LA GARDE NATIONALE DE LA MARTINIQUE
1802-1815
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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D’après les dispositions du traité d’Amiens, la Martinique, occupée depuis 1794 par une garnison anglaise, doit être rendue à la France, ainsi que Sainte-Lucie et Tobago. Le Conseiller d’Etat Bertin part en avant-garde et arrive le 7 Juillet 1802 avec la corvette le Berceau, pour la passation officielle des pouvoirs.
I/ 1802-1804, LE RETOUR DES FRANÇAIS EN MARTINIQUE ET LA NOUVELLE GARDE NATIONALE
Faute de troupes que la Guadeloupe, en pleins troubles, ne peut envoyer, Bertin doit attendre l’arrivée du nouveau Capitaine Général désigné, l’Amiral Villaret-Joyeuse, et de son expédition, pour avoir des soldats français. En attendant, il se contente de la milice qu’avaient réorganisée les Britanniques pour assurer la défense, et constate les fortifications en ruine de l’ile (Note 1).
Villaret-Joyeuse, parti de Brest le 20 Juillet, parait enfin le 3 Septembre, amenant avec lui les 3e bataillons des 37e, 84e et 82e Demi-brigades de Ligne, le 3e Bataillon du 4e d’Artillerie de Marine (Chef de Brigade Miany), des ouvriers d’Artillerie, et une poignée de Chasseurs à cheval du 4e Régiment, qui doivent servir de Garde du Capitaine Général (voir le 82e de Ligne aux Antilles sur le site).
La garnison est alors immédiatement attaquée par une épidémie de fièvre jaune qui lui cause des pertes sensibles. Villaret s’occupe aussi de transférer une garnison à Sainte-Lucie et Tobago.
En Martinique, il constate la faiblesse de sa position et décide de se renforcer localement. C’est par un Décret du 14 Octobre 1802 qu’il réorganise la Garde Nationale. (code de la Martinique).
II/ ORGANISATION ET UNIFORMES
Garde nationale de la Martinique, 1805-1809 (dessin de D. Davin) |
Le Capitaine Général divise l’ile en 6 arrondissements militaires (Fort de France, Saint-Pierre, Le Marin, La Basse Pointe, la Trinité et la Rivière Salée), chacun de ces arrondissements regroupant des paroisses. Chaque arrondissement va devoir lever un Bataillon de Garde Nationale : appellation qui remplace désormais celle de milice. Elle devra engager tous les hommes de 15 à 55 ans, blancs, et des Noirs libres de bonne réputation.
Chaque Bataillon comportera une Compagnie de Grenadiers, une Compagnie de Chasseurs, autant de Compagnies de Fusiliers que la population le permet, et une Compagnie de Dragons. Dans l’Etat-major de chaque Bataillon, on compte un Chef de Bataillon, un Chef de Bataillon en second, un Adjudant, un Tambour Major (avec rang de Sergent) et un Porte-drapeau. Il y a, de plus, au niveau de chaque paroisse : un Commissaire commandant et un Commissaire lieutenant, avec des compétences civiles et militaires, qui prennent rang après le Commandant en second.
Les Compagnies d’infanterie sont de 50 hommes et Officiers et possèdent 1 Capitaine, un Lieutenant en premier, un Lieutenant en second, 6 Sous-officiers, 1 Tambour et 40 Gardes nationaux.
Les Compagnies de Dragons sont à 1 Capitaine, 1 Lieutenant en premier, 1 Lieutenant en second, 5 Sous-officiers, 1 Trompette et 40 Dragons. A noter que les villes de Fort de France et Saint-Pierre doivent lever deux Compagnies de Dragons, chacune avec 30 Dragons.
Les Gardes Nationaux recevront du Capitaine Général, et au nom du gouvernement, 6 drapeaux, en remplacement de ceux qu’ils avaient précédemment.
Les distinctives uniformologiques de chaque spécialité de la Garde Nationale sont précisées et s’éloignent des tenues de la période anglaise. Les Dragons doivent porter un frac bleu court et à retroussis, collet blanc, parements et passepoils rouge, pantalon bleu, gilet blanc, bottes montant jusqu’au pli du genou, boutons jaunes à la hussarde (bombés), chapeau rond, ganses jaunes, plumet blanc et un peu de noir à la tige. La schabraque est en drap bleu, couvrant selle et fontes, avec un galon rouge.
L’infanterie porte un habit bleu, parements et collet rouge, revers bleus, passepoils blancs, doublure (et retroussis) bleu, pantalon blanc et à guêtres, gilet blanc. Les boutons sont jaunes et plats.
Les Compagnies de Blancs porteront l’habit long, les Compagnies de Noirs l’habit court, sauf leurs Officiers qui le porteront long. Pour tous, le port du chapeau rond noir. Bottes pour les Officiers.
Les Grenadiers ont : plumet, épaulettes et ganses, grenades sur les retroussis, rouges. Les Chasseurs ont : plumet, épaulettes, ganse et cor de chasse sur les retroussis, verts. Les autres Compagnies, ganse blanche et plumet tricolore.
Distinctives de grade : Chef de Bataillon, épaulette à corde de puit à gauche; Chef de Bataillon en second, épaulette à corde de puit à gauche avec barre rouge sur la patte; Commissaires et Lieutenants commissaires, épaulette de Capitaine à gauche et port d’un collet bleu ciel. Les autres Officiers ont les épaulettes selon leur grade, comme les troupes de Ligne. Toutes les épaulettes sont dorées, de même que ganses, dragonne de l’épée ou du sabre.
Le gros problème reste l’armement, car les Anglais n’ont laissé à la milice précédente que des armes de mauvaise qualité. La Garde Nationale doit s’exercer régulièrement tous les dimanches entre le 15 Brumaire et le 1er Nivose.
En Avril 1803, Villaret peut écrire au Ministre Decrés que : "... les gardes nationales de la colonie peuvent être divisées en deux classes, celle des villes dont la tenue est excellente et qui dans les exercices militaires rivalise presque avec les troupes de ligne et celle des campagnes qui manque en général d’usage et d’instruction. J’ai ordonné aux commandants des quartiers de les entrainer tous les dimanches...".
En Mai 1803, la Paix d'Amiens est rompue, les Anglais passent à l'offensive et, le 22 Juin, s'emparent de Sainte-Lucie. Tobago tombe à son tour quelques jours plus tard.
Au début du mois de juin, le transport «la Gloire» a porté des renforts, suivis de quelques munitions. La Martinique est placée en état de siège le 8 Juillet 1803. Des renforts supplémentaires parviennent, mais un nouvel épisode d’épidémies s’abat sur l’ile, qui annule cet apport. Le blocus maritime anglais est pour le moment assez lâche, et les navires neutres ravitaillent heureusement.
Devant l’ampleur des pertes causées par les maladies, en octobre, Villaret Joyeuse et le Général Castella, qui commande la garnison, regroupent tous les petits détachements divers dans deux Bataillons. Quant à la Garde nationale, elle manque toujours d’armes valables.
En Février 1804, de petits raids côtiers, menés par les Britanniques, sont repoussés, mais ils réussissent à s’emparer du rocher du Diamant, cette pointe rocheuse émergeant de 200 mètres de la mer, posée dans le canal de Sainte-Lucie au Sud de la Martinique, dont les parois, truffées de grottes, en faisait une fortification naturelle. Ils le dotent de batteries, comme un petit Gibraltar, s’en servent comme hôpital pour leur flotte, et harcèlent la navigation française.
En Juin, le Général Houdetot vient prendre le commandement de la garnison, tandis qu’une tentative pour reprendre le Diamant échoue. En Août, quelques renforts arrivent de Guadeloupe et Villaret se plaint d’un grand déficit dans les effets d’habillement et l’armement.
En Octobre, la frégate Ville de Milan, outre 200 hommes de renforts qui sont répartis dans les troupes sur place, amène la nouvelle de la proclamation de l’Empire. Le 2 Vendémiaire an 13, fonctionnaires, militaires, marins et Gardes nationaux prêtent serment au nouvel Empereur au cours d’une cérémonie qui se veut grande.
A la fin de l’année, un rapport sur l’état militaire de la colonie nous donne un aperçu de la garnison qui se compose : d’un Bataillon du 37e de Ligne et d’un Bataillon du 84e de Ligne, tous deux à 500 hommes, de Chasseurs du 12e Léger conservés en Compagnie franche, d’Artilleurs de Marine (appelés aussi Grenadiers d’Artillerie de Marine). Le rapport ajoute : «La tenue est belle mais les habits ne pourront tenir encore 6 mois quoiqu’on ne les mette que le plus rarement possible».
III/ 1805-1807, LES GRANDES MANOEUVRES NAVALES
En 1805, la grande idée de l’Empereur reste l’invasion de l’Angleterre. Pour cela, les escadres françaises devront combiner leurs mouvements pour éloigner les flottes anglaise de la Manche en les entrainant vers les Antilles, tout en y amenant des renforts, puis se rabattre vers l’Europe pour épauler la traversée de l’Armée. La coordination de ces mouvements va être un échec, et finir comme on le sait par le désastre de Trafalgar, mais l’opération globale va permettre de ravitailler nos colonies.
En Février 1805, l’escadre de Rochefort de l’Amiral Missiessy rallie les iles. Il débarque à la Martinique le 1er Bataillon de la Légion du Midi, ex piémontaise, et quelques Artilleurs de Marine. Après avoir mené des raids de destruction sur les Antilles anglaises, et sans nouvelle de la flotte de Toulon, il repart pour l’Europe. Ce n’est qu’en Mai, que la flotte toulonnaise du Vice-amiral Villeneuve atterrit dans les Antilles françaises. Elle peut fournir à la garnison martiniquaise des renforts. Elle se réorganise (voir le 82e de Ligne aux Antilles sur le site) et permet de reprendre l’ilôt du Diamant.
IV/ 1807-1809, LE BAROUD D'HONNEUR
Invasion de la Martinique, en 1809
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En Février 1808, arrivée de l’Italienne et la Syrene. Le blocus se fait de plus en plus serré et les vivres commencent à manquer. Villaret a fait planter du manioc dont la farine remplace peu à peu celle de blé, mais est fort peu digeste pour les Européens. On restreint aussi les mobilisations de la Garde Nationale pour ne pas avoir à lui délivrer de rations.
Les Anglais multiplient les petits raids sur les batteries côtières, ce qui épuise la garnison. Il n’y a plus de matériel pour réparer les navires qui arrivent.
Durant l’Automne et l’Hiver 1808-1809, les Anglais du Vice-amiral Cochrane réunirent à la Barbade une flotte et un Corps expéditionnaire sous les ordres du Lieutenant général Beckwith pour s’emparer de la Martinique. Ces préparatifs n’étaient pas inconnus de l’ile, et Villaret-Joyeuse, conscient de son infériorité numérique, quand il le pouvait, envoyait des missives désespérées en France demandant des renforts et du matériel. Mais les vaisseaux qui partaient d’Europe ou y retournaient étaient désormais trop souvent capturés par la flotte britannique. A la fin de 1808, seule la frégate Amphitrite réussît à forcer le blocus et arriver à Fort de France.
Le 28 Janvier, le Corps expéditionnaire anglais prenait la mer et arrivait en vue des côtes martiniquaises 2 jours plus tard. Près de 12.000 hommes plus 3000 marins et troupes de Marine allaient affronter une garnison de 2.400 soldats plus une Garde nationale peu fiable comme nous allons le voir.
Quasi simultanément, trois débarquements ont lieu le 30 : 6500 à 7000 hommes débarquent près du Robert avec le Major général Prevost, 3000 hommes à Sainte-Luce avec le Major général Maitland, et enfin le Major Anderson et 600 hommes des York Rangers atterrissent au cap Salomon au Sud-Ouest près des anses d’Arlet, tandis qu’une partie de la flotte remonte vers Case Navire.
Dès que la flotte anglaise a été aperçue, Villaret Joyeuse a demandé à la Garde Nationale de se mobiliser. Son système de défense consiste à concentrer ses faibles forces dans un rayon de trois lieux autour de son principal point fortifié, le Fort Desaix, qui domine Fort de France et la grande redoute établie en avant de ses remparts principaux, et qui communique avec le fort par une galerie souterraine. Un système de petites redoutes, formant un camp retranché, a été construit pour défendre la route d’accès venant du Nord.
La Garde nationale commence par répondre présent. Rapidement, une proclamation des Anglais stipule que tout colon pris les armes à la main sera emprisonné, déporté, ses biens confisqués, et que les noirs libres de la Garde Nationale seront vendus comme esclaves.
Le 30, le Colonel Miany, la Garde nationale et les Chasseurs de la Martinique défendent la base du Gros Morne contre la colonne de Prevost, et se replient sur deux fortins où se trouve le Bataillon du 26e de Ligne sous les ordres du Chef de Bataillon Prost.
Le 1er Février, les Anglais se lancent à l’attaque du plateau du Surirey. Malgré des mouvements offensifs infructueux menés par le 82e et son Colonel qui étaient arrivés en renfort, les Français se replient sur un front comprenant le poste Landais à gauche, la grande redoute au centre et les fortins Magloire et Mac Henry à la droite du front.
Le lendemain, les contre-attaques françaises et une défense acharnée des fortins ne repoussent que peu les Anglais qui réussissent à s’établir sur le plateau. Les pertes sont grandes de part et d’autre.
Pendant ce temps, le 31, les Français ont évacué fort Saint-Pierre et brulé les bateaux qui y étaient stationnés. Les marins viennent grossir la garnison de Fort de France. Tandis que plus au Sud, la progression à partir du cap Salomon force la petite garnison de l’ilot des Ramiers, aux ordres du Capitaine du Génie Petit, à s’enfermer. Le bombardement commence dès le 1er Février.
La flotte anglaise pénètre dans la baie de Fort de France, la frégate Amphitrite est détruite par le feu pour éviter de tomber entre leurs mains, et les marins gagnent le Fort Desaix.
Le 2 Février, la Garde Nationale, qui devait défendre le Lamentin contre la colonne de Maitland, se débande.
Dans la nuit du 2 au 3, la Garde nationale ayant déserté en masse, vu les «menaces» anglaises sur ses membres (ne restent plus que 2 Officiers et leur drapeau !), les troupes de Ligne s’enferment dans Fort Desaix et la grande redoute, se préparant à défendre le plus longtemps possible. Le 4, l’ilot aux Ramiers tombe, après un bombardement massif.
La ville de Fort de France est occupée le 8. A partir de là, les Anglais établissent autour du fort Desaix une couronne de batteries qui accablent le fort jour et nuit et détruisent minutieusement peu à peu tout ses blindages.
Le 17, une tentative d’assaut contre la grande redoute est cependant encore repoussée, de même qu’une nouvelle attaque générale le 19. Les voutes des magasins à poudre fissurés, les casemates détruites une à une par une «averse» de 14.000 bombes, obus ou boulets, Villaret doit arborer le drapeau blanc le 24 Février.
Le 19 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Vice-Amiral Decrès, Ministre de la Marine et des Colonies : "Monsieur le Vice-Amiral Decrès, la conduite du sieur Victor Hugues à Cayenne, aussi bien que celle du capitaine général de la Martinique, mérité une enquête. Donnez ordre à l'un et à l'autre de s'éloigner de trente lieues de Paris, dans une ville que vous désignerez. Demandez des notes au capitaine général de la Martinique sur le peu de défense qu'a opposé le fort Bourbon. Comment a-t-il pu se rendre si promptement ? Pourquoi la garnison n'a-t-elle pas été libre et non prisonnière ? Enfin pourquoi n'a-t-il pas fait excepter de la capitulation le préfet colonial, qui est un employé civil ? Quant au sieur Victor Hugues, il m'importe d'avoir des indications sur sa fortune, pour savoir si ce n'est pas pour la sauver qu'il a abandonné mon île de Cayenne sans défense. J'ai besoin d'avoir des enquêtes et des rapports détaillés sur ces colonies ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21050).
Villaret-Joyeuse fut exilé à Rouen. Il n'y eut aucun procès; en avril 1811, il fut nommé Gouverneur général de Venise.
Les Anglais vont de nouveau occuper l'ile jusqu'en 1814.
LA RECREATION DES MILICES MARTINIQUAISES SOUS OCCUPATION ANGLAISE, 1810- 1815 Lors de la nouvelle occupation de l’île sur la fin de l'Empire, les Britanniques remontent une milice locale, appuyée sur les paroisses, comprenant Infanterie et Dragons. En septembre 1811, la tenue est fixée. Pour l’Infanterie : veste blanche à collet et parements rouges, boutons jaunes (un seul rang), chapeau rond à cocarde noire, boutons jaunes, bottes, pantalons à volonté. Les Officiers portent les distinctives de grade or. Les Dragons ont la veste verte à double rang de boutons, parements et collet rouge, chapeau rond, cocarde noire, culotte blanche, bottes, redingote à volonté. |
Après la reprise de la Martinique des mains des Anglais par la France royaliste lors de la Première Restauration, en décembre 1814, la Garde nationale, redevenue milice, est reformée au début de 1815, au moment où Napoléon débarque au Golfe Juan.
Règlement pour la Milice de la Martinique du Gouverneur Comte de Vaugirard du 1er mars 1815 (voir statistiques de la Martinique du Marquis de Sainte-Croix, Paris, 1822).
L’ile est divisée en 6 arrondissements ou quartiers : chaque quartier doit former un Bataillon de Milice enrôlant tous les hommes libres. Chaque Bataillon compte une Compagnie de Grenadiers, une Compagnie de Chasseurs, un nombre de Compagnies de Fusiliers selon la population, et une Compagnie de Dragons.
Les villes de Saint-Pierre et Fort royal forment 2 Compagnies de Dragons et 1 Compagnie de Pompiers.
Les Compagnies de Fusiliers sont blanches ou noires. Les Compagnies d’Elite et les Dragons, blancs. Chaque Bataillon est commandé par un Chef de Bataillon et un Chef de Bataillon en second; il y a aussi des commandant de paroisses à l’échelon inférieur. Chaque Bataillon a un Etat-major, dont un porte-drapeau et un Tambour Major ...
Les tenues de l’infanterie sont à la coupe 1812 avec des retroussis et des revers pour les Compagnies blanches, et un paletot sans revers ni retroussis se fermant sur le devant pour les Compagnies noires. Chapeau rond, cocarde blanche, ganse jaune. Toute l’infanterie a un habit blanc avec collet et parements rouges ; et donc revers et retroussis idem pour les Compagnies d’Elite blanches ou les Fusiliers blancs. Pour tous gilet blanc et "pantalon guêtre" blanc, et tous boutons jaunes. Les Grenadiers ont : épaulettes, dragonne et pompon rouge, grenades rouges sur fond blanc aux retroussis. Les Chasseurs : épaulettes, dragonnes, pompon et cor de chasse verts aux retroussis. Les Fusiliers : pompons blancs (et sans doute fleur de lys blanche aux retroussis si Fusiliers Blancs).
Les Dragons ont gilet vert à manches, collet et parements rouges, boutons jaunes, chapeau rond noir, cocarde blanche, ganse jaune, pompon blanc à base noire, gilet et culotte blanche bottes de cavalerie légère.
Les Officiers d’infanterie portent l’habit type 1812 à basques longues, bottes et chapeau d’infanterie, ou chapeau rond. Marques de grades or.
Les Officiers supérieurs peuvent porter à leur convenance, soit tenue d’Officier de Dragons, soit tenue d’Officier d’infanterie.
Le Chef de Bataillon porte une épaulette or à gros bouillon sur l’épaule gauche et deux fleurs de lys or de chaque côté du collet. Le Chef de Bataillon en second porte une épaulette à gros bouillons, franges or et corps argent (il a rang de Major) sur l’épaule gauche et deux fleur de lys argent de chaque côté du collet.
Le commandant de paroisse porte une épaulette de Capitaine à droite et une fleur de lys en or sur un coté du collet (du côté gauche).
V/ BIBLIOGRAPHIE
- Poyen : Histoire militaire de la Révolution à Saint-Domingue, Paris 1899
- La colonisation française pendant la période napoléonienne, J. Saintoyant, Paris 1931
- Correspondance de Napoléon Bonaparte, années 1801, 1802, 1803 et suivantes ...
- Historique du 82e de Ligne
- SHDAT : series B7 , M 591 et suivantes ...
- Archives nationale, Centre des Archives d’Outre-Mer série C, C 8A et C8B : Correspondance à l’arrivée de la Martinique avec la Correspondance de Villaret–Joyeuse et les pièces de la commission d’enquête sur la capitulation de l’ile
- Code de la Martinique, Durand Molard, Saint-Pierre Martinique, 1811
- Les Antilles françaises, Boyer Peyreleau, Paris 1823
- Uniformes des troupes de la Marine, coloniales et Nord Africaines, A. Depreaux, 1931
- Les guerres des Antilles, H. de Poyen Bellisle, 1896.
VI/ Notes
Note 1 : La milice de la Martinique sous occupation anglaise : Reformée en 6 Bataillons par les Anglais, la milice, équipée selon leurs standards, comportait Infanterie, Dragons et Artilleurs attachés aux Compagnies d’infanterie. Le fond des habit-vestes était rouge à distinctive jaune pâle pour les fantassins et rouge à distinctive noire pour les Artilleurs, gilet et pantalons gris. Les Dragons avaient un habit veste bleu à distinctive jaune pâle, gilet et culotte de nankin et bottes. Pour tous, boutons blancs et chapeau rond noir à cocarde noire. L’armement était britannique avec fusil et baïonnette, boite à cartouche en ceinturon et giberne en bandoulière pour les fantassins, et sabre et deux pistolets dans les fontes pour les Dragons. Mais ce n’était pas, bien sûr, des armes neuves qui étaient délivrées, mais de vieux stocks.