Historique de la 27e Demi-brigade et du 27e Régiment d’infanterie légère

sous le Directoire, le Concordat, le Consulat et le Premier Empire

(1796-1814)

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 27e Régiment d'infanterie légère

Avertissement : Cet historique a été réalisé par Mr Jacques Sales, qui nous a autorisé à le mettre en ligne et à le compléter, au fur et à mesure de nos découvertes collectives. Nous l'en remercions chaleureusement !

Note : Déposé par le Colonel (H) Jacques SALES chez Maître F. LE ROY -19, rue Saint Sauveur 27000 EVREUX – France déposé le 18.9.2006, n°F9VAI69. Édition : 18 novembre 2017.

Préambule : Cette étude est faite dans le but de faciliter mes recherches généalogiques sur mes arrière-arrière grands- parents, de même patronyme. Elle est loin d’être complète et je pense qu’il y a des points qui peuvent prêter à contradiction. Faite dans un but totalement désintéressé, je souhaite qu’elle reste dans cet esprit. Elle est bien sûr inachevée et je pense qu'elle le restera ... Vous trouverez en (vert) les références généalogiques de la famille Sales. Et en (violet) des camarades de régiment de JB Sales et les officiers tués ou blessés et quelques chasseurs.

-- Parcours du 1er Bataillon du 27e Régiment d’infanterie légère, Avril 1803 – mai 1814.
-- Parcours de J. B. Sales, incorporé, pour rejoindre le Régiment en Batavie.

1ère partie : La 27e Demi-brigade de 1796 à 1803

- 1796-1800 Création. La Demi-brigade combat en Italie puis rejoint les Pays-bas. Elle fera campagne en Allemagne et reviendra aux Pays-bas.
- 1800-1803 (1er Mai) Le régiment avec ses trois Bataillons (1er, 2e, 3e dit de Dépôt), son Colonel et ses emblèmes (aigles).
En Batavie, au Hanovre, en Bavière, en Autriche, en Moravie, en Franconie, en Saxe, en Pologne.

/ 1796-1800, Création et premières campagnes

Création de la 27e Demi-brigade d’infanterie légère à partir du 25 mai 1796 à Nice et jusqu’au 4 janvier 1797, et ce à partir d’unités de volontaires :
- 4e bis Demi-brigade d’infanterie légère (Allobroges) (1796).
- 15e Demi-brigade d’infanterie légère de première formation (octobre 1796; l'Historique du 90e Régiment d'Infanterie de ligne (15e Léger) indique : Formée à l'Armée des Alpes le 10 juillet 1794 (22 Messidor an 2), par l'amalgame des 15e Bataillon de Chasseurs, 2e Bataillon des Bouches-du-Rhône et 9e Bataillon bis des Volontaires du Nord (District de Lille). Le 15e Bataillon de Chasseurs avait été formé le 15 avril 1793 avec des Volontaires corses et était venu de Corse à l'Armée des Alpes au commencement de 1794. Son commandant, Ristory, est Chef de brigade du nouveau Corps qui fait les campagnes de l'an 2 et de l'an 3, dans les montagnes des Alpes, prenant part à un grand nombre de petits combats. En 1796, 15e Légère rejoint l'Armée d'Italie, après la paix de Cherasco, et placée dans la division Sauret. En juin 1796, elle prit le n° 27, forte de 860 hommes).
- 1er Bataillon de Tirailleurs des Alpes (1796).
- 11e Demi-brigade provisoire (décembre 1796).
- Grenadiers du 1er Bataillon des Gravilliers (janvier 1797).
- 2e Bataillon de la 52e Demi-brigade d’infanterie de ligne.

Le Colonel est Joseph Marie Des(s)Aix (son frère Louis Charles Antoine est plus connu 1768-1800 mort à la bataille de Marengo). Malgré son opposition au coup d’état de Bonaparte du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), le Premier Consul lui conservera son commandement de la 27e Demi-brigade, mais l’enverra avec son unité pour les guerres d’Italie en Hollande.

- La Demi-brigade combat en Italie puis rejoint les Pays-Bas.

Le 14 avril 1796, elle est cantonnée à Calissano (Gênes); elle reçoit l’ordre de se porter sur Giovetti. La redoute sera prise, le Chef de Brigade Desaix sera blessé légèrement à la tête. Le combat se poursuivit vers St-Jean-de-Maramassa. Défendu par deux canons et six cents piémontais avec le commandant Dupas et son 3e Bataillon. Les Capitaines Menne et Forestier furent blessés, le Lieutenant Besançon tué.

- Bataille de Montenotte

Lettre de Bonaparte au Général Serrurier (11 avril 1796) : "Je vous préviens, Général, que l’ennemi a attaqué hier avec des forces supérieures les postes de Voltri, qui, après la défense la plus vive et la plus honorable, se sont retirés sur Savone. L’ennemi a continué son audace et s’est montré à Monte-Legino avec des forces encore plus considérables. Depuis huit heures du matin, on se bat et la brave résistance de nos troupes l’a forcé à la retraite sur Montenotte. Je suis décidé à attaquer moi-même. En conséquence, le général Menard part ce soir de Calibona et de Quiliano, avec 4 000 hommes, pour donner sur Montenotte. Les généraux Joubert et Dommartin partent de Saint-Jacques avec 5 000 hommes, pour se réunir aux troupes du général Ménard. En même temps, le général Augereau doit se mettre en mouvement à minuit, avec 6 000 hommes, sur Mallare, et de là sur Cairo, pour tourner et attaquer l’ennemi qui pourrait avoir dirigé ses forces sur Montenotte et Sassello. Le général Laharpe avec l’avant-garde, montant à environ 7 000 hommes, marchera sur les hauteurs de Montenotte. Le général Rusca doit tenir la Solta, Spinarda] et défendre Bardinetto et Melogno. Il aura à ses ordres un bataillon de la 84e demi-brigade qui est à Melogno, indépendamment de deux demi-brigades qu’il a déjà. Ce général est à vos ordres, et vous lui donnerez les renforts que vous jugerez nécessaires".

Le 16 avril, la Demi-brigade rejoint Montezelemo, puis Rocca-Ciglie et Ceva. Elle passe à Nuova, et successivement à Alba Morra, Cravanza, San-Stefno, Acqui, Bosco, Castel Novo, Cornaille arrive sur les rives du Pô. La traversée du fleuve se prépare à Plaisance. Les unités résisteront aux attaques de la cavalerie autrichienne. Ceux-ci seront poursuivis jusqu’à Pizzighettone.

- Bataille de Lodi (10 mai 1796).

La 4e Demi-brigade de bataille dépassa successivement Passeriano, Palma-Nova, Trevigliano, et arriva le 24 devant le fort de la Chiusa (le verrou). L'ennemi était retranché avec soin, et le poste réputé imprenable; elle l'attaqua néanmoins avec un Bataillon de la 27e légère; elle s'élança à travers les rochers, escalada des hauteurs qui paraissaient inaccessibles. La Division, de son côté, essaya de faire une diversion, et ne recueillit que des sarcasmes. Les Impériaux, qui s'amusaient de ses efforts, daignaient à peine répondre à son feu. Mais tout-à-coup, descendant avec fracas des blocs de rochers, ils lèvent la tête et voient le danger qui les menace : ils ne se déconcertent pas cependant; loin de là, ils s'emportent, veulent venger par les flammes une si audacieuse agression. Une forêt épaisse ceint la montagne, ils y mettent le feu. Mais la Division arrive au pas de charge. Le Sous-lieutenant Larousse prend son élan, les troupes le suivent, et le fort est emporté. Enlevée d'assaut, la garnison devait passer par les armes; mais le soldat, aussi humain que brave, se borne à la constituer prisonnière.

Le Capitaine Dubuis est fait prisonnier. Le 20 mai, la Demi-brigade arrive à Malleo. La Demi-brigade restera jusqu’au 21 mai à Pavie. Le 22, l’unité sera à Milan. Puis elle passera à Cassano, Betala (Barbada), Brescia et le 29 mai s’installera à Salo et Gazano. Les Carabiniers sont à Bussoleno. L’ennemi est au-delà de l’Adige.

- Disposition des troupes entre l’Adige et Salo (1er juin 1796).

Le 1er juin 1796 (13 prairial an IV), Bonaparte fait écrire, depuis son Quartier général, à Peschiera, au Général Masséna : "Je vous préviens, Général, que votre division est composée des 11e, 17e, 18e, 22e et 27e demi-brigades légères, des 32e et 18e demi-brigades de ligne. Il sera expédié des ordres pour que la 27e légère parte de Milan, et se rende à Peschiera, où elle attendra vos ordres …
Je vous préviens que le général Sauret a ordre de se rendre à Peschiera, pour y commander une division sous vos ordres, qui sera composée de la 4e demi-brigade d'infanterie légère, dite des Allobroges, commandée par le général Rusca, qui part demain pour Salo, où il attendra vos ordres … J'envoie demain des ordres aux compagnies de carabiniers et de grenadiers pour se rendre à leurs corps respectifs ...
" (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 544).

Le même 1er juin 1796, Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Peschiera, au Général Masséna : "... Aussitôt que le général de division Sauret sera arrivé, le général Masséna lui donnera le commandement de la 27e demi-brigade légère, de la 29e légère, de celle des Allobroges et de la 11e de Bataille, lesquelles sont à Salo et sous Peschiera ..." (Correspondance de Napoléon, t.1, lettre 545).

Bataille entre les Autrichiens commandés par le prince Charles. Les Français aux ordres de Bonaparte. L’armée autrichienne est mise en déroute. La Demi-brigade (850 hommes) quittera Milan le 17 juin 1796 (Division aux ordres du Général Rusca, piémontais proche de Bonaparte) avec la 29e Division du Général Sauret Rocca-d’Anfo (6 août 1796).

Le 29 juillet, les Autrichiens attaquent la position de Salo avec 18000 hommes. La résistance fut farouche mais les Officiers Marion, Voisin, Savoye, Tournier blessés furent faits prisonniers. Quatre cents hommes de la 27e qui étaient dans les environs arrivèrent avec le Chef de Bataillon Zinty pour les secourir, mais ils durent se retrancher dans château Martinengo. Les renforts arriveront et les Autrichiens se retireront. Le Chef de Brigade Desaix sera de nouveau blessé ainsi que les Lieutenants Frapperon et Denneville. Le Lieutenant Paulin sera tué. L’unité se regroupa sur Dezenzano.

Le 1er août, la Demi-brigade sera à Brescia puis reviendra le lendemain à Salo. Trois cent autrichiens dont deux cent Hussards seront faits prisonniers. Les Officiers Cottet, Bocquet, et Marion sont faits prisonniers. Le 11 août, la Demi-brigade partit pour Rocca d’Anfo. L’action de deux Chasseurs (Chénier et Malfroi) qui coupèrent les cordes du pont-levis entraina la prise de la forteresse et de 1000 hommes. Le 2 septembre, la Demi-brigade est à Storo elle passera à Thion, Riva, Torbole, Mori. Soixante hommes furent blessés dont les Officiers Torlez, Guerrier, Donnet. Mais dix hommes dont les Capitaines Deveyle, Viviand, et les frères Sergents-majors Périer et quelques hommes réussirent à prendre la redoute. Le 5 septembre, la Demi-brigade entre à Trente. Le Capitaine Dessaix qui commandait des Carabiniers fût blessé à la prise de Lavis. Deux mille autrichiens seront faits prisonniers. Le 6 septembre, l’unité est à Saint-Michel puis à Torbole et Bassano.

La 27e et la 4e sont vraiment amalgamées.

Dans la défense de ces positions, le Capitaine Sicard sera tué, le Capitaine Devesle est tué en franchissant le Lavis.

La Demi-brigade doit se replier sur Mori. Mais se replia jusqu’à Corona et Monte-Baldo.

Le 1er novembre, la 27e est dans la Division du général Vaudois au niveau de Trente. Suite aux attaques des Autrichiens par le Nord, la Division se replie en débandade, puis bénéficiant d’un appui français venu de Vérone, elle se stabilise au Niveau de Monte Baldo et du verrou (chiusa) du plateau de Rivoli. Bonaparte s’adresse à la Division Vaudois : "Soldats, je ne suis pas content de vous …". Ils répondirent : "Mettez nous à l’avant-garde …". Vaudois avait perdu beaucoup d’hommes et la Division n’avait plus que 6 000 hommes. "Vaudois, nullement propre à commander une division" (Maréchal Marmont). La 27e, aux ordres de Fiorella, est établie à Busso et garde la sortie des défilés de l’Adige. Les troupes autrichiennes bloquées dans la vallée de l’Adige Bonaparte battra ceux venus par Montebello à Caldiero et Arcole (12-16 novembre). La 27e qui ne participe pas est à Bussolengo avec 1343 hommes. La 27e rejoint alors la Romagne et Ferrare.

Le 8 décembre 1796 (18 Frimaire an 5), Bonaparte écrit au Général Berthier, chef de l'État-major général de l'Armée d'Italie : "La 11e demi-brigade provisoire sera embrigadée avec la 27e d'infanterie légère qui en conséquence de l'ordre que je lui ai donné doit se trouver aujourd'hui devant Mantoue ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1113).

En décembre 1796, les grenadiers et quatre compagnies de la 27e demi-brigade participent à l’expédition d’Irlande aux ordres de Grouchy. Au dernier moment, en raison de la place restante sur les vaisseaux, 2000 hommes de la 27e seront embarqués. Ils sont aux ordres du général irlandais O’Shée. Après divers incidents et naufrages, cela se solde par un aller-retour sans débarquer.

- 1797.

Le 14 janvier 1797, la Demi-brigade est à Legnago.

- Combat de Bassano (24 janvier 1797).

La Demi-brigade poursuit l’ennemi et un combat violant s’engage à Bassano. Le Capitaine Michel est tué.

- Tagliamento (16 mars 1797 - 26 ventôse an V).

Le 11 thermidor an IV, le général Desaix est blessé à la tête des ses troupes pendant la retraite de Salo. Le lendemain, il pénétra dans cette ville, s'empara de deux pièces de canon, de deux drapeaux et de 200 Autrichiens, poursuivit l'ennemi et délivra le Général Guieux et 300 Français. Il se rendit maître de Rocca-d'Anfo le 19, et de Stora le 23. Le 1er fructidor, il reçut une blessure en s'emparant d'une redoute armée de deux canons; il courut de grands dangers le 19, dans une reconnaissance sur l'Adige. Le 22, il prit San-Michaeli; le 1er jour complémentaire, le Général Vaubois lui ordonna de tenir jusqu'à la dernière extrémité au plateau de Rivoli. Il fit ses dispositions en conséquence; mais, cerné par des forces supérieures, couvert de blessures, il tomba au pouvoir des Autrichiens, qui le conduisirent en Hongrie. Après une captivité de sept mois, il revint en Italie à la suite d'un échange.

Le 22 mars, le Frioul est atteint le fort de Chiusa et après quelques combats la paix s’instaure.

Le 14 juin 1797 (26 prairial an V), la 27e est dans la Brigade Duphot, avec la 20e dans la 2e Division de l’Armée d’Italie, au ordre de Bonaparte. En Août, Bonaparte est à Milan. La 27e est à Porto-Legnaga, elle reçoit l’ordre de se rendre à Salo. Un Bataillon à Peschiera.

Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... A Coni. 27e d'infanterie légère ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).

En novembre, la 27e est à Coni.

L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 27e Légère est forte de 1800 hommes présents sous les armes, détachée en France et chez les différentes puissances d’Italie (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).

Le 11 novembre 1797 (21 Brumaire an 6), Bonaparte écrit, depuis son Quartier général à Milan, au Général Vignolle : "Vous trouverez ci-joint, Général, l'état des hommes auxquels j'accorde des sabres ; vous voudrez bien faire écrire la légende qui est à côté, sur ces sabres, et les leur envoyer. Vous pourrez provisoirement écrire à chaque chef de brigade, et leur donner la liste des hommes qui ont été nommés. Je vous prie aussi de m'adresser une copie de cette liste, telle qu'elle est ci-jointe.
ANNEXE
ÉTAT NOMINATIF DES HOMMES AUXQUELS LE GÉNÉRAL EN CHEF BONAPARTE ACCORDEDES SABRES POUR LEUR CONDUITE DISTINGUÉE. ... Division Brune (note : Primitivement commandée par le général Augereau, et ensuite par le général Guieu, depuis le 23 ventôse an v (17 mars 1797).
27e légère. DUPAS (Pierre-Louis), chef de bataillon, n° 44. Pour avoir passé un des premiers le pont de Lodi.
Idem. 2e. Carabiniers. EYCHENIÉ (Pierre), dit CHIGNET, caporal, n° 45. Pour avoir escaladé le rempart de Rocca d'Anfo en présence de l'ennemi ...
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2347 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 2220).

- 1798-1799.

Au premier vendémiaire An VII (11 septembre 1798), elle est à l’Armée d’Italie (Journal militaire, 1798-1799) dans la Division Meynier. Le 15 nivôse an VII, le journal militaire indique que le Régiment est à l’Armée de Rome.

La 27e Demi-brigade est composée ainsi :
- 4e Bataillon des Chasseurs de montagne
- 15e Demi-brigade
- 15e Bataillon de Chasseurs - 2e Bataillon des Bouches du Rhône. - 1er et 2e Bataillons des Allobroges. - 9e Bataillon du District de Lille. - 3 Bataillons de la 52e. - 2e du 26e Régiment.
- 2e du Vaucluse. - 5e des Bouches du Rhône. - 1er Provisoire - 4e Bataillon de l’Ariège. - 4e des Pyrénées orientales. - 1er des Tirailleurs des Alpes. - Compagnie des Grenadiers du 1er Bataillon de Gravilliers de Paris. - 4e Demi-brigade des Allobroges.

Le 25 germinal an IV (7 juin 1799) ... Le Chef de Brigade est Jean-Baptiste Brunet.

Au 1er vendémiaire An VIII (12 septembre 1799), elle est dite à l’Armée d’Angleterre (Journal militaire, 1799-1800).

Elle se rendra successivement à Nimègue, Berg-op-Zoom, Rotterdam.

- 1800.

La Demi-brigade est incorporée dans l’Armée du Rhin (et Moselle), au 2e Corps du Général de Division Moreau (provisoirement Lecourbe), 2e Division Richepanse.

Le Colonel Dessaix passe à l’Etat-major de la Division, il sera nommé Général le 29 août 1803.

La Brigade est commandée par le Général de Brigade Drouet.

La Demi-brigade a trois bataillons.

La 27e doit se rendre en Batavie (ordre du 22 mars - Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4694 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 94 (qui considère qu’elle doit être datée du 15 mars)).

Le 21 Floréal an 8 (11 mai 1800), Berthier, Général en chef de l'Armée de Réserve, écrit, depuis Genève, au Général Dupont : "... Ordonnez que la 27e demi-brigade d'infanterie légère qui est à Dijon se rende à Genève, où elle finira d'être organisée et y attendra des ordres ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 333).

Aux ordres du Général Augereau puis du Général Victor, les unités s’installent dans un camp entre Maëstricht et Breda.

Les Bataillons sont commandés respectivement par les Chefs de Bataillon Derbez, Latour, Roccassera, Dupas. Les Adjudants-majors sont Barbier, Blanc, Expert. Les Quartiers-maîtres trésorier Larchier, Villard, Manuel.

Le Rapport du 10 au 18 Messidor an 8 (29 juin-7 juillet 1800), indique, pour les combats menés le 7 juillet 1800 (18 Messidor an 8 : "… le général Richepanse bloquait Ulm ; la garnison, qui n'avait fait encore aucun mouvement offensif, effectua une sortie dans la nuit du 18 au 19. En remontant, vers les onze heures du soir, le Danube et la Blau, le chef de brigade Montbrun, qui commandait dans cette partie, replia ses premiers postes jusqu'à la hauteur de 2 pièces qu'il avait en batterie ; mettant alors de l'ensemble dans son mouvement, il fit charger l'ennemi par deux escadrons des 1er et 20e de chasseurs et 2 compagnies de la 27e légère.
Cette attaque, faite avec impétuosité, a mis l'ennemi dans la déroute la plus complète, et il est rentré précipitamment dans ses ouvrages, laissant plus de 150 prisonniers du régiment de Murray dans nos mains ; le nombre de ses morts et blessés doit être considérable ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XIV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 46 page 105).

Le 19 septembre, la Demi-brigade quitte Rotterdam pour entrer en campagne et commencer la troisième guerre contre la maison d’Autriche. Itinéraire : Gauda, Utrecht, Nimègue, Düsseldorf, Solingen, Eberjel, Mühleim, Köln (Cologne), Bonn, Koblentz (Coblence), Remagen, Andernach, Neuwied. Le 6 novembre, la 27e est à Mainz (Mayence), le 10 à Kassel, le 14 à Frankfürt (Francfort), à Aschaffenburg du 16 au 22 décembre. Des combats se déroulent entre Nürnberg (Nuremberg) et Bamberg, mais la 27e Demi-brigade n’y participe pas. Le 23 décembre, elle est à Salsminsterburg (Fulde), puis à Nedhof.

L’ennemi, commandé par Albini, attaque le 31 décembre. La Demi-brigade met l’adversaire en fuite.

- 1801

Le 27 Ventôse an 9 (18 mars 1801), le Premier Consulé écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Le 4e et le 6e de dragons retourneront en Batavie ainsi que les 18e, 27e et 29e demi-brigades légères, la [sic] 17e et 55e de ligne et quatre demi-brigades de l'armée du Rhin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6130).

Les villages de Krönenburg et Offen sont occupés. Puis Rokemburg, Hesse-Hambourg, Fréderikdorf, Friedberg, Obvilistadt, Rökemberg d’où le régiment part le 8 avril pour Mainz. Puis Kassel, Nassau, Limburg, Montabour, Köblentz, Neuwied, Düsseldorf, Lintz, Siburg, Eberfelt, Cleves, Delle, Kikerkues, puis enfin La Haye. Bonaparte demande que les Demi-brigades légères soient composées de deux ou trois Bataillons, de 5 Compagnies, avec au maximum 72 hommes chacune (soit environ 1100 hommes pour trois Bataillons).

Du 8 mai au 30 octobre, la Demi-brigade reste à La Haye.

En été, elle passe de 800 hommes à 1500 grâce à un apport de volontaires brabançons et de conscrits de France.

Le 1er octobre 1801 (9 vendémiaire an 10), Bonaparte écrit depuis la Malmaison au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Il doit rester en Batavie, citoyen ministre cinq demi-brigades. Ce seront la 27e légère ... les 18e et 27e légères ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3093; Correspondance générale, t.3, lettre 6537).

Le 1er octobre, elle est à Berg-op-Zoom, puis Flessingue pour rejoindre l’île de Saint-Domingue. Compte tenu de l’apparente faiblesse de la 27e (400 hommes étaient à l’hôpital avec des fièvres) cela ne se fera pas; il ne restait que 800 hommes valides. D’après le Capitaine Laugier, Officier au 3e Bataillon (ses cahiers), le Chef de Brigade n’était pas favorable au départ. La 27e sera remplacée par la 7e de ligne. Celle-ci forte de 2 000 hommes, à l’embarquement, n’aurait plus eu, dix huit mois après, que 84 hommes valides et entre les mains des anglais.

En novembre 1801, la 27e rejoindra Breda et Bois-le-duc, où elle restera jusqu’au 31 octobre 1802. Le 3e Bataillon s’installera à Mordick ente Amsterdam et Rotterdam.

La 27e Légère figure dans la "Correspondance relative à l’inspection d’infanterie dans le 9e arrondissement, commencée le 24 Frimaire an 10 par le général de division Grenier inspecteur général d’infanterie pour l’an 10
Fini le 4 Fructidor an 11
Corps faisant partie de l’inspection dans le 9e arrondissement
... 27e légère dépôt à Flessingues, le corps est embarqué ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 134).

Le 15 décembre 1801 (24 Frimaire an 10), le Général de Division Grenier expédie, depuis Sarrelibre, une "Circulaire aux Conseils d’administration et aux chefs de la 7e, 8e, 17e, 54e, 95e, 5e, 76e, 84e, 89e, 108e demi-brigades de ligne et du dépôt de la 27e demi-brigade d’infanterie légère.
Le Ministre de la guerre vous a sans doute donné avis, citoyens, que la demi-brigade que vous administrez fait partie du 9e arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence deux livrets de revues avec les y annexés, ainsi que 2 états du n°2 pour être préparés avant mon arrivée. Vous y trouverez joint un modèle qui vous indiquera le mode de remplir l’état nominatif des officiers ; la colonne des observations, ainsi que dans tous les états, devant être remplie par moi, restera en blanc ; cependant, vous ferez préparer à l’avance un double de chacun des états faisant partie de la revue, et dans l’état n°2, sur papier libre ; chacun des chefs de bataillon avec le chef de brigade donnera son avis sur la moralité et talents des officiers.
Je vous recommande, citoyens, de donner les plus grands soins à la confection des livrets de revue et des états y annexés, afin qu’il ne me reste qu’à en verifier l’exactitude.
Vous aurez attention encore de faire mettre en règle les pièces qui devront être à l’appui des demandes d’admission à la solde de retraite aux invalides ou vétérans nationaux. Je vous préviens que je ne les recevrai qu’autant qu’elles seront littéralement conformes aux dispositions de la loi du 28 Fructidor an 7.
Je vous préviens aussi que je ne recevrai aucune demande, à l’exception des plaintes ou des réclamations d’une nature particulière, si elle ne m’est pas présentée suivant les formes de la hiérarchie militaire et je vous recommande expressément d’en agir de même à l’égard de celles qui me seront adressées.
L’inspection qui m’est confiée ayant pour but de faire connaitre au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire dans les différentes parties du service, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, comptabilité etc., je vous engage à me mettre à même de lui faire un rapport satisfaisant de votre administration et gestion.
J’arriverai à Bruxelles le 11 ou le 12 du mois prochain, d’où je vous annoncerai l’époque à laquelle je passerai votre demi-brigade en revue.
Avant mon arrivée, le chef de la demi-brigade en passera la revue préliminaire ; il recevra de chaque capitaine l’état de sa compagnie et en vérifiera les détails. D’après cette vérification, il fera remplir le livret préliminaire. Ce livret indiquera :
1° la force effective de la compagnie.
2° le nombre des présents.
3° le détail des absents.
4° le nombre de recrues admis pendant l’an 9 et jusqu’au moment de la revue.
6° la balance du gain et de la perte en hommes depuis le 1er Vendémiaire an 9.
Le chef du corps me remettra à mon arrivée ce livret préliminaire par chaque compagnie afin que je puisse en prendre connaissance avant de voir le corps.
Il est entendu qu’on ne se servira pas pour cette opération première, des livrets de revue que je vous adresse, ces derniers étant absolument destinés pour la revue générale, l’un des deux devant servir de base à mon rapport au Ministre de la Guerre
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 139).

- 1802

Le 30 janvier 1802 (10 Pluviôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Anvers, au Chef de la 27e Demi-brigade légère : "Je vous préviens, citoyen Chef, que je passerai le 14 de ce mois la revue d’inspection de votre corps. Veuilles en conséquence faire préparer votre travail et faire arriver pour ledit jour à Breda les hommes du bataillon ou les compagnies détachées que vous proposerez pour la réforme, la solde de retraite, les vétérans, les invalides. Vous observerez que je ne puis admettre pour l’un ou l’autre cas que les hommes qui auront été reconnus impropres au service" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 76 page 164).

Le 1er février 1802 (12 Pluviôse an 10) encore, le Général de Division Grenier écrit, depuis Anvers, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection des troupes : "... Je vous préviens que je passerai les 14, 15 et 16 de ce mois la revue de la 27e légère à Breda, Bois-le-Duc et Grave ; que je compte être le 24 à Nimègue et le 1er Ventôse à La Haye" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 78 page 169).

Le 23 février 1802 (4 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis La Haye, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection des troupes : "Citoyen Ministre, j’ai l’honneur de vous adresser le travail relatif à la revue d’inspection de la 27e demi-brigade d’infanterie légère que j’ai passé le 15 Pluviôse dernier. Il résulte de ce travail que l’effectif constaté est de 1820.
Que si l’on défalque de cet effectif les hommes proposés pour les vétérans ou solde de retraite 17.
Il manquera à cette demi-brigade au complet 158.
Il ne pourra en conséquence être accordé aucun congé absolu dans ce corps ; vous remarquerez citoyen Ministre que je n’ai réformé que 31 homme, proposé 12 pour la retraite et 5 pour les vétérans, attendu que cette demi-brigade au moment où elle dut s’embarquer a été autorisée par les généraux commandant en Batavie à congédier tous les estropiés et hommes inutiles ; ceux compris dans mon travail étaient alors aux hôpitaux ; son tiercement a été fait à la même époque ; ci-joint vous trouverez la note des états et autres faisant partie de cette revue.
Note des états relatifs au travail de la revue d’inspection de la 27e demi-Brigade légère.
1° livret de revues
2° états nominatifs des officiers
1 état double des hommes proposés pour les vétérans nationaux
1 état double des hommes proposés pour la solde de retraite
4 états numéro 11.12.13 et 14
1 état des officiers susceptibles d’obtenir de l’avancement
1 état des quatre sous-officiers susceptibles de passer aux grades de sous-lieutenant au choix du gouvernement.
Différentes demandes du conseil d’administration relatives à la solde arriérée due à cette demi-brigade
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 80 page 173).

Le 25 février 1802 (6 Ventôse an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis La Haye, au Général Victor : "Je vous informe, mon cher général, que j’ai déjà fort avancé le travail de mon inspection près des troupes sous vos ordres, l’exactitude et l’uniformité qui règnent dans toutes les parties du service et de l’administration font l’éloge des chefs et me mettent à même de les faire connaitre avantageusement au gouvernement ; j’ai dans la 27e légère, la 54e et la 17e de ligne reconnu l’amour de l’ordre et de la désertion, officiers et soldats sont animés du désir de bien faire, tous méritent la bienveillance du gouvernement, l’estime et la confiance des chefs, et la considération de leurs concitoyens. L’instruction n’a pas encore acquis le degré de perfection que nous devons désirer, cependant elle est aussi avancée que les circonstances ont pû le permettre ; la 27e légère est une des plus arriérées sous ce rapport, mais le zèle que met particulièrement le chef de cette demi-brigade fait espérer qu’elle sera bientôt à la auteur des autres corps ...
J’ai réformé et congédié simplement dans la 27e légère 31 hommes impropres au service, proposé pour les vétérans 5, et pour la solde de retraite 12, mais il est à remarquer que la demi-brigade ayant été sur le point de s’embarquer, a congédié à cette époque tous les hommes que des infirmités ou blessures ont mis hors d’état de service.
Cette demi-brigade est restée après ma revue à 1820, en n’ayant point le complet voulu par l’arrêté des Consuls du 18 Vendémiaire an 10 elle n’a pu délivrer de congés absolus ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 82 page 176).

Le 26 février 1802 (7 Ventôse an 10), le Général de Division écrit, depuis La Haye, au citoyen Dessuis, Chef de la 27e Légère : "Il n’est pas de doute, citoyen chef, que du moment où votre demi-brigade aura atteient le complet voulu par l’arrêté des Consuls du 18 Vendémiaire, vous ne soyez autorisé à délivrer des congés absolus en proportion de l’éxcédent que la demi-brigade aura au complet ; vous devez en conséquence demander au Ministre un nombre de congé si déjà il ne vous les a adressé et m’envoyer en suite à la signature ceux que le conseil d’administration délivrera" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 83 page 178).

Le 13 mars 1802 (22 Ventôse an 10), le Général Grenier écrit, depuis Gand, "Aux Conseils d’administrations des 17e, 54e, 76e, 84e, 89e, 95e, 108e demi-brigades, 27e légère, 2e bataillon 5e de ligne, et dépôt de la 7e demi-brigade de ligne
Vous avez dû recevoir, citoyens, une lettre du Ministre de la Guerre en date du 16 Pluviôse dernier relative à la visite de vos demi-brigades, en exécution de l’article 8 du règlement du 7 Thermidor an 9 sur les demandes d’armes.
J’écris en conséquence aux commandants d’artillerie de la 24e division militaire, et celle en Batavie afin qu’il désigne des officiers d’artillerie pour assister à cette visite, de laquelle il sera dressé un procès verbal qui devra faire mention de tous les objets, et détails voulus par la lettredu Ministre de la Guerre. Vous m’adresserez ce procès verbal et les états qui en résulteront en triple expédition ; après que je l’aurai visée, l’une vous sera renvoyée, l’autre destinée au Ministre de la Guerre et la 3e me restera.
Il est nécessaire que la situation de l’armement portée au procés verbal soit conforme à celle annexée au livret de revue d’inspection.
L’article 38 du Règlement du 7 Thermidor an 9 précise que toutes les pièces de rechange seront tirées des seules manufactures nationales. Veuillez suivre strictement cette disposition de laquelle vous êtes responsable
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 85 page 183).

Le 16 mars 1802 (25 Ventôse an 10), Le Général Grenier écrit, depuis Gand, au Chef de la 27e Demi-brigade d’infanterie légère : "Je vous renvoie, citoyen chef, les congés que vous m’avez adressés en faveur de deux patriotes italiens réfugiés dans votre demi-brigade ; et celui d’un chasseur proposé pour la réforme ; je n’ai pu les viser en ce que les deux premiers pourront être compris dans le nombre des hommes qui seront dans le cas des congés absolus, et pour lesquels le Ministre de la Guerre vous adressera des congés ; et que le 3e ne peut être réformé qu’à la prochaine revue d’inspection.
Il faut à l’appui des mémoires de proposition que vous m’avez adressés deux états doubles pour chaque classe, conformes aux états de ces classes annexés au livret de revue ; et afin qu’il n’y ait pas de différences entre ces états et le mémoire de proposition dans le service de chacun des hommes, je vous les renvoie en vous observant encore que j’ai remarqué dans plusieurs de ces mémoires que l’on avait porté les campagnes en proportion de la durée des services ; ce qui ne peut pas être ; car l’homme qui a été blessé en l’an 5 et qui est estropié, n’a plus été dans le cas de faire de campagnes, ou s’il les a continuées, il n’est plus dans le cas de la retraite, mais bien de l’admission aux vétérans. J’ai trouvé aussi dans ces différents papiers trois congés de réforme qui me sont inutiles.
Les états doubles que je vous demande pour la solde de retraite, vétérans et invalides devront être signés du conseil d’administration
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 86 page 185).

Le 26 mars 1802 (5 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Bruges, au "Bureau de l’Inspection des Troupes, Infanterie
Le Général de Division Grenier, Inspecteur général d’infanterie, au Ministre de la Guerre
Citoyen Ministre, je vous ai adressé le travail de mon inspection par chaque corps fur et à mesure qu’il était tenu ; les opérations qui en font partie sont détaillées par les livrets de revue, les résumés et les ordres laissés aux demi-brigades vous ont fait connaitre mon opinion sur les différentes parties du service, de l’administration et de l’instruction. Je vous soumets ci-après quelques idées générales sur l’ensemble, les abus que j’ai cru apercevoir et les améliorations qui me paraissent nécessaires. Si par mon travail, j’ai rempli les intentions du gouvernement, je serais parvenu au but que je me suis proposé.
Résumé des opérations du général de division Grenier, inspecteur général d’infanterie dans le 9e arrondissement, avec les observations sur les différentes parties soumises à son examen présentées au Ministre de la Guerre le 14 Germinal ...
Pour la 27e Demi-brigade légère, il y a eu 31 réformés à la revue ; l’effectif du Corps à la revue, après diminution des réformés, est de 1820. 12 soldats ont été proposés pour la pension, 5 pour les Vétérans. L’effectif pour le complet du pied de paix est de 1803. 1 Chef de Bataillon est proposé pour la pension. Le Général Grenier note en observations : « Si on porte hors du cadre 11 enfants de troupe il manquera au complet 169 hommes »
".

Suivent ensuite les observations du Général de Division Grenier : "Esprit des corps : généralement bon, tous les corps sont attachés au gouvernement, officiers et soldats sont animés du désir de bien faire ; tous méritent la considération due à l’état militaire.
Instruction théorique : a besoin d’être perfectionnée, depuis la rentrée des armes, les corps ont fait de fréquentes marches et les officiers et sous-officiers n’ont pu se livrer à leur étude avec tous les soins qu’elle exige ; il est hors de doute que l’inspection de l’an 11 offrira sous ce rapport des résultats plus satisfaisants.
Instruction pratique : est déjà fort avancée ; sera dans l’an 11 un degré de perfection nécessaire ; celle des soldats offre de l’ensemble, de la précision ; on remarque dans les rangs de l’immobilité et du silence ; la position des soldats et le port d’armes ont besoin d’être rectifiés.
Discipline : elle est observée dans tous les corps et leur fait honneur ; tous les renseignements pris à cet égard sont très avantageux.
Tenue : offre un bel ensemble ; ont de l’exactitude et de l’uniformité mais doit être surveillée dans les détails pour obtenir un plus haut degré de perfection.
Habillement : Mérite toute l’attention du gouvernement : l’habillement, quoique bon, présente des défectuosités ; en ce que les envois de draps et étoffes ne se font plus aux époques déterminées, que les draps et doublures ne sont pas conformes aux échantillons envoyés aux corps par le ministre de la guerre et que si les corps les rejettent, ils sont obligés d’attendre six mois avant de les voir remplacés et quelques fois n’obtiennent pas encore les remplacement auxquels les fournisseurs se refusent sous différents prétextes.
Les règlements sur l’habillement indiquent dans celui du soldat veste ou gilets ; plusieurs corps ont adopté les gilets ; il en résulte que les soldats devront porter les habits en été et que ceux-ci n’obtiendront pas la durée prescrite. La veste n’offre pas cet inconvénient, habille mieux le soldat, et peut être au moins cinq mois de l’été sans habit, excepté les jours de parade et de service ; il est d’ailleurs nécessaire d’établir l’uniformité dans l’armée ; il faut donc supprimer ou la veste, ou le gilet.
Equipement : l’équipement présente des bigarrures qu’il faut faire cesser. Il existe encore de la buffleterie noire dans les corps, outre qu’elle ne peut durer le temps prescrit par sa qualité beaucoup inférieure à la blanche, elle est sale et malpropre, ne parle pas à l’œil et répugne aux soldats qui ne lui donnent pas les mêmes soins. Cette buffleterie doit être remplacée. Presque tous les corps manquent de bretelles de fusil, les habits en souffrent et se déchirent facilement au port d’arme.
Armement : l’armement est généralement bon et bien entretenu ; les corps y donnent les plus grands soins.
Casernes : les casernes dans la 24e division militaire sont en général de vieux bâtiments, malsains et mal distribués, manquant de râtelier d’armes et de planches à pain ; les fournitures sont de mauvaise qualité et vieilles, presque toutes sont les anciennes des Autrichiens.
Hôpitaux : les hôpitaux militaires de Bruxelles et d’Anvers pourraient être tenus plus proprement ; on en attribue la cause à la houille qui sert de chauffage ; les aliments y sont de bonne qualité. L’hôpital civil de Gand, dans lequel on traite des militaires, est extrêmement mal soigné ; les malades y souffrent de la malpropreté qui y règne, et les pansements des hommes blessés se font en partie avec des étoupes au leur de charpie. Cet hospice contraste étonnamment avec celui de Bruges où les malades sont tenus proprement et traités avec soin.
Les infirmiers des corps reçoivent les galleux et l’on y traite les maladies vénériennes simples ; maos les corps obtiennent difficilement les médicaments nécessaires des hôpitaux militaires et sont souvent obligés d’y pourvoir.
Prisons : les prisons sont tenues assez proprement. On remarque que les prisonniers sont trop confondus et que les mêmes locaux servent aux malfaiteurs condamnés et aux militaires non encore jugés.
Salles de discipline : les salles de discipline des corps sont tenues conformément aux règlements.
Manutention des vivres : cette partie de l’administration militaire parait être assez soignée et les qualités bonnes. Les établissements sont bien tenus.
Recrues : l’espèce d’hommes est plutôt mauvaise que médiocre. Le recrutement de l’an 9 s’est composé de déserteurs, de vagabonds arrêtés, de conscrits de la classe du peuple la plus pauvre et de remplacements dont le mode parait avoir trop d’extension. Il en sera parlé plus bas.
Administration : les registres de comptabilité sont bien tenus et conformes aux règlements. Les corps commencent par sentier la nécessité d’apporter de l’ordre et la plus sévère économie dans cette partie de l’administration ; les recettes et dépenses paraissent précises et clairement énoncées ; cependant les arriérés considérables dus à presque tous les corps et pour lesquels l’inspecteur général a adressé au Ministre de la Guerre avec le travail de chaque revue, les réclamations les plus vives, laissent des lacunes qui rendre la comptabilité nécessairement confuse et qui exigent les plus grands soins de la part de l’inspecteur aux revues ; ils doivent surtout fixer leur attention sur les revirements de fonds qui auront lieu d’une masse à l’autre lors de la liquidation. L’inspecteur a été frappé de la situation de la médiocrité des masses d’entretien et de linge, chaussure, comparée avec les dépenses à leur charge. Il entrera à ce sujet dans quelques détails dans les observations suivantes.
Observations générales :
Masses d’entretien : On s’étonnera peut-être en voyant que la plupart des corps ayant des fonds assez considérables présentés par la situation de la caisse, appartenant à la masse d’entretien, l’on s’occupe d’en faire augmenter le produit ; mais on se convaincra aisément par l’aperçu ci-après, qu’elle sera bientôt absorbée si on ne vient à son secours. Il faut observer que cette masse qui s’est accrue jusqu’au 1er Vendémiaire an 10, parce que les corps ayant reçu jusque-là tous leurs effets confectionnés, point ou peu de conscrits à équiper, n’a été tenue qu’à très peu de dépenses ; à présent qu’elle aura à fournir à toutes celles qui lui sont imposées, elle sera hors d’état de les continuer.
Recette de la masse d’entretien : la recette fixe de cette masse est de 9 francs par homme par an, au complet de 1961 hommes cy 17649 francs. Elle devrait s’accroitre du versement de cette masse de ce qu’on a fait de bon à celle de linge et chaussure, les hommes morts désertés et congédiés étant absent. Mais vu l’insuffisance de la retenue faite à chaque homme pour pourvoir au remplacement et à la réparation de ses effets de linge et chaussure, ainsi qu’il sera démontré plus bas, il résulte que la masse de linge et chaussure ne possède que peu de chose et que chaque homme est plus souvent son débiteur que son créancier et que l’on ne peut fonder aucun espoir de recette à la masse d’entretien résultant du décompte des morts ou désertés ; il est d’ailleurs prouvé que ces derniers surtout laissent des dettes à leur départ, étant pour la plupart des hommes dérangés ; on ne peut donc compter que sur la recette fixée d’autre part 17649 francs.
Confection de l’habillement par an 9301 fr. 71
Façon et achat d’étoffes pour la réparation de l’habillement vieux 2802,15
Façon et achat de matières premières pour la réparation de l’équipement et armement 1908.
Achats d’effets de linge et chaussures à fournir aux hommes de nouvelle levée dont le nombre n’est évalué qu’à 250 par an quoiqu’il doit être porté à 500 puisque chaque conscrit n’est tenu qu’à servir quatre an 8342,43.
Frais d’administration 3600
Balance 25654,29
Les dépense fixes étant de 25654,29
Et les recettes de 17649
Il y aura chaque année un déficit de 8005, 29.
On remarque qu’il n’existe aucune supposition dans les dépenses, que s’il en existait elle serait en moins … que le nombre des conscrits, en suivant le mode de recrutement pour l’armée sera nécessaire de plus du 8e.
Dépenses à la charge de la masse d’entretien : cette masse étant fixée par la loi du 1er février 179. pour les corps d’infanterie à 39 fr. par homme par an, elle se composait savoir :
Pour l’habillement et équipement 20#10
Pour le recrutement : 16
Pour réparations et dépenses communes : 2 10 Total : 39#
En comparant les charges de la masse générale à cette époque avec celle de la masse d’entretien actuelle, les mêmes dépenses quoique changées de nature existent ; on en trouvera à n’en diminuer que ce qui était accordé pour le recrutement qui n’existe plus cy 16#
Resterait 23.
Proposer de rétablir la masse d’entretien à ce taux dans un moment surtout où la plus sévère économie doit être observée dans l’administration des finances, serait un abus et le travail d’un fou. Cependant, d’après le calcul fait de ses dépenses fixées par année comparée à ses recettes, on conviendra que cette masse sera absorbée dans trois ans, et qu’il en coûtera alors des sommes énormes au gouvernement pour la rétablir. On pense donc qu’en diminuant des dépenses de la masse d’entretien, les effets à fournir aux hommes de nouvelles levées, celles restant à faire se rapprocheraient des recettes mais alors, il faut qu’il soit tenu compte aux corps et par trimestre, des effets fournis aux conscrits sur des états visés par les inspecteurs aux revues. Ce moyen qui parait le plus économique, évitera encire toutes les dépenses supposées, en ce que le gouvernement ne payera les effets de linge et de chaussure que pour les conscrits arrivés aux corps.
Masse de linge et de chaussure : Pour former cette masse, on retient par jour sur la solde du sous-officier 8 cents et sur celle du soldat 5 cents ; cette retenue monte pour un an pour les sous-officiers à 24 frs et 48 cts.
Et pour les soldats à 18 frs.
Sur cette retenue, on doit former une masse de 27 frs à chaque sous-officier et de 18 frs à chaque soldat avec ce qu’ils n’auront pas dépensé pour les remplacements et réparations de leurs effets de linge et chaussure.
Ces remplacements consistant :
En 2 chemises à 4 frs 13 cts 8 frs 26 cts
1 col noir à 35 cts 35 cts
1 paire de bas de laine 2 frs 2 frs
1 id de fil 1 fr. 50 1 fr. 50
2 paires de souliers à 4 fr. 50 9 frs
1 paire de guêtres noires 4 frs 34 4 frs 34
1 id grise 1 fr. 90 1 fr. 60
Total : 27 frs 35 cts
(Note en marge : les souliers coutent aux corps de 4,75 à 5 frs ; presque tous, ils vont au-delà de 4,75 frs).
Il est bien démontré que ni les sous-officiers les soldats ne pourront avec la retenue qu’on leur fait, suffire aux dépenses qui sont indispensables, si l’on ne vient à leur secours, ou par une fourniture d’une partie d’effets en nature ou par une augmentation du décompte de linge des chaussures.
L’insuffisance de la retenue est devenue sensible depuis l’an 10, et la masse diminue considérablement chaque mois ; elle s’était accrue avant cette époque parce que les corps avaient été avantagés dans les pays conquis et qu’ils avaient ménagé plusieurs mois de leur solde, avec laquelle on a complété les masses et fourni les sacs d’effets de linge et chaussures. A présent qu’il faut les renouveler et les réparer sur leur seule retenue, elle sera insuffisante et le restant en caisse, à chacun d’eux sera absorbé avant la fin de l’année.
On demandera peut-être comment cette masse de linge et chaussures qui est plus forte que celle qui existait en 1788, doit ne pas suffire, tandis que la dernière est suffisante cette époque.
On n’en trouvera la cause dans l’augmentation du prêt de premier d’un tiers des différents effets de linge et chaussures, et dans les moyens que les corps avaient de doubler cette masse par les services des ouvriers et ceux des petits congés avec solde entière. Il est prouvé qu’à cette époque, on avait plus de 30 travailleurs par compagnie et pendant sept mois de l’année 12 et 15 petits congés, qui payaient leurs services ; aujourd’hui les moyens n’existent plus et ne sont plus autorisés.
Conscription
En conservant le mode de recrutement de l’armée par le moyen de la conscription, on continuera sans doute d’accorder la faculté des remplacements. Cependant le mode présente bien des inconvénients, en ce que la seule classe aisée peut se faire remplacer ; que les remplaçants ne sont que des mercenaires, la plupart sans asile, et qu’alors l’ensemble du recrutement de l’armée n’est composé que de la classe la plus pauvre de la France ; il en résulte que les corps ne trouvent plus de sujets pour former des sous-officiers, et que l’esprit national qui a caractérisé nos armées dans cette dernière guerre se détruit. Dans quelque temps, on en demandera la cause et on sera étonné de la trouver en partie dans la facilité des remplacements. Pour obvier autant que possible à cet inconvénient, on indiquera ci-après les moyens de faire tourner la faculté des remplacements à l’avantage du gouvernement, à celui de l’armée, et à la satisfaction des conscrits, que des circonstances particulières forceraient d’exempter du service personnel.
Ces moyens tendent à faire former une masse de remplacement qui ne serait pas à la charge du gouvernement, et à ne plus laisser à l’arbitraire des remplaçants le prix qu’ils exigent de ceux qui désirent s’en faire remplacer.
Mode de remplacement proposé
On ne peut se dissimuler l’avantage qu’il résulte pour l’armée de pouvoir conserver dans les corps le plus possible d’anciens soldats et sous-officiers propres par leur expérience à diriger en peu de temps l’instruction des hommes dont chaque corps se recrute, quel que soit le nombre dont les circonstances obligeraient le gouvernement à en augmenter le complet.
On peut se procurer ce précieux avantage en accordant à chaque sous-officier et soldat qui, ayant complété les années de service auxquelles il était tenu, déclarerait encore vouloir servir pendant 4 ans, une prime de 60 frs, cette prime serait déterminée à raison des engagements successifs que pourrait contracter le même homme à l’échéance du précédent et serait payée par la masse des remplaçants.
Composition de cette masse
Chaque année, après le travail des revues des inspecteurs généraux, le gouvernement peut connaître le nombre d’hommes nécessaires au complètement de l’armée ; il peut connaître aussi le nombre de chaque corps qui, ayant droit aux congés absolus, désirent continuer leur service et déterminé d’après cette connaissance, le nombre d’hommes qu’on pourra exempter dans chaque département du service personnel ; ces hommes seront tenus de payer à la masse de remplacement un prix que le gouvernement déterminera et qui pourrait avoir pour base le montant de toutes les contributions directes réunies que payent annuellement ou le conscrit à remplacer où les pères et mères, somme qui ne devra pas être moins de 200 frs. On peut évaluer chaque année à un 4e le nombre d’hommes de chaque corps qui, n’ayant plus chez eux l’appât du remplacement, ou qui ayant du goût pour l’état militaire, se décideraient à continuer leurs services ; il est entendu que les inspecteurs n’admettraient à cette faculté que les hommes de bonne conduite. On portera également le nombre des hommes à exempter de service personnel à un 4e et le déficit au complet sera rempli par ceux mêmes qui l’auraient opéré en partant par congé absolu. On peut présumer que plus d’un quart des conscrits appelés aux armées se présenteront pour être exemptés du service personnel ; afin de ne point commettre d’injustice et ne pas favoriser les uns plus que les autres, on admettra sans doute d’en réduire le nombre au quart voulu par la voie du sort.
Cette masse fera partie des attributions du département de la guerre en la faisant valoir, les fonds qui la composeraient en augmenteraient aussi le produit, parce qu’il est probable que vu la différence des dépenses qui seront à la charge de cette masse, à ses recettes elle aura toujours un bénéfice considérable que l’on peut évaluer à 1200000 frs par an ; le gouvernement pourrait sur ces fonds accorder des suppléments à la masse de linge et chaussure et trouver encore de quoi payer à la masse d’entretien une partie des effets de linge et chaussure à fournir aux hommes de nouvelle levée ; ces avantages inappréciables ne sont balancés par aucun inconvénient ; au contraire le conscrit n’aura plus l’embarras de chercher un remplaçant ou de le recevoir à des conditions arbitraires.
L’armée ne sera plus appauvrie de sujets puisque dans le nombre des recrues à recevoir chaque année, le quart seulement sera remplacé ou exempté de service personnel, et dans les trois autres quarts qui devront marcher, il se trouvera un bon nombre propre à former des sous-officiers.
Les exemptions de services ne sont pas, à la vérité, aussi nombreuses que par le mode de remplacement actuel, mais le bien du service et la gloire de l’armée exigent cette réduction, et les corps seront composés de citoyens français qui s’enorgueilliront de l’état militaire.
Le ministre de la guerre observera que je n’ai établi que le principe de ce mode, qui peut être développé à l’infini et que sous tous ces points de vue, il offre de très grands avantages.
Avancement par élection.
Tous les militaires conviennent que le mode d’avancement par élection établi dans l’armée par la loi du 14 germinal est défectueux sous beaucoup de rapports. Celui au grade de caporal à un vice essentiel qui s’étend ensuite à tous les grades et nuit singulièrement au bien du service en ce que, donnant aux volontaires le choix de leurs caporaux, c’est porter atteinte à la discipline et à l’émulation ; l’expérience a suffisamment prouvé le vice et souvent forcé d’enfreindre la loi à cet égard. On ne peut se dissimuler que des soldats qui ont à choisir un caporal dans leurs compagnies ne recherchent pas plus dans ceux qu’ils proposent les talents et la capacité nécessaires au grade qu’ils auront à nommer, que la fermeté pour en soutenir l’autorité. Ils ont bien soin au contraire de ne proposer que ceux de leurs camarades qu’ils appellent de bons enfants dont ils espèrent beaucoup d’indulgence et qui, leur devant leur avancement, ne pourront user envers eux de toute l’étendue du pouvoir que leur donne le grade.
Le grade de caporal étant celui qui conduit à tous les autres, puisque celui qui en est une fois pourvu ne peut plus être arrêté dans son avancement à ceux supérieurs ou son ancienneté le conduira infailliblement ; on ne saurait donc trop empêcher que ce grade, dont l’importance n’a pas été assez sentie, ne soit plus donné si légèrement ; pour assurer un meilleur choix de caporaux et autres grades supérieur, on pourra en changeant le mode prescrit par la loi du 14 germinal, admettre celui qu’on va indiquer pour chaque grade ; on ne devra plus alors dans les corps des officiers qui ne figurent pas convenablement dans leurs grades, mais qu’un premier choix y a conduit sans que l’on puisse l’empêcher.
Caporaux.
Il sera formé dans chaque corps une liste des soldats ayant la meilleure conduite, au moins 6 mois de service, la pénurie de sujets nécessitant en ce moment cette disposition, on pourra par la suite exiger un an de service, et sachant bien lire et écrire. Cette liste sera établie de la manière suivante : tous les caporaux d’un bataillon d’une demi-brigade, selon que l’on voudra étendre ou restreindre le choix, présenteront chacun à leur capitaine un soldat de leur compagnie, qu’ils croiront le plus propre à être caporal ; dans le cas où un soldat serait proposé par plusieurs caporaux de la compagnie, il serait censé choisi par le plus ancien, et le choix des autres recommencerait jusqu’à ce que chaque caporal présente un sujet différent à son capitaine.
Le capitaine choisira trois de ceux qui lui auront été présentés par les caporaux de sa compagnie ; il remettra les noms de ceux qu’il aura choisis au commandant du corps qui fera former la liste des sujets choisis par tous les capitaines du bataillon ou de la demi-brigade ; cette liste arrêtée par le commandant du corps sera déposée entre les mains du 4e chef de bataillon qui le fera mettre à l’ordre de la demi-brigade.
Lorsqu’il vaquera une place de caporal dans une compagnie, le commandant de cette compagnie choisira sur la liste trois sujets qu’il proposera au commandant du corps et ce dernier en nommera un pour occuper la place vacante ; il est à observer que le capitaine qui devra proposer trois sujets de la liste ne pourra dans aucun cas, y comprendre des hommes de sa compagnie.
Si l’on tenait à faire participer les soldats à ce choix, on le pourrait sans s’éloigner du mode proposé, en leur laissant le choix de deux des sujets pris sur la liste à proposer comme candidat à la place vacante. Le capitaine alors désignerait le 3e et les présenterait ensemble au choix du chef du corps. Il est cependant à préférer que les soldats n’aient aucune influence dans ce choix.
Les compagnies de grenadiers devant être composées d’hommes expérimentés et ayant fait preuve de bonne conduite, les capitaines de ces compagnies devront être autorisés à choisir, lorsqu’il leur manquera un caporal, dans tous les caporaux des compagnies de fusiliers de la demi-brigade, ces trois candidats qu’ils voudront présenter au chef du corps, s’ils n’avaient pas trouvé dans la liste les sujets propres aux grenadiers.
La liste réduite au-dessous de moitié, on en formera une autre de la même manière.
Caporal Fourier.
Le caporal Fourier étant, par ses fonctions, chargé de la partie administrative de la compagnie sous les ordres de l’officier qui la commande, son choix doit être l’effet de la confiance et laisse aux capitaines, en leur donnant la faculté de la porter non seulement sur tous les caporaux de la demi-brigade, mais encore sur les volontaires qu’ils croiront propres à remplir les fonctions de ce grade, sauf la confirmation du commandant du corps.
Les caporaux Fourier étant dans la classe des caporaux, ils seront comme eux susceptibles de passer au grade de sergent par ancienneté ou par choix, mais rouleront avec les sergents pour parvenir au grade de sergent-major.
Sergent
On suivra l’avancement au grade de sergent par élection le même mode que pour les caporaux ; les sergents du bataillon ou de la demi-brigade choisiront chacun dans leur compagnie le caporal qui leur paraîtra le plus susceptible d’avancement, ayant six mois de grade, et le présenteront au commandant de la compagnie qui choisira un des caporaux présentés ; il sera formé de tous ceux choisis une liste dans laquelle le commandant de la compagnie où il y aura un emploi de sergent vacant, prendra trois candidats qu’il proposera au commandant du corps, pour qu’il désigne celui qui devra occuper la place. Le capitaine ne devra jamais présenter pour candidat le caporal de cette compagnie porté sur la liste, afin d’éviter qu’un caporal devienne sergent dans la même compagnie.
La liste réduite au-dessous de la moitié sera renouvelée d’après les mêmes principes que ceux de sa formation.
Sergent-major
Vu la rareté des vacances dans ce grade, on ne formera la liste des candidats à proposer aux places vacantes au tour du choix, que lorsque ces vacances auront lieu ; pour former cette liste, le chef du corps fera prévenir les sergents-majors de toutes les compagnies de la demi-brigade ou du bataillon dont fait partie celle où la place est vacante, de remettre à l’adjudant de décade le nom du sergent ou caporal fourrier de leur compagnie, qu’ils auront choisi pour être proposé à cette place ; l’adjudant suppléera au sergent-major qui a fait la vacance, et à tous ceux qui seraient absents par congé ou autrement. Il formera la liste de tous les sergents ainsi choisis, il la remettra au chef du corps qui, après l’avoir approuvée, la communiquera au capitaine de la compagnie où la place sera vacante, afin qu’il lui propose trois des sergents portés sur la liste, desquels le chef désignera celui qui devra occuper la place vacante.
Adjudant sous-officiers
Les fonctions de l’adjudant sous-officier étant purement militaires, et tenant plus de l’instruction, police et discipline qu’à l’administration, on ne doit pas laisser le choix aux conseils d’administration mais le donner aux officiers supérieurs qui, réunis, nommeront à la pluralité des voix celui de tous les sergents-majors et sergents du corps qu’ils jugeront le plus propre à ces fonctions, les officiers supérieurs absents lors de la vacance d’une place de ce grade, ne pourront être suppléés pour le choix du remplaçant ; ils devront être consultés et envoyer leurs suffrages par écrit, et lorsqu’il y aura partage dans les voix des officiers supérieurs, celle du chef du corps aura la prépondérance.
Comme les fonctions d’adjudant sont fatigantes et exigent autant d’activité que d’instruction de ceux qui les exercent, et qu’il est difficile de remplacer ceux qui se sont formés par la pratique, il faudrait, pour éviter des remplacements trop fréquent dans ce grade, et dédommager ceux que le bien du service exigerait d’y conserver, et ne pas les rendre victimes de l’utilité dont ils sont, leur accorder d’être considérés pour l’avancement seulement par ancienneté aux grade de lieutenant, comme sous-lieutenant du jour de leur nomination d’adjudant, et leur en accorder le traitement lorsqu’un sous-officier leur cadet parviendrait à la sous-lieutenance par ancienneté.
Comme en leur qualité d’adjudant, ils ne doivent pas cesser d’être éligibles aux places de sous-lieutenant au choix ; dans le cas où ils seraient choisis à une de ces places, ils devront jouir du traitement y attaché à compter de ce jour et continuer leur fonction d’adjudant s’ils y sont jugés nécessaires par les officiers supérieurs, jusqu’à ce que par ancienneté ou par un nouveau choix ils parviennent à la lieutenance.
Lorsque l’adjudant nommé sous-lieutenant au choix sera jugé devoir continuer ses fonctions d’adjudant, le tour du choix sera censé passer et l’on donnera à l’ancienneté la sous-lieutenance qu’il laissera vacante.
Sous-lieutenant, lieutenant et capitaine
L’avancement par élection au grade de sous-lieutenant, de lieutenant et de capitaine se continuera d’après le mode voulu par la loi du 14 Germinal, en donnant cependant plus d’extension au choix ; il faut pour cela ne pas le borner au bataillon où se trouve la vacance, mais bien y faire participer tous les bataillons ; il peut arriver que le même bataillon ait seul l’avancement pendant longtemps ; il est possible que le bataillon qui a la vacance ne possède pas aux yeux des électeurs le sujet le plus propre à y être nommé.
Adjudant major
Les fonctions des adjudants majors les mettent en relation immédiate avec les officiers supérieur pour tout ce qui est relatif à l’instruction, police et discipline. On ne voit pourquoi on a laissé leur nomination au choix du conseil d’administration avec lequel ils n’ont aucune relation ; il est plus naturel qu’ils soient nommés par les officiers supérieurs. On pourra suivre à leur égard le mode proposé pour les adjudants sous-officiers.
Chef de bataillon
On demande en faveur des capitaines qui depuis longtemps ont été privés d’avancement, le rétablissement du mode voulu par la loi du 14 Germinal pour l’avancement au grade de chef de bataillon. Les fonctions du 4e chef de bataillon étant d’une nature particulière, la nomination à cet emploi appartiendra de droit au gouvernement sans préjudicier à la moitié des autres places qui lui sont réservées par la loi du 14 Germinal.
Fonctions du 4e chef de bataillon
Le gouvernement, en créant dans chaque corps, un 4e chef de bataillon, a sans doute eu en vue de les utiliser par leur surveillance pour l’administration, la police, la discipline et l’instruction ; mas comme on a prononcé que vaguement sur leurs fonctions, il en résulte que les chefs de corps les interprètent différemment les uns des autres et les emploient comme ils l’entendent. Il serait nécessaire que le gouvernement fît cesser cet arbitraire en précisant par une instruction les fonctions qu’il entend devoir être remplis par les 4es chefs. Il semble qu’ils doivent être chargés de tous les détails de l’instruction, de la police, de la discipline et de l’administration ; mais il faut établir les rapports qui doivent exister entre les chefs de corps, les commandants de bataillon, eux, les adjudants majors et le conseil d’administration.
Le 4e chef de bataillon doit transmettre les ordres du chef de la demi-brigade au corps ; il réunira à cet effet et à une heure indiquée les adjudants majors et adjudants sous-officiers des trois bataillons, prescrira ce qui doit être fait dans la journée, recevra les rapports des capitaines de police, surveillera la discipline, la tenue et la propreté des casernes, et sera chargé de l’instruction de la demi-brigade au détail, depuis l’école du soldat jusqu’à celle du bataillon inclusivement ; il pourra être utilisé avantageusement si on le rend le rapporteur du conseil d’administration ; il sera à même de faire connaître les abus que sa surveillance aurait pu lui faire remarquer, et qui peuvent échapper à un conseil qui n’est pas toujours composé de membres ayant des connaissances dans cette partie et dont les séances sont toujours trop courtes pour examiner suffisamment tous les objets qui lui sont soumis.
Chef de brigade
Ces emplois pour l’infanterie devraient se donner pour moitié par le choix du gouvernement et moitié par ancienneté de grade de chef de bataillon sur toute l’armée.
Avancement par ancienneté de grade
Par un décret du 27 Pluviôse an 2, il a été décidé qu’aucun citoyen ne pourra être promu aux empois qui vaqueront depuis le grade de caporal jusqu’à celui de général en chef s’il ne sait lire et écrire. Avant la promulgation de cette loi, beaucoup d’officiers avaient été promus quoique ne sachant ni lire ni écrire ; plusieurs existent encore dans les corps ; doivent ils parvenir à leur tour d’ancienneté à un grade supérieur à celui qu’ils ont ? Ne serait-il pas à propos de déterminer que toutes les fois qu’une place sera vacante et appartiendra au tour de l’ancienneté, celui qui y aura droit sera examiné par cinq militaires qui lui sont supérieurs en grade et qui devront toujours avoir pour président un chef de bataillon. Cet examen pour le sous-officier sera basé sur l’instruction théorique de l’école du soldat et celle de peloton sur les comptes à rendre de la discipline et de la tenue et sur les rapports par écrit qu’un sous-officier est dans le cas de faire lorsqu’il est détaché le conseil d’examen prononcera sur la capacité ou l’incapacité du sujet et déclarera s’il y a lieu ou non à lui accorder l’avancement auquel son ancienneté lui donne des droits.
On suivra la même marche pour les sous-lieutenants et lieutenants qui auront droit à l’avancement par ancienneté et l’examen sera basé sur l’instruction théorique de l’école du soldat, du peloton, et du bataillon sur les comptes à rendre de la tenue et de la discipline sur la manière de gérer l’administration d’une compagnie en matière de comptabilité, sur les devoirs de l’officier en campagne pour les différentes parties du service et sur la manière d’énoncer clairement et avec précision les rapports qu’il aura à faire sur des reconnaissances et détachement armés que l’officier est dans le cas de faire.
Le sous-lieutenant et lieutenant jugé capable de remplir la place supérieure qui lui est dévolue par ancienneté ayant alors les connaissances qui lui sont nécessaire est dispensé d’un nouvel examen pour parvenir au grade de capitaine.
Décisions demandées
Beaucoup d’officiers destitués, démissionnaires ou retirés chez eux avec pension ont repris de l’activité dans l’infanterie, soit comme conducteurs de conscrits, soit comme ayant coopéré à la formation des bataillons auxiliaires ; ces officiers élèvent tous les jours des difficultés par la prétention qu’ils ont de prendre leur rang d’ancienneté dans la colonne des officiers de leur grade, du jour qu’ils y ont été nommés, nonobstant l’interruption qu’ils ont eu dans leur service. Ces difficultés sont journellement soumises au Ministre de la Guerre et nécessitent de sa part des décisions partielles qui, n’étant connues que des corps qui les ont provoquées, n’empêchent pas le cours des réclamations dans les autres ; on pourra les faire cesser par une décision officiellement adressée à tous et qui classât d’une manière claire et précise tous les cas où un officier rentrant au service actif, pourrait se prévaloir de sa nomination au grade qu’il occuper pour prendre son ancienneté dans la colonne des officiers du même grade ; il me semble que tous ceux désignés ci-dessus aucun ne pourrait prétendre à cette faculté et que les officiers devenus surnuméraires par suite des évènements qu’il n’a pas dépendu d’eux d’empêcher pourraient seuls y avoir droit ; quant aux autres, ils ne devraient faire valoir leurs services antérieurs à leur rentrée en activité que pour établir leurs droits à la pension de retraite
" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 93 page 199).

Le 7 avril 1802 (17 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Paris, au Ministre de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint les états des sous-officiers susceptibles d’avancement des 108e, 54e de ligne et 27e légère qui manquaient au travail des revues d’inspection de ces demi-brigades" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 220).

12 avril 1802 (22 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Paris, au Ministre de la Guerre : "Citoyen Ministre, en vous adressant le travail de la revue d’inspection de la 27e demi-brigade d’infanterie légère, je vous ai rendu compte qu’un grand nombre de militaires de ce corps avait obtenu des congés de réforme au moment où cette demi-brigade a dû s’embarquer ; le conseil d’administration vient de m’adresser les états de ceux qu’il a jugés avoir droit à la solde de retraite et à l’admission aux vétérans. J’ai approuvé les mémoires de proposition qui sont à l’appui de ces états mais j’ai cru remarquer que plusieurs propostions étaient faites légèrement. C’est ce qui m’a déterminé à désigner dans les états ceux qui me paraissent susceptibles de la réforme simple, de l’admission aux vétérans ou qui ont droit à la retraite" Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 221).

Le même 12 avril 1802 (22 Germinal an 10), le Général de Division Grenier écrit également, depuis Paris, au Chef de la 27e Demi-brigade légère : "J’ai adressé au Ministre de la Guerre, citoyen, les états avec les mémoires de proposition que vous m’avez envoyés. Je vous renvoie, approuvés par moi, les mémoires de proposition qui doivent être remis aux hommes pour lesquels les demandes ont été faites" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 104 page 221).

Le 25 avril 1802 (5 Floréal an 10), le Général de Division Grenier écrit, depuis Paris, au Chef de la 27e Demi-brigade d’infanterie : "Je vous renvoie, citoyen chef, les différentes pièces que vous m’avez adressées ; elle ne peuvent servir nullement attendu que les hommes pour lesquels elles ont été faites ne sont pas portés dans le travail de l’inspection de cette année" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 222).

Par Décret du 18 thermidor an X (6 août 1802), le Tarn doit fournir 486 conscrits à la 27e Demi-brigade d’infanterie légère.

"Les conscrits n'ont pas besoin de passer plus de huit jours au dépôt ! Passée la période d'instruction, on les verse dans les régiments, où ils vont se mêler aux soldats aguerris pour apprendre «sur le tas». Le soldat napoléonien n'a rien d'un soldat de caserne; c'est un combattant improvisé, comme celui de la Révolution, formé directement sur le théâtre des opérations" (écrit Napoléon).

Le Général Victor Perrin (futur Maréchal Victor) commande les troupes de Hollande, à la place du Général Augereau.

La 27e Demi-brigade est à Breda (ouest de Tilburg).

La Demi-brigade en fin d’année, qui avait 400 hommes en congés, 500 sur les rangs, est ainsi portée à 1500 avec les nouveaux conscrits du Tarn (il doit s’agir des 486 prévus dans le Décret).

Note : La compétence du Caporal, de culte israélite du nom de Raphaël David, d’Avignon, est signalée lors de son avancement comme Sous-officier, dans les Cahiers du Capitaine Laugier.

/ Expédition du Général Decaen en Inde (1802)

Le 18 juillet 1802 (29 messidor an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre ... d'écrire également au général Decaen, pour qu'il donne l'ordre de former un bataillon d'infanterie légère à cinq compagnies, et fort seulement de 3oo hommes. Le chef de bataillon et les capitaines seront pris parmi les officiers des 3es bataillons d'infanterie légère qui ont été réformés en l'an VIII. Les 1re, 6e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 16e, 17e, 18e, 20e, 26e, 27e, 29e, 30e et 31e légères fourniront chacune 20 hommes de bonne volonté. Ce bataillon comptera dans l'armée comme 3e bataillon de la 18e légère. Par ce moyen, cette demi-brigade aura deux bataillons en France et un aux Indes ..." (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 6189; Correspondance générale, t.3, lettre 7026). C'est ainsi donc que 20 hommes de la 16e Demi-brigade légère se retrouvent détachés pour l'expédition.

- 1803.

- Nimègue, prise du Hanovre.

L’unité envoyée sera le Corps d’armée du Général Mortier, avec comme Chef d’Etat-major Victor-Léopold Berthier et le Général Frère.

- 1ère Division du Général Montrichard (6000 hommes). - 27e (2 Bataillons) et 48e Régiment d’infanterie légère. - 76e et 100e de ligne.

Fournier Jean, de Labruguière (Tarn), né le 17 mars 1781, rejoindra la Demi-brigade le 1er mars 1803 (11 ventôse an XI).

Citation, lettre de Napoléon : "Saint-Cloud, 18 avril 1803
Au général Berthier, ministre de la guerre.
Donnez ordre, Citoyen Ministre, au général Montrichard de réunir à Nimègue, sous le commandement du général de brigade Frère, les deux bataillons de la 48e, les deux bataillons de la 100e, les deux bataillons de la 27e légère, et les six escadrons de cavalerie qui sont sous ses ordres, avec une division de huit pièces d'artillerie attelée, avec les cartouches et approvisionnements de guerre nécessaires pour cette colonne. Vous me ferez connaître le jour où ces troupes seront réunies à Nimègue et seront prêtes à partir au premier ordre.
Il est indispensable que cette réunion se fasse sans bruit et sans ostentation
" (Œuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 450 ; Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6695 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7586) .

Le 26 avril 1803 (6 floréal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre que les 3es bataillons des 76e, 48e, 100e, 95e et 27e légère complètent les deux premiers bataillons à 1600 hommes et y fassent entrer les conscrits qui seraient habillés et à l'école de peloton ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 450 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7608).

3 mai : ordre de Bonaparte à Mortier, tous deux alors à Paris : "prendre le Hanovre".

Le 7 mai, Mortier arrive à Nimègue.

Le Bataillon de Dépôt (3e) de la 27e Légère reste à Breda, et ne participe pas à l’intervention.

Les hommes aptes du 3e bataillon complètent les 1er et 2e.

"13 mai 1803 : tenez-vous prêt à Nimègue pour le Hanovre" (Napoléon à Mortier).

Les troupes campent entre Harlem et Nimègue.

17 mai : ordre du Général Mortier : "… aucune femme hormis les réglementaires vivandières et blanchisseuses ne suivront la troupe … ".

23 mai : les Français sont à Koerwen.

Jean Paul Mo(au)rel de Lapomarède, né le 22 août 1783 à Castres, rejoindra la 27e, le 24 mai 1803 (4 prairial An XI). Nous le retrouverons tout au long de cet historique.

- Le 30 mai, la 27e Demi-brigade est au Hanovre.

A titre de reconnaissance, 5 armes d’honneur sont remises (à trois Sergents et à deux Caporaux).

La Demi-brigade est formée de trois Bataillons (dont le 3e de Dépôt et de recrutement qui n’est que de 100 hommes … toujours à Breda en Batavie). Elle est dans la Division du Général Drouet du 1er Corps d’armée du Maréchal Mortier. Le chef de Corps est le Colonel Brunet puis le Colonel Chanotet.

Le 1er juin, Drouet, avec la 27e, charge les Hanovriens à Börstel. Ceux-ci capitulent le 3 juin. Le 5 juin, les Français entrent dans la ville de Hanovre. Les forteresses de Hameln et Nienburg sont occupées. Les Hanovriens se retirent derrière l’Elbe.

Le 27 juin 1803 (8 Messidors an 11), Bonaparte écrit depuis Amiens au Général Lacuée, Président de la Section de la Guerre du Conseil d'Etat : "Citoyen Lacuée etc., j'ai lu avec attention votre dernière lettre. J'ai remarqué que ... par l'arrêté du 1er floréal, vous avez donné sur la réserve … à la 50e qui est en Hanovre 528 ...
à la 27e légère id. 378 ...
" (Correspondance générale, t.4, lettre 7771).

Fin juin, la Division Drouet va à la rencontre de l’armée du Hanovre pour lui demander sa capitulation totale, ce après que les Britanniques eurent refusé le compromis de Napoléon. Les prisonniers hanovriens doivent être regroupés à Ösnabrück.

Lettre de Napoléon, au Général Berthier, Ministre de la guerre, Lille, 9 juillet 1803 : "j' ai été surpris avec raison que les 3e bataillons ne soient pas à Hanovre. Le général Mortier doit savoir moins que le Gouvernement s'ils devaient y aller ou non. Après la capitulation, j'avais ordonné qu'ils y allassent, car ces 4 000 hommes devaient y être utiles; s'ils ne l'ont pas reçu, donnez-leur l'ordre de se rendre en toute diligence à Hanovre".

Le Bataillon (3e) de Dépôt de la 27e passe de Breda à Berg-op-Zoom (sud de Rotterdam). Il quittera cette ville le 3 juillet, passe par Zwot, Hardenberg, Meppen, Haselune, Kakemburg, Ösnabrück, avant d’atteindre Lüneburg.

Août 1803, de Napoléon à Mortier : "Les conscrits de la réserve des ans IX et X marchent à force pour renforcer vos corps. Il en part près de 400 pour chacune de vos demi-brigades, ce qui vous fera près de 6 000 hommes ; armez-les et habillez-les".

Note : Le Corps d’armée doit, outre l’occupation, imposer le blocus aux marchandises anglaises.

En marge, mais combien capital, Napoléon décide de contrôler les richesses minières du massif du Harz (Hartz), elles sont la grande richesse de l’Angleterre. Le massif est à la fois sur le Hanovre, le Brunswick, le Anhaltbernburg. Les usines frappent les pièces et ont des réserves d’argent.

Lors d’une entrevue personnelle, le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, donne pour mission, à « Héron de Villefosse », ingénieur des mines, d’administrer ces mines. Il est nommé « commissaire extraordinaire du gouvernement » en résidence à Clausthal (Klausthal) (texte de 1805). Le massif étant isolé, il y aura « protection accordée par l’Empereur aux mines du Harz ». (A vérifier : qui faisait la protection ? Les hommes détachés de la 27e Légère ?). Après la conquête du Hanovre, le Premier Consul souhaitait développer l'exploitation des mines du Harz. Si Héron de Villefosse fut choisi c’est en raison de sa bonne connaissance de la langue allemande. Napoléon Bonaparte lui donna lui-même des instructions précises, et il alla alors rejoindre sa nouvelle résidence de Klausthal en 1803 comme Commissaire du gouvernement.

Le 24 septembre 1803, les Demi-brigades prennent le nom de Régiments et sont au nombre de 26 pour l’infanterie légère. Leur composition est similaire à l’infanterie de ligne. Chaque bataillon est composé de trois à neuf Compagnies. La première est celle des Carabiniers et la dernière celle des Voltigeurs. Les autres sont composées de Chasseurs, dits à pied.

2e partie : le 27e Léger de 1803 à 1814

- 1803-1807 Création au 1er mai du Régiment à partir de la Demi-brigade.
- 1808-1811 : Les 1er et 2e Bataillons partent pour l’Espagne avec le Colonel du Régiment et les aigles (emblèmes). Le 3e Bataillon de Dépôt a été modifié (voir 3e partie). Un 4e Bataillon verra le jour en Espagne.
Ces bataillons feront campagne successivement au Pays basque (espagnol), en Cantabrie, en Galice, au Portugal, en Estrémadure, en Andalousie, puis dans le sud-ouest de la France.
-1811-1814 Les 2e, 3e, 4e Bataillons perdront successivement leurs cadres pour les campagnes de l’Est de la France. Les hommes seront versés dans les 3e, puis 2e Bataillons. En 1814 il ne restera plus que le 1er Bataillon en Espagne, les autres ayant réapparus en Allemagne.

/ 1803-1807. La 27e Demi-brigade devient 27e Régiment - Premières campagnes.

- Le 1er octobre 1803, la Demi-brigade devient effectivement 27e Régiment d’infanterie légère.

Le 5 octobre 1803, le 27e Régiment d’infanterie légère, aux ordres du Colonel Dessaix, passe au commandement de Jean-Baptiste Charnotet. Pendant ce temps, les nouveaux conscrits sont à Bréda (Batavie). Le 15 juillet 1803, ils arrivent du Tarn (deuxième contingent de ce département), de la Franche Comté, du Piémont, d’Orléans, de Paris. Le 31 octobre le Capitaine Jérôme Laugier (du 3e Bataillon) les accompagne par Hardenburg, Meppen, Diephale, Haselune, Kakembruck, Niembourg sur Wesser.

Ils arrivent à Lüneburg (sud de Hamburg) où se trouvent les Etats-majors de la Division de Drouet, de la Brigade de Desaix, et du Colonel Charnotet du 27e. S’y trouvent également deux Bataillons du Régiment. Le 2e (Capitaine Derbez Latour) et le 3e Bataillon de Dépôt (Capitaine Albertini). Le 1er Bataillon est à Winsen, sur l’Elbe près de Hamburg (Capitaine Delonge).

Jean-Baptiste Sales (de Lautrec) arrive au 27e Léger le 13 novembre 1803 (21 brumaire an XII). Il rejoindra le 1er Bataillon et la 6e Compagnie (n°1804 au Registre du Corps), en remplacement de Joseph Daubatz, de Lautrec, né le 3 août 1782. Daubatz a épousé Marie Carensou le 7 ventôse an X (26 février 1802). Jean-Baptiste a indiqué qu’il est né en septembre 1781 pour correspondre à cette classe d’âge (né le 31 mars 1783). Il mesure 171 cm, visage « plein », front couvert, yeux roux, nez et bouches petits, cheveux châtains. Il est d’une famille de paysans. Le plus ancien connu est Sales Barthélemy mort à St Clément de Lautrec le 17 juillet 1694, fils de Guilhaume et de Priour Guilhemette.

Le tirage au sort du Conscrit

De nombreux hommes du 27e sont détachés aux transports réunis de l’Armée du Hanovre (ce qui ne sera pas le cas de J. B. Sales).

Le très jeune Frederic(k) Meyer (n°1797), né à Lüneburg au Hanovre le 18 décembre 1787, subjugué par les soldats, âgé de moins de 16 ans, s’engagera le 6 brumaire de l’an XII (29 octobre 1803). Il fera toutes les campagnes du Régiment et sera fait prisonnier de guerre le 8 mars 1813 en Espagne, étant alors au 2e Bataillon (probablement dans l’échec de la tentative de prise du poste de Béjar dans le León, en Espagne).

Lors d’une inspection du Général Berthier (futur Prince de Wagram et futur Maréchal), il est remarqué sur le compte-rendu d'inspection du 27e Régiment d'infanterie légère, qu’il faut exécuter les ordres relatifs à la comptabilité et à l'attribution de gratifications. Les troupes du 1er Corps (dit Armée du Hanovre) sont aussi en garnison dans des villes comme Sycke, Nordheim (principauté de Göttingen), Sublingen, Diephaz. Une place forte, Hameln, restera la seule conservée après le départ des troupes du Hanovre en juin 1805.

Une unité importante est installée à Ösnabrück, elle a la garde des troupes hanovriennes. Un hôpital se trouve dans cette ville, ainsi qu’un autre à Hamburg.

- 1804. Occupation du Hanovre. Nouvelles structures de l’infanterie légère.

L’arrêté du 22 ventôse an XII (13 mars 1804) impose des Voltigeurs dans la «légère». La 1ère Compagnie des Bataillons est composée de Carabiniers, la 3e ou 6e de Voltigeurs. Ces derniers, de petite taille, peuvent être déplacés en croupe par les troupes à cheval. Cette explication est le prétexte à incorporer ceux réformés, en raison de leur petite taille (ancienne limite 1,60m).

Le 12 mai 1804, le nombre de Régiments devait être ramené à 15, de trois Bataillons chacun. Ils resteront formés de six Compagnies : la 1ère de Carabiniers, 4 de Chasseurs, la 6e de Voltigeurs.

Chaque Régiment aura un effectif de 1379 hommes, Officiers compris. En fait, certains Bataillons resteront avec 9 Compagnies, et le 27e sera souvent proche des 2 000 hommes, voire même des 3000 à la fin de l’Empire. Les Conscrits des Ans XI et XII seront du département de Marengo (558 hommes). La 6e Compagnie du 1er Bataillon restera de Chasseurs et non de Voltigeurs.

Les festivités pour « la remise des Aigles » du mois de mai à Lüneburg seront grandioses. Le Régiment recevra 14 Légions d’honneur à distribuer aux non-officiers.

Le jeune RANGE Louis, né en Batavie le 6 novembre 1788, engagé volontaire au Régiment le 16 juin 1804, est renvoyé car trop jeune (15 ans et demi).

Le 17 juin 1804, Bernadotte remplace Mortier à la tête de l’Armée du Hanovre.

Le 15 juillet 1804, le Maréchal Mortier (à la fois efficace sur le plan militaire, mais désavoué pour un emprunt financier au bénéfice de l’état français, au Hanovre) sera remplacé provisoirement par le Général Dessolles qui commande la Division d’Ösnabrück. Puis, par le Maréchal Bernadotte. Un poste de contrôle de douane est ouvert à Meppen, le 29 août.

Le 1er Bataillon du 27e est en principe à Winsen.

En août 1804, le 3e Bataillon passera de Lüneburg à Lauenburg. Le Major est Ronzier. Le Quartier-maître est Chamatier, instructeur des nouveaux conscrits du département de Marengo. Les 1er et 2e Bataillons restent respectivement à Winsen et Lüneburg (J. B. Sales est au 1er).

La composition des Régiments de l'infanterie légère a changé au cours de l’Empire. Fin 1804, chaque Régiment a théoriquement 2 ou 3 Bataillons de Guerre et un Bataillon de Dépôt. Chaque Bataillon de guerre a 9 Compagnies, la 1ère est celle des Carabiniers et la 9e celle des Voltigeurs ; les 7 autres sont donc des Compagnies où les hommes y sont dénommés Chasseurs. Le Bataillon de Dépôt, aux ordres d’un Major, n'a que quelques Compagnies de Chasseurs. En septembre 1808, le 3e Bataillon sera dissout et ses Compagnies compléteront les deux premiers. En février 1808, les Régiments seront dotés d'un Bataillon de guerre supplémentaire mais les Bataillons seront composés alors de 6 Compagnies : la 1ère de Carabiniers, la 6e de Voltigeurs et les 4 autres de Chasseurs. Sur la fin de l'Empire on augmentera le nombre des bataillons tout en diminuant les effectifs de ceux-ci (nécessité oblige), mais on dissoudra aussi certains bataillons pour en renforcer d'autres ! Donc tout est affaire de Régiment. C'est un peu plus complexe pour les Compagnies d'élite détachées. Elles ont été rattachées, à la va-vite, à divers Régiments provisoires, ou brigades, en fonction des impératifs opérationnels. Certaines, entre 1805 et 1809, étaient dans la "Réserve" de la fameuse "Division Oudinot".

A Paris, le 3 Nivôse an 13 (24 décembre 1804), l'Empereur est informé que "Charnotet, colonel du 27e d'infanterie légère, demande, à titre de gratification, des bonnets à poil pour les Carabiniers"; "Accordé avec plaisir aux carabiniers de la 27e. Qu'ils soient toujours dignes de ceux que j’ai connus" répond Napoléon (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8234).

Tout le Régiment ne portera pas ces coiffures : seules les Compagnies de Carabiniers du Régiment (une seule par Bataillon) auront le privilège de les porter, avec un plumet, des cordons, des raquettes écarlates, de même qu'ils portent aussi des épaulettes écarlates. Cette coiffure (appelée aussi bonnet d'oursin) est donnée aux Compagnies ou unités "d'élite" (comme les Grenadiers et les Chasseurs de la Garde Impériale, par exemple). Les Carabiniers composent une des Compagnies d'élite d'un Bataillon d'infanterie légère, comme les Voltigeurs, mais ces derniers portent le shako avec le collet (col) de l'habit couleur chamois et le plumet chamois et vert. Les autres Compagnies d'un Bataillon d’infanterie légère (les Chasseurs) portent le shako depuis 1800. Les modèles de shako ont varié entre 1800 et 1815.

Carabiniers, Chasseurs, Voltigeurs et Officiers d'Infanterie légère

Rappelons que peuvent porter le bonnet d'oursin dans l’infanterie de ligne - dite, la ligne - (selon les moyens financiers du Régiment ou du gouvernement qui les offre) les Compagnies de Grenadiers, les Compagnies de Carabiniers, les Sapeurs régimentaires, les Compagnies d'élite de Dragons. Les Carabiniers portent le bonnet d'oursin, sans plaque sur le devant de la coiffe à la différence des Grenadiers. Le Régiment a trois aigles (modèle Picot). Il a 2326 hommes.

- 1805

André Leroy (N°722), né le 3 juin 1780 à Saint-Marcel-Vernon dans l’Eure est décédé le 6 janvier 1805 de mort subite ; "on présume que c’est de froid" (texte du registre du corps).

Le 21 janvier 1805, le Chasseur Pierre Favier (n°24), né le 6 novembre 1775 à Marseille, engagé volontaire, déclaré né le 12 novembre 1777, part en retraite. Il avait été blessé à la jambe gauche le 30 floréal An II à l’ "affaire de la Monge" (19 juillet 1794). Il bénéficiera d’un mariage dit de "Napoléon" le 22 avril 1810 à Marseille avec mademoiselle Marie Ricard; il est alors douanier. L’épouse, nécessiteuse, mais bien sous tout rapports, bénéficiera d’une dote de 600 francs de l’état comme 6000 jeunes femmes qui épouseront des militaires (mariage n°1072).

Le 20 mars, Bernadotte est à Utrecht.

En 1805, l’infanterie légère passera à 32 régiments. Les grandes unités deviendront alors des Corps d’armée. C'est une création de Napoléon Bonaparte, qui l'utilisa pour la première fois, lors de la campagne d'Autriche en 1805, au sein de la Grande Armée. Il regroupa les Divisions de celle-ci en unités interarmes commandées par ses Maréchaux. Ces groupements étaient suffisamment petits pour vivre sur le pays, s'ils empruntaient des itinéraires différents. Ils s'affranchissaient ainsi de la nécessité d'une logistique et cela leur permettait une grande mobilité. Séparés de moins d'une journée de marche, ils pouvaient se concentrer sur un point décisif très rapidement. Ce concept de décentralisation des forces, puis de concentration, fut validé par les très belles victoires d'Austerlitz en 1805, puis d'Iéna.

En juin 1805, le Régiment, au sein du 1er Corps d’armée, quitte la ville de Lüneburg et ses environs, où il aura passé dix huit mois, pour s’installer dans un terrain à l’est de la ville.

Le contingent prélevé par Bernadotte pour les transports de l’Armée du Hanovre reviendra en mai 1806 au Régiment. Il ne participera donc pas aux campagnes d’Autriche et de Saxe, ni à Austerlitz.

Ce n’est pas le cas de J. B. Sales, qui sera dans ces campagnes et donc pas dans ce contingent.

Le 15 juillet 1805, le Régiment prend ses cantonnements autour de Lüneburg. Le 3e Bataillon occupera l’est de l’Elbe, Molln et Lauenburg, puis de nouveau le Régiment regagnera Lüneburg.

D'après la Situation de l' "Armée du Hanovre au 15 Thermidor an XIII" (3 août 1805), commandé par Bernadotte, le 27e Léger est à la 1ère Division (Drouet - Quartier général à Lunebourg), fort de 3 Bataillons au camp de Lunebourg, 2336 hommes présents, 43 détachés, 103 aux hôpitaux, 2472 hommes au total (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 105 et suivantes).

Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 27e Léger a ses 1er, 2e et 3e Bataillons au Hanovre, 1ère Division, pour 3326 hommes présents, 43 détachés ou en recrutement, 103 aux hôpitaux, total 2472 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes - Note : le nombre total ne correspond pas à ce qu'il devrait être : erreur ? ou erreur sur le nombre de présent ?).

Corps

 

Hommes ayant droit

Total

Années de service du plus ancien soldat

Plus de 25 ans de service

De 20 à 25 ans de service

De 15 à 20 ans de service

De 10 à 15 ans de service   

27e régiment d'infanterie légère

3

4

15

412

434

(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).

En cette année, 21 hommes ont déserté.

Désertion en l'an XIII

Régiments

Recrues

Déserteurs

27e Léger

193

21

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148

Un certain nombre de soldats de ce Corps d’armée auront des enfants, soit avec des compagnes arrivés avec eux, soit avec des allemandes. Parmi eux, on trouve des naissances dans la paroisse de Saint-Ludwig à Hildesheim ou de Lüneburg près de Hanovre. Pour le 27e léger :
- le 8 octobre 1804, à Lüneburg, Maria Leonora Bouquet, fille de Nicolas, de la Lozère; le parrain est Léonard Thomas de la Haute-Vienne.
- le 8 novembre, à Lüneburg, prénom illisible, de Jacques Laforge, des Pyrénées-Orientales; parrain Jean-Baptiste Isnard.
- le 17 février 1805, à Lüneburg, Jean-Baptiste, de Jean Barbier; parrain Charnotet Jean- Baptiste, Colonel du 27e.

Le 15 août, le 1er Corps d’armée se rassemble et le Régiment quitte de nouveau Lüneburg. Après quatre jours de marche, le Régiment arrive à Österode (ville minière du Harz). Le Corps d’armée est au complet. Deux jours après, il est à Göttingen. Il prend l’itinéraire : Münden (Hann-münden), Kassel, Butzbach, Friedberg, Rokemberg, passe près de Frankfürt et arrive à Hanau.

Seule la forteresse de Hameln est conservée par les forces françaises ; quelques détachements isolés aident au fonctionnement des arrières et des liaisons.

Opérations de l'Armée du Hanovre, 1er Corps de Mortier puis de Bernadotte
Conquête du Hanovre et occupation Mai 1803 - juin 1805
Traversée de l'Allemagne été 1805
Campagne de Bavière contre les Autrichiens, Septembre-Octobre 1805

Deux courriers de Napoléon, au Maréchal Berthier :
"Camp de Boulogne, 23 août 1805.
Écrivez au maréchal Bernadotte que, ne sachant point où en veut venir l'Autriche avec tous les mouvements qu'elle fait, j'ai trouvé convenable qu'il réunisse à Göttingen le 27e d'infanterie légère, les 95e, 8e et 94e de ligne, quatre régiments de chasseurs et de hussards, et vingt-quatre pièces attelées, avec double approvisionnement; qu'il fasse venir toutes les troupes qu'il a à Osnabrück, où il suffit qu'il ait 25 hommes de cavalerie; que cela formera un corps de 10 000 hommes, qu'il fera commander par un général de division et deux généraux de brigade, et qui, réuni à Göttingen, se portera partout où il sera nécessaire; qu'il fasse confectionner à Göttingen 100 000 rations de biscuit, mais qu'il ne démasque pas encore ce mouvement; qu’il gagne quatre jours, de manière qu'au premier courrier qu’il recevra il puisse, en trois jours, avoir tout son corps réuni à Göttingen. Il recevra un courrier dans deux jours
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 152 - Note : D'après le registre du maréchal Berthier, n° 9).

"Camp de Boulogne, 26 août 1805 (8 fructidor an XIII).
Mon Cousin, préparez des ordres pour le général Marmont et pour le maréchal Bernadotte.
Le général Marmont se mettra en marche avec tout son corps fort de 20 000 hommes, tout son matériel d'artillerie et le plus d'approvisionnements de guerre qu'il pourra emporter. Il se rendra à Mayence : il lui faut quatorze jours de marche. Cet ordre sera expédié le 9, après m'en avoir demandé l'autorisation à dix heures du soir; il arrivera le 12; le général Marmont partira le 14 et sera arrivé à Mayence le 28. Il marchera à la fois, par trois routes, de manière que tout son corps soit réuni à Mayence avant le 30 fructidor. Il fera verser la solde dans les caisses des quartiers-maîtres de son corps jusqu'au 1er brumaire.
Vous me présenterez également le 9, à dix heures du soir les ordres pour le maréchal Bernadotte. Vous lui ordonnerez de se réunir à Göttingen. Le courrier ne sera pas arrivé avant le 14. Le maréchal Bernadotte partira le 15 ; il lui faut quatre jours de marche pour se réunir à Göttingen. Recommandez-lui de lever le plus de chevaux d'équipages et de fournir à son corps d'armée le plus d'approvisionnements de guerre et d'artillerie qu'il pourra
".

- Campagne de Bavière (3e coalition)

- Septembre 1805, déplacement du Hanovre à la Bavière.

Lettre de septembre de Napoléon au Maréchal Bernadotte, commandant le 1er Corps de la Grande Armée : "Monsieur le Maréchal, l'Empereur vous ordonne de partir, avec votre corps d'armée, pour vous rendre à Würzburg, et de combiner votre marche de manière à y être arrivé du 1er au 2 vendémiaire (23 septembre 1805)".

Le Corps autrichien ennemi se trouve alors entre Frankfürt et Mayence.

Le 13 septembre, la Division se dirige vers Würtzburg, délaissant les Autrichiens. L’armée française du Hanovre et celle du Prince de Bavière forment un effectif de plus de 42000 hommes.

L'Ordre de marche du 30 Fructidor du 1er Corps d'Armée, daté de Cassel, le 29 Fructidor an 13 (16 septembre 1805) indique : "L'armée, composée ainsi qu'il est dit ci-devant, est partie le 30 de Münden et environs, pour se diriger sur Wabern, en suivant la grande route, et en traversant la ville de Cassel pour se rendre :
2e Division
Quartier général et administrations, à Werkel
27e régiment d'infanterie légère : à Besse, Metze et Gleichen.
94e régiment de ligne : à Dorla et Haddamar.
95e régiment de ligne : à Büdigger, Wolfershausen et Brunslar.
Artillerie de la division, à Werkel.
Grand parc d 'artillerie : Personnel a Kirchbauna et Altenbauna; pièces et caissons, à Hertingshausen ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 117).

Selon la Composition de l'Armée au 30 fructidor an 13 (17 septembre 1805), il y a, au 1er Corps d'Amée (Bernadotte), 2e Division :
Drouet, général de division; Luthier, adjudant commandant, chef du l'état-major.
Brigade du général Verlé : 27e régiment d'infanterie légère, à Osterode.
Brigade du général Frère : 94e et 95e (le 1er a Göttingen, le 2e à Uslar), etc.
Cavalerie attachée à la division : 1er escadron du 4e hussards.
Artillerie : 12 pièces, dont 6 d'artillerie 1égère et 6 d'artillerie à pied.
Le sous-inspecteur Gaspard et le commissaire des guerres Fourcade (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 116).

L'Ordre de marche du 1er jour complémentaire indique : "La 2e division, commandée par le général Drouet, partira de Werkel et environs, pour venir :
Le quartier général et les administrations, à Nieder-Urff. 27e régiment d'infanterie légère : à Densberg, Schönau et Hundshausen.
94e régiment de ligne : à Reptich, Bischhausen et Gilsa.
95e régiment de ligne : à Ob. et Nied.-Urff et Schiffelborn.
L'escadron du 4e de hussards, à Nieder-Urff.
Le grand pare d'artillerie sera à Zwesten.
Le grand quartier général sera à Jesberg
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 118).

L'Ordre de marche du 1er Corps d’Armée, du 2e jour complémentaire, indique : "... La 2e division , commandée par le général Drouet, partira de Niedern-Urff et environs, pour se rendre :
Le quartier général et administrations, à Betziesdorf.
27e d'infanterie légère : à Sindersfeld, Betziesdorf et Anzefahr.
94e régiment de ligne : à Erxdorff, Emsdorff et Burgholz.
95e régiment de ligne : a Wolferode, Hatzbach et Speckswinkel.
L'escadron du 4e de hussards, à Bernsdorf.
Artillerie, à Bernsdorf.
Le grand parc d'artillerie ira à Holzdorf.
Le grand quartier général, à Marbourg
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 120).

L'Ordre de marche et cantonnements du 1er Corps d'Armée, des 3e et 4e jours complémentaires indique : "... La 2e division viendra s'établir :
Le quartier général, à Giessen.
27e régiment d'infanterie légère, à Rodheim.
96e régiment de ligne : à Cros-Dorf et Launsbach.
95e régiment de ligne, à Wissmar.
L'escadron du 4e hussards, à Bamsdorff ( ?)
Artillerie, à Wissmar.
Le grand parc d'artillerie sera à Marbourg.
Le quartier général de M. le maréchal Bernadotte sera, les 3e et 4e jours complémentaires, à Giessen
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 122).

Note sur les mouvements de la Grande Armée (de la main de Napoléon) An XIV, prévisions Bernadotte : 28 septembre Würzburg; 6 octobre Anspach; 9 octobre Nürnberg; 16 octobre Ratisbonne.

"Saint-Cloud, 22 septembre 1805, au maréchal Bernadotte.
Mon Cousin, j'ai reçu votre lettre du 1er vendémiaire (23 septembre), datée de Windecken. D'après mes calculs, vous deviez être ce jour-là à Würzburg
".

Le 27e est le 26 à Anspach, le 28 à Weissenburg, l’armée hollandaise rejoindra le 1er Corps avec ses 15 000 hommes.

Pour sa part, Napoléon arrive, depuis Boulogne, avec les autres Corps d’armée (du 2e au 7e) par le nord de la Forêt Noire, il se dirige vers Ulm.

Le 27e Régiment d’infanterie légère passe près de Nüremberg (Nürnberg) vers le 25 septembre 1805 (résidence de la famille de Marie Burgschmidt).

Il faut éviter cette ville libre et impériale qui a le statut de « Reichstadt » (ville d’Empire), ancien Burgraviat, pour des raisons de neutralité.

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
1er corps d'armée venant de Hanovre, arrivé à Würtzbourg le 8 vendémiaire an XIV (30 septembre 1805).
1re division.
27e léger, 3 Bataillons, 2069 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Un état de situation du 1er Corps d'Armée, intitulé "Composition des divisions de l'armée au 15 vendémiaire an XIV", et daté de Günzenhausen, le 14 Vendémiaire an 14 (6 octobre 1805), indique que le 27e Régiment d'Infanterie légère a 2 Bataillons à l'avant-garde commandée par le Général de Division Kellermann, et 1 Bataillon à la 2e Division commandée par le Général de Division Drouet (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 279).

Le régiment atteint Eichstätt. Il passe le Danube à Ingolstadt. Les deux autres Divisions se portent vers Münich. Le 10 octobre, le 1er Corps de Bernadotte est à Pfaffen-Hoffen, l’avant-garde à Reicherhausen. Ce Corps d’armée ne participe pas à la victoire de la bataille d’Ulm.

La "Situation des troupes qui composent le premier corps de la Grande Armée (sous Munich), commandé par Son Excellence le maréchal Bernadotte" indique que le 27e Régiment d'infanterie légère est à la Division d'avant-garde commandée par le Général Kellermann, fort de 79 Officiers et 1991 hommes présents sous les armes, et prêts à combattre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 1ère partie, p. 602).

Correspondances de Napoléon : "Le maréchal Bernadotte est arrivé à Munich le 12 octobre, à 6 heures du matin; il a fait 800 prisonniers et s'est mis à la poursuite de l'ennemi. Le prince Ferdinand se trouvait à Munich. Il parait que ce prince avait abandonné son armée de l'Iller".

Le 20 Vendémiaire an 14 (12 octobre 1805), à 11 h. 30 du soir, le Maréchal Bernadotte écrit, depuis Munich, à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que mon avant-garde a poussé l'ennemi à cinq lieues au delà de Munich, sur la route de Hohenlinden. Le lieutenant général de Wrede. qui tenait la tête avec ses troupes bavaroises, a donné, seul, sur l'arrière-garde de l'ennemi. Le général Kellermann le soutenait avec trois régiments de cavalerie et le 27e d'infanterie légère. Nous avons fait 600 à 700 prisonniers, dont 50 cavaliers, pris beaucoup de bagages et des chevaux de main. Un bataillon a mis bas les armes devant 80 chevau-légers bavarois, sans avoir brûlé une amorce …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 662).

La ville d'ulm capitule le 20 octobre 1806. Exceptionnelle victoire des français.

Les réquisitions

"Au maréchal Bernadotte. Camp impérial d’Augsbourg, 30 vendémiaire an XIV (22 octobre 1805).
Mon Cousin, j’apprends que les ennemis ont sommé Passau. Je vous ai écrit, il y a plus de dix jours, de faire renforcer ce poste. Dites au général Deroy d’y faire filer des troupes, et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que la citadelle de Passau ne nous échappe pas. Il serait malheureux qu’après l’avoir conservée si longtemps nous la perdions dans un moment où elle nous sera si utile. Je serai probablement après-demain à Munich. Vous aurez su le résultat du combat de Nuremberg, où le prince Murat est arrivé à temps pour défaire entièrement l’archiduc Ferdinand, qui ne s’est échappé qu’avec très peu de monde ; les 500 chariots qu’il emmenait ont été pris
".

Le 21 octobre 1805, entre Fürth et Nürnberg, prise de 16 000 hommes par les unités de Murat.

Toute la ville de Nürnberg a été témoin de la bravoure des français. Un grand nombre de déserteurs et de fuyards des débris de l'armée autrichienne remplissent la province de Franconie, où ils commettent beaucoup de désordres. Tous les bagages de l'ennemi ont été pris (Napoléon).

Lapomarède, du 3e Bataillon, 7e Compagnie (de Castres) est nommé Caporal le 21 octobre.

Le Corps d'armée du Maréchal Bernadotte quitte Munich le 26 octobre.

Selon la "Force des troupes du 1er corps de la Grande Armée en présents sous les armes, prêts à combattre, commandée par S.E. le maréchal Bernadotte. 4 brumaire (26 octobre)", le 27e Léger comprend 79 Officiers et 1987 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 762).

Le 27e Léger ne semble pas avoir été à Nürnberg, mais il est passé à 40 kms.

Le 26 octobre, le 1er Corps occupe Sprenglbuch et Standheim. L’avant-garde est formée par le 27e Léger; elle arrive à Wasserburg.

Le 27, Eblé ordonne "à Navelet, directeur du parc, d'envoyer à Wasserbourg la 1re compagnie du 1er bataillon de pontonniers. Délivrer 2,000 pierres à fusil au 27e léger et 1,000 étoupilles en cuivre à l'artillerie bavaroise" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 223).

Le 28 octobre, le 2e Bataillon et les Carabiniers montent à l’assaut d’un fortin. Une méprise, entre eux, facilite la fuite des défenseurs autrichiens.

Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805).
1er corps d'armée.
Commandant en chef. Le Maréchal BERNADOTTE.
1re division du 1er corps.
Général de division. Drouet.
27e légère;
94e de ligne;
95e de ligne.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

 

Le même 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805), l'Adjudant-commandant Requin écrit, depuis Würzburg, au Maréchal Berthier : "J'ai l'honneur de vous adresser, ci-joint, l'état de situation du détachement d'infanterie et de cavalerie des différents corps que je commande …
État sommaire des détachements d'infanterie et de cavalerie qui sont sous les ordres de l'adjudant-commandant Requin.
27e régiment d'infanterie légère (1). 3 officiers, 50 Sous-officiers et soldats, total 53 ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 255 - (1) Deux Officiers ont rejoint le détachement à Münden).

- Campagne d’Autriche de 1805 :

Forteresse Hauhenwerfen Göllingen, débouché de Lüegpass (photo auteur 2007)

Les trois Divisions entrent sans combat, fin octobre, dans Salzburg.

Le Régiment fait quelques centaines de prisonniers. Il reste six jours près de cette ville. Le Maréchal Bernadotte est arrivé le 30 octobre, à dix heures du matin, à Salzburg. L'Électeur en était parti depuis plusieurs jours. Un Corps de 6 000 hommes s'était retiré précipitamment la veille. Bernadotte est maître de Salzburg.

L'avant-garde du 1er Corps d'armée, sous les ordres des Généraux Kellermann et Werlé, attaque les ouvrages du Pass-Lueg, sur la route de Rastadt. Le 27e léger s'en empare après des prodiges de valeur (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 63).

Batailles de Halm (Alm-Golling an der Saltzach) (1er novembre). Combat du défilé de Gölling.

Le Sous-lieutenant Arnoux sera blessé.

Le 16e Bulletin de la Grande Armée, daté de Ried le 2 novembre 1805 raconte : "Au moment de son arrivée à Salzburg, le maréchal Bernadotte avait détaché le général Kellermann à la tête de son avant-garde pour poursuivre une colonne ennemie qui se retirait par le chemin de la Carinthie. Elle s'était mise à couvert derrière le fort de Lüeg-Pass dans le défilé de Gölling. Quelque forte que fût sa position, les carabiniers du 27e régiment d'infanterie légère l'attaquèrent avec impétuosité. Le général Werler fit tourner le fort, par le capitaine Campocasso, par des chemins presque impraticables. 500 hommes, dont 3 officiers, ont été faits prisonniers. La colonne ennemie, forte de 3 000 hommes, a été éparpillée dans les sommités. On y a trouvé une si grande quantité d'armes qu'on espère ramasser encore beaucoup de prisonniers. Le général Kellermann donne des éloges à la conduite du chef de bataillon Dherbez-Latour. Le général Werlé a eu son habit criblé de balles" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 463 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9445 ; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 442).

Pierre Moreaux, de la Meuse, sera fait Sergent le 9 brumaire an XIV pour une action d’éclat. Après avoir enfoncé la porte du fort de Lüeg-Pass, il entre le premier. Pierre Moreaux décédera en 1813 à l’hopital de Bayonne de suite de blessures.

"1er CORPS D'ARMÉE.
Ordre de marche pour le 12 brumaire.
Salzburg, le 12 Brumaire an 14 (3 novembre 1805).
… Le général Kellermann se mettra en marche à 10 heures précises, se dirigera sur Neumarkt et ira s'établir en avant de cette ville. Il laissera à Nieder-Albenkiff 2 compagnies du 27e régiment d'infanterie légère et un détachement de 10 hommes de cavalerie pris sur les reconnaissances et sur les grand'gardes : ces troupes enverront 30 hommes à Halleim. Ce détachement joindra le général Kellermann sitôt qu'il sera relevé par les troupes du général de Deroy, qui a ordre de placer un bataillon à Nieder-Albenkiff …
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 449).

Le Maréchal Bernadotte a son Quartier général à Seitenstaedten. Il ne modifie sa direction de marche, en vertu de l'ordre du 16 Brumaire, que dans la journée du 18 et ce n'est qu'à partir du 19 Brumaire (10 novembre) que ses têtes de colonne s'engagent sur la grande route de Vienne. Le 1er Corps d'armée à ses ordres comprend les Divisions d'infanterie Rigaud et Drouet, la Division de cavalerie légère Kellermann et la Division bavaroise du général de Wrede. La Division d'avant-garde commandée par le Général Kellermann comprend le 27e Régiment d’infanterie légère, le 4e Hussards, le 5e Chasseurs, 1 détachement d’Artillerie à cheval et 1 Compagnie de Sapeurs du Génie (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 74).

Le 1er Corps prendra Lünbach, Linz, Ybbs et Melk. La retraite des Austro-Hongrois est générale. Ils passent entre les rivières Traum et Enns. Le 13 novembre, les Français sont à Vienne.

Le 1er Corps de Bernadotte quitte Melk, longe le Danube, arrive à Mautern. Bernadotte fait établir un pont de bateaux et passe le fleuve le 13 novembre. Le lendemain les troupes sont à Krems. Le Régiment arrive à Saint-Paulen, le 12 novembre. Le 15, le 27e est à Hollanbrun. Le 17, il arrive à Znaim en Moravie puis rejoint Budoy et Gross Meseritsch. Le 28, il est à Iglau.

Le 20 novembre, Napoléon installe son Etat-major à Brünn près d’Austerlitz, face à l’armée russe. Bernadotte reçoit l’ordre de poursuivre les forces russes, qui reculent.

Le 22, il est à Zwittau. Le 27, Bernadotte est à Iglau. Il y fait prisonnier 350 Dragons du Régiment «La Tour», et des Cuirassiers d’Höhenlohe. Puis, la Division de Drouet (27e) se rend à Deutschbrod. Bernadotte et son Corps d’armée bivouaquent, le 30, derrière Brünn.

1er Corps de Bernadotte (27e Léger)
Campagne Autriche-Moravie (Austerlitz), Nov 1805-Janv 1806

Le 1er décembre, ce corps d’armée forme le centre, avec sur son aile droite la Division Drouet. Le Régiment passe la rivière Jirzokowitz en offensive et se rend au coeur du dispositif (plateau de Pratzen). Il passe le pont de Girzikowitz.

Le Carabinier René Paumier (N° 352), né le 4 avril 1775 à Rosiers dans le Maine-et-Loire, est "porte-Aigle". Il regagnera ses foyers en juin 1814.

Austerlitz (2 décembre) : 2 Officiers blessés, un Officier tué (Moravie en Tchéquie actuelle).

J. B. Sales est Chasseur à la 6e Compagnie du 1er Bataillon du 27e Léger.

Ordre de Napoléon : "M. le maréchal Bernadotte, avec ses deux divisions d'infanterie, se portera, à sept heures du matin, sur la même position qu'occupe la division du général Caffarelli, hormis que sa gauche sera à hauteur derrière le Santon, et y restera en colonne par régiment".

L’Empereur invite personnellement, avant l’attaque, le 27e Léger à battre les Russes pour soutenir sa réputation acquise en Italie : "Allocution aux officiers et sous-officiers de la division Bernadotte. Austerlitz, 2 décembre 1805, 8 heures et demie du matin.
... Vous, 27e régiment d'infanterie légère, 8e et 45e de ligne, soutenez la réputation que vous vous êtes méritée en Italie. Allez, marchez, la gloire vous appelle
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1796); Le Médecin Dumas, est témoin de cette scène (Carnet de la sabretache).

La cavalerie russe attaque le 3e Bataillon du 27e par le front des Carabiniers et par le flan gauche. Puis les russes reviennent avec leur infanterie, devant les baïonnettes du 27e léger. Premier échec de la cavalerie russe. L’infanterie russe se réfugie en désordre dans le village.

"Bernadotte a détaché la division Drouet (colonel Gérard) pour contrer l'infanterie russe. C’est la première fois que ces deux corps d’élite se rencontrent".

30e Bulletin de la Grande Armée : "Les Français s'élancent, enfoncent la cavalerie russe. Une deuxième charge de cavalerie commandée par le prince Repnine s'effectue. Le colonel Morland est tué. Arrivent en renfort les grenadiers à cheval d'Ordener. La mêlée est impressionnante. La cavalerie française parvient à disperser et à refouler les chevaliers-gardes d'Alexandre, faisant un illustre prisonnier, le prince Repnine en personne, que le général Rapp, le crâne entouré d’un pansement, présentera lui-même à Napoléon. Le 27e et toute la division Drouet (94e et 95e de ligne) culbutent ceux de la garde russe. La cavalerie russe interviendra mais elle sera prise en tenaille par la division Drouet et la cavalerie de Bessières. Pendant ce temps, les trois régiments de la division Drouet refoulent l'infanterie russe, privée de la protection de la cavalerie, sur Krenovice et Austerlitz".

Le 27e occupe alors Krenowitz.

L’approche du 1er Corps français décide les Russes à se retirer promptement sur Krenowitz. Ils essaient de s’y maintenir, mais Bernadotte reçoit bientôt l’ordre de les chasser du village. Le 27e Léger va occuper Krenowitz ; le gros du 1er Corps demeure en position sur le plateau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 201).

Le Général de Brigade Maison ordonne au 1er Bataillon du 27e de poursuivre l’ennemi. Onze canons sont saisis, ainsi que des centaines de prisonniers blessés. Le Corps reste en réserve jusqu’à la fin de la bataille.

Ecrits élogieux du Chirurgien Jérôme Dumas, du 28e Léger, sur l’action du 27e Léger. Il rapporte les propos de l’Empereur : "J’ai très distinctement entendu cet hommage puisque j’étais dans le cercle : … 27e d’infanterie légère soutenez la réputation que vous avez déjà mérité en Italie … Allez la gloire vous appelle".

Ordre au Maréchal Bernadotte de poursuivre l'ennemi sur la route d'Austerlitz à Göeding.

"Soldats, je suis content de vous. Je vous ramènerai en France. Là, vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie et il vous suffira de dire : j'étais à la bataille d'Austerlitz pour que l'on vous réponde : voilà un brave !" (Napoléon).

Le très bon comportement de la 2e Division Drouet est signalé, unité à laquelle appartient le 27e Léger.

Ecrits élogieux du Chirurgien Jérôme Dumas du 28e Léger sur l’action du 27e Léger

Les pertes à Austerlitz, pour le 27e sont d’un Officier, de sept Sous-officiers et hommes, tués ou blessés mortellement. D’après une autre source, certainement plus proche de la vérité, compte tenu du rôle du Régiment, 50 combattants, tous grades confondus, furent mis hors de combat.

Le Sous-lieutenant Vittet Maurice (né à Alby sur Chéran en 1776) a été tué d’un coup de feu à la poitrine ; les Sous-lieutenants Moreno-Petit et Paccard blessés.

Après Austerlitz, le 1er Corps de Bernadotte occupera la Bohême. Le Régiment sera entre Haute-Autriche et Moravie, dans les environs de Tabor, à Noël.

Le 22 décembre, les unités du 1er Corps sont entre Wittingau, Neuhaus, Gratzen (au sud de l’actuel Budweiss). Puis le retour se fait par l’Autriche et Neubourg, puis Linz le 9 janvier.

Le Régiment passe à Iglau (Moravie-Bohême) et à la mi-janvier se trouve à Budweiss (Moldavie). Il a un effectif de 79 Officiers et de 1927 hommes et Sous-officiers.

Le Chasseur Jean-Baptiste Poncin, du 1er Bataillon du 27e Léger, décèdera le 16 janvier 1806 à l’hôpital militaire de Budweis. Il était entré le 1er janvier pour une fièvre adynamique (typhus). Il est noté originaire de Vitry (Meuse). Numéro 703/118 au registre de l’unité ; il est né le 17 octobre 1767 à Stenay (?) dans la Meuse, bien décédé à Budweiss, Caporal dégradé, présent à Austerlitz.

- 1806 : Séjour en Bavière, puis campagnes de Saxe et de Prusse.

Le 27e Léger entre à Fürth le 24 février 1806

Le Régiment (colonel Charnotet) appartient toujours à la 2e Division (Général Drouet d’Erlon) du 1er Corps de Bernadotte. Il repasse en Autriche par Neubourg et Linz, entre en Bavière à Passau (12 février), continue sur Straubing et Ratisbonne, vers la Franconie (Franken).

Le Dépôt de Hameln, aux ordres du Capitaine Voirin, est fort de 3 Officiers et 187 hommes. La forteresse de Hameln sera cédée, par un accord, aux prussiens en avril. Un Dépôt se trouve à Bruges.

Du 8 au 15 février, Bernardotte (1er Corps d'armée) est à Eichstätt. Le 23 février, il est à Schwabach ; des blessés sont à l’hôpital de Gostenhof.

Vers le 13 février, conception théorique de l’enfant qui s’appellera Henri Charles Joseph Sales.

Le 15 février, les Etats-majors du 1er Corps d’armée et de sa 2e Division sont à Eichstätt; ils y resteront jusqu’à fin février. L’itinéraire du 1er Corps est donc Eischstätt, Titting (Dutting) Roth, Schwabach, Nürenberg.

Le 27e Léger passe bien à Dutting (Titting) (SHD C2474).

Le Régiment a trois Bataillons ; l’effectif présent est de 2448 hommes. 250 sont toujours dans la forteresse d’Hameln au Hanovre. 240 à Coblence (Köblentz) (Dépôt), 43 font du recrutement dans le département de Marengo. 16 sont dits « en équipage » et 84 dans les hôpitaux.

Lettre de Napoléon au Maréchal Bernadotte : "Mon Cousin, j'ai reçu votre lettre d'Anspach du 21 février. Faites insensiblement enlever les armes de Prusse, et faites-les remplacer partout par celles de Bavière; mais faites cela avec toute la décence possible. N'oubliez pas de dire, dans toutes les circonstances, toute sorte de bien du roi de Prusse; mais faites entendre, dans vos conversations, que le sort d'Anspach est irrévocablement fixé et que cette province appartient pour jamais à la Bavière. Nourrissez votre armée avec le produit des contributions ordinaires; payez votre solde, si cela est possible".

Dans les journaux locaux et l’Abeille du Nord : "Il est venu d’Eichstätdt un corps de 3000 français dans les environs de Hilpoltstein, d’Allersberg et de Neumarck. Ceux qui ont arrivés à Hipoltsein et à Allersberg, consistent en de la cavalerie détachée du corps de Bernadotte. Ils ont été envoyés là pour soulager le Pays d’EIchstädt. Le 20 février, des troupes de Bernadotte cantonneraient depuis 15 jours à Allersberg".

Le 21 février, donc, le Maréchal Bernadotte installe son poste de commandement à Ansbach (40 kms de Nürnberg). Il y restera 7 mois. Le 24, le Régiment est à Fürth. Le 2 mars, la Division est à (Vach) au nord de Fürth, à une lieue de Nürnberg (ville, notée, comme la résidence d’origine de Marie Burgschmidt). Il est confirmé que ce patronyme qui paraît courant n’est localisé qu’à et autour de Nürnberg et qu’il est très peu répandu.

La 1ère Division du Général Dupont de l’Etang garde les ponts sur le Rhin entre Köblentz et Krefeld.

Le 11 avril 1806 (note : la minute (Archives nationales, AF IV 869, avril 1806, n° 67) est datée du 12 avril), l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, les dépôts qui viennent du Hanovre recevront la destination suivante. Le dépôt du 27e d'infanterie légère sera dirigé sur Aix-la-Chapelle ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 381 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11872).

Au début du mois de mai, le Régiment est à Schwabach. Le 1er juin, l’infirmerie du Régiment est à Genpratain. Les billets font état d’habitation dans les quartiers de Tafelhof et de Gostenhof.

La Division prendra Nürnberg fin juillet 1806. Après plusieurs années de combats, les soldats « soufflent »; ils pensaient, comme promis, rentrer en France, mais il n’en est rien. Nombreux sont ceux qui désertent « localement ».

Le Chasseur Françis Tharisien (N° 707), né le 30 mai 1779 à Paris, engagé volontaire, sera hospitalisé à Nürnberg le 29 juillet 1806 où il décédera le 19 septembre de fièvre.

François Blaquière (N° 1339), né en 1785 à Lisle Gaillac dans le Tarn, et Jean-Pierre Raissiguier (n° 1341), né en 1781 à Castres (Tarn), déserteront le 21 août 1806, alors que le Régiment est « aux petits soins » des habitants de Franconie … ont il vécu le parfait amour ? Pas pour longtemps pour Raissinger … il sera blessé le 6 novembre au siège de Lübeck. (Où est l’erreur le concernant ?).

Dans un courrier de Schwabach, du 31 juillet 1806, le Colonel Chardonet, commandant le 27e Léger, ordonne au Chef de Bataillon Vivien, du 3e Bataillon, de modifier ses cantonnements pour le 2 août. Les Voltigeurs se rendront à Lauf (an der Pegnitz). La 1ère Compagnie dans les villages autour de Neukirchen am Sand, la 2e autour de Hersbrück. Il n’est pas fait état des autres Compagnies. Vivien devra réunir son Bataillon sur deux points une fois par semaine et faire l’instruction. Si des Dragons du Maréchal Soult sont déjà en place, respecter leurs positions.

Dans un courrier de Nuremberg du 14 septembre, le Colonel Charnotet ordonne au Chef de Bataillon Vivien, commandant le 3e Bataillon, de faire un état des personnes hors d'état de faire la campagne et de les réunir pour se rendre au Dépôt pour le 16 septembre. Il devra laisser les meilleures armes à ceux qui restent. Les cadres du Bataillon se rendront à Anspach et seront sous les ordres du Major Combel. Vivien devra, avec son Etat-major (Mouret, Allaire, Laugier, Capitaines et Sous-lieutenants). Tous les autres Officiers restent pour remplacer les absents, les Compagnies de Voltigeurs et de Carabiniers restent aussi, elles seront réunies au 1er et 2e Bataillons. Ceux non répertoriées inaptes resteront dans leurs cantonnements jusqu’à nouvel ordre.

Le 1er Bataillon du 27e léger est commandé par le Chef de Bataillon Joseph Vivien (736 hommes), il est à Nürnberg, ainsi que le 2e commandé par le Chef de Bataillon Desbestatour (630 hommes). Le 3e, aux ordres du Chef de Bataillon Comminer ( ?) est à Hersbrück, Herspeuch (495 hommes). Le Dépôt à Aix-la-chapelle (Aachen - 25e Division militaire) a un effectif de 252 hommes, il attends les recrues de Marengo (département italien) (SHDus180610, C2474).

Le Major est Ronzler, le Quartier-maître trésorier Charratier.

Le 18 septembre 1806, la 2e Division est à Fürth, aux ordres du Général de Division Drouet d’Erlon, il est assisté des deux Généraux de Brigade Dumoulin et Frère.

Parade d’un Régiment d’infanterie légère (tableau Gasthaus Alte Küche Nürnberg 2006).

Lettre de l’Empereur de Saint-Cloud à son Ministre Berthier, 5 septembre 1806 : "Mon Cousin, les nouvelles circonstances de l'Europe me portent à penser sérieusement à la situation de mes armées. J'ai déjà levé 50,000 hommes de la conscription de 1806, qui s'opère avec facilité, et ils sont en marche. Mon intention est de faire marcher, sous peu de jours, les 30,000 hommes de la réserve. Les six régiments du maréchal Bernadotte ont chacun trois bataillons. Donnez ordre qu'ils renvoient à leurs dépôts les cadres des 3e bataillons avec les majors, après avoir complété les deux premiers bataillons à 140 hommes par compagnie. L'existence de ces cadres est nécessaire pour recevoir les nouveaux conscrits que je vais lever".

Les deux Bataillons de guerre, après regroupement, seront commandés respectivement par les Chefs de Bataillon Vivien et Derbez-Latour, les deux à Nürnberg ; et le 3e à Hersbruch, aux ordres de Comminet, sera dissout. Le Capitaine Laugier prend la 6e Compagnie du 2e bataillon; en septembre, il est à 48 kms au nord de Nuremberg sur la Pegnitz (Velden ?). Le 19 septembre, Bernadotte est à Bayreuth et Cobourg. Le Régiment passe le mois de septembre au nord de Nürnberg (Hersbrück, Velden, Auerbach sur la Pegnitz). Le 20 septembre, Bernadotte se trouve entre Bamberg et Kronach, face à Saalburg. Le 27e est dans la Division du Général Drouet.

Mayence, 29 septembre 1806 : "Au maréchal Berthier. Mon Cousin, mon intention a été de réunir le 1er corps de la Grande Armée à Nuremberg. Cependant j'ai vérifié sur mes minutes, et il est vrai que je vous ai écrit à Bamberg. En conséquence donnez ordre au corps du maréchal Ney de presser sa marche pour être réuni le 3 octobre à Nuremberg, au lieu d'Anspach. Donnez ordre à toutes les divisions de cavalerie, qui sont restées en arrière, de continuer leur marche pour prendre leurs positions depuis Würzburg jusqu'à Lichtenfels. Napoléon".

- Déclenchement de l’offensive vers la Saxe.

Les Français à Leipzig; peinture de C. G. H. Geissler.

Le 1er octobre, le Régiment est aux environs de Förcheim entre Nürnberg et Bamberg. Il s’installe au nord de Bamberg, du côté de Kronach. Il y forme l’avant-garde de l’armée face à la menace de la Prusse. Napoléon prend les devants et déclenche l’offensive vers le nord.

Itinéraire : traversée du Frankenland (Franconie), Kronach, Labenstein, Saalburg,

"Würzburg, 5 octobre 1806. Napoléon au maréchal Bernadotte.
Je n'ai laissé votre corps d'armée qu'à deux divisions, parce je voulais vous donner l'armée bavaroise; mais, d'après le désir que vous m'avez manifesté de ne plus avoir ce corps sous vos ordres, j'en ai disposé autrement, et j'ai ordonné que la division Dupont, forte de 7 500 hommes présents sous les armes, avec huit pièces de canon, passât sous votre commandement. Cette division sera le 6 à Bamberg. Vous lui ferez connaître la position qu'elle doit occuper en la cantonnant sans délai près Lichtenfels et Kronach
".

Le 1er Corps comprend six Régiments d’infanterie, dont le 27e léger, et quatre de cavalerie.

Le 8 octobre 1806, à 10 heures du matin, Murat écrit, depuis Lobenstein, à Napoléon : "… Le 27e régiment d'infanterie va prendre position en avant d'Ebersdorf, les deux régiments de la division Drouet, en arrière de Lobenstein, occupant une bonne position et en mesure de se porter partout où les circonstances pourraient l'exiger, ils garderont les débouchés d'Hof et de Saalfeld et Graffenthal ; la division Rivaud sur les hauteurs de Neundorf, en arrière de Lobenstein. J'envoie quelques lettres trouvées à la poste. J'aurai l'honneur de faire passer exactement à Votre Majesté toutes les nouvelles que je recevrai de l'ennemi" (P. Foucart, Campagne de Prusse. 1806, Iéna, p. 406-407 ; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 375, lettre 2569).

Le 8 octobre, Murat est à Saalfeld. Le 27e dégage la ville avec l’aide de cavaliers et de l’artillerie.

Le 8 octobre 1806, à 10 heures du soir, Murat écrit, depuis Ebersdorf, à une lieue de Lobenstein, à Napoléon : "… J'arrive de Saalbourg que j'avais été reconnaître avec le général Wattier, ayant laissé sur les hauteurs en avant d'Ebersdorf les 2e et 7e de hussards et le 5e de chasseurs, et en arrière de ce village le 27e d'infanterie légère avec trois pièces de canon. J'étais flanqué par les généraux Lasalle et Milhaud. J'ai trouvé le pont de la Saale occupé, et l'ennemi au nombre de deux ou trois escadrons, d'environ mille hommes d'infanterie et deux pièces de canon, postés sur les hauteurs de Saalbourg qui dominent après la rivière qui se trouve extrêmement encaissée. Nos hussards ont été reçus par une décharge de mousqueterie à laquelle on n'a pas d'abord riposté, et moi, par quelques coups de canon. Ayant aperçu à Kloster qu'on passait la Saale avec un bac, et qu'en menaçant ce point-là, je forcerais l'ennemi à Saalbourg, puisque je menaçais sa retraite, j'ai envoyé mon aide-de-camp Lagrange [avec un escadron]! pour reconnaître [le gué] et essayer de passer la rivière. L'ennemi qui s'est aperçu de ce mouvement a porté sur-le-champ toutes ses forces sur ce point. Il a tellement craint notre passage qu'il a tiré au moins trente coups, de canon à toute volée sur mes premières vedettes. Cependant je faisais venir quatre compagnies d'infanterie légère avec une pièce de canon pour passer de vive force la Saale et m'emparer de Saalbourg. Sire, les voltigeurs du 27e, ainsi que les chasseurs de ce corps, ont couru sur l'ennemi aux cris de « Vive l'Empereur », n'ont pas tiré un seul coup de fusil, ont passé la Saale sur le pont qui était mal rompu et ont gravi les hauteurs de Saalbourg qui, au premier coup de canon que j'ai fait tirer, a été évacué au pas de course par l'ennemie. L'ennemi a eu quelques hommes blessés. Lorsque j'ai quitté Saalbourg à 5 heures, le général Wattier, qui avait passé la Saale avec le 4e régiment de hussards et 500 hommes d'infanterie légère, était- à la poursuite de l'ennemi, il aura probablement fait des prisonniers. Aussitôt que son rapport me sera parvenu, j'aurai l'honneur de l'adresser à Votre Majesté. Je joins à ma lettre celui que je viens de recevoir du général Lasalle ; celui du général Milhaud ne m'est pas encore parvenu. Demain matin, des reconnaissances seront poussées sur tous les points ; je tâcherai d'avoir des nouvelles positives de Neustadt et de Pösneck. J'en recevrai très certainement dans la nuit de Saalfeld. Schleitz aura été certainement reconnu ce soir, et peut-être même occupé. Vraisemblablement le maréchal Bernadotte portera demain matin son corps d'armée en avant de Saalbourg ; dans ce cas je me porterai sur Schleitz, point qui me paraît extrêmement important à occuper, puisqu'il est le centre d'un grand nombre de communications, à moins que j'apprenne qu'il est trop fortement occupé. Je suis, etc." (P. Foucart, Campagne de Prusse. Iéna, p. 408-410 ; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 376, lettre 2570 - Les mots entre [ ] ne figurent pas dans la lettre originale).

Le 2e Bulletin de la Grande Armée, daté de Auma le 12 octobre 1806, raconte : "… Le 8, le grand-duc de Berg a débouché, avec la cavalerie légère, de Kronach, et s'est porté devant Saalburg, ayant avec lui le 27e régiment d'infanterie légère. Un régiment prussien voulait défendre le passage de la Saale après : une canonnade d'une demi-heure, menacé d'être tourné, il a abandonné sa position et la Saale ..." (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 35 (il mentionne dans le 1er paragraphe le 25e Léger et non le 27e) ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 28 (même remarque) ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10987).

- Combat à Schleiz (9 octobre - un Officier tué, nombreuses pertes du 27e Léger).

Engagement du 27e Léger (2 Compagnies et 1er Bataillon).

Le 9 octobre (1806), à 6 heures du matin, Murat écrit, depuis Ebersdorf, à Napoléon : "… Je me porterai sur les hauteurs en avant de Saalbourg avec les trois régiments de cavalerie légère qui se trouvent ici et le 27e d'infanterie légère, et vraisemblablement de là sur Schleitz, si l'ennemi ne l'occupe pas trop en force. Je présume que le maréchal Bernadotte suivra mon mouvement avec le reste de son corps d 'armée pour me soutenir et faire place au corps d'armée du maréchal Davout …" (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 377, lettre 2571).

Le 1er Corps du Maréchal Bernadotte est engagé. Sa 3e Division d’infanterie est commandée par le Général Drouet d’Erlon (5 978 hommes). Dans cette Division, la 1ère Brigade (Généraux Maison et Frère) se trouve le 27e Léger, aux ordres du Colonel Chanotet (1er et 2e Bataillons engagés).

Juste avant la tombée de la nuit, quatre Compagnies d’infanterie légère françaises sont attaquées, dans une vaste plaine, par un Régiment de Hussards prussiens. Dès lors, les Français se forment en carrés, ils repoussent l’attaque et tuent, par l’intermédiaire de feux de mousqueterie, 200 cavaliers prussiens. Le Maréchal Murat allait être fait prisonnier ou tué, la 1ère Compagnie de Voltigeurs du 27e le dégage (Bulletin de la Grande Armée).

Note : normalement la 1ère était composée de Carabiniers.

A l’entrée du village, le Capitaine Campocasso (héros d’Italie et de Lüeg-pass) est tué, 200 prussiens sont faits prisonniers par le Régiment.

Cette première bataille se termine à l’avantage des Français. Les Prusso-Saxons déplorent la perte de 400 soldats tués, 300 prisonniers et trois canons perdus.

9 octobre : Bernadotte enlève le pont de Saalburg face à un millier de Prussiens.

Le 10 octobre 1806, à 2 heures du matin, Murat écrit, depuis Schleitz, à Napoléon : "Sire, lorsque j'ai rejoint monsieur le Prince de Ponte-Corvo, les éclaireurs de la 27e légère attaquaient la ville de Schleitz avec la plus grande intrépidité ; l'ennemi avait l'air de vouloir la défendre ; alors le Prince de Ponte-Corvo a fait soutenir le 27e régiment d'infanterie légère par toute la division du général Drouet.
Déjà j'avais envoyé chercher le général Wattier et ses régiments, avec ordre d'arriver au grand trot ; m'apercevant que l'ennemi évacuait la ville, je l'ai traversée avec le 4e régiment d'hussards, pour tomber sur l'infanterie qui en sortait et qui déjà était sur les hauteurs ; j'ai alors manœuvré par ma droite pour tâcher de déborder l'ennemi par sa gauche et d'arriver avant lui au défilé en avant de Rodersdorf. La cavalerie ennemie a suivi notre mouvement toujours en couvrant son infanterie qui a réussi à gagner les premiers bois. Cependant j'étais parvenu sur les hauteurs où toute la cavalerie saxonne et prussienne s'était réunie, soutenue par l'infanterie adossée au bois. Le 4e de hussards d'abord a chargé avec une grande vigueur, et est parvenu à culbuter les premiers escadrons ; mais s'étant trop abandonné, il a été à son tour repoussé vigoureusement ; je l'ai rallié, il a chargé de nouveau, a culbuté l'ennemi et a été une seconde fois repoussé. J'attendais avec la plus grande impatience le 5e de chasseurs qui n'arrivait point malgré les ordres réitérés que j'avais envoyés ; il a paru enfin et fort à propos, dans le moment où après une nouvelle charge le 4e venait encore d'être repoussé. Le brave 5e a chargé avec sa bravoure accoutumée et a coupé en deux la ligne de l'ennemi. Les dragons rouges du Prince Jean, qui chargeaient le 4e, ont manœuvré par leur gauche pour le prendre en flanc, et les hussards prussiens ont fait la même manœuvre par leur droite ; mais déjà les éclaireurs de la 27e, que j'avais fait demander, débouchaient sur le mamelon, et ont été chargés en queue par les mêmes dragons. Ces incomparables chasseurs auxquels je n'ai eu que le temps de faire faire demi-tour, et qui n'ont pas eu le temps de se former en carré, ont fait un feu de file à brûle-pourpoint ; moitié des dragons sont restés sur la place, le reste s'est sauvé dans la plus grande déroute. Alors le 4e qui s'était rallié et le 5e les ont poursuivis l'épée dans les reins, ont tué et blessé beaucoup de monde. Le colonel a été blessé par le chef d'escadron Déry, mon aide-de-camp ; il y a eu quelques prisonniers et surtout beaucoup de blessés et de tués. Toute la cavalerie ennemie s'est alors jetée dans le défilé qui était gardé par quatre ou cinq bataillons d'infanterie prussienne et saxonne. Alors les cris de « Vive l'Empereur » se sont fait entendre dans tous les rangs, la charge a battu, les trompettes ont de nouveau sonné, et toutes les troupes ont marché pour attaquer le défilé. Cependant le Prince de Ponte-Corvo a fait avancer du canon sur notre gauche, et m'apercevant que les premiers coups ébranlaient les bataillons qui défendaient le défilé, j'ai ordonné au 5e de charger. Ce régiment a exécuté mes ordres avec la rapidité de l'éclair ; ces troupes se sont jetées à la débandade dans les bois, ayant jeté sur la grande route, pour courir plus vite, leurs armes, leurs sacs et leurs chapeaux. Il y en a au moins deux mille sur la route, et j'observe à V. M. qu'il n'y a que des chapeaux prussiens. Le 5e régiment a fourni sa charge jusques hors du défilé et a conséquemment coupé la retraite sur Auma à tout ce qui s'était jeté dans le bois ; la nuit nous a empêchés de les ramasser.
Cependant comme je quittais la position, le chef d'escadron Déry qui venait de charger dans le défilé, est venu m'annoncer une centaine de prisonniers.
Demain matin à 5 heures, toutes les troupes seront sous les armes ; au jour les bois seront fouillés et des reconnaissances poussées sur l'ennemi. Sire, je ne saurais trop vous faire l'éloge de la 27e légère et du général Maison qui se trouvait dans ce moment avec les voltigeurs, de l’aide de camp du général Drouet, du général Belliard qui a été à la tête de toutes les charges avec le général Wattier, il a été renversé de son cheval et un escadron lui a passé sur le corps, il est légèrement blessé à la tête ; parmi mes aides de camp, qui tous se sont très bien conduits, le chef d'escadron Déry s'est particulièrement distingué, c'est certainement un des plus braves de l'armée de Votre Majesté, c'est lui qui a blessé le colonel du régiment saxon du Prince Jean. Demain, Sire, j'aurai l'honneur de faire connaître à Votre Majesté les noms des officiers qui se sont le plus distingués. Il a été fort malheureux que les régiments envoyés en reconnaissance n'aient pas pu prendre part à l'action.
Demain matin la position sera rectifiée. Je ne serais pas étonné que nous fussions attaqués ...
" (P. Foucart, Campagne de Prusse, Iéna, p. 438-441 ; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 379, lettre 2572).

Le 2e Bulletin de la Grande Armée, daté de Auma le 12 octobre 1806, raconte : "… Le 9, le grand-duc de Berg se porta sur Schleiz ; un général prussien y était avec 10,000 hommes. L'Empereur y arriva à midi et chargea le maréchal prince de Ponte-Corvo d'attaquer et d'enlever le village, voulant l'avoir avant la fin du jour. Le maréchal fit ses dispositions, se mit à la tête de ses colonnes ; le village fut enlevé et l'ennemi poursuivi ; sans la nuit, la plus grande partie de cette division eût été prise. Le général Watier, avec le 4e de hussards et le 5e régiment de chasseurs, fit une belle charge de cavalerie contre trois régiments prussiens. Quatre compagnies du 27e d'infanterie légère se trouvant en plaine furent chargées par les hussards prussiens, mais ceux-ci virent comme l'infanterie française reçoit la cavalerie prussienne. Plus de 200 cavaliers restèrent sur le champ de bataille. Le général Maison commandait l'infanterie légère. Un colonel ennemi fut tué, deux pièces de canon prises, 300 hommes furent faits prisonniers et 400 tués. Notre perte a été de peu d'hommes. L'infanterie prussienne a jeté ses armes et a fui épouvantée devant les baïonnettes françaises. Le grand-duc de Berg était au milieu des charges, le sabre à la main …" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 35 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 28 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10987).

Le 10 octobre 1806, le Prince Louis de Prusse (neveu de Frédéric le Grand) est tué par le Maréchal des Logis du 10e Régiment de hussards Guindey. Ce hussard, qu’il blesse, le somme de se rendre, en vain, avant de le tuer d’un coup de sabre.

Note : "La symphonie héroïque pour un héros", de Beethoven, en est le thème.

Depuis Triptis, Murat écrit à Napoléon, le 10 octobre 1806 à minuit : "Sire, j'ai reçu les ordres de Votre Majesté, je suis établi à Triptis ayant le général Lasalle à [Mittel] Polnitz sur la route de Géra. Le général Watier sur la route de Neustadt, ayant ordre de se lier avec le général Beaumont à cheval sur la route d'Auma, derrière Triptis où est établi le 27e régiment d'infanterie légère ; la division Drouet est sur les hauteurs de Gütterlitz, et le Prince de Ponte-Corvo sur Auma. Le général Wattier doit faire occuper Neustadt et éclairer les routes de Pôsneck, de Iéna et de Schleitz ; le général Lasalle Weyda, Gera, Iéna et Naumbourg. L'ennemi battu à Schleitz s'est porté ce matin derrière Pölnitz, et en est parti pour Géra quand il a entendu la canonnade, on dit qu'il doit s'y concentrer. Le Prince de Hohenlohe avait son quartier général entre Pôsneck et Neustadt, on ne sait pas encore positivement où il se trouve, on le présume néanmoins à Pösneck, et demain matin si je suis lié avec le général Dupont et que l'ennemi ne l'attaque pas, je me porterai sur Géra, à moins que Votre Majesté n'en ordonne autrement. On dit messieurs les Prussiens fort déconcertés. Je n'ai point de nouvelles du général Milhaud. Les troupes de Votre Majesté vivent très bien, le pays est beau et riche. Je suis, etc." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 382, lettre 2574).

Le Régiment se déplace de Auma à Géra.

Le 2e Bulletin de la Grande Armée, daté de Auma le 12 octobre 1806, raconte : "… Hier 11 octobre 1806, en passant à Gera (près Iéna) devant le 27e régiment d'infanterie légère, l'Empereur a chargé le colonel de témoigner sa satisfaction à ce régiment sur sa bonne conduite.
Dans tous ces combats, nous n'avons à regretter aucun officier de marque; le plus élevé en grade est le capitaine Campocasso, 27e d'infanterie légère, brave et loyal officier. Nous n'avons eu que 40 tués et 60 blessés …
" (Panckoucke : « Œuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 35 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 28 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10987).

Le 12, Bernadotte s’installe à Zeitz et Drouet à Minwish, à 3 lieues de là, sur la route de Naumburg.

Depuis Zeitz, Murat écrit à l'Empereur, le 12 octobre 1806 : "… J'ai envoyé le général Lasalle avec ses deux régiments d'hussards à Mölsen, il aura un escadron à Weissenfels, cet escadron reconnaîtra demain matin Naumbourg et jettera des coureurs sur Mersebourg et Leipzig. Je m'établis avec les divisions de dragons à Teuchern et le Prince de Ponte-Corvo à Meineweh avec toute son infanterie, couvert par sa cavalerie légère qui aura un régiment à Stössen, reconnaîtra demain matin Naumbourg ; de cette manière nous nous trouvons pour ainsi dire en masse et en mesure d'opérer tous les mouvements qu'il plaira à Votr-e Majesté d'ordonner, sur Weissenfels ou sur Naumbourg, et ma cavalerie, quoique sous ma main, pourra remplir les intentions de Votre Majesté. Par ma position de Teuchern je me trouve parfaitement lié avec le maréchal Bernadotte et ma cavalerie légère, et je me trouve avoir intercepté les routes de Naumbourg à Leipzig, Mersebourg et Halle. Le général Milhaud me couvrira avec le 13e de chasseurs sur Weissenfels et Naumbourg, et le 27e régiment d'infanterie légère que j'établis à Teuchern soutiendrait ma cavalerie en cas d'événements ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 385, lettre 2578).

Depuis Naumbourg, Murat écrit à l'Empereur, le 13 octobre 1806 à 4 heures après-midi : "... Je n'ai pas encore le rapport de la reconnaissance de Mersebourg mais des rouliers venant de Magdebourg assurent n'avoir pas rencontré depuis cette ville d'autres troupes que celles de Votre Majesté, mais qu'il se rassemble sur ce point une armée de 80 000 hommes. Le général Lasalle y enverra un parti dans la nuit ; c'est encore une autre grande communication qu'il serait peut-être essentiel de couper à l'ennemi. J'ai reçu l'ordre du major général de faire séjourner les troupes aujourd'hui, mais déjà nous étions en marche et j'ai cru ne pas devoir rétrograder. Par la position que nous occupons, nous pouvons faire tous les mouvements qu'il plaira à Votre Majesté d'ordonner. La brigade Lasalle est à Weissenfels, communiquant avec le parti qui est sur Leipzig, Mersebourg, Halle et Mücheln. Le général Milhaud à Schönburg se liant au général Lasalle et à Naumbourg. Le général Beaumont avec sa division et le 27e régiment d'infanterie légère soutenant la cavalerie légère. Le corps de Ponte-Corvo sur les hauteurs derrière Naumbourg, se liant avec la cavalerie. Il m'a paru que le maréchal Davout était à la gauche de la ville éclairant les routes de Mersebourg et de Weimar ..." (P. Foucart, Campagne de Prusse. Iéna, p. 601-603 ; Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 4, p. 388, lettre 2581).

- Iéna (14 octobre 1806).

Bien que parfois cité, le 27e, dans le Corps du Maréchal Bernadotte, n’était qu’en marge des combats d’Iéna, d’Auerstaed et d’Hassenhaussen, au grand dam de Napoléon qui en a fait reproche au Maréchal. Il l’accuse de s’être tenu à l’écart. Le 1er Corps de Bernadotte est en flanc-garde à l’est d’Iéna (Itinéraire Crossen, Naumbourg).

- Combat de Halle (17 octobre 1806 - un Officier et de nombreux soldats tués).

Lancées à la poursuite de l’armée prussienne en déroute, les troupes de Bernadotte attaquent Halle que défendent 20 000 Prussiens. La vigueur de l’offensive de la Division Dupont démoralise l’adversaire qui se replie après avoir perdu le quart de ses effectifs. Le Corps du Prince de Würtemberg est battu.

La Division Tilly vient à l’appui de Drouet qui doit traverser la Saale au pont de Halle. Le 27e, au sein de la Division Drouet, soutenu par la Division Rivaud, continue son mouvement offensif, bat la charge et attaque les Prussiens à la baïonnette. Ces derniers le somment de se rendre. Mais les deux autres Régiments (94e et 95e) chargent à leur tour. Les deux mille Prussiens se rendent (Régiment de Tergost). La rive droite de la Saale est ouverte jusqu’à Magdeburg. Le Capitaine Therme et l’Adjudant-major du 2e Bataillon sont tués.

Le Grand-duc de Berg (Maréchal Murat) est arrivé à Halberstadt le 19. Le 20, il a inondé toute la plaine de Magdebourg par sa cavalerie. Les troupes ennemies, les détachements isolés, les hommes perdus, seront pris au moment où ils se présenteront pour entrer dans la place.

Dans le même temps, le 19, Davout traverse Quedlinburg (même territoire que Hoym), il se dirige sur Grappenstadt (n.l), et l’Elbe. Le 20 octobre, Bernadotte est à Alsleben. Sa cavalerie à Ascherleben. La Division Rivaud y arrive dans la journée. Le 21, Bernadotte occupe Güsten, Stassfurt puis Egeln. La 3e Division (avec le 27e Léger) est à Gnölbzig le 20 octobre et se porte sur München-Nienburg (24 kms). L’ennemi est aux ordres du Major Tschammer, le Roi de Prusse s’est retiré sur Magdeburg. Murat occupe Halberstadt avec 2000 cavaliers et 200 hommes de l’infanterie (unité à déterminer).

A l’arrivée des avant-gardes françaises, dont le 27e Léger, l’abbesse de Quedlinburg (Princesse de Suède) demande une "sauvegarde" pour la protection des domaines princiers de Quedlinburg au premier Général qui arrive (lettre de son intendant Motzer du 19). Il en est de même pour les Duchesses de Saxe-Gotha et d’Anhalt, filles de l’Electeur de Hesse (lettre du 21 de Talleyrand à Napoléon).

Une unité française est chargée de protéger ces états contre la Prusse et les brigands déserteurs prussiens.

Le Chasseur Jean-Baptiste Sales est affecté pour un temps à la maison princière de Hoym.

Le reste du Régiment progresse et campe entre le Hanovre et le Brandebourg, dans la région de Perleberg (130 kms au nord-ouest de Berlin).

Le 22 octobre, Drouet est à Barby, le 25 à Brandenburg.

Note : Le 27 octobre, Napoléon entre dans Berlin. Magdebourg est assiégé par le Maréchal Ney.

Le 30 octobre 1806, depuis Berlin, Napoléon écrit au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, donnez des ordres pour faire partir sur-le-champ, de la 25e division militaire, 150 hommes du 3e bataillon du 21e d'infanterie légère, 150 hommes du 27e d’infanterie légère, 300 hommes du 21e de ligne, 200 hommes du 45e, 300 hommes 54e, 250 hommes du 94e et 150 hommes du 95e, total 1500 hommes. Ces détachements se dirigeront sans délai sur Erfurt, d'où ils seront dirigés sur Wittenberg et, de là, sur Spandau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 752 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13374).

Itinéraire du 1er Corps : Lac de Havel, Kremmen, Oranienburg, Grandsee, Fürstenberg, Neu-Brandeburg, Waren, Alt Schwerin, Schewerin (accrochage avec l’arrière-garde des Prussiens de Blücher à Gadebuch).

Le Régiment en plaine, est formé en deux carrés avec ses deux Bataillons. Il bloque les Dragons prussiens. Les deux Compagnies de Voltigeurs sortent des carrés pour protéger le Maréchal Bernadotte qui allait être pris. Bernadotte, ayant reproché la lenteur des troupes d’infanterie quelques instants avant, fait amende honorable.

- Lübeck (6 novembre - 30 Officiers tués, 12 Officiers blessés, ainsi que de très nombreux hommes).

Le 4 novembre, le Corps d’armée prit position à Grevismühlen; le Prince de Ponte-Corvo (Bernadotte) culbuta l'arrière-garde; mais il ne put entamer ce Corps, parce qu'il n'avait que 600 hommes de cavalerie et que celle de l'ennemi était beaucoup plus forte. Le Général Watier a fait dans cette affaire de très belles charges, soutenu par les Généraux Pacthod et Maison, avec le 27e Régiment d'infanterie légère et le 8e de Ligne. "Le général Drouet, à la tête du 27e régiment d'infanterie légère et des 94e et 95e régiments, aborda les batteries avec ce sang-froid, cette intrépidité, qui appartient aux troupes françaises. Les portes sont aussitôt enfoncées, les bastions escaladés, l'ennemi mis en fuite, et le corps du prince de Ponte-Corvo entre par la porte de la Trave" (Bulletin de la Grande Armée).

Le 27e paie un très lourd tribut à Lübeck. Le Régiment a 150 hommes hors de combat dont les deux tiers vont mourir.

Un Capitaine des Carabiniers et deux Lieutenants sont tués (Capitaine Marion; Lieutenants Michel et Bourillon). Le Chef de Bataillon d’Herbez-Latour, les Capitaines Pautirer, Garcin,Maurin, Lapique, Durande, Lézy et les Lieutenants Abraham, Godefroy, Denneville, Mullon, Ronde sont blessés.

Les Prussiens et les deux Régiments suédois sont faits prisonniers.

Lasalle Jean (n°421), né le 28 mai 1778 à Anglet, fils de Pierre et de Catherine Irigoyen, ancien Caporal ayant renoncé à son grade, est tué d’un coup de feu à Lübeck. Il avait participé aux campagnes des ans VII à XIV et à Austerlitz.

Le Caporal Lapomarède (de Castres) est blessé d’un coup de biscaïen (boulet) au bras droit, il est nommé Sergent le 25 novembre 1806.

Le Corps d’armée s’installe entre le Lauenburg (Hanovre) et le Mecklemburg. Deux Compagnies du 1er Bataillon sont à Zarenti, puis vont à Travenmüde dans le Schleswig- Holstein. Le 7 novembre, la Division de Drouet est à Schwartau. Le 27e, qui marche en tête, rencontre les arrières-gardes prussiennes à une demi-lieue de Lübeck. La Division y fait 1 500 prisonniers. Le 6 novembre, près de Ratkau, un Chasseur du 27e capture le Général Blücher, isolé dans un chemin de traverse, qui essaie de l’intimider par des paroles. Ce Gascon ne se laisse pas intimider et le conduit à son Colonel Charnotet. Blücher sera libéré peu de temps après en échange du Général Victor, prisonnier. La présence de Blücher sera décisive en 1815 à Waterloo et le Prince Guillaume de Brünswick.

Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 7e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 21e Régiment d'infanterie légère, 1 du 22e Régiment de ligne, 1 du 27e Régiment d'infanterie légère, 1 du 8e Régiment de ligne, 1 du 65e, 1 du 72e ; total : 840 hommes.

Le 13 novembre, le 2e Bataillon est à Berlin. Il se porte sur Frankfürt-am-Oder.

Le 15 novembre, le 1er Corps d’armée est à Lübeck. La 3e Division a son Etat-major à Boitzenburg. Le 27e Léger a son 1er Bataillon à Wittenburg (832 hommes), le 2e aux environs (739 hommes). Les hôpitaux de la région hébergent 298 hommes. Le Dépôt dispose de 438 hommes à Aix-la-chapelle; deux Officiers et 137 hommes sont à Wesel près de Hameln.

Dès le 15 octobre 1806, par Décret impérial de Iéna, l’Empereur taxera les états de l’Electeur de Saxe, les Duchés et Principautés qui ont participé à la guerre aux côtés des Prussiens, pour un total de 159 millions de francs. Les Princes de Anhalt (Bernburg, Quelinburg, Hoym), neutres, ne paieront point de contribution.

- Siège de Magdeburg (20 octobre – 11 novembre 1806)

Le Général Kleist et la garnison de Magdeburg (25 000 hommes) sont assiégés à partir du 20 octobre 1806 par Soult, puis par Ney qui ne dispose que de 18 000 soldats. Le 4 novembre, la garnison fait une tentative de sortie, et finit par capituler pour éviter un bombardement de la ville.

13 novembre 1806 : naissance de Heinrich Bernard Carl Joseph Sales, enfant du « sauvegarde » (Jean-Baptiste) Joseph Sales, dit Lasalle, du 27e Bataillon d’infanterie légère, 6e Compagnie, et de Marie (Elena) Burgschmidt de Nürnberg (Nuremberg), dite Porschmidt, à Hoym (à 40 km de Magdeburg). Il sera baptisé le 17 dans la maison princière (Archives presbytériennes). Les témoins seront l’Intendant suédois de la maison princière, les administrateurs, leur fille et épouse. Quelques temps avant est né dans cette même pièce la Princesse Adélaïde von Anhalt-Bernburg. Après avoir vécu, en Allemagne puis à Lautrec, il sera incorporé en 1828 soldat, Brigadier, puis Maréchal des logis jusqu’en 1836 au 11e Dragons (Stenay, Toul) puis au 6e Hussard. Il vivra à Agen (menuisier), s’y mariera deux fois. Il décédera à Bayonne en 1889, à l’âge de 83 ans, chez son frère Jean-Pierre. Il était veuf d’une troisième épouse, Marie Lacombe (non identifiée). Marie (Lena, Barbara) Burgschmidt est née le 27 mai 1782 à Nürnberg, fille de Georg Jacob et de Maria MagdaLena Wolf. Confirmation dans une paroisse luthérienne en 1796 à Nürnberg (Maria Barbara). Elle suivra désormais le Régiment, certainement comme blanchisseuse, parmi les femmes « autorisées » du 1er Corps.

Acte de naissance et de baptême de Henri Charles Joseph SALES, à Hoym (AnhaltBernburg) les 13 et 17 novembre 1806. Fils du Sauvegarde Joseph Lasalle du 27e Bataillon d’infanterie légère et de Marie Burgschmidt de Nürnberg.
Il fera carrière au 11e Dragons puis au 6e Hussards sans connaitre sa vraie date de naissance.
Son frère Pierre sera à la conquête de l’Algérie en 1841, de même le frère Jacques qui sera dans la marine …
(1) surnom de Jean-Baptiste Joseph Sales né en 1783 à Lautrec canton de Castres.
(2) Cammerath est un intendant de la maison princière, il est suédois.
(3) Amtmann et Amtstratin sont des titres d’ "officiels".
(4) Cet enfant vivra 83 ans il décédera à Bayonne en 1889 chez son frère. Il aura été soldat au 11e Régiment de Dragons (1827). Il ne saura jamais sa ville et date de naissance dont l’acte est ci-dessus.

- Campagne de Pologne.

Note : Après l’Autriche et la Prusse, battues, il reste dans la coalition la Russie et l’Angleterre avec toutes leurs forces intactes. C’est pourquoi Napoléon marche sur la Pologne, pour la «libérer» des russes. Ceux-ci arrivent avec 60 000 hommes sur Varsovie, et 40 000 suivent à quelques jours.

Après Frankfürt-am-Oder, le Régiment se dirige sur Posen (Poznan). L’Empereur est présent.

Le Capitaine Lapigue commande les Carabiniers d’un des Bataillons.

Le Régiment appartient au 1er Corps d’armée de Bernadotte, 3e Division du Général Drouet (aidé des Généraux Werlé et Frère). Il est aux ordres du Colonel Chardotet (deux Bataillons). Son effectif est de 53 Officiers, 1264 Sous-officiers et hommes de troupe. Les détachés sont 130 (seraient- ils à Hoym ?). Dans les divers hôpitaux, on en compte 350. Le 3e Bataillon est celui de Dépôt. Un détachement de 1 Officier et 102 hommes du Dépôt d’Aix-la Chapelle, a franchi le Rhin à Mayence le 3 novembre. Il rejoindra les Bataillons de combat avant la campagne de Pologne. Le 30 novembre, 79 hommes sont détachés à Stettin (Szczecin) à cette époque en Prusse.

Le Régiment passe à Guesna, puis à Thorn (Torun) sur la Vistule, le 6 décembre.

Planques Jean Chrysostome, Carabinier, de Lauragais (24 ans), est décédé le 2 février 1807, à l’hôpital de Thorn (actuellement Torum) sur la Vistule (Pologne), par suite de fièvres.

Le Capitaine Collet de Lille est présent au Régiment.

Le 1er Corps de Bernadotte prend le poste russe de Biezn sur la rivière Ukra (Wkra), puis va à Ciechanow.

"Noël se passe avec du pain et de l’eau, même pour les officiers" (Cahiers du Capitaine Laugier).

Le 25 décembre 1806, le 1er Corps du Maréchal Bernadotte est organisé comme suit :
1ère Division Général Dupont, 9e léger, 32e et 96e de ligne, 6 bataillons, 12 pièces, 4575 hommes
2e Division Rivaud : 8e, 45e et 54e de Ligne, 6 bataillons, 10 pièces, 3700 hommes – Note : le 45e, dont l’effectif n’était que de 716 hommes, avait probablement un bataillon à l’escorte des prisonniers.
3e division Drouet : 27e Léger, 94e et 95e de ligne, 6 Bataillons, 10 pièces, 4227 hommes.
Artillerie et Génie : 6 pièces, 1633 hommes
Cavalerie légère, Général Tilly (rejoint début janvier) : 2e et 4e Hussards, 5e Chasseurs (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).

Trop éloigné, le Régiment ne participe pas aux combats de Golymin et Pultusk en Pologne (26 décembre 1806). Le Corps d’armée de Bernadotte est en flanc-garde au Nord.

Le 29 décembre, le 1er Corps occupe Chorzellen, Soldau, Mlawa; le 27e Régiment est à Mlawa.

Note : on trouve par ailleurs le 1er Bataillon d’élite, formé des Compagnies d’élite des 27e Léger, 94e et 95e de Ligne, et le 2e Bataillon formé avec celles des 8e, 45e, 54e de Ligne. Ces deux Bataillons constituent le 1er Régiment (provisoire) de la Brigade Ruffin, du Corps (dit de Réserve) du Général Oudinot (voir 3e partie).

Les Français à Leipzig en 1806 (Fusilier de l’infanterie de ligne, cantinière et enfant).

- 1807.

Le 11 janvier, le Régiment part pour la Grande Pologne, vers la forteresse de Graudenz (Grudziadz). Le 2e Bataillon en avant-garde, près de Christburg (Dzierzgon), est attaqué par une unité qui fait une sortie hors de la citadelle. Le Bataillon fait 200 prisonniers. Le 17, il est à Christburg.

- Combat de Mohrungen (Vistule) - 25 janvier 1807 (3 officiers blessés)

Alors que l’armée française a pris ses quartiers d’hiver, Bennigsen décide de prendre l’offensive. Après avoir battu Ney, qui s’est aventuré imprudemment à Heilsberg (18 janvier), les Russes s’en prennent à Bernadotte et à l’aile gauche de la Grande Armée à Mohrungen. Bernadotte perd ses bagages, mais parvient à échapper à un ennemi très supérieur en nombre.

Les renforts russes, 50 000 hommes avec Buxhovden et 30 000 de la Garde impériale russe, étant arrivés, Bennigsen dispose alors de 140 000 hommes en Pologne et se résout à passer à l'offensive en attaquant le Corps du Maréchal Bernadotte, situé au nord du dispositif français et après l'avoir défait, à s'engager dans les arrières des Français.

Cependant, Bernadotte réagit promptement en prenant l'offensive à Mohrungen, le 25 janvier 1807, ce qui permet de dégager son Corps d'armée, face à des forces deux fois supérieures en nombre. Le 27e, formé en ligne sur ordre de Bernadotte, attaque les Russes sur les hauteurs de Mohrungen.

Les hommes ne font feu qu’à bout portant. Ils sèment l’effroi chez les Russes qui cèdent. Bien que blessé à la gorge, le Maréchal Bernadotte donne ses ordres en direct. Les Russes ont 2 000 hommes hors de combat, contre 800 chez les Français. Le Régiment s’installe dans un village nommé Strasburg.

Note : Le soldat Jean-Baptiste Jacquier de Moutiers (Doubs), arrivé au 27e Léger le 13 novembre 1803 (n° 1806 au Registre du Corps), soldat du 1er Bataillon, 7e Compagnie, sera blessé à la main à Morhungen. Les Sous-lieutenants Barh, Martin, Paccard seront blessés.

Le petit Dépôt du Régiment est à Thorn (ville de Pologne), le grand Dépôt à Aix-la-chapelle.

- Bataille d’Eylau (Bragationsk) - 8 février 1807.

Le 1er Corps de Bernadotte n’y participe pas. En mars, il s’installe sur la basse Passarge, de son embouchure jusqu’à Spanden. Il occupe Braunsberg, Saalfeld et Preussich-holland. Il est face aux Prussiens de Lestocq.

Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
1er corps
... 27e léger ...
Dépôts à à Schwetz ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner : … Pour la Grande Armée … 27e léger 100 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).

Le 23 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "... Il y a à Wesel un détachement du 27e d'infanterie légère ...
Faites partir tous ces détachements pour la Grande Armée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14837).

Le 24 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, il y a à Wesel des détachements des 27e d'infanterie légère, du 8e de ligne, du 21e de ligne, du 45e idem. Faites partir tous ces détachements pour la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14863).

Le Régiment passe aux ordres du Colonel Clément Jean Etienne Lacoste (30 mars).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 27e ... d'infanterie légère ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Le 14 avril 1807, il est remis 18 légions d’honneur aux hommes du Régiment, dont une au Sergent Lasalle (non identifié sur le registre, s’agit-il du surnom de Sales ?).

Le 6 mai, le Régiment est à la prise de l’île de Holm qui est le verrou de Dantzig. La mission de prendre l’île est confiée à la Division Drouet. Plus de 1500 Russes, 200 Prussiens et 30 pièces seront pris.

Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 27e légère, ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).

Le 14 mai 1807, le Chasseur Joseph Fontaine, originaire de Bruxelles, est condamné pour désertion à 12 ans de boulets; on en retrouve cependant au Régiment en 1810, originaire de Bruxelles et un autre qui sera prisonnier de guerre le 15 mars 1807.

Le 16 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre que le 8e régiment provisoire soit dissous ... Les détachements des 8e de ligne, 27e légère, 45e, 54e, 94e et 95e de ligne formeront un bataillon qui restera sous les ordres du meilleur chef de bataillon sous le titre de bataillon provisoire du 8e, et partira demain pour se rendre à Elbing où il restera jusqu'à nouvel ordre. Vous ferez connaître au général Moulin que je lui envoie ce bataillon composé de détachements appartenant au 1er corps, et composé de près de 700 hommes pour ne point laisser Elbing sans infanterie" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1121 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15634).

Le 19 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre à Elbing que le bataillon du 8e régiment provisoire qui est composé de détachements des 8e, 45e, 54e, 94e, 95e de ligne et 27e légère, soit dissous, et que les détachements rejoignent leurs corps respectifs qui font partie du 1er corps"(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1132 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15656).

Le 24 mai, la Division occupe Dantzig. Le 27 mai, Napoléon entre dans Dantzig (Gdansk), pris par le Maréchal Lefebvre (4e Corps) soutenu par Mortier (8e Corps).

Composition du 1er Corps du Maréchal Bernadotte (puis Victor) au 30 mai 1807 :
1ère Division Général Dupont, 9e léger, 24e (3 Bataillons), 32e et 96e de ligne, 9 Bataillons, 6845 hommes
2e Division Lapisse : 16e Léger, 45e, 8e et 54e de Ligne, 8 Bataillons, 5971 hommes.
3e division Vilatte : 27e Léger, 63e, 94e et 95e de ligne, 8 Bataillons, 5489 hommes.
Artillerie, Génie et Gendarmerie : 36 pièces, 1678 hommes
Cavalerie légère, Général Beaumont : 2e et 4e Hussards, 5e Chasseurs, 9 Escadrons, 1236 hommes
4e Division de Dragons, Général Lahoussaye (puis Sahuc) : 17e, 27e, 18e, et 19e Régiments, 12 Escadrons, 1840 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

- Spanden (5 juin). Combat de la rivière Passarge (deux Officiers blessés).

L’ordre fut donné au 27e Léger de se maintenir jusqu’à la dernière extrémité, et de périr même, pour maintenir le passage de la tête de pont.

Le 5 juin, l'armée russe se mit en mouvement. Ses Divisions de droite attaquèrent la tête de pont de Spanden, que le Général Frère défendait avec le 27e Régiment d'infanterie légère. Douze Régiments russes et prussiens firent de vains efforts ; sept fois ils les renouvelèrent, et sept fois ils furent repoussés par le 27e. Cependant, le Prince de Ponte-Corvo avait réuni son Corps d'armée; mais, avant qu'il pût déboucher, une seule charge du 17e de Dragons, faite immédiatement après le septième assaut donné à la tête de pont, avait forcé l'ennemi à abandonner le champ de bataille et à battre en retraite. Ainsi, pendant tout un jour, deux Divisions ont attaqué sans succès un Régiment qui, à la vérité, était retranché (Bulletin 78 de la Grande Armée du 12 juin).

Le 5 juin 1807, Bernadotte écrit à Berthier : "L’ennemi, qui dès 4 heures du matin a attaqué M. le maréchal Soult, s’est porté vers les 8 heures sur la tête de pont de Spanden (défendue par le 27e léger et 5 bouches à feu dont 1 obusier), qu’il a attaqué vivement avec environ 7000 à 8000 hommes et 10 bouches à feu ; il a été reçu comme hier, et comme l’attaque dure encore (11 heures du matin), j’ai fait avancer la brigade du général Gérard pour soutenir le général Frère" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 132).

Le 5 juin 1807, Bernadotte écrit à Berthier : "L’ennemi qui vient de former une colonne d’attaque de 400 hommes, qu'il fait avancer pour escalader la tête de pont, a été repoussé vigoureusement par le 27e régiment d'infanterie légère et les autres troupes de la brigade du général Frère" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 133).

Le 5 juin 1807, Bernadotte écrit à Berthier : "Le brave 27e d’infanterie légère laissa approcher les Russes jusque près des palissades et les atteignit à bout portant ; 300 hommes furent couchés par terre, le reste prit la fuite" (Journal des opérations du 1er corps - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 133).

"Dans la campagne de Pologne, le général Georges Frère, fut chargé de défendre le passage important du pont de Spanden, sur la Passarge ; sept fois la droite des alliés, forte de dix mille hommes, marcha sur les retranchements, et sept fois elle en fut repoussée par le général Frère qui n'avait avec lui que le 27e régiment d'infanterie légère et quatre pièces de canon. Cette glorieuse défense qui coûta à l'ennemi plus de mille hommes, eut lieu le 5 juin 1807 et fut un des plus brillants faits d'armes de la campagne. Le général Frère reçut l'année suivante le titre de comte de l'Empire, la croix de commandeur, le grade de général de division et un commandement en Espagne" (Wikipédia).

Le 78e Bulletin de la Grande Armée, daté de Heilsberg, le 12 juin 1807, raconte : "… COMBAT DE SPANDEN. Le 5 juin, l'armée russe se mit en mouvement. Ses divisions de droite attaquèrent la tête de pont de Spanden, que le général Frère défendait avec le 27e régiment d'infanterie légère. Douze régiments russes et prussiens firent de vains efforts ; sept fois ils les renouvelèrent, et sept fois ils furent repoussés. Cependant le prince de Ponte-Corvo avait réuni son corps d'armée ; mais, avant qu'il pût déboucher, une seule charge du 17e de dragons, faite immédiatement après le septième assaut donné à la tête de pont, avait forcé l'ennemi à abandonner le champ de bataille et à battre en retraite. Ainsi, pendant tout un jour, deux divisions ont attaqué sans succès un régiment, qui, à la vérité, était retranché ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 221 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 144 ; Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12747).

Bernadotte, blessé, cède le 1er Corps au Général Dupont.

Le Chasseur Igounet (1er Bataillon 6ème Compagnie, comme Sales J. B.), né en 1780 ( ?) à Saux (Graulhet ?) dans le Tarn, sera blessé à la redoute de Spanden le 5 juin. Il se noiera le 20 août 1807 dans le chavirage d’une barque en traversant l’Oder près d’Oderberg.

Le Capitaine Moulet sera blessé.

Le 7 juillet 1807, le Préfet du département de Marengo (Italie) Jules Robert adressera aux maires un placard relatif au combat de Spanden où "le 27e régiment d’infanterie légère a repoussé, sept fois, douze régiments russes qui voulaient s’emparer des ouvrages qui défendaient le pont de cette ville". Il a suivi : "Pères de famille de Marengo, félicitez-vous de la nouvelle gloire que vos enfants viennent d’acquérir …".

Ce Régiment avait reçu en l’An XII 550 piémontais.

Le 1er Corps d’armée passe au Maréchal Victor, qui est fait prisonnier, il est échangé contre Blücher.

Le Régiment est divisé en deux unités :
- le Régiment proprement dit, qui garde l’appellation 27e.
- les Compagnies d’élite (Carabiniers et Voltigeurs), lesquelles sont mises à la disposition de la Division du Général Oudinot dite "les Grenadiers réunis du Général Oudinot". Ces Compagnies d’élite (voir partie 3) sont dans des unités particulières, à savoir :
Au 10 janvier 1807. 1ère Brigade Ruffin, 1er Régiment, 1er Bataillon Trahier : 1ère Compagnie (Carabiniers du 27e); 2e Compagnie (Voltigeurs du 27e).
Au 1er juin 1807, le 1er Régiment de cette Division comprend à la 1ère Brigade Ruffin : le 1er Bataillon (Chef de Bataillon Launier) avec dans sa 6e Compagnie, issue du 27e Léger : 3 Officiers, 73 Carabiniers; le 2e Bataillon (Chef de Bataillon Broyer) dispose, dans sa 6e Compagnie, du 27e Léger avec 3 Officiers, 76 Voltigeurs.

- Friedland (14 juin). Enclave de Kaliningrad, de nos jours Pravdinsk (1 Officier tué, 4 Officiers blessés, 10 blessés).

Le 27e Léger est à la Brigade Frère, Division Villatte. Le 1er Corps d’armée est passé de Bernadotte à Victor. L’ensemble de l’artillerie creuse de terribles sillons dans les rangs des maigres bataillons russes. La deuxième attaque française approche, les Russes serrent les rangs, et comme un seul homme, les troupes du Général Victor ainsi que celles des Divisions de Dragon Lahoussaye et Latour-Maubourg se jettent sur le centre droit russe. L’avant-garde du Général Markov prend les devants et décide subitement de débuter un repli stratégique.

Outre le Régiment ci-dessus cité, les Carabiniers détachés aux Grenadiers sont dans le 1er Provisoire de la Brigade Ruffin du Corps d’Oudinot. La bataille de Friedland est terminée. Les pertes russes sont énormes : probablement 12000 hommes et 80 canons. Mais Napoléon a perdu 8 000 soldats.

Le Sous-lieutenant Dollé est tué. Le Capitaine Gastinet et les Lieutenants et Sous-lieutenants Boissier et Villabrun blesssés ; (Entre autres) : le Sous-officier Jean Prost de Verneuil (Cher), né le 24 décembre 1792, ex-Allobroges, sera blessé.

Le 12 juillet 1807, Napoléon écrit, depuis Königsberg :"Le corps de M. le maréchal Bernadotte, aux ordres du général Victor, sera dirigé en droite ligne sur Spandau, où il tiendra garnison sur les Etats de Prusse, à la droite de l’Elbe, et où il sera à portée de la Poméranie suédoise, c’est à dire de Prenzlow et de Pasewalk".

Le Chasseur Pierre Lasalle (n° 434), né le 8 mars 1771 à Castets (Landes), fis de Jean et de Marie Carrère, sera admis à l’hôpital le 29 juillet 1807. Il sera rayé des contrôles quelques mois plus tard.

Incorporation du soldat Philibert-Flore Carel, né à Troyes le 7 mai 1789; Caporal fourrier dès le 21 juin, il se distinguera à la campagne de Prusse. Nommé à la campagne d’Autriche Sergent le 1er juin 1809, Sous-lieutenant le 14 du même mois, il quittera le Régiment. Blessé à Volhynie en Ukraine. Il sera nommé Général en 1846. Il décèdera en 1859.

Le 20 août 1807, le Régiment traverse l’Oder à Aberberg.

Le 11 novembre 1807, Napoléon écrit, depuis Fontainebleau : "Le quatrième commandement comprendra les pays situés entre l’Oder et l’Elbe. Le maréchal Victor aura ce commandement. Il y aura là le 1er corps et les trois divisions de grosse cavalerie".

- 1808.

Trois correspondances de l’Empereur :

1) Le 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Le maréchal Kellermann a 6 000 hommes qui attendent des récompenses militaires; je désirerais savoir ce qui s'oppose à ce que l'on se débarrasse de ces hommes (en leur donnant satisfaction). Je vois dans les états de situation des gouvernements militaires que vous portez des détachements sans dire à quel corps ils appartiennent. J'ai dissout, je crois, tous les régiments provisoires, de sorte que je ne sais pas par quelle raison ces détachements se trouvent là. Je vois bien pourquoi le bataillon du 17e s'y trouve, c'est pour la garnison de Hameln (sud-ouest de Hanovre); c'est un corps entier; le 44e également; mais je ne vois pas pourquoi il y a 258 hommes du 27e léger. Le pays de Hanau (banlieue-est de Frankfurt) étant dans le commandement du maréchal Kellermann, il y fait des changements de troupes qu'il tire de l'armée de réserve" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13451 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16998).

2) Le 29 janvier 1808 : "Le ministre de la guerre prie l’Empereur de se prononcer sur l’offre de démission faite par le sieur H… qui a abandonné son poste alors que le 27e léger était sous Heilsberg (un Heilsberg est localisé près de Iéna). Réponse : le faire arrêter et juger par une commission comme lâche" (rapporté par Bretonne).

3) Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
1er Corps de la Grande Armée. — Quant au 1er corps, les 8e et 32e de ligne, les 45e, 54e, 63e, 94e, 95e et 96e, les 9e et 27e légers garderont tout leur monde; mais si le 24e a actuellement vingt-sept compagnies à l'armée, il gardera quatre bataillons pleins et renverra les cadres des trois dernières compagnies du 3e bataillon actuel au dépôt ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).

Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 1er corps
... 27e légère 100 000 ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).

"Saint-Cloud, 24 mars 1808. Au maréchal Berthier. Mon Cousin, donnez l’ordre aux maréchaux Victor, Soult, Davout et Mortier de se préparer, au premier ordre qu’ils recevront, à faire camper leurs corps par divisions, et de vous faire connaître le lieu où sera tracé le camp de chaque division, en vous en envoyant le croquis, afin qu’à la réception de leurs projets j’en ordonne la mise à exécution. On ne doit point camper sans mon ordre ; mais il est probable que je l’enverrai avant le mois de mai ; en attendant, on doit tout préparer. Les trois divisions du 1er corps camperont en Prusse".

Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins … du 27e d'Aix-la-Chapelle sur Bruges ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).

Note de l’Empereur du 20 mai : "Le 27e léger est au 1er corps de la grande armée avec 2243 hommes et 157 détachés, malades soit 2500" ; "FAUX, (Napoléon), cela fait 2400 ( !)".

Le même 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Dans l'état intitulé Régiments d'infanterie et de troupes à cheval par ordre numérique, au 27e régiment d'infanterie légère, on porte que ce régiment a au 1er corps de la Grande Armée, 1,437 hommes. Le 27e léger a au 1er corps de la Grande Armée 2,500 hommes, dont 2,243 présents et 157 détachés ou malades dans le territoire de l'armée ; total, 2,500 hommes. Je ne sais d'où provient cette erreur ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).

En théorie, les Régiments devraient avoir 2520 hommes avec des Compagnies à 140, soit 18 en 3 ou 4 Bataillons (certainement 3 + 1 de Dépôt) (Correspondance de Napoléon). Le Décret du 18 février 1808 modifiera les structures de l’Infanterie.

Avant ce décret, le 27e disposait de 2 Bataillons de combat à 8 Compagnies (par l’absorption du 3e en 1806) et d’un nouveau Bataillon de Dépôt peu à peu monté en puissance à 8 ou 10 Compagnies. De plus, il faut ajouter les Compagnies à la disposition des Grenadiers Réunis d’Oudinot.

Le 1er Bataillon sera formé de 6 Compagnies en trois divisions (sous regroupement tactique) :
- 1ère division : Compagnie de Carabiniers et 3e compagnie (anciennes Compagnies du 1er Bataillon, Carabiniers (2e ?) et 3e Compagnie).
- 2ième division : 1ère Compagnie et 4e Compagnies (anciennes 1ère et 4e du 1er Bataillon).
- 3ième division : 2e et Compagnie de Voltigeurs (anciennes 5e du 1er Bataillon et Compagnie de voltigeurs du 1er).
Le 2e Bataillon de même :
- 1ère division : Carabiniers et 3e du 2e Bataillon, même appellations.
- 2e division : 1ère et 4e issues des 3e et 4e du 2e Bataillon ancien.
- 3e division : 2e et Compagnies de Voltigeurs issues des 5e et Voltigeurs du 2e bataillon.
Le 3ème Bataillon de même :
- 1ère division : Carabiniers et 3e Compagnie, ces Compagnies sont issues de la 3e Compagnie de Grenadiers (6e du 1er ou/et Grenadiers d’Oudinot ?) et de la 8e du 2e Bataillon.
- 2e division : 1ère et 4e Compagnies, issues de la 6e du 2e Bataillon et de la 7e du 1er Bataillon.
- 3e division : 2e Compagnie et Compagnie de Voltigeurs, issues de la 7e Compagnie du 2e Bataillon et des Voltigeurs (nouvelle unité).
Le 4e Bataillon sera formé avec la 3e de Carabiniers (du 3e Bataillon ?), quatre Compagnies du 3e Bataillon, et la 3e Compagnie de Voltigeurs (ex-3e Bataillon ?).
Le 5e Bataillon sera formé avec les trois dernières Compagnies du 3e Bataillon.

Cette formation a été difficile à mettre sur pied (voir les annexes), d’autant qu’un Bataillon, appelé parfois 4e, est en Espagne au Corps d’Observation des Côtes de l’Océan (voir deuxième partie).

L’effectif des 1er et 2e Bataillons étaient de 2383, cet effectif servira en fait à créer les nouveaux 1er, 2e et 3e Bataillon (2383).

Le 3 mars 1808, le soldat Jean Gérard, de la 1ère Compagnie du 2e Bataillon (27ans et demie), né à Auxerre de Bourgogne, est tué d’un coup de sabre par un de ses camarades lors d’une rixe ; il est le 5e du mois; il est enterré par ses camarades à Keller près de Lindow-Mark (Brandeburg), (registre paroisse protestante de Keller) (source Genemil).

L’essentiel du 27e est toujours en Prusse, hormis le Dépôt principal.

Le 6 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il sera formé trois brigades composées de régiments de marche, sous les ordres du maréchal Kellermann. La 1re brigade se réunira à Wesel, la 2e à Mayence et la 3e à Strasbourg. La 1re brigade sera composée du 1er et du 5e régiment de marche. Le 1er régiment de marche sera composé de détachements d'hommes nécessaires pour compléter les régiments d'infanterie du 1er corps de la Grande Armée : le 5e régiment de marche, des détachements nécessaires pour compléter le 5e corps de la Grande Armée.
... Le 5e régiment de marche sera composé de deux bataillons :
... 2e bataillon : 2 compagnies de 140 hommes du 21e légère, 3 compagnies de 140 du 28e, 1 compagnie du 27e.
Chacun de ces régiments sera commandé par un major, et chaque bataillon par un chef de bataillon. Cette brigade forte de 3 à 3 500 hommes sera formée sans délai, et sera composée d'hommes bien habillés et bien équipés. Le maréchal Kellermann proposera un général de brigade pour la commander, et la tiendra prête à se porter partout où elle serait nécessaire ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2077 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18486).

Le couple Jean-Baptiste Sales et son épouse Marie née Burgschmidt restera en Allemagne. A signaler que Sales étant porté à la 6e Compagnie du 1er Bataillon du 27e, celle-ci est qualifiée de 3e de Carabiniers. Les Carabiniers ne rejoindront point l’Espagne en août 1808.

Il en est de même du Sergent Lapomarède de Castres.

/ Campagne d’Espagne de 1808 à 1813.

Le 2 août, l’Empereur à Bordeaux apprend le désastre de la capitulation de Baïlen, en Espagne le 28 Juillet 1808 (voir deuxième partie). Il a, à la même date, donné des ordres pour qu’un certain nombre de Régiments rejoignent l’Espagne. Il lance alors de nouveaux ordres :
Ordres de déplacement pour les 1er et 2e Bataillons.
5 août : ordre au 1er Corps (Maréchal Victor) de partir d’Allemagne en Espagne, à marche forcée.

Seuls les premiers Bataillons du 27e partent avec le Colonel et les emblèmes (Aigles). La campagne d’Espagne, à partir du mois d’août, concerne les seuls premiers Bataillons qui sont à Bayonne en septembre 1808, arrivant de Pologne.

Note : ainsi le 27e comprend trois formations (I à III) hormis les Dépôts.
a) En Espagne :
- (I) : les 1er et 2e Bataillons commandés par le Colonel Lacoste, Brigade Rignoux, Division Villatte, du 1er Corps d’armée du Maréchal Victor, arrivé en septembre 1808 en provenance de Pologne. Le commandant du 1er Bataillon est L’église, celui du 2e Paris. Un nouveau Bataillon de Dépôt (le 3e) est créé dans le sud-ouest de la France, aux ordres de Segond. Le Major est Autrand, le Quartier-maître trésorier Godefroy.
- (II) : le 5e Bataillon (créé à partir des cadres et nouveaux conscrits de l’ex 3e Bataillon de Dépôt) appartient au 8e Régiment provisoire de la 2e Brigade du Général François Bernard Dufour. Cette unité sera en Espagne dès le début de janvier 1808 (avec le 7e Régiment provisoire et le Bataillon Irlandais). Ce 8e Régiment sera dans la 2e Division du Général Nicolas Gobert, du Corps d’Observation des Côtes de l’Océan du maréchal Moncey, (COCO) (Voir 3e partie).

b) en Allemagne :
- (III) : les Carabiniers et Voltigeurs du 27e du Corps d’Oudinot restent en Prusse dans l’Armée d’Allemagne, aux ordres du Chef de Bataillon Legros (4e partie). Les conscrits arrivent de la Vienne (classe 1809).

Composition de l’Armée d’Espagne :
"Article 1er - Le 1er corps sera commandé par le maréchal Victor et composé des trois divisions d'infanterie qui forment aujourd'hui le 1er corps de la Grande Armée, qui prendra le nom de 1er corps de l'Armée d'Espagne, et de la division de cavalerie légère attachée au même corps, composée de quatre régiments et commandée par le général de brigade Beaumont".

Le 9 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint deux états de situation relatifs à l'armée d'Espagne. Vous verrez que les 24 régiments qui composent la division Sébastiani, et les 1er et 6e corps qui se rendent en Espagne, ont besoin de 27 000 conscrits, pour être portés au grand complet. Ces 24 régiments, qui forment aujourd'hui un effectif de 68 000 hommes, formeront alors un effectif de 94 000 hommes.
Dans cet état, tous les régiments sont portés à 5 bataillons, parce que mon intention est de former les 5es bataillons pour tous les régiments qui sont en Espagne. ... 1er corps de la Grande Armée, qui désormais sera le 1er corps de l'armée d'Espagne.
... 3e division : le 27e régiment d'infanterie légère recevra 200 hommes qui de Bruges se dirigeront sans délai sur Bayonne ; il recevra 300 conscrits à Bayonne, et 600 à son dépôt ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2274 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18865).

Les Bataillons désignés recevront l’ordre de rejoindre Mayence. Ils seront transportés jusqu’à Köblenz par des chariots du train des équipages. De Köblenz (Coblence) ils rejoindront directement le sud-ouest de la France à pied, faute de transport. Le 14 septembre 1808 il arrive à Nancy où une grande fête est organisée, d'autant que c’est un enfant du pays qui le commande (Colonel Villatte). Le Régiment passe par Sauveterre-de-Guyenne où il reçoit un accueil triomphal. Le 26 septembre, le Régiment passe à Bayonne après 1100km en 11 jours.

- Premiers combats en Espagne

Le 24 octobre, Blake fait attaquer le détachement Merlin, à Tornosa, par des forces nombreuses, mais sans résultat. Le Maréchal Lefebvre, venu le lendemain auprès de la Division Leval, à Durango, juge utile de demander l'envoi de renforts, et le Roi Joseph les lui envoie en poussant les 27e léger, 63e et 96e de ligne, du 1er Corps, de Mondragon sur Durango, qu'ils atteignent le 27 octobre (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 3, p. 53).

- Durango (Biscaye - 31 octobre 1808), 5 Officiers blessés, un Officier tué

Sans attendre l’arrivée de l’Empereur, Lefebvre attaque et bat le Général espagnol de souche irlandaise, Blake, à Durango, le 31 octobre 1808, en le contraignant à se replier sur Santander.

Le Lieutenant Debira (né le 23 août 1770 à Clermont-Ferrand), blessé à Durango, décèdera le 23 novembre à Mondragon; seront blessés le Capitaine adjudant-major Savoye, et les Sous-lieutenants Bauquis, Bernard, Renard, Roustan.

- Valmaseda (Biscaye - 5 novembre)

Le Lieutenant Martin et le Sous-lieutenant Vivien seront blessés.

- Sandupe (Guenès en Biscaye - 7 novembre)

Le Lieutenant Desjardins sera blessé.

Le Chasseur Barthélemy Morand, né en 1784 dans le département de Marengo, engagé pour remplacement, n° 2237 au registre du Corps du 1er Bataillon, 6e Compagnie, est blessé au corps d’un coup de fusil, le 7 novembre 1808 à Sandupe. Il sera affecté le 1er mars 1810 à la 13e Compagnie de Canonniers vétérans, à La Spezzia. Les soldats d’origine italienne doivent rejoindre leur pays en 1810.

Le 4 novembre, l’Empereur est à Vitoria. Le 27e léger est toujours dans la Division Villatte.

Le Maréchal Victor, Duc de Dantzig, voulant se battre sous les yeux de Napoléon, près de Burgos, délaisse la Division du Général Villatte qui reçoit le choc des forces du Général anglais Blake.

Lettre du Prince Alexandre, Major général, du 6 novembre 1808, au Maréchal Victor, commandant le 1er Corps à Osma, suite aux combats de la Division Villatte (27e Léger) : "J’ai mis sous les yeux de l’Empereur, votre lettre du 6, que votre aide de camp a dit avoir écrite à midi. Sa Majesté, Monsieur le Maréchal, a été très mécontente de ce que, au lieu d’avoir soutenu le général Villatte, vous l’ayez laissé aux prises avec l’ennemi, faute, d’autant plus grave que vous saviez que le maréchal Lefebvre avait commis celle de laisser exposée une division de votre corps d’armée en reployant ses deux autres divisions sur Bilbao. Vous saviez, Monsieur le Maréchal, que cette division était exposée à Valmaseda, puisque le général la Bruyère avait communiqué avec elle le 5 au matin. Comment, au lieu de vous porter en personne, à la tête de vos troupes, secourir une de vos divisions, avez-vous laissé cette opération importante à un général de brigade, qui n’avait pas votre confiance et qui n’avait avec lui que le tiers de vos forces ? Comment, après que vous ayez eu la nouvelle que pendant la journée du 5 la division du général Villatte se fusillait, avez-vous pu, au lieu de marcher à son secours, supposer gratuitement que ce général était victorieux ? Sa Majesté demande depuis quand la fusillade et l’attaque sont une preuve de la retraite de l’ennemi. Cependant, Monsieur le Duc, les instructions de Monsieur le Maréchal Jourdan étaient précises, de ne vous porter sur Miranda que quand vous seriez assuré que l’ennemi était en retraite ; au lieu de cela, M. le Maréchal, vous êtes parti lorsque vous aviez la preuve certaine que l’ennemi se battait (…) Le premier principe de la guerre veut que dans le doute du succès on se porte au secours d’un de ses corps attaqués, puisque de là peut dépendre son salut. Dans l’autre supposition, votre mouvement ne pouvait avoir d’inconvénient puisque votre instruction, de vous porter sur Miranda, n’était qu’hypothétique et qu’ainsi sa non-exécution ne pouvait influer sur aucun projet du général en chef. Voici ce qui est arrivé, Monsieur le Maréchal : la colonne devant laquelle le général la Bruyère s’est ployé a trouvé le général Villatte, qui, attaqué de front et en queue, n’a dû son salut qu’à son intrépidité et après avoir fait un grand carnage de l’ennemi ; de son côté, il a un peu perdu, et s’est retiré sur Bilbao, deux lieues en avant de cette ville, le 5 au soir".

Bulletin de l’Armée d’Espagne : "Dans la journée du 7, l'ennemi renforcé de nouvelles troupes arrivées de Saint-Ander (Santander), avait couronné les hauteurs de Guenès (Sandupe). Le maréchal duc de Dantzick marcha à eux et perça leur centre. Les cinquante-huitième et trente-deuxième se sont distingués. Si ces événements se fussent passés en plaine, pas un ennemi n'eût échappé, mais les montagnes de Saint-Ander et de Bilbao sont presque inaccessibles. Le duc de Dantzick poursuivit toute la journée l'ennemi dans les gorges de Valmaseda. Dans ces dernières affaires, l'ennemi a perdu en hommes tués, blessés et prisonniers, plus de trois mille cinq cents à quatre mille hommes. Le duc de Dantzick se loue particulièrement du général de division Leval, du général de division Sébastiani, du général hollandais Chassey, du colonel Lacoste, du vingt-septième régiment d'infanterie légère, du colonel Bacon, du soixante-troisième d'infanterie de ligne, et des colonels des régiments de Bade et de Nassau, auxquels S. M. a accordé des récompenses. L'armée est abondamment pourvue de vivres; le temps est très-beau. Nos colonnes marchent en combinant leurs mouvements. On croit que le quartier-général part cette nuit de Vitoria".

Le 8 novembre, la ville de Burgos est reprise.

Deuxième bulletin de l'Armée d'Espagne, daté de Burgos, le 12 novembre 1808 : "Le duc de Dantzick est entré dans Valmaseda en poursuivant l'ennemi. Dans la journée du 8, le général Sébastiani découvrit sur une montagne très élevée, à la droite de Valmaseda, l'arrière-garde des insurgés; il marcha sur-le-champ à eux, les culbuta, et fit une centaine de prisonniers".

Note : Le Caporal Constant, d’Angers, arrivé au 27e Léger le 13 novembre 1803, hospitalisé à Saint-Sébastien le 8 novembre 1808, y décèdera de fièvre le 18 décembre 1808. Il était au 1er Bataillon, 2e Compagnie (n°1801 au Registre du corps).

- Espinosa de los monteros (10 novembre), 3 Officiers blessés.

A 40 km de Balmaseda, dans la montgne, l’armée de Blake est en fuite, la Division Villatte en avant-garde, rencontre les Espagnols vers Edesa. Blake est à Espinosa avec 6 Divisions. La Brigade Pacthod (celle du 27e) attaque l’aile gauche sur les hauteurs de la Quintana. L’ennemi est bousculé vers le pont d’Espinosa. Les 6 canons de l’ennemi furent pris par le 27e Léger. Le Chef de bataillon Vivian y est blessé, ainsi que les Sous-lieutenants Pottier et Verdilhac. L’ennemi perdra 3000 hommes contre 1100.

Dans une lettre adressée à Berthier le 17 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos : "Mon Cousin (...) Les 14 hommes du 24e et les 20 hommes du 26e légère seront incorporés dans le 12e légère, et partiront demain pour Aranda où ils joindront la division Dessolle. Les 64 hommes du 27e légère attendront le passage de ce régiment, lorsque le corps du maréchal Victor passera à Burgos" (Picard et Tuetey : Correspondance inédite de Napoléon 1er, conservée aux Archives de la guerre. T. II. 1808-1809. 2465; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19288).

Le 24 novembre, le Baron Etienne-Martin de Beurnonville, né à la Ferté-sur-Aube (Haute-Marne) le 11 juillet 1789, est nommé Lieutenant. Entré le 15 décembre 1806 à l’école militaire de Fontainebleau, il arrive à 16 ans et demi comme Sous-lieutenant au 27e Léger dans la Division Villate du 1er Corps de Bernadotte où il fait la campagne de Prusse. Il participe avec le 27e aux combats de Durango, Balmaseda, Espinosa, Somo-Sierra, à la prise de Madrid, aux batailles d’Uclès et de Medelin. En 1814, il se ralliera aux Bourbons et décédera le 30 juillet 1876.

1er Corps d’armée du Maréchal Victor. Dont la Division du Général Villatte, avec le 27e Régiment d’infanterie légère. Campagne d’Espagne, septembre 1808 à mars 1809.

- Somosierra, le 30 novembre.

Le Maréchal Victor arrive devant le défilé avec son Corps d’armée. Là, 13000 espagnols le défendent. Napoléon, sur place, fait donner les Chevaux-légers polonais, puis engage l’infanterie qui ira jusqu’à Buitrago, village sur la Lozoya. La Division Villatte est au centre du dispositif et des combats.

- Prise de Madrid (3 décembre - 5 Officiers blessés).

Les Lieutenants Arnoux et Cochet, et les Sous-lieutenants Lambinet, Abraham et Terrien.

Après les brèches provoquées par l’artillerie dans les murailles du Rétiro, la Division Villatte s’y engouffre, entre par la porte d’Alcala et va jusqu’au Prado. Les combats de rue seront meurtriers.

Note : le Chasseur Pierre Perrien, de Teiller (Tarn), 1er Bataillon, 5e compagnie (n°1802 au registre du corps) sera blessé d’un coup de feu le 3 décembre à Madrid. Il sera de nouveau blessé le 14 janvier 1809 à Uclés. Il quittera le Régiment en janvier 1810.

Le Capitaine Dargacies Vital de Toulouse né le 18 septembre 1768 décède à l’hôpital de Madrid le 16 février 1809 de ses blessures.

Le 13 décembre 1808, le 3e Bulletin de l'Armée d'Espagne raconte : "L'armée de Galice, qui est en fuite de Bilbao, est poursuivie par le maréchal duc de Bellune, dans la direction d'Espinosa, par le maréchal duc de Dantzick. Dans la direction de Villarcayo, c’est le maréchal duc de Dalmatie, qui assure la poursuite en contournant Reynosa. Des évènements importants doivent avoir lieu. Le général Milhaud, avec sa division de cavalerie, est entré à Palencia, et a poussé des détachements sur les débouchés de Reynosa, à la poursuite d'un parc d'artillerie de l'armée de Galice. L'armée de Galice, battue aux combats de Durango, de Sandupe (Guénès), de Valmaseda, a péri ou a été dispersée à la bataille d'Espinosa. Cette armée était composée de l'infanterie de l'ancienne armée espagnole qui était au Portugal et en Galice, et qui a quitté Porto à la fin de juin, et aussi, des milices de la Galice, des Asturies et de la Vieille-Castille. Aux combats de Durango, de Guénès, de Valmaseda, d'Espinosa, nous n'avons perdu que quatre-vingts hommes tués et trois cents blessés, aucun homme de marque. On a brisé trente mille fusils et on en a pris en magasin à Reynosa"(OEuvre Napoléon Bonaparte, tome IV).

Le 11 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, demain à 7 heures du matin, un général attaché à l'état-major passera la revue des compagnies de marche du 1er corps qui sont au Retiro, appartenant aux divisions Villatte et Ruffin, c'est-à-dire aux 94e, 95, 27e léger, 96e, 9e léger et 24e de ligne. Il s’assurera que ces hommes ont une paire de souliers dans le sac, une aux pieds, du pain pour deux jours, qu'ils ont tous leur baïonnette et leurs cinquante cartouches. A cet effet, donnez ordre au commandant que demain avant 8 heures, il leur fasse prendre le pain pour deux jours ; et s'il ne leur manque rien, ils seront dirigés sur Tolède. Ils prendront l'ordre du général Beaumont qui est sur la route de Tolède, pour couvrir et protéger au besoin le mouvement de cette colonne qui ne sera guère que de 800 hommes.
S’il est des individus qui n'aient pas une paire de souliers dans le sac, on leur en fera donner jusqu’à concurrence de 400 paires
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2551; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19484).

Le Duc de l'infantado, qui a rassemblé à Cuenca une armée d'environ 25 mille hommes, parmi lesquels se trouvent un grand nombre de paysans, apprenant le départ de l'Empereur et la marche du Duc de Dantzig sur Almaraz, se dispose à faire une tentative sur Madrid. Bien certain d'être secondé par les habitants de toutes les communes situées sur le haut Tage et la Tajuna, il espère en outre déterminer un soulèvement dans la capitale, rien qu'en s'en approchant. Le Duc de Bellune, informé des dispositions que fait l'ennemi, juge convenable de resserrer ses cantonnements. Un Régiment de sa 3e Brigade, avec 4 pièces de canon, et le 27e d'infanterie légère, sont placés à Ocana, où le Général Latour-Maubourg établit son Quartier-général (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 219).

Le 26 décembre 1808, d’après Alexis Brandont qui cite les Mémoires du Roi Joseph, le 27e léger, mal reçu dans les villages du sud de Madrid aurait passé les villageois de Chinchon et de Colmenar de Oreja par les armes, avant d’incendier ces localités. Le Régiment de Dragons de la 3e Brigade de Digeon y aurait aussi participé.

les communes situées entre le Tage et la Tajuna, notamment la petite ville de Chinchon, se sont mises en insurrection dans l'espérance de voir bientôt paraître l'armée espagnole, et ont fait feu sur les troupes françaises. Le 27e Léger, chargé de désarmer les communes voisines du théâtre de la guerre, s étant présenté à ses portes, est reçu à coups de fusil. Le Régiment enlève le bourg, passe les habitants par les armes, et met le feu aux maisons; il en est de même à Calmenar, petite ville sur laquelle on met une imposition de 50 mille piastres fortes (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 224).

- 1809, nouveaux combats en Espagne.

Note : seules les actions du Corps d’armée du Maréchal Victor sont relatées.

Le Corps d’armée du Maréchal Victor est à Tolède. Le 13 janvier, il monte sur Ocaña à la rencontre des anglo-espagnols.

Le Régiment combat le 13 janvier à Uclés, au sud-est de Madrid. Le Maréchal Victor qui n'a aucune nouvelle de l'armée espagnole à l'intention de diriger ses troupes partie sur Huete et partie sur Carascosa, lorsque, le 13 au matin, la Division Villate se trouve inopinément en présence des troupes de Vénégas. Quoiqu'il n'ait avec lui qu'une partie de son Corps, le Maréchal ne veut pas différer l'attaque. La Division Villatte marche droit sur l’ennemi, dans les rochers, à la baïonnette. Le 27e Régiment d'infanterie légère se porte en avant, enlève en un instant une colline escarpée, clef de la position de l’ennemi, et jette le désordre et la terreur parmi les Espagnols, tandis que le 63e prend d'assaut la ville et le couvent, faisant main-basse sur tout ce qui s'y est renfermé, sans épargner les moines, qui ont pris les armes et s'y défendent avec une grande obstination. Les 94e et 95e, manœuvrant sur la gauche de l'ennemi, en rejettent une partie sur la Division Ruffin qui erre depuis quelque temps, et se trouve par hasard alors en arrière d'Uclès. La cavalerie espagnole et les débris de l'infanterie prennent en désordre la direction de Cuenca, les cinq bouches à feu restent au pouvoir du 1er Corps, qui s'empare aussi de vingt drapeaux et tue 4 à 5 mille hommes. Les bulletins portent à 10 mille le nombre des prisonniers. Toutefois, voici ce que le Maréchal Jourdan écrit au Major général quelques jours après (le 20 janvier) : « J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que la colonne des prisonniers faits à Uclès est arrivée aujourd'hui à Madrid. Elle se compose de 4 généraux, 17 colonels, 16 lieutenants-colonels, 290 officiers, et 5,460 sous-officiers et soldats. J'ai demandé l'état nominatif des officiers et l'état des sous-officiers et soldats par régiment : lorsqu'ils me seront parvenus, j'aurai l'honneur de les adresser à Votre Altesse » (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 5, p. 230). Le Capitaine Chevallier du 27e est blessé.

Les débris de l’armée d’Andalousie du Général espagnol Venegas (laissé pour mort) sont alors anéantis.

Le 15 janvier 1809, depuis Valladolid, l'Empereur écrit à Jérôme Napoléon, Roi de Westphalie, à Cassel : "Mon Frère, quand vous lirez cette lettre, je serai arrivé à Paris. Les armées espagnoles sont détruites, l'armée anglaise battue. Les mouvements de l'Autriche sont inexplicables. Faites-moi connaître la quantité de troupes dont vous pouvez disposer. Votre contingent doit être de 25 000 hommes; il est fort important de le compléter. Vous sentez que, si la guerre se portait sur votre territoire ou qu'on éprouvât un échec, les conséquences en seraient funestes pour votre royaume. Je vous ai demandé deux régiments pour mon armée d'Espagne, ce qui m'en rendrait deux français disponibles".

Le 22 janvier, Joseph Bonaparte entre de nouveau à Madrid. En février 1809, le Corps d’armée du Maréchal Victor reçoit l’ordre de descendre le Tage et de traverser la Haute Extrémadure en coordination avec le Maréchal Soult. Il doit se rendre vers Talavera de la Reina, puis aller vers Mérida sur le Guadiana. Il doit aider le Maréchal Soult dans sa tentative de reconquête du Portugal, sinon ordre lui est donné de rejoindre l’Andalousie.

Le 27e Léger appartient toujours à la Division du Général Villatte, Brigade Rignoux. Il prend part aux combats d’Amarante, du pont d’Almaras. Les franchissements se font à Talavera, Alzobispo et Almaraz du 15 au 17 mars.

Le 1er Corps du Maréchal Victor bat les Espagnols à Messa d’Ibor. Le 17 mars, la Division Villatte se fait remarquer en faisant plier les Espagnols qui remontent l’Ibor. Le Corps d’armée retourne de nouveau sur les bords du Guadiana et le 20 mars arrive à Trujillo.

Le 28 mars, le 27e Léger participe à la victoire de Medelin. Ce même jour, le Maréchal Victor regroupe ses troupes à Medelin, après le combat de Mérida. Le Régiment est en réserve au sein de la Division Villatte, mais il doit intervenir pour porter assistance à la Division Leval (cette Division est formée d’un Régiment hollandais, d’un de Bade, d’un de Nassau, et des Bataillons de Hesse Darmstadt, du Prince Primat de Francfort et d’un Bataillon de Paris. Les Allemands trahiront en 1814).

L’armée espagnole est mise en déroute (12 000 Espagnols tués, 8 000 prisonniers, l’armée française a 4 000 hommes mis hors service). Pour venger 62 camarades prisonniers égorgés, les Français feront un horrible carnage. "Les blessés espagnols sont achevés à la baïonnette".

La "Notice sur la bataille de Medellin, par le général Sémélé, chef d'état-major du 1er corps" raconte : "... Latour-Maubourg, lancé à la poursuite de la cavalerie ennemie, avait laissé sur le plateau de Retamosa la batterie de dix bouches à feu, le bataillon de grenadiers, les deux bataillons de la division allemande ; et il s'était borné à faire appuyer ses dragons par le 94e régiment d'infanterie, qui les suivait à une grande distance.
C'est dans cet instant qu'on aperçut une colonne d'infanterie et de cavalerie, forte à peu près de 4 mille hommes, qui débouchait en arrière de Mongabril, sur la rive gauche de l'Ortigosa, et dont l'objet était de détourner notre droite. Le maréchal envoya à sa rencontre le 9e d'infanterie légère, qu'un instant après il fit soutenir par le 24e régiment d'infanterie de ligne ; et cela, sur la demande réitérée du général Ruffin, qui croyait voir dans cette colonne des forces très-supérieures. Le 27e d'infanterie légère fut encore détaché de la division Villatte pour maintenir ou plutôt lier les deux divisions. L'on verra plus tard que la marche de ces trois régiments sur la droite, avec l'éloignement de Latour-Maubourg, pouvait compromettre la bataille.
A cette époque de la journée, il était à peu près quatre heures ; l'armée était ainsi disposée : Les 9e léger et 24e de ligne, quatre bouches à feu vers Mongabril, sur la rive gauche de l'Ortigosa ; le 27e léger, également sur la rive gauche de ce ruisseau, devant lier les deux divisions ; Latour-Maubourg ralentissait la poursuite, et manœuvrait avec le 94e pour se rapprocher du centre de l'armée ; le bataillon de grenadiers et la batterie de dix bouches à feu en avant du plateau de Retamosa, dans la direction de Don-Benito ; le régiment de Nassau et la division allemande, à gauche des grenadiers, sur le revers du rideau ; les 63e et 95e en colonnes par division et par bataillon en avant de Medellin ; le reste de la division allemande à gauche de ces deux régiments, dans le même ordre de formation ; le général Lasalle avec sa cavalerie légère, son artillerie et les deux bataillons de la division allemande en retraite sur le chemin de Benito, ayant l'ordre de passer par les intervalles des colonnes des 63e et 95e, et de se reformer derrière ces régiments ; le 96e régiment de ligne en réserve au pont de l'Ortigosa ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 462).

Joseph Graeff, n°1245, né en 1784 à Malines, département des Deux-Nethes, fils de Jean-Paul et de Elie Vandenbrück, volontaire du 2e Bataillon, 6e Compagnie, a fait les campagnes de l’an XI à XIV dont Austerlitz. Tué au combat le 28 mars 1809 à Médelin, Espagne.

Le Maréchal Victor, par prudence, reste entre le Tage et le Guadiana en Haute-Estrémadure, car les Espagnols, les Portugais et les Anglais se réorganisent. De plus, les arrières ne sont pas assurés dans les provinces de León et de Castille; seule une Division française est en place. Le Maréchal Soult reste isolé à Porto.

Le 10 avril 1809, Napoléon, depuis Paris, écrit à Joseph Napoléon, Roi d’Espagne, à Madrid : "Mon Frère, je reçois votre lettre du 2 avril, avec la nouvelle de la victoire du maréchal Victor" (Medelin).

Le 14 avril, le Chasseur (1er Bataillon 3e Compagnie) Giraud François, fils d’Antoine et de Marie Puyferrier, né le 22 août 1789 à Adriers (Vienne), décède de fièvre à l’hôpital de Madrid.

Le 14 mai, les Français combattent avec succès à Alcantara contre les Anglais.

Le 27e léger (3 Bataillons) est dans la Brigade du Général Cassagne (Division Villatte) avec le 63e de ligne. Début juillet, les Bataillons sont commandés respectivement par Léglise, Paris, Segond. 3e Division, 1ère Brigade du 1er Corps.

Le 4e est à l’Armée d’Allemagne, au 2e Corps aux ordres de Legros.

Un 5e Bataillon en création à Gand et Bruges en remplacement de celui défait à Baïlen (1808). Il entre dans la 8e Demi-brigade provisoire. Ils sont tous les trois à Almaraz.

Le 27 Juin, après avoir éloigné la menace du nord (Soult), Wellington s'attaque à celle de l'est (Victor). Il entre en Espagne et marche sur Madrid. Victor, dont le Corps d'armée est affaibli par les prélèvements effectués pour protéger Madrid, bat en retraite sur Talavera; ses communications avec Soult deviennent aléatoires (Site de Mr Jean Dif).

En juillet 1809, un Dépôt existe toujours à Bruges.

Le Colonel Lacoste a pour Major Autrand et pour Quartier-maître Godefroy.

Le 7 juillet 1809, un accrochage provoque deux morts et quinze blessés dans les rangs du 27e Léger.

Le Chasseur Gabriel Lourié, né en 1774 à Haute Cours dans la Marne (n°945), 1er Bataillon 7e compagnie, est présumé prisonnier le 1er juillet, en raison de sa disparition.

Les troupes coalisées arrivent vers l’Extrémadure. Le 1er Corps d’armée du Maréchal Victor se porte près de Talavera de la Reina (à l’ouest de Tolède) début juillet 1809. Le 27e est dans la 1ère Brigade du Général Cassagne de la 3e Division de Villatte. Les 3 premiers Bataillons présents sont aux ordres des Chefs de Bataillon suivants : 1er Léglise, 2e Paris, 3e Segond. Le 22 juillet, Victor évacue Talavera.

Des combats ont lieu à Alcabon (nord-est de Tolède) le 26 juillet contre les troupes espagnoles de Villaviciosa qui sont défaites (le 27e léger déplore la mort d’un Officier et 7 hommes blessés).

Des combats à Cazalegos opposent Victor aux Espagnols et Portugais le 27 juillet. Le 27e Régiment tente la prise d’un mamelon avec les Divisions Ruffin et Lapisse, le 4e Corps est présent.

Selon Vigo-Roussillon, la marche vers Talavera fut très pénible; le Corps d'armée mourait de faim; on manquait de pain qu'il fallait cuire soi-même; on progressait sous le soleil ardent du milieu de journée; plusieurs soldats moururent d'insolation et autres maladies.

- Bataille de Talavera (27-28 juillet 1809)

La Division Villatte (avec le 27e Léger) intervient par un ravin qu’elle réussit à reprendre pendant la nuit. L’artillerie anglaise, renforcée sur le mamelon, cause de lourdes pertes dans les rangs français. Le lendemain, le Roi Joseph Bonaparte décide de ramener les troupes vers Madrid. Le Corps d’armée se retire sur Cazalegas (sur l’Albreche).

L’armée française, clamant la victoire, a perdu 7 000 hommes, dont 2 000 blessés et 1 000 prisonniers (cf Lorblanchès). Les soldats espagnols alliés aux anglais ont déserté en grand nombre. L’herbe sèche a pris feu et de nombreux blessés périssent ainsi. Les Français évacuent 6 000 blessés. En même temps, les troupes anglaises se retirent sur le Portugal. Les Espagnols, quant à eux, se sont comportés en piètres soldats. Le Général Wellesley est fait, après cette bataille, Vicomte de Wellington.

Après la bataille, le Général espagnol Cuesta, vieillard débile et prétentieux, vaniteux et sans talent mais cruel, fait décimer les Régiments qui ont fui le 27; 50 soldats sont fusillés. Les soldats anglais sont écoeurés par le comportement de leurs alliés qui traitent les blessés avec la plus grande indifférence. Non contentes de ravager leur pays, les bandes espagnoles s'emparent aussi manu militari des convois de ravitaillement de l'armée anglaise. Pour Napier, il faut chercher là les racines du comportement futur de ses compatriotes à Badajoz et à Saint-Sébastien (Site Jean Dif).

De Schönbrunn, Napoléon écrit, le 3 octobre 1809, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Il est bien singulier que, lorsque je suis certain qu'on a perdu 15 pièces de canon à la bataille de Talavera, on élève encore des doutes là-dessus. J'ai la certitude que 15 pièces de canon ont été prises, tant par mes renseignements secrets venus d'Angleterre que par les lettres de l'armée qui ont été ouvertes.
Témoignez mon extrême mécontentement au général Sénarmont de ce qu'il n'en a pas fait le rapport au roi et ne vous a pas envoyé une note détaillée de ses pertes. Celles qu'il annonce dans ses rapports sont réduites; elles sont peu considérables. Ordonnez-lui de faire une enquête pour établir le nombre de pièces d'artillerie que chaque division avait avant et après la bataille, et de faire enfin connaître la vérité, que je veux et dois savoir. On tient le roi dans l'obscurité sur tout; il répète sans cesse qu'il n'a point perdu de canons, tandis que le maréchal Jourdan avoue la perte de plusieurs. Faites sentir au roi qu'il est trompé
".

Le Lieutenant Lecocq Jean-Jacques (né en 1773) est tué, les Capitaines Moulet, Mouret, Chevallier blessés. Les Sous-lieutenants Barth (Porte-aigle, né le 11 novembre 1770), Champion, Jandry, Levêque blessés.

Le Chasseur Billiot (te) Pierre, né le 3 mai 1780 à Jully dans l’Yonne (n°2739), est blessé au cou à Talavera. Il sera porté prisonnier le 15 août 1809.

Simultanément, les cantinières et leurs enfants doivent quitter les unités en raison des nombreuses exactions.

Le 8 août 1809, "On propose de nommer porte-aigles dans le 27e régiment d'infanterie légère les sieurs Barth à l'emploi de 1er porte-aigle, Paumier à l'emploi de 2e porte-aigle, La Lague à l’emploi de 3e porte-aigle" ; "Approuvé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3413 - Non signées ; extraites du « Travail du ministre de la guerre avee S. M. l'Empereur et Roi, daté du 28 juin 1809 »).

Le 11 août, les combats d’Almonacid, contre les troupes du Général Vénégas (qui avait survécu à sa blessure reçue à Uclés) donnent au Maréchal Victor une belle victoire.

Le Chasseur Jean Bianchi du département de Marengo (département de l’Empire), n°2560 au registre du Corps, du 1er Bataillon, 4e Compagnie, blessé par un coup de feu au bras droit Madrid le 3 décembre 1808, est porté, dans le registre, présumé prisonnier, le 15 août 1809.

Le Chasseur Charles Cagioli, n°2886, département de Gênes, est prisonnier le 15 août 1809.

Le Chasseur Pierre Mamour, né en 1774 à Chambourg, Indre et Loire, n° 2861, de la 8e Compagnie du 3e Bataillon, est fait prisonnier le 25 août 1809.

1er Corps du Maréchal Victor, dont le 27e Régiment d’infanterie légère. Campagnes :
- de Nouvelle Castille, de février à novembre 1809.
- d’Andalousie, de janvier 1810 à août 1812 (Siège de Cadix).

Le Roi Joseph demande que chaque Régiment du 1er Corps lui fournisse 20 hommes pour sa Garde. Ceux-ci seront incorporés dans le 1er Régiment de Grenadiers ou le 1er Tirailleurs-voltigeurs.

Le 6 novembre 1809, le soldat Jean-Baptiste SALES est rayé des contrôles du Régiment pour longue absence (aucune explication). La Compagnie (la 6e du 1er Bataillon) est en Espagne, elle vient de livrer les combats qui précèdent. Il est très probable (grâce à des données d’état civil de la naissance de ses enfants nés en Allemagne) qu’il soit resté en Allemagne et soit avec le contingent du 4e Bataillon aux Grenadiers réunis d’Oudinot (voir 3e partie). Son épouse apparaîtra aussi dans leur foyer à Lautrec, à la fin de la guerre, sans être taxés ni l’un ni l’autre, de désertion. Elle décédera le 15 août 1840 à Lautrec.

En novembre, les avant-gardes d’une nouvelle armée anglaise arrivent par l’Andalousie. Le 1er Corps français est envoyé sur Aranjuez. Le Maréchal Victor prend position sur le Tage. Il chasse l’armée espagnole et les coalisés dans la plaine d’Ocaña (19 novembre). Les coalisés se retirent au Portugal.

Pendant ce temps, Wellington prépare sa sortie du Portugal vers la Castille et la Galice, avec un nouveau Corps anglo-hanovrien.

En 1809, Napoléon ayant de nouveau besoin sur le front Est Europe de troupes de qualité, prélèvera certains meilleurs soldats qui rejoindront les Carabiniers et Voltigeurs restés en Allemagne. Ils auront fait un aller-retour Allemagne-Espagne.

C’est le cas des frères SCHMITZ. Jules et Joseph SCHMITZ, de Norroy en Moselle, nés à Metzerlach (parents François et Catherine Lanio), soldats de l’an 2 qui auront fait toutes les campagnes de cette date à Friedland en passant par Austerlitz. Nommés Sergents, ils seront blessés à Valmaseda 1808 et à Uclés 1809. Ils seront renvoyés sur l’Est. Prisonniers à Dresde en 1813, ils rentreront chez eux en Août 1814. Ils reprendront du service pour les 100 jours avec le 13e Léger. On ignore leur devenir.

- 1810.

Le 11 janvier, l’armée française prend la route de l’Andalousie. Elle est composée des 1er et 5e Corps des Maréchaux Victor et Mortier, ainsi que du 4e du Général Sebastiani..

Le Maréchal Victor est chargé de l’aile droite. Il se dirige sur Almaden où il bat les troupes espagnoles qui s’opposent à sa progression le 27 janvier, puis débouche sur Cordoue..

Le 29 janvier, le Sous-lieutenant Forgeron est tué, le Capitaine Moulet blessé à Médina-Sidonia.

Le 28 janvier, le Maréchal Victor s’installe à Carmona, sur la route de Séville. Le 3 février, il prend Séville. La marche se poursuit sur la ville de Cadix, laquelle a été renforcée par les Anglais, à partir de leur place de Gibraltar. Le Maréchal Victor installe ses trois Divisions et prend alors le fort de Matagorda (23 avril).

Le siège de Cadix durera dix huit mois, du 5 février 1810 au 24 août 1812. De nombreux hommes du 27e Léger y laisseront la vie.

En 1810, l’Andalousie est pratiquement occupée, hormis l’île de León et la cité de Cadix (défendues par 15 000 Espagnols et 7 000 Anglo-portugais). Quelques débarquements d’Anglais et d’Espagnols ont lieu sur les côtes mais ceux-ci sont repoussés. Une sortie des assiégés le 28 septembre est un échec (repoussés par les troupes du Maréchal Victor).

Une guérilla s’installe dans les montagnes du fait des brigands dénommés "Serranos".

Le 15 mai, les troupes du Maréchal Victor prennent part à la libération de quelques prisonniers sur des pontons proches de Cadix. Certains ont été pris à Baylen, les autres dans diverses provinces.

En 1810, des Conscrits étaient recrutés pour ce Régiment dans le département du Finistère.

Ainsi, le Chasseur Delande Gilles, né à Saint Denis (Brest), se verra attribuer en 1857 la médaille de Sainte-Hélène alors qu’il réside à "Le Tourneur" dans le Calvados.

Le 2 novembre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon cousin ... Témoignez mon mécontentement au général Dorsenne de ce qu'il a retenu un détachement du 27e léger faisant partie du 1er régiment de marche. Donnez-lui l'ordre de renvoyer le plus tôt possible ce détachement à Madrid" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4782).

- Participation à la campagne du Portugal

Des Compagnies des 4e et 5e Bataillons dissouts du 27e sont à la disposition de la nouvelle expédition au Portugal. On retrouve un Bataillon du 27e Léger, au sein d’une Brigade avec les 9e et 16e Légers. Cette Brigade est dans la 3e Division (5588 hommes), laquelle est dans le 9e Corps d’armée du Général Drouet, comte d’Erlon (ancien Chef de corps du 27e Léger).

Le Carabinier Bourgeot Louis (n° 1089) d’Eure et Loire, né à Porvillier le 18 février 1771, sera tué au Portugal le 1er avril 1810.

Le 9 juillet 1810, des brigands blessent le Lieutenant Llobet à Ximenés; et le 1er décembre, le Lieutenant Soyhier au combat de Celerico (au Portugal).

- 1811

Une partie du 1er Corps du Maréchal Victor est occupée pour le blocus de Cadix. Les quatre premiers Bataillons du Régiment sont en Espagne. Le 5e a son Dépôt à Bruges 16e Division (Dépôt jusqu’en janvier 1814).

- Medina-Sidonia (28 janvier), à l’est de Cadix (1 Officier tué, 1 homme blessé).

Depuis la zone montagneuse dite Serranía de Ronda, des guérilleros font des incursions répétées sur le littoral proche de Jerez, raflent le bétail et volent les impôts destinés aux français, parfois avec la complicité manifeste des autorités locales, comme à Medina-Sidonia. Se détachent, notamment, les bandes fournies de Andrès Ortiz de Zarate, "El Pastor" ; et de Pedro Zaldivia, dit "Palmetín" (un ancien berger de la chartreuse de Jerez qui fut parmi les premiers à prendre le maquis en 1810).

L’armée hispano-britannique se met en route le 28 février pour dégager Cadix et l’Andalousie. Le 5 mars, elle essaye d’enlever les défenses de Santi-Petri, mais les Voltigeurs du 27e de la Division du Général Villate les culbutent, les alliés perdent 300 hommes. Le gros des troupes coalisées continue vers Chiclana où se trouve le Quartier-général du Maréchal Victor. Par prudence, Victor demande à Villate de laisser un chemin de repli aux coalisés vers l’île León.

- Bataille de Chiclana-Barrosa, (5 mars 1811) près de Cadix.

Les troupes françaises du Maréchal Victor ont un effectif de 10 700 français. La 3e Division (Villatte) comprend les 27e Léger, 94e et 95e de Ligne.

"Lorsqu'il atteint les collines de Barrosa, le 5 mars, peu après le lever du jour, le général espagnol La Peña est informé que la division Villatte se tient en travers de la route de Cadix. Sans tenir compte de la fatigue de ses hommes, après 14 heures de marche, La Peña ordonne au général Lardizabal de continuer sa marche en avant. Villatte repousse la première attaque avant de se retirer au nord de l'Almanza, lorsqu'il est menacé, sur son arrière, par une force sortant de Cadix et emmenée par le général Zayas. Vers midi, La Peña - inconscient de la menace que représentent Leval et Ruffin - ordonne à son unité de rejoindre le corps principal de l'armée, laissant seulement, sur la colline, une arrière-garde de cinq bataillons espagnols et d'un bataillon britannique. La bataille de Chiclana est meurtrière, parce que l'on s'y bat de part et d’autre avec l'acharnement le plus vif : les soldats français y font des exploits et se couvrent de gloire" (Andrew Jakson).

Les coalisés fuient vers l’île León, perdant 3 500 hommes, alors que les Français en déplorent 2 500. Le 27e Régiment léger déplorera le Lieutenant Gelot Jean René (né le 25 août 1770 à Mortagne sur Sèvre) et le Sous-lieutenant Menard Louis (né en 1787), tous deux tués. Le Chef de Bataillon Paris Esprit-Louis (né en 1764), blessé, décédera le 13 mars. Les Lieutenants Montagnac (Adjudant-major), Leautier, Roustan, Vincent, Taurines, seront blessés, Bralet François (né à Chaumont, fils de maçon). Un soldat sera tué et six autres blessés.

Dans une lettre datée du 29 mars 1811, Napoléon demande que le Bataillon du 27e qui est à Madrid passe à l’Armée dite du "Midi". Face aux difficultés en effectifs, Napoléon fait "valser" les Bataillons du 27e Léger. Un Bataillon (le 2e) passera au 9e Corps puis reviendra au 1er Corps après Fuentes de Oñoro. Le 1er restera au siège de Cadix.

Ordre de bataille

Français (Maréchal Victor) - 10.700 hommes Alliés (Sir Thomas Graham) - 8.217 hommes

1ère Division (Ruffin) - 9e Léger - 24e, 96e Ligne - Grenadiers combinés

Brigade Dilke - 1er, 2e, 3e Footguards - 95e
2e Division (Leval) – 1er et 2e bat 8e, 45e, 54e Ligne - Grenadiers combinés Brigade Wheatley - 28e, 67e, 87e
3e Division (Villatte) - 27e Léger - 94e, 95e ligne Browne - 9e, 28e, 82e
Cavalerie - 1er et 2e Dragons Bernard - 95e, 47e, 20e portugais

Napoléon continue d’envoyer des renforts a ses troupes d’Espagne. Le 27 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre que 200 hommes du 2e régiment d'infanterie légère, 100 du 4e et 200 du 12e ; total 500 ; forment à Paris un bataillon de marche et se mettent en route pour Bayonne.
Donnez ordre que le 17e d'infanterie légère envoie à Bayonne 150
que le 25e id. envoie 100
Le 9e id. 120
Le 16e id. 100
Le 21e id. 120
Le 27e id. 120
Le 28e id. 120
Total de ce que ces régiments enverront à Bayonne 1330
Ayez soin que chacun de ces détachements ait au moins deux sergents, quatre caporaux et deux tambours. A leur arrivée à Bayonne, on formera de ces détachements deux bataillons de marche que l'on composera de la manière suivante : les détachements des 2e, 4e, 17e et 25e régiments qui appartiennent à l'armée de Portugal marcheront ensemble. Ceux du 9e, du 12e, du 16e, du 21e, du 27e et du 28e, qui appartiennent à l'armée du Midi, formeront l'autre bataillon. Vous aurez soin que ces détachements soient bien armés, bien équipés. Les dépôts pourront profiter de leur départ pour faire des envois à leur régiment. Vous me rendrez compte d'ailleurs du mouvement de ces détachements afin que je sois toujours à même de donner les ordres que pourraient nécessiter les circonstances. Mon intention est qu'aucun conscrit de 1811 ne fasse partie de ces détachements. Le nombre d'hommes que je viens de vous indiquer est porté dans les états comme existant au dépôt avant l 'arrivée de la conscription. Vous pouvez donc les faire partir deux ou trois jours après la réception des ordres. Faites passer en revue le bataillon de Paris avant son départ. Ayez soin qu'un major en second se trouve à Bayonne pour organiser les deux bataillons. Les premiers arrivés attendront les autres. Mais il sera toujours avantageux que le général qui commande à Bayonne ait des troupes sous sa main, qui peuvent être utiles pour la protection des frontières
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26853).

En mai 1811, le 27e est dans la 1ère Division du Général Villate, le Chef d’Etat-major est l’Adjudant commandant Hantz. Il est intégré dans le 1er Corps du Maréchal Victor (Armée du Sud de l’Espagne du Maréchal Soult).

Cantinière de l’infanterie légère après la bataille de Chiclana.

Des Compagnies des 4e et 5e Bataillons du 27e sont intégrées dans le 34e issu du désastre de Baïlen et d’autres sections isolées sont mises à la disposition de des places comme par exemple la Garde du Roi Joseph (voir 2e partie).

Une 4e Division, formée des Grenadiers et Voltigeurs des Régiments des trois divisions de l’armée de Soult apparait sur les documents, mais certainement non réalisée ou très temporairement.

Pendant le siège de Cadix, un hôpital de campagne fonctionnera à San Lucar de Barrameda sur le Guadalquivir. Prenu Jean-Barthélemy, né à Mogoglio (Italie), décédera le 27 novembre 1810.

A San Lucar, le Colonel Autié, commandant d’armes de la place et du 8e de Ligne est tué. Vigo-Roussillon, du 2e Bataillon du 8e, est blessé, et il est fait prisonnier de guerre par les Anglais.

- Bataille de Fuentes de Oñoro (du 3 au 5 mai 1811) - un Officier tué, deux hommes blessés

Après avoir évacué le Portugal, Masséna dispose ses troupes sur la frontière espagnole en avril 1811. Le siège d’Almeida par les Anglais le décide à reprendre l’offensive pour dégager la ville. Le 3 mai 1811, son armée se heurte à Wellington, retranché sur les hauteurs de Fuentes de Oñoro. Après quelques combats sans résultat, Masséna découvre le point faible du dispositif ennemi, le secteur de Pozo-Velho, au sud du champ de bataille, où les Anglais sont peu nombreux et n’ont pas de protection naturelle. Au matin du 5 mai 1811, les Anglais sont enfoncés, mais les Lieutenants de Masséna répugnent à poursuivre l’attaque. Les deux armées restent face à face sans résultat décisif jusqu’au 10 mai, date à laquelle la garnison d’Almeida parvient à rejoindre les lignes françaises. Les pertes diverses aux combats de Fuentes de Oñoro s’élèvent à près de 2 000 hommes de chaque côté.

Nota : Fuentes de Oñoro se trouve sur la frontière du Portugal. Par certaines sources, la participation du 27e Léger est donnée pour un Bataillon de 667 hommes au sein de la Division Conroux du 9e Corps de Drouet d’Erlon. Ce 2e Bataillon était, peu avant, au siège de Cadix et aux combats de Chiclana. Il porte parfois l’appellation de 4e Bataillon.

Le Sous-lieutenant (nommé le 31 mai 1809) Jean Prost (né en 1772), ancien des Allobroges, déjà cité comme blessé à Friedland, est tué le 5 mai 1811. Le Capitiane Roccasera est blessé, ainsi que le Lieutenant Perret.

Jean Joseph Raynau, soldat du 27e Léger, né déclaré (pas trouvé ?) le 16 février 1780 à Puy-laurens, canton de Lavaud, fils de Pierre et de Marguerite Lagasse (?), incorporé à l'An X, a fait les campagnes de l'an XII à Austerlitz et d'Espagne. Blessé d'un coup de feu le 3 août 1808 à l'entrée dans Madrid, et d'un autre à la cuisse à la bataille de Talaveyra le 18 juillet 1809. Parti le 4 janvier 1811 à la Gendarmerie (Arras ?). Il sera médaillé de Sainte-Hélène en 1857; il résidait alors à Montredon Labessonnié, arrondissement de Castres.

Pendant cette période, des hommes du 27e décèdent à Salamanque, comme Garrone Ange Marie, italien, né à Coni (Cuneo), du 4e Bataillon, entré à l’hôpital le 28 mai 1811, il décédera le 16 juin de la typhoïde.

- Siège de Badajoz (juin 1811).

"Le capitaine Jourdion du 27e léger, commandant du fort de Badajoz, n'avait pour garnison qu'environ 150 hommes. Ce brave fit pleuvoir sur les assaillants une grêle de balles et de projectiles creux et les repoussa ... Wellington, prévoyant que la soumission d'une place aussi vaillamment défendue, exigerait beaucoup de temps, informé d'ailleurs de la marche du duc de Raguse ... se décida à lever le siège" (Mémoires militaires du maréchal JOURDAN, p. 347-348 et passim.).

"Dans la nuit du 9 au 10, les assiégeants livrent un nouvel assaut qui n'a pas plus de succès que le premier. Le Capitaine Joudion, du 27e Régiment d'infanterie légère, commandant du fort, n'a pour garnison qu'environ 150 hommes. Ce brave Officier parvient à repousser les assaillants …" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 402).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
1er bataillon (infanterie légère)
Du 9e léger 100 hommes, 12e 200, 16e 80, 21e 80, 27e 95, 28e 75
Total 660 ...
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).

Le même 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL. Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir : 1er bataillon : une compagnie du 9e léger, deux du 27e, deux du 21e, une du 28e. Ce bataillon se formera à Compiègne ...Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).

Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, proposez-moi un projet de décret pour la levée et la répartition de la réserve de la conscription. J'évalue à 25 000 hommes ce qu'il y a de disponible sur la conscription de France ...
Voici les bases de la répartition ...
Complétez les bataillons dont les cadres sont à Bayonne. Savoir : ... 27e léger ...
Total 12 bataillons. Pour ces 12 bataillons vous dirigerez sur Bayonne de quoi compléter leurs 4es bataillons ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).

Le 4 août, le Sous-lieutenant Tourasse en convoi est blessé.

Le 1er septembre, le 4e Bataillon verse ses hommes dans les trois premiers, les cadres rejoindront Bayonne pour le 1er octobre et seront le 19 novembre au Dépôt de Bruges.

Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Les quatre bataillons du 24e léger seront à 800 hommes présents sous les armes au 1er février, à Osnabrück. Il lui manque, je crois, peut-être à ce complet 600 hommes. Présentez-moi un projet pour détacher des 5es bataillons d'infanterie légère dont les régiments sont en Espagne les hommes disponibles pour former les 600 hommes nécessaires pour recruter ce régiment ; les 21e, 28e, 27e, 17e, 25e, 6e, 2e, 4e, 12e, 16e, 23e, etc. pourront fournir ces 600 hommes. Choisissez dans chaque dépôt ce qu'on peut en tirer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460).

- 1812

Les Anglo-Portugais prennent le "verrou" de Ciudad Rodrigo le 8 janvier; ils y perdent 600 hommes. Ils ouvrent ainsi le chemin de la Vieille Castille et de Madrid.

Le Maréchal Victor quitte le 1er Corps pour la campagne de Russie le 9 février 1812.

Le 27 février 1812, le Général Travot écrit au Commandant du Dépôt du 27e Régiment d’Infanterie légère, à Bruges : "Je vous prie de me donner des nouvelle du sieur Fruchard Jacques, carabinier au 2e bataillon du 27e régiment d’infanterie légère, au premier corps, à l’armée d’Espagne. Sa famille, qui n’a pas de lettre de lui depuis décembre 1810, est fort inquiète de sa situation. Je vous serai fort obligé" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du général Travot, 24 février-16 juillet 1812).

Napoléon, en difficulté dans le nord de l’Europe, retire d’Espagne sa Garde, les Polonais, la moitié de ses Dragons et certains 4e Bataillons. Le 6 avril, prise de Badajoz par les Anglais qui perdent 5 000 hommes. Les Français évacuent la ville avec une perte de 1 350 hommes. Les assiégeants, furieux, saccagent la ville et restent incontrôlés par le Maréchal Wellington jusqu’au 11 avril.

Le Maréchal Soult est désigné comme commandant des troupes, mais ses moyens son trop faibles pour prendre Cadix. Le 27e y déplore de nombreuses pertes. Suite aux menaces qui arrivent, les Français, en désordre, abandonnent Madrid. Le Roi Joseph Bonaparte se réfugie à Valence. Le 12 août les Anglais pénètrent dans Madrid.

Le 17 mai, le Lieutenant Roustan est blessé lors d’une reconnaissance.

Le 1er Corps lève le siège de Cadix, abandonnant tout espoir de libérer les prisonniers des pontons.

La défaite des Arapiles (Salamanque), Maréchal Marmont, subie par les Français (22 juillet), affecte aussi les positions des Français. Ces derniers auront ainsi abandonné le siège de Cadix, l’Andalousie, les Asturies, le León et la Nouvelle Castille.

Le Sergent-major François Albin Brigonet est né en 1790 à Andelot dans la Haute-Marne. Certainement engagé à 18 ans, il est au couvent-hôpital de Osuna (Andalousie); il cache son livret militaire, l’inventaire de ses affaires et une lettre de juillet 1811 sur une poutre (dans les annexes). Ce document sera retrouvé 200 ans plus tard lors de travaux. Une récente recherche fait apparaitre que Brigonet est décédé de dysenterie le 29 novembre 1812 à l’hôpital de Castellon de la Plana (Valence) où il était entré le 31 octobre 1812 (acte de décès pour la commune de Charimont, mal orthographiée, elle n’existe pas, acte classé). "Le 27e n’abandonne pas ses blessés ou ses malades". Le couvent de Osuna a été converti en hôpital début août 1812 et les troupes de Ballesteros occuperont la ville le 2 septembre.

De même, le Carabinier Bourgilleau François de Ballols (Mayenne) décèdera le 4 février 1812 à San Lucar.

Le 14 août, le Lieutenant Faré est blessé lors de l’évacuation de Madrid.

Le 25 août, les Anglais poursuivent les Français qui prennent la route de Séville, puis de Cordoue.

Le Général espagnol Ballesteros harcèle les Français tout en revenant sous la protection des Anglais à Gilbraltar. L’arrière-garde du 1er Corps est alors à Carmona (40 kilomètres de Séville). Le Général Conroux protège les déplacements en tenant les hauteurs de Bornos. Le Général bouscule les espagnols jusqu’à la Sierra de Xérès (1 500 espagnols hors de combat contre 400 français). Vexé d’être sous le commandement de Wellington, le Général espagnol Ballesteros traîne les pieds pour continuer ses attaques sur les Français. Il est destitué de son commandement. Le 1er Corps fait mouvement sur Grenade puis sur Baza (100km à l’est de Grenade) et fin septembre atteint Yecla (entre Albacete et Alicante). Par la suite il se rend à Almansa (70 km au sud-est d’Albacete).

Les Français ayant remporté quelques petits succès, comme au siège de Burgos et grâce au Général Decaen, sur les Espagnols en Catalogne, le Roi Joseph revient le 3 novembre dans la capitale.

Le Général Cafarelli lève le blocus de Santoña en Cantabrie.

Marmont se retire du Tage pour le Duro, avec mission de défendre le nord de la péninsule.

En novembre, les trois armées se regroupent. Soult revient sur le Tage, Joseph sur Madrid, les Anglo-Portugais sont chassés jusqu’à Ciudad Rodrigo. Les armées françaises sont alors à Alba de Tormes (Salamanca - des boutons d’uniformes se trouvent au musée, 27e Léger et 69e de Ligne …).

Bouton 27e Léger
Bouton en étain provenant d’Andalousie, fortement rogné, on y voit cependant le cor qui l’entoure.
Bouton trouvé en Espagne

La situation du 27e Régiment en été 1812 est la suivante :
- l’essentiel du Régiment, composé des 1er (623 h), 2e (593 h) et 3e (586 h) Bataillons, se trouve à la 3e Division de l’Armée du Midi (Général Gazan) en Espagne, Division Villatte, Brigade Rignoux.
- à Madrid, en Espagne, Armée du Centre (134 h).
- à Bayonne, un petit Dépôt de 2 hommes.
- en Pologne, 4e Bataillon à la 31e Division du 11e Corps d’armée (830 h) et un détachement rejoignant de 98 hommes.
- en Espagne, le 5e Bataillon avec 2 Compagnies (195 hommes) au 3e Gouvernement de Pampelune. - à Bruges, 2 Compagnies de Dépôt (218 hommes).
Le total s’élève à 3288 hommes, Officiers compris.

- 1813

Le Régiment est aux ordres du Colonel Pierre François Deschamps (blessé en 1813). Le 27e est dans l’Armée du sud, Général Gazan, 3e Division Villatte, Brigade Rignoux avec le 63e de ligne.

Le 4 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...
ARMÉE DU MIDI.
Donnez ordre que l'on fasse rentrer sans délai et que l'on mette en route pour France, vingt-quatre heures après la réception de vos ordres, les cadres ci-après, au grand complet, savoir : les cadres ... du 3e bataillon du 27e léger ... ce qui fait vingt cadres de bataillons à tirer de l'armée du Midi. Ces cadres, à 120 hommes par bataillon, feront plus de 2,000 hommes, qui partiront en deux colonnes ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32199).

Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous ai envoyé la formation de vingt régiments provisoires. J'en désire avoir trente : il y en a donc dix encore à former ; mais je crois avoir oublié plusieurs cadres ... Je pense donc que vous trouverez encore dans les cadres oubliés de quoi former cinq régiments provisoires. Je ne sais s'il en est arrivé d'autres d'Espagne ; il est possible qu'il y en ait en route, et vous devez considérer comme arrivés tous ceux qui auraient passé Bayonne, Pau ou Perpignan. Toutefois, s'il n'en existait pas, vous me proposeriez d'employer les 5es bataillons des vingt-quatre régiments de l'armée d'Espagne, tels que le 17e léger, le 27e léger, le 100e, le 64e, etc. qui n'ont fourni aucun bataillon aux régiments provisoires. Vous me proposerez de prendre trois compagnies par régiment, formant 450 hommes, ce qui fera facilement six régiments provisoires.
A fur et mesure que les cadres entiers arriveraient d'Espagne, on les enverrait et on ferait revenir les cadres des 5es bataillons. Il ne peut donc y avoir aucune difficulté pour avoir promptement ces trente régiments provisoires, ce qui fera soixante bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19431 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32229).

Le 1er mars 1813, le 3e Bataillon est versé dans les deux premiers.

Les Bataillons se replient et rentrent par la Castille sous les attaques des guérilleros.

Le Capitaine Terrien sera blessé le 5 avril 1813 à Gomara (près de Soria en Castille).

Les cadres de ce 3e Bataillon quitteront Bayonne le 23 mars pour être à Bruges le 19 mai.

Le 1er avril, les cadres du 2e Bataillon quitteront l’Espagne, à Bayonne le 23 avril, ils seront à Bruges le 9 juin.

Ces deux Bataillons seront aux ordres en Allemagne du Maréchal Gouvion Saint-Cyr.

D’après un courrier de l’Inspecteur aux Revues du 7 avril 1813, les 1ère et 2e Compagnies du 5e Bataillon sont en Espagne. La 3e est en marche du Dépôt vers Wessel. La 4e aura la même destination dès que les Conscrits auront rejoint le Dépôt.

- Bataille de Vittoria (21 juin 1813)

Les troupes du 27e Léger engagées à Vitoria seront d’un effectif de 1166 hommes.

"Faisant retraite dans un grand désordre, encombrés de milliers de civils et de chariots chargés des fruits de leurs pillages, les Français doivent faire face, à Vitoria, le 21 juin 1813, à leurs poursuivants. Les 57 000 hommes de l’armée impériale affrontent 78 000 adversaires commandés par Wellington, dont 25 000 Espagnols et 10 000 Portugais. La division Villatte est sur l’aile gauche. Les divisions Gazan, Reille et Drouet d’Erlon se font bousculer et perdent le contrôle de la grande route, vers Irun et la France, ce qui contraint les Français à se replier par de mauvais chemins vers Pampelune. Le désastre est évité par la cupidité des soldats alliés qui se jettent sur le convoi pour piller au lieu de pourchasser les Français".

Le Général Joseph Hugo aurait eu l’idée de monter avec les Régiments de Bade et de Francfort, le 27e Léger et un Bataillon de Mineurs une attaque de nuit pour aller assassiner le Duc de Wellington. Cette idée n’a pas été retenue.

Le Général Hugo raconte, dans ses Mémoires : "… Le maréchal Jourdan, que ces obstacles avaient séparé du roi, inquiet de ce qu'il pouvait être devenu, m'envoya à sa recherche. Mes efforts, pour percer jusqu'à S. M., furent inutiles, il me fallut revenir à M. le maréchal, que je trouvai marchant à pied au milieu de l'infanterie. S. E. me dit alors de voir si je pourrais rallier quelques corps et protéger la retraite.
Empressé de remplir les instructions du maréchal, je le laissai continuer sa marche et je me portai vers les corps qui se retiraient, j'en trouvai plusieurs qui m'étaient particulièrement connus et auxquels je fis faire halte à la hauteur d'Alegria, dans la direction de Pampelune, la droite appuyée à la montagne, la gauche au ruisseau, le front vers Vittoria. De ce nombre étaient le régiment de Baden, le régiment de Francfort, un bataillon du 27e léger et un bataillon de mineurs. Leurs masses, formées en bon ordre, en imposèrent au corps, chargé de poursuivre, et l'obligèrent à s'arrêter à demi-portée de canon. Cette disposition contribua puissamment au salut de plusieurs milliers d'hommes, qui s'échappèrent par nos intervalles vers Salvatierra, où se dirigeait le gros de l'armée.
Comme les troupes étaient fatiguées du long et malheureux combat de la journée, et comme elles avaient besoin de repos, je fis former les faisceaux et déposer les havresacs, avec injonction de ne pas s'en écarter. La nuit étant venue, et la ligne des feux ennemis s'étant dessinée, j'appelai à moi les chefs, parmi lesquels se trouvaient le baron de Kreus et M. de Salaignac, premier aide-de-camp du général en chef comte d'Erlon, et je leur exposai : « que l'ennemi fier d'un succès, qu'il ne devait qu'à l'extrême supériorité du nombre et au rhum qui lui était prodigué, reposait à l'heure où je parlais auprès des feux de ses bivouacs, que le moment était venu de réparer, par un coup de main audacieux, les malheurs de la guerre, en enlevant dans Vittoria même, une partie des généraux anglais, espagnols et portugais ; que lord Wellington, tout couvert des lauriers qu'il venait de cueillir, pouvait cette nuit même périr sous nos coups, ou venir sous notre escorte consoler nos camarades de la perte de la bataille; qu'il ne fallait pour cela que de la confiance, le courage de me suivre et la résolution de mourir si nous ne réussissions pas. »
M'adressant ensuite particulièrement aux chefs des régimens de Baden et de Francfort, j'ajoutai : « Qu'ils avaient dans leurs corps beaucoup d'officiers et de sous-officiers qui parlaient la langue anglaise; que nous en placerions quelques-uns près de moi, pour répondre comme une troupe qui revient de poursuivre l'ennemi; que le reste réparti sur les deux flancs de la colonne, servirait pour confirmer les Anglais dans l'idée que nous leur appartenions; qu'à la faveur du langage nous surprendrions le mot et pénétrerions dans Vittoria, où j'avais commandé et que je connaissais bien, dans le palais du roi, dont toutes les dispositions intérieures m'étaient familières; que nous y trouverions le lord Wellington, et que son enlèvement serait pour nous un très beau fait d'armes, dont je m'engageais à leur laisser toute la gloire ».
Chacun applaudit à ce projet audacieux; mais bientôt les chefs allemands firent des réflexions. Si vous aviez, me dirent-ils, entre autres choses, des ordres écrits du roi, pour risquer un pareil événement, nous vous seconderions de tout notre pouvoir; sans cet ordre, comment nous justifier envers nos princes si, par suite de cette tentative brillante et hasardeuse, nous venions à perdre nos régimens. »
Je n'avais aucune autre raison à leur offrir, à l'appui de ma proposition, que la gloire et l'utilité de l'entreprise, ainsi que la presque certitude du succès; mais ce ne fut point assez, et nous changeâmes alors de conversation. Selon ces chefs nous étions trop près de l'ennemi, par suite des mouvemens rétrogrades de la journée; nous pouvions être tournés pendant la nuit et enlevés dès le lendemain matin. Ils me conjurèrent donc de profiter, pour m'éloigner davantage de Vittoria, du moment où les feux de l'ennemi annonçaient son inaction.
Les ordres de rallier quelques troupes et d'arrêter l'ennemi, ordres que j'avais reçus de M. le maréchal Jourdan, ayant été ponctuellement exécutés, et les représentations des chefs n'étant pas sans fondement; nous rompîmes les faisceaux vers onze heures du soir, et prîmes en silence notre route dans l'obscurité, à travers les champs et dans la direction, tracée par les troupes, dont le mouvement de retraite avait précédé le nôtre.
A une lieue du point de notre première halte, nous joignîmes la garde royale, le 75e de ligne et au milieu d'eux, au même bivouac, le général de division Tirlet. Nous primes alors position sur leur alignement
" (« Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 141 et suivantes).

Le 1er Bataillon perdra dans cette "déroute" deux caissons d’ambulance et de comptabilité et tous les documents registres (pv du Général Villatte).

- Col de Maya, (village d’Ortiz ) 30 juillet

Le 25 juillet 1813, un violent accrochage a lieu sous l'impulsion des troupes françaises du Général Maransin. Ce Général, sous les ordres de Conroux, veut reprendre le col de Maya, en Navarre espagnole, défendu par deux Brigades anglaises commandées par le Général Stewart. Les 71e et 92e Régiment d'infanterie anglais subissent l'attaque dans le défilé et doivent se réfugier sur la crête, mais la Brigade du Major général Barnes arrive à point nommé pour éviter la défaite. Le Feldmaréchal Wellington veut absolument pousser son avantage. Le Maréchal Soult ordonne le 30 juillet le repli. Le 27ie a de lourdes pertes. Le Capitaine Cécire est blessé.

La Division du Général Abbé (27e) reste sur Urdax.

Le 27e sera en attente sur les crêtes de l’Atchiola (Lesaka) il y rencontrera les anglais (rapport Gazan).

Repli du 1er Corps d’armée d’Espagne aux ordres du Maréchal Soult.
1er Corps, dont les 1er et 3e Baaillons du 27e Léger, d’août 1812 à décembre 1812.
2e Bataillon du 27e Léger, mars 1810 – décembre 1812.
1er, 2e, 3e Bataillons du 27e Léger dans l’Armée du sud du Général Gazan.

Le détachement du 27e Léger qui est à Pampelune se retire le 28 juillet. Au cours de cette action, le Lieutenant Hénon Etienne (né en 1779) est blessé ; il décèdera le 29 septembre. Quant au Sous-lieutenant Guichardot, il est tué sur le coup.

Le 22 août 1813, le Chef de Bataillon Jullian Jean Noël (né en 1778) est tué lors d’un déplacement en colonne en Espagne.

- Combat d’Irun (31 juillet 1813)

Les dernières forces françaises en Espagne livrent un combat d’arrière-garde à Irun avant de se replier sur la Bidassoa.

Août 1813 : contre-attaque sur les collines de San Marcial près d’Irun.

Le 31 août, Wellington attaque la 3e Division du Général Abbé, entre Aïnhoa et Urdax et inflige aux Français des pertes estimées à 600 hommes.

Le Sous-lieutenant Daniel du 1er Bataillon est tué et le Sous-lieutenant Cassard blessé le 31 août en traversant la Bidassoa.

- Combats sur Le fleuve frontalier Bidassoa.

Le 7 octobre 1813, la Division du Général Abbé est à Urdax (forges) et au Mondarrain. Le 27e est dans la 3e Division d’Abbé, Brigade du Général Boivin (lequel sera destitué de son grade pour son incompétence), Armée de Drouet.

L’enjeu des gués et du pont de Vera-de-Bidassoa entraine de nombreuses pertes de part et d’autres.

Le 9 octobre, le Lieutenant Simonin est blessé près de Sare.

Le 16 et le 17 octobre, le Régiment aura 6 morts et 26 blessés.

- Batailles de la Nivelle et de la Nive

Le 27e Léger est sur les hauteurs d’Aïnhoa et de Pinodetta, bataille dite aussi d’Espelette. La Division est à 6 300 hommes (200 de pertes). Le Général Stewart submerge les avant-postes du Général Abbé et se rend maître d’Aïnhoa. Puis il prend les redoutes d’Ordosgoïta. Abbé tente en vain de résister. La Brigade se replie sur Espelette et tient le pont de Cambo. Le 10 novembre, relevé par le Général Foy, le Général Abbé gagne les hauteurs de la ville de Bayonne qu’il doit protéger.

Le 10 novembre, au combats de la Nivelle, le 27e Léger aura, pour les Officiers, deux Sous-lieutenants tués (Lhuilliet et Mouille); le Colonel Deschamps sera blessé, comme le Capitaine Levesque.

Le Général Conroux (4e Division) est mortellement blessé à Sare le 10 novembre (son destin était lié au 27e, il avait commandé la 2e Brigade). Il décède dans l’hôpital de l’église du Saint-Esprit à Bayonne (une plaque commémorative se trouve dans l’église St-Etienne).

"Les camps occupés par les 5e et 27e légers (brigade Remond), assaillis par une nuée de tirailleurs ennemis, se défendent longtemps avec autant d'avantage que de bravoure; mais à l'aspect de fortes masses qui s'apprêtent déborder nos deux régiments, le général Abbé, après avoir tenu jusqu'à midi dans ses positions avancées, donne l'ordre de la retraite. Les 5e et 27e légers, repliés sur la deuxième brigade, se placent sous la protection d'une demi-batterie en arrière de la forge d'Urdax. Cette usine et les points environnants servent d'avant-postes à la division Abbé : sa droite se rattache par une ferme crénelée aux positions de Sarre, et sa gauche reste, avant l'action, appuyée au Mondarrain". Le Général Remond est tué. La Brigade essaie de tenir de Sare au Mondarrain. La Brigade garde les ouvrages dits de la Patte d’oie, la maison fortifiée de Rodeloze, les pièces étant de la Sypière et sur la butte du Polygone. Les unités se retirent. Le 27e Léger défend les ouvrages de la Patte d’Oie, puis l’évacuent ainsi que les positions de Chastel et d’Aurole. Ils rejoignent la vieille route de Cugnaux. Le 27e protégera 20 fantassins qui récupéreront un canon, pour le positionner.

Départ de Pampelune en juillet 1813

- Bataille de St Pierre d’Irube.

Elle se déroule du 9 au 13 décembre de la Nive. La Division a des pertes qui s’élèvent à 1280 hommes. La Brigade (27e Léger, 63e et 64e de Ligne) est aux ordres du général Baurot. La Division du Général Abbé est sur les hauteurs de Bayonne à Mouguerre.

Le Régiment déplorera, entre autres, le 12 décembre, la blessure mortelle du Lieutenant Desmarets (décès le 16), et le 13 décembre la mort du Lieutenant Dubois, les blessures du Chef de Bataillon Moullet, des Capitaines Avy et Levesque, ainsi que celle du Lieutenant Marty.

A cette date, le Maréchal Wellington renvoie les Espagnols en raison des saccages commis.

Défense en vain des lignes de la Nivelle en novembre 1813.

- 1814, Combats dans le Sud-Ouest

Le 23 février, le Sous-lieutenant Laubmeister sera tué devant Bayonne.

Le 1er Bataillon et certainement le 3e Bataillon du 27e participent à la défense de Bayonne. Le 1er Bataillon est dans la citadelle pendant le long blocus de l’hiver et du printemps. Intégré à la 1ère Brigade du Général Beuret, il participe au contrôle du premier secteur (ouest). Au 1er mars 1814, il est aux ordres du commandant Moullet et composé de 19 Officiers et de 670 hommes. Ils y resteront jusqu’à la capitulation générale.

Le 2e Bataillon est engagé dans les Landes puis le Béarn. Il subit des pertes à Dax, Orthez …

L’Armée de Soult continue son repli et après plusieurs batailles (Bayonne, Orthez), subit de lourdes pertes à Toulouse, le 10 avril (3 000 hommes). Le Colonel Labarbère, de la Brigade du Général Dauture (aux ordres du Général Harispe) avec le 34e (hommes du 27e, voir chapitre suivant) défend la redoute de Caraman. Ainsi Soult arrive à protéger l’essentiel de ses troupes qui font leur jonction, un peu tard, avec les 14 000 hommes du Maréchal Suchet. Le Bataillon du 27e engagé dans la bataille au sud de Toulouse défendra d’arrache pied le bastion dit de la "patte-d’oie" prés de la maison Rodeloze. Puis successivement les retranchements de Chastel et d’Aurole (route de Cugnaux). Il s’en fallait de peu que la bataille de Toulouse se transforme en vraie victoire pour les Français …

Sortie des assiégés de Bayonne à trois heures du matin le 14 avril 1814 (Gravure anglaise).

- Les alliés entrent dans Paris le 31 mars, l’ensemble de l’Armée capitule.

Napoléon abdique le 6 avril. Les Maréchaux Soult et Suchet, dans le sud-ouest, cessent de combattre le 14 avril ; ils se replient sur Castelsarrasin.

54 places fortes résistent toujours en France. Des troupes de la citadelle de Bayonne effectuent une sortie le 14 avril. Une attaque de diversion de la Division du Général Abbé, hors de la citadelle, avec plusieurs Régiments, causera de lourdes pertes aux Anglais. 600 morts côté anglais dont 200 prisonniers et, côté français, 110 morts et 800 blessés. Le 1er Bataillon du 27e assumera la garde de la citadelle pendant cette sortie. Le Régiment ne capitule qu’en mai 1814. Une convention d’armistice est signée localement le 5 mai 1814 avec les Anglais dans le Sud-Ouest.

Le 1er Bataillon quittera Bayonne le 3 juillet 1814 et sera à Aire le 17 août 1814.

Le 27e ne capitulera que le 5 mai à Bayonne, un mois après l’Armistice.

Les Armées des Pyrénées (dont l’ex 2e Bataillon) et de Catalogne seront regroupées dans une Armée Royale du Midi à Carcassonne, par un acte du 29 avril 1814. Les Tarnais (ceux qui restent …) sont de retour chez eux …

Le 27e Régiment d’Infanterie légère sera dissout. L’ordonnance royale du 12 mai 1814 recréera le 13e Léger avec :
- l’ex 13e Léger en entier.
- le 2e Bataillon de l’ex 21e Léger. - les 1er, 5e et 6e Bataillons de l’ex 27e Léger (5e et 6e des Dépôts).
- les 1er, 3e et 5e Bataillons de l’ex 28e Léger.

D’après les Archives de la commune de Corbarieu (Tarn et Garonne), deux détachements des 5e et 27e Régiments d’Infanterie légère sont hébergés du 1er au 15 juin 1814.

Nota : les Bataillons 2, 3, 4 du 27e ne sont pas localisés. Le 13e Régiment d’Infanterie légère du Colonel P.Gougeon, sera à Waterloo en 1815 avec les anciens du 27e durant les Cent Jours.

Fanion du 27e Régiment d’infanterie légère

3e partie

- 1810 5e Bataillon de Dépôt transformé en unité de combat.
Pays basque, Castille, Madrid, Andalousie …

Dans cette partie sont traitées les activités d’un Bataillon du 27e Régiment d’Infanterie légère, créé fin 1807, qui n’a pas eu le même destin que les trois premiers Bataillons.

/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808

L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.

Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 8e régiment provisoire Léger (Major de Peschery) associant des détachements des 21e, 25e, 26e et 27e Léger.

/ Formation de la Division de Réserve d'Orléans

Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires ...
Les trois bataillons du 13e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 6e, 7e, 9e, 10e, 13e, 16e, 17e, 21e, 24e, 26e, 27e et 28e régiments d'infanterie légère ...
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).

Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
... 3e bataillon ; une compagnie de 150 hommes du 26e régiment d'infanterie légère, une du 27e, une du 28e et une du 13e ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).

Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire
Le 13e régiment provisoire sera ainsi composé :
3e bataillon
une compagnie de 150 hommes du 26e
une du 27e
une du 28e
et une du 13e ...
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).

/ 1808. Préparation de la guerre d’Espagne (5e Bataillon).

Note : fin 1807 et au début de 1808, l’armée française est en difficulté au Portugal, pays auquel elle doit faire appliquer le blocus envers l’Angleterre. Dans l’immédiat les deux premiers Bataillons de combat du 27e Léger restent en Allemagne et en Prusse jusqu’en septembre 1808.

Prévenant, l’Empereur fait préparer à Metz et Nancy deux Brigades d’infanterie provisoires. Elles ont pour ossature des hommes issus des Bataillons de Dépôt (3e Bataillon en général). Le 27e Léger est "taxé" et il forme, avec certains hommes et nouvelles recrues, un Bataillon qui sera inclus dans le 8e Régiment provisoire d’infanterie. Il est créé à Nancy. Le Décret du 5 novembre 1807 crée des Régiments provisoires dont le 7e et le 8e. On les retrouve plus tard dans un 33e et ensuite dans un 34e d’infanterie légère.

Face aux difficultés du Portugal, Napoléon décide en grande urgence d’envoyer, en un premier temps, des unités vers l’Espagne.

Après avoir créé le Corps d’Observation de la Gironde (C.O.G) sur Bordeaux, il lance le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan (C.O.C.O) dont le commandement est donné au Maréchal Moncey.

Dans sa correspondance de décembre 1807, Napoléon intègre ces Brigades provisoires dans ce nouveau corps. Des hommes du 27e Léger se trouvent ainsi dans le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan (dans le 8e et le 7e, ce dernier commandé par le Major Claude Marcel d’Eslon).

Les deux premières Compagnies du 8e provisoire reçoivent l’ordre de quitter Metz et Nancy le 15 novembre pour être à Bordeaux fin novembre. L’Empereur exige que la 2e Brigade soit le 10 janvier 1808 à Vitoria en Espagne. Des hommes du 3e Bataillon partent le 5 novembre 1807 du Bataillon de Dépôt.

Le Général Moncey reçoit l’ordre d’être pour le 10 février à Burgos, avec sa 1ère Division à Vitoria et la 2e à Aranda de Duero.

Le Capitaine Amblard, de la Division Dufour, ex 28e Léger, écrit : "... A Burgos, nous restâmes quelques jours. On forma des régiments provisoires commandés par des gros majors sortant des dépôts de leurs régiments, dont la plupart ne connaissaient guère le métier de la guerre. Nous en fûmes les victimes, nos soldats étaient tous conscrits et les nouveaux chefs exigeaient que les officiers les fissent manoeuvrer comme des anciens soldats, chose impossible que par quelque temps de repos. Ils tyrannisaient les officiers et les soldats sans que cela produisit beaucoup d'effet. Si le zèle, qu'ils mettaient à vouloir nous obliger à faire, en si peu de temps, de nos conscrits des anciens soldats, s'était maintenu devant l'ennemi, je ne les blâmerais pas, mais, là, ils n'avaient point cette audace et cette fermeté qui caractérisent les vrais militaires. Sans les anciens officiers qui soutenaient les attaques des ennemis, on aurait succombé avant la capitulation de Bailain, et si on avait voulu suivre nos conseils, nous n'aurions pas été faits prisonniers. Cela aurait évité des grands malheurs". Des chasseurs retardés, du 3e Bataillon du 27e Léger, apparaissent entre Limoges, Bordeaux et Bayonne en mars et avril 1808. Ils doivent appartenir à ce Régiment provisoire de la 2e Brigade du Général Gobert, au sein du 8e provisoire avec le 7e et les Irlandais (voir lettre du soldat Pierre Jonkheere du 3e bataillon du 27e Léger, dans les annexes).

Ces hommes forment le 5e Bataillon d’un Régiment provisoire, intégré dans le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan (C.O.C.O), commandé par le Général Moncey. A la date du 1er janvier, la 4e Brigade du Général Dufour (le Général Bertrand n’est pas arrivé) comprend le 7e (1872 hommes), le 8e (1921 hommes) et le Bataillon irlandais (654 hommes). Cette Brigade (2e) est dans la Division du Général Gobert. Le Bataillon du 27e Léger comprend 8 Officiers, 382 hommes, 6 sont absents et deux dans les hôpitaux. Le 17 janvier, à Vitoria, le tableau d’effectif donne un total de 382 hommes. Dans le 8e, on trouve trois autres Bataillons des 21e, 25e, 26e Légers. Il est commandé par le Major Peschery Henri Martin.

Le 23 mars, suite à l’insurrection populaire d’Aranjuez, Murat entre dans Madrid.

Le 2 mai, une colonne d’infanterie arrive par la porte de Fuencarral pour soutenir les soldats français isolés dans Madrid et en particulier les cavaliers de Murat. Humiliation et répression sont de règle dans la capitale madrilène. Dans la ville, un Officier du 27e Léger, le Lieutenant adjudant-major Marcou est blessé ainsi que plusieurs soldats. Le Bataillon fait partie du 8e provisoire. Cet épisode est connu sous le nom de "dos de mayo" (immortalisé par les tableaux de Goya).

Peu de temps après, le C.O.C.O est envoyé vers Valence (1ère et 3e Divisions). En un premier temps, le 29 juin, il échoue et se retire sur Almanza et Albacete.

Le 3 mai 1808, fusillade du Principe Pio à Madrid (Goya - La répression).

Un peu plus tard, le Général Moncey réduira les insurgés des environs de Valence avec sa 1ère Division (dont le Bataillon de Westphalie). La 1ère Division restera près de Valence. La 2e (avec des hommes du 27e Léger) est alors à Madrid (Escorial), elle partira pour aider le Général Dupont de l’Etang en difficulté en Andalousie. Un Bataillon reste à Madridejos, un a à Manzanarés, à Puerto-del-Rey.

/ En juillet, l’armée française subira l’humiliation de la bataille de Baylen (Baïlen).

Le Général Gobert (2e Division du COCO), en provenance de Madrid, arrive à Baïlen par la localité de La Caroline avec 1 500 hommes (des hommes du 27e Léger sont dans le 8e provisoire).

Les troupes de Gobert sont le 3 juillet à Valdemoro, le 4 à Ocaña, le 5 à Tembleque, le 6 à Madridejos, le 7 à Villaharta, le 8 à Manzanarès où elles séjournent. Elles comprennent le 7e et 8e provisoires, le 8e de Cuirassiers et 6 pièces d’artillerie. Le 8e reste sur la route d’Andujar. La Brigade Dufour le 16 juillet a deux Bataillons du 7e à Baylen et deux à Linaharés. Le 8e est échelonné de Madrejos à la Caroline avec le reste de l’artillerie de la Division. Les troupes se postent sur les défilés de la Sierra Morena et sur Santa-Helena. Le Général Gobert attaque, alors que seulement un tiers de sa Brigade a rejoint. Il est blessé mortellement en portant secours à Dupont de l’Etang, à Baïlen, lequel était en mauvaise passe avec son unité en revenant d’Andalousie. Le Général Dufour commande la Brigade dans laquelle se trouve le 8e provisoire. Il est commandé par le Major Peschery, assisté des Chefs de Bataillon Leblanc et Gleize. A la mort de Gobert, le Général Dufour prend le commandement de la Division et déplace ses troupes de la position de Baïlen, pour les poster sur les localités de La Caroline et de Santa-Helena. Il tient ainsi les défilés.

La Brigade passe alors aux ordres du Général Lefranc.

La Brigade Dufour est de 5 700 hommes. Le 8e Régiment provisoire qui est de quatre Bataillons (1 921 hommes) n’est pas totalement engagé.

Le 18 juillet, Vedel est à La Caroline, réorganisant avec Dufour les postes de la Sierra-Morena et s’éclairant vers Linarès (des troupes sont en avant en éclaireurs).

Le Général Gobert est tué à Baylen, le Général Dufour prend le commandement de sa Division.

Vedel revient à Baylen et suit la Division Dufour (ex Gobert) vers La Caroline. Dupont lui reproche de ne pas avoir respecté ses ordres de tenir le carrefour de Baylen. Outre le fait qu’un risque réel de rupture de la ligne de repli par les gorges existait alors, on remarquera que Dupont avait dû prévoir d’amorcer son repli le 17, maintenant ainsi un écart d’une marche entre chacune de ses Divisions conformément aux usages des armées napoléoniennes. D’autre part, le Général Dufour, pourtant le premier à avoir abandonné son poste sans même laisser de garnison à Baylen ou au bac de Mengibar, n’est pas incriminé dans les relations ni même durant le procès (procès de Dupont de l’Etang).

Malgré des combats victorieux des Généraux Vedel et Dufour, hors de danger avec leurs unités, ceux-ci reçoivent l’ordre formel de se livrer avec leurs troupes, dans le cadre d’un texte de capitulation, dans lequel le Général Dupont les avait inclus. Certains se rendent, dont le Général Dufour. Le Major d’Elson, commandant le 7e, sera fait prisonnier. Des soldats du 27e se rendent.

5e Bataillon du 27e :
- 1807-1808 : le Bataillon est au Corps d’Observation des Côtes de l’Océan (Maréchal Moncey). Il appartient à la Division du Général Gobert (tué) puis du Général Dufour. Les hommes du 27e sont dans le 8e Régiment provisoire (Cdt Henri Martin Peschery).
- Défaite de Baïlen, 18 juillet 1808 (les prisonniers iront vers Cadix).
- Retour sur la Vielle Castille, 1810 et 1811, au sein du 34e Régiment léger.

Certains, en désobéissant, s’échappent avec une partie du C.O.C.O (comme le commandant Sainte-Eglise qui occupe Madriejos), puis ils se regroupent dans la région de San-Clemente avant de rejoindre Madrid. "Le malheur fut plus complet que ne le supposait Savary, car les deux bataillons du 8e provisoire détachés à Manzanarés et au Puerto del Rey se laissèrent ramener par les espagnols, ou tout au moins le bataillon de Manzanarés, que commandait le chef de bataillon Berthet …." (Capitulation Baylen Lt-col Clerc). Le commandant du 8e Provisoire Peschery, rejoindra Madrid. Il sera affecté au 118e de ligne qui regroupe les débris de Baïlen. Puis Colonel au 64e, Blessé à Ocana, il décède à Aranjuez le 3 décembre 1809. Sans le savoir Napoléon le fait Officier de la légion d’Honneur le 17.

De nombreux soldats et des cantinières furent déportés sur les pontons de Cadix et sur l’île Cabrera aux Baléares.

Capitulation de Baïlen le 20 juillet 1808

A son retour en France, le Général Dupont de l’Etang qui avait capitulé déclara qu’il n’avait reçu que 1 000 hommes au titre de la Brigade Gobert, faisant porter à ce Général, tué au combat, une grande part de la défaite. En 1809, le Général Dufour est détenu sur le ponton "la Vieille Castille"; en automne, il est mis au Château Bellver (Palma de Majorque). Il sera par la suite déporté en Angleterre, prisonnier à Chesterfield. Il servira de nouveau en 1815.

Parmi les anciens du Bataillon de Dépôt (3e), ayant formé le 5e Bataillon du 27e, mis à la disposition du 8e Provisoire, certains sont faits prisonniers.

Le Sous-lieutenant Simonin de Vermondans, Claude François Félicien Cesar, né à Ornans (Doubs) le 6 février 1789, mis à la disposition du 8e Provisoire, est fait prisonnier à Baylen; il rentre en France le 19 mai 1810.

Pierre Maurice, d’Anvers, département des Deux-Nèthes (n° 973 au 27e Léger) est au 8e Provisoire, 2e Bataillon, 1ère Compagnie quand il est fait prisonnier le 19 juillet 1808 à Baïlen. Il rentre en France le 4 juillet 1814.

Il en est de même du Sergent Dehon Nicolas Louis, né le 4 mars 1778, qui rentrera chez lui en 1814.

Jean Dreuilhe, né le 17 avril 1780 à Larroque (Tarn), aussi au 8e Régiment provisoire, ne sera pas fait prisonnier. Il a certainement réussi à ne pas se rendre malgré les ordres. Il rejoindra son unité le 16 septembre 1808, mais sera fait prisonnier, plus tard, le 5 mars 1811 en Espagne. Pas d’indication sur son retour en France.

Combats de Baïlen.

Les pièces d’Alhumbert François Joseph, né le 30 juillet 1758 à Lyon, font apparaitre qu’il a été fait prisonnier par les Anglais le 15 juillet 1808 sans indication sur la localisation; il venait d’intégrer le 1er juillet le 8e Régiment provisoire. Ancien du 2e Bataillon des Bouches du Rhône du 1er décembre 1791, il est à cette date nommé Sous-lieutenant; Capitaine au 27e Léger le 4 mars 1807, prisonnier comme nous l’avons vu, il s’évade le 15 mai 1810 (LH du 23 janvier 1811, n°mat 18463). Blessé à la jambe gauche et atteint d’ophtalmie, il est à la retraite le 26 juin 1823.

Le registre fait apparaître un certain nombre de soldats détachés au 8e qui n’ont pas été faits prisonniers et qui rejoindront le 27e le 16 septembre 1809.

Le 30 septembre 1808, la France est contrainte de signer la convention de Cintra et d’évacuer le Portugal.

Après Baïlen, le 8e Régiment provisoire est refondu dans deux Régiments d’infanterie légère, les 33e et 34e. Ce qui reste de ce Régiment sera dissout en 1809. Certains rejoindront la Garde du Roi Joseph à Madrid (12 janvier 1809).

Un 5e Bataillon reverra le jour en Juillet 1809 à Gand (trois Compagnies) et Bruges (une Compagnie 16e Division militaire). Le Dépôt est à Bruges, les Conscrits viennent du Finistère. Ce Bataillon sera dans la 8e Demie-brigade provisoire.

Un autre 33e sera de nouveau créé, en 1810, avec des Hollandais, dans l’Europe du nord (il sera d’ailleurs à Eylau). Le Colonel de Margnerye à sa tête, sera tué plus tard à la bataille de Krasnoë lors de la campagne de Russie, le 17 novembre 1812. Le Régiment sera anéanti, il ne restera que 77 hommes sur 2200. Reformé le 13 mars 1813, le Régiment sera à Hamburg et Mäesrtich (40e Division, 13e Corps). En avril 1814, il rejoindra le 68e de Ligne. A priori rien ne permet de penser que les hommes du 27e de cet ex 5e Bataillon puissent en être.

/ 1811

Un 34e Régiment d’infanterie légère est formé le 1er janvier 1810, en Espagne. Il recevra des hommes du 27e Léger (formés en un nouveau Bataillon). Le Régiment finira la campagne d’Espagne, aux ordres du Colonel Perot, dans la 2e Division du Général Vandermassessen, et ce dans l’Armée du Nord de l’Espagne (Général Caffarelli).

Le 1er janvier 1810, l’Adjudant Lapomarède, réformé en 1809 après Wagram (3e chapitre), réapparaît au 4e Bataillon du 27ème Léger dans le 34e Régiment.

Le 34e, avec les Compagnies détachées du 27e Léger (anciennes du 8e) est dans la 1ère Brigade de la 1ère Division du Général Girard, 5e Corps de Mortier de l’Armée du sud de l’Espagne (Corps d’armée de Soult) (voir 1ère partie). Ce 34e sera aux combats suivants : Tordesillas, Molina, Villafranca, Reigo-de-Ambroso, Ponte-de-Ponte. 1812 : Ciudad-Rodrigo, Sauria et Sedano. 1813 : Pampelune, Saint-Jean-Pied-de-Port.

Lapomaréde (de Castres) de nouveau blessé d’un coup de feu à la jambe droite, sera nommé Sous-lieutenant. Il rejoindra la Grande Armée en Allemagne.

Deux Compagnies soit 195 hommes du 27e se trouvent en 1812 en Espagne; jeunes recrues, ils arrivent du Dépôt de Bruges et gardent l’appellation 5e Bataillon au 3e Gouvernement de Pampelune (dénomination des commandements régionaux). Le Général Moncey (C.O.C.O) se verra attribué la garde de Pampelune.

La garnison française tombera en juillet 1813 lors de la retraite de l’Armée d’Espagne. Aux ordres du Roi Joseph Bonaparte, on trouve, à Madrid, 135 hommes du 27e de l’Armée du Centre. L’unité restante rejoindra Bayonne et St Etienne de Baïgorry.

A cette même date, Napoléon prélèvera des troupes du Sud-Ouest pour le front de l’Est.

1814 : St Etienne-de-Baïgorry, Helete, Orthez et Toulouse.

Le 34e Léger aux ordres du Colonel Labardère, Brigade Dauture, Division Harispe, se retrouve aux batailles d’Orthez et de Toulouse, où il défend chèrement la redoute de Carama. A Toulouse, il est associé, dans les combats, au 2e Bataillon du 27e Léger arrivé par Bayonne (1ère partie).

Il capitulera dans les mêmes conditions que le reste de l’Armée du Maréchal Soult.

4e partie

- 1806-1814 Création d’un Bataillon mis à la disposition du Corps d’élite dit "Grenadiers réunis d’Oudinot" (créé avec les Grenadiers des Régiments de ligne, Carabiniers et Voltigeurs des Régiments légers).
Allemagne, Autriche, Pologne, Russie, France.
- 1811-1814 Retour des cadres des Bataillons d’Espagne avec de jeunes conscrits.

Dans cette partie, il sera traité des hommes du 27e Régiment d’infanterie légère qui n’ont pas rejoint l’Espagne. Ceux-ci appartenaient aux Carabiniers et Voltigeurs détachés pour renforcer l’Armée du Rhin. Ainsi que ceux envoyés en Compagnies organiques vers l’Est.

Une importante participation de Compagnies d’élites du 27e léger se retrouve dans les Régiments "provisoires" d’infanterie dits des "Grenadiers réunis" ou "Grenadiers d’Oudinot".

En 1812, certains cadres de qualités des Bataillons rapatriés d’urgence d’Espagne encadreront de nouveaux Bataillons et rejoindront l’Allemagne.

/ Armée du nord de l’Europe.

- 1806.

Le 5 décembre, des Compagnies d’élite des Régiments d’infanterie sont détachées pour la création de Bataillons dans des Régiments provisoires des Brigades Ruffin et Dupas. Elles participent à la création de la Division des Grenadiers Réunis (Maréchal Oudinot). Le 27e Léger n’est pas encore "taxé". Oudinot quitte Berlin avec ses premiers Grenadiers le 15 décembre.

- 1807.

Le 10 janvier 1807, deux Compagnies du 27e Léger sont intégrées. Elles seront actives à la bataille de Heilsberg (14 juin 1807). Dans la même Division des Grenadiers, 1ère Brigade Ruffin, 1er Régiment. La 6e Compagnie du 1er Bataillon (commandant Launier) est celle des Carabiniers du 27e Léger. La 6e Compagnie du 2e Bataillon (commandant Broyer) est celle des Voltigeurs. Le Régiment disposera d’une Aigle (mentions Austerlitz, Iéna, Friedland). Les Compagnies sont formées de 80 hommes d’élite pris dans les Régiments.

Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
27e légère 50 [Pour les grenadiers] 50 [Pour les voltigeurs] ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).

Le 3 mai, les Grenadiers sont envoyés pour appuyer le 10e Corps de Lannes sur Dantzig. Oudinot ira de succès en succès, prenant même une corvette anglaise, la "Dauntless".

Dans une lettre du 14 mai 1807, l’Empereur note : Un convoi de soixante voiles a paru devant Danzig et a commencé à débarquer, sous la protection du petit fort de Weichselmünde, les troupes qu'il a à bord. Je m'attendais à cette expédition et j'y ai envoyé la division Oudinot. Cette unité se trouve sur la rive gauche de la Vistule. Face à la menace des russes sur son flanc gauche la division décide de rompre le combat. Dans l’attaque suivante les russes et les prussiens perdront 1500 hommes soit le tiers de la garnison de Dantzig. La forteresse capitulera le 22 mai.

- Friedland (14 juin 1807).

Dés le 14, la Brigade Ruffin est engagée à Posthenen, épicentre de la bataille. Oudinot reçut l’ordre de tenir à tous prix. Les Grenadiers sont décimés. Sur 7000 Grenadiers, il en restait 3000 valides, mais la victoire fût totale.

- 1808.

Le Corps du Général Oudinot est dans l’Armée du Rhin. L’Empereur modifie sa composition; dans une lettre datée du 5 décembre, il écrit : "Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers (ou plutôt carabiniers) et voltigeurs des régiments ci- après à savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ...".

Le brassage des unités au gré des besoins rend difficile le suivi du Bataillon ou des Compagnies détachées du Régiment d’origine. Les trois premiers Bataillons du 27e Léger sont dans la Péninsule Ibérique.

Trois Compagnies (Carabiniers et Voltigeurs) restent en Allemagne dans le Corps d’Oudinot.

Le Décret du 31 mars donne l’organisation suivante : la 1ère Division du Général Claparède dispose de la 1ère Brigade. Celle-ci est composée de deux Demi-brigades, dont la 2e dispose, entre autres, de 3 Compagnies issues du 27e Léger (233/152/164 hommes soit un total de 549).

Le Sergent La Pomarède (de Castres) restera dans cette unité.

Les quinze premiers jours d’octobre 1808, l’Empereur recevra à Erfurt le Tsar Alexandre 1er, le Corps d’Oudinot participera à la parade.

Le 10 octobre 1808, la Grande Armée est dissoute.

- 1809. Bavière (cinquième coalition).

Troupes destinées à la Division Oudinot

La menace Autrichienne se précise tant envers les territoires allemands que vers l’Italie, la Russie l’approuve, l’Angleterre menace les côtes françaises. Le conflit en Espagne et au Portugal s’embourbe.

L’armée française, en Allemagne, même en comptant les garnisons de Prusse, n’est forte que de 100 000 hommes. Elle est appuyée par les troupes de la Confédération du Rhin.

Les Bataillons d’infanterie du Corps d’armée d’Oudinot sont formés avec les troupes d’élite (Grenadiers, Carabiniers et Voltigeurs dont les Régiments sont en Espagne. Ils passent l’hiver de 1808 à 1809 en Thuringe et à Bayreuth. Installés à Hanau, ils se déplaceront en mars vers Augsburg. Hanau est aussi un lieu de regroupement des "éclopés" qui sont remis en condition.

L’Empereur (qui est à Valladolid en Espagne) décide de renforcer ce Corps d’élite des Grenadiers dits d’Oudinot. Dés le 2 décembre 1808, il demande la création de Bataillons de marche formés à partir des Conscrits qui rejoignent les Dépôts.

Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 3e des 4es bataillons des 9e, 16e et 27e ...
La 3e division sera composée des 3e, 4e demi-brigades d'infanterie légère et des 7e et 8e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).

Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
... Le 9e bataillon de marche sera composé de deux compagnies du 9e légère, de deux compagnies du 6e légère et de deux du 27e légère ...
Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg186 pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ...
" (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).

Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 6 avec l'état qui y est joint. Je vois que la force des 12 bataillons de marche du corps du général Oudinot est de 6 300 hommes et qu'il manque 3 000 hommes pour les compléter. Ces 3 000 hommes seront fournis par ma Garde. J'ai déjà donné une destination aux premiers 600 hommes qui se sont trouvés prêts. Donnez ordre que les 1600 hommes qui vont être disponibles après ceux-là soient habillés de l'uniforme des régiments ci-après, dans lesquels ils seront incorporés, savoir :
... pour la 1re et 2e compagnie de fusiliers du 27e légère 100 hommes ...
Les détachements de ma Garde partiront habillés. Vous enverrez à cet effet au conseil d'administration les numéros de régiments où ils doivent être incorporés, afin qu'on fasse faire leur uniforme, et qu'on y mette les boutons de ces régiments. Par ce moyen, le corps du général Oudinot recevra un renfort de 8300 hommes, et il manquera peu de choses à son complet, en présents sous les armes. Quand le corps du général d'Oudinot aura reçu ces 8000 hommes, vous me ferez connaître ce qui pourrait manquer au complet des compagnies, et s'il y a moyen de le tirer de quelques dépôts, où se trouveraient des conscrits des 4 années antérieures à 1810
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2899; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20291).

Ainsi, le Dépôt de Bruges, qui a le qualificatif de 4e Bataillon du 27e Léger, fournira deux Compagnies de Chasseurs de 140 hommes chacune. Partant de Bruges le 10 mars, elles rejoindront Strasbourg le 2 mai. Là, associées à d’autres Compagnies, elles forment le 9e Bataillon de marche des 4e Bataillons de l’Armée de Réserve. Ils rejoindront le 2e Corps de la Réserve des Grenadiers d’Oudinot le 15 avril à Augsburg. En passant par la Forêt Noire et Ulm.

Nous trouvons déjà en place les Compagnies composées des anciens Grenadiers et Voltigeurs du 27e qui étaient déjà dans cette réserve, gardant les ponts sur les axes Ansbach, Nürnberg, Augsbourg. La Réserve d’Oudinot est en garde sur la rive gauche de la Lech. Il est rappelé que les deux Bataillons de combat du 27e sont en Espagne.

Les jeunes Conscrits Chasseurs arrivant et les Grenadiers et Voltigeurs sont regroupés pour former un Bataillon à quatre Compagnies. Il manque 100 hommes pour arriver aux 560 ; aussi l’Empereur, qui arrive de Paris, fait compléter ce Bataillon par 100 Conscrits de la Garde Impériale. Ces quatre Compagnies forment ainsi un Bataillon de la 3e Demi-brigade légère. Elle est aux ordres du Major Brayer, au sein de la Brigade Conroux et de la Division Claparède (l’une des deux Divisions d’infanterie du Corps de la Réserve). En fait ce sera la 1ère Division du Général Tharreau. Le Général Claparède commandera la 2e.

Le 9e Bataillon de marche est dissout.

Troupes de Réserve

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810 ...
5e régiment provisoire ...
7e régiment provisoire :
Le 7e régiment provisoire sera composéde 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 48e, 108e, 72e, 65e, 13e légère>, 27e légère
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
vous donnerez ordre que le fonds de la 8e demi-brigade se réunisse à Gand. À cet effet, 2 compagnies du 5e bataillon du 48e, du 108e, 72e, 65e, 13e d'infanterie légère, 27e idem, 22e, 54e et 45e se mettront en marche à la même époque, pour former à Gand les 4 bataillons de la 8e demi-brigade.
La réunion de ces 3 demi-brigades va bientôt me pennettre de disposer des 10 4es bataillons qui doivent rejoindre leurs bataillons de guerre en Allemagne ; ils doivent se tenir prêts à se mettre en marche, mais avant de leur en donner l'ordre, je désire pourvoir, de la manière suivante, au moyen de porter ces 4es bataillons au complet de 840 hommes ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514).

Simultanément, l’Empereur demande la création de nouveaux Régiments dits provisoires avec les Conscrits de la réserve 1809. Ainsi le Dépôt de Bruges du 27e Léger devra fournir trois Compagnies de Chasseurs (440 hommes) pour la formation d’un 7e Régiment provisoire à Gand puis Wessel (parfois noté 8e Provisoire).

Le soldat Jonquet Michel, fils de Michel et de Marie Larue, né vers 1789 à Croisilles dans l’Orne, meurt de fièvre, le 19 novembre 1809, à l’hôpital de Gand (Escaut). Il appartient à ce 1er Régiment provisoire (1er Bataillon).

L’annonce de la cinquième coalition contre la France est faite le 9 avril. Les Autrichiens franchissent l’Inn pour entrer en Bavière le 8 avril, assez timidement. L’Empereur a rejoint l’Allemagne; il sera à Donauwerth le 17 avril. Il demande à Oudinot de se porter d’Augsburg à Pfaffenhofen.

"La marche forcée" : la vie d’un soldat, par Hyppolite Bellangé (Collection de l'auteur).
Carabinier d’un Régiment d’infanterie légère et cantinière.

Le Général Oudinot culbute les Autrichiens le 18 avril à Pfaffenhoffen, 300 de la Division du Général autrichien Hiller sont faits prisonniers. Le Général Oudinot poursuit 3000 hommes d’infanterie qui ont quitté Pfaffenhofen. Il fait de nouveau 260 prisonniers. Le 20 avril, les Divisions Tharreau et Claparède reçoivent l’ordre de se rendre à Geisenfeld et Neustadt.

Le 21, Napoléon bat les Autrichiens à Eckmühl. Après la bataille d’Eckmühl, qui voit une forte participation de la cavalerie française, les Autrichiens reculent et repassent le Danube.

Le 22 avril, les Grenadiers d’Oudinot sont appelés à soutenir le Corps du Maréchal Davout à Longquaid. Ils prennent ainsi la ville de Ratisbonne (Regensburg).

- Nouvelle campagne d’Autriche (1809).

- Combats de Neumark, 22 avril.

Le 23 avril, le Duc de Montebello, le Maréchal Lannes, prend avec les Divisions d’Oudinot la ville de Ratisbonne. Ces Divisions se dirigent vers Salzburg en avant-garde de la Grande Armée.

Le 27, Oudinot reçoit l’ordre de former l’avant-garde de la Grande Armée jusqu’à Vienne.

Les Grenadiers arrivent à Müldorf et Neumarkt. Le 28, ils sont à Burghausen. Le 3 mai, les Divisions Claparède et Tharreau sont dans le 4e Corps de Masséna, à Wells. Oudinot reçoit alors l’ordre de se porter sur Steyer. La Division Thareau étant bloquée sur la rive gauche du Danube, c’est la Division Claparède qui enlèvera Ebersberg. Elle y perdra entre autres 27 Officiers (tués).

Le 2 mai, Oudinot prend Ried (15000 uhlans prisonniers), le 3 Ebersberg, la Division Claparède en ayant de grandes pertes sauvera une situation difficile, l’horreur de Ebersberg est célèbre. Le 4 mai, la Division Tharreau reçoit 560 jeunes recrues qui seront associées aux Grenadiers expérimentés.

Le 7 mai, le Corps d’armée de Masséna est à Amstetten qu’occupe alors Oudinot. Ce dernier est, le 9 mai, dans les faubourgs de la capitale à Sieghardskirchen et Diendorf. Le 10, Lannes marche sur Vienne, la tête de la colonne est formée de la Division Tharreau, les Carabiniers du 27e Léger sont en avant-garde. Claparède entre par Mariahilf. Les français sont accueillis au canon. Napoléon contourne Vienne et entre à Schönbrunn. Non sans difficultés, les Grenadiers entrent dans Vienne le 11. Ils occupent Vienne le 13. Le 12 mai, à 11h, Vienne capitule. Masséna occupe Léopoldstadt. L’armée autrichienne se regroupe en Moravie.

L’Empereur prendra des dispositions sur la rive gauche et dans l’île Lobau pour une éventuelle bataille contre les Autrichiens.

L’Empereur est prévenu qu’en Saxe, un Prussien nommé Schill fait régner la terreur et est entré dans Hall.

Le 19 mai, les Divisions Claparède et Thareau occupent Vienne. A la même date, le Maréchal Bernadotte entre en Moravie.

- Bataille d’Essling et d’Aspern (21 – 22 mai 1809).

Le 4e Bataillon du 27e Léger, toujours dans la Division de Claparède. Il aura entre autres le Capitaine Chevallier blessé, ainsi que le Lieutenant adjudant major Dollé.

Napoléon trouve tous les ponts sur le Danube détruits par les Autrichiens repliés sur la rive nord. Décidé à les attaquer, il franchit le fleuve à 6 kms au sud-est de Vienne et fait occuper l’île Lobau, le 18 mai. Les pontonniers construisent en hâte un pont, que franchit Masséna, le 20 mai, pour occuper les villages d’Essling et d’Aspern.

L’Archiduc Charles, qui a 95 000 hommes, voit les 24 000 français coupés de leurs arrières.

Le pont de bateaux est disloqué, l’Archiduc attaque le 21 mai, en début d’après-midi. Masséna défend Aspern, Lannes tient Essling et les 7 000 cavaliers de Bessières battent la campagne entre ces deux villages. Toute la bataille tient dans les incessantes réparations et destructions du pont et dans l’acheminement des renforts. A trois heures du matin, le 22 mai, grâce aux efforts des pontonniers, les forces françaises autour d’Essling ont été doublées en effectif et ce, grâce à la traversée de la Garde, de la cavalerie et du Corps d’Oudinot qui est au centre. Ils auront franchis les ponts dans la nuit. Sans attendre le reste de l’armée, Napoléon donne le signal de l’offensive contre le centre de l’armée autrichienne. L’ennemi est enfoncé, l’Archiduc Charles parvient à regrouper ses forces et contre-attaque alors qu’une nouvelle rupture du pont empêche la traversée des forces de Davout. L’unité d’Oudinot se battra entre Essling et Hirschstetten.

Déplacement du Corps d’armée du Général Oudinot. Trois Compagnies de Carabiniers et de Voltigeurs du 27e Régiment d’infanterie légère sont dans la 1ère Brigade de la Division du Général Claparède.

A deux heures de l’après-midi, écrasées sous le feu de l’artillerie ennemie, les troupes françaises reçoivent enfin l’ordre de repli, qui s’effectue en bon ordre grâce à une charge de la Jeune Garde qui maintient l’adversaire à distance. Lannes est mortellement blessé. Les Autrichiens ont perdu 23 000 hommes, les Français 21 000 hommes. L’échec est largement dû à la méconnaissance des crues du Danube et au mépris qu’a toujours témoigné l’Empereur pour la météorologie. Les historiens anglo-saxons donnent à cette bataille le nom d’Aspern. Au cours de la bataille, les Grenadiers d’Oudinot avaient enregistré de telles pertes qu’ils furent mis sous les ordres de Dorsenne dans la Garde Impériale. Le 24 et le 25, les Grenadiers resteront dans l’île Lobau.

- Bataille de Wagram (4 – 6 juillet 1809).

Installé à Vienne sur la rive droite du Danube, Napoléon tente de franchir le fleuve pour livrer bataille aux Autrichiens établis sur l’autre rive.

Après l’échec d’Essling-Aspern (21 – 22 mai 1809), il concentre son armée aux alentours et dans l’île. Le 4 juillet, à 21 heures, profitant d’un violent orage, la Grande Armée franchit le bras nord du Danube sur trois ponts jetés sur le versant est de l’île Lobau, alors que l’Archiduc Charles l’attend par les trois ponts du nord qui débouchent sur Essling et Aspern. La première unité à traverser est composée de 1500 Voltigeurs des Grenadiers d’Oudinot.

Le 5, l’armée française affronte sans résultat les Autrichiens disposés en équerre dans la plaine et sur le plateau de Wagram, Napoléon n’ayant pas prévu ce dispositif. Le 6, ayant révisé son plan de bataille, l’empereur fait procéder à une intense préparation d’artillerie, puis lance l’attaque sur Wagram, à la charnière du dispositif en équerre. Coupée en deux, l’armée autrichienne est en difficulté, mais la cavalerie française, épuisée, est incapable de la poursuivre.

Dans la nuit du 6 au 7, l’armée autrichienne se replie, laissant 18 000 prisonniers, 4 000 tués. Les Français déplorent 6 000 blessés et 2 600 tués dont le Général de cavalerie Lasalle. Victoire difficile, Wagram termine la guerre de 1809, mais témoigne de l’inquiétante faiblesse d’une Grande Armée composée pour moitié d’étrangers et de jeunes conscrits.

Le Corps d’Oudinot aura une grande part de la victoire. Après avoir passé de l’île Lobau à la rive gauche du Danube, profitant d’un violent orage, et encerclé le château de Schesengan, puis chassé les Autrichiens du village de Rutzendorf. Oudinot se sera vu adjoindre à ses Corps de Voltigeurs et Grenadiers, l’Armée d’Italie. Alors que la bataille semblait perdue, Napoléon attaquera le centre autrichien avec l’appui de Macdonald et les troupes de choc d’Oudinot. Dans ce combat, le Bataillon du 27e aura 7 Officiers blessés.

Le Lieutenant Leroy est tué sur le champ de bataille; le Lieutenant Rouanet décèdera de ses blessures le 12 août. Parmi les blessés, nous trouvons le Chef de Bataillon Legros, les Capitaines Traginié, Gastinel, Léry, Roccasera, les Lieutenants Soyier (Adjudant major), Blanzet, Dollé, Schitz, les Sous-lieutenants Dénat, Faré, Maurice, Prost, Traynier, Popon.

Le 6, le Sergent Lapomarède (de Castres) est blessé à la cuisse gauche d’un coup de feu.

Les Autrichiens signent la capitulation à Zaïm le 12 juillet. Le Corps du Général Oudinot occupe Spitz. Il est fait Maréchal et Duc de Reggio pour sa bravoure. L’armistice est ratifié le 14 octobre à Vienne.

Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... La 24e division militaire ...
Je trouve dans cette division le 4e bataillon du 27e légère porté à 800 hommes. Je ne conçois pas cette dénomination, ce bataillon étant au corps d'Oudinot ; cela supposerait donc qu'il n'y aurait que deux bataillons en Espagne. Il faudrait faire partir un fort détachement de ce régiment ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).

Lettre de Napoléon à Jérôme. Schönbrunn, 17 juillet 1809 : "J'ai vu de vous un ordre du jour qui vous rend la risée de toute l'Allemagne, de l'Autriche et de la France. N'avez-vous donc aucun ami tout autour de vous qui vous dise quelques vérités ? Vous êtes roi et frère de l'Empereur : qualités ridicules à la guerre. Il faut être soldat, et puis soldat, et encore soldat; il ne faut avoir ni ministre, ni corps diplomatique, ni pompe; il faut bivouaquer à son avant-garde, être nuit et jour à cheval, marcher avec l'avant-garde pour avoir des nouvelles ou bien rester dans son sérail.
Vous faites la guerre comme un satrape. Est-ce de moi, bon Dieu ! que vous avez appris cela ? De moi qui, avec une armée de 200 000 hommes, suis à la tête de mes tirailleurs, ne permettant pas même à Champagny de me suivre et le laissant à Munich ou à Vienne ?
".

Le 30 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'armée d'Allemagne : "... Avez-vous des nouvelles du détachement du 16e léger et des 200 hommes du 27e léger qui arrivent à Vienne le 16 août ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21656).

L’Empereur retourne à Paris, il y arrive le 26 octobre.

Le Sergent Lapomarède (de Castres) partira en retraite et sera réformé le 19 novembre 1809. Nous le retrouverons cependant en Espagne en 1810 !!! (voir 1ère partie).

Le soldat Jean-Baptiste SALES est rayé des contrôles du Régiment en novembre 1809 (pour longue absence). Il est Beckenbracht (ce serait un vieux mot en dialecte franken qui voudrait dire tonnelier) à Possenheim près de Würtzburg en Haute-Franconie. Son épouse Marie Burgschmidt y aura un enfant mort-né le 14 mai 1809.

- 1810.

Musiciens 27e Léger 1809-1810
Fig. 1 Musiciens du 27e Léger vers 1809-1810

En janvier, le Maréchal Oudinot occupe Breda et Berg-op-Zoom.

Le 17 juillet 1810, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Le dépôt du 9e léger qui est à Longwy et celui du 27e léger qui est à Bruges fourniront à Nantes de quoi compléter les 4es bataillons de ces deux corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4404 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24040).

Le Dépôt du 27e Léger doit donc envoyer 150 hommes au 4e Bataillon du 27e Léger à Nantes, pour protéger la Bretagne.

En août, Napoléon fait occuper toutes les côtes allemandes de la Hollande au Holstein pour éviter la contrebande anglaise.

- 1811.

En avril, l’Empereur renforce l’armée de l’Est.

Les cadres du 4e Bataillon sont arrivés à Bruges le 19 novembre. Il a été dissout en Espagne, les hommes versés dans les trois premiers. Ce 4e Bataillon sera reformé.

- 1812.

Napoléon fait acheminer en janvier les Corps de la Grande Armée vers l’Elbe, l’Oder puis la Vistule.

Les cadres du 4e Bataillon (reformé) instruiront de nouvelles recrues au 1er trimestre.

Le 8 janvier 1812, Napoléon écrit, depuis Paris, au Général Clarke :
"Monsieur le duc de Feltre ... Vous donnerez l'ordre que 800 hommes pris dans les dépôts des 21e, 27e, 28e, 25e, 17e 10e et 6e d'infanterie légère et autres régiments qui sont en Espagne se dirigent sur Osnabrück, où ils seront incorporés dans le 26e léger qui, par ce moyen, sera au grand complet de 2300 hommes" (Correspondance de Napoléon).

Le 20 janvier 1812, l'Empereur adressé, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général expédiant les ordres de Sa Majesté, des notes de travail dictées au Général Mathieu Dumas, relatives au recrutement et à l'organisation de l'armée : "Les quatre premières demi-brigades sont de droit. Point d'observation à faire.
... On porte le 27e, qui est à Bruges, à Brest ; cela est absurde. Il faut le placer avec le 6e d'infanterie légère à la 8e division ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6664 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29799).

Dans un "TRAVAIL DE M. LE DIRECTEUR GENERAL AVEC SA MAJESTE (de la main du Général Mathieu Dumas)", adressé au Général Lacuée, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre, le 24 janvier 1812, l'Empereur déclare : "... la 2e division, composée de la 5e demi-brigade, savoir un bataillon du 6e léger, id. du 27e léger, id. du 25e léger, id, du 17e léger, ce qui ferait quatre bataillons formant 3.800 hommes ...
Les formations de ces demi-brigades et des divisions ne doivent avoir lieu qu'en avril ; je ne les décréterai qu'alors. J'ai voulu pourtant les former sur le papier de suite, parce qu'il est avantageux que l'on connaisse la position que doivent occuper les troupes pour être éclairé sur les pays d'où on doit tirer les conscrits pour les divers corps ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6683 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29825).

Le 29 février 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il faut placer à Saint-Cyr le sieur Infernet que vous me proposerez pour une sous-lieutenance au 27e léger et le sieur Fleuriot propriétaire que vous me proposerez également pour la même destination ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30085). Ce Infernet est sans doute un parent du Capitaine de vaisseau lnfernet, cousin germain du Maréchal Masséna.

Le 16 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Faites-moi connaître quand le 4e bataillon du 27e léger qui est à Bruges, sera complet, armé et équipé, afin qu'il puisse, en cas d’événement, se porter sur Ostende, pour en renforcer la garnison qui, par le départ du bataillon du 126e, ne sera plus composée que du bataillon des pupilles et du cinquième du 13e léger" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4995; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30237).

Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 11e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 50e, le 4e du 36e, le 4e du 27e léger partiront de Douai, de Calais et de Bruges pour se réunir à Boulogne et y former la 11e demi-brigade ... Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après ...
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
11e demi-brigade à Boulogne (3e division de réserve de la Grande Armée)
1er bataillon : 4e bataillon du 50e de ligne (dépôt à Douai) : 68 conscrits de la Loire et 82 de l’Aisne ; total 150 ; manque 550.
2e bataillon : 4e bataillon du 36e de ligne (dépôt à Calais) : 300 conscrits de la Dyle ; total 300 ; manque 400
3e bataillon : 4e bataillon du 27e de ligne (dépôt à Bruges - lire 27e Léger) : 98 conscrits du Loiret, 134 de Seine-et-Oise, 291 de la Seine et 200 de l’Orne ; total 953 ; 253 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).

Le 12 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Duc de Feltre : "... Le 4e bataillon du 27e léger est nécessaire à Ostende, je pense donc qu'il est convenable de le réunir là ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1944; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30441).

Le Bataillon partira le 3 mai pour le camp de Boulogne.

Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire.
ETAT N° 1.
Bataillons à former dans le courant de mai, lesquels ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche ni provisoires ...
2e bataillon. 3 compagnies du 12e léger, à Paris, 300 hommes ; 3 compagnies du 9e, à Longwy, 300 hommes ; 3 compagnies du 6e à Phalsbourg, 300 hommes ; 2 compagnies du 25e, à Verdun, 300 hommes ; 3 compagnies du 27e, à Bruges, 300 hommes 1.500 hommes.
Ce bataillon se formera à Mayence ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).

Le 16 juin, le 4e Bataillon part pour Munster (Wesphalie) ; il y arrive le 11 juillet pour être intégré à la Grande Armée.

En mars, le nouveau Corps d’Oudinot entre à Berlin.

Le soldat Sales Jean-Baptiste et son épouse sont rentrés à Lautrec dans le Tarn.

Les Compagnies détachées du 27e Léger sont incluses dans le 11e Régiment provisoire de la 2e Brigade du Général Schobert, 31e Division du Général Lagrange, 11e Corps du Maréchal Augereau.

- Campagne de Russie (6e coalition).

Campagne de Russie 1812.
Armée française vers Moscou : de juin 1812 au 14 septembre 1812.
Retraite de l’Armée française : de septembre à décembre 1812.

Au début de la campagne, le 11e Corps assure l’arrière-garde, entre Vistule et Oder, en Pologne. Napoléon lui demande alors de se porter vers Smolensk, pour protéger la retraite de la Grande Armée.

Le 4e Bataillon du 27e Régiment d’infanterie légère appartient au 11e Régiment provisoire, 2e Brigade du Général Schobert, 31e Division du Général Lagrange, 11e Corps d’armée du Maréchal Augereau. Il sera plus tard dans le 10e Régiment provisoire, 1ère Brigade de Labassée de la même Division. Le Dépôt de ce Bataillon est à Bruges.

Sapeurs 27e Léger 1809-1810
Fig. 2 Sapeur du 27e Léger vers 1809-1810

La campagne commence le 24 juin 1812. Napoléon a mis 640 000 hommes en mouvement pour cette lutte colossale. La Garde impériale, les unités des Maréchaux Murat, Davout, Oudinot, Ney soit 200 000 hommes, forment le centre et franchiront le Niémen à Kowno. Sur leur gauche vers Tilsitt, se trouvera le Maréchal Macdonald au Corps duquel sont joints 20 000 Prussiens ; à droite, le Prince Eugène avec des Italiens et des Bavarois; plus à droite, à Grodno, Jérôme, Roi de Westphalie, avec des Polonais, des Westphaliens, des Saxons; à l’extrême droite, 30 000 Autrichiens partis de Gallicie, sous Schwartzenberg, vers Brezesc; l’arrière-garde avec le Maréchal Victor est entre l’Oder et la Vistule; la réserve, avec le Maréchal Augereau, entre l’Elbe et l’Oder. Un des graves inconvénients de cette distribution, c’était la faiblesse des ailes, formées presque exclusivement d’étrangers. Les Russes n’ont guère alors plus de 220 000 hommes en ligne, formant deux armées qui gardent les deux voies par lesquelles on pénètre dans le coeur de la Russie. A Wilma se trouve Barclay de Tolly avec 160 000 hommes, couvrant la route de Witepsk et Moscou; entre Minsk et Bobruisk, Bagration avec 60 000 hommes couvre la route de Mohilew, Smolensk et Moscou. Le 24 juin, la Grande Armée passe le Niémen, le 28 les troupes françaises occupent Wilna que l’ennemi nous abandonne. Napoléon quitte Moscou le 19 octobre. Il veut d’abord suivre une nouvelle route et gagner Smolensk par Kalouga. Mais Eugène est arrêté à Malo Jaroslawetz par toute l’armée de Kutusof le 25 octobre (l’opinion publique irritée de ces continuelles retraites, conseillées par Barclay de Tolly, un Allemand, avait obligé le Tzar à donner le commandement en chef à Kutusof, un vrai Russe, disposé à la résistance - Site histofig.com).

L’Empereur comprend que de ce côté, il lui faudra disputer sa retraite par un combat de chaque jour. Il se détourne au nord et reprend la route déjà suivie à l’aller et dévastée de Mojaïsk. Là, Kutusof n’est plus en tête, mais en queue, harcelant avec ses cosaques (Platof), les troupes françaises qui sont épuisées; de Wiasma à Smolensk, c’est un combat de chaque jour. Davout est à l’arrière-garde. Le 6 novembre la neige commence à tomber (Site histofig.com).

Le Corps du Maréchal Augereau est envoyé début novembre vers Elnia à la rencontre du russe Orlow. Le 9, ce dernier attaque le Corps d’Augereau où se trouvent des hommes du 27e léger. Ne pouvant résister à l’artillerie russe les troupes françaises se replient.

A Smolensk (8 novembre), Ney prend le commandement de l’arrière-garde. Napoléon a divisé son armée en quatre corps qui se suivent à une journée de distance. Kutusof s’est de nouveau porté en avant. A Krasnoé, il essaye, en trois journées, d’arrêter successivement Eugène, Davout et Ney; ce dernier ne parvient à rejoindre l’armée, avec les débris de son corps, qu’en passant la nuit le Dniepr et en faisant un immense détour sur l’autre rive en pays perdu (18-21 novembre). L’armée passe le Dniepr à Orcha. On connaît alors toute l’horreur de la situation. Serrées de près par Kutusof, les troupes françaises vont se heurter sur la Bérézina à deux autres armées russes. La campagne de Russie, qui a coûté à la France 300 000 hommes, s’achève par une immense déroute à travers la Lithuanie, la Prusse, le Brandebourg et la Saxe (Site sur la Russie Giotstar.com).

Les hommes du 27e n’ayant pas participé aux combats de Smolensk, de la Moskowa et de la Bérézina, sont relativement épargnés. La campagne d’Allemagne les attend, elle sera plus sévère pour eux. En décembre, 700 hommes du 27e sont en garnison à Glogau (Silésie, Pologne).

Note : le grand Dépôt est à Bruges, avec deux Compagnies.

Défaite de Krasnoë 17 novembre 1812 ; le 33e Léger sera anéanti

- 1813. Allemagne, campagne de Saxe.

Tambour 27e Léger 1809-1810
Fig. 3 Tambour du 27e Léger vers 1809-1810

Le 11e Corps d’armée du Maréchal Augereau se voit confier la garde de Berlin avec 6 000 hommes ; les Français, sous la poussée, abandonnent la ligne de la Vistule.

Puis, le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 4e demi-brigade, des bataillons des 9e, 27e et 28e légers, qui viennent d’Espagne ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le 12 février, Napoléon écrit, depuis Paris, à Clarke : "... chacun de ces 18 régiments fournira 2 compagnies, 280 hommes des 6 bataillons à la brigade de réserve de la 30e division d'infanterie. Ceux de ces régiments qui pourraient dès ce moment fournir 2 compagnies de 70 hommes chacune, les fourniraient. Ils les complèteraient ensuite à 280 par la conscription des 4 années comme il est dit ci-dessus. Il sera joint à cette brigade une 7e brigade qui devra être composée de 2 compagnies du 27e, du 50e, du 63e, du 76e et du 27e léger en attendant que ces régiments puissent fournir leurs 2 compagnies, ils en formeront une de 140 à 70 hommes qu'ils complèteront ensuite lorsqu'ils auront reçu la conscription des 4 années ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32744 ).

Sous la menace, le 3 mars, l’armée française quitte un Berlin hostile qui est occupé par les Cosaques le 4 mars. Le 11e Corps passe à Wittenberg et Dessau. Les Français ne peuvent tenir la ligne de l’Elbe, de Dresde à Magdeburg. Les places fortes sont pourtant maintenues, dont celle de Magdeburg, avec la 31e Division du Général Lagrange.

Le même 6 mars 1815, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Quant à l'état n°2 contenant un projet de formation de bataillons de garnison dans les places des divisions militaires, il faut y renoncer, mon intention n'étant pas que ces dépôts fassent un service hors de leur division militaire. Ainsi le 2e et le 4e qui sont portés comme 1er bataillon, feront leur service à Paris, le 21e le fera à Wesel ; le 28e à Mayence ; le 27e léger à Strasbourg ; le 39e à Landau, etc. C'est une ressource que chaque général de division pourra trouver dans ces compagnies de dépôts ; il les réunira et en formera un corps pour garder les points les plus importants ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Les cadres des 2e et 3e Bataillons arriveront également d’Espagne par Bruges en mai et juin. Ils seront en juillet à Mayence aux ordres du Maréchal Gouvion Saint Cyr.

Il y aura donc à cette date trois Bataillons du 27e (2, 3, 4) à la Grande Armée avec de très jeunes Conscrits.

Début avril, la 31e Division est sur le plateau de Nedlitz, à l’Est de Magdeburg. Elle en chasse les alliés. Les Français tiennent quelques places fortes, mais de nombreuses capitulent, comme Thorn ou Spandau.

Le 5 avril, le Capitaine Denat est blessé à l’affaire de Wehelitz ; comme le capitaine Vivien du 4e Bataillon intégré dans la 11e Demi-brigade du 11e Corps de Macdonald à l’affaire de Walden, ces localités sont en Prusse.

Le 20 avril 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général Fressinet, commandant la 31e Division : "… Je vous renvoie, mon cher général, l’état de service du Sr Bernard, lieutenant au 27e régiment d’infanterie légère. Il y a à peine un an que cet officier est lieutenant. Il faut lui donner le temps d’apprendre son métier, et surtout celui de se repentir d’avoir méconnu la hiérarchie militaire. Ses camarades et chefs le traitent comme il le mérite. Quand il aura su retrouver leur estime, et qu’il sera fait par ses chefs un mémoire de proposition en sa faveur, je m’empresserai d’appuyer votre demande" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 78 page 167).

Le 25 avril, la 31e Division est à Eisleben à l’Ouest de Halle, elle occupe Ascherleben, Quedlinburg, puis Celle et Brunswick. Début mai, le 11e Corps est à Merseburg, au sud de Halle.

Napoléon quitte Paris et revient sur le théâtre des opérations avec de nouvelles unités, formées en toute hâte, composées de jeunes Conscrits.

D’après un courrier de l’Inspecteur aux revues du 7 avril 1813, les 1ère et 2e compagnies du 5e Bataillon sont en Espagne. La 3e est en marche du Dépôt vers Wessel. La 4e aura la même destination dès que les Conscrits auront rejoint le Dépôt.

Notre Lapomarède (de Castres) qui réapparaît en Espagne comme Officier en 1810, revient en 1813 aux unités du Régiment en Allemagne. Quelques temps après il est affecté comme Lieutenant au 1er Régiment de Grenadiers à pied de la Garde Impériale.

- Bataille de Lützen (2 mai 1813).

Pendant que Napoléon débouche de Wiessenfeld sur la Saale, le Prince Eugène arrive de Merseburg. Le 11e Corps du Maréchal Macdonald attaque cette ville et l’enlève après une vive résistance, puis marche sur Lützen et Leipzig. Mais à ce moment, l’armée des alliés se concentre à Pegau et attaque le Maréchal Ney. Le 11e Corps est d’abord chargé d’appuyer le Corps de Laurison vers Leipzig. L’ennemi fait de grands progrès et le Maréchal Ney abandonne beaucoup de terrain.

Le Lieutenant Vienet est mortellement blessé et le Capitaine Tragnié est blessé.

Le Corps de Macdonald reçoit l’ordre de marcher aux canons. Il s’arrête face à l’ennemi à Bautzen et reste en sa présence pendant plusieurs jours. Il attend le reste de l’armée.

La Division Gérard du 11e Corps et le 1er Corps de cavalerie, pour appuyer le mouvement du 5e Corps, se sont avancés de Markranstaedt à Schönau et se sont établis au sud de ce village. Le reste du 11e Corps s’est placé entre Lausen et Markranstaedt.

Le Lieutenant Lahonte est blessé le 7 mai 1813 à Naussen en escortant un convoi.

A partir du 11 mai, les Français passent sur la rive droite de l’Elbe. Ney avec plusieurs Corps d’armée marche vers le nord, pour faire croire à une attaque sur Berlin.

L’armée principale est dirigée par Napoléon, avec les 4e, 6e,11e et 12e Corps d’infanterie, la Garde impériale et le 1er de cavalerie (120 000 hommes). Le 11e Corps est aux ordres du Maréchal de Tarente (Macdonald), la 31e Division est à ceux du Général Gérard. Ils bousculent les alliés à Göedau.

- En Saxe : Bataille de Bautzen (20-21 mai 1813) et de Würschen (21 mai 1813) à l’est de Dresde.

Carabinier et Chasseur du 27e Léger 1809-1810
Fig. 4 Carabinier et Chasseur du 27e Léger vers 1809-1810 (Collection Carl)

Au lendemain de l’éclatante victoire de Bautzen, Ney bouscule Barclay et ses Russes et malmène les Prussiens de Blücher (le même qui fut fait prisonnier à Lübeck, et libéré sur parole …). Le 21 mai 1813 : à Würschen, sans parvenir toutefois à les anéantir ou à contrarier leur retraite. Vainqueur des Russo-Prussiens de Wittgenstein à Lützen, le 2 mai 1813, Napoléon les poursuit et arrive à leur contact, le 19 mai, à proximité de Bautzen, à 60 km à l’est de Dresde. L’Empereur cherche à fixer l’ennemi le long de la Spree en attendant que Ney les prenne à revers par le sud et les encercle. Mais ce dernier, qui a mal interprété les ordres, dispose ses corps d’armée face à l’est et non au sud. Le 20 mai à midi, le gros de l’armée française attaque sur la Spree et franchit le fleuve sur des ponts provisoires. Le 11e mène l’assaut sur Bautzen, sans réussir. Le 6e de Marmont passe la Sprée, protégé par le feu de 60 pièces et refoule le prince Eugène de Würtemberg. La division du général Compas pénètre alors à revers dans Bautzen, évacué par les Russes. Le 11e corps peut alors avancer. Le 21, Ney perd du temps à prendre Preilitz, laissant à l’ennemi le loisir de se replier, sauvant l’essentiel de son artillerie. Bautzen est une indéniable victoire de Napoléon, mais la maladresse et la lenteur de Ney l’ont empêché de la transformer en triomphe puisque les adversaires n’ont pu être détruits. Il y a eu environ 20 000 victimes de part et d’autre. Epuisés, manquant de cavalerie, les français ne peuvent poursuivre les Russo-Prussiens qui font retraite vers la Silésie. Un armistice clôt provisoirement les opérations, le 4 juin.

Lors de ces combats de Würschen, l’unité comprenant les hommes du 27e subira des pertes importantes. Le Sous-lieutenant Dufresnoy sera tué. Le Capitaine Charles, les Lieutenants Bernard, Thiria, les Sous-lieutenants Delaseiglière, Ernault, Laoute, Orange, Mortier seront blessés.

- Combats de Gieshübel, Dresde, Grieffenberg, Elsen, Dohna.

La 31e Division a peu donné pendant cette bataille, le Maréchal Macdonald écrit : "le 11ème corps est encore assez fort à cause que la 11ème division qui ne s’est pas trouvée en avant …".

Lors du combat de Gieshübel, le 22 août 1813, en Saxe, le détachement du 27e Léger est fortement touché. Parmi les Officiers, on déplore le Capitaine Boucher tué, les Capitaines Jandry, Leautier blessés, ainsi que les Lieutenants Montagnac, Guilhaumon, Domergue et les Sous-lieutenants Grammont, Armand et Ten dit Mons.

Le 16 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, écrivez au duc de Valmy pour qu'il fasse connaître quand le 3e bataillon du 10e léger aura rejoint le corps d'observation de Bavière ; Quand le 2nd bataillon du 29e de ligne, le 2nd du 63e, le 2nd du 27e de ligne, le 2nd du 27e léger et le 3e et le 4e du 29e léger auront rejoint; ce qui complétera les onze bataillons de la 2e division" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35414).

Le 22 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Kellermann, commandant supérieur des 25e et 26e Divisions militaires : "Mon cousin ... Il manque à la 43e division le 2e bataillon du 27e léger, le 2e du 27e de ligne, les 2e et 3e du 29e léger, et le 3e du 100e de ligne. Faites-moi connaître quand ces cinq bataillons seront arrivés. D'après les états que j'ai reçus du ministre de la Guerre, tout cela devrait avoir dépassé Mayence au 15 juillet. Cependant nous voilà au 20, et je n'entends pas dire que ces bataillons soient arrivés à Mayence" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35536).

Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 43e division
27e léger : 2e bataillon, 3e bataillon.
29e léger : 3e bataillon.
100e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
45e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
103e de ligne : 2e bataillon, 4e bataillon.
65e de ligne : 4e bataillon.
21e demi-brigade provisoire : 59e de ligne, 2e bataillon; 94e de ligne, 3e bataillon.
13 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).

- Bataille de la Katzbach (26 août 1813).

Macdonald est contraint de livrer bataille à l’armée russo-prussienne de Blücher près de la rivière Katzbach. Les deux armées sont de force comparable, 101 000 hommes chez Macdonald pour 105 000 chez l’ennemi. Mais le Maréchal français échoue dans sa manoeuvre pour tourner l’adversaire sur la gauche et ses colonnes sont attaquées entre les collines de Janowitz et un affluent de la Katzbach, la Ness. Sous une pluie battante qui empêche l’usage des armes à feu, les Français se font étriller, perdant 15 000 hommes contre 4 000 chez l’ennemi.

- Dresde, en Saxe (26-27 août).

Le 26 août, l’armée autrichienne de Schwarzenberg attaque Dresde, défendue par le seul corps de Saint-Cyr. Mais Napoléon n’est pas surpris et intervient avec trois corps supplémentaires. Le lendemain, face à des forces ennemies deux fois supérieures aux siennes, il prend l’initiative. Il envoie Victor et Murat tourner l’aile gauche de l’armée autrichienne, pendant qu’il concentre les feux de son artillerie sur son centre. Il renforce même ce bombardement en cours de journée avec l’artillerie de la garde (32 pièces).

Si Napoléon remporte un succès éclatant à Dresde, les 26 et 27 août 1813, il ne peut l’exploiter pour écraser l’ennemi, Oudinot s’étant fait battre à Gross Beeren (23 août), Macdonald à la Katzbach (le 26 août), Vandamme à Kulm (30 août).

Le Caporal Fourrier (Grenadier) Alary Barthélémy, né à Mazamet (Tarn) le 15 août 1784, sera tué au champ d’honneur à Dresde. Incorporé en l’an 12 (1804), il aura fait toutes les campagnes dont Austerlitz.

Le Sous-lieutenant Collin est blessé.

Ces trois victoires Bautzen, Lützen, Dresde ont fortement éprouvé les troupes françaises. Le Prince autrichien (nouveau dans la coalition) se présente avec 230 000 hommes frais, par la Bohême. Il faut ajouter les Suédois commandés par Bernadotte, lequel s’oppose ainsi, les armes à la main, à celui qui lui avait offert le trône de Suède

Les hommes du 27e Léger seront engagés dans les combats de Grieffenberg, Elsen, Dohna.

Le 31 août 1813, le Lieutenant Ausset et les Sous-lieutenants Cantalet et Mortier seront blessés à Grieffenberg.

Les Capitaines Llobet, Thévenin, et le Lieutenant Lacarrière le seront à Elsen (Saxe), le 5 septembre.

Le 8 septembre à Dohna, le Lieutenant Domergue sera blessé et il décédera le 26 septembre.

Les Sous-lieutenants Ten dit Mons et Boursier y seront blessés.

Le 2 octobre 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, le 14e corps fournira 13 bataillons ...
Ces 13 bataillons se mettront sans délai en marche pour Dresde, d'où l'état-major les enverra rejoindre leurs corps respectifs. Le 14e corps recevra en échange :
9 bataillons du 3e corps
1 bataillon du 5e corps
2 bataillons du 11e corps
Et 2 bataillons qui sont à Leipzig.
14 ...
Les 2 bataillons qu'il recevra du 11e corps seront : le 4e bataillon du 27e léger ; le 4e bataillon du 79e ...
Par ce moyen, il n'y aura plus de régiments provisoires au 3e corps, et tous les bataillons d'un même régiment qui sont à l'armée se trouveront réunis.
Faites-moi connaître quelle sera la situation des 8e, 9e, 10e, 13e, 31e, 42e, 43e, 44e et 45e divisions, quand le mouvement de ces bataillons aura été fait. Donnez des ordres pour que ce mouvement s’opère demain. Tous les bataillons passeront à Dresde où vous en ferez la revue pour constater leur situation
" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 219 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36606).

- Bataille de Leipzig (16 au 19 octobre).

L’Empereur se retire sur Leipzig avec 150 000 hommes face aux 300 000 alliés. La "bataille des nations" voit, de plus, la trahison des Saxons et des Wurtembergeois. Les Français se retirent mais le pont de repli est détruit par erreur et 20 000 hommes restent prisonniers. Les coalisés en perdront 60 000 !

Le 4 novembre Napoléon repasse le Rhin avec 40 000 hommes.

- Défense de Dresde.

Le 14 septembre, le Sous-lieutenant Lebrun est blessé. Le 17 octobre, c’est le sous-lieutenant Duchesne.

Le 4 novembre, les Capitaines Caussin et Heuching seront blessés, comme le Lieutenant Clerc et le Sous-lieutenant Grammont. Le Capitaine Terrien, blessé le 9 novembre, décèdera le lendemain.

La capitulation de la ville sera effective le 12 novembre.

Note : le Sergent Joseph Viancyn, de Moutiers (Doubs) arrivé le 13 décembre 1803 (n° 1805 au Registre du Corps), soldat au 1er Bataillon, 6e Compagnie, sera Caporal au 3e puis Sergent. Il sera fait prisonnier à Dresde le 12 novembre 1813 et libéré le 3 août 1814.

Le 17 novembre 1813 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lebrun, Aide de camp de l’Empereur : "... ÉTAT DES CONSCRITS QUE LES 16E, 24E ET 25E DIVISIONS MILITAIRES ONT À RECEVOIR
16e division
... 27e léger Bruges 913 hommes du Nord, de la Somme, des Deux-Nèthes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37102).

Le 29 novembre, le Général Rapp capitule à Dantzig (Gdansk) où il est retranché depuis onze mois avec le 10e Corps. Les épidémies le forcent à se rendre. Les alliés acceptent que ces hommes rentrent en France avec leur artillerie, sauvée de Russie. Les Russes s’y opposent et ils sont acheminés, prisonniers, en Ukraine. A son retour en France, sous Louis XVIII, le Général sera honoré (24 blessures au combat !). Les hommes du 27e restent au 11e Régiment provisoire, à la 3e Division du Baron Ledru des Essarts, 11e Corps de Macdonald. Ils seront nombreux à être faits prisonniers. La Division comporte trois Régiments de Westphaliens passés à l’ennemi.

Le 10 décembre, les Bataillons du 27e, aux ordres du Maréchal Gouvion Saint-Cyr sont faits prisonniers en violation de la capitulation de Dresde. Le Corps d’armée était le 14e et la Division (43e) aux ordres du Général Claparéde. Ils ne seront libérés qu’en été 1814 après la défaite.

- 1814.

Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...Il sera formé un nouveau corps d'armée qui prendra le n° 7, et qui sera composé de trente-six bataillons ou de trois divisions, formées ainsi qu'il suit : 1re division : 12e léger, 3e et 4e bataillons ; 8e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 24e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 27e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 28e de ligne, 2e et 4e bataillons ; 34e de ligne, 3e et bataillons ; total, 12 bataillons ; 2e division : 27e léger, 2e, 3e et 4e bataillons ; 45e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 58e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; 64e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 81e de ligne, 6e bataillon ; 60e de ligne, 4e bataillon ; total, 12 bataillons ; 3e division : 75e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 76e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 79e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 88e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 94e de ligne, 3e bataillon ; 100e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; total, 12 bataillons. En tout pour le 7e corps, 36 bataillons. Les administrations, l'artillerie et le génie qui étaient attachés au 14e corps le seront au 7e corps.
Les dépôts enverront à leurs bataillons respectifs les détachements nécessaires pour les porter au complet ; et ceux des bataillons dénommés ci-dessus, qui se trouvent dans les dépôts, se rendront sans délai à Strasbourg, où ce corps se formera ...
Le 7e corps, formé comme il a été dit ci-dessus, sera de trente-six bataillons ...
RÉCAPITULATION.— ... 7e corps, trente-six ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).

Le 10 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je n'approuve pas qu'on ait détourné une compagnie du 50e de la direction qu’elle avait sur Mayence pour compléter son bataillon, et qu'on l'ait dirigée sur Breskens, de même qu'une compagnie du 27e léger. Ces compagnies doivent aller à leurs bataillons à Mayence ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37516).

L'Empereur écrit encore, toujours le 10 décembre 1813, depuis Paris, au Général Lebrun, Gouverneur d'Anvers : "Monsieur le duc de Plaisance ... Je vois avec peine qu'une compagnie du 50e ait été envoyée à Breskens, ainsi qu'une compagnie du 27e léger ; ordonnez que ces compagnies aillent à leur destination à la Grande Armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37525).

Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 7e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 12e et 27e régiments d'infanterie légère ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).

Le 16 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 88e, 75e, 79e, 45e, 60e, 81e et le 27e léger ont dirigé en tout 1800 hommes sur Strasbourg, lesquels arriveront depuis le 21 jusqu'au 30 décembre. Cette opération avait été faite dans l'espérance de l'arrivée du 14e corps, et pour en compléter les bataillons. Depuis, le 14e corps n'arrivant point, j'ai ordonné, il est vrai, la formation de 5es bataillons dans ces régiments ; mais ces 5es bataillons doivent se former au dépôt.
Mon intention est donc que le détachement du 27e léger, dirigé sur Strasbourg, soit incorporé dans le 1er bataillon du 11e léger ...
Successivement, les autres détachements qui étaient destinés pour le 14e corps seront incorporés dans les 12 premiers bataillons du 2e corps qui, par ce moyen, se trouveront sur-le-champ au complet de 8 à 900 hommes.
Faites-moi connaître les autres détachements que les régiments qui étaient destinés pour le 14e corps ont dirigés sur Strasbourg, et proposez-moi leur incorporation dans ces 12 bataillons.
Tout cela sera d'autant plus à propos que les régiments du 2e corps n'ont pas reçu autant de conscrits qu'il faudrait pour avoir leurs troisièmes bataillons bien complets à l'armée, indépendamment de leurs 5es.
Donnez ordre que les cadres retournent sans délai à leurs dépôts
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37571).

Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ÉTAT C
ÉTAT A Distribution du 1er corps en 3 divisions
1re division
1 bataillon du 12e léger ; 1 bataillon du 27e léger ; 1 bataillon du 15e léger ; 3 bataillons du 17e de ligne ; 3 bataillons du 72e de ligne ; 2 bataillons du 36e de ligne ; 2 bataillons du 8e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 1 bataillon du 48e de ligne ; 1 bataillon du 108e de ligne ; 1 bataillon du 30e de ligne ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).

"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
1re division : 12e léger, un bataillon ; 15e, un ; 27e, un ; 8e de ligne, deux ; 12e, trois ; 17e, trois ; 34e, deux ; 36e, deux ; 44e, un ; 48e, un ; 108e, un ; total, dix-huit bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Molitor ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).

Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "1. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... les 13e et 27e léger et le 131e à Lille ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ...
" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).

Le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vois par votre rapport du 21 janvier que le 27e léger doit un 6e bataillon au 1er corps ; ... Donnez ordre à tous ces bataillons du 27e ... de rejoindre le 1er corps à Anvers ; et aux cadres des bataillons qui sont sans conscrits, de venir à Paris pour y augmenter la réserve qui s'y rassemble sous les ordres du général Fririon ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37887).

Un 6e Bataillon est formé le 1er février ; il est parti aussitôt pour tenir garnison à Ypres, il s’est rendu au Dépôt après reddition de cette place. Au début de l’année, le Dépôt, qui était passé de Bruges à Béthune, passera en raison de l’avance des alliés à Aire (Ardennes).

Un 4e Bataillon du 27e Léger fait partie de la Brigade du Général Auguste Fournier, Division Lagrange, 6e Corps d’armée de Marmont, Armée de Champagne. Les alliés passent le Rhin avant le 1er janvier. Les hommes du 27e sont engagés dans les combats de Lille et de Courtais.

Le Chasseur Vilain Constant, de la 2e Compagnie du 5e Bataillon du 27e Léger, âgé de 22 ans, de Clary (Nord), est entré à l’hôpital de Dunkerque suite à une blessure le 6 février. Il décèdera le 26 mars 1814.

- La bataille de la Rothière (1er février 1814).

Installé entre l’Aube et la Marne, Napoléon tente, à la fin janvier 1814, d’empêcher la jonction des armées de Silésie, commandée par Blücher, et de Bohême sous les ordres de Schwarzenberg. L’Empereur marche sur Brienne pour y attaquer Blücher, mais ce dernier, prévenu, se replie sur Trannes et y fait sa jonction avec Schwarzenberg. L’Empereur, ignorant que l’ennemi s’est regroupé, poursuit Blücher. Ce dernier, sûr de sa supériorité numérique, prend l’offensive et attaque les Français, le 1er février 1814, à La Rothière. Profitant du nombre, il attaque au centre et ordonne un mouvement enveloppant aux ailes. Si l’Empereur supporte le choc au centre, Marmont, à l’aile gauche, est vaincu et l’armée française doit se replier pour ne pas être submergée, perdant 6 000 hommes dont 2 000 prisonniers et 60 canons.

Les troupes se replient sur Troyes mais les alliés arrivent avec 220 000 hommes.

Le Maréchal Marmont subira une lourde défaite à Laon (9-10 mars 1814).

Les armées autrichienne, prussienne et russe, sont réunies sous le commandement du Maréchal Karl Philipp de Schwarzenberg ; mais le Tsar Alexandre (accompagné de ses stratèges) surveillait les opérations en arrière-plan. Les alliés avaient 100 000 hommes à leur disposition. Napoléon laisse son frère Joseph Bonaparte défendre Paris avec 20 000 soldats réguliers, sous le commandement du Maréchal Auguste Marmont. Il ajoute 30 000 Gardes Nationaux dirigés par les Maréchaux Bon Adrien Jeannot de Moncey et Edouard Mortier.

Les derniers soubresauts auxquels ont participé quelques hommes du 27e :

A Courtai, le 7 mars, le Capitaine Cécire sera blessé de même que les Sous-lieutenants Manante et Simonet le 31 mars. Le Lieutenant adjudant-major Lacarrière est blessé près de Lille.

A l’aile gauche du corps français, la Brigade Sécrétant et la Division Boyer de Rebeval étaient vigoureusement attaquées et forcées de reculer. Dans ce moment, le Duc de Raguse (Maréchal Marmont), qui tenait encore au centre dans la position du télégraphe, tenta un dernier effort pour chasser l’ennemi du village de Belleville. Réunissant autour de lui une poignée d’hommes qui lui restaient, avec les Généraux Ricards, Meynadier, Boudin, Pelleport, il se précipita sur les Russes. Le Maréchal fut atteint d’une balle qui lui fit une forte contusion, les Généraux Ricard et Pelleport furent blessés, mais les Russes furent enfoncés. Belleville fut repris, et le Général Lagrange réoccupa en avant sa première position.

Les alliés entrent dans Paris le 31 mars, la défense est bien vaine, seuls quelques hommes de ces débris des Compagnies du 27e sont encore en état de combattre (Site : marsouin 18).

4 Avril : Napoléon abdique.

24 Avril : Capitulation générale.

De 1804 à 1814, le 27e Régiment d’infanterie légère a eu 22 Officiers tués au combat, 8 sont morts de leurs blessures, 137 Officiers blessés. Les statistiques ne comptent pas les hommes de troupe. Il est raisonnable d’estimer les pertes en hommes à 3 000 blessés ou tués, le renouvellement par les Conscrits gardant au Régiment un effectif d’environ 3 000 hommes.

Il se verra attribué 3 sabres et 2 fusils d’honneur, au titre de récompenses.

Les premiers Bataillons auront effectué de 1804 à 1814 plus de 18 000 kilomètres à pied. Les Compagnies de Carabiniers et de Voltigeurs, qui ne sont pas allées en Espagne sont, elles, arrivées près de Moscou.

De nombreux hommes du 27e Léger reprendront du service en 1815 lors des 100 jours. Pour la majorité dans les rangs du 15e d’Infanterie légère.

Le Lieutenant Lapomarède sera en Belgique pour les cent jours en 1815 dans la Garde Imperiale. Il sera nommé sous la Restauration Capitaine et quittera l’armée en 1833. Le Carabinier Lelièvre Mathurin, né le 13 octobre 1778 à Chammes dans la Mayenne, qui a fait campagne avec la 2e Compagnie du 2e Bataillon se verra attribuer en 1858 la médaille de Sainte-Hélène. Il fallait être en vie en 1857. Il a plus de 80 ans. Entré en service en 1806, il a fait les campagnes de Prusse et d’Espagne. Il a été blessé d’un éclat d’obus à la poitrine, plus tard une balle l’a traversé, et enfin il est blessé à la main. Après 1813 il est Gendarme, en 1828 il devient Garde-champêtre. En 1858 ... il a encore des enfants à charge … à 82 ans ; il ne peut plus travailler ! Il décède le 24 juin 1860.

Pas de données concernant Jean-Baptiste SALES pour une reprise pour les 100 jours. Marie Lena Barbara Burgschmidt née le 27 mai 1782 à Nürnberg (Wöhrd) décédera à Albi le 15 août 1840. Son mari Jean Baptiste Sales décédera le 15 décembre 1844 à Agen (indigent de la ville de Lautrec, il cultivera la terre d’une ferme, propriété de l’hôtel Dieu). Ils ont eu au moins huit enfants connus, dont quatre décès en bas âge ou jeunes. Les autres feront des militaires : Charles, Sous-officiers de cavalerie; Jacques la Marine, Jean-Pierre l’artillerie. Les autres décèderont à 42 ans, 24 ans.

5e partie : Les tenues du 27e Léger

Les tenues de la troupe du 27e Léger suivent l’évolution générale de l’infanterie légère (voir figure 4) : Tenue de fond bleu, revers en pointe, collet et pattes de parements écarlates, le tout passepoilée de blanc. Boutons blancs, culotte bleue, demi guêtres etc ...

Les Carabiniers se sont vu attribuer un bonnet d’oursin avec cordon et plumet écarlates en récompense au début 1805 ; ils vont le garder jusqu‘en 1810. Les Chasseurs portent le shako dont la plaque suit les évolutions du règlement et de la mode ; pas de plaque jusqu’en 1806, plaque losangique en 1805, plaque fantaisie avec un soubassement en demi-cercle vers 1809, préfigurant le modèle 1812.

L’apparition des Voltigeurs fait apparaitre la distinctive jaune chamois au collet, aux épaulettes, ornements de retroussis (voir figure 5).

La seule grande originalité uniformologique du Régiment réside dans sa tête de colonne (d’après les collections alsaciennes). Les Sapeurs, Musiciens régimentaires et Musiciens de Compagnies (Tambours et Fifres) et le Tambour-major prennent une tenue de fond bleu céleste distingué de cramoisi, comme on les représente en 1809-1810. Voir figures 1, 2 et 3. Les Sapeurs, en tant que membres des Compagnies de Carabiniers, ont le bonnet d’oursin.

La date d’apparition de ces tenues reste discutée. C’est vraisemblablement le Colonel Lacoste qui en a pris l’initiative avant le départ du Régiment pour l’Espagne, soit au cours de l’année 1808. La mesure devenant pleinement effective en 1809, en commençant par les fractions du Régiment restées pour la campagne contre l'Autriche la même année, comme on pu alors les observer.

Les Musiciens galonnent leur uniforme de blanc ou argent, tandis que les Tambours utilisent un galon fantaisie.

Quoiqu’ il en soit, ces tenues ne survivent pas à l’Espagne et au règlement Bardin de 1812.

6e partie : Les Aigles et drapeaux du 27e Léger

En 1804, le Régiment reçoit trois Aigle et trois drapeaux modèle Picot pour ses trois Bataillons.

Depuis mars 1807, en théorie, les Régiments d’infanterie légère doivent renvoyer leurs Aigles et drapeaux à leur Dépôt.

Le 26 mars 1807, à Osterode, est établi par l'Empereur l'ordre suivant : "Sa Majesté ordonne que les régiments d'infanterie légère n'auront pas d'’Aigles à l'armée, et que les Aigles de ces régiments seront envoyées aux dépôts, cette arme ne devant pas avoir d'Aigle devant l'ennemi" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12183). Le 27e les déposera sans doute avant de partir pour l’Espagne.

Le 8 avril 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "... j'approuve que tous les corps renverront leurs aigles en France hormis une qu'ils garderont. En attendant qu'ils aient des enseignes, vous les autoriserez à faire faire pour chaque bataillon des enseignes très-simples, sans devise et le tiers de celles qu'ils avaient autrefois. Ces enseignes sont pour leur servir de ralliement ; elles n'auront aucune décoration de bronze, elles porteront seulement le numéro du régiment et du bataillon. Quant au corps du général Oudinot, il faut que chaque bataillon fasse faire un petit drapeau d'un simple morceau de serge tricolore, portant d'un côté le numéro de la demi-brigade et de l'autre le numéro du bataillon, comme, par exemple, 4e bataillon du 6e d'infanterie légère d'un coté, et de l'autre 1re demi-brigade légère, etc. Il faut faire pour cela très-peu de dépense. J'en ferai faire de très-belles, que je donnerai moi-même aussitôt que possible" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 15030 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20750).

Le 28 juin 1809, depuis Schönbrunn, Napoléon ordonne : "Article 1er. Les 1er et 2e porte-aigles de chaque régiment seront armés d'un esponton formant une espèce de lance de cinq pieds, auquel sera attachée une banderole, qui sera rouge pour le premier porte-aigle, blanche pour le second. D'un côté sera le nom du régiment, de l'autre le nom de l'Empereur.
Art. 2. Ces espontons seront fournis par le ministre de la guerre mais, en attendant, les régiments seront autorisés à s'en procurer. Cet esponton sera une espèce de lance dont on se servira comme d'une baïonnette. Les banderoles blanche et rouge serviront à marquer le lieu où se trouve l'aigle.
Art. 3. Le premier et le second porte-aigles porteront, indépendamment de l'esponton, une paire de pistolets, qui seront dans un étui, sur la poitrine, à gauche, à la manière des Orientaux
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3281).

En 1812, il n’y a plus, selon les instructions de l’Empereur, qu’une seule Aigle en service au Dépôt.

Un nouveau drapeau modèle 1812 est accordée la même année, portant le nom des batailles livrées sous les yeux de l’Empereur par des éléments du Régiment soit : AUSTERLITZ IENA FRIEDLAND ESSLING WAGRAM. L’étoffe reste au Dépôt de Bruges.

Le 24 mars 1812, à Paris, à la question : "Les régiments d'infanterie légère doivent-ils faire revenir leur aigle qui, par une disposition spéciale de l'Empereur, se trouve à leur dépôt ?", ce dernier répond encore une fois : "Puisque les aigles de ces régiments sont aux dépôts, il faut que les régiments les y laissent" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 5028).

Comme pour tout Régiment, l’utilisation de fanions de Compagnies et de fanions de Bataillons vient apporter des insignes de ralliement en campagne.

7e partie : Sources

1) Service Historique de la Défense Terre (SHD-T)

a) Contrôle des troupes du 27e Régiment d’infanterie légère, cote 22YC 199, relevé des troupes incorporées jusqu’en juin 1806, le volume suivant n’est pas consultable. Mis à jour en 1816. Du 11e 1828-1836 JCBJ Sales, maréchal des logis 35YC-436.

b) Dossier des pensions : cote 2Yf 1801-1817

c) Femmes militaires et cantinières : cote Xr 48 et 49

d) Femmes aux armées, cote Yi

e) Grande Armée du Hanovre en cote 2C, C194-C600 situation de l’armée du Hanovre (non consulté, a disparu aux Archives ?) 2C 602 Batavie.

f) Position des unités 1802-1804 Armée du Hanovre, livres reliés (armoire du couloir).

g) C2-474 1ier CA de Bernadotte et troupes restées au Hanovre (Hameln) 1805-1807.

h) cotes administratives 27e léger : Xb614-615 (Pv de 1818)

i) cotes administratives Etat-civil (Non vues encore)
-Xz 8 état civil de la GA n°8 lettres M Az
-Xz19 et sous dossier 19 état civil armée du Hanovre
-Xz 20 et sous dossiers 69 1°CA n°253 1°CA ambulance
-Xz 56 n°507 état civil du 27e léger. j) C2-474, C8-424-70, C8-436-031 (à revoir).

2) Les cahiers du capitaine Jérome-Roland Laugier du 27e Régiment d’Infanterie légère (1791-1807), édités à Aix en Provence chez Remondet-Aubin, édité en 1893.

3) Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des français de 1792 à 1815, écrits par une société de militaires et de gens de lettres (1817).

4) Les deux officiers cités, dans l’annexe, proviennent du site : steph77 les soldats du Tarn.

5) Décret du 10 thermidor an X dans le journal militaire an X pages 786 à 815.

6) « L’armée du Hanovre », « Les mines et usines », « occupation du district minier par les troupes françaises à partir de juillet 1803, rapport du conseil des ministres du 9 pluviôse an XII (30.1.1804), sur la partie financière des Mines du Harz » Journal des mines an XII p395-405 et 437-446.

7) Les sites internet sur l’Empereur dont celui de Monsieur Ouvrard, le Bivouac …

8) Livres d’Adolphe Thiers Histoire du Consulat et de l’Empire.

8) Les Français en Espagne (1808-1814) par Just Jean Etienne Roy.

9) Mémoires pour servir à l’histoire de France sous la dictée de Napoléon à St Hélène. Tome IV. Rapport historique sur la 27ième demi-brigade.

10) Les revues : « tradition magazine », « consulat et empire » …

11) Carnets de la sabretache. Journal de la division de grenadiers d’Oudinot.

12) Billets de logement des quartiers de Nürnberg : Gosthof et Tafelhof.

13) Campagnes de 1813-1814 d’Edouard Lapène.

14) Mémoires du Roi Joseph (Albert Ducasse).

15) Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (Adèle Hugo). 16) Histoire du duc de Wellinton (Alexis Brialmont).

17) La campagne d’Allemagne 1805 Alombert et Colin.

18) Général Grouchy et l’Irlande en 1796 par Alphonse Fréderic Emmanuel Grouchy

19) Rapports historiques des régiments de l’Armée d’Italie pendant la campagne de 1796-1797 publié par G.FABRY SHEMA 1905.

20) Napoléon à Bordeaux Rousselot 1909 BNF

21) Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche commandant Saski chez Berger Levrault 1899 3 tomes.

22) SHD Tableaux Officiers blessés ou tués sous l’Empire d’Aristide Martinien

23) Officiers tués en Espagne par Jorge Planas Campos de Madrid.

Remerciements :

Hervé Morel, d’Agen, et Pierre Roussel, d’Albi, qui m’ont permis de cerner le couple Sales Burgschmidt et d’obtenir des extraits d’une extrême importance pour remonter le fil d’Ariane (Association FGW47 ? Fil d’Ariane et 81).

Detlef Haas, à Hoym, dans le Anhaltbernburg.

Lena Freedman à Brême pour ses recherches sur le Hanovre.

Barbara Salmon de Nürnberg, descendante d’un cavalier de l’Empire resté en Franconie

Le traducteur d’une lettre en flamand par l’intermédiaire de Mary-Anne P.

Les « Yahoo-groupes » dont Genemil et leurs participants : Jean-Paul Stril et Bernard Sonneck.

Le SHD-T à Vincennes, les Archives départementales du Tarn, du Lot-et-Garonne, et les Archives de Bayonne. Ancestramil.

Et tous les autres, ceux qui ont déposé des données sur Internet (trop nombreux pour être tous cités).

Les cartographes et éditeurs pour les fonds de carte.

Mon épouse Dany qui m’a « supporté », soutenu, corrigé et encouragé.

Un peu de poésie …

Te souviens-tu, disait un capitaine Au vétéran qui mendiait son pain,
Te souviens-tu, qu'autrefois dans la plaine Tu détournas un sabre de mon sein ?
Sous les drapeaux d'une mère chérie Tous deux jadis nous avons combattu.
Je m'en souviens, car je te dois la vie : Mais, toi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?
Te souviens-tu de ces jours trop rapides Où le Français acquit tant de renom ?
Te souviens-tu que sur les Pyramides, Chacun de nous osa graver son nom ?
Maigre les vents, malgré la terre et l'onde. On vit flotter, après l'avoir vaincu.
Notre étendard sur le berceau du monde : Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?
Te souviens-tu que les preux d'Iralle Ont vainement combattu contre nous ?
Te souviens-tu que les preux d'Ibêrie Devant nos chefs ont plié les genoux ?
Te souviens-tu qu'aux champs de l'Allemagne, Nos bataillons arrivant Impromptu.
En quatre Jours ont fait une campagne : Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?
Te souviens-tu de ces plaines glacées Où le Français, abordant en vainqueur,
Vit sur son front les neiges amassées Glacer son corps sans refroidir son coeur ?
Souvent alors, au milieu des alarmes, Nos pleurs coulaient, mais notre oeil abattu.
Brillait encor lorsqu'on volait aux armes : Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu?
Te souviens-tu qu'un jour notre patrie, Vivante encor descendit au cercueil,
Et que l'on vit, dans Lutèce flétrie. Des étrangers marcher avec orgueil ?
Grave en ton coeur ce jour pour le maudire. Et quand Bellone enfin aura paru.
Qu'un chef jamais n'ait besoin de te dire : Dis-moi, soldat, dis-moi, t'en souviens-tu ?
Te souviens-tu ... Mais ici ma voix tremble Car Je n'ai plus de noble souvenir :
Viens-t'en, l'ami, nous pleurerons ensemble En attendant un meilleur avenir.
Mais si la mort, planant sur ma chaumière, Me rappelait au repos qui m'est dû,
Tu fermeras doucement ma paupière En me disant : Soldat, t'en souviens-tu ?
Emile Debraux (1817).

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