1806-1811
Avertissement et remerciements : Cet article nous a été adressé par notre collègue du Bivouac, Didier Davin, que nous remercions tout particulièrement pour sa disponibilité et son érudition. Nous l'avons recoupé avec le texte de notre série 9 de Soldats de la Grande Armée consacrée au Bataillon valaisan. Nous complèterons ce texte avec d'autres documents ultérieurement.
|
I/ Historique et campagnes
a/ introduction
Chef de Bataillon Blanc, Officier et Caporal de Grenadiers vers 1810; dessin de D. Davin |
Le Valais, région bilingue de Suisse (de langue française et germanique) fut le théâtre d'une guerre civile entre ses deux parties, lors de l'intervention et durant la présence française en 1798-1800. Devenu canton de la République helvétique, formée sous contrôle français, c'est en 1802 que le Valais est détaché du pays, bientôt remanié par Napoléon, pour former une petite république indépendante sous la protection des ses voisins : France, Confédération Helvétique et Italie. Tout ceci pour que la France puisse garder la mainmise sur la route stratégique du Simplon que le Premier Consul fait construire.
Dès cette époque, Napoléon pense à recruter des Valaisans, désormais alliés privilégiés, qui viendraient renforcer l'Armée française. Comme cela se faisait sous l'Ancien régime, et se fera pour les autres régions d'origine suisse avec la levée des 4 Régiments suisses et du Bataillon de Neuchâtel. Ainsi, Bonaparte adresse depuis Paris, le 10 juin 1802 (21 prairial an 10) une note au Ministre de la Guerre, Berthier, demandant de "... Faire connaître le nombre des bataillons qui composaient les demi-brigades suisses, afin d'arriver à la formation, soit d'une demi-brigade, soit d'un bataillon de Valaisans" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6127; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6935).
Le 8 juillet 1802 (19 messidor an 10), le Premier Consul écrit, depuis Paris, à Berthier : "Avant de prendre l'arrêté qui crée un régiment valaisan je désirerais, citoyen ministre, que vous fissiez faire dans les trois demi-brigades helvétiques un dépouillement des officiers et sous-officiers natifs du bas Valais qui font partie de ces corps" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 456).
b/ Des débuts laborieux
Chef de Bataillon Blanc, d'après Bucquoy |
Le 31 juillet 1805 (12 thermidor an 13), depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit à Talleyrand, Ministre des Relations extérieures : "Monsieur Talleyrand, la République du Valais a proposé de former un corps auxiliaire au service de la France; ce bataillon serait composé de cinq compagnies, commandé par un chef de bataillon, et de la même force que les bataillons suisses, Je vous autorise à faire sur cet objet une convention avec la République du Valais" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9033; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10482).
Le 18 août 1805 (30 thermidor an 13), l'Empereur écrit, depuis Pont-de-Briques à Talleyrand, Ministre des Relations extérieures : "Monsieur Talleyrand, je vous ai écrit pour que vous fassiez dire aux Valaisans de lever un bataillon que je prendrai à mon service. Je désire qu'un traité soit promptement conclu à ce sujet, mon intention étant d'envoyer le nouveau bataillon à Gênes pour la police de la ville" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10595).
Le 12 septembre 1805, Napoléon écrit depuis Saint-Cloud à M. de Talleyrand : "Monsieur Talleyrand, je prendrai à ma solde un corps de 600 hommes du Valais, composé de quatre compagnies de 150 hommes et qui sera commandé par un chef de bataillon. Autorisez mon chargé d'affaires à Sion à conclure sur-le-champ ce traité. Je désire que ce corps se réunisse à Gênes sans délai. Concertez-vous-en avec le ministre de la guerre. Il y a longtemps que cela traîne. Ce corps peut m'être très-utile pour la défense de cette place. Je vous recommande le recrutement des Suisses. Veulent-ils entrer au service français ? Dans ce cas, il faut commencer par se recruter" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9204 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10788).
Le 29 septembre 1805 (7 vendémiaire an 14), l'Empereur écrit depuis Strasbourg, au Général Menou, Commandant général des départements au-delà des Alpes : "... J'avais ordonné la levée de 500 hommes dans le Valais. écrivez au Grand Bailli et à mon chargé d'affaires à Sion, pour savoir où cela en est et activer la levée de ce corps. Je suis en pleine marche. Toute mon armée est à quatre marches du Rhin ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettres 9285 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10895).
Ce n'est en fait qu'en Octobre 1805 (16 Vendémiaire an 14) qu'une Capitulation (un contrat) est signé entre le nouvel Empire et la petite République pour fournir un Bataillon d'environ 660 hommes que l'on réunirait à Turin (Décret du 4 octobre 1805, prévoyant un effectif de 661 hommes, Officiers compris). Le recrutement s'avérant difficile (le Valais est assez pauvre et fournit déjà des hommes à d'autres unités suisses en Europe), on a bientôt réduit les effectifs des Compagnies à 83 hommes.
L'effectif prévu est donc de 5 Compagnies à 83 hommes chacune : 4 de Fusiliers et une de Grenadiers. Par Compagnie : 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 1 Sous lieutenant, 1 Sergent major, 4 Sergents, 1 Fourrier, 8 Caporaux, 64 grenadiers ou Fusiliers, 2 Tambours.
L'Etat-Major comprend 5 hommes : 1 Chef de bataillon, 1 Adjduant major lieutenant de 1ère classe, 1 Quartier maître, 1 Chirurgien Major de 1ère classe, et 1 porte drapeau. Le Petit Etat major comprend 11 hommes : 1 Adjudant sous officier, 1 Caporal tambour, 4 Musiciens (dont un Chef de musique), 1 prévôt, 1 Maître tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier.
Ce sera finalement à Génes, un an plus tard, que l'on commence à voir arriver par petits paquets des contingents de Valaisans, alors que les Officiers ont été désignés par la République Valaisanne dès novembre 1805. parmi les Officiers figure le Chef de Bataillon Charles Bon. Ils sont reçus en grande pompe par le Général Augustini, grand Bailli de la République du Valais, à Sion le 24 Août 1806.
Charles Joseph de Bons (1765-1841)
Premier chef du Bataillon Valaisan, d'après un portrait réalisé en 1810 (Musée d'Histoire de Sion, Fondation Eugêne de Courten à Sion) On notera sur l'uniforme du Bataillon Valaisan deux détails intéressants : les épaulettes de Chef de Bataillon et la présence de 6 boutons à chaque revers. Enfin, ce portrait réalisé après sa sortie du service, notre homme peut arborer sur son ancien uniforme la croix de St Louis qu'il a gagné avant la Révolution. Quelques éléments biographiques : Né à Saint Maurice le 8 Mai 1756. Entré comme Cadet au Régiment de Courten au service de France en Avril 1769, Sous lieutenant en 1773, puis Lieutenant, Capitaine et Major. Fut licencié avec son Régiment en 1792. Chevalier de St Louis. Organisa le Bataillon Valaisan à partir de juillet 1806, devenant son Chef de Bataillon. Blessé en août 1808 en Catalogne, il laisse le commandement à l'Adjudant major Blanc et obtient son congé en février 1810. Député à la Diète Valaisanne et président de St Maurice. |
Le 31 août 1806, l'Empereur écrit deuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de la Grande Armée : "Ecrivez au grand bailli du Valais qu'il faut qu'au 1er octobre le bataillon du Valais soit complet à Gênes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 612 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12825).
L'organisation à Gênes se déroule de septembre à novembre 1806.
Napoléon écrit depuis Saint-Cloud à Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, le 19 septembre 1806 : "Monsieur Dejean,
... Pressez l'organisation ... du bataillon valaisan, qui doit servir à la garnison et à la police de Gênes" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10823 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12982).
Le 29 septembre 1806, depuis Mayence, Napoléon écrit au Général Dejean : "Je vous recommande les régiments suisses. Je vous autorise à nommer les officiers du 1er bataillon de chaque régiment. Faites les fonds pour le recrutement, et qu'enfin ces régiments prennent couleur. M. Maillardoz est adjudant commandant; il a de la bonne volonté, de l'usage et la triture de ce qui regarde les Suisses. Travaillez avec lui, et prenez les mesures nécessaires pour que, dans deux mois, j'ai un régiment à Lille, à Rennes et à Avignon, pour servir selon les circonstances. Le petit bataillon valaisan, que j'ai fait réunir à Gênes, m'est aussi fort important pour garder cette ville. Levez les obstacles, nommez les officiers et faites en sorte que, dans deux mois, ces 4 ou 500 hommes puissent servir à Gênes".
Le 7 octobre 1806, Napoléon écrit, depuis Bamberg, au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean … Occupez-vous des régiments suisses, du bataillon valaisan. Donnez couleur à tout cela" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 731 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13221).
A la fin 1806, l'instruction de notre Bataillon est dispensée à Gênes par des Sous officiers du 67e et du 112e d'Infanterie. Napoléon est très pressé de voir cette unité opérationnelle, ne serait ce que pour garder la ville !
En Février 1807, le Général Montchoisy, Commandant la 27e Division Militaire, fait son rapport à Berthier sur l'état d'équipement et d'instruction du Bataillon. Le 6 mars 1807, Napoléon écrit depuis Varsovie au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, faites connaître au grand bailli du Valais que si le bataillon valaisan n'est pas complété au 1er mai, je le licencierai et que je regarderai comme nul le traité fait avec la République. Vous aurez soin d'accompagner votre lettre de marques de mon mécontentement" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14500).
Emplacement des troupes de l'Empire français à l'époque du 1er avril 1807
Troupes auxiliaires |
||||
Numéros des Régiments, et noms des Colonels |
Majors, Chefs de Bataillon et Quartiers-maîtres |
Numéro des Bataillons |
Emplacement, et conscription de l'an 1807 |
Division Militaire |
Bataillon Valaisan |
Debons |
1 |
A Gênes |
13e |
Le recrutement s'avère toujours difficile. Le 5 avril 1807, l'Empereur, depuis Finkenstein, écrit au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "... Pourquoi le bataillon valaisan n'est-il qu'à 190 hommes? Écrivez dans le Valais pour qu'il soit porté sur-le-champ au complet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1009; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15109).
Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
... Je vois avec peine que le bataillon valaisan n'a à gérer que 243 hommes ; écrivez pour qu’il soit complété promptement, car mon intention n'est pas d'entretenir des officiers sans soldats ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).
Le 4 mai, l'effectif n'est encore que de 495 hommes et Officiers.
Le 11 mai 1807, à Finckenstein, on fait à l'Empereur un "Compte rendu des mesures prises pour porter promptement le bataillon valaisan au complet"; Napoléon répond : "Réitérer les ordres, écrire que l'on ait à établir une espèce de compte ; il faut que le bataillon soit complet au ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3633; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1113 - Note : la date est restée en blanc).
L'effectif monte à 577 au 1er août, ce qui permet de fixer son organisation définitive.
Le 16 septembre 1807, à Rambouillet, "On propose que tous les emplois qui viendront à vaquer dans le bataillon valaisan, ainsi que dans les régiments d’Isembourg et de La Tour d'Auvergne, soient pourvus par Sa Majesté ; le mode d'avancement par ancienneté aurait des inconvénients"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3701).
Le 18 septembre, à Saint-Cloud, "Le grand bailli du Valais propose à l'Empereur de décider qu'à l'exemple du mode de nomination en usage dans les régiments d'Isenburg, et de La Tour d'Auvergne, il sera pourvu par Sa Majesté elle-même à tous les emplois qui viendront à vaquer dans le bataillon valaisan, le mode d'avancement à l'ancienneté pouvant présenter des inconvénients, en raison du manque d'instruction et d'éducation des sous-offiercs de ce corps" ; Napoléon répond "Approuvé"(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1301).
Le 4 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de a Guerre : "Monsieur le général Clarke, faites-moi connaître si le bataillon du Valais qui est à [...] est dans le cas de faire campagne" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16701 - Dans la minute (Archives nationales, AF IV 874, novembre 1807, n°26) , «qui est à Gênes»; dans l'extrait [catalogue de vente], Maryse Castaing, Autographes et documents historiques, Révolution, Empire, Drouot, 13 décembre 989, n°54 : «qui est à Sion»).
Le Général Pille, Inspecteur général des troupes en Italie et à Naples le passe en revue complêtement en Décembre 1807 et trouve la Compagnie de Grenadiers "fort belle". Le Bataillon reste alors stationné deux mois à Port Maurice (aujourd'hui Impéria).
c/ Campagne en Catalogne, 1808-1810
Le 21 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Camille Borghèse, Gouverneur général des départements au delà des Alpes, à Turin : "J'ai reçu la lettre par laquelle vous m'instruisez que les corsaires chicanent le cabotage sur les côtes de Gênes, et que Port-Maurice, entre autres, est exposé à leurs insultes. Envoyez un aide de camp sur les lieux pour vous rendre compte de ce qui se passe, et donnez des ordres pour que ce point soit muni et approvisionné de tout ce qui est nécessaire. Donnez ordre que le bataillon valaisan qui est à Gênes se rende à Port- Maurice pour protéger ce canton ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13949 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18007).
Le Bataillon Valaisan quitte Gênes le 29 mai 1808.
Les évènements d'Espagne nécessitant d'entrer dans le pays avec des moyens militaires importants, le Bataillon est désigné pour rejoindre Perpignan. Le 14 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Berthier, Major général de l'Armée :
"Ordres pour le Major Général à Bayonne.
... Donnez ordre que le bataillon valaisan qui est à Port-Maurice se rende à Perpignan ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14092 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1038; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18299).
Le 2 juillet 1808, Napoléon écrit depuis Bayonne au Général Reilhe, son Aide-de-camp, à Bellegarde : "Je vous suppose arrivé à Bellegarde. Vous devez avoir le 2e bataillon du régiment toscan, un bataillon de gardes nationales et un bataillon des compagnies de réserve départementale, deux escadrons de dragons toscans et un détachement suisse de 150 hommes; tout cela doit faire au moins 2,500 hommes. Un bataillon du 32e léger, fort de 600 hommes, est parti de Toulon ainsi que trois compagnies du 16e de ligne et deux compagnies du 2e régiment suisse, faisant ensemble 500 hommes; ce 2e bataillon de 1,100 hommes doit être arrivé le 6 juillet à Perpignan. Il est parti de Grenoble un bataillon de la 5e légion de réserve de 500 hommes, qui arrivera le 11 juillet à Perpignan; le bataillon valaisan qui est parti de Port-Maurice, doit arriver le 12 juillet à Perpignan ; ce qui fera un renfort de 2,400 hommes" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14151 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18464).
Miniature ronde sur ivoire (1er Empire). Portrait en buste d'un Officier du Bataillon valaisan en habit rouge à distinctives blanches, portant la décoration des Chevaliers de Malte. Cadre en bois noirci. Vente Malvaux |
La première opération de Reille est de débloquer Figuières, les premiers jours de juillet. Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Reille, son Aide de camp, à Bellegarde : "Le 1er bataillon de marche de Catalogne composé de trois compagnies du 7e de ligne et de trois compagnies du 93e, le 2e bataillon de marche de Catalogne composé de deux compagnies du 37e, de deux compagnies du 2e de ligne et de deux compagnies du 56e, le 3e bataillon de marche de Catalogne composé, de deux compagnies suisses et de deux compagnies du 16e de ligne, le 2e bataillon de la 5e légion de réserve, le bataillon du 32e léger et le bataillon valaisan, formant ensemble environ 3,500 hommes, doivent être arrivés à l'heure qu'il est à Perpignan ; ce qui, joint à vos 1,300 Toscans, à vos bataillons de gardes nationales, aux neuf compagnies de la réserve et aux deux escadrons toscans, doit vous faire une force de 6,000 hommes, avec laquelle vous êtes en mesure de dissiper tout rassemblement, de débloquer Figuières et de prendre là position, pour être en mesure de vous porter partout ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14168 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18509).
Le 9 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "La division du général Reille prendra le nom de 32e division du corps des Pyrénées Orientales.
Elle sera composée de la manière suivante :
La 2e brigade sera composée :
- du bataillon du 32e de ligne,
- du 3e bataillon de marche de Catalogne,
- du bataillon de la 5e légion de la réserve,
- du bataillon Valaisan.
Total 2200 hommes avec 3 pièces de canon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18513).
De Perpignan, le Bataillon pénètre en Catalogne insurgée, le 14 Juillet 1808, avec le Général Reille. A peine passé la frontière, harcelé par des partisans, le Porte drapeau est tué.
Le 16 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, écrivez au général Belliard que je vois avec peine que dans 1’état de situation qu'il a envoyé, il n'y ait aucun détail qui fasse connaître où est chaque corps, rien qui fasse connaître comment est composée la colonne du général Caulaincourt ...
Je n'y vois pas non plus la division du général Reille qui est réunie à Figuières, et qui est composée d'un régiment d'infanterie toscan, de 2 escadrons toscans, des 1er, 2e et 3e bataillons de marche de Catalogne, d'un bataillon du 32e léger, d'un d’un bataillon de la 5e légion de réserve, des 1er et 2e bataillons provisoires de Perpignan, d’un bataillon valaisan et d'un escadron de marche de Catalogne. Tout cela forme un effectif de 24 000 hommes qui ne se trouvent pas dans l'état du général Belliard. Faites-moi faire ici à l'État-Major général un état de situation selon ces nouvelles données" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18578).
Le Chef de Bataillon de Bons est également blessé grièvement au cours d'un combat devant Gérône le 16 août 1808. Dans le Journal des opérations de l'armée de Catalogne, par Gouvion St-Cyr, nous lisons : "Le 16 août, le maréchal de camp comte de Caldaguès ayant réuni près de Castellar de la Selva, derrière les camps des assiégeants, des détachements de troupes de ligne, de miquelets et de somatènes venus de différents points de la Catalogne, et formant une réunion d'environ six mille hommes de troupes de quelques jours de formation ... se porta sur le front attaqué qui, par une circonstance difficile à expliquer, se trouvait être le moins garni de troupes; il culbuta assez facielemnt le petit bataillon valaisan qui était chargé de la garde des attaques, et qui passa sur la rive droite du Ter, pour rejoindre la division Reille à laquelle il appartenait".
Bons abandonne le commandement au Capitane Adjudant major Pierre Blanc.
Pierre Joseph Blanc
Né à Saxonne-Ayent (Valais) le 22 Juillet 1769. Sert dans l'Armée du Roi de Sardaigne, Cadet porte enseigne au Régiment de Courten en 1793, Sous-lieutenant de Grenadiers en 1797 au Bataillon valaisan de Streng puis de Bellmont. Revient en Valais en 1798 et prend part à la bataille de Finges (20 Mai 1799, lors de la seconde insurrection du Haut Valais) où il est blessé. En 1799, entre comme Capitaine adjudant au Bataillon helvétique.Adjudant Major au Bataillon Valaisan le 3 Avril 1807. Chef de bataillon du Bataillon Valaisan, le 20 Février 1810. Passe Chef de bataillon du 11e Léger, campagne de Russie. Major du 11e Léger en 1813 après un bref passage dans l'Artillerie de Marine. Détaché en février 1814 , commande un Régiment provisoire de réserve, rejoint le 11e Léger en Avril.Mis en non activité, le 4 Août 1814, et admis à la retraite en 1823 comme Lieutenant colonel. Naturalisé français en 1817. Décédé à Prats de Molo en 1850. Chevalier de la Légion d'Honneur.
|
Tambour de Fusiliers, grenadier et Fusilier, d'après la Collection Carl |
Le Général Duhesme bloqué dans Barcelone par les insurgés attend sa délivrance. Figuières est débloquée et on attend d'autres renforts qu'amène Gouvion St Cyr. Toutes les troupes en Catalogne doivent désormais former un 7e Corps de l'Armée d'Espagne (Armée de Catalogne). Le Bataillon fait partie de la Division Reille, Brigade Joba. Gouvion Saint Cyr arrive enfin.
Dans le Journal des opérations de l'armée de Catalogne, par Gouvion St-Cyr, nous lisons : "Le général en chef arriva à Perpignan à la fin du mois d'août; il trouva cette ville encombrée de blessés et de malades, sans que rien eût été prévu pour les recevoir et les soulager; il y trouva aussi des troupes que le général Reille avait renvoyées de Figuires, comme incapables de continuer la campagne par le défaut total d'instruction et le manque absolu d'habillement, d'équipement et d'une partie de l'armement nécessaire. Ces troupes étaient : le bataillon valaisan ... Le dénûment de ces hommes était si affreux que la vue ne pouvait s'arrêter sur eux; on les plaça, en attendant leur organisation, dans les endroits les plus éloignés des communications pour les soustraire à la pitié publique".
Le 5 novembre, le Corps entre en Catalogne et le Bataillon occupe la route de Bascara au fort de Figuièras. Il participe ensuite au siège de Rosas qui tombe le 5 Décembre. l'effectif du Bataillon est alors de 6 Officiers et 205 hommes. Girone est contournée et après avoir bousculé les Espagnols, Barcelone est enfin rejointe le 16 Décembre 1808. Le 21 Décembre, Gouvion St Cyr bat l'Armée espagnole de Juan de Vives à Molin del Rey.
Le 25 Février 1809, c'est à Valls que l'Armée de Reding est défaite. Le 1er avril, la Division Verdier a son quartier général à San Madin. Augereau, qui devait remplacer Gouvion Saint Cyr, est resté malade à Perpignan. Le Général Joba quant à lui, a été tué. Le Bataillon valaisan, fort de 5 Officiers et 210 hommes, prend part le 11 avril 1809 au combat de Bascara; le Capitaine Blanc est blessé. Puis le bataillon gagne Figuieras repris aux Espagnols.
Le 15 mai 1809, depuis son quartier-général de Medinia, sous Gironne, le Général Verdier écrit au Général en Chef, concernant la place de Roses :
"... Cette place n'ayant une garnison suffisante, je l'ai augmentée du bataillon valaisan qui est de deux cents hommes" (Journal des opérations de l'armée de Catalogne, par Gouvion St-Cyr).
Le 1er Juin 1809, Augereau devient Général en chef en Catalogne. Le Bataillon valaisan est alors au siège de Girone à partir du 4 juin 1809 sous le Général Verdier, Brigade Amey. Le siège va durer jusqu'au 11 décembre, et l'unité va y perdre le tiers de son effectif déjà peu important ! Le 19 Septembre, un assaut général est héroiquement repoussé par la garnison et la population espagnole. Le 28, Gouvion Saint Cyr abandonne son commandement à Augereau qui poursuit seul le siège. Le 15 octobre, le Bataillon est tombé à 4 Officiers et 94 hommes. Le 11 décembre, les défenseurs de la place, terrassés par la famine, se rendent.
Habit de Sous officier de Grenadiers (S.E.H.R.I.) ; en dessous, boutons du Bataillon |
De Bons est officiellement remplacé par le Major Blanc à la tête du Bataillon valaisan le 20 Février 1810. Le Bataillon repart à Barcelone puis stationne à Terruel, puis de nouveau dans les environs de Figuières, Prats de Molo et Perpignan.
En Avril 1810, c'est Mac Donald qui commande désormais l'Armée de Catalogne. Le Bataillon lutte contre les brigands. C'est au cours d'un de ces combats que le Lieutenant Tabin est blessé (10 avril). Il meurt de ses blessures le 11 mai. Le 15 avril, le Bataillon est à Figuièras avec un effectif de 13 Officiers et 264 hommes.
Le 6 septembre 1810, à Saint-Cloud, on informe l'Empereur que "Le conseil d'administration du bataillon valaisan demande à être autorisé à délivrer des congés absolus à une cinquantaine d'hommes dont l'engagement est sur le point d'expirer. Sa Majesté est priée de faire connaître si son intention est que les congés qui seront réclamés en vertu des dispositions de la capitulation soient accordés"; "Oui" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4564 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 5 septembre 1810 »).
Au 1er octobre, l'Armée de Catalogne est sous le commandement de Mac Donald. Le Bataillon valaisan dont l'effectif est passé à 7 Officiers et 157 hommes, fait partie de la Division territoriale du Général Baraguey d'Hilliers, en poste à Gérone. Le Bataillon combat contre les guérillas les 10 et 18 Octobre 1810 près de la Junquera. Le Lieutenant Dufour y est blessé le 10. Cantonné ensuite à Junquera, le Bataillon y apprend la réunion de la République du Valais à l' Empire ; elle forme désormais le nouveau département du Simplon (Décret du 12 novembre 1810).
Le 29 novombre 1810, à Paris, à la question : "La réunion du Valais à l'Empire français devant amener quelques changements dans l'état militaire du pays, on demande les ordres de Sa Majesté sur la destination qu'il conviendra de donner au bataillon valaisan.
Devra-t-on continuer à le recruter comme par le passé, en attendant l'organisation définitive du Valais ?", l'Empereur répond : "Me faire connaître s'il serait possible de retirer ce bataillon de la Catalogne et quel sera le produit de la conscription du Valais qu'on pourrait employer à recruter ce bataillon, et même à former un petit régiment" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4383; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4862 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 novembre 1810 »).
Le Bataillon valaisan, devenu "français", doit prêter serment de fidélité à l'Empereur à la Junquera le 1er ou le 12 Décembre 1810.
Le 27 décembre 1810, à Paris, on informe l'Empereur que "On a cessé le recrutement à prix d'argent au bataillon valaisan"; ce dernier répond : "On peut continuer pendant 1811 ce mode de recrutement" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4408; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4936 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 26 décembre 1810 »).
Le Bataillon restera à La Juqnuera jusqu'en Février 1811 puis regagnera Perpignan, comptant alors environ 220 hommes ! Théoriquement, le Bataillon, dissout, est versé le 28 février 1811, dans le 11e Régiment d'Infanterie légère nouvellement créé.
Cependant, le 21 mars 1811, "Le Général Clarke propose : 1° De faire incorporer les hommes du 4e bataillon du régiment de La Tour-d'Auvergne qui sont Allemands, dans le bataillon valaisan ...", ce qu’approuve Napoléon le 21 mars 1811 (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5220).
Et, le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Ecrivez au duc de Tarente de faire venir le plus tôt possible le bataillon Valaisan sur Cette, où l'on verra à le réorganiser ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18021 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28110).
En fait, il faut attendre Septembre 1811 pour que les restes du Bataillon soient finalement versés dans le nouveau 11e Léger. En effet, le 16 septembre 1811, à Compiègne, "On fait connaître à Sa Majesté la situation du bataillon valaisan dont le manque au complet est de 299 hommes.
On demande s'il doit être délivré des congés à 95 hommes qui ont terminé leur engagement.
On met sous les yeux de Sa Majesté l'opinion du préfet du Simplon, qui demande que ce bataillon soit incorporé et que la conscription soit établie, pour 1812, dans le département du Simplon" ; l'Empereur répond : "Dissoudre ce bataillon, conserver les officiers, les placer dans le 11e d'infanterie légère, lever la conscription de 1811 dans le Valais pour le 11e léger" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6185 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, daté du 15 septembre 1811 »).
Le 22 octobre 1811, à Amsterdam, "On demande à Sa Majesté si on continuera à donner des congés absolus aux militaires du bataillon valaisan dissous, qui ont contracté des enrôlements volontaires, lorsque la durée de ces enrôlements expirera et qu'ils réclameront des congés" ; "Oui" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6287 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec Sa Majesté l'Empereur et Roi, daté du 17 octobre 1811 »).
Les hommes du Bataillon valaisan rejoignent Wesel, nouveau dépôt du Régiment au début 1812 et y formeront l'ossature du 3e Bataillon.
d/ Les mystères du Bataillon valaisan
Tambour de Fusiliers (Bucquoy) |
Plusieurs points restent à éclaircir sur ce Bataillon. Il semble qu'il n'y ait eu que 5 Compagnies, de son origine à un état d'inspection de fin 1810 soit une Compagnie de Grenadiers et 4 de Fusiliers. Les Voltigeurs représentés depuis, sont sans doute une extrapolation systématique des Collections alsaciennes, et nous sommes d'accord avec G. Dempsey pour juger leur présence problématique.
Le drapeau du Bataillon. On croit savoir que ce petit Bataillon ne reçut aucune Aigle. En effet, le nouveau 11e Léger, formé avec les Tirailleurs du Pô, les Tirailleurs corses, la Légion du Midi et le Bataillon valaisan, répondant au questionnaire sur les aigles de 1812, déclare n'avoir que trois aigles. Or, les trois première unités avaient touché ces aigles. Le Bataillon valaisan en théorie non.
Mais la problématique de l'aigle et du drapeau se complique après la découverte d' une note de Berthier à Napoléon du 26 août 1807: "Il est demandé à l'Empereur : 1° si les régiments étrangers qui d'après ses décisions du 20 juin dernier doivent avoir des drapeaux sans Aigles ... Si cette décision sera applicable aux régiments Suisses, Irlandais, de la Tour d'Auvergne, d'Isembourg et au bataillon valaisan qui ont reçu depuis longtemps des drapeaux surmontés d'Aigles"; ce à quoi l'Empereur a répondu : "Donner des drapeaux dans l'ancienne forme à ceux qui n'en ont pas. Laisser les aigles à ceux qui en ont reçu" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1267).
Il est certain que notre bataillon a eu un drapeau. D'abord parce qu'il y a eu deux Porte-drapeaux. Un qui fut tué en entrant en Espagne (Joseph Louis Rappaz) et un autre nommé en mars 1810 (Ignace Tabin). Comme au versement du Bataillon dans le 11e Léger, on ne trouve aucune trace de drapeau ... c'est qu'à ce moment il n'existait plus.
Notre hypothèse est que ce drapeau, peut-être le premier et le seul du Bataillon, fut une initiative "privée" du Chef de Bataillon de Bons et de ses Officiers qui le firent faire à leurs frais. Une vieille tradition d'Ancien Régime fit que le Chef de corps emporta ce drapeau lors de son départ et de la nomination officielle de son successeur en 1810. Le Bataillon étant alors réduit à une poignée d'hommes, aucun autre drapeau ne fut fabriqué même si un Porte drapeau fut officiellement désigné.
Hypothèse : ce drapeau aurait pu être du modèle 1804 avec losange central blanc et 4 coins en alternance rouge et bleu et 4 couronnes de lauriers dorés sans inscription en leur centre. Dans le losange central d'un coté écrit en doré "Empire francais / bataillon valaisan" et de l'autre sans doute les armoiries de la République du Valais : écusson mi rouge mi blanc avec étoiles à 5 branches rouges sur fond blanc et blanches sur fond rouge, les étoiles centrale étant des deux couleurs en contraste avec le fond. Par apport aux armoiries actuelles du Valais, celles de 1802 ne comptaient que 12 étoiles et non 13. Les 12 étoiles représentent les 12 circonscriptions administratives de la République ou "decins". La hampe du drapeau était surmontée d'une pique dorée.
II/ Les uniformes
L'uniforme de notre Bataillon était de fond rouge distingué de blanc (au collet, revers, parements et pattes passepoilés de rouge, passepoil blanc aux poches en travers, retroussis blancs). Le rouge étant une des couleurs traditionnelles des troupes suisses au service français, et le rouge et le blanc étant celles de la République valaisanne.
Les boutons et ornement de grades sont théoriquement de couleur (métal) jaune et or pour les Officiers (bien qu'un uniforme restant ait des boutons de métal blanc). Culotte et gilet blancs et guêtre noires ou blanches.
Tambour de Grenadiers (Bucquoy) |
Equipement de l'infanterie française avec le port du schako à plaque de cuivre; aigle à soubassement.
Les Grenadiers ont des grenades blanches liserées de rouge aux retroussis, des épaulettes blanches ( qui se détachent mieux sur le fond rouge de l' habit !) et un sabre briquet à dragonne blanche et gland rouge. Le bord supérieur du schako est bordé de rouge avec plumet, cordon et raquettes rouges en grande tenue. Grenade de cuivre sur la patelette de la giberne.
Nous avons ici représenté notre Sous officier en tenue de route avec le pantalon blanc. On notera que les boutons sont plutôt de métal blanc (?) d'après un uniforme conservé au Musée militaire du Valais.
Les galons de grade sont jaune orangé sur fond festonné blanc.
Les fusiliers ont un schako entièrement noir, cordon et raquettes blancs en grande tenue, pas de sabre briquet. Etoiles blanches liserées de rouges aux retroussis. Pattes d' épaules rouges passepoilées de blanc.
Notre Officier de grenadiers (d'après un uniforme conservé au Musée militaire Vaudois) n'a que 6 boutons dorés à chaque revers au lieu des 7 réglementaires. On notera les retroussis entièrement cousus et ornés de grenades argentées sur fond écarlate. Nous avons orné le schako d'un bord supérieur doré comme il est souvent de coutume vers 1810 . Le plumet est celui de la Compagnie de Grenadiers entièrement écarlate.
On notera que notre Chef de Bataillon (Blanc) porte les deux parties de son cordon doré de schako sur le devant et que son schako est bordé de doré à sa partie supérieure et inférieure. Un plumet blanc en aigrette sort d'une tulipe dorée. Gants chamois. Bottes demi-fortes de cavalerie. Ceinturon de maroquin rouge orné de doré. Epée à garde et dragonne dorées. Contrairement à son portrait existant encore dans les collections du Musée de Penthes, nous ne lui avons pas ajouté la Légion d' Honneur...... car il ne la recevra qu'en 1812 !
Les Tambours des Compagnies de Fusiliers du Bataillon valaisan (d'après les collections alsaciennes) portent un habit de fond bleu avec collet, revers, parements et leurs pattes et retroussis blancs. Ornements de retroussis des Fusiliers. On peut supposer les poches en travers passepoilées de blanc. Boutons de laiton (portant inscrits Empire Français et B V). Nid d'hirondelles écarlates galonnés de jaune surmontés par les pattes d'épaule rouge lisérées de blanc. Un galon jaune borde le collet, les revers et les parements. Gilet et culotte blanche. Shako noir, plaque à l'Aigle en laiton, cordon et raquettes blancs, pompon de la compagnie. Guêtres noires ou blanches selon la saison. Buffleterie blanche. Tambour : caisse cuivre, cercles bleus, tendeurs blancs.
Tambour de la Compagnie de Grenadiers (d'après la Collection Alsacienne Wurtz) : Shako noir galonné de rouge en haut et en bas du fût, plumet, pompon, cordon et raquettes rouges, plaque à l'Aigle en laiton. Habit de fond bleu avec collet, revers, parements et leurs pattes, doublure et retroussis blanc (retroussis ornés de grenades à corps blanc liseré de rouge, flammes rouges). Les revers, le collet et les parements sont passepoilés de rouge. Epaulettes blanches. Les manches sont ornées de 7 chevrons jaune et vert. Est ce déja la livrée impériale, ce qui semble curieux dès 1808 ? Gilet et culotte blancs. Boutons laitons. Buffleterie blanche. Tambour à caisse cuivre, cercles bleus et tendeurs blancs.
Caporal de grenadiers du bataillon valaisan d'après Victor Huen : On notera le port de grenades brodées sur le collet.
Caporal de Grenadiers (Bucquoy) |