue main les Commissaires de l'Armée d'Italie : si vous vous en rapportez à eux, nous ne seront jamais ni chaussés ni habillés.
Les soldats sont sans chemise; depuis quinze mois ils n'ont pas reçu de guettres. Que l'on nous délivre des toiles et nous ferons travailler, car si la confection reste aux Commissaires tout sera mauvais et mal fait" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 18 août 1798 (1er Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le citoyen Faugle, Chef de Bataillon de la 12e Demi-Brigade, prendra le commandement de la ville d'Anagny. Il est ordonné aux troupes et aux administrations civiles de le reconnaître en cette qualité" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 18 août 1798 (1er Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… Le désarmement de Palestrina a été fait avant hier. Le Chef de Bataillon Martin s'occupe des autres communes que je lui ai indiqué.
La Compagnie de grenadiers doit arriver aujourdhuy ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 20 août 1798 (3 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Commandant Martin : "Il faut, mon cher commandant, faire conduire à Rome les deux pièces de canon que vous avez trouvées à St Gregorio; vous adresserez une lettre au Général Macdonald pour les lui annoncer. Vous les ferez escorter.
Vous me ferez prévenir du jour de votre arrivée afin que je fasse préparer les logements" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 21 août 1798 (4 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Chef du 3e Bataillon de la 12e : "Vous laisserez en cantonnement à Valmontone la 8e Compagnie de votre Bataillon pour relever un détachement de 30 Polonais qui s'y trouve actuellement. Vous remettrez les ordres cy joints au capitaine de la 8e et l'autre au chef des Polonais.
Vous vous rendrez à Anagny le lendemain de votre arrivée à Valmontone avec les grenadiers et les sept autres Compagnies de votre Bataillon. Elles y recevront les ordres pour leurs destinations respectives" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 21 août 1798 (4 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à la 8e Compagnie du 3e Bataillon de la 12e 1/2 Brigade de rester en cantonnement à Valmontone jusqu'à nouvel ordre.
Le commandant de cette Compagnie fera les fonctions de commandant de la place et enverra son rapport tous les jours au Commandant du Département.
Il veillera à la sûreté des personnes, notamment des voyageurs, en faisant arrêter les gens sans aveu et autres marchands armés sans autorisation.
Il enverra fréquemment des patrouilles dans les campagnes [phrase incomplète] et troublant la tranquillité des bons citoyens.
Il fera faire des visites le soir dans les auberges pour examiner les voyageurs et fera arrêter ceux qui lui paraîtront suspects pour être conduits au Quartier Général à Anagny.
Il se concertera avec les officiers municipaux pour tout ce qui peut concerner le maintien du bon ordre, l'exécution des Loys et le respect des autorités constituées.
Le commandant de la Compagnie enverra tous les jours sa situation et le mouvement au Quartier maître à Anagny" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Toujours le 21 août 1798 (4 Fructidor an 6), Girardon écrit également, depuis Anagny, au Général Macdonald : "J'ai reçu votre lettre d'hier ; je pense que l'Adjt Général Mathieu a raison de placer des troupes françaises en première ligne ; je n'y mettais des Polonais que pour les isoler parce que je regarde comme une calamité, pour les villes fidèles à la République, d'avoir un pareil fléau : l'intérêt public doit l'emporter sur tout.
D'après cela, mon Général, je vous invite à donner vos ordres au Général Mathieu pour qu'il dispose les cantonnements de la partie Maritime comme il le trouvera bon.
Vous permettrez que je ne lui écrive pas davantage pour cette affaire ; la réponse fort sèche que j'ai reçu de lui aujourdhuy m'en corrige : je voulais me concerter et non lui donner des ordres. S'il me connaissait mieux, il saurait que je n'ai jamais désiré de commander, que j'ai toujours trouvé plus facile d'obéir et que je verrais aujourdhuy avec bien du plaisir quelqu'autre chargé de cette tâche difficile Je vais donc dirriger les Polonais qui seront relevés par mon 3e Bataillon, sur la partie Maritime afin que le Général Mathieu les dispose comme il le trouvera mieux ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 22 août 1798 (5 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… J'ai pensé, comme l'Adjudant Général Mathieu, à mettre des troupes à Vallecorsa, qui est un pays perdu, qui ne rapporte pas un sou à la République et qui se trouvait contenu par les troupes placées sur ses communications, suivant les notes jointes à mon projet de cantonnement.
J'ai écrit à l'Adjudant Général Mathieu le 3 que j'étais de son avis et que cela me déterminerait à lui faire passer les garnisons Polonaises de Frosinone, Alatry, etc. afin qu'il ait des troupes en suffisance.
Je tiens toujours à ce qu'il m'envoye les grenadiers du 2e Bataillon, les 1ère et 2e Compagnies du 1er Bataillon, 1° parce que les foyers de l'insurrection étant ici, j'ai besoin de français ; 2° parce que pour l'administration du corps il faut autant que possible réunir les Bataillons.
C'est à quoi les officiers d'Etat major s'attachent peu parce qu'ils n'ont pas l'embarras des demandes compliquées que le Ministre fait chaque jour" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 23 août 1798 (6 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "J'ai reçu votre lettre d'hier par le citoyen Donnée, Chef d'escadron.
J'ai invité, il y a quelques jours, le Général Mathieu à nommer des commandants français dans les places de la partie Maritime. Je ferai ma tournée quand il sera rentré dans Rome.
Comme il y a eu des mouvements de troupes, que vous m'avez fait passer la situation du Général Mathieu et que je ne sais pas s'il a gardé ou renvoyé dans Rome les 150 grenadiers polonais que j'avais dirigés sur Velletry, je ne puis rien régler quant aux cantonnements de cette partie et je m'en rapporte à tout ce que fera le Gal Mathieu : je lui ferai passer, comme je vous l'ai déjà indiqué, la garnison de Frosinone, forte de 160 hommes, qui en partiront le 9 et arriveront le 11 à Sezza pour attendre ses ordres.
Je ne pourrai relever la garnison d'Alatri qu'à l'arrivée des Compagnies qui font le désarmement des environs de Palestrina.
Je ne pourrai relever celle de Veroli qu'avec les Compagnies du 1er Bataillon et les grenadiers du 2e, quand le Général Mathieu aura bien voulu me les envoyer.
Je suis fâché que Je Chef de Bataillon Vergez se soit aussi mal conduit ; je n'ai jamais pu rendre de lui un compte satisfaisant, c'est pourquoi dans mon projet de cantonnement vous m'avez vu le placer à Velletry afin qu'il y soit en sous ordres ; je vais lui écrire à ce sujet, mais à son âge on ne se corrige pas volontiers …" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 24 août 1798 (7 Fructidor an 6) le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, à l'Adjudant-général Mathieu : "Le Général m'écrit, Citoyen, que m'ayant envoyé votre état de situation, je puis régler les cantonnements du Département en n'employant, cependant, que la 12e Demi Brigade et 700 Polonais. Je lui ai répondu que ne connaissant point les dispositions que vous avez fait depuis le départ du Bataillon de la 30e et ne sachant pas comment vous avez disposé des 150 Polonais que j'avais dirigés sur Velletry, je ne pouvais rien régler et que je m'en rapportais entièrement à ce que vous feriez ...
J'ai invité le Général à vous donner des ordres d'envoyer à Anagny les grenadiers du 2e Bataillon dont j'ai besoin pour la colonne mobile, et d'envoyer à Veroli les 1re et 2e Compagnies du 1er Bataillon" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 24 août 1798 (7 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… Je vous envoie une dénonciation contre un déserteur de ma Demi Bde. Je vous prie de vouloir bien l'envoyer au Capitaine Rapporteur du Conseil de Guerre avec ordre de le faire juger par contumace ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 25 août 1798 (8 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au commandant de Velletry : "Vous voudrez bien diriger et faire rentrer à leurs Compagnies respectives tous les hommes de la 12e 1/2 Bre qui sont en dépôt à Velletry ; le chef de bataillon Vergèz vous remettra la notte des cantonnements qu'occupent ces Compagnies.
Mon intention est d'établir un point de correspondance à Segny. Si vous avez plus de 6 chasseurs d'ordonnance, placez-en deux à Segny qui correspondront avec Valmontone par où vous me ferez passer vos dépêches.
Envoyez votre rapport chaque jour et veuillez bien m'informer de tout ce qui peut intéresser la tranquillité publique" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Toujours le 25 août 1798 (8 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne : "Il est ordonné aux Compagnies N° 1 et n° 2 du 3e Bataillon de la 12e 1/2 Brigade de partir d'Anagny demain 9 du courant, avec armes et bagages, pour se rendre à Ceprano où elles seront cantonnées jusqu'à nouvel ordre ; le capitaine Marbeuf se conformera à l'instruction jointe au présent ordre.
Ces deux Compagnies logeront le 9 à Frosinone, elles y prendront les vivres pour deux jours, arriveront à Ceprano le 10.
Trois chasseurs du 19e Régt seront attachés à ce détachement pour la correspondance" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Encore le 25 août 1798 (8 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne également : "Il est ordonné aux Compagnies n° 3, 4 et 5 du 3e Bataillon de la 12 ½ Brigade de partir d'Anagny demain 9 du courant, avec armes et bagages, pour se rendre en une seule marche à Frosinone où elles relèveront un détachement de la Légion Polonaise. Ces Compagnies serviront sous les ordres du capitaine Baptau, commandant de la Place.
Les situations seront envoyées régulièrement au quartier-maître" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Enfin, le même 25 août 1798 (8 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "... Le 3e Bataillon de ma Demi Be est arrivé aujourdhuy ; demain les Compagnies se rendront à leurs destinations. Je joins ici l'instruction que j'ai donnée au capitaine Marbeuf qui doit commander à Ceprano. Deux chasseurs d'ordonnance, avec le citoyen Baptau qui est allé à la tête d'un détachement fouiller la forêt de Ceprano, ont été blessés d'un coup de fusil tiré par un brigand qu'on a pas pu atteindre ...
Le commandant de Velletry me rend compte que le Chef de Bataillon Vergèz est absent de Velletry sans avoir prévenu personne. Je vous prie de donner des ordres de le faire observer s'il est à Rome" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Et pour terminer, le même 25 août 1798 (8 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Chef d'Escadron du 19e Régiment de Chasseurs : "J'ai l'honneur de vous prévenir que j'ai nommé le citoyen Guény, capitaine à la 12e Demi Brigade, membre de la Commission Militaire en remplacement du citoyen Chamorin" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 26 août 1798 (9 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… A présent que j'ai des troupes françaises, je pourrai envoyer faire des exécutions sur le lieu du délit.
Le désarmement de Palestrina et des environs est terminé. Les 4 Compagnies du 1er Bataillon arriveront ici demain avec le chef de Bataillon Martin ; le 11 ils iront prendre leur cantonnement …" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné aux Compagnies n° 4 et 5 du 1er Bataillon de la 12e ½ Brigade de partir d'Anagny demain 11 du courant, avec armes et bagages, pour se rendre dans une seule marche à Veroly où elles resteront en cantonnement sous les ordres du capitaine Laborde, commandant de la Place" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné aux Compagnies n° 6, 7 et 8 du 1er Bataillon de la 12e 1/2 Brigade de partir d'Anagny demain 11 du courant, avec armes et bagages, pour se rendre à Alatry y relever la gamison polonaise.
Ces Compagnies seront sous les ordres du capitaine Boudet, commandant de la Place" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Toujours le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon ordonne également, depuis Anagny : "Le citoyen Franciosi, lieutenant en la 12e 1/2 Brigade, se transportera à Segny pour y commander la Place. Il est ordonné aux autorités constituées et aux troupes de le reconnaître en cette qualité.
Le commandant de la Place fera toutes les dispositions nécessaires pour tout ce qui regarde la sûreté du pays et la tranquillité publique, assurera la communication et enverra son rapport tous les jours" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Puis le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) également, le Chef de Brigade Girardon ordonne aussi, depuis Anagny : "Le citoyen Robin, officier à la 12e 1/2 Brigade, se transportera à Prossedi pour y prendre le commandement de la Place. Il est ordonné aux autorités constituées et aux troupes de le reconnaître en cette qualité.
Le commandant de la Place prendra toutes les mesures nécessaires pour maintenir la tranquillité publique et assurera la correspondance" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Mais encore, toujours le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) également, le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au commandant de Frosinone : "Je vous préviens que le citoyen Durmer, capitaine à la 12e 1/2 Brigade, prendra le commandement de la Place de Frosinone.
Vous voudrez bien lui remettre tous les papiers de service relatifs au commandement et rejoindre votre corps à Anagny" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Et ensuite, toujours le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le citoyen Durmer, capitaine à la 12e 1/2 Brigade, prendra du moment de la réception du présent ordre le commandement de la place de Frosinone en place du citoyen Baptau, officier du 19e Régt des Chasseurs à cheval, qui rejoindra son escadron à Anagny" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon écrit aussi, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… J'ai chargé le citoyen Durmer, capitaine à la 12ème, du commandement de la Place de Frosinone en place du citoyen Baptau qui s'est permis quelque étourderie du côté de la frontière.
J'ai nommé au commandement de Prossedi le citoyen Robin et à celui de Segny le citoyen Franciosi, tous deux officiers à la suitte de la 12e. A mon retour de ma tournée, je vous donnerai la situation générale des cantonnements et les noms des commandants" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon écrit aussi, depuis Anagny, au Citoyen Mallard, Adjudant-major à la 12e : "Le citoyen Donné, Chef d'Escadron au 19e Régt de Chasseurs à cheval, ne pouvant pas continuer les fonctions de président de la Commission Militaire, je vous ai choisi pour remplir cette place. Vous voudrez bien prendre connaissance des affaires à juger chez le citoyen Guiraud, officier du 19e Régt de Chasseurs, Rapporteur de la Commission" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 août 1798 (10 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon écrit aussi, depuis Anagny, au Chef d'escadron du 19e Régt : "D'après la demande que vous m'avez fait, j'ai nommé pour vous remplacer à la Commission Militaire le citoyen Malard, adjudt major de la 12e 1/2 Brigade" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Et pour terminer, le même 27 août 1798 (10 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit enfin, depuis Anagny, au Citoyen Guiraud, Officier Receveur de la Commission Militaire : "J'ai l'honneur de vous prévenir que sur la demande qui m'a été faitte par le citoyen Donné, chef d'escadron, j'ai nommé le citoyen Mallard, adjudt major capitaine dans la 12e 1/2 Brigade, pour remplir les fonctions de président de la Commission Militaire. Je vous prie d'en faire part aux membres de la Commission" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 3 septembre 1798 (17 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Piperno, au Citoyen Guiraud : "Il est ordonné à la Compie n° 4 du 2° Bat. de la 12e 1/2 Brigade de partir de Vallecorsa le 19 du courant pour se rendre le même jour à St Lorenzo [et] y rester jusqu'à nouvel ordre. Le citoyen Rives, capitaine, commandera la place et fera faire de fréquentes patrouilles sur Vallecorsa pour surveiller ce pays" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 4 septembre 1798 (18 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Piperno, au Général Macdonald à Rome : "... Demain, la Compagnie qui est à Vallecorsa descendra à St Lorenzo où des brigands se montrent hardiment. Elle sera à même de contenir Vallecorsa et plusieurs autres communes et sera plus à portée des communications" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 6 septembre 1798 (20 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Terracine : "Il est ordonné aux Compagnies n° 5 et n° 6 du 2e Bataillon de la 12e 1/2 Brigade de partir de Terracine demain 21 du courant pour se rendre dans une seule marche à Sezza où elles seront cantonnées jusqu'à nouvel ordre. Ils feront le service sous les ordres du commandant de la place. Ces Compagnies relèveront un détachement de grenadiers de la Légion Polonaise" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 6 septembre 1798 (20 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Terracine au commandant de Sezza : "Citoyen, j'ai l'honneur de vous prévenir que deux Compagnies de la 12e 1/2 Brigade partiront demain de Terracine pour arriver le même jour à Sezza y relever le Détachement pollonais qui en partira le 22, conformément à l'ordre ci joint que vous remettrez au Major Nadolsky et veillerez à son exécution" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 6 septembre 1798 (20 Fructidor an 6) encore, le Chef de Brigade Girardon ordonne également, depuis Terracine : "Le citoyen Caillemer, capitaine à la 12e 1/2 Brigade se rendra à Sermonette pour y prendre le commandement de la place. Les autorités constituées et les troupes le reconnaîtront en cette qualité.
Le citoyen Caillemer ordonnera tout ce qui sera convenable pour la tranquillité publique et le maintien du bon ordre et fera parvenir tous les jours son rapport au commandant du département" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Enfin, le même 6 septembre 1798 (20 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Terracine, au Général Macdonald : "... La garnison de Terracine a beaucoup diminué par les maladies : je vais la recompletter en faisant venir de Sezza les 150 grenadiers polonais en y laissant 50 hommes de la 12e ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 12 septembre 1798 (26 Fructidor an 6), le Chef de Brigade Girardon ordonne , depuis Anagny : "Vu la lettre du citoyen Boudet, capitaine à la suitte de la 12e 1/2 Brigade, par laquelle il expose que sa santé ne lui permet pas de continuer les fonctions de commandt de place d'Alatry, le citoyen Roque, capitaine, commandera ladite place d'Alatry et se fera remettre par le Cen Boudet les instructions et papiers de service relatifs à cette place" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 23 septembre 1798 (2 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Terracine, au Général Macdonald : "L'hiver approche; il y a quinze mois que ma Demi-Brigade n'a reçu de culottes, elle est sans chemises et sans guêtres. Je n'ai cessé de faire des demandes : les nuits deviennent fraîches et les soldats ne sont vêtus que de pantalons de toile qu'ils ont fait faire à leurs dépenses. Au mois de ventôse, le général qui vous précédait nous a fait passer une revue de rigueur pour constater nos besoins. Depuis ce temps ils ont augmenté; on nous a bercé de promesses et le soldat, toujours inquiet, n'en voit point l'effet. Les administrations ont tout englouti. Quand ce gouffre sera t-il comblé ? Pressez, mon Général, ces gens qui chaudement dans un bureau, ne s'inquiettent point de la misère du soldat au dépens duquel ils s'enrichissent. Nous avons besoins de tout, tout nous est dû, mais les objets les plus pressants (sont) des culottes, des chemises et des guettres d'étoffe" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 septembre 1798 (6 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… J'ai ordonné à une des deux Compagnies de la l2e cantonnées à Piperno, de se porter à Sonino aux ordres du Président de la Commission Militaire pour renforcer la garnison, attendu que la punition de quelques brigands a exité l'insolence de quelques habitans de cette ville" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 28 septembre 1798 (7 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le Cen Caillemer, capitaine de la 12e se rendra à Cisterna de suitte pour y prendre le commandement de la Place et devra y arriver le 10 au matin, jour que la garnison sera relevée.
Il veillera à ce que les troupes partantes rendent leurs fournitures en bon état" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 28 septembre 1798 (7 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne également, depuis Anagny : "Le Cen Pinchemaille, lieutenant à la 12e l/2 Be, prendra le 11 de ce mois le commandement de la Place de Sonino. Ce jour, la garnison polonaise sera relevée.
Le Cen Pinchemaille veillera à ce que les fournitures soient remises en bon état" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Toujour le 28 septembre 1798 (7 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit aussi, depuis Anagny, au Citoyen Choynasky, commandant à Sonnino : "Je vous préviens, Citoyen, qu'un détachement de 102 Polonais arrivera le 12 à Sonino pour relever celui que vous commandez; vous remettrez le commandement de la Place au Cen Pinchemaille, officier de la 12e. Vous partirez de Sonino avec votre détachement ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 28 septembre 1798 (7 Vendémiaire an 7) encore, le Chef de Brigade Girardon ordonne également, depuis Anagny : "Le Cen Mazeau, capitaine à la 12e 1/2 Brigade, partira de Frossinone au reçu du présent ordre pour se rendre à Terracine y prendre le commandement de la Place ; il recevra de l'officier polonais qui commande actuellement tous les renseignements sur la police du pays, le service, la situation de la frontière, l'état des bouches à feu, munitions de guerre, approvisionnements et établissements qui se trouvent dans le pays" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
En parallèle, le même 28 septembre 1798 (7 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit aussi, depuis Anagny, au commandant de Terracine : "Je vous préviens, Cen, que le 12 de ce mois la garnison de Terracine sera relevée par 300 Polonais venant de Rome ; vous remettrez le commandement de la Place au Cen Mazeau, capitaine à la 12e, et lui donnerez tous les renseignements et les papiers de service.
Vous partirez avec votre détachement le 13 pour aller coucher le même jour à Cisterna, le 14 à Velletry, le 15 à Albano et le 16 à Rome où vous rentrerez sous les ordres de votre Gal.
Vous conduirez votre troupe dans le meilleur ordre et la plus grande discipline" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 1er octobre 1798 (10 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… Je vous rends compte que j'ai envoyé le Citoyen Mazeau, capitaine à la 12e, pour commander la place de Terracine en place du Chef de Bataillon polonais, qui doit partir avec le 1er Bataillon, et [envoyé] le citoyen Pinchemaille à Sonino pour y remplacer le commandant polonais" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 9 octobre 1798 (18 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… Sur l'avis du Ministre de la Police, je retire 50 hommes de Tivoli ; je n'en laisse que 30. Les 50 hommes relèveront le détachement de la 12e qui est à Frascaty, qui retournera à sa Compagnie" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 12 octobre 1798 (21 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "J'ai reçu avec votre lettre du 18 différents mémoires que vous m'avez renvoyé ...
J'ai lu celle du président de la commission de Sezza tendant à suspendre l'envoi de la Commission Militaire dans cette commune dont il exalte le patriotisme.
Mon Général, cette commune est la première qui est osé se battre contre nos troupes et qui a obligé [à] une retraitte précipitée un détachement de ma Demi Be, à la tête duquel était le Cen Communeau, commandant de la Place de Velletry, où il a été blessé et où nous avons perdu quelques hommes.
Je vous prie d'observer que ce président est lui-même le dénonciateur des gens qui sont arrêtés à Sezza ..." (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 13 octobre 1798 (22 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à la Compagnie N° 2 du 2e Baton de partir de Piperno le vingt-quatre du courant pour se rendre le même jour à Frosinone où elle restera jusqu'à nouvel ordre" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 16 octobre 1798 (25 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "J'ai reçu aujourdhuy votre lettre du 16. Le mémoire du cen Laborde avait été envoyé, avec mon attestation, au Chef de l'Etat-Major ; il parait qu'il a été égaré ; je vous en renvoye un second en vous priant d'y avoir égard.
Le Cen Laborde ne sait point s'indemniser par lui-même. Sa conduitte irréprochable mérite tout l'intérêt que vous prenez aux militaires qui se conduisent bien" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 16 octobre 1798 (25 Vendémiaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Le Cen Ouvrard, lieutenant de grenadiers, se transportera à Frascati pour prendre le commandement de la Place et relever le Cen Vivien, qui se rendra à Anagny après avoir remis les papiers de service.
Le Cen Ouvrard maintiendra le bon ordre et la sûreté publique et correspondra exactement avec le Commandant de la Brigade" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 5 novembre 1798 (15 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à un détachement de quinze grenadiers commandé par un offr de se porter demain à la Scurgola. L'offr prendra des renseignements du cen Bozzi, capitaine de la Garde Nationale, pour se diriger sur Gorga et autres points où se réunissent les Brigands.
L'officier fera dissiper tout rassemblement par la force.
Les Municipalités fourniront les vivres au détachement, qui rentrera quand l'offr verra que sa présence n'est plus nécessaire" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 6 novembre 1798 (16 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au Commandant de Velletry : "Menacés d'une attaque prochaine, j'ai donné les ordres, d'après ceux du Général en Chef, pour que les garnisons de Terracine, Sonino, Piperno et Cisterna se retirent sur Velletry.
En cas que cette attaque ait lieu, vous leur ferez prendre, avec votre garnison, la position la plus avantageuse et vous vous retirerez, en seconde position, sur Albano.
Il faudra que vous veillez beaucoup sur la gorge qui va de Velletry à Valmontone, où l'ennemi pourrait vous tourner par la forêt.
Gardez le plus inviolable secret sur ce que je vous écris" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 15 novembre 1798 (25 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à la Compagnie n° 3 du 3e Baton de partir de Frosinone aujourdhui vingt cinq, avec armes et bagages, pour se rendre à Ceprano où elle restera cantonnée jusqu'à nouvel ordre sous le commandement du citoyen Marbeuf" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Par ailleurs, le Chef de Brigade Girardon écrit le même jour (15 novembre 1798 -25 Brumaire an 7), depuis Anagny, au Citoyen Marbeufn commandant à Ceprano : "Je vous envoye, Citoyen, la Compagnie n° 3 du 3e Bataillon ; ce renfort soulagera votre poste.
Je ne puis trop vous recommander de surveiller sur lsoletta : ayez-y un petit poste qui puisse observer les Napolitains; étudiez bien le cours du fleuve et jugez des endroits où le passage est possible.
Je reçois vos rapports à deux jours de datte : il faut qu'ils arrivent à neuf heures du matin à Frosinone.
Faittes lever les troupes à trois heures du matin et prenez position jusqu'au jour ; et envoyez vos rapports de bonne heure.
Ne négligez pas les informations chez les Napolitains : rien ne doit être indifférent. Rendez-moi compte exactement" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 15 novembre 1798 (25 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne également, depuis Anagny : "Il est ordonné à la Compie n° 3 du 2e Baton de partir de Piperno, avec armes et bagages, le vingt sept du courant pour aller coucher le même jour
le 27 à Prossedi
le 28 à Ferentino
où elle restera cantonnée jusqu'à nouvel ordre.
Cette Compagnie sera relevée par une Compagnie polonaise et prendra les vivres pour deux jours avant de partir" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Par ailleurs, le Chef de Brigade Girardon ordonne le même jour (15 novembre 1798 -25 Brumaire an 7), depuis Anagny : "Le Citoyen Merlin, capitaine en second, se rendra à Piperno pour y prendre le commandement de la Place. Il s'addressera au Citoyen Philippier, actuellement en fonction, qui lui remettra les papiers de service renseignements et ordres réunis jusqu'à ce jour" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Toujours le 15 novembre 1798 (25 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne aussi, depuis Anagny : "Il est ordonnée aux Compagnies n° 5 et 6 du 2e Baton de la 12e 1/2 Brigade de partir de Sezze le vingt sept du courant, avec armes et bagages, pour aller coucher le même jour
le 27 à Prossedi
le 28 à Ferentino
où elles resteront cantonnées jusqu'à nouvel ordre. Ces Compagnies seront relevées par un détachement polonais et prendront à Sezze les vivres pour deux jours" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Puis, toujours le 15 novembre 1798 (25 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à une Compagnie de la Légion Polonaise cantonnée à Ferentino d'en partir aujourdhuy vingt cinq du courant pour aller coucher
le 25 à Prossedi
le 26 à Piperno
où elle relèvera une Compagnie de la 12e 1/2 Be de blle [Bataille] et restera cantonnée jusqu'à nouvel ordre" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453). Le même ordre est donné pour le remplacement de la garnison de Sezze.
Enfin, le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, encore le 15 novembre 1798 (25 Brumaire an 7), au commandant de Velletry : "Le Général en Chef m'ayant donné ordre de retirer les détachements de Tivoli et Frascati, je leur ai donné ordre de se rendre à Velletry, d'où je vais retirer la garnison française pour la placer à l'avant garde.
En conséquence, ne pouvant savoir au juste le jour que ces troupes vous arriveront, vous exécuterez les dispositions suivantes, à l'arrivée du détachement polonais de Frascati :
- vous donnerez des ordres pour que, le lendemain, la Compagnie n° 1 du 2e Baton de la 12e parte pour aller coucher le même jour à Segny et le 2e à Anagny [pour] y recevoir de nouveaux ordres ; cette Compagnie ammènera le drapeau.
- vous dirigerez de même la Compie n° 7 quand le détachement venant de Tivoli vous sera arrivé.
Ces deux Compagnies arrivées à Anagny, je vous enverrai 100 Polonais qui sont à Ferentino ; alors vous m'enverrez la Compie n° 8.
Vous leurs expèdierez successivement les ordres de route en conséquence.
Il faut renvoyer le caisson [de munitions] vide à Rome avec une demande au Chef de l'artillerie.
J'écris en conséquence au Général" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 17 novembre 1798 (27 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardon ordonne, depuis Anagny : "Il est ordonné à un détachement de la 12e Demi Be cantonné à Velletry d'en partir le 1er frimaire pour aller coucher le même jour
1er à Segny
2 à Ferentino
où il sera cantonné jusqu'à nouvel ordre.
Ce détachement prendra les vivres en partant de Velletry et se comportera en bonne discipline militaire" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453). Ce détachement doit être remplacé par un détachement polonais.
Le 18 novembre 1798 (28 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardoné écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "... Je vous [prie] de permettre que je retire de Frascati et Tivoli les officiers de la 12e que j'avais chargés de commander ces détachements, ces officiers étant utiles à leurs Corps" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 20 novembre 1798 (30 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardoné ordonne, depuis Anagny : "Le Citoyen Faure, Chef de Bataillon, se transportera à Velletry où il sera chargé du commandement de la Place; il recevra de l'officier qu'il trouvera en exercice les instructions et papiers de service" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 20 novembre 1798 (30 Brumaire an 7), le Chef de Brigade Girardoné écrit, depuis Anagny, au Général Macdonald : "… J'ai nommé au commandement de la Place de Velletry le Citoyen Faure, Chef de Bon de la 12e" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 314) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
- Armée de Rome, suite de l'expédition du Circeo et invasion de l'État romain par l'armée napolitaine
Le 23 novembre 1798 (3 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Anagny, au commandant de Ferentino : "Eclairez la route; si l'ennemi se présente faites-moi promptement avertir et faittes la retraitte par la route de Valmontone" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même jour (23 novembre 1798 - 3 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit également, depuis Agnany, au commandant des détachements de la 12e à Ferentino : "Faites placer des grandes-gardes sur tous les points; éclairez [ = observez] la marche des Napolitains. Les ordres précis que j'ai du Général en Chef et le peu de force que nous avons, sont de nous retirer sur Frascati. En conséquence faites munir de vivres les troupes et retirez-vous aussitôt que l'ennemi se présentera, en prenant toutes vos sûretés pour n'être point entamé.
Avertissez-moi promptement de votre mouvement. Si vous avez le temps, faites suivre les vivres sur Frascati et amenez tous les moyens de transport que vous pourrez" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le lendemain, 24 novembre 1798 (4 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Valmontane, au commandant de Frascati : "Je vous préviens, Citoyen, que la Demi Bde que je commande arrivera demain à Frascati : faittes tenir les vivres prêts. Vous ferez évacuer les ambulances, équipages et magasin de subsistance sur Rome demain matin. Communiquez ma lettre au Commissaire de guerres Pusignan et concertez-vous avec lui" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même 24 novembre 1798 (4 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit également, depuis Valmontane, au commandant des troupes cantonnées à Palestrine et Zagarolo "En conséquence des ordre du Général Macdonald, vous évacuerez demain, une heure avant le jour, les cantonnements que vous occupezpour vous retirer sur les polonais postés à Torra Nouva" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 25 novembre 1798 (5 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis le Camp Fialla, [= de la Faiolla], à 5 heures du soir, au Général Macdonald : "Mr de Mack vient de m'envoyer un parlementaire pour m'inviter, de sa part, à me retirer parce que ce Gal veut placer son armée à Frascati. J'ai répondu que je n'ai point d'ordre, et me prépare à résister s'il fait avancer sur moi" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453). Sur les cartes de l'époque, la localité de Faiolla est appelée «Macchia» ou «Quarto della Faiolla», et est située entre le Monte Cavo et les lacs d'Albano et de Nemi.
Le même 25 novembre 1798 (5 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit encore, depuis le Camp de Fiolla (sic), à 6 heures du soir, au Général Macdonald : "Un second parlementaire napolitain vient de me sommer de la part du Roi et du Gal Mack de me retirer en arrière de Frascati; j'ai répondu que j'avais des ordres précis pour garder ma position et que j'emploirais tous les moyens militaires pour m'y maintenir" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
A dix heures du soir, le Chef de Brigade Girardon écrit pour la 3e fois au Général Macdonald : "Je vous envois un troisième parlementaire, qui m'est porteur d'une lettre pour le Gal Campionnet (sic). Je le fais escorter par des Chasseurs.
J'apprends à l'instant qu'une colonne ennemie partie de Valmontane, forte de 400 hommes de cavalerie et 2000 d'infanterie, a passé à Palestrine à 4 heures et demi se dirigeant sur la plaine de
Rome. Je vais de ce moment faire éclairer[= observer] sa marche et vous en rendrai compte" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 26 novembre 1798 (6 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, de la plaine de Rome, à 8 heures du matin, au Général Macdonald : "Conformément à vos ordres j'ai fait ma retraite du Camp de la Faiolla et vais me rendre à celui sous Rome.
J'envois un adjudant pour reconnaître la position que vous voudrez bien lui indiquer" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le même jour (26 novembre 1798 - 6 Frimaire an 7), à 5 heures du soir, le Chef de Brigade Girardon écrit, du camp sous Rome, au Général Macdonald : "Les troupes à mes ordres sont arrivées au camp de Rome où j'ai pris la position suivante :
• Le 1er Bon a remplacé celui de la 15e (Demi-Brigade) Légère à la sortie du faubourg (de Saint Jean de Latran) sur la route d'Albano, où j'ai fait mettre en batterie 3 pièces d'artillerie. J'ai fait placer sur le même point l'escadron du 19e Régmt de Chasseurs à cheval et les 2 escadrons du 16e de Dragons.
• Les 2e et 3e Bons ont pris position à cheval sur la même route, à 100 toises en arrière, la gauche appuyant à la 30e 1/2 Brigde" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
A Rome, quand on apprend que l'armée de Naples a pris pied sur les Monts Albains, que les Français se retirent sans résistance, que leurs partisans et les membres du Gouvernement quittent précipitamment la ville, suivis, dans l'après-midi du 26, de Championnet et de tout son Etat-major, l'insurrection populaire éclate de tous côtés. Macdonald, resté seul pour organiser la retraite de sa Division et des derniers «patriotes» romains, est assiégé par les émeutiers au palais Ruspoli; il saute à cheval et s'ouvre un passage, sabre au poing, sur la via del Popolo (auj. Corso), pour se rendre à piazza Venezia et s'y mettre sous la protection des troupes franco-polonaises qui refluent, à ce moment, vers le centre de la ville.
Le Chef de Brigade Girardon ordonne : "Il est ordonné à un escadron du 16e Régmt de Dragons et une Compagnie de grenadiers de la 12e (Demi Brigade) d'entrer dans Rome et d'occuper la porte de St Jean de Latran, de dissiper par la force tout attroupement séditieux. Une Compagnie de Dragons se portera chez le Gal pour veiller à sa sûreté" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
A 10 heures du soir (26 novembre 1798 - 6 Frimaire an 7), le Chef de Brigade ordonne :"Conformément à un ordre du Gal Macdonald, toutes les troupes composant la colonne du Circeo se mettront en-marche à minuit pour se rendre à la place Termini excepté l'escadron de Chasseurs à cheval du 19e qui se rendra (à) Monte Cavallo pour passer sous les ordres du Gal Kelermann (sic)" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
Le 27 novembre 1798 (7 Frimaire an 7), le Chef de Brigade Girardon écrit, depuis Castellenovo [= Castelnuovo], au Général Macdonald : "Je suis parti de Rome, selon vos ordres, à 10 heures du matin avec la 1/2 Brigde que je commande, le 1er Bon de la 11e, 2 escadrons du 16e Régmt de Dragons et la 1/2 Compie d'artillerie légère que vous avez mis à mes ordres.
Trente-quatre patriotes Romains armés ont demandé à me suivre ; je les ai fait passer avec la colonne" (REGISTRE D'ORDRES ET DE CORRESPONDANCE DU CITOYEN GIRARDON (S.H.A.T. registre B3 315) in : Critelli Maria Pia, Segarini Georges. Une source inédite de l'histoire de la Révolution romaine : les registres du commandant Girardon. L'insorgenza du Latium méridional et la Campagne du Circeo. In : Mélanges de l'École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 104, n°1. 1992. pp. 245-453).
La 12e passe ensuite à Naples en 1798-1799.
Réduite à 1 bataillon de guerre. Elle repasse la frontière française lors du repli des troupes devant l'avancée austro russe en Italie du Nord en Février 1800.
La 12e Demi-brigade a, entre Août 1799 et cette date, toujours combattu pour couvrir les retraits successifs de l'Armée. Le 3e bataillon a, en Juin 1799, perdu son magnifique drapeau du modèle Armée d'Italie donné par Bonaparte (voir planche 1 bis). Le chef de brigade Jean Vergez peut être fier de ce qu'il reste de ses hommes. Lui-même a été blessé devant Chiavari le 26 Août 1799, ce qui ne l'a pas empêché de continuer à commander son unité jusqu'à la fin de l'année.
Né à Saint Pee en 1757; soldat au régiment de Condé infanterie en 1778, servit au siège de Gibraltar, reprit du service au régiment de Saintonge en 1787. Fusilier dans la Garde nationale parisienne soldée en 1789, capitaine au 1er bataillon de chasseurs de montagne à l'Armée des Pyrénées Occidentales en février 1793; servit à la prise du col de Maya en 1794, puis de Tolosa.Passa à l'Armée des Côtes de l'Océan en Septembre 1795, comme capitaine de carabiniers, participa à la prise de Charette en mars 1796. Nommé alors chef de bataillon en Août 1796. Le 10 avril 1813, à Saint-Cloud, l'Empereur est informé que : "Le général baron Vergez, ancien colonel du 12e de ligne, demande à servir encore l'Empereur"; Napoléon répond : "Accordé. Renvoyé au ministre de la guerre pour le remettre en activité et l'envoyer à l'armée" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 877). Vergez fera campagne en Allemagne en 1813, puis la campagne de France de 1814. Il décède le 20 juin 1831 à Paris. |
II/ 1800-1804 : DE LA 12E DEMI-BRIGADE DE LIGNE AU 12E REGIMENT D'INFANTERIE DE LIGNE
La situation de l'aile gauche de l'Armée d'Italie, commandée par le Général Turreau, extraite du "Tableau de la nouvelle organisation de l'armée d'Italie aux ordres du général en chef Masséna", en date du 20 Ventôse (11 mars 1800), indique que la 12e de Ligne a 540 hommes au sein de la 9e Division (3,553 hommes) dont le Quartier général est à Saint-Jean-de-Maurienne (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 121 - D'après les situations des 1er et 15 février).
Le 22 mars 1800 (1er germinal an 8), Bonaparte écrit au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Le général Moreau fera partir ... la 12e de ligne pour Paris; et vous donnerez des ordres pour que les ... 5e, 12e et 17e de ligne soient complétées à 3000, avant le commencement de prairial ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5140).
Fig 1 Drapeau de la 12e Demi-brigade conservé au Musée Carnavalet
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Le même jour (22 mars 1800 - 1er germinal an 8), Bonaparte établit depuis Paris le plan de campagne pour l'Armée du Rhin : "... La 12e de ligne, à Paris ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4694; ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 94 (qui considère qu’elle doit être datée du 15 mars).).
En mars 1800, le bataillon est à Chambéry puis à Moustiers et occupe les avant-postes du Petit Saint Bernard et du Mont Cenis.
Le "Rapport des mouvements opérés dans le courant du mois de germinal par les 8e et 9e divisions formant l'aile gauche de l'armée d'Italie sous les ordres du général Turreau", daté d'Embrun, le 1er Floréal an 8 (21 avril 1800), indique : "9e division (1682 hommes).
Le 11 germinal (note : 1er avril), le général de brigade Valette arriva à Saint-Jean-de-Maurienne, pour prendre le commandement de la 9e division, que commandait le général Kister. la 104e demi-brigade de ligne, qui formait la force majeure en Maurienne, avait reçu ordre de partir pour Gênes; elle passa le Galibier le 11 germinal, excepté deux compagnies détachées à Sallanches, qui n'étaient pas encore rejointes, lesquelles ont passé le 13, sans avoir perdu du monde; la première colonne y a laissé 7 hommes et 1 officier, qui ont péri dans les neiges, d'après les rapports particuliers.
Cette demi-brigade, forte de 2,500 hommes, a été remplacée par le bataillon de guerre de la 15e légère, fort de 145 hommes, officiers compris.
Le 14 germinal, le général Valette reçut ordre de faire partir pour Embrun une compagnie de sapeurs, seule troupe qui restait, avec la 15e légère, pour la garde du Mont-Cenis et des vallées, avec 60 canonniers sans armes.
Le 16 au matin, le général Valette reçut l'ordre impératif de faire partir la 15e légère sans aucun retard, la faisant passer par le Galibier, pour se rendre à Briançon; le général partit de suite pour se rendre à Lanslebourg, afin d'activer ce mouvement, lever les difficultés qui pourraient s'y présenter et prendre les mesures nécessaires pour mettre la garde nationale en activité, afin qu'elle fit le service jusqu'à l'arrivée des nouvelles troupes; il fit partir un officier en poste pour faire arriver de la Tarentaise, à marche forcée, la 21e demi-brigade de ligne et 150 hommes de la 12e.
Le 18 (note : 8 avril), jour fixé pour le, départ de la 15e, le Mont-Cenis fut attaqué.
L'ennemi arriva sur deux colonnes; sa force était de 15 à 1600 hommes. La plus forte colonne passa par le petit Mont-Cenis, tourna le lac et tomba avec impétuosité sur les derrières des postes. La deuxième colonne monta par la Novalèse. A quatre heures du matin, le Mont-Cenis fut emporté. Un détachement de 20 hommes de la 15e légère, commandé par un officier, qui avait escorté ... (note : un mot illisble) 564 prisonniers autrichiens qui avaient été rendus la veille, avait reçu ordre d'aller prendre poste au Mont-Cenis et était presque monté, lorsqu'il se trouva enveloppé par la colonne qui descendait sur Lanslebourg. Cette colonne fondit ensuite sur ledit village et y arriva presque aussitôt que quelques traînards de la 15e légère qui lui étaient échappés, seul avertissement que nous eûmes de l'ennemi. Le peu d'hommes qui restaient à Lanslebourg n'eurent pas même le temps de se réunir et furent forcés de se retirer. L'ennemi nous poursuivait jusqu'à Termignon. Le soir, ne connaissant ni la force ni les intentions de l'ennemi, le général Davin prit position en avant du village de Saint-André; il ne restait plus qu'une soixantaine de combattants.
Le 19, on poussa une reconnaissance sur Lanslebourg; on ne put y entrer, étant occupé par des forces supérieures. Le 20, il arriva la 21e demi-brigade de ligne, forte de 140 hommes. Le 21, on reprit Lanslebourg. Le 23, arriva à Saint-Michel un détachement de la 12e de ligne, venant également de la Tarentaise; le 23, on monta vers le Mont-Cenis, on plaça un poste près la Ramasse.
Ledit jour, on reçut un détachement d'artillerie légère, une compagnie de sapeurs, avec un dépôt de la 25e légère, formant en tout 150 hommes, qui furent dirigés sur Lanslebourg; la 25e légère, composée d'hommes dont une partie attendait sa retraite, restèrent à Modane, pour fournir au poste du Charmet avec 15 préposés aux douanes.
Le 23, le Petit-Bernard fut attaqué à huit heures du soir. L'ennemi fut repoussé (note : Le même fait est signalé dans une lettre du 22 avril de Dupont au Ministre, – On n'a trouvé aucun détail sur cette affaire).
Le 25, arriva de Lyon à Saint-Michel un détachement de la 15e légère, fort de 180 hommes, qui fut de suite dirigé sur Lanslebourg.
Le 26, on s'empara du Mont-Cenis; l'ennemi se présenta au poste de la Grande-Croix et fut repoussé et poursuivi jusqu'à la plaine de Saint-Nicolas; l'ennemi eut 3 hommes blessés et l'officier commandant le détachement l'a été mortellement. Le général Valette s'était transporté à Lanslebourg ce jour-là et en repartit pour transporter son quartier général à Modane.
Les avant-postes de l'ennemi sont, dans ce moment, en avant de Venaus, village situé à une lieue au-dessus de Suze, où leurs principales forces sont concentrées. D'après plusieurs rapports, elles peuvent être d'environ 3,500 hommes. Leurs avant-postes, du côté de la vallée. d'Oulx, sont à Gravère, où ils ont plusieurs pièces de canon ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 123-124).
Dans son Rapport au Ministre de la Guerre, daté de Modane, le 10 Floréal an 8 (30 avril 1800), le Général de Brigade Valette écrit qu'après le départ de la 104e Demi-brigade : "... Il ne restait plus, pour garder le Mont-Cenis et les différents cols aboutissant du Piémont dans la Maurienne, que 223 hommes de la 15e demi-brigade d'infanterie légère; 152 étaient placés sur le Mont-Cenis avec 53 canonniers sans armes.
Effrayé de ce dénuement, j'en écrivis de suite au général Turreau, en lui observant que l'ennemi n'attaquerait probablement pas le Mont-Cenis de front; mais que, surmontant les difficultés de la saison, il pouvait le tourner, enlever les hommes, piller les magasins, détruire les ouvrages, emmener notre artillerie et se retirer de suite; car je prévoyais bien qu'il ne s'y établirait pas. Malheureusement, mes prévisions se sont vérifiées, et, avec elles, celles du général Kister, et de tous ceux qui connaissaient notre dénuement et qui savaient combien l'ennemi était exactement servi par ses espions.
J'ordonnai sur-le-champ à la 21e demi-brigade, placée en Tarentaise, forte de 123 hommes, de se rendre, en doublant les marches, à Saint-Jean-de-Maurienne; elle ne put y arriver que le 18.
J'avais reçu le 16, à neuf heures du matin, un ordre du chef de l'état-major de l'aile gauche, pour faire partir, sans le moindre délai, la 15e demi-brigade; j'en joins ici la copie certifiée conforme. Ce départ devenait pour moi un nouveau sujet d'inquiétudes; mais présumant que ce mouvement tenait à quelques opérations du général Turreau, que j'imaginais vouloir fixer sur lui l'attention de l'ennemi, et mettant tout mon devoir à obéir, je donnai au général Brenier, commandant en Tarentaise, l'ordre de m'envoyer 150 hommes de la 12e demi-brigade de ligne ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 125-129).
Le 3 mai 1800 (13 floréal an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Mortier, Commandant de la 17e Division militaire (depuis le 15 avril) : "Je désirerais avoir, citoyen général, à la revue du 15, les deux bataillons de la 12e ... qui sont ici.
J'ai donné les ordres pour que les 14e, 12e et 45e [de ligne] soient soldées de leur arriéré de l'an VII et de l'an VIII, conformément à l'état que vous m'avez remis; la moitié sera soldée ce mois-ci, l'autre le mois prochain" (Correspondance générale, t.3, lettre 5228).
La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division du Mont-Blanc commandée par le Général de Division Turreau
Subdivision commandée par le Général Valette ; 12e de Ligne, 1 Bataillon, 554 hommes, au Mont-Cenis, au Mont-Bernard, et à Bourg-Maurice (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).
Le 20 Floréal an 8 (10 mai 1800), Berthier, Général en Chef de l'Armée de Réserve, écrit, depuis Genève, au Général Dupont : "... Donnez l'ordre au général Turreau, par la voie que vous croirez la plus prompte, qu'il ne retire aucune troupe de la Tarentaise, ni de la 9e division de l'aile gauche de l'armée d'Italie, et que, s'il avait déjà retiré quelques troupes, il les fasse retourner à leur poste, les opérations de l'armée étant calculées sur la position actuelle des troupes et notamment sur celle de la 12e demi-brigade de ligne qui est en Tarentaise; que l'arrivée des troupes du général Chabran ne doit pas lui faire diminuer un seul homme en Tarentaise; qu'il va connaître les mouvements de l'armée de réserve ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 315).
Un raid dans la vallée d'Aoste est mené par le bataillon avant le passage de l'Armée de Reserve. Puis rattaché à la division Chabran, le Bataillon de la 12e franchit le St Bernard le 15 Mai.
Le 7 Prairial an 8 (27 mai 1800), Berthier, Général en chef de l'Armée de réserve, écrit, depuis Ivrée, au Chef de l'Etat-major : "Nommez un chef de bataillon pour commander le fort d'Ivrée. Demandez un capitaine du génie et un capitaine d'artillerie pour y être également attachés. On y mettra en garnison un bataillon de la division Chabran. La 12e de ligne restera dans la ville d'Ivrée pour la défendre contre la cavalerie ennemie; et, en cas que des forces considérables en infanterie se présentassent, cette demi-brigade opérerait sa retraite sur Bard, en jetant dans la citadelle les renforts qui seraient nécessaires.
Donnez des ordres pour qu'on établisse dans la citadelle d'Ivrée un hôpital des blessés et un pour les convalescents, de 150 hommes choisis parmi ceux qui seraient le plus fatigués dans les différentes divisions.
Ordonnez à l'ordonnateur en chef de prendre ses mesures pour approvisionner la citadelle d'Ivrée pour 500 hommes pendant 15 jours" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 26).
La 12e arrive à Ivrée (qui avait été prise le 23), le 28.
Le 29 mai 1800 (9 prairial an 8) à 11 heures du soir, Bonaparte écrit depuis Ivrée à Petiet, Conseiller d'Etat : "Je vous prie, citoyen, de faire solder trois mois d'appointements aux officiers et soldats de la 12e demi-brigade à laquelle il en est dû 7 ... On ne paiera que les hommes présents sous les armes.
Je vous prie également de procurer à la 12e demi-brigade 400 habits, vestes ou capotes, de manière que cette demi-brigade soit un peu habillée; elle l'est d'une manière à faire peur. Je vous autorise à cet effet à faire acheter à Ivrée tout ce qui serait nécessaire, de manière que cette demi-brigade soit un peu en état d'ici à 5 ou 6 jours" (Correspondance générale, t.3, lettre 5384).
Le 11 Prairial an 8 (31 mai 1800), le Général de Division Chabran écrit, depuis Verrès, au Premier Consul de la République française : "L'attaque du fort de Bard, retardée par le défaut de munitions et le départ des canonniers nécessaires pour servir les différentes pièces, est fixée à demain, d'après l'arrivée d'un caisson de 12 qui vient fort à propos. Tout est ordonné. Je joins ici les diverses instructions que j'ai cru devoir donner. Je compte sur l'intelligence et le zèle de ceux que j'ai chargé de diriger les différentes attaques que je surveillerai de très près. Je compte aussi sur la bravoure des troupes. Tous les efforts seront réunis pour la réussite.
Je vous rendrai, sur-le-champ, compte du résultat.
Je crois devoir, citoyen Consul, vous mettre sous les yeux l'état de situation et de l'emplacement des corps qui composent la division que je commande et je réclame votre attention.
Le général Carra-Saint-Cyr me demande une demi-brigade forte de 1500 hommes. Je me trouve dans l'impossibilité de pouvoir la lui envoyer.
Salut et respect.
CHABRAN
Je suis sûr d'avance, citoyen Consul, que si vous jetez un coup d'oeil sur le triste état ci-joint, vous serez peiné d'y voir 3,000 conscrits pour 4 officiers généraux.
Armée de réserve. – Division du général Chabran.
DENOMINATION des CORPS | OFFICIERS | SOUS-OFFICIERS, SOLDATS présents sous les armes. | EMPLACEMENTS | |||||
présents | absents | Infanterie | Cavalerie | Artillerie. | ||||
12e demi-brigade de ligne. | 25 | 18 | 346 | A Ivrée |
Certifié très véritable.
Le général CHABRAN" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 533).
Le même 11 Prairial an 8 (31 mai 1800), le Général Carra-Saint-Cyr, commandant à Ivrée, écrit, depuis Ivrée, au Général Berthier, commandant en chef l'Armée de Réserve : "Au lieu d'une demi-brigade qui devait m'arriver de la division du général Chabran, je n'ai eu hier au soir, à dix heures, qu'un bataillon de la 85e d'Orient de la force de cinq cents hommes, tous conscrits, avec quatre-vingts chasseurs à cheval du 7e. Vous savez, Général, que la 12e est tout au plus forte de quatre cents hommes; malgré ce petit nombre de troupes à ma disposition, j'avais cependant résolu ce matin, afin de me conformer en tout point à vos instructions, de porter sur l'embranchement des trois routes indiquées, trois cents hommes de la 85e, de placer sur les hauteurs en avant de la ville, trois cents hommes de la 12e, et, avec les trois cents hommes restant, de faire le service de la place et du fort jusqu'au moment où les circonstances m'auraient forcé de jeter dans ce dernier la garnison dont vous avez déterminé la force. Mais en me rendant en personne ce matin pour aller reconnaître le terrain et la troupe que les trois cents hommes devaient remplacer, j'ai rencontré deux ordonnances du 12e envoyés par le général qui commande en avant de Crescentino, qui m'ont appris qu'un fort détachement de la cavalerie ennemie avait passé la rivière, que ses avant-postes étaient en face de ceux du 12e hussards et de ceux de la demi-brigade. Alors j'ai pensé que ne pouvant pas, par le manque de troupes, exécuter en tout point vos instructions, je me suis occupé des plus importants et surtout n'ayant à opposer à la cavalerie que trois cents conscrits qui, quoique braves et très dévoués, n'ont point encore vu le feu et savent à peine manier leurs armes, j'ai donc pris pris le parti de placer conformément à vos intentions la 12e de ligne sur les hauteurs, 200 hommes de la 85e dans le fort et le restant dans la ville pour s'y jeter au premier ordre, si j'y suis forcé. Tous les malades les plus impotents sont transférés déjà au fort, mais comme le nombre en augmente chaque jour et qu'il ne peut pas les contenir tous, en cas de nécessité le surplus serait évacué sur les derrières comme l'on pourra.
Quelques soins que j'y mette, les approvisionnements sont toujours fort lents à s'opérer. Le commissaire des guerres, que l'on m'avait annoncé devoir arriver d'Aoste, n'est point encore ici; il me manque beaucoup. J'ai demandé au général Chabran de mettre encore à ma disposition un autre bataillon; s'il peut acquiescer à ma demande, alors je le porterai tout entier sur le point qui m'a été indiqué afin de tâcher de m'y maintenir contre l'ennemi, car on ne peut pas mettre en doute l'importance de ce poste" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 73 -
Pour rappel : D'après la situation de la Division Chabran, au 31 mai, la 12e de Ligne est forte de 25 Officiers et 346 hommes).
Le 13 Prairial an 8 (2 juin 1800), le Général Carra-Saint-Cyr écrit, depuis Ivrée, au Général Bonaparte, Premier Consul de la République : "Je crois devoir vous rendre un compte exact de ce qui s'est passé ici, depuis votre départ :
Le 10, l'ennemi ne fit aucun mouvement.
Le 11, un corps assez considérable de cavalerie se porta sur la route de Chivasso à Ivrée et poussa des patrouilles jusqu'à deux lieues et demie de la ville, au delà du pont de Romano.
Le 12, il poussa ces patrouilles de cavalerie encore sur le pont de Romano et d'autres par le pont des Prêtres, sur les villages de Parella et de Samone, aussi à une lieue et demie de distance environ d'Ivrée. Je fus instruit qu'il faisait partir ses reconnaissances de Rivarolo, Saint-Georges, Aglié et environs, où il réunissait un corps de deux à trois mille hommes d'infanterie, quelques troupes de cavalerie et quatre pièces de canon. Les différents rapports, qui me parvinrent, tendant à me prouver que leur intention était de chercher à débloquer le fort de Bard, je redoublai d'activité, je renforçai mes postes et je poussai en personne, hier à midi, une forte reconnaissance au delà du pont des Prêtres, à une demi-lieue de leur avant-poste, mais ils ne se montrèrent point.
Aujourd'hui, ils sont revenus par la même route et ont forcé deux faibles détachements de chasseurs à cheval à se replier sur les avant-postes de mon infanterie.
Si j'en croyais encore les rapports de mes espions, leur projet serait de tenter un coup de main sur Ivrée, mais j'ai peine à me le persuader. Ce qui est beaucoup plus certain, c'est qu'ils emploient tous les moyens pour soulever et armer les habitants des campagnes contre les Français. Déjà plusieurs soldats marchant isolément ont été par eux désarmés, déshabillés et plusieurs assassinés. J'ai pensé qu'il fallait couper le mal dans sa racine; la terreur était telle à Ivrée que la plupart des officiers municipaux avaient disparu; plus j'étais faible (alors je n'avais pas encore reçu le second bataillon que m'a envoyé depuis le général Chabran) et plus je crus devoir déployer de vigueur. Je donnai deux heures à tous les habitants de la ville pour déposer toutes espèces d'armes qu'ils pouvaient avoir à leur disposition, à la maison commune; je menaçai les contrevenants à ces ordres des punitions les plus graves, et de prendre, parmi les officiers municipaux, douze otages pour m'assurer de son exécution; le désarmement s'est fait avec célérité et dans le plus grand calme, et cela a produit le meilleur effet. J'ai employé les fusils de munitions et les sabres de guerre à armer mes volontaires qui n'en avaient pas. La nuit dernière j'ai fait désarmer aussi le village de Paôu à trois quarts de lieue d'ici. Je me propose de continuer cette mesure pour différents villages reconnus pour être entièrement dévoués à l'ennemi mais toujours avec prudence et circonspection.
200 et quelques malades ont été évacués aujourd'hui sur Novare; 230 autres sont établis au fort où l'approvisionnement en subsistance est à peu près terminé. Parmi les troupes que j'ai sous mon commandement, je ne puis guère compter que sur 400 hommes de la 12e de ligne, 300 hommes à choisir dans les 69e et 85e, car tout le reste sont des conscrits, et 80 hommes du 7e de chasseurs à cheval. Je ne peux donc pas me dissimuler, citoyen Consul, que le poste qui m'a été confié par le général en chef, ne soit très délicat et peut-être au-dessus de mes forces, mais puisse-t-il au moins me donner l'occasion de vous convaincre de mon sincère et entier dévouement" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 91).
Une situtation intitulée "Composition et force de l'armée à l'époque du 22 prairial an 8 (11 juin 1800)" indique :
Deux Divisions commandées par le Général Duhesme, Lieutenant du Général en chef;
Lapoype, Général commandant, 1re Légère, 852 hommes; 29e Bataille, 1032 hommes; 91e Bataille, 930 hommes;
2814 hommes
Général divisionnaire Chabran, Généraux de Brigade Brennier, Seriziat, 1ère Demi-brigade formée des Dépôts de l'Armée d'Orient, 811 hommes; 2e id., 1066 hommes; 3e id., 987 hommes; 12e Bataille, 509 hommes; 1er Escadron du 7e Chasseurs, 109 hommes;
3,482 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 309 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 85).
La "Situation de l'armée de réserve, le 25 prairial, avant la bataille de Marengo" indique :
Division Chabran, 3 Demi-brigades formées des Bataillons supplémentaires de l'Armée d'Orient (1re, 811 hommes; 2e, 1066 hommes; 3e, 987 hommes); 12e de Ligne, 509 hommes; total 3373 hommes sur la rive gauche du Pô (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 372 - Cette situation existe aux Archives de la Guerre; elle n'est pas signée. Elle est reproduite dans le Journal de Brossier (exemplaire de la Bibliothèque du Ministère de la guerre, A. II, d. 147). Une autre situation parut dans la Relation de la bataille de Marengo, rédigée au Dépôt de la guerre et publiée en 1805. Elle ne diffère de celle-ci que par la forme et quelques détails pour certains effectifs. On l'a reproduite dans les Mémoires de Napoléon In Corresp. de Napoléon, t. XXX, p. 386).
En Juin tandis que se déroule la bataille de Marengo, le bataillon est en position sur la rive gauche du Pô en couverture.
D'après un État de situation de l'armée de réserve à l'époque du 1er messidor an 8 (20 juin 1800), la 12e de Ligne, forte de 1 Bataillon et de 509 hommes (Division Chabran), est à Tortone et Alexandrie (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 531).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 2. – Les 12e, 16e, 21e, 33e, 39e, 55e, 63e, 73e, 80e, 87e, 92e, 93e, 104e de ligne; les 5e, 15e, 18e d'infanterie légère; le 5e régiment de cavalerie, le 5e de dragons et le 12e de chasseurs retourneront à l'armée de réserve à Dijon et se rendront dans les places qui seront indiquées par le général en chef de ladite armée ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Le 3 juillet 1800 (14 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "... 5° Il sera passé le 20 de ce mois une revue extraordinaire des 45e, 12e, 64e } demi-brigades de ligne ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5480).
Le même jour (3 juillet 1800 - 14 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "L'arrêté que j'ai pris à Milan le 5 messidor, citoyen ministre, porte art. 2, que 13 demi-brigade de ligne et 3 légères qui sont dignes [sic] se rendront à Dijon pour faire partie de l'armée de réserve.
Voici la destination que je désire leur donner.
La 12e de ligne à Lausanne ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5481).
Le 17 juillet 1800 (28 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, au Général Brune, Commandant en chef de l'Armée de Réserve : "... Quatre cents hommes de la 12e de ligne doivent arriver d'Italie à Genève. Ce sont tous des hommes d'élite, mais nus comme la main et arriérés de six mois. Gardez en réserve pour eux 400 habillements complets et une trentaine de mille francs ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5534).
Fig 1bis Drapeau théorique de la 12e DB en Italie en 1797 (reconstitution) |
Le 18 juillet 1800 (29 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au citoyen Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, d'ordonner au général Mortier de compléter les compagnies de grenadiers des 12e, 45e et 64e demi-brigades, et de former une compagnie d'éclaireurs forte de 100 hommes par bataillon, choisie parmi des hommes vigoureux et d'élite, et commandée par des officiers distingués.
... Chaque demi-brigade enverra un chef de bataillon, un adjudant-major et un adjudant sous-officier pour commander ces compagnies.
Vous donnerez l'ordre pour que ces différentes compagnies soient rendues à Paris pour le 15 thermidor.
Il est nécessaire que vous teniez en réserve une certaine quantité de baïonnettes, fusils, habits, souliers, chapeaux, briquets de grenadiers, etc. pour pouvoir compléter l'équipement de ces corps, et qu'au 15 thermidor ils soient en état d'entrer en campagne" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 5000; Correspondance générale, t.3, lettre 5540).
Le 1er août 1800 (13 thermidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de réitérer l'ordre au général Masséna de faire partir pour Genève le bataillon de la 12e de ligne, de la 14e et de la 45e qui sont encore à l'armée d'Italie. Ces corps partiront de l'endroit où ils se trouvent, 24 heures après la réception de votre ordre. Cela est nécessaire pour la réorganisation de ces trois demi-brigades ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5587).
Le 20 août 1800 (2 fructidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre au général Canclaux (Canclaux commande par intérim l'Armée de Réserve de seconde ligne à Dijon) de partager l'armée en 3 divisions.
Le général Baraguey d'Hilliers commandera la 1ère division :
composée de la 15e de ligne
12e }
14e } de ligne
1er } des hussards à pied
1er } de hussards à cheval.
... Donnez l'ordre aux deux bataillons de la 12e de ligne qui se tiennent à Paris de partir à Dijon et de là, rejoindre la 1re division" (Correspondance générale, t.3, lettre 5613).
Le Général Dupont prend, le 11 Fructidor (29 août), le commandement de l'Aile droite de l'Armée de l'Italie, avec le titre de Lieutenant général. Cette aile droite comprend, à la 1ère Division Monnier, la 12e Demi-brigade de ligne, forte de 533 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 127).
En Septembre, la 12e est envoyée à Genève puis à Berne pour faire partie de la seconde Armée de Réserve sous le commandement de Brune, future Armée des Grisons. De là, il part pour Coire sur le lac de Constance, retrouver deux nouveaux bataillons que l'on avait recréés à Paris pour reformer la Demi-brigade. Mac Donald ayant pris le commandement de l'Armée dite des Grisons depuis Octobre, devait à partir de Coire remonter toute la haute vallée du Rhin, passer le glacier du Splûgen, descendre dans la Valteline, passer par le val Cammonica, puis le val Trompia et tourner le lac de Garde pour attendre Trente, le tout en combattant en montagne en Hiver, en liaison avec l'aile gauche de l'Armée d'Italie et l'aile droite de l'Armée du Rhin. Une entreprise inouïe !
Et c'est pourtant ce qui sera fait. La 12e demi brigade, portée à 1019 hommes, fait partie de la 2e division de l'Armée des Grisons sous les ordres du général Pully. La division manque cruellement de souliers, de capotes et de vivres. On les lui délivre en urgence.
Le 3 Décembre l'armée passe le Splügen dans des conditions épiques et arrive à Trente le 7 Janvier 1801. La 2e division poursuit les Autrichiens du général Auffeberg jusqu'à Botzen. Elle est arrêtée dans sa progression par l'armistice de Steyer. Puis ce sera la Paix de Luneville. L'Armée reflue donc progressivement.
Le 13 février 1801 (24 pluviôse an 9), Bonaparte décrète, depuis Paris : "Les deux régiments de hussards à pied seront incorporés dans les 12e, 14e, 87e et 104e demi-brigades de ligne ... Cette incorporation aura lieu dans le courant du mois de ventôse" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1757).
Le 13 mai 1801 (23 floréal an 9), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ... Aux 12e et 14e de ligne de se rendre dans la 2e division militaire ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6268).
La 12e Demi-brigade rentre en France et tient garnison à Verdun entre 1801 et 1803.
Le 3 Ventôse an 10 (22 février 1802), le Général Travot écrit au Chef de la 12e de Ligne, à Verdun : "Je vous préviens que je viens sur la demande du général de division Belliard, d’autoriser le citoyen Boisermeau adjudant sous-officier à la demi-brigade que vous commandez, actuellement en congé de semestre à Fontenay, de rester chez lui jusqu’au quinze floréal prochain.
Je n’ai accordé cette prolongation que parce que ce militaire m’a présenté une lettre de votre part au général Belliard où vous le prévenez que vous l’avez compris dans l’état de ceux présentés pour la réforme, et qu’il est probable qu’il recevra incessamment son congé" (SHD 1 I 52-1 - Correspondance du général Travot, 15 févr. 1800-13 avril 1805).
Le 22 mars 1802 (1er germinal), le Général Dupont reçoit sa nomination de Commandant de la 2e Division militaire, qui comprend les départements des Ardennes, de la Marne et de la Meuse, où se trouvent alors sept régiments de cavalerie et trois Demi-brigades d'infanterie, ainsi que douze places fortes. Parmi les Demi-brigades d'infanterie de ligne figure la 12e, à Verdun (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 197).
Le 28 Fructidor an 10 reçoivent des armes d'honneur pour faits de bravoure : le capitaine Joseph Vionnet, le lieutenant Joseph Sensenbrenner, le lieutenant François Lamy, le sous lieutenat Joseph Leblanc, le sergent major René Doucet, le sergent Philibert Vernier, le grenadier Antoine Astier, le grenadier louis Bonnin.
L'Etat militaire de l'An X nous donne la composition de son encadrement :
Chef de brigade Vergez;
Chefs de bataillons : Reignault, Martin et Faure;
Quartier maître : Moinon;
Adjudants majors : Boyeaux et Lombard;
Officiers de Santé : Fischer et Boniquet.
Le 19 avril 1803 (29 Germinal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre : "Inspection de l’an 11 dans les 2e et 4e Divisions
Le Général de Division, Inspecteur général d’infanterie, aux Chefs des 4e, 12e, 14e, 56e, 72e et 111e Demi-brigades de ligne, 25e, 26e, et 31e Demi-brigades d’infanterie légère.
Le Ministre de la Guerre vous a sans doute donné avis, citoyens chefs, que la demi-brigade que vous commandez fait partie de l’arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence trois livrets de revue avec les états y annexés ainsi que les contrôles nominatifs des officiers. Vous observerez que la situation sommaire ne doit être établie qu’après mon arrivée au corps et lorsque j’en aurai passé la revue.
L’état n°2 qui est le contrôle nominatif des officiers pourra être rempli dans son entier jusqu’à la colonne des observations qui me regarde particulièrement ; vous remarquerez que la colone du détail des services n’est destinée qu’aux officiers promus et admis dans le corps depuis la dernière revue ; cet état devra être signé par vous, les chefs de bataillon et le quartier maître.
Nota : On classera dans cet état les officiers présents ou absents dans l’ordre ci-après :
1° les officiers de l’état-major, y compris le chirurgien-major.
2° les capitaines, lieutenants et sous-lieutenants suivant leur ancienneté de grade.
L’état n°2 bis contiendra les lieutenants et sous-lieutenants susceptibles d’obtenir la gratification accordée par l’arrêté du 14 Ventôse an 11 ; il restera en blanc et vous le ferez dresser sur papier libre jusqu’à ce que j’aie statué sur vos propositions.
L’état n°3 du livret général pourra être rempli dans son entier.
Le n°4 jusqu’au détail des services, en ayant soin de le remplir conformément à l’article 48 de l’arrêté du 9 Vendémiaire an 11. Et de ne proposer pour la Garde des Consuls que les hommes qui auront les conditions et les qualités voulues par ledit arrêté.
Les n°5, 6 et 7 pourront être remplis jusqu’à la colonne d’observation.
Les états n°8, 9, 10, 11 et 12 resteront en blanc. Jusqu’après la revue et jusqu’à ce que j’aie statué sur ceux qui me seront présentés pour la réforme, la retraite, les vétérans nationaux et les Invalides.
Vous remarquerez à cet égard, de ne présenter pour la réforme que les hommes absolument incapables de servir et pour des infirmités non provenant des évènements de la guerre ; à l’appui de l’état que vous en ferez dresser sur papier libre devant être les certificats du chirurgien major de la demi-brigade bien motivés et visés par le conseil d’administration.
Aucun homme ne sera réformé faute de taille ; il en sera dressé un état séparé sur papier libre et conforme au n°8 bis ; dans cet état seront compris aussi les hommes qui seraient dans le cas de passer à d’autres corps.
L’état n°9 comprendra les individus d’une conduite constamment répréhensible et que les punitions de la discipline ordinaire ne peuvent corriger. Cet état sera aussi sur papier libre, ainsi que tous ceux que j’indique devoir rester en blanc, jusqu’à mon arrivée à la demi-brigade.
Il est très important de distinguer soigneusement les trois classes de militaires qui sont dans le cas des états n°10, 11 et 12. Il ne faut pas que ceux qui n’étant que légèrement blessés, pourraient être encore utilement employés dans l’intérieur, soient proposés pour des récompenses qui ne sont dues qu’aux hommes que des blessures graves mettent hors d’état de rester aux drapeaux et de pourvoir à leur subsistance.
Les pièces à l’appui des désignés ci-contre sont pour chaque hommes les certificats bien motivés du chirurgien major sur les blessures, les causes des blessures et leur suite avec les mémoires de proposition en double expédition conformes au modèle.
Vous vous conformerez donc pour la proposition des hommes à admettre à la solde de retraite, aux vétérans et aux Invalides, aux dispositions de la loi du 28 Frimaire an 7, la lettre du Ministre du 25 Frimaire an 9 et l’arrêté du 4 Germinal an 8 sur les vétérans, pour remplir ponctuellement les intentions du gouvernement et suivre les dispositions que je vous prescris ; vous passerez, citoyens chefs, la revue préliminaire de votre demi-brigade quelques jours avant la revue d’inspection. Vous recevrez de chaque capitaine le contrôle et les états de sa compagnie, et vous en vérifierez les détails ; d’après cette vérification, vous ferez établir un livret préliminaire sur papier libre dans lequel vous comprendrez tous les états que je vous demande. Vous me présenterez à mon arrivé ce livret préliminaire avec les contrôles des compagnies qui devront être rédigés avec clarté et précision et contenir toutes les mutations en perte et en gain survenues depuis la dernière revue d’inspection. Ces contrôles serviront à vérifier et à établir la situation sommaire de votre demi-brigade à l’époque de ma revue.
Les états n°15, 16, 17, 18 et 19 du livret servant à constater plus particulièrement l’administration, la comptabilité et la tenue de la demi-brigade seront établis comme les précités sur papier libre et ne seront transcrits comme eux sur les livrets que je vous adresse qu’après que j’en aurais reconnu l’exactitude.
L’inspection générale des corps ayant pour but de faire connaître au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, administration et comptabilité, vous donnerez connaissance de la présente au conseil d’administration de la demi-brigade et vous me mettrez à même de faire un rapport satisfaisant au gouvernement de l’administration et gestion de votre corps.
Je vous annoncerai par une lettre subséquente le jour que je passerai la revue de votre demi-brigade.
Ps. Ci-joint la note des états et livrets de revue que je joins à la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).
Le 21 avril 1803 (1er Floréal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre, au Ministre directeur de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen Ministre, que je commencerai l’inspection qui m’est confiée par la 56e demi-brigade en garnison à Phalsbourg. Je compte en passer la revue du 15 au 20 de ce mois et vous adresser après sa cloture tous les états ayant rapport à l’administration de la guerre.
Je continuerai mes opération pendant le mois de Prairial à Nancy, où je vous prie de m’adresser les ordres que vous aurez à me donner.
Lorsque j’aurai terminé dans la 4e division militaire, je vous ferai connaître l’itinéraire que je tiendrai dans la 2e.
Notice des livrets et états envoyés aux 4e, 12e, 14e, 56e, 72e, 111e de ligne, 25e, 26e et 31e légère, ainsi qu’aux 6e et 9e demi-brigades de vétérans pour servir à la revue d’inspection de l’an 11. Envoi du 29 Germinal.
3 exemplaires du livret général de revue avec états annexés.
1 du livret du matériel
1 duplicata de l’état n°1.
3 cahiers de l’état n°2
1 duplicata n°4*
1 duplicata n°5*
1 duplicata n°6*
1 duplicata n°10
1 duplicata n°11
1 duplicata n°12*
2 duplicatas n°15
1 duplicata n°16
1 duplicata n°17
1 duplicata n°18
1 duplicata n°19
3 exemplaires du n°2bis*}
1 exemplaire du n°8 bis*} ils ne font pas partie du livret général de la revue
Les livrets de revue et autre états désignés ci-dessus seront soigneusement conservés et resteron en blanc jusqu’à l’arrivée de l’inspecteur général, à l’exception de ceux qu’il a par son instruction aux chefs de corps indiqué pouvoir être remplis.
Nota : tous les états marqués d’une étoile ne faisant pas partie de la revue des demi-brigades de vétérans ne leurs ont pas été adressés" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
En mai 1803, la Demi- brigade est toujours à Verdun, réduite à 2 bataillons.
Le 2 mai 1803 (12 floréal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, en conséquence de l'arrêté du 10 floréal, de donner ordre ... Au bataillon de la 86e qui est à Macon (c'est le 3e bataillon) de se rendre à Verdun pour être incorporé dans la 12e de Ligne et porter cette demi-brigade à 3 bataillons ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 565 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7618).
En prévision d'une grande opération amphibie contre l'Angleterre, des camps de regroupement ont été montés sur toutes les côtes de la République depuis 1798 et épisodiquement réactivés puis mis au repos. La reprise de la guerre en Mai 1803 ne fait qu'accélérer leur organisation.
A la date du 20 mai 1803, la 12e de Ligne, à Mézières, fait toujours partie de la 2e Division Militaire commandée par le Général Dupont (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 201).
Le 9 juin 1803 (20 Prairial an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Phalsbourg, au Général Schauenbourg, Inspecteur général d’Infanterie : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 27 Floréal dernier ; ensemble, le rapport fait au Ministre sur les notes de plusieurs officiers de la 86e demi-brigade, qui doit être incorporée dans la 12e de ligne ; je remplirai à leur égard les dispositions voulues par la lettre du Ministre de la Guerre.
Agréez, mon cher général, l’assurance de ma parfaite considération et de mon bien sincère attachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 265).
Le même 9 juin 1803 (20 Prairial an 11), le Général de Division Grenier écrit également, depuis Phalsbourg, au Chef de la 12e Demi-brigade de ligne : "Rien n’empêche, citoyen chef, d’égaliser à un nombre égal, les compagnies de la demi-brigade que vous commandez, après l’incorporation du bataillon de la 86e que vous avez dû recevoir ; et les capitaines seuls devant permuter par le tiercement, cette opération ne doit nullement retarder le travail préparatoire de la revue d’inspection.
Si des causes particulières nécessitaient le tiercement des compagnies, vous me le feriez connaitre à mon arrivée à Mézières (vers le 25 Messidor). Je vous laisserai alors le temps de l’opérer encore avant ma revue" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 127 page 266).
Le 14 juin 1803 (25 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel diiecteur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Gand, les 6e et 13e légères; 12e, 33e,51e, 108e, 14e, 36e, 61e, 85e de ligne; le 2e régiment de chasseurs, le 7e de hussards, les 4e, 14e, 16e et 17e de dragons ...
Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814; Correspondance générale, t.4, lettre 7722).
Le 10 juillet 1803 (21 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sedan, au Ministre Directeur de la Guerre : "... Je me rends le 22 à Mézières où je passerai le 23 la revue de la 12e demi-brigade de ligne ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 283).
Le 11 juillet 1803 (22 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de Brigade et aux Chefs de Bataillon de la 12e de Ligne : "Mêmes lettres qu’au chef de brigade et aux chefs de bataillon de la 26e légère, relativement aux notes à donner sur les officiers" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 286).
Le 11 juillet 1803 (22 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de la 12e de Ligne : "J’invite le chef de la 12e de faire mettre à l’ordre de sa brigade que je recevrai les réclamations des officiers, sous-officiers et soldats, depuis 10 heures du matin jusqu’à onze" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 286).
Le 12 juillet 1803 (23 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de la 12e de Ligne : "Ayant à m’occuper demain dans la journée de la 6e demi-brigade de vétérans, je ne verrai, citoyen chef, que le 25 à 6 heures du matin le peloton d’instruction de votre demi-brigade. Veuillez en conséquence donner ordre que le peloton composé de 16 files se trouve sur le terrain à l’heure indiquée. Les sous-officiers et caporaux de la demi-brigade s’y trouveront également armés, et tous les officiers du corps se trouveront à cette réunion. Je verrai en même temps les enfants de troupe, les enrôlés volontaires, les hommes recrues des années 9 et 10, les hommes admis à la haute paye et les hommes proposés pour la garde des Consul. Ces différentes places seront présentées séparément" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 286).
Le 16 juillet 1803 (27 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de Brigade, Directeur d’artillerie à Mézières : "L’armement de la 12e demi-brigade de ligne, m’ayant paru très défectueux, citoyen chef, et les remplacements demandés par le conseil d’administration de la demi-brigade, très considérables, je désire faire constater cet armement, conformément à l’article 8 du règlement du 7 Thermidor an 9, sur les demandes d’armes. Je vous prie de désigner, en conséquence, un chef de bataillon d’artillerie, ou, à son défaut, un capitaine pour faire cette visite demain à 7 heures du matin, conjointement avec le chef de bataillon Delcambre, mon aide de camp, et le chef de bataillon Faure, de la 12e de ligne. Veuillez y envoyer également un armurier pour juger contradictoirement avec celui de la 12e, les armes susceptibles d’être réformées. Cette opération terminée, il en sera dressé procès-verbal par triple expédition pour être envoyée, l’une au ministre de la guerre, l’autre pour rester entre mes mains, et la troisième pour rester dans les archives du conseil d’administration de la 12e demi-brigade.
On ne devra réformer que les fusils qui ne seront pas de calibre, et ceux qui ne seront pas susceptibles de réparations. Cette demi-brigade ayant beaucoup de petits soldats, les fusils qui n’auraient pas la longueur voulue, seront conservés jusqu’à nouvel ordre, mais il en sera fait mention dans le procès-verbal.
Veuillez, je vous prie, me faire connaître le nom de l’officier que vous désignerez pour cette opération" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 287).
Le même 16 juillet 1803 (27 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de la 12e Demi-brigade de ligne : "Je viens d’inviter, citoyen chef, le directeur de l’artillerie de désigner un officier de cette arme, pour faire conjointement avec le chef de bataillon Delcambre, mon aide de camp, et le chef de bataillon chargé du détail de votre demi-brigade, la visite des armes y existantes. J’ai également chargé le directeur de l’artillerie de désigner un armurier pour reconnaître contradictoirement avec le vôtre, les armes hors de service. Il sera dressé procès-verbal de cette opération que l’on commencera à 7 heures du matin, le 28 courant, à commencer par le 1er bataillon. Veuillez, en conséquence, donner ordre à chaque compagnie qu’elle soit rassemblée devant son quartier, à l’heure indiquée, et que les commandants de compagnie s’y trouvent, afin de pouvoir faire aux officiers chargés de l’examen des armes les observations qu’ils croiront nécessaires sur l’armement de leur compagnie.
Veuillez donner vos ordres à cet effet et faire connaître ces dispositions au chef de bataillon chargé du détail, à l’officier chargé de l’armement et à votre armurier" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 288).
Le 18 juillet 1803 (29 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de la 12e Demi-brigade de ligne : "Mes opérations relativement au personnel de votre demi-brigade étant terminées, je vous prie, citoyen chef, de faire mettre à l’ordre que je ne recevrai plus de réclamations, mais en même temps je vous invite à recevoir et à accueillir toutes celles qui vous seront adressées et qui pourront être comprises pour les différentes décisions que j’ai laissées au conseil d’administration de la demi-Brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 289).
Le 19 juillet 1803 (30 Messidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Chef de la 12e Demi-brigade de ligne : "Je vous adresse ci-joint citoyen chef le livret général de la revue d’inspection que j’ai passée de votre demi-brigade. Vous y trouverez mon opinion sur les différentes parties du service tant de l’instruction, tenue, discipline qu’administration. L’ordre qui en fait suite vous indiquera ce que je crois nécessaire à la perfection de ces différentes parties.
Je joins à la présente un mémoire de propositions pour chacun des individus proposés pour la solde de retraite ou les vétérans, il devra être remis à chacun d’eux au moment où le ministre de la guerre annoncera la décision du gouvernement sur leur sort.
Je joins également les congés de réformes et l’ancien livret" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 289).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, deux demandes du conseil d’administration de la 12e de ligne, pour obtenir des distinctions d’honneur, en faveur des capitaines Philipiez et Boudot ; les faits consignés dans les certificats à l’appui de ces demandes m’ont paru dignes d’être mis sous les yeux du 1er Consul" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 138 page 289).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "Le chef de la 12e demi-brigade de ligne demande, citoyen Ministre, d’être autorisé de remplacer les militaires en recrutement dans le département de la Nièvre pour le 3e bataillon de la 86e aujourd’hui 3e de la 12e, attendu que ce recrutement est composé d’officiers à la suite, de sergents majors et de soldats qui n’apportent pas assez d’intérêt dans ce travail.
Il demande également à être autorisé à rappeler les citoyens Dugier, capitaine de grenadiers et Sensenbrenner lieutenant également de grenadiers, en recrutement dans le département de la Sarre. Ces officiers étant dans ce moment nécessaires à leurs compagnies, le chef de brigade se propose de les remplacer par d’autres qui seront également propres au recrutement.
Demande du conseil d’administration de la 12e de ligne.
Demande une gratification pour plusieurs sous-officiers chargés de l’instruction des recrues et pour d’autres enseignant l’écriture et le calcul.
L’inspecteur général prie le Ministre de la Guerre de prendre en considération la demande du conseil d’administration en faveur des sous-officiers instructeurs des recrues et directeurs de l’école d’écriture ; il pense qu’il doit être accordé à chacun d’eux une somme de 72 frs" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 290).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint, citoyen Ministre, le procés verbal de désignation des candidats présentés pour être membres du conseil d’administration au 1er Vendémiaire an 12, créé par l’arrêté des Consuls du 15 Germinal dernier ; vous trouverez mon avis au bas de ce procés verbal.
Procés verbal de la 12e de ligne, de désignation des candidats proposés pour la formation du nouveau conseil d’administration au 1er Vendémiaire an 12.
Vu le procés verbal ci-contre, le général de division inspecteur général d’infanterie, présente au Ministre de la Guerre les capitaines Bonnard, Vionnet et Marboeuf, comme les plus susceptibles d’être membres du nouveau conseil d’administration, et les capitaines Caillemert, Lur… et lebon comme suppléants ; pour seconder le chef de bataillon chargé de la tenue des contrôles le capitaine Gruau, et pour seconder le quartier, le sous-lieutenant Fournier ; les sous-officiers présentés comme candidats étant également susceptibles d’être membres du conseil d’administration, l’inspecteur général n’en a pas désigné" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 290).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "Le chef de la 12e demi-brigade de ligne m’a présenté lors de ma revue, citoyen Ministre, et fait porter sur les états d’armement 683 fusils à réformer comme étant hors de service ; ayant trouvé cette quantité énorme, surtout dans un moment où les armes doivent être utilisées, j’ai ordonné une visite de rigueur et désigné des experts. Il en est résulté que 193 fusils seulement ont été déclarés hors de service et tous les autres à réparer par le corps ; vous trouverez ci-joint, citoyen Ministre, le procés verbal constatant cette opération.
Vous remarquerez que 20 fusils neufs de la manufacture de Saint-Etienne ont été réformés pour non calibre" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 291).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre Directeur de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, le livret du matériel de la revue d’inspection de la 12e demi-brigade de ligne, que j’ai passé le 23 Messidor dernier ; j’y joins un double de la situation sommaire, et les états 15, 16, 17, et 18 relatifs aux finances, à l’habillement et équipement.
J’ai trouvé l’administration de ce corps bonne et régulière ; le résumé de mes observations et l’ordre qui en fait suite, vous feront connaitre l’ensemble de toutes les parties" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 291).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous envoyer ci-joint le rapport fait à la dernière revue d’inspection contre plusieurs officiers de la 86e, qui m’a été adressé par le général Schauenbourg. La majorité de ces officiers n’est plus au corps, et ceux restés sont proposés pour la solde de retraite" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 292).
Le 20 juillet 1803 (1er Thermidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser, citoyen Ministre, livret général et tous les états et pièces relatifs à la revue d’inspection de la 12e demi-brigade de ligne que j’ai passée le 23 Messidor dernier. Il résulte de cette revue que l’effectif de la demi-brigade reste à 1485 hommes.
Desquels il faut défalquer ceux pour la retraite, 25 ; les vétérans 62 ; 87
Et l’effectif restera à 1398.
Le manque au complet sera 563.
J’ai réformé dans cette demi-brigade 215 hommes dont 116 conscrits des années 9 et 10, 20 amnistiés incorporés et 79 anciens soldats, parmi lesquels un assez grand nombre d’hommes blessés, qui ont préféré la réforme simple à l’admission aux vétérans ; cette demi-brigade a reçu depuis la dernière revue d’inspection, tant par la suite de l’incorporation du 3e bataillon de la 86e, que par son recrutement dans le département de la Nièvre, la lie des départements. Il est bien temps de faire cesser ces abus dans le recrutement, qui coutent des frais énormes au gouvernement et au corps.
Je propose pour la solde de retraite 11 officiers dont 2 ont déjà été présentés par le travail de la dernière revue d’inspection ; tout n’ont pas l’ancienneté de service voulue, mais j’ai fait constater leurs infirmités par des contre visites, plusieurs d’ailleurs (ceux venant de la 86e) sont mal notés, et il est instant de se débarasser d’hommes qui ne peuvent faire aucun service ; j’ai aussi proposé pour la solde de retraite 25 sous-officiers et soldats, dont 7 appartiennent encore au travail de la dernière revue d’inspection.
Un capitaine et 62 sous-officiers et soldats sont proposés à l’admission aux vétérans ; presque tous ces hommes sont du 3e bataillon de la 86e demi-brigade incorporé dans la 12e.
J’ai été généralement satisfait de cette demi-brigade ; les finances sont en bon état et l’administration est régulière.
Vous verrez, citoyen Ministre, par le résumé de la revue et l’ordre qui en fait suite, mon opinion sur ce corps. Il est à désirer qu’il soit porté de suite au complet et que le département de la Sarre dans lequel il se recrutait et ou sont encore employés pour cette partie les officiers de la demi-brigade, lui soit rendu ; les conscrits de ce département se conduisant bien et l’espèce en étant très belle.
Notice des livrets et états relatifs au travail d’inspection de la 12e de ligne, envoyés au Ministre de la Guerre.
Savoir :
Le livret de la revue
L’état nominatif des officiers doubles n°2
L’état double n°2bis
L’état n°4
Id 5
Id 6
L’état avec pièces à l’appui 10
Id 12
L’état 15
Id 19
N°8bis néant
N°11 néant
Objets accessoires
1° le procés verbal de désignation des candidats proposés pour le nouveau conseil d’administration
2° demandes de distinctions d’honneur pour 2 officiers
3° une lettre par laquelle le chef de brigade demande l’autorisation du Ministre pour faire remplacer des militaires de sa demi-brigade en recrutement dans le département de la Nièvre.
4° une demande de gratification pour des sous-officiers chargés de l’instruction.
5° une demande du conseil d’administration pour obtenir le remboursement des pertes que les officiers de la 12e ont éprouvées dans les campagnes de l’an 7.
6° le procés verbal de la visite de rigueur des armes.
7° le rapport du général Schauenbour contre plusieurs officiers de 86e" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 292).
Le 8 août 1803 (20 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Sedan au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 12e demi-brigade de ligne a reçu un bataillon de la 11e de ligne; cette demi-brigade a eu ses papiers pris à Liège, de manière que l'ancienneté de service des hommes ne peut être constatée. Il faudrait une ordonnance ministérielle sur les matricules des hommes incorporés. J'ai vu un grand nombre de vieux et bons soldats qui étaient singulièrement peinés de ce que, par un défaut de formes, tant d'années et de blessures ne leur étaient pas comptées. Cette demi-brigade a reçu dernièrement un bataillon de la 86e. Ce bataillon est arriéré de plusieurs mois de solde. Comme le reste se trouve en ce moment payé de son arriéré, activez le plus qu'il vous sera possible le complément de ce bataillon de la 86e, afin qu'il soit payé. Cette demi-brigade doit faire partie du camp de Saint-Omer. Vous sentez combien il est nécessaire que je ne sois pas rebattu, toutes les fois que je la verrai, de ses justes réclamations ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6987; Correspondance générale, t.4, lettre 7911).
Le 10 août 1803 (22 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Reims au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... J'ai accordé aux 12e, 14e et 111e de ligne ... quinze jours de gratification ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7001; Correspondance générale, t.4, lettre 7924).
Initialement destiné au camp de St Omer, le 12e de Ligne est finalement envoyé en Août au camp de Bruges sous le commandement du général Davout. Il fait partie de la 3e division du général Friant, de ce camp de Bruges, baraquée au tour de Dunkerque. On connait le soin que met Davout à entrainer et équiper ses hommes.
Le 14 août 1803 (26 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Les deux bataillons des 12e de ligne et 6e légères partiront de Givet et de Mézières le 20 fructidor pour se rendre à Bruges; les 3e bataillons et le dépôt resteront à Givet et à Mézières. Les deux premiers bataillons seront complétés à 700 hommes chacun ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7932).
Le 22 août 1803 (4 Fructidor an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Mézières, au Ministre de la Guerre : "Citoyen Ministre, le chef de bataillon Fischer sur le compte duquel vous me demandez des renseignement par votre lettre du 21 Thermidor dernier, m’est arrivé à la 12e demi-brigade que depuis l’incorporation de la 86e ; il est par conséquent peu connu dans ce corps, et c’est ce qui m’avait déterminé à ne pas émettre mon opinion sur ses qualités.
Depuis qu’il est dans cette demi-brigade, il s’y conduit bien ; il parait avoir des moyens militaires, mais je le crois tracassier et mécontent de tout. J’ignore qu’elle a été sa conduite antérieures et il m’a été impossible d’avoir d’autres renseignements" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 143 page 298).
Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Bruges
Le général Davout est nommé commandant en chef du camp de Bruges
... Le camp de Bruges sera composé de trois divisions
... La 3e division sera commandée par le général Friant qui aura à ses ordres les généraux de brigade :
Grandeau,
Seras.
La 3e division sera composée des :
17e légère,
12e de ligne,
25e id,
85e id,
... Il sera ... construit un camp en baraques à Dunkerque pour la 3e division ...
Le général Davout établira son quartier à Bruges et partira le 16 fructidor ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).
Le 12 septembre 1803 (25 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis La Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Dans la deuxième division militaire (chef-lieu Mézières), citoyen ministre, les 12e et 111e demi-brigades de ligne ... doivent seuls jouir de la gratification ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 589 ; Correspondance générale, t.4, lettre 8020).
En Septembre 1803, la Demi-brigade prend le titre de régiment et le chef de brigade Vergez celui de colonel.
Le 26 septembre 1803 (3 vendémiaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre ... A la 12e de Ligne, de former ses deux premiers bataillons à 700 hommes chacun, et de les diriger sur Dunkerque ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 8076).
Important ensemble relatif au Capitaine François LAMI ou LAMY (1765-1838) | |
Etat des services de François Lamy |
Biographie : Né à Saulieu le 18 novembre 1765, il entre comme soldat dans la Régiment de Pondichéry, employé aux Indes orientales du 8 février 1786 au 9 décembre 1792. Il s'engagea comme volontaire le 23 juillet 1793 dans le 8e Bataillon de la Côte d'Or (par embrigadement, 60e puis 12e Demi brigade de ligne, et 12e Régiment d'infanterie de ligne en l'AN XII). Nommé Lieutenant à l'Armée des Alpes le 13 août 1793, il vint en l'An II sur le Haut Rhin, passa en Italie en l'An IV, et fit partie des expéditions contre Rome et Naples. Le 4 pluviôse AN VII à la prise de cette dernière ville, il se précipita sur une pièce de canon qu'il enleva après avoir tué les canonniers qui la défendaient. |
L'ensemble comprend : | |
c) Portrait en uniforme de Capitaine du 12ème Régiment d'Infanterie de ligne, portant son étoile d'Officier de la Légion d'honneur. Vers 1820. Huile sur toile rectangulaire (enfoncement en haut à gauche ne touchant pas le sujet). Dimensions : 56x46cm. Cadre en bois doré. Copyright Michel Bury / Vente de Maître DUVILLARD (Mâcon) du 7 mai 2016. |
b) Etoile d'Officier de la Légion d'honneur, du Premier type (Premier Empire), modifiée sous la Restauration puis la Monarchie de Juillet. Or, émail, monté sous la Restauration avec une couronne à fleurs de Lys (mutilée au revers). Anneau cannelé, fragment de ruban ancien. B. Poids brut : 18gr. Nota : Le 1er type correspond bien à l'attribution précoce du grade d'officier pour Lamy. Copyright Michel Bury / Vente de Maître DUVILLARD (Mâcon) du 7 mai 2016. |
Rare sabre d'honneur au modèle des Officiers de l'Infanterie de ligne donné par le Premier Consul au citoyen François Lami de la douzième Demi-brigade de ligne. Poignée recouverte de basane avec filigrane d'argent. Monture en argent, pommeau gravé de toile d'araignée et motifs géométriques, garde à une branche cannelée, et deux demi-oreillons en navette, gravés qui ont recourbés vers le bas, en palmette, poinçonné B.Y (poinçon du 1er contrôleur de la Manufacture de Versailles, Denis BROUILLY). Poinçons de titre et d'orfèvre cachés sous la poignée (comme c'est souvent le cas pour les sabres d'honneur). Lame courbe à dos plat, fort contre-tranchant, langue de carpe et pans creux. Talon dépoli. Fourreau en tôle de fer gravé en partie supérieure à l'avers "Le 1 er Consul au C en F çois Lami. à la 12e 1/2 B de de ligne. " et au revers " Mf ture à Vers lles " à deux bracelets gravés de trophée d'Armes et anneaux en argent. Dard en bouton en fer (usures d'usage). A.B.E. Epoque Consulat. Copyright Michel Bury / Vente de Maître DUVILLARD (Mâcon) du 7 mai 2016. |
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d) Brevet d'officier de la Légion d'honneur au nom de François Lamy. Sur vélin. Signé "Louis", du Vicomte de Sainmars, du Maréchal Macdonald, grand chancelier de la Légion d'honneur. Donné en 1822. Cachet sec de la grande chancellerie. Présenté encadré sous verre. E.M. insolé. (pas de photo communiquée). Copyright Michel Bury / Vente de Maître DUVILLARD (Mâcon) du 7 mai 2016. |
e) Deux documents : |
Ci-dessus : Brevet de Lieutenant de François Lamy, en mauvais état. Sur vélin. Signature Bonaparte (secrétaire) | Ci-dessus : Brevet d'honneur accordé par le Premier Consul au Lieutenant François Lamy en raison de "la conduite distinguée et de la bravoure éclatante" dont il a fait preuve lors de l'affaire du 4 pluviose an 7 "à la prise de Naples, où il fondit sur une pièce de canon qu'il enleva à l'ennemi, après avoir tué trois canonniers qui la défendaient". Action qui lui valut le sabre d'honneur ci-dessus. |
Ci-dessus : "De par Sa Majesté L'Empereur et Roi La Commision Militaire établie pour les échanges des prisonniers de guerre Déclare par la présente que Monsr François Lamy Lieutenant à la 12e de ligne de l'armée française en Italie a été échangé contre Mr Kalinovsky premier Lieutenant au Régiment d'Orange Infanterie de l'Armée Impériale en Italie Et que par conséquent le premier est dégagé de sa parole d'honneur, qu'il a donné de ne point porter les armes jusqu'à son échange. Fait à Castiglione le 11e du mois de Septembre 1800" |
Ci dessus : "Berlin le 28 octobre 1806 A Monsieur Lamy Lieutenant au 12e Rgt d'Infie Légère (Sic) Je vous annonce avec plaisir, Monsieur, que l'Empereur par décret de ce jour 28 octobre, vous a nommé Capitaine dans votre Régiment Le Ministre de la Guerre Mal Berthier" |
III/ En 1804 :
Fig 2 Grenadier du 12e de Ligne en 1800-1805 |
Si les deux premiers bataillons sont toujours autour de Bruges dans la 16e Division Militaire, le 3e bataillon et le dépôt ont été portés à Mézières. Les conscrits de Gironde et de la Sarre y sont versés au régiment. L'Etat militaire de l'an XII (septembre 1803-septembre 1804) nous donne l'encadrement suivant :
Colonel Vergez
Major Teulet
Chefs de bataillon : Fischer, Reignault, Martin et Faure
Quartier Maitre Beraud
Adjudants majors : Lombard, Boyeaux et Duchemin
Officiers de Santé Fischer et Boniquet.
Le 10 janvier 1804 (19 Nivôse an 12), Davout écrit au Premier Consul : "... Le 85e est parti de Calais pour la division du général Suchet, suivant vos ordres, et a été relevé par le 12e, de manière qu'il ne reste plus à Dunkerque pour fournir la garnison de la flottille et faire le service que le 26e ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 44, lettre 28).
Le 21 février 1804 (1er ventôse an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Lorsque ces deux bataillons de la cavalerie de la réserve seront arrivés à Calais, vous donnerez ordre au 12e de ligne de retourner à son camp à Dunkerque" (Correspondance générale, t.4, lettre 8686).
Le 22 février 1804 (2 Ventôse an 12), Davout écrit au Premier Consul : "… La troisième division ne pourra point former les garnisons pour les corvettes de pèche, suivant vos derniers ordres, tant que les 12e et 85e régiments resteront, le premier à Calais, et le deuxième dans la division du général Suchet, où il a été envoyé pour les travaux ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 56, lettre 35).
Le 23 février 1804 (3 Ventôse an 12), Davout écrit au Premier Consul : "Vous m'aviez déjà annoncé, mon Général, que les garnisons de 81 corvettes de pêche devaient être fournies par la division de Dunkerque. J'aurai l'honneur de vous rappeler à cet égard que deux régiments de cette division, le 12e et le 85e, en sont éloignés. Le premier est à Calais, et le deuxième dans la division du général Suchet ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 57, lettre 36).
Le 13 mars 1804 (22 Ventôse an 12), Davout écrit au Premier Consul : "… Le 12e et le 25e ont déjà fourni leurs garnisons ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 66, lettre 42).
L'Empire a été proclamé en Mai et le général Davout est devenu maréchal d'Empire.
Le 21 mai 1804 (1er prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier "Mon Cousin, je vois que, dans l'état de situation de l'armée des côtes, le 85e régiment n'est qu'à 1,300 hommes, et le 12e à 1,400. L'un et l'autre de ces régiments ont à leurs dépôts, à Mézières et à Sarre-Libre, assez de troupes pour pouvoir se compléter. Donnez donc l'ordre à leurs 3es bataillons d'envoyer à ces régiments des conscrits habillés, et qui seraient déjà à l'école de peloton ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7765; Correspondance générale, t.4, lettre 8875).
En Août 1804, Gudin prend le commandement de la 3e division du corps de Davout. A la fin de l'année, le régiment envoie une délégation avec son colonel recevoir le nouveau drapeau surmonté de l'Aigle Impériale. La cérémonie a lieu à Boulogne le 5 Décembre.
IV/ LA CAMPAGNE DE 1805
Boutons du 12e de ligne, petit module |
La future "Grande Armée" ayant été constituée, le corps de Davout en devient son 3e Corps. Et notre 12e de Ligne aligne deux bataillons de guerre à la 3e division sous le général Gudin avec le 21e, le 25e et le 85e de Ligne.
Entre Mars et Juillet 1805, le corps de Davout se recentre autour d'Ambleteuse dans le Pas de Calais.
Le 21 mars 1805 (30 ventôse an XIII, date présumée), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vois avec peine que l'on me propose, tous les jours, des avancements rapides pour des officiers d'état-major, des lieutenants qui ne le sont que de deux, trois, quatre ans, et l'on se croit ancien lorsqu'on date de l'an VII. Cependant il n'y a pas de régiment où il n'y ait huit capitaines de 1792 ayant des blessures et fait toutes les campagnes. J'en compte ... six dans le 12e ... Mon intention est que vous me remettiez un état de tous les officiers qui ont été faits capitaines pendant l'an XIII et avant, un même état des lieutenants et sous-lieutenants, avec la note de leurs services, s'ils ont fait la guerre dans leur corps sans interruption, avec des notes sur chacun d'eux, et que vous ne me proposiez aucun officier pour être chef de bataillon que la liste de ceux qui sont sur cet état ne soit épuisée" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8460).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps de Droite, Division Gudin, le 12e de Ligne, sur un effectif de 1781 hommes, en a 544 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
L'Autriche rejoint la coalition anti française le 10 Août, comprenant Anglais, Russes, Danois, et Napolitains. Les états allemands restant dans l'expectative. Le débarquement en Angleterre étant devenu vain après Trafalgar, une campagne terrestre doit être lancée, aussi la Grande Armée quitte ses bases fin Août, se dirigeant vers la Bavière. Le but : écraser l'Autriche avant l'arrivée des Russes.
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la 3e Division du Corps de droite (Gudin), le 12e de Ligne, Colonel Vergès ; Chefs de Bataillon Fischer et Quérillac ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1698 hommes présents à Ambleteuse ; 487 hommes présents au Dépôt à Mézières (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Concernant les Officiers, si ceux sortants des Ecoles militaires sont bien notés, ce n'est pas le cas pour les autres; ainsi, pour le 12e de Ligne, il est noté qu'un Officier est un "ancien militaire n'ayant aucun genre de connaissance, qui mérite sa retraite". Un Capitaine, âgé de 40 ans, n'est "point instruit; sans moralité et sans conception; est susceptible de réforme". Un autre, âgé de 51 ans, est "usé et nullement propre au service". Un Lieutenant, âgé de 53 ans, est noté comme "ancien militaire peu propre au service". La plupart de ces vieux soldats sont peu instruits. Pour ceux sortis des Ecoles, la tonalité n'est pas la même : "Par exemple, au 12e de Ligne : M. N ... , 19 ans; instruit, belle tenue, bonne conduite, servant bien et donnant des espérances. - N ... , 20 ans, sortant de l'École de Saint-Cyr, belle tenue, bonne conduite, travaille à son instruction et promet beaucoup. - N ... , 17 ans, instruit, s'appliquant à ses devoirs et promettant de faire un officier distingué" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 174).
Désertion en l'an XIII |
||
Régiments |
Recrues |
Déserteurs |
12e de ligne |
1207 |
162 |
Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148 |
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 12e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps de droite. 1,698 sont présents, 83 aux hôpitaux, total 1781 hommes. Le 3e Bataillon est à Mézières, 2e Division militaire, 448 hommes présents, 39 détachés ou en recrutement, 36 aux hôpitaux, pour un effectif total de 523 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de droite comprend une 3e Division composée des :
12e Régiment d’infanterie de ligne, 1612 hommes.
21e Régiment d’infanterie de ligne, 1707 hommes.
25e Régiment d’infanterie de ligne, 1736 hommes.
85e Régiment d’infanterie de ligne, 1613 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Le 19 Septembre 1805, l'Empereur ordonne de former des compagnies de voltigeurs au sein des régiments d'infanterie de Ligne (elles existaient déjà dans la Légère depuis 1804). Celles-ci ne pourront être organisées que plus tard, le régiment étant en marche. Le 25 Septembre, le 3e Corps se retrouve autour de Manheim, passe le Rhin puis marche sur Neuburg et Dachau.
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
3e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
3e division.
12e de Ligne, 2 Bataillons, 1,583 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Dans son "Rapport à M. le général de division Gudin, du 7 au 8 vendémiaire an XIV (29 au 30 septembre 1805)", le Général de Brigade Petit écrit : "La brigade de droite, composée des 12e et 21e régiments, est partie ce matin, 8 du courant, de Neckargemünd. Deux bataillons de ces régiments ont été cantonnés dans ce village et les deux autres ont bivouaqué en avant du même village. Il a été distribué aux troupes bivouaquées 900 bottes de paille de couchage et le bois nécessaire. Il n'a été fait aucune distribution de subsistances, une distribution de sel a été faite à la brigade.
Rien de nouveau sur les mouvements de l'ennemi. Les deux colonels et trois chefs de bataillon sont présents, l'emploi de M. Fischer, chef de bataillon qui a quitté le 12e régiment avec retraite, est vacant.
Ci-joint les états demandés par la lettre du général de division en date du 6 vendémiaire" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 601).
L'Ordre du jour de la 3e Division du 3e Corps, daté du Quartier général, à Obrigheim, le 9 Vendémiaire an 14 (1er octobre 1805), et signé par l'Adjudant-commandant, Chef de l'Etat-major, Delotz, indique : "La viande sera distribuée aujourd'hui à Obrigheim pour un jour.
Les régiments qui n'ont point assez de cartouches pour le complet de 50 par homme feront prendre, sur-le-champ, ce qui leur manque au parc d'artillerie établi au pont du Neckar près d'Obrigheim et échangeront en même temps celles qui se trouvent avariées.
M. Thirbaudet, officier au 12e régiment, a été condamné aux arrêts forcés pendant huit jours pour n'avoir point empêché des militaires du régiment de dévaster un arbre fruitier situé à proximité du camp.
MM. les colonels sont invités à faire mettre dans leurs rapports journaliers qu'ils adressent à MM. les généraux de brigade une case où il sera fait mention du nombre d'hommes en état de combattre" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 605).
Dans son Rapport au Général de Division Gudin, du 11 au 12 Vendémiaire an 14 (3 au 4 octobre 1805), le Général de Brigade Petit écrit : "La brigade est partie ce matin, à 10 heures, des bivouacs qu'elle occupait en avant de Künzelkau pour se rendre à Ober-Steinbach, où est établi le quartier général de la brigade et le 21e régiment.
Le 12e régiment occupe le village de Brüchbach, où est cantonné le 2e bataillon, et le village de Hurlebach, dépendant du premier, où est établi le 1er régiment et l'état-major.
La brigade a reçu, ce matin, le pain pour un jour; d'Ingelfingen, 4 sapeurs et le caporal condamnés à 8 jours de prison pour ne s'être pas trouvés à la tête du régiment au moment du départ, étant pris de boisson.
Rien de nouveau sur les mouvements de l'ennemi" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 698).
Le 11 Vendémiaire an 14 (3 octobre 1805), le Général de Brigade Petit écrit, depuis Künzelkau, au Général de Division Gudin : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que, conformément à vos ordres de ce jour, je me suis rendu à Künzelkau, à l'effet de cantonner les troupes de la brigade que je commande. Rien de plus étonné qu'en me présentant à la tête de mes troupes pour entrer dans cette ville que de trouver la porte fermée avec un refus formel de la part de M. le bailli disant pour raison que, quoique allié et neutre, il ne pouvait, sans se compromettre, donner le logement aux troupes passantes, que M. le maréchal Davout, commandant en chef le corps d'armée, en avait lui-même fait la défense et que pour preuve, c'est qu'il avait ordonné à ce que deux gendarmes à la suite de l'état-major général fussent mis en sauvegarde à la porte de la ville.
M. le bailli allégua même de plus, que quand même les premières difficultés n'existeraient pas, il lui était impossible de recevoir dans la ville un corps de troupe aussi nombreux, manquant de maisons pour les placer tous. Les observations que j'ai pu faire sur la position de mes troupes ont été vaines et M. le bailli a persisté dans son refus, disant que j'étais le maître de forcer les portes de la ville et que je pouvais me loger militairement, mesure que je n'ai pas cru devoir employer. Mes troupes étaient fatiguées, il faisait nuit, je me suis décidé à les faire bivouaquer : le 12e régiment sur les hauteurs en avant de la ville et le 21e dans une prairie à gauche de la ville sur les bords de la Kocher. Je n'ai pu obtenir de paille; quant au bois, M. le bailli m'en a accordé autant que j'en ai désiré.
J'ai l'honneur de vous saluer respectueusement.
PETIT.
Les deux gendarmes qui ont déclaré avoir été placés en sauvegarde, d'après les ordres de M. le maréchal, sont les nommés Magnier et Garaudey, que je me suis vu forcé de faire remplacer par une garde de 8 grenadiers, dont la surveillance a été confiée à un officier, vu que ces deux gendarmes, pris de boisson, ont tenu des propos indécents à M. Laluge, officier commandant la garde des grenadiers" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 699).
"Rapport du général Petit au général Gudin : La brigade a quitté son bivouac en avant de Dinkelsbühl, pour venir bivouaquer en arrière d'OEttingen. Les colonels demandent que le sel soit distribué à la troupe. Deux officiers du 12e régiment, condamnés aux arrêts pour quatre jours, pour avoir quitté leurs compagnies pendant la marche" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 878).
Le 18 Vendémiaire an 14 (10 octobre 1805), le Général Gudin écrit au Maréchal Davout : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que ma division est dans la même position qui a été indiquée hier; les troupes sont très mal, vu le mauvais temps et l'isolement où se trouve le camp.
Je fais mon possible pour me procurer un peu de pain pour une distribution, mais je ne pourrai pas y réussir; il est dû demain et même, à la rigueur, aujourd'hui. Si je peux réunir 2,000 rations, ce sera l'impossible. Vous voyez, d'après cela, combien je suis en déficit.
La situation de la division est, pour :
Le 12e régiment, de 1523 hommes et 60 officiers ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 487).
Le même 18 Vendémiaire an 14 (10 octobre 1805), le Général de Brigade Petit, commandant dans la Légion d'honneur, écrit au Général de Division Gudin : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que, conformément à vos intentions de ce jour et à la réquisition du commissaire des guerres Thomas, j'ai donné l'ordre à une compagnie du 12e régiment de parcourir les communes désignées dans ladite réquisition, afin d'y percevoir les quantités de farine demandées ou du pain en remplacement.
Comme ces communes se trouvent dans le même rayon, j'ai cru ne devoir envoyer qu'une compagnie" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 491).
La principale armée autrichienne s'étant regroupée autour d'Ulm, la manoeuvre consiste à l'encercler. Davout est chargé en se positionnant en avant de Dachau de bloquer toute progression des Autrichiens qui remonteraient d'Italie et soutenir Bernadotte qui occupe Munich.
D'après le "Relevé des rapports de la division Gudin à l'époque du 27 au 28 vendémiaire an XIV (19 et 20 oct. 1805)", le 12e Régiment a 60 Officiers présents, 2 en mission, 1 malade ou en arrière, 1509 hommes présents, 86 aux hôpitaux, 12 au Dépôt, 100 en permission, 1 en jugement, 1442 combattants au total (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 997).
Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 3e Division du 3e Corps d'Armée, que le 12e Régiment d'Infanterie de ligne a 93 hommes qui doivent arriver le 28 Vendémiaire à Spire. Ces hommes sont partis le 30 pour escorter un convoi. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).
Le 29 Vendémiaire an 14 (21 octobre 1805), le Général Gudin écrit, depuis Dachau, au Maréchal Davout : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que ma division est rendue dans la position que vous m'avez indiquée.
La force en présents sous les armes est : pour le 12e régiment, de 1569; pour le 21e, de 1804; pour le 25e, de 1756; pour le 85e, de 1587.
Les 9,000 rations de pain du convoi de Neuburg se réduisent au plus à 4,000, dont 1000 au moins ne peuvent être données; reste donc à 3,000 qui, réunies à 2,500 en magasin, ne peuvent fournir ce qui m'est nécessaire pour le 2 brumaire. Je vous serais, en conséquence, on ne peut plus reconnaissant de me donner de quoi compléter cette journée. Avec mes propres ressources, je terminerai la distribution du ter brumaire, à bien peu de chose près au moins.
Mon aide de camp m'a transmis l'ordre de votre part de ne plus frapper de réquisitions en pain. Je m'y conformerai; le pays que j'occupe me met forcément dans cette nécessité, puisqu'il a été occupé, pendant huit jours, par les 1re et 2e divisions ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1018).
La "Situation des troupes composant le 3e corps de la Grande Armée à l'époque du 1er brumaire an XIV (23 octobre 1805)" indique que le 12e Régiment d’Infanterie de Ligne, Colonel Verges, est à la 3e Division Gudin; il compte 60 Officiers et 1509 hommes présents sous les armes. Absents avec solde : 3 Officiers et 12 hommes détachés. Absents sans solde : 56 hommes aux hôpitaux ; 101 hommes en congé. Total 1771 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1091).
L'Adjudant-commandant Petiet écrit, le 2 Brumaire an 14 (24 octobre 1805), depuis Spire, au Général Andréossy : "… Il est parti, le 30 du mois dernier de Spire, un convoi assez considérable d'argent très faiblement escorté; d'après les bruits qui s'étaient répandus que les partisans ennemis avaient parus sur différents points sur la route de communication, j'ai cru devoir, d'après la demande que m'en a faite l'adjudant-commandant Chevalier, donner un détachement pour escorter et assurer ce convoi. J’ai choisi le détachement du 12e régiment d'infanterie de ligne, fort de 93 hommes et composé en partie d'anciens soldats. Je pense, mon Général, que vous ne désapprouverez pas ma conduite.
A l'époque du départ de la première colonne, j'aurai l'honneur de vous en adresser la situation" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1168).
Le 3 Brumaire an 14 (25 octobre 1805), le Général Gautier écrit, depuis Gremertshausen, à Gudin, à Weihen-Stephan : "Mon Général,
Conformément à vos ordres, j'ai pris position à Gremertshausen, occupant le village de Giesenbach sur la même ligne. Je me trouve placé à 2 lieues de Freising, à 1 lieue et demie de Weihen-Stephan et à 1 lieue de Hohenbachern, où se tient le général Petit en première ligne.
Je ne suis point assuré que vos intentions soient remplies; mon établissement me parait trop en arrière; cependant on m'assure qu'il n'existe aucun village dit Gremertshausen, ni qui y ressemble, dans un rayon de 3 lieues.
Mon inquiétude augmente quand je vois que la distribution de la viande annoncée pour demain à 6 heures du matin ne pourra avoir lieu dans ce village, où il n'existe aucun employé de l'administration, mais seulement un parc de bestiaux confié à une garde de 24 hommes et 1 officier du 12e régiment, qui est lui-même fort embarrassé.
Les bestiaux requis par les 25e et 85e régiments seront également conduits ici et je ne vois personne pour les recevoir.
Je vous prie, mon Général, de vouloir bien me transmettre vos ordres par l'officier que j'ai l'honneur de vous envoyer.
P.-S.- Je n'ai depuis hier aucune nouvelle de mes équipages" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 181).
Après la capitulation d'Ulm (le 20 Octobre), la Grande Armée marche sur Vienne et Davout et le 12e sont envoyés sur Mühldorf en longeant le Danube.
A la suite de l'Ordre de marche pour le 4 Brumaire an 14 (26 octobre 1805), établi le même jour au Quartier général à Haag par le Général Chef de l'État-Major général, Daultanne, le Général Gudin a noté : "Un bataillon du 12e régiment prendra l'avance et marchera aussi vite que possible. A Haag, il recevra de nouvelles instructions. Le quartier général de la division sera à Hann. Le parc d'artillerie en arrière de cet endroit" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 206).
A Mühldorf, le 12e Régiment a son premier engagement contre des Russes. Les Russes qui reculent et se concentrent avec Koutouzov autour de Brûnn.
Le 5 Brumaire an 14 (27 octobre 1805), Gudin, en avant du pont de Kraiburg, écrit à Davout : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que je suis arrivé ici avant 4 heures, après une marche de 10 lieues, dont 3 de chemins affreux, avec un bataillon du 12e régiment et 50 chasseurs du 25e régiment. Je n'ai pas établi les troupes dans Kraiburg, le village ayant été incendié et les piliers brulant encore.
Si vous le trouvez bon, je tenterai celle nuit, ou demain avant le jour, le passage. Je désirerais, dans le cas où vous approuveriez cette mesure, avoir un peu plus de troupes et quatre pièces de canon, afin de répondre au feu de l'ennemi, s'il a lui-même des pièces.
Dans cette hypothèse, pour ne pas perdre de temps, je vous prierai d'adresser vos ordres à mon chef d'état-major, qui les ferait exécuter ponctuellement.
L'ennemi ne me paraît pas en force, mais les moyens de passage manquent. Cependant je crois facile de réussir, une fois que nous aurons quelques hommes sur l'autre rive.
Je peux recevoir vos ordres avant minuit, et je vais tout préparer pour être en mesure lorsqu'ils me parviendront.
L'ennemi a quelques troupes placées sur deux mamelons placés en arrière de la ville, d'où il découvre tous vos mouvements. Comme les mamelons sont peu occupés, je présume qu'il y a peu de troupes.
Il serait nécessaire que vous m'envoyiez tout de suite un peu d'eau-de-vie, surtout pour les nageurs, que je fais demander" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 228).
Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
"3e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 6 brumaire an XIV.
... 3e division : Mühldorf.
Dans la matinée, un bataillon du 12e d'infanterie de ligne et la 6e compagnie du 2e de chasseurs à cheval, commandée par le général de division en personne, passaient l'Inn à Kraiburg. L'ennemi avait évacué la rive droite ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 263).
Le 11 Brumaire au 14, Gudin écrit, depuis Neunkirchen, à Davout : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que je suis arrivé sur les 2 heures à la position que vous m'aviez prescrite, à un demi-quart de lieue de la 2e division. J'ai établi un bataillon du 12e à droite de la route, sur une éminence, adossé à un bois. Les autres bataillons de la 1re brigade sont à la gauche de la route, se prolongeant sur Lambach. La 2e brigade est en seconde ligne de ces trois bataillons, à 200 toises de distance.
J'ai, depuis deux jours, un officier à votre quartier général, de sorte qu'un de mes aides de camp que j'ai envoyé, aussitôt mon arrivée, en instruire le général Daultanne, est rentré.
Beaucoup des hommes restés en arrière faute de souliers ou par fatigue, sont rentrés; il en manque cependant un assez grand nombre qui, j'espère, rejoindront ce soir.
J'ai eu du pain à Haag, pour jusqu'au 13 inclus; une plus grande quantité à la fois serait inutile, car les soldats le jettent souvent ou le vendent quand ils en ont trop, malgré toute la surveillance qu'on peut y mettre. Notre subsistance en viande est assurée pour près de huit jours (2).
J'ai eu aussi 1,000 paires de mauvais souliers ou brodequins, ce qui pare aux besoins les plus pressants" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 418 - (2) Le Général Gudin est invité néanmoins à faire prendre le lendemain à Lambach plusieurs bœufs destinés à sa division et qui lui seront remis par le commissaire des guerres Burget).
Au passage de la Salza à Craiburg par la Division Gudin, le Sergent-major Bonfillou, traversa la rivière et s'empara avec 15 Grenadiers du bourgmestre malgré la présence de 500 ennemis.
Le 13 Brumaire an 14 (4 novembre 1805), le colonel Combe, du 25e régiment d'infanterie de ligne, commandant l'arrière-garde de la 2e Brigade de la 3e Division, adresse au Général Gautier (en marche) le Rapport suivant : "J'ai l'honneur de vous prévenir, mon Général, que la route ainsi que les campagnes sont couvertes de militaires qui restent en arrière de leurs corps pour y piller. La majeure partie sont du 111e régiment, qui marchent par pelotons, ainsi que les 21e, 12e, 33e et 17e régiments. Le 25e ainsi que le 85e étaient les moins nombreux.
Mon Général, un tableau bien frappant s'est présenté à la vue d'un officier du 25e régiment, qui avait été envoyé par moi dans des maisons de campagne, pour y chasser les pillards : quatre malheureux vieillards assassinés à coups de sabre, presque moribonds, et une vieille femme assaillie à coups de bâton, qui ne pouvait leur donner du secours, tant elle était meurtrie de coups. Ce crime, mon Général, est arrivé sur la droite de la route, environ moitié chemin de la journée. Rien autre de nouveau" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 481).
Le 4 Novembre, le Régiment est à Steyer et franchit les ponts en poursuivant le Corps d'armée autrichiens de Merfeldt.
Le 16 Brumaire an 14 (7 novembre 1805), le Général Petit adresse son rapport au Général de Division Gudin : "Les troupes sont parties ce matin de leurs cantonnements de Seitensstetten pour prendre position en avant d'Ybbsitz. Elles ont reçu l'ordre d'en partir demain 17, au point du jour.
Les grenadiers de la brigade sont établis au village d'Ybbsitz.
La distribution de vin, à raison d'une demi-bouteille par homme, a été faite ce matin à Seitenstetten.
Le pain a été donné au 12e régiment, au nombre de 1,000 rations.
Il a reçu, ainsi que le 21e régiment, à titre de gratification, la viande au passage de Waidhofen" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 587).
Note de la main du général Gudin : "Le bataillon du 12e, détaché à Klein-Zell, se rendra directement à Altenmarkt" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 696).
Davout entre dans Vienne le 15 Novembre. Le 23, le Régiment est à Presbourg.
Le 27, le Colonel Vergez et le Capitaine Marboeuf s'emparent de 30 Hussards ennemis au pont de Neudorf. Mais c'est surtout du repos pendant plusieurs jours tandis que le reste de l'Armée française s'enfonce en Moravie. Davout n'a plus avec lui que ses 2e et 3e Divisions, la première ayant été confiée à Lannes.
Le 28 Novembre, Napoléon lui demande d'accourir à marches forcées. Si une partie du 3e Corps combat bien à Austerlitz et contient les Russes à l'aile droite de l'Armée, la Division Gudin et le 12e de Ligne trop éloignés ne pourront arriver sur le champs de bataille que le 3 Décembre et se lanceront à la poursuite des Russes que Koutouzov essaie de ralentir en faisant état d'un faux armistice. Puis le 3e corps au complet vient cantonner près de la frontière hongroise.
Cachet à sec du 12e de Ligne |
Le 8 décembre 1805 (17 Frimaire an 14), Davout écrit, depuis Lundenbourg, au Ministre de la Guerre, Major général : "Monsieur le Maréchal, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence que je donne l'ordre au général Gudin de faire porter le 21e régiment d'infanterie de ligne vis-à-vis Neudorf, sur la rive droite de la March ; ce régiment fournira un petit parti à Marchegg.
Je fais cantonner les 25e et 85e régiments à Stazistersdorf et lieux environnants.
Le 12e régiment faisant partie de la même division fournira des postes depuis Hohenau jusqu'à Marchegg exclusivement, vis-à-vis de tous les bacs qui existent sur la March …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 226, lettre 134).
Le 13 décembre 1805 (22 frimaire an 14), Napoléon écrit depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Donnez ordre au major du 13e régiment d'infanterie légère de rejoindre son corps, ... id. du 12e d'infanterie de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 230; Correspondance Générale de Napoléon, t.5, lettre 11167).
Le 20 décembre 1805 (29 Frimaire an 14), Davout écrit, depuis Presbourg, au Ministre de la Guerre, Major général : "Monsieur le Maréchal ... La division Gudin a commencé aujourd'hui son mouvement pour aller occuper ses cantonnements sur la rive droite du Danube. Les glaces qui rendent le passage du fleuve impraticable m'ont forcé à faire passer cette division par Vienne.
Les 12e et 21e régiments, qui sont partis aujourd'hui de Presbourg, seront rendus le 2 nivôse à leur destination ; ces régiments occupent, savoir :
Le 12e régiment, Hainbourg, Wolfsthal, Deutsch-Altenburg, Petronell ...
Ces troupes passeront à Vienne sans s'y arrêter ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 234, lettre 142).
L'occupation se prolonge, car les Russes venaient de s'emparer des bouches de Cattaro en Adriatique avec la complicité passive des Autrichiens.
Fig 3 Soldats de Davout à Leipzig en 1806, par Geissler |
Au début de 1806, le 3e Corps se replia et hiverna en Bavière. Davout se fixa comme objectif de rééquiper et de poursuivre l'entrainement de ses hommes. Le Général Morand vint prendre le commandement d'une de ses Divisions et l'équipe fameuse des 3 divisionnaires de Davout se constitua : Friant, Morand et Gudin.
Le 1er avril 1806, à Paris, "On propose de réformer sans traitement le sieur Chieusse, sous-lieutenant au 12e régiment d'infanterie de ligne"; l'Empereur répond : "Ses notes. A-t-il élé blessé ? Etait-il à Austerlitz ?" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3388; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 369).
Le 14 mai 1806, à Saint-Cloud, et pour la seconde fois, "On propose de nouveau de réformer sans traitement le sieur Chieusse, sous-lieutenant au 12e régiment d'infanterie de ligne"; l'Empereur répond cette fois-ci : "Appouvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3427); "les renseignements n'étaient pas tels que l'Empereur les demandait", est il précisé.
Napoléon laissait le gros de son armée en Allemagne, anticipant l'attitude ambiguë de la Prusse et de l'Autriche qui avaient pourtant signé des traités à la fin 1805 et puis la Russie était toujours officiellement en guerre.
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... Dans la 16e division, il y a 2400 lits et des écuries pour 12000 chevaux.
Dans la 24e division, il y a 6400 lits et des écuries pour 3600 chevaux.
3e corps du maréchal Davout
16e et 24e division
... Mayence le 12e de ligne à Douay ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division du général Broussier est composée de 9,000 hommes qui se composent de détachements des 6e, 9e, 15e et 25e d'infanterie légère (la CGN parle elle des 9e, 15e et 25e de Ligne), 76e, 21e, 27e, 30e, 33e, 39e, 51e, 59e, 61e, 69e, 12e, 85e et 111e de ligne : ordonnez que cette division soit dissoute et que ces détachements se dirigent à l'heure même, du lieu où ils se trouvent, par la route la plus courte, pour se rendre à leurs bataillons de guerre de l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12461).
Le même jour, l'Empereur adresse, toujours depuis Saint-Cloud, une deuxième lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt ... du 12e [fera partir un détachement de] 200 [hommes] …" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).
Plaque de shako modèle 1806 du 12e de Ligne (communication d'un de nos correspondants) |
V/ LA CAMPAGNE DE 1806-1807
Fig 4 Grenadier en habit blanc, 1807-1808, d'après Bucquoy |
Le 3e Corps de Davout était donc resté en Allemagne, la 3e Division de Gudin autour d'Oetingen. Très infatués d'eux mêmes, les Prussiens avaient multiplié les provocations au cours de 1806. La création de la Confédération du Rhin en Juillet, dont Napoléon était le protecteur, acheva de les pousser à déclarer la guerre. Un ultimatum fut adressé à Napoléon le 25 Septembre d'évacuer l'Allemagne alors que les troupes prussiennes étaient rentrées en Saxe depuis 12 jours. Saxons qui se trouvaient alors alliés des Prussiens.
Le plan de campagne français était simple : marcher sur Berlin et couper les armées prussiennes de leurs alliés russes qui étaient encore loin. Les Prussiens disposaient de 3 armées principales. Les premiers contacts avec les Français tournant à leur désavantage, ils décidèrent de se replier. L'ennemi se concentre alors sur Weimar ; Napoléon veut couper ses voies de retraite.
Le 10, Davout reçoit l'ordre de se porter sur Saalbourg puis sur Schleiz et le lendemain sur Auma. Le surlendemain, il occupe Naumburg, le gros de l'Armée française s'occupant de la route d'Iéna.
Pour éviter que l'armée prussienne ne file par Magdebourg, Napoléon décide de l'attaquer rapidement et une bataille est prévue pour le 16 à Erfurt. Le 12ème de Ligne doit participer à l'attaque tournante sur la gauche de l'ennemi et contribuer à lui couper sa ligne de communication vers Magdebourg lorsqu'il entendra le canon. Cependant, les Prussiens ont divisé leurs forces en deux groupes : le premier, aux ordres de Hohenzollern, doit fixer les Français sur Iéna tandis que le gros de l'Armée commandé par Brunswick et le Roi se retirera en forçant le passage à Naumburg. Deux Batailles vont donc avoir lieu simultanément ce 14 Octobre : Iena et Auerstaedt.
La veille du combat, Napoléon envoie un aide de camp à Davout pour lui demander d'avancer sur Appolda afin de tomber sur les arrières de l'ennemi qu'il croie tout entier devant lui. Davout, dont le 3e Corps comprend environ 26000 hommes dont 83% de fantassins, reçoit cet ordre dans la nuit et prend ses dispositions pour le lendemain. La Division Gudin est placée en tête du 3ème Corps avec le 12ème de Ligne. La journée débute à 6 heures 30 du matin avec le départ de la 3ème Division qui franchit le pont de Koesen. Puis aveuglée par un épais brouillard et par le défaut du Régiment de cavalerie qui aurait dû l'éclairer, se dirige sur le village de Hassenhausen. En sortant de ce dernier, elle bute sur les troupes ennemies, ignorant qu'elle vient de se heurter au gros de l'Armée prussienne. Le 12ème, avec l'ensemble de la Division Gudin, se retranche dans le village ; lorsque le brouillard se lève, Gudin découvre la menace représentée par la cavalerie ennemie et forme sa division en carré. Le plateau de Hassenhausen est le point clé du terrain, et la Division Gudin va supporter seule pendant près de deux heures le choc d'une Division d'Infanterie et des 25 Escadrons de Blücher. Bientôt arrive la Division Friand qui se déploie sur la droite de Gudin. Celui-ci prélève alors des forces pour s'opposer à l'effort mené par Brunswick pour le déborder par sa gauche afin de couper la ligne de repli vers l'Est. Les fantassins du 12ème et 21ème de Ligne sont donc au centre du dispositif et doivent contenir les efforts d'un ennemi presque deux fois supérieur en nombre.
Vers 11 heures, alors qu'ils plient sous le nombre, ils sont secourus par l'engagement de la Division Morand, qui se présente au pas de course et se déploie à gauche. Le Prince Guillaume lance alors ses Escadrons de réserve, qui viennent buter sur les carrés de bataillons du 13ème Léger et des 17ème, 51ème et 61ème de Ligne. Décimés et épuisés par leurs assauts incessants mais infructueux, les Prussiens refluent, malgré l'engagement personnel de leurs Généraux en chefs pour ramener en ligne les unités défaillantes. Brunswick lui-même est tué alors qu'il charge avec un Bataillon de Grenadiers. Bien que toujours supérieur en nombre, le Roi de Prusse hésite à faire reprendre l'offensive, et ordonne la retraite, couverte par une forte réserve encore intacte qui tente de s'opposer à la poursuite menée avec énergie par Davout sur toute la ligne de front.
Ci-contre : portraint du Major Teulet (communication de Mr M. Lint) | |
Fig 4bis Major Teulet en habit blanc par Fort (BN, collection de Ridder) d'après un portait du temps | Major du 12e de Ligne; infographie de Marc Morillon, d'après un portrait du temps |
Les 2 majors du 12e de Ligne en 1807 Deux majors se sont succédés en 1807 au 12e de Ligne. Leurs noms assez similaires les font parfois confondre. Le premier à entrer au régiment est : Raymond Teulet, né à Toulouse le 20 septembre 1768. Soldat au 2e bataillon des volontaires de l'Aude en1791, il en devient capitaine en 1793. Passé à la 147e DB de bataille puis à la 4e DB de Ligne, il combat durant la 1ere campagne d'Italie et s'illustre à Castiglione et Caldiéro. Le 2 décembre 1800, il entre dans la Garde des Consuls. Nommé major du 12e de Ligne en décembre 1803, il y sert jusqu' au 30 Avril 1807, où il prend le commandement de la 4e légion de Réserve de l'Intérieur. Il sera capturé à Baylen en 1808. Rentré en France en 1813, il fera la campagne d'Allemagne puis sera promu colonel du 67e de Ligne le 4 décembre 1813. |
Fig 4ter Cornet de Voltigeurs en habit blanc, 1807-1808, d'après Bucquoy |
Vers 17 heures, le 3ème Corps est maître du terrain et s'empare du village d'Auerstedt, tandis que sa cavalerie talonne l'ennemi en retraite. Celle-ci se transforme en déroute lorsque l'Armée du Roi de Prusse se mélange à celle de Hohenlohe écrasée la même journée à Iéna par Napoléon. Rien qu'à Auerstedt, les Prussiens ont perdu 13000 hommes, dont 3000 prisonniers, et 115 canons, alors qu'ils étaient presque deux fois plus nombreux. Le 12ème de Ligne pour sa part a les pertes suivantes :
- Blessés : Colonel Vergez a eu le corps traversé de trois balles, il est laissé pour mort sur le champ de bataille mais sera soigné et finalement nommé général de Brigade par l'Empereur le 23 octobre 1806. 7 Capitaines : Philippier, il sera ensuite nommé chef de bataillon, Guerry et Argenton qui meurent de leurs blessures, Boumard, Lebon, Dechambe et Renault. 3 Lieutenants : Sensenbrener qui meurt de ses blessures, Robert qui sera ensuite chef de bataillon, Chatillon. 5 Sous-lieutenants : Caillot (ensuite capitaine), Plissonneaux, Monnier, Bouyer (tous ensuite lieutenants), Ripert. 1 adjudant, Boudin (ensuite capitaine). 2 sergent-majors Gérard (ensuite capitaine) et Boucherie. 5 sergents, Buret (ensuite capitaine), Rancurel et Mignard (ensuite sous-lieutenants), Barboteaux et Fourrier (ensuite Lieutenants). 11 caporaux : Henry, Etienne, Berlaud, Hiérard tous devenus ensuite capitaines, Châtellier ensuite adjudant-major, Desnaud, Martin, Thouvenin et Gilbert tous devenus ensuite lieutenants, Cointin et Soldat tous deux devenus sous-lieutenants.
- Parmi les tués : 3 capitaines, Marou, Minon, Chapellier. 3 lieutenants, Frédéric Humbert, Dessoindre et Leblanc. 4 sous-lieutenants, Palato, Bouteillier, Léger et Viard.
"5e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE.
Iena, 15 octobre 1806.
La bataille d'Iena a lavé l'affront de Rosbach, et décidé, en sept jours, une campagne qui a entièrement calmé cette frénésie guerrière qui s'était emparée des têtes prussiennes.
… nous n'avons à regretter, parmi les généraux, que la perte du général de brigade Debilly, excellent soldat. Parmi les blessés, le général de brigade Conroux ; parmi les colonels morts, les colonels Vergez, du 12e régiment d'infanterie de ligne ; Lamotte, du 36e ; Barbanègre, du 9e de hussards ; Marigny, du 20e de chasseurs ; … Doullembourg, du 1er de dragons ; Nicolas, du 61e de ligne ; Viala, du 85e ; Higonet, du 108e …" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 40 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 33 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11009).
Le 15 octobre 1806 à minuit, Davout écrit, depuis Naumbourg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… Tous les régiments du 3e corps, quelques pertes qu'ils aient faites, ont conservé leurs drapeaux, même les régiments qui ont perdu les deux tiers de leur monde ; tels sont les 13e d'infanterie légère, 12e et 85e de ligne ; la perte des officiers est très-considérable.
Le 17e a un drapeau de la garde royale à la tête de laquelle le Roi a donné ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 280, lettre 182).
Dans son rapport fait le 17 octobre 1806, depuis Naumbourg, au Maréchal Davout le Général Gudin écrit : "J'ai l'honneur de vous rendre compte que, conformément à vos ordres, ma division est partie le 14 octobre à quatre heures du matin de sa position de Neufleming pour passer la Saale au pont de Kosen ; à six heures, la tête de la division a traversé le défilé, et le 25e régiment d'infanterie de ligne, commandé par le colonel Cassagne, s'est formé en colonne à droite de la chaussée d'Erfurt, tandis que le 85e arrivait sur la gauche, le 21e régiment d'infanterie de ligne suivant le mouvement du 85e, et le 12e celui du 25e.
Arrivé à la hauteur du village d'Hassenhausen, la découverte du 1er régiment de chasseurs rencontra l'ennemi et vint se rallier au 25e régiment. Le général Gauthier fit alors former le carré à ce régiment, et à peine cette manœuvre était terminée qu'une batterie de 6 pièces ennemies placées en avant du village commença un feu très-vif, et qui nous aurait infiniment fait souffrir si le général Gauthier ne l'eût fait enlever par deux compagnies de grenadiers et une de voltigeurs, sous la direction de son aide de camp le capitaine Lagoublaye ; cette charge fut en même temps appuyée par un détachement du 1er régiment de chasseurs commandé par le capitaine Hullot, et par le feu de notre artillerie établie aux flancs du 25e.
Nous nous sommes alors portés à la tête du village d'Hassenhausen ; l'ennemi voulant profiter de l'isolement dans lequel se trouvait le 25e, ce corps eut à résister à une charge de cavalerie soutenue par une batterie pareille à celle que nous venions d'enlever, mais il la repoussa avec la plus grande vigueur. Le 25e avançait pendant ce temps sur la gauche.
L'effort que faisait l'ennemi sur ma droite me détermina à y faire passer le 21e régiment de ligne, et à peine ce régiment fut-il arrivé qu'il fut chargé vigoureusement par la cavalerie ; mais le feu de ce régiment obligea l'ennemi à une prompte retraite.
Le 12e régiment arrivait alors en arrière du 21e régiment ; la cavalerie prussienne voulut encore essayer une charge, mais le peu de succès qu'elle avait eu aux précédentes et la contenance du régiment l'en empêchèrent.
Le 85e régiment pendant ces événements était sur la gauche, combattant sous la conduite de son brave colonel Viala.
L'ennemi, voyant que la majorité de nos forces étaient portées sur la droite, où j'avais réuni presque toute mon artillerie, se prolongea sur la sienne et dirigea les attaques contre le 85e, qui eut alors à combattre infanterie, cavalerie et artillerie.
Ce régiment repoussa plusieurs des charges dirigées contre lui, mais il eût infailliblement succombé, si le 12e régiment, commandé par le colonel Vergez, ne se fût porté promptement à son secours. Ce dernier était à peine sur le terrain qu'il fut assailli par toutes les forces que l'ennemi avait sur ce point, et sans l'extrême bravoure qu'il a déployée, la division, tournée complétement sur sa gauche, courait les plus grands dangers. Pendant que le 12e régiment se portait à la gauche et en arrière du village d'Hassenhausen, le 21e régiment, sous les ordres du colonel Dufour, s'y établissait en avant, occupant le village par son centre.
La résistance des régiments de la division contre des forces aussi supérieures ayant donné le temps à la 1re division d'arriver à notre secours, le combat redevint offensif, et les efforts que nous avions faits pour la conservation du village d'Hassenhausen furent couronnés du plus grand succès car l'ennemi fut obligé de nous abandonner toute l'artillerie qu'il nous avait laissée sur ce point.
Le corps d'armée étant de ligne, la division marcha sur le village de Tauchwitz, poursuivant l'ennemi devant elle, et ce village fut enlevé avec la plus grande énergie une compagnie de sapeurs entre autres y entra à la baïonnette, culbuta tout ce qui se trouvait devant elle et fit un bon nombre de prisonniers ; un petit détachement du 2e régiment de chasseurs, conduit par M. le capitaine Decouz, chargea aussi très à propos et avec succès.
Nous nous portâmes ensuite sur ce village de Popel, qui fut enlevé aussi avec la même facilité, et la division vint se former d'après vos ordres sur le rideau qui domine les villages d'Auerstaedt et de Reisdorf.
Pendant que nous exécutions ce mouvement, le général Petit, ayant avec lui 400 hommes des 12e et 21e régiments, contribua puissamment à l’enlèvement du plateau d'Eckartsberg, qui fut le dernier exploit de la journée et où le reste de l'artillerie, que l'ennemi avait mis en batterie contre nous, fut enlevé ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 281, lettre 186).
Le 17 octobre 1806, Davout écrit, depuis Naumbourg, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "… J'ai également l'honneur de prévenir Votre Altesse que d'après l'autorisation qu'elle m'en a donnée, je laisse à Naumbourg le 85e régiment, au lieu du 13e régiment d'infanterie légère ou du 12e de ligne ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 281, lettre 185).
Dès les jours suivants, Napoléon multiplia les félicitations et récompenses au 3e Corps qui avait permis le succès de cette double bataille. Le 3e corps participa à la rafle de prisonniers qui suivit ce quasi anéantissement de l'Armée prussienne. Davout marcha sur Leipzig dont la garnison capitula le 18 Octobre. Le 20, il franchissait l'Elbe et marchait sur Berlin. Pour récompenser Davout, ce fut le 3e Corps qui eut l'honneur d'entrer le premier dans Berlin. Puis il alla se reposer en dehors de la ville. Napoléon le passa en revue longuement le 28. Promotions et décorations plurent sur les unités. Davout répliqua en présentant son corps d'Armée comme semblable à la Xe Légion de César ...
Le 22e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE, daté de Berlin le 29 octobre 1806, raconte : "… L'Empereur a passé, le 28, la revue du corps du maréchal Davout sous les murs de Berlin. Il a nommé à toutes les places vacantes ; il a récompensé les braves. Il a ensuite réuni les officiers et sous-officiers en cercle et leur a dit : « Officiers et sous-officiers du 3e corps d'armée, vous vous êtes couverts de gloire à la bataille d'Iena ; j'en conserverai un éternel souvenir. Les braves qui sont morts, sont morts avec gloire. Nous devons désirer de mourir dans des circonstances si glorieuses ». En passant la revue des 12e, 61e et 85e régiments de ligne, qui ont le plus perdu à cette bataille, parce qu'ils ont dû soutenir les plus grands efforts, l'Empereur a été attendri de savoir morts ou grièvement blessés beaucoup de ses vieux soldats, dont il connaissait le dévouement et la bravoure depuis quatorze ans. Le 12e régiment surtout a montré une intrépidité digne des plus grands éloges …" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 80 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 67 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11111 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 304).
Ce même 29 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, les 85e, 12e, 61e et 25e régiments d'infanterie de ligne, et le 13e régiment d'infanterie légère ont beaucoup souffert. Je pense qu'il faut diriger les conscrits réfractaires et ceux qui n'ont point de destination sur ces corps" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 486 (« les 25e, 12e, 61e et 25e régiments d'infanterie légère ont beaucoup souffert » ; pas de 13e Léger mentionné) ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13374).
Mais la campagne n'était pas finie. Il restait des débris de l'Armée ennemie qu'il fallait poursuivre à outrance entre l'Elbe et l'Oder avant qu'ils ne puissent se joindre aux Russes. Tandis que le gros des forces françaises continuait vers le Nord, à la poursuite des restes prussiens, le 30 Octobre le 3e Corps levait le camp et marchait vers l'Est vers l'Oder. Friant et Morand traversaient l'Oder à Francfort (sur Oder) le 31, tandis que le 1er Novembre Gudin s'emparait de Kustrin. La ville se rendit au 21e et 85e de Ligne tandis que le 12e Rgt rétrogradait vers Francfort.
La libération de la Pologne venait de commencer. Davout envoyait sa cavalerie légère en avant-garde. Le 6 Novembre, le 3e Corps se dirigeait vers Posen qui fut atteint le 8. La saison était pluvieuse, les chemins boueux et le pays pauvre.
Le 8 novembre 1806, Davout écrit, depuis Meseritz, au Major général de la Grande Armée, Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Altesse une lettre du colonel du 12e régiment d'infanterie de ligne contenant diverses demandes relatives à son corps.
La première concernant une demande de fusils est extrêmement urgente. Quelque raison qu'il y ait d'exercer une retenue pour combler le déficit dont ce régiment parait chargé dans ce genre, je ne crois pas qu'il puisse y en avoir aucune pour retarder la délivrance des armes dont ce régiment a besoin, surtout dans les circonstances actuelles. Votre Altesse en appréciera les raisons, et je la supplie de vouloir bien donner à cet égard les ordres les plus précis ; elle se convaincra, par la lettre du général Müller, que ce corps a le besoin le plus pressant d'une fourniture d'environ 700 fusils.
La seconde et juste demande du colonel du 12e régiment est relative au remplacement des officiers morts à la bataille d'Iéna. Je joins à ma lettre les demandes et propositions qu'il m'a adressées, en priant Votre Altesse de les prendre en considération.
La troisième, enfin, porte sur le manque d'officiers supérieurs qu'éprouve ce corps pour le commandement de son second bataillon. M. Pierre, nommé à cet emploi depuis longtemps, n'a encore donné aucune de ses nouvelles. Je prie Votre Altesse de vouloir bien lui envoyer, au moins provisoirement, le chef de bataillon Boudet, nouvellement promu à ce grade et maintenant à la suite de votre état-major. Cet officier, qui a servi longtemps dans ce corps, mérite la confiance qu'il en a obtenue, et sa présence y sera fort utile" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 323, lettre 215).
Le 3e Corps resta à Posen jusqu'au 15 sauf le 12e Rgt qui fut envoyé à Kobylepole. Le 3e Corps, auquel on avait adjoint une division d'infanterie légère, une division de dragons et une division de cavalerie lourde, marchait à présent au centre des forces française en direction de la Vistule et de Varsovie.
Le 10 novembre 1806, Napoléon, resté à Berlin, écrit depuis cette ville, à Berthier, Major général de la Grande Armée : "… mon intention est qu'il soit formé 8 bataillons Provisoires … Chaque bataillon sera composé d'une compagnie fournie par chacun des 3es bataillons des corps qui sont à la Grande Armée ; chaque compagnie sera complétée à 140 hommes … Le 4e et le 5e bataillon se réuniront à Cassel, le plus tôt possible pour maintenir la tranquillité de l'électorat de Hesse-Cassel ; et vous remarquerez à cet effet qu'il faudra que vous donniez l'ordre au commandant de la 1re division militaire pour la compagnie du 14e régiment, au commandant de la 2e division pour la compagnie du 12e de ligne, et au commandant de Verdun pour la compagnie du 25e d'infanterie légère. Donnez ordre aux commandants de ces trois divisions d'organiser sur-le-champ ces compagnies et de les diriger sur Mayence …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11225 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13534).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 6e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 111e Régiment de ligne, 1 du 28e Régiment d’infanterie légère, 1 du 12e Régiment de ligne, 1 du 25e Régiment d'infanterie légère, 1 du 14e Régiment de ligne ; total : 720 hommes.
Le 12 novembre 1806, le 3e Corps du Maréchal Davout comprend (effectifs théoriques car tous les renforts n’ont pas encore rejoint) :
1ère Division, Général Morand : 13e Léger, 17e, 30e, 51e et 61e de Ligne, 10 Bataillons, 12 pièces, 8103 hommes.
2e Division, Friant : 33e, 48e, 108e, 111e de Ligne, 8 Bataillons, 8 pièces, 6319 hommes.
3e Division Gudin : 12e, 21e, 25e et 85e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 5023 hommes.
Cavalerie légère, Général Marulaz : 1er, 2e et 12e chasseurs, 9 Escadrons, 1527 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Napoléon, resté à Berlin, avait confié le commandement général à Murat. La marche sur Varsovie fut ponctuée d'escarmouches avec les forces russes qui reculaient devant l'avance française. Murat entra à Varsovie avec la cavalerie le 28 Novembre alors que les Russes occupaient encore la rive droite de la Vistule. La division Gudin et le 12e (provisoirement sous les ordres du général Gauthier) vinrent cantonner en arrière de Varsovie.
Le 2 décembre les Russes reculèrent encore pour se placer derrière le Bug. Le 12e de Ligne entre à Varsovie le 4 Décembre.
Le 7 décembre 1806, Davout écrit, depuis Varsovie, au Grand-Duc de Berg : "Monseigneur, le général Morand, qui est établi à Praga, a reçu l'ordre dès hier de mettre à la disposition du général Cazals le nombre de travailleurs militaires que cet officier général demanderait.
J'ai vu par moi-même, hier soir, à Praga, un certain nombre de paysans que les officiers du génie et des sapeurs étaient occupés à rassembler.
Les régiments qui se trouvent en ce moment sur la rive droite de la Vistule sont :
1ère division. Les 17e, 30e, 51e et 61e de ligne ; quelques détachements de ces deux derniers régiments qui étaient de garde passeront aujourd'hui.
3e division. Les 12e et 85e de ligne ont commencé leur passage hier et le finissent aujourd'hui ; 300 du 25e ont déjà passé, le reste passera dans la journée.
2e division. Rien.
Cavalerie. Rien.
ARTILLERIE,
Deux pièces de 4 de la 1re division et une compagnie d'artillerie à cheval sont passées.
Votre Altesse Impériale n'ignore pas que les moyens de passage sont lents et peu considérables ; il serait même possible que le 25e régiment ne pût entièrement effectuer son passage que demain, les glaçons continuant à rendre ce trajet extrêmement difficile tant par la dérive qu'ils causent aux bateaux que par la difficulté de vaincre de pareils obstacles" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 361, lettre 242).
Le Bug fut franchi à son tour le 10 Décembre et une tête de pont retranchée fut construite. Une contre offensive russe échoua tandis que d'autres corps d'armée français passaient la Vistule. Le 12e de Ligne défendait la tête de pont.
Le 15 décembre 1806, Napoléon écrit depuis Posen au Général Lacuée : "… Je vous recommande, dans la répartition de la conscription, les régiments suivants, qui ont souffert à la bataille d'Iena : les 12e, 25e, 40e, 61e, 85e de ligne …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13870).
Le 23 eut lieu le passage en force de la Wkra et le combat de Czarnowo. Le 12e de Ligne eut sa part dans la réussite de l'opération en contenant les contre-attaques ennemies. Le Capitaine Fournier, le lieutenant Noël son tués. Le lieutenant Joseph Nicourt, le sergent-major Pierson (ensuite sous-lieutenant) et le sergent Buret (ensuite capitaine) sont blessés.
Le 45e BULLETIN DE LA GRANDE ARMÉE, daté de Paluki, le 27 décembre 1806, relate : "COMBAT DE NUIT DE CZARNOWO. La division Morand passa sur-le-champ pour aller s'emparer des retranchements de l'ennemi près du village de Czarnowo. Le général de brigade Marulaz la soutenait avec sa cavalerie légère. La division de dragons du général Beaumont passa immédiatementaprès. La canonnade s'engagea à Czarnowo. Le maréchal Davout fit passer le général Petit avec le 12e de ligne pour enlever les redoutes du pont. La nuit vint ; on dut achever toutes les opérations au clair de lune, et, à deux heures du matin, l'objet que se proposait l'Empereur fut rempli. Toutes les batteries du village de Czarnowo furent enlevées ; celles du pont furent prises ; 15,000 hommes qui les défendaient furent mis en déroute, malgré leur vive résistance. Quelques prisonniers et six pièces de canon restèrent en notre pouvoir. Plusieurs généraux ennemis furent blessés. De notre côté, le général de brigade Boussart a été légèrement blessé. Nous avons eu peu de morts, mais près de 200 blessés …" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 132 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettres 11511; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 381).
Puis l'avancée continua avec des Russes de plus en plus opiniâtres dans la défense. La 3e division fut confiée au général Petit (Gudin blessé depuis Novembre étant toujours indisponible). Le 26 Décembre, alors que le 3e Corps était en marche sur Golymin, la 3e division (et le 12e) était détachée sur Pultusk pour joindre le corps d'Armée de Lannes. Le terrain était boueux à souhait à cause d'un dégel impromptu et la progression très difficile.
Le 3e Corps rejoignit Lannes en plein combat contre les Russes et engagea aussitôt les hostilités sur son flanc gauche. La neige se mit à tomber. Après une journée de combat, les positions n'avaient guère bougé entre Russe et Français. Au 12e Rgt, les chefs de bataillon Becker et Pierre, le lieutenant de grenadiers Guillot, les sous lieutenants Bonnet et François s'étaient distingués. Le Capitaine Laluyé était blessé ainsi que le sergent Porte (ensuite capitaine), les sergents Antoine, Bouyer (ensuite lieutenants) et le sergent Masson (ensuite sous-lieutenant).
Les Russes ayant évacué Pultusk, la 3e division rejoignait son corps d'Armée à Garnowo.
Fig 5bis Plaque du 12e de Ligne 1807-1809 (reconstitution) |
Le 29 Décembre 1806, l'Armée française prenait du repos ; le 12e de Ligne s'installait sur la rive gauche de l'Ukra. Le nouveau colonel qui avait remplacé Vergez (nommé général à la fin Octobre), Joseph Antoine Muller, venant de la Garde Impériale, et qui s'était dès le début distingué à la tête du régiment à Pultusk (où il était blessé au genou) pouvait faire souffler ses hommes qui en avaient bien besoin. Il y a alors 30 officiers et 978 hommes dans les deux bataillons du 12e de Ligne.
Le 13 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, au 22 janvier, la division Gudin composée des 12e, 25e, 85e et 21e de ligne sera logée à Varsovie dans les casernes dont l'état est ci-joint. Vous enverrez cet état au général Gudin pour qu'il reconnaisse ces casernes et qu'il prenne ses dispositions de manière que les brigades et les régiments soient réunis le plus possible. Vous mettrez 20000 francs à la disposition du directeur du génie pour qu'il fasse fournir les meubles nécessaires sans aucun retard et que ces troupes, au 22, se trouvent convenablement casernées. On peut très bien établir des fourneaux sous les hangars, dans les cours, pour faire la soupe" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14036).
Le 15 Janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin, donnez l'ordre aux 12e, 21e, 25e et 85e régiments, composant la division Gudin, de se rendre à Varsovie ; ils feront en sorte d'y être arrivés le 21. Réitérez l'ordre au général du génie et au général Gudin de s'arranger pour que la caserne qui est mise à la disposition de cette division soit garnie de paille, de chaises, de fourneaux et de tous les objets nécessaires. Faites connaître au maréchal Davout qu'il doit placer l'artillerie de la division Gudin où il le jugera convenable, parce qu'il n'y a pas de quoi la nourrir ici ; qu'en faisant venir ces quatre régiments à Varsovie, mon intention est qu'il leur soit porté un soin particulier ; que, cependant, il dirigera ce mouvement de manière à faire passer le Bug à ces régiments, soit sur le pont, soit sur les glaces, quand ce sera possible. En général, ils ne doivent mener aucuns chevaux, car le fourrage est rare à Varsovie" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11634 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14056 ; Cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 1, p. 389).
Le 16 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que les détachements du 12e et du 85e soient placés dans les casernes destinées à la division Gudin. Donnez également l'ordre au payeur d'assurer le prêt pour dix jours à ces détachements. Vous ferez donner ... au détachement du 12e de ligne 19 capotes et 25 paires de souliers ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 883 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14074)
La 3e Division de Davout se rendit donc à Varsovie et y retrouva le général Gudin, qui rétabli, pouvait reprendre son commandement.
Le 21 janvier 1807, Napoléon écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Donner ordre au général Guérin, à Lowicz, d'établir un atelier d'armuriers, pour faire les réparations les plus urgentes aux fusils de son dépôt ; en informer le général Songis, qui accordera quelques sommes pour ces dépenses. Donner ordre au même de faire partir pour Varsovie les détachements des 12e de ligne, 21e de ligne, 25e et 85e, des 100e, 103e, 21e léger, 28e idem, 34e, 40e, 64e, 88e et 17e léger, qu'il a à son dépôt, en les faisant marcher bien en ordre ; de choisir une église ou un lieu couvert afin de faire exercer les conscrits qui passent à son dépôt, et de s'y rendre fréquemment lui-même afin de s'assurer qu'on pousse leur instruction autant que possible ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14137).
Le 26 Napoléon passa en revue la division et fit de nouvelle promotions. Ce jour là (26 janvier 1807), il écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez l'ordre à l'intendant général de faire distribuer, dans la journée de demain, 400 capotes au 12e de ligne ... Donnez ordre au général Songis de faire délivrer, également dans la journée de demain, 70 fusils à chacun des 12e, 21e, 25e et 85e de ligne … Témoignez mon mécontentement aux deux chefs de bataillon du 12e de ligne, et prescrivez-leur de s'exercer aux manoeuvres et à la théorie du commandement. Le colonel, qui est d'ailleurs un bon officier, ne connaît pas suffisamment les commandements qu'il doit faire, et ceux que doivent faire les chefs de bataillon …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11691 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14168).
Le même 26 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Lacuée, Directeur général des revues et de la conscription : "L’état n°3 que vous m'avez accordé m'a fait plaisir ; il m'a paru ne rien laisser à désirer. Je disposer des 20000 hommes de la réserve de la manière suivante :
Annexe
Etat des hommes de la réserve à donner aux corps d'infanterie ci-après :
Ceux 12e de ligne 280 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14172).
Fin Janvier, alors que des escarmouches se produisaient tout long de la ligne de front, Napoléon apprit que Bennigsen, le vaincu de Pultusk, devenu généralissime de l'Armée Russe, tentait de surprendre l'aile gauche de l'Armée française établie sur la basse Vistule. Napoléon décide de le devancer et de quitter les cantonnements discrètement. Le 3e Corps quitte donc Varsovie le 29 et rallie Pultusk. Le 29, il est à Klein Schimanen avec Davout, le 5 Février à Wartenburg puis Gutstadt. Mais les Russes ont éventé son plan et ils se replient sur la Pregel. Ney réussit à accrocher le dernier corps prussien encore conséquent : celui de Lestocq, qui s'échappe.
Davout est envoyé à Heilsberg dans l'espoir de couper la retraite de Bennigsen, mais c'est Murat qui parvient à le retrouver le 6 février à Hoff. Bennigsen prend à nouveau la poudre d'escampette en livrant des combats d'arrière garde. Toutefois, l'avant-garde française parvient à le fixer le lendemain, ce qui permet à Napoléon de regrouper son armée et d'envisager une bataille pour le 7, à Eylau. Le 7 au soir la ville est prise après des combats acharnés. Mais les Russes sont en ordre de bataille au delà.
Officier du 12e de Ligne (communication d'un de nos correspondants) |
Davout et Ney doivent rallier à marches forcées. Seul Davout arrive le 8 au matin et se positionne sur l'aile droite. Il est chargé de mener une attaque tournante, sur l'aile gauche ennemie. En infériorité numérique, les Français souffrent beaucoup mais Davout réussit à faire reculer l'aile gauche Russe. Alors qu'au centre de la bataille, le corps d'armée d'Augereau, en pleine tempête de neige, se fait étriller par les Russes, Murat doit réagir en brisant les lignes ennemies en lançant sur elles plusieurs charges de ses 80 escadrons de cavalerie.
Sur le flanc droit, le 12ème de ligne ainsi que son Corps peuvent alors gagner du terrain et s'emparer du village de Kleinsausgarten. Il parvient même malgré la neige qui tombe à entamer un mouvement sur Kutschitten. Mais le Prussien Lestoq, qui a échappé aux griffes de Ney, paraît alors de ce côté. Il faut tenir. Davout parcourt les rangs : "les lâches iront mourir en Sibérie, les braves mourront ici avec honneur". Le 3e Corps résiste comme à Auerstaedt.
"... Une partie du 51e régiment et 4 compagnies du 108e attaquaient et chassaient l'ennemi du bois situé à moitié chemin de Klein-Sausgarten et de Kutschitten ... L'ennemi fut poursuivi avec vigueur jusqu'à Kutschitten, à un quart de lieue au-delà des bois ...
Sur ces entrefaites le 51e et les 4 compagnies du 108e venaient de s'emparer aussi de Kutschitten ; ils étaient à peine maitres de ce village que tout le corps prussien aux ordres du général L'Estocq, avec quelques bataillons russes, y arriva pour renforcer la gauche de l'armée ennemie ... Seuls contre cette multitude d'ennemis, ils tinrent avec beaucoup trop de témérité, ils furent enveloppés et éprouvèrent une grande porte ...
La division prussienne, après s'être emparée de Kutschitten ... s'était placée en avant du village, faisant face au bois. Les Russes qui étaient en retraite s'y rallièrent et ils vinrent ensemble assaillir le 12e qui était à la tête du bois. Ce régiment fut obligé de perdre du terrain" (Journal des opérations du 3e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 219 et page 222).
L'ennemi est repoussé jusqu'à Serpallen. Kleinsausgarten est repris jusqu'à la fin de la bataille.
Alors que Napoléon, à bout de munitions envisage un repli, Ney arrive enfin vers 6 heures du soir. Découragés par ces renforts, éreintés eux aussi, les Russes se retirent du champ de bataille.
Le 9, le 3e Corps reste sur le champ de bataille où l'Empereur l'inspecte; 18 croix de chevaliers de la Légion d'Honneur sont distribuées au 12ème de ligne : capitaines Moteau, Renaud, Bonnard, Gruau, Hobquin, Fusier et Guyot, lieutenants Ripert, Drouaillet, sous-lieutenants Lazare et Carré Adjudant Antoine, Sergents Burette et Porte Fourrier Garnier, Caporal Mulot, Voltigeur Pageot, Grenadier Voisin.
Les pertes sont lourdes des deux côtés, mais l'issue du conflit n'est toujours pas décidée. Au 12ème, on compte le Capitaine Godard, tué, le Sous lieutenant Bodier, blessé et mort le 11 mars, et le Capitaine Louis, blessé. C'est une victoire à la Pyrrhus ; Les pertes ont été effrayantes mais des deux côtés. Une avancée est tentée sur Friedland ou le 12e Rgt se retrouve le 12 Février.
Sagement l'Empereur décide de replier son armée amoindrie sur la Passarge avec des conditions météos épouvantables. Il faut panser ses blessures avant d'affronter de nouveau l'ennemi. Le 18 on retrouve le régiment à Heilsberg puis entre le 21 et le 27 Février, il cantonne avec le 3e Corps entre Hohenstein et Gildenburg. La 3e division du Corps voit arriver un nouveau régiment en son sein : le 7e Léger.
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
3e corps
... 12e de ligne ...
Dépôts à Thorn ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que le 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, 12e, 14e, 32e et 58e de ligne seraient à un effectif de plus de 10000 ; ce qui supposerait 8 à 9 000 hommes sous les armes ...
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division Militaire : "À l'heure qu'il est, le 3e bataillon du 2e d'infanterie légère doit être à l'effectif de 400 hommes. Celui du 4e à 1200 hommes ; du 12e à 1300 ; 15e à 1300 ; 58e à 1200, du 32e à 1350 hommes ; du 14e à 900 hommes et du 12e à 1100 hommes.
Il résulte des états qui me sont envoyés que, le 15 février, la situation du 3e bataillon du 21e léger était de 936 hommes ; le nombre de conscrits qu'il avait à recevoir de 1806, de 1807 et de la réserve était de 547 hommes, total 1483. Je suppose ces conscrits arrivés à l'heure qu'il est ; ce qui devrait vous faire un effectif de 10 000 hommes des 8 bataillons, et, en présence sous les armes, de 8 à 9 000 hommes. Faites-moi connaîtres ce qu’il en est" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14723).
Les Russes redevenant agressifs début Mars, la 3e division fut dirigée autour d'Osterode, après divers mouvements. Elle y cantonna dans des baraquements pendant les mois d'Avril et Mai.
Entretemps, le 31 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre.
1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition :
... 12e ... d'infanterie de ligne
… Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
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Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
12e Muller |
Teulet |
Major |
3e Division 3e Corps 3e Division 3e Corps à Mézières Conscrits de la Gironde |
2e |
Le 18 avril 1807, à Finkenstein, "Le maréchal Bérthier propose à l'Empereur de décider que les bataillons de dépôt des 12e, 59e et 69e de ligne seront sous les ordres du maréchal Kellermann, et qu'en vertu du décret du 21 mars 1807, ils lui adresseront périodiquement leurs situations"; Napoléon répond : "Accordée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1044).
Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
... Le 3e bataillon du 12e de ligne est à 879 hommes et celui du 14e à 672. Je ne sais pas si les compagnies de grenadiers et voltigeurs de ces 3es bataillons sont à la Grande Armée. Si elles n'y sont pas, faites partir 3 compagnies du 12e et 2 du 14e complétées à 200 hommes ; mettez ces 1 000 hommes sous le commandement d'un chef de bataillon et envoyez-les sur-le-champ à Berlin. J'ai prescrit de pareilles dispositions pour le 59e et le 69e par mon courrier d'hier ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).
Le même 30 avril 1807, l'Empereur nommé à un emploi de Major dans la 4e légion de Réserve, M. Teulet, Major au 12e de Ligne (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 24).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 12e et le 14e n’ont pas suffisamment ... Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
"Le 7, il (le 4e) en partit (de Silberbach) et vint camper le 8 en avant de Liebstadt" (Itinéraires et notes).
Composition du 3e Corps du Maréchal Davout au 16 mai 1807 :
1ère Division, Général Morand : 13e Léger, 17e, 30e, 51e et 61e et 65e de Ligne, 12 Bataillons, 7185 hommes.
2e Division, Friant : 15e Léger, 33e, 48e, 108e, 111e de Ligne, 10 Bataillons, 7361 hommes.
3e Division Gudin : 7e Léger, 12e, 21e, 25e et 85e de Ligne, 10 Bataillons, 7632 hommes.
Artillerie et Génie
Cavalerie légère, Général Marulaz : 1er, 2e et 12e chasseurs, 9 Escadrons, 692 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 12e 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 28 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vois dans l'état de situation de l'intérieur au 1er mai que vous m'avez envoyé que le 12e de ligne a 800 hommes à son dépôt ; faites-en partir tout ce qu'il y a de disponible pour les bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1157 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15751).
Le 5 Juin, on apprit que les Russes se mettaient en mouvement de tout cotés. La division Gudin se porta sur Allenstein rejoindre la 1ère division. Puis les 3 divisions se retrouvèrent en bataille devant Mühlengraben, menaçant le flanc gauche de l'Armée Russe qui se portait au contact du maréchal Ney autour de Deppen.
Le corps de Davout avait eu le temps de se remplumer, non seulement des recrues étaient arrivées de France (dont ceux du 12e de Ligne avec leurs nouveaux habits blancs) mais deux nouveaux régiments étaient désormais associés : le 15e Léger et le 65e de Ligne. Les divisions vont se relayer à l'avant garde dans la marche du 3e Corps. Le 8 Juin à Osterode, le 9 au passage de la Passarge, le 10 à Gutstadt puis Altkirch, le 11 à Heilsberg, le 12 à la poursuite des Russes sur Preussich Eylau.
Le 14 Juin, la 3e division est envoyée devant les murailles de Koenigsberg puis se met en marche sur Friedland pour apprendre le 15 le succès de la bataille qui s'y est jouée. Le 16 le 3e Corps est dirigé à Tapiau sur la Pregel. La rivière est passée le 16 et on continue direction Tilsit. Les avant-postes sont sur le Niémen le 18. Le 21 on y apprend l'armistice avec les Russes.
Le 24 juin 1807, l'Empereur est informé que "La compagnie de grenadiers et celle de voltigeurs du 3e bataillon du 12e régiment de ligne, destinées pour la division Oudinot, fortes ensemble de 200 hommes, sont arrivées le 19 juin à Stettin, d'où elles se rendront, par Marienburg, à Königsberg"; il répond : "Joindre le corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1204).
Le 1er Juillet, à Kolberg, un cessez-le-feu est instauré.
Tout le monde connait l'image des deux empereurs se rejoignant le 25 Juin sur un radeau au milieu du fleuve et qui désirent autant l'un que l'autre la Paix, leurs armées épuisées par une campagne très dure. Pendant plusieurs jours, les deux nouveaux "amis" négocient directement, rognent la Prusse, et pour se distraire se montrent leurs soldats. Et le 12e de Ligne participe aux défilés et revues qui se succèdent ....
Puis le 3e Corps va se replier dans le tout nouveau grand-duché de Varsovie où Davout va gérer la mise en place de ce territoire, rattaché administrativement au royaume de Saxe (à suivre).
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Son 10e Régiment provisoire d’Infanterie est formé de détachements des 12e, 14e, 30e, 40e, 54e de Ligne.
Le 30 novembre 1807, à Venise, "En raison de la difficulté que les dépôts des 12e et 14e régiments d'infanterie de ligne et 25e régiment d'infanterie légère éprouvent à compléter les quatre compagnies de 150 hommes qu'ils ont ordre de fournir chacun au corps d'observation de la Gironde, le général commandant la 2e division militaire propose d'utiliser lès compagnies de ces régiments employés aux travaux du canal de Saint-Quentin"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1472).
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
... 2e bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 111e de ligne, d'une du 12e, d'une du 64e et d'une du 32e d'infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
... la 2e brigade 15e et 16e ...
... Le 16e régiment provisoire sera composé :
... 2e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 111e régiment de ligne
une du 12e régiment de ligne
une du 64e régiment de ligne
une du 32e régiment de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
3e Corps de la Grande Armée. Vous chargerez le maréchal Davout de faire l'opération pour son corps d'armée. Il y a dans ce corps d'armée des régiments qui ont deux bataillons et d'autres qui en ont trois ... Le 12e de ligne a deux bataillons au 3e corps ; il n'y a pas de difficulté pour le former à trois bataillons. Il en est de même des 25e, 48e, 65e, 85e, 108e et 111e. Tous ces régiments, ayant un effectif de plus de 2,000 hommes, auront l'effectif de leurs cadres rempli à raison de 140 hommes par compagnie ... Avant de rédiger les instructions du maréchal Davout, vous vous assurerez de tous ces faits" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).
Le 4 mars 1808, l'Empereur examine un "Rapport du maréchal Berthier à l’Empereur.
1er mars 1808
Sire, j'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté différentes demandes qui m'ont été faites par des officiers de la Grande Armée :
… 2° Un congé de quatre mois demandé en faveur du chef de bataillon Pierre, du 12e régiment d'infanterie de ligne, qui est atteint d'infirmités qui s'aggravent journellement par son séjour on Pologne"; il répond : "Refusé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1674 - Note. Non datée ; l'expédition des décisions a eu lieu le 4 mars).
Le 13 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin ... Je vois sur l'état que me remet le ministre de la Guerre que 1360 hommes de différents régiments avaient été dirigés sur Bayonne isolément. Il y a entre autres 292 hommes des 12e et 30e régiments de ligne. Ces détachements ont dû arriver à Bordeaux du 4 mars au 5 avril. Le ministre de la Guerre dit qu’il a été donné ordre de les former là en régiment de marche. Faites-moi connaitre ce qui est arrivé de ces détachements, et où en est l’organisation de ces régiments de marche ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17389).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ...
ANNEXE :
... 3e corps
12e de ligne 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, j'ai renvoyé votre lettre sur les différentes dénominations à donner aux régiments de marche au ministre de la Guerre pour s'assurer que ces dénominations se concilient avec celles qui leur ont déjà été données. Le bataillon que vous dénommez sous le titre de 3e bataillon de marche, et qui est parti de Bordeaux le 7 mars, est composé de près de 600 hommes tirés de 16 régiments. Écrivez au général Merle qu'aussitôt que ce bataillon arrivera à Burgos, il le forme à quatre compagnies provisoires ... une des détachements des 12e, 22e, 100e et 39e, formant près de 140 hommes ... En vous donnant l'ordre d'envoyer ce bataillon à Burgos, je suppose qu'il a dépassé Bayonne, car s'il en était encore temps, vous donneriez ordre qu'il fût ainsi composé seulement pour la marche et pour la manoeuvre, et il servirait à former la garnison de Pampelune, et dès qu'il y serait arrivé, le commandant de cette place renforcerait la division Merle du bataillon du 15e. Donnez ordre au général Drouet de ne laisser dépasser Bayonne à aucun détachement d'infanterie et de cavalerie sans mon ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1726 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17422).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, je reçois vos états de situation de la quinzaine. Je vois avec peine, dans celui de l'intérieur, qu'on ne porte pas les conscrits de 1809, de sorte que j'ignore le disponible de chaque régiment. J’y vois que le 2e léger a 750 hommes présents sous les armes ; le 4e léger, 450 ; le 12e, 560 ; le 15e, 200 ; le 32e de ligne, 260 ; le 18e, 100 ; la 4e légion de réserve qui est à Versailles, 600 ; le 12e de ligne, 350 ; le 14e, 440. Pourrait-on, en cas d'événement, former de ces régiments deux bataillons provisoires ... ? Le second bataillon serait composé d'une compagnie du 32e régiment de ligne, d'une du 12e, d'une du 14e et de deux de la 4e légion de réserve, ce qui ferait également 900 hommes. Ce régiment provisoire, de 1,800 hommes, pourra devenir utile pour Cherbourg et pour le Havre. Je désire qu'il soit formé seulement sur le papier, et que vous me fassiez connaître s'il serait composé d'hommes ayant la première teinture d'instruction, habillés, armés, et du nombre d'officiers et sous-officiers suffisants ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).
Le 10 juin 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre à un bataillon complété aussi fort que possible de la 4e légion de la réserve qui est à Versailles de se rendre à Rennes, pour y remplacer le bataillon suisse qui se rend à Pontivy. Donnez ordre à un bataillon provisoire de 4 compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, composé d'une compagnie du 32e de ligne, d'une du 58e, d’une du 12e de ligne et d'une du 15e légère, formant 600 hommes, de se rendre à Rennes pour y remplacer le bataillon de la légion qui se rend à Pontivy ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit :"3° NOTE ...
2e régiment de marche : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2520 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860.
2e Id. 3.920 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 2e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 2e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 3e CORPS ...
2e bataillon (7 compagnies).
Une compagnie de 140 hommes, de Mézières, 12e de ligne. 140
Trois compagnies, chacune de 140 hommes, de Mayence, 30e de ligne 420
Trois compagnies, chacune de 140 hommes, de Mayence, 33e de ligne. 420
980 ...
1.
15e d’infanterie légère 2
12 de ligne. 1
30e Id. 3
33e Id. 3
Mayence, 840 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai lu avec attention l'état de situation n° 3 des corps de la Grande Armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez quelques changements : ... aux 3 bataillons du 12e de ligne il manque 700 hommes ...
Il manque donc plus de 4 000 hommes au corps du maréchal Davout pour porter ses 48 bataillon au complet.
… En faisant des recherches pour bien faire cet état, vous me ferez un rapport qui me fasse connaître s'il est possible de former à Mayence un 3e régiment de marche (bis) de 3 bataillons qui serait composé de la manière suivante :
... 3e bataillon, 1 compagnie du 7e léger, 150 hommes ; 2 compagnies du 12e de ligne, 300 hommes ; 3 compagnies du 25e idem, 450 hommes ; total : 900 hommes.
Ce régiment serait de 4 000 hommes. Il serait suffisant que chaque compagnie fût commandée par un officier, deux sergents, quatre caporaux. Ce corps, après avoir passé la revue à Mayence et dans le comté de Hanau, serait dirigé en temps opportun sur le corps du maréchal Davout, pour renforcer ses 48 bataillons ; et alors ce maréchal aurait un effectif de 39 000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18751).
Le 29 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois que dans sa situation actuelle le corps du général Oudinot n'a que 8794 hommes, tandis qu'il devrait être de 11200 hommes ; il lui manque donc 2500 hommes. Je désire que vous donniez les ordres suivants aux bataillons de guerre.
Nombre d’hommes à fournir
... Du 30e de ligne, de fournir audit corps 30 grenadiers, 15 voltigeurs
... Au 12e de ligne 30 30
... Ces hommes seront fournis sur-le-champ, en les choisissant aux bataillons de guerre de la Grande Armée, ce qui complétera ces compagnies à 140 hommes chacune ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2222 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18779).
Le 4 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il sera formé à Mayence un régiment de marche, qui portera le nom de 2e régiment de marche du 3e corps de la Grande Armée et qui sera composé : 1 compagnie du 33e régiment de ligne, 140 hommes; 1 compagnie du 30e régiment de ligne, 140 hommes; 1 compagnie du 12e régiment de ligne, 140; 1 compagnie du 21e régiment de ligne, 140.
Total des 6 compagnies, 560 hommes.
Ce régiment sera réuni avant le mois d'octobre dans le pays d'Hanau, pour de là se rendre [sic] où il sera nécessaire ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2256 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18822).
Le même jour, 4 septembre 1808, l'Empereur écrit à nouveau, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Les 4es bataillons du 3e corps qui doivent rejoindre l'armée cet hiver, sont ceux des ... 12e, 21e, 25e 30e, 33e, 48e, 61e, 65e, 85e, 108e et 111e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2255; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18825).
En Octobre 1808, devant les mauvaises conditions climatiques, l’état des baraques qui laissent passer l'eau et le froid et créent des maladies, Davout évacue ses cantonnements. Il écrit à Berthier, depuis Breslau, le 8 octobre 1808 :"Monseigneur, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que j'ai dû faire lever les camps aux troupes sous mes ordres ; plusieurs motifs m'ont déterminé à cette mesure.
Les divers camps établis en Silésie avaient été construit pendant la belle saison ; toutes les baraques étaient en planches, et il s'en faut de beaucoup que l'on ait apporté dans leur construction tous les soins nécessaires pour les rendre tenables dans la saison des pluies. Le peu de précautions qu'on avait prises particulièrement dans la construction des toitures rendait ces baraques extrêmement froides pendant les belles nuits et inhabitables par un temps de pluie. Les pluies continuelles qui ont eu lieu pendant la dernière quinzaine de septembre et les premiers jours d'octobre influaient déjà d'une manière alarmante sur la santé des troupes campées, à qui il n'était pas possible de procurer des paillasses et des couvertures ; nos hôpitaux s'encombraient chaque jour, au point de faire craindre de ne pouvoir y recevoir l'affluence des malades.
La plupart des camps étaient d'ailleurs mal situés, les terrains sur lesquels ils étaient établis étant inondés après les premiers jours de pluie.
D'après ces considérations, je n'ai pas hésité à ordonner l'évacuation des camps et à faire cantonner les troupes ; elles le sont dans l'ordre suivant :
... 3e division. - Le 7e régiment d'infanterie légère tient garnison à Schweidnitz ; le 12e d'infanterie a un bataillon à Freybourg, un à Bolkenhayn et l'autre à Strigau ; le 21e de ligne a deux bataillons à Liegnitz, un à Jauer et un à Parchwitz ; le 25e occupe Golberg et Haynau ; le 85e a un bataillon à Griffenberg, un à Lowenberg et un qui vient de se porter à Glogau pour y tenir garnison avec le bataillon des hommes isolés du 5e corps, après le départ de la division de grenadiers du général Oudinot. L'artillerie de la division Gudin est à Liegnitz ...
Depuis la levée des camps, les malades ont beaucoup diminué, et la situation des hôpitaux s'améliore sensiblement" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 301, lettre 516).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "1° Les vingt et un régiments de l'armée du Rhin seront complétés à quatre bataillons. A cet effet, les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons des 30e et 33e de ligne, du 10e d'infanterie légère, des 105e, 22e, 57e, 65e, 72e, 3e, 12e, 61e, 85e et 111e de ligne, qui font partie du corps que commande le général Oudinot, partiront au 10 janvier prochain de leurs cantonnements actuels pour rejoindre les bataillons de guerre de leurs régiments respctifs, hormis les régiments qui ont ordre déja, qui rentrent en France.
Les 4es bataillons des 48e de ligne, 13e légère, 108e, 72e et 65e et autres joindront également leurs corps à l'armée du Rhin aussitôt qu'ils seront complétés à 840 hommes et commenceront le 1er mars.
Les compagnies de grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons qui rejoindront leurs régiments formeront le fond des 4es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
VI/ LA CAMPAGNE DE 1809
Fig 6 Sous-officier (Sergent-major) porte Aigle du 12e de Ligne fin 1808, avec un drapeau modèle 1804
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Sitôt sorti d'Espagne, Napoléon au courant des intentions belliqueuses de l'Autriche organise une nouvelle Armée d' Allemagne, levant la conscription de 1810 pour former de nouveaux bataillons, stimulant l'organisation des contingents alliés allemands, hollandais et polonais.
Le corps du maréchal Davout, sous le nom d'Armée du Rhin, avait passé l'Hiver 1808-1809 en Prusse. Il va devenir le 3e Corps de cette nouvelle armée d'Allemagne.
Le 12e régiment avait après Tilsitt occupé diverses villes : Francfort sur l'Oder, puis Reppen et Blankenbourg où il se trouve encore au 1er janvier 1809. A cette date, il fait partie de l'Armée du Rhin (3ème Division Gudin, 1ère Brigade Petit) avec ses 1er, 2ème et 3ème Bataillons sous le Colonel Muller.
Le 11 janvier 1809, à Valladolid, l'Empereur est informé que "Le major du 12e régiment de ligne désire enrôler pour son corps cinq musiciens à gages, Espagnols, faisant partie des troupes désarmées dans le Nord et détenues à Mezières.
On soumet cette demande à Sa Majesté"; "Accordé", répond t'il (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2653 - Non signée; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l’Empereur, du 28 décembre 1808 »).
Le 24 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre ... En lisant avec attention l'état des 4es bataillons à l'époque du 15 décembre, je vois qu’il y a des fautes. Je vois dans le 12e de ligne que vous portez une compagnie de 138 hommes à Mayence. Je ne puis pas comprendre d'où cela vient. Si elle faisait partie d'’un régiment de marche elle allait compléter le corps du maréchal Davout, je n'en doute pas. Dans le cas contraire, je ne conçois pas ce qu'elle ferait à Mayence. Il faut donc ordonner que le cadre revienne au dépôt. Ainsi cette première compagnie se réduirait à zéro, et vous n’auriez que la 2e que vous portez à 132 hommes, et qui est à Mézières ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2684 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19888).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, voulant compléter mon armée du Rhin, mon intention est ... Le 12e de ligne a besoin de 200 hommes, le dépôt de ce régiment les enverra à Mayence ; le dépôt du 21e de ligne y enverra 100 hommes ; le dépôt du 25e de ligne y enverra 300 hommes ; le dépôt du 85e y enverra 200 hommes. Ces détachements faisant 800 hommes formeront le 3e bataillon de marche de l’armée du Rhin ...
Ces bataillons de marche se réuniront à Mayence le plus tôt possible. On n’y mettra que le nombre d’officiers et de sous-officiers nécessaires pour conduire les hommes. Vous me ferez connaître le jour de leur arrivée à Mayence, et je donnerai des ordres pour leur direction sur l’armée du Rhin ...
Les 12e, 25e, et 85e de ligne tiendront prêtes à partir pour le 4e bataillon deux ou un plus grand nombre de compagnies de fusiliers ...
Les compagnies destinées aux 4es bataillons doivent être préparées sans aucun retard, pour que j’ordonne leur départ" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2766 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20015).
Le 25 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Le 12e régiment de ligne, dont les grenadiers et voltigeurs du 4e bataillon sont à l'armée du Rhin, ne pourra fournir que 128 hommes ; il en faut 280 pour compléter les deux premières compagnies de fusiliers ; mon intention est que les 172 hommes qui lui manquent soient fournis par les conscrits de la Garde ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2822 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20127).
Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps ... 300 au 12e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 2e régiment provisoire :
Le 2e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 32e de ligne, 58e, 121e, 122e, chaque bataillon de 4 compagnies, chaque compagnie de 200 hommes, formant un présent sous les armes de 3 200 hommes.
3° régiment provisoire :
Le 3e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légère, formés de même.
4e régiment provisoire :
Le 4e régiment provisoire sera composéde 4 bataillons des 12e, 14e, 34e, 88e, formés de même. Ces trois régiments formant plus de 9 000 hommes se réuniront et seront formés à Paris dans le courant d'avril ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 3 mars 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre qu'une ou deux compagnies de fusiliers complétées à 140 hommes des quatrièmes bataillons des 12e, 25e, 33e, 61e, 65e, 22e, 85e, 111e, et 5e légère, partent sans délai pour Strasbourg.
On formera de ces compagnies autant de bataillons de marche qu'il y aura de fois six compagnies, en ayant soin de mettre ensemble les compagnies des régiments qui appartiennent à l'armée du Rhin.
On appellera ces bataillons, bataillons de marche des quatrièmes bataillons de l'armée du Rhin ; ainsi il y aura à Strasbourg gtrois espèces de bataillons de marche : les bataillons de marche du corps d'Oudinot, les bataillons de marche de l'année du Rhin, les bataillons de marche des 4es bataillons de l'armée du Rhin.
Je crois avoir compris dans ce nombre toutes les compagnies des quatrièmes bataillons qui ont leurs grenadiers et voltigeurs à l'armée du Rhin ; s'il m'était échappé quelque corps, faites-le-moi connaître" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20196).
Le 4 mars 1809, le Maréchal Davout écrit, depuis Pris, au Général Compans, Chef de l’Etat-major : "Je vous adresse, Monsieur le général, copie d'un ordre que je viens de recevoir du major général ; exécutez-en tout de suite les dispositions dans l'esprit suivant :
Les régiments qui se trouveraient plus rapprochés d'Erfurt que les généraux sous les ordres desquels ils se trouvent devront recevoir de vous directement les ordres de marche que vous leur enverrez par des officiers de votre état-major, ou, à leur défaut, par des officiers du 17e régiment. Les 7e et 13e régiments d'infanterie légère et le 12e de ligne sont dans cette hypothèse, ainsi que le 7e de hussards.
Vous ne ferez connaitre ni aux généraux ni aux colonels leur destination définitive ; vous leur indiquerez pour destination le point de l'itinéraire que vous leur aurez tracé, qui sera le plus voisin d'Erfurt, sans même leur faire connaitre qu'ils doivent aller au-delà ; vous leur indiquerez seulement que là on leur fera connaitre les cantonnements qu'ils doivent prendre; vous prendrez des mesures pour qu'à leur arrivée dans ces endroits ils trouvent des ordres de continuer leur route jusqu'à Bamberg.
Il est inutile de donner l'ordre au 5e régiment de hussards qui est à Meiningen de se mettre en marche tout de suite ; il est à la disposition du général Friant, qui lui donnera des ordres en cas d'événement imprévu.
Il ne faut pas prévenir les autorités du pays à l'avance ; les régiments enverront seulement vingt-quatre heures en avance dans chaque gite un officier, porteur de feuilles de route, pour faire préparer les vivres et logements. Cependant vous pouvez écrire au ministre de la guerre de Westphalie pour lui annoncer le passage des troupes et lui donner l'itinéraire qu'elles suivront à travers la Westphalie seulement ...
Il est à désirer que les troupes qui sont en Hanovre marchent par plusieurs routes pour soulager le pays. Les régiments se mettront en marche dans l'ordre où ils se trouvent; les plus près partiront les premiers. Par ce moyen, tout ce qui est en Hanovre partira en deux jours.
Le général Friant laissera ses troupes cantonnées comme elles sont dans le pays de Bayreuth et d'Erlangen, et ne les réunira que dans le cas d'événements imprévus. Il faut recommander au général Friant, dans le cas peu vraisemblable où les Autrichiens marcheraient avec des forces supérieures, de prendre une position qui puisse couvrir Bamberg et Wurtzbourg ; j'en conférerai avec M. l'intendant général à mon arrivée, qui aura lieu vingt-quatre heures après la réception de cette lettre.
Je vous recommande, mon cher général, de ne point parler de mon retour ni de ce mouvement, et de donner les ordres de marche de manière que personne n'en ait connaissance à Erfurt ...
Il est bon que les troupes en partant prennent du pain pour deux jours et qu'on s'arrange de manière à avoir toujours cette avance pendant la route ; cela facilitera l'établissement des troupes dans leurs cantonnements.
Recommandez de maintenir la meilleure discipline dans la marche, et que chaque corps ait à se pourvoir d'un certificat de bonne vie ...
Je vous prie de faire passer la lettre ci-jointe par le courrier militaire qui ira à Varsovie" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 2, p. 384, lettre 586).
La situation au 5 mars indique que le 12e de Ligne compte dans ses rangs 2082 hommes présents : 3 bataillons plus les grenadiers et voltigeurs du 4ème, auxquels doit se joindre un détachement de 200 hommes provenant du dépôt. Le 26 mars, le 12ème est à Erlangen. Le 1er avril, le 12ème aligne à la 3ème Division un effectif de 58 Officiers et 2027 hommes, et à la Division de Réserve du 3ème Corps : 6 Officiers et 213 hommes (du 4ème Bataillon). Le 7, le Colonel Muller se retire du service ; le 12ème passe alors sous le commandement du Colonel Jean Martin Thoulouze.
Le 9 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les deux compagnies du 10e d'infanterie légère, du 3e de ligne, du 57e, du 62e et du 22e formant dix compagnies seront réunies en un bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche des 4es bataillons de la division Saint-Hilaire.
Les deux compagnies du 12e, du 30e, 61e, 65e, 85e, 105e et 111e formeront un second bataillon de marche qui portera le titre de bataillon de marche du 4e bataillon de l'armée du Rhin.
Faites-moi connaître le plus tôt possible le nombre d'officiers, sous-officiers et soldats que les corps pourront fournir à ces compagnies afin de pourvoir à les compléter. Ces 2 bataillons se rendront à Strasbourg" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2906 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20308 - La minute (Archives nationales, AF IV 879, mars 1809, n° 146), qui est la dictée, est datée à posteriori de Rambouillet le 11 mars).
Ces «Bataillons de marche» sont composés de renforts destinés aux Corps d'armée stationnés en Allemagne.
Le 13 mars 1809 à minuit, l'Empereur écrit, depuis Rambouiller, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois votre travail du 12 mars sur la formation d'un corps de réserve, composé des 5es bataillons de l'armée. Je vous le renvoie pour que vous y fassiez faire quelques changements que je vais vous indiquer ...
Au 4e régiment, je vois que le 12e de ligne est porté comme devant faire partir pour l'armée du Rhin 560 hommes, c'est-à-dire les quatre compagnies de fusiliers du 4e bataillon ; mais il serait nécessaire aussi de porter en compte le nombre d'hommes nécessaire pour compléter les grenadiers et voltigeurs de ce même 4e bataillon ; or vous n'avez rien porté pour cette destination. En général, on a bien complété les grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, mais on n'a pas complété les grenadiers et voltigeurs des 4es bataillons de l'armée du Rhin. Il est vrai qu'ils doivent être complétés dans les 3es bataillons de guerre ; mais alors c'est autant d'hommes à envoyer de plus aux bataillons de guerre.
Il faut faire ces changements sur votre état qui, d'ailleurs, me paraît bien conçu ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14891 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20343).
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Paris : "Mon Cousin, donnez ordre au général sénateur Demont de se rendre à Würzburg pour être employé au corps du duc d'Auerstaedt. Faites connaître au duc d'Auerstaedt que je désire qu'il mette sous les ordres de ce général une réserve qui serait composée des 4es bataillons du 30e, du 61e, du 65e, du 33e, du 111e, du 12e et du 85e de ligne ; ce qui fait sept bataillons. Ces sept bataillons ne sont encore qu'à 500 hommes ; ils ne forment donc qu'une force de 3,500 hommes ; mais ils vont bientôt recevoir une compagnie qui leur produira une augmentation de 1,100 hommes. Les 4es bataillons des 48e, 108e, 25e de ligne et 13e léger ne doivent pas tarder à partir de Boulogne ; ce qui portera le nombre des 4es bataillons à onze ; on pourrait y joindre ceux des 7e léger, 17e et 21e de ligne ; ce qui ferait quatorze bataillons. Cette réserve paraît nécessaire ; les divisions restant composées de cinq régiments, et chaque régiment ayant un complet de 2,500 hommes, les divisions seraient de plus de 12,000 hommes ; si l'on y laissait les 4es bataillons, elles seraient de 14 à 15,000 hommes ; ce qui est beaucoup trop fort pour une division. La formation des 4es bataillons n'est pas encore terminée ; il sera bon de les avoir sous la main et en dépôt pour être réunis. Il y a aussi un avantage à cette mesure, c'est qu'un régiment qui a trois bataillons en ligne et un bataillon à la division de réserve, qui peut ne pas se trouver compromis le même jour, peut trouver dans ce bataillon des ressources pour réparer ses pertes. Je désire donc que le corps du duc d'Auerstaedt soit composé de la manière suivante : des divisions Morand, Gudin, Friant et d'une quatrième division formée des kes bataillons de chacune des trois premières divisions. Chacune de ces trois premières divisions doit avoir trois généraux de brigade, un pour l'infanterie légère, et les deux autres commandant deux régiments de ligne ou six bataillons. La division du général Demont devra avoir trois généraux de brigade : un, commandant les 4es bataillons de la 1re division ; un, commandant les 4es bataillons de la 9e division, et un, commandant les 4es bataillons de la 3e division. Deux ou trois bataillons de la même division seront réunis sous le commandement d'un major. Les 4es bataillons des 13e léger, 17e et 30e de ligne seront réunis sous un major de l'un de ces trois régiments. Les 4es bataillons des 61e et 65e seront commandés par un major de l'un de ces deux régiments. Par cette formation, tous les avantages se trouvent réunis ; et le duc d'Auerstaedt aura quatre généraux de division, douze généraux de brigade, quatre adjudants commandants, et soixante pièces de canon, à raison de quinze pièces par division, indépendamment de l'artillerie attachée à la cavalerie, et des généraux et adjudants commandants attachés à son état-major" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14934 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20469).
Officier du 12e de Ligne (communication d'un de nos correspondants) |
Le même jour, 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur Je général Clarke, mon intention est que les convois de conscrits réfractaires partis du Mans pour Boulogne soient dirigés sur Sedan, Mézières et Metz.
Je suppose que par suite des mesures prises pour établir des garnisaires dans les départements de l'Ouest, il rentrera environ 2400 conscrits réfractaires. Mon intention est que le premier mille qui rentrera soit réparti entre le 14e régiment d'infanterie de ligne, le 12e de ligne, le 26e d'infanterie légère, le 24e léger, le 100e de ligne et le 103e dont les dépôts sont à Sedan, Metz ou Mézières, et les 59e et 69e dont les dépôts sont à Luxembourg.
Je désire que cette répartition ait lieu à raison de 300 par régiment, qui seront distribués de la manière suivante :
... La 2e centaine [sera dirigée sur le] 12e de ligne ...
Les huit secondes centaines seront distribuées de même, et ainsi de suite. Quand le nombre aura dépassé 2 400, vous m'en rendrez compte pour que je puisse indiquer de nouvelles directions.
Vous en donnerez avis à ces regiments pour qu'ils soient prêts à recevoir ces conscrits, et qu'ils puissent sur-le-champ les habiller et les faire filer sur les bataillons de guerre qu'ils ont au-delà du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2978 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20478).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
Je désire que les 5es et 6es compagnies des 4es batai1lons du 30e, 31e, 33e, 111e, 12e, 85e, 7e d'infanterie légère, 10e, 3e, 22e, 57e et 105e se forment le plus tôt possible au complet de 140 hommes. Ces compagnies seront dirigées sur Strasbourg, où on les formera en bataillons de marche. On fera autant de bataillons de marche qu'il y a de divisions à l'armée ...
Le 3e bataillon sera composé des 2 compagnies du 7e léger, du 12e de ligne et du 85e, il s'appellera bataillon de marche des 4es bataillons de la division Gudin ...
On pourrait aussi commencer la formation des demi-brigades provisoires de la réserve.
Je désire qu'au 1er mai, la 1re et la 2e demi-brigade puissent se réunir à Pontivy, et que les 3e, 4e et 5e puissent se réunir à Paris ...
On pourrait réunir de même le fonds de la 4e et de la 5e demi-brigade ; mais je remarque que le 12e de ligne, le 14e, le 34e et le 88e, qui doivent fournir la composition de la 5e demi-brigade, manquent des 3/4 de leur monde pour atteindre le complet qui leur sera demandé. Il faudrait donner ordre à ces dépôts d'envoyer à Paris, chacun, le cadre de deux compagnies de leur 5e bataillon. La Garde donnerait à chacun de ces corps 300 hommes, ce qui formerait le fonds de la 5e demi-brigade. Les dépôts des régiments fourniraient, aussitôt que faire se pourrait, les troisièmes compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).
Le même jour, 23 mars 1809, l'Empereur écrit encore, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il manque pour compléter les 4 divisions de l'armée du Rhin 1550 hommes.
... Un 3e bataillon portant le nom de bataillon de marche de la division Gudin sera composé de 300 hommes du 12e de ligne, dont 100 pour le 4e bataillon, de 100 hommes du 8 se pour le 4e bataillon.
Total : 400 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2994 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20515).
Le 30 mars 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, à Berthier, Major général, ses instructions, pour la campagne à venir, suivies d'un Etat de la Composition des Divisions et Brigades des différents Corps de la Grande Armée. Le 12e de Ligne doit faire partie du 3e Corps d'Armée commandé par le Maréchal Duc d'Auerstadt; 3e Division Gudin, 2e Brigade Lorencez. Le 4e Bataillon du 12e doit quant à lui appartenir à la 3e Brigade de la 4e Division Demont du 3e Corps (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20619).
Le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... La Garde a employé 2800 conscrits pour former les régiments de tirailleurs, et 5200 hommes pour tout ce qu'elle a fourni jusqu'à cette heure à la ligne. Elle a donc employé 8000 conscrits. Elle a dû en recevoir 16000. Il lui en reste donc encore 8000, sur lesquels elle retiendra 5600, pour former 4 régiments de conscrits.
Il ne lui restera donc plus que 2400 hommes. Sur ces 2400 hommes, elle en donnera 240 hommes aux 5es et 6es compagnies de chacun des 25e, 28e, 36e, 75e, 72e, 65e et 46e ; ce qui fait 1 680 hommes.
Elle en fournira autant aux 1res et 2es compagnies des 5es bataillons des 12e, 14e, 34e et 88e, ce qui emploiera tous les conscrits de la Garde.
Ainsi, donnez l'ordre que la Garde ... prépare, pour le jour où ces 11 régiments arriveront ici, le cadre de leurs compagnies, 240 hommes, c'est-à-dire 120 par compagnie, ce qui les portera à 140 hommes, avec les officiers et leurs cadres" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 898 (donnele 31e et non le 34e); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20643).
Le même jour, 31 mars, l'Empereur adresse, depuis Paris, une nouvelle lettre au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 30 mars sur la formation des demi-brigades de réserve ...
La 5e demi-brigade se réunit à Sedan. Il faut, avant de la former, que les quatre régiments qui concourent à sa formation fassent partir ce qu'ils doivent avoir au corps du général Oudinot. Aussitôt que les cadres des 5es bataillons seront arrivés, la Garde leur remettra 1,200 conscrits, qui me seront présentés. Aussitôt que les 12e, 14e, 34e et 88e pourront fournir une 3e compagnie, ils la dirigeront sur cette demi-brigade. Il est nécessaire qu'avant le 20 avril ils aient expédié leurs quatre compagnies ; avant de les envoyer à Sedan, on me présentera ces compagnies ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20647).
Enfin, toujours le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, cette fois ci, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas, Adjudant major général : "Je reçois votre lettre de Verdun sur les 12e et 88e et 25e léger. J'ai lu ces rapports avec intérêt. Vous êtes autorisé à faire partir pour Strasbourg les 5e et 6e compagnies des 4es bataillons partout où vous trouverez des conscrits habillés. Vous recevrez cet ordre par le ministre de la Guerre, mais Dieu sait quand vous le recevrez. Je prends le parti de vous envoyer un de mes officiers d'ordonnance qui vous cherchera. Annoncez aux corps qu'ils vont toucher ce qui leur est dû. Je viens de destiner dix millions d'extraordinaire pour cet objet.
Lorsque les dépôts pourront le fournir, faites partir le complément des deux premières compagnies des 4es bataillons, pour les porter à 280 par compagnie. Celles qui comme le 88e n'en ont fait partir que 224 en feront partir 56" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20652).
Le 3 avril 1809, l'Empereur adresse, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l’Armée d’Allemagne, une Note sur les Demi-brigades provisoires de Réserve : "On pourrait réunir à Strasbourg et à Mayence un corps d'armée de réserve, qui serait composé des six derni-brigades ci-après : la 5e, qui se réunit à Sedan, forte de 2,400 hommes ; la 9e, à Wesel, de 2,520 ; la 10e, à Mayence, de 2,520 ; total, 7,440 hommes ; la 11e, à Strasbourg, de 2,520 ; la 12e, à Strasbourg, de 2,520 ; la 13e, à Metz, de 3,360 ; total, 8,400 hommes. Ces deux brigades, composées de dix-neuf bataillons, présenteraient une force de 15,840 hommes. On en formerait deux divisions. La première se réunirait à Strasbourg ... La seconde division, composée des 5e, 9e et 10e, serait d'environ 7 à 8,000 hommes ; elle pourrait se porter au secours du royaume de Westphalie, de Hambourg et de la Hollande, et même se porter sur Boulogne, s'il était nécessaire. Mayence serait le vrai point de réunion ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14997 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20684).
Le Corps de Davout se rassemble sur Ratisbonne, le 12ème venant de Bayreuth et Bamberg, tandis que sur Augsbourg se réunissent des contingents allemands, la Garde tirée d'Espagne et quelques troupes françaises.
Les Autrichiens sous les ordres de l'Archiduc Charles ont réuni la plus forte concentration de troupes possibles en 11 corps d' Armée. Le 9 avril 1809, on apprend que les Autrichiens ont passé l'Inn à Braunau et entrent en Bavière. A ce jour, le 12ème est à Amberg (division de Réserve à Anspach). Le lendemain, 280 hommes tirés des 5e et 6e Compagnies du 4e Bataillon doivent quitter le Dépôt à Mézières pour se rendre à Strasbourg pour le 22 avril; ils sont destinés à renforcer le régiment à la Division Gudin.
Berthier, qui commande l'Armée d'Allemagne, en attente de l'arrivée sur place de Napoléon, est un piètre manoeuvrier et les forces françaises sont séparées en deux grands groupes distants de près de 120 Kms; brèche dans laquelle les Autrichiens espèrent bien s'engouffrer pour les envelopper et les vaincre séparément. Heureusement Napoléon arrive sur le front le 17...
Pour opérer sa jonction, Napoléon dirige Davout sur Neustadt en faisant une délicate marche de flanc. Mais le Maréchal doit attendre la Division Friant retardée, avant d''évacuer Ratisbonne. L'ennemi profite de ce contretemps : il attaque la queue de colonne du 3ème Corps à Tengen le 19 Avril mais est battu. Le même jour, les divisions de tête dont celle de Gudin doivent tirer quelques coups de feu pour forcer le passage à Thann, premier engagement du 12e de Ligne en cette campagne. La concentration est réussie.
La 3ème Division Gudin est alors placée sous les ordres de Lannes qui, arrivant d'Espagne, n'a pas de troupes à commander. Le lendemain, le 12ème contribue à la victoire d'Abensberg qui chasse les Autrichiens de leurs positions. Ensuite, il poursuit les vaincus et marche sur Landshut où Napoléon remporte une victoire permettant de couper la retraite vers l'Inn à l'ennemi. Mais Gudin est rapidement rappelé sur Eckmühl où Davout est sérieusement pris à parti dès le 21 au soir. Après avoir parcouru 45 kilomètres, il atteint le champ de bataille le lendemain à 13 heures 30 et enlève à l'ennemi les hauteurs boisées de Rocking. Il a au cours de ce combat le chef de Bataillon Grossot Devercy, blessé et mort le 26, le Lieutenant Bertrand, tué, et le Lieutenant Bourdot, blessé.
Fig 7 Sapeur du 12e de Ligne en 1809 d'après des notes de Nussbaum |
Les Autrichiens sont alors pris dans une nasse, mais parviennent à s'échapper car l'Armée française, exténuée, ne peut organiser immédiatement la poursuite.. Il faut reprendre Ratisbonne, le 23 : le 12ème de Ligne, toujours sous les ordres de Lannes y parvient avec ses camarades. Succès limité cependant du fait que les ponts ayant été coupés, les Français ne peuvent poursuivre les autrichiens. Le 12ème perd le sous-lieutenant Dupeyrat, tué ; le major Pierre, le capitaine Pélissier, le capitaine adjudant major Montagnard, les lieutenants Battault, Guillot, et les sous lieutenants Geyer et Roussel sont blessés. Mais la ligne du Danube est de nouveau aux mains des Français.
Napoléon a ensuite deux possibilités : soit poursuivre l'Armée de l'Archiduc Charles en Bohème et le vaincre, laissant à Bessières le soin de poursuivre Hiller, soit foncer le long du Danube sur Vienne et s'en emparer. C'est ce qu'il choisit.
Davout suit de près l'arrière garde autrichienne jusqu'à la frontière avec la Bohème, lui-même restant en soutien avec la division Gudin. C'est Lannes qui arrive le premier, le 10 Mai, devant les faubourgs de Vienne, puis les renforts français arrivent et l'on commence un bombardement de la ville le 11. La ville se rend le 13. Reste à franchir le Danube et affronter l'armée autrichienne qui s'est regroupée sur la rive gauche. Napoléon décide de passer le fleuve un peu au Sud de Vienne en s'appuyant sur l'ile Lobau et en construisant des ponts. Les passages des deux bras du fleuve commencent le 19 mai au matin.
Les troupes de Davout (et le 12e de Ligne) n'arrivent devant Vienne que le 20 puis se positionnent à Kaiser Ebersdorf. Le fleuve est en crue. Mais les Français réussissent à former une tête de pont sur la rive gauche, le 20 au soir. Le 21 mai, les combats ont lieu pour s'emparer d'Aspern et d'Essling au milieu des contre-attaques furieuses des Autrichiens et de la rupture à répétition des ponts dans les dos des Français. A la fin de la journée, même si les Français ont conservé leurs positions face à un ennemi nettement supérieur en nombre, leur situation est périlleuse. Les combats recommencent le lendemain sans résultat probant. Il faut se replier sur la Lobau. Les pertes ont été lourdes des 2 cotés. Le maréchal Lannes a été mortellement blessé.
Le 24 mai, la division Gudin est toujours à Ebersdorf avec les 3 bataillons du 12e de Ligne, tandis que le 4e bataillon est à une division de réserve aux ordres du général Demont. Le corps de Davout n' a pas combattu et sera un des fer de lance de la prochaine offensive.
Napoléon attend ses renforts, notamment de l'Armée d'Italie, et transforme la Lobau en camp retranché.
Le 29 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de la 1re division militaire ... 500 hommes dont on pourrait augmenter la 3e demi-brigade provisoire ; ce qui la porterait à 1500 bommes.
... L'état de situation de la 2e division militaire présente comme disponible 1000 hommes du 3e régiment de la Vistule. Il faut les faire partir pour l'Espagne.
Les 12e, 14e, 34e, et 88e ont 500 hommes prêts à marcher ;
Le 25e en a 300.
Tout cela devrait joindre les 1/2 brigades provisoires.
Faites donc partir tout cela.
Dans presque tous les états des divisions militaires, je vois beaucoup d'hommes prêts à partir. Il me semble que tous les hommes qui sont disponibles aux dépôts doivent se rendre ou aux demi-brigades provisoires ou à l'armée, pour compléter ce qu'ils doivent encore" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21091).
Il faut aussi empêcher la jonction de l'armée autrichienne d'Italie avec celle de l'Archiduc Charles. Mission confiée à Davout.
Pressbourg est située sur le Danube. En face de la ville, sur la rive droite, se trouve une petite île, et près de l'île le village d'Engerau. A l'ouest de Presbourg s'étend l'île de Petzchen, à l'est, celle de Stadt-Aue. Des ouvrages ont été construits dans les deux îles. Le Maréchal Davoust est chargé d'attaquer Presbourg, ce qu'il fait avec la plus grande vigueur, le 3 Juin. Le 12e de Ligne quant à lui s'empare du village d'Engerau où les Autrichiens sont retranchés. Le 12e est alors commandé par le Chef de Bataillon Pierre en l'absence du Colonel Muller qui est parti en France, admis à la retraite en Avril. Outre le fait que le Régiment a de nombreuses pertes, le Général Petit est tué à la tête des Voltigeurs du 12e, en essayant de forcer les retranchemens ennemis. Presbourg est par ailleurs bombardée par Davoust qui a reçu l'ordre d'y jeter 2,000 obus; mais, sur une lettre de l'Archiduc Charles, Napoléon fait cesser le bombardement. Son but d'ailleurs est atteint : attirer l'attention de l'ennemi sur ce point.
Le 16e Bulletin de la Grande Armée, daté de Ebersdorf, le 4 juin 1809, raconte : "L'ennemi avait jeté sur la rive droite du Danube, vis-à-vis Presbourg, une division de neuf mille hommes, qui s'était retranchée dans le village d'Engerau. Le duc d'Auerstaedt l'a fait attaquer hier par les tirailleurs de Hesse-Darmstadt, soutenus par le 12e régiment d'infanterie de ligne. Le village a été emporté avec rapidité. Un major, huit officiers du régiment de Beaulieu, parmi lesquels se trouve le petit-fils de ce feld-maréchal, et quatre cents hommes ont été pris. Le reste du régiment a été tué, ou blessé, ou jeté dans l'eau ; ce qui restait de la division a trouvé protection dans une île pour repasser le fleuve. Les tirailleurs de Hesse-Darmstadt se sont très-bien battus …" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 453).
Fig 8 Tambour Maître du 12e de Ligne vers 1809 d'après la collection Schmidt et notes de Nussbaum |
Pertes du 12ème de ligne au combat d'Engerau, le 3 juin 1809 :
400 hommes et 36 officiers tués ou blessés
Blessés : Chef de bataille Becker (ensuite major au 127ème régiment); Adjudant-major Michelet; Bonfillou 1er porte-Aigle; Carot porte-aigle; Capitaine Fusier (ensuite chef de bataillon au 21ème de ligne); Capitaines Masseraud, Mitel et Bourdot; Lieutenants Thiéry et de Beaulieu; Sous-lieutenant Hiaguy; Adjudant Pierson (ensuite sous-lieutenant); Sergent-majors Senault (ensuite adjudant-major) et Bouyer (ensuite lieutenant); Sergent Porte (ensuite capitaine); Caporal Pradel (ensuite lieutenant).
Le 3 juin 1809, à minuit, le Maréchal Davout écrit, depuis Wolfstadt, à l’Empereur : "… Deux chefs de bataillon du 12e ont été tués. M. Pierre, qui commandait par intérim le régiment, et le chef de bataillon Hecquet, ont été tués" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 4, lettre 750).
Après ce combat, l'unité fut envoyée à Kugendorf faire la jonction avec l'armée française d'Italie qui venait d'arriver devant Raab. A cette occasion, des officiers et soldats du 12e capturent, à la nage, la petite ile de Shutt.
Des ordres sont donnés pour une importante levée de 40000 hommes, Conscrits levés sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, de manière à remplacer les soldats arrivés à Vienne entre le 22 mai et le 15 juillet. Ainsi, le 10 juin 1809, l'Empereur écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 12e de Ligne, une annexe à la lettre de l'Empereur, intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 5e Demi-brigade provisoire : 12e de ligne 180, 14e de ligne 220, 34e id. 90, 88e id.; au total elle doit recevoir 490 hommespour porter "les 16 compagnies à 2400 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 13 juin 1809, à 10 heures du soir, le Maréchal Davout écrit, depuis Wolfstadt, à l’Empereur : "Sire, Son Altesse le prince vice-connétable major général, m'adressant copie de la lettre qui a été écrite à Votre Majesté, le 11 de ce mois, à minuit et demi, par Son Altesse Impériale le prince vice-roi, m'annonce qu'il paraîtrait que l'archiduc Jean se dirigeait sur Raab, où il a dû arriver hier ou aujourd'hui qu'il devait être suivi vivement par l'armée du Vice-Roi, et qu'il était important que je me tinsse en communication avec Son Altesse Impériale et que je pusse même marcher à son secours pour appuyer sa gauche, si cela était nécessaire.
Je me suis empressé de communiquer au général Lasalle la lettre du Vice-Roi et de lui ordonner d'achever la tête du pont qu'il a fait jeter d'après mes ordres au-dessous de Ragendorf ; d'y faire travailler le bataillon du 12e régiment de ligne qui y est établi ; de se tenir en communication avec le Vice-Roi afin d'appuyer sa gauche si cela devenait nécessaire, et d'envoyer un fort parti pour communiquer avec le général Montbrun, en dirigeant ce parti sur Csorna et Papocz …" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 31, lettre 773).
Puis le 3e Corps de Davout se retrouve dans l'ile Lobau en prévision de la future bataille de Wagram.
1er Juillet. Napoleon fait une reconnaissance dans la Lobau. L'archiduc Charles a disposé ses troupes en immense arc de cercle de 10 Kms qui s'appuie sur le Danube à sa droite. Le terrain de la future bataille est couvert de champs de blé.
Napoléon a décidé de franchir le fleuve et passer sur la rive gauche dans la nuit du 4 au 5 juillet. Oudinot forme l'avant-garde. Masséna forme l'aile gauche. Bernadotte au centre gauche est en face d'Aderklaa tandis que le gros des forces françaises à la fin de la journée avec Eugène et Marmont et Oudinot sont en face de Wagram, les Bavarois et la grosse cavalerie en réserve sur leurs arrières. Davout constitue l'aile droite, flanqué par Grouchy et sa division de dragons.
Davout place ses troupes sur deux lignes. Gudin occupe la gauche de la première, Desailly est derrière lui. Le 3ème Corps se trouve ainsi établi entre les villages de Kimmerleinsdorf et de Glizendorf. Au sein du Corps de Davout, le 12ème régiment aligne 2261 hommes au début de cette affaire : les trois premiers bataillons sous les ordres du Général Gudin (3ème Division, Brigade Boyer), le 4ème bataillon est à la 4ème Division Puthod (Brigade Desailly).
Une première attaque au centre et à droite, le 5 au soir , a été repoussée par les Autrichiens. Le plan autrichien du lendemain est de contenir la poussée ennemie puis de couper les Français du fleuve en passant sur leurs arrières par leurs deux flancs, tandis que l'Empereur veut percer le centre ennemi.
Les Autrichiens, qui lancent une offensive contre Davout dès le matin sont repoussés. Le 12ème et les autres Régiments du 3ème Corps tiennent. L'Empereur, inquiété, vient sur ce point pour encourager ses soldats tout en les soutenant par du canon et par les cuirassiers d'Arrighi tandis qu'au centre et à gauche de la ligne de front française, pendant plusieurs heures, la bataille va faire rage autour d'Aderklaa, Aspern et Essling.
Tandis que Napoléon rétablit la situation sur son aile gauche avec Massena et son centre en déclenchant le feu roulant de sa "Grande Batterie" et lançant à l'assaut l'Armée d'Italie avec à sa tête Mac Donald dans son vieil uniforme de général de la République, à 11 heures, sur l'aile droite, Davout et Oudinot ont reçu l'ordre de s'emparer du plateau où Rosemberg et Hohenzollern sont retranchés.
A 13 heures, Rosenberg qui commande l'aile gauche autrichienne, est tourné. Le 12ème s'avançe alors sur la gauche de Wagram dont Oudinot s'est emparé. Mais les Autrichiens de Hohenzollern contre attaquent contre la division Gudin (et le12e), ce qui permet à l'adversaire de se replier. Ce qui d' ailleurs se passe sur toute la ligne de front, protégée par des charges de cavalerie. Il était temps car les troupes de renforts de l'Archiduc Jean venait de faire leur apparition, mais trop tard. Les pertes sont d'environ 1 Français pour 2 Autrichiens ...
Les pertes du 12ème de ligne à la bataille de Wagram le 6 juillet 1809 : Blessés : Chefs de bataillon Hémon, Montegremar et Guyot; Capitaine Laluyé; Lieutenants de Rumigny, Caillot, Fougery, Baron, Delaune, Thiery, Boucherie et François; Adjudants Sous-officiers Antoine Mitel (ensuite Capitaine), Gérard (ensuite Lieutenant); Sergent-majors Berlaud (ensuite capitaine), Barboteaux (ensuite lieutenant), Benoit, Marchand, Millot, Devert et Varenne (tous ensuite sous-lieutenants); Sergents Gilbert et Hiérard (ensuite capitaines), Rosier (ensuite Adjudant-major), Pradel, Deidoux (ensuite Lieutenants), Cordon, Dauvé, Mignard, Masson, Perceau et Gallier (ensuite tous sous-lieutenants).
Napoléon envoie, dès le lendemain, ses troupes les plus fraiches à la poursuite des Autrichiens.
Finalement, les Autrichiens demandent un armistice.
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur les états de la 2e division militaire ... Le 12e de ligne, à ce qu'il paraît, a 200 hommes à son dépôt, dont 120 prêts à marcher. Il faudrait faire marcher les 120 sur Vienne en les dirigeant sur Strasbourg. Le 14e a 300 hommes disponibles, le 34e 150 hommes, le 88e 100 hommes, et le 25e d'infanterie légère 100 hommes. Ces 5 régiments peuvent former un bataillon de marche de 600 à 700 hommes, qui portera le nom de bataillon de marche de la 2e division militaire. Vous l'enverrez à Augsbourg, et de là sur Vienne. Vous aurez soin de noter que le 14e et le 34e, n'ayant rien à l'armée, doivent être incorporés dans les corps que je désignerai ...
Mon intention est de supprimer les demi-brigades provisoires suivantes : la 5e et, à cet effet, tout ce qui la compose aujourd'hui, savoir les compagnies des 12e, 14e, 34e, 28e se rendront à Vienne, où elles seront incorporées dans leurs corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).
Le 13 octobre 1809, la paix est signée. Le 12e d0e Ligne est passé en revue sur le champ de bataille d'Austerlitz. Il est ensuite envoyé à Magdebourg où il tient garnison.
Le 31 octobre 1809, à Fontainebleau, "On demande les ordres de l'Empereur sur la remise d'une retenue de 301 fr. 66 qui reste à faire sur la solde des retraites de M. André-Joseph Poulle, capitaine de la compagnie de réserve du département de l'Oise. Cette retenue doit avoir lieu pour une somme qui lui a été illégalement payée, mais qu'il a touchée de bonne foi. Il a été capitaine au 12e régiment de ligne et il a eu la jambe emportée à la bataille de Wagram"; Napoléon répond : "Lui accorder la remise" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1867; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3700 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 25 octobre 1809 »).
Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne) ...
2e compagnie 3 [officiers] 97 [soldats] du 12e de ligne
60 [soldats] du 17e
[Total ] 3 [officiers] 157 [soldats] ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor.
Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu’il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu’un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l’instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
Fig 9 Voltigeur du 12e de Ligne en 1809 d'après des notes de Nussbaum |
Le 20 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Je désire qu'ils partent bientôt. Pressez le ministre de la Guerre pour pourvoir aux places vacantes. Vous en ferez passer la revue le 22 par un de vos aides de camp ; et sur le compte qu'il vous rendra, vous ferez fournir par le ministre de la Guerre tout ce qui serait nécessaire à ce bataillon. Vous en passerez vous-même la revue le 28, afin qu'il puisse partir le 1er février.
Vous me ferez connaître quand ces bataillons auxiliaires, les quatre régiments de marche et les vingt escadrons de gendarmerie pourront se mettre en mouvement pour se rendre à Bayonne" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22911).
Le 22 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, donnez ordre aux quatre régiments de marche de partir le 1er février pour se diriger sur Bayonne où se réunit la 3e division du 8e corps. Donnez ordre aux cinq bataillons auxiliaires qui sont organisés à Versailles de partir également le 1er février. Vous les ferez marcher à petite journée. Il sera donné à ces cinq bataillons auxiliaires et aux quatre régiments de marche deux paires de souliers par homme à Bavonne ou à Bordeaux, selon que les souliers seront dans l'une ou l'autre de ces villes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22933).
Le 22 janvier 1810 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... On me rend compte que cinq bataillons auxiliaires sont organisés à Versailles. Mon intention est qu'ils partent au 1er février" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22936).
Le 2 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clrake, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je veux profiter de la consolidation de la paix continentale pour porter la plus grande économie dans mes armées. Voici les diverses dispositions que je projette, et sur lesquelles je désire un rapport ...
Armées du Nord et du Brabant. — Les armées du Nord et du Brabant seraient dissoutes ... la 19e demi-brigade serait dissoute, et, à cet effet, le détachement du 4e de ligne irait rejoindre son corps en Hollande, celui du 72e rejoindrait son régiment à Boulogne, et ceux des 12e, 54e, 14e, 34e et 88e de ligne se rendraient à Versailles pour entrer dans la composition soit des régiments de marche, soit des bataillons auxiliaires ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23241 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 172).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
I
ARMÉE D'ALLEMAGNE ...
Le grand quartier général, les grandes administrations, les parcs généraux d'artillerie et du génie, et tout ce qui appartient à l'état-major général de la Grande Armée, sont dissous à dater du 1er avril prochain.
Les états-majors et administrations, et tout ce qui tient à l’organisation des 2e et 4e corps et de la réserve générale de cavalerie, sont dissous conformément aux dispositions prescrites par des décrets des 7 et 18 février dernier.
En conséquence, l'armée qui restera en Allemagne sous le commandement du prince d’Eckmühl sera composée de la manière suivante, savoir :
... 3e division d'infanterie, commandée par le général Gudin, composée des 7e régiment d'infanterie légère, 12e, 21e, 25e et 85e régiments d'infanterie de ligne.
Cette division restera cantonnée dans le royaume de Westphalie, et sera entretenue (solde et administration) par le roi de Westphalie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le 25 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois dans une de vos lettres du 22 mars que des détachements des 12e, 14e, 34e, 54e et 88e de ligne sont formés en un détachement de marche, qui est parti le 7 mars de Bois-le-Duc, et arrive le 7 mai à Tours, et que vous avez le projet de le réunir au 7e bataillon auxiliaire et au 6e régiment de marche. Le 6e bataillon de marche n'existera plus alors, et Dieu sait où sera le 7e bataillon auxiliaire. Cette disposition est donc mauvaise. Faites-moi connaître la force de ces détachements, et faites-en former une compagnie qui sera jointe à un des régiments provisoires, qui partent de Paris pour l'Espagne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4185 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23499).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 3e bataillon du 50e régiment sera complété à 900 hommes de la manière suivante : 100 hommes du 50e, et par incorporation : 200 du 48e ; 200 du 108e ; 150 du 12e de ligne ; 150 du 4e de ligne ; 100 du 85e ; total 900 hommes. Tous ces détachements se réuniront à Tours où se formera ce bataillon ...
Ces 3 derniers bataillons seront connus sous leur nom dans la ligne ; savoir le 3e bataillon du 50e, le 4e bataillon du 43e, et le 3e bataillon du 25e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… 1er corps : le 7e d'infanterie légère formerait quatre bataillons ; le 13e, quatre ; le 15e, quatre (le 4e bataillon de ce régiment, étant en Espagne, serait remplacé par le 3e bataillon du 6e léger) ; le 33e d'infanterie légère, quatre ; le 12e de ligne, quatre ; le 17e, quatre ; le 21e quatre ; le 25e, trois (le 4e bataillon en Espagne) ; le 30e, quatre ; le 33e quatre ; le 48e, quatre ; le 57e, quatre ; le 61e, quatre ; le 85e, quatre ; le 108e, quatre ; le 111e, quatre ; total, 16 régiments formant 63 bataillons.
Ces 63 bataillons composeraient 4 divisions ; chaque division serait formée d'un régiment d'infanterie légère et de 3 régiments de ligne. Ce premier corps serait celui qui est actuellement en Allemagne, sous les ordres du prince d'Eckmühl ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).
Le 12e se trouve encore à Magdebourg à la date du 20 octobre 1810.
Le 8 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un régiment de marche, qui sera composé des hommes disponibles des :
4e et 5e bataillons du 13e léger, jusqu'à concurrence de 500 hommes; Du 17e de ligne. 400; Du 30e – 30; Du 57e – 40; Du 61e – 30; Du 15e léger. 30; Du 48e 600; Du 108e 700; Des détachements du 12e de ligne. 6; Du 21e de ligne. 60; Du 85e – 30.
Ce régiment de marche, fort de 2.500 hommes, se réunira à Wesel, d'où il se rendra à Hambourg, quartier général de l'armée d'Allemagne. Là, il sera dissous, et les cadres des 4es et 5es bataillons rentreront en France, sans qu'il en soit rien retenu ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4797).
Le 27 décembre 1810, "Sa Majesté est priée de faire connaître si Elle consent à ce que le sieur Jean Charron, sous-officier au 12e régiment de ligne, passe au service de Naples ainsi qu'il en fait la demande" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Le 12ème va rester cantonné en Allemagne. Après Magdebourg, il passe l'hiver 1810-1811 en Hanovre avant de retrouver Magdebourg.
Durant cette période calme dans l'Est de l'Europe, les Régiments stationnés en Allemagne en profitent pour se refaire.
Le 13 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, au 1er avril l'armée d'Allemagne sera composée de la manière suivante :
... 3e division : le général de division Gudin, commandant ; les généraux Desailly, Boyer et Leclerc, généraux de brigade. 7e d'infanterie légère ; 12e, 21e, 25e de ligne.
... Chaque régiment, dans le courant de l'été, aura 4 bataillons ; ce qui fera 16 bataillons par division ou 12,000 hommes.
Chaque régiment aura également, dans le courant de l'été, 4 pièces de canon ; ce qui fera 16 pièces de canon par division ...
Les mouvements de l'armée d'Allemagne doivent se faire par Wesel, qui est le grand dépôt.
Ces ordres doivent être tenus secrets, et vous devez prescrire les différentes dispositions sans que personne ait connaissance de cette lettre. Vous m'apporterez vous-même la formation de l'armée en ses différentes parties, avec la désignation des officiers, pour que je l'approuve, et vous l'enverrez ensuite au prince d'Eckmühl, comme définitivement arrêtée ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17355 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25918).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que les dépôts des 23e, 21e, 18e, 17e, 13e, 12e, 11e, 9e, 5e, 4e, 3e et 1er de ligne versent ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
En Avril 1811, les Régiments doivent former un 6e Bataillon, le 5e étant celui de Dépôt sous les ordres d'un Major en second.
Le 19 avril 1811, Napoléon décide que l'Armée d'Allemagne sera composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe sera commandé par le prince d'Eckmühl. Il sera composé de cinq divisions d'infanterie et formé de la manière suivante :
... 3e Division : 7e léger, cinq bataillons ; 12e de ligne, cinq ; 21e, cinq ; 121e, deux ; total, 17 bataillons.
Le général Gudin commandera la 3e division ...
ARTILLERIE. — Chaque régiment aura quatre pièces de régiment, ce qui fera douze pièces par division, à l'exception de la 5e, qui en aura seize ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753).
Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons. Je ne comprends pas le 33e léger dans tous ces calculs. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune.
ANNEXE
Au Palais des Tuileries le 20 avril 1811,
Napoléon, Empereur des Français, etc., etc., etc.
Nous avons décrété et décrétons,
Art. 1er
Il est créé des emplois de major en second dans chacun des 7e, 13e et 15e régiments d'infanterie légère et des 17e, 30e, 57e, 61e, 33e, 48e, 108e, 111e, 12e, 21e, 25e et 85e de ligne qui font partie de l'armée d'Allemagne.
Art. 2
Lorsque ces régiments auront 4 bataillons en ligne, le colonel commandera le 1er et le 2e, et le major en second commandera le 3e et le 4e.
Art. 3
Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26780).
Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, je vous envoie un décret que vous ne recevrez que dans quelques jours par le ministre, par lequel j'attache un major en second à vos 15 régiments d'infanterie. Il est indispensable que vous me proposiez sur-le-champ la nomination de ces majors en second pris parmi les meilleurs chefs de bataillon qui seront remplacés par des capitaines, ceux-ci par des lieutenants et successivement. Ayez soin de faire de bons choix. Vous sentez combien il est nécessaire que les régiments que vous avez qui vont être de cinq bataillons en ligne aient un major en second qui commande le 3e et le 4e bataillon. Le colonel en commandera 2 ou 3 selon les circonstances.
Je vous ai mandé que j'avais créé un 6e bataillon à vos régiments. Formez-en les cadres chez vous ; car je compte envoyer 10000 hommes des dépôts en Allemagne, de sorte que ces 6es bataillons seront formés avant les 4es bataillons. Je ne comprends pas le 33e léger dans tous ces calculs. En réalité vous allez avoir d'ici au 1er juin 30 bataillons de renfort. Vous en avez 48, cela fera 78 bataillons ou plus de 60000 hommes d'infanterie sans les arrières, ce qui vous fera cinq belles divisions de 15 bataillons chacune.
ANNEXE
Au Palais des Tuileries le 20 avril 1811,
Napoléon, Empereur des Français, etc., etc., etc.
Nous avons décrété et décrétons,
Art. 1er
Il est créé des emplois de major en second dans chacun des 7e, 13e et 15e régiments d'infanterie légère et des 17e, 30e, 57e, 61e, 33e, 48e, 108e, 111e, 12e, 21e, 25e et 85e de ligne qui font partie de l'armée d'Allemagne.
Art. 2
Lorsque ces régiments auront 4 bataillons en ligne, le colonel commandera le 1er et le 2e, et le major en second commandera le 3e et le 4e.
Art. 3
Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26780).
Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne
Régiments qui forment les 6e bataillons |
Conscrits du régiment |
Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50 |
Suppléments à tirer d'autres régiments |
Total de ce que 6e bataillons aura |
||||||
Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles |
Conscrits pour compléter les bataillons suisses |
Conscrits du 4e bataillon A |
Reste pour le 6e bat. B |
Numéros du régiment d'où on les tire |
Anciens soldats C |
Conscrits D |
Total |
|||
12e de ligne |
1200 |
300 |
700 |
200 |
50 |
Le 8e |
60 |
60 |
120 |
726 |
Le 14e |
60 |
60 |
120 |
|||||||
Le 22e |
60 |
60 |
120 |
|||||||
Le 27e |
58 |
58 |
116 |
A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".
Le 8 mai 1811, "On soumet à Sa Majesté la demande de la veuve Perducet, qui sollicite le congé absolu de son fils, soldat au 12e régiment d'infanterie de ligne" ; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5458 - Non signées ; extraites du « Travail du minière de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 8 mai 1811 »).
Le 15 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le général comte Dumas, j'ai reçu les 13 états que vous m'avez envoyés. Je désire que vous y fassiez les changements suivants :
... L'état n° 1 comprend l'armée d'Allemagne. Vous y portez que le 4e bataillon du 12e de ligne est à Magdebourg, il est à Mézières. Le 6es bataillon est revenu également à Mézières.
Avez-vous ôté des 3 bataillons de guerre les cadres des 6es bataillons qui a diminué d'autant leur effectif ? ...
Je garde vos états dont je suppose que vous avez les doubles. Rectifiez votre travail sur les observations que je vous ai faites. Vous pouvez le simplifier, en supprimant deux états. Après ces changements, on arrivera au résultat qu'avec la conscription de 1812, on aura beaucoup plus que le complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5482 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27069).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE. — Ce corps restera à quatre divisions jusqu'au 1er juillet. A cette époque, il sera formé à cinq divisions. Les 4es et 6es bataillons s'y réuniront dans les lieux indiqués, de sorte qu'au commencement d'août l'organisation soit complète, et que ce corps ait acquis toute la consistance qu'on peut en attendre ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres.
En attendant, toutes les dispositions nécessaires pour porter au complet le corps d'observation de l'Elbe, tel qu'il a été arrêté, doivent avoir lieu.
N°1
Le ministre de la Guerre trouvera dans ces notes ce qui est relatif à l’organisation et mouvement du corps d’observation de l’Elbe au mois de juillet. Elles serviront de matière à un rapport qu’il devra me faire pour le 20 juin.
NOTE.
CORPS D'OBSERVATIONDE L'ELBE.
Le corps d'observation de l'Elbe doit être composé de cinq divisions. Il restera à quatre divisions jusqu'au 1er août et ne sera composé de cinq divisions qu'à cette époque, à laquelle les 6es et 4es bataillons auront rejoint.
Je vous ai déjà fait connaître que la composition de ces divisions doit être faite de la manière suivante ... :
Division Gudin. — 7e léger, cinq ; 12e de ligne, cinq ; 21e, cinq ; total. 15 bataillons. ...
Chaque division aurait quatre brigades, et chaque brigade se composerait de cinq bataillons ; quatre généraux de brigade seraient-attachés à chaque division ; les cinq divisions formeraient en tout vingt brigades et quatre-vingt-dix-huit bataillons ...
On procédera de la manière suivante : au 1er juillet, les 4es bataillons, complétés de tous les conscrits destinés aux 6es bataillons, se mettront en marche pour se diriger sur les quatre points suivants : ... ceux de la 3e, sur Düsseldorf ... Les cadres des 6es bataillons, qui sont actuellement à Wesel et à Munster, se rendront dans ces différentes places, et par ce moyen il y aura ... à Düsseldorf, les 4e et 6e bataillons du 7e léger, des 12e et 21e de ligne, et le 6e du 25e de ligne ; total, sept bataillons ...
Un général de brigade, de ceux qui sont destinés pour l'armée d'Allemagne, sera attaché à chacun de ces quatre camps, et chargé de surveiller la formation et l'instruction des bataillons qui doivent les composer. Vous nommerez ces quatre généraux. Ils devront se rendre, aussitôt, chacun dans les dépôts qui fournissent au camp dont il est chargé ; ils feront la revue des 4es bataillons, vérifieront l'état de l'habillement, feront la revue des officiers à réformer et dresseront l'état des places vacantes pour les 4es et 6es bataillons.
Ces généraux correspondront à cet effet avec le général Compans, que vous chargerez de suivre cette organisation ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre de faire réunir à Walcheren en 4 détachements les 11 compagnies des 5es bataillons des régiments de l'armée d'Allemagne qui sont dans l'île de Walcheren, savoir :
... 3e détachement les compagnies du 12e et du 21e
... Le général Gilly passera la revue de ces détachements et complétera les compagnies qui les composent à 150 hommes en prenant les meilleurs sujets des 1er et 2e bataillons du régiment de Walcheren. Tous les malades seront effacés du contrôle des compagnies et rentreront dans les cadres du régiment de Walcheren. Ces détachements s'embarqueront à Veere pour se rendre à Willemstadt ou à Gertruydenberg.
... Le 3e détachement partira le 24 ou le 25.
Vous aurez soin d'ordonner que les contrôles de ces compagnies soient faits en ordre avec le lieu de naissance et le signalement bien spécifiés. Ces détachements ne débarqueront qu'à Gertruydenberg. De là, ils passeront le Rhin à Gorcum et seront dirigés par la gauche du Rhin sur le quartier général de la division du corps d'observation de l'Elbe dont font partie les régiments auxquels ils appartiennent. À leur arrivée, ces bataillons seront dissous ; les cadres rentreront en France ; les hommes seront incorporés par égale partie dans les 3 bataillons de guerre du régiment.
Vous donnerez l'ordre aux cadres des 6es compagnies du 6e bataillon du 13e léger, 17e de ligne, 30e de Ligne, 61e, 33e de ligne, 48e, 111e, 7e d'infanterie légère, 12e, 21e, 57e, 85e et 108e de se rendre dans l'île de Walcheren pour recevoir chacun 150 hommes, ce qui fera l'emploi de 1 950 hommes, tous ces hommes seront habillés par le dépôt du régiment de Walcheren. On aura soin de placer dans ces compagnies les hommes qui sont déjà depuis longtemps dans le régiment de Walcheren et dont on peut être le plus sûr. On ne mettra de nouveaux conscrits que dans les cadres d'infanterie légère pour ne pas défaire les habits. Ces 13 compagnies devront être prêtes à partir du 20 au 30 juillet pour se rendre en Allemagne.
... Donnez ordre aux commandants de la gendarmerie dans les 25e, 17e et 24e divisions militaires d'envoyer des officiers pour suivre ces détachements, de prendre toutes les dispositions convenables et de redoubler de surveillance pour prévenir la désertion. Si ces mesures réussissent, mon intention est de compléter de cette manière les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe, de sorte qu'au 1er août, tous ces bataillons de guerre soient portés au-delà du complet de 840 hommes, les malades non compris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27312).
Le même 14 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Davout, Commandant en chef du Corps d'Observation de l'Elbe, et Gouverneur général des villes hanséatiques : "Mon cousin, les cadres des 2es compagnies des 5es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments sont depuis six semaines dans l'île de Walcheren. Ils s'y sont complétés avec des conscrits et partent en 4 détachements. Ayez soin de faire incorporer les détachements de chaque régiment par égales parties dans les trois bataillons de guerre, de manière qu'il y ait de ces recrues dans chaque compagnie, mais sans retirer d'un régiment pour mettre dans un autre. Ces compagnies s'embarqueront à Veere et arriveront par mer jusqu'à Gorcum. Faites-moi connaître s'il y a de la désertion en route. Aussitôt qu'elles seront sur le territoire de votre commandement, veillez à ce qu'il y ait des détachements de cavalerie et de gendarmerie qui les côtoient et empêchent la désertion. Si cela réussit, mon intention est de vous en envoyer ainsi jusqu'à la concurrence de 3 à 4000, ce qui portera au 1er août le complet de vos bataillons de guerre au-delà de 840 hommes, non compris les malades. Il n'y aurait pas même d'inconvénient à porter ce complet à 900 ou à 1 000. Ces conscrits sont tous de très beaux hommes de 23 à 24 ans, et, si on les soigne, ils feront d'excellents soldats. Les affaires du Nord paraissent moins pressantes. J'ai pris le parti de faire revenir les cadres des 6es bataillons aux dépôts, où ces bataillons seront mieux formés ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5592; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27316).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Je reçois votre lettre du 18, bureau de mouvement. Je vois que le cadre de la 2e compagnie du 5e bataillon du 19e léger arrive à Flessingue le 26 juin et que le cadre de la 6e compagnie du 6e bataillon du même régiment y arrive le 27. Demandez au général Gilly quand ces compagnies seront prêtes à partir.
Les cadres des 6e compagnies du 6e bataillon du 12e et 48e de ligne, et ceux du 21e, 30e, 33e et 61e qui y seront arrivés le 6 juillet se tiennent prêts à partir le 15 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27340).
Le 27 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac ... Vous pouvez par l'ordonnateur de Bayonne avoir l'état de tout ce qui est passé et si le chef de votre bureau de l'habillement est intelligent, il peut par la comparaison des moyens qu'on a donnés aux dépôts avec ce qu'ils ont envoyé reconnaître ce qui doit leur rester disponible et leur faire donner l 'ordre de le faire partir. Vous avez à Paris les dépôts des 2e, 4e, 12e, 15e, 32e, 58e de ligne. Vous pouvez commencer par opérer sur ces régiments. Demandez-leur des coûts ; faites vérifier leurs livres et voyez ce qu'ils ont reçu, ce qu'ils ont envoyé en 1810 et 1811, ce qu'effectivement les corps ont reçu et ce qui s'est perdu en route ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27478).
Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les 4e et 6e bataillons du 13e léger reçoivent tout ce qui est disponible dans le 5e bataillon et se complètent chacun à 700 hommes. Donnez le même ordre pour les 17e léger, 7e léger et les 30e, 33e, 48e, 12e, 21e, 85e, 108e, 61e, 111e et 57e de ligne. Les 6es bataillons du 15e léger et du 25e de ligne seront complétés à 840 hommes. Ces 28 quatrièmes et 6es bataillons se mettront en marche du 15 au 25 juillet, parfaitement habillés et équipés et se dirigeront sur Wesel et de là sur leurs régiments respectifs dans la 32e division militaire. Les 2 bataillons de chaque régiment marcheront sur une seule colonne. Vous enverrez un officier général à Wesel afin qu'à leur passage par cette ville, chacun de ces bataillons soit passé en revue et que l'on constate leur bon état, l'état de leur habillement, équipement, leur nombre, les places vacantes, etc. Les 2 bataillons du 7e léger s'embarqueront sur le Rhin à Huningue ; les bataillons qui sont à Strasbourg, Mayence, Spire s'embarqueront sur le Rhin jusqu'à Wesel. Le général Compans pourrait être chargé de passer cette revue : il devra être rendu le 25 juillet à Wesel ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5731 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27526).
Le 7 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que les compagnies des 17e, 108e, 12e, 48e, 21e, 30e, 33e et 61e de ligne, complétées par des conscrits réfractaires de l'île de Walcheren formant 8 compagnies ou 1200 hommes, partent de l'île de Walcheren du 15 au 20 juillet pour se rendre à Hambourg. Ces 1200 hommes seront incorporés à Hambourg dans les différents régiments. Les compagnies des 85e, 57e et 111e partiront du 25 au 30 juillet et les 4 compagnies des 7e et 13e légers au plus tard le 10 août. Ainsi ces 2250 hommes seront arrivés en Allemagne dans le courant du mois d'août, ce qui avec les 1600 hommes des 11 premières compagnies et les 1800 hommes des deux bataillons des îles de Gorée et Schouwen fera un renfort de 5600 hommes. Il ne manquera donc plus pour les régiments de l'armée d'Allemagne que 3 000 hommes pour être portés au grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5750 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27568).
Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, j'ai lu avec attention l'état des services des officiers et sous-officiers de votre corps d'armée. Je vois avec peine que presque partout il y a des sergents, des caporaux, etc. qui n'ont qu'un an de service. Faites-vous rendre compte de ces irrégularités et réitérez les ordres qu'aucun sous-officier ne soit nommé qu'il n'ait au moins trois ans de service. ... Dans le 12e régiment de ligne, il y a un sergent qui n'a que six mois de service, etc. Cela ne devrait pas être. Pourquoi toutes ces irrégularités ?" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17915 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27637; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 276).
Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Donnez ordre que la 2e compagnie des 5es bataillons des 19e, 72e, 2e, 18e, 56e, 37e, 93e, 108e, 48e, 33e, 30e, 12e, 21e, 25e, 85e, 17e, 57e et 61e se forment à Anvers, et tiennent garnison à bord des 15 vaisseaux de ligne français qui sont dans 1'Escaut et des 2 vaisseaux hollandais ; la 18e compagnie sera destinée au premier vaisseau qui sera mis à 1'eau cette année ...
Vous donnerez ordre que toutes ces compagnies soient composées d'officiers, sous-officiers et soldats de l'ancienne France ; que tous les officiers, sergents, caporaux et fourriers aient au moins 4 ans de service, et que les soldats aient au moins un an de service et soient à l'école de bataillon. Vous recommanderez qu'on porte un soin particulier à la formation de ces compagnies, à les maintenir au complet ; qu'on y mette des officiers de choix, hommes d'ordre et d'honneur qui puissent être utiles à bord des vaisseaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).
Le 19 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre le 12e qui est destiné au camp de Boulogne aura ses 4 bataillons réunis à Bruges" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27709).
Le 2 août 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, par votre lettre du 11 juillet dernier vous m'avez annoncé la marche de quinze compagnies, dont treize 6es compagnies des 6es bataillons des 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e, 108e et 111e régiments de ligne, 7e et 13e d'infanterie légère, et les deux compagnies des 5es bataillons de ces deux derniers régiments.
J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Excellence de l'arrivée à Lingen des deux premiers détachements de ces troupes ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 246, lettre 967).
Le 14 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 12e de ligne, 7e et 13e légers, 57e, 48e, 108e, 21e, 30e, 33e, 61e, 111e, 85e, et 17e de ligne de faire partir pour les bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible au 5e bataillon, en hommes habillés et en état de faire la guerre. Toutefois, ils ne feront pas partir moins de 60 hommes à la fois ; ceux qui ne les auront pas attendront qu'ils les aient, avant de rien faire partir ...
Je trouve, qu'en général, tous ces régiments ont beaucoup d'hommes, sous le titre d'administration, d'instructeurs d'ateliers, d'enfants de troupe, puisque je vois que chacun de ces régiments a près de 160 hommes. Ces régiments ont 380 hommes qui attendent leur retraite; il faut la leur donner. Je vois qu'il y a 680 hommes à réformer ; je suppose que ce sont des conscrits, il faut recommander qu'on soit sévère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5985 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28158).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux ...
ESCADRE DE L'ESCAUT ...
Vous ferez également former à Anvers la 2e compagnie du 5e bataillon des 12e, 17e, 21e, 25e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 108e. Les bataillons de guerre du corps d'observation de l'Elbe enverront, par chaque régiment, 30 hommes ayant quatre ans de service. Le surplus sera fourni par la conscription, avec la condition principale que ce soient des hommes des départements de l'ancienne France. Ces compagnies seront placées, savoir celle du 12e sur le Commerce-de-Lyon, celle du 17e sur la Ville-de-Berlin ; celle du 21e sur l'Albanais ; celle du 25e sur le Dalmate ; celle du 30e sur le Pultusk ; celle du 33e sur le Danzig ; celle du 48e sur le Trajan ; celle du 57e sur le Pacificateur ; celle du 6le sur L’Illustre ; celle du 85e sur le Chatam ; celle du 108e sur le Hollandais ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 5 septembre 1811, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser à Votre Excellence la réception de sa lettre du 1er de ce mois, par laquelle elle m'informe que les bataillons de dépôt des 7e et 13e d'infanterie légère, 12e, 17e, 21e, 30e, 33e, 48e, 57e, 61e, 85e et 111e de ligne reçoivent l'ordre d'envoyer aux bataillons de guerre tout ce qu'ils ont de disponible en hommes habillés et en état de faire la guerre ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 258, lettre 975).
Le 18 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous verrez par les pièces que je vous envoie qu'il manque un chef de bataillon au 13e d'infanterie légère, un au 17e de ligne, deux au 30e de ligne, deux au 15e léger, deux au 33e de ligne, un au 48e, un au 12e de ligne, un au 21e de ligne, deux au 85e, un au 108e, un au 25e de ligne, un au 57e, etc.
Il est bien urgent de nommer à toutes ces places" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6262 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28845).
Le même 18 octobre 1811, l'Empereur écrit encore, depuis Amsterdam, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un travail sur le corps d'observation de l'Elbe. Il est bien important qu'il soit nommé sans délai à tous les emplois vacants". Cette lettre est suivie, en Annexe, sous le titre "Armée d’Allemagne", d'un "Relevé numérique des emplois vacants dans les régiments d’infanterie et de cavalerie à l’époque du 10 septembre 1811" qui indique, pour la 3e Division, qu'il manque au 12e de Ligne 1 Chef de Bataillon, 1 Adjudant-major, 1 Capitaine, 1 Lieutenant (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6263 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28850).
VII/ LA CAMPAGNE DE RUSSIE, 1812
Fig 10 Tambour de Grenadiers du 12e de Ligne en 1809 d'après des notes de Nussbaum |
La guerre contre la Russie approchant, le 12e de Ligne est alors dirigé sur Stettin qu'il quitte le 1er janvier 1812 pour la Pologne.
Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouverne l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un projet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée en 15 divisions d’infanterie.
... 3e division : 17e léger, 5 bataillons; 12e de ligne, 5 bataillons; 21e de ligne, 5 bataillons; 127e de ligne, 2 bataillons; total, 17 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).
Le 24 février 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Général Drouard, à Nantes : "Par sa lettre du 13 de ce mois, S. E. le Ministre de la Guerre m’annonce que le nommé Joseph Poitard, fusilier au 12e régiment d’infanterie de ligne a reçu l’ordre de passer dans le 7e régiment de vétérans stationné à Brest, par une pétition qu’il vient d’adresser à S. E. du port Saint-Père (Loire-Inférieure) où réside sa famille, il annonce que ses infirmités se sont aggravées par la marche et le mettent dans l’impossibilité de servir. S. E. ordonne, général, que vous fassiez visiter cet homme en votre présence et par deux officiers de santé de votre choix ; et vous m’adresserez le certificat de cette visite accompagné de votre particulier. Si il était reconnu propre au service de vétéran, vous le feriez rendre sur le champ au bataillon pour lequel il est destiné et vous m’en informerez" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, faites embarquer à Huningue le détachement du 7e léger, qui se rend à Mayence, et à Strasbourg le détachement du 57e, qui se rend à Mayence ; cela est plus prompt et plus économique.
Donnez ordre qu'arrivés à Mayence le détachement de 100 hommes du 15e léger, le détachement de 100 hommes du 12e de ligne, le détachement de 200 hommes du 57e, le détachement de 60 hommes du 7e léger, soient formés en un bataillon de marche, qui sera appelé 1er bataillon de marche du 1er corps de la Grande Armée, et se mettent en marche pour rejoindre leurs corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).
Le 9 mars 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Ministre de la Guerre, Bureau des Vétérans : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E., conformément aux dispositions de sa lettre du 13 février dernier, le certificat de la nouvelle visite, faite à Nantes, du nommé Joseph Poitard, ex fusilier au 12e de ligne. L’opinion du général commandant le département est placé en bas du certificat" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Général Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Les Demi-brigades de marche Avril 1812 Le 2 avril 1812, Napoléon décide, pour renforcer sa Grande Armée, de former 4 Demi-brigades de marche à partir de détachements des 5ème bataillons (Dépôts) de Régiments déjà mobilisés. Chaque Demi-brigade à 3 Bataillons de 6 Compagnies chacun. Les Demi-brigades doivent se former le long du Rhin, avant d’être envoyées vers l’Est. Il écrit à Clarke ses instructions et la composition de ces nouvelles unités : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai fait connaitre la formation des 16 demi-brigades provisoires ; mais comme cette organisation n’emploiera pas plus de 40000 conscrits de l’année, il faut que vous me fassiez dresser un état exact du superplus [sic] avec un projet de formation de bataillons de marche supplémentaires à réunir dans le courant de mai pour recruter la Grande Armée. Vous composerez chaque bataillon de marche de 6 compagnies, c'est-à-dire de 900 hommes à peu près. On les dirigerait sur Mayence et Wesel ; de là sur Berlin où ils recevraient les ordres du major général pour leur incorporation définitive. Ces 4 Demi-brigades vont être regroupées dans une Division de Réserve, mise aux ordres du Général Lagrange. Saint-Cloud, 9 avril 1812 : "Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris. Le 30 avril 1812, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 28 avril relative à l'organisation des demi-brigades. Le 8 mai, Napoléon envoie son propre Aide de camp : "Saint-Cloud, 8 mai 1812 Quelques jours plus tard, il renforce cette Division de réserve : "Dresde, 18 mai 1812. Le 19 mai, à Berthier, il réitère l’ordre que la Division se rende à Magdebourg et de lui donner 32 Sous-lieutenants tirés de Saint-Cyr. La 1ère Division de Réserve sous Lagrange va être rattachée au 9e Corps du maréchal Victor. |
En Mai, les troupes françaises se réunissent et l'Empereur s'impatiente. Le 8 mai 1812, il écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les états des divisions militaires qui me sont remis aux 1er et 15 de chaque mois, en conformité des instructions données dans la dernière campagne, sont négligés dans leur rédaction. Recommandez aux généraux des divisions, 1° de faire connaître non seulement les numéros des bataillons, mais encore les numéros de chaque compagnie ; 2° de faire connaître en observation le nombre d'hommes que la loi accorde en ouvriers et aux dépôts, et pourquoi ce nombre est dépassé.
Je vois dans la 2e division militaire que les quatre régiments de la Vistule ont 1,000 hommes disponibles : faites-les partir, et même ceux du 4e ; arrivés à Posen, j'en tirerai parti. Je trouve dans l'état de cette division que le 5e bataillon du 12e de ligne a 292 hommes : je ne sais pas si ce bataillon a fourni les compagnies qu'il devait fournir aux demi-brigades de marche ; si le numéro des compagnies y était indiqué, j’en aurais la certitude ... Pourquoi tout cela ne part-il pas ? ...
Donnez une instruction pour que ces états soient faits exactement au 15 et qu'ils m'arrivent le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30606).
Le 1er Corps du maréchal Davout se trouve à Ebing et Marienburg. L'Empereur s'étant porté à Dresde. Sa nouvelle Grande Armée comptait environ 400.000 hommes venus de toute l'Europe qui seraient rejoints par 150.000 autres au fur et à mesure des événements.
En juin, le régiment est rassemblé sur le Niemen. Il dispose de 5 bataillons de guerre et est affecté à la 3ème Division (Gudin) du 1er Corps d'Armée (Davout) qui en compte 5, plus 2 brigades de cavalerie. Cependant, le 15, juste avant d'entrer en campagne, il n'est pas au complet de ses effectifs puisque sur les cinq bataillons de guerre présents, il manque 325 hommes sur les 4200 prévus.
Au-dessus de son nouveau drapeau tricolore modèle 1812, sur lequel s'écrivent en lettre d'or les batailles de AUSTERLITZ IENA EYLAU ECKMUHL WAGRAM se trouve une Aigle dorée un peu abimée, mais témoin des glorieux faits d'armes du régiment.
Une dizaine de jours plus tard, l'Armée française franchit le Niémen. Le 12ème, massé préalablement dans la forêt de Wilkowski, est parmi les premiers régiments à traverser le fleuve puisqu'il franchit le pont établi par les pontonniers d'Eblé le 24 au matin. Napoléon, qui a pris toutes les précautions pour masquer les troupes françaises aux yeux des russes jusqu'à ce jour, est résolu à prendre Wilna où une partie des Russes se sont réunis après leur repli sans combat devant l'avancée française. Il y envoie Murat et Davout, soit 150.000 hommes et suit avec sa Garde.
Colonel Henri-Aloyse-Ignace Baudinot, 12e Ligne 1812-1815 |
L'effectif du 12ème en date du 25 est le suivant : 1er, 2e, 3e, 4e et 6e bataillons plus l'Artillerie : 113 Officiers, 3760 hommes.
Wilna est atteinte le 28 dans des condition météo impossibles et alors que les vivres commencent déjà à manquer. Après avoir échangé quelques coups de feu, les Russes se retirent en brûlant ponts et entrepôts. Murat, appuyé entre autres par les divisions Friant et Gudin (12e de Ligne), est chargé de poursuivre la 1ere Armée russe de l'Ouest de Barclay. Le reste du corps de Davout devait couper par le Nord la route de la 2e Armée de Bagration. Napoléon s'installait à Vilna jusqu au 16 Août pour organiser la Lithuanie.
Pendant ce temps, le 12ème de Ligne se dirige sur Sventsiany puis de là sur le camp retranché de Drissa. Murat perd du temps et compromet de ce fait la réussite du plan de Napoléon ; quand il se présente devant Drissa, le scénario de Wilna se répète : les Russes se retirent sur Smolensk pratiquement sans combats.
Tandis que la 2e armée de l'Ouest russe livre des combats pour se dégager et rallier Smolensk, plus au Nord, le 12ème de Ligne avec la division Gudin, qui a rejoint le corps de Davout, poursuit la 1ere Armée de l'Ouest de Barclay, et traverse le Dniepr le 14 août à Rassasna. Les deux armées russes ont réussi finalement à faire leur jonction devant Smolensk. L'Empereur espère bien y livrer une bataille décisive.
Les combinaisons de l'Empereur pour battre séparement les armées Russes ont donc échoué. Une bataille doit avoir lieu. Après le passage du Dniepr à Rassasna, 175000 Français marchent sur Smolensk que les Russes ont finalement décidé de défendre. La vieille ville sur la rive gauche du fleuve est entourée de vieille fortifications datant pour certaine du Tsar Boris Godounov; au-delà et en avant s'étendent des faubourgs.
Arrivé le 16 Août devant la ville, Ney essaie de l'enlever mais ses troupes sont repoussées. La division Gudin (et le 12e de Ligne) sont vers 16 heures en vue de la ville, un bataillon du 12e de Ligne en tirailleurs devant la division, bientôt suivi par les autres divisions du corps de Davout. Le 17 Napoléon décide d'un assaut général. Le corps de Davout est positionné en face des faubourgs de Mstislavl et Nikolskoie. Ney, Davout qui mène lui-même à l'assaut la division Gudin, et les Polonais de Poniatowski finissent par s'emparer des faubourgs après attaques et contre-attaques ennemies, mais se heurtent aux murailles. Le 12e s'illustre particulièrement mais les pertes sont sévères. Le 12e passera la nuit dans les faubourgs.
Un déluge d'artillerie française au-dessus des fortifications à partir du soir et de la nuit suivante, cause une hécatombe chez les Russes qui décident d'évacuer dans la nuit en mettant le feu à la ville pour couvrir leur retraite et éviter d'être coupés de Moscou. Dès la ville évacuée, Gudin envoie ses hommes en prendre possession. L'Empereur y pénètre à 8 heures du matin et organise une tête de pont sur la rive droite du Dniepr. La division Gudin a perdu dans cette affaire 60 officiers et 1700 hommes.
Drapeau modèle 1812 du 12ème de Ligne |
Pertes du 12ème à Smolensk |
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Officiers tués |
Officiers blessés et morts des suites de leurs blessures |
Officiers blessés |
Capitaine Delaune (17) ; Lieutenant Masson (18), Morazzi (18) |
Capitaine Berche (mort) ; Lieutenant Monnier (blessé le 18, mort le 27) ; Sous lieutenant pierson (blessé le 18, mot le 28) |
Capitaines de Beaulieu (18), Thiery (18) ; Lieutenants Sénault (17), Rouy (18), Chapuy (18), Bouyers (17) ; Sous lieutenant Baboteaux (18) |
Fig 11 Musicien du 12e de Ligne en 1809 d'après des notes de Nussbaum | Fig 11bis Autre Musicien |
Les Russes se replient livrant de petits combats de retardement.
Le 19 Août, Ney, qui prend la route de Moscou, se heurte aux Russes dans le défilé de Valoutina Gora. Il reçoit alors le soutien de la division Gudin vers 17 heures. Les Russes résistent bien et font beaucoup de victimes dans les rangs français. Gudin est tué à la tête du 7e Léger, emporté par un boulet. Le général Gérard prend alors le commandement de la division et lance le 12e de Ligne en soutien. Le colonel Thoulouze qui commandait le 12e de Ligne depuis 1809 est mortellement blessé.
Malgré l'intervention de la cavalerie Westphalienne de Jérome qui jusque là assistait au combat sans aider ses camarades ni les soutenir par son infanterie, les Russes tiennent encore. Des efforts offensifs répétés finissent par forcer les Russes au repli. Lors d'une contre attaque russe le lieutenant Etienne du 2e bataillon du 12e de Ligne capture le général Toutchkov.
Les pertes françaises ont été terribles. Durant les 6 heures de combat, le 12e de Ligne a hors de combat son colonel, le major en second Clément, 17 officiers et 3 chefs de bataillons !
Pour le courage dont a fait preuve la division durant cette bataille, 72 croix de la Légion d'Honneur lui sont accordées, dont 30 à des hommes du 12ème : Capitaines Bretz, Dehir, Petitjean, Carré, Lecu, Rumigni, Beaulieu, Humbert ; Lieutenants Etienne, Rota, Lecler, Villemain, Rouby, Boyer, Berlan, Barzun; Tambour major Vingard ; soldats Vacheron, Gilbert, Frédéric, Ganavial, Marchudic, Georget Louis, Gaudier, Becker, Varenne, Hugot, Pitois, Lefèvre ; enfin canonnier Troulier.
Le 14e Bulletin de la Grande Armée, daté de Smolensk, le 23 août 1812, raconte : "A six heures du soir, la division Gudin qui avait été envoyée pour soutenir le troisième corps, dès l'instant qu'on s'était aperçu du grand secours que l'ennemi avait envoyé à son arrière-garde, déboucha en colonne sur le centre de la position ennemie, fut soutenue par la division du général Ledru, et, après une heure de combat, enleva la position. Le général comte Gudin, arrivant avec sa division, a été, dès le commencement de l'action, atteint par un boulet qui lui a emporté la cuisse ; il est mort glorieusement. Cette perte est sensible. Le général Gudin était un des officiers les plus distingués de l'armée ; il était recommandable par ses qualités morales, autant que par sa bravoure et son intrépidité. Le général Gérard a pris le commandement de sa division. On compte que les ennemis ont eu huit généraux tués ou blessés ; un général a été fait prisonnier.
Le lendemain, à trois heures du matin, l'empereur distribua sur le champ de bataille des récompenses à tous les régiments qui s'étaient distingués ; et comme le 127e, qui est un nouveau régiment, s'était bien comporté, S. M. lui a accordé le droit d'avoir un aigle, droit que ce régiment n'avait pas encore, ne s'étant trouvé jusqu'à présent à aucune bataille. Ces récompenses données sur le champ de bataille, au milieu des morts, des mourans, des débris et des trophées de la victoire, offraient un spectacle vraiment militaire et imposant …
La division Gudin a attaqué avec une telle intrépidité, que l'ennemi s'était persuadé que c'était la garde impériale. C'est d'un mot faire le plus bel éloge du 7e régiment d'infanterie légère, 12e, 21e et 127e de ligne qui composent cette division …" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 45; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 542; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7533).
Quant au 15e Bulletin de la Grande Armée, daté de Slawkovo, le 27 août 1812, il déclare : "... Le lendemain du combat de Valoutina, S. M. a distribué aux 12e et 21e régiments d'infanterie de ligne, et 7e régiment d'infanterie légère, un certain nombre de décorations de la légion d'honneur ; pour des capitaines, pour des lieutenants et sous-lieutenants, et pour des sous-officiers et soldats. Le choix en a été fait sur-le-champ, au cercle devant l'empereur, et confirmé avec acclamation par les troupes.
Voici les noms de ceux qui ont obtenu cette honorable distinction
12e régiment de ligne MM. Bretz, capitaine de grenadiers ; Dehir, Petitjean, Michelet, Carré, Lécu, Rumigni, Beaulieu (Pierre), Humbert, capitaines ; Etienne, Rota, Lecler, Villemain, Rouby, Bouyer, Berlan, Barzun, lieutenants ; Vingard, tambour-major ; Vacheron, sergent ; Gilbert, Frédéric, Ganavial, Marchudic, Georget (Louis), Gaudier, Becker, Varenne, Hugot, Pitois, soldats ; Lefèvre, grenadier Houlier, canonnier ...
Nombre de décorations accordées au 12e régiment, 30 ..." (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 50; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 546 (ne donnent pas la liste des militaires); Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7535).
Le 23 août, l'effectif du Régiment n'est plus que de 1862 hommes. Le général Gérard commande désormais la division du malheureux Gudin. Et il faut continuer à poursuivre l'armée russe. Sur les ailes de la Grande Armée, les Russes ont été vaincus, et Napoléon qui se sert de Smolensk comme base intermédiaire lance Davout et Murat en avant.
Barclay de Tolly, discrédité, a décidé de combattre en avant de Moscou et a commencé à bâtir des retranchements à Dorogobodje mais il est remplacé par Kutuzov. Les Français avancent toujours dans un pays sans vivres et sous une pluie diluvienne.
Koutouzov se décide à livrer bataille pour protéger la capitale religieuse du pays à Borodino. Il dispose de 120.000 hommes. Plus au Nord coule une rivière, la Moskowa, qui donnera le nom français de la bataille. Le terrain a été minutieusement préparé par les Russes, et des redoutes barrent la route à la Grande Armée. Au centre du dispositif russe se trouve la Grande Redoute. Imposante par sa taille, elle est défendue par des pièces de canon.
Le 5 Septembre, les Français sont au contact. La redoute de Schwardino après de violents combats est prise.
Le 6 le combat principal débute. Eugène s'empare sur l'aile gauche de Borodino dans la matinée, mais les Français perdent beaucoup de monde. Les Russes la reprennent. En fin d'après-midi, elle retombera finalement entre les mains des français. Au centre, Eugène avec les divisions prêtées par Davout doit aussi attaquer la Grande Redoute. Les Français et les Russes se battront furieusement pour le contrôle des retranchements russes.
L'issue du combat a été longtemps indécise mais, dans la mesure où les soldats du Tsar se sont retirés le lendemain, laissant Moscou aux Français, Napoléon s'attribue la victoire. Mais c'est une "victoire à la Pyrrhus" car si l'Armée Russe est saignée comme l'Armée française, elle n'est pas détruite. Quant au 12ème, il a perdu à la Moscowa les Officiers suivants :
Pertes du 12ème à la Moskowa |
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Officiers tués |
Officiers blessés et morts des suites de leurs blessures |
Officiers blessés |
Lieutenants Moustardier,
Baillot, Barzun ; Sous lieutenants Magnien, Delasse |
Capitaine Humbert (mort le 26) ; Lieutenant Leclerc
(mort le 30) |
Chef de Bataillon Adam; Capitaine Adjudant major Michelet ; Capitaines Martin, Berche, Dehis, Raynaud, Gérard, Fougery, Etienne, Henry (Nicolas ; Capitaine le 20 août 1812, il passe demi solde par suite de la nouvelle organisation du Régiment le 1er juillet 1814), Baron, Ceha ; Lieutenants Lefèvre (Marin), Hiérard ; Sous lieutenants Dresnaud, Campenon, Frisch |
Fig 12 Shako du 12ème de Ligne 1809-1812. |
Le 12e de Ligne n'est désormais plus qu'un cadre vide, regroupant autour de son Aigle quelques hommes et officiers, et le calvaire n'est pas fini.
Napoléon s'établit à Moscou le 14 septembre, mais la ville est incendiée par les Russes. Et Alexandre reste sourd aux propositions de paix faites par l'Empereur.
Bon pour la somme de 48 frcs 80 cts, montant de la masse de linge et chaussure de Mr Cousin, promu au grade de Sous-lieutenant. Moscou, le 28 septembre 1812 |
Le 25 septembre 1812, à Moscou, l'Empereur décrète : "Le sieur Auguste Cheret, élève du Lycée Impérial de Paris, est nommé sous-lieutenant au 12e régiment d'infanterie de ligne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5851).
Le 13 octobre 1812, le Maréchal Davout écrit, depuis Moscou, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'accuser réception à Votre Altesse de sa lettre de ce jour, à laquelle je n'ai trouvé jointes que 185 lettres d'avis des grades accordés par l'Empereur à sa revue du 11, au lieu de 187 qui y sont annoncées.
Je présente ici la note de ces lettres corps par corps pour mettre à même Votre Altesse Sérénissime de faire rechercher d'où peut provenir cette différence ...
AVANCEMENTS DÉCORATIONS ...
Pour le 12e de ligne 9 37 ...
J'ai fait tout de suite remettre ces lettres aux militaires qui y sont désignés" (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 413, lettre 1124).
L'hiver menaçant, Napoléon se résigne alors à la retraite sur Smolensk le 19 Octobre.
A Malojaroslawetz, le 24 Octobre, les Russes tentent d'empêcher le passage des Français en s'emparant de la ville. Sept fois la ville va changer de mains. Le 12e y combat et perd encore des hommes (Lieutenant Ricadat, tué ; Lieutenant Bouyers, blessé).
Le froid et les cosaques augmentent encore le nombre de victimes. Malgré ces deux calamités, les survivants du 12ème parviennent encore à se battre pour arriver jusqu'au Niémen. Le 3 novembre, ils font le coup de feu à Wiazma (Chefs de bataillons de Beaufort, Gérard, Capitaine Roussel, Lieutenants Lefèvre (Marin) et Cottolenc, et Sous lieutenant Blavier, blessés) et 6 jours plus tard à Smolensk. Le 17, le 12ème est aligné à Krasnoë. Il franchit la Bérézina au gué de Studienka (pertes du 28 : Capitaine Rouby et Sous lieutenant Cheret, blessés ; Lieutenant Fouque, blessé et mort le 2 janvier 1813) et regagne enfin le Niémen où la poignée de survivants peut se reposer de toutes ces fatigues.
Le régiment n'existe plus. On va le recréer pour la campagne de 1813.
Portrait de J. L. Senault, âgé de 23 ans, à son retour de Moscou, par B. Couvelet (communication d'un de nos correspondants) |
VIII/ EN ALLEMAGNE EN 1813
Son armée anéantie, Napoléon doit absolument reconstituer ses forces pour contre les Russes qui avancent lentement mais irrésistiblement, les Prussiens qui se rangeront bientôt de leur côté ainsi que les Suédois. L'Autriche adopte une attitude neutre et la Confédération du Rhin reste pour le moment de son côté.
Le 12e, quasi anéanti en Russie, a laissé en ligne seulement son 2e Bataillon à Erfurt. Tous les Officiers des autre Bataillons sont partis pour la France à Mezières pour reformer leurs unités.
Tandis qu'Eugène qui a pris le commandement des rescapés de Russie doit se replier de la Vistule sur l'Oder abandonnant Varsovie, Napoléon en 3 mois remonte une nouvelle "Grande Armée", levant la conscription, réquisitionnant la Garde Nationale, récupérant les troupes de Marine et des vétérans des armées d'Espagne.
Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, il ne faut rien prendre de la conscription 1813 dans les 40 régiments dont l'état suit, savoir : 12e de ligne ... Total, 40 régiments.
Il faut au contraire leur donner, sur l'appel des 100 000 hommes, de quoi porter leur dépôt à 2500 hommes afin de compléter les 5e et 6e bataillons et ce qu'ils ont en France. Il suffira, pour les 5 derniers, de les porter à 2000 ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).
Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, Au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 26 (bureau du mouvement des troupes) ...
Le bataillon du 12e de ligne qui arrive le 8, le bataillon du 7e qui arrive le 9, se reposeront 2 jours à Erfurt ; après quoi, sous les ordres du général de division du 1er corps, ils se rendront à Leipzig ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32514).
Le même 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"Mon Fils, le ministre de la guerre vous a écrit pour vous faire connaître que les détachements de conscrits de chacun des vingt-huit régiments de la Grande Armée qui doivent se rendre à Erfurt, où ils trouveront les cadres des 2e bataillons, ce qui complétera ces vingt-huit bataillons, partent de France ...
Le 12e de ligne, le 48e, le 108e et le 33e de ligne arriveront avant le 12 ; donnez ordre à un général de brigade du 1er corps de prendre cette brigade et de la conduire également à Dessau ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... La 6e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, 21e et 19e de ligne ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 2e division, à Wesel, composée des 3e, 6e, 7e et 9e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 11 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre rapport du 9 février. Je désirerais que les 28 régiments de la Grande Armée qui recevront chacun plus de 1 200 hommes des conscriptions des 4 années, et qui ne renverront pas d'après les nouvelles qu'on a du vice-roi, assez de cadres, de sergents pour les 4 bataillons, reçussent le double de ce que vous proposez dans votre projet de répartition des sous-officiers et soldats à tirer des compagnies de réserve. Ainsi, le 2e de ligne qui est à Besançon, le 4e qui est à Nancy, le 12e à Metz, le 17e à Lille, le 18e à Strasbourg, le 19e etc., je voudrais qu'ils reçussent au moins 10 sergents et 20 caporaux chacun, ce qui pour 28 régiments fera 280 sergents et 560 caporaux ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32711).
Le 27 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef de la Grande Armée : "Mon fils ... Le 26e léger arrivera à Erfurt le 1er mars, le 24e léger le 2, le 4e de ligne le 6, le 12e de ligne le 8, le 48e le 10, le 7e léger le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 30e le 12 ...
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons hormis cinq, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Wittenberg ou Spandau, c'est-à- dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs. Prescrivez des mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances.
Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Dessau ou à Wittenberg.
Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32901).
Le même 27 février 1813, l'Empereur écrit également au Général Lauriston, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe : "Vingt-huit deuxièmes bataillons du 1er et 2e corps de la Grande Armée se réunissent à Erfurt et Cassel, savoir :
... à Erfurt le 30e, 33e le 19 février ; 57e le 28, 61e le 23, 85e le 24, 18e le 28, 111e le 22 ; 26e de ligne le 1er mars, 24e le 2, 4e de ligne le 6, 12e le 8, 48e le 10, 7e de ligne le 9, le 37e le 11, le 72e le 8, le 108e le 11, le 2e le 10, le 33e le 12, le 13e le 17, le 19e le 16, le 46e le 15, le 15e le 15, le 93e le 13 ...
Les 6 bataillons d'Erfurt doivent se rendre à Dessau ou Wittenberg. Mettez-vous en correspondance avec le général commandant à Erfurt et avec le prince d'Eckmühl qui a été chargé par le vice-roi de réunir ces bataillons afin que, d'après les ordres du vice-roi, ils soient dirigés sur Berlin, Spandau et Stettin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32905).
Le 5 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée : Mon fils, les deuxièmes bataillons du 17e de ligne, du 21e et du 25e doivent être arrivés à Cassel le 25 février ; celui du 56e a dû arriver le 20 ; ils peuvent, s'ils ne l'ont déjà fait., se mettre en marche sans délai pour se rendre à Wittenberg.
Les 30e et 33e doivent être à Erfurt, le 19 février ; le 57e, le 28 ; le 61e, le 25 ; le 85e, le 24 ; le 18e, le 28 ; le 111e, le 22. Ces 7 bataillons d'Erfurt avec les 4 premiers de Cassel font 11 bataillons qui peuvent être presque déjà réunis sur l'Elbe. Le 11e léger a dû arriver le 17 février à Cassel ; il doit être maintenant à Spandau.
Le 26e léger doit arriver à Erfurt, le 1er mars ; le 24e léger le 2 ; le 4e de ligne, le 6 ; le 12e de ligne, le 8 ; le 48e de ligne, le 10 ; le 7e léger, le 9 ; le 37e de ligne, le 11 ; le 72e de ligne, le 8 ; le 108e de ligne, le 9 ; le 2e de ligne, le 10 ; le 33e·de ligne, le 12. Quant au 13e léger, il ne pourra arriver à Erfurt que le 17 mars ; le 19e, le 16 ; le 46e, le 15 ; le 15e, le·15 ; le 93e, le 13.
Ainsi, lorsque vous recevrez cette lettre, les 28 bataillons, hormis 5, auront dépassé Erfurt et seront dirigés sur Willenberg ou Spandau, c'est-à-dire suivant l'emplacement de leurs corps respectifs.
Prescrivez les mesures pour qu'ils partent réunis suivant les circonstances. Le prince d'Eckmühl pourrait les réunir à Wittenberg ou à Dessau. Ces jeunes conscrits doivent être spécialement placés dans les forteresses" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, page 394 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33016).
Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Je n’approuve pas que le 3e bataillon du 27e qui est à Mayence, le 3e du 96e qui est à Thionville, et le 1er bataillon du 113e qui est à Orléans, fassent partie de la 24e demi-brigade provisoire ; vu que ce serait faire venir de Mayence, de Thionville et d’Orléans ces troupes pour aller sur Rennes, mais il faut y substituer des bataillons du 15e, du 12e, et du 122e, en faisant venir des cadres d’Espagne ou en créant un 6e bataillon qu’on complètera avec des conscrits de 1814.
Je désigne ces régiments parce qu’ils ont leur dépôt dans les 12e et 13e divisions ...
Vous me dites dans votre rapport du 28 février, qu'après avoir épuisé la conscription de 1813 et celle des 4 années il manquera pour compléter les bataillons de guerre de la Grande Armée, 9700 hommes pour les 34 régiments. Mais je remarque que la colonne 25 n'est pas exacte. Il n'est pas parti 900 hommes du 2e de ligne, 900 du 12e, 950 du 17e et 950 du 18e" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 6 mars 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie la dépêche du duc de Padoue. Faites-lui connaître que les 16 bataillons du 1er corps se réunissent à Wittenberg, pour garder cette ville sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, et que les 12 bataillons du 2e corps se réunissent à Dessau pour y garder le pont, également sous les ordres d'un général de division et de 2 généraux de brigade, qu'il vous fasse connaître ce qui a été exécuté de ces différentes dispositions.
Les 16 seconds bataillons du 1er corps formeront 8 régiments provisoires de la manière suivante :
... 33e régiment provisoire : 12e de ligne, 2e bataillon, 21e de ligne, idem ...
Vous donnerez ordre aux 8 majors de ces seize régiments de se rendre en poste à Erfurt et de là à Wittenberg.
Donnez ordre aux seize colonels de se rendre à leurs dépôts. Vous disposerez des majors en second pour les faire majors comme je l'ai ordonné précédemment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33041).
Le 2e Bataillon à Erfurt, reçoit, début mars, 727 hommes du Dépôt.
Après la destruction presque complète de la Grande Armée impériale, le sentiment nationaliste relève partout la tête en Allemagne. Le 12 mars 1813, une insurrection populaire contraint le général Carra Saint Cyr, commandant la 32e division militaire qui englobe Hambourg, à évacuer la ville. Le 18 mars, un corps russe commandé par le général Tettenborn y fait son entrée. Le 11 mars les Russes sont entrés dans Berlin et les Prussiens déclarent officiellement la guerre à la France. Le 26 Mars les Prussiens entrent dans Dresde et le roi de Saxe, allié de Napoléon, s'enfuit de sa capitale.
Le 31 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois et je lis avec le plus grand intérêt le travail du 30 mars que vous m'avez remis sur l'armée ; ce travail me paraît fait avec autant d'intelligence que de soin ...
Quant à la formation des divisions définitives, il me semble inutile de s'en occuper aujourd'hui ; on les formera à l'armée, à mesure que cela sera possible, et que, les régiments se rapprochant, on pourra mettre les bataillons d'un même régiment ensemble ...
Je prends encore le 4e de ligne pour exemple : je vois qu'à ce régiment il ne restera que 5oo hommes ; il ne pourra donc pas fournir en entier son 1er bataillon, mais seulement trois compagnies, sauf à les compléter successivement avec ce qui lui rentrera de mieux exercé de la conscription de 1814. J'applique ces observations au 12e de ligne : je vois qu'il a son 2e bataillons à la 1re division, et à Stettin une compagnie du 1er bataillon, qui deviendra la 1re du 5e ; que son 4e bataillon doit être arrivé à Osnabrück avec la 2e division, et qu'il lui reste encore 700 hommes pour son 1er bataillon ; il peut donc le faire partir ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19790 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33542).
Début Avril, les Autrichiens commencent des préparatifs de mobilisation.
Fig 12bis Plaque de shako du 12ème de Ligne trouvée en Russie |
Fig 13 Plaque ornementale de hausse-col d'officier du 12e de Ligne, trouvée en Russie (près de Smolensk) |
A la mi-avril, l'Armée française reconstituée est divisée en deux grands groupements :
l'Armée de l'Elbe avec Eugène qui compte les 1er (Davout) 2e, 5e, 7e et 11e Corps et l'Armée du Main avec les 3e, 4e et 6e Corps. Le 2e bataillon du 12e de Ligne se trouve alors à la 1ere division Philippon du 1er Corps.
Le 25 avril, 2 autres Bataillons sont intégrés dans le nouveau 12ème Corps (Oudinot), 12ème Division Pacthod, 1ère Brigade Ponrailly avec un effectif de 25 Officiers et 1179 hommes.
La réaction française ne se fait pas attendre. Tandis que le maréchal Davout est nommé à la tête de la 32e division militaire avec autorité sur le 1er Corps mis sous l'autorité du général Vandamme, celui-ci quitte Brême début mai et marche sur Hambourg.
Le 7 mai 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Bremen, au Général Vandamme : "… J'ai passé ce matin la revue de tout ce qu'il y a de troupes à Bremen ; il ne s'y trouve que quelques compagnies appartenant aux divisions Dumonceau et Dufour, qui sont arrivées hier. Plusieurs soldats n'avaient pas tiré à la cible, on va les faire tirer, et sous quarante-huit heures on les mettra en marche avec des effets de campement. On en donnera aussi ce soir aux deux compagnies du 21e, qui se mettront en marche demain. Ces deux compagnies sont ici depuis quelque temps, j'ai été assez satisfait de leur instruction ...
D'après la revue que j'ai passée, les troupes ci-après désignées sont parties le 2 mai de Bremen, pour rejoindre leur corps à Haarbourg : 2 compagnies du 33e de ligne, formant 243 hommes ; 2 compagnies du 48e de ligne, formant 264 hommes ; 1 bataillon du 12e ; 1 bataillon du 108e ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 76, lettre 1298).
Vandamme contre le 6 mai une tentative de Tettenborn contre une de ses Brigades.
Vandamme ouvre le feu sur Hambourg le 19 Mai. Le roi de Danemark met à la disposition de Davout une division que ce dernier fait marcher sur Lûbeck. Les Russes sont contraints d'évacuer Hambourg, et les Franco-Danois y font leur entrée le 31 Mai.
L'Allemagne du Nord étant "stabilisée" le plan initial de Napoléon consiste en un vaste mouvement enveloppant des armées alliées dans lequel l'armée française, après s'être avancée jusqu' à Dresde, poussera vers Berlin puis obliquera au sud.
Après les victoires françaises non exploitées de Lutzen, la reprise de Dresde, et de Bautzen, auxquelles le 12e trop éloigné ne participe pas, un armistice est signé entre les belligérants qui arrêtent les opérations du 4 juin au 10 Août.
Le 7 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Bunzlau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Donnez ordre que de Wittenberg la 1re division se dirige sur Magdebourg où elle sera jointe par les quatre bataillons qui lui appartiennent : par ce moyen, le 1er corps, sous les ordres du prince d'Eckmühl, aura trois divisions, c'est-à-dire 16 régiments, ayant chacun ses 1er, 2e et 4e bataillons.
Vous lui ferez connaître qu'il ne doit pas perdre un moment pour supprimer les bataillons provisoires et réunir ensemble les 1er, 2e et 4e bataillons. Il fera revenir les colonels, les aigles et la musique des régiments. Alors le 1er corps sera composé ainsi qu'il suit.
1re division du 1er corps formant la 1re division de l'armée
3 bataillons du 7e d'infanterie légère, 3 17e de ligne, 3 12e de ligne, 3 21e de ligne, 3 30e de ligne. 15 bataillons ...
Faites connaître au prince d'Eckmühl que lorsque je connaîtrai la situation de son corps, je me déciderai ou à lui former une 4e division avec ces bataillons ou à les incorporer dans ses 3 premières divisions afin que leurs bataillons soient bien complets ; faites-lui connaître que chaque division doit être de 3 brigades et avoir deux batteries à pied par division, deux batteries à cheval pour le corps et 2 batteries de 12 pour la réserve du corps ...
Vous ferez connaître au prince d'Eckmühl que les trois divisions qui composent le 1er corps, formant 48 bataillons avec 76 pièces de canon, doivent être prêts au 1er juillet à entrer en campagne, laissant la division de Hambourg pour la garde de Hambourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34510).
Le 10 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Duc de Feltre : "Je vois par les états de situation de Paris du 3 juin que le 4e bataillon du 58e régiment (801 hommes), le 4e du 32e régiment (750 hommes) et le 3e du 12e régiment (760 hommes) sont présents. Qu'est-ce qui empêche de donner l'ordre qu'ils partent pour entrer dans les brigades provisoires du corps d'observation de Mayence ? En suivant l'état des mouvements, je ne vois pas que vous les ayez fait partir. Cela est cependant urgent" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 933 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34556).
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que la compagnie du 59e faisant partie du 2e bataillon de garnison à Magdebourg, se rende au 3e corps pour être incorporée dans son bataillon. Ses officiers et sous-officiers retourneront au dépôt. Donnez ordre que la compagnie du 24e de ligne faisant partie du même bataillon soit incorporée dans le bataillon du 12e de ligne qui est à Magdebourg ou à Wittenberg. Celle du 81e le sera dans le 17e, celle du 9e dans le 30e, celle du 35e dans le 33e, celle du 15e dans le 57e et celle du 106e dans le 61e. Cette incorporation aura lieu à Magdebourg ou à Wittenberg ou chacun de ces régiments a un bataillon. Les cadres, officiers, sous-officiers et tambours retourneront en Italie. Donnez avis de cette mesure au ministre de la Guerre"(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34803).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Dresde, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Dresde : "Mon Cousin, vous donnerez ordre au général Vandamme de partir de Hambourg le 25 pour se rendre à Magdeburg, où il établira son quartier général. Il mènera avec lui, 1° une des deux batteries d’artillerie à cheval attachées au 1er corps ; 2° une des deux batteries de 12 attachées au 1er corps ; 3° les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 1re division ; les 1ers et 4es bataillons des régiments qui composent la 2e division.
1re division. — 7e d'infanterie légère; 12e, 21e. 17e, 30e d'infanterie de ligne.
2e division. — 13e léger, 25e, 33e, 57e, 85e de ligne ...
Les 1ers et 4es bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne, se rendront à Wittenberg ; les 2es bataillons attendront dans cette place les 1ers et 4es ...
Il y aura donc à Hambourg ...
3° La division bis composée des 3es bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne, qui formeront une brigade ...
Le prince d'Eckmühl formera la 3e division, qui se trouvera ainsi à trois brigades. En conséquence, il aura sous ses ordres, à Hambourg, la division de Hambourg, qui, après l'incorporation des bataillons de marche, doit être, comme je l'ai dit plus haut, de 5,000 hommes ; la 3e division, c'est-à-dire vingt bataillons ou 12,000 hommes ; la 3e division bis, dix bataillons ou 6,000 hommes ; total, 23,000 hommes ...
Le général Vandamme aura à Magdeburg : la 1re division, quinze bataillons ; la 2e division, quinze bataillons. La division Teste tiendra garnison à Magdeburg jusqu'à nouvel ordre ...
Ce corps sera appelé corps du général Vandamme ; mais il fera toujours partie du 1er corps. Il aura pour commandant d'artillerie le général Baltus. Le commandant du génie y enverra un chef de bataillon, deux officiers du génie pour chaque division et deux compagnies de sapeurs. Il y aura en outre un ordonnateur du 1er corps et un payeur ...
Vous prendrez les mesures nécessaires pour que ces ordres s'exécutent avec la plus grande activité.
Donnez des ordres pour que le prince d'Eckmühl réunisse à Hambourg et Harburg toute la division de Hambourg ; qu'il réunisse sa 3e division de vingt bataillons en avant de Hambourg ; qu'il réunisse la 3e division bis à Luneburg, en laissant deux bataillons sur la côte ; qu'il borde toute la rive gauche de l'Elbe. Mon intention est qu'avec ce corps d'armée et les Danois il puisse prendre l'offensive dans le Mecklenburg, aussitôt que l'armistice viendrait à être rompu. Il n'a pas encore envoyé l'état de situation de la division danoise, infanterie, cavalerie, artillerie.
Comme la 3e division est actuellement de vingt bataillons, il est maître d'y mettre le général Loison et de mettre le général Thiebault à la 3e bis. Je le laisse maître également de scinder la 3e division, de manière à avoir trois divisions de dix bataillons chacune, mais ce ne serait que pour le service et non pour l'organisation : ou bien il peut mettre quatre bataillons de la 3e division avec la 3e bis, de manière que la 3e division se trouve être de seize bataillons et la 3e bis de quatorze" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20145 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34816).
Le 19 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant de la cavalerie du 3e Corps : "Mon cousin, l'état-major vous fera connaître mes nouvelles dispositions relativement au 1er corps d'armée, mais comme il importe que vous les connaissiez sans perdre de temps, je vous en écris directement. J'ai divisé le 1er corps en deux parties ; la première comprend la 1re division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 7e léger, 12e, 17e, 21e et 30e de ligne : et la 2e division composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 13e léger ; 25e, 33e, 57e et 85e de ligne. Ces deux divisions se réunissent à Magdebourg sous les ordres du général Vandamme. La 3e division, composée des 1er, 2e et 4e bataillons des 15e léger ; 48e, 61e, 108e et 111e se réunit à Hambourg sous les ordres du prince d'Eckmühl, ainsi que la 3e Division bis, composée des 15 troisièmes bataillons des 15 régiments ci-dessus ...
Dirigez en conséquence, la marche des troupes qui doivent rejoindre ces divisions. Les 10 troisièmes bataillons des régiments de la 1re et 2e division faisant partie de la 3e division bis ne tarderont pas à arriver. Dirigez toujours sur Brême tout ce qui appartient à ces bataillons ...
J'ai ordonné que les aigles, la musique, les colonels et les majors des régiments des 1re, 2e et 3e divisions se rendent à leurs corps. Dirigez-les tous sur Magdebourg ou sur Hambourg, selon les dispositions ci-dessus. Ayez soin pour éviter des marches inutiles qu'on les prévienne à leur passage à Mayence ou à Wesel. Il est probable que les colonels et majors voyageront en poste ...
Ouvrez aux dépôts des 28 régiments des 1er et 2e corps pour savoir si leurs colonels, leurs musiques et leurs aigles sont partis ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34865).
Le 23 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Monseigneur, je viens de recevoir l'ordre de faire partir le général Vandamme avec 20 bataillons, le 25, pour Magdebourg, avec 46 bouches à feu, dont 8 de réserve.
Il sera impossible que ces troupes puissent partir le 25, puisque la majeure partie, qui se trouve à Lubeck ne pourra être ici que le 26.
L'exécution littérale de ces ordres laisse à Hambourg, pour la 50e division un bataillon du 3e régiment, deux bataillons de marche qui seront incorporés dans les quatre régiments qui doivent former cette division ; les deux bataillons du 25e, un bataillon du 105e et un autre bataillon de marche sont sur la côte. J'envoie l'ordre aux deux bataillons du 29e régiment de venir ; ils ne seront rendus que dans cinq jours. Je n'ai pas de nouvelles des bataillons du 3e et du 105e partis de Wittenberg pour Bremen.
Pour ce qui concerne la division Thiebault, il n'y a encore de rendu à Hambourg que 11 bataillons des 15 qui la composaient. Il en manque ainsi encore 4, savoir ceux des 48e, 108e, 12e de ligne et 15e léger. Les deux premiers de ces 4 bataillons n'arriveront que dans sept à huit jours ; je n'ai pas de nouvelles des 2 autres ...
Je ne ferai partir ensemble les bataillons qui appartiennent à la 1re division que le surlendemain, c'est-à-dire le 30 ou le 1er, afin que Hambourg ne soit pas totalement dégarni de troupes et pour avoir le temps de recevoir les bataillons du 25e, du 3e, du 105e, et les 6 bataillons que vous m'annoncez être partis de Wittenberg.
Cette mesure est nécessaire pour pouvoir garder Lubeck, Bergedorf et enfin les côtes. J'ai cru devoir prendre sur moi ce délai, parce qu'il faut, dans notre état, prévoir ce qui pourrait paraître invraisemblable, mais ce qui est possible, et qu'en outre la rentrée de la contribution, qui est déjà si difficile, eût totalement été arrêtée ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 185, lettre 1395).
Le 27 juin 1813, le Maréchal Davout écrit, depuis Hambourg, au Général Vandamme : "Je vous adresse un ordre du major général. Je vous préviens que j'ai donné tous ceux nécessaires pour que les intentions de l'Empereur soient remplies.
Le 1er juillet, les 10 bataillons de la 2e division arrivent à Lunebourg avec leurs deux batteries d'artillerie.
Le 1er juillet, 9 bataillons seulement, au lieu de 10, de la 1re division arrivent également à Lunebourg, avec deux batteries d'artillerie à pied.
Le 10e bataillon, qui est le 4e du 12e régiment, n'est parti de Mézières qu'au commencement de juin. J'ai écrit pour qu'il fût dirigé directement d'Osnabruck sur Magdebourg ..." (Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 4, p. 197, lettre 1409).
Pendant cette pause, les différents Bataillons du 12e de Ligne (1er, 2e, 3e et 4e) se retrouvent à Magdebourg début Juillet au sein de la division Philippon du 1er Corps de Vandamme.
A la reprise des hostilités, l'Autriche s'est jointe aux Coalisés. Les 26 et 27 Août Napoléon manoeuvre autour de Dresde pour écarter les Prussiens de Blücher et y écrase l'armée autrichienne de Schwarzenberg.
Mais Oudinot, à la tête de 60 000 hommes, qui marchait sur Berlin et comptait donner la main à la garnison de Hambourg, est arrêté quelques jours plus tôt à Gross Beeren par Bernadotte et Mac Donald a été battu par Blücher à la Katzbach.
Le 1er Corps de Vandamme placé en observation devait couper la route aux Autrichiens en retraite après Dresde. Se positionnant à Kulm, les 29 et 30 Août il tombe sur des forces coalisées très supérieures en nombre qui le piègent dans une nasse.
Le 29 août 1813, vers deux heures, parait la 1re Brigade (Pouchelon) de la Division Philippon. Vandamme se hâte de faire renforcer sa droite par le 12e de Ligne, son centre par le 7e léger et de renouveler l'attaque de Priesten. Bientôt, la 2e Brigade (de Fezensac) parait et est également engagée. Le 7e Léger criblé de mitraille à l'attaque de Priesten, sabré par la cavalerie russe est sauvé par cette Brigade Fezensac ralliée par son chef sous le feu de l'ennemi (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 514).
Une grande partie de ses troupes est détruite ou capturée. Vandamme lui-même est fait prisonnier. Le 12e de Ligne y a les pertes en officiers suivantes :
Pertes du 12ème à Kulm |
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Officiers tués |
Officiers blessés |
Capitaines Carot, Rota, Buret, de Beaulieu, Berlaud, Muyssart, Lecat ; Lieutenants Ribot, Hédiard, Richelet, Paris |
Chefs de Bataillons Mounier, Dehis ; Capitaines Rouy, Henry, Chapuy, Gilbert, Ceha, Delforge, Michelet, Bonfillou, Muiron ; Lieutenant Adjudant major Senault ; Lieutenants : Bénard , Dresnaud, Willinger, Lefèvre, Cordon, Trouvenin, Cottolenc, Coulomb ; Sous lieutenants Maudet (29), Josselin, Deblois, Gilly, Muller, Michel, Garnesson, Girardin, Perceau |
Fig 14 Officier de voltigeurs du 12e de Ligne en Russie d'après H. Boisselier |
Cependant d'autres éléments du 12e sont toujours au combat dans les jours qui suivent.
Le 1er septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Donnez ordre aux généraux Philippon et Dumonceau d'organiser leurs divisions de la manière suivante :
1re division
On reformera le 1er et le 2nd bataillon du 7e léger
le 1er et le 2nd du 12e de ligne
le 1er et le 2nd du 17e de ligne
Tout ce qui reste du 36e servira à reformer le 3e bataillon.
En conséquence cette division ne sera plus que de 7 bataillons ...
Le 1er corps sera formé ainsi :
1re division 7 bataillons ...
Le comte Daru fera passer la revue du 1er corps aussitôt qu'il sera réuni à Dresde au camp de la Jeune Garde, afin de constater les pertes des ambulances régimentaires et il fournira aux régiments les fonds nécessaires pour les reformer à raison de 7 bataillons pour la 1re division, et 8 pour la seconde" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36162).
Après la bataille de Dresde, Napoléon y laisse une partie de ses forces pour fixer les Coalisés et lance des contre offensives. Ney à la tête de plusieurs corps d'armée doit marcher sur Berlin mais il est vaincu à Dennewitz par les Prussiens. Les Coalisés pendant ce temps reviennent sur Dresde, que Napoléon doit une nouvelle fois défendre.
Le 5 septembre, le sous-lieutenant Cheret est blessé au cours de la défense de Pirna (Dresde). Le 13, le sous-lieutenant Schmid est tué devant Peterswald. Le capitaine Raffour est blessé le lendemain au cours de la défense de Dresde (mort le 25). Le 14 toujours, au combat de Peterswald, le capitaine Bassour, le Lieutenant Martin et le sous-lieutenant Follye sont tués ; le Capitaine Waterlié est blessé (mort le 27), tout comme le chef de Bataillon Mounier, le Capitaine Etienne, le Lieutenant Garnesson et le sous-lieutenant Chéret. Le 17, c'est au tour du Capitaine Lemaire d'être blessé au cours de la défense de Dresde.
L'Empereur décrète, depuis Harta, le 24 septembre : "Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
... Art. 2. — Les 3e et 4e bataillons du 12e de ligne sont incorporés dans les 1er et 2e bataillons et seront reformés en France ...
Art. 15. - Le 5e bataillon et le dépôt du 146e seront incorporés dans le 12e de ligne ...
Art. 18 — Notre ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret qui sera transmis directement au major général" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 187).
Le 28 Septembre un raid Coalisé atteint Cassel, capitale du Roi Jérôme, frère de l'Empereur. Le moral des Français est au plus bas, tandis que les forces ennemies ne cessent de se renforcer. Début Octobre, la Bavière entame des négociations avec la Coalition.
Les forces ennemies traversent l'Elbe tandis que l'Empereur concentre ses forces à Leipzig. Pendant ce temps à Dresde, les 1er et 14e Corps (Gouvion Saint Cyr) gardent la place. Des éléments du 12e de Ligne y sont stationnés.
Tandis que se déroulera la bataille de Leipzig du 16 au 19 Octobre et la retraite vers le Rhin, la ville de Dresde subira un siège entre le 10 Octobre et le 11 Novembre 1813. Le 12e de Ligne y aura de nouvelles pertes.
Le Capitaine Trouslot blessé le 10 octobre. Martinien donne également le Capitaine Ceha, le Lieutenant Pradel, et les Sous lieutenants Michel et Cousin blessés au cours du combat de Dohna.
Le 5 novembre, le sous-lieutenant Maudet, blessé et mort le 17 ; le sous-lieutenant Montbet, blessé et mort le soir ; les capitaines Bonfillou, Michelet, Thiéry, et le lieutenant Pradel blessés.
Le 12 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Il me semble que dans la 2e division militaire il y a plus ou moins d'hommes prêts à marcher. Je vois que pour le 12e régiment il y a 400 hommes ; pour le 14e, 100 ; pour le 88e, 80 ; pour le 136e, 200. Faites-moi un rapport là-dessus pour toutes les divisions militaires. Il serait bon que partout où il y a cent hommes, on les fît rejoindre le bataillon qu'ils ont à la Grande Armée" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6160; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36996).
Le 17 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé un corps qui prendra le titre de 1er corps bis et 13e bis de la Grande Armée, lequel se réunira à Anvers, à Gand et à Utrecht. Il sera composé de deux bataillons du 7e léger, du 13e léger, du 12e de ligne, du 17e, du 25e, du 33e, du 85e ; d'un du 57e, d'un bataillon du 36e, du 51e et du 55e, qui sont reformés à leurs dépôts, et du 6e bataillon du 15e léger, du 21e de ligne, du 30e, du 48e, du 108e, du 111e et du 61e ; total, 25 bataillons ; ce qui au complet ferait 25,000 hommes.
Une partie de ces 25,000 hommes existe par la conscription qui se lève actuellement ; mais un tiers ou un quart peuvent manquer, et vous y suppléerez en les portant sur les conscriptions que vous destinez au dépôt de Nancy.
Ces 25,000 hommes formeront trois divisions ...
Aussitôt que chacun de ces régiments pourra compléter un bataillon, il le fera partir pour Utrecht. Par ce moyen, ce corps pourra être à peu près formé par la conscription qui se lève aujourd'hui. Il peut donc être réalisé dans le courant de décembre.
Informez-vous près de l'administration de la guerre si l'habillement est prêt. Pourvoyez à l'habillement, et bientôt on pourra ressentir l'effet de cette nouvelle formation à Utrecht. Occupez-vous spécialement de compléter les cadres en officiers et sous-officiers. Vous comprendrez facilement pourquoi j'ai mis séparément ces bataillons, puisqu'ils ne doivent rien fournir, ni au 11e, ni au 5e, ni au 3e, ni au 2e corps de la Grande Armée" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37089 - Note : Cette organisation fut modifiée par un décret du 24 novembre 1813).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "1er corps. Il sera formé un 6e bataillon ... au 12e ... de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
IX/ LA CAMPAGNE DE FRANCE ET DE BELGIQUE 1814
Trois armées coalisées franchissent les frontières : l'Armée de Bohême commandés par le prince Schwarzemberg qui passe le Rhin par la Suisse et marche sur Paris par Pontarlier, Langres et Bar-sur-Aube en direction de Troyes et de la rive gauche de la Seine ; l'Armée de Silésie du Maréchal Blücher qui franchit le Rhin à Mayence et marche sur Paris par Metz, Nancy, Bar-le-Duc et Saint-Dizier, en direction de Châlons-sur-Marne et de la rive droite de la Marne ; l'Armée du Nord de Bernadotte qui traverse le Rhin en Hollande et marche sur Paris par la Belgique en direction de Laon et la rive gauche de l'Oise.
Tandis que les 1er et 2e Bataillons disparaissaient en Allemagne autour de Dresde, le dernier élément en étant deux Compagnies qui se rendaient avec la place de Torgau le 16 Janvier 1814 (sont faits prisonniers le Capitaine Barle, le Lieutenant Renard, les Sous-lieutenants Mignard et Perceau), le 3e Bataillon était toujours au combat dans la défense de la Belgique et le Bataillon de Dépôt allait se battre en France.
- Hollande et Belgique
L'insurrection éclate, le 16 novembre, en Hollande. L'Empereur envoie alors à Anvers le Général Lebrun, Duc de Plaisance, avec pour mission d'y organiser le 1er Corps bis de la Grande-Armée, en attendant l'arrivée du Général Decaen, rappelé d'Espagne pour prendre le commandement en chef de l'armée en Hollande. Celui-ci parvint le 4 décembre à son poste ; mais, déjà, l'avant-garde du Corps prussien de Bülow occupait la ligne des bouches du Rhin et de la Meuse. Voulant concentrer à Anvers tous ses moyens de défense, Decaen fait évacuer Bréda, et abandonne l'important port de Willemstad, où l'Empereur a, précédemment, réuni de très sérieux moyens de défense.
Le 9 décembre, l'ennemi occupe Bréda et, le 10, les Cosaques du Général Stahl entrent dans Willemstad.
L'Empereur écrit, le 10 décembre 1813, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "Monsieur le duc de Plaisance ... 3 compagnies du 3e bataillon du 36e de ligne, 3 du 17e, 3 du 12e, 3 du 7e léger, 3 du 57e de ligne sont parties de leurs cantonnements pour Anvers et y arrivent le 8, le 10 et le 11 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37525).
L'Empereur écrit alors, depuis Paris, sans doute le 11 ou le 12 décembre (la lettre est non datée, mais les dates sont plausibles, car le service télégraphique entre Paris et la Belgique n'avait pas encore été interrompu par les coureurs ennemis) : "Le baron Gourgaud partira sur-le-champ pour Anvers, où il parait qu'on a perdu la tête ; il témoignera mon extrême mécontentement au général Decaen et au duc de Plaisance, ils ont fait l'insigne sottise d'abandonner Wilhelmstadt, sottise qui sera, de ma part, l'objet d'une enquête, la place étant armée et en état de se défendre. En outre, on y a brûlé une flottille de trente chaloupes canonnières dont la garnison seule était susceptible de défendre la ville : c'est un très grand malheur.
On a évacué Breda, c'est d'une moins grande conséquence, puisque la place n'était point armée, mais il y a une grande folie d'avoir pris l'alarme parce que quelques cosaques ont surpris quelques postes. J'espère qu'on a gardé Berg-op-Zoom, il faut leur remettre la tête ...
Gourgaud écrira de Bruxelles au directeur d'artillerie de Douai pour hâter l'organisation ... du premier corps bis.
... Aussitôt Berg-op-Zoom assuré, ce qui est une affaire de la plus haute importance, il faut que le général Roguet rétablisse la communication avec Gorkum et reprenne Breda.
Si on reprend Breda, il faut se porter sur Wilhelmstadt, pour tâcher de le reprendre aussi. Le général Molitor doit être à Bois-le-Duc, d'où il communique nécessairement avec Gorkum et avec le duc de Tarente, à Nimègue.
Il ne peut y avoir en Hollande que 4,000 à 5,000 hommes de troupes anglaises. Il n'est pas raisonnable de penser qu'elles s'exposent en si petit nombre et avec des insurgés à s'avancer trop dans le pays. Il y a, de plus, 1,500 cosaques et la division prussienne Bülow, à Utrecht, forte de 8,000 hommes. Tout cela n'avancerait pas dans le pays, si on n'avait pas abandonné Wilhelmstadt, attendu qu'à Gorkum il y a 4,000 hommes avec le général Rampon, et que le duc de Tarente, à Nimègue, menacerait leurs flancs.
Le baron Gourgaud témoignera bien vivement au duc de Plaisance et surtout au général Decaen que je suis très mécontent de ce que l'on a abandonné une place telle que Wilhelmstadt, sans mes ordres. Quatre à cinq cents hommes étaient plus que suffisants pour la défendre.
Indépendamment des troupes de la garde, il y a à Anvers deux bataillons d'ouvriers de la marine, un bataillon du 108e, un du 48e, un du 13e léger, qui était à Breskens, et a l'ordre de se rendre à Anvers, 4,000 à 5,000 hommes formés des bataillons du 1er corps bis et du 13e bis, nombre qui s'augmente tous les jours. Le 1er bis se compose de trois petites divisions, 20 bataillons, savoir : deux bataillons du 13e léger (dont un à Breskens doit se rendre à Anvers, l'autre, à Ostende, le joindra bientôt) ; deux bataillons du 12e, deux bataillons du 22e, un bataillon du 57e.
Gourgaud en prendra l'état, ce sont les 3e et 4e bataillons de l'ancien corps de Vandamme ...
Ainsi donc, on a les moyens nécessaires pour occuper Berg-op-Zoom, Anvers, réoccuper Wilhelmstadt et Breda. Breda n'étant pas armé, l'ennemi ne peut s'y maintenir. Je n'ai pas encore reçu la nouvelle que les ordres insensés d'évacuer Wilhelmstadt aient été exécutés. D'un autre côté, Rampon est avec 4,000 hommes à Gorkum. Le duc de Tarente occupe Nimègue avec son corps et s'approche de Bois-le-Duc, pour être à même de prendre l'ennemi en flanc ...
J'ai fait partir, il y a trois jours, de Paris, un bataillon du 58e, un du 4e léger, un du 15e léger, j'ai ordonné qu’ils soient en garnison à Anvers, et places environnantes. Ces bataillons doivent, en huit jours, être à Bruxelles. Quant au bataillon du 15e, il fait partie du 1er corps bis, destiné aussi pour Anvers.
Je suppose que le général Decaen est en correspondance avec le général Molitor et le duc de Tarente. S'il n'y est pas, il faut qu'il s'y mette sur-le-champ et surtout, ne pas perdre la tête ; qu'un parti de cosaques et quelques mille insurgés ne lui fassent pas abandonner les places fortes" (« Lettres, ordres et décrets de Napoléon Ier en 1812-13-14, non insérés dans la "Correspondance" / recueillis et publiés par M. le Vte de Grouchy », Paris, 1897, p. 83).
De son côté, l'Armée du Nord de Bernadotte mêlant Suédois, Prussiens, Russes et Anglais, s'était positionné autour d'Anvers et ses fortifications. Mac Donald quant à lui s'était replié sur Liège et bientôt allait regagner les frontières de la "vieille France".
Pour exécuter l'ordre de reprendre Bréda, le Général Roguet part d'Anvers le 18 décembre et se présente le 20 devant la place, mais il échoue dans son entreprise et la ligne de défense de la Meuse est définitivement perdue.
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le Général Decaen est remplacé début Janvier par le Général Maison qui prend le commandement d'une Armée du Nord. Il ne peut que reculer progressivement sur Lille, laissant Carnot, qui a repris du service, tenir Anvers et soutenir un siège.
Fig 15 Voltigeurs du 12e de Ligne en 1813-1814, d'après Bucquoy |
A la mi-mars, Maison manoeuvre toujours entre Tournai, Courtrai et Lille, bloquant l'avancée ennemie avec de maigres troupes. Carnot tient fermement Anvers et les Anglais ont subi un cinglant échec à Berg Op Zoom le 8 et 9 mars (1000 tués dont 2 généraux, 900 blessés, 2000 prisonniers dont un général, 4 drapeaux pris) défendu entre autres par le 3e Bataillon du 12e de Ligne. La 4e Compagnie du Lieutenant Duruelle a capturé un drapeau. Mais on doit noter la perte du Lieutenant Fouglaire et la blessure du Capitaine Rougerie, un des héros du combat.
- France
Plus au Sud, Napoléon, qui commande ses troupes depuis Paris, a ordonné un repli général. Les maréchaux Victor, Marmont et Ney quittent respectivement Strasbourg, Mayence et Nancy pour rejoindre Châlons-sur-Marne. Mortier (9 154 hommes) est lui aussi contraint d'évacuer Langres et se replie sur Troyes. Enfin Mac Donald est prié d'abandonner ses positions entre Cologne et Nimègue pour gagner à marches forcées Châlons-sur-Marne où se rassemblent également 7 000 conscrits sous les ordres du général Gérard.
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 2e division : 12e, 14e, 136e, 27e, 34e, 88e de ligne et 25e léger à Compiègne et à Laon ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Le 24 janvier, Napoléon quitte Paris et vient prendre le commandement direct des troupes rassemblées à Châlons-sur-Marne. Par des séries de victoire étagées et fractionnées Napoléon harcèle les forces Coalisées qui doivent reculer provisoirement de leur objectif principal : Paris.
Après avoir repris Reims le 13 Mars, Napoléon donne quelques jours de repos à ses troupes harassées. Il rameute des troupes de Jeune Garde de Paris tandis que le général Jansens, traversant les régions envahies lui amène 6000 hommes des places de Lorraine et des Ardennes. Parmi celles-ci : le bataillon de dépôt du 12e de Ligne. Cette division est placée sous les ordres du maréchal Ney.
Le 15 mars 1814, l'Empereur, à Reims, décrète : "Le cadre du 8e bataillon du 121e régiment de ligne est supprimé. Les officiers et sous-officiers qui le composent, seront incorporés dans les 4e et 6e bataillons du 12e régiment de ligne de la division du général Janssens" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6491).
Le même 15 mars 1814, l'Empereur écrit, depuis Reims, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "La brigade du général Boyer et le régiment de la Vistule formeront une brigade sous les ordres du général Rousseau. Les deux bataillons du 12e de ligne (4e et 6e) le bataillon du 134e, et un bataillon composé de 80 douaniers, de 2 compagnies du 14e et d'une compagnie de la réserve des Ardennes, total 4 bataillons ou 2500 hommes, formeront la brigade du général jacquemard. Ces deux brigades seront sous les ordres du général de division Janssen, et formeront une division. Cette division aura 20 pièces, savoir 12 qui sont à la brigade du général Boyer, et 8 qui lui seront réunies ce soir du parc et qui seront servies par une compagnie de canonniers de marine qui sont à l'équipage de pont. On se servira des attelages que le général Janssen a ramenés des Ardennes.
L'escadron du 7e de chevau-légers sera attaché à la division Janssen ...
Vous donnerez ordre au général Janssen de partir sur-le-champ pour se rendre à Sillery avec la brigade du général jacquemard, sa batterie d'artillerie, 9 caissons d'infanterie et l'escadron du 7e.
Instruisez de cela le prince de la Moskova ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38540).
Encore le 15 mars 1814, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Reims, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Il y a ici un cadre du 121e. Ce cadre est peu de choses. Je pense qu’il faut l’utiliser sur-le-champ. Donnez-lui ordre de se rendre ce soir aux Petites-Loges où le général Jacquemard (qui commande la brigade composée de 2 bataillons du 12e et d'un bataillon du 134e) incorporera ce cadre dans les deux bataillons du 12e, officiers et sous-officiers afin de fortifier ces deux bataillons dont les cadres paraissent insuffisants. Le général Jacquemard pourra mettre aussi quelques hommes dans le 134e.
Que cela se fasse par procès-verbal.
Vous me présenterez un projet de décret pour la suppression de ce cadre de bataillon du 121e" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38543).
Le même 15 mars 1814, l'Empereur écrit également, depuis Reims, au Duc de Feltre : "Deux bataillons du 12e de ligne, un bataillon du 134e et plusieurs détachements ont été retirés de nos places. J'ai dit au général Janssens de vous le mander afin que vous puissiez les porter sur l’état de situation" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5248 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38551).
Le Général Lefol remplace Jansens le 20 mars.
20 et 21 Mars : Napoléon est vaincu à Arcis sur Aube, le 12e de Ligne avec Lefol a eu de nouvelles pertes : le Major Letellier, grièvement blessé (mort le 23), a du laisser son commandement au capitaine Masson qui défendra avec acharnement le village de Torcy ; le capitaine Méron est blessé (mort le 26 avril) ; le lieutenant Marchadier est tué ; le chef de bataillon Darde, les capitaines Masson, Rouy, et les lieutenants Derenx, Vautrin et Vasseur sont blessés.
L'Empereur décide alors de se porter sur les arrières des Coalisés pour couper leurs lignes de ravitaillement mais la route de Paris est ouverte.
X/ LA RESTAURATION ET LES CENT-JOURS
Paris s'étant rendu le 31 Mars 1814, et le Sénat ayant voté sa déchéance, l'Empereur ne peut qu'abdiquer et rejoindre son exil sur l'ile d'Elbe.
Le 3 Mai, Louis le dix-huitième retrouve Paris. Réduisant les effectifs de l'ex Armée Impériale, les autorités royales ne conservent qu'un nombre minimal de régiments (90) et renumérote certains. La cocarde blanche et une nouvelle plaque ornent désormais les shakos. Les musiciens du régiment ont repris la couleur bleu avec la livrée royale.
Le colonel Baudinot, revenu de sa captivité en Allemagne, reprend la tête de son unité réduite à 3 bataillons et qui a incorporé des éléments des 136e, 148e et 156e régiments ainsi que du 3e Tirailleurs de la Garde. Il se plaint en Septembre 1814 que son régiment est encore "obéré", "dépourvu de tout", et se "ressent encore de ce qu'il a souffert tout récemment". Cette situation difficile est sans doute exagérée par Baudinot qui écrit cette lettre afin de réclamer "des étoffes et des fonds".
Un drapeau blanc aux armes royales sera donné à la fin de l'année 1814.
Extrait du Moniteur Universel : "Sedan le 12 janvier 1815.
La garnison de la ville de Sedan formée par les lanciers de la Reine (2e) et le 12e d'infanterie de Ligne a donné une fête brillante aux dames de la ville, à l'occasion de la bénédiction des étendards et drapeaux des deux régiments. La salle de bal offrait une réunion très brillante ... Les inscriptions qui la décoraient exprimaient la reconnaissance de ces guerriers envers leur Roi qui venait de leur confier le signe assuré de la victoire ...".
Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Golfe Juan. En évitant les contrées hostiles et en ralliant les régiments qui étaient envoyés pour l'arrêter, il entre à Paris le 20 et remonte sur le trône. Immédiatement, une nouvelle coalition se forme contre la France et Napoléon doit se préparer à la guerre. Il reconstitue donc son armée démantelée par la Restauration.
Le 24 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Lobau : "Formez-moi une division, composée de quatre régiments, dont le 4e et le 12e feront partie. Cherchez-en deux autres qui soient aux environs de Paris, mais qui ne fassent pas partie des corps que j'ai amenés. Cette division appuierait le général Reille et formerait la 3e division" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1408).
Le même 24 mars 1815, à Paris, "Davout demande que l'Empereur l'autorise à faire venir à Paris le 12e de ligne, le 5e de hussards et le 11e de chasseurs à cheval qui sont partis de Châlons ; l'Empereur les passerait en revue"; l'Empereur répond "Approuvé, faire venir à Paris" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2921).
Le 26 mars 1815, à Paris, "Davout rend compte que, selon les intentions de l'Empereur, les deux escadrons du 11e de chasseurs, les trois escadrons du 5e de hussards et les deux premiers bataillons du 12e de ligne qui faisaient partie du corps commandé à Châlons par le duc de Bellune et qui ont pris la direction de Paris, se rendent dans cette dernière ville pour être passés en revue par Sa Majesté"; Napoléon décide : "Renvoyer au comte de Lobau"; le Comte de Lobeau de son côté répond : "Renvoyer au général Durrieu pour faire toutes les dispositions que cet ordre provoque" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2864).
Le 12e est organisé sur de nouvelles bases : le 3e Bataillon dans les 1er et 2e afin de les compléter et on prévoit de relever les 4e et 5e Bataillons qui ont été dissous. On rappelle les anciens soldats en congés, par le décret du 27 mars. Mais ceci n'a guère le temps d'être effectif faute de temps.
La cocarde tricolore a été reprise et de nouveaux drapeaux impériaux sont distribués aux troupes.
Fig 16 Aigle du 12e de Ligne et son escorte en 1813 par Charmy. |
C'est donc sur le pied de deux bataillons que le régiment est incorporé dans la 11ème Division d'infanterie du Lieutenant général Berthenèze dépendant du 3ème Corps d'Armée de Vandamme, rassemblé à Mézières.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 12e de Ligne à Sedan fait partie de la 2e Division militaire; il doit être fourni par le Département de la Meuse, et son Dépôt doit être établi à Soissons (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
2e dépôt à Soissons
2e division militaire ...
Meuse : 75e à Philippeville ; 12e de ligne à Sedan ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
Napoléon, qui dispose de faibles forces, doit battre les armées ennemies séparément. Il décide donc d'attaquer d'abord Wellington et Blücher, stationnés en Belgique, avant de se retourner contre Russes et Autrichiens. Les deux généraux coalisés ont des lignes de communications différentes, ce qui constitue le point faible de leur dispositif.
En cas de retraite, Wellington devrait reculer sur Ostende et Blücher sur Liège. Pour Napoléon, il suffisait donc, en alliant rapidité et discrétion, de les attaquer au point concurrent de ces deux routes, c'est à dire Charleroi, pour les séparer.
Pour déboucher en Belgique, Napoléon dispose son armée en trois colonnes. Au centre, se trouve le 12ème avec le Corps de Vandamme. Le 14 juin, il est à Beaumont. Le lendemain, il n'arrive à Charleroi qu'à 15 heures au lieu de 10. Malgré ce contretemps, le débouché est réussi. Napoléon peut mettre en place son dispositif stratégique. L'aile gauche est confiée à Ney, celle de droite à Grouchy et Vandamme est placé sous ses ordres. Il s'agit maintenant de séparer les Anglais et les Prussiens. Pour cela, Grouchy doit attaquer sur les hauteurs de Sombreffe, mais des dissensions avec Vandamme et l'épuisement des troupes retardent l'avancée. Le combat est remis au lendemain.
Tandis que Ney doit se porter sur les Quatre-bras pour barrer la route aux Anglais, Napoléon restant avec une réserve de 36.000 hommes à Fleurus, prêt à seconder l'un ou l'autre.
Au matin du 16 juin, Ney se heurte aux Anglais. Il est chargé de les contenir tout en détachant le Corps d'Erlon qu'il commande, sur Ligny, afin de mener une attaque sur les derrières prussiens.
Grouchy doit mener un combat d'usure tandis que la réserve jouera le rôle de masse de rupture. Le 12ème, une fois encore, est sévèrement éprouvé. A 10 heures du matin, il franchit le pont de Farciennes puis se dirige sur la gauche de Fleurus d'où il mène une offensive sur St Amand. Après avoir essuyé les coups de feu des tirailleurs ennemis, il s'empare du village, soutenu par les efforts du 56ème et du 96ème de Ligne. Il se distingue à cette occasion, notamment grâce à l'action d'un de ses Sergents, Brossière, qui s'empare d'une pièce de gros calibre. Vers six heures, Blücher lance une contre-attaque sur le village de St Amand, qui, âprement disputé, reste aux mains des Français. Napoléon envoie alors la réserve à l'assaut. L'ennemi est repoussé et la victoire acquise. Cependant, elle n'est pas décisive car Ney, frileux devant l'Anglais, a rappelé à lui le Corps d'Erlon, contrairement aux ordres de l'Empereur. La retraite des Prussiens n'est donc pas coupée comme cela était prévu.
Le 12ème quant à lui a de nombreux officiers blessés : Chef de Bataillon Mounier ; Capitaines Porte, Petitjean, Duruelle ; Lieutenants Gloireux, Aguillon, Willinger, Langlois ; Sous lieutenants Gallier, Lebrasseur, Blondel, Fervaque, Gros.
Le lendemain, Grouchy est chargé de poursuivre les Prussiens qui se retirent sur Wavre. Il le fait si mollement que le 12ème n'arrive à Gembloux, où il bivouaque, que le soir à 7 heures. Le 18 a lieu la bataille de Waterloo. Grouchy laisse filer plusieurs corps prussiens qui vont achever l'Armée française. Pourtant, celle-ci avait réussi à prendre le dessus sur les Anglais. On n'en finira pas de chercher les responsabilités des protagonistes dans la défaite de Waterloo.
Fig 17 Plaque de shako de Grenadiers, modèle 1812 |
Après le désastre appris le lendemain, il faut retraiter. Grouchy qui dispose alors des seules troupes en état de combattre (dont le 12ème) et qui vient de prendre Wavre, se retire sur Namur. Progressant sur des chemins de terre détrempés, les Français marchent protégés par leur cavalerie légère, les Prussiens sur leurs talons qui harcèlent l'arrière garde.
Le 20 Juin, c'est formés en carré que les Français reculent sur Namur et s'y retranchent un temps pour laisser le temps aux troupes de se replier sur la France. Le 12e y aura de nouvelles pertes : sous-lieutenant Champy, tué ; capitaines Bonfilliou, Leloup, lieutenant Reverchon, sous-lieutenant Lion, blessés.
Le 21 Grouchy est à Dinant puis à Givet. Les Français épuisés peuvent se reposer sous les canons de la forteresse de Charlemont.
Alors que les combinaisons politiques tournent au désavantage de l'Empereur, l'Armée française se replie devant les Coalisés qui avancent vers Paris. Le 12e de Ligne participe aux derniers combats qui se livrent sur le sol français, pour l'Honneur et non plus au nom au nom de l'Empereur qui a abdiqué le 22 Juin.
Le 2 juillet, le Capitaine Adjudant major Sénault est blessé au cours du combat de Sèvres. le même jour, le Lieutenant Lossbagh est blessé au cours d'une affaire près de Châlons.
Le 3 Juillet une convention est signée avec les Alliés et l'Armée doit se replier au Sud de la Loire. Le 12e de Ligne va bientôt être dissous.
XI/ ILLUSTRATIONS
Fig 17a Habit d'Officier de Grenadiers du 12e de Ligne, 1813, Musée de Morges |
Figure 1 : Drapeau de la 12e Demi brigade conservé au Musée Carnavalet (merci à J. Croyet et à la SEHRI). Ici ce n'est pas du tout la disposition des trois couleurs prévues par Chaillot pour la 12e de bataille (ou de Ligne) mais celle prévue initialement pour la 73e DB de bataille (ou de Ligne) mais ce cas d'inversions de motifs prévus entre plusieurs DB n'est pas isolé. Ce n'est sans doute pas un drapeau de la DB de bataille versée à la 81e DB de Ligne mais bien un de la 12e DB de Ligne. Selon Pierre Charrié, la 12e DB de Ligne utilisa pendant un temps, en 1796, les drapeaux de la 60e DB de bataille puis reçut en 1797 des drapeaux modèle Armée d'Italie réalisés sous l'initiative de Bonaparte. On sait qu'après le départ de Bonaparte pour l'Egypte, le Directoire demanda de rendre les drapeaux de l'Armée d'Italie et de reprendre des modèles de drapeaux "officiels".
Figure 1bis : Drapeau théorique de la 12e DB en Italie en 1797 (reconstitution). Faisant droit aux réclamations de la Demi brigade qui avait reçu un drapeau sans aucune inscription honorifique, Bonaparte ordonnait de porter sur les drapeaux de la 12e le nom des affaires suivantes (d'après la correspondance de Berthier) : BORGOFORTE, GOVERNOLO et BLOCUS DE MANTOUE (In Carnets de la Sabretache 1904 : les drapeaux de l'Armée d'Italie et d'Egypte, par O. Hollander).
Figure 2 : Grenadier du 12e de Ligne en 1800-1805. C'est la silhouette du grenadier que l'on a pu voir à l'armée des Grisons puis pendant le Consulat. Il porte le bonnet d'oursin attribué aux compagnies d'Elite, plumet et épaulettes écarlates.
Figure 3 : Soldats de Davout à Leipzig en 1806, par Geissler. Après Auerstaedt, Davout entre à Leipzig. Les fusiliers sont en capote et chapeaux, et portent leurs pantalons de route.
Figure 4 : Grenadier du 12e de Ligne en habit blanc en 1807-1808. Des habits blancs furent distribués au régiment fin 1806, début 1807, selon la nouvelle directive de Napoléon du 12 Mai 1806. Le 12e régiment de Ligne se voyait affecté la couleur distinctive noire au collet, parements, passepoil des revers, des poches en travers et des retroussis et des boutons jaunes portant le numéro 12. Mais une partie du régiment reste en bleu. Les habits blancs qui sont réalisés et alors que Napoléon change d'avis au milieu de 1807, vêtent les renforts envoyés du dépôt et sont de fait employés jusqu'à 1807-1808. Des mémoires en font mention : "A la revue de Tilsit se trouvaient un bataillon du 12e de Ligne (en fait l'Empereur les avait vu quelques jours avant) et du 21e en blanc. L'effet des bivouacs avait eu pour résultats de tacher ces habits trop clairs. L'Empereur frappé des inconvénients décida alors que l'habit bleu serait conservé" (Rumigny - voir aussi Mémoires de Jouan et des portraits d'époque dont 2 portraits de majors).
On notera que notre grenadier, outre les distinctives classiques de sa fonction (plumet et épaulettes rouges, grenades rouges aux retroussis et dragonne écarlate du sabre), porte à présent un shako à la place du bonnet d'oursin précédent. Un état d'inspection du 21 mars 1808 fait par le général Moulin montre en effet que le régiment a déposé au magasin 275 bonnets d'oursin hors de service mais a délivré aux compagnies (dont les grenadiers) 3348 shakos. La plaque de shako est d'un modèle particulier (voir figure 5bis).
Fig 18 Officier d'infanterie de Ligne, Première Restauration, 1814-1815 par Genty |
Figure 4bis : Major Teulet en habit blanc par Fort (BN, collection de Ridder) d'après un portait du temps. François Marie Ciprien Teulet, né le 15 septembre 1769 à Caumon dans le Tarn et Garonne, est entré au 12ème de Ligne en qualité de Major par Décret du 11 juillet 1807. Il passe ensuite au commandement des 1er et 2ème Bataillons de la 3ème Demi-brigade provisoire à Sedan le 1er mai 1809 et réintègre le 12ème de Ligne le 14 septembre de la même année par souhait de l'Empereur. On notera les épaulettes et les chevrons latéraux du shako mêlant le doré et l'argent comme il se doit pour un major. La plaque à soubassement du shako est un modèle de fantaisie très en vogue dans les années 1807-1808 préfigurant la plaque réglementaire de 1812.
Nous donnons à côté une infographie de notre collègue Marc Morillon, réalisée exclusivement pour cet article, représentant le Major du 12e de Ligne, d'après un portrait d'époque vendu récemment. Voici ce qu'indiquait la notice accompagnant ce tableau : "Portrait d'un major du 12ème régiment d'infanterie de ligne portant l'uniforme du règlement de l'infanterie de 1806. Huile sur toile, période du 1er Empire. L'officier est en habit à fond de drap blanc, col et parements de panne noire passepoilés de blanc, revers blancs passepoilés de noir, boutons plats dorés au chiffre 12, épaulettes de major en cannetille et fil d'or et d'argent, attentes d'épaulettes en fil d'or, gilet blanc uni, ceinturon de buffle blanc fermé par un plateau de cuivre doré à flancs abattus et au chiffre 12 rapporté en argent, l'officier porte la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur et tient dans sa main gauche son épée d'uniforme ornée d'une dragonne en galon et fil d'or. Hauteur 64 cm, largeur 53,5 cm. Ensemble en bon état, présenté sans cadre. Les représentations d'officiers d'infanterie portant ce type d'uniforme sont très rares". Notons que sur ce tableau, aucune coiffure n'est visible, tout comme les pattes de parements. Marc Morillon a toutefois opté de lui attribuer le chapeau et de doter l'habit de pattes de parements noires, ce qui est tout à fait plausible. C'est pour finir peut être ce portrait qui a servi de base au dessin de E. Fort.
Figure 4ter : Cornet de voltigeurs 12e de Ligne période habit blanc 1807-1808 : Sur l'habit de fond blanc, collet et parements noirs, revers et retroussis blancs passepoilés de noir porté alors par le régiment, notre cornet de voltigeurs a adapté le collet chamois de sa compagnie et galonné de tricolore son collet, ses revers et ses parements. Il existe une autre version avec également 6 chevrons tricolores sur chaque manche (Knötel). Le shako est galonné de chamois ; cordon vert. Le plumet est jaune et rouge sur un pompon vert ; les épaulettes et la dragonne mêlent le vert, le jaune et le rouge. La capote sur le sac est grise comme le précise une revue d' inspection du régiment.
Planche 5 : bataillon de guerre en 1808. L'inspection du général Moulin au dépôt de Mézières en Mai 1808 dit que l'habillement des sous-officiers et soldats ne laisse rien à désirer pour la forme ni pour la solidité. L'état des effets nous apprend que si il y a à la fois des habits blancs et des habits bleus, les capotes sont grises. Que deux compagnies de grenadiers ont laissé leurs bonnets d'oursin usagés (sans doute pour des shakos) et le reste du régiment est en shakos mais utilise encore des chapeaux.
Figure 5bis : Plaque du 12e de Ligne 1807-1809 (reconstitution). L'iconographie existante nous montre que le 12e de Ligne utilisa entre la fin 1807 et la fin 1809 une plaque à soubassement de cuivre jaune (doré pour les officiers) en lieu et place de la plaque réglementaire losangique ornée de l'Aigle et du numéro du régiment du règlement de 1806. Elle préfigure la plaque du modèle 1812. Par contre, entre 1810 et fin 1812, le shako s'ornera d'une plaque losangique ornée du seul numéro 12. Nous le reverrons.
Figure 6 : Sous-officier (sergent major) porte Aigle du 12e de Ligne en 1808, avec un drapeau modèle 1804. Entre la fin 1804 et février 1808, chaque bataillon d'un régiment de Ligne a un drapeau modèle 1804 portés par un sergent major escorté par des caporaux fourriers. Un seul drapeau doit être arboré uniquement par le premier bataillon de chaque régiment à partir de cette date et porté par un officier Porte Aigle. En fait, il faut attendre souvent la deuxiéme moitié de 1808, voire 1809, pour que cette nouvelle disposition soit adoptée.
Nous avons ici un sergent major avec ses deux galons dorés au dessus des parements. On notera aussi des petits détails instructifs : la banderole porte drapeau est en maroquin rouge orné d'or, la plaque du shako est devenue losangique comme le prévoit le réglement, les guêtres sont blanches en grande tenue d'Eté, un chevron d'ancienneté doré est en haut de la manche gauche.
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
En 1812, il lui est attribué un drapeau de nouveau modèle tricolore en bandes verticales où s'inscrit le nom de la bataille de Friedland. L'étoffe reste au Dépôt, les Bataillons étant en Espagne.
Figure 7 : Sapeur en 1809 d'après la collection Nussbaum. On note le bonnet d'oursin, les distinctives classiques de sapeur d'infanterie et la couleur distinctive rouge ponceau ou cramoisi de la tête de colonne portée sur les revers. Le fond de la tenue est bleu céleste, comme pour toute la tête de colonne (sapeur, tambour major et tambour maître, fifres et tambours et musiciens régimentaires).
Figure 8 : Tambour Maître du 12e de Ligne vers 1809 d'après la collection Schmidt et notes de Nussbaum. On notera le fond bleu céleste de l'uniforme distingué de cramoisi et le galonnage aurore comme pour les tambours. Notre tambour maître s'est coiffé d'un colback à flamme et plumet écarlate. Les épaulettes sont écarlates à tournantes dorées. Ses deux galons dorés de sergent major sont portés au dessus des parements.
Figure 9 : Voltigeur en 1809 d'après la collection Nussbaum. On note les distinctives classiques des voltigeurs : le collet chamois, les épaulettes, plumet et cordons du shako mêlant le jaune et le vert. Les voltigeurs portent encore le sabre briquet en tant que compagnie d'élite. La plaque est encore du modèle à soubassement pré-1812.
Figure 10 : Tambour de grenadiers, grande tenue d'été vers 1809 d'après la collection Nussbaum. On notera que les grenadiers portent le shako sans galonnage particulier, cordon, raquettes et plumet écarlates, plaque de cuivre à soubassement. La couleur distinctive cramoisi ou ponceau de la tête de colonne est portée par les tambours aux collet, revers et parements avec un galonnage aurore.
Figures 11 et 11bis : Musiciens en 1809 d'après la collection Nussbaum.
Figure 12 : Shako du 12ème de Ligne 1809-1812. On notera la plaque losangique de cuivre jaune du règlement avec le numéro du régiment qui fut portée progressivement vers 1809 et jusqu'en 1812.
Figure 12bis : Plaque losangique du 12e de Ligne trouvée en Russie.
Figure 13 : Plaque ornementale de hausse-col d'officier du 12e de Ligne, trouvée en Russie (près de Smolensk).
Figure 14 : Officier de voltigeurs en Russie, 1812 (d'après un dessin de Boisselier). Comme le montrent les dessins de Faber du Faur et d'A. Adam en Russie, les officiers d'infanterie de Ligne portent souvent lors de cette campagne (et depuis 1810-1811), un surtout bleu ainsi qu'un pantalon de route de même couleur. Les officiers de grenadiers galonnent sur les cotés ce pantalon d'écarlate et ceux de voltigeurs de jonquille. La plaque de shako du 12eme de Ligne est toujours losangique en 1812 (voir plaques authentiques trouvées en Russie). Le haut du shako est bordé d'un galon doré dont la disposition dépend du grade. ll n'y a théoriquement plus de cordon ni raquettes. La capote est portée en sautoir (bleue ou grise). Elle masque ici le hausse col de cuivre doré orné d'une Aigle argentée entourée d'un couronne de lauriers (voir pièce trouvée en Russie). On retrouvera les même silhouettes au cours de la campagne de 1813 mais avec une plaque de shako du modèle 1812.
Figure 15 : Voltigeur du 12e de Ligne, tenue de 1813-1814 d'après Bucquoy. On notera les points réglementaires de la tenue : le galonnage du shako en jaune chamois, la plaque à soubassement, le plumet jaune, la coupe de l'habit au réglement Bardin (revers entièrement fermés) et le port des demi-guêtres.
Figure 16 : Aigle du 12e de Ligne et son escorte en 1813 par Charmy. On notera l'officier premier porte Aigle et les deux sous officiers second et 3e porte Aigle dans leur tenue 1812 et avec le casque spécial attribué à leur fonction, de même que leurs espontons avec flamme rouge ou blanche et les pistolets portés sur le devant. En arrière, les caporaux fourriers qui assurent le reste de l'escorte. Reconstitué après la Russie, le régiment porte les tenues du réglement Bardin de 1812.
L'Aigle du 12e de Ligne en 1813 Sauvée de la retraite de Russie, l'Aigle du 12e de Ligne avait été ramenée au dépôt du régiment à Mézières avec le 1er bataillon qui s'y reconstituait. Elle s'y trouvait encore en Mai 1813. Lorsque le 1er bataillon retourna en Allemagne avec le colonel Baudinot, l'Aigle suivit. Les 1er et 2e bataillon du 12e de Ligne se retrouvèrent dans la garnison de Dresde qui capitula en Novembre. Baudinot y fut d'ailleurs fait prisonnier. Mais l'Aigle ne fut pas prise par les Coalisés. |
Figure 17 : Plaque de shako de grenadiers du 12e de Ligne modèle 1812. Portée dans les faits en 1813-1814, on comparera avec le modèle porté avant 1810 (figure 5bis).
Figure 17a : Habit-veste du 12e de Ligne, selon le règlement de 1812; cet uniforme est la conséquence du Règlement de Bardin de 1812, qui simplifie les uniformes de l'armée française et veut les rendre plus fonctionnels ; le détail des retroussis indique qu'il s'agit de l'habit d'un Officier d'une Compagnie de Grenadiers (Musée de Morges, Suisse)
Figure 18 : Officier d'infanterie de Ligne, Première Restauration, 1814-1815 par Genty. On notera la nouvele plaque de shako et l'ornement du hausse col aux armes royales et le port de la cocarde blanche.
Le drapeau du 12e de Ligne modèle 1815 Le 9 avril 1815, Napoléon annonce la distribution prochaine de nouvelles Aigles et drapeaux. Une cérémonie assez pompeuse et anachronique connue sous le nom de "Champ de Mai", se produit le 1er juin devant l'Ecole Militaire. De nouvelles Aigles et de nouveau drapeaux sont confectionnés. Les Aigles et drapeaux sont plus simples que les précédents modèles. |
XII/ SOURCES
- Berjaud F. : Soldats de la Grande Armée, série 96 : 12ème Régiment d'Infanterie de Ligne, 1807-1810; 4 planches.
- Dehon-Dahlmann (lieutenant colonel) : Historique du 12e de Ligne, Paris, 1877.
- Rapport des opérations du 3e Corps, rapport du maréchal Davout, Paris, 1896.