Le 34e Régiment d'Infanterie légère

1811-1814

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

Voici un Régiment resté très confidentiel, parmi ceux ayant servi durant l’Empire. Il faut dire qu’il a fait toute sa courte carrière au cours de la guerre d’Espagne, finissant celle-ci sous les murs de Toulouse. Sortons-le de l’oubli au travers de cette étude.

Le 34e Régiment d’infanterie légère est formé d’après un Décret du 9 mars 1811 à partir des 2e, 4e, 5e et 7e Bataillons auxiliaires de l'Armée d'Espagne. Ces Bataillons auxiliaires, composés de détachements de différents Régiments, étaient entrés en Espagne en 1809 et avaient formé une Division particulière à Burgos en 1810. Ils avaient déjà participé à diverses actions dans le Nord de l’Espagne (Asturies, provinces Basques, Vieille Castille, Santander, Léon). On en retrouve des Officiers blessés, en particulier dans la région de Santander.

La situation militaire reste très fluctuante dans toutes ces provinces. C’est sans doute là où la guerre sera la plus horrible. La région est continuellement parcourue par des bandes de guérilla organisées militairement, et les forces françaises harcelées s’y épuisent à maintenir les communications avec l’Empire. Les prisonniers français sont systématiquement massacrés et torturés. Les Français se livrent à des exactions de représailles sur les populations qui se sont rebellées.

La région est divisée en Gouvernements militaires. La Navarre forme le 3e Gouvernement, La Biscaye et la province de Santander le 4e. Les régions de Burgos, Aranda et Soria forment le 5e Gouvernement, et Palencia, Valladolid Toro, Léon, le 6e.

L’Armée du Nord de l’Espagne est, depuis janvier, sous les ordres du Maréchal Bessières et répartit ses 5 Divisions sur le territoire.

Espagne du Nord

1811-1812, DEFENSE TERRITORIALE

- 1811

Voltigeur, 34e Léger, Espagne

Voltigeur attribué au 34e Léger en Espagne (mais qui pourrait aussi être attribué au 34e de Ligne)

A peine formé, le Régiment est engagé dans des opérations complexes. Jacques Bertet, ex Major du 4e Léger, qui connait bien le théâtre d’opération, est nommé Colonel en avril. En mai 1811, le 34e Régiment compte trois Bataillons de guerre à l’Armée du Nord de l’Espagne, et un de Dépôt.

Le 17 juin 1811, le Capitaine Tissot est blessé à l’affaire de Tordesilla.

En Juillet 1811, l’Armée du Nord passe sous le commandement du Général Dorsenne qui remplace Bessières.

Le 28 juillet, à Saint-Cloud, on rend compte à Napoléon des dilapidations qui ont eu lieu au 2e Bataillon auxiliaire entré dans la composition du 34e Léger, pendant tout le temps qu'il a été administré par le Major Peyris. L'Empereur répond : "Faire arrêter ce major et sévir contre lui" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4679; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5863).

Le 27 août 1811, le 34e Léger est à la Division des Asturies, sous les ordres du Général Bonnet.

Le même 27 Août 1811, le Général Bonnet poursuit les bandes de guérillas de Abadia et atteint son arrière garde à Riego de Ambroso, la disperse, ce qui permet d’occuper Astorga et Villafranca, depuis un moment aux mains de rebelles. Mais le Colonel Bertet a été mortellement atteint au combat; il décèdera le 18 septembre. Le même jour, trois sous-lieutenants sont blessés à Ponferrade. Par ailleurs, le même jour, le Sous-lieutenant Charcelet est blessé au combat de Molina (Léon).

Bonnet doit se replier après ces opérations sur les Asturies, ce qui rend ces combats sans perspectives.

Après l’échec des offensives de l’Armée du Portugal de Massena en 1810-1811, Marmont, qui a pris la suite, essaie de stabiliser la situation. A l’Automne 1811, Wellington se concentre sur Badajoz et Ciudad Rodrigo. Marmont se décide de faire lever le siège de Ciudad Rodrigo par les Anglais en concertation avec l’Armée du Nord. Entrainant 5 de ses 6 Divisions, il se porte sur Salamanque, tandis que Dorsenne marche sur Astorga puis Villafranca, chassant les guérillas devant lui, puis redescend sur Salamanque.

Le 22 septembre 1811, les deux armées font leur jonction à Tamamès. Marmont se porte alors contre Wellington, aidé mollement par la Division Thiebault de l’Armée du Nord. Wellington lève le siège de Ciudad-Rodrigo, et se replie sur Sabugal, dans des positions si fortes qu'on n'ose l'y attaquer. Le Lieutenant Dupont, du 34e Léger, est blessé au cours de ces opérations le 20 octobre.

Octobre 1811 : Positions du 34e Léger : 1er Bataillon (22/682), Armée du Nord de l’Espagne; 2e Bataillon (20/688), Armée du Nord de l’Espagne; 3e Bataillon (18/710), Armée du Nord de l’Espagne; 4e Bataillon (en formation), Armée du Nord de l’Espagne; 5e Bataillon Dépôt à Navarreins.

Marmont revient dans les environs de Salamanque, où il prend ses quartiers d'hiver, tandis que Dorsenne reflue, laissant à Ciudad Rodrigo une garnison aux ordres du Général Barrié.

Le Colonel Paul Jean Baptiste Poret de Morvan prend la tête du 34e Léger le 10 décembre 1811.

LA CARRIERE DE PORET DE MORVAN JUSQU’EN 1811

Paul-Jean-Baptiste Baron Poret de Morvan, né à Saint-Etienne-sous-Bailleul dans l’Eure le 14 avril 1777. S’engagea dans l’Artillerie (1793), il servit contre l’Espagne, puis devint Fourrier dans les Chasseurs de la Vendée et servit dans le Bataillon auxiliaire du Rhône (22 août 1799).
Incorporé avec son Bataillon dans la 78e Demi-brigade de ligne (21 janvier 1800). Adjudant sous-officier (novembre 1799), il servit à l’Armée d’Italie et il fut blessé à Sassello en Ligurie (15 avril 1800). Sous-lieutenant à la 78e Demi-brigade de ligne (5 septembre), il passa dans la 90e Demi-brigade de ligne (8 février 1801).
Il passe ensuite dans la Garde du Général en chef de l’Armée de Saint-Domingue (22 mars 1802). Lieutenant en septembre, blessé d’une balle dans le corps à l’assaut du fort Saint-Michel près du Cap-Haïtien (15 octobre). Il accompagne en France, le corps du Général Leclerc et passe Lieutenant en 1er dans les Grenadiers à pied de la Garde consulaire (25 mars 1803).
Il sert à la Grande Armée, en Autriche, Prusse et Pologne (entre 1805 et 1807). Capitaine (1er mai 1806), il commande la 2e Compagnie du 2e Bataillon du 2e Régiment de Grenadiers à pied de la Vieille Garde (1808 et 1809). Il sert en Autriche, et il est nommé Chef de Bataillon commandant le 1er Bataillon du 1er Régiment de Tirailleurs-grenadiers de la Garde (9 juin 1809). Il sert à Wagram, puis à l’Armée du Nord en Espagne sous Dorsenne (1810 à 1811). Il se trouva à la délivrance de Ciudad-Rodrigo et il fut nommé Colonel du 34e Régiment d’infanterie légère (10 décembre 1811).

Napoléon amoindrit l’Armée du Nord, à la fin de l’année, en commençant à faire revenir des troupes appartenant à la Jeune Garde et en détachant la Division Bonnet à l’Armée du Portugal. Mais cette Division reste pour le moment dans les Asturies. Le 13 décembre 1811, en effet, sont expédiés depuis Paris les ordres de l'Empereur au Maréchal Marmont : "Je vous préviens, Monsieur le Maréchal, que l'Empereur après avoir pris connaissance de la lettre par laquelle vous exposez la difficulté que vous avez de vous procurer des subsistances, et considérant en outre l'importance de donner le commandement de toute la frontière du Portugal à un seul général en chef, Sa Majesté a décidé que la province d'Avila, celle de Salamanque, celle de Plasencia, de Ciudad-Rodrigo, le royaume de Léon, la province de Palencia, les Asturies et enfin tout ce qui forme les 6e et 7e gouvernements de l'Espagne feront partie de l'arrondissement de l'armée de Portugal.
Indépendamment de vos troupes, c'est-à-dire des six divisions qui composent maintenant l'armée de Portugal, vous aurez sous vos ordres la division du général Souham, stationnée en la province de Salamanque qui formera votre septième division et la division du général Bonet, stationnée dans les Asturies, qui vous formera une 8e division.
L'intention de Sa Majesté, Monsieur le Duc, est que vous vous rendiez sans délai à Valladolid pour prendre le commandement militaire administratif ; que vous fassiez relever de suite la garnison de Ciudad-Rodrigo par des troupes de votre armée ; que vous occupiez toutes les plaines de la Castille avec votre cavalerie et Astorga par une brigade ou une division.
Au moyen de ces dispositions vous enverrez dans le 5e gouvernement :
Tout le 34e régiment d'infanterie légère, le 113e régiment d'infanterie de ligne, le 4e régiment d'infanterie de la légion de la Vistule, et enfin, tout ce qui appartient aux régiments suisses, au bataillon de Neuchâtel et à la garde impériale, ainsi que le 1er régiment de hussards et le 31e régiment de chasseurs.
Le général Dorsenne portera son quartier général à Burgos où il doit réunir toutes ses troupes, infanterie et cavalerie ; il en résultera une nouvelle formation des deux armées de Portugal et du Nord, conformément aux deux états ci-joints.
Il est nécessaire, Monsieur le Maréchal, que vous gardiez à Plasencia un corps d'infanterie et de cavalerie avec lequel vous communiquerez par les cols des montagnes dont vous aurez grand soin d'augmenter les ouvrages de défense cette communication devient de la plus grande importance pour Madrid, pour l'armée du Centre, pour celle du Midi et pour savoir ce qui se passe dans cette partie. Le point de Plasencia devient tellement important que l'Empereur vous laisse le maître de placer deux divisions de ce côté.
II est indispensable que le général Bonet reste dans les Asturies parce que, dans cette position, il menace la Galice et contient les habitants des montagnes ; il vous faudrait plus de monde pour garder les bords de la plaine depuis Léon jusqu'à Saint-Sébastien que pour garder les Asturies: la théorie avait établi et l'expérience a prouvé que, de toutes les opérations, la plus importante est d'occuper les Asturies, ce qui appuie la droite de l'armée à la mer et menace continuellement la Galice.
Si le général Wellington, après la saison des pluies, voulait prendre l'offensive, alors vous pourriez réunir vos huit divisions pour livrer bataille et être secouru et soutenu par le général Dorsenne qui, de Burgos, marcherait pour vous appuyer ; mais cela n'est pas présumable, les Anglais ayant perdu beaucoup de monde et éprouvant beaucoup de peine à recruter leur armée ; tout doit porter à penser qu'ils s'en tiendront simplement à la défense du Portugal.
En réfléchissant à la situation des choses, il paraît à l'Empereur qu’au lieu d'établir votre quartier-général à Valladolid, il serait préférable que vous l'établissiez à Salamanque, si cela est possible ; nous n'avons pas de plan de cette ville ; si l'on pouvait la fortifier sans de trop grandes dépenses et de temps, ce travail serait fort utile.
Il faut, Monsieur le Duc, que vous fassiez augmenter les fortifications d'Astorga par des ouvrages en terre qui en défendent l'enceinte et qui mettent cette place en état de soutenir un siège, de manière que, dans le cas où votre armée serait obligée de rétrograder jusqu'à Valladolid, même jusqu'à Burgos, vous puissiez, après avoir réuni vos forces et les secours qui vous arriveraient, faire lever le siège que l'ennemi aurait pu entreprendre sur Salamanque ou Astorga.
Tout porte à penser qu'avant la fin de la saison des pluies, Valence sera pris et qu'alors les détachements que vous avez faits pour soutenir l'expédition sur cette place vous rejoindront : la grande quantité de cavalerie que vous aurez pour battre la plaine vous mettra à même de détruire les guérillas de pacifier le pays, d’en organiser l'administration, de faire payer les contributions et enfin de former des magasins.
Par vos différentes dépêches il ne parait plus possible, en effet, de prendre l'offensive contre le Portugal Badajoz est à peine approvisionné et Salamanque n'a pas de magasins ; il faut donc forcément attendre la nouvelle récolte et que les nuages qui obscurcissent en ce moment la politique du Nord soient dissipés. Sa Majesté ne doute pas que vous ne profitiez de ce temps pour organiser et administrer les provinces de votre commandement avec justice et intégrité, ainsi que pour former de gros magasins ; avec la quantité de troupes que vous allez avoir sous vos ordres, vous serez à même de bien assurer vos communications avec le général Bonet dans les Asturies ; il faut faire bien administrer cette province et faire tourner au profit de t'armée toutes les ressources de ce pays qui, jusqu’à ce jour, ont été employées à des profits particuliers.
Vous devez sentir, Monsieur le Maréchal, l’importance que met l'Empereur à ce que les troupes du général Dorsenne rentrent à Burgos ; il n’est pas même impossible que Sa Majesté soit dans le cas de rappeler sa garde.
C'est à vous, Monsieur le Duc, qu'est réservée la conquête du Portugal et l'immortelle gloire de battre les Anglais ; vous devez donc employer tous les moyens pour vous mettre en mesure d'entreprendre cette campagne lorsque les circonstances permettront de l'ordonner vous devez porter le plus grand soin à organiser le matériel de votre armée et avoir des approvisionnements en tout genre, de vivres et de munitions.
Plusieurs opinions ont été émises pour détruire Ciudad-Rodrigo ; l'Empereur pense que ce serait commettre une très grande faute, car l'ennemi s'appuyant sur cette position, se trouverait intercepter par ses avant-postes la communication de Salamanque à Plasencia, ce qui serait un très grand malheur. Les Anglais savent bien que, s'ils serrent ou assiègent Ciudad-Rodrigo, ils s'exposent à recevoir bataille, ce qu'ils sont bien loin de vouloir faire. Enfin, s'ils s'y exposaient, il faudrait. Monsieur le Maréchal, réunir toute votre armée et marcher droit à eux.
Aussitôt que Valence sera pris, le duc de Dalmatie a l'ordre de renforcer considérablement le 5e corps, afin d’arrêter et maintenir le général Hill dans l'Alentejo.
L'intention de l'Empereur est que vous conserviez pour intendant général des provinces formant l'arrondissement de l'armée de Portugal le maître des requêtes Dudon ; vous aurez toute la plénitude de l'autorité, mais en agissant légalement et suivant les formes prescrites tant pour l'administration militaire que pour la Trésorerie de l'Empire ; continuez d'employer dans les provinces les auditeurs au Conseil d'Etat qui s'y trouvent.
Entendez-vous avec le général Dorsenne pour l'exécution des dispositions relatives à la nouvelle organisation des deux armées et adressez-moi des rapports très détaillés de tout ce que vous ferez à cet égard afin que je puisse en rendre compte à Sa Majesté
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6475 - Non signée, mais portant des corrections de la main de Napoléon).

Le 23 décembre 1811, Napoléon écrit, depuis Paris, à Berthier : "Mon cousin ... Vous donnerez l’ordre que le 34e Léger et le 130e forment leurs compagnies d’artillerie. Il sera donné à chacun deux pièces de 4 ; ce qui portera les pièces d'artillerie de l'armée du Nord à vingt-huit ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18359).

De son côté, le 30 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin ... le général Caffarelli prendrait le commandement de l'armée du Nord à Burgos ; il se trouverait avoir les 113e, 130e de ligne et 34e léger. Le 4e de la Vistule étant polonais rentrerait en France. Faites-moi connaître en détail quelle serait la force de l'armée du Nord ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18398).

- 1812

Officier de Carabiniers du 34e Léger, 1812-1814

Officier de Carabiniers du 34e Léger, 1812-1814

Au début 1812, Wellesley partait à l’offensive sur l’Espagne à partir de ses bases portugaises. Il devait pour cela s’emparer des places fortes de Ciudad Rodrigo et Badajoz qui avaient été plusieurs fois défendues contre lui avec succès.

Au début janvier, un Bataillon du 34e Léger fait partie de la garnison de Ciudad Rodrigo (975 hommes).

Le siège commence le 8 janvier 1812 par une attaque surprise du fort du Grand Teson, qui est enlevé par la Division légère anglo-portugaise. Cette prise permet de creuser le premier parallèle où seront installées les batteries de siège. Le pilonnage des remparts commence le 13 Janvier, tandis le couvent de Santa Cruz finit par être pris par l’ennemi. Le 19 janvier, les première brèches sont ouvertes. Les Français les piègent et les battent par leur artillerie.

Les Anglo-portugais se lancent à l’assaut dans la soirée et, après une approche sanglante pour eux, réussissent à pénétrer dans la ville qui est mise à sac par une soldatesque déchainée que les Officiers ne peuvent contenir.

Des 1900 hommes de la garnison française, environ 600 sont tués ou blessés pendant le siège.

Pour le 34e Léger, les Capitaines Errard et Villefranche sont tués, le Chef de Bataillon Fourtines va succomber à ses blessures. Les Capitaines Bonfils, Chanoine, Laroque sont blessés, de même que 5 Lieutenants. Le Bataillon n’existe plus.

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "... Les 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 130e de ligne, les 31e léger, 34e léger, en tout dix régiments, un bataillon du 7e de ligne, un du 3e léger et quatre bataillons pris parmi ceux actuellement en Catalogne, formeront les 16 bataillons destinés à la défense des Pyrénées ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Le 23 janvier 1812, le Major général écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont : "… L’Empereur, monsieur le duc, espère que cette lettre vous trouvera à Valladolid. Sa Majesté vous ordonne de suivre strictement les ordres ci-après :
1° Rappelez, si vous ne l'avez déjà fait, le corps du général Montbrun ;
2° Vingt-quatre heures après la réception de cet ordre, faites partir une des divisions de votre armée avec son artillerie, et organisée comme elle se trouvera au moment où vous recevrez cet ordre, et vous la dirigerez sur Burgos pour faire partie de l’armée du Nord. Sa Majesté défend que vous changiez aucun officier général de la division que vous enverrez, et qu'on y fasse aucune mutation.
Vous recevrez, en échange, trois régiments de marche, forts de cinq mille hommes présents, que vous incorporerez dans vos régiments. Ces régiments de marche partiront le même jour que la division que vous avez l'ordre d'envoyer à Burgos y arrivera. Toute la garde a l'ordre de rentrer en France, ce qu'elle ne pourra faire que quand la division que vous devez envoyer à Burgos y sera arrivée.
Valence pris, le général Caffarelli se rendra à Pampelune pour faire également partie de l'armée du Nord. Cette armée se trouvera donc composée de trois divisions, savoir :
Celle que je vous donne l'ordre d'y envoyer ;
La division Caffarelli,
Et une troisième division, que le général Dorsenne va former avec le 34e léger, les 113e et 130e de ligne et les Suisses.
La cavalerie de cette armée sera formée du régiment de lanciers de Berg, du 1er régiment de hussards, des 15e et 31e de chasseurs, et de la légion de gendarmerie à cheval.
Ainsi l'armée du Nord se trouvera à même d'aller à votre secours avec deux divisions si les Anglais marchaient sur vous …
" (Mémoires de Marmont, tome 4, page 294).

Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "... D'après le tableau joint au rapport, on donne dix 4es bataillons à la division des Pyrénées. Quels sont les numéros de ces bataillons ?
Je ne crois pas qu'ils existent.
... Le 34e léger n'a pas ordre de rentrer, mais son 4e bataillon est à organiser ; il faut l'organiser sans délai.
Il ne faut pas se tromper sur tout cela. Il faut bien se garder de diriger des conscrits si les cadres qui doivent les recevoir ne s'y trouvent pas. La plupart de ces régiments ont deux compagnies de leur 6e bataillon à l'île de Ré.
Il entre, il est vrai, dans le projet, de faire aller ces conscrits en Allemagne, mais avant le retour de ces cadres nous aurons atteint le mois de juin. Voulant, cependant, tirer ces régiments des départements des Pyrénées, les conscrits destinés pour ces régiments se trouvant très près, ils y seraient rendus au mois de mars ; ils ne trouveraient alors ni officiers, ni sous-officiers ; et, comme cette espèce d'hommes est fort disposée à la désertion, on aurait beaucoup d'embarras le moyen de les prévenir est de tirer des cadres de l'armée de Catalogne proprement dite, ce qui se peut faire en peu de jours.
Il faut donc d'abord me faire sur ces cadres un rapport particulier où l'on distinguera bien les points où sont ces 5es bataillons. II faut ne compter que sur les cadres qui sont ou qui seront rendus dans les Pyrénées au 1er mars ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).

Napoléon écrit, le 5 février 1812, au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription : "... Je ne suis pas sûr que le 34e léger ait son 5e bataillon formé. S'il ne l'était pas, qui donc recevrai les 1.250 hommes qu'on lui donne ? Vérifier nettement ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6741 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29913).

Le 13 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mathieu Dumas : "Monsieur le comte Dumas, je vous renvoie la répartition de la conscription, approuvée. J'y ai fait quelques changements, que vous pouvez exécuter, sans les soumettre de nouveau à mon approbation, vu qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Diminution.
Vous ôterez ...
Au 5e léger. 100 ...
Au 34e id. 200 ...
... Je remarque que vous avez composé tout le 22e léger de Romains. Il faut composer seulement de Romains le 6e bataillon de 500 ou 600 hommes qui se rendent en France; mais les autres bataillons qui restent en Italie doivent être composés de Français ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6780 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29976)..

Trois compagnies de chasseurs avaient été envoyées en Mai 1812 renforcer l'Armée de Catalogne au sein d'un 5e régiment provisoire.

Badajoz succombait à son tour au mois d’avril, après avoir résisté héroïquement, elle aussi, et causé des pertes énormes aux Anglais.

Pendant ce temps au Nord de l’Espagne.

Le 15 mars 1812, Napoléon écrivait à Berthier, Major général de la Grande Armée, à Paris : "Mon Cousin, donnez l’ordre … L’armée du Nord sera composée de la manière suivante savoir de la division Caffarelli, de la division Palombini, de la division de la Garde, … d’une division composée du 40e et 34e de Ligne, de ce qui reste du 34e Léger, du 113e et des détachements suisses ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18581 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30223).

Le même 15 mars 1812, l'Empereur écrit une seconde fois, depuis Paris, à Berthier : "Mon cousin ... Faites-moi connaître ce qui reste à Bayonne ou ailleurs du 34e léger et du 113e de ligne ainsi que ce qu'ils ont perdu à Ciudad Rodrigo afin de voir ce qu'il serait possible d'organiser de bataillons. Si vous n'avez point les renseignements nécessaires, demandez les au général Dorsenne ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1912 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30222).

Le 10 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, le 34e régiment d'infanterie légère a perdu à Ciudad-Rodrigo 28 officiers et 900 sous-officiers et soldats, commandés par un chef de bataillon ... de sorte qu'il ne reste plus en Espagne, du 34e léger, que 36 officiers et 608 sous-officiers et soldats. Ce régiment a un dépôt en France, 14 officiers et 144 sous-officiers et soldats ; il doit recevoir 615 conscrits, ce qui le portera encore à environ 1.800 hommes effectifs ...
Prenez des mesures pour faire former le 2e et le 3e bataillon du 34e léger à son dépôt à Navarrense. Les officiers et sous-officiers prisonniers seront portés pour mémoire et n'entreront pas dans l'effectif.
Il sera nécessaire de charger le général Lhuillier de la formation de ces bataillons, et d'y envoyer les officiers et sous-officiers nécessaires ...
Vous recevrez un décret que j'ai pris sur cet objet
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7103 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30429).

Le 13 Avril 1812, le Général Caffarelli prenait en titre le commandement en chef de l'Armée du Nord à la place de Dorsenne et effectivement, début mai.

La ville de Soria (Vieille Castille) où la garnison était bloquée dans le fort fut délivrée une première fois en mai 1812 et le commandement de la cité et de sa région fut confiée au Colonel Poret de Morvan qui disposait du 1er Bataillon du 34e Léger (29 Officiers, 691 hommes) et d’une poignée de cavaliers. Le 34e Léger faisait alors partie de la 2e Division Vandermaesen de l’Armée du Nord.

Bientôt encerclé par les guérillas, il allait tenir un siège en utilisant toutes les ressources possibles pour se défendre. Blessé lors d’une sortie pour se ravitailler, le 3 août, il résistait jusqu’au 12 septembre où, délivrée, la garnison gagnait Vittoria.

Pendant ce temps, plus au Sud, Wellesley, Comte de Wellington, marchait sur Salamanque. L’armée de Marmont se faisait battre aux Arapiles le 22 juillet et devait retraiter ; Wellington entrait dans Madrid.

Octobre 1812, le 1er Bataillon du 34e Léger est toujours à la 2e Division Vandermaesen, Armée du Nord (Caffarelli).

Fin octobre 1812, l'Armée française repasse le Douro et reprend le contrôle de Salamanque. La situation est de nouveau stabilisée aux frontières du Portugal, bien que Wellington en tienne des têtes de pont.

1813-1814, LA RETRAITE ET L’INVASION BRITANNIQUE

- 1813

Sabre d'Officier, 34e Léger

Sabre d'Officier du 34e Léger; on remarquera sur le plateau de la garde le numéro 34 entouré d'un cor de chasse

Au début 1813, la grande affaire pour Napoléon est de reconstituer son armée sur les frontières Est de l’Empire. L'Armée du Nord de l’Espagne du Général Caffarelli en Navarre doit garder coûte que coûte les communications avec la France, tandis que de véritables armées de partisans battent la campagne au Pays Basque espagnol et en Navarre. On dépouille donc l'Armée du Portugal de 4 Divisions d'infanterie pour renforcer celle du Nord. Cette réorganisation s'accompagne aussi de ponctions en cadres et en hommes expérimentés pour reconstituer la Garde et l'Armée d'Allemagne.

Le 1er Bataillon du 34e Léger (12 Officiers, 542 hommes) est toujours à la 2e Division Vandermaesen.

Napoléon écrit à Paris, le 5 février 1813, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... FRONTIÈRE DES PYRÉNÉES.
Le corps d’observation de Bayonne doit être l’objet d’un travail à part. Le 31e léger, le 34e, le 115e, le 116e, le 117e, le 118e, le 119e et le 114e sont spécialement destinés à former ce corps ...".

Le Général Clauzel prend rapidement (18 janvier) le commandement de l’Armée du Nord.

Joseph, quant à lui, évacue sa capitale et replie son gouvernement à Valladolid, laissant à Madrid une garnison avec le Général Hugo. Pendant ce temps, au Portugal, Wellington, devenu Généralissime de toutes les armées espagnoles et alliées, réorganise-lui aussi ses troupes.

Le 1er mars, un nouveau Colonel, Ferdinand d'Haw, prend la tête du 34e Léger; Poret de Morvan, promu, étant passé dans la Garde.

Le 2 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… LEVÉE DES QUATRE ANNÉES.
… le 143e, le 34e léger et le 31e doivent être portés à leur grand complet, afin que cela puisse former une bonne réserve pour Bayonne et pour l'armée d'Espagne
" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19795 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33571).

C'est le 22 Mai que Wellington reprend l'offensive, réoccupe Salamanque, et continue sa progression.

Positions du 34e Léger, mai 1813 : 1er Bataillon plus Compagnie d'Artillerie régimentaire : Armée du Nord, Division Vandermaesen; 2e Bataillon (19/608) et 3e Bataillon (17/664), Division de Réserve de Bayonne (Général L’Hullier, Brigade Boivin).

Surpris par le mouvement offensif des Anglais, les Français, se concentrent difficilement. La réunion des troupes ne peut s'effectuer en effet qu'à Vitoria, le 19 juin. La bataille s'engage le 21.

L'Armée du Nord du Général Clauzel ne peut rejoindre le théâtre de la bataille qu'après son issue désastreuse, car il devait combattre Mina autour de Pampelune.

Apprenant la défaite de Joseph, Clauzel se replie sur la France en passant par Jaca. L’Armée française se positionne derrière la frontière, laissant deux fortes garnisons à Pampelune et Saint Sébastien et divers postes isolés.

Le 12 Juillet, rappelé d'Allemagne, Soult vient reprendre le commandement en chef de toutes les forces sur la frontière. Joseph et son Chef d’Etat Major, le Maréchal Jourdan, sont destitués de leurs commandements.

Soult continue la réorganisation de ses forces en 10 Divisions et 3 Ailes ou Lieutenances.

Le 1er Bataillon du 34e Léger se retrouve à l’Aile droite du Général Reille, 7e Division Maucune, Brigade Montfort.

Sorauren 1813

Sorauren 1813

Soult, sur ordres de Napoléon, doit repartir à l’offensive sans préparation et par un temps épouvantable. Il tente de dégager Pampelune puis San Sebastien. Les opérations recommencent le 24 juillet. Après s’être emparés de cols frontaliers et arrivés à portée de Pampelune, les Français se heurtent aux positions britanniques à Sorauren entre le 25 et le 30 juillet ; puis décident de se replier en raison de leurs pertes.

Le 34e Léger s’est fait étriller. Le Colonel d’Haw est blessé, ainsi que le Chef de bataillon Daveluy et de très nombreux Officiers; 4 Capitaines sont tués et 6 lieutenants.

La tentative pour délivrer San Sebastien le 30 août à San Marcial est aussi un échec. Soult se replie sur ses fortifications frontalières.

Le 1er Octobre, les positions du 34e Léger sont les suivantes : 1er (20/443) et 2e (18/414) Bataillons à la Division de réserve Vilatte, et détachements des 3e et 4e Bataillons plus dépôt (24/420) dans la garnison de Bayonne (Thouvenot).

Wellington reprend son offensive, le 7 Octobre. Les positions françaises sont grignotées et Wellington s'empare des hauteurs de la Rhune. Soult prévoit alors de se replier derrière la Nivelle. Wellington temporise, attendant la chute de Pampelune qui survient le 31 Octobre.

Le 6 novembre 1813, l'Empereuur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu votre lettre du 5 octobre dans laquelle vous me proposez d'incorporer les réfractaires dans les bataillons des montagnes. Je crois que cela ne réussirait pas ; mais, j'approuve que vous fassiez un tableau de tous les réfractaires des départements qui ont dû fournir les 30 000 hommes de l'armée des Pyrénées, que vous adressiez ce tableau aux préfets et au duc de Dalmatie, et que vous chargiez ce maréchal d'envoyer des colonnes mobiles pour faire rentrer les réfractaires, lesquels au lieu d'être dirigés sur les corps auxquels ils avaient été destinés, le seront sur les 114e, 115e, 116e, 117e, 118e, 119e, 120e, 121e, 122e de ligne, 31e léger, 34e léger et autres corps qui ont leur dépôt dans le Midi.
Cela pourrait être encore un renfort de 20 000 hommes pour l'armée d'Espagne. En donnant là-dessus la haute main au duc de Dalmatie, il ne sera pas embarrassé de former des colonnes mobiles, et il en saura tirer parti.
Je pense qu'il faut porter les armées d'Espagne au plus haut possible pendant l'hiver. Je leur ai accordé 30 000 hommes de la conscription arriérée. J'accorderai de 30 à 40 000 hommes sur la conscription de 1815. Si l'on pouvait prendre 20 000 réfractaires, cela ferait une augmentation de près de 100 000 hommes pour cette armée, lesquels pourraient entrer en ligne au mois de février
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36952)

Le Comte Cachanero de Bricherasio (voir ses états de service dans le 31e Léger) prend le commandement du 34e Léger.

Le 10 Novembre, Wellington reprend sa marche en avant.

Soult a stabilisé son front entre Saint-Jean-de-Luz et Saint-Jean-Pied-de-Port, s'appuyant sur la Nivelle, des camps retranchés et de multiples redoutes. Se sachant en infériorité numérique, il en est réduit à une campagne défensive, mais étale trop ses troupes au lieu de former une masse de manœuvre pour des contre offensives puissantes.

Devant la puissance de l’attaque britannique, le dispositif français doit se replier derrière la Nivelle. Le Chef de Bataillon Rateau du 34e Léger est blessé le 10 novembre en défendant le pont d‘Ascain.

Les Anglais, ralentis par des pluies abondantes, se sont établis à Saint-Jean-de-Luz.

Au début Décembre, les Français, très démoralisés par les replis successifs, sont sous Bayonne, protégés par la Nive. Bayonne est puissamment fortifiée et des renforts sont arrivés : conscrits mal dégrossis dont on ne pourra tirer grand-chose.

Le 9 Décembre, les Anglo-portugais franchissent la Nive. Le 12, Soult contrattaque avec les 4 Divisions de Drouet d'Erlon sur les forces de Hill. Celui-ci s'est avancé jusqu'à la proximité de Bayonne à Saint-Pierre d'Irrube. Les combats y font rage le 13 Décembre et les Anglais réussissent à tenir leurs positions en recevant des renforts de la rive opposée de la Nive. Les pertes ont été sévères des 2 cotés. Le Capitaine Dupont est blessé devant Bayonne.

Le temps exécrable fait que les 2 armées vont s'arrêter provisoirement de combattre jusqu'au début Février.

1814

Sorauren 1813

Orthez, 1814

Le front reste tranquille jusqu'au 14 février. L'armée de Soult s'est affaiblie de nouvelles ponctions pour le front Est, ne lui laissant que 40.000 combattants. Le 14, Hill passe la Nive. Les Français se replient derrière le gave d'Oloron et Soult concentre ses troupes sur Orthez, espérant mener une bataille défensive décisive, tandis que les Anglais se casseront les dents sur Bayonne.

Les 26 et 27 Février, la bataille d'Orthez est sanglante. Se positionnent à l’Aile gauche (Clauzel), 8e Division (Harispe) les 1er (Paccard) et 2e Bataillons du 34e Léger (Colonel Cachanero).

De part et d’autre, les pertes s'élèvent à 3400 Français et 2300 Britanniques. Pour le 34e Léger, le Chef de Bataillon Paccard sera blessé.

Mais ce sont les Anglais, en avantage numérique, qui restent maîtres du terrain et Soult doit encore reculer vers Aire sur Adour puis Tarbes. Tandis que les Britanniques s'emparent de Bordeaux le 12 mars, Soult livre des combats de retardements sur sa ligne de repli à Maubourguet et Vic en Bigorre le 19 mars, puis Tarbes le 20.

S'échappant encore avec les restes de ses troupes, il gagne Toulouse, qu'il a fait fortifier, où il entre le 24 Mars, poursuivi par 5 Corps d'armées anglo-hispano-portugais.

33.000 Français, dont beaucoup de conscrits mal entrainés, vont devoir s'opposer à 80.000 soldats alliés.

Les deux Bataillons du 34e Léger sont toujours à la Division Harispe, Brigade Dauture, avec le 9e et le 25e Légers. Alors que l'Empereur abdique le 6, les deux armées se livrent à de violents combats entre le 27 mars et le 11 Avril. Le Colonel Cachanero sera blessé et on comptera de nombreuses pertes parmi les Officiers.

Puis Soult évacue la ville. Le 13 Avril, Soult apprend la cessation des hostilités par ordre du Gouvernement provisoire.

Le 18 Avril, un armistice est officiellement signé. Les troupes de Soult, regroupées avec celles de Suchet, se dénomment désormais Armée royale du Midi. Elles vont être bientôt licenciées.

Le 12 Mai, par ordre du Roi lors de la réorganisation de l'Armée, le 34e Léger est dissout et ses éléments versés dans le 8e Léger. Il ne sera pas reformé aux Cent Jours.

1813, autres théâtres d'opérations

Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons. Il ne me faudra donc plus que 40 bataillons que j'ai en France, savoir : 2 bataillons du 1er léger, 2 du 9e, 2 du 32e, 2 du 34e (je ne compte jamais le bataillon de dépôt), 2 du 7e de ligne, 5 du 13e, 2 du 15e, 3 du 22e, 4 du 23e, 2 du 42e, 2 du 52e, 2 du 70e, 3 du 101e, 2 du 113e, 2 du 121e ; total, 37 bataillons.
Il est nécessaire que vous me présentiez sur-le-champ un projet de décret pour porter ces 37 bataillons, et davantage si j'en avais oublié, à 840 hommes par bataillon, en prenant d'abord dans les 5es bataillons et ensuite dans les dépôts les plus voisins ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 4e division. — ... 2e brigade : du 34e léger, deux bataillons ; du 22e de ligne, trois ; du 121e, deux ; total, sept bataillons ...
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).

Le 26 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, au sujet de l'organisation du 2e Corps d'Observation du Rhin : "Monsieur le Duc de Feltre ... La 3e division du 2e corps sera composée de la 4e du 1er corps actuel, à l'exception du 34e régiment d’infanterie légère qui vient des Pyrénées ...
P. S. Dans l'état de formation du 1er corps du Rhin vous ne portez le 22e que pour deux bataillons ; il devrait en fournir quatre. J'ai ôté le 34e léger, qui sera placé au camp de Bayonne.
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32484).

LES TENUES DU 34E LEGER

à suivre

DRAPEAU DU 34E LEGER

D’après Pierre Charrié, il n est pas du tout sûr que le 34e Léger ait reçu une Aigle et un drapeau, qui de toutes façons seraient restés au Dépôt.

En effet, le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

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