Le Régiment d'Isembourg, 2e Régiment étranger
1805-1814
Avertissement et remerciements : Cet article, qui a pour vocation d’établir un historique complet de ce Corps en apparence très connu, mais pour lequel de nombreuses zones d’ombre persistent, tant sur le plan historique que sur le plan uniformologique, s'appuie sur deux de nos publications. La première, une série de planche de soldats, que nous avions réalisée il y a quelques années. La seconde, un article, plus complet, publié dans la Revue associative, Le Bivouac. A l'époque, nous avions remerciés pour leur aide Jean Pierre Perconte, Edmund Wagner (†), Markus Gärtner, Maurice Mertens (†), Jean Marie Berjaud (†), Laurent Claudel, mais aussi Guglielmo Aimaretti qui avait réalisé pour les lecteurs du Bivouac quelques planches magnifiques pour illustrer ce travail. Aujourd'hui, nombre d'entre eux ne sont plus parmi nous : nous souhaitons ici, en réactualisant ce travail, leur rendre hommage.
Nous adressons également un très grand merci à Monsieur Jean Yves Forthoffer qui, encore une fois, nous a gentiment permis de mettre en ligne les travaux de son père, Roger Forthoffer, inlassable chercheur et grand spécialiste de l'uniformologie. |
/ Création du Régiment et premières tenues, 1805-1806
Fig. 1 Tambour major en 1805-1806 |
Le Régiment, dit d’Isembourg, est créé par Décret le 10 Brumaire An XIV (1er novembre 1805) : "I. Il y aura un régiment d'infanterie légère portant le nom de régiment d'Isembourg.
Le prince régnant d'Isembourg en sera colonel.
II. La formation du régiment d'Isembourg sera la même que celle des régiments français d'infanterie légère.
III. Ce régiment aura les mêmes masses que ceux d'infanterie légère français ; il aura de plus une masse de recrutement.
IV. Ce régiment sera uniquement formé d'Allemands, de Polonais, de Russes et autres étrangers. Il ne pourra avoir aucun soldat, ni sujet français.
V. La présentation directe des officiers sera faite par le prince d'Isembourg au ministre de la guerre.
VI. L'uniforme du régiment d'Isembourg aura la même coupe que celle des régiments français. La couleur sera bleu céleste avec collet jaune, passepoil et boutons blancs, doublure bleu céleste.
VII. La formation du régiment d'Isembourg aura lieu à Mayence" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5356).
La nouvelle unité est organisée au début à Mayence par son Colonel, le Prince d’Isembourg. Voici ce que Fieffé dit au sujet de ce personnage : Charles Frédéric Louis Maurice, Prince souverain d’Isembourg, né au château de Birstein à Offenbach, le 29 juin 1766, entra à l’école royale militaire de Colmar en 1781. Il fut Lieutenant au Régiment de Tillier infanterie au service d’Autriche le 4 mars 1784, et se distingua dans la campagne contre les hollandais en 1785. Capitaine le 21 septembre 1786, il passa avec ce grade au Régiment de Reisky le 24 octobre 1787; il fut attaché à la personne de Joseph II le 3 avril 1788, et prit part dés cette époque, à la guerre contre les turcs. Après avoir été Major au Régiment de Reisky en 1790, à celui d’Alton en 1793, puis Lieutenant-colonel, il donna sa démission de son grade en 1794. Nommé Général major au service de Prusse le 24 octobre 1802, il servit dans l’armée française en 1804, y commanda le Régiment de son nom, et obtint le grade de Général de Brigade le 12 décembre 1806, en récompense de sa conduite au cours de la campagne contre la Prusse. En 1807, il fit partie du Corps d’Observation des Côtes de l’Océan, combattit en Espagne en 1808, rentra en France en 1809, épuisé par les fatigues de la guerre, qui l’obligèrent à renoncer au service le 8 décembre 1813, pour se retirer dans sa principauté.
Le Régiment ne doit comprendre aucun Français. Son recrutement, semblable à celui du Régiment de la Tour d’Auvergne, est hétéroclite et de qualité diverse, tous les moyens étant bons pour les agents recruteurs qui n’ont guère de scrupules.
Ainsi, Napoléon adresse, le 5 février 1806, depuis Paris, une Note pour le Ministre de la Guerre (Berthier, Major général de la Grande Armée) dans laquelle il déclare : "… Le ministre écrira aussi aux colonels d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, pour les engager à recruter les prisonniers le plus promptement et dans le plus grand nombre possible …" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9756 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11397).
Puis, toujours à ce sujet, Berthier ayant écrit à l’Empereur : "Le régiment de La Tour d’Auvergne et celui d’Isembourg sont ils autorisés à recruter sur les prisonniers faits par la Grande Armée ? Peuvent ils enrôler des russes ?" ; Napoléon depuis Paris lui répond positivement le 12 février 1805 (Chuquet A. : «Ordres et Apostilles de Napoléon (1799-1815)», Tome III, Paris, Librairie Honoré Champion, 1911. Lettre 3344). De son côté, le Prince ferme les yeux, pressé de voir réunis les 3000 hommes réclamés.
Ces hommes sont en majorité racolés parmi les prisonniers d’Ulm, puis ceux d’Austerlitz. De ce fait, le Régiment est rapidement considéré comme un ramassis de soldats déplorables.
Le 11 mars 1806, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Dejean, Ministre de la guerre : "... Donnez ordre au régiment d'Isenbourg de ne former son 2e bataillon que lorsque le 1er sera complet de mille hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 320 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11652)
Les Officiers sont également très discutables. Ainsi, le 12 mars 1806, à Paris, on informe l'Empereur que : "Le prince d'Isembourg demande l'autorisation de se rendre à Paris pour expliquer le choix des officiers de son régiment"; "Accordé", répond ce dernier (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3359).
De ce fait, à la question suivante, concernant la nomination des Officiers : "S. M. est elle dans l’intention de nommer à tous les emplois dans les régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne et les officiers prendront ils rang du jour de leur admission provisoire dans ces corps ?", l’Empereur répond le 29 juillet 1806 "Approuvé" (Chuquet A., Tome III, 3512. Lettre datée de Saint Cloud). Un peu plus tard, une autre question est posée à l’Empereur : "Les aides de camp ou adjoints peuvent ils être pris parmi les officiers de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg ?". La réponse est négative (Chuquet A., Tome III, 3538. Document daté de saint Cloud).
Très vite, pour éviter les problèmes, il faut diriger sur Toul la base pour éviter les désertions et les déprédations. Cependant, l’uniforme de ce Régiment est beau, puisque le Capitaine J. C. Friedrich, auteur des «Mémoires d’un mort», a préféré entrer au Régiment d’Isembourg plutôt qu’au Régiment de La Tour d’Auvergne, à cause de la seule qualité supérieure de l’habillement.
Parement en pointe ; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Les souvenirs d’un cadet allemands du Régiment, traduits de la Zeitschrift fur Heeres und Uniformenkunde (1956 I/II), nous donnent à ce sujet les renseignements suivants : "Le jour de mon arrivée à Toul, je me présentais au Colonel du Régiment, le Prince d’Isembourg. Le Prince me fit connaître son intention d’instituer des cadets et d’en placer deux dans chaque compagnie ; il eut la gracieuseté de me nommer à ces fonctions ainsi que de m’accorder le grade de Sergent, celui de Fourrier ne me convenant pas en raison des questions de comptabilité.
"Le Prince avait accordé aux cadets, en dehors du service, l’autorisation de porter absolument le même uniforme que les officiers, avec cette seule différence qu’au lieu de l’épaulette à frange sur l’épaule gauche, ils avaient deux contre-épaulettes d’argent; ils les portaient du reste également dans le service, en outre des insignes de leur grade ; il y avait en effet des cadets ayant de simple soldat, de Caporal, de Fourrier, de Sergent et même de Sergent-major ...
"Vers cette époque, le Prince revint de Paris, où il avait été s’occuper tout particulièrement des intérêts de son Régiment; il ramenait en effet nombre de caisses contenant des épaulettes vertes, rouges ou jaunes, des plumets, pompons, dragonnes, cordons, aux mêmes couleurs, ceux de certains de ces effets destinés aux sous-officiers étaient richement mêlés d’argent. L’uniforme de parade du Tambour-major, qu’il avait fait confectionner à Paris, était de drap jaune à distinctives bleu clair, mais si richement galonné d’or et d’argent que c’est à peine si l’on distinguait le drap du fond ; un énorme plumet de plumes d’autruche de toute les couleurs, sortant d’une tulipe dorée, surmontait son chapeau tout aussi richement galonné, et les franges de ses épaulettes en or massif tombaient presque jusqu’aux coudes ; les bottes elles mêmes étaient richement galonnées d’argent. Le Tambour-major était un grand diable de Bohémien, de forte carrure, ayant au moins six pieds trois pouces de taille, fort adroit à manier sa canne munie d’une énorme pomme en argent. La tenue de parade des musiciens était dans le même style et des mêmes couleurs que celle du Tambour-major, et il en était de même de l’uniforme des Tambours maîtres des autres bataillons. Tout cet équipement avait coûté plus de 80.000 francs, seulement il faisait un superbe effet dans les localités où nous défilions en tenue de parade ..." (Article du Lieutenant-colonel René Darbou, paru dans la S.C.F.H numéro 4, 1960. Ce document est il celui que nous mentionnons plus haut, et dont parle le docteur Hourtoulle ?).
Un document allemand reprend cette description qui semble être tirée des Mémoires d’un certains Friedrich, dont nous reparlerons plus bas :
Figure 1 : Tambour major, 1805-1806 : Chapeau noir galonné d’argent, glands semble t‘il argent, plumet blanc, plumes d’autruches, de gauche à droite rouge, blanc, bleu ciel foncé. Habit jonquille à collet, revers et doublure bleu ciel, galonnage d’argent, boutons argent. Gilet jonquille. Culotte jonquille à galons latéraux argent, hongroises argent. Bottes noires à galon et glands argent ; banderole porte sabre bleu ciel, ornements or (baguettes noires), galon de bordure argent. Sabre noir et or, dragonne or. Gants et crispins blancs bordés d’argent. Les épaulettes sont dorées. Cette tenue est donnée par Knötel le Jeune, qui la date de 1808 (Elting : «Napoleonic Uniforms», volume II).
Les tenues décrites par Friedrich semblent correspondre également à d’autres données par Roger Forthoffer (Fiche Documentaire 215, France, Régiments étrangers, "Le régiment d’Isembourg (2ème étranger)"). La ligne directrice de cette période est le port du parement en pointe, tel que nous l’avons reproduit ci-contre.
Figure 2 : Chasseur, 1806 (d’après «document de l’époque») : Shako noir, pompon bleu ciel, plumet et cordon vert foncé; jugulaire, plaque, cercle de visière, ganse et bouton blancs, cocarde bleu (centre), rouge, blanc. Epaulettes vert foncé. Guêtres noires bordées de blanc. Habit bleu ciel, collet jonquille passepoilé de blanc, revers, parements et retroussis bleu ciel à passepoil blanc, doublure bleu ciel. Culotte et gilet bleu ciel, boutons blancs. Fusil garni de cuivre. Couverture grise». Monsieur Domange donne le chasseur de dos. Les retroussis sont ornés de cors jaunes, avec au centre un bouton blanc. La giberne est ornée d’un cor de chasse en métal blanc. Sous la giberne, le bonnet de police roulé, bleu passepoilé de blanc, avec un gland jaune. Le sabre est muni d’une dragonne verte; au dessus du sabre, l’étui à baïonnette à fourreau marron.
Fig. 2 Chasseur en 1806 |
Chasseur en 1806; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer | Chasseur en 1806, d'après J. Domange |
Figure 3 : Cadet sergent-major, 1806 (d’après «Affiche de recrutement et Friedrich») : Comme le chasseur, mais galons et chevrons argent sur fond rouge. Canne noire à pommeau argent. Contre épaulettes et passants argent. Gilet blanc et culotte blanc crème. Médaille or à ruban bleu ciel sous le gilet. Retroussis bleu ciel, passepoilés de blanc. Shako noir à galon, jugulaires, plaque à l’aigle et cercle de visière de métal blanc, cordon mêlé argent et bleu ciel, pompon bleu ciel à centre blanc et N°3. Pas de gants.
Figure 4 : Adjudant major, 1806-1807 (selon «Jean et un portrait à Naples, où le Régiment se trouve dans le courant de l’année 1807) : Chapeau à ganse et macarons argent, plumet écarlate. Surtout bleu céleste à collet jonquille, passepoil blanc au parement, épaulettes et boutons argent. Veste blanche. Culotte jaune pâle. Revers fauves aux bottes. Gants amadis. Baudrier blanc. Sabre cuivre doré et cuir noir, dragonne argent. Ce personnage a été donné par monsieur Domange, qui précise que la source est conservée à la Bibliothèque de Naples.
Figure 5 : Carabinier, 1806-1807 («selon Victor») : Shako noir à plumet et cordon écarlate, métal blanc. Habit court et veste entièrement bleu céleste à passepoils et boutons blancs, épaulettes écarlates. Culotte bleu céleste. Dragonne et garniture des guêtres écarlates. Bidon fer, cordon marron. Personnage donné également par monsieur Domange, mais avec un pompon rouge sous le plumet. Nous le retrouvons également dans la planche du docteur Hourtoulle. Nous signalons au passage que nous avons pu voir un document semble t’il d’époque dans la collection Wagner, qui représente ce personnage sans pompon rouge sous le plumet. Monsieur Domange donne comme source «document d’époque, propriété d’un collectionneur italien».
Figure 6 : Cornet des voltigeurs, 1806-1807 («d’après une affiche de recrutement») : Shako noir à galon supérieur, cordon, pompon et plumet jonquille, métal cuivre. Habit court bleu céleste à collet, revers, parements et retroussis jaunes, passepoils et boutons blancs, galon blanc et rouge au collet et aux parements, épaulettes jonquille. Veste blanche, culotte bleu céleste. Garniture des guêtres jaune. Cordon du cor jaune.
Figure 7 : Musicien, 1806-1807 («d’après une affiche de recrutement») : Chapeau à plumet blanc, galon, ganse et macarons argent. Frac jaune à collet, parements, passepoils et retroussis bleu céleste. Trèfles, galons et boutons argent. Gilet blanc. Culotte bleu céleste à agréments argent. Bottes galonnées de même. Baudrier blanc. Cymbales cuivre. Gants blancs.
Il semble que très rapidement, la tenue du Tambour major ait changé. Roger Forthoffer donne la tenue suivante :
Figure 8 : Tambour major, 1806-180? («d’après une affiche de recrutement») : Chapeau noir galonné d’argent, glands or, plumet blanc à sommet jonquille, plumes d’autruches, de gauche à droite blanche, rouge, bleu ciel foncé et jonquille. Habit jonquille à collet, revers et parements en pointe bleu ciel, galonnage d’argent, boutons argent; au collet, un galon or sous celui d’argent. Revers et parements sont passepoilés de blanc, et les galons argents sont en dedans. Gilet jonquille, galons et boutons argent. Culotte bleu ciel à galons latéraux argent, hongroises argent, bordées extérieurement d’or. Bottes noires à galon et glands argent, dessous un mince galon d’or; banderole porte sabre cramoisie, franges et ornements argent (baguettes noires), galon de bordure or. Sabre noir et or, dragonne or. Gants et crispins noirs bordés d’argent. Canne en bois naturel marron clair à cordon, pomme et pointe argent. Les épaulettes sont dorées à tournante et bride argent, franges or et argent. Monsieur Domange, qui donne comme source «document d’époque, propriété d’un collectionneur italien», a représenté ce personnage, à qui il donne un galon de bordure de la banderole argent, ce qui peut être une erreur. Pour le reste, tout est conforme à cette description.
Par ailleurs, on trouve dans l’ouvrage de Valmont, conservé au Cabinet des Estampes, un voltigeur vu de dos, daté de 1806 (fin 1806 ?), avec épaulettes vertes à tournantes jaunes, shako avec plumet vert et jaune, dragonne verte à coulant vert ; cors jaunes aux retroussis, guêtres noires avec galon et gland blanc.
/ Le Régiment passe du sud de la France à l’Italie, 1806-1807
Fig. 3 Cadet Sergent-major en 1806 ; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le Régiment descend ensuite vers le sud.
Le 11 avril 1806 (note : la minute (Archives nationales, AF IV 869, avril 1806, n° 67) est datée du 12 avril), l'Empereur écrit, depuis la Malmaison, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean ... Vous donnerez l'ordre au régiment d'Isembourg de se rendre à Avignon : le 1er bataillon partira le 25 avril, le 2e bataillon le 1er mai, et le 3e le 5 mai" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 381 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11872).
Le 22 avril 1806, à Saint-Cloud, l'Empereur est informé que "Le prince d’Isenburg demande que les dates assignées pour le départ de son régiment soient reculées et fixées aux 15, 20 et 28 mai, afin de pouvoir compléter l'organisation de ce corps"; "Accordée la demande du prince d'Isenburg", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 395).
le 4 mai 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le régiment d'Isembourg se rend à Avignon. Ne serait-il pas possible de le faire embarquer à Lyon sur des bateaux et des coches ? Il irait en deux jours à Avignon, et cela épargnerait beaucoup de fatigue et de temps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12047).
Le 6 mai 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre directeur de l'administration de la guerre fait un rapport sur les moyens d'embarquer, à Lyon, le régiment d'Isembourg; Napoléon répond : "Approuvé, en ayant soin de faire connaître que cela est pour épargner de la fatigue aux soldats et par économie de souliers et d'étapes, et qu'il n'y a aucune mesure pressée. Vous pourrez ordonner au colonel Isembourg, à lui-même, de se rendre à Lyon pour faire tous les préparatifs. On pourrait faire la même chose pour le 2e bataillon de la Tour d'Auvergne, qui se rend à Avignon" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10207).
Notre cadet raconte au sujet de ce périple : "A un quart d’heure de marche d’Avignon, on fit halte pour faire quelque toilette, on prit la grande tenue ; les carabiniers mirent leurs bonnets à poil avec le plumet rouge et ornèrent leurs épaules des épaulettes de même couleur ; voltigeurs et chasseurs arborèrent de même épaulettes et plumets respectivement jaunes ou verts...
A Montpellier eut lieu la consécration des drapeaux de notre Régiment, les bataillons recevant chacun le leur ; leurs cravates, richement brodées d’or, étaient un cadeau de l’Impératrice Joséphine, ce que mentionnaient les inscriptions en lettres d’or.
"Nous avions ainsi nos enseignes de ralliement ; seulement elles ne comportaient que des morceaux de soie de diverses couleurs, et point d’aigles. Sans doute Napoléon ne nous jugeait il pas dignes de recevoir son aigle ; ce dont il nous fallait bien prendre notre parti, tout comme La Tour d’Auvergne et autres régiments dits étrangers, pour lesquels les choses n’allaient pas mieux".
Le Lieutenant-colonel René Darbou en conclut que le Régiment d’Isembourg n’avait pas reçu d’aigle à sa formation en 1805, mais de simples enseignes. Il ajoute d’ailleurs que, de même que celui de La Tour d’Auvergne, il est possible qu’il ait été ultérieurement doté d’aigles. Cette déduction est tout à fait juste puisque Pierre Charrié, dans son ouvrage consacré aux drapeaux et étendards de la Révolution et de l’Empire, déclare que c’est par Décret du 7 mai 1806, que le Régiment a reçu 3 aigles et drapeaux du modèle 1804, type Challiot, en même temps que le régiment de La Tour d’Auvergne.
Cela est effectivement confirmé puisque la question est posée à l'Empereur le 7 mai 1806 à Saint-Cloud : "Des drapeaux et aigles doivent-t’ils être fournis aux régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne ?; ce à quoi Napoléon répond : "Leur faire donner des aigles comme aux autres corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 430).
Pierre Charrié confirme que le Régiment a reçu à aigles et drapeaux fin 1806. Sur ce point en effet, le 26 août août 1807, on demande à l’Empereur "1° si les régiments étrangers qui, d’après sa décision du 20 juin dernier, doivent avoir des drapeaux sans aigles, les auront de l’ancien ou du nouveau modèle ; 2° dans le premier cas, quels en seront les ornements, la légende, la coupe ; 3° si cette décision sera applicable aux régiment suisses, irlandais, de La Tour d’Auvergne et d’Isenburg et au bataillon valaisan, qui ont reçu depuis longtemps des drapeaux surmontés d’aigles". Napoléon répond : "Donner des drapeaux dans l’ancienne forme à ceux qui n’en ont pas. Laisser les aigles à ceux qui en ont reçu" (P&T, I, 1267. Extraite du "Travail du ministre directeur avec l’Empereur, du 26 août 1807").
Le nombre de drapeaux semble indiquer que le régiment ne comprenait que trois bataillons. En 1812, il y avait toujours 3 aigles en service ; 2 ont été retournés.
Le modèle Challiot se décrit ainsi : Taffetas de soie d’une seule épaisseur avec inscriptions et ornements peints en or sur enduit à l’huile. Au centre, un losange blanc de 425 mm de côté, bordé à cheval d’une suite de feuilles de laurier régulières alternant avec des grains et se raccordant aux angles sur le milieu de chaque côté par un demi fleuron. Ce décor de feuilles est doré. Suivant les aquarelles de Giersberg faites d’après les originaux conservés jadis à Berlin, il y a par côté 20 paires de feuilles pour les drapeaux.
Fig. 4 Adjudant-major en 1806-1807 |
Adjudant-major en 1806-1807; extrait de la planche 216 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Adjudant major, , d'après J. Domange |
Les angles sont rouges ou bleus en opposition. A l’avers sur le côté hampe, l’angle du haut est bleu, celui du bas rouge. Sur le côté flottant, les couleurs sont inversées. Les couleurs exactes sont un rouge assez clair et un bleu de Prusse pâle. Dans chaque angle se trouve une couronne de laurier presque fermée, nouée par un ruban. Le tout est peint à l’or. Sur le losange blanc sont disposées, pensons nous, les légendes suivantes :
A l’avers : /L’Empereur des Français /AU REGIMENT/D’ISEMBOURG.
Au revers : /VALEUR/ET DISCIPLINE/..me BATAILLON.
Les lettres mesurent 3 cm de haut sur 2,5 cm de large.
Le 7 mai 1806, à Saint-Cloud, on soumet à l'Empereur des "Demandes faites par le prince d'Isembourg pour l'organisation de son régiment; Napoléon répond : "Accordé l’établissement des cadets et de l’aumônier grec" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3416 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 428).
Le 9 mai 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de la guerre soumet à l'approbation de l'Empereur une liste de douze officiers que le prince d'Isembourg désire être conservés dans son régiment"; Napoléon répond : "J'ai déjà rejeté ces nominations, et elles n'eussent pas dû m'être représentées. Mon intention est que l'on ne me propose aucun Français ni aucun homme qui ait servi dans nos rangs, ces régiments devant servir de débouchés pour ceux qui ne peuvent pas servir dans la ligne" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10219).
Le 14 mai 1806, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "Le prince d'Isembourg demande une indemnité pour 1800 capotes qu'il a fait confectionner pour les soldats de son régiment" ; Napoléon répond : "Il n’y a a pas lieu à accorder cette demande" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3429).
Le 21 mai 1806, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "Le sieur Tromelin, capitaine au 112e régiment, a reçu l’ordre de passer dans le régiment d’Isembourg ; il désire rester au 112e"; "Approuvé", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3434).
Le 26 mai 1806, à Saint-Cloud, "Le ministre de la guerre présente à l'Empereur un projet de décret relatif au recrutement du régiment d'Isenbourg" ; Napoléon répond : "Renvoyé à M. Lacuée. Ce régiment doit se recruter à Francfort, dans les états d’Isenbourg et les provinces d'Allemagne voisines ; il sera facile d'obtenir dans les états de Hesse-Darmstadt et états voisins le privilége de recruter. Il ne doit entrer, sous quelque prétexte que ce soit, aucun Français dans le régiment d'Isenbourg" (Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 10276).
Le 20 juin 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez ordre au régiment d'Isembourg de se rendre d'Avignon à Montpellier où il prendra garnison, et vous autoriserez le général commandant la 9e division militaire à employer la portion qui sera nécessaire pour la garde de la côte mais en lui recommandant bien de tenir réunie la plus grande partie de ce régiment pour pouvoir veiller à son instruction, le tenir en bon état et perfectionner son organsation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 496 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12324).
Le 29 juillet 1806, à Saint-Cloud, à la question : "S. M. est-elle dans l’intention de nommer à tous les emplois dans les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne et les officiers prendront-ils rang du jour de leur admission provisoire dans ces corps ?", l'Empereur répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3512).
Le 31 août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, j'ai deux régiments allemands, Isembourg et la Tour d'Auvergne. Mon intention est que ces deux régiments soient recrutés, tous d'Allemands nés dans les limites de la Confédération du Rhin.
Le régiment d'Isembourg pourrait recruter dans les états de Nassau, d'Isembourg, du prince Primat et de Hesse-Darmstadt ; celui de la Tour d'Auvergne, dans les états de Bade, Wurtemberg et Bavière. Entendez-vous sur cet objet avec le ministre des relations extérieures pour faire faire les démarches convenables, car mon intention est que ces régiments soient toujours tenus au complet. Il est nécessaire que les conseils d'administration des régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg organisent leur recrutement de manière à tenir ces corps dans un état respectable. Suivez l'affaire du recrutement de ces régiments avec la plus grande activité" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10714 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12827).
Le 14 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean, Ministre Directeur de l’administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, accordez au prince d'Isenburg, colonel du régiment de ce nom qui est à Montpellier, la permission de se rendre à Paris" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 478 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12931).
Fig. 5 Carabinier en 1806-1807 |
Carabinier en 1806-1807; extrait de la planche 216 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Carabinier en 1806-1807, d'après J. Domange |
Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dejean : "… Vous donnerez l'ordre au régiment d'Isembourg, qui est à Montpellier, de se rendre à Toulon sans séjour.
Vous donnerez ordre au 16e de ligne, qui est à Toulon, de placer son 3e bataillon et dépôt au fort Lamalgue, et de compléter ses deux premiers bataillons au grand complet de guerre, s'il est possible, avec ce qui est disponible du 3e bataillon, et de se rendre à Gênes ...
… Vous recommanderez au général commandant la 8e division militaire de confier la garde du fort Lamalgue, comme le poste le plus important, au 3e bataillon du 16e régiment de ligne, qui va être renforcé par près de 1,000 conscrits ; de se servir, du reste, du régiment d'Isembourg pour la garde de la ville, de l'arsenal, des îles d'Hyères et de toute la côte, et du 32e d'infanterie légère, qui est composé de Génois et d'Italiens, pour occuper des postes importants, indépendants de l'influence et de la garde du régiment d'Isembourg, qui est tout composé d'Allemands ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12982).
Le 30 septembre 1806, l'Empereur adresse, depuis Mayence, à l'Archichancelier Cambacérès, une Note sur la défense générale de l'Empire, dans laquelle il écrit : "… Une entreprise contre Toulon de la part des ennemis serait également folle. Indépendamment du régiment de la marine, des canonniers gardes-côtes, des ouvriers, des marins, de la gendarmerie, des douanes, il y a le régiment d'Isembourg, fort de 3,000 hommes, et un bataillon du 32e régiment d'infanterie légère ; tout cela dans Toulon mettrait cette place à l'abri de toute entreprise. Il faudrait 40,000 hommes aux ennemis pour l'attaquer, et il n'est pas probable qu'ils les y voulussent employer avec aussi peu de chance de réussir …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10915).
On retrouve ensuite le Régiment Marseille. De là, il est dirigé vers l’Italie.
Le 15 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean … Donnez ordre au 2e bataillon d'Isenbourg qui est dans la 8e division militaire de se rendre à Gênes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 880 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14066 - Note : 8e Division de Marseille).
Le 18 février 1807, à Freystadt, "Afin d'arrêter la désertion dans le régiment d'Isenburg, le général Clarke propose de faire partir pour la France un bataillon ou même un demi-bataillon dès qu'il sera organisé" ; Napoléon répond : "Renvoyé au major général pour donner les ordres conformément à cette lettre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 914).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, vous me remettez, avec les états de situation, une récapitulation des forces de l'armée. Mais on y confond les troupes italiennes, hollandaises, napolitaines, de sorte que c'est un chaos où l'on ne comprend rien. Je désire que vous mettiez à part l'armée de l'intérieur, telle que gendarmerie, invalides, vétérans, compagnies départementales, canonniers gardes-côtes, de sorte que cette récapitulation formera trois feuillets, dont l'un présentera l'armée active, c'est-à-dire les régiments de cavalerie, les régiments d'artillerie, les régiments du train, les sapeurs, l'infanterie légère, l'infanterie de ligne, et les régiments auxiliaires à ma solde, tels que les régiments suisses, d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne. Un second feuillet présentera l'armée de l'intérieur que j'ai désignée plus haut, la gendarmerie, les vétérans, les compagnies départementales, les régiments de Paris, les gardes-côtes, les bataillons de l'île d'Elbe et de Corse, destinés à la défense de ces îles. Le troisième feuillet présentera les troupes italiennes, hollandaises, napolitaines. Ainsi divisée en trois parties, cette récapitulation pourra signifier quelque chose" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12041 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14647).
Le 20 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean ... Il est bien ridicule que, malgré les ordres que je donne, on persiste à mettre les armes à la main à mes ennemis. C'est ainsi qu'on a rempli de Russes le régiment d'Isembourg. Je ne veux pas qu'on arme les prisonniers sous aucun prétexte ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12094 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14767).
Le 25 mars 1807, on soumet à l'Empereur les "Dépenses faites par le régiment d'Isenburg qui excèdent de 164.278 francs 61 centimes le fonds de première mise"; "Renvoyé au Conseil d'Etat", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 978).
Le 26 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean : "Monsieur Dejean … La mesure de l'établissement à Metz du dépôt pour le recrutement des Suisses a fait bien du mal. Il ne faut point mettre l'ennemi dans sa forteresse, et ce système d'enrôler des prisonniers de guerre peut être funeste un jour. Je vous rends personnellement responsable de l'introduction d'un prisonnier de guerre dans les régiments suisses ou même dans ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne ; c'est à vous à y tenir la main" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12178 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14916).
/ L’Empereur annonce l’envoi du Régiment en renfort à Naples, 1807
Fig. 6 Cornet de Voltigeurs en 1806-1807 |
Cornet de Voltigeurs en 1806-1807; extrait de la planche 216 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez l'ordre au 1er bataillon du 2e régiment suisse, qui se trouve à Avignon, de se rendre à Toulon. Donnez l'ordre au 1er et au 3e bataillon du régiment d’Isenbourg, qui sont à Toulon, de se rendre à Gênes. Donnez ordre au 2e bataillon de ce·régiment, qui est à Gênes, de se rendre à Civitavecchia. Quand les deux bataillons qui sont à Toulon seront rendus à Gênes, vous donnerez l'ordre au 1er bataillon, après qu'il se sera reposé deux jours, de continuer sa route sur Civitavecchia, de sorte que les deux premiers bataillons de ce régiment, commandés par le colonel, seront réunis dans cette ville. Vous donnerez l'ordre au prince Eugène, du moment que ces deux bataillons seront arrivés à Civitavecchia, de faire rentrer en Italie le bataillon brescian et les chasseurs à cheval de la légion hanovrienne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1055 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15371).
Le même 21 avril 1807, l'Empereur écrit ensuite, depuis Finkenstein, au Prince Eugène : "Mon Fils, je donne ordre à deux bataillons du régiment d’Isembourg de se rendre à Civita-Vecchia ; cela vous mettra à même de faire revenir le bataillon brescian et la cavalerie hanovrienne.
Je fais connaître au roi de Naples que le 3e bataillon d'Isembourg va se rendre également à Cività-Vecchia ; ce qui lui permettra de mettre à Gaëte un des bataillons de ce régiment, et de vous renvoyer en échange un régiment italien …" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 304 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12441 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15374).
Cette année là, le Prince d’Isembourg abandonne le commandement du Régiment, et le Colonel O’Meara lui succède.
Le 16 septembre 1807, à Saint Cloud, est prise la décision suivante : "On propose que tous les emplois qui viendront à vaquer dans le bataillon valaisan, ainsi que dans les régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne, soient pourvus par Sa Majesté ; le mode d’avancement par ancienneté aurait des inconvénients". "Approuvé" répond l'Empereur (Chuquet A., Tome III, 3701).
Le 25 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre aux trois bataillons du régiment d’Isembourg de partir du lieu où ils se trouvent pour se diriger sur Naples où ils feront partie de cette armée" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1311 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16413).
Le même 25 septembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie : "Mon Fils, je vous ai fait connaître, par ma lettre de ce jour, que mon intention était que 3 ou 6,000 hommes se rendissent d'Ancône et des dépôts de l'armée de Naples pour renforcer cette armée. J'ai aussi donné ordre que le régiment d'Isembourg s'y rendît ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 412 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13182 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16416).
Puis, toujours le 25 septembre 1807, l'Empereur écrit encore, depuis Fontainebleau, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "... Je donne ordre à tout le régiment d'Isembourg de se rendre à Naples. Je donne également l'ordre au vice-roi de vous envoyer un renfort de 3 à 4,000 hommes tirés des dépôts des régiments de votre armée. Ce renfort partira d'Ancône en deux détachements, l'un le 15 octobre et l’autre le 1er novembre" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 15 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13183 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16419).
Mais déjà, le Roi de Naples se plaint de cet envoi de soldats étrangers qui ont trop tendance à déserter.
En effet, le 8 octobre 1807, Joseph écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Votre Majesté m'annonce le régiment d'Isembourg : je dois observer à ce sujet que j'ai beaucoup de régiments étrangers ; il me semble que dans la haute Italie ils seraient mieux ; ici, ils sont partout en contact avec les Anglais, et plus exposés à la séduction …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 30).
La même année, Reynier soumet Cotrone et fait quelques expéditions partielles dans les montagnes de la Calabre. Les choses ne sont pas faciles puisque le Régiment a un Sous-lieutenant blessé (Félix) lors d’une expédition en octobre.
Fig. 7 Musicien en 1806-1807 |
Musicien en 1806-1807; extrait de la planche 216 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 16 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke ... Faites-moi connaître si le régiment d'Isembourg est parti de Gênes pour se rendre dans le royaume de Naples. S'il n'est pas parti, faites-le partir sans délai ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13260 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16544).
Le même 16 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils … Je vois avec plaisir que le 9 novembre, 1 500 hommes des dépôts de Naples arriveront dans ce royaume, ce qui avec le régiment d'Isembourg fera 3 500 hommes de renfort. Faites-moi connaître ce qu'il est possible d'envoyer des dépôts de l'armée de Naples pour renforcer les bataillons de guerre. Remettez-moi à cet effet un état de situation de ces dépôts au 15 octobre présentant ce qui en est parti par vos ordres, ce qui compose les cadres, en distinguant ce qui est hors de service et ce qu'on pourrait faire partir au 15 novembre ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 430 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16549 Note : Dans la minute : « 4 ou 5000 »).
L'Empereur écrit encore, toujours le 16 octobre 1807, depuis Fontainebleau, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère, je vous ai envoyé le régiment d'Isembourg, composé de trois bataillons, et j'ai dirigé 3 à 4,000 hommes de vos dépôts pour renforcer votre armée. Mais, parbleu ! ne souffrez pas la honte d'avoir les Anglais à Reggio et à Scilla ; c'est une ignominie sans égale.
Le 9 novembre, le premier détachement de vos dépôts, composé de 1,500 hommes, doit arriver à Naples" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 35 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13262 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16552).
Le 18 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "… Je vous envoie la valeur de 6,000 hommes, soit du régiment d'Isembourg, soit des différents détachements de vos dépôts …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 36).
Le même 18 octobre 1807, l'Empereur écrit encore, depuis Fontainebleau, à Joseph, Roi de Naples : "Mon frère, je vous envoie un ordre que je viens de donner. Vous correspondrez avec le vice-roi pour son exécution. Ainsi, vous avez en Italie dix régiments ou vingt bataillons français qui, à l'effectif de 1260 hommes, ou de 140 hommes par compagnie, feront 25200 hommes, deux bataillons italiens de 2520 hommes, un régiment suisse, le régiment d'Isembourg et le régiment de la Tour d'Auvergne ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 38 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16563).
Le 27 octobre, le Régiment passe au service de Naples.
Le 27 octobre 1807 justement, Joseph écrit, depuis Portici, à Napoléon : "Sire, j'adresse à Votre Majesté l'état de situation de l'armée, en date du 15 ; depuis cette époque, le 14e léger est parti, et le régiment d'Isembourg est arrivé. J'attends les premiers 1,500 conscrits le 9 du mois prochain …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 49).
Le 3 novembre 1807, à Fontainebleau, "Le ministre de la guerre propose de nommer à l'emploi de colonel du corps de 3.000 Albanais stationné dans les Sept-Iles M. de Bruges, chef de bataillon au régiment d'Isenburg. Cet officier a servi en Autriche pendant la révolution et est rentré en France à l'époque de l'amnistie générale" ; "Ne proposer aucun avancement pour les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne ; ne nommer que des hommes qui aient toujours fait le service avec nous" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3756 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1416).
Le 6 novembre 1807, à Fontainebleau, "Le maréchal Berthier sollicite la décision de l'Empereur au sujet du rapport qu'il lui a adressé, le 16 septembre dernier, sur la liquidation des frais de recrutement du régiment d'Isenburg" ; "Ceci est une affaire contentieuse qu'il faut envoyer au Conseil d'Etat" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1430).
Reynier s’occupe avec activité de se rendre maître des points qui restent encore à Ferdinand sur le continent. Joseph lui envoie de Naples une Brigade de sa Garde, avec les Régiments de la Tour d’Auvergne, et d’Isembourg. Et bientôt, la reprise des forts de Scylla et Reggio met fin à la campagne française dans cette partie de l’Italie.
/ Le Régiment fait partie des troupes réunies pour l’expédition de Sicile, 1808
Fig. 8 Tambour-major en 1806-1807 |
Tambour-major en 1806-1807; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer | Tambour-major en 1806-1807, d'après J. Domange |
Le 24 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Joseph Napoléon, Roi de Naples : "Mon Frère … Dans l'état de situation de votre armée au 15 décembre, qui est le dernier état que j'aie, je vois que ... Les 2,000 hommes d'infanterie italienne, les régiments d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, et votre armée napolitaine, peuvent offrir 3,000 hommes, sans un autre renfort de 4,000 hommes qui arriveraient par Reggio ...
P. S. Vous trouverez ci-joint l'état de l'armée comme je pense qu'elle doit être composée.
ANNEXE
COMPOSITION DE L'ARMÉE D'EXPÉDITION DE SICILE
Le maréchal Jourdan, commandant en chef ...
2e division
1re brigade
1 régiment français ... 1500
1000 hommes d'Isembourg ou de La Tour d'Auvergne ... 1000 ...
La seconde division pourrait être commandée par le général Saligny et le général Maurice Mathieu.
Les généraux de brigade pourraient être Merlin ou Digonet ou tout autre ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 106 ; Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13480 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17062).
L'expédition est ensuite différée; on trouve cités des détachements qui sont à Tarente en mars 1808.
Le 13 mars 1808, l’Amiral Ganteaume, à bord du vaisseau amiral, écrit au Gouverneur général des Sept-Iles : "... Ps : 14 mars, 6 heures du soir.
La division du contre-amiral Cosmao a pris à Tarente quelques soldats du régiment d'Isembourg. Je vous en envoie un état, qui présente aussi les troupes embarquées à Toulon …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 198).
Le 11 mai 1808, à Bayonne, "On rend compte du résultat du travail de la commission extraordinaire qui a examiné la comptabilité du régiment d'Isembourg. Comme il parait qu'il n'y a pas eu de dilapidations dans l'administration du conseil d'administration, mais seulement une infraction aux règlements militaires, dont la cause doit être attribuée au prince d'Isembourg, à raison de l'influence que son nom lui donnait nécessairement sur les autres membres du conseil, on croit devoir proposer à Sa Majesté d'accorder à ce corps une somme de 32.180 francs pour solde des dépenses de première mise, d'ordonner que l'emploi de cette somme, ainsi que de celle de 19,000 francs due pour sa masse de recrutement, soit consacré au paiement des dettes qu'il a contractées, et de constituer ce prince responsable, envers les créanciers du régiment, des autres dettes évaluées à 92.819 fr. 57, qui ne peuvent être à la charge du gouvernement" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1861 - Note. Extraites du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 4 mai 1808 »).
Le 15 septembre 1808, "Le général Clarke propose à l'Empereur de laisser dans le régiment d'Isembourg 43 Français qui ont été enrôlés au moment de la formation de ce corps et qui y sont nécessaires pour la tenue des contrôles et de la comptabilité" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2296).
/ Evolution des tenues, 1807-1809
Epaulette et parement en 1807 ; extraits de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Fort de 1800 hommes en 1807, le Régiment semble avoir apporté quelques modifications à sa tenue, si l’on en croit les documents cités par Roger Forthoffer, recoupés par des documents de la collection Wagner. La principale caractéristique est l’apparition de la patte de parements.
A/ Les sources classiques
Fig. 9 Voltigeur en 1807-1808 |
Voltigeur en 1807-1808; extrait de la planche 217 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Voltigeur en 1807-1808, d'après J. Domange |
L’uniforme donné par Fieffé est le suivant : Habit veste, gilet, pantalon de drap bleu céleste ; doublure bleu céleste pour l’habit, blanche pour le gilet. Revers et parements bleu céleste. Collet et pattes de parements jaunes ; liserés jaunes. Boutons blancs, légende «Régiment étranger», et au milieu, «N° 2» (donné par Fallou et Bottet). Shako.
Lienhart et Humbert donnent un uniforme sensiblement similaire : Habit, revers, parements, gilet et culotte bleu céleste. Doublure et retroussis de même. Le gilet était doublé de blanc. Passepoils blancs selon les documents contemporains. Collet et pattes de parements jaunes. Demi-guêtres noires. Boutons blancs identiques à ceux donnés par Fieffé. Shako d’infanterie légère. Pattes d’épaules en drap du fond liséré de blanc, et panache noir pour les Compagnies du centre (sur le schéma d’accompagnement, le shako est surmonté d’un pompon bleu ; plaque en losange et jugulaires jaunes). Epaulettes jaunes à franges vertes et panache vert (1/3 inférieur) et jaune pour les Voltigeurs. Bonnet à poils et épaulettes rouges pour les Grenadiers. Fourniment blanc. Armement d’infanterie. capote grise. Bonnet de police bleu céleste à passepoils blancs.
Dans les deux cas, la base est constituée par le Voltigeur de Martinet, adapté aux autres compagnies :
Figure 9 : Voltigeur, 1807-1808 (d’après Martinet, planche 148 ; Martinet emploie le terme de Chasseur) : Comme le Chasseur de 1806, mais le cordon du shako est blanc. Le plumet est vert à sommet jaune. Les épaulettes sont jaunes à franges vertes. Le parement est bleu céleste à patte jaune. Richard Knötel a consacré une planche à ce type (Uniformenkunde, IV, planche 17). On le retrouve également sur une planche de Herbert Knötel, publiée dans l’ouvrage de Elting (la dragonne est donnée jaune à coulant vert). Marbot et Noirmont donnent un type sensiblement similaire. C’est peut être celui donné par Monsieur Domange, qui date ce personnage des années 1806-1808 (d’après un dessin original de Richard Knötel ?) : uniforme identique au Voltigeur de Martinet, mais pompon jaune au shako, avec un plumet vert à sommet jaune. Guêtres bordées d’un galon avec gland jaunes.
Nous pouvons peut être rattacher à cette période d’autres types, que nous avons pu noter dans les collections de nos amis allemands :
Figure 10 : Chasseur, vers 1807-1808 ? (d’après K. Tosche) : Comme le Voltigeur de Martinet, mais le plumet est vert à base rouge. Epaulettes vertes à tournantes rouges. Plaque de shako et cercle de visière blancs. Le personnage, bien qu’ayant deux banderoles croisées, ne porte pas de sabre.
Figure 11 : Tambour, vers 1807-1808 ? (d’après K. Tosche) : Shako à cordon, plumet, cercle de visière, pourtour supérieur, plaque blancs. Habit jaune, revers de même, col et patte de parement bleu ciel, le tout entièrement galonné de blanc (col, revers, nids d’hirondelle, chevrons des manches, pattes de parements et parements). Ornements des nids d’hirondelle blancs. Culotte bleu céleste, guêtres noires. Tambour à cercle bleu foncé, caisse jaune. Ce Tambour est très proche des tenues des Tambours majors donnés précédemment, ainsi que des musiciens. Il s’agit peut être ici de la première tenue portée, car d’autres documents donnent des tenues différentes pour les années 1808 (Tambour de Grenadiers), et 1808-1809 (Cornet de Voltigeurs et Tambour major).
Figure 12 : Carabinier, vers 1807-1808 ? (d’après K. Tosche) : Même tenue que le Voltigeur de Martinet, mais avec le bonnet à poil, dont tous les ornements sont rouges. Epaulettes et dragonne rouges. Herbert Knötel, dans l’ouvrage publié par Elting, donne le même type, daté de 1810, mais avec le cordon du bonnet blanc.
Roger Forthoffer donne un Sous-officier de Carabiniers, d’après Knötel, qu’il date de 1809. Pour notre part, nous le rattacherons à cette période :
Figure 13 : Sergent de Carabiniers, vers 1808 (d’après R. Forthoffer et Knötel) : Plumet et cordon de bonnet écarlates. Epaulettes écarlates à tournantes argent. Dragonne écarlate à gland mêlé d’argent. Galon de grade et chevron argent liserés de rouge.
B/ La Cronaca Rovatti
Fig. 10 Chasseur en 1807-1808 |
Tous ces types dénotent avec ceux que l’on trouve semble t’il dans la "Cronaca Rovatti di Modena" (Rovatti de Modène était un chanoine qui annotait et peignait de façon scrupuleuse, tout ce qui passait sous ses yeux ou arrivait à ses oreilles, de 1796 à 1820), à la date du 27 octobre 1807, donnés par Cenni et par Darbou et Boisselier, et qui sont les suivants :
- 1/ Chasseurs : Shako noir, pourtour supérieur en cuir noir ; plaque en métal blanc, assez haute, de forme ovale surmontée d’une couronne ; jugulaires et cercles de visière en métal blanc, cocarde tricolore avec ganse blanche ; cordon de shako, plumet et olive verts. Habit bleu céleste foncé, coupé à peu près comme celui de l’infanterie légère napolitaine en 1813, mais découvrant un peu plus la veste, les revers fermés et droits ; collet et pattes de parements jonquilles liserés de blanc, pattes d’épaules bleu céleste foncé liserées de blanc. Boutons blancs. Veste blanche. Culotte bleu céleste foncé. Guêtres noires montant au dessous du genou. Buffleteries blanches. Capote grise roulée sur le sac. Fusil garni en cuivre et sabre. Un deuxième type semble donner le pourtour supérieur du shako vert.
- 2/ Voltigeurs : Même tenue que les Chasseurs, mais cordon de shako, plumet, olive et dragonne jonquille. Cors jonquilles sur les retroussis.
- 3/ Caporal de Carabiniers : Même tenue que les Chasseurs, mais pourtour supérieur du shako, cordon de shako, plumet, olive, dragonne et épaulettes écarlates. Galons de caporal blanc sur jaune. Un deuxième type donne la même tenue, mais pourtour supérieur du shako noir, pattes d’épaules à la place des épaulettes. Si l’on se fie aux parements, la datation est bonne. Les tenues semblent cependant poser problème, car elle reprennent certains éléments donnés par Friedrich (pompons et plumets de couleur verts, jaunes ou rouges). La forme des revers est curieuse, mais explicable : d’une part, l’habit devait être taillé suffisamment large afin de le boutonner jusqu’au bas des revers, ce qui donne cette impression d’habit type 1812 ; pour mémoire, Otto de Bade donne un sapeur dont l’habit, boutonné jusqu’au bas des revers, ressemble à un habit wurtembergeois. D’autre part, Cenni a pu mal interpréter ces dessins : ainsi, les deux versions de Caporaux de Grenadiers n’ont pas les revers exactement identiques, l’un étant proche de ce que l’on a l’habitude de voir, l’autre au contraire ayant les revers proches du modèle 1812. Quant à la plaque du shako, il peut s’agir là d’une déformation, liée au fait que Rovatti n’était pas un dessinateur professionnel, à moins que Cenni ne l’ait interprétée. Ainsi, la grenade du shako du Carabinier de Victor, a pu être transformée en écu surmonté d’une couronne, attribués à toutes les Compagnies. N’ayant pas vu personnellement les types de Rovatti, nous ne pouvons que faire ces suppositions, mais il serait intéressant de consulter effectivement les documents originaux. Pour le reste, nous pensons qu’il s’agit ici de tenues intermédiaires entre celles données dans la partie I, et celles données dans la partie III/A. L’absence d’épaulettes pour certains Carabiniers ou Voltigeurs ne doit pas choquer ; nous rappellerons ici la phrase de Friedrich lors de son entrée à Avignon : "Les carabiniers mirent leurs bonnets à poil avec le plumet rouge et ornèrent leurs épaules des épaulettes de même couleur ; voltigeurs et chasseurs arborèrent de même épaulettes et plumets respectivement jaunes ou verts ...".
A droite, Chasseurs; au centre, Voltigeur; à gauche, Carabiniers. D'après la Cronaca Rovatti |
C/ Le Régiment change de Colonel, nouvelle évolution des tenues
Fig. 11 Tambour de Chasseurs en 1807-1808 |
Avec le changement de Colonel, lorsque le Colonel Stieler remplace O’Meara en 1808, il semble que les tenues des têtes de colonne ont elles aussi changé. Certains types sont donnés par Messieurs Forthoffer et Domange.
Figure 14 : Tambour de Chasseurs, 1808-1809, d’après Knötel : Le shako est identique à celui du Voltigeur de Martinet, mais le plumet est vert à base rouge. L’habit est identique, mais avec les revers et retroussis rouges cramoisi, galon blanc et rouge au collet et aux parements. Veste et culotte bleu céleste. Cuirs blancs. Cercles de caisse bleus. On notera la ressemblance avec le Chasseur donné par K. Tosche quant aux distinctives de Compagnie.
Figure 15 : Cornet de Voltigeurs, vers 1808-1809 (d’après collection privée) : Shako avec jugulaires, plaque et cercle de visière jaunes, plumet vert à sommet jaune, pompon et cordon verts. Habit identique au précédent, mais galon blanc. Epaulettes vertes à tournante jaune. Gilet cramoisi. Pantalon bleu céleste. Cornet jaune à cordon vert. Dragonne verte à coulant blanc. Daté 1810, par Monsieur Domange.
Figure 16 : Tambour major, vers 1808-1809 : Colback noir, garni d’un plumet blanc, raquettes et glands de même, flamme jonquille liserée d’argent, plumes d’autruches, de gauche à droite bleu, blanche, rouge. Habit identique au précédent, galon argent au col et aux revers, ainsi que sur les retroussis, qui sont cramoisis. Grenades argent sur les retroussis ; trèfles argents. Galons de grade argent liserés jonquilles. Culotte bleu céleste, trèfles argent. Bottes cramoisis, galon et gland argent. Banderole porte sabre cramoisie, galonnée or. Gants à crispin blancs. Canne traditionnelle. Monsieur Domange, qui date son personnage de l’année 1810, lui donne les parements en pointe, et les poches galonnées d’argent en long.
Il y a là une différence sensible avec d’autres types vus dans les collections de nos amis allemands, datés de 1808.
Figure 17 : Caporal sapeur, 1808 : Ourson brun très foncé, plumet écarlate ; gland, cordon, pompon et raquette blancs. Habit et revers bleu ciel, passepoil de revers blancs, épaulettes écarlates ; haches croisées rouges ; chevrons d’ancienneté (sous les manches des haches croisées du bras gauche) blancs. Galon de grade blanc. Plaque de ceinturon jaune.
Figure 18 : Tambour de carabiniers, 1808 : Même ourson que Sapeur. Collet jaune à passepoil blanc. Habit, revers, parements, retroussis, veste et culotte bleu ciel. Epaulettes rouges. Ornements de banderoles jaunes. Caisse cerclée de bleu.
Figure 19 : Cornet de Voltigeurs, 1808 : Colback brun très foncé ; base du plumet vert, sommet jaune, flamme bleu ciel à passepoil et gland blancs ; épaulettes vertes à tournante jaune. Cornet jaune, cordon et pompons verts.
Figure 20 : Musicien, 1808 : Colback brun très foncé, plumet blancs, flamme bleu ciel à passepoil et glands blancs. Habit identique au précédent sauf trèfles d’épaules blancs. Galon et gland des bottes blancs.
Pour la même période, Darbou et Boisselier donnent d’autres types complémentaires :
Chasseur et Carabinier vers 1808-1809, d'après H. Boisselier |
Chasseur, vers 1808-1809 : Shako noir, ganse de cocarde, bouton, plaque et jugulaires jaunes ; cordon, pompons et raquettes blancs ; cocarde française, pompon cramoisi. Col noir. Habit, pattes d’épaules, revers, parements, retroussis bleu céleste foncé ; collet et pattes de parements jonquille ; passepoil blanc au collet, aux pattes d’épaules, aux revers, aux retroussis, aux poches et aux pattes de parements. Culotte bleu céleste foncé. guêtres noires. Buffleterie blanche, capote grise sur le sac. Fusil garni de fer, bretelle blanche. Bonnet de police bleu céleste foncé sous la giberne.
Carabinier, vers 1808-1809 : Comme le Chasseur, sauf plumet, cordons et pompon écarlates, grenades des retroussis écarlate ; guêtres noires à galon et gland écarlates.
Toujours pour cette période, nous rattacherons un type donné par la Collection Knötel à Rastatt :
Figure 21 : Cadet sous officier, vers 1808-1809 : Chapeau noir, surmonté d’un plumet vert à sommet jaune. Uniforme habituel bleu ciel, avec patte de parement jaune. Galons de grade argent. Dragonne jaune. Bottes noires.
/ Prise de Capri, 1808
Fig. 12 Carabinier en 1806-1807 |
En octobre 1808, Murat a remplacé le Roi Joseph. Le nouveau Roi de Naples décide aussitôt d’attaquer les Anglais et choisit comme objectif l’île de Capri, où le Colonel Hudson Lowe commande une garnison de 1500 hommes.
Le 3 octobre 1808, Murat adresse ses instructions au Général Lamarque, commandant l'expédition de Capri; il lui écrit : "J'ai résolu de faire l'expédition de Capri et je vous ai désigné pour en commander les forces de terre et de mer.
D'après tous les renseignements qui me sont parvenus, l'ile n'est défendue que par 600 hommes qui, disséminés sur différents points, en rendent les accès plus faciles et diminuent les chances de l'expédition. Capri est principalement abordable dans trois endroits différents, le cap de Carena, la Grande Marine et la Marine Mulo. Après avoir examiné les obstacles que présente l'attaque sur tous ces points, la possibilité de les vaincre, raisonné et réfléchi sur le meilleur système d'opérations, j'ai résolu d'attaquer sérieusement le cap de Carena et de diriger sur ce point l'élite des forces de l'expédition, tandis que deux fausses attaques feront voile sur la Grande-Marine et la Marine Mulo. Ces mouvements bien combinés peuvent faire même de ces fausses attaques des attaques réelles ; puisque, partout, elles offriront à l'ennemi des forces supérieures. Je mets à votre disposition une frégate, une corvette, seize canonnières portant du 24 et une bombarde pour celle de la Grande-Marine, et une division de six canonnières venant de Salerne, pour celle de la Marine Mulo.
Vous aurez sous vos ordres le général Destrés et l'adjudant-commandant Thomas ; vous chargerez ces deux officiers de l'attaque du cap Carena; l'adjudant-commandant Thomas marchera en tête du convoi avec les voltigeurs du 10e régiment, ceux du 52e et les grenadiers corses ; le général Destrés soutiendra ces mouvements avec les grenadiers du 10e régiment, les grenadiers du 52e, 30 canonniers et ouvriers, 20 sapeurs et mineurs munis des outils nécessaires pour abattre un mur ou établir des retranchements, etc., etc.
Vous ferez protéger cette expédition par la frégate, la corvette et seize canonnières portant du 24. Arrivé à la pointe de Carena vous ferez établir votre ligne, embosser la frégate, la corvette et les canonnières, et ferez diriger leurs feux sur le fortin et sur le mur qui se trouve au bas de la rampe qui conduit à Anacapri ; cependant protégé par le feu de notre marine, l'adjudant-commandant Thomas débarquera et marchera sur le mur qu'il escaladera avec les échelles que vous ferez embarquer à Naples. Le fortin n'a que trois pièces de canon, le feu sera plus vraisemblablement dirigé sur la Marine, on n'aura donc que très peu à souffrir de cette batterie ; d 'ailleurs c'est un coup de main à faire et c'est à la course qu'on doit arriver au pied du mur et quelques instants doivent suffire pour le franchir. Ce premier obstacle vaincu, le fortin se trouve tourné et l'on est maître de la route d'Anacapri. Cependant la réserve commandée par le général Destrés débarque et soutient les mouvements de l'avant-garde qui marchera sur Capri et s'emparera de la batterie située au haut de la rampe ; il fera observer la tour d'Orico et s'emparera des signaux de Monte Solaro. Maitre de cette position et de la batterie de la rampe, je regarde Capri comme conquis puisqu'on domine alors les deux ports et que l'on paralyse tous les mouvements de l'ennemi.
Le débarquement opéré, le mur franchi, et maître de la route d'Anacapri, le général Lamarque devra s’occuper à se maintenir dans cette position et à y établir une forte batterie, de manière à se conserver dans tous les cas sa communication avec le continent ; il se servira pour cela de ses sapeurs ; il fera transporter l’artillerie qu'il aura débarquée à Anacapri, pour s'en servir suivant les circonstances.
Maître d'Anacapri, de la partie de la rampe et du Monte Solaro, il dirigera ses opérations ultérieures d'après les mouvements de l'ennemi et les positions des deux autres expéditions.
L'adjudant-général Chavardès commandera l’attaque de la Marine-Grande, il aura sous ses ordres les voltigeurs de la 102e, 100 carabiniers napolitains, les grenadiers italiens, ceux d'Isembourg, 15 canonniers, 15 sapeurs et mineurs auxquels on devra donner des outils. Cette expédition sera escortée par huit canonnières portant du 24 et destinées principalement à protéger son débarquement. Le général Chavardès devra chercher à aborder la côte au nord de San Costanzo, à intercepter toute communication entre Anacapri et Capri et à serrer ce dernier endroit le plus près qu'il pourra et à s'en emparer, s'il est possible. La prise de Capri le rendrait maître de toute l'ile, le château excepté. Cependant son premier soin devra être de s'établir de manière à n'avoir rien à craindre de Capri. Le débarquement du général Chavardès assurerait nécessairement celui du général Montserrat.
Vous chargerez le général Montserrat des troupes de l'expédition de la Marine Mulo. Il aura sous ses ordres les grenadiers du 102e ou fusiliers d 'élite, 100 carabiniers napolitains, 120 grenadiers suisses, 10 canonniers, 10 sapeurs et 200 hommes qui partiront de Salerne. Vous lui donnerez un adjoint, un officier du génie et un d'artillerie. Six canonnières protégeront son débarquement ; parvenu à prendre terre, il cherchera à s'établir à la Chartreuse, à observer et même à s’emparer de Capri ; maître de la Chartreuse ou ayant pris terre, Tragar et St-Michel sont obligés de se rendre ; de la Chartreuse il devra chercher à communiquer avec l'adjudant-général Chavardès.
Voilà, monsieur le général, l'ensemble de l'opération pour l'attaque de Capri, ainsi combinée et mettant autant que possible l’ensemble nécessaire dans les mouvements des trois attaques, on doit et l'on peut même se promettre un résultat sûr, puisque la réussite de l’une des trois attaques assure le succès des deux autres, puisque, comme je l 'ai déjà observé, on aura partout la supériorité sur un ennemi démoralisé et qui ne saurait attendre des braves accoutumés à vaincre. Je ne vous parlerai point ici d'obstacles, les Français n'en connaissent point, et je suis persuadé que vous allez en fournir de nouvelles preuves.
Si cependant le mauvais temps vous empêchait de débarquer, ou si des forces navales supérieures se montraient avant votre débarquement, vous auriez alors la faculté de prendre la détermination que votre sagesse vous dictera pour garantir votre expédition.
Sur ce, etc.
J. M.
Des ordres de détails avaient été donnés pour les vivres et les munitions" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 325, lettre 3484).
L’attaque de cette île le 4 octobre, est l’un des plus beaux exploits de ces troupes isolées, loin de la Grande Armée de l’Empereur. C’est le Général Lamarque qui commande l’expédition. Il réunit trois groupes principaux :
1/ Le Général Destrés et l’Adjudant commandant Thomas attaqueront le cap Carena et Anacapri. Protégés par une frégate, une corvette et 16 canonnières, les hommes de ce groupe principal sont répartis de la manière suivante :
- L’Adjudant commandant Thomas conduira la première vague (Voltigeurs des 10e et 52e et les Grenadiers corses).
- Le Général Destrés les soutiendra avec les Grenadiers des 10e et 52e, des Sapeurs et des Artilleurs.
2/ L’Adjudant général Chavardes attaquera au point dit la Marine Grande, avec les Voltigeurs du 102e, les Carabiniers napolitains, les Grenadiers italiens et les hommes d’élite du Régiment d’Isembourg.
3/ Le Général Montserrat attaquera à la Marine Mulo avec les Grenadiers du 102e, 100 Carabiniers napolitains, et 120 Grenadiers suisses.
Fig. 13 Sous-officier de Carabiniers vers 1808 |
Sous-officier de Carabiniers vers 1808; extrait de la planche 217 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
L’attaque, très bien menée, va réussir. On peut voir que ce n’est pas un Bataillon qui est à la prise de Capri, comme le dit monsieur Forthoffer, mais principalement les Compagnies d’élite, avec quelques détachements d’hommes choisis en dehors des Compagnies d’élite. Deux sous lieutenants sont tués (Saint Vincent et Lecaux), un lieutenant blessé (Zahn). Les troupes défendent ensuite l’île, et le Capitaine Angot est tué le 13 octobre.
Le 19 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Murat, Roi de Naples : "Mon frère, j'ai appris avec le plus grand plaisir les événements de Capri. Je désire en avoir un compte détaillé adressé au ministre de la Guerre, afin de le faire imprimer. Aussitôt que vous le pourrez, ôtez les grenadiers de ce poste ; mettez-y des Napolitains, des Corses et des hommes du régiment d'Isembourg ; mon intention est qu’aucun Français ne reste dans les îles. J'attends avec impatience d'apprendre que le fort soit pris ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 357, lettre 3527 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19078).
Le même 19 octobre 1808, Murat écrit à Saliceti : "... Envoyez à la 2e division qui est à Salerne, le 3e bataillon d'Isembourg qui se trouve à Naples ... (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 357, lettre 3528).
Le 20 octobre 1808, Murat écrit au Général Partouneaux, à Montelone : "Monsieur le général, je fais partir pour la Calabre le bataillon du 20e régiment et le 3e régiment italien. J'en retirerai le bataillon de la Tour d'Auvergne et les Suisses, ces troupes ne devront en partir qu'à l'arrivée de celles qui devront les remplacer. Vous gagnez beaucoup par ces différents mouvements. Je rapproche ensuite un bataillon d'Isembourg qui se trouve à Naples de Lago Negro ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 362, lettre 3535).
/ Poursuite des opérations de pacification dans le Royaume de Naples, 1808-1809
Un autre Bataillon lutte la même année contre les insurgés des Abruzzes.
Le 24 octobre 1808, l’Empereur prend la décision suivante : "Le général Clarke propose à l’Empereur de lui soumettre un projet de décret ayant pour but d’appliquer aux régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne les dispositions du décret du 18 février 1808, relatif à la nouvelle organisation des régiments d’infanterie de ligne et légère"; "On peut laisser les choses comme elles sont" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : «Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée au Archives de la Guerre», Tome II, Paris, Lavauzelle, 1912, 2403).
Par la suite, on retrouve les traces du Régiment d’Isembourg dans la correspondance de Murat où figurent les directives concernant le déplacement des troupes.
Le 28 octobre 1808, Murat écrit, depuis Portici, au Général Lamarque, Chef de l’Etat-major : "Monsieur le général, donnez l'ordre au 3e bataillon d'Isembourg, qui a dû arriver à Salerne le 25, d'en partir sur-le-champ pour se rendre à Chieti, pour y relever le bataillon du 10e auquel vous ordonnerez de se rendre à La Cava où je veux réunir tout ce corps ...
Envoyez-moi demain l'itinéraire de tous ces mouvements" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 373, lettre 3551).
Le 29 octobre 1808, Murat écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "… Autorisé par l'Empereur et par les circonstances à croire possible l'expédition de la Sicile, et persuadé qu'elle ne pourrait être tentée dans des moments plus favorables, j'ai demandé à S. M. 8 000 hommes, et cependant tous les préparatifs se poursuivent ici avec la plus grande activité et je n'attends que l'arrivée de ce renfort pour me rendre de ma personne, en Calabre ; je vous prie de solliciter ce secours auprès de l'Empereur et de me faire connaître son itinéraire, parce que je mettrai d'ici des troupes en mouvement aussitôt que j'aurai la certitude qu'elles y seront remplacées. La tranquillité parfaite qui règne dans tout mon royaume et le bon esprit de mes peuples me permettent de dégarnir momentanément les provinces de Naples et des Terres de Labour.
Une division forte d'environ 8 000 hommes est chargée de la défense de la Calabre, mais cette division est insuffisante pour l'expédition de la Sicile. Je suis donc résolu d'organiser à Cozenza une 2e division que je ferai commander par le général Reynier ...
Le 3e bataillon d'Isembourg remplacera à Chieti le 10e régiment de ligne qui se réunira en entier dans la province de Salerne pour se rendre de là à Cozenza ...
Par ces dispositions je réunis des corps disséminés depuis longtemps et je forme un corps d'armée d'environ 18000 hommes pour l'expédition de la Sicile ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 374, lettre 3553).
Le 22 novembre, Murat réclame à l’Empereur les Régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg pour l’armée de Naples car ils dépendent encore de la France ; il écrit à Napoléon, depuis Portici : "… Votre Majesté a repris à son service le régiment suisse ; vous me rendriez un grand service si vous vouliez m'accorder en place les régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg ; je les alimenterai facilement, au moyen du recrutement que je ferai dans mon royaume ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 418, lettre 3615).
On accuse par ailleurs le Roi de Naples de prélever pour sa Garde, des hommes de ces deux Régiments.
Le 1er décembre 1808, Murat écrit, depuis Naples, à Saliceti, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre, monsieur Donzelot, gouverneur général des Iles Ioniennes, se plaint depuis longtemps de l'état de dénuement absolu où se trouve le 2e bataillon du régiment d'Isembourg. La plupart des soldats sont sans habits et le bataillon est dépourvu de capotes. Vous jugerez sans doute bon de donner sur-le-champ des ordres à l'administration du corps, pour qu'elle prenne à cet égard des mesures que l'approche de l'hiver rend extrêmement urgentes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 430, lettre 3630).
Le 10 décembre 1808, Murat écrit au Général Lamarque, Chef de l’Etat-major général : "Monsieur le général, ordonnez les mouvements suivants :
... Ordonnez au général Huard d'envoyer sur-le-champ à Salerne les deux compagnies d'élite du 3e bataillon d'Isembourg, les compagnies du 1er bataillon de la Tour d'Auvergne devront aussi se rendre à Salerne.
Faites partir pour les Calabres tous les détachements qui appartiennent aux régiments de cette division ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 443, lettre 3652).
Fig. 14 Tambour de Chasseurs, vers 1808-1809 |
Tambour de Chasseurs, vers 1808-1809; extrait de la planche 217 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 17 décembre 1808, les Compagnies d’élite du Régiment reçoivent l'ordre de se réunir à Salerne. Murat écrit ce jour là à 2 heures du matin, depuis Naples, à Napoléon : "J'envoie à Votre Majesté l'état de situation de l'armée. Sire, persuadé de la victoire de Votre Majesté et de la défaite des Anglais, j'ai redoublé mes menaces contre la Sicile ; hier je fis partir mes équipages pour la Calabre, parce que je suis convaincu qu'il suffira de cette démarche pour faire prendre un parti définitif à la Cour de Palerme. J'ai également ordonné les mouvements suivants : le 22e d'infanterie légère va se porter sur Lagonegro, poussant ses postes jusque sur Cozensa. Les dix-compagnies d'élite des deux régiments napolitains, les quatre des Suisses, les quatre de La Tour d'Auvergne, les quatre d'Isembourg, les huit du 10e régiment de ligne, deux du 20. id. et les six de Royal Corse vont occuper Salerne jusqu'à Lagonegro. Ce sera un échelon à tout événement, soit pour se porter au secours de la Calabrc, soit pour favoriser les opérations sur tous les points menacés de la côte, soit qu'il fallut opérer autre point du sur tout royaume ; cette province est d'ailleurs la moins sûre …" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 455, lettre 3671).
Le 7 janvier 1809, depuis Valladolid, l’Empereur prend la décision suivante : "Le général Clarke propose à l’Empereur d’autoriser les régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg, qui sont à l’armée de Naples, à se recruter dans les dépôts des prisonniers de guerre espagnols". "Accordé pour ces régiments. Les Portugais jouiront de la même faculté" (Picard E. et Tuetey L. : «Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée au Archives de la Guerre», Tome II, Paris, Lavauzelle, 1912, 2628).
Le même 7 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous ai accordé la permission de recruter les régiments d'Isembourg et de la Tour-d'Auvergne dans les dépôts de prisonniers espagnols ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14659 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19709).
Le 12 janvier 1809, Murat écrit au Général Huard : "Monsieur le général, j'ai pris connaissance de votre rapport au général Compère sur la mauvaise administration du régiment d'Isembourg ; j'autorise l'arrivée à Naples du major Cardaillac ; il serait difficile de trouver une bonne administration dans un régiment où il n'existe aucune espèce de discipline. Je reçois de tous côtés des plaintes contre l’insubordination de ce corps, et surtout sur les mauvais traitements qu'il fait éprouver à mes sujets dans tous les détachements qu'on lui ordonne de faire ; je suis doutant plus affligé de ce dérèglement que ce corps est commandé par des officiers français qui devraient savoir ce qu'ils doivent d'égards à une nation amie et si étroitement alliée. Ce qu'il y a de plus affligeant, c'est que d'après les différents rapports que je reçois sur l'esprit de ce régiment, son attachement à l'Empereur serait très équivoque ; faites-le surveiller soigneusement, et déclarez aux officiers que s’ils continuaient à se conduire ainsi, je me verrais forcé de demander à l'Empereur d'éloigner ce régiment de mes Etats ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 494, lettre 3734).
/ Les abus de Murat - débauchage massif, 1809-1810
Le 25 janvier 1809, Murat écrit à Napoléon : "Sire, j'adresse à V. M. deux rapports qui m’ont été faits par l'inspecteur aux revues Feraud sur l'administration et sur la comptabilité du régiment d'Isembourg. Votre Majesté verra qu'il est impossible de porter plus loin le désordre et même les dilapidations, puisque les feuilles d'à bon compte rédigées par le quartier-maître ont constamment présenté 427 hommes au-delà de l'effectif réel. On assure que le colonel est le beau-frère de votre ministre de la guerre, le Cte d'Hunebourg, et cette considération a sans doute empêché d'approfondir plus tôt la cause et l'origine des désordres. Quoiqu'il en puisse être, il est impossible de laisser plus longtemps ce malheureux régiment dans l'état déplorable où il se trouve, et je vais m'occuper des moyens de régulariser sa comptabilité.
Il est indispensable de leur donner un colonel, ainsi qu'à celui de La Tour d'Auvergne, ainsi que je l'ai déjà demandé à V. M. Si ces corps m'avaient appartenu, il y a longtemps que j'aurais apporté remède à tant de désordres, mais j'avais pensé avoir tout fait en vous demandant ces régiments ou d'autres colonels" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 6, p. 509, lettre 3759).
Le même 25 janvier 1809, le Colonel Stieler qui commande le Régiment, est accusé par Murat de falsifier la comptabilité et d’avoir en permanence 427 hommes présentés en plus de l’effectif réel. C’est en fait le début d’une affaire très compliquée, dont on retrouve les traces dans le Carnet de la Sabretache (Carnet de la Sabretache, année 1900, page 418 : «Les embauchages dans la garde du Roi Murat»). En fait, Murat faisait soudoyer les soldats des Corps présents dans le Royaume par des Officiers napolitains, à tel point que le Ministre de la Guerre crut devoir signaler à l’Empereur un état de choses aussi irrégulier (les rapports du ministre de la Guerre se trouvent aux archives nationales, A.F IV 1714).
Le 11 février 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à l'Empereur : "… Les agents anglais ou de la Cour de Palerme, répandus dans le royaume de Naples, cherchent à embaucher des Suisses et les soldats allemands de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg, je dois cette découverte à l'arrestation de deux déserteurs des chevau-légers de ma garde, qui avaient reçu 25 louis pour déserter. J'ai envoyé le signalement de deux embaucheurs à la police de Rome, de Bologne et de Turin ; il ne sera négligé ici aucun moyen pour parvenir à les découvrir et à les faire arrêter …" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 13, lettre 3788).
Le 19 février 1809, Murat écrit, depuis Caserte, à Napoléon : "… Tout est, dans ce pays, à la guerre. Je découvre, tous les jours, des indices qui me font penser que vos ennemis y comptent. Des embaucheurs anglais payaient à boire et à manger aux soldats allemands et suisses, pour les engager à déserter ou à prendre parti pour les Anglais, au moment d'un débarquement ; des cabaretiers donnaient à boire et à manger gratis. Ils sont arrêtés, et j'espère qu'on parviendra à connaître et à arrêter ceux qui les payaient …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 23, lettre 3800).
Fig. 15 Cornet de Voltigeurs, vers 1808-1809 |
Cornet de Voltigeurs, vers 1808-1809, d'après J. Domange |
En mars 1809, le Régiment entre au service français. Comme preuve de l’indécence avec laquelle se fait selon lui l'embauchage (ou plus précisément le débauchage), le Duc de Feltre adresse un certain nombre de lettres écrites au Roi de Naples et à son Ministre de la Guerre par le Colonel Stieler :
"Le Colonel du Régiment d’Isembourg à Sa Majesté le Roi des deux Siciles.
Naples, le 10 septembre 1809.
Sire,
Le Régiment des chevau-légers de la Garde de Votre Majesté a de nouveau embauché et enrôlé 27 hommes de mon régiment. La punition de ces déserteurs est la mort. Les faire arrêter et les faire mettre en jugement est mon devoir. Les régiments français nationaux reçoivent des conscrits pour compléter leurs cadres, le mien achète ses recrues à prix d’argent.
La déplorable situation financière de mon régiment rend la perte qu’il éprouve par l’embauchement de mes hommes par les sous officiers de la Garde de Votre Majesté irréparable et consomme la ruine de mon corps.
Je réclame ces 27 hommes comme les soldats de l’Empereur mon maître, dont je lui doit compte et lesquels ne peuvent passer dans les corps napolitains qu’en suite de sa volonté, transmise par son ministre de la Guerre.
Je ne permettrai point à ce que Votre Majesté les conserve, à moins d’en avoir été autorisée par qui de droit (...)
Le Colonel
Stieler".
Cette lettre sera suivit de plusieurs autres : le 17 octobre, Stieler écrit depuis Nocera au Ministre de la Guerre napolitain que "3 hommes de mon régiment sont désertés partis hier de Nocera avec l’artillerie et le train d’artillerie napolitain, qui a quitté cette ville pour se rendre à Naples(...). Il a été constaté que ces 3 hommes désertés sont dans la Garde Royale".
Nouvelle lettre le 27 : "Je demande à ce que les 400 hommes qui, depuis le 1er septembre dernier, ont été enlevés à mon régiment et incorporés en totalité dans les corps de la Garde Royale, lui soient rendus".
Le même jour, à Murat : "Aujourd’hui un détachement venant de Trèves, au nombre de 264 hommes, conduits par un sergent et deux caporaux, a été arrêté devant la caserne des chevau-légers de la Grade, traîné de force dans le quartier et incorporé dans diverses compagnies de ce corps.
Il a été promis au sergent et aux caporaux les grades correspondants aux leurs. Le sous officier conducteur, ayant des comptes pour une somme de 8000 à 9000 fr. à rendre, n’a point été à l’abri de la séduction forcée ; et, fort des promesses qui ont été faites, se croit à l’abri de toute recherche.
(...) Le nombre de soldats et recrues enlevés à mon régiment pour les corps de la Grade de Votre Majesté se monte, en ce jour, au delà de 435 hommes. Je les redemande tous sans exception pour être rendus à leurs aigles".
Les plaintes du Colonel Stieler étaient trop justes pour que l’Empereur n’y fit pas droit aussitôt. Déjà, le 10 mars 1809, l’Empereur prend la décision suivante : "On propose à Sa Majesté d’autoriser l’admission, dans chaque compagnie de chacun des régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne, de deux Français d’être employés au détail de l’administration et d’y mettre, en outre, au fur et à mesure du remplacement, le nombre d’officiers français que le bien pourra exiger"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : «Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée au Archives de la Guerre», Tome II, Paris, Lavauzelle, 1912, 2913).
Par ailleurs, sur ordre de l’Empereur, le Ministre de la Guerre invita le Roi de Naples à s’abstenir à l’avenir de recruter son armée parmi les soldats français. Dans une lettre en date du 7 septembre, le Duc de Feltre écrit à Murat : "Il [l’Empereur] charge le Général Partouneaux de se faire remettre par les chefs des régiments, qui ont à se plaindre qu’on leur a enlevé des sous officiers et soldats, l’état nominatif de tous ceux qu’ils ont perdus de cette manière, avec l’indication du corps dans lequel on présume qu’ils sont entrés, de ce concerter ensuite avec le Ministre de la Guerre de Votre Majesté et le Commandant en chef de sa Garde, pour passer une revue exacte de ces corps, en se faisant accompagner des officiers et sous officiers qu’il jugera convenables d’appeler pour reconnaître les fuyards, qui devront aussitôt sortir des rangs et être mis à la disposition de leurs anciens chefs".
Murat longtemps de se conformer aux instructions de l'Empereur. Trois mois après avoir reçu la dépêche du ministre de la Guerre, il chercha encore à faire revenir l’Empereur sur sa décision, mais sans succès.
Le 13 décembre 1809, Murat écrit, de Paris, au Ministre de la Guerre Daure : "... On a porté des plaintes à l'Empereur sur l'enrôlement de quelques soldats d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne dans mes troupes, et d'après ses ordres, son ministre de la Guerre a dû vous prescrire de les rendre, cependant n'ordonnez rien à cet égard qu'après que je vous aurai fait connaître si l'Empereur a définitivement consenti à me donner ces régiments. Il me parait hors de doute que le comte d'Hunebourg a à Naples des émissaires infidèles qui mettent beaucoup d'animosité dans leurs rapports, n'est-il pas ridicule qu'on ait rendu compte qu'on avait arrêté et incorporé par force des détachements entiers ? Au reste, je crois avoir acquis ici la certitude que ces rapports viennent de M. Dubreuil, qui sous le prétexte d'être venu à Naples pour y arrêter la comptabilité du régiment d'Isembourg, n'y a été réellement envoyé que pour faire des rapports au ministre, et j'oserais garantir que cette mission n'a nullement été ordonnée par l'Empereur, mais suggérée par un esprit ennemi ; car l'Empereur est certainement bien persuadé qu'il n'aura jamais de police plus fidèle et plus active que la mienne. Le major Cardaillac que j'ai signalé comme un fripon ou au moins comme un mauvais administrateur, n'est pas étranger à ces indignes délations ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 125, lettre 4672).
Fig. 16 Tambour-major, vers 1808-1809 |
Tambour-major, vers 1808-1809, d'après J. Dommange |
Le 24 mars 1810, Murat tente une autre démarche, écrivant à Napoléon, depuis Compiègne, que tous les rapports qui lui avaient été faits étaient en fait exagérés ; que s’il devait rendre les hommes entrés dans ses corps de troupes, lui et sa famille se retrouveraient isolés et en grand danger dans une terre étrangère ; et qu’il avait été autorisé par l’Empereur à prélever des hommes dans les corps français. Cette nécessité était liée également au fait qu’un partie des troupes du royaume de Naples se trouvait en Espagne, etc...
"Je viens de recevoir une lettre de Votre Majesté qui m'a sensiblement affligé. Je dois effectivement être affecté de cette persévérance et de cette suite que l'on emploie auprès de Votre Majesté pour parvenir à me faire perdre ses bontés, en lui faisant des rapports infidèles et en exagérant surtout les faits.
Votre Majesté m'ordonne de faire rentrer dans les corps français tous les soldats qui en ont été tirés pour ma garde. Si Votre Majesté persistait à vouloir l'exécution de cet ordre, elle aurait détruit en un instant cette garde qui m'a coûté tant de soins à organiser et qui est mon seul appui, celui de la Reine et de ma famille contre une population étrangère de cinq cent mille àmes, au milieu de laquelle mes enfants resteraient en ce moment sans défense. Sire, un ordre semblable ne peut avoir été provoqué que par quelque rapport récent qui aura dû vous être fait : que je continue à permettre l'admission de vos soldats dans ma garde. Puisque Votre Majesté m'avait permis de garder ceux qui y furent incorporés il y a dix mois, et ceux que le Roi Joseph avait été autorisé à y admettre, et Votre Majesté, après le départ de la moitié de cette garde pour l'Espagne, avait si bien senti la nécessité de la compléter par des Français que vous m'aviez promis quatre cents conscrits à prendre à mon choix dans vos départements.
Sire, je donne ma parole d'honneur à Votre Majesté que depuis six mois on n'a pas reçu un seul soldat français dans ma garde et qu'antérieurement à celte époque, on n'y avait reçu que quelques soldats de La Tour-d'Auvergne et d'Isembourg, destinés principalement à compléter ma cavalerie. Je garantis aussi à Votre Majesté qu'il n'en a été admis aucun dans les régiments de ligne et que quinze jours avant mon départ de Naples, je fis rendre aux corps de Votre Majesté, sur la demande des colonels, quinze ou vingt Français déserteurs qui y avaient été reçus.
J'ai dit, Sire, que ma garde se trouverait détruite par l'exécution de l'ordre de Votre Majesté, parce que tous les sous-officiers qui en forment les cadres sont Français et qu'il me serait impossible de les faire remplacer par de jeunes recrues napolitaines qui ne pourraient m'offrir ni sûreté ni garantie.
Sire, Votre Majesté ne peut vouloir m'affliger à ce point-là ; je la supplie au nom de mes jeunes enfants de me permettre de conserver le peu de Français qui se trouvent dans ma garde et d'ordonner qu'ils soient définitivement rayés des matricules des régiments auxquels ils appartiennent.
Votre Majesté ne voudrait pas que je fusse le seul malheureux dans une circonstance qui assure son bonheur et celui de l'Europe" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 230, lettre 4820).
Murat minimise bien entendu le nombre des soldats entrés irrégulièrement dans ses troupes, mais d’après une enquête du Général Partouneaux, ce sont 977 hommes que Murat devait restituer, dont 602 du Régiment d’Isembourg ! Finalement, Napoléon exigea un état nominatif de tous les hommes enrôlés par Murat. A cette condition, il l’autorisait à les conserver. Mais, par Décret, il stipulait que, "A l’avenir, aucun militaire des troupes de France ne pourra être admis dans celles de Naples sans notre autorisation spéciale. Ceux qui contreviendraient à cette disposition seront poursuivis comme déserteurs (article 4).
Article 6 : Tout soldat des régiments au service de France qui aurait pu être reçut dans les troupes de S. M. le Roi de Naples postérieurement au 20 avril 1810 devra également être rendu".
Et, le 23 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un ordre du jour pour l'armée de Naples. Vous le ferez imprimer et vous l'enverrez aux généraux, colonels et chefs de bataillon de l'armée de Naples. Vous écrirez au roi que je n'entends pas raillerie là-dessus et que je rendrai responsables le commandant de sa garde et de ses régiments ; que j'enverrai de Paris ordre directement à mes généraux de les faire arrêter s'ils s'avisent de transgresser mes ordres.
ANNEXE
Ordre daté du 22 avril 1810
Sa Majesté l'Empereur ordonne ce qui suit ...
2°... les fusiliers et tambours tirés du 1er régiment d'infanterie de ligne suisse, du régiment de La Tour d'Auvergne et du régiment d'Isembourg, qui se trouvent dans la Garde du roi de Naples ou dans les régiments napolitains, sont autorisés à passer à ce service.
Ils seront en conséquence rayés des contrôles de leurs corps.
3° Le trésor de Naples remboursera aux conseils d'administration des régiments suisses, d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne, tout ce qu'ont coûté ces hommes pour leur recrutement et habillement.
4° Il est enjoint au commandant en chef de notre armée de Naples, au général chef de l'état-major, à tous nos généraux et chefs de corps, et aux généraux et officiers commandant la garde et les corps napolitains, de ne recevoir ou faire recevoir aucun individu faisant partie des corps français ou des corps étrangers à notre service ; il leur est ordonné, ainsi qu'aux commandants des régiments étrangers qui sont à notre service à Naples, de faire arrêter et reconduire à leurs corps les individus déserteurs qui seraient entrés ou entreraient dans la garde napolitaine ou ailleurs ; ils les feront arrêter partout où ils les trouveront" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23466).
Le 9 mai 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre en France : "… Je vous adresse l'état nominatif des Français et des soldats des régiments de la Tour-d'Auvergne et d'Isembourg existant dans ma garde ; je vous prie de le mettre sous les yeux de l'Empereur et d'obtenir qu'ils soient définitivement rayés des corps auxquels ils ont appartenu" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 280, lettre 4887).
/ Affaires militaires, 1809-1810
Fig. 17 Caporal sapeur, 1808 |
En 1809, les Bataillons du Corps sont éparpillés de Corfou (où bientôt, il y en aura 2, soit les 2e et 3e Bataillons) à l’Espagne (4e Bataillon), en passant par Naples et l’Italie (1er Bataillon).
Parallèlement à l'affaire de débauchage, Napoléon réorganise les forces en Italie et donne ses ordres. Ainsi, il écrit depuis Paris, au Général Clarke, le 17 février 1809 : "Monsieur le général Clarke, vous ferez connaître au roi de Naples que, dans les circonstances actuelles, mon intention n’est pas qu’il ait toutes les troupes dans le fond de la Calabre, et que je désire qu’il les place de cette manière :
La division Partouneaux en Calabre composée des : 20e de ligne, quatre bataillons, 3 000 hommes ; 101e de ligne, trois bataillons, 2 200 hommes ; 22e légère, deux bataillons, 1 600 hommes ; Suisses, deux bataillons, 1 400 hommes ; régiment de La Tour d’Auvergne, un bataillon, 700 hommes ; régiment d’Isembourg, un bataillon, 700 hommes ; 2 escadrons du 4e régiment de chasseurs, 500 hommes. Total : 10 100 hommes.
Une autre division serait réunie à Naples et environs, composée des : 10e de ligne, 4 bataillons, 3 000 hommes ; 62e de ligne, 3 bataillons, 2 100 hommes ; 23e légère, 2 bataillons, 1 600 hommes ; Suisses, 2 bataillons, 1 400 hommes ; régiment de La Tour d’Auvergne, un bataillon, 800 hommes ; 2 escadrons de chasseurs, 500 hommes. Total : 9 400 hommes.
Cette division divisée en deux brigades devrait être placée à Naples et à trois marches de cette ville pour pouvoir se réunir et marcher sur Rome si les circonstances l’exigeaient. La division Partouneaux également divisée en deux brigades serait placée, une brigade au fond de la botte menaçant la Sicile, et l’autre à mi-chemin de Reggio à Naples. Il ne faut mettre dans les îles de Capri et d’Ischia que le nombre d’hommes absolument nécessaire. Je pense qu’il y a trop de monde. Il faut placer à Tarente et dans toute cette partie un bataillon d’Isembourg, un de La Tour d’Auvergne, un bataillon de troupes napolitaines et un régiment de chasseurs napolitains. Vous ferez connaître au roi que je vois avec peine que dans les circonstances où nous sommes, sa garde ait moins de chevaux ; que sa cavalerie n’est pas montée ; qu’il doit avoir dans son royaume des ressources pour mettre 1 200 hommes à cheval ; qu’il a trop peu de troupes et qu’elles ne sont pas au complet ; qu’il serait important qu’il établît la conscription et augmentât son armée" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20053).
Le 23 février 1809, à Paris, on informe l'Empereur que "Le roi de Westphalie demande que le sieur F.-L.-A. Bause, fourrier au régiment d'Isembourg, soit autorisé à passer à son service"; ce dernier répond : "Accordé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2812 - Note : Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 22 février 1809 »).
Le 10 mars 1809, à Paris, "On propose à Sa Majesté d'autoriser l'admission, dans chaque compagnie de chacun des régiments d'Isembourg et de La Tour d’Auvergne, de deux Français capables d'être employés au détail de l'administration et d'y mettre, en outre, au fur et à mesure du remplacement, le nombre d'officiers français que le bien du service pourra exiger; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2913 - Non signée ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 8 mars 1809).
Le 11 mars 1809, Murat écrit au Général Lamarque : "Monsieur le général ... Ne laissez à Aquila qu'un détachement de cent hommes d'Isembourg, faites rentrer le surplus à Chieti" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 72, lettre 3853).
Le 14 mars 1809, Murat écrit au Général Partouneaux : "Monsieur le général ... Je ne partage pas votre opinion sur le désarmement des batteries des côtes, peu m'importe de perdre de l'artillerie, si jamais vous pouviez être forcé d'évacuer les Calabres ? Je vous le répète encore, vous devez tout évacuer et ne laisser qu'une faible garnison dans Veilla et Cotrone. Faites rentrer le bataillon du 101e de Catanzaro, envoyez-y, en place, le bataillon d'Isembourg, et rappelez-vous que si vous êtes forcé de réunir vos troupes, vous ne devez laisser que cent hommes de ce bataillon dans Cotrone et évacuer entièrement le reste du pays ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 84, lettre 3870).
Le 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, donnez ordre au roi de Naples de faire partir de Naples le général de brigade Valentin avec les deux bataillons du 23e léger, forts de 1,500 hommes ; les trois bataillons du 62e de ligne, forts de 2,200 hommes ; six pièces d'artillerie servies par une compagnie d'artillerie française, et attelées, s'il n'y a pas assez d'attelages français, par des attelages napolitains ; et un bataillon entier du régiment de la Tour d'Auvergne ou d'Isembourg, fort de 800 hommes ; total de la brigade française, 4,600 hommes ; en recommandant que les compagnies de grenadiers et voltigeurs et les chefs de bataillon se trouvent à tous ces régiments. Un des deux régiments d'infanterie napolitains et deux escadrons de cavalerie napolitains, formant 300 hommes à cheval, partiront avec cette brigade sous les ordres d'un adjudant commandant et en feront partie. Un officier supérieur et un capitaine d'artillerie, deux officiers du génie et deux commissaires des guerres y seront attachés. Cette brigade, forte de 6 à 7,000 hommes, devra être rendue à Rome cinq jours après la réception du présent ordre, c est-à-dire dans les premiers jours d'avril" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14911 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20403 qui date cette lettre du 17 mars 1809).
Fig. 18 Tambour de Carabiniers, 1808 |
Le même 16 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils ... Mon intention est donc que la division Miollis vienne à être composée : de quatre bataillons du 62e, 3,000 hommes ; de quatre bataillons du 23e léger, 3,000 hommes ; de deux bataillons du 22e léger, 1,500 hommes ; du 4e bataillon du 101e, 700 hommes ; du bataillon du 14e léger, 1,300 hommes, et du bataillon du 6e de ligne, 1,200 hommes ; ce qui formerait une division de 10 à 11,000 hommes de très-bonnes troupes ; et le château Saint-Ange serait occupé par le bataillon de la Tour d'Auvergne ou d’Isembourg, par le régiment napolitain, en attendant l'arrivée des autres troupes de Naples …" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 376 ; Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20400).
Le lendemain 17 mars 1809, toujours depuis Paris, Napoléon écrit à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, j'ai ordonné que le général de brigade Valentin partit de Naples pour se rendre à Rome avec les 2 bataillons du 23e léger, forts de 1,500 hommes; les 3 bataillons du 62e de ligne, forts de 2,200 hommes; un bataillon d'Isembourg ou de la Tour d'Auvergne, fort de 800 hommes; 6 pièce d'artillerie, servies par une compagnie d'artillerie française; un régiment napolitain de 1,500 à 1,800 hommes; un escadron napolitain de 300 chevaux; ce qui fera une brigade de prés de 7,000 hommes. Cette brigade devra être rendue à Rome le 1er avril et sera sous les ordres du général Miollis. Vous ordonnerez au 4e bataillon du 62e, qui doit être à Rome, de se réunir aux trois premiers bataillons; ce qui fera un beau régiment de 4 bataillons et au complet de près de 3,000 hommes" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 383 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20432).
Le 24 mars 1809, Murat écrit au Général Ottavi, à Lecce : "Monsieur le général ... Je ferai partir lundi le 2e régiment d'infanterie légère napolitaine pour se rendre dans la Pouille ; faites partir le 3e régiment de ligne, aussitôt que le bataillon d'Isembourg vous sera arrivé …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 104, lettre 3900).
Le 27 mars 1809, Murat écrit au Comte Milano, Intendant d’Otrante : "Monsieur l'intendant, je viens de recevoir votre lettre du 23, avec les deux rapports qui y étaient joints.
Demain part le 2e régiment d'infanterie légère napolitaine et un bataillon d'Isembourg a dû arriver en Pouille ; j'espère que ces troupes sont plus que suffisantes pour tout faire rentrer dans l'ordre ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 111, lettre 3912).
Le 28 mars 1809, depuis Paris, l'Empereur écrit à Eugène Napoléon, vice-roi d'Italie, à Milan : "... Il restera à Rome 2 bataillons napolitains, un bataillon d'Isembourg, 3 beaux bataillons français, l'un du 14e léger, fort de 1 200 hommes, l'un du 6e de ligne, fort de 700 hommes, et l'autre du 101e, fort de 600 hommes, et 300 Napolitains à cheval, ce qui fera à peu près 3 000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20596).
Le 31 mars 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "… Je vous renvoie une lettre du ministre de la Guerre de France qui autorise le renvoi au Fort Dauphin des prisonniers anglais qui se trouvent dans mon Royaume ; réunissez donc tous ceux qui se trouvent à Aquila, et faites-les diriger de là sur Ancône, en les faisant escorter. Le commandant de cette escorte les consignera au général Lemarois, commandant à Ancône, à qui vous devez écrire de ma part pour lui faire connaître la décision de l'Empereur.
Vous donnerez l'ordre au commandant de cette escorte de ne pas aller plus loin qu'Ancône. Faites-les escorter par un détachement d'Isembourg qui se trouve à Aquila et Chieti" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 123, lettre 3931).
Le 7 avril 1809, Murat écrit au Général de Division Partouneaux : "Monsieur le général, monsieur le maréchal Pérignon m'a communiqué vos dernières dépêches. D'après l'état de situation, Seilla était approvisionnée pour plusieurs mois, vous l'avez fait approvisionner de nouveau, je ne puis qu'approuver une mesure dictée par les circonstances. Je ne sais pas jusqu'à quel point quatre brigades de mulets étaient nécessaires pour la brigade du général Digonnet, quand peut-être il lui eût été possible de différer cette mesure qui n'a servi qu'à alarmer les habitants, parce qu'elle a semblé confirmer les bruits d'évacuation auxquels l'intrigue de nos ennemis et vos dispositions, plus que le mouvement des troupes, ont donné lieu. Pourquoi, par exemple, faire évacuer les malades, parler du désarmement des batteries des côtes, faire entendre au général Amato qu'il est possible qu'on évacue les Calabres ? Pourquoi enfin accréditer cette opinion par toute espèce de démonstrations, quand je vous ai ordonné de ne jamais faire un pas rétrograde sans y être forcé, et après avoir combattu, ou bien pour vous porter au secours du général Digonnet, s'il venait à être attaqué avec des forces supérieures ? Je suis si loin de penser à évacuer les Calabres que je suis décidé à abandonner plutôt Naples, ma capitale. Je vous le répète encore une fois. Ne faites plus de dispositions qui peuvent faire croire à une évacuation, ne souffrez pas surtout qu'on en parle ; les deux compagnies d'élite du 20eme sont parties depuis deux jours, et le 4e bataillon de ce même corps part demain pour Cosenza. Ma garde, le Royal-Corse, mon 1er régiment d'infanterie légère, huit compagnies d'élite du 10eme de ligne, les compagnies de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg vont se rendre au camp sur le pont du Sele où je suis établi moi-même de ma personne et d'où je serai plus à portée de vous secourir. Mes équipages sont partis aujourd'hui de Naples pour Persano. Je connais depuis longtemps vos talents et votre bravoure, je suis tranquille sur le sort des Calabres. Poussez vigoureusement l'organisation des légions provinciales, la levée de deux hommes sur mille ; c'est dans les moments de crise qu'il faut de l'énergie ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 146, lettre 3968).
Le 23 avril 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, si le dépôt d'Isembourg se trouve encore à Capoue envoyez-le à Gaëta ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 187, lettre 4029).
Le 25 avril 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... je vous ai dit d'envoyer à Gaëta le dépôt d'Isembourg, que je vois encore à Capoue ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 191, lettre 4035). Le Dépôt du Régiment est donc transféré de Capoue à Gaète soit à cette date, soit plus tard.
Fig. 19 Cornet de Voltigeurs, 1808 |
Le même 25 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Ratisbonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... On doit également recruter pour porter au grand complet les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5458 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3119 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20892).
Le 29 avril 1809, à Burghausen, on informe l'Empereur que "Le roi de Naples demande que MM. L'herbon de Lussats, Grenet, capitaines, Lecaux et Lallemand, sous-lieutenants au régiment d’Isembourg, soient autorisés à passer à son service" ; "Approuvé" répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3138 - Non signée ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec l'Empereur, du 19 avril 1809 »).
Le même 29 avril 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Ordonnez au général Caracciolo de tenir le plus réuni possible le bataillon d'Isembourg ..." (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 198, lettre 4045).
Le 5 mai 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "... Il y aura dimanche parade à midi à Chiaia, vous y appellerez le Royal-Corse et le 101e régiment. Voyez si en faisant partir sur-le-champ une estafette, vous pourriez y faire venir les deux bataillons suisses, qui sont à Vietri et à La Cava ; vous y ferez venir dans tous les cas le bataillon suisse qui est à Castellamare et les deux compagnies d'élite d'Isembourg. Je désire qu'il y ait aussi 12 pièces de canon" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 212, lettre 4070).
Le 11 mai 1809, Murat écrit au Général de Division Partouneaux, à Monteleone : "Monsieur le général, j'ai reçu votre rapport du 4 mai ; je suis bien impatient de connaitre la détermination des Anglais de Sicile ; je commence à craindre qu'informés des victoires de l'Empereur, ils n'oseront plus rien tenter contre moi ; cependant je cherche à réunir le plus de forces possible. Je viens de retirer de Gaëte un bataillon de la Tour d'Auvergne, et des Abruzzes un d'Isembourg et j'ai diminué la garnison des îles. Tenez-vous-en toujours, en cas de débarquement, aux instructions que je vous ai données dans ma dernière dépêche, et quand bien mème l'ennemi vous laisserait tranquille, vous n'en devez pas moins faire prendre une position sûre à vos troupes …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 224, lettre 4087).
Le 20 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 12 ... J'approuve les mesures que vous avez prises pour porter au grand complet les sept régiments polonais, les régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg, et les régiments irlandais ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21054).
Le 26 mai 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, je passerai demain matin à 5 heures la revue du 10e régiment, du bataillon d'Isembourg, de l'escadron du 4e régiment de chasseurs et de toute l'artillerie disponible, ainsi que de toute ma garde ; le rendez-vous de cette troupe est aux Granili. Donnez sur-le-champ tous les ordres nécessaires. Je désire aussi que le personnel de l'ambulance, du service des vivres et les commissaires des guerres, inspecteurs et officiers d'état-major y soient présents. Ordonnez au général Gentile de faire cette nuit des patrouilles le long de la côte, vers le Fusaro et le lac de Patria ; ordonnez à tous les canonniers de la côte d'être à leur poste. Faites prévenir de suite le général Colonna d'être sur ses gardes" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 248, lettre 4122).
Le 1er juin 1809, Murat écrit au Général Partouneaux : "Monsieur le général, je reçois votre lettre du 29, avec le rapport du général Cavaignac. J'ai dû croire à la folie des Anglais de tenter une expédition contre mon royaume, tant que le général Stuart et la Cour de Palerme n'ont connu les succès éclatants de l'Empereur que par nous; mais aujourd'hui qu'ils les ont appris officiellement, je doute et je crains qu'ils osent l'entreprendre et je vous déclare qu'elle n'aura pas lieu, si au reçu de ma lettre l'expédition n'est pas partie, et dès lors j'enverrai de suite le 4e bataillon du 20e, ainsi qu'un bataillon d'Isembourg; vous serez alors le maître de prendre de nouvelles positions. Néanmoins, serait-il peut-être possible que les Anglais, pour avoir l'air de n'avoir pas armé inutilement, vous jetteront quelques hommes en Calabre et vous les jetterez facilement à la mer. Je vous adresse un nouveau Bulletin de la Grande Armée. Continuez à me tenir au courant et à faire la guerre aux brigands qui vont certainement cesser de vous importuner" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 258, lettre 4137).
Le 4 juin 1809, à 1 heure du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'ai prié Votre Majesté, il y a quelque temps, de me céder les régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Je vous en prie derechef. Je tirerai de ces régiments le plus grand parti par les ressources que j'y trouverai en officiers et sous-officiers pour la création de nouveaux régiments ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 264, lettre 4145).
Fig. 20 Musicien, 1808 |
Le 9 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "Monsieur le maréchal ... Donnez l'ordre au bataillon d'Isembourg de partir ce soir de Portici pour se rendre à Teramo ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 278, lettre 4167).
Le 11 juin 1809, à 1 heure et demie du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "Je viens de recevoir la lettre de Votre Majesté du 28 de son camp impérial d'Ebersdorf. Tous les ordres qu'elle daigne me donner vont être exécutés ...
En exécution des ordres de Votre Majesté, je partirai après-demain pour Rome. Déjà j'ai fait partir les chevau-légers de ma garde, 800 vélites à pied partent ce soir ; demain au soir partiront 400 grenadiers et 100 gardes d'honneur parfaitement bien montés et composés des premières familles du Royaume. Lorsque je serai arrivé à Rome, je verrai s'il me sera possible d'envoyer à votre armée d'Allemagne un des régiments napolitains ; en attendant je fis partir, hier au soir, un bataillon d'Isembourg fort d'environ 800 hommes pour Ancône, où il arrivera du 20 au 25. Voilà tout ce qu'il m'a été possible de faire, avant de connaitre le résultat de la prise de possession pour Votre Majesté des États du Pape. Votre Majesté doit être bien persuadée que je dirigerai sur la Haute Italie toutes les troupes dont il sera possible de me passer ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 279, lettre 4171).
Le même 11 juin 1809, à minuit, Murat écrit, de Naples, à Napoléon : "… J'adresse à Votre Majesté les rapports que je reçois des Calabres, ainsi que deux rapports postérieurs télégraphiques, qui tous les deux m'annoncent la sortie du port de Melazzo d'une flotte de 80 voiles, cinglant vers le Nord. En même temps plusieurs lettres viennent d'être adressées à différents particuliers par des personnes arrivées de Sicile et de Ponza, annonçant l'arrivée d'un prochain débarquement, et sur-le-champ je viens d'expédier au bataillon d'Isembourg et aux troupes de ma garde parties depuis deux jours, l'ordre de s'arrêter là où on les trouvera. Dans 48 heures au plus je connaîtrai la destination de cette flotte, et ce ne sera que 48 heures de retard pour la marche ultérieure de ces-troupes …" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 282, lettre 4174).
Le 14 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, je reçois l'état de situation des troupes destinées à former la garnison des forts de Naples ... Je vous autorise à faire rentrer au fort de l'OEuf les ouvriers d'Isembourg ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 287, lettre 4184).
Le 16 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, donnez l'ordre au général Digonnet d'être cette nuit sous les armes et prêt à marcher soit du côté de Salerne, si l'ennemi se présentait dans ce golfe, soit sur Naples, s'il paraissait dans le golfe ; dans ce cas il donnerait des ordres au bataillon du 20e.
Donnez les mêmes ordres au général Dufour, ainsi qu'au général Montserras pour les Corses et Isembourg.
Je vous préviens que j'ai donné l'ordre au régiment Royal-Corse et Chasseurs des montagnes de coucher cette nuit à Maddaloni, et que les gendarmes de la Terre de Labour partent de Caserta pour venir coucher ce soir à Acerra. Le bataillon d'Isembourg continuera à rester jusqu'à nouvel ordre à Aversa ; je désire que le grand quartier-général se tienne prêt à partir cette nuit. Donnez des ordres en conséquence ...
Tous les dépôts destinés à la défense des forts doivent avoir avec eux les magasins de leurs régiments ; donnez de suite des ordres en conséquence. Prévenez aussi le colonel du régiment d'Isembourg de se tenir prêt à se rendre à son bataillon ; donnez le même ordre à celui de la Tour d'Auvergne ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 298, lettre 4198).
Le 17 juin 1809, Murat écrit au Maréchal Pérignon : "… Envoyez l'ordre au bataillon d'Isembourg de se rendre entre la Torre del Greco et de l'Annunciata, à l'endroit dit le Mortelli, chasse Royale, où il devra bivouaquer …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 303, lettre 4205).
Le 21 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Partouneaux : "… Le général Ottavi couche ce soir à la Padula et sera demain à Lagonegro où je lui ordonne de rester et de se réunir à l'autre bataillon de la Tour d'Auvergne. Laissez le bataillon d'Isembourg au général Amato avec quelques pièces de canon ; son quartier-général va rester à Monteleone, et comme il est à présumer que l'ennemi se sera borné à jeter quelques brigands sur Scilla et Reggio, pourquoi ce général, avec les légions provinciales et le bataillon d'Isembourg, quelques pièces de canon, et profitant des bonnes dispositions de ses compatriotes, ne tenterait-il pas de purger la Calabre de tout ce que la Sicile y a vomi et ne ramènerait-il pas à leur poste tous mes fonctionnaires civils ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 320, lettre 4230).
Le 23 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix, Chef de l'Etat-major général : "Donnez l'ordre au régiment suisse et au bataillon d'Isembourg de partir sur-le-champ pour se rendre à Naples où ils recevront de nouveaux ordres ...
Prévenez de tous ces mouvements l'ordonnateur" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 330, lettre 4247).
Le même 23 juin 1809, Murat écrit encore, depuis Naples, au Général Lacroix : "Faites-moi connaître si le bataillon d'Isembourg et les Suisses sont arrivés à Naples. Mon projet est que vous fassiez filer demain, après l'avoir fait reposer, le régiment d'Isembourg sur Pozzuoli, pour le jeter au besoin sur les îles ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 330, lettre 4247).
Le 24 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Colonna Stigliano, à Ischia : "Monsieur le général, je reçois votre rapport télégraphique qui m'annonce que l'ennemi semble avoir des projets sur Ischia et Procida. Dès hier au soir j'avais fait réunir des moyens de transport à Miniscola. Quatre cents hommes vont être jetés dans Procida, commandés par le colonel d'Isembourg, officier d'une bravoure et d'une intelligence éprouvée, sept à huit cents hommes vont être envoyés, réunissez toutes vos troupes sur les positions menacées et faites une belle résistance. Voilà pour vous une belle occasion de vous faire honneur ; vous aurez en cas de malheur une retraite assurée pour vos troupes dans le fort d'Ischia et une pour vous dans Procida" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 332, lettre 4250).
Fig. 21 Cadet, 1808-1809 |
Le même 24 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Donnez sur-le-champ l'ordre au général Montserras de faire passer dans Procida 400 hommes du bataillon d'Isembourg. J'ordonne que le colonel commande ce détachement et qu'il soit chargé de la défense de l'île. Après y avoir jeté cette troupe, les moyens de transport viendront se placer sur Miniscola pour y recevoir encore au besoin d'autres troupes. Prévenez l'ordonnateur d'envoyer à Procida le plus de biscuit qu'il pourra. Le temps presse. Il est autorisé à le prendre soit à Castellamare, soit sur celui destiné à suivre le corps d'armée. Le reste du bataillon d'Isembourg devra se tenir constamment prêt à être embarqué" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 333, lettre 4251).
Le 24 juin 1809 donc, un Bataillon est envoyé à Miniscola pour soutenir Ischia, 400 hommes sont envoyés dans l’île de Procida, d’autres vont servir contre les «brigands».
Encore le 24 juin 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à l'Empereur : "L'ennemi vient enfin de jeter l'ancre dans le canal de Procida au travers du lac de Patria, sur la plage de Cumes. L'expédition consiste en 120 transports, trois vaisseaux, six frégates, des bricks et un grand nombre de canonnières. Ce soir il y a eu un engagement entre mes canonnières et les siennes, soutenues par une corvette et un brick, dans le canal de Procida. L'ennemi a été forcé par une batterie de terre à virer de bord, et à sa barbe, j'ai fait embarquer et passer à Procida 400 hommes du bataillon d'Isembourg. Dès ce moment je dois regarder Procida comme imprenable et la communication de cette île avec celle d'Ischia ne pouvant être nullement empêchée, je conserve l'espoir et la faculté de pouvoir tenter un coup de main sur Ischia, quand je le voudrai ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 334, lettre 4255).
Le 25 juin 1809, Murat écrit à Salicetti, Ministre de la Police : "Monsieur le ministre, j'ai fait passer moi-même hier au soir à Procida deux cents hommes d'Isembourg, et je devais espérer que le reste serait passé ; on m'en avait même fait rapport ce matin ; je viens d'apprendre à l'instant que deux cents hommes sont encore à Miniscola et que les barques qui devaient les prendre, ne sont pas revenues de Procida ; comme il m'importe essentiellement de renforcer la garnison de cette île, je viens d'ordonner au ministre de la Guerre et Marine de réunir sur-le-champ le plus de barques qu'il pourra, ne fût-ce que des barques de pêcheurs ; elles pourront s'y rendre à la rame en rasant la côte sous la protection des batteries du cap de Misène. Je désire que vous l'aidiez dans cette circonstance et que vous lui procuriez les barques dont j'ai besoin pour passer deux ou trois cents hommes dans Procida.
Je fais placer de nouveau des pièces de gros calibre à la batterie de Miniscola, et j'ordonne la construction d'une autre sur les hauteurs de Fusaro ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 337, lettre 4260).
Le même 25 juin 1809, Murat écrit également au Général Campredon, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre, dans la situation actuelle des choses et voulant absolument défendre Procida, il m'est de la plus grande importance de fortifier le plus possible le point de Miniscola ; j’ai ordonné en conséquence au colonel d'Hautpoul de se rendre à la batterie de Miniscola, et de me faire connaître de combien de pièces cette batterie peut être augmentée. Je désirerais pouvoir y placer trois ou quatre pièces de plus, de gros calibre : donnez sur-le- champ des ordres en conséquence au colonel commandant l'artillerie. Il serait peut-être également utile d'établir une nouvelle batterie sur les hauteurs de Fusaro, vers l'endroit depuis la Tour de Ganta jusqu'à Miniscola. Il n'y a pas un moment à perdre; j'ai ordonné qu'on jetàt dans l'île le restant du bataillon d'Isembourg et qu'on me renvoyàt les vétérans.
Faites passer sur-le-champ un arbre de télégraphe à Ischia pour qu'on puisse l'établir dans le fort.
Envoyez, à quelque prix que ce soit, ne fût-ce que des barques de pêcheurs à Miniscola, car j'apprends à l'instant que les deux cents hommes d'Isembourg ne sont pas encore passés. Vous ferez engager un combat par la frégate, la corvette et les canonnières avec l'ennemi, et pendant ce temps-là, j'espère que le reste du bataillon filera. Le ministre de la Police générale vous aidera à vous procurer les bâtiments dont vous aurez besoin" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 338, lettre 4261).
Le 26 juin, à 4 heures et demie du matin, Murat écrut au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, organisez de suite un détachement de deux cents hommes des dépôts d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne et embarquez-les pour Capri. Les galeux se guériront aussi bien là-bas qu'ici et ils m'y seront plus utiles. Je désire que ce détachement soit rendu avant la nuit à Capri" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 340, lettre 4264).
Plaque de schako d'Officier d'après J. Domange |
Le même 26 juin 1809, à minuit, Murat écrit, de Naples, à Napoléon : "Je viens de recevoir les deux lettres de Votre Majesté. Ainsi que je l'avais prévu, l'ennemi occupa hier matin l'ile d'Ischia. Je devais être sans inquiétude sur le fort qui était parfaitement armé et approvisionné pour un mois, et je m'étais déterminé à faire passer 400 hommes d'Isembourg dans Procida, parce que, maître de cette île, je l'étais du canal, et conséquemment je pouvais reprendre, quand je l'aurais voulu, Ischia, que l'ennemi ne se serait jamais décidé à défendre à cause de son immense développement. J'avais déjà fait passer sous mes yeux deux cents hommes, malgré la présence de l'ennemi ; mais les barques qui devaient venir reprendre les autres deux cents hommes ne reparurent plus. Cependant j'ordonnai de réunir de nouvelles barques et d'essayer, à quelque prix que ce fût, de les faire arriver à Miniscola, pour y faire jeter les autres deux cents hommes. Ayant été moi-même reconnaître le mouillage de l'escadre ennemie et ayant jugé qu'une grande partie de ma flottille qui était à Gaeta, pouvait passer entre elle et la terre, et venir conséquemment se réunir au reste de ma flottille, je lui avais fait donner l'ordre, par le télégraphe, de tenter le passage. Je fus informé, hier soir, par le même télégraphe, qu'elle mettait à la voile à 4 heures du soir, et ce matin à 4 heures, elle avait déjà dépassé l'escadre ennemie et était arrivée dans le canal, conséquemment hors de danger, si, par un événement inconcevable et bien inattendu, elle avait trouvé dans les forts de Procida la protection sur laquelle elle devait compter. Mais quel a été l'étonnement général, lorsqu'elle a vu arriver sur elle par les deux extrémités du canal des forces ennemies trop supérieures pour pouvoir leur résister et que les forts et les batteries de Procida respectaient ! Le brave commandant de la flottille a connu alors tout son danger, et, sans tirer un coup de canon, a cherché à arriver sous les batteries de Miniscola et de Misène. La première division y était déjà parvenue, lorsque je suis arrivé de ma personne. Ma présence a ranimé son courage, et, malgré le feu de deux frégates, une corvette, un brick et une trentaine de canonnières ennemies, elle est parvenue, sous un feu continuel de mitraille, à doubler le cap Misène, et à arriver saine et sauve à Baja, ayant eu plusieurs hommes tués ou blessés. Le reste de la flottille, consistant en une vingtaine de canonnières, a été perdu pour moi, mais sans que l'ennemi en puisse profiter, puisqu'avant de les quitter, les marins les ont toutes coulées. L'ennemi a beaucoup souffert : la batterie de Miniscola lui a fait sauter un brick et a fait quitter le combat à une frégate qui a reçu un boulet à la proue à fleur d'eau. Ce malheur ne serait pas arrivé, si j'avais pu prévoir que le général commandant les îles avait pu capituler dès hier au soir, sans avoir tiré un seul coup de canon ni de fusil. Je ne croyais pas surtout qu'il eût pu capituler pour Procida, car alors je me serais bien gardé de faire avancer ma flottille.
Cette perte fera sans doute de la sensation sur l'esprit des habitants ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 340, lettre 4265).
Le 28 juin 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix, Chef de l’Etat-major général : "Faites rentrer à Naples le restant du bataillon d'Isembourg ; il y sera employé au service de la place ou en colonne mobile" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 348, lettre 4271).
Le 1er juillet 1809, à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Je me décide à ne faire venir que le 20e régiment L'esprit des Calabres est si généralement bon que le général Cavaignac, avec les deux bataillons du 22e, deux bataillons d'Isembourg et deux escadrons du 4me de chasseurs, parviendra à me conserver les Calabres ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 357, lettre 4283).
Le 4 juillet 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix, Chef de l'Etat-major : "Donnez l'ordre au général Ottavi de partir de Naples pour rentrer dans sa division, vous le préviendrez que je mets à sa disposition un bataillon d'Isembourg et une compagnie du 4e régiment de chasseurs à cheval et que je le charge de purger la Basilicata et les provinces de la Pouille de la présence des brigands et d'y rétablir la tranquillité. Il devra les parcourir toutes successivement à la tête de sa colonne mobile ; vous préviendrez le général Cavaignac de cet ordre ...
Annoncez à l'adjudant-commandant de Lamarre la marche du général Ottavi sur la Basilicata avec le bataillon d'Isembourg ; vous prescrirez au général Ottavi de faire une vengeance éclatante du village de Tricarico, qui a accueilli les brigands ...
Vous préviendrez le colonel d'Isembourg du départ du parlementaire, afin qu'il puisse envoyer des fonds à ses officiers prisonniers.
Envoyez un officier de santé et un officier d'état-major pour s'assurer de l'état de MM. Neuville et Grenet, officiers du 3e bataillon d'Isembourg, qui se trouvent à l’hôpital et qui ont constamment refusé de marcher à l'ennemi toutes les fois qu'ils en ont reçu l'ordre" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 363, lettre 4292).
Fig. 22 Chasseur en 1810 |
Chasseur en 1810; extrait de la planche 218 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 12 juillet 1809, Murat écrit au Général Partouneaux, en Calabre : "… vous avez tort de motiver votre résolution de faire sauter le fort sur l'ordre pressant que je vous avais donné de vous rendre à Naples à marches forcées, puisque je vous disais de laisser le bataillon d'Isembourg au général Amato qui restait chargé du maintien de la tranquillité dans les Calabres avec la légion provinciale et tous les patriotes compromis … l'ennemi n'a pas été si entreprenant et 48 heures m'ayant suffi pour me convaincre qu'il ne le deviendrait jamais, je vous fis d’abord expédier un premier ordre de laisser le général Cavaignac avec tout le 22e, le régiment de chasseurs à cheval et Isembourg ; ayant acquis ensuite des renseignements assez positifs sur la force de l'ennemi, je me décidai à laisser toute votre division en Calabre. Aussi ce ne fut pas, comme vous le croyez, sur vos observations que je me déterminai à laisser cette division en Calabre, car mes ordres étaient partis avant d'avoir reçu ces observations …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 390, lettre 4321).
Le 16 juillet 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… comme tout me porte à croire que l'ennemi a des projets contre Capri, parce qu'il sait que toute la garnison est composée d'étrangers, je viens de prendre le parti d'y envoyer 200 hommes du dépôt du 10e régiment de ligne ; j'en ferai venir 200 autres d'Isembourg ou de La Tour-d'Auvergne ; alors j'aurai garanti la conservation de cette île ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 399, lettre 4336).
Le 17 juillet 1809, à Schönbrunn, à la question : "Faut-il augmenter d'un bataillon le régiment d'Isembourg, comme naguère le régiment de La Tour d’Auvergne ?", l'Empereur répond : "Accordé, pourvu qu’on ne prenne pas de Polonais" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3898 - Dans Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3319, la question est formulée ainsi : "Le général Clarke propose à l'Empereur d'augmenter d'un bataillon le régiment d'Isembourg").
Le 3 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Général Campredon, Ministre de la Guerre : "... Ayant des projets sur les Chasseurs des montagnes, j'ordonne que les détachements de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg qui ont dû quitter Capri, soient transportés à Procida pour y relever ce bataillon qu'il faudrait envoyer à Gaeta par mer, si la présence des Anglais n'offrait aucun danger ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 433, lettre 4391).
Le 4 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Général Lacroix : " ... Je vous adresse un bon de 50 ducats pour le S. Delosne. Écrivez à M. le colonel Stiller qu'il n'a pas le droit de refuser aux officiers de son régiment ce que la loi leur accorde, ordonnez-lui en conséquence de révoquer l'ordre qu'il a donné à l'officier payeur de ne donner aucun argent aux lieutenants Vidal et Cardaillac" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 434, lettre 4393).
Le 5 août 1809, Murat écrit, depuis Portici, au Général Lacroix : "... La comptabilité du régiment d'Isembourg m'a paru être-dans un mauvais état ; je désire que vous assembliez le conseil d'administration, que vous preniez connaissance de son administration, c'est-à-dire que vous passiez une revue d'inspection et que vous fassiez un rapport détaillé sur les vices de la situation de sa comptabilité" (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 440, lettre 4401).
Le 10 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Comte Caffarelli, Ministre de la Guerre du Royaume d'Italie, à Milan : "Monsieur le Général Caffarelli, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne deux bataillons du 14e léger, deux du 6e de ligne, deux du 101e et un bataillon du régiment de la Tour d'Auvergne ou de celui d'Isembourg, avec un escadron napolitain ; ce qui formera une colonne de 4,000 hommes, qui sera sous vos ordres. Par ce moyen, rien ne s'opposera plus à ce que vous dirigiez sur l'armée tous les détachements d'infanterie et de cavalerie qui sont en Italie. Je ne sais pourquoi on a retenu mes cuirassiers et réduit à rien la colonne du général Roize. Les corps de l'armée du vice-roi sont extrêmement faibles. Il ne faut point écouter de peur chimérique ; il n'y a rien à craindre en Italie tant que nous serons victorieux en Allemagne. Je vous réitère donc l'ordre formel de faire partir tous les détachements, quels qu'ils soient, qui sont disséminés et achèvent de se perdre en Italie. Dirigez tout cela sur Klagenfurt" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15639 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21750).
Le même 10 août 1809, l'Empereur écrit également, depuis Schönbrunn, à Eugène, Vice-Roi d’Italie : "Mon fils, je donne ordre au roi de Naples de faire partir pour Bologne 2 bataillons du 14e léger, 2 du 6e de ligne, 2 du 101e et 1 d’Isembourg ou de La Tour d’Auvergne avec 1 escadron.
Ce qui formera une colonne de 4000 hommes que je mets sous les ordres du général Caffarelli, qui les portera partout où ils seront nécessaires pour maintenir la tranquillité en Italie.
Au moyen de cette disposition, le général Caffarelli pourra diriger tous les détachements qui sont restés en Italie pour renforcer l’armée qui en a grand besoin. Envoyez-lui des ordres positifs par des officiers, car ces détachements éparpillés ne font rien en Italie et achèvent de se perdre" (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 54 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21757).
Encore le 10 août 1809, l'Empereur écrit ensuite, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je reçois votre lettre du 29 juillet. J'ai vu avec plaisir que l'expédition des Anglais est retournée en Sicile.
Envoyez à Bologne une colonne de 4,000 hommes, composée de deux bataillons du 14e léger, de deux bataillons du 6e de ligne, de deux bataillons du 101e, d'un bataillon de la Tour d'Auvergne ou d'Isembourg et d'un escadron de cavalerie napolitaine. Cette colonne sera sous les ordres du général Caffarelli et formera un corps central de réserve pour la protection de l'Italie" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15640 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21761).
Le 23 août 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Joachim Napoléon, Roi des Deux-Siciles, à Naples : "Je vous réitère l'ordre de faire partir les bataillons du 14e léger, du 6e de ligne, les deux bataillons du 101e, à moins que vous ne préfériez y mettre deux bataillons du 22e léger, deux bataillons soit d’isembourg, soit napolitains, avec une centaine de chevaux, faisant plus de 5,000 hommes. Il me tarde de connaître l'époque où ces troupes seront arrivées à Bologne ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21886).
Le 9 septembre 1809 à minuit, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… Sire, les régiments Suisse et d'Isembourg manquent de beaucoup d'officiers ; le régiment suisse a au moins 60 places vacantes. J'ose supplier Votre Majesté de prendre la situation de ces régiments en considération, le service en souffre considérablement ..." (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 1, lettre 4484).
Le 12 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, des bataillons des régiments de La Tour-d'Auvergne et d'Isembourg se rendent en Italie. Il est nécessaire que ces bataillons restent à Bologne ou à Ferrare, et qu'ils soient employés à dissiper les rassemblements dans cette partie de l'Italie ; mais mon intention est qu'ils ne passent pas l'Adige pour se rapprocher de l'Allemagne, parce qu'étant composés d'Allemands, ils déserteront tous. Tenez la main à cela" (Albert Du Casse, Mémoires et correspondances politique et militaire de prince Eugène, Paris, Michel Levy frères, 1858, t. 6, p. 69 (minute, Archives nationales, A F IV 882, septembre 1809, n° l 09) ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22053).
Le 28 septembre 1809, Murat écrit, depuis Naples, au Général Lacroix : "Donnez l'ordre au colonel d'Isembourg d'envoyer son dépôt à Nocera et prévenez-le que je l'autorise à incorporer dans son 1er bataillon tous les soldats du 3e et à appeler à Nocera le cadre de ce bataillon" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 36, lettre 4540).
Le 2 octobre 1809, l'Empereur ordonne : "Le régiment d'infanterie du grand-duché de Berg n'a qu'un millier d'hommes présents. Si l'on pouvait avoir 700 à 800 Allemands de ceux destinés soit au régiment d'Isembourg, soit au régiment de La Tour d'Auvergne, on pourrait les incorporer dans le régiment de Berg, à son passage à Orléans" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3627).
Le 7 octobre 1809, à 1 heure du matin, Murat écrit, depuis Naples, à Napoléon : "… J'ai reçu le rapport officiel de Stuart sur son expédition, il est rempli de faussetés qui seront détruites. Comment ose-t-il porter la force de son armée à 2600 hommes, tandis qu'il avoue d'un côté que Smith a débarqué en Calabre avec trois régiments qui avaient au moins cette force et que dans son état de situation, il n'est nullement fait mention des Siciliens, ni de la cavalerie ? Peut-être n'avait-il entendu faire mention dans cet état que des troupes anglaises qui ont effectivement débarqué dans l'île, car toutes ses autres forces n'ont pas osé débarquer par la crainte de l'apparition soudaine de votre escadre de Toulon. Il est encore plus faux qu'ils aient pris 100 pièces de canon, ils n'en ont pas emporté une seule pièce, et toutes celles qui avaient été jetées à la mer en ont été retirées, et ils n'ont emmené de prisonniers que 500 hommes de troupes réglées dont 300 du dépôt de mon 1er régiment d'infanterie légère et environ 200 d'Isembourg. Il faut ajouter à cela 300 vétérans qui font en tout 800 prisonniers. Puisque M. le général Stuart avait trouvé le séjour d'Ischia propre à rétablir la santé de ses soldats, et pour son dépôt et pour ses quartiers d'hiver, pourquoi n 'y est-il pas resté et en est-il parti si promptement ? Stuart fait sonner aussi haut sa prise d'Ischia que le général Wellesley sa bataille de Talaveyra, puisque l'un et l'autre font des retraites après avoir annoncé des succès si brillants ! ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 47, lettre 4560).
Le 23 octobre, le Capitaine de Mollembec est blessé au cours de l’affaire de Mitoya, près de Naples. Le 10 novembre, c’est au tour du Lieutenant Pagly d’être blessé au cours d’une affaire contre des brigands napolitains.
Le 2 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Le régiment du grand-duché de Berg n'a qu’un millier d'hommes présents ; si l'on pouvait avoir 7 à 800 Allemands, de ceux destinés soit au régiment d’Isembourg, soit au régiment de la Tour d'Auvergne, on pourrait les incorporer dans le régiment de Berg, à son passage à Orléans" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 15995 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22436).
Le 4 novembre 1809, Murat écrit au Général Clarke, Comte d'Hunebourg : "Monsieur le comte, j'ai reçu la lettre par laquelle vous me faites part que pour déterminer, d'une manière positive, les sommes qui peuvent être dues aux divers corps de l'armée de Naples, et pour vérifier en même temps, la comptabilité du régiment d'Isembourg, vous avez chargé l'inspecteur aux revues Dubreuil de se rendre à Naples. Je viens en conséquence de donner les ordres nécessaires pour que cet inspecteur puisse remplir la mission dont vous l'avez chargé" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 89, lettre 4625).
Le 6 décembre 1809, Murat écrit, depuis Paris, au Ministre de la Guerre Daure : "Monsieur le ministre, j'ai reçu vos différents rapports ; je n'ai nullement été étonné de l'évacuation de Ponza ; je donne l'ordre au maréchal Pérignon de la faire occuper par quatre ou cinq cents hommes d'Isembourg. Vous la ferez approvisionner pour le même temps pour ses habitants, après avoir envoyé quelqu'un pour reconnaître leurs besoins. Donnez l'ordre au général Campredon d'envoyer un officier du génie intelligent pour reconnaître l'ile, vous me ferez passer son rapport. Le colonel Dedon devra y envoyer un officier d'artillerie et, sur son rapport, y transporter l'artillerie nécessaire à sa défense. J'ordonne qu'une division de scoridors et quelques canonnières se tiennent à Ponza et à Vendotena ; ces bâtiments légers serviront à votre correspondance, à éloigner les corsaires de ces îles et à protéger le cabotage ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 114, lettre 4658).
Le même 6 décembre 1809, Murat écrit également, depuis Paris, au Maréchal Pérignon : "Mon Cousin, j'ai reçu vos différentes dépêches. Je savais déjà l'évacuation de Ponza ; je donne l'ordre au ministre de la Guerre de faire reconnaître cette île par des officiers du génie et de l'artillerie, et de m'adresser leur rapport. Cependant il doit faire approvisionner cette île pour six mois et pour six cents hommes, et y faire envoyer les pièces d'artillerie le plus indispensablement nécessaires à sa défense, une division de canonnières ou bâtiments légers y sera aussi envoyée pour y faire la correspondance, défendre le port et favoriser le cabotage, en éloignant les corsaires ennemis. J'ai ordonné également au ministre de l'Intérieur de fournir aux habitants les secours dont ils pourraient avoir besoin en approvisionnements. Cette île doit être occupée et je ne crois pas que sa garnison puisse y ètre compromise, puisque l'ennemi s'est déterminé à l'abandonner, je ne vois pas pour lui de motifs de la reprendre. Il faudrait donc y envoyer un détachement d'Isembourg, fort au moins de cinq cents hommes. Je vois par l'état de situation qu'il en existe huit cents et quelques à Nocera. Vous me ferez connaître l'époque où toutes ces dispositions auront été remplies ...
Il n'est pas possible de faire relever pour le moment les détachements d'Isembourg qui sont à l'île de St-Paul et à Brindisi ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 116, lettre 4660).
Le 10 décembre 1809, Murat écrit, depuis Paris, à Napoléon : "… Votre Majesté m'a aussi permis d'espérer qu'elle consentirait à laisser passer à mon service le régiment Suisse et les régiments d'Isembourg et de La Tour-d'Auvergne. Je prie Votre Majesté d'en donner l'ordre à son ministre de la Guerre. Je serai plus à même de faire surveiller l'administration de ces nouveaux corps, qui m'offriront d'ailleurs des ressources pour la formation des nouveaux régiments que je vais lever" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 120, lettre 4666).
Le 13 décembre 1809, Murat écrit, de Paris, au Ministre de la Guerre Daure : "... J'ai demandé à l'Empereur de prendre à mon service le régiment Suisse et les régiments étrangers de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Si l'Empereur persiste dans l'intention qu'il a manifestée de me les céder, ce sera une grande ressource pour la formation de mes nouveaux régiments, car j'ai le projet de lever quinze à dix-huit mille hommes dans le courant de 1810 ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 125, lettre 4672).
Le 19 décembre 1809, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Durosnel au sujet des militaires proposés pour remplir divers emplois d'officiers dans les régiments de cavalerie de l’armée d'Espagne de nouvelle formation. Parmi les officiers proposés, il s'en trouve un qui est capitaine dans le régiment de La Tour d'Auvergne"; Napoléon répond : "Renvoyé au ministre de la guerre. J'ai déjà fait connaître plusieurs fois, que je ne voulais d'aucun homme, ni des régiments de la Tour d'Auvergne, ni d'Isembourg, ni des régiments Étrangers, qui n'aurait point servi pendant toute la Révolution dans mes armées, pour servir dans la ligne. Lors donc qu'il a de pareilles propositions à me faire, il doit le faire dans des rapports particuliers" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3836).
Colonel, 1810, d'après Boeswilwald |
Le 8 janvier 1810, Murat écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre en France : "… Je vous prie, en même temps, d'avoir la bonté de reparler à l'Empereur de la promesse qu'il m'a faite de laisser passer à mon service le 1er régiment suisse et celui d'Isembourg, dont le recrutement coûte infiniment à S. M." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 149, lettre 4701).
Le 13 janvier 1810, à Paris, on informe l'Empereur que : "Un adjudant sous-officier du régiment d'Isembourg sollicite l'autorisation de quitter ce corps pour passer au service du roi des Deux-Siciles" ; "Approuvé" répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3927 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 10 janvier 1810 »).
Le même 13 janvier 1810, Eugène écrit au Duc de Feltre : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, votre lettre du 10 courant (3e division, bureau du mouvement). Je m'empresse de vous donner connaissance des ordres que j'ai donnés pour l'exécution des intentions de l'Empereur.
… Le régiment d'Isembourg est à Rome ; j'y envoie également le régiment de Latour d'Auvergne pour y être à la disposition de Sa Majesté le roi de Naples, que je préviens de ce mouvement ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 272).
Le 21 janvier 1810, à Paris, on informe l'Empereur que : "Vu les circonstances atténuantes de la désertion du nommé Kupschin, chasseur dans le régiment d'Isembourg, Sa Majesté est priée d'ordonner qu'il ne sera pas donné suite à la condamnation à mort prononcée contre lui" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3954 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 17 janvier 1810 »).
Le 30 janvier 1810, l'Empereur, dans des notes dictées en Conseil d'administration de la Guerre, déclare : "... Les régiments suisses et ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne doivent retourner à Naples ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16186).
Le 2 février 1810, l’Empereur, depuis Paris, décrète : "Voulant pourvoir d’une manière fixe à l’entretien et aux dépenses de nos armées au delà des Alpes, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
1. Les troupes napolitaines et les régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne rentreront, sans délai, dans le royaume de Naples …" (Chuquet A., Tome III, 4000).
Le 3 février 1810, Duroc écrit, de Paris, au Duc de Feltre : "Votre Excellence a nommé capitaine dans le régiment d'Isembourg M. Poli, qui commandait, en qualité de chef de bataillon provisoire, le bataillon des chasseurs corses à Livourne. Cet officier qui est porteur de très bons certificats, est en réclamation près de Sa Majesté, et elle m'a chargé de demander à Votre Excellence des renseignements sur les motifs qui avaient nécessité son changement. Je la prie d'autoriser quelqu'un de ses bureaux à me les envoyer pour que je puisse les soumettre à Sa Majesté" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 371).
Le 13 février 1810, Duroc écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Sa Majesté pense que M. Poli ne sera pas convenablement placé dans le régiment d'Isembourg et Elle désire que Votre Excellence l'envoie en Corse avec un petit commandement ; Elle a plus particulièrement désigné la place de Bonifacio" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 377).
Le 17 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, à l'Adjudant-commandant Millet, Général Chef de l'Etat-major : "... vous enverrez à Castellamare tout ce qui appartient à Isembourg. Vous enverrez à Campo-Basso le régiment de la Tour d'Auvergne ; vous réunirez à Salerne et La Cava le régiment Royal-Corse ; un bataillon de la Tour-d'Auvergne pourra être envoyé à Avellino et l'autre à Benevento. Vous préviendrez le prince de Benevent que la présence des brigands et les correspondances qu'ils entretiennent avec les habitants de cette ville ont rendu cette mesure nécessaire ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 180, lettre 4750).
Le 24 février 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Aymé, Chef de l'Etat-major général : "Monsieur le chef de l'état-major général, faites relever des iles d'Ischia et de Procida les détachements suisses par tout ce qui se trouve sur le continent du régiment d'Isembourg, non compris le bataillon qui est en Calabre ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 193, lettre 4772).
Le 8 mars 1810, à Paris, l'Empereur décrète que "Les officiers des régiments étrangers doivent, jusqu'à nouvel ordre, rester et avancer dans ces régiments" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4051), confirmant ainsi ses ordres antérieurs.
Le même 8 mars 1810, à Paris, "On propose à Sa Majesté de nommer adjoint le sieur de Montbert, capitaine au régiment d'Isembourg, pour servir en cette qualité à l'état-major du 8e corps de l'armée d'Espagne"; le Comte de Lobau répond, au nom de l'Empereur : "L'Empereur a décidé que les officiers des corps étrangers devaient jusqu'à nouvel ordre rester et avancer dans ces régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4081 ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 14 février 1810 »).
Le 20 mai 1810, Murat écrit, depuis Cosenza, au Ministre de la Guerre Daure : "… Je donne l'ordre à deux bataillons du 3e régiment de ligne de se porter sur Castrovillari et un 3e à Potenza. Le bataillon d'Isembourg va s'établir dans la subdivision de Lagonegro et sera chargé de la sûreté des communications avec Naples. Le 9e régiment des chasseurs à cheval a la même destination …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 302, lettre 4920).
Le 29 mai 1810, au Havre, "On propose de diriger, non sur l'Espagne au 4e bataillon, mais sur le royaume de Naples, aux trois premiers bataillons, 230 hommes destinés au régiment d'Isembourg"; Napoléon répond : "Les diriger sur Naples" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4151 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4264, mais formulé ainsi : "Le général Clarke propose de diriger sur les trois premiers bataillons du régiment d'Isembourg, qui sont à Naples, 230 hommes disponibles au dépôt général de recrutement de ce corps, à Longwy").
Le 30 mai 1810, le Lieutenant Metz est blessé dans une affaire devant Otrente. Le 16 juin, c’est au tour du lieutenant Poly, d’être blessé dans un combat contre des brigands en Calabre. Le Lieutenant Pfnor est également blessé en Calabre le 1er juillet.
Le 28 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre relative à la cessation du recrutement pour les corps étrangers. Donnez ordre que le recrutement cesse pour les bataillons qui sont à l'île d'Elbe, à Cherbourg, et qu'il ne continue que pour les régiments de La Tour d'Auvergne, d'Isembourg et de Prusse ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24163).
Le 5 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Je vois que le régiment d'Isembourg est à 5,800 hommes, le régiment de la Tour d'Auvergne, à 4,800 ; c'est bien nombreux. Le roi de Naples demande à les prendre à son service. Ecrivez au chef d'état-major de faire ce traité. Moyennant que le Roi paye l'armement et l'habillement, cela peut s'arranger ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16763 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24247).
Le même 5 août 1810, à Trianon, on informe l'Empereur que "Le ministre de la guerre et de la marine du roi de Naples transmet la demande que fait M. Taverne, Belge et capitaine adjudant-major au régiment d'Isembourg, de passer au service de Naples, où un emploi avantageux dans la cavalerie lui est promis"; Napoléon répond : "Le laisser entrer au service du roi de Naples" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4483 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 1er août 1810 »).
Le 9 août 1810, à Trianon, le Ministre de la Guerre déclare : "Je rappelle à Sa Majesté qu'Elle m'a autorisé verbalement à lui soumettre des observations relativement aux retards qu'éprouvent dans les corps les nominations aux emplois vacants"; Napoléon répond : "Il faut simplifier la manière dont se fait aujourd'hui le travail du personnel ; le moyen est simple, il faut que le ministre me remette deux états, l'un où les avancements sont proposés selon les règles et dans les corps, soit à l'ancienneté, soit par le choix, l'autre par le choix dans les corps hors ligne pour passer dans les autres corps, tels que la Tour d'Auvergne, Isembourg et irlandais. Ceux-là seulement donnent lieu à des observations.
Les sous-lieutenants seraient présentés par le corps pour leurs sergents ou pris dans l'école militaire, ce qui est le canal de droit.
D'autres seraient présentés sur des renseignements particuliers du ministre.
Si le travail était fait ainsi, on n'éprouverait aucun retard et les décrets pourraient être signés de suite" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4485 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, date du 8 août 1810 »).
Le 17 août 1810, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre - Bureau de l’Inspection) au Général Grenier, chef de l’Etat-major de l’armée française dans le Royaume de Naples : "Général, S. M. le Roi de Naples ayant manifesté le désir de prendre à son service, les régiments d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne, l’Empereur m’a fait connaître qu’il était disposé à consentir à la cession de ces deux corps, sous la condition que le gouvernement napolitain rembourserait à la France, le prix de leur habillement et armement.
Je donne avis de cette disposition de Sa Majesté Impériale et Royale, au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples et je l’invite à entrer avec vous en négociation, pour traiter de cette affaire après avoir pris les ordres de son souverain.
Outre le remboursement des effets des deux régiments, qui sera mentionné dans le projet de convention à établir, il devra si elle a lieu, y être stipulé qu’à l’avenir, le transport des recrues et les dépenses qu’occasionnent les dépôts de recrutement, qui pourront être établis sur les frontières de l’Empire, seront à la charge du gouvernement napolitain.
Je vous engage à me tenir exactement informé, du résultat des conférences que vous aurez eues avec le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples, sur ces divers objets" (Papiers du général Paul Grenier. VI Pièces relatives à l'armée de Naples. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 38. Page 87).
Le lieutenant Metz est à nouveau blessé ce même 17 août en Calabre.
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois dans l'état des officiers étrangers qu'un chef de bataillon sort du régiment de La Tour d'Auvergne ; qu'un capitaine sort du régiment d'Isembourg ; qu'un autre capitaine sort des chasseurs corses. Un autre des canonniers volontaires ; que d'autres sortent des dépôts coloniaux ; qu'il y a un capitaine napolitain réfugié en France en l'an VII ; qu'il y en a un Polonais. Tout cela est contre mes intentions" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24358).
Le 25 août 1810, c’est au tour du Lieutenant Baudinot d’être blessé.
Le 31 août 1810, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu la lettre par laquelle V. E. daigne me prévenir qu’un détachement de 500 recrues destinées pour le régiment d’Isembourg, arrivera à Mola le 15 octobre prochain ; j’en ai avisé le colonel de ce régiment et lui ai prescrit de faire les dispositions nécessaires pour que ces hommes soient habillés, armés et équipés aussitôt après leur arrivée.
Il importe au conseil d’administration de ce régiment de savoir si, sur ce détachement, une portion devra être envoyée à Corfou pour compléter les deux bataillons de ce régiment qui y sont ; dans ce cas, la portion qui y sera envoyée devra être habillé et armée par l’administration de ces deux bataillons, attendu que leur comptabilité est entièrement séparée et que les avances que ferait le conseil d’administration ici, seraient en pure perte pour cette portion du régiment, ce qui serait très onéreux pour sa masse d’habillement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 171 page 340).
Sans doute le 5 septembre 1810, on informe l'Empereur que "Attendu qu'aucune des circonstances de la désertion de trois militaires du régiment d'Isembourg ne paraît mériter de l'indulgence, on propose à Sa Majesté d'ordonner l'exécution du jugement qui les a condamnés à la peine de mort"; la réponse est : "Sa Majesté fait renvoyer à M. le duc de Feltre les rapports n° 11 et 14 sur cette feuille, article objets généraux, faite par les bureaux de la guerre sur des cas non graciables. Sa Majesté n'est pas dans l'usage de signer des sentences de mort, et, en conséquence ces rapports n'auraient pas dû lui être présentés. Par ailleurs, "Vu les motifs qui militent en faveur de trois chasseurs du régiment d'Isembourg, condamnés à mort pour désertion, on propose à Sa Majesté de commuer cette peine en celle de sept ans de travaux publics"; l'Empereur répond : "Renvoyé au grand juge" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4561 - Sans signature ni date ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, date du 5 septembre 1810 »).
Le 11 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre rapport sur le dépôt de Chalons, il faut renvoyer en Saxe, en Bavière, dans le Wurtemberg, à Bade, à Nassau, les hommes de ces pays qui sont à ce dépôt. Il faut envoyer les Autrichiens, Bohémiens, Hongrois à Naples, ou ils seront incorporés dans les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne, de même que les Prussiens. Envoyez également à Naples les Suisses pour être incorporés dans les bataillons suisses. Envoyez les Polonais dans les régiments qui sont en Pologne, les Russes en Russie et les Westphaliens en Westphalie. Par ce moyen, le dépôt de Châlons se trouvera dissous" (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24550).
Le 22 septembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je reçois votre lettre du 21. Je ne suis point satisfait de son contenu ...
Donnez le recrutement des villes hanséatiques aux régiments hollandais. Je veux qu'on recrute parmi les Allemands, mais que ce soit pour les régiments hollandais ou d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne. Ces régiments étrangers ne me rendent aucun service et me coûtent beaucoup ; ce qui ne s'arrange pas avec l'économie que je veux mettre dans les dépenses de la guerre" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24643).
Le 2 octobre 1810, à Fontainebleau, on informe l'Empereur que "Des déserteurs autrichiens et autres étrangers porteurs de congés du service d'Autriche ou de quelque prince de la Confédération du Rhin sollicitent la faveur de se rendre de Munich en France pour y être incorporés dans la légion de la Vistule.
Le ministre pense qu'on pourrait les envoyer à Strasbourg, au dépôt du régiment de la Tour d'Auvergne ou au régiment d'Isembourg"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4644 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 septembre 1810 »).
Le même 2 octobre 1810, à Fontainebleau, le Général Clarke informe l’Empereur du désir de Murat de faire passer le Régiment (et celui de La Tour d'Auvergne) au service de Naples "sans avoir toutefois à subvenir aux frais nécessités par l’entretien de l’habillement et de l’armement", ce à quoi Napoléon répond le 3 : "Renvoyé au ministre de la guerre. Ces régiments doivent rester à la solde de la France. Me rendre compte de l'organisation actuelle de ces régiments et y envoyer de bons colonels" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4306; P&T, III, 4649).
Le 3 octobre 1810, depuis Fontainebleau, l’Empereur prend la décision suivante : "Le général Clarke rend compte à l’Empereur que le roi de Naples désirerait voir les régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne passer au service de Naples, sans avoir toutefois à subvenir aux frais nécessités par l’entretien de l’habillement et de l’armement"; Napoléon répond : "Renvoyer au ministre de la guerre. Ces régiments doivent rester à la solde de la France. Me rendre compte de l’organisation actuelle de ces régiments et y envoyer de bons colonels" (Picard E. et Tuetey L., Tome III, 4649. Chuquet, Tome III, 4306, en date du 2 octobre à Fontainebleau).
Le 17 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret par lequel j'organise les régiments d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne à 6 bataillons de 6 compagnies chacun. Vous y verrez que j'ordonne qu'indépendamment du colonel, il y ait un colonel en second. Les 9 compagnies qui sont à Corfou appartenant au régiment d'Isembourg devant former deux bataillons. Donnez ordre que les cadres des 3 compagnies nécessaires soient envoyés à Corfou par un des deux bataillons qui sont à Naples, avec tous les hommes nécessaires pour porter ces deux bataillons à 1680 hommes présents. Nommez-y un colonel en second qui se rendra à Corfou, et commandera les deux bataillons" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4331 (en partie) ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4721 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24956).
Le 21 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le régiment de la Méditerranée étant composé de Français, il faut le faire porter dans les livrets à la suite des régiments français et ne pas le confondre avec les régiments allemands, d'Isembourg, de La Tour d'Auvergne, de Prusse, etc." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4735 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25016).
Le même 21 octobre 1810, le Lieutenant Massia est tué par des brigands, sur la route qui mène de Naples à Castelamare.
Le 25 octobre 1810, au cours d’un combat, le sous-lieutenant Boelmann est tué, et le lendemain, c’est au tour du Capitaine Witzbeck d’être blessé, dans une rencontre avec des brigands calabrais.
Le 15 novembre 1810, le Capitaine de Frémery est assassiné par des brigands près de Viterbe.
Ce même 15 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet de la création d'un Régiment d'Illyrie, qu'il ne veut pas qu'il soit : "... composé d'aventuriers, comme ceux d'Isembourg et de La Tour d'Auvergne ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17136 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4362 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4822 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25250 - Notes. La date est celle inscrite sur la minute (Archives nationales, AF IV 887, novembre 1810, n° 144) puisque la copie d'expédition (S.H.O., Guerre, 17 C 323) n'en comporte pas).
Le 20 novembre, depuis Saint Cloud, l’Empereur écrit au Ministre de la Guerre : "… Ne me proposez plus non plus jamais aucun officier sortant des régiments d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne pour passer dans les états majors ou dans d’autres régiments. Je ne veux donner ma confiance qu’à des officiers ayant fait toute la guerre en France. Je suis extrêmement fatigué de l’obligation où je me trouve de regarder en détail toutes les nominations que vous me proposez …" (Margueron (Cdt) : «Campagne de Russie», Tome III. L. Lecestre : «Lettres inédites de Napoléon 1er», tome II, 897).
Le 28 novembre 1810, "Le ministre de la guerre de Westphalie transmet la demande que fait M. Victor, lieutenant au régiment d'Isembourg, natif d'Alsfeld, de rentrer dans sa patrie pour y prendre du service, conformément au décret royal du 9 janvier 1808 qui rappelle tous les Westphaliens" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4862 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 novembre 1810 »).
Le 29 novembre 1810, le Général Grenier écrit à Son Excellence le Duc de Feltre : "J’ai reçu la lettre que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’écrire le 6 de ce mois ainsi que les pièces qui y étaient jointes relatives à M. Vidal capitaine au régiment d’Isembourg. Je m’empresserai de recueillir sur cette affaire tous les renseignements que je pourrai me procurer et de les transmettre à Votre Excellence. Je dois le prévenir que ces renseignements ne pouvant point être pris juridiquement, ne pourront être que le résultat des opinions particulières des officiers de ce corps les plus digne de confiance" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 14).
Le 27 décembre 1810, on informe l'Empereur que "Le roi de Naples acceptera volontiers les déserteurs étrangers qui lui seront envoyés d'Italie ; mais il aurait préféré le 1er régiment suisse et ceux d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne"; ce dernier répond : "Ses motifs pour cette préférence ne paraissent pas suffisants pour faire révoquer la décision qui conserve ces régiments au service de France ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Le même 27 décembre 1810, "Sa Majesté est priée de faire connaître ses intentions à l'égard de 97 hommes de l'infanterie et de l'artillerie de l'ex-garde hollandaise qui sont nés Allemands et qui ne sont dans aucun des cas prévus par le décret du 30 octobre 1810"; l'Empereur répond : "... 15 Autrichiens, Hongrois, à envoyer dans le régiment d'Isembourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Le 24 décembre 1810, le Général Grenier écrit au Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre : "Par sa lettre du 6 novembre dernier votre excellence m’a transmis différentes pièces qui lui avait été remise par M. Vidal ex capitaine au régiment d’Isembourg, réformé sans traitement par décision de Sa Majesté l’Empereur et Roi en date du 18 avril 1810, d’après une dénonciation de M. le colonel Stieler colonel commandant ce régiment, en me chargeant de lui faire connaître mon opinion particulière tant sur le contenu de ces pièces que sur la moralité de cet ex capitaine. Il résulte de tous les renseignements que j’ai pris des officiers de ce corps les plus dignes de foi, ainsi que de l’inspecteur aux revus Privat, qui s’est trouvé dans le cas de juger particulièrement le caractère et la moralité de M. Vidal, que la probité de cet officier a été plusieurs fois trouvée en défaut dans les simples comptes de sa compagnie à laquelle il a dû rembourser 150 ß et 58 grains faisant en argent de France la somme de 688,95 FRF dont il l’a frustrée dans l’espace de six mois. Il a été également accusé et convaincu de ce qu’il me semble par le témoignage des différentes autorités de plusieurs petites exactions dans les divers endroits où il s’est trouvé seul avec cette compagnie ; c’est un homme enfin généralement méprisé de tous ceux qui le connaissent, qui ne me paraît mériter aucune espèce de confiance. Dans le nombre de renseignements que je me suis empressé de recueillir sur cet officier, conformément aux ordres de Votre Excellence, il m’en a été donné de très détaillés par M. le chef de bataillon Gueultz dans le bataillon duquel servait M. Vidal, et qui, je crois, a l’honneur d’être connu de Votre Excellence, qui justifient complètement l’opinion qu’en a émise dans le temps M. le colonel Stieler et celle que Votre Excellence pourra en prendre d’après cette lettre" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 6 page 21).
- Des éléments puis l'ensemble du 2e Bataillon à Corfou, 1809-1810
Le 7 juin 1809, il est décidé que les effets d’habillement doivent être expédiés à Corfou, où une partie du Régiment doit être envoyé. Murat écrit, ce jour là, au Maréchal Pérignon : "Mon cousin, prévenez le commandant du régiment d'Isembourg que le ministre des Finances reçoit l'ordre de laisser partir pour Corfou les effets d'habillement de son régiment, mais que le montant du droit des douanes sera passé en compte sur l'arriéré qui est dû à son corps ..." (Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 7, p. 272, lettre 4157).
Le 28 avril 1810, Murat écrit, depuis Naples, au Général Donzelot, Gouverneur des Iles Ioniennes : "… Je fais partir sur-le-champ pour Otrante environ 700 hommes d'Isembourg pour aller compléter à Corfou le bataillon de ce corps …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 256, lettre 4857).
Le 5 mai 1810, Murat écrit à Napoléon : "… Sire, le château de Sainte-Maure a capitulé le 16, après dix jours de tranchée ouverte. J'apprends à l'instant que le général Camus et 22 officiers français sont arrivés à Brindisi. Tous les étrangers au service de Votre Majesté dans ces îles ont lâchement abandonné votre drapeau, et le général Donzelot me mande qu'il ne peut plus compter sur tous les étrangers qui lui restent. Il me demande de faire compléter le bataillon d'Isembourg ; j'ai déjà fait partir six cents hommes de ce corps pour Otrante où ils s'embarqueront par petits détachements …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 8, p. 272, lettre 4875).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, au sujet des troupes à Corfou : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au roi de Naples d'envoyer le 2e bataillon du régiment d'Isembourg en entier ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4316; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4674 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24818).
Le même 6 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, à Murat, Roi de Naples : "Mon frère, le ministre de la Guerre de France vous écrira pour que vous envoyiez à Corfou un bataillon de 700 hommes de vos troupes, tenez la main à ce qu'il soit bien composé, qu'il n'y ait que des Napolitains et n'y laissez point mettre de mauvais sujets, et pour que vous envoyiez également à Corfou une compagnie de sapeurs ou pionniers forte de 150 à 200 hommes. Ayez soin qu'ils soient munis de leurs outils et qu'ils soient tous napolitains.
J'envoie de Rome un bataillon français de 800 hommes à Otrante. Prenez des mesures pour qu'il s'embarque sûrement. Envoyez également à Corfou ce qui reste à Naples des 2es bataillon du régiment d'Isembourg, et mettez à sa tête un bon chef de bataillon.
Le ministre de l'Administration de la guerre vous écrit pour que vous fassiez également passer à Corfou 10 000 quintaux métriques de blé et 1000 quintaux de riz. Faites tenir note des bâtiments qui partiront et de leur chargement, et ayez une correspondance avec le général Donzelot pour être sûr de savoir ce que cela devient.
Vous sentez l'importance pour votre propre royaume de mettre Corfou à l'abri de tout événement. J'y fais faire des travaux si considérables, et j'y forme une garnison si forte que cette place sera imprenable autrement que par le blocus" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17008 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24833).
Le 12 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, mon intention n'est pas d'avoir plus d'un bataillon allemand à Corfou. Comme on m'a dit que les officiers et sous-officiers et une partie du 2e bataillon d'Isembourg étaient à Naples, j'ai ordonné qu'on les fit partir afin que ce 2e bataillon fût réuni tout entier à Corfou. Mais je ne veux pas y envoyer le 1er bataillon" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 4325 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4700 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24900).
/ Les tenues des Collections Alsaciennes
Comme on peut le voir, l’ensemble du Régiment a été véritablement dispersé, et c’est peut être ce qui explique les divergences de tenues que l’on rencontre dans les Collections alsaciennes. Plusieurs auteurs ont reconstitué le Régiment entre 1808-1809 et 1810, à savoir Boersch, copié par Boeswilwald et dont quelques types ont été repris par Carl dans son Fichier (les dates données sont de 1809-1810 ; le point commun essentiel est la plaque de shako à l’aigle) ; Carl et Wurtz, sans savoir pour autant qui a copié l’autre (date donnée : 1808 ; point commun essentiel : la plaque de shako, en losange). Par ailleurs, il existe deux collections Wurtz, l’une ayant été relevée par le Lieutenant colonel Darbou sous l’appellation Fichier Wurtz, l’autre faisant semble t’il partie des collections alsaciennes. De ce fait, il existe certaines divergences entre ces deux ensembles que nous signalerons à chaque fois. Deux groupes donc, mais qui représentent peut être tout simplement l’un les hommes stationnés en Italie, l’autre ceux situés à Corfou. Quant à la datation, nous serions tentés de donner celle de la fin 1809, début 1810 pour les types de Wurtz qui nous paraissent tardifs, et 1810-1811, pour les types Boersch/Boeswilwald (Roger Forthoffer hésite entre 1809 et 1810, mais les types de Boeswilwald doivent bien correspondre à la période de réorganisation du Régiment, en 1810-1811). Le point commun de toutes ces collections : la réapparition du parement en pointe passepoilé de blanc, au cours de l’année 1809-1810 (Roger Forthoffer).
Nous avons demandé au talentueux peintre italien, Guglielmo Aimaretti, de redonner vie à ces petits soldats d’Alsace, ce qu’il a fait avec beaucoup de brio.
Régiment d’Isembourg, d’après Wurtz et Notes de Carl vers 1809-1810
La première planche de notre ami Guglielmo Aimaretti, mise ici en couleur par notre ami Edmund Wagner, représente de gauche à droite, le Tambour major, le Tambour maître, un Musicien, le Fifre et le Tambour de Chasseurs, et le Tambour de Grenadiers. |
La seconde planche de Guglielmo Aimaretti donne de gauche à droite, l’Officier de Voltigeurs, l’Adjudant sous-officier, le Carabinier, le Voltigeur, le Chasseur et le Sapeur. |
Capotes gris de fer foncé sur le sac. Guêtres et boutons de guêtres noirs. Buffleterie et boutons blancs.
Sapeur : Ourson noir, plumet écarlate, gland, cordon, pompons et raquettes blancs. Habit bleu ciel, collet jaune passepoilé de blanc. Revers bleu ciel à passepoil blanc ; épaulettes écarlates à tournantes blanches ; grenades et haches croisées des bras jaunes ; gants, crispins, et tablier blancs. Manche de hache noir, virole jaune. Ornements de banderole jaunes.
Fichier Wurtz : Boutons jaunes. Le sergent sapeur a tournante et franges supérieures en or, les haches brodées en rouge, les galons de sergent en or. Sabre à la main, pistolets. Ni hache, ni mousqueton, ni giberne.
Tambour major : Galons, tirants, floches, ganse de cocarde blancs (argent), plumet blanc à sommet bleu ciel. Habit bleu ciel ; collet, revers et retroussis jaunes à galon blancs (argent), trèfles et galons de grade blancs (argent). Banderole écarlate à galon et porte baguettes blancs (argent). Culotte bleu ciel, noeuds hongrois blancs (argent) ; galons et glands des bottes blancs (argent). Fourreau de sabre noir, bout jaune. Canne habituelle.
Fichier Wurtz : Chapeau en bataille, galon de bordure, ganse de cocarde et petites ganses en or. Habit bleu céleste ; collet, revers et retroussis jaunes bordés d’un galon or. Boutons or. Parements en pointe bleu céleste liserés de blancs. Galons de sergent major or, posés en pointe. trèfle d’épaule or. Veste bleu céleste unie. Bottes hongroises à double galon de bordure et gland or. Baudrier noir à ornements dorés (plaque et grenade placée au dessus de la plaque).
Tambour maître : Pompon écarlate, ganse de cocarde blanche, plaque, jugulaires et bord de visière jaunes. Habit et parement bleu ciel ; collet et revers jaunes ; passepoils blancs aux revers et aux parements ; galon de livrée jaune aux parements et en chevron sur les manches ; épaulettes écarlates. Veste et culotte bleu ciel, dragonne écarlate. canne à pommeau et bout jaunes, cordon et pompons rouges.
Fichier Wurtz : Même tenue, mais avec les boutons jaunes. Epaulettes à tournantes blanches. Galon de caporal jaune. Ornements de banderole jaunes.
Musicien : Pompon et plumet blancs, le reste comme shako précédent. Même uniforme que le Tambour maître, sans galon de livrée et avec trèfles blancs. Instrument de bois brun. Dragonne, galon et gland des bottes blancs.
Fichier Wurtz : Collet bleu céleste bordé d’un galon or. Boutons jaunes. Trèfles d’épaule en or.
Adjudant sous officier : Pompon et plumet blancs, ganse de cocarde, tresse supérieure, cordon, gland et raquettes blancs, plaque, jugulaire et bord de visière jaunes. Pour cet uniforme et les suivants : habit bleu ciel, collet jaune à passepoil blanc, revers et parements bleu ciel à passepoil blanc. Veste et culotte bleu ciel. Boutons blancs. L’Adjudant sous officier a l’épaulette et la contre épaulette argent, tournantes et franges or. Canne en bois naturel avec cordon blanc.
Fichier Wurtz : Ne le donne pas.
Tambour de Carabiniers : Ourson noir, plumet écarlate, gland, cordon, pompons et raquettes blancs. Même uniforme que le Tambour maître, sans galon de grade, et épaulettes écarlates à tournantes blanches. Porte baguettes jaune, cercles de tambour bleu.
Fichier Wurtz : Même tenue que ci dessus, mais avec les caractéristiques du tambour de chasseur donné par le Fichier (voir plus bas).
Carabinier : Même ourson. Epaulettes écarlates à tournante blanche. Dragonne écarlate à coulant blanc. Donné tel quel dans les notes de Carl.
Fichier Wurtz : Même tenue, mais boutons jaunes.
Officier de Voltigeurs : Même shako que l’Adjudant sous-officier, mais tulipe argent ; plumet vert à sommet jaune. Epaulettes et contre épaulettes argent. Hausse col or, motif argent. Bottes coupées en coeur, galonnées d’argent. Dragonne argent.
Fichier Wurtz : Tenue identique, mais tout ce qui est argent est remplacé par l’or.
Voltigeur : Shako noir, ganse de cocarde blanche, plaque, bord de visière, jugulaires jaunes, pompon et base de plumet verts, sommet jaune ; épaulettes vertes à tournantes jaune ; dragonne verte à coulant jaune. Carl le donne avec le cordon vert.
Fichier Wurtz : Même tenue, mais boutons jaunes, cordon vert au shako, pas de pompon.
Tambour de Chasseurs : Pompon bleu céleste ; ganse de cocarde blanche, plaque, bord de visière et jugulaires jaunes. Même uniforme que le Tambour de Carabiniers, sauf pattes d’épaules bleu céleste passepoilées de blanc.
Fichier Wurtz :Même tenue que le Fifre du Fichier (voir ci dessous).
Fifre de Chasseurs : Pompon écarlate, le reste comme précédent.
Fichier Wurtz : Galon or aux collet, revers et parements ; chevrons jaunes, boutons jaunes.
Chasseur : Pompon bleu ciel, le reste du shako comme le Tambour de Chasseurs ; même uniforme que le Voltigeur, sauf pattes d’épaules bleu ciel à passepoil blanc. Pas de dragonne. Carl le donne avec la passementerie blanche.
Fichier Wurtz : Boutons jaunes, pompon rond rouge.
Tenue des Officiers : Shako à pourtour supérieur en or, garniture dorée, pompon de la Compagnie. Pour les Crabiniers, bonnet à poil à cordon en or. Habit de la troupe. épaulette d’or. Hausse col doré. Bottes coupées en coeur. Sabre ou épée avec ceinturon blanc sous le pont de la culotte. Le Colonel a le shako avec double pourtour en or, le cordon en or, le plumet blanc à tulipe dorée. Bottes comme les autres Officiers. Epée. Schabraque jonquille bordée d’un galon d’or.
Fanions : Fond bleu céleste à grenades écarlates pour les Grenadiers - Sic (5 grenades en position verticale, une grande au centre, une à chaque angle), à cors de chasse jonquilles pour les Voltigeurs (même nombre et disposition). Pique en cuivre. Portés par un Sous-officier.
Régiment d’Isembourg, d’après Boersch, Boeswilwald et Carl, vers 1810-1811
La première planche de notre ami Guglielmo Aimaretti représente de gauche à droite, le Fifre de Carabiniers, le Tambour de Chasseurs, le Tambour major, le Cornet de Voltigeurs, un Musicien, et le Tambour maître. |
La deuxième planche de notre ami Guglielmo Aimaretti représente de gauche à droite, le Caporal de Chasseurs, le Sergent sapeur, le Sergent de Voltigeurs, le Sergent-major de Carabiniers, l’Adjudant sous-officier et l’Officier de voltigeurs. Pour toute la troupe : Buffleteries blanches, boutons blancs, guêtres noires à liserés blanc. Capotes beiges sur le sac. |
Colonel : Tulipe argent, aigrette blanche ; deux galons argent en haut ; bord de visière et jugulaires or ; aigle doré ; cordon, pompons et raquettes argent. Habit, revers et retroussis bleu ciel ; collet jaune à passepoil blanc ; passepoil des revers, des retroussis, des poches blancs. Boutons, épaulettes et ornements de retroussis argent. Hausse col or à ornement argent. gants et crispins chamois clair. Veste et culotte bleu ciel. Dragonne argent. Schabraque et couvre fontes bleu ciel à double galon argent. Grenade argent, fonte jaune. Etriers et éperons blancs. Donné par Hourtoulle.
Officier de Voltigeurs ; extrait de la planche 218 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Officier de Voltigeurs : Colback brun très foncé, tulipe argent, plumet à base verte et sommet jaune, flamme bleu ciel, passepoil et gland argent. Même uniforme que précédent, sauf gants chamois clair, galon et gland des bottes argent, banderole blanche. Donné par Roger Forthoffer.
Sergent sapeur : Ourson brun très foncé, plumet écarlate ; gland, cordon, pompon et raquette blancs. Barbe et moustaches rousses. Habit et revers bleu ciel, passepoil de revers blancs, épaulettes écarlates, tournantes blanche ; ornements de banderole jaunes ; haches croisées et grenades des bras argent ; chevrons d’ancienneté (sous les manches des haches croisées du bras gauche) argent sur rouge. Galon de garde argent. Plaque de ceinturon jaune. Pistolets à crosse brune, talon et garnitures jaunes. Donné par Bucquoy dans le Passepoil comme Caporal (Le Passepoil, 20ème année, N°1 et 2, «Sapeurs d’autrefois», planche hors texte N°1). Donné par Roger Forthoffer d’après Boersch (daté de 1809).
Le Sapeur porte la même tenue, mais sans galon de grade ou chevron, hache croisées et grenades des bras blancs, carabine et hache, gants à crispins noirs. Donné par Hourtoulle.
Tambour major : Galons, floches, tirants et ganse de cocarde argent, follettes blanches, plumet de bas en haut bleu, blanc, rouge. Collet jaune, galon blanc. Habit, revers et retroussis bleu ciel, passepoils et boutons blancs ; épaulettes argents. Banderole cramoisi à liserés et porte baguettes argent. Gants et crispins noirs, galons argent aux crispins. Veste bleu ciel galonnée de blanc. Culotte bleu ciel, noeuds hongrois argent. Galon et gland des bottes argent. Sabre à garde et bout de fourreau jaunes, fourreau rouge. Canne habituelle.
Tambour maître : Colback brun très foncé, pompon et plumet écarlates, flamme bleu ciel à passepoil et gland blancs. Habit, revers, parements et retroussis bleu ciel ; collet jaune à passepoil blanc ; passepoil blanc aux revers et aux parements ; galons de grade blancs, chevrons d’ancienneté rouges, épaulettes écarlates à tournantes blanches. Veste et culotte bleu ciel, dragonne écarlate. canne à pommeau, cordon, pompons et bouts blancs.
Fifre de Carabiniers : Même ourson que sapeur. Même uniforme que tambour maître sans galons de grade, mêmes épaulettes.
Pour tous les types suivants, collet jaune à passepoil blanc. Habit, revers, parements, retroussis, veste et culotte bleu ciel.
Sergent-major de Carabiniers : Même ourson que Sergent sapeur. Epaulettes corps écarlate, tournante argent, franges argent et écarlate, galon de grade argent. Fusil garni de fer.
Carl donne le Carabinier : Tenue identique sans galons de grade ; épaulettes rouges à tournante blanche ; dragonne entièrement rouge. Donné par Roger Forthoffer d’après Boersch.
Caporal de Fusiliers (sic) : Pompon écarlate, ganse de cocarde blanche ; plaque, bord de visière et jugulaires jaunes ; pattes d’épaules bleu ciel à passepoil blanc ; galons de grade blancs.
Carl donne le Chasseur : Tenue identique, sans les galons de grade.
Sergent de Voltigeurs : Pompon et base du plumet verts, sommet jaune ; ganse de cocarde blanche ; en haut du shako, une tresse et un liseré argent ; épaulettes vertes à tournante jaune ; galon de grade argent.
Carl donne le Voltigeur : Tenue identique, sans galons de grade, sauf cordons, raquettes et glands verts ; dragonne verte à gland jaune.
Tambour de Chasseurs : Pompon blanc entouré de bleu ciel, le reste du shako comme le caporal de Fusiliers (sic) ; pattes d’épaule bleu ciel à passepoil blanc, nids d’hirondelle bleu ciel à galon blanc. Porte baguettes jaune, cercles de tambours bleus.
Cornet de Voltigeurs : Colback brun très foncé ; pompon et base du plumet vert, sommet jaune, flamme bleu ciel à passepoil et gland blancs ; épaulettes comme le Sergent de Voltigeurs. Cornet jaune, cordon et pompons verts.
Chef de musique : Colback brun très foncé, pompon et plumet blancs, flamme bleu ciel à passepoil et glands blancs ; un galon de grade argent sur jaune. Galon et gland des bottes, dragonne blancs. Instrument brun, anneau et embouchure blancs.
Roger Forthoffer donne le Musicien selon Boersch : Tenue identique sans les galons de grade.
Adjudant sous-officier : Pompon et plumet blanc, le reste du shako comme le Sergent de Voltigeurs. Epaulette et contre épaulette or.
Notes : Les Sous-officiers de Voltigeurs et de Fusiliers (sic) portent tous un large galon et un petit liseré d’argent en haut du shako. Les Chasseurs ne portent pas de briquet. Dragonne blanche aux briquets des cadres des Chasseurs. Tous les Officiers ont le baudrier blanc.
Officiers de Chasseurs : shako à garnitures d’argent.
Caporal de Carabiniers : galons et tournantes des épaulettes blancs, dragonnes et glands rouges.
Sergents de Carabiniers : tournante et galons argents, dragonne à tête d’argent.
Sergent-major : épaulettes à tournante argent, franges rouges et argent, gland de dragonne à franges argent.
Caporal sapeur en 1809; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Fanion de Voltigeurs : vert, galon et cor de chasse blancs. Fanion de Grenadiers (sic) : rouge, galon et grenade blancs.
Officier adjudant-major : plumet et pompon blancs ; contre épaulette argent à droite, épaulette à frange argent à gauche.
Porte drapeau : plumet et pompon blanc. Banderole porte drapeau cramoisie, galons et broderies or (Notes d’H. Boisselier sur le Régiment d’Isembourg de la Collection Boeswilwald, 1912).
Roger Forthoffer donne par ailleurs un Chasseur en 1810 (d’après un souvenir de Régiment), qui semble être intermédiaire entre les deux collections :
Figure 22, Chasseur, 1810 : Uniforme comme le Chasseur de 1806, mais pompon vert à houppe rouge, épaulettes vertes à tournantes rouges. Cors verts aux retroussis. Capote roulée brune sur le sac.
/ Le 4e bataillon en Espagne, 1809-début 1811
Certaines sources disent que le Régiment a combattu le 28 mars 1809 à Medelin, indiquant que Victor attaque l’armée espagnole d’Estramadure et que Régiment irlandais et celui d’Isembourg engagent vigoureusement l’action. Mais le 4e Bataillon du Régiment d'Isembourg n'était pas encore arrivé en Espagne à ce moment là (à vérifier ?).
Le 24 septembre 1809, Napoléon renouvelle ses ordres ; il écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je réponds à votre lettre du 15 septembre où vous me faites connaitre que vous avez pris des mesures pour organiser l’armée du Nord conformément à mon ordre du 5. J’approuve fort ... que les bataillons des régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg soient envoyés en Italie (il faut que ces bataillons aillent rejoindre leurs corps) ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3599 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22166).
Le Chef de Bataillon Debons va emmener du Dépôt de Longwy les 9 Compagnies, 992 hommes, du 4e Bataillon. Parmi les différentes nationalités représentées au Bataillon, il y a 60 Espagnols qui vont apporter au delà des Pyrénées, un ferment de révolte et de désertion.
Le 12 février 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... On formera ensuite une seconde division de tout ce qui restera à arriver à Orléans. Cette seconde division se composera du régiment de Berg, 1,000 hommes ; du régiment de marche de la Confédération du Rhin, composé d'un bataillon de Bade, d'un bataillon du prince Primat, d'un bataillon du grand-duc de Hesse, 1,200 hommes ; du bataillon d'Isembourg, 600 hommes ; du bataillon prussien, 700 hommes ; d'un bataillon de marche de la légion de la Vistule, à Sedan, 1,500 hommes ; enfin du second régiment de marche et des bataillons auxiliaires, auxquels on joindra le détachement des lanciers polonais et le régiment provisoire de cavalerie qui se réunit à Auch ; ce qui portera cette seconde division à plus de 6,000 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16244 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23105).
Le 9 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, envoyez un officier supérieur d'état-major pour la revue de la deuxième brigade de l'arrière-garde composée :
du 5e régiment de marche d'infanterie,
du 1er bataillon de marche de la Confédération rhénane composé de 300 hommes de Nassau et de 200 hommes du prince primat,
du 2e bataillon du régiment prussien,
du 4e bataillon du régiment d'Isembourg,
et d'un détachement de lanciers polonais.
Quant au noyau du bataillon auxiliaire, faites-le partir pour Tours, d'où on lui enverra de Versailles les hommes disponibles pour le former à mille hommes. Aussitôt que j'aurai reçu l'état de situation des troupes composant cette brigade par le retour de votre officier, j'ordonnerai leur mouvement. Envoyez un général de brigade prendre le commandement de cette brigade" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4086 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23278).
Le Bataillon marche avec le 2e bataillon du Régiment de Prusse.
Le 25 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Compiègne : "Mon Cousin ... Le bataillon d'Isembourg et celui du régiment de Prusse se rendront à Pampelune pour y tenir garnison ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16420 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23488).
Moins de 48 heures après leur entée en Espagne, les désertions sont massives et presque aussitôt, 29 de ces déserteurs sont repris dans un combat contre la bande de Zabaleta à Lesaca le 29 avril 1810. Ils sont fusillés devant le front de leurs Bataillons.
Le Bataillon a été affecté à la Brigade Brenier de la Division Seras, première Division de l’arrière-garde de l’Armée d’Espagne. En entrant à Vittoria le 30 avril, le commandant Debons n’a plus avec lui que 645 hommes. Il va être envoyé en Navarre et gagne Pampelune le 22 mai 1810.
C’est le secteur le plus dangereux où va régner le plus redoutable des chefs de bandes, Francisco Espoz y Mina. Le Général Dufour, qui commande cette province, n’a que peu de troupes à opposer aux bandes sans cesse plus nombreuses, et avec ces faibles troupes, il faut garder les villes et protéger les convois et les courriers.
Un autre groupe de déserteur provenant de ces deux Bataillons forme la tête de colonne du chef Echevarria à Peralta en Navarra, le 19 mai, et contribue à l’écrasement du 17e Escadron de Gendarmerie.
Le Bataillon d’Isembourg va participer à ces escortes, mais avec assez peu d’enthousiasme. Ainsi, le 16 juin, le Lieutenant Torelli et ses 103 hommes d’Isembourg se rendent dès que Mina apparaît, sans brûler une seule cartouche. Cependant, Martinien nous dit que le Lieutenant Torelli est tué dans un combat à Carascal, ce même 16 juin. Le jugement du Docteur Hourtoulle est donc à nuancer. Parfois en effet, les hommes se battent et meurent.
Le 6 juillet, à Pampelune, dans cette même année 1810, des déserteurs sont repris et fusillés.
En juillet, Ney, avec une partie des troupes d’Isembourg (à vérifier), assiège et prend Ciudad Rodrigo (10 juillet 1810).
Le 27 juillet 1810, à Saint-Cloud, "Le maréchal Berthier demande quelle destination doit être assignée au 4e bataillon du régiment d'Isembourg, stationné dans la Navarre, et qui n'appartient à aucun corps de l'armée d'Espagne, les trois premiers bataillons de ce régiment étant à l'armée de Naples" ; "Napoléon répond : "Le laisser à Perpignan, en garnison pour la place" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4440).
Le Général Reille va succéder au Général Dufour et une de ses premières décisions est d’enfermer le Bataillon d’Isembourg dans la citadelle de Pampelune. Le Chef de Bataillon Debons est blessé (mort de ses blessures le 28 août) près de Tafalla (près de Carascal, le 27 juillet, d’après Martinien), avec 100 de ses hommes et le Capitaine Rizzardi qui lui a succédé, n’a plus avec lui que 350 hommes. Ont également été perdus le Lieutenant Delonlay, tué; le Lieutenant adjudant-major Crova, blessé; le Lieutenant Rivarol, blessé.
Carabinier; extrait de la planche 218 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 11 août, le Lieutenant Crova est à nouveau blessé dans une affaire devant Lérida.
Le 15 septembre à Tudella, des déserteurs sont repris et fusillés.
En novembre, les cadres du Bataillon sont rappelés en France, et il ne reste plus à Pampelune que 285 soldats commandés par le Capitaine Veineck. Le Général Reille tente d’utiliser à nouveau ces hommes, mais ils tombent dans une embuscade, à Salinas de Monréal, le 24 décembre. Trente hommes sont tués ou pris (le Lieutenant Lieben et le Sous-lieutenant Neuforges sont assassinés), et il y a une vingtaine de blessés.
Quand le Commandant Fieffé, nommé commandant du Bataillon, arrive le 1er février, il n’a plus que 218 hommes, et le retour de ce Corps est ordonné par l’Empereur.
Le 2 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Donnez ordre au général Reille ... de faire rentrer le plus tôt que possible en France le bataillon d'Isembourg qui, arrivé à Bayonne, sera remis à la disposition du ministre de la Guerre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5026 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25817).
Le 8 février 1811, à Paris, l'Empereur est informé que "Le 4e bataillon du régiment d'Isembourg, stationné à Pampelune, a reçu du maréchal Berthier l'ordre de rentrer en France"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5049).
Ils partiront de Pampelune le 23 février 1811, pour regagner Naples. Selon Roger Forthoffer, cependant, ces restes auraient été incorporés au Régiment de Prusse.
Ainsi, ce régiment aura accumulé les désordres, les désertions, et sa réputation était désastreuse en Espagne, peut être moins en Italie. Mais que pouvait on attendre de ces prisonniers recrutés dans des conditions souvent frauduleuses et souvent livrés à eux mêmes dans des régions de guérilla ?
Il existe dans le Manuscrit d’Alsace, planche 176, un Carabinier daté de 1810-1812, et qui appartient peut être au Bataillon parti en Espagne.
Figure 23, Carabinier, 1810-1812 : Shako à plumet, cordons rouges. Plaque et jugulaires blanches. Habit habituel, mais avec les parements en pointe jonquilles. Epaulettes rouges. Gilet blanc. Pantalon bleu ciel avec sur le côté une ligne jonquille. Guêtres courtes noires avec galon et glands rouges. Manteau roulé sur le sac gris.
/ Les dernières années du Régiment, 1811-1814
- 1811
Le 6 janvier 1811, le Sous-lieutenant Hillaca est blessé, au cours de l’incendie d’une péniche anglaise en Calabre.
Le 25 mars 1811, depuis Paris, l’Empereur prend la décision suivante : "Il est rendu compte à l’Empereur que le roi de Naples est disposé à prendre à son service les régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne et le 1er régiment suisse, en remboursant le prix de leur habillement et de leur armement"; "Non. Il faut auparavant que le roi commence à payer tout ce qu’il doit aux corps français", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4520 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5236).
Le même 25 mars 1811, "Le ministre de Bade demande qu'un Badois, soldat au régiment d'Isembourg, soit renvoyé à Carlsruhe"; "Accordé, s’il y consent", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5233 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 20 mars 1811 »).
Le 15 avril 1811, à Paris, "Le général Clarke propose de transférer de Longwy à Metz le dépôt du régiment d'Isembourg"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5342).
Le 8 mai 1811, à Paris, le Duc de Feltre dit à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Sa Majesté que le ministre des relations extérieures m'a transmis la réclamation de M. l'ambassadeur d'Autriche en faveur de quarante sujets de son souverain qui sont détenus au dépôt des prisonniers espagnols à Chalon-sur-Saône. Il a désigné particulièrement le nommé Gottlieb Kelmer, bohémien, qui servait depuis dix ans en Espagne.
Sa Majesté avait permis aux Autrichiens placés dans ce dépôt de s'engager pour les régiments d'Isembourg et de la Tour d'Auvergne, mais ils n'ont pas consenti à prendre du service en France" ; Napoléon lui répond : "Renvoyé au duc de Bassano pour faire connaître que la demande n'est pas fondée en principe, mais que je l'accorde pour ne rien refuser au prince de Schwarzenberg" (Saint-Cloud, 8 mai 1811 - Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1402).
Le 19 mai 1811, à Rambouillet, "On propose à Sa Majesté d'autoriser ... le passage au service de Naples du sieur Dannemary, sous-lieutenant au régiment d'Isembourg. Ce militaire en a fait la demande" ; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5498 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 15 mai 1811 »).
Le même jour sans doute, "M. le comte Roederer, ministre secrétaire d'Etat du grand-duc de Berg, demande que M. Guaita, son neveu, capitaine au régiment d'Isembourg, soit autorisé à passer dans le 15e régiment d'infanterie légère. Le colonel de ce régiment exprime le désir d'avoir cet officier sous ses ordres" ; Napoléon répond : "Il le faut laisser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5499 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 8 mai 1811 »).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN Italie AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
ROYAUME DE NAPLES.
Il restera dans ce royaume :
Trois bataillons du 22e léger ; les 4e et 6e bataillons qui se formaient aux îles d'Hyères et sont composés de réfractaires (ils seront envoyés par mer à Naples) : cinq bataillons, 4,000 hommes ; quatre bataillons suisses, 2,400 hommes ; quatre bataillons du régiment de la Tour d'Auvergne, 4,000 hommes ; deux bataillons du régiment d’Isembourg. 2,000 hommes ; artillerie, génie, etc. 600 hommes ; total, 13,000 hommes.
Le roi de Naples a, en y comprenant sa garde, 30,000 hommes de troupes napolitaines, dont 3,000 hommes de cavalerie. Il serait donc possible de retirer une colonne de 6,000 Napolitains ou autres troupes pour pouvoir se coordonner avec Rome et la Toscane, ou mieux encore de continuer l'expédition de la Sicile pour contenir les Anglais ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Musicien en 1810; extrait de la planche 218 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 8 juin 1811, depuis Saint-Cloud, l’Empereur prend la décision suivante : "Nouvelle demande du roi de Naples pour que les trois régiments d’Isembourg, de La Tour d’Auvergne et le 1er suisse passent à son service"; Napoléon répond : "Refusé. Mon intention est de garder ces trois régiments à mon service" (Picard E. et Tuetey L., Tome IV, 5571. Chuquet, Tome III, 4606).
Le 8 juin 1811, à Saint-Cloud, l'Empereur est informé que "Le roi de Naples demande de nouveau qu'on lui cède les régiments d’Isembourg et de La Tour d'Auvergne ainsi que le 1er régiment suisse"; il répond : "Refusé. Mon intention est de garder ces trois régiments à mon service" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4606 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5571).
Le 17 juin, au cours d’un combat, est également blessé le Capitaine de Brow.
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Écrivez au roi de Naples que mon intention est que mes troupes ne soient pas disséminées ; qu'il réunisse les trois bataillons suisses, les trois bataillons de la Tour-d'Auvergne, les trois bataillons d'Isembourg et les trois du 22e léger dans un camp on au plus deux, sous les ordres d'un général français ; que je n'entends pas qu'aucun général napolitain ni au service de Naples commande mes troupes" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17829 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27361).
Le même 20 juin 1811, l'Empereur écrit également, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Ecrivez aux colonels des régiments de la Tour d’Auvergne et d'Isembourg qu'ils doivent toujours rester à mon service, que je suis loin de vouloir les céder au roi de Naples" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1443 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27361).
En fait, Napoléon a d'autres projets. Le 24 juin, l’Empereur, depuis Saint Cloud, décrète : "L’armée française de Naples est dissoute. Ses généraux, officiers d’états-majors, commissaires des guerres, employés d’administration sous quelques titres que ce soit, qui ne seront point compris dans l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, dont la composition est réglée par l’article suivant, se rendront à Rome.
Il sera formé un corps d’observation de l’Italie méridionale, qui sera composé de trois brigades : La 1re brigade sera composée de 5 bataillons du 22e régiment d’infanterie légère ; la 2e brigade, de 6 bataillons du régiment de La Tour d'Auvergne ; la 3e brigade, de 4 bataillons du régiment d’Isembourg. Deux compagnies d’artillerie à pied avec 12 pièces de canon attelées et les caissons et approvisionnements nécessaires seront attachées à ce corps. Ce corps d’observation restera toujours réuni ; il ne pourra être commandé que par des officiers français, et ne sera employé, sur la demande du roi de Naples, qu’en cas de danger pour la sûreté de son royaume" (Chuquet A. : «Inédits napoléoniens», Tome I, Paris, Fontemoing, 1913. Lettre 466).
Le même 24 juin 1811, l’Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret qui dissout l'armée de Naples et forme un corps d'observation de l'Italie méridionale. Ce corps sera commandé par le général Grenier et sera composé d'une division de trois brigades.
La 1re brigade sera composée des cinq bataillons du 22e régiment d'infanterie légère, et commandée par le général Sénécal ; la 2e brigade, des six bataillons du régiment de la Tour-d'Auvergne, et commandée par le général Lanchantin ; et la 3e brigade, de quatre bataillons du régiment d'Isembourg, et commandée par le général Decouz ...
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains entre Naples, Capoue et Gaète. Il sera exclusivement sous les ordres du général Grenier, qui correspondra directement avec vous et recevra vos ordres. Il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service du roi de Naples. Le général Grenier veillera à ce qu'aucun homme ne soit débauché. Il emploiera tout son temps à l'organisation de son corps, à mettre sa comptabilité en état, à former de bonnes troupes et à se mettre en état de se porter avec ces 8 ou 9,000 hommes sur quelque point de l'Italie que ce soit. Il pourvoira à ce qu'il ait ses ambulances et hôpitaux. Ce corps sera soldé, nourri et habillé par le roi de Naples et aura les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au trésor. Comme c'est moi qui ai habillé ces régiments à Naples, le général Grenier réclamera tous les habillements fournis à mes troupes en 1810 et 1811.
Vous notifierez mon décret au roi de Naples. Vous lui ferez connaître qu'ayant besoin de réunir toutes mes troupes j'ai dissous l'armée de Naples et formé un corps d'observation sous les ordres du général Grenier ; que je laisserai ce corps suffisamment de temps dans le royaume de Naples pour être assuré qu'il peut s'en passer ; que, tout le temps qu'il restera dans ses états, il sera nourri, payé, entretenu et habillé par le trésor napolitain ; que, par le traité que j'ai fait avec lui, il doit me fournir un contingent; que je désire savoir la partie de ce contingent qui est prête à partir ; que j'y comprends les troupes napolitaines qui sont en Espagne.
Vous ordonnerez au général Grenier d'adresser des ordres aux différents régiments pour la prompte réunion de son corps, et de porter tous ses soins à la discipline, l'instruction et la bonne tenue des régiments. Vous lui écrirez que je compte que du 1er au 15 août ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17849 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27429).
Le 27 juin 1811, à Saint-Cloud, "On propose à Sa Majesté … De renvoyer dans leur patrie huit Autrichiens, prisonniers de guerre, qui ont été admis au dépôt du régiment d'Isembourg et qui sont hors d'état de servir"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5691 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 juin 1811 »).
Le même 27 juin 1811, le Ministre de la Guerre Duc de Feltre écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre; Bureau des opérations militaires) au Général de Division Grenier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée de Naples : "Général, je vous adresse ci-joint, copie d’un décret impérial rendu par Sa Majesté le 24 de ce mois, qui dissout l’armée de Naples, et forme un corps d’observation de l’Italie méridionale, dont sa majesté vous confie le commandement.
Ce corps sera composé d’une division de trois brigades, de la manière suivante :
La 1re brigade composée de cinq bataillons du 22e régiment d’infanterie légère, sera commandée par le général Sénécal.
La 2e brigade, des 6 bataillons du régiment de la Tour d’Auvergne, sera commandée par le général Lanchantin ; le 4e bataillon de ce régiment a reçu l’ordre de quitter la Catalogne, pour rejoindre son corps.
Et la 3e brigade, des 4 bataillons du régiment d’Isembourg, sera commandée par le général Decouz.
Vous donnerez l’ordre au général Morgan de se rendre à Otrante, pour suivre la correspondance et l’approvisionnement de Corfou, et vous chargerez le général Decouz de lui donner toutes les instructions nécessaires pour remplir sa mission ; le général Morgan correspondre à cet effet, avec vous.
Quant au général Freyssinet, il demeurera à votre disposition, pour être employés selon les circonstances.
L’adjudant commandant Thomas sera le chef d’état-major de cette division.
Il sera attaché à cette division, deux compagnies d’artillerie à pied, à deux batteries de six pièces de canon chacune.
Tous les employés, commissaires des guerres, ordonnateurs, officiers du génie et artillerie, autre que ceux nécessaires pour le service de la division, rentreront en France.
Un commissaire des guerres restera à Otrante, pour être chargé des détails relatifs à l’approvisionnement de Corfou.
L’intention de sa majesté est, que les deux compagnies d’artillerie à pied, le train, tout le matériel de l’artillerie, et tout ce qui se trouve à Naples, appartenant la France qui ne serait pas employé dans le corps d’observation de l’Italie méridionale, soit dirigé sur Rome.
Ce corps se réunira dans les lieux les plus sains, entre Naples, Capoue et Gaète ; il sera exclusivement sous ordres ; il ne sera point employé à la police du pays, et ne sera commandé par aucun officier au service de Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous ferez connaître aux colonels des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg, que l’intention de l’Empereur et qu’ils restent toujours au service de France, et que Sa Majesté est bien loin de vouloir les céder à Sa Majesté le Roi de Naples.
Vous veillerez, générale, à ce qu’aucun homme ne soit débauché, vous emploierez tout votre temps, à organiser ce corps, à mettre la comptabilité des régiments en règle ; à former de bonnes troupes, et à vous tenir en mesure de vous porter avec elles, sur quelque point de l’Italie que ce soit. Vous pourvoirez aussi, à ce que le service des ambulances et des hôpitaux soit bien assuré.
Vous correspondrez directement avec moi, et vous recevrez de moi les ordres que l’Empereur me chargera de vous faire parvenir, pour tout ce qui aura rapport au service de ce corps.
Ce corps sera soldé, nourri et habillé par Sa Majesté le Roi de Naples, et recevra les vivres de campagne. Il y sera attaché un payeur divisionnaire qui rendra ses comptes au Trésor Impérial.
Comme les trois régiments qui composent ce corps ont été habillés aux frais de l’Empereur, à Naples, l’intention de Sa Majesté et que vous réclamiez tous les habillements fournis à ses troupes, en 1810 et 1811.
Sa Majesté veut aussi, que vous adressiez des ordres aux divers régiments, pour la prompte réunion du corps d’observation de l’Italie méridionale, que vous portiez tous vos soins à la discipline, à l’instruction et à la bonne tenue des régiments, attendu que Sa Majesté compte que du 1er au 15 août, ce corps sera disponible entre Naples et Gaète, prêt à se porter où il sera nécessaire.
Je vous invite, général, à faire toutes les dispositions nécessaires pour remplir à cet égard les intentions de l’Empereur.
Vous remarquerez, général, que le 1er régiment Suisse n’est point compris dans l’organisation de ce corps, attendu qu’il reçoit l’ordre de quitter le royaume de Naples, pour se rendre à Rome.
Vous aurez soin de prendre les ordres de Sa Majesté le Roi de Naples, à qui j’adresse copie du Décret Impérial, pour que tous les mouvements se fassent avec le plus de diligence possible, afin que le corps d’observation soit organisé et mis en état de partir dans le courant du mois d’août, et que tout ce qui ne sera pas employé à ce corps, soit dirigé sur Rome.
Vous me rendrez exactement compte, général, de toutes ces mesures que vous aurez prises à ce sujet, et vous m’adresserez un état exact et détaillé de l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale, en indiquant les noms des officiers généraux, supérieurs et autres ainsi que ceux de l’administration qui seront conservés. Vous y ajouterez un état détaillé de tout ce qui sera dirigée sur Rome, personnel et matériel, ainsi que leur itinéraire, afin de me mettre à portée d’en rendre compte à Sa Majesté" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 57 page 125).
Le 28 juin 1811, à Paris, le Duc de Feltre s'adresse à l'Empereur : "Sire, J'ai l'honneur d'adresser ci-joint à Votre Majesté copie d'une lettre que le général Grenier m'a écrite le 16 de ce mois par laquelle il rend compte de la désertion qui s'est manifestée dans le régiment de la Tour d'Auvergne depuis que ce corps est employé dans les Calabres et de la crainte qu'il éprouve que cette défection ne se communique dans le régiment d'Isembourg"; Napoléon lui répond de Saint-Cloud, le 29 juin 1811 : "Faire connaître au général Grenier que les ordres que j'ai donnés pourvoient à cela, que la Calabre doit être gardée par les troupes napolitaines, qu'il faut que le roi y envoie une partie de sa garde et 10 ou 12 000 napolitains, mais que sans délai le général Grenier ait à réunir les troupes qui doivent former sa division entre Naples et Gaète, que l'exécution de cet ordre ne souffre aucun délai, qu'étant directement sous vos ordres, il ne doit obéir à ceux du roi qu'en cas d'attaque, qu'il doit comprendre que la manière dont les troupes étaient traitées à Naples a contribué à me faire prendre cette résolution, que les troupes napolitaines augmentant en nombre doivent garder leur pays et les troupes françaises être tenues en réserve et bien entretenues" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1457).
Un document non daté, peut être de la même période, nous indique le "Prix des effets acheté le plus récemment par les régiments composant le corps d’observation, comparés avec ceux accordés par le gouvernement français".
Désignation des effets |
Fixation du gouvernement |
Isembourg |
1 Drap bleu |
Intérieur 11 f 75 |
|
2 Drap bleu céleste |
29e et 28e divisions 12 f 53 c Intérieur 10 f 45 27e et 28e divisions 11 f 40 |
11 f 37 |
3 Idem blanc |
Intérieur 9 f 25 c 27e et 28e divisions 9 f 86 |
9.50 |
4 Idem écarlate |
27e et 28e divisions 9 f 86 c Intérieur 14 f 75 27e et 28e divisions 15 f 73c |
|
5 Idem Jaune |
27e et 28e divisions 15 f 73 c Intérieur 9 f 90 27e et 28e divisions 10 f 56c |
10.45 |
6 Tricot bleu |
||
7 Cadis bleu Toile à doublure Schakos Boutons gros Boutons petits Pantalons de toile Guêtres de toile Guêtres de coton Guêtres de drap noir Col noir et boucle Sac à peau Giberne et porte giberne Souliers Chemises |
1.60 1.35 9.4 1.8 2.9 0.40 7.50 5 4.50 |
2.25 1.55 10 3.8 1.5 4.25 1.10 9.50 9.80 7 4 |
(Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 157 page 329).
Un "Etat approximatif des sommes nécessaires pour la solde et l’entretien, pendant un mois, des troupes du corps d’observation de l’Italie méridionale", en donne sa compostion fin Juin, début Juillet 1811 :
"… troupes : 22e d'infanterie légère, 1er régiment étranger, 2e régiment étranger, 3e compagnie d’artillerie à pied, 19e idem …" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 43 page 98).
Le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "Vous regarderez comme non avenus, M. le colonel, les ordres que je vous ai adressés hier pour porter votre régiment en Calabre ; vous en recevrez incessamment d’autres qui vous ramèneront dans les environs de Capoue ; en attendant, je dois vous prévenir ensuite des intentions de S. E. le Duc de Feltre, que votre régiment continuera d’être au service de S. M. l’Empereur et Roi, et qu’elle est bien loin de vouloir le céder à S. M. le Roi de Naples ; je m’empresse de vous donner cette explication afin de détruire toute espèce de prévention à cet égard, et cesser tout bruit qui y serait contraire ; donnez avis à tous vos bataillons de regarder comme non avenus les ordres qu’ils ont reçu" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 15).
Le même 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du District de Castrovillary : "D’après les nouvelles dispositions de S. M. vous voudrez bien, M. le commandant, regarder comme non avenu l’ordre que je vous ai adressé par ma lettre d’hier pour le départ des deux bataillons du régiment d’Isembourg qui occupent le district que vous commandez.
Ces 2 bataillons recevront incessamment de nouveaux ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 16).
Puis, toujours le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite aux Colonels Amato et Manthon : "D’après les nouvelles dispositions etc. (même lettre que ci-dessus pour le bataillon qui est dans la subdivision de Lagonegro et pour celui qui est à Cosenza" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 1 page 16).
Egalement le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Régiment d’Isembourg : "Ordre au régiment d’Isembourg d’être réuni le 30 de ce mois à Lagonegro pour en partir le 31 pour Capoue où il recevra de nouveaux ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 17).
Enfin, pour finir, toujours le 7 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Pacthod : "Je vous préviens, mon cher général, que d’après les dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, le régiment d’Isembourg dont je vous avais annoncé l’arrivée prochaine dans la Calabre et en remplacement du 1er régiment suisse, reçoit contrordre ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 2 page 18).
Le 9 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues Ferrand : "Je vous préviens, monsieur l’inspecteur, que d’après les dispositions de S. M. l’Empereur, les mouvements ci-après ont été ordonnés savoir :
... Au régiment d’Isembourg de partir en entier de Lagonegro le 31 de ce mois pour être à Capoue le 5 août ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 4 page 21).
Le 11 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "Je viens de recevoir la lettre de V. E. en date du 1er de ce mois ; j’ai déjà eu celui de lui accuser réception de sa lettre du 27 juin renfermant le décret du S. M. l’Empereur et Roi, sur la dissolution de l’armée française de Naples, et l’organisation du corps d’observation de l’Italie méridionale.
Je répondrai à la confiance don S. M. a daigné m’honorer, par la sévère exécution de toutes les dispositions que le décret renferme, et veillerai autant qu’il dépendra de moi, à la bonne organisation de ce corps. Déjà, j’ai prévenu V. E. que le jour même de la réception des ordres en date du 27 juin, toutes les dispositions d’exécution avaient été prises, et dès le 9 de ce mois, les troupes napolitaines au nombre de 6 bataillons à 900 hommes chacun, et trois compagnies d’artillerie ont été mises en mouvement, pour aller relever dans la Calabre ultérieure les troupes françaises qui ont en même temps été prévenues de leur nouvelle organisation, comme il a été donné connaissance aux régiments d’Isembourg et de La Tour d’Auvergne, des dispositions bienveillantes de S. M. l’Empereur et Roi en leur faveur ; un autre bataillon, fort également de 900 hommes, a été chargé de relever le régiment d’Isembourg dans la Calabre ultérieure ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 153 page 319).
Le 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Aymé, chef de l’Etat-major général : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher général, que je donne ordre au dépôt du régiment d’Isembourg de partir d’Avellino le 20 de ce mois pour se rendre à Mola de Gaète. Ce dépôt logera le 20 à Nola, le 21 à Capoue, le 22 à Sessa et le 23 à Mola, sa destination
Je vous prie, mon cher général, de donner avis de ces dispositions aux autorités qui en doivent connaitre afin que les vivres et les logements soient préparés pour ces passages" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le même 12 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revues Ferand : "… Par un paragraphe des instructions particulières de Ministre de la Guerre, M. le Duc de Feltre, S. E. me charge de réclamer de S. M. le Roi de Naples l’habillement fourni aux frais de l’Empereur et 1810 et 1811 au 22e régiment d’infanterie légère, la Tour d’Auvergne et d’Isembourg. Veuillez je vous prie me faire connaitre si, pendant ces années, ces régiments n’ont pas perçu la totalité de leurs masses d’habillement du trésor napolitain ; dans ce cas seulement, cette réclamation pourrait avoir lieu puisque les ayant touchés ou la créance en étant reconnue, ils doivent rembourser eux même au trésor impérial les habillements qui leur auraient été fournis ; sans cela, il y aurait double payement pour le trésor napolitain. Donnez-moi sur cet objet les renseignements nécessaires pour me mettre à même de répondre à S. E. le Ministre de la Guerre …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 35).
Le 14 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "… Par un autre paragraphe, elle me dit que les trois régiments qui composent le corps d’observation ont été habillés aux frais de l’Empereur à Naples, et que l’intention de S. M. est que je réclame tous les habillement fournis à ses troupes en 1810 et 1811.
J’ai dû prendre à cet égard quelques renseignements près de l’inspecteur aux revues ; il en résulte que tous ces corps qui ont composé l’armée de Naples, ont du toucher leur masse d’habillement en 1810 et 1811 du trésor napolitain ; les revues établissent leurs créances ; elle ne sont partout acquittées, mais le 22e léger, Isembourg et La Tour d’Auvergne ayant à en réclamer le payement, seront dans le cas de rembourser au trésor de France les fournitures pouvant leur avoir été faites par les ordres de S. E. le Ministre Directeur de l’Administration de la Guerre, j’ai cru devoir soumettre ces observations à V. E. avant de faire d’autres démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 154 page 322).
Le 19 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "M. le conseiller d’état directeur général des revues, m’informe, M. le colonel que le nommé Krier (Nicolas), natif d’Arlan, département des Forêts, déserteur du 3e régiment de hussards et enrôlé dans votre régiment sous le nom de Beck, a été réclamé près de vous et depuis tenu en prison à la disposition du préfet de ce département. S. E. me charge de donner des ordres pour que ledit Krier soit placé dans un corps français le plus voisin du lieu de sa détention ; je vous invite en conséquence à le faire conduire à Caserte au commandant du 22e d’infanterie légère qui en donnera décharge (ci-joint l’ordre d’incorporation)" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 52).
Le même 19 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du 6e Bataillon du 22e Régiment d’infanterie légère : "Il est ordonné au commandant du 6e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère de recevoir et incorporer dans son bataillon le nommé Krier (Nicolas) natif d’Arlan, département des Forêts et d’en donner récépissé au régiment d’Isembourg.
Le commandant de ce bataillon me donnera avis de l’arrivée de ce soldat et préviendra de son incorporation le Conseiller d’état directeur général de la Conscription et le préfet du département des Forêts" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 52).
Le 21 juillet 1811, le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, Ministre d’Etat, écrit, depuis Paris (Administration de la Guerre, Division de l’habillement, 1er bureau, 2e subdivision, 1ère section) au Général Grenier à Naples : "M. Le général, Sa Majesté l’Empereur en rendant le décret du 24 juin qui dissout l’armée de Naples et crée celle d’observation de l’Italie méridionale a ordonné qu’on réclamât du gouvernement napolitain les habillements qui ont été fournis en 1810 et 1811 aux corps français et qui dans le cours de ces deux exercices ont été employés dans les états de Naples.
Au terme des traités le gouvernement napolitain devait payer la masse d’habillement des troupes françaises et c’est le payement de cette masse qui a éprouvé un arriéré considérable, qui doit faire l’objet de la demande que le ministre de la guerre vous a chargé de faire à Sa Majesté le Roi de Naples.
J’ai été informé par M. l’inspecteur aux revues des troupes françaises, que Sa Majesté le Roi de Naples avait fait les fonds nécessaires pour payer ce qui était dû à ces troupes, mais il est important de s’assurer si les payements ont été effectués et si les corps français ne sont pas encore créanciers du gouvernement napolitain, car dans ce cas l’intention de Sa Majesté est que ce qui peut être dû soit payé sans délai.
Les corps français et qui ont été à charge du royaume de Naples dans le cours des années 1810 et 1811 sont ceux-ci-après désignés : 10e régiment de ligne, 20e régiment idem, 62e régiment idem, 101e régiment idem, 22e régiment d’infanterie légère, 4e régiment de chasseurs à cheval, 9e régiment idem, régiment d’Isembourg et de la Tour d’Auvergne, un détachement du 2e régiment d’artillerie à pied.
Je viens d’écrire à M. l’inspecteur aux revues français à Naples pour le charger de vous faire connaître, général, ceux des corps ci-dessus désignés envers lesquels le trésor napolitain peut encore être débiteur.
Je vous prierai lorsque ce renseignement vous aura été produit de faire les instances nécessaires pour que, conformément aux intentions de l’Empereur, tout ce qui sera dû soit payé sans délai.
Je vous serai obligé, général, de me faire connaître le résultat des mesures que vous aurez prises pour l’exécution des ordres de l’Empereur"; en marge : "Je le prie de réclamer auprès du gouvernement napolitain le paiement de ce qu’il peut devoir aux corps français qui ont été à sa charge en 1810 et 1811.
La réclamation a été adressée au Roi le 12 août" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 64 page 139).
Le 22 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Amato, à Lagonegro : "J’ai remarqué, M. le colonel, que les Suisses et le régiment d’Isembourg allaient se trouver réunis à Lagonegro le 10 de ce mois, et que par suite, ces deux régiments marcheraient plusieurs jours ensemble. Pour éviter cet inconvénient, vous voudrez bien faire partir de Lagonegro le 30 tout ce qui se trouvera réuni du régiment d’Isembourg dès le 29 en communiquant ma lettre présente qui servira d’ordre ; l’autre partie du régiment d’Isembourg devra ne se mettre en marche qu’après le départ des Suisses, c'est-à-dire le 1er et le 2 août, à moins qu’ils ne soient arrivés à Lagonegro le 30 et qu’ils puissent précéder au moins d’un jour le régiment suisse. Le régiment d’Isembourg trouvera de nouveaux ordres à Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 60).
Le 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "L’arrivée du régiment suisse à Lagonegro le 30 de ce mois a nécessité M. le colonel, un changement dans la marche de votre régiment. En conséquence, toute la partie du régiment qui sera réunie à Lagonegro le 29 en partira le 30 pour arriver à Capoue le 4 ; l’autre partie ne partira de Lagonegro que le 1er août pour arriver à Capoue le 6. Ci-joint l’ordre de départ de Capoue pour se rendre à Mola di Gaète et dans ses cantonnements en partant de Sessa ; veuillez je vous prie, ordonner toutes les dispositions de détail pour l’établissement de votre régiment et m’en rendre compte. Votre régiment étant en colonne sur la grande route, le 1er bataillon doit être à Crajetto ( ?) et environs, par conséquence la gauche à Castellone et Itri si vous êtes forcé de l’occuper.
Vos cantonnements seront Trajetto ( ?), Tasso, Trimenzo ( ?), Castellonorato, Maranola, Mola, Castellone et Itri. Vous ne ferez occuper que ceux dont l’air est reconnu salubre et vous resserrer dans les autres au besoin.
Vous ferez célébrer dans tous vos cantonnements la fête de l’Empereur ; vous y apporterez toute la solennité possible et ferez distribuer par homme au 15 août ½ bouteille de vin en gratification. Le montant en sera pris sur la masse générale. Vous réunirez à Mola di Gaète le plus de troupes possible, et me rendrez compte en détail de la fête" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 26 page 66).
Le même 25 juillet 1811, le Général de Division Grenier ordonne au Régiment d’Isembourg : "Il est ordonné au régiment d’Isembourg qui arrivera à Capoue le 4 et 6 août prochain, d’en partir, savoir la portion qui arrivera le 4 le 5 pour aller ledit jour à Sessa et le 6 à Mola di Gaète ; l’autre partie qui arrivera le 6, d’en partir le 7 pour aller le même jour à Sessa et le 8 à Mola di Gaète, d’où le régiment sera envoyé dans ses cantonnements.
Il restera à Sessa une compagnie d’élite de ce régiment pour la garde du quartier-général jusqu’à l’arrivée du régiment de Latour d’Auvergne qui doit y avoir ses cantonnements" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 27 page 67).
A Saint-Cloud, le 26 juillet 1811, "Le général Clarke soumet à l'approbation de l'Empereur l'ordre qu'il a donné de faire partir du dépôt du régiment d’Isembourg, stationné à Metz, un détachement pour rejoindre le régiment dans l'Italie méridionale"; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5843).
Le 27 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je désire ne plus recevoir d'étrangers dans les cinq régiments hollandais et n'y admettre que des conscrits des départements de Hollande. Il faut détruire le dépôt de Gorcum. Tous les hommes qu'on recrutera seront envoyés dans les régiments de Prusse, de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg.
Le général de brigade Roussel sera employé au corps d'observation de l'Italie méridionale. Il commandera une brigade composée des régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Il me sera présenté. Il prêtera serment, après quoi il partira" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1489; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27820).
Le même 27 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "… je joins à cette lettre un état d’hommes incorrigibles qui se trouvent dans les deux bataillons d’Isembourg qui sont à Corfou ; M. le général Donzelot demande que le corps soit débarrassé et que ces hommes soient envoyés dans un dépôt de l’intérieur pour être employés à des travaux disciplinaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 174 page 356).
Le 28 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que sur la demande du colonel d’Isembourg, j’ai donné ordre au sieur St Martin, lieutenant au même régiment, prisonnier de guerre rendre de Malte sur parole, jusqu’à échange, de se rendre à Metz au dépôt du régiment d’Isembourg, ne pouvant être utilisé ici" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 174 page 356).
Le 30 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "Je vous envoie, M. le colonel, une lettre de M. l’adjudant commandant Ramel à laquelle était jointe une note explicative d’un prêt fait par cet officier supérieur à MM. les officiers du régiment d’Isembourg le 2 février 1808. Si les faits sont tels qu’ils sont énoncés dans cette note, MM. les officiers qui ont eu part à ce prêt auraient dû depuis longtemps satisfaire à cette dette qu’ils doivent regarder comme sacrée. Je vous engage, M. le colonel, a donner les ordres nécessaires pour faire cesser cette réclamation et de me faire connaitre les mesures que vous aurez fait prendre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 73).
Le 31 juillet 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "On m’a rendu compte, M. le colonel, que le commandant de votre dépôt, en arrivant à Mola, s’était emparé du commandement de la place, fait faire des patrouilles et entrave l’officier placé par le général Caraniole ( ?) dans cette commune pour le service de la police du pays et prêter secours aux douanes du Royaume. Je pense que vous avez rectifié à votre arrivée les fausses idées de cet officier, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire vous n’avez de service à faire que pour la police particulière de votre régiment ; il ne faut rien changer au service établi pour la police du royaume partout où vous trouverez des officiers et des postes établis pour ce service, il faut les laisser remplir leurs obligations ; seulement au besoin leur prêter main forte et se concerter avec eux lorsque le bien du service exige l’intervention des troupes françaises" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 31 page 75).
Le 3 août 1811, Isembourg devient 2e Régiment Etranger.
Le 5 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg : "Vous trouverez ci-joint, M. le colonel, l’ordre du jours qui fixe les cantonnements du corps d’observation ; vous avez déjà reconnu ceux de votre régiment ; je pense que d’après ce que vous m’avez annoncé, il sera aussi bien que possible.
Me général de brigade Decouz, qui doit commander la 3e brigade, n’étant pas encore arrivé, vous correspondrez directement avec moi et le chef d’état-major du corps d’observation, sur tous les rapports du service.
Faites réserver un logement pour le général Decouz, afin de n’avoir personne à déplacer lors de son arrivée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 36 page 85).
Le 8 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre : "... Le général Decouz restant à Otrante, j’ai donné le commandement de la 3e (Isembourg) au général Fressinet, cette brigade devient aujourd’hui la 4e si les Suisses que j’ai placés à leur rang de bataille prennent la dénomination de 2e brigade ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 162 page 362).
Le même 8 août 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Adjudant-commandant Thomas : "Je vous fais connaitre, M. l’adjudant commandant, les changements que vient d’occasionner le 1er régiment suisse, qui par décision de S. M. l’Empereur, fait partie du corps d’observation sous mes ordres ...
Le 1er régiment suisse occupera les cantonnements ci-après.
Le 1er bataillon à Bellona, Vitulazio, Carmiano, Partignano, Ponteliano et Pignataro.
Le 2e à Formicola, Giano, Calvi, Sparanise.
Le 3e à Carinola, Casa Nova, et Sessa où seront seulement deux compagnies d’élite, et deux du centre ; vous donnerez en conséquence l’ordre à la compagnie du régiment d’Isembourg de partir pour rejoindre son bataillon ...
La distribution du pain se fera pour les 2 premiers bataillon à Pignataro, pour le 3e à Carinola, et pour le 4e à Sessa ...
Je viens de prescrire au commissaire ordonnateur d’insister fortement près le directeur de la Régie des vivres de Naples pour les établissements de manutention, et pour que les distributions du pain se fassent dans les lieux fixés par mon ordre du jour du 1er de ce mois, et par la présente ; de votre côté ; vous les maintiendrez et ne souffrirez sous aucun prétexte, qu’il y soit apporté des changements" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 39 page 91).
Le 9 août, le Régiment reçoit une partie de la Légion Hanovrienne dissoute. Le nouvel uniforme est vert foncé à distinctive bleu céleste (d’après les mémoires d’un Chasseur du Corps de Lutzow, qui faisait partie du 2e Dépôt du Régiment). Selon M. Serilhac (Le Régiment d'Isembourg, 1803-1811 - In Le Briquet N°1, 1969); le Régiment aurait adopté un uniforme de la coupe de l’infanterie légère, mais de drap vert à collet et pattes de parements rouges, shako noir à cordon blanc ; à ce jour, nous n’avons pu confirmer cette affirmation, dans les documents iconographiques parvenus à notre connaissance.
Le même 9 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet : "Le général Decouz ayant reçu l’ordre, mon cher général, de rester à Otrante pour continuer à surveiller les approvisionnements de Corfou et autres de toute nature, je vous ai désigné pour le remplacer dans le commandement de la brigade qui lui était assignée ; je vous invite en conséquence à vous rendre à Mola di Gaète, ou Castellone, où vous établirez votre quartier-général, le régiment d’Isembourg qui compose cette brigade y étant et ses diverses troupes y arrivant aujourd’hui.
Je préviens de cette disposition le colonel du régiment d’Isembourg et l’invite à vous donner connaissance de l’ordre du jour relatif à l’établissement de cette brigade, que je vous prie de rectifier en assurant toutes les dispositions que j’ai prescrites.
Vous trouverez ci-joint vos lettres de service" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 96).
Toujours le 9 août 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel du Régiment d’Isembourg : "Je vous préviens, M. le colonel, qu’ensuite des nouvelles dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, M. le général de brigade Decouz qui devait commander la 3e brigade a reçu l’ordre de rester à Otrante, et il est remplacé dans son commandement par le général Fressinet auquel j’enjoins de se rendre à Mola di Gaète ; vous vous bien faire connaitre cette disposition à votre régiment par la voie de l’ordre du jour" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 41 page 95).
Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je désire que vous me fassiez un rapport sur les quatre régiments étrangers ... le deuxième celui d'Isembourg ... Quels sont les quatre colonels et les majors qui commandent ces régiments ? Où sont-ils ? Quels sont les chefs de bataillon, capitaines et lieutenants ? Indiquez-moi de quelle nation est chacun, et joignez-y des renseignements sur leurs services, afin que je connaisse bien la composition de ces régiments. Tous les officiers français qui ont servi en Autriche et en Prusse et que je rappelle, tous ceux qui ont émigré, tous ceux enfin qui n'ont pas fait leur avancement dans l'armée française, pourront être employés dans ces régiments, où il y aura un tour d'avancement distinct de celui de la ligne ; car vous ne devez pas perdre de vue le principe que ces officiers ne doivent pas avoir d'avancement dans la ligne, et que, s'il y a jamais quelque exception, ce ne peut être qu'en vertu d'un décret spécial de moi et d'après un rapport particulier sur chaque individu, où vous m'aurez bien fait connaître ce dont il s'agit et les services de l'officier ...
Les régiments de la Tour d'Auvergne et d'Isembourg sont destinés à garder la Toscane et l'Italie, et en conséquence, vous devez veiller à ce qu'on n'y envoie pas d'Autrichiens ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28110).
Le 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples : "Vous trouverez ci-joint copie d’une lettre que je viens de recevoir du conseil d’administration du régiment d’Isembourg ; cet état de chose est commun à tous les corps qui composent le corps d’observation que j’ai l’honneur de commander ; tous les jours, je reçois de pareilles réclamations, il est temps d’y mettre un terme ; veuillez, je vous prie, rappeler au souvenir de S. M. toutes les demandes que j’ai eu l’honneur de lui faire à ce sujet, je la supplie très instamment d’y faire droit en ordonnant le payement des sommes dues et en faisant verser dans la caisse du payeur du corps d’armée l’argent nécessaire pour payer à l’avance la 1ère quinzaine de septembre.
Monsieur le Ministre, j’ai besoin de connaitre les décisions du Roi ; tout retard compromet les différents services de l’administration des régiments et peut même compromettre la tranquillité du pays occupé par les troupes. Si cette situation affligeante doit durer encore, je me verrai à regret forcé de la mettre sous les yeux de Sa Majesté l’Empereur et Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 165 page 367).
Le même 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du Régiment d’Isembourg : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, en date du 15 de ce mois, et par laquelle vous me faites connaitre la situation pénible de la caisse de votre régiment, et les inconvénients qui résultent du retard qu’apporte le gouvernement napolitain dans le payement des sommes qui vous sont dues. Depuis la formation de ce corps, je n’ai cessé de réclamer du Roi de Naples le payement de tout ce qui est du aux corps sous mes ordres sur les exercices de 1810 et 1811. J’ai lieu de croire que S. M. aura égard à mes réclamations et qu’incessamment, je pourrai vous annoncer au moins des fonds à compter, je vais néanmoins réitérer mes demandes et mettre de nouveaux vos besoins sous les yeux du Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 103).
Encore le 17 août 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Comte Dumas, Directeur général de la Conscription : "Conformément à votre lettre du 1er juillet dernier, relative au nommé Krier (Nicolas), natif d’Arlon, département des Forêts, déserteur du 3e régiment de hussards, supposé enrôlé dans le régiment d’Isembourg sous le nom de Beck, je me suis empressé de réclamer cet individu et j’ai en même temps donné l’ordre qu’il fut incorporé dans le 6e bataillon du 22e léger, pour cela je me suis adressé au colonel Stieler, commandant le régiment susdit, qui m’a répondu le 13 du courant qu’ayant consulté le registre de matricule de ce corps, il a été reconnu que le nom Krier n'y a jamais existé, mais bien Beck Christophe, né à Christianholen en Norvège, qui ne peut pas être le mêm hommes réclamé par le préfet du département des Forêts" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 104).
Le 19 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre des Finances à Naples : "… Il s’en faut, monsieur le Comte, que la solde des corps antérieure au 1er septembre soit au courant. Le régiment d’Isembourg n’a rien touché depuis le 1er juillet, La Tour d’Auvergne depuis le 15 du même mois. Le mois d’août est du tout entier au 22e. Et je crois qu’il en est de même du 1er régiment suisse.
Il est bien instant de donner un fort acompte sur les masses dues au 31 juillet et dont la dette s’augmentera encore d’environ 70000 frs au 31 août. Si V. E. pouvait au moins faire payer le trimestre de 1810 dans le courant de ce mois, les corps auraient les moyens de faire quelques achats et elle aurait le temps de pourvoir au payement de l’exercice de 1811 dans le courant de septembre. J’ai besoin de cette assurance pour faire cesser les réclamations nombreuses qui me parviennent …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 165 page 367).
Le même 19 août 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Duc de Feltre : "… la batterie de la Reine qui constitue une partie de la défense du front de terre de cette place, et qu’il y a 2 ou 3 mois, devait être désarmée, ne l’a pas été, et que le service se fait avec beaucoup de précaution depuis que le régiment d’Isembourg est cantonné dans les environs de cette place ; cependant, la garnison est tout au plus de 1800 hommes assez mal composés, et a beaucoup de malades …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 166 page 370).
Le 22 août 1811, à Saint-Cloud, "Le généra] Clarke soumet à l'approbation de l'Empereur le Tableau des cantonnements assignés par le général Grenier aux troupes qui composent le corps d'observation d'Italie" ; l'Empereur répond : "Faire connaître que j'approuve tout cela, mais à condition que mes troupes soient placées dans des lieux très sains, exercées à la manœuvre et qu'on mettra de l'ordre dans la comptabilité des régiments de La Tour d'Auvergne et d'Isembourg. Le général Grenier fera les fonctions d’inspecteur de ces 4 régiments. Il enverra un bataillon occuper Terracine et Monte Circello que les ennemis inquiètent. Par ce moyen, le général Miollis fera rentrer le détachement qu'il a sur Monte Circello" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4715 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6039).
De son côté, le même 22 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "Je suis informé, mon cher général, que des militaires des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg sortant des hôpitaux après avoir vendu leurs effets d’armement et d’équipement, se dirigent ou sont dirigés sur Naples où ils paraissent être accueillis au lieu d’être emprisonnés pour être ensuite conduits à leurs corps ; il importe, mon cher général, que les ordres les plus sévères soient donnés pour qu’aucun de ces hommes ne soit engagé pour le service napolitain, et qu’ils soient tous livrés à la gendarmerie pour être ramenés à leurs régiments. Il faut, autant que possible, éviter les réclamations et vous ne doutez pas qu’il ne s’en fasse beaucoup" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 47 page 108).
Le 24 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 21 de ce mois. Pour y répondre, je vous préviens que le soldat du régiment d’Isembourg qui est prévenu d’avoir tué un brigadier de gendarmerie, va être jugé par un conseil de guerre. Je vous prie d’être assuré que la plus grande sévérité sera déployée contre tous les militaires français qui se rendront coupables de quelques délits.
Le chef de l’état-major du corps d’observation a prévenu M. le général Gentili que l’individu ci-dessus sera incessamment jugé" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 110).
Le 25 août 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (3e Division du Ministère de la Guerre, Bureau des opérations militaires), au Général de Division Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale, au Quartier général à Sessa : "Général, j’ai mis sous les yeux de l’Empereur, le tableau des cantonnements que vous avez assigné provisoirement aux troupes qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, ainsi que la proposition que vous faites par votre lettre du 9 août, de former une nouvelle brigade sous le n°2 du 1er régiment Suisse qui est resté sous vos ordres et d’en confier le commandement au général de brigade Stedmann.
Sa Majesté me charge de vous faire connaître, général, qu’elle approuve tout cela, mais à condition que ces troupes seront placées dans des lieux très sains ; qu’elles seront exercées aux manœuvres et que l’on mettra de l’ordre dans la comptabilité des régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg.
L’intention de Sa Majesté est en conséquence que vous remplissiez les fonctions d’inspecteur de ces quatre régiments.
Sa Majesté veut aussi que vous fassiez passer un des bataillons sous vos ordres, à Terracine et à Monte Circello que les ennemis inquiètent.
Je préviens le général Miollis de cette disposition pour qu’il fasse rentrer le détachement de sa garnison qui occupe en ce moment Monte Circello, aussitôt qu’il aura été relevé par les troupes sous vos ordres.
Vous voudrez bien, général, m’instruire des mesures que vous aurez prises pour remplir à cet égard les intentions de Sa Majesté, je vous recommande en même temps de porter une attention particulière sur les mouvements des anglais, du côté de Terracine et de Monte Circello, afin de défendre avec vigueur ce point important et les batteries qui y sont établies contre toutes entreprises de la part de l’ennemi.
Vous aurez soins aussi, général, de donner au général Miollis, avis de la marche des troupes qui se rendront à Monte Circello, afin qu’il puisse faire rentrer les détachements de sa garnison, aussitôt qu’ils auront été relevés" ; noté en marge : "Répondu le 3 septembre
Ecrit encore le 5 pour cet objet" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 75 page 161).
Le 29 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet : "J’ai reçu, mon cher général, vos lettres des 25 et 27 de ce mois ; je vous remercie des détails que contient la 1ère ; continuez, je vous prie, à me tenir au courant en vous informant de ce qui se passe sans paraître y apporter d’intérêt.
J’écris au Ministre de la Guerre pour faire punir sévèrement le commandant du pont du Garigliano ; j’espère que l’on fera droit à ma demande.
Le régiment d’Isembourg peut facilement prévenir l’embauchage dont vous me parlez en envoyant reconnaitre tous les jours le nombre d’hommes qui lui appartiennent, qui doivent sortir de l’hôpital et en les envoyant chercher au moment de la sortie, par quelques sous-officiers ; néanmoins, il conviendrait de connaitre les embaucheurs et si l’on a des preuves, ils doivent être arrêtés. Je me chargerai ensuite de les faire punir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 49 page 112).
Le 3 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Conformément aux ordres de V. E. en date du 25 août dernier, bureau des opérations militaires, j’ai l’honneur de la prévenir que le 5e bataillon du régiment d’Isembourg partira le 6 de ce mois de Borgo de Gaète pour aller le même jour à Fondi et le 7 à Terracine d’où il enverra des détachements à Montecirco. Le général Miollis est prévenu de ce mouvement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 174 page 345).
Le même 3 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu ce matin la lettre de V. E. en date du 25 août dernier par laquelle Elle daigne m’annoncer que S. M. l’Empereur approuve l’établissement des troupes dans leurs cantonnements, et la formation d’une nouvelle brigade composée du 1er régiment suisse sous les ordres du général Stedman, à condition que les troupes seront placées dans les lieux bien sains, qu’elles seront exercées aux manœuvres et que l’on mettra de l’ordre dans la comptabilité des régiments. J’ai déjà eu l’honneur de faire connaitre à V. E. que les troupes étaient aussi bien que possible, que j’allais m’occuper de leur instruction et que déjà, j’avais pris les premières mesures pour régulariser la comptabilité ; je remplirai encore près d’elles les fonctions d’inspecteur, conformément aux intentions de l’Empereur ; dans ce cas, je suppose que le général Dupont-Chaumont ne viendra pas près du corps d’observation et que je dois attendre pour l’époque de l’inspection les ordres et les instructions ultérieurs de V. E. ...
Dans la même lettre de V. E. en date du 25 août, Elle m’ordonne de porter un des bataillons sous mes ordres à Terracine et Monte-Circo que les ennemis inquiètent. J’ai l’honneur de lui rendre compte qu’en exécution de ses ordres, le 5e bataillon du régiment d’Isembourg, fort d’environ 450 hommes présents sous les armes, partira le 6 de ce mois de Borgo de Gaète pour aller le même jour à Fondi et arriver le 7 à Terracine d’où il fournir le 8 les détachements nécessaires pour la garde et la défense des batteries de Monte-Circo. J’ai donné avis de ce mouvement au général comte Miollis et comme Votre Ex. me charge, d’après les intentions de S. M. l’Empereur, de porter une attention particulière sur les mouvements des Anglais du côté de Terracine, afin de défendre avec vigueur ce point et les batteries qui y sont établies contre toute entreprise de la part de l’ennemi, je prie le général Miollis dans le commandement duquel se trouve cette partie des côtes, de prescrire à l’officier général ou officier supérieur commandant cet arrondissement, de me tenir exactement informé de tous les mouvements de l’ennemi qui paraitraient mériter une attention particulière, afin que je puis, de concert avec le général Miollis, concourir, autant qu’il sera en mon pouvoir, à la défense de cette partie des côtes sous son commandement. Je pense à cet égard avoir rempli les intentions de V. E. ne présumant pas qu’elles soient que je me charge d’un commandement qui est hors des limites du corps d’observation et qui est administrée sous une forme différente ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 174 page 345).
Toujours le 3 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Général Miollis : "J’ai l’honneur de vous prévenir en réponse à la vôtre du 2 de ce mois, qu’un bataillon du régiment d’Isembourg fort d’environ 4 à 500 hommes, partira le 6 de ce mois pour aller le même jour à Fondi et arriver à Terracine le 7 ; je donne l’ordre au chef de bataillon de prendre ceux de l’officier supérieur commandant à Terracine, pour connaitre la force du détachement qu’il devra envoyer au Monte Circeo pour défendre les batteries qui y sont établies ; ce détachement arrivera sur ce point le 9, et dès ce moment, vous pourrez … le général en retirer les postes que vous y avez.
S. E. le Ministre de la Guerre, en me donnant l’ordre d’envoyer un bataillon à Terracine, me donne aussi celui de veiller à ce que toutes les entreprises de l’ennemi contre les différents points de cette côte, soient déjouées ; comme cette partie de côtes se trouve dans un arrondissement de votre commandement, je vous prie de prescrire à l’officier général, ou à l’officier supérieur commandant cet arrondissement, de me faire connaitre les mouvements de l’ennemi qui auraient un caractère sérieux, et qui nécessiteraient des dispositions important, je m’empresserai de suite à concourir avec vous à tout ce qui pourrait se faire d’utile au service de S. M. l’Empereur et Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 114).
Le 5 septembre 1811, le Général de Division Grenier ordonne : "Vu la demande motivée du M. le colonel du régiment d’Isembourg, tendant à être autorisé d’envoyer au dépôt de recrutement de ce régiment, les Sr Metz et Lahogne, lieutenants, en remplacement de deux officiers qui ont reçu une autre destination, il est ordonné aux dits Sr Metz et Lahogne, lieutenant aux bataillons du régiment d’Isembourg stationné dans le Royaume de Naples, de partir de Mola di Gaète le dix du présent mois de septembre, pour se rendre à Metz au Dépôt de recrutement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 115).
Le même 5 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel du Régiment d’Isembourg : "Ci-joint l’ordre que vous me demandez M. le colonel, pour MM. Metz et Lahogne, lieutenants, que vous désirez envoyer au dépôt de recrutement à Metz.
J’ai, le jour même de votre départ de Sessa, fait au Ministre de la Guerre la demande pour savoir si un détachement pris sur les 500 recrues qui doivent vous arriver en octobre, serait destiné pour Corfou, je lui ai fait connaitre en même temps les motifs de cette demande, afin de presser sa réponse" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 51 page 115).
Le 18 septembre 1811, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection) au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, pour vous mettre à portée de remplir, conformément aux intentions de l’empereur, les fonctions d’inspecteur auprès des troupes qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, je crois devoir vous adresser les instructions suivantes.
Les revues que vous aurez à passer ont pour but de débarrasser les corps des hommes que leurs infirmités rendent incapables de continuer leur service.
Vous préviendrez à l’avance les commandants de ces corps du jour que vous aurez choisi pour en passer la revue, afin qu’ils puissent disposer des différents états qui seront à fournir ...
En inspectant les régiments de la Tour d’Auvergne et d’Isembourg, vous vous ferez représenter les décrets relatifs à la masse de recrutement de ces corps et vous vous assurerez si l’on se conforme exactement aux dispositions qu’ils renferment …" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 87 page 185).
Le 20 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "Je présume que, conformément à une lettre du 14 de mois, par laquelle je vous laissais le maître de placer une partie du bataillon d’Isembourg à Piperno et Velletri, ce bataillon occupe aujourd’hui ces cantonnements. Il est nécessaire, pour le bien de l’administration de ce bataillon, que le chef soit placé le plus près possible du régiment, et rapproché en même temps des compagnies détachées ; je vous engage donc à faire renvoyer le chef de bataillon à Terracine et à laisser le commandement de S. Felix et batteries du Monte Circeo à l’un des capitaines qui s’y trouvent ; le service de cet arrondissement n’en souffrira pas et l’administration du bataillon sera mieux surveillée" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 57 page 127).
Le 20 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant commandant Ramel, à Cahors : "Le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples m’a remis, monsieur, le mémoire que vous lui avez adressé, pour réclamer une somme qui vous est due par les officiers du régiment d’Isembourg. Je l’ai fait connaitre au colonel de ce régiment qui m’a répondu la lettre ci-joint que je m’empresse de vous faire parvenir" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 57 page 128).
Le 21 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "M. le général Miollis m’a annoncé avoir placé 130 hommes du bataillon d’Isembourg, que je lui ai envoyé à Terracine le 7 de ce mois, ensuite des ordres de V. E., à San Felice pour la défense de ce point, et des batteries du Monte Circo, et laissé le restant du bataillon a Terracine ; il me prévient en même temps que l’air contagieux qui règne dans les marais pontins influera nécessairement sur la santé du soldat de ce bataillon et pour éviter autant que possible l’effet du mauvais air, il me propose de ne laisser que 100 hommes à Terracine, et de placer le surplus du bataillon à Liperuo ( ?) et à Velletri ; comme M. le général Miollis a dû faire connaître à V. E. les motifs sur lesquels il a fondé sa demande pour obtenir une augmentation de troupes, et qu’il doit plus particulièrement connaître quel est le nombre de troupes nécessaires à la défense de cette partie des côtes, je lui ai laissé la faculté de faire ce qui lui plaira le plus utile pour le service de l’Empereur et le bien-être de cette troupe.
Il est à désirer que ce bataillon ne reste pas trop longtemps disséminé et éloigné de son régiment, son instruction et son administration en souffriraient beaucoup" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 179 page 378).
Le 25 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu le 22 de ce mois la lettre que V. E. m’a fait l’honneur de m’écrire en date du 13 courant pour m’ordonner, ensuite des intentions de S. M. l’Empereur, de tenir à la disposition du général Miollis, un ou deux bataillons du 22e d’infanterie légère ; ce général par sa lettre du 24 de ce mois vient, conformément à cette disposition, de me faire la demande d’un bataillon ; j’ai désigné le 3e comme étant le plus nombreux ; il partira de Sainte-Marie de Capoue fort de 700 hommes présents sous les armes, et arrivera le 28 courant à Sessa, d’où il continuera sa route et arrivera à Rome le 7 octobre prochain ; j’en donne avis au général Miollis. Il est à désirer que ce bataillon ne reste pas trop longtemps éloigné de son régiment qui a besoin d’être réuni après avoir été dispersé pendant quatre ou cinq ans dans les Calabres. Si les circonstances nécessitaient de laisser, après la levée de la conscription, des troupes du corps d’observation dans la 30e division militaire, il serait plus avantageux d’y envoyer tout le régiment d’Isembourg, qui est aujourd’hui bien discipliné, bien tenu et bien administré" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 181 page 382).
Le 25 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "Je m’empresse, mon cher général, de répondre à votre lettre du 24. En effet, le régiment d’Isembourg a fourni un bataillon d’environ 450 hommes à Terracine et au Monte Circeo, mais ce bataillon ne cesse pas pour cela de faire partie du corps d’observation, d’un autre côté, ce régiment reçoit, le 15 octobre prochain 500 recrues venant de l’intérieur de la France ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 59 page 131).
Le 30 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "... L’occupation de Gaète ayant nécessité des changements dans l’établissement du corps d’observation, j’ai l’honneur de la prévenir que la 1ère brigade est établie à Gaète et Borgo di Gaète.
La 3e (Isembourg) occupera Castellone, Mola, Trajetto ( ?) et Sessa.
La 2e (1er régiment Suisse) Maddaloni, Caserte et Sainte-Marie de Capoue. L’artillerie à Capoue.
Et enfin La Tour d’Auvergne, Teano, Venafro, Calvi, Pignataro, Fontiatano ( ?), etc. Ce régiment avait besoin de nouveaux cantonnements, les communications devenaient tous les jours plus difficiles par la saison des pluies qui grossissent toutes les rivières et les rendent souvent impraticables" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 187 page 394).
Le 1er octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "… le payeur m’annonce encore qu’il a reçu une somme de 16000 D (70000 frs environ) applicables à l’arriéré antérieur au 1er octobre 1808 et que l’on prend des dispositions pour faire incessamment un autre versement de 31000 D (145000 frs environ) faisant alors avec celle de 70000 frs 215000 frs, dont 59000 frs reviennent au 22e régiment d’infanterie légère, 24000 au 1er régiment Suisse et 22000 frs au régiment d’Isembourg ; Le surplus est assigné à des corps sortis du royaume ou à des officiers sans troupes. Si l’on obtient la prompte exécution de ces différentes mesures, les corps seront bien soulagés et mis à même de subvenir à leurs besoins ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 189 page 397).
Le 8 octobre 1811, le Général de Division Grenier adresse une Circulaire d’inspection général au 22e Léger, 1er Suisse, 1er Etranger, au Régiment d’Isembourg et au 2e d’Artillerie à pied : "MM., j’ai l’honneur de vous prévenir, qu’étant ensuite des dispositions de S. M. l’Empereur et Roi, transmises par S. E. le Ministre de la Guerre, chargé de l’inspection générale du régiment que vous administrez, je compte procéder incessamment à cette inspection ; afin de me mettre à même de pouvoir rendre un compte exact de la situation du personnel, et de l’administration qui vous est confiée, vous voudrez bien faire préparer les différents états que vous aurez à me fournir, savoir.
La situation du corps à l’effectif et au présent sous les armes.
La situation de la caisse au 1er janvier 1811 et un aperçu de sa situation au moment de la revue.
La situation des différentes masses et le tableau de la masse de linge et de chaussure.
La situation de l’habillement au 1er janvier 1811 et son aperçu au moment de la revue.
La situation de l’équipement et enfin celle de l’armement.
L’objet de l’inspection étant encore de débarrasser les régiments des hommes que leurs infirmités rendent incapables de continuer leurs services, vous ferez préparer les états de ceux qui sont dans le cas prévu en les divisant comme ci-après.
1° les hommes susceptibles de la réforme simple.
2° ceux qui ont droit à la solde de retraite.
3° ceux admissibles dans les bataillons de vétérans.
Nota leur taille devra être indiquée sur les mémoires de proposition, et ils seront avertis qu’ils ne doivent plus jouir de la faculté d’opter entre la vétérance et la réforme.
4° ceux qui sont dans le cas d’être admis à l’hôtel des invalides.
5° ceux qui montrant de la mauvaise volonté pour le service, ou cherchant à s’y soustraire en se mutilant, doivent être envoyés aux compagnies de pionniers.
6° ceux qui étant conscrits, ou suppléants de conscrits, sont arrivés au corps avec des infirmités qui nécessitent leur réforme.
7° ceux qui se sont enrôlés ayant des infirmités qui les rendent impropres au service.
8° enfin ceux qui par la nature de leurs infirmités, ne peuvent pas servir dans la ligne, mais que l’on peut employer dans les compagnies d’infirmiers qui toutefois ne doit être donnée qu’aux hommes qui n’ont pas fait la guerre.
Tous ces états seront nominatifs et séparés pour chaque classe, ils seront fait en double expédition pour chaque nature de proposition et seront appuyés des certificats des officiers de santé et des mémoires de proposition double en bonne forme ; ceux pour la solde de retraite devront indiquer d’une manière précise le département et la commune que les proposés auront choisi pour leur domicile.
Si parmi les militaires qui, par suite de l’inspection, sont dans le cas de quitter le corps, il en est qui soient susceptibles d’obtenir des emplois, il en sera dressé un état séparé indiquant leurs services, les motifs de leur sortie du corps, et le genre d’emplois auxquels ils sont propres, ou se conformer à cet égard aux dispositions du décret du 8 mars dernier.
Vous me présenterez encore MM. l’état des militaires de votre régiment qui ont obtenu la décoration de la légion d’honneur, l’état de ceux qui peuvent y avoir des droits en les faisant connaitre.
L’état de 4 sous-officiers les plus susceptibles d’avancement et enfin l’état des enfants de troupes admis à la ½ solde.
M. le colonel du régiment me remettra aussi le contrôle de MM. les officiers et me fera connaitre tous les emplois vacants pour chaque grade.
Si la comptabilité du régiment est en règle et arrêtée par l’inspecteur aux revues au 1er janvier 1811, je l’arrêterai définitivement jusqu’à cette époque et je me ferai rendre compte par aperçu de l’exercice courant.
Je désire, MM., trouver toutes les parties de votre administration, bien établies et conformes aux réglements ; il me sera très agréable de n’avoir que des comptes avantageux à rendre sur votre gestion.
Je dois vous prévenir encore qu’au moment de la revue, tous les hommes doivent être sous les armes ; chaque commandant me présentera la feuille d’appel de sa compagnie qui devra faire connaitre les hommes aux hôpitaux, seule absence légitime ; le régiment ne devra avoir personne de service au moment de la revue ; à la fin de ce contrôle nominatif, on établira la récapitulation et la balance de la perte et du gain de la compagnie depuis la dernière revue d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 62 page 138).
Le 9 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au commandant du Régiment d’Isembourg (lettre type) : "Je vous adresse monsieur le major, la lettre que j’ai cru devoir écrire au conseil d’administration du 22e régiment d’infanterie légère pour le mettre à même de préparer les matériaux qui me seront nécessaire à l’inspection du régiment, et que je compte commencer du 20 au 21 du courant. Vous remarquerez par les instructions que contient ladite lettre, que vous êtes chargé de me remettre le contrôle nominatif des officiers. Il me reste à y ajouter que vous avez à me donner consciencieusement sur chaque officier du régiment que vous commandez, des notes sur sa moralité, ses talents, son instruction et ses qualités militaires. Je ne puis trop vous recommander la plus grande attention dans la rédaction de ces notes puisqu’elles influeront beaucoup sur l’opinion que je mettrai dans mon rapport sur chacun d’eux, à S. E. le Ministre de la Guerre ...
Au colonel d’Isembourg
Je compte commencer l’inspection de votre régiment du 24 au 25.
Le surplus de la lettre comme pour le 22e à l’exception de ce paragraphe :
Mes instructions étant générales pour chacun des corps qui font partie de mon inspection, vous trouverez plusieurs paragraphes qui ne peuvent concerner votre régiment, ces paragraphes sont depuis le n°5 (ceux qui montrent de mauvaises etc.) jusqu’au n°8 inclusivement, mais j’aurai à me faire représenter dans le régiment que vous commandez les décrets relatifs à la masse de recrutement et à m’assurer si le conseil d’administration s’est conformé exactement aux dispositions qu’ils renferment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 140.
Le 11 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit aux Généraux Lanchantin et Fressinet : "Je vous préviens, mon cher général, que je passerai la revue d’inspection du 22e Régiment d’infanterie légère du 20 au 21 courant. J’adresse au conseil d’administration et au major commandant le régiment les instructions nécessaires pour faire préparer les états des hommes à réformer et autres qui sont susceptibles de quitter le régiment. Je vous prie de recommander au major de tout disposer conformément à ces instructions que je vous renvoie ci-joint avec prière de les faire remettre de suite.
Même lettre que celle-ci-dessus au général Le Sénécal, pour Isembourg et le 1er étranger. Les instructions ont été adressées directement aux colonels de ces deux corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 64 page 141).
Le 13 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. deux mémoires de proposition pour admission à la Légion d’honneur en faveur de MM. Gantz et Davat, chefs de bataillon au régiment d’Isembourg. Ces officiers supérieurs ont servi avec beaucoup de distinction et sont dignes de la bienveillance de S. M. l’Empereur et Roi. J’ose prier V. E. de leur être favorable en sollicitant pour eux les grâces de S. M." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 190 page 400).
Le 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Borgo di Gaète : "J’arriverai, mon cher général, à Borgo di Gaète le 20 vers les 4 ou 5 heures du soir. Si je peux avoir une chambre ou deux dans ce bourg, cela me conviendra beaucoup ; mais comme vous êtes étroitement logé, je ne veux pas que ce soit chez vous ; je ne veux pas non plus loger dans la place pour plusieurs raisons, et si je ne peux être logé à Borgo, je logerai chez le général Fressinet à Castellone où je ne comptais loger que pour la revue d’Isembourg. Ayez donc la complaisance de me faire prévenir à Mola di Gaète avant que je ne descende de voiture.
... Dites au général Fressinet que le régiment d’Isembourg ne soit pas bougé avant que je n’annonce le jour fixé de son inspection. Lors même que je logerai chez lui pendant l’inspection du 22e ...
Je fixerai au général Fressinet les jours et les heures pour Isembourg pendant mon séjour près du 22e" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 66 page 146).
Le même 18 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, Sous-inspecteur du Corps d’armée d’observation, à Sessa : "Par ma lettre du 23 juillet dernier, monsieur l’inspecteur, j’ai demandé à votre prédécesseur de me faire connaitre d’une manière claire et précise l’état d’habillement, armement et équipement des corps composant le corps d’observation de l’Italie méridionale, de s’assurer particulièrement des remplacements qui ont eu lieu en 1810, comment et par quels moyens ils ont eu lieu et enfin, s’ils ont réellement été faits. Vous avez en quelque sort rempli ces dispositions pour les régiments (22e d’infanterie légère) et Isembourg, et quoique votre travail sous plusieurs rapports soit satisfaisant, il laisse sous d’autres encore beaucoup à désirer. Par exemple, vous ne parlez de l’habillement que superficiellement et je désire en connaitre tous les détails. Vous voudrez donc bien dans les revues qui vous restent à passer, vous occuper essentiellement de l’habillement, connaitre combien d’habit, vestes et pantalons ont été délivrés en 1809 et 1810. Vous en assurer par les bons des commandants des compagnies, par l’inscription aux registres d’habillement, à ceux des compagnies et par les livrets des soldats, en confrontant les uns et les autres avec le vêtement sur le corps de l’homme. En obtenant un résultat régulier, vous devez reconnaitre ce qui a été fourni en 1811, et ce qui reste à fournir encore pour l’entier remplacement de cette année. Aussitôt que votre opération sera terminée, vous voudrez bien m’en rendre compte, afin que je puisse encore en vérifier moi-même les résultats par ma revue d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 147).
Le 25 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le général Fressinet m’a rendu compte que dans la journée du 17 du courant, un convoi de 40 bâtiments de commerce sortis des ports de Gènes et de Marseille et destinés pour Naples, fut arrêté dans sa marche, forcé de rerétrograder et poursuivi par trois frégates ennemies pendant toute la journée, depuis Mondragoni jusque sous le canon de Gaète. Trois de ces bâtiments richement chargés, marchant sans doute moins bien que les autres, furent coupés à la hauteur de Mola di Gaète vers les 5 heures du soir. Le vent avait faibli, et les bâtiments marchands se faisaient remorquer par 6 petites embarcations pour gagner terre, quoique les frégates ne cessassent de les canonner et que les boulets arrivaient sur la plage. Déjà, l’ennemi avait mis à la mer 9 péniches ou lances armées qui allaient les aborder, lorsque le général Fressinet, qui avait suivi tous les mouvements, réunit une partie du régiment d’Isembourg, fit embarquer environ 150 hommes (carabiniers et voltigeurs) et les fit porter à bord des trois bâtiments ; ce secours les sauva, les lances s’arrêtèrent pour canonner pendant que les bâtiments marchands entraient dans la petite rade … de Mola di Gaète …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 192 page 403).
Le 26 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Aymé : "Je vous adresse 5 pièces qui m’ont été transmises par le général de brigade Fressinet, et qui sont relatives à un assassinat commis par des habitants de Castellone sur un soldat du régiment d’Isembourg.
Je vous prie de demander à S. M. le Roi des Deux-Siciles que les auteurs de cet assassinat soient traduits en justice, afin d’obtenir un exemple qui empêche de semblables évènements de se renouveler et qui empêche également les soldats de se porter à la vengeance, qui détruirait la bonne harmonie qui existe entre les habitants et les troupes françaises. J’ai vu à l’hôpital de Gaète le soldat assassiné, lorsque j’étais dans les cantonnements d’Isembourg et du 22e léger pour mon inspection.
Je vous serai obligé de me donner avis des mesures qu’on ordonnera à cet égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 68 page 150).
Le 1er novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Wesel, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites-moi connaître si l'on a commencé à exécuter mon ordre qui veut que les déserteurs ou recrues provenant des pays de la Confédération du Rhin et de la Russie soient envoyés dans le 1er régiment étranger, et ce qui vient de la Prusse dans le 2e. Je n'entends pas dire que cette mesure s'exécute" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6322 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28970).
Le 2 novembre 1811 (partie le 10), le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "… J’adresserai par le courrier prochain à V. E. le travail d’inspection du régiment d’Isembourg (2e régiment étranger)" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 194 page 407).
Le 5 novembre 1811 (partie le 26), le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai passé la revue d’inspection du 2e régiment étranger (Isembourg) les 23, 24 et 25 octobre dernier. J’ai l’honneur d’en adresser le travail à V. E. Il se compose :
1° de la situation du personnel du régiment.
2° du résumé de mes opérations et observations pendant la revue et les ordres donnés en conséquence.
3° de l’état général de 105 hommes réformés, dont 12 à la charge du recrutement et 10 susceptibles d’obtenir une gratification, ayant été blessés au service de S. M. l’Empereur et Roi.
Je joins à l’état général des réformés encore les états particuliers, tant pour ceux désignés pour obtenir une gratification que pour ceux réformés à la charge du recrutement.
4° l’état de 6 hommes proposés pour les vétérans avec leurs mémoires de proposition.
5° l’état de 3 officiers et cinq soldats proposés pour la retraite avec les mémoires de proposition et les certificats de contre-visite à l’appui.
6° l’état de 2 hommes proposés pour les invalides, ayant également les mémoires de proposition et certificats de contre-visite à l’appui.
7° un état de 10 hommes reconnus français et enrôlés indécemment dans ce régiment, le nombre de français étant au complet. J’ai fait incorporer ces 10 hommes dans le 22e d’infanterie légère.
8° la situation des finances et des différentes masses au 1er janvier 1811. Un aperçu de la masse de linge et chaussures au 1er juillet et celui de la situation de la caisse à l’époque de la revue, le … en effets se trouvant le même qu’au 1er janvier.
9° la situation de l’habillement et équipement.
10° celle de l’armement avec la demande du conseil d’administration pour l’obtention de 439 fusils manquant.
11° le contrôle des officiers du régiment, avec des notes sur leur instruction et leur moralité.
12° une demande en faveur du colonel Stieler pour l’obtention de la croix d’officier de la légion d’honneur.
13° deux mémoires de proposition à l’admission de la légion d’honneur en faveur de MM. les chefs de bataillon Guentz ( ?) et Duret et un mémoire de proposition à l’emploi de chef de bataillon en faveur du capitaine Leclerc d’Alteville.
14° une demande du quartier-maître Papillon à l’effet d’être classé comme capitaine et une lettre du capitaine Marpage ( ?) proposé pour la retraite, à S. M. l’Empereur et Roi.
15° une demande du capitaine Charles de Mollenbeck à l’effet d’être autorisé à avoir un cheval et recevoir une ration de fourrages.
16° une demande du capitaine Cavanar de passer dans un régiment français ou au service d’Espagne.
17° l’état des légionnaires existant aux bataillons de guerre.
18° un état de 4 sous-officiers susceptibles d’avancement.
19° l’état des enfants de troupe admis à la demi-solde.
V. E. remarquera dans l’état des militaires présentés pour la solde de retraite, M. le chef de bataillon Fussé. Ce brave officier désirerait obtenir un commandement de place au lieu de la retraite, afin d’avoir les moyens d’élever sa famille ; j’ose le recommander à la bienveillance de V. E. Je la prie encore de prendre en considération les notes données au capitaine Marpage également incapable de continuer ses services.
La demande que je fais en faveur du colonel Stieler mérite aussi de fixer l’attention de V. E. ; cet officier supérieur a servi avec la plus grande distinction et a rétabli l’ordre et l’administration dans le régiment qui lui est confié.
MM. Duret et Guentz chefs de bataillon, ont servi avec honneur ; j’ai déjà eu l’honneur d’adresser pour eux à V. E. des demandes d’admission à la légion d’honneur.
J’ai arrêté la comptabilité du 2e régiment étranger jusqu’au 1er janvier 1811 et vu par aperçu celle de l’exercice courant. Il est difficile de trouver une administration plus régulière ; elle obtiendra des résultats plus avantageux encore d’ici au 1er janvier 1812, parce que j’espère qu’à cette époque, tout ce qui reste dû à ce régiment sur l’exercice de 1811 par le gouvernement napolitain sera entièrement soldé.
Je demanderai à S. E. le Ministre directeur de l’administration de la guerre d’autoriser le conseil d’administration à faire l’acquisition de 943 bretelles de fusils, qui manquent à ce régiment, comme aussi le remplacement de 400 gibernes environ qui sont mauvaises.
Je prie encore V. E. d’ordonner que les 439 fusils qui lui manquent à l’effectif lui soient délivrés des arsenaux de l’Empire.
Parmi les hommes que j’ai réformés, douze sont indiqués comme devant être à la charge du recrutement parce que leurs infirmités existaient avant leur engagement. Il est temps de mettre un terme à l’avidité des recruteurs qui envoient des hommes pour faire nombre et ne calculent pas que chacun de ces individus aura coûté à l’état près de 500 frs jusqu’au moment de la réforme, sans avoir rendu le moindre service ; il devrait encore leur être défendu d’engager des hommes ayant passé l’âge de trente ans.
Les 10 hommes réformés et proposés pour obtenir une gratification ont tous été blessés depuis qu’ils sont au service de l’Empereur, ils étaient dans le cas d’être admis aux vétérans, mais ils préfèrent rentrer dans leurs foyers avec une gratification une fois payée.
95 hommes réformés sont congédiés. Ils ont quitté le régiment. Les 10 autres proposés pour une gratification attendront au régiment la décision ultérieures de Votre Excellence. Il en sera de même de ceux proposés pour la retraite, qui, n’ayant rien sur eux, désirent attendre au régiment qu’elle soit fixée.
Ceux proposés pour les vétérans et les invalides y resteront également en attendant que leur destination soit connue. Parmi ces hommes qui n’ont pas été présentés pour la réforme, il s’est trouvé plusieurs espagnols ; je n’ai pas crû devoir les réformer, quoique leurs infirmités soient bien constatées. Si Votre Excellence voulait leur donner une autre destination, j’aurais l’honneur de moi en adresser l’état" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 196 page 412).
Le même 5 novembre 1811 (partie le 26), le Général de Division Grenier écrit également au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint différentes pièces concernant la revue d’inspection du 2e régiment étranger (Isembourg). Elles se composent, savoir :
1° de l’extrait du résumé de cette revue relativement à l’habillement et autres parties de l’administration du susdit régiment et de l’extrait des ordres que j’ai laissés au conseil d’administration en conséquence.
2° de la situation des finances à l’époque du 1er janvier 1811.
3° et de celle de l’habillement et des équipements.
Je prie V. E. de vouloir bien autoriser le conseil d’administration de ce régiment à faire l’acquisition de 943 bretelles de fusils qui lui manquent, comme aussi le remplacement de 400 gibernes environ qui sont mauvaises, malgré qu’elles n’aient que la durée prescrite" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199 page 417).
Le 7 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Castellone : "Vous pouvez mon cher général, aller à Naples quand vous le désirer ; rien ne s’y oppose.
Le chef de l’état-major n’a point envoyé d’ordre au commandant du 1er bataillon du régiment d’Isembourg, il l’a prévenu qu’il recevrait de vous celui de venir à Sessa ; mais comme je désirais que les postes des Suisses fussent relevés le 7 au soir, il lui en a envoyé l’état avec invitation d’envoyer les hommes nécessaires. Je ne vois rien en cela qui puisse vous contrarier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 155).
Le même 7 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant-major Crova, du 4e Bataillon du Régiment d’Isembourg, à Mola di Gaète : "J’ai reçu, monsieur, la lettre que vous m’avez adressée en date du 5 de ce mois. Je vous renvoie celle de M. le général Brenier qui y était jointe ; le choix du capitaine des compagnies d’élite appartement au colonel du régiment, je ne peux aucunement m’opposer aux propositions qu’il soumettra au Ministre de la Guerre ; si vous avez des droits à être capitaine adjudant-major, vous avez aussi celui d’opter soit pour la conservation de ce grade, soit pour le commandement d’une compagnie qui se trouvera vacante" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 71 page 156).
Le 9 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg, à Mola di Gaète : "Je vous envoie ci-joint, monsieur le colonel, 105 congés revêtus de ma signature pour les hommes que j’ai réformés dans votre régiment lors de la revue d’inspection ; vous ferez partir ces hommes par détachements de 10 à 12 après leur avoir fait faire le décompte de tout ce qui leur revient du régiment, et vous être assuré qu’ils quittent le corps vêtus décemment. Les hommes proposés pour obtenir une gratification attendront au régiment la décision ultérieure de S. E. le Ministre de la Guerre.
Vous adresserez l’état nominatif des hommes réformés à M. l’inspecteur aux revues du corps d’armée en indiquant l’époque de leur départ" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 72 page 157).
Le 12 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, d’épurer les 127e, 128e et 129e de Ligne, en raison de leur mauvais état d’esprit : "... Il faut d'abord les séparer ... Le prince d'Eckmühl ... fera diriger par détachements de 100 hommes, sur les régiments de la Tour-d'Auvergne et d'Isembourg, les Prussiens, les Mecklembourgeois, Russes et Danois qui se trouvent dans ces régiments ... Les étrangers seront dirigés sur Wesel, avec des notes, pour que vous puissiez me proposer de leur donner de l'emploi ou de les placer dans les régiments étrangers. Ceux qui sont du pays, le prince d'Eckmühl en fera deux classes : les uns, qu'on essayera de garder dans les régiments jusqu'à nouvel ordre, et les autres, qu'on pourra envoyer en Italie et en Espagne dans les corps ... Tout ce qui sera prussien, danois, suédois, mecklembourgeois, russe, sera dirigé, par détachements de 100 hommes, sur les régiments d'Isembourg et de la Tour-d'Auvergne ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18253 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29034 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 278).
Le même jour, 12 novembre 1811, l'Empereur écrit encore, toujours depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... tous les déserteurs ou autres individus ... qui viennent de la Prusse ou de la Westphalie ; ceux-ci doivent être réservés pour le 1er et le 2e régiment étranger qui sont à Naples ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29043).
Le 16 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Chirurgien major Ferrari, du Corps d’observation, à Gaète : "J’avais chargé, monsieur, le général Sénécal de vous inviter le 23 octobre dernier à vous rendre à Mola di Gaète le lendemain 24 pour passer la contre-visite des militaires du régiment d’Isembourg proposés pour la retraite et les invalides. Sans doute que vous n’avez pas été prévenu, je donne conséquemment l’ordre au colonel de ce régiment d’envoyer à Gaète les militaires ci-après désignés, savoir :
MM. Friffet (?), chef de bataillon ; Marperger (?), capitaine ; Vitzeck, id ; Lang, Blum, Wilhem, Caretto, et Bernd, chasseurs, proposés pour être admis à la retraite ;
Et Sabo, sergent ; Güntner, chasseur ; proposés pour les invalides.
Vous vous adjoindrez pour cette visite le chirurgien major de l’hôpital de Gaète et établirez les certificats à la date du 24 octobre, époque à laquelle la contre-visite devait être faite.
Je pense que tous les hommes désignés d’autre part et proposés pour l’une et l’autre classe, sont dans les cas voulus par la loi, ce qui m’a, à l’avance, déterminé à les comprendre dans mon travail d’inspection" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 160).
Le même 16 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du Régiment d’Isembourg, à Mola di Gaète : "J’ai réfléchi, monsieur le colonel, qu’avant d’envoyer le travail d’émigration de votre régiment à S. E. le Ministre de la Guerre, il était indispensable de joindre aux états des militaires proposés pour la solde de retraite et des invalides, des certificats de contre-visite ; en conséquence, je vous adresse une lettre pour M. ferrari, chirurgien major français établi à Gaète, par laquelle je le charge de faire cette contre-visite conjointement avec un officier de santé de l’hôpital militaire. Vous voudrez bien y envoyer les militaires dénommés dans les états et demander que les certificats de contre-visite soient établis à la date du 24 octobre, époque de la date des états" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 73 page 160).
Le 18 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu le 16 de ce mois la lettre de V. E. en date du 2 par laquelle elle me renouvelle les dispositions de sa lettre du 14 septembre dernier, relativement aux questions à faire à plusieurs militaires du régiment d’Isembourg sur les faits imputés au sieur Dubouzes, capitaine au même régiment. Ce travail a été terminé par le capitaine rapporteur et aurait déjà été adressé à V. E. s’il n’avait dû attendre l’arrivée du caporal Mierche (Munsch ?) qui est à l’hôpital de Rome et qui devait être conduit à Sessa ainsi que plusieurs autres hommes qui se trouvent encore aux hôpitaux ; je fais écrire de suite au chef de l’état-major de la 30e division militaire pour que ledit Mierche qui est un des principaux témoins, soit conduit directement à Turin sous escorte de la gendarmerie à la disposition du capitaine rapporteur du conseil de guerre séant dans cette ville, si déjà il n’est pas en route pour Sessa ; aussitôt que je serai prévenu que ce militaire est encore à Rome, j’aurai l’honneur d’adresser à V. E. les informations prises et l’état des hommes interrogés avec celui de ceux qui n’ont pu l’être pour cause d’absence" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 196 page 411).
Napoléon, de son côté, se méfie de plus en plus des soldats étrangers et le 20 novembre 1811, il demande à Clarke d’un ton exaspéré de ne plus lui proposer d’Officiers sortant du Régiment pour passer dans les Etats-majors ou dans d’autres unités. Il ne veut accorder sa "... confiance qu’à des officiers ayant fait toute la guerre en France ..." (Margueron (Cdt) : "Campagne de Russie", tome III. ; L. Lecestre : «Lettres inédites de Napoléon 1e», tome II, 897; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3538; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29125).
Le 25 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur de prier V. E. de mettre sous les yeux de S. M. l’Empereur et Roi l’historique des campagnes et actions de M. Stieler, colonel du 2e régiment étranger. Cet officier supérieur aspire à l’honneur d’être officier de la légion d’honneur. Il est digne à tous égards de la bienveillance de S. M. et mérite par ses services rendus et ceux qu’il rend tous les jours d’être recommandé.
Daignez, Monseigneur, lui être favorable et supplier S. M. l’Empereur et Roi de lui accorder la croix d’officier de la légion d’honneur" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 199 page 417).
Le 26 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Stieler :"J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint le résumé de mes observations lors de ma revue d’inspection pour le régiment que vous commandez ainsi que les ordres que j’ai cru devoir donner en conséquence ; je vous prie de faire transcrire l’un et l’autre au registre des délibération, s’il est possible à la suite de l’arrêté que j’y ai inséré ; vous trouverez encore les mémoires de proposition revêtus de ma signature et qui doivent être remis aux individus proposés lorsqu’ils quitteront le régiment après la décision de S. E. le Ministre de la Guerre.
Je vous envoie également les certificats qui ont été délivrés pour ces militaires, ainsi que pour les réformés ; vous les ferez conserver aux archives afin d’y avoir recours au besoin. Je n’ai adressé à S. E. avec mon travail que les certificats et contre-visites pour ceux proposés pour la retraite et les invalides" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 165).
Le même 26 novembre 1811, le Général de Division Grenier écrit encore au Colonel Stieler, à Mola di Gaète : "Je vous renvoie, mon cher colonel, la lettre que vous m’avez remise, le 23 octobre dernier, avec l’état de vos services. Je n’ai pas cru devoir en faire usage. Je me suis servi seulement de l’historique de vos campagnes et de actions de guerre, pour prier S. E. le Ministre de la Guerre, de solliciter des bontés de S. M. l’Empereur et Roi la croix d’officier de la légion d’honneur pour vous. Je désire que ma demande aie le sens que j’en attends ; j’aurai bien du plaisir à vous l’annoncer" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 166).
Le 27 novembre 1811, "On propose à Sa Majesté de nommer colonel du 6e régiment d'infanterie légère, en remplacement de M. Devilliers, promu au grade de général de brigade, M. Barré, colonel en second du régiment d'Isembourg" ; "L'Empereur désire avoir un état de services plus détaillé, qui lui indique dans quel régiment cet officier a servi depuis le grade de capitaine, dans quel régiment il a été nommé chef de bataillon en l'an V, où il a fait la guerre, où il a été blessé, et si on cite en sa faveur des actions de guerre" répond le Comte de Lobau (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6422 - Sans date, renvoyée aux bureaux le- 27 novembre ; extraite du « Travail de de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 12 novembre 1811 » - (1) Sans date, renvoyée aux bureaux le 27 novembre ; extraite du « Travail de de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 12 novembre 1811 »).
Le 8 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser successivement à Votre Excellence le travail d’inspection pour chacun des régiments sous mes ordres. Elle aura remarqué que chaque corps présent à quelques nuances près, les mêmes observations sur son instruction, sa tenue et son administration. Des mêmes causes doivent dériver les mêmes effets ; le long séjour que les régiments ont fait dans ce royaume disséminés sur toute sa surface, à du nécessairement nuire à l’instruction, à la tenue et même à la discipline, un arriéré considérable pour la solde et les masses d’habillement a eu également un action très préjudiciable à l’administration ; cependant je l’ai trouvée assez régulière dans le 22e léger, 1er suisse et Isembourg pour l’exercice 1810, et j’ose espérer que celle pour 1811 ne laissera rien à désirer. Je n’ai pas dû arrêter celle du 1er étranger, avant que les objets en litige qui ont été portés à la connaissance de V. E. ne soient terminés, celle de de 1811 commence à prendre une marche satisfaisante par les soin du colonel Danlion, mais le travail forcé que l’on a dû faire pour y parvenir, a nécessité d’avoir recours à quelques mesures extraordinaires qui n’auraient pas été tolérées en d’autres circonstances et que j’ai fait cesser entièrement au 1er janvier 1812. Si, comme je l’espère, le gouvernement napolitain continue à tenir des engagements et fait payer dans le courant de ce mois et 1ers jours de janvier prochain la masse d’habillement encore due pour les mois d’avril, mai, juin et juillet et août, les corps sous mes ordres seront au 1er mai prochain les plus beaux régiments de l’Empire ; les masses de linge et chaussure devront compléter, tous les remplacements faits, il restera de l’argent dans les caisses.
Les cantonnements que le corps d’observation occupe sont salubres, mais trop petites pour y réunir un régiment ; cette difficulté que l’on éprouve dans tout le royaume, nuit à l’ensemble de l’instruction, que l’on ne peut suivre que par bataillons, il serait nécessaire de faire camper les trois régiments, depuis le 15 mars, jusqu’au 15 juin ; mais pour cela, il faudrait pouvoir baraquer et je m’en vois pas les moyens, parce que la paille servant à la nourriture du bétail est fort rare, et que d’ailleurs, étant triturée par des chevaux, elle est trop courte pour pouvoir être employée à la construction des baraques, il faudrait donc avoir des tentes et des effets de campement, le gouvernement napolitain, n’a ni l’un ni l’autre et cette réunion à laquelle je tiens beaucoup tant pour l’instruction des corps que pour celle des généraux ne pourra avoir lieu, s’il n’existe pas de tentes dans la 30e division militaire et si V. E. ne peut m’en faire fournir.
Je dois réclamer encore près de V. E. la poudre pour les exercices à feu, le gouvernement napolitain a jusqu’à présent à peine fourni aux corps le 0/4 de la quantité voulue par les règlements, il est vrai qu’elle est très rare dans le royaume et qu’il s’en fait une très grande consommation sur les côtes ; il m’en faudrait au moins pour le printemps prochain 500 kilogrammes par bataillon.
Il reste encore environ 30 cartouches à balle par homme dans chaque régiment ; le gouvernement napolitain doit il fournir celles dont je puis avoir besoin ?
Dans le cas où V. E. reconnaitrai l’utilité d’un camp et que les moyens de campement puissent m’être fournis, il faudrait aussi que l’ordonnateur eut un approvisionnement d’eau de vie pour en donner un gratification, au moins trois fois par semaine, j’ai dû dans la mauvaise saison faire prendre cette dépense sur la solde, parce que les officiers de santé en avaient recommandé l’usage.
Je renverrai par le 1er courrier à V. E. 268 congés de réforme, n’en ayant employé que 232 sur les 500 qu’elle m’a fait envoyer en me chargeant de l’inspection des régiments sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le même 8 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit à M. de Baudus, Gouverneur des Princes, à Naples : "En effet, M. Dure m’a envoyé dans les 1ers jours d’août, un mémoire de l’adjudant-commandant Ramel ayant pour objet de réclamer du conseil d’administration du régiment d’Isembourg une somme de [blanc], j’en ai fait la réclamation au colonel de ce régiment, qui s’est empressé de me faire connaitre que si cette dette n’avait pas été entièrement acquittée, un défaut de formalités en était la cause ; qu’il avait déjà fait payer pour le compte de M. Ramel une somme de 8 ou 900 francs environ, qu’il ne lui en restait dû que 2200 ou 2300 francs, que le conseil d’administration était prêt à faire solder lorsque M. Ramel aurait fait connaitre la personne entre les mains de laquelle cette somme devra être versée en échange du titre que M. Ramel doit avoir. J’ai envoyé à ce dossier la lettre originale du colonel d’Isembourg, et je ne me rappelle pas au juste des hommes qui y étaient nommés, mais comme je présume que M. Ramel m’enverra réception des pièces que je lui ai envoyées le 20 septembre dernier, je pense qu’il fera connaitre aussi à son correspondant ce qui lui reste à fait pour terminer entièrement cette affaire ; jusque-là, il faut attendre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 78 page 170).
Le 9 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. 268 congés de réforme qui, avec les 232 que j’ai délivrés pendant la revue d’inspection des régiments sous mes ordres, forment les 500 que V. E. m’a fait adresser avant cette revue.
Etat des congés délivrés ...
Au 2e régiment étranger, 105 ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 206 page 431).
Le 10 décembre 1811 encore, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Dans ma lettre du 8 de ce mois, j’ai omis de faire connaitre à V. E. les réclamations qui m’ont été faites par un grand nombre de militaires des régiments de La Tour d’Auvergne et d’Isembourg, sur la durée de leur engagement ; ils prétendent qu’étant engagés pour 4 ans seulement et ceux existant depuis la formation des régiments en ayant servi six, ils ont droit d’obtenir leurs congés absolus dans répondre à leurs demandes ; je leur ai fait connaitre qu’il ne se délivrait des congés absolus qu’à la paix générale et que jusqu’ici leurs réclamation n’était pas fondée ; je prévois qu’elle se répètera souvent et que si cette disposition avait lieu à quelque époque que ce fut, ces régiments seraient dissous comme ils ont été formés ; ne conviendrait-il pas, Mgr, de déterminer dans ces régiments un mode de rengagement et de fixer une prime pour ceux qui se rengageraient après 6 ans de service, il est probable que l’on aurait un fond de bons soldats, sur la fidélité desquels on pourrait compter, puisqu’ils ont déjà servi 6 ans sans penser à la désertion. Un autre objet non moins important est l’assurance qu’il conviendrait après un certain nombre d’année de service, de la même manière que les Français pour l’admission à la retraite et aux vétérans ; ces hommes déjà âgés de 25 à 30 ans au moment de leur entrée au service craignent d’être renvoyés sans aucune ressource, dans quelques armées et lorsqu’ils ne pourront plus travailler ; des sous-officiers même ont énoncé cette opinion, je les ai rassurés autant qu’il était en mon pouvoir, en leur faisant connaitre que l’Empereur ne renvoyait pas les braves gens et qu’en le servant fidèlement, leur existence ne serait jamais compromise ; j’ai dû rester dans des termes généraux, en attendant que V. E. puisse me faire connaitre son opinion sur l’objet de ces réclamations qui méritent son attention.
Je rappellerai encore à cet égard à V. E. ce que j’ai eu l’honneur de lui mander en lui adressant le travail de l’inspection de ces régiments que la trop grande facilité, qu’ont les recruteurs de faire admettre des hommes au dépôt de ces régiments, donne un bon nombre de sujets qui sont trop âgés, ou accablés d’infirmités provenant déjà d’un long service chez l’étranger, où des prisons dans lesquels ils ont été renfermés et d’où on les tire pour les envoyer dans tel ou tel régiment, sans faire attention, ni à leur âge, ni à leurs qualités physiques ; la preuve de cette attention se trouve dans le nombre que j’ai été obligé de réformer dans les régiments de La tour d’Auvergne et d’Isembourg, quoique ce travail ait déjà été fait, il y a 8 mois environ, dans le 1er de ces régiments par le général Jalras.
Le 5e bataillon d’Isembourg souffre beaucoup de son long séjour dans les marais pontins, il n’a plus que 243 hommes sous les armes, le restant est aux hôpitaux et un tiers des présents étant encore dans le cas d’y être envoyé ; dans 3 mois, le bataillon sera entièrement détruit s’il fait seul le service dont il est chargé" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 208 page 435).
Le 15 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Jullien, à Sessa : "Le sieur Rivarol, lieutenant au 2e régiment étranger, prisonnier de guerre sur parole, ne pouvant, monsieur l’inspecteur, se rendre par ce motif à Corfou au bataillon dont il fait partie ; demande à être utilisé au 1er bataillon de ce régiment. Je vous invite en conséquence à le faire comprendre sur les revues à la suite du 1er bataillon, en attendant que S. E. le Ministre de la Guerre, auquel j’en rends compte, aie statué sur son sort" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 173).
Le même 15 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit également au Colonel Stieler, commandant le 2e Régiment Etranger, à Castellone : "Le sieur Rivarol, lieutenant au régiment que vous commandez, ne pouvant se rendre à Corfou pour rejoindre le bataillon dont il fait partie, étant prisonnier de guerre sur parole, m’a demandé à être utilisé aux bataillons qui font partie du corps d’observation ; j’ai en conséquence décidé qu’il resterait à la suite du 1er bataillon, en attendant que S. E. le Ministre de la Guerre, auquel j’en rends compte, aie pris une décision à son égard. Je charge en conséquence l’inspecteur au revues à le faire comprendre sur les revues du régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 173).
Le 16 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, voici l'organisation que je désirerais donner au corps d'observation d'Italie.
On laisserait en Italie les régiments suivants :
... RÉGIMENTS ÉTRANGERS. — Régiments suisses, deux bataillons ; la Tour d'Auvergne, quatre ; Isembourg, quatre ; régiment étranger, un ; total, onze bataillons, 8,000 hommes ..." (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 233 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18340; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29370).
Le 18 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le lieutenant Rivarol du régiment d’Isembourg, fait prisonnier de guerre le 8 février dernier par les Anglais, a été rendu sur parole et a rejoint depuis son régiment ; cet officier ne pouvant se rendre à Corfou au bataillon dont il fait partie, et désirant se rendre utile, je l’ai placé provisoirement et en attendant la décision de V.E. à la suite du 1er bataillon de ce régiment ; ci-joint une demande qu’il adresse à V. E. ; je la prie de vouloir bien l’accueillir favorablement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 209 page 438).
Le 28 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Aymé, Chef de l’Etat-major général, à Naples : "Je m’empresse de répondre, mon cher général, à votre lettre du 27 de ce mois. Depuis le départ du 1er régiment suisse, aucun changement n’a eu lieu dans les cantonnements occupés par les troupes sous mes ordres ...
Le bataillon d’Isembourg qui est à Terracine et au Monte Circeo continue à être compris sur les revues du corps d’observation et doit y être payé. J’ai envoyé au Ministre de la Guerre du Royaume copie de la décision que j’ai eue dans le temps sur cet objet ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
Le 29 décembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie, à Milan : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 29 novembre dernier ; je me suis empressé de demander aux chefs des régiments étrangers, l’état des déserteurs italiens qui pourraient se trouver dans leurs régiments, et j’ai ordonné l’arrestation de Louis Vedoni de Crémone, qui se trouvait dans Isembourg ; cet homme est à l’hôpital de Gaète depuis le 17 de ce mois ; aussitôt qu’il sera dans le cas de sortir, il sera conduit de brigade en brigade jusqu’à Ancône ; j’aurai l’honneur de vous en prévenir, comme du résultat de mes recherches relativement à ceux qui seront reconnus dans les régiments étrangers comme déserteurs italiens" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 178).
Figure 24, Voltigeur, 1811-1812 (d’après Roger Forthoffer) : Shako noir, ganse et bouton blanc, cocarde bleu, rouge, blanc ; pompon jaune, plumet vert foncé en bas, et jaune, cordon et galon supérieur jaunes, plaque, jugulaire et cercle de visière de cuivre. Epaulettes et franges vertes, tournantes jaunes. Habit vert foncé à collet jaune galonné de bleu ciel, revers et retroussis vert foncé à passepoil bleu ciel ; parements bleu ciel à passepoil vert foncé. Gilet blanc, culotte vert foncé. Guêtres noires à galon et glands jaunes. Dragonne jaune. Boutons blancs.
Figure 25, Sergent-major des Chasseurs, 1811-1812 (d’après Roger Forthoffer et J. Domange, source Knötel R.) : Shako galonné en argent, à pompon vert, plumet vert à sommet rouge, cordon mélangé vert et argent. Uniforme comme le Voltigeur, mais collet bleu céleste à passepoil vert, épaulettes vertes à tournantes argent, et franges mélangées d’argent, galon des manches argent liserés de rouge, guêtres galonnées de vert.
- 1811, Corfou
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ÉTAT DES FORCES QUI SERONT EN FRANCE ET EN ITALIE AU 1er SEPTEMBRE 1811 ...
Il y aura à Corfou :
Le 3e bataillon du 14e d'infanterie légère, deux bataillons du 6e de ligne, un bataillon italien, deux bataillons du régiment d'Isembourg, l'artillerie, le génie, les troupes septinsulaires et albanaises ; ce qui formera en tout 11,000 hommes.
Les ordres sont déjà donnés et les dispositions prises pour qu'il soit envoyé à Corfou le 7e bataillon du 14e léger formé en Corse, ainsi que les 6e et 7e bataillons du 6e de ligne, en les tirant des deux régiments de la Méditerranée ; ce qui augmentera les forces qui sont à Corfou de trois bataillons français ou 2,700 hommes, et formera un total de 13,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).
Le 3 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au général Donzelot de ... de former une compagnie d'artillerie de 140 hommes du régiment d'Isembourg.
Par ce moyen il y aura 4 compagnies françaises d'artillerie formant 560 hommes, 2 compagnies formant 280 hommes et une compagnie tirée du régiment d'Isembourg, 140 hommes total, près de 1 200 hommes d'artillerie ...
La 1re compagnie de sapeurs au lieu de 119 hommes doit être de 200 hommes. Il prendra des hommes pour la compléter dans le régiment d'Isembourg ...
La compagnie de sapeurs italiens doit être portée à 200 hommes, le général Donzelot doit puiser dans le régiment d'Isembourg pour la compléter.
Envoyez ces ordres au général Donzelot par duplicata et triplicata, demandez à ce général à quoi il compte employer les 200 marins français et italiens qui composent la marine de Corfou" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5898 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27960).
Ce même 3 août 1811, le Général de Division Grenier écrit au Général Donzelot, Gouverneur des iles ioniennes : "J’ai l’honneur de vous adresser copie d’une lettre de S. E. le Duc de Feltre, Ministre de la Guerre de l’Empire sous la date du 6 juillet dernier, adressée à M. le Comte de Lobau, aide de camp de S. M. l’Empereur et Roi, qui l’a transmise en original à M. le colonel Soye, commandant les grenadiers de la Garde royale de Naples, laquelle est relative au Sr Dannemary, sous-lieutenant au régiment d’Isembourg, autorisé à passer au service de S. M. le Roi des Deux-Siciles.
Je pense que cette disposition vous aura été directement transmise par S. E. le Duc de Feltre, dans tous les cas, eu égard à la situation de l’officier ci-dessus, qui a sa famille éparpillée dans le Royaume de Naples, il ne peut d’après la lettre de S. E. y avoir d’inconvénient de faire passer par la 1ère occasion, M. Dannemary, dans ce Royaume, où il doit être employé. Je vous prie de faire ce qui dépendra de vous pour le retour de cet officier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 33 page 82).
A Saint-Cloud, le 22 août 1811, "On propose à Sa Majesté d'autoriser le général Donzelot à former de 51 mauvais sujets incorrigibles du régiment d'Isembourg un détachement pour être employé aux travaux du gouvernement dans les îles Ioniennes" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6046 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, date du 21 août 1811 »).
Le 20 septembre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel des Grenadiers de la Garde de S. M., à Naples : "Je vous préviens, monsieur le colonel, que M. le général de division Donzelot à qui j’a adressé la lettre que vous m’avez remise de S. E. le Duc de Feltre à M. le Comte de Lobau, par laquelle il lui annonce que S. M. l’Empereur a accordé à M. Daummary, sous-lieutenant au régiment d’Isembourg, de passer au service du Roi de Naples, m’informe par sa lettre du 24 août dernier qu’il allait faire donner à cet officier l’ordre de se rendre à Naples. Je pense d’après cela qu’il doit y arriver incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 58 page 129).
Le 28 septembre 1811, à Flessingue, "Le général Clarke propose d'envoyer de nouvelles recrues au régiment d'Isembourg à Corfou" ; "J'ai suffisamment d'étrangers à Corfou", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4759; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6215).
Le 26 octobre 1811, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Styler (Isembourg) : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant informé M. le Comte de Lobau, aide de camp de l’Empereur, que S. M. a daigné autoriser M. Dammenary à passer au service de S. M. le Roi de Naples, et cette lettre m’ayant été communiquée, j’ai demandé à M. le général Donzelot, gouverneur de Corfou, le retour de cet officier ; il vous remettra la présente ; veuillez, je vous prie, si la lettre de passe vous est parvenue, la lui faire remettre ; comme faire terminer ses affaires au régiment, et liquider ce qui peut lui être dû" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 69 page 151).
- 1812
Fig. 23 Carabinier en 1810-1812, d'après le Manuscrit d'Alsace; dessin de Roger Forthoffer, conservé dans la Collection Herbert Knötel, à Rastatt - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Copie du précédent, dessin conservé dans la collection de notre ami Edmund Wagner | Carabinier en 1810-1812 |
En 1812, 2 Bataillons sont à Corfou, 2 en Italie.
Le 2 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du 6e Bataillon du 22e d’infanterie légère, et au commandant d’Isembourg, à Itri et Mola di Gaète pour les informer que : "On leur adresse un paquet pour le directeur de la poste à Terracine, avec invitation au commandant d’Isembourg, de le faire parvenir au commandant du 6e bataillon du 22e d’infanterie légère, et à celui-ci de le faire porter par un sous-officier de confiance au susdit directeur de poste et d’en envoyer les reçus" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 7 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major de l’Armée d’Italie, à Milan : "Mon cher général, le nommé Vidoni a été remis hier entre les mains de la gendarmerie qui le conduira de brigade en brigade à Ancône. Cet homme s’étant parfaitement conduit dans le régiment d’Isembourg, j’ai voulu connaitre les motifs de sa désertion. Je vous envoie la note qui m’a été remise à ce sujet. Si son exposé est vrai, je vous demande de vous intéresser à son sort près de S. A. I. le Prince Vice-Roi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 180).
Le 13 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Conformément à la décision de V. E. en date du 7 octobre dernier Bureau de la solde, j’ai fait comprendre sur les revues le 5e bataillon du 2e régiment étranger établi à Terracine et Monte Circeo. J’en ai prévenu le Ministre de la Guerre du Royaume, en lui envoyant, le 25 du même mois copie de la décision de V. E. et cette disposition n’avait éprouvé jusqu’ici aucune difficulté, ce bataillon a été soldé jusqu’à ce jour ; j’eue donc lieu d’être étonné de la lettre que m’écrivit le 11 de ce mois le Ministre de la Guerre de ce Royaume pour prévenir que tout ce qui avait été payé à ce bataillon serait remis pour comptant au régiment. Je me suis empressé de répondre au Ministre que je ne pouvais déférer à cette disposition et que je défendais au payeur du corps d’observation et au conseil d’administration du régiment d’Isembourg d’admettre aucune retenue avant que je n’ai reçu à ce sujet les ordres de V. E. J’ai l’honneur de lui adresser en conséquence copie de la lettre du Ministre de la Guerre du Royaume et de ma réponse, la priant de me faire connaitre incessamment ce qui aura été résolu, cet état de chose pouvant compromettre le service de ce bataillon, si la solde cessait de lui être payée, le conseil d’administration ne pouvant lui en faire l’avance.
Il importe aussi de déterminer enfin le mode de payement que doit suivre le gouvernement napolitain envers le corps d’observation ; celui suivi jusqu’à ce jour est vicieux sous tous les rapports, les corps devraient avoir à rendre compte seulement à V. E. et au Ministre directeur de l’Administration de la Guerre et le payeur du corps d’armée au Ministre du Trésor, et ils rendent compte de fait au gouvernement napolitain puisqu’on lui remet le double des revues ; de là naissent beaucoup de tracasseries lorsqu’il s’agit de faire un payement et tout est en retard, car la masse d’habillement pour les mois d’avril, mai, juin, juillet et août n’ont pas encore été payées, quoique depuis longtemps on me fait espérer un versement de fonds ; je rappelle à ce sujet à V. E. la proposition que j’eue l’honneur de lui faire le 16 juillet dernier de faire verser par quinzaine à l’avance par le gouvernement napolitain dans la caisse du payeur général une somme déterminée et considérée comme subside, cette disposition aurait levé beaucoup de difficultés et donnerait les moyens de faire face à des dépenses non prévues, quelques fois nécessaires, et que l’on ne peut demander au gouvernement napolitain …
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 210 page 440).
Le même 13 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’Administration du 2e Régiment Etranger, à Mola di Gaète : "Le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples me prévient qu’en suite des ordres de S. M., il fera remettre pour comptant à votre régiment le montant des sommes payées à votre 5e bataillon depuis qu’il est stationné à Terracine et Monte Circeo, sous prétexte qu’étant hors du royaume, il ne doit pas être payé par le trésor de Naples ; ne pouvant déférer à cette disposition avant que la décision de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, en vertu duquel ce bataillon doit être soldé par le trésor napolitain ne soit évoquée, je vous préviens que j’enjoins au payeur du corps d’observation de n’admettre pour cet objet aucune retenue sur les paiements à faire au régiment. Si, contre mon attente, ces retenues vous étaient présentées pour comptant, je vous prescris formellement de les refuser jusqu’à nouvel ordre, ayant demandé à ce sujet ceux de S. E. le Ministre de la Guerre de France" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 181).
Le Général de Division Grenier écrit esnuite, toujours le 13 janvier 1812, au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu hier la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire en date du 11 de ce mois, pour me faire part que « S. M. vous a ordonné de faire remettre pour comptant au régiment d’Isembourg dans le courant de ce mois et celui de février prochain le montant des sommes payées au 5e bataillon de ce régiment qui se trouve stationné à Terracine et Monte Circeo, attendu qu’il ne doit pas être à la charge du trésor de Naples comme étant hors du Royaume ». Vous m’annoncez en même temps que cette lettre servira de réponse à celle du 25 octobre qui vous transmettait copie de la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre de France, en date du 7 du même mois, relativement à la solde de ce bataillon. Quoique cette réponse soit bien tardive, je ne préjuge rien sur la disposition que S. M. le Roi de Naples vient de prendre ; mais je dois vous prévenir que je ne peux déférer tant que la décision ministérielle du 7 octobre dernier ne sera pas révoquée et qu’en conséquence, je donne ordre au payeur général du corps d’observation et au conseil d’administration d’Isembourg (2e étranger) de refuser tout retenue ou déduction qui pourraient leur être faites sur les paiement à faire à ce régiment, jusqu’à ce que j’aie reçu une décision de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire à qui j’envoie par estafette copie de votre lettre. Je dois présumer que je ne tarderai pas à avoir une réponse ; jusque-là, le 5e bataillon du 2e étranger doit continuer à être soldé par le trésor napolitain puisque l’inspecteur aux revues de la 30e division militaire ne saurait le faire solder par le payeur de cette division sans un ordre ministériel et que le conseil d’administration du régiment ne pourrait en faire l’avance. Je vous prie de mettre sous les yeux du Roi mes observations. S. M. jugera de leur importance par le dénuement absolu dans lequel se trouverait ce bataillon sans solde par les évènements fâcheux qui pourraient en résulter et dont, dans aucun cas, la responsabilité ne saurait peser sur moi" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 182).
Pour terminer, le Général de Division Grenier écrit enfin, toujour le 13 janvier 1812, au Payeur général du Corps d’observation, à Naples : "Le Ministre de la Guerre du Royaume m’écrit, en date du 11 de ce mois, monsieur, qu’en suite des ordres de S. M., il fera remettre pour comptant au régiment d’Isembourg (2e étranger) dans le courant de ce mois et celui de février prochain le montant des sommes payées au 5e bataillon de ce régiment qui se trouve stationné à Terracine et Monte Circeo, prétendant qu’étant hors du Royaume, il ne doit pas être à la charge du trésor de Naples. Comme ce bataillon n’a été payé par le trésor napolitain qu’en vertu d’une disposition qui m’a été prescrite par S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire et dont communication a été donnée le 25 octobre dernier au Ministre de la Guerre de Naples et à l’inspecteur aux revues du corps d’observation, je ne peux déférer à la décision de S. M. le Roi de Naples, avant que celle de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire ne soit révoquée. Je vous enjoins en conséquence de n’admettre aucune retenue ou déduction pour cet objet sur les paiements à faire au régiment d’Isembourg, laissant sous votre responsabilité tous les inconvénients qui pourraient résulter de votre acceptation et ordonnant au conseil d’administration dudit régiment de refuser les retenues que vous lui présenteriez pour comptant. Je préviens le Ministre de la Guerre du Royaume des ordres que je vous donne et rends compte du tout à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, afin d’obtenir une prompte décision ; jusqu’à ce qu’elle me soit parvenue, ce bataillon devra être soldé par le trésor napolitain" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 84 page 182).
Le 18 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’envoyer à V. E. copie de la réponse que m’a faite le Ministre de la Guerre du Royaume de Naples aux observation que je lui ai adressées sur la décision de S. M. le Roi de Naples relativement à l’entretien du 5e bataillon du 2e régiment étranger stationné à Terracine et environs. Je prie V. E. de provoquer à ce sujet une prompte décision, afin de ne pas laisser ce bataillon dans l’embarras" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 212 page 443).
Le même 18 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "Conformément au désir de votre lettre du 15 de ce mois, relativement à la solde du bataillon du 2e régiment étranger stationné à Terracine et aux observations de S. M. le Roi de Naples, sur le 1er régiment suisse, j’en adresse copie à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire. J’espère recevoir une prompte décision, mais jusque-là, le bataillon d’Isembourg doit être soldé et aucune retenue à cet égard ne peut être admise" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 184).
Le 19 janvier 1812, à Paris, on informe l'Empereur que : "Il y a 1314 prisonniers espagnols, mais étrangers à l'Espagne, qui sont détenus en France et demandent à reprendre du service. On propose d'incorporer ... les Prussiens, Russes, Danois, Suédois dans les 1er et 2e régiments étrangers ..."; ce dernier répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5725).
De son côté, le même 19 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "… Si V. E. admet les suppléments que je demande, le montant des sommes à payer au complet pour un mois s’élèvera à 375085 frs 88 cts, tandis que le gouvernement napolitain ne paye que 270000 frs environ, non compris le 3e bataillon du 22e régiment d’infanterie légère qui est payé dans le département du Trasimène ; la différence du complet à l’effectif des présents donnera donc mensuellement une somme de 50 à 60000 frs dont le bénéfice doit appartenir au gouvernement français, soit pour augmenter le nombre de troupes dans le Royaume, soit pour faire face aux dépenses qui seraient déterminées sur ordonnances particulières pour d’autres causes telles que campement, eau-de-vie, transports extraordinaires, gratifications, etc.
Telles sont, Monseigneur, les considérations que je soumets à V. E. pour éviter désormais l’inconvénient qui se présente pour le 5e bataillon du 2e régiment étranger. Si S. M. l’Empereur et Roi voulait laisser la différence de l’effectif du complet à celui des présents au bénéfice de S. M. le Roi de Naples, alors le service pourrait se faire mensuellement avec 315000 frs environ, en admettant que les suppléments que je demande pour indemnités de vivre, fourrages et logement soient accordés …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 212 page 444).
A Paris, le 23 janvier 1812, "Le général Clarke soumet à l'Empereur une demande du major du 2e régiment étranger, tendant à envoyer aux bataillons de guerre de ce corps, stationnés dans l'Italie méridionale, 150 hommes qui se trouvent au dépôt à Metz et dont le mauvais esprit fait craindre la désertion"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6676).
Le 25 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 2e Régiment Etranger, à Mola : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez adressée en date du 24 de ce mois et à laquelle en était jointe une autre de M. Bria, relativement aux mandats qui vous ont été donnés sur le [illisible] de Capoue.
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai été informé par le payeur général du corps d’observation que les fonds avaient été faits pour le payement de ces mandats ; vous pourrez donc envoyer un officier à Capoue pour en toucher le montant ; si cependant vous éprouviez encore quelques difficultés à cet égard et que ces mandats ne vous fussent pas acquittés d’ici au 1er du mois prochain, je vous prie de me le faire connaitre afin que je fasse les démarches nécessaires dans cette circonstance" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 185).
Le même 25 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit également à Monsieur Poeydavant, à Naples : "Les conseils d’administration des 1er et 2e régiments étrangers m’arrivent, monsieur le payeur qu’aujourd’hui 25 ; les mandats qui leur ont été donnés ne sont pas acquittés. M. Brea a même informé l’officier payeur du 2e régiment qu’aucuns fonds n’avaient encore été faits pour ce paiement.
Les caisses de ces deux régiments sont épuisées et si on ne leur acquitte par promptement les mandats précités, le soldat va se trouver dans la position la plus critique. Je vous prie donc de faire les démarches les plus pressantes auprès du Ministre des Finances pour que ces paiements s’effectuent sans le moindre retard, afin de prévenir l’état malheureux dans lequel se trouveraient les militaires de ces deux corps s’il en était autrement.
Veuillez bien m’informer de suite du résultat de vos démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 185).
Le 27 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Decouz, à Otrante : "… Je vais soumettre au Ministre de la Guerre les différentes questions que vous me faites et lui proposer de mettre à votre disposition un bataillon du régiment de la Tour d’Auvergne …" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 186).
Le 30 janvier 1812, le ministre de la Guerre, Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier : "Général, vous m’avez demandé si les mesures à prendre pour faire rentrer dans les rangs tous les sous-officiers et caporaux n’ayant pas deux années de service, devaient être appliquées aux bataillons de guerre. Je réponds affirmativement à cette question qui ne peut être douteuse, la volonté de l’Empereur étant que tous les militaires, sans exception, soit soumis aux décisions qu’il a rendues à cet égard. Toutefois, les observations que vous m’avez présentées, relativement aux régiments étrangers, ne m’ayant pas paru dénuées de fondement, je vais en rendre compte à Sa Majesté, et la prier de me faire connaître ses instructions.
Recevez, général, l’assurance de ma considération distinguée" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 123 page 257).
Le même 30 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre de Naples : "Je m’empresse de vous envoyer copie de la décision de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, en date du 20 courant relativement à la solde et à l’entretien du 5e bataillon du 2e régiment étranger stationné à Terracine. Je viens de recevoir cette décision à l’instant et j’en donne avis à l’inspecteur aux revues du corps d’observation pour qu’il cesse de comprendre le susdit bataillon dans les revues" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Le 30 janvier 1812 encore, le Général de Division Grenier écrit ensuite à l’Inspecteur aux Revue du Corps d’observation à Sessa : "Je m’empresse de vous envoyer, monsieur l’inspecteur, copie d’une décision de S. E. le Ministre de la Guerre, relative à la solde du 5e bataillon du 2e régiment étranger stationné à Terracine. Vous verrez que d’après cette nouvelle disposition, ce bataillon doit être à la charge du trésor français. Veuillez en conséquence faire les dispositions nécessaires pour la faire payer de suite par qui de droit, afin qu’il n’éprouve ni retard, ni embarras" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Toujours le 30 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Conseil d’administration du 2e Régiment Entranger, à Mola di Gaète : "J’ai l’honneur de vous prévenir que, d’après une nouvelle disposition de de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, la solde du 5e bataillon du régiment que vous administrez, stationné à Terracine, est à la charge du gouvernement français. Comme il serait néanmoins possible que l’inspecteur aux revues de la 30e division militaire n’eut pas encore été prévenu de cette décision, il est nécessaire, pour que ce bataillon ne se trouve pas dans l’embarras, que vous lui fassiez passer, jusqu’à ce que vous ayez été prévenu qu’il est payé à Rome, les fonds dont il aura besoin, en vous conformant aux règlements français sur la solde des troupes, attendu que le susdit bataillon doit être maintenant traité sur le pied français. Veuillez aussi m’informer des dispositions que vous aurez prises à cet égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 87 page 188).
Enfin, encore le 30 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Payeur général du Corps d’observation Poeydavant, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir que, d’après une nouvelle décision de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, en date du 20 de ce mois, la solde du 5e bataillon du 2e régiment étranger, stationné à Terracine, est à la charge du trésor français" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 189).
Le 31 janvier 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire des Guerres Barnier, Chef de la 4e Division du Ministère de la Guerre, à Paris : "On lui écrit relativement à M. Pagery de Bourdehai, sous-lieutenant au 2e régiment étranger, et on lui dit qu’il sera difficile à cet officier d’être employé à l’état-major ou près d’un officier général, tant qu’il sera dans un régiment étranger et qu’il conviendrait en conséquence d’obtenir pour lui une lettre de passe dans le 22e régiment d’infanterie légère" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 189).
Le 1er février 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues près le Corps d’observation, à Naples : "J’ai envoyé au conseil d’administration du 2e régiment étranger la lettre que vous m’avez adressée pour lui et vais, monsieur l’inspecteur, provoquer près de S. E. le Ministre de la Guerre une décision sur la différence que ce bataillon peut éprouver de son traitement de guerre à celui de paix ; mais il me semble que cette différence n’est nullement de 5 centimes ; au reste, je ferai tout mon possible pour que, jusqu’au 31 janvier, les paiements consommés n’éprouvent, ni pour le soldat, ni pour l’officier, la moindre diminution.
Le 5e bataillon ayant été entretenu pour son habillement par l’administration du régiment, il me semble que, jusqu’au 31 janvier, cette masse doit être payée.
Vous avez dû remarquer que la lettre de S. E. le Ministre de la Guerre ne dit pas positivement que la disposition qu’elle prescrit aura un effet rétroactif, de sorte que l’on pourra in inférer que jusqu’au moment de sa réception les choses devraient rester in statu quo" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 190).
Le 2 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai reçu le 30 janvier dernier la lettre que V. E. m’a fait l’honneur de m’écrire le 20 du même mois, pour me prévenir qu’elle a remis à exécution les dispositions d’après lesquelles les corps français cessassent d’être à la charge du Royaume de Naples à compter du jour où ils ne se trouvaient plus employés sur le territoire napolitain. J’ai prévenu de cette décision le sous-inspecteur aux revues près du corps d’armée, le payeur général et le conseil d’administration du 2e régiment étranger. Je l’ai communiqué aussi au Ministre de la Guerre du Royaume de Naples.
Je prie V. E. de me faire connaitre si cette disposition aura un effet rétroactif pour le 5e bataillon du 2e étranger (le sous-inspecteur aux revues le suppose) ; si cette supposition se réalisait, ce bataillon serait ruiné à jamais ; il serait bien dur de retenir les 5 centimes qui font la différence de solde, à cause de l’indemnité des vivres, à des hommes qui l’on reçue de bonne foi, et qui l’on consommée. Il en serait de même pour les officiers qui ont reçu l’indemnité des rations de guerre. Je prie V. E. de prendre en considération la position de ce bataillon, en faisant supporter cette différence par le Trésor jusqu’au 31 janvier inclus, époque à laquelle les avis sont parvenus au conseil d’administration du 2e étranger" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 216 page 452).
Le 4 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Payeur général du Corps d’observation Poeydavant, à Naples : "Les conseils d’administration des régiments composant le corps d’armée sous mes ordres se plaignent, monsieur le payeur, que les mandats qui leur sont délivrés ne sont pas acquittés lorsqu’ils devraient l’être.
Le commandant du 2e étranger écrit que le receveur général de Capoue a donné à ce corps deux mandats pour le mois de janvier, payables par le receveur du district de Gaète ; mais que ces paiements ne s’effectuent qu’avec beaucoup de lenteur et de difficultés, et qu’on n’a pu obtenir jusqu’à présent que de faibles à comptes, ce qui est extrêmement nuisible au service et met souvent les corps dans l’embarras. Je vous prie donc de prendre les mesures nécessaires pour que désormais, les mandats qui seront délivrés aux régiments leurs soient exactement acquittés à l’époque fixée, afin que les désagréments qu’entraine le retard qu’on apporte à effectuer ces paiements ne se renouvellent plus" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 88 page 190).
Le 7 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. copie d’une lettre que je viens de recevoir du conseil d’administration du 2e régiment étranger sur la malheureuse position dans laquelle se trouverait le 5e bataillon du 2e étranger si la disposition du 20 janvier devait avoir un effet rétroactif ; je ne peux que m’en référer à la lettre que j’ai adressée à ce sujet le 2 de ce mois, en la priant encore de prendre en grande considération la situation de ce bataillon" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 217 page 453).
Le même 7 février 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Maréchal Pérignon, Gouverneur de Naples : "Le commandant du 2e régiment étranger me rend compte que le Sr Etobsiant ( ?), lieutenant à ce régiment, désigné pour se rendre aux bataillons qui sont à Corfou, au lieu de suivre sa destination, est à Naples depuis le 4 janvier dernier, où il mène une vie scandaleuse, fait des dettes et ne fréquente que les mauvais lieux ; j’ose prier S. E. de vouloir bien donner l’ordre à cet officier de partir sans retard pour se rendre à son poste et en cas de non-exécution, d’ordonner qu’il soit arrêté et conduit à Otrante à ses frais" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 191).
Toujours le 7 février 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Conseil d’administration du 2e Régiment Etranger, à Mola di Gaète : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite, en date du 3 de ce mois, relativement au 5e bataillon de votre régiment, ainsi que l’état qui y était joint. J’avais déjà écrit à S. E. le Ministre de la Guerre à cet égard ; mais pour obtenir un plus heureux et plus prompte suivi, je lui adresse copie de votre lettre et de l’état, en le priant de prendre en grande considération la situation de ce bataillon ; cependant, je pense que vous feriez bien d’en écrire à S. E. en la suppliant de vous faire connaitre promptement la décision qu’elle aura prise à ce sujet" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 191).
Le 12 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commandant du 2e Régiment Etranger, à Mola di Gaète : "Monsieur le chef de bataillon De Corton, commandant l’artillerie du corps d’observation, m’a informé, monsieur le commandant, que le 2e régiment étranger devait recevoir incessamment 439 fusils. Je vous prie de faire observer le moment où ces armes arriveront à Mola di Gaète, et de les faire arrêter là. Vous aurez le soin d’en prévenir aussitôt M. de Corton, afin qu’il envoie sur les lieux l’officier qui sera chargé de recevoir et remettre les susdites armes" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 193).
Le 16 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le duc de Feltre, quel est le colonel du 2e régiment étranger ? ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29984).
Le 22 février 1812, le Général de Division Grenier écrit au Maréchal Pérignon, Gouverneur de Naples : "J’ai reçu les lettres que V. E. m’a fait l’honneur de m’écrire les 11 et 18 de ce mois, la première relative au Sr Etobriand officier au 2e étranger, la seconde aux prisonniers de guerre qu’elle a dirigés sur Sessa et qui y sont arrivés" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 90 page 194).
Un Etat du Corps d’Observation de l’Italie Méridionale (Général de Division Grenier) en date du 1er mars 1812, donne les effectifs et la répartition des différents Bataillons du 2e Régiment Etranger :
2e Régiment Etranger :
1er Bataillon Duret : 32 Officiers, 603 Sous-officiers et soldats, total 635, à Castellane, Sessa ; 17 Officiers, 673 Sous-officiers et soldats, total 690.
3e Bataillon Gentz : 17 Officiers, 705 Sous-officiers et soldats, total 722 à Castellane ; 11 Officiers, 426 Sous-officiers et soldats, total 437.
4e Bataillon Fieffé : 11 Officiers, 433 Sous-officiers et soldats, total 444 à Mesa.
5e Bataillon, Dubouret : 30e Division militaire
Détachement parti de Metz le 1er février, à Sessa le 12 avril : 260 (SHD - Communication P. Quentin).
Le 4 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "S. M. le Roi de Naples m’a fait l’honneur de m’écrire le 2 de ce mois et m’a envoyé hier son chef d’état-major pour m’engager à évacuer les cantonnements de Borgo di Gaète, Mola di Gaète et Castellone pour les envoyer sur la rive gauche du Volturno occupé autrefois par le 1er régiment Suisse, tels que Sainte-Marie de Capoue, Caserte, etc.
La demande du Roi a pour motif le surchargement de troupes qu’ont éprouvé les communes de Mola di Gaète, et Castellone depuis qu’elles sont occupées par les troupes impériales, ces lieux étant d’ailleurs stations d’étape.
Craignant que ce mouvement ne contrariât les ordres que je pourrai recevoir de V. E. et les troupes s’éloignant, en le faisant de trois jours de marche du point occupé actuellement, j’ai prié S. M. de trouver bon que ce mouvement ne s’exécute qu’à la fin du mois, ce qui me donne le temps de recevoir à ce sujet les ordres ultérieurs de V. E. Je la prie donc de vouloir bien me les faire connaître. J’ai l’honneur de lui observer que les nouveaux cantonnements proposés sont aussi salubres que ceux occupés aujourd’hui et rentrent dans les limites de l’arrondissement des cantonnements primitivement arrêtés pour le corps d’observation.
Les troupes qui sont dans le cas de faire ce mouvement sont les 1er, 3e et 4e bataillons du 2e régiment étranger.
Si d’ici au 30 mars je ne recevais pas la réponse de V. E., je regarderai la proposition comme agréée et ferai après le changement demandé" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 221 page 461).
Le 5 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Régiment Etranger, à Castellone : "Je m’empresse de vous adresser copie de la réponse de S. E. le Ministre de la Guerre, à la demande que j’eus l’honneur de lui faire pour que le traitement de guerre au pied de paix ne puisse avoir un effet rétroactif pour le 5e bataillon du régiment que vous administrez et pour que cette différence ne commençât pour lui qu’à dater du 1er février. Vous verrez que S. E. le Ministre de la Guerre a eu égard à ma demande, et qu’elle se propose de faire régulariser cette dépense d’une autre manière. J’adresse également copie de la lettre de S. E. à M. le sous-inspecteur aux revues, afin qu’il remplisse les dispositions le concernant" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 198).
Le même 5 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Monsieur l’inspecteur, j’ai l’honneur de vous adresse ci-joint, copie d’une lettre de S. E. le Ministre de la Guerre, en date du 24 février, relative à la différence de solde et indemnité de vivre perçue par le 5e bataillon du 2e régiment étranger jusqu’au 31 janvier inclus. Vous verrez que S. E. pense que cette différence ne peut être à la charge des officiers et soldats et que son intention est de régulariser cette dépense par un mode particulier ; elle demande en conséquence qu’il soit fait un relevé des sommes qui ont été payées tant pour indemnité de vivres à la troupe que pour indemnité des rations de guerre aux officiers pendant le même temps. Veuillez, je vous prie, établir ce relevé et l’adresser le plus tôt possible à S. E. le Ministre de la Guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 198).
Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse, depuis Milan, à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Quatrième Division, d'observation, entre Rome et Naples. Général de Division Grenier (Division appelée plus tard à la Grande-Armée) ; Généraux de Brigade Lasalsette et Pouchin ; six Bataillons du Régiment de Latour d’Auvergne (3,600 hommes) ; quatre du Régiment d'Isembourg (2,600) ; un du Régiment étranger (800) ; deux du 14e d'infanterie légère (0,400) ; deux du 6e d'infanterie de ligne (1,400) ; 8 pièces régimentaires. Total : 15 Bataillons, 9,800 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).
Le 13 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. Jullien, faisant fonction d’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Naples : "Les chefs des corps composant le corps d’observation m’adressent journellement, monsieur l’inspecteur, les réclamations les plus fortes et même inquiétantes sur les retards qu’ils éprouvent dans les paiements qui doivent leur être faits par le gouvernement napolitain, tant sur l’arriéré que sur la masse d’habillement des cinq mois de l’exercice de 1811.
... Vous connaissez aussi ce qui est dû au 2e régiment étranger et aux deux compagnies d’artillerie. Je vous prie de solliciter près du Ministre de la Guerre les moyens de mettre un terme à ces réclamations ; je lui ai écrit vainement à ce sujet, et je n’en ai pas obtenu de réponse. Il est temps cependant d’informer de cet état de choses les Ministres de l’Empereur ; j’attendrai à cet effet votre réponse avec laquelle vous voudrez bien me remettre en même temps l’état et par corps, des sommes dues par le gouvernement napolitain au 1er janvier 1812, non compris le service courant, aux troupes sous mes ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 202).
Le 22 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Duret, commandant par intérim le 2e Régiment étranger, à Castellone : "Je vous adresse ci-joint, monsieur le commandant, un ordre de S. E. le Duc de Feltre, d’après lequel M. Rivarol, lieutenant au régiment que vous commandez, revenu sur parole des prisons de l’ennemi, doit se rendre au dépôt du corps et y rester jusqu’à ce que son échange définitif ait été consommé. Je vous prie de vouloir bien faire parvenir de suite cet ordre à cet officier et de m’informer du jour de son départ, afin que je le fasse connaitre à S. E. le Ministre de la Guerre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 96 page 206).
Le 25 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Roi de Naples : "J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de V. M. le tableau des cantonnements à occuper par les troupes françaises, dans les 1ers jours d’avril si Elle daigne en approuver la répartition ; V. M. verra que pour me conformer à ses intentions, je retire de Borgo di Gaète, Spezia di Gaète, Mola et Castellone 3 bataillons, savoir 1 du 22e et 2 du 2e étranger ; je dois lui faire connaitre que le 3e bataillon du 22e d’après ce que m’a annoncé le général Miollis, recevra incessamment l’ordre de rejoindre son régiment, et qu’à cet effet, j’ai dû le comprendre dans le tableau des cantonnements et l’établir à son ordre de bataille ; au moyen de cette répartition, Mola et Castellone ne seront plus surchargés, puisque les soldats du bataillon ne logeront pas chez l’habitant, attendu qu’il existe des emplacements et des fournitures dans ces deux endroits, pour un bataillon et qu’au besoin, on pourrait encore détacher deux compagnies à Tajetto, par suite les 3 bataillons du 2e étranger passeront le Volturno pour occuper les anciens cantonnements, mais il serait à désirer qu’ils fussent pour l’ordre et la discipline, entièrement casernés, ce qui me parait facile puisqu’à Maddaloni, et Sainte-Marie de Capoue, il y a des fournitures et qu’il n’en faudrait qu’un petit nombre à Caserte ...
Je la supplie d’ordonner aussi que dans les environs du chef-lieu de chaque bataillon, il soit désigné un terrain pour l’instruction de l’école de bataillon afin d’éviter à cet égard toute contestation entre les communes et les chefs de cantonnement" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 224 page 467).
Le 28 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, à Paris : "Le colonel du 2e régiment étranger a dû, dans le courant de décembre dernier, adresser à V. E. un mémoire de proposition à un emploi de capitaine, vacant au dit régiment, en faveur du sieur Saint-Ange qui y est lieutenant. J’ai l’honneur de lui adresser, par duplicata, ledit mémoire et de la prier d’être favorable à cet officier qui a des droits, par son ancienneté, à l’avancement demandé pour lui, et qui est d’ailleurs recommandable par sa conduite et son zèle" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 226 page 471).
Le même 28 mars 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "M. le capitaine Marperger, du 2e régiment étranger, vient d’obtenir sa retraite avec la faculté de s’établir dans les états romains, ainsi qu’il l’avait demandé. En conséquence, cet officier va se mettre en route pour se rendre à Rome. Je prends la liberté de vous le recommander. Il désirerait, afin d’augmenter ses moyens de subsistance, obtenir un emploi dans les termes du décrit du [blanc]. Cet officier jouit d’une bonne réputation et ne manque pas de connaissances. Je vous serai particulièrement obligé de ce que vous daignerez faire pour lui" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 98 page 209).
Le 4 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez l’honneur de m’écrire, en date du 1er de ce mois, relativement à la réclamation de la marquise Patrizzi, pour être indemnisée d’un terrain de sa propriété, qui sert à l’exercice du 2e régiment étranger stationné à Castellone et Mola di Gaète. Il est bien à ma connaissance que ce régiment a un petit champ de manœuvre, j’y ai passé la revue d’un bataillon et il ne m’a été fait dans temps, ni depuis, aucune réclamation. Je dois donc encore vous faire connaitre que la réclamation me parait très exagérée puisque le terrain peut à peine suffire à l’instruction de l’école de bataillon, que les oliviers ne sauraient en souffrir et que pour ce fruit, la récolte doit rester la même, cette dame n’aurait donc droit à réclamer que l’indemnité du sol.
J’ai prié S. M. de vouloir bien ordonner à l’intendant de la Terre de Labour d’autoriser les communes qui se trouvent chef-lieu de bataillon à céder un terrain pour l’instruction ; je désire que cette mesure ait lieu bientôt afin de faire cesser toute réclamation et de pouvoir suivre l’instruction des troupes qui me sont confiées.
Ps. En lisant le procès-verbal joint à votre lettre, j’ai remarqué que la propriétaire comprend dans sa réclamation une somme de 264 frs pour arbres coupés et brulés en 1806" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 99 page 212).
Le 12 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Régiment étranger, à Castellone : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant décidé que ceux des hommes que j’ai proposés, pour ma revue d’inspection, pour la réforme avec gratification, et qui seraient dans le cas de faire le service de vétérans, pourraient y être admis. Vous voudrez bien faire faire des mémoires de proposition, doubles, en leur faveur, et me les adresser avec les certificats bien motivés de leurs blessures et infirmités et les causes d’où elles proviennent, ainsi que les dates à l’époque desquelles ils les ont reçues.
Ce sont : Nott Joseph, sergent ; Sabatsky Joseph, chasseur ; Cirillo Alexis, id ; Kinell Gotefried, id ; Steigmann Joseph, id ; Witersich Johann, chasseur ; Lerings Stephana, Kapschinsky Capitana, Noack Frantz, Stepko Wasil.
Ceux d’entre ces hommes qui ne seraient pas susceptibles d’admission aux vétérans, soit par leurs infirmités, services ou blessures, seront réformés simplement et il m’en sera adressé un état particulier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le 21 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Conformément à la lettre que V. E. m’a fait l’honneur de m’adresser, en date du 20 mars dernier, j’ai fait visiter derechef les 10 hommes du 2e régiment étranger que j’avais proposés, par mon travail d’inspection de ce corps, pour la réforme avec une gratification, leurs infirmités ou blessures provenant des évènements de la guerre depuis leur entrée au service impérial.
Il résulte de cette nouvelle visite que parmi ces dix hommes, quatre sont dans le cas d’être admis aux vétérans ; mais j’ai l’honneur d’observer à V. E. qu’ils ont déclaré formellement qu’ils renonçaient à cette récompense militaire, préférant rentrer dans leurs foyers, où plusieurs d’entre eux ont de quoi vivre et se trouvent même mariés ; j’attendrai donc les nouveaux ordres de V. E. pour leur délivrer leurs congés, ainsi qu’aux six autres incapables de faire aucun service.
Les hommes susceptibles d’être admis aux vétérans sont : Cirillo Alexis, Steigmann Joseph, Wutersich Johann, et Noack Frantz, chasseurs" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 230 page 479).
Le même 21 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit encore au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que M. Rivarol, lieutenant au 2e régiment étranger, pour lequel Elle m’a transmis, par sa lettre du 29 février dernier, un ordre de départ, pour le dépôt de ce corps à Turin, est parti le 10 du mois courant pour se rendre à sa destination" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 230 page 479).
Encore le 21 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Conseil d’Administration du 2e Régiment Etranger, à Castellone : "J’ai l’honneur de vous prévenir que je rends compte à S. M. le Ministre de la Guerre que les 10 hommes que j’avais proposés, par mon travail de revue d’inspection du régiment pour la réforme avec gratification, ont été visités derechef et qu’il est résulté de cette nouvelle visite que quatre d’entre eux sont susceptibles d’être admis aux vétérans, mais qu’ils préfèrent rentrer dans leurs foyers ; je préviens S. E. que j’attendrai de nouveaux ordres de sa part pour délivrer les congés de ces hommes ainsi que ceux des six jugés incapables d’aucun service militaire. D’après cela, ces dix soldats devront rester au régiment jusqu’à ce que les nouveaux ordres de S. E. le Ministre de la Guerre me soient parvenus" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 216).
Le 27 avril 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Duret, commandant le 2e Régiment Etranger, à Castellone : "Je vous transmets ci-joint, monsieur le commandant, une lettre qui m’a été adressée par M. le Lieutenant-général Millet, capitaine des gardes de S. M. le Roi de Naples, par laquelle vous verrez qu’un vétéran congédié de la garde, s’étant trouvé logé à Velletri avec un soldat de votre régiment, nommé Petitot, celui-ci lui a volé, dans la nuit, son sac dans lequel était son congé, sa feuille de route, ses effets et 8 piastres d’argent. Il parait qu’en rétrogradant sur Naples pour y obtenir de son corps un nouveau congé, il a trouvé ledit Petitot dans les prisons à Terracine et qu’il est parvenu à s’en faire rendre un pantalon, seul objet dont le voleur n’avait pas encore disposé. Je vous prie, monsieur le commandant, de donner les ordres les plus précis, pour que cet homme soit découvert, et que les objets volés au vétéran dont il est question lui soient promptement restitués. Vous ferez punir le coupable ainsi qu’il le mérite, après avoir pris toutes les informations nécessaires" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 220).
Le 4 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre et au Maréchal Pérignon Gouverneur de Naples, à Naples : "J’ai l’honneur d’informer V. E. qu’hier 3 mai, à 5 heures ½ après-midi, une rixe de cabaret, qui pouvait avoir des suites très sérieuses, s’éleva entre des soldats du 1er bataillon du 2e étranger, en garnison à Sessa, et le 5e régiment ou Royal-Calabrais, de passage dans cette même ville. Ces derniers, presque tous armés, tombèrent sur les premiers à coups de sabres, mais une partie d’entre eux fut bientôt désarmée et alors ils coururent à leurs fusils. Au premier bruit que j’entendis, je me portais au milieu d’eux et donnais j’ordre aux différents corps de rentrer dans leurs quartiers respectifs. Sûr des soldats du 2e étranger, je me bornais à renvoyer les officiers de ce bataillon à leurs compagnies et me rendis moi-même dans les différents quartiers du 5e régiment. Je parvins bientôt à rétablir l’ordre qui n’a plus été troublé. Le régiment est parti ce matin pour Mola di Gaète ; j’ai donné les ordres les plus sévères pour que de nouvelles querelles ne s’élèvent pas dans cette dernière ville.
Ci-joint, V. E. trouvera copie du rapport du commandant du quartier-général" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 222).
Le même 4 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. qu’hier 3 mai, à 5 heures ½ après-midi, une rixe de cabaret, qui pouvait avoir des suites très sérieuses, s’est élevée entre des soldats du 1er bataillon du 2e étranger en garnison à Sessa et le 5e régiment ou Royal-Calabrais de passage dans cette ville. Ces derniers, presque tous armés, tombèrent sur les premiers à coup de sabre, mais une partie d’entre eux fut bientôt désarmée et alors, ils coururent à leurs fusils. Au premier bruit que j’entendis, je me portais au milieu d’eux et donnais l’ordre aux différents corps de rentrer dans leurs quartiers respectifs. Sûr des soldats du 2e étranger, je me bornais à envoyer les officiers de ce bataillon à leurs compagnies et me rendis moi-même dans les différents quartiers du 5e régiment. Je parvins bientôt à rétablir l’ordre qui n’a plus été troublé. La nuit a été parfaitement tranquille et le régiment est parti ce matin pour Mola di Gaète ; j’ai donné les ordres les plus sévères pour que de nouvelles querelles ne s’élèvent pas dans cette dernière ville.
Ci-joint, V. E. trouvera copie du rapport du commandant du quartier-général, d’après lequel Elle remarquera qu’un homme du 2e étranger a été tué dans cette affaire, et 10 autres blessés, et que le régiment Royal Calabrais a eu aussi cinq ou six hommes blessés, dont un grièvement.
Ce dernier corps a déjà eu plusieurs scènes semblables tant à Naples avec la garde royale, qu’à Capoue avec l’artillerie napolitaine qui s’y trouvait.
J’ai informé M. le maréchal Pérignon et le Ministre de la Guerre à Naples, de cet évènement et au cru devoir en prévenir aussi M. le général Miollis, afin qu’il prît les mesures convenables pour éviter toute sorte de désagréments semblables ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 232 page 483).
Le 5 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "Je crois devoir vous prévenir qu’il y a eu le 3 de ce mois, une rixe assez sérieuse entre le 5e régiment ou Royal-Calabrais, et le 2e régiment étranger, en garnison dans cette même ville. J’ai donné les ordres les plus sévères pour que de semblables scènes ne se renouvellent pas sur la route de Rome ; et j’ai pensé qu’il était bon que vous en eussiez l’avis, afin que vous puissiez prendre les mesures nécessaires pour éviter toute espèce de désagrément de cette nature, attendu que ce régiment est composé d’hommes qui sont très turbulents" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 222).
Le 6 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre et au Maréchal Pérignon Gouverneur de Naples, à Naples : "Après le départ de la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire le 4 de ce mois pour vous informer de la rixe survenue entre les soldats du régiment Royal-Calabrais et ceux du 2e étranger, le commandant du quartier-général m’a remis un supplément au rapport qu’il m’a fait sur cette affaire. Vous en trouverez ci-joint la copie ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).
Le 23 mai 1812, Napoléon ordonne, depuis Dresde, la formation d’une Compagnie d’artillerie régimentaire avec deux pièces de six. Il écrit au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le général Grenier n'a pas d'artillerie, et l'artillerie de ligne est dans une situation telle qu'elle ne peut lui rien fournir. Donnez des ordres sur-le-champ pour qu'une compagnie d'artillerie soit formée au régiment d'Isembourg et une compagnie du régiment de la Tour d'Auvergne et que chacun de ces régiments ait deux pièces de canon de 6, qu'une compagnie d'artillerie soit également formée au 22e régiment d'infanterie légère et qu'il y soit attaché deux pièces de canon ; par ce moyen, l'artillerie du corps du général Grenier sera composée de six pièces d'artillerie ; il y aura un caisson d'ambulance par régiment. Il n'y aura point de caissons des équipages militaires.
Envoyez un capitaine d'artillerie de la ligne, deux lieutenants en second et quatre instructeurs tirés du 2e ou 4e régiment à pied, qui seront chargés de ce qui est relatif à l'organisation de cette artillerie et à sa surveillance ; ainsi cette division de 8.000 hommes aura ce qui lui est le plus indispensable. Il faut que les attelages, le matériel, les harnais, soient procurés à Naples ou à Rome, ce qui n'est pas difficile ; car s'il fallait les tirer de plus loin, cela ne finirait jamais ; et mon intention est que cette artillerie existe et soit en état de servir à la fin de juin" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7259 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30679).
Le 25 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Régiment étranger, à Castellone : "S. E. le Ministre de la Guerre ne voulant point admettre à la réforme les nommés Alexis Cirillo, Franz Noack, Joseph Steigmann et Johan Wetersich, chasseurs au 2e régiment, m’a chargé de lui adresser pour ces hommes des mémoires de proposition d’admission à la vétérance. Veuillez en conséquence les faire établir et me les renvoyer de suite. Les autres hommes que j’avais proposés pour la réforme avec gratification n’ayant pas été reconnus y avoir droit, seront réformés purement et simplement. Veuillez en conséquence leur expédier les congés que je vous ai laissés pour eux et me renvoyer ceux qui étaient destinés aux hommes ci-dessus à proposer pour la vétérance" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 227).
Le 30 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 6e Division, Artillerie) au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale, à Sessa (Royaume de Naples) : "Général, j’ai l’honneur de vous prévenir que Sa Majesté m’ordonne de former de suite une compagnie d’artillerie dans chacun des trois régiments d’infanterie ci-après désignés :
1er régiment étranger, 2e idem, 22e régiment d’infanterie légère.
Vous recevrez incessamment mes instructions pour procéder à l’organisation de ces compagnies (elles vous parviendront par le prochain courrier).
J’envoie à votre corps d’observation M. Le capitaine d’artillerie Fondard, deux lieutenants en second et 4 sous-officiers instructeurs du 2e régiment d’artillerie pour être chargés de l’instruction de ces compagnies.
J’ordonne à M. le directeur d’artillerie à Rome de tenir à votre disposition : 6 canons de 6 sur affûts et avant-train, 9 caissons à munitions de 6 et 6 caissons d’infanterie chargés.
Chaque compagnie devant avoir 2 canons de 6, 3 caissons de 6, 2 caissons d’infanterie.
Elles auront de plus chacune un caisson d’ambulance qui sera fourni par M. le Ministre Directeur de l’administration de la Guerre, ainsi que 40 chevaux harnachés par compagnie pour l’attelage de ces voitures.
L’intention de Sa Majesté est que ces compagnies existent et soient en état de servir à la fin du mois de juin.
Les instructions sur la formation de ces compagnies d’artillerie régimentaire feront connaître la force et la composition qu’elles devront avoir.
Il est essentiel de choisir pour canonniers des hommes forts et robustes, et pour soldats du train des hommes habitués à conduire et soigner des chevaux.
Les uns et les autres seront choisis dans leurs régiments respectifs" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 132 page 277).
Le même 30 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Castellone : "La lettre du colonel du 2e régiment étranger que vous avez adressé, mon cher général, au chef de l’état-major, relativement au renvoi des aigles, à faire à S. E. le Ministre de la Guerre, m’a été communiquée. Je ne peux autoriser le départ d’un officier pour cet objet ; mais j’en écrirai au Ministre de la Guerre et on peut attendre sa décision" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 107 page 228).
Puis, toujours le 30 mai 1812, le Général de Division Grenier écrit de son côté, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai reçu, avec la lettre de V. E. du 29 avril dernier, les huit exemplaires du décret du 25 décembre relatif aux aigles, avec autant d’exemplaires de l’ordre du jour de V. E. L’un et l’autre ont été communiqués aux troupes sous mes ordres, et elles se conformeront aux dispositions qui leur sont prescrites ...
Les 1er et 2e étrangers les ont reçus par les soins du Ministère de la Guerre ; doit-on les considérer comme donnés par l’Empereur ? Et dans ce cas, ces corps peuvent-ils conserver l’aigle du 1er bataillon ? Cette question m’a été soumise, je prie V. E. d’en donner la solution.
Le 2e régiment étranger demande à être autorisé à envoyer un officier à Paris, pour remettre les aigles à V. E. J’ai cru devoir lui en référer et attendre à ce sujet ses ordres" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 234 page 488).
Le 31 mai 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, l’intention de l’Empereur est qu’il soit formé une compagnie d’artillerie à chacun des 1er, 2e régiments étrangers et 22e d’infanterie légère qui sont sous votre commandement.
Ces compagnies devront être organisées de la manière prescrite par le Décret impérial du 9 juin 1809, dont vous trouverez une ampliation ci-jointe.
Je vous engage à former faire former ces compagnies aussitôt que vous aurez cette lettre. A cet effet, on choisira dans chaque régiment des officiers, sous-officiers et soldats les plus propres au service de l’artillerie.
La formation de chaque compagnie sera constatée par un procès-verbal rédigé par un inspecteur aux revues. Ces procès-verbaux seront soumis à votre approbation et il en sera fait autant d’expéditions, qu’il est prescrit par le règlement du 25 germinal an 13. Celle que je dois recevoir me sera envoyée par vous.
Vous y joindrez deux mémoires de proposition pour faire remplacer les deux officiers qui seront passés dans la compagnie d’artillerie. Les sous-officiers qui y auront été admis seront remplacés de suite dans les compagnies d’où ils auront été tirés.
Je donne des ordres pour faire fournir à ces compagnies leur matériel d’artillerie et je prie son excellence le Ministre Directeur de l’administration de la guerre, de faire de son côté les dispositions convenables, pour leur faire fournir les chevaux et les harnais nécessaires" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 136 page 285).
Le 12 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "Ayant été informé que sur les frontières du Royaume de Naples, sur les bords du Garigliano, près de l’Isoletto, hameau de la commune d’Arce, il se trouvait plusieurs pièces de canon presque enterrées, j’ai envoyé un officier d’état-major avec un détachement de 14 hommes du 2e régiment étranger pour les reconnaitre et s’en assurer ; j’ai vu par le rapport de l’officier d’état-major, qu’il avait couché avec son détachement les nuits des 8 et 9 de ce mois à Ciprano. Comme je ne pouvais prévoir que ce détachement serait dans le cas de se rendre dans cette commune, je n’ai pu avoir l’honneur de vous en prévenir. Je vous en donne avis aujourd’hui ainsi que du motif" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 109 page 232).
Le 12 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Ayant été informé, le 6 de ce mois, par le lieutenant d’ordre des douanes impériales de Ceprano, frontière des états romains, que plusieurs pièces de canon se trouvaient comme enterrées près de Carigliano, dans les environs de l’Isoletta, hameau dépendant de la commune d’Arce, j’ai cru devoir envoyer un officier d’état-major avec un détachement d’infanterie sur les lieux pour les reconnaitre et s’assurer de l’exactitude des faits et dont vous trouverez ci-joint le procès-verbal qui constate qu’il existe réellement sept pièces de canon sur le point indiqué, lesquelles se sont pour ainsi dire très enterrées par leur propre poids et par l’espace de temps qu’elles paraissent être abandonnées.
Le lieutenant d’ordre des douanes dit avoir fait des sacrifices pécuniaires pour découvrir ces pièces. M. Martelet, officier supérieur de l’état-major, a également été obligé de faire quelques dépenses et les soldats du détachement ont, pendant cinq jours de marche au travers des rochers et des torrents, déchiré leurs souliers. Vous jugerez s’il convient de les indemniser. Avec trois cents francs, on peut couvrir toutes ces dépenses.
On a dit verbalement à M. Martelet qu’il existait deux pièces en bronze et sur leur train à Argino et une autre pièce en fonte à Fontana" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 109 page 232).
Le 13 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "… Le 3e bataillon du 22e régiment est encore dans les états romains ainsi que le 5e bataillon du 2e étranger. V. E. sait que celui du 22e devait me rentrer aussitôt après la levée de la conscription, cependant, il y est toujours. Celui du 2e étranger est presque détruit par les maladies et par le service qu’il fait à Terracine et Montecirco ; il serait bien important, sous tous les rapports, que ces bataillons puissent rejoindre leurs corps respectifs" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 241 page 502).
Le même 13 juin 1812, le Général de Division Grenier ordonne : "En conséquence des dispositions arrêtées par le général commandant le corps d’observation, la première brigade aux ordres de M. le général Le Sénécal exécutera le mouvement ci-après, savoir :
Les 3e et 4e bataillons du 2e régiment étranger se mettront en marche demain 14 pour venir coucher le même jour à Sessa. Ils se rendront le 15 à Sainte-Marie de Capoue d’où ils partiront le 16 de grand matin, le 4e bataillon pour s’établir à Maddaloni et le 3e à Caserte, ce dernier laissant deux compagnies à Sainte-Marie de Capoue, où devra également être établi l’état-major du régiment.
Le 1er bataillon continuera à rester à Sessa jusqu’à nouvel ordre, occupant Cascano par une compagnie et ayant des postes pour la correspondance jusqu’au moulin sous Torra di Francolini ( ?) sur la route de Capoue ...
Le quartier-général de la brigade sera fixé soit à Teano, soit à San Germano, à la volonté de M. le général Fressinet qui est prié de faire connaitre le lieu qu’il aura choisi, dans les 24 heures.
Ces mouvements devront être exécutés le 16 au matin, jour auquel la distribution de vivres de campagne doit commencer.
Ces nouveaux cantonnements ayant été approuvés par S. M. la Reine, il n’y devra être apporté aucun changement.
Le 1er régiment étranger continuera d’occuper les postes de correspondance sur la grande route depuis la poste de Sparanise jusqu’à la Taverna del Agrina près Capoue, et correspondra avec celui du 2e étranger qui sera établi au-delà de Capoue, sur la rive gauche du Volturno à San Lazaro, sur la route de Sainte-Marie de Capoue.
Les dispositions prescrites pour le bon ordre, la discipline, le respect des propriétés etc. seront continuées dans les nouveaux cantonnements, de manière à ne donner lieu à aucune plainte" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
Toujours le 13 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu, hier, l’état des nouveaux cantonnements que S. M. la Reine a daigné approuver ; de nouvelles dispositions telle que la réunion d’un détachement de 500 chevaux et de deux batteries d’artillerie de l’armée napolitaine, qui doivent être attachés au corps d’observation, ont nécessité quelques légers changements. Vous trouverez ci-joint, Monsieur le Ministre, l’état des cantonnements que le corps d’observation occupera le 16 au matin, jour auquel la distribution des vivres de campagne doit commencer pour la régularité de la comptabilité, la solde et indemnités devant être, comme à l’ordinaire, payées jusqu’au 15 inclus.
Vous remarquerez que je n’ai établi que deux compagnies, l’état-major du régiment et le quartier général de la brigade, à Sainte-Marie de Capoue, parce que c’est le seul endroit où je puisse établir la cavalerie et l’artillerie napolitaine dont il est fait mention ci-dessus.
Je dois vous prévenir aussi que je m’occuper dans ce moment, par ordre de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, de l’organisation d’une compagnie d’artillerie régimentaire, par chacun des régiments sous mes ordres ; vous savez que Capoue est le seul endroit où l’on puisse suivre l’instruction de ces nouveaux canonniers, je vous prie donc de prendre les ordres de S. M. pour que je sois autorisé à les établir à Capoue, aussitôt après leur organisation. Des officiers et des sous-officiers d’artillerie ont été désignés pour instruire ces compagnies et doivent arriver incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 234).
Le 16 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Guntz, du 3e Bataillon du 2e Régiment Etranger, à Caserte : "Le syndic de la commune de Caserte vient de m’écrire, monsieur le commandant, qu’il lui est impossible de loger dans cette ville les quatre compagnies de votre bataillon, à moins de les placer chez l’habitant, et me fait observer que lorsque le 22e légère et le 1er régiment suisse y étaient cantonnés, ils avaient des compagnies dans les villages voisins. Cette observation est juste, puisqu’en effet, j’accordais au syndic, dans le temps, la demande qu’il me fit à cet égard, et qu’il me renouvelle aujourd’hui. Je vous engage donc à choisir dans les villages voisins de Caserte ce qui sera le plus commode pour la troupe et le moins éloigné de cette ville, afin que le soldat n’ait pas trop de chemin à faire pour venir à l’exercice et vous y placerez deux compagnies s’il y a des casernes pour les contenir, car autrement, il vaut autant que le soldat soit logé chez l’habitant à Caserte que dans les villages, puisqu’il n’en résulterait que de la fatigue de plus pour ce premier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 112 page 238).
Le 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Le 3e bataillon du 22e et le 5e bataillon du 2e régiment étranger, qui ont été envoyés en septembre dernier dans les états romains, continuent à y être stationnés, quoique le premier particulièrement, devait rentrer à son corps aussitôt la levée de la conscription opérée ; ces bataillons souffrent de se trouver aussi longtemps éloignés de leurs régiments et je supplie V. E. d’ordonner leur rentrée à leurs corps respectifs. Si les circonstances nécessitaient qu’un égal nombre de troupe dut rester dans les états romains, je proposerai d’y envoyer un bataillon du 1er étranger, fort de plus de 700 hommes présents sous les armes en remplacement des 2 bataillons désignés ci-dessus, qui en ce moment, ne doivent pas être beaucoup plus nombreux puisque le 5e bataillon du 2e étranger est réduit à 350 hommes environ. Je prie V. E. de me faire connaitre la décision qu’elle portera sur l’objet de cette demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 247 page 513).
Le même 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit encore au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. l’état des sabres qui manquent au complément de l’effectif présent du 2e régiment étranger, au nombre de 234 (ou 2321 ?). Je la prie d’avoir la bonté d’ordonner que ces armes soient délivrées à ce régiment ; dans ce nombre ne sont pas compris celles nécessaire à la compagnie d’artillerie qui vient d’être créée" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 248 page 515).
Par ailleurs, toujours le 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef des Postes Forgeot, à Rome : "Je vous renvoie ci-joint, monsieur, la plainte que vous m’avez adressée par votre lettre du 16 de ce mois, relative au nommé Fio (Pio ?), courrier de l’Empire, qui a été battu et maltraité le 13 à Fondi par un officier supérieur d’Isembourg. Je ne connais d’autres officiers supérieurs de ce régiment qui, ayant pu passer dans cette place à cette époque, que M. le chef de bataillon Dubouzet, commandant le 5e bataillon stationné à Terracine, et je viens de lui écrire à cet égard ; mais comme il se trouve en ce moment sous les ordres de M. le général Miollis, c’est à ce général que vous devez adresser cette plainte, afin qu’il y fasse droit.
Croyez, monsieur, que lorsque des militaires du corps que je commande se permettront de maltraiter les courriers, vous me trouverez toujours disposé à faire rendre justice à ceux-ci et à punir les coupables" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 112 page 238).
Enfin, le même 18 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Dubouzet, commandant le 5e Bataillon du 2e Régiment Etranger, à Terracine : "J’ai reçu, monsieur le commandant, une plainte de M. Forgeot, directeur des postes de Rome, de laquelle il résulte que le 13 de ce moi, le nommé Francesco Pio, courrier de l’Empire, a été battu et maltraité à Fondi par un officier supérieur du 2e régiment étranger. Aucun autre officier supérieur de mon corps d’armée que vous, monsieur, n’ayant pu se trouver dans cette place ce jour-là, et ayant dû y passer à cette époque, je vous prie de me dire si c’est de vous dont il s’agit dans la plainte, et dans ce cas, je vous engage à prendre le plus tôt possible les mesures nécessaires pour arrêter de suite cette affaire qui pourrait vous causer de grands désagréments, attendu que, supposé que le courrier eut pu vous manquer, vous n’aviez pas le droit de frapper cet employé en service extraordinaire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 239).
Le 19 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Par sa lettre du 31 mai dernier, V. E. me demande les renseignements nécessaires pour la mettre à portée de soumettre à S. M. l’Empereur et Roi un travail exact et détaillé sur la situation du corps d’observation en y comprenant la cavalerie et l’artillerie napolitaines qui doivent y être attachées ; je crois ne pouvoir mieux répondre à sa demande qu’en lui adressant la situation de ce corps avec des notes sommaires sur les différents services. V. E. jugera que les parties les plus essentielles sont l’armement, les finances et les moyens de transport ; on a adressé, Bureau de l’artillerie, à différentes époques, des demandes, particulièrement pour l’armement du 1er étranger, pour lequel je me réfère encore à ce que j’ai eu l’honneur de faire connaitre à V. E., Bureau de l’inspection, lors de ma revue de ce régiment, et depuis, Bureau de l’artillerie.
J’ai également fait connaitre toutes les démarches que j’ai été dans le cas de faire près le gouvernement napolitain, pour obtenir le payement de la masse d’habillement du pour 5 mois en 1811, sans obtenir de résultat ; j’en ai de même rendu compte à S. E. le Ministre directeur ; quant aux transports, les corps devraient avoir un caisson pour les papiers du régiment, et un fourgon par bataillon pour les vivres ; ils ne sont point autorisés à s’en procurer. Sans doute le gouvernement napolitain doit pourvoir à ces derniers, tant que le corps d’armé sera dans ce Royaume ; mais s’il était appelé dans la Haute-Italie, il se trouverait fort embarrassé. Les effets de campement présentent aussi des motifs de sollicitude ; depuis nombre d’années, cette masse est supprimée pour les corps stationnés dans le Royaume de Naples ; j’en ignore les raisons, cependant les troupes françaises y ont toujours été sur le pied de guerre et les remplacements auraient dû se continuer ; cette disposition n’a pu avoir lieu par la suppression des fonds qui devaient couvrir cette dépense ...
je crois pouvoir lui dire que ... si S. M. l’Empereur voulait former sur les deux régiments étrangers un corps de 7 à 800 chevaux, il me semble qu’il serait bientôt organisé, surtout si cette cavalerie faisait partie de chacun de ces régiments en proportion de sa force, savoir : pour le 1er étranger, 500 chevaux, et 250 ou 300 pour le 2e. Il ne manque pour cette organisation que des chevaux, de l’argent et deux officiers supérieurs de cavalerie instruits ; les hommes ayant servi dans la cavalerie existent, et en très grand nombre ; il ne faut que les remettre à cheval" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 248 page 515).
Le 20 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 2e Régiment Etranger, à Sainte-Marie de Capoue : "Le capitaine Saint-Ange devant se rendre à Corfou pour occuper l’emploi auquel il est appelé, se trouve embarrassé, faute de fonds pour faire son voyage ; il lui est dû deux mois de solde d’arriéré et comme le régiment touche cet arriéré par huitaine, je pense qu’il n’y a aucun inconvénient à ce que la caisse du régiment lui en fasse l’avance. Je vous prie de faire à cet égard ce qu’il vous sera possible, en faveur de cet officier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 239).
Le 21 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 2e Régiment Etranger, à Sainte-Marie de Capoue : "J’ai reçu, monsieur le colonel, la lettre du 17 de ce mois par laquelle vous demandez à être autorisé à renvoyer au dépôt général du régiment 102 sous-officiers et soldats incapables de faire un service actif. Ne pouvant prendre sur moi de vous donner cette autorisation, je l’ai demandée à S. E. le Ministre de la Guerre, aussitôt qu’elle me sera parvenue, je m’empresserai de vous la transmettre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 113 page 240).
Le 24 juin 1812, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, au Général Grenier, Commandant le Corps d'Observation de l'Italie méridionale : "Général, j'ai reçu votre lettre du 30 du mois dernier, dans laquelle vous m'informez que le 2e régiment étranger, demande à être autorisé à envoyer un officier à Paris, pour me remettre les aigles qu'il possède de plus que celle qui lui est accordée par le décret du 25 décembre dernier. Je vous prie de faire connaitre au conseil d'administration de ce corps que cela n'est pas nécessaire, qu'il peut m'envoyer ces aigles par la messagerie, après les avoir séparées de leur hampe et enfermées dans une boite. Vous lui ferez en même temps remarquer, que je n'ai pas encore reçu l'état que je lui avais demandé par une circulaire du premier avril dernier.
Quant à la question de savoir si les 1er et 2e Régiments étrangers doivent conserver les aigles qu'ils ont, et qui ne leur ont pas été données par l'Empereur en personne, il n'y a pas de doute qu'ils doivent les conserver, si toutefois elles sont en bon état" (Documentation SEHRI).
Le 28 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit au Directeur de l’Artillerie, à Rome : "Les bouches à feu et les caissons que vous avez l’ordre, monsieur le directeur, de tenir à ma disposition étant destinés pour les compagnies d’artillerie régimentaires qui viennent d’être organisées au corps d’observation, chacune d’elle ayant 2 canons de 6, 3 caissons de 6 et 2 caissons d’infanterie, je vous prie de remettre ces voitures aux officiers de chaque corps qui se présenteront pour les demander lorsqu’ils seront munis de chevaux pour les emmener toutes ensembles. Cette lettre vous servira d’ordre pour faire cette remise, et chaque officier sera porteur d’un ordre particulier. Les régiments sont 22e d’infanterie légère, 1er et 2e régiments étrangers" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 115 page 243).
Le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel commandant le Régiment provisoire, à Capoue : "Les commandants des 1er et 2e régiments étrangers qui font partie des troupes sous mes ordres se plaignent que des hommes désertés de leurs régiments sont reçus dans celui que vous commandez et que même des embaucheurs se présentent dans les cantonnements pour engager des soldats à la désertion.
Vous connaissez l’ordre de S. M. l’Empereur du mois d’avril 1810, qui ordonne de rechercher les soldats au service de la France partout où ils se trouveront et qui rend aussi les colonels napolitaines responsables de sa non-exécution pour ceux qui se trouveraient dans leurs régiments sans autorisation ; j’ai la certitude que des hommes des 1er et 2e régiments étrangers existent dans votre régiment, avant de porter plainte contre vous j’ai voulu vous en prévenir afin de vous éviter des désagréments qui pourraient avoir des suites sérieuses ; je désire que ce procédé vous engage à me faire connaitre les soldats au service de France qui ont été reçus dans votre régiment depuis le 1er mai et de les tenir à ma disposition pour les renvoyer sans punition à leurs corps, puisqu’ils ne les ont quitté que par séduction.
Réfléchissez, je vous prie, monsieur le colonel, à la demande que je vous fais, et ne me mettez pas dans le cas de provoquer contre vous la sévérité des lois" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 247).
Le même 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Adjudant commandant Thomas, Chef de l’Etat-major du Corps d’observation, à Sessa : "On lui écrit une lettre pareille à celle du général Fressinet pour passer la revue du 2e régiment étranger. Elle contient les mêmes instructions, excepté l’article 3e relatif à l’armement, c'est-à-dire pour ce qui concerne l’opération de M. Frondard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 248 - Note : Lettre au Général Fressinet en date du 29 juin 1812, concernant la revue du Régiment de La Tour d'Auvergne).
Toujours le 30 juin 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Général de Brigade Le Sénécal, à Castellone : : "On lui écrit une même lettre [que celle adressée au général Fressinet] et on lui donne les mêmes instructions que celle contenues dans la lettre ci-dessus écrite à M. Thomas [chargé de l’inspection du 2e Etranger], avec la même exception de l’article 3e de celle du général Fressinet, relativement à l’armement, pour la revue du 22e régiment d’infanterie légère. On prévient en outre ce général que sa santé n’étant pas encore parfaitement rétablie, M. l’adjudant-commandant Thomas est chargé de passer la revue du 2e étranger, afin de lui éviter la peine de se rendre à Sainte-Marie de Capoue, Maddaloni et autres cantonnements éloignés, et qu’il n’aura par conséquent à s’occuper en ce moment que du 22e régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 117 page 248).
Le 4 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Chiarizzia, commandant le Régiment provisoire, à Capoue : "On lui écrit que puisqu’il assurait sur sa parole d’honneur n’avoir dans son régiment aucun homme appartenant aux 1er et 2e régiments étrangers, je ne ferai plus d’autres démarches" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 118 page 249).
Le 8 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 6 de ce mois pour m’inviter à envoyer un détachement à Terracine, afin de porter le 5e bataillon du 2e régiment étranger à une force égale à celle qu’il avait l’année dernière lorsqu’il y est arrivé. La réduction de ce bataillon m’est connue et j’en ai rendu compte à S. E. le Ministre de la Guerre avec prière de le faire rentrer au corps d’observation pour le réorganiser ; j’ai également demandé la rentrée du 3e bataillon du 22e d’infanterie légère qui devait avoir lieu après l’opération de la conscription et de la levée de la cohorte, sauf à faire remplacer ces bataillons par d’autres troupes ; ma lettre au Ministre de la Guerre est en date du 18 juin et sans doute que je ne tarderai pas à recevoir des ordres. Jusque-là, il serait donc inutile de mettre des troupes en mouvement puisqu’elles seraient dans le cas de changer encore de destination. Aussitôt que S. E. aura donné sa décision, j’aviserai aux moyens de compléter le 5e bataillon du 2e étranger, s’il doit rester à Terracine" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 119 page 251).
Le 9 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Compère, commandant la 1ère Division militaire, à Capoue : "J’ai voulu éviter au colonel Chiarizzia des désagréments en lui demandant, le 30 juin dernier, de mettre à ma disposition les déserteurs des 1er et 2e étrangers qui pouvaient se trouver dans le régiment provisoire qu’il commande ; il m’a répondu, le 1er juillet, qu’il vous avait communiqué ma lettre et m’a donné sa parole d’honneur qu’aucun déserteur des régiments précités n’était dans son régiment. Je devais croire la parole d’honneur d’un officier supérieur sacrée. Le rapport, dont vous trouverez copie ci-joint, prouve que l’on ne doit pas compter sur celle de M. Chiarizzia et son impudence me force à porter plainte contre lui ; il pourra se faire que l’inspecteur aux revues chargé de la police administrative du régiment provisoire, soit aussi compromis puisqu’au terme des règlements, les mutations doivent être inscrites dans ses bureaux, et que les hommes enrôlés doivent lui être présentés, et qu’il ne doit admettre que des nationaux. Je ne vous dissimule pas que d’autres recherches se feront encore, cet inspecteur peut les prévenir en se faisant présenter de suite tous les hommes enrôlés depuis le 1er de ce mois, et parmi lesquels on trouvera des soldats des deux régiments étrangers si on veut réellement les rechercher.
Je vous envoie ci-joint extrait de l’ordre de l’Empereur, en date du 22 avril 1810, qui nous rend les uns et les autres responsables des enrôlements illicites qui pourraient avoir lieu.
Du 10 au bas de la lettre
Hier au soir, au moment de vous faire parvenir cette lettre, j’en ai reçu une de M. Chiarizzia relativement aux deux hommes trouvés dans son régiment, quoiqu’il prétendre que ces hommes ont été enrôlés dans son régiment par ordre, il savait qu’ils existaient puisqu’ils y sont arrivés avec l’uniforme du 2e étranger, il le savait puisqu’il a cherché à les soustraire aux recherches du capitaine Rizzardi. Cependant, il a osé donner sa parole d’honneur et assurer qu’il n’avait point de déserteurs des troupes impériales ; sa 3e lettre ne peut donc rien changer à mon opinion sur son compte ; je vais provoquer contre lui la justice de S. M. la Reine ainsi que contre tous ceux, quels qu’ils soient, qui se permettent de pareilles incorporations.
Si les hommes retrouvés dans son régiment sont encore à Capoue, je vous prie, mon cher général, de les faire remettre de suite à la disposition du 2e étranger, à Sainte-Marie de Capoue" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 253).
Le 10 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai eu l’honneur de vous prévenir qu’ensuite des ordres de S. M. l’Empereur, il avait été formé pour chacun des régiments sous mes ordres une compagnie d’artillerie régimentaire, et je vous ai prié de demander à S. M. la Reine l’autorisation de placer ces compagnies à Capoue, pour suivre leur instruction. Vous avez eu la complaisance de m’annoncer que vous aviez fait cette demande à S. M. ; cependant, les officiers et sous-officiers d’artillerie chargés de l’instruction de ces compagnies sont arrivés, et il est temps de s’en occuper. Je désire les réunir à Capoue, du 15 au 16 de ce mois. Veuillez, je vous prie, prendre à ce sujet les ordres de S. M. et donner les votre conséquemment au commandant de cette place.
Le matériel de ces compagnies arrivera de Rome vers la fin de ce mois, je vous serai obligé d’ordonner au commandant de l’artillerie à Capoue, de mettre jusque là à la disposition du capitaine Fondard les bouches à feu nécessaires à l’instruction de ces compagnies" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 120 page 253).
Le 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Conseil d’administration du 2e Etrangers : "J’ai fait depuis 10 mois les démarches les plus pressantes près du gouvernement napolitain, pour obtenir le paiement des cinq mois de masse d’habillement dus aux corps sous mes ordres, sans obtenir de résultats, parce que entend donner pour comptant des feuilles de retenue par trop perçu en rations de vivres et fourrage, sous préjudice cependant des réclamations que les corps seront dans le cas de faire, si par la vérification des pièces, ces dernières sont reconnues ne pas devoir être acceptées ; comme il faut mettre un terme à ces discussions, et que je désire voir les conseils d’administration à même de couvrir leurs dépenses, et les emprunts faits à la masse de linge et chaussure le plus tôt possible, je crois devoir vous inviter à déléguer deux officiers, instruits en matière de comptabilité, et pris, autant que possible, parmi ceux qui étaient au régiment lors de son entrée dans le royaume, pour se rendre à Naples y vérifier provisoirement les bons que l’on dit appartenir à votre corps, en réservant tous vos droits, sans accepter et d’engager à rien qui puisse être contraire aux règlements français et aux instructions qui pourraient être ultérieurement transmises par les Ministres de S. M. l’Empereur.
Les instructions que vous remettrez aux officiers délégués seront basées sur ces principes ; vous aurez soin de les présenter à l’approbation de l’inspecteur aux revues du corps d’observation qui sera dans le cas d’y ajouter ou retrancher ce qu’il jugera nécessaire.
Les officiers délégués devront vous faire connaitre tous les 8 jours le résultat de leur travail afin que vous puissiez m’en rendre compte ainsi qu’à M. l’inspecteur aux revues" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 121 page 256).
Le même 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit encore à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Vous trouverez ci-joint copie d’une lettre que j’adresse aux conseils d’administration des corps sous mes ordres, relativement au payement de la masse d’habillement qui leur est due pour 5 mois de l’exercice de 1811. J’ai pensé que pour terminer promptement toutes discussions qui ont pour objet les imputations que le gouvernement veut faire effectuer sur ce paiement, les corps devaient faire procéder à l’examen des pièces qui ont servi à établir les feuilles de retenues. Je charge les conseils d’administration de présenter à votre approbation les instructions qu’elles donneront aux officiers délégués pour cette vérification provisoire comme je vous prie de diriger leurs opérations pour les intérêts des corps respectifs ; je dois vous faire part que la majeure partie des bons provient de distributions extraordinaires données en gratifications et pour les fourrages des bêtes de somme et de transport, que le gouvernement napolitain pour ne pas les imputer, exige la présentation de l’ordre en vertu duquel ces distributions extraordinaires ont été faites. Rien n’est plus facile à rétorquer : lorsqu’une distribution extraordinaire est ordonnée, le commissaire des guerres de la division en est prévenu et il en donne l’ordre au fournisseur, qui ne délivrerait rien extraordinairement aux corps s’il n’y était autorisé. C’est donc au fournisseur à présenter à l’appui de ses bordereaux les ordres des commissaires des guerres et non aux corps. Il en est de même des distributions de fourrages pour les transports ; le nombre de chevaux voulu pour ces régiments est déterminé par les règlements ; le commissaire des guerres chargé de la police de ce régiment ne pouvait ordonner la distribution d’une plus grande quantité de rations sans avoir au préalable reçu officiellement avis des transports extraordinaires accordés au corps. C’est donc encore au fournisseur à produire les ordres qu’il a reçus. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que les corps doivent avoir réponse à tout" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 257).
Dans la même journée du 11 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit une seconde fois à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrit le 10 de ce mois, ainsi que la copie qui y était jointe de celle qui vous a été adressée par M. le Directeur général des Revues et de la Conscription militaire, relativement aux sous-officiers des 1er et 2e étrangers qui se trouvent dans le cas d’être assujettis aux dispositions du décret du 2 août 1811.
Je pense que d’après la lettre ministérielle que j’ai reçue à cet égard, on peut attendre une réponse de S. E. le Duc de Feltre, pour mettre à exécution ce décret envers les sous-officiers ci-dessus ; au reste, je n’y vois aucun inconvénient puisque les colonels de ces corps vous ont prévenu qu’ils ont cru devoir mettre en réserve, jusqu’à nouvel ordre, la haute paye de ces sous-officiers, afin de pouvoir la représenter si S. E. le Ministre de la Guerre décidait qu’elle ne leur est point due. Dans tous les cas, je vais écrire de nouveau à S. E. pour lui demander une décision définitive à ce sujet et lorsqu’elle me sera parvenue, je m’empresserai de vous la faire connaitre" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 122 page 258).
Le 14 juillet 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, par votre lettre du 20 du mois dernier, vous demandez qu’il soit accordé 12 francs sur la masse de recrutement, et à titre de rengagement, au sous-officiers et soldats du 1er régiment étranger, qui sont au service depuis l’an 14 et 1806, et que ces dépenses soient continuées d’année en année.
J’approuve cette proposition que l’on pourra étendre au 2e régiment étranger ; mais vous devez exiger que chaque militaire qui recevra la somme convenue, contracte un nouvel engagement, au moins pour un an" ; note en marge : "Envoyé copie aux conseils d’administration des 1er et 2e étrangers le 30 juillet 1812" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 157 page 329).
Le 15 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 11 du courant. Je vous prie de mettre mes remerciements aux pièces de S. M. pour la satisfaction qu’Elle a daigné donner au corps d’armée, en ordonnant la punition du colonel Chiarizzia. Si cet officier était encore aux arrêts, j’en supplie S. M. de vouloir bien lui faire grâce.
Les deux déserteurs dont il est question ont été arrêtés le 20 juin à Casoria, par ordre de l’inspecteur de police, traduits à Naples, sous les noms de Joseph Lescheon ( ?) et de Jean Decha ( ?), de là conduits à Capoue par la gendarmerie, au régiment provisoire, où ils sont arrivés le 23 juin. Ces hommes portaient encore le gilet d’uniforme et le bonnet de police du 2e régiment étranger, et le colonel Chiarizzia, en m’écrivant le 30 juin, sur sa parole d’honneur, n’avoir aucun homme appartenant aux 1er et 2e étrangers, dans son régiment, devait nécessairement savoir que ces hommes y existaient.
J’ai chargé mon chef d’état-major d’avoir l’honneur de vous adresser désormais les signalements des déserteurs, que l’on a envoyés jusqu’à présent régulièrement au chef de l’état-major de l’armée napolitaine et au général commandant la gendarmerie" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 259).
Le même 15 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant-général Compère, commandant la 1ère Division, à Naples : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 12 juillet. En admettant que le rapport que je vous ai envoyé n’ait pas été fait à mon chef d’état-major avec toute l’exactitude que les circonstances exigeaient, cette irrégularité ne laisse pas moins exister contre le colonel Chiarizzia le fait pour lequel j’ai porté plainte, puisque, d’après les procès-verbaux qu’il m’a envoyés, les deux hommes dont il s’agit sont arrivés à son régiment le 23 juin dernier et portaient encore le gilet bleu d’uniforme et le bonnet de police du 2e régiment étranger ; M. Chiarizzia, ne pouvait donc ignorer l’existence de ces deux hommes à son régiment, lorsque, le 30 juin, il me donna sa parole d’honneur qu’il n’avait aucun homme appartenant aux 1er et 2e étrangers. Voilà, mon cher général, le fait que j’ai voulu faire punir, et le colonel Chiarizzia doit se rappeler que ne me laisse pas tromper deux fois ; j’ai, au reste, demandé que ses arrêts soient levés, si déjà ils ne l’étaient" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 123 page 260).
Le 16 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "... Je viens de donner l’ordre au colonel du 2e régiment étranger de réorganiser le 5e bataillon qui reste à Terracine, et de le porter à une force égale à celle des autres bataillons de ce régiment, ce qui rétablira ce cinquième bataillon tel qu’il était lorsqu’il fut envoyé à Terracine, peut-être même aura-t-il quelques hommes en plus. J’aurai l’honneur de vous informer du jour de départ de ce détachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 124 page 261).
Le même 16 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "... Je vous préviens aussi qu’ayant reçu l’ordre de compléter le 5e bataillon du 2e étranger, 200 hommes environs partiront incessamment de Sainte-Marie de Capoue pour Terracine où se trouve ce bataillon" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 124 page 261).
Le 21 juillet 1812, le Lieutenant Adjudant-major Buchwald est blessé étant en colonne mobile près de Gaète.
A Gloubokoïé, le 22 juillet 1812, "Le général Clarke rend compte qu'il a donné ordre à un détachement d'environ 440 soldats du dépôt du 2e régiment étranger de partir de Metz le 5 de ce mois, pour être dirigé sur Otrante"; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7459).
Le 30 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit à M. le Baron Durant, à Naples : "J’ai reçu cette nuit, par estafette, deux dépêches à votre adresse ; je m’empresse de vous les envoyer ci-jointes par un sous-officier du 2e régiment étranger" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 266).
Le même 30 juillet 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Colonel du 2e Etranger, à Sainte-Marie de Capoue : "Pour lui dire de faire partir la dépêche ci-dessus à M. le Baron de Durant, par un sous-officier intelligent et d’en faire retirer un reçu" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 266).
Le 20 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, à Teano : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant envoyé un capitaine de l’artillerie impériale pour être chargé de l’instruction des compagnies d’artillerie régimentaires, j’ai dû les réunir pour cet objet à Capoue ; dès lors, elles n’appartiennent à aucune brigade et jusqu’à ce que ces compagnies soient suffisamment instruites ; pour le bien du service, j’ai encore du charger l’officier général le plus voisin de Capoue de la surveillance de ces compagnies ; si l’emplacement de votre brigade vous eut plus rapproché de cette place que ne l’est le général Le Sénécal, je vous eusse chargé de cette surveillance, comme j’en ai chargé le général Le Sénécal" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 131 page 276).
A Smolensk, le 22 août 1812, "On prie Sa Majesté de faire connaître si son intention est de renvoyer au dépôt des troupes de Nassau deux soldats de la brigade de Nassau incorporés dans le 2e régiment étranger, ces hommes désirent être mis à la disposition de leur souverain qui les réclame" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7528).
Le 26 août 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit depuis Paris (Ministère de la Guerre, Bureau de l’Inspection), au Général Grenier, commandant en chef le Corps d’Observation de l’Italie méridionale : "Général, Sa Majesté n’ayant encore point résolu la question de savoir, si les dispositions du décret du 2 août, seront, ou non, appliquées aux sous-officiers des régiments étrangers qui sont au service de France, je ne puis répondre d’une manière positive, à votre lettre du 13 du mois dernier.
J’adresse à cet égard un nouveau rapport à l’Empereur, et lorsque sa décision me sera connue, je vous la communiquerai" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 162 page 339).
Le 29 août 1812, l'Empereur ordonne, depuis Viazma, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Le régiment d'Isembourg restera à Rome, celui de La Tour d'Auvergne en Toscane ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7540 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31628).
Ce même 29 août 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel en second du 2e Etranger à Sainte-Marie : "J’ai reçu, monsieur le colonel, votre lettre du 26 de ce mois et me suis empressé de soumettre à S. E. le Ministre de la Guerre les observations qu’elles contiennent. J’espère recevoir une réponse de S. E. avant l’arrivée du détachement de 440 hommes annoncé pour le 23 septembre ; aussitôt que cette réponse me sera parvenue, je vous en donnerai connaissance" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 132 page 277).
Le 3 septembre 1812, l'Empereur écrit, depuis Viasma, au Duc de Feltre : "... Le régiment d'Isembourg restera à Rome ; celui de la Tour d'Auvergne en Toscane ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5134).
Le même 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Colonel du 1er Régiment Etranger, à San Germano : "J’ai l’honneur de vous prévenir, monsieur le colonel, qu’ensuite des dispositions de S. E. le Ministre de la Guerre, un bataillon de votre régiment devant relever à Velletri, Terracine et San Felice le 5e bataillon du 2e régiment étranger, j’ai désigné votre 6e bataillon pour ce service et j’adresse l’ordre pour son départ à M. le général Fressinet. Ce bataillon, à compter du 16, sera à la charge de l’Empire français et traité, sous tous les rapports, comme les autres troupes stationnées dans les états romains ; il ne sera compris sur les états de situation du corps d’observation que pour mémoire et comme détaché" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 281).
Le même 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Miollis, à Rome : "S. E. le Ministre de la Guerre m’ayant fait connaitre que la nature du climat des postes de Terracine et de San Felice exigeait que l’on ne conservât pas toujours sur ce point le même bataillon et m’invitant à me concerter avec vous pour faire relever le 5e bataillon du 2e étranger qui occupe ces postes en ce moment, j’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai destiné pour ce service le 6e bataillon du 1er étranger. Ce bataillon, partant de Sora, arrivera le 16 de ce mois à Ceprano où je vous prie de lui adresser vos ordres pour les postes qu’il devra occuper ; je pense que vous le dirigerez par San Stefano sur Pepimo ( ?) d’où il sera à même de se rendre sur les différents points qu’il aura à occuper ; je préfère cette direction à celle de Fondi pour la régularité de la comptabilité, puisqu’à dater du 16, il sera à la charge de l’Empire.
Veuillez, monsieur le comte, donner les ordres nécessaires pour la réunion du 5e bataillon du 2e étranger à Terracine et le diriger ensuite sur Sessa d’où je l’enverrai rejoindre son régiment.
Quoique le bataillon du 1er étranger soit fort de 700 hommes environ, non compris 16 officiers, j’ai cru devoir vous l’envoyer en entier, pour la régularité du service ; mais si dans une autre circonstance, ce bataillon venait à être relevé, il ne faudrait pas compter sur ce nombre, les autres bataillons du corps d’armée étant bien moins forts comme vous aurez pu en juger par la situation du 5e bataillon du 2e étranger" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 134 page 282).
Toujours le 6 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit également au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’ensuite des dispositions de S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire, j’ai donné l’ordre au 6e bataillon du 1er régiment étranger de partir de Sora et environs où il se trouve cantonné en ce moment, le 16 de ce mois, pour arriver le même jour à Ceprano, où il recevra de nouveaux ordres de M. le général comte Miollis ; ce bataillon est destiné à relever le 5e bataillon du 2e étranger à San Felice et Terracine ; j’ai invité M. le général Miollis à réunir ce dernier bataillon dans cette dernière place, aussitôt qu’il aura été relevé dans les poste qu’il occupe aujourd’hui par le 6e bataillon du 1er étranger, et de le diriger sur Sessa d’où je l’enverrai rejoindre son régiment. J’aurai l’honneur de vous prévenir du jour de l’arrivée de ce bataillon sur le terrain napolitain" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 135 page 283).
Le 9 septembre 1812, la Légation royale de Bavière adresse la lettre suivante "A son excellence M. le marquis, où le ministre des relations extérieures de Sa Majesté le Roi des Deux-Siciles
Il s’est présenté ces jours passés à la Légation de Bavière un sujet nommé Jean Ferdinand Kolbe, sergent-major au 3e bataillon 2e compagnie du régiment d’Isembourg, présentement en garnison à Caserte. Il est natif d’Anspach et puisque ses années de service sont expirées, sa capitulation étant de 1805, où il s’est engagé pour quatre ans, il désirerait retourner dans sa patrie, où il a ses parents et des biens qui lui assureraient une existence très honnête.
Le ministre de Bavière, sachant que le régiment d’Isembourg, n’est pas au service du Royaume de Naples, et qu’il n’a par conséquent aucun titre à réclamer ce sujet, ose cependant espérer, que par les bons offices de Son Excellence M. le marquis de Gallo auprès de Sa Majesté la Reine des Deux-Siciles, le sergent Kolbe pourra être relâché de son régiment et obtenir le congé qu’il désire.
Le soussigné recommande ce brave militaire, qui a les certificats les plus satisfaisants de ses supérieurs à produire, aux bontés de Son Excellence, et la prie de s’intéresser à lui de la même manière dont elle a bien voulu le faire en d’autres occasions, où il s’agissait de rendre quelque sujet à la Bavière.
Le ministre qui écrit, profite de cette occasion pour renouveler à Son Excellence M. le Marquis de Gallo les assurances de sa plus haute considération et de son sincère dévouement.
Le Baron de Haeffelin, Evêque de Chersonnèse" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 163 page 341).
Le 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Commissaire ordonnateur du Corps d’observation Baradère, à Sessa : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états de revues établis par M. le sous-inspecteur aux revues Jullien, pour servir à constater le nombre d’ustensiles qu’il est nécessaire d’autoriser les régiments sous mes ordres à acheter. Il résulte de ces états ...
Qu’enfin, il revient aussi au 2e étranger 156 marmites, 127 gamelles, 220 grands bidons, 157 barils à eau, 2367 petits bidons, 140 haches, et 157 serpes.
J’ai en conséquence l’honneur de vous prévenir que je vais autoriser les conseils d’administration à passer des marcher pour la fourniture de ces ustensiles, à l’exception cependant des barils à eau et des petits bidons ou bouteilles clissées, regardant les premiers comme inutiles pour le moment, et attendant pour les seconds une décision de S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre, décision que j’ai provoquée, afin de connaitre si ces petits bidons seront donnés au soldat comme première mise, ou s’ils doivent être à leur charge.
Je mande aussi aux conseils d’administration que ces marchés n’auront force d’exécution qu’autant qu’ils auront été visés et approuvés par l’inspecteur aux revues du corps d’observation et les charge de vous en adresser une expédition. Je vous prie de faire connaitre aux conseils d’administration les prix auxquels l’administration paye les ustensiles de campement dans l’intérieur, afin d’éviter toute dépense abusive et d’exiger qu’ils soient conformes aux modèles adoptés pour le service de la troupe" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 136 page 285).
Le même 10 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite aux Conseils d’administration des 22e Léger et 2e Régiment Etranger : "M. l’inspecteur aux revues Jullien m’ayant adressé les états de revue qu’il a établis pour constater le nombre des ustensiles de campement nécessaires au régiment que vous administrez, j’ai reconnu que, d’après l’effectif de votre régiment, il lui fallait (pour le 22e légère) 189 marmites, 164 gamelles, 239 grands bidons, 164 barils à eau, 2461 petits bidons, 164 haches et 164 serpes ; (pour le 2e étranger) 180 marmites, 157 gamelles, 226 grands bidons, 157 barils à eau, 2367 petits bidons, 157 haches et 157 serpes. Le nombre de ces ustensiles en ce moment en service au régiment étant de 24 marmites, 30 gamelles, 6 grands bidons et 17 haches (pour le 22e), 60 marmites, 212 gamelles, 58 grands bidons ; vous êtes en conséquence autorisé à passer des marchés pour la fourniture de 129 marmites, 181 grands bidons, 164 haches et 164 serpes (pour le 2e étranger), 156 marmites, 127 gamelles, 220 grands bidons, 140 haches et 157 serpes etc. (le reste de ces deux lettres est de même que pour le conseil d’administration du 1er étranger et jusque à la fin : « qui, avec les ustensiles désignés exister, forment les quantités qui sont reconnues être nécessaires au régiment par l’état de revue de M. le sous-inspecteur aux revues Jullien.
Ces marchés, pour avoir force d’exécution, devront être visés et approuvés par ce sous-inspecteur ; les prix devront être en rapport avec ceux fixés pour les mêmes objets dans l’intérieur, le tout conforme aux modèles adoptés pour le service de la troupe et bien confectionnés.
M. l’ordonnateur Baradère étant chargé d’ordonnancer les dépenses qui résulteront de ces achats, vous aurez à lui adresser une expédition de vos marchés ; je l’invite à vous faire connaitre les différents prix fixés par l’administration de la Guerre.
J’ai fait connaitre à S. E. le Ministre directeur de l’Administration de la Guerre que les ustensiles existants au régiment avaient été achetés sur l’ordinaire et étaient la propriété du soldat ; qu’il paraissait juste de lui en tenir compte, et d’accorder en conséquence la 1ère mise entière de tous les effets de campement. J’ai également demandé à S. E. que les petits bidons fussent donnés comme première mise aux soldats, ce qui m’a déterminé à en suspendre l’achat, jusqu’à la décision de S. E.
J’ai suspendu aussi l’achat des barils à eau, comme inutiles dans ce moment, me réservant de l’autoriser si ces ustensiles devenaient nécessaires »" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 287).
Le 11 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Régiment Etranger : "J’ai reçu les états que vous m’avez adressé présentant le résultat des imputations que le gouvernement napolitain voulait mettre à la charge de votre régiment. M. le sous-inspecteur aux revues Jullien étant chargé par S. E. le Ministre directeur de l’administration de la Guerre d’arrêter définitivement ce travail de révision, et de liquider l’arriéré qui vous est dû par ce gouvernement, c’est ce sous-inspecteur qui défendra, maintenant, vos droits contre les prétentions du susdit gouvernement, et c’est à lui que vous devrez désormais adresser les observations que vous croirez convenables de faire, relativement à ces imputations, persuadé que M. Jullien s’empressera de les faire valoir et de maintenir tous vos droits" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Fig. 24 Voltigeur en 1811-1812 |
Voltigeur en 1811-1812; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 12 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "Désirant faire accélérer autant que possible l’instruction des canonniers et des chevaux de l’artillerie régimentaire du corps d’observation, j’ai recommandé à M. le capitaine d’artillerie Fondard de les faire manœuvrer tous les jours ; mais cet officier me fait connaitre que les caissons étant chargés, on ne peut s’en servir sans faire tort aux munitions, et qu’il ne lui reste que les six pièces des compagnies d’artillerie régimentaires pour atteler les chevaux, ce qui est insuffisant pour le nombre de chevaux ; je vous prie donc, monsieur le Ministre, si vous n’y voyez pas d’inconvénients, d’autoriser le major du 1er régiment d’artillerie napolitaine à laisser manœuvrer l’artillerie française avec ses voitures, lorsqu’il ne s’en servira pas lui-même pour son artillerie.
M. le capitaine Fondard demande aussi que vous lui permettiez d’établir un petit magasin où il pourra faire déposer la poudre et faire faire par ses canonniers les cartouches d’infanterie nécessaires à l’instruction des régiments avec la poudre qui a été délivrée au corps d’observation des magasins de l’Empire" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 288).
Le 14 septembre 1812, le Conseil d’administration du 2e Régiment étranger écrit, depuis Sainte-Marie de Capoue, à M. l’Adjudant-commandant Thomas, Chef de l’Etat-major du Corps d’observation de l’Italie méridionale : "M. l’adjudant-commandant
Nous avons l’honneur de vous adresser ci-joint l’état des sous-officiers et soldats entrés au service au corps pendant l’an 14 et 1806, qui ont contracté un nouvel engagement pour deux ans, en vertu de la décision de Son Excellence le Duc de Feltre, Ministre de la guerre du 14 juillet dernier, dont vous nous avez transmis copie avec votre lettre du 30 juillet derniers. Nous vous prions de soumettre cet état à M. le général Comte Grenier, commandant en chef, et l’assurons que si nous avons un peu tardé à vous faire cet envoi, ça a été pour rengager un plus grand nombre d’hommes. Il nous en reste encore quelques-uns dans ces quatre bataillons à cette armée, que nous rengagerons au plus tôt, et sous peu de jours nous nous empresserons de vous en adresser l’état supplémentaire.
Nous avons eu soin de faire visiter tous ces hommes par des officiers de santé du corps, et ils peuvent continuer encore un service actif pendant deux ans.
Recevez, M. l’adjudant commandant, l’assurance de notre plus haute considération.
Signé Odolaii, Sous-officier ; Gueultz, chef de bataillon, Meyer, ?" (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 164 page 343).
Le même 14 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit à l’Inspecteur aux Revues du Corps d’observation, à Sessa : "Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous en prévenir, par ma lettre du 11 juillet dernier, j’ai écrit derechef à S. E. le Ministre de la Guerre de l’Empire pour savoir si les dispositions du décret du 2 août seraient, ou non, appliquées aux sous-officiers des régiments étrangers, au service de France ; vous verrez par la copie ci-jointe de la lettre de S. E. qu’elle m’annonce que l’Empereur n’ayant point encore résolu cette question, Elle ne peut répondre d’une manière positive à la lettre que je lui ai écrite à ce sujet le 13 août dernier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 292).
Le 15 septembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du mouvement des troupes), au Général Grenier, commandant le Corps d’Observation de l’Italie méridionale à Sessa : "Général, l’Empereur voulant soulager les finances du royaume de Naples, qui a levé sa conscription et complété son armée, ordonne que le corps d’observation de l’Italie méridionale quitte ce royaume ; que le 2e régiment étranger restent dans la 30e division militaire, le 1er dans la Toscane ; et que le 22e d’infanterie légère soit dirigé sur Vérone, où il sera formé, sous vos ordres, une nouvelle division d’infanterie, composé des quatre bataillons de ce dernier régiment, de quatre bataillons du 112e et de deux bataillons de chacun des 6e de ligne et 14e léger ; ce qui fera une division de 12 bataillon.
En conséquence, vous voudrez bien, général, vous concerter avec le ministre de la guerre du royaume de Naples, pour faire relever par les troupes de ce royaume, celles qui composent le corps d’observation de l’Italie méridionale, sur les points de la côte où ce remplacement préalable sera nécessaire ; de manière que vous puissiez mettre vos troupes en marche, savoir :
... 3° les 1er,3e et 4e bataillons du 2e régiment étranger avec sa compagnie d’artillerie, de Capoue le 2 octobre, pour se rendre à Rome ...
Je joins les ordres de route nécessaires pour l’exécution de ces divers mouvements ...
Enfin vous veillerez à ce qu’il ne reste rien en arrière que les malades ; et vous prendrez des mesures, pour qu’alors sortis des hôpitaux, ces derniers soient dirigés sur leurs corps respectifs.
Vous prendrez également des mesures, pour que le détachement de 100 hommes du 2e régiment étranger, que je vous ai annoncé pour le 25 novembre, à Sessa, par ma lettre du 9 de ce mois, continue de là, sa marche sur Otrante, à la destination de Corfou ...
Je donne connaissance de ces dispositions à Sa Majesté la Reine, et vous m’instruirez de leur exécution.
Il résulte de ces mêmes dispositions, que les troupes qui composent actuellement le corps d’observation de l’Italie méridionale, doivent cesser d’être à la solde du royaume de Naples, à dater du premier octobre ..." (Papiers du général Paul Grenier. VII. 1768-1827, BNF, Paris. Docs 165 page 345).
Le 16 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Chirurgien major du 2e Régiment Etranger Goudchaux, à Caserte : "J’ai reçu seulement hier 15 la lettre que vous m’avez écrite de Caserte le 3. Je viens d’écrire au général Le Sénécal pour qu’il soit mis un terme au différent qui s’est élevé entre M. le colonel Meyer et vous. Je vous engage à y mettre toute la modération qui doit vous caractériser et à vous rappeler que le colonel du régiment est votre supérieur" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 139 page 292).
Fig. 25 Sergent-major de Chasseurs en 1811-1812 |
Sergent-major de Chasseurs en 1811-1812; extrait de la planche 219 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Sergent-major de Chasseurs en 1811-1812 d'après J. Domange |
Le même 16 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Le Sénécal, à Sainte-Marie : "Je vous ai parlé, mon cher général, des dissensions qui se sont élevées, depuis le mois de juillet, entre M. le colonel Meyer et M. Gondchaux, chirurgien major du 2e régiment étranger ; j’avais lieu de croire que ce différent était terminé, mais je viens de recevoir une lettre de cet officier de santé qui me prouve le contraire, puisque le colonel le tient toujours éloigné de son poste. M. Gondchaux demande, avec justice, qu’il soit mis un terme aux vexations qu’il éprouve ; je vous prie de dire au colonel Meyer que j’ai appris avec peine qu’il se soit permis d’injurier un officier en des termes qui ne peuvent lui-même l’honorer. L’officier supérieur qui se met dans ce cas n’aurait pas à se plaindre, si la personne injuriée usait de réciprocité. Vous ordonnerez également que le chirurgien-major soir rappelé à l’état-major du régiment, qu’il conserve la direction du service de santé, l’autorité sur ses subordonnés et la considération qui lui est due comme chef dans son service.
M. Gondchaux jouit de l’estime des officiers du régiment, il a été très bien noté dans les différentes inspections et méritera sans doute la bienveillance de son colonel, lorsque ce dernier aura eu le temps de l’apprécier.
Nota : la lettre de M. Gondchaux est du 3 septembre, et ne m’est parvenue qu’hier" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 293).
Le 21 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Naples : "S. E. le Ministre de la Guerre de France m’a fait connaitre l’arrivée à Sessa, au 25 novembre prochain, d’un détachement du 2e régiment étranger destiné pour Corfou et m’a, en même temps, prévenu qu’il avait eu l’honneur de donner avis de ce mouvement à S. M. la Reine ; j’aurai celui de vous faire connaitre, en son temps, l’itinéraire que tiendra ce détachement" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 294).
Le 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Miollis, à Rome : "Je viens de recevoir de S. E. le Ministre de la Guerre l’ordre de faire partir le 1er régiment étranger pour la Toscane et le 2e pour Rome. Par suite de ce mouvement, il est inutile de renvoyer le 5e bataillon de ce dernier régiment dans le royaume de Naples, et il conviendra de réunir à Rome le 6e bataillon du 1er étranger pour le 4 octobre, époque à laquelle les 4e et 5e bataillons du même régiment devront y arriver, ces trois bataillons formant la 1ère colonne du 1er régiment étranger ; comme les itinéraires ont été établis par S. E. le Ministre de la Guerre, je pense, monsieur le Comte, qu’il vous en a été donné connaissance ; dans le cas contraire, veuillez me le faire savoir, je m’empresserai de vous les communiquer ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 140 page 294).
Le même 23 septembre 1812, le Général de Division Grenier écrit ensuite au Ministre de la Guerre, à Naples : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en suite des ordres que je viens de recevoir ... le 2e régiment étranger (1er, 3e et 4e bataillons) partira, avec la compagnie d’artillerie, de Capoue le 2 octobre pour se rendre à Rome ...
Au moyen de ces dispositions, le corps d’observation se trouve dissout, et je donne ordre aux officiers sans troupes, inspecteurs aux revues, commissaires des guerres, employés d’administration, etc. de partir le 1er septembre prochain pour se rendre à Vérone.
Je serai dans le cas de laisser dans le royaume des officiers, sous-officiers de chacun des régiments sous les ordres pour recevoir et réunir les hommes sortant des hôpitaux, j’aurai l’honneur de vous faire connaitre la disposition qui sera faite à ce sujet, en vous en adressant l’état par chaque corps.
Les troupes françaises ne devant être soldées dans le royaume que jusqu’au 30 septembre inclusivement, je vous prie, monsieur le Ministre, de vouloir bien donner les ordres nécessaires pour que tous les paiements soient effectués ledit jour, afin de n’avoir pas de réclamations et de ne pas éprouver de retard" (Papiers du Général Paul Grenier. XIX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 141 page 296).
Au combat de Marinella, en Italie, le 4 octobre 1812, est blessé le Lieutenant Köenig.
A Moscou, le 11 octobre 1812, on informe l'Empereur que "Le général Grenier propose d'excepter les régiments étrangers des dispositions du décret du 2 août sur les promotions aux différents grades de sous-officiers"; "Je laisse le ministre maître de faire ce qu'il jugera convenable pour le bien du service pendant mon absence", répond Napoléon : (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5153 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7612 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l’Empereur et Roi daté du 26 août 1812 »).
Le 22 octobre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 2e Régiment étranger à Rome : "Je vous transmets ci-joint la lettre que m’écrit S. E. le Ministre de la Guerre, relative à la demande de réforme que vous avez faite pour M. d’Erlach, capitaine au régiment que vous commandez. Je vous prie de vouloir bien vous conformer aux dispositions dans la lette de S. E. concernant cet officier" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 18).
Le 8 novembre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général ... Je mettrai sous les yeux de l’Empereur, la proposition que vous faites de former pour votre division une nouvelle brigade composée de trois bataillons avec les compagnies d’élite des 1er et 2e régiments étrangers" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 15 page 41).
A Paris, le 22 décembre 1812, "Le Conseil d'Etat a été d'avis, dans sa séance du 24 novembre 1812, en ce qui concerne les 300 déserteurs français, italiens et allemands faits prisonniers de guerre par le maréchal duc d'Albufera, qu'il faut incorporer les soldats français et italiens dans les bataillons de pionniers coloniaux, enfermer les officiers des mêmes nations dans des forteresses, et envoyer au 2e régiment étranger les Allemands, officiers et soldats (par Allemands, on entendra tous ceux nés au delà du Rhin)"; "Approuvé", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 5869).
Toujours en 1812, le Régiment reçoit un drapeau modèle 1812, sans nom de batailles, avec la légende : L’EMPEREUR NAPOLEON AU 2E REGIMENT ETRANGER.
- 1813-1814 : les deux Bataillons demeurés en Italie combattent avec le Prince Eugène
Fig. 26 Major en 1813-1814 |
Major en 1813-1814; extrait de la planche 219 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Pour les hommes des deux bataillons restés en Italie, la guerre va se poursuivre sous le commandement du Prince Eugène contre les autrichiens en 1813.
Le 25 janvier 1813, le Général de Division Grenier écrit au Colonel du 2e Régiment étranger, à Rome : "La lettre que vous m’avez écrite le 13 novembre dernier, relativement à votre fils que vous désirez voir servir dans un régiment français, m’est seulement parvenue dans les premiers jours de ce mois, lorsque j’étais encore en route. J’écris aujourd’hui à S. E. le Ministre de la Guerre pour lui faire connaitre votre demande et en la priant de la prendre en considération. Je désire bien sincèrement que S. E. accorde à votre fils la faveur que vous réclamez pour lui" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 104).
A Fontainebleau, le 27 janvier 1813, on informe l'Empereur que "M. Fabricius réclame, au nom de la cour de Nassau, le soldat Volkmann du 2e régiment étranger qui naguère appartenait aux troupes de Nassau : pris en Espagne, mené en Angleterre, Volkmann s'est évadé et il désire rentrer dans sa patrie ; faut-il le renvoyer avec une feuille de route, au dépôt des troupes de Nassau, à Wiesbaden ?" ; "Approuvé", répond Napoléon (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 729).
- Formation du Bataillon d'élite
corps d'observation d'Italie, qui se réunira à Vérone. Ce corps sera composé, 1° de vingt-quatre bataillons des six régiments de la Grande Armée ; 2° du 6e bataillon du 112e de ligne ; de deux batailloLe 4 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc de Feltre, mon intention est qu'il soit préparé pour le 1er juin un secondns croates ; de douze bataillons tirés des bataillons qui font partie des demi-brigades provisoires qu'on forme des Piémontais qui sont de la conscription de 1814 ; de quatre bataillons d'élite, deux de chaque régiment étranger ; du reste du contingent de Naples ; du 8e bataillon du 14e léger ; du 8e bataillon du 6e de ligne. Cela fera trois divisions, chacune de trois brigades, ou quarante-huit bataillons ; plus une division de l'armée d'Italie, de seize bataillons ; total, soixante-quatre bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19803 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33610).
Le même 4 avril 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "... Vous aurez vu par ma lettre d'aujourd'hui que les 6 régiments qui sont en Italie auront également en Italie leurs 5 bataillons, parce que j'ai ordonné qu'en arrivant à Augsbourg ces bataillons fussent incorporés dans les régiments du corps d'observation d'Italie, ou 4e corps, et que leurs cadres retournassent aux dépôts.
J'ai ordonné, de plus, que les dépôts de ces 6 régiments fournissent 3 000 hommes pour compléter le corps d'observation d'Italie. Cela affaiblira probablement beaucoup ces régiments. Ils doivent être portés au grand complet de 840 hommes par bataillon, au moyen de la conscription de 1814 et l'appel que je viens de faire.
Mon intention étant d'employer ces régiments au second corps d'observation d'Italie qui se formera au mois de juin à Vérone ...
Je ne vois pas d'inconvénient à diriger sur ces 6 régiments les conscrits du Piémont, contre le principe que j'avais établi qu'il ne serait pas envoyé de Français des départements au-delà des Alpes dans les régiments qui sont en Italie ; mais comme il n'y aura pas de guerre cette année en Italie, et que ces bataillons seront les premiers à partir, rien n'empêche de profiter de la conscription du Piémont qui est si voisine.
Ainsi le Piémont devra fournir au complément des 6 régiments qui sont en Italie.
Je pense qu'il convient de créer un 8e bataillon au 6e régiment de ligne et un 8e bataillon au 14e d'infanterie légère. Je crois que les cadres de ces ses bataillons se trouveront facilement à Rome ; et on pourrait, au pis-aller, faire venir de Corfou les officiers et sous-officiers nécessaires.
Il doit y avoir beaucoup d'étoffe dans les 2 bataillons qui sont à Corfou.
Ainsi ces 2 régiments devront recevoir les conscrits nécessaires pour compléter leurs 8es bataillons ...
Il faudra donc que ce corps m'offre les 24 bataillons des 6 régiments qui sont en Italie ...
On y joindra ... 1 bataillon d'élite du régiment d'Isembourg ...
Ce qui fera 3 divisions de 16 bataillons chacune et une 4e division italienne, également de 16 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33621).
Le 10 avril 1813, à Saint-Cloud, "on propose d’accorder des porte-aigles aux trois premiers régiments étrangers qui ont des aigles ...". Napoléon répond : "Accordé" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 873).
Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, vous avez vu par l’article 21 de mon décret du 5 avril, que le corps d’observation de l’Adige doit avoir deux bataillons d’élite du régiment de La Tour d’Auvergne et deux du régiment d’Isembourg.
Donnez des ordres pour que ces bataillons d'élite soient composés de compagnies de grenadiers et de voltigeurs, qu’il n’y ait que des Autrichiens ou des soldats de la Confédération mais qu’on n’y admettre aucun Prussien ni Russe" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33809).
Le 14 avril 1813, le Capitaine Dufour, Capitaine à la 1ère Compagnie du 3e Bataillon de Sapeurs, écrit : "Mon colonel, d’après l’inspection des armes qui vient d’être passée, le nombre de celles qui sont à réparer s’élève à 131. Ce nombre a paru exorbitant à son Excell. le gouverneur général et il vous en a fait des reproches par sa lettre, dont vous avez eu connaissance ; mais si l’on fait attention que les soldats tirés de la ligne pour compléter la compagnie n’y ont presque tous apporté que les plus mauvaises armes de leur bataillon, ce nombre n’effraiera plus autant.
Toutes les armes qui ont été jugées hors de service nous viennent du 2e étranger, exceptée une seule qu’un ouvrier d’artillerie a apportée à la compagnie avec le canon percé d’un coup de sabre ..." (Archives Guillaume Dufour, Ms. Dufour 4, Bibliothèque de Genève, Manuscrits et Archives privées).
Le 17 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 14 avril. Le bataillon d’élite que doit fournir le régiment de La Tour d’Auvergne doit être composé de 4 compagnies de grenadiers formant 600 hommes, et de 4 compagnies de chasseurs ou de voltigeurs formant également 600 hommes. Il en est de même du bataillon d’élite que doit former le régiment d’Isembourg. Il n’y a donc rien à changer à mes dispositions" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 19884).
Le Bataillon d’élite qui est formé par ordre du Vice-Roi, en date du 21 avril 1813, avec notamment deux Compagnies d’élite du 2e Etranger, s’administre à part.
Le 13 mai 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 7 mai. Si l’armée devait agir contre l'Autriche, il ne serait pas prudent de se fier aux Croates, ni de mettre en ligne les 2 régiments étrangers, ainsi donc les propositions que vous me faites, pour former la 5e division, ne sont pas admissibles, mais ils pourraient être remplacés par les 18 bataillons venant d'Espagne qui seront compris dans un second travail et qui, en attendant, se complèteraient à leur dépôt ; ce qui, joint aux 9 bataillons des 25e, 23e, 24e provisoires, ferait 27 bataillons qui, joints aux 36 bataillons déjà portés, formerait 63 bataillons en Italie. Le royaume d'Italie, y compris la Garde, en fournira 24 ; le royaume de Naples doit en fournir tout au plus 10, ce qui sans les Croates et sans les régiments étrangers ferait 90 à 100 bataillons ; mais comme il est douteux que j'aie besoin d'employer ces troupes contre l'Autriche, il faut d'abord organiser le corps de l'Adige conformément à ce que j'ai ordonné, c'est-à-dire y mettre les bataillons croates et 2 bataillons étrangers. Cela formera 4 divisions. Si j'avais besoin de me servir de cette armée contre l’Autriche, je formerais ces 90 bataillons en 6 divisions et j'en ferais 3 corps.
Le vice-roi est parti hier pour l'Italie ; il est chargé spécialement de presser l'organisation de toute cette armée" (Napoléon 17 C 327 (minute, Archives nationales, AF IV 899, mai 1813, n° 149, in Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34226).
Le 4 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Neumarkt, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je reçois votre lettre du 29 mai sur la formation du corps d'observation de l'Adige. Dans aucun cas, il ne faut comprendre les petits bataillons des 1er et 2e régiments étrangers. C'est donc 8 bataillons à ôter à la 51e division ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34453).
Le 15 juin, Napoléon écrit à Eugène qu’il ne faut rien changer aux Régiments étrangers et "les laisser tranquilles où ils se trouvent. Je ne crois pas qu’ils puissent être à l’armée d’aucune utilité. Celui qui est ici a perdu une grande quantité de monde par la désertion. Ecrivez en donc au ministre de la guerre. Il faut laisser ces régiments à Rome et en Toscane ; sans quoi ce sera autant de renfort pour l’ennemi" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 161 ; Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 969 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34665). Pour cette raison, il décide le 3 septembre la "suppression des petits dépôts intermédiaires établis à Turin pour les 1e et 2e régiments étrangers" (IN,II, 2470).
Fig. 27 Voltigeur en 1813-1814 |
Voltigeur en 1813-1814; extrait de la planche 219 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez un décret que j'ai pris pour l'organisation du d'observation de Vérone, qui prend le titre de corps observation d’Italie. J’ai formé ses 7 divisions, et j'ai réglé sa cavalerie et son artillerie ...
Vous verrez que je n'ai pas compris dans l'organisation du corps d'observation d'Italie les régiments croates, ni les régiments étrangers ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34819).
Le même 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, à Eugène napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je vous envoie un décret que je viens de rendre. Le ministre de la guerre vous l'expédiera, mais je vous le communique directement pour que vous le mettiez sur-le-champ en exécution. Vous verrez que le corps d'observation de Vérone prend le titre de corps d'observation d'Italie ...
Je n'ai pas compris dans l'organisation de ce corps les régiments croates ni les régiments étrangers ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 165 ; Correspondance de Napoléon, t. 25, 20152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34833).
De son côté, le 18 juin 1813 également, Eugène écrit, depuis Milan, à Clarke : "J'ai reçu, monsieur le duc de Feltre, avec votre lettre du 11 de ce mois, le nouvel état d'organisation que vous m'avez adressé du corps d'observation de l'Adige, d'après les bases fixées par l'Empereur, et dans laquelle organisation figurent les 6 bataillons de la division Durutte, que je ferai compléter à leur arrivée à Vérone le 1er du mois de juillet prochain.
Profitant de la latitude qui m'est laissée par l'Empereur pour la formation de ce corps d'armée, j'ai adressé à Sa Majesté un projet d'organisation qui résulte de l'état ci-joint, et en attendant toutes les dispositions sont déjà faites pour son exécution. Vous y verrez que, conformément à l'intention de l'Empereur, les bataillons d'élite des deux régiments étrangers et les deux régiments de Croates sont compris dans une division de réserve qui campera à Montechiaro pendant que les divisions actives seront sur l'Adige et sur le Tagliamento ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 169).
Les Bataillons d'élite sont affectés au Corps de Réserve du Général Bonfanti rassemblé à Montechiaro.
Le 24 juin 1813, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "... tout ce que nous pouvons faire, c'est de mettre l'armée sur l'Isonzo au 24 juillet, et le 31, c'est-à-dire le 1er août, elle peut être portée en entier à Laybach. J'excepte pourtant la division étrangère que Votre Majesté m'a ordonné de laisser en réserve, et que je réunis au camp de Montechiaro. Puisque les Napolitains n'arrivent pas, nous n'aurons que les deux régiments étrangers et deux régiments croates ; nous affecterons à cette division l'artillerie attelée par les derniers chevaux qui se livreront ; et cette division pourra être très-utile, si le reste de l'armée se porte en Styrie, pour maintenir la tranquillité et imposer à tous les pays entre les Alpes et l'Isonzo …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 174).
Le 26 juin 1813, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai reçu le courrier que Votre Majesté m 'a expédié sous la date du 18. J'ai vu, par le décret qu'elle a pris, la nouvelle organisation qu'elle a donnée à l'armée d'Italie. Je vais m'occuper de suite de l'exécution de ses instructions, cela occasionnera quelques jours de retard, puisque les troupes étaient déjà en mouvement suivant l'organisation que j'avais eu l'honneur de lui soumettre.
Votre Majesté remarquera que, dans l'état de situation et d'organisation envoyé par Votre Majesté, il devrait y avoir 85,000 hommes ; mais, tous les bataillons qui sont à Toulon, Brest et Lorient devant être déduits de la force, au moins pour le moment, l'armée ne pourra compter, au 30 juillet, que 72,000 hommes ...
Votre Majesté voudra bien remarquer que, dans la situation que je lui ai adressée, j'ai porté de plus qu'elle, dans la division de réserve, les deux régiments croates et les bataillons d'élite des régiments étrangers ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 177).
A Dresde, le 28 juin 1813, à la question : "Il existait deux compagnies d’artillerie au 2e régiment étranger ; que faut-il en faire ?", l'Empereur répond : "Ces compagnies compteront dans le complet du régiment et seront payées comme les autres compagnies du même régiment" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5209).
Le 14 juillet 1813, le Général de Division Grenier écrit au Colonel Meyer, commandant le 2e Régiment étranger, à Rome : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez adressée, en date du 25 juin dernier, et par laquelle vous désirez que j’appuie la demande que vous avez faite à S. E. le Ministre de la Guerre du commandement des deux bataillons d’élite de votre régiment qui font partie de l’armée d’Italie. J’ai l’honneur de vous prévenir que je viens d’écrire à S. E. pour la prier de prendre votre demande en considération, en vous accordant la faveur que vous sollicitez" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 183).
Le 15 juillet, Eugène n'a encore que 72 Bataillons incomplets, en Italie ou en route pour s'y rendre, et 12 Escadrons de cavalerie. II répartit ce cadre en trois Lieutenances et une Réserve. Voici le tableau complet de cette formation, tette qu'elle résulte de la situation établie par l'Etat-major général :
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL. S. A. I. LE PRINCE VICE-ROI D'ITALIE, général en chef ...
RÉSERVE. Le Général de Division Baron BONFANTI, le Chef de Bataillon BACARINI, faisant fonction de Chef de l'Etat-major. Position : Montechiaro, Bataillon d'élite du 1er Etranger, 2 Bataillons ; Bataillon d'élite du 2e Etranger, 1 Bataillon. Force, 2,469 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 114).
Fig. 28 Carabinier en 1813-1814 |
Carabinier en 1813-1814; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
A Dresde, le 17 juillet 1813, à la demande : "Faut-il enrôler des prisonniers prussiens qui demandent à servir dans le 2e régiment étranger, lequel est employé au delà des Alpes ?", l'Empereur répond par la négative (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5215).
Le 28 juillet 1813, au matin, l'Empereur écrit, depuis Mayence, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Monza : "Mon Fils, je reçois votre lettre du 20. Je vous ai mandé hier que j'étais venu passer quelques jours à Mayence et que je serais de retour à Dresde dans les premiers jours d'août ...
Il est probable que les hostilités ne commenceront que le 16 ou le 17 août. Il est donc indispensable qu'au 10 août vous ayez votre quartier général à Udine, que toutes vos troupes y soient réunies, et que vous puissiez, le 11, vous mettre en marche pour Graetz. Le 1er de hussards et le 31e de chasseurs, qui reviennent d'Espagne, se complètent chacun a 1,200 hommes à Vienne en Dauphiné. Jusqu'à cette heure, je ne sache pas qu'il y ait une armée autrichienne à Graetz et Klagenfurt. Le passage du duc d'Otrante et celui du général Fresia doivent vous avoir donné des renseignements bien positifs là-dessus. Je désire que vous m'envoyiez le plus tôt possible un rapport qui me fasse connaître quelle est la position de votre armée au 1er août, infanterie, cavalerie et artillerie, et quelle en sera la situation au 10 août, ainsi que le lieu que chaque division et bataillon occupera à cette dernière époque ...
J'ai contremandé le mouvement des deux régiments étrangers. Cependant, vous pourriez tirer de chaque régiment un bataillon que vous tiendriez en observation sur les derrières, ne serait-ce que pour garantir les côtes et réprimer les insurrections, sans toutefois faire avancer ces bataillons dans la direction de l'Allemagne" (Correspondance de Napoléon, t. 25, 20311 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35649).
Le 24 août 1813 au matin, Eugène écrit, depuis Pletz, à Napoléon : "… Le 1er septembre j'aurai réuni à Vérone les trois bataillons de la demi-brigade qui vient de Toulon et les trois bataillons d'élite étrangers, ainsi qu'une batterie de 8 pièces. N'ayant point d'autres troupes disponibles en Italie, je suis obligé de me servir de celles-là …" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 338).
Le 3 septembre 1813, à Dresde, l'Empereur prononce la "Suppression des petits dépôts intermédiaires établis à Turin pour les 1er et 2e régiments étrangers" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2470).
Le 25 septembre 1813, le Général de Division, chef de l’Etat-major général, le Comte de l’Empire Vignolle, écrit, depuis le Quartier-général à Laybach, au Général de Division Comte Grenier, commandant le Corps de gauche de l’Armée d’observation d’Italie : "Mon général, S. A. R. le Prince Vice-Roi ... me charge ... de vous faire connaître que se rappelant que vous lui avez dit que M. Hautz adjudant major au 1er régiment étranger n’est pas du nombre des trois officiers, des 1er et 2e régiments étrangers, que vous destinez à être employés à votre état-major, elle a fait donner l’ordre à M. Hautz arrivé hier à Laybach de se rendre à l’état-major général pour y être employé jusqu’à nouvel ordre ; que nonobstant cette mesure, il vous sera envoyé si vous le désirez. Quant à son frère, on n’a encore rien reçu le concernant quoique le commandant du 1er régiment étranger, ait reçu l’ordre de l’envoyer de même au quartier général.
La réponse ci-jointe de M. le colonel Meyer, vous fera connaître mon général, que pour ce qui concerne M. Pagesy, il se trouve malade en France. Le colonel convient que c’est un officier de beaucoup de moyens ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 191 page 393).
Le 26 septembre 1813, le Général commandant la Division de Réserve, le Baron de Gifflenga, écrit, depuis Brixen, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de rendre compte à Votre Excellence, que j’occupe Brixen, Sterzing, et Mülback. La communication avec le Tyrol bavarois est libre. Le général Feuer est toujours à Lientz. Je compte occuper Pruncken, et si je peux Syllian. Je serai alors en communication avec Votre Excellence, si elle fait occuper St-Hermayer, St-Jacob, et St-léonard. Si votre excellence compte d’envoyer une forte reconnaissance, mon mouvement aura lieu dans cinq ou six jours ; elle pourrait y rester jusqu’à ce qu’elle eût de mes nouvelles.
Les étrangers sont beaux, ni chic, magnifiques, ils sont 1800 mais ici ils désertent. Tous les paysans sont embauchés, et j’ai 1000 Autrichiens dans le nombre. Ils seraient mieux en caisses dans les divisions françaises, et hors du Tyrol. Si Votre Excellence veut demander ce corps pour une de ses divisions, et me donner 1800 français, elle y gagnerait. Ils seront enchantés, et elle en tirerait un grand parti.
L’ennemi a peu de force, elles fuient devant nous. Un corps est à Lientz.
J’aurai l’honneur d’envoyer les situations dès que je serai fixé et ayant un secrétaire. Voici en somme ma force : 8 pièces dont 2 obusiers, 100 artilleurs.
3 bataillons français, 1500 hommes.
3 bataillons d’élite étrangers, 1800 hommes.
3400 ..." (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 201 page 413).
Le 2 octobre 1813, le Général de Division Grenier écrit au Chef de Bataillon Duret, commandant le bataillon d’élite du 2e étranger : "Votre lettre du 24 ne m’est parvenue que cette nuit ; on m’avait assuré que vous aviez été nommé major. Votre colonel même me l’avait mandé. Je vois avec peine que votre avancement a été encore retardé. J’appuierai avec plaisir la demande que le général Gifflenga a adressé à S. A. I. en votre faveur, et je saisirai avec empressement toutes les occasions de vous être utile. Faites mes compliments à M. le capitaine Leclerc" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 126 page 268).
Carabiniers et Chasseurs en 1813-1814, d'après H. Knötel |
Fig. 29 Carabinier en 1813-1814 |
Fig. 30 Chasseur en 1813-1814 |
Au combat de Muhlbach, dans le Tyrol (7 octobre 1813), sont blessés les Capitaines Towne et Kienlin, le Lieutenant Delahogue, et le Sous-lieutenant Roger.
Le 11, les Autrichiens percent dans le Tyrol. Le 16 octobre 1813, Eugène écrit, depuis Gradisca, à Clarke que les Régiments étrangers qui présentaient un effectif assez fort le 7 septembre sont presque entièrement passés à l’ennemi (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 384).
Le 20 octobre 1813, le Général Gifflenga écrit, depuis Volano, au Général Grenier, qu'il n'emploie aucun étranger à aucun service.
Le même 20 octobre 1813, le Général de Division Pino écrit, depuis Vérone, au Général Grenier : "J’ai l’honneur de rendre compte que je viens d’avoir une conférence à Roveredo avec M. le général Gifflenga ...
Les deux bataillons étrangers sont établis à Alla avec le général Renard, leur force est de 300 hommes chaque bataillon, sur lesquels on ne peut guère compter, aussi je les garderai toujours en seconde ligne ..." (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 47).
Après les revers de Russie et d’Allemagne et devant la défection de nombreux contingents alliés, l’Empereur n’ayant plus confiance dans certaines troupes étrangères, prend le Décret du 25 novembre 1813 (Lieutenant colonel Carles : «Les derniers jours des régiments étrangers au service de Napoléon, 1813-1815», Revue Historique des Armées), qui ordonne d’extraire des troupes étrangères les sujets des puissances coalisées, de les désarmer et d’en former des Bataillons de Pionniers. Pour les unités qui servent en Italie ou dans les îles ioniennes, les ordres pour l’application du Décret du 25 novembre 1813 ont été exécutés dans la mesure où les actions de guerre l’ont permis.
Le Bataillon d'élite est engagé dans la bataille lorsqu’arrive l’ordre de désarmement de l'Empereur.
Le 12 décembre 1813, le Général de Division Grenier écrit, depuis Vérone, au Général de Division Quesnel : "Comme S. A. I. l’a annoncé ce matin, mon cher général, la brigade d’Arnaud de la division Rouyer relèvera demain celle du général Campy ...
Le 2e régiment étranger devant fournir le service extérieur de la porte de Vicence, et celui intérieur dans l’enceinte depuis l’Adige à la droite de la porte de Vicence jusqu’au fort Saint-Félix inclusivement ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 72).
A Paris, le 21 décembre 1813, "Le ministre rend compte des motifs dont s'étaie le général Du Teil, commandant d'armes à Metz, pour ne pas faire quelque exemple de sévérité envers les déserteurs du 2e régiment étranger, et il prie S. M. de mettre en retraite ce général âgé de près de 82 ans et trop affaibli pour remplir ses fondions; "Lui donner sa retraite", répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5223).
Sous les ordres du Colonel Meyer, ils font ensuite la campagne de 1814 contre les austro-napolitains.
Le 9 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Vice-Roi : "M. Duret, chef de bataillon au 1er étranger est le plus ancien officier supérieur de l’armée et sans contredit, un des meilleurs. Il a déjà été proposé plusieurs fois pour l’emploi de major. J’en ai moi-même fait la demande à S. E. le Ministre de la Guerre, lorsque le régiment était sous mes ordres dans le royaume de Naples. Cet officier supérieur est aujourd’hui à Legnago. Je n’ai pas cru devoir lui demander l’état de ses services dans la crainte de lui donner un vain espoir. Mais je sais qu’il est chef de bataillon depuis 8 ans et que s’il n’a pas été nommé major, c’est qu’il appartient à un régiment étranger et qu’il n’y avait point d’emploi de ce grade dans ces régiments. Aujourd’hui que les officiers qui en font partie sont appelés à servir dans les régiments français, je dois faire connaitre à V. A. I. les droits que M. Daret a acquis à la bienveillance de S. M. l’Empereur.
Si elle avait l’intention de le placer comme major, je demanderai l’état de ses services et m’empresserai de les transmettre à V. A. I." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 45 page 102 - Note : Duret sert au 2e Etranger, comme le prouvent d'autres lettres).
Le 14 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Marcognet : "Je vous envoie, mon cher général, une lettre de M. le chef de bataillon Duret (2e Etranger), à laquelle est jointe une autre lettre de M. Mullemberg capitaine de grenadiers audit régiment. Je désire que S. A. I. veuille prendre en considération la demande de cet officier qui sert avec beaucoup de distinction, et dont je pourrai répondre. C’est un excellent sujet qui mérite tout l’intérêt de S. A. I." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 104).
Le 17 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Comte Vignolle : "J’ai l’honneur de vous adresser le travail relatif à l’organisation du bataillon de guerre étranger et du 2e de ce régiment parti hier pour Alexandrie ...
A la suite de ce travail, vous trouverez toutes les pièces relatives à la dissolution des compagnies d’élite du 2e étranger sous bande particulière. Comme ce travail devient un supplément à l’organisation du bataillon de guerre étranger, je vous adresse en même temps 1° le procès-verbal constatant l’incorporation dans le bataillon de guerre de ceux qui en étaient susceptibles ; 2° la situation qui en résulte pour ce nouveau bataillon de guerre ; 3° l’état nominatif de tous les officiers qui en font aujourd’hui partie, tant titulaires qu’à la suite, y comprenant ceux arrivés du 2e étranger. Les sous-officiers provenant du 2e étranger ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 48 page 108).
Le 20 janvier 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Isola Porcarizza, au Général Vignolle : "...Ci-joint, un état que vient de me remettre le chef de bataillon Duret, qui parait avoir été omis dans le travail que m’a remis le général Montfalcon" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 50 page 112).
(combats de Roveredo, Caldiéro, San Michele).
Le 14 mars 1814, le Général de Division Grenier écrit au Général Marcognet, à Goito : "... Dans la nomination de M. Desbeck au grade de major, le général Vignolle a mis major en 2d ; je suis autorisé à faire rayer en 2d, ce sera donc simplement major ; au reste, permettez à M. Desbeck de m’apporter sa nomination, je la ferai changer par le général Vignolle. J’attends toujours les états de service de MM. Duret et Desbeck ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 70 page 153 - Note : Duret sert au 2e Etrangers).
La dissolution a lieu à Goïto le 20 mars 1814.
- Le reste du Régiment en Italie
A Rome, le Général Miollis réunit les étrangers présents dans la 30e Division Militaire, dont deux Bataillons du 2e Etranger. Les Allemands servant dans ces Bataillons en sont retirés et désarmés, et incorporés au sein du 2e Bataillon de Pionniers (expédié sur Clermont Ferrand, où il arrive le 11 janvier), le 1er janvier 1814. Tout s’est passé dans le meilleur ordre, écrit il, "grâce au bon esprit des officiers et des sous-officiers ...". Avec le reste, on forma le 1er Bataillon du 2e Etranger et deux Compagnies de Dépôt rattachées à ce Régiment.
Le 1er Bataillon du 2e Etranger et les Compagnies de dépôt doivent se rendre à Romans, mais Miollis les conserve avec lui, car l’ennemi approche.
De son côté, le Général Montfalcun, d’ordre du Vice roi, a fait réunir les étrangers stationnés dans le Royaume d’Italie, le 1er janvier 1814, à Legnano, et non à Bologne, comme le croyait le Ministre. Montfalcun organise entre autres les 1er et 2e bataillons du 1er Etranger, qui ont reçu les Compagnies d’élite et la Compagnie d’artillerie de l’ex 2e Etranger, qui se trouvaient à Legnano.
- Les 2e et 6e Bataillons à Corfou
Le 26 décembre 1813, Dufour, Capitaine à la 1ère Compagnie du 3e Bataillon de Sapeurs, à M. Boisset : "Demande de faire rentrer dans le régiment d’Isembourg quatre soldats du train …" (Archives Guillaume Dufour, Ms. Dufour 4, Bibliothèque de Genève, Manuscrits et Archives privées).
Dufour, Capitaine à la 1ère Compagnie du 3e Bataillon de Sapeurs écrit, au Colonel du 2e Etranger (pas de date ; début 1814) : "Mon colonel, j’ai l’honneur de vous envoyer le décompte de linge et de chaussure des nommés Ivanof, Calida, Rosetzki et Saleski, pour les six premiers mois de l’année 1813 ; quoique nous n’ayons en caisse que la moitié de ce qui nous revient pour ces six mois. Je leur aurais volontiers payé toute l’année, si l’état de ma caisse m’eut permis de faire cette avance. Vous me pardonnerez donc si je ne vous remets pas tout ce qui leur revient avant que le gouvernement n’ai effectué tous les payements de 1813. Je vous envoie encore la note de ce qui revient à ces soldats pour leurs travaux de 1812 et de 1813 au fur et à mesure que ces travaux seront payés par le génie je vous donnerai ce qui leur est dû" (Archives Guillaume Dufour, Ms. Dufour 4, Bibliothèque de Genève, Manuscrits et Archives privées).
"2e Régiment étranger, 2e et 5e Bataillon (sic)
Nous soussignés membres du conseil d’administration des susdits bataillon reconnaissons avoir reçu de M. Dufour Capitaine commandant la 1ère Compagnie du 3e bataillon de sapeurs la somme de quatre cent huit francs et cinq centimes pour solde et masse de linge et chaussure du 1er semestre 1813 des nommés Iwanoff, Calida, Roselski et Salefski, soldat du train du génie, passés au 2e régiment étranger le 1er janvier 1814 en vertu d’un ordre de S. Ex. le gouverneur général des iles Ioniennes.
A Corfou le 22 janvier 1814". Suivent les signatures … (Archives Guillaume Dufour, Ms. Dufour 4, Bibliothèque de Genève, Manuscrits et Archives privées).
A Corfou, les 2ème et 6ème bataillons du 2e Etranger ne furent même pas touchés par l’ordre de désarmement, et restèrent aux îles ioniennes jusqu’à la chute de Napoléon, que leurs Officiers saluèrent bruyamment. De Corfou, on les embarqua directement pour Marseille et Aix en Provence en mai 1814 (effectif au 25 mai 1814 : 40 Officiers et 1416 hommes).
- Abdication de Napoléon, création d'un nouveau 2e Etranger
Fig. 31 Voltigeur en 1815 |
Voltigeur en 1815; extrait de la planche 215 de Roger Forthoffer (Soldats du temps jadis) - Avec l'aimable autorisation de M. J. Y. Forthoffer |
Lorsque Napoléon abdiqua le 6 avril 1814, le 1er Bataillon du 2e Etranger et les Compagnies de dépôt, qui avaient évacué Rome avec Miollis, se trouvaient à Civita Vecchia (effectifs au 25 mai 1814 : 35 Officiers et 404 hommes).
Dans le courant du mois de mai, les 3 Bataillons du 2e Etranger arrivèrent à Aix.
Le 21 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Aix, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection, à Paris : "J’ai l’honneur d’annoncer à V. E. que sa dépêche du 29 mai dernier relative à l’organisation dont je suis chargé pour les corps stationnés à Marseille et Toulon ne m’est parvenue que le 20 juin au matin ; à cette dépêche étaient jointes le tableau des corps qui doivent faire partie de cette inspection, l’instruction de V. E., un exemplaire du procès-verbal d’organisation, l’ordonnance du Roi y relative, 100 congés absolus, 200 de réforme, les arrêtés des 7 février et 9 janvier sur l’habillement des troupes, enfin la circulaire du 23 avril dernier (celle du 14 mai devant être adressée plus tard). Ayant dès le 20 dissous le quartier général de l’armée, je me suis mis en route ce matin et suis arrivé à Aix où je vais m’occuper de suite des 1er et 2e régiments étrangers, conformément à la 2de dépêche de V. E. du même jour 29 mai et en attendant que les autres régiments soient réunis à Toulon et Marseille ...
J’ai également reçu avec les dépêches annoncées d’autre part celle relative aux officiers de l’armée qui doivent rentrer des prisons de guerre et pour lesquels 3 emplois de capitaines, 3 de lieutenants et 3 de sous-lieutenants doivent rester vacants dans chaque régiment" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 21).
Le même 21 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Lieutenant général Comte Dumuy, à Marseille : "S. E. le Ministre de la Guerre en me chargeant de l’organisation des corps stationnés à Marseille et Toulon, me mande que j’aurai à m’occuper aussi des différents corps étrangers qui pourraient se trouver dans la 8e division militaire ; je vous prie en conséquence de me faire en quels lieux ils sont, en me faisant adresser en même temps leurs états de situation. J’ai trouvé à mon arrivée ici des débris des 1er, 2e et 3e étrangers ainsi que de la 8e compagnie ou bataillon de pionniers, mais il pourrait se faire qu’il s’en trouvât encore sur d’autres points de la 8e division militaire et dans ce cas, je vous serais obligé de les réunir tous à Aix, mon intention étant de commencer les opérations de l’inspection pour ces corps pour ne pas perdre de temps et donner aux autres le temps de se réunir à Marseille et à Toulon" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 22).
Le 22 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Aix, au Major du 2e Etranger : "Devant, en conformité des ordres de S. E. le Ministre de la Guerre, passer la revue d’inspection du corps que vous commandez, à l’effet de constater sa situation, son administration et sa comptabilité, faire congédier aussi tous les militaires étrangers de quelque grade qu’ils soient qui demanderont à retourner dans leur patrie, vous voudrez bien m’adresser au préalable une situation exacte de votre corps, présentant séparément les Français et étrangers. Ce contrôle devra comprendre pour chacun d’eux l’état de leurs services, lieu de naissance, et pour les étrangers, le désir qu’ils auraient de continuer leurs services en France ou d’être congédiés ; et pour les Français, la demande que pourraient faire quelques-uns de concourir à la formation de l’armée. Enfin, vous joindrez pour les uns et les autres les notes sur leur moralité, connaissances, talents et services, afin de me mettre à même d’énoncer mon opinion et d’éclairer le gouvernement pour le placement ultérieur de MM. les officiers. Vous pourrez suivre pour l’établissement de ce contrôle, le modèle ci-joint. Il devra m’être remis double, l’un d’eux seulement contiendra les notes que vous aurez à fournir sur MM. les officiers, me réservant de remplir l’autre d’après ces notes et celles que je pourrais me procurer particulièrement.
Je vous recommande aussi de mettre votre comptabilité et toutes les autres parties de votre administration en règle ; un inspecteur aux revues sera chargé de la vérifier et arrêter incessamment" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 214).
Le 25 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au commandant de la place à Aix : "Veuillez, je vous prie, prévenir MM. les commandants des corps étrangers stationnés à Aix, que je passerai la revue des corps qu’ils commandent le 28 du courant à 8 heures du matin, sur le cours en face de mon logement" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 7 page 26).
Le 29 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Brun, à Aix : "S. E. le Ministre de la Guerre ayant ordonné que l’administration et la comptabilité des différents corps étrangers stationnés à Aix soient vérifiés avec soin pour être définitivement arrêtés et la multiplicité des travaux confiés à M. Regnier faisant fonction d’Inspecteur à Marseille ne lui permettant pas de suivre cette opération avec tous les détails nécessaires, j’ai cru devoir vous en charger ; j’en préviens en conséquence M. Regnier auquel vous vous adresserez pour obtenir les instructions et renseignements nécessaires qu’il jugera utile de vous donner, et j’aurai l’honneur d’en rendre compte à S. E. le Ministre de la Guerre.
Je préviens aussi MM. les commandants des 1er, 2e et 3e régiments étrangers ainsi que le commandant du bataillon de pionniers qui sont les corps dont vous aurez à examiner la comptabilité, de la mission dont je vous charge près d’eux"(Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 27).
Le même 29 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit aussi au Ministre de la Guerre, Bureau de l’inspection, à Paris : "La comptabilité des 1er, 2e et 3e régiments étrangers et du bataillon de pionnier devant être arrêtée définitivement, a besoin d’être suivie et vérifiée avec soin ; ce travail nécessite la présence d’un sous-inspecteur aux revues près de ces corps, M. le sous-inspecteur aux revues Regnier faisant fonction d’inspecteur dans la 8e division militaire ne suffisant pas à la multiplicité des travaux qui lui sont en ce moment confiés et M. Siradot que V. E. m’a annoncé devoir se rendre près de moi n’étant pas encore arrivé, j’ai requis M. le sous-inspecteur aux revues Brun, domicilié à Aix, depuis la dissolution de l’armée d’Italie, de vérifier la comptabilité des corps sus mentionnés et de prendre à ce sujet les ordres de M. le sous-inspecteur Regnier. Je pense que V. E. jugera convenable d’accorder à M. Brun, pendant la durée de ce travail, le traitement d’activité dans le cas où il aurait été classé en non activité" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 27).
Le 29 juin 1814 toujours, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’inspection, à Paris : "V. E. trouvera ci-joint une demande du sieur Verchietti, capitaine au 2e régiment étranger tendant à obtenir une commission de chef de bataillon pour pouvoir se retirer avec ce titre dans ses foyers ; cet officier est méritant et espère être placé dans ce grade au service de son pays.
Veuillez, Monsieur le Comte, lui être favorable et m’adresser pour lui une nomination antérieure à l’ordonnance du 12 mai, afin que je puisse le congédier en qualité de chef de bataillon" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 8 page 28).
Le 30 juin 1814, le Général de Division Grenier adresse une autorisation au 2e Régiment Etranger : "Ensuite des dispositions prescrites par S. E. le Ministre de la Guerre, en vertu desquelles les officiers en retraite ou en réforme appelés à reprendre du service depuis le 1er janvier 1812, ne doivent pas concourir à la formation de l’armée, le sieur Laroche, sous-lieutenant au 2e régiment étranger, est autorisé à se rendre dans ses foyers pour y jouir, à dater du 1er juillet prochain, du traitement de réforme dont il jouissait antérieurement, en attendant que S. E. le Ministre de la Guerre ait prononcé sur l’augmentation du traitement, à laquelle il a droit à raison des nouveaux services qu’il a rendus depuis qu’il a été appelé à reprendre de l’activité" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le Général Grenier permet à 163 ressortissants des puissances alliées de rentrer chez eux. Les Français sont séparés, les étrangers restants demeurent à Aix. Le 1er juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection, à Paris : "Votre Excellence en me chargeant de l’inspection des corps étrangers stationnés dans la 8e division militaire, me prescrivit de congédier tous les étrangers, de quelque grade qu’ils soient qui désireraient rentrer dans leurs foyers.
Il résulte de mon premier travail que je congédierai 163 sous-officiers ou soldats du 1er étranger
38 id du 2e ...
Les états seront adressés à V. E. avec le travail général de l’inspection de ces corps.
Ces individus partiront aussitôt que le payeur de la 8e division militaire pourra faire les fonds nécessaires pour solder ce qui leur est dû, tant pour solde arriérée que pour leur masse de linge et chaussure, étant impossible de renvoyer ces hommes à l’étranger avant que tout ce qui leur est dû ne soit payé, n’y ayant rien dans les caisses.
V. E m’a prescrit aussi de lui faire connaitre mon opinion sur le parti à tirer des corps étrangers. Le rapport ci-joint, quoique susceptible d’un plus grand développement, doit remplir ce but, et le tableau qui y est annexé fera connaitre à V. E. le nombre de Français et d’Etrangers qui restent des différents corps stationnés à Aix. Ne pouvant terminer mon travail avec ces corps avant que V. E. ne m’ait fait connaitre la décision qui sera prise à leur égard, je la prie de m’en informer le plus tôt possible afin que si Sa Majesté ne jugeait pas à propos de conserver un ou deux régiments étrangers, je puisse encore faire concourir les officiers qui restent dans les régiments français que je suis chargé d’organiser ; il serait important que la réponse de V. E. me parvienne avant le 20 de ce mois" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 10 page 32).
Le même 1er juillet 1814, le Général de Division Grenier adresse au Ministre de la Guerre un Rapport sur l’utilité des Régiments étrangers : "On ne peut se dissimuler que, malgré le renvoi de tous les étrangers, un très grand nombre d’individus ne soit resté en France, soit pour s’y fixer, soit pour éviter les peines qu’ils ont concourus en désertant leur pays et le service de leurs souverains. Ils se sont donnés à la France. Ceux d’entre eux qui ont des métiers se fixent dans les grandes villes, les autres cherchent du travail dans les campagnes, mais si ce travail manque, ces hommes deviennent des vagabonds et dès lors nuisibles à la société. La raison d’état prescrit aujourd’hui de leur offrir un point de réunion. Les régiments étrangers présentent cet avantage et seront un asile pour cette espèce d’hommes, en général peu disposés pour les travaux de force, et qui dénués de moyens d’exister, ont besoin d’être sous une discipline sévère mais juste pour ne pas se livrer à des excès de tout nature. Ces corps doivent être regardés comme une école où ces hommes désœuvrés seront réunis pour le bien et l’avantage du Roi, surtout lorsque ces hommes seront confiés à des chefs capables de les conduire. Ils peuvent être utilisés dans des expéditions lointaines que l’on pourra alimenter par de nouveaux recrutements à l’étranger et ménager ainsi la population de la France. Un autre motif peut encore déterminer la conservation de quelques régiments étrangers. Le Roi, par son ordonnance du 12 mai, conserve à son service tous les officiers étrangers qui désireront y rester. Le nombre ne sera pas considérable et s’il n’existe pas un ou plusieurs corps dans lesquels ces officiers pourront être admis, il faudra donc les faire concourir avec les officiers français pour l’organisation des régiments nationaux ; pour ne rien faire au détriment des officiers français, les étrangers devront être classés selon leur ancienneté de grade. Comment vivront ceux d’entre eux qui se trouveront en non activité, n’ayant pas de domicile en France et réduits à un modique traitement, particulièrement dans les grades subalternes.
Ces considérations peuvent donc faire envisager l’organisation de quelques régiments étrangers comme utile et même nécessaire, mais il faut les nationaliser en quelque sorte en les composant d’un tiers de Français, tant en officiers que sous-officiers et soldats ; les officiers français qui font aujourd’hui encore partie des cadres existants seraient tenus d’y continuer leurs services, les sous-officiers pourront être complétés par un tiers de Français pris parmi ceux qui se trouveront à la suite dans les régiments de ligne, et le tiers des soldats pourra être recruté dans nos provinces allemandes telles que la Loraine ou l’Alsace qui, à d’autres époques, ont fourni des recrues en quantité suffisante aux régiments étrangers au service de France. Peut-être conviendrait-il aussi de ne point laisser à un régiment la dénomination d’étrangers, les noms des provinces qui leur seraient affectées pour le recrutement d’un tiers pourraient leur être donnés comme une faveur toute particulière du Roi.
Le tableau ci-joint des débris des différents corps stationnés à Aix, présente déjà plus que le cadre d’un régiment, si on y ajoute les cadres de deux bataillons du 2e étranger qui doivent rentrer de Corfou en France, la formation de deux régiments sera facile, les grades qui manqueront se complèteront par les officiers étrangers qui se trouvent dans les régiments français et qui fourniront encore un bon nombre d’officiers à la suite qui pourront être utilisés pour le recrutement.
Il ne résultera de cette opération aucune dépense extraordinaire, tous les officiers et sous-officier existent et quelque part qu’ils soient, ils seront payés puisque la munificence royale leur conserve leur traitement en admettant leurs services, quoiqu’étrangers et aux derniers à la suite des corps" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 11 page 33).
Le 2 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 2e Régiment Etranger, à Aix : "Les hommes qui doivent être congédiés ont droit de conserver leurs habits ou tout autre ayant un an de service. Ils ont également droit de conserver la capote lorsqu’elle a plus de 2 ans de service. Les sabres restent au régiment. Veuillez donner les ordres en conséquence.
Les habits neufs peuvent être échangés contre des habits d’un an, les hommes conservent aussi leurs schakos" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 101 page 215).
Le 4 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit à MM. Gautier et Arnaud, Officiers de santé employés à l’hôpital d’Aix : "Devant prononcer sur la réforme ou l’admission aux vétérans de plusieurs militaires du 2e régiment étranger, je vous invite à vouloir bien vous transporter chez moi, hôtel de la sous-préfecture, le 6 du courant, 9 heures du matin, à l’effet de contre visiter ces militaires et donner votre avis sur les causes qui font l’objet de la proposition à la réforme ou vétérance" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 216).
Le même 4 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major commandant le 2e Etranger : "J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai fixé au 6 du courant, 9 heures du matin, la contre visite des hommes du 2e régiment étrangers proposés pour la réforme ou l’admission aux vétérans. Vous voudrez bien, en conséquence, faire conduire chez moi, par un chirurgien du corps, les hommes dont il s’agit, le jour et à l’heure indiqués" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 216).
Enfin, toujours le 4 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. une demande du Sr Berand chef de bataillon au 2e régiment étranger, tendant à obtenir que son fils soit admis dans les gardes du corps de S. M. Je prie V. E. d’être favorable à ce jeune homme qui a de l’instruction et des dispositions à devenir un excellent sujet" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 13 page 37).
Le 10 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : "J’ai l’honneur d’adresser à V. E. deux demandes, l’une de M. le major Duret, l’autre de M. le chef de bataillon Guentz, tous deux du 2e régiment étranger, tendant à obtenir la décoration de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. J’ai vérifié les états de services de ces officiers supérieurs ; ils sont susceptibles d’obtenir les grâces qu’ils sollicitent des bontés de Sa Majesté, et j’ajouterai qu’ils en sont dignes par leur zèle et leur dévouement. Je prie V. E. de leur être favorable" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 16 page 44).
Le 11 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "Ne pouvant adresser à V. E. le travail d’organisation pour les régiments étrangers avant que je ne connaisse la décision de Sa Majesté à leur égard, j’ai l’honneur de lui envoyer ci-joint le travail préliminaire d’inspection détaillé ainsi qu’il suit : pour le 2e régiment étranger.
1° l’état des hommes réformés à la revue
2° deux expéditions de ceux proposés pour les vétérans
3° l’état en deux expéditions des officiers qui étaient en retraite ou en réforme et réadmis au service depuis le 1er janvier 1812
Et 4° l’état des hommes qui obtiendront des congés absolus.
Les certificats de visite et de contrevisite pour les réformés et ceux des hommes proposés pour les vétérans, sont avec les mémoires de proposition à l’appui des états.
Les hommes congédiés et réformés ont quitté le corps, ceux proposés pour les vétérans attendront leur admission.
Ce travail restera incomplet jusqu’au moment où votre excellence aura daigné me faire connaitre ce que deviendront les régiments étrangers, je ne puis lui adresser l’état des officier qu’à cette époque, et comme j’ai eu l’honneur de le mander à V. E. , il serait important que je connaisse cette décision d’ici au 20, afin d’incorporer les sous-officiers et soldats restants dans les régiments français, si ceux étrangers doivent être dissous et faire concourir les officiers qui sont en général méritants, avec ceux des régiments que je vais organiser.
Je joins à la présente deux demandes pour l’obtention de la croix de Saint-Louis.
Une autre du sous-lieutenant polonais ayant pour objet d’être naturalisé" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 13 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Sous-inspecteur aux Revues Brun, à Aix : "Le conseil d’administration du 2e régiment étranger vient de m’adresser une réclamation tendant à être remboursé par le 1er régiment étranger de la somme de 5515,85 versée en plus de la masse de linge et chaussure des hommes du bataillon d’élite du 1er régiment passés dans le 2e et provenant de trop perçu par ce dernier corps sur la solde et les diverses masses ainsi que de reliquats de comptes de ce bataillon d’élite avec le conseil d’administration du même régiment.
J’ai l’honneur de vous transmettre toutes ces pièces pour que vous vouliez bien faire opérer pour le 1er régiment étranger dans la caisse du 2e le versement de la somme dont il s’agit, ainsi que vous me l’aviez primitivement ordonné ; cette somme n’ayant pu ni du être employée puisqu’elle est la propriété du 2e régiment ainsi que le reconnait le conseil d’administration du 1er étranger par sa lettre du … juin 1814 ; avec d’autant plus de raison encore que depuis le 1er juin (époque antérieure à la lettre du conseil qui avoue l’avoir en caisse), la solde est payée à ce jour.
En me rendant compte de vos dispositions à cet égard, vous voudrez bien, monsieur l’inspecteur, me faire connaitre le véritable motif que le conseil du 1er régiment a opposé à la demande qui lui était faite par le 2e, celui de ne point se départir sans autorisation, d’une somme qui ne lui appartient pas, ne m’ayant paru nullement plausible" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 17 page 45).
Le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Conseil d’administration du 2e Etranger : "J’ai reçu, messieurs, la lettre que vous m’avez écrite le 13 du courant, et par laquelle vous réclamez du 1er régiment étranger, la somme de 5515 frcs 85 cts qu’il reconnait vous appartenir.
J’ai l’honneur de vous prévenir que j’ai transmis votre lettre ainsi que toutes les pièces qui y étaient jointes à M. le sous-inspecteur aux revues Brun, en lui prescrivant de prendre de suite des dispositions pour que cette somme soit rétablie dans votre caisse" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 102 page 217).
Le même 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "J’ai eu l’honneur de faire connaitre le 1er de ce mois à V. E. que je m’étais occupé de l’inspection préliminaire des corps étrangers stationnés à Aix ...
Aussitôt que V. E. m’aura fait connaitre la décision du Roi, relativement aux régiments étrangers, je continuerai le travail qui les concerne, soit pour leur organisation soit pour leur dissolution, si elle doit avoir lieu. Je renouvelle encore à V. E. qu’il serait bien important que j’en fusse informé d’ici au 20 du courant, attendu que je vais m’occuper des régiments dont l’organisation m’est confiée ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 18 page 48).
Encore le 14 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection : "... L’on m’annonce que les bataillons du 2e régiment étranger venant de Corfou sont arrivés à Marseille. Ces bataillons assez nombreux pourront former les noyaux de deux régiments, lors même que 400 hommes insisteraient pour obtenir leurs congés et retourner dans leur patrie. Ces bataillons sont en quarantaine et y resteront jusqu’au 22 pour venir ensuite à Aix. Je ne ferai aucune disposition relativement à ces bataillons, qu’après que V. E. m’aura fait connaitre ce que deviendront les corps étrangers" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 19 page 50).
Le 20 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Payeur de la 8e Division Militaire, à Marseille : "J’ai reçu, monsieur le payeur, votre lettre du 18 courant. La proposition que vous faites de délivrer aux hommes congédiés des certificats de décompte payables à domicile ne me parait nullement convenable, au moins quant à ceux du 1er régiment étranger sur le compte desquels il a été prononcé définitivement ; la somme qui doit leur être payée n’est pas assez considérable pour provoquer une mesure qui ferait tant de mécontents et l’avis d’un officier n’aurait pas dû être différer le renvoi de ces hommes dont la présence est onéreuse à l’état.
Quant à ceux du 2e régiment venant de Corfou, comme il n’a rien été fait à leur égard, je prendrai d’autres mesures pour en faire rester la majeure partie du 2e régiment ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 23 page 57).
Entre temps, les éléments des ex 2e et 6e Bataillons s’étant mutinés, Louis XVIII ordonna le 22 juillet que les 1er et 2e Etrangers soient dirigés sur Avesne.
Le 28 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur d’informer V. E. que 21 officiers et 768 sous-officiers et soldats du 2e régiment étranger venant de Corfou sur le vaisseau le Trident, sont partis le 27 du courant de la quarantaine de Marseille et se rendus le même jour à Aix, où se trouve le dépôt du même régiment. Je prie V. E. de me faire connaitre la décision de S. M. qu’elle aura dû provoquer en suite de mes lettres des 1er et 14 de ce mois, sur le fond des corps étrangers qui sont réunis à Aix. Je l’attends avec impatience, pensant qu’elle pourra m’offrir le moyen de placer quelques officiers français méritants qui, par l’effet de la nouvelle organisation, sont dans le cas d’être mis en non activité" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 29 page 70).
Le 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 2e Régiment étranger : "J’ai reçu la lettre que vous m’avez écrite le 28 du courant. Je remercie MM. les officiers du 2e régiment étranger de la confiance qu’ils ont dans l’intérêt que je prends à leur sort. Je regrette que leur éloignement dont je viens d’être prévenu indirectement me prive du plaisir que j’avais à leur être utile. Veuillez bien les en assurer, monsieur le major, et leur dire que cette circonstance, je les ai recommandés à la bienveillance du Roi pour être conservés en activité de service" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 219).
Le même 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Major du 1er Régiment étranger : "... Déjà, plusieurs fois, en faisant sentir à S. E. le Ministre de la Guerre, l’utilité des régiments étrangers, j’ai sollicité la conservation des 1er et 2e régiments dont j’ai été à même d’apprécier le dévouement. J’aime à croire, monsieur le major, que S. M. aura égard, surtout, à mes recommandations en faveur du corps d’officiers ...
M. le général commandant la place de Marseille me prévient de l’ordre que les régiments étrangers ont reçu, de partir d’Aix pour se rendre à Avesnes, 16e division militaire. Je suis étonné de n’en avoir pas eu connaissance directe par un avis du Ministre et je regrette que cet éloignement doive faire cesser mes rapports avec ces régiments par le désir que j’avais à l’amélioration de leur état" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 103 page 219).
Dans la foulée, le même 31 juillet 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de transmettre à V. E. une adresse que le corps d’officiers du 1er régiment étranger me demande de vous prier de mettre sous les yeux du Roi.
Le dévouement et l’attachement du 2e régiment étranger à l’auguste dynastie régnante, ne sont pas moins grands que ceux dont les officiers du 1er régiment viennent aujourd’hui offrir l’hommage au pied du trône. Tous ont les mêmes droits à la bienveillance paternelle de S. M. et sont dignes de la servir" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 30 page 72).
Les 2e et 6e Bataillons arrivent à Avesne les 12 et 13 septembre. Le 2e Etranger alignait 87 officiers, 186 hommes de troupe, et 10 enfants, le tout sous les ordres du Colonel Benzelle.
Le 16 décembre 1814, le Roi signe une ordonnance créant 3 Régiments étrangers. L’organisation devait se faire à partir du 1er janvier 1815. Dès décembre, le Général Bourke réunit les présents des 3 Régiments Etrangers à Montreuil, et le 1er janvier, comme prévu, le Colonel Benzelle reçût le commandement du nouveau 2e Etranger, qui devait se former à Verdun. Le 1er mars 1815, Napoléon débarqua de l’île d’Elbe, et le 2e Etranger resta dans l’expectative, à Verdun.
Napoléon une fois sur le trône, le Ministre de la Guerre proposa de conserver les cadres du 2e Etranger, dont les effectifs en avril étaient de 79 Officiers et 503 hommes. Le 2 mai, Napoléon fit dissoudre ce Régiment, dont les hommes furent répartis dans les 6 Régiments Etrangers nouvellement créés.
Figure 26, Major, 1813-1814 (Roger Forthoffer, d’après Règlement) : Shako à garnitures argent, sauf le galon mince qui est en or, plumet blanc à sommet rouge. Habit vert à collet et parements ainsi que passepoils des revers et des retroussis bleu céleste, épaulettes en argent à corps en or, boutons argent. Hausse col argent à aigle or. Culotte verte, manchettes de bottes blanches. Ceinturon blanc à plaque argent, épée à garde dorée et dragonne argent. Gants chamois.
Figure 27, voltigeur, 1813-1814 (Roger Forthoffer, d’après Règlement) : Shako à parties métalliques blanches, galons jonquille et aigrette de même. Capote gris beige, à épaulettes vertes à tournantes jaunes. Pantalon vert. Bidon fer blanc, courroie marron.
Figure 28, Carabinier, 1813-1814 (Forthoffer) : Shako noir, galon supérieur, double chevron et bourdaloue rouges, plumet rouge. Cocarde. Plaque et jugulaire de métal blanc ; visière noire non cerclée. Epaulettes rouges. Habit comme le voltigeur de 1811, mais un chevron rouge à gauche, collet bleu ciel à galon vert foncé. Guêtres noires. Briquet à dragonne rouge. Buffleteries et bretelle de fusil blanches.
D’après une scène de combat dessinée par Knötel :
Figure 29, Carabinier en 1813 : Même tenue que ci-dessus, mais pompon rouge au shako ; pantalon vert à bande bleu céleste sur le côté.
Figure 30 : Chasseur en 1813 : Même tenue, mais shako entièrement noir, pompon bleu céleste.
Figure 31, Voltigeur en 1815 : Shako noir à galons supérieurs et inférieurs, et chevrons jonquille ; pompon jonquille à sommet vert, plaque sans aigle, jugulaire et cercle de visière de métal blanc, cocarde blanche. Epaulettes jaunes à franges vertes. Habit bleu ciel à collet jaune galonné de rouge, revers rouges passepoilés de bleu ciel, parements de même, pattes de parements bleu ciel, retroussis blancs passepoilés de rouge. Boutons et culotte blancs. Pas de gants.
/ Sources
- Alsace (Petits soldats d’) : «Collections diverses», planches 140, 141, 142, 143.
- Bucquoy E. L. (Cdt) : «Sapeurs d’autrefois», Le Passepoil, 20ème année, N°1 et 2, planche hors texte N°1.
- Carl : «Fichier Carl» publié par le Musée Historique de la ville de Strasbourg, première partie, planche 26.
- Carles (Lieutenant colonel) : «Les derniers jours des régiments étrangers au service de Napoléon, 1813-1815», Revue Historique des Armées.
- Cenni Quinto : «Uniformi Militari della Repubblica Partenopea e dell’Esercito Napoletano di Giuseppe Napoleone e di Gioacchino Murat, 1799-1806-1815», cinquante nouvelles aquarelles exécutées par Quinto Cenni, avec notices manuscrites, Milan, 1910-1911.
- Darbou René (Lieutenant-colonel) : «Le Régiment d’Isembourg au service français», S.C.F.H numéro 4, 1960.
- Darbou René (Lieutenant-colonel) : «Fichier Wurtz».
- Darbou René et Boisselier Henri : «L’Armée du Royaume de Naples».
- Elting : «Napoleonic Uniforms», volume II.
- Forthoffer Roger : Fiches Documentaires 215 à 219, France, Régiments étrangers, «Le Régiment d’Isembourg (2ème étranger)».
- Hourtoulle (docteur) : «Le Régiment d’Isembourg», In Soldats et Uniformes du Premier Empire, planches 49 et 50.
- Knötel R. : «Manuscrit d’Alsace».
- Martinet, et documents divers des Collections Wagner, et Knötel (Rastatt).
- North R. : «The Regiment of Isembourg, 1805», série 112.
- Notes personnelles diverses.
- Sabretache (Carnet de la), année 1900, page 418 : «Les embauchages dans la garde du Roi Murat».
- Serilhac M. : «Le Régiment d’Isembourg, 1803-1811», Le Briquet n°1, 1969.