Le 37e Régiment d'Infanterie légère
1813-1814
Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et Soldats du 37e Léger
Avertissement et remerciements : L'idée de cet historique nous est venue suite à un contact avec l'Association pour la Valorisation du Patrimoine Baillargeois (Mairie – 16 Place de la Liberté, 86130 – Saint-Georges-lès-Baillargeaux) dont la Présidente nous a communiqué le fruit de ses recherches sur Louis Armand DUMONTIERS, inhumé à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Nous l'en remercions chaleureusement.
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Le 7 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre ... Je viens de créer un 37e régiment d'infanterie légère. Vous pouvez y nommer pour colonel le major du 58e que j'ai fait aujourd'hui colonel ...
Enfin il faut aussi ordonner à chacun de ces régiments de former leur musique" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32648).
Le 13 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie la formation que je crois devoir donner au 1er et au 2e corps d'observation du Rhin. Faites dresser les états de ces corps en conséquence.
Vous me ferez connaître l'époque précise où chaque régiment sera réuni à Mayence, et quand ces corps auront leur artillerie, leurs sapeurs et leurs officiers du génie. Vous y mettrez tous les généraux de division et de brigade et les adjudants commandants.
FORMATION DU 2e CORPS D'OBSERVATION DU RHIN ...
2e division.— Général Bonet : 4 bataillons du 37e léger, 10 bataillons de la marine ; total, 14 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19576 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32752).
Le 16 février 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai créé 24 nouveaux régiments : 22 des cohorte, le régiment de Paris et le 37e d'infanterie légère. Il est nécessaire que ces régiments qui aujourd'hui sont la principale ressource des armées d'Allemagne, aient leur dépôt sur la frontière du Rhin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32792).
Le 17 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, le 1er bataillon du 37e d'infanterie légère est déjà organisé à Mayence ; mais il manque d'effets d'habillement. Le 2nd s'organise également. Faites-moi connaître quand l'habillement pour les 4 bataillons de ce régiment sera arrivé à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33277).
Le 18 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Kellermann, Duc de Valmy, commandant supérieur des 5e, 25e et 26e Divisions militaires, à Mayence : "Mon Cousin, je reçois votre lettre par laquelle vous me faites connaître que vous désireriez pouvoir changer l'organisation des divisions du 2e corps d'observation du Rhin ... la division Bonet peut être prête le 1er avril : rien ne vous empêche de faire marcher cette division la première, toutefois en supposant que le 37e léger est habillé ..." (D'après la minute. Archives de l'Empire. Correspondance de Napoléon, t. 25, 19732 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33297).
Le 19 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Maréchal Kellermann, commandant le Corps d'Observation du Rhin : Mon cousin, je vous envoie un état de l'habillement du 37e régiment. Vous y verrez que du 20 au 30 mars vous aurez de quoi habiller les deux premiers bataillons. Faites-moi connaître si le colonel et le major sont arrivés. Aussitôt que ces deux premiers bataillons auront reçu leurs effets d'habillement, vous les placerez à la 1re division. Dans les premiers jours d'avril, vous serez à même d'y placer également les 3e et 4e bataillons" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33322). A cette date, le Régiment est commandé par le Colonel Forlier.
Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "Je me rendis à Mayence, où j'arrivai le 24 mars, encore très-souffrant de ma blessure reçue en Espagne …
Les dispositions de l'Empereur avaient ordonné la formation de mon corps d’armée en quatre divisions d'infanterie ; mais la quatrième, n'ayant eu qu’une organisation incomplète, reçut peu après une autre destination. Mon corps d'armée ne se composa donc réellement, pendant toute la campagne, que de trois divisions formées de quarante bataillons. Quinze de ces bataillons appartenaient à l'artillerie de la marine. Ils étaient composés moitié d'anciens soldats, et l'autre moitié de recrues, incorporées au moment où ils se mirent en marche des grands ports où ils tenaient garnison. Les vingt-cinq autres bataillons furent composés, savoir : du 37e léger, nouveau corps, mais formé de vieux soldats tirés par détachement des compagnies départementales ; de vingt troisième et quatrième bataillons de différents régiments des armées d'Espagne, organisés en régiments provisoires ; enfin, d'un bataillon espagnol.
1er régiment d'infanterie de la marine, quatre bataillons.
2e régiment, infanterie de marine, six bataillons.
3e régiment, infanterie de marine, deux bataillons.
4e régiment, infanterie de marine, trois bataillons.
37e léger, deux bataillons.
32e léger, deux bataillons.
23e léger, deux bataillons.
11e provisoire, deux bataillons.
13e provisoire, deux bataillons.
15e de ligne, deux bataillons.
16e provisoire, deux bataillons.
70e de ligne, deux bataillons.
120e de ligne, deux bataillons.
20e provisoire, deux bataillons.
25e provisoire, deux bataillons.
Corps Joseph Napoléon, un bataillon" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 10).
Le 26 mars 1813, le Maréchal Marmont écrit, depuis Mayence, à Napoléon : "Sire, aussitôt après mon arrivée à Mayence, j'ai pris connaissance de la situation des troupes de mon corps d'armée qui venaient d'arriver. Je crois qu'il est de mon devoir d'adresser directement à votre Majesté un tableau général de la situation de ces troupes, afin qu'elle puisse prendre à leur égard les dispositions qu'elle jugera convenables ...
Le 37e léger, qui se forme ici, ne sera pas réuni aussi promptement que l'indication du ministre avait pu le faire supposer. Soixante-huit départements ont envoyé leur contingent, quarante sont encore en retard, mais en général ce sont les plus éloignés. L'espèce d'hommes de ce régiment est belle et ce corps sera fort beau lorsqu'il sera organisé ; mais tout lui manque à la fois. Quoiqu'il ait deux mille cent hommes réunis, il n'a encore que quatre officiers. Les effets d'habillement ne sont pas encore arrivés, et on n'a pas de notions précises sur l'époque de leur arrivée ; il en est de même des caisses de tambour et de ce qui tient à l'équipement. Cependant ce corps ne peut ni servir ni se mouvoir avant d'avoir des officiers et son habillement. Dans le mouvement que les troupes font sur la rive droite, je place le 37e à Mayence et à Castel, où M. le duc de Valmy a bien voulu me permettre de le laisser ; pour qu'étant tout réuni et plus à portée des ressources il puisse être plus promptement organisé ; il a bien voulu me permettre également de placer dans ce régiment les premiers officiers arrivant de France, au moins à raison d'un par compagnie, mais il lui manquera encore des sous-lieutenants ; les sous-officiers de ce régiment étant en général peu susceptibles de recevoir de l'avancement, la plupart d'entre eux ayant été nommés par les préfets, la veille de leur départ. Il faudrait pour ce régiment un certain nombre d'élèves de l'Ecole militaire ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 31).
Le 30 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je vous prie de donner des ordres pour que l'atelier d'habillement formé pour celui du 37e d'infanterie légère reste organisé et en activité, afin que l'on puisse y faire confectionner celui des différents corps de cavalerie de ma Garde selon les commandes qu'en feront les chefs des corps ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33536).
De son côté, le même 30 mars 1813, le Maréchal Marmont écrit, depuis Hanau, au Duc de Valmy : "Permettez-moi de vous rappeler diverses demandes que j'ai eu l'honneur de vous faire verbalement, et auxquelles vous avez bien voulu me promettre de faire droit.
Vous avez bien voulu me promettre de faire incorporer dans le 37e régiment les premiers officiers qui arriveraient de France, au moins jusqu'à concurrence d'un par compagnie. Je vous demande instamment, aussitôt que les deux premiers bataillons de ce régiment auront reçu leur habillement, de les faire partir de Mayence et de Castel pour Friedberg, afin que le général Bonnet puisse avoir ce corps sous les yeux et s'occuper de son instruction. Vous avez bien voulu me promettre de le faire remplacer à Mayence et à Castel par les troisième et quatrième bataillons que commandera alors le major, et qui rejoindront les premiers aussitôt qu'ils auront reçu officiers et habillements …" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 37).
Le 1er avril 1813, l'Empereur décrète, depuis Paris que "Le sieur Jean-Remy de Puydt, ex-élève du Lycée de Bruxelles, est nommé sous-lieutenant dans le 37e régiment d'infanterie légère" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5941).
Le même 1er avril 1813, le Maréchal Marmont écrit, de son côté, depuis Mayence, au Duc de Valmy : "… Je laisse toujours à Mayence et à Castel, ainsi que nous en sommes convenus, le 37e léger, jusqu'à ce qu'il ait reçu son habillement et des officiers, et je vous réitère la demande de diriger sur Hanau les deux premiers bataillons aussitôt qu'ils seront en état" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 38).
Toujours le 1er avril 1813, le Maréchal Marmont écrit également, depuis Hanau, à Napoléon : "... Je laisse à Mayence le 37e léger jusqu'à ce qu'il ait reçu des officiers et ses effets d’habillement. Ce serait compromettre l'existence de ce beau régiment que de le faire marcher dans l'état où il se trouve. Aussitôt que les deux premiers bataillons seront en état, ils rejoindront leur division avec le colonel. Les troisième et quatrième bataillons viendront ensuite avec le major" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 39).
Le 2 avril 1813, le Maréchal Marmont écrit, depuis Hanau, au Major général : "… Tout autorisant à croire que l'ennemi est à Leipzig et peut faire à chaque instant un mouvement plus en avant, il pourrait y avoir les conséquences les plus graves à courir risque de mettre en contact avec lui la division Bonnet, qui aura un tiers de son monde en arrière, tant que le 37e n'aura pas rejoint, qui n'a pas un seul homme de cavalerie pour l'éclairer, et qui, plus que cela, n'a pas encore une pièce de canon ni un seul caisson de car touches …
J'ai l'honneur de vous rendre compte aussi que le 23e régiment d'infanterie légère, n'ayant qu'un seul officier par compagnie et à peine un sous-officier et pas un caporal ayant plus de trois mois de service, il m'a paru de la plus urgente nécessité de donner quelques secours à ce corps, en lui accordant des sous-officiers tirés d'autres régiments. J'ai, en conséquence, ordonné provisoirement que le 14e de ligne, dont l'instruction est parfaite et le cadre excellent, lui fournirait six caporaux pour être faits sergents, et six soldats pour être fait caporaux ; que le 37e léger, qui est extrêmement riche en vieux soldats, fournirait douze caporaux et soldats pour être faits sergents et caporaux, et le 16e régiment provisoire, six autres ; ce qui donnera au 23e léger deux sergents et deux caporaux nouveaux par compagnie. Sans ce secours, il était impossible que ce régiment, dont l'espèce d'hommes est très-belle et de la meilleure volonté, rendit aucun service avant six mois. Je vous prie d'obtenir de Sa Majesté qu'elle approuve ces dispositions.
J'ai adressé des mémoires de proposition au ministre de la guerre pour les 23e et 37e léger, 11e provisoire, 121e de ligne et 2e de marine. Comme ces corps manquent d'officiers, il serait de la plus grande urgence que les nominations parvinssent promptement ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 42).
Le 7 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Kellermann : "Aussitôt que les deux bataillons du 37e léger seront habillés et armés et auront un nombre suffisant d'officiers, vous les enverrez à la division Bonet, à Fulde" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2235 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33698).
Le même 7 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont, commandant le 6e Corps de la Grande Armée : "Mon cousin , j'ai donné ordre que la division Bonnet se rendit à Fulde ... Le 37e léger aura également ses sapeurs et sa musique ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 46; Correspondance de Napoléon, t. 25, 19822 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33706).
Le 8 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, je vois par votre lettre du 7 avril que vous envoyez 10600 hommes de la levée des 6 années aux 6 régiments qui sont en Italie. Ne serait-il pas possible de distraire des contingents italiens de la conscription de 1814, qui n’auraient pas encore passé Turin, 4 à 5000 hommes, entre autres tout ce qui vient de Rome, de la Toscane et du Parmesan et de les diriger sur Vérone. Cela ferait qu’il n’y aurait plus que 5 à 6000 hommes des 6 années à y envoyer. On remplacerait les conscrits qui seraient ainsi détournés de leur 1re destination, par un pareil nombre de conscrits des 6 années. Cette opération éviterait des mouvements et accélérerait le complément des corps. Les 22 régiments formés des cohortes, le régiment formé de la Garde de Paris et le 37e d’infanterie légère, ne reçoivent rien de la conscription des 6 années. Il serait bon cependant de leur donner 300 hommes à chacun, ce qui ferait 6000 hommes. L’Italie doit fournir sur la conscription de 1814 un certain nombre d’hommes à la Garde. On pourrait également destiner ces hommes à aller joindre à Vérone les dépôts de l’Armée d’Italie. Les 6000 hommes nécessaires aux 24 régiments formés de cohortes et autres, pourraient être pris ; savoir : 1000 sur les régiments d’Italie, 1000 sur les 28 régiments de la Grande Armée ; 1000 sur les 10 régiments de la 11e division et le reste sur tous les autres. Faites la distribution en conséquence" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33724).
Le 9 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Kellermann, Duc d Valmy, commandant supérieur des 5e, 25e et 26e divisions militaires, à Mayence : "Mon Cousin ... Je vois avec plaisir que les deux premiers bataillons du 37e léger pourront partir avant le 10 ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1970 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33752).
Le 10 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Kellermann, Duc d Valmy, commandant supérieur des 5e, 25e et 26e divisions militaires, à Mayence : "Mon Cousin ... J'espère que vous serez parvenu à faire partir les 4 bataillons du 37e léger" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33780).
Le 14 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Monsieur le Duc de Feltre ... Le 37e léger n’a pas assez de 150 hommes ; il faut lui en donner 500" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33858).
Le 14 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Marmont, Duc de Raguse, commandant le 6e Corps de la Grande Armée, à Hanau : "... Je suppose que le 1er et le 2e bataillon du 37e sont en marche pour rejoindre la division Bonet, et que les 3e et 4e bataillons ne tarderont pas ; ce qui, joint aux six bataillons du général Durutte, provisoirement en subsistance dans cette division, en portera le nombre à vingt bataillons. Il faudra en former trois brigades, chacune de six ou sept bataillons" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 55 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 19863 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33868).
Le 27 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Erfurt, au Maréchal Marmont, Duc de Raguse, commandant le 6e Corps de la Grande Armée, à Erfurt : "Je viens de prendre dans les 123e et 134e régiments de ligne des capitaines pour les faire chefs de bataillon dans le 37e léger, des lieutenants pour les faire capitaines, des sous-lieutenants pour les faire lieutenants, et des sergents pour les faire sous-lieutenants. Mon décret va vous être envoyé par le major général. Tous ces hommes sont ici dans la citadelle. Faites-les réunir sans délai et qu'ils partent demain, à la pointe du jour, pour qu'avant midi ils soient reconnus et placés dans les compagnies : il n'y a rien de plus urgent que cela, ce régiment ne pouvant pas marcher avec les officiers ineptes qui s'y trouvent. Vous mettrez en pied les sous-lieutenants que je vous envoie et qui ont tous fait la guerre. Vous renverrez au dépôt d'Erfurt (et vous m'en remettrez la note) tous les capitaines qui n'auraient pas fait la guerre. Vous mettrez à la suite les sous-lieutenants et lieutenants qui seraient dans le même cas. Il est absurde d'avoir dans un régiment des capitaines qui n'ont pas fait la guerre. Ceux que vous renverrez au dépôt, on verra dans la campagne ce qu'on en fera ; mais, en attendant, le commandement sera dans la main des hommes que je vous envoie" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 82 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 19914 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34030).
Le même 27 avril 1813, l'Empereur écrit également, furieux, depuis Erfurt, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je viens de voir le 37e d'infanterie légère ; il est impossible de voir un plus beau corps en soldats, mais il est impossible en même temps d'en voir un plus mauvais en officiers. Si votre bureau avait pris à tâche de nommer les officiers les plus ineptes de France, il n'aurait pas mieux réussi : ces officiers sont la risée des soldats. Effectivement, ils sont tous tirés des bataillons coloniaux, du service hollandais ou de la garde nationale des Pyrénées et de l'Escaut ; la plupart des capitaines n'ont jamais vu le feu. Chaque jour ne fait qu'ajouter à mon mécontentement du travail de vos bureaux dans la partie la plus importante du service : l'organisation. Je désire que vous ne perdiez pas votre temps à vous occuper de police ; employez-le à l'organisation de l'armée. Je vais être obligé de destituer et de renvoyer tous ces officiers.
Vous m'envoyez aussi des jeunes gens qui sortent des collèges et qui n'ont pas été à l'école de Saint-Cyr, de manière qu'ils ne savent rien, et c'est dans de nouveaux régiments que vous les placez ! Il est impossible de plus mal servir que ne fait ce bureau de votre ministère. Je vous ai ordonné de mettre à la tête de ce bureau un officier général responsable ; je regarde cette fonction comme la principale de votre ministère, et c'est celle dont vous vous occupez le moins ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19915 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 340325).
Puis, encore le 27 avril 1813, l'Empereur écrit aussi, depuis Erfurt, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, je vous ai remis un décret qui nomme des chefs de bataillon, capitaines, lieutenants et sous-lieutenants dans le 37e léger. Envoyez-le sur-le-champ au général Doucet, tous ces officiers étant ici dans la citadelle.
Transmettez-le également au duc de Raguse qui enverra un de ses aides de camp pour les réunir demain matin à cinq heures et les faire partir pour le 37e léger où le général Bonnet les fera reconnaitre et placer dans les compagnies" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 340324).
Le 4 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Pegau, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Le bataillon du 37e léger peut aussi, sans difficulté, rester quelques jours à Erfurt, s'y reposer et se reformer ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19960 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34109).
Le 2 mai 1813, le 37e Léger combat à Lutzen. Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte : "… L'obscurité était devenue complète. Faute de cavalerie, il y avait impossibilité de se faire éclairer. J'avais mis pied à terre pour me reposer, quand tout à coup un bruit de chevaux se fit entendre ; c'était la cavalerie prussienne qui arrivait sur nous. L'état de mes blessures m'obligeait à quelques précautions pour me mettre en selle, et, n'ayant pas le temps nécessaire pour monter à cheval, je me jetai dans le carré formé par le 37e léger, le plus à portée. Ce régiment, ayant peu d'ensemble alors, mais depuis devenu très-bon, s'abandonna à une terreur panique et se mit à fuir. En même temps, mon escorte et mon état-major s'éloignaient du lieu où la charge s'opérait. Ce malheureux régiment en déroute les prit pour l'ennemi et tira sur eux. Entrainé par ce mouvement, j'avais l'âme navrée en reconnaissant l'erreur qui faisait passer par nos armes nos pauvres officiers, et cependant je supposais les Prussiens mêlés avec eux. Au milieu de cette confusion, je pensai que, si, comme je le croyais, les cavaliers prussiens allaient nous sabrer, il était inutile de me faire enlever en me signalant à eux et en leur donnant le moyen de me reconnaitre aux plumes blanches dont mon chapeau était garni. Je fis ma retraite forcée de quelques minutes, mon chapeau placé sous mon bras. La foule, allant plus vite que moi, me culbuta au passage du fossé de la grande route, mais enfin les fuyards s'arrêtèrent. Très-heureusement pour nous, les Prussiens n'avaient pas été informés de notre désordre ; après avoir chargé sur le 1er régiment de la marine, qui avait fait bonne contenance et les avait reçus bravement, ils s'étaient retirés. Le 37e léger s'étant reformé, je lui fis honte de sa conduite. Je laissai mes troupes divisées en plusieurs carrés, afin qu'un nouveau désordre ne vînt pas tout compromettre ; mais je plaçai mes carrés si près les uns des autres et les faces les plus voisines des carrés les plus rapprochées à si petite distance, qu'elles ne pouvaient pas tirer les unes sur les autres et empêchaient cependant l'ennemi de pénétrer entre elles.
Mes troupes, ainsi disposées, attendirent ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 22).
Le 12 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Donnez ordre que le trésor qui est à Erfurt se rende à Dresde, sous l'escorte du 2e bataillon du 39e léger, du 4e du 37e léger, du 2e bataillon du 29e, et du bataillon de marche qui se trouve à Erfurt, ce qui fera environ 3 000 hommes, et que tout cela se dirige sur Dresde ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34202).
Le 12 mai 1813, à Dresde, à la question qui lui est posée : "Il n'y a que le 4e bataillon du 37e léger qui soit disponible pour escorter le trésor qui est à Erfurt ; faut-il faire partir le trésor ?", l'Empereur répond : "Oui ; s'il n'y a que le 37e, il partira" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2729).
Le 18 mai 1813, l’Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Durosnel, Gouverneur de Dresde : "Monsieur le comte Durosnel ... Il arrive, le 22, le 4e bataillon du 37e léger ; vous le garderez ici ; vous le placerez sur la rive droite, ce qui vous fera un 8e bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34275).
Le 24 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Goerlitz, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "... Le 2e bataillon du régiment illyrien continuera à rester à Dresde jusqu'à ce qu'il soit reposé et bien organisé ; il campera dans la ville neuve, le 4e bataillon du 37e léger en partira ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34298).
Le 18 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre au 5e bataillon du 1er régiment de la Marine, qui est arrivé à Erfurt le 13, de continuer sa route par Dresde pour se rendre à son corps, ainsi qu'au détachement du 37e d'infanterie légère qui arrive le 22 juillet à Erfurt" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35475).
Le 10 août 1813, le Duc de Feltre avait écrit à l'Empereur : "On rend compte à Sa Majesté ... que d'après sa décision du 28 juin le dépôt du 37e régiment d'infanterie légère devait se rendre de Mayence à Trêves.
On prie Sa Majesté de faire connaitre si elle veut changer ces dispositions"; Napoléon répond, depuis Löwenberg, le 22 août 1813 : "Je ne comprends point cette lettre. Je ne me souviens pas d'avoir donné cet ordre à Mayence" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 2132; Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 105).
Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte, au sujet de la journée du 29 août 1813 : "... Le lendemain, 29, je mis en position mon corps d'armée dans la direction qu'avait suivie l'ennemi, et je pris le chemin d'Altenbourg. Mon avant-garde arrivée au village d'Ober-Frauendorf, j'appris que l'ennemi occupait le bois situé à très-peu de distance, et qu'une forte arrière-garde était au-delà du village de Falkenheim. Une brigade entière, placée en tirailleurs, fut chargée de chasser l'ennemi du bois, de le fouiller dans toutes Ses parties, afin de prévenir toute espèce de surprise. Avec un matériel aussi considérable, dans un pays aussi difficile, il y a les plus grands périls à marcher sans une extrême précaution. Un corps d'armée peut être détruit s'il avance avec trop de confiance et sans être suffisamment éclairé. Le bois étant évacué par l'ennemi, je trouvai au débouché un corps de quinze mille hommes environ, formé en avant du village de Falkenheim, avec vingt pièces de canon.
Cette position est très-forte et appuyée à droite et à gauche par de très-grands escarpements. Elle n'a qu'un seul inconvénient, celui d'être suivie d'un mauvais défilé. Après avoir reconnu la position de l'ennemi, fait occuper par les premières troupes deux mamelons qui protégeaient la sortie du bois, et placé quelques pièces de canon sur la hauteur ; après avoir fait serrer la division du général Freiderich sur celle du général Lagrange pour la soutenir, je donnai ordre à celui-ci d'attaquer l'ennemi. Malgré une vigoureuse résistance de sa part, la valeur de nos troupes fut telle, qu'en un instant tout fut culbuté et l'ennemi poursuivi jusqu'à l'entrée du défilé, où il laissa beaucoup de pièces de canon et de voitures. La nuit seule arrêta notre poursuite. Le 37e léger et le 4e de marine se distinguèrent. L'ardeur des troupes était telle, qu'il fallut plutôt s'occuper à la calmer qu'à la stimuler, afin de ne pas compromettre des succès toujours assurés avec de pareils soldats, quand ils sont bien conduits ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 161).
Dans son rapport en date du 19 octobre 1813, fait au au Major général, le Maréchal Marmont écrit, concernant la journée du 16 octobre 1813 : "Monseigneur, la part qu’a prise le sixième corps d’armée aux batailles des 16 et 18 octobre, devant Leipzig, étant de nature à mériter l'intérêt de Sa Majesté, je crois de mon devoir de vous en adresser le rapport …
Le 16, au matin … L'armée ennemie marcha à moi avec rapidité. Ses forces semblaient sortir de dessous terre ; elles grossirent à vue d'œil : c'était toute l'armée de Silésie.
L'attaque de l'ennemi se dirigea d'abord sur le village de Meckern. Ce village fut attaqué avec vigueur, et l'ennemi supporta tout le feu de mon artillerie. Il fut défendu de même par les troupes de la deuxième division, sous les ordres du général Lagrange. Le 2e régiment d'artillerie de marine, qui était chargé de ce poste, y mit vigueur et ténacité ; il conserva ce village pendant longtemps, le perdit et le reprit plusieurs fois. Mais l'ennemi redoubla d'efforts et envoya de puissants secours, ne s'occupant que de ce point. Alors je fis exécuter un changement de front oblique par brigade, ce qui forma immédiatement six lignes en échelons, qui étaient également bien disposées pour soutenir ce village, où paraissait être toute la bataille.
Le 37e léger et le 4e régiment de marine furent successivement portés sur ce village ; ils le reprirent et le défendirent avec tout le courage qu'on pouvait attendre d'aussi bonnes troupes.
Le combat se soutenait avec le même acharnement depuis trois heures, et l'ennemi avait fait des pertes énormes par l'avantage que nous donnait la position de notre artillerie pour écraser ses masses. Mais de nouvelles forces se présentaient sans cesse et renouvelaient les attaques. Une explosion de quatre caissons de douze, qui eut lieu à la fois, éteignit pour un instant le feu d’une de nos principales batteries, et, en ce moment, l'ennemi faisait une charge décisive. J'engageai alors les troupes de la première division, qui formaient les échelons du centre, pour soutenir les troupes engagées et combattre l'ennemi, qui faisait un mouvement par son centre.
Le combat prit un nouveau caractère, et nos masses d'infanterie se trouvèrent en un moment à moins de trente pas de l'ennemi. Jamais action ne fut plus vive. En peu d'instants, blessé moi-même et mes habits criblés, tout ce qui m'environnait périt ou fut frappé.
Les 20e et 25e régiments provisoires, commandés par les colonels Maury et Drouhot, se couvrirent de gloire dans cette circonstance. Ils marchèrent à l'ennemi et le forcèrent à plier ; mais, accablés par le nombre, ces régiments furent obligés de s'arrêter, en parvenant toutefois à se soutenir dans leur position. Le 32e léger fit aussi des prodiges. Les troupes de la troisième division, qui formaient les derniers échelons, prirent part au combat, autant pour soutenir les troupes qui étaient engagées que pour résister à quelques troupes que l'ennemi faisait marcher par sa gauche.
Les choses étaient dans cette situation, et le troisième corps, dont l'arrivée eût été si décisive, ne paraissait pas, lorsque l'ennemi précipita six mille chevaux sur toutes nos masses, qui étaient déjà aux prises à une si petite distance avec l'infanterie ennemie.
Notre infanterie montra en général beaucoup de sang-froid et de courage. Mais plusieurs bataillons des 1er et 3e régiments de marine, qui occupaient une position importante, plièrent, ce qui força nos masses à se rapprocher pour se mieux soutenir. L'ennemi fit de nouveaux efforts qui furent repoussés avec un nouveau courage, et l'infanterie combattit à la fois contre l'infanterie et la cavalerie ennemie, et repoussa toujours de nouvelles attaques jusqu'à la nuit.
Alors je réunis mes troupes, et je pris position à Eutritz et à Göhlis.
Ainsi, les troupes du sixième corps ont résisté, pendant cinq heures, à des forces quadruples, et la victoire eût été le prix de nos efforts, malgré la disproportion des forces, si les ordres que Sa Majesté avait donnés pour le secours à m'envoyer eussent été exécutés.
J'ai eu dans cette circonstance extrêmement à me louer des généraux et officiers supérieurs, mais je dois faire une mention particulière du général Lagrange, qui a beaucoup combattu au commencement de l'action, et du général Cohorn, qui a soutenu tous les efforts de l'ennemi à la fin de la journée. Nous avons fait de grandes pertes, mais l'ennemi en a dû faire d'énormes. Des prisonniers, faits depuis, les portent à dix mille hommes ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 378).
Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte, concernant la journée du 16 octobre 1813 : "… Meckern fut confié au 2e régiment de marine. Toute mon artillerie fut placée sur le point le plus élevé de la ligne occupée par mon corps d'armée. Mes quatre-vingt-quatre pièces de canon furent disposées pour arrêter l'ennemi. Douze pièces de douze, entre autres, avaient pour objet de flanquer, d'une manière avancée, la droite du village de Meckern.
L'ennemi attaqua, avec impétuosité, le village de Meckern, et fit soutenir cette attaque par le feu d'une nombreuse artillerie qui se développa en face de mon front. Mais tous ses efforts furent longtemps impuissants. Après des attaques réitérées sur le village, une partie fut évacuée, mais bientôt reprise par le même régiment qui le défendait et qui fut ramené à la charge. Culbutés de nouveau, le 4e de marine et le 37e léger furent successivement portés sur Meckern, où semblait être toute la bataille. Ils le reprirent et le conservèrent longtemps, ainsi qu'on devait l'attendre d'aussi bonnes troupes, malgré les efforts constants de l'ennemi et les troupes fraiches qui renouvelaient les attaques. En ce moment, j'éprouvais une vive impatience de l'arrivée du troisième corps que le maréchal Ney m'avait annoncé. S'il se fût trouvé à ma disposition, comme j'étais autorisé à y compter, il eût débouché par ma droite, et un mouvement offensif sur la gauche de l'ennemi aurait assuré le gain de la bataille, c'est-à-dire la conservation de notre position pendant toute la journée.
II y avait plus de quatre heures que nous com battions avec acharnement. L'ennemi avait fait des pertes énormes par la supériorité du feu de notre artillerie, et son action foudroyante sur ses masses, quand il exécuta une nouvelle charge. Elle avait échoué comme les précédentes et produit un grand désordre parmi ses troupes. Je donnai l'ordre, à la brigade de cavalerie Wurtembergeoise, commandée par le général Normam, de charger cette infanterie présentant à la vue la plus grande confusion. Elle refusa d'abord d'exécuter mes ordres, et, le moment passé, il n'y avait plus rien à entreprendre de bien utile. A l'arrivée d'un second ordre, elle s'ébranla cependant ; mais elle se jeta sur un bataillon du 1er régiment de marine, le culbuta au lieu de se précipiter sur l'ennemi qui se rétablit et recommença son offensive.
Cependant les choses continuaient à se balancer, malgré la disproportion des forces, lorsqu'au moment d'une nouvelle attaque de l'ennemi la batterie de douze, dont l'effet était si favorable et si puissant, fut tout à coup mise hors de service, un obus ayant fait sauter quatre caissons. Des caissons d'obus sautèrent aussi. Les obus éclatèrent, et précisément au moment où l'ennemi faisait une charge décisive. Cet accident eut des conséquences funestes. L'ennemi, ayant réussi dans son attaque à emporter le village de Meckern, fit avancer son centre. Celui-ci fut bientôt aux mains avec la première division. Le combat prit alors un nouveau caractère. Nos masses et celles de l'ennemi furent si rapprochées les unes des autres, et pendant si longtemps, que jamais chose pareille ne s'était offerte à mes yeux. Je pris avec moi les 20e et 25e provisoires, commandés par les colonels Maury et Drouhot, et je les menai à la charge. Bientôt moins de cent cinquante pas nous séparèrent de l'ennemi. Arrivés à cette distance, nous rétrogradâmes ; mais, après avoir fait quelques pas, nous nous arrêtâmes, et fîmes, à notre tour, rétrograder l'ennemi. Cet état de choses dura près d'une demi-heure. Alors le 1er régiment d'artillerie de la marine, placé à ma droite, engagé également de très-près avec l'ennemi, vint à plier. Le 32e léger se porta en avant, et arrêta momentanément l'ennemi ; mais, en ce moment, six mille chevaux vinrent nous envelopper et nous attaquer de toute part. Il fallut se retirer sur la troisième division, qui avait peu combattu, et dont les échelons nous recueillirent et arrêtèrent la poursuite. La nuit arriva et mit fin à ce combat, un des plus chauds, un des plus opiniâtres qui aient jamais été livrés. Les troupes y montrèrent la plus grande valeur. Si les Wurtembergeois avaient fait leur devoir, un succès complet aurait été le prix de nos efforts. Indépendamment de la conservation de tout le champ de bataille, nous aurions fait bon nombre de prisonniers. Malgré tous les contre-temps survenus, nous perdîmes seulement la moitié du terrain sur lequel nos troupes étaient formées. Nous eûmes fort peu de soldats prisonniers ; mais vingt-sept pièces de canon tombèrent au pouvoir de l'ennemi. Blessé à la main gauche, d'une balle, au moment où je menais les 20e et 25e régiments à la charge, je ne quittai le champ de bataille que le dernier. Je ne fus pansé qu'à dix heures du soir .." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 5, page 284 et suivantes).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique, dans son article 5 : "La vingtième division sera composée ainsi qu'il suit :
... Premier bataillon du 37e léger.
Tout ce qui existe des deuxième, troisième et quatrième bataillons sera incorporé dans le premier bataillon, et les cadres renvoyés au dépôt, pour servir à réorganiser le deuxième bataillon, les troisième et quatrième étant supprimés …" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105). La 20e Division doit être commandée par le Général Lagrange.
Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "Je vous envoie une lettre du duc de Raguse. Voici ce que je lui ai mandé.
Il ne doit contrarier en rien les dispositions que vous avez faites concernant le déplacement des dépôts ; il faut qu'il n'y ait jamais aucune incertitude sur ce point ...
Vous avez pourvu au 30e et au 33e ; il doit exécuter vos ordres. Vous avez pourvu au dépôt du 28e léger. Je crois que vous avez pourvu également au dépôt du 37e. Si vous n'y avez pas pourvu, ce dépôt me paraîtrait bien à Sarrelouis.
Recommandez qu'on s'entende bien là-dessus. Car ce serait un grand inconvénient que de faire marcher des conscrits dans de fausses directions.
Je charge mon aide-major Drouot de vous faire connaître les ordres que j'ai donnés pour les cantonnements de ma garde à pied" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6204 (mais à la date du 18 novembre 1813 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37160).
Le 4 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, mon intention est de réunir les bataillons qui sont à la Grande Armée et qui ont leurs dépôts en Italie, pour en former des régiments, afin de simplifier l'administration et de donner plus d'ensemble à ces bataillons.
En conséquence :
... Les 3e et 4e bataillons du 32e léger prendront les numéros 3 et 4 du 37e léger ...
Présentez-moi un projet de décret pour opérer tous ces changements. Vous l'accompagnerez d'un état qui me fera bien connaître l'opération, la nouvelle situation des régiments, et la direction à donner en conséquence aux conscrits sur les nouveaux régiments" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37385).
Le 21 décembre 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris : "ORDRES.
... Le 6e corps d'armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :
... 4e division, général … : 23e léger, deux bataillons ; 37e, quatre ; 121e de ligne, trois ; 1er de marine, quatre ; 2e, quatre ; 3e, quatre ; 4e, quatre ; total, vingt-cinq bataillons" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le 25 décembre 1813, le Major général écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont : "L'Empereur vient d'arrêter, monsieur le duc, une nouvelle organisation pour le sixième corps d'armée. L'intention de Sa Majesté est que vous le fassiez former de suite en trois divisions au lieu de deux, conformément à l'état ci-joint. Faites procéder à cette opération.
En conséquence, vous retirerez de la division Ricard, qui est votre première division, les bataillons des 9e et 16e léger, pour les réunir à votre deuxième division, dont ils doivent désormais faire partie. Ces bataillons formeront la deuxième division avec ceux des 1er, 14e, 15e, 16e, 62e, 70e et 121e régiments de la division actuelle du général Lagrange. La troisième division se trouvera formée des bataillons restants de la division actuelle du général Lagrange, savoir des bataillons des 23e et 37e léger, 1er, 3e et 4e régiments de marine.
Vous verrez, par l'état ci-joint, que, pour compléter l'organisation du sixième corps, vous avez à recevoir vingt- deux bataillons, qui sont maintenant en formation dans leurs dépôts. A mesure que ces bataillons seront en état, le ministre de la guerre les fera partir pour vous rejoindre ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 100).
L'Etat qui suit indique : 6e Corps d'Armée, M. le Maréchal Duc de Raguse, commandant; 3e Division : 37e Régiment d'infanterie légère, 1er, 3e et 4e Bataillons présents au 6e Corps; le 2e se forme à son Dépôt à Trèves (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 102).
Le 10 janvier 1814, le Maréchal Marmont écrit, depuis Longueville, au Major général : "… Votre Altesse avait ordonné au duc de Valmy que tous les détachements qui appartiennent à des corps qui se trouvent séparés de l'armée me seraient envoyés pour être incorporés dans le sixième corps.
Non-seulement cette disposition ne s'exécute pas ; mais le duc de Valmy envoie dans les places des détachements de mes régiments, habillés, armés, et prêts à entrer en campagne, et cela sans connaître la position des troupes et de l'ennemi. Ainsi, par exemple, j'ai appris ce matin qu'il avait envoyé sur Sarrelouis un détachement du 37e léger. J'ai pu le rallier ; mais il serait tombé au pouvoir de l'ennemi s'il eût continué sa route.
Cette disposition est d'autant plus mauvaise, que les garnisons des places peuvent être faites avec des conscrits non habillés. Il est bien urgent que les bataillons de campagne reçoivent des recrues, car, lorsque j'aurai un corps plus nombreux, plus disponible, et non de simples cadres qu'il faut conserver, je pourrai agir offensivement sur les forces de l'ennemi, qu'il paraît diviser beaucoup. Mais il n'est pas en mon pouvoir de rapprocher ce moment, presque aucun moyen ne m'arrivant" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 119).
Dans ses Mémoires, le Maréchal Marmont raconte, au sujet de la journée du 4 février 1814 : "… Pendant toute la journée du 4, je pus voir, d'Arcis, les colonnes ennemies descendant la rivière par la rive droite, et se portant dans la direction de Fère-Champenoise. Malgré les efforts de courage si récents dont les soldats devaient être glorieux, un découragement général se faisait sentir par un symptôme effrayant. Deux cent soixante-sept soldats du 37e léger désertèrent pendant la même nuit ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 46).
Le 21 février 1814, l'Empereur écrit, depuis Nogent-sur-Seine, au Général Hulin, commandant de la 1ère Division militaire : "Monsieur le comte Hulin, je reçois votre état de situation du 20. Je vois une grande quantité d'hommes aux dépôts des 5es bataillons des régiments qui n'ont pas de cadres à fournir ... Je vois que le 37e léger a 900 hommes à son 5e bataillon à Beauvais, et son cadre du 3e à Paris, 35 hommes.
Mettez plus d'activité dans les mouvements de ces cadres. Faites venir à Paris ce qui est aux 5e bataillons, et complétez les cadres des 3e et 4e bataillons. Ainsi, par exemple, le 13e léger a le cadre de son 4e bataillon à Paris ; le 19e, son 1er bataillon ; le 28e et le 3e, leurs 3es bataillons.
Voilà donc 4 cadres d'infanterie légère qui peuvent être complétés avec les 946 hommes qui sont au 5e bataillon du 37e léger ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 38281).