Le 18ème Régiment d'Infanterie Légère

1800-1814

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 18e Léger

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

La 18e Demi-brigade légère de 2e formation est formée en mars 1796, par l'amalgame d'un bataillon de la 180e Demi-brigade de bataille, de la 200e Demi-brigade de bataille et du 12e bataillon provisoire.

La 18e Demi-brigade légère sert à l'Armée d'Italie en 1796-1797 sous Bonaparte.

Le 1er juin 1796 (13 prairial an IV), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Peschiera, au Général Masséna : "Je vous préviens, Général, que votre division est composée des 11e, 17e, 18e, 22e et 27e demi-brigades légères, des 32e et 18e demi-brigades de ligne. Il sera expédié des ordres pour que la 27e légère parte de Milan, et se rende à Peschiera, où elle attendra vos ordres …" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 544).

Le 7 juin 1797 (19 Prairial an 5), Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Citoyen Haller : "Vous trouverez ci-joint, Citoyen, un état que m'envoie le général Victor. Vous porterez en recette les sommes qu'il porte sur l'état comme les ayant reçues. Vous porterez la dépense de la manière suivante :
... 4° Les trois sommes de 10,000, de 9,000, de 23,000 livres au commissaire ordonnateur en chef, sur l'argent que nous avons accordé pour l'habillement, sauf à lui à s'en faire rendre compte par les conseils d'administration des 3e et 18e d'infanterie légère et 57e de ligne ...
Vous ferez rendre compte au citoyen Suchet des 67,000 livres.
Vous trouverez ci-joint l'état qui vous servira de guide
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1893 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1647).

L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 15e Légère est forte de 1500 hommes présents sous les armes (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).

Le 12 janvier 1798 (23 nivôse an 6), un Arrêté du Directoire Exécutif à Paris, fixe la composition de l'Armée d'Angleterre :
"LE DIRECTOIRE EXECUTIF,
Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
... INFANTERIE LEGERE.
Les ... 18e ... demi-brigades ...
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97).

Dans le "RAPPORT FAIT AU GÉNÉRAL EN CHEF, PAR L'ADJUDANT GÉNÉRAL RIVAUD, SUR LE DÉPART DES COLONNES POUR L'ARMÉE D'ANGLETERRE", daté de Milan, le 16 janvier 1798 (27 nivôse an VI), il est indiqué :
"Le corps d'armée parti de l'Italie pour passer en France et faire partie de l'armée d'Angleterre, sur les côtes de l'Océan, a été composé de cinq divisions d'infanterie, une division de dragons, une brigade de chasseurs à cheval, les chevaux et attelages nécessaires à six pièces d'artillerie légère et six pièces d'artillerie à pied pour les divisions d'infanterie, et pour six pièces d'artillerie à cheval pour la division de dragons. Les chasseurs à cheval n'ont pas emmené de chevaux et attelages d'artillerie.
… Les colonnes d'infanterie ont toutes été dirigées par le Mont Cenis …
L'adjudant général, RIVAUD
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 97.)

Ce rapport est suivi d'un tableau qui indique :
4e Division Général de Division Victor; 5e Demi-brigade d'Infanterie légère : 1482 hommes au moment du départ de Vérone, le 21 nivôse; arrivée prévue à Avranches le 22 ventôse (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 99).

Le 20 janvier 1798 (1er pluviôse an VI), le Ministre de la Guerre Schérer écrit depuis Paris, au Général en chef Bonaparte : "Vous avez pensé, Citoyen Général, dans la conférence que nous avons eue ensemble le 27 du mois dernier, qu'il suffirait de retirer seulement, quant à présent, onze demi-brigades de l'armée d'llalie pour être employées à l'armée d'Angleterre, indépendamment des régiments de troupes à cheval qui sont en ce moment en marche pour se rendre à cette destination, afin de conserver, par ce moyen, vingt-sept demi-brigades en Italie, non compris les deux demi-brigades stationnées à Corlou, ni celles qui se trouvent employées en Corse.
... Tous ces corps sont en ce moment en marche ...
Je vous prie de remarquer, Citoyen Général, qu'indépendamment de la 43e demi-brigade de ligne, que vous n'avez pas désignée, ainsi que de la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix, les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e demi-brigades d'infanterie légère sont également en marche et doivent arriver dans les environs de Lyon vers le 20 de ce mois.
Il ne reste, par ce moyen, à l'armée d'Italie que vingt demi-brigades au lieu de vingt-sept, savoir : quinze d'infanterie de ligne et cinq d'infanterie légère, à moins que vous ne vous soyez entendu avec le général Berthier pour suspendre la marche des demi-brigades en excédent.
Je vous prie de vouloir bien m'informer de ce que vous aurez fait à ce sujet. Comme la 43e demi-brigade de ligne, qui fait partie de la division Brune, doit arriver à Lyon du 7 au 10 de ce mois, peut-être jugerez-vous convenable, Citoyen Général, de conserver ce corps ainsi que la 2e d'infanterie légère, qui arrive en ce moment à Versoix et de faire rester en Italie les 4e, 5e, 18e, 21e et 22e brigades d'infanterie légère ; alors il resterait encore vingt-six demi-brigades à l'armée d'Italie.
Veuillez, je vous prie, Citoyen Général, me faire connaitre vos vues, afin que je puisse donner de suite les ordres nécessaires pour faire rétrograder ces corps, dans le cas où vous n'auriez pas chargé le général Berthier de les retenir en Italie.
Salut et fraternité
" (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 101).

Au début de 1798 elle est envoyée à l'Armée d'Angleterre du coté de Dinan. En 1799, elle retrouve l'Armée d'Italie.

Le 2 janvier 1799, Suchet écrit, depuis Reggio, à Grouchy : "… Le général en chef vous instruit également aujourd'hui qu'il persiste à retirer très-promptement du Piémont quatre bataillons de guerre. Je vous remets en conséquence, mon cher général, un ordre de route ci-joint dont la date reste en blanc et que j'espère bien que vous remplirez promptement. Pour les bataillons de guerre de la 18e légère, vous voudrez bien m'informer du jour du départ et prescrire à votre commissaire des guerres de pourvoir à leur subsistance pendant la route …" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 2, p. 16).

Fin août 1799, la Division Laboissière se compose de la Brigade Quesnel (14e et 68e Demi- brigades de Ligne, à Montenotte ; 24e Demi-brigade de Ligne, à Pian del Merla ; 63e Demi-brigade de ligne, à Santo-Bernardo ; 6e Hussards, à Arbizola) et de la Brigade Gardane (17e et 18e Demi-brigades légères, à Sassello ; 21e Demi - brigade de ligne , à Stella) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 97).

Le 22 septembre 1799, Championnet arrive au Quartier général de Gênes pour prendre le commandement en chef. A cette date, la 63e de Ligne et les 17e et 18e Légères occupent Ponzone (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 99).

L'attaque de Mondovi, que les Autrichiens occupent en force, présente de sérieuses difficultés. Championnet prescrit à Laboissière d'envoyer provisoirement à la Division Lemoine la Brigade Gardanne. La Division Laboissière ne comprend plus que la seule Brigade Quesnel, formée de la 18e Légère, des 14e, 21e, 24e et 68e de ligne, et du 6e hussards, réduit aux 80 hommes que commande le Chef de Brigade Pajol (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 100).

Le 21 octobre 1799, la Division Laboissière établit la 18e Légère, à Ovada (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 101).

Le 27 Octobre 1799 (5 brumaire an 8), le Génréal Championnet, Général en chef de l'Armée d’Italie, donne, depuis son Quartier-général à Coni, ses ordres de marche pour les journées du 28 et 29 octobre (6 et 7 5 brumaire) : "Demain six du courant la division Grenier réunie en avant de la Chapelle d’Olms se mettra en marche à 9 heures du matin, elle marchera entre la Stura et la Grana, prendra position à Genozo, ayant sa droite dans la direction de Murazzo.
Le général Grenier donnera ordre au général Davin de s’emparer de Busca et de Piosio, il doit en même temps menacer Savigliano, Pomazolo, et avoir des nouvelles du général Duhesme qui marche sur Staffarda et Revel à des inconnus elle.
La réserve aux ordres du général de Calvin se mettre en marche à 8 heures du matin pour aller prendre position à Ranchi où le général Grenier lui donnera de nouveaux ordres.
Le général Brenier fera remplacer la réserve par un bataillon de la 34e Demi brigade, celui de la 18e légère, deux pièces d’artillerie et 25 hussards ; le général Brenier donnera les ordres de détail, ces troupes seront sous les ordres de l’adjudant général Freyssinet en l’absence du général Brenier.
Le général Victor observera les ennemis ; s’ils faisaient des mouvements pour marcher sur la division du général Grenier, le général Victor les attaquera avec vigueur et prendra position à la Marguerita et s’il est possible à Murazzo, il préviendra de suite de son mouvement le général en chef qui sera à la division Grenier ou à la réserve.
Le général Lemoine s’emparera de Carrù avec la brigade du général Gardanne.
Le général Seras commandant la brigade de gauche s’emparera de Pianfei et jettera ses avants postes jusqu’à Borghetto, il fera garder la route qui conduit de Mondovi à la Marguerita, et le pont établi sur le Sesio.
Le général Lemoine resserrera de très près Mondovi avec sa brigade du centre et se mettra en mesure pour l’attaquer le sept.
Ordre du 7.
Le général Grenier recevra de nouveaux ordres.
Le général Victor recevra de nouveaux ordres s’il a pris préposition à la Marguerita ; s’il a resté dans sa position il attaquera la Marguerita et Murazzo et prendra position en avant de cette place.
Le général Brenier ayant sous ses ordres le général Freyssinet marchera sur Castelleto, poussera s’il est possible jusqu’à Montanera, il éclairera la route de la tour de Sesio, et prendra position en avant de ce dernier village et à Castelleto.
Le général Lemoine attaquera le 7 avec impétuosité Mondovi avec sa brigade du centre, se fera soutenir par les brigades de droite et de gauche, et Mondovi sera enlevé ; le général Lemoine maitre de cette place laissera des forces pour contenir les habitants, il réunira ce qui lui restera de son centre à sa gauche, il marchera avec ce corps sur Breolungo. Les avant-postes doivent être poussés au moins jusqu’à Magiasopra.
La brigade du général Gardanne doit être sans cesse en mouvement, elle doit menacer Bene, s’emparer de Pioso et garder la position en avant de Carru.
Les généraux doivent bien se pénétrer que le succès d’une bataille dépend de la première impulsion, qu’une fois l’ennemi rompu et frappé de terreur, la victoire doit nous rester. Il recommande de marcher à l’ennemi en colonne serrée par division ou en colonne d’attaque. Si le terrain permet qu’on puisse déployer les colonnes, l’on doit toujours avoir l’attention de conserver en réserve une masse pour soutenir la colonne déployée est pour résister à une charge de cavalerie ; l’ennemi étant supérieur en cette arme, nous devons lui opposer la plus brave infanterie de l’Europe.
Je recommande aux généraux commandant les colonnes d’avoir à leur suite des voitures pour enlever les blessés, les officiers de santé doivent être munis de médicaments pour apposer le premier appareil. Si les généraux commandant les colonnes ne peuvent se procurer de voitures en assez grande quantité pour ce service importants, il leur est recommandé de faire faire des béquilles pour donner aux hommes blessés en état de pouvoir se retirer avec ce secours. Les généraux et chef de corps se sont souvent aperçus que faute de voitures pour enlever leurs blessés, les corps éprouvent des pertes bien considérables puisque pour enlever un blessé, quatre braves sortent des rangs pour lui donner les secours que l’humanité réclame ; il s’ensuit que s’il y a eu cent blessés dans une affaire, la division éprouve une perte de plus de 400 hommes. J’invite les généraux et les chefs de corps à choisir parmi les demi-brigades les hommes les moins instruits et les moins en état de faire la guerre pour être chargés d’enlever les blessés sur le champ de bataille et de défendre à qui que ce soit de sortir des rangs pour remplir cette obligation. Par ce moyen, les corps conserveront les hommes braves et instruits, et l’on ne sera privé que de quelques hommes qui souvent deviennent à charge dans une bataille.
Les généraux de division doivent faire l’impossible pour que chaque corps ait mangé la soupe avant d’aller à l’ennemi, et que l’eau-de-vie soit distribuée avant de se mettre en marche.
Si l’armée rencontrait des forces supérieures et qu’elle fut obligée à la retraite, chaque colonne rentrera dans ses positions. Le général Lemoine ne doit jamais abandonné le débouché de Mondovi et la vallée du Tamaro ; s’il était forcé d’abandonner Saint-michel et Leregno, il doit se retirer dans la position de Bagnasco et doit établir ses communications avec le général Saint-Cyr qui doit être à Acqui et qui est chargé de couvrir les vallées de la Bormida et de Horba
" (Papiers du général Paul Grenier. II Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 148 pages 309-312).

I/ LA 18E DEMI-BRIGADE LEGERE A L'ARMEE D'ITALIE 1800

Le Duc de Lauzun
Boutons de la 18e Demi-brigade légère

Au début de 1800, on la retrouve défendant la Ligurie et la ligne du Var, sous les ordres de Masséna, après les défaites successives contre les Coalisés austro-russes. Une armée d'Italie affamée où les désertions se multiplient.

Quatre compagnies de la 18e Légère qui avaient abandonné leur poste le 5 janvier furent cassées, les mutins jugés militairement et le Chef de Brigade Soyez fut chargé de présenter, dans le plus court délai, un travail sur la réorganisation et le complètement du Corps.

L'Administration centrale du Var écrit au Ministre de la Guerre, le 16 janvier 1800 : "La 24e de bataille et la 18e légère ont déserté de l'armée d'Italie où elles étaient placées du côté de Savone ... 1200 hommes sans officiers, mais en bon ordre, sont arrivés à Draguignan. Ils disent à haute voix qu'ils sont prêts à retourner si on veut les payer, les habiller et les nourrir" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1800, t.1, p. 8).

Situation de l'Armée de réserve au 25 avril 1800
BERTHIER, Général en chef
DUPONT, Général de Division, Chef de l'Etat-major général
Division de Réserve
Général de Division (non encore désigné)
Généraux de Brigade Sériziat, Vaufreland
18e Légère (en marche), 2611 hommes
Donnée dans : "Extraits des mémoires inédits de Victor". A noter qu'une autre situation (établie à Paris) donne la 30e à Dijon

Aussitôt réorganisée, la 18e Demi-brigade légère est placée dans l'aile de l'armée qui opère sur le Var, sous le commandement du général Suchet, lieutenant général de Masséna, 6e division (général Mengaud), brigade Launay.

En Juin 1800 tandis que Bonaparte avec son Armée de Réserve qui avait franchi les Alpes et repris Milan, se préparait à combattre les Autrichiens à Montebello (le 9 Juin) et que Masséna avait dû capituler honorablement dans Gênes (le 5 Juin), Suchet se battait en Ligurie après avoir réoccupé Nice.

"Ordre du jour du 19 prairial (8 juin) an VIII, Millesimo.
De Suchet, lieutenant-général, au centre de l'armée
Soldats !
Je reçois à l'instant, du général en chef Masséna, les félicitations des brillants succès que nous avons obtenus ; vous y avez tous les droits, votre bravoure et votre discipline vous les ont acquis.
Je vais recueillir avec soin les différents traits de courage qui ont illustré cette campagne, et je me ferai un devoir de les transmettre tous à l'histoire de la guerre.
La brigade Launay, composée de la seule 18e Légère et d'un détachement de la 64e de Ligne, a rencontré l'ennemi dans la journée du 16 (5 juin), sur les hauteurs de la Lavina, en avant de Terzo, l'a attaqué, l'a forcé à mettre bas les armes, après avoir accepté une capitulation, a continué ses succès sur la Pieva, a pris 6 drapeaux, 1 pièce de canon et fait 1 500 prisonniers, entre autres 1 major et 30 officiers.
Soldats, vous avez fait, en neuf jours, plus de 8000 prisonniers, vous avez pris 30 pièces de canon, des caissons, des fusils et des bagages, 6 drapeaux ; reconquis en entier le département des Alpes-Maritimes, célèbre par les positions militaires qu'il renferme, la plus grande partie de la rivière du Ponent ; déterminé l'évacuation de deux places importantes, Mondovi et Cherasco ; rejoint la droite de l'armée et le général en chef qui, aujourd'hui, nous prépare de nouveaux succès et les moyens de rejoindre promptement l'armée de réserve et le 1er Consul.
Suchet ".

Une lettre datée de Finale le 20 Prairial (20 Prairial an 8 ? 9 juin 1800 ?), et adressée au Général en chef de l’armée, raconte : "Toute notre artillerie, mon cher général, est arrivé à Loano et presque embarquée, nous n’avons que quatre ou cinq caissons de perte, encore les munitions en ont-elles été retirées ; je pense que rien n’empêchera notre convoi de marcher demain.
L’ennemi se présente sur tout mon front ; le général Quesnel ne mande qu’il pourrait bien être attaqué dans les positions de Ca di Bon et Saint Giacomo il Segnio.
Mon centre et ma gauche ne sont inquiétés que par des paysans parmi lesquels se mêlent quelques autrichiens ; un parlementaire autrichien s’est présenté hier aux avant-postes de ma gauche, portant des lettres à votre adresse, il n’a pas voulu les remettre au chef de la 18e légère qui commandait à Garressio, prétextant devoir vous les remettre en mains propres ; l’honnête espion a donc été renvoyé.
Je suis impatient de recevoir de vos nouvelles ; nous n’avons plus de moyens d’existence, dois-je arriver à Gênes avec ma division ?
Je ne peux en ce moment faire relever les troupes du général Tabaussière ( ?) par celles du général Quesnel, l’ennemi paraît avoir du monde à la position de Monterosso et menace ma droite ; lorsque je commencerai mon mouvement, ce sera par ma gauche pour marcher en arrière de la droite qui restera en position.
Vous savez que nous n’avons pu garder avec nous un bien grand nombre de cartouches, ne pouvant faire suivre les caissons, y en a-t-il en dépôt à Savonne ?
" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 197 page 408).

Une lettre datée du 26 Prairial (26 Prairial an 8 ? 15 juin 1800 ?), adressée au Général Partouneaux, raconte : "Je n’ai pas encore de nouvelles du général en chef, mon cher général, il faut donc prendre patience et battre l’ennemi s’il se présente à vous, je ne crois cependant pas au bruit qu’il fait courir ; le chef de la 18e légère a bien fait de renvoyer l’honnête espion qui ne voulait pas vous remettre les lettres dont il était porteur ; si des corps manquent de cartouches les chefs ne doivent s’en prendre qu’à eux ; pourquoi n’ont-ils pas fait des demandes à temps, vous devez être en mesure pour vos subsistances à présent que Loano commence à se déblayer ; je désire recevoir aujourd’hui l’ordre de rentrer avec ma division ; je m’empresserai de vous en faire part" (Papiers du général Paul Grenier. III Pièces se rapportant à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 197 page 409).

Le sergent-major Ragot , les sergents Fournier et Vuillet obtiendront chacun une arme d'honneur pour leur conduite distinguée dans cette campagne.

Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 2. – Les 12e, 16e, 21e, 33e, 39e, 55e, 63e, 73e, 80e, 87e, 92e, 93e, 104e de ligne; les 5e, 15e, 18e d'infanterie légère; le 5e régiment de cavalerie, le 5e de dragons et le 12e de chasseurs retourneront à l'armée de réserve à Dijon et se rendront dans les places qui seront indiquées par le général en chef de ladite armée ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).

Après l'armistice de Marengo, la 18e Demi-brigade légère est dirigée sur l'armée de Réserve à Dijon.

Le 3 juillet 1800 (14 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "L'arrêté que j'ai pris à Milan le 5 messidor, citoyen ministre, porte art. 2, que 13 demi-brigade de ligne et 3 légères qui sont dignes [sic] se rendront à Dijon pour faire partie de l'armée de réserve.
Voici la destination que je désire leur donner.
... les {5e et 18e légères {serviront à relever la 11e légère ...
" (Correspondance générale, t.3, lettre 5481).

Le 21 août 1800 (3 fructidor an 8 - note : Une copie portant la date du 23 août est conservée au S.H.D., département de l'Armée de Terre, 17C285), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "... Vous donnerez l'ordre pour que la 18e légère qui a eu ordre de revenir d'Italie de se rendre dans la 25e division, de tenir garnison à Maastricht et y relever la 11e légère ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5615).

Arrivée à Bourg, la 18e légère reçoit l'ordre de se rendre à Maëstricht, pour faire partie de l'Armée de Batavie, commandée par le général Augereau. A son passage à Dijon, le 26 juillet, son effectif n'est plus que de 329 hommes. Elle arrive à Maëstricht, le 19 août, et est rejointe par son dépôt, qui se rend à Berg-op-Zoom, le 10 décembre 1800.

Le 27 Ventôse an 9 (18 mars 1801), le Premier Consulé écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le 4e et le 6e de dragons retourneront en Batavie ainsi que les 18e, 27e et 29e demi-brigades légères, la [sic] 17e et 55e de ligne et quatre demi-brigades de l'armée du Rhin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6130).

1801 - La Demi-brigade occupe successivement en Batavie : Berg-op-Zoom, Terweer et Westcappel, jusqu'au 20 juillet 1801. Elle se reconstitue pendant ce temps, et, en septembre, présente l'effectif suivant :
1er bataillon, 707 hommes.
2e bataillon, 675 hommes.

Le 3e bataillon ne comporte encore que des cadres. à ce moment, l'armée française en Batavie est réduite à un corps auxiliaire de 10000 hommes.

Le 1er octobre 1801 (9 vendémiaire an 10), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Il doit rester en Batavie, citoyen ministre ... les 18e et 27e légères ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3093; Correspondance générale, t.3, lettre 6537).

Le 10 octobre 1801 (18 vendémiaire an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Vous donnerez l'ordre, citoyen ministre, ... à la 18e légère de se diriger sur Lille ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 6550).

La 18e Légère part pour Lille le 20 octobre 1801.

Le 29 pluviôse an 10 (18 février 1802), à Paris, le Premier Consul est informé que "Le citoyen Soyez, chef de la 18e légère, expose la malheureuse situation de cette demi-brigade et demande quelques adoucissements". Bonaparte répond : "Le citoyen Lacuée fera connaître au chef de brigade qu'il est impossible qu'il soit dû trois mois de l'an x ; que, s'il lui est dû pour l'an VIII, elle devrait avoir son décompte de la trésorerie ; que cependant, sur la première plainte que m'a portée ce chef de brigade, j'avais, il y a un mois, ordonné au ministre du trésor public d'envoyer 60,000 francs, sur l'exercice de l'an VIII, pour solder ce qui est dû à cette demi-brigade pour cette année. Je prie le citoyen Lacuée de faire venir ce chef de brigade et d'avoir avec lui une conférence, car cela me paraît très-extraordinaire. J'ai toujours connu cet officier pour un brave homme ; son style n'annonce pas une tête assise" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5960).

Des drapeaux sont accordés aux demi-brigades légères par un arrêté consulaire de Juin 1802. Ils sont distribués à une délégation de chaque Demi- brigade à la grande parade du Carrousel pour le 14 Juillet. Au moment de la remise des drapeaux, le 1er Consul adresse une allocution aux détachements représentant l'infanterie légère : "Soldats de l'infanterie légère de l'armée française, voilà vos drapeaux ; ils vous serviront toujours de ralliement. Ils seront partout où le Peuple français aura des ennemis à combattre ; ils imprimeront la terreur aux ennemis du Gouvernement, quels qu'ils soient.
Soldats, vous défendrez vos drapeaux ; non, jamais ils ne tomberont au pouvoir des ennemis. Vous jurez d'être prêts à les défendre aux dépens de votre vie !
" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6182).

Les drapeaux consulaires de Juin 1802

Dimensions : 162 x 162 cm. Taffetas de soie dans lequel est inscrit un losange blanc. Chaque pointe du losange porte un triangle bleu orné d'un cor peint en or. Les quatre angles en forme de triangles rouges ont le numéro peint en or ombré de noir. A l'avers au centre sur fond de rayons peint en lettres d'or/LE PREMIER CONSUL/A LA ...DEMI-BRIGADE/LéGERE LE/25/MESSIDOR AN 10/. Cette légende est entourée d'une couronne de lauriers verts dont les deux branches sont liées par un ruban rouge. En haut banderole argent doublée de bleu RéPUBLIQUE FRANçAISE. En bas banderole argent doublée de bleu ... me BATAILLON.

Au revers au centre un trophée composé d'un glaive à garde dorée la pointe en bas, de deux sabres et deux fusils croisés le tout réuni par un noeud de rubans tricolores. Ce trophée est entouré par une couronne de laurier et chêne dont les branches sont nouées par un ruban bleu. En haut banderole argent avec RéPUBLIQUE FRANçAISE. En bas banderole argent avec ...me BATAILLON. Hampe peinte en bleu surmontée d'un pique en cuivre doré modèle 1794. Etoffe rattachée à la hampe par un fourreau blanc. Cravate cordons et glands du modèle 1794.

Le 16 juillet 1802 (27 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre ... à la 19e de ligne de se rendre à Valenciennes, en réunissant la 18e légère à Lille ... " (Correspondance générale, t.3, lettre 7018).

Bonaparte ayant cédé, pour 60 millions, la Louisiane aux États-Unis, l'envoi de troupes sous les ordres de Victor devient dès lors inutile, et le Corps gallo-batave est reconstitué, sous le commandement de ce Général. Il comprend notamment, au 16 juin 1803, le camp de Deventer, composé d'une Brigade française et d'une Brigade batave. La Brigade française comprend deux Bataillons de la 18e Demi-brigade d'infanterie légère ; deux Bataillons de la 92e Demi-brigade de Ligne, deux de la 104e, quatre Escadrons du 6e Hussards et deux Compagnies du Train d'artillerie (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 184).

Au mois de juillet 1803, la Demi-brigade quitte Lille et revient à l'armée de Batavie. Ses deux Bataillons vont tenir garnison à Gouda, dans le commandement du Général Cassagne.

L'Armée du Général Victor est complétée pendant le mois de juillet ; elle compte notamment, au 3 août 1803, une Division dite de réserve, Général de Brigade Cassagne (8,404 hommes : 4,066 Bataves et 4,338 Français). Cette dernière Division, composée des troupes du camp de Deventer, comprend :
Brigade française (Général Cassagne) :
2 Bataillons de la 18e Légère, Warnssveld.
2 Bataillons de la 92e de Ligne, Lochem et Borculs.
2 Bataillons de la 104e de Ligne, Zutphen.
3 Escadrons du 6e Hussards, Deventer.
1 Escadron du 6e Hussards, Cranenburg.
4 Compagnies du Train d'artillerie, Zwolle et Buthmen (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 186).

IBIS/ EXPEDITION DU GENERAL DECAEN EN INDE (1802)

A la suite du Traité d'Amiens, conclu avec la Grande-Bretagne, la ville de Pondichéry et les comptoirs français en Inde, occupés depuis 1794 par les Britanniques, doivent être remis à la France. Le 15 avril 1802, Bonaparte avise le Ministre de la Marine, Denis Decrès, que "nous devons prendre possession des Indes ... dans les six mois de la ratification du traité au plus tard" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6037). Un expédition est ainsi organisée pour hisser le drapeau tricolore sur Pondichéry et les comptoirs de l'Inde, sous la direction du Général de Division Charles Mathieu Isidore Decaen.

Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc le 3e Bataillon de la 18e Demi-brigade légère, se retrouvent détachés pour l'expédition.

Le 25 juillet 1802 (6 thermidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les ordres sont donnés, Citoyen Ministre, pour réunir à Brest un bataillon de la 109e demi-brigade, fort de 600 hommes; le 3e bataillon de la 18e légère, formé à 300 hommes; une compagnie de hussards et une compagnie d'artillerie légère, formant ensemble 120 hommes : total, 1,020 hommes. Ces troupes sont destinées à prendre possession de nos établissements aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6208; Correspondance générale, t.3, lettre 7044).

En août 1802, les cadres du 3e Bataillon sont envoyés à Brest.

Le Général Decaen écrit : "Il fut décidé que l'expédition partirait de Brest, et que le vaisseau le Marengo, de 74, les frégates la Belle-Poule, l'Atalante, la Sémillante avec la flûte la Nécessité et quelques navires de commerce, transporteraient dans l'Inde les troupes, bagages, etc.
Savoir :
600 hommes, 3e bataillon de la 109e demi-brigade de ligne ;
320 hommes, bataillon d'infanterie légère, 3e de la 18e ;
100 hommes, compagnie d'artillerie légère du 6e régiment ; 60 hommes, garde du capitaine général, formée de détachements de chasseurs et hussards;
16 ouvriers d'artillerie.
TOTAL. 1 096
58 officiers de ces corps;
78 pour les Cipayes;
18 officiers généraux, d'état-major et des directions d'artillerie et de génie.
TOTAL GÉNÉRAL 1250
Et, avec le préfet, les fonctionnaires civils, les employés, les femmes et les enfants et, en outre, les domestiques, il y avait à transporter environ 1400 personnes.
Les dispositions à faire par la marine pour le départ de l'expédition n'ayant pas été terminées afin de mettre à la voile au mois d'octobre, ce départ fut ajourné au printemps prochain ...
Vandermaësen était un excellent officier. Il avait servi avec moi à l'armée du Rhin, et il avait accepté la proposition que je lui avais faite de m'accompagner dans l'Inde. Destiné à commander les troupes, je l'avais chargé de recevoir le bataillon de la 109e et de l'inspecter, ainsi que d'organiser le bataillon d'infanterie légère et ma compagnie de gardes ...
Lorsque Vandermaësen avait passé l'inspection de celui de la 109e, il n'y avait admis que les soldats de bonne volonté et bien constitués. Celui d'infanterie légère avait aussi été formé de tous hommes partant volontairement ...
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 278 et suivantes).

L'expédition met à la voile dans l'après-midi du 15 Ventôse (5 mars 1803). Pendant la traversée, le navire la Côte-d'Or, qui transporte les hommes de la 18e Légère fait escale à Ténériffe pour se ravitailler en eau; des incidents ont lieu; le navire arrive à Simon's Bay (Afrique du Sud) le 4 Prairial et le Capitaine de la Côte d'Or en informe le Général Decaen qui écrit alors au général Vandermaësen ce qui suit : "Si j'ai eu lieu d'être mécontent du peu de caractère du chef de brigade Sainte-Suzanne pendant la traversée de la Côte-d'Or, pour n'avoir pas mis fin à des tracasseries qui n'auraient jamais du naitre entre les officiers passagers et le capitaine de ce bâtiment parce que, si les officiers avaient quelques sujets de mécontentement, le chef de brigade devait prendre à cet égard les mesures convenables pour les faire cesser, et surtout empêcher des correspondances et des délibérations que n'autorise point la discipline, j'ai encore un sujet de mécontentement beaucoup plus vif à manifester.
Le chef de brigade ne devait pas consentir, lors de la relâche à Ténériffe, que le bataillon descendit à terre pour y séjourner pendant le temps qu'on serait au mouillage; et encore, dans ce cas répréhensible, il ne paraît point avoir pris les mesures convenables pour maintenir la discipline et l'ordre, si essentiels pour inspirer le respect qu'on doit avoir pour les troupes de la République. Ces fautes ont produit le plus mauvais effet. Les soldats de ce bataillon ont commis des excès, et ont laissé à Ténériffe la plus mauvaise réputation. On est doublement coupable lorsqu'on se conduit mal chez les étrangers; on viole le droit le plus sacré, celui de l'hospitalité. Faites connaitre, mon cher général, au chef de brigade, aux officiers et sous-officiers du bataillon de la 18e, que j'étais loin de m'attendre, de leur part, à cette manière d'agir. Faites-vous rendre compte de tout ce qui s'est passé.
Le chef de brigade Sainte-Suzanne m'a annoncé qu'en partant de Teneriffe, dix hommes lui manquaient à l'appel, et que cinq étaient restés à l'hôpital. Faites-vous représenter les ordres donnés pour prévenir, empêcher et arrêter les désordres, ainsi que les preuves qui constatent les démarches qu'on a faites pour avoir les dix hommes qui manquent. Faites-vous rendre compte du motif qui a obligé de laisser cinq hommes à l'hôpital de Teneriffe. Inspectez ce bataillon et assurez-vous, je vous prie, si, pendant la traversée, on s'est occupé de l'instruction, de l'entretien des armes, habillement, etc. Si, de tous les renseignements que je vous invite de prendre, vous n'avez pas un résultat favorable, punissez sévèrement ceux qui sont coupables. Mais comme il n'est que trop réel que ce bataillon s'est fort mal conduit à Teneriffe, vous ordonnerez qu'il ne descendra à terre, pendant la relâche de la Côte-d'Or sur cette rade, que le nombre d'hommes nécessaires pour rapporter aux autres les objets qui leur sont absolument indispensables. Mais, dans aucun cas, il ne pourra être envoyé a la fois plus de quatre hommes par compagnie; encore faudra-t-il qu'ils soient en bonne tenue, sans armes, et accompagnés de sous-officiers qui en seront responsables. Un officier sera de police pour la surveillance, et, à la moindre plainte, on sera privé de descendre à terre. Vous ordonnerez au chef de brigade, au chef de bataillon, à l'adjudant-major et aux capitaines les arrêts pendant deux jours, sauf l'augmentation de cette punition contre ceux que vous en trouverez susceptibles
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 341).

Le 22 Messidor an 11 (11 juillet 1803), Binot écrit, depuis Pondichéry, au Général Decaen : "J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'après une relâche de 7 jours dans la rade de Foulpointe, île de Madagascar, la frégate est arrivée le 26 prairial devant Pondichéry, sans avoir éprouvé aucune contrariété ni perdu un seul homme, ayant seulement de malades, dans le détachement, un officier et trois soldats. Aussitôt le mouillage opéré, j'ai envoyé près le commandant de Pondichéry le capitaine Lefebvre, votre aide de camp, pour lui porter la lettre, dont vous avez copie sous le n° 1.
Dans la même journée, le lieutenant-colonel Demeuron, commandant les troupes britanniques, me répondit (Voyez le n° 2).
Après avoir communiqué au préfet colonial la réponse du commandant de Pondichéry, il fut arrêté qu'afin de pouvoir nous occuper de suite des préparatifs nécessaires pour la réception des troupes, nous débarquerions le lendemain avec te capitaine du génie Dehon.
Les visites d'usage rendues au commandant de Pondichéry et au lieutenant-colonel Cullen, commissaire du gouvernement anglais, chargé de la remise des possessions françaises dans l'Inde, nous sommes allés reconnaître les établissements convenables au logement des troupes.
Le 30, nous avons arrêté : 1° que l'église des capucins servirait à loger le bataillon de la 109e ; 2° que le magasin général et le hangar des Cipayes anglais, situé au bord de la mer, seraient disposés pour le bataillon de la 18e légère ; 3° que les hangars situés près l'hôtel de la Monnaie serviraient à la compagnie des gardes et à celle de l'artillerie légère ; 4° que le ci-devant atelier du génie logerait l'escouade d'ouvriers d'artillerie ; 5° qu'il serait construit des hangars, dans l'enclos des missionnaires, pour recevoir 200 malades ...
Les gazettes anglaises, arrivées le même jour, apportèrent des bruits de guerre que les Anglais ne manquèrent pas d'accréditer parmi les habitants, tout en nous disant, à nous, qu'ils n'en croyaient rien : ceci me fit consentir, d'après l'avis du préfet, à la demande du capitaine commandant la frégate la Belle-Poule de lui laisser à son bord la moitié du détachement, afin de porter son équipage au complet de guerre.
Le 2 messidor, moitié du détachement débarqua, au contentement du préfet et à l'étonnement des officiers anglais qui ne s'attendaient pas à voir des troupes aussi bien portantes et en aussi bonne tenue. Pendant la traversée et depuis le débarquement, je n'ai eu qu'à me louer de l'ordre et de la discipline de ce détachement.
A la tête des officiers de la 109e et de ceux des Cipayes, nous avons été saluer M. Demeuron qui, le même jour, nous invita à diner.
Les deux colonels anglais Demeuron et Cullen cherchent, par tous les procédés les plus honnêtes, à nous faire oublier le retard que le gouvernement de Madras apporte à nous rendre Pondichéry. Ils donnent pour raison que le lord Clive n'a pu ordonner que cette place me fût rendue avant que les lettres dont j'étais porteur pour M. le marquis de Wellesley ne fussent parvenues an conseil de Calcutta, d'où les ordres seront donnés au conseil de Madras pour la restitution de nos établissements ...
Je vous prie, mon général, de me faire connaitre vos ordres sur le débarquement, surtout de vos malades, afin qu'ils trouvent tout disposé pour les recevoir
" (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 382).

Le Bataillon, porté à 386 hommes, s'embarque, le 23 septembre, à destination de l'île de France (Maurice) pour servir avec le Général Decaen. Il sera incorporé, en octobre 1804, dans le Régiment de l'ile de France.

II/ CAMP D'UTRECHT ET ARMEE DES COTES DE L'OCEAN

Par arrêté du 24 septembre 1803, le nom de Régiment remplace celui de Demi-brigade ; la 18e Demi-brigade d'Infanterie Légère devient, à cette date, 18e Régiment d'Infanterie Légère.

Le 3 octobre 1803, le Général Victor reçoit l'ordre de former, avec ses troupes, deux camps, à Utrecht et à Walcheren. Le premier doit comprendre quatorze Bataillons (7,700 hommes) de troupes françaises et 10,000 hommes de Régiments bataves ; le second, quatre Bataillons français et 5,000 hommes de troupes bataves. Les dépêches du Ministre de la Guerre spécifient que le 18e d'infanterie légère, les 11e, 17e, 35e et 92e de ligne, formeront le camp d'Utrecht. Le Corps d'armée gallo-batave réuni au camp d'Utrecht doit défendre le Texel et les embouchures de la Meuse. Il doit aussi être inspecté, armé et équipé de manière à pouvoir s'embarquer au mois de novembre (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 189).

Le chef de brigade Soyez, nommé général de brigade le 29 août, est remplacé, le 5 octobre, par le colonel Balleydier.

Claude Joseph Balleydier

Né à Annecy en 1762. Soldat au régiment suisse de Chateauvieux en 1783. Lieutenant-colonel du 3e bataillon de volontaires du Mont Blanc en mai 1793, fait campagne dans les Alpes et devant Toulon. Promu chef de brigade de la première formation de la 18e Demi-brigade légère en novembre 1794. Sert à l'Armée d'Italie puis devient chef de brigade de la 29e Légère de seconde formation en décembre 1796. S'illustre en 1799 contre les Autrichiens. Réformé en 1800, devient en mai 1802 commandant d'armes à Porto Ferraio (ile d' Elbe). Nommé colonel du 18e Léger en Octobre 1803. Sera tué aux avant-postes devant Léoben le 10 novembre 1805.

Le 8 Octobre, le 18e Léger fait partie du camp d'Utrecht, créé par ordre du 3, et placé sous le commandement en chef du général Marmont.

Tous les mouvements nécessités par les dispositions nouvelles s'exécutent pendant le mois d'octobre ; au 7 novembre 1803, le camp d'Utrecht est complétement organisé, sous le commandement en chef du Général Victor, qui s'est installé à Utrecht et qui a sous ses ordres les Généraux de Division Boudet et Barbou, les Généraux de Brigade Rousseau, Cassagne, Gratien et Garreau. Les troupes se composent de deux Bataillons du 18e Régiment d'infanterie légère, cantonnés à Gouda, Oudewater et Woerden ; trois Bataillons du 11e Régiment d'infanterie de ligue, à Nimègue et Grave ; trois Bataillons du 17e, à Utrecht et Gorcum ; trois Bataillons du 35e, à Arnheim, Wageningen et Rhenen ; trois Bataillons du 92e, à Zutphen, Deventer et Doesborgh ; trois Escadrons du 8e Régiment de Chasseurs, à Bommel, Utrecht et Tiel ; quatre Escadrons du 6e Hussards, à Deventer et Zwolle (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 190).

Le 23 novembre, ce camp ayant été partagé en deux divisions, le 18e Léger est placé à la 1re Division du Général Boudet.

Au 7 décembre 1803, le camp d'Utrecht compte deux Divisions : la Division Boudet, de 6,643 hommes et 1,164 chevaux (18e d'Infanterie légère, 11e et 84e de Ligne, 8e Chasseurs à cheval), et la Division Barbou, de 5,545 hommes et 560 chevaux (trois Bataillons du 35e de Ligne, cantonnés à Arnheim, Wageningen et Rhenen ; trois du 92e, à Zutphen, Doesborgh et Deventer ; quatre escadrons du 6e Hussards, à Deventer, Zwolle et la Haye ; deux Compagnies du 8e Régiment d'artillerie à pied, venant de Douai). L'effectif total du camp s'élève à 12,188 hommes et 1,724 chevaux, non compris 10,000 hommes de troupes bataves, dont les Corps n'étaient pas encore désignés (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 191).

Le 18 décembre 1803 (26 frimaire an 12), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le général de brigade Soyez, citoyen ministre, qui commande le 18e régiment d'infanterie légère, n'est payé depuis 3 mois ni comme général de brigade, ni comme chef de brigade, veuillez lui faire donner une solution ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 8460).

Le 6 mars 1804, le camp d'Utrecht, commandé par Marmont, alors à peine âgé de trente ans, est constitué de quatre Divisions, dont la 1re Division, Général Boudet, comprend les 18e Régiment d'infanterie légère, 11e et 35e Régiments d'infanterie de ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 199).

L'Empire étant proclamé, le régiment reçoit en Décembre 1804 de nouveaux drapeaux avec leurs Aigles.

Le 4 février 1805, il est recréé un 3e bataillon, qui occupe Oudewater. Le Régiment est ainsi réparti :
1er bataillon, à Gouda, 26 officiers ; 477 hommes.
2e bataillon, à Rotterdam, 17 officiers ; 468 hommes.
3e bataillon, à Oudewater, 14 officiers ; 457 hommes.

Le 24 mars 1805 (3 germinal an XIII), "Le ministre de la guerre soumet à l'Empereur un état des officiers proposés pour faire partie du 3e bataillon du 18e régiment d'infanterie légère"; Napoléon décide depuis Paris : "Cette méthode de composer un bataillon par des officiers réformés a bien des inconvénients. Le ministre ne peut les connaître, et l'on s'expose à avoir un bataillon mal composé. Il faudrait, au moins, avoir quelques garanties que ces officiers sont bons" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8479).

Le 22 avril 1805 (2 floréal an 13), l'Empereur est informé que : "Le ministre propose de diriger le dépôt du 109e de Brest sur Breda pour y être incorporé dans le 3e bataillon du 18e d'infanterie légère"; Napoléon répond : "Considérer l’ordre comme non avenu" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 86).

Le 15 mai, le camp d'Utrecht prend la dénomination de : 1er corps d'armée détaché de l'armée des côtes de l'Océan.

A la fin de juin, pour opérer une diversion au profit de l'escadre de l'amiral Villeneuve, attendue dans la Manche, et forcer l'ennemi à augmenter sa croisière devant nous, l'Empereur prescrit de feindre une expédition lointaine, et de placer à bord de l'escadre du Texel, approvisionnée pour six mois, 4 à 5000 hommes avec un général de division. Le général Boudet est désigné et les deux premiers bataillons du 18e Léger, après avoir reçu du 3e bataillon les hommes nécessaires pour se compléter à 700 hommes, s'embarquent le 8 juillet.

D'après la "Situation des troupes en Batavie, le 1er thermidor an XIII" (20 juillet 1805 - Général de Division Mounet, à Flessingue), il y a, dans les Troupes chargées de la défense du Helder, sous le Général de Brigade Gratien, le 3e Bataillon du 18e Léger, fort de 289 présents, 11 hommes détachés, 33 aux hôpitaux, 333 hommes au total (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 111 et suivantes).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 18e Léger a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, 1er corps détaché. 1463 hommes sont présents, 91 aux hôpitaux, total 1554 hommes; le 3e Bataillon est sur les Côtes du Helder, en Batavie, pour 289 hommes présents, 11 détachés ou en recrutement, 33 aux hôpitaux, total 333 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).

Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique au 1er Fructidor que 10 hommes du 18e Léger doivent quitter Granville le 6 pour arriver à Wimereux le 14 Fructidor "Pour compléter les bataillons d'élite de ces régiments" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).

D'après la "Situation du 1er corps d'armée détaché au 1er fructidor an XIII" (19 août 1805 - Armée des Côtes de l'Océan), commandé par Marmont, il y a, dans les Troupes de la 1ère Division (Boudet) le 18e Léger, 2 Bataillons, Escadre du Texel; 1,463 présents, 91 aux hôpitaux, 1,554 à l’effectif (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Dans une annexe à une lettre adressée par l'Empereur, depuis Pont-de-Briques, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée, il est indiqué que 2 Bataillons du 18e Léger doivent faire partie du 2e Corps commandé par le Général Marmont, 1ère Division Boudet, Généraux de Brigade Cassagne et Soyez (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9158 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10698). Le 18e Léger est commandé par le Colonel Baleydier au 30 août 1805 (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 220).

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

18e Léger

306

16

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

III/ CAMPAGNE DE 1805-1806

Le 29 août 1805, tout le corps d'armée était sur l'escadre et on attendait chaque jour la nouvelle de l'arrivée dans la Manche de l'amiral Villeneuve ; mais celui-ci ne put accomplir le programme qui lui avait été indiqué, et, les Autrichiens s'étant mis en marche sur la Bavière, notre alliée, l'Empereur se résout de quitter les côtes et de se rendre à marches forcées en Allemagne, pour secourir l'électeur de Bavière.

Le 2 septembre, la division Boudet est débarquée et se dirige sur Clèves, où elle arrive le 9. Le 3e bataillon du 18e Léger reste au camp de Zeist et ce ne sont que deux bataillons qui entrent en campagne.

Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : " Ecrivez au général Marmont que je vois avec peine que le 18e d'infanterie légère, et les 11e et 35e de ligne ont des bataillons moindres de 800 hommes ; qu'il fasse venir encore des détachements des dépôts et des 3e et 4e bataillons, afin de porter, s'il est possible, les bataillons à 900 hommes ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).

L'armée des côtes de l'Océan prend le nom de Grande Armée et le corps de Marmont en devient le 2ème Corps. De Clèves, la marche continue par Cologne et Coblentz sur Mayence.

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
2e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division.
18e légère, 2 Bataillons, 1,476 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

De là, le 23 Septembre, par Aschaffenbourg, Rottenbourg, Papenheim et Nassenfels sur le Danube.

La division passe, le 9 octobre, à Neubourg, pour se diriger sur Aichach, Augsbourg, Kraumbach, Illertiessen et, enfin, sous Ulm, où l'armée autrichienne d'Allemagne était réunie.

La division occupe, le 16 octobre, le faubourg sur la rive droite du Danube, pour contenir l'ennemi de ce côté. Les Autrichiens, enveloppés et rejetés dans la place d'Ulm, doivent capituler le 20 octobre : 30000 hommes déposent les armes devant l'armée française, qui se porte aussitôt contre les armées russes, venues au secours des Autrichiens et déjà arrivées sur l'Inn.

Le 18e Léger, fort de 2 Bataillons, fait partie des troupes présentes à la reddition de cette place et à la sortie de la garnison autrichienne, prisonnière de guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 977 In : Bugeaud à Mlle de la Piconnerie. Linz, le 16 brumaire. - D'Ideville, Le Maréchal Bugeaud, t. 1, p. 73).

Le 22, le 2e corps se met en marche par Kraumbach, Augsbourg, Dachau et passe l'Inn à Wasserbourg.

Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
2e corps d'armée.
Commandant en chef. MARMONT, général de division.
1re division du 2e corps.
Général de division. Boudet.
18e légère (2 bataillons);
11e de ligne (3 bataillons);
35e de ligne (2 bataillons).

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le 28, les Russes se retirent devant nous pour se concentrer en Moravie. Le 2e corps marche à leur suite jusqu'à Steyer ; mais, le 7 novembre, il reçoit l'ordre de remonter l'Ems à marches forcées, et de se diriger sur Léoben, afin de surveiller l'armée autrichienne d'Italie, commandée par l'archiduc Charles.

Le 8 novembre 1805, le 6e Hussards (Colonel Pajol) qui tient la tête de l'avant-garde, ne laisse pas l'ennemi reprendre haleine, et enlève au galop de charge le pont de Reifling sur l'Enns; arrivé à un second pont que les Autrichiens essayent de couper, le capitaine Onagthen fait mettre pied à terre à ses hussards, et déloge les tirailleurs ennemis à coups de carabine. Les Voltigeurs du 18e Léger, un peu plus loin, attaquent et prennent presque entièrement deux Bataillons de Gyulay. Le soir, le Corps d'armée s'établit à Altenmarkt et Reifling, envoyant de fortes reconnaissances vers Mariazell et Admont. Il apprend la retraite sur Mariazell de la colonne autrichienne qui va se heurter au 3e Corps (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 126).

Le 18 Brumaire an 14 (9 novembre 1805), Marmont écrit, depuis Eisenerz, à l'Empereur : "… J'ai laissé, dans toute la vallée, des postes de cavalerie pour s'éclairer et surveiller les débouchés clcs vallées transversales. J'ai envové une forte reconnaissance à Palfau pour avoir des nouvelles des 600 ou 700 hommes de Peterwaradin et de Kaiser-hussards qui se sont retirés hier dans les environs de Weyer par la montagne et qui doivent passer par Gostling et Lunz. Comme cette route communique avec celle qui remonte la Salza, il serait possible que ce corps, coupé par le maréchal Davout, vint se jeter sur ce point.
J'ai fait également éclairer les deux chemins de Rottenmann; aussitôt que mon artillerie sera passée, je replierai ces postes et les établirai sur Maria-Zell.
J'ai fait poursuivre jusqu'à la nuit ces troupes par quatre compagnies du 18e régiment. Elles leur ont pris 1 officier et 30 hommes du régiment de Petervaradin.
J'ai beaucoup à me louer du 18e régiment d'infanterie légère, du 6e régiment de hussards et du colonel Pajol qui le commande. C'est un officier d'une grande ardeur et de beaucoup d'intelligence.
Hier matin, les deux bataillons de Giulay ont été délogés par les seuls voltigeurs ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 657).

Le 10 Novembre, arrivé à Léoben, le colonel Balleydier est tué en plaçant les avant-postes.

Le 19 Brumaire an 14 (10 novembre 1805), Marmont écrit, depuis Leoben, à l'Empereur : "… Le colonel Baleydier, commandant le 18e régiment d'infanterie légère, a été trouvé tué d'un coup de feu à quelque distance de la route. Ce régiment vacant est urgent à donner. Le plus ancien chef de bataillon n'est pas capable de le commander. Je demanderai à Votre Majesté la permission de lui rappeler en cette occasion le désir qu'éprouve le colonel Foy de commander un régiment d'infanterie ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 677).

Le Corps d'armée part de Léoben pour se rendre le 14 à Brück, le 15 à Feschiz, et le 20 à Gratz.

Le 15 novembre 1805, Marmont, ne voulut être surpris d'aucun côté, complète son système d'avant-postes autour de Gratz , Feistritz et Leoben, en dirigeant le 8e Chasseurs avec un Bataillon du 18e Léger, partie vers Wildon, sur la route de Marburg, partie vers Gleisdorf, sur la route de Fürstenfeld. Il envoie aussi au Colonel Pajol, du 6e Hussards, un autre Bataillon du 18e Léger et deux pièces de canon, afin de le renforcer dans sa position de Knittelfeld, où l'Escadron détaché à Rottenmann doit aussi le rejoindre. L'avant-garde que commande Pajol a dès lors une importance proportionnée à son rôle ; car des Corps autrichiens chargés de protéger le flanc gauche de l'armée des Archiducs pourrait s'avancer de Klagenfurt sur Unzmarkt et menacer Leoben, afin de détourner l'attention de Marburg.
Marmont prescrit à Pajol de pousser ses reconnaissances le plus loin possible, le laissant libre, s'il se croit trop exposé à Knittelfeld, de se retirer à Kraubath, avec le gros de son détachement, à la condition que ses patrouilles iront toujours à Judenburg, et même à Unzmarkt (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 238).

"16 novembre 1805.
Au colonel Pajol.
J'ai reçu, mon cher colonel, les deux lettres que vous m'avez écrites. Je donne les ordres pour que les deux compagnies du 18e régiment qui sont détachées y rentrent. Donnez l'ordre sur-le-champ à l'escadron de votre régiment qui est à Rottenmann de rentrer ; c'est contre mes intentions qu'il est détaché.
Le général Vignolle vous a donné des instructions, mais je vais vous expliquer moi-même quelles sont mes intentions.
Placé aussi loin que je le suis de l'armée, je dois éclairer le plus possible le pays, afin que, si l'ennemi se présente, j'en sois averti de bonne heure, afin de pouvoir prendre tel parti que les circonstances rendront meilleur. Mes postes ici éclairent la frontière de Hongrie jusqu'à moitié chemin de Marburg. Vous devez être à même de m'instruire de ce qui se passe à huit lieues de vous sur les bords de la Mur et à Rottenmann. En conséquence, je tiens beaucoup à ce que vous empêchiez l'ennemi d'occuper Judenburg, attendu que cette ville peut servir à masquer ses mouvements. Je désirerais que vous puissiez y avoir un poste, ou en deçà et très-près, qui pût pousser tous les jours des reconnaissances au-delà.
Vous devez avoir douze ou quinze chevaux rôdant sans cesse autour de Rottenmann, pour avoir des nouvelles. Ils ne peuvent pas être compromis, car la retraite par Kraubath leur serait toujours ouverte.
Enfin, ayant de l'infanterie avec vous, vous devez tenir contre toute la cavalerie possible ; mais vous devez vous replier à l'instant même que vous avez des nouvelles qu'un seul bataillon marche sur vous.
Si cependant vous trouvez l'exécution que je vous demande trop difficile, et que vous craigniez de ne pas être en sûreté ou d'être surpris à Knittelfeld, je vous autorise à vous retirer à Kraubath ; mais il faudra toujours que vos reconnaissances poussent jusqu'à Judenburg.
Vous pouvez renvoyer à Brück les deux pièces de canon, si vous le jugez convenable.
Je compte, mon cher Pajol, que vous remplirez à ma satisfaction la mission dont je vous charge et dont vous devez sentir toute l'importance.
Je vous salue de tout mon cœur.
Le colonel général des chasseurs, général en chef, MARMONT.
P. S. Votre régiment ni le bataillon du 18e régiment ne seront point oubliés dans la distribution des ressources que nous trouvons ici
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 429).

Le Colonel Pajol ne se croit pas obligé à ce mouvement rétrograde ; il se contente de prendre position en arrière de Knittelfeld, sur la rive droite de la Mur, près de Goberniz. Ainsi établi, il est en mesure, avec le 6e Hussards, son Bataillon du 18e Léger et ses deux pièces de canon, de résister à toutes les attaques d'avant-gardes de cavalerie ; si de gros détachements d'infanterie marchent contre lui, il coupera le pont de Goberniz et gagnera facilement Leoben, en suivant la vallée de la Mur (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 238).

Le 25 novembre 1805, le Général de Division Vignolle, Chef de l'Etat-major général du 2e Corps d'Armée, écrit, depuis Gratz, au Colonel Pajol : "Le général en chef est informé qu'il recevra incessamment une augmentation de troupes, et son intention est, du moment qu'il recevra l'avis qu'elles s'approchent de Brück, de vous expédier l'ordre de venir nous rejoindre, avec l'infanterie et la cavalerie qui se trouvent sous vos ordres, par la route de la montagne qui de Knittelfeld va à Voitsberg et de ce dernier lieu à Gratz. S'il arrivait que nous fussions partis de Gratz à cette époque, comme ce serait pour aller sur Marburg, vous vous dirigeriez pour lors de Voitsberg sur Wildon , au lieu de venir à Gratz. Il s'agit, dans ce moment, que vous vous assuriez d'une manière positive si vous pourrez passer avec votre régiment par le chemin de montagne, parce que, dans le cas d'affirmative, il faudrait vous débarrasser dès ce moment de votre artillerie et faire partir les deux pièces dont elle est composée pour Gratz. Telle est l'intention du général ; mais si, au contraire, l'impossibilité de faire passer la cavalerie par le chemin de la montagne est bien reconnue, vous vous bornerez à y faire passer le bataillon du 18e d'infanterie légère, et vous viendrez avec votre régiment par la vallée. Dans ce dernier cas, vous garderez les deux pièces d'artillerie et les conduirez avec vous.
D'après tous les rapports, la difficulté du chemin n'est pas de Voitsberg à Gratz, mais bien de Knittelfeld à Voitsberg.
Prenez de nouveaux renseignements, et veuillez informer sur-le-champ le général en chef du parti que vous croirez le plus convenable de prendre, afin qu'il sache à quoi s'en tenir.
Les troupes qui nous arriveront en augmentation, et qui sont annoncées au général en chef, le mettront à même d'envoyer un détachement à Knittelfeld ; mais, dans aucun cas, vous ne les attendrez, et vous partirez au reçu de l'ordre qui vous sera adressé. Je vous engage à faire vos dispositions en conséquence. Veuillez m'accuser réception de cette lettre
" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 431).

Le 4 décembre, le général Marmont, apprenant la marche de l'Archiduc Charles sur Vienne, se porte lui-même sur cette ville pour le prévenir. Le 7, son avant-garde entrait à Neustadt et les coureurs de l'Archiduc s'y présentaient de leur côté, lorsqu'on apprit la nouvelle d'Austerlitz et de l'armistice qui s'en suit. Le 2e Corps dut en conséquence revenir à Gratz

Le 26 décembre 1805, le 18e Léger est à Gratz (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 243).

Le 2e Corps est autour de Gratz jusqu'au 6 janvier 1806.

Aussitôt après l'échange des ratifications du traité de Presburg, Marmont a ordre d'évacuer la Styrie. Le mouvement commence le 7 janvier 1806. La Division Boudet (18e Léger, 35e et 11e de Ligne ) va successivement de Gratz à Ehrenhausen, Marburg, Gonowitz, Cilli, Saint Oswald, Laybach et Senosetch ; le 14, elle s'établit à Trieste (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 247).

Le 2e Corps est, par ordre de l'Empereur du 11 février, désigné pour relever en Carinthie, en Carniole et à Trente, les troupes de l'armée d'Italie dont il fait partie . Le 2 mars, le 2e Corps est envoyé dans le Frioul ; le 18e Léger est placé en garnison à Pordenone.

Le 8 mars 1806, l'Empereur écrit depuis Paris au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre aux bataillons des 18e régiment d'infanterie légère, 11e, 35e, 92e de ligne, 8e de chasseurs et 6e d'hussards de rejoindre le corps d'armée du maréchal Marmont. Ils partiront de Hollande le 25 mars et dirigeront leur route de manière à ne pas se croiser avec le retour de la Grande Armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 315 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11621).

Au 24 avril 1806, la Division Boudet a son Quartier général à Strasoldo, près de Palmanova ; le 18e d'Infanterie légère, à Pordenone ; le 35e de ligne (Colonel Breissaud), à Codroipo ; le 11e de Ligne (Colonel Bachelu), à Campo-Longo ; l'artillerie, à Palmanova ; le Train, à Risano (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 250).

Le 16 mai, le colonel Cazaux est nommé au commandement du Régiment.

Hippolyte Cazaux

Né à Ustou (Ariège) en 1770. Engagé volontaire dans le régiment d'Armagnac (devenu 6e d'infanterie en 1791) en 1788. Capitaine au bataillon des éclaireurs de la Meuse en septembre 1793, sert à l'Armée des Ardennes. Est incorporé dans le 9e demi-brigade légère de 1ère formation en mars 1794, sert à l'Armée de Sambre et Meuse 1794-1795. S'illustre par sa bravoure. Est fait prisonnier de guerre entre 1795 et 1797. Est versé alors dans la 9e Demi-brigade légère de 2e formation. Sert en Vendée puis en Italie avec l'Armée de Réserve en 1800. S'illustre à l'attaque du pont de Plaisance.
Attribution d'un sabre d'Honneur en Septembe 1801. Chef de bataillon à la 9e Légère en mars 1803, puis major du 2e Léger en décembre 1803. Colonel du 18e Léger en mai 1806. A l'Armée de Dalmatie 1806-1809. Grièvement blessé (amputé de la cuisse gauche) à Evernich en Croatie en avril 1809. Sera major à l'Hôtel des Invalides.

Le 27 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, faites-moi connaître comment vivent les divisions de l'armée d'Italie qui sont dans le royaume de Naples. Est-ce vous qui les payez, ou est-ce le roi de Naples ? Combien coûtent-elles ? Vous ne me parlez pas :
- de l'arrivée à Milan du 3e bataillon du 18e d'infanterie légère, qui a dû y être rendu le 21 mai ...
Faites-moi connaître la situation de ces 3es bataillons et dépôts à leur passage de l'Adda pour se rendre dans le Frioul
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 409 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12185).

IV/ LA CAMPAGNE DE 1806 à 1809 EN DALMATIE DES 1ER ET 2EME BATAILLONS

Le Duc de Lauzun
Carte des provinces illyriennes

Avant l'arrivée de Marmont en Juillet 1806, la situation est encore confuse dans la région. Le Traité de Presbourg, 26 décembre 1805, a fait céder par l'Autriche au Royaume d'Italie, la Dalmatie et les Bouches de Cattaro (Kotor, actuellement au Monténégro). L'Italie devait y installer une administration civile, des forces franco-italiennes y formant un corps d'occupation. La remise des provinces cédées à l'Italie devait s'effectuer du 30 janvier au 28 février. Or les Autrichiens ont permis aux Russes déjà présents à Corfou, de s'installer à Cattaro. Russes qui ne se sentent pas liés par le traité.

Les généraux Molitor et Lauriston sont chargés de la prise de contrôle initiale. Molitor traverse la Croatie pour arriver le 20 février 1806 à Zadar (Zara). La Dalmatie est donc rapidement soumise.

Le 16 avril 1806 est formée officiellement l'Armée de Dalmatie. Elle est alors ravagée par les épidémies. Lauriston rejoint Molitor avec des renforts.

Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, celui-ci est commandant en chef de l'Armée dite d'Italie. A cette armée, il faut ajouter les troupes du Corps du Général Marmont (2e de la Grande Armée), alors dans le Frioul et mis sous le commandement du Vice-roi, et dont le Quartier général se trouve à Udine.
Général Marmont, commandant en chef.
1ère Division : Général de Division Boudet (Strasoldo).
18e Léger, 1er Bataillon (Pordenone), 2e (Prata), 3e (en route, venant de la Hollande) ; effectif, 2,266 hommes - Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268.

Le 28 mai 1806, Raguse (Dubrovnik), petite territoire encore indépendant, est occupée par Lauriston mais il se voit bientôt assiégé pendant plus de 20 jours par des forces russo-montenegrines qui lui coûteront près de 2000 hommes.

Le 3 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène : "Mon Fils … Les nouvelles de Corfou et de Constantinople portent que les Russes sont beaucoup affaiblis et qu'ils n'ont jamais pu avoir plus de 6,000 hommes à Corfou ; cependant je ne m'oppose pas à ce que vous ordonniez au 18e régiment d'infanterie légère de se rendre à Zara, et au bataillon brescian ou à un autre bataillon de troupes italiennes de se rendre à Cherso pom prendre la défense de cette île. Alors le général Molitor aura trois régiments formant 9 bataillons …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 415 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10310 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12221).

Le 9 juin 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, je m'empresse de rendre compte à Votre Majesté que j'ai expédié, hier soir et ce matin, tous ses nouveaux ordres pour la Dalmatie. J'ai fait partir le 18e d'infanterie légère pour la Dalmatie ; j'ai également ordonné au général Marmont d'y faire passer le général Delzons, qui se rend auprès du général Lauriston ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 432).

Le 10 juin 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'annoncer à Votre Majesté que j’ai donné contre-ordre au 18e d'infanterie légère, aussitôt que j'ai eu reçu la lettre de Menneval qui m'annonçait que c'était une erreur de chiffre, et que ce devait être le 8e d'infanterie légère. Votre Majesté ne se sera pas souvenue qu'elle m'avait donné précédemment l'ordre de faire passer ce régiment de l'Istrie en Dalmatie. Un seul de ces bataillons occupait les îles du Quarnero ; il va être relevé par le bataillon des chasseurs brescians ; en conséquence le 8e sera en entier en Dalmatie.
Le général Molitor n'aura donc que 4 bataillons en réserve à la position de Dernits …
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 436).

Le 14 juin 1806, depuis Saint-Cloud, Napoléon écrit au Prince Eugène : "Mon Fils, il faut laisser entier le corps du général Marmont, qui est rassemblé pour pouvoir agir, en cas d'événement, sur tous les points. Il paraît que vous avez donné l'ordre d'envoyer le 18e en Dalmatie, parce que Meneval s'était trompé en vous écrivant ; mais il vous a, le lendemain, écrit que c'était le 8e d'infanterie légère. Ma lettre du 3 vous aura fait connaître que je ne veux envoyer en Dalmatie que le bataillon brescian ou un autre bataillon de troupes italiennes. Vous verrez, par l'ordre que j'ai donné, que j'ai fait des dispositions inverses des vôtres ; je mets les bataillons de dépôt au camp, parce qu'ils doivent être exercés, et qu'il faut que toute l'administration y soit réunie" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 447 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10368 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12306).

Le 15 juin 1806, depuis Saint-Cloud, Napoléon écrit au Prince Eugène : "Mon fils, je reçois votre lettre par laquelle je vois que vous avez donné contre-ordre au 18e; ainsi tout me paraît marcher comme je l'ai désiré" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 449).

Heureusement, Molitor se porte enfin au secours de Lauriston; le 25 juin 1806, il écrit, depuis Marcaska, au Prince Eugène : "Monseigneur, j'ai reçu à Zara, le 20 de ce mois, la nouvelle que le général Lauriston, forcé de céder à des forces supérieures, s'était tout à fait retiré dans Raguse, où il est bloqué par terre et par mer. Je me suis mis en marche à l'instant même pour dégager le général Lauriston, et j'arrive ce matin à Marcaska. Je suis suivi par le 79e régiment, deux compagnies de voltigeurs du 81e et le dépôt du bataillon grec. Je serais arrivé ce soir à Stagno, si un malheureux vent contraire n'avait arrêté la plus grande partie du convoi à un mille de ce port ; mais j'espère que demain je pourrai continuer ma route.
Un officier du 5e régiment est parvenu à sortir de Raguse par mer et me remet ici la lettre ci-jointe pour Votre Altesse Impériale. Le général Lauriston ne me témoigne aucune inquiétude sur sa position présente : il a des vivres pour deux mois, mais il insiste pour qu'il ne soit point pris de demi-mesures et pour que l'on vienne à son secours en force ; le général Lauriston m'annonce la malheureuse nouvelle que le général Delgorgue a été tué ...
Les renforts que je porte dans l'État de Raguse se montent à seize cents hommes en tout ; et, pour les réunir, il m'a fallu dégarnir toute la Dalmatie. J'ai laissé à Zara et Sebenico les recrues du 8e régiment (la partie combattante de ce corps est dans le Quarnero) ; le 81e, qui a fourni quatre cents hommes à Lesina (et qui, par la maladie, se trouvent déjà réduits à deux cent quatre-vingts), cent hommes à Brazza, n'a pas quatre cents hommes en état de marcher, tant à Spalaro qu'à Marcaska ; j'ai trouvé le surplus de ce régiment dans les hôpitaux ou malades à la chambre.
Attaquer l'ennemi sans certitude de succès serait peut-être comprometre le sort de cette province ; cependant, Monseigneur, je ne vois pas d'autre parti à prendre, puisque le 18e régiment ne peut être ici avant le 22 du mois prochain. Ainsi, à moins d'impossibilité absolue, j'attaquerai vigoureusement aussitôt que toutes mes forces seront réunies à Stagno, ce qui arrivera sous peu de jours, si les vents ne me contrarient pas trop.
Je ferai en sorte d'en prévenir le général Lauriston afin qu'il me seconde de son côté, et alors, Monseigneur, j'ai grande espérance que tout ce qui se trouvera entre lui et moi sera maltraité. Votre Altesse Impériale est sans doute informée de la barbarie des ennemis envers nos prisonniers et blessés : les chefs de ces barbares payent un sequin par tête qui leur est apportée ; et voilà les brigands que les Russes prennent pour auxiliaires et qu'ils voudraient vomir parmi nous ! Quelle leçon pour l'Europe civilisée ! …
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 339).

Au commencement de juillet 1806, Napoléon donne l'ordre au général Marmont de partir pour la Dalmatie, et l'autorise à emmener avec lui trois régiments d'infanterie à son choix. Par ailleurs, toujours en Juillet 1806, un traité demande expressément à la Russie d'évacuer Cattaro. Mais l'amiral Siniavin qui commande les forces russes et de nombreux miliciens monténégrins tergiverse.

Le 2 juillet 1806, Eugène écrit, depuis Varèze, à Marmont : "Vous aurez sans doute été prévenu que le général Lauriston, attaqué par des forces supérieures, a cru devoir se renfermer dans Raguse. Le général Molitor marche pour tourner l'ennemi, et j'envoie de l’Istrie par mer le 60e régiment. En conséquence, vous voudrez bien envoyer en Istrie le 18e régiment d'infanterie légère, en gardant son dépôt et les hommes qui ne sont point à l'école de bataillon à Pardenone, où se trouve en ce moment le régiment. Aussitôt que les événements deviendront plus tranquilles de ce côté, ce régiment vous rentrera probablement.
Je rends compte du présent ordre à Sa Majesté
" (Mémoires de Marmont, tome 2, page 405).

Le 7 juillet 1806, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit au Prince Eugène : "Mon Fils, donnez ordre au général Marmont de se rendre en Dalmatie. Il prendra le titre de commandant en chef de mon armée de Dalmatie. Son premier soin sera de dégager le général Lauriston. Il partira vingt-quatre heures au plus tard après en avoir reçu l'ordre, afin d'être rendu à Zara le plus tôt possible. J'ai vu avec peine que le général Molitor n'a fait aucune des choses que j'avais ordonnées. Faites-moi connaître pourquoi, au lieu de réunir 4,000 hommes sur la Narenta pour soutenir le général Lauriston, il a laissé ses troupes disséminées. Quel que soit le nombre des malades dans mes troupes qui sont en Dalmatie, je ne puis concevoir que le 8e d'infanterie légère, les 5e, 23e, 79e et 81e régiments d'infanterie de ligne, ayant ensemble un effectif de plus de 15,000 hommes en Dalmatie, ne puissent pas offrir 8 à 9,000 hommes en ligne. Indépendamment de ces forces, le général Marmont aura avec lui les deux bataillons du 18e régiment d'infanterie légère, le bataillon brescian, celui de ma Garde italienne et le 60e régiment de ligne. Il suffit de tenir en Istrie le 13e régiment. Cependant il est important de ne pas envoyer en Dalmatie les quatre bataillons du 60e, mais seulement ses deux premiers, complétés à raison de 1,000 hommes par bataillon ; les cadres des 3e et 4e bataillons pourront rester où ils sont, afin de rassembler tout ce qui sortira de l'hôpital et les conscrits. Laissez le général Marmonl maître d'emmener quatre autres bataillons de sa division, en ayant soin qu'ils soient pris parmi les premiers bataillons des corps et complétés à raison de : 1,000 hommes chacun. Cependant mon intention est que, si, au moment où ces corps seront arrivés à mi-chemin de leur destination, on était instruit que Raguse a été dégagée, le général Marmont renvoie ce qui serait inutile, pour ne pas avoir trop de troupes en Dalmatie" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 60 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10461 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12443).

Le 9 juillet 1806, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, j'ai nommé le général Marmont commandant de mon armée de Dalmatie. Il sera sans doute parti pour Zara. Il est bien nécessaire que les 3e et 4e bataillons du 60e, le 3e du 18e d'infanterie légère, et les 3es et 4es bataillons des régiments que le général Marmont aura emmenés, soient formés en une division de réserve, qui portera le nom de division de réserve de Dalmatie. Vous y réunirez les dépôts du 8e d'infanterie légère, des 5e, 23e, 79e et 81e de ligne. Tous ces détachements seront divisés en trois brigades à Padoue, Vicence et Trévise, sous les ordres des majors et sous l'inspection d'un général de brigade, qui s'occupera sans relâche de former et d'organiser ces dépôts, et de tout préparer pour l'arrivée des conscrits. Par ce moyen, vous pourrez exercer une grande surveillance sur l'administration et l'instruction de ces dépôts. Faites-y diriger tous les malades et tout ce qu'il y aurait en arrière appartenant à ces corps. Lorsque les circonstances le permettront, faites venir les cadres des 3es et 4es bataillons des 5e et 23e de ligne, et ceux du 8e léger et des 79e et 81e de ligne. Je n'ai pas besoin de vous faire sentir l'importance de ces mesures, car il faut tout préparer pour que ces huit ou neuf corps aient des moyens de se refaire des pertes qu'ils éprouveront par les maladies et par l'ennemi" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 65 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10474 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12458).

Le 12 juillet 1806, le Prince Eugène écrit, depuis Monza, au Général Marmont : "Je m'empresse de vous adresser, monsieur le général Marmont, avec une lettre de Sa Majesté, la copie d’un décret qui vous nomme général en chef de l'armée de Dalmatie. L'intention de Sa Majesté est que vous partiez vingt-quatre heures après la réception de sa lettre. Votre premier soin sera de dégager le général Lauriston. Vous vous ferez suivre par deux bons bataillons de guerre du 18e régiment d'infanterie légère, et, si vous le jugez convenable, par deux bataillons d'un autre régiment. Je dis si vous le jugez convenable, car vous allez avoir à Zara le 60e régiment, qui est porté à trois bataillons, mais qui, d'après les ordres de Sa Majesté, doit être réduit à deux bataillons de guerre, et les troisième et quatrième bataillons doivent être renvoyés en Istrie. Le troisième bataillon de dépôt du 18e régiment d'infanterie légère reviendra dans le Frioul. Vous emmènerez avec vous votre chef d'état-major, votre général d'artillerie, votre commissaire ordonnateur en chef. Il y a en Dalmatie un général du génie, mais vous ferez bien d'emmener le colonel qui commande en ce moment le génie du deuxième corps sous vos ordres, et deux officiers du génie. Vous pourrez emmener, si vous le jugez nécessaire, deux officiers supérieurs d'artillerie et quatre capitaines en second ; vous pouvez emmener une compagnie de canonniers au grand complet et six ou huit pièces de campagne. Je vous engage à les prendre des calibres de six, et obus de cinq pouces six lignes. Ce sont les calibres que vous trouverez en Dalmatie. Vous emmènerez vos différents chefs de service, et surtout ce qui concerne les hôpitaux et beaucoup d'infirmiers. Il faut que les troupes que vous emmènerez aient, s'il est possible, trois paires de souliers par homme ; le cuir et la toile manquent en Dalmatie. Sa Majesté désire que vous pressiez le plus possible ce mouvement. Vous allez donc avoir, en sus de ce que le général Molitor avait en Dalmatie, deux bons bataillons de guerre du 60e régiment, deux bataillons de guerre du 18e léger, un des chasseurs brescians, deux bataillons de la garde italienne, qui sont en marche, et enfin , si vous le jugez convenable, deux autres bataillons. Cependant l'intention bien formelle de Sa Majesté est que, lors de votre arrivée à Zara, si vous apprenez que Raguse a été dégagé par le général Molitor, alors vous devez renvoyer ces deux derniers bataillons. Vous verrez, d'après la copie des instructions que vous enverra l'état-major général, et que j'avais donnée par ordre de l'Empereur, que les deux bataillons de la garde et les chasseurs brescians sont destinés pour le corps d'armée du général Lauriston. Sa Majesté ne me dit pas que vous devez emmener des généraux, parce qu'elle sait qu'il y en a beaucoup en Dalmatie ; cependant vous pouvez emmener avec vous un général de division ou un général de brigade, suivant que vous le jugerez convenable. Sa Majesté ayant nommé le général Lauriston gouverneur de l'Albanie et de Raguse, et ne m'en parlant pas dans sa dernière lettre, il continue à ne pas faire partie de l'armée de Dalmatie. Cependant, pour le bien du service, il est indispensable que vous correspondiez ensemble.
Vous voudrez bien me faire envoyer, avant votre départ, par votre chef d'état-major, l'état de situation bien détaillé du corps d'armée que vous laissez dans le Frioul.
Le chef d'état-major général vous adressera la situation des troupes en Dalmatie
" (Mémoires de Marmont, tome 2, page 406).

Le 13 juillet 1806, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Il y a trois officiers du 18e léger détachés à l'état-major d'Utrecht. Donnez ordre qu'ils rejoignent sur-le-champ en Italie ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 439; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12487).

Marmont quitte son Corps d'armée, vers le 15 juillet. Il s'embarque pour Zara, emmenant avec lui deux Bataillons du 18e Régiment d'infanterie légère, son Chef d'état-major Vignolle, le Général d'artillerie Tirlet et le Commissaire-ordonnateur en chef (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 251). Le 11e et le 35e de Ligne suivent.

Marmont raconte : "L'Empereur, dans son impatience et son inquiétude, me donna l'ordre de partir du Frioul pour la Dalmatie, dont il organisa les troupes en armée. Il m'autorisa à emmener avec moi trois régiments d'infanterie à mon choix ; je pris le 18e, le 11e et le 35e de ligne, trois corps d'Utrecht.
Les ordres de l'Empereur m'étant parvenus le 14 juillet, j'étais en route le 15 au soir. Une compagnie de voltigeurs, embarquée avec moi à Fiume, forma mon escorte, et j'arrivai à Zara aussi promptement que l'état de la mer le permit ...
" (Mémoires de Marmont, tome 2, pages 381).

Après la délivrance de Raguse, le Général Marmont prend le commandement de l'Armée de Dalmatie et s'occupe de l'urgence : réorganiser son armée qu'il trouve dans un état sanitaire déplorable. De nouveaux régiments y ont été affectés et sont arrivés avec lui, dont le 18e Léger. Ses deux premiers bataillons, à l'effectif de 63 officiers et 1900 hommes, font partie de la division Boudet, brigade Soyez.

Le 28 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils
... Ne réunissez à Cattaro que le moins possible des 5e et 23e ; mais placez-y les 8e et 18e d'infanterie légère et le 11e de ligne, ce qui formera six bataillons qui doivent faire 5,000 hommes ; et, pour compléter 6,000 hommes, ajoutez-y le 60e ...
Après que les grandes chaleurs seront passées et que le général Marmont aura rassemblé tous ses moyens et organisé ses forces, avec 12,000 hommes il tombera sur les Monténégrins pour leur rendre les barbaries qu'ils ont faites ; il tâchera de prendre l'évêque ; et, en attendant, il dissimulera autant qu'il pourra. Tant que ces brigands n'auront pas reçu une bonne leçon, ils seront toujours prêts à se déclarer contre nous. Le général Marmont peut employer le général Molitor, le général Guillet et les autres généraux à ces opérations. Il peut laisser pour la garde de la Dalmatie le 81e.
Ainsi le général Marmont a sous ses ordres, en troupes italiennes, un bataillon de la Garde, un bataillon brescian et un autre bataillon ; ce qui, avec les canonniers italiens, ne fait pas loin de 2,400 hommes. Il a, en troupes françaises, les 5e, 23e et 79e, qui sont à Raguse et qui forment, à ce qu'il paraît, 4,500 hommes, le 81e, et les hôpitaux et détachements de ces régiments, qui doivent former un bon nombre de troupes. Il a enfin les 8e et 18e d'infanterie légère et les 11e et 60e de ligne ...
Faites-moi connaître où se trouvent ... les 3e bataillons des 8e et 18e légers, et si les ordres que j'ai donnés pour la formation des réserves en Dalmatie sont déjà exécutés ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 93 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10557 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12585).

Le lendemain, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... le 13e ... remplacera le 18e d'infanterie légère, ce qui complétera la division Boudet ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 98 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12599).

Molitor tient la Dalmatie, Lauriston : Raguse et son territoire et Marmont supervise le tout. Les troupes de l'Armée de Dalmatie vont se répartir dans les places fortes du territoire.

Le 2 août 1806, le Prince Eugène écrit, depuis Monza, au Général Marmont : "Je reçois, monsieur le général en chef Marmont, plusieurs lettres de Sa Majesté. Je transcris littéralement tout ce qui vous concerne :
« Mon intention n'est pas qu'on évacue Raguse. Écrivez au général Marmont qu'il en fasse fortifier les hauteurs ; qu'il organise son gouvernement et laisse son commerce libre ; c'est dans ce sens que j'entends reconnaître son indépendance. Qu'il fasse arborer à Stagno un drapeau italien ; c'est un point qui dépend aujourd'hui de la Dalmatie. Donnez-lui l'ordre de faire construire sur les tours de Raguse les batteries nécessaires et de faire construire au fort de Santa-Croce une redoute en maçonnerie fermée. Il faut également construire dans l'ile de Calamata un fort ou redoute. Les Anglais peuvent s'y présenter : il faut être dans le cas de les y recevoir. Le général Marmont fera les dispositions qu'il croira nécessaires ; mais recommandez- lui de laisser les troisième et quatrième bataillons des 5e et 23e à Raguse ; car il est inutile de trainer loin de la France des corps sans soldats. Aussitôt qu'il le pourra, il renverra en Italie les cadres des troisième et quatrième bataillons. Si cela pouvait se faire avant l'arrivée des Anglais, ce serait un grand bien. Écrivez au général Marmont qu'il doit faire occuper les bouches de Cattaro par le général Lauriston, le général Delzons et deux autres généraux de brigade, par les troupes italiennes que j'ai envoyées et par des troupes françaises, de manière qu'il y ait aux bouches de Cattaro six ou sept mille hommes sous les armes. Ne réunissez à Cattaro que le moins possible des 5e et 23e régiments ; mais placez-y les 8e et 18e d'infanterie légère et le 11e de ligne, ce qui formera six bataillons qui doivent faire cinq mille hommes ; et, pour compléter six mille hommes, ajoutez-y le 60e régiment. Laissez les bataillons des 5e et 23e à Stagno et à Raguse, d'où ils pourront se porter sur Cattaro au premier événement. Après que les grandes chaleurs seront passées et que le général Marmont aura rassemblé tous ses moyens et organisé ses forces, avec douze mille hommes, il tombera sur les Monténégrins pour leur rendre les barbaries qu'ils ont faites. Il tâchera de prendre l'évêque, et, en attendant, il dissimulera autant qu'il pourra. Tant que ces brigands n'auront pas reçu une bonne leçon, ils seront toujours prêts à se déclarer contre nous. Le général Marmont peut employer le général Molitor, le général Guillet et ses autres généraux à cette opération. Il peut laisser pour la garde de la Dalmatie le 81e. Ainsi le général Marmont a sous ses ordres, en troupes italiennes, deux bataillons de la garde, un bataillon brescian et un autre bataillon qui y sera envoyé, ce qui, avec les canonniers italiens, ne fait pas loin de deux mille quatre cents hommes. Il a, en troupes françaises, les 5e, 23e et 79e, qui sont à Raguse, et qui forment, à ce qu'il parait, quatre mille cinq cents hommes ; le 81e et les hôpitaux et détachements de ces régiments, qui doivent former un bon nombre de troupes. Il a enfin les 8e et 18e d'infanterie légère, et les 11e et 60e de ligne. Je pense qu'il faut que le général Marmont, après avoir bien vu Zara, doit établir son quartier général à Spalatro, faire occuper la presqu'île de Sabioncello, et se mettre en possession de tous les forts des bouches de Cattaro. Il doit dissimuler avec l'évêque de Monténégro ; et, vers le 15 ou le 20 septembre, lorsque la saison aura fraîchi, qu'il aura bien pris ses précautions et endormi ses ennemis, il réunira douze à quinze mille hommes propres à la guerre des montagnes, avec quelques pièces sur affûts de traineaux, et écrasera les Monténégrins.
L'article du traité relatif à Raguse dit que j'en reconnais l’indépendance, mais non que je dois l'évacuer. Des quatre généraux de division qu'a le général Marmont, il placera Lauriston à Cattaro et Molitor à Raguse, et leur formera à (chacun une belle division. Il tiendra une réserve à Stagno, fera travailler aux retranchements de la presqu'île et au fort qui doit défendre Santa-Croce, ainsi qu'à la fortification du Vieux Raguse et à des redoutes sur les hauteurs de Raguse. Demandez les plans des ports et des pays de Raguse ».
Sa Majesté s'étant expliquée dans le plus grand détail, je me borne à vous recommander l'exécution de tous ses ordres, ci–dessus transcrits
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 73).

Le 18e Léger se rend d'abord à Clissa, et, le 15 août, le 1er bataillon est envoyé à Spalato (Split). L'effectif présent du Régiment est réduit à 1230 hommes par les maladies.

Le 4 septembre 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie des revues du général Charpentier qui sont très importantes. Vous verrez qu'un grand nombre d'hommes de l'armée de Dalmatie qui son aux dépôts à Vicence sont encore habillés en bourgeois. Depuis la revue passée par le général Schauenburg, il y a beaucoup de monde rentré des hôpitaux, hors d'état de service. J’attends avec quelque empressement la revue de ce général, pour savoir les corps qu’il a inspectés, le nombre d'hommes qu'il a proposés pour la retraite ou la réforme, s’ils sont partis, et si l'on a nommé à toutes les places vacantes. Vous verrez dans le livret de la revue des dépôts de l'armée de Dalmatie que les dépôts du 8e et 18e d’infanterie légère ... n'ont point leurs majors ; que sur huit régiments il manque quatre troisièmes chefs de bataillon, cinq quartiers-maîtres et cinq adjudants-majors aux dépôts. Écrivez au général Marmont pour lui faire sentir l’importance de renvoyer les cadres des 3es et 4es bataillons de ses régiments, les majors et les 3es et 4es chefs de bataillon aux dépôts en Italie puisque c'est là qu'on va confectionner l’habillement et habiller les corps. Si cependant, vu les circonstances où se trouve l’armée de Dalmatie, les officiers et les chefs ouvriers tardaient à arriver, vous vous entendrez avec le vice-roi pour la réception des draps que vous enverrez aux dépôts des régiments pour les confectionner et les distribuer aux conscrits à mesure qu'ils arriveront ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 623; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12863)

Le 8 septembre 1806, les 2 bataillons du 18e Léger et l'état-major sont réunis au Vieux-Raguse. Marmont apprend que les Russes, ayant reçu des renforts de Corfou, se trouvent en force à Castel Nuovo (Herceg Novi), aux portes de Cattaro. Il laisse à Raguse les blessés et malades et part avec 6000 hommes. Après une marche de nuit retardée par la pluie, les troupes françaises se trouvent au lever du jour à Gruda, à peu de distance de Debelibrieg, où l'on savait trouver les Russes.

- Combat de Debelibrieg (30 septembre 1806)

Là, Marmont, poursuivant des bandes de paysans qui ont commencé le feu dès l'aube, suit le flanc des coteaux et tourne les positions fortifiées des Russes. "Le général en chef, écrit le général Vignole, s'aperçut que les Russes avaient détaché quelques troupes dans la montagne pour couvrir leur droite, conjointement avcc les Monténégrins. Au moment où la fusillade s'engageait de ce côté, il ordonna l'attaque de la ligne ennemie qui était en face de lui.
Le 79e régiment, forrmé en colonne serrée, fut porté en avant, mais son déploiement fut géné par de nombreux obstacles et, en un instant, le régiment entier ne forma plus qu'une ligne de tirailleurs. Le général en chef s'en étant aperçu, s'y porta de sa personne, fit rallier le régiment et avancer en colonne le 23e d'infanterie et le 18e d'infanterie légère. Le 79e fut porté et mis en bataille sur la hauteur la plus rapprochée ; le 23e, en colonne serrée, reçut l'ordre de déboucher par la plaine, et le 79e, celui de protéger, par un feu de deux rangs bien suutenu, le mouvement offensif du 23e.
L'ennemi ayant envoyé en avant de sa droite beaucoup de tirailleurs qui inquiétaient la gauche du 79e, le général en chef ordonna de détacher 2 compagnies du 2e bataillon du 18e régiment pour les repousser, ce qui fut fait aussitôt.
Les Russes eurent au moins, dans cette affaire, 500 hommes blessés et 250 tués ; nous leur fîmes 200 prisonniers. Nous eûmes 25 tués et 130 blessés; la faiblesse de cette perte fut due à la vigueur de nos soldats et à la célérité de nos mouvements
".

Dans ses Mémoires, Marmont raconte : "... Deux heures après avoir reçu la nouvelle de la sortie des Russes, je me mis en marche. Je laissai au camp, devant Raguse-Vieux, les hommes malingres ou mal chaussés, et avec eux des officiers et sous-officiers, de manière à en faire une espèce de réserve. Les soldats déposèrent leurs effets, se chargèrent de vivres et de cartouches, et je me mis en route, dans la nuit du 29 au 30, avec cinq mille neuf cents baïonnettes. J'espérais avoir mon avant-garde au jour, en arrière d'un rassemblement de douze à quinze cents montagnards placés en deçà du pont de la Liouta. Une pluie survenue et la difficulté des chemins retardèrent mes colonnes, et le jour nous trouva encore à une lieue de l'ennemi. Lorsque nous fûmes en présence, je le fis attaquer par un bataillon de voltigeurs, commandé par le colonel Plauzonne, et composé des compagnies des troisième et quatrième bataillons, des 5e, 23e et 79e régiments, et soutenu par un bataillon de grenadiers des mêmes régiments, conduit par le général Lauriston. Le 79e resta en réserve. L'ennemi ne tint pas, et se retira sur de plus grandes hauteurs. Nous l'y joignîmes, et nous découvrîmes distinctement la ligne russe, établie sur le col de Débilibrick.
Je réunis les deux bataillons d'élite sous les ordres du général Lauriston, et lui ordonnai de suivre le plateau situé au dehors des grandes crêtes, de chasser deux ou trois mille paysans qui y occupaient une position assez forte, et de tourner ainsi celle des Russes. Je le fis soutenir par le 11e régiment, sous les ordres du général Aubrée. J'ordonnai au 79e d'attaquer de front, et je gardai en réserve le 23e, sous les ordres du général Delzons, et deux bataillons de la garde royale italienne, sous les ordres du général Lecchi. Le 18e régiment d’infanterie légère, lancé d'abord sur les montagnes, fut rappelé pour suivre le mouvement, devenir réserve et prendre part au combat du lendemain.
Les troupes se mettaient en mouvement lorsque les Russes disparurent. Les paysans, forcés dans leur position, laissèrent soixante hommes sur la place, et se retirèrent sur une dernière position, plus forte et plus élevée, que nous ne pûmes attaquer faute de jour. Un de mes aides de camp, le capitaine Gayet, qui servait depuis longtemps avec moi, périt malheureusement ce jour-là, en se rendant à une colonne pour y porter des ordres ; il tomba entre les mains des Monténégrins, qui lui coupèrent la tête. Je le regrettai beaucoup ...
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 13).

Le lendemain 1er Octobre 1806, Marmont se dirige vers Castel-Nuovo. Les hauteurs sont enlevées par les troupes d'élite, la colonne qui avançait par la vallée débouche et arrive sur une ligne de 4000 russes rangés en bataille. Au corps à corps avec des Russes bien supérieurs en nombre, les régiments français font des miracles, notamment les tirailleurs du 79e et les hommes du 18e Léger. Les russes sont obligés d'évacuer la place de Castel-Nuovo et de réembarquer.

"Il était 8 heures du matin lorsque la bataille a commencé, et il est 2 heures de l'après-midi ; nous sommes en position sur toutes les hauteurs qui forment le bassin de Castel-Nuovo et domine sa rade ; un grand nombre de soldats russes, pressés dans leur retraite, se sont jetés à la mer pour rejoindre leurs vaisseaux et se sont noyés ; d'autres, n'étant point recueillis par les embarcations des vaisseaux, qui craignaient le feu que faisait sur elles le 18e Régiment léger (malgré celui des vaisseaux), sont revenus à terre et ont été faits prisonniers ; des voltigeurs de ce régiment se sont jetés à la nage, et ont ramené à terre des soldats russes qui regagnaient les vaisseaux, également à la nage. Si Castel-Nuovo se fût trouvé plus éloigné d'une demi-lieue, il n'y serait rentré aucun Russe. Le 18e Régiment, après les avoir poursuivis jusque sous les murs de la place, malgré le feu continuel des vaisseaux de l'escadre, a pris position à l'entrée des faubourgs de Castel-Nuovo." (Rapport du général de division Vignolle, chef de l'état-major général de l'armée de Dalmatie).

Dans ses Mémoires, Marmont raconte : "... Le lendemain, 1er octobre, l'ennemi avait disparu de la position où il s'était retiré la veille au soir ; le 11e l'occupa. Le régiment d'élite suivit la dernière crête et arriva au sommet de la montagne, sur la croupe de laquelle Castelnuovo est bâti, tandis que le 79e régiment, soutenu par le 23e, celui-ci par le 18e léger, et ce dernier par la garde italienne, débouchait dans la vallée. Le régiment d'élite avait á combattre une nuée de paysans précédant un bataillon russe. L'attaque des voltigeurs n'ayant pas réussi, le bataillon de grenadiers marcha, ayant à sa tête le général Launay, et enleva la position. Le 11e, marchant dans un étage inférieur, eut à combattre deux bataillons russes et une grosse troupe de paysans. Il les aborda franchement ; un combat à la baïonnette s'engagea, et plus de cent Russes et cent cinquante paysans y périrent. Les Russes se retirèrent avec précipitation sur le gros de leurs troupes, qui se trouvaient dans la plaine.
Pendant les événements de la gauche, la tête du 79e régiment était arrivée à l'entrée du bassin de Castelnuovo. La vallée, d'abord étroite, s'élargit tout à coup. C'est là que plus de quatre mille Russes nous attendaient en bataille. Il était impossible de prendre une formation régulière sans combattre : il fallait gagner un peu d'espace. Le 79e, après s'être réuni, autant que le terrain pouvait le permettre, se précipita sur la ligne russe et la fit rétrograder en partie. Ce régiment entier se trouva en tirailleurs, mais le courage des soldats suppléait à l'empire de la discipline et d'une bonne formation ; il tenait ferme contre un nombre très-supérieur, tandis que le 23e, à la tête duquel marchait le général Delzons, approchait. Quand la tête eut débouché, je chargeai le général Lauriston de rallier le 79e, et de le porter sur les hauteurs à gauche, pour couvrir le flanc du 23e, et empêcher les deux bataillons russes, qui descendaient la montagne et n'avaient pu être suivis à cause de la difficulté du terrain, de les occuper. Un feu très-vif de ce régiment prépara la charge ordonnée au 23e, et exécutée aussitôt qu'il eut été formé en colonnes par sections. Les bataillons prenant leur distance en marchant, cette charge, conduite avec vigueur par le général Delzons, avait pour but de couper la droite de l'ennemi et de tourner son centre. La première position emportée, la droite des Russes se retira, homme par homme, dans les montagnes en arrière. Le centre se replia d'abord sur une hauteur, immédiatement après attaquée et enlevée, et enfin sur une troisième, où il tint ferme. La gauche et une réserve s'y rallièrent. Pendant ce combat, le 18e d'infanterie légère, sous les ordres du général Soyez, avait débouché et s'était formé en colonnes. Je lui ordonnai de passer à la gauche du 23e et de marcher droit sur Castelnuovo pour tourner l'ennemi, tandis que le 23e ferait une nouvelle attaque, et je gardai en réserve le 79e et la garde. Ces mouvements s'exécutèrent aussitôt ; mais, soit que l'ennemi sentit son danger imminent, soit que l'attaque du 23e eût été trop vive, il se replia en toute hâte, et le 18e ne put atteindre que la queue de sa colonne, au lieu de tomber sur son flanc, comme je l'avais espéré, et de le couper en grande partie. Quinze cents hommes seraient tombés en notre pouvoir, si un défilé à passer n'eût retardé la marche du 18e de dix minutes environ. Il arriva cependant encore à temps pour écraser par son feu la colonne russe, mise en fuite et cherchant son refuge, partie dans la mer et sur les canots de l'escadre envoyés pour la recueillir, et partie dans la plaine protégée par le feu du fort espagnol. Un quart d'heure après, il ne restait pas un seul Russe hors de l'enceinte de Castelnuovo, et les paysans armés avaient disparu. Le feu des vaisseaux et du fort soutint l'embarquement des troupes russes, mais sans nous faire souffrir.
Depuis six mois, les Bocquais, excités par les Russes, n'avaient pas cessé de nous insulter. Pendant la suspension des hostilités, ils avaient attaqué nos avant-postes. J'avais fait tous mes efforts pour les rappeler à leur devoir et leur faire sentir leur véritable intérêt. Ils n'en avaient tenu compte ; ils croyaient mes démarches inspirées par la crainte. Les Grecs, sujets turcs du voisinage, s'étaient joints à eux. J'avais porté mes plaintes au pacha de Trebigne ; il m'avait répondu qu'il abandonnait les belles à ma vengeance. Je me décidai à faire un exemple sévère.
Je donnai l'ordre de brûler plusieurs villages et tous les faubourgs de Castelnuovo : c'était punir la rébellion dans son foyer même, et, le lendemain, cet ordre fut exécuté. Je fis épargner la maison d'un habitant qui avait, quelques mois auparavant, sauvé la vie à un Français. On y plaça un écriteau pour faire connaître le motif de cette exception. Le 2 octobre, au moment où je faisais incendier les beaux faubourgs de Castelnuovo, malgré le feu de la flotte ennemie, mille à douze cents paysans et quelques Russes vinrent attaquer les postes de ma gauche, les surprirent et les obligèrent à se replier. Le nombre des ennemis augmentant, je dus y faire marcher des troupes. J'employai dans cette circonstance la garde italienne, désespérée de n'avoir pas combattu la veille. Soutenue par un bataillon du 79e et quelques autres détachements, l’ennemi fut chassé de toutes parts, laissant deux cents morts sur la place, et tout rentra dans le silence. Ainsi l'ennemi, qui comptait mettre à feu et à sang Raguse et la Dalmatie, n'avait pas pu défendre son territoire et ses propres foyers.
On peut évaluer la perte de l'ennemi, dans ces trois affaires, pour les Russes, à trois cent cinquante hommes tués et six à sept cents blessés ; nous leur fîmes, en outre, deux cent onze prisonniers. Les paysans perdirent quatre cents hommes tués et plus de huit cents blessés. Nous eûmes vingt-cinq hommes tués et cent trente blessés. La faiblesse de cette perte fut due à la vigueur de nos attaques et à la célérité de nos mouvements.
J'avais atteint mon but et montré à ces peuples barbares ma supériorité sur les Russes. Je me retirai le 3, en plein jour, à la vue de l'ennemi. Rentré à Raguse-Vieux, mes troupes reprirent le camp qu'elles avaient quitté cinq jours auparavant. La terreur des ennemis était telle, que pas un paysan n'osa me suivre. Les troupes revinrent plus tard à Raguse et à Stagno, afin d'accélérer les travaux de défense. Une brigade resta á Raguse-Vieux pour y protéger la flottille …
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 14).

Le 3 octobre 1806, les troupes reprennent leur camp près du Vieux-Raguse, et s'emploient à mettre la ville en état de défense.

Dans ses Mémoire, le Maréchal Marmont raconte : "... Je donnai des instructions détaillées au général Lauriston pour tous les cas qu'il me fut possible de prévoir ; je fixai les limites de son arrondissement jusques et y compris Stagno, Curzola et Sabioncello, et je lui laissai trois beaux régiments formant quatre mille cinq cents hommes, les 23e, 60e et 79e. Je me mis en route le 1er novembre, après m'être fait devancer par les autres troupes, composées des 5e et 11e de ligne, 18e léger, et de la garde italienne. J’inspectai en passant les travaux de Stagno, ainsi que ceux de Curzola, et je me rendis à Spalatro, point central où j'établis mon quartier général ..." (Mémoires de Marmont, tome 3, page 22).

Cattaro ne sera rendu définitivement que plusieurs mois plus tard, après la paix de Tilsitt (8 Juillet 1807) le 15 Août 1807.

Au commencement de l'hiver de 1806, la situation du régiment présente 214 hommes en convalescence à Castel-Vecchio, 10 officiers et 436 hommes à l'hôpital. "Ce mauvais état sanitaire provenait de la mauvaise administration ; le pain était fait avec des blés gâtés ; les hôpitaux, peu nombreux, étaient dans le plus grand abandon"
"Le transport des vivres est devenu si difficile et entraîne tant d'inconvénients, que le général en chef prend le parti de mettre seize mulets ou chevaux à la disposition de chaque régiment. On reçoit pour leur nourriture le fourrage des magasins, et, lorsqu'il n'y en a point, les corps l'achètent et le prix de chaque ration leur est remboursé.
Des soldats sont désignés, dans chaque régiment, pour en avoir soin, et ils doivent recevoir pour leur peine une haute-paye qui leur sera comptée tous les mois.
" (Extrait des états de situation).

Au mois de novembre 1806, le 18e Léger est placé à Sebenico, où il se repose dans de bons cantonnements. Le Régiment passa ainsi l'hiver et, grâce aux mesures prises pour assurer une bonne nourriture et éviter les maladies épidémiques, en multipliant les hôpitaux et les maisons de convalescence, l'état sanitaire s'améliora rapidement.

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "Je plaçai mes troupes de la manière suivante : le 81e régiment à Zara, le 18e léger à Sebenico, le 5e à Trau et Castelli, le 11e à Klissa et Spalatro, la garde à Spalatro, et le 8e léger à Macarsca ; enfin, à Signe, ma cavalerie, composée de trois cent cinquante chevaux du 24e chasseurs, montés sur de petits chevaux bosniaques, cavalerie qui me rendit de grands services.
Je pouvais ainsi, en moins de deux journées, rassembler mes troupes, les porter dans toutes les directions, et elles étaient établies convenablement pour leur santé et leur bien-être. Une fois cantonnés et reposés, ces corps reprirent leur instruction, et, en peu de temps, redevinrent, les 18e et 11e, ce qu'ils avaient été, c'est-à-dire aussi beaux que jamais ; et les autres, se piquant d'honneur, furent bientôt dignes de leur être comparés. Nous passâmes l'hiver dans cette position
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 24).

Le 25 décembre 1806, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "Sire, je reçois la lettre que Votre Majesté m'a fait l’honneur de m’écrire le 11 décembre relativement à l'avis à faire donner au général Marmont des dispositions que j'ai faites, et pour que, de son côté, il puisse, quinze jours après qu'il en aura été prévenu, avoir son corps réuni aux environs de Zara, mais pas plus tôt. Lorsque Votre Majesté m'a fait l'honneur de m'adresser ses instructions, elle m'a chargé d'instruire le général Marmont de ce qu'il aurait à faire en cas d'événement, et d'avoir un chiffre pour la correspondance avec ce général et le général Lauriston. C'est de cette manière que j'ai prévenu le général Marmont de ce qu'il doit faire. Il m'a écrit dernièrement en chiffres pour me faire connaître ses dispositions, et j'en ai rendu compte à Votre Majesté en date d'Udine. Le général Marmont a 7 à 8,000 hommes disponibles et qui, dans ce moment, sont cantonnés dans les meilleurs endroits de la Dalmatie, à 2, 3 et 4 journées de Zara. Les corps disponibles sont les 8e et 18e d'infanterie légère, les 11e et 60e d'infanterie de ligne, 2 escadrons de chasseurs, 1 compagnie d'artflleric et la garde royale. Il laisse dans l'État de Raguse, sous les ordres du général Lauriston, les 23e et 79e de ligne ; le 81e est placé à Spalatro et les îles, et le 5e est à Zara. Je n'ai pas fait part au général Marmont de mes dispositions ; il sait seulement que, si Votre Majesté l'ordonne, l'armée d'Italie passera l'Isonzo, et qu'alors il prendra part à ce mouvement en se portant sur la Croatie, suivant les ordres et instructions que Votre Majeslé lui fera parvenir quinze jours d'avance. J'aurai l'honneur d'observer à Votre Majesté que si le général Marmont fait un mouvement hors de la Dalmatie, il sera nécessaire de désigner le général qui devra le remplacer ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 231).

Pendant ce temps, le 3e bataillon, resté en Hollande au moment du départ des deux premiers bataillons, part, avec le dépôt, pour l'Italie au avril 1806, arrive à Conegliano le 4 juin, et se rend, en août, à Venise.

Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "… En faisant part de ces dispositions au conseiller d'état Lacuée, pour lui seul, vous lui ferez connaître qu'il faut qu'il envoie assez de conscrits en Italie ... pour que le 18e léger et les 5e, 11e, 23e, 60e, 79e, et 81e de ligne, formant 13 bataillons, aient leur grand complet de 140 hommes par compagnie, de sorte que, indépendamment de ce qui est en Dalmatie et en Allemagne, ces 13 bataillons puissent former une division à l'effectif de 20,000 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).

Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Infanterie légère
Numéros des Régiments, et noms des Colonels
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres
Numéro des Bataillons
Emplacement, et conscription de l'an 1807
Division Militaire
18e Cazeaux

Luchaire
Dargence
Magand
Belair
Bergoeing

Major
1er
2e
3e
Quartier-maître


A Scardona
A Sebenico
A Venise
Conscrits de la Drôme


Armée de Dalmatie
Armée de Dalmatie
Italie

Le 18 avril 1807, Eugène écrit, depuis Padoue, à Napoléon : "… La division Clausel, qui a beaucoup gagné depuis sa réunion, va être augmentée par un bataillon de 800 hommes du 8e d'infanterie légère et par un autre de même force du 18e d'infanterie légère ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 298).

Le 6 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Prince Eugènre, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils ... Vous pouvez et vous devez considérablement augmenter la division Duhesme. Les 8e, 18e et 3e légers pourraient fournir chacun un petit bataillon de six compagnies, formant un effectif de 720 hommes ; le 81e pourrait fournir dans la même proportion. Les dépôts du royaume de Naples qui vous fournissent deux compagnies pourraient vous en fournir quatre ; ceux qui vous en fournissent quatre pourraient vous en fournir six ; et par ce moyen vous pourrez augmenter cette division jusqu'à 8 ou 10,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 307 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12543 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15550).

Marmont, les Russes étant occupés à une guerre contre la Turquie, décide de créer dans la Dalmatie un réseau de routes qui faciliteraient les mouvements de ses troupes. Les fantassins deviennent donc soldats du Génie. Le 18e Léger travaille dans les deux directions de Scardonna et de Dernitz, du commencement de juillet au 1er novembre 1807.

Le 5 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je reçois la lettre par laquelle vous m'instruisez que vous allez passer la revue de la division Clauzel, afin de la porter à 5 000 hommes. Mon intention serait que cette division fût portée à 9 ou 10 000 hommes. En effet, les huit régiments français qui sont en Dalmatie ont un présent sous les armes de [ ... ] 000 hommes et forment seize bataillons. La division Clauzel a, selon le dernier état du 15 août, 4540 hommes et le dépôt des huit régiments se compose de 5 000 hommes. La division Duhesme a 1 000 hommes, appartenant à cinq de ces régiments. Je pense donc qu'il faut ainsi organiser la division Clauzel, savoir :
8e légère six compagnies de 200 hommes chacune 1200 hommes
Nota : Il ne restera plus au dépôt que les 6e, 7e et 8e compagnies.
Les grenadiers et voltigeurs feront partie des six compagnies qui marchent.
18e légère (même composition) 1 200
... La division serait donc composée de deux bataillons de six compagnies chacune, formant 2 400 hommes ; de cinq bataillons de sept compagnies chacune, 7 000 ; et d'un bataillon de trois compagnies, 600 hommes. Total, 10 000 hommes.
Vous enverrez aussi 300 Brescians et 300 hommes de la garde royale, pour marcher avec la division Clauzel, de manière que cette division marcherait forte de 10 à 11 000 hommes, ce qui, joint à l'armée française de Dalmatie, formerait plus de 25 000 hommes ; mais, il faut que ces hommes soient bien armés, bien équipés, et qu'ils aient déjà la meilleure instruction.
Si donc les 6 000 hommes qui sont aux dépôts ne vous paraissent pas suffisamment instruits et ne sont pas entièrement habillés au 1er octobre, selon l'ordre que j'en donnerai, pour aller renforcer le corps du général Marmont, vous ferez partir la division Clauzel dans la situation où elle se trouve actuellement, c'est-à-dire formant 5 000 hommes, mais organisée de manière qu'il n'y ait que trois compagnies par régiment à 200 hommes chaque compagnie. Vous en sentez l'importance ; il faut que ces compagnies, arrivant à leurs Corps en Dalmatie, puissent verser dans ces corps ce qu'ils ont au-dessus de 100 hommes. Dans ce cas, vous préparerez sur-le-champ trois autres compagnies que vous ferez partir un mois ou six semaines après, de sorte que jusqu'au 1er janvier vous ayez envoyé en Dalmatie les 10 000 hommes qui m'y paraissent nécessaires
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 398 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16293).

Le 16 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Eugène Napoléon, Vice-roi d'Italie : "Mon Fils, je reçois votre lettre du 11 à minuit. Je vois que la division Clauzel est composée de 5,482 hommes ; mais je ne vois pas de combien de compagnies chaque bataillon est composé. C'est à cela que vous devez porter votre principal soin. Je consens qu'il ne parte du 8e léger que 517 hommes ; mais je ne voudrais pas que ces 517 hommes formassent six compagnies, je voudrais qu'ils n'en formassent que trois. Même observation pour le 18e léger ... Au total, mon intention est que la division Clauzel soit toute composée de compagnies de 200 hommes, afin qu'elle puisse les incorporer en Dalmatie" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 409 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13165 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16389).

Le 1er octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 22 par laquelle vous me faites connaître que la division Clauzel est de plus de 5 500 hommes.
Je vois avec peine que vous n'avez pas exécuté l'ordre que je vous ai donné de réduire le nombre de compagnies de manière que les 752 hommes du 8e léger ne formassent que trois compagnies de 223 hommes chacune ; idem pour les 610 hommes du 18e ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 420 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16450).

Le 18e se réunit à Sebenico, et reçoit du dépôt des renforts importants, qui portent son effectif à 63 officiers et 1900 hommes.

Les travaux de route continuent pour les deux bataillons du Régiment pendant toute l'année 1808 à Sebenico, Scardonna et Dernitz.

Par décret du 18 février 1808, tous les régiments d'infanterie légère doivent être composés de 5 bataillons.

Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Armée de Dalmatie. — ... Les 8e et 18e d'infanterie légère, qui sont à Venise ... ne demandent aucune observation ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13594 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17261).

Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Il y a quelques imperfections dans le dernier projet. Le ... 8e, le 18e léger, le 22e léger sont des corps qui, bien qu'ayant leurs dépôts en Dauphiné, Provence, ont leurs régiments en Italie. Il ne faut donc pas comme vous avez fait leur donner des italiens.
Pour bien faire l'état, il faut des notes dans les colonnes indépendamment de l'emplacement des dépôts, y mettre l'emplacement des régiments d'aujourd'hui, afin que les conscrits après être restés 6 semaines au dépôt ne soient pas obligés de rétrograder pour rejoindre leurs bataillons de guerre.
Je voudrais d'ailleurs que vos états fussent classés par armée ; que le Dauphiné, la Savoie, la Provence, tout le Languedoc, l'Auvergne fournissent exclusivement ce qu'ils doivent fournir pour l'infanterie en Italie ...
Je voudrais donc avoir un projet plus systématisé ; nous changerions le recrutement, avant la conscription prochaine
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17312).

Les 4e et 5e Bataillons du 18e Léger sont donc formés à Venise en mars 1808.

Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie ...
2e division (Montrichard), général de brigade Soyer, 12 bataillons des 18e léger, 11e, 5e, 81e de ligne, à Zara et à Spalatro ...
7e division (Lauriston), général de brigade D'Azémar, 8 bataillons des 8e et 18e léger, 5e, 11e, 23e, 60e, 79e et 81e de ligne (dépôts), à Trévise et Padoue ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).

Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
... Le 18e id. de Venise à Grenoble ... Ces distances sont très considérables.
Mais tous ces régiments ont leurs bataillons de guerre en Dalmatie et leurs 4es bataillons sont tous réunis près de Venise où sont les emplacements de leurs dépôts.
Vous donnerez des ordres aux majors d'envoyer des nouveaux dépôts où se rendus des conscrits autant de conscrits non habillés que le régiment a d'effets d’habillement à l'ancien dépôt près de Venise. Ces hommes seront habillés là à leur arrivée et seront encadrés dans le 4e bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).

Le 5e part presque aussitôt pour se rendre à Grenoble.

Le 25 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Vous devez avoir reçu les instructions du ministre de la Guerre pour la nouvelle organisation de l’armée.
... Quatrièmes bataillons de l'armée de Dalmatie :
Les huit quatrièmes bataillons de l'armée de Dalmatie ont déjà leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs réunies à Trévise. Il faut compléter sans délai les 4es bataillons.
Ils ont au dépôt en Italie 3 800 hommes ; ils ont 2 900 présents à la division Souham, ce qui fait 6 700 hommes, qu'ils ont en Italie, mais ils ont beaucoup d'hommes dans la 72e division militaire. Les huit bataillons à 840 hommes forment 6 700 hommes.
Il est donc très urgent que vous défassiez ces 1er, 2e et 3e régiments d'élite qui sont sous les ordres de Souham, en laissant subsister les corps qui les composent, mais en en formant trois régiments provisoires à 4 bataillons. Le 1er sera composé d'un bataillon du 8e léger et d'un du 18e léger, ce qui fera un régiment d'infanterie légère fort de 1680 hommes à l'effectif ...
Formez-les sans délai ; vous le pouvez ; afin de défaire le chapitre intitulé : dépôts de Dalmatie, qui est inutile.
Tout cela doit être réuni ; vous renverrez en France l'inutile au complet des 4es bataillons.
Cette division sera très belle. Il me tarde de la voir formée afin que Souham ait le temps de la réunir et de la connaître ...
Ainsi, il faut mettre de l'ensemble dans l'armée d'Italie ...
La 4e division serait composée des 8 quatrièmes bataillons de l'armée de Dalmatie, de 4 bataillons du 13e de ligne, formant 8 000 hommes présents sous les armes, 500 aux hôpitaux ; total 8500 hommes, effectif ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 162 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18406). La 4e Division doit être commandée par le Général Souham, qui commandait précédemment la 5e.

Le 8 septembre 1808, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "... J'ose également proposer à Votre Majesté une mesure que je croirais excellente. L'armée d'Italie a une division à Trévise, composée de tous les 4es bataillons de l'armée de Dalmatie. Pour être bien en mesure au printemps prochain, on pourrait faire rentrer deux régiments de la Dalmatie à Trévise, comme par exemple le 18e léger et le 79e de ligne, et on enverrait de Trévise en Dalmatie tous les 4es bataillons des autres corps. Ce mouvement pourrait se faire pendant cet automne, et sans bruit. L'armée de Dalmatie trouverait son compte dans cette mesure, puisqu'elle y gagnerait ; l'armée d'Italie acquerrait deux bons régiments qui, réunis au 13e de ligne, feraient une superbe division ...
Je prie Votre Majesté de me pardonner ces diverses demandes. Elles ont toutes pour but le service de Votre Majesté, et lui prouvent combien je désire d'être bien en mesure de la servir activement
" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 217).

Le 13 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre ... au dépôt du 18e léger qui est à Grenoble ... d'envoyer tous les détachements qu’ils ont de disponibles, bien armés et bien équipés avec leurs officiers aux quatrièmes bataillons en Italie pour les porter au grand complet. Des états vous seront envoyés qui vous feront connaître ce que chaque dépôt fera partir, et pourquoi il n'en fait pas partir davantage. Ces détachements se mettront en marche à la fois au 1er octobre. ... Vous me ferez connaître l'augmentation qu’éprouvera l'armée d'Italie par ce renfort ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18898).

Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante : ... 9 quatrièmes bataillons de l'armée de Dalmatie
1er bataillon du 8e légère
1er bataillon du 18e idem
8e 2 bataillons
5e 1 bataillon
23e 1 bataillon
11e 1 bataillon
79e 1 bataillon
60e 1 bataillon
9 bataillons ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).

Le 26 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Aranda, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je désire que vous ordonniez les dispositions suivantes : ... Donnez l'ordre que les cadres des 3es bataillons du 8e et du 18e léger rejoignent leurs 4es bataillons à l'armée d'Italie ... il y aura en Italie quinze bataillons, savoir les 3es et 4es des 8e et 18e légers ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14513 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19392).

IV bis/ DES ELEMENTS EN ESPAGNE (1808)

Le 2 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée, à Bayonne : "... Vous donnerez l'ordre au commandant de la 7e division militaire de faire partir une compagnie de 140 hommes de chacun des 8e et 18e légers, et des 23e, 60e, 79e et 81e de ligne. Ces détachements se dirigeront sur Perpignan, et formeront un bataillon de six compagnies de 840 hommes. Ces troupes profiteront du Rhône pour arriver promptement à leur destination.
Vous appellerez le ... bataillon, ... 2e bataillon provisoire de Perpignan ...
" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14150 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18462).

Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Reille, son Aide de camp, à Bellegarde : "... Le 1er bataillon provisoire de Perpignan composé de six compagnies des 1er, 62e, 5e et 24e de ligne, et des 16e et 22e légers, formant 840 hommes, le 2e bataillon provisoire de Perpignan composé de six compagnies des 8e et 18e légers et des 23e, 60e, 79e et 81e de ligne, ces deux bataillons formant 1,600 hommes, doivent se trouver réunis du 20 au 22 à Perpignan. Ces deux bataillons arrivent de différents points. Chargez le commandant de la place de les former. Le major général a dû nommer les chefs de bataillon et adjudants-majors pour les commander ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18509).

V/ L'OFFENSIVE DE L'ARMEE DE DALMATIE EN 1809

Le 9 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Dejean, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le général Dejean, les habillements ne sont pas arrivés à Gênes, à Grenoble, ni à Chambéry, de sorte que les huit dépôts qui sont dans ces trois places qui offraient au 1er décembre 4 300 hommes et qui aujourd'hui doivent en contenir plus de 6000 n’offraient cependant que 500 hommes habillés et disponibles. Donnez des ordres aux majors et aux commandants de ces dépôts, et faites-leur connaître que je les rends responsables, si avant février tout ce qu'ils ont aux dépôts n'est point en état de partir. Le dépôt du 18e d'infanterie légère qui est à Grenoble a la bêtise d'alléguer qu'il manque d’ouvriers. Le 11e de ligne manque de draps, de même que les 23e, 60e, 79e et 81e. Prenez des mesures pour que ces 6000 hommes soient à l'armée dans le courant de janvier" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2643 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19746).

Le 10 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Je désirerais que les 8 dépôts de l'armée de Dalmatie qui sont dans la 7e division militaire réunissent à Chambéry 16 compagnies formant trois bataillons de marche. Le 1er sera composé d'une compagnie du 5e de ligne, d'une du 11e, d'une du 23e, d’une du 60e, d’une du 79e, d'une du 81e, d'une du 8e légère, et d'une du 18e légère. Ces huit compagnies se réuniront à Chambéry bien armées et bien habillées et seront prêtes à partir le 20 janvier de cette ville. Le 2e bataillon composé de la même manière sera prêt à partir le 10 frévrier et le 3e bataillon composé de la même manière le 20 février. Ce régiment de marche de l'armée de Dalmatie fera un renfort de [4 700] hommes pour les dépôts de de cette armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2652 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19766).

Le 14 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, vous enverrez de ma part l'ordre suivant au général Marmont … Si les Autrichiens portaient des forces considérables sur l'Isonzo et la Dalmatie, l'intention de l'Empereur est que son armée de la Dalmatie soit disposée de la manière suivante : Le quartier général à Zara avec toute l'artillerie de campagne, le 8e, le 18e d'infanterie légère, le 5e, le 11e et le 81e de ligne, les cavaliers et les vélites royaux, s'ils ne sont pas déjà passés en Italie, le 23e, le 60e et le 79e, formant, avec le peu de cavalerie qu'il y a, l'artillerie et les sapeurs, en tout 17,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 311 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14706 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19833).

Le 15 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "… Donnez ordre au général Mathieu Dumas de partir dans trois jours pour se rendre dans toute diligence [sic] dans la 8e division militaire ...
Le général Dumas ira ensuite dans la 7e division militaire, où il passera demain en revue le 5e, le 11e, le 23e, le 60e, le 79e, le 10e de ligne, le 8e et le 18e d'infanterie légère. Il y a là 5 à 600 conscrits qui sont nécessaires à l'armée d'Italie et pour compléter les 3es bataillons de Dalmatie qui se trouvent réunis aux environs de Venise. Il vérifiera ce qui peut empêcher que ces conscrits ne soient habillés et en état de partir. Je désire que le général Dumas les mette en route avant le 15 février et qu'ils puissent être réunis à leurs bataillons avant le 1er mars ; il lèvera toutes les difficultés.
... Le général Dumas, lorsque sa mission sera finie, viendra me présenter l'ensemble de ses opérations dans l'endroit où je serai. Mais il est nécessaire que lorsqu'il passera en revue un régiment, il en adresse sur-le-champ un rapport particulier au ministre de la Guerre et lui fasse connaître ce qu'il y a à faire pour activer l'armement et l'habillement. Il devra faire de son côté tout ce qu'il pourra auprès du major et des préfets pour donner à ces opérations toute l'activité convenable
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19840).

Le 27 janvier 1809, le Prince Eugène écrit, depuis Milan, au Général Marmont : "Je m'empresse de vous annoncer, monsieur le général Marmont, que les affaires d'Espagne sont terminées. Sa Majesté va se rendre bientôt à Paris, et sa garde ainsi qu'une partie de ses troupes rétrogradent déjà en ce moment. Je vous envoie les derniers journaux et les bulletins.
L'Empereur m'écrit de son quartier général de Valladolid, en date du 14 janvier, et me charge de vous envoyer les instructions suivantes : « La maison d'Autriche fait des mouvements. Le parti de l'impératrice paraît vouloir la guerre ; nous sommes toujours au mieux avec la Russie, qui, probablement, ferait cause commune avec nous.
Si les Autrichiens portaient des forces considérables entre l'Isonzo et la Dalmatie, l'intention de Sa Majesté est que son armée de Dalmatie soit disposée de la manière suivante :
Le quartier général à Zara avec toute l'artillerie de campagne. Les 8e et 18e d'infanterie légère, les 5e et 11e de ligne pour la première division ; les 23e, 60e, 79e, 81e pour la deuxième division, formant, avec les escadrons de cavalerie, l'artillerie et les sapeurs, un total de dix-sept mille hommes.
Les dispositions pour le reste de la Dalmatie et de l'Albanie seront les suivantes :
Tous les hôpitaux, que l'armée peut avoir, concentrés à Zara. On laisserait à Cattaro deux officiers du génie, une escouade de quinze sapeurs, une compagnie d'artillerie italienne, une compagnie d'artillerie française, le premier bataillon du 3e léger italien, qui va être porté à huit cent quarante hommes par les renforts qu'on va lui envoyer par mer, et les chasseurs d'Orient, ce qui fait environ douze cents hommes. Un général de brigade commandera à Cattaro. Il devra former un bataillon de Bocquais des plus fidèles pour aider à la défense du pays.
On laisserait à Raguse un général de brigade, une compagnie d'artillerie française, une compagnie d'artillerie italienne, un bataillon français, le quatrième bataillon du régiment dalmate, deux officiers du génie, et une escouade de quinze sapeurs, ce qui fera à Raguse un total de quatorze à quinze cents hommes.
Il suffira de laisser à Castelnuovo deux cents hommes pour la défense du fort. Il faut s'occuper avec soin d'approvisionner ce fort, Cattaro et Raguse pour six ou huit mois de vivres. Il faudra y réunir également les poudres, boulets et munitions en quantité suffisante pour la défense de ces places pendant le même temps.
Avec le reste de votre armée, c'est-à-dire avec plus de seize mille hommes, vous prendrez position sur la frontière pour obliger les Autrichiens à vous opposer d'égales forces, et vous manœuvrerez de manière à opérer votre jonction avec l'armée d'Italie.
En cas d'échec, vous vous retirerez sur le camp retranché de Zara, derrière lequel vous devez pouvoir tenir un an. Il faut donc, à cet effet, réunir dans cette place une quantité considérable de biscuit, farines, bois, etc., et la munir de poudres, boulets, et tout ce qui sera nécessaire à sa défense.
Dans le cas contraire, c'est-à-dire dans celui de l'offensive, vous devriez laisser à Zara une compagnie de chacun de vos régiments, composée des hommes malingres et éclopés, mais commandés par de bons officiers ; vous laisseriez en outre un régiment pour la garnison de Zara, et, avec le reste, vous prendriez part aux opérations de la campagne. Bien entendu que ce régiment assisterait aux batailles qui seraient données avant la jonction, laquelle une fois opérée, ce régiment rétrograderait pour venir assurer la défense de Zara et de la province.
Vous laisseriez dès le commencement, à Zara, trois compagnies d'artillerie, un officier supérieur avec quatre officiers du génie, et une compagnie de sapeurs. L'officier général qui resterait en Dalmatie doit organiser, de son côté, un bataillon composé de gens du pays les plus fidèles. L'instruction à donner aux commandants de Zara, Cattaro et de Raguse doit être de défendre le pays autant que possible, mais de se restreindre à la défense des places du moment qu'il y aurait un débarquement et que l'ennemi se présenterait trop en forces. Si les bouches de Cattaro, Raguse et Zara étaient bloquées, ils devraient correspondre avec Ancône et Venise par mer, et ils pourraient être assurés qu'avant huit mois ils seraient dégagés. Il est donc indispensable de munir ces places de poudres, boulets, biscuits, farines et autres approvisionnements. L'intention de Sa Majesté est que les troupes ne soient pas disséminées : elles ne doivent occuper que la pointe de Cattaro, Castelnuovo, Raguse et Zara. Dans le cas où l'armée de Dalmatie se porterait en Allemagne, il faut préparer des mines pour faire sauter les châteaux fermés qu'il peut y avoir dans le pays, et qui donneraient de la peine à reprendre quand l'armée rentrera. Les gardes nationales seront suffisantes pour garder la côte pendant tout le temps que l'armée marchera contre l'ennemi, dont les forces, occupées ailleurs, ne pourront d'ailleurs rien tenter de ce côté.
Ceci est une instruction générale qui doit servir dans tous les temps, quand vous ne recevriez point d'ordre toutes les fois que les courriers seraient interceptés, et que vous verriez les Autrichiens se mettre en hostilité, chose cependant qu'on a peine à croire. Sa Majesté a vu, par vos derniers états, qu'il y a à Raguse et Cattaro quatorze mille quintaux de blé, ce qui fait des vivres pour quatre mille hommes pendant plus d'un an. Cet approvisionnement est suffisant. Celui de Spalatro et de Sebenico serait porté sur Zara, ce qui ferait cinq mille quintaux à Zara, c'est-à-dire pour cinq mille hommes pendant cent jours, plus le biscuit, qui rendrait cet approvisionnement suffisant ; mais il faut avoir soin que ce blé soit converti en farine, afin de n'éprouver aucun embarras ni obstacle dans les derniers moments. A tout événement, ce serait une bonne opération de réunir à Zara dix mille quintaux de blé, en faisant en sorte cependant que les fournisseurs soient chargés de la conservation, et que cela ne se garde pas
" Mémoires de Marmont, tome 3, page 189).

Le 13 février 1809, au Palais des Tuileries, On soumet à l'Empereur un "Rapport fait par ordre de Sa Majesté sur la demande de la décoration de la Légion d'honneur présentée par M. Jardet, chef de bataillon au 18e régiment d'infanterie légère; "Accordé" répond Napoléon (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2773 - Non signée; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 18 janvier 1809 »).

Le 15 mars 1809, Napoléon donna l'ordre au général Marmont de se préparer à entrer en campagne dès que la guerre avec l'Autriche serait déclarée, pour faire diversion en faveur de l'armée d'Italie et menacer le flanc gauche de l'Armée autrichienne qui défendrait la ligne de l'Isonzo.

Le 17 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre que le dépôt du 1er régiment de ligne fasse partir avant la fin de mars, 60 hommes ; celui du 62e, 60 hommes ; celui du 22e légère, 300 hommes ; celui du 5e de ligne, 60 hommes ; celui du 18e légère, 60 hommes ; celui du 79e, 60 hommes ; celui du 81e, 200 hommes ; celui du 60e, 200 hommes ; celui du 8e légère, 200 hommes et celui du 23e de ligne, 200 hommes. Vous ordonnerez que ces détachements se réunissent ; ceux qui passent par le Mont-Cenis, à Chambéry, et s'y forment en bataillon de marche ; ceux aui vont par la corniche, à Gênes, et de là, marchent en ordre pour renforcer l'armée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2960 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20419).

Du 20 au 21 mars, toute l'armée de Dalmatie fut réunie sur le plateau au nord d'Ostrowetza, menaçant les débouchés de la Dalmatie en Croatie. Les 1er et 2e bataillons du 18e Léger faisaient partie de la 1ère division Montrichard, brigade Soyez. Marmont ne laissait en Dalmatie que le 60e, un bataillon d'infanterie italienne, un bataillon dalmate et tous ses invalides.

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "… à la fin de mars, je réunis, dans les environs de Zara, de Benkovatz et d'Obrovatz, l'armée prête à entrer en campagne. Sa force était de neuf mille cinq cents hommes d'infanterie, formés en deux divisions : première division commandée par le général Montrichard ; deuxième division, par le général Clausel, et composées des régiments suivants : 8e et 18e d'infanterie légère, 5e, 11e, 23e, 79e, 81e d'infanterie de ligne, quatre cents chevaux, douze pièces de canon ..." (Mémoires de Marmont, tome 3, page 133).

Le 1er avril, l'armée se porta en avant de Knin, et la brigade Soyez fut envoyée à Ervenick pour observer le débouché de la Haute-Zermanja (rivière de Croatie). Le 27, l'ennemi passa cette rivière à gué, et se présenta en forces devant la brigade.

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "La Zermagna sépare la Croatie de la Dalmatie. La grande route, qui traverse la Croatie, aboutit à la haute Zermagna. Par là seulement pouvait agir un corps d’armée. Mais, dans cette situation, tous les corps ennemis, qui étaient placés sur la basse Zermagna, étant maîtres de la franchir, menaçaient la communication de l'armée avec Zara. Afin de la couvrir, je donnai ordre de couler tous les bateaux de la partie inférieure de la rivière, et de rompre les ponts situés dans le reste de son cours.
J'envoyai de ce côté le général Soyez, avec sa brigade, tandis que la masse de mes troupes se portait en avant de Knin. L'ennemi, profitant des gués de la partie supérieure, se présenta en forces. Le général Soyez le repoussa ; mais, le voyant s'accroitre devant lui, il crut prudent de se rapprocher de moi. J'arrivai sur ces entrefaites à son secours avec une brigade. Je donnai l'ordre au colonel Cazeaux et au chef de bataillon Jardet, du 18e, de culbuter ce qu'ils avaient devant eux et de poursuivre l'ennemi jusque dans Obrovatz, l'épée dans les reins. Cet ordre ne fut que trop ponctuellement exécuté : tout céda, tout plia devant le bataillon commandé par Jardet ; quatre cents hommes furent tués, blessés ou pris. Mais cet officier s'étant précipité, avec la tête de son bataillon, jusque dans Obrovatz même, situé au pied de l'escarpement, le feu vif des Autrichiens, placés sur les rochers de la rive opposée, fut si meurtrier, que la queue du bataillon ne put pas suivre la tête. Celle-ci, mêlée avec les Croates, était descendue jusque dans la ville. Remonter en plein jour, c'était impossible à cette fraction de troupes. Comme la brigade placée en arrière n'attendait que le retour du bataillon pour avancer, Jardet crut bien faire de lui envoyer l'ordre de faire son mouvement sur-le-champ, tandis qu'il attendrait la nuit pour le rejoindre avec les soixante ou quatre-vingts hommes qu'il avait près de lui. Le bataillon arriva ; mais, après son départ, les Croates, dispersés dans les montagnes, revinrent et firent prisonniers Jardet et son détachement. Cet officier, de la plus haute distinction et fait pour arriver à tout, en qui j'avais une confiance sans bornes, me fut, heureusement, bientôt rendu par un échange. Je le pris près de moi : devenu mon premier aide de camp, il fut tué à la bataille de Lützen, quatre ans après ...
Le colonel Cazeaux , excellent officier, a été grièvement blessé au commencement de l'affaire ...
" (Mémoires du Maréchal Marmont, t. 3, page 137).

Cinq autres officiers avaient été blessés.

A la nouvelle de la perte de la bataille de Sacile (16 avril 1809) par l'armée d'Italie, le général Marmont suspendit son mouvement en avant, et se rapprocha de Zara. Le 15 Mai, l'armée se concentra à la jonction de la route de Zara à Knin avec la Zermanja. Là, elle fut approvisionnée en pain, biscuit et riz pour 8 jours, chaque soldat muni de 80 cartouches, pour seconder l'offensive reprise par l'armée d'Italie à la nouvelle des succès de l'armée d'Allemagne, à Ratisbonne.

La division Montrichard fut laissée, le 16, en observation devant le grand débouché de la Zermanja, tenant en échec, sur son front, l'ennemi posté au Mont Kitta, pendant que la division Clausel, arrivant sur le flanc gauche, le forçait à abandonner ses positions.

Le lendemain, 17, toute l'armée marcha sur Popina, où les Autrichiens avaient construit des retranchements, et où on croyait avoir une affaire générale ; mais l'ennemi n'avait pu s'y rallier, et on aperçut les débris de son armée en retraite sur Gradchatz et pris position à Gospich, où tout annonçait qu'il avait l'intention de résister. Le 20, on se remit en marche pour Gospich, et, le 21, de bonne heure, on arriva en vue de cette ville.

Dans son Rapport à l'Empereur, daté de Fiume le 29 mai 1809, le Général Marmont écrit : "Sire, j'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Majesté de l'entrée en campagne de votre armée de Dalmatie, de la défaite de l'armée ennemie au mont Kitta, de la prise du général Stoisevich, commandant en chef, et du combat de Grachaz. Je dois maintenant à votre Majesté le rapport des opérations qui ont suivi. L'artillerie et les vivres que j'attendais de Dalmatie m'ayant joint le 19, je me mis en marche le 20 pour Gospich. Le 21, de bonne heure, j'arrivai à la vue de Gospich. L'ennemi y était renforcé des colonnes d'Obrovatz et d'Évernich, qui étaient fortes de trois à quatre mille hommes, et qui ne s'étaient pas encore battues Il avait reçu de plus deux régiments du Banat, et avait fait réunir toute la population en armes. Ses forces étaient doubles des nôtres. La position de l'ennemi était belle. Gospich est situé à la réunion de quatre rivières, de manière que, de quelque côté que l'on se présente, il est nécessaire d'en passer deux. Ces rivières sont très encaissées ; on ne peut les passer que vis-à-vis les chaussées, et, dans cette saison, une seule d'elles est guéable. Je me décidai à ne pas attaquer de front Gospich, mais à tourner sa position, de manière à menacer la retraite de l'ennemi. Pour atteindre ce but, il fallait passer une des rivières à la portée du canon des batteries ennemies, établies de l'autre côté de la Licca, ou traverser des montagnes de pierres extrêmement âpres et difficiles, où les Croates auraient pu résister avec avantage. L'ennemi occupant la rive opposée de cette rivière, il fallait l'en chasser, afin de pouvoir rétablir le pont qu'il avait coupé. Deux compagnies de voltigeurs du 8e régiment, commandées par le capitaine Bourillon, ayant passé ce gué, remplirent cet objet, attendu que l'ennemi, comptant sur sa position, était peu en force. Elles occupèrent deux pitons qui touchaient la rivière.
A peine ce mouvement fut-il exécuté, que l'ennemi déboucha par le pont de Bilai et marcha sur la division Montrichard, qui suivait la division Clausel. Je donnai l'ordre immédiatement au général Clausel de faire passer au général Delzons, avec le 8e régiment d'infanterie légère, la petite rivière qui était devant nous, afin d'occuper les mamelons dont s'étaient emparés les voltigeurs, et de les défendre avec le plus d'opiniâtreté possible s'il y était attaqué. Je lui donnai également l'ordre de rapprocher un peu les autres régiments de la division, de manière à soutenir la division Montrichard, avec laquelle j'allais combattre l'ennemi, qui débouchait.
L'ennemi marcha à nous sur trois colonnes. J'eus bientôt disposé toute la division Montrichard, et, après être resté en position pour bien juger du projet de l'ennemi, je me décidai à faire attaquer la colonne du centre par le 18e régiment d'infanterie légère, à la tête duquel marchait le général Soyez, tandis que le 79e régiment, que commandait le colonel Godart, et avec lequel se trouvait le général Montrichard, contenait la droite de l'ennemi.
La charge du 18e régiment fut extrêmement brillante ; il est impossible d'aborder l'ennemi avec plus de confiance et d'audace que ne le fit ce brave régiment. L'ennemi fut culbuté, perdit cinq pièces de canon. Dans cette glorieuse charge, le général Soyez fut blessé d'une manière très-grave. Je fis soutenir immédiatement le 18e régiment par le 5e régiment, sous les ordres du colonel Plauzonne, qui marcha sur la colonne de gauche de l'ennemi et la fit replier.
L'ennemi, s'opiniâtrant, envoya de puissants renforts, qui exigèrent de notre côté de nouveaux efforts. Le 79e régiment, qui avait suivi la droite de l'ennemi, s'était réuni à notre centre en faisant le tour d'un monticule qui la séparait. Je plaçai en deuxième ligne le 81e régiment, sous les ordres du général Launay et du colonel Bonté, et en réserve un bataillon du 11e régiment, que je détachai de la division Clausel.
L'ennemi ayant fait un nouvel effort, le 79e régiment le reçut avec sa bravoure ordinaire, et un bataillon le chargea, tandis que le 81e régiment en faisait autant.
Cette charge fut si vive, que l'ennemi se précipita dans la rivière et s'y noya en grand nombre. Tout ce qui avait passé devait être détruit si douze pièces de canon de l'ennemi, placées sur l'autre rive de la Licca, n'avaient mis obstacle à ce qu'on le poursuivit davantage.
Cet effort termina la journée à notre gauche. Le général Launay, qui marchait à la tête du 79e et du 81e, y fut grièvement blessé.
Pendant que ces affaires se passaient, l'ennemi détacha six bataillons pour attaquer les positions qu'occupait le 8e régiment. Ce corps, un des plus braves de l'armée française, que commande le colonel Bertrand, et que le général Delzons avait très bien posté, résista avec beaucoup de vigueur et de persévérance. Après plusieurs tentatives inutiles pour enlever la position de vive force, l'ennemi s'occupa à le tourner. Il allait être en péril lorsque j'ordonnai au général Clausel d'envoyer au général Delzons les trois bataillons du 11e régiment, sous les ordres du colonel Bachelu, pour, non seulement soutenir et assurer le 8e régiment, mais encore pour prendre l'offensive et menacer la retraite de tout ce corps ennemi qu'il avait tourné.
Le général Delzons fit le meilleur emploi de ces forces, et le 11e régiment soutint, dans cette circonstance, son ancienne réputation, et, en moins de trois quarts d'heure, l'ennemi perdit de vive force ou évacua toutes ses positions.
Ce succès mit fin au combat ...
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 203).

"L'ennemi venait de recevoir 5000 hommes de troupes fraîches, il avait fait réunir toute la population en armes ; ses forces étaient doubles des nôtres. Sa situation était belle. Gospich est situé à la réunion de 4 rivières, de manière que, de quelque côté qu'on se présente, il est nécessaire d'en passer deux. Les rivières sont toutes très encaissées ; on ne peut les passer que vis-à-vis des chaussées, et, dans cette saison, une seule est guéable. Je me décidai à ne pas attaquer Gospich de front, mais à tourner les positions de manière à menacer ma retraite de l'ennemi. Deux compagnies de voltigeurs du 8e Léger, de la division Clausel, passèrent à gué une des rivières, et allèrent occuper deux pitons qui touchaient la rivière, lorsque, à ce moment, l'ennemi déboucha. Gospich est situé à la réunion de 4 rivières, de manière que, de quelque côté qu'on se présente, il est nécessaire d'en passer deux. Les rivières sont toutes très encaissées ; on ne peut les passer que vis-à-vis des chaussées, et, dans cette saison, une seule est guéable.
Je me décidai à ne pas attaquer Gospich de front, mais à tourner les positions de manière à menacer ma retraite de l'ennemi. Deux compagnies de voltigeurs du 8e Léger, de la division Clausel, passèrent à gué une des rivières, et allèrent occuper deux pitons qui touchaient la rivière, lorsque, à ce moment, l'ennemi déboucha par le pont de Belay sur la division Montrichard, qui suivait la division Clausel. Je donnai l'ordre au général Clausel d'appuyer le mouvement des voltigeurs du 8e avec ce régiment, et de se tenir prêt avec les autres à soutenir la division Montrichard, avec laquelle j'allais combattre l'ennemi qui débouchait. L'ennemi marcha à nous sur trois colonnes ; j'eus bientôt disposé toute la division Montrichard et, après être resté en position pour bien juger du projet de l'ennemi, je me décidai à faire attaquer la colonne du centre par le 18e Régiment d'Infanterie Légère, à la tête duquel marchait le général Soyez, tandis que le 79e régiment, que commande le colonel Godard, et avec lequel se trouvait le général Montrichard, contenait la droite de l'armée ennemie. La charge du 18e Régiment fut extrêmement brillante ; il est impossible d'aborder l'ennemi avec plus de confiance et d'audace que ne le fit ce brave régiment ; l'ennemi fut culbuté, et perdit 3 pièces de canon. Dans cette glorieuse charge, le général Soyez fut blessé d'une manière très grave" (Lettre du général Marmont à l'Empereur).

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "... Je donnai l'ordre au général Clausel de faire passer au général Delzons, avec le 8e régiment, la petite rivière placée devant nous, afin d'occuper les mamelons dont les voltigeurs s'étaient emparés, et de les défendre avec la plus grande opiniâtreté. Je fis prendre lestement les distances, par la queue de la colonne, à la division Montrichard, avec laquelle j'allais combattre. Le général Montrichard, sans manquer de bravoure personnelle, perdait toute son intelligence dans le danger ; et, vu les circonstances, je commandai moi-même ce jour-là sa division. L'ennemi marcha à nous avec lenteur, ce qui nous donna le temps de nous former et de nous mettre en position. Après y être resté quelques moments pour juger des intentions de l'ennemi, je reconnus qu'il était formé en trois colonnes. Celle du centre devançant un peu les autres, je la fis attaquer sur-le-champ par le 18e régiment. A sa tête était le général Soyez. J'ordonnai ensuite l'attaque de la colonne de droite de l'ennemi par le 79e, à la tête duquel marchait Montrichard.
Les charges du 18e furent brillantes. Tout céda devant ce brave régiment ; tout fut culbuté, et l'ennemi perdit cinq pièces de canon sur six qui avaient débouché. Le général Soyez y fut gravement blessé. Le 5e régiment marcha sur la colonne de gauche de l'ennemi et la fit replier. Pendant ce temps, le 79e, ayant suivi la droite de l'ennemi, s'était réuni à notre centre, après avoir dépassé un mamelon isolé, comme on en trouve beaucoup dans ce pays, mamelon auquel l'ennemi s'était appuyé, et qui coupait notre ligne. L'ennemi présentant de nouvelles troupes, je plaçai en réserve le 81e et un bataillon du 11e, que je détachai de la division Clausel. L'ennemi fit alors un grand effort sur la droite ; le 79e le reçut avec sang-froid et vigueur, et le 81e, l'ayant chargé immédiatement après, le précipita dans la Licca, où plus de deux mille hommes se noyèrent, et douze cents tombèrent entre nos mains. Le feu de douze pièces de canon, placées de l'autre côté de la Licca, protégea la retraite du reste des troupes qui avaient passé la rivière pour nous attaquer. Le général Launay fut gravement blessé dans cette circonstance.
Pendant que cette action se passait à ma gauche, l'ennemi avait détaché six bataillons pour attaquer le régiment d'infanterie légère, mis en position pour protéger la reconstruction du pont et faciliter à l'armée les moyens de déboucher. Ce régiment, à la tête duquel se trouvait le général Delzons, était si bien posté et avait mis une telle énergie dans sa défense, que l'ennemi fut constamment repoussé dans toutes ses attaques directes. Il voulut tourner la position ; mais le 11e régiment était à portée : je l'envoyai au secours du 8e, avec ordre de prendre l'offensive et de menacer la retraite des forces ennemies en les tournant comme elles tournaient le 8e. Le succès le plus complet couronna cette manœuvre. L'ennemi fut repoussé, mis en déroute, et laissa entre nos mains cinq cents prisonniers ...
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 148).

L'adjudant Gauthier contribua particulièrement à la prise de deux pièces de canon et fut nommé sous-lieutenant. 4 officiers du 18e avaient été blessés.

Dans son Rapport à l'Empereur, daté de Fiume le 29 mai 1809, le Général Marmont écrit : "... Pendant la nuit, on s'occupa, avec la plus grande activité, à rétablir le pont, qui avait été coupé. Mon intention était de le passer avant le jour avec toutes mes forces, pour me trouver le plus tôt possible sur la communication de l'ennemi, ne supposant pas qu'il retardât un seul instant sa retraite.
Les travaux du pont furent plus longs que je ne l'avais pensé, et le transport de cinq cents blessés fut tellement difficile, qu'à midi les troupes n'étaient pas encore en état d'exécuter leur mouvement. D'un autre côté, l'ennemi avait fait un mouvement offensif, avec quatre ou cinq mille hommes, en remontant la Licca. Cette confiance de l'ennemi semblait devoir provenir de l'arrivée prochaine du secours qu'amenait le général Knesevich, que l'on disait à peu d'heures de marche. Ma position devenait embarrassante : l'armée était divisée par un ruisseau extrêmement difficile à passer. L'ennemi semblait se disposer à tomber sur la partie de l'armée qui passerait la dernière. Une fois le ruisseau passé, il fallait renoncer à toute retraite si les renforts annoncés à l'ennemi défendaient le marais d'Ottochatz. Il était difficile, ayant une armée en queue, de pouvoir les passer et de se soutenir entre Gospich et Ottochatz, faute de vivres, et cinq cents blessés, des équipages et l'artillerie mettant un grand obstacle à nos mouvements, et les dernières nouvelles de l'armée d'Italie n'étant que de Vicence.
D'un autre côté, repasser le ruisseau était renoncer à l'offensive et ajourner d'une manière indéfinie notre jonction avec l'armée d'Italie ; c'était changer en une opinion de défaite une victoire complète remportée la veille. Il était possible que, si le général Knesevich arrivait, il fût battu séparément ; enfin les soldats avaient encore six jours de vivres dans leurs sacs, et, si les circonstances devenaient aussi critiques qu'on pouvait l'imaginer, je pouvais encore, en détruisant mon artillerie, m’approcher assez de l'armée d'Italie pour être dégagé par elle.
Les deux partis étant extrêmes, je choisis celui qui était le plus honorable, et je persistai dans ma première résolution. La fortune sourit à ma confiance : la division Montrichard passa le ruisseau sans être inquiétée ; et, aussitôt que la tête de mes colonnes se montra à l'entrée de la plaine, l'ennemi se disposa à la retraite, rappela les troupes qui avaient passé la Licca et vint se former devant nous avec sept bataillons et une grande quantité d'artillerie, pour battre les débouchés par lesquels nous devions arriver des montagnes dans la plaine.
Le général Delzons, à la tête du 23e, gagna autant de terrain qu'il put sur les bords du ruisseau ; et à peine le colonel Plauzonne, qui commandait la brigade du général Soyez depuis sa blessure, eut-il formé les 5e et 18e régiments, qu'il marcha å l'ennemi et le força à la retraite. Nous gagnâmes dans un instant assez de terrain pour former l’armée sans danger.
Ce combat est fort honorable pour le colonel Plauzonne et pour le 5e régiment. La nuit qui survint nous empêcha de profiter de ces succès, et, au jour, nous ne vîmes plus l'ennemi ...
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 203).

"Le lendemain, dans l'après-midi, l'action recommença ; l'ennemi vint se former devant nous avec 7 bataillons et une grande quantité d'artillerie, pour battre les débouchés par lesquels nous devions pénétrer des montagnes dans la plaine. Le général Delzons, à la tête du 23e régiment, le colonel Plauzonne, qui commande la brigade du général Soyez depuis sa blessure, avec les 5e et 18e Régiments, gagnèrent, dans un instant, assez de terrain pour permettre à l'armée de se former sans danger. La nuit, qui survint, nous empêcha de profiter de ces succès".

Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "... Le général Delzons, avec le 23e, gagna autant de terrain qu'il put sur le bord du ruisseau ; soutenu par le 5e et le 18e, il se porta en avant, et donna à toute l'armée le moyen de déboucher et de se former. L'ennemi tenta à deux reprises de nous rejeter sur le ruisseau au moyen de sa cavalerie, mais sans succès ; et, enfin, il se décida à la retraite par la route d'Ottochatz ..." (Mémoires de Marmont, tome 3, page 152).

Dans son Rapport à l'Empereur, daté de Fiume le 29 mai 1809, le Général Marmont écrit : "... Le 26, nous sommes entrés à Segna, et, le 28, à Fiume, où l'armée se rassemble le 29, et d'où elle partira, le 31, pour se joindre à l'armée d'Italie.
L'ennemi, dans cette courte campagne, a eu environ six mille hommes hors de combat et un très-grand nombre de déserteurs. Nous avons combattu ou marché tous les jours pendant douze heures ; et les soldats, au milieu des privations, des fatigues et des dangers, se sont toujours montrés dignes des bontés de Votre Majesté. Je devrais faire l'éloge de tous les colonels, officiers et soldats, car ils sont tous mus du meilleur esprit ; mais je ne puis dire trop de bien des colonels Bertrand, Plauzonne et Bachelu, qui sont des officiers de la plus grande capacité.
L'armée a fait une grande perte dans les généraux Launay et Soyez, blessés grièvement ; et le jour où ils lui seront rendus sera pour elle un jour de fête. Je dois aussi beaucoup d'éloges au général Clausel, et je dois me louer du général Tirlet, commandant l'artillerie, du colonel Delort et du chef des ambulances.
Nous avons eu, dans ces trois dernières affaires, huit cents hommes tués ou blessés
" (Mémoires de Marmont, tome 3, page 203).

L'armée arriva, le 3 juin, à Laybach (aujourd'hui Ljubiana). Les jours suivants, elle se porta en avant de cette ville, vers Krainbourg, pour se joindre à la division du général Rusca, aile gauche de l'armée d'Italie, et tâcher de couper la retraite au corps autrichien du général Chasteler qui réussit à s' enfuir. Le général Marmont prit position à Laybach, pour se reposer et couvrir Trieste, ainsi que la frontière d'Italie. Le 18e Léger était alors commandé par le capitaine Vivares, son effectif était :
1er bataillon, capitaine Lorin, 10 officiers, 560 hommes.
2e bataillon, capitaine Causse, 5 officiers, 399 hommes.

L'armée ne se remit en marche que le 20 juin, pour chasser le général autrichien Giulay des positions qu'il occupait à Marbourg, sur la Dave. Mais, après s'être avancé jusqu'à Windisch-Feistritz, en face de Giulay, Marmont décida de lui dérober sa marche, d'aller passer la Dave à Volkermarkt et de se diriger sur Gratz, où se trouvait la division Grenier, détachée de la Grande Armée.

Le 28, l'armée de Dalmatie reçut l'ordre de se rapprocher de Vienne et d'être rendue, le 4 juillet au soir, sur les bords du Danube, à six lieues de Vienne. Elle arriva, en effet, le 4, à Neustadt, et resta le 5 juillet (1re journée de la bataille de Wagram) près des ponts sur le Danube. Elle en partit le 6, deux heures avant le jour, pour prendre sa place de bataille au centre de la Grande armée, entre le corps d'Oudinot et l'armée d'Italie, mais ne fut pas engagée non plus dans cette journée.

Les jours suivants, elle fit l'avant-garde de l'armée en marche sur Nicolsbourg, et passa la Taya, le 10, pour marcher sur Znaïm, en remontant la rive gauche. Le général Claparede, qui avait pris le commandement de la division Montrichard (18e Léger), resta en réserve pendant le combat qui eut lieu dans la journée.

Le 11, le combat avait recommencé, lorsque l'Empereur envoya dire au général Marmont qu'il était autorisé à traiter d'un armistice.

L'armée de Dalmatie fut cantonnée dans le cercle de Vienne, sur la rive gauche du Danube ; la division Claparede à Stockerau, où elle arriva le 15. Le lendemain, par suite d'une nouvelle réorganisation, l'armée de Dalmatie devient le 11e Corps de la Grande Armée et les quatre bataillons du 18e Léger doivent être réunis à ce corps. En effet, comme nous le verrons dans le chapitre suivant les 3e et 4e bataillons avaient fait campagne séparément avec l'Armée d'Italie.

Le colonel Christiani, nommé, par décret du 5 juin, en remplacement du colonel Cazaux, prend le commandement du régiment, le 17 juillet.

Le 23 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Donnez ordre ... que le 18e léger qui est à Neustadt se rende à Krems pour joindre le duc de Raguse ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21606).

VI/ CAMPAGNE DE 1809 DES 3E ET 4E BATAILLONS A L'ARMEE D'ITALIE

Le 17 mars 1809, Napoléon écrit depuis Paris à Eugène Napoléon, Vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, dans le premier état de situation que vous m'enverrez, faîtes mettre à la division Barbou le nom des majors qui commandent les régiments. Il manque là un général de brigade. Cette division doit avoir vingt-quatre pièces de canon, six par brigade; vous en savez la raison, c'est pour que, si elle se réunissait à l'armée de Dalmatie, elle pût lui en fournir. La 1re brigade, composée des 8e et 18e légers, doit avoir plus de 3,200 hommes sous les armes; il faut avoir soin que les régiments aient leur major, commandant deux bataillons. La 2e brigade ne sera que de 2,700 hommes. La 3e, composée des 23e et 60e, doit être de 3,000 hommes; la 4e, de 3,000 hommes; ce qui fera, pour la division, 12,000 hommes" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 384 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20431).

Le 25 mars 1809, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j’ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté l'état de situation de son armée d'Italie au 15 mars 1809. Ce ne sera que dans celle du 1er avril que Votre Majesté verra la formation des deux divisions italiennes, ainsi que les changements qu'elle avait ordonnés des emplacements des diverses divisions. Je dois rendre compte à Votre Majesté que je ne ferai former la division Rarbou qu'à 3 brigades, puisque le 3e bataillon du 11e de ligne n'est jamais revenu de Dalmatie. Ainsi la 1re brigade sera composée de 4 bataillons de 8e et 18e léger ; la seconde, de 5 bataillons, dont 2 du 5e, 1 du 11e et 2 du 23e ; la 3e demi-brigade, de 6 bataillons, savoir : 2 du 60e, 2 du 79e, et 2 du 87e …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 407).

Le 26 mars 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général, écrit depuis Milan, au Général de Division Grenier à Sacile : "Voici, mon cher général, la composition et l’emplacement de l’armée au 1er avril prochain :
... 5e division : Général Barbon, à Trévise ; Généraux de brigade Moreau, Pouget, Roize, adjudant commandant Ducomet, capitaine du génie Marion.
3e et 4e bataillons du 8e léger, 3e et 4e idem du 18e idem, 3e et 4e bataillons du 5e de ligne, 4e idem du 11e de ligne, 3e et 4e idem du 23e idem, 3e et 4e idem du 60e idem, 3e et 4e idem du 79e idem, 3e et 4e idem du 81e idem, 2e régiment d’artillerie à pied détaché de la 5e compagnie, 4e idem idem 14e idem, 4e idem à cheval 2e idem ; ces corps viennent s’établir à Bassano, Cittadella et Feltre ; le 79e à Trévise ...
" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34. Page 78).

Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il y a en congé onze officiers des 35e, 53e et 66e ; il y en a onze des 9e de ligne, 84e et 92e ; deux du 1er léger et des 52e et 102e ; et sept des 8e et 18e légers et des 5e, 11e et 23e de ligne et des 60e, 79e et 81e. Donnez ordre que tous ces officiers en congé rejoignent leur corps sans délai. Cela peut se mettre à l'ordre de la gendarmerie sans en faire un article de journaux" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20563).

Les 3e et 4e bataillons du 18e Léger étaient en garnison à Bassano, lorsque, le 10 avril 1809, l'Archiduc Jean, commandant l'armée autrichienne d'Italie, débute les hostilités contre l'Armée d'Italie d'Eugène de Beauharnais. Les deux bataillons sont alors dans la 5e division, général Barbou, dont le quartier général est à Trévise, et se mettent en marche sur Sacile, où ils arrivent le 11 avril.

Le 13 avril 1809, le Général de Division Charpentier, chef d’état-major général, écrit, depuis Valvasone, au Général de Division Grenier : "Je vous préviens, mon cher général, que S. A. I. vient d’ordonner que l’armée prendrait position sur de ligne et en arrière de la Livenza ... La division Barbou à Fratta, 2 milles en arrière de Sacile ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39. Page 88).

Le 14 avril 1809, le Général de Division Grenier établit l’ordre d’emplacement et composition de division pour le jour même : "La division se composera aujourd’hui des troupes ci-après et sera partagée en trois brigades, savoir : ... La compagnie de sapeurs, l’artillerie à pied, 2 bataillons du 18e d’infanterie légère, 102e en entier, général Abbé.
La brigade du général Teste prendra position en arrière de San Giovanni del Tempio, appuyant sa gauche à la grande route de Sacile, et prolongeant sa droite dans la direction qui lui sera indiquée par un officier d’ordonnance du général de division ; cette brigade aura son escadron de dragons Napoléon et 2 bataillons en avant du château ou maison ruinée du village de San Giovanni del Tempio avec deux pièces d’artillerie légère, ce détachement aura à se garder sur Vigonovo, et par sa droite sur Tamai, entre Fontana Fredda et Brugnera, la seconde ligne de la brigade se gardera par sa droite sur Caserra, hameau que le général Teste peut faire occuper avec une compagnie de voltigeurs et quelques dragons pour communiquer avec la division Seras qui prendra position à Brugnera ; il placera le restant de son artillerie de manière à défendre San Giovanni del Tempio.
La brigade du général abbé s’établira également en arrière de San Giovanni del Tempio, appuyant sa droite à la route de Sacile à la même hauteur que la première brigade et prolongeant sa gauche dans la direction d’une maison de campagne qui se trouve à mi-côte entre Polcenigo et Ronche que l’on nomme Longon, on voit à côté de cette maison un grand arbuste.
Cette brigade aura deux bataillons en première ligne avec deux pièces d’artillerie, elle communiquera avec les troupes qui sont à Talmasson et occupera, si Vigonovo n’est pas trop loin, ce point par une ou deux compagnies de voltigeurs ; cette première ligne se liera parfaitement avec la première ligne de la première brigade.
Le général Abbé placera à la gauche de sa seconde ligne les quatre autres pièces qui lui restent et fera parquer ses munitions et recharges en arrière de la chapelle qui se trouve derrière sa brigade ; en plaçant son artillerie à cette gauche, on a pour but de défendre la route qui vient de Vigonovo à Sacile ; le général Abbé s’éclairera par sa gauche et communiquera avec la division Broussier dont la tête et à Polcenigo.
La compagnie de sapeurs, après avoir fait les ouvertures nécessaires pour les communications des brigades et réparé le petit pont qui conduit de San Giovanni del Tempio, viendra bivouaquer à la tête du faubourg de Sacile, pouvant d’un moment à l’autre être appelée à des travaux
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 69).

Le 15 avril 1809 à 9 heures ½ du soir, le Général de Division Grenier établit, depuis Sacile, l’ordre de bataille : "La division se mettra en mouvement demain à la pointe du jour pour marcher à l’ennemi, avant le jour, le général Teste réunira sa brigade en avant du défilé de San Giovanni del Tempio et la portera en trois colonnes en arrière du ruisseau de Fontana Fredda ; sa brigade du bataillon du 11e de ligne, d’un bataillon du 1er régiment de ligne et du 52e d’infanterie avec l’escadron napoléon. Le général Teste enverra après avoir organisé sa brigade, le bataillon du 8e d’infanterie légère à Sacile où il sera employé à la disposition du colonel d’artillerie Faure.
La brigade aux ordres du général Abbé qui se compose de deux bataillons du 18e d’infanterie légère et du 102e régiment avec les quatre pièces de l’artillerie à pied seulement se formera en avant du village de San Giovanni del Tempio aussitôt que celle du général Teste lui aura fait de la place, elle formera la deuxième ligne et suivra tous les mouvements de la première. Un détachement de 40 sapeurs avec 4 officiers marchera avec cette brigade. Les deux pièces de 12 de cette brigade seront envoyées à Sacile pour être déplacées, elles seront la disposition du colonel d’artillerie Faure.
Les trois autres bataillons du 1er de ligne formeront demain la réserve de la division ; ils seront employés par le général de division où il les croira nécessaires ; ils resteront provisoirement dans leur emplacement actuel. MM. les généraux de brigade Abbé et Teste donneront tous les ordres nécessaires pour l’exécution de celui-ci. Le général de division leur recommande encore que leurs brigades soient formées et prêtes à donner à la pointe du jour, attendu que l’ennemi n’est pas loin. Les ordres subséquents seront donnés par le général de division sur le terrain. Il conviendra que MM. les généraux de brigade se pourvoient de guides qui connaissent bien tous les débouchés qui de Talmasson et Fontana Fredda conduisent à la plaine de Roveredo.
L’ambulance sera placée à Sacile, le commissaire des guerres se pourvoira de tous les moyens de transport qui seront nécessaires.
La réserve d’artillerie et des voitures utiles partiront à la pointe du jour pour se porter en arrière de Sacile et fournira de là les munitions dont on aura besoin ; le restant de la compagnie de sapeurs viendra à Sacile et sera aux ordres de M. le colonel Faure
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 71).

Le 16, le prince Eugène, avec 3 divisions, livre bataille à l'armée autrichienne. En infériorité numérique il doit se replier. Le 18e Léger avait eu 2 officiers tués.

De son côté, le Général Grenier écrit, dans son rapport sur la bataille de Sacile (non daté) : "La division aux ordres du général Grenier se composait le 15 avril des 1er, 52e et 102e régiment d’infanterie de ligne, des 3e et 4e bataillons du 18e d’infanterie légère et du 4e bataillon du 11e, du 4e escadron des Dragons Napoléon, de la 5e compagnie du 4e régiment d’artillerie à cheval, d’une compagnie d’artillerie à pied (13e du 2e) et d’une compagnie de sapeurs (2e compagnie du 1er bataillon). Les deux compagnies d’artillerie servirent 12 bouches à feu.
Cette division occupait le 15 les points ci-après :
Le 1er régiment d’infanterie de ligne, détaché momentanément sous les ordres du général Pagès, était à Fontanafredda en avant et en arrière de ce village, pour soutenir au besoin l’avant-garde qui était à Pordenone, et faciliter les communications par se droite entre la division Seras qui était à Tamai et par sa gauche avec la division Broussier qui était à Vigonovo.
La brigade du général Teste, qui à cause de l’absence du 1er régiment, se trouvait composée du 4e bataillon du 11e et des 4 bataillons du 52e avec l’escadron Napoléon et la compagnie d’artillerie légère, était placée en avant de Sacile, appuyant sa gauche à la grande route et couvrant par sa droite la route qui de Fontanafredda arrivait à Sacile par le pont de vois, ayant en avant de San Giovanni del Tempio le bataillon 11e, l’escadron Napoléon et 2 pièces d’artillerie.
La brigade aux ordres du général Abbé se composait des 3e et 4e bataillons du 18e d’infanterie légère, du 102e régiment et de la compagnie d’artillerie à pied, appuyait sa droite à la grande route et prolongeant sa gauche vers les montagnes, se trouvant par cette position même en 2e ligne de la division Broussier qui était à Vigonovo ; le général Abbé avait aussi porté en avant de San Giovanni del Tempio un bataillon du 18e d’infanterie légère à la gauche du bataillon du 11e, la compagnie d’artillerie à pied était à la gauche de sa brigade.
Dans cette position, la division reçut l’ordre le 15 au soir de se réunir et de se porter sur les hauteurs entre Fontanafredda et Vigonovo, et de se préparer à combattre ; le général Grenier fut prévenu que la droite commandée par le général Séras soutenu par la division italienne commandée par le général Severoli, devait se porter de Tomai sur Porcia en même temps que la division Barbou viendrait s’établir à Fontanafredda pour servir de de 2e ligne. Il fut encore recommandé au général Grenier de ne faire hors de la position indiquée ci-dessus aucun mouvement offensif avant que la division Séras ne se soit emparée de Porcia et ne se trouvât prête à déboucher dans la plaine de Roveredo ou de marcher sur Pordenone.
Les troupes de la division se mirent en mouvement de leurs positions respectives à 3 heures du matin, et à 5 heures au lever du soleil, occupèrent celles indiquées par S. A. I. Les dispositions d’attaques furent faites mais subordonnées aux mouvements de la division Séras, elles ne commencèrent à avoir d’exécution que vers les 11 heures du matin, où la fusillade commença à se faire entendre ; encore durent elles être changées puisqu’au lieu d’attendre comme l’ordre le portait que cette division déboucha de Porcia, la division Grenier reçut l’ordre d’attaquer Porcia par la gauche, cet ordre fut exécuté à l’instant la tête de la colonne composée du 1er de ligne se porta en échelons par bataillons sur Porcia et soutenues par la brigade du général Teste chassa 3 fois l’ennemi de ses positions et fit un très grand nombre de prisonniers. L’ennemi multipliant ses efforts pour rester maitre de sa position présenta bientôt huit bouches à feu et plusieurs escadrons de cavalerie et la majeure partie de l’infanterie qui jusqu’alors avait combattu la division du général Séras, cette division ayant commencé un mouvement rétrograde ; il fallût donc renforcer la 1ère ligne de toute la brigade du général Teste, ayant en 3e ligne les 2 bataillons du 18e d’infanterie légère et 2 bataillons du 102e sous les ordres du général Abbé. Alors commença un combat extrêmement vif et malgré la supériorité des forces ennemies, malgré sa cavalerie nombreuse, harcelée de tous les points la division ne fit pas un pas rétrograde. C’est dans cette circonstance que le général Teste fut blessé. Notre infanterie fit des prodiges de valeur puisque non seulement elle reçut plusieurs charges de cavalerie sans s’ébranler, mais la chargea elle-même à plusieurs reprises avec le plus grand succès ; les efforts de l’ennemi se dirigeaient presque entièrement sur le 1er de ligne, et ce régiment, malgré sa bravoure exemplaire, la bonne conduite et les talents qu’a déployé le colonel Saint-Martin, le courage de tous les officiers, sous-officiers et soldats, eût fini par succomber au grand nombre s’il n’eût été soutenu par le 52e de ligne qui, formé en carré par le chef de bataillon Grosbon commandant ce régiment, fit un tel mal à l’ennemi que plus de 80 chevaux furent comptés sur le champ de bataille ; cette manœuvre donna le temps au 1er de ligne et au bataillon du 11e qui aussi était fortement engagé de se reformer pour faire face.
Pendant toute cette action, la seule compagnie d’artillerie légère donne ; son feu eût un succès prodigieux et fit à l’ennemi beaucoup de mal ; le capitaine se conduisit avec sa valeur ordinaire et fut parfaitement secondé par le lieutenant Baudin. Cette compagnie usa presque toutes ses munitions et singulièrement protégée par notre infanterie, elle ne fit aucune perte, évènement d’autant plus extraordinaire qu’elle avait à combattre une artillerie au moins double en nombre.
Les efforts de l’ennemi constamment répétés par des troupes fraîches avaient été jusqu’alors impuissants et quoique la division se trouva pour ainsi dire débordée de toute part et que l’ennemi inquiétait déjà la 3e ligne sur ses flancs, elle n’en combattait pas moins avec beaucoup de valeurs, lorsque le général de division reçut l’ordre réitéré de faire sa retraite ; déjà il avait observé qu’elle deviendrait extrêmement difficile, si ce mouvement était trop précipitée, et il ordonna qu’il se ferait par échelons, la deuxième et troisième ligne faisant face et combattant constamment l’ennemi ; le mouvement de l’artillerie suivit celui de l’infanterie soutenu par le quatrième escadron des dragons napoléon qui pendant tout le combat avait montré autant d'audace que de valeur et chargé l’ennemi à plusieurs reprises.
La retraite s’exécuta ainsi jusqu’à Fontanafredda dans le meilleur ordre et se fut probablement continué de même, si notre cavalerie ramenée par celle de l’ennemi ne se fut jetée sur Fontanafredda et obstruée tous les passages ; jusque-là, la division n’avait éprouvé de perte que celle occasionnée par le feu de l’ennemi ; elle avait à regretter près de 300 morts et environ 800 blessés ; le colonel Saint-Martin, quatre officiers et environ quatre-vingt sous-officiers et soldats des différents corps étaient seuls au pouvoir de l’ennemi. Cette faute ( ?) fit commettre mais ce mouvement de cavalerie précipitée sur Fontanafredda coupa toutes les colonnes, et y mit le désordre, la brigade Abbé séparée du restant de la division, même quelques détachements de la 1ère ligne furent obligés de gagner la droite de Fontanafredda, partie vint sur Sacile par le pont de bois, l’autre se dirigea sur Brugnera en suivant la division Barbou et celle de Séras. La 1ère brigade dirigée par le colonel Gifflengua depuis le moment où le général Teste avait été blessé vint reprendre position en avant de Sacile et San Giovanni del Tempio ; le général de division espérait se maintenir la nuit dans cette position, lorsque l’ennemi qui poursuivait une partie de la division Broussier par Vigonovo déboucha en même temps qu’elle sur Sacile. Ces troupes ne pouvant plus faire face entraînèrent la 1ère brigade de la division ; la confusion se mit dans les rangs, une terreur panique s’empara des esprits et dès ce moment il ne fut pas plus possible d’arrêter ce mouvement désordonné qu’il serait possible d’arrêter un torrent dans son cours. Les troupes traversèrent Sacile pêle-mêle, et arrivèrent dans cette confusion jusqu’à San Cassano, elle se reposèrent quelques heures en arrière de ce village et débouchèrent le lendemain vers les 8 heures du matin sur la Piave ; là les divisions furent reformées, et celle du général Grenier eut l’ordre de se porter sur la ville en arrière de Trévise. C’est dans ce mouvement rétrograde dans Sacile et sur Brugnera qu’environ 600 hommes de la division sont tombés au pouvoir de l’ennemi, seul fruit de sa victoire puisque de son aveu il a perdu devant la division plus de 3000 hommes.
Cette bataille quoique perdue a donné à l’ennemi une nouvelle preuve de la valeur des soldats français, les actions d’éclat se sont multipliées et méritent d’être citées. Le général de division a à se louer particulièrement de Mrs les généraux de brigade Reste et Abbé, du colonel chef d’état-major Gifflengua, qui par leurs bonnes dispositions, leur calme et leur talent ont souvent déjoué les manœuvres de l’ennemi ; du capitaine du génie Tournadre, de MM. Delcambre et Descrujirch ses aides de camp. Le général de division croit aussi devoir rendre justice au zèle et à l’activité de M. le commissaire des guerres Astruc qui pendant toute la journée a donné ses soins aux blessés. Les officiers de santé de la division n’ont rien laissé à désirer, tous les blessés ont été pensés et sont restés avec ceux tombés au pouvoir de l’ennemi faute de transports
" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141. Page 294).

La Division Barbou se replie en bon ordre et couvre la retraite de l'armée derrière la Piave, puis sur Trévise, Vicence et Vérone.

Le 21 avril 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général écrit, depuis le Quartier général à Vicence, au Général de Division Grenier à Vicence : "... Vous donnerez ordre aux deux bataillons du 18e d’infanterie légère, de se réunir demain matin à la division Lamarque cantonnée à Olmo" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 54. Page 117).

Le 22, les deux bataillons passent à la 4e division, général Lamarque, à Caldiero.

Le 23 avril 1809, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, à S. A. I. : "Je viens de recevoir l’ordre de l’armée N° en date de ce jour, il est particulièrement relatif au commissaire de la guerre employé dans la division que j’ai l’honneur de commander, et j’ai vu avec peine que ce fonctionnaire y était mal traité sans l’avoir mérité. Si j’avais été interpelé avant la rédaction de cet ordre du jour, il m’eut été facile de prouver que le commissaire des guerres n’a fait que son devoir en demandant à la municipalité de Vicence douze mille rations de pain pour les troupes sous mes ordres puisque cette demande n’a été faite que sous mes observations sur le nombre de troupes à nourrir à Vicence et qui alors faisaient partie de mon commandement. V. A. I. me permettra seulement de les nombrer et alors seulement je la prie de payer des torts du commissaire des guerres.
3e division ...
2 bataillons du 18e d’infanterie légère ...
La division faisait alors partie de mon commandement, son commissaire des guerres était absent, j’ai crû devoir charger mon commissaire des guerres de s’en occuper.
Je crois par cette explication disculper mon commissaire des guerres des torts que l’on lui reproche, et si quelqu’un en a, c’est à moi sans contredit. J’ajouterai à présent que dans le cas où il aurait commandé 12000 rations pour le service de ma division seulement, il eut été bien loin d’être répréhensible puisque la municipalité distribuait sur des bons visés de lui peut prouver les consommations et que s’il a été demandé des rations en plus, bien loin de laisser le service en souffrance, les rations qui restaient se trouvaient déjà en avance pour les autres divisions, ce qui est bien différent et le serait davantage encore si les 12000 rations demandées avaient été versées dans les mains des préposés de ma division et qu’ils en eussent faits eux-mêmes la distribution
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 85).

Le 28 avril, toutes les forces dont le Prince Vice-Roi a le commandement en chef se trouvent concentrées sur l'Adige; le Général Macdonald est arrivé la veille. Eugène met alors à exécution le projet d'organisation en trois Corps et une réserve, projet adopté déjà en principe depuis le 23 avril et que nous donnons ci-dessous :
1° - Aile droite, le Général Macdonald commandant ; Division Broussier, 12 Bataillons des 9e, 84e, 92e et 11e de Ligne. Division Lamarque, 10 Bataillons des 13e, 29e de Ligne et 18e Léger. La Brigade de Dragons du Général Guérin, 8 Escadrons du 3e Régiment et des Dragons de la Reine (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).

Cette armée, reconstituée et prête ou à tenir tête à l'ennemi sur l'Adige ou à reprendre l'offensive, occupe le 28 avril les positions suivantes :
Droite : Brigade de Dragons du Général Guérin d'Ecquigny, à 1'extrême droite de la ligne, se liant avec la Division Broussier, qu'elle couvre, et avec la Division Lamarque, placée sur les revers des deux mamelons qui dominent la grande route à la position de Caldiero (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).

Le Général Durutte reçoit l'ordre de rassembler le 2 sa Division en avant de Legnano, de prendre dans cette place deux bataillons du 18e léger, trois Escadrons du 9e de Chasseurs venant de la Toscane et trois Escadrons du 7e Régiment de Dragons en marche sur Bussolengo, de réunir ces troupes à celles du Général de Brigade Valentin et de se diriger sur Padoue en deux jours de marche (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 61).

Le 2 mai donc, ces deux Bataillons sont mis aux ordres du Général Durutte dont les troupes doivent flanquer la droite de l'armée qui, à la nouvelle des succès de l'Empereur en Allemagne, se prépare à reprendre l'offensive. Le même jour, cette Division se met en marche sur Montagnana. Les 2 Bataillons du 18e Léger et le 9e Chasseurs, à l'avant-garde, poussent jusqu'à Este, et Padoue et entrent au contact de l'ennemi. Au pont de la Brenta, l'Infanterie ennemie veut défendre ce village, mais elle est culbutée par les Compagnies de Carabiniers et de Voltigeurs du 1er Bataillon du 18e Léger ; le pont est enlevé, et les Autrichiens se voient contraints de repasser la Brenta, laissant 30 prisonniers en notre pouvoir. C'est le Lieutenant Valsh qui, à la tête de sa Compagnie, entre le premier dans la tête de pont.

La marche continue, le 4, sur Mestre, puis sur Venise, dont les Autrichiens abandonnèrent le blocus et, le 5, sur Trévise, à la rencontre de l'armée. Le 6, la division entra à Trévise, marche sur la Piave, où elle se réunit au corps du centre, commandé par le général Grenier.

Ce jour là, les deux Bataillons du 18e Léger sont incorporés dans la Division Lamarque (aile droite, commandée par le Général Macdonald).

L'armée devait traverser la Piave le 8 mai. La division Lamarque passa la rivière au gué de Lovadina. Le général Lamarque fit mettre 100 nageurs à l'eau pour faciliter le passage, qui s'effectua en deux heures. Les régiments, en arrivant sur l'autre rive, se plaçaient en bataille à gauche de la division Broussier, à 200 mètres au-delà de la rivière. L'ennemi, surpris par la hardiesse de ce passage, ne s'y opposa que par ses charges de cavalerie, que notre avant-garde et la cavalerie tinrent en respect.

Le général Lamarque, en poursuivant les Autrichiens, se trouva arrêté par un corps d'infanterie posté au moulin de la Campana ; il le fit attaquer au pas de charge, mais fut bientôt arrêté par un fossé profond et des forces supérieures. Il fit aussitôt avancer son artillerie, et ordonna une nouvelle charge, qui nous rendit maîtres du moulin. Malheureusement, la présence de nombreux fossés l'empêcha de se déployer, et il dut se porter à 3 ou 4 à toises sur la droite, pour se lier à la division Broussier. Il était 8 heures ½ du soir, l'ennemi, canonné par une batterie de 24 pièces et chargé par deux divisions de dragons, se mit en pleine retraite sur Sacile à la faveur de l'obscurité ; il fut poursuivi par nos troupes, qui vinrent bivouaquer à un mille de Conegliano. Une si belle victoire n'avait coûté à l'armée française qu'une centaine de tués et 600 blessés.

Les jours suivants, on continua la poursuite. Le 12, à l'arrivée à Udine, le général MacDonald reçut l'ordre de passer l'Isonzo avec la droite de l'armée, pour attirer l'attention des Autrichiens de ce côté et dégager ainsi l'armée de Dalmatie, avec laquelle il devait lier ses opérations. La division Lamarque passa l'Isonzo, le 15 au matin, et prit position à Goritzia.

La division Lamarque suit par Cernizza et Herbenschafs la direction du bourg de Sturis. Les deux Bataillons du 18e Léger, chargés de reconnaître l'ennemi sur la route de Podeveilh, où les Autrichiens montrent environ 1,200 hommes font de vains efforts pour s'emparer de cette position, intersection des routes d'Idria et de Loitsch. Ils parviennent néanmoins à se loger sur le versant des montagnes, observant le sentier qui conduit à Vipacco (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 95).

Le 18, le général Lamarque, ouvrant la marche avec sa 1re brigade, dont faisait partie le 18e Léger, arriva devant Laybach (Ljubiana), où l'ennemi avait élevé un camp retranché d'un développement immense, très bien armé, très fort par sa position, et défendu par 4000 hommes, qui capitulèrent le 22.

Le 23, le Général Mac Donald, afin de conserver ses communications avec l'Armée de Dalmatie, dut se porter sur Marbourg et, de là, sur Gratz, où il arriva le 30. Le commandant autrichien entra en négociations, céda la ville aux Français et se retira dans le château, dont on entreprit le siège.

Le 8 juin, Macdonald reçut l'ordre d'entrer en Hongrie avec la Division Lamarque, pour suivre le mouvement rétrograde de l'Archiduc Jean et se réunir à l'Armée d'Italie, pendant que la Division Broussier continuerait le siège de Gratz.

Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Par ailleurs, une annexe intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 17e Demi-brigade provisoire : 8e léger qui reçoit 100 hommes; 18e id. qui en reçoit 30; 5e de ligne; 7 id.; 11e id. qui reçoit 295 hommes; 23e id.; 60e id. qui reçoit 220 hommes; 79e id. qui en reçoit 50; 81e id.; au total donc, 425 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).

Mac Donald n'arriva qu'à 3 heures de l'après-midi, sur le champ de bataille de Raab (12 juin), et ne put prendre part à cette brillante victoire de l'armée d'Italie sur celle de l'archiduc Jean.

Après le match nul d'Essling, l'Armée d'Italie faisait sa jonction avec les forces de l'Empereur pour participer à la bataille de Wagram le 5 Juillet 1809.

Le 5, vers 8 heures du matin, toutes les divisions de l'armée d'Italie commencèrent à passer le dernier bras du Danube. Aussitôt formées sur la rive opposée, elles reçurent l'ordre de se porter dans la plaine de Marchfeldt, et de suivre le mouvement du duc d'Auerstaedt (Davoust). Son Altesse Impériale le Prince vice-roi, témoin de l'impatience de l'armée d'Italie de concourir aux vues de l'Empereur et de combattre sous ses yeux, lui en procura bientôt l'occasion. à 6 heures 1/2; du soir, il donna l'ordre au général Macdonald d'attaquer et d'enlever, avec la division Lamarque (18e Léger), les positions de l'ennemi sur les hauteurs entre les villages de Baumersdorf et de Deutch-Wagram, et le fit soutenir par les deux divisions du corps du centre. L'artillerie de ces divisions protégeait son mouvement. Ces hauteurs en étaient hérissées et défendues par une nombreuse infanterie. Un canal escarpé, profond de 6 pieds et large de 12 (parallèle au Rüssbach), couvrait le front de cette position. 7 bataillons de la division Lamarque furent disposés pour l'attaque ; 4 restaient en réserve.

En arrivant près du canal, praticable simplement par l'infanterie, S. A. I. fit mettre pied à terre à tout son état-major, et le passa sous le feu le plus meurtrier de mousqueterie et de mitraille, en même temps que les troupes, qui, s'avançant au pas de charge, gagnèrent la position, et mirent l'ennemi en fuite. Le général s'appuya alors sur le village de Baumersdorf, et fit sur tout le front de la position une attaque qui fut couronnée de succès.

Le général Macdonald fit poursuivre les fuyards avec vigueur, mais ils furent bientôt soutenus par plusieurs masses d'infanterie ; ce général appela aussitôt sa réserve, et fit battre la charge sur les carrés ennemis. Toute la ligne suivit l'impulsion donnée par la division Lamarque ; plusieurs carrés autrichiens jetèrent leurs armes. On ramassa 2 à 3000 prisonniers et 5 drapeaux ...

Le général MacDonald fut élevé à la dignité de maréchal d'Empire, et le 18e Léger eut, pour sa part, 33 décorations.

Après avoir pris position à Stamersdorf, l'armée d'Italie se porta, le 10, sur la March, où elle s'occupa de la reconstruction des ponts, et y appris, le 14, la conclusion d'un armistice à Znaïm.

Le 16 juillet 1809, au Quartier général à Presbourg, "Son Altesse Impériale le prince vice-roi d’Italie, général en chef, donne l’ordre du jour de l’organisation de l’armée d’Italie, arrêtée par S. M. l’Empereur le 15 courant, savoir.
... Les 8e et 18e légers, 23e et 60e de ligne ne font plus partie de l’armée d’Italie car ces régiments sont partis hier pour se diriger sur le corps de S. E. le duc de Raguse dont le quartier-général est à Kamenburg
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 290).

Les 3e et 4e bataillons du 18e Léger quittent alors l'armée d'Italie, et rejoignirent les 1er et 2e au camp devant Krems, dans la division Claparede, du 11e corps (ancienne armée de Dalmatie). La situation du 18e Léger est ainsi :
état-major : CHRISTIANI, colonel
1er bataillon : VANDAËLE, chef de bat
2e bataillon : FOURNIER,
3e bataillon : BARRIES,
4e bataillon, BUREAU,
Totaux : 48 officiers 1784 hommes avec 15 off et 679 hommes aux hopitaux et 11 off et 515 hommes prisonniers.

Le 3 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major Général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin ... Vous donnerez l’ordre au maréchal Marmont de renvoyer d’abord à Milan, pour, de là, être renvoyé en France s’il y a lieu, les cadres des 4es bataillons du 18e léger, du 11e de ligne et du 60e de ligne, en versant touts les hommes disponibles dans les autres bataillons de ces régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3520 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21962).

Le 15 septembre, le 4e bataillon quitte l'armée d'Allemagne pour rejoindre le dépôt à Grenoble.

Le colonel Gaussart prend le commandement du régiment, qui quitte ses cantonnements, le 22 octobre, et se rend à Gratz, puis à Laybach (8 novembre).

GAUSSART Louis-Marie

Né le 7 novembre 1773 à Binson et Orquigny (Marne), mort le 9 décembre 1838 à Paris. S'enrôla, comme volontaire, le 15 juillet 1792, dans une compagnie du district d'épernay, avec laquelle il alla servir à l'armée de la Moselle. Sa compagnie ayant été incorporée dans le 5e bataillon de la Moselle, il y fut nommé sergent-major des grenadiers, le 6 octobre de la même année, et fit, avec ce bataillon, une campagne à l'armée des Ardennes. Fut nommé, le 8 juillet 1793, lieutenant dans le 7ème bataillon du département de la Marne, qui fut incorporé plus tard dans la 52ème demi-brigade d'infanterie de ligne. Il fit, avec ce corps, les campagnes de 1793 et 1794 et celle de 1795, aux armées des Ardennes, de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Nommé, le 24 août 1795, aide-de-camp du général Pinon, il fit, avec ce général, la campagne de l'armée du Nord, et le suivit ensuite dans les différentes subdivisions qu'il commanda. Nommé capitaine à la 73ème demi-brigade d'infanterie de ligne, le 25 février 1797, il passa de nouveau, aide-de-camp du général Pinon, le 25 octobre de la même année, et fit, en cette qualité, les campagnes de l'armée de l'Ouest, à la suite desquelles il obtint, le 7 août 1800, le grade de chef de bataillon. Il commanda, en cette qualité, la 1ère subdivision de la 2ème division militaire, dont le général Pinon avait le commandement en chef.
Il passa premier aide-de-camp du général de division Desjardins, le 23 septembre 1801, et fut nommé membre de la Légion-d'Honneur, le 26 juin 1803. Il fit, avec le général Desjardins, les campagnes de 1803, 1804, 1805, 1806 et 1807, à la Grande-Armée d'Allemagne. Il combattit à la bataille d'Iéna, le 14 octobre 1806, fut blessé d'un coup de biscayen à la cuisse gauche, au combat de Golymin , en Pologne, le 26 décembre suivant. Il eut un cheval tué sous lui, le 8 février 1807, à la bataille d'Eylau. Fut nommé major au 96ème régiment de ligne, dont il alla joindre les dépôts à Landau. Il obtint la croix d'officier de la Légion d'honneur, le 10 septembre de la même année.
Il reçut, le 10 novembre suivant, l'ordre de se rendre à Metz, pour y prendre le commandement du 4e régiment provisoire, du corps d'observation des côtes de l'Océan. Il fit, avec ce régiment, la campagne de 1808, en Espagne; se trouva, le 27 juin, au passage de la rivière de Quarck, et se jeta le premier à la nage, pour donner l'impulsion à son régiment. Il eut, dans cette affaire, un cheval tué sous lui. Le lendemain, 28 juin, à l'affaire de Valence, étant à la tête du 3ème régiment, dont il avait pris le commandement, après que le chef de ce corps eut reçu une blessure mortelle, il eut lui-même le corps traversé par une balle.
Il fut nommé, le 31 mars 1809, colonel en second de la 13ème demi-brigade provisoire qui s'organisait à Metz, et avec laquelle il se rendit à Vienne en Autriche. Il fut nommé, le 15 août 1809, chevalier de l'empire, avec une dotation annuelle de 2000 fr.
Après la dislocation de la 13ème demi-brigade, il fut nommé, le 29 août de la même année, colonel en second de la 2ème demi-brigade d'infanterie de ligne, faisant partie du corps du maréchal Oudinot. Il passa, le 21 septembre suivant, colonel titulaire du 18ème régiment d'infanterie légère, avec lequel il fit la campagne d'Illyrie. Il le commanda aussi, en 1812, à la grande-armée de Russie.
Pendant la retraite de Moscou, le colonel Gaussart combattit, le 24 octobre 1812 à la bataille de Maloïaroslawelz, et y fut blessé d'un coup de biscayen qui le frappa au pied droit. Il eut un cheval tué sous lui à l'affaire de Smolensk, le 16 novembre suivant, et fut encore blessé à l'œil droit au combat de Krasnoï, en commandant la 1ère brigade de la 14ème division du 4ème corps d'armée, avec lequel il fit toute la retraite jusqu'à Glogau en Silésie.
Sa promotion au grade de général de brigade est datée du 12 avril 1813. Il fit le commencement de la campagne de Saxe, et fut nommé baron d'empire le 24 juillet. Le 28 septembre 1813 en raison de son état de santé, il prit le commandement du département du Lot-et-Garonne.
Après la Restauration des Bourbons, il fut confirmé dans son commandement, et obtint la croix de chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 13 février 1815. Il commandait encore le département du Lot-et-Garonne lors du retour de l'Empereur, en mars de la même année. Il n'adhéra au gouvernement de Bonaparte que le 7 avril suivant. Il reçut alors l'ordre de se rendre à Paris, où on lui donna, le 10 mai, le commandement d'une brigade de gardes nationales dans le corps d'observation du Jura. Chargé de la défense du passage des Rousses, en avant de Moret, il y fut attaqué, le 2 juillet, par un corps de 7 à 8000 Autrichiens. Il défendit sa position avec 500 hommes du 81ème régiment de ligne, et quelques compagnies de gardes nationales.

Par dépêche du Ministre, en date du 14 décembre, le corps commandé par le maréchal Marmont doit porter désormais le nom d'armée d'Illyrie.

En février 1810, le 3e bataillon quitte l'armée d'Illyrie, et rejoint les 4e et 5e à Grenoble.

Peu de temps après, le cadre du 4e Bataillon rentre en France après avoir versé ses hommes de troupe dans les corps qui doivent rester en Espagne. Avec ce cadre, un nouveau 4e Bataillon est reformé aux îles Porquerolles.

Le 24 avril 1810, "On supplie Sa Majesté de faire connaître si Elle consent à réintégrer comme chirurgien-major au 18e régiment d'infanterie légère le sieur Berthet"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4178 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 22 avril 1810 »).

Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Italie, il écrit : "… Cette armée se composerait de 10 divisions, dont 7 françaises et 3 italiennes, et composées, savoir :
2e division française, 18e d'infanterie légère ayant quatre bataillons ; 60e de ligne, quatre ; 79, quatre ; 81e, quatre : 16 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).

Le 23 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "... Voici comment sera composée l'armée :
... En Italie ...
4 bataillons du 18e léger ...
Je désire que tous ces bataillons aient un caisson de transport ...
Il est nécessaire que chaque régiment ait sa forge de campagne et son caisson d’ambulance ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29440).

2/ Le 5e Bataillon

Le 21 septembre 1809, l'Empereur ordonne, depuis Schönbrunn : "1° Il sera formé un régiment de marche, composé de deux bataillons, savoir :
1er bataillon.
Une compagnie du 3e d'infanterie légère complétée à 200 hommes … 200 hommes.
Une compagnie du 18e idem .... 200 –
Une compagnie composée de 70 hommes du 39e, 70 du 40e, 70 du 63e … 200 –
Une compagnie du 57e 200 –
Total ... 800 hommes.
2e bataillon.
Une compagnie du 105e complétée à … 200 hommes.
– 7e léger idem. 200 –
– 10e léger idem. 200
– 17e léger idem. 200
Total. 800 hommes.
2° Ce régiment de marche sera formé à Strasbourg, il sera commandé par un colonel en second disponible ; il sera tenu armé, équipé, habillé et prêt à partir au 1er octobre, suivant les ordres directs qui seront adressés au général Desbureaux.
3° Le major général et le ministre de la guerre sont chargés de l'exécution du présent ordre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3588).

Le 9 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, faites-moi connaître quand les dépôts des 8e et 18e légers, des 5e, 11e, 23e, 74e et 81e de ligne auront les moyens nécessaires pour habiller les hommes disponibles et compléter leurs bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4286 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4568 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24538). Une apostille de Lacuée indique : "Monsieur < ...> voudra bien mettre au portefeuille de ce soir les renseignements qui me sont nécessaires pour répondre à la demande de Sa Majesté".

Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre aux dépôts des 24e, 23e, 22e, 18e, 13e, 10e, 7e et 1er légers de verser ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).

Le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites-moi connaître quand les 3 compagnies du 5e bataillon du 8e léger, 18e léger et 23e léger qui doivent aller chercher 450 conscrits à l'île Sainte-Marguerite les auront reçus ? Quand ces hommes seront habillés, armés et en état de partir. Mon intention est de les diriger sur l'Illyrie où on les incorporera dans leurs bataillons de guerre, ce qui portera ces deux bataillons au très grand complet" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4689; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5897; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27958).

Le 9 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez des ordres pour qu'il soit formé un bataillon de marche de tout ce qu'il y a de disponible à Genève des 5e, 11e et 23e de ligne, des 18e et 8e légers et du 79e. Ce bataillon sera envoyé à Toulon pour renforcer d'autant les bataillons de ces régiments qui sont à Toulon.
Il partira le 1er septembre de Genève ou de Grenoble, et il se réunira à Valence où il s'embarquera sur le Rhône jusqu'à Avignon
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5951 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28064).

Le 30 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général du Muy, commandant la 8e division militaire, de passer la revue du 5e bataillon du 1er de ligne, qui est dans l'île de Pomègue, et de vous rendre compte de l'habillement de ce bataillon ainsi que de l'esprit des conscrits qui y sont incorporés.
De là, il se rendra à Toulon pour inspecter les 6es bataillons des 10e et 20e de ligne, formant 1.800 hommes pris dans les conscrits réfractaires du dépôt du fort Lamalgue, et, s'il le juge prudent, et que ce soit l'avis des officiers, il mettra ces deux bataillons en marche en les dirigeant, par Nice et le col de Tende, sur le Piémont. La gendarmerie prendra des mesures pour éclairer la marche de ces bataillons, afin qu'il n'y ait point de déserteurs.
Il passera ensuite la revue du régiment de la Méditerranée ; de là, il se rendra aux iles d'Hyères ; il passera la revue des compagnies des 5es bataillons des 18e, 8e légers et du 23e de ligne, formant 1.400 hommes ; et, s'il le juge convenable, il les enverra aux bataillons de guerre en Illyrie. Il est nécessaire qu'avant leur départ ces 1.400 hommes soient équipés. Arrivés en Illyrie, ces 1.400 hommes seront incorporés dans les bataillons de guerre, en mettant 200 hommes par compagnie, si cela est nécessaire. Après quoi, les cadres de ces 5es bataillons retourneront à leurs dépôts en France
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6095 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28433).

Le 6 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Faites-moi connaître si les petits bataillons des 8e et 18e légers et 23e de ligne, forts de 1,300 hommes, qui sont dans l'île Sainte-Marguerite, pourront partir au 20 septembre, habillés et en bon état, pour se rendre, par Gênes et le col de Tende, en Illyrie rejoindre les deux bataillons de guerre que ces régiments ont dans ce pays ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18117; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28527).

Le 13 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Les trois compagnies du 5e bataillon du 18e léger, qui sont à l'île Sainte-Marguerite, n'ont qu'un capitaine, un lieutenant et deux sous-lieutenants ; il manque donc deux capitaines, deux lieutenants et un sous-lieutenant. Nommez à ces places et envoyez sur-le-champ, comme sous-lieutenant, un vélite de la garde ...
Il faut que les trois bataillons des 8e, 18e et 23e, qui sont sous les ordres d'un major en second, soient placés ensemble ; que, de même, le 5e, le 11e et le 79e soient également ensemble sous les ordres d'un major en second, et que vous correspondiez avec ces majors, tant pour remplir les emplois vacants que pour mettre au complet ces six bataillons. C'est une réserve qui me deviendra peut-être nécessaire pour la Catalogne.
Je ne vois pas de trace que le major en second, qui doit commander les trois compagnies du 8e, du 18e et du 23e formant 1.400 hommes à l'île Sainte-Marguerite, y soit arrivé. Il n'y a pourtant aucun officier supérieur et vous voyez dans les états qu'il y a des compagnies entières où il n'y a pas de capitaines. Assurez-vous que ce major soit arrivé, et qu’au moins il y ait un capitaine présent dans l'ile.
Chargez le général qui commande le département du Var de passer la revue de ces compagnies, et de vous en envoyer le résultat. Comme j'ai déjà prescrit cette mesure, si le général du Muy avait passé cette revue, vous m'enverriez son rapport aussitôt qu'il vous arriverait, vu que je désire faire partir, dans les premiers jours d'octobre, ces trois détachements pour l'Illyrie, où ils iront compléter les bataillons de guerre. Ils s'embarqueront pour Gênes, et, de là, seront dirigés sur l'Illyrie. Les cadres reviendront ensuite à Genève.
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6169 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28639).

Le 18 septembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le bataillon d'Illyrie, formé de compagnies des 8e et 18e légers et du 23e de ligne, et fort de 1.400 hommes, lorsqu'il sera habillé et équipé, soit embarqué à l’île Sainte-Marguerite et transporté à Gênes. De Gênes, il sera dirigé sur Sale, où il s'embarquera sur le Pô, et descendra ainsi jusqu'à Mantoue. De Mantoue, il se dirigera sur l'Illyrie. Arrivé là. il sera incorporé dans les bataillons de guerre des 8e, 18e et 23e. Les cadres des compagnies retourneront à Genève et à Grenoble ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6197 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28693).

VII/ CAMPAGNE DE CATALOGNE DES TROISIEME ET QUATRIEME BATAILLONS, 1810-1814

Tambour Maitre du 18e Léger en Catalogne, 1810-1814
Tambour Maitre du 18e Léger en Catalogne, 1810-1814

- Le 3e Bataillon

Le 4 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Il sera réuni à Avignon une réserve qui sera composée du 3e bataillon du 5e, du 3e bataillon du 23e, du 3e bataillon du 81e et du 3e bataillon du 18e léger. Ces 4 bataillons seront complétés à 840 hommes d'abord par ce qu'il y a de disponible à leurs dépôts et aux bataillons qu'ils ont en France, ensuite par un appel d'hommes des compagnies de réserve des départements qui n'ont point fourni au régiment de gardes nationaux de la Garde" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4361 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23903).

Le 18 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez l'ordre aux 4 bataillons qui sont à Avignon de se rendre à Perpignan. Donnez le même ordre au bataillon du 11e de ligne qui est à Montpellier. Par ce moyen, il y aura à Perpignan les 3es bataillons du 18e léger, du 5e de ligne, du 23e de ligne, du 81e id. et du 11e idem. Si ces 5 bataillons étaient au complet, ils formeraient 4000 hommes. Faites partir de Genève un bataillon de marche composé de tous les hommes disponibles aux dépôts de ces corps, lequel y sera incorporé à son arrivée à Perpignan.
Faites sortir des bataillons corses et du Pô tous les hommes étrangers à ces départements qui s'y trouvent et dirigez-les sur Perpignan, où ils seront incorporés dans le 18e d'infanterie légère
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4596 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24607).

Le 27 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris "Monsieur le Duc de Feltre ... Je vous ai donné l'ordre de mettre en marche un bataillon du 18e léger, un du 5e, un du 23e, un du 81e et un du 11e de ligne ; ce qui forme huit bataillons avec les trois bataillons qui sont à Foix. Donnez ordre au général commandant à Perpignan de se servir de ces bataillons pour marcher au secours des postes qui seraient bloqués à Figuières ou ailleurs ...
Remettez-moi un état qui me fasse connaître la situation ... des huit bataillons actuellement en marche, afin que je voie la quantité de troupes qui vont renforcer l'armée de Catalogne. Si le régiment de marche destiné à cette armée est assez fort, il faut en former deux régiments
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24670).

A son arrivée en Catalogne, où le Maréchal Mac Donald, commandait en chef (septembre 1810), le 3e Bataillon avait été placé en garnison à Barcelone.

Le 24 octobre 1810, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que : "Le nombre des hommes étrangers aux départements au-delà des Alpes et de l'ile de Corse, qui se sont trouvés dans les bataillons de tirailleurs corses et du Pô est de 256 ; ils seront incorporés dans le 3e bataillon du 18e régiment d'infanterie légère à Perpignan"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 428; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4751 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 21 octobre 1810 »).

Le 28 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je pense qu'il faudrait former une division à Puycerda. La brigade du général Gareau, qui est forte de 2,000 hommes, en ferait partie. L'autre brigade pourrait être composée des quatre bataillons du 18e léger et des 5e, 11e, 23e et 81e de ligne, formant 2,400 hommes. Vous y attacheriez un escadron de 150 chevaux, qui serait fourni par le général Baraguey d'Hilliers, et une division de quatre pièces de canon prises dans l'artillerie de l'armée de Catalogne.
Cette division, forte d'environ 4,500 hommes, serait suffisante pour patrouiller aux environs de Puycerda et assurer la frontière. Elle serait sous les ordres du général Baraguey d'Hilliers pour concourir à tous les mouvements nécessaires pour soumettre le pays
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17170).

Le même 28 novembre 1810, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que tout ce qu'il peut y avoir de disponible aux dépôts de Genève et de Grenoble, appartenant aux 8e et 18e légers et aux 5e, 11e, 23e, 60e, 81e et 79e de ligne, soit formé en bataillon de marche et mis en mouvement pour se rendre d'abord à Foix, et servir à renforcer les bataillons de ces huit régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4861).

Le 2 janvier 1811, depuis Paris, le Duc de Feltre écrit à l'Empereur : "Les hommes des départements de l'ancienne France extraits des bataillons des tirailleurs corses et du Pô et envoyés à Perpignan pour y être incorporés dans le 18e régiment d'infanterie légère ont été incorporés, à leur arrivée à Girone, dans le 32e régiment d'infanterie légère par ordre du général Baraguey d'Hilliers. Le 32e régiment étant composé de Génois, on propose à Sa Majesté de désapprouver cette mesure et de décider que ces hommes rejoindront le 18e régiment, pour y être incorporés". L'Empereur lui répond, depuis Paris, le 4 janvier 1811 : "Approuvé. Tancer le général Baraguey d'Hilliers pour avoir changé l'ordre du ministre. Faire rejoindre par ces hommes le 18e léger" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1233).

Au mois de mars 1811, le Général Maurice Mathieu, gouverneur de Barcelone, fut prévenu d'une conspiration qui avait pour but la surprise de cette forteresse et principalement du fort de Mont-Jouy, dans la nuit du 19 au 20, par le Général Campo-Verde, chef de l'armée espagnole, forte de 14 000 hommes. Il sortit de la place à minuit, avec 2 000 hommes d'infanterie et 60 chasseurs à cheval, pour attaquer les Espagnols sur leurs derrières, dans la plaine. Le commandant supérieur du fort Mont-Jouy devait laisser approcher les Espagnols jusque sur les ouvrages, et tomber brusquement sur eux à la baïonnette. Une partie du Bataillon du 18e Léger, qui formait la garnison du fort, fut placée dans les fossés, hors du corps de place ; une autre partie près de la poterne que l'ennemi se proposait de forcer.

"Les ennemis ont été reçus au Mont-Jouy avec toute la vigueur qu'on devait attendre de la garnison ; ils ont été, en même temps, attaqués sur les routes de l'Hospitalet et d'Esplugas par les colonnes que j'y avais envoyées. La déroute de l'ennemi a été complète ; nous lui avons tué 3 ou 400 hommes. Les régiments de Nassau et le 5e Italien ont rivalisé de valeur avec les bataillons français du 18e Léger, 5e de ligne, etc.
J'ai beaucoup à me louer de ......... du chef de bataillon Fournier du 18e Léger.......
" (Le général Maurice Mathieu au Ministre de la Guerre).

On remarqua les actions des : capitaine Delatant, avec sa compagnie de carabiniers, sous-lieutenant Jehean, de la même compagnie, 1re compagnie du 3e bataillon, sous le commandement du capitaine Pin, adjudant-major Chalopin. Ces cinq officiers furent proposés pour une dotation.

Le bataillon, fort de 17 officiers, 549 hommes de troupe présents, prend part, le 19 septembre 1811, à une affaire entre Saint-André et Moncade, où la garnison de Barcelone repousse les tentatives faites par une armée espagnole de 5 000 hommes, grossie par une armée de paysans, pour enlever une redoute élevée entre ces deux points.

Le 30 octobre 1811, le général Decaen succède au maréchal Macdonald dans le commandement de l'armée de Catalogne.

Le 12 novembre, le général Maurice Mathieu écrit au général en chef Decaen :
"2500 hommes de la division Frère, étant arrivés hier à midi à Barcelone, je suis parti pour faire une pointe sur Mataro, où nous sommes arrivés à 4 heures du matin ; nous y avons détruit des armes, des magasins de vivres et pris beaucoup d'effets d'habillement.
Vers midi, l'ennemi est venu nous attaquer avec toutes les forces qu'il a pu réunir : nous l'avons vigoureusement repoussé, avec presque le seul bataillon du 18e Régiment d'Infanterie Légère, dont l'excellent chef, M. Fournier, a été blessé.
Nous avons pris un lieutenant-colonel et une trentaine de soldats ; blessé et tué beaucoup de monde. Nous allons rentrer à Barcelone, mais j'attends la nuit afin d'éviter le feu de l'escadre anglaise
".

"Le général Maurice Mathieu, gouverneur de Barcelone, a fait, dans la nuit du 12 au 13 novembre, une excursion vers Mataro, retraite ordinaire des bandes de Catalogne, La ville a été surprise à quatre heures du matin. On y a détruit beaucoup d'armes et un magasin de vivres et d'habillement. Vers midi, l'ennemi a réuni toutes ses forces pour attaquer ; un bataillon du 18e d'infanterie légère a suffi pour le repousser au loin, après lui avoir pris un lieutenant-colonel et une cinquantaine d'hommes, tué et blessé un plus grand nombre" (Courrier de Turin N°173, 7e année, mercredi 18 décembre 1811).

Le bataillon du 18e Léger avait eu 3 officiers blessés.

Pendant ce temps, le général Decaen, dont le quartier général est à Figuières, se propose de conduire des vivres à Barcelone, et prescrit à la garnison de venir à sa rencontre.

Le 2 décembre, le général Mathieu sort de la ville, à 9 heures du soir, avec toutes les troupes disponibles, et, après avoir fait quinze lieues, il arrive, à midi, au défilé de Trenta-Passos, dont toutes les sommités sont occupées par une division espagnole, forte de 5 régiments et d'un grand nombre de somatens (milices catalanes).

"J'ai de suite formé mon avant-garde en 3 colonnes, et attaqué l'ennemi en même temps par le centre, l'aile droite et l'aile gauche. Le 5e Régiment d'infanterie, la compagnie des partisans, commandée par le brave capitaine Palégry du 18e Léger, et les deux compagnies d'élite du 3e bataillon du 18e Léger, ont chargé à la baïonnette, et ont chassés successivement les insurgés d'un amphithéâtre de positions très escarpées, les ont culbutés sur tous les points, et leur ont tué ou blessé environ 600 hommes. Nous avons eu 6 hommes tués et 30 blessés ; ces derniers ont été rapportés dans les hôpitaux de Barcelone sur des brancards et par leurs camarades. Toutes les troupes et les officiers ont fait tous leurs efforts pour mériter votre estime ; leur marche a été longue et pénible, mais ils ont oublié leur fatigue, dès qu'il a été question de combattre" (Le général de division Maurice Mathieu, gouverneur de Barcelone, au général Decaen, commandant).

- Le 4e Bataillon rejoint le 3e

Le 10 juin 1811, l'Empereur écrit, depusi Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général commandant la 7e division militaire de faire passer la revue des 8e et 18e légers et 23e de ligne, de faire compléter le 3e bataillon du 8e léger par tout ce qu'il y a dans le 5e, de faire également compléter les 4es bataillons du 18e léger et du 23e de ligne, et de vous faire connaître si ces trois bataillons seront habillés, équipés et en état de partir au 1er juillet ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5577 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27261).

Dans le courant de décembre, le 4e bataillon recevait l'ordre de rejoindre le 3e à l'armée de Catalogne.

Le 6 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre à la demi-brigade que commande le major Verset, et qui est composée des bataillons du 8e léger, 18e léger et 23e de ligne, de se rendre à Perpignan ...
Tous les hommes que ces bataillons ont embarqués à bord de l'escadre ou ailleurs seront sur-le-champ débarqués et réunis à leurs bataillons. Ces sept bataillons doivent former un total de 5.000 hommes de renfort. Donnez ordre qu'ils ne partent que lorsque tout ce qui est embarqué aura rejoint ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6460 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29283).

Le 19 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, ce n'est plus la même main qui dirige la formation de mes états de situation. Ceux que j'ai sous les yeux ne contiennent que des fautes ; il faut qu'il y ait une désorganisation dans ce bureau ...
Dans le livret par ordre numérique on porte que le 4e bataillon du 18e léger partira de Turin le 21 décembre, et dans l'état par division militaire on le porte comme partant d'Antibes ...
Dans ce même état de situation par ordre numérique on n'a pas mis la note des conscrits que chaque corps a à recevoir, ni de ceux qu'il a reçus.
Je désire que vous me remettiez un nouvel état où toutes ces fautes soient réparées
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18346 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29391).

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "... Le bataillon du 23e de ligne, qui a 500 hommes, celui du 102e, qui a 700 hommes, celui du 18e léger et du 8e de ligne sont tous entrés en Catalogne.
Mais tous les régiments en Catalogne étant faibles, on peut sur trois bataillons en prendre le cadre d'un bataillon ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Le 25 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier : "Mon cousin, vous écrirez au général Reille, que je lui donne le commandement de l'Armée de l'Ebre. Elle sera composée de 4 divisions actives : 1° la sienne ; 2° la division Palombini ; 3° la division Severoli ; la division Frère, qu'il organisera avec les 1er d'infanterie légère, 14e, 15e et 5e de Ligne.
Dès l'instant qu'il occupera avec son armée active les pays aux environs de Barcelone, la garnison de cette place sera assez forte avec les dépôts, le régiment de Nassau, deux bataillons du 23e de ligne, deux bataillons du 18e léger, quatre compagnies d'artillerie, les sapeurs et les mineurs.
Avec ces quatre divisions, il doit soumettre définitivement toute la basse Catalogne, maintenir la tranquillité en Aragon et pouvoir s'occuper de l'organisation de ce pays.
Vous trouverez ci-joint le décret par lequel la Catalogne est organisée en quatre départements ; vous en enverrez une copie au général Reille ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 288 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18452 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29827).

Le 25 janvier 1812 encore, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier : "Les états que vous me remettez pour la nouvelle organisation des armées en Espagne, ne sont pas conformes aux notes que je vous ai dictées hier. Faites partir les lettres (en supposant que cela ne soit pas encore fait) ; mais remettez-moi demain de nouveaux états plus exacts.
... Vous devez ordonner au maréchal Suchet, de fournir les généraux, officiers d'état-major, commissaires, etc., nécessaires à l'armée de l'Ebre, en se concertant à cet effet avec le général Reille ...
Les bataillons des 23e de ligne et 18e léger qui sont à l'armée de Catalogne, se rendront aussi à Barcelone afin de renforcer la garnison de cette ville ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5727; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29828).

Le même 25 janvier 1812, il est ordonné, depuis Paris : "Au ministre de la guerre.
Ordonner au général Decaen d'envoyer à Barcelone tout ce qui appartient au 18e léger ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 289 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5726 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6691 - Sans signature ni date ; de la main de Berthier, présumé du 25 janvier 1812).

Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... L'armée de Catalogne se compose des 8e léger, 18e léger, 5e de ligne, 11e de ligne, 81e id., 60e id., 79e id., 23e id., 3e léger, 67e de ligne, 102e de ligne.
Tous ces corps sont à trois ou à deux bataillons. Je crois qu'il n'y en a plus à quatre bataillons, puisque le 3e léger, les 67e et 16e de ligne ont envoyé leurs 4es bataillons à leurs dépôts.
C'est ce qu'il est instant de vérifier, et l'on ne manquera pas de comprendre dans le compte à me rendre les six bataillons qui formaient à Toulon des demi-brigades provisoires, lesquels sont entrés en Catalogne.
Je pense qu'il sera facile de se procurer et de réunir à Perpignan quatre ou six cadres, et de diriger sur eux les conscrits des Landes et des Basses-Pyrénées et autres départements voisins ; et, dans le même temps, les cadres certainement existants au 1er mars parmi les huit bataillons portés au projet recevraient les conscrits de Perpignan et autres, de sorte que, supposant huit bataillons, on en mettra quatre à Perpignan et quatre dans les Basses-Pyrénées.
Ceux qui seraient à leurs propres dépôts s'habilleraient, s'équiperaient par les moyens qui leur appartiennent.
Mais les quatre ou six bataillons réunis à Perpignan ayant leur dépôt en Italie ou ailleurs, l'administration de la guerre sera chargée de les faire habiller et équiper à Perpignan. Ces neuf bataillons, portés sur l'état comme étant aux Pyrénées, doivent être placés en trois lignes, savoir :
1° Ceux dont les 3es bataillons ont reçu l'ordre de rentrer. Il faut rechercher quand ils ont dû partir, d'après les ordres qu'ils ont reçus, soit du major général, soit du ministre de la guerre, pour bien calculer si l'on peut y compter ;
2° Ceux qui ont quatre compagnies de leur 5e bataillon à leur dépôt ceux-là ont des ressources en officiers et sous-officiers ;
3° Enfin, ceux qui n'ont que deux compagnies à leur dépôt et sont sans ressources.
Ainsi, voulant avoir neuf à dix bataillons pour les Pyrénées, je ne pense pas qu'on puisse en avoir plus de quatre.
Ces quatre bataillons pourront, en l'absence des cadres des 3es bataillons, s'ils tardent à rentrer, être formés par les compagnies des 5es. Quant aux quatre ou cinq autres, on peut y pourvoir en faisant venir quatre ou cinq cadres de Catalogne, c'est-à-dire de Girone à Perpignan ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).

Le 26 janvier 1812, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "Il est créé un corps d'armée de l'Ebre ; son arrondissement sera composé de tout l'Aragon et des deux départements du Mont-Serrat et des Bouches de l'Ebre.
Le général de division comte Reille est nommé général en chef de l'armée de l'Ebre.
L'armée de l'Ebre aura quatre divisions ...
Le régiment de Nassau, deux bataillons du 23e de ligne, deux bataillons du 18e léger, seront spécialement affectés à la garnison de Barcelone ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 534).

Le 28 janvier 1812, à son arrivée à Barcelone, l'effectif du 4e Bataillon est de 15 Officiers, 519 hommes présents.

Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Donnez ordre au général Decaen, commandant mon armée de Catalogne, d'envoyer à Barcelone le 4e bataillon du 18e léger qui est à Girone, pour s'y réunir au 3e bataillon ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1867).

Le rôle de la garnison de Barcelone se réduit, à l'avenir, à faire des sorties constantes pour chercher des approvisionnements. Le reste de la région étant aux mains des guérilleros soutenus par des débris de l'armée espagnole.

"Ils sont maîtres de toutes les villes, bourgs ou villages que nous n'occupons pas, dit le général Maurice Mathieu, aussi ils ont à leur disposition au moins les trois quarts de la Catalogne. Quand on marche sur eux en force, ils se retirent, ils se dispersent et, lorsque nous avons quitté les points d'où nous les avons forcés à fuir, ils y reviennent".

Le Duc de Lauzun
Prise du couvent de Montserrat Juillet 1812

Le 24 juillet 1812, 600 hommes du 18e Léger, sous les ordres du chef de bataillon Bois, font partie d'une colonne aux ordres du général Devaux, chargé, concurremment avec deux autres colonnes, commandées par les généraux Clément et Lamarque, de reconnaître et de détruire les ouvrages que l'ennemi avait élevés au Mont-Serrat, en collaboration avec les troupes de Suchet

Le chef de bataillon Bois, commandant le 18e Régiment d'Infanterie Légère, ainsi que les chasseurs des montagnes et les chasseurs distingués (riches Catalans) de la Catalogne, ont vivement attaqué l'ennemi, cherchant à le déborder par la gauche, tandis que le 23e Léger et les miquelets de Pujol, qui avaient passé la rivière à gué, au-dessus de Martorell, cherchaient à le tourner par sa droite. Mais une fuite précipitée et la nuit qui est survenue l'ont mis bientôt à l'abri de nos poursuites. On lui a cependant tué ou blessé beaucoup de monde. Nous avons perdu dans cette affaire le capitaine Laurent, commandant les compagnies de voltigeurs du 18e Léger, jeune officier de beaucoup de mérite et qui donnait de grandes espérances. M. Detalant, capitaine de carabiniers au même régiment, a été blessé, ainsi qu'une vingtaine d'hommes.

- 1813

En Catalogne, le général espagnol Copons succède au général Lascy à la tête des armées insurgées, tandis que l'armée anglo-sicilienne du général Muray a pris Alicante comme base.

En Avril, le maréchal décide de se porter au-devant des forces espagnoles et de leurs alliés. Le 12 Avril, les Espagnols sont repoussés à Yecla et les forces britanniques à Biar. Le lendemain 13 Avril 1813, à Castalla , Suchet affronte une nouvelle fois l'Armée britannique bien retranchée.

Devant de nombreuses pertes, Suchet n'insiste pas et prend une position défensive attendant une attaque anglaise qui échoue elle aussi. Match nul.

Suchet, menacé au Nord du royaume de Valence et d'Aragon par des forces espagnoles resserre ses positions, puis se porte sur Valence pour empêcher un nouveau débarquement anglais sur les côtes.

Le 2 Juin, les forces ennemies conjointes, par terre et par mer se portent sur Tarragone et débutent le siège de la ville. Le 2 juin, le général Bertiletti, gouverneur de Tarragone, fait savoir que cent voiles ennemies anglaises, portant 10 à 12000 hommes de troupes de débarquement, étaient devant la place. Le 12, le général Mathieu marche au secours de Tarragone avec 6000 hommes, dont le 3e bataillon du 18e Léger, commandé par le major Destrières, pendant que le maréchal Suchet s'y rend, de son côté, avec l'armée d'Aragon.

Le 18e Léger était à l'avant-garde, aux ordres de l'adjudant-commandant Ordonneau, qui rencontra et culbuta, à Arbos, l'avant-garde de l'armée espagnole. Ce premier succès et le mouvement combiné avec celui du maréchal Suchet suffisent pour amener la retraite des Espagnols sur le col de Sainte-Christine et le réembarquement de l'armée anglaise, qui, dans sa précipitation, abandonne 18 bouches à feu et un immense matériel de siège.

Le 11 Juin, le général Harispe, attaqué sur le Xucar, a repoussé les Espagnols.

Mais tandis que Suchet réussit tant bien que mal à se maintenir au Sud Est de l'Espagne, plus au Nord la situation empire avec la défaite de Vittoria le 21 Juin, qui induit la retraite des armées françaises sur les frontières du pays basque.

Suchet doit donc lui aussi reculer et commence à évacuer le royaume de Valence le 5 Juillet. L'Armée marche sur l'Ebre, laissant des garnisons sur ses arrières dont Tortose.

Dans le même temps l'Aragon voisin est perdu.

Du 14 au 15 Juillet, l'Armée passe l'Ebre, ralliant des petits détachements isolés, se porte sur Valls, Reuss et Tarragone, et met Lerida en état de défense.

Puis Suchet s'établit à Villafranca.

Fin Juillet, les forces anglo-espagnoles attaquent de nouveau Tarragone. Le 14 Août les forces conjointes de Suchet et Decaen, à Villafranca, obligent les Anglais à se replier. Puis Suchet évacue la garnison, fait exploser les fortifications de Tarragone et continu son repli progressif, les Anglo- espagnols sur ses talons.

Les Anglais s'établissent eux même à Villafranca, et leur avant-garde se fortifie au col d'Ordal.

Suchet décide de contre attaquer le 3 Septembre. Les 12 et 13, il s'empare des retranchements du col d'Ordal, puis marche sur Villafranca, épaulé sur son flanc par les troupes des généraux Decaen et Maurice Mathieu qui doivent bousculer pour arriver des forces espagnoles. Le général Ordonneau commandant l'avant-garde du général Mathieu pousse le chef de bataillon Pellegrin et le 18e Léger qui traverse les rangs ennemis.

Les forces anglo-espagnoles se replient. Si cela ne les a pas détruits, cela les retarde un temps dans leurs opérations.

à la fin de septembre, des détachements de tous les corps de l'armée de Catalogne étaient allés prendre des recrues à Perpignan.

Le 11 novembre 1813, les deux armées d'Aragon et de Catalogne sont fusionnées sous le commandement du maréchal Suchet. Le 18e Léger (3e et 4e bataillons), est placé dans la division de Barcelone.

Au commencement de décembre, 8000 autres conscrits ayant été dirigés sur les dépôts du Midi, chaque régiment de l'armée d'Espagne dut envoyer le cadre d'un 6e bataillon pour les recevoir, et les organiser en divisions de réserve.

Le colonel Meder, qui commandait le rgt de Nassau désarmé par la volonté de l'Empereur, comme beaucoup de régiments étrangers considérés comme peu fiables, voulut continuer à servir la France. Il fut placé à la tête des deux bataillons du 18e Léger, le 31 décembre 1813.

Le 4 février, le maréchal Suchet quitte Barcelone, et évacue la Catalogne après avoir pris pour son armement et pour son approvisionnement toutes les mesures nécessaires. Il y laisse 7500 hommes (parmi lesquels le 18e Léger), sous le commandement du général HABERT. Le Régiment y reste jusqu'au 27 mai 1814, où la garnison reçoit l'ordre du maréchal Suchet de remettre la place aux Espagnols.

VIII/ CAMPAGNE DE RUSSIE DES PREMIER ET DEUXIEME BATAILLONS AVEC LE 4e CORPS (1812)

Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux 8e, 18e et 23e régiments qui sont en Illyrie de faire chacun un choix de 100 hommes sachant bien écrire, ayant plus de quatre ans de service, bons sujets et propres à faire des caporaux et sergents distingués. Ces hommes seront dirigés sur Fontainebleau ... mais il faut qu'on n'envoie que des soldats qui puissent être utiles et non des hommes médiocres. Ces nouveaux détachements porteront à 1700 le nombre des hommes à diriger sur Fontainebleau" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5423 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26901).

Le même 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Duroc, Grand Maréchal du Palais : "J'ai ordonné aux 5e, 79e, 11e, 81e, 60e, 10e et 20e régiments de ligne de diriger chacun 200 hommes sur Fontainebleau. Ces hommes doivent savoir lire, écrire, avoir plus de 4 années de service et être capables de faire de bons caporaux et de bons sergents.
Je donne ordre aux 8e, 18e et 23e d'infanterie légère d'envoyer chacun 100 hommes ayant les mêmes qualités, ce qui fera 1700 hommes qui dans le courant juin arriveront à Fontainebleau, ce qui joint aux 1300 existants fera 3000 hommes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26912).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE
(ne figure pas dans la Correspondance)
1re DIVISION
Cette division sera composée : de 2 bataillons du 8e léger, de 2 bataillons croates, de 3 bataillons du 84e, de 3 bataillons du 92e ...
Les 2 bataillons croates auront également leur artillerie, les attelages, et le matériel du 18e d'infanterie légère leur seront cédés pour éviter tous délais. Il suffira donc de créer la compagnie de canonniers croates. ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Dès le mois de Juin 1811, Napoléon prévoit d'envoyer un détachement cadre du 5ème Bataillon du 18e Léger, du 8e Léger et du 23e de Ligne, pour tenir garnison sur Toulon.

Le 7 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Faites-moi connaître quand les bataillons des 8e et 18e légers, des 23e, 81e, 79e, 5e, 6oe et 11e de ligne, qui sont à Genève et à Chambéry, et qui doivent être complétés par des conscrits, pourront partir pour se rendre à Toulon, où je voudrais réunir ces huit bataillons pour tenir garnison sur les côtes ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17779 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27234).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
CORPS D'OBSERVATION DE LA RÉSERVE.
... 3e Division ...
Donnez ordre au 4e bataillon du 1er de ligne, qui est à Marseille, et aux 3e et 4e bataillons du 62e, qui sont à Toulon, d'en partir pour se rendre à Nîmes. Ainsi les quatre bataillons des régiments de cette division seront réunis. Mais Toulon ne sera pas suffisamment gardé. Vous donnerez ordre que le bataillon du 8e léger, celui du 18e léger et celui du 23e de ligne, qui sont dans la 7e division militaire, soient complétés avec tout ce que le 5e bataillon a de disponible et se mettent en marche au 1er juillet pour Toulon. Donnez le même ordre pour les 5e, 11e et 79e. Nommez deux majors en second, l'un pour commander les trois premiers bataillons, l'autre pour commander ces trois derniers.
Par ce moyen, Toulon aura six bataillons, indépendamment des deux bataillons suisses ; ce qui sera suffisant ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Le détachement fut envoyé à l'ile Sainte Marguerite pour y encadrer des Conscrits réfractaires pour renforcer ces Régiments, formant ainsi un Bataillon provisoire d'Illyrie.

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, j'ai lu avec intérêt le compte que vous m'avez rendu des déserteurs réfractaires au 1er juin ... Je relève ici par aperçu le nombre d'hommes dont j'ai disposé :
... 2e régiment de la Méditerranée (à Toulon)
... 1500 conscrits doivent être versés dans les cadres des 3es bataillons du 8e et 18e léger et 23e de ligne. 1500
... Vérifiez cet aperçu et remettez-moi un travail complet à cet égard
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5677 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27431).

Le 3 juillet 1811, l'Empereur, à Saint-Cloud, se voit proposer "... pour le commandement du régiment Illyrien (2e Banat) M. Vandaële, chef de bataillon au 18e léger, qui est avantageusement noté, qui a de bons et anciens services, qui parle avec facilité plusieurs langues étrangères". Napoléon ne donne pas suite à cette proposition (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 469; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5720 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 3 juillet 1811 »).

Le 4 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que le colonel ou le major du 102e parte de Savone pour aller passer la revue du 5e bataillon de ce régiment qui est à l'île Sainte-Marguerite, inspecter en détail ce bataillon, et s'il pense qu'on pourrait se fier à ces conscrits et qu'ils ne déserteraient pas, les diriger sur Savone. Il serait important de les ôter de l'île Sainte-Marguerite où vont arriver les bataillons du 8e et 18e légers et du 23e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27521).

Le 15 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Lacuée : "Monsieur le comte de Cessac, ... qui est-ce qui a eu l'ordre de fournir l'habillement ... du bataillon provisoire d'Illyrie qui se trouve à 1'île Marguerite et se compose de deux cadres du 8e léger, du 18e léger et du 23e de ligne ?
... En me rendant compte des mesures que vous avez prises, faites-moi connaître quand vous êtes fondé à penser que tous ces cadres seront habillés et équipés
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5996 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28178).

Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie ...
La 2e division sera composée de deux bataillons du 18e léger, de quatre bataillons du 9e, de quatre bataillons du 35e, de quatre bataillons du 53e et de deux bataillons espagnols ; total, seize bataillons. Cette division sera la 14e division ...
On laisserait en Italie les régiments suivants : RÉGIMENTS FRANÇAIS. — 22e d'infanterie légère, six bataillons ; 6e de ligne, trois ; 14e léger, trois ; 112e de ligne, cinq ; 13e, cinq ; 23e, deux ; les 5es bataillons des six régiments français composant les 13e et 14e divisions, six bataillons ; 10e de ligne, deux bataillons ; 20e, deux ; 7e, un ; 12e, un ; 1er léger, deux ; 3e, un ; 67e de ligne, un ; régiment illyrien, un ; 52e de ligne, cinq ; 102e, deux ; ce qui ferait en deçà des Alpes quarante-huit bataillons français, formant 30,000 hommes d'infanterie, lesquels seront complétés par la levée de la conscription qui va être faite, celle de 1812 ...
Le 18e léger, les Croates, les Espagnols et le 8e léger sont portés au grand complet ...
Faites-moi connaître si du 1er au 10 janvier les trois divisions du corps d'observation pourront être réunies, la 1re à Trente et à Bolzano, la 2e à Brescia et la 3e à Vérone, et la cavalerie aux environs, avec toute l'artillerie bien attelée, double approvisionnement de caissons, compagnies du train du génie et au moins 6,000 outils attelés, afin qu'en février ce corps puisse se mettre en campagne ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 233 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).

Le 19 décembre 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté la situation du bataillon de marche d'Illyrie partant de la 8e division militaire pour conduire les conscrits en Dalmatie. J'ai fait passer une revue exacte de ce bataillon à son arrivée dans le royaume ; il était fort de 18 officiers et 1,065 hommes sous les armes. Ce corps a laissé dans sa marche 157 hommes aux hôpitaux et a perdu 96 déserteurs jusqu'à son arrivée dans le royaume. La gendarmerie a l'ordre de surveiller sa marche jusqu'aux frontières d'Illyrie. D'après le rapport qui m'a été fait par le général Thiry, il paraît que les hommes sont en général d’une faible constitution ; presque tous sont à l’école de bataillon. L’habillement, l’armement, le linge et la chaussure sont au complet. Quant à l’équipement, les gibernes manquent dans le 18e léger et le 23e de ligne, ainsi que les bretelles de fusil" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 239).

Le 23 décembre 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai eu l'honneur de mander hier à Votre Majesté qu'elle pourrait compter sur la réunion des corps de l'armée d'Italie à Botzen, Trente et Vérone pour l'époque du 10 février. J'ai bien calculé les marches des troupes de leurs cantonnements respectifs à Ratisbonne. Il en résulte que toutes les troupes de l'armée d'Italie pourraient être rendues sans faire de marches forcées à Ratisbonne le 1er mars. Car je suppose recevoir les ordres de mouvement du 1er au 15 janvier ; en accordant cinq à six jours aux régiments pour se mettre en mouvement, on peut compter que le 15 janvier tout serait en mouvement, et, comme les corps les plus éloignés sont le 18e léger qui est à Fiume, le 53e de ligne qui est à Livourne et le 2e de ligne italien qui est à Ancône, la 1re division sera réunie à Botzen le 5 février, la 2e à Trente le 7, et la 2e à Vérone pour la même époque. Dans la supposition que le mouvement serait continué jusqu’à Ratisbonne, la 1re division arriverait le 22 à Ratisbonne, la 2e le 25, et la 3e le 28. On ferait marcher la cavalerie et la garde dans les intervalles. La réserve d'artillerie ct le parc fermeraient la marche. Je demande à Votre Majesté, 1° si elle m'autorise à faire distribuer les vivres de campagne à la réunion des troupes à Botzen, Trente et Vérone, ou si elle préfère leur accorder une indemnité.
2° De quelle manière elle entendrait qu'on traversât la Bavière sous le rapport des subsistances, c’est-à-dire si ce serait le pays qui devrait fournir ou si on devrait payer les subsistances par le moyen de l'indemnité qu'on donnerait aux troupes
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 242).

Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre aux bataillons de guerre des 8e et 18e légers et du 23e de ligne, qui sont en Illyrie, d'envoyer chacun 50 hommes au dépôt de Fontainebleau, en prenant des hommes sachant lire et écrire, ayant plus de trois ans de service, de la capacité, et propres à faire de bons caporaux et de bons sergents.
Donnez ordre au vice-roi d'envoyer 25 hommes ayant les mêmes qualités, pris dans chacun des sept régiments de ligne qui sont en Italie, lesquels seront destinés pour le dépôt de Fontainebleau.
Donnez ordre à la grande duchesse de Toscane d'envoyer 50 hommes du 112e.
Donnez ordre au général Miollis d'envoyer 25 hommes du 6e de ligne et 25 hommes du 14e léger.
Donnez ordre au général Grenier d'envoyer 50 hommes du 22e léger qui est dans le royaume de Naples.
Enfin donnez ordre que le 29e qui est à Toulon envoie 25 hommes.
Ce qui fera un total de 600 hommes qui, joints aux 2.000 que la jeune garde envoie à Fontainebleau, remontera ce dépôt, et mettra à même d'y trouver des moyens pour recruter les régiments.
P.-S. Le cinquième de ces hommes, c'est-à-dire 120, devront être propres à faire des sergents ; les autres quatre cinquièmes propres à faire des caporaux. Tous devront avoir trois ans de service
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6521 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29445).

Le 30 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au comte de Cessac : "J'ai signé le décret que vous m'avez présenté sur les caissons et forges des régiments. J'ai rectifié quelques erreurs dans votre travail ... Le 8e et le 18e régiment d'infanterie légère ont leur artillerie. Ils ont leurs chevaux et leurs caissons depuis longtemps ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4872 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6570 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29545).

Le 4e Bataillon rejoint à Laybach, dès qu’il est reconstitué, les deux premiers bataillons qui font partie du Corps d’observation d’Italie (décembre 1811). Quand ceux-ci partent pour la campagne de Russie, il va en garnison à Zara et y reste toute l’année 1812.

Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée.

Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, le corps d'observation d'Italie sera organisé de la manière suivante :
2e division (c'est-à-dire la 14e de la Grande Armée). – La seconde division sera commandée par le général Broussier. Elle se composera :
De 4 bataillons du 18e léger ;
De 4 – du 9e de ligne ;
De 4 – du 35e ;
De 4 – du 53e ;
et de 2 – du régiment espagnol.
Le 18e léger se réunira è Villach avec tout ce que doit fournir l’Illyrie à cette division. Le reste de cette division se réunira à Trente, Roveredo et autres pays voisins ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6590 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29631).

Le même 2 janvier 1812, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Lacuée, à Paris, pour lui adresser ses hypothèses de travail : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE.
... 14e division (se réunit à Trente) : 18e léger, 4 bataillons ; 9e de ligne, 4 bataillons ; 35e de ligne, 4 bataillons ; 53e de ligne, 4 bataillons ; régiment espagnol, 2 bataillons ; total, 18 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).

Le 3 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, le ministre de la guerre vous a transmis mes ordres pour l'organisation des 13e, 14e et 15e divisions ... Cachez votre mouvement le plus longtemps que vous pourrez, en commençant par tout ce qui est insignifiant, c'est-à-dire par ce qui est le plus éloigné. J'ai décidé ... que la 14e division se réunirait du côté de Trente et de Roveredo ... bien entendu que chaque division aura avec elle son artillerie, son détachement du génie et tout ce qui lui est nécessaire. Comme il est possible que les divisions restent dans cet état pendant douze ou quinze jours, il faut que des mesures soient prises pour les subsistances et pour que les divisions mènent avec elles huit jours de vivres, pour pouvoir marcher rapidement. Vous ne ferez aucune demande de passage en Bavière, ni aucune démonstration ; quand le cas arrivera, je donnerai les ordres nécessaires.
Il faut m'envoyer un autre état de formation de votre corps, qui soit mieux fait ...
Le 8e et le 18e régiment d'infanterie légère pourront avoir le même complet, puisque ces régiments viennent de recevoir 400 hommes réfractaires ...
Je désirerais que tous vos bataillons pussent passer le Tyrol forts de 840 hommes chacun. Il faudra former à Trente un dépôt pour tous les hommes malades et fatigués ; à mesure qu'ils guériront, ils viendront vous rejoindre ; on ne les fera partir que lorsqu'il y en aura 1,500 ou 2,000, avec les effets que les corps voudront envoyer ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 293 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18414 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29647).

Le 28 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, vous donnerez l'ordre que le 5e bataillon du 14e régiment d'infanterie légère et le 5e bataillon du 6e de ligne partent de l'île d'Elbe, à deux jours de distance l'un de l'autre, et se dirigent par le plus court chemin sur Mantoue, où ils seront à la disposition du vice-roi, qui en incorporera tous les hommes dans les régiments de l'armée d'Italie. Il placera l'infanterie légère dans les 8e et 18e régiments d'infanterie légère, et les hommes de la ligne dans ceux de ses régiments du corps d'observation d'Italie qui en auront le plus besoin. Envoyez cet ordre par estafette ; qu'il soit exécuté dans les vingt-quatre heures qui suivront sa réception. Recommandez à la grande-duchesse de veiller sur les mesures à prendre pour empêcher la désertion. Les cadres de ces deux bataillons, après avoir fourni leurs conscrits, retourneront à Rome ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6702 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29850).

En février 1812, les unités comptaient encore à la division de Toulon, et Napoléon prévoyait de les rattacher à une division des Alpes pour former une réserve pour l'Italie, le Simplon ou partout où on en aurait besoin.

Napoléon écrit, le 5 février 1812, au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Le 8e léger a quatre compagnies du 5e bataillon portées pour recevoir 500 conscrits à Genève. Ces quatre compagnies sont à l'île de Ré. Ils sont partis de Genève pour Sainte-Marguerite. Ils ont pris ou dû prendre des réfractaires et, de là, en Illyrie. Sont-ils revenus ? 18e léger, idem ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6741 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29913).

Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Division de Toulon. 18e léger, 8e, 23e de ligne : j'ai donné mes ordres à cause de leur séjour à Genève et à Grenoble. Diminuer de 1.000 ...
... Je désire donc une division de plus, formée « division des Alpes », composée des 8e, 18e légers ; 5e, 11e, 23e, 60e, 79e, 81e de ligne.
Tout cela à trois compagnies, ce qui fait vingt-quatre compagnies, quatre bataillons, bonne réserve pour l'Italie, le Simplon et partout où besoin serait ...
"(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).

Le 9 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon fils, je vois par le rapport du général Vignolle, du 2 février, que, moyennant les incorporations des bataillons de la Méditerranée, le 84e, le 9e, le 106e et le 92e se trouvent au grand complet ; le 8e et le 18e d'infanterie légère doivent se trouver au grand complet par l'incorporation du 7e bataillon. Les Croates et les Espagnols sont au grand complet ; je n'ai donc plus de sollicitude que pour le 35e et le 57e. Faites-moi connaître si vous avez reçu le 5e bataillon du 62e qui doit vous fournir 3 à 400 hommes à incorporer. J'ai dirigé de l'île d'Elbe sur l'Italie les 5e bataillons du 14e·d'infanterie légère et du 6e de ligne. Je l'ai fait suivre par quatre compagnies de marches, tirées également des bataillons de la Méditerranée qui sont à l'île d'Elbe ; enfin je suppose que vous avez pris toutes les mesures nécessaires pour porter les troupes italiennes au grand complet. Ayez soin de faire passer une revue générale par les inspecteurs aux revues du 11 au 16, afin de bien savoir l'état des troupes qui partent, et d'arrêter à cette époque l'effectif de chaque compagnie, de chaque bataillon et chaque corps. Tout le reste pourrait entrer dans l'effectif du 6e bataillon, hormis ce qui se trouve aux hôpitaux de Bolzano, de Vérone, de Brescia et environs. Vous devez avoir reçu du prince de Neufchâtel l'ordre de commencer votre mouvement du 16 au 20. Je vous ai fait connaître que vous pouviez ne le commencer que du 20 au 22, cela est indifférent ; il suffit que le mouvement soit secret et s'opère ensuite avec rapidité une fois qu'il sera commencé. Il faut surtout que j'en sois prévenu, et que je connaisse à l'avance le moment où votre première colonne de troupes passera le Brenner, pour que je puisse régler tous les autres mouvements en conséquence" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 305 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29954).

A la fin de février 1812, les 1er et 2e bataillons, que nous avons laissés à l'armée d'Illyrie, sont désignés pour faire partie du Corps d'observation d'Italie devenu, le 3 mars, au moment de la reconstitution de la Grande Armée pour la campagne de Russie, 4e corps de la Grande Armée, sous le commandement en chef du prince Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie. Ils comptent à la 14e division Broussier, 1ère brigade avec le 9e de Ligne.

Ils partent aussitôt de Fiume et arrivent le 26 février à Villach, d'où ils doivent rejoindre isolément le corps d'armée en marche sur Ratisbonne.

Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, j'ai reçu vos deux états de situation au 15 février.
Je vois avec peine dans l'état de situation du 4e corps de la Grande Armée que les régiments sont partis très-faibles ... Neuf compagnies des 5es bataillons des 8e et 18e légers et du 23e de ligne sont, il y a bien du temps, parties des îles Sainte-Marguerite pour se rendre à Laybach : ces compagnies ont-elles passé ? Les 8e et 18e légers devraient donc être au grand complet ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 308 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18534 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30090).

Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les détachements des 2e, 37e et 93e, qui partent de Besançon, et les détachements du 8e et du 18e d'infanterie légère, se dirigeront sur Strasbourg, où ils s'embarqueront pour Mayence ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138).

Les 1er et 2e Bataillons sont, le 11 mars, à Linz.

Le 19 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, à Milan : "Mon Fils ... Le 4e bataillon du 8e léger doit être arrivé ; comme, avec le détachement du 14e léger, le 8e et le 18e léger seront assez forts, mon intention est que le 4e bataillon du 8e léger soit envoyé à Trieste, où il tiendra garnison. Ce sera l'augmentation d'un bataillon pour la province illyrienne ; il y en a deux, cela fera trois et ne peut être que fort utile. Ayez bien soin que ces hommes qui vous arrivent aient deux paires de souliers dans le sac et une bonne paire à leurs pieds ; faites-leur compléter cette fourniture à Vérone.
Il est indécent que la route militaire passe par Munich ; cela gêne le roi ; faites-la passer par Augsburg, Nuremberg, Donauwoerth, et de là sur Glogau, où doit être le dépôt de votre armée ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 320 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18594 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30260).

Les 1er et 2e Bataillons sont le 28, à Augsbourg, le 31 à Donauwerth.

Le 2 avril 1812, Napoléon décide de renforcer sa Grande Armée, à partir de détachements des 5es Bataillons de dépôt des Régiments déjà mobilisés. Il écrit à Clarke, depuis Saint-Cloud : "Monsieur le duc de Feltre ... On formera à Genève un bataillon de marche composée de trois compagnies du 8e léger et de trois du 18e léger. Ce bataillon de marche sera dirigé par Strasbourg sur Cologne pour y être réuni aux quatre demi-brigades marche, et recruter par la suite les deux bataillons que le 8e et le 18e ont au 4e corps ...
A Genève pour se rendre à Mayence
1er bataillon :
3 compagnies du 5e bataillon du 8e léger (dépôt à Genève) : 425 conscrits des Basses-Pyrénées, 109 de Gênes ; total 534.
3 compagnies du 5e bataillon du 18e léger (dépôt à Grenoble) : 560 conscrits des Basses-Pyrénées ; total 560 ; 110 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
Manque 115 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30371).

Le 10 avril 1812, l'Empereur écrit depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 9 ... Je remarque que les trois compagnies du 18e léger et les trois compagnies du 8e léger doivent d'abord se réunir à Genève. Faites en sorte que ces compagnies y soient arrivées au 25 avril. Vous en ferez passer la revue, et vous ne les ferez partir de Genève que lorsque vous serez assuré que ces compagnies sont en bon état et complètes en officiers et sous-officiers. Ne partiraient-ils que le 5 ou le 10 mai, cela serait suffisant. Il est inutile aussi que ce petit bataillon aille jusqu'à Cologne. Lorsqu'il y arriverait la division n'y serait plus. Il faut qu'il aille jusqu'à Strasbourg seulement. A son arrivée là, le major général lui enverra des ordres.
Recommandez bien aux majors en second et aux commandants des différents bataillons de ne faire partir que des hommes bien habillés et d'un bon service, de retarder le départ de dix et même de quinze jours, plutôt que d'envoyer des hommes qui ne seraient pas très bien portants, bien habillés et bien armés, et qui ne seraient pas au dépôt depuis au moins quinze jours et habillés depuis huit ou dix jours ; enfin de faire partir les cadres bien complets en officiers et en sous-officiers ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7104 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30428).

Le 17 avril 1812, à Saint-Cloud, l'Empereur est informé que "Le colonel du 18e régiment d’infanterie légère à qui l'on avait demandé 50 hommes pour l’Ecole des sous-officiers de Fontainebleau a mandé, lorsqu'il était encore dans les provinces illyriennes, qu'il ne pouvait fournir aucun homme ayant les qualités requises. Ce corps qui est actuellement en Allemagne, est-il dispensé de fournir son contingent ?"; ce dernier répond : "Oui, en attendant qu’il y en ait un disponible" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5068; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7140 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi daté du 8 avril 1812 »).

Les 1er et 2e Bataillons, ayant marché sur Nüremberg, Bayreuth, Zwickau, Dresde, Goerlitz et enfin, le 23 avril, sur Lüben, y rejoignent la 14e division.

Le 1er mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, j'ai lu avec attention la seconde partie de votre rapport du 26 de ce mois sur la formation des dix bataillons de marche à tirer des dépôts employés à la Grande Armée ...
Les trois compagnies du 8e léger et les trois du 18e continueront à former un bataillon de marche. Quant aux conscrits tirés des régiments qui sont en Italie, c'est un bataillon que j'ai ajouté à l'état de ce que le cadre du 1er bataillon du 1er régiment de la Méditerranée doit recevoir ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18679 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30553).

Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire.
ETAT N° 1.
Bataillons à former dans le courant de mai, lesquels ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche ni provisoires.
1er bataillon – 3 compagnies du 8e léger, à Genève, 450 hommes ; 3 compagnies du 18e léger, à Grenoble, 450 hommes : 900 hommes.
Ce bataillon se réunira d'abord à Genève ; lorsqu'il sera en état de partir, on en rendra compte ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).

Départ de Lüben, le 8 mai, pour Glogau ; les corps laissent dans cette dernière ville, un petit dépôt, fort, pour le 18e Léger, de :
1er bataillon : 2 officiers, 12 hommes,
2e bataillon : 2 officiers, 7 hommes,
Artillerie régimentaire : 2 officiers, 1 homme.

Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution.
Division de Réserve ...
4e division ... J'approuve l'état n° 7. Vous aurez soin que les hommes du 8e et du 18e léger s'embarquent à Strasbourg pour Wesel ... Mon intention est que cette 4e division se réunisse à Spandau et à Berlin. Le général Durutte commandera cette division ; et, comme il commande en ce moment à Berlin, sa division se formera ainsi sous ses yeux ...
Cette réserve se composera donc de quatre divisions :
... 4e division, le général Durutte, quatorze bataillons, à Berlin; total, soixante-cinq bataillons, dont trente et un à Berlin et trente-quatre à Munster et Osnabrück ...
La 4e division recevra également ordre de se rendre sur la Vistule, où chaque détachement qui aura été incorporé dans les cadres des régiments de réfractaires pourra rejoindre son régiment ou rester réuni dans ces cadres, selon les circonstances ...
Vous n'avez plus un moment à perdre pour la formation de ces quatre divisions de réserve. Faites-en part au major général et aux généraux de division qui doivent les commander, et expédiez tous les ordres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).

Puis la marche continue sur Plock, où on passe la Vistule, le 27.

La Situation du 18e Léger est alors : Colonel Gaussart.
1er bataillon (Vandaele), et état-major, officiers, 21 ; troupe, 849.
2e bataillon (Bureau), officiers, 12 ; troupe, 517.
Artillerie régimentaire, officiers, 3 ; troupe, 83 : 2 pièces de canon, une forge, 3 caissons à munitions, 2 à cartouches, 2 à vivres, 40 chevaux de trait.

Le 15 juin, à l'arrivée à Lensbourg, l'infanterie reçoit l'ordre de faire le service de campagne, et de requérir dans ses cantonnements des boeufs en quantité suffisante pour assurer une réserve de 15 jours. Le 20, il est organisé, à la suite de chaque régiment, une compagnie de transports auxiliaires composée de 50 voitures du pays.

Les jours suivants, on s'approche du Niémen par Kalivari, Marienpol et on passe le fleuve sur un pont de bateau, le 30, à Piloni.

Le 12 juillet, la 14e division arrive à Smorgoni, le 15, à Vileika. Le 4e corps d'armée est chargé de soutenir la cavalerie de Murat, qui poursuit les Cosaques.

Le 22 juillet 1812 (l'original est daté du 28 par erreur ; les ordres ont été expédiés le 22), l'Empereur écrit, depuis Gloubokoïé, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de la Grande Amée, à Gloubokïé : "Mon Cousin ... Donnez ordre au 1er bataillon de la 17e brigade, composée du 5e bataillon du 8e et du 18e d'infanterie légère, de se rendre à Danzig pour joindre la division Lagrange, c'est-à-dire la division de marche, ces détachements devant être incorporés" (Correspondance de Napoléon, t.24, lettre 18998 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31289).

Le 25, marche sur Ostrowno où a lieu un petit combat contre l'arrière garde russe, mais le 4e Corps arrive trop tard pour y participer, et, le 26, sur Witebsk. Les Russes, en se retirant sur cette ville, tirent quelques coups de canon qui firent peu de mal ; puis ils se déployèrent au dessus d'un grand plateau, situé auprès de la ville et qui domine toutes les routes par lesquelles on y arrive. Leur nombreuse cavalerie était rangée en bataille à l'extrémité de la plaine.

La division Broussier, d'avant-garde, alla se mettre en position sur une hauteur faisant face au plateau occupé par les Russes. La cavalerie ennemie prit d'abord comme objectif de ses charges les troupes qui couvraient le passage, et consistant en un régiment de chasseurs et 300 voltigeurs du 9e de ligne ; puis elle se dirigea sur la division Broussier ; mais celle-ci, formée en carré, présenta à l'ennemi un front inexpugnable devant lequel vinrent se briser tous ses efforts.

Napoléon était présent et donnait les ordres nécessaires. Il fit venir la 13e division sur la droite, pour occuper les hauteurs qui dominaient la position de l'ennemi. Le 4e corps se trouva alors vis-à-vis du camp russe, établi au-delà de la Loutchésa, dont les rives escarpées formaient un ravin si profond, qu'il était impossible d'en venir à une action générale. Les Russes se replièrent dans la nuit ayant hâte de rallier Smolensk pour éviter de se faire tourner.

Sur la journée du 27 juillet, le Prince Eugène écrit, le 31 juillet 1812, depuis Souraj, à Napoléon : "... Le 27, Votre Majesté ordonna à la cavalerie et au 4e corps de continuer le mouvement sur Witebsk. Ce jour-là la 14e division prit la tête. Le général de brigade Bertrand de Sivray fut détaché avec le 18e régiment d'infanterie légère et trois compagnies de voltigeurs ; il s'empara d'un village occupé par l'ennemi sur la droite et suivit la crête des hauteurs, dont il se rendit maître ; le reste de la division marcha en avant, se forma sur la gauche de la route en présence de l'ennemi, établit son artillerie, fit taire celle qui lui était opposée et força les Russes à reculer leurs lignes des bords du ravin qu'ils occupaient derrière un pont brûlé ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 433).

Le 10e Bulletin de la Grande Armée, daté de Witepsk, le 30 juillet 1812, raconte, concernant les combats du 27 juillet 1812 : "… Combat d'Ostrovno.
… Le 27, à la pointe du jour, le vice-roi fit déboucher en tête la division Broussier. Le 18e régiment d'infanterie légère et la brigade de cavalerie légère du baron Piré tournèrent par la droite. La division Broussier passa par le grand chemin, et fit réparer un petit pont que l'ennemi avait détruit. Au soleil levant, on aperçut l'arrière-garde ennemie, forte de dix mille hommes de cavalerie, échelonnée dans la plaine ; la droite appuyée à la Dwina, et la gauche à un bois garni d'infanterie et d'artillerie. Le général comte Broussier prit position sur une éminence avec le 53e régiment, en attendant que toute sa division eût passé le défilé. Deux compagnies de voltigeurs avaient pris les devants, seules ; elles longèrent la rive du fleuve, marchant sur cette énorme masse de cavalerie, qui fit un mouvement en avant, enveloppa ces deux cents hommes, que l'on crut perdus, et qui devaient l'être. Il en fut autrement ; ils se réunirent avec le plus grand sang-froid, et restèrent pendant une heure entière, investis de tous côtés ; ayant jeté par terre plus de trois cents cavaliers ennemis, ces deux compagnies donnèrent à la cavalerie française le temps de déboucher.
La division Delzons fila sur la droite. Le roi de Naples dirigea l'attaque du bois et des batteries ennemies ; en moins d'une heure, toutes les positions de l'ennemi furent emportées, et il fut rejeté dans la plaine, au-delà d'une petite rivière qui se jette dans la Dwina sous Witepsk. L'armée prit position sur les bords de cette rivière, à une lieue de la ville.
L'ennemi montra dans la plaine quinze mille hommes de cavalerie et soixante mille hommes d'infanterie. On espérait une bataille pour le lendemain. Les Russes se vantaient de vouloir la livrer. L'empereur passa le reste du jour à reconnaître le champ de bataille et à faire ses dispositions pour le lendemain ; mais, à la pointe du jour, l'armée russe avait battu en retraite dans toutes les directions, se rendant sur Smolensk.
L'empereur était sur une hauteur, tout près des deux cents voltigeurs qui, seuls en plaine, avaient attaqué la droite de la cavalerie ennemie. Frappé de leur belle contenance, il envoya demander de quel corps ils étaient. Ils répondirent : « Du 9e, et les trois-quarts enfants de Parti ! Dites-leur, dit l'empereur, que ce sont de braves gens : ils méritent tous la croix ! » ...
" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 5, p. 31; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 529; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7474 - le donne à la date du 31 juillet).

Le 4e Corps, après la prise de Smolensk entra dans la ville, le 19, et alla camper sur les hauteurs qui la dominent à l'Est.

Pendant les quatre jours que Napoléon resta à Smolensk, il passa en revue les différents corps qui s'étaient distingués depuis l'ouverture de la campagne. Une tenue magnifique, et surtout le souvenir des brillantes affaires de Witepsk, valurent au 4e corps de nombreuses récompenses : le 18e Léger reçut 11 décorations.

L'armée partit de Smolensk le 23 août.

- BATAILLE DE LA MOSKOWA (7 septembre 1812)

Reculant jusqu'à présent, et ayant changé leur commandant en chef par Koutouzov, les Russes décident de livrer bataille devant leur capitale et se retranchent. Pour Napoléon, il faut briser définitivement l'Armée russe. Dès le 5 Septembre, les premiers combats ont lieu sur la redoute de Schwardino.

Le 7 septembre, à 6 heures précises du matin, un coup de canon annonce que l'affaire reprend. Le 4e Corps est au centre. La 13e division (Razout) s'empare de Borodino à la baïonnette, et, peu de temps après, la division Morand, du 1er corps, mise sous les ordres du prince Eugène, enleve la grande redoute que les Russes parviennent bientôt à reprendre.

Cependant les 1er et 3e corps, à la droite de l'armée, se sont emparés des retranchements qui couvraient la gauche des Russes, et il devient urgent pour le 4e Corps d'enlever une deuxième fois la grande redoute, dernier point d'appui de la ligne russe.

Il concentre sur la droite les divisions Morand et Gudin, amène sur la gauche la division Broussier (18e Léger), qui n'avait pas encore donné, puis, ses dispositions faites, ordonne une attaque simultanée par les trois divisions.

Au moment où ses troupes approchent des retranchements ennemis, ceux-ci, avec toutes leurs pièces, tirent à mitraille. Nos soldats sont d'abord ébranlés ; le Prince, qui s'en aperçoit, ranime leur courage, en rappelant à chacun des régiments la gloire dont il s'était couvert dans diverses circonstances.

Le Prince dirige lui-même l'attaque de la division Broussier. Murat, prévenu de cette attaque, cherche à la favoriser par les charges de sa cavalerie, qu'il lance de Séménowskoïé sur la ligne des Russes. Trois régiments de cuirassiers du 2e corps de cavalerie, conduits par le général Caulaincourt, chargent tout ce qui se trouve à droite et à gauche de la grande redoute ; se trouvant alors en but au feu de ses défenseurs, ils reviennent en arrière et entrent par la gorge, au moment où la division Broussier profite du tumulte du combat pour escalader les parapets.

L'infanterie ennemie, placée près de là, derrière un ravin, fait une décharge si terrible sur nos cuirassiers qu'elle les obligea à se retirer ; nos fantassins prennent leur place, et achevèrent la conquête de la grande redoute.

Ce succès décide de la journée. L'ennemi se retire sur une nouvelle ligne, d'où il continue une forte canonnade jusqu'à la nuit. Le lendemain, on vit qu'il s'était décidé à abandonner définitivement sa position et à prendre la route de Moscou, qui est évacué peu de temps après.

Le corps d'armée passe la Moskowa sur un pont de chevalet, et arrive le 9 à Rouza, dont les habitants surpris n'avaient pas eu le temps de faire disparaître les vivres, et où nous trouvâmes en abondance de la farine, de l'eau-de-vie et beaucoup d'autres ressources.

Le 4e Corps traverse Moscou abandonné, et vient s'établir, à 3 ou 4 lieues à l'ouest de la ville. Mais la prise de sa capitale n'incite pas le Tsar à négocier. Il laisse l'Empereur s'enferrer dans la ville, en attendant la mauvaise saison et en harcelant les troupes françaises.

Toujours le 5 octobre 1812, l'Empereur écrit également, depuis Moscou, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ...Dans la 17e demi-brigade provisoire je ne compte pas le 1er bataillon formé de trois compagnies du 5e bataillon du 8e léger et de deux compagnies du 5e bataillon du 18e léger, lesquelles sont déjà parties de Danzig et doivent être incorporées dans leur régiment ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7585 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31819).

Le 8 octobre 1812, l'Empereur écrit, depuis Moscou : "Vous aurez reçu mon décret du 2 octobre. Chaque régiment de la Grande Armée recevait en France le cadre du 5e bataillon qu'il avait à l'armée et qui faisait partie des cadres des bataillons de marche. Ainsi, ces cadres doivent être considérés comme complets. J'ai ordonné qu'arrivés à Vilna, il leur fût donné une indemnité pour se rendre en poste à leurs dépôts, en faisant au moins quatre étapes par jour.
Les trois compagnies du 5e bataillon du 8e léger et les trois compagnies du 5e bataillon du 18e léger qui sont déjà arrivées à Smolensk, rentreront aussi en France, de sorte que les demi-brigades provisoires qui font partie des 30e et 31e divisions, seront toutes composées de bataillons entiers ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5148 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7597 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31870).

Comprenant qu'il a attendu en vain, Napoléon décide de se replier sur ses bases arrières à la mi-Octobre. Le 18e Léger comprend alors encore 39 officiers et 1 092 hommes.

La retraite commence le 19 octobre dans la direction de Kalouga, par Borowsk, où le 4e corps arriva le 23, et d'où il se mit en marche, le 24, sur Malojaroslawetz. Il faut y bousculer des troupes russes pour passer. Le prince Eugène ordonna à la division Delzons d'enlever Malojaroslawetz. Elle y pénétra baïonnette baissée, et en chassa les Russes ; mais ceux-ci revinrent à la charge et, grâce à leur immense supériorité numérique, parvinrent à faire plier les Français. Le prince accourut alors lui-même avec la division Broussier (18e Léger) afin de rétablir le combat, et laissa en réserve, de l'autre côté de la Lougéa, la division Pino avec la Garde Italienne.

"La division Broussier gravit, sous un feu épouvantable, la côte couverte des cadavres de la division Delzons, pénétra dans la ville de Malojaroslawetz, chassa de rue en rue les troupes russes commandées par le général Sockoroff, et les contraignit à se replier sur le plateau. Mais, à ce moment, le corps du général Raeffskoi arrivait aux abords de la ville. Il s'élança sur-le-champ. Les Russes, tous leurs généraux en tête, luttaient avec fureur pour interdire aux Français cette précieuse retraite de Kalouga ; les Français, de leur côté, combattaient avec une sorte de désespoir pour se l'ouvrir, et, quoique ceux-ci fussent 10 à 11000 au plus contre 24000, et sous une artillerie dominante, ils tinrent ferme. Cette malheureuse ville, bientôt en flammes, fut prise et reprise six fois. On se battait au milieu d'un incendie qui dévorait les blessés et calcinait leurs cadavres. Enfin, une dernière fois, nous étions prêts de succomber, lorsque la division Italienne Pino et les chasseurs de la Garde royale italienne vinrent forcer les Russes à retraiter".

Napoléon arrive dans la nuit ; les pertes sont énormes (8 généraux et 4000 hommes).

Le Prince Eugène rend compte de cette sanglante affaire dans le rapport suivant, adressé à l'Empereur, daté du 26 octobre, surlendemain de l'action : "… J'ai été particulièrement satisfait du général Broussier, qui a exécuté plusieurs charges à la tête de ses colonnes. Je dois les mêmes éloges aux généraux Pino, Bertrand, Ferrant, Fontana ; aux colonels Pegot, du 84e ; Tissot, du 92e ; Gaussard, du 18e léger ; Dubois, du 2e de ligne italien ; Cosella, du 3e de ligne, et Peraldi, des chasseurs de la garde ; le major Frigieri, du 53e ; le chef de bataillon Fournier, du même régiment …
Le colonel Penaut, du 35e de ligne, a été tué …
Les colonels Gaussard, du 18e léger ; Lorat et Lachaise, des Dalmates ; Varese, du 3e léger ; le major des Croates, ont été blessés ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 17).

Napoléon va prendre alors la décision fatidique de suivre la route de repli identique à celle de l'aller car c'est la plus courte, mais c'est aussi la plus dévastée.

Le 31 on arrive à Wiasma mais le 4e Corps est à la traine et Davout, à l'arrière garde doit l'attendre et lutter contre les Russes pour éviter que l'Armée soit coupée en deux. Ney assure ensuite l'arrière garde.

Le Duc de Lauzun
Combat de Vitebsk

Pour protéger son flanc droit Napoléon envoie le 4e Corps sur la route de Vitebsk. Le Corps ne compte déja plus que 7000 hommes. Le 10 Novembre à Vop, attaqué par les Cosaques il doit abandonner son matériel et son artillerie ; de plus Vitebsk est aux mains des Russes et il faut à présent gagner Smolensk puis Krasnoïe. La température ne cesse de chûter. Napoléon réunit le reste de ses troupes.

Le 16, deux heures avant d'arriver à Krasnoïé, au défilé formé par le pont sur la Lossmina, un parlementaire russe se présenta à l'avant-garde du 4e Corps en marche pour annoncer que l'Armée française était cernée par une armée de 20 000 hommes et qu'on lui offrait, s'il voulait se rendre, des conditions honorables. L'armée russe barrait en effet le passage, et il ne restait qu'à se frayer le chemin l'épée à la main pour gagner Krasnoïe.

Le prince Eugène accueille les propositions de l'ennemi avec indignation, et ordonna aussitôt aux débris de la division Broussier, à laquelle il donna les deux uniques pièces de canon qui nous restaient encore, de faire face à l'ennemi. Mais les Russes, outre l'avantage de la position, avaient une immense artillerie. Ils nous laissèrent avancer jusqu'au pied du plateau qu'ils occupaient, et, démasquant alors leurs pièces placées sur des traîneaux, foudroyèrent nos carrés, tandis que la cavalerie ennemie accourait dans la plaine pour les charger.

Toujours héroïque, la division Broussier (18e Léger), s'avança sous cette mitraille, bien résolue à enlever à la baïonnette les batteries ennemies. Cependant, chargée par une nuée de cavaliers, les recevant en carrés et leur tenant tête obstinément, elle se vit bientôt obligée de plier et de se rapprocher du corps de bataille.

Le prince Eugène, devant l'opiniâtreté que l'ennemi mettait à nous fermer le passage, résolut de chercher une autre voie. Tandis que la division Broussier contenait les Russes fit passer le reste de son Corps. La division Broussier, plus que 400 hommes valides !, fut recueillie par le maréchal Davout.

L'armée française après de durs combats reussit à poursuivre sa terrible retraite en passant par la Berezina.

Le 27 décembre, le prince EUGENE arriva à Marienwerder, où il s'occupa de réunir tout ce qui appartenait au 4e corps.

Au 31, l'effectif du 18e Léger n'était plus que de : 29 officiers, 149 hommes.

Les débris du 18e Léger, revenus de la campagne de Russie, et les détachements en route pour le rejoindre à la Grande Armée furent organisés en deux compagnies d'environ 100 hommes chacune, qui firent partie de la garnison de Glogau. Elles durent compter au 5e bataillon. Les cadres en surplus furent dirigés sur le dépôt du Régiment à Grenoble, où on forma, le 1er février, le cadre d'un 6e bataillon.

Les 1er et 2e bataillons se réorganisèrent également à Grenoble, avec les recrues de 1813.

Le drapeau modèle 1812 du 18e Léger

Tricolore en bandes verticales et broderies argent porte inscrit le nom des batailles d'ULM et WAGRAM. Il n'est pas porté en Russie et reste au dépôt de Grenoble mais accompagnera le régiment en 1813 (d'après P. Charrié)

IX/ LA CAMPAGNE D'ALLEMAGNE EN 1813 DU 18ème LEGER : PREMIER, SECOND ET SIXIEME BATAILLONS

Au début de 1813, l'Armée est en pleine reconstruction. Des régiments provisoires sont formés avec les débris de l'Armée d'Allemagne et ceux rescapés de la campagne de Russie, tandis qu'une gigantesque levée d'hommes passant par les dépôts va combler les effectifs. Le Prince Eugène supervise les premières mises en place des troupes.

LA MOBILISATION DE L'INFANTERIE LEGERE EN JANVIER/ FEVRIER POUR LA CAMPAGNE DE 1813 EN ALLEMAGNE
(Source : correspondance de Napoléon )

Dès janvier 1813, Napoléon ordonne de réorganiser l'infanterie légère (et de Ligne) en prévision de la campagne qui ne saurait tarder sur le Front Est. Plusieurs mesures sont prises :

1. Le rappel des cadres des 3e Bataillons des Régiments en Espagne :
de l'Armée du Midi : des 21e, 27e, 12e et 28e Légers
de l'Armée du Centre : du 2e Léger
de l'Armée d'Aragon : du 3e Léger

Suivi, pour arrivée prévue début mars, en Allemagne, des seconds Bataillons des 13e, 15e, 11e, 24e et 26e Légers

2. Formation systématique d'un 6e Bataillon pour les Régiments qui n'en auraient pas.

3. Formations de Régiments provisoires légers pour les Corps d'Observation du Rhin ou d'Italie avec des Bataillons disponibles :
2e provisoire : 3e Bataillon des 2e et 4e Légers
3e provisoire : 3e Bataillon des 3e et 8e Légers
4e provisoire : 4e Bataillon du 12e Léger, 1er du 29e Léger
5e provisoire : 7e Bataillon du 14e Léger, 4e du 18e Léger
6e provisoire : 3e Bataillon des 6e et 25e Légers
8e provisoire : 4e Bataillon du 5e Léger, 4e Bataillon du 23e Léger
10e provisoire : 3e Bataillon du 16e Léger et 1er Bataillon du 28e Léger

4. Formation de Demi-brigades de réserve de 3 Bataillons sur les frontières de l'Empire :
1ère Demi- brigade : 6e Bataillon des 7e, 13e, 15e Légers pour Mayence
2e Demi-brigade : 6e Bataillon des 33e, 26e, 24e Légers pour Anvers
3e Demi-brigade : 4e Bataillon des 11e, 10e, 21e Légers venants d'Espagne pour Wesel
4e Demi-brigade : 4e Bataillon des 9e, 27e, 28e Légers venants d'Espagne pour Utrecht
5e Demi-brigade : 6e Bataillon des 12e, 5e et 29e Légers pour Cherbourg
27e Demi-brigade, dont un Bataillon du 32e Léger pour Toulon
33e Demi-brigade, dont un Bataillon du 8e Léger en Italie
34e Demi-brigade : 6e Bataillon des 8e, 18e et 36e Légers en Italie

Officier de Chasseurs, infanterie légère, 1813
Officier de chasseurs, infanterie légère, 1813

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 5e régiment provisoire : 7e bataillon du 14e d'infanterie légère, 4e du 18e ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, il sera réuni à Vérone un corps d'observation d'Italie, composé de 3 divisions, 2 françaises et une italienne. Ce corps sera commandé par le général de division Bertrand, gouverneur général des Provinces Illyriennes.
1re division :
La 1re division sera commandée par le général Pacthod ...
2e brigade
5e régiment provisoire (14e et 18e léger) 2 bataillons ...
Si j'avais omis quelques ordres, celui des 2 ministres que cela concernerait me les représenterait sans délai.
Le ministre de la Guerre et le ministre de l'Administration de la guerre correspondront fréquemment avec le général Bertrand afin d'accélérer les mesures, et de tirer du pays toutes les ressources possibles pour la formation de ce corps d'observation que je désire réunir à Vérone du 15 au 20 février, et avoir prêt à partir alors, s'il est nécessaire, un corps fort de plus de 40 000 hommes dans le courant de mars
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32226).

Le 10 janvier 1813, l'Empereur, à Parie, adresse au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, ses "Observations sur la composition du Corps d'Observation d'Italie.
... On prendra 14 à 1500 hommes dans la 7e division militaire et 3000 dans les dépôts de l'Italie.
Les 1500 hommes qui seront pris dans la 7e division complèteront le bataillon du 18e léger, le reste formera un bataillon de marche pour être dirigé sur Milan ...
RECRUTEMENT DE LA GRANDE ARMÉE
J'appelle Grande Armée les 1er, 2e, 3e et 4e corps et non les divisions du 11e corps.
Ces 4 corps se composent, savoir ... total 35 régiments, non compris les régiments de la division hollandaise et hambourgeoise.
Tous ces régiments, exceptés les 3e et 18e légers, ont tous 4 à 5 bataillons à la Grande Armée ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32251).

Le 12 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, comme j'ai trouvé beaucoup de fautes dans ce que votre chef de division a recueilli sous ma dictée, je prends le parti de vous faire connaître de nouveau mes intentions ...
Le corps d'observation d'Italie sera augmenté d'une division qui sera composée de deux bataillons du 52e, de deux bataillons du 5e provisoire, de quatre du 137e régiment et de quatre du 156e ; total, douze bataillons ...
On complétera d'abord dans la 7e division tout ce qui est relatif au 4e bataillon du 18e léger ...
J'appelle corps de la Grande Armée les quinze régiments du 1er corps ; les six du 2e ; les six du 3e et les six du 4e. Je ne comprends pas, comme je l'ai dit plus haut, sous cette dénomination, ni le 8e, ni le 18e léger
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19445 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32276).

le 17 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Il ne faut prendre, aux dépôts des 8e et 18e légers, que ce qui est nécessaire pour former le bataillon qui doit partir ...
Il faut donc, après que le corps d'observation de l'Elbe, le corps d'observation d'Italie et les 2 corps d'observation du Rhin seront partis, pouvoir former un corps de réserve avec ce qui existe dans les 40 dépôts ci-dessus désignés, avec ce qu'ils reçoivent de la conscription de 1813 et ce qu'ils vont recevoir sur la levée des 100 000 hommes.
Ce corps de réserve serait composé de 120 bataillons fournis par les 40 régiments ci-dessus. Il faut y ajouter un bataillon de marche des 8e et 18e légers ; un autre du 3e et du 105e ; d'autres bataillons de marche, formés de 2 compagnies tirées des 34 dépôts de la Grande Armée ; plus 5 bataillons de marche de la 32e division militaire. Cela ferait donc environ 150 bataillons ou une réserve de 120 000 hommes qui partirait avec les cadres des 5e et 6e bataillons et avec les cadres qui reviennent de la Grande Armée.
P.S. Je vous prie d'observer que cette lettre dérange quelque chose à l'approuvé que j'ai donné, dans mes lettres précédentes, aux dispositions faites par les bureaux pour compléter les régiments provisoires et différents corps.
Aussitôt que le chef de division aura terminé, il m'apportera ce travail
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32318).

Le 23 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous renvoie sur-le-champ les états que vous m'avez faits passer avec votre lettre d'hier pour la répartition des 100 000 hommes.
Les 6 bataillons au-delà des Alpes, pour lesquels vous prenez 2 700 hommes doivent être complétés avec la conscription de 1814 ; vous pouvez donc donner ces 2 700 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui de 43 000 hommes en portera le recrutement à 46.
Je ne comprends pas bien pourquoi vous voulez donner au 6e de ligne 373 hommes, au 44e, 900 hommes, au 105e, 350 hommes. Si tout cela doit faire partie des 4 corps d'observation, on pourrait leur donner ce qui reste au dépôt sur la conscription de 1813. S'ils n'en font pas partie, il faut les recruter sur la conscription de 1814.
Je dis la même chose relativement aux 3 200 hommes que vous proposez pour l'infanterie légère, savoir pour le 8e, le 14e, le 18e et le 22e régiment d'infanterie légère. Je préfère donc que vous donniez ces 3 200 hommes aux dépôts de la Grande Armée, ce qui avec les 1 626 hommes de l'infanterie de ligne fera 4 826 hommes de plus pour ces dépôts.
Au total, cela fera plus de 50 000 hommes pour les dépôts de la Grande Armée.
Vous devez comprendre le 29e de ligne comme étant un de ceux de la Grande Armée. Vous devez y comprendre aussi le 8e et le 18e d'infanterie légère. J'approuve que vous leur donniez à chacun 900 hommes.
Répartissez ce surcroit d'hommes pour les régiments de la Grande Armée en appuyant sur les régiments qui avaient 6 bataillons ...
Moyennant ces changements, j'approuve la répartition
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32411).

Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… Nos besoins réels sont, selon que je vois les choses dans ce moment, tels qu'il suit :
... 6° Le 4e corps sera organisé à huit bataillons français (en y comprenant le 18e et le 8e léger) et deux bataillons italiens ; ce qui fait dix bataillons. Il recevra d'Italie dix bataillons, ce qui fera vingt bataillons, dont on pourra former deux divisions ; mais actuellement il n'en faut compter qu'une …
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19520 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32512).

Le 27 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen :"... Quant au corps, vous aurez gardé à Glogau tous les 1ers bataillons des six régiments français qui étaient en Italie, vous aurez établi pour les régiments italiens ce que vous aurez jugé convenable ; vous aurez gardé un bataillon du 8e et du 18e d’infanterie légère ; vous aurez donc huit bataillons français à Glogau ; vous aurez envoyé les autres cadres en Italie ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.8, page 274 ; Correspondance de Napoléon, t. 24, 19523 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32518).

Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
ITALIE.
Il sera formé, pour l'Italie, quatre demi-brigades, ainsi qu'il suit : 31e demi-brigade, les 6es bataillons du 9e, du 35e et du 53e ; 32e demi-brigade, les 6es bataillons du 54e, du 92e et du 106e ; 33e demi-brigade, les 6es bataillons du 112e, du 13e de ligne et le bataillon du 8e léger qui revient d'Espagne ; 34e demi-brigade, les 6es bataillons du 8e léger, du 18e et du 36e.
Il sera formé, en outre, six bataillons de garnison : deux pour Palmanova, deux pour Venise, un pour Ancône, un pour Livourne ; total, six.
Ces troupes seront mêlées avec vingt-quatre bataillons italiens, de manière à former deux belles divisions, qui pourront surveiller, l’une les provinces illyriennes, Venise et le Tyrol ; l’autre, Ancône, la Toscane et Rome.
Cette organisation sera l'objet d'un travail particulier ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Le 3e bataillon du 8e léger, qui est à Genève et Venise ; le 1er bataillon du 8e léger et le 1er du 18e léger qui est à Grenoble, feront une demi-brigade qui prendra le n°34, et sera ajoutée à la division chargée de la défense de Toulon, ce qui portera cette division à 4 demi-brigades ...
Vous remarquerez que le 8e et le 18e n’auront que leur second bataillon à Glogau ...
Vous portez au 18e 650 hommes comme manquants. Le 18e reçoit 560 hommes des 4 années, ce qui avec les 124 hommes qui restent fera 700 hommes, il en reçoit 900 de 1814, ce qui fera 1600. Sur ces 1600, il devra fournir le complément du 1er bataillon que je suppose être de 400 hommes et le 2e bataillon pour une demi-brigade provisoire, ce qui emploiera 800 hommes. Il lui restera donc encore 400 hommes pour le 5e bataillon. Ainsi il n'est donc pas vrai qu'il lui manque 650 hommes. Du calcul que vous faites sur les hommes manquants il faut donc effacer les 9700 hommes que vous portiez manquants pour les régiments de la Grande Armée et 1150 pour les 8e et 18e d'infanterie légère ...
Résumé ... le 8e et le 18e légers. Ces 2 régiments ont laissé 2 ou 3 compagnies du 1er bataillon à Glogau ; tout le reste doit rentrer au dépôt à Grenoble et à Genève. Donnez des ordres en conséquence. Le reste du 1er bataillon et le 2e se réorganiseront et fourniront aux demi-brigades provisoires à moins qu'on ne juge convenable de compléter le 1er bataillon avec les conscrits des 4 classes ; mais tout cela devra partir du dépôt en France ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 16 Mars, le roi de Prusse s'allie avec le Tsar.

Le 26 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Le 8e et le 18e régiments d'infanterie légère enverront le cadre de deux bataillons mais je pense qu'il convient de compléter ces bataillons au lieu de les faire partir par détachements.
Ces 2 bataillons seront une ressource réelle pour la Hollande ou tout autre point ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33438).

Le 30 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre également que le bataillon du 18e d'infanterie légère se rende, fort de 840 hommes, sur le point le plus près où le Rhin est navigable, et s'y embarque pour Mayence, et faites-moi connaître de même le jour qu'il arrivera à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33531).

Le 1er avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je reçois votre lettre sur les bataillons du 8e et 18e d'infanterie légère ; il faut les garder à Mayence ; on les placera dans la 4e division du 2e corps d'observation" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 842 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33553).

Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… DE QUELQUES RÉGIMENTS QUI NE SONT PAS EMPLOYÉS ...
Le 8e et le 18e d'infanterie légère doivent avoir leurs 2es bataillons complétés et réunis à Mayence : on en pourrait former un régiment provisoire qui serait attaché à la 4e division du 2e corps d'observation du Rhin ; les deux autres bataillons de ces régiments, devant être complétés avec la conscription de 1814, suivraient après leur destination ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).

Le 4 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il paraît que les bataillons du 18e léger et du 23e de ligne, dont le dépôt est dans la 7e division, ne sont pas complets.
Ces dépôts peuvent-ils fournir chacun 200 hommes ?
Cela ferait 600 hommes qu'on embarquerait sur le Rhin et qu'on dirigerait de Mannheim sur Bamberg
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33619).

Le 4 avril 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, j’approuve que le 3e bataillon du 8e léger et le 2e du 18e portent le nom de 27e régiment provisoire" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33620).

Le 6ème bataillon (commandant Boitteux), à l'effectif de 18 officiers, 574 hommes, est dirigé sur Augsbourg. A son arrivée, le 17 avril, il reçoit 219 hommes du 9e de ligne et forme, avec le 7e bataillon du 14e, le 5e régiment provisoire. Il entre, avec le 156e comprenant quatre bataillons, dans la composition de la 1re brigade de la 14e division (général Lorencez) du 12e Corps (maréchal Oudinot) et se dirige, le 23, avec le corps d'armée, sur Bamberg par Anspach.

Le 1er bataillon (commandant Lorin), désigné pour le corps d'observation de Mayence, doit quitter le dépôt dans la première quinzaine de mai, sinon le bataillon en entier, au moins trois ou quatre compagnies complètes, bien habillées, armées et équipées.

Oudinot, nommé, le 24 avril, au commandement du 12e corps, comprenant les 13e et 14e divisions de l'armée et les Bavarois, se rend à Bamberg et reçoit l'ordre de réunir ses troupes à Cobourg, afin de pouvoir appuyer le 4e corps (général Bertrand ) dans ses positions de Saalfeld ; puis, ce corps ayant suivi le mouvement de l'armée sur Leipzig, il lui est prescrit de se porter, si possible, le 27 avril, à Saalfeld, d'occuper Rüdolstadt, et de venir garder les débouchés d'Iéna. Il se trouve ainsi, le 2 mai, au moment où se livre la bataille de Lutzen, entre Iéna et Rüdolstadt.

Il poursuit sa marche sur Leipzig et arrive à Dresde le 12 Mai. Mais le 5e régiment provisoire (6e bataillon du 18e Léger, 7e du 14e de ligne) reste à l'escorte du grand parc jusqu'au 14, et ne rejoint le corps d'armée que le 15 à Neustadt, faubourg de Dresde. Le 16, marche sur Bischfswerda, le 17 sur Dornitz, le 18 sur Nossig, pour appuyer le maréchal Mac Donald, et former la droite de l'armée. Le colonel Gaussart est nommé général de brigade le 12.

Le 2e bataillon (commandant Roberjeot), complété d'abord à 130 hommes par compagnie, cède 400 hommes, les plus robustes et les plus vigoureux, à la cavalerie. Il ne comptait donc plus que 60 hommes par compagnie, plus les cadres, c'est-à-dire un total d'environ 450, au moment de son départ de Grenoble pour Mayence, où il arrive le 11 mai, et fait partie du 27e régiment provisoire, avec un bataillon du 8e Léger. Placé d'abord au 6e corps à Magdebourg, il rejoint, dans les derniers jours de juin, le 6e bataillon au 12e corps.

La situation du Régiment devient :
état-major : Bertrand, colonel à la suite, commandant le 5e provisoire (voir plus haut) puis les bataillons de guerre du 18e Léger
2e bataillon : Roberjeot, chef de bataillon, 11 off et 357 hommes (3 off et 72 hommes aux hopitaux)
6e bataillon : Boitteux, chef de bataillon, 17 off et 361 hommes (1 off et 163 hommes aux hopitaux)

Le 27 mai, le 2e corps, commandé par le maréchal Victor, était arrivé à Glogau, et avait débloqué cette ville, investie depuis cinq mois. Deux compagnies du 18e, qui s'y trouvaient en garnison, rejoignirent, le 5 juillet, le Régiment, dont l'effectif fut ainsi porté à 37 officiers, 949 hommes présents, plus 270 hommes à l'hôpital.

Le capitaine Lavallée fut cité, par l'adjudant-commandant Durrieu, comme s'étant particulièrement distingué dans les nombreuse sorties de la garnison de Glogau.

Chasseur d'infanterie légère, 1813, ancienne tenue
Chasseur d'infanterie légère, 1813 , ancienne tenue

Après les offensives de l'Empereur, les Russes et les Prussiens sont découragés. Un armistice est signé le 3 Juin. Il sera prolongé jusqu'au 10 Août.

Le 16 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Ordonnez de même que les 1re et 2nd compagnies du 18e léger se rendent au 12e corps pour être incorporées dans les bataillons du 18e léger qui sont à ce corps ; les cadres retourneront en France. Vous savez que le 2nd bataillon de ce dernier régiment n'est plus à la division Teste ; il doit rejoindre le 12e corps ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34696).

Le 23 juin 1813, le Duc de Padoue écrit, depuis Leipzig, à Berthier : "… Conformément aux ordres de l'Empereur, j'ai fait partir ce matin pour Sprotau un bataillon du 8e régiment d'infanterie légère, appartenant au 4e corps, fort de 568 hommes, officiers compris, et pour Luckau, un bataillon du 18e d'infanterie légère, appartenant au 12e corps, fort de 401 hommes, officiers compris ..." (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 1, p. 344).

Le 28 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Le 18e léger et le 60e ne fourniront plus de bataillons, l'un à la 19e demi-brigade et l'autre à la 26e. Mon but a été, en général, de ne composer les demi-brigades provisoires que de deux bataillons.
Vous ferez venir de Görlitz des majors pour celles de ces demi-brigades qui n'en auraient pas
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35638).

Le 21 juillet, Napoléon passe la revue des troupes, et accorde beaucoup de récompenses : le 18e Léger obtient 18 décorations.

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 44e division
1er léger, 2e bataillon.
2e léger, 2e bataillon.
34e demi-brigade provisoire : 16e léger, 2e bataillon; 18e léger, 1er bataillon.
64e de ligne : 3e bataillon, 4e bataillon.
Commandé par un major : 54e de ligne, 3e bataillon; 95e de ligne, 3e bataillon.
19e demi-brigade provisoire : 50e de ligne, 2e bataillon; 75e de ligne, 2e bataillon.
Commandé par un major : 24e de ligne, 3e bataillon; 39e de ligne, 3e bataillon.
12 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

Les hostilités recommencent le 17 Août. Mais les Autrichiens et les Suédois ont rallié les Russes et les Prussiens, augmentant d'un coup leurs forces. Les états allemands vacillent dans leur loyauté à l'Empereur.

Les 4e corps (général Bertrand), 7e (général Reynier) et le 12e (maréchal Oudinot), réunis à Barüth, le 18, placés sous le commandement d'Oudinot, doivent s'emparer de Berlin. Le 22, les trois corps marchent parallèlement : le 12e, à gauche, sur Vilmersdorf ; le 7e, au centre, sur Wisslock ; le 4e, à droite, sur Jühndorf. Ce fut la division Guilleminot (18e Léger, 56e, 137e et 156e) qui fut chargée d'enlever la position de Vilmersdorf, qu'elle trouva défendue et renforcée par une redoute placée sur un mamelon, en deçà du ruisseau de Thyronsgraben. L'ennemi ne tint pas devant l'attaque de cette division, qui le poursuivit au-delà du ruisseau jusqu'à Thyrons.

Les deux autres corps s'emparèrent également des points sur lesquels ils avaient été dirigés, et on allait enfin aboutir au village de Gross-Beeren. Le 23, le maréchal, espérant ne rencontrer l'ennemi qu'après avoir dépassé Gross-Beeren, laissa les trois corps chacun sur une route, et leur assigna Gross-Beeren comme point de jonction pour attaquer les positions de Rühlsdorf où était concentrée l'armée coalisée.

La division Guilleminot, précédant le 12e corps, marchait par Siethen sur Ahrensdorf, en suivant le revers des coteaux boisés au bas desquels défilait le général Reynier, pour arriver à Gross-Beeren. Ce dernier trouva le village occupé par une division qu'il débusqua immédiatement, et voulut continuer son succès ; mais l'ennemi reprit l'offensive avec la plus grande partie de ses forces, et rejeta le 7e corps sur la tête du défilé des bois. Le désordre se mit dans les troupes saxonnes du général Reynier, qui ne put empêcher le mouvement rétrograde jusqu'à Wisslock. Le maréchal Oudinot, qui était avec le 12e Corps, décida de retraiter malgré les succès de sa cavalerie.

Pendant ce temps Napoléon manœuvrait pour empêcher la jonction des différentes armées alliées et Gouvion Saint Cyr se retranchait dans Dresde devant la marche de l'Armée de Bohême. Napoléon se portait à son secours et repoussait provisoirement l'ennemi (26, 27 Août). Vandamme était écrasé à Kulm. Napoléon confiait une nouvelle offensive sur Berlin à Ney avec les 4e, 7e et 12e Corps. Ney avançait de Wittemberg à Baruth le 4 septembre, bousculant les premières lignes ennemies. Celui-ci se ressaisit à Dennewitz (ou Jüterbock), le 6 septembre et oblige Ney a reculer à son tour.

Le 12e corps est dissous en exécution d'un ordre de l'Empereur, depuis Peterswalde, du 17 septembre 1813.Le 17 septembre , l'Empereur, ordonne : "Article premier. — Le XIIe corps est dissous ...
Art. 4. — La 14e division est supprimée et les troupes qui la composaient sont incorporées dans la 13e.
Art. 5. — En conséquence, la 13e division sera composée comme il suit :
1re brigade, commandée par le général Gruyère :
1er régiment d'infanterie légère; 18e régiment d'infanterie légère; 7e régiment de ligne; 42e régiment de ligne; 156e régiment de ligne ...
Art. 6. — La 13e division sera commandée par le général Guilleminot. L'adjudant commandant Tromelin sera attaché à cette division.
Art. 7. — Le 18e d'infanterie légère est réduit à un bataillon ; en conséquence, le 6e bataillon de ce régiment est supprimé et ses officiers et soldats seront incorporés dans le 2e ... Art. 9. — La 13e division fera partie du VIIe corps.
Art. 11. — Le 7e corps sera ainsi composé des divisions suivantes :
13e division, général Guilleminot.
32e division, général Durutte.
24e division ou division Saxonne ...
Art. 19. — Le major général est chargé de prendre toutes les dispositions pour la prompte exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 169).

L'opération de l'incorporation du 6e bataillon dans le 2e fut constatée par procès-verbal du 21 septembre. Le 2e bataillon, chef de bataillon Boitteux, comprenait 24 officiers, 431 hommes. Il fit partie de la 1re brigade de la division Guilleminot. Le colonel Bertrand, blessé le 6, fut remplacé par le colonel Danlion.

Le maréchal Ney fut établi entre Torgau et Wittemberg pour défendre le passage de l'Elbe. Le 7e corps, d'abord échelonné de Pretsch jusqu'à Domitzsch, vint occuper Kemberg, le 23, pour surveiller l'Elbe jusqu'au confluent de la Mülde, vis-à-vis Dessau. Le colonel DANLION fut blessé, le 26, à Worlitz.

Le 29 septembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, des bataillons d'un même régiment sont à l'armée dans différents corps. Par exemple, le 8e d'infanterie légère et le 18e léger ont des bataillons dans le 4e corps et dans le 14e ; le 27e d'infanterie a deux bataillons au 11e et au 14e corps ; d'autres régiments en ont au 14e corps et au corps de Bavière. Faites-moi un travail là-dessus et proposez-moi de réunir le plus tôt possible tous les bataillons d'un même régiment dans un même corps. Je pense qu'il est convenable de réduire le 14e corps à 3 divisions" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 211 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36560).

Officier de Chasseurs, infanterie légère, 1813
Chasseurs d'infanterie légère, 1813, nouvelle tenue

Le 29, nouveau combat près de Dessau, entre Mülde et l'Elbe ; le bataillon du 18e Léger avec trois pièces de canon, suivant la rive droite de la Mülde, prit l'ennemi de flanc par son feu, et le força à rentrer en désordre dans ses ouvrages. Le chef de bataillon Boitteux fut blessé.

Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons, savoir :
... 1 au 7e ...
Le bataillon que le 14 corps fournira au 7e corps sera le 1er du 18e léger ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs ...
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).

Le 4 octobre, le 7e corps, ayant sa droite découverte par la retraite du 4e corps après le glorieux combat de Wartenbourg, se retira sur Doelitsch, et le 5, sur Eilenbourg, où le 2e bataillon du 18e Léger fut rejoint par le 1er, venant du 14e corps.

Le premier bataillon du 18e Léger avait défendu Dresde avec Gouvion Saint Cyr fin Août. Les deux bataillons se retrouvaient à peu près à 800 hommes au total, à la 13e division (Guilleminot) du 7e Corps (général Reynier) embrigadés avec le 1er Léger et le 155e de Ligne pour la grande bataille de Leipzig entre le 16 et 19 Octobre. Rappelons que la division au soir du 18 octobre combattait à Lindenau. Les 1er et 2e bataillons du 18e Léger épaulaient, avec la division Guilleminot, le 4e corps commandé par le général Bertrand, qui avait mission d'attaquer l'ennemi sur la route de Lützen, d'enfoncer tout ce qu'il rencontrerait sur son chemin, et de percer jusqu'à Weissenfels sur la Saale.

Les Français avaient tenu la ville malgré de lourdes pertes. Mais à bout de munitions, l'Empereur devait retraiter. Le minage précoce d'un pont sur l'Elster, coupant la route de retraite condamnait une partie des forces françaises à la capitulation. La plupart du régiment se retrouva prisonnier. Les restes de la Grande Armée filaient vers le Rhin, les Alliés à leur trousse.

X/ CAMPAGNE DE FRANCE DE 1814

L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique : "ARTICLE PREMIER.
L'armée sera organisée de la manière suivante :
Le onzième corps, commandé par le duc de Tarente, sera composé de la trente et unième et de la trente-cinquième division …
ART. 2.
Tous ces corps seront successivement portés à quatre divisions ...
QUATRIÈME CORPS D'ARMÉE ...
Art. 11. La treizième division sera composée ainsi qu'il suit :
Un bataillon du 1er léger.
Un id. du 18e id. ...
" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105 et page 415).

Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un état de situation que je reçois du 4e corps... il résulte de cet état que ce corps est de près de 20000 hommes.
Comme 11500 conscrits ont été dirigés directement sur Mayence pour le recruter, et que les dépôts font partir les hommes nécessaires pour porter au grand complet les bataillons de leurs régiments respectifs, ce corps sera bientôt porté à 50000 hommes. Comme je destine spécialement ce corps à la Garde de Mayence et de Kastel, et à manœuvrer autour de Mayence, j'attache une grande importance à ce qu'il soit porté à cette force, tant par les conscrits envoyés directement que par ceux envoyés des dépôts, afin que, le cas arrivant, on pût ne placer dans Mayence que 2 divisions, ce qui ferait 20000 hommes, suffisant pour la garnison de cette ville ; tandis que, dans la position actuelle, il faudrait que tous les cadres de ce corps se renfermassent dans Mayence.
Je crois que le 5e 1éger, dont le dépôt est à Cherbourg, le 8e, dont le dépôt est à Genève, le 96e, dont le dépôt est dans le Nord, le 18e léger, dont le dépôt est à Genève, le 54e, dont le dépôt est à Maastricht, le 95e, le 36e, le 66e, le 103e dont le dépôt est à Metz, le 10e léger, dont le dépôt est dans la 5e division, le 32e de ligne, dont le dépôt est à Paris, etc., doivent tous envoyer à leurs bataillons, au 4e corps, des détachements de 250 à 300 hommes. Je ne parle pas des régiments dont les dépôts sont en Italie, puisqu'il doit être pourvu à leur recrutement au moyen des 11500 conscrits envoyés à Mayence.
Tous ces détachements ci-dessus feront un renfort de 7 à 8000 hommes. J'en attends 1'état.
Comme ces bataillons doivent être portés au grand complet de 840 hommes, ils auront tous besoin de plus de 300 hommes ; mais ce surplus sera l'objet de l'envoi de seconds détachements
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37216).

Le 21 novembre justement, le régiment n'existe pratiquement plus (en dehors des Bataillons en Catalogne) : les simples soldats rescapés d'Allemagne furent versés au 1er Léger, et ce qui restait du cadre rejoignit le dépôt à Grenoble. Il s'y trouvait à cette date : 3 officiers de l'état-major ; 1 quartier-maître ; 1 capitaine adjudant-major ; 1 chirurgien major ; 2 compagnies du 5e bataillon, les 1re et 3e, constituées à 4 officiers ; 5 officiers à la suite et 2 officiers de recrutement ; plus 492 hommes de troupe.

Le régiment, ainsi réduit, se réorganise de nouveau avec les recrues des classes 1814 et 1815 et avec celles provenant de la levée des 120000 hommes, décrétée en septembre sur les classes antérieures de 1812, 1811 et 1810. On reforme les 1er, 2e et 5e bataillons, destinés à entrer dans la composition de la partie de l'armée de Lyon, dite réserve de Genève, chargée exclusivement de la défense de Grenoble, sous les ordres du général Dessaix, et le commandement supérieur du général Marchand.

Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, Au Duc de Feltre : "Le 1er bataillon du 18e léger, les 3e et 4e du 8e léger, le 4e du 5e de ligne, le 4e du 11e de ligne, le 3e du 23e de ligne formeront une brigade de réserve d'Italie, dite brigade de réserve de Genève, où ils se réuniront le plus tôt possible. Cette brigade sera donc de près de 5000 hommes.
Faites-moi connaître quand elle pourra se trouver réunie à Genève. Chargez un général, de ceux employés de ce côté, de la passer en revue, de nommer à toutes les places vacantes et de veiller à l'instruction des bataillons
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 1082; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6271 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37381).

Le 7 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, dans le projet de décret que vous allez me présenter pour la formation du 104e, du 107e et du 19e léger, il y aura quelques changements à faire.
... Le 18e régiment d'infanterie légère n'a plus rien à la Grande Armée, il faut donc suspendre le départ des 500 hommes dirigés pour ce régiment sur Mayence, et reformer à son dépôt le bataillon qui devait être à la Grande Armée ; ce qui augmentera la réserve de Genève d'un bataillon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37441).

Le même 7 décembre 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu votre lettre du 4 décembre. La brigade de réserve qui doit se réunir à Genève est composée des 3e et 4e bataillons du 8e léger, du 4e bataillon du 5e de ligne, du 4e bataillon du 11e de ligne, du 3e bataillon du 23e de ligne, et du 1er bataillon du 18e léger. Cette brigade est indépendante des 500 hommes que les dépôts doivent faire partir pour Mayence. Donnez des ordres pour que les cadres soient bien complétés en officiers et sous-officiers. Je désirerais que dans le courant de janvier, cette brigade fût entièrement réunie à Genève" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37451).

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ...
La division de réserve de Genève sera composée du : 18e léger, 1 bataillon ; 8e léger, 2 bataillons ; 5e de ligne, 1 bataillon ; 60e de ligne, 2 bataillons ; 79e de ligne, 2 bataillons ; 81e de ligne, 2 bataillons ; 11e de ligne, 1 bataillon ; 23e de ligne, 1 bataillon
Total 12 bataillons ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
... ÉTAT B
Formation de la brigade de réserve de Genève
2 bataillons du 8e léger ; 1 bataillon du 18e léger ; 1 bataillon du 32e léger ; 1 bataillon du 5e de ligne ; 1 bataillon du 11e de ligne ; 1 bataillon du 23e de ligne ; 2 bataillons du 60e de ligne ; 2 bataillons du 79e de ligne ; 2 bataillons du 81e de ligne ; 1 bataillon du 16e de ligne ; 1 bataillon du 145e de ligne
15 bataillons ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris : "ORDRES.
... La brigade dite de réserve, qui se réunit à Genève, sera composée ainsi qu'il suit, savoir : 8e léger, deux bataillons ; 18e, un ; 32e, un ; 5e de ligne, un ; 11e, un ; 23e, un ; 60e, deux ; 79e, deux ; 81e, deux ; 16e, un ; 145e, un ; total, quinze bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Le 1er bataillon, aussitôt reconstitué, dans les premiers jours de janvier 1814, rejoint, sous le commandement du chef de bataillon Roberjeot, les troupes qui couvrent Chambéry.

Le 5 janvier 1814, à Paris, l'Empereur décrète : "Le maréchal duc de Castiglione est nommé commandant en chef de l'armée de Lyon. Il aura le commandement de la ville, de la garde nationale de la ville ainsi que des 19e et 7e divisions militaires.
L'armée de Lyon sera composée : 1° d'une division de troupes de ligne, formée des bataillons ci-après :
3e et 4e bataillons du 8e régiment d'infanterie légère.
1er et 2e bataillons du 18e id.
2e bataillon du 32e id.
4e bataillon du 5e infanterie de ligne.
4e bataillon du 11e id.
3e bataillon du 23e id.
2e et 6e bataillons du 24e id.
7e bataillon du 60e id.
7e bataillon du 64e id.
7e bataillon du 79e id.
7e bataillon du 81e id.
7e bataillon du 16e id.
2e bataillon du 145e id.
2e du corps de gardes nationales dit de Lyon.
3e du corps de gardes nationales du Dauphiné
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6360).

Le 20 janvier, le fort Barraux est armé, en bon état, et sa garnison comprend 1 Officier, 1 Sous-officier, 2 Caporaux, 1 Tambour et 55 soldats, de chacun des 5e, 11e, 23e, 60e, 79e, 81e de ligne, 8e et 18e Léger, ainsi qu'un Bataillon du 60e.

Le même 20 janvier, l'ennemi, commandé par le Feld-maréchal Bubna, oblige les Français à se retirer jusque sous le fort Barraux, entre à Chambéry et menace Grenoble. Le bataillon du 18e Léger garde le passage de la Grotte.

Le 24, un poste de 40 hommes, placé aux abords de ce passage, est attaqué par une compagnie hongroise forte de 150 hommes, à laquelle il oppose la plus belle résistance, et fait quelques prisonniers. Mais, le 31 janvier, l'ennemi, en forces considérables, tourne le passage de la Grotte, occupe les Echelles, et nous oblige à nous retirer à Saint-Etienne-de-Crossey et au col de la Placette.

Le 15 février, le général Marchand fait attaquer les postes des Echelles et de la Grotte, et rend compte des opérations dans les termes suivants :
"Ces deux postes, qui ont été défendus avec opiniâtreté par l'ennemi, ont été enlevés avec une grande vigueur de la part de nos troupes et aux cris de "Vive l'Empereur !" Nos conscrits se sont conduits à merveille, et seront bientôt braves comme de vieux soldats. Nous avons fait 17 prisonniers à l'ennemi, et nous lui avons tué ou blessé une cinquantaine d'hommes. Nous avons eu 6 tués dont 2 officiers (les capitaines Judey et Nicolas, du 18e Léger) et 20 blessés".

Le colonel DESPANS-CUBIERES, qui prit le commandement du Régiment quelques jours après, obtint que le 1er bataillon ait deux compagnies d'élite.

Le 17, le général Marchand reçoit du maréchal Augereau, commandant l'armée de Lyon, l'ordre de seconder le mouvement de cette armée sur Mâcon et Bourg-en-Bresse, par une diversion sur Chambéry. Il porte donc ses troupes en avant et menace cette ville ; il y entre le 19, après avoir culbuté les postes autrichiens qui en occupaient l'entrée. La marche continue sur Aix, dont on s'empare le 23, puis sur Rumilly, "où nos conscrits, se montrèrent comme de vieux soldats".

L'ennemi fuit partout devant nous ; le 25, nos avant-postes dépassent Frangy ; mais le général Bubna réunit tout son corps dans les environs et en avant de Carrouge. Le général Marchand se contente, dès lors, d'épier ses mouvements jusqu'au 1er mars, où a lieu le combat de Saint-Julien. Malgré l'infériorité numérique de nos troupes et surtout de notre artillerie, le courage de nos jeunes soldats finit par prévaloir, et l'ennemi évacua la forte position de Saint-Julien. Le général Dessaix dit dans son rapport :
"Je ne saurais rendre trop de justice au sang-froid, à la belle conduite du commandant Roberjeot, et à l'habileté avec laquelle il a compris et exécuté ses instructions. Officiers et soldats, tous ont montré le plus grand courage, et l'ennemi aura appris que le Français peut tout quand il défend son Prince et son territoire".

A la suite du combat de Saint-Julien, les troupes s'établissent sous Genève, dont elles font l'investissement. Le 1er bataillon du 18e Léger, à la tête duquel était venu se placer le colonel DESPANS-CUBIERES, reste sous Genève jusqu'au 16 mars. à cette date, il est envoyé par le général Marchand à Seyssel, pour garder ce débouché ; de là, à l'important passage des Echelles, où il arrive le 25. Il y retrouve le 2e bataillon reconstitué, fort de 600 hommes, parti de Grenoble le 20, et, en présence des progrès des Autrichiens, sur la rive gauche du Rhône, dans la direction de Valence, continue sa retraite sur Voiron.

Pendant ce temps, le général Marchand est obligé de rétrograder devant les forces considérables envoyées au secours de Genève, et dirige son mouvement sur Grenoble, par Frangy et Chambéry. Il s'arrête à Voreppe, où il est rejoint, le 29 mars, par le colonel DESPANS-CUBIERES. Cette situation se prolonge jusqu'au 12, où l'on apprend qu'une convention d'armistice a été signée à Paris, le 8.

Une suspension d'armes provisoire est prorogée indéfiniment à la date du 14. Le 17, le général Marchand reçoit l'ordre d'évacuer Grenoble, et de venir prendre des cantonnements dans le département de la Drôme, en suivant, par la rive droite de l'Isère, la grande route de Romans, occupée par les Autrichiens, qui laisseront le passage libre. Le 18e Léger, à l'effectif de 42 officiers et 683 hommes, se met en marche pour Le Puy ; il comprend, outre les 1er et 2e bataillons, le 5e, en formation à Grenoble, et le 7e, venu de la réserve de Nîmes. Ce dernier, dont les cadres avaient été tirés de la Catalogne au mois de septembre 1813, ne comptait encore à l'effectif que 180 hommes, ni habillés, ni armés.

En vertu de l'ordonnance du 12 mai 1814, qui fixe à 90 le nombre des régiments de ligne, et à 15 celui des régiments légers, le 18e Léger est supprimé ; ses bataillons ou leurs cadres sont répartis, en juillet et en août, dans divers corps, savoir :
1er et 2e bataillons dans le 34e de ligne (35e de l'Empire).
3e et 4e bataillons dans le 8e d'infanterie de ligne.
5e, 6e et 7e bataillons dans le 14e d'infanterie légère.

Le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "... J’apprends indirectement que le 14e d’infanterie légère et les bataillons des 18e, 32e et 36e léger qui doivent concourir à son organisation, ont été embarqués et mis en route pour l’ile de Corse ; je n’aurai donc pas à m’occuper de ce régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).

Le 20 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major général Lecourbe, à Ruffey : "J’ai reçu avec un bien grand plaisir la recommandation que vous m’avez adressée en faveur de M. Lhomme, votre neveu, sous-lieutenant au 18e régiment d’infanterie légère, et le sergent Daguiers m’a également adressé d’Antibes celle qui lui est relative. J’ai regretté que le 18e régiment léger quitte mon inspection pour se rendre en Corse parce qu’il m’aurait été on ne peut plus agréable d’être utile moi-même à vos recommandés, mais je remédier aujourd’hui à cet inconvénient en priant de la manière la plus pressante M. le lieutenant général Milet Mureau de me suppléer dans cette circonstance et je ne doute pas qu’il n’y trouve autant de plaisir que moi" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 56).

Le 20 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant général Milet Mureau : "Pour lui envoyer les deux lettres de M. le lieutenant général Lecourbe, relativement aux sieurs L’homme sous-lieutenant au 18e régiment d’infanterie légère et Daguier sergent au même corps, en lui recommandant ces deux militaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 58).

XI/ UNIFORMES

Caporal tambour, tambour Maître, du 18e Léger en Catalogne, 1810-1814 (d'après El Guil) : Nous avons vu le 3e bataillon du régiment gagner la Catalogne en Septembre 1810, rejoint par le 4e bataillon en Janvier 1812, et y rester jusqu'en 1814 tandis que les 1er et second bataillons participeront à la campagne de Russie. Les tambours, fifres et cornets, en Espagne, faute de la musique régimentaire et du Tambour Major restés avec le colonel et les deux premiers bataillons, sont placés sous la supervision d'un Tambour Maître, un caporal. Ce poste a été créé dès 1766, placé au grade de caporal en 1788, pour instruire les tambours et épauler le Tambour Major qui est à la tête de tous les musiciens. Un autre caporal tambour reste au dépôt, pour l'instruction.

Notre homme en tenue de campagne est coiffé un colback recouvert d'une house de toile cirée brunâtre. Sa tenue est jaune, distinguée de bleu céleste au collet, revers et parements en pointe, galonnées de blanc. Les retroussis et les poches sont jaunes passepoilées de bleu céleste. Les retroussis sont ornés de grenades blanches. On notera les galons de caporal à double chevrons blancs au-dessus des parements et le chevron d'ancienneté de 10 ans de service en haut du bras gauche, et les épaulettes d'une compagnie de carabiniers, ainsi que le sabre briquet. On peut supposer que les tambours ont la même tenue avec le shako, le pantalon blanc et les guêtres. Le gilet rouge est à double rangs de boutons. Et le pantalon de route marron se ferme sur les coté comme dans la cavalerie mais ceci est bien entendu non réglementaire. Comme le Tambour Major, le tambour maître a une canne depuis 1803, mais moins richement ornée et il porte ici des gants à crispin pour la manier.

XII/ Drapeaux

Le régiment recoit en 1802 trois drapeaux modèle Consulat.

En 1804 reçoit trois drapeaux modèle Picot et trois Aigles.

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'aigles à l'armée, et que les aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183).

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

Ne rend que deux Aigles excédentaires qu'en 1812.

En 1812 lui est attribué un drapeau du nouveau modèle portant : Ulm et Wagram. Devait rester au dépôt à Grenoble, mais semble en fait avoir été porté en Allemagne en 1813 (d'après Pierre Charrié).

Pourtant, le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

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