Le Régiment de la Tour d’Auvergne
1803-1815
Avertissement et remerciements : Cet article a été publié dans la Revue Soldats Napoléoniens N°3 et N°5; nous le reprenons ici et le complèterons au fur et à mesure de nos découvertes.
Un très grand merci à Monsieur Jean Yves Forthoffer, qui nous a gentiment proposé de mettre en ligne les travaux de son père, Roger Forthoffer, inlassable chercheur grand spécialiste de l'uniformologie. |
Le 7 juillet 1803, Napoléon soumet à Berthier l’idée de créer un Corps composé d’hommes et d’Officiers ayant combattu avec les royalistes en Vendée (Correspondance de Napoléon, 6889), projet sans suite immédiate, mais repris le 28 août 1805 sous une forme différente, dans une lettre écrite depuis Boulogne à Fouché : "... il pourrait être utile de former un corps franc de volontaires de deux ou trois bataillons, et de donner ainsi de l’emploi à tous les chefs de bande qui ont fait la guerre civile et à d’autres individus qui ont servi dans l’armée de Condé. Il faut savoir quel homme, ayant de l’influence, serait assez sûr pour en être le colonel, et quels hommes conviendraient pour les trois bataillons, les quinze capitaines et les trente lieutenants et sous lieutenants. Il est bien entendu qu’on n’admettrait dans ce corps aucune personne de l’âge de la conscription, ni d’un âge inférieur" (Correspondance de Napoléon).
/ Organisation du Régiment
Fig. 1 Sergent de Carabiniers porte fanion en 1805, d'après Bucquoy |
Fig. 1a Carabiniers en 1805, d'après Tanconville, Les Garnisons d'Alsace |
Strasbourg, 30 septembre 1805 (8 vendémiaire an 14). Décret de création du Régiment qui doit être le premier d’une formation dénommée Légion Allemande, ce qui n’aboutira pas.
Ce jour là, 30 septembre 1805 (8 Vendémiaire an 14), l'Empereur fait écrire, depuis Strasbourg, à Fouché : "J'ai l'honneur, Monsieur, d'adresser à Votre Excellence l'expédition d'un décret portant création d'un régiment sous le nom de la Tour d'Auvergne. Sa Majesté désire que vous voyiez M. de la Tour d'Auvergne, que vous confériez avec lui ; que vous voyiez s'il est possible de faire entrer dans ce corps les chouans à qui il peut être convenable de proposer cette manière de servir. Sa Majesté me charge en même temps de vous inviter à vous concerter avec le ministre directeurde l'administration de la guerre pour l'exécution de ce décret, qui ne doit être connu publiquement que quand la formation du corps sera déjà avancée.
Le secrétaire d'état, par ordre de l'Empereur" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9296).
Le Décret précise : "I. Il sera levé un régiment d'infanterie légère composé de trois bataillons. Il portera le nom de La Tour d'Auvergne.
II. Le sieur Godefroy de La Tour d'Auvergne est nomme colonel-commandant de ce corps.
III. Ce régiment aura la même organisation que l'infanterie légère de ligne. Le fond de son uniforme sera vert et sous tous les rapports conforme au modèle qui sera approuvé par le ministre directeur de l'administration de la guerre.
IV. Aucun homme de la conscription ou faisant partie d'un corps de troupe ne sera admis dans ce régiment qui pourra recevoir des Allemands et autres étrangers.
V. Ce régiment formera le 1er corps d'une légion qui sera incessamment organisée et portera le nom de Légion allemande.
VI. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9297; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5349).
Note : Godefroy Maurice Marie Joseph Comte de la Tour d’Auvergne (1770-1837); officiellement Colonel du Régiment jusqu’au 13 février 1809, il abandonne ses fonctions en mai 1808.
L’Empereur a choisi Godefroy de la Tour d’Auvergne car cet ancien émigré a des relations intimes avec les royalistes (ce qui peut lui permettre de convaincre Charrette, La Bourbonnais ou Montmorency de servir les aigles impériales), destinés à fournir les cadres, la troupe et les Sous-officiers devant être recrutés en Allemagne.
Le 17 octobre, le Ministre de la Police générale, chargé de pourvoir à tous les emplois d’Officiers, en arrête le premier état tandis que la Tour d’Auvergne confie l’organisation du Régiment à Charles Marie Robert d’Escorches de Sainte Croix (1782-1810 ; ex émigré, Chef du 1er Bataillon à partir du 7 décembre. Promu Général de Brigade le 21 juillet 1809, il est tué au Portugal, en 1810, alors qu’il servait sous Masséna).
1er Bataillon en organisation en octobre 1805 : Carabiniers, Capitaine Dolder Jean, Lieutenant Duez Louis; 1ère Compagnie, Capitaine Petit Alexis; 2e Compagnie, Capitaine Bergeret Auguste, Lieutenant Marco François; Compagnie de Voltigeurs, Capitaine Dittlingen Chrétien; 3e Compagnie, Capitaine Hautz Michel; 4e Compagnie, Capitaine Salomon; 5e Compagnie, Capitaine de Rosières; 6e Compagnie, Capitaine Le Touneur Auguste; 7e Compagnie, Capitaine Girard François.
2e Bataillon en organisation en octobre 1805 : Carabiniers, Capitaine Poirier Joseph, Sous-lieutenant Bremmer; 1ère Compagnie, capitaine d'Equevilley Jules César, Lieutenant Frischer.
L'organisation du Corps, commencée fin 1805 à Strasbourg et Wissembourg, sous les auspices du Maréchal Kellermann et du Général Marulaz, va s’étaler jusqu’en 1806.
L’organisation théorique (27 Compagnies dont 3 de Carabiniers et 3 de Voltigeurs, réparties en 3 Bataillons) est fixée à Wissembourg le 18 novembre :
- Etat-major : 1 Colonel, 1 Major, 3 Chefs de Bataillon, 1 Quartier-maître trésorier, 3 Adjudants-majors, 1 Chirurgien-major, 1 Chirurgien aide-major, 1 Chirurgien sous-aide-major, 3 Adjudants sous-officiers, 1 Tambour-major, 8 Musiciens dont 1 Chef, 1 Caporal-tambour, 4 Maîtres ouvriers (tailleur, guêtrier, cordonnier, armurier).
- Compagnies : 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 1 Sous-lieutenant, 1 Sergent-major, 4 Sergents, 1 Caporal fourrier, 8 Caporaux, 2 Tambour, et 104 hommes.
A cette époque, le Tambour-major n’est pas nommé, il n’y a aucun Musicien, et ne sont présents que 192 Carabiniers, 146 Voltigeurs, 1015 Chasseurs et 34 Officiers.
La destination du Régiment pose assez vite problème comme le montre un rapport du Ministre de la Guerre, Berthier, adressé à l’Empereur : "Sire,
Par un décret impérial rendu à Strasbourg le 8 vendemiaire, S. M. l'Empereur a ordonné la levée d'un régiment d'infanterie légère, composé de trois bataillons, qui portera le nom de régiment de La Tour d'Auvergne.
M. le maréchal Kellermann, commandant en chef le 3e corps d’armée de réserve, chargé de l’organisation de ce régiment, demande si ce corps doit appartenir à son armée ou s’il doit faire partie des troupes de l’intérieur, cette solution étant nécessaire pour déterminer si ce régiment doit être traité ou non sur le pied de guerre.
En attendant la décision de Sa Majesté à cet égard, j’ai donné des ordres pour que ce régiment, qui s’organise à Wissembourg, soit traité sur le pied de paix ; mais la garnison de Philippsburg ayant été primitivement fixée à ce corps et l’espèce d’hommes dont il doit se composer me laissant présumer que la première intention de l’Empereur était de le traiter sur le pied de guerre, je prie Sa Majesté de vouloir bien me donner ses ordres a ce sujet"; Napoléon, depuis Schönbrunn, répond le 21 décembre 1805 (30 frimaire an 14) : "Ce régiment doit faire partie des troupes de l’intérieur" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 243 ; note : la décision est de la main de Berthier).
Le Colonel voulait par ailleurs introduire le rang de Cadet gentilhomme dans son Régiment. Ainsi, le 15 janvier 1806, le Lieutenant-colonel de Mariole, commandant le 3e Bataillon du Régiment de la Tour d'Auvergne, et Aide de camp du Général de Division Noguès, écrit, depuis Paris, à Nicolas Gedeon François de Rossignac : "J'ai l'honneur de vous prévenir, monsieur, que j'ai reçu l'ordre du colonel de vous annoncer qu'il vous a nommé cadet au régiment de la Tour d'Auvergne. Veuillez en conséquence de cet avis vous tenir près à joindre votre régiment pour y exercer les fonctions de votre grade" (une copie de cette lettre a été certifiée conforme à l'original à Limoges le 1er novembre 1806 par le Général de Brigade Meunier, commandant le département de la Haute-Vienne).
Le 15 janvier 1806, le Lieutenant colonel de Mariole, commandant le 3e Bataillon, écrit, depuis Paris, à François Lesage : "J'ai l'honneur de vous prévenir, Monsieur, que j'ai reçu l'ordre du Colonel de vous annoncer qu'il vous a nommé Cadet du Régiment de Latour d'Auvergne. Veuillez en conséquence de cet avis vous tenir prêt à joindre votre Régiment, pour y exercer la fonction de votre grade" (SHD GR 2Y 2511).
Le 25 janvier 1806, le Lieutenant colonel de Mariole, commandant le 3e Bataillon, Aide de camp du Général Noguès, Gouverneur de Paris par Intérim, écrit, depuis Paris, à François Lesage : "Ordonne à M. François Le Sage, Cadet, de rejoindre son Régiment à Phalsbourg sous le plus court délai pour y assurer les fonctions de son grade; et se présentera dès son arrivée à M. le commandant du 2e et 3e Bataillon en cette place pour y recevoir ses ordres" (SHD GR 2Y 2511).
Mais l’Empereur, à qui l'on pose la question, "Sur le recrutement et l'organisation qui a eu lieu à Wissembourg, le 27 brumaire dernier, du régiment de La Tour d'Auvergne", rappelle de manière catégorique le 26 février 1806 à Paris, que "M. de La Tour d'Auvergne ne doit point établir de cadets, ni s’écarter en aucune manière de l’organisation des corps français" (Picard E. et Tuetey L. : “Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée au Archives de la Guerre”, Tome I, Paris, Lavauzelle, 1912, lettre 300. Chuquet A. : “Ordres et Apostilles de Napoléon (1799-1815)”, Tome III, Paris, Librairie Honoré Champion, 1911. Lettre 3345).
Recrutement qui demeure difficile, les anciens ennemis de la république ne se bousculant pas. Le Colonel fait donc une requête auprès de Berthier qui écrit alors à Napoléon pour lui demander l’autorisation de recruter parmi les prisonniers de la Grande Armée, et notamment les Russes.
Ainsi, Napoléon adresse, le 5 février 1806, depuis Paris, une Note pour le Ministre de la Guerre (Berthier, Major général de la Grande Armée) dans laquelle il déclare : "… Le ministre écrira aussi aux colonels d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, pour les engager à recruter les prisonniers le plus promptement et dans le plus grand nombre possible …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9756 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11397); il répond par ailleurs positivement à la demande du Colonel, depuis Paris le 12 février (O&A, III, 3344). Le recrutement sera donc des plus hétéroclites : anciens Chouans, Hongrois, Bohémiens, Prussiens, Suédois, Russes, Autrichiens, Polonais, Hanovriens, Saxons, Bavarois, Suisses, Belges, etc., l’essentiel de l’effectif provenant surtout de prisonniers de guerre autrichiens et russes concentrés dans les camps de Toul, de Nancy ou Dijon.
Toujours en ce qui concerne le recrutement du Corps, le 21 février 1806, à Paris, "Le ministre de la police propose à l'Empereur de lever dans les départements de l'ouest, parmi les anciens chouans et autres hommes sans état, un corps auquel on donnerait le nom de Chasseurs impériaux de l'Ouest. On verrait avec plaisir dans le pays l'éloignement de ces individus; ce dernier répond : "Il me semble que le corps de la Tour d'Auvergne devait remplir ce but. Il faudrait d'abord envoyer tous ces hommes à ce corps. S'il ne remplissait pas ce but, le ministre me fera connaître par quelle raison" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9860).
Le 26 février 1806, à Paris, "On propose de confirmer la nomination des officiers du 1er bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne"; l'Empereur répond : "A renvoyer avec les états de service" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3346).
Fig. 2 Voltigeur en 1805, d'après Bucquoy |
Fig. 2a Voltigeur en 1806-1807, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 211 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Voltigeur en 1805 d'après J. Dommange |
Napoléon veut employer ce corps loin des frontières, et un rapport secret daté du 20 mars 1806 précise "qu’on doit placer tous les militaires que des circonstances malheureuses avaient obligé à servir à l’étranger lors des tems d’anarchie et d’y appeler des hommes audacieux dont les séjours dans les contrées de l’ouest pourraient être nuisibles" (cité par Rigo).
/ Passage dans le Royaume d’Italie.
Tandis que le Corps s’organise, la Reine de Naples Marie Caroline de Lorraine Habsbourg entre dans la coalition contre la France. De Schönbrunn, Napoléon déclare que "la maison de Bourbon a cessé de régner à Naples !" et charge Masséna de renverser le trône des Deux Siciles (l’armée de Naples est en principe commandée par Joseph, mais l’Empereur se méfie de ses qualités guerrières). Depuis Bologne, Joseph et Masséna se mettent en route, bousculent les 50000 Napolitains du maréchal Rosenheim à San Germano et à Campo Tenese, s’emparent de Capoue et entrent dans Naples le 14 février. Mais la Reine et son époux, Ferdinand IV, se sont déjà réfugiés en Sicile auprès des Anglais qui se sont rembarqués à Castellamare. Cependant, Gaète, commandée par le Prince de Hesse Philippstadt, et assiégée depuis le 12 février par Reynier, et la Calabre, où a débarqué la Division britannique du Général Stuart, résistent.
Fin février, le 1er Bataillon est organisé grâce à l’activité de Sainte-Croix, qui, entre temps, est expédié à Paris par son Colonel afin d’obtenir l’envoi du Corps en Italie avant la formation des 2e et 3e Bataillons, et la confirmation des Officiers provisoirement agréés. Mission qui prouve toute la confiance que lui porte son supérieur qui, en 1808, écrira, parlant de Sainte-Croix et de ses capacités à commander les hommes : "pendant le peu de temps qu’il les avait commandés, il sut y établir un bon esprit et une discipline exacte". Celui ci, "officier rempli de talent", s’acquitte avec zèle de sa tâche, à la satisfaction de Fouché, heureux de l’avoir à ses côtés pour l’établissement des propositions restant à faire pour les places, ce qui lui vaut d’être proposé le 5 février par Kellermann au grade de Major du Régiment resté vacant, proposition appuyée par Fouché. Le Décret de nomination est signé d’autant plus facilement le 31 mars que Napoléon a reçu Sainte-Croix dès son arrivée à Paris et lui a déjà exprimé sa satisfaction pour tout ce qui a été fait pour l’organisation du Corps et la nomination des Officiers, parmi lesquels on trouve de grands noms de l’ancienne noblesse. Cela va tout à fait dans le sens de la volonté impériale qui, dans la décision du 23 mars, rappelle que seuls des sujets ayant servi en émigration en Vendée ou à l’étranger doivent être admis comme candidats Officiers dans le Régiment.
Le Corps est à cette époque pressenti pour servir dans le Royaume d’Italie. Le 28 février 1806, Gouvion Saint-Cyr reçoit le commandement d’un Corps d’armée de la Pouille comprenant entre autres le Régiment de la Tour d’Auvergne.
Le 5 mars 1806, Murat écrit au Ministre de la Guerre : "Monsieur le maréchal ministre, d'après l'autorisation que monsieur le colonel La Tour d'Auvergne avait reçue de Sa Majesté, de présenter ses officiers, le sieur Decombes de Gabarret a été appelé par lui en qualité de sous-lieutenant et est venu des extrémités de la France rejoindre son corps à Phalsbourg. Par les observations faites au bureau de la Guerre, le défaut de services paraîtrait mettre obstacle à ce qu'il fût confirmé dans son grade. Votre Excellence ne jugerait-elle pas convenable d'admettre des exceptions en faveur du 1er régiment étranger qui se lève en France. Je crois que dans ce cas monsieur Decombes mériterait particulièrement de profiter de cet avantage. Il est fils d'un brave militaire, ancien capitaine de cavalerie et chevalier de St-Louis, dont tous les soins ont été consacrés à le disposer à suivre la même carrière. J'ajouterai que monsieur Decombes est un des officiers de ce régiment qui se sont déjà le plus distingués par leur bonne conduite, leur activité et leurs dispositions militaires. Il m'est spécialement recommandé par monsieur le conseiller d'Etat Jaubert, qui lui rend le meilleur témoignage" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 171, lettre 2271).
Le 11 mars 1806, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre de la guerre : "le second bataillon du régiment de La Tour d’Auvergne partira le 25 mars pour se rendre à Turin, d’où il ira rejoindre son 1er bataillon. Ce qui fait partie du 3e bataillon sera fondu dans le 2e qui sera envoyé en Suisse pour porter le 1er bataillon au complet, voulant que chaque bataillon soit de 1000 hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 320 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11652). En raison de cette fusion, les Compagnies des Bataillons de guerre sont portée à 120 hommes le 18. Le 31 mars, les trois Bataillons totalisent 74 Officiers et 2364 hommes.
Le 31 mars justement, Joseph devient Roi des Deux Siciles. Il a besoin de renforts mais l’envoi du Régiment à l’Armée de Naples lui est momentanément refusé : "Un bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne est déjà passé à Turin ; mon intention est que vous le dirigiez sur Ancône, où il attendra de nouveaux ordres. Comme je ne pense pas que le prince Joseph en ait besoin, il servira à la garnison d’Ancône. Le deuxième bataillon suivra la même direction. Vous préviendrez le prince Joseph de la destination que j’ai donnée à ce régiment" (Du Casse : «Mémoires du Prince Eugène», Tome II. Lettre adressée à Eugène le 15 avril, depuis Saint-Cloud).
Le 15 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince Eugène : "Mon Fils … Un bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne est déjà passé à Turin. Mon intention est que vous le dirigiez sur Ancône, où il attendra de nouveaux ordres. Comme je ne pense pas que le prince Joseph en ait besoin, il servira à la garnison d'Ancône. Le 2e bataillon suivra la même direction. Vous préviendrez le prince Joseph de la destination que j'ai donnée à ce régiment …" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 233 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10104 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11905).
Le 22 avril 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud, à Joseph, Roi de Naples : "Mon Frère ...Je verrai avec plaisir que vous renvoyiez quatre régiments français, tels que le 62e et les trois autres régiments qui ont le plus fatigué. Si vous prenez ce parti, vous les dirigerez sur Ancône. Le régiment de la Tour d'Auvergne, qui est fort de 3,000 hommes, les deux bataillons du 1er régiment suisse, vous indemniseront de la perte de ces quatre régiments ; et vous sentez que, pour moi, ce n'est point la même chose ; car si les Russes faisaient des mouvements qui me donnassent lieu de marcher à leur rencontre, il serait trop tard de retirer des troupes de chez vous. Vous avez beaucoup trop de monde ; vous avez aussi trop de chevaux. Renvoyez en Italie et à Ancône tout ce qui vous est inutile. Gardez avec vous les Polonais, les Suisses, les Corses, troupes qui sont très-bonnes pour le pays où vous êtes …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 199 (avec la date du 21 avril 1806) ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10131; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11938).
Le 25 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, envoyez-moi ... l’ordre de route du 2e bataillon de La Tour d'Auvergne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 408 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11964). Le 2e Bataillon se met donc en route, conformément à ses ordres.
Fig. 3 Chasseur en 1805, d'après Bucquoy |
Fig. 3a Chasseur en 1806, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 211 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Le 26 avril 1806, Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au prince Eugène : "Mon fils, si le bataillon de la Tour d’Auvergne n’a pas encore quitté les frontières de votre commandement, donnez lui l’ordre de s’arrêter, et rendez moi compte ... " (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 256; Du Casse, II; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11978).
Le 27 avril 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, donnez ordre au 2e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne de continuer sa route depuis Lyon pour se rendre à Aix-en-Provence" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 410). Le 2e Bataillon prend donc la direction d'Aix en Provence.
Le 30 avril 1806, on soumet à l'Empereur un "Rapport du ministre de l'administration de la guerre tendant à ce que les régiments d'infanterie polonaise et le régiment de La Tour d'Auvergne se recrutent exclusivement : les premiers de Polonais, le deuxième d'Allenands, et que le 1er régiment d'infanterie polonaise verse les Allemands entretenus à son dépôt dans le régiment de La Tour d'Auvergne, de passage en Italie"; Napoléon répond : "La Tour d'Auvergne les prendra en passant" Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 412). Le recrutement devient donc exclusivement allemand. De ce fait, de passage à Turin, le Corps doit récupérer en Italie ceux se trouvant au Dépôt du 1er Régiment d’infanterie polonais.
Le même 30 avril 1806, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Faites-moi connaître quand le 3e bataillon du régiment de La Tour d’Auvergne sera dans le cas de partir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 415; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12019). Il s’agit sans doute du nouveau 3e Bataillon, en voie de reconstitution.
Le 4 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Faites-moi connaître quand le 3e bataillon de La Tour d'Auvergne sera prêt à partir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12047).
Début mai, on demande à l’Empereur si le Régiment doit recevoir "des drapeaux et aigles" ; il répond de "leur faire donner des aigles comme aux autres corps" (P&T, I, 430. De la main de Maret ; non datée, et non signée, extraite du "Travail du ministre directeur avec l’Empereur, du 7 mai 1806"). Pierre Charrié confirme qu’il a reçu à Gènes trois aigles et drapeaux fin 1806. Sur ce point, fin août 1807, on demande à l’Empereur "1° si les régiments étrangers qui, d’après sa décision du 20 juin dernier, doivent avoir des drapeaux sans aigles, les auront de l’ancien ou du nouveau modèle ; 2° dans le premier cas, quels en seront les ornements, la légende, la coupe ; 3° si cette décision sera applicable aux régiment suisses, irlandais, de La Tour d’Auvergne et d’Isenburg et au bataillon valaisan, qui ont reçu depuis longtemps des drapeaux surmontés d’aigles". Napoléon répond : "Donner des drapeaux dans l’ancienne forme à ceux qui n’en ont pas. Laisser les aigles à ceux qui en ont reçu" (P&T, I, 1267. Extraite du "Travail du ministre directeur avec l’Empereur, du 26 août 1807").
Le 6 mai 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre fait un rapport sur les moyens d'embarquer, à Lyon, le régiment d'Isembourg; Napoléon répond : "Approuvé, en ayant soin de faire connaître que cela est pour épargner de la fatigue aux soldats et par économie de souliers et d'étapes, et qu'il n'y a aucune mesure pressée. Vous pourrez ordonner au colonel Isembourg, à lui-même, de se rendre à Lyon pour faire tous les préparatifs. On pourrait faire la même chose pour le 2e bataillon de la Tour d'Auvergne, qui se rend à Avignon" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10207).
Le même 6 mai, Napoléon adresse à Joseph une longue lettre pour clarifier sa position en Italie. Son Aide de camp, le Général Lemarois, reçoit "le commandement d’Ancône et des côtes de l’Adriatique, depuis Rimini jusqu’aux frontières du royaume de Naples, pour intercepter toute communication avec les escadres anglaises et russes et les îles de Corfou". Bien que devant correspondre avec Joseph, c’est avant tout de l’autorité du Vice-roi d’Italie qu’il dépend "parce que ce canal est plus naturel pour recevoir rapidement vos ordres". L’Empereur insiste donc sur l’importance de garder Ancône où doivent se trouver "environ 1,200 hommes. Le 1er bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne doit y être. Je n’ai point de cavalerie à y envoyer ; vous en avez trop : envoyez y un régiment de dragons, qui est nécessaire pour la surveillance de cette côte". Et d’occuper Civita Vecchia, dont l’artillerie peut servir pour le siège de Gaète (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 223, avec la date du 9 mai 1806; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10203 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12071).
Le 10 mai 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté copie du rapport que m'a fait l'officier d'état-major que j'avais envoyé à Rimini pour arrêter le bataillon la Tour d'Auvergne et le bataillon suisse ; ils avaient déjà dépassé de quelques journées le territoire de mon commandement ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 384).
Dans le courant du mois de mai, l’Armée d’Italie est augmentée d'une Division formée à Ancône, et commandée par le Général Lemarois; cette division (qui prendra ensuite le nom de Division des côtes de l’Adriatique) est composée des : 3e Bataillon du 1er Régiment suisse, 338 hommes ; 1er Bataillon du Régiment la Tour d'Auvergne, 696 ; Ouvriers d'artillerie, 11 ; détachement de la Légion corse, 44 ; détachement du 1er de Ligne polonais, 132 ; détachement d'artillerie à pied italienne, 61 hommes. Total : 1,282 présents (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 278)
Le 1er Bataillon fait donc partie de la Division d’Ancône.
Parallèlement, le 15 mai 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de la guerre fait connaitre à l'Empereur la force actuelle du 3e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne. Ce bataillon ne pourra se mettre en marche que le 10 juin". Napoléon lui répond, : "Il faut donner des ordres pour que ce bataillon soit complété, en choisissant des hommes de bonne volonté parmi les prisonniers. On ordonnera qu’il en soit passé une revue au 25 mai. Le 5 juin, le ministre me rendra comte de la situation de ce bataillon, et je lui ferai passer en conséquence des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 444).
Mi-mai, la Division d'Ancône, dont fait partie le 1er Bataillon du Régiment de la Tour d'Auvergne, devient 3e Division des Côtes de l’Adriatique de l’Armée d’Italie, commandée par le Général Lemarois (Du Casse, II. Le commandement de Lemarois dans les états du pape et la présence du 1er bataillon à Ancône sont confirmés dans une autre lettre datée du 16).
Le 16 mai 1806, donc, Napoléon écrit à Eugène pour lui confirmer que le Général Lemarois, envoyé à Ancône, a reçu le commandement des troupes "qui sont dans les Etats du Pape ; il est sous vos ordres. Ainsi le bataillon suisse et le bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne qui sont à Ancône font partie de votre armée, et vous devez les comprendre dans vos états de situation" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 394 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10242 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12121).
Le 19 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, le général Le Marois doit être arrivé ; j'imagine qu'il est en chemin sur Ancône, et que bientôt les Anglais n'auront plus de communication depuis les frontières du royaume de Naples jusqu'à Rimini. Le roi de Naples avait envoyé des troupes à Ancône ; le bataillon de La Tour d'Auvergne y fera une augmentation ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 399 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12145).
Le même 19 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "Mon frère … Ce qui est aussi très-important pour vos opérations, c'est d'être maître de Cività-Vecchia et de toute la côte jusqu'à Piombino. Je vous ai écrit d'y envoyer un régiment d'infanterie, un de cavalerie, et un général. Il paraît que vous aimez à garder toutes vos troupes. Vous avez certainement trop de cavalerie. Dans le doute de ce que vous ferez, j'ai ordonné qu'on envoyât à Cività-Vecchia un bataillon suisse qui est à Ancône. Un bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne doit être à Ancône …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 240 (avec la date du 29 mai 1806) ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10250 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12147).
/ Scandale au Régiment
Fig. 4 Tambour de Carabiniers en 1805-1806, d'après P. Bunde, planche 132. |
Malgré les apparences, le corps ne donne pas satisfaction à l’Empereur. Celui-ci écrit, depuis Saint-Cloud, le 31 mai 1806, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, témoignez mon mécontentement au colonel du régiment de La Tour d'Auvergne de la mauvaise tenue de ce régiment qui est à Ancône. Donnez-lui l’ordre de s'y rendre et d'y rester. Le major restera avec le second bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 467; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12202). Il y a en effet de sérieux problèmes de discipline, y compris parmi les Officiers.
Surtout, courant 1806, une importante affaire éclate. Selon certaines rumeurs, le Colonel et son second, le Lieutenant colonel Louis Charles Sicaud de Mariole, ami et parent des Tascher, toucheraient des commissions pour nommer les Officiers. Un Cadet de l’Ecole militaire de Fontainebleau écrit ainsi à sa famille le 28 mai que les Officiers du Régiment achètent leur nomination. Ce qui est vrai ! En effet, la Tour d’Auvergne, qui n’a pas de fortune, et veut faciliter le recrutement, accepte des dons en argent de la part des candidats aux grades d’Officier. D’où agiotage au sein du Corps. Sous divers prétextes, on réclame des sommes considérables aux candidats, 5000, 10000 et même 15000 francs ! Au total, près de 80000 francs ont été versés ou promis.
Sicaud de Mariole, en tant qu’agent de la Tour d’Auvergne, s’occupe des tractations avec les candidats Officiers, et tient informé son supérieur ("ils ont tous pris avec moi les arrangements dont nous avions convenu avant votre départ. J’ai remis à M. de Flers leur engagement") dont il ne cesse en même temps, de vanter les mérites à une demoiselle Tascher, que le Colonel veut épouser.
Cependant, nommé provisoirement Chef du 3e Bataillon par son Colonel, Mariole, en raison de la décision du 23 mars 1806, ne peut plus faire partie du Régiment. Présenté sur un premier état pour être confirmé, il ne peut être porté sur le second et définitivement établi. Entre temps, l’affaire des fonds versés est devenue publique, ce qui n’arrange pas ses affaires. Par vengeance, il révèle alors l’agiotage dans ses détails, accusant de malversation Sainte-Croix qu’il pense responsable de son infortune (1er mai). Ce dernier provoque alors Mariole en duel et le tue, mais les partisans de Mariole affirment que Sainte-Croix, alors que son adversaire blessé était couché au sol, aurait tiré une seconde fois, ce qui le rend coupable de meurtre. Celui ci est immédiatement arrêté, ainsi que le témoin de Mariole, M. de Lasalle Seguin.
Le 7 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Fouché : "… J'entends beaucoup de tripotages sur le régiment de la Tour d'Auvergne. Prenez des renseignements et faites-moi connaître ce que cela veut dire. Rendez-moi aussi compte du duel qui a eu lieu" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10209 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12076).
Fouché, ami des Sainte-Croix, ordonne alors une enquête très serrée. Chaque Officier doit, sous serment, indiquer comment il a été nommé et avouer s’il a versé des subsides. Ceux qui l’ont effectivement fait déclarent tous les avoir versés à Mariole. Les Officiers présentés par sainte-Croix, au contraire, n’ont été admis que sur la base de leurs états de services, celui-ci ayant répondu à ceux qui tentaient de le soudoyer que "l’épaulette se donnait mais ne se payait pas".
Le procès verbal d’enquête du 3e Bataillon, envoyé le 22 mai, est transmis par Fouché le 1er juin au Ministre de la Guerre : "la déclaration des officiers explique d’une manière claire et précise les transactions pécuniaires qui ont eu malheureusement lieu lors de la nomination de quelques uns d’entre eux. Il ne paraît pas que le major se soit aucunement mêlé de ces affaires d’argent. Les déclarations que vont fournir les deux autres bataillons achèveront d’éclaircir cette affaire". En effet, celui du 2e Bataillon, envoyé le 4 juin, innocente Sainte-Croix. Au 1er Bataillon, organisé par le Major, aucun Officier n’a payé pour son grade. Sainte-Croix, qui a été libéré le 12 mai, est donc lavé de toute accusation, et le scandale est évité. Le 15 juin, il quitte Paris pour rejoindre son Corps.
Cette affaire explique sans doute la décision prise le 29 juillet 1806 : l’Empereur nommera directement les Officiers du Régiment et ceux-ci prendront "rang du jour de leur admission provisoire" dans ce Corps (O&A, III, 3512). Décision renouvelée le 16 septembre 1807 en précisant que "le mode d’avancement par ancienneté aurait des inconvénients" (O&A, III, 3701). Il est enfin décidé le 15 août 1806 que les Aides de camp ou Adjoints ne pourront "être pris parmi les Officiers de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg" (O&A, III, 3538).
/ Passage progressif dans le Royaume de Naples
Fig. 5 Carabinier en 1806-1808, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 210 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Carabinier à la même époque, selon J. Dommange |
Dans la première quinzaine de juin, l'armée du Vice-roi comprend la Division des côtes de l’Adriatique, Général Lemarois (Quartier général à Ancône), Général de brigade Tisson, 1,200 hommes présents des 3e Régiment suisse, Régiment de la Tour d'Auvergne et détachements d'armes spéciales (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 285).
Mi-juin, le 1er Bataillon reçoit l'ordre de rejoindre la Division des côtes de la Méditerranée du Général Duhesme à Civita Vecchia. Le 24, Eugène depuis Monza, informe Napoléon qu’il est encore à trois ou quatre jours de cette ville (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 461), et le lendemain, il lui écrit, toujours depuis Monza, qu’il a ordonné à Duhesme de l’établir à Nosima, point important pour son mouillage, pour fournir des détachements depuis Terracine jusqu’à Ostie; Eugène envisage aussi d'envoyer le Bataillon à Albano, qui continuerait de fournir des détachements depuis Ostie jusqu'à Terracine (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 466).
Le 20 juin 1806, depuis Saint-Cloud, Napoléon écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, ... le 3e bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne qui, de Phalsbourg, se rend à Aix, restera à Avignon, jusqu’à nouvel ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 496 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12324).
Le 5 juillet 1806, Eugène écrit, depuis Monza, à Napoléon : "... Le général Duhesme me marque qu'il est très satisfait du bataillon de la Tour d'Auvergne, et surtout du colonel ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 56).
Le 10 juillet 1806, au Palais de Saint-Cloud, "Napoléon, Empereur des Français, Roi d'Italie, sur la proposition du Ministre de la Guerre, décrète ce quisuit, savoir :
Sont nommés à des emplois de chef de bataillon dans le Régiment de Latour-d'Auvergne les Srs (Julien) Foulon de Doué, capitaine adjudant major, et (Joseph-Vincent-Pierre-Denis) Trobriand, capitaine au même Régiment.
Le Ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret.
Signé : Napoléon, etc." ; le Décret a été exécuté le 21 juillet 1806 (Extrait des Minutes de la Secrétairie d'Etat - Doc SEHRI).
Le 1er Bataillon arrive dans les derniers jours du siège de Gaète, qui capitule le 19 juillet. Mais, après la défaite de Reynier à Maida face aux Anglo-siciliens de Stuart, toute la Calabre entre en révolte. Joseph charge alors Masséna de la pacifier. De ce fait, le 31 juillet, Napoléon ordonne à Eugène de faire partir le 1er Bataillon pour Naples (Du Casse, III).
Le 29 juillet 1806, Napoléon, depuis Saint-Cloud, donne l’ordre que les deux Bataillons stationnés en Provence se rendent par Nice à Gênes (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 560 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12597).
Le 31 juillet 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, je vous ai donné ordre de faire passer à Naples le bataillon suisse, qui est à Ancône, par la route de Pescara ; faites partir également pour Naples le bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne, qui est à Civitavecchia. Vous devez envoyer également à Naples le régiment de cavalerie polonais. Mettez la plus grande promptitude à l'exécution de ces ordres ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 102 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12626).
Le 5 août 1806, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire ... les ordres ont été donnés à ce qui reste des Polonais et des bataillons de la Tour d'Auvergne, ainsi que de leurs dépots qui sont à Mantoue" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 109).
Le 12 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "… Vous avez un bataillon de la Tour d'Auvergne que je désire que vous gardiez dans le royaume de Naples. Les deux autres, forts de 2,000 hommes, sont à Gênes, et je vais également les faire filer sur Naples …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 2, p. 441 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10635 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12702).
Le 20 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, vous donnerez ordre au 2e bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne de se rendre à Sarzane où il restera jusqu'à nouvel ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 594; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12754).
Le 20 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, à Joseph, Roi de Naples : "... Indépendamment des 5,000 hommes de vos dépôts qui sont en marche, du bataillon de la Tour d'Auvergne qui est en marche pour Gaëte, des uhlans polonais et du bataillon suisse qui, d'Ancône, doit être arrivé à Pescara, vous ne tarderez pas à recevoir les 2e et 3e bataillons du régiment de la Tour d'Auvergne, forts de 1,000 hommes chacun, qui sont à Gênes, ainsi que le bataillon suisse qui, de Corse, doit débarquer à Piombino, pour de là se rendre à Cività-Vecchia.
L'armée une fois placée ainsi, pas un homme ne débarquera en Calabre, et on pourra punir sévèrement les brigands ; cela est plus nécessaire que tout le reste ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 136 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10673 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12759). Cette lettre est suivie d'un "Projet de placement de l'Armée de Naples ... A Gaète, on placerait les pionniers noirs, le régiment de la Tour d'Auvergne, et dans les environs les uhlans polonais ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 138 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12752).
Le 23 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Roi de Naples : "… La brigade du général Laplanche-Mortière est en marche aussi pour Naples. Vous avez dû recevoir le bataillon suisse qui était à Ancône, et celui de la Tour d'Auvergne qui était à Cività-Vecchia. Le 2e bataillon de la Tour d'Auvergne est en marche, et un autre bataillon suisse, qui est en Corse, est également en marche ; ce qui, en septembre et en octobre, doit porter vos présents sous les armes à l'armée à plus de 45,000 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 159 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12785).
Le 25 août 1806, Joseph écrit, depuis Capo di Monte, à Napoléon : "… Le 1er bataillon de la Tour d'Auvergne est arrivé ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 160).
Le 31 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, j'ai deux régiments allemands, Isembourg et la Tour d'Auvergne. Mon intention est que ces deux régiments soient recrutés, tous d'Allemands nés dans les limites de la Confédération du Rhin.
Le régiment d'Isembourg pourrait recruter dans les états de Nassau, d'Isembourg, du prince Primat et de Hesse-Darmstadt ; celui de la Tour d'Auvergne, dans les états de Bade, Wurtemberg et Bavière. Entendez-vous sur cet objet avec le ministre des relations extérieures pour faire faire les démarches convenables, car mon intention est que ces régiments soient toujours tenus au complet. Il est nécessaire que les conseils d'administration des régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg organisent leur recrutement de manière à tenir ces corps dans un état respectable. Suivez l'affaire du recrutement de ces régiments avec la plus grande activité" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10714 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12827).
Le même 31 août 1806, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'ai envoyé ... la Tour d'Auvergne à Gaète ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 168).
Le 3 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au 3e bataillon du régiment de La Tour d’Auvergne de se rendre à Sarzana, et au 2e qui arrive le 4 septembre à Sarzana de se rendre à Naples pour rejoindre le 1er bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 617; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12850).
Le même 3 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Roi de Naples : "… Les deux derniers bataillons de la Tour d'Auvergne ont déjà dépassé Sarzana et vont vous arriver …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 181 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10732 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12853).
Enfin, le 12, il écrit à Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, de faire partir immédiatement les Officiers du Régiment qui sont encore à Paris (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 474 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12903; datée de Saint Cloud).
Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "… Vous donnerez l'ordre au 3e bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne, qui est à Sarzana, de se rendre à Gênes, où il tiendra garnison ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12982).
Fin septembre, les trois Bataillons (2300 hommes et Officiers) sont prêts à entrer au service de Naples, et à renforcer l’armée d’occupation, mais la discipline et le respect de la hiérarchie, ne sont toujours pas efficaces car parmi les ordres du Colonel en date du 24 novembre 1806 (SHD), on lit : "Monsieur de Sainte-Colombe gardera les arrêts pendant 24 heures pour avoir fait le rapport de son poste directement au Colonel.
Je prie M.M. les officiers d’observer que tout ce qui est service ne doit lui être transmis que par la voie des officiers supérieurs.
M.M. les officiers de service enverront tous les jours après la retraite le rapport de leur poste au corps de garde de la place. L’officier de garde y joindra son rapport et enverra le tout à la secrétairie. Ce rapport fait indépendamment du rapport de la place …" (Roch Maurice d’Austry de Sainte-Colombe (20 mai 1772, 7 avril 1847) émigre le 15 février 1792 et rejoint l’Armée de Condé le 28 mai. Entré dans les Chasseurs nobles (9e Compagnie), il passe dans le Régiment de Hohenlohe Barstenstein devenu Durant le 21 novembre 1795. Lieutenant le 1er avril 1798. Licencié à son retour en France le 15 avril 1801, il entre le 1er mars 1806 comme Sergent au Régiment de la Tour d’Auvergne. Sous-lieutenant le 31 mars 1806. Lieutenant le 1er avril 1808. Capitaine le 8 janvier 1810. Passé au 3e Etranger le 1er janvier 1814, il émigre à nouveau et passe à Gand le 2 juin 1815. Il poursuit ensuite sa carrière militaire sous la monarchie. Promu Lieutenant-colonel employé à l’Etat-major des places le 19 septembre 1823, il est admis à la retraite le 24 septembre 1830). Dans le même temps, on rappelle que "la défense de porter du bois sur les habits est renouvelée".
Tout n’est pourtant pas négatif. Le Régiment s'organise progressivement, comme le montrent les ordres du Régiment datés de Gaète le 23 nomvembre 1806 : "- Ordres du régiment, à quelle heure et par qui ils seront pris : L'ordre du régiment se prendra chez le major à 9 heures 1/2, par l'adjudant major du 2e et une ordonnance du 1er bataillon;
Le lieutenant-colonel du 1er bataillon réglèra le service de cette ordonnance.
- Témoignages de satisfaction du colonel au régiment : Je témoigne ma satisfaction au régiment sur la patience avec laquelle il supporte les privations que les circonstances malheureuses lui imposent. Qu'il soit assuré que ses chefs veillent pour lui; que les privations cesseront bientôt et que je saurai lui en tenir compte.
- Paiement de demi-solde : Les bataillons toucheront la demi-solde; elle commencera pour le second, auprès du 26.
- Contrôles annuels, le 1er bataillon en fera copie, les conseils éventuels d'administration des 1er et 2e bataillons cessent leurs fonctions, ordre aux officiers payeurs de tenir prêts leurs comptes : Le lieutenant-colonel du 1er bataillon fera faire une copie de ses contrôles annuels pour le 30 du mois; il préviendra les membres du conseil d'administration que la comptabilité du 1er bataillon va être arrêtée au dernier trimestre, et que ce conseil éventuel cesse ses fonctions. Il ordonnera à l'officier payeur de tenir ses comptes en règle pour la conservation et reddition de compte qui aura lieu avant la fin de ce mois. Il continuera à tenir la mutation de son bataillon jusqu'à la mise à jour des contrôles annuels;
- Les contrôles annuels déposés à la secrétairerie, les sergents-majors y porteront la situation tous les jours à 9 heures : Le lieutenant-colonel du second bataillon fera avertira les membres du conseil d'administration que la comptabilité va être arrêtée au dernier trimestre, et que ce conseil éventuel cesse ses fonctions. Les contrôles annuels seront mis à la secrétairerie où les sergents-majors conduits par l'adjudant-major, porteront les situations tous les jours à heures.
- Le premier bataillon enverra tous les matins par l'ordonnance l'état de situation de l'adjudant-major : L'ordonnance du 1er bataillon portera tous les matins à la secrétairerie l'état de situation conforme au modèle ci-joint" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
Certains soldats du 2e Bataillon doivent recevoir la distinction honorifique des chevrons (ordre du 24 novembre). Parmi les ordres du 24 novembre figurent également :
- "Réception de M. Ducolombier, Capitaine de la 7e Compagnie du 1er Bataillon : M. Ducolombier, Capitaine de la 7e Compagnie du 1er bataillon est nommé à l'ordre du régiment, et le lieutenant-colonel du 1er Bataillon le fera reconnaitre";
- "Hackermann, Carabinier nommé Caporal Sappeur du 1er bataillon : Le Carabinier Hackermann du 1er bataillon est nommé Caporal des Sapeurs";
- "Le chasseur Toussaint passe Carabinier au 1er bataillon : Le chasseur Toussaint, de la 1ère compagnie du 1er bataillon passe carabinier".
- "Rapport des appels de la veille. L'ordonnance du 1er bataillon les rapportera : L'ordonnance du 1er bataillon portra le rapport des appels de la veille";
- "Numéros de contrôle annuels. Les Sergents majors les donneront sur leurs situations : Les sergents majors écriront plus lisiblement les noms et donneront sur leurs situations journalières les numéros de contrôle annuel affectés aux hommes qui donnent lieu à des mutations" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 25 novembre 1806.
- M. Ubrick, Lieutenant, aux arrêts : M. Ubrick, Lieutenant, gardera les arrêts pendant 24 heures, un déserteur du premier bataillon étant entré à l'hôpital sur un billet signé de lui sans s'être assuré si cet homme y serait consigné;
- Pour le prêt, fixation de l'heure : On touchera le prêt du 26 aujourd'hui chez le major, après l'ordre. Les compagnies d'élite recevront 2.1/2 et les compagnies du centre 2; les sous-officiers demi-solde par grade;
- Feuilles d'aboncompte de solde. L'officier payeur du 1er bataillon les remettra le 27 : L'officier payeur du premier bataillon me remettra le 27, les feuilles d'aboncompte de solde due au premier bataillon. Et la feuille de gratification de campagne;
- Feuilles d'appel de janvier et février. Compte de recettes, dépenses et droits du 1er bataillon : Le 30, il me remettra les feuilles d'appel de janvier et février dressées sur les contrôles annuels, et un compte rendu approximatif des recettes et dépenses; droits à recouvrer du premier bataillon;
- Demande en indemnité d'effets pour les officier du 1er bataillon : Le lieutenant colonel du premier bataillon m'enverra une demande en indemnité de perte d'effets, pour les officiers du premier bataillon le plus tôt possible" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
De même, les exercices et les revues suivent leur cours. "Ordre du 25 novembre 1806 ...
- Exercice du 2d bataillon : Le second bataillon exercera au détail et à l'école de peloton, deux heures par jour au quartier; l'heure sera fixée par le Lieutenant colonel qui le commande;
- Théorie d'école de bataillon sur le terrain : D'aujourd'hui il y aura théorie d'école de bataillon sur le terrain par MM. les officiers et sous-officiers. Le lieutenant colonel du 2d bataillon en fixera l'heure" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
Le 2e Bataillon est inspecté par le Colonel le 26 novembre : "Ordre du 26 novembre 1806 ... Le second bataillon prendra les armes sur les glacis de la place aujourd'hui à une heure et demie. Le colonel verra le bataillon et jugera de son instruction". Les Carabiniers du 1er Bataillon par le Major le 27 : "Ordre du 26 novembre 1806 ... Demain à 8 heures les carabiniers du premier bataillon prendront les armes et se rendront sur les glacis. Le major en passera l'inspection" (SHD).(Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 27 novembre 1806.
- Décompte de linge et chaussure : Messieurs les capitaines et chefs de compagnies du premier bataillon établiront leur décompte de linge et chaussure en l'arrêtant au dernier trimestre;
- Rapport des appels du soir, l'ordonnance du 1er bataillon doit les rapporter : Il est rappelé que l'ordonnance du premier bataillon doit porter un rapport des appels de la veille." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache)).
"Ordre du 28 novembre 1806.
- Rapport de la mauvaise tenue du quartier du 2e bataillon et surtout de la 8e compagnie : Le lieutenant colonel du second bataillon a fait un rapport peu favorable de la tenue de son quartier. Il a surtout remarqué la négligence de la 8e compagnie" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 29 novembre 1806.
- Les carabiniers du 1er bataillon font bien l'exercice ; division de leur exercice en deux classes; ils donneront ainsi que le dépôt et le 1er bataillon un état de situation : M. le major témoigne sa satisfaction à la compagnie de carabiniers du premier bataillon. Il a surtout remarqué que la marche, objet le plus important, est aussi celui auquel ils sont le plus exercés. Ils seront divisés en deux classes. La première exercera une fois par jour; la seconde deux fois. Le capitaine des carabiniers et le commandant du détachement du 1er bataillon qui est à Gaëta, indépendamment de leurs rapports avec le premier bataillon, donneront tout les deux jour à la secrétairerie leurs états de situation et de mutation.
- Conseil de guerre c. Enters : Un conseil de guerre se tiendra pour juger le capiral Enters déserteur du premier bataillon.
- Conseil de guerre Gabriellof : Le chasseur Gabriellof de la 7e compagnie du 2e bataillon, déserteur à l'ennemi et condamné à mort par les lois du royaume, a été selon nos privilèges, remis à la justice du corps. Il est convoqué au conseil pour prononcer son jugement et faire connaitre authentiquement combien par une justice sévère nous nous rendons digne de la conservation de nos privilèges. Le conseil est composé des capitaines Decquevilley, Deheau, Morlet et Keer; de M.M. les lieutenants des Etangs, Duvivier, et sous lieutenants M. M. Cottin et Reissenbach. Le rapporteur M. de Sainte-Colombe, le greffier le fourrier Delloyd et l'interprète le sergent Faillot. Ce conseil s'assemblera demain à midi dans la grande salle chez M. le major.
- La parade défilera par le centre au pas accéléré : Le lieutenant colonel du second bataillon, après la manoeuvre, fera tous les jours défiler la parade par le centre au pas accéléré" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 30 novembre 1806.
- Exécution du jugement de déserteurs : Parade d'église à neuf heures. A midi assemblée du conseil de guerre particulier. A trois heures assemblée du conseil de guerre chez le commandant d'armes, pour juger le caporal Enters. Demain à 9 heures, écécution du jugement.
Le lieutenant colonel du premier bataillon se rendra avec toutes les forces disponibles sur l'emplacement entre la place de Gaesa et le Borgo. Un peloton de 12 hommes et un sergent de la 7e compagnie avec ses armes chargées sera sous le commandement de l'adjudant sous officier. Ce peloton se détachera lors de l'arrivée du premier bataillon, se portera à la prison où il recevra de nouveaux ordres. L'adjudant major viendra me prévenir de l'arrivée du 1er bataillon.
Le second bataillon prendra les armes à 8 heures et se rendra sur la place de la ville à 8 heures un quart sous la conduite de M.M. les officiers de semaine et de l'adjudant major. Un peloton de 12 hommes et un sergent de la 7e compagnie auront les armes chargées et se rendront sous la conduite de la prison où ils recevront de nouveaux ordres.
Les carabiniers du premier bataillon et le détachement du lieutenant Ubrick, prendront les ordres du lieutenant colonel du premier pour se trouver à leurs postes.
La troupe sera en grande tenue.
- Le fourrier des carabiniers du 1er bataillon redevient caporal : Le fourrier des carabiniers du premier bataillon rentre dans les caporaux. Le carabinier Klein passe caporal et fait les fonctions de fourrier jusqu'à nouvel ordre.
- Témoignage de satisfaction de M. le major aux officiers du 2e bataillon sur la bonne tenue de la caserne : Le major témoigne toute sa satistfaction à ses camarades M.M. les officiers du second bataillon, sur l'exellente tenue de la caserne.
- Chapelain fait la fonction de fourrier à la 5e : Chappelain fera les fonctions de fourrier dans la 5e compagnie du 2e bataillon jusqu'à nouvel ordre" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 1er décembre 1806.
- Service de santé : Le service de santé de la veille sera remis à la secrétairerie le lendemain à 8 heures du matin.
- Caporal des carabiniers Faubel passe sergent à la 4e : Le caporal Faubel des carabiniers passe sergent dans la 4e.
- L'argent adressé au régiment sera touché à Naples par un fondé de pouvoir : M.M. les officiers, sous offiers et soldats sont prévenurs d'un avis de la Direction générale des Postes, en vertu duquel l'argent envoyé de France ne peut être perçu qu'à Naples même. Un fondé de pouvoir du régiment va y être établi et c'est à lui qu'on aura à envoyer ses reconnaissances si l'on veut être payé.
- Composition du conseil d'administration des bataillons de guerre : Le conseil général d'administration des deux bataillons de guerre est ainsi composé :
M. le colonel La Tour d'Auvergne, président,
M.M. les lieutenants colonels Trobriand et Foullon de Doué,
M.M. les capitaines Du Colombier, Deheau et Boullier, et M. Bormio, sous-officier.
Les heures d'exercice du second bataillon ne sont point changées.
- M. D'Epernoux fera les fonctions d'officier payeur : M. D'Epernoux aura la complaisance de remplir les fonctions d'officier payeur. Le major saisit avec plaisir cette occasion de témoigner hautement à ce jeune officier combien son zèle, son exactitude dans le service et son dévouement pour le régiment lui donnent des droits à l'estime et à l'attachement de tous ses camarades." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 2 décembre 1806.
- Punir de la désertion : Tout déserteur du régiment sera regardé comme déserteur à l'ennemi et puni de mort. Le colonel veut bien ne pas donner d'action rétrograde à cet ordre et faire grâce de la rigueur des lois à ceux qui sont actuellement dans les prisons du régiment, étant revenus d'eux-mêmes; ils sont remis à la discipline du corps.
- Témoignage de satisfaction aux 2 bataillons sur l'exercice : M. le major témoigne sa satisfaction aux deux bataillons, sur la manière dont ils ont éxécuté les maniements d'armes; il annonce à ses caramarades du 2e que le colonel a été fort satisfait des manoeuvres de l'école de bataillon.
- Enfants des maîtres ouvriers reçus enfants de troupe : M. le major reçoit enfants de troupe à la demi-solde :
Philippe Fohnlé, dans la 5e compagnie
Antoine et Pierre Herbingen dans la 4e
André et Allix Vincent dans la 7e, tous du 2e bataillon. Ils seront portés comme tels sur les contrôles.
Les fourriers du second bataillon inscriront sur les contrôles les mutations jusqu'au 30 novembren et les remettront le 5 de ce mois à la secrétairerie.
- Brauss et Lang sont nommés sapeurs : Les carabiniers Brauss et Lang sont nommés sapeurs au premier bataillon.
- Les sergents majors porteront l'ordre chez les commandants de la compagnie seulement : Les sergents majors porteront l'ordre chez le chef de leur compagnie, à l'heure qu'il désignera. M. M. les officiers des compagnies sont tenus de s'y trouver." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 3 décembre 1806.
- Exercice de la 2e classe du 2e bataillon : La seconde classe du second bataillon, seule, exercera aujourd'hui; car le bon moyen de diminuer les heures d'exercice, c'est de le bien faire.
- Chapelain nommé fourrier des carabiniers du 1er bataillon : Chapelain est nommé fourrier des carabiniers du premier bataillon" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 4 décembre 1806.
- Témoignage de satisfaction sur la constance du 1er bataillon à supporter les privations : M. le major témoigne sa satisfaction à ses camarades du premier bataillon sur la constance avec laquelle ils ont combattu les obstacles et les dangers qui les ont assaillés. Ils seront bientôt réunis, et dans cette réunion, nous trouverons le dédommagement de toutes nos peines passées.
- Le colonel prend le gouvernement de la subdivision : Un ordre du jour appelle le colonel Latour d'Auvergne au commandement provisoire de la subdivision; il espère que tous nos camarades pensant que le gouverneur du pays est en même temps le chef du régiment qui l'occuper et le protège, ils doivent éviter avec plus de soin encore toute occasion de plaintes de la part des habitants.
Le colonel serait peiné si ses sentiments d'attachement pour un camarade devaient céder à la nécessité de remplir ses devoirs.
- M. Baillevy nommé sergent : Le cadet fourrier Baillevy est nommé sergent.
- Racky et Kosowsky carabiniers nommés caporaux : Les carabiniers Racky et Kosowsky du second bataillon sont nommés caporaux.
- Dombrowsky et Kosoriow de la 8e sont faits carabiniers : Le chasseur Dombrowsky et Kosoriow de la 8e ont mérité par leur bonne conduite d'être faits carabiniers" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 5 décembre 1806.
- Changement de numéro des compagnies du 1er bataillon : Le lieutenant colonel du premier bataillon fera changer les numéros des compagnies en plaçant la compagnie de voltigeurs au N°2.
- Toutes dégradations commises aux environs des portes seront payées par le poste le plus voisin : Les chefs de portes et gardes dans la place sont prévenus d'un ordre du quartier général qui porte que toutes dégradations commises dans les armements de la place seront payées à l'expertise de l'artillerie et du génie par le poste le plus voisin. S'il est commandé par un officier, il en paiera les trois quarts et il en sera rendu compte; par un sous officier, il en paiera la moitié et sera cassé. Les soldats du poste seront punis selon la rigueur des lois.
- Montmorillon nommé sergent: Le caporal des carabiniers Montmorion, faisant fonction de sergent, en portera les galons." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 6 décembre 1806.
- Pour l'exercice : La journée d'aujourd'hui est consacrée au nétoiement de l'armement et de l'équipement.
- Les soldats ne seront plus tenus de garder aucun ordre : Demain parade d'église à 9 heures.
Demain point d'ordre.
Lundi les compagnies composées au moins de 14 files se trouveront sur le terrain hors la porte à 1 heure; elles y seront conduites individuellement par M. M. les officiers; arrivées sur le terrain, elles poseront leurs armes en faisceaux par section dans l'ordre qu'il plaira à chacune. L'adjudant major tracera une ligne de bataille faisant face à la mer. Au commandement aux armes, les compagnies seront formées, portées sur la ligne et alignées en deux minutes." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 8 décembre 1806.
- Les capitaines signeront les situations : L'exercice ne se fera point aujourd'hui hors la ville.
Dorénavant, M.M. les capitaines signeront les situations du jour de leurs compagnies.
- Etablissement d'atelier pour faire des cartouches : M. l'adjudant major aura la complaisance de rassembler toue ce que nous avons d'anciennes cartouches non données par la Direction de l'artillerie et toutes les cartouches qui ont servi trois fois. Il établira son atelier sous la direction du sergent major Schveikard pour faire faire des cartouches à blanc." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 9 décembre 1806.
- Départ du détachement de 300 hommes commandé par le lieutenant colonel Trobriand : Le détachement de 300 hommes sous les ordres du lieutenant colonel Trobriand sera prêt à partir aujourd'hui à midi;
- Le capitaine Bergeret relèvera les détachements du 1er bataillon et remplira les fonctions de commandant de place de Molla : le capitaine Bergeret relèvera les détachements qu'occupe le 1er bataillon à Castellone, pont du Garigliano et autres. Il remplira les fonctions de commandant de place de Castellone et Mola.
L'exercice aura lieu aujourd'hui après la parade.
Felix chasseur est employé à la musique : Le chasseur Felix sera employé à la musique" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 10 décembre 1806.
- Le sous officier de garde au poste où il a été volé des effets de l'artillerie est cassé et la garde punie de 8 jours de prison. L'ordre du 5 est rappelé : Le sous officier de garde qui était de poste à San Montana lorsque l'on a enlevé des effets appartenant à l'artillerie est cassé, et la garde punie de 8 jours de prison. L'ordre du 5 est rappelé. Je ferai payer et je punirai sévèrement toute espèce de dégradation semblable.
- Défense aux soldats d'entrer dans les jardins des habitants, ceux qui y seront pris recevront 25 cous de b... : Je défends expressément l'entrée dans les jardins des habitants, et le premier soldat qui y sera pris recevra 25 coups de plat de sabre.
- Défense de laver les effets dans l'eau de la mer : L'ordre du 16 novembre est rappelé. Il est expressément défendu aux soldats de laver leurs effets dans l'eau de la mer.
- Ordre pour les préparatifs de la fête du 14 : M.M. les chefs des compagnies choisiront dans chacune de leur compagnie un peloton de 12 files avec les sous officiers de remplacement et de serre file. Ils ... (n'assureront ?) la garde ni ... (parade ?); on réunira ces mêmes hommes le plus possible à l'exercice d'ici à dimanche. Dimanche ils feront les exercices à feu" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 11 décembre 1806.
- Exercice à feu sur le terrain d'exercice : Demain, le bataillon formé des 9 pelotons choisi demandés par par l'ordre d'hier, sortira des portes de la ville à 7 heures et demi; il sera conduit par M. l'ajudant major et M.M. les officiers de semaine." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 12 décembre 1806.
- Nétoiement : La journée de demain sera consacrée au nétoiement de l'armement, équipement et habillement.
- Préparatifs pour la fête : M.M; les officiers sont priés de faire tout ce qu'il dépendra d'eux pour que la troupe soit dimanche dans belle tenue, et que leurs compagnies exercent avec précision et promptitude" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 13 décembre 1806.
Demain, le régiment sera en grande tenue; il suivra l'ordre du programme de la fête. M. M. les officiers du régiment me feront l'honneur de se rendre chez moi à 9 heures un quart. La tenue en bottes, pantalons de Nankin, gilet blanc et shakos (pour ceux qui en ont). Je compte sur M.M. les officiers pour que l'exercice nous fasse honneur.
En l'honneur de la fête du colonel, il est fait grâce aux déserteurs Krollé, Saint Hubert et ... la salle de police est ouverte" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 15 décembre 1806.
Les compagnies D'Aspert, Boullier et Keer partent demain à 6h et demie pour relever les compagnies Hautz, Salomon et Deronières. Les logements des officiers relevant seront occupés par les officiers relevés. Les fournituresdes compagnies relevantes seront données aux compagnies relevée au prorata de de leur effectif.
Le sergent Empereur reprendra les distinctions accordées aux cadets. Le compte extrêmement favorable que son capitaine a rendu de sa conduite lui mérite cette faveur particulière.
Le major témoigne au second bataillon du régiment toute sa sastisfaction sur la manière dont il a manoeuvré hier et sur sa conduite pendant le reste de la journée" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 16 décembre 1806.
La 2e classe seule exercera aujourd'hui. Les compagnies restantes donneront les noms de leurs meilleurs sujets pour qu'ils soient exercés au tir.
Stein, chasseur de la 5e passe fourrier des voltigeurs du 1er bataillon.
Le nommé Ludgowitz chasseur du 1er retourne dans la 8e du 2e.
Les gardes seront montées et le service réparti de manière à ce que chaque bataillon puisse avoir deux jours d'exercices, le premier plus que le second." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 17 décembre 1806.
Le service des deux bataillons roulera également sur tous M.M. les officiers. Il sera réglé pour les soldats de manière à ce que chaque bataillon fournisse toujours en entier toutes les gardes ses jours de service. Le premier aura deux jours de service par semaine, et le second montera les autres jours.
L'adjudant major du second bataillon commandera le service. Les jours de non service pour les bataillons il y aura exercice, école de bataillon et école de 2de classe commandées par M. Eyrich aux mêmes heures que par le passé pour le 2d bataillon. Plus théorie des sous officiers tenue par l'adjudant major. Le capitaine Dettlingen, et le lieutenant Malcomes sont en particulier, chargés de l'instruction du premier. Les jours de non service, il y aura théorie des sous officiers; école de bataillon à 1 heure et demie. Les secondes classes à la même heure tenue par M. le lieutenant Malcomes.
M.M. les lieutenants Malcomes et Eyrich sont dispensés du service de la place." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 18 décembre 1806.
Aujourd'hui l'école de bataillon se fera pour le 2d bataillon à une heure et demie.
Le premier bataillon touchera la demi-solde à dater de sa rentrée à Gaëte." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 19 décembre 1806.
Ecole de bataillon du 1er à une heure et demie.
M. D'Epernoux passe dans la compagnie des voltigeurs ; c'est autant par le désir de témoigner au lieutenant d'Epernoux tout ma satisfaction sur son zèle pour le service que pour donner une preuve de mon attachement aux voltigeurs que j'ai ordonné ce changement.
Le chasseur de la 4e Holfelder passe dans les voltigeurs.
Le 1er bataillon recevra du vin ce soir si je suis content de la manière dont il exercera" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 21 décembre 1806.
Parade d'église à 9 heures.
Demain exercice école de bataillon pour le 2e à 1 h 1/2" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 22 décembre 1806.
M.M. les officiers du premier bataillon peuvent se présenter à la chancellerie pour y recevoir un demi-mois d'appointements.
Le nommé Bernon est nommé caporal de la musique. Demain exercice du 1er bataillon" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 23 décembre 1806.
Le sergent de la 1ère cshasffers est cassé pour s'être soûlé étant de patrouille; il passe chasseur dans la 8e compagnie.
Les sous officiers sont prévenus que si des faits se renouvellent avec les habitants, je les consignerai au quartier.
Aujourd'hui exercice du premier bataillon. Le lieutenant colonel Foullon le commandera.
Un planton sera envoyé à la boulangerie et veillera à ce qu'il soit extrait 15 liv (?), de son sac un quintal de farine pour le pain de munition" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 24 décembre 1806.
Aujourd'hui execice du 1er bataillon à 1 heure 1/2. M. M. les officiers du 2e bataillon sont priés de s'y trouver.
Le chasseur Rach de la 8e compagnie est nommé caporal.
Demain parade d'église en grande tenue et fête" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 25 décembre 1806.
Le chasseur du 1er bataillon Sokolof qui a vendu la viande de son escouade, recevra 25 coups de baton.
Le chasseur du 2e bataillon qui a enlevé les fascines recevra 25 coups de baton.
Le lieutenant colonel prendra le commandement du régiment en l'absence du major" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 30 décembre 1806.
Aujourd'hui école de bataillon pour le 2d bataillon" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
Fin 1806, servent dans le Corps : Colonel Godefroy de la Tour d’Auvergne ; Major d’Escorches de Sainte-Croix (parti en février comme Aide de camp de Masséna en Pologne, malgré l’interdiction de l’Empereur) ; Chefs de Bataillon Laville sur Illon, Foulon de Doué, Denis de Trobriand ; Adjudant-major Duprat ; Capitaine quartier-maître Hermand ; Capitaines Dolder, Hautz, Bergeret, Dettlingen, Keer, Hornholtz, Dehaupt, Salomon, Morlet, d’Equevilley, de Rosières, Talon, d’Aspert, Bouthier, Thilorier, Cueillet, Champenoy, Querellet (commandant du Dépôt de recrutement à Strasbourg), Ducolombier ; Lieutenants Malcomel, Schmelzer, Marco, Zweifel, Ubrick (commandant du Dépôt intermédiaire de recrutement de Turin), Futer, Bressler, de Roock, Komierowsky, de Gallemand, Ladoubée Duvivier, Richard de Condrecourt, Choiseul, Labourdonnaye, Bonhote, Disjonval, Gugger, Stendack, Brissolliern, Thibaut, Dallerit, des Estangs (passé Aide de camp du Général César Berthier), Galabert (passé à l’Etat-major de l’Armée de Dalmatie) ; Sous-lieutenants Salmon Delabrosse, Gonnet Tassigny, Maine, Decker, Duhamel, Hemberger, Trailleur, d’Eperaux, Reissenbach, Hautz, Lequeu, Cottin, Gerente, Lebrun, Chevrier, Cyrisch, Gombert, Moutard, Sainte-Colombe, Leval, Decombes, Pebenesl, La Fage.
Fig. 6 Officier de Chasseurs en grande tenue en 1805, d'après Tanconville, Les Garnisons d'Alsace |
Fig. 7 Officier en tenue d'été en 1805, d'après Tanconville, Les Garnisons d'Alsace |
Le 7 janvier 1807, Napoléon, écrit, depuis Varsovie, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, donnez ordre au 3e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne, qui est à Gênes, de se rendre à Naples pour y rejoindre ses deux autres bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 863).
"Ordre du 14 janvier 1807.
Les deux cents capotes qui arrivent aujourd'hui seront distribuées par compagnie au second bataillon. Les 250 qui arriveront dans la semaine seront distribuées aux compagnies du second bataillon au prorata de leur force.
Le major du régiment est envoyé par Sa Majesté en mission; il ne quitte point ses braves amis et camarades. Le fruit de ses démarches sera d'appeler le régiment à une destination active et digne de lui.
Le major espère qu'en retour de sa vive amitié pour ses camarades il a le droit d'attendre d'eux de contribuer individuellement de tous leurs moyens à la prospérité du régiment.
Messieurs les capitaines et les membres du conseil d'administration sont priés de se trouver aujourd'hui à midi chez M. le major" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
A cette époque, le Régiment est souvent dispersé et engagé dans des actions meurtrières contre les loyalistes napolitains qui mènent une guerre de guérilla contre les Français.
"Ordre du 22 janvier 1807.
Un détachement de quatre cent hommes composé des voltigeurs, 3e, 5e et 7e compagnies du 2e bataillon de la Tour d'Auvergne partira dans la journée de demain sous les ordres de M. le lieutenant colonel Foulon de Doué. Si les quatre compagnies ne forment pas un total de quatre cents hommes sous les armes et propres à être employés, le nombre sera complété par un détachement d'hommes choisis de la 6e compagnie. . M. le 1er Lieutenant Bressler partira dans tous les cas avec le détachement. M. Defrancheto passe comme sous lieutenant dans la compagnie de voltigeurs. Chaque compagnie remettra demain pour 8 heures du matin à M. le colonel Foulon de Doué un état des hommes partant, toutes les armes doivent être en état, chaque soldat muni de 30 cartouches. Elles me remettront en même temps un état des hommes malades ou non ... (illisible équipés ?) restants; il en sera formé un dépôt qui sera immédiatement sous l'inspection de M. le capitaine Bergeret. M. Yegre chirurgien aide major partira avec le détachement. Il est expressément recommandé de ne prendre que des hommes sains et capables de supporter la fatigue. Les compagnies partantes remettront au magasin de M. de Zwaifel tous les effets d'armement et d'équipement appartenant à des hommes malades ou absents. Elles emporteront des contres bons et auront soin de spécifier l'état dans lequel se trouveront les effets remis à M. de Zwaifel. Demain matin à dix heures le détachement sera rangé en bataille pour que M. le lieutenant colonel Foulon de Doué le passe en revue. Il sera ordonné à 9 heures combien d'hommes la 6e compagnie fournira.
M. le capitaine Bergeret remplira jusqu'au retour du lieutenant colonel Foulon de Doué les fonctions de chef de bataillon du 2e bataillon. M. Doldes remplira les mêmes fonctions au 1er bataillon jusqu'au retour du lieutenant colonel du 1er bataillon.
Chacune des compagnies partantes recevront 56 paires de souliers par compagnie ils conserveront néanmoins soigneusement les vieux souliers et les emporteront. Les souliers neufs seront donnés à porter au meilleur soldat de chaque compagnie. Les sergents de chaque escouade seront rendus responsables du nombre de paires confiés à chaque escouade et visiteront tous les jours les sacs des hommes auxquels on aura donné des souliers à porter. Le cadet Montmorillon des carabiniers partira avec le détachement et sera employé chez le colonel Foulon de Doué.
Signé Gaëte le 22 janvier 1807" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Le 23 janvier 1807.
M. Bressler restera au bataillon à Gaéta, il y fera le service d'adjudant major à l'exception que M. Duprat sera spécialement chargé de l'inspection. Le sergent major Stephans fera le service d'adjduant sous officier. Le sergent major Coq en remplira les fonctions jusqu'à ce qu'il soit sorti de l'hôpital.
M. Comerowgy adjudant major suivra le détachement. La revue s'en passera à 1 heure. Messieurs les commandants du détachement exécuteront l'ordre d'hier. Je recommande encore de prendre les vieux souliers. Le tambour maître Dérasle (?) est cassé et passe comme chasseur à la 1ère. Le tambour Herneschio (?) passe tambour maître en remplacement.
J'espère qui se conduira de manière à ne donner aucun sujet à se plaindre. Les compagnies auront soin de remettre à M. de Sandrecourt avant leur départ les listes des déserteurs et recrues avec les signalements et conformes au modèle de la chancellerie. Ils auront soin de remettre en ordre tous les hommes qui restent à M. le lieutenant Bressler qui en remettra la liste à M. le capitaine Bergeret commandant le bataillon. Immédiatement après la revue chaque compagnie expédiera son fourrier et quatre cuisiniers; ils partiront sous la conduite de l'adjudant sous officier et de M. Bermont. Il sera responsable de tout ce qui pourra se commettre et rendra compte sur le champ à M. le lieutenant colonel de ce qu se sera passé. M. le Sergent Bermont sera porteur d'un prdre basé sur la marche route. M. le cader de Mont tirera ses vivres dans les compagnies de voltigeurs qui prendront une ration en plus. Les carabiniers recevront ici la ration de M. de Montmorillon, qui sera remis au détachement de voltigeurs restant ici qui prendra en conséquence une ration en moins de son effectif.
Les deux déserteurs de la 1ère compagnie qui sont à la salle de police recevront chacun 80 coups de baton et rentreront ensuite à leur compagnie.
M. Marco remplira les fonctions de'adjudant major au 1er bataillon jusqu'au retour de M. Duprat" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Le bien du service voulant que les bataillons soient réunis dans la caserne et que les compagnies ne soient pas entremélées les 4e et 1ère compagnies du 2e bataillon descendront à la place des compagnies partantes et se réuniront au rez de chaussé dont partie est occupé par les carabiniers" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 24 janvier 1807.
Demain parade d'église à neuf heures comme de coutme. Lundi dix heures je passerai la revue du régiment. Tout le monde s'y trouvera, les dépôts même des compagnies qui sont détachées n'en seront point exemptés." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 26 janvier 1807.
Demain mardi, M.M. les capitaines me donneront un état des sergents et caporaux de leurs compagnies avec une colonne d'observations où ils désigneront ceux qu'ils jugent susceptibles d'avancement. Il y ajouteront les noms de ceux des hommes de leurs compagnies qu'ils croient capables d'être faits caporaux.
Supplément à l'ordre du même jour.
M.M. les capitaines renverront de plus un état des hommes dont la santé, l'équipement et l'armement les rendent susceptibles de marcher et en note ceux qui qui resteront au dépôt." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 27 janvier 1807.
Copie de la lettre adressé par le chef de l'état major général
Armée Française dans le royaume de Naples
Au quartier général de Naples le 13 janvier 1807
Etat major général
ordre du jour
L'armée est prévenue que le nommé François Haulée, fils de Charles et de Nicole Avart, né le 3 avril 1776 à Blérancourt, département de l'Aisne, taille de 6 pieds 2 pouces, cheveux et sourcils châtains, yeux bruns, front rond, nez bienfait, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, conscrit de l'an 7, incorporé dans le 101e régiment, a déserté le 3 de ce mois d'une chaloupe canonnière où il était détaché pour le service dans les environs de Isla de Proceda et d'Ischia.
En conséquence, il est ordonné à tout militaire de l'arrêter partout où on le trouvera.
Par décision de Sa Majesté le Roi de Naples, le régiment d'infanterie légère portera désormais le titre de régiment de Royal corse (infanterie légère).
Le général de division, chef de l'état major général
Signé César Berthier
Au quartier général à Avima (?) le 20 janvier 1807.
Etat-major
La division est prévenue que M. le général de Brigade Donzelot vient de recevoir l'ordre de prendre provisoirement le commandement de la division.
L'adjudant commandant Dufresnes
Pour copie conforme le général commandant la subdivision Valentin
Ordres du régiment du même jour 27 janvier
Le chasseur Saint-Hubert de la 6e compagnie du 2e bataillon remplira les fonctions de fourrier dans la 1ère compagnie du dit bataillon et le chasseur scheffers de la 8e passe caporal dans le 6e.
L'exercice continuera d'avoir lieu à 2 heures jusqu'à nouvel ordre" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
Une anecdote, se situant sans doute à l'époque où le Régiment de la Tour d'Auvergne, et le Royal Corse, se trouvaient tous deux à Gaète, est relatée par le Général Hugo, alors Major du Royal Corse, dans ses Mémoires; ce dernier, présentant la situation du Royal Corse, écrit : "... Les armes, ainsi que l'habillement et l'équipement, étaient dans le plus mauvais état ; il n'existait pas une baïonnette dans le bataillon en garnison à Gaète : je n'eus cependant qu'un ordre à donner, et ma volonté, déjà connue pour inébranlable, les fit retrouver toutes. Des postes entiers du régiment de La Tour-d'Auvergne perdirent les leurs pendant la nuit qui précéda l'inspection où la légion devait me présenter les siennes ..." (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 1, p. 163 et suivantes).
"Ordre du 28 janvier 1807.
Le nommé Schouler (?) Nicolas s'étant rendu indigne d'être carabinier par sa négligence dans son service et pour avoir vendu ses gêtres noires, sera cassé et passera chasseur dans la 4e compagnie du 2e bataillon. Il sera puni demain à la parade de trente coups de plat de sabre" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 31 janvier 1807.
Le colonel prévient M.M. les officiers, les sous officiers et soldats du régiment que les fonds pour la solde des troupes stationnées dans le royaume de Naples, ne sont point faits encore chez le trésorier de la guerre; qu'il a envoyé l'officier payeur à Naples pour chercher à obtenir un acompte et qu'il ira lui même avant peu pour s'occuper des intérêts du régiment. Il remercie M.M. les officiers qui, quoique sans appointements depuis plus de quatre mois, ont fait le sacrifice de ce qui leur était du pour faire le prêt des compagnies. De cet argent, il ne reste plus que pour un prêt : c'est pourquoi le colonel M.M. les commandants des compagnies à ne donner là dessus qu'un grain par jour à chaque homme, afin de lui prolonger une petite ressource pour ses besoins journaliers et ne pas les laisser tout à coup sans nulle espèce de paye. Il espère bien qu'avant peut, il rentrera de quoi payer comme on fait aujourd'hui.
Le colonel exhorte les braves soldats de la Tour d'Auvergne à imiter le courage et la patience de la totalité de l'armée de Naples qui n'est même pas aussi bien payée qu'eux.
Le caporal Léonard de la 5e compagnie du 1er bataillon s'étant rendu coupable de fautes qui démontrent la bassesse de son caractère, sera cassé et restera chasseur dans la même compagnie. Le chasseur Graff qui s'est toujours distingué par sa bonne conduite passe caporal à sa place. Le colonel saisit cette occasion pour rappeler aux sergents et caporaux qu'ils doivent répondre à la confiance de leurs chefs et donner aux soldats l'exemple d'une conduite sans reproche.
Le caporal Scheffer de la 8e du 2e bataillon avait été nommé caporal dans la 6e; il a refusé ce grade; le colonel avait bien voulu oublier ses fautes passées, son refus m'est une nouvelle qui rappelle les autres.
Le colonel rappelle à M.M. les officiers commandants des postes extérieurs de la place que la gendarmerie ayant un service particulier, ne fait point partie des garnisons; que la discipline diffère de celle des autres militaires, et qu'elle ne reçoit d'ordre que de leurs chefs respectifs; enfin qu'elle est dispensée de service de correspondance pour le service journalier. En conséquence M.M. les officiers commandants des postes ne lui imposeront dans leurs fonctions en aucune manière et ne les requerront pour ordonnance que dans un cas de nécessité absolue.
Demain dimanche 1er février, le régiment prendra les armes pour passer la revue de M. le sous intendant militaire. La troupe sera rendue sur la place à huit heures précises, tout le monde s'y trouvera.
Les fourriers prépareront à cet effet dans la journée leurs feuilles d'appel, et dresseront un état particulier des hommes malades à la chambre qui sera signé par compagnie, du chirurgien major, que l'adjudant préviendra afin qu'il se conforme à cette formalité. Les fourriers auront soin de faire sur leurs feuilles la récapitulation de l'effectif" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 1er février 1807.
Comme il peut arriver que les distributions de bois ne puissent se faire avec exactitude à cause de la difficulté de le faire arriver jusqu'à Gaète, il est ordonné aux sergents majors de faire mettre en réserve tout l'arriéré qui sera délivré de même que les économies que l'on pourraut faire ; afin d'avoir cette réponse dans l'occasion. Le bois sera donc sous leur responsabilité et M.M. les commandants de compagnie ordonneront l'instant où il sera employé.
Le voltigeur Fruller (?) du 1er bataillon est nommé caporal dans la même compagnie" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 3 février 1807.
D'après les plaintes qui m'ont été rapportées contre plusieurs sous officiers du régiment, il est défendu à tous de sortir de la caserne après la retraite, sous peine d'une punition sévère. Cependant, comme je n'ai pas le projet de punir ceux qui se conduisent bien, je laisse à M.M. les capitaines la liberté de leur accorder des permissions particulères; mais elle seront données par écrit et signées d'eux. De ce jour tout sous officier trouvé après l'appel sans être muni d'une permission semblable sera arrêté et mis à la salle de discipline pour huit jours.
Autant il est factieux pour un chef d'employer des moyens de rigueur avec ceux auxquels il voudrait accorder des douceurs, autant il aime à proclamer le mérite et la bonne conduite de ceux qui se distinguent.
Je n'ai appris qu'hier que le sergent Eker des carabiniers du 2e bataillon avait eu à l'armée autrichienne la médaille de Marie-Thérèse, et la manière dont il a cessé de la porter; il n'est pas en mon pouvoir de la remplacer, mais je ne doute pas qu'à la première occasion il saura mériter la décoration que l'on accodre en France aux soldats que guident le courage et l'honneur. En conséquence, pour lui montrer ma satisfaction et récompenser sa bonne conduite au régiment, je l'autorise à porter sur son collet la distinction accordée aux cadets, et je désire qu'il me mette à même de faire davantage pour lui" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 7 février 1807.
Conformément aux ordres donnés le 24 septembre et 8 octobre 1806, M.M. les commandants des compagnies au 1er bataillons voudront bien remettre à M. Zweifel pour l'officier payeur du 1er bataillon l'état nominatif et décompte des sommes reçues et déboursées pour l'entretien de linge et chaussure, depuis le 1er mars jusqu'au 30 septembre inclus. Ces états seront faits par trimestre : on pourra trouver le modèle chez M. Zweifel. Le colonel invite ces messieurs à en faire la remise samedi 13 du courant.
Demain parade d'église à onze heures précises. M. Dresler s'entendra avec l'adjudant major de Royal Cose pour avoir la libre jouissance de l'église à cette heure." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 9 février 1807.
Le colonel étant informé que M.M.S les officiers de semaine se trouvaient rarement aux appels et distributions, ordonne à ces Messieurs d'être présents à l'appel du matin et à toutes les distributions faites à la troupe. M. l'adjudant major me rendra compte de ceux qui pourraient y manquer" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 10 février 1807.
A l'absence des membres du conseil éventuel d'administration, M.M. Dehau, du Colombier et de Moutier, le colonel nomme pour suppléant M.M. les capitaines Dolder, Bergeret et d''Ecquevilley. Ces messieurs voudront bien se rendre demain chez moi à dix heures précises, ainsi que ceux qui composaient le conseil du 1er bataillon. M. de Condrecourt et Brenier (?) sergent, s'y trouveront également." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 12 février 1807.
Le chasseur François Adolphe de la 1ère compagnie passe caporal dans la même compagnie" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 15 février 1807.
Le colonel voulant qu'il soit fait une répartition juste des souliers envoyés de Naples, et qu'ne compagnie ne reçoive pas plus qu'une autre, les besoins étant les mêmes, a ordonné que l'on prit pour bases la force des hommes présents dans chaque compagnie et la quantité de souliers déjà touchés par chacune d'elle à Gaèta. En conséquence, malgré que le calcul n'est pas aussi avantageux pour le 2e bataillon que pour le 1er, il a décidé pour simplifier une opération qui aurait toujours été imparfaite, que l'on supposerait que les compagnies du second seraient considérées d'une force plus forte que celle du premier, et a fixé ainsi cette distribution :
La 1ère compagnie du 1er bataillon ayant reçu soixante six paires de souliers, ne recevra rien. Elle aura eu même vingt six paires de plus que les autres.
La 4e en ayant reçu 33 en recevra sept paires.
La 5e en ayant reçu 28 en recevra douze.
La 6e en ayant reçu 33 en recevra sept.
Le dépôt en ayant reçu 38 en recevra treize, sa force étant au dessus de celle des compagnies.
Les carabiniers du 2e bataillon n'en ayant reçu encore que vingt cinq, en recevront trente cinq paires.
La 1ère compagnie en ayant reçu 41 en recevra dix neuf.
La 4e en ayant reçu 37 en recevra vingt trois.
La 6e en ayant reçu 46 en recevra quatorze.
La 8e en ayant reçu 43 en recevra dix sept.
Le dépôt de ce bataillon en recevra huit.
Par ce moyen, les compagnies du 1er bataillon, la 1ère à part qui a reçu plus que les autres, auront reçu chacune 40 paires de souliers, et celles du 2e soixante.
D'après cet ordre, messieurs les commandants de compagnies et de dépôts voudront bien faire des bons pour la quantité qui est déterminée pour leur troupe respective, et envoyer chercher ce qui leur revient chez M. le capitaine d'Ecquevilley. Le 1er bataillon s'y trouvera à deux heures et le second à trois. Le colonel laisse à messieurs les capitaines la liberté de distribuer ces souliers à l'époque qu'ils jugeront nécessaire.
M. le lieutenant Zweifel recevra également aujourd'hui dans son magasin quatre sacs remplis des sarots des détachements du 2e bataillon et les fera exposer au soleil pour les sécher. Il fera compter le nombre de ceux qui à cet effet partiront de son magasin et d'après l'emplacement qu'il choisira pour cette opération, il fera commander un ou deux plantons pour les surveiller, et s'il préfère les mettre sécher dans la cour de la caserne, le commandant de la garde de police prendra ses mesures pour en répondre" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 17 février 1807.
Je rappelle à M.M. les officiers de garde l'ordre qui a été donné de ne laisser sortir de la place aucun sous officier ou soldat, sans qu'il soit muni d'une permission par écrit. Ils auront donc soin de renouveler cette consigne à la sentinelle, et je les rends personnellement responsables de l'exécution du présent ordre." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 18 février 1807.
Le chasseur Petsch de la 6e compagnie du 2e bataillon ayant mérité par sa bonne conduite un avancement, passe caporal dans la dite compagnie" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 19 février 1807.
Demain à 1 heure le régiment passera la revue de l'inspecteur au lieu qui sera indiqué; en conséqeunce, les fourriers se rendront de suite cher leur capitaine pour confectionner les feuilles d'appel de l'effectif de ce jour. La récapitulation des feuilles d'apel doit être faite par grade tant pour les absents que pour les présents. Les hommes des dépôts ne monteront point la garde aujourd'hui, ceux qui se trouvent infirmiés aux hôpitaux se rendront à la revue ainsi que les domestiques des officiers s'y trouveront." (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 20 février 1807.
Le colonel voulant faire connaître sa satisfaction sur la conduite du sergent major Stephani faisant les fonctions d'adjudant sous officier, lui permet de porter la distinction accordée aux cadets. Il saisira toujours avec plaisir les occasions de mettrer en évidence ou de récompenser le mérite de ceux qui comme lui sauront se distinguer par leur zèle pour le service.
Le colonel est instruit que quelques individus de son régiment se sont permis des propos sur un des corps qui compose la garnison; il recommande à cet effet la plus grande circonspection et annonce qu'il punira sévèrement tous ceux qui pourraient ainsi donner lieu à une désunion qui ne doit pas exister entre des troupes qui ont les mêmes intérêts à défendre et qui ont besoin d'être unies pour le bien du service. Tout soldat est respectable par son état lorsque l'inconduite ne vient pas le dégrader; et si l'un s'égare, cela ne doit point provoquer de mépris sur le corps dont il fait partie" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
"Ordre du 23 février 1807.
Monsieur le lieutenant Duvivier partira demain pour aller relever M. le lieutenant De Galimont et le remplacer dans son commandement. Il voudra bien dans la journée, remettre à M. Zweifel unétat des hommes du 2e bataillon qui sont restés au dépôt. De même un état de ce qu'ils ont reçu depuis le départ du détachement. Ces deux états peuvent être réduits en un seil, mais il se sera par compagnie et à la colonne d'observations, sera porté ce qui leur a été délivré
Le colonel voulant donner au sergent major Schmetzer de la 7e compagnie du 1er bataillon une preuve de satisfaction de sa conduite lui donne la permission de porter la décoration accordée aux cadets. Il aime à prouver dans cette occasion qu'il se plait à récompenser le vrai mérite" (Livre d'ordres du Régiment, signés par le Colonel de la Tour d'Auvergne - documentation Archives de la Sabretache).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, vous me remettez, avec les états de situation, une récapitulation des forces de l'armée. Mais on y confond les troupes italiennes, hollandaises, napolitaines, de sorte que c'est un chaos où l'on ne comprend rien. Je désire que vous mettiez à part l'armée de l'intérieur, telle que gendarmerie, invalides, vétérans, compagnies départementales, canonniers gardes-côtes, de sorte que cette récapitulation formera trois feuillets, dont l'un présentera l'armée active, c'est-à-dire les régiments de cavalerie, les régiments d'artillerie, les régiments du train, les sapeurs, l'infanterie légère, l'infanterie de ligne, et les régiments auxiliaires à ma solde, tels que les régiments suisses, d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne. Un second feuillet présentera l'armée de l'intérieur que j'ai désignée plus haut, la gendarmerie, les vétérans, les compagnies départementales, les régiments de Paris, les gardes-côtes, les bataillons de l'île d'Elbe et de Corse, destinés à la défense de ces îles. Le troisième feuillet présentera les troupes italiennes, hollandaises, napolitaines. Ainsi divisée en trois parties, cette récapitulation pourra signifier quelque chose" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12041 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14647).
Le 26 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean … La mesure de l'établissement à Metz du dépôt pour le recrutement des Suisses a fait bien du mal. Il ne faut point mettre l'ennemi dans sa forteresse, et ce système d'enrôler des prisonniers de guerre peut être funeste un jour. Je vous rends personnellement responsable de l'introduction d'un prisonnier de guerre dans les régiments suisses ou même dans ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne ; c'est à vous à y tenir la main" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12178 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14916).
Le 7 avril 1807, Joseph écrit, depuis Tarente, au Général Reynier : "… Donnez ordre au général Franceschi de me rejoindre avec le détachement de ma garde, s 'il est encore avec lui. Faites partir les Corses et ceux de la Tour d'Auvergne, si vous les avez encore avec vous ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 331).
L'une des conséquences des opérations et de la dispersion du Régiment, c'est l'importante désertion qui y règne : 1129 des 2904 recrues ont déserté du Corps.
Ainsi, le Le 16 mai 1807, Joseph écrit, depuis Sora, à Napoléon : "Sire, je suis parti de Naples depuis deux jours ; je compte faire le voyage des Abruzzes, ce qui m'occupera jusqu'à la fin du mois. L'ordre est rétabli partout ; les troupes françaises sont bien tenues, et fort aimées par les habitants. Il n'en est pas tout à fait de même des autres troupes : les Suisses, ceux de la Tour d'Auvergne, les Corses même, désertent ; les deux premiers corps à l'ennemi ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 3, p. 358).
Selon la biographie de Sainte-Croix, le Régiment n’a perdu aucun Officier. Cependant, le Capitaine Bergeret est blessé le 10 juin lors d’une reconnaissance en Calabre. Le Corps est alors dans un état de désolation insupportable (retard de soldes, manque de fournitures et d’habits, paludisme), alors que Godefroy de la Tour d’Auvergne mène grand train à Naples.
Le 16 août 1807, le Général Lamarque, Chef de l'Etat-major de l'Armée de Naples, écrit au Colonel de La Tour d'Auvergne : "S. M., à qui j'ai rendu comte, Monsieur le coloel, de l'intelligence et du courage qu'ont déployé MM. le capitaine Berthelot et le lieutenant Marco, de votre régiment, dans l'arrestation des chefs de brigands Palladini et Caracciolo, me charge de vous écrire qu'elle a été très satisfaite de la bonne conduite de ces deux officiers.
S. M. désire, monsieur le colonel, qu'on ne les oublie pas des les mémoires de proposition d'avancement. Elle verrait avec plaisir que vous fassiez quelque chose qui put être agréable et avantageux à MM. Berthelot et Marco".
Le 8 septembre 1807, un Rapport est transmis au Ministre de la Guerre : "Le général de brigade Dufour, employé à l'amée de Naples, demande pour Aide de camp M. Paul Labourdonnaye, lieutenant au régiment Latour d'Auvergne. Voici la note de cet officier, prise au bureau de l'infanterie.
Nommé Lieutenant par décret du 31 mars 1806. A servi an France pendant l'émigration et dans la Vendée comme officier, il s'y est distingué et est couvert de de blessures.
L'Empreur ayant interdit aux généraux la faculté de prendre leurs aides de camp parmi les officiers des corps étrangers, on prie le Ministre de faire connaître si son intention est de faire une exception en faveur de M. de la Bourdonnaye.
Le chef du Bureau Henry Durosnel; Tabary".
Le 25 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère … Je vois avec peine que le 101e n'a qu'un bataillon dans la terre de Labour ; que le régiment de la Tour d'Auvergne n'y a que le 3e bataillon ; que le 20e de ligne n'est pas également réuni dans la province de Salerne, et qu'il y en a une partie dans la Pouille ; que tout le régiment suisse n'est pas réuni ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 15 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13183 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16419).
Le 18 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère, je vous envoie un ordre que je viens de donner. Vous correspondrez avec le vice-roi pour son exécution. Ainsi, vous avez en Italie dix régiments ou vingt bataillons français qui, à l'effectif de 1260 hommes, ou de 140 hommes par compagnie, feront 25200 hommes, deux bataillons italiens de 2520 hommes, un régiment suisse, le régiment d'Isembourg et le régiment de la Tour d'Auvergne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 38 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16563).
Le 25 octobre 1807, "Le ministre demande sur quelles bases doit être calculée la dépense de l'armée de Naples ; il demande, en outre, si le régiment de La Tour d'Auvergne, le régiment suisse et plusieurs corps italiens au service du roi de Naples doivent être compris dans le compte"; Napoléon répond : "Faire le calcul d'après les bases du royaume d'Italie. Les corps dont il s'agit dans le rapport doivent entrer dans le compte" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1394; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l’Empereur » - Note. Ni datée ni signée, extraite du « Travail du ministre de la guerre avec l’Empereur, du 25 octobre »).
De son côté, l'Empereur reste intraitable sur la question de l'avancement au sein du Régiment; le 3 novembre 1807, à Fontainebleau, il ordonne de "Ne proposer aucun avancement pour les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3756; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1416).
Le 7 novembre 1807, l'empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère ... Mon intention est que, à la réception de cette lettre, vous envoyiez à Corfou un bataillon du 2e régiment italien, que vous compléterez le plus possible. Vous y ferez passer également un bataillon napolitain, que vous compléterez à 140 hommes par compagnie. Vous y ferez passer aussi deux bataillons de la Tour d'Auvergne, que vous compléterez de manière à former ensemble 1,800 hommes. Vous y joindrez 900 hommes d'artillerie française et italienne. Ainsi vous enverrez à Corfou un renfort de 3,600 hommes, qui, joint au 6e de ligne, au 14e léger, au 5e italien, à l'artillerie, fera une division de plus de 8,000 hommes ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 57 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13337 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16729).
En décembre, le calme revient. Le 1er Bataillon est à Naples (Général Lamarque) ; le 2e en Calabre intérieure (Brigade Dufour, Division Saligny) ; le 3e occupe Gaète (Brigade Lanchantin sous les ordres du Maréchal Jourdan). Cependant, pour faciliter le recrutement de son Régiment, "le colonel demande l’autorisation de faire venir le 3e bataillon de ce corps, de Gaète à Turin" ; "Refusé. Donner ordre au major de se rendre au corps", répond Napoléon le 12 janvier 1808 (P&T, II, 1513).
Entre temps, Joseph, avant de partir pour l’Espagne, conscient de la situation du Corps, obtient le retour de Sainte-Croix afin de le reprendre en main (ordre de retour daté du 6 décembre 1807) ; l’ordre et la discipline sont rétablis mais la majorité des hommes ne comprennent pas le français. Pour y remédier, Sainte-Croix établit aux postes administratifs des français d’origine, ce qui provoque le mécontentement de l’administration militaire qui rappelle que le Corps, en dehors des Officiers, doit être composé exclusivement d’étrangers.
Un autre problème se pose. Le 22 janvier 1808, le Général de Division Grenier écrit, depuis Mantoue, au Général Charpentier : "Ensuite d’un décret de Sa Majesté l’Empereur, les recrues destinées pour le régiment de la Tour-d’Auvergne et autres étrangers doivent être conduits au corps ou au dépôt aux frais du régiment. Il en résulte que ceux-ci ne faisant pas les fonds nécessaires, les hommes de recrues manquent de tout en route ; les commissaires des guerres s’appuyant d’une lettre du Ministre Directeur refusent solde et indemnité et les secours de toute nature ; j’en ai eu un exemple le 20 du courant : un détachement de 31 homme commandé par un caporal allant rejoindre le régiment de la Tour-d’Auvergne à Gaète arrivé à Mantoue dans un état de dénuement affreux avec une feuille de route sans date du commissaire des guerres de Trévise ; ici le commissaire des guerres refuse tout et ces hommes sont exposés à mourir de faim ou à faire les brigands pour vivre. J’ai dû forcer le commissaire des guerres à leur faire payer au moins l’indemnité de routes sauf à en faire exercer la retenue au régiment, mais je pense que l’on interprète mal la lettre ministérielle qui me semble ne regarder que les hommes isolés conduits au dépôt par les recruteurs et non des détachements entiers venant du dépôt pour rejoindre le corps. Je vous prie, mon cher général, de vérifier ces doutes avec l’ordonnateur en chef afin qu’il puisse éclairer les commissaires des guerres sur la conduite qu’ils auront à tenir. J’ai d’autant plus lieu de croire que l’on a donné une fausse interprétation à la lettre du Ministre Directeur, que j’ai remarqué qu’en plusieurs endroits, les inspecteurs aux revues ont accordé la solde à ce détachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 94).
De son côté, le Régiment reprend les combats en Calabre. Le 23 janvier 1808, les Chasseurs du 2e Bataillon poursuivent les bandes d’il Monaco et d’il Diaconato.
Le 24 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère … Dans l'état de situation de votre armée au 15 décembre, qui est le dernier état que j'aie, je vois que ... Les 2,000 hommes d'infanterie italienne, les régiments d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, et votre armée napolitaine, peuvent offrir 3,000 hommes, sans un autre renfort de 4,000 hommes qui arriveraient par Reggio ...
P. S. Vous trouverez ci-joint l'état de l'armée comme je pense qu'elle doit être composée.
ANNEXE
COMPOSITION DE L'ARMÉE D'EXPÉDITION DE SICILE
Le maréchal Jourdan, commandant en chef ...
2e division
1re brigade
1 régiment français ... 1500
1000 hommes d'Isembourg ou de La Tour d'Auvergne ... 1000 ...
La seconde division pourrait être commandée par le général Saligny et le général Maurice Mathieu.
Les généraux de brigade pourraient être Merlin ou Digonet ou tout autre ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 106 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13480 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17062).
En juin, les Compagnies d’élite des 1er et 2e Bataillons se battent contre les hommes de Malacarne de Lagonegro.
Le 27 juin 1808, le Général de Division Lamarque, chef de l'Etat-major général de l'Armée française dans le Royaume de Naples, écrit, depuis Naples, au Ministre de la Guerre, à Paris : "M. le Général de division Charpentier, Chef de l'état-major général de l'armée d'Italie, m'informe que S. A. I. le Prince Vice-Roi, par décret du 2 de ce mois, a ordonné le passage au 7e rgiment de M. Dolder, Capitaine au régiment de La Tour d'Auvergne.
M. Dolder étant au service de France et n'ayant pas obtenu de S. M. I. et R. l'autorisation de passer au service du royaume d'Italie, M. le Maréchal Jourdan, commandant l'armée, me charge de prendre les ordres de V. E." (SHD).
Le 28 juin 1808, le Général de Division Grenier écrit au Général Charpentier, Chef de l’Etat-major général de l’armée d’Italie : "Votre lettre du 22 juin par laquelle vous m’invitez, mon cher général, à faire donner une continuation de route sure Gaète à 42 recrues destinées pour le dépôt du régiment de la Tour-d’Auvergne ne m’est parvenue qu’hier 27 au matin, et ce détachement est arrivé ici le 24 et est reparti le 25, pour continuer sa route ; il arrive aujourd’hui à Bologne ; il devient dès lors inutile d’adresser leur itinéraire aux généraux Lemarois et Pouchin puisque ma lettre ne pourrait leur parvenir que trois ou quatre jours après le passage de hommes" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 157).
Le 20 juillet 1808, à Bayonne, on informe l'Empereur que "S. A. I. le prince vice-roi d'Italie désire attacher au 7e régiment italien M. Dolder, capitaine au régiment de la Tour d'Auvergne"; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2139).
Fig. 8 A gauche, Adjudant major de Dettlingen, d'après Bucquoy; au centre, Capitaine adjudant major, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 212 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer); à droite, Officier d'après P. Wacker |
Le 1er août 1808, Murat devient Roi de Naples.
Le 12 août, le Capitaine de Champenoit est blessé, alors qu’il est en colonne mobile.
Le 31 août 1808, le Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie Caffarelli écrit, depuis Milan, au Ministre de la Guerre de l'Empire français : "Monsieur, j'ai reçu la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'écrire le 19 août (2de Division, Bureau de l'infanterie), par laquelle elle m'annonce que S. M. l'Empereur et Roi a bien voulu autoriser M. Dolder Capitaine au Régiment Latour d'Auvergne à passer au service du Royaume d'Italie. Cet officier a été destiné au 7e Régiment de ligne par Décret de S. A. I. le Prince Vice-Roi du 2 juin dernier, et il a déjà rejoint ce Régiment" (SHD).
Le 3 septembre 1808, "Bien que le régiment de la Tour d'Auvergne ne doive être composé que d'étrangers, le général Clarke propose à l'Empereur de conserver à ce corps deux sous officiers Français d’origine, qui y sont nécessaires pour aider le quartier maître dans la tenue de la comptabilité, étant les seuls dans le régiment, par leur connaissance de la langue française, qui soient en état de coopérer à ce travail", ce que l’Empereur accepte (P&T, II, 2252).
Le 18 septembre 1808, Napoléon, depuis Saint-Cloud, demande au Roi de Naples pourquoi le Régiment n’est toujours pas entièrement réuni (Brotonne, 779).
Le 17 octobre, jour de la prise de Capri, Clarke propose à l’Empereur d’appliquer au régiment "les dispositions du décret du 18 février 1808, relatif à la nouvelle organisation des régiments d’infanterie de ligne et légère". "On peut laisser les choses comme elles sont" répond Napoléon le 24 (P&T, II, 2403).
Le même 19 octobre 1808, Murat écrit à Saliceti : "... Donnez l'ordre au bataillon du 20e régiment qui se trouve à La Cava, d'en partir pour les Calabres pour y rejoindre le reste du régiment. Donnez en même temps l'ordre au bataillon de la Tour-d'Auvergne qui est en Calabre de venir remplacer à La Cava le bataillon du 20e régiment ; mais organisez le mouvement de manière que la Tour d'Auvergne ne quitte les Calabres que lorsque le bataillon du 20e régiment y sera arrivé. Faites partir de Naples le 3e régiment italien pour Monteleone dans les Calabres où il relèvera les Suisses qui s'y trouvent. Je vous observe que ceux-ci ne devront en partir qu'à l'arrivée du 3e régiment italien. Ordonnez à un détachement de 70 hommes du 20e régiment qui se trouve à la Torre del Greco, d'en partir pour La Cava à l'effet de suivre le mouvement du bataillon qui doit se rendre en Calabre. Vous m'adresserez l'itinéraire de tous ces corps. Vous ferez prévenir de ces mouvements le maréchal Pérignon, le général qui commande à Salerne, et Le général Partouneaux ... (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 357, lettre 3528).
Le 20 octobre 1808, Murat écrit au Général Partouneaux, à Montelone : "Monsieur le général, je fais partir pour la Calabre le bataillon du 20e régiment et le 3e régiment italien. J'en retirerai le bataillon de la Tour d'Auvergne et les Suisses, ces troupes ne devront en partir qu'à l'arrivée de celles qui devront les remplacer. Vous gagnez beaucoup par ces différents mouvements ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 362, lettre 3535).
Le 29 octobre 1808, Murat écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Autorisé par l'Empereur et par les circonstances à croire possible l'expédition de la Sicile, et persuadé qu'elle ne pourrait être tentée dans des moments plus favorables, j'ai demandé à S. M. 8 000 hommes, et cependant tous les préparatifs se poursuivent ici avec la plus grande activité et je n'attends que l'arrivée de ce renfort pour me rendre de ma personne, en Calabre ; je vous prie de solliciter ce secours auprès de l'Empereur et de me faire connaître son itinéraire, parce que je mettrai d'ici des troupes en mouvement aussitôt que j'aurai la certitude qu'elles y seront remplacées. La tranquillité parfaite qui règne dans tout mon royaume et le bon esprit de mes peuples me permettent de dégarnir momentanément les provinces de Naples et des Terres de Labour.
Une division forte d'environ 8 000 hommes est chargée de la défense de la Calabre, mais cette division est insuffisante pour l'expédition de la Sicile. Je suis donc résolu d'organiser à Cozenza une 2e division que je ferai commander par le général Reynier ...
J'ai pensé que 1000 hommes de la Tour d'Auvergne et le bataillon de Royal Africain étaient suffisants dans ce moment pour la défense de Gaëta ...
Par ces dispositions je réunis des corps disséminés depuis longtemps et je forme un corps d'armée d'environ 18000 hommes pour l'expédition de la Sicile ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 374, lettre 3553).
Le problème, c'est que la nature des combats dans lesquels le Corps est engagé ne permet pas à Sainte-Croix de résoudre tous les problèmes auquel le Régiment est confronté.
Le 18 novembre 1808, le Colonel Sainte-Croix écrit, depuis Gaëte, au Comte d'Hunnebourg, Ministre de la Guerre : "Monseigneur,
J'ai reçu la dépêche de V. E. en date du 24 octobre. J'ai de suite mis à l'ordre du Régiment le classement que vous avez approuvé.
J'ai l'honneur d'adresser à V. E. le mémoire de proposition en faveur du lieutenant Malcomès, passé adjudant-major.
Monsieur le lieutenant Couffin Duvalez est mort à l'hôpital de Bologne le 24 juin 1807.
J'ai l'honneur d'adresser à V. E. l'état des officiers à l'époque du 15 novembre. Je n'ai pu l'envoyer le premier, me trouvant en colonne mobile" (SHD GR 2YE 2651).
Le 20 novembre 1808, Murat écrit, depuis Portici, à Napoléon : "... Le colonel du régiment de La Tour d'Auvergne est absent, et il n'a pas les talents nécessaires pour commander ; il a laissé son administration dans un état affreux. Il est très urgent que Votre Majesté le fasse remplacer ; et je dois, dans ce cas, vous désigner le major qui le commande, comme un officier très distingué et comme très capable de rétablir l'ordre et la discipline dans ce régiment ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 415, lettre 3611).
Le 20 novembre 1808, Murat écrit, depuis Portici, à Saliceti, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre, le syndic et le gouverneur de la commune de Pisciotta, dans le Cilento, Province de Salerne, ont été obligés de s'éloigner de leur résidence pour éviter les vexations et les insultes qu'ils éprouvaient de la part de monsieur Colombier, commandant le régiment de la Tour-d'Auvergne, commandant cet arrondissement. Un sergent du même corps s'est également permis de faire donner 25 coups de bâton sur la place au syndic de la commune de Rovio ; en général les officiers de ce corps se conduisent très mal. Faites-vous rendre compte de ces faits ; témoignez mon mécontentement et faites punir sévèrement l'officier et le sous-officier qui se sont comportés aussi indignement" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 417, lettre 3613).
Chose tout à fait curieuse, le 22 novembre 1808, Murat réclame le Régiment de La Tour d'Auvergne à l’Empereur pour l’Armée de Naples, car il dépend encore de la France; il écrit à Napoléon, depuis Portici : "… Votre Majesté a repris à son service le régiment suisse ; vous me rendriez un grand service si vous vouliez m'accorder en place les régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg ; je les alimenterai facilement, au moyen du recrutement que je ferai dans mon royaume ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 418, lettre 3615).
Le 29 novembre 1808, Murat écrit à Saliceti, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre, vous trouverez ci-joint des renseignements que j’avais ordonné de prendre sur la conduite du sieur Colombier, capitaine au régiment de la Tour d'Auvergne ; vous ferez remplacer ce capitaine dans son commandement par un officier du même grade du dépôt et vous le renverrez lui-même à Gaëta ; vous y renverrez aussi le sergent de ce même corps qui devra subir 15 jours de prison à son arrivée. Je le traduirais à une commission s'il n'était pas Français" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 428, lettre 3627).
Par ailleurs, dans le courant de novembre, des hommes du Régiment sont assassinés près de Lagonegro. Murat ordonne une enquête, déclarant que le Régiment s’est si mal comporté qu’il ne serait pas étonnant qu’une partie des habitants de ce village se soient vengés. Murat écrit, le 29 novembre 1808, depuis Portici, au Ministre de la Guerre : "Je vous adresse ci-joint le rapport du général Valentin sur un événement malheureux qui est arrivé à une patrouille de la Tour d'Auvergne dans le village de St-Dominique, près de Lagonegro. Envoyez quelqu'un sur les lieux pour y prendre des informations ; le régiment de la Tour d'Auvergne paraît se conduire si mal que je ne serais pas étonné que ce ne fût une vengeance exercée par les habitants de cette commune ; dans tous les cas, il est instant de prendre une mesure pour prévenir à l'avenir de semblables assassinats" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 429, lettre 3629).
Pourtant, le Ministre de la Guerre napolitain note un mois plus tard que ce Régiment est remarquable et montre un bon état d’esprit.La mission du Régiment demeure cependant inchangée. Cette lutte incessante fatigue les hommes en loques, démoralisés par les embuscades, les coups de main, et dont la solde est rarement payée.
Godefroy de La Tour d'Auvergne étant absent depuis plusieurs mois, l'Empereur excédé, écrit, le 8 décembre 1808, depuis Madrid (la minute est datée de Chamartin), au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke … Le colonel du régiment de La Tour d'Auvergne est incapable de commander ce régiment, nommez un autre colonel ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2533 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19463).
Le 10 décembre 1808, Murat écrit au Général Lamarque, Chef de l’Etat-major général : "Monsieur le général, ordonnez les mouvements suivants :
... Lundi, je passerai la revue de la Garde, des compagnies d'élite, du 1er et 2e régiments d'infanterie légère, de la Tour d'Auvergne, du 20e régiment des Suisses et du 102e régiment en entier.
Ordonnez au général Huard d'envoyer sur-le-champ à Salerne les deux compagnies d'élite du 3e bataillon d'Isembourg, les compagnies du 1er bataillon de la Tour d'Auvergne devront aussi se rendre à Salerne.
Faites partir pour les Calabres tous les détachements qui appartiennent aux régiments de cette division ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 443, lettre 3652).
Le 13 décembre 1808, Murat écrit à Kellermann, Duc de Valmy, Maréchal d'Empire, commandant l'Armée de réserve à Mayence : "Monsieur le Duc, vous m'avez demandé la décoration de l'ordre des Deux-Siciles pour l'un de vos aides-de-camp, le capitaine Duprat, sorti récemment du régiment de la Tour d'Auvergne et qui s'est rendu utile dans mon royaume pendant le séjour qu'il y a fait. Ce sera avec plaisir que j'accorderai à ses services et surtout à votre recommandation la décoration qu'il sollicite, lorsque le capitaine Duprat aura obtenu de l'Empereur la permission de la porter" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 450, lettre 3661).
Le 16 décembre, les Bataillons sont toujours autant dispersés ; le 1er est cantonné autour de Salernes (Brigade Valentin) ; le 2e réparti dans la région de Reggio de Calabre (Brigade Dufour de la Division Partouneaux) ; le 3e à Gaète avec Sainte-Croix qui assure l’intérim (du 1er mai 1808 au 1er avril 1809), en attendant l’arrivée du nouveau Colonel, Louis Pierre Milcolombe Drummond de Melfort (1760-1833 ; Maréchal de camp le 31 décembre 1814), nommé après la destitution de Godefroy de la Tour d’Auvergne.
Le 17 décembre 1808, à 2 heures du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "J'envoie à Votre Majesté l'état de situation de l'armée. Sire, persuadé de la victoire de Votre Majesté et de la défaite des Anglais, j'ai redoublé mes menaces contre la Sicile ; hier je fis partir mes équipages pour la Calabre, parce que je suis convaincu qu'il suffira de cette démarche pour faire prendre un parti définitif à la Cour de Palerme. J'ai également ordonné les mouvements suivants : le 22e d'infanterie légère va se porter sur Lagonegro, poussant ses postes jusque sur Cozensa. Les dix-compagnies d'élite des deux régiments napolitains, les quatre des Suisses, les quatre de La Tour d'Auvergne, les quatre d'Isembourg, les huit du 10e régiment de ligne, deux du 20. id. et les six de Royal Corse vont occuper Salerne jusqu'à Lagonegro. Ce sera un échelon à tout événement, soit pour se porter au secours de la Calabrc, soit pour favoriser les opérations sur tous les points menacés de la côte, soit qu'il fallut opérer autre point du sur tout royaume ; cette province est d'ailleurs la moins sûre …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 455, lettre 3671).
Le 20 décembre 1808, Murat écrit au Général Lamarque, Chef de l'Etat-major général : "Monsieur le général, faites partir pour Gaëta le 4e bataillon du 10e régiment d'infanterie de ligne pour y tenir garnison; faites-en partir pour Salerne un bataillon de la Tour d'Auvergne, fort au moins de 700 hommes, le dépôt de ce régiment restera à Gaëta. Ordonnez à tous les généraux qui pourraient avoir des communications avec les Anglais, pour l'échange des prisonniers de les suspendre ; prevenez-les qu'aucun échange de prisonniers ne doit plus avoir lieu, qu'on ne doit plus recevoir aucun parlementaire, et qu'on doit renvoyer ceux qui seraient adressés" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 460, lettre 3675).
L’usure et la désertion au sein du Régiment de la Tour d'Auvergne sont telles que Clarke propose de recruter "dans les dépôts des prisonniers de guerre espagnols", ce que l’Empereur, depuis Valladolid, accepte le 7 janvier 1809 (P&T, II, 2628).
Le même 7 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous ai accordé la permission de recruter les régiments d'Isembourg et de la Tour-d'Auvergne dans les dépôts de prisonniers espagnols ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14659 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19709).
Malgré tout, le Régiment semble s’être focalisé sur l’enrôlement de prisonniers de guerre non espagnols.
Sainte-Croix, de son côté, n’ayant pas été promu pour ses efforts, décide finalement de rejoindre l’Etat-major de Masséna à la Grande Armée comme premier Aide de camp (nomination en date du 1er mars) dès l’arrivée du nouveau Colonel. Ce départ tombe mal, car très bientôt, d’autres problèmes vont surgir.
Le 25 janvier 1809, Murat écrit à Napoléon : "Sire, j'adresse à V. M. deux rapports qui m’ont été faits par l'inspecteur aux revues Feraud sur l'administration et sur la comptabilité du régiment d'Isembourg. Votre Majesté verra qu'il est impossible de porter plus loin le désordre et même les dilapidations, puisque les feuilles d'à bon compte rédigées par le quartier-maître ont constamment présenté 427 hommes au-delà de l'effectif réel. On assure que le colonel est le beau-frère de votre ministre de la guerre, le Cte d'Hunebourg, et cette considération a sans doute empêché d'approfondir plus tôt la cause et l'origine des désordres. Quoiqu'il en puisse être, il est impossible de laisser plus longtemps ce malheureux régiment dans l'état déplorable où il se trouve, et je vais m'occuper des moyens de régulariser sa comptabilité.
Il est indispensable de leur donner un colonel, ainsi qu'à celui de La Tour d'Auvergne, ainsi que je l'ai déjà demandé à V. M. Si ces corps m'avaient appartenu, il y a longtemps que j'aurais apporté remède à tant de désordres, mais j'avais pensé avoir tout fait en vous demandant ces régiments ou d'autres colonels" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 509, lettre 3759).
Le 11 février 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à l'Empereur : "… Les agents anglais ou de la Cour de Palerme, répandus dans le royaume de Naples, cherchent à embaucher des Suisses et les soldats allemands de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg, je dois cette découverte à l'arrestation de deux déserteurs des chevau-légers de ma garde, qui avaient reçu 25 louis pour déserter. J'ai envoyé le signalement de deux embaucheurs à la police de Rome, de Bologne et de Turin ; il ne sera négligé ici aucun moyen pour parvenir à les découvrir et à les faire arrêter …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 13, lettre 3788).
/ Les abus de Murat
Fig. 9 A gauche, Officier entre 1805-1807, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 211 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer); à droite, le même Officier d'après J. Dommange |
Louis Pierre Milcolombe Drummond de Melfort, le nouveau Colonel du Régiment, prend son commandement le 13 février. Il n'a pas servi depuis 1791.
Napoléon de son côté, réorganise les forces en Italie et donne ses ordres. Ainsi, il écrit depuis Paris, au Général Clarke, le 17 février 1809 : "Monsieur le général Clarke, vous ferez connaître au roi de Naples que, dans les circonstances actuelles, mon intention n’est pas qu’il ait toutes les troupes dans le fond de la Calabre, et que je désire qu’il les place de cette manière :
La division Partouneaux en Calabre composée des : 20e de ligne, quatre bataillons, 3 000 hommes ; 101e de ligne, trois bataillons, 2 200 hommes ; 22e légère, deux bataillons, 1 600 hommes ; Suisses, deux bataillons, 1 400 hommes ; régiment de La Tour d’Auvergne, un bataillon, 700 hommes ; régiment d’Isembourg, un bataillon, 700 hommes ; 2 escadrons du 4e régiment de chasseurs, 500 hommes. Total : 10 100 hommes.
Une autre division serait réunie à Naples et environs, composée des : 10e de ligne, 4 bataillons, 3 000 hommes ; 62e de ligne, 3 bataillons, 2 100 hommes ; 23e légère, 2 bataillons, 1 600 hommes ; Suisses, 2 bataillons, 1 400 hommes ; régiment de La Tour d’Auvergne, un bataillon, 800 hommes ; 2 escadrons de chasseurs, 500 hommes. Total : 9 400 hommes.
Cette division divisée en deux brigades devrait être placée à Naples et à trois marches de cette ville pour pouvoir se réunir et marcher sur Rome si les circonstances l’exigeaient. La division Partouneaux également divisée en deux brigades serait placée, une brigade au fond de la botte menaçant la Sicile, et l’autre à mi-chemin de Reggio à Naples. Il ne faut mettre dans les îles de Capri et d’Ischia que le nombre d’hommes absolument nécessaire. Je pense qu’il y a trop de monde. Il faut placer à Tarente et dans toute cette partie un bataillon d’Isembourg, un de La Tour d’Auvergne, un bataillon de troupes napolitaines et un régiment de chasseurs napolitains. Vous ferez connaître au roi que je vois avec peine que dans les circonstances où nous sommes, sa garde ait moins de chevaux ; que sa cavalerie n’est pas montée ; qu’il doit avoir dans son royaume des ressources pour mettre 1 200 hommes à cheval ; qu’il a trop peu de troupes et qu’elles ne sont pas au complet ; qu’il serait important qu’il établît la conscription et augmentât son armée" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20053).
Le 19 février 1809, Murat écrit, depuis Caserte, à Napoléon : "… Tout est, dans ce pays, à la guerre. Je découvre, tous les jours, des indices qui me font penser que vos ennemis y comptent. Des embaucheurs anglais payaient à boire et à manger aux soldats allemands et suisses, pour les engager à déserter ou à prendre parti pour les Anglais, au moment d'un débarquement ; des cabaretiers donnaient à boire et à manger gratis. Ils sont arrêtés, et j'espère qu'on parviendra à connaître et à arrêter ceux qui les payaient …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 23, lettre 3800).
Le 28 février 1809, Murat écrit au Général de Division Leval, Baron d'Empire : "Monsieur le général, vous m'exprimez le désir que vous auriez de voir entrer dans ma garde votre fils, lieutenant dans le régiment de la Tour d'Auvergne. Ce régiment ne faisant point partie de l'armée napolitaine, il est indispensable que votre fils obtienne de l'Empereur la permission de passer à mon service, auquel je l'admettrai ensuite avec un vrai plaisir, tant par l'estime que je conserve au père, que pour les bons témoignages qui se réunissent en faveur du fils" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 43, lettre 3825 - Note : Jean-François Leval, né à Paris le 18 avril 1762, soldat en 1779, Sous-lieutenant en 1789, Chef de Brigade en 1793, Général de Division en 1799, Baron de l'Empire en mai 1808 et Comte le 5 avril 1814, marié à Marie-Louise de Recolle, mort à Paris le 7 août 1834. M. Révérend (Armorial du premier Empire) le fait mourir sans postérité).
Drummond de Melfort rassemble les Compagnies d’élite du Régiment pour assurer la garde du palais de Murat en attendant que la Garde de ce dernier soit organisée. Murat aime aussi s’entourer d’Officiers à particule et la plupart des Officiers bien nés du Régiment prennent du galon comme Aides de camp ou Officiers supérieurs.
Le 8 mars 1809, le Major Saint-Croix, commandant le Régiment de la Tour d'Auvergne, écrit, depuis Gaète, au Ministre de la Guerre, le Comte d'Hunebourg : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'adresser à V. E. la demande du Lieutenant Bresler, hollandais d'origine, qui désire profiter du décret de S. M. le Roi de Hollande pour retourner dans sa patrie.
Je sollicite l'agréement de V. E. parce que le Lieutenant Bresler est un officier plus que médiocre, et qu'il s'est mis dans une position qui ne lui permet pas de rester avec honneur au régiment.
Il s'est marié, il y a 22 mois, sans aucune autorisation de ses chefs. Il a eu un enfant de la femme qu'il a épousée.
Je l'ai obligé à se séparer d'elle, puisque son mariage était illégitime devant la loi. Il est depuis cette époque nul pour le service, et constamment sous le poids de punitions militaires qui ne servent qu'à l'avilir sans le corriger" (SHD - Vincennes).
Le Corps n’a bientôt presque plus rien de français. Les ordres sont donnés en allemand. Pour résoudre ce problème, Napoléon accepte le 10 mars 1809, d’admettre dans chaque Compagnie deux Français pour "être employés au détail de l’administration et d’y mettre, en outre, au fur et à mesure du remplacement, le nombre d’officiers français que le bien pourra exiger" (P&T, II, 2913).
Le 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, donnez ordre au roi de Naples de faire partir de Naples le général de brigade Valentin avec les deux bataillons du 23e léger, forts de 1,500 hommes ; les trois bataillons du 62e de ligne, forts de 2,200 hommes ; six pièces d'artillerie servies par une compagnie d'artillerie française, et attelées, s'il n'y a pas assez d'attelages français, par des attelages napolitains ; et un bataillon entier du régiment de la Tour d'Auvergne ou d'Isembourg, fort de 800 hommes ; total de la brigade française, 4,600 hommes ; en recommandant que les compagnies de grenadiers et voltigeurs et les chefs de bataillon se trouvent à tous ces régiments. Un des deux régiments d'infanterie napolitains et deux escadrons de cavalerie napolitains, formant 300 hommes à cheval, partiront avec cette brigade sous les ordres d'un adjudant commandant et en feront partie. Un officier supérieur et un capitaine d'artillerie, deux officiers du génie et deux commissaires des guerres y seront attachés. Cette brigade, forte de 6 à 7,000 hommes, devra être rendue à Rome cinq jours après la réception du présent ordre, c est-à-dire dans les premiers jours d'avril" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14911 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20403 qui date cette lettre du 17 mars 1809).
Le même 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Mon intention est donc que la division Miollis vienne à être composée : de quatre bataillons du 62e, 3,000 hommes ; de quatre bataillons du 23e léger, 3,000 hommes ; de deux bataillons du 22e léger, 1,500 hommes ; du 4e bataillon du 101e, 700 hommes ; du bataillon du 14e léger, 1,300 hommes, et du bataillon du 6e de ligne, 1,200 hommes ; ce qui formerait une division de 10 à 11,000 hommes de très-bonnes troupes ; et le château Saint-Ange serait occupé par le bataillon de la Tour d'Auvergne ou d’Isembourg, par le régiment napolitain, en attendant l'arrivée des autres troupes de Naples …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 376 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20400).
Le lendemain 17 mars 1809, toujours depuis Paris, Napoléon écrit à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, j'ai ordonné que le général de brigade Valentin partit de Naples pour se rendre à Rome avec les 2 bataillons du 23e léger, forts de 1,500 hommes; les 3 bataillons du 62e de ligne, forts de 2,200 hommes; un bataillon d'Isambourg ou de la Tour d'Auvergne, fort de 800 hommes; 6 pièce d'artillerie, servies par une compagnie d'artillerie française; un régiment napolitain de 1,500 à 1,800 hommes; un escadron napolitain de 300 chevaux; ce qui fera une brigade de prés de 7,000 hommes. Cette brigade devra être rendue à Rome le 1er avril et sera sous les ordres du général Miollis. Vous ordonnerez au 4e bataillon du 62e, qui doit être à Rome, de se réunir aux trois premiers bataillons; ce qui fera un beau régiment de 4 bataillons et au complet de près de 3,000 hommes" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 383 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20432).
Le 21 mars 1809, Murat écrit au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre en France : "Monsieur le comte, le général de division Leval me demande le grade de lieutenant pour son fils, sous-lieutenant au régiment de la Tour d'Auvergne. Vous me ferez plaisir d'obtenir de l'Empereur que ce jeune militaire passe à mon service, pour que je puisse faire ensuite ce qu'on me demande pour lui" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 95, lettre 3885).
Le 26 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-roi d'Italie : "Mon fils, si le 23e léger qui a ordre de se rendre en Toscane est de 1600 hommes présents sous les armes, par l'incorporation des différents conscrits qu'il a reçus, vous pouvez donnez ordre au 112e de vous joindre, en se dirigeant d'abord sur Bologne. Si le 23e n'a pas le nombre d'hommes, vous pourrez donner l'ordre à un bataillon de La Tour d'Auvergne, qui doit être arrivé à Rome avec la colonne du général Valentin au 1er avril, de se rendre en Toscane, et moyennant ce, le 112e pourra se rendre à Bologne.
Vous pouvez annoncer en Toscane que 6 000 hommes y arrivent de Rome, cette annonce sera toujours utile" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 408 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20555).
Le même 26 mars 1809, le Général de Division Charpentier, chef de l’état-major général, écrit depuis Milan, au Général de Division Grenier à Sacile : "Voici, mon cher général, la composition et l’emplacement de l’armée au 1er avril prochain :
... 6e division : Général de division Miollis à Rome ; généraux de brigade Salras, Herbino, adjudant commandant Garobuau, adjudant commandant Miollis.
4e bataillon du 14e léger à Rome, 3e et 4e bataillons du 23e idem en Toscane, 4e bataillon du 6e de ligne à Rome, 4e bataillon du 62e de ligne à Rome et Spoleto, 4e bataillon du 101e à Velletri, 17e compagnie du 2e régiment d’artillerie à pied italien à Rome, détachement du 7e bataillon principal du train à Rome, 10e compagnie du 1er régiment d’artillerie à pied italien à Cività-Vecchia.
Brigade du général Valentin, à Rome, venant de Naples.
2 bataillons du 23e léger, 3e bataillons du 62e de ligne, 1 bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne, 1ère compagnie d’artillerie, 1 régiment napolitains, 2e escadrons cavalerie id, à Rome ..." (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34. Page 78).
Le 27 mars 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Donnez l'ordre au 3e bataillon de la Tour d'Auvergne qui se trouve à Portici, L'Annunciata et Castellamare de partir de suite pour se rendre à Itri, ce bataillon devra être commandé par un chef de bataillon ...
Réitérez l'ordre au général Partouneaux de faire partir pour la Pouille le bataillon de la Tour d'Auvergne" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 112, lettre 3913).
Le même 27 mars 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Je reçois l'ordre du ministre de la Guerre de Votre Majesté de diriger de suite sur Rome les 23e et 62e régiments français, un bataillon de La Tour d'Auvergne, une compagnie d'artillerie française avec six pièces de canon, un régiment d'infanterie et un de cavalerie napolitaines. Sire, ces ordres vont être exécutés …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 112, lettre 3915).
Le 31 mars 1809, Murat écrit à l'Inspecteur aux Revues Ferraud : "Monsieur l'inspecteur général, je désire connaître ce que coûtaient par mois le 62e régiment de ligne, le 23e d'infanterie légère, une compagnie de 100 hommes d'artillerie, le 2e bataillon de la Tour d'Auvergne qui doit être complété à huit cents hommes, les deux premiers bataillons du 2e régiment d'infanterie napolitaine forts de onze cents hommes, avec environ cent hommes du train, deux escadrons du 1er régiment de chasseurs à cheval napolitain forts de trois cents trente deux hommes et trois cents chevaux, douze officiers d'artillerie dont un major, un chef de bataillon et les autres capitaines, deux commissaires des guerres, deux officiers du génie, deux généraux de brigade, un adjudant-commandant, deux adjoints et deux aides-de-camp. Je désire recevoir ces renseignements dans la journée de demain" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 124, lettre 3935).
Fig. 10 A gauche, Carabinier en tenue d'été, d'après Bucquoy; à droite, Carabinier en tenue d'été, 1806-1807, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 211 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Murat par ailleurs veut accélérer l’organisation de sa Garde. Accusé de prélever directement des hommes du Régiment, il est invité par le Ministre de la Guerre, sur ordre de Napoléon, à s’abstenir à l’avenir de recruter son armée parmi les français. Le 7 septembre, Clarke lui écrit même que l’Empereur est informé que l’on incorpore des hommes du Régiment sans son autorisation dans les troupes napolitaines, et particulièrement dans la Garde ; "ces militaires sont excités à quitter leurs drapeaux par tous les moyens que l’on croit propres à les y déterminer ; la force même est employée … Un détachement du régiment de la Tour d’Auvergne était chargé d’escorter une somme assez considérable, dont le corps a le plus grand besoin. Il a été embauché en totalité, et l’officier commandant est resté seul, pour garder les fonds, en attendant une nouvelle escorte...". Napoléon exige leur retour immédiat dans leur corps d’origine. Drummond de Melfort doit remettre au Général Partouneaux la liste des débauchés "avec l’indication du corps dans lequel on présume qu’ils sont entrés, de se concerter ensuite avec le Ministre de la Guerre de Votre Majesté et le Commandant en chef de sa Garde, pour passer une revue exacte de ces corps, en se faisant accompagner des officiers et sous officiers qu’il jugera convenables d’appeler pour reconnaître les fuyards, qui devront aussitôt sortir des rangs et être mis à la disposition de leurs anciens chefs". L’Empereur espère bien que le fait ne se renouvellera pas et "compte que l’on y apportera toute la loyauté qui doit en assurer le succès". Le Ministre conclut : "J’ose me flatter, sire, que Votre Majesté est persuadée que rien ne pourrait m’être plus agréable que d’avoir à rendre à cet égard un compte satisfaisant …". On ne peut pas être plus clair !
Murat refuse pourtant d’obéir. Trois mois plus tard, il cherche encore à faire revenir l’Empereur sur sa décision, sans succès.
Le 13 décembre 1809, Murat écrit, de Paris, au Ministre de la Guerre Daure : "... On a porté des plaintes à l'Empereur sur l'enrôlement de quelques soldats d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne dans mes troupes, et d'après ses ordres, son ministre de la Guerre a dû vous prescrire de les rendre, cependant n'ordonnez rien à cet égard qu'après que je vous aurai fait connaître si l'Empereur a définitivement consenti à me donner ces régiments. Il me parait hors de doute que le comte d'Hunebourg a à Naples des émissaires infidèles qui mettent beaucoup d'animosité dans leurs rapports, n'est-il pas ridicule qu'on ait rendu compte qu'on avait arrêté et incorporé par force des détachements entiers ? Au reste, je crois avoir acquis ici la certitude que ces rapports viennent de M. Dubreuil, qui sous le prétexte d'être venu à Naples pour y arrêter la comptabilité du régiment d'Isembourg, n'y a été réellement envoyé que pour faire des rapports au ministre, et j'oserais garantir que cette mission n'a nullement été ordonnée par l'Empereur, mais suggérée par un esprit ennemi ; car l'Empereur est certainement bien persuadé qu'il n'aura jamais de police plus fidèle et plus active que la mienne. Le major Cardaillac que j'ai signalé comme un fripon ou au moins comme un mauvais administrateur, n'est pas étranger à ces indignes délations ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 125, lettre 4672).
Le 24 mars 1810, tentant une autre démarche, Murat écrit, depuis Compiègne, à Napoléon, que les rapports qui lui sont faits sont exagérés, que s’il doit rendre les hommes entrés dans son armée, lui et sa famille se retrouveront isolés et en danger en terre étrangère, alors qu’une partie des troupes napolitaines est en Espagne, et enfin que l’Empereur l’a autorisé à prélever des hommes dans les Corps français.
"Je viens de recevoir une lettre de Votre Majesté qui m'a sensiblement affligé. Je dois effectivement être affecté de cette persévérance et de cette suite que l'on emploie auprès de Votre Majesté pour parvenir à me faire perdre ses bontés, en lui faisant des rapports infidèles et en exagérant surtout les faits.
Votre Majesté m'ordonne de faire rentrer dans les corps français tous les soldats qui en ont été tirés pour ma garde. Si Votre Majesté persistait à vouloir l'exécution de cet ordre, elle aurait détruit en un instant cette garde qui m'a coûté tant de soins à organiser et qui est mon seul appui, celui de la Reine et de ma famille contre une population étrangère de cinq cent mille àmes, au milieu de laquelle mes enfants resteraient en ce moment sans défense. Sire, un ordre semblable ne peut avoir été provoqué que par quelque rapport récent qui aura dû vous être fait : que je continue à permettre l'admission de vos soldats dans ma garde. Puisque Votre Majesté m'avait permis de garder ceux qui y furent incorporés il y a dix mois, et ceux que le Roi Joseph avait été autorisé à y admettre, et Votre Majesté, après le départ de la moitié de cette garde pour l'Espagne, avait si bien senti la nécessité de la compléter par des Français que vous m'aviez promis quatre cents conscrits à prendre à mon choix dans vos départements.
Sire, je donne ma parole d'honneur à Votre Majesté que depuis six mois on n'a pas reçu un seul soldat français dans ma garde et qu'antérieurement à celte époque, on n'y avait reçu que quelques soldats de La Tour-d'Auvergne et d'Isembourg, destinés principalement à compléter ma cavalerie. Je garantis aussi à Votre Majesté qu'il n'en a été admis aucun dans les régiments de ligne et que quinze jours avant mon départ de Naples, je fis rendre aux corps de Votre Majesté, sur la demande des colonels, quinze ou vingt Français déserteurs qui y avaient été reçus.
J'ai dit, Sire, que ma garde se trouverait détruite par l'exécution de l'ordre de Votre Majesté, parce que tous les sous-officiers qui en forment les cadres sont Français et qu'il me serait impossible de les faire remplacer par de jeunes recrues napolitaines qui ne pourraient m'offrir ni sûreté ni garantie.
Sire, Votre Majesté ne peut vouloir m'affliger à ce point-là ; je la supplie au nom de mes jeunes enfants de me permettre de conserver le peu de Français qui se trouvent dans ma garde et d'ordonner qu'ils soient définitivement rayés des matricules des régiments auxquels ils appartiennent.
Votre Majesté ne voudrait pas que je fusse le seul malheureux dans une circonstance qui assure son bonheur et celui de l'Europe" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 230, lettre 4820).
Murat minimise bien entendu le nombre de soldats entrés irrégulièrement dans ses troupes mais d’après l’enquête de Partouneaux, il doit restituer 977 hommes dont 132 du Régiment de la Tour d’Auvergne !
Napoléon exige finalement un état nominatif de tous les hommes enrôlés par Murat qui est autorisé à cette seule condition à les conserver, et stipule par décret que "les militaires ayant appartenu à des corps français ou étrangers au service de France, qui auraient passé, sans permission spéciale, dans les troupes de Sa Majesté le roi des Deux Siciles, sont autorisés à y rester (…) sans qu’ils puissent cependant rien réclamer de leurs anciens corps. A l’avenir, aucun militaire des troupes de France ne pourra être admis dans celles de Naples sans notre autorisation spéciale. Ceux qui contreviendraient à cette disposition seront poursuivis comme déserteurs. Tout soldat des régiments au service de France qui aurait pu être reçu dans les troupes de S. M. le Roi de Naples postérieurement au 20 avril 1810 devra également être rendu".
Et, le 23 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un ordre du jour pour l'armée de Naples. Vous le ferez imprimer et vous l'enverrez aux généraux, colonels et chefs de bataillon de l'armée de Naples. Vous écrirez au roi que je n'entends pas raillerie là-dessus et que je rendrai responsables le commandant de sa garde et de ses régiments ; que j'enverrai de Paris ordre directement à mes généraux de les faire arrêter s'ils s'avisent de transgresser mes ordres.
ANNEXE
Ordre daté du 22 avril 1810
Sa Majesté l'Empereur ordonne ce qui suit ...
2°... les fusiliers et tambours tirés du 1er régiment d'infanterie de ligne suisse, du régiment de La Tour d'Auvergne et du régiment d'Isembourg, qui se trouvent dans la Garde du roi de Naples ou dans les régiments napolitains, sont autorisés à passer à ce service.
Ils seront en conséquence rayés des contrôles de leurs corps.
3° Le trésor de Naples remboursera aux conseils d'administration des régiments suisses, d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne, tout ce qu'ont coûté ces hommes pour leur recrutement et habillement.
4° Il est enjoint au commandant en chef de notre armée de Naples, au général chef de l'état-major, à tous nos généraux et chefs de corps, et aux généraux et officiers commandant la garde et les corps napolitains, de ne recevoir ou faire recevoir aucun individu faisant partie des corps français ou des corps étrangers à notre service ; il leur est ordonné, ainsi qu'aux commandants des régiments étrangers qui sont à notre service à Naples, de faire arrêter et reconduire à leurs corps les individus déserteurs qui seraient entrés ou entreraient dans la garde napolitaine ou ailleurs ; ils les feront arrêter partout où ils les trouveront" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23466).
Le 9 mai 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre en France : "… Je vous adresse l'état nominatif des Français et des soldats des régiments de la Tour-d'Auvergne et d'Isembourg existant dans ma garde ; je vous prie de le mettre sous les yeux de l'Empereur et d'obtenir qu'ils soient définitivement rayés des corps auxquels ils ont appartenu" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 280, lettre 4887).
/ Poursuite des opérations en Italie du Sud
Pendant ce temps, le 1er avril 1809, le 3e Bataillon est à la Division d’observation de l’Adriatique (Général Mollis), le reste du Corps à l’Armée de Naples.
Le 2 avril 1809, Murat écrit au Commissaire général d’Arcambal : "Monsieur le commissaire général, je vous prie de me faire connaître ce que coûtaient par mois les 25e, 102e, 62e et 23e légère, 3e régiment italien, 28e régiment de dragons, 9e et 25e régiments de chasseurs, le détachement de chasseurs napolitains, deux bataillons d'infanterie légère napolitaine, une compagnie de cent canonniers français, un bataillon de la Tour d'Auvergne, en un mot tous les officiers généraux sans troupes, et toutes les troupes sorties du Royaume depuis le mois d'Octobre. Vous comprendrez dans cet état généralement toute espèce de dépense relative à ces corps" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 130, lettre 3945).
Le 7 avril 1809, Murat écrit au Général de Division Partouneaux : "Monsieur le général, monsieur le maréchal Pérignon m'a communiqué vos dernières dépêches. D'après l'état de situation, Seilla était approvisionnée pour plusieurs mois, vous l'avez fait approvisionner de nouveau, je ne puis qu'approuver une mesure dictée par les circonstances. Je ne sais pas jusqu'à quel point quatre brigades de mulets étaient nécessaires pour la brigade du général Digonnet, quand peut-être il lui eût été possible de différer cette mesure qui n'a servi qu'à alarmer les habitants, parce qu'elle a semblé confirmer les bruits d'évacuation auxquels l'intrigue de nos ennemis et vos dispositions, plus que le mouvement des troupes, ont donné lieu. Pourquoi, par exemple, faire évacuer les malades, parler du désarmement des batteries des côtes, faire entendre au général Amato qu'il est possible qu'on évacue les Calabres ? Pourquoi enfin accréditer cette opinion par toute espèce de démonstrations, quand je vous ai ordonné de ne jamais faire un pas rétrograde sans y être forcé, et après avoir combattu, ou bien pour vous porter au secours du général Digonnet, s'il venait à être attaqué avec des forces supérieures ? Je suis si loin de penser à évacuer les Calabres que je suis décidé à abandonner plutôt Naples, ma capitale. Je vous le répète encore une fois. Ne faites plus de dispositions qui peuvent faire croire à une évacuation, ne souffrez pas surtout qu'on en parle ; les deux compagnies d'élite du 20eme sont parties depuis deux jours, et le 4e bataillon de ce même corps part demain pour Cosenza. Ma garde, le Royal-Corse, mon 1er régiment d'infanterie légère, huit compagnies d'élite du 10eme de ligne, les compagnies de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg vont se rendre au camp sur le pont du Sele où je suis établi moi-même de ma personne et d'où je serai plus à portée de vous secourir. Mes équipages sont partis aujourd'hui de Naples pour Persano. Je connais depuis longtemps vos talents et votre bravoure, je suis tranquille sur le sort des Calabres. Poussez vigoureusement l'organisation des légions provinciales, la levée de deux hommes sur mille ; c'est dans les moments de crise qu'il faut de l'énergie ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 146, lettre 3968).
Le 8 avril 1809, l’Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène : "Mon fils, je vous envoie l'itinéraire de la colonne du général Valentin. Je vous envoie également les tables de chiffres qui vous sont annoncées dans une de mes précédentes lettres" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 433). Cet itinéraire de la brigade Valentin est le suivant : 28 mars à Capoue ; 29, à Sessa ; 30, à Mola ; 31, à Fondi ; 1er avril, à Terracine ; 2 avril, à Torrepontra ; 3, à Velletri ; 4, à Albane ; 5, à Rome. Il concerne : 1° une division de 6 bouches à feu avec voitures attelées et munitions (servie par la 2e compagnie d'artillerie française) ; 2° 2 bataillons de guerre du 2e d'infanterite légère napolitaine ; 3e les compagnies d'élite du 23e léger ; 4° le 23e léger ; 5° les 3 bataillons du 62e de ligne ; le 3e bataillon de la Tour-d'Auvergne. Total, 6,000 hommes environ.
Dans une lettre datée de Naples, le 20 avril 1809, à 1 heure et demie du matin, Murat informe l'Empereur que : "... Le 13, au soir, environ 200 hommes entrèrent à Oria, province de Lecce, y désarmèrent le corps de garde de la garde civique, pillèrent la maison du capitaine de cette garde, du receveur des contributions et des plus riches particuliers. Il ne fut point versé de sang. Ces révoltés menaient avec eux le soi-disant Prince héréditaire qu'ils semblaient amener en triomphe. Cependant un habitant s'échappa et courut à Francavilla, à 3 milles d'Oria, avertir le commandant d'un détachement du 4e régiment de chasseurs à cheval. A trois heures du matin, cette bande de scélérats sortit d'Oria pour se porter sur Francavilla, mais le commandant était monté à cheval avec sa troupe et marchait déjà sur eux. Dès qu'il fut aperçu, ces brigands le reçurent par une décharge de mousqueterie ; sans être épouvanté, cet officier les chargea vigoureusement ; 40 restèrent sur la place, 29 furent pris, le reste fut dispersé, les colonnes mobiles qui survinrent quelques instants après, se mirent à leur poursuite, le prétendu Prince héréditaire a été du nombre des morts ; ces misérables proclamaient une contre-révolution au nom de Ferdinand. Une commission militaire sera organisée et fera tomber la tête de ceux qui ont été pris et qui auront été convaincus d'avoir pris part à la révolte ; elle déclarera les gardes civiques qui se sont laissés désarmer lâches et traîtres, s'il est vrai qu'ils n'aient pas opposé de la résistance. Tout cela prouve, ainsi que je l’ai annoncé à Votre Majesté, qu'une insurrection générale était préparée dans tout le Royaume ; toutes ces dispositions ne peuvent être que les conséquences des projets d'un débarquement. Je dois cependant rendre la justice à mes sujets que les misérables auteurs de ces émeutes n'ont trouvé parmi eux aucun qui se soit réuni à eux et ait pris les armes ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 177, lettre 4016).
Le 17 avril 1809, un Rapport sur "Mr Bresler, Lieutenant au Régiment de La Tour d'Auvergne" est adressé au Ministre de la Guerre par la 2e Division, Bureau de l'Infanterie : "Le Major du Régiment, M. Sainte-Croix, transmet la demande ci-jointe, que lui a remise M. Bresler, né en Hollande, par laquelle cet officier témoigne le désir qu'il a de retourner dans sa patrie.
Il invoque en sa faveur les dispositions d'un décret de S. M. le Roi de Hollande, qui invite les officiers hollandais à rentrer dans leurs foyers.
Le Major prie Son Excellence de vouloir bien accueillir la demande du lieutenant Bresler, qu'il présente comme un officier plus que médiocre et constamment sous le poids des punitions militaires, qui ne servent qu'à l'avilir, sans le corriger.
On a l'honneur de proposer à Son Excellence que cette demande soit soumise à Sa Majesté l'Empereur" (SHD - Vincennes).
Le 19 avril 1809, Muraté crit au Comte Milano, Intendant d'Otrante : "Monsieur l'intendant, je reçois votre rapport du 15. Je vous fais adresser par mes ministres des instructions et un décret pour la formation d'une commission militaire, faites prendre des renseignements les plus positifs sur la source de ce mouvement. Il est inouï que la garde nationale se soit laissée désarmer sans se défendre. J'ordonne à la commission militaire de déclarer làches et traitres les hommes qui se trouvaient de garde et qui se sont laissés désarmer, s'il est vrai qu'ils se soient rendus sans avoir opposé de la résistance. J'envoie mille hommes à Altamura pour y être à la disposition du général Ottavi. De cette position et avec cette force le général Ottavi doit facilement contenir toute la Pouille ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 173, lettre 4010).
Le même 19 avril 1809, Murat écrit au Général Reynier : "… J'ordonne à mon chef d'état-major de donner l'ordre au général Digonnet d'envoyer à Altamura le 1er bataillon de la Tour d'Auvergne où il devra être à la disposition du général Ottavi …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 172, lettre 4008).
Toujours le 19 avril 1809, Murat écrit aussi au Général Ottavi, à Lecce : "Monsieur le général, je suis informé de l'événement d'Oria. Le ministre de la Guerre vous remettra des instructions. Le 1er bataillon de la Tour d'Auvergne, fort de mille hommes, a ordre de se rendre de Lagonegro à Altamura et je fais prévenir le général Partouneaux que ce bataillon sera à votre disposition, vous ne vous en servirez que dans un événement extraordinaire, car je le crois très bien placé, puisque de ce point, le centre de tant de communications, il peut se porter partout ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 174, lettre 4011)<./p>
Murat écrit également, toujours le 19 avril 1809, au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, donnez l'ordre au général Digonnet d'envoyer de suite à Altamura, le 1er bataillon de la Tour d'Auvergne. Il devra le faire remplacer dans les cantonnements par un bataillon suisse. Vous devez le prévenir que cet ordre est de rigueur" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 175, lettre 4012).
Le 24 avril 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Envoyez l'ordre au général Digonnet de se rendre au camp derrière le pont du Sele, avec le 101e, les deux bataillons Suisses et son artillerie. Le bataillon de la Tour d'Auvergne devra être chargé d'assurer la route. Le général Digonnet devra camper à cheval sur la route d'Evoli, sur la rive droite du Sele, conformément au plan ci-joint ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 188, lettre 4033).
Le 25 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Ratisbonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... On doit également recruter pour porter au grand complet les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5458 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3119 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20892).
Le 28 avril 1809, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Les préparatifs de l'expédition se poursuivent avec activité en Sicile, on la dit importante et positivement dirigée contre moi. Je vais hâter de réunir et de concentrer mes troupes de manière à pouvoir marcher avec douze ou quinze mille hommes, mais je ne dois pas dissimuler à Votre Majesté mes craintes sur le général Partouneaux, relégué dans le fond de la Calabre, qui cependant a ordre de se retirer promptement sur Lagonegro, s'il venait à être attaqué par des forces supérieures. Il rallierait là deux bataillons de La Tour d'Auvergne, ce qui lui ferait à peu près 6000 hommes qui, avec 12 000 que je lui conduirais, pourraient faire repentir l'ennemi de son entreprise. Mais si l'ennemi venait à débarquer sur ses derrières, comme par exemple dans le golfe de Policastro, alors les cinq mille hommes du général Partouneaux seraient bien aventurés. Peut-être me déterminerai-je, sur les rapports que j'attends de la Sicile, à rappeler sur Lagonegro le général Partouneaux …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 196, lettre 4044).
Le 29 avril 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Ordonnez au chef de bataillon de la Tour d'Auvergne de tenir son bataillon le plus réuni possible : c'est-à-dire de le disposer de manière à assurer la communication de Cosenza à Lagonegro ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 198, lettre 4045).
Le 30 avril 1809, Murat écrit au Général Partouneaux, à Monteleone : "… Un bataillon de la Tour d'Auvergne est resté à Lagonegro, chargé de conserver les communications avec Cosenza …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 200, lettre 4047).
La lutte en Calabre intérieure continue (Capitaine Morlet, Lieutenant D’Epenoux, blessés par des brigands le 3 mai).
Le 11 mai 1809, Murat écrit au Colonel Manhès, son Aide-de-camp : "Il est ordonné à mon aide-de-camp Manhès de partir sur-le-champ pour Lagonegro ; il s'assurera que le bataillon de la Tour d'Auvergne est à peu près réuni ou peut l'être au premier ordre ; le commandant ne doit pas perdre de vue qu'il doit toujours avoir un poste pour défendre le télégraphe de Lagonegro. Si le colonel Manhès apprenait positivement à Lagonegro ou dans la route que l'ennemi a débarqué sur un point quelconque, il reviendrait sur-le-champ à toutes jambes pour me l'apprendre, ou, s'il croyait sa présence nécessaire au bataillon de Lagonegro il m'en donnerait avis par une ou deux estafettes ; toujours dans la supposition que l'ennemi aurait débarqué en Calabre, il expédierait une estafette au général Ottavi de se rendre avec toutes ses troupes sur Potenza pour de là agir suivant les circonstances, soit qu'il fallût se réunir au général Partouneaux, ou faire sa jonction avec moi qu'il trouverait sur la route de Lagonegro à Naples.
Si contre toute apparence, l'ennemi débarquait en force dans le golfe de Policastro, le colonel Manhès se retirerait devant l'ennemi sur Naples, sans engager d'affaire et sans se laisser entamer : il chercherait par toutes sortes de moyens à communiquer par Potenza avec le général Partouneaux.
Le colonel Manhès m'écrira par estafette" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 222, lettre 4083).
Le même 11 mai 1809, Murat écrit au Général de Division Partouneaux, à Monteleone : "Monsieur le général, j'ai reçu votre rapport du 4 mai ; je suis bien impatient de connaitre la détermination des Anglais de Sicile ; je commence à craindre qu'informés des victoires de l'Empereur, ils n'oseront plus rien tenter contre moi ; cependant je cherche à réunir le plus de forces possible. Je viens de retirer de Gaëte un bataillon de la Tour d'Auvergne, et des Abruzzes un d'Isembourg et j'ai diminué la garnison des îles. Tenez-vous-en toujours, en cas de débarquement, aux instructions que je vous ai données dans ma dernière dépêche, et quand bien mème l'ennemi vous laisserait tranquille, vous n'en devez pas moins faire prendre une position sûre à vos troupes …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 224, lettre 4087).
Le 13 mai 1809, Murat écrit au Colonel Manhès, son Aide de Camp, à Lagonegro : "Monsieur le colonel, j'ai reçu votre lettre de Lagonegro ; j'ai vu avec peine que vous ayez parlé dans votre lettre au chef de bataillon Châteaubriant du départ de l'expédition de Melazzo : qu'aviez-vous besoin de ce motif pour rallier son bataillon ? Vous aviez des ordres pour cela, il fallait vous contenter de les exécuter. Ne voyez-vous pas que cette fausse communication peut occasionner des troubles dans tous les environs. Vous ne devez pas réunir tout ce bataillon sur Lagonegro, mais bien sur la route jusqu'à Castrovillari, de manière à pouvoir le réunir promptement. Si ce mouvement n'est pas exécuté lorsque vous recevrez ma lettre, faites exécuter cette dernière disposition.
Prévenez le chef de bataillon de la Tour d'Auvergne que je fais partir demain de Naples 200 hommes du dépôt pour fortifier son bataillon" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 227, lettre 4091).
Le 20 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 12 ... J'approuve les mesures que vous avez prises pour porter au grand complet les sept régiments polonais, les régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg, et les régiments irlandais ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21054).
Le 25 mai 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Je viens d'ordonner au général Ottavi de réunir le bataillon de La Tour d'Auvergne à Matera, d'où il pourra, au premier avis, se réunir facilement soit au général Partouneaux qui viendrait à ma rencontre, ou à moi, si je devais me porter sur la Calabre. Tout le reste de mes troupes est absolument concentré depuis Salerne jusqu'à Naples …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 241, lettre 4110).
Le même 25 mai 1809, Murat écrit au Colonel Manhès : "Monsieur le colonel ... Donnez des ordres au chef de bataillon de la Tour d'Auvergne d'être toujours prêt à marcher et à se réunir. J'ai fait donner l'ordre au géneral Ottavi de réunir le bataillon de la Tour-d'Auvergne à Matera ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 245, lettre 4117).
Toujours le 25 mai 1809, Murat écrit au Général Partouneaux : "Monsieur le général, je reçois à l'instant votre dépêche du 21, avec le rapport du 20 et 21 du général Cavaignac. Exécutez sur-le-champ les ordres que je vous ai donnés par ma lettre du 30 avril. Prenez une position de manière à ne pas être coupé par l'ennemi qui viendrait à débarquer dans le golfe de Ste Euphémie. Je donne l'ordre au général Ottavi de réunir le bataillon de la Tour d'Auvergne à Matera, et le 3e escadron du 4e à Potenza ; il doit correspondre avec le général Amato et être en continuelle correspondance avec vous. J'ai pensé que de ces deux points il pourrait plus facilement se réunir à vous ou à moi, suivant les opérations de l'ennemi ; il protégerait votre retraite si vous y étiez forcé et maintiendrait la tranquillité et la communication sur vos derrières et se réunirait facilement au bataillon qui est à Lagonegro.
J'ai toutes mes troupes réunies et je suis prêt à marcher ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 246, lettre 4118).
Le 4 juin 1809, à 1 heure du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'ai prié Votre Majesté, il y a quelque temps, de me céder les régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Je vous en prie derechef. Je tirerai de ces régiments le plus grand parti par les ressources que j'y trouverai en officiers et sous-officiers pour la création de nouveaux régiments ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 264, lettre 4145).
Le même 4 juin 1809, le Régiment est pris dans une embuscade près de San Marco de la Catola. Les Chasseurs du 1er Bataillon ont d’importantes pertes (Capitaine Ducolombier, Sous-lieutenant de Cheverry, blessés). Le 12 juin en revanche, ils rejettent à la mer les Anglais du 21e qui tentent de reprendre Scylla.
Le 14 juin 1809, Murat écrit au Général Ottavi, à Nocera : "Monsieur le général, partez au reçu du présent ordre avec tout ce que vous pourrez réunir, sur Potenza ; vous me ferez connaître le moment de votre arrivée. Vous vous réunirez, si vous apprenez que l'ennemi a débarqué dans le golfe de Policastro, au 1er bataillon de la Tour d'Auvergne qui est à Lagonegro, et vous exécuterez les dispositions de ma lettre du 25 mai" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 287, lettre 4182).
Le même 14 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Le général Digonnet se tiendra à Vietri et commandera la province de Salerne et les bataillons de la Tour d'Auvergne qui doivent se trouver à Lagonegro, ainsi que le 3e escadron du 4e régiment ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 287, lettre 4184).
Toujours le 14 juin 1809, Murat écrit également au Général Partouneaux : "… Je donne l'ordre au général Ottavi de se porter sur Potenza et au 3e escadron du 4e de chasseurs à cheval, de cette ville sur la Polla et Lagonegro. Si l'ennemi a débarqué sur Cosenza, le bataillon de La Tour d'Auvergne, qui est à Lagonegro, marchera dessus, le harcellera et répandra le bruit qu'il forme mon avant-garde, et dans ce cas, le général Ottavi se joindra à lui. Si l'ennemi au contraire se portait sur Policastro, ces troupes se replieraient de manière à conserver mes communications avec elles et vous ; suivant vos instructions, vous devriez de votre côté, marcher avec toutes vos troupes pour que nous pussions le mettre entre deux feux. J'ordonne au général Amato de jeter les gardes civiques les plus fidèles et les plus braves, sur Bisignano qui me paraît une très bonne position, et l'on peut facilement conserver les communications sur Rossano et sur Potenza …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 289, lettre 4185).
Encore le 14 juin 1809, Murat écrit aussi au Chef de Bataillon Coletta, Officier d'ordonnance : "Monsieur le chef de bataillon, partez sur le champ pour Cosenza : vous remettrez les lettres ci-jointes au général Amato, à mon commissaire et à l'intendant de la province. Tout porte à penser que l'ennemi a débarqué sur les parages de Paola. Si cela était, donnez l'ordre au bataillon de la Tour d'Auvergne, qui est à Lagonegro, de se porter sur Castrovillari, ne laissant à Lagonegro qu'une compagnie. Si l'ennemi avait débarqué sur Policastro, il devrait se réunir sur Lagonegro, et en arrière de Lagonegro, de manière à pouvoir couvrir la grande communication de ce point sur Naples. Vous ferez passer la lettre ci-jointe, par un exprès ou estafette, au général Ottavi qui doit être à Gioja. Si l'ennemi était décidément débarqué sur Cosenza et qu'il marchât sur le général Partouneaux, vous marcheriez avec tout le bataillon de la Tour d'Auvergne, répandant le bruit que vous formez l'avant-garde de mon armée, et vous ordonneriez qu'on rassemblât des vivres à Lagonegro, à Castrovillari, à Auletta et La Polla ; rassurez les populations, faites-leur entendre que malheur à celles qui oublieraient un instant leur devoir et s'abandonneraient aux perfides insinuations de nos ennemis, et offrez une protection constante à celles qui me resteront fidèles. Le but principal de votre mission est d'empêcher que l'ennemi ne se mette entre Lagonegro et moi et de le harceler sur Cosenza, s'il avait débarqué sur ce point; tenez-moi constamment au courant de toutes les nouvelles que vous aurez de l'ennemi et du général Partouneaux. Si vous rencontrez en route le 3e escadron du 4e régiment de chasseurs à cheval, qui a ordre de se rendre de Potenza à Evoli, donnez-lui l'ordre de s'arrêter à la Polla et Auletta, afin de maintenir les communications avec Lagonegro. Si à votre passage à Lagonegro ou à la Polla, cet escadron n'était pas arrivé, vous lui en laisserez l'ordre; enfin électrisez les Napolitains ; le moment est arrivé où ils peuvent se faire honneur et mériter une meilleure réputation que celle dont on a voulu les faire jouir malgré eux jusqu'à ce moment ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 291, lettre 4189).
Le 16 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Tous les dépôts destinés à la défense des forts doivent avoir avec eux les magasins de leurs régiments ; donnez de suite des ordres en conséquence. Prévenez aussi le colonel du régiment d'Isembourg de se tenir prêt à se rendre à son bataillon ; donnez le même ordre à celui de la Tour d'Auvergne ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 298, lettre 4198).
Le même 16 juin 1809, Murat écrit également au Général Partouneaux : "… Réunissez à vos troupes les deux bataillons de la Tour d'Auvergne et le 3e escadron du 4e régiment de chasseurs à cheval. Le général Miollis est parti de Rome pour Naples avec trois mille Français et six pièces de canon …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 298, lettre 4199).
Le 18 juin 1809, Murat écrit à Coletta, son Officier d'ordonnance : "Monsieur le lieutenant-colonel, j'ai reçu votre lettre sans date, ce qui me laisse de l'incertitude sur le jour où l'escadre ennemie se trouvait au nord du golfe de Policastro ; je présume cependant que c'était le 16 au soir. Faites une reconnaissance sur la côte; dans tous les cas, puisque vous avez pu rassembler assez tôt le bataillon de la Tour d'Auvergne, j'espère que vous aurez certainement disputé à l'ennemi la route de Casa Nuova. Je pars à l'instant pour Vietri et j'espère que je trouverai en route des nouvelles positives de l'expédition. N'attendez pas l'estafette de Calabre et envoyez m'en d'extraordinaires toutes les fois que vous aurez quelque chose d'important à m'annoncer" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 308, lettre 4213).
Le 20 juin, à 2 heures du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Coletta, son Officier d'ordonnance : "Monsieur le colonel, j'ai reçu vos différents rapports, et dans ce moment, 11 heures du soir, je reçois votre rapport d'hier au soir 10 heures, qui m'annonce que les bâtiments ennemis se sont approchés de la côte du golfe de Policastro et que vous avez pris des mesures pour réunir le bataillon de la Tour d'Auvergne et marcher à lui ; les signaux de découverte de ce matin m'ont annoncé que l'expédition ennemie se trouvait à 7 à 8 milles de la côte, mais le nom du poste qui a fait ce rapport ne nous est pas parvenu ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 312, lettre 4218).
Le 21 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Partouneaux : "… Le général Ottavi couche ce soir à la Padula et sera demain à Lagonegro où je lui ordonne de rester et de se réunir à l'autre bataillon de la Tour d'Auvergne ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 320, lettre 4230).
Le 22 juin 1809, Murat écrit au Général Ottavi : "… Si l'ennemi était débarqué en force, vous devrez en prévenir par un courrier extraordinaire les généraux Cavaignac et Partouneaux qui, dans ce cas, se porteraient rapidement sur ce point ; il m'est difdcile de croire que le débarquement soit considérable, quand la majeure partie de l'expédition se trouve encore dans ce moment-ci au sud de Capri; il paraît n'avoir jeté du monde sur Policastro que pour me déterminer à y marcher moi-même avec toutes les troupes et se porter ensuite sur Naples, c'est ce que je ne ferai pas, car le général Partouneaux, réuni au régiment de la Tour d'Auvergne, a des forces suffisantes pour comprimer tout ce que l'ennemi aurait jeté sur Policastro" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 323, lettre 4234).
Le même 22 juin 1809, Murat écrit au Général Partouneaux : "Monsieur le général, vous verrez par la lettre ci-jointe du chef de bataillon Coletta qu'hier, à 10 heures du matin, l'ennemi a débarqué à Policastro ; cet officier, au lieu de le reconnaître, a été prendre position à la Padula. J'ordonne au général Ottavi de marcher sur Policastro, de reconnaître l'ennemi et de s'assurer s'il est débarqué en force et si les troupes de débarquement sont anglaises, napolitaines ou des brigands. Je lui prescris, dans le cas où l'ennemi aurait débarqué en force, de vous en prévenir par un courrier extraordinaire et alors vous devriez marcher avec le 22e, 20e et 4e de chasseurs à cheval, sur l'ennemi, en vous réunissant au régiment de la Tour d'Auvergne ; je crois qu'alors vous aurez assez de force sinon pour le culbuter dans la mer, du moins pour le contenir, car je suis persuadé qu'il n'a nullement le projet d'agir sérieusement sur le golfe de Policastro ; il ne veut, par ses démonstrations, que me forcer à passer moi-même le Sele avec toutes mes troupes, pour se porter sur-le-champ sur ma capitale ; car ce matin encore, la très grande majorité de l'expédition ennemie se trouve au sud de Capri, à quelques milles de distance, mais vous ne devez vous porter sur Policastro que sur des avis positifs que l'ennemi y ait débarqué en force. Écrivez-moi souvent; si j'apprends que l'ennemi a la majeure partie de ses troupes débarquées à Policastro, j'y serai moi-même en trois jours. Vous voyez d'après les mouvements et la position actuelle de l'expédition que le général Amato peut très bien sans se compromettre, rester à Monteleone et maintenir la tranquillité dans la Calabre ultérieure" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 323, lettre 423).
Le 23 juin 1809, Murat écrit au Général Ottavi : "Monsieur le général, j'ai ordonné au général Digonnet de faire faire un mouvement à sa brigade ; comme les deux bataillons de la Tour d'Auvergne étaient censés en faire partie, il a peut-être pu leur donner l'ordre de suivre le mouvement de sa brigade. Je vous préviens que vous devez le regarder comme non avenu et conserver jusqu'à nouvel ordre vos communications sur Lagonegro avec le général Partouneaux et contenir le pays. J'espère que vous aurez fait une reconnaissance sur Policastro et que vous aurez tout fait rentrer dans l'ordre. L'expédition ennemie était ce soir entre Ischia et Capri, ainsi je n'ai plus rien à craindre ni pour les Calabres ni pour le Cilento. J'espère que je pourrai sous quelques jours vous renvoyer dans votre province" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 329, lettre 4244).
Le 25 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "... Ecrivez au général Ottavi de se rendre à marches forcées avec les deux bataillons de La Tour d'Auvergne à Velletri : il laissera l'escadron du 4e régiment de chasseurs à cheval et une compagnie d'infanterie à Lagonegro et autres points de la route, pour conserver une communication avec les Calabres.
Prévenez le général Partouneaux de ce mouvement et prescrivez-lui d'envoyer un bataillon sur Lagonegro pour y remplacer les deux bataillons de La Tour d'Auvergne. Vous lui direz qu'il doit se tenir prêt à marcher et reprendre ses positions, après avoir fait le coup de main sur Reggio et Scilla ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 339, lettre 4262).
Le 26 juin, à 4 heures et demie du matin, Murat écrut au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, organisez de suite un détachement de deux cents hommes des dépôts d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne et embarquez-les pour Capri. Les galeux se guériront aussi bien là-bas qu'ici et ils m'y seront plus utiles. Je désire que ce détachement soit rendu avant la nuit à Capri" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 340, lettre 4264).
Le 26 juin 1809, à minuit, Murat écrit, de Naples, à Napoléon : "... Depuis deux mois, j'avais donné au général Partouneaux des instructions dont j'ai envoyé copie à Votre Majesté et d'après lesquelles il devait suivre le mouvement de l'expédition, si elle se dirigeait vers Naples. Cependant, par sa lettre du 22, le général m'apprend qu'il était encore à Monteleone. Je viens de lui expédier l'ordre de se rendre ici à marches forcées, mais il ne pourra y être rendu avant huit jours. Deux bataillons de La Tour d'Auvergne auront rejoint, j'espère, dans trois jours, et, dans quatre, deux bataillons du 14e, que je fais venir à marches forcées d'Albano, ce qui me donnerait une force de quatorze mille combattants, sans celles du général Partouneaux" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 340, lettre 4265).
Le 30 juin 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "... L'ennemi est toujours dans la même position ... voilà la position que j'ai cru devoir faire prendre à l'armée de Votre Majesté. Les Corses et un bataillon des Chasseurs des montagnes occupent Marano et Calvizzano, des gendarmes Panicocolo, le 10e de ligne depuis Capo di Monte jusqu'à Cangiani inclusivement, le 101e le Vomero, à cheval sur la route des Camaldoli, un bataillon du 20e sur la porte de Pausilippe au-dessus de la Grotte, 3 bataillons suisses à Pozzuoli, fournissant ses grand-gardes sur la montagne de Cumes et de Procida et poussant des reconnaissances sur les lacs de Fusaro, de Licola et de Patria ; on ne peut tenir dans toutes ces parties que des grand-gardes à cause du mauvais air ; toute ma garde est consignée dans ses quartiers à Naples, toujours prête à marcher. Mon 1er régiment de chasseurs à cheval est à Aversa, poussant ses coureurs sur les rivages de Cumes ; les deux bataillons du 14e sont établis à Sessa ayant un poste sur le pont du Garigliano et 2 bataillons de La Tour d'Auvergne sont à la Tour de l'Annunziata d'où ils peuvent se rendre à Naples en 2 heures ; ils protègent dans cette position les manufactures d'armes et les fabriques de poudre, et à Castellamare le vaisseau qui est en construction. Mon 1er régiment d'infanterie légère est établi à Mole di Gaeta, Itri, Fondi, Terracine et Sperlonga ; il a ordre à la première apparition de l'ennemi de rentrer dans la place de Gaeta ; enfin le général Partouneaux, après avoir bloqué Scilla et culbuté dans la mer ou fait prisonniers tous ceux que les Anglais avaient débarqués, doit marcher sur Lagonegro d'où je lui ferai continuer sa marche sur Naples, si les circonstances l'exigent. Voilà, Sire, ma position, et j'ai bien de la peine à croire que l'ennemi se décide jamais à venir m'y attaquer ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 355, lettre 4282).
Le 16 juillet 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… comme tout me porte à croire que l'ennemi a des projets contre Capri, parce qu'il sait que toute la garnison est composée d'étrangers, je viens de prendre le parti d'y envoyer 200 hommes du dépôt du 10e régiment de ligne ; j'en ferai venir 200 autres d'Isembourg ou de La Tour-d'Auvergne ; alors j'aurai garanti la conservation de cette île ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 399, lettre 4336).
Le 17 juillet 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix, Chef d'Etat-major : "Ordonnez au colonel de La Tour d'Auvergne d'envoyer deux compagnies des quatre qui sont à Castellamare, l'une à Sorrento, et l'autre à Massa. Ces compagnies devront surveiller les communicatiúns de mes sujets avec l'ennemi et les empêcher. Elles seront surtout chargées de la défense des batteries de Massa et Campanella. Je désire que ces compagnies soient rendues cette nuit à leur nouvelle destination. Faites-moi connaitre si les deux cents hommes sont partis pour Capri ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 401, lettre 4337).
Le 21 juillet 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Je passerai la revue de l'armée dimanche à Chiaja à 4 heures après midi. Je désire que les deux bataillons du 14e, les deux de La Tour d'Auvergne et mon 1er régiment de chasseurs à cheval s'y trouvent ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 406, lettre 4346).
Le 24 juillet, le Lieutenant Duhamel est blessé en Calabre.
Le 25 juillet 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Faites partir sur-le-champ le 1er bataillon de La Tour d'Auvergne pour se porter à marches forcées sur Potenza. Vous préviendrez le chef de bataillon Trobrillant que je le charge du rétablissement de la tranquillité de la province de Basilicata et de l'arrondissement de Lagonegro. Vous préviendrez cet officier que les brigands occupent Vietri et que Potenza même a été menacé. Vous préviendrez sur-le-champ l'intendant de la marche de ce bataillon, et vous adresserez votre lettre au directeur général des Postes qui a ordre de la faire partir par estafette. Vous pourrez prévenir aussi le général Ottavi ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 412, lettre 4354).
Le 28 juillet 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Je n'ai rien de nouveau à apprendre à Votre Majesté. Vos États Romains et les miens continuent à jouir de la plus grande tranquillité ; à moins de contre-ordre de la part de Votre Majesté, je dirigerai les deux bataillons du 14e sur Padoue en passant par la Toscane, et j'enverrai un bataillon de La Tour-d'Auvergne à Ancone. J'acquiers tous les jours de nouvelles certitudes que tous les Napolitains qui faisaient partie de l'expédition et qui se rendent en Sicile, déserteront à la première occasion ; il existe entre les Anglais et les Napolitains une guerre ouverte. J'apprends que plus de 100 sont restés cachés dans les montagnes ou dans les maisons d'Ischia" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 420, lettre 4366).
Le même 28 juillet 1809, Murat écrit, de Naples, au Général Lacroix : "Donnez l'ordre au général Partouneaux d'envoyer le 4e bataillon du 20e à Avellino, où il remplacera le bataillon de La Tour d'Auvergne auquel vous donnerez l'ordre de se rendre à Campobasso.
Donnez l'ordre au colonel Trobrillant de laisser trois compagnies à Potenza et d'aller s'établir de sa personne à Lagonegro avec le restant de son bataillon, après qu'il sera parvenu à détruire tous les brigands de Basilicata. Vous préviendrez de cette disposition les généraux Partouneaux et Ottavi. Le lieutenant-colonel Trobrillant devra reprendre dans la subdivision de Lagonegro les mêmes positions qu'il occupait avant son départ ; vous lui ferez connaître que je le rends personnellement responsable de la tranquillité du Cilento et du maintien des communications avec les Calabres.
Vous préviendrez le général Compère des mouvements que vous ordonnez au bataillon de La Tour-d'Auvergne, qui sera à sa disposition pour donner la chasse aux brigands dans la province de Molise ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 420, lettre 4367).
Le 1er août 1809, Murat écrit au Général Lacroix : "Monsieur le général, vous avez dû être informé par le ministre de la Guerre que San Lorenzo della Padula était menacé par une nombreuse comitive de brigands ; donnez sur-le-champ l'ordre au général Partouneaux de diriger sur ce point une colonne mobile, et prévenez en même temps le colonel Trobrillant d'exécuter à la lettre l'ordre qu'il a dû recevoir, c'est-à-dire, de se porter sur Lagonegro et sur le Cilento, après avoir dégagé Potenza" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 427, lettre 4379).
Le 2 août, c’est au tour du Capitaine Dellamara d'être blessé.
Le 3 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Général Campredon, Ministre de la Guerre : "... Ayant des projets sur les Chasseurs des montagnes, j'ordonne que les détachements de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg qui ont dû quitter Capri, soient transportés à Procida pour y relever ce bataillon qu'il faudrait envoyer à Gaeta par mer, si la présence des Anglais n'offrait aucun danger ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 433, lettre 4391).
Le 4 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Général Lacroix : "Je reçois vos différents rapports ; je désire savoir si la colonne mobile que j'ai ordonné de diriger sur S. Lorenzo della Padula est déjà partie et où elle se trouve ; je crains qu'elle ne soit trop faible pour rétablir la tranquillité dans le Cilento. Je ne verrais aucun inconvénient à y envoyer un bataillon du 101e dont le commandant se tiendrait à Lagonegro, et dans ce cas le chef de bataillon Trobrillant resterait avec son bataillon dans la province de Basilicata, donnez des ordres en conséquence ; le temps presse puisque les brigands commettent des horreurs tous les jours. Si vous appreniez que le bataillon de la Tour d'Auvergne fût rentré dans la division de Lagonegro, vous dirigeriez alors le bataillon du 101e sur Potenza, en chargeant le commandant de ce bataillon de la tranquillité de la province. Par ces dispositions je puis compter sur le retour de la tranquillité et la destruction des brigands. Ayant des troupes en assez grand nombre à Campo Basso, à Avellino, dans le Cilento, dans le Basilicata, dans la Pouille et en Calabre, il est impossible que ces misérables puissent se soutenir encore longtemps ; d'ailleurs les deux bataillons de Potenza et de Lagonegro seraient à portée de marcher au secours du général Cavaignac s'il venait à en avoir besoin. Réitérez l'ordre à tous les commandants des provinces d'être constamment à cheval et de ne quitter les bottes et l'épée que lorsqu'il n'existera plus de brigands. Adressez-leur le décret ci-joint ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 434, lettre 4393).
Le 5 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Colonel Manhès, son Aide-de-camp : "Monsieur le colonel, partez de suite pour vous rendre dans le Cilento à l'effet d'y détruire les brigands qui l'infestent. Vous aurez le commandement du bataillon du 101e qui a dû partir hier de Vietri pour s'y rendre, ainsi que des autres colonnes mobiles qui y avaient été dirigées depuis quelques jours. Vous vous rendrez d'abord à S. Lorenzo della Padula et vous marcherez de là en colonne mobile sur tous les points que vous saurez occupés par les brigands. Vous devrez combiner vos mouvements de manière à les enfermer dans le Cilento et à détruire entièrement ceux qui ne parviendraient pas à s'embarquer. Une colonne mobile dirigée de la Polla sur Vallo, une seconde dirigée de S. Lorenzo sur le même point et une troisième de Lagonegro sur Vibonati et Policastrone pourraient, ce me semble, qu'amener d'heureux résultats. Au reste, vous serez plus en mesure de les calculer par les renseignements que vous avez déjà et que vous pourrez acquérir sur la nature des communications, des localités et des endroits occupés par ces misérables. Vous n'aurez point de résidence fixe, et ne prendrez de repos que lorsque vous aurez absolument délivré ce pays de leur présence. Si à votre arrivée à S. Lorenzo ou à Sala, vous appreniez que les brigands ont abandonné le, Cilento pour se retirer dans la Basilicata, vous y marcheriez sur-le-champ et vous combineriez alors vos mouvements avec le chef de bataillon Trobrillant auquel vous donneriez des ordres. Vous m'écrirez tous les jours. Je vais faire connaitre par le chef de l'état-major aux intendants et au général Partouneaux la mission dont vous êtes chargé. J'espère que l'argent sera impuissant auprès des officiers subalternes de vos colonnes et que les coupables ne trouveront à aucun prix grâce auprès de vous. Je ne saurais en même temps trop vous recommander d'être en garde contre tout esprit de parti.
Le général Partouneaux a reçu l'ordre de former une commission militaire, je vais lui donner celui de la faire marcher avec votre bataillon ; ces exemples de justice et de rigueur produiront un meilleur effet sur les lieux mêmes où les crimes auront été commis. Je n'ai pas besoin de vous recommander que vous devez faire observer à vos troupes la plus exacte discipline et que mes États ne doivent pas être considérés comme pays conquis" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 440, lettre 4402).
Le 8 août 1809, Elisa, Grande-Duchesse de Toscane, se plaint d'avoir à Livourne 300 recrues du Régiment de la Tour d'Auvergne, qu'elle ne peut habiller faute de fonds, "le conseil d'administration qui est à Naples refusant d'autoriser cette dépense", et elle demande à Murat, "comme une preuve de véritable galanterie", de lui envoyer, en échange de ces recrues, trois cents soldats de la Tour d'Auvergne tout équipés (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 458).
Fig. 11 Chasseur en grande tenue, 1807, d'après Rigo, planche U35. |
Le 9 août 1809, "Le général Clarke rend compte que le lieutenant Bresler, du régiment de La Tour d'Auvergne, demande à retourner en Hollande, sa patrie"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3416).
Le 10 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Comte Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie, à Milan : "Monsieur le Général Caffarelli, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne deux bataillons du 14e léger, deux du 6e de ligne, deux du 101e et un bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne ou de celui d'Isembourg, avec un escadron napolitain ; ce qui formera une colonne de 4,000 hommes, qui sera sous vos ordres. Par ce moyen, rien ne s'opposera plus à ce que vous dirigiez sur l'armée tous les détachements d'infanterie et de cavalerie qui sont en Italie. Je ne sais pourquoi on a retenu mes cuirassiers et réduit à rien la colonne du général Roize. Les corps de l'armée du vice-roi sont extrêmement faibles. Il ne faut point écouter de peur chimérique ; il n'y a rien à craindre en Italie tant que nous serons victorieux en Allemagne. Je vous réitère donc l'ordre formel de faire partir tous les détachements, quels qu'ils soient, qui sont disséminés et achèvent de se perdre en Italie. Dirigez tout cela sur Klagenfurt" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15639 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21750).
Le même 10 août 1809, l'Empereur écrit également, depuis Schönbrunn, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne 2 bataillons du 14e léger, 2 du 6e de ligne, 2 du 101e et 1 d’Isembourg ou de La Tour d’Auvergne avec 1 escadron.
Ce qui formera une colonne de 4000 hommes que je mets sous les ordres du général Caffarelli, qui les portera partout où ils seront nécessaires pour maintenir la tranquillité en Italie.
Au moyen de cette disposition, le général Caffarelli pourra diriger tous les détachements qui sont restés en Italie pour renforcer l’armée qui en a grand besoin. Envoyez-lui des ordres positifs par des officiers, car ces détachements éparpillés ne font rien en Italie et achèvent de se perdre" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 54 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21757).
Encore le 10 août 1809, l'Empereur écrit ensuite, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je reçois votre lettre du 29 juillet. J'ai vu avec plaisir que l'expédition des Anglais est retournée en Sicile ...
Envoyez à Bologne une colonne de 4,000 hommes, composée de deux bataillons du 14e léger, de deux bataillons du 6e de ligne, de deux bataillons du 101e, d'un bataillon de la Tour d'Auvergne ou d'Isembourg et d'un escadron de cavalerie napolitaine. Cette colonne sera sous les ordres du général Caffarelli et formera un corps central de réserve pour la protection de l'Italie" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 445, lettre 4409; Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15640 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21761).
Le 19 août 1809, à Naples, le Roi de Naples Joachim Napoléon décrète : "Nous Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, Lieutenant de l'Empereur et commandant en chef ses armées dans l'Italie méridionale.
En vertu du 11e paragraphe de la lettre d'instruction de S. E. le Ministre de la Guerre, sur l'exécution de l'arrêté des conseils, du 27 Prairial an 8 relatif aux congés et dont la teneur suit.
"Si le général en chef d'une armée juge convenable, dans un cas d'urgence, de permettre à un officier de s'absenter, il lui sera expédié une autorisation signée de sa main et dans l'avis qu'il m'en donnera, il me rendra compte des motifs qui l'auront engagé à prendre cette mesure".
Autorisons M. Paul Labourdonnaye, lieutenant aide de camp de M. le général Dufour, à aller prendre dans ses foyers trois mois de convalescence, sauf prolongation de sa santé l'exige.
Le chef de l'état major général est chargé d'adresser le certificat des officiers de santé constatant que M. Labourdonnaye est attaqué d'une affection convulsive périodique accompagnée de fortes palpitations au coeur habituelles, qui se sont déclarées à la suite d'une maladie grave qu'il a faite en Calabre et qui se sont montrées très opiniâtres jusqu'à l'action des plus puissants anti-spasmodiques.
Que les souffrances qu'il a éprouvées ont beaucoup altéré sa santé et qu'en conséquence il a besoin pour son entier rétablissement d'aller respirer l'air natal" (SHD 2YE 2150).
Le 22 août 1809, Murat écrit au Général Campredon, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre, j'ordonne qu'on fasse passer à Ischia les deux cents hommes de la Tour d'Auvergne qui arrivent de Capri, et à Gaeta le bataillon des Chasseurs des montagnes. Faites fournir les moyens de transport ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 454, lettre 4422).
Le 22 août 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Donnez l'ordre aux 200 hommes de la Tour d'Auvergne venus de Capri de se rendre à Ischia ; vous ferez passer aussi dans cette ile une compagnie du bataillon du 10e qui est à Procida. Ce détachement devra être logé au fort d'Ischia ...
Donnez l'ordre au bataillon de La Tour d'Auvergne qui est à Campo Basso de se rendre à Teramo, en passant par Sulmona, et au 3e bataillon du 101e, qui est à Avellino, de se rendre aussi à Teramo, en suivant une route plus à droite à quelque distance de la mer; cependant la marche de ces deux bataillons doit être combinée de manière à pouvoir battre la campagne depuis le point de leur départ jusqu'au point de leur destination. Vous m enverrez leur itinéraire jusques à Teramo. Vous en ferez un second depuis Teramo jusqu'à Bologne que vous adresserez à l'adjudant-commandant Chavardès, qui les fera parvenir au commandant de ces bataillons à leur arrivée à Teramo ; en le prévenant de ce mouvement vous lui prescrirez de placer le bataillon du 10e sur les différents débouchés par où pourraient passer les brigands qui seront poussés par les deux bataillons ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 455, lettre 4423).
Le 23 août 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "J'ai reçu la lettre du 10 de Votre Majesté et je m'empresse de vous rendre compte que les ordres qu'elle a daigné me donner vont recevoir leur exécution. J'espère que vous ne serez pas fâché du parti que j'ai pris d'envoyer à Bologne deux escadrons forts de quatre cents hommes montés, au lieu d'un. Je vais porter les deux autres escadrons à la même force. Le départ des deux bataillons du 101e me gêne un peu, cependant ils sont en route, ainsi qu'un bataillon de la Tour d'Auvergne. On ne s'apercevra pas encore de quelque temps de ce mouvement dans le Royaume, attendu qu'ils ont reçu l'ordre de marcher contre les brigands ; ce n'est que sur le Tronto qu'on s'apercevra qu'ils quittent décidément le royaume ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 456, lettre 4424).
Le 23 août 1809, Murat écrit, depuis Naples, à Elisa, Grande-Duchesse de Toscane : "Madame et chère sœur, j'ai reçu la lettre de Votre A. I. J'aurais bien désiré pouvoir vous envoyer tout habillés les hommes de la Tour d'Auvergne que vous me demandez, mais cela m'est impossible, l'Empereur venant de me retirer quatre mille hommes" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 458, lettre 4426).
Le 25 août 1809, Murat écrit au Général Digonnet : "Monsieur le général, j'apprends que les brigands chassés du Cilento se sont portés de nouveau en Basilicata, mettez-vous sur-le-champ en marche sur cette province ; le bataillon de la Tour d'Auvergne doit de Lagonegro maintenir le Cilento et conserver les communications ; le 4e bataillon du 20e a marché sur Potenza ; le général Ottavi avec trois ou quatre cents chevaux se trouve à Matera : concertez vos mouvements et en marchant sur un point donné, chacun de votre côté, il me paraît difficile que les brigands puissent vous échapper. Je vous autorise à accorder le pardon aux comitives qui déposeront les armes ; vous annoncerez que vous prenez sur vous d'accorder cette grâce dont vous allez me demander la confirmation. Un officier d'ordonnance va instruire le général Ottavi de la marche de votre mouvement sur la Basilicata ; faites-lui connaitre de votre côté le point sur lequel vous marcherez. Tenez mon chef d'état-major au courant de tous vos mouvements" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 461, lettre 4430).
Le 29 août 1809, Murat écrit au Colonel Manhès, son Aide-de-camp : "Monsieur le colonel, je reçois votre rapport du 29 ; il faudrait vous assurer d'une manière plus positive des deux cent cinquante brigands dont vous dites être le maître ; ces misérables, à la première occasion favorable, rentreront en campagne. Le général Digonnet reçoit l'ordre de se porter sur la Basilicata avec les troupes du 101e, qui conséquemment ne peuvent pas rester dans le Cilento, qui doit être observé et maintenu par le bataillon de la Tour d'Auvergne ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 472, lettre 4445).
Le même 29 août 1809, Murat écrit ensuite au Général Digonnet : "Monsieur le général, vous trouverez ci-jointe une lettre pour mon aide-de-camp Manhès, que je vous prie de lui faire passer par la voie la plus sûre ; il vous accompagnera jusqu'à ce qu'il puisse avec sûreté rejoindre le général Pignatelli. Ne perdez pas un moment pour vous mettre en mouvement sur la Basilicata, conformément aux instructions qui vous ont été données ; marchez avec toutes vos troupes, et une fois sur la piste des brigands, ne les abandonnez plus. Le général Pignatelli reçoit aussi l'ordre d'exécuter le mouvement qui a dû être combiné avec le vôtre. Cependant pour que les brigands qui reviendraient sur vos pas n'échappent point, il faudrait que le bataillon de la Tour d'Auvergne qui est sur la route, occupât les principaux débouchés de la Basilicata sur le Cilento. Je vous le répète, vous ne devez pas perdre une minute pour vous mettre en mouvement, car les brigands commettent les plus grandes horreurs dans la Basilicata. Tenez.le chef de l'état-major informé de tous vos mouvements. Je vous autorise à accorder le pardon aux coinitives qui déposeront les armes et s'en remettront à votre disposition" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 473, lettre 4446).
Le 30 août 1809, à 1 heure trois quarts du matin, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Envoyez l'ordre au général Lenchantin de faire compléter à 1200 hommes les deux premiers bataillons du 1er régiment d'infanterie légère et de le diriger à marches forcées sur Capoue.
Donnez l'ordre au général Compère de se rendre à Avellino où vous ferez diriger de suite le régiment Royal-Corse, les bataillons de La Tour d'Auvergne et du 101e qui étaient en marche pour Teramo. Vous enverrez un ordre semblable au 2e bataillon du 10e qui doit être sur Chieti. Tous ces mouvements devront se faire sous le prétexte de donner la chasse aux brigands. Vous ferez connaître aux commandants de ces bataillons et au général Compère que tous ces mouvements sont de rigueur et que rien ne saurait en arrêter l'exécution. Tous les commandants de ces bataillons devront vous envoyer leur itinéraire et vous faire connaitre l'instant de leur arrivée à Avellino.
Donnez l'ordre à M. le maréchal Pérignon de faire partir de suite pour Miniscola un bataillon suisse, fort au moins de 600 hommes. Ce bataillon sera passé à Procida où il relèvera le bataillon du 10e qui devra être transporté à Castellamare, on ne laissera que 100 Suisses et 100 hommes de La Tour d'Auvergne, les 600 autres hommes défendront Procida ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 475, lettre 4450).
Le même 30 août 1809, à 2 heures trois quarts du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… des courriers et des officiers sont expédiés dans toutes mes provinces pour réunir mes troupes qui étaient employées à la destruction du brigandage et à la rentrée des contributions, et j'espère que Votre Majesté approuvera la détermination que je viens de prendre d'arrêter la marche du bataillon de La Tour-d'Auvergne et de celui du 101e, que je faisais partir avec tant de plaisir pour la Haute-Italie ; en attendant, mes deux bataillons du 6e, les deux du 14e, un du 101e et mon régiment de chasseurs à cheval sont en route pour se rendre à leur destination pour Bologne …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 478, lettre 4452).
Encore le 30 août 1809, Murat écrit également, depuis Naples, au Général Lacroix : "... Envoyez un officier en poste aux bataillons de La Tour-d'Auvergne et au 101e destinés pour Bologne, de s'arrêter là où on les trouvera. On leur transmettra des ordres ultérieurs" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 480, lettre 4454).
Le 31 août 1809, à minuit et demi, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "... Les brigands, qui semblaient se multiplier sur tous les points, mettent bas les armes ou sont dispersés. Le général Caracciolo en a détruit 300 dans la province de Chieti, et 250, tous montés, dans la province d'Avellino, m'ont fait demander hier au soir à déposer les armes, de sorte qu'il n'en reste plus guères dans ce moment-ci que dans la Basilicata et dans les Calabres, et encore les poursuit-on à toute outrance. Au premier rapport que je recevrai des Calabres, je ferai continuer leur route sur Bologne aux bataillons de La Tour-d'Auvergne et du 101e. Les rapports que j'ai annoncés à V. M. ne contiennent autre chose que ce que je lui ai mandé par ma dernière lettre. J'attends avec la plus grande impatience des nouvelles des Calabres. La tranquillité continue à être parfaite dans toute la Basse-Italie, ainsi que dans mon royaume ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 480, lettre 4455).
Le 1er septembre 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Les Anglais qui s'étaient montrés sur les côtes de Calabre ont disparu en prenant la direction de la Sicile, et je veux en profiter pour délivrer absolument le royaume des brigands qui désolent mes provinces. J'ordonne en conséquence les dispositions suivantes.
Le général Compère doit regarder comme non avenu l'ordre qu'il avait reçu de se rendre à Avellino ; donnez-lui celui de marcher en colonnes mobiles et en battant la campagne, sur Campo Basso, où il devra continuer sa battue, en marchant par plusieurs colonnes, sur Avellino, Montefusco, Ariano et Bovino. Cependant, donnez l'ordre aux bataillons de La Tour d'Auvergne et du 101e de continuer leur route sur Teramo, en battant la campagne. Arrivés sur ce point, ils devront continuer leur marche sur Bologne. Le bataillon du 10e devra parcourir les Abruzzes et les tenir en respect.
Donnez l'ordre au général Partouneaux d'établir son quartier général à Potenza. Il doit purger la Basilicata des brigands, et je mets à cet effet à sa disposition le bataillon du 20e, les deux du 101e et les deux du 10e. Je suis autorisé à penser qu'il remplira ce but tant désiré en marchant de Potenza sur plusieurs colonnes, se dirigeant sur Laurenzana et Stigliano, et en descendant de là sur la province de Calabre ultra et sa colonne droite, appuyée à la route de Calabre par le bataillon de La Tour d'Auvergne, et sa gauche fleuve au Bradano ou Basento, suivant les circonstances. Ces différentes colonnes devront marcher de front, communiquant, autant que possible, les unes avec les autres, et je crois qu'il ne sera pas nécessaire qu’elles dépassent la ligne de Lagonegro à Policoro par Latronico, Senisi et Rotonda. Elles pourraient pousser jusqu'à Castrovillari, si les brigands se jetaient vers Cassano. Arrivé sur ce point le général Partouneaux devrait revenir, en promenant, sur Potenza. Cependant il devrait placer le bataillon du 10e, qui vient de Procida, sur la route de Valva, occupant la Valva, Muro, Rionero et Lavello, pour empêcher les brigands qui échapperaient à sa battue de se jeter dans les provinces d'Avellino, de Molise et des Abruzzes.
Je vais établir une seconde ligne sur la route d'Avellino à Foggia, en faisant occuper Montcfusco, Ariano et Bovino par mes vélites à pied, et Ascoli et Cerignola par mes vélites à cheval, pour communiquer avec le poste de Lavello, en sorte que ce qui échapperait à la vigilance de la ligne de Valva et qui fuirait devant le général Compère, tomberait dans les mains de mes vélites.
Pendant tous ces mouvements, le général Ottavi devrait placer toute sa cavalerie sur l'Ofanto et sur les différents débouchés des montagnes de Basilicata dans la Pouille, afin de sabrer tout ce qui viendrait se jeter dans la plaine ; il devrait se lier par des postes avec mes vélites à cheval de Cerignola.
Le général Cavaignac, qui sera prévenu de ces différents mouvements, devra, à son tour, donner une chasse générale à tous les brigands de la Calabre.
J'ai lieu d'espérer que si ces différents mouvements reçoivent l'ensemble et les combinaisons que je viens de prescrire, il n'existera plus de brigands dans le royaume d'ici quinze jours. Faites des instructions générales en forme d'ordre du jour que vous devrez sur-le-champ envoyer aux généraux chargés d'exécuter les différentes dispositions que je viens de prescrire. Vous en enverrez des copies aux ministres des Finances, de la Guerre et de la Police générale. Ces ministres profiteront de la présence des troupes pour faire rentrer les contributions, les conscrits et rétablir l'ordre. Je ne vois pas même d'inconvénient à l'envoyer à tous les commandants des provinces et à tous les intendants, car les légions provinciales de leur côté pourront grandement seconder le mouvement général, en se défaisant des petites bandes qui parviendraient à échapper à la troupe de ligne ...
Aucun village ne devra être brûlé ni mis au pillage ; je ne veux pas que l'on confonde l’innocent avec le coupable et qu'on les punisse ensemble" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 483, lettre 4459).
Le même 1er septembre 1809, Murat écrit également, depuis Naples, au Général Partouneaux, à Auletta : "Monsieur le général, mon chef d'état-major vous adresse des instructions générales sur les mesures que j'ordonne pour la destruction des brigands dans mon Royaume. Lorsque vos troupes seront réunies, ne perdez pas un moment pour les exécuter. J'ai appris avec la plus grande douleur l'événement du détachement de la Tour d'Auvergne ; ne faites plus faire de détachements décousus, et mettez de l'ensemble et de la combinaison dans le mouvement de toutes vos colonnes. Si les instructions que j'ai ordonnées sont bien exécutées dans tout le Royaume, avant quinze jours, il ne doit plus exister de brigands dans tout le royaume. Secondez de tous vos moyens les mesures que vont prendre les intendants de mes provinces, soit pour la rentrée des contributions, soit pour la levée des conscrits ; je n'ai pas besoin de vous recommander de faire observer à vos troupes la plus grande discipline" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 485, lettre 4460).
Toujours le 1er septembre 1809, à 11 heures du soir, Murat écrit encore, depuis Naples, à Napoléon : "Une lettre du 27 du général Cavaignac m'annonce que la flottille anglaise a disparu en prenant la direction de Palerme ; je n'ai plus entendu parler de celle qui avait paru devant Gallipoli ; ainsi les bataillons de La Tour d'Auvergne et du 101e viennent de recevoir l'ordre de continuer leur marche sur Bologne. Mon 1er régiment d'infanterie légère le suivra de près ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 488, lettre 4464).
Le 2 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, de Naples, à Napoléon : "Je reçois la lettre de Votre Majesté du 23, et, d'après l'autorisation qu'elle me donne, je retiendrai les deux bataillons du 101e que je fais remplacer par deux bataillons de mon 1er d'infanterie légère, forts de 1200 hommes que je porterai incessamment à 1600, et deux bataillons de La Tour-d'Auvergne forts de 1800 hommes. Enfin Votre Majesté demande que les différents détachements forment une force de plus de 5000 hommes et Votre Majesté verra que je l'ai portée à plus de 6000.
2 escadrons du 1er régiment de chasseurs à cheval 400 hommes
2 bataillons du 14e 1400 —
2 — du 6e 1400 —
2 — du 1er d'infanterie légère 1200 —
2 — de La Tour-d'Auvergne 1800 —
6200 hommes
De plus je fais partir pour Rome le dépôt de La Tour-d’Auvergne fort de 500 hommes et j'y laisse provisoirement le 4e bataillon du 101e.
Les 4 bataillons du 6e et du 14e et les 400 hommes de mon régiment de chasseurs à cheval seront certainement rendus à Bologne lorsque cette lettre parviendra à Votre Majesté. Les autres bataillons y arriveront du 22 au 30 de ce mois. Je désire avoir rempli les intentions de Votre Majesté ...
La tranquillité continue à être parfaite, mais je continue à éprouver la plus grande difficulté pour la rentrée des contributions, à cause de la stagnation du commerce. J'adresse à Votre Majesté les itinéraires des différents bataillons qui vont se rendre à Bologne.
L'armée de Votre Majesté n'est pas aussi nombreuse qu'elle l'a cru. Elle est de 17000 hommes présents sous les armes et non pas de 20000, et elle restera à peu près à 14500 après le départ de La Tour-d'Auvergne, dont 5000 hommes sont indispensables dans le fond de la Calabre. J'ai les îles, Gaeta et les différents ports du royaume à garder ; mais n'importe, je prie Votre Majesté d'être sans inquiétude, quelque chose qu'il arrive, si mes sujets persistent dans le même esprit qu'ils n'ont cessé de montrer jusqu'à ce jour.
J'aurai l'honneur d'adresser demain à Votre Majesté un état exact, tant des troupes de Votre Majesté que de mes troupes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 488, lettre 4465 - Note : Cette lettre porte la mention suivante : « Renvoyé au vice-roi par ordre de l'Empereur, Schönbrunn, le 12 septembre 1809 »).
Le même 2 septembre 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix, Chef d'Etat-major : "L'Empereur m'ayant autorisé à faire remplacer les deux bataillons du 101e par des troupes napolitaines ou de La Tour-d'Auvergne, je n'hésite pas à prescrire les dispositions suivantes :
Envoyez de suite l'ordre au général Partouneaux de faire relever le bataillon de La Tour-d'Auvergne qui est à Lagonegro par un bataillon du 101e. Le bataillon de La Tour d'Auvergne devra partir de suite pour Salerne où il recevra de nouveaux ordres, vous le préviendrez que le bataillon du 101e qui devait se rendre à Teramo reçoit l'ordre de rentrer dans sa division.
Donnez l'ordre au dépôt de La Tour-d'Auvergne de se rendre à Rome ...
Vous ferez l'itinéraire de mon 1er régiment d'infanterie légère depuis Gàeta d'où il est censé parti ce matin. Faites aussi l'itinéraire du bataillon de La Tour-d'Auvergne qui est à Lagonegro jusqu'à Bologne, en supposant qu'il partira le 5 de Lagonegro, en passant par Nola et Caserta. Il faudrait aussi me faire connaître l'itinéraire de l'autre bataillon de La Tour-d'Auvergne supposé parti aujourd'hui de Campo-Basso" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 489, lettre 4466).
Le 3 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Comte Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie, à Milan : "Monsieur le Général Caffarelli, le roi de Naples me mande, en date du 23 août, qu'il a envoyé à Bologne deux escadrons napolitains forts de 500 chevaux et qu'il va en faire partir deux autres ; qu'il a fait partir les deux bataillons du 101e, un bataillon de la Tour d'Auvergne, deux du 6e de ligne et les deux du 14e léger ; ce qui fait sept bataillons et deux escadrons. Cette colonne, qui doit être de 4 à 5,000 hommes, doit être arrivée à Bologne. Il faut, dès que ces bataillons seront réunis, joindre aux 101e, et 6e tout ce que le prince Borghèse pourra envoyer de leurs dépôts et les détachements qu'ils ont dans la 15e demi-brigade provisoire. Il faut placer cette réserve à Vérone, hormis le bataillon de la Tour d'Auvergne, qu'il est prudent, vu qu'il est composé d'Allemands, de laisser à Bologne pour servir contre les révoltés. J'ai demandé au Roi d'envoyer aussi 2,000 hommes de ses troupes napolitaines.
Il faut que le général Vial, qui a ordre de se rendre à Trente, n'y aille qu'en force, afin de ne pas éprouver d'échec de la part de ces misérables. Je désire qu'il ait une force de 8,000 hommes entre Trente, Roveredo et Ala" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21963).
Le 5 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Sire, j'ai déjà rendu compte à Votre Majesté que 6000 hommes étaient en marche sur Bologne et que déjà les 4 bataillons du 14e et du 6e, ainsi que mon régiment de chasseurs à cheval, devaient être rendus à Bologne. Le reste y sera au plus tard vers la fin du mois.
J'avais cru être autorisé par la dernière lettre de Votre Majesté à remplacer les deux bataillons du 101e par un bataillon de plus de La Tour-d'Auvergne et par les deux de mon 1er régiment d'infanterie légère ; et croyez, Sire, que c'est tout ce que je pensais pouvoir faire ; mais d'après vos derniers ordres, je vais me mettre à même de faire partir très incessamment les deux bataillons du 101e, ce qui m'affaiblira grandement ..." (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 493, lettre 4471).
Le 12 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, des bataillons des régiments de La Tour-d'Auvergne et d'Isembourg se rendent en Italie. Il est nécessaire que ces bataillons restent à Bologne ou à Ferrare, et qu'ils soient employés à dissiper les rassemblements dans cette partie de l'Italie ; mais mon intention est qu'ils ne passent pas l'Adige pour se rapprocher de l'Allemagne, parce qu'étant composés d'Allemands, ils déserteront tous. Tenez la main à cela" (Albert Du Casse, Mémoires et correspondances politique et militaire de prince Eugène, Paris, Michel Levy frères, 1858, t. 6, p. 69 (minute, Archives nationales, A F IV 882, septembre 1809, n° l 09) ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22053).
Le 13 septembre 1809, "D'après l'autoristation de l'Empereur, le Ministre de la Guerre, conformément aux Arrêtés des 16 Vendémiaire et 14 Brumaire an 9, et sur la demande du général de Brigade Valentin, nomme M. le Capitaine Zweifel à l'emplois d'Aide-de-camp auprès de ce général. Il jouira du traitement attribué à son grade" (SHD 2Ye 4195-20)
Le 16 septembre 1809, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Je m’empresse d’adresser à Votre Majesté le dernier rapport que je viens de recevoir de la Sicile. Votre Majesté verra qu'il n'y a plus d'expédition à craindre et que toutes celles qui étaient en mer sont rentrées ; les mesures que j'ai prises contre le brigandage obtiennent de tous côtés les plus grands résultats et la tranquillité se consolide de plus en plus. Le 2e bataillon de La Tour-d'Auvergne couchera ce soir à Sessa et continuera sa route sans s'arrêter sur Bologne ..." (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 17, lettre 4508).
A la suite de sa nomination, le Capitaine Zweifel écrit, le 9 octobre 1809, depuis Naples, au Comte de Hunebourg, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, je viens de recevoir l'ordre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de faire expédier en date du 13 septembre dernier pour le rendre à l'armée d'Italie en qualité d'aide de camp du général de brigade Valentin.
J'ai l'honneur d'observer à Votre Excellence que depuis l'an 1807, je suis en mission à Naples délégué par le corps chargé de la tenue des contrôles, confections des revues et consommation des décomptes, ainsi que de recouvrements et réalisation des fonds revenant au régiment.
Au départ du corps pour l'Italie, le conseil d'administration a jugé convenable de me déléguer de nouveau des pouvoirs pour la confection des revues du 3e trimestre 1809 jusqu'au départ définitif du régiment du royaume de Naples, ainsi que d'opérer contradictoirement avec monsieur le payeur général tous les décomptes de l'an 1808 et 1809, et faire le recouvrement de ce qui sera du au corps, tant sur l'arriéré de l'an 1808, que sur le courant de 1809. Et ainsi de la réalisation des valeurs qui seront données en paiement.
Comme sans compromettre ls intérêts du corps, je ne puis quitter la besogne qui m'est confiées, j'ai rendu compte de ma situation à monsieur le sous-inspecteur Emmery qui m'a conseillé d'en instruire de suite Votre Excellence. Je préviens en même temps le général Valentin, ainsi que le conseil d'administration, pour qu'il puisse aviser aux moyens de me faire remplacer dans la mission qu'il m'a confié" (SHD 2Ye 4195-20).
Le 2 octobre 1809, l'Empereur ordonne : "Le régiment d'infanterie du grand-duché de Berg n'a qu'un millier d'hommes présents. Si l'on pouvait avoir 700 à 800 Allemands de ceux destinés soit au régiment d'Isembourg, soit au régiment de La Tour d'Auvergne, on pourrait les incorporer dans le régiment de Berg, à son passage à Orléans" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3627).
/ Le 4e Bataillon en Espagne
Le 7 juin 1809, Napoléon décrète la création à partir des prisonniers pris en Autriche, d’un 4e Bataillon organisé à Belfort dès le 22 août. Le 1er septembre, en attente de sa future destination, il ne compte qu’un seul Officier, le Capitaine Cavanac de Ségur.
Le 10 septembre 1809, Napoléon, depuis Schönbrunn, informe le Général Clarke, Ministre de la Guerre, que ce Bataillon, qui est auprès du Duc de Valmy à Wesel, doit être envoyé le plus tôt possible en Italie car, selon lui, "il ne rendra aucun service dans le Nord et désertera tout entier" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3554 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22023).
Le 24 septembre 1809, Napoléon renouvelle ses ordres ; il écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à votre lettre du 15 septembre où vous me faites connaitre que vous avez pris des mesures pour organiser l’armée du Nord conformément à mon ordre du 5. J’approuve fort ... que les bataillons des régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg soient envoyés en Italie (il faut que ces bataillons aillent rejoindre leurs corps) ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3599 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22166).
Le 27 septembre 1809, à Schönbrunn, "Le général Clarke rend compte qu'il a donné l'ordre aux trois compagnies du 4e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne qui sont à Maestricht d'en partir pour se rendre à Plaisance. Il demande si cette troupe, immédiatement après son arrivée à Plaisance, devra continuer sa marche sur Florence"; "Oui", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3610).
Le 28 septembre 1809, au Palais des Tuileries, Napoléon, "sur la proposition de notre Ministre de la Guerre, avons décrété et décrétons ce qui suit
Art. 1er
M. Daverton capitaine au 4e bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne, est nommé chef du 3e bataillon de ce corps en remplacement de M. Foullon de Doué, passé au bataillon des déserteurs rentrés.
Art. 2
Notre Ministre de la Guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Extrait des Minutes de la Secrétairerie d'Etat - SHD 2Yc 118). Ce Décret a été exécuté le 13 janvier 1810.
Mais, lorsque, le 30 octobre 1809, à Fontainebleau, "Le général Clarke rend compte du mouvement du 4e bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne qui se rend à Plaisance, pour, de là, être dirigé soit sur Florence, soit sur Bologne", Napoléon lui répond : "Serait-il possible d’arrêter ce bataillon, de l’organiser et de le faire servir à Perpignan ?" (P&T, III, 3698). Sa destination sera donc l’Espagne.
Commandé par Bangalat de Monstence, assisté d’un Adjudant major, le Bataillon est d’abord destiné à la Division du Général Gorges Joseph Dufour (8e Corps de Junot), mais l’Empereur se ravise ensuite. Le 20 novembre 1809, à Perpignan, "Le général Clarke demande si le 4e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne devra, immédiatement après son arrivée à Perpignan, être dirigé sur le 7e corps de l'armée d'Espagne" ; l'Empereur lui répond : "Il sera dirigé sur le 7e corps où il sera organisé en bataillon ou comme le voudra le duc de Castiglione" (P&T, III, 3750).
Entre le 15 octobre 1809 et le 1er mai 1810 servent au Bataillon (d'après Contrôles des Officiers du 4e Bataillon en date du 28 décembre 1809, du 1er mai 1810) :
- Etat-major : Banyuls, Chef de Bataillon; Vinzelles, Capitaine adjudant-major; Kopp, Adjudant-sous officier.
- Carabiniers : Capitaines de la Jumelière (au 1/11/09, porté absent au 28 décembre 1809 car à Perpignan pour la comptabilité), Berthelot (au 1/5/10) ; Lieutenant Gerardot ; Sous-lieutenant de Ville Nuque
- 1ère Compagnie : Capitaine de Casenave (porté absent au 28 décembre 1809 car à Perpignan, et se dit malade); Lieutenant Frentz ; Sous-lieutenant Rocreuse
- Voltigeurs : Capitaine Duchattaud (porté absent au 28 décembre 1809, malade à Bezieres); Lieutenant Strop (au 1/5/10) ; Sous-lieutenant Schadler
- 3e Compagnie : Capitaines de la Jumelière, de Cavenac (au 1/5/10) ; Lieutenant Valla (porté absent au 28 décembre 1809 car à Perpignan, membre d'un Conseil de Guerre); non porté au 1/5/10) ; Sous-lieutenant Piedoys
- 4e Compagnie : Capitaines Dupuits (3e cie le 28/12/09 ; non porté au 1/05/10), Girard (au 28/12/09 ; Capitaine au 1/5/10) ; Lieutenant Mauduit ; Sous lieutenant Sturm
- 5e Compagnie : Capitaines Pierreville (au 1/11, non porté au 28/12), Montbrun (au 1/5/10) ; Lieutenants d’Esclignac (non porté au 28/12/09), Nieff (au 28/12/09, 6e cie au 1/5/10)
- 6e Compagnie : Capitaines d’Averton (passé à la 5e cie le 28/12, mais malade à Figuières à cette date; non porté au 1/5/10), Léonard St Cyr (au 1/5/10) ; Lieutenant Strop (au 28/12/09, non porté au 1/5/10) ; Sous-lieutenant de la Corneillère (au 28/12, mais porté absent au 28 décembre 1809 car Officier payeur resté en arrière, le Chef de Bataillon le croit à Perpignan)
- 7e Compagnie : Lieutenant Magalon (au 28/12/09, 5e cie au 1/5/10)
- 8e Compagnie : Capitaine Desroches ; Lieutenant Bonhomme (au 1/5/10) ; Sous-lieutenant d’Egmont.
Un Etat des commandants de Compagnies et des Sergent-majors du 4e Bataillon du Régiment de Latour d'Auvergne, pendant le 3e trimestre 1809, nous donne les renseignements suivants :
- Carabiniers : Capitaine Cavanac, arrivé le 22 juin 1809, parti le 9 octobre 1809; "A été nommé Capitaine au 3e Bataillon du Régiment par S. Ex. le Ministre de la Guerrre, je l'ai trouvé en arrivant commandant le Bataillon, et y faisant les fonctions d'Officier payeur, j'ignorepar quel ordre (il existe au Régiment d'Isembourg)".
- 1ère Compagnie : Capitaine Cazenave, arrivé le 21 août. "A commandé constamment la 1ère Compagnie depuis l'organisation définitive qui dat du 23 août 1809. Parti de Belfort le 24 août 1809, il y est retourné le 11 octobre et en est reparti avec le Bataillon le 13 octobre 1809; il existe à Bascara avec le Bataillon".
- 2e Compagnie : Capitaine De la Jumelière, arrivé le 17 août, parti le 1er avril 1810. "A commandé la 2e Compagnie depuis le août 1809 jusqu'au 13 octobre, époque à laquelle il a pris le commandement de la Compagnie de Carabiniers. Il a suivi le mouvement de la 1ère Compagnie sur Maestricht, il existe au 1er Bataillon (en Italie)".
- 3e Compagnie : Capitaine Dupuis, arrivé le 4 août, parti le 13 septembre. "A commandé la 3e Compagnie depuis le 23 août. Jusqu'au 11 mars, où il prit le commandement de la Compagnie des Voltigeurs. Il a suivi le mouvement des deux Compagnies sur Maestricht, il est prisonnier de guerre".
- 4e Compagnie : Capitaine Pierville, arrivé le 18 septembre, parti le 1er décembre 1809. "A commandé la 4e Compagnie depuis le 18 septembre jusqu'au 1er décembre, époque à laquille il a quitté le Bataillon. J'ignore son domicile".
- 5e Compagnie : Capitaine D'Averton, arrivé le 29 juillet, parti le 1er février 1810. "A commandé la cinquième Compagnie jusqu'au moment où il a été nommé Chef de Bataillon, il existe au 2e Bataillon en Italie".
- 6e Compagnie : Sous-lieutenant Officier payeur de la Cornillere, arrivé le 29 août 1809. "A défaut de Capitaine et de Lieutenant, a commandé cette COmpagnie jusqu'à l'arrivé de M. le Lieutenant Stoop le 7 octobre 1809".
- 7e Compagnie : Capitaine Desroches, arrivé le 7 juillet, parti le 26 juin. "A commandé constamment cette Compagnie jusqu'au moment où sa démission a été acceptée. Son domicile est à Nancy".
- Compagnie de Voltigeurs : Capitaine Duchaffauld, arrivé le 9 août, parti le 4 mars. "A commandé cette Compagnie jusqu'au 4 mars, époque de son départ pour cause de maladie. Son domicile est à Nantes".
Sous-officiers
- Carabiniers : Fauchey, Sergent-major, déserté le. "Condamné à mort par contumace le ".
- 1ère Compagnie : Auberthier, Sergent-major, déserté. "Déserté de Sarria le ".
- 2e Compagnie : Bruny, Sergent-major, arrivé le 4 juillet, déserté. "Déserté de Maestricht".
- 3e Compagnie : Bichet, Sergent-major, arrivé le 15 juillet, déserté. "Déserté de Sarria le ".
- 4e Compagnie : Saulnoie, Sergent-major, arrivé le 1er. "En jugement à Gironne".
- 5e Compagnie : Raino, Sergent-major, arrivé le 22 septembre. "Déserté".
- 6e Compagnie : Loeffel, Sergent-major, arrivé le 1er juillet. "Existe au dépôt en Italie".
- 7e Compagnie : Heuigfeld, Sergent-major, arrivé le 11. "Deserté de Belfort".
- Voltigeurs : Royer, Sergent-major, arrivé le 1er août. "Existe à Gironne".
"Certifié véritable par nous, Commandant le dit Bataillon, Gironne le 16 novembre 1810.
Banyüls, Chef de Bataillon" (Source SHD, communication de Philippe Quentin).
Fig. 12 Caporal de Voltigeurs en 1806, d'après Bucquoy |
Fig. 13 Voltigeur en 1806-1807, d'après Rigo, planche U35 |
Le 19 décembre 1809, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Durosnel au sujet des militaires proposés pour remplir divers emplois d'officiers dans les régiments de cavalerie de l’armée d'Espagne de nouvelle formation. Parmi les officiers proposés, il s'en trouve un qui est capitaine dans le régiment de La Tour d'Auvergne"; Napoléon répond : "Renvoyé au ministre de la guerre. J'ai déjà fait connaître plusieurs fois, que je ne voulais d'aucun homme, ni des régiments de la Tour d'Auvergne, ni d'Isembourg, ni des régiments Étrangers, qui n'aurait point servi pendant toute la Révolution dans mes armées, pour servir dans la ligne. Lors donc qu'il a de pareilles propositions à me faire, il doit le faire dans des rapports particuliers" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3836).
Le 28 décembre, le Bataillon, maintenant commandé par Banyuls de Monsferre assisté du Capitaine adjudant-major Vinzelles et de l’Adjudant sous-officier Kopp, est à la 1ère Division du 7e Corps, Brigade Allemande. Ce jour là, Banyuls de Monsferre écrit au Ministre de la guerre : "… Malgré tous les inconvénients que j’ai pu éprouver dans l’organisation de ce Bataillon, il y existe une force de plus de 700 hommes en état de marcher à l’ennemi.
Je ne fatiguerai pas Votre Excellence du récit des tracasseries que j’ai éprouvé (sic) jusqu’à ce jour, le temps dévoilera les intrigues des hommes corrompus qui veulent faire rejaillir sur moi leurs erreurs, ma sauvegarde est dans la justice de Sa Majesté Impériale, et dans mon dévouement pour son service, c’est par une suite de ce dévouement que je me décide à demander à Votre Excellence le remplacement des emplois vacants, et quelle que soit l’espèce des hommes que j’ai à commander, je suis persuadé que j’en tirerai parti, si je puis être secondé par des officiers dévoués à leur service".
Le 11 janvier 1810, le Capitaine d'Averton écrit, depuis Girone, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, plein de reconnaissance pour les bontés de Votre Excellence qu a bien voulu me nommer à un emploi de capitaine, je me suis rendu à mon poste, où je fais mes efforts pour répondre par mes services aux bienfaits dont je suis comblé; mais mon âge et surtout ma santé me mettent dans l'impossibilité de servir avec l'activité qu'exigent les circonstances; c'est pourquoi je supplie Votre Excellence d'avoir égard à ma position, de considérer le besoin que j'ai d'un état duquel j'attends mon existence, et de vouloir bien me conférer quelqu'autre emploi qui n'éxige pas autant de vigueur et de santé. Je mets toute ma confiance dans la bienfaisance qui est naturelle à Votre Excellence et la prie d'agréer l'hommage respectueux avec lequel j'ai l'honneur d'être, Monseigneur, de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur" (SHD 2Yc 118).
Le Bataillon connaît apparemment les mêmes problèmes que le reste du Corps, ce qui explique qu’au mois de mars 1810, deux Officiers du Bataillon demandent à servir en qualité d'Adjoint d'Etat major. La première demande est présentée à l'Empereur sans doute le 7 mars 1810 : "Le général de brigade Seras demande que le sieur Barera, capitaine au régiment de La Tour d'Auvergne, soit employé en qualité d'adjoint à l’état-major de la 1re division d'arrière-garde.
On demande les ordres de Sa Majesté"; "L'Empereur improuve cette passe et a décidé que M. Barera resterait employé où il est", fait répondre l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4079 - Sans signature ni date ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S M. l'Empereur et Roi, daté du 7 mars 1810 »).
La seconde demande est présentée à l'Empereur le 8 mars 1810 à Paris : "On met sous les yeux de Sa Majesté la demande que fait le sieur Ducolombier, capitaine au régiment de La Tour d'Auvergne, d'être employé en qualité d'adjoint à l'état-major de l'armée d'Espagne" ; "L'Empereur n'a point agréé cette proposition.
Comte de Lobau.
Sa Majesté veut que ces officiers restent jusqu'à nouvel ordre dans les régiments étrangers" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4081 - Série de décisions non signées, sauf trois ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 14 février 1810 »).
Fig. 14 A gauche, Tambour-major entre 1807-1809, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 212 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer); à droite, le même Tambour-major d'après P. Bunde |
Le 15 avril, les 22 Officiers et 451 hommes du Bataillon sont à la Division Verdier (Armée de Catalogne sous Augereau).
Le 25 avril 1810, à Compiègne, on informe l'Empereur que "Le capitaine Barera, du régiment de La Tour d'Auvergne, est demandé comme adjoint à l'état-major par le général Seras"; Napoléon répond : "Il restera employé où il est" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4109).
Le 4e Bataillon est à la Division territoriale (Général Baraguey d’Hilliers) le 1er octobre (17 Officiers, 207 hommes). Le Bataillon combat à Valderas le 2 novembre (Capitaine Barera, blessé).
Le 29 novembre 1810, à Paris, "On soumet à Sa Majesté la demande que fait le général de division Seras pour obtenir que le sieur Barera, capitaine au régiment de la Tour d'Auvergne, soit placé sous ses ordres en qualité d'aide de camp"; "Approuvé", répond l'Empereur ; le Capitaine Barera devient enfin Aide de camp du Général Seras ! (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4862 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 novembre 1810 »)
Le 12 janvier 1811, le Sous-lieutenant de la Cornillère, Officier payeur du 4e Bataillon du Régiment de Latour d'Auvergne, écrit, depuis la citadelle de Perpignan, à l'Inspecteur : "Le triste sort que j'éprouve vous est sans doute aussi connu que mes débâts avec M. Moreau, Commissaire des Guerres faisant fonction de Sous-inspecteur aux Revues à Belfort. Si vous avez eu la bonté de prendre connaissance du Mémoire que j'ai eu l'honneur de soumettre à S. E. Mgr le Duc de Feltre le 24 novembre 1810, vous aurez été à même de juger de ma non culpabilité, et j'ose vous assurer que la plus exacte vérité y ... (mnaque un passage ?) mais que j'ai eu tort d'avoir signé aveuglément, sur la confiance que j'avais dans le Sr Royer (alors Sergent-major membre du conseil et mon secrétaire chef). qui en a abusé de la manière la plus atroce, et pour lequel je suis en détention, essuyant toutes les privations et humiliations possibles, exposé à perdre l'emploi avantageux qui m'est destiné par mon protecteur.
Les marques de bienveillance que vous m'avez jadis accordées, joints à ce que M. de Luppé vous a écrit en ma faveur, me font vous supplier, au nom de l'humanité souffrante, de m'honorer de votre intérêt, en priant Mgr le Duc de Feltre de vouloir bien avoir égard aux maux qui m'accablent et qui auraient dû être supportés par celui seul qui en est l'auteur. J'ose donc implorer avec confiance votre justice, espérant qu'elle ne rejettera point la présente requête et que je lui serai redevable du recouvrement de ma liberté, dont le 1er instant sera consacré à vous rendre grâce, pour votre précieux bienfait ..."; l'Inspecteur a noté sur la lettre : "Je n'ai aucune connaissance de cette affaire" (SHD 2 YE 2167 - Communication de Philippe Quentin).
Le fond de l'affaire dont il est question, se trouve dans le dossier qui suit, anoté en marge à de nombreuses reprises. Nous le transcrivons dans son intégralité :
En marge : "Copie de la lettre de M. Drummond de Melfort, Colonel du Régiment de la Tour d'Auvergne, à Mr Schiellé, Inspecteur à la 5e Division Militaire à Strasbourg".
"Page 1/ Naples, le 25 juin 1810.
Monsieur l'Inspecteur,
D'après la lettre de Monsieur le Conseiller d'Etat, Directeur général des Revues, à vous adressée le 24 mars dernier, il parait que vous avez fait passer à S. Ex. Monseigneur le Ministre directeur, des pièces relatives aux erreurs commises au 4e Bataillon de mon Régiment; il est possible qu'il y ait eu des erreurs commises (Note en marge : Royer, alors secrétaire chef du bureau de l'officier payeur, Sergent-major des Carabiniers, membre du Conseil d'Administration éventuel et faisant fonctions de vaguemestre du 4e Bataillon du Régiment de Latour d'Auvergne, a été l'auteur perfide et scélérat des erreurs dont il s'agit : pour en juger, voyez les pages 8 et 9 de ce recueil"), mais l'officier payeur actuel n'en peut être responsable.
On vous a peut-être laissé ignorer, Monsieur l'Inspecteur, qu'avant l'arrivée au corps de cet officier payeur, tout s'y était passé d'une manière si vague et si obscure, qu'il sera peut-être bien difficile de régulariser en totalité, toutes les erreurs commises par négligence de calcul.
M. de Cavanac, 1er Capitaine arrivé au Bataillon, en cumulant dans sa main tous les pouvoirs, a tout embrouillé, il était tout à la fois commandant et officier payeur. Pendant sa gestion, nuls registres ont été établis, à l'exception du registre de délibérations imparfait et sans signatures; point de livre de caisse, ni registre général, ni contrôlesn ni situations, ni louvements, et tout cela s'est passé sous les yeux de Monsieur Moreau, Commissaire des Guerres, et Legrand, commandant d'armes, chargés de l'organisation du 4e Bataillon. L'amour de la justice et mon devoir m'ordonnant d'éclaircir votre opinion à cet égard.
Si les contrôles et les feuilles d'appel remises à Monsieur Moreau, sont irrégulieres, c'est que les matériaux qui leur ont servi de base, sont remplis d'erreurs, les journées à répéter sur la solde, ont été établies d'après des contrôles (page 2) établis eux-mêmes, sur des feuilles d'appel de recrutement. Sur ces feuilles, il se trouve des doubles emplois, mais ces feuilles n'ont point été faites au corps, et on n'a pu s'en appercevoir que dans les derniers temps. Tous ces doubles emplois ont leur source, dans les difficultés qu'on rencontre à signaler des hommes qui changent de noms, à chaque occasion, et qui souvent oublient, le lendemain, le nom qu'ils se sont donné la veille.
M. Moreau prétend avoir confié ses contrôles à l'officier payeur; M. de la Cornillere prétend au contraire qu'ils n'existaient pas alors (voyez page 3); en effet, comment aurait-on pu les établir puisque les matériaux manquaient absolument à cette époque ? (voyez page 4)
M. Moreau prétend qu'il existe une différence de 11771 journée, entre les bons de subsistance et les feuilles d'appel; cela prouve que le corps, ni l'officier payeur n'ont point eu l'intention de bénéficier les 11771 journées, puisqu'on ne prennait les vivres, que pour le nombre d'hommes effectivement présents; dans cette circonstance, Monsieur l'Inspecteur varra la droiture et la bonne foi du Conseil d'Administration et de l'Officier payeur; il la retrouvera encore dans le silence obstiné qu'a gardé le Conseil, sur les demandes réitérées de M. Moreau, qui désirait qu'on lui envoyât de nouvelles feuilles d'appel (voyez pages 9 et 10).
S'il y a eu des erreurs commises, les auteurs seuls doivent en être responsables, mais un juge impartial ne les imputera jamais, ni au conseil d'administration, ni à l'officier payeur du 4e Bataillon.
J'ai cru de mon devoir, Monsieur l'Inspecteur, (page 3) de vous donner tous les détails qui ont pu me parvenir, qu'on a peut-être pris soin de vous cacher; je désire qu'ils puissent vous servir à démêler la vérité du mensonge, y étant intéressé, comme chef du régiment de La Tour d'Auvergne, et comme étant trop éloigné du dépôt et du 4e bataillon, pour pouvoir me procurer des données certaines à cet égard
J'ai l'honneur, etc.
Pour copie conforme
Le colonel De Melfort".
"L’état que Royer m’a remis des hommes qui ont été traités aux hôpitaux du lieu, n’en comprend que trente-huit, tandis que d’après le relevé que j’ai fait, il est en entré 208, différence 170 hommes. En leur donnant des journées à chacun, l’un portant l’autre, cela fait 1700 journées.
Mon cher commandant, renvoyez-moi, je vous prie, mon tarif de la solde et la minute du procès-verbal d’organisation que j’avais prêtés à Royer.
Nous aurons diablement de choses à débrouiller, à grands maux grands, avec de la patience, nous en sortirons.
Moreau".
Noté en marge : "Cette note, écrite tout du long, de la main de Mr. Moreau, était sur un morceau de papier renfermé dans une lettre qu’il écrivit à M. Banyüls de Montferré, chef du 4e bataillon du régiment de Latour d’Auvergne, à Belfort, le 21 novembre 1809 - Voyez page 9
Attestation de M. le Chef de Bataillon d’Averton
4e Bataillon du Régiment de Latour d’Auvergne
Je soussigné, déclare avoir été désigné, par le conseil d’administration éventuel du 4e bataillon (page 4) du Régiment de La Tour d'Auvergne, dans sa séance du quatre septembre 1809, pour établir les contrôles annuels dudit Bataillon; mais ma santé étant devenue de jour en jour plus mauvaise, s'opposa entièrement à ce que je pusse commencer ce travail qui est resté à faire, jusqu'à mon départ de Belfort, pour Plaisance. Je n'ai donc point établi lesdits contrôles.
En foi de quoi, j'ai signé la présente attestation.
A Gironne, le 26 février, an 1810.
D'Averton
Le Conseil d'Administration éventuel du 4e Bataillon du Régiment de La Tour d'Auvergne, à Messieurs les membres composant le Conseil d'Administration central du Régiment de La Tour d'Auvergne, à Castellamarre, en Italie.
De Sarria, le 24 mai 1810.
L'Officier Payeur du 4e Bataillon du Régiment de La Tour d'Auvergne, n'a pu remettre à M. Moreau, que des contrôles en des Feuilles d'Appel erronées, puisqu'on ne s'est occupé de ces objets que dans les premiers jours d'octobre. Jusque là, les Imprimés n'avaient pas été fournis et M. Moreau n'ayant rien exigé de M. de Cavanac qui commandait le Bataillon, on n'a pu se baser sur aucun Registre, puisqu'il n'existait ni Matricule, ni situations. M. Moreau ne veut sans doute pas exiger que l'Officier Payeur soit responsable des erreurs de son prédécesseur.
Copie de la lettre de M. le Conseiller d'Etat, Directeur général des Revues, à M. Schiellé, Inspecteur aux Revues de la 5e Division militaire.
Paris, le 24 mars 1810.
J'ai reçu, Monsieur, avec vos lettres des 15 et 28 février dernier, les pièces relatives à des Contrôles et Feuilles d'Appel erronnées, remises à M. le Commissaire des Guerres Moreau, faisant fonctions de Sous-inspecteur aux Revues, par l'Officier payeur du Régiment de La Tour d'Auvergne.
Je ne puis vous dissimuler et je vous prie de ne pas laisser ignorer à M. Moreau que, dans cette circonstance, sa conduite n'esrt pas exempte de blâme.
1° Il déclare avoir confié ses contrôles, à M. de la Cornillere, Officier payeur; il aurait dû savoir que les contrôles annuels sont dans les mains du sous-inspecteur; le Régulateur des opérations du Corps; que ce n'est que par leur moyen, qu'on peut efficacement contrôler les Mutations portées sur les Feuilles d'Appel, et par conséquent s'assurer de l'exactitude des résultats qu'on consacre dans la Revue. Rien ne pouvait donc l'autoriser à s'en déssaisir, en faveur d'un agent du Corps. Les excuses et les motifs qu'allègue M. Moreau, sont inadmissibles; si les noms étaient inscrits sur son contrôle, il fallait que l'officier chargé de la tenue des Contrôles du Corps, lui fournit les moyens de faire les rectifications nécessaires et qu'elles fussent faites dans son bureau et sans déplacements (note en marge : M. Moreau n'a pu confier à M. de la Cornillere, des Contrôles qui n'existaient pas. L'Officier chargé de les tenir, a manqué de matériaux, pour les établir, par une suite de la négligence de M. de Cavanac, dont M. Moreau a eu connaissance dans le temps).
2° Il a commuis une faute beaucoup plus grave.
Lorsque l'Officier Payeur lui a remis les contrôles et les Feuillets d'appel, et que voulant totaliser les bons de subsistance, il s'apperçu de la difféence des 11,771 journées, comment ne s'est il pas opposé au départ (page 6) de M. de la Cornillere, jusqu’à ce que le fait fût éclairci : et quand il eut acquis la certitude que les mutations étaient falsifiées sur les feuilles d’appel et les contrôles, de manière à présenter plus de journées qu’il ne revenait, l’article 202 du règlement du 25 Germinal an 13 devait être son guide ; au lieu d’en appliquer les dispositions, au cas dont il s’agissait, et qui y est spécialement prévu, M. Moreau a écrit au conseil d’administration, à plusieurs reprises, pour avoir de nouvelles feuilles d’appel, et ce n’est que 4 mois après le délit et lorsqu’il a reconnu l’impossibilité de le pallier, qu’il s’est décidé à rendre compte ; en sorte que si le corps eût satisfait à ses demandes, cette affaire eût été sourdement terminée et les prévaricateurs seraient restés impunis.
On doit à Mr. Moreau la justice de reconnaitre, que dans toute la conduite de cette affaire, il a constamment eu l’intention d’empêcher la consommation du délit et qu’il a prit des (page 7) mesures sages pour parvenir à connaitre les véritables mutations ; mais on peut lui reprocher de n’avoir rien fait, pour la punition de ceux qui l’avaient tenté et de s’être écarté des Règlements.
Pour réparer ce qu'il y a jusqu'à présent d'irrégulier, dans l'instruction de cette affaire, vous voudrez bien, Monsieur, faire dresser de suite, conformément à l'article 202 du Réglement du 25 Germinal an 13, un Procès-verbal, constatant les faits avec exactitude et précision : il devra être accompagné d'un tableau présentant d'une manière détaillée ce qu'auraient dû porter les Feuillets d'Appel et les Contrôles, d'après le Droit réel, et ce qui y a été porté réellement. Vous m'adresserez le tout, en triple expédition, avec les contrôles, Feuillets d'Appel et toutes les pièces de renseignements qu'a pu se procurer M. le Commissaire des guerres Moreau.
Je vous recommande, Monsieur, la plus grande célérité dans ce travail que je vous demande.
J'ai l'honneur de vous saluer avec une considération distinguée.
Comte Dumas
Pour copie conforme
L'Inspecteur aux Revues Schiellé.
Pour les Membres composant le Conseil.
Banyüls, Président, Chef de Bataillon
(Noté en marge pages 5 et 6 : La preuve que le Corps, ni l'Officier Payeur n'ont pas voulu frauder 11,771 journée, est qu'on n'a jamais pris les vivres, que pour l’effectif réel. Les journées à rappeler pour la solde, ont été établies, d’après des contrôles établis eux-mêmes sur les feuilles d’appel de recrutement. Sur ces feuilles ; il se trouve beaucoup de doubles emplois, et elles n’ont pas été faites au corps, on n’a pu s’en apercevoir que depuis peu. En outre, nous avons à signaler des hommes qui ignorent leur nom, ou feignent de l’ignorer, puisqu’ils en changent à toute occasion, ce qui occasionne des doubles emplois.
Le silence du Conseil d’Administration, à l’égard de Mr. Moreau, prouve que le corps n’a jamais voulu malverser, ni se prêter à des arrangements qui pourraient palier ses erreurs ; un juge intègre et clairvoyant jugera qui les a commises).
Recommandation de M. Banyüls, Chef du 4e Bataillon du Régiment de Latour d’Auvergne, à S. Ex. Mr le Maréchal Macdonald.
Je certifie que M. de la Cornillere remplit, avec distinction, les fonctions d’Officier payeur, dans le 4e Bataillon du Régiment de La Tour d’Auvergne.
(page 8 manquante)
(Page 9) ... et les rations prises au plus bas prix, jugez après toutes ces gueuseries, s'il mérite de porter ce qu'il a reçu *; j'aime à croire qu'il ne reviendra jamais, ou s'il revient, il ne se vantera plus jamais de ce qu'il a fait, ou ce sera à sa honte : car à toute apparence, il va être jugé par contumace **, comme il mérite.
Je vous engage, Mon cher, de ménager votre santé et de vous armer de courage, en espérant que vos maux ne seront pas de longue durée, plus ils vous conduiront à une heureuse fin qui démontrera au Public, à votre honneur, combien vous étiez juste et incapable du crime que l'on vous impute.
Veuillez me croire, avec l'amitié la plus sincère, pour la vie,
Stoop, lieutenant.
(Notes en marge : * Il a été nommé à mon emploi d'Officier payeur.
** au 14 mai dernier, il était encore à être dénoncé, quant à ses délits; mais, comme il était membre du Conseil d'administration et confident de M. le chef de bataillon, lors de ses Friponneries, j'ignore auquels de ces Titres, ou si c'est à tous les deux, qu'il doit un tel retard, à avoir été signalé au Gouvernement, si toutefois il l'a été.
N° 688, 5e Division militaire
Place de Belfort.
Belfort, le 21 novembre 1809.
Henri Moreau, Commissaire des Guerres, faisant fonction de sous-inspecteur aux Revues,
à Monsieur Banyüls de Montferré; commandant du 4e Bataillon du Régiment de La Tour d'Auvergne.
Monsieur,
Le 17 de ce mois, j'eus l'honneur d'écrire au Conseil d'Administration de votre Bataillon, pour le prévenir de la différence énorme qui existe entre le nombre de journées de station que présentent vos feuilles d'Appel du 3e Trimestre, et vos décomptes en pain, pendant le etc. etc. etc.
Il importe donc, Monsieur, de rétablir le tout dans l'ordre, et pour cela je ne vois qu'un seul moyen :
Ce serait d'envoyer ici un Officier des plus intelligents (page 10) de votre corps, porteur de tous les documents nécessaires pour établir les Mutations réelles. Il faudrait à cet effet le Registre matricule, etc.
Moreau.
Pour copie conforme.
Certifié sincères et véritables les Pièces mentionnées au présent mémoire, ainsi que les notes inscrites à la marge.
A la citadelle de Perpignan, le 3 août 1811.
M. de la Cornillere, ex-Officier Payeur au 4e Bataillon du Régiment de La Tour d'Auvergne" (SHD 2 YE 2167 - Communication de Philippe Quentin).
"De la Cornillère.
Interrogatoire.
L'an mil huit cent dix et le 15 novembre à une heure de l'après midi, pardevant nous François Xavier Bluteau, Capitaine Rapporteur près le Second Conseil de Guerre permanent de l'armée de Haute Catalogne, nommé par M. le Général Baraguey d'Hilliers, Colonel Général des Dragons, commandant en cette province, est comparu devant nous, M. Delacornillere ex-officier payeur du quatrième Bataillon du Régiment de la Tour d'Auvergne; à l'effet de répondre aux questions posées par S. E. Mgr le Duc de Feltre, Ministre de la Guerre et à celles que nous pourrions lui faire ayant trait à l'affaire dont il s'agit; assisté de notre greffier durement assermenté conformément à la Loi, avons procédé ainsi qu'il suit :
1ère question posée par S. E. le Duc de Feltre "connaissez vous particulièrement, etc."
R. qu'il ne connait pas particulièrement M. le Commissaire des Guerres Moreau; mais qu'il a eu des relations de service avec lui, comme ce premier remplissant les fonctions de S-inspecteur aux Revues à Belfort.
2e quels rapports, etc.
R. qu'il n'a eu d'autres rapports avec ce Commissaire que ceux qu'un officier payeur a ordinairement avec un Inspecteur aux Revues, pour le service dont ce dernier est chargé.
3e quand vous l'avez entretenu, etc.
R. qu'il ne lui en a jamais parlé parce qu'il n'était pas assez versé dans la comptabilité, ajoute de plus qu'il ne lui est jamais venu dans l'esprit de lui avoir fait aucune observation de ce genre.
4e à quelle époque vous êtes-vous apperçu que les hommes avaient fait de fausses déclarations de leurs nom, prénom, lieu de naissance, etc.
R. que ce n'est pas lui qui s'apperçut de ces fausses déclarations, mais bien M. Stoppe, Lieutenant gérant au printemps dernier, en son lieu et place; il ajoute que le Sieur Royer Sergent major alors et son secrétaire chef, s'en est aussi apperçu.
4e Le Sieur Royer, etc. ?
R. il l'ignore.
D. à lui observé que le Sieur Royer, son secrétaire chef n'a pu faire et présenter aucun travail dans les bureaux, quant à ce qui regarde la comptabilité du corps, sans qu'il en ait connaissance ?
R. Le Sieur Royer, a pu le faire avec d'autant plus de facilités, que j'avais une pleine confiance en lui ne connaissant rien à la comptabilité militaire.
5e Le Sieur Royer vous-a-t-il remis, etc. ?
R. qu'il n'a fait aucune invitations à M. Moreau, pour obtenir les contrôles annuels, et qu'il ignore si le Sieur Royer les a reçus en son nom (de lui interrogé).
D. Existait-il des contrôles annuels ?
R. qu'il n'en a pas eu connaissance.
D. Comment tenait-on les mutations ?
R. Il ignore comment le Sieur Royer, tenait les mutations, ayant déjà déclaré qu'il lui avait accordé pleine confiance.
6e que sont devenus ces contrôles ?
R. qu'il n'a aucune connaissance qu'il en ait existé.
7e Etaient ils imprimés ou manuscrits ?
R. qu'il n'en a point connu.
8e Etaient-ils à gérer et arrêtés ?
R. n'en ayant pas connu, il ne peut répondre.
9e Pourquoi êtes-vous resté à Belfort, etc. ?
R. qu'il était resté à Belfort, un mois après le départ du Bataillon, pour la confection des nouveaux contrôles et pour poursuivre différents payement près du payeur de la Guerre.
10e n'êtes-vous pas allé chez M. Moreau, etc. ?
R. qu'il y est allé.
11e que s'est-il passé entre vous ?
R. que lui interrogé prit congé de M. Moreau et que, ce dernier lui remit un certificat constatant qu'il était resté à Belfort, pour achever le travail concernant la comptabilité du Bataillon.
12e ne lui avez-vous pas rapporté les contrôles annuels, etc. ?
R. que c'est le Sieur Royer, son secrétaire qui fit la remise de ces pièces à M. Moreau.
13e qu'avez-vous répondu à M. Moreau, etc. ?
R. que M. Moreau ne lui en a pas parlé.
D. Comment se fait il que le Sieur Royer votre secrétaire ne vous ait point fait part qu'il existait entre les feuilles d'appel et perceptions de pain, une différence de - 11771 - journées en plus ?
R. que le Sieur Royer, lui fit bien part qu'il y avait une différence, mais qu'il ne lui dit point la quantité, qu'il n'en a été instruit qu'à Perpignan, par la voix de M. Berger, sous-inspecteur aux Revues.
14e d'où pensez-vous, etc. ?
R. des erreurs commises par le Sieur Royer.
15e n'est-il pas évident, etc. ?
R. oui, c'est un effet des erreurs commises dans le travail.
D. Signiez-vous vos états et avant de les signer en faisiez vous la vérification ?
R. qu'il ne faisait aucune vérification, faute de connaissance dans la comptabilité et signait aveuglement tout ce qui lui était présenté par le Sieur Royer.
16e Comment n'avez vous pas apperçu, etc. ?
R. qu'il ne faisait aucune vérification, faute de connaissance.
17e Pourquoi ne sont-elles pas d'accord, etc. ?
R. qu'il l'ignore n'ayant poit suivi ce travail.
18. Pourquoi les feuilles d'appel, etc. ?
R. qu'il ne s'en est point apperçu quand il les a signées.
19. Vous avez du nécessairement etc. ?
R. Je n'ai point fait la vérification de ces feuilles et ne pouvait les remettre aux capitaines des compagnies, vu que le Bataillon était parti pour Plaisance.
20e d'où vient que ces feuilles, etc. ?
R. que cela ne peut venir que des erreurs commises et dont il n'a pas eu connaissance.
D. Combien de temps avez-vous géré la comptabilité depuis que vous êtes arrivé au Corps ?
R. deux mois à Belfort et un mois en Espagne.
D. à lui observé qu'il ne parait pas naturel que pendant les deux premiers mois de sa gestion il ne se soit point attaché à connaitre au moins les éléments de sa comptabilité et que telle confiance qu'il ait eue dans le Sieur Royer, soit par amour propre, soit par amour du bien ou enfin pour son intérêt personnel, il n'ait pas cherché à s'assurer de l'exactitude du travail de son secrétaire chef ?
R. qu'il n'était point apte à cette partie du service et qu'il espérait qu'un autre le remplacerait dans peu.
21e D'où vient que Fauchey, etc. ?
R. qu'il n'a point fait cette remarque.
22e Pourquoi Ernest, Muller, etc.
R. qu'il n'a pas fait cette remarque.
23e Pourquoi Adolphe Heldebrande, chasseur, etc. ?
R. qu'il n'en a pas fait la remarque.
24e pourquoi Jean Sopp, etc. ?
R. qu'il n'a pas remarqué cela.
25e ces différence qui sont toutes en plus, etc. ?
R. qu'il n'a concourru ni directement, ni indirectement à aucune des erreurs commises dans son bureau; mais que de confiance, il a signé ce qui lui a été présenté par le Sieur Royer, son secrétaire.
26e avez-vous connaissance, etc. ?
R. qu'il n'a su cela que depuis son départ de Belfort, par une lettre de M. le capitaine Desroche, adressée à M. le chef de Bataillon.
27e Cette protestation ne donne-t-elle pas lieu, etc. ?
R. qu'il n'a point de connaissance qu'il ait été soustrait, ni changé de contrôles, pour en substituer de faux, et que jamais le Sieur Royer, lui interrogé, n'a agit d'après ses instigations étant incapable de se laisser corrompre pour aucun motif d'intérêt et qu'il défie qui que ce soit de le convaincre d'in... dans sa gestion.
28. Vous avez reç tous les cinq jours, etc. ?
R. Il nous a remis une liasse contenant sept états de pret, du onze au seize octobre mil huit-cente neuf et une récapitulation non signée; il a déclaré que les autres états de prêt sont dans la caisse du corps. a déclaré de plus vouloir parapher les feuilles de prêt qu'il nous a remis.
Et après lui avoir fait donner lecture par notre greffier des questions posées par S. E. Mgr le Duc de Feltre, des notre et de ses réponses, a déclaré n'avoir rien à y ajouter ni retrancher et a signé avec nous et notre greffier" (SHD 2 YE 2167 - Dossier de De la Cornillière, "Officier payeur au Regt de La Tour d'Auvergne, accusé d'infidélité dans sa gestion" - Communication de Philippe Quentin).
Le 10 mars 1811, écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que le bataillon de La Tour d'Auvergne qui est en Catalogne verse également tout ce qu'il a de disponible dans un régiment que le général Baraguey d'Hilliers désignera, et que le cadre se rende à Avignon : mon intention est qu'il se rende à Naples mais, au lieu de n'y envoyer que le cadre, je désire qu'il y arrive avec des hommes. Vous me ferez connaître sur quel point il convient de le diriger pour qu'il prenne en route des conscrits et les conduise à Naples" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5165).
Le Général Clarke de son côté "propose : 1° De faire incorporer les hommes du 4e bataillon du régiment de La Tour-d'Auvergne qui sont Allemands, dans le bataillon valaisan; 2° De faire diriger les cadres sur Turin, où ils prendront des recrues qu'ils conduiront à Naples", ce qu’approuve Napoléon le 21 mars 1811 (P&T, IV, 5220). Le Bataillon (10 Officiers, 95 hommes au 15 mars, Armée de Catalogne, 2e Arrondissement territorial) est réorganisé sur le pied de six Compagnies le 1er mai ; les 3e et 4e forment le Dépôt à Strasbourg. Les autres Compagnies demeurent en Espagne jusqu’au licenciement le 1er juillet.
Le 1er mai 1811, dans la place de Bascara en Catalogne, le Chef de Bataillon Banyuls dresse "l'Etat de situation du corps d'Officiers du 4e Bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne à l'époque du 1er mai 1810 :
- Etat-major : Banyuls, Chef de Bataillon; Geraldot, Adjudant-major; Royer, officier payeur, prisonnier de guerre.
- Carabiniers : Capitaines Berthelot; Lieutenant vacant, par la mort de M. de Weisse; Sous-lieutenant de Lille.
- Voltigeurs : Capitaine Du Puits, prisonnier de guerre; Lieutenant Frem ; Sous-lieutenant Schadler.
- 1ère Compagnie : Capitaine Cazenave; Lieutenant Vacant par la mort de M. Mauduit; Sous-lieutenant Gaston Banuyls.
- 2e Compagnie : Capitaine Saint-Cyr, absent pour cause de maladie ; Lieutenant Stoop, faisant fonction d'officier payeur ; Sous-lieutenant Piedoys
Notes : Les 3e et 4e Compagnies forment le dépôt à Strasbourg.
M. Bonhomme, Lieutenant, nommé par Son Exc. Monseigneur le Maréchal Duc de Castiglione, en attendant la confirmation de Son Exc. le Ministre de la Guerre, fait provisoirement le service dans la compagnie de Carabiniers ...".
/ Le Régiment en Italie
En Italie, la vie suit son cours et le corps des Officiers s’étoffe progressivement (tableau établi à partir des situations du Corps des Officiers en date du 1er septembre 1809, 15 octobre 1809, 1er novembre 1809).
Etat major |
Colonel Drummond de Melfort ; Major Zimmer (absent) ; Chefs de Bataillon Trobriand, Laville sur Illon (parti au 15/10), Foulon de Doué et Banyuls de Monsferre (présents au 15/10) ; Adjudants-majors Bonhotte, Komierowsky, Malcomes, Chesnard de Viuzellas (au 15/10) ; Chirurgien-major Laurent ; Chirurgiens aides majors Gilles, Jaeger ; Chirurgiens sous aides majors Keutsch (parti au 15/10), Meyronis. |
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1er Bataillon |
Capitaines |
Lieutenants |
Sous lieutenants |
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
D'Aspect Hautz Michel Zornholz Cendrecourt parti au 15/10 Bonin 4e cie au 1/11 Desrosières Berthelot Ducolombier |
Gombert Schmelzer parti au 15/10 Gallemant 1ère cie au 15/11 Keransquer dès le 15/10 Gerente parti au 15/10 Duhasmel Descombes Bresler parti au 15/10 Cherrière |
Hautz Jean Maine Lebrun Despagnet Scheighardt Baudinot dès le 15/10 Lafuges Mongelas Praileur |
2e Bataillon | |||
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
Dequevilley Bergeret François Salomon Dallerit Debond Brisollier La Chevallerie Cavagnac dès le 15/10 Orich dès le 15/10 |
Sainte Colombe Cottin Gonnet
La Brosse
Eyrisch Lequeu dès le 15/10 |
Lequeu parti au 15/10 Castelnau Francheteau Saint Pons Seberna puis Berga au 15/10
Bergeret Cie de gren. au 1/11 Cheverry Descombes dès le 15/10 |
3e Bataillon | |||
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
Talon De Champenoy Thilorier Zweifel parti au 15/10 Dellamarre Lyon Morlet Doraison Dettlingen |
Hemberger Oriez puis Duvivier au 15/10 Pittaubert Gugger Duvivier puis Gerente au 15/10 Leval puis Deker au 15/10 Kerausquer puis Schmelzer au 15/10 Galiffe Desestangs |
Lagarenne Montmorillon Baillivy Pouthier Deker puis Bernier au 15/10 Lallemand Greder Villemejeanne Beurriet parti au 15/10 |
Le 2 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Le régiment du grand-duché de Berg n'a qu’un millier d'hommes présents ; si l'on pouvait avoir 7 à 800 Allemands, de ceux destinés soit au régiment d’Isembourg, soit au régiment de la Tour d'Auvergne, on pourrait les incorporer dans le régiment de Berg, à son passage à Orléans" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 15995 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22436).
Fig. 15 Tambour-maître, 1809, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 210 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Le 16 novembre 1809, le Lieutenant Paul Labourdonnaye adresse, depuis Paris, au Ministre de la Guerre, la lettre suivante : "Paul Labourdonnaye, aide de camp du général Dufour, a l'honneur de supplier Votre Excellence de vouloir bien le nommer capitaine adjoint à l'état major de l'Armée d'Espagne.
Il est lieutenant depuis 4 ans 1/2. Il a été proposé pour capitaine trois fois dans son ancien régiment de la Tour d'Auvergne; passé aide de camp du général Dufour, il a été proposé par lui deux fois pour être capitaine et ces demandes ont été appuyées par le Roi de Naples. Il a fait les campagnes d'Italie et Calabre.
Le général Dufour approuve et désire son passage dans une armée plus active que celle de Naples, il espère que sa conduite prouvera à Son Excellence qu'il est digne de la grâce qu'il demande" (SHD - 2 YE 2150).
Le 21 novembre, exceptionnellement, Napoléon autorise le Chef de Bataillon Delaville sur Illon à passer au service du Roi de Naples (P&T, III, 3760).
Le 10 décembre 1809, Murat écrit, depuis Paris, à Napoléon : "… Votre Majesté m'a aussi permis d'espérer qu'elle consentirait à laisser passer à mon service le régiment Suisse et les régiments d'Isembourg et de La Tour-d'Auvergne. Je prie Votre Majesté d'en donner l'ordre à son ministre de la Guerre. Je serai plus à même de faire surveiller l'administration de ces nouveaux corps, qui m'offriront d'ailleurs des ressources pour la formation des nouveaux régiments que je vais lever" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 120, lettre 4666).
Le 13 décembre 1809, Murat écrit, de Paris, au Ministre de la Guerre Daure : "... J'ai demandé à l'Empereur de prendre à mon service le régiment Suisse et les régiments étrangers de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Si l'Empereur persiste dans l'intention qu'il a manifestée de me les céder, ce sera une grande ressource pour la formation de mes nouveaux régiments, car j'ai le projet de lever quinze à dix-huit mille hommes dans le courant de 1810 ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 125, lettre 4672).
Le 1er janvier 1810, 869 hommes du 1er Bataillon sont à la 6e Division des Etats romains (Général Mollis) de l’Armée de Naples. Le 9, Napoléon ordonne que tous les détachements du Régiment qui sont à l’Armée d’Italie retournent à Naples.
Le 13 janvier 1810, Eugène écrit au Duc de Feltre : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, votre lettre du 10 courant (3e division, bureau du mouvement). Je m'empresse de vous donner connaissance des ordres que j'ai donnés pour l'exécution des intentions de l'Empereur.
… Le régiment d'Isembourg est à Rome ; j'y envoie également le régiment de Latour d'Auvergne pour y être à la disposition de Sa Majesté le roi de Naples, que je préviens de ce mouvement ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 272).
Le 15 janvier 1810, le Colonel Drumond de Merfort écrit, depuis Ancône, au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "J'ai l'honneur d'adresser à V. E. deux mémoires de proposition en faveur de MM. les lieutenants Gombert et Sainte-Colombe, à passer Capitaine en remplacement MM. Talon et d'Equevilley nommés aides de camp du général Sainte-Crois.
Je prends la liberté d'ajouter que ces deux officiers méritent de l'avancement et je les recommande à sa bonté ..."
Note en marge : "M. Talon a été remplacé par M. Schmeltzer et M. Gombert est capitaine".
Le 30 janvier 1810, l'Empereur, dans des notes dictées en Conseil d'administration de la Guerre, déclare : "... Les régiments suisses et ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne doivent retourner à Naples ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16186).
Les ordres de l'Empereur sont confirmés à Paris le 2 février 1810 : "Voulant pourvoir d’une manière fixe à l’entretien et aux dépenses de nos armées au-delà des Alpes, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
I. Les troupes napolitaines et les régiments d'Isembourg et de la Tour d’Auvergne rentreront, sans délai, dans le royaume de Naples ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4000).
Le 17 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, à l'Adjudant-commandant Millet, Général Chef de l'Etat-major : "... vous enverrez à Castellamare tout ce qui appartient à Isembourg. Vous enverrez à Campo-Basso le régiment de la Tour d'Auvergne ; vous réunirez à Salerne et La Cava le régiment Royal-Corse ; un bataillon de la Tour-d'Auvergne pourra être envoyé à Avellino et l'autre à Benevento. Vous préviendrez le prince de Benevent que la présence des brigands et les correspondances qu'ils entretiennent avec les habitants de cette ville ont rendu cette mesure nécessaire ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 180, lettre 4750).
Le 22 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Le général Miollis m'écrit qu'il gardera deux bataillons de La Tour d'Auvergne jusqu'à l'arrivée d'autres troupes, j'espère que Votre Majesté approuvera cette détermination. La rentrée de ce régiment dans le Royaume me fait trembler, d'abord parce que je ne sais comment le payer, ensuite parce qu'il s'est toujours mal comporté ; par la rentrée de mes deux régiments de Rome, j'ai plus de troupes qu'il ne m'en faut pour ramener et maintenir la tranquillité" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 188, lettre 4764).
Le 24 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Aymé, Chef de l'Etat-major général : "... Le bataillon du 10e régiment qui se trouve dans les Abruzzes devra être réuni à son régiment sur Lagonegro, et relevé par le 1er bataillon de la Tour-d'Auvergne qui entrera dans le royaume, les autres deux bataillons seront envoyés, l'un à Benevento pour surveiller la province de Molise, et l'autre à Avelliuo pour y relever le bataillon du 10e régiment qui devra être dirigé sur les autres trois bataillons ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 193, lettre 4772).
Le 25 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Aymé, Chef de l'Etat-major général : "... Envoyez sur-le-champ l'ordre au général Miollis de diriger sur Aquila le 1er bataillon de la Tour-d'Auvergne destiné à remplacer le bataillon du 10e régiment de ligne qui s'y trouve ; il devra envoyer aussi le 2e à Capoue pour être envoyé de là à Benevento. L'envoi de ces deux bataillons est de rigueur. Vous ferez observer au général Miollis qu'avec le 3e bataillon de la Tour-d'Auvergne et le bataillon du 14e, il aura assez de troupes jusqu'à l'arrivée de celles qui lui sont annoncées ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 194, lettre 4773).
Le 2 mars 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Aymé, Chef de l'Etat-major général : "... Faites-moi connaître l'époque de l'arrivée des bataillons de la Tour d'Auvergne et si le mouvement que j'ai ordonné pour le bataillon du 10e qui se trouvait à Lagonegro est exécuté, mon intention est toujours d'envoyer à Salerne Royal-Corse, lorsqu'il aura pu être réuni" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 206, lettre 4785).
Le 8 mars 1810, à Paris, l'Empereur décrète que "Les officiers des régiments étrangers doivent, jusqu'à nouvel ordre, rester et avancer dans ces régiments" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4051), confirmant ainsi ses ordres antérieurs.
Les six Compagnies d’élite sont concentrées à Naples car Murat, qui veut en finir avec les Bourbons qui le narguent, concentre malgré les conseils de la plupart de ses Généraux une armée d’invasion de la Sicile de 10000 hommes répartis en deux Divisions.
En mars, les cinq premiers Bataillons (le 4e n’est en fait pas encore rentré) rassemblés à Montelevra (52 Officiers, 3368 hommes) font partie de la Division de Calabre du Général Pacthod, Brigade Lanchant. Le 6e Bataillon (8 Officiers, 827 hommes) occupe Salerne avec la Division Lamarque. Murat va demander à plusieurs reprises de transférer à son service cette force impressionnante, tant en terme d’effectif qu’en terme de qualité.
Le 9 mars 1810, Murat écrit au Général Aymé : "Monsieur le général, chef de l'état-major général, je désire que les ordres soient donnés pour que les différents régiments de l'armée ainsi que les généraux se rendent sur-le-champ aux destinations indiquées par le tableau ci-joint. Ceux qui sont hors du Royaume s'y rendront à mesure de leur rentrée. Ce tableau porte l'emplacement que je désire faire prendre à mon armée et les commandements que je destine aux différents généraux. Donnez des ordres en conséquence. Vous ne ferez partir le 4e régiment de ligne de Gaëta que vers le 25 de mars, et vous ne retirerez des Abruzzes le 10e que lorsqu'il aura été relevé par la Tour-d'Auvergne. Le 101e ne devra quitter la Pouille que lorsque mon 2e d'infanterie légère y sera arrivé" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 215, lettre 4799).
Le 1er mai 1810, il est ordonné "... Aux six compagnies d’élite du régiment de la Tour d’Auvergne d’être rendues le 14 de ce mois à la Cava ...
Aperçu des premières opérations de S. M. le Roi de Naples, pour la réunion d’un corps d’armée en Calabres
Le corps d’armée se réunira entre Bagnara, Scilla et Reggio.
Corps d’armée ; il se compose :
2 divisions françaises : de 2 bataillons du 1er de ligne, 4 du 10e, 4 du 20e, 2 du 62e, 3 du 101e, 3 du 22e d’infanterie légère, 2 du 1er régiment suisse, 1 d’élite du régiment de la Tour d’Auvergne, et 4 escadrons de guerre des 4e et 9e chasseurs à cheval, formant ensemble deux divisions françaises non comprise l’artillerie et évaluées approximativement à 15000 hommes ..." ("Journal des mouvements opérés dans le corps d’armée impérial, commandé par Sa Majesté le Roi de Naples, ensuite des dispositions qu’Elle a ordonnées. Du 1er au 8 mai", adressé de Naples le 10 mai 1810 au Ministre de la Guerre, par le Général Grenier - Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119. Page 246).
Etat du Corps des Officiers au 1er mai 1810
Etat major |
Colonel Drummond de Melfort ; Major Zimmer ; Chefs de Bataillon D'Averton, Thilorier, vacant et Banyuls de Monsferre (4e bataillon) ; Lieutenant quartier-maître Bernier; Adjudants-majors Bonhotte, Komierowsky, Malcomes, Chesnard de Vinzelles ; Chirurgien-major Laurent ; Chirurgiens aides majors Gilles, Jaeger ; Chirurgiens sous aides majors Meyronis, Garborini. |
||
1er Bataillon |
Capitaines |
Lieutenants |
Sous lieutenants |
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
D'Aspect
Hautz Michel Zornholz Lallemant Bonin Desrosières Gombert Ducolombier |
Eyrisch Mongelas Duhasmel Praileur Le Brun Hautz Jean Descombes Maine Cherrière (absent) |
Schweighardt
Castelnau Despagnet |
2e Bataillon | |||
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
La Jumelière (absent) Bergeret Augsute Salomon Debond Dallerit Brisollier La Chevallerie Urich Sainte-Colombe |
Lequeu Cottin Gonnet
La Brosse Kekowsky (absent)
Pugger |
Bergeret
Francheteau Saint Pons Berga Rabel Baudinot
|
3e Bataillon | |||
Carabiniers 1ère Compagnie Voltigeurs 3e Compagnie 4e Compagnie 5e Compagnie 6e Compagnie 7e Compagnie 8e Compagnie |
De Champenoy Dettlingen Schmelzer Zweifel Dellamarra Lyon Morlet Doraison Pitt |
Hemberger Deker Desestangs
Gerente Le Garenne
Galiffe |
Lallemand
Baillivy Pouthier Villemejeanne
Greder Bonn Ruiz |
Le 9 mai 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Grenier, Chef de l'Etat-major général : "Monsieur le chef de l'état-major général, donnez l'ordre au général Destrès, commandant la division de Pouille, de faire partir sur-le-champ pour Cosenza les six compagnies d'élite de mon 2e régiment d'infanterie légère ; dirigez sur le même point celles de la Tour-d'Auvergne et des 3e et 4e régiments de ligne napolitains ; les compagnies d'élite de ces différents corps devront être commandées par des chefs de bataillon. Vous me ferez connaître l'itinéraire de ces différents détachements" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 281, lettre 4888).
Le 10 mai 1810, le Général Grenier écrit, depuis Naples, au Ministre de la Guerre : "Monseigneur, j’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence le journal des mouvements opérés dans le corps de l’armée impériale du 1er au 8 de ce mois, en vertu des ordres de S. M. le Roi des Deux-Siciles. S. E. remarquera qu’à l’exception des compagnies du centre des trois bataillons de la Tour d’Auvergne, du 1er bataillon de dépôt d’Isembourg et des escadrons de dépôt du 4e régiment de chasseurs à cheval, destinés à rentrer dans l’intérieur du Royaume, l’armée française est établie par échelons dans les Calabres citérieure et ultérieure, et prête à exécuter les mouvements qui seront ordonnés par S. M. ..." (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119. Page 246).
Le 5 juin 1810, depuis Naples, le Colonel de Melfort établit la liste des "Mutations connues en mai.
MM.
Cavanac de Ségur, capitaine nommé dans son grade au régiment d'Isembourg par décret du 12 mai
Cheverry sous lieutenant, nommé lieutenant par décret du 26 mai
Gaston de Monferré, sergent des chasseurs des montagnes du département de l'Ariège, nommé sous lieutenant par décret du 26 mai
Meyronis, chirurgien sous-aide, démissionnaire pour caude de maladie constatée
Officiers absent par maladie, par congés et employés au recrutement et aux détails administratifs
D'averton chef de bataillon sa santé ne lui permet pas de faire un service actif
Capitaines
Brisollier capitaine commandant le dépôt intermédiaire de recrutement à Turin
Dettlingen ide id le recrutement général à Strasbourg
Zweifel id chargé à Naples des revues, de la tenue des contrôles et du mouvement des fonds dus sur l'arriéré ...
Morlet id son grand âge le rend nul pour le service actif
Doraison id chargé des détails de l'habillement
Casenave id malade, absent de sa compagnie depuis 5 mois
Girard id id, a dû partir pour le dépôt
Duchaffaut, id id, en France par permission du Duc de Castiglione
Barrera, id, n'a pas rejoint au 1er mai
Desroches, id, à Belfort avec la 7e compagnie
Leonard de Saint-Cyr, id, n'a pas rejoint au 1er mai
Schmelzer, id, chargé au dépôt des détails de l'armement
Vinzellas, adjudant-major capitaine, malade, a du partir pour le dépôt
Lieutenants
Praileur, lieutenant, en congé expiré
Cherrière, id, en mission
Cottin, id, en congé prolongé d'un mois pour la date du 3 mai
I. Loziczky, id, nommé le 16 août, sera rayé au 1er tableau, n'ayant pas justifié de son absence
Maine, id, officier payeur du 1er bataillon
Cheverry, id, id du 2e bataillon
Gugger, id, en recrutement à Mayence
Magalon, id, détaché à Belfort avec la 7e compagnie
Desclignac, id, passé au 2e régiment suisse (?), sur le rapport du 4e bataillon
Sous-lieutenants
Degmond, sous -lieutenant, en recrutement à Strasbourg
Gaston de Montferré, id, n'a pas encore rejoint".
Le 8 juin 1810, Murat écrit, depuis Scilla, au Ministre des Finances Agar : "Monsieur le ministre, je vous ai écrit de faire payer ma garde, faites payer aussi toutes les compagnies d'élite de la Tour d'Auvergne, de mon 2e d'infanterie légère, de mon 3e et 4e de ligne ; cette mesure est de rigueur, puisque ces bataillons ne touchent pas les vivres de campagne, ni la solde des régiments, il leur serait impossible de pouvoir vivre. Je vous le répète, il y a 25 000 hommes en Calabre, c'est à vous à prendre vos mesures et à assurer les fonds pour tous les services de cette armée. Nous mourons de faim ici, tandis qu'on nous retient depuis 20 jours, je ne sais pourquoi, 10 000 tonnes de grain et 500 000 rations de biscuit au Pizzo et à Tropea. Je n'ai pas de quoi faire faire la distribution de pain demain, malgré toutes ces ressources. Je vous autorise à appeler chez vous Mr Vauchel et à lui dire qu'il est bien coupable de nous laisser dans cet état-là, puisqu'il connaît notre position et que voyant le mauvais temps, il aurait dû nous faire venir des grains du Pizzo avec des mulets ; qu'il prenne surtout bien garde de ne pas compromettre le service par sa faute ! Les bâtiments s'encombrent à Tropea et au Pizzo et je ne sais par quelle fatalité, il n'arrive rien, malgré le vent favorable qui souffle depuis 48 heures" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 342, lettre 4979).
Le 21 juin 1810, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "Le général de brigade Grandjean, employé dans la 6e division militaire, demande pour aide de camp M. Praileur, lieutenant au régiment de la Tour d'Auvergne"; "Approuvé", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4305 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 20 juin 1810 »).
Le 26 juin 1810, le Roi de Naples, Joachim napoléon, écrit, depuis Scilla, au Général Grenier, chef de l’état-major général : "M. Le chef de l’état-major général, envoyez l’ordre au général Pignatelli de se rendre dans le district de Rossano avec une colonne mobile forte de 200 hommes que vous composerez des compagnies du 3e régiment qui se trouve tant à Castrovillari que sur la côte, des gardes civiques et de quelques gendarmes afin de purger ce district des brigandages horribles qui le désolent ; vous lui écrirez que je compte absolument sur son zèle et sur son activité dans cette circonstance et qu’il ne doit pas perdre un instant afin que je puisse l’appeler à l’expédition. Vous donnerez le même ordre et les mêmes instructions au général de Gambs pour le district de Castrovillari. Ce général pourrait employer quelques compagnies de la Tour-d’Auvergne. Donnez le même ordre au général Amato contre les Brigands de la Sila ; ces trois généraux devront combiner leurs mouvements ; les deux derniers sont naturellement sous les ordres du général Amato qui commande la province. Vous ferez connaître à ces généraux l’importance de la mesure dont ils sont chargés dans un moment où les Calabres vont se trouver dépourvues de troupes. Vous témoignerez de ma part aux généraux Pignatelli et de Gambs toute ma satisfaction sur les services qu’ils ont rendus dans la mission qu’ils viennent de remplir. Le général Amato formera sa colonne mobile des troupes qu’il a sous sa main. Ces généraux doivent être constamment en mouvement et ne pas laisser respirer les brigands une fois qu’ils les auront rejoints. Ecrivez à ces trois généraux qu’aussitôt que la tranquillité sera rétablie dans leur province, je les appellerai auprès de moi" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 21. Page 53; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 398, lettre 5042).
Fig. 16 A gauche, Musicien, 1807-1809, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 212 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer); à droite, Musicien d'après P. Bunde |
Le 29 juin 1810, à Saint-Cloud, "On soumet à Sa Majesté la demande que fait le général de division Saint-Sulpice pour que M. Duchaffaut, capitaine au régiment de la Tour d'Auvergne, soit placé sous ses ordres en qualité d'aide de camp"; "Refusé", répond cette fois Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4198; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4345 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 mai 1810 »).
Le 24 juillet 1810, le Colonel De Melfort écrit, depuis Naples, au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "J'ai l'honneur d'adresser à V. E. trois mémoires de propositions à deux emplois de capitaine et un de sous-lieutenant vacants par le passage de M. Cavanac de Ségur au régiment d'Isembourg, la démission de M. le capitaine Deroches et l'envoi de M. le sous-lieutenant Greder en recrutement. Je supplie V. E. de daigner la prendre en grande considération vu la pénurie d'officiers om le corps se trouve.
Je joins également un tableau général du corps d'officiers avec les notes que j'ai crû devoir appliquer à chacun d'eux. Je fais en ce moment établir la situation générale du corps que j'aurai l'honneur de soumettre à V. E. les premiers mois du jour prochain désirant mettre V. E. à porté de juger par un seul tableau de la force du régiment, de l'état de son habillement, équipement, armement, ses finances, de ses besoins, et mettre enfin V. E. à portée de voir d'un seul coup d'oeil la différence qui se trouve entre l'état actuel du régiment qui m'est confié, et celui où il se trouvait lorsque j'en ai pris le commandement" (SHD GR 2YE1875).
Le 28 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre relative à la cessation du recrutement pour les corps étrangers. Donnez ordre que le recrutement cesse pour les bataillons qui sont à l'île d'Elbe, à Cherbourg, et qu'il ne continue que pour les régiments de La Tour d'Auvergne, d'Isembourg et de Prusse ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24163).
Un Décret du 4 août prévoit de créer avec des prisonniers espagnols les 5e et 6e Bataillons.
Le 5 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Je vois que le régiment d'Isembourg est à 5,800 hommes, le régiment de la Tour d'Auvergne, à 4,800 ; c'est bien nombreux. Le roi de Naples demande à les prendre à son service. Ecrivez au chef d'état-major de faire ce traité. Moyennant que le Roi paye l'armement et l'habillement, cela peut s'arranger ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24247).
Le 9 août 1810, à Trianon, le Ministre de la Guerre déclare : "Je rappelle à Sa Majesté qu'Elle m'a autorisé verbalement à lui soumettre des observations relativement aux retards qu'éprouvent dans les corps les nominations aux emplois vacants"; Napoléon répond : "Il faut simplifier la manière dont se fait aujourd'hui le travail du personnel ; le moyen est simple, il faut que le ministre me remette deux états, l'un où les avancements sont proposés selon les règles et dans les corps, soit à l'ancienneté, soit par le choix, l'autre par le choix dans les corps hors ligne pour passer dans les autres corps, tels que la Tour d'Auvergne, Isembourg et irlandais. Ceux-là seulement donnent lieu à des observations.
Les sous-lieutenants seraient présentés par le corps pour leurs sergents ou pris dans l'école militaire, ce qui est le canal de droit.
D'autres seraient présentés sur des renseignements particuliers du ministre.
Si le travail était fait ainsi, on n'éprouverait aucun retard et les décrets pourraient être signés de suite" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4485 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, date du 8 août 1810 »).
Le 17 août 1810, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre - Bureau de l’Inspection) au Général Grenier, chef de l’Etat-major de l’armée française dans le Royaume de Naples : "Général, S. M. le Roi de Naples ayant manifesté le désir de prendre à son service, les régiments d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne, l’Empereur m’a fait connaître qu’il était disposé à consentir à la cession de ces deux corps, sous la condition que le gouvernement napolitain rembourserait à la France, le prix de leur habillement et armement.
Je donne avis de cette disposition de Sa Majesté Impériale et Royale, au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples et je l’invite à entrer avec vous en négociation, pour traiter de cette affaire après avoir pris les ordres de son souverain.
Outre le remboursement des effets des deux régiments, qui sera mentionné dans le projet de convention à établir, il devra si elle a lieu, y être stipulé qu’à l’avenir, le transport des recrues et les dépenses qu’occasionnent les dépôts de recrutement, qui pourront être établis sur les frontières de l’Empire, seront à la charge du gouvernement napolitain.
Je vous engage à me tenir exactement informé, du résultat des conférences que vous aurez eues avec le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples, sur ces divers objets" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38. Page 87).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois dans l'état des officiers étrangers qu'un chef de bataillon sort du régiment de La Tour d'Auvergne ; qu'un capitaine sort du régiment d'Isembourg ; qu'un autre capitaine sort des chasseurs corses. Un autre des canonniers volontaires ; que d'autres sortent des dépôts coloniaux ; qu'il y a un capitaine napolitain réfugié en France en l'an VII ; qu'il y en a un Polonais. Tout cela est contre mes intentions" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24358).
Le 30 août 1810, le Roi de Naples, Joachim Napoléon, écrit, depuis le camp de Piale, au Général chef de l’état-major général : "Monsieur le général, j’ordonne que toute la division Lamarque soit embarquée demain ; le 20e devra être rendu à 5 heures du matin sous Villa S. Giovanni pour y être embarqué à bord des bâtiments de la gauche de la ligne d’embossage ; le 10e sera rendu à 8 heures sous Villa S. Giovanni pour être embarqué sur les barques qui suivront immédiatement après celles du 20e. Le 22e se trouvera à 10 heures sur la plage pour être embarqué de même sur les barques qui suivront immédiatement après celles du 10e. Les barques légères continueront à être destinées à l’embarquement des compagnies d’élite ; les barques destinées à ma garde continueront à être à sa disposition. Le bataillon de la Tour d’Auvergne, le 1er et 62e de ligne se tiendront prêts à descendre aux Canatelli pour y être embarqués. Tous les hommes disponibles devront être embarqués ; il n’y aura que les gardes de batteries qui pourront en être exemptés. Cet embarquement une fois exécuté, il ne sera plus permis, sous quelque prétexte que ce soit, de faire aucun changement ; les colonels des différents régiments en seront responsables ; ils devront à cet effet laisser des garnisons à bord de chaque barque et exiger l’appel des marins des barques destinées à l’embarquement de leur régiment ; j’assisterai moi-même à cet embarquement.
Toutes les cartouches qui se trouvent en magasin ainsi que le biscuit seront embarqués sur les barques qui arriveront demain de Nicotera ; on ne débarquera point les quatre pièces de siège qui arriveront cette nuit ou demain de Tropea le 101e et de faire relever par des Suisses tous les détachements qui se trouvent à Palmi, à Pietre Nere, etc., toute la division de ce général, aux Suisses près, doit être réunie à Scilla et au camp de la Malia. Le régiment suisse doit occuper Palmi et Bagnara.
Envoyez de suite l’ordre à l’adjudant commandant Montigny d’arriver à Reggio avec le régiment corse, toujours battant la campagne. Je donnerai demain des ordres ultérieurs ; donnez sur le champ les vôtres en conséquence des dispositions ci-dessus.
Ecrivez aux deux ordonnateurs de terre et de mer de faire partir, s’il est possible, les distributions de bonne heure" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41. Page 93).
"... Le 5 [septembre] à 9 heures du matin, une corvette, trois bricks, toutes les bombardes et toutes les canonnières ennemies se mirent en mouvement pour venir attaquer notre ligne ; S. M. donna aussitôt l’ordre aux 5e et 6e divisions de la flottille de mettre à la voile pour engager l’action en plein cumul, afin d’éloigner le feu de l’ennemi, des transports qui couvraient la plage. Telle fut la bonne contenance de ces deux divisions et la bonne direction de leurs feux que l’ennemi, malgré l’extrême supériorité de ses forces, ne tarda pas à regagner la rive ; les bâtiments carrés furent les derniers à exécuter ce mouvement et profitant du vent de nord-ouest qui soufflait en poupe, ils longèrent de très près toute notre ligne en tirant sur les bâtiments de transport un nombre infini de bordées qui ne causèrent que très peu de mal. Deux bombes et quelques boulets atteignirent cependant le 101e et le bataillon d’élite de la Tour-d’Auvergne, qui ainsi que le surplus de la division Partouneaux, étaient arrivés pendant la nuit pour une épreuve générale de l’embarquement et n’avaient pu être placés qu’à environ 300 toises de la plage. Le 1er de ces régiments eut un officier et trois hommes tués, et huit blessés ; le second quatre hommes blessés ..." (Résumé Historique - Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82. Page 172 et suivantes).
Le 5 septembre 1810, "… la division Partouneaux étant arrivée pendant la nuit pour faire l’épreuve de son embarquement et ses troupes n’ayant pu être placées qu’à environ 300 toises de la plage, deux bombes et quelques boulets atteignirent le 101e régiment d’infanterie de ligne et le bataillon d’élite de la Tour d’Auvergne. Le premier eut trois hommes tués parmi lesquels un officier et huit blessés. Le second quatre hommes blessés …"(Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135. Page 279).
Le 11 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre rapport sur le dépôt de Chalons, il faut renvoyer en Saxe, en Bavière, dans le Wurtemberg, à Bade, à Nassau, les hommes de ces pays qui sont à ce dépôt. Il faut envoyer les Autrichiens, Bohémiens, Hongrois à Naples, ou ils seront incorporés dans les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne, de même que les Prussiens. Envoyez également à Naples les Suisses pour être incorporés dans les bataillons suisses. Envoyez les Polonais dans les régiments qui sont en Pologne, les Russes en Russie et les Westphaliens en Westphalie. Par ce moyen, le dépôt de Châlons se trouvera dissous" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24550).
Les six Compagnies d’élite, sous le Général Cavaignac, premier Aide de camp de Murat, débarquent dans la baie de San Stéphano le 17 septembre. Les troupes franco-napolitaines parviennent brièvement à s’établir puis sont défaites par une contre attaque britannique qui les oblige à rembarquer, non sans pertes. Par ailleurs sont blessés en Calabre le 22 septembre le Capitaine Schmelzer, le Lieutenant Eyrich, et le Sous-lieutenant Laugier au cours d’une affaire près de Scylla.
Ce même 22 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je reçois votre lettre du 21. Je ne suis point satisfait de son contenu ...
Donnez le recrutement des villes hanséatiques aux régiments hollandais. Je veux qu'on recrute parmi les Allemands, mais que ce soit pour les régiments hollandais ou d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne. Ces régiments étrangers ne me rendent aucun service et me coûtent beaucoup ; ce qui ne s'arrange pas avec l'économie que je veux mettre dans les dépenses de la guerre" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24643). Un peu injuste sans doute, aux vues du nombre d'Officiers régulièrement blessés dans le Régiment de la Tour d'Auvergne.
Le 27, le Lieutenant D’Esclignac qui participait à la poursuite de brigands, est blessé.
Le 2 octobre 1810, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que "Des déserteurs autrichiens et autres étrangers porteurs de congés du service d'Autriche ou de quelque prince de la Confédération du Rhin sollicitent la faveur de se rendre de Munich en France pour y être incorporés dans la légion de la Vistule.
Le ministre pense qu'on pourrait les envoyer à Strasbourg, au dépôt du régiment de la Tour d'Auvergne ou au régiment d'Isembourg"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4644 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 septembre 1810 »).
Le 2 octobre 1810, à Fontainebleau, le Général Clarke informe l’Empereur du désir de Murat de faire passer le Régiment (et celui d'Isembourg) au service de Naples "sans avoir toutefois à subvenir aux frais nécessités par l’entretien de l’habillement et de l’armement", ce à quoi Napoléon répond le 3 : "Renvoyé au ministre de la guerre. Ces régiments doivent rester à la solde de la France. Me rendre compte de l'organisation actuelle de ces régiments et y envoyer de bons colonels" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4306; P&T, III, 4649).
Le 6 octobre 1810, Napoléon précise à Clarke que chaque Bataillon aura 6 Compagnies dont une de Carabiniers et une de Voltigeurs, et qu’indépendamment du Colonel, il y aura un Colonel en second (P&T, III, 4721).
Le 17 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret par lequel j'organise les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne à 6 bataillons de 6 compagnies chacun. Vous y verrez que j'ordonne qu'indépendamment du colonel, il y ait un colonel en second ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4721; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24956).
Le 21 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le régiment de la Méditerranée étant composé de Français, il faut le faire porter dans les livrets à la suite des régiments français et ne pas le confondre avec les régiments allemands, d'Isembourg, de La Tour d'Auvergne, de Prusse, etc." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4735 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25016).
- Nouvelle affaire au sein du Régiment de la Tour d'Auvergne
Fig. 18 Chasseur, 1807, d'après P. Bunde |
Le 9 octobre 1810, le Capitaine Delaune écrit au Général Grenier : "Mon général,
Je suis obligé de vous rendre compte que mon information est arrêtée, les questions relatives aux opérations du conseil d’administration, sont mot pour mot copiées sur les pièces et personne n’y peut répondre, pas même le président de ce conseil ; si je question Pierre, il renvoie à Paul à me répondre.
Je vois qu’il ne me reste pour en finir vite, qu’un moyen, qui est celui de réunir chez M. Le colonel, les quatre officiers qui sont aux arrêts, M. Zveifel, le capitaine d’habillement et un sergent aide de ce dernier ; si cette réunion ne peut me répondre, alors je ferai la clôture de mon procès-verbal et j’établirai mon rapport tant sur les pièces et les déclarations que j’ai, que sur les négations.
Mes questions sont si bien établies qu’il est impossible de n’y pas répondre, je pense bien qu’il est désagréable de découvrir le mystère, mais il faut avouer, ou nier et tel parti qu’on prenne on fera mal, ils le sentent bien, voilà pourquoi ils hésitent.
Je vais passer ma soirée à établir mes questions pour demain et aussitôt la réunion séparée, j’aurai l’honneur d’aller vous rendre compte" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 21 page 52).
Le 20 octobre 1810, le Génréal Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai reçu la lettre que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’adresser en date du 3 de ce mois ainsi que les pièces qui y étaient jointes, relatives à MM. le colonel, major et autres officiers du régiment de la Tour d’Auvergne. Le major de ce régiment n’étant point encore de retour, j’ai cru devoir différer jusqu’à son arrivée l’exécution des ordres contenus dans la lettre de Votre Excellence afin d’y mettre de l’ensemble et toute la régularité possible. Aussitôt l’arrivée de cet officier supérieur, les dispositions prescrites seront ponctuellement exécutées et je m’empresserais d’en rendre compte à Votre Excellence" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 11).
Le 27 octobre 1810, le Général Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "Par une lettre du 20 de ce mois, j’ai eu l’honneur de vous accuser réception de celle de Votre Excellence en date du 3 ainsi que des pièces qu’elle renfermait relatives à MM. le colonel, le major et autres officiers du régiment de la Tour d’Auvergne.
J’annonçais en même temps à Votre Excellence que le major Zimmer n’étant point encore de retour à Naples, j’avais cru devoir différer jusqu’à son arrivée l’exécution des dispositions prescrites par Votre lettre ; et aussi ces cinq officiers.
J’ai l’honneur de vous informer aujourd’hui que ce major est arrivé le 23 au soir ; les ordres de Votre Excellence ont été exécutés le 24 pour ce qui concerne la mise aux arrêts et la suspension de ces cinq officiers. Je n’ai pu charger le capitaine rapporteur du conseil de guerre à prendre sur cette affaire tous les éclaircissements ordonnés par la lettre de Votre Excellence, attendu que par suite du défaut de troupes et officiers dans la ville de Naples en assez grand nombre pour former les deux conseils de guerre permanents voulus par la loi, pendant que l’armée se trouvait tout entière en Calabre, il n’existait à Naples qu’un seul conseil de guerre, dont le capitaine rapporteur adjoint à l’état-major, venait de recevoir de moi l’ordre de se rendre auprès de M. le général Pacthod, à Monteleone, pour être employé à son état-major. Cet officier, M. le capitaine Rubissas, convenait peu par ailleurs à l’instruction d’une affaire aussi compliquée qui exige des moyens supérieurs à ceux qu’aurait présenté ce rapporteur, lors même qu’il aurait encore conservé ses fonctions. J’ai donc dû faire choix d’un autre officier que je crusse capable de remplir cette mission délicate de parvenir à la vérité et de répondre ainsi à l’attente de Votre Excellence. C’est M. le capitaine Delaune, adjoint à l’état-major général, que j’ai cru devoir désigner ; sa moralité m’est parfaitement connue depuis longtemps, et je ne doute pas qu’il ne justifie ma confiance sous tous les rapports dans la manière juste et impartiale avec laquelle il s’acquittera de ce devoir.
Dès que cette information sera terminée, je m’empresserais d’en adresser le procès-verbal à Votre Excellence.
J’ai ordonné à M. l’inspecteur aux revues par mesure d’ordre et de précaution, de faire constater l’état de la caisse, au moment où le colonel ferait la remise au chef de bataillon Davertans (?) chargé de le remplacer dans le commandement du régiment" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 11).
Le 3 novembre 1810, le Ministre de la Guerre Duc de Feltre, écrit, depuis le Bureau de la Police à Paris, au Général Grenier : "Mesures à prendre contre cinq officiers du régiment de la Tour d’Auvergne.
Général, en examinant les pièces que vous m’avez adressées ainsi que celles qui m’ont été envoyées directement par plusieurs officiers du régiment de la Tour d’Auvergne, relativement à des débats qui se sont élevés entre eux et notamment entre les deux chefs de ce corps, j’ai remarqué que MM. Zimmer Major et Drummond de Melfort colonel, s’étaient réciproquement accusés d’actions contraires aux principes d’honneur et de malversations dans l’administration du régiment ; qu’ensuite pour se tirer d’affaire l’un et l’autre ils auraient fait ensemble un accord qui aurait donné lieu à la rétractation du Major a condition par le colonel de chercher à arranger le tout à l’amiable ; qu’à cet effet ils auraient rejeté les torts sur le sous-lieutenant Bernier faisant provisoirement les fonctions de quartier-maître et le lieutenant de Gerente officier payeur, lesquels sont désignés par le Major et par le conseil d’administration comme des intrigants dont le but aurait été de faire renaître les orages et les déchirements auquel le corps avait été en proie, en animant les deux chefs l’un contre l’autre.
J’ai remarqué d’un autre côté que les sieurs Bernier et de Gerente après s’être plaints de quelques injustices du colonel relativement à leur avancement, ont attribué son animosité contre eux au zèle qui les a portés à dévoiler les concussion du Major et à blâmer un ordre qui tendait à exercer une retenue sur la solde pour augmenter une masse d’économie dont le colonel s’était constitué administrateur est sur laquelle le Major avait pris des sommes qu’il employait à ses dépenses personnelles, auxquelles sommes il avait proposé de faire participer le sous-lieutenant Bernier et le capitaine d’habillements d’Oraison. Ils ajoutent que le même zèle les ayant encore portés à signaler des abus résultant de plusieurs marchés de vivres et bois passés entre un fournisseur de Rome et les deux chefs du corps, ces différents motifs auraient excité contre eux l’animadversion du colonel qui leur aurait fait éprouver des persécutions, que d’ailleurs ils attribuent à la nécessité où ce chef s’est trouvé, pour épargner M. Le Major, de faire retomber sur eux tout l’odieux de leur conduite.
Mon intention, général, étant de mettre un terme à tous ces débats scandaleux, je vous prie de faire mettre aux arrêts et de suspendre de leurs fonctions MM. le colonel Drummond de Melfort, le Major zimmer, le lieutenant de Gerente, le sous-lieutenant Bernier et le quartier-maître Hermann, ce dernier est désigné par le Major comme l’affidé et même comme le complice du colonel. Ensuite vous ordonnerez à un des rapporteurs près du conseil de guerre de recevoir les déclarations des officiers ci-dessus désignés sur les faits dont ils se sont respectivement accusés, ainsi que celle des membres du conseil d’administration et des officiers qui pourraient donner des renseignements sur ces faits et leurs circonstances ; ce rapporteur formera de toutes ces déclarations un procès-verbal qui sera remis à un sous inspecteur aux revues avec ordre de vérifier la comptabilité du corps, et d’en examiner avec soin, surtout les parties qui ont donné lieu aux dissensions dont il s’agit.
Je vous invite à m’envoyer dans le plus bref délai le résultat de cette opération et à me faire connaître votre opinion sur le personnel des individus impliqués dans cette affaire.
Ci-joint 21 pièces avec les notes indicatives de leur contenu qui serviront de base à M. le rapporteur et que vous me renverrez avec copie de son procès-verbal, quand vous m’annoncerez l’exécution et les résultats des présentes dispositions.
Recevez, général, l’assurance de ma parfaite considération" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 22 page 54).
Fig. 19 Tambour de Chasseurs, 1807, d'après P. Bunde |
Le 6 novembre 1810, l'Adjudant sous-officier Ginter écrit, depuis Naples, au Chef de Bataillon d’Avertan, commandant provisoirement le Régiment de la Tour d’Auvergne, au Fort neuf : "Mon commandant
J’ai l’honneur de vous prévenir que d’après vos ordres, je me suis transporté avec deux chasseurs du régiment, dans les environs de Saint-Charles, où logent MM. Gerente et Bernier, pour m’assurer, si l’annonce que l’on m’a faite, qu’ils sortaient toujours de leurs arrêts, était vraie. Après avoir été près d’une heure, c'est-à-dire vers 8h00 du soir, près de leur logement, nous avons vu sortir ces deux messieurs allant dans une autre maison, qui était le quatrième de celle qu’ils occupent, suivi de leurs domestiques, lequel après quelques temps est revenu seul au logement.
Nous avons vu de plus dans la nuit du 3 courant M. Bernier conduisant une dame dans son logement dans la rue de Chiasa. M. Bernier ayant eu soin de se cacher la figure pour ne pas être reconnu, pourtant ne m’a pas empêché de le connaître.
J’ai l’honneur d’être avec respect, votre très dévoué subordonné.
Ps. J’ai pour témoins les nommés Déguide, chasseur de la 1ère du 3e et Schneider, chasseur de la 7e du 3e" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 25 page 60).
Le même 6 novembre 1810, le Chef de Bataillon d’Avertan, commandant provisoirement le Régiment de la Tour d’Auvergne, écrit, depuis Naples, au Général Grenier : "D’après les informations que j’ai dû prendre, sur les avis que j’ai eu, que MM. Bernier et Gerente ne respectaient pas davantage leurs arrêts actuels, qu’ils n’avaient coutume de le faire auparavant, il me paraît démontré que le fait est constant.
J’ai l’honneur de vous envoyer, mon général, le rapport qui m’a été remis ce matin, et pense que vous ne souffrirez pas que lorsque le chef du régiment se soumet par exemple et par devoir à la plus rigoureuse observance de la punition qu’il endure, que les deux mauvais sujets qui en sont cause, ribaudent toute la journée avec des officiers et des filles, et se rendent à la nuit tombante dans les mauvais lieux de leur voisinage.
Au demeurant mon devoir est rempli, et votre sagesse, mon général, fera le reste.
Recevez, mon général, l’assurance de mon respectueux dévouement" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 24 page 58).
Le 14 novembre 1810, le Capitaine Delaune écrit au Général de Division Comte Grenier, à Naples : "Mon général,
Je suis après à résumer mon opération, j’aurai l’honneur de me rendre ce soir près de vous, pour parler de mes idées.
On n’a nullement répondu à mes questions. Je suis maintenant persuadé et plus que persuadé que le colonel et le Major ont réuni leur cause et qu’ils espèrent un conseil de guerre, je répondrais qu’ils ont fait des démarches pour cela.
La sévérité de mes questions, a fait perdre tout espoir de déguiser la vérité, on a pris le parti de ne rien à répondre, on veut un conseil de guerre. Sans doute il y a plus d’espoir auprès de 9 juges qu’auprès d’un seul homme, cela est facile à concevoir, ce conseil est composé de trois colonels, et pour le Major de trois Major etc.
Son excellence a bien préjugé, quand elle dit que les deux chefs par la nécessité de s’épargner etc.
Je le répète ils ont réuni leur cause, car le colonel a une pièce terrible contre le Major et il ne la donne pas, et le Major désapprouve complaisamment tout ce qui est à la charge du colonel, cependant tout cela ne les tranquillise pas, ils demandent à me faire une confidence, pour me dire toute la vérité ; je ne pense pas que je puisse la recevoir, car sans doute il ne veulent la faire qu’à condition que je changerai quelque chose à mon procès et cela ne me paraît pas possible : pour moi, leur silence et leur négation, sont des actes, ils le sentent très bien, entre 7 ils n’ont pas pu répondre à une question et tous les 7 ne voulaient pas que j’écrive et personne n’a pu me répondre.
Le capitaine Sveifel, le Michel Morin du régiment, joue au fin avec moi, pourtant il n’est pas encore hors de mes mains.
Je suis avec respect" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 26 page 63).
Le même 15 novembre 1810, le Capitaine Delaune écrit au Général de Division Comte Grenier, à Naples : "Mon général,
M. Le Major n’avait rien à me dire qui ne fut prouvé.
Il voulait m’avouer qu’il a pris 300 & et tant de francs pour acheter le collier à madame de Melfort, sur la masse d’économie.
Qu’il s’est fait rembourser sur cette même masse, 160 francs pour un dîner d’officiers et quelques petits autres bénéfices dans ce genre.
Il voulait me faire voir une lettre de M. Mouton aide de camp de l’empereur, qui le protège et puis me dire qu’il se recommande à moi pour lui donner des conseils, et comme étant père de famille etc. etc.
J’ai répondu peu de choses à M. le Major, car j’avais peu de chose à répondre.
Je vais continuer mon résumé et ne quitterais que pour vous le porter.
Je suis avec un profond respect" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 28 page 68).
Le 16 novembre 1810, le Capitaine Delaune écrit au Général Grenier : "M. le major zimmer a dénoncé M. le colonel Melfort pour s’être emparés d’une somme de 45000 francs et pour en avoir disposé à son gré.
M. le colonel questionné sur cet article m’a répondu : « que ces économies avaient été ordonnées avant son arrivée au corps, c’est-à-dire avant que les comptes de l’administration lui aient été rendus ».
Comme par le rapport du major, le capitaine Sveifel est indiquée pour avoir réalisé les économies ci-dessus, j’ai mandé cet officier pour faire sa déclaration détaillée, une première fois il n’a voulu ne rien dire, une seconde il m’a dit que M. le major Sainte-Croix avait ordonné pour 42 ou 43000 francs d’économies qui ont été employés à des dépenses très légitimes, une troisième fois il n’a pas encore voulu entrer en détail ; j’ai lieu de présumer un refus résonné d’obéir aux ordres de Son Excellence le Ministre de la guerre, que je lui ai bien et dûment notifiés verbalement.
Des registres du temps de M. de Sainte-Croix doivent exister aux archives, puisque M. Sveifel a réalisé les économies, il doit savoir, avec quels marchands elles ont été faites et puisqu’il a écrit les recettes et les dépenses il doit en connaître les détails.
Comme M. le capitaine Sveifel se refuse d’obéir aux ordres de Son Excellence en refusant de me faire une déclaration claire et précise, et comme il a signé des délibérations prises à Sainte-Marie de Capoue, lui étant à Naples, je pense, mon général, que cet officier doit être mis aux arrêts de rigueur et interrogé sur les faits et articles.
J’ai l’honneur d’être avec un profond respect" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 30 page 72).
Le 17 novembre 1810, le Chef de Bataillon d’Avertan, commandant le Régiment de la Tour d’Auvergne, écrit, depuis Naples au Capitaine Delaune, rapporteur au palais de Sangro, Etat-major général de la place à Naples : "M. Le capitaine
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai donné l’ordre à mon adjudant-major de prévenir M. le capitaine Sveifel de se rendre au fort de l’œuf un comme vous l’avez indiqué.
Je suis avec la plus parfaite considération"; ce message est accompagné de la pièce suivante (écrite en italien) : "Je certifie que monsieur le capitaine Delaune s'est présenté ce jour, 17 novembre, à une heure après midi, et n'a pas trouvé le susdit capitaine Sveifel dans le fort de l’œuf, qui n’est pas encore arrivé dans le fort.
L’adjudant-major Dagommero" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 32 page 76).
Le 21 novembre 1810, le Général Grenier écrit : "A Son Excellence le Duc de Feltre. En réponse à la lettre de Votre Excellence en date du 3 de ce mois par laquelle elle me transmet un duplicata de sa première dépêche relative aux dissensions qui existent entre le colonel et le major du régiment de la Tour d’Auvergne ; en m’annonçant qu’elle n’avait encore reçu de moi aucune réponse à cet égard, j’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les duplicata de deux lettres que j’ai eu l’honneur d’écrire à ce sujet à Votre Excellence, l’une en date du 28 octobre pour accuser réception de la première dépêche, et la seconde en date du 27 du même mois pour lui rendre compte des mesures prises en exécution de ses ordres.
Je dois observer à Votre Excellence que la première lettre relative à cet objet, et que j’ai reçu à Naples du 15 au 18 octobre porte la date du 3 septembre, ce qui m’a fait augurer qu’il y avait erreur dans la date, et que c’était sans doute le 3 octobre qu’elle avait été écrite puisqu’elle m’était parvenue du 15 au 18 de ce mois. Le duplicata de cette dépêche que Votre Excellence vient de m’adresser par sa lettre du 3 novembre porte la date du 3 septembre, ce qui me semble une nouvelle erreur des bureaux puisque le primata ne m’est arrivé que du 15 au 18 octobre daté par erreur du 3 novembre.
Je prie Votre Excellence d’être bien persuadé que j’apporte toujours la plus sévère exactitude dans l’exécution de ses ordres.
Le capitaine rapporteur chargé de prendre des renseignements sur cette affaire du régiment de la Tour d’Auvergne a terminé son rapport. Dès qu’il me l’aura transmis, je m’empresserai de l’adresser à Votre Excellence avec le procès-verbal et toutes les pièces qui pourront résulter de cette recherche" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 13).
Le 14 décembre 1810, le Général Grenier écrit "A Son Excellence le Duc de Feltre. J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence le procès-verbal interrogatoire qu’elle m’a chargé de faire former par un rapporteur sur les concussions et accusations qui ont eu lieu entre MM. de Melfort colonel, Zimmer major, Gerente lieutenant et Bernier sous-lieutenant et Herman quartier-maître. Votre Excellence trouvera à la suite de ces interrogatoires les 24 pièces qu’elle m’a fait l’honneur de m’adresser avec sa lettre du 3 septembre.
3° Les 29 autres pièces compris leur inventaire obtenu pendant le cours de l’information.
4° L’analyse des 24 pièces adressées par Votre Excellence mises en rapport avec les résultats de l’interrogatoire, les pièces acquises, afin de la mettre à même de connaître tous les faits dont il est question, sans qu’elle soit obligé de recourir en détail à chaque pièce.
5° 9 pièces compris leurs inventaire remises par MM. de Melfort et Zimmer et 12 officiers du régiment au rapporteur après la clôture du procès-verbal d’information, pièces qu’est-ce que j’ai l’honneur de transmettre à Votre Excellence sans aucune réflexion.
Votre Excellence remarquera que par suite des informations le sieur Zweifel capitaine au dit régiment a été reconnu le gérant des économies, particulièrement de celles de 45000 et de toutes les affaires contentieuses du régiment.
Pendant le cours de l’information le capitaine rapporteur m’a rendu compte que cet officier à l’interrogatoire avait avoué la recette de 42930,68 FRF provenant des économies faites pendant les 1807, 1008 et 1809, mais que ne pouvant en prouver l’emploi que d’une manière très équivoque comme Votre Excellence pourra elle-même en juger par le numéro 38 (bis) des pièces acquises, et qu’il est presque prouvé que de nouvelles économies ont été faites dans le courant de cette année, par des marchés doubles et en blanc sur des quantités de draps, cadis, tricot et capotes dont les prix ont été remplis au registre des délibérations pendant l’information. J’ai cru devoir ordonner provisoirement la détention de cet officier au fort de (…) espérant par ce moyen obtenir de lui des renseignements sur toutes ces turpitudes, ce à quoi cependant le rapporteur n’a pu parvenir.
J’attendrai les ordres ultérieurs de Votre Excellence pour sa mise en liberté s’il y a lieu.
Je vais adresser à l’inspecteur aux revues le procès-verbal de l’interrogatoire, avec copie de toutes les pièces relatives à la comptabilité, afin qu’elles puissent être examinées dans toutes ses parties, non seulement pour celles qui ont donné lieu aux dissensions dont il s’agit, mais encore pour celles qui paraissent évidentes pendant l’exercice de 1810.
Votre Excellence m’invite à lui faire connaître mon opinion sur le personnel des individus impliqués dans cette affaire. Le résumé de l’analyse fera connaître à Votre Excellence les fautes de chacun d’eux. Je me bornerai à lui dire que M. de Melfort a montré beaucoup de passion et d’emportement et que malgré tous ses mémoires justificatifs, il me parait très compromis puisqu’il n’a pas donné une bonne direction aux économies existantes lors de son arrivée au corps, en a laissé faire d’autres, y a contribué puisqu’il a signé tous les marchés et ordonné des retenues sur la solde dont on ignore la destination et sur lesquels il ne voulait donner des explications qu’en temps et lieu.
Que M. le Major est un homme faible et indécis qui peut avoir été à dessein dirigé de manière à le compromettre, puisqu’il est réellement prouvé qu’il a pris sur la masse d’économie environ 1200 francs pour couvrir des dépenses particulières telles qu’un collier donné à Mme de Melfort, un dîner aux officiers au retour du colonel, etc.
Que le sous-lieutenant Bernier peut avoir contribué au rapport du 20 mai par des notes particulières, qu’il est capable d’avoir donné un démenti au major en présence des officiers mais dans l’instant même de la scène scandaleuse et poussé à bout par les vexations et injures dont on l’abreuvait.
Que le lieutenant Gerente ne parait dans cette affaire que comme ami de Bernier et comme accusé d’avoir pris part à ce que ce dernier a écrit, le colonel témoigne par l’interrogatoire son étonnement de le voir figurer ; cependant il a été comme Bernier maltraité et trainé de prison en prison, ces deux officiers sont susceptibles de devenir de bons sujets si on les changeait de corps.
Que M. Herman a participé à la répartition des 45000, pour une somme de 300 ducats qui lui ont été donnés à titre d’indemnité, mais sans avoir la manutention des fonds qui restaient toujours entre les mains du sieur Zweifel.
Qu’il a reçu les appointements de capitaine de seconde classe mais qu’ils se croit autorisé à les percevoir.
Il ne paraît pas dans cette affaire avoir d’autres tords.
M. de Zweifel n’a pas été compris dans les premiers débats ; il doit cependant être connu comme ayant depuis plusieurs années la manutention de toutes les affaires du régiment, l’agiotage, l’échange des espèces et la réalisation de tous les faux marchés.
Il paraît que les fonds qui en proviennent sont déposés chez les banquiers et qu’il ne se tient à cet égard aucun registre au régiment, que les recettes et dépenses de ces produits ne sont inscrites que sur des feuilles volantes et que l’on supprime à volonté lors des inspections.
Je pense que Votre Excellence approuvera le travail de M. le capitaine adjoint Delaune, il est difficile d’y apporter plus de soin, d’intelligence et d’impartialité, votre approbation sera pour lui la récompense du travail fastidieux et dégoûtant qu’il a occupé pendant près de 40 jours.
Par le courrier prochain, j’aurais l’honneur d’adresser à Votre Excellence un rapport du sous inspecteur aux revues Guillien qui n’a été transmis par M. l’inspecteur aux revues de l’armée qui peut faire suite à l’interrogatoire et vous fera connaître combien la direction du régiment de la Tour d’Auvergne est vicieuse et combien il importe aux intérêts du gouvernement d’y rétablir l’ordre et la régularité ; cependant M. de Melfort dans ses notes justificatives dit y avoir établi.
J’aurais l’honneur de soumettre en même temps à Votre Excellence les ordres provisoires que je donnerai cet égard en attendant qu’Elle daigne me faire connaître ses ordres ultérieurs" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 15).
"Etat des pièces acquises pendant l’instruction, lesquelles j’ai numérotées à la suite de celles adressées par Son Excellence le Ministre de la guerre, de manière que la première de ces pièces porte le numéro 23. La lettre de Son Excellence, déposée aux archives de l’état-major, porte le numéro 22. Cette lettre est sous la date du 3 septembre 1810.
N° 23. Cette pièce qui paraît être un acte du conseil d’administration n’est qu’une décision du Major zimmer, sans date, qui détermine les prix des linge et chaussures pour l’an 1810 et qui est porté à la différence suivante.
1809. la chemise 3,90 Frs ; 1810 à 4,50 Frs
Cols et boucles 1,50 Fr, 2 rabats ; 1,80 Frs
Paires de souliers 5,50 Frs ; 5,50 Frs
Guêtres grises à 1,80 Frs ; 1,90 Frs
Idem noires 3,96 Frs ; 4.50 Frs
Sacs de peau 6,20 Frs ; 8 Frs
Cocarde 15 c ; 15 c.
D’après cette situation, il est ordonné de faire un décompte scrupuleux de la différence de ces prix d’avec la véritable valeur des effets, laquelle sera tenu en réserve pour faire face aux dépenses imprévues, etc
Cet acte n’est point porté sur le registre du conseil d’administration.
N°24. Sont deux lettres d’un officier de la Tour d’Auvergne nommé Chevery, l’une sans date et l’autre datée de Capoue le 8 juin, la première m’a été remise par le lieutenant Bernier, pour me prouver qu’il n’a point violé ses arrêts et l’autre par le colonel Melfort, pour me faire connaître que Bernier et Gerente sont les auteurs des calomnies imaginées contre lui.
J’en réfère à la note que j’ai mise en marge d’une de ces lettres.
Voici la vérité
Le major ne pouvait pardonner au colonel de l’avoir exilé dans les Abruzzes, comme de l’avoir maltraité à Rome, il demanda à Cheverie, à Bernier, à de Gerente, et à d’autres jeunes gens, tous alors occupés comme payeurs et quartiers-maîtres des notes sur le colonel, avec lesquels il a fait son rapport du 20 mai.
N°25
Sont deux déclarations du fournisseur Rotti de Rome ; par la 1ère, il dit que pour 800 rations de bois, il fera une remise de 15 écus romains par mois, que c’est ainsi qu’il en est convenu avec le major du Régt.
Par la 2e, il dit que malgré que le contrat de vivres porte 22 e ½ par ration, il se contentera de 20, que c’est ainsi qu’il en est convenu avec le major.
N°26
Sont des notes, dont l’une m’a été remise par Bernier et l’autre par le colonel, mais toutes deux écrites de la main du 1er. Elles portent que le major avait l’air de prendre des acomptes sur ses appointements et quant il s’agissait de régler, il faisait jeter ces acomptes sur la masse d’économie. D’après le registre N°34, il a été tiré de cette masse :
1° 160 Frs 50
2° 18 Frs 19
3° 321 Frs
4° 392 Frs
Mr le major a paraphé au registre ces recettes.
Plus Mr le major s’est fait rendre 313 Frs 60 c pour le prix d’un collier dont il fit cadeau, etc.
Le surplus de la note remise par le colonel porte que le major avait le projet de faire une économie secrète sur les coiffes de shakos à raison de 3 baiocchi de bénéfice chaque.
Ce projet se portait aussi sur les couvre-gibernes.
N°27
Est une déclaration d’un sergent nommé Combrie, maintenant réformé, qui lorsqu’il était vaguemestre, reçut l’ordre du colonel d’intercepter les lettres de Bernier et de Gerente, pour les remettre à leur colonel.
N°28
Est une lettre du sous-inspecteur aux revues Privat qui prouve que le 1er août, le colonel Melfort était très content des comptes de Bernier, ce qui détruit toutes les expressions dictées par la chaleur dans la séance du 5 juin.
N° 29
Est un marché passé entre le conseil d’administration et un sieur Scotto, fabricant de Naples, pour :
1500 mètres de drap vert à …
400 de cadis
1500 de tricot
2400 capotes
Ce marché en blanc est ratifié par une délibération du 24 mars établie sur une feuille volante et signée par MM. Galiffe, Lieutenant ; Schmeltzer, Capitaine ; Morlet, idem ; Bergeret, idem ; Zimmer, major ; et Melfort, colonel.
N° 30
Un autre marché compris dans la même délibération du 24 mars, signé par les mêmes membres, avec le sieur Cataldo, pour :
600 shakos
200 paires d’épaulettes
1000 boucles de col
Ces deux marchés séparent la délibération du 24.
Pendant l’instruction, il a été impossible d’obtenir les marchés faits en double.
Renvoyé à l’analyse.
N°31
Est un marché passé à Turin, pour le compte du régiment, le 18 mars dernier, avec un nommé Charles Fin, fabricant de cette ville, pour :
1200 sacs de peau à 7.50 Frs
600 gibernes à 4.37 ½
600 p. gibernes à 4.37 ½
Et 3000 bretelles de fusils à 1.5
N°32
Est une note explicative de ce marché écrite de la main de Mr le chef de bataillon Thilorier.
Renvoyé page 69 de l’inspection pour voir la différence des prix de ce marché.
N°33
Est une feuille volante, sur laquelle sont 4 délibérations du conseil d’administration dont deux relatives aux marchés ci-dessus.
Renvoyé à l’analyse.
N° 34
Est un registre dit d’économie qui prouve les marchés faits au préjudice du soldat par les bénéfices qui en sont résulté et auxquels il n’a jamais participé.
Cette pièce est citée comme preuve tant dans l’instruction que dans l’analyse.
N°35
Est un décompte qui prouve une somme de 345 frs 65 d’économie, rayée de ce décompte, mais comprise au registre d’économie ci-dessus.
N°36
Est une lettre du capitaine Sveifel, qui prouve que Mr le colonel de Melfort a fait payer lors de sa réception à Florence, 144 frs aux soldats pour boire, mais comme l’observe Mr Sveifel, (pas de sa poche).
N°37
Lettre du même, au même (Bernier), par laquelle il parle encore des 144 frs payés aux compagnies par l’ordre du colonel.
Il parle des dégouts qu’on a d’administrer dans le régiment de la Tour d’Auvergne, etc. etc.
Cette lettre parle de la lettre que le 2e bataillon avait faite à Aix, voir pièce 38 (bis)
N° 38
Lettre du même au major, sous la date du 22 janvier 1809, par laquelle, en lui parlant des pertes sur le change des monnaies, lui dit « à moins que vous jugiez plus convenable de les faire supporter par la masse d’économie, il faudrait les faire constater par le sous-inspecteur, etc.
N°38(bis)
Est un état des économies faites par le capitaine d’habillement, pour subvenir aux dépenses extraordinaires du régiment montants à 42970 frs 68, mais réalisées par Mr le capitaine Sveifel, ainsi qu’il l’a déclaré dans l’information, et lequel m’a remis cette pièce écrite de sa main.
Sont attachés à cet état, cinq autres pièces, que Mr Sveifel m’a également remises pour justifier l’emploi de ces 42970 frs 68.
La recette est avouée, mais la dépense n’est pas très bien prouvée.
N°39
Sont des notes explicatives sur un marché de shakos fait à Rome.
Ces notes renferment quatre pièces qui prouvent qu’il a été acheté du directeur de l’hôpital de Rome, des vieux shakos, des vieux habits, vieilles capotes, sacs de peau et autres effets, qui sont entrés au magasin d’habillement, le tout à vil prix, lesquels effets, c'est-à-dire les shakos, ont été la base d’un marché simulé qui a produit net 1602 frs de bénéfice (voir pièce 44).
N°40
Est une lettre de Mr le sous-inspecteur Bouvent, qui m’a été remise par Mr le colonel Melfort, laquelle blâme fort le rapport du 20 mai dernier.
N°41
Sont quatre lettres assez insignifiantes qui m’ont été remises par le colonel pour me prouver que Bernier et de Gerente sont deux intrigants ; deux de ces lettres sont écrites par un capitaine du 1er bataillon à Mr le colonel, la 1ère sous la date du 13 mars et l’autre sous celle du 16 juin. Par cette 1ère, ce capitaine reproche à son colonel de l’oublier dans la distribution de ses faveurs, et lui parle en général d’une manière peu convenable, et dans l’autre il dit qu’il lui adresse deux lettres de deux intrigants ; ces deux lettres sont de Gerente. Pourquoi, dit-il, ces deux intriguent ?
N°42
Sont trois lettres, deux de Mr le sous-inspecteur Privat, et une de Bernier, qui m’ont été remises par Mr le colonel Melfort, pour me prouver les torts de Bernier et de Gerente envers lui.
On remarque dans les deux lettres de Mr le sous-inspecteur, une tentative pour obtenir de Mrs Bernier et Gerente, un écrit ou rétractation des griefs compris dans les pièces qu’ils ont adressées au ministre, contre le colonel.
N°43
Un ordre du jour le 28 janvier dernier, qui prouve que Mr le colonel n’a point accueilli, comme le rapport du 20 mai le dit, les trois capitaines qui avaient divertis les deniers de leur troupe.
N°44
Est un marché simulé passé à Rome le 23 décembre dernier entre le conseil d’administration et un sieur Petrolli, capelier, pour 200 shakos, à raison de 9 frs pièce.
Ce marché a été signé par les membres du conseil comme toutes les autres opérations du conseil, avec confiance ; cet acte est l’œuvre du major et du capitaine d’habillement d’Oraison. Je n’ai jamais pu en obtenir une explication claire à cet égard.
On est autorisé à croire, que dans ce nombre de 200 shakos, on en a fait entrer des neufs, déjà payés et non livrés, pour lesquels on a fait paraitre des coûts dans la comptabilité du trimestre précédent. Mr le major dit qu’il a vu au magasin trois caisses de shakos neufs. Pour savoir la vérité, il faudrait interroger d’Oraison et son aide sur faits et articles (voir n° 38).
N° 45
Sont deux pièces, dont l’une sous la date du 18 février est un marché vrai passé entre le colonel Melfort et un Sieur Rotti, fournisseur à Rome, pour les vivres de la troupe et son bois.
L’autre est le simulacre de ce marché qui était destiné à tromper la vigilance du sous-inspecteur aux revues, par ce que le vrai marché porte des conditions, au préjudice du soldat.
N° 46
Sont trois pièces, ou notes explicatives du marché ci-dessus, une de ces pièces prouve, que le fournisseur Rotti a payé 211 frs 47 pour remises du marché, qui ont été portés au registre d’économie.
Une autre prouve que par ordre du colonel, il a été fait un décompte sur la solde du soldat, qui devait produire en bénéfice 78 frs 60 par jour, sur 3000 hommes.
N° 47
Sont des notes, et une copie de lettres du major au colonel, sous la date du 25 décembre dernier.
Ces notes portent que le colonel s’est fait rembourser, le 15 mars dernier, 50 piastres pour les frais d’un diné qu’il a donné aux officiers du 1er bataillon.
La lettre donne avis que la retenue pour les pantalons, n’est pas tolérée et pour mieux dire est abusive.
Mr le colonel a dit dans la procédure qu’il a donné des ordres contraires.
Cependant, la retenue existe toujours.
N° 48
Est une lettre du capitaine Sveifel, qui donne des instructions à Mr Laville sur les économies.
N°49
Est une lettre et un état d’économie, coupé d’un registre.
Pour découvrir la vérité de ce fait, il faudrait un procès en règle" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 9 à 15, pages 28 et suivantes).
"Fait qui peuvent être reprochés aux cinq officiers du régiment de la Tour d’Auvergne, compris dans la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre, sous la date du 3 octobre dernier.
MM. de Melfort, Zimmer, de Gerente, Bernier et Hermand.
Le premier, Mr le colonel : 1° Pour avoir abandonné le dépôt de son régiment dans le plus déplorable état, étant à Rome vers la fin de l’année dernière.
2° Pour avoir ordonné une retenue sur la solde, dont il n’a point donné l’explication dans l’information.
3° Pour avoir toléré ou ordonné une masse noire dite économique.
4° Pour avoir laissé gaspiller une économie de 45000 francs faite sur des marchés d’habillement faits à Naples.
5° Pour n’avoir pas puni le major qui a quitté son poste de Chieti sans ordre, et pour n’en avoir pas rendu compte.
6° Pour n’avoir pas mis Bernier et d’Oraison en présence du major, quand ils lui ont dénoncé ses bénéfices.
7° Pour n’avoir pas fait disparaitre le marché simulé relatif aux 200 shakos ; compter au magasin ces shakos pour ce qu’ils avaient coûté ; supporté les deux écus donnés pour boire au chapelier qui a prêté son nom à celui qui les avait donnés et enfin, pour n’avoir pas empêché que 1602 francs, bénéfice illégitime que ces shakos ont procuré fussent portés à la masse d’économie.
8° Pour avoir passé un marché de vivres le 12 février dernier avec un Pierre Rotti, fournisseur à Rome, portant une retenue de 50 écus romains par mois et par chaque mille rations et pour avoir ordonné qu’on fit un simulacre de ce marché à l’effet de tromper la surveillance de l’inspecteur aux revues.
9° Pour s’être fait rembourser 50 piastres par la masse d’économie, pour les frais d’un diné qu’il a donné chez lui aux officiers du 1er bataillon.
10° Pour avoir fait donner aux six compagnies qui étaient à Florence, à la tête desquelles il s’est fait reconnaître, 144 francs qui ont été supportés par la masse d’économie.
11° Pour n’avoir pas fait tenir le registre des délibérations du conseil au courant.
12° Pour avoir, comme président du conseil, demander à dessein au sous-lieutenant Bernier, le registre de caisse quand il savait qu’il était entre les mains du capitaine Zveifel.
13° Pour n’avoir pas maintenu la caisse aux trois clefs, comme les règlements le prescrivent.
14° Pour avoir compromis sa dignité, en provoquant son subalterne en lui demandant sa démission.
15° Pour avoir par l’impétuosité de son caractère, provoqué une scène scandaleuse qu’il aurait pu empêcher par la prudence.
16° Pour avoir signé des délibérations auxquelles il n’a point pris part.
Pour avoir signé quatre sur une feuille volante, lesquelles sont en blanc, dont deux sont relatives à des marchés d’habillement et d’équipement.
Et enfin pour avoir également signé des marchés en blanc qui ont été passés à Naples où est le conseil d’administration.
17° Pour avoir mis aux arrêts de rigueur et en prison Bernier et de Gerente sur une déclaration que les pièces prouvent être une convention entre lui et le major.
Pièces 5,6, 7, 8, 9, 10, 13 et 17.
Le second Mr le major :
1° Pour avoir arbitrairement fixé les prix des effets de linge et chaussure pour l’an 1810.
2° Pour avoir quitté le commandement du 1er bataillon, qui était dans les Abruzzes, sans ordres.
3° Pour avoir fait des marchés de vivres et de bois au préjudice du soldat, avec un sieur Rotti fournisseur à Rome.
4° Pour avoir ordonné un marché de 200 shakos, marché simulé dont ni lui, ni le capitaine d’habillement n’ont pu donner le détail.
5° Pour avoir pris de diverses manières 1200 francs environ sur la masse d’économie.
Le troisième le sous-lieutenant Bernier
Pour avoir porté un démenti à son chef (au major) devant 15 ou 20 officiers.
Le quatrième le lieutenant de Gerente
Cet officier ami de Bernier, n’a pris part à tout ce que ce dernier a écrit, que parce qu’il a été puni avec lui, d’après la déclaration du major qu’il avait participé au rapport du 20 mai.
Le cinquième et dernier, le quartier-maître Hermand.
Qui est compris dans le rapport du 20 mai, comme ayant participé au gaspillage des 45000 francs, a avoué que Mr Sveifel lui a compté 300 ducats à titre de gratification, qu’il est prêt à restituer.
Qu’il a reçu les appointements de capitaine de 2e classe, mais il a montré une confirmation provisoire de ce grade sur la nomination de Mr le colonel de Latour d’Auvergne ; cet officier m’a paru en règle à cet égard.
Il est également vrai qu’il a prêté de l’argent au colonel.
Les conclusions qu’on peut prendre dans cette affaire sont que Mr le colonel de Melfort s’est compromis envers ses inférieurs en les approchant trop de lui, et en leur faisant des confidences, desquelles ils se sont servis pour lui faire la loi, autant pour redescendre à la distance qui leur était nécessaire, que pour exiger de lui les promesses qu’il leur avait faites. S’étant ennuyé de cette tyrannie subalterne, il a cru pouvoir la faire cesser en employant des moyens extrêmes ; il s’est trompé.
Maintenant je dois donner le détail des raisons qui ont fait comprendre Mr le capitaine Zveifel dans cette affaire.
M. Le capitaine Zveifel a été cité par le rapport du 20 mai, comme ayant reçu une partie des 45000 francs provenant des économies faites sur des marchés d’habillement.
Il m’a remis un bordereau écrit de sa main et reconnu par lui dans le procès-verbal, portant une recette de 42970 francs 68 centimes et une dépense de 42966 francs.
M. Le capitaine a déclaré au procès-verbal avoir réalisé ladite somme de 42970 francs 68 centimes sur des marchés d’habillements pour être mis en économie.
J’ai demandé à M. Zveifel s’il était possesseurs de cette somme pour le compte du régiment, il m’a montré qu’elle était dépensée moins 4 francs.
Je lui ai demandé les pièces qui avaient autorisé la dépense de cette somme, il m’a remis cinq feuilles volantes sans date, sans signatures et sans la moindre apparence valable.
De cet instant de mon information, j’ai jugé que M. Zveifel s’obstinait à vouloir taire une explication que lui seul pouvait faire.
J’ai rendu compte à M. le général comte Grenier de cette circonstance et j’ai demandé à ce que M. le capitaine Zveifel fut mis aux arrêts de rigueur jusqu’à ce qu’il lui plût de s’expliquer ; ce capitaine
a été mis au fort de l’œuf ou j’ai été le questionner.
Il m’a dit que sur les 42970 francs 68 centimes, 18715 francs 65 c avaient été par délibération du conseil, du 26 septembre 1809, mis à sa disposition pour couvrir des rejets de l’inspection. J’ai pris copie de cette délibération au procès-verbal, et j’ai reconnu qu’elle ne dit pas un mot de ce que M. Zveifel avance.
Je l’ai questionné à cet égard, et il m’a répondu qu’il a pu se tromper sur le sens de cette délibération, mais que pour certains c’est d’après elle qu’il a porté en recettes les 18715 francs.
M. Le capitaine Zveifel a réalisé une économie sur des marchés en tous genres montant à 42970 francs 68 centimes. Cette recette est avouée par lui et prouvée par l’information.
Les pièces qu’il produit pour justifier sa dépense sont-elles valables ?
Il est bon d’observer que depuis quatre années M. Zveifel est chargé de toutes les affaires du régiment, ainsi qu’il est détaillé par l’analyse, on peut voir par le procès-verbal, que M. Bergeret, membre du conseil d’administration dit, « que les marchés en blanc sous la date des 22 et 24 mars passés entre le conseil et les sieurs Scotto et Cattaldo, marchand de Naples, ont été signés à Sainte-Marie de Capoue pour être envoyés à Naples à M. Zveifel qui avait réglé ces marchés ».
M. Zveifel a nié ce fait au procès-verbal, il a également nié avoir eu connaissance du marché de Turin et enfin il a été impossible de le faire expliquer.
Les derniers marchés ont été simulés, on doit le supposer d’après la séance couchée au procès-verbal, pendant laquelle ni le colonel, ni le Major, ni le capitaine d’habillement, ni M. Zveifel, agent général du corps et ni les quartiers-maitres n’ont pu me répondre et encore moins me représenter les marchés faits doubles, signés de Scotto et Cattaldo, quand il est certain que ces marchés sont consommés.
La conclusion que l’on peut prendre à l’égard de M. Zveifel, est que si la dépense des 421970 francs 68 c eut été légitime, malgré que la recette de l’était pas, il aurait pu l’avouer, et que le silence gardé dans la séance précitée est une preuve incontestable que les marchés des 22 et 24 mars ont servi à donner une économie, peut-être plus forte que la première, mais de laquelle on n’a pu trouver des preuves matérielles ni avoir le registre" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 16 page 42).
Fig. 25 A gauche, Sapeur, 1810, d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 210 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer); à droite, Sapeur d'après P. Bunde, 1807-1809 |
Le 20 décembre 1810, le Général Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "En adressant à Votre Excellence avec ma lettre du 18 de ce mois les pièces relatives aux discussions qui ont eu lieu dans le régiment de la tour-d’auvergne, j’ai eu l’honneur de lui annoncer que je lui enverrai par le premier courrier le rapport fait par le sous inspecteur aux revue Guillien sur la situation administrative de ce régiment. Votre Excellence le trouvera ci-joint. J’ai ajouté en marge des notes sur quelques paragraphes de ce rapport qui m’ont particulièrement frappé et qui semblent liés aux différents détails obtenus par l’interrogatoire sur les abus existant dans la direction de ce régiment.
Comme j’ai eu l’honneur d’en rendre compte à Votre Excellence, j’ai, conformément à ses ordres, adressée à M. l’inspecteur aux revues de l’armée, le procès-verbal des déclarations qui ont été faites avec copie de toutes les pièces qui ont rapport à la comptabilité et qui peuvent l’éclairer sur les abus qui paraissent exister dans le régiment ; par ma lettres subséquente du 18, je fixe toute son attention sur les marchés simulés (bases de toutes les économies), sur les retenues exercées, et enfin sur leur emploi ; je lui enjoint d’envoyer de suite près de ce régiment un sous inspecteur aux revues qui ne devra le quitter que lorsque la gestion sera établie d’une manière régulière et afin que ce sous inspecteur soit constamment appuyé de l’autorité militaire, j’ai donné l’ordre au général Jalras de suivre toutes les opérations qui auront lieu, d’interposer son autorité toutes les fois qu’il sera nécessaire, et enfin de me rendre compte exactement des progrès d’amélioration qui résulteront des opérations de l’inspecteur.
Votre Excellence trouvera ci-joint encore copie de ma lettre à l’inspecteur aux revues plus des instructions que je donne sur le même objet au général Jalras.
J’ai l’honneur de mettre aussi sous les yeux de Votre Excellence une lettre que je viens de recevoir de l’hôpital de San Lorenzo della Padula de la part d’un nommé Dégudy, soldat au régiment de la Tour d’Auvergne. Elle n’a pas pour objet de faire connaître les plaintes de cet individu contre le colonel de Melfort parce qu’elles peuvent être supposées ou dictées par l’animosité, mais bien pour prendre les ordres de Votre Excellence sur cet individu qui avoue avoir été au service d’Espagne près de la Romana, fait prisonnier et ensuite déserté du dépôt des prisonniers ; en attendant qu’elle daigne me faire connaître ce qui aura été décidé à son égard, je vais donner les ordres nécessaires pour le faire arrêter et mettre en haut lieu de sûreté.
Ps. A l’instant où le régiment de la Tour d’Auvergne a reçu l’ordre de se rendre à Lagonegro, M. le colonel de Melfort s’en dit malade et a produit des certificats des officiers de santé ; comme le général Jalras et un sous inspecteur aux revues se rendent dans ce dernier endroit avec les instructions jointes à ma présente lettre pour y vérifier la comptabilité du régiment, j’ai renouvelé l’ordre à M. de Melfort de s’y rendre aussi à l’effet de pouvoir répondre aux question qui doivent lui être faites" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 19).
Le 6 janvier 1811, le Général Comte de Lobau Mouton, Aide de camp de l’Empereur, écrit, depuis Paris au Général de Division Comte Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’armée française dans le Royaume de Naples : "J’ai reçu, mon général, la note qui était jointe à votre lettre du 13 décembre dernier. Je vous remercie infiniment de la preuve d’obligeance que vous avez la bonté de me donner. Il est vrai, mon général, que je prends intérêt à M. le major Zimmer ; cet officier est de mon pays : ses services sont honorables ; il a reçu plusieurs blessures et je l’ai constamment cru un officier distingué ; sa conduite avait jusqu’ici justifié mon opinion, et il a fallu qu’il entra dans le corps où il sert aujourd’hui pour altérer sa réputation, et faire chanceler la bienveillance que je lui avais vouée depuis de longues années. En somme, le régiment dont il fait partie semble, sous les rapports administratifs, une espèce de pétaudière où beaucoup trop de gens sont répréhensibles. Il a fallu pour continuer à opérer d’après les bases établies, que ce malheureux major donnât en arrivant dans les pièges qui lui étaient présentés afin d’augmenter le nombre des coupables, et se trouver dans l’impossibilité de les signaler ainsi qu’il aurait dû le faire ; mais aujourd’hui sa probité a reçu une atteinte ; il me devient très difficile de me déclarer ostensiblement son défenseur, quoi que je le suppose toujours beaucoup plus faibles que vicieux. Au surplus Son Excellence le Ministre de la guerre qui a provoqué cette espèce de procédure la terminera comme il le croira opportun et si, en résultat, le major précité, éprouvait une forte lésion je ne pourrais en être affligé. Il est toujours vrai qu’il est malheureux de prendre part aux affaires d’une administration aussi mal dirigée.
S’il arrivait, mon général, que je vous fusse bon à quelque chose dans ma position je vous prie de disposer de moi, et d’agréer les sentiments distingués que j’ai l’honneur de vous présenter" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 34 page 80).
Le 17 janvier 1811, le Général Grenier écrit au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "J’ai l’honneur d’adresser à Votre Excellence copie conforme d’un règlement de travail fait par M. le sous-inspecteur Guillien chargé de la vérification de la comptabilité du régiment de la Tour d’Auvergne, pour servir à cette même vérification ; il m’a paru très convenable. M. l’inspecteur Ferrand a également adressé au bureau central de l’inspection copie de ce même règlement" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 6 page 22).
Le 1er mars 1811, le Major Zimmer écrit, depuis Lagonegro, au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "Monseigneur, depuis neuf mois abusé par M. de Melfort, colonel du régiment de Latour d'Auvergne, ma conduite dans l'affaire qui a causé ma suspension et mes arrêts, est une énigme que la connaissance des intrigues dont j'ai été le jouet, peut seule faire comprendre.
La séduction employée par M. de Melfort pour me faire rétracter mon rapport du 20 mai, que je lui fis connaître par franchise, m'a trop facilement persuadé. Ses vives instances, ses promesses d'étouffer au principe une affaire dont il redoutait les suites, le tableau du mal qu'elle pouvait produire, sa parole d'honneur de ne faire aucune victime m'ammenèrent aveuglément à tout ce qu'il désirait.
Mais je ne tardais pas à me repentir de ma condescendance, lorsque je sûs que le colonel excitait contre moi des officiers et me dénonçait lui-même à Votre Excellence, en même temps qu'il cherchait à me perdrepar des calomnies dans l'opinion des autorités de l'armée. Les moyens qu'il employait étaient d'autant plus dangereux , qu'il les masquait par des dehors de bonne foi; mais retenu par ma première faute (la rétractation de mon rapport) et trompé par l'assurance que le colonel me donnait, que par ses soins, rien ne parviendrait à Votre Ecvellence, je tombai de piège en piège en suivant les avis mal intentionnés du colonel. Je ne rougis point de l'avouer à Votre Excellence, parce que le désir du bien a été mon guide. J'ai blâmé cependant M. de Melfort des mesures de rigueur et des abûs d'autorité qu'il employait contre le lieutenant Gérante et le sous-lieutenant Besnier. Ses vues, me disait-il, étaient d'empêcher qu'ils pussent par des écrits, donner de la substance à cette affaire et en hâter la fin par leur démission qu'il voulait obtenir.
L'ordre que m'avait donné Votre Excellence de me rendre à Strasbourg, me fit penser qu'elle avait jugé de cette affaire en ce qui me concerne. Le contre ordre que je reçûs à Lyon, ne me donna même aucune inquiétude, attendu que mon retour pouvait avoir un autre but. Le colonel en me faisant part des motifs qui avaient engagé Votre Excellence à nous suspendre de nos fonctions, me réitéra ses instance d'agir de concert pour nous justifier, que lui même avait demandé l'information qui devait avoir lieu, et que la prévention toujours favorable à deux chefs amis, assurait la perte de deux jeunes têtes qui osaient lutter avec eux et contre lesquels il avait excité beaucoup d'officiers intéressés à soutenir leurs chefs.
Mes réponses dans le cours de l'information ont été faites de manière à ne rien dire contre le colonel, lequel dictait également celles des autres officiers désignés pour appuyer sa cause; mais je me suis apperçu à la fin que le colonel avait jeté ses torts sur moi, autant qu'il lui avait été possible, dans l'espoir de se tirer seul hors de tout embarras. Enfin convaincu de sa perfidie, j'ai remis au capitaine chargé de l'information, un mémoire justificatif de ma conduite.
Si dans cette malheureuse affaire, l'on peut me reprocher quelques totrs réels, ils ne sont que la conséquence de ceux de mon colonel qui m'avait préché le système d'économie, en m'engageant à marcher sur les traces de mon prédécesseur, et en m'avouant à notre prmière entrevue, qu'il avait déjà disposé d'une somme de cinq mille francs, ajoutant en outre qu'un colonel ne pouvait briller sans les ressources d'économies, et qu'elles étaient nécessaires pour suppléer aux dépenses imprévues que le gouvernement n'alloue pas.
Je n'ai point fait comme M. de Melfort qui a cherché à paraître innoncent en faisant tomber ses fautes sur d'autres. J'ai été la dupe de ma franchise et la réputation dont me font jouir 20 années de sercice si bien récompensés par les honneurs dont S. M. l'Empereur m'a comblé, doivent trop assurer Votre Excellence que les torts qu'on m'impute méchamment sont supposés et controuvés et qu'ils doivent être attribués au colonel sous les ordres duquel il n'a été fait aucunes économies au régiment.
Votre Excellence jugera aussi du degré de confiance qu'elle doit avoir aux écrits ou déclarations fabriquées de certains officiers qui ont eu la faiblesse de se prêter aux volontés du colonel, dont les uns craintifs et les autres guidés par l'espoir d'avancement, se sont laissés diriger à son gré.
D'après la vérification que M. Guillien sous-inspecteur aux revues vient de faire des opérations administratives ensuite de l'information que Votre Excellence a ordonnée, j'ai lieu d'espérer que cette affaire malheureuse recevra bientôt une décision définitve, et qu'elle daignera m'accorder la faveur que déjà je lui ai demandée, de passer dans un autre corps, lui observant en outre que la lettre de M. le comte Dumas en date du 15 janvier qui prive depuis le 1er novembre d'appointement et d'aucune indemnité les officiers suspendus, me met dans l'impossibilité d'exister dans un pays où je n'ai ni connaissances, ni ressources" (SHD - GR 2YE 4193).
Le 4 mars 1811, le Colonel de Melfort écrit au Général Grenier : "Persuadé que d’après les éclaircissements qui ont dû vous parvenir soit par M. le sous-inspecteur aux revues Guillien, soit par M. le général Saban, tout est de nature à me rendre votre estime, ayant tout lieu de me flatter, d’après les nouvelles que je reçois de Paris, que mon sort ne tardera point à être décidé d’une manière favorable, je vous prie de vouloir bien me permettre de me rendre à Naples pour soigner ma santé jusqu’à cette décision et y régler quelques affaires d’intérêt qui sont pour moi de toute urgence dans les circonstances où je me trouve.
J’ai l’honneur d’être avec respect" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 35 page 82).
Le 16 mars 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis le Ministère de la Guerre, Bureau de la police militaire à Paris, au Général Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Général, j’ai reçu avec la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, la copie de l’enquête et les différentes pièces relatives aux désordres qui ont eu lieu dans l’administration du régiment de la Tour d’Auvergne et aux dissensions qui en ont été la suite, entre MM. de Melfort, colonel, Zimmer, Major, Gerente, Bernier et Hermann, lieutenant, sous-lieutenant et quartier-maître.
Je vous remercie de cet envoi et vous prie de presser le travail de l’inspecteur aux revues, que vous avez chargé de la vérification de la comptabilité de ce régiment, et de m’en adresser le résultat, afin de me mettre à portée de prononcer sur le parti ultérieur qu’il conviendra de prendre à l’égard de ces officiers.
Quant aux 1200 francs que M. Zimmer est accusé d’avoir pris dans la caisse d’économie pour couvrir des dépenses particulières telles qu’un collier donné à Mme de Melfort etc., je dois vous faire remarquer qu’il n’est pas à ma connaissance que M. de Melfort soit marié, si ce n’est avec lady Mackenzie, avec qui il est brouillé ou divorcé, et qui a dû retourner en Ecosse sa patrie.
D’un autre côté il m’est revenu que le désordre de la comptabilité de ce régiment n’a été réparé que par un travail forcé fait par M. de la Jumelière, pour sauver M. de Melfort de la crise où il se trouvait. Ce travail pouvant n’être qu’un tissu d’erreurs, il sera nécessaire qu’il soit examiné avec soin. Je vous prie de donner des ordres à ce sujet.
Recevez, général, l’assurance de ma parfaite considération.
Note dans la marge :
On le prie de presser la vérification et la comptabilité du régiment de la Tour d’Auvergne et de faire examiner avec soin le travail qui a été fait pour réparer le désordre de cette comptabilité.
Pour vous seul" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 36 page 84).
Le 31 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai en son temps adressé à V. E. toutes les pièces de l’information qu’elle m’a chargé de faire prendre, sur MM. Melfort, Zimmer, Hermann, Gerente, Bernier et Zweiffel, du régiment de La Tour d’Auvergne ; je lui ai également adressé les procès-verbaux et les rapports du sous-inspecteur aux revues Guillien, sur la comptabilité de ce régiment et ai prié V. E. de prononcer sur le sort de ces officiers ; néanmoins, cette affaire n’est pas encore terminée ; ces officiers sont malheureux au-delà de toute expression, réduits depuis près d’un an au tiers de leur solde ; ils attendent une décision ; daignez, monseigneur, la donner, toute incertitude nuit même à la discipline du corps, pars les partis que les uns et les autres ont su y maintenir en leur faveur" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 171 page 340).
Début 1812, le Colonel Melfort et le Major Zimmer sont accusés de fraude.
Le 17 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit, depuis le Quartier général à Sessa, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J'ai reçu la lettre de V. E. en date du 27 décembre dernier concernant M. le colonel de Melfort et autres officiers du 1er régiment étranger. J'ai l'honneur de l'informer que j'ai donné des ordres pour l'exécution des dispositions qu'elle contient.
MM. de Melfort, colonel, et Zimmer, Major, sont à Naples où ils garderont les arrêts, et MM. Zweisel (sic), capitaine, et Herman, quartier-maître sont au régiment, où ils subiront leur punition. MM. Gerente et Bernier ont été réintégrés dans leurs fonctions, le 15 du courant" (lettre originale conservée dans le dossier du Major Zimmer, SHD - GR 2YE 4193).
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... On dit que le colonel du 1er régiment étranger est bien mauvais" (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29984).
Le 26 février 1812, à Paris, l'Empereur est informé que : "On constate un déficit dans la caisse du régiment de La Tour d'Auvergne"; ce dernier répond :"Le colonel Melfort sera suspendu de ses fonctions. il sera mandé à Paris pour rendre compte de sa conduite et il sera nommé un autre colonel en remplacement" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1879).
Un extrait du procès verbal de la séance du Conseil des Ministres du 26 février (P&T, V, 6840) présente effectivement à l’Empereur un déficit de 66404 fr. 05 existant dans la caisse du Régiment. Comme on le voit, la sanction est immédiate. Melfort est suspendu de ses fonctions et doit être convoqué à Paris pour rendre compte de sa conduite.
Le 27 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel de Melfort, à Naples : "Monsieur le colonel, S. E. le Ministre de la Guerre m’a chargé de vous faire parvenir la lettre ci-incluse : les dispositions qu’elle renferme vous prescrivant de vous rendre à Paris, je vous prie de m’informer de l’époque de votre départ en m’en accusant réception" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 208).
Le même 27 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Maréchal Pérignon, Gouverneur à Naples : "... Je joins encore à la présente une dépêche pour M. le colonel de Melfort ; ignorant son logement, je crains qu’elle ne lui parvienne pas par la poste, et je pense que son adresse est connue à l’état-major du gouvernement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 208).
Le 4 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Conformément au désir de votre lettre, j’écris au colonel de Melfort et lui en envoie copie. J’ai l’honneur de vous prévenir que cet officier est suspendu de ses fonctions de colonel du 1er régiment étranger, et qu’il a ordre de se rendre à Paris pour justifier de sa conduite. Je ne pense que la retenue que l’on vous a proposé d’exercer sur ses appointements puisse avoir lieu parce qu’il restait au régiment, et que probablement ses appointements lui sont payés d’avance ; je l’engage à terminer pour les effets d’ameublement que l’on réclame de lui et s’il ne le fait pas, j’en instruirai, si vous le désirez, S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire" P(apiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 99 page 212).
Le même 4 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel de Melfort, à Naples : "Je vous renvoie, monsieur le colonel, copie d’une lettre que je viens de recevoir de S. E. le Ministre de la Guerre du Royaume, relativement à différents effets d’ameublement qui vous ont été remis contre votre bon, et que vous avez refusé de rendre. Je vous prie de voir le Ministre pour cette affaire et de la terminer. Il m’est désagréable d’avoir à m’occuper de pareilles réclamations" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 99 page 212).
Le 8 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai transmis à M. le colonel de Melfort la lettre que V. E. m’a adressée pour lui (Bureau de la police militaire) et l’ai engagé à se conformer aux dispositions qu’elle prescrit. Il m’en a accusé la réception et m’a annoncé qu’il se mettrait incessamment en route pour Paris" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 228 page 476).
Le 8 mai (1812 ?), le Ministre de la Guerre est prié d'acoorder un congé à M. de Gerente, Lieutenant au 1er Etranger : "Je prends la liberté d'adresser à Votre Excellence la demande d'un congé pour M. Olivier de Gerente, lieutenant dans le 1er régiment étranger en garnison à Naples.
L'intérêt que je porte à M. de Gerente et à sa famille me ferait voir avec plaisir que Votre Excellence voulut bien accorder à cet officier la faveur qu'il demande" (Pas de signature visible - SHD 2YE 1724).
Le 15 juin 1812, le Rapport suivant est fait au Ministre de la Guerre : "1er Régiment Etranger, Corps d'Observation de l'Italie méridionale.
M. le Baron Pelet de la Lozère, administrateur des fôrets de la couronne qui parait prendre neucoup d'intérêt à la famille de M. Gerente, lieutenant au 1er régiment étranger, transmet une attestation de M. Tenasse, notaire à Avignon, qui fait connaître qu'à raison d'un mariage que le frère ainé de la famille Gerente doit faire incessamment,la présence de l'officier ci-dessus dénommé est nécessaie pour terminer les arrangements que M. Gerente père veut prendre avec ses enfants. On a l'honneur de prier Son Excellence de vouloir bien faire connaitre si son intention est d'accorder à M. Gerente un congé qu'on propose de fixer à trois mois sans solde à cause de l'éloignement du 1er régiment Etranger.
On demander les ordres de Monseigneur". En bas de ce rapport, il est noté : "M. Gerente est un des deux officiers qui furent mis aux arrêts pour avoir été impliqués dans la dissension du colonel Melfort et du major Zimmer". Et dans la marge : "Après s'être assuré auprès de M. de Melfort que la présence de M. Gerente n'est pas indispensable au corps, ce congé pourra être accordé" et en dessous : "A expédier promptement en répondant à M. le Baron Pelet" (SHD 2YE 1724).
Le 24 juin 1812, Mme Zimmer, épouse du Major Zimmer, écrit, depuis Paris, au Général (Grenier ? Clarke ?) : "Général, permettez-moi de fixer un instant votre attention sur l'interminable affaire dans laquelle mon mari se trouve froissé depuis 2 ans : dans la crainte de vous importuner trop souvent, je me suis adressée aux chefs des bureaux qui pouvaient en connaitre, et j'en ai recueilli les différents renseignements qye je vais avoir l'honneur de remettre sous vos yeux.
Le 26 avril 1812, l'Empereur a suspendu le colonel Melfort et a ordonné qu'il se rendrait à Paris pour justifier de l'emploi des fonds provenant de la masse d'économie, mais il n'a été fait aucune mantion du major.
Le 2 mars dernier, S. M. a rendu un décret par lequel le colonel et le major sont tenus de verser à la caisse d'amortissement les dépenses illégales qu'ils ont souscrites ; copie de ce décret a été envoyée le 31 mars au sous inspecteur Julien pour faire cet état de répatition.
S. E. dans la dernière audience qu'il m'a accordée, m'a fait l'honneur de me dire que cette affaire était entre les mains de M. le Comte de Cessac qui était chargé d'en faire le rapport à l'Empereur. Aujourd'hui, le comte (?) pense que le décret du 2 mars a terminé toutes difficultés, sur la compatbilité et que rien ne s'oppose à ce que l'on s'occupe du personnel; puisque la peine est prononcée et qu'elle consiste à payer, les arrêts doivent être levés et mon mari doit être rendu à ses fonctions. Le même esprit de justice qui a cru bon devoir le faire mettre si rigoureusement aux arrêts devrait s'empresser de faire cesser sa triste position d'autant plus que M. de Melfort jouit de toute sa liberté quoiqu'il soit le moteur des désordres qui ont eu lieu et que le petit nombre d'opérations auxquelles mon mari a consenti ne soient qu'une suite de l'ordre qu'il a trouvé établi en arrivant au corps.
S. E. n'a pas permis que mon mari vint à Paris pour se justifier; cependant, général, j'aurai l'honneur de lui représenter que si mon mari a subi le même sort que le colonel, s'il doit payer solidairement avec lui, on doit lui accorder les mêmes avantages; en considérant mon mari comme coupable, on ne pouvait refuser de l'entendre, et depuis 3 mois que son sort est décidé, on aurait du donner connaissance du décret au bureau de la police pour le rendre à son régiment ou l'employer activement à l'armée d'Allemagne pour laquelle il a déjà fait plusieurs demandes; 3 mois de retard pour voir la fin de ses malheurs paraissent 3 siècles à celui qui souffre.
Par ce même décret, on pourrait aussi faire au bureau de la solde le rappel du 2/3 de ses appointements qui lui sont retenus depuis 2 ans pour être versés dans la caisse d'amortissment d'après ce qu'aura statué le travail de M. Julie,; ou lui être remis si M. de Melfort parvient, comme il l'assure, à se justifier. S'il prouve qu'il ne doit rien payer, combien mon mari ne doit il pas être libéré puisqu'il n'a agi que par les ordres du colonel.
Je vous prie, général, au nom du plaisir que vous trouvez à obliger, de m'apprendre ce qui me reste à faire pour terminer cette malheureuse affaire qui me retienr à Paris depuis 9 mois" (SHD - GR 2YE 4193).
Le 29 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "L’ordre de S. E. le Ministre de la Guerre, en date du 27 septembre 1811, qui veut que MM. le colonel Melfort et le major Zimmer, du 1er régiment étranger, gardent les arrêts dans les places où ils se trouvent, les autorisait nécessairement de rester à Naples où ils étaient lors de la réception de cet ordre et l’indemnité de logement doit leur être payée, depuis cette époque, s’ils justifiaient n’avoir pas été logés dans des bâtiments militaires ; étant antérieurement suspendus de leurs fonctions, j’ignore si alors ils étaient tenus au logement, parce qu’à la rigueur, ces messieurs devaient suivre l’état-major du régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 244).
Le 1er juillet 1812, le Colonel du 1er Régiment Etranger (Danlion) écrit au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "Les parents de M. Gerente, lieutenant au régiment dont le commandement m'est confié, m'ont adressé une demande et un certificat, constatant le besoin qu'il aurait d'un congé de trois mois pour aller à Avignon où des affaire de famille l'appellent.
Je prie V. E. de lui accorder l'autorisation" (SHD 2YE 1724).
Le 27 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Gysin, à Naples : "J’ai demandé à M. le colonel du 1er régiment étranger des renseignements sur votre créance ; il m’a assuré qu’il en avait déjà payé 6000 frs en ce moment, et que le restant de la somme vous serait acquitté dans le courant du mois prochain" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 265).
- Fin 1810-1811, au plan militaire
Le 15 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet de la création d'un Régiment d'Illyrie, qu'il ne veut pas qu'il soit : "... composé d'aventuriers, comme ceux d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17136 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4362 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4822 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25250 - Notes. La date est celle inscrite sur la minute (Archives nationales, AF IV 887, novembre 1810, n° 144) puisque la copie d'expédition (S.H.O., Guerre, 17 C 323) n'en comporte pas).
Le 27 décembre 1810, on informe l'Empereur que "Le roi de Naples acceptera volontiers les déserteurs étrangers qui lui seront envoyés d'Italie ; mais il aurait préféré le 1er régiment suisse et ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne.
Ses motifs pour cette préférence ne paraissent pas suffisants pour faire révoquer la décision qui conserve ces régiments au service de France ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Le même 27 décembre 1810, "Sa Majesté est priée de faire connaître ses intentions à l'égard de 97 hommes de l'infanterie et de l'artillerie de l'ex-garde hollandaise qui sont nés Allemands et qui ne sont dans aucun des cas prévus par le décret du 30 octobre 1810"; l'Empereur répond : "... 3 de la Poméranie suédoise, 2 de la Suède, 70 de la Confédération du Rhin à envoyer dans le régiment de la Tour d'Auvergne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Copie du classement corrigé par S. E. le Ministre (pas de date en dehors de 1810) :
Etat-major du Régiment |
||||||||
Numéro |
Noms |
Grade |
Date des Décrets de S. M. |
|||||
/ / 1 2 3 1 2 3 4 / 1 2 / |
De Melfort Zimmer Banyuls D'Averton Thilorier Bonhotte Komierowsky Vinzelles Malcomes Laurent Jaeger Gilles Garborini |
Colonel Major Chef de Bataillon Id Id Capitaines adjudants-majors Id Id Id Chirurgien-major Aide major Id Chirurgien sous aide major |
10 février 1809 9 janvier 1809 4 juillet 1809 / 18 février 1810 18 février 1808 18 février 1808 6 août 1809 5 décembre 1809 11 Brumaire an 14 14 Brumaire an 14 14 Brumaire an 14 / |
|||||
Capitaines |
Lieutenants |
Sous-lieutenants |
||||||
Numéro |
Noms |
Date des Décrets de S. M. |
Numéro |
Noms |
Date des Décrets de S. M. |
Numéro |
Noms |
Date des Décrets de S. M. |
1 |
Hautz Bergeret Desrosières Dettlingen Salomon Zornholz Morlet D'Aspect Lyon Champenoy Dellamarre Ducolombier La Chevallerie Berthelot Bonin Brisollier Debonde D'Oraison Zweifel Dallerit Casenave Dupuith Orich Duschaftans La Jumelière Gallemant Pitt-Aubert Girard Gombert Sainte-Colombe Barerra Schmelzer Saint-Cyr |
16 Frimaire an 14 id id 9 mars 1806 9 mars 1806 Id 31 mars 1806 Id 19 avril 1806 Id Id 12 mai 1806 18 janvier 1808 18 février 1808 Id Id 27 juillet 1808 21 novembre 1808 27 mars 1809 Id 6 août 1809 Id Id 17 août 1809 Id Id Id 28 décembre 1809 Id 8 janvier 1810 20 janvier 1810 4 mars 1810 Id |
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 |
Desestangs Lagger Eyrisch Hamberger Gonnet Cherrière La Brosse Gerente Galiffe Cottin Duhasmel Decker Lequeu Descombes Freand (?) Valla Gerardot Mauduit Magalon Weiss Stoup Hautz Mongelas Maine Praileur Lebrun Lagarenne Cheverry |
31 mars 1808 19 avril 1808 18 février 1808 Id 1er avril 1808 Id 27 juillet 1808 Id Id 27 mars 1809 Id 6 août 1809 Id Id Id 17 août 1809 Id Id 20 septembre 1809 29 septembre 1809 6 octobre 1809 28 décembre 1809 Id 8 janvier 1810 Id Id Id 27 mars 1810 |
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 |
Bergeret Baillivy Bernier Francheteau Greder Despagnes Villemejeanne Castelnau Schweighardt Lallemand Saint-Pons Ponthier La Cornilière Beaudinot Berga Degrand (?) Rockreuse (?) Monbront Piedoyds De Ville Schadler Sturm Ruiz Deblois Roebal Bonn Gaston Banuyls Bougel |
18 février 1808 Id 1er avril 1808 Id 27 juillet 1808 Id Id Id 27 mars 1809 Id Id Id 6 août 1809 Id Id 17 août 1809 Id Id Id Id 6 octobre 1809 Id 8 novembre 1809 9 novembre 1809 28 décembre 1809 8 janvier 1810 6 mars 1810 11 mai 1810 |
"M. le Capitaine Dellamarra nommé primitivement au régiment par décret du 19 avril 1806, n'ayant pas rejoins, il fut pourvu à son remplacement le 1er avril 1808. Nommé de nouveau par décret du 27 mars 1809, il n'a rejoint le corps que le 16 avril, même année, la 4e compagnie du 3e bataillon détaché en Toscane, où il fut reconnu le 9 mai, ainsi qu'il résulte du contrôle de la dite compagnie de la revue. Ce n'est donc qu'en date de cette 5e nomination qu'il paraitrait devoir prendre rang parmi les officiers de son grade. Il existe depuis l'envoi du classement une réclamation de M. le capitaine Zornholz d'être placé avant les capitaines Dettlingen et Salomon, mais elle me parait devoir être placée sous les yeux de V. E. Le procés-verbal de formation du capitaine (27 Brumaire an 14 ou 18 novembre 1805) constate bien l'existence et la présence au corps de MM. Dettlingen et Salomon et ne parle pas de M. Zornholz. Il est vrai dudit, cependant, que cet officier se trouvait à Weissembourg le jour de la formation et figure le motif pour lequel il n'a pas été compris dans le procès-verbal dressé par le sous-inspecteur aux revues Mathis.
Pour copie conforme ...
De Melfort"
"Mutations
MM. Trobriand, chef de bataillon, nommé aide de camp et remplacé.
De Besemeaux a repris le commandement des chasseurs de montagne du département de l'Ariège.
Deverton id nommé le 28 octobre 1809 a rejoint le 26 avril hors de service
De Thilorier, capitaine, nommé chef de bataillon par décret du 18 février 1810
Parbolin, sous-aide nommé le 22 janvier 1810, a rejoint le 28 avril 1810
Du Chaffaut capitaine retiré dans ses foyers par ordre de S. E. le duc de Castiglione
Cavance de Ségur, absent
Pérard, malade, hors d'état de faire aucun service
Deroches, capitaine commandant la 7e compagnie du 4e bataillon à Befort
Leonard de Saint-Cyr, nommé capitaine au 4e bataillon par décret du 4 mars 1810
Cottin, lieutenant, en congé du 9 décembre 1809 (confirmé ? certifié ?)
Leckowsky, id, nommé par décret du 16 août 1809 (n'a pas rejoint)
Schmeltzer, lieutenant, nommé capitaine par décret du 4 mars 1810
Weiss, id, nommé le 29 septembre 1809, a rejoint le 4e bataillon
Anheider, sous lieutenant, nommé dans le régiment d'Isembourg le 28 décembre 1809
Ruiz, sous-lieutenant, nommé le 8 novembre 1809, a rejoint le 22 mars 1810
Praileur, id, en congé, du 28 décembre 1809".
"Etat nominatif de MM. les officiers du dit régiment au 1er janvier 1811 comprenant toutes les mutations survenues pendant le mois de décembre 1810.
Employés dans le royaume de Naples
Etat major : Colonel Joseph Louis Drummond de Melfort, suspendu de ses fonctions le 1er novembre par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre; Major Joseph Zimmer, id; Quartier maître Frédéric Hermand, id; Officier payeur Henry Delloy, Chirurgien major Charles Laurent; Chirurgiens aides-majors Jacques Nicolas Gilles et Emanuel Jaeger; Sous-aide major Jacques Garborini.
1er Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Justin Thilorier, Adjudant-major Alexandre Bonhotte
Carabiniers : Capitaine Alexandre D'Aspect, Lieutenant Jacques Eyrisch, Sous-lieutenant Goswin Schweikhart.
1ère Compagnie : Capitaine Michel Hautz, venu des Voltigeurs du 1er le 1er décembre; Lieutenant Casimir Gerente, venu de la 4e du 3e le 1er décembre, suspendu de ses fonctions le 1er novembre par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre.
Voltigeurs : Capitaine Charles Bonnin, venu de la 5e du 1er le 1er décembre; Lieutenant Louis Duhamel; Sous-lieutenant Charles Curicr.. (?) de Castelnau
3e Compagnie : Capitaine Joseph Dellamara, venu de la 4e du 3e le 1er décembre; Lieutenant Edenard D'Espagnol
4e Compagnie : Capitaine Charles Ulrich, venu de la 7e du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Ferdinand Lagranville, venu de la 1ère du 1er le 1er décembre
5e Compagnie : Capitaine Charles Cherrière, venu de la 4e du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Joseph Bougel
2e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Charles Pierreville; Adjudant-major Louis Komierofsky
Carabiniers : Capitaine René De La Jumelière, venu de la 6e du 3e le 1er décembre; Lieutenant Alexandre Lequeu; Sous-lieutenant Amédée Saint-Font, venu du 3e du 2e le 1er décembre
1ère Compagnie : Capitaine Pierre Auguste de Bergeret; Sous-lieutenant Charles Bacqueville
Voltigeurs : Capitaine Thebaut D'Allerit; Lieutenant Rabot Lebrun, venu de la 4e du 1er le 1er décembre, étant à l'hôpital de Naples le 18 novembre; Sous-lieutenant Charles Rocreuses, venu de la 5e du 2e le 1er décembre.
3e Compagnie : Capitaine Philippe Robert Du Colombier, venu de la 8e du 1er le 1er décembre; Lieutenant César Bergeret.
4e Compagnie : Capitaine Charles De Vinzelles, venu de la 3e du 6e le 1er décembre; Lieutenant Louis Magalon, idem; Sous-lieutenant Edme Bernier, venu de la 3e du 3e le 1er décembre, suspendu de ses fonctions le 1er novembre par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre.
5e Compagnie : Capitaine Pierre Pitaubert, venu de la 8e du 3e le 1er décembre, étant à l'hôpital de Naples du 1er novembre, en est sorti du 13 décembre
3e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Antoine CHarles D'Averton, Adjudant-major Pierre Malcomes
Carabiniers : Capitaine Joseph De Champenoy, en congé du semestre du 16 décembre; Lieutenant Charles Hamberger; Sous-lieutenant Joseph Polinand
1ère Compagnie : Capitaine Charles Desrosières, venu de la 1ère du 5e le 1er décembre; Lieutenant Jacques De Combes, idem
Voltigeurs : Capitaine Prospère Des Etangs; Lieutenant Taillepied de la Garenne; Sous -lieutenant Charles Baillioy
3e Compagnie : Capitaine Charles Desbons, venu de la 3e du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Louis Bonn, venu de la 7e du 3e le 1er décembre
4e Compagnie : Capitaine Maurice Sainte-Colombe, venu de la 7e du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Louis Beusch, venu de la 1ère du 3e le 1er décembre
5e Compagnie : Capitaine Louis Girard, venu des capitaines à la suite le 1er décembre; Lieutenant Charles Galliffe, venu de la 7e du 3e le 1er décembre.
5e Bataillon
Etat-major : Adjudant major Alphonse Cottin, venu de la 1ère du 2e le 1er dcembre
Carabiniers : Capitaine Pierre Lyon, venu de la 5e du 3e le 1er décembre; Lieutenant Amade Maine, venu de la 3e du 5e le 1er décembre
1ère Compagnie : Capitaine Nicolas Salomon, venu des Carabiniers du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Emanuel Ruiz, venu de la 8e du 3e le 1er décembre
Voltigeurs : Capitaine Charles Gallemant, venu de la 4e du 1er le 1er décembre; Lieutenant Jean Decker, venu de la 1ère du 3e le 1er décembre; SOus-lieutenant Hypolite De Pouthier, venu de la 3e du 3e le 1er décembre
3e Compagnie : Capitaine Frédéric Zweifel, venu de la 1ère du 3e le 1er décembre; Sous-lieutenant Clément Villemejane, venu de la 4e du 3e le 1er décembre
4e Compagnie : Capitaine Arnold Schmelzer, venu de la 3e de la 3e le 1er décembre; Sous-lieutenant Thomas Serjiuste, nommé par décret le 31 août 1810, arrivé au corps le 8 décembre
5e Compagnie : Capitaine Louis Gonnet Tasigny, venu de la 3e du 2e le 1er décembre.
6e Bataillon
Etat-major : Jean Hautz, adjudant-major
Carabiniers : Capitaine Hunault de la Chevallerie, venu de la 5e du 5e le 1er décembre; Lieutenant Charles Mongelas, venu de la 1ère du 1er le 1er décembre; Sous-lieutenant Jospeh Laugier, venu de la 8e du 2e le 1er décembre, étant à l'hôpital de Naples du 26 novembre.
1ère Compagnie : Capitaine Louis Morlet, venu de la 1ère du 1er le 1er décembre; Lieutenant Joseph Francheteau.
Voltigeurs : Capitaine Alexandre Gombert, venu de la 7e du 1er le 1er décembre; Lieutenant Alexandre Labrosse, venu de la 5e du 2e le 1er décembre; Sous-lieutenant Louis Baudinot, venu de la 5e du 5e le 1er décembre.
3e Compagnie: Capitaine Arnold D'Oraison, venu de la 7e du 3e le 1er décembre.
A la Suite
Capitaine Franois Zornholz, venu de la 1ère du 1er le 1er décembre; Capitaine Louis Girard".
Fig. 27 Musicien, 1810, d'après P. Bunde |
Dès le 1er janvier 1811, justement, le Général de Brigade Jalras se charge de réorganiser le Régiment sur la base suivante :
- Etat major : 1 Colonel, 1 Major, 1 Quartier-maître trésorier, 1 Officier payeur, 1 Chirurgien-major, 3 Chirurgiens aide-major, 4 Chirurgiens sous-aide-major, 1 Tambour-major, 8 Musiciens, 1 Caporal-tambour, 4 Maîtres ouvriers.
- Bataillons : Chaque Bataillon sous les ordres d’un Chef de Bataillon assisté d’un Adjudant-major et de deux Adjudants sous-officiers.
- Compagnies : 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 1 Sous-lieutenant, 1 Sergent-major, 4 Sergents, 1 Fourrier, 8 Caporaux, 2 Tambour et 111 hommes.
Mais le Corps est tellement réduit qu’il ne peut constituer que trois Compagnies de Chasseurs par Bataillon. Le 6e Bataillon n’a pas de Compagnie d’élite. C’est pour cette raison que, le 7 février 1811, "On fait connaître à Sa Majesté que le détachement de 73 hommes du 2e régiment de grenadiers à pied de la garde, qui a été dirigé sur le dépôt du régiment de La Tour d'Auvergne à Strasbourg, était formé de militaires de l’ex-garde hollandaise que Sa Majesté a ordonné d'envoyer à ce régiment"; ce à quoi l'Empereur répond : "Aussitôt que possible, le faire passer par le Simplon à Naples" (P&T, IV, 5044 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 6 février 1811 »).
Lorsque le Roi de Naples propose à nouveau de prendre à son service le Régiment de la Tour d'Auvergne (ainsi que le Régiment d'Isembourg et le 1er Suisse), et de rembourser le prix de l’habillement et de l’armement, Napoléon refuse encore une fois, écrivant le 25 mars 1811 que Murat doit d’abord payer tout ce qu’il doit aux Corps français (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4520; P&T, IV, 5236 ; O&A, III, 4520).
Le 26 avril 1811, à Saint-Cloud, "On prend les ordres de Sa Majesté sur la demande d'un congé de six mois que fait le conseil d'administration du régiment de La Tour d'Auvergne, en faveur d'un sergent-major du 6e bataillon de ce corps" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5396 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 24 avril 1811 »).
Le 8 mai 1811, à Paris, le Duc de Feltre dit à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Sa Majesté que le ministre des relations extérieures m'a transmis la réclamation de M. l'ambassadeur d'Autriche en faveur de quarante sujets de son souverain qui sont détenus au dépôt des prisonniers espagnols à Chalon-sur-Saône. Il a désigné particulièrement le nommé Gottlieb Kelmer, bohémien, qui servait depuis dix ans en Espagne.
Sa Majesté avait permis aux Autrichiens placés dans ce dépôt de s'engager pour les régiments d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, mais ils n'ont pas consenti à prendre du service en France" ; Napoléon lui répond : "Renvoyé au duc de Bassano pour faire connaître que la demande n'est pas fondée en principe, mais que je l'accorde pour ne rien refuser au prince de Schwarzenberg" (Saint-Cloud, 8 mai 1811 - Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1402).
Le même 8 mai 1811, en première demande, "On met sous les yeux de Sa Majesté la demande que fait le général de brigade Sénécal, employé à l'armée de Naples, du sieur Gonnet-Tassigny, capitaine au régiment de La Tour d'Auvergne, pour aide de camp.
On demande les ordres de Sa Majesté sur cette demande" ; "Refusé" répond l'Empereur. Et en 2e demande, "Sa Majesté est priée de faire connaître ses intentions sur la demande d'extradition faite par le gouvernement de Bade du nommé Goebel, déserteur du régiment de Hochberg, actuellement au dépôt du régiment de La Tour d'Auvergne"; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5458 - Non signées ; extraites du « Travail du minière de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 8 mai 1811 »).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
ROYAUME DE NAPLES.
Il restera dans ce royaume :
Trois bataillons du 22e léger ; les 4e et 6e bataillons qui se formaient aux îles d'Hyères et sont composés de réfractaires (ils seront envoyés par mer à Naples) : cinq bataillons, 4,000 hommes ; quatre bataillons suisses, 2,400 hommes ; quatre bataillons du régiment de la Tour d'Auvergne, 4,000 hommes ; deux bataillons du régiment d’Isembourg. 2,000 hommes ; artillerie, génie, etc. 600 hommes ; total, 13,000 hommes.
Le roi de Naples a, en y comprenant sa garde, 30,000 hommes de troupes napolitaines, dont 3,000 hommes de cavalerie. Il serait donc possible de retirer une colonne de 6,000 Napolitains ou autres troupes pour pouvoir se coordonner avec Rome et la Toscane, ou mieux encore de continuer l'expédition de la Sicile pour contenir les Anglais ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
En juin 1811, nouvelle demande de Murat de prendre à son service le Régiment de la Tour d'Auvergne, et nouveau refus le 8 juin (P&T, IV, 5571 ; O&A, III, 4606). Et, le 20 juin 1811, l'Empereur écrit même, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Ecrivez aux colonels des régiments de la Tour d’Auvergne et d'Isembourg qu'ils doivent toujours rester à mon service, que je suis loin de vouloir les céder au roi de Naples" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27361).
Le même 20 juin 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Écrivez au roi de Naples que mon intention est que mes troupes ne soient pas disséminées ; qu'il réunisse les trois bataillons suisses, les trois bataillons de la Tour-d'Auvergne, les trois bataillons d'Isembourg et les trois du 22e léger dans un camp on au plus deux, sous les ordres d'un général français ; que je n'entends pas qu'aucun général napolitain ni au service de Naples commande mes troupes" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17829 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27361).
En fait, l’Empereur a d’autres projets. Le 24 juin 1811, Napoléon, depuis Saint-Cloud, décrète : "L'armée française de Naples est dissoute. Ses généraux, officiers d'états-majors, commissaires des guerres, employés d'administration sous quelques titres que ce soit, qui ne seront point compris dans l'organisation du corps d'observation de l'Italie méridionale, dont la composition est réglée par l'article suivant, se rendront à Rome.
Il sera formé un corps d'observation de l'Italie méridionale, qui sera composé de trois brigades : La 1re brigade sera composée de 5 bataillons du 22e régiment d'infanterie légère ; la 2e brigade, de 6 bataillons du régiment de La Tour d'Auvergne ; la 3e brigade, de 4 bataillons du régiment d'Isembourg. Deux compagnies d'artillerie à pied avec 12 pièces de canon attelées ct les caissons d’approvisionnements nécessaires seront attachées à ce corps. Ce corps d'observation restera toujours réuni ; il ne pourra être commandé que par des officiers français et ne sera employé, sur la demande du roi de Naples, qu'en cas de danger pour la sûreté de son royaume" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 466).
Fig. 28 Colonel en 1808, d'après Buquoy |
Le même 24 juin 1811, l’Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret qui dissout l'armée de Naples et forme un corps d'observation de l'Italie méridionale. Ce corps sera commandé par le général Grenier et sera composé d'une division de trois brigades.
La 1re brigade sera composée des cinq bataillons du 22e régiment d'infanterie légère, et commandée par le général Sénécal ; la 2e brigade, des six bataillons du régiment de la Tour-d'Auvergne, et commandée par le général Lanchantin ; et la 3e brigade, de quatre bataillons du régiment d'Isembourg, et commandée par le général Decouz ...
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains entre Naples, Capoue et Gaète. Il sera exclusivement sous les ordres du général Grenier, qui correspondra directement avec vous et recevra vos ordres. Il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service du roi de Naples. Le général Grenier veillera à ce qu'aucun homme ne soit débauché. Il emploiera tout son temps à l'organisation de son corps, à mettre sa comptabilité en état, à former de bonnes troupes et à se mettre en état de se porter avec ces 8 ou 9,000 hommes sur quelque point de l'Italie que ce soit. Il pourvoira il ce qu'il ait ses ambulances et hôpitaux. Ce corps sera soldé, nourri et habillé par le roi de Naples et aura les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au trésor. Comme c'est moi qui ai habillé ces régiments à Naples, le général Grenier réclamera tous les habillements fournis à mes troupes en 1810 et 1811.
Vous notifierez mon décret au roi de Naples. Vous lui ferez connaître qu'ayant besoin de réunir toutes mes troupes j'ai dissous l'armée de Naples et formé un corps d'observation sous les ordres du général Grenier ; que je laisserai ce corps suffisamment de temps dans le royaume de Naples pour être assuré qu'il peut s'en passer ; que, tout le temps qu'il restera dans ses états, il sera nourri, payé, entretenu et habillé par le trésor napolitain ; que, par le traité que j'ai fait avec lui, il doit me fournir un contingent; que je désire savoir la partie de ce contingent qui est prête à partir ; que j'y comprends les troupes napolitaines qui sont en Espagne.
Vous ordonnerez au général Grenier d'adresser des ordres aux différents régiments pour la prompte réunion de son corps, et de porter tous ses soins à la discipline, l'instruction et la bonne tenue des régiments. Vous lui écrirez que je compte que du 1er au 15 août ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27429).
Le 24 juin 1811 encore, Napoléon écrit, toujours depuis Saint-Cloud, une seconde fois à Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au 4e bataillon du régiment de La Tour d'Auvergne qui a ordre de rentrer de Catalogne en France de continuer sa route sur Naples, de sorte que ce régiment ait ses six bataillons en ligne, commandés par un colonel, un major et deux majors en second. Ce bataillon peut être complété, puisque le régiment a 5000 hommes" (P&T, IV, 5673; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27427).
Le 27 juin 1811, le Ministre de la Guerre Duc de Feltre écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre; Bureau des opérations militaires) au Général de Division Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Général, je vous adresse ci-joint, copie d’un décret impérial rendu par Sa Majesté le 24 de ce mois, qui dissout l’armée de Naples, et forme un corps d’observation de l’Italie méridionale, dont sa majesté vous confie le commandement.
Ce corps sera composé d’une division de trois brigades, de la manière suivante :
La 1re brigade composée de cinq bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, sera commandée par le général Sénécal.
La 2e brigade, des 6 bataillons du régiment de la Tour d’Auvergne, sera commandée par le général Lanchantin ; le 4e bataillon de ce régiment a reçu l’ordre de quitter la Catalogne, pour rejoindre son corps.
Et la 3e brigade, des 4 bataillons du régiment d’Isembourg, sera commandée par le général Decouz.
Vous donnerez l’ordre au général Morgan de se rendre à Otrante, pour suivre la correspondance et l’approvisionnement de Corfou, et vous chargerez le général Decouz de lui donner toutes les instructions nécessaires pour remplir sa mission ; le général Morgan correspondre à cet effet, avec vous.
Quant au général Freyssinet, il demeurera à votre disposition, pour être employés selon les circonstances.
L’adjudant commandant Thomas sera le chef d’état-major de cette division.
Il sera attaché à cette division, deux compagnies d’artillerie à pied, à deux batteries de six pièces de canon chacune.
Tous les employés, commissaires des guerres, ordonnateurs, officiers du génie et artillerie, autre que ceux nécessaires pour le service de la division, rentreront en France.
Un commissaire des guerres restera à Otrante, pour être chargé des détails relatifs à l’approvisionnement de Corfou.
L’intention de sa majesté est, que les deux compagnies d’artillerie à pied, le train, tout le matériel de l’artillerie, et tout ce qui se trouve à Naples, appartenant la France qui ne serait pas employé dans le corps d’observation de l’Italie méridionale, soit dirigé sur Rome.
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains, entre Naples, Capoue et Gaète ; il sera exclusivement sous ordres ; il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service de Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous ferez connaître aux colonels des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg, que l’intention de l’Empereur et qu’ils restent toujours au service de France, et que Sa Majesté est bien loin de vouloir les céder à Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous veillerez, générale, à ce qu’aucun homme ne soit débauché, vous emploierez tout votre temps, à organiser ce corps, à mettre la comptabilité des régiments en règle ; à former de bonnes troupes, et à vous tenir en mesure de vous porter avec elles, sur quelque point de l’Italie que ce soit. Vous pourvoirez aussi, à ce que le service des ambulances et des hôpitaux soit bien assuré.
Vous correspondrez directement avec moi, et vous recevrez de moi les ordres que l’Empereur me chargera de vous faire parvenir, pour tout ce qui aura rapport au service de ce corps.
Ce corps sera soldé, nourri et habillé par Sa Majesté le Roi de Naples, et recevra les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au Trésor Impérial.
Comme les trois régiments qui composent ce corps ont été habillés aux frais de l’Empereur, à Naples, l’intention de Sa Majesté et que vous réclamiez tous les habillements fournis à ses troupes, en 1810 et 1811.
Sa Majesté veut aussi, que vous adressiez des ordres aux divers régiments, pour la prompte réunion du corps d’observation de l’Italie méridionale, que vous portiez tous vos soins à la discipline, à l’instruction et à la bonne tenue des régiments, attendu que Sa Majesté compte que du 1er au 15 août, ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire.
Je vous invite, général, à faire toutes les dispositions nécessaires pour remplir à cet égard les intentions de l’Empereur.
Vous remarquerez, général, que le 1er régiment Suisse n’est point compris dans l’organisation de ce corps, attendu qu’il reçoit l’ordre de quitter le royaume de Naples, pour se rendre à Rome.
Vous aurez soin de prendre les ordres de Sa Majesté le Roi de Naples, à qui j’adresse copie du Décret Impérial, pour que tous les mouvements se fassent avec le plus de diligence possible, afin que le corps d’observation soit organisé et mis en état de partir dans le courant du mois d’août, et que tout ce qui ne sera pas employé à ce corps, soit dirigé sur Rome.
Vous me rendrez exactement compte, général, de toutes ces mesures que vous aurez prises à ce sujet, et vous m’adresserez un état exact et détaillé de l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, en indiquant les noms des officiers généraux, supérieurs et autres ainsi que ceux de l’administration qui seront conservés. Vous y ajouterez un état détaillé de tout ce qui sera dirigée sur Rome, personnel et matériel, ainsi que leur itinéraire, afin de me mettre à portée d’en rendre compte à Sa Majesté" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 57 page 125).
Le 28 juin 1811, à Paris, le Duc de Feltre s'adresse à l'Empereur : "Sire, J'ai l'honneur d'adresser ci-joint à Votre Majesté copie d'une lettre que le général Grenier m'a écrite le 16 de ce mois par laquelle il rend compte de la désertion qui s'est manifestée dans le régiment de la Tour d'Auvergne depuis que ce corps est employé dans les Calabres et de la crainte qu'il éprouve que cette défection ne se communique dans le régiment d'Isembourg"; Napoléon lui répond de Saint-Cloud, le 29 juin 1811 : "Faire connaître au général Grenier que les ordres que j'ai donnés pourvoient à cela, que la Calabre doit être gardée par les troupes napolitaines, qu'il faut que le roi y envoie une partie de sa garde et 10 ou 12 000 napolitains, mais que sans délai le général Grenier ait à réunir les troupes qui doivent former sa division entre Naples et Gaète, que l'exécution de cet ordre ne souffre aucun délai, qu'étant directement sous vos ordres, il ne doit obéir à ceux du roi qu'en cas d'attaque, qu'il doit comprendre que la manière dont les troupes étaient traitées à Naples a contribué à me faire prendre cette résolution, que les troupes napolitaines augmentant en nombre doivent garder leur pays et les troupes françaises être tenues en réserve et bien entretenues" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1457).
Un "Etat approximatif des sommes nécessaires pour la solde et l’entretien, pendant un mois, des troupes du corps d’observation de l’Italie méridionale", en donne sa compostion fin Juin, début Juillet 1811 :
"… troupes : 22e d'infanterie légère, 1er régiment étranger, 2e régiment étranger, 3e compagnie d’artillerie à pied, 19e idem …" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 43 page 98).
Le 1er juillet, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre; Bureau des opérations militaires) au Général de Division Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Pour vous seul
Général, j’ai mis sous les yeux de l’empereur, la lettre que vous m’avez écrite le 16 juin, relativement à la désertion qui s’est manifestée dans le régiment de la Tour d’Auvergne, depuis que ce corps est employé dans les Calabres.
Sa Majesté une charge de vous faire connaître que le Décret Impérial du 24 juin, dont je vous ai adressé copie le 27 du même mois, qui dissout l’armée de Naples et ordonne la formation d’un corps d’observation de l’Italie méridionale, pourvoit à tout cela ; que la Calabre doit être gardée par les troupes napolitaines, et qu’à cet effet Sa Majesté le Roi de Naples doit y envoyer une partie de sa garde et 10 à 12000 hommes de ses troupes.
L’intention de l’empereur est, général, que vous occupiez à réunir sans délai entre Naples et Gaète, les troupes qui doivent former votre division ; que l’exécution de cet ordre ne doit éprouver aucun retard ; qu’étant directement sous mes ordres, vous ne devez obéir à Sa Majesté le Roi de Naples, qu’en cas d’attaque de la part de l’ennemi ; que vous devez sentir que la manière dont les troupes étaient traitées à Naples, a contribué à faire prendre cette résolution à Sa majesté ; que les troupes napolitaines augmentant en nombre, elles doivent garder leur pays, et les troupes françaises être tenues en réserve et entretenues.
Je vous invite, général, à vous conformer ponctuellement aux dispositions prescrites par mon instruction du 27 juin, et à m’instruire de toutes les mesures qui auront été prise pour l’exécution des ordres de Sa Majesté à cet égard" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 60 page 131).
Le 7 juillet 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre), au Général de Division Comte Grenier, commandant en chef le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Pour vous seul
Général, vous trouverez ci-joint les duplicatas dument certifiés des ordres donnés d’après l’intention de l’Empereur pour la dissolution de l’armée de Naples et la formation de corps d’observation sous vos ordres. La volonté formelle de l’empereur est que vous donniez sans le moindre délai, quelle que soit l’opposition du roi de Naples (si toutefois ce prince en apportait) des ordres à tous les français qui sont dans ce royaume et que vous réunissiez les troupes de l’Empereur entre Naples, Capoue et Gaète. Sa Majesté Impériale m’ordonne de vous dire que le roi de Naples parait se livrer aux suggestions des ennemis de la France et qu’elle lui a déjà témoigné combien cette conduite était folle. L’Empereur veut que vous fassiez connaître à tous les français qui sont à Naples et à tous ceux que font partie de la garde même du roi qu’ils sont toujours français ; que l’Empereur les considère comme tels et que par un décret de l’Empire les français sont citoyens de Naples. Vous devez vous concerter avec le ministre de l’Empereur à Naples et seconder ce ministre pour faire sortir le roi de la fausse position dans laquelle il est. L’Empereur me charge de vous mander que si le roi continuait à s’éloigner de ce que lui prescrivent la reconnaissance et ses premiers devoirs il y serait sévèrement rappelé.
Vous devez parler ferme, général ; vous n’est plus sous les ordres du roi de Naples ; vous commandez un corps des troupes de Sa Majesté Impériale. Vous cessez d’être à Naples un subordonné. Vous n’avez d’ordres à recevoir que de la part de l’Empereur et vous devez soutenir son ministre à Naples.
Evitez que toute correspondance importante de vous à moi, passe par des mans napolitaines. Il en doit être de même des estafettes du gouvernement. Il faut que les lettres que vous recevrez de France, aillent en droite ligne dans vos mains. J’écris à ce sujet de la part de l’Empereur au général Miollis qui s’entendra avec vous pour les dispositions à prendre à cet égard" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 53 page 117).
Le même jour, 7 juillet 1811, le Général Grenier écrit au Colonel en second du Régiment de la Tour d'Auvergne : "Le régiment que vous commandez, M. le colonel, devant recevoir incéssamment l'ordre de quitter les Calabres, pour se rendre au corps d'observation de l'Italie méridionale qui se réunit dans les environs de Capoue, je ne peux déférer à la demande que vous me faites d'envoyer votre dépôt à Monteleone. Je compte au contraire l'envoyer incessamment dans les environs de Gaëte; en attendant que je puisse vous adresser les ordres dont il est mention ci-dessus, je m'empresse de vous faire connaitre que l'intention de l'Empereur est que votre régiment reste toujours au service de France, et que S. M. est bien loin de vouloir le céder à S. M. le Roi de Naples. J'ai du vous donner cette explication afin de détruire toute espèce de prévention à cet égard et cesser tout bruit qui y serait contraire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 15).
Toujours le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite aux Bataillons de la Tour d’Auvergne : "Ordre aux bataillons du régiment de la Tour d’Auvergne de partir de Monteleone le 28 de ce mois pour se rendre à Capoue.
Ordre aux bataillons du régiment de la Tour d’Auvergne de partir de Nicastro le 27 de ce mois pour se rendre à Capoue.
De partir de Monteleone le 29 de ce mois pour se rendre à Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 17).
Le Général de Division Grenier écrit encore, le 7 juillet 1811, au Général Pacthod : "... D’après les nouvelles dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, que vous recevrez très incessamment des ordres relatifs au 22e d’infanterie légère et à celui de la Tour d’Auvergne, ces deux corps doivent être rapprochés de Naples, ainsi que vous-même et tout ce qui tient à votre état-major au service de France, aussitôt que votre division aura été relevée par une division napolitaine. S. M. désire que ce changement ne soit connu qu’au moment où il sera effectué, ainsi je vous prie mon cher général, de m’en faire part en personne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 18).
Le 8 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne : "Ordre à ma compagnie du régiment de la Tour d’Auvergne qui occupe l’ile de Trinité d’en partir aussitôt après avoir été relevée par les troupes napolitaine et de se rendre à Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 18).
Le 9 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues Ferrand : "Je vous préviens, monsieur l’inspecteur, que d’après les dispositions de S. M. l’Empereur, les mouvements ci-après ont été ordonnés savoir :
... Au 1er bataillon de la Tour d’Auvergne de partir de Nicastro le 27 juillet pour arriver à Capoue le 11 août.
Aux 2e, 3e, 5e, 6e bataillons du même corps de partir de Monteleone les 2 premiers le 28 et les 2 derniers le 29, pour être rendus à Capoue les 13 et 14 août.
La compagnie de ce régiment forte d’environ 170 hommes qui se trouve aux iles de Triniti, reçoit aussi l’ordre d’en partir pour rejoindre ce corps à Capoue lorsqu’elle aura été relevée par une compagnie du 1er léger napolitain" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 21).
Le même 9 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Général Pacthod : "Je vous préviens, mon cher général, qu’en vertu d’un décret impérial rendu par S. M. le 24 juin dernier, l’armée de Naples est dissoute et forme un corps d’observation sous mes ordres, composé de 3 brigades dont la première commandée par le général Sénécal, la 2e par le général et la 3e par le général Decouz. Par suite de ces dispositions, les 2 1ers bataillons des 3e et 4e régiment d’infanterie de ligne napolitains et du régiment Royal Corse portés chacun à 900 hommes, ont reçu l’ordre de se rendre dans la Calabre ultérieure pour y relever votre division.
Ils arriveront successivement le 24, 26 et 28 de ce mois à Monteleone.
Les trois compagnies d’artillerie françaises aux ordres des capitaines Prau, Jacquot et Clerjou seront également relevées par des compagnies d’artillerie napolitaines qui arriveront de Monteleone le 26 de ce mois.
Je vous adresse en conséquence cinq ordre de départ ci-joint, dont un pour le bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne qui se trouve à Nicastro d’où il devra partir le 27 de ce mois pour Capoue.
Le 2e pour deux autres bataillons de ce régiment qui devront partir de Monteleone le 28.
Le 3e pour deux autres bataillons du même corps qui devront partir de Monteleone le 29 ...
M. le lieutenant général Manhès a été désigné par S. M. pour commander la division napolitaine qui doit relever celle sous vos ordres ; dès qu’il sera arrivé, et que toutes les troupes napolitaines seront rendues à la destination que je vous ai fait connaitre, vous vous mettrez en marche pour revenir à Naples après avoir donné à tous les officiers d’état-major au service de France, sous inspecteurs au revues, commissaires des guerres, employés des hôpitaux et autres etc. l’ordre de s’y rendre également pour y recevoir une nouvelle destination, en sorte qu’il ne devra rester dans les Calabres aucun officier, administrateur, agent ou employés quelconques au service de France ; l’intention de S. M. l’Empereur étant que les officiers de tous grades, administrateurs et employés à son service qui ne sont point compris dans l’organisation du corps d’armée d’observation se rendent à Rome d’après les ordres qui leur en seront donnés à Naples.
Comme le payeur français de votre division doit également revenir avec vous, vous jugerez surement à propos de lui faire payer aux troupes soit pour solde du pour les masses tous les fonds qu’il peut avoir en caisse attendu qu’il serait inutile qu’il en rapportât ici" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 23).
Le 11 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "Je viens de recevoir la lettre de V. E. en date du 1er de ce mois ; j’ai déjà eu celui de lui accuser réception de sa lettre du 27 juin renfermant le décret du S. M. l’Empereur et Roi, sur la dissolution de l’armée française de Naples, et l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale.
Je répondrai à la confiance don S. M. a daigné m’honorer, par la sévère exécution de toutes les dispositions que le décret renferme, et veillerai autant qu’il dépendra de moi, à la bonne organisation de ce corps. Déjà, j’ai prévenu V. E. que le jour même de la réception des ordres en date du 27 juin, toutes les dispositions d’exécution avaient été prises, et dès le 9 de ce mois, les troupes napolitaines au nombre de 6 bataillons à 900 hommes chacun, et trois compagnies d’artillerie ont été mises en mouvement, pour aller relever dans la Calabre ultérieure les troupes françaises qui ont en même temps été prévenues de leur nouvelle organisation, comme il a été donné connaissance aux régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne, des dispositions bienveillantes de S. M. l’Empereur et Roi en leur faveur ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 153 page 319).
Le 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Aymé, chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, que je donne ordre au dépôt ... de la Tour d’Auvergne de partir d’Eboli le 24 du courant pour se rendre à Capoue, il logera le 24 à Salerne, le 25 à Nola, le 26 à Capoue sa destination.
Je vous prie, mon cher général, de donner avis de ces dispositions aux autorités qui en doivent connaitre afin que les vivres et les logements soient préparés pour ces passages" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le même 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revues Ferand : "… Par un paragraphe des instructions particulières de Ministre de la Guerre, M. le Duc de Feltre, S. E. me charge de réclamer de S. M. le Roi de Naples l’habillement fourni aux frais de l’Empereur et 1810 et 1811 au 22e régiment d’infanterie légère, la Tour d’Auvergne et d’Isembourg. Veuillez je vous prie me faire connaitre si, pendant ces années, ces régiments n’ont pas perçu la totalité de leurs masses d’habillement du trésor napolitain ; dans ce cas seulement, cette réclamation pourrait avoir lieu puisque les ayant touchés ou la créance en étant reconnue, ils doivent rembourser eux même au trésor impérial les habillements qui leur auraient été fournis ; sans cela, il y aurait double payement pour le trésor napolitain. Donnez-moi sur cet objet les renseignements nécessaires pour me mettre à même de répondre à S. E. le Ministre de la Guerre …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le 14 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "… Par un autre paragraphe, elle me dit que les trois régiments qui composent le corps d’observation ont été habillés aux frais de l’Empereur à Naples, et que l’intention de S. M. est que je réclame tous les habillement fournis à ses troupes en 1810 et 1811.
J’ai dû prendre à cet égard quelques renseignements près de l’inspecteur aux revues ; il en résulte que tous ces corps qui ont composé l’armée de Naples, ont du toucher leur masse d’habillement en 1810 et 1811 du trésor napolitain ; les revues établissent leurs créances ; elle ne sont partout acquittées, mais le 22e léger, Isembourg et La Tour d’Auvergne ayant à en réclamer le payement, seront dans le cas de rembourser au trésor de France les fournitures pouvant leur avoir été faites par les ordres de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, j’ai cru devoir soumettre ces observations à V. E. avant de faire d’autres démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 154 page 322).
Le 15 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "… J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de V. M. la dépense présumée pour un mois, telle que la comporte la situation des corps au 1er de ce mois, et non compris un bataillon du 22e et un bataillon de La Tour d’Auvergne portés dans l’organisation du corps d’observation, mais non arrivés dans le royaume …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 157 page 327).
Le 21 juillet 1811, le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Division de l’habillement, 1er bureau, 2e subdivision, 1ère section) au Général Grenier à Naples : "M. Le général, Sa Majesté l’Empereur en rendant le décret du 24 juin qui dissout l’armée de Naples et crée celle d’observation de l’Italie méridionale a ordonné qu’on réclamât du gouvernement napolitain les habillements qui ont été fournis en 1810 et 1811 aux corps français et qui dans le cours de ces deux exercices ont été employés dans les états de Naples.
Au terme des traités le gouvernement napolitain devait payer la masse d’habillement des troupes françaises et c’est le payement de cette masse qui a éprouvé un arriéré considérable, qui doit faire l’objet de la demande que le ministre de la guerre vous a chargé de faire à Sa Majesté le Roi de Naples.
J’ai été informé par M. l’inspecteur aux revues des troupes françaises, que Sa Majesté le Roi de Naples avait fait les fonds nécessaires pour payer ce qui était dû à ces troupes, mais il est important de s’assurer si les payements ont été effectués et si les corps français ne sont pas encore créanciers du gouvernement napolitain, car dans ce cas l’intention de Sa Majesté est que ce qui peut être dû soit payé sans délai.
Les corps français et qui ont été à charge du royaume de Naples dans le cours des années 1810 et 1811 sont ceux-ci-après désignés : 10e régiment de ligne, 20e régiment idem, 62e régiment idem, 101e régiment idem, 22e régiment d’infanterie légère, 4e régiment de chasseurs à cheval, 9e régiment idem, régiment d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne, un détachement du 2e régiment d’artillerie à pied.
Je viens d’écrire à M. l’inspecteur aux revues français à Naples pour le charger de vous faire connaître, général, ceux des corps ci-dessus désignés envers lesquels le trésor napolitain peut encore être débiteur.
Je vous prierai lorsque ce renseignement vous aura été produit de faire les instances nécessaires pour que, conformément aux intentions de l’Empereur, tout ce qui sera dû soit payé sans délai.
Je vous serai obligé, général, de me faire connaître le résultat des mesures que vous aurez prises pour l’exécution des ordres de l’Empereur"; en marge : "Je le prie de réclamer auprès du gouvernement napolitain le paiement de ce qu’il peut devoir aux corps français qui ont été à sa charge en 1810 et 1811.
La réclamation a été adressée au Roi le 12 août" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 64 page 139).
Le 24 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne : "Ordre au dépôt du Régiment de la Tour d’Auvergne qui doit arriver à Capoue le 26 d’en partir le 27 pour aller s’établir à Teano où il s’établira également le conseil d’administration de ce corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 25 page 64).
Le 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne au Régiment d’Isembourg : "... Il restera à Sessa une compagnie d’élite de ce régiment pour la garde du quartier-général jusqu’à l’arrivée du régiment de la Tour d’Auvergne qui doit y avoir ses cantonnements" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 67).
Le même 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment de la Tour d’Auvergne : "Je désire, M. le colonel, que vous fassiez vos dispositions en route, de manière à ce que chacune de vos colonnes arrive à Capoue un jour avant celui fixé, c'est-à-dire la 1ère colonne le 10, la 2e le 12, et la 3e le 13, afin que tout votre régiment soit le 14 dans les cantonnements qui lui sont assignés, à son arrivée à Capoue, pour pouvoir célébrer dans ses cantonnements la fête de S. M. l’Empereur et Roi le 15 août. Le général Lanchantin est chargé de reconnaitre vos cantonnements et il aura son quartier-général à Teano où vous vous établirez également. Envoyez des officiers de chaque bataillon à l’avance près de lui afin qu’ils puissent faire les dispositions d’établissement. Vous ferez donner le 15 août par chaque homme une ½ bouteille de vin en gratification. Le montant sera pris sur la masse générale.
J’espère que votre régiment sera bien puisqu’il sera réuni dans un rayon de moins de 15 milles, ce qui vous facilitera les moyens de le voir souvent.
Vous mettrez dans la célébration de la fête du 15 août, toute la solennité que les circonstances permettront et m’en rendrez compte. Votre régiment devant être établi en colonne sur les routes de Capoue à Cessa et Teano, votre 1er bataillon sera établi dans les villages depuis Capoue à Calvi, le 2e à Calvi et Carinola, le 3e à Lareano ( ?), Sessa et environs, les 5e et 6e à Teano et environs. L’emplacement du 4e sera déterminé à son arrivée.
Ps. Mon quartier-général sera le 6 août à Sessa" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 68).
Le 26 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne à l’Adjudant commandant Thomas, Chef d’Etat-major : "… Je vous remets encore ci-joint, l’état des cantonnements que j’ai arrêtés pour le corps d’armée ; en attendant l’arrivée des régiments, je désire que vous parcouriez ceux qui sont destinés au 22e régiment et au régiment de la Tour d’Auvergne, je n’ai pu indiquer que les lieux principaux et on ne saurait bien en déterminer l’ensemble qu’en voyant les localités. Vous voudrez donc bien vous rendre sur les différents points y prendre tous les renseignements nécessaires afin que sur votre rapport, je puisse définitivement fixer les établissements. Vous observerez pour règle générale, que les troupes ne devront pas être logées dans les maisons et fermes isolées ; le moindre cantonnement devra contenir une compagnie, avec ses officiers ; là où il n’y aura point de casernement sain, et où on ne pourra pas donner la ½ fourniture propre et en bon état, le soldat sera logé chez l’habitant en évitant toujours de les loger chez les malheureux où ils ne pourraient être qu’extrêmement mal, plein de vermine et à charge.
Vous préviendrez les autorités que je veux que le soldat soit aussi bien que possible mais qu’aussi, la discipline la plus sévère sera maintenue et l’habitant protégé contre toute vexation.
Aussitôt que vous m’aurez rendu compte de votre mission, je vous ferai connaitre les établissements par un ordre du jour et les dispositions d’ordre et de discipline que chacun devra suivre.
Le 5e régiment d’infanterie napolitain étant depuis que nos cantonnements sont arrêtés, retourné à Capoue, il est probable qu’on ne pourra pas y loger le bataillon de la Tour d’Auvergne qui doit y être ; il faut, en conséquence, établir les cantonnements de ce régiment en entier dans les autres lieux indiqués et environnant, observant de ne placer personne dans les endroits malsains.
Les deux compagnies d’artillerie, dans tous les cas, devront être à Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 28 page 69).
Le 27 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je désire ne plus recevoir d'étrangers dans les cinq régiments hollandais et n'y admettre que des conscrits des départements de Hollande. Il faut détruire le dépôt de Gorcum. Tous les hommes qu'on recrutera seront envoyés dans les régiments de Prusse, de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg.
Le général de brigade Roussel sera employé au corps d'observation de l'Italie méridionale. Il commandera une brigade composée des régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Il me sera présenté. Il prêtera serment, après quoi il partira" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1489; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27820).
Le 28 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Chef d’Escadron Gentile à Naples : "Il est ordonné au chef d’escadron Gentile, employé à l’état-major du corps d’observation de l’Italie méridionale, de partir demain 29 du courant de Naples avec M. l’adjudant commandant Thomas, chef de l’état-major, pour aller reconnaitre les cantonnements que j’ai assignés au 22e régiment d’infanterie légère et au régiment de la Tour d’Auvergne. M. Gentile prendra les ordres de l’adjudant commandant Thomas pour son départ" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 72).
Le 3 août 1811, le Corps devient officiellement 1er Régiment étranger. Destiné à défendre la Toscane et le royaume d’Italie, il ne peut plus incorporer d’Autrichiens, l’Autriche pouvant potentiellement attaquer l’Italie.
Le 5 août 1811, le Général de Division Grenier écrit l’Adjudant commandant Thomas : "Vous trouverez ci-joint, M. l’adjudant commandant, l’ordre du jour qui fixe les cantonnements du corps d’observation ; vos bureaux n’étant point encore organisés, je les ai fait adresser aux généraux de brigade et à tous ceux qui doivent en connaitre ; j’ai suivi pour ces cantonnement l’état que vous m’avez envoyé, à l’exception de l’emplacement des 2e, 3e et 6e bataillons de la Tour d’Auvergne que vous aviez placé à Teano, et qui doivent occuper les emplacements que j’ai désignés. J’ai recommandé encore aux généraux de brigade de les rectifier et de ne rien négliger pour que les soldats soient bien.
Vous ferez connaitre à l’intendant de la province la distribution des cantonnements, sans lui faire connaitre la force des troupes ; vous lui direz que partout où il n’y aura pas de ½ fournitures, le soldat sera logé chez l’habitant, que je l’invite à faire toutes les dispositions nécessaires pour que les habitants ne soient pas surchargés et que le soldat n’aie pas à se plaindre, le prévenant en même temps que la discipline la plus sévère sera maintenue et que l’autorité militaire concourra autant qu’il dépendra d’elle à la bonne harmonie qui doit régner entre le militaire et le civil" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 35 page 84).
Le 7 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi : "J’ai l’honneur de prévenir Votre Majesté qu’ensuite des nouvelles dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, transmis par S. E. le duc de Feltre, Ministre de la Guerre, en date du 29 juillet dernier, le 1er régiment suisse doit jusqu’à nouvel ordre rester dans le royaume de Naples et faire partie du corps d’observation de l’Italie méridionale ; ce régiment est arrivé hier à Capoue et doit y avoir séjour aujourd’hui ; j’ai dû sur le champ arrêter son mouvement, mais comme il ne peut rester en entier à Capoue (cette ville étant occupée par le 5e de ligne napolitain), je propose à V. M. d’en placer un bataillon à Aversa et Casoria, de laisser un bataillon seulement à Capoue et de placer les deux autres à Pontaliano, Carmigliano, Formicola et autres villages environnant, jusqu’à Calvi ; par suite je resserrerai le régiment de la Tour d’Auvergne sur la route des Abruzzes jusqu’à San Gerniani ; si V. M. trouvait des inconvénients dans cet établissement, je lui proposerai alors pour le régiment suisse les cantonnements suivants : 2 bataillons dans les villages en arrière de Capoue, désignés d’autre part, un bataillon à Carinola et Sparanise et le 4e bataillon à Sessa, alors la Tour d’Auvergne se trouverait tout entier sur la route des Abruzzes mais les habitants seront bien surchargés ; j’attendrai pour faire ces mouvements que V. M. ait daigné me faire connaitre ses intentions sur l’une ou l’autre de ces propositions ; j’ai eu l’honneur de lui observer que Marchianezi ne saurait être occupé en ce moment, vu le mauvais air, et l’insalubrité qui y règne" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 161 page 360).
Le même 7 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Lanchantin : "Ayant ensuite des dispositions de S. M. l’Empereur et Roi du comprendre, mon cher général, le 1er régiment suisse dans la composition du corps d’observation de l’Italie méridionale, les cantonnements que j’avais désignés par ordre du jour du 1er août pour le régiment de la Tour d’Auvergne devront nécessairement éprouver des changements ; en conséquence, ce régiment sera concentré à Teano, Pietramelara, et jusqu’à Venafro dans les villages et communes ci-après, savoir :
Un bataillon à Riardo, Pietramelara, Rocca Romana et Statigliano.
Un autre bataillon à Marzanello, Pietra Vairano, Presenzano et Mignano.
Un troisième bataillon à Venafro et environs.
Enfin, les 5e et 6e bataillons à Teano, Casa Fredda, Rocca Monfina, Marzano et environs.
Je vous prie, mon cher général, de faire toutes les dispositions nécessaires pour, conformément à mon ordre du jour, assurer les établissements du régiment de la Tour d’Auvergne et veiller à ce que les soldats soient bien.
Vous détacherez à Venafro le bataillon qui sera le mieux organisé, sans avoir égard à l’ordre de bataille.
On devra faire les dispositions nécessaires pour qu’un bataillon reçoive le pain à Pietra Melara, un autre à Marzanello, ou Presenzano ; un troisième à Venafro et les deux autres à Teano, en se conformant pour les distributions et transports aux moyens indiqués par l’ordre du jour.
Vous aurez soin de me faire connaitre l’établissement définitif dans les cinq jours" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38 page 89).
Le 8 août 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Ordonnateur Baradère : "En vous prévenant, monsieur l’ordonnateur, que d’après les nouvelles dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, le 1er régiment suisse reste dans le royaume de Naples et fait partie du corps d’observation de l’Italie méridionale, je vous fais connaitre la différence que ce régiment a occasionné dans les cantonnements fixés, par l’ordre du jour du 1er de ce mois, pour le régiment de la Tour d’Auvergne ; les cantonnements de ce dernier régiment sont arrêtés ainsi qu’il suit.
1er bataillon à Riardo, Pietramelara, Rocca Romana et Statigliano.
Un autre bataillon à Marzanello, Pietra Vairano, Presenzano, et Mignano.
Un troisième à Venafro et environs.
Et enfin les 5e et 6e bataillons de ce corps à Teano, Cara Fredda et Roccamonfina, Marzano et environs.
Les dispositions seront faites de manière qu’un bataillon devra recevoir le pain à Pietra Melara, un autre à Marzanello, ou Presenzano, un 3e à Venafro, et les deux autres à Teano ...
Comme je vous l’ai marqué par ma lettre du cinq, je vous engage à fortement insister pour les établissements de manutention et sur les lieux de distribution, tels qu’ils sont fixés par mon ordre du jour du 1er de ce mois et par la présente pour la Tour d’Auvergne et le 1er régiment suisse.
Ps. Faites bien connaitre le plus tôt possible le résultat de vos démarches par rapport au 3e paragraphe de la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38 page 89).
Le même 8 août 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Adjudant-commandant Thomas : "Je vous fais connaitre, M. l’adjudant commandant, les changements que vient d’occasionner le 1er régiment suisse, qui par décision de S. M. l’Empereur, fait partie du corps d’observation sous mes ordres, dans les cantonnements arrêtés pour le régiment de la Tour d’Auvergne par mon ordre du jour du 1er de ce mois.
Le 1er bataillon de ce dernier régiment sera cantonné à Riardo, Pietra Melara, Rocca Romana et Statigliano.
Un autre à Marzanello, Pietra Vairano, Presenzano, et Mignano.
Un 3e à Venafro et environs.
Et enfin les 5es et 6e bataillon de ce corps à Teano, Casa Fredda, Rocca Molina, Marzano et environs.
Ce régiment recevra son pain, savoir un bataillon à Pietra Melara, un autre à Marzanello ou Presenzano, un 3e de Venafro, et les deux autres à Teano ...
Je viens de prescrire au commissaire ordonnateur d’insister fortement près le directeur de la Régie des vivres de Naples pour les établissements de manutention, et pour que les distributions du pain se fassent dans les lieux fixés par mon ordre du jour du 1er de ce mois, et par la présente ; de votre côté ; vous les maintiendrez et ne souffrirez sous aucun prétexte, qu’il y soit apporté des changements" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je désire que vous me fassiez un rapport sur les quatre régiments étrangers. Le premier est celui de la Tour d'Auvergne ... Quels sont les quatre colonels et les majors qui commandent ces régiments ? Où sont-ils ? Quels sont les chefs de bataillon, capitaines et lieutenants ? Indiquez-moi de quelle nation est chacun, et joignez-y des renseignements sur leurs services, afin que je connaisse bien la composition de ces régiments. Tous les officiers français qui ont servi en Autriche et en Prusse et que je rappelle, tous ceux qui ont émigré, tous ceux enfin qui n'ont pas fait leur avancement dans l'armée française, pourront être employés dans ces régiments, où il y aura un tour d'avancement distinct de celui de la ligne ; car vous ne devez pas perdre de vue le principe que ces officiers ne doivent pas avoir d'avancement dans la ligne, et que, s'il y a jamais quelque exception, ce ne peut être qu'en vertu d'un décret spécial de moi et d'après un rapport particulier sur chaque individu, où vous m'aurez bien fait connaître ce dont il s'agit et les services de l'officier ...
Les régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg sont destinés à garder la Toscane et l'Italie, et en conséquence, vous devez veiller à ce qu'on n'y envoie pas d'Autrichiens ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28110).
Le 12 août 1811, le Général de Division Grenier écrit Ministre de la Guerre, à Naples : "En raison de la dissolution de l’armée française de Naples, le dépôt général établi au fort de l’œuf pour recevoir les français sortant des différents hôpitaux du Royaume, est supprimé à dater du 16 de ce mois, et l’officier qui le commande rejoindra son corps.
Je prie en conséquence, V. E. d’ordonner que les commissaires des guerres et commandants d’armes napolitains dirigent sur Sessa les militaires français sortant des hôpitaux et autres voyageant isolément, afin d’être réunis en petits détachements et ensuite dirigés sur Rome.
Ceux de ces hommes appartenant au 22e léger, au 1er régiment suisse et au régiment de la Tour d’Auvergne seront dirigés, les premiers sur Sainte-Marie, les seconds sur Pignataro et les troisièmes sur Teano" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 42 page 97).
Le 13 août 1811, pour prévenir la désertion, "trop à craindre à Strasbourg", Napoléon accepte sur proposition de Clarke, le transfert du Dépôt de Strasbourg à Phalsbourg (P&T, IV, 5976).
De son côté, le même 13 août 1811, le Général de Division Grenier écrit aux Ministres de la Guerre et des Finances du Royaume de Naples : "Le 15 juillet dernier, j’ai eu l’honneur d’adresser à S. M. le Roi des Deux-Siciles, l’état des dépenses présumées par mois, telle que le comportait la situation au 1er de ce mois, des trois régiments et des deux compagnies d’artillerie portés d’abord dans l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, non compris un bataillon du 22e et un de la Tour d’Auvergne, quoique portés dans ladite organisation, mais non arrivés dans le Royaume, et sur lequel état j’ai donné un aperçu des dépenses à faire si les corps étaient au complet.
Par un aperçu S. M. a pu juger des sommes qu’il convenait de faire verser chaque 15 jours à l’avance dans la caisse du payeur, en commençant, dans la dernière quinzaine du mois courant, pour faire les payements au 1er septembre prochain.
Je n’ai pas compris les frais extraordinaires, frais de bureau et autres dépenses non prévues ; j’ai prié S. M. de les fixer pour les officiers généraux, officiers supérieurs et chefs d’administration, d’après l’état nominatif que j’ai également eu l’honneur de remettre à S. M.
Depuis cette époque, le 1er régiment suisse a reçu l’ordre de faire partie du corps d’observation et en augmente la dépense par mois d’environ 60000 frs non compris tout ce qui lui est dû d’arriérés sur les masses.
Jusqu’à ce jour, je n’ai reçu aucune réponse à ces demandes, basées sur les besoins les plus pressants où va se trouver le corps d’observation, puisqu’au 1er juillet, il était dû aux corps qui en font partie le 4e trimestre de 1810 et les 2 premiers trimestres de 1811 pour la masse d’habillement et que, dans ce moment, les caisses sont vides, les masses à découvert et les masses de linges et chaussures employées aux besoins les plus pressants.
Au Ministre de la Guerre. Je vous prie, M. le Ministre, de vouloir bien rappeler au souvenir de S. M. la lettre que j’ai eu l’honneur de lui écrire à ce sujet, afin que les corps, etc.
Au Ministre des Finances. J’ai l’honneur de vous prévenir, M. le Comte, que j’écris une pareille lettre au Ministre de la Guerre et le prie d’obtenir de Sa Majesté une décision afin que les corps soient mis au courant, tant pour la solde que pour les masses jusqu’au 1er septembre, et que dans la dernière quinzaine d’août, l’argent nécessaire pour payer à l’avance la 1ère quinzaine de septembre pour toute espèce de dépense, soit versé dans la caisse du payeur du corps d’observation ; je vous prie de vous entendre avec S. E. le Ministre de la Guerre pour décider S. M. sur les demandes dont il s’agit, attendu l’urgence des circonstances" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 99).
Le 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Gentili : "Mon cher général, je vous prie de donner des ordres à la gendarmerie royale d’extraire des prisons de Naples le nommé Antoine Benoit, natif de Nevers, déserteur du régiment de la Tour d’Auvergne, lequel a été arrêté à Terracine le 11 juin dernier porteur de faux papiers et par rapport auquel vous m’avez écrit le 4 juillet dernier ; cet individu doit être conduit à Teano de brigades en brigades, et remis au colonel de son régiment afin d’être traduit en jugement s’il y a lieu.
J’adresse au général Lanchantin à Teano les pièces à charge contre ce déserteur, et j’écris par ce courrier à M. le général Aymé chef de l’état-major général de donner des ordres au commandant de la place, de faire consigner l’individu dont il s’agit à la gendarmerie, lorsqu’elle se présentera pour le prendre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 44 page 102 - Note : A la suite de la lettre, il est écrit : "Le même jour 17, écrit au général Aymé pour l’inviter à donner l’ordre énoncé dans la lettre ci-contre").
Le même 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Général Lanchantin : "Je vous adresse ci-joint huit pièces à charge contre un nommé Antoine Benoit, natif de Nevers, déserteur du régiment de la Tour d’Auvergne et lequel a été arrêté à Terracine le 11 juin dernier porteur de faux papiers. Je vous préviens que j’écris par ce courrier à M. le général Gentili, commandant la gendarmerie royale de faire extraire cet individu des prisons de Naples, afin d’être conduit de brigades en brigades à Teano, et remis au colonel de son corps ; lorsqu’on vous aura rendu compte de l’arrivée de ce déserteur, vous ordonnerez qu’il soit jugé par un conseil de guerre spécial" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 103).
Le 19 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre des Finances à Naples : "… Il s’en faut, monsieur le Comte, que la solde des corps antérieure au 1er septembre soit au courant. Le régiment d’Isembourg n’a rien touché depuis le 1er juillet, La Tour d’Auvergne depuis le 15 du même mois. Le mois d’août est du tout entier au 22e. Et je crois qu’il en est de même du 1er régiment suisse.
Il est bien instant de donner un fort acompte sur les masses dues au 31 juillet et dont la dette s’augmentera encore d’environ 70000 frs au 31 août. Si V. E. pouvait au moins faire payer le trimestre de 1810 dans le courant de ce mois, les corps auraient les moyens de faire quelques achats et elle aurait le temps de pourvoir au payement de l’exercice de 1811 dans le courant de septembre. J’ai besoin de cette assurance pour faire cesser les réclamations nombreuses qui me parviennent …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 165 page 367).
Le 20 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en 2e du Régiment de la Tour d’Auvergne, à Teano : "J’ai reçu, monsieur le colonel, votre lettre du 18 et les copies d’ordres donnés par des individus du 2e régiment de la Reine napolitain, relatives à l’embauchage et aux moyens que l’on emploie pour faire déserter les soldats de votre régiment. J’adresse copie de ces pièces au Ministre de la Guerre du Royaume, en l’invitant fortement de demander au Roi la punition exemplaire de tous ceux qui ont pris part à cet embauchage. Je regrette que M. le chef de bataillon Thilorier ait relâché le sergent et les 6 soldats. Ils formaient le corps du délit, et aujourd’hui, toute procédure sera illusoire parce que les coupables ne seront plus connus ou qu’on les fera disparaitre. Je réclame aussi le nommé Monticelli ; je pense qu’il sera mis à votre disposition, s’il est, comme vous le dites, dans le 5e régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 105).
Encore le 20 août 1811, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois au Colonel en 2e du Régiment de la Tour d’Auvergne, à Teano : "J’ai reçu, monsieur le colonel, avec votre lettre du 17, celle que vous écrivez à S. E. le Ministre de la Guerre, pour lui adresser un mémoire de proposition de retraite en faveur du chef de bataillon d’Averton. Comme il est d’usage d’envoyer en même temps un mémoire de proposition en remplacement, et que je présume que vous avez désigné, comme vous me l’avez dit verbalement, le capitaine Hautz, qui a des droits à cet avancement sous tous les rapports, j’attendrai, pour envoyer votre première demande au Ministre que vous m’ayez adressé en faveur de ce capitaine un mémoire de proposition au grade de chef de bataillon en remplacement du Sr d’Averton ; je ne ferai qu’un envoi de ces deux mémoires et recommanderai particulièrement M. Hautz à S. E. le Ministre de la Guerre à qui j’ai déjà eu l’honneur de le faire connaitre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 106).
Le même 20 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous adresser copie d’une lettre que je reçois du colonel en second du régiment de La Tour d’Auvergne relative à l’embauchage que se permettent plusieurs régiments napolitains et des moyens qu’ils emploient pour faire déserter des soldats français ; je joins à cette lettre copies des preuves matérielles acquises ; vous verrez que le chef de bataillon Castiglione et le sergent Amici du régiment de la Reine sont bien coupables, quoique le dernier n’agissait qu’en vertu des ordres du chef de bataillon ; il paraît que dans ce régiment plus que dans tous les autres, on a pris à tâche de recruter parmi les soldats français ; vous vous rappellerez sans doute que j’ai réclamé plusieurs individus nominativement, que j’ai les ai désignés comme existant dans ce régiment, et que constamment le colonel a nié leur existence comme il est constaté par les lettres que vous m’avez adressées à cet égard à plusieurs époques différentes. Il faut faire cesser ces abus ; je vous prie de mettre sous les yeux du Roi cette lettre et de demander que les coupables soient punis, un exemple est nécessaire, d’autant plus que S. M. a défendu ces sortes de recrutement à plusieurs reprises.
Je vous serai obligé, M. le ministre, de me faire connaître la sentence qui sera prononcée contre les coupables, afin de faire connaître aux régiments français qu’ils ont eu satisfaction d’un pareil délit. Je vous prie encore de prendre les ordres de S. M. pour renouveler aux régiments napolitains les défenses qui leur ont été si souvent faites à cet égard ; sans des mesures sévères qui puissent arrêter cet embauchage, je me verrai forcé de ne plus reconnaître comme sujets du Roi les individus qui se permettent de venir débaucher des soldats français. Ils seront arrêtés, traduits en commission militaire et jugés comme embaucheurs.
Ps. Par la copie de la lettre du colonel du régiment de La Tour d’Auvergne, vous verrez qu’un nommé Monticelli, caporal à la 5e compagnie du 1er bataillon de ce régiment, est aujourd’hui dans le 5e régiment napolitain à Capoue, comptant dans la compagnie du capitaine Lambert et y travaillant au bureau du quartier-maître. Je vous prie, M. le ministre, de donner des ordres pour que cet homme soit conduit à Teano et remis à la disposition du colonel du régiment de La Tour d’Auvergne" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 168 page 373).
Le 21 août 1811, on informe l'Empereur que "Le général Roussel d'Hurbal demande pour aide de camp le capitaine Cherrier, du 1er régiment étranger.
Attendu la position particulière de cet officier général, on soumet cette demande à la décision de Sa Majesté"; l'Empereur répond : "Il faut qu'il prenne des officiers qui aient fait toute la guerre avec l'armée française; cela donnera de la confiance aux soldats" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6038 - Sans signature ni date; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 21 août 1811 »).
Le 22 août 1811, à Saint-Cloud, "Le généra] Clarke soumet à l'approbation de l'Empereur le Tableau des cantonnements assignés par le général Grenier aux troupes qui composent le corps d'observation d'Italie" ; l'Empereur répond : "Faire connaître que j'approuve tout cela, mais à condition que mes troupes soient placées dans des lieux très sains, exercées à la manœuvre et qu'on mettra de l'ordre dans la comptabilité des régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Le général Grenier fera les fonctions d’inspecteur de ces 4 régiments. Il enverra un bataillon occuper Terracine et Monte Circello que les ennemis inquiètent. Par ce moyen, le général Miollis fera rentrer le détachement qu'il a sur Monte Circello" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4715 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6039).
De son côté, le même 22 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "Je suis informé, mon cher général, que des militaires des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg sortant des hôpitaux après avoir vendu leurs effets d’armement et d’équipement, se dirigent ou sont dirigés sur Naples où ils paraissent être accueillis au lieu d’être emprisonnés pour être ensuite conduits à leurs corps ; il importe, mon cher général, que les ordres les plus sévères soient donnés pour qu’aucun de ces hommes ne soit engagé pour le service napolitain, et qu’ils soient tous livrés à la gendarmerie pour être ramenés à leurs régiments. Il faut, autant que possible, éviter les réclamations et vous ne doutez pas qu’il ne s’en fasse beaucoup" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 108).
Le 23 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "J’ai l’honneur d’adresse à V. E. un mémoire de proposition en retraite en faveur de M. d’Averton, chef de bataillon au régiment de la Tour d’Auvergne ; cet officier supérieur n’est d’aucune utilité au régiment et occupe un emploi qu’il ne peut remplir.
Je joins un autre mémoire de proposition à cet emploi en faveur du Sr Michel Hautz, capitaine au même régiment. Cet officier, qui jouit d’une excellente réputation, se trouve être le 1er capitaine du régiment ; j’ai déjà eu l’honneur de le recommander plusieurs fois à la bienveillance de V. E. ; je la prie donc de le proposer à S. M. l’Empereur et Roi, pour l’emploi de chef de bataillon en remplacement du Sr d’Averton ; je suis convaincu qu’il sera un des meilleurs chefs de bataillon de ce régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 108).
Le même 23 août 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Colonel en second du Régiment de la Tour d’Auvergne : "Au reçu de votre lettre du 22, je me suis empressé d’écrire au général d’Aymé, chef de l’état-major de l’armée napolitaine, pour le prévenir que des hommes de votre régiment, sortant des hôpitaux, étaient accueillis à Naples. Je le prie d’ordonner qu’ils soient renvoyés au régiment et d’y tenir la main ; il conviendrait peut-être d’envoyer quelques officiers à Naples, pour savoir positivement et suivre ce qui se fait à cet égard. Quatre ou cinq jours suffiront pour cela" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Encore le 23 août 1811, le Général de Division Grenier écrit une seconde lettre au Colonel en second du Régiment de la Tour d’Auvergne : "Conformément à vos désirs, monsieur le colonel, je viens d’adresser à S. E. le Ministre de la Guerre les mémoires de proposition que vous m’avez adressés pour MM. d’Averton et Hautz ; le sous-inspecteur ne se trouvant pas ici, ils n’ont pas été visés par lui, mais je pense que cette formalité n’est pas essentiellement nécessaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le 24 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "... Comme je l’ai prévu, le retour des Calabres nous a donné beaucoup de malades, j’espère que le repos et la tranquillité les rétablira bientôt et qu’ils rentreront incessamment ; néanmoins, le régiment de La Tour d’Auvergne qui a dans ce moment 1083 hommes aux hôpitaux en perdra par la désertion, malgré toutes les mesures que l’on a pu prendre …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 169 page 333).
Le 24 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en second du Régiment de la Tour d’Auvergne : "Pour éviter tout retard, je vous envoie, monsieur le colonel, les deux permissions que vous m’avez demandées, revêtues de ma signature. Vous les ferez viser par le général Lanchantin et à l’avenir, ces sortes de demandes devront m’être adressées par lui pour suivre la hiérarchie voulue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 109).
Le 25 août 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre, Bureau des opérations militaires), au Général de Division Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale, au Quartier général à Sessa : "Général, j’ai mis sous les yeux de l’Empereur, le tableau des cantonnements que vous avez assigné provisoirement aux troupes qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, ainsi que la proposition que vous faites par votre lettre du 9 août, de former une nouvelle brigade sous le n°2 du 1er régiment Suisse qui est resté sous vos ordres et d’en confier le commandement au général de brigade Stedmann.
Sa Majesté me charge de vous faire connaître, général, qu’elle approuve tout cela, mais à condition que ces troupes seront placées dans des lieux très sains ; qu’elles seront exercées aux manœuvres et que l’on mettra de l’ordre dans la comptabilité des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg.
L’intention de Sa Majesté est en conséquence que vous remplissiez les fonctions d’inspecteur de ces quatre régiments.
Sa Majesté veut aussi que vous fassiez passer un des bataillons sous vos ordres, à Terracine et à Monte Circello que les ennemis inquiètent.
Je préviens le général Miollis de cette disposition pour qu’il fasse rentrer le détachement de sa garnison qui occupe en ce moment Monte Circello, aussitôt qu’il aura été relevé par les troupes sous vos ordres.
Vous voudrez bien, général, m’instruire des mesures que vous aurez prises pour remplir à cet égard les intentions de Sa Majesté, je vous recommande en même temps de porter une attention particulière sur les mouvements des anglais, du côté de Terracine et de Monte Circello, afin de défendre avec vigueur ce point important et les batteries qui y sont établies contre toutes entreprises de la part de l’ennemi.
Vous aurez soins aussi, général, de donner au général Miollis, avis de la marche des troupes qui se rendront à Monte Circello, afin qu’il puisse faire rentrer les détachements de sa garnison, aussitôt qu’ils auront été relevés" ; noté en marge : "Répondu le 3 septembre
Ecrit encore le 5 pour cet objet" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 75 page 161).
Le 7 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du Régiment de la Tour d’Auvergne : "MM. j’ai l’honneur de vous prévenir que S. M. l’Empereur et Roi, ayant daigner commuer (le 28 mars dernier) en 10 ans de boulet la peine de mort, à laquelle avait été condamné le nommé Jean Wertschikorschi, pour cause de désertion du régiment que vous administrez, S. E. le Ministre de la Guerre me charge de faire partir cet individu de Naples où il es détenu pour être conduit à Rome, aussitôt qu’il aura reçu les effets d’habillement prescrits pour les militaires condamnés au boulet, et qui, d’après les règlements, doivent être fournis par les soins du conseil d’administration du corps du condamné.
Veuillez vous conformer à cette disposition réglementaire et me prévenir aussitôt que vous y aurez satisfait, afin que je puisse donner des ordres pour le départ de l’individu dont il s’agit" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 52 page 118).
Le 12 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Commandant d’armes de la place de Naples : "Je vous prie, monsieur le général, de donner les ordres nécessaires pour que le nommé Degudy, sous-officier du régiment de la Tour d’Auvergne, qui est maintenant consigné au fort de l’œuf, en soit extrait et conduit à Teano où se trouve l’état-major de son régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 52 page 120).
Le même 12 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Colonel du Régiment de la Tour d’Auvergne, à Teano : "Monsieur le colonel, vers les 1ers jours de janvier dernier, j’ai fait consigner au fort de l’œuf, à Naples, un nommé Degudy, sous-officier de votre régiment, en attendant une réponse de S. E. le Duc de Feltre, Ministre de la Guerre de l’Empire, sur quelques circonstances de la conduite de ce sous-officier dont j’avais en même temps donné connaissance à S. E. ; comme elle ne m’a pas répondu, je prends le parti de faire conduire Degudy à Teano où vous le ferez surveiller scrupuleusement jusqu’à ce que vous jugiez pouvoir lui donner liberté entière. Dans ce cas, je pense qu’il sera juste de le rendre à son grade de sergent" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 52 page 120).
Cornet de Voltigeurs (Fig. 30a), d'après un dessin de la Collection Knötel, Rastatt |
Le 18 septembre 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection) au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, pour vous mettre à portée de remplir, conformément aux intentions de l’empereur, les fonctions d’inspecteur auprès des troupes qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, je crois devoir vous adresser les instructions suivantes.
Les revues que vous aurez à passer ont pour but de débarrasser les corps des hommes que leurs infirmités rendent incapables de continuer leur service.
Vous préviendrez à l’avance les commandants de ces corps du jour que vous aurez choisi pour en passer la revue, afin qu’ils puissent disposer des différents états qui seront à fournir ...
En inspectant les régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg, vous vous ferez représenter les décrets relatifs à la masse de recrutement de ces corps et vous vous assurerez si l’on se conforme exactement aux dispositions qu’ils renferment …" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 87 page 185).
"Ordres laissés par l’inspecteur général au conseil d’administration du 1er régiment étranger lors de sa revue d’inspection.
Le général de division commandant le corps d’observation de l’Italie méridionale, chargé de l’inspection générale du 1er régiment étranger, a remarqué avec satisfaction que MM. les officiers de ce régiment, s’occupent de leurs devoirs et chercha par leur zèle et l’activité qu’ils apportent dans les différentes parties de leur service à se rendre dignes de la bienveillance de S. M. l’Empereur.
Il les engage à animer du même esprit les soldats sous leurs ordres en leur inspirant de la confiance, en les traitant avec justice et paternellement, en stimulant leur amour-propre et en leur faisant valoir l’avantage qu’ils ont de servir le plus grand souverain du monde, d’être assimilés aux soldats français et de partager sa gloire.
Le général a vu aussi avec plaisir que depuis la réunion des bataillons, les officiers ont travaillé à leur instruction. Il les invite à faire de nouveaux efforts pour la porter à un plus haut degré de perfection en s’attachant surtout à l’application des principes et de l’esprit des évolutions, à la théorie des lois, arrêtés et règlements militaires dont la connaissance leur est nécessaire et dont ils doivent journellement se rendre compte. Le commandant du régiment surveillera particulièrement cette instruction ; il fera souvent commander l’école de bataillon par MM. les capitaines et me fera connaître au 1er mars 1812 ceux qui auront fait le plus de progrès.
Les sous-officiers ne sont pas encore aussi instruits que l’on pourrait le désirer, ils ne peuvent être considérés comme tels que lorsqu’ils sauront donner raison des observations qu’ils doivent faire en dressant un soldat et recrue tant sur la position et le port d’armes que sur les différents mouvements et sur le mécanisme du pas. Ils devront démontrer parfaitement l’école du soldat et répondre avec précision aux questions qu’on leur fera sur l’école de peloton que les sergents-majors et sergents devront savoir commander.
L’instruction du régiment doit être perfectionnée, la position du soldat corrigée ; le port d’armes est bon, mais les temps qui dans les écoles du soldat doivent être bien marqués pour les maniements d’armes, les charges et les feux, le sont trop longuement dans l’école du peloton et du bataillon ; il en résulte des lenteurs qui fatiguent le soldat et qui sont contraires à ce que prescrit l’ordonnance de 1791.
Le mécanisme du pas sera démontré en détail ; il doit être plus vivement enlevé ; dans le pas ordinaire, on doit habituer le soldat à porter la pointe du pied en dessous au lieu de le lever, dans le pas accéléré on doit le corriger du défaut qu’il a de trépigner et de ployer le genou ; dans les manœuvres les guides seront instruits à se bien prolonger sur les directions données, à conserver les distances et à éviter les flottements qui proviennent presque toujours de leur incertitude ; pour y parvenir le commandant du régiment fera exercer souvent les officiers et sous-officiers à la marche tant en bataille qu’en colonne à distance de peloton et sans troupes.
La discipline doit être constamment celle voulue par les règlements ; elle doit être sévère mais juste et paternelle ; elle concerne MM. les officiers comme les soldats puisqu’elle est la base de la bonne organisation d’un régiment.
La tenue du régiment pour la partie habillée offre un beau coup d’œil ; cependant elle laisse encore à désirer dans ses détails ; on doit exiger du soldat plus de propreté, apporter quelques changements dans le placement du sac, la manière d’y attacher les capotes, et dans l’alignement de la giberne" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 150 page 314).
Le 20 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire en date du 14 de ce mois, pour répondre à celle qui vous a été adressée par mon chef d’état-major relativement aux bêtes de somme que réclame la commune de Nicastro au régiment de la Tour d’Auvergne. Par une lettre subséquente de l’adjudant commandant Thomas, vous avez dû voir que je n’avais pas eu égard à la défense que présentait le chef de ce régiment, et vous avez dû recevoir un reçu de 30 D. versés dans la caisse du receveur de Teano, pour payement d’une de ces bêtes de somme, quoiqu’il soit possible qu’elle existât dans l’un des régiments napolitains qui passaient à Cosenza, Scigliano et Nicastro en même temps que le régiment de la Tour d’Auvergne. Vous ne trouverez toujours disposé, monsieur le Ministre, à faire droit à toutes les réclamations qui seront fondées ; je veux le maintien du bon ordre et j’y parviendrai ; mais comme j’ai, pendant assez longtemps, acquis la preuve que les réclamations des communes ne sont pas toujours justes, il est de mon devoir aussi de les faire examiner avant de laisser imputer de pareils frais aux corps, imputation qui, d’ailleurs, ne peuvent avoir lieu qu’en vertu de mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 56 page 126).
Le 30 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "... L’occupation de Gaète ayant nécessité des changements dans l’établissement du corps d’observation, j’ai l’honneur de la prévenir que la 1ère brigade est établie à Gaète et Borgo di Gaète.
La 3e (Isembourg) occupera Castellone, Mola, Trajetto ( ?) et Sessa.
La 2e (1er régiment Suisse) Maddaloni, Caserte et Sainte-Marie de Capoue. L’artillerie à Capoue.
Et enfin La Tour d’Auvergne, Teano, Venafro, Calvi, Pignataro, Fontiatano ( ?), etc. Ce régiment avait besoin de nouveaux cantonnements, les communications devenaient tous les jours plus difficiles par la saison des pluies qui grossissent toutes les rivières et les rendent souvent impraticables" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 187 page 394).
Le 1er octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "… le payeur m’annonce encore qu’il a reçu une somme de 16000 D (70000 frs environ) applicables à l’arriéré antérieur au 1er octobre 1808 et que l’on prend des dispositions pour faire incessamment un autre versement de 31000 D (145000 frs environ) faisant alors avec celle de 70000 frs 215000 frs, dont 59000 frs reviennent au 22e régiment d’infanterie légère, 24000 au 1er régiment Suisse et 22000 frs au régiment d’Isembourg ; Le surplus est assigné à des corps sortis du royaume ou à des officiers sans troupes. Si l’on obtient la prompte exécution de ces différentes mesures, les corps seront bien soulagés et mis à même de subvenir à leurs besoins, le seul régiment de La Tour d’Auvergne n’ayant point d’arriéré à réclamer dans le royaume de Naples a besoin de voir liquider ce qui lui est dû par le gouvernement français ; je sollicite à cet égard la prompte décision de V. E. pour les 84000 frs qui reviennent à ce régiment et que le payeur de l’armée, en vertu de ses ordres, retient dans sa caisse …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 189 page 397).
Le 8 octobre 1811, le Général de Division Grenier adresse une Circulaire d’inspection général au 22e Léger, 1er Suisse, 1er Etranger, au Régiment d’Isembourg et au 2e d’Artillerie à pied : "MM., j’ai l’honneur de vous prévenir, qu’étant ensuite des dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, transmises par S. E. le Ministre de la Guerre, chargé de l’inspection générale du régiment que vous administrez, je compte procéder incessamment à cette inspection ; afin de me mettre à même de pouvoir rendre un compte exact de la situation du personnel, et de l’administration qui vous est confiée, vous voudrez bien faire préparer les différents états que vous aurez à me fournir, savoir.
La situation du corps à l’effectif et au présent sous les armes.
La situation de la caisse au 1er janvier 1811 et un aperçu de sa situation au moment de la revue.
La situation des différentes masses et le tableau de la masse de linge et de chaussure.
La situation de l’habillement au 1er janvier 1811 et son aperçu au moment de la revue.
La situation de l’équipement et enfin celle de l’armement.
L’objet de l’inspection étant encore de débarrasser les régiments des hommes que leurs infirmités rendent incapables de continuer leurs services, vous ferez préparer les états de ceux qui sont dans le cas prévu en les divisant comme ci-après.
1° les hommes susceptibles de la réforme simple.
2° ceux qui ont droit à la solde de retraite.
3° ceux admissibles dans les bataillons de vétérans.
Nota leur taille devra être indiquée sur les mémoires de proposition, et ils seront avertis qu’ils ne doivent plus jouir de la faculté d’opter entre la vétérance et la réforme.
4° ceux qui sont dans le cas d’être admis à l’hôtel des invalides.
5° ceux qui montrant de la mauvaise volonté pour le service, ou cherchant à s’y soustraire en se mutilant, doivent être envoyés aux compagnies de pionniers.
6° ceux qui étant conscrits, ou suppléants de conscrits, sont arrivés au corps avec des infirmités qui nécessitent leur réforme.
7° ceux qui se sont enrôlés ayant des infirmités qui les rendent impropres au service.
8° enfin ceux qui par la nature de leurs infirmités, ne peuvent pas servir dans la ligne, mais que l’on peut employer dans les compagnies d’infirmiers qui toutefois ne doit être donnée qu’aux hommes qui n’ont pas fait la guerre.
Tous ces états seront nominatifs et séparés pour chaque classe, ils seront fait en double expédition pour chaque nature de proposition et seront appuyés des certificats des officiers de santé et des mémoires de proposition double en bonne forme ; ceux pour la solde de retraite devront indiquer d’une manière précise le département et la commune que les proposés auront choisi pour leur domicile.
Si parmi les militaires qui, par suite de l’inspection, sont dans le cas de quitter le corps, il en est qui soient susceptibles d’obtenir des emplois, il en sera dressé un état séparé indiquant leurs services, les motifs de leur sortie du corps, et le genre d’emplois auxquels ils sont propres, ou se conformer à cet égard aux dispositions du décret du 8 mars dernier.
Vous me présenterez encore MM. l’état des militaires de votre régiment qui ont obtenu la décoration de la légion d’honneur, l’état de ceux qui peuvent y avoir des droits en les faisant connaitre.
L’état de 4 sous-officiers les plus susceptibles d’avancement et enfin l’état des enfants de troupes admis à la ½ solde.
M. le colonel du régiment me remettra aussi le contrôle de MM. les officiers et me fera connaitre tous les emplois vacants pour chaque grade.
Si la comptabilité du régiment est en règle et arrêtée par l’inspecteur aux revues au 1er janvier 1811, je l’arrêterai définitivement jusqu’à cette époque et je me ferai rendre compte par aperçu de l’exercice courant.
Je désire, MM., trouver toutes les parties de votre administration, bien établies et conformes aux réglements ; il me sera très agréable de n’avoir que des comptes avantageux à rendre sur votre gestion.
Je dois vous prévenir encore qu’au moment de la revue, tous les hommes doivent être sous les armes ; chaque commandant me présentera la feuille d’appel de sa compagnie qui devra faire connaitre les hommes aux hôpitaux, seule absence légitime ; le régiment ne devra avoir personne de service au moment de la revue ; à la fin de ce contrôle nominatif, on établira la récapitulation et la balance de la perte et du gain de la compagnie depuis la dernière revue d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 62 page 138).
Le 9 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au commandant du 1er Etranger (lettre type) : "Je vous adresse monsieur le major, la lettre que j’ai cru devoir écrire au conseil d’administration du 22e régiment d’infanterie légère pour le mettre à même de préparer les matériaux qui me seront nécessaire à l’inspection du régiment, et que je compte commencer du 20 au 21 du courant. Vous remarquerez par les instructions que contient ladite lettre, que vous êtes chargé de me remettre le contrôle nominatif des officiers. Il me reste à y ajouter que vous avez à me donner consciencieusement sur chaque officier du régiment que vous commandez, des notes sur sa moralité, ses talents, son instruction et ses qualités militaires. Je ne puis trop vous recommander la plus grande attention dans la rédaction de ces notes puisqu’elles influeront beaucoup sur l’opinion que je mettrai dans mon rapport sur chacun d’eux, à S. E. le Ministre de la Guerre ...
La Tour d’Auvergne, comme pour Isembourg.
Les 2 compagnies d’artillerie comme pour le 22e. L’époque de la revue 28 au 29 octobre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 140 - Note : pour Isembourg, il est indiqué : "Le surplus de la lettre comme pour le 22e à l’exception de ce paragraphe : Mes instructions étant générales pour chacun des corps qui font partie de mon inspection, vous trouverez plusieurs paragraphes qui ne peuvent concerner votre régiment, ces paragraphes sont depuis le n°5 (ceux qui montrent de mauvaises etc.) jusqu’au n°8 inclusivement, mais j’aurai à me faire représenter dans le régiment que vous commandez les décrets relatifs à la masse de recrutement et à m’assurer si le conseil d’administration s’est conformé exactement aux dispositions qu’ils renferment").
Le 11 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit aux Généraux Lanchantin et Fressinet : "Je vous préviens, mon cher général, que je passerai la revue d’inspection du 22e Régiment d’infanterie légère du 20 au 21 courant. J’adresse au conseil d’administration et au major commandant le régiment les instructions nécessaires pour faire préparer les états des hommes à réformer et autres qui sont susceptibles de quitter le régiment. Je vous prie de recommander au major de tout disposer conformément à ces instructions que je vous renvoie ci-joint avec prière de les faire remettre de suite.
Même lettre que celle-ci-dessus au général Le Sénécal, pour Isembourg et le 1er étranger. Les instructions ont été adressées directement aux colonels de ces deux corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141).
Le 13 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé, à Naples : "Il existe dans les prisons de Naples un nommé Wertschikorschi qui a été condamné à mort pour crime de désertion du régiment de la Tour d’Auvergne, et dont S. M. l’Empereur et Roi a daigné commuer la peine en 10 ans de boulet ; comme cet individu doit être conduit par devant la cour de justice criminelle à Rome pour y entendre la lecture de ses lettres de commutation et de là dirigé sur Alexandrie aux ateliers des condamnés au boulet, je vous prie en conséquence de donner les ordres nécessaires afin que ce condamné soit conduit par la gendarmerie royale jusqu’à Terracine qui le remettra à la gendarmerie française qui ensuite le conduira à Rome et sa destination.
Je vous serai obligé de me faire savoir quel jour cet individu arrivera à Terracine" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 65 page 142).
Le 13 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Directeur des Postes de Rome : "… Je joins également à la présente : cinq dépêches par S. E. le Duc de Feltre … une pour M. le capitaine commandant le dépôt intermédiaire du 1er régiment étranger, à Turin …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 65 page 144).
Le 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Pacthod, à Rome : "Je vous préviens, mon cher général, que M. de Lagarenne ayant été porté sur le rapport du régiment de la Tour d’Auvergne comme absent du régiment, et parti avec vous, le chef d’état-major du corps d’observation a dû le porter de même sur son rapport et en rendre compte au Ministre de la Guerre " (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 66 page 145).
Le même 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Général Lanchantin, à Teano : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 14. Je vous remercie de la proposition obligeante qu’elle contient ; je l’accepte avec plaisir et tâcherai cependant de vous être à charge le moins possible.
Je vous prie de faire les dispositions nécessaires pour que le 28 au soir, tout le 1er régiment étranger soit réuni à Teano et environs, dans une circonférence d’un peu plus de 3 milles du point où je passerai la revue de ce régiment ; mon intention étant de le voir tout entier et sans qu’il y manque un homme. La réunion durera jusqu’au 30 au soir, et le 1er au matin, le régiment retournera dans ses cantonnements. Veillez à ce que le pain leur soit fourni, et recommandez au colonel de faire trouver la viande, les légumes et le vin nécessaire ; sans cette précaution, le soldat manquerait de tout.
Je donne ordre au sous-inspecteur aux revues Jullien de se rendre à Teano le 20 où il passera une revue préparatoire ; mais seulement dans les principaux cantonnements, et autant que possible par bataillons" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 147).
Encore le 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, Sous-inspecteur du Corps d’armée d’observation, à Sessa : "Par ma lettre du 23 juillet dernier, monsieur l’inspecteur, j’ai demandé à votre prédécesseur de me faire connaitre d’une manière claire et précise l’état d’habillement, armement et équipement des corps composant le corps d’observation de l’Italie méridionale, de s’assurer particulièrement des remplacements qui ont eu lieu en 1810, comment et par quels moyens ils ont eu lieu et enfin, s’ils ont réellement été faits. Vous avez en quelque sort rempli ces dispositions pour les régiments (22e d’infanterie légère) et Isembourg, et quoique votre travail sous plusieurs rapports soit satisfaisant, il laisse sous d’autres encore beaucoup à désirer. Par exemple, vous ne parlez de l’habillement que superficiellement et je désire en connaitre tous les détails. Vous voudrez donc bien dans les revues qui vous restent à passer, vous occuper essentiellement de l’habillement, connaitre combien d’habit, vestes et pantalons ont été délivrés en 1809 et 1810. Vous en assurer par les bons des commandants des compagnies, par l’inscription aux registres d’habillement, à ceux des compagnies et par les livrets des soldats, en confrontant les uns et les autres avec le vêtement sur le corps de l’homme. En obtenant un résultat régulier, vous devez reconnaitre ce qui a été fourni en 1811, et ce qui reste à fournir encore pour l’entier remplacement de cette année. Aussitôt que votre opération sera terminée, vous voudrez bien m’en rendre compte, afin que je puisse encore en vérifier moi-même les résultats par ma revue d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 147).
Le 19 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "On lui accuse réception de sa lettre du 16 par laquelle il donne arrivée à Fondi le 25 novembre prochain des 180 recrues et de 50 hommes composant de la cadre du 4e bataillon de la Tour d’Auvergne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 148).
Le même 19 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit encore au Ministre de la Guerre, à Naples : "On lui accuse réception de sa lettre du 16 et de la pétition du nommé Michel Vico, sous-officier au régiment de la Tour d’Auvergne, et on la prévient qu’après s’être fait rendre compte de ce qui regarde ce sous-officier, on lui fera connaitre si on peut adhérer à sa demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 148).
Le 26 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Lanchantin, à Teano : "Ayant, mon cher général, trouvé à mon retour chez moi, beaucoup d’occupation, je ne pourrai me rendre à Teano que le 29 du courant ; en conséquence, je vous prie de me faire arriver les troupes que ledit jour aux environs de l’emplacement que vous avez choisi, et don vous m’avez rendu compte ; je vous recommander encore de faire en sorte que les troupes, de quelque côté qu’elles puissent venir, n’aient pas plus de trois milles à faire pour se rendre sur le terrain. Vous ordonnerez les dispositions suivantes :
Le 29, je recevrai, à Teano, la visite de corps des officiers qui s’y trouveront.
Le 30, à 8 heures du matin, je passerai la revue générale du régiment (1er étranger). Les soldats sacs sur le dos, munis de leurs livrets, les registres des compagnies à chacune d’elle.
Après la revue, je verrai sur le même terrain l’instruction de l’école de bataillon ; en rentrant, je me rendrai au conseil d’administration où je clorai la revue d’inspection, après je recevrai la visite de départ de MM. les officiers ; le 1er au matin, chacun rentrera dans ses cantonnements.
Pendant la durée de l’inspection, les troupes seront en grande tenue et pantalons de drap ou de tricot ; MM les officiers en hausse-col et baudriers" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 68 page 149).
Le 1er novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Wesel, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître si l'on a commencé à exécuter mon ordre qui veut que les déserteurs ou recrues provenant des pays de la Confédération du Rhin et de la Russie soient envoyés dans le 1er régiment étranger, et ce qui vient de la Prusse dans le 2e. Je n'entends pas dire que cette mesure s'exécute" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6322 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28970).
Le 5 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Danlion : "On lui demande des détails sur l’entré au 1er étranger et sur les services du nommé Michel de Vico, napolitain qui demande lui-même à rentrer sous le gouvernement de son pays" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Le 8 novembre 1811 (lettre partie le 29), le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai passé la revue d’inspection du 1er régiment étranger (La Tour d’Auvergne) les 29, 30, 31 octobre et 1er de ce mois. J’ai l’honneur d’adresser le travail de cette revue à V. E. Il se compose de :
1° de la situation du personnel du régiment.
2° du résumé de mes observations et opérations pendant la revue et des ordres donnés en conséquence.
3° de l’état général de 116 hommes réformés dont 26 proposés pour obtenir une gratification, 1 à la charge du recrutement, et 1 maniaque pour lequel je demande une destination ; à l’appui de l’état général, il y a un état particulier pour les 26 hommes, un autre pour celui réformé à la charge du recrutement, et un 3e pour le maniaque.
4° de l’état de 23 hommes proposés pour les vétérans dont 3 sergents, 1 caporal et 19 carabiniers ou chasseurs.
5° de l’état de 2 officiers et 1 sergent major proposés pour la retraite, avec les mémoires de proposition et certificats de contre-visite à l’appui, plus un état séparé pour le sergent major proposé pour la retraite, reconnu susceptible d’occuper un emploi d’après les dispositions du décret du 8 mars 1811.
6° de l’état d’un homme proposé pour les invalides, son mémoire de proposition et le certificat de contre-visite à l’appui.
7° de la situation des finances et masses au 1er janvier 1811, avec la situation de la caisse à l’époque de la revue.
8° la situation de l’habillement et équipement.
9° celle de l’armement.
10° le contrôle des officiers du régiment avec des notes sur leur moralité et instruction.
11° l’état des emplois vacants.
12° l’état des enfants de troupe existant au régiment.
13° l’état de 4 sous-officiers jugés susceptibles d’avancement.
14° l’état des légionnaires existant au régiment.
15° un état des officiers qui peuvent avoir des droits à l’admission de la légion d’honneur.
Et 16° l’état des officiers qui ont obtenu depuis plusieurs années la décoration de l’ordre des Deux-Siciles et attendent l’autorisation de la porter.
Sur les 116 hommes réformés, 89 ont été congédiés, les 26 proposés pour une gratification attendront au corps la décision de V. E. ainsi que celui réformé comme maniaque, pour lequel je la prie de m’indiquer une destination, ne pouvant renvoyer cet homme dans ses foyers.
Les 23 hommes proposés pour les vétérans, ainsi que ce pour la réforme avec gratification, sont tous vieux ou infirmes, un bon nombre est venu du Portugal et incorporés dans ce régiment par ordre. Leurs infirmités proviennent en majeure partie des accidents survenus depuis qu’ils sont au service de l’Empereur. Ils attendront au régiment la décision de V. E.
Parmi les trois militaires proposés pour la retraite se trouve MM. d’Averton chef de bataillon, et Girard capitaine. Je ne vois pas que ces MM. aient des droits à une pension et je ne dois pas dissimuler à V. E. qu’ils n’ont pas demandé leur retraite ; mais ils sont infirmes, cacochymes et absolument impropres au service. M. Girard pourrait être placé aux vétérans. M. le chef de bataillon d’Averton se rendra au dépôt du régiment et M. Girard dans ses foyers pour y attendre la décision ultérieure de V. E.
Le sergent major proposé pour la retraite et l’homme proposé pour les invalides attendront au régiment la destination que V. E. voudra leur donner.
Parmi les hommes présentés pour la réforme, il s’est, comme dans le régime d’Isembourg, trouvé plusieurs Espagnols que je n’ai pas voulu admettre.
N’ayant pas arrêté la comptabilité du régiment, par les motifs énoncés dans mes ordres laissés au conseil d’administration, la situation des finances au 1er janvier 1811 est présentée telle qu’elle se trouve au registre ; j’y ai joint la situation de caisse à l’époque de la revue. La dette de M. de La Tour d’Auvergne portée au représenté de caisse a été réduite, depuis ma revue à 1796,88 frs, et le conseil d’administration s’est également depuis chargé en recettes de la dette de l’adjudant Deloo portée à 190,88 frs. Les représentés en en caisse n’en font pas moins encore de 53890,59 frs pour lesquels le conseil d’administration prie V. E. d’indiquer un mode de remboursement.
Il importe aussi que les affaires des officiers compromis avec M. de Melfort et autres soient terminées, il en résulte une stagnation dans toutes les parties qui nuit essentiellement au service ; peut-être conviendrait-il de soumettre toute la comptabilité de ce régiment depuis plusieurs années à un conseil de révision composé d’hommes sages mais instruits et fermes. Il sera bien difficile sans cela de sortir de ce labyrinthe.
V. E. remarquera à l’état de l’armement qu’il existe un déficit de sabres assez considérable. Elle verra les ordres que j’ai laissés à ce sujet.
Le conseil d’administration a présenté un état des officiers et sous-officiers qui ont obtenu la décoration des Deux-Siciles. Je n’ai pas cru devoir me refuser de les transmettre à V. E. et de solliciter pour eux sa bienveillance" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199 page 418).
Le même 8 novembre 1811 (lettre partie le 3 décembre), le Général de Division Grenier écrit également au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser ci-joint à V. E. différentes pièces concernant la revue d’inspection du 1er régiment étranger (La Tour d’Auvergne). Elles se composent, savoir :
1° de l’extrait du résumé de cette revue relativement à l’habillement, aux finances et autres parties de l’administration du susdit régiment, et de l’extrait des ordres que j’ai laissés en conséquence au conseil d’administration.
2° de la situation des finances à l’époque du 1er janvier 1811, et la situation de la caisse à l’époque de la revue.
3° et de celle de l’habillement et équipements.
Par l’extrait du résumé de mes observations, à l’article équipement, V. E. remarquera que 183 gibernes et porte-gibernes ne sont pas remplacés, 501 à fournir pour le complément, et qu’ils manquent 1700 bretelles de fusils et 99 baudriers. Je la prie d’autoriser le conseil d’administration à faire ces remplacements et acquisitions.
Ce régiment très nombreux manque d’officiers de santé. Trois emplois de chirurgiens majors et 4 de chirurgiens sous aides sont vacants. Il en résulte que le service de santé est en souffrance dans les bataillons détachées, attendu que les officiers de santé qui sont au régiment ne sauraient y suffire" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 201 page 421).
Le 9 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en second du Régiment de la Tour d’Auvergne (1er Etranger), à Teano : "Je vous renvoie, monsieur le colonel, la lettre du Ministre de la Guerre relative à M. d’Averton ; pour accélérer les dispositions de S. E. à l’égard de cet officier supérieur, il faut le comprendre dans le travail de l’inspection pour la retraite, en faisant dresser pour lui, comme pour les autres proposés pour la retraite, les mémoires de proposition et certificats de visite des officiers de santé. Vous demanderez ensuite à M. d’Averton, s’il veut aller attendre la décision du Ministre chez lui ou au dépôt du régiment, et vous me ferez connaitre sa résolution.
Je vous prie de m’adresser incessamment le travail de l’inspection que j’attends avec impatience" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 157).
Le 10 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en second du 1er Régiment Etranger, à Teano : "J’ai remarqué, monsieur le colonel, que l’état nominatif de MM. les officiers du 1er régiment étranger, que vous m’avez remis lors de mon départ de Teano, est fait par bataillon et compagnie. Je vous le renvoie, à l’effet de le faire par grades, colonels, majors, chefs de bataillon, capitaines, lieutenants et sous-lieutenants, à la suite les uns des autres. Laissez plus de distance entre chaque nom pour les notes. Vous ne signerez point cet état ; vous n’y ajouterai aucune note, et vous l’enverrez avec les autres pièces que vous avez à m’adresser" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 158).
Le 12 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, d’épurer les 127e, 128e et 129e de Ligne, en raison de leur mauvais état d’esprit : "... Il faut d'abord les séparer ... Le prince d'Eckmühl ... fera diriger par détachements de 100 hommes, sur les régiments de la Tour-d'Auvergne et d'Isembourg, les Prussiens, les Mecklembourgeois, Russes et Danois qui se trouvent dans ces régiments ... Les étrangers seront dirigés sur Wesel, avec des notes, pour que vous puissiez me proposer de leur donner de l'emploi ou de les placer dans les régiments étrangers. Ceux qui sont du pays, le prince d'Eckmühl en fera deux classes : les uns, qu'on essayera de garder dans les régiments jusqu'à nouvel ordre, et les autres, qu'on pourra envoyer en Italie et en Espagne dans les corps ... Tout ce qui sera prussien, danois, suédois, mecklembourgeois, russe, sera dirigé, par détachements de 100 hommes, sur les régiments d'Isembourg et de la Tour-d'Auvergne ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18253 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29034 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 278).
Le même jour, 12 novembre 1811, l'Empereur écrit encore, toujours depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... tous les déserteurs ou autres individus ... qui viennent de la Prusse ou de la Westphalie ; ceux-ci doivent être réservés pour le 1er et le 2e régiment étranger qui sont à Naples ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29043).
Le 14 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai pris des renseignements sur le nommé Michel di Vico, d’Arfino, par lequel vous m’avez fait l’honneur de m’écrire dans le courant d’octobre et que vous m’invitiez, si je n’y voyais pas d’inconvénient, à envoyer à la disposition du général commandant la place de Naples.
Cet individu est en effet dans le régiment de la Tour d’Auvergne, mais simple voltigeur, il s’est qualifié de sous-officier dans l’espoir d’être plutôt accueilli ; je me serais empresser de l’envoyer selon vos désirs à Naples s’il était déserteur des troupes napolitaines ; mais il n’y a jamais servi et a été légalement engagé à Livourne comme gru ( ?) de nation ; si cependant, vous tenez à le faire entre au service de S. M. le Roi de Naples, veuillez, je vous prie, me le faire connaitre, j’en informerai de suite S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire qui s’empressera sans doute de déférer à votre demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 158).
Le 15 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger, à Teano : "Je vous renvoie l’état de perte faite le 18 novembre 1810 par M. le capitaine Ducolombier ; cet état n’est pas dans les formes voulues, et la réclamation n’a pas été faire dans le temps prescrit ; d’un autre côté, l’argent et les effets réclamés n’étaient point escortés, et il n’y a eu aucun combat ; la perte restera donc à la charge de cet officier, à moins que S. M. le Roi de Naples ne veuilles par une faveur particulière, l’en indemniser. Il faut dans ce cas que M. Ducolombier s’adresse directement à S. M." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 158).
Le 16 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Chirurgien major Raparlier du Corps d’observation, à Capoue : "Je vous ai désigné, monsieur, pour faire la contre-visite des militaires du 1er régiment étranger proposés par mon travail d’inspection pour la solde de retraite et les invalides ; vous vous adjoindrez pour cette visite le chirurgien major de l’hôpital de Capoue.
Ces militaires sont : MM. D'Averton, chef de bataillon ; Girard, Capitaine; Printz, sergent-major proposé pour la retraite, et Ribbin, chasseur proposé pour les invalides.
Vous voudrez bien dates vos certificats du 30 octobre, époque de ma revue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 159).
Le 16 novembre 1811 également, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en second du 1er régiment étrange, à Teano : "Il est nécessaire, monsieur le colonel, de joindre à l’appui des états des militaires proposés pour la solde de retraite et les invalides, des certificats de contre-visite d’officiers de santé désignés à cet effet par moi. En conséquence, je vous envoie une lettre pour M. Raparlier, chirurgien-major français employé à Capoue, par laquelle je le charge de passer la contre-visite de ceux proposés pour la retraite et pour les invalides qui sont :
MM. D'Averton, chef de bataillon ; Girard, Capitaine ; Printz, sergent-major proposé pour la retraite ; et Ribbin, chasseur proposé pour les invalides.
Les certificats devront être à la date du 30 octobre. Veuilles envoyer de suite les militaires désignés à Capoue, en remettant à l’un d’eux la lettre pour M. Rafarlier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 159).
Le 19 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Lanchantin, à Teano : "Le chef de l’état-major du corps d’armée m’a communiqué, mon cher général, votre lettre du 17 de ce mois relative à l’indemnité donnée au soldat du 1er régiment étranger blessé par un paysan ; je ne peux approuver l’arrangement qui a été fait parce que ce serait ouvrir la porte à des abus de toute nature, à des vexations envers les habitants, et à des dénonciations que je veux éviter. Vous ferez en conséquence remettre entre les mains du juge de paix ou du syndic de Vazarano pour le compte du paysan qui a blessé le soldat les 80 D. dont on a disposé pour la compagnie ; justice est faite pour le soldat blessé, il gardera les 20 D. puisque l’on a reconnu cette indemnité suffisante ; si désormais des évènements de cette nature avaient lieu, les coupables seront remis de suite à leurs juges naturels avec les plaintes à leur charge ; il ne doit pas se faire d’autres arrangements, parce qu’ils nous compromettraient. Veuillez, je vous prie, vous faire remettre le récépissé des 80 D. et le conserver pour s’en servir au cas qu’il soit fait des réclamations par la suite" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 74 page 162).
Napoléon, de son côté, se méfie de plus en plus des soldats étrangers et le 20 novembre 1811, il demande à Clarke d’un ton exaspéré de ne plus lui proposer d’Officiers sortant du Régiment pour passer dans les Etats-majors ou dans d’autres unités. Il ne veut accorder sa "confiance qu’à des officiers ayant fait toute la guerre en France" (Margueron (Cdt) : "Campagne de Russie", tome III. ; L. Lecestre : «Lettres inédites de Napoléon 1e», tome II, 897; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3538; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29125).
Ce même 20 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Chirurgien major Raparlier, du Corps d’observation, à Capoue : "Je viens de recevoir, monsieur, votre lettre du 19 courant. Comme vous l’observez, les certificats de contre-visite peuvent être également donnés par vous et le médecin en chef de l’hôpital.
Quant aux certificats que vous aurez à délivrer à MM. d'Averton et Girard de la Tour d’Auvergne, vous les ferez en âme et conscience. Les motifs qui les déterminent à demander leur retraite étant indépendants de leur état de santé ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 74 page 162).
Le 21 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Danlion : "Je vous envoie, monsieur le colonel, le congé de grâce pour le nommé Pialy, revêtu de ma signature. Je vous observe que ce congé doit énoncer la somme que doit payer l’individu, et que le sous-inspecteur sans cette formalité, ne doit pas signer le congé. Il est nécessaire aussi que les blancs soient remplis avant l’expédition. Vous ne sauriez apporter trop de soin dans ces détails, afin d’éviter toute réclamation" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 163).
Toujours le 21 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit encore au Colonel Danlion : "Le 4e bataillon étant celui désigné pour envoyer 2 compagnies au dépôt, quoiqu’il arrive aujourd’hui au régiment, il est naturel, monsieur le colonel, de lui laisser son organisation et de compléter provisoirement le 6e bataillon, puisqu’il ne l’est pas, qu’il devait l’être au moyen des cadres qu’aurait envoyé le 4e bataillon qui, n’ayant que le cadre de 4 compagnies, n’a pu les fournir ; cette organisation devra, au reste, recevoir l’assentiment de S. E. le Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, et les officiers et sous-officier qui seront placés dans les deux compagnies à créer, ne seront reconnus définitivement titulaires, qu’après la décision du Ministre de la Guerre, cette disposition est nécessaire pour éviter de faire rétrograder ceux qui seront placés et jusqu’à la décision , leurs places actuelles devront rester vacantes.
Les grenadiers et voltigeurs partis d’Espagne avec le cadre du 4e bataillon formeront les noyaux des compagnies d’élite de ce bataillon ; vous les complèterez et égaliserez à l’instar des autres compagnies du régiment, sans avoir égard à ce qui aurait pu être fait en route, ces compagnies ne devant se composer que par des hommes de choix et connus pour leur bonne conduite. A moins cependant que le chef de bataillon n’ait été autorisé à faire le travail que vous m’annoncez, par une disposition ministérielle" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 75 page 163).
Le 23 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Cassano, Grand Veneur de S. M le Roi des Deux-Siciles, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire en date du 20 de ce mois, pour m’informer que des militaires du régiment de la Tour d’Auvergne se permettaient de chasser dans les réserves de Venafro et y faisaient des dommages.
Cet avis m’a d’autant plus peiné que dès l’établissement des troupes françaises dans ces contrées, j’ai défendu la chasse, particulièrement dans les réserves royales, sous les peines les plus sévères. Je vais renouveler ces défenses et j’ose croire qu’on y aura égard ; si, contre mon attente, il en était autrement, il faudrait pour … que le garde général puisse m’envoyer les noms des chasseurs, afin que je puisse sévir contre les coupables" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 165).
Le 25 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le décret d’organisation du 1er régiment étranger à six bataillons a voulu qu’ils fussent tous à 6 compagnies, dont un, le 4e, qui était alors en Espagne fournirait deux compagnies pour former le dépôt et enverrait les cadres de trois compagnies dans le royaume de Naples ; ce bataillon n’a jamais envoyé ces cadres et depuis qu’il est en route, le colonel de ce régiment a été informé et m’a rendu compte que le 4e bataillon ne pouvait les envoyer puisqu’il avait à peine les moyens de compléter les quatre cadres auxquels la nouvelle organisation le réduisait. Il en résulte que les compagnies n° 4 et 5 n’existent pas dans le 6e bataillon, j’ai ordonné qu’elles soient provisoirement créées mais que personne n’y serait placée titulairement avant que V. E. ait donné son approbation à cette mesure ; je la prie en conséquence de me faire connaître ses intentions à ce sujet" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199 page 417).
Le 26 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Capitaine Marperger du 1er Etranger : "On le prévient que sa demande à S. M. l’Empereur a été envoyée à S. E. le Ministre et on lui envoie deux pièces" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 166).
Le 29 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Etranger, à Teano : "Je vous adresse ci-joint les 88 congés de réforme revêtus de ma signature, plus celui du nommé Perris réformé avant ma revue et le congé de grâce du nommé Zirschki. Le nombre des hommes réformés par la revue d’inspection étant de 116, savoir 88 réforme simple, 26 avec gratification, 1 à la charge du recrutement et 1 maniaque pour lequel j’ai demandé une destination à S. E. le Ministre de la Guerre. Je vous renvoie encore 28 congés qui, avec les 88 forment le nombre de 116 réformés. Vous garderez ces congés jusqu’à la décision du Ministre, à l’exception de celui de Rabo, que vous expédierez de suite pour être congédié avec les 88 autres.
Vous ferez donc partir ces 89 hommes par détachements de 12 à 15 et à deux jours de distance l’un de l’autre, les 26 hommes proposés pour obtenir une gratification et le maniaque attendront au régiment de nouveaux ordres.
J’ai annoncé à S. E. le Ministre de la Guerre que MM d’Averton et Girard se rendraient, le 1er au dépôt du régiment, le second dans ses foyers pour y attendre une décision sur leur sort, que le sergent-major Printz attendrait ses ordres au régiment, ainsi que ceux proposés pour les vétérans et les invalides. Je vous envoie en conséquence les doubles de mémoires de proposition dont chacun de ces militaires doit être pourvu lorsqu’il quittera le régiment. Vous autoriserez MM. d’Averton et Girard à partir de suite et m’enverrez les autorisations à signer.
Je vous adresse aussi tous les certificats des officiers de santé tant pour ceux proposés à la retraite, aux vétérans et invalides que pour la réforme, n’ayant envoyé au Ministre que les certificats de contre-visite de ceux désignés pour la retraite et les invalides.
Enfin, je joins encore à la présente le résumé de mes opérations et observations pendant ma revue avec les ordres que j’ai cru devoir donner en conséquence ; vous ferez transcrire les uns et les autres au registre des délibérations et m’en accuserez réception.
Ps. Les certificats de visite seront conservés aux archives du régiment pour y avoir recours au besoin" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 166).
Le Régiment, dont le 6e Bataillon a enfin ses Compagnies d’élite, alors que le 4e n’a encore que ses deux d’élite et deux de Chasseurs, reçoit l’ordre en décembre de se rendre par petite étapes dans le nord de l’Italie pour rejoindre le Corps d’observation.
Le 7 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "Dans le courant de septembre, j’eus l’honneur d’écrire au Ministre de la Guerre du Royaume pour le prier d’intéresser S. M. à la position affligeant dans laquelle se trouvait le commissaire des guerres Venard, persuadé que V. M. viendrait à son secours lorsqu’elle saurait que ce fonctionnaire malheureux s’est cassé la cuisse en parcourant, d’après mes ordres, les cantonnements du régiment de la Tour d’Auvergne, pour s’assurer du service des subsistances.
Ce fonctionnaire condamné à rester 3 mois sur un lit douleur, se trouvait dénué d’argent et je priais le Ministre de la Guerre de demander à V. M. qu’il lui soit payé environ 1600 frs qui lui reviennent par frais de bureau arriérés depuis longtemps, ce secours pouvant l’aider à se faire traiter et à recevoir les soins que son état exigeait ; on n’en a pas tenu compte et ce commissaire des guerres est toujours dans le besoin. J’ai cru devoir faire connaitre sa situation à Votre Majesté" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 204 page 428).
Le 8 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser successivement à Votre Excellence le travail d’inspection pour chacun des régiments sous mes ordres. Elle aura remarqué que chaque corps présent à quelques nuances près, les mêmes observations sur son instruction, sa tenue et son administration. Des mêmes causes doivent dériver les mêmes effets ; le long séjour que les régiments ont fait dans ce royaume disséminés sur toute sa surface, à du nécessairement nuire à l’instruction, à la tenue et même à la discipline, un arriéré considérable pour la solde et les masses d’habillement a eu également un action très préjudiciable à l’administration ; cependant je l’ai trouvée assez régulière dans le 22e léger, 1er suisse et Isembourg pour l’exercice 1810, et j’ose espérer que celle pour 1811 ne laissera rien à désirer. Je n’ai pas dû arrêter celle du 1er étranger, avant que les objets en litige qui ont été portés à la connaissance de V. E. ne soient terminés, celle de de 1811 commence à prendre une marche satisfaisante par les soin du colonel Danlion, mais le travail forcé que l’on a du faire pour y parvenir, a nécessité d’avoir recours à quelques mesures extraordinaire qui n’auraient pas été tolérées en d’autres circonstances et que j’ai fait cesser entièrement au 1er janvier 1812. Si, comme je l’espère, le gouvernement napolitain continue à tenir des engagements et fait payer dans le courant de ce mois et 1er jours de janvier prochain la masse d’habillement encore due pour les mois d’avril, mai, juin et juillet et août, les corps sous mes ordres seront au 1er mai prochain les plus beaux régiments de l’Empire ; les masses de linge et chaussure devront compléter, tous les remplacements faits, il restera de l’argent dans les caisses.
Les cantonnements que le corps d’observation occupe sont salubres, mais trop petites pour y réunir un régiment ; cette difficulté que l’on éprouve dans tout le royaume, nuit à l’ensemble de l’instruction, que l’on ne peut suivre que par bataillons, il serait nécessaire de faire camper les trois régiments, depuis le 15 mars, jusqu’au 15 juin ; mais pour cela, il faudrait pouvoir baraquer et je m’en vois pas les moyens, parce que la paille servant à la nourriture du bétail est fort rare, et que d’ailleurs, étant triturée par des chevaux, elle est trop courte pour pouvoir être employée à la construction des baraques, il faudrait donc avoir des tentes et des effets de campement, le gouvernement napolitain, n’a ni l’un ni l’autre et cette réunion à laquelle je tiens beaucoup tant pour l’instruction des corps que pour celle des généraux ne pourra avoir lieu, s’il n’existe pas de tentes dans la 30e division militaire et si V. E. ne peut m’en faire fournir.
Je dois réclamer encore près de V. E. la poudre pour les exercices à feu, le gouvernement napolitain a jusqu’à présent à peine fourni aux corps le 0/4 de la quantité voulue par les règlements, il est vrai qu’elle est très rare dans le royaume et qu’il s’en fait une très grande consommation sur les côtes ; il m’en faudrait au moins pour le printemps prochain 500 kilogrammes par bataillon.
Il reste encore environ 30 cartouches à balle par homme dans chaque régiment ; le gouvernement napolitain doit il fournir celles dont je puis avoir besoin ?
Dans le cas où V. E. reconnaitrai l’utilité d’un camp et que les moyens de campement puissent m’être fournis, il faudrait aussi que l’ordonnateur eut un approvisionnement d’eau de vie pour en donner un gratification, au moins trois fois par semaine, j’ai dû dans la mauvaise saison faire prendre cette dépense sur la solde, parce que les officiers de santé en avaient recommandé l’usage.
Je renverrai par le 1er courrier à V. E. 268 congés de réforme, n’en ayant employé que 232 sur les 500 qu’elle m’a fait envoyer en me chargeant de l’inspection des régiments sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le 9 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. 268 congés de réforme qui, avec les 232 que j’ai délivrés pendant la revue d’inspection des régiments sous mes ordres, forment les 500 que V. E. m’a fait adresser avant cette revue.
Etat des congés délivrés ...
Au 1er régiment étranger, 116 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le 10 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Un nommé Michel de Vico d’Arpino, terre de labour du royaume de Naples, s’est engagé il y a quelques années à Livourne, se déclarant Grec de nation, dans le régiment de La Tour d’Auvergne où il sert encore dans une compagnie de voltigeurs ; il s’est fait depuis connaitre comme appartenant au royaume de Naples, et le Ministre de la Guerre le réclame au nom du Roi ; cet hommes n’étant pas déserteur et s’étant engagé librement, je n’ai pas cru devoir déférer à cette demande dans avoir pris les ordres de Votre Excellence ; je pense qu’il n’y aurait aucun inconvénient à rendre cet homme qui a plus de 40 ans et qui finirait par déserter pour rester dans son pays, si le régiment rentrait en France" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 207 page 434).
Le 10 décembre 1811 encore, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Dans ma lettre du 8 de ce mois, j’ai omis de faire connaitre à V. E. les réclamations qui m’ont été faites par un grand nombre de militaires des régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg, sur la durée de leur engagement ; ils prétendent qu’étant engagés pour 4 ans seulement et ceux existant depuis la formation des régiments en ayant servi six, ils ont droit d’obtenir leurs congés absolus dans répondre à leurs demandes ; je leur ai fait connaitre qu’il ne se délivrait des congés absolus qu’à la paix générale et que jusqu’ici leurs réclamation n’était pas fondée ; je prévois qu’elle se répètera souvent et que si cette disposition avait lieu à quelque époque que ce fut, ces régiments seraient dissous comme ils ont été formés ; ne conviendrait-il pas, Mgr, de déterminer dans ces régiments un mode de rengagement et de fixer une prime pour ceux qui se rengageraient après 6 ans de service, il est probable que l’on aurait un fond de bons soldats, sur la fidélité desquels on pourrait compter, puisqu’ils ont déjà servi 6 ans sans penser à la désertion. Un autre objet non moins important est l’assurance qu’il conviendrait après un certain nombre d’année de service, de la même manière que les Français pour l’admission à la retraite et aux vétérans ; ces hommes déjà âgés de 25 à 30 ans au moment de leur entrée au service craignent d’être renvoyés sans aucune ressource, dans quelques armées et lorsqu’ils ne pourront plus travailler ; des sous-officiers même ont énoncé cette opinion, je les ai rassurés autant qu’il était en mon pouvoir, en leur faisant connaitre que l’Empereur ne renvoyait pas les braves gens et qu’en le servant fidèlement, leur existence ne serait jamais compromise ; j’ai dû rester dans des termes généraux, en attendant que V. E. puisse me faire connaitre son opinion sur l’objet de ces réclamations qui méritent son attention.
Je rappellerai encore à cet égard à V. E. ce que j’ai eu l’honneur de lui mander en lui adressant le travail de l’inspection de ces régiments que la trop grande facilité, qu’ont les recruteurs de faire admettre des hommes au dépôt de ces régiments, donne un bon nombre de sujets qui sont trop âgés, ou accablés d’infirmités provenant déjà d’un long service chez l’étranger, où des prisons dans lesquels ils ont été renfermés et d’où on les tire pour les envoyer dans tel ou tel régiment, sans faire attention, ni à leur âge, ni à leurs qualités physiques ; la preuve de cette attention se trouve dans le nombre que j’ai été obligé de réformer dans les régiments de La tour d’Auvergne et d’Isembourg, quoique ce travail ait déjà été fait, il y a 8 mois environ, dans le 1er de ces régiments par le général Jalras ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 208 page 435).
Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie.
On laisserait en Italie les régiments suivants :
... RÉGIMENTS ÉTRANGERS. — Régiments suisses, deux bataillons ; la Tour d'Auvergne, quatre ; Isembourg, quatre ; régiment étranger, un ; total, onze bataillons, 8,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 233 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).
Le même 16 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "J’ai reçu, avec votre lettre du 4 de ce mois, les 8 procès-verbaux constatant des fournitures faites ou supposées faites illégalement à des détachements de différents corps de l’armée française, lors de son séjour en Calabre.
La seule réclamation de la commune de Majira contre un officier du régiment de la Tour d’Auvergne, montant à 15 D. 58, m’a parue admissible parce que le procès-verbal relate une lettre de cet officier qui, si elle existe, constate ses demandes illégales. J’adresse en conséquence ce procès-verbal au colonel de ce régiment, avec injonction de retenir cette somme au Sr Berga ; j’aurai l’honneur de vous informer quand et comment elle sera payée, si réellement elle doit l’être ; je vous renvoie les sept autres procès-verbaux avec des notes pour chacun d’eux ; il est impossible d’admettre de pareilles réclamations ; les procès-verbaux des communes ne sont pas titres suffisants, s’il en était autrement rien n’empêcherait toutes les communes du royaume où les troupes françaises peuvent avoir été stationnées d’élever ces sortes de réclamations après le départ des troupes et vous conviendrez que ce serait donner lieu à d’étranges abus" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 173).
Toujours le 16 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit encore au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "Vous m’avez fait l’honneur de m’adresser, avec votre lettre du 14 de ce mois, une réclamation du nommé Felice Spano, de Lagonegro, avec un procès-verbal à l’appui, qui a pour objet de constater que 12 arbres appartenant à cet individu ont été taillés pour le chauffage du régiment de la Tour d’Auvergne. Je remarque par l’exposé du réclamant, que ces arbres ont été coupés en décembre 1810 et janvier 1811. Comment se fait-il qu’il n’a porté aucune plainte à cette époque, puisque c’était le seul moment de constater le dommage ? Comment se fait-il encore qu’aucune réclamation n’aie été présentée au général Jalras qui était alors à Lagonegro, au sous-intendant de cette province, et enfin au colonel Amato, qui tous étaient sur les lieux et comment encore, peut-on établir un fait à 5 mois de date, lorsque tout dommage doit être constaté dans les 24 heures ? Les réponses qui dérivent de ces questions sont plus que suffisantes pour rejeter la demande du pétitionnaire ; j’ai en conséquence l’honneur de vous la renvoyer" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 174).
Le 18 décembre 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, vous m’exposez par votre lettre du 25 novembre, que le 4e bataillon du 1er régiment d’étrangers qui revient de l’armée d’Espagne, ne peut, à raison des pertes qu’il a faites, fournir les cadres qui doivent en être tirés, pour la formation des 4e et 5e compagnies du 6e bataillon. Vous m’informez en même temps, que vous avez donné des ordres, pour que les deux compagnies qui manquent à ce bataillon, dont les cadres ont pu être pris dans le 5e bataillon, y fussent créées.
J’approuve cette mesure qui complète les dispositions qui furent prescrite par le Décret du 16 octobre 1810, au sujet du 1er régiment étranger ci-devant de la Tour d’Auvergne" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 101 page 213).
Le 28 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Aymé, Chef de l’Etat-major général, à Naples : "Je m’empresse de répondre, mon cher général, à votre lettre du 27 de ce mois. Depuis le départ du 1er régiment suisse, aucun changement n’a eu lieu dans les cantonnements occupés par les troupes sous mes ordres.
Les difficultés des communications pendant la saison d’hiver pour les communes de Rocca Monfina, Marzano, Torra et autres, l’arrivée des 4e bataillons des 22e d’infanterie légère et 1er régiment étranger, venant de France, ont occasionné quelques mouvements intérieurs. Le 5e bataillon du 1er étranger a été envoyé à Saint-Germain ; Borgo di Gaète étant trop surchargé, j’ai envoyé à Itri le cadre du 6e bataillon du 22e. Ces mouvements ont eu lieu les 6 et 15 décembre. Le Ministre de la Guerre du Royaume a été prévenu de chacun d’eux cinq jours à l’avance. Je n’ais pas cru ces changements, qui ont eu lieu dans les arrondissements des brigades en partie déjà occupés, assez importants pour en importuner directement S. M. et si Elle n’a été informée qu’après qu’ils ont été effectués, la faute en est à son ministre et non à moi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
Le 29 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie, à Milan : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 29 novembre dernier ; je me suis empressé de demander aux chefs des régiments étrangers, l’état des déserteurs italiens qui pourraient se trouver dans leurs régiments, et j’ai ordonné l’arrestation de Louis Vedoni de Crémone, qui se trouvait dans Isembourg ; cet homme est à l’hôpital de Gaète depuis le 17 de ce mois ; aussitôt qu’il sera dans le cas de sortir, il sera conduit de brigade en brigade jusqu’à Ancône ; j’aurai l’honneur de vous en prévenir, comme du résultat de mes recherches relativement à ceux qui seront reconnus dans les régiments étrangers comme déserteurs italiens" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
"Corps d'Observation de l'Italie Méridionale
Place de Teano
Mois de décembre 1811
Infanterie légère - 1er Etranger
Etat nominatif de MM. les officiers qui ont fait partie du corps pendant le mois de décembre 1811 et mutations survenues parmi eux pendant ce temps.
Etat major : Colonel Joseph Louis Drummond de Melfort, suspendu de ses fonctions et au 1/3 de sa solde; Jean Baptiste Daulion, Colonel en 2e; Major Joseph Zimmer, suspendu de ses fonctions et au 1/3 de sa solde; ex Quartier maître Frédéric Hermand, suspendu de ses fonctions compte au corps pour le 1/3 de sa solde; Capitaine Quartier-maître Albert Seroka; Sous-lieutenant Officier payeur Henry Delloy, Chirurgien major Charles Laurent; Chirurgiens aides-majors Jacques Nicolas Gilles, Jean Baretta, Antoine Muller, Charles Drancomi; Sous-aides majors Jacques Garborini, Placide Codou, Jean Perrotti.
1er Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Justin Thilorier, Adjudant-major vacant
Carabiniers : Capitaine Alexandre D'Aspect, Lieutenant Jacques Eyrisch, Sous-lieutenant Goswin Schweikhart.
1ère Compagnie : Capitaine Michel Hautz ; Lieutenant Casimir Gerente, suspendu de ses fonctions et au 1/3 de sa solde; Sous-lieutenant Alphonse Ségur.
Voltigeurs : Capitaine Charles Bonnin; Lieutenant Louis Duhamel, à l'hôpital le 6 novembre S le 26 décembre.
3e Compagnie : Capitaine Girard Louis, mort le 20 décembre; Capitaine Thiebaut D'Allerit, venu des Officiers à la suite le 21 décembre; Lieutenant Edouard D'Espagnes, Sous-lieutenant Emmanuel Ruiz
4e Compagnie : Capitaine Charles Ulrich; Sous-lieutenant Ferdinand Lagranville.
5e Compagnie : Capitaine Charles Cherrière, passé aux Voltigeurs du 4e le 19 décembre; Capitaine Pierre Cazenave, venu de la 1ère du 4e le 19 décembre; Lieutenant Charles Castelnau; Sous-lieutenant Joseph Bougel.
2e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Charles Pierreville; Capitaine Adjudant-major Louis Komierowsky
Carabiniers : Capitaine Guy François René De La Jumellière; Lieutenant Alexandre Lequeu; Sous-lieutenant Amédée Saint-Font.
1ère Compagnie : Capitaine Pierre Auguste Bergeret; Lieutenant Charles Derocreuse; Sous-lieutenant Joseph Bacqueville.
Voltigeurs : Capitaine Pierre Malcomes; Lieutenant Rabot Lebrun; Sous-lieutenant Stephany Nostrowitzky, venu de la 3e du 2e le 11 décembre.
3e Compagnie : Capitaine Philippe Ducolombier, passé à la 1re du 6e le 15 décembre; Lieutenant César Bergeret, proposé pour Adjudant le 16 décembre; Sous-lieutenant Stephany Nostrowitzky, passé aux Voltigeurs du 2e le 11 décembre.
4e Compagnie : Capitaine Charles Venzelles; Lieutenant Louis Magalon; Sous-lieutenant Edme Bernier, suspendu de ses fonctions et au 1/
3 de sa solde.
5e Compagnie : Capitaine Edouard Pitaubert; Lieutenant Besieux; Sous-lieutenant César Contreras.
3e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Charles François D'Averton, porté pour sa retraite; Lieutenant Adjudant-major Charles Hamberger.
Carabiniers : Capitaine Alexandre Bonhotte; Lieutenant Alexandre Lagarenne; Sous-lieutenant Joseph Allemand.
1ère Compagnie : Capitaine Charles Desrosières; Lieutenant Jacques Decombes, à l'hôpital le 17 novembre S le 31 décembre.
Voltigeurs : Capitaine Prospère Desetangs; Lieutenant Joseph Francheteau.
3e Compagnie : Capitaine Charles Desbons; Lieutenant Joseph Baillivy, à l'hôpital le 4 novembre S le 26 décembre; Sous-lieutenant Louis Bonn.
4e Compagnie : Capitaine Charles Gallemant; Lieutenant Ferdinand Vorstadt; Sous-lieutenant Louis Debusch.
5e Compagnie : Capitaine Vincent Garrido; Lieutenant Charles Galliffe, à l'hôpital le 27 septembre S le 17 décembre.
4e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Banyuls de Monferé; Lieutenant Adjudant-major Joseph Baptiste Girardon.
Carabiniers : Capitaine François Berthelot; Lieutenant Constantin Lorang; Sous-lieutenant Hugues Delille.
1ère Compagnie : Capitaine Pierre Cazenave, passé à la 5e du 1er le 15 décembre; Capitaine François Zornholz, venu des Officiers à la suite le 19 décembre; Sous-lieutenant Gaston Banyuls.
Voltigeurs : Capitaine Charles Cherrière, venu de la 5e du 1er le 19 décembre.; Lieutenant Guillaume Defrentz, à l'hôpital du 9 novembre; Sous-lieutenant Schadler.
3e Compagnie : Capitaine Leonard Saint-Cyr, parti de l'armée d'Espagne le 1er juin 1810 s'est rendu à Strasbourg où il a obtenu son congé de convalescence le 1er novembre 1811 par le Ministre; Lieutenant Jean Baptiste Stopp; Sous-lieutenant Alexandre Piedoys.
5e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon vacant, porté par erreur vacant, cet Officier M. Vogt est occupé au dépôt à Strasbourg; Lieutenant Adjudant-major Alphonse Cottin.
Carabiniers : Capitaine François Lyon; Sous-lieutenant Charles Rungde.
1ère Compagnie : Capitaine Nicolas Salomon; Sous-lieutenant Thomas Serjuisty.
Voltigeurs : Capitaine Maurice Sainte-Colombe; Lieutenant Jean Decker; Sous-lieutenant Hyppolite Pouthier.
3e Compagnie : Capitaine Frédéric Zweifel; Lieutenant Clément Villemejanne.
4e Compagnie : Capitaine Arnold Schmelzer; Lieutenant Casimir Anino.
5e Compagnie : Capitaine Louis Gonnet, en congé du 1er avril 1811, avait un congé de 6 maois lequel a été prolongé d'un moi par S. E. le Ministre. Cet officiern'a point encore rejoint ni donné de ses nouvelles; Sous-lieutenant Louis Taché.
6e Bataillon
Etat-major : Chef de Bataillon Aristarque de Champenoy; Jean Hautz, Lieutenant adjudant-major
Carabiniers : Capitaine Hunault de la Chevallerie; Lieutenant Charles Mongelas; Sous-lieutenant Jospeh Laugier.
1ère Compagnie : Capitaine Philippe Ducolombier, venu de la 3e du 2e le 15 décembre; Sous-lieutenant Antoine Berga.
Voltigeurs : Capitaine Alexandre Gombert; Lieutenant Alexandre Delabrosse; Sous-lieutenant Ferdinand Maire.
3e Compagnie: Capitaine Arnaud D'Oraison; Sous-lieutenant Louis Deblois.
4e Compagnie : Capitaine vacant, cette Compagnie est commandée provisoirement par M. Lequeu des Carabiniers du 2e; Sous-lieutenant Louis Bonhomme, venu des Officiers à la suite le 1er décembre.
5e Compagnie : Capitaine vacant, cette Compagnie est commandée provisoirement par M. Mongelas des Carabiniers du 6e; Sous-lieutenant Pierre Duvivier, nommé par décret impérial du 16 août 1811 arrivé au Régiment le 12 décembre.
Officiers à la Suite
Capitaine Franois Zornholz, passé à la 1ère du 4e le 19 décembre; Capitaine Dallerit Thiebaut, passé à la 3e du 1er le 21 décembre; Sous-lieutenant Louis Bonhomme, passé à la 4e du 6e le 1er décembre".
Le 7 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Danlion (1er Régiment Etranger), à Teano : "Je vous adresse ci-joint, monsieur le colonel, copie de la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre en date du 18 décembre dernier, portant approbation de la formation des deux compagnies du 6e bataillon que j’ai ordonnée le 25 novembre dernier. Ce travail est en conséquence définitif" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 13 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Capitaine Gallemand, du 3e Bataillon du 1er Régiment Etranger, à Pastorano : "J’ai reçu, monsieur, votre lettre du 11 de ce mois, et celle qui y était incluse, je ne peux déférer à votre demande ; c’est au colonel de votre régiment et au général commandant la brigade de la faire, s’ils pensent qu’elle puisse vous être annoncée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 181).
Le 15 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous adresse copie de deux lettres du conseil d’administration du 1er régiment étranger par lesquelles il demande à être autorisé à retirer des magasins des arsenaux du Royaume, d’une part 195 fusils avec leurs baïonnettes, de l’autre 681 sabres en bon état, 94 sabres à réparer et 30 lames en mauvais état, qui ont été versés par ce régiment dans les magasins du Royaume selon les états ci-joints.
Veuillez, je vous prie, monsieur le Ministre, donner les ordres nécessaires pour faire droit à cette demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 183).
Le 19 janvier 1812, à Paris, on informe l'Empereur que : "Il y a 1314 prisonniers espagnols, mais étrangers à l'Espagne, qui sont détenus en France et demandent à reprendre du service. On propose d'incorporer ... les Prussiens, Russes, Danois, Suédois dans les 1er et 2e régiments étrangers ..."; ce dernier répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5725).
Le 23 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 1er Régiment Etranger, à Teano : "Le nommé Desmoulins, atteint d’aliénation d’esprit, et par ma revue d’inspection j’avais, monsieur le colonel, proposé pour la réforme, doit, d’après la décision du Ministre de a Guerre, continuer à compter au régiment et y être traité ou à l’hôpital, à moins qu’on ne puisse le diriger, sans danger, sur le département où il est né et le remettre à sa famille. Dans ce cas seulement, le congé que je vous ai laissé pour lui, lui serait délivré" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 185).
Le 25 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit à Monsieur Poeydavant, à Naples : "Les conseils d’administration des 1er et 2e régiments étrangers m’arrivent, monsieur le payeur qu’aujourd’hui 25 ; les mandats qui leur ont été donnés ne sont pas acquittés. M. Brea a même informé l’officier payeur du 2e régiment qu’aucuns fonds n’avaient encore été faits pour ce paiement.
Les caisses de ces deux régiments sont épuisées et si on ne leur acquitte par promptement les mandats précités, le soldat va se trouver dans la position la plus critique. Je vous prie donc de faire les démarches les plus pressantes auprès du Ministre des Finances pour que ces paiements s’effectuent sans le moindre retard, afin de prévenir l’état malheureux dans lequel se trouveraient les militaires de ces deux corps s’il en était autrement.
Veuillez bien m’informer de suite du résultat de vos démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 185).
Le 27 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Decouz, à Otrante : "… Je vais soumettre au Ministre de la Guerre les différentes questions que vous me faites et lui proposer de mettre à votre disposition un bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 186).
Le 30 janvier 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection) au Général Grenier : "Général, vous m’avez demandé si les mesures à prendre pour faire rentrer dans les rangs tous les sous-officiers et caporaux n’ayant pas deux années de service, devaient être appliquées aux bataillons de guerre. Je réponds affirmativement à cette question qui ne peut être douteuse, la volonté de l’Empereur étant que tous les militaires, sans exception, soit soumis aux décisions qu’il a rendues à cet égard. Toutefois, les observations que vous m’avez présentées, relativement aux régiments étrangers, ne m’ayant pas paru dénuées de fondement, je vais en rendre compte à Sa Majesté, et la prier de me faire connaître ses instructions" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 123 page 257).
La solde quant à elle est toujours aussi mal versée.
Le 2 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "J’ai l’honneur d’adresser à V. M. copie d’une lettre que j’ai reçu ce matin de S. E. le Ministre de la Guerre ; l’objet dont elle traite ne pouvant qu’être relatif à l’occupation d’Itri par le cadre du 6e bataillon du 22e d’infanterie légère et à l’occupation de Saint-Germain par le 5e bataillon du 1er étranger, les reproches (si l’on peut appeler cette lettre ainsi) qui me sont faits sont bien gratuits, puisque le Ministre de la Guerre de V. M. a été prévenu de ces mouvements comme des motifs qui les ont déterminés ; j’ai l’honneur de joindre ci-joint copie des avis qui ont été donnés et que je vais envoyer aussi à S. E. le Ministre de la Guerre, de l’Empire.
J’ai déjà fait connaitre au général Aymé que si je n’ai pas eu celui d’en demander directement l’agrément à V. M., c’était dans l’intention de ne pas l’importuner pour un mouvement aussi insignifiant et qui n’avait pour but que de soulager d’une part les malheureux habitants de Borgo di Gaète, et de l’autre de retirer pour quelques mois seulement de Roccamonfina, Torra et autres lieux de montagnes, le 5e bataillon du 1er étranger dont les communications eussent été interrompues dans cette saison.
V. M. se rappellera sans doute qu’Elle a approuvé les premiers cantonnements des troupes impériales. Sainte-Marie de Capoue, Caserte et environs y étaient compris ; depuis le départ du 1er régiment suisse, j’ai laissé ces communes sans troupes, parce que je croyais faire quelque chose d’agréable à V. M. en n’occupant pas Caserte. J’ai été assez malheureux pour me tromper" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 216 page 451)
Le 7 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 1er Régiment étranger, à Téano : "S. E. le Ministre de la Guerre me prévient, monsieur le colonel, que S. M. l’Empereur et Roi a daigné consentir à ce que le nommé Michel de Vico, voltigeur au 1er régiment étranger, sujet de S. M. le Roi de Naples, soit mis à la disposition de ce souverain ; vous voudrez bien, en conséquence, faire partir ledit Vico le 11 du courant pour se rendre à Naples près du maréchal de camp commandant cette place, en lui faisant délivrer une feuille de route suivant l’ordre ci-joint et dont cet homme sera porteur.
Vous aurez soin que cet homme soit vêtu décemment et vous m’adresserez le bordereau de ce qui lui revient pour sa masse de linge et chaussure, afin de la faire passer au conseil d’administration qui recevra cet hommes lorsque le Ministre de la Guerre du Royaume m’en aura donné avis ; vous aurez attention encore de faire solder cet homme de tout ce qui pourrait lui être dû jusqu’au moment de son départ, afin d’éviter à ce sujet toute réclamation ; il devra en être fait mention au dos du certificat de service qui lui sera délivré comme du montant à remettre de sa masse de linge et chaussure" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 191).
Le même 7 février 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir que S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire m’annonce que S. M. l’Empereur et Roi a daigné consentir à ce que Michel de Vico, voltigeur au 1er régiment étranger, sujet de S. M. le Roi de Naples, réclamé par vos lettres des 16 octobre et 4 décembre, fut mis à la disposition de son souverain. J’ai en conséquence donné ordre au colonel de ce régiment de faire conduite cet individu à Naples, après l’avoir fait solder de tout ce qui pourrait lui être dû, à l’exception du montant de sa masse de linge et chaussure dont j’aurai l’honneur de vous envoyer le bordereau pour être ensuite payé au corps dans lequel ledit de Vico pourrait être incorporé.
Ce militaire devra arriver à Naples le 13. Je vous serai obligé de me faire accuser sa présentation" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 191).
Le 24 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 22 de ce mois relativement à une demande d’indemnité présentée par un propriétaire de Pignataro pour non ensemencement d’une terre destinée à l’exercice des troupes cantonnées dans cette commune et environs. En réponse, j’ai l’honneur de vous prévenir que je n’ai point donné d’ordres particuliers pour l’occupation de ce terrain ou de tel autre, je me suis borné à donner des ordres généraux pour que l’instruction des troupes soit suivie et nécessairement, les commandants des bataillons ont dû s’entendre avec les autorités des communes pour obtenir le terrain nécessaire sans causer trop de dommages ; mais il peut y avoir quelque malentendu dans l’affaire de Pignataro. Je vais y envoyer un officier d’état-major pour avoir des renseignements exacts sur l’objet de cette réclamation ; aussitôt qu’ils me seront parvenus, je m’empresserai de vous en faire part" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 195).
Le 28 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Comme j’ai eu l’honneur de vous le mander le 24 de ce mois, j’ai envoyé un officier d’état-major à Pignataro, pour prendre des renseignements relatifs au terrain d’exercice demandé à cette commune et pour lequel le propriétaire réclame une indemnité. Il résulte du rapport qui m’a été fait, ainsi que des déclarations ci-jointes, que ce terrain a été mis dans le courant de novembre à la disposition de la troupe par le syndic sur la demande du capitaine Bonhot commandant alors le 3e bataillon du 1er régiment étranger ; que ce terrain était alors inculte, et qu’il a été abandonné dans le courant de janvier pour un autre de 4 maggios ( ?) environ que le syndic de Pignataro a désigné depuis.
Comme le capitaine Bonhot a agi d’autorité dans cette circonstance, je l’ai condamné aux arrêts jusqu’à nouvel ordre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 91 page 195).
Un Etat du Corps d’Observation de l’Italie Méridionale (Général de Division Grenier) en date du 1er mars 1812, donne les effectifs et la répartition des différents Bataillons du 1er Régiment Etranger :
1er Régiment Etranger : Demelfort, Colonel en 1er ; Danlion, Colonel en 2e, Zimmer, Major
1er Bataillon Thilorier : 23 Officiers, 734 Sous-officiers et soldats, total 757 ; 23 Officiers, 745 Sous-officiers et soldats, total 768 à Teano Venafro ; 17 Officiers, 724 Sous-officiers et soldats, total 741.
2e Bataillon Pierreville : 17 Officiers, 719 Sous-officiers et soldats, total 736 à Pietro Vairano ; 17 Officiers, 711 Sous-officiers et soldats, total 728.
3e Bataillon Daverton : 17 Officiers, 708 Sous-officiers et soldats, total 725 à Pignataro ; 11 Officiers, 454 Sous-officiers et soldats, total 465.
4e Bataillon Banyüls : 11 Officier, 449 Sous-officiers et soldats, total 460 à Teano ; 14 Officiers, 727 Sous-officiers et soldats, total 741.
5e Bataillon : 14 Officiers, 729 Sous-officiers et soldats, total 743 à St-Ermano ; 15 Officiers, 693 Sous-officiers et soldats, total 708.
6e Bataillon, Champenois : 15 Officiers, 693 Sous-officiers et soldats, total 708, à Carinola.
Détachement parti de Phalsbourg le 26 février, arrivera à Sessa le 19 mai : 250 (SHD - Communication P. Quentin).
Le 4 mars 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, afin de compléter les dispositions du décret du 25 décembre dernier, relatif aux nouveaux drapeaux, j’ai pris les décisions suivantes, au sujet des fanions que doivent avoir les bataillons des régiments d’infanterie.
1° Ces fanions seront confectionnés en étoffe de laine, de la couleur prescrite par le décret.
2° Ils auront 30 pouces, ou 813 millimètres en tous sens.
3° Ils seront garnis autour d’un galon de laine, de la même couleur que le fanion, afin qu’ils se conservent plus longtemps ; ils n’auront ni franges, ni cravate, ni aucune espèce d’ornement.
4° Ils seront supportés par un bâton de bois noirci, de la hauteur de 8 pieds ou 2 mètres 600 millimètre, et terminé en haut par une pointe de fer ou d’acier.
Je vous prie de communiquer ces dispositions aux divers régiments d’infanterie employés sous vos ordres, et de leur prescrire de faire confectionner, sans le moindre délai, les fanions qu’ils doivent avoir, et de les distribuer aux bataillons, l’intention de l’Empereur étant qu’ils en soient pourvus de suite.
Cet ordre ne doit point souffrir de retard ; je vous engage à en surveiller la prompte exécution, dont vous me rendrez compte" ; noté en marge : "Ecrit à MM. Les généraux de brigade le 28. Demandé le décret le 2 avril" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 124 page 259).
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse, depuis Milan, à l'Empereur un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Quatrième Division, d'observation, entre Rome et Naples. Général de Division Grenier (Division appelée plus tard à la Grande-Armée) ; Généraux de Brigade Lasalsette et Pouchin ; six Bataillons du Régiment de Latour d’Auvergne (3,600 hommes) ; quatre du Régiment d'Isembourg (2,600) ; un du Régiment étranger (800) ; deux du 14e d'infanterie légère (1,400) ; deux du 6e d'infanterie de ligne (1,400) ; 8 pièces régimentaires. Total : 15 Bataillons, 9,800 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 8 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger, à Teano : "Je conçois que l’administration de votre corps a du éprouver des embarras et qu’il en éprouve encore par les sommes arriérées qui lui sont dues ; mais les souliers que vous devez sont usés ; le soldat les a payés et le montant en est rentré en caisse du jour de la livraison ; vous n’aviez donc par le droit d’en disposer ; si la masse de linge et chaussure recevait une autre destination que celle voulue par les règlements, il s’en suivrait que le soldat irait tout nu et que toute confiance serait détruite. Je préviens en conséquence le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples, qui a réclamé en faveur du Sr Knoll, que vous terminerez avec ce négociant d’ici au 1er avril ; j’ai lieu de croire que vous remplirez cet engagement, et que je ne serai pas dans le cas de vous le rappeler" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 199).
Le 9 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "En réponse à votre lettre du 7 courant, je dois vous donner l’explication suivante :
Lorsque le 22e régiment d’infanterie légère a fait une demande de cartouches, il avait pour objet de remplacer celles déposées, selon l’inscription à son livret, dans les magasins de Scilla, au moment de son départ des Calabres et autant que je puisse m’en rappeler, mon approuvé au bas des états porte « en remplacement de pareil nombre déposé à Scilla ». Je n’ai donc pas eu l’intention de faire une demande de cartouches puisque je n’en ai pas fait pour les 1er et 2e étrangers qui n’en ont que 10 par homme, lorsque chaque devrait en être fourni au nombre de 50" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 200).
Le même 9 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit encore au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "Aussitôt la réception de votre lettre du 28 février relative à la réclamation du Sr Knoll, envers le 1er régiment étranger, j’ai écrit au conseil d’administration de ce corps pour lui en faire part, et l’engager à terminer avec ce négociant d’ici au 1er avril prochain. J’espère qu’il remplira cet engagement. Je dois cependant vous faire connaitre que ce conseil m’a observé que le gouvernement napolitain lui devait au 1er janvier dernier une somme de 184553 frs 11 c. ce qui le jetait dans un grand embarras et que si ce gouvernement ne le payait pas, il le mettrait dans l’impossibilité de faire honneur à la créance du Sr Knoll" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 200).
Le 12 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 1er Régiment Etranger à Teano : "Au reçu de votre lettre du 11 de ce mois, monsieur le colonel, j’ai demandé des renseignements du payeur sur la cause des retards qu’avait éprouvé le 1er régiment étranger dans ses paiements ; il en résulte que l’officier payeur a touché hier 90000 frs et que dans cette somme, il a demandé les effets payables au 25 du courant, de sorte que vous êtes soldé même pour la 1ère quinzaine de mars, à l’exception des 20 c. j’ai ordonné au payeur de compléter ce qui peut vous rester dû pour le courant, sur les premiers fonds qui lui seront faits.
J’ai fait près du gouvernement napolitain toutes les démarches possibles pour obtenir au terme qui avait été fixé, le paiement de la masse d’habillement dû pour les mois d’avril, mai, juin, juillet et août 1811. J’ignore encore quel en sera le résultat. J’en ai déjà rendu compte et fait connaitre les retards que nous éprouvons à S. E. le Ministre directeur de l’administration de la guerre. Au moyen des sommes que vous avez reçues, et celles que vous recevrez sans doute encore dans le courant de ce mois, je pense que l’emprunt aux officiers que le conseil d’administration propose, par sa lettre du 11, pour se libérer envers le Sr Knoll, devient inutile puisque le montant de la masse de linge et chaussure des mois de février et mars est plus que suffisante pour acquitter cette dette.
Il convient que le conseil d’administration fasse près de S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre des démarches pour obtenir la liquidation des 84000 frs qui ont été retenus sur la solde arriérée, je m’empresserai d’appuyer sa demande.
A plusieurs époques, je vous ai fait demander si les fusils que vous réclamiez au gouvernement napolitain, comme déposés dans plusieurs magasins du Royaume, vous avaient été rendus, j’ai besoins de le connaitre parce que le gouvernement napolitain n’a pas répondu à ma demande.
J’ignore aussi comment le Ministre de la Guerre de l’Empire vous passera les 6600 frs qui vous ont été retenus pour fusils fournis par le gouvernement napolitain. Il me semble qu’à l’époque de cette retenue, le conseil d’administration devait protester contre et soumettre sa protestation au visa de l’inspecteur ; aujourd’hui, il sera difficile de revenir sur cet objet.
Je connais, monsieur le colonel, tout l’embarras que vous avez rencontré dans administration du 1er régiment étranger. Je vois avec plaisir que le régiment est aujourd’hui équipé et habillé, mais vous devez vous attacher à rétablir chaque partie dans les formes administratives, afin de ne pas être recherché par la suite" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 201).
Le 13 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Naples : "Les chefs des corps composant le corps d’observation m’adressent journellement, monsieur l’inspecteur, les réclamations les plus fortes et même inquiétantes sur les retards qu’ils éprouvent dans les paiements qui doivent leur être faits par le gouvernement napolitain, tant sur l’arriéré que sur la masse d’habillement des cinq mois de l’exercice de 1811.
Le seul régiment 1er étranger annonce qu’il lui était dû au 1er janvier 1812 1845553,11 frs, qu’il ne peut plus suffire aux confections nécessaires au régiment et qu’il est assailli de tous côtés par les créanciers ...
Je vous prie de solliciter près du Ministre de la Guerre les moyens de mettre un terme à ces réclamations ; je lui ai écrit vainement à ce sujet, et je n’en ai pas obtenu de réponse. Il est temps cependant d’informer de cet état de choses les Ministres de l’Empereur ; j’attendrai à cet effet votre réponse avec laquelle vous voudrez bien me remettre en même temps l’état et par corps, des sommes dues par le gouvernement napolitain au 1er janvier 1812, non compris le service courant, aux troupes sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 202).
Le 18 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai eu l’honneur de vous adresser le 15 janvier dernier, copie de deux états et de deux demandes du conseil d’administration du 1er régiment étranger pour être autorisé à retirer des magasins et arsenaux du Royaume, d’une part 195 fusils avec leurs baïonnettes, de l’autre 681 sabres en bon état, 94 à réparer et 30 lames de sabres en mauvais état, ces différentes armes y ayant été déposées et les récépissés inscrits au livret d’armement dudit régiment. Beaucoup d’homme se trouvant aujourd’hui sans armes, le colonel m’a adressé une nouvelle réclamation. Veuillez, je vous prie, monsieur le Ministre, me mettre à même d’y répondre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 205).
Le 25 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de V. M. le tableau des cantonnements à occuper par les troupes françaises, dans les 1ers jours d’avril si Elle daigne en approuver la répartition ...
L’emplacement proposé pour le 1er étranger fera voir à V. M. que ce régiment évacuera Saint-Germain, Carinola, Casa Nova, Vairano, et autres lieux malsains que l’on ne saurait plus occuper à la fin de mai, et que l’on remplacera par Caiazzo et Formicola ; cependant, ces deux communes n’ont point de fournitures et l’habitant sera nécessairement surchargé. V. M. jugera ce qui conviendra le mieux dans cette circonstance, en même temps qu’Elle daignera me faire connaitre ses intentions relativement à cette nouvelle répartition. Je la supplie d’ordonner aussi que dans les environs du chef-lieu de chaque bataillon, il soit désigné un terrain pour l’instruction de l’école de bataillon afin d’éviter à cet égard toute contestation entre les communes et les chefs de cantonnement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 224 page 467).
Le 30 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 28 du courant, en réponse des miennes des 15 janvier et 18 de ce mois, relativement aux armes que réclame le conseil d’administration du 1er régiment étranger. Je vais transmettre cette réponse à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, afin de provoquer d’une manière quelconque, l’armement complet de ce régiment. Je dois cependant vous observer que les seules armes délivrées des magasins du royaume depuis 1810, l’ont été au 1er régiment étranger, et que le gouvernement napolitain lui a fait retenir pour ces armes sur la solde courante, une somme de 6600 frs, ce qui donnait naturellement le droit au conseil d’administration de réclamer celles qu’il a déposées dans les magasins du royaume" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 209).
En parallèle, le même 30 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Ministre de la Guerre, à Paris : "L’armement du 1er régiment étranger étant incomplet par l’augmentation progressive de ce régiment, le conseil d’administration a cru pouvoir retirer des magasins et des arsenaux du Royaume de Naples, d’une part 195 fusils avec leurs baïonnettes, de l’autre 681 sabres en bon état, 94 sabres à réparer et 30 lames en mauvais état, qu’il y avait fait verser à différentes époques, selon les états ci-joints. J’ai, à cet effet, adressé le 15 janvier dernier cette demande au Ministre de la Guerre du Royaume et n’en ayant pas reçu de réponse, renouvelé le 18 de ce mois. Ce ministre, en date du 28 de ce mois, m’adresse la lettre dont copie est ci-joint. J’observerai à V. E. que depuis le 1er janvier 1810, les corps français n’ont plus reçu d’armes des magasins du gouvernement napolitain, à l’exception cependant du 1er régiment étranger qui en a reçu un certain nombre réparées et pour lesquelles on lui a retenu sur sa solde 6600 francs, ce qui me donnait lieu de croire que le conseil d’administration de ce régiment avait le droit de réclamer celle déposées avant et depuis cette époque, dans les magasins napolitains, pour cause de morts ou de désertion. J’attendrai, pour faire de nouvelles démarches à cet égard, les ordres ultérieurs de V. E." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 226 page 472).
Le 3 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "J’ai, à différentes époques, fait connaitre à V. E. les retards qu’éprouvaient les corps sous mes ordres de la part du Trésor de Naples, pour le payement de la masse d’habillement des mois d’avril, mai, juin, juillet et août 1811. On m’avait bien entretenu des motifs que l’on donnait à ces retards, mais je ne les ai connus officiellement que par la correspondance de S. E. le Ministre des Finances du Royaume de Naples, avec M. Poeysavant, payeur général du corps d’observation, correspondance que ce dernier m’a adressée le 27 et dont j’ai aujourd’hui l’honneur d’envoyer copie à V. E. Elle jugera de l’embarras dans lequel se trouveront les corps sous mes ordres si le gouvernement napolitain a le droit de faire de pareilles imputations sans l’intervention des Ministres de S. M. l’Empereur et des parties intéressées ; V. E. trouvera copie de ma réponse à M. Poeysavant sur cet objet. Je la crois basée sur les dispositions du décret du 16 mai 1810 sur les instructions de V. E. du 1er septembre et conforme aux dispositions de la convention du 23 juin même année. Il importe qu’il soit pris à l’égard de cette liquidation des mesures telles que les corps n’aient pas à souffrir de ces retards, surtout le 22e d’infanterie légère et le 1er régiment étranger qui se trouvent, dans ce moment, singulièrement gênés, et qui seront dans le cas de demander à V. E. des secours extraordinaires pour subvenir à leurs besoins.
Daignez, Monseigneur, prendre en considération la situation pénible dans laquelle se trouvent les troupes du corps d’observation et me faire connaitre les décisions qui seront prises dans cette circonstance, comme de m’indiquer les démarches ultérieures que j’aurai à faire" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 227 page 473).
Le 8 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai transmis à M. le colonel de Melfort la lettre que V. E. m’a adressée pour lui (Bureau de la police militaire) et l’ai engagé à se conformer aux dispositions qu’elle prescrit. Il m’en ad accusé la réception et m’a annoncé qu’il se mettrait incessamment en route pour Paris" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 228 page 476).
Le 17 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "… Veuillez prévenir le colonel Danlion que je suis informé que beaucoup d’officiers de son régiment vont journellement à Naples sans permission. Je veux bien, pour cette fois, ne pas les désigner ni les punir ; si l’on m’y forçait, je le ferais très sévèrement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 216).
Le 29 avril 1812, le Ministre de la Guerre, Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, en m’informant par votre lettre du 3 avril, des dispositions qui ont été faites pour la confection des fanions des divers bataillons d’infanterie, vous m’annoncez que vous n’avez point reçu le décret du 25 décembre relatif aux aigles.
Pour suppléer à l’envoi qui vous a été fait et qui ne vous est oint parvenu, je vous transmets ci-joint 8 exemplaires de ce décret, avec autant d’exemplaires de l’ordre du jour que j’ai fait imprimer à ce sujet, pour être envoyées corps qui se trouvent sous votre commandement et mis à l’ordre.
Je vous engage, général, à veiller à ce qu’on se conforme exactement à l’avenir, aux mesures indiquées, tant dans le décret, que dans l’ordre du jour, et à m’accuser réception de l’un et de l’autre" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 128 page 269).
Le même 29 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "Vous trouverez ci-joint, mon cher général, copie d’une lettre de S. E. le Ministre de la Guerre, qui ordonne que plusieurs chasseurs du 1er étranger, proposés par ma revue d’inspection pour la réforme, soient soumis à une contre-visite de deux officiers en présence d’un officier général ; je charge en conséquence MM. Kuttinger et Bertholet de se rendre près de vous le 3 du mois prochain pour satisfaire à la disposition prescrite ; veuillez en conséquence donner les ordres nécessaires pour la réunion des hommes désignés par la lettre ministérielle à Teano et assister à la contre-visite que les officiers de santé en feront, ce que vous certifierez ensuite au bas du procès-verbal qui sera dressé" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 220).
Le 18 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Afin d’être à même de répondre à la lettre que V. E. m’a fait l’honneur de m’adresser, en date du 17 avril dernier relativement à l’armement du 1er régiment étranger, j’en ai adressé copie au conseil d’administration. Ci-joint, V. E. trouvera copie de la réponse du colonel et un état de situation de l’armement, d’après lequel Elle verra que les fusils à fournir à ce corps pour remplacement et complément de l’effectif, s’élèvent à 691 et 712 baïonnettes, non compris les 250 fusils nécessaires à l’armement des détachements annoncés pour le 19 du courant, ce qui portera les besoins réels à 941 fusils.
Dans le travail d’inspection de ce régiment, que j’ai eu l’honneur d’adresser à V. E., Elle aura dû remarquer, par les notes de l’état d’armement, que les fusils qu’il a reçus du gouvernement napolitain, loin d’être neufs, étaient tous de mauvaise qualité.
La lettre du colonel fera connaitre à V. E. qu’au lieu d’avoir un excédent de sabres à verser dans les magasins d’artillerie de Civita-Vecchia, il en manque à ce corps 554 pour armer les sous-officiers et carabiniers qui en sont dépourvus.
V. E. aura dû remarquer aussi par les notes précitées qu’il se trouvait un déficit de 1199 sabres, dont le corps n’a pu justifier l’emploi. Je lui rappellerai à cet égard le second paragraphe, relatif à l’armement, contenu dans les ordres que j’ai laissé au conseil d’administration lors de ma revue d’inspection et qui est ainsi conçu :
« Par l’état d’armement que le conseil d’administration a remis à l’inspecteur général, on remarque qu’il doit rester au moment de la revue, tant en service qu’en magasin, la quantité de 1929 sabres, cependant, par une note particulière portée au même état, le conseil d’administration déclare qu’il n’en existe réellement que 730, d’où il résulte un déficit de 1199 sabres dont il ne peut rendre raison. Il importe d’en connaitre l’emploi ; à cet effet, tous les officiers chargés de l’armement depuis le 9 avril 1808, époque de la revue du général Pille, et même antérieurement s’il est nécessaire, jusqu’à ce jour, sont rendus responsables l’un envers l’autre et seront entendus par le conseil d’administration pour prouver la remise de ces sabres à leurs successeurs dans les détails de l’armement. Le colonel et le conseil d’administration feront connaitre à l’inspecteur général les renseignements qu’ils auront obtenus à ce sujet, afin qu’il puisse en rendre compte à S. E. le Ministre de la Guerre ».
Jusqu’à ce jour, on n’a pu avoir aucun éclaircissement sur l’emploi de ces armes, ainsi que V. E. le verra par la lettre du colonel Danlion.
Je rappellerai à V. E. comme j’ai déjà eu l’honneur de lui annoncer, par ma lettre du 30 mars, que le gouvernement napolitain a retenu 6600 frs au 1er régiment étranger, pour les 300 fusils qui lui ont été donnés le 21 juillet et le 11 septembre 1810, et qui sont portés en recette à l’état d’armement comme fusils autrichiens mauvais.
Je prie V. E. d’avoir la bonté de prendre en considération les demandes du colonel du susdit régiment et de donner les ordres nécessaires pour que son armement, tant en fusils qu’en sabres, soit complété" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 232 page 484).
Le 23 mai 1812, Napoléon ordonne, depuis Dresde, la formation d’une Compagnie d’artillerie régimentaire avec deux pièces de six. Il écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le général Grenier n'a pas d'artillerie, et l'artillerie de ligne est dans une situation telle qu'elle ne peut lui rien fournir. Donnez des ordres sur-le-champ pour qu'une compagnie d'artillerie soit formée au régiment d'Isembourg et une compagnie du régiment de la Tour d'Auvergne et que chacun de ces régiments ait deux pièces de canon de 6, qu'une compagnie d'artillerie soit également formée au 22e régiment d'infanterie légère et qu'il y soit attaché deux pièces de canon ; par ce moyen, l'artillerie du corps du général Grenier sera composée de six pièces d'artillerie ; il y aura un caisson d'ambulance par régiment. Il n'y aura point de caissons des équipages militaires.
Envoyez un capitaine d'artillerie de la ligne, deux lieutenants en second et quatre instructeurs tirés du 2e ou 4e régiment à pied, qui seront chargés de ce qui est relatif à l'organisation de cette artillerie et à sa surveillance ; ainsi cette division de 8.000 hommes aura ce qui lui est le plus indispensable. Il faut que les attelages, le matériel, les harnais, soient procurés à Naples ou à Rome, ce qui n'est pas difficile ; car s'il fallait les tirer de plus loin, cela ne finirait jamais ; et mon intention est que cette artillerie existe et soit en état de servir à la fin de juin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7259 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30679). Celle ci, confiée au Lieutenant Schwerghaust, comprend 3 Sergents, 3 Caporaux et 56 Canonniers. Le 31, le commandement passe au Colonel en second Jean Baptiste Danlion (1770-1853).
Le 25 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Syndic de Pietra Melara : "J’ai reçu, monsieur, la pétition des habitants de Pietra Melara en faveur d’un soldat du 1er régiment étranger, condamné à mort pour crime de désertion. Le souverain seul a le droit de faire grâce et personne ne peut avoir celui de suspendre l’exécution d’un jugement rendu ; je n’en rends pas moins justice aux motifs d’humanité qui vous ont dirigé, ainsi que les habitants de Pietra Melara, dans cette démarche" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 227).
Le 27 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "Je vous renvoie, mon cher général, le procès-verbal qui constate que des habitants ont échangé ou acheté des effets militaires de soldats du 1er régiment étranger et ont, par ce moyen, facilité la désertion ; vous renvoyez cet homme par-devant ses juges naturels avec ledit procès-verbal et une plainte à l’appui en demandant sa punition conformément aux lois …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 227).
Le 28 mai 1812, "On soumet à Sa Majesté une demande que fait le sieur A. de Vedel, neveu du général de brigade Vedel, pour obtenir la permission de solliciter du service en Saxe" ; l'Empereur, qui ne veut toujours pas d'Officiers étrangers à son service, rejette également cette demande, répondant : "L'employer dans le régiment de La Tour d'Auvergne" (O&A, III, 5095; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7285 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l’Empereur et Roi daté du 20 mai 1812 »).
Carabinier d'après H. Knötel |
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Tambour maître (Fig. 47), Musicien (Fig. 48), Tambour de Carabiniers (Fig. 49), d'après les informations données par le Fichier Wurtz (nos dessins parus dans Soldats Napoléoniens). Nous donnons également ci-contre la tenue du Voltigeur, sensiblement analogue à celle de Wurtz, telle que présentée par R. Forthoffer, Fiche Documentaire 210 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Caporal sapeur d'après K. Tohsche (Fig. 45) |
Le 30 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 6e Division, Artillerie) au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale, à Sessa (Royaume de Naples) : "Général, j’ai l’honneur de vous prévenir que Sa Majesté m’ordonne de former de suite une compagnie d’artillerie dans chacun des trois régiments d’infanterie ci-après désignés :
1er régiment étranger, 2e idem, 22e régiment d’infanterie légère.
Vous recevrez incessamment mes instructions pour procéder à l’organisation de ces compagnies (elles vous parviendront par le prochain courrier).
J’envoie à votre corps d’observation M. Le capitaine d’artillerie Fondard, deux lieutenants en second et 4 sous-officiers instructeurs du 2e régiment d’artillerie pour être chargés de l’instruction de ces compagnies.
J’ordonne à M. le directeur d’artillerie à Rome de tenir à votre disposition : 6 canons de 6 sur affûts et avant-train, 9 caissons à munitions de 6 et 6 caissons d’infanterie chargés.
Chaque compagnie devant avoir 2 canons de 6, 3 caissons de 6, 2 caissons d’infanterie.
Elles auront de plus chacune un caisson d’ambulance qui sera fourni par M. le Ministre Directeur de l’administration de la Guerre, ainsi que 40 chevaux harnachés par compagnie pour l’attelage de ces voitures.
L’intention de Sa Majesté est que ces compagnies existent et soient en état de servir à la fin du mois de juin.
Les instructions sur la formation de ces compagnies d’artillerie régimentaire feront connaître la force et la composition qu’elles devront avoir.
Il est essentiel de choisir pour canonniers des hommes forts et robustes, et pour soldats du train des hommes habitués à conduire et soigner des chevaux.
Les uns et les autres seront choisis dans leurs régiments respectifs" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 132 page 277).
Le même 30 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit de son côté, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai reçu, avec la lettre de V. E. du 29 avril dernier, les huit exemplaires du décret du 25 décembre relatif aux aigles, avec autant d’exemplaires de l’ordre du jour de V. E. L’un et l’autre ont été communiqués aux troupes sous mes ordres, et elles se conformeront aux dispositions qui leur sont prescrites ...
Les 1er et 2e étrangers les ont reçus par les soins du Ministère de la Guerre ; doit-on les considérer comme donnés par l’Empereur ? Et dans ce cas, ces corps peuvent-ils conserver l’aigle du 1er bataillon ? Cette question m’a été soumise, je prie V. E. d’en donner la solution ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 234 page 488).
Encore le 30 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger, à Castellone : "J’ai l’honneur de vous renvoyer, revêtu de ma signature, l’état des quatre hommes de votre régiment, proposés pour les vétérans, ainsi que leurs mémoires de proposition.
Lorsque S. E. le Ministre de la Guerre à qui j’ai adressé par le courrier de ce jour, ceux qui doivent lui être remis, vous aura fait connaitre la destination de ces militaires, vous remettrez à chacun d’eux, avant son départ, le mémoire de proposition qui le concerne" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 228).
Le 31 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, l’intention de l’Empereur est qu’il soit formé une compagnie d’artillerie à chacun des 1er, 2e régiments étrangers et 22e d’infanterie légère qui sont sous votre commandement.
Ces compagnies devront être organisées de la manière prescrite par le Décret impérial du 9 juin 1809, dont vous trouverez une ampliation ci-jointe.
Je vous engage à former faire former ces compagnies aussitôt que vous aurez cette lettre. A cet effet, on choisira dans chaque régiment des officiers, sous-officiers et soldats les plus propres au service de l’artillerie.
La formation de chaque compagnie sera constatée par un procès-verbal rédigé par un inspecteur aux revues. Ces procès-verbaux seront soumis à votre approbation et il en sera fait autant d’expéditions, qu’il est prescrit par le règlement du 25 germinal an 13. Celle que je dois recevoir me sera envoyée par vous.
Vous y joindrez deux mémoires de proposition pour faire remplacer les deux officiers qui seront passés dans la compagnie d’artillerie. Les sous-officiers qui y auront été admis seront remplacés de suite dans les compagnies d’où ils auront été tirés.
Je donne des ordres pour faire fournir à ces compagnies leur matériel d’artillerie et je prie son excellence le Ministre Directeur de l’administration de la guerre, de faire de son côté les dispositions convenables, pour leur faire fournir les chevaux et les harnais nécessaires" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 136 page 285).
Le 24 juin 1812, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Général Grenier, Commandant le Corps d'Observation de l'Italie méridionale : "Général, j'ai reçu votre lettre du 30 du mois dernier ...
Quant à la question de savoir si les 1er et 2e Régiments étrangers doivent conserver les aigles qu'ils ont, et qui ne leur ont pas été données par l'Empereur en personne, il n'y a pas de doute qu'ils doivent les conserver, si toutefois elles sont en bon état" (Documentation SEHRI).
Le 13 juin 1812, le Général de Division Grenier ordonne : "En conséquence des dispositions arrêtées par le général commandant le corps d’observation ...
Le 1er régiment étranger continuera d’occuper les postes de correspondance sur la grande route depuis la poste de Sparanise jusqu’à la Taverna del Agrina près Capoue, et correspondra avec celui du 2e étranger qui sera établi au-delà de Capoue, sur la rive gauche du Volturno à San Lazaro, sur la route de Sainte-Marie de Capoue.
Les dispositions prescrites pour le bon ordre, la discipline, le respect des propriétés etc. seront continuées dans les nouveaux cantonnements, de manière à ne donner lieu à aucune plainte" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
Le même 13 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu, hier, l’état des nouveaux cantonnements que S. M. la Reine a daigné approuver ; de nouvelles dispositions telle que la réunion d’un détachement de 500 chevaux et de deux batteries d’artillerie de l’armée napolitaine, qui doivent être attachés au corps d’observation, ont nécessité quelques légers changements. Vous trouverez ci-joint, Monsieur le Ministre, l’état des cantonnements que le corps d’observation occupera le 16 au matin, jour auquel la distribution des vivres de campagne doit commencer pour la régularité de la comptabilité, la solde et indemnités devant être, comme à l’ordinaire, payées jusqu’au 15 inclus ...
Je dois vous prévenir aussi que je m’occuper dans ce moment, par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, de l’organisation d’une compagnie d’artillerie régimentaire, par chacun des régiments sous mes ordres ; vous savez que Capoue est le seul endroit où l’on puisse suivre l’instruction de ces nouveaux canonniers, je vous prie donc de prendre les ordres de S. M. pour que je sois autorisé à les établir à Capoue, aussitôt après leur organisation. Des officiers et des sous-officiers d’artillerie ont été désignés pour instruire ces compagnies et doivent arriver incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 234).
Le 15 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit depuis Sassa, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur de prier V. E. de daigner se rappeler que M. le major Zimmer (du 1er régiment étranger) est toujours aux arrêts ; sa présence au dépôt de ce corps, s’il doit y être conservé, serait bien nécessaire, attendu qu’il est remplacé dans ses fonctions par un chef de bataillon dont l’absence de son bataillon ne peut être que préjudiciable. Je prie en conséquence V. E. d'avoir la bonté de prendre mes observations en considération et de me faire connaitre ses intentions à l’égard de M. le major Zimmer" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 244 page 508; l'original de cette lettre se trouve dans le dossier du Major Zimme SHD - GR 2YE 4193).
Le même 15 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Major Zimmer, du 1er Régiment Etranger, à Naples : "J’ai reçu, monsieur le major, la lettre que vous m’avez adressée le 12 de ce mois, et laquelle vous me demandez à être rappelé de votre indemnité de logement. J’ai trouvé que votre réclamation était juste, et l’ai transmise à M. le sous-inspecteur aux revue Jullien, pour qu’il vous rappelle de cette indemnité, s’il n’a pas d’autres motifs de refus. Je vous engage à faire des démarches pour rentrer à votre corps, je le verrai avec plaisir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 235).
Encore le 15 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 10 de ce mois pour me prévenir qu’il existait à l’hôpital de la Trinité à Naples plusieurs officiers des régiments qui composent le corps d’observation sous mes ordres. Je vous remercie de cet avis, mais l’évacuation des malades étant fait d’après les ordres des officiers de santé, et d’un commissaire des guerres, je n’avais aucune connaissance de celle dont vous me parlez. Je ne vois aucun inconvénient à ce que MM. de Frentz et Bernier, du 1er régiment étranger, soient envoyés à l’hôpital de Capoue ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 235).
Le 17 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur de rappeler à V. E. qu’il lui a déjà été adressé deux mémoires de proposition au grade de chef de bataillon, en faveur de M. Hautz, capitaine au 1er régiment étranger. Le colonel de ce régiment m’a envoyé un troisième mémoire de proposition pour ce capitaine, avec une lettre pour V. E. J’ai l’honneur de les lui transmettre ci-joint, en la priant d’avoir la bonté d’honorer de sa bienveillance cet officier à qui son ancienneté de grade de capitaine donne des droits à l’avancement demandé pour lui" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 247 page 513).
Le 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le 3e bataillon du 22e et le 5e bataillon du 2e régiment étranger, qui ont été envoyés en septembre dernier dans les états romains, continuent à y être stationnés, quoique le premier particulièrement, devait rentrer à son corps aussitôt la levée de la conscription opérée ; ces bataillons souffrent de se trouver aussi longtemps éloignés de leurs régiments et je supplie V. E. d’ordonner leur rentrée à leurs corps respectifs. Si les circonstances nécessitaient qu’un égal nombre de troupe dut rester dans les états romains, je proposerai d’y envoyer un bataillon du 1er étranger, fort de plus de 700 hommes présents sous les armes en remplacement des 2 bataillons désignés ci-dessus, qui en ce moment, ne doivent pas être beaucoup plus nombreux puisque le 5e bataillon du 2e étranger est réduit à 350 hommes environ. Je prie V. E. de me faire connaitre la décision qu’elle portera sur l’objet de cette demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 247 page 513).
Le même 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit encore au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "En réponse à la lettre de V. E. du 29 mai dernier, relative au nommé François Muller, chasseur au 1er régiment étranger, condamné à la peine de mort pour désertion, j’ai l’honneur de la prévenir que ce chasseur est toujours détenu dans les prisons de Sessa, et qu’il y restera jusqu’aux ordres ultérieurs de V. E." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 248 page 515).
Le 19 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Par sa lettre du 31 mai dernier, V. E. me demande les renseignements nécessaires pour la mettre à portée de soumettre à S. M. l’Empereur et Roi un travail exact et détaillé sur la situation du corps d’observation en y comprenant la cavalerie et l’artillerie napolitaines qui doivent y être attachées ; je crois ne pouvoir mieux répondre à sa demande qu’en lui adressant la situation de ce corps avec des notes sommaires sur les différents services. V. E. jugera que les parties les plus essentielles sont l’armement, les finances et les moyens de transport ; on a adressé, Bureau de l’artillerie, à différentes époques, des demandes, particulièrement pour l’armement du 1er étranger, pour lequel je me réfère encore à ce que j’ai eu l’honneur de faire connaitre à V. E., Bureau de l’inspection, lors de ma revue de ce régiment, et depuis, Bureau de l’artillerie.
J’ai également fait connaitre toutes les démarches que j’ai été dans le cas de faire près le gouvernement napolitain, pour obtenir le payement de la masse d’habillement du pour 5 mois en 1811, sans obtenir de résultat ; j’en ai de même rendu compte à S. E. le Ministre directeur ; quant aux transports, les corps devraient avoir un caisson pour les papiers du régiment, et un fourgon par bataillon pour les vivres ; ils ne sont point autorisés à s’en procurer. Sans doute le gouvernement napolitain doit pourvoir à ces derniers, tant que le corps d’armé sera dans ce Royaume ; mais s’il était appelé dans la Haute-Italie, il se trouverait fort embarrassé. Les effets de campement présentent aussi des motifs de sollicitude ; depuis nombre d’années, cette masse est supprimée pour les corps stationnés dans le Royaume de Naples ; j’en ignore les raisons, cependant les troupes françaises y ont toujours été sur le pied de guerre et les remplacements auraient dû se continuer ; cette disposition n’a pu avoir lieu par la suppression des fonds qui devaient couvrir cette dépense ...
je crois pouvoir lui dire que ... si S. M. l’Empereur voulait former sur les deux régiments étrangers un corps de 7 à 800 chevaux, il me semble qu’il serait bientôt organisé, surtout si cette cavalerie faisait partie de chacun de ces régiments en proportion de sa force, savoir : pour le 1er étranger, 500 chevaux, et 250 ou 300 pour le 2e. Il ne manque pour cette organisation que des chevaux, de l’argent et deux officiers supérieurs de cavalerie instruits ; les hommes ayant servi dans la cavalerie existent, et en très grand nombre ; il ne faut que les remettre à cheval" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 248 page 515).
Le 20 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 1er Régiment Etranger, à San Germano : "J’ai reçu votre lettre du 19. La mesure que vous me proposez pour le réengagement des sous-officiers ou soldats au service depuis l’an 14 et 1806, me parait bonne et utile ; j’en ai moi-même fait la proposition, le 10 décembre dernier à S. E. le Ministre de la Guerre ; mais étant une mesure législative, je ne peux vous y autoriser, quoique l’article 6 du décret du 25 octobre 1806 paraisse en avoir consacré le principe. J’en ai référé à S. E. le Ministre de la Guerre, et lui ai adressé copie de votre lettre, en le priant de vouloir bien me faire connaitre la décision qu’il portera à ce sujet ; il faut donc attendre qu’elle me parvienne avant de prendre cette mesure" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 239).
Le 22 juin 1812, le Préfet de la Haute-Saône (Louis-Julien de Buxeuil, baron de Roujoux) écrit, depuis Vesoul, au Ministre de la Guerre : "Votre Excellence m'a informé par la lettre qu'elle m'a fait l'honneur de m'écrire le ? courant que l'Empereur par décret du dix neuf mai 1812 a nommé M. Coutherut Nicolas, Sergent major de la compagnie de réserve du département, à l'emploi de sous-lieutenant dans le premier régiment étranger et m'a chargé de lui remettre la lattre par laquelle Votre Excellence l'a informé de sa nomination.
J'ai l'honneur de faire observer à Votre Excellence que le Sieur Coutherut a été nommé provisoirement par le Conseil d'administration de la cohorte de la Division à l'emploi d'officier payeur de la 22e Cohorte, et qu'il est en route pour se rendre à Maline.
J'ai adressé la lettre de Votre Excellence à M. le commandant de la Cohorte à Maline en le priant de la lui remettre.
M. Coutherut est un excellent sujet sous tous les rapports, parfaitement instruit dans la comptabilité et qui a rendu les plus grands services lors de l'organisation des Cohortes. Je l'ai quitté avec beaucoup de regret" (SHD).
Le 28 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Thilorier, du 1er Régiment Etranger, à Rome : "J’ai reçu, monsieur le commandant, la lettre que vous m’avez écrite le 26 pour m’annoncer que vous n’aviez pu obtenir du directeur de l’artillerie à Rome les sept voitures d’artillerie destinées au 1er régiment étranger. Il était naturel que ce directeur en agisse ainsi, puisqu’il n’avait encore reçu de moi aucun ordre à cet égard. Je lui écris par ce courrier de remettre ensemble toutes les voitures destinées aux régiments du corps d’observation, lorsque ces régiments seront munis de chevaux pour les ramener. Il sera nécessaire que j’en sois prévenu plusieurs jours à l’avance afin d’envoyer à Rome les hommes du train nécessaires et un détachement de canonniers.
M. le payeur Poeydavant m’a donné la certitude que les fonds avaient été faits aux corps pour l’achat des chevaux nécessaires à l’attelage des voitures. Il ne reste donc plus qu’à poursuivre cet achat avec toute la célérité possible, ce que je ne saurais trop recommander. Votre lettre pour le colonel Danlion a été envoyée. Veuillez, je vous prie, prévenir des dispositions ci-dessus le chef de bataillon Charras du 22e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 243).
Le même 28 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Directeur de l’Artillerie, à Rome : "Les bouches à feu et les caissons que vous avez l’ordre, monsieur le directeur, de tenir à ma disposition étant destinés pour les compagnies d’artillerie régimentaires qui viennent d’être organisées au corps d’observation, chacune d’elle ayant 2 canons de 6, 3 caissons de 6 et 2 caissons d’infanterie, je vous prie de remettre ces voitures aux officiers de chaque corps qui se présenteront pour les demander lorsqu’ils seront munis de chevaux pour les emmener toutes ensembles. Cette lettre vous servira d’ordre pour faire cette remise, et chaque officier sera porteur d’un ordre particulier. Les régiments sont 22e d’infanterie légère, 1er et 2e régiments étrangers" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 243).
Le 29 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Teano : "Désirant connaitre, d’une manière positive, la situation du 1er régiment étranger sous vos ordres, sous tous les rapports, tant d’instruction, de tenue et de discipline, que d’administration, je vous charge d’en passer une revue exacte et suivie, par chaque bataillon ; tous les hommes devront y être présents, à l’exception de ceux placés pour les postes de correspondance.
Votre revue aura pour objet :
1° de constater la force à l’effectif et des présents sous les armes.
2° l’état de l’habillement et grand équipement et de vous assurer si tous les effets de remplacement, dus au 1er avril, ont été distribués, comme si ceux dus, au 1er juillet, pour 2e trimestre, sont en confection.
3° de l’état d’armement du régiment, dans le plus grand détail ; afin de suivre l’examen de cette partie essentielle avec toute la sévérité possible, je donne ordre au capitaine d’artillerie Fondard et à un armurier, étranger au corps, de vous accompagner pour reconnaitre les armes hors de service et en dresser un procès-verbal, en triple expédition, dont l’un me sera adressé par vous avec le travail de votre revue.
4° de la situation de la masse de linge et chaussure, en vous assurant, par vous-même, si chaque sous-officier et soldat est fourni des effets voulus par les règlements et surtout, si chacun d’eux a 2 bonnes paires de souliers et 3 chemises. Vous vous assurerez ensuite si les moyens de remplacement existent en magasins ; vous vérifierez les livrets des soldats et verrez s’ils sont conformes aux registres de compagnie et d’accord avec le compte ouvert de chaque homme. Vous me ferez connaitre également les réclamations qui vous seront faites et m’informerez positivement si la solde arriérée a été entièrement payée et si on a satisfait à toutes les demandes qui m’ont été faites par les sous-officiers et soldats, à l’époque de ma revue d’inspection, tant pour cet objet que pour les retenues illégales faites à différentes époques.
Cet article comprend aussi le décompte de la masse de linge et chaussure ; vous vous assurerez s’il a été fait, au 1er janvier et au 1er avril, conformément aux ordres que j’ai laissés au conseil d’administration et si le soldat en a touché le montant.
5° de la situation des finances, et en vous assurant par vous-même que la solde est régulièrement payée, qu’il ne se fait aucune retenue, sous quelque prétexte que ce soit.
6° si les fournitures de tout genre faites au soldat sont de bonne qualité et si les prix n’en sont pas trop forts.
Vous vous assurerez aussi de leur manière de vivre et de l’emploi entier de la solde ; la ration de vin qui vient d’être ajoutée extraordinairement aux vivres de campagne doit mettre les soldats à même de faires deux repas solides, de subvenir à toutes les dépenses de propreté et d’avoir quelque argent à leur disposition.
7° de l’état des effets de campement, non seulement en marmites, gamelles et bidons, mais encore des serpes, haches, pioches et pelles, ainsi que des bouteilles clissées pour les soldats et dont le régiment doit être pourvu.
Enfin, mon cher général, vous ferez votre revue, par bataillon, dans le plus grand détail et m’adresserez un résumé pour tout le régiment, non seulement pour les différents services que je viens de vous indiquer, mais encore pour tout ce qui paraitra devoir intéresser le gouvernement et les soldats. Vous me ferez connaitre le degré d’instruction des officiers et soldats, l’attention que l’on porte à l’observation des règlements, les punitions qu’on inflige et les abus que vous pourrez remarquer.
Vous commencerez votre revue le 2 juillet, par le 1er bataillon qui est à Pignataro et environs. Le 3 à Teano pour le 2e. Le 4 à Venafro pour le 3e. le 5 à San Germano pour le 4e. Le 6 à Arsino pour le 5e. Le 7 à Sora pour le 6e.
Vous m’en adresserez le résultat au plus tard le 10, avec les observations que vous aurez été dans le cas de faire sur chaque partie du service, après avoir questionné les officiers, sous-officiers et soldats" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 116 page 245).
Le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 22e Régiment d’infanterie légère, à Gaète : "J’ai reçu, monsieur le colonel, votre lettre du 28, par laquelle vous m’annoncez pouvoir disposer de 100 fusils. Je vais demander au Ministre de la Guerre l’autorisation de les faire remettre au 1er régiment étranger. Si, avant la réponse du Ministre, des circonstances extraordinaires nécessitaient le prompt armement des soldats non armés ; je les ferai mettre à la disposition du 1er étranger, sans attendre cette réponse ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 247).
Le même 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel commandant le Régiment provisoire, à Capoue : "Les commandants des 1er et 2e régiments étrangers qui font partie des troupes sous mes ordres se plaignent que des hommes désertés de leurs régiments sont reçus dans celui que vous commandez et que même des embaucheurs se présentent dans les cantonnements pour engager des soldats à la désertion.
Vous connaissez l’ordre de S. M. l’Empereur du mois d’avril 1810, qui ordonne de rechercher les soldats au service de la France partout où ils se trouveront et qui rend aussi les colonels napolitaines responsables de sa non-exécution pour ceux qui se trouveraient dans leurs régiments sans autorisation ; j’ai la certitude que des hommes des 1er et 2e régiments étrangers existent dans votre régiment, avant de porter plainte contre vous j’ai voulu vous en prévenir afin de vous éviter des désagréments qui pourraient avoir des suites sérieuses ; je désire que ce procédé vous engage à me faire connaitre les soldats au service de France qui ont été reçus dans votre régiment depuis le 1er mai et de les tenir à ma disposition pour les renvoyer sans punition à leurs corps, puisqu’ils ne les ont quitté que par séduction.
Réfléchissez, je vous prie, monsieur le colonel, à la demande que je vous fais, et ne me mettez pas dans le cas de provoquer contre vous la sévérité des lois" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 247).
Toujours le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "J’ai reçu, mon cher général, la lettre que vous m’avez écrite aujourd’hui, relativement à la revue du 1er régiment étranger. Vous pouvez mettre le temps qu’il faudra à cette revue, pourvu que vous m’en adressiez le travail le 12 juillet" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 118 page 249).
Le 4 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Chiarizzia, commandant le Régiment provisoire, à Capoue : "On lui écrit que puisqu’il assurait sur sa parole d’honneur n’avoir dans son régiment aucun homme appartenant aux 1er et 2e régiments étrangers, je ne ferai plus d’autres démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 118 page 249).
Le 8 juillet 1812, à Vilna, l'Empereur est informé que "Le duc d'Albufera demande que M. Cherrier, capitaine dans le régiment de la Tour d'Auvergne, qui est en Calabre, soit attaché en qualité d'adjoint à l'etat-major de l'armée d'Aragon"; demande qui est rejetée par l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7423 - Non signée; extraite du "Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté Empereur et Roi daté du 10 juin 1812").
Le 9 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Compère, commandant la 1ère Division militaire, à Capoue : "J’ai voulu éviter au colonel Chiarizzia des désagréments en lui demandant, le 30 juin dernier, de mettre à ma disposition les déserteurs des 1er et 2e étrangers qui pouvaient se trouver dans le régiment provisoire qu’il commande ; il m’a répondu, le 1er juillet, qu’il vous avait communiqué ma lettre et m’a donné sa parole d’honneur qu’aucun déserteur des régiments précités n’était dans son régiment. Je devais croire la parole d’honneur d’un officier supérieur sacrée. Le rapport, dont vous trouverez copie ci-joint, prouve que l’on ne doit pas compter sur celle de M. Chiarizzia et son impudence me force à porter plainte contre lui ; il pourra se faire que l’inspecteur aux revues chargé de la police administrative du régiment provisoire, soit aussi compromis puisqu’au terme des règlements, les mutations doivent être inscrites dans ses bureaux, et que les hommes enrôlés doivent lui être présentés, et qu’il ne doit admettre que des nationaux. Je ne vous dissimule pas que d’autres recherches se feront encore, cet inspecteur peut les prévenir en se faisant présenter de suite tous les hommes enrôlés depuis le 1er de ce mois, et parmi lesquels on trouvera des soldats des deux régiments étrangers si on veut réellement les rechercher.
Je vous envoie ci-joint extrait de l’ordre de l’Empereur, en date du 22 avril 1810, qui nous rend les uns et les autres responsables des enrôlements illicites qui pourraient avoir lieu ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 253).
Le 10 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai eu l’honneur de vous prévenir qu’ensuite des ordres de S. M. l’Empereur, il avait été formé pour chacun des régiments sous mes ordres une compagnie d’artillerie régimentaire, et je vous ai prié de demander à S. M. la Reine l’autorisation de placer ces compagnies à Capoue, pour suivre leur instruction. Vous avez eu la complaisance de m’annoncer que vous aviez fait cette demande à S. M. ; cependant, les officiers et sous-officiers d’artillerie chargés de l’instruction de ces compagnies sont arrivés, et il est temps de s’en occuper. Je désire les réunir à Capoue, du 15 au 16 de ce mois. Veuillez, je vous prie, prendre à ce sujet les ordres de S. M. et donner les votre conséquemment au commandant de cette place.
Le matériel de ces compagnies arrivera de Rome vers la fin de ce mois, je vous serai obligé d’ordonner au commandant de l’artillerie à Capoue, de mettre jusque là à la disposition du capitaine Fondard les bouches à feu nécessaires à l’instruction de ces compagnies" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 253).
Le 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit Lieutenant de Lorang, du 1er Régiment Etranger, à Naples : "J’ai eu, monsieur, la lettre que vous m’avez écrite le 7 de ce mois. Si vos infirmités vous empêchent de continuer un service actif, et vous mettent dans le cas d’être admis à la retraite, vous devez adresser votre demande au conseil d’administration de votre régiment qui la présentera à la première revue d’inspection qui sera passée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 254).
Le même 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Sous-lieutenant Ruitz, du 1er Régiment Etranger, à Naples et lui adresse la "Même lettre que celle ci-dessus en réponse à la sienne du 9 juillet" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 254).
Encore le 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Conseil d’administration du 1er Etrangers : "J’ai fait depuis 10 mois les démarches les plus pressantes près du gouvernement napolitain, pour obtenir le paiement des cinq mois de masse d’habillement dus aux corps sous mes ordres, sans obtenir de résultats, parce que entend donner pour comptant des feuilles de retenue par trop perçu en rations de vivres et fourrage, sous préjudice cependant des réclamations que les corps seront dans le cas de faire, si par la vérification des pièces, ces dernières sont reconnues ne pas devoir être acceptées ; comme il faut mettre un terme à ces discussions, et que je désire voir les conseils d’administration à même de couvrir leurs dépenses, et les emprunts faits à la masse de linge et chaussure le plus tôt possible, je crois devoir vous inviter à déléguer deux officiers, instruits en matière de comptabilité, et pris, autant que possible, parmi ceux qui étaient au régiment lors de son entrée dans le royaume, pour se rendre à Naples y vérifier provisoirement les bons que l’on dit appartenir à votre corps, en réservant tous vos droits, sans accepter et d’engager à rien qui puisse être contraire aux règlements français et aux instructions qui pourraient être ultérieurement transmises par les Ministres de S. M. l’Empereur.
Les instructions que vous remettrez aux officiers délégués seront basées sur ces principes ; vous aurez soin de les présenter à l’approbation de l’inspecteur aux revues du corps d’observation qui sera dans le cas d’y ajouter ou retrancher ce qu’il jugera nécessaire.
Les officiers délégués devront vous faire connaitre tous les 8 jours le résultat de leur travail afin que vous puissiez m’en rendre compte ainsi qu’à M. l’inspecteur aux revues" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 256).
Puis, toujours le 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit encore à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Vous trouverez ci-joint copie d’une lettre que j’adresse aux conseils d’administration des corps sous mes ordres, relativement au payement de la masse d’habillement qui leur est due pour 5 mois de l’exercice de 1811. J’ai pensé que pour terminer promptement toutes discussions qui ont pour objet les imputations que le gouvernement veut faire effectuer sur ce paiement, les corps devaient faire procéder à l’examen des pièces qui ont servi à établir les feuilles de retenues. Je charge les conseils d’administration de présenter à votre approbation les instructions qu’elles donneront aux officiers délégués pour cette vérification provisoire comme je vous prie de diriger leurs opérations pour les intérêts des corps respectifs ; je dois vous faire part que la majeure partie des bons provient de distributions extraordinaires données en gratifications et pour les fourrages des bêtes de somme et de transport, que le gouvernement napolitain pour ne pas les imputer, exige la présentation de l’ordre en vertu duquel ces distributions extraordinaires ont été faites. Rien n’est plus facile à rétorquer : lorsqu’une distribution extraordinaire est ordonnée, le commissaire des guerres de la division en est prévenu et il en donne l’ordre au fournisseur, qui ne délivrerait rien extraordinairement aux corps s’il n’y était autorisé. C’est donc au fournisseur à présenter à l’appui de ses bordereaux les ordres des commissaires des guerres et non aux corps. Il en est de même des distributions de fourrages pour les transports ; le nombre de chevaux voulu pour ces régiments est déterminé par les règlements ; le commissaire des guerres chargé de la police de ce régiment ne pouvait ordonner la distribution d’une plus grande quantité de rations sans avoir au préalable reçu officiellement avis des transports extraordinaires accordés au corps. C’est donc encore au fournisseur à produire les ordres qu’il a reçus. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que les corps doivent avoir réponse à tout" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 257).
Dans la même journée du 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrit le 10 de ce mois, ainsi que la copie qui y était jointe de celle qui vous a été adressée par M. le Directeur général des Revues et de la Conscription militaire, relativement aux sous-officiers des 1er et 2e étrangers qui se trouvent dans le cas d’être assujettis aux dispositions du décret du 2 août 1811.
Je pense que d’après la lettre ministérielle que j’ai reçue à cet égard, on peut attendre une réponse de S. E. le Duc de Feltre, pour mettre à exécution ce décret envers les sous-officiers ci-dessus ; au reste, je n’y vois aucun inconvénient puisque les colonels de ces corps vous ont prévenu qu’ils ont cru devoir mettre en réserve, jusqu’à nouvel ordre, la haute paye de ces sous-officiers, afin de pouvoir la représenter si S. E. le Ministre de la Guerre décidait qu’elle ne leur est point due. Dans tous les cas, je vais écrire de nouveau à S. E. pour lui demander une décision définitive à ce sujet et lorsqu’elle me sera parvenue, je m’empresserai de vous la faire connaitre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 258).
Le 12 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "Même lettre que celle ci-dessus pour le 1er étranger [J’ai reçu le résumé de la revue que vous avez passée du 22e régiment d’infanterie légère. Je suis satisfait des détails que vous me donnez et vous en remercie]. On lui dit de plus : quant à l’armement de ce corps, S. E. le Ministre de la Guerre m’a annoncé qu’il allait lui être envoyé 881 fusils et j’espère lui faire obtenir incessamment le remplacement de ceux réformés par M. Fondard, afin que son armement soit au complet" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 256).
Fig. 50 A gauche, Chasseur d'après Bucquoy; au centre, Chasseur d'après R. Forthoffer, Fiche Documentaire 210 (avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer), à droite, Chasseur d'après P. Wacker |
Le 14 juillet 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, par votre lettre du 20 du mois dernier, vous demandez qu’il soit accordé 12 francs sur la masse de recrutement, et à titre de rengagement, au sous-officiers et soldats du 1er régiment étranger, qui sont au service depuis l’an 14 et 1806, et que ces dépenses soient continuées d’année en année.
J’approuve cette proposition que l’on pourra étendre au 2e régiment étranger ; mais vous devez exiger que chaque militaire qui recevra la somme convenue, contracte un nouvel engagement, au moins pour un an" ; note en marge : "Envoyé copie aux conseils d’administration des 1er et 2e étrangers le 30 juillet 1812" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 157 page 329).
Le 15 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 11 du courant. Je vous prie de mettre mes remerciements aux pièces de S. M. pour la satisfaction qu’Elle a daigné donner au corps d’armée, en ordonnant la punition du colonel Chiarizzia. Si cet officier était encore aux arrêts, j’en supplie S. M. de vouloir bien lui faire grâce.
Les deux déserteurs dont il est question ont été arrêtés le 20 juin à Casoria, par ordre de l’inspecteur de police, traduits à Naples, sous les noms de Joseph Lescheon ( ?) et de Jean Decha ( ?), de là conduits à Capoue par la gendarmerie, au régiment provisoire, où ils sont arrivés le 23 juin. Ces hommes portaient encore le gilet d’uniforme et le bonnet de police du 2e régiment étranger, et le colonel Chiarizzia, en m’écrivant le 30 juin, sur sa parole d’honneur, n’avoir aucun homme appartenant aux 1er et 2e étrangers, dans son régiment, devait nécessairement savoir que ces hommes y existaient.
J’ai chargé mon chef d’état-major d’avoir l’honneur de vous adresser désormais les signalements des déserteurs, que l’on a envoyés jusqu’à présent régulièrement au chef de l’état-major de l’armée napolitaine et au général commandant la gendarmerie" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 259).
Le 15 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Compère, commandant la 1ère Division, à Naples : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 12 juillet. En admettant que le rapport que je vous ai envoyé n’ait pas été fait à mon chef d’état-major avec toute l’exactitude que les circonstances exigeaient, cette irrégularité ne laisse pas moins exister contre le colonel Chiarizzia le fait pour lequel j’ai porté plainte, puisque, d’après les procès-verbaux qu’il m’a envoyés, les deux hommes dont il s’agit sont arrivés à son régiment le 23 juin dernier et portaient encore le gilet bleu d’uniforme et le bonnet de police du 2e régiment étranger ; M. Chiarizzia, ne pouvait donc ignorer l’existence de ces deux hommes à son régiment, lorsque, le 30 juin, il me donna sa parole d’honneur qu’il n’avait aucun homme appartenant aux 1er et 2e étrangers. Voilà, mon cher général, le fait que j’ai voulu faire punir, et le colonel Chiarizzia doit se rappeler que ne me laisse pas tromper deux fois ; j’ai, au reste, demandé que ses arrêts soient levés, si déjà ils ne l’étaient" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 260).
Le 23 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Brigade Fressinet, à Teano : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite le 22 de ce mois. J’ai entendu parler, il y a quelques temps, de la mesure prise par le colonel Danlion, mais jamais on ne m’a demandé mon consentement, et jamais je ne l’ai autorisée. Elle est illégale et contraire au bien du service puisqu’elle peut entrainer des mécontentements de la part du soldat. D’ailleurs, elle est injuste et le colonel Danlion n’avait pas le droit de la prendre. Je vous prie donc, mon cher général, d’empêcher qu’elle soit continuée et d’ordonner que l’argent qui aurait déjà été retenu par suite de cette mesure, soit rendu aux compagnies desquelles on l’aurait exigé. Je vous invite cependant, en empêchant cet abus, de ne pas faire un ordre public des dispositions que vous prendrez à cet égard, jusqu’au retour du colonel de ce régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 263).
Le 30 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre des Finances, à Naples : Conformément à ce que me dit V. E., lorsque j’eus l’honneur de la voir à Naples, j’ai donné l’ordre aux régiments sous mes ordres, de faire constater les refus de paiement des receveurs généraux sur lesquels ils auraient des mandats. J’ai l’honneur de lui adresser ci-joint un procès-verbal que le quartier-maitre du 1er régiment étranger a fait dresser, dans lequel est intervenu l’intendant de la province de Terres de Labours, et qui constate que le receveur général de Capoue n’a pu lui acquitter un mandat de 44000 frs payable le 25 de ce mois, sur lequel le quartier-maitre du 1er étranger n’a touché que 8880 frs. Je prie V. E. de donner des ordres pour que le service n’éprouve plus de pareils retards, attendu qu’ils mettraient les corps dans de grands embarras" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 266).
Le 20 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Teano : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant envoyé un capitaine de l’artillerie impériale pour être chargé de l’instruction des compagnies d’artillerie régimentaires, j’ai du les réunir pour cet objet à Capoue ; dès lors, elles n’appartiennent à aucune brigade et jusqu’à ce que ces compagnies soient suffisamment instruites ; pour le bien du service, j’ai encore du charger l’officier général le plus voisin de Capoue de la surveillance de ces compagnies ; si l’emplacement de votre brigade vous eut plus rapproché de cette place que ne l’est le général Le Sénécal, je vous eusse chargé de cette surveillance, comme j’en ai chargé le général Le Sénécal" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 131 page 276).
Le 26 août 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant en chef le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, Sa Majesté n’ayant encore point résolu la question de savoir, si les dispositions du décret du 2 août, seront, ou non, appliquées aux sous-officiers des régiments étrangers qui sont au service de France, je ne puis répondre d’une manière positive, à votre lettre du 13 du mois dernier.
J’adresse à cet égard un nouveau rapport à l’Empereur, et lorsque sa décision me sera connue, je vous la communiquerai" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 162 page 339).
Le 27 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Etranger, à San Germano : "S. E. le Ministre de la Guerre m’informe ; par lettre du 10 de ce mois, avoir donné l’ordre au Directeur d’artillerie, à Rome, de faire tenir, dans son arsenal, à votre disposition, 230 fusils d’infanterie avec baïonnettes, qui lui seront expédiés des magasins d’Alexandrie ; au moyen de cette disposition, le régiment que vous administrez va se trouver complètement et parfaitement armé.
Par un autre paragraphe, S. E. me mande vous avoir prescrit de faire verser dans les magasins du parc d’artillerie du corps d’observation les 309 fusils portés hors de service et réformés par la revue d’armement que j’ai fait faire le 10 juillet dernier. Comme le corps d’observation n’a point de parc d’artillerie, il conviendra d’envoyer à Rome ces 309 fusils, lorsque vous enverrez chercher les 230 qui vous sont annoncés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).
Le 29 août 1812, l'Empereur ordonne, depuis Viazma, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Le régiment d'Isembourg restera à Rome, celui de La Tour d'Auvergne en Toscane ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31628). Décision qui est renouvelée le 3 septembre (O&A, III, 5134).
Le même 29 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Etranger : "Par ma lettre du 11 juillet dernier, où je vous invitais à désigner deux officiers, instruits en matière de comptabilité, pour se rendre à Naples y vérifier provisoirement les bons que l’on dit appartenir à votre corps, je vous engageais aussi à me faire connaitre tous les huit jours le résultat du travail de ces officiers ; cependant, jusqu’à présent, vous ne m’avez rendu aucun compte à cet égard. Je vous prie donc de vous rappeler ma lettre du 11 juillet et de m’adresser, le plus tôt possible, les renseignements dont il est question.
La mission de ces deux officiers précités étant remplie et M. l’inspecteur aux revues Jullien étant à Naples pour terminer lui-même ce qui reste à faire de ce travail, vous pouvez donner l’ordre à ces officiers de rentrer au régiment, s’ils ne l’ont déjà fait" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).
Le 4 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Directeur de l’Artillerie, à Rome : "J’ai l’honneur de vous prévenir, monsieur le commandant, que S. E. le Ministre de la Guerre, a ordonné au conseil d’administration du 1er régiment étranger de verser dans les magasin du parc d’artillerie du corps d’observation 309 fusils reconnus hors de service ; comme il n’existe point de parc d’artillerie au corps d’observation, j’ai en conséquence prescrit au conseil d’administration du 1er régiment étranger d’envoyer 309 fusils aux magasins d’artillerie à Rome lorsqu’il enverra chercher ceux qui lui sont annoncés.
Pour vous mettre à même de suivre les dispositions ordonnées par S. E. le Ministre de la Guerre, je vous adresse ci-joint, la lettre qui avait été écrite au commandant de l’artillerie du corps d’observation" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 279).
Le 5 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Major du 1er Régiment Etranger, à Naples : "Je vous renvoie, monsieur le major, la pétition que vous m’avez adressée pour S. E. le Ministre de la Guerre. Je ne peux l’apostiller que sous le rapport du service, et si l’apostille que vous y trouverez n’est pas selon vos désirs, n’aurez que la peine de recopier votre demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 280).
Le 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Teano : "Ci-joint, vous trouverez un ordre pour le 6e bataillon du 1er régiment étranger. Veuillez, je vous prie, le faire mettre à exécution. J’ai fixé ce départ au 16 de ce mois pour la régularité de la comptabilité ; si la distance de Sora à Ceprano était trop grande, ce bataillon pourrait aller coucher le 15 à Isola ou à Arce, en emportant ses vivres de Sora pour ledit jour, il n’aurait alors que quelques milles à faire le lendemain 16, époque à laquelle il sera à la charge de l’Empire français.
P.s. Par suite de ce mouvement, Sora ne sera plus occupé et le colonel de ce régiment pourra s’établir à Teano" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 281).
Le même 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel du 1er Régiment Etranger, à San Germano : "J’ai l’honneur de vous prévenir, monsieur le colonel, qu’ensuite des dispositions de S. E. le Ministre de la Guerre, un bataillon de votre régiment devant relever à Velletri, Terracine et San Felice le 5e bataillon du 2e régiment étranger, j’ai désigné votre 6e bataillon pour ce service et j’adresse l’ordre pour son départ à M. le général Fressinet. Ce bataillon, à compter du 16, sera à la charge de l’Empire français et traité, sous tous les rapports, comme les autres troupes stationnées dans les états romains ; il ne sera compris sur les états de situation du corps d’observation que pour mémoire et comme détaché" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 281).
Le 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "S. E. le Ministre de la Guerre m’ayant fait connaitre que la nature du climat des postes de Terracine et de San Felice exigeait que l’on ne conservât pas toujours sur ce point le même bataillon et m’invitant à me concerter avec vous pour faire relever le 5e bataillon du 2e étranger qui occupe ces postes en ce moment, j’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai destiné pour ce service le 6e bataillon du 1er étranger. Ce bataillon, partant de Sora, arrivera le 16 de ce mois à Ceprano où je vous prie de lui adresser vos ordres pour les postes qu’il devra occuper ; je pense que vous le dirigerez par San Stefano sur Pepimo ( ?) d’où il sera à même de se rendre sur les différents points qu’il aura à occuper ; je préfère cette direction à celle de Fondi pour la régularité de la comptabilité, puisqu’à dater du 16, il sera à la charge de l’Empire.
Veuillez, monsieur le comte, donner les ordres nécessaires pour la réunion du 5e bataillon du 2e étranger à Terracine et le diriger ensuite sur Sessa d’où je l’enverrai rejoindre son régiment.
Quoique le bataillon du 1er étranger soit fort de 700 hommes environ, non compris 16 officiers, j’ai cru devoir vous l’envoyer en entier, pour la régularité du service ; mais si dans une autre circonstance, ce bataillon venait à être relevé, il ne faudrait pas compter sur ce nombre, les autres bataillons du corps d’armée étant bien moins forts comme vous aurez pu en juger par la situation du 5e bataillon du 2e étranger" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 282).
Dans la foulée, le même 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier donne l’ordre de départ suivant : "En conséquence des dispositions prescrites par S. E. le Ministre de la Guerre, il est ordonné au 6e bataillon du 1er étranger de partir de ses cantonnements de Sora et environs, avec armes et bagages, le 16 de ce mois pour se rendre le même jour à Ciprano où il recevra de nouveaux ordres de M. le général Comte Miollis, Lieutenant du Gouverneur général de Rome.
A dater dudit jour 16, ce bataillon fera partie des troupes stationnées dans les états romains et sera traité comme elles sous le rapport des vivres, comptabilité et autres services" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 282).
Puis, le 6 même septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’ensuite des dispositions de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, j’ai donné l’ordre au 6e bataillon du 1er régiment étranger de partir de Sora et environs où il se trouve cantonné en ce moment, le 16 de ce mois, pour arriver le même jour à Ceprano, où il recevra de nouveaux ordres de M. le général comte Miollis ; ce bataillon est destiné à relever le 5e bataillon du 2e étranger à San Felice et Terracine ; j’ai invité M. le général Miollis à réunir ce dernier bataillon dans cette dernière place, aussitôt qu’il aura été relevé dans les poste qu’il occupe aujourd’hui par le 6e bataillon du 1er étranger, et de le diriger sur Sessa d’où je l’enverrai rejoindre son régiment. J’aurai l’honneur de vous prévenir du jour de l’arrivée de ce bataillon sur le terrain napolitain" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 283).
Le 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire ordonnateur du Corps d’observation Baradère, à Sessa : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de revues établis par M. le sous-inspecteur aux revues Jullien, pour servir à constater le nombre d’ustensiles qu’il est nécessaire d’autoriser les régiments sous mes ordres à acheter. Il résulte de ces états ...
Que le 1er étranger doit être pourvu de 198 marmites, 163 gamelles, 268 grands bidons, 299 barils à eau, 4491 petits bidons, 299 haches et 299 serpes ...
J’ai en conséquence l’honneur de vous prévenir que je vais autoriser les conseils d’administration à passer des marcher pour la fourniture de ces ustensiles, à l’exception cependant des barils à eau et des petits bidons ou bouteilles clissées, regardant les premiers comme inutiles pour le moment, et attendant pour les seconds une décision de S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre, décision que j’ai provoquée, afin de connaitre si ces petits bidons seront donnés au soldat comme première mise, ou s’ils doivent être à leur charge.
Je mande aussi aux conseils d’administration que ces marchés n’auront force d’exécution qu’autant qu’ils auront été visés et approuvés par l’inspecteur aux revues du corps d’observation et les charge de vous en adresser une expédition. Je vous prie de faire connaitre aux conseils d’administration les prix auxquels l’administration paye les ustensiles de campement dans l’intérieur, afin d’éviter toute dépense abusive et d’exiger qu’ils soient conformes aux modèles adoptés pour le service de la troupe" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 285).
Le 10 septembre 1812 encore, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger, à Teano : "M. l’inspecteur aux revues Jullien m’ayant adressé les états de revue qu’il a établis pour constater le nombre des ustensiles de campement nécessaires au régiment que vous administrez, j’ai reconnu que, d’après l’effectif de votre régiment, il lui fallait 334 marmites, 299 gamelles, 404 grands bidons, 299 barils à eau, 4491 petits bidons, 299 haches et 299 serpes. Mais j’ai aussi remarqué qu’il avait été laissé en blanc ceux de ces ustensiles qui se trouvent en ce moment en service au régiment ; comme la situation du régiment au 10 juillet dernier fait connaitre ceux qui existent, et qu’il en a été rendu compte au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, j’ai l’honneur de vous prévenir que pour déterminer le nombre d’ustensiles dont vous aurez à vous pourvoir, j’ai établi qu’il existait à votre régiment 136 marmites, 136 gamelles et 136 grands bidons, considérant comme hors de service ce que vous avez encore d’existant ; vous êtes en conséquence autorisé à passer des marchés pour la fourniture de 198 marmites, 163 gamelles, 268 grands bidons, 299 haches et 299 serpes qui, avec les ustensiles désignés exister, forment les quantités qui sont reconnues être nécessaires au régiment par l’état de revue de M. le sous-inspecteur aux revues Jullien.
Ces marchés, pour avoir force d’exécution, devront être visés et approuvés par ce sous-inspecteur ; les prix devront être en rapport avec ceux fixés pour les mêmes objets dans l’intérieur, le tout conforme aux modèles adoptés pour le service de la troupe et bien confectionnés.
M. l’ordonnateur Baradère étant chargé d’ordonnancer les dépenses qui résulteront de ces achats, vous aurez à lui adresser une expédition de vos marchés ; je l’invite à vous faire connaitre les différents prix fixés par l’administration de la Guerre.
J’ai fait connaitre à S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre que les ustensiles existants au régiment avaient été achetés sur l’ordinaire et étaient la propriété du soldat ; qu’il paraissait juste de lui en tenir compte, et d’accorder en conséquence la 1ère mise entière de tous les effets de campement. J’ai également demandé à S. E. que les petits bidons fussent donnés comme première mise aux soldats, ce qui m’a déterminé à en suspendre l’achat, jusqu’à la décision de S. E.
J’ai suspendu aussi l’achat des barils à eau, comme inutiles dans ce moment, me réservant de l’autoriser si ces ustensiles devenaient nécessaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 286).
Toujours le 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint la note que j’ai mise au bas de l’état de revue des ustensiles de campement du 1er régiment étranger et d’après laquelle vous verrez que j’ai porté en service à ce régiment 136 marmites, 136 gamelles et 136 grands bidons, et qu’il lui revient en conséquence, pour le porter au complet voulu pour son effectif, 198 marmites, 163 gamelles, 268 grands bidons, 299 haches, et 299 serpes" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 11 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger : "J’ai reçu les états que vous m’avez adressé présentant le résultat des imputations que le gouvernement napolitain voulait mettre à la charge de votre régiment. M. le sous-inspecteur aux revues Jullien étant chargé par S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre d’arrêter définitivement ce travail de révision, et de liquider l’arriéré qui vous est dû par ce gouvernement, c’est ce sous-inspecteur qui défendra, maintenant, vos droits contre les prétentions du susdit gouvernement, et c’est à lui que vous devrez désormais adresser les observations que vous croirez convenables de faire, relativement à ces imputations, persuadé que M. Jullien s’empressera de les faire valoir et de maintenir tous vos droits" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 12 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Désirant faire accélérer autant que possible l’instruction des canonniers et des chevaux de l’artillerie régimentaire du corps d’observation, j’ai recommandé à M. le capitaine d’artillerie Fondard de les faire manœuvrer tous les jours ; mais cet officier me fait connaitre que les caissons étant chargés, on ne peut s’en servir sans faire tort aux munitions, et qu’il ne lui reste que les six pièces des compagnies d’artillerie régimentaires pour atteler les chevaux, ce qui est insuffisant pour le nombre de chevaux ; je vous prie donc, monsieur le Ministre, si vous n’y voyez pas d’inconvénients, d’autoriser le major du 1er régiment d’artillerie napolitaine à laisser manœuvrer l’artillerie française avec ses voitures, lorsqu’il ne s’en servira pas lui-même pour son artillerie.
M. le capitaine Fondard demande aussi que vous lui permettiez d’établir un petit magasin où il pourra faire déposer la poudre et faire faire par ses canonniers les cartouches d’infanterie nécessaires à l’instruction des régiments avec la poudre qui a été délivrée au corps d’observation des magasins de l’Empire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 14 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous en prévenir, par ma lettre du 11 juillet dernier, j’ai écrit derechef à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire pour savoir si les dispositions du décret du 2 août seraient, ou non, appliquées aux sous-officiers des régiments étrangers, au service de France ; vous verrez par la copie ci-jointe de la lettre de S. E. qu’elle m’annonce que l’Empereur n’ayant point encore résolu cette question, Elle ne peut répondre d’une manière positive à la lettre que je lui ai écrite à ce sujet le 13 août dernier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 292).
Le 15 septembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du mouvement des troupes), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale à Sessa : "Général, l’Empereur voulant soulager les finances du royaume de Naples, qui a levé sa conscription et complété son armée, ordonne que le corps d’observation de l’Italie méridionale quitte ce royaume ; que le 2e régiment étranger restent dans la 30e division militaire, le 1er dans la Toscane ; et que le 22e d’infanterie légère soit dirigé sur Vérone, où il sera formé, sous vos ordres, une nouvelle division d’infanterie, composé des quatre bataillons de ce dernier régiment, de quatre bataillons du 112e et de deux bataillons de chacun des 6e de ligne et 14e léger ; ce qui fera une division de 12 bataillon.
En conséquence, vous voudrez bien, général, vous concerter avec le ministre de la guerre du royaume de Naples, pour faire relever par les troupes de ce royaume, celles qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, sur les points de la côte où ce remplacement préalable sera nécessaire ; de manière que vous puissiez mettre vos troupes en marche, savoir :
1° les 4e, 5e et 6e bataillons du 1er régiment étranger de Sora, le 30 septembre, et les trois premiers bataillons avec la compagnie d’artillerie du même régiment, de San-Germano, le 2 octobre, pour se rendre tous six à Florence ...
Je joins les ordres de route nécessaires pour l’exécution de ces divers mouvements ...
Enfin vous veillerez à ce qu’il ne reste rien en arrière que les malades ; et vous prendrez des mesures, pour qu’alors sortis des hôpitaux, ces derniers soient dirigés sur leurs corps respectifs ...
Je donne connaissance de ces dispositions à Sa Majesté la Reine, et vous m’instruirez de leur exécution.
Il résulte de ces mêmes dispositions, que les troupes qui composent actuellement le corps d’observation de l’Italie méridionale, doivent cesser d’être à la solde du royaume de Naples, à dater du premier octobre ..." (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 165 page 345).
Le 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "Je viens de recevoir de S. E. le Ministre de la Guerre l’ordre de faire partir le 1er régiment étranger pour la Toscane et le 2e pour Rome. Par suite de ce mouvement, il est inutile de renvoyer le 5e bataillon de ce dernier régiment dans le royaume de Naples, et il conviendra de réunir à Rome le 6e bataillon du 1er étranger pour le 4 octobre, époque à laquelle les 4e et 5e bataillons du même régiment devront y arriver, ces trois bataillons formant la 1ère colonne du 1er régiment étranger ; comme les itinéraires ont été établis par S. E. le Ministre de la Guerre, je pense, monsieur le Comte, qu’il vous en a été donné connaissance ; dans le cas contraire, veuillez me le faire savoir, je m’empresserai de vous les communiquer ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 294).
Le même 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en suite des ordres que je viens de recevoir, les 4e et 5e bataillons du 1er régiment étranger partiront de Sora le 30 septembre et les trois premiers bataillons avec la compagnie d’artillerie, de Saint-Germain le 2 octobre pour se rendre à Florence ...
Au moyen de ces dispositions, le corps d’observation se trouve dissout, et je donne ordre aux officiers sans troupes, inspecteurs aux revues, commissaires des guerres, employés d’administration, etc. de partir le 1er septembre prochain pour se rendre à Vérone.
Je serai dans le cas de laisser dans le royaume des officiers, sous-officiers de chacun des régiments sous les ordres pour recevoir et réunir les hommes sortant des hôpitaux, j’aurai l’honneur de vous faire connaitre la disposition qui sera faite à ce sujet, en vous en adressant l’état par chaque corps.
Les troupes françaises ne devant être soldées dans le royaume que jusqu’au 30 septembre inclusivement, je vous prie, monsieur le Ministre, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que tous les paiements soient effectués ledit jour, afin de n’avoir pas de réclamations et de ne pas éprouver de retard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141 page 296).
Le 30, le Régiment de la Tour d'Auvergne est dans les environs de Florence.
L'Empereur écrit, de Moscou, le 5 octobre 1812, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet de la 35e Division en formation, sous les ordres du Général Grenier : "Monsieur le duc de Feltre ... Les deux bataillons du 112e qui faisaient partie de la division Barbou y seraient, en cas d'événement, remplacés par deux bataillons étrangers ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7586 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31818).
Le 11 octobre 1812, à Moscou, "On propose M. Komierowski, adjudant major au 1er régiment étranger, pour un même emploi au 2e régiment de la Vistule"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7605).
Toujours le 11 octobre 1812 à Moscou, "On met de nouveau sous les yeux de Sa Majesté les motifs pour lesquels le général Grenier propose d'excepter les régiments étrangers des dispositions du décret du 2 août sur les promotions aux différents grades de sous-officiers"; "Je laisse le ministre maître de faire ce qu'il jugera convenable pour le bien du service pendant mon absence" répond l'Empereur (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5153 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7612 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l’Empereur et Roi daté du 26 août 1812 »).
Le 8 novembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général ... Je mettrai sous les yeux de l’Empereur, la proposition que vous faites de former pour votre division une nouvelle brigade composée de trois bataillons avec les compagnies d’élite des 1er et 2e régiments étrangers" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 15 page 41).
Le 31 décembre 1812, Hermand, ex Quartier maître du Régiment de la Tour d'Auvergne, écrit au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, à Paris : "Monseigneur, accusé de désobéissance aux ordres de M. le Colonel Danlion, commandant le 1er Régiment étranger, il est de mon honneur de me justifier aux yeux de Votre Excellence de cette accusation.
Aux arrêts, dans Naples, en vertu d'un ordre de Votre Excellence, en date du 27 décembre 1811, qui me fut transmis par M. le chef d'état-major du corps d'armée d'observation le 14 janvier 1812, pouvais-je, sans me rendre coupable d'infraction, quitter cette ville pour suivre un régiment où je suis remplacé depuis plus de deux ans ? La lettre originale ci-jointe est la seule que j'ai reçue au moment et depuis le départ du corps; je prie Votre Excellence d'examiner si elle pouvait être considérée comme un ordre positif de le rejoindre; quoiqu'il en soit, je crus devoir y répondre dans les termes suivants à Mon colonel; ce serait avec beaucoup de plaisir que je suivrais le Régiment si ma position devait y changer, mais S. E. ne déterminant rien sur mon sort, qui depuis deux ans est des plus affreux, et m'ayant assigné la ville de Naples pour lieu d'arrêts, je prie mon Colonel de permettre que je les y observe, puisque j'y trouve par mon travail des moyens d'existence que je n'ai pas à la suite du Corps.
Suspendu, interdit de toute fonction militaire depuis le 31 octobre 1810, j'ai dû chercher à pourvoir à mon existance et à celle de ma famille ; j'ai, de l'agrément de M. le Colonel Danlion, accepté un emploi dans les bureaux du ministre de la guerre du royaume de Naples le 1er janvier 1812; j'aurais secondé les opérations dont M; le commissaire ordonnateur Dufour reste chargé, sans l'ordre qui m'est donné, de la part de Votre Excellence, derejoindre un corps où je suis remplacé et où je suis d'autant moins utile que toute comptabilité durant ma gestion, pour laquelle je n'ai reçu que des éloges, se trouve réglée et arrêtée.
Votre Excellence sentira combien il est pénible pour un père de famille de se voir privé, non seulement de tout fonction depuis 26 mois, mais encore de perdre une place civile dont le traitement servait à son existence et à celle de sa famille.
J'ose donc supplier Votre Excellence de prendre en considération ma position, de vouloir bien lever mes arrêtes et suspension, et de me rendre à des fonction, non de Quartier maître, mais de Capitaine dans la ligne, d'où j'ai été retiré en l'an 14 180 pour passer au Régiment de La Tour d'Auvergne.
Victime des passions qui ont agité ce Régiment depuis son origine, il est douloureux pour moi, après 14 ans et demie de service, après avoir sacrifié mes veilles et ma santé, de me voir encore en butte à l'autorité.
Si Son Excellence ne daignait pas souscrire à mes voeux en m'envoyant comme Capitaine dans un Régiment de ligne français, d'où je suis sorti, je la supplie du moins de lever mes arrêts et de me laisser libre de ppourvoir à mon existence, par mon travail, en agréant ma démission.
Ma reconnaissance égalera le dévoûement et le profond respect avec lesquels je ne cesserai d'être,
De Votre Excellence, Monseigneur, le très humble et très obeissant serviteur
Ps. En attendant de nouveaux ordres de Votre Excellence, j'ai l'honneur de la prévenir que je me rends à mon corps" (SHD - Vincennes).
Malgré le désastre de Russie, Napoléon ne veut pas employer le 1er Régiment étranger à la Grande Armée. Le 3 janvier 1813, le Général de Division Chef de l’Etat-major général en Italie, le Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis Vérone, au Lieutenant général Comte Grenier : "Mon général, S. A. I. le prince vice-roi désire que l’opération relative au premier régiment étranger se fasse dans le plus bref délai, en appliquant à un seul bataillon et à une compagnie de dépôt, les dispositions prescrites par les instructions de S. Ex. le ministre de la guerre en date du 6 décembre derniers et que j’ai l’honneur de vous adresser ci-jointes, ainsi que la lettre de Son Excellence du 23 du même mois, d’après laquelle la compagnie de dépôt organisée doit être dirigée sur Valence. Quant au bataillon qui sera composé de tous les étrangers qui ne feront pas partie du bataillon à organiser à l’armée, l’intention de Son Altesse Impériale est qu’il soit dirigé par Mantoue, Crémone et Plaisance sur Alexandrie tel qu’il se trouvera après que l’organisation du bataillon à conserver à l’armée sera terminée. L’opération concernant le bataillon partant pour Alexandrie d’où il sera dirigé sur Clermont (Puy-de-Dôme) ne se fera qu’à Alexandrie même. Comme le 5e bataillon du 1er régiment étranger doit être arrivé ou arrivera demain à Mantoue, il sera nécessaire d’en extraire tous les hommes qui se trouveront dans la catégorie de ceux qui doivent faire partie du bataillon qui doit rester à l’armée, et de réunir les autres au bataillon partant pour Alexandrie, on en fera de même pour ce qui concerne le 4e bataillon qui se trouve à Ferrare et doit se rendre à Mantoue, ainsi que le cadre du 3e bataillon qui arrivera à Mantoue en même temps que le 4e bataillon ; le jour positif de leur arrivée à Mantoue ne peut encore être déterminé, parce qu’il dépend de la marche des Napolitains sur Ferrare, mais elle ne peut être très tardive et alors en prenant des mesures pour qu’à leur arrivée à Mantoue on s’occupe de l’extraction des hommes destiné à faire partie du bataillon resté à l’armée, ce bataillon se trouvera avoir à peu près la force de 840 hommes, le cadre compris, puisque trois bataillons donnent déjà de 6 à 700 hommes, ainsi que vous le verrez par les états nominatifs et numériques que je me suis procurés sur la composition du 1er régiment étranger, je les joins aux deux lettres de S. Ex. le ministre de la guerre des 6 et 23 décembre.
Comme M. le sous inspecteur aux revues Beriat connaît la comptabilité du 1er régiment étranger, il reçoit l’ordre de se rendre à votre quartier général, pour les opérations relatives à l’inspection aux revues, et s’en occupera de suite avec M. le sous inspecteur Juge. Ils partent à cet effet ensemble pour votre quartier général.
Quant à l’opération purement militaire, sans doute que vous jugerez à propos d’en charger M. le général Rouyer qui connaît parfaitement ce régiment, l’ayant depuis quelque temps sous ses ordres.
Il ne sera pas nécessaire que l’on annonce au commandant du régiment ni à ses officiers ce qui doit être fait du bataillon qui sera dirigé de suite sur Alexandrie, en vertu de l’ordre de mouvements que je vous prie de lui faire délivrer par votre chef d’état-major, sur lequel il faudra qu’il porte les gites, en partant la première journée de Mantoue, Bozzolo, Crémone, Plaisance, Stradella, Voghera, Tortone et Alexandrie, la même direction sera donnée aux détachements du 4e bataillon et du cadre du 3e, qui devront rejoindre ce bataillon à Alexandrie après que l’on en aura extrait à Mantoue tous les officiers, sous-officiers et soldats qui doivent faire partie du bataillon restant à l’armée, dont on formera à Mantoue un détachement qui partira de suite de cette place pour rejoindre le bataillon dans le cantonnement qu’il occupe. Lorsque le choix des officiers à placer dans ce bataillon aura été fait et complété, ainsi que tous ceux nécessaires pour conduire le bataillon qui se rend à Alexandrie, ce qui sera excédent et se trouvera dans la catégorie voulue, sera placé à la suite du bataillon restant à l’armée, ces officiers recevront ensuite des nominations pour occuper des emplois de leurs grades dans les régiments français employés à l’armée.
Telle est la base, mon général, du travail que Son Altesse Impériale désire que vous fassiez faire, en donnant vos ordres et instructions en conséquence à l’officier général que vous aurez croirez devoir en charger.
MM. les sous inspecteurs Juge et Beriat s’occuperont en même temps, après avoir pris vos ordres, de l’objet qui concerne l’inspection aux revues dans ces sorte d’opération.
Son Altesse Impériale ne rendra compte au ministre de la guerre du résultat de ce travail que lorsqu’il sera terminé, et constaté par des procès-verbaux.
Ci-joint la note des pièces annexées aux deux lettres précitées de son excellence le ministre de la guerre.
Lorsque vous n’aurez plus besoin des deux lettres du ministre de la guerre, je vous serai obligé de me les renvoyer" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 73).
Le 4 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, mon intention est qu'il soit préparé pour le 1er juin un second corps d'observation d'Italie, qui se réunira à Vérone. Ce corps sera composé, 1° de vingt-quatre bataillons des six régiments de la Grande Armée ; 2° du 6e bataillon du 112e de ligne ; de deux bataillons croates ; de douze bataillons tirés des bataillons qui font partie des demi-brigades provisoires qu'on forme des Piémontais qui sont de la conscription de 1814 ; de quatre bataillons d'élite, deux de chaque régiment étranger ; du reste du contingent de Naples ; du 8e bataillon du 14e léger ; du 8e bataillon du 6e de ligne. Cela fera trois divisions, chacune de trois brigades, ou quarante-huit bataillons ; plus une division de l'armée d'Italie, de seize bataillons ; total, soixante-quatre bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19803 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33610).
Le même 4 avril 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Vous aurez vu par ma lettre d'aujourd'hui que les 6 régiments qui sont en Italie auront également en Italie leurs 5 bataillons, parce que j'ai ordonné qu'en arrivant à Augsbourg ces bataillons fussent incorporés dans les régiments du corps d'observation d'Italie, ou 4e corps, et que leurs cadres retournassent aux dépôts.
J'ai ordonné, de plus, que les dépôts de ces 6 régiments fournissent 3 000 hommes pour compléter le corps d'observation d'Italie. Cela affaiblira probablement beaucoup ces régiments. Ils doivent être portés au grand complet de 840 hommes par bataillon, au moyen de la conscription de 1814 et l'appel que je viens de faire.
Mon intention étant d'employer ces régiments au second corps d'observation d'Italie qui se formera au mois de juin à Vérone ...
Je ne vois pas d'inconvénient à diriger sur ces 6 régiments les conscrits du Piémont, contre le principe que j'avais établi qu'il ne serait pas envoyé de Français des départements au-delà des Alpes dans les régiments qui sont en Italie ; mais comme il n'y aura pas de guerre cette année en Italie, et que ces bataillons seront les premiers à partir, rien n'empêche de profiter de la conscription du Piémont qui est si voisine.
Ainsi le Piémont devra fournir au complément des 6 régiments qui sont en Italie.
Je pense qu'il convient de créer un 8e bataillon au 6e régiment de ligne et un 8e bataillon au 14e d'infanterie légère. Je crois que les cadres de ces ses bataillons se trouveront facilement à Rome ; et on pourrait, au pis-aller, faire venir de Corfou les officiers et sous-officiers nécessaires.
Il doit y avoir beaucoup d'étoffe dans les 2 bataillons qui sont à Corfou.
Ainsi ces 2 régiments devront recevoir les conscrits nécessaires pour compléter leurs 8es bataillons ...
Il faudra donc que ce corps m'offre les 24 bataillons des 6 régiments qui sont en Italie ...
On y joindra ... 1 bataillon d'élite du régiment de La Tour d'Auvergne ...
Ce qui fera 3 divisions de 16 bataillons chacune et une 4e division italienne, également de 16 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33621).
En attendant, le Régiment séjourne au printemps et dans l’été 1813 dans plusieurs villes de l’Italie septentrionale, où les Compagnies du centre y tiennent garnison.
Melfort ayant entre temps été blanchi par une commission d’enquête est reconduit dans sa fonction; il reprend son commandement le 8 avril, et Danlion passe au 18e Léger.
D’autre part, le 10 avril 1813, à Saint-Cloud, "on propose d’accorder des porte-aigles aux trois premiers régiments étrangers qui ont des aigles ...". Napoléon répond "Accordé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 873). Cependant, selon Rigo, l’emploi de porte-aigle n’a jamais figuré dans les effectifs du Régiment. Pierre Charrié de son côté précise que, conformément au décret du 30 novembre 1811, le Régiment n’a gardé qu’une aigle et retourné les deux autres en 1812 pour recevoir un drapeau modèle 1812 sans inscription de bataille avec comme légende "L’EMPEREUR NAPOLEON/AU 1ER REGIMENT ETRANGER".
Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, vous avez vu par l’article 21 de mon décret du 5 avril, que le corps d’observation de l’Adige doit avoir deux bataillons d’élite du régiment de La Tour d’Auvergne et deux du régiment d’Isembourg.
Donnez des ordres pour que ces bataillons d'élite soient composés de compagnies de grenadiers et de voltigeurs, qu’il n’y ait que des Autrichiens ou des soldats de la Confédération mais qu’on n’y admettre aucun Prussien ni Russe" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33809).
Le 17 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 14 avril. Le bataillon d’élite que doit fournir le régiment de La Tour d’Auvergne doit être composé de 4 compagnies de grenadiers formant 600 hommes, et de 4 compagnies de chasseurs ou de voltigeurs formant également 600 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19884).
Les douze Compagnies d’élite sont réunies sur ordre du Vice-Roi en date du 21 avril avec deux Compagnies du 2e Etranger au sein de deux Bataillons d’élite intégrés à la 7e Division de l’Armée d’Italie (créée par Décret du 18 juin 1812).
Le 13 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 7 mai. Si l’armée devait agir contre l'Autriche, il ne serait pas prudent de se fier aux Croates, ni de mettre en ligne les 2 régiments étrangers, ainsi donc les propositions que vous me faites, pour former la 5e division, ne sont pas admissibles, mais ils pourraient être remplacés par les 18 bataillons venant d'Espagne qui seront compris dans un second travail et qui, en attendant, se complèteraient à leur dépôt ; ce qui, joint aux 9 bataillons des 25e, 23e, 24e provisoires, ferait 27 bataillons qui, joints aux 36 bataillons déjà portés, formerait 63 bataillons en Italie. Le royaume d'Italie, y compris la Garde, en fournira 24 ; le royaume de Naples doit en fournir tout au plus 10, ce qui sans les Croates et sans les régiments étrangers ferait 90 à 100 bataillons ; mais comme il est douteux que j'aie besoin d'employer ces troupes contre l'Autriche, il faut d'abord organiser le corps de l'Adige conformément à ce que j'ai ordonné, c'est-à-dire y mettre les bataillons croates et 2 bataillons étrangers. Cela formera 4 divisions. Si j'avais besoin de me servir de cette armée contre l’Autriche, je formerais ces 90 bataillons en 6 divisions et j'en ferais 3 corps.
Le vice-roi est parti hier pour l'Italie ; il est chargé spécialement de presser l'organisation de toute cette armée" (Napoléon 17 C 327 (minute, Archives nationales, AF IV 899, mai 1813, n° 149, in Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34226).
Le 25 mai 1813, le Chef de Bataillon Banyüls, commandant par intérim le 1er Régiment étranger, écrit, depuis Florence, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monseigneur, l'avis que je reçois de Votre Excellence au sujet du passage de Monsieur le Capitaine Berthelot au 156e Régiment d'infanterie de ligne ne m'autorisant pas à lui donner un ordre de départ, je la prie de vouloir bien m'indiquer sa destination ultérieure.
J'ai l'honneur d'être, etc." (SHD 2YE308/34)
Le 4 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Neumarkt, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 29 mai sur la formation du corps d'observation de l'Adige. Dans aucun cas, il ne faut comprendre les petits bataillons des 1er et 2e régiments étrangers. C'est donc 8 bataillons à ôter à la 51e division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34453).
Le 12 juin 1813, le Colonel de melfort écrit, depuis Florence, au Ministre de la Guerre : "La rentrée de M. le lieutenant Hermand dans son ancien poste de quartier maître du 1er Régiment Etranger, laisse sans emploi son prédécesseur, M. le capitaine Seroka dont la probité, exactitude, le zèle et la capacité n'on pu manquer d'être attestés et signalés à Votre Excellence par M. le colonel Danlion qui m'avait remplacé.
Cet officier se trouve chargé d'une femme, de cinq enfants et est loin d'être à son aise, n'ayant point sollicité son changement. Je prends la liberté de le recommander aux bontés de Votre Excellence pour lui faire obtenir le poste de quartier maître au 35e régiment dont le dépôt est à Livourne. Tout ce que le capitaine Seroka possède se trouve àl'ile d'Elbe. Ce serait un grand avantage pour lui dans ce moment d'obtenir d'être placé à ce dépôt. Il est à observer que le quartier maître du 35e régiment ne demande pas mieux que d'être envoyé à tout autre dépôt où Votre Excellence aurait l'intention de faire passer ledit capitaine Seroka.
Votre Excellence aura, je l'espère, la bonté de se rappeler la promesse qu'elle a bien voulu faire du grade de capitaine pour M. le quartier maître Hermand" (SHD 2YE 3776).
Le 15 juin, Napoléon écrit à Eugène qu’il ne faut rien changer aux Régiments étrangers et "les laisser tranquilles où ils se trouvent. Je ne crois pas qu’ils puissent être à l’armée d’aucune utilité. Celui qui est ici a perdu une grande quantité de monde par la désertion. Ecrivez en donc au ministre de la guerre. Il faut laisser ces régiments à Rome et en Toscane ; sans quoi ce sera autant de renfort pour l’ennemi" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 161 ; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 969 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34665). Pour cette raison, il décide le 3 septembre la "suppression des petits dépôts intermédiaires établis à Turin pour les 1e et 2e régiments étrangers" (IN,II, 2470).
- La campagne de 1813-1814
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret que j'ai pris pour l'organisation du d'observation de Vérone, qui prend le titre de corps observation d’Italie. J’ai formé ses 7 divisions, et j'ai réglé sa cavalerie et son artillerie ...
Vous verrez que je n'ai pas compris dans l'organisation du corps d'observation d'Italie les régiments croates, ni les régiments étrangers ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34819).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Eugène napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je vous envoie un décret que je viens de rendre. Le ministre de la guerre vous l'expédiera, mais je vous le communique directement pour que vous le mettiez sur-le-champ en exécution. Vous verrez que le corps d'observation de Vérone prend le titre de corps d'observation d'Italie ...
Je n'ai pas compris dans l'organisation de ce corps les régiments croates ni les régiments étrangers ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34833).
De son côté, le 18 juin 1813 également, Eugène écrit, depuis Milan, à Clarke : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, avec votre lettre du 11 de ce mois, le nouvel état d'organisation que vous m'avez adressé du corps d'observation de l'Adige, d'après les bases fixées par l'Empereur, et dans laquelle organisation figurent les 6 bataillons de la division Durutte, que je ferai compléter à leur arrivée à Vérone le 1er du mois de juillet prochain.
Profitant de la latitude qui m'est laissée par l'Empereur pour la formation de ce corps d'armée, j'ai adressé à Sa Majesté un projet d'organisation qui résulte de l'état ci-joint, et en attendant toutes les dispositions sont déjà faites pour son exécution. Vous y verrez que, conformément à l'intention de l'Empereur, les bataillons d'élite des deux régiments étrangers et les deux régiments de Croates sont compris dans une division de réserve qui campera à Montechiaro pendant que les divisions actives seront sur l'Adige et sur le Tagliamento ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 169).
Le 24 juin 1813, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... tout ce que nous pouvons faire, c'est de mettre l'armée sur l'Isonzo au 24 juillet, et le 31, c'est-à-dire le 1er août, elle peut être portée en entier à Laybach. J'excepte pourtant la division étrangère que Votre Majesté m'a ordonné de laisser en réserve, et que je réunis au camp de Montechiaro. Puisque les Napolitains n'arrivent pas, nous n'aurons que les deux régiments étrangers et deux régiments croates ; nous affecterons à cette division l'artillerie attelée par les derniers chevaux qui se livreront ; et cette division pourra être très-utile, si le reste de l'armée se porte en Styrie, pour maintenir la tranquillité et imposer à tous les pays entre les Alpes et l'Isonzo …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 174).
Le 26 juin 1813, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu le courrier que Votre Majesté m 'a expédié sous la date du 18. J'ai vu, par le décret qu'elle a pris, la nouvelle organisation qu'elle a donnée à l'armée d'Italie. Je vais m'occuper de suite de l'exécution de ses instructions, cela occasionnera quelques jours de retard, puisque les troupes étaient déjà en mouvement suivant l'organisation que j'avais eu l'honneur de lui soumettre.
Votre Majesté remarquera que, dans l'état de situation et d'organisation envoyé par Votre Majesté, il devrait y avoir 85,000 hommes ; mais, tous les bataillons qui sont à Toulon, Brest et Lorient devant être déduits de la force, au moins pour le moment, l'armée ne pourra compter, au 30 juillet, que 72,000 hommes ...
Votre Majesté voudra bien remarquer que, dans la situation que je lui ai adressée, j'ai porté de plus qu'elle, dans la division de réserve, les deux régiments croates et les bataillons d'élite des régiments étrangers ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 177).
Le 15 juillet, Eugène n'a encore que 72 Bataillons incomplets, en Italie ou en route pour s'y rendre, et 12 Escadrons de cavalerie. II répartit ce cadre en trois Lieutenances et une Réserve. Voici le tableau complet de cette formation, tette qu'elle résulte de la situation établie par l'Etat-major général :
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL. S. A. I. LE PRINCE VICE-ROI D'ITALIE, général en chef ...
RÉSERVE. Le Général de Division Baron BONFANTI, le Chef de Bataillon BACARINI, faisant fonction de Chef de l'Etat-major. Position : Montechiaro, Bataillon d'élite du 1er Etranger, 2 Bataillons ; Bataillon d'élite du 2e Etranger, 1 Bataillon. Force, 2,469 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 114).
Le 16 juillet 1813, le Général de Division Grenier écrit aux Caporaux Michel Hautz et Jacques Hautz, du 1er Régiment étranger : "Pour les prévenir que j’ai prié S. A. I. le Prince Vice-Roi d’Italie, d’obtenir leur passage dans un régiment français, ou de les appeler à l’Etat-major général" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 184).
Le 19, la Division de Réserve, comme l’ensemble des troupes italiennes, commence son mouvement.
Le 28 juillet 1813, au matin, l'Empereur écrit, depuis Mayence, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Monza : "Mon Fils, je reçois votre lettre du 20. Je vous ai mandé hier que j'étais venu passer quelques jours à Mayence et que je serais de retour à Dresde dans les premiers jours d'août ...
Il est probable que les hostilités ne commenceront que le 16 ou le 17 août. Il est donc indispensable qu'au 10 août vous ayez votre quartier général à Udine, que toutes vos troupes y soient réunies, et que vous puissiez, le 11, vous mettre en marche pour Graetz. Le 1er de hussards et le 31e de chasseurs, qui reviennent d'Espagne, se complètent chacun a 1,200 hommes à Vienne en Dauphiné. Jusqu'à cette heure, je ne sache pas qu'il y ait une armée autrichienne à Graetz et Klagenfurt. Le passage du duc d'Otrante et celui du général Fresia doivent vous avoir donné des renseignements bien positifs là-dessus. Je désire que vous m'envoyiez le plus tôt possible un rapport qui me fasse connaître quelle est la position de votre armée au 1er août, infanterie, cavalerie et artillerie, et quelle en sera la situation au 10 août, ainsi que le lieu que chaque division et bataillon occupera à cette dernière époque ...
J'ai contremandé le mouvement des deux régiments étrangers. Cependant, vous pourriez tirer de chaque régiment un bataillon que vous tiendriez en observation sur les derrières, ne serait-ce que pour garantir les côtes et réprimer les insurrections, sans toutefois faire avancer ces bataillons dans la direction de l'Allemagne" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20311 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35649).
L’armée autrichienne de Bellegarde s’engouffre dans les défilés des Dolomites, bousculant tout sur son passage.
La Division s’approche de Vérone pour défendre les passages du Tyrol (combat de Brunck le 17 août ; Capitaine d’Aspect, blessé et décédé le 31 octobre).
Le 24 août 1813 au matin, Eugène écrit, depuis Pletz, à Napoléon : "… Le 1er septembre j'aurai réuni à Vérone les trois bataillons de la demi-brigade qui vient de Toulon et les trois bataillons d'élite étrangers, ainsi qu'une batterie de 8 pièces. N'ayant point d'autres troupes disponibles en Italie, je suis obligé de me servir de celles-là …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 338).
Le 3 septembre 1813, à Dresde, l'Empereur prononce la "Suppression des petits dépôts intermédiaires établis à Turin pour les 1er et 2e régiments étrangers" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2470).
La Division de réserve se positionne à Trente le 12 septembre 1813. Les Bataillons d’élite combattent à nouveau contre les Autrichiens dont l’extrême gauche menace Botzen. Une colonne ennemie oblige même une des Compagnies de Voltigeurs stationnée dans le fort de Muhlbach à se rendre après une courte résistance. Cette colonne descend ensuite sur l’Italie par Brixen. Eugène, informé de l’abandon de Trente, remplace alors Bonfanti par le Général Gifflenga, arrivé le 21 septembre. Le même jour, la Division se dirige sur Brixen occupé le 25.
Le 25 septembre 1813, le Général de Division, chef de l’Etat-major général, le Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis le Quartier-général à Laybach, au Général de Division Comte Grenier, commandant le Corps de gauche de l’Armée d’observation d’Italie : "Mon général, S. A. R. le Prince Vice-Roi ... me charge ... de vous faire connaître que se rappelant que vous lui avez dit que M. Hautz adjudant major au 1er régiment étranger n’est pas du nombre des trois officiers, des 1er et 2e régiments étrangers, que vous destinez à être employés à votre état-major, elle a fait donner l’ordre à M. Hautz arrivé hier à Laybach de se rendre à l’état-major général pour y être employé jusqu’à nouvel ordre ; que nonobstant cette mesure, il vous sera envoyé si vous le désirez. Quant à son frère, on n’a encore rien reçu le concernant quoique le commandant du 1er régiment étranger, ait reçu l’ordre de l’envoyer de même au quartier général ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 191 page 393).
Le 26 septembre 1813, le Général commandant la Division de Réserve, le Baron de Gifflenga, écrit, depuis Brixen, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Excellence, que j’occupe Brixen, Sterzing, et Mülback. La communication avec le Tyrol bavarois est libre. Le général Feuer est toujours à Lientz. Je compte occuper Pruncken, et si je peux Syllian. Je serai alors en communication avec Votre Excellence, si elle fait occuper St-Hermayer, St-Jacob, et St-léonard. Si votre excellence compte d’envoyer une forte reconnaissance, mon mouvement aura lieu dans cinq ou six jours ; elle pourrait y rester jusqu’à ce qu’elle eût de mes nouvelles.
Les étrangers sont beaux, ni chic, magnifiques, ils sont 1800 mais ici ils désertent. Tous les paysans sont embauchés, et j’ai 1000 Autrichiens dans le nombre. Ils seraient mieux en caisses dans les divisions françaises, et hors du Tyrol. Si Votre Excellence veut demander ce corps pour une de ses divisions, et me donner 1800 français, elle y gagnerait. Ils seront enchantés, et elle en tirerait un grand parti.
L’ennemi a peu de force, elles fuient devant nous. Un corps est à Lientz.
J’aurai l’honneur d’envoyer les situations dès que je serai fixé et ayant un secrétaire. Voici en somme ma force : 8 pièces dont 2 obusiers, 100 artilleurs.
3 bataillons français, 1500 hommes.
3 bataillons d’élite étrangers, 1800 hommes.
3400 ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 201 page 413).
La Division est à Botzen le 26.
Sapeur, d'après Bucquoy (fig. 53) |
Le 29 septembre 1813 sont établis les "Emplacements que devra occuper la 2e division aux ordres de M. le général Rouyer ...
La 2e brigade aux ordres du général d’Arnaud sera placée en seconde ligne savoir :
Un bataillon du 1er étranger à Oppeano quartier général de la division. L’autre bataillon à Vallese avec les réserves de munitions ...
L’emplacement de cette seconde brigade est ainsi fixé pour qu’elle puisse se porter de suite au secours de la première si l’ennemi tentait le passage de l’Adige ; en conséquence ... Le bataillon du 1er étranger qui est à Oppeano irait se placer en seconde ligne en arrière de Ronco par le chemin direct qui y conduit d’Oppeano, et l’autre bataillon de ce régiment après avoir laissé une garde au parc viendrait de suite prendre position à Casa di Ferro, sur la grande route d’Isola Porcarizza. M. le général Rouyer fera en conséquence reconnaître tous les chemins qui de l’intérieur des terres aboutissent à la première ligne, les fera réparer autant que possible et les fera soigneusement étudier par les officiers des différents bataillons afin que chacun les connaisse parfaitement dans toutes les directions ainsi que les obstacles et moyens de défense qu’ils présenteront.
Il sera établi des signaux sur la première ligne pour annoncer les passages que l’ennemi pourrait faire, on les fera connaître ultérieurement ; toutes les troupes prendront journellement les armes deux heures avant le jour et resteront réunies jusqu’à 9 heures du matin, on profitera de cette réunion pour suivre l’instruction des bataillons" (Papiers du Général Paul Grenier. XI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 37 page 85).
Le 2 octobre, Eugène écrit à Clarke que Gifflenga a repoussé l’ennemi qui s’était montré "au Tyrol dans le Pustertahl, et se porte à Prunecken" (Du casse, IX). Poursuivant les Autrichiens, les deux Bataillons combattent avec vigueur à Brixau le 3 octobre (Lieutenant Tasché, Sous-lieutenants Rungs et Maire blessés) contre l’avant-garde autrichienne qui est repoussée avec près de 400 tués ou blessés. Cependant, Gifflenca se méfie "des bataillons étrangers qui désertent beaucoup".
Nouveau combat à Muhlbach le 7 octobre.
Le Général Baron de Gifflenga écrit au Lieutenant général Grenier : "M. Le comte, le 6 au soir les avant-postes de la division aperçurent le corps du général Feuer qui venait se placer en avant St Lorenzer-Vintl ( ?), et qui était fort de quatre bataillons, 9 compagnies de tirailleurs, 400 chevaux, 4 pièces et douze à quinze cent paysans. Je fis mes dispositions pour le bien recevoir le lendemain, ne doutant pas d’être attaqué, mon centre était à la Chiusa, deux compagnies protégeaient les hauteurs de droite et de gauche, ma réserve en arrière de Mühlbach.
Le 7, à une heure après minuit, le capitaine du régiment étranger qui occupait le poste de droite me fit prévenir qu’il lui était déserté 54 hommes, je fis renforcer ce poste sur-le-champ par des voltigeurs et du premier de ligne. Vers les 7 heures, un bataillon de Croates conduit par les déserteurs à cette position tomba à l’improviste sur ces troupes, elles furent culbutées ; l’importance de cette position était trop grande pour ne pas chercher à réparer sur-le-champ cet échec. J’y fis marcher 150 grenadiers et voltigeurs, commandés par mon aide de camp ; la position fut prise et on s’y soutint malgré les efforts de l’ennemi ; vers les 9 heures le centre fut attaqué. L’ennemi fut repoussé, il renouvela trois fois ses attaques et toujours sans succès.
A trois heures une attaque générale sur toute la ligne eut lieu, tout allait bien, mais ma gauche dégarnie par une circonstance que je vais rapporter à Votre Excellence, et que je ne connaissais pas, fut occupée par les Autrichiens qui descendant sur notre flanc, m’obligèrent à rappeler mes troupes et à commencer une retraite que je ne voulais effectuer qu’à la nuit ; elle a eu lieu, monsieur le comte, jusqu’à Britzen sans perdre une charrette, ni un soldat, quoique ayant toujours l’ennemi à portée du fusil et menacé par la cavalerie.
Dans la nuit, j’ai rejoint ma réserve à la Chiusa, et j’ai continué mon mouvement sur Bolzen. Je regrette quelques officiers des étrangers, dont un a été tué et cinq blessés, ou pris ; ce sont des braves gens qui mériteraient de commander de meilleures troupes, aussi je compte pour un gain la perte que j’ai fait hier de trois cent de ces gueux presque tous passés à l’ennemi, j’ai eu 8 Français blessés, pas de morts et pas de prisonniers, mon chef d’état-major a été atteint d’une balle qui heureusement n’a pas beaucoup pénétré. L’ennemi a beaucoup perdu dans toutes ses attaques. Nous lui avons fait quelques prisonniers, et sans la défection de la compagnie de gauche, cette affaire aurait eu un plus grand résultat. Dans la nuit le sergent-major et 30 hommes ayant déserté, ils amenèrent l’ennemi à la même heure qu’à la droite, et firent prisonnier toute la compagnie sans coup férir. Je n’ai su cet événement que le soir en rentrant par deux prisonniers échappés. Le capitaine ne m’avait pas prévenu de sa désertion et ne pouvait m’annoncer sa captivité.
M. le général Fenner, M. le comte, avec le nombre des paysans qui grossit tous les jours, a plus de 7000 hommes. L’inaction des Bavarois permet au prince de Reuss de renforcer son corps, ce qu’il a fait, et il ne s’occupe pas de sa droite, et le concentrement de vos forces, M. le comte, lui donne tous les moyens, sans aucun risque, de pousser ma petite division, et de se rendre maître du Tyrol.
Je l’arrêterai autant que possible, M. le comte, s’il ne me menace pas sur ma droite de marcher sur Trente ; je tiendrai ici, sans ça, je me retirerai sur cette ville" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 285 page 585).
Musicien, d'après Bucquoy (fig. 54) |
Le 9 octobre 1813, le Colonel Duche, du 35e régiment d’infanterie légère, écrit, depuis Tolmezzo à l’Adjudant commandant de Fontenelle, Chef de l’Etat-major général du 2e Corps de l’Armée d’Italie, à Hospitalette : "... avant le jour les découvertes se sont dirigées sur les points indiqués par Son Excellence, et ne sont rentrées qu’à six heures ... Un militaire s’étant sauvé à l’approche de la découverte, un carabinier l’a tué d’un coup de fusil ; il était déserteur, portant sur la plaque de son shako 1er régiment étranger" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 265 page 541).
Le 11, les Autrichiens percent dans le Tyrol. Gifflenca résiste mais doit se replier sur Botzen, non sans pertes, une partie des hommes du Régiment étant passés à l’ennemi. Puis sur Trente et enfin Volano où il prend position le 15. Le lendemain, Eugène écrit, depuis Gradisca, à Clarke que les Régiments étrangers qui présentaient un effectif assez fort le 7 septembre sont presque entièrement passés à l’ennemi (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 384).
Le 20 octobre 1813, le Général Gifflenga écrit, depuis Volano, au Général Grenier, qu'il n'emploie aucun étranger à aucun service.
Le même 20 octobre 1813, le Général de Division Pino écrit, depuis Vérone, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de rendre compte que je viens d’avoir une conférence à Roveredo avec M. le général Gifflenga ...
Les deux bataillons étrangers sont établis à Alla avec le général Renard, leur force est de 300 hommes chaque bataillon, sur lesquels on ne peut guère compter, aussi je les garderai toujours en seconde ligne ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 47).
Le 25 octobre 1813, le Général Gifflenga écrit depuis Roveredo au Général Grenier et lui communique l'état de ses forces; il dispose notamment des Etrangers d’élite, 600 hommes, employés, et des Etrangers du centre (à Vérone, 600 hommes), apparemment non employés (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 103).
Pendant ce temps, la situation se détériore. Les Bataillons laissés à l’arrière se trouvent eux aussi engagés dans la défense de la région face aux Austro-napolitains qui avancent depuis le sud. Le 26 octobre, le Sous-lieutenant Nostrowitzki est blessé au cours d’un combat devant Ferrare.
Le 28 sont blessés à Saint-Marco (Tyrol) le Capitaine adjudant-major Bonhôte et les Sous-lieutenants Berger et Ange, ce dernier aux avant-postes. Le 31, Eugène reprend Basssano, pensant ainsi colmater la brèche de son dispositif de défense.
Le 6 novembre, les quatre premiers Bataillons du Régiment sont à l’Armée d’Italie, 2e Lieutenance (Verdier), 2e Division (Rouyer), 2e Brigade (d’Arnaud). Le Bataillon d’élite se trouve au Corps détaché de droite (Adjudant commandant Montfalcon).
Le 7 novembre 1813 à minuit, le Général de Division chef de l’Etat-major général Comte de l’Empire Vignolle, écrit depuis Vérone, au Lieutenant-général Comte Grenier : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-jointe une copie des dispositions générales qu’a arrêté Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi pour la reconnaissance qu’Elle se propose de faire sur Roveredo et opérations successives, s’il y a lieu ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 227).
"Dispositions générales arrêtées par S. A. I. le Prince Vice-Roi", adressées par le Général de Division Chef de l’Etat-major Comte de l’Empire Vignolle, depuis le Quartier-général à Vérone, le 7 novembre 1813 : "Demain 8 novembre à 11 heures du matin, M. le général de brigade Schmitz se rendra à Grezzana dans la Valpantena avec les deux bataillons de la 28e demi-brigade provisoire et les deux bataillons du 102e régiment de ligne, que M. le lieutenant général comte Grenier mettra à la disposition du général Schmitz.
M. le général Rouyer partira demain un peu avant midi avec le reste de sa division, en prenant la grande route de Trente. Il placera le 9e d’infanterie de ligne à Negarine et San Pietro, le 35e régiment de ligne à Pescantina, où il établira lui-même son quartier général. Il n’emmènera avec lui que six pièces d’artillerie légère avec deux caissons par pièce et six caissons d’infanterie. Il veillera à ce que, par les soins de son commandant d’artillerie, la colonne qui est avec le général Schmitz et qui doit agir dans les montagnes, ait à dos de mulets ou de chevaux des cartouches en suffisante quantité.
Demain 8 du courant, M. le général Verdier fera descendre un des pontons à Bussolengo pour faire passer sur la rive gauche de l’Adige les quatre bataillons du 1er régiment étranger. M. le général Verdier portera lui-même son quartier-général sur la rive gauche, après avoir expédié tous les ordres qui concernent M. le général Palombini. M. le général aura soin de faire réparer demain les coupures en avant de Rivoli et de la Chiusa.
M. le général enverra demain à Parona sur la route de Trente le colonel du 1er régiment d’hussards avec les deux premiers escadrons de son régiment.
Après-demain 9 du courant, les troupes de la 2e lieutenance se mettront en marche dans la direction suivante.
Une colonne de droite, commandée par M. le général Schmitz, et composée des quatre bataillons ci-dessus, remontera le Valpantena en se dirigeant par Lugo sur Erbezzo, chassant tous les partis ennemis qui pourraient être dans cette vallée. Le lendemain 10, cette colonne passera la montagne et redescendra sur Ala, en cherchant à tourner cette ville, et ne se rapprochant de la grande route que pour appuyer la colonne principale, si celle-ci était engagée ; et opérer sur le flanc de l’ennemi.
Le 9e régiment d’infanterie de ligne former également une colonne qui sera intermédiaire entre la colonne principale sur la grande route, et la colonne du général Schmitz. Le colonel du 9e régiment se dirigerait donc, le premier jour par St-Anna sur le Fosse, et le jour suivant 10, sur Ala, marchant à hauteur de la colonne principale et appuyant sur le flanc gauche de l’ennemi ; s’il entendait un engagement sérieux, sur la grande route.
La colonne principale se formerait à la pointe du jour entre Volargne et la Chiusa et déboucherait de la Chiusa dans l’ordre suivant.
Trois compagnies de voltigeurs du 35e régiment.
Quatre compagnies de voltigeurs des quatre bataillons italiens.
Un peloton d’hussards, sous les ordres du colonel Figié.
Cette avant-garde serait suivie des quatre bataillons italiens et de deux pièces d’artillerie légère italienne, commandés par le général Galimberti.
Viendraient ensuite les quatre bataillons du 1er régiment étranger, avec trois pièces d’artillerie légère française.
Enfin, les trois bataillons du 35e régiment, avec les trois autres pièces d’artillerie légère.
Chaque pièce ne devra être suivie que d’un caisson, les seconds caissons formeraient un petit parc en arrière des divisions ; les deux escadrons marcheraient en avant du 1er régiment étranger, et se formeraient à droite ou à gauche de la route, suivant que le terrain le permettrait.
Le premier jour, la colonne principale se porterait sur Peri, le jour d’après sur Ala et Serravalle ; les dispositions seraient données sur le terrain, suivant les lieux où l’ennemi présenterait de la résistance.
Enfin, le général Palombini partira de sa position de Rivoli le même jour 9, pour remonter l’Adige par la rive droite, marchant à peu près à hauteur des troupes qui suivront la grande route, et poussant devant lui tous les petits corps que l’ennemi a dans cette partie.
M. le général Palombini marcherait sur deux colonnes ; celle qu’il commanderait serait de cinq bataillons avec deux pièces d’artillerie légère et l’escadron de dragons. Cette colonne se porterait par Brentino et Mama sur Avio et par Pileante sur Mori.
Le général Palombini cherchera à s’emparer des bacs qui existent sur la rivière, pour établir sa communication avec la grande route. Il est probable que les deux pièces d’artillerie ne pourront pas aller plus loin que sur le torrent en face de Serravalle ; mais la colonne principale s’avançant sur Roveredo, le général Palombini devrait suivre sa route par Mori sur Sacco ; enfin, il opérera sur l’ennemi par la rive droite de la même manière que les troupes qui sont sur la rive gauche, en suivant, autant que possible, la colonne principale.
La deuxième colonne du général Palombini déboucherait de la Corona par le Monte Baldo sur Brentonico, d’où elle se réunirait avec le généra Palombini sur Mori. Ce général aurait soin que les troupes soient suivies par des cartouches en quantité suffisante. Le reste de l’artillerie de la 5e division restera en position à Rivoli avec une garde. De même que l’artillerie restante de la division Rouyer se placera en arrière de Vérone.
Son Altesse Impériale se portera de sa personne avec cette expédition ; pendant ce temps, M. le lieutenant général comte Grenier commandera toute la ligne de l’Adige et les troupes qui y sont employées.
M. le général Gifflenga sera prévenu du mouvement que fait la 2e lieutenance avec 15 mille hommes sur Roveredo. Suivant toutes les probabilités, Son Altesse Impériale sera le 9 à Peri, le 10 à Serravalle, le 11 à Cogliano. Ce mouvement doit faire repasser tous les partis que l’ennemi a jeté vers le Haut-Chiese.
Son Altesse Impériale ordonne au général Gifflenga de repousser tous les partis qui peuvent être venus par les vals Trompia et Camonica, et le déboucher lui-même sur Rocca d’Anfo ou Bagolino sur l’ennemi pour chercher à couper quelque parti. Le général Gifflenga pourrait en avant de Condino prendre une très bonne position qui existe à Narder, route de Tione ; de là, il peut jeter des partis sur Tione et à sa droite sur Riva. Dans cette position de Narder, il couvre entièrement les vals Trompia et Sabia. Il menacerait aussi de couper les partis qui s’aventureraient dans le val Camonica" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 108 page 229).
Musicien, d'après Bucquoy (fig. 55) |
Le 10 novembre, le Chef de Bataillon De Pierreville, le Capitaine adjudant-major Cottin, le Capitaine Ollivier de La Blairie, le Lieutenant Piedoye, les Sous-lieutenants Hermand, Fornier, Ludière, Ernest Banyuls, Maire, Parmanns et le Chirurgien-major Rosano sont blessés à Alba.
L'Ordre du jour, rédigé au Quartier-général de l'Etat-major général de l'Armée d’Observation d’Italie, à Vérone, le 13 novembre 1813, et adressé par le Général de Division chef de l’état-major général et Comte d’Empire Vignolle au Lieutenant-général Comte Grenier, indique : "Par les rapports qui sont parvenus à l’état-major général, sur les combats du 9 et 10 de ce mois, sur la route de Trente, les troupes qui se sont particulièrement distinguées sont les voltigeurs du 9e et 35e de ligne, les voltigeurs du 3e de ligne italien, et deux bataillons du 1er régiment étranger, qui ont plusieurs fois attaqué l’ennemi au pas de charge.
Les officiers qui méritent d’être cités sont ... du régiment étranger le chef de bataillon de Pierreville, les capitaines Lablairie qui n’a quitté le champ de bataille qu’à la troisième blessure, et Lyon ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 129 page 271).
Le 12 novembre 1813, le Général de Division chef de l’état-major général comte d’Empire Vignolle adresse, depuis le Quartier général à Vérone, au Lieutenant-général Grenier les "Dispositions arrêtées par Son Altesse Impériale le Prince Vice-roi le 12 novembre 1813.
Demain, 13 du courant, le général Rouyer, après avoir fait manger la soupe à ses troupes, c'est-à-dire vers 8 heures du matin, viendra occuper l’emplacement suivant :
Le 35e régiment logera dans Veronette.
Le 1er régiment étranger dans les faubourgs de la porte Saint-Georges.
La brigade du général Schmitz occupera les villages de Quizan, Avezzo et Parona, en ayant soin de laisser ce dernier endroit pour les bataillons les plus éloignés.
Le 102e régiment d’infanterie rentrera dans Vérone pour rejoindre la division.
Le 1er régiment de hussards logera dans Vérone sur la rive droite où il recevra de nouveaux ordres.
Demain le général Palombini fera passer avant le jour, sur la rive gauche de l’Adige, deux bons bataillons, pour garder le défilé de La Chiusa. Pendant l’expédition qui se prépare sur un autre point, le général Palombini demeure spécialement chargé par Son Altesse de présenter à l’ennemi la meilleure défense sur les deux rives de l’Adige ; il placera s’il le croit nécessaire, de l’artillerie à La Chiusa. Il devra avoir soin de placer un poste au village de Saint-Georges qui est sur la hauteur, pour défendre l’arrivée à Volargne par les montagnes. Dans tous les cas sur l’une comme sur l’autre rive, les troupes auraient leur retraite assurée sur Vérone d’où l’armée ne s’éloignera pas en avant, de plus d’une forte journée.
Le général Rouyer sera prévenu de laisser deux bataillons de ses troupes à La Chiusa jusqu’à ce que le général Palombini y fasse arriver les siennes, ce que devra dans tous les cas, s’il est possible, être terminée avant dix heures du matin.
Demain à dix heures, le pont de bateaux, à Portone, sera replié. Tous les bateaux en seront descendus à Vérone à l’exception d’un pont volant qui sera remonté à Gayon un peu au-dessus de Volargne, ce qui en fera deux dans cette position, puisqu’il y en existe déjà un.
Ordre au général Mermet de venir demain soir coucher à Tombetta et Tomba près Vérone, avec les deux régiments de la brigade Perrymond, ainsi que son artillerie. Il laissera les bagages et tous les embarras dans leurs cantonnements actuels. Il sera prévenu de la rentrée sous ses ordres des 200 hussard qui étaient avec le général Rouyer.
Demain le général Lecchi fera venir à Santa Luccia près Vérone, la cavalerie, et les six pièces d’artillerie légère de la garde.
La cavalerie et l’artillerie tant du général Mermet que du général Lecchi, devront porter avait elles, leur fourrage pour la nuit.
M. le lieutenant général comte Grenier est prévenu que Son Altesse Impériale veut faire un mouvement en avant sur l’ennemi. Les dispositions préparatoires ci-dessus lui seront communiquées à cet effet.
L’intention de Son Altesse et que demain 13 dans l’après-midi, tout ce qui est de la division Marcognet aille coucher à Saint-Michel et Saint-Martin, et qu’une brigade la division Quesnel aille coucher à Montorio. Son Altesse désire également que l’artillerie légère du général Quesnel et l’artillerie du général Marcognet qui sera employée, sortent de Vérone, afin d’éviter l’encombrement dans le jour suivant" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 265).
Chasseur, d'après le Manuscrit d'Alsace (fig. 56) |
Le 15 novembre, Eugène remporte la bataille de Caldiero.
Dans une lettre datée de Zevio, le 17 novembre 1813, adressée à M. Audéaud, payeur-général de l'Armée d'Italie, Hippolyte d’Espinschal, Officier au 31e Chasseurs, raconte : "Le 15, dès la pointe du jour, la division Quesnel fut dirigée par notre gauche pour tourner l'ennemi, tandis que le général Mermet, avec une brigade d'infanterie, le 1er Hussards et les dragons italiens de la Reine, devait exécuter le môme mouvement à droite, sur Villa-Bella.
Sur les dix heures du matin, le prince, voyant le général Quesnel opérer son mouvement et convaincu qu'il en était de même sur la droite, se mita la tête du centre, composé de la division Marcognet, avec 12 bouches à feu et de la brigade de cavalerie du général Bonnemain, et déboucha de Vago sur la grande route, pour se porter de front sur la position de Caldiero, ayant pour réserve la brigade Rouyer, et la garde royale, dont deux bataillons restèrent à Vérone.
Lorsque nous arrivâmes en vue de la position ennemie, nous fûmes foudroyés par son artillerie, sans pour cela arrêter la marche du général Jeanin, à la tête du 53e de ligne, qui bientôt la dépassa, tandis que le 1er régiment étranger (La Tour d'Auvergne) recevait l'ordre de gravir le mamelon de Caldiero et de l'enlever a la baïonnette. Ce mamelon, célèbre par plusieurs combats livrés dans les premières guerres d'Italie, devait encore être témoin de la valeur française. Situé au milieu d'une plaine qu'il dominait d'une soixantaine de pieds, les abords en étaient difficiles par la pente rapide du terrain, au sommet duquel se trouvait un plateau assez large, hérissé de retranchements et de canons, défendu par le régiment hongrois Jellachich, réputé un des plus braves de l'armée autrichienne.
Le Vice-roi, sentant que le succès de cette journée dépendait de la prise de ces retranchements et s'apercevant que le 1er étranger, repoussé deux fois avec perte, ne parviendrait pas à les enlever, eut une de ces inspirations familières à Napoléon et qui ne sont point étrangères a son digne élève ; il fit aussitôt rabattre le 53e au pied du mamelon qu'il venait de dépasser en lui ordonnant de tourner tout à fait la position et de la gravir ..." (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 203).
Le 16 novembre 1813, le Général de Division chef d’état-major général Comte de l’Empire Vignolle, adresse, depuis le Quartier général à Caldiero les "Dispositions arrêtées par Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi.
M. Le général Rouyer prendra le 16 position à Caldiero, le 16 du courant. Il est chargé de garder avec sa division toute la partie de la position qui est à droite de la route ; en conséquence, le 35e régiment couronnera les deux mamelons, les quatre bataillons du régiment étranger seront sur le revers en arrière de ces deux mamelons ; M. le général Rouyer rappellera donc les bataillons qu’il a à gauche de la route, y compris les deux qu’il a à Colognola. La brigade de M. le général Schmitz lorsqu’elle rentrera de la position qu’elle occupe dans ce moment en avant, sera placée au village même de Caldiero, en arrière des deux mamelons, pour servir de réserve au besoin ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 147 page 307).
Le 18 novembre, la Brigade Jeanin, à Vago, est attaquée par des forces supérieures ; elle les contient ; le Général Marcognet, voyant que l'ennemi se porte dans la direction de Montorio, et craignant une attaque de flanc, fait replier ses troupes sur Saint-Martin. Le jour suivant, les Autrichiens se portent avec vigueur sur ce dernier point. Le Vice-Roi, à cette nouvelle, fait replier le Général Marcognet sur Saint-Michel ; mais alors, 6 Bataillons des 20e, 53e, 101e et 102e de ligne, soutenus le soir par 2 du 1er étranger, aux ordres du Général Darnaud, soutiennent la lutte sans désavantage toute la journée, et contraignent, le soir venu, l'ennemi à abandonner son projet. Ces deux affaires coûtent 1,200 hommes aux Autrichiens, plus 200 prisonniers (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 416). Le Capitaine Bonin est blessé.
Entre temps, le 17 novembre, Eugène apprend que, le 15, le Général autrichien Nugent a débarqué à la tête d'un Corps de 3,000 hommes à l'embouchure du Pô, à Volano, ainsi que l’Archiduc Maximilien ; que le Corps de débarquement est composé d'Anglais et de déserteurs de toutes les nations, et que l'ennemi est en marche sur Ferrare. Aussitôt, il détache le Major Merdier du 42e avec deux Bataillons, un du 42e et l’autre du 1er Régiment étranger, pour couvrir ou reprendre au besoin Ferrare (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 433).
Le 19 novembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général Rouyer à Saint-Michel : "Vous avez reçu du général Vignolle les ordres pour couvrir par vos avant-postes le mouvement que doit faire cette nuit, la division du général Marcognet. S. A. me charge encore de vous répéter que son intention n’est pas que vous ayez engagement sérieux à St-Michel contre l’ennemi ; qu’il suffira d’avoir vos avant-postes pris dans les 2 bataillons du 35e régiment en avant de St-Michel avec leur réserve en vous gardant également sur votre gauche par la route de Montorio que le général Marcognet évacuera cette nuit ; que 2 bataillons du 1er étranger devront former votre 2e ligne avec les 2 pièces d’artillerie en arrière de St-Michel, et qu’enfin, votre 2e échelon d’un bataillon du 35e et d’un bataillon du 1er étranger, devra être placé en avant de la porte de Vicence, qu’au moment où vous seriez convaincu que l’ennemi veut agir sérieusement sur vous. Ceci ne regarde pas la reconnaissance, vous vous replierez au moyen de vos échelons sous la protection du canon de la place ; S. A. I. m’ayant chargé de recevoir vos rapports, en attendant qu’elle arrive elle-même sur les lieux. Je vous préviens que je serai avant 7 heures du matin à la porte de Vicence. Le général Marcognet est chargé de s’entendre avec vous sur les postes à occuper" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 58).
Voici la situation des Bataillons au 20 novembre :
1er Bataillon : 30 Officiers, 655 hommes (2 Officiers et 81 hommes sont aux hôpitaux);
2e Bataillon : 19 Officiers, 531 hommes (3 Officiers et 104 hommes aux hôpitaux);
3e Bataillon : 18 Officiers, 471 hommes (107 hommes aux hôpitaux);
4e Bataillon : 17 Officiers, 484 hommes (2 Officiers et 92 hommes aux hôpitaux).
Artillerie régimentaire : 2 Officiers, 67 hommes, 37 chevaux (3 hommes aux hôpitaux).
Le 23 novembre 1813, le Général de Division Grenier expédie, depuis Vérone, l’ordre suivant : "Un parti ennemi qui parait établi à Rovigo entre le bas Adige et le Pô ayant attaqué hier 22 un poste du 19e de chasseurs qui occupait Badia ; l’intention de S. A. I. le Prince Vice-Roi commandant en chef l’armée, est de faire agir contre ce parti. Elle a en conséquence ordonné qu’il serait formé un corps d’environ 1200 hommes d’infanterie et 200 chevaux pour cette expédition, et a désigné à cet effet les bataillons des 20e et 101e de la brigade du général de Conchy, les deux compagnies de voltigeurs du 102e et 200 chevaux du 3e de chasseurs commandés par le colonel de ce régiment pour agir sous les ordres de ce général ; ces troupes devant être réunies aujourd’hui à San Pietro du Legnago où se rendra également le général de Conchy. M. le général Marcognet donnera à cet officier général les instructions suivantes.
M. le général de Conchy partira demain 24 à la pointe du jour avec les troupes désignées ci-dessus pour se porter sur Baruchella, Giacciano et Trecenta en suivant le chemin qui de Villa Bartolomea se réunit à la digue des Valli en évitant d’approcher l’Adige pour ne pas faire connaitre son mouvement ; arrivé sur ces différents points, M. le général de Conchy tâchera de se procurer des renseignements positifs tant sur les forces de l’ennemi que sur les points qu’il peut occuper et agira en conséquence sur Rovigo après avoir fait chasser l’ennemi de Badia ; dans ce mouvement, M. le général de Conchy doit fortement observer sa droite sur la route qui de Rovigo conduit à Ferrare par Ponte du Lago Scuro que l’on doit nécessairement supposer être occupé par l’ennemi.
M. le général de Conchy sera prévenu qu’en même temps qu’il agira sur le centre entre le bas Adige et le Pô, l’adjudant commandant Montfalcon doit diriger une colonne de 200 hommes d’infanterie avec un détachement du 19e de chasseurs par Villa Bartolomea le long de l’Adige sur Carpi et Castagnaro pour couvrir sa gauche. M. le général de Conchy s’entendra donc à cet effet avec l’adjudant commandant Montfalcon pour le concert de ses opérations. Cependant, il observera que la colonne de la garnison de Legnago ne devra en aucune manière dépasser Badia afin d’avoir sa retraite assurée sur Legnago si les circonstances l’y forçaient ; pour cela il est essentiel que la majeure partie de cette colonne prenne poste à Castagnaro et Carpi et que de simples reconnaissances agissent de ce point sur Badia.
M. le général de Conchy sera encore prévenu que M. le général Pino reçoit l’ordre de faire agir le major Merdier qui commande une colonne composée d’un bataillon du 42e, d’un du 1er étranger, et de 60 chevaux sur Ferrare pour en chasser les partis ennemis, de les faire suivre dans toutes les directions et particulièrement sur Ponte di Lago Scuro où l’on doit croire que l’ennemi cherchera à passer le Pô pour s’appuyer à l’Adige et rester en communication avec son armée ; dans cette supposition, le major Merdier reçoit l’ordre d’appuyer constamment sur l’ennemi et de mettre en communication avec le général de Conchy pour l’ensemble des opérations entre le Pô et le Bas-Adige. Ce général donnera au major Merdier les avis qu’il jugera les plus avantageux dans cette circonstance mais il ne pourra compter sur la coopération du colonel de ce major que vers le 26, vu son éloignement actuel. Dans tous ses mouvements, M. le général de Conchy devra avoir attention de bien s’échelonner et de faire garder soigneusement les passages des ponts qu’il laissera derrière lui ; s’il rencontrait des forces supérieures qui ne lui permissent pas d’agir sur Rovigo, ce général prendrait position en arrière du canal de Castagnaro entre le Sartaro et l’Adige ; il est bon qu’il soit instruit que jusqu’à présent, les rapports parvenus à S. A. I. sur les forces de l’ennemi débarquées à Valano n’annoncent qu’un corps de 2000 hommes environ, dont moitié s’est porté sur Ferrare et moitié sur Rovigo. Si cet état de choses est le même, M. le général de Conchy aura beaucoup d’avantage sur ces partis.
Dans le cas où, cependant, cette expédition, l’ennemi tenterait un passage sérieux entre Vérone et Legnago, et qu’il fut tel que M. le général de Conchy ne puisse rejoindre la division, il se replierait sur l’avis qu’il en recevrait du général Marcognet sur Ostiglia direction de Mantoue en même temps que la colonne fournie par la garnison de Legnago rentrerait dans cette place.
M. le général Marcognet aura soin de faire approvisionner de munitions la colonne du général de Conchy, soit par Legnago, soit par son parc de réserve, les troupes devront avoir des vivres à l’avance et pour la suite s’alimenteront dans le pays qu’elles parcourront.
Le général de Conchy établira des postes de correspondance entre sa colonne et fera au moins deux rapports par jour au général Marcognet qui les fera parvenir sans retard au lieutenant général par la correspondance de San Giovanni Lupatoto ; M. le général Marcognet s’entendra à cet effet avec M. le général Mermet.
Si à la réception de la présente, le colonel du 3e chasseurs n’avait pas encore reçu les ordres du général Mermet pour marcher de sa personne avec 200 chevaux sous les ordres du général de Conchy, le général Marcognet le lui donnerait en vertu de ceux de S. A. I." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 24 page 60).
Le Major Merdier, détaché pour couvrir ou reprendre Ferrare avec un Bataillon du 42e de Ligne et un du 1er Etranger, affronte le 25 les Autrichiens qui restent d’abord maîtres de la ville (Capitaine Zornholtz tué, Chef de Bataillon Hautz blessé, décédé le lendemain) mais sont finalement repoussés le 27.
Le 29 novembre 1813 le Général de Division chef de l’état-major général Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis Vérone, au Général de Division Comte Pino : "J’ai l’honneur de vous informer que M. le général de division Rouyer a reçu l’ordre de placer deux bataillons du 1er régiment étranger à la porte de Vicence, dont un bataillon pour le service extérieur, et l’autre pour le service intérieur de la porte, ces deux bataillons s’y rendront demain entre 7 à 8 heures du matin ... Le 1er régiment étranger aura un bataillon en arrière de Saint-Michel, ne fournissant aucun avant-poste" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 191 page 395).
Le 5 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Vous faites voyager le dépôt du 1er régiment étranger de Phalsbourg à Anvers. Que voulez-vous que nous fassions à Anvers de tous ces étrangers ? Vous faites également voyager de Metz à Anvers le dépôt du 2e régiment, même arme, je ne conçois rien à cette mesure. Est-ce que vous voulez que les étrangers soient maîtres d'Anvers ? Je vous ai ordonné de désarmer tous ces étrangers et si c'est pour opérer leur nouvelle formation que vous les faites ainsi marcher, il faudrait au moins les diriger du côté du département du Nord et non sur Anvers. Rendez-moi compte là-dessus" (D'après la minute. Arch. Nat. AF IV, 905. in Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 2216; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37422, mais à la date du 6 décembre 1813).
Le 6 décembre 1813, le Général de Division chef de l’état-major général Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis Vérone, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Son Altesse Impériale le Prince Vice-roi désire que vous fassiez relever par quatre bataillons à Saint-Michel, la 2e brigade de la division de M. le général Rouyer, et d’ordonner que ce soit demain matin ; la brigade du général d’Arnaud rentrera en ville et s’établira à Veronette, de la manière suivante :
Le 1er bataillon étranger logé dans le quartier près la porte Saint-Georges fournissant un piquet à cette porte et quelques petits postes aux tours des bastions du même front.
L’autre bataillon étranger sera logé dans le quartier haut de la ville, fournissant un piquet de cent hommes au fort Saint-Félix et deux ou trois postes sur les premières tours à droite et à gauche de ce même fort...
M. le général Rouyer est prévenu de ces dispositions" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 21).
Le 6 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Quesnel : "L’intention de S. A. I. est que votre 1ère brigade tienne à dater de demain et jusqu’à nouvel ordre la ligne des avant-postes à Saint-Michel et en arrière de Montorio ; vous ferez en conséquence établir demain à 6 heures du matin les 3 bataillon du 92e régiment et le bataillon du 14e léger à Saint-Michel avec M. le général Campy, pour aller relever le 35e et un bataillon du 1er étranger ; faites reconnaitre à l’avance les emplacements afin qu’en arrivant sur le terrain, les postes soient relevés de suite ; il conviendra de faire appuyer fortement le 3e bataillon du 92e sur la route de Montorio à Vérone, afin de bien lier ses postes avec ceux du 1er léger qui reste dans sa position actuelle ainsi que le 10e.
Les 3 bataillons du 92e seront, en conséquence, en 1ère ligne et le bataillon du 14e léger en réserve en arrière de Saint-Michel ; la brigade du général d’Arnaud, après avoir été relevée, rentrera à Veronette où elle logera, et sera chargée de tout le service intérieur et des portes de Vicence et du Tyrol. Comme un bataillon du 1er étranger sera au fort de Saint-Felice, il faudra que les postes du 10e et du 84e sur la grande route de Gazzano soient parfaitement liés ensemble pour empêcher la désertion dans ce bataillon ; aucun de ces hommes ne devra donc dépasser vos postes sous quelque prétexte que ce soit, à moins que ce ne soit en détachements armés commandés par des officiers. Votre compagnie d’artillerie légère relèvera celle du général Rouyer là où elle se trouvera placée, les deux pièces qui sont en arrière de Saint-Michel doivent rester constamment attelées mais vous pourrez les faire relever toutes les 24 heures.
Le général Campy s’établira à Saint-Michel, la cavalerie chargée du service des avant-postes restera sous ses ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 67).
Le 12 décembre 1813, le Général de Division chef de l’état-major général Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis Vérone, au Lieutenant-général Comte Grenier : "Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi vient de déterminer que demain 13 du courant la brigade du général Darnaud relèvera à Saint-Michel la brigade du général Campy, les troupes seront placées de la manière suivante :
Le 35e régiment d’infanterie de ligne à Saint-Michel, remplaçant les trois bataillons du 92e régiment qui rentreront dans Veronette.
Le bataillon du 1er régiment étranger qui est à la porte du Tyrol viendra loger aux environs de la porte de Vicence, de manière que les deux bataillons étrangers fourniront 400 hommes de service, dont 150 hommes au fort Saint-Félix, 50 hommes aux bastions du fort Saint-Félix, entre la porte du Tyrol et la porte de Vicence, 150 hommes à la porte de Vicence même y compris les deux grand-gardes extérieures de 20 hommes chacune, et 50 hommes aux tours des bastions à droite de la porte de Vicence, jusqu’à Adige.
Le 92e régiment restera en réserve dans Veronette, excepté 300 hommes à la porte et sur le front du Tyrol.
Un bataillon de la division du général Quesnel sera envoyé à Saint-Michel en réserve sous les ordres du général Darnaud pour compléter les quatre bataillons dans cette partie.
Pour que le mouvement puisse avoir lieu demain matin à la diane, le bataillon étranger relèvera les postes de la porte du Tyrol et les postes du 35e régiment à la porte de Vicence, de cette manière le 35e régiment pourra se rendre avant le jour à la Saint-Michel.
Telles sont mon général, les dispositions que Son Altesse Impériale désire que vous fassiez exécuter en ce qui concerne les troupes de votre lieutenance.
Je viens de faire-part à M. le général Rouyer de ce qui le concerne" (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 69).
Les Compagnies du centre du 5e Bataillon, qui se trouvaient à Forli avec un Bataillon du 53e de Ligne, , avec deux canons, sont attaqués par le Général Nugent, avec des forces très-supérieures. Ces deux Bataillons sont presque entièrement détruits ou dispersés, le jour de Noël (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 440). Le Lieutenant Banyuls est blessé le 26 près de Forli.
Le 26 décembre 1813, le Général de Division Chef de l’Etat-major général, Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis Vérone, au Lieutenant-général Comte Grenier : "... Son Altesse pense que vu la faiblesse de quelques-uns des corps d’infanterie sur l’Adige, vous pourriez porter plus en avant le bataillon du 1er régiment des étrangers qui est stationné à Valesi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 203).
Le 27 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Vignolle : "... La brigade du général d’Arnaud, un bataillon à San Pietro de Morubio, les 2 autres bataillons à Brenzone et Isola Porcarizza, un bataillon du 1er étranger à Oppeano, et enfin un autre à Vallese avec la réserve de l’artillerie. Il faut nécessairement que cette 2e brigade soit entièrement disponible et le général Mermet en a étendu les postes d’après les rapports que me fait le général Rouyer jusque au-delà de San Giovanni Lupatoto à la ferme de Gozala. J’ignore en vertu de quels ordres. Je dis que cette brigade doit être entièrement disponible, non que je craigne un passage de l’Adige, mais pour pouvoir la porter ailleurs au besoin. Si donc S. A. juge qu’il soit nécessaire d’avoir de l’infanterie depuis Persacco en remontant l’Adige jusqu’au-delà de Zevio et San Giovanni Lupatoto et une réserve à Santa Maria, 3 bataillons de la 3e division peuvent être chargés de ce service ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 37 page 86).
Le 28 décembre 1813, Eugène écrit, depuis Vérone, à Napoléon : "… L'ennemi parti de Ravenne est entré avant-hier dans Forli. Le colonel Armandi, qui avait sous ses ordres 7 ou 800 hommes de gardes napolitaines, gardes des finances, dépôt du 53e et quelques étrangers, n'a pu soutenir l'effort de l'ennemi qui avait 1,200 hommes d'infanterie, 200 chevaux et 3 pièces d’artillerie. Toute notre colonne paraît avoir été détruite, et 23 gendarmes sont seulement arrivés à Imola pour en porter la nouvelle. Voilà donc les Napolitains établis depuis vingt-deux jours dans les départements où se trouve l'ennemi et qui n'ont pas même daigné envoyer un bataillon sauver du pillage les villes de Forli, Ravenne, Faenza et Osmo. Les aides de camp du roi de Naples font sans cesse des voyages à Bologne. Le général Pignatelli est même venu sous le prétexte de prendre connaissance de la position de l'ennemi jusque près du général Pino, à Ferrare, mais aucun de ces officiers n'a poussé· jusqu'au quartier général. Si ce n'est pas là tout au moins servir déloyalement Votre Majesté, je ne sais plus qu'en penser …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 502).
Hippolyte d'Espinschal raconte : "... Lorsque je me présentai le soir chez le Vice-roi pour lui rendre compte de la mission dont il m'avait chargé, ... il m'ordonna de rejoindre le régiment qui devait le lendemain, dans la journée, retourner en avant de Vérone avec le 35e de ligne et le 1er étranger" (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 220).
Hippolyte d'Espinschal raconte : "... Le 30 ... Dans la nuit, une alerta assez vive, produite par une attaque sur le poste de Santa-Maria, placé sur une hauteur à notre gauche et occupé par un détachement du 1er étranger, nous fit prendre les armes et nous rendit presque témoins de l'échec éprouvé par les Autrichiens qui, loin de surprendre notre infanterie, furent eux-mêmes contraints de mettre bas les armes, au nombre de 340 hommes, après avoir eu une trentaine de tués" (Masson F., Boyer F. : « Hippolyte d’Espinchal, souvenirs militaires, 1792-1814 », Paris, 1901, t. 2, p. 223).
Vers la fin du mois, les troupes italiennes qui étaient en Espagne étant rentrées et les divers corps de l'armée ayant reçu un assez grand nombre de conscrits, armés, habillés, équipés, et assez bien instruits au dépôt d'Alexandrie, le Prince Vice-Roi réorganise son armée en 6 Divisions de la manière suivante :
PREMIÈRE LIEUTENANCE. -·Le lieutenant général GRENIER.
DEUXIÈME DIVISION. - Général Rouyer. Général de Brigade Schmitz, 9e de Ligne, 3 Bataillons ; 28e Demi-brigade, 52e de Ligne, 1 Bataillon ; 67e de Ligne, 1 Bataillon. Général de Brigade, Darnaud, 35e de ligne, 3 Bataillons ; 1er Etranger, 3 bataillons. Force, 6,956 hommes, et 12 bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 441).
Fig. 57 Carabinier après 1812, d'après R. Forthoffer et le Réglement de Bardin (Fiche Documentaire 214, avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
Bien qu’engagé dans les combats, le Corps n’échappe pas au Décret impérial du 25 novembre 1813 qui ordonne d’extraire des Régiments étrangers les sujets des puissances coalisées, de les désarmer et d’en former des Bataillons de pionniers. Pour les unités servant en Italie ou dans les îles ioniennes, ces ordres furent exécutés dans la mesure où les opérations de guerre le permettaient. Le 1er janvier 1814, le Général Jean Montfalcon rassemble, sur ordre d’Eugène, les étrangers stationnés dans le Royaume d’Italie, désarme ceux des 3e au 6e Bataillons à Legnano (et non à Bologne comme le croyait le Ministre), en même temps que ceux des deux premiers Bataillons, pour les organiser en un 1er Bataillon de Pionniers d’environ 1200 hommes immédiatement mis en route pour Alexandrie. De là, ce Bataillon marche vers la France. Il arrive à Clermont Ferrand le 11 janvier. Le 6 avril, au moment où Napoléon abdique, ce Bataillon est dispersé par le Général Becker dans les villages du Puy-de-Dôme parce qu’il croit y remarquer des "principes de révolte".
Avec les éléments restés en armes, Montfalcon renforce les deux premiers Bataillons qui reçoivent également les restes des Compagnies d’élite et de la Compagnie d’artillerie du 2e Etranger demeurés à Legnano. Ils sont ainsi épargnés de l’indignité d’être désarmés et demeurent à l’armée d’Eugène. Au 1er janvier, ces éléments sont à la 2e Brigade (d’Arnaud) de la 2e Division Rouyer, 1ère Lieutenance (Lieutenant général Comte Grenier) de l’Armée d’Italie, totalisant 31 Officiers, 569 hommes pour le 1er Bataillon, 17 Officiers, 496 hommes pour le 2e, 2 Officiers, 63 hommes et 39 chevaux pour l’Artillerie régimentaire. La situation au 1er janvier donne également un 3e et 4e Bataillons réunis pour former un 3e Bataillon fort de 22 Officiers et 380 hommes.
Le 2 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "Le bruit commence à se répandre dans le 1er étranger que le dépôt de ce régiment a été dissout, les hommes désarmés et envoyés à Anvers. Il est donc à craindre qu’à la première occasion favorable, les 1000 hommes qui restent à la 2e division se réduiront singulièrement par la désertion, et que l’on ne peut plus compter sur cette troupe ; dès lors, la 2e division se trouvera réduite à 8 bataillons en comptant le 9e à trois d’après sa réorganisation.
Il sera donc nécessaire de lui donner au moins 2 bataillons pour la porter à 10 et présenter quelque force ...
La réduction d’une division parait donc devoir avoir lieu et V. A. aurait 3 belles divisions françaises.
La 1ère division aurait 3 brigades de 5 bataillons chacune. Les 2 autres divisions 10 à 11 bataillons, les étrangers et bataillons appartenant à la garnison de Legnago" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 3 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Vignolle : "S. A. I. la Grande Duchesse de Toscane ayant proposé M. le capitaine Bergeret du 1er étranger à un emploi de capitaine dans le 13e de hussards, elle a fait inviter M. le colonel Melfort à lui donner l’ordre de se rendre à Florence. Le colonel demande à cet effet l’autorisation nécessaire. Le capitaine Gombert, du 1er étranger, ayant eu l’ordre de S. E. le Ministre de la Guerre de passer au 112e régiment est parti pour sa destination. Vous trouverez ci-joint une pièce relative au nommé Pantz ( ?), caporal au 1er régiment étranger, qui constate qu’il a pris un cheval à l’ennemi lors de l’affaire et que ce cheval lui a été enlevé par le commandant du bataillon qui ne s’empresse pas de le payer, malgré l’ordre qu’il a dû en recevoir dans le temps de M. le général Gifflenga. Veuillez, je vous prie, ordonner que le prix lui en soit retenu sur ses appointements, et remis au caporal Plantz ( ?) qui ne doit pas être privé d’une somme qui lui appartient"(Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 40 page 92).
Le 4 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Rouyer : "En conséquence des instructions de S. A. I. le Prince Vice-Roi, commandant en chef l’armée d’Italie, transmis par M. le général Comte Vignolle, chef de l’Etat-major général.
M. le général Rouyer fera procéder de suite par M. le général d’Arnaud, à l’organisation qui doit avoir lieu dans le 1er régiment étranger, en vertu des ordres de S. M. l’Empereur et Roi.
On suivra pour cette opération la disposition ci-après. Un bataillon de guerre sera organisé à l’instar des bataillons français. Il se composera de tous les Français, Irlandais, Polonais, Suisses et Italiens qui font aujourd’hui partie du premier régiment étranger. Une compagnie de dépôt ayant la même organisation que celles du bataillon de guerre sera également formée.
Les officiers français seront placés à ce bataillon et à cette compagnie en suivant leur rang d’ancienneté pour ce placement ; ce corps sera ensuite complété avec des conscrits de 1815.
Composition du bataillon
Etat-major
Officiers : colonel, 1 ; major, 1 ; chef de bataillon, 1 ; adjudant-major, 1 ; quartier-maitre, 1 ; officier payeur, 1 ; adjudant major d’habillement, 1 ; chirurgien major, 1 ; aide chirurgien, 1 ; sous-aide, 1 ; total 10.
Sous-officiers et ouvriers : adjudants sous-officier, 3 ; tambour-major, 1 ; maitres ouvriers, 4 ; total 8
Compagnies
Officiers : capitaine, 1, lieutenant, 1, sous-lieutenant, 1 ; total 3
Sous-officiers et soldats : sergent-major, 1 ; sergents, 4 ; fourrier, 1 ; caporaux, 8 ; soldats, 121 ; tambours 2 ; total 137
Un 2e bataillon sera immédiatement formé après le bataillon de guerre. Il se composera de tout ce qui restera des 5 bataillons du 1er étranger après cette formation et celle du dépôt. Il aura un état-major et six compagnies.
Etat-major
Officiers : chef de bataillon, 1 ; adjudant-major, 1 ; quartier-maitre, 1 ; aide chirurgien, 1 ; sous-aide, 1 ; total 5.
Sous-officiers et ouvriers : adjudants sous-officier, 2 ; tambour-major, 1 ; maitres ouvriers, 4 ; total 7
Compagnies
Officiers : capitaine, 1, lieutenant, 1, sous-lieutenant, 1 ; total 3
Sous-officiers et soldats : sergent-major, 1 ; sergents, 4 ; fourrier, 1 ; caporaux, 8 ; soldats, 192 ; tambours 2 ; total 208
Tous les officiers et sous-officiers qui n’entreront pas dans la composition de ces deux bataillons et de la compagnie de dépôt seront placés à la suite et conserveront leur traitement d’activité, jusqu’à ce qu’ils puissent être admis en pied, savoir les Français aux bataillons de guerre et à la compagnie de dépôt, et les étrangers au 2e bataillon, et dans le cas où le nombre de soldat dépasserait le complet des cadres, on les répartira dans les compagnies en sus de la force assignée. Pour opérer régulièrement et avec plus de facilité, il conviendra de faire établir à l’avance le contrôle nominatif des officiers du régiment, en indiquant le pays de chacun d’eux ; les présents et les absents avec le motif d’absence, on fera établir aussi les contrôles nominatifs par compagnie pour chacun des nouveaux bataillons et de la compagnie de dépôt. Ce travail préparatoire devant être terminé dans 48 heures. M. le général d’Arnaud réunira le 1er étranger, et de concert avec MM. Juge et Berrier ( ?), sous-inspecteurs aux revues, procédera à la nouvelle organisation des bataillons et de la compagnies de dépôt, telle que cette organisation est voulue par les dispositions précitées. Cette opération devra avoir lieu le 7 janvier à huit heures du matin. Il en sera dressé procès-verbal par MM. les sous-inspecteurs aux revues et les ampliations au nombre voulu par les règlements du 25 Germinal an 13 me seront envoyées pour être transmises à S. A. I. le Prince Vice-Roi avec les états des officiers en indiquant le corps d’où ils sortent, le pays d’où ils sont originaires, et les bataillons dans lesquels ils seront placés, soit en pied, soit à la suite.
Les hommes Français, Irlandais, Polonais, Italiens et Suisses qui font en ce moment partie des 3e, 4e et 5e bataillons seront incorporés à leur arrivée, par égal nombre dans les compagnies nouvelles du bataillon de guerre, et les étrangers de ces mêmes bataillons le seront dans le 2e bataillon qui doit se rendre à Alexandrie.
Aussitôt après cette nouvelle organisation, le bataillon de guerre rentrera à son cantonnement à Oppeano et le 2e se mettra en route pour sa nouvelle destination.
M. le général Rouyer me fera en conséquence connaitre 24 heures à l’avance la composition numérique par grade, tant de ce bataillon que de la compagnie de dépôt, afin que je puisse faire établir les ordres de route et donner les avis nécessaires pour le logement et subsistance.
Il est entendu qu’avant de procéder à la nouvelle organisation ordonnée on passera la revue des bataillons existants pour constater leur effectif ; après quoi, on séparera les hommes qui doivent faire partie des nouveaux cadres pour la formation des deux bataillons et la compagnie de dépôt.
MM. les sous-inspecteurs aux revues seront présents à toutes les opérations et y concourront avec M. le général Darnaud pour tout ce qui les concerne.
Le 2e bataillon devant se rendre à Alexandrie, il est inutile de faire porter aux hommes des cartouches qui se perdraient en route, et qui sont nécessaires à l’armée. M. le général Rouyer les fera en conséquence retirer et déposer au parc de réserve de la division. Pour faciliter au général Darnaud le travail préliminaire qui doit être fait pour cette nouvelle organisation, je joins à la présente différents états nominatifs et numériques du 1er régiment étranger qui devront me revenir avec toutes les pièces constatant la nouvelle organisation" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 94).
Le même 4 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi, depuis Isola Porcarizza, au Sous-inspecteur aux Revues Juge : "En suite des instructions de S. A. I. le Prince Vice-Roi, transmises par M. le Comte Vignolle, chef d’Etat-major général de l’armée, relativement à la nouvelle organisation qui doit s’opérer dans le 1er régiment étranger, en vertu des ordres de S. M. l’Empereur et Roi, je viens de prescrire, je viens de charger M. le général Royer de prescrire à M. le général d’Arnaud de procéder à cette organisation le 7 du courant en le prévenant que vous et M. votre collègue Berrias devez y concourir en tout ce qui vous concerne. Je présume que vous avez reçu de M. le général Vignolle ou de M. l’inspecteur aux revues Pradel les instructions nécessaires pour cette opération. Néanmoins, je vous adresse ci-joint copie des ordres que je donne à ce sujet à M. le général Rouyer. Vous aurez à constater la nouvelle organisation par des procès-verbaux, à faire établir les bordereaux de masses de linges et chaussures, les états de service et de signalement des hommes, et enfin l’organisation des conseils d’administration des nouveaux bataillons, telle qu’elle est voulue par le décret du 21 décembre 1808. Cette disposition est surtout instante pour le 2e bataillon où tout sera créé et où il faut établir les divers contrôles et registres de comptabilité. Vous veillerez particulièrement à ce que le montant de la masse de linge et chaussure pour les hommes qui feront partie de ce bataillon soit remis à son conseil d’administration afin d’éviter toutes réclamations qu’il serait difficile de juger après la séparation des deux bataillons.
Vous prendrez les ordres de M. le général d’Arnaud pour l’époque et l’heures des revues à passer comme pour les dispositions préliminaires à prendre pour procéder à la nouvelle organisation du 1er régiment étranger" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 42 page 96).
Encore le 4 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit également, depuis Isola Porcarizza, au Général Vignolle : "J’ai reçu hier au soir votre lettre relative à la nouvelle organisation du 1er étranger, avec les lettres qui y étaient jointes et les pièces ministérielles. Je viens de donner au général Rouyer des instructions afin que M. le général d’Arnaud de la brigade duquel le 1er étranger fait partie, puisse le 7 de ce mois, procéder avec MM. les sous-inspecteurs aux revues à cette organisation. Il faut les journées du 5 et 6 pour établir les contrôles et confectionner les états. Par la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre du 6 décembre dernier, le 1er étranger devait avoir deux bataillons de guerre et deux compagnies de dépôt, et l’état-major était organisé en conséquence. Reste t’il le même malgré la réduction d’un bataillon et de l’une des compagnies de dépôt ?
Cet état-major ne contient pas de musiciens ; que doivent ils devenir ? Plusieurs sont français et gagistes, mais deviennent inutiles si les autres sont incorporés dans le 2e bataillon ? D’un autre côté, les officiers d’un seul bataillon ne pourraient pas l’entretenir.
Le cadre de la compagnie de dépôt ne doit-il pas être entièrement compté au préjudice même des bataillons de guerre ? Ne doit-on pas y attacher le major, le quartier-maitre, un adjudant-major, un adjudant sous-officier, un aide ou sous-aide chirurgien ? Les Hollandais sont-ils considérés comme Français ?
Doit on faire une différence entre les officiers français d’origine et ceux qui le sont devenus par la réunion des nouveaux départements jusqu’au Rhin et au-delà des Alpes ?
Le bataillon qui doit être envoyé à Alexandrie doit il être complété par des officiers français, si les cadres ne peuvent être formés par des officiers étrangers (le cas existe) ?
Je vous prie de soumettre toutes ces questions à S. A. I. et de me faire connaitre ses décisions. Veuillez aussi lui faire connaitre que le bataillon de guerre ne sera pas de 450 hommes, qu’il aura une organisation …, et qu’il sera difficile d’en obtenir un bon service, attendu qu’il n’aura pas de sous-officiers, les trois quarts au moins sont étrangers ; et que les Français, Italiens ou autres qui composeront ce bataillon sont en partie des déserteurs des régiments français par suite des sujets très mauvais, et peu susceptibles d’avancement. On n’a pas fait attention à cet inconvénient qui désorganisera le nouveau bataillon aussitôt qu’il sera créé, et bien surement il eut été plus avantageux d’incorporer tous ces hommes dans d’autres régiments.
L’opération qui doit avoir lieu ici ne peut que concerner les 1er et 2e bataillons du 1er étranger. En conséquence, les hommes des 3e, 4e et 5e bataillons qui doivent faire partie du bataillon de guerre seront incorporés dans les compagnies de ce bataillon par égal nombre fur et à mesure de leur arrivée, de même que ceux à envoyer au bataillon de pionniers devront être dirigés sur Alexandrie. Je pense que c’est dans ce sens que tous les ordres relatifs à cette organisation ont été donnés. Je dois me borner à ce qu’il y a à faire aux bataillons qui font partie de la 2e division et ne peut donner des ordres aux autres. Cependant, le travail comprendra tous les officiers, parce que les contrôles existent ici.
Je ferai déposer au parc de la division les cartouches des hommes du bataillon partant ; il eut été possible de faire laisser leurs armes à Mantoue sous prétexte de les réarmer à Alexandrie.
Aussitôt que le travail de cette organisation sera terminé, je m’empresserai de vous l’adresser" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 42 page 97).
Le 5 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général de Division Rouyer : "Par les instructions que je vous ai adressées hier, mon cher général, pour la nouvelle organisation du 1er étranger, vous avez dû remarquer que le bataillon de guerre ne doit se composer que de Français, Irlandais, Polonais, Suisses et Italiens, et que par suite, il pourrait se faire que les cadres des sous-officiers fussent incomplets. Il faudra donc prescrire au général Darnaud d’y comprendre, après avoir placés dans les 6 compagnies, tous les sous-officiers et caporaux de ces différentes nations existants dans les 5 bataillons du régiment, de compléter ceux qui manqueraient par des Allemands en ayant soin de prendre les meilleurs sujets, et particulièrement ceux qui ont été décorés. On fera de ces sous-officiers et caporaux un état séparé qui sera joint au travail ; on suivra la même marche pour compléter les tambours.
Vous prescrirez particulièrement au général Darnaud de s’occuper de la bonne organisation de la compagnie de dépôt qui, étant destinée à recevoir des conscrits, doit avoir le meilleur cadre, tant en officiers qu’en sous-officier et caporaux, même au préjudice des bataillons de guerre ; dans ce cadre, tous les sous-officier, caporaux et tambours devront être Français connus.
Il sera attaché à cette compagnie le major, le quartier-maître, un adjudant-major, un adjudant-major d’habillement, un adjudant sous-officier, un aide et un sous-aide chirurgien, les maitres ouvriers, à l’exception de l’armurier.
Je vous prie de me faire connaitre demain la force de cette compagnie de dépôt ainsi que celle du 2e bataillon qui doit aller à Alexandrie afin que je puisse faire préparer les ordres de départ pour l’un et pour l’autre. Il conviendra de faire délivrer demain 6 courant des vivres aux deux bataillons étrangers, tels qu’ils sont aujourd’hui pour les 7 et 8 courant.
Comme il est probable que le bataillon de guerre ne pourra pas conserver la musique, les musiciens pourront être placés dans les régiments français ou italiens qui en auraient besoin" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 98).
Le même 5 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Isola Porcarizza, au Général de Division Rouyer : "Les Egyptiens, Américains et Danois peuvent être conservés aux bataillons de guerre. La compagnie d’artillerie éprouvera le sort des autres compagnies et se trouve dissoute par le fait. Les Français et autres des différentes nations désignées pour entrer dans la composition des bataillons de guerre faisant partie de cette compagnie pourront être placés dans la compagnie d’élite" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 43 page 99).
Encore le 5 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit ensuite, depuis Isola Porcarizza, au Général Comte Vignolle : "J’ai reçu cette nuit votre lettre contenant les décisions de S. A. I. pour la meilleure organisation du bataillon de guerre et de la compagnie de dépôt du 1er étranger. J’ai donné les ordres en conséquence et vous préviens que le 2e bataillon ou bataillon de pionniers, dénomination qu’il ne convient de lui donner qu’à Alexandrie, arrivera le 8 à Mantoue pour se rendre à sa destination ; son itinéraire lui sera tracé jusqu’à Alexandrie comme l’indique votre lettre du 3. Vous pourrez donc donner tous les avis en conséquence ainsi que l’ordre au commandant de Mantoue de retirer l’armement, et le grand équipement de ce bataillon, en le prévenant qu’il sera réarmé à Alexandrie.
Les sous-officiers seuls devraient pour la police conserver leurs armes. La gendarmerie de la lieutenance sera disposée les 7 et 8 sur la route de Mantoue pour empêcher la désertion.
Je ferai partir le 8 le cadre de la compagnie de dépôt. Elle arrivera le 9 à Mantoue où il pourra, si vous le jugez utile, recevoir les ordres d’escorter les hommes des 3e et 4e et 5e bataillons qui doivent se rendre au 2e bataillon à Alexandrie" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 44 page 100).
Le 9 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit encore, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi pour lui proposer de nommer Officiers dans le 132e Régiment "parmi ceux à la suite du 1er étranger. J’aurai l’honneur de lui en adresser l’état nominatif, lorsque V. A. m’aura fait connaitre ses intentions" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 102).
Le 12 janvier 1814, le Général de Division Chef de l'Etat-major général le Comte Vignolle ordonne, depuis Vérone : "D'après la demande de M. le général de brigade Baron Forestier tendant à être autorisée à faire remplir la fonction d'aide de camp auprès de lui par M. de Combes capitaine au 4e bataillon du 1er régiment étranger, Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi ordonne à cet officier de se rendre à Vérone pour y rejoindre M. le général Forestier dont il prendra les ordres; il restera auprès de ce général jusqu'à ce que S. E. le Ministre de la Guerre ait fait connaitre ses intentions à l'égard de la demande qui lui a été faite d'une commission d'aide de camp en sa faveur pour être attaché à M. le général Forestier.
M. de Combes jouira pendant qu'il remplira les fonctions d'aide de camp des appointements affectés à son grade" (SHD GR 2 YE886).
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Comte Vignolle : "... il y aura quatre capitaines et 1 sous-lieutenant à faire passer au 132e. On pourrait les prendre parmi les officiers à la suite du 1er régiment étranger ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 107).
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Comte Vignolle : "J’ai l’honneur de vous adresser le travail relatif à l’organisation du bataillon de guerre étranger et du 2e de ce régiment parti hier pour Alexandrie.
Vous trouverez 1° les deux lettres de S. E. le Ministre de la Guerre relatives à cette organisation et les différentes pièces que vous m’avez adressées en conséquence.
2° La situation de ces bataillons à l’effectif au moment de la revue.
3° les états nominatifs des états-majors au moment de la revue des deux bataillons.
4° La composition et l’état nominatif du cadre de la compagnie de dépôt et de l’état-major qui y est attachée.
5° Les contrôles du complet des deux bataillons.
6° Etats nominatifs des officiers titulaires à la suite des deux bataillons avec les notes du colonel.
7° L’état nominatif des sous-officiers et caporaux étrangers placés dans le bataillon de guerre lors de son organisation faute de sujets français.
8° Enfin les procès-verbaux constatant la nouvelle organisation du 1er étranger mais comprenant le travail fait à Mantoue pour les 3e, 4e et 5e bataillons.
Je désire que ce travail fait par le général D’Arnaud et le sous-inspecteur aux revues Juge soit conforme aux ordres que vous m’avez transmis et qu’il reçoive l’approbation de S. A. I. ; j’aurais désiré vous l’envoyer plus tôt mais M. Juge qui devait faire ce travail sans désemparer, a profité de mon dernier voyage à Vérone le 6 de ce mois, pour décamper d’Isola Porcarizza sans tambours ni trompettes, ce séjour ne lui plaisant pas autant que celui de Vérone, et hier seulement, il a adressé les procès-verbaux au général Darnaud.
A la suite de ce travail, vous trouverez toutes les pièces relatives à la dissolution des compagnies d’élite du 2e étranger sous bande particulière. Comme ce travail devient un supplément à l’organisation du bataillon de guerre étranger, je vous adresse en même temps 1° le procès-verbal constatant l’incorporation dans le bataillon de guerre de ceux qui en étaient susceptibles ; 2° la situation qui en résulte pour ce nouveau bataillon de guerre ; 3° l’état nominatif de tous les officiers qui en font aujourd’hui partie, tant titulaires qu’à la suite, y comprenant ceux arrivés du 2e étranger. Les sous-officiers provenant du 2e étranger, ainsi que ceux des 3e, 4e et 5e bataillon du 1er laissant la faculté de compléter le bataillon de guerre donneront également les moyens de renvoyer aux bataillons de pionniers ceux des étrangers que l’on avait conservé dans le principe, faute de sujets ; à moins que S. A. ne juge à propos de les conserver, parce que l’on avait crû pouvoir leur accorder cette confiance mais il conviendrait alors d’envoyer quelques Français et particulièrement des caporaux à la suite de la compagnie de dépôt, ceux qui y sont attachés ne parlant point la langue française et par conséquent inhabiles à l’instruction des conscrit que cette compagnie peut recevoir.
Tout le travail comprend jusqu’au n°7 que la portion du régiment (à l’exception des officiers qui se trouvaient dans la 2e division)" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 108).
Le 19 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint l’état nominatif des sous-officiers et caporaux du 1er bataillon étranger tant ceux titulaires qu’à la suite, vous verrez par le nombre de ces derniers, qui est de 49 sous-officiers, et 44 caporaux, qui peuvent être envoyés dans d’autres corps. Je pense cependant qu’il conviendrait de laisser un caporal et un sergent à la suite de chacune des compagnies du bataillon et que ce fussent de préférence des Français pour pourvoir au remplacement de ceux qui viendraient à manquer. Je fais placer à la suite du bataillon et en subsistance ceux des étrangers soldats rentrant des hôpitaux pour en former un détachement qui seront dirigés sur Alexandrie quand S. A. l’ordonnera" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 49 page 110).
Le 1er février, Eugène décide de se replier derrière le Mincio où les troupes combattent le 8 (Capitaine Hunault de la Chevallerie, Lieutenants Pietrequin et Caseneuve, Sous-lieutenant De Blois blessés, Lieutenant La Bruss de Ender blessé et décédé le 18). Le 11, les deux Bataillons sont regroupés en un Bataillon unique.
Le 17 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Volta, au Vice-Roi : "Le capitaine Francheteau, sortant du 1er étranger, a été placé dans le bataillon du 6e où il n’y a point d’emploi de ce grade vacant. M. le général Marcognet demande qu’il soit placé dans le 2e bataillon du 132e qui manque d’officiers, d’autant plus que trois de ceux du 1er étranger qui devaient entrer dans ce bataillon ne s’y sont pas présentés. L’un deux, le capitaine est employé près de M. le général Verdier ; M. le lieutenant Bacqueville n’a jamais paru ; et le 3e, M. Cascau, blessé à l’affaire de Caldière, est hors d’état de continuer ses services. Je prie donc V. A. I. d’autoriser le passage du capitaine Francheteau dans le 2e bataillon du 132e de ligne" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 58 page 129).
Le 22 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance (à qui ?) : Comme il importe de connaitre d’une manière positive les mouvements de l’ennemi dans les montagnes et dans les directions de Castel San Giovanni et Voghera, je désire que vous donniez de suite les ordres et instructions nécessaires pour qu’une forte reconnaissance se porte sur Castel San Giovanni où elle prendra position aujourd’hui, s’établissant militairement et se gardant de tous les partis qui pourront venir de la montagne. Il est entendu que cette reconnaissance en se portant sur San Giovanni s’éclairera fortement sur sa gauche dans la direction de Centavo et de Borgo Novo. Demain à la pointe du jour, cette reconnaissance se portera sur la Trebbia, passant par Borgo Novo et Gazzola, pour venir prendre position à Rivalta en même temps que l’on poussera de Plaisance quelques compagnies sur Gragnano et Gossolengo. L’objet de la reconnaissance qui, de San Giovanni, se portera sur Rivalta, est d’obtenir des renseignements surs et positifs sur tous les mouvements de l’ennemi vers la Trebbia et dans toute autre direction. Donnez à cet égard toutes les instructions que vous jugerez pouvoir pour remplier ce but. Vous ferez commander cette reconnaissance par le chef de bataillon d’Esbeck du 1er étranger. Elle devra se composer des deux compagnies d’élite du 1er étranger, de 4 compagnies id de la division Gratien, de 100 chevaux, et du plus grand nombre de gendarmes que vous avez ici disponibles. Le chef de bataillon d’Esbeck prendra position demain à Rivalta ; s’il ne trouve dans cette partie que des coureurs ennemis, comme je le suppose, il sera prévenu que des détachements de la garnison seront envoyés vers les 10 heures à Gragnano, Gossolengo pour se lier avec lui. Il faut que les troupes qui composent cette reconnaissance soient pourvues de vivres pour 3 jours et que le chef de bataillon d’Esbeck soit autorisé à lui faire donner du vin, pour empêcher les désordres. Il fera donner pour le vin et les fourrages des bons en règle" Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 60 page 132). Le même jour, le Général Grenier informe le Vice-Roi de cette expédition.
Le 23 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Chef de Bataillon d’Esbeck : "Le général d’Anthouard m’a remis, M. le commandant, les différents rapports que vous lui avez adressés depuis hier au soir. Je suis satisfait de ce que vous avez fait. Je pense que demain, à la pointe du jour, l’ennemi ne sera plus devant vos postes. Il conviendra de le suivre avec précaution dans la direction qu’il aura tenue ou qu’il tiendra, ce qui, je suppose, devrait être devant San Polo et San Giorgio, ayant soin de vous bien échelonner pour éviter toute surprise ou embarras. Vous savez que des troupes sont établies à Gragnano, qu’un autre détachement est sur la rive droite de la Trebbia à Guantzollo (Gazzola ?), poussant des reconnaissances sur Gossolengo, au moyen de ces détachements, votre mouvement est bien appuyé et vous pourrez facilement suivre l’ennemi jusqu’à ce que vous rencontriez des postes d’infanterie. Ce matin, l’ennemi n’avait encore aucuns postes à Podenzano et je doute que son infanterie ait passé la Nura. Il me sera très avantageux que vous puissiez vous en assurer. Si vous parvenez à approcher de ce terrain, donnez-moi de vos nouvelles toutes les 3 heures ; servez-vous de la gendarmerie pour votre correspondance, c’est plus sur" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 134).
Les 23 et 24 février, le commandant du Bataillon Esbeck repousse avec ses Compagnies d’élite soutenues par des troupes des Généraux Gratien et d’Arnaud les Autrichiens derrière la Nura.
Le 24 février 1814, le Chef du Bureau Courtois adresse, depuis le Ministère de la Guerre, 2e Division, Etats-majors, à Paris une "Note pour le Bureau de l'Infanterie. Par décision du 5 février 1814, M. Lebrun Rabot, capitaine au 1er Régiment Etranger, a été nommé aide de camp de M. le général de division Comte Verdier" ; il est indiqué en marge : "Il est au 132e" (SHD GR 2YE 2377).
Dans son Rapport au Vice-Roi, en date du 4 mars 1814, le Général Grenier écrit : "… Bien informé de la position de l'ennemi, j'employai les journées des 23 et 24 à le forcer dans les montagnes et à le rejeter derrière la Nura ; je chargeai de cette opération le chef de bataillon d'Esbeck, commandant le bataillon de guerre du 1er étranger ; ses troupes se composaient des compagnies d'élite de son bataillon, de quatre autres compagnies de la division du général Gratien, et de 200 chevaux pris sur les 1er de chasseurs italien et dragons Napoléon ; il était soutenu par d'autres troupes de la brigade Darnaud. L'ennemi fut repoussé de tous les points, ses partis rentrèrent, et je jugeai que le 25 il serait rejeté en arrière de la Nura ; le chef de bataillon d'Esbeck manœuvra en officier consommé et arriva entre Ponte-d'Oglio et San Giorgio poussant toujours l'ennemi jusqu'au 25 à midi, époque que j'avais fixée pour attaquer le général Stahlemberg à Ponte-Nura …" (Mémoires du Prince Eugène, t.10, page 146).
Le 25 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Chef de Bataillon d’Esebeck : "Toutes les troupes sous mes ordres se portant aujourd’hui vers midi sur la Stura, vous donnerez l’ordre aux détachements de chasseurs et de dragons que vous avez encore avec vous de se diriger vers une heure après-midi sur Podenzano ou ils se réuniront à la division Severoli, qui marche sur ce point. Il en sera de même de la compagnie de voltigeurs du 106e, son bataillon faisant partie de la division Severoli. Vous renverrez à Plaisance les compagnies des 9e, 53e, et 25e ainsi que les gendarmes et vous vous dirigerez avec les 2 compagnies d’élite de votre bataillon sur San Lazaro route de Parme, où vous trouverez votre division" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 62 page 136).
Le Bataillon unique, fort le 1er mars de 25 Officiers, 487 hommes et 4 chevaux, est stationnés en avant de Plaisance (124 hommes absents, aux hôpitaux, en congé ou prisonniers).
Le 1er mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Melfort : "Au moment où vous recevrez la présente, veuillez vous mettre en marche avec les deux bataillons que vous commandez pour vous porter sur Corte Maggiore et Busseto en 2e ligne de la 1ère lieutenance. Vous aurez soin de faire faire de fréquentes reconnaissances dans les différentes directions du Pô, particulièrement vers Rocca Bianca et Sissa. Prévenez M. le général Gratien de l’ordre que vous recevez" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141). Le 2 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Borgo San Domenico, au Général Gratien, à Plaisance : "Vous êtes le maitre de joindre les quatre bataillons de votre division qui sont avec moi, mais je dois vous faire observer qu’une partie de votre division non organisée étant à Plaisance, votre message m’effraie. La division qui est à Crémone passera incessamment sur la rive droite du Pô sous les ordres du colonel Melfort qui correspondra avec moi pour les opérations de votre division. L’éloignement de Plaisance exige qu’elle prenne vos caissons. Les blessés seront transportés dans cette ville. On prendra des infirmiers parmi les soldats" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 65 page 142).
Le 3 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Parme, au Général Gratien, à Plaisance : "… Vous trouverez en route votre réserve de munitions que vous ferez également arriver à Parme ; cette réserve est à Borgo San Domenico. Il s’ensuit que vous ferez partir avec les deux bataillons votre batterie d’artillerie. Vous trouverez à Parme les deux bataillons sous les ordres du colonel Melfort, le 3e qui était resté à Crémone doit être arrivé aujourd’hui à Borgo San Domenico ; vous lui donnerez également l’ordre de se rendre à Parme. Au moyen de cette disposition, vous aurez cinq bataillons de votre division, tant à Parme que sur la Stura, les quatre autres seront à Reggio avec M. le général Soulier. Si l’ordre que j’ai donné hier pour l’escorte des prisonniers contrariait le mouvement des deux bataillons, vous n’en feriez partir provisoirement qu’un, d’autant plus que ce sera encore votre division qui devra les escorter jusqu’à Alexandrie" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 66 page 144).
Le 5 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Gratien : "Ensuite des dispositions de S. A. I., j’ai l’honneur de vous prévenir que la 2e division aux ordres du général Rouyer et la brigade du général Jeanin passent aujourd’hui sur la rive gauche du Pô, qu’en conséquence, il ne reste sur la rive droite que les troupes du général Severoli, la brigade de cavalerie aux ordres du général Rambourg, et votre division. D’après les intentions de S. A. I., ces troupes doivent être établies de la manière suivante :
... 2 bataillons sur la ligne de l’Enza avec 2 bouches à feu de la brigade van Deden, sous les ordres du colonel Melfort, ayant 2 compagnies détachées à Montechiarugolo, auxquels vous joindrez un brigadier et 4 chasseurs.
Le colonel Melfort aura près de lui 1 maréchal des logis, et 6 chasseurs les uns et les autres pris sur un détachement de 50 chevaux du 1er de chasseurs que le général Severoli a l’ordre d’envoyer ici à votre disposition …
Vous avez été prévenu que le 36e léger a reçu l’ordre de partir demain de Reggio pour se rendre à Mantoue ; il faut donc le faire remplacer de suite à Reggio par le 1er léger et faire renforcer aussi par des détachements de Plaisance les trois autres bataillons du général Soulier. Un de ces bataillons commandés par le colonel Melfort, a été établi aujourd’hui sur l’Enza ; envoyez-y le 2e demain avec les 2 bouches à feu et prescrivez à ce colonel de s’établir sur sa ligne ; le 3e bataillon de la 10e demi-brigade qu’il commande devra aussi être placé demain au point indiqué d’autre part ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 68 page 148).
Le même 5 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Gratien : "Vous trouverez ci-joint, mon cher général, les ordres de départ ...
La brigade Rambourg se composera après le départ des dragons Napoléon, du 19e de chasseurs français, et des 1er et 3e italiens, le 1er régiment fournira au général Gratien un détachement de 50 chevaux, dont un maréchal des logis et 10 hommes resteront au pont de l’Enza à la disposition du colonel Melfort, qui sera chargé du commandement de la ligne de l’Enza où il aura deux bataillons.
S. A. I. espère que les Autrichiens se retireront sur Ferrare et que les Napolitains prendront la ligne des avant-postes …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 68 page 148).
Le 10 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle : "J’ai fait connaitre hier à S. A. I. que la compagnie d’artillerie du 1er étranger était toujours à Governolo réduite aujourd’hui à 35 hommes, canonniers et hommes du train compris. S. A. m’a fait l’honneur de me dire que cette compagnie serait relevée, mais comme la remise de son artillerie et de ses chevaux doit être faite et qu’il est probable que ce matériel restera à Governolo, je vous prie de prendre les ordres du Prince, à l’effet d’y envoyer un commissaire des guerres, un officier d’artillerie, un officier du train pour constater cette remise par procès-verbal, la recevoir et en décharger ainsi le conseil d’administration du 1er étranger. Ces canonniers et les hommes du train étant tous propres au service de l’artillerie, je désire être autorisé à les placer dans la compagnie d’artillerie à cheval qui fait partie de la 2e division" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 70 page 153).
Le 14 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet, à Goito : "... Dans la nomination de M. Desbeck au grade de major, le général Vignolle a mis major en 2d ; je suis autorisé à faire rayer en 2d, ce sera donc simplement major ; au reste, permettez à M. Desbeck de m’apporter sa nomination, je la ferai changer par le général Vignolle. J’attends toujours les états de service de MM. Duret et Desbeck ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 70 page 153 - Note : Duret sert au 2e Etrangers).
Le 17 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet : "… La compagnie d’artillerie du 1er étranger a dû être dissoute ces jours derniers par les soins du général Saint-Laurent, j’ignore encore comment ont été placés les hommes qui y appartenaient. Je pense que le conseil d’administration en sera informé incessamment …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Les Bataillons d’élite, administrés à part et engagés dans la bataille, ne furent pas touchés par le Décret du 25 novembre. On les laissa même tranquille jusqu’à leur dissolution à Goïto le 20 mars 1814.
Le même 17 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Général Vignolle : "S. A. I. a ordonné la dissolution de la compagnie d’artillerie du 1er étranger qui était à Governolo, cette opération a dû avoir lieu, mais je n’en ai pas été informé et le conseil d’administration de ce corps n’en a reçu aucun avis. Cependant, il doit être déchargé de toute responsabilité à cet égard, tant à ce qui concerne les hommes que relativement aux chevaux et au matériel qui existaient avec ces compagnies ; on doit en avoir dressé des procès-verbaux et le conseil d’administration devait intervenir dans cette opération ; veuillez, je vous prie, ordonner que ce travail soit fait sous les formes voulues et me faire connaitre en même temps ce que les hommes de cette compagnie deviendront ; j’avais demandé leur incorporation dans la 4e compagnie d’artillerie à cheval attachée à la 2e division" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Le 14 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle : "... Vous trouverez encore huit autres mémoires de proposition, faits par anticipation, en faveur des sujets du 1er étranger qui méritent de l’avancement ; j’y joins les lettres de MM. les généraux Marcognet et Laroque, ayant pour objet de les recommander à la bienveillance de S. A. I. ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 157).
Le 14 avril 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet : "J’ai reçu, mon cher général, avec votre lettre du 13 de ce mois, le rapport du major Desbeck sur le nommé Bevin, soldat au 1er étranger et sa demande de faire passer cet individu dans un corps de pionniers ; comme j’ai lieu de croire qu’il est Français, je pense qu’on doit suivre à son égard les lois militaires et le faire juger comme coupable d’insubordination s’il y a lieu. Dans le cas où il serait étranger, on pourrait prendre telle autre détermination qui sera jugée convenable" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 157).
En avril, le Bataillon unique n’apparaît plus sur les états de situation de l’Armée d’Italie. Pour cause, il est rapatrié en France au mois de mai. Il aligne encore 24 Officiers et 446 hommes après le 25 mai mais ce nombre diminue rapidement.
Le 4 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : La dépêche de V. E. en date du 25 mai dernier m’est parvenue hier 3 du courant. Par ma lettre du 2, Elle aura vu les différents mouvements ordonnés pour la réunion qui restait encore à faire de plusieurs détachements aux régiments dont ils faisaient partie ...
Il résulte des différentes dispositions qu’il reste à donner les ordres de départ, dans la 1ère division aux 84e et 92e régiment de ligne pour se rendre à leur destination déjà connue ; au 35e d’infanterie légère pour lequel rien n’est encore fixé.
Dans la 2e division, au bataillon du 3e léger et au 36e même arme (le bataillon du 67e ayant reçu l’ordre de se rendre à Nîmes).
Et enfin, dans la 4e aux bataillons des 131e et 132e, plus au bataillon du 1er étranger, la destination des autres étant connue ...
Les intentions de V. E. se trouvent en conséquence entièrement remplies puisque toutes les portions de corps sont en marche pour se réunir aux fonds de leurs régiments, et que les autres sont prêtes à se rendre aux destinations qui leur seront indiquées ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 204).
Le même 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Ministre de la Guerre, Bureau du mouvement des troupes, à Paris : "... Je n’ai également reçu aucun ordre pour les 4e et 5e bataillons du 20e de ligne, ni pour le bataillon du 1er étranger, mais connaissant leurs destinations et voulant les réunir à leurs régiments ou dépôts, j’ai dirigé les bataillons du 20e sur Montbrison et le bataillon du 1er étranger sur Aix.
Le 106e régiment de ligne se trouvant placé à Dignes et environs et les 9e et 35e de ligne ayant déjà intérieurement été mis à la disposition du Prince d’Essling ou du général Dumuy, l’armée d’Italie se trouvera entièrement dissoute le 21 de ce mois, le 1er étranger commençant son mouvement le 20. J’ai en conséquence prévenu les différents corps qui restent stationnés dans les 7e et 8e divisions militaires qu’ils aient à correspondre désormais avec les généraux commandant ces divisions et en ai informé MM. les généraux Marchand et Dumuy ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).
D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour le 1er Bataillons du 1er Etranger :
Présents sous les armes |
Somme revenant à chaque corps pour |
Total |
||
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
Officiers |
Sous-officiers et soldats |
|
84 |
233 |
530 |
945 |
1475 |
Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).
Le 21 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Aix, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection, à Paris : "J’ai l’honneur d’annoncer à V. E. que sa dépêche du 29 mai dernier relative à l’organisation dont je suis chargé pour les corps stationnés à Marseille et Toulon ne m’est parvenue que le 20 juin au matin ; à cette dépêche étaient jointes le tableau des corps qui doivent faire partie de cette inspection, l’instruction de V. E., un exemplaire du procès-verbal d’organisation, l’ordonnance du Roi y relative, 100 congés absolus, 200 de réforme, les arrêtés des 7 février et 9 janvier sur l’habillement des troupes, enfin la circulaire du 23 avril dernier (celle du 14 mai devant être adressée plus tard). Ayant dès le 20 dissous le quartier général de l’armée, je me suis mis en route ce matin et suis arrivé à Aix où je vais m’occuper de suite des 1er et 2e régiments étrangers, conformément à la 2de dépêche de V. E. du même jour 29 mai et en attendant que les autres régiments soient réunis à Toulon et Marseille ...
J’ai également reçu avec les dépêches annoncées d’autre part celle relative aux officiers de l’armée qui doivent rentrer des prisons de guerre et pour lesquels 3 emplois de capitaines, 3 de lieutenants et 3 de sous-lieutenants doivent rester vacants dans chaque régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 21).
Le même 21 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant général Comte Dumuy, à Marseille : "S. E. le Ministre de la Guerre en me chargeant de l’organisation des corps stationnés à Marseille et Toulon, me mande que j’aurai à m’occuper aussi des différents corps étrangers qui pourraient se trouver dans la 8e division militaire ; je vous prie en conséquence de me faire en quels lieux ils sont, en me faisant adresser en même temps leurs états de situation. J’ai trouvé à mon arrivée ici des débris des 1er, 2e et 3e étrangers ainsi que de la 8e compagnie ou bataillon de pionniers, mais il pourrait se faire qu’il s’en trouvât encore sur d’autres points de la 8e division militaire et dans ce cas, je vous serais obligé de les réunir tous à Aix, mon intention étant de commencer les opérations de l’inspection pour ces corps pour ne pas perdre de temps et donner aux autres le temps de se réunir à Marseille et à Toulon" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22).
Envoyé à Aix en Provence, le Bataillon unique y est inspecté.
Le 22 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Aix, au Major du 1er Etranger : "Devant, en conformité des ordres de S. E. le Ministre de la Guerre, passer la revue d’inspection du corps que vous commandez, à l’effet de constater sa situation, son administration et sa comptabilité, faire congédier aussi tous les militaires étrangers de quelque grade qu’ils soient qui demanderont à retourner dans leur patrie, vous voudrez bien m’adresser au préalable une situation exacte de votre corps, présentant séparément les Français et étrangers. Ce contrôle devra comprendre pour chacun d’eux l’état de leurs services, lieu de naissance, et pour les étrangers, le désir qu’ils auraient de continuer leurs services en France ou d’être congédiés ; et pour les Français, la demande que pourraient faire quelques-uns de concourir à la formation de l’armée. Enfin, vous joindrez pour les uns et les autres les notes sur leur moralité, connaissances, talents et services, afin de me mettre à même d’énoncer mon opinion et d’éclairer le gouvernement pour le placement ultérieur de MM. les officiers. Vous pourrez suivre pour l’établissement de ce contrôle, le modèle ci-joint. Il devra m’être remis double, l’un d’eux seulement contiendra les notes que vous aurez à fournir sur MM. les officiers, me réservant de remplir l’autre d’après ces notes et celles que je pourrais me procurer particulièrement.
Je vous recommande aussi de mettre votre comptabilité et toutes les autres parties de votre administration en règle ; un inspecteur aux revues sera chargé de la vérifier et arrêter incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 214).
Le 25 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au commandant de la place à Aix : "Veuillez, je vous prie, prévenir MM. les commandants des corps étrangers stationnés à Aix, que je passerai la revue des corps qu’ils commandent le 28 du courant à 8 heures du matin, sur le cours en face de mon logement" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le 27 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 1er Régiment Etranger : "J’ai l’honneur de vous prévenir que M. Brun, sous-inspecteur aux revues, vient d’être chargé par moi de vérifier et arrêter votre comptabilité. Je vous préviens en même temps que ce service est indépendant de celui dont est chargé M. l’inspecteur aux revues de la 8e division militaire, pour la police et l’administration ordinaire du corps que vous administrez" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le 27 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Régiment Etranger : "J’ai l’honneur de vous prévenir que M. Brun, sous-inspecteur aux revues, vient d’être chargé par moi de vérifier et arrêter votre comptabilité. Je vous préviens en même temps que ce service est indépendant de celui dont est chargé M. l’inspecteur aux revues de la 8e division militaire, pour la police et l’administration ordinaire du corps que vous administrez" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le 29 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues faisant fonction d’Inspecteur de la 8e Division à Marseille : "S. E. le Ministre de la Guerre m’ayant chargé de passer la revue d’inspection des différents corps étrangers stationnés dans la 8e division militaire et de congédier dans ces corps tous les étrangers qui ne pourraient pas continuer librement leurs services en France. J’ai commencé cette opération hier 28 du courant. Il résulte du premier travail que 200 hommes environs sont à congédier dans le 1er étranger parmi ceux présents, qu’il est dû à un homme de fortes sommes sur la masse de linge et chaussures et la solde pour les mois d’avril et mai, et qu’il n’existe dans la caisse de ce régiment que des représentés ; il serait donc bien important que la payeur de la 8e division militaire puisse solder à ce corps tous les représentés exigibles montant à la somme de 11250, 74 Fr, comme il appert par la lettre du major de ce régiment dont je joins ici copie. Tout retard dans ce payement reste à la charge de l’état puisque ces hommes ne peuvent, comme les Français, être porteurs de bordereaux qui auraient par la suite pu être acquittés à domicile. Ils seraient donc obligés de rester au corps jusqu’à parfait payement et augmenteraient ainsi les dépenses au détriment du Trésor. Je vous prie en conséquence de faire près du payeur toutes les démarches nécessaires, afin que ces hommes soient soldés et puissent être rayés de l’effectif du corps au plus tard le 5 du mois prochain, s’ils ne pouvaient l’être au 1er, ce qui serait bien plus régulier" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 25).
Le même 29 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Brun, à Aix : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant ordonné que l’administration et la comptabilité des différents corps étrangers stationnés à Aix soient vérifiés avec soin pour être définitivement arrêtés et la multiplicité des travaux confiés à M. Regnier faisant fonction d’Inspecteur à Marseille ne lui permettant pas de suivre cette opération avec tous les détails nécessaires, j’ai cru devoir vous en charger ; j’en préviens en conséquence M. Regnier auquel vous vous adresserez pour obtenir les instructions et renseignements nécessaires qu’il jugera utile de vous donner, et j’aurai l’honneur d’en rendre compte à S. E. le Ministre de la Guerre.
Je préviens aussi MM. les commandants des 1er, 2e et 3e régiments étrangers ainsi que le commandant du bataillon de pionniers qui sont les corps dont vous aurez à examiner la comptabilité, de la mission dont je vous charge près d’eux"(Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 27).
Le 29 juin 1814 toujours, le Général de Division Grenier écrit aussi au Ministre de la Guerre, Bureau de l’inspection, à Paris : "La comptabilité des 1er, 2e et 3e régiments étrangers et du bataillon de pionnier devant être arrêtée définitivement, a besoin d’être suivie et vérifiée avec soin ; ce travail nécessite la présence d’un sous-inspecteur aux revues près de ces corps, M. le sous-inspecteur aux revues Regnier faisant fonction d’inspecteur dans la 8e division militaire ne suffisant pas à la multiplicité des travaux qui lui sont en ce moment confiés et M. Siradot que V. E. m’a annoncé devoir se rendre près de moi n’étant pas encore arrivé, j’ai requis M. le sous-inspecteur aux revues Brun, domicilié à Aix, depuis la dissolution de l’armée d’Italie, de vérifier la comptabilité des corps sus mentionnés et de prendre à ce sujet les ordres de M. le sous-inspecteur Regnier. Je pense que V. E. jugera convenable d’accorder à M. Brun, pendant la durée de ce travail, le traitement d’activité dans le cas où il aurait été classé en non activité" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 27).
Le Général Grenier permet à 163 ressortissants des puissances alliées de rentrer chez eux. Les Français sont séparés, les étrangers restants demeurent à Aix. Le 1er juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection, à Paris : "Votre Excellence en me chargeant de l’inspection des corps étrangers stationnés dans la 8e division militaire, me prescrivit de congédier tous les étrangers, de quelque grade qu’ils soient qui désireraient rentrer dans leurs foyers.
Il résulte de mon premier travail que je congédierai 163 sous-officiers ou soldats du 1er étranger ...
Les états seront adressés à V. E. avec le travail général de l’inspection de ces corps.
Ces individus partiront aussitôt que le payeur de la 8e division militaire pourra faire les fonds nécessaires pour solder ce qui leur est dû, tant pour solde arriérée que pour leur masse de linge et chaussure, étant impossible de renvoyer ces hommes à l’étranger avant que tout ce qui leur est dû ne soit payé, n’y ayant rien dans les caisses.
V. E m’a prescrit aussi de lui faire connaitre mon opinion sur le parti à tirer des corps étrangers. Le rapport ci-joint, quoique susceptible d’un plus grand développement, doit remplir ce but, et le tableau qui y est annexé fera connaitre à V. E. le nombre de Français et d’Etrangers qui restent des différents corps stationnés à Aix. Ne pouvant terminer mon travail avec ces corps avant que V. E. ne m’ait fait connaitre la décision qui sera prise à leur égard, je la prie de m’en informer le plus tôt possible afin que si Sa Majesté ne jugeait pas à propos de conserver un ou deux régiments étrangers, je puisse encore faire concourir les officiers qui restent dans les régiments français que je suis chargé d’organiser ; il serait important que la réponse de V. E. me parvienne avant le 20 de ce mois" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 10 page 32).
Le même 1er juillet 1814, le Général de Division Grenier adresse au Ministre de la Guerre un Rapport sur l’utilité des Régiments étrangers : "On ne peut se dissimuler que, malgré le renvoi de tous les étrangers, un très grand nombre d’individus ne soit resté en France, soit pour s’y fixer, soit pour éviter les peines qu’ils ont concourus en désertant leur pays et le service de leurs souverains. Ils se sont donnés à la France. Ceux d’entre eux qui ont des métiers se fixent dans les grandes villes, les autres cherchent du travail dans les campagnes, mais si ce travail manque, ces hommes deviennent des vagabonds et dès lors nuisibles à la société. La raison d’état prescrit aujourd’hui de leur offrir un point de réunion. Les régiments étrangers présentent cet avantage et seront un asile pour cette espèce d’hommes, en général peu disposés pour les travaux de force, et qui dénués de moyens d’exister, ont besoin d’être sous une discipline sévère mais juste pour ne pas se livrer à des excès de tout nature. Ces corps doivent être regardés comme une école où ces hommes désœuvrés seront réunis pour le bien et l’avantage du Roi, surtout lorsque ces hommes seront confiés à des chefs capables de les conduire. Ils peuvent être utilisés dans des expéditions lointaines que l’on pourra alimenter par de nouveaux recrutements à l’étranger et ménager ainsi la population de la France. Un autre motif peut encore déterminer la conservation de quelques régiments étrangers. Le Roi, par son ordonnance du 12 mai, conserve à son service tous les officiers étrangers qui désireront y rester. Le nombre ne sera pas considérable et s’il n’existe pas un ou plusieurs corps dans lesquels ces officiers pourront être admis, il faudra donc les faire concourir avec les officiers français pour l’organisation des régiments nationaux ; pour ne rien faire au détriment des officiers français, les étrangers devront être classés selon leur ancienneté de grade. Comment vivront ceux d’entre eux qui se trouveront en non activité, n’ayant pas de domicile en France et réduits à un modique traitement, particulièrement dans les grades subalternes.
Ces considérations peuvent donc faire envisager l’organisation de quelques régiments étrangers comme utile et même nécessaire, mais il faut les nationaliser en quelque sorte en les composant d’un tiers de Français, tant en officiers que sous-officiers et soldats ; les officiers français qui font aujourd’hui encore partie des cadres existants seraient tenus d’y continuer leurs services, les sous-officiers pourront être complétés par un tiers de Français pris parmi ceux qui se trouveront à la suite dans les régiments de ligne, et le tiers des soldats pourra être recruté dans nos provinces allemandes telles que la Loraine ou l’Alsace qui, à d’autres époques, ont fourni des recrues en quantité suffisante aux régiments étrangers au service de France. Peut-être conviendrait-il aussi de ne point laisser à un régiment la dénomination d’étrangers, les noms des provinces qui leur seraient affectées pour le recrutement d’un tiers pourraient leur être donnés comme une faveur toute particulière du Roi.
Le tableau ci-joint des débris des différents corps stationnés à Aix, présente déjà plus que le cadre d’un régiment, si on y ajoute les cadres de deux bataillons du 2e étranger qui doivent rentrer de Corfou en France, la formation de deux régiments sera facile, les grades qui manqueront se complèteront par les officiers étrangers qui se trouvent dans les régiments français et qui fourniront encore un bon nombre d’officiers à la suite qui pourront être utilisés pour le recrutement.
Il ne résultera de cette opération aucune dépense extraordinaire, tous les officiers et sous-officier existent et quelque part qu’ils soient, ils seront payés puisque la munificence royale leur conserve leur traitement en admettant leurs services, quoiqu’étrangers et aux derniers à la suite des corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 33).
Le 8 juillet 1814, le Général de Division Grenier accorde au 1er Etranger l’autorisation suivante : "Vu le peu d’années de service du Sr Cadoux, chirurgien sous-aide-major au 1er régiment étranger, nous, lieutenant-général, général inspecteur, général d’infanterie, autorisons le conseil d’administration dudit régiment à délivrer audit sieur Cadoux un congé pour se retirer dans ses foyers, en attendant les ordres de S. E. le Ministre de la Guerre, pour la récompense à laquelle ses services peuvent lui donner droit.
La présente autorisation sera transcrite sur le congé qui sera délivré au sieur Cadoux" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le 9 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : "Le conseil d’administration du 1er régiment étranger m’a adressé des états constatant les services de MM. Banyuls Comte de Monferré, major audit régiment ; Pierreville, chef de bataillon ; Foulque d’Oraison, capitaine ; Urich, id ; Desrosières, id ; Malcomes, id ; Kips, id ; Pietrequin ; lieutenant, Bonhomme, id ; et Magalon, id.
Que ledit conseil d’administration suppose susceptibles d’obtenir la croix de Saint-Louis d’après les anciens règlements et ordonnances du Roi. Je transmets en conséquence ces états à V. E. ; après les avoir examinés et vérifiés, j’ai reconnu que les quatre premiers étaient pour le moment les seuls qui eussent des droits aux grâces qu’ils sollicitent" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 15 page 42).
Le 11 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "Ne pouvant adresser à V. E. le travail d’organisation pour les régiments étrangers avant que je ne connaisse la décision de Sa Majesté à leur égard, j’ai l’honneur de lui envoyer ci-joint le travail préliminaire d’inspection détaillé ainsi qu’il suit pour le 2e régiment étranger ...
Ce travail restera incomplet jusqu’au moment où votre excellence aura daigné me faire connaitre ce que deviendront les régiments étrangers, je ne puis lui adresser l’état des officier qu’à cette époque, et comme j’ai eu l’honneur de le mander à V. E. , il serait important que je connaisse cette décision d’ici au 20, afin d’incorporer les sous-officiers et soldats restants dans les régiments français, si ceux étrangers doivent être dissous et faire concourir les officiers qui sont en général méritants, avec ceux des régiments que je vais organiser ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 11 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que vu le peu d’années de service du Sr Placide Donat Codoux, chirurgien sous-aide major au 1er régiment étranger, je n’ai pas cru devoir attendre le résultat de mon inspection générale pour le licencier et l’autoriser à se rendre dans ses foyers, à Lorgues département du Var.
Je pense que le Sr Codoux est, comme tous les officiers de santé licenciés de l’armée, dans le cas d’obtenir la gratification d’un mois de solde ; néanmoins, je ne la lui ai pas fait accorder, désirant, au préalable, connaitre les intentions de V. E. à son égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 49).
Le 13 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Brun, à Aix : "Le conseil d’administration du 2e régiment étranger vient de m’adresser une réclamation tendant à être remboursé par le 1er régiment étranger de la somme de 5515,85 versée en plus de la masse de linge et chaussure des hommes du bataillon d’élite du 1er régiment passés dans le 2e et provenant de trop perçu par ce dernier corps sur la solde et les diverses masses ainsi que de reliquats de comptes de ce bataillon d’élite avec le conseil d’administration du même régiment.
J’ai l’honneur de vous transmettre toutes ces pièces pour que vous vouliez bien faire opérer pour le 1er régiment étranger dans la caisse du 2e le versement de la somme dont il s’agit, ainsi que vous me l’aviez primitivement ordonné ; cette somme n’ayant pu ni du être employée puisqu’elle est la propriété du 2e régiment ainsi que le reconnait le conseil d’administration du 1er étranger par sa lettre du … juin 1814 ; avec d’autant plus de raison encore que depuis le 1er juin (époque antérieure à la lettre du conseil qui avoue l’avoir en caisse), la solde est payée à ce jour.
En me rendant compte de vos dispositions à cet égard, vous voudrez bien, monsieur l’inspecteur, me faire connaitre le véritable motif que le conseil du 1er régiment a opposé à la demande qui lui était faite par le 2e, celui de ne point se départir sans autorisation, d’une somme qui ne lui appartient pas, ne m’ayant paru nullement plausible" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 13 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Brun, à Aix : "J’ai l’honneur de vous adresser, monsieur l’Inspecteur, l’autorisation que vous avez bien voulu me demander par votre lettre de ce jour pour faire placer chez des cultivateurs quatre chevaux du 1er régiment étranger qui ont été reconnus être encore propres au service" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 47).
Le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Etranger : "J’ai reçu, messieurs, la lettre que vous m’avez écrite le 13 du courant, et par laquelle vous réclamez du 1er régiment étranger, la somme de 5515 frcs 85 cts qu’il reconnait vous appartenir.
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai transmis votre lettre ainsi que toutes les pièces qui y étaient jointes à M. le sous-inspecteur aux revues Brun, en lui prescrivant de prendre de suite des dispositions pour que cette somme soit rétablie dans votre caisse" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "J’ai eu l’honneur de faire connaitre le 1er de ce mois à V. E. que je m’étais occupé de l’inspection préliminaire des corps étrangers stationnés à Aix ; ci-joint Elle trouvera le travail qui y est relatif pour le 1er régiment, détaillé ainsi qu’il suit.
1° L’état des hommes réformés, au nombre de 14, non compris ceux proposés pour une indemnité une fois payée ;
2° Deux expéditions de ceux proposés pour les vétérans au nombre de sept.
3° Deux expéditions pour l’admission d’un hommes aux Invalides.
4° L’état des hommes proposés pour une indemnité une fois payée au nombre de 10.
Les certificats de visite et de contre-visite des hommes réformés, de ceux proposés pour les vétérans, les invalides et pour une indemnité une fois payée sont avec les mémoires de proposition, à l’appui des états.
Les hommes proposés pour les vétérans, les invalides et la gratification une fois payée attendront au régiment la décision de Votre Excellence.
Aussitôt que V. E. m’aura fait connaitre la décision du Roi, relativement aux régiments étrangers, je continuerai le travail qui les concerne, soit pour leur organisation soit pour leur dissolution, si elle doit avoir lieu. Je renouvelle encore à V. E. qu’il serait bien important que j’en fusse informé d’ici au 20 du courant, attendu que je vais m’occuper des régiments dont l’organisation m’est confiée.
Je joins à la présente des demandes du 1er étranger tendant à obtenir la décoration de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis pour les officiers dénommés dans ma lettre d’envoi.
Les hommes congédiés au 1er régiment étranger sont encore présents, faute de pouvoir leur faire le décompte de ce qui leur est dû, soit pour solde arriérée, soit pour masse de linge et chaussure. Ce retard est à charge du trésor royal puisqu’il faut leur continuer la solde courante" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 48).
Le 16 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 1er Régiment étranger : "Je m’empresse de vous prévenir, monsieur le major, que j’ai obtenu du payeur de la 8e division militaire, que les fonds seraient faits pour payer tous vos hommes auxquels il est accordé des congés. Veuillez en conséquence faire toutes vos diligences pour toucher de suite ces fonds, et envoyez-moi par un officier les congés à signer à Toulon, afin que tous ces hommes puissent absolument être partis du régiment le 22 du courant. J’ai dit au payeur qu’il vous fallait de 6 à 7 mille francs, ce qui doit faire à peu près ce qui est dû au régiment pour avril et mai" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 20 page 51).
Le 19 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant général Saint-Laurent : "En réponse à la lettre que vous avez bien voulu m’écrire le 11 du courant, j’ai l’honneur de vous prévenir que je viens d’ordonner que le lieutenant Schweikardt fut compris pris ou absent dans l’organisation du 1er régiment étranger lorsqu’elle devra avoir lieu" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 22 page 56).
Le 20 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major commandant le 1er Etranger : "S. E. le Ministre de la Guerre n’ayant point déféré aux demandes réitérées de M. le général Saint-Laurent tendant à obtenir le passage dans l’artillerie du lieutenant Schwechardt de votre régiment, cet officier rentre dans tous ses droits au 1er étranger et doit concourir, relativement à son ancienneté, avec les lieutenants, pour l’organisation de ce corps, lorsqu’elle devra avoir lieu, bien qu’il n’y soit point présent, devant rester encore quelque temps à l’état-major de M. le lieutenant-général Saint-Laurent où il est utilisé" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le 20 juillet 1814 toujours, le Général de Division Grenier écrit au Payeur de la 8e Division Militaire, à Marseille : "J’ai reçu, monsieur le payeur, votre lettre du 18 courant. La proposition que vous faites de délivrer aux hommes congédiés des certificats de décompte payables à domicile ne me parait nullement convenable, au moins quant à ceux du 1er régiment étranger sur le compte desquels il a été prononcé définitivement ; la somme qui doit leur être payée n’est pas assez considérable pour provoquer une mesure qui ferait tant de mécontents et l’avis d’un officier n’aurait pas dû être différer le renvoi de ces hommes dont la présence est onéreuse à l’état.
Quant à ceux du 2e régiment venant de Corfou, comme il n’a rien été fait à leur égard, je prendrai d’autres mesures pour en faire rester la majeure partie du 2e régiment. Veuillez donc bien, monsieur le payeur, solder au 1er régiment étranger la somme de 8000 francs qui lui est nécessaire pour congédier ses réformés que j’avais ordonné qu’ils fussent partis pour le 22 du courant" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 57).
Le même 20 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit encore au Major commandant le 1er Etranger : "L’officier payeur qui a apporté les congés à venir, m’a remis, monsieur le major, votre lettre du 18 du courant.
Déjà, le payeur de Marseille m’avait écrit pour me proposer de congédier vos hommes sans argent, et c’est sans doute ce projet qui l’a engagé à faire suspendre le payement des 7000 frcs qui avaient été mis à la disposition de son préposé à Aix. Mais je me suis empressé de lui répondre de suite que je n’approuvais nullement ses propositions et je l’ai vivement sollicité à faire effectuer le paiement dont il s’agit.
Il m’est désagréable de penser, monsieur le major, que toujours le 1er étranger se soit trouvé dans le même embarras et qu’il n’ait pas 7 à 8000 francs en caisse pour congédier des hommes dont la présence est onéreuse à l’état. Je désire bien que cette pénurie cesse et je ferai pour cela tout ce qui sera en mon pouvoir, mais il faut que MM. les chefs de corps s’en occupent plus sérieusement et qu’ils fassent rentrer de suite les sommes dues par les officiers" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le 21 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major commandant le 1er Etranger : "Dans le nombre des congés que vous avez fait présenter hier à mon visa, je n’ai point vu ceux qui doivent être délivrés aux 14 hommes du 1er régiment étranger désignés pour la réforme simple. C’est à tort qu’on ferait attendre ces hommes plus longtemps. Ils doivent être, de même que les étrangers, renvoyés dans leurs foyers avec des congés de réforme, que vous voudrez bien faire faire à la main, faute de pouvoir vous donner des imprimés. Vous pouvez m’adresser ces congés par la poste. Je vous en ferai le renvoi après les avoir visés" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 218).
Après une mutinerie, le Roi décide de diriger le 22 juillet les hommes du 1er Etranger sur Avesnes.
Le 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 1er Régiment étranger : "J’ai reçu l’adresse que MM. les officiers du 1er régiment étranger désirent que j’aie l’honneur de transmettre au Roi. Je me ferai un vrai plaisir de leur donner dans cette circonstance un nouveau témoignage de l’intérêt qu’ils méritent. Déjà, plusieurs fois, en faisant sentir à S. E. le Ministre de la Guerre, l’utilité des régiments étrangers, j’ai sollicité la conservation des 1er et 2e régiments dont j’ai été à même d’apprécier le dévouement. J’aime à croire, monsieur le major, que S. M. aura égard, surtout, à mes recommandations en faveur du corps d’officiers.
J’ai trouvé, joint à votre lettre d’envoi la demande du sous-lieutenant Carron, tendant à ne point éprouver la retenue de 300 frs qui lui ont été payés par le conseil d’administration, et dont celui-ci se trouve à découvert par l’imputation qui lui en est faite. Je ne puis savoir si ces 300 frs ont été ou non payés légalement à M. Carron, et le sous-inspecteur aux revues, mieux que moi-même, peut empêcher la retenue du payeur, après s’être assuré que la somme est légitimement due et accordée par les revues à M. le sous-lieutenant Carron.
M. le général commandant la place de Marseille me prévient de l’ordre que les régiments étrangers ont reçu, de partir d’Aix pour se rendre à Avesnes, 16e division militaire. Je suis étonné de n’en avoir pas eu connaissance directe par un avis du Ministre et je regrette que cet éloignement doive faire cesser mes rapports avec ces régiments par le désir que j’avais à l’amélioration de leur état" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 219).
Dans la foulée, le même 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de transmettre à V. E. une adresse que le corps d’officiers du 1er régiment étranger me demande de vous prier de mettre sous les yeux du Roi.
Le dévouement et l’attachement du 2e régiment étranger à l’auguste dynastie régnante, ne sont pas moins grands que ceux dont les officiers du 1er régiment viennent aujourd’hui offrir l’hommage au pied du trône. Tous ont les mêmes droits à la bienveillance paternelle de S. M. et sont dignes de la servir" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 72).
Le même 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit encore au Major du 1er Régiment étranger : "Je vous renvoie ci-inclus, munis de mon visa, les congés des hommes du 1er régiment étranger qui ont été réformés à la revue d’inspection que j’ai passée à Aix.
J’ai reçu avec votre lettre du 21 courant, l’état des dettes de quelques officiers sortant de votre régiment, et qui font maintenant partie de la garnison de Toulon. Je me suis assuré que M. Debons, capitaine au 132e régiment n’appartienne point au bataillon qui est incorporé dans le nouveau 48e. Excepté pour cet officier, je donne l’ordre de retenue des sommes énoncées en l’état dont il s’agit. Sauf réclamations, auquel cas vous devrez faire constater les dettes de ces officiers par le sous-inspecteur aux revues sur les lieux" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 220).
Le 2 août 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 1er Régiment étranger : "De faire remettre à M. le sous-préfet d’Aix le congé de Jean-Baptiste Ballon avec le décompte de sa masse qui doit s’élever à environ 107 frs" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 220).
Arrivés les 12 et 13 septembre, le 1er Etranger compte selon un rapport du Général Bourke 39 Officiers, 132 hommes et 4 enfants commandés par le Major Banyuls de Montferré. On en forme autant de Compagnies qu’il y a de fois 72 gradés et hommes.
Après hésitations, le nouveau gouvernement décide finalement le 16 décembre de conserver trois Régiments étrangers, chacun à trois Bataillons et un Etat-major. Leur organisation doit démarrer le 1er janvier 1815. Dés décembre, les hommes sont réunis par le Général Bourke à Montreuil. Le 1er Régiment, commandé par le Major Montferré, doit se former à Pont-Esprit.
Le 15 janvier 1815, le Conseil d'Administration du 1er Etranger adresse, depuis Montreuil, au Maréchal Soult, Ministre secrétaire d'Etat de la Guerre, la lettre suivante : "Monseigneur, M. d'Oraison, capitaine au régiment, ayant des affaires de famille de beaucoup d'importance à régler à Pontoise, nous prions Votre Excellence de lui accorder à cet effet un congé d'un mois"; lettre signée par les membres du Conseil d'Administration (SHD GR2 YE 1616)
Entre-temps, l’Ordonnance du 6 février établit que l’engagement sera de six ans, avec prime de 50 francs comme pour les Français. Par ailleurs, les nationalités doivent être mélangées.
Au retour de Napoléon, le 1er Etranger prend parti pour le Duc d’Angoulême qui tente de soulever le midi de la France.
Le 29 mars, tout parait prêt pour l'entrée en campagne. Le Prince se rend à Pont-Saint-Esprit, où il trouve le 14e Chasseurs à cheval et le Régiment étranger. Il détache un de ses aides de camp, le Vicomte d'Escar, à la tête d'une colonne de cent chevaux et de cinq cents fantassins. M. d'Escar franchit le Rhône, marche sur Pierrelatte, occupe Donzère, et le 29 pousse jusqu'à Montélimar, où il entre sans résistance. Le département de la Drôme tient pour l'Empereur. Le Général Debelle, enfant du pays, en a été nommé commandant par Napoléon lors de son passage à Grenoble. A l'approche des troupes royales, cet Officier général fait connaître au Ministre de la Guerre de l'Empire, Davout, qu'il se trouve dans une situation critique. Le Duc d'Angoulême, cependant, ayant rallié son avant-garde à Montélimar et placé à Donzère (moitié chemin de Pont-Saint-Esprit) un Bataillon de gardes nationaux avec le commandant d'Hautpoul, revient à Pont-Saint-Esprit pour mettre en défense ce poste important en cas de retraite forcée. Il confie le commandement de ce poste au Général Merle, lui donne le Comte de Vogué qui doit faire mettre en batterie les dix pièces non attelées, occuper la citadelle et organiser en seconde ligne les Gardes nationales du pays. Le Prince a alors avec lui 900 hommes du 10e de Ligne, 150 du Régiment étranger, 2000 Gardes nationaux, 70 Volontaires à cheval, 25 Chasseurs du 14e, quatre caissons et deux obusiers.
Le 30 mars, le Général Debelle, étant parvenu à réunir 700 hommes de Gardes nationaux ruraux, et deux bouches à feu, marche sur Montélimar pour en rejeter l'avant-garde royale. Le Vicomte d'Escars ralliant le détachement d'Hautpoul, prend position en avant de la ville. Vers neuf heures du matin, les avant-postes aperçoivent la tête de colonne du Général Debelle sur la route de Valence. Quelques Tirailleurs sont bientôt engagés. Le Général Debelle croit devoir envoyer un parlementaire pour sommer le Vicomte d'Escar de reconnaître l'autorité de l'Empereur. On répond à cette singulière sommation par les cris de vive le Roi ! et pendant six heures une fusillade assez insignifiante est entretenue de part et d'autre. Le Général Debelle cède le terrain le soir, et se retire, craignant d'avoir bientôt affaire à l'armée du Duc d'Angoulême et n'ayant avec lui qu'une force tout à fait insignifiante (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 230).
Dans son rapport en date du 4 mai 1815, le Colonel du 10e de Ligne, d'Ambrugeac, écrit : "... Le 10e régiment partit de Nîmes le 29 mars et fut coucher à Uzès, et le 30 au Saint-Esprit ; cette ville était encombrée de gardes nationales de l'Hérault et du Gard. On apprit le soir que les avant-postes qui occupaient Montélimar avaient été attaqués par M. le maréchal de camp Debelle, qui était retiré sur Loriol après un léger engagement ; le peu de vigueur de l'attaque fit connaître que ce général n'était point en force ; il n'avait eu affaire qu'à un détachement du régiment étranger et à des volontaires ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 413).
Le 2 avril, le Duc d'Angoulême décide de culbuter le Général et de forcer le passage de la Drôme. Il envoie l'ordre au Général Ernouf, alors à Sisteron avec la droite de l'armée royale, de se porter en avant. Lui-même à cinq heures du matin, met ses troupes en mouvement sur plusieurs colonnes. Celle de droite est formée d'un Bataillon du Régiment étranger, d'un détachement de douaniers, d'un peloton d'étudiants en médecine de Montpellier, de quelques pelotons de Gardes nationales de l'Hérault et du Gard. La colonne du centre se compose du 10e de Ligne, d'un peloton de cavalerie, et de l'artillerie du Corps d'armée. La colonne de gauche comprend les Bataillons de Vaucluse. A Mirmande, entre Montélimar et Loriol, les troupes royales se trouvent bec à bec avec les avant-postes du Général Debelle. L'attaque commence par une Compagnie franche de Vaucluse. Les postes impériaux se replient et gagnent les hauteurs de Loriol. Les Chasseurs de Vaucluse entrent dans Loriol, tandis que sur la rive droite du Rhône un Bataillon du Duc d'Angoulême remonte le fleuve parallèlement à la grande route. Le Général Debelle ayant fait faire feu de ses deux pièces, le Général Berge, qui commande l'artillerie royale, fait taire ses deux canons avec les siens. Les positions des impérialistes sont enlevées les unes après les autres, et les détachements qui les défendent ramenés sur la rive droite de la Drôme. Le Général Debelle se poste sur les hauteurs de Livron, ayant, pour défendre le pont, un détachement du 39e et deux canons. Bientôt le Général Debelle est blessé et ses troupes mises dans une déroute complète (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 230).
Le Moniteur,en date du dimanche 9 avril 1815, raconte : "Extrait d'une déclaration de M. Ganière, docteur-médecin, demeurant à Saint- Pallier, faite au M. le lieutenant-général comte de Piré, à son quartier-général à Saint-Rambert, le 5 avril à midi.
M. Ganière est sorti de Valence le 4, entre onze heures et midi. Il a été témoin de l'entrée du duc d'Angoulême dans cette ville. Les choses se sont passées de la manière suivante :
Le 5, à sept heures du matin, aux dernières maisons du faubourg Saulnier, ont paru un officier, suivi d'un chasseur du 14e ; quelques minutes après trois officiers ; puis M. le comte Damas, accompagné de deux aides-de-camp. Il est revenu un moment après avec le maire et le corps municipal. Le prince était précédé de quinze à vingt gardes d'honneur, de quelques gendarmes ; de trois à quatre cents gardes nationaux environ, du 1er régiment étranger, fort de deux à trois cents hommes, d'une compagnie de voltigeurs et de grenadiers du 10e de ligne. Derrière la compagnie de grenadiers était l'état-major du prince. A sa suite les compagnies du centre du bataillon, dont deux précédaient son état-major ; puis un corps d'environ douze cents volontaires ; une compagnie de canonniers, huit pièces d'artillerie et une dizaine de caissons ; encore un corps de trois à quatre cents volontaires, enfin les deux autres bataillons du 10e de ligne, en tout quatre à cinq mille hommes ..." (Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 291 ; Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 284 - A noter que certains passages donnés dans le Moniteur sont sensiblement modifiés en mal, par rapport au texte donné dans les Mémoires de Grouchy, propagande oblige !).
Le 4 avril 1815, à 9 heures et demie du matin. Grouchy écrit, depuis Lyon, au Ministre de la Guerre : "... Tout le corps du général Debelle est, à ce qu'il paraît, détruit ou pris ; on n'a aucune nouvelle de cet officier général ; le bataillon du 39e qui faisait sa principale force a été fait prisonnier ; les insurgés, forts de six mille hommes et huit ou dix bouches à feu, ont avec eux le 10e de ligne et le 1er étranger. Le 10e est arrivé sur les troupes du général Debelle en criant Vive l'Empereur ! les ont cernées et écrasées ensuite. Les insurgés sont commandés par le comte Descars ; ils se grossissent chaque jour par des levées qu'ils font dans le Midi ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 267).
Grouchy écrit : "Rapport du lieutenant-général comte Grouchy, sur ses opérations dans le Midi.
Au quartier-général du Pont-Saint-Esprit, le 11 avril 1815.
... Dans la nuit du 4 avril j'appris par les officiers dépêchés sur l'Isère, que les insurgés étaient maîtres de Romans, qu'ils occupaient en force, et qu'ils avaient passé la rivière au bas du port Saint-Jacques et marchaient sur Tain ; on voyait flotter sur la rive droite du Rhône à Tournon le drapeau blanc, et on y apercevait la tête d'une colonne de royalistes. Le général Piré prit en conséquence position à Saint-Rambert. Les forces des insurgés, commandés par le duc d'Angoulême, étaient de six à huit mille hommes et dix bouches à feu, le 10e de ligne, le 1er étranger et le 14e de chasseurs à cheval, faisaient l'élite de ce corps, le reste se composait de bataillons régulièrement organisés de gardes nationales des départements du Midi. Le tableau officiel de la composition de la colonne du duc d'Angoulême, lors de sa retraite, a été pris dans ses papiers ..." (EXTRAIT DU MONITEUR. Du mercredi 19 avril 1815. Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 540; Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 335 (donne la date du 12 avril 1815).
Revenu à Valence le 6 avril 1815, le Duc d'Angoulême apprend dans cette ville que Carcassonne et Perpignan ont abandonné la cause du roi, que des colonnes marchent sur le Pont Saint-Esprit de Nîmes et de Montpellier ; que le Général Merle, chargé d'occuper ce point important, ne pouvant plus le conserver, se replie sur Avignon, y laissant le comte de Vogué. Le prince assemble alors un Conseil de guerre, pour discuter le projet d'une retraite derrière la Durance et l'occupation par l'armée royale, de la province. Cet avis est adopté et l'ordre donné pour le lendemain. Les troupes du Duc (2e Corps) doivent adopter l'ordre de marche suivant :
Départ de Valence à deux heures du matin, pour se porter sur Montélimar de la manière suivante : le 2e Escadron du 14e de Chasseurs à cheval ; le 2e Bataillon du 10e de Ligne ; la trésorerie, l'artillerie, le 1er Bataillon du 10e de Ligne ; les 5e, 3e, 2e Bataillons du Gard ; le 1er Bataillon de l'Hérault, 2 pièces de quatre ; 1er et 2e Bataillons de Vaucluse. A l'arrière-garde, le 1er Etranger et le 1er Escadron du 14e de Chasseurs. Mais cet ordre de marche en retraite signé du Général d'Aultanne, Chef d'Etat-major du Prince, tombe aux mains du Général Piré et est envoyé à Grouchy (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 286).
Le rapport du Sous-préfet de l'arrondissement de Valence, Berlioz, daté de Valence le 7 avril, neuf heures du matin, et adressé au Ministre de l’intérieur, raconte : "Les troupes du Midi viennent d'évacuer cette ville ; je me hâte de l'annoncer à V. Exc., et de lui rendre compte des événements qui se sont passés au chef-lieu du département depuis le 3 de ce mois, époque de l'occupation jusqu'à ce jour. Resté seul administrateur dans cette ville, d'après l'invitation de M. le préfet, dans le but de faire tout le bien possible et de prévenir une partie du mal que je prévoyais, je saisis avec empressement cette occasion de correspondre avec V. Exc.
Le 3 avril, à sept heures du matin, les troupes du Midi arrivèrent à la vue de Valence ; elles campèrent hors de la ville, à l'exception d'une compagnie de grenadiers du 10e régiment, qui fut destinée à la garde de différents postes dans l'intérieur. Elles étaient précédées par un état-major composé du duc d'Angoulême, du lieutenant-général Daultanne, du maréchal-de-camp de Damas, etc. qui tous furent logés dans la ville. Le duc d'Angoulême se transporta sur-le-champ, à la tête de 12 à 1300 hommes, sur la route de Valence à Grenoble. Il rentra bientôt après, et se rendit au logement qui lui avait été destiné.
Le lendemain 4 avril, le duc d'Angoulême donna audience, nomma un nouveau préfet, me destitua, et me remplaça aussitôt ; aucun mouvement militaire n'eut lieu ; quelques compagnies de volontaires du midi arrivèrent, et portèrent l'effectif de ses troupes au nombre de 4 ou 5, 000 hommes ; savoir, 800 hommes du 10e régiment de ligne, 400 hommes du régiment étranger, et 2 à 3, 000 hommes de volontaires royaux.
Le 5 avril, l'approche des troupes de S. M. occasionna des mouvements parmi celles du midi qui évacuèrent Romans, repassèrent l'Isère, brûlèrent la partie du pont de Romans construite en planches, détruisirent le bac, et vinrent se placer à six heures du soir au-delà de Valence sur la route de Montélimar.
On crut que le départ aurait lieu dans la nuit, mais il n'en fut rien.
Le 6, on entendit le canon. Il y eut un combat d'une rive de l'Isère à l'autre, qui n'eut d'autre résultat apparent que quelques blessés apportés dans cette ville.
Le duc d'Angoulême monta à cheval à midi, et ne revint qu'à quatre heures.
On remarqua dès-lors beaucoup de précipitation parmi les chefs. On augura de ce trouble que le départ serait prochain.
En effet, à dix heures du soir le duc d'Angoulême partit, et toute la nuit on entendit passer des chevaux et des voitures.
Dans la matinée du 7, on apprit que la ville et son territoire étaient entièrement évacués, et à sept heures du matin, arrivèrent, aux cris de vive l'Empereur ! des gardes nationaux de Vienne, bien armés et bien équipés, qui nous annoncèrent l'arrivée de la troupe de ligne.
C'est-là que je suis obligé de finir mon rapport, fait à la hâte, afin de pouvoir le remettre au courrier de Marseille, qui vient d'arriver. J'aurai l'honneur de donner à V. Exc. de plus amples informations par le courrier de demain, dans le cas où elles paraîtraient mériter de vous être transmises" (EXTRAIT DU MONITEUR. Du lundi 10 avril 1815. Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 307).
Le 10 avril 1815, le Général Grouchy écrit au Maréchal Suchet : "Mon cher maréchal, je dirige sur Lyon le régiment étranger, qui précédemment faisait partie de l'armée royaliste. J'ai envoyé à Grenoble le 10e régiment, qui a fait sa soumission dans une adresse que j'ai fait parvenir à l'Empereur de concert avec Corbineau ; et j'ai nommé de nouveaux chefs à l'un et à l'autre de ces régiments. M. Roussel, chef de bataillon au 6e léger, commande le 10e, et M. Lafond, ancien aide de camp de Moreau, commande le régiment étranger.
J'attends aujourd'hui les directions, quant à ma conduite ultérieure relativement au duc d'Angoulême, que je garde soigneusement.
Des lettres interceptées de Masséna, que Corbineau a envoyées à l'Empereur, prouvent l'état de rébellion de l'une et l'autre de ces villes.
Je me suis hâté d'écrire à Masséna et de le prévenir des événements qui viennent de se passer, événements qui doivent rendre la tranquillité au Midi.
Une colonne de Marseillais menaçait hier Tarascon ; une autre colonne, avec deux canons, a attaqué Château-Renard près Avignon. Je n'ai point encore de détails, mais les événements qui ont lieu ralentiront, je pense, les mouvements des Marseillais, et nous irons à eux dès que nous aurons fini avec le duc" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 318).
Concernant la capitulation du Duc d'Angoulême, Grouchy écrit : "Rapport du lieutenant-général comte Grouchy, sur ses opérations dans le Midi.
Au quartier-général du Pont-Saint-Esprit, le 11 avril 1815.
... Je n'ai pas cru devoir ratifier cette capitulation, à l'exécution de laquelle les gardes nationales déclaraient qu'elles voulaient s'opposer, et me rendant en toute hâte au Saint-Esprit j'y ai retenu le duc d'Angoulême jusqu'à ce que Votre Majesté ait prononcé sur son sort. Le licenciement de son armée ne s'en opère pas moins, le 10e et le 1er étranger, auxquels j'ai donné de nouveaux chefs, rougissent de leur coupable conduite et sont dirigés sur Lyon et Grenoble ; ce n'est pas sans peine qu'on est parvenu à les soustraire aux effets de l'indignation des troupes impériales ..." (EXTRAIT DU MONITEUR. Du mercredi 19 avril 1815. Pièces et actes officiels extraits du Moniteur, première partie 1815, p. 540; Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 335 (donne la date du 12 avril 1815).
Le 11 avril 1815, le Général Grouchy écrit au Général Lasalcette : "Mon cher général, je m'empresse de vous annoncer que, par l'effet des mouvements que je viens de faire, M. le duc d'Angoulême a été contraint à licencier son armée, à ordonner la dissolution de tous rassemblements de royalistes par lui ordonnés, et attend ici les ordres de l'Empereur.
Le 10e régiment et le régiment étranger ont envoyé leur soumission à Sa Majesté. Je dirige le premier sur Grenoble et le second sur Lyon. Le drapeau tricolore flotte dans tout le Midi, et j'y regarde la guerre civile comme au moment d'être entièrement terminée. Marseille n'a pas encore arboré la cocarde nationale ; mais la connaissance des événements du Saint-Esprit ou une marche sur cette ville la contiendront bientôt.
Publiez sans délai ces heureuses nouvelles, mon cher général ; recevez mes remercîments du zèle que vous avez mis à me seconder dans l'exactitude des mesures qui ont conjuré l'orage qui menaçait d'allumer les flambeaux de la guerre civile ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 324).
Le 12 avril 1815, le Général Grouchy écrit au Maréchal Suchet : "... Le régiment étranger n'a qu'une poignée d'hommes, de sorte que je l'envoie à Lyon ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 330).
Le 15 Avril 1815, depuis le Quartier général de Valence, le Duc de Guiche, Maréchal de camp, écrit au Capitaine d'Oraison : "Je suis chargé par Monseigneur Duc d'Angoulême de vous annoncer, monsieur, que Son Altesse Royale vous a accordé la croix de la légion d'honneur, et qu'elle vous autorise à en porter la décoration, en attendant que vous ayez reçu du Ministre l'expédition du brevet" (SHD GR2 YE 1616).
Le 26 avril 1815, le Lieutenant général commandant la 19e Division militaire, écrit, depuis Lyon, au Ministre de la Guerre : "Monseigneur, M. le major Monferré du 1er régiment étranger a été mis aux arrêts de rigueur par Son Excellence M. le maréchal duc d'Albufera ; cet officier est à Lyon : je demande à Votre Excellence des ordres ultérieurs à son sujet ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 408).
Napoléon, rétabli sur le trône, décide de dissoudre le Régiment, par Décret du 2 mai. Ses 90 Officiers et 375 hommes servent à renforcer les nouveaux Régiments étrangers créés par Napoléon. On ne peut donc pas véritablement considérer que le Régiment de La Tour d’Auvergne est devenu le nouveau 1er Régiment étranger de 1815, qui à l’origine devait être composé uniquement de piémontais, et qui, en raison des circonstances, fut transformé en 31e Régiment d’infanterie légère.
Fig. 61 Tambour de Chasseurs après 1812 d'après R. Forthoffer (Fiche Documentaire 214, avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) |
/ Uniformes
Fig. 64 Colonel en 1813-1814 d'après R. Forthoffer (Fiche Documentaire 214, avec l'aimable autorisation de Mr Jean-Yves Forthoffer) et Réglement |
Les tenues du Régiment peuvent être partagés en trois périodes distinctes. De 1805 à 1807, pendant sa formation et au début de son séjour à Naples, le Corps a porté un habit à la française à pans courts. Entre 1808-1809 et jusqu’en 1812, c’est au contraire l’habit à pans longs qui est en faveur. Enfin, dès 1813, l’uniforme porté est basé sur le règlement de Bardin. Commençons tout d'abord par la première période et le début de la 2e période.
- Uniformes de 1805 à 1807
Voici tout d’abord un Sergent porte-fanion de Carabiniers (fig. 1), suivi d'un Voltigeur (fig. 2), et d’un Chasseur en tenue de route (fig. 3), d’après Bucquoy, qui écrivait avoir "établi les uniformes du début grâce à des renseignements pris dans les papiers du baron Chrétien Léopold de Dettlingen", communiqués par le peintre Ganier Tanconville. D’emblée, on remarquera le parement vert et la patte de parement rouge. Or, Mr Roger Forthoffer, qui a aussi utilisé comme source Dettlingen, donne au Voltigeur (fig. 2a) et au Chasseur (fig. 3a) le parement rouge et la patte de parement verte. Doit on alors considérer que les deux ont existé, ou bien y a t’il erreur d'interprétation de la part d’un des deux auteurs ? A moins d'une évolution entre 1805 et 1806, au grès des recrutements ? Nous ne pouvons hélas trancher.
Les Carabiniers ont la même tenue que le Sergent, sans galons de grade bien entendu, notons toutefois les divergences qui apparaissent ches Tanconville (fig. 1a). Le Voltigeur est coiffé du shako modèle 1801 ; sur le côté gauche, une cocarde tricolore maintenue par une ganse de fil vert. Les Tambours de Carabiniers (fig. 4) ont la tenue de la Compagnie, avec comme distinction des galons rouges (ou peut être blancs d’après P. Bunde) au col, aux revers, aux retroussis et aux parements.
La tenue évolue assez rapidement. Les Carabiniers par exemple sont représentés avec des culottes de couleur crème (fig. 5) d’après Roger Forthoffer qui indique "d'après la collection TANCONVILLE selon des dessins de ZIX"). Pour Rigo et Domange, les cordons, raquettes et glands sont blancs, le cul de singe rouge à croix blanche, et la giberne a une grenade jaune.
Les Officiers de Chasseurs (fig. 6 d’après Tanconville) ont le chapeau galonné d’argent, surmonté d’un plumet rouge et vert, des culottes bordées d’un passepoil blanc sur le coté, et des bottes à la hongroise, avec galon et gland argent. En tenue d’été, ils portent des culottes chamois, des guêtres avec galon et gland argent, et le chapeau sans plumet (fig. 7 d’après Tanconville).
A Naples, la tenue est à nouveau modifiée. Ainsi, le Baron de Dettlingen, Adjudant-major au Corps, a en petite tenue le chapeau sans galon, avec un plumet vert, et des bottes à la hongroise (fig. 8 d’après Bucquoy et Roger Forthoffer). Certains Officiers de Chasseurs, avec la généralisation du shako en 1806, ont même une tenue de fantaisie caractérisée notamment par une culotte agrémentée de nœuds hongrois argentés et un ceinturon vert et argent (fig. 9 d’après Roger Forthoffer et J. Domange, ce dernier citant Richard Knötel comme source). Les Carabiniers quant à eux (fig. 10) ont en tenue d’été la veste blanche à collet rouge (selon Bucquoy, blanc pour les Chasseurs, chamois pour les Voltigeurs). La grande nouveauté est la généralisation du shako, notamment celui du modèle 1806, distribué dans le courant de l’année 1807. Celui des Carabiniers est, à cette époque, doté d'une plaque à l’aigle jaune, et est agrémenté d’un cordon avec glands et raquettes, d’un pompon et d’un plumet rouges. Les Chasseurs quant à eux (fig. 11 d’après Rigo) ont reçu des shakos avec plaque en losange jaune, cordons et raquettes verts, pompon vert surmonté d’un plumet vert à la base et rouge au sommet. En ce qui concerne les Voltigeurs, Bucquoy donne un Caporal qui porte la tenue d’origine, mais avec le shako modèle 1806, pourvu d’une plaque en losange et de jugulaires blanches (fig. 12). Rigo de son coté propose un Voltigeur (fig. 13) dont la tenue est différente : shako du modèle 1801, avec le plumet placé cette fois ci sur le devant ; habit à col jaune (chamois) ; épaulettes entièrement jaunes, tout comme les ornements des guêtres ; et dragonne jaune à gland rouge. Il est fort possible que les deux types de tenues se soient côtoyées pendant un temps.
La Musique, formée courant 1806, porte une tenue à dominante rouge jusqu’en 1808. Roger Forthoffer et P. Bunde donnent tous deux le Tambour-major (fig. 14) et le Musicien (fig. 16) ; il y avait aussi un Tambour-maître (fig. 15 d’après Roger Forthoffer).
A partir de 1807-1808, l’uniforme aurait du se stabiliser ; P. Bunde propose un certain nombre de types correspondant à cette période, que l’on peut en partie recouper avec d’autres sources. Il s’agit en fait de l’uniforme théorique qui aurait du être porté jusqu’en 1811. Vient en premier lieu un Sergent de chasseurs (fig. 17) assez proche du Chasseur représenté en fig. 11 ; à ses côté, la distinctive de grade d’un Sergent major (fig. 17a), d’un Caporal fourrier (fig. 17b) et d’un Caporal (fig. 17c). Suivent un Chasseur (fig. 18), un Tambour (fig. 19) et un Officier de Chasseurs (fig. 20). Nous avons également représenté un Officier de Chasseurs d’après Rigo (fig. 20a) et de Voltigeurs d’après Roger Forthoffer et Boersch (fig. 20b). P. Bunde donne également le Voltigeur (fig. 21) que nous avons comparé à celui donné par Roger Forthoffer et Tanconville (fig. 22 ; le pourtour supérieur du shako est jaune, et les couleurs du plumet sont inversées), et un Cornet (fig. 23 ; l'habit est vert, tous les galons sont rouges, sauf la patte de parement qui est passepoilée de blanc), là encore comparé à celui donné par Roger Forthoffer d’après Carl (fig. 24 ; habit rouge, plaque à l’aigle jaune au shako, et tous les galons sont blancs). Vient ensuite un Sapeur (fig. 25).
La tête de colonne pour sa part a semble t’il adopté l’habit vert galonné d’argent. Le Tambour-major (fig. 26), dont les retroussis sont rouges est tiré d’un document de la Collection Knötel à Rastatt ; P. Bunde, qui lui attribue les retroussis verts (fig. 26a) donne également un Musicien (fig. 27). Terminons enfin pour cette période avec le Colonel en grande tenue d’après Bucquoy (fig. 28). Tout comme le Cornet attribué à Carl, il a au shako la plaque à l’aigle.
- Evolution de l’uniforme vers 1808-1809
A partir de cette période, l’habit a des pans longs ; ils le resteront jusqu’en 1812. Par ailleurs, plaques de shako en losange et plaques à l’aigle jaunes semblent se côtoyer. Les boutons sont devenus jaunes, et la tête de colonne est désormais galonnée d’or. Tout cela parait curieux, mais il est tout à fait possible que tout ou partie du Régiment ait cherché à se distinguer en adoptant vers 1808 ces caractéristiques, les variantes pouvant être le fait de Bataillons différents. Carl propose ainsi un Carabinier (fig. 29), un Chasseur (fig. 29a) et un Voltigeur (fig. 29b). Pour ces trois types, le lecteur remarquera les ganses de cocarde jaunes, l’absence de passepoil sous le collet (c’est une constante chez Carl), les retroussis rouges et les liserés blancs des guêtres. Le shako du Carabinier a le pourtour supérieur rouge ; celui du Voltigeur, vert. Le Chasseur a la garniture du shako, les épaulettes et la dragonne de couleur blanche ; pompon et plumet sont verts.
R. Knötel, de son côté, donne un Cornet de Voltigeurs (fig. 30), un Carabinier (fig. 31) et un Chasseur (fig. 32) qui, malgré certaines analogies avec les types de Carl, présentent néanmoins des différences notables, dont la plus évidente est la plaque à l’aigle et les pourtours des shakos. Le Cornet a des galons rouges au col, aux revers et aux retroussis (fig. 30a : retroussis rouges d’après un document de la Collection Knötel, Rastatt) ; le Chasseur quant à lui a un pompon bleu qui nous conforte dans notre idée d’un Bataillon différent (plutôt que d’une Compagnie).
Toujours entre 1808 et 1809, voici maintenant un Chasseur, un Carabinier, un Voltigeur et un Cornet de Voltigeurs d’après des dessins de Tohsche (fig. 33, fig. 34, fig. 35, fig. 36). On retrouve les boutons jaunes caractéristiques de la période, la plaque en losange donnée par Carl. Le gilet vert passepoilé de blanc peut surprendre mais il est cité par Fieffé et Lienhart et Humbert. Toujours à classer dans cette période, un Sapeur et un Musicien (fig. 37 et fig. 39), d’après un dessin anonyme conservé dans la collection Knötel à Rastatt. Le Musicien est largement galonné d’or et l’on retrouve au shako la plaque à l’aigle. Nous avons représenté à ses côté le Tambour-major (fig. 38) tel qu’il est donné par L. Merllié et par R. North, d’après Carl.
- Uniformes à partir de 1810-1811
Au moment où le Régiment est porté à six Bataillons, l’uniforme subit de nouvelles modifications. Wurtz donne toute une série de personnages, recoupés en partie par d’autres sources, dont la principale caractéristique est le retour au bouton blanc tout en conservant la plaque en losange jaune : Chasseur, Carabinier, Voltigeur, Sapeur, Sergent-sapeur (fig. 40, fig. 41, fig. 42, fig. 43, fig. 44). Le Caporal-sapeur (fig. 45) est donné par Tohsche, on remarquera que ses épaulettes et le cordon du bonnet sont mêlés d’argent, ce qui est curieux pour ce grade. Viennent ensuite le Tambour-major, le Tambour-maître, le Chef de Musique, le Tambour de Carabiniers (fig. 46, fig. 47, fig. 48, fig. 49). Selon Wurtz, les Officiers portent le shako avec pourtour supérieur, cordon, garniture et tulipe argent, plumet de la Compagnie, épaulettes argent, hausse col doré, bottes coupées en cœur, sabre ou épée avec ceinturon blanc sous le pont de la culotte. Le Major a au shako un double galon argent, le plumet blanc à tulipe argentée, l’épaulette argent à corps or, l’épée, et la schabraque écarlate à double galon d’argent. Les fanions de Compagnie enfin sont écarlate pour les Carabiniers, jonquille pour les Voltigeurs, avec pique de cuivre.
Remarque importante : les figurines de Wurtz ne permettent pas de vérifier la longueur des basques, sauf en ce qui concerne le Tambour-maître et le Tambour-major qui les ont longues. H. Knötel donne un Carabinier daté de 1812 identique à celui de Wurtz (avec un pompon rouge en plus) ; il les a longues. Bucquoy, Roger Forthoffer et un document de la collection P. Wacker donnent un Chasseur en 1811 (fig. 50) qui confirme le bouton blanc et les basques longues à cette époque. On remarquera qu’ici, la plaque de shako est à l’aigle, ce qui ne nous paraît pas étonnant car nous sommes persuadés que les deux modèles se sont côtoyés. H. Knötel donne le Caporal de Chasseurs (fig. 50a), un document de la collection P. Méganck le Caporal chef (fig. 50b).
Viennent ensuite deux versions du Sergent-major de Chasseurs en petite tenue d’été, la première (fig. 51) d’après Bucquoy, la seconde (fig. 52) d’après Roger Forthoffer et Domange (source Knötel). Bucquoy donne aussi le Sapeur, le Musicien et le Tambour de Chasseurs (fig. 53, fig. 54, fig. 55). Terminons enfin cette période par le curieux Chasseur tiré du manuscrit d’Alsace (fig. 56) : plaque de shako blanche, habit sans passepoils, parements passepoilés de rouge. Il peut s’agit d’un soldat issu du 4e Bataillon de retour d’Espagne (ce qui expliquerait l’uniforme simplifié) ou un homme des 5e et 6e Bataillons nouvellement créés ?
- Uniformes à partir de 1813
Encore un grand changement puisque désormais est portée la tenue issue du règlement de 1812 élaboré par Bardin, savoir l’habit à revers fermés, parements en pointe verts et basques courtes, la plaque à l’aigle blanche, le bouton blanc estampillé «Régiment Etranger» avec I au centre. Les shakos des Compagnies d’élite ont les pourtours supérieur et inférieur et les chevron rouges pour les Carabiniers (fig. 57 d’après Roger Forthoffer et le Règlement), jaunes pour les Voltigeurs (fig. 58 d’après Roger Forthoffer et Domange, fig. 59 d’après Rigo). Les Chasseurs (fig. 60 d’après P. Bunde) n’ont plus le briquet. Les Tambours ont l’habit à la livrée impériale (fig. 61 d’après Roger Forthoffer, fig. 62 d’après Bunde). Les Officiers quant à eux ont la garniture argent (fig. 63 d’après P. Bunde; fig. 64 : Colonel d’après Roger Forthoffer).
Terminons ce panorama des uniformes par les tenues portées sous le nouveau gouvernement (fig. 65 et fig. 66). Le premier type, daté de 1814, est donné par H. Knötel, le second, daté de 1815, par R. Forthoffer. La dominante de la tenue est le bleu céleste. La cocarde blanche est celle du nouveau régime. Les plaques de shako, sur lesquelles on a fait disparaître l’aigle impériale, sont caractéristiques de l’époque.
Abréviations :
O&A : Ordres et apostilles.
P&T : Picard et Tuetey.
IN : Inédits napoléoniens.
/ Sources :
- Archives du S.H.A.T., Vincennes, communication P. Quentin.
- Berjaud F. : Soldats de la Grande Armée, série 53.
- Carles (Lt colonel) : «Les derniers jours des régiments étrangers au service de Napoléon, 1813-1815».
- Carnet de la Sabretache, 1900, page 418 : «Les embauchages dans la garde du Roi Murat».
- Chuquet A. : «Inédits napoléoniens», Paris, Fontemoing. Et «Ordres et Apostilles de Napoléon (1799-1815)», Paris, Honoré Champion, 1911.
- Dempsey Guy C. Jr : «Napoleon’s Mercenaries», Greenhill Books, 2002.
- Du Casse A. : «Mémoires et correspondance politique et militaire du prince Eugène», Paris, Lévy, 1858.
- Fichiers Carl et Wurtz
- Hennet L. : «La Mission d’Escorches de Sainte Croix … et les Sainte Croix», Carnet de la Sabretache, 1906, page 90.
- Knötel R. : Uniformenkunde, volume XII, planche 33.
- Martinien A. : «Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l’Empire (1805-1815)».
- Picard E. et Tuetey L. : «Correspondance inédite de Napoléon 1e, conservée au Archives de la Guerre», Paris, Lavauzelle, 1912.
- Documentation personnelle de l’auteur (J. Domange, R. Forthoffer, Manuscrit d’Alsace, R. North, Rigo …).