Le 12ème Régiment d'Infanterie Légère
1800-1815
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 12e Léger
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.
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I/ DE LA 12ème DEMI-BRIGADE LEGERE AU 12ème REGIMENT D'INFANTERIE LEGERE, 1800-1804
Drapeau modèle 1802 du 12e Léger |
Alors à l'Armée d'Italie, la 12ème Demi-brigade légère de seconde formation est formée à Cerise le 25 mai 1796 avec la 2ème Demi-brigade légère de 1ère formation, et incorpore le 1er Bataillon de la 2ème Demi-brigade provisoire à Salo.
Le 1er juin 1796 (13 prairial an IV), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Peschiera, au Général Masséna : "Je vous préviens, Général, ... que le général Sauret a ordre de se rendre à Peschiera, pour y commander une division sous vos ordres, qui sera composée de la 12e demi-brigade d'infanterie légère, qui vient de l'armée des Alpes et qui partira de Milan, le 24, pour se rendre à Peschiera, où elle attendra vos ordres jusqu'à l'arrivée du général Sauret … J'envoie demain des ordres aux compagnies de carabiniers et de grenadiers pour se rendre à leurs corps respectifs ..." (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 544).
La 2ème Compagnie corse sera versée le 10 mars 1797.
Le 3 avril 1797 (14 germinal an V), une lettre est adressée depuis le Quartier de Friesach au Général Joubert, sur ordre du Général en Chef :
"... Vous répartirez les 4e, 11e, 12e, 17e et 9e d'infanterie légère, et les 11e, 5e, 39e et 58e demi-brigades de bataille, entre les deux généraux Delmas et Dumas (sic) ..." (Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1681).
Le 11 avril 1797 (22 germinal an 5), Bonaparte fait écrire depuis son Quartier général à Gratz, au Général Joubert : "... Je vous envoie ci-joint, Général, trois ordres : l'un pour vous, l'autre pour le général Baraguey-d'Hilliers, le troisième pour le général Delmas. Vous ferez toutes les dispositions et donnerez tous les ordres nécessaires à l'égard des troupes qui doivent composer les nouvelles divisions de ces généraux, en ce qui peut vous concerner.
Vous y verrez que celle du général Delmas doit être composée des 12e et 26e demi-brigades d'infanterie légère, des 39e et 93e de bataille, et de six pièces de canon ..." (Correspondance inédite et confidentielle de Napoléon, t. 2, Italie; Correspondance de Napoléon, t.2, lettre 1719).
Le 14 juin 1797 (26 prairial an 5), le Général en chef Bonaparte écrit depuis Monbello au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... INFANTERIE LéGèRE ...
... La 12e légère et la 26e, 5e Brigade : Pijon, 7e division ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919; correspondance générale, t.1, lettre 1674).
le 17 juillet 1797 (29 messidor an 5), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à Milan, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Italie : "… Vous donnerez l'ordre au général Leclerc de partir demain pour se rendre à Monza, où il prendra le commandement de la 11e et 12e demi-brigade légère ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.2, p. 56 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1789).
Le 21 août 1797 (4 fructidor an 5), Bonaparte écrit, depuis le Quartier général, à Milan, au Général de Brigade Vignolle, commandant à Monza : "Vous avez sous vos ordres la 12e demi-brigade d'infanterie légère avec deux escadrons du 8e de dragons pour la garnison de Milan ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2114 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1927).
Et le même jour, 21 août 1797 (4 fructidor an 5), il écrit depuis le Quartier général, à Milan, au Général Berthier : "Vous voudrez bien, Citoyen Général, donner ordre à la 12e demi-brigade d'infanterie légère de partir demain, à quatre heures après midi, de Monza, pour se rendre à la citadelle de Milan, où elle devra être rendue avant minuit ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2117 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1917).
Le 15 Vendémiaire an 6 (6 octobre 1797), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général, à Passariano, au Général Berthier : "... Ordre à la 12e d'infanterie légère qui est à Milan, du moment où elle sera remplacée par la 27e, de partir pour se rendre à Vérone, où elle fera partie de la division du général Brune ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2282).
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Vous donnerez ordre à la 12e d'infanterie légère de se rendre à Venise, pour faire partie de la division du général Sérurier ...
Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... 6e division, Sérurier, à Venise. 12e d'infanterie légère, 12e de ligne, 64e idem, 33e idem, 93e idem, 15e régiment de chasseurs ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 12e Légère est forte de 1200 hommes présents sous les armes, détachée en France et chez les différentes puissances d’Italie (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
Le 24 février 1798, un mouvement militaire éclate au sein des troupes d'occupation de Rome, dans lequel la 12e Légère est supposée être impliquée.
Vers le 8 mars 1798 (18 ventôse an 6), le Général Bonaparte adresse au Général Berthier les instructions du Directoire exécutif : "Le Directoire exécutif donne l'ordre pour que l'on incorpore la 12e et la 11e demi-brigade d'infanterie légère dans six demi-brigades de ligne
Le général commandant l'armée tiendra cet ordre dans le secret ; il donnera l'ordre à chaque bataillon de ces demi-brigades de se rendre dans l'endroit où se trouve la demi-brigade où il doit être incorporé, et, arrivé à sa destination, il donnera l'ordre de l'incorporation.
Le chef de brigade Recco recevra l'ordre de se rendre à Toulon, avec quatre capitaines, un chef de bataillon, quatre lieutenants, les plus distingués de la 11e demi-brigade d'infanterie légère. Ils recevront à Toulon des ordres du général Bonaparte chez l'ordonnateur Sucy.
Le chef de brigade de la 12e d'infanterie légère sera nommé au commandement de la première demi-brigade qui vaquera.
Un chef de bataillon, quatre capitaines et quatre lieutenants de la 12e, les plus distingués par leurs talents et les services qu'ils ont rendus, se rendront à Toulon où ils trouveront des ordres du général Bonaparte ..." (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2437; correspondance générale, t.2, lettre 2326; La Jonquière C. de : «L’expédition d’Egypte, 1798-1801», t. 1. P. 218-219).
"Les 11e et 12e demi-brigades d'infanterie légère, signalées comme les plus coupables, sont supprimées; leurs éléments seront incorporés dans les 5e, 12e, 14e, 33e, 69e, 88e de ligne" (La Jonquière C. de : «L’expédition d’Egypte, 1798-1801», t. 1. P. 218).
Des renseignements ultérieurs ayant établi la bonne conduite de la 12e Légère, un Arrêté du 28 germinal an 6 (17 avril 1798) rapporte la décision prise contre elle (La Jonquière C. de : «L’expédition d’Egypte, 1798-1801», t. 1. P. 219).
Extraits du journal du chef de brigade Laugier (entre le 23 et le 25 mai 1798), qui donne quelques détails sur la vie à bord : "... Notre table est composée du capitaine Racord, du général Dugua, des citoyens Venoux, Falcy, Delonge, le premier chef de brigade et les deux autres chefs de bataillon de la 25e demi-brigade, du citoyen Lazowski, chef de bataillon du génie, du citoyen Brun, chef de bataillon dans la 12e demi-brigade légère, et moi Laugier. Nous vivons dans la plus heureuse harmonie et, aussitôt que le temps n'éprouve pas ceux de nous qui sont trop affectés par le mal de mer, la gaieté règne dans la chambre du conseil, et la musique de la 20e demi-brigade, très bonne, récrée tout l'équipage" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 540).
Le 27 mai 1798 (8 prairial an 6), le Général Bonaparte, à bord de l'Orient, écrit au Général Berthier : "... Vous donnerez l'ordre pour que les dépôts des 12e et 19e se rendent à Bonifacio. Le commandant de la division de Corse fera passer dans cette place les hommes de ces demi-brigades qui seraient restés en arrière ou à l'hôpital, et le commandant de cette place les fera partir pour l'endroit qui lui sera désigné par le prochain courrier, toutes les fois qu'il y aura cinquante hommes" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2613; correspondance générale, t.2, lettre 2503; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 550).
Extraits du journal du chef de brigade Laugier pendant la traversée vers l'Egypte, sur la vie à bord : "... Notre table est composée du capitaine Racord, du général Dugua, des citoyens Venoux, Falcy, Delonge, le premier chef de brigade et les deux autres chefs de bataillon de la 25e demi-brigade, du citoyen Lazowski, chef de bataillon du génie, du citoyen Brun, chef de bataillon dans la 12e demi-brigade légère, et moi Laugier. Nous vivons dans la plus heureuse harmonie et, aussitôt que le temps n'éprouve pas ceux de nous qui sont trop aflectés par le mal de mer, la gaieté règne dans la chambre du conseil, et la musique de la 20e demi-brigade, très bonne, récrée tout l'équipage ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. p. 540).
La 11ème demi-brigade légère de seconde formation dissoute pour révolte en juin 1798 renforcera l'unité de son 2ème bataillon.
Le 4 juillet 1798 (16 messidor an 6), le Général Bonaparte écrit depuis le Quartier général, à Alexandrie, au Général Berthier : "Le bataillon composé des trois compagnies de grenadiers de la 19e sera commandé par le chef de bataillon de la 19e; étant destiné au service du quartier général, il sera sous les ordres du chef de brigade Bessières.
... Vous nommerez un des quatre capitaines de la 12e d'infanterie légère comme adjudant dudit bataillon, s'il n'y en a pas" (Correspondance de Napoléon, t.4, lettre 2749).
Le 29 août 1798 (12 fructidor an 6), le Général Bonaparte écrit depuis son Quartier général au Caire, au Général Berthier, Chef de l'Etat-major général de l'Armée d'Orient : "Je vous prie de m'envoyer, citoyen général, l'état des officiers de la 12e et 11e brigade d'infanterie légère qui se trouvent dans ce moment au Caire et qui sont sans emploi" (Correspondance générale, t.2, lettre 2996).
Le 20 novembre 1798 (30 Brumaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Olivier : "En exécution des ordres du général en chef, tu partiras sans délai, mon cher général, pour aller prendre le commandement des troupes stationnées dans la Valteline et le Bergamasque. Tu auras sous tes ordres les adjudants généraux Fressinet et Teulié, la 12e demi-brigade d’infanterie légère, les deux bataillons et dits de l’expédition, deux légions cisalpines, un escadron de hussards, et quatre pièces d’artillerie. La 12e demi-brigade d’infanterie légère occupe en ce moment Bergame et Chiavenna. Les deux bataillons de l’expédition Tirano et Bormio. La 6e légion cisalpine Chiavenna, Fuentes, Traona, Oliva et Varese. La 8e légion Morbegno, Tirano, et Bormio et Sondrio. Deux pièces d’artillerie à Ponte di Legno, et deux à Fuentes, trois caissons de cartouches sont à Chiavenna et trois autres à Tirano.
Le but de ce rassemblement de troupes dans la Valteline et le Bergamasque est d’observer les mouvements des Autrichiens dans les Grisons, de découvrir quels sont leurs projets et enfin de défendre les débouchés qui conduisent des Grisons dans la République cisalpine par l’ex comté de Bormio et la Valteline, dans le cas où ils auraient l’intention d’y pénétrer. Pour te mettre à même de bien remplir ce but, il est nécessaire, mon cher général, que tu reconnaisses les différents points occupés par les troupes sous tes ordres, que tu en saisisses tous les détails et que tu rectifies les dispositions déjà ordonnées par l’adjudant général Fressinet si elles te paraissent inexactes. Les différentes copies ci-jointes des ordres et instructions qui ont été adressées tant à lui qu’à l’adjudant général Teulié, te faciliteront les recherches.
L’intention du général en chef et que tu portes sur la ligne le bataillon de la 12e qui est à Bergame aussitôt qu’il sera remplacé par une demi-brigade qui doit y être envoyée ; cette dernière servant de réserve aux deux divisions, ne doit quitter cette position qu’en cas de besoin urgent.
Des ordres ont été donnés pour faire retrancher Côme et Bergame, c’est dans ces deux points en seconde ligne que tu rassemblerais tes troupes si tu étais obligé de quitter la première après l’avoir défendue avec autant de résistance que d’opiniâtreté.
Le citoyen Paul, officier de marine, est chargé par le général en chef d’établir des barques canonnières sur le lac de Côme et le lac Majeur, afin de faciliter la communication de nos troupes et empêcher le passage aux ennemis. Tu surveilleras ces différentes parties et pressera l’activité de ces travaux, que je désirerais voir s’étendre aussi au lac d’Iseo situé à la sortie de la Val Camonica. J’en ferai la demande au général en chef, ce lac étant à la même hauteur forme une seconde ligne naturelle qu’il sera impossible de forcer.
Toute la partie frontière cisalpine et du baillage suisse est sous ta surveillance immédiate et sous tes ordres au besoin ; tu entretiendras à cet effet une correspondance active et directe avec le point de Bellinzona, où un bataillon de l’armée d’Helvétie tient garnison.
Les points principaux de ton commandement son Ponte di Legno, le mont Tonal, et le comté de Bormio, à ta droite vers ton centre Tirano, Sondrio et Morbegno, et à ta gauche Chiavenna, ce point doit avoir des communications directes avec Bellinzona. Je ne peux te donner des renseignements bien détaillés pour le centre et la gauche, la connaissance seule du terrain peut donner une idée des moyens à employer pour faire la guerre avec quelque succès dans cette partie qui demande beaucoup d’ensemble. J’entre dans de plus grands détails pour la droite qui est chargée de la défense de l’ex comté de Bormio et de l’entrée de la Val Camonica. Sa position topographique que je joins à la présente sous le n° 6 ne laisse rien à désirer.
Tu établiras ton quartier général à Sondrio ou à Morbegno, points intermédiaires entre Tirano et Chiavenna. Tu correspondras activement avec moi et me feras part des reconnaissances que tu auras faites. Tu me feras connaître les moyens que tu croiras les plus propres soit à la défense du pays que tu vas parcourir, soit à l’attaque des points que l’ennemi occupe sur ton front. Dans un cas pressant, tu rendras compte aussi au général en chef des événements qui pourront survenir afin que l’intermédiaire ou retard par le mouvement que les circonstances le détermineraient à ordonner" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 119).
Le 1er décembre 1798 (11 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général chef de l’Etat-major : "J’ai reçu, mon cher général, des nouvelles du général Olivier. Il a parcouru une partie du commandement qui lui est confié et me mande que les opérations militaires dans cette partie deviennent presque nulles par la grande quantité des neiges qui rendent les chemins impraticables.
Il m’a demandé aussi à rapprocher de lui le bataillon de la 12e qui était à bergame. Je l’ai autorisé à le poster à Sondrio. Veuillez ne pas perdre de temps et le faire remplacer par la demi-brigade vous devez envoyer à Bergame (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 140).
Le 8 décembre 1798 (18 Frimaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Olivier, commandant dans la Valteline : "Je reçois à l’instant ta lettre du 15 de ce mois, je m’empresse d’y répondre. Le chef de l’état-major général m’avait déjà prévenu de ton nouveau mouvement. J’ai remplacé le bataillon de la 12e parti de Bergame pour te rejoindre par les deux compagnies auxiliaires des 29e et 17e légères ; il arrive à ces compagnies 500 conscrits vêtus et armées, ce qui au besoin sert de réserve dans cette partie. Je vais établir des postes de cavalerie pour la correspondance depuis Brescia jusqu’à Bergame inclusivement. Tu peux faire établir des postes d’infanterie pour ce service depuis ce point jusqu’à Chiavenna où est ton quartier général ; par ce moyen nos correspondances seront assez promptes.
Il m’est impossible d’envoyer des troupes dans la Val Camonica, ma division diminue tous les jours et on vient de me retirer encore la 1ère légion cisalpine qui a été dirigée sur Modène.
Les postes de Ponte di Legno et Edolo que tu as dans cette vallée me paraissent être assez forts pour pouvoir se maintenir et défendre cette gorge de pied ferme, mais si ces troupes étaient forcées elles doivent se défendre encore à Cedegolo, Breno, Pisogne et rester à la tête du lac d’Iseo ; recommande à l’officier supérieur chargé de la surveillance de cette partie de me prévenir en cas d’attaque par les moyens les plus promptes. Tu ne doutes pas de mon empressement à te seconder dans toutes les occasions" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 144).
Le Chef de Bataillon Cavalier de la 12e Légère est appelé au commandement du nouveau Corps des Dromadaires, qu'il doit exercer en même temps que celui du 1er Escadron, par Ordre de Berthier du 28 Nivôse an 7 - 17 janvier 1799. Le commandement des 3e et 4e Compagnies du 1er Escadron est confié aux Lieutenants Poncet et Graillat de la 12e Légère par ordre de Berthier du 3 Pluviôse - 22 janvier. Enfin, le commandement de la 4e Compagnie du 2e Escadron est attribué au Capitaine André Brun, de la 12e Légère par ordre du 12 Pluviôse – 31 janvier (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 4, p. 76 - ).
Le 9 février 1799, le Chasseur Jean Vidal écrit : "Au citoyen François Vidal de Lansargues, département de l’Hérault, à Lunel, pour Lansargues en Languedoc en France.
A Chavenne le 21 Pluviôse l’an 7 de la Rep.
Mon cher père et chère mère
Je vous écris encore la quatrième lettre pour vous apprendre l’état de ma santé dont elle est fort bonne dieu merci ; je souhaite que la présente vous trouve de même ainsi que celle de mes frère et sœurs et pour savoir si vous m’oubliez pour votre enfant de voir que nous avons écrit si souvent et que mes camarades ils ont eux de réponse et moi je vois venir rien du tout ; je peux pas imaginer à qui se prend de point avoir de réponse. Je crois qu’il doit y avoir quelque chose de nouveau à la maison car je crois que s’il y avait rien de nouveau vous m’auriez fait réponse ou vous m’auriez donné de nouvelle dans la lettre de mes camarades. Cependant je vois rien venir ni d’un côté ni de l’autre. Je vous prie de me donner de votre chère nouvelle car ils sont bien chers pour moi de voir que depuis que je suis parti du pays je n’ai point reçu de nouvelle mais j’espère que vous net mau m’oublierez pas ; que sitôt que vous aurez vu la lettre vous me ferez réponse de suite. Je vous dire que nous sommes toujours à l’avant poste, que nous attendons tout les jours de nous battre ici ou de partir qu’il ce permiuze (?) que nous devons partir pour aller en France ; nous savons pas si sera vrai ou si c’est pour pas nous épouvanter pour dédire que nous allons à l’attaque des Grisons. Le commerce allait toujours avec car mais il y a quatre jours qu’ils sont arrêtés on lui laisse rien parler de son côté, je vous dire que nous sommes bien mal car il y a longtemps que nous sommes dans la neige et qu’on nous donne jamais rien ; depuis que je suis parti du pays j’ai reçu deux paires de souliers et une capote et nous retient tout notre prêt pour paye de bagatelle et j’ai appris dans la lettre de mes camarades que ceux qui sont au pays ne veulent point partir mais je vous dire que s’ils peuvent éviter de partir, ils feront bien ; que pour moi si j’étais au pays à présent, je tâcherai bien moyen de pas partir car on est trop dans la misère ; je n’ai plus rien à vous marquer pour le présent que de faire bien des compliments à mon beau-frère Vidal et ma belle sœur et tout mes frères et sœurs sans oublier mon cousin Vidal de la place et toute sa famille ; aussi à Roux et sa femme Estève et sa famille, à Quisat et sa femme et toute sa famille. Le citoyen Pradel mon camarade fait bien des compliments à la fille du citoyen Quisat et toute sa famille. Je vous dire il est dans la première du Se Cesson bataillon. Je finis en vous embrassant de tout mon cœur. Je suis pour la vie votre fils Jean Vidal.
Réponse de suite à mon camarade et au citoyen Jean Vidal, chasseurs dans la première compagnie du premier bataillon de la 12e demi-brigade d’infanterie légère en cantonnement à Chavenne, pays des Grisons partant pour Milan à l’armée d’Italie. Louis Fournier de Lunel vous prie de faire des compliments à son frère qu’il se porte bien et le dire à sa mère qui se porte bien qui reste ci le citoyen Cerviere qu’ils fasse des compliments à son maitre" (lettre écrite phonétiquement, l'orthographe a été en grande partie corrigée - Doc CP).
Mars 1799 la 12e Demi-brigade légère est en Valteline, à l'aile gauche de l'Armée d'Italie.
Le 20 mars 1799 (30 Ventôse an 7), le Général de Division écrit au Chef de l’Etat-major général : "Je reçois à l’instant, citoyen général, votre lettre du 29 par laquelle vous me mandez que l’intention du général en chef est que les bataillons de guerre qui composent cette division soit sur le champ disponibles, et qu’à cet effet, je dois faire relever les postes établis vers le lac de Garde par le bataillon de garnison de la 63e demi brigade.
Vous me dites encore que le bataillon de garnison de la 12e légère ira relever au lac d’Iseo les postes strictement nécessaires à conserver et que ce bataillon est pour cet objet à ma disposition à Bergame.
Je dois observer au général en chef que dans ce moment, un bataillon de garnison ne peut suffire à la garde des postes du lac de Garde, du torrent de Saint-michel et de la Val Vestino, points sur lesquels l’ennemi peut déboucher pour arriver sur Salo, sur Gavardo et même sur le Ponte Libero, autrement dit pont Sainte-Marie sur la Chiese ; cette observation ne m’empêchera pas de mettre à exécution l’ordre que vous me transmettez mais je dois vous prémunir contre les événements.
Je donne ordre au bataillon de garnison de la 12e légère de partir de Bergame pour se rendre à Brescia, d’où je le dirigerai sur la Rocca d’Anfo et le lac d’Idro, présumant que ce sont les postes que vous vouliez m’indiquer, n’en ayant pas d’autre sur le lac d’Iseo, qui est sûr mes derrières ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 106 page 231).
La 12e combat les Autrichiens à Taufers et Sainte Marie.
Par ordre du 12 mai 1799, signé Porson, Chef d'Etat-major de la Division Lecourbe, la Brigade de droite, commandée par le Général Loison, se compose de la 12e Demi-brigade légère, de la 76e Demi-brigade de ligne et du noyau (?) de la 6e, avec mission de couvrir avec une chaîne de postes les débouchés des montagnes comprises entre Roveredo et la rive orientale du lac Majeur vis-à-vis de Locarno.
La réserve (76e Demi-brigade) de cette Brigade doit se placer à Giubasco, au sud et non loin de Bellinzona (H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", tome1).
Mai 1799, dans les Grisons, puis évacuation de la zone.
Elle combat à Schweitz en juillet 1799 sous Lecourbe, puis à la première bataille de Zurich et sur la Linth en août 1799.
Le 5 septembre 1799 (19 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier adresse ses "Instructions pour le Général Duhesme
Le général de division Duhesme commandera la de deuxième division de l’aile gauche de l’armée, forte d’environ 17000 hommes infanterie cavalerie, elle sera divisée en quatre corps principaux, avant-garde, corps de bataille, réserves et flanqueurs de gauche.
Cette division a deux buts à remplir. Le premier, de faire craindre à l’ennemi l’invasion du Piémont une incursion sur Turin et par suite une marche sur le flanc droit de l’ennemi dans le cas où elle il resterait en position vers le centre et la droite de l’armée. Le second, de couvrir le Petit et Grand Mont-Cenis, le Petit Saint-Bernard, le Haut-Faucigny et d’entretenir une communication suivie avec la division du Valais à l’armée du Danube. Le général Duhesme a déjà réussi à remplir en partie le premier but puisqu’il occupe Pignerol, Pérouse (Perosa), Suse et Bussolin, et que la majeure partie de cette division occupe le pied des monts ; il lui reste à tenter de faire une incursion dans la plaine sur Carignan et Moncalieri si les circonstances le permettent sans compromettre les troupes qu’il commande évitant tout engagement sérieux pour y réussir. Le général de division Duhesme s’assurera des dispositions de l’ennemi, surtout son front, des forces qu’il peut avoir sur le Pô, des mouvements qu’il est dans le cas de faire de sa gauche vers sa droite et le temps qu’il y devra nécessairement employer ; par la suite de ces renseignements il jugera quel est le point qu’il pourra faire harceler avec succès, sans que l’ennemi puisse avoir des secours d’un autre point ; celui qui paraît le plus à craindre est le débouché que l’ennemi a par Turin, et on peut facilement tomber sur le flanc des partis que le général Duhesme aura en course ; il faut donc empêcher l’ennemi de quitter les environs de Turin en poussant de fortes reconnaissances sur Rivoli pour y parvenir.
Il semble que le corps de bataille du général de division Duhesme pourrait être établi sans inconvénients à Bussolin, et les avant-postes de ce corps, à la Chiusa, Sacro Michele, et Chiaurie ayant soin de se bien garder des chemins qui descendent de la vallée de Lanzo sur ce point et sur Bussolin.
Tant que le général Duhesme pourra occuper Pignerol, il sera essentiel d’envoyer souvent des partis sur Saluces, où la division du général Muller doit en envoyer aussi. Le général Duhesme continuera à garder la vallée de Queyras et le poste de Miraboux ( ?) en arrière de Pignerol, en cas d’une attaque sérieuse de la part de l’ennemi, le général Duhesme doit concentrer ses forces entre Fenestrelle et Suse, si par des forces supérieures il était forcé de se retirer, il ferait sa retraite par le col de l’Assiette appuyant sa droite à Fenestrelle et sa gauche à Exiles faisant occuper le poste des Quatre Dents (Quattro Denti) et les hauteurs de San Colombano ; forcé dans cette position il occuperait en dernier lieu celle du Tourniquet.
Le général Duhesme observera sans doute que dans cette supposition son corps de bataille devra se retirer sur le Mont-Cenis pour se défendre avec toute l’opiniâtreté possible et couvrir tous les défilés, Cols et gorges qui conduisent et qui arrivent sur ses derrières, le corps de flanqueurs de gauche principalement destiné à couvrir en ce moment le Mont-Cenis pour empêcher que l’ennemi ne pénètre sur le derrière de Suse en remontant par la vallée de Lanzo pour descendre dans celle de Bessan, et à défendre le Petit Saint-Bernard, contre les attaques qui pourraient être dirigées vers ce point par la vallée d’Aoste, appuierait entièrement à gauche et aurait sa droite au mont Iseran.
Le corps des Flanqueurs qui sera composé du 3e bataillon de la 105e, des trois bataillons de la 104e et du 3e bataillon de la 12e légère occupera donc en ce moment, savoir ...
Le 3e bataillon de la 12e légère le Faucigny, le col du Bonhomme et les points de communication avec la division du Valais.
Dans l’instruction que le général Duhesme donnera au général de brigade qu’il désignera pour commander le corps de flanqueurs de gauche, il recommandera expressément l’établissement et la réparation des batteries, l’entretien des baraques en planches, l’établissement de nouvelles baraques sur les points qui paraîtront nécessaires, des approvisionnements de paille et de bois, et des subsistances en tous genres pour une décade à l’avance.
Le général de division Duhesme comprendra dans son commandement les places de Briançon, Mont-Lion, Queyras, et Fenestrelle, il en préservera l’approvisionnement par tous les moyens possibles et aura soin en cas de mouvement rétrograde d’y placer les garnisons nécessaires.
Le détachement du 7e régiment de chasseurs qui est en ce moment en Maurienne et qui a 40 ou 50 chevaux disponibles, sera envoyé aux flanqueurs de gauche et fera partie de ce corps, afin que les deux régiments 10e de hussards et 21e de cavalerie puisse être entièrement à la disposition du général Duhesme.
L’établissement actuel de cette division paraît devoir être la suivante. L’avant-garde à Pignerol, le corps de bataille à Suse et Bussolin, la réserve à Fenestrelle et les flanqueurs de gauche au Mont-Cenis, Petit Saint-Bernard et Faucigny ; ces dispositions sont néanmoins subordonnées aux circonstances" (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 286).
Le 6 septembre 1799 (20 Fructidor an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Duhesme : "... Le bataillon de la 105e que je désigne aux flanqueurs de gauche, est aujourd’hui en Faucigny, il a reçu l’ordre de venir à Lanslebourg pour relever au Mont-Cenis le bataillon de la 17e qui y est, et qui passe à la 1ère division.
Le 3e bataillon de la 12e a reçu en même temps l’ordre de partir de Genève pour aller relever dans le Haut-Faucigny le bataillon de la 105e ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 289).
Le 20 septembre 1799 (4e jour complémentaire an 7), le Général de Division Grenier écrit au Général Duhesme : "Je ne suis rentré que cette nuit de la course que je viens de faire, mon cher général, j’ai trouvé à mon arrivée votre lettre du 2 … Il parait mon cher général, que le général Malet a emmené avec lui à Aoste le bataillon de la 105e qui devait remplacer au Mont-Cenis le 1er bataillon de la 17e légère et qu’il sera peut-être impossible de l’avoir de longtemps d’autant plus que l’on ne devra plus compter sur le bataillon de la 12e qui devait venir de Genève et que le général Masséna a fait marcher en Suisse ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 page 318).
En septembre 1799, elle est envoyée à l'Armée du Rhin à Kehl.
Le 23 octobre 1799, trois Compagnies de Grenadiers de la 16e de Ligne et deux Compagnies de Carabiniers de la 12e Légère prennent par à la prise de Rheinsheim ; le Général Thuring, dans son rapport daté de Waghausel, le 24 octobre écrit : "... On s'est battu pendant un moment, corps à corps, à la baïonnette, arme favorite du soldat français; les pelotons se sont mêlés ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 240).
Le 23 Brumaire an 8 (14 novembre 1799), le Général en Chef Lecourbe écrit, depuis Mannheim, au Général Decaen, commandant la 2e Division : "... Un bataillon de la 12e légère se rendra demain matin à votre division; vous en disposerez ..." (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 360).
Le 24 Brumaire an 8 (15 novembre 1799), le Général Delaborde annonce au Général Decaen l'envoi du bataillon de la 12e, selon l'ordre qu'il en a reçu du Général en chef, et qu'à 6 heures du matin sa Division attaquera l'ennemi sur tout son front et qu'il est à désirer que l'attaque de Deaen commençe à 5 heures et demie. Ney écrit de son côté qu'il compte s'emparer le lendemain d'Eppingen, d'où il informera Decaen de sa position définitive ; que celui-ci sera probablement à Druchsal et lui, à Hilsbach ; qu'il enverra des partis sur la direction de Decaen pendant l'action pour communiquer avec sa gauche, et qu'il l'engage à en faire autant de son côté. Decaen lui accuse réception de cet avis et l'assure qu'il fera ce que Ney désire. En attendant la réponse du Général en chef, Decaen donne l'instruction ci-après pour l’exécution de l'ordre qui lui a été adressé : "La 2e division se mettra en mouvement le 25 brumaire.
La brigade de droite, aux ordres du général Roussel, sera composée de six compagnies de la 12e d'infanterie légère, de la 65e demi-brigade, du 2e bataillon de la 29e, de deux escadrons du 3e de hussards, de deux escadrons du 20e de chasseurs, de trois pièces d'artillerie légère, d'une de 4, et de vingt sapeurs.
Cette brigade s'avancera sur deux colonnes, celle de droite composée de deux compagnies d'infanterie légère, d'un bataillon de la 65e, d'un escadron de chasseurs, d'une pièce de quatre et quelques sapeurs.
Cette colonne sera formée près du village de Rôth, et dirigée sur Kronau. Son but sera, en poussant les partis qu'elle aura devant elle, de flanquer la colonne à sa gauche et la division de droite. Elle suivra donc progressivement les mouvements des troupes sur ses flancs et particulièrement à sa gauche, prenant la direction de Bruchsal, par Weiher et Forst, pour arriver à Bruchsal par la porte de Graben, si elle ne peut pas parvenir à le tourner, pour s'établir sur le chemin de Durlach.
L'autre colonne, formée du surplus de la brigade, sera rassemblée en avant de Wiesloch pour, après, se diriger sur Bruchsal par la grande chaussée.
La brigade de gauche, commandée par le général Lacoste, sera formée de trois compagnies d'infanterie légère de la 12e demi-brigade, des 1er et 2e bataillons de la 29e demi-brigade, de deux escadrons de hussards, de deux escadrons du 20e de chasseurs, de trois pièces d'artillerie légère et quinze sapeurs.
Cette brigade sera formée a la gauche de la route de Wiestoch à Bruchsal pour ensuite être dirigée sur Gochsheim par Rauenberg, Malsch, Rettigheim, Oestringen et Odenheim.
Le général Lacoste ne négligera pas de se lier par des partis avec la division du général Ney qui marchera à sa gauche dans la direction d'Eppingen et, à sa droite, avec la brigade du général Roussel qui suivra la route de Bruchsal. Toutes ces colonnes se mettront en mouvement de sorte qu'à la naissance du jour, tous les avant-postes de l'ennemi soient attaqués vigoureusement et culbutés.
Chaque colonne, suivant la direction qui lui a été indiquée, mettra dans sa marche tout l'ordre convenable, de sorte que, si l'ennemi se présente pour s'opposer au mouvement ordonné, il puisse être combattu avec avantage.
Si les succès répondent aux efforts qu'il conviendra de faire, la division prendra position, la brigade de droite en avant de Bruchsal, vers Durlach, poussant ses avant-postes jusqu'à Weingarten, s'il est possible.
La brigade de gauche, si elle réussit à forcer l'ennemi jusqu'à Odenheim prendrait alors sa position entre ce village et Gochsheim, ayant un parti sur ce dernier endroit, la droite vers Bruchsal et sa gauche se dirigeant sur Eppingen, si la division du général Ney y est parvenue ; autrement, vers Menzingen.
Si la résistance de l'ennemi ou la nuit ne permettaient pas à cette brigade de prendre cet établissement, elle prendrait position en arrière d'Odenheim, la droite et la gauche dans les directions sus-indiquées. Au surplus, le général Decaen suivra les mouvements de la colonne du centre. Les généraux Roussel et Lacoste voudront bien l'instruire du résultat de leurs opérations, et il donnera les instructions que les circonstances imprévues pourront nécessiter.
Le chef de l'état-major donnera les ordres nécessaires pour que les ambulances soient prévenues et réparties, et aussi pour que le parc, les administrations, etc., suivent le mouvement de la colonne du centre.
Les équipages ne devront suivre qu'à une distance d'une heure de chemin ; ils seront escortés convenablement. Les colonnes seront suivies d'une réserve de munitions proportionnée à leur force.
Les généraux Lacoste et Roussel voudront bien, en faisant leur rapport de la journée, indiquer leur quartier au général Decaen, qui aura le sien à Bruchsal, si rien ne s'y oppose.
Je recommande bien qu'on emploie tous les moyens possibles pour que le pillage, qui est une des causes participant aux insuccès et excite l'animadversion des malheureux chez lesquels nous portons le fléau de la guerre, soit réprimé sévèrement" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 362).
Le 30 Brumaire an 8 (21 novembre 1799), le Général Decaen écrit au Général en chef : "Depuis ma dernière, mon général, l'ennemi a été reconnu occuper les mêmes positions. Ses forces, entre les montagnes et le Rhin, les plus rapprochées de nous, sont peu nombreuses. C'est tout au plus s'il y a quatre cents chevaux et deux cents hommes d'infanterie, depuis Durlach jusqu'à Weingarten. Cependant, ce matin, et je n'en accuse que l'inexpérience, il a pris neuf hommes de la découverte qui s'est portée sur Weingarten et ce sont encore des chasseurs de la 12e légère. Je crois bien que demain le général Roussel prendra la revanche. J'attends des nouvelles de l'ennemi par un homme que j'ai envoyé sur Lauffen, Heilbronn et Pforzheim, et je vous ferai de suite part de ce que j'aurai appris …" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 372).
Dans la nuit du 28 au 29 novembre 1799, un Escadron du 3e Hussard est surpris par l'ennemi qui lui enlève 80 chevaux; la garde était assurée par des hommes de la 12e légère. Le 8 Frimaire an 8 (29 novembre 1799), le Général Roussel adresse depuis Grombach le rapport suivant au Général Decaen : "Je ne puis en ce moment que vous faire un rapport hâté sur ce qui s'est passé cette nuit au poste de Untergrombach.
Il parait que l'ennemi, conduit par des paysans, est parvenu sur les grands bivouacs en évitant les postes, il est tombé sur l'infanterie qui n'a point fait feu, et qui s'est jetée dans les vignes.
L'ennemi a fait couper les longes des chevaux des hussards. Il en a pris environ quatre-vingts. Les hussards de Büchenau se sont portés au secours du cantonnement d'Untergrombach ; mais ils sont arrivés trop tard ...
Je ne puis encore distinguer si les chefs sont plus malheureux que coupables. J'ai besoin de plus de renseignements. Je vous les donnerai de vive voix à mon retour à Bruchsal. Les postes d'Untergrombach sont replacés. La compagnie qui y était cantonnée s'était portée sur la hauteur en arrière, mais peu éloignée du village ...
L'on évalue la force de l'ennemi à deux cents chevaux et trois cents hommes d'infanterie. Il y a environ douze hussards blessés et un tué. Il y a eu un soldat d'infanterie tué et un blessé, et huit hussards prisonniers. L'ennemi a eu deux tués, et un prisonnier dans le village, lequel est tellement blessé qu'on ne peut avoir de lui aucun renseignement" (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 380).
Le 9 Frimaire an 8 (30 novembre 1799), le Général Decaen fais réunir au camp les troupes de la Brigade Roussel, excepté celles qui servaient aux avant-postes, et en passe la revue dans l'après-midi. Il leur rappelle combien il est essentiel de ne rien négliger dans le service ; que la surprise qui a eu lieu n'est due qu'à la négligence des uns et à l'insouciance des autres ; qu'ils n'auraient pas le triste spectacle d'un escadron de hussards auquel l'ennemi avait enlevé tous ses chevaux, si chacun avait fait son devoir ; qu'il espère bien que, pour éviter à l'avenir de pareils dommages, déshonorants pour des Français, on se ressouviendra toujours de la cause de la surprise de Grombach. Il fait ensuite casser quelques sous-officiers, et fait camper tout ce qui provient du poste de Grombach, le dos tourné à l'ennemi (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 381).
Le 10 Frimaire an 8 (1er décembre 1799), le Général Decaen écrit, pendant la nuit, au Général en Chef : "Ce n'est pas la malveillance qui a occasionné l'événement d'Untergrombach. La négligence du chef d'escadrons Lanougarède, que je vous envoie, y est pour une grande part. Les postes de la 12e d'infanterie légère, dont le général Colaud et moi nous avons à nous plaindre, y ont pour beaucoup contribué. C'est une mauvaise espèce de troupes. Je ferai pourtant tout pour la faire bien servir. Mais elle est dans un tel état de nudité et de besoins que je présume que cela lui occasionne du dégoût et de l'insouciance ..." (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 384).
Concernant la journée du 12 Frimaire an 8 (3 décembre 1799), le Général Decaen raconte : "... M'étant arrêté à Mingolsheim pour y attendre l'arrivée de mes troupes qui devaient laisser des arrière-gardes, jusqu'au jour, à Langenbrücken et Kronau, je reçus une lettre du général Lacoste m'annonçant qu'il avait dû partir d'Oestringen à 5 heures du matin, mais que des compagnies de la 12e et des hussards, qui devaient le rejoindre par Zeuthern, n'étaient pas encore arrivés ; qu'il craignait que ces compagnies ne le fissent attendre longtemps, et que, peut-être, si elles avaient trouvé quelque obstacle, elles s'étaient dirigées pour arriver sur la grande route ; qu'il n'y avait pas de sûreté pour ceux qu'il enverrait pour les retrouver ; que, d'ailleurs, il faisait un brouillard à ne voir ni n'entendre que de très près, et que, si je pouvais les dévier, cela lui serait utile. Enfin, il demandait ce qu'il aurait à faire si elles n'arrivaient pas ...
Je fis dire au général Lacoste de partir de sa position ; que j'avais donné ordre d'attendre, sur Mingolsheim, l'arrivée des compagnies, et que j'avais ordonné que des patrouilles fussent dirigées vers les points par lesquels elles pouvaient venir sur la grande route, et d'envoyer à l'avance son artillerie, avec une escorte, sur Wiesloch, au lieu de la diriger sur Mingolsheim, comme il me l'avait proposé.
Les compagnies dont il est question ayant été rencontrées au jour, elles ne tardèrent pas à arriver à Mingolsheim. J'en fis prévenir le général Lacoste. Ensuite, je fis continuer le mouvement de retraite sur Wiesloch et Walldorf ..." (Journal du général Decaen, commandant une brigade de la division Colaud, à l'armée du Rhin commandée par le général en chef Léonard Muller ; ensuite, de celui pendant son commandement à Kehl en vendémiaire et brumaire an VIII ; de celui pendant le commandement d'une division de cette armée, commandée par le général Lecourbe, et durant un autre commandement à Kehl pendant frimaire jusque en germinal que je passai au commandement d'une brigade de la division Souham ; enfin le journal pendant que j'ai commandé cette brigade depuis Fructidor an VII jusqu’au 14 Prairial en VIII - in Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 1, p. 400).
En janvier 1800 à Vieux Brisach, elle est renforcée de Chasseurs de Bataillons auxilliaires.
Le 5 avril 1800, la 12ème Légère est à l'Armée du Rhin de Moreau, Corps de Saint-Cyr, division Baraguey.
Le 22 avril 1800, le Général Ney arrive à Neuf-Brisach, où se trouve sa Division, la 1ère du Corps Gouvion Saint-Cyr ; elle se compose, depuis le 21 mars, d'un bataillon de la 12e légère, des 54e, 76e et 103e de ligne, à 3 bataillons, du 8e chasseurs et du 25e de (grosse) cavalerie, de deux compagnies d'artillerie légère, d'une compagnie de sapeurs et des services d'entretien. Le Bataillon de la 12e Légère est à Brigade Joba qui occupe, à ce moment, la tête de pont de Vieux-Brisach (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 1, p. 275).
Désignée en mai 1800 pour l'Armée de Réserve avec Moncey.
Moreau écrit, de Biberach, au Premier Consul, une lettre que Carnot lui remet, le 14, à Lausanne : "… Le détachement que vous nous demandez nous dérange, mais nous ferons de notre mieux. Je tâcherai surtout de le cacher à l'armée et à l'ennemi. Je prends, à cet effet, le moins de troupe possible en ligne, d'autant que l'armée est trop éloignée …
Je vais réunir en Helvétie, avec la plus grande hâte, 20 bataillons et 20 escadrons, et les pièces d'artillerie que le Ministre nous demande. Ces troupes seront à la disposition du général Moncey …
Je prévois avoir une autre affaire demain, par Hiller, vers Memmingen, et c'est de là que je ferai partir les troupes que j'envoie en Helvétie. Je tire les autres de Strasbourg et de Brisach …" ; Carnot apporte aussi la situation suivante :
État de situation des troupes qui passent de l'armée du Rhin à l'armée de réserve.
12e Demi-brigade légère, 1,762 hommes, à Brisach (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 353).
Le 14 mai 1800 (24 floréal an 8), Bonaparte écrit depuis Lausanne au Général Dupont, Chef d'Etat-major de l'Armée de Réserve : "... Prévenez le général Moncey que, d'après l'arrêté des Consuls de la République, le général Moreau détache de son armée les troupes ci-après, qui seront aux ordres du général Moncey, savoir :
... La 12e demi-brigade légère, venant de la réserve du centre de l'armée du Rhin ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4792; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 361).
Le 28 Floréal an 8 (18 mai 1800), Moncey, Lieutenant du Général en chef, commandant l'Helvétie, écrit, depuis Berne, au Général Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve : "... Deux bataillons de la 12e demi-brigade légère, arrivés déjà à Bâle, partent aujourd'hui pour se rendre au pied du Gothard par Lucerne; le 3e bataillon, qui est au vieux Brisach, n'arrivera qu'après qu'il aura été relevé par la 95e. On ne m'envoie pas sa force; mais un commissaire, qui a vu ce corps il y a deux mois, assure que la demi-brigade n'était pas de 300 hommes ...
En supposant que le général Freÿtag exécute de suite, que la 95e mette de la célérité à remplacer au vieux Brisach le bataillon de la 12e; en supposant qu'ils arrivent le 3 ou le 4 à Bâle, ces 4 bataillons ne pourront être au pied du Gothard avant le 8 ou le 9 ...
En dernière analyse, et toujours dans la supposition que j'ai faite, je pourrai avoir au pied du Gothard, le 4 ou le 5 prairial, les troupes dont l'état est ci-joint :
Division La Poype ...
1er et 3e bataillons de la 12e légère. On ne connaît pas sa force; on présume qu'elle est presque nulle ...
Le 8 ou le 9, je pourrai avoir, de plus, toujours dans la supposition déjà faite, la 29e demi-brigade de ligne, dont la force n'est pas connue, le 2e bataillon de la 12e légère ...
Sur ce rapport, je vous prie de me donner des ordres, qui ne pourront nécessairement être que conditionnels, et dont l'exécution sera subordonnée à l'arrivée des troupes ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 365).
Selon un état de la "Force de l'Armée de réserve en Italie au 1er prairial an 8 (21 mai 1800", les 3 Bataillons de la 12e Légère, faisant partie de la "Colonne détachée de l'armée du Rhin pour renforcer l'armée de réserve", comptent 1689 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 679).
Le 4 Prairial an 8 (24 mai 1800), Moncey, Lieutenant du Général en chef de l'Armée de Réserve, commandant l'aile gauche, écrit, depuis Lucerne, à Bonaparte, Premier Consul de la République française : "Général Premier Consul,
J'ai l'honneur de vous accuser la réception de votre dépêche du 29 floréal.
Je serai le 8 en avant d'Airolo avec la 1re division et le 9 au plus tard avec mes deux divisions; je ne pourrai donc manœuvrer avec toutes mes forces sur Bellinzona que le 9 fort tard ou le 10 au matin.
Je n'aurai, au plus, que 11,000 hommes, comme vous vous en convaincrez par l'état ci-joint.
Vous concevez facilement ce retard de vingt-quatre heures en voulant bien vous rappeler que je n'ai reçu mon premier avis que le 25 dans la nuit; qu'alors, je n'avais ni troupes, ni artillerie, ni chevaux de trait, ni chevaux de somme.
Mes subsistances étaient dispersées sur des points éloignés de celui où je dois me mettre en mouvement. Il a fallu tout créer, parce que rien n'existait à notre disposition. Nous n'aurons pas tout ce qu'il nous faudrait; mais nous suppléerons à ce qui nous manque par de la bonne volonté, de la constance et de la résignation; en un mot, pourvu que nous ne soyons obligés de rester dans la vallée Valentine que peu de jours, nous vaincrons les obstacles.
Dès qu'il me sera possible d'établir ma communication avec le Simplon, par le versant italien du Gothard, je le ferai.
Dans l'incertitude où je serai du jour où le général Berthier arrivera sur le Tessin, je serai obligé de tâtonner, lorsque je pourrais avoir et prendre une résolution plus hardie, si j'avais la certitude de son apparition sur le Tessin à jour fixe. Au reste, si l'ennemi se dégarnit, je le pousserai avec vigueur.
Je suis bien sensible, Général Premier Consul, aux marques de votre bienveillance, et je crois vous en rendre certain en vous assurant que mon attachement pour la République n'est égalé que par mon dévouement pour son premier magistrat.
MONCEY.
État des troupes arrivées.
2 bataillons de la 12e légère 1,200 – ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 430).
"Ordre du jour de l'aile gauche.
Le 4 prairial an 8 (24 mai 1800).
Le général Moncey, lieutenant du général en chef de l'armée de réserve, commandant l'aile gauche, a établi ses divisions de la manière suivante :
1re Division.
Le général de division Lapoype.
Sous ses ordres, le général de brigade Chabert, chef de l'état-major de cette division ...
Le commissaire des guerres Souvestre fils.
Infanterie.
3 bataillons de la 1re légère;
2 – de la 12e – ...
Afin de hâter l'expédition de tout ce qui est relatif au service, la hiérarchie militaire sera absolument observée dans les communications pour le service et dans les demandes de toute espèce. Les chefs de corps s'adresseront aux généraux de brigade, ceux-ci aux généraux de division qui les commandent et ces derniers au lieutenant, lorsqu'ils ne peuvent eux-mêmes satisfaire aux réclamations. Les commissaires des guerres correspondent avec l'ordonnateur et celui-ci avec le lieutenant. Les commandants des divisions d'artillerie avec le commandant en chef, ce dernier avec le lieutenant. Jusqu'au moment où une nouvelle organisation sera faite, le commandant de la réserve correspondra avec le lieutenant.
Les troupes sont prévenues que le général lieutenant s'occupe dans ce moment des moyens de faire distribuer à la troupe le peu d'argent qu'il a en caisse; tout ce qui s'y trouvera sera donné.
Les généraux de division, de brigade, commissaires des guerres et autres, se conformeront de suite au présent ordre du jour.
MONCEY" (Livre d'ordres du Général Moncey - cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 506).
Vers le 27 ou 28 mai 1800, le Corps de Moncey (Division Lorges) comprend la 12e Légère, 2 Bataillons arrivés (1200 hommes), plus des renforts soit 1800 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 4).
Le général Moncey à la tête d'un détachement de l'Armée de Moreau dont fait partie cette demi-brigade passe le Col du Saint-Gothard.
Le 9 Prairial an 8 (29 mai 1800), Moncey, depuis Urseren, ordonne : "Ordre au citoyen Joseph-Ferdinand Dessuland, capitaine au 1er bataillon de la 12e d'infanterie légère, de continuer les fonctions de commandant de cette place et de ne la quitter que lorsqu'il en recevra l'ordre de moi ou de l'adjudant général, chef de mon état-major.
Cet officier préviendra le chef du bataillon auquel il appartient, du présent ordre, en lui en adressant la copie" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 151).
Le "Compte rendu du général de division Lorge", daté de Lugano, le 16 Prairial an 8 (5 juin 1800), indique : "Demain, 17 du courant, trois bataillons de la 67e et un de la 12e légère avec de l'artillerie, seront disponibles à Côme.
Un bataillon de la 12e légère à Lugano, tenant par un fort détachement Porlezza et poussant des reconnaissances sur Gravedona.
Un bataillon de la 1re de ligne placé à Bellinzona, observant par quelques troupes le débouché du Val Misancina, faisant la police de Bellinzona et de l'intérieur de la vallée, de Tarence à Lugano, Mogadino et Locarno.
Deux bataillons de la 1re tenant les débouchés du Saint-Bernardin sur Chiavenna et Ilantz.
Les troupes de renfort arrivant successivement doivent rejeter ces dernières sur Lugano, comme il est dit dans l'instruction donnée à l'adjudant général Foy.
A mon départ, le citoyen Lacoste, officier intelligent, commandant la 12e légère, s'établira de sa personne à Lugano, chargé de faire filer les troupes sur Lugano, à mesure qu'elles arriveront, et d'y attendre l'adjudant général Foy.
La cavalerie se dirigera pour Ponte de la Tresa" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 159).
L'Adjudant général Foy écrit, le même 16 Prairial an 8 (5 juin 1800), depuis Altdorf, au Général Moncey : "... Je n'ai pas de nouvelles de la 102e, du bataillon de la 91e, ni du bataillon de la 12e légère. Je laisserai à Lucerne et Altdorf l'ordre pour tous ces corps de se diriger sur Bellinzona et de là sur Milan. Des 6 compagnies de la 101e que je devais trouver ici, trois ont été retenues à Lucerne pour le service de la place" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 160 - Note : Vie militaire du général Foy, par Girod de l'Ain, pièces justificatives, n° 14, p, 309).
Situation de la Réserve, 1re ligne, au 20 Prairial an 8 (9 juin 1800) :
12e Légère, 3 Bataillons, 1500 hommes; 130 hommes sont au Dépôt à Chambéry (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 535; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 543).
Autre Situation de la Première ligne de l'armée de réserve au 20 prairial an 8 (9 juin 1800).
Corps de troupes commandées par le Lieutenant général Moncey
12e Légère, 3 Bataillon, 1689 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 539 - Archives nationales, A. F. IV, registre, 1159).
Un État des troupes arrivées du Rhin sous les ordres du général Moncey (non daté) indique 900 hommes de la 12e Légère (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 545).
Le 9 juin 1800 (20 prairial an 8), Bonaparte écrit depuis Milan, au Général Berthier, Commandant en chef de l'Armée de Réserve, à Pavie : "... Il faut penser à la défense du Tessin, à celle de l'Oglio ou de l'Adda, et enfin du pont de Plaisance. Il faut charger le général Moncey de toutes ces opérations.
Le général Lorges, avec les 2,000 Cisalpins de Lechi, un bataillon de la 12e légère, 2 bataillons de la 67e, et 400 chevaux des premiers qui arriveront du Rhin, formerait un camp volant destiné à couvrir Brescia et Crémone. Il manoeuvrerait selon les circonstances, pourrait se tenir entre la Chiese et Orzinovi. Ce corps serait successivement renforcé à mesure que la queue du général Moncey arriverait.
Un second corps, composé des 1,600 Cisalpins partis ce matin pour Plaisance, un bataillon de la 12e légère et un de la 1re, serait chargé de bloquer Pizzighettone et le château de Plaisance. Un général de brigade commanderait ce corps, se tiendrait avec le quart en réserve à Codogno, pour pouvoir, selon les circonstances, se porter au secours de Pizzighettone ou de Plaisance.
Le 3e corps, composé d'un bataillon de la 12e, un de la 1re et un de la 27e, formerait le blocus de la citadelle de Milan ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4902 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5429 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 270; donnée dans "Extraits des mémoires inédits de Victor").
Le même jour, Moncey, depuis Milan, informe Bonaparte que "... Les deux bataillons de la 12e légère, entièrement réunis, sont employés, avec la 67e, au blocus de la citadelle ..." de Milan ("Extraits des mémoires inédits de Victor"; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 162).
Une situtation intitulée "Composition et force de l'armée à l'époque du 22 prairial an 8 (11 juin 1800)" indique :
Réserve;
Loison, Général divisionnaire, 13e Légère, 1127 hommes;
Généraux de Brigade Grobert, Broussier, 58e Bataille, 2079 hommes;
Adjduant général Mériage, 60e Bataille, 2098 hommes;
5304 hommes
Général commandant Lorge, 12e Légère, 900 hommes; 1ère bataille, 1800 hommes; 67e Bataille, 1800 hommes;
4500 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 309 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 85).
Pendant que l'armée se prépare à se porter en avant, la sûreté de la ligne d'opérations est assurée avec peu de troupes. Le 22 Prairial an 8 (11 juin 1800), le Général de Brigade Vignolle, commandant à Milan et le blocus du château, écrit, depuis Milan, au Général Dupont, Chef de l'Etat-major : "Le général Moncey m'a confié, mon cher Général, le commandement du blocus du château et m'a laissé seulement pour cette opération un bataillon de la 12e légère et deux de la 67e de ligne, dont la force totale ne s'élève qu'à 1300 hommes. Le général Bonamy a emmené la compagnie de carabiniers, sans doute d'après l'autorisation du général Moncey. Ajoutez qu'il faut encore prendre sur ces trois bataillons le nombre d'hommes nécessaires au service de la place et les escortes de munitions, vivres, prisonniers de guerre.
La première disposition que j'ai faite à l'égard du blocus a été de le resserrer, de manière à employer le moins de monde possible, et à empêcher cependant qu'on ne puisse sortir du château ni y entrer. Le rapprochement que j'ai fait de la ligne de circonvalation, a occasionné hier une forte canonnade. Aujourd'hui, tous nos postes sont à l'abri du feu de la place par des épaulements que j'ai fait élever, et comme je les fais relever tous les matins, avant le jour, ils seront peu inquiétés.
Le plus grand nombre de mes troupes sont placées au faubourg des Ortolans, à la droite et à la gauche, et de manière à être garanties du feu de la place. Le bataillon de la 12e légère tient par sa droite la porte Verceline et bivouaque dans les fossés de ce faubourg; il fournit quelques postes au débouché des rues et à la ligne qui, partant de la porte Verceline, se joint à celle établie par les troupes du faubourg des Ortolans, suivant l'une et l'autre le cours d'un ruisseau qui couvre le château, et jetant des sentinelles en avant de ce ruisseau. Les troupes du faubourg des Ortolans fournissent aussi quelques postes aux débouchés des rues vis-à-vis le château, et les postes se lient avec ceux fournis par le bataillon de la 12e légère. Voilà, mon cher Général, les seules dispositions que je puis faire avec le peu de troupes qui me sont restées.
Le général Moncey est parti ce matin pour aller s'établir sur le Tessin, conformément aux ordres que vous lui avez adressés, et ne m'a pas laissé un seul homme de cavalerie pour servir d'escorte aux prisonniers de guerre que vous m'annoncez. Ils sont en si grand nombre qu'il est indispensable que l'escorte, que vous leur aurez sans doute donnée à leur départ du quartier général, continue à les escorter, car vous sentez que je ne puis la fournir; j'ai déjà un détachement de 40 hommes d'infanterie et de quelques gendarmes qui escortent 800 prisonniers partis depuis quatre jours.
La nouvelle de la victoire que vous avez remportée me comble de joie; le général Moncey l'a proclamée et elle a fait un bon effet.
J'éprouve les plus grandes difficultés pour l'organisation de la garde nationale qui, organisée, nous sera d'un grand secours. On craint ici les revenants plus qu'on ne les aime et c'est ce qui occasionne beaucoup de refus.
Dans cinq à six jours j'aurai organisé, j'espère, un bataillon de cisalpins de 500 hommes, et je leur ferai faire le service de la place.
Je n'écris pas au général en chef; vous voudrez bien vous charger de lui communiquer ma lettre" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 317).
Moncey place quelques Bataillons sur le Tessin pour le défendre, face à l'ouest, contre une marche de Mélas tandis qu'il dirige le Général Lorge sur l'Oglio pour s'opposer à une offensive venant de l'est. La route du Saint-Gothard qui relie l'Armée de Réserve à Moreau est fort inquiétée par des partisans ennemis et n'est que très faiblement défendue.
La Situation de l'Armée de Réserve, le 25 Prairial an 8, indique :
Bonaparte, Premier Consul, commandant en personne.
Alexandre Berthier, Général en Chef.
Devant les places et en position sur les deux rives du Pô
Lieutenant général Moncey, 12e Légère, 1 Bataillon, 450 hommes.
Division Chabran, 12e légère, 1 Bataillon, 450 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 548 - situation extraite de la Relation de la Bataille de Marengo, rédigée en 1805 au Ministère de la Guerre).
Le 25 Prairial an 8 (14 juin 1800), Moncey, Lieutenant du Général en chef de l'armée, écrit, depuis Milan, au Général en chef Berthier : "L'adjudant général Foy me rend compte, le 19 prairial, d'Altdorf, que l'ennemi a un corps de 5,000 hommes, de Feldkirck à Coire ...
Le chef de la 1re ligne écrit, du 18 prairial, de la position d'Andeer, qu'il occupait à cette époque avec deux de ses bataillons, qu'il a été attaqué le 17; que l'affaire a duré tout le jour, et qu'enfin il est parvenu à repousser l'ennemi jusqu'à Thusis; il lui a fait quelques prisonniers, blessé et tué beaucoup de monde. Six de nos grenadiers ont été blessés, un officier tué.
L'ennemi a occupé Tavanaze avec ses avant-postes; Ilanz avec cinq compagnies; Thusis et Reichenau avec de fortes réserves. Il occupe, de plus, le Val-San-Pedro et Splongen; il pousse des patrouilles jusqu'au confluent de la Sernt et de la Lenth; de plus, les paysans de ces contrées sont armés.
D'après cet exposé, il est nécessaire que le Premier Consul prononce si les vallées de la Reuss, Urseren, Leventine et, par conséquent, le Gothard doivent être gardés, ou s'il faut, en en retirant les troupes, les abandonner. Dans le premier cas, il faut prononcer encore si c'est l'armée de réserve ou celle du Rhin qui doit être chargée de cette défensive; dans le second, il sera nécessaire de faire refluer sur les derrières l'immense quantité de munitions que le Ministre de la guerre fait arriver continuellement à Lucerne.
La position de l'ennemi, sa tentative indiquent assez qu'il est disposé à prendre la position du Gothard que nous abandonnerons et que déjà il aurait occupée, si je n'avais laissé des troupes en arrière pour la barrer; au reste, ces troupes sont peu nombreuses; elles se réduisent à un bataillon de la 29e, à un de la 101e, formant, les deux, une totalité de 1000 hommes, distribués sur tous les débouchés des vallées de la Reuss et Urseren.
Les deux bataillons de la 1re de ligne, qui, comme je vous l'ai dit, ont eu à soutenir, le 17, un combat, occupent les débouchés qui tombent sur Bellinzona et sont d'une force de 1200 hommes.
Déterminé par vos ordres pressants de pourvoir à la défense du Tessin, que l'ennemi menaçait de passer en jetant des ponts sur le Pô; de porter des forces entre Brescia et Crémone; d'en envoyer à Pizzighettone et Plaisance; d'en porter de suite de Buffalora; de laisser trois bataillons à Milan pour le blocus du château (126); ne pouvant remplir toutes vos intentions sans appeler deux bataillons sur quatre de mes derrières, ces deux bataillons de la 1re de ligne ont reçu l'ordre d'arriver promptement. Je désire que l'ennemi ne soit pas tenté de prendre les postes que nous aurons abandonnés.
Du 3e bataillon de la 91e, du 3e de la 12e légère, des deux de la 102e, annoncés déjà depuis longtemps, il n'en est pas question; arriveront-ils ? je l'ignore.
J'attends vos décisions avec la plus vive impatience; et dites-moi catégoriquement: Je veux qu'on garde le Gothard, qui comprend les vallées de la Reuss, Urseren et Leventine ; ou, je veux qu'on l'abandonne.
P.-S. – J'ai oublié de vous rappeler, dans le cours de mon rapport, que le général Moreau, par sa dépêche du 8 prairial, me mande qu'effectivement 5 ou 6,000 hommes sont dans les Grisons; que si ce corps s'augmente, alors il fera un détachement pour rappeler celui de l'ennemi.
Toutes ces circonstances réunies, Général, me font désirer un ordre impératif de votre part; car il n'est pas aimable d'être chargé de faire arriver de l'artillerie et des munitions de guerre par un pays qui doit être couvert et de savoir que le bruit propagé que les troupes que j'ai en arrière devraient être arrivées, se soutienne toujours" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 356).
D'après un État de situation de l'armée de réserve à l'époque du 1er messidor an 8 (20 juin 1800), la 12e Légère, forte de 2 Bataillons et de 900 hommes (Division Lorge), occupe la place de Crema (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 531).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
Infanterie légère. – 1re, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e, 28e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
A l'Eté 1800, surveille l'entrée de la Valteline.
D'après l'Emplacement des troupes de la République française à l'époque du 1er Fructidor an 9, la 1re Demi-brigade d'infanterie de ligne se trouve en Cisalpine.
Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Aile gauche, Lieutenant général Moncey, commandant.
Division Rochambeau : 1 Compagnie d'artillerie italique — 2 Compagnies d'artillerie à pied — 1er Régiment de Hussards cisalpins — 1 Bataillon de Grenadiers cisalpins — 1 Bataillon d'Eclaireurs — 1 Bataillon de Grenadiers réunis — 67e de Ligne — 1ère de Ligne — 12e Légère (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).
Décembre 1800, à la 2e puis la 1ère Division de l'Aile gauche de l'Armée d'Italie; combat sur le Mincio entre le 20 et le 26 décembre (Valegio).
- 1801
En janvier 1801, la Demi-brigade fait partie de nouveau des troupes de l'Armée d'Italie.
5 janvier 1801, combat dans le Trentin en avant de Roveredo.
Le 18 mars 1801 (27 ventôse an 9), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez l'ordre, citoyen ministre, au général commandant l'armée d'Italie, de faire diriger sur Nice les : 12e légère ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6129).
Le même 27 Ventôse an 9 (18 mars 1801), le Premier Consulé écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "… Dans le tableau qui me sera présenté, de toutes les demi-brigades qui, d'après cet ordre se rendront dans les divisions militaires, vous mettrez la 4e de ligne et la 12e légère pour la 4e division militaire ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6130).
La 12e Légère quitte l'Italie en mars pour Nice. Le 13 Avril 1801, la 12e demi-brigade légère est avec les 25e et 28e mise à la disposition de la 8ème Division Militaire (lettre datée du 13 avril 1801 - 23 germinal an 9, de Bonaparte, écrite depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre ; Correspondance générale, t.3, lettre 6208). Passée en revue en Vendémiaire an X (Septembre 1801) à Marseille, la demi brigade compte 54 officiers présents, 24 absents, 1058 sous -officiers et soldats présents et 577 absents. L'habillement est neuf et complet, sauf 400 banderoles de giberne et 500 sacs à peau. Les sabres briquets ne dotent que les sous-officiers et les carabiniers.
- 1802
A la grande parade du 14 Juillet 1802, à Paris, le régiment comme toute l'infanterie légère envoie une délégation pour recevoir de nouveaux drapeaux. Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182).
Il y avait un drapeau par bataillon. Certaines Demi-brigades avaient la bordure du losange central peinte en vert. Au revers était inscrit au centre dans une couronne de lauriers : LE/ PREMIER CONSUL/A LA 12e EME/ DEMI-BRIGADE LEGERE/ LE 25 MESSIDOR/AN 10.
En l'an XI (à partir de Septembre 1802), l'Etat militaire nous apprend que la demi-brigade est à Brignoles (Var) dans la 8e division militaires aux ordres :
Du chef de brigade Valory, des chefs de bataillon : d'Auby, d'Outre, Mayot, Zanoli, des adjudants majors : Guerstmayer, Dode, Taulier, chirurgiens majors : Bougon, Cynat et Volland.
Guy-Louis-Henri Valory (1757-1817) Chef de brigade de la 12e légère, 1er septembre 1796. Se signale à Rivoli, 14 janvier 1797, sous Joubert, sert en Valteline, 1799. S'empare des bains de Bormio, 17 mars 1799, se signale dans les 2 combats de Tauffers, 25 mars et 4 avril, sous les ordres de Dessolle, puis sous Loison. Est fait prisonnier par les Autrichiens près de Lugano après une résistance acharnée, 11 mai 1799. Le 4 avril 1813, l'Empereur, depuis Paris, écrit au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le général de brigade Valory, actuellement en retraite et qui a commandé le 12e de ligne, demande du service ; il paraît qu'il est guéri de ses blessures. Faites-moi un rapport qui fasse connaître les raisons qui l'avaient fait mettre en retraite" (Brotonne (L. de) : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1898, lettre 1088 ; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 854). Bien entendu, il s'agit de la 12e Légère et non du 12e de Ligne. Valory est décédé le 8 avril 1817 , à Vannes (Morbihan). |
- 1803
Bouton de troupe du 12e Léger | Bouton d'Officier du 12e Léger. En argent, monté sur argent, diamètre 2,5 cm - avec l'aimable autorisation de Mr Bertrand MALVAUX ). |
Le 14 juin 1803 (25 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner ordre ... A la 12e légère de se rendre à Grenoble, partir le 15 messidor ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7721).
Le 20 Septembre 1803, la 12e Légère qui est à Grenoble doit se rendre au Puy pour y recevoir de nouveaux ordres (lettre de Bonaparte écrite le 20 septembre 1803 (3e jour complémentaire an 11) depuis La Malmaison et adressée au Général Berthier, Ministre de la Guerre; Correspondance générale, t.4, lettre 8056) : "... Vous me ferez connaître le jour où cette demi-brigade arrivera dans cette ville où elle recevra de nouveaux ordres ...".
En Septembre 1803, la demi-brigade devient 12e Régiment d'infanterie légère. Elle gagne un major dans son encadrement qui va diriger l'unité en attendant la venue d'un nouveau colonel. Le 3ème bataillon de la 12ème légère est formé avec des conscrits en 1803.
Le 7 octobre 1803, Napoléon ordonne au 12e Léger qui doit arriver au Puy de se rendre finalement à Angoulême (lettre datée de Saint-Cloud le 7 octobre 1803 - 14 vendémiaire an 12, adressée par Bonaparte depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre (Correspondance générale, t.4, lettre 8119) ; "... Vous me demanderez des ordres pour cette demi-brigade trois jours avant qu'elle n'arrive à Angoulême".
Puis le 12e Léger se rend à Nantes. Sur place, le régiment est remis en état car il est "dans un état affreux de délabrement" selon les propos du général Dumuy (commandant la 12e Division Militaire).
Le 24 Novembre 1803, Napoléon ordonne au général de Gendarmerie Gouvion de former des colonnes d'éclaireurs dans l'Ouest du pays. Le 12e Léger, qui est à Nantes, y participe avec 3 compagnies de Carabiniers, "complétées chacune à 65 hommes au moins, commandées par un chef de bataillon", et deux compagnies de Chasseurs réunies à Beaupréau "complétées au moins à 65 hommes", ces compagnies placées sous le commandement du général de brigade Girardon (lettre de Bonaparte écrite le 24 novembre 1803 - 2 frimaire an 12, depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre; Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7315; Correspondance générale, t.4, lettre 8318).
Le 28 novembre 1803 (6 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de me présenter un rapport sur la dissolution du camp de Bayonne et sur la formation de trois cantonnements.
L'un à Toulon, composé de deux bataillons du 12e d'infanterie légère (dans la correspondance général, il s'agit du 14e léger), formant 1,600 hommes; de deux bataillons du 23e de ligne, formant également 1,600 hommes; du bataillon des chasseurs d'Orient, fort de 300 hommes, et d'une compagnie du 4e régiment d'artillerie, de 80 hommes; total, 3,600 hommes, commandés par un général, un adjudant commandant, un chef de bataillon d'artillerie, un capitaine et deux lieutenants du génie et un commissaire des guerres ...
Chaque homme aura 100 cartouches: 30 dans la giberne et 70 dans le sac.
Le second cantonnement se réunira à Saintes, et sera composé des 3e et 12e régiments d'infanterie légère, des 26e, 70e et 79e de ligne (chacun de ces régiments fournira deux bataillons de 800 hommes chaque), de deux compagnies d'artillerie de 80 hommes chacune, de trois escadrons du 24e de chasseurs et de trois escadrons du 4e, commandés par un général de brigade de cavalerie.
Ce cantonnement sera commandé par un général de division, deux généraux de brigade, un adjudant commandant, un ordonnateur, deux commissaires des guerres, un chef de bataillon d'artillerie, un capitaine et deux lieutenants du génie ...
Faites-moi un projet sur ces bases avant de rien exécuter" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7331; Correspondance générale, t.4, lettre 8338).
Le 12 décembre 1803 (20 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, d'expédier dans la nuit un courrier extraordinaire au général Fénerolz (Note : Jacques Marguerite Etienne de Fornier, dit Fénerols), commandant le camp de dragons de Bedon, pour lui donner l'ordre de partir avec les régiments qu'il commande, six heures après la réception du courrier, et de se diriger sur Nantes. Là il fera prendre à chaque homme cinquante cartouches, des pierres à fusil, et formera trois colonnes, chacune composée d'un régiment de dragons fort de 260 hommes à cheval et de 140 hommes à pied. Le général Dumuy joindra à chacune de ces colonnes deux compagnies du 12e d'infanterie légère, fortes chacune de 70 hommes; ce qui portera chacune des trois colonnes à plus de 550 hommes. La gendarmerie y joindra 10 ou 12 hommes de son arme.
La première colonne s'arrêtera à Nantes, delà se rendra à Palluau, d'où, avant son arrivée, elle enverra demander des ordres au général Paulet, qui se tient ordinairement aux Sables. Le général Paulet se mettra à la tête de cette colonne, y joindra les troupes qui sont sous ses ordres et des officiers des détachements de gendarmerie, et se mettra à la poursuite des brigands, en obéissant cependant aux ordres qu'il recevrait du général Gouvion.
La seconde colonne se rendra à Montaigu. Elle sera commandée par le général Fénerolz. Avant son arrivée, elle enverra demander des ordres au général Gouvion, et, si elle n'en reçoit pas au moment de son arrivée, elle prendra des renseignements des officiers de gendarmerie qui se trouvent à Montaigu et du sous-préfet de Montaigu, et se mettra à la poursuite des rassemblements armés.
La troisième colonne se rendra à Machecoul. Elle sera commandée par un des généraux de brigade qui se trouvera à portée, ou par le général de brigade Valory, s'il est encore à Nantes. Si tout est tranquille dans cet arrondissement, cette troisième colonne continuera sa marche jusqu'à Challans, et préviendra de son mouvement le général Paulet, qui se trouvera aux Sables ou à Palluau; elle prendra des ordres de ce général de brigade, mais sera toujours sous les ordres supérieurs du général Gouvion.
Vous préviendrez le général commandant la division et l'ordonnateur de cette division de prendre toutes les mesures pour que les vivres ne manquent point aux troupes. Il leur sera accordé les vivres de campagne, et, en attendant, pour se procurer de la viande, une indemnité ...
Vous recommanderez la plus sévère discipline.
Vous préviendrez le général Gouvion des mouvements ...
Prévenez le général Gouvion que j'espère que ce renfort de 1,500 hommes lui sera suffisant, et qu'il fera une bonne chasse à ces brigands; qu'il doit tenir note des chefs surtout, pour ne faire grâce à aucun; qu'enfin il y a sous ses ordres le général Dufresse, qui tiendra en respect le département des Deux-Sèvres, le général Girardon, commandant le département de Maine-et-Loire et environs, le général Paulet, le général Fénerolz, le chef de brigade Reynaud, et, si même il se trouve en avoir besoin, le général Lacoste, qui est sur la cote; que les généraux Paulet et Lacoste ont un certain nombre de pièces attelées; que d'ailleurs, si cela devient nécessaire, il peut faire appeler le directeur d'artillerie qui est à Nantes; qu'il doit tâcher cependant, autant que possible, de ne pas dégarnir la côte et y laisser les batteries mobiles et les détachements que j'y ai établis pour protéger le passage de la flottille.
Mettez à la disposition du généralGouvion, pour assurer le service, 50,000 francs en or; 30,000 francs seront destinés à pourvoir à la gratification de la troupe, et 20,000 pour frais de transport, de courriers et d'espionnage. Sur cette somme, il donnera 1,000 francs à chaque commandant de colonne d'éclaireurs.
Mon opinion est qu'il ne faut laisser nulle part de garnison, mais faire de toutes les forces quatre corps sous les ordres, chaque corps, d'un général de brigade, indépendamment des corps des généraux Girardon et Dufresse; que chacun de ces corps doit être partagé en trois autres, chacun de 150 à 200 hommes, infanterie, cavalerie et gendarmerie comprises. Soutenus par l'espionnage et continuellement en mouvement, ces corps doivent parvenir à étouffer la révolte dès sa naissance ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7379; Correspondance générale, t.4, lettre 8415).
En Janvier 1804, la traque des brigands de l'Ouest continue. Le 8 Janvier 1804, trois Compagnies du 3e Bataillon du Régiment, complétées à 70 hommes chacune, font encore partie de de la colonne d'éclaireurs de Machecoul (commandée par le Général de Brigade Devaux), tandis que le détachement du 12e Régiment d'infanterie légère qui faisait partie de la colonne de Palluau est renvoyé à Nantes. "... Le général Gouvion retiendra, pour sa garde, les compagnies du 93e d'infanterie de ligne et le détachement du 22e régiment de chasseurs, en renvoyant à Nantes tous les détachements du 12e d'infanterie légère. Par ce moyen, tout le 12e d'infanterie légère sera réuni à Nantes, hormis trois compagnie ..." (Lettre de Bonaparte écrite depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre, le 8 janvier 1804 - 17 nivôse an 12; Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7457; Correspondance générale, t.4, lettre 8562).
Fig. 1 Officier de voltigeurs du 12e Léger (d'après un uniforme collection privée) 1805-1806 |
Le 28 avril 1804 (8 floréal an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire faire une revue extraordinaire pour constater la situation, au 1er germinal, des ... 3e, 12e, 21e et 24e légers. On aura soin de mettre le nombre d'hommes de ces corps présents dans chaque ville où ils se trouvent, les malades aux hôpitaux, les absents et depuis quel temps, ceux inhabiles à porter les armes, le nombre de conscrits qu'ils ont reçus et qu'ils ont à recevoir sur l'an XI et l'an XII. Ces régiments sont les plus faibles de l'armée. Je désire savoir positivement dans quelle situation ils sont, afin de les faire recruter" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7728; Correspondance générale, t.4, lettre 8848).
Le 24 mai 1804 (4 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "... Une troisième frégate doit partir de Nantes : vous y mettrez également à la disposition de la marine 1500 fusils et 220 hommes qui seront fournis par un détachement pris dans le 3e bataillon du 12e régiment d'infanterie légère et commandé par un capitaine, un lieutenant et deux sous-lieutenants ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7728; Correspondance générale, t.4, lettre 8894).
Le 28 mai 1804 (8 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, 60,000 hommes de la conscription de l'an XII ont été mis à la disposition du Gouvernement. Il n'y a point de temps à perdre pour répartir entre les différents corps ladite conscription.
Les ... 3e, 12e, 21e, 24e, 25e, 26e et 28e d'infanterie légère ... me paraissent les régiments les plus faibles et ceux qui auront le plus besoin de monde ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7792; Correspondance générale, t.4, lettre 8915).
Situation et encadrement du Régiment selon l’Etat militaire de l’An XIII (23 septembre 1804 - 22 septembre 1805) :
12e Léger : 1er Bataillon à Belle-Île, 2e et 3e Bataillons à Nantes (12e DM); Colonel Lainé; Major Jamin; Chefs de Bataillon Chalvidan, Zanoli, Aubry.
Le 27 septembre 1804 (5 vendémiaire an 13), Napoléon écrit depuis Mayence au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "... La garnison de Belle-île sera complétée par le 12e d'infanterie légère qui est à Nantes ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 9247).
II/ LA CAMPAGNE DU BATAILLON D'ELITE A LA DIVISION OUDINOT, 1804-1806
En Novembre 1803, Bonaparte ordonne la formation de 11 puis 10 bataillons d'élite pour constituer, à Arras, une division de grenadiers de la Réserve, mise sous le commandement de Junot. Les bataillons d'élite sont tirés des 2e, 3e, 12e, 15e, 28e et 31e Léger et des 9e, 13e, 58e et 81e de Ligne. Ils rejoindront Arras très progressivement tout au cours de l'année 1804 voire le début 1805.
Le 11 Janvier 1804 (20 nivôse an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Le bataillon d'élite du 12e léger, qui doit être réuni à Nantes, et composé de 600 hommes, fournira des garnisons à la disposition de la marine à Nantes, pour les divisions de la flotille, lorsque le 40e régiment sera épuisé" (Correspondance générale, t.4, lettre 8576).
Le 16 janvier 1804 (25 nivôse an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le bataillon d'élite du 12e léger devrait rester à Nantes, mais puisqu'il est parti pour Arras, il faut le remplacer par un autre ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 8696).
Le bataillon d'élite du 12e Léger, formé des trois premières compagnies de chasseurs de chaque bataillon et de ses 3 compagnies de carabiniers, arrive à Arras.
Durant l'année 1804, il ne cesse de s'entrainer et de s'équiper. Le 16 Février 1804, Napoléon ordonne à Berthier de fournir des sabres, des épaulettes vertes ou rouges, des capotes et des bonnets qui manquent aux compagnies des grenadiers de la Réserve d'Arras. Le livret d'inspection du bataillon d'Elite du 12e Léger établi à Arras le 4 octobre 1804 nous apprend que : "les shakos (des fusiliers) sont en très mauvais état et ont besoin d'être remplacés, les bonnets à poils des grenadiers (carabiniers) sont beaux et neufs".
Le 3 septembre 1804 (16 fructidor an 12), Napoléon écrit depuis Aix-la-Chapelle au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre aux colonels des 12e régiment d'infanterie légère (Lainé) et 56e régiment de ligne (Boutroüe) qui sont au camp d'Arras de se rendre à leur régiment pour veiller eux même à la réorganisation de ces corps" (Correspondance générale, t.4, lettre 9162).
En Février 1805, Oudinot prend le commandement de la division. Les hommes ont été reconditionnés, entrainés et équipés.
Le 28 Février 1805 (9 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis Paris au Maréchal Berthier : "Le bataillon d'élite du 12e léger ne peut pas être à Belle-Isle-en-Mer, comme le porte votre état; c'est une erreur de bureau.
... Les compagnies de grenadiers et de chasseurs d'Arras seront ainsi composées : 2 officiers, 1 sergent-major, 1 caporal-fourrier, 4 sergents, 8 caporaux, 2 tambours, 110 soldats, 2 élèves ayant le rang de sergents, choisis dans le prytanée de Saint-Cyr, âgés de plus de dix-huit ans, qui joindront leur bataillon avant le 1er germinal. La compagnie sera donc de 130 hommes, qui, multipliés par 6, portent le bataillon d'élite à 780 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8371; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9615).
Le 21 mars 1805 (30 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, le bataillon d'élite du 12e régiment d'infanterie légère ne peut pas être à Belle-Isle-en-Mer, comme le porte votre état; c'est une erreur de bureau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9715).
En Juin 1805, la division quitte Arras pour Boulogne. Le 16 Août, l'ordre de rallier Strasbourg arrive. La division Oudinot est placée dans le 5e Corps du maréchal Lannes. Le bataillon du 12e Léger forme le 5e régiment d'élite avec son homologue du 15e Léger. Le régiment est commandé par Desailly, colonel du 15e Léger, et le bataillon du 12e Léger (785 hommes) par le chef de bataillon Polard.
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 5e Régiment, le Bataillon d'élite du 12e Léger, sur un effectif de 785 hommes, en a 622 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 12e Léger a au Bataillon d'élite à l'Armée des Côtes, avant garde, 720 hommes sont présents, 65 aux hôpitaux, total 785 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 1er Fructidor que 2 hommes du 12e Léger doivent Paris le 6 pour arriver à Wimereux le 16 Fructidor "Pour compléter les bataillons d'élite de ces régiments" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 3e Brigade, 5e Régiment. Desailly, Colonel du 15e d’Infanterie légère. Chef de Bataillon Polard, du 12e ; 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 720 présents à Wimereux. Chef de Bataillon du 15e, 1 Bataillon, 785 hommes au complet ; 723 hommes présents à Wimereux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le Bataillon d'élite du 12e Léger a une proportion formidable de soldats aguerris dans ses rangs : 622 sur un effectif de 785 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Le "Travail de M. le maréchal Berthier, ministre de la guerre, avec S. M. l'Empereur et Roi.
Du 24 fructidor an 13 (11 septembre 1805)" indique : "23° Proposition de décréter qu'il est accordé, à titre de gratification, au général de brigade Valory, en considération de ses services, une somme de 15,699 fr. 28 (dont il se trouve reliquataire envers le 12e régiment d'infanterie légère, qu'il commandait avant sa promotion au grade de général de brigade). Décret signé." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 562).
Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN,
Bataillon du 12e régiment d'infanterie légère. Niederhausbergen, Mittelhausbergen, Oberhausbergen.
Id. 15e id., Suffelweiersheim, Mundolsheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
5e régiment d'élite. Bataillon du 12e Léger, 682 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN.
Bataillon du 12e d'infanterie légère. Grossweier.
Id. 15e id. Haselbach, Unter-Michelbach ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 4 Vendémiaire (26 septembre), "A 6 heures du matin, le reste du corps d'armée s'est mis en mouvement, s'est dirigé sur Rastatt et a pris ses cantonnements ainsi qu'il suit :
... 3e brigade aux ordres du général RUFFIN.
Bataillon du 12e d'infanterie légère. Rastatt.
Id. 15e id. Rastatt ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).
"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
8 bataillons à Pforzheim ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
12e à Zatzenhausen et Münster ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Id. 12e et 15e. Sargroningen ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).
Le 4 octobre 1805 (12 vendémiaire an XIV), Napoléon écrit depuis Ludwigsburg, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre à un capitaine, un lieutenant et à 120 hommes des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère de partir de Paris et de Cherbourg où ils se trouvent, du 20 vendémiaire au 1er brumaire, et de se diriger sur Spire pour compléter leurs bataillons d'élite ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 194; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10953).
Fig. 2 Chef de bataillon d'infanterie légère, division Oudinot, 1805-1806, d'après un dessin de Voltz |
Les grenadiers de la réserve s'illustrent bientôt à Wertingen le 8 Octobre contre les Autrichiens.
Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 1ère Division du 5e Corps d'Armée, qu'un détachement du 12e Régiment d'Infanterie légère doit arriver le 17 Brumaire à Spire. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).
Après la capitulation d'Ulm, le 20 octobre, les hommes d'Oudinot poursuivent les forces autrichiennes et celles des Russes arrivées trop tard pour secourir Mack.
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le Bataillon d'élite du 12e Léger comprend 21 Officiers et 660 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Le 27 octobre, Les Grenadiers d'Oudinot passent l'Inn à Braunau.
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 1re Division du 5e Corps. Général de Division. OUDINOT. 2e Bataillon de Sapeurs ; 1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons; 2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons; 3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons; 4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons; 5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Les Grenadiers entrent dans Linz le 2 novembre.
Le 4 novembre, la division combat les Russes à Amstetten et les repousse trois fois, puis continue la poursuite.
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
3e Brigade Ruffin.
12e Régiment d’infanterie légère. 23 Officiers et 469 hommes prêts à combattre ; 116 hommes détachés sur les derrières ; 125 hommes aux hôpitaux ; 45 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
Le 13 novembre, les grenadiers s'emparent des ponts qui mènent à Vienne. Le 14, le corps d'Oudinot arrive à Stocherau et se rééquipe avec du matériel autrichien. Le 16, ils arrivent sur les hauteurs d'Hollabrunn et combattent les Russes de Bagration. Le terrain reste aux Français et Oudinot y est blessé.
Les grenadiers d'Oudinot donnent à la fin de la bataille d'Austerlitz, restant en réserve la plus grande partie de la bataille.
"Schoenbrunn, 2 nivôse an XIV (23 décembre 1805).
L'Empereur a passé avant-hier la revue de la division du général Saint-Hilaire. Sa Majesté a vu avec plaisir les braves régiments qui la composent, et qui ont tant contribué au gain de la bataille d Austerlitz, dans une aussi bonne tenue que s'ils sortaient de leurs quartiers d'hiver.
L'Empereur recommande au général Songis, commandant l'artillerie, de faire distribuer sur-le-champ les armes et toutes les baïonnettes dont les corps peuvent manquer et qui sont à échanger ; Sa Majesté recommande aussi aux généraux de veiller à ce que l'on confectionne promptement les capotes.
L'Empereur a passé hier la revue de la garde et de la division des grenadiers du général Oudinot : il témoigne sa satisfaction sur la bonne tenue de ses troupes. Il a vu avec peine que le 12e régiment d'infanterie légère manque de baïonnettes, et que le chef de bataillon, quoiqu'il commande depuis deux mois, ne connaît pas tous les détails de son administration. Un chef de bataillon ne doit pas se donner de repos, qu'il ne soit instruit de tous les détails ; il doit même connaître le nom et le mérite des officiers et des soldats de son bataillon, lorsqu'il y a six mois qu'il le commande. Quant aux capitaines, ils doivent non seulement savoir le nom de leurs soldats, mais même le pays dont ils sont et tout ce qui les intéresse ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5368; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 247).
La division reprend le chemin de la France et arrive à Strasbourg en Février 1806, puis occupe la principauté de Neuchâtel, donnée à Berthier.
Le 8 mars 1806, Murat écrit à l'Empereur et Roi : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté l’état des effets d'habillement qui sont nécessaires au 12e régiment d'infanterie légère pour habiller les recrues, et celui des sommes dues au même régiment pour indemnité de logement, chauffage et fourrages. Je supplie Votre Majesté de vouloir bien me faire connaître ses ordres, sur ces diverses réclamations. Je suis avec le plus profond respect, etc." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 173, lettre 2274).
Le 1er avril 1806, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au général Oudinot qui est à Neuchâtel de faire partir le bataillon d'élite du 3e régiment d'infanterie légère pour Parme où il rejoindra son régiment et ceux du 2e et 12e d'infanterie légère pour Paris où ils rejoindront également leur régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 370 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11816).
Le 9 mai 1806, à Saint-Cloud, l'Empereur ordonne : "Au moment de la rentrée de la Grande-Armée en France, il sera versé par le payeur-général de la dite armée, dans la caisse des payeurs des divisions et par ceux-ci dans les caisses des corps, les sommes nécessaires pour payer la solde des mois de janvier, février, mars et avril.
Les corps qui composent la division du général Oudinot ... recevront sur-le-champ la solde de ces quatre mois ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5373).
Le 9 mai 1806, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Louis, commandant les forces militaires dépendant du Gouverneur de Paris : "Faites-vous rendre compte si les bataillons d'élite des 2e et 12e légère qui sont à Paris sont soldés de janvier, février, mars et avril. S'ils ne le sont pas, faites-les solder sur-le-champ et que dimanche à la parade ils aient reçu tout ce qui leur revient. Les sommes nécessaires seront versées dans la caisse des quartiers-maîtres pour qu'ils donnent à chaque soldat deux bons de double paye jusqu'à ce qu'ils soient entièrerement soldés. Veillez à ce qu'on mette sur-le-champ au complet les masses de linge et chaussures" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12095).
Le 30 mai 1806, Murat écrit à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur de recommander à vos bontés le capitaine Berol, du 12e régiment d'infanterie légère (carabiniers) et officier dans la Légion d'honneur. Ce brave officier compte vingt-deux ans de services distingués, il a fait avec honneur les campagnes d'Italie et doit le grade qu'il occupe et la décoration dont il est honoré à l'attention que Votre Majesté a daigné faire à ses actions. Il recevrait la récompense la plus honorable qu'il puisse ambitionner si Votre Majesté voulait bien lui accorder la faveur de servir dans sa garde. Je connais depuis longtemps ses talents militaires, sa bravoure et son zèle, et je puis assurer que Votre Majesté n'a pas un sujet plus fidèle" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 217, lettre 2341).
En Juillet 1806, le bataillon d'Elite du 12e Léger rejoint son régiment, la division Oudinot étant dissoute.
III/ LE RETOUR DU BATAILLON D'ELITE ET L'ENTREE EN CAMPAGNE DES DEUX PREMIERS BATAILLONS, SEPTEMBRE 1806
- 1805-1806 : le 12e Léger en France
Le 13 février 1805 (21 pluviôse an 13), à Paris, "On propose de suspendre de ses fonctions le général de brigade Valory, « jusqu'à ce qu'il soit libéré envers le 12e régiment d'infanterie légère des 15.699 fr. 28, dont il se trouve reliquataire envers ce corps, par suite d'infractions aux règlements»"; "Approuvé", répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3195; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 31 - Note : De la main de Maret, sans signature ni date, extraites du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 24 pluviôse an 13 - 13 février 1805).
Le 19 mars 1805 (28 ventôse an 13), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... On incorporera, de plus, dans la 82e, à la Martinique, ... 227 hommes du 12e d'infanterie légère, portés par la frégate Le Président ...
Le ministre donnera les ordres pour que les détachements .... du 12e d'infanterie légère, qui vont être incorporés dans la 82e à la Martinique, soient effacés de la matricule des corps; et que sur-le-champ ces corps reforment les compagnies et se complètent ...
Le ministre fera ensuite imprimer l'état de tous les éléments qui entreront dans la composition de corps, et cet état sera adressé aux commissaires des guerres et aux inspecteurs aux revues, afin que les officiers et soldats qui arriveraient fussent envoyés aux corps respectifs.
Il proposera aussi les officiers de ces régiments et des bataillons qui ont appartenu à ces corps, et qui viennent des colonies, vu que ces corps doivent être considérés comme cadres pour recevoir les officiers qui ont été éparpillés ou faits prisonniers, et qui reviennent sans cesse" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 59 ; Correspondance générale, t.5, lettre 9702).
Le 24 avril 1805 (4 floréal an 13), Napoléon écrit depuis Stupinigi au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, ... Donnez l'ordre au bataillon du 12e régiment d'infanterie légère qui est à Belle-île et à Nantes, et à tous les détachements de ce corps, hormis au bataillon d'élite qui est à Arras, de se rendre à Versailles, ainsi que le dépôt de ce régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9891).
Le 19 Floréal an 13 (9 mai 1805), Murat écrit au Ministre de la Guerre : "Monsieur le maréchal ministre, monsieur le général Oudinot a dû renvoyer à votre division l'affaire de monsieur Bérol, capitaine au 12e régiment d'infanterie légère, accusé d'avoir témoigné hautement son opposition à Sa Majesté l'Empereur et Roi. Je suis bien convaincu que cette accusation est l'effet de la calomnie. Je connais depuis longtemps le capitaine Bérol pour un franc et loyal militaire, très attaché à la personne de Sa Majesté et incapable de rien faire, ni de rien dire qui puisse être contraire aux intérêts de son souverain. Je prie Votre Excellence de ne point retirer à ce brave officier la confiance qu'il mérite et qu'il justifiera de plus en plus" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 3, p. 420, lettre 1980).
Au cours de l'année 1805, le 12e Léger reste en France sous l'autorité de son nouveau Colonel : Jean Baptiste Jeanin nommé en Août 1805. Le Colonel fait former suivant le règlement 3 Compagnies de Voltigeurs (une par Bataillon de guerre) dans son unité.
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 12e Léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillons à Paris, 1ère Division militaire, pour 1005 hommes présents, 42 détachés ou en recrutement, 80 embarqués, 61 aux hôpitaux, total 1188 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Le Régiment finit par stationner à Paris; en effet, le 16 août 1805 (28 thermidor an 13), Napoléon écrit depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "... Donnez ordre au 12e régiment d'infanterie légère qui est à Versailles de se rendre à Paris ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10581).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 29 Thermidor que le 12e Régiment d'infanterie légère (800 hommes) doit quitter Versailles sur-le-champ pour Paris "Pour remplacer le 18e rég. de ligne" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
Le 31 août 1805 (13 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "En conséquence des différents mouvements que j'ai faits avant-hier, les 17e légère ... manque d'un chef de bataillon ... Mon intention est que vous me présentiez un capitaine de grenadiers instruit du 12e légère pour le 17e ... Présentez-moi le plus tôt possible [ces nominations].
[Je vous] recommande de me présenter des capitaines ayant six [ans] de grade [et fait la] guerre avec distinction, instruits. Vous sentez que dans le moment où se trouve l'armée [il faut que] ces nominations me soient présentées de suite. Prenez donc les renseignements nécessaires" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10713).
Le 8 novembre 1805 (17 brumaire an 14), l'Empereur, depuis Linz, établit le Décret suivant : "ARTICLE 1er. Il sera formé une armée du Nord, composée de six divisions : deux divisions se réuniront à Anvers ; deux autres divisions seront composées des troupes de l'avant-garde du corps de réserve de Mayence et de l'avant-garde du corps de réserve de Strasbourg. La division de Mayence se réunira à Juliers, et celle de Strasbourg dans cette ville.
Les deux autres divisions seront formées de toutes les troupes françaises et bataves qui se trouvent en Batavie et se réuniront à …
ART. 2. Le connétable de l'Empire aura le commandement de cette armée.
ART. 3. Les deux divisions qui se réunissent à Anvers seront composées ainsi qu'il suit, savoir :
La 2e division, d'un bataillon formé de six compagnies complétées chacune à 100 hommes, du 2e régiment d'infanterie légère ; d'un bataillon de six compagnies complétées chacune à 100 hommes, du 12e régiment d'infanterie légère ; du corps des grenadiers de la réserve de Rennes (les grenadiers de la réserve de Rennes se rendront d'abord à Evreux, où ils séjourneront ; le connétable les passera en revue, et ils n'en partiront que dans le cas où leur présence serait jugée nécessaire à Anvers;) du 22e régiment de ligne ; d'un des régiments de ligne italiens, qui sont à Boulogne ...
ART. 9. Tous les corps qui doivent former les deux divisions d'Anvers partiront douze heures après la réception de l'ordre qui leur sera adressé, et ces ordres seront expédiés et partiront immédiatement après la réception du présent décret ...
ART. 10. Le général Collot commandera les deux divisions d'Anvers ; le général Lagrange commandera, sous ses ordres, la première division ...
Les deux généraux de brigade de chaque division seront désignés par le connétable, sur la proposition du général Collot …" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9466).
Le 10 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je voudrais faire camper autour de Paris les 2e, 4e, 12e et 58e régiments formant à peu près douze bataillons, depuis le 15 août jusqu'au 1er octobre afin de bien reformer à la discipline ces quatre régiments. Faites-moi connaître si vous en avez les moyens et quelle dépense cela me fera" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12691).
Le même jour (10 août 1806), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Mon intention est de réunir autour de Paris, dans un seul camp, les 2e, 4e et 12e d'infanterie légère et le 58e d'infanterie de ligne, formant douze bataillons et près de 9,000 hommes. Je désire qu'il y ait campés avec eux un général de brigade et un adjudant commandant, pour les exercer et soigner leur instruction.
Le camp sera dressé le 16 août et durera jusqu'au ier octobre. Faites-moi connaître le général qu'on pourrait charger du commandement de ce camp, ainsi que le lieu où l'on pourrait le placer" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10631 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12695).
Le 14 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre que le 18 août, les 2e et 12e régiment d'infanterie légère campent sur les hauteurs de Meudon et les 4e légère et 58e de ligne, le 20. Ce camp sera sous les ordres du gouverneur de Paris et sous le commandement du général Macon qui y campera, ainsi que les colonels et tous les officiers.
Vous ferez mettre à ce camp une compagnie d'artillerie à pied avec quatre ou six pièces afin qu'on puisse manoeuvrer. Vous prendrez les mesures nécessaires pour que ce camp dure jusqu'au 20 septembre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12715).
Le même jour (14 août 1806), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Mon intention est que les 2e, 4e, 12e et 58e campent sur les hauteurs de Meudon, afin que l'air soit saint. Il y a là de très belles plaines où la récolte doit être faite. Faites reconnaître le camp" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12719).
- 1806 : Le 12e Léger entre en campagne
Capitaine Romain Dupré (Communication de Mr M. Lint) |
Constatant les préparatifs de la Prusse, l'Empereur réorganise ses troupes en Allemagne et dans le reste de l'Empire. Le 19 septembre 1806, il écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major Génénral de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le roi de Hollande sera le 2 octobre avec un corps considérable de troupes à Wesel. Il faut que le général Songis donne, sur-le-champ des ordres pour que la division du général Dupas, à Mayence, composée du 28e d’infanterie légère, du 14e de ligne, du 2e d'infanterie légère et peut-être du 12e d'infanterie légère ait 10 pièces d'artillerie attelées et en bon état sans que pour cela on en fasse rétrograder de Mayence, mais le général Songis donnera des ordres pour qu'on les attelle en levant des chevaux dans le pays ou de toute autre manière ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12978).
Le même jour, il écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au gouverneur de Paris de former le 2e régiment d'infanterie légère à deux bataillons bien complets de 1,000 hommes chacun, si cela est possible; de faire la même chose pour les 4e et 12e régiments d'infanterie légère et de faire partir ces bataillons : ceux du 2e léger le 21, par la route de Meaux; ceux 12e léger par la route de Dammartin; et ceux du 4e, un bataillon par la route de Meaux, et un bataillon par la route de Dammartin ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10825 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12984).
Le 20 septembre 1806, à 6 heures du matin, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vous envoie le mouvement de l'armée.
… Il faut que le général Songis prenne des mesures pour que la division du général Dupas, qui se réunit à Mayence, ait dix pièces d'artillerie, mais sans faire faire de pas rétrograde à l'artillerie de l'armée. Cette division est composée des 2e, 12e et 28e d'infanterie légère et du 14e de ligne ; je compte y joindre deux autres régiments. Ce sera là le corps d'observation de la France et le corps d'appui de l'armée du roi de Hollande…" ( Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10827 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13003).
Le même jour, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le major Pouchelon du 33e régiment d'infanterie de ligne sera employé pour commander le 1er et le 2e bataillon de dragons à pied qui se réunissent à Strasbourg et le major Jamin du 12e régiment d'infanterie légère le 3e et le 4e bataillon. Il faut donc que ces deux officiers soient rendus à leur poste avant le 27 septembre si cela est possible" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 666 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13014).
De son côté, toujours le 20 septembre 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre rend compte des dispositions prises pour le départ des grenadiers et chasseurs de la garde et pour leur arrivée en relais à Worms et à Bingen, ainsi que des mesures adoptées pour le transport des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère"; Napoléon lui répond : "Il faut faire partir les corps comme je l'ai ordonné. Si le mouvement de ces corps par des voitures est trop difficile, il n'est pas tellement urgent qu'ils ne puissent aller à pied. Il faut faire donner à ma garde tout ce dont elle a besoin. Je ne vois pas de quelle autorisation vous avez besoin pour ordonnancer cette somme selon le chapitre de votre budget" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 675).
Le 22 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, il sera formé un 8e corps de la Grande Armée composé de divisions. Ce corps se réunira à Mayence. Les deux généraux commandant ces divisions seront les généraux Lagrange et Dupas. L'adjudant commandant Cortez sera attaché à la division du général Dupas ; l’adjudant-commandant Dalancourt sera attaché à celle du général Lagrange. Les généraux de brigade Veaux, La Val et Desenfans seront sous les ordres du général Lagrange. Les généraux de brigade Buget et Schramm seront sous les ordres du général Dupas. La division du général Lagrange sera composée des 4e et 12e d'infanterie légère ; du 1er régiment de légère (sic) et du 1er d'infanterie légère italien ... Ce 8e corps sera sous les ordres du maréchal que je nommerai incessamment ... Chacune de ces deux divisions aura huit pièces d'artillerie …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13071).
Le 28 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, faites partir sans délai un officier, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux et 200 hommes du 32e pour Mayence où ils recevront des ordres pour rejoindre leurs régiments. Faites partir également 100 hommes des 2e, 12e et 4e d'infanterie légère. Ce détachement de 500 hommes vous le ferez partir sous les ordres d'un officier supérieur pour Mayence où ils recevront de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 705 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13115).
Le 1er octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, je vous ai nommé au commandementdu 8e corps de la Grande Armée ... Le 8e corps de la Grande Armée doit être composé de deux divisions, commandées l'une par le général Dupas et l'autre par le général Lagrange ... Les régiments composant le 8e corps d'armée sont le 2e, le 4e et le 12e d'infanterie légère ... Le 12e régiment arrivera le 8 octobre par la route de Bingen ... Aussitôt que vous aurez plus de 5,000 hommes et neuf pièces de canon attelées, vous pourrez vous porter à Francfort. Vous trouverez ci-joint une instruction qui vous servira de guide en cas d'événement ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10925 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13188).
Le même jour, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin, je partirai ce soir à neuf heures. Je serai à Aschaffenburg demain matin vers six ou sept heures, et probablement avant six heures du soir à Wiirzburg. J'ai nommé le maréchal Mortier commandant le 8c corps d'armée, qui sera composé des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère, du 58e de ligne, des deux régiments italiens, du 4e de dragons et du 26e de chasseurs, de dix-huit pièces d'artillerie attelées et de vingt-quatre caissons" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13173).
Le 1er octobre 1806 encore, depuis Mayence, Napoléon écrit dans une première lettre, au Général Kellermann : "... Le 2e et le 4e d'infanterie légère seront à Worms l'un le 8 et l'autre le 9 octobre, prenez des mesures pour qu'ils trouvent des bateaux à Worms qui les transporte à Mayence ... Le 2e régiment d'infanterie légère, le 4e et le 12e qui arrivent par Bingen, et l’artillerie qu'on prépare à Mayence pour le 8e corps de la Grande Armée se tiendront prêts, sous les ordres du général de division Dupas, à partir pour prendre position à Francfort. J’enverrai l'ordre du départ, il faut que cette division soit prête à quitter Mayence du 10 au 12 octobre..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13186).
Puis, le même jour, toujours depuis Mayence, dans une deuxième lettre : "Mon cousin, j’ai donné le commandement du 8e corps de la Grande Armée au maréchal de l’Empire Mortier. Ce corps doit se réunir à Mayence. Il doit être composé des 2e, 4e et 12e régiments d’infanterie légère, du 58e régiment de ligne et de deux régiments italiens qui sont partis de Paris et d'Orléans pour se rendre ici, du 4e de dragons et du 26e régiment de chasseurs. Ce corps d'armée formera deux divisions, il aura 18 pièces d’artillerie attelées et 24 caissons des transports militaires. Deux compagnies d'artillerie ont dû être envoyées de Strasbourg pour ces pièces, et une compagnie d'artillerie à cheval est en marche de l'intérieur. J'ai ordonné au maréchal Mortier de se porter sur Francfort et d'occuper ce poste dès qu'il aura 6 000 hommes réunis et 9 pièces de canon attelées. Il aura pour objet de protéger Mayence. Je me réserve d'ailleurs de lui faire passer des ordres que les circonstances me mettront dans le cas de lui donner. Il est convenable que la totalité des troupes du 8e corps d'armée soit entièrement à la disposition du maréchal Mortier" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13185).
Ce corps d'Armée nouveau qui se forme autour de Mayence (le 8ème Corps), ne prend pas part aux premières opérations de la campagne. Il ne part, en effet, de Mayence qu'après les victoires d'Iéna et d'Auerstaedt qui virent le quasi anéantissement de l'armée prussienne.
Le 22 octobre 1806, l'Empereur écrit depuis Dessau au Général Junot, Gouverneur de Paris : "Je reçois votre lettre du 14. Je vois avec plaisir que vous vous occupez de l'instruction et de l'administration des régiments que je vous ai laissés ... Vous ne m'avez pas envoyé l'état de situation des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère"(Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11050 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13306).
Le 25 octobre 1806, Napoléon écrit depuis Potsdam, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’Administration de la guerre : "Monsieur Dejean, faites partir au 6 novembre 120 hommes du 14e de ligne, 120 du 12e légère, 120 du 2e légère, 120 du 4e légère, 120 du 25e légère, 120 du 64e, 120 du 108e, 120 du 48e, 120 du 13e légère et 120 du 32e, commandé chaque détachement par un officier, deux sergents, deux caporaux avec deux tambours. Ces détachements se dirigeront sur Mayence, Erfurt, Wittenberg et Berlin..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13332).
Le 30 octobre 1806, depuis Berlin, Napoléon écrit au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Faites partir le 4 novembre de Paris ... 200 hommes du 12e légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 752 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13374).
Le 8e Corps est d'abord chargé d'occuper la Hesse et de désarmer l'armée hessoise. On entre donc dans Cassel le 1er Novembre. Les restes des forces prussiennes s'étaient réfugiés dans les forteresses de l'Allemagne du Nord et attendaient l'appui de leur allié russe qui s'était positionné sur la Vistule.
Napoléon ayant décidé de marcher vers la Pologne contre l'armée russe, et de franchir la Vistule, le 8e Corps est chargé d'entrer en Hanovre avec mission de gagner Berlin et la Prusse, de garder le pays entre Elbe et Oder et d'observer la Poméranie suédoise où les Anglais et les Suédois pouvaient combiner une expédition. Ainsi, le 4 novembre 1806, depuis Berlin, l'Empereur écrit au Roi de Hollande : "Mon Frère, le maréchal Mortier se range sous vos ordres, et vous commandez en chef dans le Hanovre et les villes hanséatiques. Je suppose qu'au plus tard le 10 vous serez à Hanovre, et que vous avez avec vous le 72e, le 65e et le 22e régiment français, et 7 à 8,000 Hollandais. Vous ferez occuper par 2 ou 3,000 Hollandais, autres que ceux que vous avez à l'armée, Emden et l'Ost-Frise, ce qui formera votre gauche et votre réserve. Le maréchal Mortier aura de son côté les 2e, 4e et 12e d'infanterie légère ; vous aurez donc six régiments français ; ce qui, avec les Hollandais, ne doit pas faire beaucoup moins de 20,000 hommes. Les deux régiments italiens, les troupes de Nassau et de Darmstadt et celles du grand-duc de Berg, qui sont à Wesel ou à Cassel, formeront un secours de 4 ou 5,000 hommes, dont, selon les circonstances, vous pourrez vous fortifier … Mon intention est que vous divisiez votre armée en deux corps ; que vous donniez au maréchal Mortier le commandement du 8e corps de la Grande Armée, que vous formerez de manière qu'il soit au moins de 12,000 hommes, avec le plus de cavalerie que vous pourrez et vingt-quatre pièces d'artillerie. Avec ce corps, le maréchal Mortier se rendra à Hambourg, prendra possession de la ville, ainsi que de Brême et de Lubeck …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11171 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13455).
Entre temps, toujours en Novembre 1806, Napoléon décidait de la formation d'une nouvelle réserve d'Elite confiée à Oudinot. Les compagnies de carabiniers et de voltigeurs du 3e bataillon du 12e Léger s'associaient à celles du 3e bataillon du 15e Léger pour former un 5e régiment provisoire de la division des grenadiers et voltigeurs de la Réserve.
Le 11 novembre 1806, Napoléon écrivait depuis Berlin, au Maréchal Mortier de former la 2ème division de son 8e Corps avec les 4e Léger, 122e et 58e de Ligne. En attendant ce dernier régiment, de le remplacer par le 12e Léger :
"Mon Cousin, le roi de Hollande s'en retourne dans son royaume. Vous avez donc le commandement de toutes les troupes. Mon intention est que vous en fassiez quatre divisions, dont deux divisions françaises, une division hollandaise et une division italienne ...
La deuxième division française sera composée du 4e régiment d'infanterie légère et des 22e et 58e de ligne. Ce dernier régiment sera le 20 novembre à Wesel ; jusqu'à ce qu'il soit arrivé, vous le remplacerez par le 12e d'infanterie légère, que vous pourrez cependant laisser encore une quinzaine de jours à Cassel, jusqu'à ce qu'il y soit relevé par un millier d'hommes, que j'ordonne au maréchal Kellermann de former à Mayence et d'y envoyer ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que mon intention est que vos deux divisions françaises soient toujours réunies. Chacune des divisions doit avoir douze pièces de canon que vous vous occuperez d'organiser en Hanovre. Lorsque le 58e sera arrivé, je retirerai le 12e et le 15e, qui arrivent également le 20 à Wesel, auxquels je donnerai une autre destination.
Envoyez-moi la formation de votre armée sur ces bases …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13544).
Le 12 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre au général Lagrange gouverneur de Kassel de faire partir le 16 pour le blocus de Hameln le 12e régiment d'infanterie légère et de garder à Kassel le régiment italien qui doit y arriver le 15 pour en former la garnison" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 798; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13547).
Le 13 novembre 1806, depuis Berlin, l'Empereur écrit au Général Lagrange, Gouverneur de Hesse-Kassel : "… D'après tous les renseignements que vous me donnez de la tranquillité des habitants du pays je désire que fassiez partir pour Hameln la 12e légère et que vous la fassiez remplacer par le 2e régiment italien ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13567).
Le 14 novembre 1806, l'Empereur écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "Monsieur Dejean ... J'ai laissé à Paris six bataillons ; je désire que le gouverneur en voie un par jour, de sorte qu'il les ait tous vus en une semaine. Faites-vous rendre compte de leur administration. Il faut que ces six bataillons me fournissent, avant le mois de février prochain, 6,000 hommes pour Paris et mes réserves de l'intérieur. Si on les envoie à Orléans, ils croupiront dans l'oubli et ne feront plus rien qui vaille. Faites-vous rendre compte de l'état de situation des 2e, 12e et 4e, et portez tous vos soins à ce que les bataillons de guerre de ces corps soient à l'effectif de 140 hommes par compagnie ; ce qui fait 1,240 hommes par bataillon et 2,500 hommes pour les bataillons qui sont à l'armée ; je dis à l'effectif, parce que les malades et absents à leur départ de Paris doivent y être compris ... Vous vous entendrez avec le gouverneur de Paris pour faire partir par mois et par détachements 5 à 600 hommes, tout ce qui est nécessaire pour porter ces corps ... au complet de l'effectif demandé ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11254 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13578).
Le 16 Novembre 1806, le 12e Léger est envoyé avec une division hollandaise que Mortier a prise sous son autorité au retour du roi Louis en Hollande, pour bloquer la place de Hamelm avec Savary. L'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre au général Savary de se rendre sur-le-champ devant Hammeln. Il y prendra le commandement des troupes qui bloquent cette forteresse, en ayant soin de faire retrancher par de bonnes redoutes tous les postes du blocus. Il fera prendre sur la place de Rinteln des obusiers et des canons pour bombarder la ville et y mettre le feu et en accélérer la reddition. Il fera garnir les redoutes de petites pièces de campagne, afin d'empêcher l'ennemi de faire lever le blocus et de suppléer au petit nombre de troupes qu'il a par des retranchements et par un bon service. Il me fera passer l'état d'organisation du blocus et correspondra avec vous. Il tirera ses vivres et tout ce dont il aura besoin du pays d'Hanovre.
Le 12e régiment d'infanterie légère doit être parti aujourd'hui de Kassel pour Hameln; s'il n'était pas arrivé, le général Savary écrira au général Lagrange de le faire venir sans délai ...
Il sera commandant du blocus de Hameln par une commission spéciale. Il pourra accorder à la garnison une capitulation par laquelle elle sera prisonnière de guerre, les officiers sur parole, les soldats envoyés en France. Il aura soin que toutes les caisses des régiments et tout ce qui appartiendrait au roi de Prusse nous restent ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 804; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13588).
Puis, dans une deuxième lettre, adressée cette fois au Maréchal Mortier : "Mon Cousin, je reçois vos lettres du 12 et du 13. J'ai donné l'ordre au général Savary de se rendre devant Hameln pour prendre le commandement des troupes que vous y laissez, de les réunir devant cette place, de faire venir de Cassel le 12e d'infanterie légère, et d'en serrer vivement le blocus en construisant des redoutes et faisant venir de Rinteln des obusiers pour bombarder la place et la forcer à se rendre ... je vous recommande de réunir tous les Hollandais devant Hameln ; ce qui, joint au 12e d'infanterie légère, qui s'y rendra de Cassel, donnera au général Savary les moyens de prendre cette place, où je ne suppose pas qu'il y ait plus de 5,000 Prussiens" (Lettre de l'Empereur écrite depuis Berlin le 16 novembre 1806 - Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11268 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13600).
Le quartier général du 8e Corps s'établit à Hambourg dès le 19 Novembre.
En Janvier, la division Oudinot est au 8e Corps de Mortier. Le 7 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Mortier : "Je vous ai fait envoyer l'ordre de faire partir le 2e et le 15e d'infanterie légère pour Posen. Je suppose qu'à l'heure qu'il est ils sont en route. Le 12e d'infanterie légère doit vous avoir joint. Je vous laisse le maître d'attaquer la Poméranie suédoise, quand vous en jugerez l'occasion favorable. Prenez l'île de Rügen, si vous le jugez convenable, et bloquez ou assiégez Stralsund ; mais n'employez pour cela que le nombre de troupes nécessaires. Tenez le reste de vos troupes en repos et en santé ; cantonnez-les. Faites faire des magasins de biscuit ; organisez vos transports avec des charrois du Mecklenburg, et tenez-vous en mesure de vous transporter partout où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 13980).
- 1806 : Les éléments restés en France
Le 10 novembre 1806, l'Empereur écrit depuis Berlin, à Cambacérès, Archichancelier de l'Empire : "Mon Cousin … Je vois avec peine qu'on arrête des diligences. Il faut éveiller la sollicitude de la police et déployer un peu de forces. Voyez le ministre Dejean et le gouverneur de Paris. Mon intention est que les quatre dépôts de dragons qui sont à Paris fournissent chacun un détachement de 30 hommes commandés par un officier ; ces quatre détachements, formant 120 hommes, seront répartis sur les routes de Chartres, sur les confins de l'Orne, du côté des Andelys et d'Évreux. Pour peu que le mal augmente, on formera sur-le-champ un camp volant composé des carabiniers et voltigeurs des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère, des 120 dragons et de plusieurs brigades de gendarmerie. Cette force, faisant 5 ou 600 hommes, se rendra successivement à Évreux, aux Andelys, à Laigle, et, s'il est nécessaire, du côté de Domfront, arrêtera les mauvais sujets et fouillera les forêts. Cela rassurera les bons citoyens et comprimera ce commencement de malveillance …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11224 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13537).
- 1807 : poursuite de la campagne et retour en France
Le 9 février 1807, le major Janin du 12e Léger est blessé près d'Ostrolenka ou une semaine plus tard aura lieu un combat contre les Russes. Dans la vaste réorganisation de son armée qui suit l'indécise bataille d'Eylau de Février 1807, Napoléon fait venir des renforts de tout son empire et chez ses alliés anciens et nouveaux comme les Polonais. Le siège est mis devant Dantzig et Kolberg, on contient les Suédois devant Stralsund, les divisions essaient d'hiverner le mieux possible.
Le 20 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Liebstadt, au Maréchal Mortier : "Mon Cousin … Je vous ai donné l'ordre d'envoyer à Thorn le 65e. Je vous laisse le maître de m'envoyer aussi le 12e ou tout autre régiment ; je m'en rapporte à votre zèle pour mon service. Si vous pouvez rester devant Stralsund seulement avec trois régiments, restez-y et expédiez-m'en trois ici. Les 3,000 Hollandais qui se trouvaient à Cassel ayant été renvoyés à Hambourg, le maréchal Brune pourrait vous faire passer un millier d'hommes. D'ailleurs ces trois régiments pourront vous être remplacés à la belle saison. Ce seraient le 15e de ligne, parti en poste de Paris, et le 31e léger, qui doit être arrivé à Mayence. Ainsi donc vous avez reçu l'ordre de m'envoyer le 65e ; si vous pouvez, envoyez-m'en un ou deux autres, car il est possible que de nouveaux événements aient lieu avant un mois ou quarante jours, et que l'arrivée de ces trois régiments fut d'une grande utilité …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11842 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14347).
Le 10e corps, sous les ordres du Maréchal Lefebvre, arrive devant Danzig le 10 du mois de mars ; son effectif est d'environ 14.000 hommes d'infanterie et 2400 hommes de cavalerie. Il doit être bientôt renforcé par les 19e, 44e et 72e Régiment, de ligne, par le 12e Régiment d'infanterie légère et par les Bataillons de la Garde de Paris : ces cinq Corps ont un effectif total de 5000 hommes environ (Journal du siège - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 86).
Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Clarke : "… Ecrivez au commandant de Hameln que j'ai donné l'ordre de garder 3,000 hommes pour la garde de la place et des forts, et qu'il dirige le reste sur Stralsund. Envoyez ces dispositions au maréchal Mortier, et faites-lui connaître que je lui ai fait donner l'ordre de m'envoyer le 12e léger sur Marienwerder ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12011 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14577).
Le 12e Léger, conformément aux ordres de l'Empereur se rend donc à Marienwerd pour épauler le siège de Dantzig ... Le régiment intègre alors le 10e Corps, sous le commandement du Maréchal Lefebvre (qui y gagnera un titre de Duc). Les deux premiers Bataillons du 12e Léger sont à la Brigade Puthod (avec le 19e de Ligne), Division Michaud.
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que le 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, 12e, 14e, 32e et 58e de ligne seraient à un effectif de plus de 10000 ; ce qui supposerait 8 à 9 000 hommes sous les armes ...
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère |
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Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
12e Jannin |
Jamin |
Major |
|
1ère Division, 8e Corps 1ère Division, 8e Corps Camp de Saint-Lô 1ère Division |
Le 6 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guere, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 12e régiment d'infanterie légère qui doit être arrivé aujourd'hui à Marienwerder s'y reposera demain.
L'état de situation m'en sera envoyé et je déciderai où il doit se rendre. Vous demanderez au général Oudinot la situation de ses brigades. Mon intention est de mettre ce régiment sous ses ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1014; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15122).
Le 18 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lefebvre à Pietzkendorf : "… Le 12e d'infanterie légère, fort de 2,100 hommes, un des plus beaux de l'armée, vous sera destiné aussitôt que le feu commencera …" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12404 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15314).
Le 19 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, envoyez l'ordre à Dirschau au 12e régiment d'infanterie légère de partir demain à la pointe du jour pour se rendre au camp devant Dantzig. Le colonel enverra un officier prendre les ordres du maréchal Lefebvre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1046; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15326).
Le même 19 avril 1807 à midi, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lefebvre : "… Voilà enfin Danzig bloqué …
Je donne ordre au 12e léger, fort de 2,100 hommes, excellent régiment, de partir demain de Dirschau pour se rendre à votre quartier général ; tenez-le intact et en réserve pour les événements imprévus, car je vous préviens que je n'ai plus d'autre régiment à vous envoyer. Vous aurez donc en Français les 2e et 12 e d'infanterie légère, les 19e et 44e de ligne et le régiment de Paris; ce qui, avec les canonniers et sapeurs et les 19e et 23e chasseurs, formera près de 9,000 Français" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12422 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15341).
Le 23 avril 1807, à midi, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Lefebvre à Pietzkendorf : "… Vous ne me parlez pas du beau 12e que je vous ai envoyé ; en vérité, vous êtes un ingrat ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12458 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15403).
Le 5 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que les 12000 paires de souliers qui se trouvent à Marienwerder soient distribuées de la manière suivante, savoir :
… 500 au 2e d'infanterie légère
1000 au 12e idem …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1099 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15536).
Les 12, 13, 14 et 15 mai, les Russes tentent de débloquer Danzig. Le 74e Bulletin de la Grande Armée, daté de Finkenstein, 16 mai 1807, raconte :
"… le lieutenant général Kamenski, fils du feld-maréchal, avec deux divisions russes, formant douze régiments, et plusieurs régiments prussiens, ont été embarqués à Pillau. Le 12, soixante-six bâtiments de transport, escortés par trois frégates, ont débarqué ces troupes à l'embouchure de la Vistule, au port de Danzig, sous la protection du fort de Weichselmunde.
L'Empereur donna sur-le-champ l'ordre au maréchal Lannes, commandant le corps de réserve de la Grande Armée, de se porter de Marienburg, où était son quartier général, avec la division du général Oudinot, pour renforcer l'armée du maréchal Lefebvre. Il arriva en une marche dans le même temps que l'armée ennemie débarquait. Le 13 et le 14, l'ennemi fit des préparatifs d'attaque. Il était séparé de la ville par un espace de moins d'une lieue, mais occupé par les troupes françaises. Le 15, il déboucha du fort sur trois colonnes ; il projetait de pénétrer par la droite de la Vistule. Le général de brigade Schramm, qui était aux avantpostes avec le 2e régiment d'infanterie légère et un bataillon de Saxons et de Polonais, reçut les premiers feux de l'ennemi, et le contint à portée de canon de Weichselmünde. Le maréchal Lefebvre s'était porté au pont situé au bas de la Vistule, et avait fait passer le 12e d'infanterie légère et des Saxons pour soutenir le général Schramm. Le général Gardanne, chargé de la défense de la droite de la Vistule, y avait également appuyé le reste de ses forces. L'ennemi se trouvait supérieur, et le combat se soutenait avec une égale opiniâtreté.
Le maréchal Lannes, avec la réserve d'Oudinot, était placé sur la gauche de la Vistule, par où il paraissait la veille que l'ennemi devait déboucher ; mais, voyant les mouvements de l'ennemi démasqués, le maréchal Lannes passa la Vistule avec quatre bataillons de la réserve d'Oudinot. Toute la ligne et la réserve de l'ennemi furent mises en déroute et poursuivies jusquaux palissades, et, à neuf heures du matin, l'ennemi était bloqué dans le fort de Weichselmünde. Le champ de bataille était couvert de morts. Notre perte se monte à 25 hommes tués et 200 blessés ; celle de l'ennemi est de 900 hommes tués, 1,500 blessés et 200 prisonniers. Le soir on distinguait un grand nombre de blessés qu'on embarquait sur les bâtiments, qui successivement ont pris le large pour retourner à Koenigsberg. Pendant cette action, la place n'a fait aucune sortie, et s'est contentée de soutenir les Russes par une vive canonnade.
Du haut de ses remparts délabrés et à demi démolis, l'ennemi a été témoin de toute l'affaire. Il a été consterné de voir s'évanouir l'espérance qu'il avait d être secouru. Le général Oudinot a tué de sa propre main trois Russes. Plusieurs de ses officiers d état-major ont été blessés. Le 12e et le 2e régiment d'infanterie légère se sont distingués. Les détails de ce combat n'étaient pas encore arrivés à l'état-major …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 205; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12593).
Composition et effectifs du Corps de siège de Danzig au 15 mai 1807
10e Corps. — Maréchal Lefebvre, Commandant en chef.
Drouet, Général de Division, Chef d'Etat-major.
1ère Division : Général de Division Michaud : 12e Léger, 1ère Légion du Nord. Bataillon de Grenadiers saxons, Régiments du Prince Antoine (1 Bataillon), de Sanger, Bataillon de Bevilaqua. 10 Bataillons, 6120 hommes ... (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 300).
Le 75e Bulletin de la Grande Armée, daté de Finkenstein, le 18 mai 1807, reprends et complète ce récit : "Voici de nouveaux détails sur la journée du 15. Le maréchal Lefebvre fait une mention particulière du général Schramm, auquel il attribue en grande partie le succès du combat à Weichselmunde.
Le 15, depuis deux heures du matin, le général Schramm était en bataille, couvert par deux redoutes construites vis à vis le fort de Weichselmunde. Il avait les Polonais à sa gauche, les Saxons au centre, le 2e régiment d’infanterie légère à sa droite, et le régiment de paris en réserve. Le lieutenant général russe Kamenski déboucha du fort à la pointe du jour ; et, après deux heures de combat, l’arrivée du 12e d’infanterie légère, que le maréchal Lefebvre expédia de la rive gauche, et un bataillon saxon, décidèrent l’affaire. De la brigade Oudinot, un seul bataillon put donner. Notre perte a été peu considérable. Un colonel polonais, M. Paris, a été tué. La perte de l’ennemi est plus forte qu’on ne pensait. On a enterré plus de 900 cadavres russes. On ne peut pas évaluer la perte de l’ennemi à moins de 2500 hommes. Aussi ne bouge t’il plus, et parait très circonspect derrière l’enceinte de ses fortifications. Le nombre de bateaux chargés de blessés qui ont mis la voile est de quatorze ..." (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 209; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12604).
Après un siège minutieux et difficile, la ville de Danzig capitule le 26 mai. Les chef de bataillon Oudot et Corsin du 12e Léger y seront blessés en mai.
"77e BULLETIN DE LA GRANDE ARMEE.
Finkenstein, 29 mai 1807.
Danzig a capitulé …
Le 2e régiment d'infanterie légère, le 12e et les troupes de Paris, le général Schramn et le général Pulhod, se sont fait remarquer …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 214; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12691).
Fin Mai 1807, le 12e Léger passe sous le commandement de Lannes au corps d'Armée de Réserve à la deuxième division Verdier (1er et 2ème bataillons) formant la brigade Vedel avec le 2ème Léger.
Composition du Corps de Réserve du Maréchal Lannes (mai-juin):
1ère Division, Général Oudinot : 8 Régiments de Grenadiers, 16 Bataillons, 15 pièces, 6645 hommes.
2e Division, Général Verdier : 2e et 12e Légers, 3e (3 Bataillons) et 72e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 6508 hommes.
Artillerie : 482 hommes.
3e Division (Saxons), Général von Polenz : Infanterie et Artillerie, 8 Bataillons, 2 batteries, 3888 hommes.
Cavalerie saxonne : Cuirassiers et chevau-légers, 5 Escadrons, 704 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Heilsberg, 10 Juin : sept officiers du régiment sont tués, dont les chefs de bataillon Flat et Graillat. Bennigsen résiste avec énergie dans ses retranchements d'Heilsberg, puis, dans la crainte d'être coupé de Koenigsberg, il descend rapidement l'Alle par la rive droite.
Lannes et Mortier s'avançaient parallèlement par la rive gauche. Bennigsen les devance à Friedland, s'empare des ponts de cette ville et commence à passer sur la rive opposée, comptant prendre les Français de flanc. Lannes et Mortier avertissent l'Empereur et, avec leurs seules forces, contiennent l'ennemi pendant plus de douze heures.
Fig. 3 Carabinier en 1805 d'après le Manuscrit de Brunswick |
Cependant, Ney et Victor précipitent leur marche et arrivent avec l'Empereur sur le champ de bataille à quatre heures du soir (14 juin). L'ennemi se trouvait à présent dans une position critique. Il occupait le fond d'un entonnoir formé par le village de Friedland et entouré par une boucle de l'Alle. Son artillerie était restée sur la rive droite. Arrivé sur le champ de bataille, Napoléon s'écria : "Non, on ne surprend pas souvent l'ennemi dans une pareille faute !". Il charge alors Mortier de former la gauche en occupant le village d'Heinrichsdorf. Ce maréchal reçoit l'ordre de se tenir sur la défensive. Lannes est placé au centre, Ney à droite, au village de Posthenen. C'est de ce côté que Napoléon dirigera l'attaque décisive.
Les Russes, au contraire, concentrent tous leurs efforts contre la gauche de l'armée française, qui leur ferme directement la route de Koenigsberg. Pendant qu'ils sont occupés de ce côté, Ney pousse devant lui leur aile gauche et marche dans la direction du clocher de Friedland. Le maréchal Ney continuait ses progrès vers Friedland, lorsque l'artillerie russe, tirant par-dessus l'Alle, fit éprouver à l'aile droite des pertes énormes. Le général Sénarmont réunit alors les 36 bouches à feu des divisions, en forme deux batteries, avec 6 pièces en réserve; il prend position à 400 mètres de l'ennemi et tire en avançant constamment sa ligne de feu. Sous cet ouragan, les Russes sont rejetés sur Friedland, le maréchal Ney à leur suite. La garde russe essaye inutilement contre ses divisions une attaque de flanc, elle est écrasée par une charge de la division Dupont.
L'aile droite des Russes, attirée sur la route de Koenigsberg par la retraite calculée de Lannes et de Mortier, se hâte de revenir à Friedland dès qu'elle apprend le sort du centre et de la gauche. Mais Bennigsen avait fait sauter les ponts pour protéger sa fuite. Pressée entre les corps de Mortier, de Lannes et du maréchal Ney, l'aile droite, plutôt que de se rendre, passe la rivière à la nage sous les balles françaises, qui lui font perdre la moitié de son effectif. Les Russes s'enfuirent en désordre sur le Niémen. Le 12e Léger a eu de nombreuses pertes et blessés.
Le 4 août 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "Monsieur le général Clarke, je vous ai déjà fait connaître que la division du général Oudinot devait rester à Dantzig avec la division Verdier qui est composée des 2e et 12e d’infanterie légère et des 3e et 72e de ligne. Ainsi vous dirigerez sur Dantzig tous les détachements appartenant à ces quatre régiments et provenant soit des régiments provisoires, soit des bataillons provisoires de garnison de Küstrin, Spandau, Magdeburg, Stettin, Glogau, Wittenberg. Vous dirigerez également sur Dantzig tous les détachements du corps d'Oudinot qui se trouvent dans votre gouvernement …" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16105).
Le 2 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin … Les 2e et 12e d'infanterie légère et tous les détachements des régiments provisoires qui leur appartiennent se dirigeront sur Erfurt où ils recevront de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1408 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16681).
Le 8 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, répondez au maréchal Soult par un officier d'état-major. Faite-lui connaître que vous m'avez mis sous les yeux sa lettre du 22 octobre ; que je suis surpris que la division Verdier se trouve encore sur la Vistule ; qu'elle devrait être à Stettin, et que les 2e et 12e régiments devraient même être en marche pour Erfurt ...
Vous ferez connaître au maréchal Soult que ... aussitôt que je verrai les affaires s'éclaircir, son corps d'armée sera chargé de la garde de Stettin et de la Poméranie suédoise ; qu'il faut donc que je sache bien le jour où les deux régiments de la division Verdier arriveront à Stettin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1433; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16734).
Le 11 novembre 1807, depuis Fontainebleau, l'Empereur écrit au Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée : "Mon Cousin … La division Verdier sera dissoute ; les 2e et 12e légers se rendront à Paris …" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13345 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16756).
Le 13 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, faites-moi connaître quand ... les 2e et 12e légers à Erfurt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1444 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16774).
Le 23 décembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Milan, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre ... aux 2e et 12e d'infanterie légère qui arrivent à Mayence le 8 janvier de continuer leur route sur Paris ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16919).
Le régiment, de retour à Paris, est passé en revue par le Général Mouton. Après cette campagne éprouvante, il doit être rééquipé et les carabiniers reçoivent des shakos à la place de leurs bonnets d'oursin.
Le 13 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon intention est d'accorder une gratification de cent mille francs aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère ...
Vous ferez connaître aux conseils d'administration de ces régiments que mon intention est qu’il soit donné trois mois de solde aux officiers et deux mois aux sous-officiers et soldats, mais à ceux seulement qui ont assisté aux batailles soit d'Austerlitz, soit d'Iéna, soit de Friedland. Le surplus de cette somme, s'il en restait après la répartition de cette gratification, servirait à donner un supplément de deux mois de solde aux officiers et soldats qui auraient été blessés. Si la somme que j'ai fixée ne suffisait pas pour donner les trois mois de solde, on diminuera 15 jours aux officiers et 15 jours aux soldats. On vous rendra compte de l'opération ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 657 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17390).
- 1807 : Les éléments du 12e Léger demeurés en France
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division Militaire : "À l'heure qu'il est, le 3e bataillon du 2e d'infanterie légère doit être à l'effectif de 400 hommes. Celui du 4e à 1200 hommes ; du 12e à 1300 ; 15e à 1300 ; 58e à 1200, du 32e à 1350 hommes ; du 14e à 900 hommes et du 12e à 1100 hommes.
Il résulte des états qui me sont envoyés que, le 15 février, la situation du 3e bataillon du 21e léger était de 936 hommes ; le nombre de conscrits qu'il avait à recevoir de 1806, de 1807 et de la réserve était de 547 hommes, total 1483. Je suppose ces conscrits arrivés à l'heure qu'il est ; ce qui devrait vous faire un effectif de 10 000 hommes des 8 bataillons, et, en présence sous les armes, de 8 à 9 000 hommes. Faites-moi connaîtres ce qu’il en est" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14723).
IV/ LE 3eme BATAILLON ENVOYE A L'ARMEE DU PORTUGAL Août 1807-Août 1808
Le Portugal, de fait allié des Anglais, avait joué depuis 1801 d'une neutralité de façade. En Juillet 1807, l'Empereur sommait le pays de fermer ses ports aux Anglais. Pour appuyer ses menaces, un corps d'Observation de la Gironde était formé, placé sous le commandement de Junot. Dès le 2 Août, les camps volants de Saint Lô, Pontivy et Napoléon Vendée étaient dissouts pour former la base de ce Corps d'Observation que l'on complétait par diverses unités. Français et Espagnols s'entendaient par une convention secrète signée à Fontainebleau le 27 Octobre pour se partager le pays. Le 3ème bataillon du 12e Léger formait avec ceux du 2ème Léger, 4e Léger, et 15e Léger la 1ère brigade au sein de la 2ème division d'infanterie du général Loison.
"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATIONDE LA GIRONDE.
... ART. 5. La 2e division sera composée
Du 3e bataillon du 12e d'infanterie légère, du 3e bataillon du 15e idem, du 3e bataillon du 2e idem, du 3e bataillon du 4e idem, du 3e bataillon du 32e de ligne, du 3e bataillon du 58e idem et du 2e bataillon du 2e régiment suisse, porté au grand complet de 1,260 hommes, qui partira le 6 août de Toulon et d'Avignon.
Chacun de ces sept bataillons sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Laroche commandera cette division ; il aura sous ses ordres les généraux de brigade Charlot et Petitot.
Cette division aura douze pièces de canon, avec le personnel, matériel et attelages, prises au camp de Saint-Lô.
Au 5 août, le camp de Saint-Lô sera dissous, et le général Laroche, avec ses officiers, les généraux et les troupes, se mettra en marche pour Bayonne.
... TITRE IV.
DES DEPOTS.
ART. 10. Les dépôts de tous ces régiments continueront à rester où ils se trouvent. En conséquence, les majors, quartiers-maîtres, officiers d'habillement, ouvriers, etc. continueront à rester dans les 12e, 13e et 14e divisions militaires.
TITRE V.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
ART. 11. Pour compléter les cadres des bataillons, il ne sera pris aucun des conscrits de 1808, qui continueront à rester aux 3es ou 4es bataillons ou aux dépôts des régiments.
ART. 12. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 4).
Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé demain par le général Hulin un bataillon provisoire composé d'une compagnie du 2e régiment d'infanterie légère, une du 4e idem, une du 12e, une du 15e, une du 32e, une du 58e. Vous nommerez un chef de bataillon de ces corps pour commander ce bataillon provisoire. Chaque compagnie sera composée d'un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux, deux tambours et 200 hommes. On pourra prendre s'il est nécessaire des conscrits de 1808. Ces hommes seront bien habillés et bien armés ; vous en passerez vous-même la revue ; ils se mettront en marche le 15 pour se rendre à Bayonne, où ils renforceront leurs troisièmes bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).
Le 30 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais donné des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire tiré des dépôts de Paris, destiné à recruter le corps de la Gironde. Cela n'a pu avoir lieu. L'arrivée à Paris de deux régiments de guerre de la garde de Paris ayant augmenté la garnison, je désire que vous fassiez procéder sans délai à la formation de ce bataillon provisoire qui sera composé d'un lieutenant, d'un sergent, de deux caporaux et de 60 hommes du 32e, de 100 hommes du 58e, de 60 hommes du 2e, de 160 hommes du 4e, de 150 hommes du 12e et de 60 hommes du 15e ; ce bataillon provisoire, commandé par un capitaine, se mettra en marche le 4 novembre. Vous chargerez le général de division Mouton de former ce bataillon et d'en passer une revue de rigueur ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16651).
Encore le 30 octobre 1807, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, une deuxième lettre au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Témoignez mon mécontentement au commandant de la gendarmerie des Hautes-Pyrénées sur le grand nombre de déserteurs qui s'y trouvent. Tenez une correspondance directe avec le commandant du 12e léger pour la recherche des hommes qui ont déserté au départ de l'armée de Bayonne" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 609; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16652).
La marche sur le Portugal à travers l'Espagne est un calvaire climatique (pluies permanentes) et pénurique (absence de vivres). Les pertes sont nombreuses. Le 30 Novembre, l'avant-garde de Junot arrive en loques à Lisbonne. La première tâche du général en chef est de dissoudre l'Armée portugaise et d'envoyer le reste en France. Puis de répartir ses troupes, qui s'intitulent désormais Armée du Portugal, dans le pays. La 2e division est envoyée à Cintra, Mafra et occupe le littoral jusqu'à l'embouchure du Mondego.
Le 7 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez des ordres pour la formation d'un bataillon proviroire composé d'une compagnie de chacun des régiments suivants, des 2e, 4e, 12e et 15e d’infanterie légère, et du 32e et 58e de ligne, d'une du 1er régiment de Paris, et d'une du 2e régiment de Paris. Ce bataillon ainsi fort de 8 compagnies formant un millier d'hommes partira le 12 janvier pour se rendre à Bayonne et recruter les corps auxquels ces compagnies appartiennent ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 345 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1501 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16961).
Le 12 janvier 1812, à Paris, "Le général Mouton appuie la demande d'un congé absolu, faite par le sieur Larrivée, caporal au 12e régiment d'infanterie légère"; "Accordé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1505, non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, du 6 janvier 1808 »).
Plaque de shako entre 1805-1807 |
La situation des troupes s'améliore peu à peu grâce aux réquisitions sur le pays, qui par contre braquent la population. Les forces espagnoles qui ont, un peu, aidé les Français, se retirent ou doivent être désarmées à la suite des évènements qui se passent dans leur pays en parallèle. Junot, devenu Gouverneur Général, duc d'Abrantes, et son Armée du Portugal, peuvent penser que la situation se stabilise. Le problème est qu'en Espagne voisine, c'est le contraire. Les troupes françaises peu à peu se sont infiltrées et se sont emparées des points stratégiques. Mais la population, qui voit sa famille royale détrônée, se révolte en Mai 1808, aidée par l'Armée espagnole. Junot est donc coupé de ses arrières, isolé au Portugal.
Le 6 Juin 1808, l'insurrection débute aussi au Portugal contre les Français. Les Anglais fournissent par bateaux du matériel, les milices portugaises se réactivent, puisqu'il n'y a plus d'armée de Ligne. Les premiers détachements français sont défaits. Junot décide de concentrer ses troupes autour de Lisbonne en gardant quelques places fortes comme Almeida et Elvas pour pouvoir s'y replier si on doit évacuer Lisbonne. La division Loison est donc rappelée d'Almeida sur Lisbonne. Des combats ont lieu dans tout le pays. Sur son chemin Loison combat les Portugais et arrive à Abrantes le 9 Juillet puis gagne Lisbonne.
Le 30 Juillet, Loison bat les insurgés portugais à Evora dans le Sud, après des combats de rue sanglants, et une mise à sac de la ville, mais l'on apprend aussi la défaite de Dupont à Baylen en Andalousie, et le 3 Août, un corps expéditionnaire anglais se met à débarquer à Figueira da Foz, commandé par un certain Wellington. Les Anglais se mettent en marche sur Lisbonne. Junot essaiera de les ralentir à Rolica le 17 Août, en y envoyant le général Delaborde. Mais la confrontation la plus sérieuse étant la bataille de Vimeiro le 21 Août.
Le 3e bataillon du 12e Léger fait alors partie de la brigade Solignac (avec le 3e bat du 15e Léger et du 58e de Ligne) de la division Loison. Il compte 718 hommes. Tandis que les carabiniers et les compagnies de grenadiers de toute l'Armée forment une réserve.
La brigade Solignac est sur l'aile gauche des Anglais. Elle subit de lourdes pertes. Le manque de tactique de Junot durant la bataille cause sa perte. Il décide de se replier sur Lisbonne. Sans moyen de continuer les combats, il obtint par la convention de Cintra le 30 Août une capitulation honorable. Elle portait, en effet, que l'armée française se retirerait avec tous les honneurs de la guerre; emportant tout ce qui lui appartenait, qu'elle serait ramenée en France par les vaisseaux anglais et que les blessés traités avec soins seraient rendus à leur pays dès leur guérison.
V/ LA CAMPAGNE D'ESPAGNE 1808- 1813
1/ 1808
Fig. 4 Le 12e Léger vers 1807 d'après un dessin du manuscrit de Berka |
Le 10 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, il sera formé à Rennes un camp de réserve, composé de trois brigades d'infanterie et de trois régiments provisoires de cavalerie, avec dix-huit pièces de canon ... La 3e brigade sera composée du 12e léger et du 14e de ligne, et se réunira à Avranches et Vire ...
P. S. ... le 12e partira le 25 ... Il ne partira que deux bataillons de chacun de ces régiments ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13636 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17361).
Le 21 mars 1808, le Ministre de la Guerre adresse à l'Empereur un "Tableau d'organisation des régiments d'infanterie de ligne et d'infanterie légère dont les premiers bataillons font partie des camps de Rennes, Pontivy, Avranches et Vire. Les régiments dont il est question dans ce tableau sont : les 15e régiment de ligne et 2e régiment d'infanterie légère pour le camp de Pontivy, le 4e d'infanterie légère pour le camp de Rennes, les 14e de ligne et 12e d'infanterie légère pour les camps d'Avranches et de Vire" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1736).
Le 24 mars 1808, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "L'Inspecteur général qui a passé la revue du 12e régiment d'infanterie légère, en rendant le compte le plus favorable de la belle tenue de ce régiment et des qualités qui distinguent M. le colonel Jeannin, réclame les bontés de Sa Majesté en faveur de ce colonel pour le remboursement d'une somme de 27.016 fr. 43 qu'il a prise sur son patrimoine pour combler le déficit opéré par la malversation du quartier maitre.
On supplie Sa Majesté de faire connaître ses ordres" ; l'Empereur répond : "Accordé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1742 - Note. Non signées; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, du 23 mars 1808 »).
Pendant que le 3e bataillon du régiment était au Portugal, les deux premiers bataillons faisaient mouvement vers l'Espagne. Sous couvert de soutenir l'expédition portugaise, peu à peu l'Armée française prenait possession des points stratégiques du royaume espagnol sous l'autorité de Joachim Murat, et Napoléon ordonnait bientôt aux souverains d'abdiquer en faveur de son frère Joseph.
Le peuple se soulevait à Madrid en mai 1808 et l'armée espagnole prenait les armes contre les Français.
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, je reçois vos états de situation de la quinzaine. Je vois avec peine, dans celui de l'intérieur, qu'on ne porte pas les conscrits de 1809, de sorte que j'ignore le disponible de chaque régiment. J’y vois que le 2e léger a 750 hommes présents sous les armes ; le 4e léger, 450 ; le 12e, 560 ; le 15e, 200 ; le 32e de ligne, 260 ; le. 18e, 100 ; la 4e légion de réserve qui est à Versailles, 600 ; le 12e de ligne, 350 ; le 14e, 440. Pourrait-on, en cas d'événement, former de ces régiments deux bataillons provisoires composés, l'un de deux compagnies du 2e léger, de deux du 12e léger, d’une du 4e et d'une du 15e, de 150 hommes chacune, ce qui ferait un bataillon de six compagnies de 900 hommes ? ... Ce régiment provisoire, de 1,800 hommes, pourra devenir utile pour Cherbourg et pour le Havre. Je désire qu'il soit formé seulement sur le papier, et que vous me fassiez connaître s'il serait composé d'hommes ayant la première teinture d'instruction, habillés, armés, et du nombre d'officiers et sous-officiers suffisants ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).
Dès le mois de Juin, les forces françaises combattaient sur le sol espagnol contre une insurrection généralisée. Début Juin, se formait à Bayonne, base arrière du régiment, un troisième bataillon de guerre avec des conscrits (rappelons qu'un autre 3e bataillon était encore avec Junot au Portugal).
Tandis qu'à Paris, depuis début Juin 1808, au Dépôt du régiment (ou 5ème bataillon) se trouvent 14 officiers et 363 soldats plus 14 enfants de troupe, on complète les cadres avec des hommes tirés du 5e Léger.
Napoléon réagit et organise les forces déjà en présence. Il faut dire qu'il ne se trouve pas loin, à Bayonne. Il écrit le 10 juin 1808 au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre à deux bataillons du 44e de ligne de se rendre à Avranches pour y remplacer le 12e régiment d'infanterie légère. Donnez ordre au 12e légère de se rendre à Rennes ... Le 12e légère remplacera à Rennes les deux bataillons ... Donnez ordre que les deux bataillons du 2e légère, du 12e légère et du 14e de ligne qui se trouvent au camp de Rennes soient complétés à l'effectif de 140 hommes par compagnie, c'est-à-dire 840 hommes par bataillon : faites partir de Paris les détachements nécessaires ... Le 12e légère n'a qu'un effectif de mille hommes ; il lui manque donc 600 hommes ... Par ce changement ... le camp de Rennes sera ainsi composé, savoir :
... 2e brigade : 12e régiment d'infanterie légère, 1 bataillon provisoire du camp de Rennes, 1 bataillon de la 3e légion de réserve : 3 000 hommes ... ne perdez pas un moment pour donner les différents ordres et compléter le camp de Rennes en y envoyant des dépôts" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).
Puis le 15 Juin :
"Bayonne, 15 juin 1808
A Alexandre, prince de Neuchâtel, major-général de la Grande Armée, à Bayonne.
Mandez au maréchal Bessières que, immédiatement après qu'il se sera emparé de Benavente, qu'il aura soumis Zamora, Toro et Lion, je désire que son corps d'armée ait l'organisation suivante :
Division Merle, composée de quatre brigades : 1° brigade Darmagnac, Suisses et le 86e, 1,800 hommes; 2° brigade Gaulois, ler régiment supplémentaire, 1,600 hommes; 3° brigade Ducos, 13e régiment provisoire et un bataillon du 14°, 2,000 hommes ; après la prise de Saragosse , les trois autres bataillons rejoindront; 4° brigade Sabatier, 17e et 18e provisoires, 2,800 hommes; total , 8,200 hommes ; six pièces de canon de l'ancienne division Verdier et douze pièces de canon de la division , faisant dix-huit pièces de canon.
Division Mouton, composée de deux brigades : 1° brigade Reynaud, 4e léger, 15e de ligne et un bataillon de Paris, 3,000 hommes; 2° brigade Rey, 2e et 12e légers, 2,100 hommes, 5,100 hommes et douze pièces de canon.
Garde impériale : 1,900 hommes et six pièces de canon.
... Le général de brigade Monthion restera à Vitoria ayant avec lui un escadron de 150 chevaux, qui sera formé du 7e régiment de marche de dragons qui vient de Rennes et qui arrive après-demain, deux compagnies du 15e de ligne formant un petit bataillon de 300 hommes; le 3e bataillon du 2e léger, 600 hommes ; le 3e bataillon du 12e léger, 600 hommes ; ce qui ferait 1,650 hommes. Le colonel Barrère commandera cette colonne et aura deux pièces de canon.
Le maréchal Bessières, immédiatement après les premiers événements, peut organiser les divisions Merle et Mouton. S'il avait un avantage marquant sur la force des troupes du général Cuesta, peut-êtré serait-il utile qu'il enlevât les Asturies et la Galice, en profitant de la terreur d'une première victoire.
Vous lui ferez connaître qu'il doit être sans inquiétude sur la formation des colonnes de Burgos et de Vitoria ; que tout est en mouvement, et qu'il part du monde d'ici tous les jours ; qu'il n'a qu'à penser à former son corps d'armée de Léon ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14096 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18304).
Le 18 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je donne également l'ordre au major général d'envoyer un courrier à Rennes pour faire venir à Bayonne les 2e et 12e régiments d'infanterie légère. Ces deux régiments seront remplacés à Rennes et à Pontivy par le 14e et le 44e de ligne ... Je vois que le bataillon de Paris sera ici le 25, vous pourrez envoyer en route l'ordre aux détachements des 2e et 12e légères qui sont partis de Paris de faire un mouvement à gauche et de se diriger sur Bayonne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18348).
Le 2 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "… La division Mouton est ce soir à Vitoria.
… on attends demain les 2e et 12e d'infanterie légère devant accompagner le roi.
… Ecrire au maréchal Bessières pour lui apprendre que … le général Mouton doit être arrivé aujourd'hui à Vitoria, que nous attendons demain les 2e et 12e d'infanterie légère, ce qui formera une petite division de 3 mille hommes avec 6 pièces de canon, qui accompagnera le roi qui partira dans 4 à 5 jours …" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18463).
Le 5 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites payer aujourd'hui au 12e régiment d'infanterie légère sa gratification de la Grande Armée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2072).
Le 5 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... J'ai ordonné que les 2e et 12e légère qui sont ici fussent également formés à à 3 bataillons. Le cadre du 3e bataillon attend ici les détachements qui doivent le compléter.
Faites partir de Paris pour recruter les bataillons tout ce qu'il y a de disponible du 2e, 4e et 12e d'infanterie légère" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2073; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18473).
Le 6 juillet 1808, à Bayonne, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur qu'il a fait payer hier, au 12e régiment d'infanterie légère conformément aux ordres de Sa Majesté, une avance de 100.000 francs ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2079).
Le 7 Juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée, à Bayonne : "Il faut donner ordre à 100 hommes de l'escadron du grand-duc de Berg de partir, aujourd'hui 7, pour se rendre à Irun. Les 5o hommes restant partiront demain. Les 100 hommes qui partent aujourd'hui se rendront demain 8 à Tolosa ; de sorte que le Roi, qui partira le 9, trouvera 50 hommes à Irun, qui l'accompagneront jusqu'à Saint-Sébastien, où il couchera ; le lendemain 10, ils l'accompagneront jusqu'à Tolosa, où il couchera, et le surlendemain 11, ils l'accompagneront jusqu'à Mondragon, où il en trouvera 50 autres qui l'accompagneront jusqu'à Vitoria, où il couchera, et à Vitoria il en trouvera 50 autres, qui y seront rendus le 10 ; de manière que le Roi ait les 150 hommes réunis avec lui à Vitoria. Pendant le séjour qu'il fera à Vitoria, le 1er détachement arrivé à Vitoria se mettra en marche pour Miranda, en calculant de manière que le Roi arrive à Burgos avec ses 150 hommes réunis. Les détachements qui l'auront escorté la veille coucheront toujours où aura couché le Roi, et iront au pas au lieu d'aller comme escortè. Le Roi sera escorté, de Rayonne à Irun, par 50 Polonais de ma Garde. Vous donnerez ordre au 12e léger, qui arrive le 8 à Tolosa, de continuer sa marche le 9, de manière à être le 10 ou le 11 à Vitoria ; au 2e léger, d'attendre le Roi à Tolosa, où il sera le 9.
Vous donnerez ces détails au général Salligny, et vous ferez connaître au général Rey qu'il ait à prendre les ordres de ce général, qui lui transmettra ceux du Roi, afin que ces 150 hommes de cavalerie et les deux régiments d'infanterie, avec leurs six pièces de canon, soient, à partir de Vitoria, toujours avec le Roi, et que, lorsque le Roi arrivera à Rurgos, ces troupes soient arrivées ou arrivent avec le Roi.
Je pense que le Roi doit partir le 9, et, au lieu de coucher à Irun, coucher à Saint-Sébastien. On pourrait lui fournir mes relais ici pour le conduire jusqu'à Irun ...
Ainsi je pense qu'il doit partir le 9, aller coucher à Saint-Sébastien ; le 10, se rendre à Tolosà ; le 11, à Vitoria ; y séjourner le 12 ; aller le 13 à Miranda ; le14, à Burgos, Par ce moyen, le 2e léger, qui sera le 9 à Tolosa, en partira le 10 au matin et sera le 11 au soir à Vitoria. Le 12e, qui sera le 10 à Vitoria, pourra en partir le 11 et arriver le 13 à Burgos. Enfin arrêtez un projet là-dessus avec le Roi. En attendant, envoyez l'ordre aux détachements de se mettre en marche". Suit un tableau indiquant les étapes que le 12e Léger doit suivre : Tolosa le 8, Mondragon, le 9, Vitoria le 10, puis Burgos le 14 (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18490).
Le même jour, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l'ordre à la compagnie du 12e d'infanterie légère qui est au camp de Rennes de se rendre en toute diligence à Bayonne" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18493).
Le 8 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous ai mandé de faire partir des dépôts des 2e, 4e, 12e d’infanterie légère et 14e de ligne, tout ce qui serait disponible pour compléter les bataillons qui sont à l'armée d'Espagne.
Le 12e d’infanterie a une compagnie à Rennes, il faut la faire partir pour Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2085 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18507).
Le 12 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "... Passez demain la revue du détachement des dépôts des 2e, 4e, 12e légère et du 15e de ligne, et faîtes-moi connaître le nombre d'officiers et de sous-officiers, sergents, caporaux, soldats et tambours qui sont disponibles, et s'ils sont habillés. Vous recommanderez au général Thouvenot que s'il y avait quelques hommes du 3e bataillon du régiment provisoire qui n’eussent pas de giberne, et que les Espagnols ne puissent pas leur en procurer, il leur en fera donner de celles des hommes isolés, afin que ce bataillon parte en bon état. Vous le préviendrez qu'on attend ici des gibernes, et qu'on lui remplacera le nombre qu'il en aurait donné. Le 3e bataillon supplémentaire qui part de Saint-Sébastien couchera le 13 à Tolosa et sera arrivé le 15 au plus tard à cinq heures du matin à Vitoria" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2105 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18534).
Le même jour 12 juillet 1808, à quatre heures après midi, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne : "Mon Frère, je reçois votre lettre du 11. Je suppose que vous êtes aujourd'hui à Vitoria. Il n'y a plus aucunes troupes à Burgos, si ce n'est des dépôts et une garnison dans le château. Je ne pense donc pas qu'il soit prudent que vous arriviez dans cette ville avant que le 12e régiment d'infanterie légère y soit arrivé, c'est-à-dire avant le 15. Vous apprendrez là des nouvelles importantes et vous vous déciderez ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 342 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14183 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18539.
Le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mandez au maréchal Bessières qu'immédiatement après qu'il se sera emparé de Benavente, qu'il aura soumis Zamora, Toro et León je désire que son corps d’armée ait l'organisation suivante.
... Division du général Mouton composée de deux brigades
2e brigade Rey
2e et 12e léger 2100 hommes ...
Le maréchal Bessières pourrait porter son quartier général à León pour contenir les débouchés des montagnes ...
Le général de brigade Monthion restera à Vitoria avec un escadron de 150 chevaux, qui sera formé du :
7e régiment provisoire de dragons qui vient de Rennes 150 hommes
2 compagnies du 15e de ligne formant un petit bataillon de 300 hommes
Le 3e bataillon du 2e léger 600 hommes.
Le 3e bataillon du 12e léger 600 hommes
ce qui ferait 1700 hommes.
Le colonel Barrier commandera cette colonne et aura deux [...] ...
Le maréchal Bessières, immédiatement après les premiers événements, peut orgainser les divisions Merle et Mouton. S'il avait un avantage marquant sur la force des troupes du général da Cuesta, peut-être serait-il utile qu'il enlevât les Asturies et la Galice en profitant de la terreur d'une première victoire.
Vous lui ferez connaître qu'il doit être sans inquiétude sur la formation des colonnes de Burgos et de Vitoria, que tout est en mouvement et qu'il part du monde d’ici tous les jours ; qu'il n'a qu'à penser à former son corps d'armée à León ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18554). Barrier est en fait le Colonel Jean Barère.
Le 14 juillet 1808, Napoléon adresse, depuis Marracq, une Note pour le Roi d'Espagne : "L’armée d'Espagne a son quartier général à Madrid. Voici sa composition actuelle :
1° CORPS DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.
Le maréchal Bessières commande le corps des Pyrénées occidentales, qui est fort de 23,000 hommes …
Toutes les troupes sont en mouvement pour composer l'armée de la manière suivante.
DIVISION MOUTON, 5,100 hommes.
... 2e brigade, général Rey : 2e et 12e régiment d'infanterie légère ; total, 2,100 hommes et six pièces de canon.
Cette brigade est à Burgos avec le Roi et doit joindre sa division ...
… Le général de brigade Monthion et le colonel Barrère occupent Vitoria avec une colonne composée comme il suit : deux compagnies du 15e de ligne, formant un petit bataillon, 300 hommes ; 2e bataillon du 12e d'infanterie légère, 600 ; 2e bataillon du 2e d'infanterie légère, 600 ; ce qui fait 1,500 hommes d'infanterie ; un escadron de dragons en marche, 200 chevaux ; deux pièces de canon. Tous ces corps sont en marche ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14196).
Enfin, toujours le 14 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais mandé de faire partir de Paris tout ce qu'il y avait de disponible des 2e, 4e et 12e légère.
Je vois qu’au 9 juillet rien n'était encore parti, faites donc partir sans délai
Du 2e d’infanterie légère 300 hommes
Du 4e 300
Du 12e 200
Ce qui fera 800 hommes
Il suffit d’un officier et de deux sergents par détachement. Ces détachements arrivés à Bayonne trouveront des cadres de leur régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2117 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18560).
Le 16 juillet 1808, Joseph écrit, depuis Burgos, à Napoléon : "... Le 12e est déjà parti pour garnir la route de Madrid, qui n'est pas sûre ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 359).
Le même 16 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, écrivez au général Belliard que je vois avec peine que dans 1’état de situation qu'il a envoyé, il n'y ait aucun détail qui fasse connaître où est chaque corps, rien qui fasse connaître comment est composée la colonne du général Caulaincourt. Les 1er, 2e et 3e régiments de la Vistule, les lanciers polonais, les 4e, 5e et 7e bataillons de marche et le bataillon de garde nationale qui sont devant Saragosse n'y sont pas portés. Le 1er bataillon de marche de Portugal qui est à Pampelune, les 1er, 2e et 3e bataillons des dépôts, les 2e, 4e et 12e légères, le 15e de ligne, le bataillon de Paris, les 11e et 12e escadrons de marche y manquent également, ce qui fait un effectif de plus de 16 000 hommes ...
Faites-moi faire ici à l'État-Major général un état de situation selon ces nouvelles données" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2123 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18578).
Le 17 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, remettez-moi un petit état qui me fasse connaître la situation des deux 1ers bataillons du 4e légère au moment de leur départ de Bayonne, et celle du 15e de ligne, 2e et 12e légère. Vous ferez mettre dans une colonne : 1° les premiers détachements qui sont arrivés et déjà en chemin pour rejoindre les régiments ; 2° les deuxièmes détachements partis en poste de Paris le 13 juillet ; dans une troisième colonne, ce qui a été fourni des dépôts ; dans une quatrième colonne, ce qui manque pour que chaque bataillon soit à l'effectif de 840 hommes, en y comprenant ce qu'ils ont reçu. Je verrai par là la destination que je dois donner aux 1.400 conscrits que je crois avoir encore à recevoir des 3.000 conscrits qui ont été dirigés sur le dépôt des régiments provisoires ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2128).
Le même jour, 17 juillet 1808, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur qu'un détachement du 2e d'infanterie légère, fort de 400 hommes, est arrivé à Bayonne ..."; Napoléon lui répond : "Donnez l'ordre que ces 400 hommes soient placés dans les quatre premières compagnies du 3e bataillon du 2e, ce qui fera 100 hommes, et avec les caporaux et sergents près de 120.
Vous ferez mettre dans ces compagnies 20 hommes et exigerez la disposition de 80 conscrits, ce qui formera un petit bataillon de 520 hommes que je passerai en revue demain à 6 heures du soir et qui se tiendra prêt à partir le 19. Les cadres des deux autres compagnies resteront pour prendre des conscrits au fur et à mesure qu'il en arrivera et qu'il y aura des habits de sorte que ce bataillon doit se trouver fort de 840 hommes. Vous ferez la même opération pour le 3e bataillon du 12e d'infanterie légère. Vous mettrez tous les hommes qui vont arriver dans les quatre premières compagnies, et s'ils peuvent se trouver à la revue demain, vous les y ferez venir, afin que ces deux bataillons, faisant 1.040 hommes, puissent partir ensemble. Les officiers et sous-officiers qui ont amené ces détachements seront à la revue main en poste pour rejoindre leur dépôt à Paris" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2131).
De son côté, Bessières avait concentré ses troupes près de Palencia le 10 Juillet. Il affrontait l'Armée espagnole à Medina de Rio Seco le 14 Juillet tandis que la brigade Rey à laquelle faisaient partie les bataillons du 12e Léger était restée à Vittoria pour escorter le roi Joseph.
Le 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "… Des conscrits qui vont arriver, soit destinés pour la marine, soit des 16 départements, 210 hommes seront destinés pour le 12e d'infanterie légère, ce qui portera les trois dernières compagnies de ce régiment chacune à 70 hommes et comme il arrivera le 28 à ce régiment venant de Paris 100 hommes et qu'il en arrivera 112 de Rennes, ce qui fera 212 hommes, ces compagnies seront portées à 140 hommes chacune.
Ce petit bataillon composé des 3 dernières compagnies restera à Bayonne et n’en partira que sur mon ordre.
... Ainsi 3 compagnies du 12e formeront un petit bataillon de 420 hommes.
... Ainsi par ce moyen les 1200 premiers conscrits arrivant seront disposés de la manière suivante :
210 hommes 12e infanterie légère ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18613).
Le même jour 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "Le major d’Audenarde partira aujourd'hui 19 à 5 heures après midi avec un bataillon du 2e d’infanterie légère, fort de 4 compagnies et de 520 hommes et d'un bataillon du 12e d’infanterie légère, fort de 3 compagnies et de 420 hommes, total 940 hommes d'infanterie bien armés avec 40 cartouches par homme, 2 pièces de canon et 2 escadrons formant 400 chevaux, qui seront placés immédiatement sous les ordres du major de cavalerie qui est arrivé. Il ira coucher à Saint-Jean-de-Luz où il recevra de nouveaux ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18614).
Enfin, le 19 juillet 1808, à dix heures du soir, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Butrago :"Mon Frère, je reçois votre lettre du 18 à trois heures du matin. La victoire du maréchal Bessières, qui a entièrement défait Cuesta et l'armée de ligne de Galice, a apporté une grande amélioration dans toutes les affaires; elle vaut plus qu'un renfort de 30,000 hommes. Les divisions Gobert et Vedel ayant joint le général Dupont, il faut pousser vigoureusement l'offensive de ce côté. Le général Dupont a de bonnes troupes et en viendra à bout. J'aurais préféré que les 2e et 12e d'infanterie légère renforçassent le maréchal Bessières; mais, puisque vous avez jugé convenable de les mener à Madrid, gardez-les pour votre garde. 2,000 conscrits à l'école de bataillon vont les rejoindre, et ces deux beaux régiments avec ceux de votre garde vous feront un beau corps de réserve" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 370 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14218 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18619).
Le 20 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "... Envoyez l’ordre au major d'Audenarde qui couche aujourd'hui avec son infanterie, son artillerie et sa cavalerie à Irun de se rendre demain à Tolosa et de partir le 22 de Tolosa pour arriver le 24 au soir à Vitoria où il est nécessaire qu'il soit arrivé pour maintenir la police le 25, jour de la Saint-Jacques où une grande quantité de peuple se réunit dans cette ville.
… Faites moi connaître également quels sont les hommes isolés que l'on pourrait faire partir demain, ainsi que la situation des dépôts du 2e et 12e d'infanterie légère. Je désirerais qu’une compagnie d'hommes isolés pût partir demain …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2141 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18620).
Le 21 juillet 1808, l'Empereur adresse, depuis Bayonne, au Roi Joseph, l'Etat de situation suivant : "ORGANISATION DE DEUX COLONNES À BURGOS ET À VITORIA
... parti de Bayonne sous les ordres du major Oudenarde et arrivant le 24 à Vitoria
14e et 15e escadrons de marche 360; 3e bataillon du 2e léger 520; 3e bataillon du 12e léger 570
Total 1450 y compris une compagnie de 1500 hommes qui part demain de Bayonne, 2 pièces de canon
Total 2 330 hommes
et avec l'artillerie (4 pièces de canon) 2400 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18639).
De son côté, une fois les armées de Galice de Blake et de Castille de La Cuesta vaincues, Joseph décidait de se porter sur Madrid et y entrait le 20 Juillet. Napoléon lui écrivait la veille :
"Bayonne, 19 juillet 1808, dix heures du soir.
A Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Butrago.
Mon Frère, je reçois votre lettre du 18 à trois heures du matin. La victoire du maréchal Bessières, qui a entièrement défait Cuesta et l'armée de ligne de Galice, a apporté une grande amélioration dans toutes les affaires; elle vaut plus qu'un renfort de 30,000 hommes. Les divisions Gobert et Vedel ayant joint le général Dupont, il faut pousser vigoureusement l'offensive de ce côté. Le général Dupont a de bonnes troupes et en viendra à bout. J'aurais préféré que les 2e et 12e d'infanterie légère renforçassent le maréchal Bessières; mais, puisque vous avez jugé convenable de les mener à Madrid, gardez-les pour votre garde. 2,000 conscrits à l'école de bataillon vont les rejoindre, et ces deux beaux régiments avec ceux de votre garde vous feront un beau corps de réserve" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14218 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18619).
Hélas pour lui, le général Dupont capitulait à Baylen, le 22 juillet, et l'expédition de Moncey sur Valence était un échec. Joseph se repliait et se retranchait donc sur le Nord de l'Espagne autour de Vitoria dès le début Août. Son impérial frère lui donnait les instructions pour améliorer ses positions.
Le 28 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Toulouse, au Général Clarke; Ministre de la Guerre à Paris : "Il est nécessaire que vous donniez des ordres pour que les 1er, 2e, 3e et 4e bataillons des ... 2e, 12e et 14e légers ... soient tout entiers à l’armée d 'Espagne et de Portugal ; qu'il ne reste en France que les quatre compagnies du 5e bataillon de dépôt, et que les bataillons de guerre soient portés à leur grand complet" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14235 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18671).
Le 30 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Agen, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "Donnez l’ordre au général de division Dessolle de se rendre à Bayonne où il se rendra le 1er août. Il en partira de manière à être rendu le 4 à Vitoria, et le 6 à Burgos où il prendra le commandement des colonnes de Burgos, de Vitoria et d'Aranda, la surveillance de la province de la Vieille Castille, de la Biscaye, de la Montana ou de Santander [etc.], et de maintenir la tranquillité [sic] sur les arrières du maréchal Bessières, qui est arrivé le 24 à León.
… A Burgos, il y a 600 hommes de dépôt pour garder la citadelle, un bataillon du 118e, le 3e bataillon du dépôt général, 2 compagnies du 4e léger formant un petit bataillon, les 12e et 13e escadrons de marche, 1 petit bataillon de 2 compagnies du 15e de ligne, 2 pièces de canon. Toute cette colonne sous les ordres du major Dumolard formant 3000 d'infanterie et de cavalerie.
La colonne que commande le major d'Audenarde est composée du 3e bataillon du 2e léger, du 3e du 12e léger, des 14e et 15e escadrons de marche et de 2 pièces de canon formant 1500 hommes, part de Vitoria le 2 août pour arriver à Burgos le 4. Il y aaura donc alors à Burgos plus de 4000 hommes dont 500 chevaux.
Et dans le même temps, il y aura à Vitoria :
- 2 compagnies du 2e léger
- 2 compagnies du 12e idem
- 1 détachement du 4e idem
- 4 compagnies du 3e bataillon du 14e de ligne
- 1 détachement de chevau-légers polonais formant un total de 1600 hommes
Cette colonne arrivera à Vitoria le 2 août.
Le général Dessolle pourra si aucun événement imprévu ne dérange ces combinaisons, ordonnera que les 2 compagnies du 2e et les deux du 12e, le restant du 4e idem qui arrivant à Vitoria le 2, continuent leur route sur Burgos, afin de compléter le 3e bataillon du 2e léger et le 3e du 12e qui seront chacun alors de 8 à 900 hommes, et le détachement du 4e qui se trouverait à 600 hommes, ce qui porterait la colonne de Burgos à près de 5000 hommes dont 6 pièces de canon attelées et 800 chevaux de cavalerie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18676).
Le 2 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Bordeaux, à Joseph, Roi d’Espagne, une "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 2e Observation. — Les 15,000 hommes qu'on a perdus ont été remplacés à l'armée par les renforts qu'on a reçus et qu'on reçoit à chaque instant, savoir : 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 14e, 15e, 43e, 44e et 51e de ligne (ce qui fait une augmention de huit régiments), le 26e de chasseurs à cheval, les 12e, 13e, 14e et 15e escadrons de marche, 400 Polonais de la Garde arrivés depuis peu à Bayonne. Tout cela forme une force égale et sans doute, par sa composition, de beaucoup supérieure au corps du général Dupont ; et, si on ajoute les trois régiments de la Vistule et le régiment de lanciers qui sont devant Saragosse, on verra que l'armée française se trouve encore beaucoup plus forte qu'à son entrée en Espagne …
4e Observation. — Il n'est plus question que le maréchal Bessières prenne l'offensive et entre en Galice, ce qu'il allait exécuter. On peut le mettre en position entre Burgos et Valladolid, le charger d'observer le reste de l'armée de Galice, et, moyennant ce, on peut lui ôter 9,000 hommes, savoir : le 4e d'infanterie légère, le 15e de ligne, le bataillon de Paris, huit pièces de canon, le 26e de chasseurs, quatre escadrons de marche de dragons, la brigade du général Lefebvre qui, en dernier lieu, a été détachée de Madrid ; ce qui augmentera l'armée de Madrid de 9,000 hommes.
On peut considérer les 12e et 22e, arrivés depuis peu à Madrid, également comme un renfort. Ainsi la perte du général Dupont serait donc remplacée par 18 à 20,000 hommes de troupes beaucoup meilleures. On pourrait ainsi réunir de 30 à 36,000 hommes sous Madrid, et conserver cette capitale …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18683).
Le même 2 août 1808, le Maréchal Berthier écrit au Maréchal Ney : "L'Empereur, Monsieur le Maréchal, désirerait que vous vous rendiez sans délai à Bayonne, que vous vous mettiez à la tête des 43e et 51e de ligne, du 26e de chasseurs, 6 pièces de canon avec les convois d'infanterie, tout ce que vous rencontrerez sur la route appartenant au 2e d'infanterie légère, au 12e d'infanterie légère, au 4e d'infanterie légère, au 15e d'infanterie de ligne ;
Que vous vous rendiez près du roi. Qu'en suivant aussi votre marche vous remettiez à la raison les villages qui se révoltent et que vous vous rendiez près du roi pour l'assister de vos conseils et de votre bras.
Vous avez été instruit que le maréchal Bessières avait remporté une grande victoire dans le royaume de Léon ; il a, depuis, continué à marcher de succès en succès. Mais le général Dupont, en Andalousie, s'est laissé acculer à des montagnes inaccessibles avec 12.000 hommes, a capitulé son retour en France par mer (sic). Cet événement, vraiment incroyable, paraît avoir décidé le roi à réunir toutes ses troupes sur la Duero et peut-être même à Burgos pour livrer une bataille générale aux troupes espagnoles insurgées.
Arrivé près du roi, il vous donnera un commandement (cette phrase à été biffée). Vous sentez combien l'Empereur, qui vous connaît, attache de l'importance que vous vous trouviez à cette bataille, puisque ses officiers généraux s'opposent à ce que lui-même s'y trouve ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2155 - Minute de la main de Berthier).
Le 3 Août, Napoléon ordonnait au maréchal Ney de gagner l'Espagne.
Le 5 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Rochefort, à Joseph, Roi d’Espagne, une nouvelle "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 4° … Les corps du centre et le corps de droite doivent s'appuyer sur Burgos, et le corps d'Aragon doit avoir son point d'appui sur Pampelune.
5° Pour organiser le corps du centre dans ce but, on croit qu'on doit le renforcer de la brigade du 14e et du 44e de ligne, 200 chevaux, et huit pièces de canon qu'on tirerait du corps devant Saragosse ; de la brigade du général Mouton, composée des 4e léger, 15e de ligne, du bataillon de Paris et huit pièces de canon ; de la brigade commandée par le maréchal Ney, et qui est déjà à une marche en avant de Bayonne, composée des 43e et 51e de ligne, 26e de chasseurs, et six pièces de canon ; enfin de quatre escadrons de marche de dragons et d'un régiment polonais de la Garde. On réunirait les 3es bataillons aux deux premiers de tous les régiments d'infanterie, et on mêlerait les jeunes soldats aux anciens.
On évalue à environ 10,000 hommes le renfort que recevrait le corps du centre, qui serait alors composé des 18,000 hommes qui le forment à présent, des renforts évalués à 10,000 hommes. Les détachements des dépôts des 4e léger, 15e de ligne, 14e et 44e, 43e et 51e de ligne, 2e et 12e légers, rejoindront insensiblement et porteront ce corps à 30,000 hommes. Ces 30,000 hommes ne sauraient être en meilleures mains que sous les ordres du maréchal Ney, hormis une réserve de 4 à 5,000 hommes destinés à la garde du Roi, et que le Roi conserverait auprès de sa personne et ferait marcher avec le général Salligny ou avec Savary, quand il le jugerait nécessaire.
Le corps du centre se tiendrait à la hauteur d'Aranda, les communications bien assurées avec le maréchal Bessières à Valladolid, des têtes de pont bien établies à Aranda et Valladolid.
Ce corps se nourrira par Burgos et devra non-seulement maintenir la tranquillité dans cette province, mais encore assurer ses communications avec le corps de Saragosse qui occupera Tudela et Logrono …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14245).
Le même 5 août 1808, Joseph écrit, depuis Frenillo di Puente, à Napoléon : "... L'unanimité des Espagnols est telle que nous ne trouvons pas un espion ... Il faut surtout des troupes qui aient fait la guerre. Excepté la Garde et les 2e et 12e, je n'ai, dans le Corps du maréchal Moncey, que des conscrits et des officiers des 3e bataillons, trop vieux et en trop petit nombre pour que des régiments puissent être formés ... Si l'on tarde quelques mois, il arrivera un temps où 200 mille hommes ne conquerront et ne garderont pas le pays ..." (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 46).
Le 22 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général CLarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre, mon intention est de lever 60 000 conscrits sur les réserves des années antérieures ; 20 000 des départements du Midi seront destinés pour l’armée d'Espagne et partagés conformément aux besoins des régiments, dont vous me présenterez les états ; sous les 2e, 4e, et 12e d'infanterie légère ... ; cela fera à peu près, l'un portant l'autre, 500 hommes par régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18734).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre à Paris : "… Le 12e n'a que 1,200 hommes : il lui en manque donc 1,300 ; le dépôt peut lui en fournir 500 ; faites-les partir ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14270 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18753)
Dans le même temps, Napoléon rameute, fin Août, ses vieilles troupes du front Est Europe pour les faire converger vers l'Espagne.
Le 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin ... L'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août est très fautif ... Mandez cela au roi, et écrivez-lui de réunir tous les régiments, sans quoi il n'y aura pas l'ombre d'une armée en Espagne ... Cet état est tellement fautif qu’il ne comprend pas tout ce qui se trouve à Pampelune, à Saint-Sébastien, à Vitoria, à Tolosa, etc. Seulement on a mis sur un état à part que ces détachements se montent à 8000 hommes et à 400 chevaux, mais rien n'indique à quel corps ils appartiennent. Le 2e léger est porté pour 828 hommes ; le 12e léger pour 1700 hommes. Pourquoi ne fait-on pas revenir les 3es bataillons et les détachements que ces régiments ont à Vitoria et en arrière, et qui porteraient ces régiments à 3 bataillons chacun ? Donnez ordre que tous les détachements des 2e et 12e régiments d'infanterie légère qui sont à Bayonne, à Saint-Sébastien, à Pampelune, à Vitoria, rejoignent la brigade du général Rey, et que ces deux corps se forment convenablement ... Il parait même qu'à l'État-Major général, une grande partie des corps n'est pas connue ... Écrivez au maréchal Jourdan qu'il vous envoie un meilleur état de situation et qu’il forme enfin l'armée ... Enfin on voit que, dans cette armée, personne ne fait rien pour l'organiser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18801).
Le même jour 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous envoie l'état de situation de la première partie de l'armée d'Espagne. Vous y verrez qu'il manque au 2e d'infanterie légère 500 hommes, que le dépôt peut fournir 100 hommes qu'il doit faire partir le plus tôt possible pour Bayonne 50 hommes.
Qu'il manque au 4e légère 500 hommes, que le dépôt peut faire partir pour Bayonne 50 hommes.
Qu'il manque au 12e légère 500 hommes, et que le dépôt peut faire également 50 hommes.
Ces 200 hommes pouvant partir de Paris, faites-en former une compagnie, et dirigez-la sans délai sur Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18803).
Toujours le 1er septembre 1808, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Calahorra : "Mon Frère, je vous envoie une note sur l'état de l'armée d'Espagne …"; note intitulée "ÉTAT POUR SERVIR À CONNAÎTRE QUELLE DOIT ÊTRE LA SITUATION ACTUELLE DES CORPS COMPOSANT L'ARMÉE D'ESPAGNE ET CE QUI MANQUE POUR LA COMPLÉTER À 840 HOMMES PAR BATAILLON" (état donné dans la CGN, reproduit d’après la minute (Archives nationales, AF IV 878, septembre 1808, n°2), qui indique : "On n’a pas compris dans cette situation les hommes qui sont aux hôpitaux" ; "envoyé le 1er septembre au ministre de la Guerre et au roi d’Espagne"); pour le 12e Léger, on y lit : 12e Léger : 1er Bataillon (500 hommes) et 2e Bataillon (500 hommes) Brigade Rey ; 3e Bataillon Colonne de Burgos (830 hommes) ; 4e au Portugal (pour mémoire) ; 150 hommes arrivés en détachement ; le dépôt peut encore fournir 50 hommes ; total général du Corps : 2030. Manque au complet de 840 hommes : 500 hommes.
Cet état est suivi d'"Observations sur l'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août" : "... Le corps du maréchal Bessières se trouvera ... diminué de près de 2000 hommes d'infanterie et de 3 à 400 chevaux.
... Pour l'infanterie on peut lui donner le 2e et le 12e légère ou le 43e et le 51, ce qui fera plus que compenser sa perte.
… Le 2e légère n'est porté dans l'état que pour 800 hommes. Son 3e bataillon et les différents détachements n'y sont pas portés. Il est important qu'avant de faire le mouvement indiqué ci-dessus, les 760 hommes que ce régiment a à Vitoria, et les 160 hommes qui sont arrivés depuis peu à Bayonne y soient réunis. Le 3e bataillon rejoindra les deux premiers et le détachement sera incorporé, de manière que les vieux et les nouveaux soldats soient mêlés, ainsi ce régiment sera porté de 800 hommes à 2 000.
Le 12e légère a été rejoint par son 3e bataillon, mais il y a encore un détachement en arrière qu'il faut faire rejoindre.
Ces deux régiments offriront présents sous les armes 3 600 hommes et six bataillons. Si le roi garde ces régiments pour former sa réserve, avec la Garde ils lui feront 12 bataillons et près de de 6 à 7 000 hommes de choix. Peut-être serait-il mieux de les donner au maréchal Bessières ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 43; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18805).
Le 3 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, envoyez-moi la situation et la marche de tous les détachements qui sont dirigés sur Bayonne. Je vois dans votre lettre du 28 août que les détachements des 2e, 4e, et 12e légère partent le 29 pour arriver à Bayonne le 27 septembre ... il m'est nécessaire d’avoir un état général qui me fasse connaître la marche de tous ces détachements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18815).
Le 6 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il me semble que les 5es bataillons des 2e, 4e et 12e régiments d’infanterie légère doivent rester à Paris ... car les dépôts ne doivent jamais changer d'emplacement.
Ceux qui doivent marcher sur Bayonne sont les 4es bataillons et les hommes disponibles" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2258 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18832).
Le 7 Septembre 1808, il compose par Décret établi à Saint-Cloud, sa nouvelle Armée d'Espagne en 6 Corps d'Armée, dont la plupart sont en route, et une Réserve dont des éléments des Gardes impériale française et royale joséphiste qui restent autour du roi. Parmi cette réserve, une Division sous le Général Dessole, composée des 2e et 12e Léger, 43e et 51e de Ligne (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300).
Le 16 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Les 3es bataillon du 75e et du 28e qui doivent être partis de la 16e division militaire seront dirigés sur Vincennes et Versailles, vu que ces régiments, et les 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 15e doivent recevoir leurs conscrits à Paris : après qu'ils auront été armés et habillés à leurs dépôts, vous les dirigerez sur Bayonne pour renforcer l'armée d’Espagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2306 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18933).
Le 22 septembre 1808, Joseph écrit, depuis Miranda, à Napoléon : "… Les propos de tâtonnement ne viennent certainement pas des corps du centre, j'en suis sûr sans le savoir ; c'est des ailes : les deux maréchaux préféreraient attendre l'arrivée de la grande-armée, et, en général, ils trouvent qu'ils ont toujours peu de troupes. Le fait est cependant que je n'ai que 5 mille hommes, et que le maréchal Ney n'en a que 7, et que tout le reste est partagé entre les deux corps de gauche et de droite. Pourquoi cela ? On voudrait que les maréchaux fussent contents, afin que leur humeur n'en donnât pas à la troupe, qu'elle ne se répandît pas autour d'eux, et même autour de Votre Majesté. On m'oppose des lettres du major général : celui-ci doit avoir le 2e et le 12e, celui-là le 55e et le 36e ; toujours c'est la volonté de Votre Majesté qu'on oppose à la mienne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 101; Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 31).
Le Maréchal Ney reçoit à Vitoria, le 23 septembre, une lettre signée du Major général Jourdan qui lui annonce le passage du 12e d'Infanterie légère sous ses ordres et lui prescrit à celui-ci de marcher sur Bilbao sous le couvert d'une avant-garde commandée par le Général Merlin, en laissant à Vitoria un certain nombre d'unités spécifiées dans la lettre (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 32).
Fig. 5 Tambour de chasseurs du 12e Léger vers 1810 (d'après collection Dubois de l'Etang) |
Le 23 Septembre, Napoléon part pour Erfurt rechercher les alliances qui le laisseront libre d'agir en personne dans la péninsule ibérique.
Joseph avait réparti les 65.000 hommes à sa disposition en trois masses : Bessières à l'aile droite, Moncey à l'aile gauche. Ney est placé à la tête du corps du Centre à Vitoria en attendant l'arrivée de son "vieux" 6e Corps d'Armée.
Le 23 Septembre, Ney, qui se trouve à Vitoria, est informé par le major général du roi Joseph : Jourdan, qu'il a désormais sous ses ordres en renfort, venus de Durango, deux bataillons du 55e de Ligne et la division Dessolle (dont le 12e Léger).
Ney doit se porter sur Bilbao avec la Division Dessolles avec le 12e Léger, les 43e et 51e de ligne. Le Général Merlin, commandant l'avant garde avec 2 Bataillons du 55e et 1 Bataillon de la 3e Légion polonaise, le Général Franceschi avec le 26e chasseurs, les 3e et 4e dragons provisoires.
Ce qu'il fait le 26, et s'empare de la ville à 6 heures du soir.
Le 26 septembre 1808, à 8 heures du soir, le Maréchal Ney écrit, depuis Bilbao, au Roi Joseph : "Sire, les troupes sous mes ordres sont parties ce matin, à 6 heures, de Durango. L'avant-garde, commandée par le général Merlin, a trouvé l'ennemi à Sornosa, Augustia et Gal de Kano. Celui-ci a évacué ces postes sans faire la moindre résistance et en tirant seulement quelques coups de fusil, mais il a voulu défendre le pont de pierre au-dessus de Bilbao; les voltigeurs des quatre régiments d'infanterie, soutenus par le bataillon de la 3e légion, l'ont enlevé de vive force. L'ennemi, qui était en bataille sur les hauteurs en arrière de la ville, route de Valmaseda, a voulu, pendant quelques instants, arrêter mon avant-garde avec son artillerie, mais il ne nous a fait aucun mal, et la division Dessolle ainsi que la réserve de cavalerie du général Franceschi sont entrées dans Bilbao vers 6 heures (du soir).
Toutes les dispositions avaient été prises pour enlever l'ennemi s'il n'avait pas quitté sa position, qu'il abandonna avec précipitation pour se replier sur Valmaseda. Nous lui avons tué quelques hommes et, de notre côté, nous avons eu 7 ou 8 blessés légèrement.
Mes troupes sont bivouaquées sur les routes de Valmaseda et de Santander, en avant de Bilbao.
Un détachement d'infanterie et de cavalerie a été dirigé sur Miravales, pour avoir des nouvelles de M. le maréchal Bessières vers Orduna.
Demain, j'aurai l'honneur d'adresser à Votre Majesté des détails sur la force de l'ennemi, que, d'après ce que j'ai vu, j'évalue être de 4 à 5.000 hommes ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 33).
A son retour à Vitoria, après avoir laissé sur Bilbao le général Merlin, il prend position à Trevino tandis que Bessières doit ramener son corps d' armée de l'aile droite et renforcer Merlin.
Le 8 octobre, Ney s'empare de la Guardia et propose de pousser sur Logrono.
Le 26 octobre 1808, Ney écrit au Prince de Neuchâtel : "Monseigneur, j'ai reçu ce matin la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire de Paris le 19 de ce mois.
Votre Altesse me demande un rapport sur la situation de l'armée en Espagne, sur les positions qu'elle y occupe et sur les forces de l'ennemi. Sans pouvoir lui donner des renseignements aussi précis que ceux qu'elle a sans doute reçus du maréchal Jourdan, je vais néanmoins tâcher de me conformer à ses intentions.
Positions de l’armée française.
Le général de division Merlin, formant la droite absolue de l'armée d'Espagne, occupe la vallée de Durango. Les avant-postes sont à Tornosa, en deçà (à l'Est) de Bilbao. Il a sous ses ordres quatre bataillons, que je lui ai laissés à mon départ de cette ville, tirés des 12e légère, 43e, 51e et 55e de ligne, un bataillon de la 3e légion (de la Vistule), le 36e de ligne, 125 chevau-légers du grand-duc de Berg et 4 pièces d'artillerie. Des bataillons de la Confédération du Rhin, Hesse-Darmstadt, Baden, prince primat, formant ensemble trois à quatre mille hommes, qui, à leur arrivée, avaient été placés à Mondragon, ont depuis reçu ordre de rejoindre ce général (Merlin), en sorte que sa division est maintenant de sept à huit mille hommes ...
Les troupes sous mon commandement sont :
1° La division d'infanterie du général Dessolle, composée des 12e légère, 43e, 51e et 55e de ligne et un bataillon du 118e;
2° La division de cavalerie du général Franceschi, composée du 26e de chasseurs, des 3e et 4e provisoires de dragons et du 13e de cuirassiers.
La 1re brigade d'infanterie occupe aujourd'hui les hauteurs vis-à-vis Logrono, rive gauche de l'Ebre; la 2e est à Viana ..." (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 45).
Le 25 octobre 1808, Ney écrit, depuis Oyon, à Jourdan : "Monsieur le Maréchal, les troupes sous mes ordres viennent de prendre position sous Logrono et aux environs d'Oyon. J'ai poussé des détachements sur Viana pour observer l'ennemi dans la direction de Mandavia, point sur lequel je me dirigerai demain, aussitôt que la division du général Merle débouchera sur les hauteurs qui dominent Logrono.
L'ennemi a faiblement défendu ses positions sur la rive gauche de l'Èbre, depuis le moulin de Riod'Assa jusqu'à Logrono. Cette ville est occupée par des paysans qu'on assure être au nombre de 12 mille, avec quelques troupes de ligne. A en juger par le feu d'artillerie que nous avons essuyé, il doit y avoir 8 ou 10 pièces.
Le 26e régiment de chasseurs a eu occasion de faire une petite charge sur l'ennemi, que le 12e léger avait mis en désordre ; il en a sabré un assez bon nombre et fait quelques prisonniers.
Nous avons eu une peine incroyable à faire arriver 4 pièces d'artillerie; les 4 autres sont encore en arrière du moulin d'Assa, et n'arriveront que demain matin. Notre perte, pendant la journée, se réduit à un chasseur du 26e tué, et à quelques blessés du 12e léger.
Je n'ai encore aucune nouvelle du général Merle. Le bataillon du 118e tiendra poste à la Guardia jusqu'à l'arrivée de la tête de colonne de cette division. Je pense que le mouvement que je ferai demain sur Mandavia et Lodosa sera secondé par M. le maréchal Moncey, comme vous me l'avez annoncé par votre lettre d'hier" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 140).
Le même 25 octobre 1808, le Maréchal Ney se porte de la Guardia sur Viana par Oyon. Les troupes espagnoles postées sur la rive gauche de l'Èbre pour couvrir le pont de Logrono, attaquées par le 12e Régiment d'infanterie légère, et chargées par le 26e de Chasseurs à cheval, sont culbutées et rejetées sur l'autre rive. C'est le moment de marcher sur Lodosa ; mais la Division Merle arrive un peu tard ; l'ennemi fait quelques démonstrations d'attaque ; et le Maréchal, croyant avoir 18 mille hommes en face de lui, juge à propos de n'envoyer qu'un détachement de cavalerie sur Mendavia ; il manifeste même quelques craintes sur sa position, et témoigne le désir de rétrograder sur la Guardia (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 26).
Le 26 octobre, Ney informe le Prince de Neuchâtel que "... Le général de division Merlin, formant la droite absolue de l'armée d'Espagne, occupe la vallée de Durango. Les avant-postes sont à Tornosa, en deçà (à l'Est) de Bilbao. Il a sous ses ordres quatre bataillons, que je lui ai laissés à mon départ de cette ville, tirés des 12e légère, 43e, 51e et 55e de ligne, un bataillon de la 3e légion (de la Vistule), le 36e de ligne, 125 chevau-légers du grand-duc de Berg et 4 pièces d'artillerie ...
Les troupes sous mon commandement sont :
1° La division d'infanterie du général Dessolle, composée des 12e légère, 43e, 51e et 55e de ligne et un bataillon du 118e ..." (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).
Le même 26 octobre 1808, Ney écrit, depuis Oyon, à Jourdan : "… Nos troupes, vis-à-vis Logrono, ont essuyé une vive canonnade à laquelle notre artillerie a répondu avec avantage ; l'ennemi a même fait mine de vouloir nous attaquer en débouchant sur la rive gauche avec 1,500 hommes; mais cette colonne a été repoussée par le 12e léger et l'artillerie, de manière à la dégoûter de renouveler cette tentative. On a fait dans cette circonstance quelques prisonniers. L'ennemi a dû essuyer une assez grande perte ; nous avons aussi eu quelques blessés …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 144).
Le lendemain, Ney pousse sur Logrono. Le 12e Léger y entre baïonnettes au canon. Pendant ce temps le 3e bataillon avait eu, près de Zornoza, le 24 octobre, un engagement assez sérieux qui lui avait coûté une vingtaine de blessés.
Le 24 octobre, Napoléon écrit à Jourdan : "je vous prie Monsieur le maréchal d'exprimer au Roi (Joseph) le désir que j'ai de voir Sa Majesté témoigner sa satisfaction au 12e Léger, 51e de Ligne et 26e Chasseurs. Ces troupes depuis qu'elles occupent La Guardia n'ont cessé de remplir un service très actif".
Le maréchal Ney part pour Pampelune récupérer son 6e Corps venu d'Allemagne. Mais il n'oubliait pas ses récentes recrues puisque la division Dessole devenait la 4e division du 6e Corps de l'Armée d'Espagne en Novembre. Le 12e Léger, dans cette division, était à la brigade Godinot avec le 51e de Ligne et comptait alors 56 officiers et 1817 hommes.
Napoléon arrivait à Bayonne le 3 novembre pour superviser lui-même la reprise en main de l'Espagne. L'Empereur donne à l'Armée d'Espagne une nouvelle organisation d'après laquelle le 2e Corps sous le commandement du maréchal Soult et le 6e commandé par Ney (dont le 12e Léger à la 4ème Division) forment la masse centrale sous sa supervision.
L'Armée espagnole se disposait, quant à elle, en 4 grandes masses, espérant le soutien des Anglais qui étaient toujours présents au Portugal.
Le 4 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, passez la revue des dépôts des ... 2e, 12e, 15e, 4e d'infanterie légère. Assurez-vous de la situation de chacun de ces corps, de leur habillement et armement, et faites-moi connaître quand les 3es et 4es bataillons pourront partir, et de quelle force seront les détachements que les 5es bataillons doivent fournir aux bataillons de guerre. Ordonnez que les hommes partent bien habillés, avec de bonnes capotes, et déjà un peu dégrossis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2427 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19179). Les 2e, 12e, 15e, 4e sont destinés aux 1er et 2e Régiments de la 1re Brigade (Thomières), 22e Division (Loison) du 8e corps de Junot.
Le 9 novembre 1808, Napoléon écrit, depuis Vitoria, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je reçois l'état de situation de l'armée de Portugal au 26 octobre … La 2e division n'est composée que de 4es bataillons. Il faut envoyer aux 2e, 4e, 12e, 15e, 32e et 58e des détachements des dépôts de Paris pour compléter chaque bataillon à 840 hommes. Passez vous-même la revue de ces dépôts, et ayez soin que ces hommes partent habillés, armés et avec de bonnes capotes. Ainsi cette 2e division sera portée au moins à 5,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14457 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19225).
Burgos était bientôt aux mains des Français. La ville est pillée. Napoléon vient s'y établir.
Le 14 novembre 1808, Napoléon, dont l'intention est de renvoyer Junot à la conquête du Portugal, écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, les dispositions que j'ai prescrites pour le 8e corps qui doit former l’armée de Portugal ne sont pas encore exécutées.
Les bataillons des 2e et 4e légère ont besoin d'être renforcés ; envoyez-leur des détachements de Paris.
Ceux des 12e et 15e légère, sont assez forts, d'autant plus que ce dernier a 300 hommes au bataillon de marche, qui est à Pampelune ...
Enfin, le 8e corps doit être formé en trois divisions ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2453 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19264). Les Bataillons des 12e et 15e Légers forment le 2e Régiment provisoire d'infanterie légère, 1re Brigade Thomières, de la 2e Division Loison.
Le 15, laissant le 31e Léger en position à Arroyal, le Duc d'Elchingen porte les quatre Régiments disponibles de la 1re Division sur Lerma, où ils sont rejoints par ceux de la Division Dessolles (12e Léger, 43e, 51e, 55e et 26e Chasseurs) après la marche (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 58).
Le 15 novembre donc, le 12e Léger est à Lerma.
Dans une lettre adressée à Berthier le 17 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos : "Mon Cousin (...) Les 14 hommes du 24e et les 20 hommes du 26e légère seront incorporés dans le 12e légère, et partiront demain pour Aranda où ils joindront la division Dessolle ..." (Picard et Tuetey : Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la guerre. T. II. 1808-1809. 2465; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19288).
L'armée espagnole de Blake a été repoussée vers le Sud. Napoléon fait encore face à deux armées : celle de Castanos, au centre, qui borde le cours de l'Ebre, et celle de Palafox, au sud. Il décide de se porter sur le centre. Et demande à Lannes, le 18 novembre, de prendre le commandement des forces qui vont affronter l'Armée de Castanos à Tudela, le 23. L'affaire est rondement menée par Lannes.
Le 19 novembre 1808, depuis Burgos, l'Empereur écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je crois vous avoir déjà mandé que je désirais que les 2e, 4e, 12e, 32e et 15e envoyassent des détachements pour compléter les bataillons qu'ils ont au corps du Portugal ; vous demanderez un rapport qui vous fasse connaître ce que chaque régiment doit envoyer pour compléter son bataillon à ce corps d'armée ; vous ferez réunir ces détachements, et lorsqu’ils auront leurs capotes, souliers, habits, fusils, etc., vous les ferez partir en bon ordre.
... Je suis surpris que le 32e, qui a 1 000 hommes présents, soit porté dans l'état qui m’est remis par le général Hulin comme n'ayant que 34 hommes disponibles ; que le deuxième qui a 975 hommes présents, n'ait que 24 hommes disponibles. Même observation pour le 4e et le 12e. D'où vient cela ? Faites-moi faire un état de ces bataillons et dépôts qui me fasse connaître pourquoi sur 9 000 hommes existant à Paris au 12 novembre, au moment de la revue du général Hulin il n'y en a que 2 600 disponibles" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19328).
Le 22 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, au Général Clarke, Minsitre de la Guerre : "... Je vous ai déjà mandé comment je désirais que les détachements du 75e, du 58e et du 28e partissent de Paris.
Il faut également que les détachements des 32e, 2e, 4e, 12e et 15e légers ne partent qu'après avoir passé deux fois votre revue, munis de capotes, de souliers et en bon état. Dix jours de plus ou de moins ne peuvent pas être d'une grande importance ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2488 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19360).
Le 29 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 22. Je suis fâché que vous n'ayez pas vu vous-même les troupes. En les faisant venir à midi précis dans votre cour ou dans la cour des Invalides, vous ne perdiez pas de temps, et cela est d’un bon effet ... Vous ferez partir le même jour (10 décembre) ... un détachement du 32e, commandé par un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, deux sergents et quatre caporaux, et composé de 400 hommes. Vous ferez partir également un détachement du 2e légère composé de 400 hommes ; un pareil détachement du 4e léger composé de 400 hommes et un pareil détachement du 12e légère composé de 400 hommes, ce qui fait quatre détachements de 400 hommes ou 1 600 hommes. Ces 1 600 hommes seront commandés par un major, ou un adjudant commandant, ou un général de brigade ou un officier supérieur quelconque qui rejoindrait l'armée. Vous aurez soin qu’ils soient bien armés, bien habillés et qu'ils aient des capotes et des souliers. Chaque détachement portera le nom de compagnie de marche, et sera censé ne former qu’une compagnie, mais sera divisé en quatre escouades à la tête desquelles il y aura un officier ou un sergent. Comme j'ai besoin de faire venir ici pour recruter la Garde 80 grenadiers, vous pourrez ordonner que ces 80 grenadiers soient répartis à raison de 16 par compagnie et de 4 par escouade. Ils feront les fonctions de sergent. Ces détachements arriveront avec ordre à l'armée. Arrivés à Madrid, les grenadiers rejoindront leur corps ; les officiers et sous-officiers retourneront à Paris ; et les soldats seront incorporés dans les bataillons de guerre. Voilà donc une colonne de près de 4000 hommes qui partira pour recruter l'armée. Assurez-vous avant de la laisser partir qu’elle ne manque pas d'officiers. Faites la même chose pour les 4es bataillons. Que les cadres soient remplis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2518 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19432).
De son côté, le corps de Ney, qui devait couper la route de l'armée espagnole en repli pour parachever la victoire, n'est pas sur les positions prévues. Ney et Moncey, qui avancent lentement, n'arrivent à Saragosse sur les talons de Castanos que le 30 novembre. Ney est rappelé par Napoléon pour une offensive dans le Léon et est remplacé sous les murailles de la ville par Mortier.
On parlait d'une nouvelle armée anglaise qui venait de débarquer.
Le 1er décembre 1808 à Bordeaux se forme le 4ème bataillon du régiment, encadré par des officiers du second et avec les hommes revenus du Portugal avec Junot. Ce 4ème bataillon va faire campagne indépendamment des trois premiers.
Après la bataille de Tudela, Napoléon continuait sa marche sur Madrid. La fameuse prise du col de Somosierra ouvrait le chemin. L'Empereur entrait dans la capitale espagnole le 4 décembre.
Jusqu'alors, Napoléon ne s'était pas occupé de l'armée anglaise du général Moore, mais lorsqu'il apprit qu'elle s'était avancée du Portugal en Espagne, autour de Salamanque (entre les 13 et 23 Novembre), il prescrivit au Maréchal Soult de redescendre dans le royaume de Léon. Un autre petit corps anglais sous le général Baird venait de débarquer à la Corogne.
Le 6e Corps demeure au repos à Guadalajara jusqu'au 12 décembre et son chef en profite pour reconstituer les approvisionnements et assurer les réparations à l'habillement, à l'équipement, etc ... D'après un rapport du Duc d'Elchingen au Major général et en ayant recours aux souvenirs du Colonel Sprunglin, alors Capitaine adjoint d'Etat-major, on constate que le 6e Corps d'armée présente, à la date du 8 décembre 1808, la composition et les effectifs suivants :
... ... 3e division, général Dessolles (7.020 hommes).
1re Brigade, Général Godinot : 12e d'Infanterie légère (colonel N...), à 3 Bataillons de 6 Compagnies (H. Bonnal : "La vie militaire du Maréchal Ney", tome 3).
Le 6e Corps entre à Madrid le 14 décembre 1808 et est passé en revue par l'Empereur le 16 décembre.
Le 21 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Madrid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d’Espagne : "Ordre qu'avant midi on distribue ... Demain 400 culottes et vestes bleues au 12e, 400 bleues ...
Ce qui fera 1 300 culottes et vestes. Ordre (de distribuer à la) division Lapisse 500 bonnets de police et à la division Dessolle 500.
Vous ordonnerez que dans la journée on me rende compte de l'exécution de ces ordres et de ce qui reste en magasin" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19581
).
Le 22 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Madrid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Aussitôt que la division de 5 à 6,000 hommes, composée des bataillons des 75e, 28e et 58e de ligne et des détachements des 2e, 12e, 4e et 15e légers, sera prête et fournie de ses capotes, de ses deux paires de souliers dans le sac, etc. vous la ferez partir pour Bayonne. Chargez un général de brigade du commandement de cette colonne, et qu'elle ait un séjour au moins tous les quatre jours de marche" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14608 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19622).
A l'ouest, le Maréchal Soult poursuit l'armée anglaise de Moore dans sa retraite précipitée à travers la Galice. Le 6e Corps est désigné pour lui servir de réserve; il est chargé d'occuper la Galice, où le Marquis de la Romana s'est mis à la tête des rebelles espagnols. Il quitte Madrid le 20 décembre, passe à Guadarrama, Arevalo, Tordesillas, Rio Seco.
Le 31 décembre 1808, à Benavente, "Le général Clarke rend compte qu'il a passé la revue des 3es bataillons des 28e, 58e et 75e régiments d'infanterie de ligne et des détachements fournis par les dépôts des 32e de légère, 24e et 12e d'infanterie légère, et destinés les uns et les autres à rejoindre l'armée d'Espagne"; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général, pour donner ordre à Bayonne de leur faire distribuer une paire de souliers, après quoi ils seront dirigés sur Burgos. On leur donnera à Bayonne un séjour ; ils y arriveront vers le 1er février ; le major général aura soin de m'en instruire alors pour que je donne des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2614).
Napoléon écrit, le même 31 décembre 1808, depuis Benavente, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je désire que vous me prépariez bientôt une colonne de 400 hommes du 32e, une colonne de 400 hommes du 58e, une colonne de 300 hommes du 2e léger, une colonne de 300 hommes du 4e léger, et une colonne de 400 hommes du 12e léger ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2609 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19634).
Le 6e Corps arrive à Astorga le 2 janvier 1809. Mais la division Dessolle (dont le 12e Léger) est renvoyée sur Madrid.
2/ 1809
Fig. 6 Sapeur du 12e Léger en 1810-1812 |
Napoléon écrit à son frère le 1er Janvier :
"Benavente, 1er janvier 1809.
A Joseph Napoléon, roi d'Espagne, à La Florida.
Mon Frère, le général la Romana n'a pas 6,000 hommes, nus et mourant de faim, troupes de réquisition, et il n'oserait plus se fier à son armée en campagne, exaspérée au dernier point contre lui. Le maréchal Soult l'a attaqué le 26 décembre à Mansilla avec deux régiments de cavalerie, et lui a pris 1,500 hommes et deux drapeaux. Il est entré à Léon le 30; il y a trouvé 2,000 malades aux hôpitaux. Cette armée de Galice n'existait donc véritablement plus depuis les affaires d'Espinosa. Elle existe encore moins aujourd'hui.
Aujourd'hui, 1er de l'an, le maréchal Soult est à Puente de Orbigo. Le maréchal Bessières a couché à la Baneza et marche sur Astorga, où nous serons aujourd'hui. Les Anglais ont abandonné 1,500 tentes et 4,000 couvertures, tout leur rhum, une quantité immense de chariots sur la route et beaucoup de traînards. Ils n'en sont pas quittes. Nous les poursuivons vivement. Je serai ce soir à Astorga.
Je vous ai mandé que la division Dessolle rentrait à Madrid. La communication par Valladolid, Burgos, Ségovie, Guadarrama sera assurée".
"Benavente, 4 janvier 1809.
A Joseph Napoléon, roi d'Espagne, à La Florida.
Mon Frère, le major général vous envoie des instructions pour le mouvement à faire par le duc de Bellune sur la rive gauche du Tage. La division Dessolle sera le 7 au plus tard à Guadarrama. Le bataillon polonais qui va à Ségovie doit être arrivé. S'il était encore à Somo-Sierra, vous pourrez lui envoyer l'ordre de venir, en laissant à Somo-Sierra deux compagnies. J'ai donné l'ordre aux 3e bataillons, du 43e et du 51e de se rendre à Madrid. Après huit ou dix jours de repos, la division Dessolle doit avoir 9,000 hommes".
Programmant la rentrée prochaine de Joseph dans sa capitale, son frère lui écrit le 10 Janvier : "La division Dessolles, qui doit être arrivée le 7 à Madrid, doit avoir besoin de repos. Comme elle est du corps du maréchal Ney, qui est en Galice, vous pouvez lui donner des ordres directement.
Si la division Leval avait besoin d'être secourue, vous la feriez soutenir par la division Valence, et vous garderiez les divisions Milhaud, Dessolles et Sébastiani à Madrid, dans votre main. Il faut vous appliquer à compléter l'artillerie de la division Sébastiani à 12 pièces, celle de la division Dessolles à 12 pièces, et celle de la division Milhaud à 6 pièces. Le maréchal Lannes est parti aujourd'hui pour Saragosse, et faire sa jonction avec le général Saint-Cyr. Le général Lapisse est à Zamora; 4,000 à 5,000 hommes sont nécessaires à Avila pour poursuivre Pignatelli. Ayez-y un intendant, et prêtez main-forte à vos agents. Le duc d'Elchingen est à Villafranca; le duc de Dalrnatie doit être à Lugo depuis longtemps; ma garde est concentrée ici (Valladolid) . La division Heudelet, qui est ici, va marcher sur Astorga; la division Loison est à Léon.
Il est désirable qu'en entrant à Madrid vous ayez le plus de troupes possible, en bonne tenue".
Le 11 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Faites connaître partout que les changements suivants ont eu lieu : que le 8e corps est supprimé ; que tout ce qui faisait partie des 12e, 2e et 4e léger, et de des 58e, 32e et 47e, a rejoint ses régiments ; qu'ainsi on doit diriger tous les détachements sur les corps dont ces régiments font partie ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 337 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2656 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19776).
Le 16 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Donnez ordre ... que les détachements du 55e de ligne et du 12e d'infanterie légère partent pour Madrid" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2680 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19862).
Puis Napoléon, de Valladolid, rentre en France le 17 Janvier devant la menace autrichienne. Avant de partir de Valladolid, il a rédigé des instructions.
Le 17 janvier 1809, Berthier adresse à Joseph, depuis Valladolid, les Instructions de l'Empereur : "Sire, l'Empereur m'ordonne d'avoir l'honneur de faire connaître à Votre Majesté que les événements politiques le décident à partir pour Paris ; qu'il compte revenir en Espagne au mois de mai, si les circonstances le permettent. Toutefois, l'Empereur confie à Votre Majesté le commandement de ses armées en Espagne. J'ai l'ordre de rester huit à dix jours après le départ de l'Empereur, c'est-à-dire jusqu'au 25, afin d'être assuré que vous aurez reçu cette dépêche, et que Votre Majesté a connaissance de la situation des choses …
L'Empereur, Sire, a confié au duc d'Istrie le commandement de tout ce qui compose la garde impériale, qui recevra les ordres directs de l'Empereur ; cette garde ne fait pas partie de l'armée. L'intention de Sa Majesté est qu'elle soit toute réunie à Valladolid, qu'elle s'y repose, pour être en mesure de se porter sur une autre frontière.
Le maréchal duc d'Istrie a également sous son commandement, comme faisant partie de l'armée :
... 4° Environ 1,500 hommes d'infanterie que commande le général Loison à Léon, composés du 3e bataillon du 12e régiment d'infanterie légère, du 3e bataillon du 58e de ligne, et le régiment de chasseurs auxiliaires du colonel Tascher ...
Votre Majesté aura en infanterie :
... La division Dessolles, composée du 12e régiment d'infanterie légère, et des 43e et 55e régiments de ligne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 365).
Ces insturctions sont expédiées par le Major général à Ney le 21 janvier; l'Empereur ordonne à Ney : "... Vous occuperez et défendrez la Galice. Vous organiserez et pacifierez les provinces; vous ferez enregistrer et publier la proclamation et les décrets de l'Empereur et Roi ... Le général Charlot reste chargé de la province de Léon, avec les troisièmes bataillons du 12e régiment d'infanterie légère, du 58e de ligne et le régiment des chasseurs auxiliaires du colonel Tascher ..." (La vie militaire du Maréchal Ney, t.3).
Le 19 janvier 1809, l'Empereur, qui est en route pour Paris, écrit depuis Tartas, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... J'ai ordonné qu'un détachement de 400 hommes du 32e et de pareille force du 12e se rendent à Madrid pour être incorporés dans les 4es bataillons de ces régiments. Si les cadres du 5e bataillon y sont, il faut les renvoyer ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 381 ; Brotonne (L. de) « Lettres inédites de Napoléon Ier », Paris, 1898, lettre 400 (parle du 38e et non du 32e); Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19878).
Le même jour, 19 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Tartas, au maréchal Kellermann, commandant de l'Armée de réserve d’Espagne : "Mon cousin, 700 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, du 4e et du 12e léger et du 32e de ligne arrivent à Bayonne. Donnez-leur trois jours de séjour pour qu'ils puissent se laver. Complétez-leur une paire de souliers à chacun et tout ce qui pourra leur manquer en habillement et armement et surtout les baïonnettes. Après cela, divisez-les en deux détachements ; ceux du 32e et du 12e d'infanterie légère seront dirigés sur Burgos et de là sur Madrid, en passant par Aranda. Le lendemain, les hommes du 2e et du 4e d'infanterie légère partiront pour Valladolid où ils iront rejoindre leur régiment au corps du maréchal Soult. Faites part de ces dispositions au prince de Neuchâtel ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 859 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19880).
Le 21 janvier 1809, Berthier adresse, à Soult, depuis Valladolid, les "Instructions de l'Empereur pour le duc de Dalmatie" : "… L'Empereur, Monsieur le duc, ordonne que, du moment que l'armée anglaise est rembarquée, vous marchiez sur Oporto avec vos quatre divisions, c'est-à-dire la division Mermet, la division Delaborde, la division Merle et la division Heudelet, la division de dragons de Lahoussaye, la division de dragons Lorge et la division Franceschi, à l'exception de deux régiments de votre cavalerie que Sa Majesté ordonne que vous mettiez tout de suite à la disposition du duc d'Elchingen, de manière qu'avec les deux régiments qu'il a déjà, il se trouve en avoir quatre.
L'intention de l'Empereur est que le duc d'Elchingen, avec les deux divisions de son corps d'armée, ses deux régiments de troupes à cheval, et les deux que vous mettrez à sa disposition, ce qui lui formera quatre régiments de cavalerie, reste pour garder, défendre et organiser la Galice. Le duc d'Elchingen se chargera d'assurer ses communications jusqu'à Astorga et Benavente. Vous vous concerterez donc de suite avec lui pour combiner vos mouvements d'après la position actuelle des troupes de l'un et de l'autre corps d'armée. Léon se trouvera gardé par le 3e bataillon des 12e d'infanterie légère et 58e de ligne, et le régiment de chasseurs auxiliaire du colonel Tascher.
Le général Bonnet, avec les 119e et 120e régiments d'infanterie, qui se trouvent à Santander et à Sanvicente, restera pour garder et organiser les provinces. Il sera sous les ordres du duc d'Istrie, qui a son quartier général à Valladolid, où il commande la garde impériale. Il a aussi sous ses ordres la province de Saint-Sébastien, celles de Vittoria, de Bilbao, Burgos, Aranda, Valladolid, Palencia, Zamora, Léon et Santander ; les généraux, et les troupes qui s'y trouvent employés, ainsi que la 2e division de dragons aux ordres du général Kellermann. Vous voyez que le duc d'Istrie est chargé du commandement de la haute Espagne.
Votre corps d'armée, Monsieur le duc, composé de 17 régiments d'infanterie et de 10 de cavalerie, est destiné à l'expédition de Portugal, mouvement combiné avec celui que va opérer le duc de Bellune …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 385).
Le 24 janvier 1809,"Le général Clarke rend compte à l'Empereur qu'il a été passé une revue des dépôts d'infanterie de la garnison de Paris, savoir ceux du 15e d'infanterie légère, qui doit partir pour l'Allemagne le 1er février, et, ceux des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 32e et 88e de ligne, qui sont prêts à partir pour l'Espagne"; l'Empereur répond : "Il faut que ces cinq dépôts puissent fournir chacun 700 à 800 hommes d'ici au mois de mars pour la défense de la Bretagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2704).
Après avoir forcé les Anglais à rembarquer à la Corogne, Soult s'enfonce dans le Nord du Portugal, Ney stationne en Galice. Victor est en Andalousie, Suchet en Aragon et Saint Cyr en Catalogne. En mars la division Dessolle est toujours à Madrid.
En Février, Sebastiani prend le commandement du 4ème Corps qui se porte sur Tolède. Il vainc les Espagnols à Ciudad Real et stationne dans la Manche.
Le 13 février 1809, on soumet à l'Empereur une "Proposition de décider que M. Nicolon, capitaine réformé du 12e régiment d'infanterie légère, sera destitué et privé pour toujours de son traitement de réforme"; "Approuvé", répond l'Empereur (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2774 - Non signée; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 14 décembre 1808 »).
Le 6 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je désire que vous donniez les ordres suivants, pour compléter les corps de l'armée du maréchal duc de Rivoli : ... Le 24e d'infanterie légère a besoin de 1600 hommes pour être complété ; donnez ordre qu'un bataillon de marche, composé de 100 hommes du 2e d'infanterie légère, de 150 hommes du 4e d'infanterie légère, et de 350 hommes du 12e d'infanterie légère, soit formé demain et se mette en marche pour Strasbourg. Arrivés là, ces détachements seront incorporés dans le 24e, ce qui portera ce régiment à peu près au complet. Le colonel laissera à Strasbourg 2 capitaines, 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 4 sergents et 8 caporaux, pour recevoir ces 600 hommes, et les officiers qui les auront amenés de Paris retourneront à leurs dépôts. Le 3e et le 26e d'infanterie légère auraient aussi besoin de 700 hommes pour être complétés. Il manque plus de 200 hommes au 93e. Donnez ordre que 800 conscrits des quatre années, appartenant aux départements de la Loire-Inférieure et de la Vendée, et qui se trouvent en subsistance dans la Garde, soient habillés sous les numéros suivants, pour être incorporés dans les corps du duc de Rivoli, savoir : 400 hommes dans le 26e d'infanterie légère, 200 dans le 3e d'infanterie légère, et 200 dans le 93e de ligne. Vous me ferez connaître si les autres dépôts appartenant à l’armée d'Espagne, et n'ayant pas de compagnies au corps du général Oudinot, ont des hommes disponibles qu'on puisse de même faire marcher, pour recruter l'armée du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2873 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20255).
Le 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai donné différents ordres pour combler le déficit de 5000 hommes qu'éprouve le corps du duc de Rivoli ...
Je vous ai ordonné également de faire partir de Paris un bataillon de marche de 600 hommes, sous le titre de bataillon de marche du 24e légère, un bataillon de marche de 800 conscrits de ma Garde et 400 hommes du 46e.
Faites-moi connaître l'époque où tout cela arrivera à Strasbourg. Proposez-moi des moyens de combler le déficit de 979 hommes qu'éprouve encore le corps du duc de Rivoli ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20373).
Le 19 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, sur les 604 hommes qui composent le bataillon provisoire que me présente aujourd'hui le général Hulin, il sera pris :
- 50 hommes du 58e de ligne
- 50 hommes du 2e léger
- 50 hommes du 4e léger
- 50 hommes du 12e léger
- 50 hommes 15e léger
et 50 hommes du 121e de ligne.
Ces 300 hommes formeront les 3 compagnies de marche dont j'ai ordonné la formation pour ces régiments, et partiront mardi pour Strasbourg, pour être incorporées dans les 26e et 16e d'infanterie légère et 96e de ligne. Il ne sera pris que des conscrits des 4 années antérieures à 1810" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2975 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20458).
Le 31 mars 1809, Joseph écrit, depuis Madrid, à Napoléon : "… Le maréchal Victor est en mouvement de Truxillo, d'où les deux généraux de division que Votre Majesté a demandés arrivent aujourd'hui ; ils partent demain.
Le général Sébastiani et les Polonais marchent sur Ciudad-Réal, pour repousser l'ennemi et l'attaquer en queue, s'il tente de se réunir à Cuesta.
J'ai même dû faire partir le 12e léger pour protéger le pont d'Almaraz, abandonné par le maréchal Victor, qui a tout emmené avec lui …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 93).
Le Général Hugo, alors à la tête du Royal-Etranger au service de l'Espagne, raconte, pour cette période : "L'état-major général, inquiet du grand nombre de guérillas qui se levaient de toutes parts et parcouraient les provinces, autant que des rassemblemens qui s'opéraient dans les environs de Ciudad-Rodrigo, crut devoir faire, sur le Tormès, des démonstrations qui en imposassent à Balesteros et à don Carlos d'Espagne, chefs de ces rassemblemens. Il fit, en conséquence partir de Madrid pour Avila, une colonne aux ordres du général Godinot, avec qui je dus me concerter.
Ce général, ayant pris la moitié disponible de Royal-Étranger, me laissa l'autre, à laquelle il ajouta un bataillon du 12e léger ; il marcha ensuite directement vers Piedrahita, par les montagnes formant la droite du val d'Amblès. Je me dirigeai sur Fontiveros (note : Bourg de la province d'Avila, situé au milieu d'une vaste plaine très fertile en grains. Il a été autrefois beaucoup plus formidable qu’il ne l'est maintenant) par la plaine, où je rencontrai quelques cavaliers ennemis que je fis vainement poursuivre. Le lendemain, après avoir traversé, le long du Zapardial, beaucoup de villages désertés depuis la maladie contagieuse de 1800 (fièvre jaune), je rejoignis le général Godinot, et nous descendîmes ensemble, le surlendemain, par la belle vallée du Merderos sur Piedrahita. Le général· s'arrêta dans cette ville, et je me portai sur le Barco d'Avila, où le capitaine Huzard commandait une de mes compagnies de voltigeurs, et s’était mis à l'abri d'un coup de main de la part des troupes établies à Bejar (Note : Petite ville manufacturière à quelques lieues de la rive droite du Tormès ; on y fabrique beaucoup de draps).
Après avoir passé la nuit au Barco, je me disposais à en partir pour retourner à Piedrahita, lorsque deux sergents de carabiniers du 12e léger, tous deux membres de la légion d’honneur, déclarèrent à leur commandant que leur hôte avait voulu les embaucher pour Ciudad-Rodrigo. Cet officier m’en ayant fait le rapport, et m’ayant donné le meilleur témoignage de la moralité des deux sergents, je fis arrêter l’hôte, qui se trouva être un ancien moine d’un couvent de Salamanque. C’était un homme d’une corpulence énorme ; il nous fallut chercher un très fort mulet pour l’amener au général Godinot.
Ce général ayant, à notre arrivée à Piedrahita, nommé une commission spéciale, le moine avoua son délit devant elle, et fut, à l’unanimité, condamné à la peine de mort. Il demanda ensuite un prêtre pour se confesser, ce qu’on ne lui refusa point.
Quoique la confession soit un objet sacré, et dont la révélation est interdite, le prêtre vint néanmoins trouver le général, et lui dire, devant beaucoup de monde, « que le moine reconnaissait comme une punition du ciel la mort qu’il allait recevoir, pour avoir, étant gardien de son couvent, violé une jeune fille, pour l’avoir tuée parce qu’elle voulait se plaindre, et l’avoir ensuite jetée par morceaux dans les latrines ».
Avant de sortir pour être exécuté, le moine fit appeler les deux sous-officiers, leur demanda pardon, les embrassa et leur offrit sa montre et sa tabatière d'or, que l'un et l'autre refusèrent : on le conduisit peu après sur le chemin du Puerto de Villatoro, où l'on voulut l'accrocher à un arbre, mais il était si pesant que toutes les cordes se rompirent ; alors, par pitié, on lui fit donner la mort militairement. Il fallut apporter d'autres cordes, pour suspendre le cadavre à une branche.
Après une sorte de promenade militaire qui ne fut pas de longue durée, la colonne du général Godinot (note : Le général Godinot était attaché au corps d’armée du maréchal duc de Bellune, qui faisait partie de l’armée d’Andalousie aux ordres du maréchal duc de Dalmatie, et qui fut chargé du blocus de Cadix et de l’ile de Léon. Ce général jouissait alors d’une réputation méritée, mais qui décrut dans la campagne de 1811. Il s’était distingué à la malheureuse bataille d’Albuhera, où cependant, s’il fait en croire quelques Mémoires publiés sur la campagne d’Andalousie, le mouvement de sa brigade n’avait pas rempli les desseins du général en chef. Plus tard, dans la campagne de 1811, on l’accusa d’avoir mis une grande lenteur dans ses opérations, lenteur qui pouvait compromettre le succès de la campagne. Quelque temps après l'expédition contre Balesteros, dans le camp de Saint-Roch, sous les murs de Gibraltar, il fut remplacé dans le commandement de sa division, et rappelé à Séville par le général en chef. Arrivé dans cette capitale de l'Andalousie, le général Godinot reçut de M. le maréchal duc de Dalmatie quelques reproches, faits sans doute avec tous les ménagemens dus à sa réputation et à une vieille amitié. Il s'en montra néanmoins profondément affecté. Quelques jours après, il emprunta, sous un prétexte vague, le fusil d'un des soldats de garde à sa porte, et, s'étant enfermé dans sa chambre, il s'étendit sur son lit, plaça l'arme meurtrière sur sa poitrine, et, pressant la détente avec son pied, il se donna la mort. Les causes de son déplorable suicide furent diversement interprétées ; plusieurs l'ont attribué aux reproches que M. le maréchal avait cru devoir lui faire sur le non-succès de son expédition : il est certain que le général Godinot était doué d'une grande susceptibilité ; mais tous les officiers que j'ai consultés sur ce malheureux événement, m'ont assuré que M. le maréchal, connaissant son caractère, ne lui avait rien dit de trop désobligeant, et encore moins rien qui pût le porter à attenter à ses jours. On prétend que des affections de famille fatiguaient depuis longtemps son esprit ; il faut croire, et cette opinion parait la mieux fondée, que les nouvelles que cet infortuné général avait reçues de France à son arrivée à Séville, jointes à la vive contrariété d'avoir échoué dans ses opérations, lui auront occasionné une maladie soudaine, qui, dérangeant totalement les facultés morales, l'aura conduit à l’acte de désespoir qui termina ses jours. Le général Godinot avait été colonel du 25e régiment d'infanterie légère, et venait d'obtenir, depuis quelques jours seulement, le grade de général de division) rentra dans la Nouvelle-Castille. L'ennemi ne tarda point à savoir que de nouvelles forces avaient paru dans la province, mais qu'elles étaient déjà retournées à Madrid. Il apprit aussi la punition infligée au moine embaucheur, et le blâma hautement de s'être adressé à des Français décorés, quand c'était sur Royal-Étranger seul que ses agens devaient diriger leurs manœuvres" (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 2, p. 60 et suivantes).
Le 24 mai 1809, Mortier écrit, depuis Valladolid, à Jourdan : "Le 19, la division du général Kellermann arriva de bonne heure à Villa-Semplice, où elle trouva le pont occupé, et le passage presque impraticable par l'une ou l'autre rive de la Becmesa. On se mit en devoir d'abattre des arbres pour tâcher de rétablir promptement le pont ; mais comme, malgré tout le zèle et l'activité qu'on put y mettre, cette réparation ne pouvait se faire en moins de 24 heures, le général Kellermann ordonna à l'adjudant-commandant Barthélemy, son chef d'état-major, de passer avec trois bataillons de l’avant-garde, du mieux qu'il pourrait, à travers les rochers ; et il fit en même temps passer par la gauche deux autres bataillons de l'avant-garde, qui eurent à franchir une montagne à peu près semblable à celle qui couronnait le fort de Bard. Le reste de l'infanterie et le 11e régiment de dragons suivirent le même chemin.
L'adjudant-commandant Barthélemy rencontra l'ennemi à Villa-Nova, où il réunit ces cinq bataillons. Les insurgés, au nombre d'environ 2,500 hommes, commandés par le général Marglano, voyant qu'on faisait mine de les tourner, abandonnèrent leur position sans tirer un coup de fusil ; ils furent poursuivis jusque sur les hauteurs en arrière d'Arbas, extrême sommité de la montagne, où ils avaient établi quelques retranchements assez mal construits. L'adjudant-commandant Barthélémy les fit attaquer et tourner sans perdre de temps, et tout fut enlevé sur-le-champ ; ils prirent la fuite, laissant 100 hommes tués et beaucoup de blessés.
Arrivé sur les hauteurs de Pajarès, l'ennemi voulut encore tenir ; mais il fut promptement culbuté, et nos troupes entrèrent en même temps que lui à Pajarès, en le poursuivant l'épée dans les reins. Dans cette journée, où t'avant-garde seule a donné, les insurgés ont eu 20 officiers et 3 à 400 hommes tués ou blessés. Notre perte n'est que de 8 hommes tués et 50 blessés ; mais peu le sont grièvement.
Le général Kellermann se loue beaucoup du zèle, de l'intelligence et de la résolution de M. Barthélémy ; il fait aussi l'éloge du major Lantin, du chef de bataillon Milliot du 12e d'infanterie légère, de la compagnie du 32e régiment d'infanterie légère qui s'est particulièrement distinguée, et du sergent Dousset, du 12e d'infanterie légère, qui a enlevé un drapeau et tué celui qui le portait ; il cite aussi avec distinction le colonel d'artillerie Doence, qui, par son infatigable activité, est parvenu à faire passer l'artillerie par des chemins difficiles …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 175).
En Juin, quand on apprend les malheurs de Soult au Portugal, Sébastiani se replie et le Roi quitte Madrid pour le rejoindre avec sa Garde et la division Dessolle. Puis les forces espagnoles de Vanegas ayant à leur tour reculé sur la Sierra Morena, Joseph repart sur Madrid le 1er Juillet avec ses troupes.
Le 28 Juillet, suivant le Roi, le 12e Léger est en réserve à la bataille de Talavera qui voit la confrontation des Français avec l'armée anglo-espagnole de Wellington qui marche sur Madrid. La bataille est meurtrière et les deux adversaires finissent par se replier chacun de leur coté.
Le rapport de Wellington, concernant la bataille de Talaveyra ayant provoqué l'ire impériale, le Maréchal Jourdan écrit, le 15 septembre 1809, depuis Madrid, au Ministre de la Guerre : "… Il est certain que si l'Empereur eût été sur le champ de bataille, l'ennemi eût été complètement battu ; le roi en est très-convaincu, et tout le monde partage cette opinion. Le roi, et ceux qui sont auprès de sa personne, ont fait tout ce que leur zèle et leur dévouement leur ont prescrit de faire ; mais il y avait des difficultés qui ne pouvaient être vaincues que par le génie de l'Empereur, et d’autres qui ne pouvaient l'être que par son autorité. Lorsqu'on a dit à l'Empereur que 12 mille, hommes n'ont pas tiré, on a trompé Sa Majesté. La réserve était composée du 12e d'infanterie légère, du 51e de ligne, forts de 3,400 hommes, et de 1,500 hommes de la garde, ce qui forme 4,900 hommes. Cette réserve n'a pas donné sur le centre, parce qu'il était reconnu impossible de pénétrer par là ; elle n'a pas été mise à la disposition de M. le duc de Bellune, parce que ce maréchal, avant d'employer la réserve, aurait dû, faire donner toutes ses troupes, et que la division Villatte n'a pas été engagée, tandis que Sa Majesté entendait que le plateau et le mamelon fussent attaqués par les trois divisions du 1er corps. D'ailleurs, l'ennemi pouvait faire par Talavera un mouvement sur notre gauche ; et le roi a pensé qu'il ne devait pas engager légèrement les seules troupes qui pouvaient s'opposer à ce mouvement, qui aurait compromis l'armée …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 419).
Le 12e Léger entame alors une longue période de garnison dans la capitale.
Le 10 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, le 2e bataillon de marche du duc de Rivoli composé des détahcement des 2e, 4e, 12e d’infanterie légère, destinés à être incorporés dans le 3e, arrivent aujourd’hui à Krems et se dirigent sur Znaïm pour rejoindre le corps du duc de Rivoli. Ayez soin de réitérer l’ordre qu’on ne garde aucun officier ni sous-officier, et qu’on les renvoie à Vienne d’où ils seront dirigés en poste sur Paris, vu qu’ils sont nécessaires pour former un régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3432 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21746).
Le 10 au soir, le 4e Corps, comptant au plus 15,000 hommes, se porte vers l'armée espagnole de Venégas. Le 11 au matin, le Roi Joseph arrive à Toledo avec 5,000 hommes, mais, apprenant que l'ennemi parait disposé à courir la chance d'une bataille, il part de Tolède le matin même avec sa Garde, dans l'intention de l’attaquer ; mais bientôt le bruit du canon annonce que le Général Sébastiani est déjà aux prises avec l'ennemi.
Le Général Leval, chargé d'attaquer la gauche des Espagnols, fait enlever par les Polonais la colline où elle s'appuie ; le Général Vénégas, voulant reprendre ce poste important, y fait marcher une partie de sa réserve ; mais ses efforts sont inutiles ; tout est culbuté, et sa ligne prise à revers. En même temps, la Division Sébastiani, formée sur deux lignes, ses Bataillons impairs en colonne serrée, ses Bataillons pairs déployés, attaque au pas de charge les 15,000 Espagnols qui défendent le plateau et le village, s'emparant de trois pièces de canon et d'un grand nombre de caissons, et mettant beaucoup d'hommes hors de combat. L'attaque est impétueuse, mais la résistance est opiniâtre. Venégas fait avancer un Corps nombreux de cavalerie qui vient se briser devant les carrés de nos Divisions. Les Divisions de centre et de droite de Venégas sont assaillies par les 28e, 32e, 58e et 75e Régiments, conduits par les Généraux Belair et Rey, ainsi que par le 51e et le 12e d'infanterie légère, aux ordres du Général Godinot. Le Général Léger-Belair avec les trois Bataillons du 75e, un Bataillon du 58e et deux Bataillons d'infanterie légère, force la droite espagnole. Hors d'état de résister au choc impétueux de ces braves Régiments, les Espagnols se réfugient sur la haute colline où se trouve le château. Vénégas y rallie ses troupes, et parait disposé à s'y défendre ; on aurait pu manœuvrer pour tourner cette forte position, sans s'exposer à perdre bien du monde pour l'enlever de vive force ; mais cette attaque est commencée lorsque le Roi arrive sur le champ de bataille ; il n'est plus temps de changer les premières dispositions. Les troupes, fractionnées en plusieurs colonnes, gravissent la colline avec intrépidité, et chassent l'ennemi, qui, rejeté dans la plaine, est chargé et mis dans le plus grand désordre par les Dragons du Général Milhaud et par la cavalerie légère du Général Merlin. Les espagnols sont vivement poursuivis jusqu'à la nuit. Ils ont plus de 3,000 hommes tués, pedent 16 bouches à feu, 31 caissons, plusieurs drapeaux et environ 3 à 4,000 prisonniers. Nos pertes sont de 1,200 hommes dont 800 blessés; 35 canons, plusieurs drapeaux et 100 caissons sont restés entre nos mains.
L'armée française a 319 tués et 2,075 blessés. Vénégas s'enfuit jusque dans la Sierra-Morena, d'où il écrit à la junte de Séville, onze jours après la bataille, qu'il ne peut pas lui envoyer l'état de ses pertes, à cause de la dispersion de ses troupes (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 255).
Dans son "Rapport de la bataille d'Almonacid", adressé à Joseph, et daté de Madridejos, le 13 août 1809, Sébastiani écrit : "... L'ennemi, forcé dans sa première position, s'était retiré sur la montagne et le château. J'ordonnai au général Leval de le tourner par sa gauche, et je le fis canonner vivement. Votre Majesté, voyant qu'il était ébranlé, désira qu'un mouvement simultané de la droite, de la gauche et du centre portât la mort et le désordre dans tous les rangs ennemis. Les ordres de Votre Majesté furent exécutés. Le général Leval, avec les divisions polonaise et allemande, se porta derrière le flanc gauche de l'armée de Vénégas ; le général Rey, en colonne serrée, monta avec les 28e et 32e régiments sur la position de la montagne qui était à notre droite. Deux bataillons du 58e, déployés, gravirent parle centre, appuyés par un bataillon du 12e d'infanterie légère, appartenant à la réserve, que le général Godinot conduisit en colonne serrée sur le château. Le général Belair, avec le 75e régiment, un bataillon du 58e et deux du 12e d'infanterie légère, força toute la droite de l'ennemi ; et toute l'armée se trouva en même temps de l'autre côté de la montagne, en poursuivant l'ennemi avec un ordre et une précision difficiles à obtenir sur un champ de manœuvres. L'ennemi avait posté derrière cette montagne, et à portée de canon toute son artillerie. Il avait formé quelques corps pour appuyer un instant sa retraite ; mais, ébranlé par le mouvement des troupes, et chargé avec impétuosité par les divisions de cavalerie Milhaud et Merlin, auxquelles j'avais donné l'ordre de se porter sur l'armée ennemie, comme Votre Majesté me l'avait prescrit elle-même, la retraite de l'ennemi devint une déroute entière. Infanterie, artillerie, cavalerie, tout fut confondu ; et l'armée française se rendit maîtresse de 35 pièces d'artillerie, de 100 caissons, de plus de 200 voitures. 4 mille prisonniers, plusieurs drapeaux, un grand nombre d'officiers, tombèrent en notre pouvoir ; 4 mille morts restèrent sur le champ de bataille, et le nombre des blessés de l'ennemi est immense ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 334).
Le 20 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à votre lettre du 11 septembre ... Quant aux 118e, 119e, 120e, et au 12e léger, ces régiments ayant leurs 4 bataillons en Espagne, doivent renvoyer leur 4e bataillon en France" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3583 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22115).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... 8000 sur Paris, savoir :
... 1000 pour le 12e léger ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie légère
... 12e à Paris 1 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
Le 28 septembre 1809, Jourdan écrit, depuis Madrid, au Ministre : "... il ne reste à Madrid que deux régiments d'infanterie, le 12e d'infanterie légère et le 51e de ligne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 454).
Le 8 novembre 1809, à Fontainebleau, "On propose à Sa Majesté ... De faire passer M. Dulong, major du 31e régiment d'infanterie légère, à l'emploi de colonel du 12e régiment de même arme, en remplacement de M. Jeanin, nommé général de brigade" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3723 - Non signée; extraite du "Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 5 novembre 1809 »).
Le régiment passe sous le commandement de Dulong de Rosnay, le 26 Novembre. Nous l'avions déjà rencontré comme major du 31e Léger (voir historique 31e Léger).
Etats de service de Dulong de Rosnay Né le 12 Septembre 1780 à Rosnay (Aube). Le jeune Louis Etienne Dulong commence sa carrière militaire en étant volontaire dans un corps de hussards levé par le général Monnier lors du célèbre siège d'Ancône en 1799. Le courage du jeune hussard, qui le fait participer à de nombreux "coups de mains" où il est blessé plusieurs fois, le font nommer au grade de capitaine. |
Le 18 Novembre 1809, les trois premiers bataillons étaient encore en réserve à la division Dessolle lors de la bataille d'Ocana, puis retrouvaient Madrid. Soult était devenu Major Général des armées d'Espagne en remplacement de Jourdan (en attendant la nomination de Berthier le 1er Décembre).
En novembre 1809, Napoléon envoie des renforts en Espagne : un 8e Corps mis sous l'autorité de Junot.
Le 21 novembre 1809, à Paris, l'Empereur ordonne : "Il y aura dimanche, 26 novembre, grande parade. Les bataillons du 32e et du 58e formeront une ligne, ceux du 121e et du 122e formcront la seconde ligne. Ceux du 2e légère et 4e idem seront en troisième ligne. Enfin, ceux du 12e et du 15e léger en 4e ligne.
Tous les hommes armés et habillés de chacun de ces régiments seront mis sur le premier rang ; tous les écloppés, tous les ouvriers, enfin tous ceux qui ne sont pas habillés, seront au deuxième rang ...
Les colonels et les majors auront chacun leur état de situation dressé dans le plus grand détail, afin qu'en parcourant les rangs je puisse voir facilement ce que chaque corps devait recevoir, ce qu'il a reçu, et quelle est sa situation.
Le ministre de la guerre donnera tous les ordres nécessaires pour l'exécution du présent" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3759).
Le 28 novembre, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke, donnez ordre au duc d'Abrantès de passer la revue des dépôts de la 1re division militaire qui doivent fournir des régiments à son corps d'armée. Il passera cette revue dans le plus grand détail, fera connaître les places vacantes dans les cadres des bataillons qui doivent former sa division, et s'assurera que chacun de ces bataillons a ses cadres complets de dix compagnies de 140 hommes chacune, officiers et sous-officiers.
J'ai remarqué avant-hier que beaucoup de places de chef de bataillon étaient vacantes, ainsi que des places de lieutenant et de sous-lieutenant. Il faut que la retraite soit donnée à tous ceux qui sont hors d'état de faire campagne, afin que, vers le 20 décembre, les quatre bataillons des 32e, 58, 121e et 122e, qui doivent faire partie de la division Lagrange, et les quatre bataillons des 2e, 6e, 12e et 15e légers qui forment la 3e brigade de la même division, formant avec la 1re brigade 8 ou 9,000 hommes, soient prêts à partir pour joindre cette 1re brigade qui part de Huningue. Il est donc nécessaire que ces huit bataillons aient présents, au 20 décembre, leurs officiers, sous-officiers et tambours" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16026 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22533).
Et en complément, le même jour, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, à dater du 1er décembre, le 8e corps de l’armée d'Allemagne prendra le nom de 8e corps de l'armée d'Espagne.
Ce corps continuera à être commandé par le duc d'Abrantès; il aura pour chef d'état-major le général Boyer, pour ordonnateur le sieur Malus, pour commandant de l'artillerie le général Mossel; il y sera attaché un officier supérieur du génie.
Il sera composé de trois divisions.
La 1re division sera commandée par le général Rivaud et formée de trois brigades : la 1re commandée par le général Menard, ayant quatre bataillons; la 2e, par le généra1 Taupin, ayant quatre bataillons; la 3e, par le général Godard, ayant quatre bataillons; en tout douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 2e division sera commandée par le général Lagrange; la 1e brigade sera composée de trois bataillons du 65e et d'un bataillon du 46e, et commandée par un général de brigade qui sera pris à l'armée d'Allemagne; la 2e brigade sera composée de quatre bataillons des 32e, 58e, 121e et 122e, qui sont à Paris, et commandée par un général pris à l'armée d'Allemagne; la 3e brigade sera composée de quatre bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légers. Cette division aura donc, comme la lère, douze bataillons, formant 9 à 10,000 hommes d'infanterie.
La 3e division sera composée de quatre régiments de marche et de douze bataillons auxiliaires, dont nous avons ordonné la réunion par nos derniers ordres, et sera commandée par le général de division Clauzel, qui veillera spécialement à sa formation.
Ce qui portera l'infanterie du 8e corps à plus de 30,000 hommes ...
Je désire connaître quand tout cela pourra se mettre en mouvement, pour que le corps soit rendu et réuni à Bayonne au 1er janvier" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16027 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22534).
La bataille d'Ocana avait éliminé l'armée d'Ariezaga, organisée par la junte de Séville, foyer de résistance au Sud de la péninsule. Le Roi Joseph, désireux de se faire valoir face à Napoléon, se laisse convaincre par le maréchal Soult d'entreprendre l'invasion de l'Andalousie et ainsi compléter la domination française. L'Empereur est d'accord, d'autant plus qu'il compte bien articuler cette offensive avec une autre sur le Portugal confiée à Masséna pour éliminer les Anglais.
Le premier décembre 1809, les positions du régiment sont les suivantes : sous l'autorité du colonel Dulong, les trois premiers bataillons stationnent à Madrid (chefs de bataillon : Joseph Ferlin, Nicolas Louis et Joseph Armand) et le 4ème bataillon (chef de bataillon Millot) est dans le Léon.
Le 5 décembre 1809, l'Empereur écrit au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke, donnez l'ordre que le quartier général du 8e corps et la division Rivaud, composée des huit bataillons des brigades Ménard et Taupin et de la brigade formée du 22e de ligne, faisant douze bataillons, se rendent à Orléans. Je verrai le 22e à son passage à Paris. Le 15, le duc d'Abrantès se rendra à Orléans et passera la revue de cette division. Faites-moi connaître où sont les 10e et 11e bataillons des équipages militaires qui doivent être attachés au 8e corps.
Faites-moi connaître s'il sera possible de faire partir, le 15, les huit bataillons qui sont à Paris des 32e, 58e, 121e et 122e, qui forment la 1e brigade de la division Lagrange, et des 2e, 4e, 12e et 15e légers, qui forment la 2e brigade; ces deux brigades, avec celle formée du 65e et d'un bataillon du 46e, composant la division du général Lagrange. Toutefois nommez les deux généraux de brigade qui doivent commander ces huit bataillons, et donnez-leur l'autorité dans les dépôts qui doivent les fournir; je les verrai, le 15, dans la situation où ils se trouvent ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16033 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22561)".
Le vendredi 15 décembre 1809, l'Empereur, depuis Paris, ordonne : "Demain, à 11 heures du matin, l'Empereur passera la revue dans la cour des Tuileries :
1° Des deux brigades de la division Lagrange formées des bataillons des 4e, 2e, 12e, 15e légères, 32e, 58e ; 121e et 122e ;
2° De la 2e division de la garde.
Sa Majesté désire que M, le prince de Neuchâtel se trouve au Palais pour la revue" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3811).
Dans le même temps, Napoléon réorganise le 2e Corps en Espagne et envoie, toujours le 15 décembre 1809, depuis Paris, ses instructions à Berthier, nouveau Major général des armées d’Espagne : "Mon Cousin ... Écrivez au duc de Dalmatie que j'ai hâte de voir se réunir tous les corps; qu'il donne l'ordre que tout ce qui appartient aux 32e, 15e, 66e, 26e et 82e se rende dans le nord à Benavente et à Valladolid, pour être réuni au corps du général Loison; que tout ce qui appartient aux 51e, 43e, 55e, 58e, 47e de ligne et 12e léger rejoigne les régiments respectifs à Madrid; que le 2e corps ne sera formé que des deux divisions des généraux Merle et Heudelet, composées, comme elles le sont aujourd'hui, des 2e, 4e, 17e et 31e légers, et des 15e, 36e, 47e, 70e et 86e ...
Il y a également un bataillon du 2e léger qu'il faut réunir, ainsi que beaucoup de détachements appartenant à des régiments de cavalerie" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 118 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22608).
"Trianon, 17 décembre 1809
Au prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l’armée d’Espagne, à Trianon
Mon Cousin, donnez l'ordre que la brigade composée d'un bataillon du 32e, d'un du 58e, d'un du 121e et d'un du 122e, qui doivent former au moins 3,000 hommes, parte le 20 de ce mois pour se rendre à Bordeaux. Cette brigade est la 2e de la division Lagrange. Faites-moi connaître quand la 1re brigade arrivera à Bayonne.
Donnez ordre que la 3e brigade de cette division, composée d’un bataillon du 2e léger, d'un du 4e, d'un du 12e et d'un du 15e légers, parte le 22. Cette 2e et cette 3e brigade suivront la route de Versailles, où elles séjourneront; vous en passerez la revue à Versailles et vous vous assurerez qu'elles sont munies de tout ce qu'il faut pour faire la guerre, et qu'elles ont le nombre d'officiers nécessaire pour les discipliner et les contenir en route. Tracez-leur un itinéraire tel qu'elles se reposent un jour sur trois, et même qu'elles aient un double séjour dans les grandes villes.
Vous me remettrez un tableau du mouvement du 8e corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16062 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22629).
- Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère; Corps d'Oudinot
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810; 2
... 2e régiment provisoire :
Le 2e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 32e de ligne, 58e, 121e, 122e, chaque bataillon de 4 compagnies, chaque compagnie de 200 hommes, formant un présent sous les armes de 3 200 hommes.
3° régiment provisoire :
Le 3e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légère, formés de même.
4e régiment provisoire :
Le 4e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 12e, 14e, 34e, 88e, formés de même. Ces trois régiments formant plus de 9 000 hommes se réuniront et seront formés à Paris dans le courant d'avril ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon d'infanterie légère qui partira demain, pour renforcer le corps du général Oudinot, afin de nous entendre, portera le nom de bataillon de marche du 24e légère..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20290). Il s'agit d'un bataillon de marche formé à Paris avec des détachements du 58e, du 121e et du 122e de ligne, et des 2e, 4e, 12e et l5e d'infanterie légère.
Le 13 mars 1809 (le 12 selon la CGN), l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je désire que dimanche on me présente, à la parade, une compagnie de chacun des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, complétée à 140 hommes ; ce qui ferait un beau bataillon provisoire de six compagnies. Il faut que tous les hommes soient bien équipés et bien habillés ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14890; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20340).
Reprenant son projet pour constituer une Réserve sur ses arrières, avant la campagne de 1809 contre l'Autriche, avec les 5es Bataillons de ses Régiments de Ligne comme de légère, Napoléon, sur suggestion de Clarke, forme finalement, le 13 mars 1809, non plus 16 Régiments provisoires (cf correspondance à Clarke du 3 mars 1809) mais 17 Demi-brigades de Réserve à trois Bataillons, en France et en Italie.
Pour l’infanterie légère, on retrouve des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons mobilisées :
- A la 4e DB provisoire à Paris avec les 5e Bataillons des 2e, 4e, 12e, 15e Léger.
Le 4 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que les 118 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, qui sont à Saintes, les 200 hommes qui sont à Bordeaux, aux détachements des 4e, 15e et 12e légère, se rendent à Paris, pour y joindre leurs 5es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2929 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20357). Tous ces hommes doivent être incorporés dans le Bataillon de marche formé à Paris et destiné à rejoindre le Corps de réserve de l'Armée du Rhin (Oudinot), à Augsbourg.
Le 15 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé un 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot, composé de 50 hommes du 58e, et de 50 hommes du 121e ; de 50 hommes du 4e légère et de 50 hommes du 2e idem ; de 50 hommes du 12e légère et de 50 hommes du 15e idem, total 300 hommes.
Ce bataillon me sera présenté à la parade de dimanche, et se mettra, sans délai, en route, pour être incorporé, les 100 hommes de ligne, dans les compagnies du 4e bataillon du 96e du corps du général Oudinot ; les 100 hommes des 2e et 4e légère, dans le 26e légère ; les 100 hommes des 12e et 15e légère, dans le 16e légère.
Par ce moyen le corps du général Oudinot sera porté au grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2938 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20378).
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le bataillon composé des trois compagnies de marche ci-après, savoir : ... la 3e de 50 hommes des 12e et 15e léger destinée à compléter les 3e et 26e léger et le 93e de ligne, qui doit être parti hier de Paris pour se diriger sur le corps du général Oudinot portera le titre de 14e bataillon de marche du corps d'Oudinot ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20480).
Le 3 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'un bataillon de 250 hommes, composé de 30 hommes de chacun des 2e, 4e, et 12e légère, de 130 hommes du 32e, et de 30 hommes du 58e, soit formé, sous le nom de 15e bataillon de marche du corps d'Oudinot, et parte demain pour Strasbourg.
Vous manderez au général Oudinot d'envoyer un capitaine, deux lieutenants et deux sergents à Strasbourg pour prendre ces 250 hommes. Vous lui ferez connaître que je le laisse maître de les distribuer dans les compagnies qui en auraient le plus besoin, en choisissant les plus beaux hommes pour les compagnies de grenadiers, et les autres, pour les basses compagnies. Vous lui recommanderez de faire dresser procès-verbal de cette incorporation, et de l'envoyer aux corps, afin que ces hommes soient effacés des contrôles. Ce bataillon se mettra en marche demain et arrivera le plus tôt possible à Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3072 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20685).
Le 29 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de la 1re division militaire ... 500 hommes dont on pourrait augmenter la 3e demi-brigade provisoire ; ce qui la porterait à 1500 bommes.
Je vois dans le même état que le dépôt du 2e léger a 200 hommes prêts à marcher, celui du 4e 200, celui du 12e 100, celui du 15e 300, ce qui fait 800 hommes, dont on pourrait augmenter la 4e demi-brigade provisoire.
Pourquoi cela n'est-il pas fait ? ...
Faites donc partir tout cela.
Dans presque tous les états des divisions militaires, je vois beaucoup d'hommes prêts à partir. Il me semble que tous les hommes qui sont disponibles aux dépôts doivent se rendre ou aux demi-brigades provisoires ou à l'armée, pour compléter ce qu'ils doivent encore" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21091).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 12e Léger, l'Empereur ordonne : "... Vous ferez partir la 4e demi-brigade provisoire 600 hommes qui seront dirigés sur Vienne pour être incorporés dans le 3e régiment d'infanterie légère. Ils feront route sous le titre de bataillon de marche du 3e d'infanterie légère. Ces 600 hommes seront tirés : 200 hommes du 2e d'infanterie légère, 200 du 4e idem et 200 du 12e idem : ils seront remplacés dans ces régiments par 600 conscrits pris sur les 3 000 qui étaient destinés au dépôt de Grenoble .... L'Etat B qui suit cette lettre donne d'un côté la "répartition des 3 000 hommes entre les dépôts et demi-brigades ci-après : 200 hommes au dépôt du 2e léger pour la 4e demi-brigade; 200 hommes 4e id; 200 hommes 12e id" et de l'autre l' "Envoi que ces mêmes dépôts feront, par contre, à l'armée : Qui enverra (le 2e) 200 ; 200 (le 4e); 200 (le 12e). Total 600 au 3e d’infanterie légère. Ces 600 hommes porteront le titre de 2e bataillon de marche du 3e du corps de Rivoli et seront dirigés sur Vienne". Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" indique la composition de la 4e Demi-brigade provisoire : 2e léger, 4e léger qui reçoit 50 hommes, 12e léger qui en reçoit 350; 15e idem qui doit être complété à la Division Friant; il est précisé que l'on doit porter "les 16 compagnies à 2400 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3223 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 11 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, en conséquence de ma lettre d'hier et des tableaux qui y sont annexés, pour la répartition des 40 000 hommes, les dépôts des 13 régiments, ou les compagnies des demi-brigades provisoires, doivent fournir 3 000 hommes à 13 quatrièmes bataillons du corps d'Oudinot. Je désire que vous donniez des ordres aux dépôts et aux demi-brigades provisoires, dont ces régiments font partie, de diriger ces hommes sur Strasbourg, et qu'aussitôt que 3 détachements de ces corps, ou 600 hommes, seront réunis, on en forme des bataillons de marche, sous le titre de 1er, 2e, 3e, 4e et 5e bataillons de marche du corps d'Oudinot, et qu'ils partent ainsi de Strasbourg bien organisés ... Le corps du duc de Rivoli doit recevoir 2200 hommes ... les hommes du 2e d'infanterie légère, du 4e et du 12e porteront le nom de 2e bataillon de marche du corps du duc de Rivoli ... ... Occupez-vous à faire former ces bataillons. Ordonnez que les procès-verbaux soient en règle, et que les demi-brigades et les dépôts fournissent conformément à mes ordres. Ce qu'ils fourniront sera remplacé aux uns et aux autres sur la levée des 40 000 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3231 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21199).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
La 3e demi-brigade provisoire ... ;
La 4e demi-brigade provisoire, composée des 3es bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère,
Et la 7e demi-brigade ... seront dirigés sur Paris ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
3/ 1810-1811 : L'ANDALOUSIE
Carte de l'Andalousie |
Passage de la Sierra Morena en janvier 1810 |
Le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit depuis Paris à Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram, major-général de l'armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
... Vous donnerez l'ordre que tout ce qui appartient au 5e léger se rende à Saragosse; que tout ce qui appartient au 43e, au 51e, au 58e, au 12e léger, au 10e bataillon de marche, se rende à Madrid pour y rejoindre ces corps.
J'aurai donc, pour le nord de l'Espagne, trois divisions formant 30,000 hommes. Je désire que le 10 février, époque où je compte que ces trois divisions seront réunies, elles puissent agir ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).
Tandis que l'Armée anglaise stationnée autour de Badajoz est surveillée par le Corps d'Armée du général Reynier, Soult désigne les 55.000 hommes qui composeront ses troupes : 1er, du 4ème et du 5ème Corps de l'armée française, sous les ordres des maréchaux Victor, Sébastiani et Mortier et la division de réserve de Dessolle (12e Léger). Elles prennent le chemin de la Sierra Morena. Le passage du défilé de Despeñaperros se fait sans rencontrer trop de résistance, le 5e Corps et la division de réserve forcent le chemin sans grandes pertes et, le 20 janvier 1810, les troupes arrivent à la Carolina, première ville d'Andalousie où elles se divisent. Le roi Joseph avec sa garde suit l'avancée de Soult pour pouvoir entre en vainqueur dans les villes conquises.
Sebastiani avec ses hommes prend le chemin de Jaén et y entre le 23, et, le même jour, le maréchal Victor et ses soldats entrent à Cordoue. Sebastiani continue vers Grenade, entrant dans la ville le 28. Le 3 février 1810 à Anquetera, le sous-lieutenant Maisonneuve du 12e est blessé. Après de sanglants combats, Sébastiani entre dans Malaga.
Pendant ce temps, Victor continue son avance et c'est le 1er février qu'il obtient la reddition de Séville. Le grand quartier général y est établi et Joseph y fait son entrée.
Le 9 Février, Mortier est devant Badajoz aux frontières du Portugal. L'Andalousie était apparemment conquise, sauf Cadix, où s'était réfugiée la Junte Insurrectionnelle, qui ne sera jamais prise et subira un siège interminable. Cependant, la guérilla, épaulée par des forces espagnoles régulières, restait très active dans les montagnes. Joseph continuait sa tournée des villes et essayait avec l'appui de Soult de se lever une armée espagnole loyaliste.
Le 12 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... En jetant un coup d'oeil sur les détachements qui doivent composer la division d'arrière-garde, je vois qu'on a confondu dans vos bureaux deux choses très-importantes ; ce qui peut avoir la plus grande conséquence. On veut comprendre dans la formation des bataillons auxiliaires des détachements appartenant à des régiments qui sont en Espagne : or les bataillons auxiliaires ne doivent être formés que par les dépôts dont les régiments sont au Nord ou en Allemagne. Tous les détachements des corps qui sont en Espagne doivent former des régiments de marche et jamais des bataillons auxiliaires. Mon intention est donc qu'on forme un régiment de marche, qui se réunira à Tours. Le 1er bataillon sera composé de tous les détachements qui se trouvent à Orléans, appartenant aux 2e, 4e, 12e et 15e régiments d'infanterie légère. Le 2e bataillon sera composé de tout ce qui est à Orléans des 32e, 58e, 121e et 122e régiments. Vous ordonnerez que tous ces détachements partent le 15 d'Orléans pour Tours.
Vous ferez demain passer une revue de ces huit dépôts à Paris et à Versailles, pour en faire partir tout ce qu'ils ont de disponible et en état de bien faire la guerre.
Ils seront dirigés sur Tours, où vous chargerez le général Seras de se rendre pour organiser ces deux bataillons et en former le 5e régiment de marche.
... Vous donnerez des ordres et prendrez des mesures pour que deux bataillons du 113e, de 800 hommes chacun, soient tenus prêts à partir ; car je désire faire partir dans le courant de février le 4e régiment de la première légion de la Vistule, 2,200 hommes ; deux bataillons du 113e, 1,600 hommes ; le 5e régiment de marche de l'armée d'Espagne, que j'évalue à peu près, à 1,600 hommes ; un escadron de 300 hommes du 28e de chasseurs, 300 hommes ; le régiment de dragons qui est à Versailles. On y joindrait le 6e régiment de marche de cavalerie qui est à Saumur, 1,900 hommes ; cela fera donc une division de plus de 6,000 hommes, avec laquelle le général Seras se rendra en Espagne ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16244 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23105).
Soult avait réparti ses forces : le 1er Corps de Victor faisait le siège de Cadix, Sebastiani (4ème Corps) était autour de Grenade, la division Dessolle était réunie autour de Cordoue et Jaen et faisait la liaison avec les forces françaises dans la Manche et la Nouvelle Castille; enfin le 5e Corps de Mortier autour de Séville s'étendait jusqu'en Extremadure.
Le 27 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Mouton, son Aide de camp : "Monsieur le général comte de Lobau, le ministre de la Guerre vous donnera l'ordre de passer la revue des 3e, 4e et 7e demi-brigades provisoires. Envoyez-moi un rapport sur ces trois corps aussitôt que vous les aurez vus. Voyez vous-même les dépôts des 32e, 58e, 121e, 122e ainsi que ceux des 4e, 12e, et 15e d'infanterie légère, afin que tout ce qu'ils ont à leur dépôt serve à renforcer ces dernières brigades. J'ai ordonné que ces trois demi-brigades ainsi que les régiments du grand-duché de Berg formant ensemble une division de 8 000 hommes partent pour l'Espagne avec chacun trois paires de souliers, la comptabilité et les livrets de chaque soldat en parfait état, je vous rends responsable de cette besogne. Lorsque la 6e demi-brigade provisoire sera arrivée de Boulogne, vous ferez avec elle la même opération" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23521).
Le 30 Avril, Joseph retournait à Madrid, confiant à Soult les opérations et l'administration de la province.
Le 29 mai 1810, Napoléon écrit, depuis Le Havre, à Berthier, au Havre : "... Les bataillons de 2e, 4e et 12e Léger, des 32e et 58e de Ligne sous les ordres des généraux de brigade Corsin et Jeanin, feront partie de la division du général Seras, qui aura ainsi sous ses ordres ces 5 bataillons : 3000 hommes; les 4 bataillons auxiliaires : 3000 hommes; le 113e et le 4e bataillon de la Vistule : 3000 hommes, ce qui fera 9000 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 283 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16519 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23671). La Division Seras mise sous l’autorité du Général Kellermann et se trouvera donc à la droite de la force principale de Masséna entre Astorga, le Léon et Zamora, couvrant la plaine de Valladolid.
En Juillet, Soult était nommé officiellement général en chef de l'Armée du Midi, qui regroupait les forces précédentes. Il se comportait en véritable vice-roi d'Andalousie avec faste et autorité, s'opposant ouvertement aux fonctionnaires incapables du roi Joseph et au Roi lui-même qui lui confisquait des troupes faisant partie de son commandement. Mais pouvait il faire autrement pour se faire respecter, au milieu d'une population hostile ?
Le 4 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître combien de compagnies et d'hommes peuvent fournir les dépôts des 32e, 58e, 121e et 122e, ainsi que les dépôts de Versailles des 3e et 4e régiments provisoires, et les dépôts des 2e, 12e, 15e et 4e léger. Quand pourra-t-on former un régiment provisoire de 700 hommes de chacun de ces dépôts ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4364 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23898).
Le 8 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke; Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il faut former un 5e régiment de marche qui sera composé de 3 bataillons, savoir :
1er bataillon : 2 compagnies du 32e, 2 compagnies du 58e ;
2e bataillon : 2 compagnies du 121e, 2 du 122e ;
3e bataillon : 1 compagnie du 2e léger, 1 du 4e idem, 1 du 12e idem.
Chacune de ces compagnies sera complétée à 140 hommes, ce qui fera 1540 hommes. Un colonel en second ou un major commandera ce 5e régiment de marche. Vous me ferez connaître quand il sera prêt.
Vous donnerez ordre qu'il soit réuni à Versailles le 15 juillet.
Vous me ferez connaître s'il est possible de former des dépôts de Versailles qui ont fourni aux régiments provisoires dernièrement partis, un nouveau bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4380 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23919).
Le 26 août 1810, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "... Donnez ordre que le 5e régiment provisoire d'infanterie de l'armée d'Espagne soit dissous. Les compagnies du 2e léger et des 4e et 12e légers seront réunies aux 2 compagnies des 2e, 4e et 12e légers du 2e régiment provisoire d'infanterie qui est dans la Navarre. Le 1er bataillon du 2e provisoire d'infanterie sera composé de 3 compagnies du 5e bataillon du 2e léger et de 3 du 4e. Le 2e bataillon sera composé de 3 compagnies du 12e et de 2 du 15e ...
La dissolution du 5e régiment provisoire d'infanterie qui avait ordre de se rendre à Tolosa renforcera le corps du général Reille de onze compagnies, ce qui augmentera d'autant la garnison de la Navarre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24415).
En Septembre 1810, les trois premiers Bataillons du 12e Léger sont toujours à la Division Dessolle. Pendant ce temps, le 4e Bataillon du 12e fait partie de la Division Seras (6e Gouvernement) dans le Nord de l'Espagne et mène une lutte quotidienne contre les partis de guérillas. A noter que trois Compagnies du 5e Bataillon sont à la 2e Division d'arrière garde.
Dans ses Mémoires, le Général Hugo raconte : "... don Juan Martin, emporté par son caractère actif, brave, entreprenant ; et poussé par les continuelles exhortations de la junte, ne pouvait rester longtemps sans reparaître. J’appris qu'il s'était reporté sur Cifuentes (note : Cifuentes est une petite ville située dans un bassin riant et fertile ; elle est entourée d'une chemise crénelée et défendue par un vieux château. Au pied du mont San Cristoval et dans la ville même jaillit la large source du ruisseau dont j'ai déjà parlé plusieurs fois, et qui, après avoir alimenté la papeterie de Gargoles, va se jeter, après une belle cascade, dans le Tage, auprès du pont de Trillo. Cette source forme, dans Cifuentes, un grand abreuvoir, et mérite d'être visitée par les curieux. Après la bataille de Villa-Viciosa, le général Staremberg se retira de ce côté, et fut sauvé d'une destruction entière par la position escarpée qu'il prit sur la rive gauche du Tajuna), et qu'il avait le dessein de m'y attendre. Je l'y laissai rassembler toutes sa division pour lui donner plus de confiance encore ; et quand j'eus la certitude qu'elle y était entière, je fis venir de Guadalaxara. un détachement des 12e et 21e d'infanterie légère, et laissant Brihuega sous la garde des dépôts, j'en sortis le 14 septembre au point du jour avec les Westphaliens, les hussards hollandais, deux bataillons d'Irlande et le détachement d'infanterie française dont je viens de parler ; c'est-à-dire avec environ mille fantassins et trois cent cinquante chevaux.
Nous n'aperçûmes rien jusqu'à Gargoles ; mais à peine eûmes-nous passé le ruisseau de Cifuentes, que l'avant-garde annonça l'ennemi. Ayant alors fait arrêter la colonne, ordonné à l'infanterie de se serrer en masse, et à la cavalerie de se former en bataille à mesure que l'une et l'autre arrivaient à ma hauteur, je me portai sur un tertre d'où j'observai les dispositions suivantes :
L'ennemi avait un bataillon entre le château et le pied du San-Cristoval : plusieurs autres bataillons garnissaient ce mont escarpé, et sa cavalerie occupait la plaine en avant et sur la droite de la ville de Cifuentes, faisant face à moi ; elle détachait des tirailleurs pour escarmoucher avec les miens.
Les deux bataillons d'Irlande étant formés en masse, un escadron westphalien en bataille sur chaque aile, et les hussards hollandais composant seuls une réserve, aussi en bataille vis-à-vis l'intervalle de l'infanterie, je lançai sur mon front moitié de mon infanterie légère en tirailleurs ; l'autre moitié, formant mon avant-garde sous les ordres de M. Dronis, marchait à cent cinquante pas de moi en colonne par section. Je suivis leurs mouvemens dans l'ordre que je viens de décrire.
La cavalerie ennemie étant nombreuse et en bataille, mon infanterie exécuta devant elle le passage de plusieurs obstacles. Arrivé enfin à une bonne portée de fusil, l’ennemi commença, de toutes ses positions, un feu de file très nourri. J’arrêtai ma colonne ne pouvant la masquer, et ordonnant à l'infanterie légère de diriger tous ses coups sur la troupe placée auprès du château ; je détachai le 2e bataillon d'Irlande commandé par M. de Chamborant pour gagner les derrières de cette troupe en traversant la ville. Je jetai au même moment toute ma cavalerie sur ma gauche, comme pour appuyer ce bataillon, mais afin de la dérober au feu meurtrier de la montagne.
La cavalerie ennemie, craignant que le bataillon que je dirigeais par la ville et qui coupait en quelque sorte la ligne de l’Empecinado, ne la prît de flanc, fit un mouvement rétrograde pour rester liée à cette ligne. Aussitôt un escadron westphalien et les hussards hollandais eurent ordre de la suivre. Poussée par cette manœuvre, elle se retira plus loin qu'elle n'en avait l'intention et fut contrainte à faire le tour de Cifuentes pour gagner le chemin de Canredondo.
M. de Chamborant ayant exécuté l'ordre qu'il avait reçu, l'infanterie ennemie, placée entre le San-Cristoval et le château, se hâta, pour se soustraire aux feux, qui l'atteignaient devant et derrière, de se jeter dans le vallon à droite des masses de son général, afin de s'y réunir par les bois.
Les chasseurs des 12e et 21e légers, aussi braves que pleins d'ardeur, voulurent suivre cette infanterie ; mais le feu terrible de la montagne leur en imposa tellement, qu'ils s'abritèrent contre 1'escarpement : le bataillon de M. de Chamborant, en cherchant à les appuyer, fut bientôt obligé de faire de même, de sorte que les chasseurs et ce bataillon se trouvèrent comme bloqués sur ce point inutile, d’où ils ne pouvaient sortir sans défiler à portée de pistolet, et avec une perte effroyable, sous les coups de l'ennemi placé au-dessus d'eux. Je sentis que pour les tirer de ce dangereux abri, autant que pour empêcher l'Empecinado de les écraser par le vallon à sa droite, dont il était maitre, il fallait, avec le seul bataillon qui me restait, faire lé plus vigoureux effort sur les derrières des masses postées en haut de la montagne, et profiter du mouvement qu'il y causerait pour arracher M. de Chamhorant et l'infanterie légère à leur position difficile,·les porter ensuite à l'appui du premier bataillon, que dans mon extrême confiance en sa valeur, j'allais extraordinairement,·mais indispensablement engager. Ce bataillon, pour arriver à mon but, avait à gravir, le long de la montagne et sous le feu de l'infanterie qui la garnissait, 1e seul chemin qui pût nous y conduire. J'ordonnai le mouvement et le colonel Balestrier se mit en tête, l'épée à la main : ses grenadiers souffrirent en gravissant le chemin, mais leur audace l'emporta, et malgré le feu roulant dirigé sur eux, leur marche ne se ralentit heureusement point. J'attendais avec un calme apparent, quoique avec une réelle inquiétude, l'effet que ce mouvement allait produire, et je n'en eus pas plutôt vu le principe, que je dis à M. de Chamborant et aux chasseurs de saisir l'instant où le feu changeait de· direction, et de se jeter dans le vallon· dont je viens de parler. L'Empecinado, pressé par cette diversion, fit, pour n'être pas coupé par deux troupes qui allaient se réunir sur ses derrières, un mouvement brusque et dont le désordre l'obligea de se jeter dans les bois.
Mais pendant que les choses se passaient ainsi à l'attaque de la montagne, la cavalerie ennemie n'arrêtait point sa retraite, parce qu'elle était harcelé par les hussards hollandais et les Westphaliens ; néanmoins au retour d'un coude sur le chemin montueux de Canredondo, elle s'aperçut que la tête de l'escadron westphalien passait seulement le défilé du petit pont de Cifuentes, et que les hussards, ne l'attendant point, suivaient seuls la charge ; alors se sentant supérieure de cinq sixièmes, elle fit volte-face et revint très vigoureusement sur les hussards. Je m'aperçus de ce mouvement à l'instant où j'arrivais sur le San-Cristoval avec le 2e bataillon d'Irlande, et m'empressai d'envoyer le capitaine Roh, l'un de mes aides-de-camp, porter aux escadrons westphaliens l'ordre de se réunir près la chapelle de Canredondo, de soutenir les hussards et de leur faire prendre leur revanche.
Les Westphaliens de l'escadron de réserve voyant arriver l'aide-de-camp qui leur criait : En avant vers la chapelle, ne l'attendirent pas, et, s'élançant le long du château, rejoignirent bientôt l'autre escadron. Celui-ci ayant remarqué l'embarras des Hollandais et achevé son passage, se portait au galop à leur secours. Il ne faut pas croire que les cent Hollandais chargés par six cents chevaux se sauvassent lâchement ; ils avaient fait leur demi-tour à la voix de leur intrépide colonel Van Poll, et se retiraient vite, mais en ordre : aussi, dès que cet officier s'aperçut du renfort qui lui venait, il fit faire face en arrière en bataille, s'unit aux chevau-légers et reprit ses blessés ainsi que ses prisonniers. Vos braves viennent de nous prouver qu'ils n'ont point dégénéré, lui dis-je en le rejoignant bientôt après, et qu'ils sont issus de ces Bataves qui, sous le règne d'Auguste, méritèrent si bien le surnom de praestantissimi equites.
La cavalerie ennemie n'apercevant plus l'Empecinado sur la hauteur inexpugnable de San-Cristoval, ne jugea point à propos de s'engager plus sérieusement, et continua à se retirer au galop devant la mienne, qui la poursuivait du même train. Quoique ces deux troupes ne fussent qu'à portée de pistolet l'une de l'autre, telle est la vigueur des chevaux espagnols, que cette distance se conserva sans pouvoir disparaitre (note : La même chose arriva depuis (le jour où je marchai sur le Xarama) au colonel Vial, du 26e de chasseurs à cheval, dans une charge longtemps soutenue). Arrivée au sommet de la montagne, lequel peut être à moitié chemin de Canredondo, et l'ennemi fuyant toujours, ma cavalerie s'arrêta, fit referrer en position les chevaux nombreux que le terrain pierreux avait mis à nu, et revint sur moi quand tout eut disparu devant elle.
De son côté, l'infanterie, après s'être réunie sous le petit plateau du mont San-Cristoval, avait donné si furieusement contre l'Empecinado pendant son mouvement, qu'elle avait augmenté le désordre de ses bataillons, et les avait culbutés jusqu'au bois. Une dispersion subite, selon la coutume de l'ennemi, vint le dérober encore à notre acharnement. J'aurais bien désiré que don Juan Martin eût suivi un tout autre système ; mais, à parler franchement, c'était le seul qui convint à son genre de guerre et à ses soldats mal exercés.
Il me fut impossible, dans le rapport de cette affaire à l'état-major de S. M. C., de citer nominativement tous les braves qui s'étaient distingués parce qu'à cet égard il n'y avait pas de choix à faire, et que les colonels Balestrier d'Irlande (note : Il fut élevé à la dignité de commandeur de l'ordre royal d'Espagne), de Stein des chevau-légers, et Van Poll des hussards, ne purent me fournir aucun état. Cependant je signalai pour des récompenses les chefs de bataillon Delès et Chainborant, les chefs d'escadron de Plessen. et Goelhingen, le lieutenant Dronis, et beaucoup d'autres braves dont les noms ne sont pas présens à ma mémoire en ce moment. Mes pertes ne furent point proportionnées à la chaleur de l'action ; car je ne comptai que vingt-deux hommes tués ou blessés ; celle de l'ennemi égala sans doute la mienne ; mais elle l'aurait considérablement dépassée, si son champ de bataille eût été plus accessible : quelques prisonniers seulement restèrent en mon pouvoir ; l'ennemi n'en garda aucun de ceux qu'il m'avait faits.
Cette position du San-Cristoval domine considérablement la belle vallée de Cifuentes : on ne peut y arriver de cette ville que par un chemin très rude, qui conduit à l'entrée des bois. Sur la pointe qu'elle avance au-dessus de Cifuentes, se trouve une maisonnette au pied de laquelle les rochers tombent brusquement à pic de plus de vingt toises : au bas de cette escarpe, il y a, si je m'en souviens bien, une carrière, et, de ce point, la chute des terres est très inclinée vers les ruines du château.
L'Empecinado, en attendant sur un pareil terrain la seule colonne que je pusse lui opposer, ne pouvait jamais rien craindre pour sa retraite, sans ma résolution désespérée ; mais quels avantages cette position· ne lui assurait-elle point, si les chances du combat tournaient en sa faveur ? toutes ses forces descendant ou plutôt se précipitant sur moi, m'auraient accablé dans la plaine et dans les vallées profondes, dont le trajet de Cifuentes à Brihuega est entrecoupé.
Pour tenter la destruction de l'Empecinado, il eût fallu la coopération de plusieurs colonnes sur une même direction, et les troupes manquaient à l'armée du centre pour les former ; d'un autre côté, si une pareille combinaison eût eu lieu, ce général ne l'eût-il pas mise en défaut par ses dispositions, ou en se cachant dans les défilés impraticables qui avoisinent le haut Tage sur l'une et l'autre de ses rives.
Ne pouvant, avec les troupes sous mes ordres et à cause des garnisons que j'avais à fournir, réunir encore plus de 1000 à 1200 hommes, contre 4, 5 et quelquefois 6000, mes manœuvres devaient se ressentir de ma faiblesse numérique. Des attaques audacieuses sur un seul point, comme le flanc, le centre, les derrières, étaient tout ce que je pouvais entreprendre de mieux. Je devais me conformer à ce que mes moyens me permettaient, et donner le moins désavantageusement pour moi contre des masses toujours retranchées dans les rochers, ou cachées dans d'épaisses broussailles ; toujours postées sur des crêtes inaccessibles, ou couvertes par des rivières profondes. J'arrivais ordinairement à ces positions à jeun, après une marche fatigante, un soleil brûlant ou la pluie sur le corps ; j'y forçais un ennemi frais, bien repu et tout disposé pour une dispersion en cas de malheur. Le moment de la victoire était pour moi le plus voisin d'une défaite ; il ne fallait qu'un instant d'imprudence ou une fausse manœuvre pour causer la perte de ma colonne. En laissant poursuivre en désordre, en laissant trop disperser mes forces, je pouvais me priver des moyens de résister au choc d'une réserve habilement lancée : heureusement pour moi que sur ce point de tactique militaire, l'Empecinado se montra toujours faible.
L'affaire finie, nous revînmes bivouaquer sous Cifuentes, où les blessés et les prisonniers avaient été réunis. Le lendemain matin , nous fîmes relever et enterrer les morts, et n'ayant, le surlendemain, aucune nouvelle de l'Empecinado, nous quittâmes cette ville pour aller déposer nos blessés à l'hôpital de Brihuega.
Dans cette guerre et dans ce pays difficile, ne sachant jamais à temps utile le point de ralliement de l'ennemi, on n'osait pas risquer ces malheureux à la conduite d'une escorte qui facilement eût pu se trouver arrêtée ou prise dans les défilés ; il fallait, si l'on voulait poursuivre ses succès, laisser ces braves intéressans dans les ruines de quelque vieux château, avec un détachement, ce qui les exposait, non seulement à manquer de tout, mais à être enlevés ou égorgés par des partis. On était donc, après chaque affaire, dans la nécessité de créer un poste, ou de se rapprocher du poste le plus voisin ..." (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 2, p. 232 et suivantes).
Le 28 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'armée d'Espagne, à Fontainbleau : "Mon Cousin, donnez l'ordre au général Drouet de se porter sans délai à Valladolid, de sa personne, pour prendre, sous le titre de commandant du 9e corps de l'armée d'Espagne, le commandement des troupes qui sont dans la Vieille-Castille, et protéger Almeida, Ciudad-Rodrigo, Salamanque, Astorga.
Vous donnerez ordre aux généraux Kellermann, Seras, aux commandants de Ciudad-Rodrigo, d'Almeida et à tous les commandants, quelque titre qu'ils aient, de mes forces sur les derrières de l'armée de Portugal, d'obéir aux ordres du général Drouet.
Vous ferez connaître à ce général qu'il aura sous ses ordres d'abord la division Seras, composée du 113e de ligne, du 4e régiment de la 1re légion de la Vistule, du 4e bataillon du 12e léger, des 32e et 58e de ligne, et des 2e, 4e, 5e et 7e bataillons auxiliaires, et de la 4e brigade de dragons, composée des 9e et 10e régiments provisoires, ce qui fait 6 à 7,000 hommes d'infanterie et 1,500 chevaux ; qu'il aura, de plus, un bataillon de la garde de Paris, quatre bataillons suisses et 1,200 dragons des 6e et 7e régiments provisoires. Il aura donc plus de 3,000 hommes de cavalerie. Indépendamment de ces forces, il aura son corps d'armée. Avec cette cavalerie, le général Drouet sera maître de la campagne, et pourra ramasser tous ses postes pour marcher au secours de Ciudad-Rodrigo et d'Almeida et revenir ensuite au secours d'Astorga. Il est convenable que les hôpitaux et établissements qui se trouveraient à Benavente et ailleurs soient renfermés dans les places fortes ou dans Valladolid.
Les troupes ci-dessus énumérées sont trop faibles sans doute pour garder tous les points de la Vieille-Castille, mais le général Drouet, avec une colonne de 8,000 hommes d'infanterie et de 2,000 chevaux, sans dégarnir les postes les plus importants, pourra empêcher que Ciudad-Rodrigo et Almeida soient bloqués, ou du moins en faire lever le blocus.
Le prince d'Essling doit avoir laissé plusieurs milliers de chevaux sur ses derrières, puisqu'il a eu l'ordre de laisser les brigades provisoires de dragons. Je compte que le général Drouet sera rendu à Valladolid dans les premiers jours d'octobre pour être à même de faire les mouvements convenables ...
Résumé. Le général Drouet partira 24 heures après la réception de votre ordre, que vous lui enverrez par un officier. Il mettra sur-le-champ en marche pour Valladolid les cinq demi-brigades formant sa première division et ses six escadrons de cavalerie.
En passant à Burgos, la 1re division se fera rejoindre par le bataillon de Neuchâtel avec les deux canons qu'a ce bataillon.
Donnez ces ordres sur-le-champ" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16962; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24687).
Et, dans une deuxième lettre, toujours datée de Fontainebleau le 28 septembre 1810 : "Mon Cousin, je vous ai donné tout à l'heure des ordres pour le mouvement du général Drouet ...
Pour vous mettre mieux à même d'expédier vos ordres, je vous communique les deux états de mouvements ci-joints. Je n'ai donc plus d'inquiétude sur l'artillerie du général Drouet" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16962; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24687).
Etats dans lesquels on peut notamment lire qu'un "... Détachement escortant un convoi d'effets d'habillement destinés aux bataillons de guerre employés en Espagne" qui se "se rend de Paris à Bayonne" est composé de 11 hommes du 12e Léger.
Selon les Mémoires du Général Hugo, le 17 octobre 1810, près de Brihuega, avant d'entrer dans le bois de Fuentes, un "... convoi de Royal-Étranger tomba dans une embuscade formée des deux côtés de la route à la faveur des murailles de pierres sèches que les paysans élèvent pour enceinte aux extrémités des champs rocailleux du plateau ; l'avant-garde composée d'une forte partie du détachement des 12e et 21e légers, s'étant trop avancée, fut coupée, et, en partie, prise ..." (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 2, p. 281 et suivantes).
Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, ... Le 2e régiment de marche de l'armée de Portugal se trouvera ... diminué ... Il faudra n'en former qu'un seul bataillon ... Ce bataillon fera partie du 1er régiment de marche de l'armée de Portugal ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).
Cette lettre est suivie d'un document Annexe (Note jointe à la minute - Archives nationales, AF IV 886, octobre 1810, n° 233) qui présente la situation antérieure du 2e Régiment provisoire : "Renseignements demandés par Sa Majesté sur les régiments provisoires qui sont en Navarre".
Composition des régiments provisoires qui sont en Navarre |
Situation des détachements qui composent les régiments provisoires de la Navarre |
Détachements que les mêmes régiments ont dans la division de réserve |
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Nombre de compagnies, numéros des bataillons auxquels elles appartiennent, présents sous les armes |
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1er régiment provisoire 1er bat. 2e légère 4e id. 2e bat 12e id. 15 id. |
3 du 5e bat. 33 id. 3 id. 2 id. |
497 409 454 240 |
200 100 100 |
Dans ses Mémoires, le Général Hugo raconte qu'après le combat à Brihuega le 17 octobre, il a fait un mouvement en direction de Alcolea del Pinar; parmi les troupes sous ses ordres, figurent le détachement des 12e et 21e Léger (Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 2, p. 292 et 294).
En Novembre, le capitane Dupré du 4ème bataillon est blessé près de Bilbao.
4/ 1811
Fig. 7 Officier de voltigeurs du 12e Léger en 1813 d'après Carles Vernet, et un uniforme d'époque |
Le 2 janvier 1811, l'Empereur écrit au Général Clarke : "2 janvier 1811. Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître ce que c'est que dépôt de gendarmerie de l'armée d'Espagne qui est à Saint-Denis. Il me semble qu'il y a là 400 hommes, quel parti peut-on en tirer ? Pourrait-on former un bataillon de marche d'une compagnie de chacun des 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 14e léger, et un autre composé, d'une compagnie de chacun des 34e, 88e et 25e léger ?" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 4945).
Positions du 12e Léger en janvier 1811 : Etat-major et les 3 premiers Bataillons, détachés de la Division Dessolles en Andalousie, occupent Almeria et Gergal; 4e Bataillon, venant de Valladolid, à la 1ère Division d'arrière garde (Seras) et au 9e Corps d'Armée à Avila; trois Compagnies du 5e Bataillon à la 2e Division d'arrière garde (Brigade Pannetier) en Aragon. Le Dépôt est à Paris, le petit Depôt à Bayonne.
Le 27 Janvier près d'Avila, le 4ème bataillon est au contact avec les insurgés. Le Sous-lieutenant Jardin est tué, et son homologue Clot est blessé dans un combat.
Si l'Andalousie semble conquise, la guérilla continue d'y faire rage; Cadix tient toujours et les Anglais sont en embuscade au Portugal, menaçant de déferler par le Nord-Ouest. Surtout que les opérations de Masséna n'ont pas été un succès.
Une armée anglo-espagnole a débarqué à Tarifa, heureusement contrée par Victor à Chiclana Barossa, le 5 Mars.
Le 23 mars 1811, le Général Hugo se porte au secours d'Auñon, attaqué par les Espagnols, et où se trouve son frère; le Général raconte, dans ses Mémoires : "Le 23 mars (1811) j'étais, dès le point du jour, à travailler dans mon cabinet à Brihuega, lorsque j'entendis très distinctement commencer une mousquéterie assez vive. Comme la 2e compagnie de grenadiers de Royal-Étranger avait dû partir le matin même, pour rejoindre mon frère à Auñon, je sortis aussitôt de chez moi, pour m'assurer si elle avait opéré son mouvement, et j'obtins tout de suite la certitude qu'il n'était pas encore commencé. Je m'informai alors, auprès des postes voisins de mon logement, s'ils avaient entendu de la mousqueterie : tous m'assurèrent que non, et je rentrai dans mon cabinet pour continuer mon travail, presque disposé à donner une autre cause au bruit qui avait frappé mon attention, quand tout à coup ce bruit recommença et se soutint d'une manière claire et très vive.
Je sortis une seconde fois et fis part à toutes les personnes que je rencontrai de la continuation du feu que j'avais entendu. Le major Shelly, de Royal-Irlandais, vint lui-même avec quelques officiers de son régiment, l'écouter dans mon cabinet ; mais dehors on n'entendait plus rien. Je chargeai alors un aide-de-camp d'aller sur le plateau demander quelques renseignemens à la garde du fort : il n'en put obtenir aucun ; on n'y avait rien entendu et l'on n'y entendait rien.
D'Auñon à Brihuega il y a six lieues et demie (de 20 au degré) de chemin en ligne droite ; mais par les détours, les longues et nombreuses montées, la difficulté des sentiers, et les petites haltes nécessaires aux troupes, on ne peut, même en marchant bien, faire ces six lieues en moins de neuf ou dix heures; or, le feu dirigé contre Aúñon pouvait-il être distinctement entendu de Brihuega ? Cette question était difficile à résoudre avant la preuve affirmative. On entendait le feu dans mon cabinet, situé à mi-côte et dans la manufacture, mais nulle part ailleurs. C'était cependant à Auñon qu'on se battait. Le vent qui régnait sur le grand plateau, entre l'Henarès et le Tajuña, n'avait pas la même direction que celui qui soufflait sur le plateau entre le Tajuña et le Tage, conséquemment le poste du fort n'avait pu entendre le feu. Ceci a besoin d'une explication physique plus démonstrative.
Sur la rive droite du Tage, et près du pont qui conduit à Sacedon, s'ouvre une vallée étroite, qui se partage, à une pointe où le village d'Auñon est situé. L'une des ramifications de cette vallée communique avec la vallée de Berlinches, laquelle jette, presque immédiatement, une branche qui va se perdre, ainsi que les ramifications de la longue vallée du Tajuña, sur le dernier plateau dont je viens de parler. Le vent de ce plateau peut se précipiter dans celles de ces ramifications qui se trouvent sur sa direction, et tantôt s'abaisser vers le Tage, tantôt vers le Tajuña, dont alors il remonte ou descend les bassins, selon l'intensité des autres vents qu'il y rencontre.
Le vent, soufflant ce jour-là du S. E., arrivait à la longue vallée du Tajuña, par le défilé de Romancos, ouvert sur le prolongement supposé de celui de Berlinches ; et ne trouvant d'obstacles que le flanc droit de cette vallée, qui s'élevait pour lors vers Brihuega, il remontait au nord vers cette ville, et me faisait entendre, dans le silence du cabinet, les détonations que ses lames prolongées portaient avec elles, sans cependant faire partager cet avantage aux postes, parce que ces postes étaient, ou sur la voie publique, ou dans un voisinage bruyant qui fixait toute leur attention.
Ainsi, d'après les avis que l'ennemi se rapprochait du Tage; d'après le bruit que j'entendais et les conséquences physiques que j'en tirais, je dus croire qu'Auñon était l'objet d'une attaque. Une seule chose me causait quelque incertitude, c'était de ne point entendre le canon. Néanmoins, et malgré le peu de forces dont je pouvais disposer sur l'heure, pour secourir à temps mon frère contre les corps réunis devant lui ; malgré la distance et la longue suite de défilés étroits et boisés qui nous séparaient ; malgré l'escarpement des positions où l'ennemi pouvait placer des détachemens pour arrêter ma marche, je n'hésitai pas une minute à me mettre en route ; 250 chevau-légers, 150 hommes de Royal-Irlandais, 80 grenadiers de Royal-Étranger, une centaine de chasseurs des 12e et 21e légers, voilà ce dont je composai la colonne avec laquelle je sortis de Brihuega, vers six heures et demie du matin. Je savais cependant que Villacampa n'avait guères moins de 5000 à 6000 hommes, et qu'il n'agirait point sans le concours de l'Empecinado; mais il fallait secourir Auñon, et je connaissais l'effet d'un secours quelconque : tels étaient néanmoins le choix du point d'attaque de l'ennemi, et la répartition indispensable de ma division à cette époque, qu'il ne restait, après la composition de ma faible colonne, qu'un bataillon de Royal-Étranger, et des simulacres de corps espagnols à Guadalaxara et Torija ; que le 2e bataillon de Royal-Irlandais et les gardes du premier à Brihuega; donc, toutes les forces dont j'aurais eu besoin pour composer de suite une plus forte colonne, étaient presque toutes utilement employées, par le retard qu'on avait mis à achever le blockhaus.
Un parti se présentait dans cette fâcheuse circonstance, celui de faire replier les troupes qui appuyaient les travaux, mais les faire replier avant qu'on sût vers quel point l'ennemi dirigerait ses efforts, c'était nous obliger à recommencer incessamment tout ce que nous aurions abandonné, parce qu'il était indubitable qu'on raserait nos travaux pendant notre absence, ne fût-elle que de 48 heures ; les faire replier seulement devant l'ennemi, c'était les priver de l'appui de leurs retranchemens et les exposer, pendant une longue journée, à toutes les entreprises, que l'extrême supériorité de nombre ne manquerait pas de leur rendre funestes, dans un pays si difficile et avec un genre de guerre si particulier.
Dès le pont de Pajarès, c'est-à-dire, presque aux portes de Brihuega, les flanqueurs s'engagèrent avec des tirailleurs ennemis groupés sur les crêtes ; mais je leur ordonnai de ne répondre qu'en s'avançant toujours et de ne point s'arrêter. Ainsi les tirailleurs ennemis nous suivirent pendant quelques lieues, les uns à pied, les autres à cheval, jusqu'à la hauteur de Yelamos.
Dans toutes les petites haltes j'avais fait partir quelqu'un, à une centaine de pas de l'avant-garde, pour écouter, l'oreille contre terre, si la mousqueterie continuait ; et plusieurs fois on m'avait fait un rapport affirmatif.
Déjà nous marchions depuis près de sept heures consécutives sans avoir fait de grande halte, quoique personne n'eût encore mangé, lorsque nous arrivâmes à la hauteur d'el-Olivar. La colonne se serra en masse, pour une petite halte ordinaire, et l'officier (M. Drouin, du 21e) chargé d'écouter, fit le rapport qu'il n'entendait plus rien.
Ce rapport était digne d'attention : l'on n'entendait plus rien, ou parce que l'ennemi s'était retiré, ou parce qu'Auñon était pris. Comme je connaissais l'opiniâtreté militaire de mon frère, je m'arrêtai à la première supposition. Dans cet instant un escadron ennemi, ayant débouché du bois de Berlinches, je le fis charger pour avoir des prisonniers et apprendre d'eux à quoi m'en tenir. Je recommandai seulement aux chevau-légers de ne pas le pousser plus d'un quart d'heure et de revenir ensuite me rejoindre.
Pendant cette charge, le canon et la mousqueterie se firent entendre de nouveau sur Auñon, ce qui me détermina, sur-le-champ, à ne point attendre les Westphaliens qui déjà revenaient, pour continuer, à leurs yeux, de m'avancer sur ce village ; ils me rejoignirent à l'entrée de Berlinches, et j'appris des prisonniers qu'ils avaient faits, que dès le point du jour Villacampa avait attaqué et forcé la redoute du pont, laquelle n'était point achevée ; qu'il en avait pris la garnison, et qu'il s'était immédiatement porté sur Auñon ; que ce village tenait encore à leur départ, quoique l'Empecinado fût venu renforcer Villacampa, et que d'accord ils eussent renouvelé leurs tentatives.
D'épais nuages nous menaçaient depuis une heure, un orage violent éclata entre Berlinches et Auñon et couvrit le chemin d'eau et de grêle. Je m'étonnai plus d'une fois et je m'étonnerai toujours, de ce que l'Empecinado, qui connaissait si bien le pays, n'avait pas porté un fort détachement sur les hauteurs, entre Berlinches et Auñon, pour m'écraser dans la vallée. Cette manœuvre, à laquelle il ne songea point, aurait peut-être détruit ma faible colonne, assuré le succès de son entreprise, et, sans doute, amené l'évacuation totale de mon gouvernement : c'est le cas de dire qu'on ne s'avise jamais de tout.
Pendant cet orage, une colonne française, que M. le comte Béliard, informé, par mes rapports, des mouvemens de l'ennemi, envoyait pour le contenir vers le Haut-Tage; cette colonne, dis-je, avait été dans l'obligation de s'arrêter à Buendia, endroit distant, à vol d'oiseau, d'une lieue du village attaqué ; elle n'entendit rien de l'affaire, et ni Villacampa, ni don Juan Martin ne furent informés de sa présence dans leur voisinage. Quelle chance heureuse, si cette colonne eût pu entendre le canon et marcher à l'ennemi ! Cette colonne et la mienne fussent arrivées simultanément, eussent surpris les assaillans dans la vallée, par leurs seuls points de retraite ; et secondées par une garnison pleine de cœur, eussent peut-être enseveli les deux divisions ennemies sur les rives du Tage.
L'avis de mon approche fut cependant porté aux généraux insurgés, dès ma sortie du défilé de Yelamos ; il leur parvint assez tôt pour leur permettre d'envoyer un fort détachement sur moi. Je dus, sans doute alors, le salut de ma faible colonne à l'étonnante réputation d'intrépidité qu'elle s'était acquise, et à l'idée que je devais avoir plus de forces ; l'ennemi quitta son entreprise après dix heures de combat, fit rappeler partout et se retira en deux colonnes, l'une dirigée par le pont d'Auñon, l'autre par El-Olivar.
La brave garnison d'Auñon, pendant sa résistance héroïque, s'attendait bien que, comme à Siguenza et à Jadraque, j'arriverais à son secours ; aussi avait-elle fait les plus vigoureux efforts pour se soutenir contre Villacampa. Voyant, vers dix heures du matin, déboucher des troupes du côté de Berlinches, elle fit une sortie au-devant d'elles, dans la persuasion que c'était un secours, mais elle se trouva aux prises avec un ennemi de plus, l'Empecinado qui, jusqu'alors, ne s'était pas montré. Cependant lorsque, sur les quatre heures, elle entendit rappeler précipitamment ; lorsqu'elle vit les bataillons ennemis se rassembler et se mettre en retraite ; lorsqu'enfin, une demi-heure après, elle vit mes tirailleurs et mon avant-garde descendre dans la vallée et enlever quelques traîneurs; alors elle nous fit reconnaître et nous accueillit avec les transports de la joie la plus vive.
Bientôt cette garnison fut tout entière sur notre passage : mon frère, qui avait été blessé vint, le bras en écharpe, m'embrasser, et des larmes coulèrent de mes yeux. Que de plaisir ces braves gens témoignaient de me voir, de voir leurs camarades au milieu d'eux ! Avec quelle généreuse franchise ils applaudissaient au dévouement qui nous avait fait accourir à leur secours, en si petit nombre et de si loin, à travers un pays si difficile !
La retraite des deux divisions ennemies ayant eu lieu, comme je viens de le dire, par El-Olivar et le pont d'Auñon, je poussai, immédiatement après mon entrée dans le village, une forte reconnaissance vers ce dernier point ; elle y échangea quelques coups de fusil avec une arrière garde placée dans les rochers, et vint m'en faire son rapport.
Toutes les rues d'Auñon, tous les champs qui touchent au village, étaient couverts de morts. L'ennemi, dans quelques charges très vigoureuses, avait plusieurs fois forcé les retranchemens et pénétré dans la ville, mais il en avait toujours été chassé avec perte : on lui avait repris l'obusier dont il s'était emparé, et l'on citait le chef de bataillon Bossut, comme ayant renversé beaucoup d'hommes à coups de pierres. Tous ces faits, et près de cent prisonniers attestaient la valeur et l'étonnante résistance de cette petite garnison si mal retranchée.
Ayant communiqué le lendemain avec M. le général Blondeau, commandant la colonne française, j'appris que, par la direction contraire du vent et la violence de l'orage de la veille, il n'avait rien entendu. J'aurais bien désiré me joindre à lui pour suivre Villacampa, mais j'avais besoin d'appuyer l'évacuation d'Auñon, poste devenu désormais inutile par la démolition des ouvrages du pont, laquelle avait été faite pendant l'attaque avec une célérité sans égale. D'un autre côté, la garnison avait épuisé ses munitions, et je n'en avais pas assez pour l'en pourvoir.
Je fis escorter, sur Guadalaxara, dès le lendemain matin, les hommes le plus légèrement blessés, et je m'occupai de faire porter, sur des brancards, à l'hôpital de Brihuega, tous ceux qui exigeaient ce pénible soin" (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 26 et suivantes).
Le 29 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, donnez les ordres suivants pour diriger des renforts sur l'armée du Midi ...
RENFORTS A TIRER DE L'ARMÉE DU NORD ...
Province de Valladolid. — Le bataillon du 12e d'infanterie légère, fort de 800 hommes, celui du 32e, fort de 600 hommes, et celui du 58e, fort de 500 hommes, formeront le 3e régiment de l'armée d'Andalousie et se mettront également en marche pour Madrid. Le 9e régiment provisoire de dragons se réunira à ces trois bataillons, et le colonel Leclerc commandera la colonne ...
Ainsi donc les renforts que l'armée du Nord dirigera sur l'armée du Midi se composeront : du 1er régiment de marche du Midi, fort de 2,800 hommes ; du 2e, 1,400 hommes ; du 3e, 2,000 hommes, et des trois régiments provisoires de dragons, 1,800 hommes ; total, 8,000 hommes. Ce qui, joint aux 5,000 de l'armée du Centre, formera un secours d'environ 13,200 hommes pour l'armée du Midi.
Donnez vos ordres de manière à ne pas être désobéi ... Le duc d'Istrie composera chaque colonne d'infanterie et de cavalerie, en portant chaque colonne à 2,000 hommes au moins, sans que cela soit cependant un motif de retard ; et même, si la réunion du bataillon du 12e d'infanterie légère qui est dans les Asturies devait entraîner des délais, il ne faudrait pas attendre ce bataillon ; il partirait après. Il faut bien expliquer dans vos ordres qu'ils ne sont susceptibles ni de mais, ni de si, ni de car ; que, vingt-quatre heures après leur réception, ces régiments doivent se mettre en marche ; que les généraux Caffarelli et Beille doivent vous envoyer l'itinéraire de ce mouvement et le jour où ce régiment de marche doit arriver à Madrid ; qu'ils doivent également adresser cet itinéraire au duc de Dalmatie ; que les généraux auxquels vos ordres sont adressés sont responsables du moindre retard ...
Vos ordres seront composés,1° d'un ordre positif et sec, à peu près en ces termes : L'Empereur ordonne, etc. 2° d'une lettre contenant vos instructions. Mettez dans l'ordre : « sous peine de désobéissance » ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17529).
Le lendemain, 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "… L'Empereur est mécontent de ce que, tandis que le siège de Cadix courait le risque d'être levé, le 12e, le 32e, le 58e et le 43e, formant une division de plus de 8,000 hommes, se trouvaient disséminés dans des points alors insignifiants. Les six bataillons polonais et la cavalerie légère de Perreymond étaient plus que suffisants pour rester en observation de ce côté, et par conséquent les quatre régiments français et la division de cavalerie du comte Milhaud pouvaient être disponibles pour soutenir le siège de Cadix. D'un autre côté, les deux régiments du général Godinot, formant six bataillons, ne faisaient rien et étaient inutiles dans leurs cantonnements.
La disposition des troupes est le premier mérite d'un général et Sa Majesté voit avec peine qu'ici les dispositions convenables n'aient pas été faites …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 496 ; Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17531).
Après l'échec de Masséna au Portugal, l'initiative désormais passe aux Alliés qui veulent régler leur compte aux deux places fortes d'Estremadure encore aux mains des Français : celles de Ciudad Rodrigo et Badajoz.
Le 8 avril, une armée anglo-portugaise sous Beresdford, avec les Espagnols de Castanos, passe la Guadiana, fait le siège d'Olivenza puis se porte sur Badajoz.
Le 19 Avril 1811, le 12e Léger (trois premiers Bataillons) stationne encore à Almeria sur la côte andalouse. Soult organise une réserve sur Séville en vue de prochaines opérations. Le Général Sébastiani doit y envoyer les 12e Léger et 58e de Ligne commandés par le général Werle qui, pour le moment, stationnaient entre Cordoue et Jaen.
Le 27 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 200 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, 100 du 4e et 200 du 12e ; total 500 ; forment à Paris un bataillon de marche et se mettent en route pour Bayonne.
Donnez ordre que le 17e d'infanterie légère envoie à Bayonne 150
que le 25e id. envoie 100
Le 9e id. 120
Le 16e id. 100
Le 21e id. 120
Le 27e id. 120
Le 28e id. 120
Total de ce que ces régiments enverront à Bayonne 1330
Ayez soin que chacun de ces détachements ait au moins deux sergents, quatre caporaux et deux tambours. A leur arrivée à Bayonne, on formera de ces détachements deux bataillons de marche que l'on composera de la manière suivante : les détachements des 2e, 4e, 17e et 25e régiments qui appartiennent à l'armée de Portugal marcheront ensemble. Ceux du 9e, du 12e, du 16e, du 21e, du 27e et du 28e, qui appartiennent à l'armée du Midi, formeront l'autre bataillon. Vous aurez soin que ces détachements soient bien armés, bien équipés. Les dépôts pourront profiter de leur départ pour faire des envois à leur régiment. Vous me rendrez compte d'ailleurs du mouvement de ces détachements afin que je sois toujours à même de donner les ordres que pourraient nécessiter les circonstances. Mon intention est qu'aucun conscrit de 1811 ne fasse partie de ces détachements. Le nombre d'hommes que je viens de vous indiquer est porté dans les états comme existant au dépôt avant l 'arrivée de la conscription. Vous pouvez donc les faire partir deux ou trois jours après la réception des ordres. Faites passer en revue le bataillon de Paris avant son départ. Ayez soin qu'un major en second se trouve à Bayonne pour organiser les deux bataillons. Les premiers arrivés attendront les autres. Mais il sera toujours avantageux que le général qui commande à Bayonne ait des troupes sous sa main, qui peuvent être utiles pour la protection des frontières" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26853).
Badajoz, prise par Soult en mars, est défendue par le Général Philippon. Le Général Beresford lève le siège pour se porter au-devant de Soult qui vient au secours de Philippon partant de Séville le 10 Mai. Les Britanniques se renforcent de l'armée espagnole de Blake et se positionnent à l'arrière du village d'Albuera. Pendant ce temps, plus au Nord, Wellington a battu l'Armée du Portugal reconstituée de Masséna à Fuentes de Onoro (5 mai).
Soult avance avec les : 5ème Corps de Latourg Maubourg, Girard et Gazan; 1er Corps de Victor; 4ème Corps de Sébastiani; et deux brigades indépendantes de réserve : celle de Werle à laquelle appartiennent les 3 bataillons du 12e Léger avec le 55e et 58e de Ligne et celle de Godinot.
Le 14 mai, le régiment est à Villa Garcia de la Torre (près de Llerena) et le colonel transmet à sa troupe des nouvelles de Ciudad Rodrigo.
Le 16 mai a lieu la bataille d'Albuera contre des Anglo-espagnols bien retranchés. Soult ne savait pas que l'armée espagnole de Blake avait rejoint les Britanniques. Les combats sont sanglants et les pertes énormes des deux côtés.
Il y a une grosse attrition pour le 12e Léger. Le Colonel Dulong, le 19 mai, promeut un certain nombre de soldats et Sous-officiers pour remplacer les tués de la bataille.
Soult préfère se replier sur Solana et Llerana pour verrouiller l'accès à l'Andalousie.
Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, il arrive le 7 juin à Bayonne trois détachements, savoir :
Un de 135 hommes du 2e léger
Un de 110 hommes du 14e (4e ?) idem
Un de 210 hommes du 12e idem
Faites former de ces 450 hommes un petit bataillon que vous mettrez sous les ordres de l'officier qui commandera l'escorte du Trésor qui doit partir le 15 juin. Arrivés à Valladolid, les 210 hommes du 12e léger se rendront à Madrid et de là en Andalousie. Les détachements du 2e et 4e rejoindront leurs régiments à l'armée de Portugal ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5531 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27178).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres du 2e d'infanterie légère sont arrivés à Paris ; il faudra les compléter, afin que ces bataillons, avec le 5e bataillon du 32e, le 5e du 58e et le 5e du 12e léger, puissent former une brigade de 3 à 4,000 hommes à diriger sur l'Espagne. On a l'avantage d'avoir ces troupes sous les yeux à Paris et de pouvoir facilement les armer et les équiper ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).
Le 12 juin 1811, le Général Hugo attaque les guérillas à Cifuentes; dans ses Mémoires, il raconte : "J'appris, par les prisonniers, que don Juan se trouvait à Cifuentes avec cinq mille hommes d'infanterie, deux pièces de 8 longues et deux de 4 ; qu'il y attendait sa cavalerie ainsi que d'autres renforts, pour venir ensuite m'attaquer.
Ma colonne se composait d'environ deux cent vingt chevau-légers, de deux bataillons de Royal-Etranger, formant huit cent cinquante baïonnettes aux ordres du major Saint-Albin Durivoir, de cent cinquante chasseurs des 12e et 21e légers, ainsi que des quatre compagnies d'élite de Royal-Irlandais, fortes d'environ deux cents hommes. J'avais trois canons de 4 et un de 8, servis par des canonniers espagnols. Avec ces moyens, je résolus de prévenir les desseins de l'ennemi et de marcher à lui dès le lendemain 12 juin, anniversaire heureux de l'affaire de Sotoca, en 1810.
Le vallon qui d'Alaminos descend au Tajuña, n'offrant aucun chemin à large voie pour le passage de l'artillerie, je pris par le plateau la route de Hontanarès, d'où je descendis par Cogollos à Masegoso, pour y passer la rivière que je viens de nommer, au pont de pierre qui s'y trouve.
Ma colonne ayant fait halte sur la rive gauche, nous aperçûmes bientôt environ trois cents chevaux défilant par le bois et se dirigeant vers nous. Comme ils s'en approchaient, je fis avancer quelques pelotons de voltigeurs, pour soutenir les postes qui couvraient la halte : la mousqueterie s'engagea aussitôt entre eux et les tirailleurs ennemis.
Après être resté environ une heure dans cette position, où quelques hommes furent blessés de part et d'autre, je fis passer le Tajuña aux chevau-légers et comme tête de colonne, non que j'eusse le dessein de les faire entrer les premiers dans le défilé qui remonte vers le val de Cifuentes, mais avec ordre de s'embusquer derrière un mamelon voisin, de laisser de ce point filer mon infanterie, et de tomber sur la cavalerie ennemie aussitôt que celle-ci serait parvenue à leur hauteur. Les accidens du terrain et les coudes du chemin favorisaient cette embuscade.
L'infanterie étant passée fut suivie, à quelques cents toises, par cette cavalerie, et de part et d'autre, le feu avait cessé, lorsque l'avant-garde de cette dernière parut à la vue des chevau-légers qu'elle découvrit également. Cette avant-garde se replia de suite en désordre, et la colonne qu'elle éclairait en fit autant; mais les Westphaliens la suivirent si vivement, que, bien que l'une et l'autre eussent devant elles le pont et une rivière guéable, elles se trouvèrent encombrées au passage, et toute la queue en fut sabrée ; après quoi les chevau-légers vinrent me rejoindre à l'entrée du défilé où je les attendais, prêt à les soutenir au besoin. J'appris par le petit nombre de prisonniers qu'ils avaient cru à propos de ramasser, que la guérilla battue était celle de Monroë, dont l'Empecinado avait réclamé l'aide dans l'opération qu'il méditait contre moi.
Le chemin que je prenais dans le val de Cifuentes pour arriver sous cette ville, était le mème que j'avais suivi avec le 10e de chasseurs à cheval et le Royal-Irlandais, la veille de l'affaire de Trillo ; aussi m'était-il bien connu, et l'Empecinado, en me le voyant descendre, avait-il eu le temps de faire ses dispositions.
Arrivé au point de partage des eaux entre le Tajuña et le Tage, je découvris le beau val de Cifuentes, et, de ce point, les forces ennemies rassemblées sur le sommet du mont San-Cristoval. Une partie du Royal-Etranger ne connaissait point encore cette position formidable, et les plus braves, en la voyant, la jugèrent trop inexpugnable et trop fortement occupée pour que j'osasse m'y engager avec don Juan Martin.
Ce général qui déjà m'y avait attendu, et que j'en avais délogé, ne jugeait pas comme eux ; mais informé par les rapports parvenus de Siguenza quelles étaient mes forces, il établit son plan de bataille de manière à m'enfermer dans Cifuentes, si j'avais l'audace de m'y présenter, et à m'y écraser sous les masses qu'il appelait à son aide.
Nous descendîmes la côte, et arrivés à portée de l'ennemi, le feu de son artillerie commença. A droite du chemin de Masegoso à Cifuentes et sous le canon de San-Cristoval, se trouve un tertre élevé plus long que large. J'ordonnai aux bataillons de se masser en arrière, afin de se couvrir. Je fis former les Westphaliens en seconde ligne, et voyant que l'ennemi avait négligé d'occuper le château, j'y portai de suite mon infanterie légère et deux compagnies de voltigeurs avec ordre de s'engager vivement et à couvert contre tout ce qui se montrerait au sommet du mont, ou qui ferait mine de vouloir en descendre, mais avec injonction expresse de ne pas aller plus loin, me rappelant trop bien la position critique où le deuxième bataillon de Royal-Irlandais s'était jeté lors de ma première affaire sur ce point.
Voulant néanmoins répondre au? canon ennemi qui tirait sans interruption, je fis porter la pièce de 8 sur le tertre, et ses premiers coups, pointés sur un angle trop bas, ne s'élevèrent point assez, mais tous ceux qui les suivirent donnèrent au milieu des masses ennemies. Le canon de l'Empecinado était également très bien pointé, mais des coups avaient moins de succès, à cause des tertres qui couvraient les troupes sous mes ordres.
Les voltigeurs et l'infanterie légère étant arrivés sans obstacle, mais en tirailleurs pour offrir moins de prise à l'artillerie ennemie, au poste que je leur avais assigné, fixèrent par leur attaque l'attention de l'Empecinado, qui, pour protéger ses canonniers contre eux, fit engager beaucoup de tirailleurs. La guérilla de Monroë, la même qui avait été culbutée au pont de Masegoso, parut bientôt après sur le chemin que nous avions tenu et resta prudemment en bataille à portée de canon de nos lignes.
Ne voulant perdre inutilement aucun de mes chevau-légers, je leur ordonnai d'aller rapidement s'établir en bataille derrière un mamelon très aigu, à gauche de la ville et de s'y tenir prêts à déboucher sur la prairie; je les fis appuyer par un bataillon qui, par les motifs donnés plus haut, s'y rendit en tirailleurs.
La cavalerie de l'Empecinado, forte ce jour-là, d'environ six cents sabres, et qui ne paraissait en ligne nulle part, déboucha dans la direction des chevau-légers, ce qui me détermina sur-le-champ à concentrer mon infanterie et mon artillerie entre eux et la ville.
Jusqu'alors les masses ennemies, placées sur le San-Cristoval, ne s'étaient point ébranlées, et l'arrivée de leur cavalerie pouvait déterminer l'Empecinado à faire descendre et à former le long du ruisseau, une partie de ses bataillons; mais il n'en fit rien, parce que son projet était de nous entourer, ainsi qu'on le verra plus tard.
Sa cavalerie, par suite de ce projet, ne paraissant pas avoir l'intention de s'engager encore, s'arrêta en colonne à portée de mitraille, et se couvrit d'une ligne de tirailleurs auxquels j'en opposai d'autres, pris dans l'infanterie.
Ma ligne de bataille, étant toujours au-dessus de la ville, derrière le ruisseau, et l'ennemi conservant sa position, j'ordonnai un changement de front, la gauche vers la chapelle du chemin de Canredondo, le centre couvert par la ville, et ma droite liée aux chevau-légers. Cette manœuvre eut lieu sous le feu de l'ennemi.
La mitraille ayant suffi pour maintenir la cavalerie de l'Empecinado, devant les chevau-légers, je songeai à m'emparer de la position du chemin de Canredondo, afin de pouvoir attaquer avantageusement la gauche de l'ennemi; et comme l'artillerie de celui-ci rendait ce mouvement très dangereux pour des masses, j'y fis passer le bataillon de M. Moutard (1er de Royal-Étranger), par sections éparpillées, les unes après les autres, comme au passage du pont de Trillo. Alors, voulant s'opposer à l'occupation de ce point, dont le feu lui était trop préjudiciable, l'Empecinado fit descendre de la montagne une nuée de tirailleurs vers les sections, qui se formaient en colonne à couvert par la chapelle; mais ils furent si bien reçus, et par le canon, et par la mousqueterie, qu'après avoir vainement tenté de se maintenir, qu'après avoir été soutenus à plusieurs reprises, ils furent obligés de se replier.
A peine ce mouvement de retraite était-il opéré, que, du poste où je me trouvais pour soutenir M. Moutard, je vis déboucher sur mes derrières, et dans la direction de Maranchon, une nouvelle colonne d'infanterie qui descendait à nous, l'arme à volonté et sur deux rangs. Ce renfort, joint aux six cents chevaux du Manco et à ceux de Monroë qui, par deux points différens, tenaient les chevau-légers en échec, devenait inquiétant, vu qu'il pouvait m'attaquer avec avantage.
Je chargeai alors M. le chef de bataillon Beaud, officier de mon état-major, de porter aux Westphaliens l'ordre de marcher à cette infanterie, de la charger et de l'écraser. Les chevau-légers, ayant à leur tête le brave Colonel de Stein, s'ébranlèrent: la cavalerie ennemie, qui se trouvait contenue par les voltigeurs d'Irlande, au lieu de soutenir cette infanterie en croisant le sabre avec les chevau-légers, se jeta toute en tirailleurs contre eux, et fut témoin de la presque entière destruction de la nouvelle colonne.
Ce qu'ayant vu, ainsi que l'Empecinado, je redoublai la vigueur de mon attaque, et m'attachant toujours au flanc gauche du San-Cristoval, comme le plus abordable, je parvins à l'ennemi, malgré le redoublement de son feu. Mais à peine fûmes-nous aux deux tiers de la côte, qu'il fit retirer ses pièces au galop dans le bois, et ordonna la dispersion accoutumée, la faisant, attendu la topographie des lieux, opérer dans deux directions différentes. Alors je chargeai le major Saint-Albin Durivoir d'en suivre une, et m'attachant à l'autre, je ne permis à la colonne qui la suivait de se remettre en bataille dans aucune des nombreuses et belles positions de la côte de Canredondo. A peine arrivions-nous au sommet de cette partie de la Sierra de Levante, que nous trouvâmes devant nous environ cent-cinquante chevaux en bon ordre, et que pour ne pas essuyer une charge désavantageuse, nous sentimes le besoin de nous rallier et de nous former en colonne. Les grenadiers du Capitaine Jacquot, du 2e bataillon de Royal-étranger, ayant été les premiers en ordre, et ceux d'Irlande étant déjà formés à demi, je chargeai le Capitaine Jacquot de marcher, en deux sections serrées, à cette cavalerie et de l'occuper, pendant que j'allais chercher à lui couper toute retraite, sur la vallée qui conduit à Carascosa; cette cavalerie ayant pénétré mon dessein, n'attendit personne et se précipita sur les traces de son infanterie. Le capitaine Jacquot l'y poursuivit jusqu'au petit village qui se trouve au bas, et je m'avançais pour l'appuyer, lorsqu'une autre colonne, d'environ quatre cents chevaux, marchant par quatre, s'étant montrée sur ma gauche, je fus obligé de m'arrêter encore pour lui faire face. La pièce de huit venait d'arriver; je lui en envoyai quelques coups avec succès, ce qui la fit rentrer dans le chemin de Canredondo.
Au bruit du canon, qui annonçait un nouvel engagement sur la montagne, les Westphaliens marchèrent à moi, mais ayant eu à parcourir plus d'une lieue de terrain pour me rejoindre, ils n'arrivèrent qu'une demi-heure après la disparition de cette colonne.
Le feu avait cessé tout à fait dans la direction du major Durivoir, mais j'ignorais si cet officier suivait l'ennemi, ou s'il était revenu sur Cifuentes. Ce ne fut qu'à mon retour sur cette ville, vers huit heures du soir, que je le rejoignis. L'affaire était alors terminée. La colonne de M. Durivoire, composée d'un bataillon de son régiment, des voltigeurs et de l'infanterie légère, était en bataille sur le chemin à l'entrée de la ville; la mienne, formée du 2e bataillon, du reste des compagnies d'élite de Royal-Irlandais et de la cavalerie, marchait derrière moi.
Qu'on se fasse ici une idée des sentimens qui durent m'agiter, quand cette troupe, en me voyant reparaître, se mit à crier: « Vive le Roi, vive notre général ;» quand, par un mouvement spontané, elle me salua de plusieurs décharges, et, après avoir couvert de feuillages la partie de son front que je devais traverser, manifesta le désir de faire une entrée triomphale, de mon retour à Cifuentes.
Jamais peut-être affaire aussi longue, engagée dans un terrain aussi difficile et contre des forces aussi disproportionnées, n'avait coûté si peu de monde aux troupes victorieuses : elles n'avaient eu que cinq hommes tués et vingt-deux blessés ; aucun n'avait été fait prisonnier. L'ennemi avait vu détruire presque entièrement une de ses colonnes : nous ne connaissions pas le nombre des blessés qu'il avait eus sur la montagne et parmi ses escadrons, mais la position que son infanterie avait occupée était jonchée de ses morts; nous avions fait en outre quatre-vingt prisonniers, enlevé un avant-train et obligé l'ennemi à enfouir pour toujours le reste de son artillerie.
Je modérai les transports de reconnaissance de cette partie de ma colonne, transports promptement et vivement partagés par l'autre partie, et après avoir témoigné hautement tout ce que je devais d'éloges à la valeur de chaque corps, je fis prendre position : un bataillon sur le San Cristoval, et le reste des troupes en avant de Cifuentes.
A l'exception de quelques maisons, toute cette ville était déserte. Du feu laissé négligemment par l'ennemi, et dont personne ne s'était occupé pendant une action longue, avait pris, dans les appartemens, et s'était étendu à plusieurs maisons. J'envoyai des piquets pour tâcher de l'éteindre, et ils y auraient complétement réussi, tant ils travaillaient avec ardeur, si ce fatal incendie n'eût communiqué avec un dépôt de munitions appartenant à l'Empecinado. Ce dépôt, ayant sauté avec violence, me tua quelques hommes et quelques chevaux, et couvrit la ville de poutres et de tisons enflammés. Un grand vent s'étant élevé, pendant la nuit, vint augmenter le désordre, et l'incendie se manifesta de toutes parts.
Ce ne fut cependant par en vain qu'au lieu de nous livrer à un repos si nécessaire, après une action et plusieurs marches très fatigantes, nous passâmes la nuit à porter des secours, puisque nous sauvâmes une partie de la ville. Mais l'explosion avait ralenti le zèle ;on voulait me la faire considérer comme un piège de l'ennemi, et l'on en craignait d'autres.
Le 13, plusieurs reconnaissances, sur différentes routes, ne nous ayant apporté aucune nouvelle de l'Empecinado, je pris le parti d'abandonner Cifuentes, afin de laisser aux habitans fugitifs la faculté de revenir chez eux, conserver ce que nous leur avions sauvé. Je m'acheminai, conséquemment, sur Brihuega, vers midi, afin d'y déposer les prisonniers et les blessés.
Les infortunés habitans de Cifuentes, en rentrant dans leurs murs, apprirent, de leurs concitoyens désolés, tous mes efforts et tous ceux de ma colonne pour sauver leur ville ; ils furent témoins des pertes que ces efforts nous avaient causées, et maudirent hautement l'Empecinado, qui, toujours, choisissait leur voisinage, pour se faire battre. Dans une lettre de remerciements qu'ils m'adressèrent, peu de jours après cet événement si malheureux, ils comparèrent la généreuse conduite de ma colonne, envers leur ville, à la conduite de l'armée de Titus, qui aida les rebelles, qu'elle combattait, à éteindre l'incendie du temple de Jérusalem" (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 45 et suivantes).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
1er bataillon (infanterie légère)
Du 9e léger 100 hommes, 12e 200, 16e 80, 21e 80, 27e 95, 28e 75
Total 660 ...
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).
Le 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
... RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir :
... 2e bataillon : deux compagnies du 12e léger, deux du 2e, deux du 4e. Ce bataillon se formera à Saint-Denis ...
Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 18 Juin, les forces de Marmont, qui a remplacé Masséna à l'Armée du Portugal, font leur jonction et les deux maréchaux délivrent ensemble Badajoz. Puis Marmont rejoint la vallée du Tage et Soult l'Andalousie, tandis que les Anglais retournent au Portugal.
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée. Mandez à ce général ... que les quatre compagnies du 122e et les trois compagnies du 12e léger se rendront à Burgos, où elles resteront jusqu'à nouvel ordre; et que les deux compagnies du 15e léger seront incorporées dans le 5e léger à son arrivée à Vitoria ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).
Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, j'ai lu avec intérêt le compte que vous m'avez rendu des déserteurs réfractaires au 1er juin ... Je relève ici par aperçu le nombre d'hommes dont j'ai disposé :
... 2e régiment de la Méditerranée (à Toulon)
... Le 4e bataillon du 12e léger doit recevoir aux îles d'Hyères 900 conscrits. 900
... Vérifiez cet aperçu et remettez-moi un travail complet à cet égard" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27431).
Le 27 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Les 4 compagnies du 5e bataillon du 122e et les 3 compagnies du 5e bataillon du 12e léger resteront également sous les ordres du général Vandermaesen quoique n'appartenant pas à l'armée de Portugal ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27457).
En Juillet 1811, les trois premiers bataillons du 12e Léger sont au 4e Corps de Leval, qui a remplacé Sebastiani, 1ère division Liger Belair. Le 4e bataillon est à l'Armée du Nord de Dorsenne à la division Serras, répartie entre Valladolid et Salamanque.
Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 3 juillet relative à l'exécution de mon ordre du 17 juin pour la formation d'un régiment de marche de 7 bataillons de l'armée du Midi et d'un régiment de marche de 3 bataillons de l'armée de Portugal. Voici les changements que je désire faire à mon premier ordre.
Le 2e bataillon du régiment de marche de l'armée du Midi, composé de compagnies du 12e, du 2e et du 4e légers, ne fera plus partie de ce régiment de marche, ce qui, de 7 bataillons, le réduira à 6. Mais, au lieu de cela, les 4es bataillons de ces 3 régiments seront complétés à 600 hommes et formeront seuls une demi-brigade de 1800 hommes (La minute ajoute : « qui se mettra en marche lorsqu'elle en recevra l'ordre ») ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5730 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27525).
Le 8 Juillet 1811, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Réitérez l'ordre au duc d'Istrie de faire partir, sans aucun retard, le 4e bataillon du 12e léger, le 6e provisoire de dragons, pour rejoindre leurs corps en Andalousie ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5754 (datée du 9 juillet 1811); Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27576).
Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Je lis avec intérêt votre travail du 9. La distribution me paraît convenablement faite.
... il ne restera plus que 1500 pour le 2e, 4e, 12e léger, 32e, 58e, 14e et 121e. Faites la répartition entre ces régiments comme il convient, parce qu'il faut que le ministre prenne ses précautions d'avance. Vous pouvez pourtant diriger ces hommes sur le dépôt de la Garde à Courbevoie d'où on les répartira ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5785 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27643).
Le 18 Juillet 1811, le Colonel met son Régiment en état de marche. Les Divisions espagnoles de Blacke et Quadra se repliaient sur la Murcie en passant par Baza. Le Général Godinot fut envoyé à leur rencontre. Il les retrouva, après avoir repoussé Quadra, sur le Rio Barbata le 9 Août 1811. "Les voltigeurs du régiment réunis à ceux des autres régiments se sont conduits d'une manière admirable, en traversant jusqu'à la ceinture et sous un feu meurtrier de 3000 hommes, la rivière Barbata, pour enlever l'ennemi de ses positions". Les Espagnols sont dispersés.
Le 21 juillet 1811, à Trianon, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke sur les difficultés que l'on rencontre pour l'exécution de l'ordre de Sa Majesté relatif aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère"; ce dernier répond : "Mes intentions restent les mêmes. Au lieu du 4e bataillon du 10e léger, on mettra le 5e bataillon qui se forme. Quant aux hommes, ils seront fournis sur les 4.000 conscrits de la réserve qui sont dirigés sur Paris de sorte qu'on aura une belle demi-brigade à la fin d'août" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5819).
Dans son rapport à S. A. S. le Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général, daté de Baza, le 13 août 1811, le Maréchal Duc de Dalmatie écrit : "Monseigneur,
J'ai eu l'honneur de rendre compte à V. A. S., par mon rapport du 7 de ce mois, que l'armée anglaise ayant repassé la Guadiana, et abandonné entièrement les Espagnols, j'en avais profité pour me porter sur l'armée de Murcie. Le général Blacke, peu de jours après son arrivée à Cadix, s'était de nouveau embarqué avec quelques milliers d'hommes qu'il avait débarqués à Alméria, et avait rejoint l'armée de Murcie qui était retranchée à la Venta-del-Baul.
M. le général Godinot, commandant une division de réserve composée des 12e régiment d'infanterie légère, 55e et 58e régiments de ligne, 27e de dragons et de deux escadrons des 12e et 21e régiments, eut ordre de partir dans la nuit du 6 au 7 de Jaén et d'Ubeda, pour se porter, par Quesada et Pozzo-Alcon, sur Baza, à l'effet de combattre la droite de l'armée ennemie, qui occupait la position de Pozzo-Alcon et le passage du Rio-Barbata, et ensuite marcher sur les derrières de l'ennemi, s'il s'obstinait à défendre le camp de Baul.
M. le général Leval, commandant le 4e corps eut ordre de mettre en mouvement, dans la journée du 7, la colonne qui devait partir de Grenade, laquelle se composait des 32e et 43e régiments de ligne, du 7e d'infanterie du grand-duché de Varsovie, du 10e de chasseurs à cheval, du 1er de lanciers de la Vistule, des 5e et 16e régiments de dragons, du 2e de chasseurs espagnols et de 15 pièces d'artillerie. M. le général Soult, commandant la cavalerie du 4e corps, eut aussi le commandement de l'avant garde ; le général de division Latour-Maubourg fut chargé du commandement de la réserve de cavalerie, et de donner au besoin des ordres à l'avant-garde. La réserve d'infanterie fut donnée à M. le général Rey. Je laissai le 9e régiment d'infanterie du grand-duché de Varsovie et divers détachements d'infanterie française, le 5e de ligne espagnol et le 12e régiment de dragons à Grenade, pour former la garnison de la place, et pour manœuvrer dans la direction de Motril, contre une division ennemie, commandée par le comte de Montijo, qui occupait divers passages sur le Rio-Grande, et faisait de fréquentes incursions dans le voisinage de Grenade ; le commandement de la colonne qui devait agir dans cette partie, fut donné à M. Merlhes colonel du 12e de dragons.
Le 8 au matin, je partis de Grenade, et je joignis à Diesma l'avant-garde du 4e corps ; M. le général Soult se mit aussitôt en marche. En approchant de Guadix, il fit reconnaître et charger aussitôt un corps de 900 cavaliers ennemis qui occupait cette ville, et qui fut poussé l'épée dans les reins jusqu'à Gor, On lui tua du monde et on lui fit des prisonniers : le 10e régiment de chasseurs et les lanciers de la Vistule montrèrent beaucoup d'ardeur, et manœuvrèrent parfaitement.
Le 8 au soir, j'arrivai à Guadix, j'y eus la certitude que les deux divisions espagnoles, commandées par Blacke, qui avaient débarqué à Alméria, s'étaient réunies à l'armée insurgée de Murcie, le 4 et le 5 août, à la Venta-del-Baul et à Baza, ce qui élevait la force de cette armée à 21000 combattants, dont 2500 de cavalerie.
Le 9, je portai l'avant-garde devant le camp retranché de Baul ; une fausse attaque et plusieurs démonstrations qui furent faites, maintinrent en position pendant toute la journée les troupes ennemies. Le 32e montra une grande ardeur ; il était d'une impatience extrême d'en venir aux mains avec l'ennemi.
La position de la Venta-del Baul était très-forte, le ravin est profond, large et d'un accès difficile ; les sinuosités qu'il forme offrent partout des déchirements, par où la troupe a beaucoup de peine à pénétrer ; cependant, M. le général Gazan, chef de l'état-major de l'armée, reconnut dans la soirée un passage, et des dispositions furent faites pour que le lendemain à la pointe du jour le camp fût attaqué et enlevé ; mais l'ennemi, prévenu des revers que sa droite venait d'éprouver, se retira pendant la nuit et prit par Baza la route de Murcie.
Le mouvement du général Godinot avait complètement réussi ; ce général, en arrivant à Quesada, rencontra plusieurs bandes de Guérillas, dont la force s'élevait à 800 hommes d'infanterie et 300 de cavalerie ; l'adjudant-commandant Remond, à la tête des voltigeurs, les dispersa aussitôt ; la division continua sa marche sur Pozo-Alcon ; au passage du Rio Guadiana el Menor, elle joignit les avant-postes de la division du général Quadra qui occupait Pozo-Alcon, et les mena battant jusqu'à leurs troupes ; les bonnes dispositions que prit M. le général Godinot et les charges de cavalerie que M. le colonel Lallemant exécuta, forcèrent l'ennemi à céder du terrain et à se mettre en retraite, le colonel Dulong, du 12e d'infanterie légère, fut envoyé avec un bataillon de son régiment et l'escadron du 21e de dragons, à la poursuite de cette troupe, qui menaçait de se porter sur les derrières de la division Godinot ; il la chargea avec vigueur, lui tua beaucoup de monde et fit des prisonniers ; en cette circonstance, M. le colonel Dulong montra une expérience consommée et beaucoup de valeur.
Cependant l'avant-garde du général Godinot faisait toujours des progrès : au passage de Rio Guadalentia, elle joignit les avant-postes d'une des divisions de Blacke qui avait été envoyée au secours de celle du général Quadra, et était arrivée depuis deux heures ; elle les poussa jusqu'au Rio Barbata, où toute la division, formée sur trois lignes, se trouvait en position : le général Godinot donna aussitôt des ordres pour qu'elle fût attaquée ; à cet effet l'adjudant-commandant Remond, ayant avec lui les compagnies de voltigeurs et un bataillon du 12e régiment soutenu par le restant de ce régiment et par la brigade du général Rignoux qui contenait en même temps le restant de la division Quadra déjà battue, descendit le ravin, passa la rivière et attaqua avec impétuosité l'ennemi, malgré la vivacité de son feu : il ne serait pas échappé un seul homme de cette division, si celle du général Quadra qui s'était de nouveau en partie réunie, n'eût mis le général Godinot dans le cas de diriger contre elle toute sa cavalerie et une partie de la brigade du général Rignoux. Ces dispositions cependant eurent tout le succès que l'on en devait attendre ; les deux divisions ennemies furent forcées à la retraite et mises dans une déroute complète ; le champ de bataille resta couvert de leurs morts et d'armes abandonnées ; chaque troupe se sauva pour son compte, dans toutes les directions ; dans la poursuite on tua encore beaucoup de monde et on fit 400 prisonniers. A la nuit, le général Godinot vint prendre position en avant de Zugar, sur la route de Baza.
Le 10 au matin, la colonne du général Godinot et celle du centre qui avait suivi la grande route, se réunirent en avant de Baza ; M. le général Latour Maubourg eut ordre de prendre le commandement de toute la cavalerie, et de se mettre à la poursuite de l'ennemi. A midi, l'arrière garde fut jointe au-delà de Cullar ; le général Soult tenait l’avant-garde avec le 10e de chasseurs, le 1er des lanciers de la Vistule, et le 27e de dragons ; en arrivant à Las-Vertientes, il trouva en position 2000 hommes de cavalerie ennemie, qui couvraient la retraite du restant des troupes ; ses dispositions furent aussitôt faites pour les attaquer, et une charge générale eut lieu ; les Espagnols furent renversés et mis dans une déroute si complète que 200 cavaliers, parmi lesquels plusieurs officiers, restèrent morts sur place, et on fit 500 prisonniers avec leurs chevaux. La nuit qui survint et l'extrême fatigue des chevaux qui, ce jour-là, avaient déjà fait 12 lieues d'Espagne, empêchèrent que l'on tirât de ce succès tout l'avantage qu'il devait produire ; mais la terreur avait gagné les espagnols ; ce qui leur restait de troupes réunies acheva de se disperser dans la nuit, et tâcha de gagner par toutes les directions la province de Murcie ; le général Freire, qui commandait cette armée, a été blessé dans la charge et s'est sauvé pour son compte : les autres généraux en ont fait autant.
Le 11 au point du jour, le général Latour-Maubourg arriva avec la cavalerie à Velez el Rubio, d'où il a poussé des partis sur les divers débouchés qui conduisent en Murcie, particulièrement sur celui de Lumbreras, à trois lieues de Lorca.
La perte que les ennemis ont éprouvée dans ces diverses affaires, est très-considérable, plusieurs milliers d'hommes ont été tués ; un plus grand nombre blessés errent dans les montagnes, où la plupart périront ; 7 à 8000 hommes se sont débandés, et rentrent en foule dans leurs foyers, en maudissant les chefs de l'insurrection et ceux qui, par des espérances trompeuses, les ont conduits à leur perte ; jusqu'à présent on n'a réuni que 6 à 700 prisonniers, parmi lesquels 50 officiers. Nous avons aussi reçu 500 déserteurs, la plupart français ou étrangers, qui, étant prisonniers de guerre, avaient été forcés par les espagnols à servir. Le régiment des Gardes-Wallonnes a été entièrement détruit et ses drapeaux pris.
On estime que de cette armée qui, depuis l'arrivée des divisions de Blake, était à même de faire une belle défense, il ne rentrera pas 7000 hommes en Murcie, tout le reste est dispersé. J'espère que diverses colonnes que j'ai envoyées à leur poursuite aux débouchés de Vera et d'Alméria, où, dit-on, ils veulent s'embarquer, en ramèneront un bon nombre. Notre perte dans ces différentes affaires est de 50 hommes tués dont un officier et 150 blessés. Plusieurs militaires de divers grades se sont distingués par des actions d'éclat ; j'aurai l'honneur d'en adresser l'état à V. A. S., en la priant de vouloir bien provoquer les grâces de S. M. en leur faveur, aussitôt que tous les rapports me seront parvenus.
Le général Leval me rend compte, à l'instant même, des prises considérables que l'on a faites aux ennemis, en munitions, armes, équipages et approvisionnements ; il fait aussi espérer que de nouvelles prises auront lieu, et il annonce qu'à tout instant on lui amène des prisonniers et des déserteurs. L'avant-garde du général Soult est placée à Lobreras, d'où elle détache de forts partis jusqu'à la Torre de Aguillas, où doivent passer les troupes ennemies qui se sont jetées sur la droite pour entrer en Murcie ; il est probable qu'une partie de ces troupes sera enlevée, d'autant plus que d'autres colonnes les poursuivent.
Je suis avec un profond respect,
Monseigneur,
De votre altesse sérénissime,
Le très-humble et très-obéissant serviteur,
Le général en chef de l'armée du midi,
Signé maréchal duc de Dalmatie" (Courrier de Turin N°128, 7e année, mercredi 18 septembre 1811 ; Supplément au Courrier de Turin N°128, 7e année, mercredi 18 septembre 1811).
Le 19 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au maréchal Berthier : "Mon Cousin, réitérez l'ordre que le bataillon que le 12e léger a dans le 6e gouvernement parte sans délai, s'il n'est déjà parti, pour se rendre à l'armée du Midi. Faites connaître au général commandant l'armée du Nord que l'exécution de cet ordre n'admet aucun délai" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6017 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28231).
"Le 20 août, le général Godinot joignit à Torbiscon l'arrière garde de Montijo, et la culbuta ; le 21, il trouva une partie de la division en position à Velez de Benaudella ; il la fit aussitôt attaquer ; tout fut culbuté à la bayonnette ; on tua beaucoup de monde, la nuit seule favorisa la fuite de quelques hommes; Montijo se sauva avec 12 hommes seulement.
Pendant ce temps, le colonel Dulong entrait à Motriel et poursuivait l'autre partie de la division ennemie qui s'était retirée à Pinos del Rey; l'adjudant-commandant Remond, détaché de Grenade pour aider aux opérations du général Godinot, arriva en même tems avec un bataillon et deux escadrons ; six compagnies détachées par le général Godinot parurent aussi ; dans un instaut le village fut cerné, et emporté ; l'ennemi, poursuivi jusqu'au sommet de la montagne de la Cruz, en fut précipité à coups de baïonnettes dans des ravins épouvantables : on ne peut calculer la perte de l'ennemi, très-peu échappèrent à la faveur de la nuit. Cette division était composée des régiments des Alpujares, de Cuenca, de Burgos, de plusieurs bandes réunies et de 300 cayaliers ..." (Courrier de Turin N°149, 7e année, mercredi 30 octobre 1811).
Le 22 Octobre, le régiment participe au petit combat de Jimena. Le 26, il rétrograde sur Séville. Le 5 Novembre, il est avec Semellé devant Bornos.
Le 7 novembre, le colonel félicite son régiment "pour sa belle conduite au cours de la dernière campagne, et il espère qu'à l'avenir comme pour le passé le 12e régiment ne laissera aucune occasion de se distinguer et de prouver son dévouement à son auguste Empereur".
Le 14 Novembre 1811, l'unité complète ses tenues avec des uniformes d'infanterie de Ligne retaillés.
Au 16 Novembre, le régiment est placé dans la division de réserve de Latour-Maubourg, aux ordres du général Semellé avec le 45e et le 55e de Ligne.
Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460).
Le 29 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, mon intention n'est pas que le 24e régiment d'infanterie légère parte de Paris le 15 janvier. Je le verrai à la parade du 12 janvier. Donnez des ordres pour que mardi prochain, il soit incorporé dans ce régiment :
180 hommes du 12e régiment d'infanterie légère
300 bommes du 4e idem
320 hommes du 2e idem
Total 800 hommes
Faites faire cette opération en règle. Ce régiment ainsi porté au grand complet sera dirigé sur Metz. Il restera quelques jours à Metz avec son dépôt ; il y prendra les 50 ou 60 hommes qui y sont disponibles ; et il complétera les cadres de son se bataillon en vieux sergents et caporaux ..." Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29511).
5/ 1812 : L'EVACUATION DE L'ANDALOUSIE
Positions du 12e Léger en janvier 1812 :
- Etat-major et trois premiers Bataillons à Séville, Division de réserve Girard, de l'Armée du Midi. En février, passent à la 5e Division (Drouet d'Erlon);
- 4e Bataillon à l'Arrondissent de l'Armée du Centre à Madrid, en attendant de rejoindre les trois premiers. Sera versé dans les trois premiers en octobre; les cadres rentrent en France;
- 3 Compagnies du 5e Bataillon à Soria, au 2e Régiment provisoire, 2e Division d'arrière garde, partent pour Valladollid puis retournent à Madrid;
- 5e Bataillon au Dépôt à Paris, envoie des renforts pour l'Allemagne dans divers Régiments.
L'année 1812 commençait bien pour les Français avec la prise de Valence par Suchet. Mais les Anglais de Wellington dans leur forteresse portugaise s'étaient renforcés. La prise des deux points d'appui de Ciudad Rodrigo et Badajoz était le préambule à de vastes offensives.
L'armée du Portugal de Marmont ayant abandonné le Tage, et ramenée sur le Douro aux environs de Salamanque, et le repli de Dorsenne dans le Nord Est de l'Espagne permet de s'emparer de Ciudad Rodrigo dès le 19 Janvier.
Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître ce que le 2e, le 4e et le 12e d'infanterie légère ont à leur dépôt, à Paris, de conscrits de 1811. Je désirerais que les 5 à 600 hommes, qu'ils doivent avoir, soient incorporés dans le 29e léger, ce qui compléterait ce régiment ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5773 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30086).
A Badajoz défendu par Philippon, la chose est moins aisée et la ville n'est prise et mise à sac qu'après un siège sanglant du 16 mars au 7 Avril. Soult, qui avait commencé sa marche du Sud, renforcé par le 5e Corps de Drouet d'Erlon à Llerena pour soutenir la garnison, doit refluer sur l'Andalousie, d'autant que dans son dos des forces espagnoles ont paru devant Séville.
Le commandement général de toutes les forces françaises a été hélas confié au Roi Joseph en Mars.
Le 25 avril 1812, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "Le colonel du 12e d'infanterie légère demande qu'il soit envoyé aux bataillons de guerre 20 tambours, 12 fifres et 6 cornets"; "Approuvé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7158).
Wellington, fort de ses succès, décide de couper définitivement les communications entre l'Armée du Portugal de Marmont et celle du Midi de Soult et fait détruire le pont d'Almaraz sur le Tage le 18 Mai. Puis il va se tourner contre l'armée du Portugal pour pouvoir ensuite marcher sur Madrid. Le 13 Juin, Wellington passe l'Agueda et 3 jours plus tard se retrouve devant Salamanque. Marmont évacue la ville, laissant de petits contingents dans des forts dont les Anglais vont mettre dix jours à s'emparer. Français et Anglo-portugais vont alors stationner chacun sur une des rives du Douro. Marmont décide alors de repasser le fleuve et d'affronter les Anglais avec ses 8 divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie. Le premier engagement a lieu le 18 Juillet, à l'aile nord de l'Armée du Portugal commandée par Clauzel à Castrillo. Les Français sont repoussés par les Britanniques.
Puis les deux armées marchent parallèlement pour se mettre en place sur le champ de bataille choisi. Les adversaires vont combattre face à face aux Arapiles, le 22 Juillet, au Sud Est de Salamanque, et le combat se terminera par une défaite française.
L'armée se retire une nouvelle fois derrière le Douro, puis quelques temps après, derrière l'Ebre. Joseph, arrivé avec des renforts de l'Armée du Centre trop tard, s'enfuit de Madrid et part se réfugier à Valence avec Suchet (qui est son beau-frère). Le 12 Août, Wellington entre à Madrid. La petite garnison du Retiro, laissée en arrière, doit capituler.
Une force anglaise se dirigeait vers Llerena.
Pendant ce temps que se passait-il en Andalousie ? Soult n'était pas sans savoir ce qui se passait plus au Nord mais il était "fixé" par le siège de Cadix, par les opérations des forces espagnoles de Ballesteros et les opérations près de Valence où les Anglo siciliens menaçaient de débarquer. Il demandait son remplacement devant les inepties militaires du roi d'Espagne. En Juin 1812, le 12e Léger était positionné à Chiclana.
Le 29 Juillet, Joseph ordonnait au maréchal Soult d'évacuer l'Andalousie. Le repli débuta à la fin Août et le 2 Octobre, l'Armée du Midi faisait sa jonction avec l'Armée du Centre à Yecla.
Souham a laissé la citadelle de Burgos sous l'autorité du général Dubreton et s'est retiré. Les Anglais débutent le siège le 16 Septembre.
Au 3 Octobre, un conseil de guerre réunit Joseph et les maréchaux Soult, Jourdan, et Suchet. Un nouveau plan de stabilisation de la situation militaire est adopté. Les armées du Centre, du Midi et du Portugal réorganisées allaient reprendre l'offensive. Au 15 Octobre, les trois premiers bataillons du 12e Léger comptent à la 5ème Division (Semellé) de l'Armée du Midi.
Le cadre du 4ème bataillon est en route pour la France.
Le Colonel Dulong, par suite de blessures graves qui lui ont fait perdre l'usage d'un bras, se voit assurer par les Officiers de santé qu'il doit prendre les eaux de Barèges. Aussi à Moscou, le 18 octobre 1812 est adressée à l'Empereur une "Proposition d'accorder un congé de convalescence de six mois à M. le baron Dulong, colonel du 12e régiment d'infanterie légère", ce à quoi l'Empereur répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 1016; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2568; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7617 - Non signée ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi daté du 2 septembre 1812 »).
Burgos tient toujours. Drouet d'Erlon, qui a pris le commandement de l'Armée du Centre, s'empare de Cuenca le 20 Octobre. Souham repart en avant et délivre Burgos le 28 Octobre puis entre à Valladolid.
Le 30 Octobre, au passage du Jarama près de Madrid, le soldat Pierre La Bruyère du 12e Léger sauve un officier anglais et son propre lieutenant. Il est nommé sergent. Le 2 Novembre, Joseph retrouve Madrid et entre dans sa capitale silencieuse.
Les Armées françaises se réunissent à Medina del Campo mais ne peuvent empêcher une nouvelle fois Wellington de se replier à Alba de Tormes le 15 Novembre, sans pouvoir livrer une bataille décisive. Le lieutenant Gromont du 12e Léger sera tué.
Wellington prend ses quartiers d'Hiver à Ciudad Rodrigo. Les Français, eux, s'installent une nouvelle fois entre le Douero et le Tage.
A la fin de la campagne, l'Armée du Midi devait occuper la province d'Avila.
6/ 1813 : RETOUR SUR LES PYRENEES
Fig. 8 Officier de chasseurs du 12e Léger, dessin de Boisselier modifié d'après Martinet |
Positions du 12e Léger en janvier 1813 Espagne : Etat-major et trois premiers Bataillons à Daymiel et Almagro (Manche) à la 5e Division de l'Armée du Midi; le 3e Bataillon se dissout dans les deux premiers en février et les cadres rentrent en France.
C'est au début Janvier 1813, que parvient à Madrid l'annonce du désastre de la campagne de Russie et les nouvelles instructions de l'Empereur. Il lui faut tout d'abord reconstituer une armée sur le front Est Europe et sa Garde Impériale. Il va donc piocher, outre dans la conscription et la Garde Nationale, dans les "vieilles troupes d'Espagne" en prélevant cadres et bataillons. Soult est lui aussi rappelé, à cause de l'antipathie du roi Joseph.
"Paris, 4 janvier 1813.
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris
Armée du Midi
Donnez ordre que l'on fasse rentrer sans délai et que l'on mette en route pour la France, vingt-quatre heures après la réception de vos ordres, les cadres ci-après, au grand complet, savoir: les cadres des 3e bataillons des 24e, 96e, 8e, 51e, 54e de ligne; du 3e bataillon du 27e léger; des 3e bataillons des 63e, 94e, 95e de ligne; du 4e bataillon du 32e de ligne; des 3e bataillons du 43e et du 55e de ligne; du 4e bataillon du 58e de ligne; du 3e bataillon du 12e léger ; du 3e bataillon du 45e de ligne ; des 3e bataillons du 28e et du 21e léger ; des 3e bataillons des 100e et 64e de ligne; du 4e bataillon du 103e de ligne : ce qui fait vingt cadres de bataillons à tirer de l'armée du Midi. Ces cadres, à 120 hommes par bataillon, feront plus de 2,000 hommes, qui partiront en deux colonnes…" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32199).
Hippolyte d'Espinschal, Officier au 2e Hussards, écrit (le 11 janvier 1813) : "... Le lendemain de mon arrivée, le général reçut un rapport qui, tout brillant qu'il fût, ne laissa pas que de l'affecter par son résultat ; un escadron du 5e Chasseurs et cinquante voltigeurs du 12e léger, envoyés pour courir ce pays, avaient rencontré, en avant de Ciudad-Réal, un parti espagnol de 600 chevaux. Le chef d'escadron Falguière, malgré son infériorité, ne balança point à l'attaquer l'ennemi l'attendit de pied ferme et soutint courageusement trois charges consécutives pendant lesquelles la mêlée fut affreuse. Enfin, la persévérance des chasseurs et le courage des voltigeurs, attaquant à la baïonnette, finirent par triompher et mettre l'ennemi en fuite. Mais ce brillant succès avait coûté la vie au brave commandant Falguière, tué dans la seconde charge, après avoir étendu à ses pieds le colonel espagnol. Six chasseurs aussi avaient succombé et seize blessés étaient transportés sur des charrettes avec l'infortuné commandant. Quant à l'infanterie, un seul homme avait été blessé. Les Espagnols avaient eu, de leur côté, en tués, un colonel, deux officiers, et 15 hommes, puis 26 prisonniers montés, ce qui était loin de compenser la perte du brave Falguière, qui emporta les regrets de ses frères d'armes ...
Ce fut à cette même époque que nous apprîmes les désastres de Russie, la ridicule conspiration du général Malet à Paris, et la demande d'hommes que l'Empereur voulait retirer d'Espagne pour renforcer sa garde et son armée, ce qui devait nous contraindre à resserrer nos lignes d'opérations et à abandonner peut-être le beau pays que nous occupions ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 102).
Hippolyte d'Espinschal raconte (vers le 15 février 1813) : "... je me préparais à rejoindre le régiment, lorsqu'un événement assez singulier me fit prolonger mon séjour de quarante-huit heures à Daymiel.
Un jeune soldat du train d'artillerie, mis en accusation, devait passer au conseil de guerre, pour avoir tué un de ses camarades de deux coups de sabre. La gravité de cette affaire laissait peu de chance de salut au coupable, bien qu'il intéressât tout le monde par son âge et sa conduite, irréprochable jusqu'au moment de cet assassinat, suite d'une dispute qu'il avait eue avec un de ses camarades, dans laquelle celui-ci lui avait donné un soufflet. Justement exaspéré de cet outrage, il voulut vainement en tirer vengeance les armes à la main ; son adversaire, loin de répondre à cet appel, profitant de sa force musculaire, l'avait foulé aux pieds et l'eût infailliblement tué si ses camarades ne l'eussent arraché de ses mains. Le jeune soldat, relevé, ne se possédant plus de fureur, tire son sabre et l'enfonce jusqu'à la garde dans le corps de son adversaire ; mais, s'apercevant qu'il n'était pas encore mort, il lui porte un second coup dans le cœur et l'étend à ses pieds. Cette horrible scène, qui eut lieu sur la place publique en présence de nombreux spectateurs, finit par l'arrestation immédiate du coupable et sa mise en jugement.
Le colonel Dulong, du 12e d'infanterie légère, président du conseil de guerre, me proposa d'être son défenseur, ce que j'acceptai sans balancer, bien que je me sentisse peu fort dans l'art de l'improvisation mais cette affaire se présentait à mes yeux sous un point de vue si peu défavorable, que j'espérais dans les inspirations dont j'étais pénétré.
Ma plaidoirie fut courte et précise, les faits étant constants et de nombreux témoins attestant en faveur du coupable ; les injures, les provocations et les coups provenaient de la victime, dont la lâcheté avait exaspéré sa fureur ; j'invoquai son honneur outragé, sa persévérance à demander satisfaction, qui lui avait été refusée non seulement avec ironie et mépris, mais suivie de voies de fait tellement violentes qu'il eut succombé sous les coups de ce furieux si on ne l'eût arraché de ses mains ; je fis ressortir le droit de légitime défense, la conduite constamment bonne de l'accusé, tandis que son adversaire, mauvais soldat, ivrogne et querelleur, était détesté, et je terminai par conclure qu'il fût mis sur-le-champ en liberté. Enfin, malgré la persistance de l'officier remplissant les fonctions de commissaire impérial qui ne voyait qu'un assassinat contre lequel il demandait l'application de la peine capitale, mon client fut acquitté, à la satisfaction générale du nombreux auditoire qui assistait à ce drame ..."(Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 104).
Fin Février, le colonel Dulong est autorisé à rentrer en France. Le 12e Léger passe sous le commandement provisoire du major Thibault.
Avec la ponction d'effectifs, il faut aussi resserrer les lignes en se repliant sur le Nord de l'Espagne. Les 4 armées aux ordres de Joseph vont adopter de nouvelles positions : en mars, on évacue la Manche, l'Armée du Centre se place autour de Ségovie, celle du Midi vers la vallée du Douro, celle du Portugal en Vieille Castille.
Hippolyte d'Espinschal raconte : "La prochaine évacuation de la Manche fut annoncée le 1er mars, par une lettre du général au colonel Vinot, lui prescrivant de réunir le plus de bestiaux possible, de faire des provisions de grains, mais surtout de faire rentrer les contributions du pays que nous étions sur le point d'abandonner vraisemblablement pour ne pas y revenir de sitôt, l'armée devant se concentrer en avant de Madrid, et peut-être plus loin pour tenir tête aux Anglo-Portugais et Espagnols, qui commençaient à manœuvrer sur le Duero avec des forces imposantes. Plusieurs détachements envoyés par le colonel Vinot dans différentes directions, ramassèrent des approvisionnements considérables qui furent dirigés sur Daymiel, où nous vînmes joindre la division chargée de couvrir les mouvements rétrogrades de l'armée du Midi. Ce fut le 8 mars que nous évacuâmes Daymiel, laissant cette ville à la disposition de plusieurs guérillas, qui n'attendaient que ce moment pour y entrer, et peut-être faire payer aux habitants la bienveillante hospitalité que nous avions reçue. Nous nous dirigeâmes d'abord sur Arena, distant de trois lieues, où se trouvent les sources de la Guadiana et près desquelles il nous fallut passer un défilé fort étroit, sur un bac. Ce fut en cet endroit que je reçus le commandement de l'arrière-garde avec 150 chevaux et 4 compagnies du 45e de ligne, ayant pour instructions de suivre les mouvements de la division à une demi-lieue de distance et de n'engager de combats qu'à la dernière extrémité.
Ce même jour, la première brigade resta à Camunas, le 10e Chasseurs avec le 12e léger à Consuegra, le 5e à Tembleque et le quartier général à Madridejos. Le lendemain et le jour suivant, nous continuâmes tranquillement notre marche, sans apercevoir l'ennemi qui suivait notre mouvement à une distance assez éloignée. Nous apprîmes, dans le même temps, que le maréchal Suchet devait évacuer Valence, après en avoir fait sauter les fortifications, et que le roi Joseph était sur le point de quitter Madrid, pour se rendre à Valladolid, tandis que les généraux Caffarelli et d'Erlon effectuaient un mouvement rétrograde.
Le général Gazan, remplaçant provisoirement le duc de Dalmatie, occupait encore Tolède, qu'il devait bientôt abandonner ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 107).
Joseph, quant à lui, évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid le 23 mars, laissant à Madrid une garnison avec le général Hugo. Les forces françaises sont mal reliées entre elles, leurs communications coupées par une guérilla de plus en plus nombreuse.
Hippolyte d'Espinschal raconte (avril) : "... Le 12, le général Soult vint à Madrid pour se concerter avec le général Leval, sur les moyens à prendre pour la défense de la ville et chasser les nombreuses bandes qui l'entouraient ; plusieurs détachements devant être formés à cet effet, je reçus l'ordre de me rendre à Getafe, pour y prendre le commandement de 150 chevaux et de 200 hommes du 12e léger, avec l'intention de poursuivre les brigands avec acharnement ...
A la mission d'attaquer et poursuivre l'ennemi, était jointe celle de lever les contributions dues au gouvernement et d'enlever le plus de grains et de bestiaux possible, en échange d'un simple reçu preuve certaine, par cette mesure sévère et vexatoire, de notre prochain départ et du peu d'espoir qu'on avait de revenir de sitôt dans le pays ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 118).
Hippolyte d'Espinschal raconte (12 mai 1813) : "... je reçus la nouvelle mission d'aller en partisan, avec deux escadrons pris dans les 10e, 21e Chasseurs et 2e Hussards, auxquels étaient joints 400 hommes du 12e d'infanterie légère commandés par le capitaine Boisgelin, vieux troupier ne sachant que se battre, mais le faisant en toute conscience. Il m'était prescrit de pénétrer le plus avant possible dans la montagne, d'où je devais tâcher de débusquer l'ennemi afin de lever les contributions du pays qu'il était important de faire rentrer avant l'évacuation que l'on croyait devoir être prochaine. Cette opération était assez épineuse, mais, confiant dans les hommes que j'avais sous mes ordres, qui savaient le sort qui nous était réservé si nous tombions entre les mains des Espagnols, j'étais certain que chacun ferait bien son devoir.
Nous repassâmes l'Alberche, le 13 au matin avant le jour, et pénétrâmes dans les montagnes couvertes de bois et de pâturages où de nombreux bestiaux avaient été conduits dans l'espoir de les soustraire à nos recherches. Plusieurs villages, saisis de crainte à notre approche, s'empressèrent de satisfaire aux ordres dont j'étais porteur. Le soir, en arrivant au bourg d'el Prado, j'y trouvai le commandant Laurent, du 45e de ligne, marchant avec une colonne de 500 hommes dans la direction d'Oropesa ; nous convînmes de nous soutenir en cas d'urgence, et, à cet effet, nous échangeâmes l'indication des lieux que nous avions à parcourir. Le lendemain nous atteignîmes Cadalso, ville assez considérable où j'avais à lever de fortes contributions.
La résistance et les menaces des habitants m'ayant contraint d'user de ce droit incontestable qu'on appelle la force, je fis arrêter l'alcade et plusieurs membres de sa junte, et bientôt, 100000 réaux, 32 bœufs et 200 moutons partirent pour le quartier général de la division avec dix paysans de réquisition pour les conduire sous l'escorte de 50 fantassins et 12 chasseurs, auxquels j'indiquai un point de ralliement pour le lendemain.
A la nuit tombante, un poste de cinquante hommes, laissé sur la place de l'Hôtel-de-ville tandis que nous établissions notre bivouac à un demi-quart de lieue en dehors, fut subitement attaqué sur les onze heures du soir. Averti par la fusillade, j'accourus aussitôt avec dix hussards et le reste de l'infanterie ; toutes les maisons étaient illuminées pour éclairer trois ou quatre cents guérillas qui comptaient surprendre et enlever le poste ; mais deux décharges à bout portant en avaient eu raison. Nous trouvâmes tout terminé : huit hommes gisaient sur la place, deux autres grièvement blessés expirèrent quelques instants après, et l'ennemi avait pris la fuite après cette réception.
L'alcade fut contraint de donner deux cents douros au détachement, et le reste de la nuit se passa fort tranquillement. Dès la pointe du jour, nous nous remimes en marche, explorant les lieux qui m'étaient indiqués. Sur le midi, nous fûmes rejoints par le détachement envoyé la veille ; il avait rencontré une compagnie du 45e de ligne, envoyée sur notre route pour recevoir le convoi et, en revenant, avait surpris dans un cortijo (ferme) quinze brigands couchés ; sept avaient été tués et onze chevaux pris : trois valant la peine d'être gardés, je fis abattre les autres. Pendant la nuit suivante, bivouaquant en arrière de Nombella, quelques coups de fusil tirés dans le lointain nous firent tenir sur nos gardes. Le matin du 17, sortant du village où j'étais entré pour faire manger la troupe, nous fûmes assaillis par deux cents cavaliers et une masse considérable de fantassins, qui comptaient nous surprendre. Plusieurs décharges les mirent en déroute, après toutefois nous avoir tué deux hommes du 12e léger, et blessé trois chasseurs. Poursuivis vivement par un détachement du 10e Chasseurs, formant l'avant-garde, ils eurent sept hommes tués, et cinq pris qui subirent le même sort. Ce même jour, sur les dix heures, un détachement du 21e Chasseurs, envoyé par le colonel Duchâtel, vint me donner l'avis qu'un parti considérable ayant passé le Tage, j'eusse à me tenir sur mes gardes, parce que je serais probablement attaqué, et dans le cas où je ne me sentirais pas à même de combattre avec avantage, il m'était prescrit de me retirer en arrière de l'Alberche, où je trouverais la brigade alors sous ses ordres, le général Vinot venant de partir pour Madrid.
Continuant notre marche à travers des chemins presque impraticables, l'avant-garde aperçut une trentaine de cavaliers sortant du village de Nuno-Gomez, qu'on ne put joindre ; mais sur les cinq heures du soir, en arrivant, près d'el-Real-San-Vincent~ prévenu que l'ennemi y était, je ne balançai point à l'attaquer, bien que ses forces me fussent inconnues. Cette détermination avait deux motifs puissants le premier, d'exécuter les ordres que j'avais reçus ; le second, que la moindre retraite pouvait nous être très préjudiciable dans les montagnes et entourés par des bandes de guérillas que j'étais certain de vaincre, tant qu'elles ne seraient pas soutenues des troupes de ligne.
L'infanterie, marchant en deux colonnes, devait tourner la ville, tandis que nous nous dirigions dessus ; en avant, trois cents chevaux, soutenus par quatre ou cinq cents fantassins, nous attendirent d'abord assez résolument mais, dès l'instant que le 12e léger commença son feu en pénétrant dans la ville, nous entrâmes en charge avec une telle vigueur que l'ennemi, tournant bride, jeta le désordre dans son infanterie que nous poursuivîmes jusque dans la ville, en y répandant la terreur. Les décharges des feux de peloton, les coups de sabre et de baïonnette, les hurlements des brigands ne sachant dans quelle direction fuir, les habitants tirant sur nous de leurs fenêtres, offraient un spectacle de carnage horrible qui dura près d'une heure, et ne se termina que par la mort de soixante-cinq hommes, et cent trente prisonniers, en grande partie blessés, que j'eus toutes les peines imaginables à arracher des mains des soldats, qui voulaient les massacrer pour venger la mort de trois chasseurs et deux voltigeurs. Je les fis lier deux à deux comme des vagabonds, les confiant au détachement du 21e Chasseurs que je renvoyais à la brigade. Parmi eux se trouvait un des chefs, nommé Don Joseph Ramiro, que j'avais blessé à l'épaule d'un coup de pistolet ; l'incertitude de son sort l'avait rendu souple et rampant ; mais, lorsqu'on lui attacha les bras, il vomit des injures et des imprécations contre nous, espérant, disait-il, être bientôt vengé. Jusque-là le mépris avait répondu à ces vociférations, mais, ayant craché à la figure du brigadier chasseur qui le liait, celui-ci allait lui passer son sabre au travers du corps lorsque j'intervins. Mais ne voulant pas laisser cette injure sans punition, je fis étendre ce misérable sur un banc, ou il reçut 50 coups de bâton, appliqués par un prisonnier avec d'autant plus de conscience que je lui avais promis la liberté à ce prix.
Je ne sauvai la ville du pillage et de toutes les horreurs qui devaient s'ensuivre qu'en l'évacuant pour établir notre bivouac un quart de lieue en avant, emmenant les magistrats avec lesquels j'avais un autre compte à régler. Le soir, 6 000 duros furent comptés, et la troupe, amplement fournie de comestibles et de vin, passa la nuit dans la bombance-et la joie.
Nous partîmes avant le jour, marchant avec gaîté et insouciance, au milieu de chemins horribles, dans un pays tellement accidenté qu'il fallait à chaque instant s'arrêter pour s'éclairer afin d'éviter quelque embuscade ; mais les soldats, réfléchissant peu sur les dangers qui les entouraient, laissaient à leurs chefs le soin de les en garantir, tout en étant toujours prêts à combattre lorsque l'instant s'en présenterait. Nous arrivâmes de cette manière, vers les trois heures de l'après-midi, sur un plateau assez étendu, formant un circuit au bas duquel se trouvait un endroit considérable, nommé Puebla-Fuentes qui m'était indiqué dans mon itinéraire. Il fallait, pour y arriver, descendre par un chemin découvert, très sinueux et rapide, qui devait offrir un spectacle pittoresque et curieux aux regards des habitants, pouvant suivre tous nos mouvements et nous compter facilement ; de notre côté, plongeant dans la ville, nous distinguions parfaitement les places, les rues et les moindres recoins ; elle paraissait peu émue de notre présence et semblait même nous attendre avec tranquillité.
Deux cents hommes du 12e léger marchaient en tête, suivis de la cavalerie en colonne par quatre ; le reste de l'infanterie fermait la marche, et le tout serpenta sur la montagne pendant près de vingt minutes. La junte nous attendait sur une vaste place, entourée d'assez belles maisons ayant toutes des balcons et, en-dessous, des galeries en arcades, de manière à faire le tour de la place sans crainte de soleil ni de pluie.
Les habitants, qui circulaient en petit nombre, montraient des figures farouches et menaçantes ; l'alcade, s'approchant de moi avec calme et un imperturbable sang-froid, me demanda avec hauteur, s'expliquant assez facilement en français, quelles étaient mes prétentions en entrant dans sa ville. Je lui présentai l'ordre dont j'étais porteur, exprimant que Puebla-Fuentes avait à payer, de contribution argent, la somme de 5000 duros, et, pour les subsistances de l'armée, 100 sacs de froment d'orge et 30 bœufs. L'impassibilité du magistrat ne se démentit point un seul instant ; il me dit que l'argent serait compté dans la journée, les grains fournis et qu'on allait pourvoir sur-le-champ à la subsistance de la troupe ; mais que les bœufs, se trouvant dans des pâturages fort éloignés, ne pourraient être livrés avant le lendemain. J'en exigeai la valeur en argent, ce qui fut accepté. Désirant ensuite avoir des renseignements sur les nombreuses bandes de guérillas répandues dans le pays, l'alcade me répondit négligemment qu'on n'en voyait jamais, cet endroit étant retiré et tout à fait en dehors des communications par le manque de routes. A la nuit tombante, les grains étaient en sacs sur la place, avec des mulets de transport, une grande partie de l'argent était versé, le surplus devant l'être dans deux heures.
Je pensais alors sortir de la ville, pour établir comme d'habitude le bivouac de nuit, lorsque le capitaine Boisgelin, m'objectant la fatigue des hommes, me proposa de rester militairement sur la place avec des postes extérieurs. Cette innovation me contrariait beaucoup ; cependant, cédant aux instances des officiers qui comptaient finir gaiment la nuit, et vu l'intention où j'étais de partir avant le jour, j'accédai à ce désir. Entre minuit et une heure, par une nuit calme et obscure, les rues désertes d'habitants, la troupe autour des feux, les chevaux attachés sous les galeries, nous fûmes tout à coup salués par plusieurs décharges parties de dessus nos têtes ; les balles pleuvaient autour de nous et un rayon de feux entourait les hauteurs de la ville.
Sentant sur-le-champ la position critique dans laquelle nous nous trouvions, l'ennemi maître des hauteurs sans pouvoir connaître sa force, et l'imprudence qu'il y aurait à faire une sortie au milieu de l'obscurité, la troupe fut placée sous les galeries, les feux éteints, en attendant impatiemment le jour pour agir selon les circonstances ; cependant j'envoyai chercher l'alcade ; il avait disparu ainsi que ses collègues ; alors me fut expliquée cette soumission entière à mes demandes que j'attribuais à la crainte, et j'eus la conviction qu'ils avaient connaissance et devaient, sans aucun doute, participer au plan de l'attaque dirigée contre nous. La circonstance d'être resté en ville devenait moins défavorable ; je fis sortir de leurs maisons plusieurs habitants auxquels je signifiai que, s'ils bougeaient ou qu'un ennemi entrât dans la ville, je ferais mettre le feu aux quatre coins ; tandis que, si nous eussions été dehors, évidemment la population se serait jointe aux brigands pour nous assaillir.
Cependant, durant près de deux heures que nous restâmes dans cette position, les balles continuant à tomber autour de nous, nous eûmes trois soldats et un chasseur tués, un officier et cinq hommes blessés.
Enfin, quelques instants avant le jour, 50 voltigeurs avec 25 chasseurs, précédèrent la marche de l'infanterie et de la cavalerie. Obligés de suivre la même route qui nous avait conduits en ville, nous gravîmes la côte dans le plus grand silence et avec rapidité, protégés par les cris des Espagnols, qui ne cessaient de tirer sur la place, en nous injuriant de leurs menaces. Au moment où nous débouchâmes, plusieurs hommes furent atteints. Arrivé sur le plateau, je reconnus à peu près 2000 hommes d'infanterie et quatre forts pelotons de cavalerie, fort maladroitement disposés en plusieurs détachements entourant les hauteurs de la ville.
Le 12e léger, se déployant aussitôt, entama un feu bien nourri tandis que la cavalerie, chargeant dans les intervalles, balayait ce ramassis d'hommes sans ordre et sans courage, qui, en peu d'instants, jetant leurs fusils pour mieux courir, gagnèrent les sentiers, poursuivis par les hussards, les chasseurs et l'infanterie. Cette chasse durait depuis plus d'une demi-heure, lorsque je fis sonner le ralliement. 65 brigands étaient étendus sans vie sur le terrain et 210, presque tous couverts de blessures, me furent amenés ; parmi eux se trouvaient l'alcade et deux habitants pris par le lieutenant Gérard : le premier avait reçu trois coups de sabre, après avoir déchargé son fusil à deux coups sur cet officier qu'il ne toucha pas, et s'être défendu avec acharnement. Avant de quitter le plateau, plus de 500 fusils furent ramassés et brisés.
En rentrant en ville, la population, dans la stupeur et l'effroi, vint au-devant de nous, avec les marques d'une parfaite soumission, offrant toutes les indemnités qu'on voudrait exiger pour la vie de leurs concitoyens ; mais, sourd aux instances et aux prières des habitants, ayant à venger la mort de plusieurs de nos braves et à punir la trahison dont nous pouvions devenir victimes, l'alcade et ses deux acolytes furent pendus sur la place, et une nouvelle contribution, qui ne se fit point attendre, fut distribuée à la troupe.
Quant aux prisonniers, ne voulant pas les traîner à notre suite et ne pouvant pas me déterminer à les faire fusiller, bien que ce ne fussent que des misérables bandits, ils eurent tous les cheveux rasés de très près, leur promettant que, s'ils retombaient entre mes mains, ils n'en seraient pas quittes à si bon compte. Cette toilette faite, sur la place en présence des habitants, paraissait tellement les humilier qu'ils eussent préféré les voir mourir ; le mépris avec lequel on les traitait finit cependant par calmer la fureur des soldats qui voulaient les massacrer tous.
Cette seconde échauffourée, pendant la nuit et au moment de l'attaque, coûta cinq hommes au 12e léger, un maréchal des logis, un chasseur et deux hussards ; et parmi les blessés, un officier d'infanterie, trois chasseurs et deux hussards.
Nous quittâmes Puebla-Fuentes à huit heures du matin, nous dirigeant sur Escalona dont nous étions éloignés de douze lieues ; les blessés, placés sur deux voitures, marchaient au milieu de l'infanterie avec les mulets portant l'argent et le grain. Nous trouvâmes, en arrivant à la ville, à onze heures du soir, un détachement de 25 hussards m'apportant l'ordre du général Soult de me rendre sur-le-champ à Noves, où je devais recevoir de nouvelles instructions.
Pensant que, pour me faire changer aussi subitement de direction, le général devait avoir un motif très puissant, nous nous remîmes en marche à quatre heures du matin malgré la fatigue de la troupe. A neuf heures, nous étions à Noves ; un bataillon du 45e de ligne s'y trouvait ; le commandant me remit une lettre du général me prescrivant de laisser mon convoi, de faire rafraîchir la troupe pendant trois heures, et de me diriger sur le Tage, afin de contribuer à l'attaque que devait faire le colonel Duchâtel, avec un bataillon et la brigade de cavalerie légère, alors à Torrijos en présence d'un parti considérable, commandé par El Médico, qui avait pris position en arrière du fleuve dont il occupait le pont.
Sentant toute l'importance de cette mission, je ne restai à Noves que deux heures, que la troupe employa à se bien restaurer, et, nous remettant en route avec ardeur et gaieté, nous fîmes cinq lieues avec la plus grande célérité. Nous arrivâmes, sur les trois heures après midi, à peu de distance du pont occupé par l'ennemi qui s'y était retranché avec des arbres, des planches, des voitures et 200 hommes pour le défendre. En arrière s'en trouvaient 400 en bataille, et, plus loin, sur une hauteur, 1200 à 1500 hommes en bataille. Un peloton du 2e Hussards, en observation, m'apprit que la veille le colonel du 21e Chasseurs avait repoussé l'attaque (les Espagnols, à Torrijos, et qu'il était en ce moment à un quart de lieue de distance, près la ville de Montalban, attendant mon arrivée pour marcher en avant ; je lui fis dire que j'allais attaquer le pont. Les braves du 12e léger, harassés de fatigue par la marche que nous venions de faire, reprirent de nouvelles forces : je leur fis quitter les sacs pour les soulager, et s'élançant à la baïonnette, au milieu des barricades, ils attaquèrent avec la plus grande intrépidité, aux cris de Vive l’Empereur ! A la première décharge que nous essuyâmes le brave capitaine Boisgelin tomba mort à mes côtés ; son lieutenant et sept hommes eurent le même sort. Le capitaine Ligier, remplaçant son camarade, rétablit la confusion que cet événement avait mise dans la troupe et revenant à la charge avec fureur, franchit les obstacles, déblaya le pont couvert de cadavres d'où nous chassâmes l'ennemi, mais où nous laissâmes encore cinq des nôtres. Cependant, la brigade arrivait au grand trot au moment où, venant de passer le pont, le 12e léger, formé en bataille, faisait un feu bien nourri pour protéger la sortie de mes deux escadrons.
Le colonel, s'apercevant que la cavalerie espagnole faisait un mouvement rétrograde pour se' garantir de nos balles, m'ordonna de charger et passa lui-même avec sa brigade ; mais l'ennemi, qui avait jusqu'alors montré assez de résolution, se mit en retraite avec confusion, la cavalerie bousculant l'infanterie. Ce fut alors une véritable débandade pendant plus d'une lieue, le tranchant de nos sabres couvrait le terrain de morts et de blessés, et 300 prisonniers tombèrent entre nos mains. Nous revînmes ensuite prendre position en avant du pont ; l'infanterie y resta avec un escadron du 21e Chasseurs, et la brigade fut s'établir à Montalban.
Dans la soirée, une même fosse reçut le brave capitaine, son lieutenant, et ses dignes compagnons d'infortune, à qui l'on rendit les honneurs militaires. Cette perte me fut d'autant plus sensible que le détachement sous mes ordres en avait fait tous les frais, et que j'avais été à même d'apprécier le courage et le dévouement des braves que nous venions de perdre, particulièrement le mérite du brave capitaine Boisgelin avec lequel je venais d'avoir des rapports si intimes.
Pendant trois jours que nous suivîmes l'ennemi avec acharnement, nous lui tuâmes encore plus de 100 hommes ; et, après avoir complètement dispersé cette bande, nous vînmes joindre le général Soult à Illescas, d'où il me fit partir pour Madrid avec 120 hussards et 200 hommes du 12e léger, afin d'y verser, dans les caisses du Payeur général, les sommes que j'avais levées dans mes courses " (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 125).
Pendant ce temps, au Portugal, Wellington, devenu généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées, réorganise lui aussi ses troupes. C'est le 22 Mai qu'il reprend l'offensive, réoccupe Salamanque, et continue sa progression. Le 2 juin, les Français évacuent Valladolid et se replient sur Burgos.
Les Alliés arrivent devant Burgos le 12 Juin. Après des combats de cavalerie, Joseph décide d'évacuer la ville, en faisant sauter ses fortifications. Mal préparée, cette destruction entraine des pertes dans les troupes françaises (dont le 12e Léger) et la population ... Et c'est avec le moral au plus bas que les troupes refluent encore. Les deux bataillons du 12e Léger sont à la brigade Maransin, 5e division de l'armée du Midi aux ordres du général Gazan.
Joseph décide d'arrêter les Alliés, en espérant que les troupes du général Clauzel puisse le rejoindre à temps. Il se positionne à Vitoria, capitale de l'Alava, le 19 juin, malgré des avis contraires de ses généraux. La bataille mal préparée dans ses positions s'engage le 21.
Mal engagée et mal terminée par la débâcle des forces françaises, la bataille de Vitoria est très couteuse pour le 12e Léger. Sont blessés : le major Thibault, le chef de bataillon Berlie, le capitaine Daiteg, les sous lieutenants Berniche, Lahougue, Blanchard ; sont tués les lieutenants Pericaud et Lepine.
Le Rapport sur la bataille du 21 juin, par le Général Gazan, Armée du Midi, raconte : "L'armée du midi était en position sur les hauteurs en avant d'Arnitz, sa droite appuyée au Rio-Zadora, et sa gauche à la chaîne de montagnes qui sépare la vallée de Trevino de celle de Zadora, lorsque, le 21 juin, au point du jour, l'ennemi leva son camp de Montevite, et vint se placer en arrière du village de Nanclarez, annonçant par ses dispositions qu'il allait attaquer. Peu d'instants après, les postes d'observation de la brigade qui étaient placés sur la crête des montagnes annoncèrent qu'une forte colonne débouchait par la Puebla, et se dirigeait partie par la grande route, tandis que l'autre partie montait sur la montagne par la petite route qui, de la Puebla, arrive au village d'Abyana. L'armée du midi prit immédiatement les armes, et se forma dans son camp. Le 12e régiment d'infanterie légère fut envoyé sur la crête des montagnes au soutien des avant-postes de la brigade Maransin, et toutes les dispositions furent prises pour résister à l'ennemi. Quelques instants après, la colonne venant de la Puebla déboucha ; et, à peine arrivée en vue de l'armée française, elle se porta rapidement sur le sommet des montagnes qui étaient à notre gauche, afin d'en gravir la hauteur, et de faciliter l'arrivée de la colonne qui venait par la fausse route de la Puebla. L'attaque de l'ennemi paraissait se diriger sur la gauche de notre position. Le général Maransin reçut ordre de se porter, avec son second régiment, au soutien du 12e léger. Les 21e et 100e régiments de la 6e division, aux ordres du général Darricau, marchèrent au soutien de la brigade Maransin, et une brigade de la 4e division aux ordres du général Conroux appuya sur sa gauche pour soutenir les troupes qui, s'engageaient avec l'ennemi ; mais, malgré les efforts de ces 4 régiments, l'ennemi s'étant rendu maître de la crête de la montagne et s'avançant de manière à déborder la gauche de notre ligne, le général Villate, qui était en réserve en arrière du village d'Arnitz, reçut l'ordre de se porter à la tête de la 3e division, par le Puerto-Momario, sur le sommet de la montagne, de s'y former, et de marcher à l'ennemi de manière à le culbuter. Cet ordre fut immédiatement exécuté. La 3e division, du moment qu'elle fut formée, attaqua avec la plus grande vigueur le corps du général Hill qui lui était opposé, et le culbuta de toutes ses positions au pas de charge. Dans le temps que cette attaque avait lieu sur la gauche, le corps du général Graham, qui s'était formé en arrière de Nanclarez, cherchait à forcer sur ce point le passage de la Zadora, tandis que d'autres troupes attaquaient le centre de la ligne, qui était défendu par la 2e brigade du général Darricau et la 4e division ; mais le feu supérieur de notre artillerie, ainsi que celui de notre infanterie, empêchèrent l'ennemi d'avoir aucun avantage sur ces deux points.
L'affaire était dans cet état, lorsque, vers midi, le roi me donna l'ordre de replier l'armée du midi pour aller lui faire prendre une position plus en arrière, et le mouvement s'exécutait par échelons, lorsque la droite de la ligne, qui était occupée par la 1re division aux ordres du général Leval, se trouva être totalement, débordée par des masses ennemies, lesquelles avaient forcé le passage de la Zadora sur un point qui était défendu par des troupes étrangères à l'armée du midi.
Le général Levai se replia sur le village d'Arnitz, où il couvrit pendant quelques instants la tête du village par la brigade aux ordres du général Magoury, tandis que son autre brigade, commandée par le général Rémond, venait appuyer le défilé qui se trouve en arrière du village d'Arnitz, lequel était déjà défendu par l'artillerie. Cette position, ainsi qu'un grand feu qui fut fait par l'artillerie de l'armée du centre qui était en position un peu plus en arrière du plateau d'Arnitz, arrêtèrent assez l'ennemi pour donner le temps à toutes les troupes de l'armée du midi qui étaient sur la gauche et dans les montagnes, d'effectuer leur retraite en arrière de Vittoria. La division du général Leval soutint la retraite sur la grande route, et la soutint avec succès; et, quelque effort que l'ennemi put faire pour l'entraîner, il ne put y réussir. Toutes les divisions de l'armée se replièrent de position en position ; elles combattirent sur toutes, et la retraite de l'armée sur Salvatierra ne fut totalement décidée que lorsqu'elle fut obligée d'abandonner la totalité de son artillerie, par l'impossibilité où elle se trouva de lui faire dépasser Vittoria, par l'embarras et l'énorme quantité de voitures d'équipages et de parcs qui encombraient la route, et qui l'empêchèrent de passer.
Dans cette journée, l'armée du midi, qui avait à peine 22 mille combattants, a résisté pendant huit heures aux efforts de l'ennemi plus du double en nombre, n'a perdu un pouce de terrain et n'a abandonné sa position que sur les ordres du roi. Toutes les divisions ont combattu avec avantage, et chacune a fait son devoir. Elle a éprouvé de grandes pertes, beaucoup de ses braves ont succombé sous le feu de l'ennemi ; mais elle a fait éprouver à l'ennemi une perte au moins égale : on n'a que des éloges à donner à son artillerie et à la manière dont elle a servi. Sa cavalerie n'a point donné; une partie de la 2e division de dragons, aux ordres du général Digeon, a seule exécuté deux charges sur la droite de Vittoria, et a par deux fois enfoncé les escadrons ennemis. Dans la dernière, le général Digeon a été blessé ; le général Darricau a été aussi blessé en dirigeant lui-même la première brigade de sa division ; mais les blessures de ces deux généraux ne sont pas dangereuses, et l'armée espère bientôt les revoir dans ses rangs. Les seuls officiers supérieurs que l'armée ait à regretter sont : le colonel Foulon, du 28e léger, qui est resté au pouvoir de l'ennemi après avoir reçu une blessure extrêmement dangereuse, et le major Fouscience, commandant le 39e régiment de ligne, qui a été tué. Je dois aussi des éloges aux officiers d'état-major, pour le zèle et l'activité qu'ils ont mis à transmettre les ordres dont ils étaient porteurs.
Résumé des pertes de l'armée du midi : Tués, 12 officiers, 426 sous-officiers et soldats ; blessés, 68 officiers,2,078 sous-officiers et soldats ; prisonniers, 14 officiers, 3,786 sous-officiers et soldats : total, 438 tués, 2,745 blessés, 097 prisonniers" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 421).
Exténué, le reste des Armées françaises repasse les Pyrénées, laissant deux fortes garnisons à Pampelune et San Sebastian. Le 12 Juillet, rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef des toutes les forces sur la frontière. Joseph et Jourdan sont destitués.
Le 12e Léger voit porté à sa tête un nouveau colonel, Joseph Mouttet, nommé officiellement le 2 Juillet.
Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 divisions et 3 ailes. Les hommes sont assez déprimés, face désormais à des Alliés en supériorité numérique. Soult se met à fortifier la frontière, par tout un système de redoutes.
Des tentatives pour aller délivrer la garnison de Pampelune, entre les 24 Juillet et 28 juillet échouent. Le régiment va y essuyer de très nombreuses pertes. Les Français retournent sur leurs bases de départ derrière la Bidassoa.
Puis Soult essaie de secourir Saint Sébastien. La bataille de San Marcial, le 30 Août, est aussi infructueuse. La retraite, qui s'effectue par le pont de Berra, se fait sous le feu des Anglais. Saint Sébastien succombera le 8 Septembre. Désormais, on va se battre sur le sol français. Les hommes sont complètement démoralisés, la solde n'a plus été versée depuis des mois.
En Octobre 1813, les deux bataillons du 12e Léger sont à la 4e division Conroux, brigade Rey, avec les 32e et 43e de Ligne, positionnée aux alentours de Sare.
Wellington reprend son offensive, le 7 octobre. Les positions françaises sont grignotées et Wellington s'empare des hauteurs sur la Rhune. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle où il a établi des lignes fortifiées. Wellington temporise, attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre. Le 10 Novembre, il reprend sa marche en avant. Le rideau défensif de Soult est trop étendu et il ne dispose pas d'une masse de réserve pour mener des contre-attaque, face à un ennemi en supériorité numérique. Le 12e Léger est au centre droit du dispositif autour du camp fortifié de Sare, placé sous l'autorité du général Clauzel. Wellington décide justement d'attaquer au centre des positions françaises.
Combats du 10 novembre 1813 |
Au matin du 10 novembre, après le recul des premières positions françaises sur la petite Rhune, les combats se déroulent autour de Sare. Les redoutes françaises tombent les unes après les autres malgré la combativité des troupes. Au 12e Léger, le chef de bataillon Bouhtay est tué, sont blessés le capitaine adjudant major Dupouey, le capitaine Babuty , les lieutenants Castille et Dury.
Combat sur la frontière des Pyrénées, fin 1813 |
Vbis/ 1812, en Russie
Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... Le 4e léger, le 2e id., le 12e id. à Paris.
Je préfère que ces trois régiments fournissent à Cherbourg ...
La 3e division perdra les 59e, 2e de ligne, 4e et 12e légers, c'est-à-dire quatre régiments ...
La division de Cherbourg sera composée de trois bataillons du 105e de ligne, plus du 123e, du 127e, des 32e, 58e, des 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, des 34e et 40e, des 113e et 121e ...
Il serait même convenable d'ôter de toutes les divisions les 2e, 4e, 12e légers ; 32e, 72e de ligne.
Se servir de ces cinq régiments pour avoir à Paris une brigade de 4.000 à 5.000 hommes pour la garnison de la ville et se porter, s'il y a lieu, sur Cherbourg, le Havre et Boulogne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).
Le 3 mars 1812, depuis Paris, l'Empereur écrit une seconde fois au Duc de Feltre : "Moyennant l'arrivée des conscrits réfractaires du bataillon formé des compagnies des 114e, 115e etc., qui vient de l'île de Ré, le 29e léger sera complet. En conséquence, je désire que ce que les 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère peuvent fournir, soit formé en un petit bataillon de marche qui se tienne prêt à partir le 10 mars" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1893).
Le 10 mars 1812, à Paris, à la question : "Sur le bataillon de marche formé des hommes disponibles des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère dont les dépôts sont à Paris", l'Empereur répond : "Faire partir demain ce bataillon en marche pour Mayence où il recevra de nouveaux ordres du major-général" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1904).
Le 15 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Faites-moi connaitre si un bataillon de 5 à 600 hommes des 2e, 4e et 12e légers est parti de Paris, comment il s'appelle et quand il arrivera à Mayence. Faites-moi connaître en même temps sa situation ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1913).
Le 21 mars 1812, à Paris, "On demande des ordres pour la marche ultérieure du bataillon de marche composé de détachements des 2e, 4e et 12e légère" ; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général. Il séjournera deux jours à Mayence et partira pour Berlin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6979).
Le 31 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Hulin : "Passez la revue des 4e et 5e bataillons du 2e régiment d’infanterie légère et du 4e léger, des 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne. Faites-moi connaître la situation de ces corps, habillement, armement et équipement" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1935 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30352).
Le 9 avril 1812, à Saint-Cloud, "Le général Clarke rend compte qu'il existe dans les dépôts des 5es bataillons des 32e et 58e de ligne, 2e, 4e, 12e, 15e légers, 63 hommes disponibles sortant des hôpitaux qui pourraient être envoyés à la Grande Armée"; "Non. Laisser désormais tout ce qui arrivera ou sortira des hôpitaux à ces bataillons. Cela fortifiera d'autant l'esprit de ces 5es bataillons" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7101).
Le 10 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je voudrais passer dans la semaine une revue de tous les bataillons de la garnison de Paris et des bataillons de la garde ; mais je ne pourrais le faire qu’autant que les fusils seraient arrivés et que ces troupes seraient armées. Faites-moi connaître où cela en est. Je désirerais voir à cette parade les 4e et 5e bataillons des 2e et 4e légers, les 5es bataillons des 32e et 58e de ligne et des 12e et 15e légers, ce qui ferait huit bataillons ; la brigade des fusiliers de la garde ; la brigade des 1ers régiments de voltigeurs et de tirailleurs ; ce qui ferait douze bataillons. Il y aurait ainsi à cette parade vingt bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30426).
Le 13 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, faites-moi connaître si le bataillon d'infanterie légère des 4e, 2e et 12e légers, qui arrive à Berlin le 1er mai, a une destination, afin que, s'il n'en a pas, je lui en donne une. Faites-moi connaître s'il y a d'autres bataillons de marche dont l'incorporation n'ait pas été déterminée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7118 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30446).
Le 15 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud au Duc de Feltre : "Je verrai demain à midi dans la cour des Tuileries le 1er et le 4e régiments de tirailleurs, le 1er et le 4e régiments de voltigeurs, la brigade de fusiliers, les flanqueurs et tout ce qu'il y aurait de conscrits appartenant aux tirailleurs et aux voltigeurs de la garde ; ce qui fera seize bataillons.
Je verrai également les 4e et 5e bataillons du 4e et du 2e légers, et les 5es bataillons des 12e et 15e légers et des 32e et 58e de ligne, total huit bataillons ; ce qui fera vingt-quatre bataillons ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1949 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30459).
Le 17 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 376 hommes du bataillon de marche, composé des détachements des 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère qui arrivent à Berlin le 1er mai soient incorporés dans le 26e léger, de la division Legrand. Les officiers et sous-officiers rentreront sans délai à leurs corps à Paris. Vous donnerez ordre au duc de Reggio de laisser le 26e léger à Berlin, et de ne le faire partir qu'après le 2 mai s'il devait partir avant, pour donner le temps de faire cette incorporation, ce qui portera ce régiment à son grand complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7133 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30465).
Le 17 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que le 2e et le 4e régiments d'infanterie légère fournissent à la garde, savoir, le 4e bataillon 200 hommes et le 5e bataillon 100 hommes, ce qui fera 600 hommes pour ces deux régiments ; que le 12e léger, le 32e de ligne, le 58e et le 29e léger fournissent chacun 150 hommes, ce qui fera 1.200 hommes pour les six régiments.
Le duc de Trévise passera demain la revue de ces régiments et choisira lui-même les hommes. Il enverra un officier à Beauvais pour choisir les 150 hommes du 29e. Ces 1.200 hommes seront placés, savoir 500 hommes dans le 1er régiment de tirailleurs, 500 hommes dans le 1er régiment de voltigeurs, 100 hommes dans le 4e régiment de tirailleurs, et 100 hommes dans le 4e régiment de voltigeurs" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30470).
Le 30 avril 1812, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 28 avril relative à l'organisation des demi-brigades ...
Vous portez à la 3e demi-brigade de marche 200 hommes du 12e léger pour compléter ce que le 29e léger doit fournir ; cela me parait inutile. Si le 29e léger n'a que 250 hommes, au lieu de trois compagnies, il n'en fournira que deux. Ce régiment étant très nombreux à l'armée, cette diminution n'aura pas d'inconvénient.
Ainsi je ne change rien à ces 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve sous les ordres du général Lagrange. Cette division sera donc, composée de 12 bataillons de 71 compagnies, et de plus de 12.000 hommes, Faites-moi connaître quand elle sera réunie à Cologne, et quand elle pourra commencer son mouvement sur Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).
Le même 30 avril 1812, Napoléon écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... A la 1re demi-brigade provisoire, vous versez 72 hommes du 12e léger dans le 2e léger et 61 hommes du 12e léger dans le 4e léger. Je n'approuve pas cette disposition qui me paraît inutile ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7186 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30538).
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire.
ETAT N° 1.
Bataillons à former dans le courant de mai, lesquels ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche ni provisoires ...
2e bataillon. 3 compagnies du 12e léger, à Paris, 300 hommes ; 3 compagnies du 9e, à Longwy, 300 hommes ; 3 compagnies du 6e à Phalsbourg, 300 hommes ; 2 compagnies du 25e, à Verdun, 300 hommes ; 3 compagnies du 27e, à Bruges, 300 hommes 1.500 hommes.
Ce bataillon se formera à Mayence ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
Le 4 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit à M. Delestre, à Poitiers : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’un détachement du 12e régiment d’infanterie légère fort d’environ 40 hommes partira de Saint-Maure le 12 mai et ira loger le même jour :
12 Chatellerault pain pour 1 jour.
13 Poitiers pain pour 3 jours.
14 séjour.
15 couché.
Je vous préviens de ce passage afin que vous donniez les ordres qu’il nécessite" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 8 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous fassiez passer demain la revue de deux petits bataillons composés de trois compagnies du 12e régiment d'infanterie légère, fortes de 600 hommes, et de deux compagnies du 15e d'infanterie légère, fortes de 400 hommes, ce qui fait en tout 1.000 hommes.
Vous mettrez ce bataillon sous les ordres d'un officier d'état-major où d'un major en second sans destination ou se rendant à la Grande Armée.
Le 5e bataillon du 15e n'ayant à Paris qu'une compagnie, vous prendrez pour conduire ce détachement des officiers et sous-officiers dans la garde de Paris, et ce cadre retournera à Paris aussitôt que ce bataillon aura été incorporé.
Faites également passer la revue de trois compagnies du 32e de ligne fortes de 600 hommes et de deux compagnies du 58e fortes de 600 hommes environ qui formeront aussi deux petits bataillons. Cela en fera quatre en tout, forts de 2.200 hommes. Nommez un colonel pour les commander et dirigez-les sur Berlin par Mayence. Mon but est de désencombrer Paris où il y a trop de troupes.
Ces quatre bataillons prendront le nom de régiment de marche de la ville de Paris. Vous préviendrez le prince de Neuchâtel de demander mes ordres relativement aux hommes des 32e, 58e et 15e léger dont les bataillons ne sont point à la Grande Armée.
Mon intention est que tout cela parte après-demain en bon état et bien équipé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7229 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30609).
Le 18 mai 1812, à Dresde, l'Empereur est informé que :"Un régiment de marche de la ville de Paris est parti de Paris le 10 mai pour arriver le 2 juin à Mayence (quatre bataillons : l'un, du 12e d'infanterie légère ; le deuxième, du 15e d'infanterie légère ; le troisième, du 32e régiment d'infanterie de ligne ; le quatrième, du 58e)"; il répond : "Ce régiment de marche que j'appelle régiment de marche de Paris, se rendra à Erfurt où il restera jusqu'à nouvel ordre ; le major général me fera connaître le jour où il y arrivera" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1993; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7241).
Le 16 juin 1812, l'Empereur écrit, depuis Königsberg, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au duc de Bellune pour lui faire connaître qu'il est probable que les premiers coups de fusil seront tirés vers le 23 ou le 24 juin. Il est donc probable que vers les premiers jours du mois de juillet les résultats en seront connus à Berlin. Il est donc convenable qu'au reçu de la présente, il se rende de sa personne à Spandau pour s'assurer que cette place est bien armée, bien approvisionnée et dans le cas de faire une bonne résistance ; qu'à cette époque la division Lagrange sera arrivée à Berlin et la division Partouneaux réunie à Stettin ; qu'il est convenable que toutes les troupes qui sont à Berlin ne logent pas chez l'habitant, mais soient casernées ou campées ; qu'elles aient quelques pièces d'artillerie et que tout se trouve dans une situation satisfaisante ; que j'ai donné ordre que la 13e demi-brigade provisoire parte le 30 juin de Strasbourg pour Erfurt; que les deux bataillons du 29e régiment d'infanterie de ligne seront arrivés le 1er juillet à Erfurt ; que le régiment de marche de Paris, fort de 2.000 hommes, a eu ordre de se rendre à Stettin ; que mon intention est qu'à son arrivée il y soit dissous ; que les trois compagnies du 12e d'infanterie légère soient incorporées dans le 29e léger ; que les hommes du 32e soient incorporée dans les deux bataillons du 44e ; que le détachement du 58e soit placé dans le 126e ; que les deux compagnies du 15e léger soient dirigées, sur Danzig; enfin que les cadres des 12e, 32e et 58e retournent à Paris ; qu'il écrive au ministre de la guerre pour presser la formation des huit escadrons de dragons qui doivent servir en Hanovre et former une réserve de cavalerie pour tous les derrières ; que j'ai ordonné que les trois compagnies du 29e d'infanterie légère lussent incorporées dans le 29e ; que les deux du 44e le fussent dans le 44e ; que celles des 51e, 55e, dans leurs bataillons ; que par ce moyen la division du général Partouneaux se trouvera complétée et en bonne situation; qu'il presse le ministre de la guerre de diriger suivant mon ordre les 10e, 11e et 12e demi-brigades qui doivent se réunir à Berlin ; que le 13e qui, en attendant, va à Erfurt, se dirigera alors aussi sur Berlin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7353 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30948).
Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que la 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère, composée des bataillons du 2e d'infanterie légère, du 4e et du 17e soit complétée sans délai, c'est-à-dire à 3.400 hommes. Passez-en la revue pour vous assurer qu'il ne manque aucun officier, que le major en 2e s'y trouve, ainsi que les trois chefs de bataillon, et que l'armement et l’habillement sont en bon état. Quand vous vous en serez assuré vous ferez partir cette demi-brigade pour Hamburg, où elle fera partie de la 2e division de réserve commandée par le général Heudelet. Elle augmentera la garnison de Hamburg, Vous prendrez dans les 5es bataillons des 2e et 4e, et, s'il est nécessaire, du 12e, les hommes dont vous aurez besoin pour compléter ces trois bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7418 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31156).
En-tête de lettre de soldat, datée de Paris, le 19 décembre 1812; 5e Bataillon, 1ère Compagnie |
VI/ 1813 : EN ALLEMAGNE
Positions du 12e Léger en Allemagne 1813 :
- 3e Bataillon : recréé à Paris à partir de mai 1813, arrive à Mayence le 29 juin. Forme la 22e Demi-brigade provisoire Légère affectée au 14e Corps;
- 4e Bataillon : reformé en décembre 1812, versé dans le 4e Régiment provisoire d'infanterie légère (Major Bernard du 12e Léger);
- 5e Bataillon : envoie des Compagnies de marche.
LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon ) Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises : 1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne : de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers de l'Armée du Centre : du 2e Léger de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers 2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas. 3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles : 2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers 3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers 4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger 5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger 6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers 8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger 10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger 4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire : 1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence 2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers 3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel 4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht 5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg 27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon 33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie 34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie |
A son retour à Paris, la Grande Armée anéantie, les débris en occupant la Prusse Orientale, l'Empereur en organise une nouvelle pour s'opposer aux Russes. Il lève de nouveaux conscrits, réquisitionne les cohortes de Gardes Nationales et rameute progressivement de vieilles troupes d'Espagne. Il forme 34 régiments provisoires.
"Paris, 6 janvier 1813
Au général Clarke, duc de Feltre, ministre de la guerre, à Paris.
Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d'observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin. Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante : 2e régiment provisoire : 3e bataillon du 2e d'infanterie légère, 3e du 4e; 3e régiment provisoire : 3e bataillon du 3e d'infanterie légère, 3e du 8e; 4e régiment provisoire : 4e bataillon du 12e d'infanterie légère, 1er du 29e; 5e régiment provisoire : 4 bataillon du l4e d'infanterie légère, 4e du 18e ; 6e régiment provisoire : 2e bataillon du 6e d'infanterie légère, 3e du 25e ; 8e régiment provisoire : 4e bataillon du 5e d'infanterie légère, 4e du 23e; 10e régiment provisoire : 3e bataillon du 16e d'infanterie légère, 1e du 28e ... " (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 2e division. — 1re brigade : du 4e régiment provisoire, deux bataillons ; du 11e, deux ; du 13e, deux ; total, six bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).
Le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hullin, commandant la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hullin, faites partir demain le 7e bataillon du 15e léger pour Clayes ; tâchez de compléter ce bataillon à plus de 600 hommes, en prenant tout ce qui sera disponible dans les dépôts des 2e, 4e et 12e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32322).
Le 21 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, je désire que le régiment provisoire composé des 32e et 58e, en formation à Paris, celui qui est composé du 2nd d'infanterie légère et du 4e d'infanterie légère, et celui composé du 5e d'infanterie légère et du 12e d'infanterie légère, soient formés sans délai. Vous chargerez le comte de Lobau de leur formation.
Ils seront formés de manière que je puisse les voir à la prochaine parade ...
Je compte avoir cette parade le 1er dimanche de février" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32364).
Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 2e Corps d'Observation du Rhin ; suit un état qui indique la composition de la 1ère Division : 13e Provisoire, 23e Léger, 4e, 17e, 16e et 11e Provisoires ; 20 mars (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).
Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 5e demi-brigade, des 6e bataillons du 12e, qui vient d’Espagne, des 5e et 29e légers ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 5e division, à Cherbourg, composée des 5e, 14e, 18e et 22e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 15 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites partir après demain mercredi, le régiment provisoire composé du 5e et du 12e d'infanterie légère pour Mayence par la route de Luxembourg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32776).
Le 23 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, faites-moi connaître ce que les dépôts des 4e, 12e et 2e d'infanterie légère peuvent faire partir pour compléter le bataillon qu'ils ont aux régiments provisoires ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32857).
En Février justement, les troupes françaises évacuent la Pologne et se replient sur l'Oder tandis que les Prussiens à la fin du mois s'alliaient officiellement aux Russes contre la France. Début mars, les Français quitent Berlin et Dresde, tandis que Davout se maintient autour des villes hanséatiques, mais les Russes étaient entrés dans Hambourg.
Le 6 mars 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires.
J’approuve que le 4e bataillon du 29e léger qui est à Beauvais, avec le 3e bataillon du 12e et le 6e bataillon du 5e léger, forment la 5e demi-brigade ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).
Le 27 mars 1813, Duroc écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je suis chargé par l'Empereur de prévenir V. E. qu'il y aura une grande parade demain à midi dans la cour des Tuileries. J'ai donné tous les ordres pour que tous les corps, cadres ct officiers disponibles de la garde viennent à cette parade. Je préviens le général Hulin que S. M. désire y voir un bataillon du 15e d'infanterie légère, s'il est formé et habillé, et les cadres des autres bataillons, un bataillon formé des 58e de ligne, 32e de ligne, 12e léger, 2e léger, si les hommes sont bien habillés et bien équipés. Dans le cas où cela ne serait pas, il ne viendra à cette parade que les majors et officiers supérieurs de ces bataillons qui apporteront avec eux les états de situation et renseignements, de manière à pouvoir répondre aux questions que Sa Majesté voudra bien faire" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2209).
Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois que le 3e corps a sa 1re division complète mais qu'à la 2e division il manque :
... À la 3e division, il manque :
au 5e léger 150 bommes
au 12e id 300
Total 450
Faites partir ces hommes de Paris ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33576).
Le même 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ... Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger, ce qui fera 5 bataillons bien complétés, bien habillés et bien équipés, soient prêts à partir au 1er mai (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33583).
Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Hulin, commandant la 1ère Division Militaire : "... Faites en sorte qu'un bataillon du 32e, du 58e, du 12e léger, du 15e et un nouveau du 29e léger ce qui fera 5 bataillons bien complétés bien habillés et bien équipés soient prêts partir au 1er mai" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33819).
Le 15 Avril, Napoléon quitte les Tuileries pour se mettre à la tête de ses forces. Il en compose deux groupes : l'Armée de l'Elbe sous Eugène et l'Armée du Main, officiellement sous Soult, mais en réalité sous sa main, dont le 3e Corps de Ney formé en mars, où nous retrouvons le 4e bataillon du 12e Léger au sein du 4e régiment provisoire d'infanterie légère dans la 10e division Girard, brigade Goris.
La visée stratégique consistait à expulser l'ennemi de Saxe. Les troupes françaises repartent en avant. Davout est en marche sur Hambourg. L'armée du Main marchait par Iena et Weissenfeld faire sa jonction au Nord Est avec les forces d'Eugène. Le 1er Mai, la marche de l'Armée du Main reprenait vers Leipzig tandis que l'Armée de l'Elbe convergeait aussi vers cette ville.
Lettre de soldat, datée de Paris, le 28 avril 1813; 5e Bataillon, 3e Compagnie "J'ai vous dira que voila notre uniforme de chasseur Mon très cherre père et ma très cherre mère, frère et soeur, cousin et cousine, oncle tante et tous ceux qui s'informeront de moy tant qua moy je me porte toujour bien pour le présent. Jai désire que la présente vous trouve de même. Je vous embasse tous de tout mon coeur. Je fais bien des compliments à Jan Baptiste et à sa maisonnnée, à Louis Vendrai et à sa maisonnée. Jai ne pas autre chose à vous dire que nous allons partir pour la Russie bien vite. Vous me recrirez de suite et vous metterez mon adresse à la suite du régiment". |
Le 30 Avril, l'avant-garde du corps de Ney se heurte en avant de Weissenfels aux 7.000 Russes du général Lanskoï. La division les culbute et les jeunes soldats, entrent dans Weissenfels au cri de : "Vive l'Empereur !".
Les coalisés s'étaient regroupés près de Lützen, au SE de Leizig. Le 2 mai 1813, bataille de Lützen La division Girard occupe Starsiedel quand les Alliés attaquent. Elle est bientôt rejointe par le 6e Corps de Marmont qui la remplace et rallie le 3e Corps autour de Kaja au centre de la ligne de front. La division Souham en premier, puis les autres divisions de Ney résistent et reprennent Gros-Goerschen, enlevé par l'ennemi à nouveau, deux heures plus tard. Le soir presque tous les officiers supérieurs ont été tués ou blessés. Mais cette résistance a facilité l'enveloppement des Coalisés par les deux ailes. Ils sont battus et repoussés.
Le 3 mai, les Français entrent dans Leipzig, mais Napoléon, quasi dépourvu de cavalerie, a perdu le contact avec ses adversaires. La Grande Armée est divisée en 2 colonnes : Napoléon marche sur Dresde avec la colonne principale (Bertrand, Marmont, Oudinot et Macdonald). Ney marche sur Berlin en recueillant à Torgau les Saxons de Reynier. A Luckau, il fait sa jonction avec Victor venant de Wittenberg. Entre les deux colonnes Lauriston reste en position intermédiaire.
Les Russo-Prussiens sont restés groupés et préparent une bataille. Leur choix se porte sur Bautzen, à l'endroit où la Sprée coupe la route de Dresde à Breslau. Ils peuvent y couvrir la Silésie et y être au voisinage de l'Autriche dont on peut espérer l'entrée en guerre. Le 8 mai, Napoléon arrive à Dresde où le pont sur l'Elbe a été détruit. Le 10, la Grande Armée peut franchir le fleuve.
Napoléon retrouve ses adversaires le 20 Mai. Le corps de Ney ayant rejoint à son aile gauche. Le bataillon aura encore quelques pertes mais les Coalisés seront encore battus. Les Prussiens et les Russes reculent rapidement. La 10e division où se trouvait le 4ème bataillon du 12e Léger était passée aux ordres du général Albert.
Le 27 mai, l'Oder est atteinte et la forteresse de Glogau est débloquée. Oudinot, détaché du gros de l'armée, marche sur Berlin. Pendant ce temps, plus au Nord, Hambourg est reprise. Chez les Alliés, c'est le découragement. Certains jugent la situation si désespérée qu'ils pensent se retirer derrière la Vistule. C'est alors l'Autriche qui va sauver les vaincus et s'interposer pour proposer un armistice (dit de Pleiwitz). Napoléon va le ratifier le 7 Juin pour avoir le temps de se renforcer. Mais ses adversaires vont pouvoir faire de même.
Le 6 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Liegnitz, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous me dites dans votre lettre qu'au 15 juin les 4 divisions du corps d'observation de Mayence seront réunies. Cependant je vois dans l'état de situation de Paris que le 4e bataillon du 32e, le 4e du 58e, le 2e du 113e et le 3e du 12e léger, qui doivent en faire partie, n'étaient pas encore en route au 1er juin : or, il faut plus de 15 jours pour aller de Paris à Mayence. Faites-moi donc connaître le mouvement de tous les bataillons qui se rendent au corps d'observation de Mayence, ainsi que des généraux de division et de brigade, et des majors ou colonels en second qui commanderont les régiments. Faites-moi connaître enfin si je puis compter qu'au 1er juillet ces 4 divisions seront réunies et auront leur artillerie, leur génie et tout ce qui est nécessaire pour faire campagne. Je m'en rapporte à la lettre chiffrée que je vous ai écrite. J'ai besoin qu'on voie beaucoup de troupes sur le Rhin" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34482).
Le 10 juin, Napoléon entre à Dresde; il y restera jusqu'au 15 août.
Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
42e division
Commandé par un major : 10e léger, 4e bataillon; 21e léger, 3e bataillon.
Commandé par un major : 63e de ligne, 3e bataillon; 27e de ligne, 3e bataillon.
76e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
4e Demi-brigade provisoire : 9e léger, 6e bataillon; 28e léger, 3e bataillon.
16e Demi-brigade provisoire : 40e de ligne, 4e bataillon; 43e de ligne, 3e bataillon.
96e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
12e léger, 3e bataillon.
4e léger, 2e bataillon.
14 bataillons...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).
Le 11 août, l'Autriche se joint aux Coalisés et déclare la guerre. La Suède de Bernadotte est aussi à leurs côtés. Et les états allemands faiblissent. Le 18 août, les hostilités reprennent.
Pendant l'armistice, l'Armée française a été réorganisée. Les coalisés disposent à cette date de quatre armées : 1° celle du Mecklemburg, forte de 30.000 hommes opposés à Davout; 2° celle du Nord de Bernadotte, avec 120.000 hommes, autour de Berlin; 3° l'armée de Silésie (120. 000 hommes), sous Blücher, qui s'est avancée jusqu'à Breslau malgré l'armistice; 4° enfin, l'armée principale, en Bohême, forte de 330. 000 hommes, sous les ordres de Schwartzenberg.
Le rapport des forces est désormais défavorable à Napoléon. Il répartit ses corps d'armée. Face à l'armée de Silésie, une armée de la Bober sous Mac Donald, avec Ney et Sébastiani, Marmont, Lauriston. Face à l'armée de Bohême, Poniatowski avec Victor derrière lui. Face à l'armée du Nord, une masse de 120.000 hommes, associant Davout (à Hambourg), Girard (à Magdebourg) et Oudinot (à Wittenberg) qui a pour premier objectif de prendre Berlin.
Son idée était de s'interposer entre les Armées de Blücher et de Schwartzenberg.
1/ Les opérations de l'armée de la Bober
Ayant bloqué (avec le rôle de la division Albert, dont 12e Léger) puis repoussé une offensive prussienne, le 20 août, le 3e Corps de Ney passe la Bober puis attaque les ponts de Naumbourg, qui sont enlevés avec beaucoup d'élan. Le lendemain, le Corps continue sa marche sur Liegnitz sans aucune résistance de la part de l'ennemi, et la division s'arrête, le 23 au soir, en arrière de Pahlwitz, sur deux lignes, par brigade, à distance de cent pas.
Le 24, le 3e Corps passe aux ordres de Souham. Tandis que Schwartzenberg marche sur Dresde, Blücher, qui a un premier temps reculé, relance l'offensive contre Macdonald, dont les forces sont très dispersées, sur la Katzbach.
Le 26 août, une attaque mal combinée des Français sous une pluie battante est repoussée par les Prussiens et se termine en débandade au centre du dispositif français. La 10e division du 3e Corps qui était à l'aile gauche doit se replier. Macdonald retraite jusque derrière la Queiss.
Le 27 août, la marche reprend, extrêmement pénible, les hommes ont à subir de grandes privations, par un temps affreux. L'armée de la Bober poursuivie par les Alliés est en train de se dissoudre. La retraite continue ainsi jusqu'au 4 Septembre, dans la soirée. A cette date, un ordre de Napoléon prescrit au 3e Corps de reprendre le mouvement en avant. Mais cette marche à l'ennemi est de courte durée, le 3e Corps reste en avant de l'Elbe jusqu'au 8 et commence la retraite sur Bautzen.
2/ Les opérations contre l'armée de Bohème
Dans le même temps, à partir du 21 Août, l'Armée de Bohème passait aussi à l'offensive ; Gouvion Saint Cyr et son 14e Corps se repliaient sur Dresde. Où il relevait en hâte les défenses. Parmi les effectifs du 14e Corps, le 3e bataillon du 12e Léger, au sein de la 42e division, 22e demi brigade légère provisoire.
Napoléon se portait à son secours et arrivait dans la capitale saxonne le 26 Août avec sa Garde, le 6e Corps de Marmont et le 2e Corps de Victor. L'Armée de Bohéme est repoussée mais non anéantie. Vandamme et son premier Corps d'armée sont chargés de la poursuivre. Alors qu'on lui a enlevé un certain nombre d'effectifs, il est renforcé de la 42e division, vue précédemment. Il tombe dans le piège de Kulm les 29 et 30 Août. Le 3e bataillon du 12e Léger y a de nombreuses pertes : le chef de bataillon Louis et tué et le chef de bataillon Segrail est blessé.
L'armée française s'épuise dans des offensives dans le vide tandis que les Coalisés, qui évitent les affrontements majeurs, ne cessent de recevoir des renforts. Leur but est de couper la retraite des forces françaises autour de Leipzig avec toutes leurs forces.
Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs. Le 14e corps recevra en échange :
9 bataillons du 3e corps
1 bataillon du 5e corps
2 bataillons du 11e corps
Et 2 bataillons qui sont à Leipzig.
14 ...
Le bataillon qu'il recevra du 5e corps sera le 4e bataillon du 12e léger ...
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).
Le 4 octobre, Napoléon apprend que Blücher a rejoint Bernadotte. Il décide de se débarrasser de cette menace de l'Armée du Nord afin d'avoir ensuite les mains libres pour livrer une bataille décisive à l'armée de Bohême. Mais Blücher recule une nouvelle fois. Pendant ce temps, l'armée de Bohême de Schwarzemberg est arrivée devant Wachau à une vingtaine de kilomètres au sud de Leipzig. Murat, qui lui fait face, envoie à Napoléon des appels pressants de soutien. Napoléon décide alors d'aller livrer bataille à Schwarzenberg sans avoir réussi à refouler l'armée du Nord. Le 12 octobre, il replie toutes ses forces sur Leipzig.
Préludes de la bataille de Leipzig, 16 octobre 1813 |
Le 14 Octobre, Murat fait face à Wittgenstein à Liebertwolkwitz et réussit à repousser provisoirement les Coalisés mais au prix de lourdes pertes. Pendant ce temps Napoléon arrive à Leipzig. La bataille des Nations va avoir lieu dans et autour de la ville entre les forces reunies de tous les Coalisés contre l'armée de l'Empereur entre le 16 et le 19 Octobre. Bataille gigantesque qui scelle la défaite de Napoléon en Allemagne, submergé par le nombre. Ce qui reste du 12e Léger, fortement amoindri par les combats précédents, est le 4ème bataillon (chef de bataillon Deborthon), au 5e Corps de Lauriston dans le 4e provisoire d'infanterie légère, brigade Bachelet.
Le corps de Lauriston va tenir Liebertwolkwitz lors des combats du 16 Octobre, puis Probstheyda, le 18. Les débris de son corps d'armée défendront les faubourgs sud de Leipzig le 19, avec Mac Donald et Poniatowski. L'explosion du pont de Lindenau qui bloque leur retraite allait faire capturer Lauriston et ses hommes.
Après Leipzig, Napoléon fait retraiter son armée jusqu'à Erfurt et doit forcer le passage à Kösen le 21 Octobre.
Pendant ce temps, Gouvion Saint-Cyr livre la seconde bataille de Dresde le 17 Octobre, avec son 14e Corps et divers détachements du 2ème Corps. Il s'y trouve des rescapés des 3e et 4e bataillon du 12e Léger, dans la brigade Schramm, division Mouton-Duvernet. Dresde, assiégée, finira par capituler le 11 Novembre et la garnison sera capturée en violation du traité.
Alors qu'il arrive à Erfurt, Napoléon apprend la défection de la Bavière qui retourne ses troupes contre les Français. Il faut gagner les places fortes sur le Rhin. Pour cela, il faudra passer sur le corps des Bavarois qui bloque le passage à Hanau les 30 et 31 Octobre.
L'invasion de la France allait bientôt commencer. Napoléon allait faire une nouvelle fois la preuve de son génie militaire mais en vain.
Le 22 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Monsieur le général Hulin, je voudrais que vous fissiez un effort pour me présenter jeudi prochain 2 compagnies du 5e bataillon du 32e, complétées à 500 hommes, bien habillés, bien équipés et bien armé ; 500 hommes.
2 compagnies du 58e 500 ; 2 du 135e, 500 ; 2 du 155e, 500 ; 2 du 2e léger, 500 ; 2 du 4e, 500 ; 2 du 12e, 500 ; 2 du 29e, 500. Ce qui fera 4000 hommes.
Et que vous puissiez également me présenter le 6e bataillon du 15e léger.
S’il est impossible d’avoir 500 hommes bien habillés et bien équipés dans chacun de ces régiments, om faudrait du moins avoir une compagnie complétée à 250 hommes, et que celle-là pût partir aussitôt pour compléter les bataillons de guerre sur le Rhin" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37229).
Le 23 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que lundi prochain on me présente à la parade, dans la cour des Tuileries :
2 compagnies du 5e bataillon du 32e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 58e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 135e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 2e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 4e léger complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 12e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 29e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
2 compagnies du 5e bataillon du 155e complétées à 500 bien habillées, armées et équipées
Après avoir passé en revue ces compagnies, je donnerai, s'il y a lieu, des ordres pour leur départ, pour renforcer l’armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37241).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...Il sera formé un nouveau corps d'armée qui prendra le n° 7, et qui sera composé de trente-six bataillons ou de trois divisions, formées ainsi qu'il suit : 1re division : 12e léger, 3e et 4e bataillons ; 8e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 24e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 27e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 28e de ligne, 2e et 4e bataillons ; 34e de ligne, 3e et bataillons ; total, 12 bataillons ; 2e division : 27e léger, 2e, 3e et 4e bataillons ; 45e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 58e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; 64e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 81e de ligne, 6e bataillon ; 60e de ligne, 4e bataillon ; total, 12 bataillons ; 3e division : 75e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 76e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 79e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 88e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 94e de ligne, 3e bataillon ; 100e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; total, 12 bataillons. En tout pour le 7e corps, 36 bataillons.
Les administrations, l'artillerie et le génie qui étaient attachés au 14e corps le seront au 7e corps.
Les dépôts enverront à leurs bataillons respectifs les détachements nécessaires pour les porter au complet ; et ceux des bataillons dénommés ci-dessus, qui se trouvent dans les dépôts, se rendront sans délai à Strasbourg, où ce corps se formera ...
Le 7e corps, formé comme il a été dit ci-dessus, sera de trente-six bataillons ...
RÉCAPITULATION.— ... 7e corps, trente-six ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).
Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Quant au 12e léger, on attendra de nouveaux ordres pour faire partir les 500 hommes de ce régiment, et, en attendant, on pourra prendre les hommes nécessaires pour compléter le 4e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37382).
Encore le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e seront complétés et mis en état de partir mardi.
On prendra, s'il est nécessaire tout ce qu'il y a de disponible dans le 12e pour compléter le 4e d'infanterie légère" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37384).
Le même 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le général Hulin ... Je désirerais avoir prêt à partir mardi, le 6e bataillon du 15e léger, le 2e bataillon du 4e léger, le 1er bataillon du 29e et le 3e bataillon du 58e. On pourrait prendre ce qui est disponible dans le 12e léger. Il est bien entendu que les régiments qui doivent envoyer 500 hommes à la Grande Armée, les enverrons avant tout" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37398).
Le 5 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant en chef de la 1re Division Militaire : "Le 6e bataillon du 15e léger a 680 hommes ; il lui manque donc 160 hommes pour avoir son complet de 840. Donnez-lui ces 140 hommes en les prenant dans le 12e léger auquel vous les rendrez sur les conscrits qui arriveront pour le 15e léger.
Le 2e bataillon du 4e léger est fort de 300 hommes : il lui manque donc 540 hommes ; prenez-les également dans le dépôt du 12e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 374209).
Le 11 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin, faites-moi connaitre ce que dans la semaine prochaine on pourra faire partir du 32e, du 58e, du 113e, du 135e, du 155e, du 2e, du 4e, du 12e et du 15e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37535).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 7e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 12e et 27e régiments d'infanterie légère ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ÉTAT C
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
1re division
1 bataillon du 12e léger ; 1 bataillon du 27e léger ; 1 bataillon du 15e léger ; 3 bataillons du 17e de ligne ; 3 bataillons du 72e de ligne ; 2 bataillons du 36e de ligne ; 2 bataillons du 8e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 1 bataillon du 48e de ligne ; 1 bataillon du 108e de ligne ; 1 bataillon du 30e de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Encore le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le général Hulin, le 6e bataillon du 29e léger doit être organisé. Vous devez aussi avoir reçu ordre d'organiser le 6e bataillon du 12e léger, le 6e du 32e, et le 6e du 58e. Quand ces bataillons seront-ils prêts à partir ? Ayez soin de faire faire un dépouillement qui indique de quels départements sont les hommes qui composent ces bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37631).
Le 24 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant en chef de la 1ère Division Miltaire : "Monsieur le général Hulin, pourrais-je voir à la parade mardi prochain : le 6e bataillon du 32e ; le 6e bataillon du 58e ; le 3e bataillon du 113e ; le 6e bataillon du 12e léger ; le 6e bataillon du 29e léger (ce qui ferait cinq bataillons entiers) ;
1 compagnie du 5e bataillon du 4e léger ; 2 compagnies du 5e bataillon du 12e léger ; 2 compagnies du 5e bataillon du 135e ; 2 compagnies du 5e bataillon du 155e fortes des 4 à 5 cents hommes pour aller recruter leur bataillon à 1 'armée ?
... Le 12e léger a ici 1000 hommes et il en doit recevoir 200 de la levée des 300 000 hommes. Comme je crois que ce régiment a prêté au 15e léger pour la formation de son 6e bataillon, il peut à son tour, recevoir quelque chose du 5e bataillon du 15e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37664).
Napoléon écrit, de Paris, le 26 décembre 1813 : "Le prince de Neuchâtel ira au bureau de la guerre, afin de voir comment on pourrait former une armée de réserve qui devra être à Paris du 15 au 20 janvier ; elle sera composée ainsi qu’il suit :
Infanterie. Une division de la ligne, savoir : le 6e bataillon du 29e léger ; le 7e du 12e léger ; un bataillon composé de deux compagnies du 5e bataillon de chacun des 2e, 14e et 15e légers ; un bataillon du 5e léger qui viendra de Cherbourg ; total, quatre bataillons d’infanterie légère.
A nommer deux majors, quatre chefs de bataillon et un général de brigade ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21046).
Le même 26 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Il faut organiser sans délai à Paris une division de réserve.
On la composera comme il suit :
1 6e bataillon du 12e léger
1 6e bataillon du 29e léger
1 bataillon formé de 2 compagnies du 2e, 4e et 15e léger
1 bataillon du 8e léger qu'on fera venir de Cherbourg
4 bataillons d'infanterie légère ...
Total 12 bataillons ou une division de 9 600 hommes
Il faut accélérer l'arrivée des bataillons qui doivent aller de Bretagne à la 10e et à la 11e division.
Faites-moi connaître combien cela formera de bataillons et combien ils pourront recevoir d'hommes.
Cette division de réserve se formera à Paris ou dans les environs ...
Il faut accélérer l'arrivée des conscrits de la levée des 120 000 et de celle des 300 000 qui sont dues à la Garde. Ces conscrits suffiront pour compléter tous les bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37677).
Le 1er janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Questions sur les bataillons de la réserve de Paris ...
5° Je vois qu'on porte comme manque au complet du 12e léger, 540 hommes ...
Il resterait qu'au lieu de 30 bataillons, j'en aurais à peine 20.
Me répondre aux observations d'une manière précise et me présenter le projet de décret pour les nouveaux bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6342).
Le 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre qu'il soit formé un nouveau bataillon au 2e léger, au 4e léger et au 15e léger ; un 7e bataillon au 29e léger ; un 3e au 135e ; un au 155e, et qu'on complète les trois bataillons du 113e. Donnez ordre que tous ces bataillons soient formés dans la journée de demain. On pourra, en conséquence, réduire les 5es bataillons à deux compagnies.
La 1re division de la réserve de Paris sera composée de la manière suivante :
1re brigade : deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel ; un du 12e léger, un du 15e léger, commandés par un major ; un du 2e léger, un du 4e léger, commandés par un major ...
Total de la division, treize bataillons.
Jeudi, 6, je passerai la revue de cette division.
Elle sera commandée par un général de division et par deux généraux de brigade. Il y sera attaché deux batteries d'artillerie ...
Aussitôt que j'aurai passé cette division en revue, elle se réunira à Nogent ...
Vous remarquerez que ces bataillons ont tous leur régiment à la Grande Armée. Chaque bataillon rejoindra son régiment à la Grande Armée, quand la réserve sera dissoute et que l'ennemi aura été chassé du territoire. L'organisation de l'armée de réserve n'est donc qu'une manière de faire passer ces bataillons à leur destination, puisque presque tous passent aux environs de Paris et de Troyes pour se rendre à l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21057 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37719).
Le même 2 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Hulin, commandant de la 1re Division Militaire : "Monsieur le comte Hulin ...
La réserve de Paris sera composée de 2 divisions, savoir :
1re division
1re brigade
2 bataillons du 29e léger commandés par le colonel ; 1 bataillon du 12e, 1 bataillon du 15e commandés par un major ; 1 bataillon du 2e, 1 bataillon du 4e commandés par un major
6 ...
Je conçois qu’à la parade du jeudi plusieurs des bataillons nouveaux que nous formons seront incomplets mais ne seraient-ils que de 300 hommes, il est toujours bon que j’en voie les cadres" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37725).
Le 7 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "J'avais désiré que le général Gérard commandât la réserve de Paris. Je ne sais où est ce général. Il faut donc me trouver un autre général de division et deux généraux de brigade qui soient à Paris et que je ferai partir avec la division de réserve pour prendre position à Nogent.
Cette division doit être ainsi composée :
1re brigade : un bataillon du 2e et un du 4e léger, commandés par un major ; un bataillon du 12e et un du 15e léger, commandés par un major ; deux bataillons du 29e léger, commandés par le colonel du régiment ...
Total de la division, treize bataillons.
Il faut diriger de suite un général de division, un adjudant commandant, deux généraux de brigade (le colonel du 113e commandera la 3e brigade), un commandant d'artillerie, un officier du génie, un commissaire des guerres.
Quand les deux batteries d'artillerie seront-elles prêtes ?
Il faut aussi attacher à la division une compagnie de sapeurs avec ses outils, une ambulance de quatre caissons.
Mon intention est de réunir cette division à Nogent et à Troyes, les deux premières brigades à Nogent et la troisième à Troyes.
Il faudrait faire partir le plus tôt possible les quatre bataillons qui sont le plus en état, quand même ils seraient de brigades différentes.
Il faut commencer demain à faire tirer à poudre et après-demain à la cible, et cela par toute la division. Ils partiront d'ici avec quatre paquets de cartouches. Il serait donc nécessaire que les ordres soient donnés à Nogent pour préparer le logement et les vivres de ces troupes.
J'aurai besoin avec cette division d'un général de cavalerie et d'un millier de chevaux.
Donnez l'ordre au général Nansouty, à qui je l'ai dit verbalement, de se rendre à Versailles demain, pour passer la revue de la cavalerie et organiser un millier de chevaux.
Le général Gérard commandera les deux divisions.
Il faut désigner le général qui partira avec l'avant-garde" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21068 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37755).
Le 8 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Donnez ordre au général de brigade Jarry de partir demain avec le 8e bataillon du 32e de ligne, le 6e du 58e, le 7e du 12e léger et le 6e du 29e léger, pour se rendre à Nogent-sur-Seine. Ils prendront, avant de partir, leurs quatre paquets de cartouches par hommes. Ils organiseront leurs ambulances régimentaires par bataillon. Le 32e et le 58e seront commandés par un major ; le 12e et le 29e légers seront commandés par le chef de bataillon Vesco, du 29e léger.
Donnez des ordres au général Bordesoulle, de former une brigade de 1.200 chevaux à Versailles. Il en donnera le commandement au général de brigade Delort qui commandait le 24e de dragons, et cette brigade partira après-demain pour Nogent.
Faites-moi connaître quand les trois bataillons du 113e seront rendus à Troyes et quand les bataillons du 135e, du 155e, du 2e léger, du 4e léger, du 15e léger et le 7e du 29e léger pourront partir de Paris.
Réitérez à tous ces bataillons l’ordre de former leurs ambulances régimentaires.
Le général Jarry, partant demain avec ses quatre bataillons pour Nogent, y sera arrivé le 13. Prévenez-le qu'une batterie à pied et une batterie à cheval, parties de La Fère, arriveront également le 14 ou le 15 à Nogent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37761).
Le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier, Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Armée, à Paris : "La division du général Dufour, qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de treize bataillons.
Un bataillon du 32e de ligne, un du 58e commandés par un major; un du 12e léger, un du 29e léger, commandés par le colonel du 29e formant une brigade commandée par le général Jarry, sont partis le 9 pour Nogent-sur-Seine, où je suppose qu’ils arriveront le 12 ...
Il est nécessaire que le général Dufour aille passer la revue de ses bataillons et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin de nommer à toutes les places vacantes.
Voyez les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour vous assurer qu’on a fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Voyez aussi le ministre de l’administration de la guerre pour qu’on fournisse à la division Dufour les quatre caissons nécessaires. Un officier du génie et un officier d’artillerie doivent être attachés à cette division et se rendre à Nogent-sur-Seine, où sera le quartier général de la division.
Ayez soin,
1° que cette division ait six caissons de cartouches; voyez le chef de bureau de l’artillerie pour savoir si elle les a ;
2° Que tous les hommes aient chacun les quatre paquets de cartouches ;
3° Enfin, qu’ils aient en outre des cartouches pour tirer à la cible. Mon intention est que, quelle que soit leur instruction, quand même ils en seraient encore à l’école de peloton, on les fasse tous les jours tirer à la cible.
Ayez soin que tous les majors et chefs de bataillon soient à leur poste. Assurez-vous que les majors sont bons. S’ils n’étaient pas bons, il faudrait les remplacer" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37780).
A son tour, Berthier écrit Berthier depuis Paris, le 10 janvier 1814, au Duc de Feltre : "L'Empereur vient de me donner connaissance des dispositions suivantes, au sujet des divisions de réserve que commande le général Gérard.
La division du général Dufour qui est la première de la réserve qui se forme à Paris, est composée de 13 bataillons.
Le 8e bataillon du 32e de ligne et le 6e bataillon du 58e de ligne, commandés par un major, et le 7e bataillon du 12e léger et le 6e bataillon du 29e léger, commandés par le colonel du 29e léger, forment une brigade, commandée par le général Jarry, et sont partis pour Nogent-sur-Seine, le 9, où l'Empereur suppose qu'ils arriveront le 13.
Le 7e bataillon du 12e léger et le 6e bataillon du 4e léger, commandés par un major, sont partis ce matin pour Nogent-sur-Seine. L'intention de l'Empereur est qu'il soit donné ordre à ces deux bataillons de s'arrêter à Meaux (où ils arriveront le 13) et qu'aussitôt que les 3es bataillons du 135e et 155e de ligne seront complétés à Paris, ils rejoignent également à Meaux. L'intention de Sa Majesté est aussi qu'il soit ordonné à l'un des généraux de bri gade de la division Dufour de se rendre à Meaux pour prendre le commandement de ces bataillons ...
L'Empereur désire que l'ordre soit donné au général Dufour d'aller passer la revue de ces bataillons, et que le général Gérard passe la revue de ceux qui sont à Paris, afin qu'il soit nommé à toutes les places vacantes.
L'intention de Sa Majesté est aussi que le général Gérard voie les commandants des dépôts qui sont à Paris, pour s'assurer qu'on ait fourni à ces bataillons leur ambulance régimentaire. Il doit voir également le ministre directeur de l'administration de la guerre, pour qu'on fournisse à la division Dufour les 4 caissons qu'elle doit avoir. Sa Majesté veut qu'on s'assure que tous les majors et chefs de bataillons soient à leur poste et s'ils sont bons, afin que, s'ils ne l'étaient point, on les fit remplacer" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1284; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2709).
Toujours le 10 janvier 1814, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Hulin, Commandant de la 1ère Division Militaire : "Une brigade de la division de réserve composée : d’1 bataillon du 32e, 1 bataillon du 58e, 1 bataillon du 12e léger, 1 bataillon du 29e léger ; 4 bataillons
Est partie le 9 sous les ordres du général Jarry pour se rendre à Nogent-sur-Seine ; cette brigade arrivera le 12.
Vous avez fait partir aujourd’hui 10 : 1 bataillon du 2e léger, 1 bataillon du 4e léger : 2 bataillons
Donnez ordre que ces 2 bataillons s’arrêtent à Meaux où vous les ferez rejoindre par les bataillons des 135e et 155e aussitôt que ces 2 bataillons seront complets.
Il faut qu’un général de brigade se rende à Meaux pour prendre le commandement de cette 2e brigade.
Aussitôt que le 7e bataillon du 29e léger sera complet à Beauvais, vous le dirigerez sur Nogent-sur-Seine.
Aussitôt que le 7e bataillon du 15e léger sera complet, vous le dirigerez également sur Nogent-sur-Seine.
Au surplus vous prendrez mes ordres avant de faire partir ces bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37792).
Le 11 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'ennemi ayant passé la Sarre, il est à craindre que les nouveaux conscrits qui n'étaient pas encore arrivés à Metz, Verdun et dans les places des 3e et 4e divisions militaires, ne soient interceptés. Il faut donc me faire pour la 3e et la 4e divisions un travail semblable à celui qui a été fait pour la 5e division.
Ne serait-il pas convenable de former de nouveaux bataillons aux 2e, 4e, 12e, 15e, 29e, 5e léger ;
aux 32e, 58e, 135e, 155e, 149e, 121e, 122e, 138e, 142e, 26e, 82e, 132e, 141e, 66e, 15e, 70e, 86e, 47e, 140e de ligne, et aux régiments de marine qui sont à Brest et à Cherbourg ?
Cela ferait une trentaine de bataillons qui, se formant dans les provinces de l'ouest, pourraient venir renforcer l'armée de réserve, sans crainte d'être troublés en route par l'ennemi.
Faites-moi connaître la situation de ces régiments, les conscrits qu'ils doivent recevoir, et ceux qu'on pourrait leur donner sur 1815, pour compléter ces nouveaux bataillons.
Beaucoup de régiments se trouvent enfermés dans les places d'Alsace ou servent de garnison aujourd'hui aux places de la Moselle et de la Sarre.
Faites-moi connaître les régiments et cadres d'infanterie qu'on pourrait tirer de toutes les places menacées pour venir sur Paris recevoir des conscrits de 1815 et ce qu'il y aurait des conscrits des 300.000 hommes, afin qu'il ne reste dans ces places que des cadres proportionnés au nombre d'hommes qui s'y trouveront" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6378 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37805).
Le 17 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "J’aurai demain parade à 10 heures. J'y verrai :
1° Le 7e bataillon du 15e léger complété à plus de 800 hommes ; on prendra pour cela tout ce qui sera disponible dans les 2e et 4e bataillons du 12e.
2° Le bataillon du 135e et celui du 155e qui seront également complétés en prenant tout ce qu'il y aura de disponible dans le 32e régiment.
3° 8 bataillons de la division Rottembourg et les 4 batteries qui viennent d'arriver de La Fère.
Ces trois bataillons escorteront les 4 batteries ; ils seront sous les ordres d'un des généraux de brigade de la ligne qui se trouvent à Paris ; ils se tiendront prêts à partir demain pour Meaux où ils seront rendus le 19. En partant de Paris, ils doivent être munis chacun de leurs quatre paquets de cartouches" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6391 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37839).
Le 20 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Par votre rapport du 13, vous m'avez proposé d'organiser 31 nouveaux bataillons dans les 31 dépôts de l'Ouest. Je n'approuve pas celle mesure. J'ai plus de cadres que de conscrits. Je ne veux donc créer aucun nouveau bataillon.
Dans ce travail vous portez 15.800 conscrits comme excédant et devant rester disponibles dans les dépôts après que les bataillons qui s'organisent actuellement seront complets.
Vous emploierez cet excédant en faisant partir les hommes qui le composent au fur et à mesure qu'il y en aura 150 par dépôt pour aller compléter tous les bataillons que ces régiments auraient au 1er corps d'armée, à la réserve de Paris et aux 5e, 6e, 11e et 12e corps. Ainsi, par exemple, le 12e léger a 500 hommes d'excédant ; aussitôt qu'il aura 150 hommes bien habillés et en bon état, on les dirigera soit sur l'armée de Paris où ce régiment a un bataillon, soit sur le 1er corps où il en a également, et ainsi de suite. Remettez-moi l'état de tout ce que les dépôts peuvent faire partir pour compléter leurs bataillons de guerre. Joignez-y leur itinéraire que vous rédigerez de manière à les faire passer par Paris ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6405 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37874).
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "... III. Les douze cadres de bataillon ci-après, savoir :
... Le 4e du 12e léger : 1 bataillon ...
seront dirigés sur Paris et feront partie des trente bataillons de la réserve du général Fririon ; ils seront complétés en officiers et sous-officiers aux dépens du sixième bataillon s'il est nécessaire, et on y placera tous les anciens soldats au fur et à mesure qu'ils sortiront des hôpitaux" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Le 31 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "... Mandez au général Gérard, à Dienville, que le pont de Lesmont sera rétabli dans la journée de demain ; que le général Defrance a ordre de se porter à Piney avec 3 bataillons du 113e, les deux bataillons du 48e et du 58e, les deux pièces de 12 qu’il a laissées à Lesmont, 1 200 hommes des gardes d’honneur, auxquels il joindra les 250 qui sont sous les ordres du général Ricard, mon intention étant de réunir tous les gardes d’honneur et les 600 hommes sous les ordres du général Morin ; ce qui placera à Piney 5 000 hommes, infanterie, cavalerie et artillerie, pour maintenir les communications avec Troyes, où le duc de Trévise est retourné ce soir ; qu’il est probable qu’aussitôt que je verrai les dispositions de l’ennemi dans la journée de demain je lui donnerai l’ordre d’aller prendre le commandement de toutes ces troupes, et d’y porter le reste de sa division, savoir : le 5e d’infanterie légère, le 15e léger, le 12e, le 32e, le 135e, le 155e et le 29e léger ; de sorte que, si je lui donne cet ordre, il pourra avoir demain 2 000 hommes de cavalerie sous les ordres du général Defrance, 4 pièces d’artillerie légère, 2 pièces de 12, celles qui sont à Lesmont ; ce qui lui formerait un corps de 12 000 hommes, cavalerie, infanterie et artillerie. Il aurait aussi sous ses ordres la division […] qui est à Troyes. Cela, joint aux 1500 hommes du duc de Trévise, ferait près de 30 000 hommes sur la rive gauche de l’Aube. Quant au reste de son artillerie, si elle ne peut pas passer par le chemin de Joinville à Piney, elle rétrogradera pour passer par Lesmont : je pense qu’il doit Garder le général de division Lefol puisque le général Bellair n’est pas arrivé ; d’ailleurs le moment actuel n’est pas le moment des étiquettes. Il est des maréchaux qui ne commandent que 6000 hommes ; un général de division peut ne commander que 2 bataillons, tout cela est égal ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37930).
Le même 31 janvier 1814, l'Empereur écrit aussi, depuis Brienne, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez ordre que le 7e bataillon du 2e léger soit donné à la division Ricard qui a déjà le 3e. On égalisera les deux bataillons. Vous donnerez le même ordre pour le 4e léger, le 6e bataillon sera réuni à son 3e bataillon qui est à la division (division Ricard). On les égalisera.
La division du général Gérard se trouvera alors diminuée de 2 bataillons et ne sera plus composée que de : 2 bataillons du 29e léger, 1 du 15e léger, 1 du 12e léger, 1 du 32e de ligne, 1 du 58e, 1 du 135e, 1 du 155e, 3 du 113e et 1 du 5e léger ; 12
Vous donnerez l’ordre au général Dufour de prendre le commandement d’une des 2 divisions du corps du duc de Bellune. Le général Gérard prendra le commandement de sa division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37945).
Le 13 février 1814, à Château-Thierry, l'Empereur est informé que "Un bataillon de 600 hommes, tiré des 2e, 4e et 12e légers, a été envoyé à Lagny pour occuper le pont et observer les partis ennemis"; ce dernier répond : "C'est une grande maladresse que d'employer ainsi des bataillons rompus. Il est plus convenable de faire verser ces hommes dans les cadres du général Fririon et d'organiser deux bons bataillons. Faites faire cette opération le plus tôt possible" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6437).
Le 19 février 1814, l'Empereur écrit, depuis le Château de Surville, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, vous m'écrivez que vous ne pouvez pas former la 2e brigade de la réserve de Paris. Je ne partage pas votre opinion à cet égard, puisque je vois que le 32e a, à son dépôt, 700 hommes ; le 58e, 700 ; le 61e, 300 ; le 88e, 500 ; le 155e, 1,100 ; le 153e, 1,200 ; le 2e léger, 600 ; le 4e, 400 ; le 12e, 600 ; le 15e, 300, etc. Or tous ces régiments n'ont pas de bataillons complets à fournir, et n'ont que cinq bataillons. Vous pouvez donc prendre là-dessus de quoi compléter, à 400 hommes, huit ou dix bataillons. En agissant ainsi, je pense que, demain 20, cette 2e brigade peut être formée et se porter à Charenton. Ayez soin qu'elle ait sa batterie.
Je manque de canonniers ; il serait nécessaire de m en envoyer deux compagnies complètes" (Correspondance de Napoléon, t. 27, 21308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38224).
Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons.
Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ; les 500 hommes qui sont au 5e bataillon du 29e ; les 340 hommes qui sont au 5e bataillon du 3e léger ; les 300 hommes qui sont au 15e 1éger ; les 700 qui sont au 12e ; les 900 qui sont au 9e ; les 600 qui sont au 2e. Voilà donc de quoi avoir sur-le-champ 4 bataillons, chacun de 4 ou 500 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).
VII/ FIN 1813 DEBUT 1814 : LA CAMPAGNE DU SUD-OUEST DU 12E LEGER
Au début Décembre, les Français très démoralisés par les replis successifs sont sous Bayonne, protégés par la Nive. Bayonne est puissamment fortifiée et des renforts sont arrivés : conscrits mal dégrossis dont on ne pourra tirer grand-chose. On va se battre sur la Nive entre le 9 et le 14 Décembre. Les deux bataillon du 12e Léger sont encore opérationnels, quoique très diminués.
Le 9 Décembre, les Anglo-portugais franchissent la Nive. Une colonne longe la côte jusqu'à Anglet où les troupes de Reille s'y opposent puis se replient sur Bayonne. Le 10, une première contre-attaque française a lieu vers Anglet, et le lendemain, mais les Anglais ont eu le temps de se renforcer et résistent. Le 12, Soult contre-attaque encore avec les 4 divisions de Drouet d'Erlon sur les forces de Hill. Celui-ci s'est avancé jusqu'à la proximité de Bayonne à Saint-Pierre d'Irrube. Les combats y font rage le 13 Décembre et les Anglais réussissent à tenir leurs positions en recevant des renforts de la rive opposée de la Nive. Les pertes ont été sévères des 2 cotés. Dans les combats devant Bayonne entre le 10 et le 13, le 12e Léger y a vu son colonel Mouttet blessé, le major Verdun blessé puis le chef de bataillon Curmer tué.
Au début de 1814, les positions du 12e Léger sont donc les suivantes :
Les 1er et 2e bataillons sont à l'Armée des Pyrénées de Soult;
Les 3e et 4e bataillons ont disparu;
Le 5e bataillon est au dépôt de Paris;
Le 6e bataillon à l'Armée de Réserve de l'Armée du Midi, division Travot, dépendant de Soult;
Le 7e bataillon (510 hommes) est à la Réserve de Paris (division Dufour). Ce petit détachement va combattre devant Châlon et à Montereau.
Le temps exécrable fait que les 2 armées vont s'arrêter provisoirement de combattre jusqu'au début Février si ce n'est des escarmouches. Le chef de bataillon Renaud est blessé le 1er Février devant Bayonne. Le front restera tranquille jusqu'au 14 Février.
Début Janvier, Napoléon ponctionne des effectifs de Soult pour renforcer l'armée de Lyon et ses forces en Champagne. Il reste à Soult 7 faibles divisions d'infanterie et une de cavalerie pour faire face à l'offensive deWellington. Le 12e Léger est à la 4ème division Taupin, brigade Rey.
Le 14, Hill passe la Nive. Le 23 février commencent les combats pour Bayonne. Ils dureront jusqu'au 26 avril.
Les Français se replient derrière le gave d'Oloron et Soult concentre ses troupes sur Orthez, espérant mener une bataille défensive décisive, tandis que les Anglais se casseront les dents sur Bayonne.
Les 26 et 27 Février, la bataille d'Orthez est sanglante. De part et d' autre, les pertes s'élèvent à 3400 Français et 2300 Britanniques. Mais ce sont les Anglais, en avantage numérique, qui restent maîtres du terrain et Soult doit encore reculer vers Aire sur Adour puis Tarbes. Les deux bataillons du 12e Léger ont eu de nombreux officiers blessés à Orthez dont le chef de bataillon Lamorlette du 1er bataillon, le 2ème étant sous les ordres du chef de bataillon Delatude.
Combats devant Toulouse en 1814 |
Tandis que les Britanniques s'emparent de Bordeaux le 12 mars, Soult livre des combats de retardements sur sa ligne de repli à Maubourguet et Vic en Bigorre (le capitaine Dury est blessé) le 19 mars, puis Tarbes le 20. S'échappant encore avec les reste de ses troupes, il gagne Toulouse, qu'il a fait fortifier, où il entre le 24 Mars, poursuivi par 5 corps d'armées anglo-hispano-portugais. Les deux bataillons du 12e Léger sont toujours à la division Taupin.
33.000 Français, dont beaucoup de conscrits mal entrainés vont devoir s'opposer à 80.000 soldats alliés. Alors que l'Empereur abdique le 6, les deux armées se livrent à de violents combats entre le 27 mars et le 11 Avril. Le chef de bataillon Lamorlette est de nouveau touché. Puis Soult évacue la ville. Le 13 Avril, Soult apprend la cessation des hostilités par ordre du gouvernement provisoire. Le 18 Avril, un armistice est officiellement signé. Les troupes de Soult, regroupées avec celles de Suchet, se dénomment désormais Armée royale du Midi. Elles vont être bientôt licenciées.
VIII/ LA PREMIERE RESTAURATION ET LES CENT JOURS
A la première Restauration, le 12e Léger a été conservé dans l'armée royale, mais ses effectifs fortement réduits. Il compte trois bataillons, toujours commandés par le Colonel Mouttet (depuis Juillet 1813).
Vers le 1er août 1814, le Corps d'armée du Général comte Maison, Gouverneur de Paris et commandant de la 1re Division militaire, comprend deux Divisions d'infanterie, aux ordres des Généraux Ledru des Essarts et Claparède. La Division Claparède comprenait les deux Brigades Pelleport (31e et 54e Régiments de ligne) et Bauduin (12e et 15e Régiments d'infanterie légère) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 157).
REORGANISATION DU 12E LEGER EN AOUT 1814
Réorganisé le 1er Août à Paris par le Lieutenant général Dupont Chaumont en recevant les effectifs du 16e Léger. Il se forme à 3 Bataillons et un 4e Bataillon de Dépôt. Revue passée à Saint-Denis en septembre 1814. |
Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Golfe Juan. En évitant les contrées hostiles et en ralliant les régiments qui étaient envoyés pour l'arrêter, il entre à Paris le 20 et remonte sur le trône. Immédiatement, une nouvelle coalition se forme contre la France et Napoléon doit se préparer à la guerre. Il reconstitue donc son armée démantelée par la Restauration. Ainsi, le 12ème Léger est organisé sur de nouvelles bases : le 3ème bataillon dans les premier et 2ème afin de les compléter; on reforme un 3ème bataillon et on prévoit de relever les 4ème et 5ème bataillons qui ont été dissous. On rappelle les anciens soldats en congés, par le décret du 27 mars. Mais ceci n'a guère le temps d'être effectif faute de temps.
Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires rappelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 12e Léger à Châlons fait partie de la 2e Division militaire; il doit être fourni par le Département des Ardennes, et son Dépôt doit être établi à Soissons (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).
Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison ...
2e dépôt à Soissons
2e division militaire
Ardennes : 12e léger à Châlons ; 22e à Mézières ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).
La cocarde tricolore a été reprise et de nouveaux drapeaux impériaux sont distribués aux troupes. Celui du 12e Léger porte inscrit Friedland : témoin d'une période glorieuse.
Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 7e division : la 7e division a un régiment à Paris. C'est le 4e léger. Il faut que le 4e bataillon parte le plus tôt possible pour l'armée.
Le 11e léger a son dépôt à Rennes. Il faut qu'il fasse partir sur-le-champ 300 hommes pour porter les deux bataillons de guerre à 200 hommes.
Le 12e est à Châlons-sur-Marne ; il doit recevoir les hommes des Ardennes. Il faut qu'il fasse partir sur-le-champ 300 hommes pour compléter à 1200 hommes les deux bataillons de guerre et qu'il prépare ensuite le plus tôt possible son 3e bataillon pour rejoindre la division.
Le 4e de ligne fera partir de Metz 300 hommes pour compléter les deux premiers bataillons de guerre. Le dépôt qui est à Metz se rendra à La Ferté-sous-Jouarre et tous les militaires des Vosges qui doivent le rejoindre prendront cette direction ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).
Le 25 mai 1815, l'Empereur à Paris, décrète : "Les huit officiers décorés, dont les noms suivent, recevront chacun, en exécution de notre décision impériale du 28 mars dernier, une augmentation de cent francs par an à la solde de retraite dont ils jouissent ...
Couchet, capitaine au 12e régiment d'infanterie légère ...
La dépense de 800 francs à laquelle s'élèvent ces augmentations, sera ajoutée à celle de 9078 francs précédemment autorisée et elle sera, comme celle-ci, acquittée sur les fonds affectés à la solde de l'armée de terre, suivant les formes prescrites par l'arrêté du 27 vendémiaire an X" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6817).
Le 29 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin ... Donnez l’ordre au 11e léger, qui est à Rennes de faire partir 200 hommes pour compléter ses deux premiers bataillons à 1200 hommes.
Donnez le même ordre au 12e qui est à Châlons-sur-Marne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39849).
Napoléon, qui dispose de faibles forces, doit battre les armées ennemies séparément. Il décide donc d'attaquer d'abord Wellington et Blücher, stationnés en Belgique, avant de se retourner contre Russes et Autrichiens. Les deux généraux coalisés ont des lignes de communications différentes, ce qui constitue le point faible de leur dispositif. En cas de retraite, Wellington devrait reculer sur Ostende et Blücher sur Liège. Pour Napoléon, il suffisait donc, en alliant rapidité et discrétion, de les attaquer au point concurrent de ces deux routes, c'est à dire Charleroi, pour les séparer.
Pour déboucher en Belgique, Napoléon dispose son armée du Nord (5 corps d'infanterie, appuyées par des divisions de cavalerie légère, 4 corps de réserve de cavalerie lourde ou légère et la Garde) en trois colonnes. Le 14 juin, il est à Beaumont. Le lendemain, il n'arrive à Charleroi qu'à 15 heures au lieu de 10. Malgré ce contre-temps, le débouché est réussi. Napoléon peut mettre en place son dispositif stratégique. L'aile gauche est confiée à Ney, celle de droite à Grouchy et Vandamme et placée sous ses ordres. La Garde est en réserve. Il s'agit maintenant de séparer les Anglais et les Prussiens. Pour cela, Grouchy doit attaquer sur les hauteurs de Sombreffe, mais des dissensions avec Vandamme et l'épuisement des troupes retardent l'avancée. Le combat est remis au lendemain.
Tandis que Ney doit se porter sur les Quatre-bras pour barrer la route aux Anglais, Napoléon restant avec une réserve de 36.000 hommes à Fleurus, prêt à seconder l'un ou l'autre.
La 7e division d'infanterie du général Girard, 2ème brigade (avec le 4ème de Ligne), faisant partie normalement du 2ème Corps a été détachée avec Grouchy. On y trouve le 12e Léger aux ordres du colonel Mouttet avec 3 bataillons : 1er bataillon Berlier, 2e bataillon Latude, 3e bataillon Chaunac.
Le 16 juin, les Français attaquent les Prussiens en position derrière le ruisseau de Ligny. La Division Girard forme l'extrême gauche de notre ligne de bataille, dans un poste "de la plus haute importance, mais aussi très périlleux". A 3 H 1/2, elle reçoit l'ordre de marcher sur le village de la Haye, et de prendre d'écharpe l'extrême droite de l'armée prussienne. Dès l'entrée en ligne, les trois officiers généraux de la division sont mis hors de combat. Cependant, le village est enlevé, et c'est en vain que, par deux fois, les Prussiens tentent de le reprendre. De nouvelles forces arrivent à leur secours, ils renouvellent l'attaque et reprennent le village, tandis que la division se débande. Ralliée par le colonel Sébastiani, du 11e Léger, la division revient à la charge aidée d'une division de la Jeune Garde. Les Prussiens battent en retraite vers le nord vers Wavre.
A Ligny, le 12e Léger a eu de très nombreux blessés parmi les officiers : le chef de bataillon Berlier, les capitaines : Murat, Dupouey, Metayer, Charpenay, Rochas, Soulé, Rodet, Oudinot, Falcou. Ce qui témoigne de l'âpreté des combats. Quant au colonel Mouttet, il est tombé de son cheval et a été contusionné.
Tandis que se déroule la bataille de Waterloo, le 18 Juin, la division Girard très éprouvée reste à Fleurus. A l'annonce de la défaite, elle se replie sur Laon. Rappelée sur Senlis et de là sur Paris. Après l'entrée des alliés dans Paris, elle est dirigée sur la Loire. Les régiments impériaux vont être peu à peu dissous.
IX/ UNIFORMES
Figure 1 : Officier de voltigeurs du 12e Léger (d'après un uniforme - collection privée) 1805-1806. On notera le collet chamois des voltigeurs sans passepoil et les parements en pointe à trois boutons argentés. Le reste de la tenue est assez réglementaire. Les retroussis bleu passepoilés de blanc sont ornés de cor de chasse argent.
Figure 2 : Chef de bataillon d'infanterie légère, division Oudinot, 1805-1806, d'après un dessin de Voltz. L'officier a coiffé un bonnet d'oursin sans plaque, comme les carabiniers, pour montrer son appartenance à cette phalange d'élite. Il l'a orné d'un cordon et sans doutes de raquettes argent. Le surtout est bleu foncé avec parements en bottes et collet écarlate passepoilés de blanc. Les retroussis sont bleu foncé, ornés sans doute de grenades argent. Epaulette et contre épaulette argent. Ceinturon noir à plaque argent. Epée ou sabre d'officier d'infanterie. Culotte blanche et bottes à l'écuyère noires. Harnachement "à la française" avec tapis de selle, chaperons de fontes et portemanteau carré écarlates galonnés d'argent (là aussi, signe d'appartenance à une unité d'élite car le fond devrait être bleu), briderie noire. Le portemanteau est orné à ses extrémités d'une grenade argent.
Figure 3 : Carabinier du 12e Léger en 1805. Dessin d'un carabinier d'infanterie légère en 1805, d'après le manuscrit de Brunswick. Ce manuscrit réalisé en Allemagne en 1805 montre les tenues des troupes françaises avec quelques approximations dans les détails mais un fond de réalisme. Nous en tirons cette illustration qui met en situation l'infanterie légère impériale de cette année. Les carabiniers du 12e Léger portent encore le bonnet d'oursin avec plumet écarlate et cordon et raquettes blancs et sont dotés d'un sabre briquet à dragonne écarlate. Les épaulettes sont aussi classiquement écarlates, de même que des grenades qui ornent théoriquement les retroussis. Le pantalon de route passe normalement au dessus des demi-guêtres.
Figure 4 : Le 12e Léger vers 1807 d'après un dessin du manuscrit de Berka. Nous avons très légèrement modifié quelques détails pour pouvoir les adapter au 12e Léger. L'officier porte le chapeau noir à ganses argents et épaulette et contre épaulette argent. Son uniforme à revers en pointe, bleu foncé passepoilé de blanc, a des parements carrés bleus à pattes écarlates. Le collet est écarlate sans passepoil. Un uniforme d'officier du 12e Léger conservé au Musée de l'Armée montre des pattes de parements à quatre boutons, au lieu de trois, comme dans certains régiments d'infanterie légère que nous avons déjà rencontrés (3e Léger), sans que nous sachions si cela est une fantaisie de toute l'unité ou personnelle. On notera les poches " à la Soubise" sur les basques. La culotte bleue entre dans des bottes noires.
Le carabinier porte encore le bonnet d'oursin à plumet écarlate. Les shakos seront distribués aux carabiniers du régiment à la fin 1807. Le pantalon de route bleu permet d'économiser la culotte. En tant que compagnie d'élite, le carabinier a les épaulettes écarlates à tournantes blanches et un sabre briquet dont il manque la dragonne écarlate. On notera aussi les grenades écarlates sur les retroussis. Le plus spectaculaire reste ce fanion non réglementaire orné de grenades, qui peut être celui d'une formation provisoire de compagnies d'élite réunies.
Le chasseur a une tenue assez réglementaire pour l'infanterie légère. Le shako est encore sans jugulaires. Les épaulettes sont vertes à tournantes écarlates. Les pattes de parements n'ont que trois boutons. La veste et la culotte sont bleu, les demi guêtres noires. Il n'a pas de sabre briquet.
Figure 5 : Tambour de chasseurs du 12e Léger vers 1810 (d'après collection Dubois de l'Etang). On notera le galonnage blanc du collet et des parements et surtout la présence des "nids d'hirondelles" rouges galonnées de blanc sur le haut des épaules, en dessous des épaulettes. Equipement classique des tambours d'infanterie.
Figure 6 : Sapeur du 12e Léger vers 1810-1812 donné par Rigo d'après un document allemand d'époque. Alors que le régiment est engagé en Espagne pour ses 4 premiers bataillons, le 5ème bataillon est mobilisé au sein d'un régiment de marche en mai 1812 pour servir dans une division de réserve (Lagrange) en attendant l'intégration au 9e Corps du maréchal Victor. C'est là que ce sapeur a été certainement vu. On note le port du colback avec plumet et flamme entièrement écarlates, les haches écarlates sur le haut des manches; le port de la barbe, de la hache et du tablier de cuir. Sinon, c'est la tenue des carabiniers du régiment.
Figure 7 : Officier de voltigeurs du 12e Léger, 1813 d'après C. Vernet et un uniforme d'époque. La tenue est désormais à la coupe Bardin avec les revers entièrement fermés, épaulette et contre épaulettes argent, collet chamois des voltigeurs, les basques comportent poches en long à 3 pointes et fausses poches à la Soubise, les retroussis intérieurs sont ornés d'une grenade argentée et les retroussis extérieurs d'un cor de chasse argenté, plaque de shako argentée à l'Aigle avec soubassement portant le chiffre 12. Hausse col cuivre orné d'un cor de chasse argent. Le reste très réglementaire.
Figure 8 : Officier de Chasseurs du 12e Léger vers 1813, d'après une planche de Martinet. Comme on le sait, Martinet, sur des planches imprimées systématiques modifiait les détails significatifs selon les régiments représentés. Et en général ces détails étaient de première source puisque contemporains. Notre officier porte un shako noir à chevrons en V renversés et galonnage de feuillage argenté au haut du shako. Sortant d'une tulipe argent, on note un plumet vert et jaune que l'on verrait plutôt chez un officier de voltigeurs, mais ce plumet est aussi donné dans la même série à un chasseur, donc peut être particularité régimentaire. On notera aussi la plaque conservée d'un ancien modèle losangique où une Aigle surmonte le numéro du régiment. Il n' y a plus de cordon et raquettes comme le prévoit le règlement. La tenue est du modèle 1812, à revers entièrement fermées et passepoilés de blanc. L'épée est suspendue à un ceinturon de cuir vert passé sous le pont de la culotte. L'épaulette argent et la contre épaulette désignent le grade. Le reste de la tenue est réglementaire.
X/ DRAPEAUX
/ Les drapeaux modèle 1804
Le 12e Léger reçoit, en 1804, 3 drapeaux du modèle de l'année, dit Picot (un par bataillon), et trois Aigles.
Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).
Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).
Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).
Il semble que les drapeaux aient été emportés en Espagne puisque, dans un ordre du jour du 17 juin 1812, qui organise une revue du Régiment en grande tenue par l'Inspecteur général Tilly, le Colonel précise : "... l'inspecteur après avoir passé devant le front (les drapeaux ne salueront pas) fera rompre par compagnie, border la haie. La compagnie qu'il passera en revue sera sous les armes ...".
/ Les drapeaux modèle 1812
Le régiment reçoit la même année un seul drapeau modèle 1812, portant FRIEDLAND, en échange des anciens. Ce drapeau reste au dépôt de l'unité.
Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).
/ Les drapeaux de la première Restauration pour l'Infanterie légère (D. Davin).
Le gouvernement provisoire du 1er Avril 1814 abolit les emblèmes impériaux. Le principe d'un drapeau par Régiment est conservé au 1er Bataillon, porté par un Officier, les autres Bataillons ayant des fanions. Les drapeaux sont blancs, 150 sur 150 cms, sur les bords un feston avec fleurs de lys et rosaces alternées en doré. Dans chaque angle, un carré avec le numéro du Régiment. Franges or sur les bords, cravate de taffetas blanc avec broderie de palmettes et fleurs de lys et franges or. Cordon et glands dorés. Hampe de 2,50m surmontée d'une pique dorée, ornée d'une fleur de lys découpée.
A l'avers : au centre, en or bordé de noir, l'inscription :
Pour les neuf premiers Régiments :
LE ROI/
AU REGIMENT/
DE (suit leur titre pour les 9 premiers Régiments de l'arme. Note A)
Xme D'INFANTERIE/
LEGERE.
(Note A) : les neuf premiers Régiments d'Infanterie légère portent le titre : 1er du Roi, 2ème de la Reine, 3ème du Dauphin, 4ème de Monsieur, 5ème d'Angoulême, 6ème de Berry, 7ème d'Orléans, 8ème de Condé, 9ème de Bourbon.
En janvier 1815, on rétablit le titre de Colonel Général de l'Infanterie légère, le 7ème Léger en prend la dénomination et a un drapeau spécial (voir historique du 7ème Léger).
Exemple : LE ROI/ AU REGIMENT/ DE CONDE/ 8EME D'INFANTERIE/ LEGERE.
Pour les Régiments n'ayant pas de titre, l'inscription devient LE ROI/ AU Xème/ REGIMENT/ D' INFANTERIE/ LEGERE.
L'inscription centrale est encadrée à droite par deux branches de chêne, à gauche par deux branches de lauriers, les branches liées par un ruban rouge où pendent les croix de St Louis et de la Légion d'Honneur.
Au revers : les armes de France couronnées entourées par les colliers des ordres du St Esprit et de St Michel, avec sceptre et main de justice, encadré par une branche de chêne et de laurier liées par un ruban rouge.
La première distribution des drapeaux d'Infanterie a lieu à Paris le 19 septembre 1814 pour les Régiments de la 1er Division militaire aux ordres du Général Maison. Auparavant, la Garde Nationale avait reçu les siens. Le 1er Régiment Léger du Roi et le 4ème de Monsieur, les 12ème et 15ème reçurent leurs drapeaux à Paris en septembre 1814. Le 8e Léger reçut le sien à Bordeaux le 23 octobre 1814. Certains drapeaux furent cachés durant les Cent Jours.