LES CHASSEURS DES ALPES EN 1815

 

Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition.

 

I/ Historique

Chasseurs des Alpes 1815 Chasseurs des Alpes 1815
Chasseurs des Alpes d'après H. Boisselier
Chasseur des Alpes, 1815 - Décret pour la formation de 2 Bataillons de Chasseurs des Alpes. Bulletin des Lois : Bulletin XXVIII, page 108

Après le retour de l'Empereur, le 26 Avril 1815 le maréchal Suchet est nommé commandant du 7e Corps d'observation ou Armée des Alpes. Sa mission est de contenir l'offensive austro-sarde prévisible sur la Savoie et le Dauphiné. Il dispose de deux divisions d'infanterie, de 3 divisions de gardes nationales mobilisées et une faible division de cavalerie. Ce qui le place en infériorité numérique manifeste.

Un corps de Chasseurs des Alpes fort de deux bataillons est levé, d'après un décret du 5 mai 1815, sur ordre du général Lasalcette, commandant la 7e Division Militaire.

Les bataillons doivent être formés dans les départements de la 7ème Division militaire, par des naturels du pays, enrôlés volontaires et ceux qui, n'étant pas encore dégagés du service militaire, se trouveront n'appartenir à aucun corps. L'encadrement des officiers et sous-officiers doit être, par contre, pris parmi des hommes en activité, mais beaucoup seront des officiers retraités. Ces bataillons de Chasseurs des Alpes jouiront de la solde et des masses de l'infanterie légère.

Le chef de bataillon Camille Gautier, aide de camp du général Morand du Puch, commande le 1er bataillon, avec aussi rang de colonel comme chef des gardes nationaux de l'Isère.

Malgré ses difficultés, c'est Suchet qui prend l'offensive en Savoie le 15 juin sur les Piémontais et marche sur Genève.

Au 23 juin au soir, il apprend la nouvelle du désastre de Waterloo ; il stoppe son offensive et commence des discussions informelles avec l'adversaire, d'autant plus que les Autrichiens renforcent massivement les Piémontais. Le 22 Juin, l'Empereur a abdiqué pour son fils.

Le 28 Juin, malgré le combat de l'Hôpital, victorieux pour les Français, Suchet conclut un armistice mais, selon les instructions du gouvernement provisoire, doit défendre les places fortes de la frontière des Alpes et ne rien livrer à l'ennemi.

Le 1er Juillet, les Autrichiens reprennent l'offensive. En Savoie, ils forcent la position des Echelles le 6 Juillet, et par la rive gauche du Rhône, peuvent avancer sur Lyon.

Le 4 Juillet, ils sont devant Grenoble, défendue seulement par des Gardes Nationales du général Motte. Après des duels d'artillerie violents de part et d'autre, et des destructions des faubourgs de la ville, la cité se rend le 9 Juillet. La veille, Louis XVIII est revenu à Paris. La royauté se réinstalle.

Gautier, qui avait replié ses Chasseurs des Alpes sur l'Oisans pour soutenir Grenoble, se porte alors sur les Hautes Alpes et Briançon.

Un armistice est signé le 11 Juillet par Suchet, et l'Armée des Alpes part pour la Loire le 14 Juillet.

Les places fortes frontalières tiennent toujours. Leurs garnisons reconnaissent le nouveau régime. L'armée d'active ayant disparu, ne restent plus en ligne que les Gardes nationales, quelques douaniers et nos Chasseurs des Alpes, sous l'autorité d'officiers du désormais ex Empereur, qui prennent la cocarde blanche.

Dans les premiers jours d'Août, les Austro-Piémontais du Comte de La Tour s'avancent dans les Hautes Alpes. Le 10, ils sont à Gap et le 11 occupent Embrun. Ils menacent le général Eberlé qui commande les places fortes de Briançon, Fort Queyras et Mont Dauphin, et le général Marchand, nommé par le Roi commandant de la 7ème Division Militaire, pour leur livrer leurs places. Les deux hommes, pour l'honneur, refusent et décident de les conserver au Roi. Ce qui est d'ailleurs la volonté du souverain face à des «amis» un peu trop conquérants.

A Briançon, et ses forts, c'est le général Eberlé en personne qui galvanise la résistance, avec l'aide du maire Blanchard. Il dispose de 250 Chasseurs des Alpes, d'un bataillon de douaniers, de 4 compagnies de Garde Nationale, de canonniers de la Garde Nationale, et du 4e d'Artillerie.

Les bataillons de Gardes nationales de l'Isère et du Mont Blanc, qui étaient en garnison depuis Mai 1815, avaient été renvoyés chez eux le 1er Août. Les Coalisés mettent alors en place un blocus devant les places. Elles vont tenir 3 mois. Le 12 Octobre, les troupes sardes et Autrichiennes commencent à évacuer le département.

II/ Uniformes des chasseurs des Alpes

A la coupe Bardin de l'infanterie légère, fond bleu distingué de jaune, boutons blancs ou jaunes. La cocarde tricolore a dû être changée pour une blanche royaliste en fin Juillet.