Le 100e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
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Avertissement et remerciements :
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Formée à l'Armée de Rhin-et-Moselle, le 28 Pluviôse an 4 (17 février 1796), avec la 6e et la 203e Demi-brigades de première formation, la 100e Demi-brigade ne compte qu'un Bataillon des anciens Corps parmi ceux qui ont coopéré aux divers amalgames, mais il appartient à un de ceux qui briguaient l'honneur de tenir le premier rang dans l'armée française, c'est le 2e Bataillon de Piémont (3e Régiment d'infanterie au 1er janvier 1791). En 1805, on trouve encore un assez grand nombre de vieux soldats de Piémont dans les rangs du 100e (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 340).
Le nouveau Corps fait la campagne de 1796 en Allemagne.
Le 21 octobre 1796, Moreau écrit au Directoire : "… Le 29 (20 octobre), l'ennemi attaqua avec la plus grande vigueur Nimburg, et il y déploya en artillerie, infanterie et cavalerie, des forces considérables ; ses têtes de colonnes étaient prêtes à déboucher sur tous les autres points s'il avait pu forcer celui-là ; mais ses efforts furent inutiles, ses attaques, qu'il n'a cessé de réitérer avec des troupes fraîches depuis dix heures du matin jusque très-avant dans la nuit, furent repoussées avec le plus grand courage ; l'artillerie légère y a surtout fait des prodiges de valeur. Il essaya également une attaque sur la gauche du centre de l'armée ; mais, repoussé vigoureusement par la 100e demi-brigade, il se borna à cette tentative ...
La nuit arrivant, je vois que l'ennemi ne veut plus attaquer ; je reconnais les positions de repos, je les indique aux troupes et je répartis le commandement. Il fait nuit ; tout est tranquille ; on travaille à grande force au pont de bateaux ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 336.
La 100e prend une part glorieuse au passage du Rhin en avril 1797. Le Rapport du Général Vandamme sur le passage du Rhin, en date du 20 avril 1797, adressé au Général Moreau, raconte, pour la 1ère journée : "Le 29 germinal, j'ai reçu l'ordre du général de division Duhesme, d'approcher du Rhin les troupes que je commandais, et de me préparer à passer le fleuve. On me déféra le commandement de l'avant-garde, qui devait faire le premier débarquement. J'étais d'autant plus flatté de cette préférence, que je croyais être en redevance envers mes camarades qui avaient défendu Kehl et Huningue avec tant de talent, de courage et d'opiniâtreté, tandis que j'étais en congé chez moi pour réparer ma santé. J'étais déterminé à me sacrifier pour que cette importante opération réussît ; sachant combien elle influerait sur la position de l'armée du général Bonaparte, en même temps qu'elle obligerait l'ennemi à une forte diversion en faveur de l'armée de Sambre-et-Meuse. Ayant étudié les projets et plans du passage, je visais plus sûrement au but ; il fallait passer le Rhin et s'y maintenir : tels étaient les ordres du général en chef, tel était aussi le vœu de tous mes camarades. Tout est mis en œuvre pour en assurer la réussite, et quoique bien des choses nous manquent, rien ne nous arrête. Chacun s'empresse de lever les obstacles qui pouvaient tromper nos désirs en faisant manquer l'expédition : les ingénieurs, les sapeurs, les pontonniers, tout le monde travaille, et cependant, le 1er floréal, au jour, tous nos efforts n'avaient pu suffire à nous procurer la quantité de bateaux nécessaires à l'expédition. Le temps pressait, les troupes étaient au rendez-vous, au point d'embarquement ; mais, par une de ces fatalités si contradictoires qui se rencontrent toujours dans ces fortes entreprises, malgré les soins des ingénieurs qui étaient tous les jours sur la rivière d'Isle pour la sonder, il se rencontre des bancs de gravier qui arrêtent les bateaux. Le général Desaix en est informé, il y envoie un bataillon de sapeurs pour travailler, et porter les bateaux en cas de nécessité ; car enfin, d'une manière ou d'autre il fallait qu'ils passassent. Le général Duhesme s'y rend de sa personne, donne le premier l'exemple, ainsi que Jordy aux sapeurs, se met à l'eau pour dégravoyer les bateaux ; bientôt il est suivi par plusieurs compagnies, qui, à force de bras et après bien des efforts, parviennent à en faire passer une vingtaine des plus petits, au point d'embarquement, où de suite, dans les six premiers, on place deux compagnies de grenadiers et un bataillon de la 76e demi-brigade. Cette petite flotte composant l'avant-garde était commandée par l'adjudant général Heudelet, à qui j'avais adjoint mon aide de camp, Gobrecht ; le capitaine Savary, ancien aide de camp du général Férino ; les ingénieurs Sabattier et Lacoste. Le temps pressait, et comme il n'en fallait pas perdre pour réussir, on embarqua promptement la moitié de la 100e sur dix autres bateaux, dont le commandement m'était réservé. Le général Davout devait me soutenir avec quatre bataillons ; mais que faire ? Les bateaux manquent, soixante était le nombre nécessaire à l'exécution du plan, et il n'y en avait que vingt-cinq ; ceux arrivés au point d'embarquement, et qui déjà étaient chargés de troupes, n'avaient point de rames, on ne pouvait alors passer sans craindre de dériver et de faire échouer l'expédition. On est informé que le bateau qui porte les rames est engravé. Le général lui - même y court, se jette à la rivière, prend une rame qu'il apporte sur la digue son exemple est bientôt suivi par les officiers d'état- major, et par tout un bataillon, qui, traversant la moitié de la rivière, va au bateau, et prend jusqu'à la dernière. On triomphe dans ce cas de nouvelles difficultés qui eurent arrêté tout autre que des républicains qui ne connaissent plus de danger, lorsqu'ils y voient de la gloire pour leur patrie. Les rames sont apportées aux bateaux à la satisfaction des braves soldats qui y sont embarqués, et qui n'attendent que le signal du départ pour combattre. Il était six heures et déjà il faisait grand jour. Nous avions un quart de lieue à naviguer à la vue de l'ennemi qui était sous les armes et à ses pièces ; à peine les bateaux étaient-ils organisés en ligne, pour éviter la confusion en débarquant que le canon de la fausse attaque de Kehl tonna. L'ennemi sur le qui-vive, prévenu par cet éveil, avait l'avance sur nous. Tout étant prêt, je fais filer l'avant-garde aux ordres de l'adjudant général Heudelet, en sorte que son dernier bateau était à vingt-cinq toises du premier du deuxième embarquement sur lequel j'allais monter. Je fis mes adieux au général Duhesme qui, ne devant être que du deuxième embarquement, me dit qu'il ne pouvait attendre ; n'écoutant que son zèle, il s'embarque sur le troisième bateau, jurant de vaincre ou de périr avec nous. Apercevant le général Reynier, chef de l'état -major, occupé pour organiser le second passage, à placer les troupes qui arrivaient, je lui demande ses derniers ordres, et les intentions définitives du général en chef : il me répond qu'il fallait passer, s'y maintenir ou s'y faire tuer. Je lui répliquai que cet ordre serait ma loi. Le premier bateau, où j'avais la première compagnie de la 100e, étaient avec moi : le chef de bataillon Podevin, et le capitaine Wangeglingen, ingénieur. Quoiqu'il y eut des nacelles préparées pour les généraux, pour plus de sûreté, aucun n'en a voulu. Les soldats, encouragés par notre présence, ne demandaient qu'à partir. Tout est prêt : l'ordre du départ est donné ; nous jurons tous de passer le fleuve ou de nous engloutir sous les flots. Arrivés au débouché de la rivière d'Isle, nous sommes aperçus de l'ennemi qui fait feu, et de sa rive tire le canon contre nos bateaux. Six soldats sont tués dans la troisième barque, et neuf blessés du même coup ; ceci ne fait qu'augmenter le courage des autres ; ils veulent combattre, le jurent et crient aux Autrichiens : Nous arrivons, tenez-vous prêts. Avec de tels soldats, que n'oserait-on pas entreprendre ?
Il faut observer que le premier point de débarquement était entre la grande maison des Dimes et le bras du Rhin qui conduit près du village de Bischofsheim ; mais il eût été imprudent de tenter le débarquement sur ce point, le plus armé, le mieux gardé et le plus difficile à aborder, en vue à la position que je pouvais parfaitement distinguer.
Je fis donner le signal à l'avant-garde de débarquer à la pointe de l'île, devant le village de Diersheim, où l'ennemi avait trois cents hommes d'infanterie du régiment d'Hatton, et quelques piquets de chevau-légers.
Le débarquement est effectué sous le feu de file terrible de cette infanterie embusquée. Mon aide de camp Gobrecht et Savary sautent à terre les premiers, forment une compagnie de grenadiers de la 76e en pelotons, et marchent en avant en battant la charge. Les deux tambours sont tués, huit à dix grenadiers éprouvent le même sort : le peloton se rompt, l'ennemi s'avance à grands pas, mais cent hommes débarquent à temps. Le chef de la 76e, avec le capitaine Sabattier, les disposent en tirailleurs derrière les digues et les arbres ; leur feu arrête l'ennemi, tandis que l'adjudant général Heudelet, faisait tous ses efforts pour le contenir. Sous sa protection, nos forces s'accroissent et je fais mon débarquement. Je forme les sept cents hommes de la 100e, dont faisaient partie les trois compagnies de grenadiers, et je renvoie les bateaux sur l'autre rive. Toute disposition faite, je marche en colonne serrée jusqu'à deux cents toises en avant du point de débarquement. Je me mets en bataille, je rallie les tirailleurs que j'avais devant moi, je les jette sur mes flancs, pour les couvrir, je commande des feux de bataillon, de peloton et de deux rangs. L'ennemi étonné recule, pour attendre ses renforts ; je le fais harceler par des tirailleurs qui le suivent jusque dans le village de Diersheim, où il m'attendait de nouveau pour combattre ; mais, intéressé moi-même à attendre le second renfort, je reste à l'observer, tandis que le général Duhesme se porte sur la gauche pour éclairer notre position. Ma troupe se rallie et s'accroît : je cours reconnaître le terrain, j'envoie presser l'arrivée du général Davout, qui n'arrive qu'après un grand quart d'heure ; aussitôt je commande d'avancer au 1er bataillon de la 100e, avec lequel j'étais débarqué, et une partie du 2e. Cette troupe en colonne s'avance en attaque sur le village de Diersheim, sous les ordres des adjudants généraux Heudelet et Demont, pendant que les aides de camp Savary et Gobrecht dirigeaient les deux compagnies de grenadiers et un bataillon de la 76e. J'allais attaquer de vive force ce village, dont je sentais l'importance, lorsque j'appris que le général de division Duhesme était blessé et hors de combat ; je fis suspendre l'attaque de Diersheim, je courus à ma gauche d'où l'ennemi avançait à grands pas, vers notre point de débarquement. Je vis de loin qu'on emportait le général Duhesme, je ralliai un peloton de vingt- cinq à trente hommes, je fis battre la charge, et je priais le général Davout d'avancer avec sa troupe, ce qu'il fit. La moitié se dirigea vers ma gauche, et l'autre resta en réserve. L'ennemi, voyant nos dispositions prises et sa marche inutile, se retire et nous laisse le temps de nous renforcer. Je dispose tout pour l'attaque différée. L'ennemi, de son côté, formait ses lignes dans la plaine, derrière le village, et pressait autant que possible l'arrivée de ses renforts. Il fit à l'instant approcher trois pièces de canon à la gauche du village, il en fit un feu très-vif qui nous gêna, en nous tuant et blessant bien du monde. Cela ne nous empêcha point de garder notre position, et de nous déterminer à enlever le village. Après plusieurs tentatives et des chocs assez vifs, le général Duhesme étant blessé, je pris le commandement de toutes les troupes qui étaient sur la rive droite, et m'étant consulté avec le général Davout, je lui donnai l'ordre d'attaquer le village, après avoir disposé nos troupes ; le feu commence par suite d'une heure de combat, de feu et de charges très-vives, qui nous ont beaucoup coûté, l'ennemi fut repoussé et contraint à nous céder le terrain. C'est ici que je ne saurais me servir d'expressions assez fortes pour tracer le courage du 1er bataillon de la 76e des grenadiers, du 2e bataillon de la même demi-brigade, d'une partie de la 100e et surtout des grenadiers. Tout fut mis en usage, le coup de feu, la baïonnette, la crosse ; enfin, on s'est pris aux cheveux. C'est aux talents du général Davout, à sa persévérance, à la constance des adjudants généraux Heudelet et Demont, à tous leurs officiers d'état-major, que nous devons le premier dénouement du récit que je vais tracer. Ce succès exalta le courage de notre troupe, ralentit les opérations de l'ennemi, et fortifia singulièrement notre position, en nous donnant plus le temps de faire passer nos troupes, de former le pont volant, de préparer celui de bateaux, et de faire approcher les autres divisions de l'armée, de manière qu'elles soient prêtes au passage, aussitôt le pont jeté, car il fallait s'attendre à de nouvelles tentatives de l'ennemi contre nous, et se mettre en mesure d'opposition pour le lendemain. Il était bien naturel qu'il fit arriver tous les renforts possibles pour empêcher nos progrès, qui devaient décider en peu de temps du sort de la campagne.
La 6e demi-brigade d'infanterie légère ne pouvait arriver plus à propos pour défendre les entrées du village, quand l'ennemi l'attaquait de toutes parts à différentes reprises, avec l'opiniâtreté du désespoir et de la rage. La droite du village, le long du faux bras du Rhin, fut en même temps attaquée, un demi-bataillon de la 16e s'y porta à grands pas, chargea, et, par un feu bien soutenu, emporta le terrain couvert de morts et de blessés. Ce petit avantage fortifia encore notre position, d'autant mieux que le passage se faisait avec plus d'activité ; vers dix heures l'ennemi dirige une attaque générale sur toute la ligne, depuis Bischofsheim, jusqu'à la droite d'Honeau ; il réussit à force de sacrifice, et par la supériorité que lui donnait son artillerie, contre nous qui n'en avions encore que deux petites pièces. Presque partout nos troupes sont forcées à se retirer ; mais les réserves en position rassuraient nos soldats, et me laissaient sans inquiétude ; un bataillon de la 31e et un de la 100e secoururent la gauche, et les succès répondirent à leur courage. Au centre, l'ennemi est également forcé par un bataillon de la 17e, appuyé par trois compagnies de grenadiers de la même demi- brigade, qui reprennent le terrain perdu . La droite seule nous occupant alors, un bataillon de la 31e, avec quelques compagnies de la 16e légère, secourent les nôtres qui, encouragés par ce renfort, battent la charge et forcent aussi l'ennemi à la retraite ; une heure se passe, tandis que l'ennemi rallie ses corps, renouvelle ses tirailleurs, presse l'arrivée de ses renforts et répare ses passages. Il fait connaître son terrain et étudie nos mouvements ; nous avons le même soin. Vers les onze heures, l'ennemi réunit toutes ses forces sur le centre, en ne montrant que peu de monde sur les ailes. Le général Desaix étant alors arrivé tâche, en parcourant le front, de reconnaître les forces et les projets des ennemis qui, à l'instant même, forment leurs lignes, sous la protection de leur artillerie qui fait un feu très-vif sur le village de Diersheim qu'il incendie en partie par ses obus. Je donne l'ordre aux troupes du centre de se retirer jusque dans le village, et à deux bataillons de la 17e qui étaient en réserve, et un de la 76e, de se rendre au village, où ils se tiendraient en colonne serrée, prêts à déboucher au besoin. L'ennemi marchait en colonne d'attaque jusqu'à cinquante toises du village, il le pouvait d'autant mieux que j'avais ordonné la retraite et que peu de monde lui résistait. Étant arrivé bien à portée, ses tirailleurs déjà aux jardins, nos grenadiers embusqués se montrent et font un feu terrible ; les deux bataillons de la 17e et celui de la 76e débouchent en colonne, marchent sur l'ennemi en battant la charge, se déploient et font un feu si bien soutenu, que l'ennemi est de nouveau contraint à la retraite. Cependant je ne pouvais lui faire autant de mal que je le désirais, n'ayant encore qu'une petite pièce de quatre, l'autre ayant été démontée et la cavalerie n'ayant pas encore passé le Rhin ...
Tandis que ce choc avait lieu sur le centre, le général Jordy, qui était à la gauche, avec un bataillon de la 100e, un de la 31e et quelques compagnies de la 16e légère, défendait avec opiniâtreté la digue qui conduit à Bischofsheim. Il y tint l'ennemi en échec ; nous perdîmes peu , quoique l'ennemi eût trois pièces de canon en redoute, avec lesquelles il ne cessa de foudroyer notre gauche ..." (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 1, p. 355).
/ 1798
L'ARRÊTÉ DU DIRECTOIRE EXÉCUTIF en date de Paris, le 12 janvier 1798 (23 Nivôse an 6), fixe l'état des troupes qui doivent faire partie de l'Armée d'Angleterre : "Considérant qu'il est instant de réunir sur les côtes toutes les forces qui doivent être employées à l'armée d'Angleterre,
ARRÊTE ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Les divers corps de troupe ci-après désignés seront mis en mouvement pour se rendre sans délai sur les côtes qui bordent la Manche, ou autres lieux de rassemblement désignés par le ministre de la guerre, savoir :
INFANTERIE DE LIGNE
Les ... 100e ... demi-brigades ..." (La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 95).
En octobre 1798, la 100e est envoyée en Helvétie, où elle combat sous Lecourbe, et à la bataille de Zurich, ayant à sa tête son nouveau Chef de Brigade, Ritay, et le Général Mortier, qui commande la Division dont elle fait partie, elle bat les Russes de Korsakof.
Le 22 mai 1799, les Généraux Oudinot et Thareau marchent le premier, de Frauenfeld à Bassersdorf, et le second, de Winterthur et de Kaiserstuhl à Kloten. Ils laissent, en avant de Winterthur, une forte avant-garde, composée des 1ère et 10e Demi-brigades légères, de la 100e de Ligne, des 4e et 7e Régiments de Hussards , et du 1er Régiment de Dragons. Cette avant-garde est immédiatement organisée en une Division, dont Ney reçoit le commandement :
Brigade du Général GAZAN :
10e Demi-brigade légère ; 100e Demi-brigade de ligne ; 1er Régiment de Dragons.
Brigade de l'Adjudant général ROGET :
1ère Demi-brigade légère ; 4e Régiment de Hussards ; 7e Régiment de Hussards (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 77).
Concernant le 2e jour complémentaire an 8 (19 septembre 1800) , le Général Decaen raconte : "Le général en chef me désigna alors une nouvelle position que devait prendre ma division. D'après quoi, j'ordonnai au général Debilly de placer sa brigade, le lendemain avant midi, sur la hauteur en arrière de Grafing, la gauche à la chaussée d'Ebersberg à Wasserburg, occupant Grafing et gardant les débouchés conduisant à Wasserburg, Rott et Rosenheim ; et il fut prévenu que la grande chaussée de Wasserburg à Munich serait gardée par le général Richepance.
J'avais composé la brigade du général Debilly du 6e régiment de chasseurs à cheval, du 2e bataillon de la 14e d'infanterie légère, de la 100e d'infanterie de ligne, de deux pièces de canon de 4.
Le général Durutte reçut l'ordre de placer aussi, ce même jour avant midi, sa brigade composée du 10e de chasseurs à cheval, de la 4e d'infanterie de ligne, du 2e bataillon de la 14e légère, de deux pièces de 4, sur les hauteurs en arrière de Grafing, la droite vers Alxing et Bruck, dans la position la plus convenable ...
Le chef de brigade Saint-Dizier, commandant le 17e de dragons auquel fut réuni le 1er bataillon de la 14e légère, reçut l'ordre de prendre position en avant de Zorneding, près le village d'Eglharting, la gauche à la chaussée de Munich à Ebersberg et la droite vers Ilching ..." (« Journal de mes campagnes comme général de division dans l'an VIII et l'an IX (1800-1801) – In Picard E., Paulier V. : « Mémoires et journaux du Général Decaen », Plon, Paris, 1910, t. 2, p. 94).
Le Corps assiste à la bataille d'Hohenlinden et fait partie de l'armée de Hanovre, où il se retrouve sous les ordres du Général Mortier.
Le moment de la rentrée en France approchant, le Ministre de la Guerre fait connaître à Moreau les garnisons destinées à tous les Corps sous ses ordres ; et ce dernier en donne avis aux Généraux. La Division du Général Ney, à Mannheim (10e Légère ; 76e, 84e, 100e, 103e de Ligne ; 8e Chasseurs et 7e Hussards) doit être dissoute, immédiatement après qu'elle aura traversé le Rhin.
Le Chef de Brigade Ritay, vieux soldat de Piémont, donne à la 100e Demi-brigade, qu'il commande depuis le 6 Thermidor an 7 (24 juillet 1799), des habitudes d'ordre et de discipline. Cet Officier supérieur, ancien militaire, s'efforce de conserver les vieux soldats que les fatigues de la guerre dans un pays d'un climat plus tempéré ont moins usés que ceux qui ont pris part aux campagnes d'Italie et d'Égypte.
Du 1er Vendémiaire an 9 (23 septembre 1800) au 1er Germinal an 10 (22 mars 1802), le Corps renvoie tous les militaires qui ne peuvent plus faire campagne (352 réformés) et donne 73 congés absolus (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 342).
- Inspection du Général Schauenburg du 1er Germinal an 10
Le 1er Germinal an 10 (22 mars 1802), la 100e Demi-brigade passe à Namur l'inspection génerale du Général Schauenburg (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 342).
Dans ses observations générales adressées au Ministre de la Guerre, le Général Schauenburg note au sujet de la solde que "Dans ses observations générales adressées au Ministre de la Guerre, le Général Schauenburg note "… je saisirai cette occasion, pour vous rappeler la proposition que je vous ai faite du citoyen Thinus, pour un emploi de sous-inspecteur aux revues. J’y ajouterai maintenant celle du C. Coqueugnot, chef de bataillon dans la 100e demi-brigade, pour une pareille place, vous garantissant sous tous les apports combien ces officiers non seulement sont propres à cet emploi, mais encore à utiliser toutes les mesures que vous jugerez à propos de faire prendre pour la régularité de la comptabilité …" ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"100e demi-brigade.
Revue passée le 1er Germinal 10. Emplacement Namur.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
Je. Mie. Ritay, Chef de Brigade, 41 ans, 21 ans de service. A tenu en qualité de Chef de Bataillon une conduite très estimable sous tous les rapport, elle n’a pas varié depuis son avancement à la place qu’il occupe. Cet officier donne tous les soins à son état, il a essuyé beaucoup d’entraves pour le bien être du corps, par les tracasseries suscitées par le Chef de Bataillon Autran. Cela a influé sur l’ensemble des officiers, qu’Autran avait mal dirigés. L’absence de cet intrigant a fait reprendre l’aplomb au Chef Ritay, auquel j’ai toujours vu tenir une excellente conduite et à qui je reconnais les talents et qualités nécessaires à un bon chef.
Nas. Delessard, Chef du 1er Bataillon, 41 ans, 10 ans de service. A toujours servi passablement, avait le défaut de boire, s’en est corrigé, mène une conduite assez régulière, et travaille à s’instruire (note du Chef). Confirmé, d’après les renseignements que j’ai pris à son égard (note de l’Inspecteur).
Je. Autran, Chef du 2e Bataillon, 32 ans, 10 ans de service. Peu délicat, jour toujours avec les officiers, leur prête même de l’argent ; beaucoup plus d’ambitions que de moyens, homme dangereux (note du Chef). Les vices désignés par le Chef contre le citoyen Autran me sont connus depuis passé 6 années ; la présence de cet officier est très dangereuse dans ce corps ; il est indispensable que le ministre le place dans un autre, s’il veut bien lui faire la grâce de ne pas le renvoyer dans ses foyers (note de l’Inspecteur).
Pre. Jodon, Chef de Bataillon à la suite du 3e Bataillon, 34 ans. Nouvellement arrivé ; les renseignements que je me suis procurés sur son compte me font présumer qu’il a de la moralité, et pourra faire un bon chef (note du Chef).
Cl. Coqueugniot, 4e Chef de Bataillon, 42 ans, 22 ans de service. D’après les connaissances particulières que j’ai de cet officier, il serait très susceptible d’obtenir un emploi de Sous-inspecteur aux revues, connaissant à fond la partie administrative.
Fois. Gelle, Quartier maitre trésorier, 30 ans, 10 ans de service. Est au courant de sa besogne.
And. Olivier, Adjudant major du 1er Bataillon, 36 ans, 10 ans de service. Sujet très médiocre, connait peu les détails de son état, peu de moyens.
Jaqs. Orsel, Adjudant major du 2e Bataillon, absent, 28 ans, 10 ans de service. Bonnes mœurs, instruit dans son état, a quelques moyens, sert bien (note du chef).
Hyac. Lenoir, 27 ans, 11 ans de service. Est le plus instruit de ceux que j’ai vus parmi les présents. Je l’ai chargé de conduire l’instruction du corps.
Voyez les Adjudants sous-officier et les Officiers de santé page 146.
Compagnies
Capitaines.
1er Bataillon. Grenadiers, Aubry, 37 ans, 18 ans de service. Bon officier.
1ère Bussy, 52 ans, 18 ans de service. Absolument nul pour son état.
2e Lasalle, 34 ans, 10 ans de service. Très bon officier désigné pour l’habillement.
3e Tripier, 34 ans, 10 ans de service. Très mauvais sujet, a été mis à l’ordinaire.
4e Roinse, 48 ans, 30 ans de service. Va demander sa retraite.
5e Paquet, 36 ans, 18 ans de service. Très mauvais sujet, un scandale pour le corps.
6e vacant.
7e Petit, 31 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Guichard, 39 ans, 22 ans de service. Id.
2e Bataillon. Grenadiers. Camus, 41 ans, 19 ans de service. Médiocre officier.
1ère Marquis, 47 ans, 26 ans de service. Id., peu instruit dans son état.
2e Cambas, 45 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Humbert, 40 ans, 10 ans de service. Nul, a de la volonté, sans moyens, bon soldat, se conduit assez bien.
4e Millot, 38 ans, 19 ans de service. Bon officier.
5e Fleurentin, 47 ans, 27 ans de service. Très bon officier.
6e Devars, 34 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Simonnot, 42 ans, 18 ans de service. Id.
8e Carpentras, 54 ans, 23 ans de service. Médiocre.
3e Bataillon. Grenadiers, Cerclais, 44 ans, 25 ans de service. Bon officier.
1ère Gand, 35 ans, 10 ans de service. Très bon officier, susceptible d’avancement.
2e Deker, 30 ans, 10 ans de service. A sa place.
3e Chémery, 37 ans, 19 ans de service. Mauvais administrateur et mauvais capitaine, devrait avoir sa retraite.
4e vacant.
5e Olagne, 31 ans, 10 ans de service. Mauvais Capitaine, peu de moyens, mauvaise conduite.
6e Fevre, 32 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Bernard, 40 ans, 15 ans de service. Id.
8e Mouline, 30 ans, 10 ans de service. Id.
Lieutenants.
1er Bataillon. Grenadiers, Pelletier, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
1ère Lobréaux, 30 ans, 10 ans de service. Médiocre, a des moyens.
2e Lesieur, 37 ans, 18 ans de service. Très bon officier, sera adjoint pour l’habillement.
3e Lecointre, 51 ans, 23 ans de service. Vieux et usé, peu de moyens, faiblissant, instruit.
4e Brouardelle, 29 ans, 10 ans de service. Bon officier.
5e Marlois, 35 ans, 10 ans de service. Très médiocre, semble s’améliorer, peu susceptible d’avancement.
6e Martin, 46 ans, 18 ans de service. Sans moyens, nul, devrait avoir sa retraite.
7e Compte, 51 ans, 10 ans de service. Bon officier.
8e Duplan. 31 ans, 11 ans de service. Id.
2e Bataillon. Grenadiers. Raimond, 29 ans, 13 ans de service. Bon officier.
1ère Parmentelot, 38 ans, 18 ans de service. Très mauvais sujet, mis à l’ordre.
2e vacant.
3e Dorgeron, 36 ans, 18 ans de service. Prisonnier de guerre depuis le 23 Prairial 8.
4e vacant.
5e Alles, 39 ans, 16 ans de service. Nul, sans moyens, bonne conduite, connait peu son état.
6e Mordelet, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Deloisy, 40 ans, 5 ans de service. Très mauvais sujet, a été mis à l’ordre.
8e Tempore dit Morel, 46 ans, 26 ans de service. Une retraite lui conviendrait, nul.
3e Bataillon. Grenadiers, Marion, 42 ans, 24 ans de service. Bon officier.
1ère Vallier, 37 ans, 11 ans de service. Parait se corriger.
2e Loudet, 38 ans, 13 ans de service. Bon officier.
3e Sauret, 38 ans, 20 ans de service. Mauvais officier, a été prévenu en particulier.
4e Rocu, 43 ans, 21 ans de service. Médiocre, pourra s’instruire.
5e Remy, 39 ans, 10 ans de service. Bon officier.
6e Ildebrand, 52 ans, 31 ans de service. Proposé pour la retraite.
7e Grenest, 35 ans, 18 ans de service. Bon officier.
8e vacant.
Sous-lieutenant.
1er Bataillon. Grenadiers, Chanal, 42 ans, 23 ans de service. Peu de moyens, conduite équivoque, bon soldat.
1ère Testard, 29 ans, 10 ans de service. A sa place.
2e Tournigand, 28 ans, 10 ans de service. Bon officier.
3e Buglet, 29 ans, 11 ans de service. Peu instruit, sert assez bien.
4e Renoux, 35 ans, 9 ans de service. Bon officier.
5e vacant.
6e Meffre, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier.
7e Oudos, 34 ans, 10 ans de service. Id., peu de moyens.
8e Villeneuve, 25 ans, 9 ans de service. Très bon officier.
2e Bataillon. Grenadiers. Hugot, 39 ans, 28 ans de service. Bon officier.
1ère vacant.
2e Collin, 28 ans, 10 ans de service. Bon Sous-lieutenant.
3e Descot, 63 ans, 10 ans de service. N’est plus en état de servir.
4e Benoit, 29 ans, 8 ans de service. Bon officier.
5e Belfois, 45 ans, 25 ans de service. Id.
6e Pastrie, 33 ans, 9 ans de service. Id.
7e Arnaud, 34 ans, 10 ans de service. Id.
8e Berthuol, 26 ans, 10 ans de service. Id.
3e Bataillon. Grenadiers, Poinbeuf, 33 ans, 14 ans de service. Bon officier.
1ère vacant.
2e Renard, 30 ans, 10 ans de service. Bon officier, susceptible de retraite par ses blessures.
3e Marotel, 39 ans, 10 ans de service. Bon officier.
4e Renaudin. 32 ans, 8 ans de service. Médiocre, pourra se corriger.
5e Charang, 45 ans, 25 ans de service. Peu de moyens et d’instruction.
6e Thabourey, 30 ans, 10 ans de service. Médiocre officier.
7e Mariton, 34 ans, 10 ans de service. Mauvais officier, doit être surveillé de près par son Capitaine.
8e vacant.
Situation du personnel.
Officiers : Chef de Brigade 1, Chefs de Bataillons 4, Quartier maitre trésorier 1, Adjudants majors 3, Capitaines 25, Lieutenants 24, Sous-lieutenants 23, Chirurgiens 3, total 84 ; dont présents 64, en congé 19, prisonniers de guerre 1, total pareil 84.
Sous-officiers et soldats : Petit état-major 17, Sergents-majors 23, Sergents 93, Caporaux fourriers 26, Caporaux 202, Grenadiers 140, Fusiliers 1473, Tambours 48, Enfants de troupe 2, total 2024 hommes ; dont présents 1809, détachés 3, aux hôpitaux externes 48, en congé 161, détenus 3, total pareil 22024 hommes.
Cette Demi-brigade était composée à l’époque du 1er Vendémiaire an 9 de 2868 hommes, elle a reçu depuis 365.
Donc elle devrait être de 3233.
Mais elle a perdu : morts 25, désertés 120, réformés par différents généraux 186, réformés par l’inspecteur 166, rayés par jugement 3, rayés pour longue absence 611, partis par congés absolus 73, passés à d’autres corps 23, faits officiers 2, total 1209.
Elle reste donc dans l’effectif à 2024.
Si on en déduit encore les hommes proposés pour les Invalides 1 ; ceux proposés pour les Vétérans, 3 ; ceux proposés pour la pension, 58 ; le restant du huitième à partir par congés absolus, 206 ; 268.
L’effectif ne sera que de 1756.
Or le complet de paix étant de 1961.
Donc il y aura un manque au complet de 205.
Situation du matériel.
Habillement.
Habits. En service, 1492 bons, 592 à réparer, 176 hors de service. En magasin, 1 8neufs, 350 à réparer, 992 hors de service. Total 3620. 1308 à remplacer par an.
Vestes. 1492bonnes, 592 à réparer, 176 hors de service. En magasin, 25 neuves, 200 à réparer, 1000 hors de service. Total 3485. 1308 à remplacer par an.
Culottes. En service, 2200 bonnes, aucune à réparer, 60 hors de service. En magasin, 32 neuves, aucune à réparer, aucune hors de service. Total 2292. 3924 à remplacer par an. 1000 culottes reçues pour le service de l’an 10.
Chapeaux. En service, 1150 bons, 750 à réparer, 360 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 2260. 1308 à remplacer par an.
Bonnets de police. En service, 1100 bons, 592 à réparer, 1668 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 2260. Aucun à remplacer par an.
Equipement.
Gibernes. En service, 701 bonnes, 315 à réparer, 390 hors de service. En magasin, aucune bonne, aucune à réparer, aucune hors de service. Total 1406. 189 à remplacer par an.
Porte-gibernes. En service, 896 bons, 210 à réparer, 300 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 1406. 189 à remplacer par an.
Baudriers. En service, 195 bons, 90 à réparer, 100 hors de service. En magasin, 134 bons, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 519. 64 à remplacer par an.
Bretelles. En service, 244 bonnes, aucune à réparer, aucune hors de service. En magasin, aucune bonne, aucune à réparer, aucune hors de service. Total 244. 189 à remplacer par an.
Colliers de tambour. En service, 15 bons, 8 à réparer, 9 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 32. 9 à remplacer par an.
Caisse de tambour. En service, 26 bonnes, 1 à réparer, 9 hors de service. En magasin, aucune bonne, aucune à réparer, aucune hors de service. Total 36. 9 à remplacer par an.
Armement.
Fusils. En service, 409 bons, 937 à réparer, 417 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 1763. 417 à remplacer par an.
Baïonnettes. En service, 1269 bonnes, 50 à réparer, 4190 hors de service. En magasin, aucune bonne, aucune à réparer, aucune hors de service. Total 1738. 419 à remplacer par an.
Sabres. En service, 27 bons, 90 à réparer, 90 hors de service. En magasin, aucun bon, aucun à réparer, aucun hors de service. Total 207. 61 à remplacer par an.
Etoffes.
Drap blanc. En magasin, 78,00. Total 78,00.
Effets pour les recrues.
Chemises. En magasin, 164. Total 164.
Cols noirs. En magasin, 415. Total 415.
Bas. En magasin, 99. Total, 99.
Cocardes. En magasin, 688. Total, 688.
Situation des finances.
Les masses étaient au 1er Vendémiaire an 9 de 65611,73.
Elles ont reçu depuis. Décomptes des revues, ou à comptes reçus, 132971,07. Recettes extraordinaires, - . 132971,07.
Donc elles devraient être de 198582,80.
Dépenses sur les masses 99665,43.
Restant en caisse 98917,32.
Détail des masses.
Masse de linge et chaussure, 43241,13.
Masse d’entretien, 47490,33.
Masse de chauffage 8185,86.
Total pareil à l’avoir en caisse 98917,32.
Représentatif du restant en caisse.
Espèces en caisse et entre les mains du quartier maitre 21981,22.
Effets actifs, représentant du numéraire 49503,95.
Sommes restantes à toucher sur les revues non décomptées 27432,13.
Total pareil à l’avoir en caisse 98917,32.
Sommes dues au corps.
Solde 89897,90.
Masses. De linge et chaussure 15433,15.
D’entretien 11999,00.
De chauffage 150,00.
Indemnités. De logement 00,00.
De fourrage 00,00.
Réparations des fourgons 2605,84.
Total 120085,89.
Valeur en effets de petit équipement, restant en magasin 720,00.
Redu à la masse de linge et chaussure par plusieurs soldats 00,00.
Nombre des hommes, qui n’ont pas leur masse complète 151.
Masse d’économie.
Sommes provenant des absents rayés, avant et après le 1er Germinal an 8.
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur 6434,35.
Soldes. Des hommes rayés avant le 1er Germinal 8, et qui n’ont pas été remises au payeur 16382,82.
Des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8, et qui ont été versées à la masse d’entretien 6093,06.
Masses de linge et chaussure. Des hommes dont la solde a été remise au payeur, et qui ont été reversées à la masse d’entretien avant le 1er Germinal 8 00,00.
Des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8, et versées à la masse d’entretien 00,00.
Total des sommes versées soit à la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien 28910,23.
Observations.
1° Il a été dépensé 12046,55, sur la somme portée à la ligne 2. Cette dépense n’est cependant pas encore vérifiée. Il y a encore à peu près 4000 frs non portés, qui ajoutés à la somme ci-dessus, ferait près de 33000 frs (note du corps).
2° La somme totale ci-dessus étant la plus forte de toutes celles indiquées par les 9 corps, dont on a passé la revue, et les mutations ayant été à peu près les mêmes partout, elle sert à juger comparativement de l’ordre, qui a régné dans chaque corps, dans cette comptabilité.
Nombre des hommes proposés à la pension 58. Proposés aux vétérans 3. Proposés aux invalides 1. Réformés 169. Licenciés 0.
Nombre des hommes qui ont obtenu des brevets d’honneur 0. Hommes qui sont dans le cas d’en obtenir 0. Enfants admis à la solde des Officiers 1 ; Sous-officiers et soldats 1.
Sous-officiers proposés au gouvernement pour des emplois d’officiers.
3e Bataillon Etat-major. Je. Truc, Adjudant sous-officier, 10 ans de service. Exact, intelligent, et aime la discipline.
1er Bataillon id. Nas. Sevrin, id., 10 ans de service. Très intelligent, aime la discipline, sert bien, a une bonne conduite.
2e Bataillon, id. Je. Fois Lerval, id., 8 ans de service. A reçu de l’éducation, de bonnes mœurs, sert bien.
Id. Phile. Gelle, Vaguemestre, 9 ans de service. Joint à une bonne éducation, la moralité la plus pure, et sert avec exactitude.
Notes des Officiers de Santé.
1er Bataillon Fois. Laflize, 58 ans, 42 ans de service. 1ère classe. Bonnes mœurs, remplit les devoirs de son état avec zèle.
2e Bataillon. Je. Fois. Krieger, 65 ans, 49 ans de service. 2e classe. Proposé pour la retraite.
3e Bataillon. Sim. Serrand, 34 ans, 9 ans de service. 2e classe. Bonnes mœurs, remplit les devoirs de son état avec zèle.
Résumé des détails de la Revue.
Esprit du corps. Est en général bon. Les officiers commencent à avoir moins de tracasseries entre eux. Les sous-officiers et soldats sont remplis de bonne volonté.
Instruction. De l’officier. Est très peu connue, et devra être commencée depuis la 1ère partie de l’école du soldat. Des sous-officiers. N’ont point d’autre instruction que celle du maniement d’armes du soldat, qu’ils exécutent encore d’une manière très irrégulière. Du soldat. Il n’existe aucune trace d’instruction parmi les soldats. Je n’en ai pas trouvé un seul, qui annonce avoir reçu des principes sur la position.
Manœuvres. Ont été peu pratiquées.
Discipline. Est très bonne, et surtout dans la classe des Sous-officiers et soldats.
Tenue. Une partie des officiers est bien tenue et l’autre l’est médiocrement. Les sous-officiers et soldats sont bien peignés, leurs chapeaux neufs passablement tenus. Il en est de même de leurs habits, gilets et culottes. Les guêtres et souliers sont aussi mauvais qu’irréguliers.
Habillement. Est mauvais sous tous les rapports. Mais il existait en magasin 1051 habits, 1052 vestes, 1681 culottes, 1988 chapeaux et 223 bonnets de police, lesquels effets j’ai donné ordre de délivrer de suite à la troupe. Il existait encore en magasin ; drap bleu 640, drap blanc 137, tricot 2610, toile 3307, serge 3951, desquels effets non confectionnés, il existe entre les mains du tailleur ; drap bleu 373, drap blanc 37, tricot 630, toile 1263, serge 826. Dans l’examen que j’ai fait, de l’habillement neuf, j’ai trouvé une partie des habits trop longs, tous manqués sur la poitrine, et dans les manches ; les gilets mal faits et les culottes mal façonnées, enfin une négligence complète sur toutes les parties m’a engagé de changer de suite le Capitaine d’habillement. Le maitre cordonnier n’a fait que 75 paires de souliers d’après l’autorisation du conseil, et environ 150 paires, qui ont été payées par les commandants des Compagnies. On peut facilement juger de l’irrégularité, qu’a du produire un pareil mode.
Equipement. Est aussi passablement tenu, que sa mauvaise qualité le permet. Il existe en magasin 23 gibernes, 23 banderoles blanches, 6 baudriers blancs et 134 de noirs.
Armement. Est généralement mauvais (voyez la situation du matériel).
Casernes. Les chambres ne sont point aérées, les portes ne ferment pas bien, plusieurs bancs et tables sont trop petit ou faibles par vieillesse ; les fournitures ont en général besoin d’être réparées. Il manque des baquets ; l’on en a demandé au Ministre en Fructidor, et l’on n’en a reçu aucune réponse.
Chambrées. Les chambrées sont toutes de 8 à 14 hommes ; les chambres sont chauffées avec de la houille et briquettes, au moyens de poêles. Le chauffage est d’assez bonne qualité et suffit.
Magasin. A un bon local, et est tenu d’une manière assez régulière et propre.
Hôpitaux. Les malades sont envoyés à Liège.
Prisons. Les prisons sont dans un état passable mais les cachots tenus mal proprement et sont humides ; ils ont les uns et les autres besoin de réparations.
Salles de discipline. Est en bon état et propre.
Vivres. Le pain est bon, et bien manutentionné. Il est cependant arrivé des distribution, où on a été obligé de le refuser, vu sa mauvaise qualité.
Ordres laissés au Corps, concernant :
La comptabilité. Le registre de caisse et le journal général du quartier-maitre ont été trouvés tenus avec ordre et régularité. Ils n’ont pu cependant être arrêtés que jusqu’au 1er Nivôse an 9, attendu qu’il est encore du au corps pour solde et masses des 3 derniers trimestres de cette année la somme de 117330 frs 05 c.
Le corps s’est donc vu forcé de prendre sur les différentes masses, les sommes suivantes :
Pour solde des semestriers 29104, 13.
Pour le décompte de linge et chaussure 39832,54.
Pour l’entretien des fourgons 2605, 84.
Pour solde pendant Fructidor an 9 17940,79.
89483.30
Nonobstant l’arriéré, le Quartier maitre a opéré comme si tout était payé afin d’éviter les difficultés et le chaos qui en résultent ordinairement et ne point intervertir l’ordre de la comptabilité.
Tous les autres registres tenus par le Quartier maitre sont en bon ordre et au courant.
La comptabilité en effets a été arrêtée jusqu’au 1er Nivôse 10.
Comptabilité des réparations d’armes. Voyez page 93.
Décompte de ligne et chaussure. Voyez au même endroit.
Registre du détail des Compagnies, livrets particuliers de chaque homme et vérification de ces registres. Voyez au même endroit.
Retenues défendues. Voyez au même endroit.
L’instruction. L’adjudant major Lenoir sera chargé de l’instruction générale du corps, et le Chef de brigade la fera diriger de la manière suivante (ce sont les mêmes ordres que ceux donnés à la 36e.
Voyez page 107 et 108 avec les additions suivantes).
L’on exécutera tous les jours des évolution de détails avec la division ; l’on observera en même temps de bien former les officiers et sous-officier à un ton de commandement régulier, ferme, et bien partagé entre l’avertissement et l’exécution. Cette école devra se faire chaque fois au moment de commencer les évolutions.
Toutes les fois qu’on prendra les armes, tous les militaires depuis l’officier jusqu’au soldat devront avoir les chapeaux placés conformément au règlement de police intérieur, ainsi que le reste de l’ajustement.
Les soldats devront changer de pied les souliers. Voyez page 136.
Officiers de santé. Voyez page 135.
Service de place. Voyez page 39.
Batteries de tambour. Voyez au même endroit.
Rapport du Tambour-major avec les Chefs de Bataillons. Voyez page 108.
Ecole d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. Chapeaux des officiers et soldats. Voyez page 136.
Epaulettes des officiers. Voyez page 69.
Surtouts uniformes des officiers. Voyez page 39.
Le tambour major et les musiciens devront être en guêtres toutes les fois que le costume sera prescrit pour le soldat. Ils devront avoir des baudriers, et être munis de briquets, lorsque l’on en recevra ; les brides en or, qu’ils portent pour tenir leurs épaulettes, devront sur le champ, leur être ôtées.
L’habillement. La confection des habits neufs, des gilets et culottes a été trouvée généralement irrégulière ; les collets sont trop hauts, les poitrines trop étroites ; il en est de même des manches, lesquelles brident sous les aisselles, les basques sont trop échancrées et trop longues, les gilets presque aussi mal façonnés, que ceux qu’on recevait des magasins ; les culottes en général trop courtes et trop larges. Les tricots, dont ils sont faites, ainsi que les gilets, sont de tous les genres de nuances et tous au-dessous du médiocre, présentant plus que moitié des rebuts des magasins. Le procès-verbal, que j’en ai dressé, constate que six pièces de tricot, sont tout à fait de rebut, et 45 autres, restant également en magasin, devront être refoulées, pour en faire usage.
La mauvais confection précitée, la recette de 5543 aunes de tricot pour l’an 9, celle de 1000 culottes sur l’an 10, faites par le Capitaine Chémory, jointes au rapport qu’il en a fait au conseil d’administration, prouvent que cet officiers ne se connait pas en cette partie, et qu’il l’a négligée totalement. Le Chef le fera par conséquent remplacer de suite par le Capitaine Lasalle, en lui donnant pour adjoint le Lieutenant Lesieur.
Le conseil d’administration ne recevra plus d’effets, sans qu’il en soit dressé procès-verbal, ainsi qu’il est prescrit par le règlement.
Ce procès-verbal devra être transcrit sur le registre de délibérations et constaté de la manière la plus exacte pour tous les genres de recettes.
On suivra à l’avenir dans la confection des effets les dimensions ci-après. Voyez pages 39, 40, 54, 55.
Afin d’éviter par la suite le désordre des fournitures mauvaises et irrégulières, faites aux soldats par les commandants des Compagnies, il sera établi un petit magasin d’effets d’équipement. Voyez page 40.
L’inspecteur défend aux commandants des Compagnies de procurer aucuns effets d’habillement quelconque aux soldats, à moins qu’ils ne les tirent du petit magasin. Ils ne pourront en tirer, que sur des bons signés d’eux, et visés des Chefs de Bataillon, lesquels bons devront être présentés à la fin de chaque trimestre au conseil d’administration, avant de procéder au décompte du soldat. Le conseil s’occupera de suite à se procurer du cuir pour la confection de 1000 paires de souliers, elle sera surveillée par l’officier chargé de cette partie.
L’équipement. Placement des gibernes et havresacs. Voyez page 40.
Répartition des banderoles. Voyez page 135.
L’armement. Répartition des fusils en raison des tailles. Voyez page 40.
Marques particulières après les crosses. Voyez page 69.
Les hommes congédiés par réforme, récompense et congés absolus. Les hommes partant par récompense, resteront habillés tels qu’ils sont. On donnera des culottes à ceux qui ont fait la dernière campagne et qui partent par congé de réforme. On n’étendra cependant pas cette faveur, sur ceux qui par habitudes, courent les hôpitaux.
Ceux qui font partie du 8e, et partent par congés absolus, seront considérés comme les réformés et traités comme eux.
Punitions. Les Capitaines Tripier et Paquet, les Lieutenants Parmentelot et Deloisy ayant déjà été désignés à l’inspecteur plusieurs fois, et notamment à l’époque du 29 Vendémiaire an 9, comme tenant le premier une conduite irrégulière, se livrant au jeu et au vice ; les trois autres comme abandonnés à un genre d’ivrognerie crapuleuse ; l’inspecteur ordonne de suite les arrêts pour deux mois à ces quatre officiers, en y ajoutant, qu’elle sera étendue, jusqu’à ce que le Chef ait acquis les preuves d’un retour à une conduite digne de leurs grades. Ces officiers seront tenus à faire leur service et se trouver au peloton d’instruction. Si à la prochaine revue, ces officiers sont encore remontrés avec les mêmes vices, l’inspecteur se verra forcé de provoquer contre eux un parti proportionné à leur inconduite.
Extrait de la lettre d’envoi au Ministre de la guerre de la revue ci-dessus, sous date du 5 Germinal 10.
1° On lui mande qu’il existe sur les contrôles de ce corps un Lieutenant Dorgeron, fait prisonnier de guerre le 23 Prairial 8, et dont on n’a reçu depuis aucune nouvelle. On pense que le Citoyen Bachio pourrait donner des renseignements sur son compte.
2° Il existe dans ce corps un Sous-lieutenant Descot, âgé de 63 ans, et n’en ayant que 10 de service. Il a fait la guerre de son mieux, et a reçu plusieurs blessures. Il existe encore un Lieutenant Temporé Moral qui est vraiment à la charge du corps par sa nullité, et a même l’esprit un peu aliéné. Que faire de ces deux hommes ? On propose au Ministre de leur donner le traitement de réforme, et de les remplacer par des officiers réformés.
3° On lui adresse le procès-verbal, constatant la très mauvaise qualité du tricot, qui a été fourni à ce corps, et que le conseil d’administration a admis sur la foi d’un vieux Capitaine d’habillement, et d’un autre officier, aussi nul que lui. On lui mande qu’on a fait emballer le tricot restant encore en pièces, et on demande que le Commissaire Holstein à Liège soit tenu à reprendre le tout et à fournir de meilleures marchandises" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un 1er tableau intitulé "Relevé sommaire, par Corps et par Grades, des Officiers des neufs Demi-brigades, stationnées dans le 10e arrondissement rédigé d’après les notes, portées sur le compte de chacun d’eux sur le contrôle, annexé au livret de revue, sous le n°2, pour servir à connaitre la composition du corps d’officier dans les dites Demi-brigades. Le Général Schauenburg l'accompagne d'observations :
"1° dans la rédaction de ce relevé, on a rangé dans la 1ère colonne des bons officiers, ceux qui ont assez d’instruction pour prétendre à l’avancement ; 2e ceux qui ne pouvant guère y prétendre, peuvent cependant bien remplir les fonctions de leur grade et sont à leur place.
2° On a compris dans la 2e colonne des médiocres 1. Ceux qui peut instruits, on cependant de la volonté et des moyens, et mènent une conduite régulière. 2. Ceux qui étant assez instruits, tiennent une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bons officiers, si les premiers sont stimulés et les derniers surveillés.
3° On a désignés comme mauvais officiers 1. Ceux qui n’ayant aucune trace d’instruction ni des moyens d’en acquérir, et n’étant guère propres à l’état militaire, sont à la charge aux Corps. 2. Ceux qui menant une vie tout à fait déréglée et incorrigible, sont par leur conduite et le mauvais exemple, une véritable entrave au bien du service ; les uns et les autres n’ayant pas assez de service pour mériter une retraite quelconque.
4° Dans la 4e colonne, on a mis ceux qui ont été proposés à la retraite soit à la revue, soit antérieurement à cette époque.
5° Enfin, on a désigné comme susceptible de retraite 1. Ceux qui ont assez de services pour y prétendre, mais qui ne veulent pas la prendre. Le Gouvernement devrait les forcer à la prendre, vu leur impossibilité de servir encore davantage avec fruit. 2. Ceux qui pourraient être rangés dans la 3e classe des mauvais officiers et seraient à renvoyer, si leurs services ne méritaient quelque considération. L’Inspecteur a proposé au Gouvernement de leur donner le traitement de réforme, en attendant leur retraite, et de les remplacer par des officiers réformés en état de remplir leurs fonctions".
Ce qui donne pour la 100e de Ligne :
Etat-major : Chef de Brigade 1 bon ; total 1. Chefs de Bataillon 2 bons, 1 médiocre, 1 mauvais, total 4 ; Quartier maitre 1 bon ; Adjudants major : 2 bons, 1 médiocre, total 3. Total général 9.
Compagnies : Capitaines, 15 bons, 4 médiocres, 3 mauvais, 3 susceptibles de retraite; total 25. Lieutenants 12 bons, 5 médiocres, 3 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 3 susceptibles de retraite, total 24 ; Sous lieutenants, 15 bons, 6 médiocres, 1 mauvais, 1 susceptible de retraite, total 23 ; total général 72. Adjudants sous-officiers, 3 bons (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un deuxième tableau, intitulé "Situation générale du personnel, avec les mutations survenues depuis le 1er Vendémiaire 9", il est indiqué pour la 100e de Ligne : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 3 Adjudants majors, 25 Capitaines, 24 Lieutenants, 23 Sous lieutenants, 3 Chirurgiens, total 84, dont 64 présents, 19 en congé, 1 prisonnier de guerre. 17 au Petit Etat-major, 23 Sergents-majors, 93 Sergents, 26 Caporaux fourriers, 202 Caporaux, 140 Grenadiers, 1473 Fusiliers, 48 Tambours, 2 Enfants, total 2024, dont 1809 présents, 3 détachés, 48 à l’hôpital externe, 161 en congé, 3 détenus.
Concernant les mutations pour la 100e de Ligne, son effectif au 1er Vendémiaire était de 2868 hommes. Les recettes indiquent 294 recrues, 11 hommes venus d’autres corps, 60 rayés rentrés, total 365. L’effectif devrait donc être de 3233 hommes. Les pertes sont de 25 morts, 120 désertés, 166 réformés par l’inspecteur général, 186 réformés avant la revue, 3 rayés par jugement, 611 rayés pour longue absence, 23 passés à d’autres corps, 73 partis par congé absolus, 2 faits officiers, total 1209 hommes. L’effectif reste donc à 2024 hommes. Si l’on déduit encore 58 proposés pour la pension, 3 pour les Vétérans, 1 pour les Invalides, 206 partant par congés absolus, total 268. L’effectif sera de 1756 hommes. Le complet de paix étant de 1961, il y a un manque au complet de 205 hommes (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 3e tableau, intitulé "Suite du personnel, détail des présents, des hommes congédiés par récompense, par réforme et pour le huitième" donne pour la 100e de Ligne : Officiers : 1 Chef de Brigade, 2 Chefs de Bataillon, 1 Quartier maître, 2 Adjudants majors, 21 Capitaines, 19 Lieutenants, 16 Sous lieutenants, 2 Chirurgiens, total 64 présents. Petit Etat-major : 2 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 8 Musiciens, total 16 présents. Sous-officiers et soldats : 23 Sergents-majors, 85 Sergents, 26 Caporaux fourriers, 187 Caporaux, 128 Grenadiers, 1296 Fusiliers, 46 Tambours, 2 Enfants, total 1809 présents. Total général Officiers compris : 1873 présents.
En ce qui concerne les hommes congédiés par récompense nationale, il y a pour la 100e de Ligne : Officiers : 0 Capitaine, 1 Lieutenant, 0 Sous-lieutenant, total 1. Sous-officiers et soldats : 0 Sergent-major, 2 Sergents, 0 Caporal fourrier, 3 Caporaux, 57 Grenadiers, Fusiliers ou Tambours, total 62. Par congés absolus, 7 sergents-majors, 35 sergents, 2 Caporaux fourriers, 32 Caporaux, 200 Grenadiers et Fusiliers, 3 Tambours, Total : 279. Par Réforme : 2 Sergents-majors, 3 Sergents, 1 Caporal fourrier, 8 Caporaux, 155 Grenadiers, Fusiliers et Tambours, total 169. Total général 510. Observation : 3 plus qu’à la récapitulation des livrets (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 4e tableau établi la "Situation générale du matériel"; il indique, concernant l'habillement de la 100e de Ligne : Habits : 18 neuf, 1492 bons, 942 à réparer, 1168 hors de service, total 3620 ; à remplacer par an 1308. Vestes : 25 neuves, 1492 bonnes, 792 à réparer, 1176 hors de service, total 3485 ; à remplacer par an 1308. Culottes : 32 neuves, 2000 bonnes, 0 à réparer, 60 hors de service, total 2292 ; à remplacer par an : 3924. Chapeaux : 0 neufs, 1150 bons, 750 à réparer, 360 hors de service, total 2260 ; à remplacer par an 1308. Bonnets de police : 0 neufs, 1100 bons, 592 à réparer, 1668 hors de service, total 2360 ; à remplacer par an : 0.
Gibernes : 0 neuves, 701 bonnes, 315 à réparer, 390 hors de service, total 1406 ; à remplacer par an 189. Porte-gibernes : 0 neufs, 896 bons, 210 à réparer, 300 hors de service, total 1406 ; à remplacer par an 189. Baudriers : 134 neufs, 195 bons, 90 à réparer, 100 hors de service, total 519 ; à remplacer par an : 64. Bretelles de fusils : 0 neuves, 244 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service, total 244 ; à remplacer par an 189. Colliers de tambours : 0 neuf, 15 bons, 8 à réparer, 9 hors de service, total 32 ; à remplacer par an : 9.
Concernant l’armement et caisses de tambour : Fusils : 0 neufs, 409 bons, 0 réparés, 937 à réparer, 417 hors de service, total 1763 ; à remplacer 417. Baïonnettes : 0 neuves, 1269 bons, 0 réparées, 50 à réparer, 419 hors de service, total 1758 ; à remplacer 419. Sabres : 0 neufs, 27 bons, 0 réparés, 90 à réparer, 90 hors de service, total 207 ; à remplacer par an : 61. Caisses de tambour : 0 neuve, 26 bonnes, 1 à réparer, 9 hors de service, total 36 ; à remplacer par an : 9.
Concernant les étoffes et les effets pour les recrues, il est noté pour la 100e de Ligne : drap blanc, 78,00 ; drap bleu, - ; drap noir - ; écarlate, - ; tricot blanc ou bleu, - ; serge, - ; toile, - ; gros boutons, - ; petits boutons, - ; chemises 164 ; cols noirs, 415 ; bas, 99 ; souliers - ; guêtres grises, - ; guêtres noires, - ; sacs de toile, - ; sacs de peau, - ; cocardes, 688 ; pompons, - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 5e tableau intitulé « Situation générale des finances » indique pour la 100e de Ligne :
Situation des masses au 1er Vendémiaire an 9 : 65611,73.
Reçu depuis ce temps : décompte des revues, ou à-comptes reçus, 132971,07 ; recettes extraordinaires, 00,00 ; total des recettes, 132971,07.
Les masses devraient être à 198582,80. Dépenses sur les masses, 99665,48. Restant en caisse au 30 Pluviôse 10 : 98917,32.
Détail de la situation des masses : de linge et chaussure, 43241,13 ; d’entretien, 47490,33 ; de chauffage, 8185,86 ; total pareil à l’avoir en caisse, 98917,32.
Représentatif de l’avoir en caisse : espèces en caisse ou entre les mains du Quartier maitre, 21981,22 ; effets actifs représentant du numéraire, 49503,95 ; somme à toucher sur les revues, non décomptées, 27432,15 ; total pareil à l’avoir en caisse, 98917,32 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 6e tableau intitulé « Suite des finances » indique pour la 100e de Ligne :
Sommes dues au corps : Solde, 89897,90. Masse de linge et chaussure : 15433,15. Masse d’entretien : 11999,00. Masse de chauffage : 150,00. Indemnité de logement : -. Indemnité de fourrages : -. Pour réparation des fourgons : 2605,84.
Total des sommes dues aux corps : 120085,89.
Valeur des effets de petit équipement en magasin : 720,00.
Reçu à ma masse de linge et chaussure du soldat : -.
Nombre des soldats qui n’ont pas leur masse complète : 151 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 7e tableau intitulé « Masse d’économie, sommes provenant des finances, hommes absents et rayés soit avant, soit après le 1er Germinal an 8 » indique pour la 100e de Ligne :
Versé dans la caisse de l’armée sur des reçus du payeur : 6434,35.
Restant de la solde des absents antérieure au 1er Germinal 8 et qui n’a pas été remise au payeur : 16382,82.
Masse de linge et chaussure des mêmes hommes, dont la solde a été remise au payeur, et qui a été reversée à la caisse d’entretien jusqu’au 1er Germinal 8 : -.
Solde d’absence des hommes rayés depuis le 1er Germinal 8 et qui a été versée à la caisse d’entretien : 6093,06.
Masse de linge et chaussures des mêmes hommes pendant le même temps et versée à la caisse d’entretien : -.
Totaux des sommes dues aux absents, et versées soit dans la caisse de l’armée, soit à la masse d’entretien : 28910,23.
Observations : Les mutations ayant été à peu près les mêmes dans tous les corps de l’armée, la colonne des totaux devrait présenter des sommes à peu près égales. En les comparant les unes avec les autres, on peut juger du plus ou moins d’ordre que chaque corps a mis dans cette partie de la comptabilité ... (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Résumé général du détail des revues" indique : Esprit des Corps. Des officiers. L’esprit des officiers est très bon dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e, 48e et 94e ; il laisse quelque chose à désirer pour l’ensemble dans la 36e ; le zèle des chefs pour le bien du service est quelques fois entravé par des intrigues et des tracasseries dans les 110e et 100e. Des Sous-officiers et soldats. L’esprit des Sous-officiers et soldats est bon et docile partout.
Instruction des officiers. La partie théorique a été commencée dans les 36e, 48e et 94e ; elle est peu connue dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e ; elle ne l’est pas du tout dans la 110e. Tous les corps ont besoin de réunir cette partie à la pratique et d’établir leur instruction de nouveau d’après les principes que je leur ai démontrés.
Des Sous-officiers. Mêmes observations. Les Sous-officiers ont partout grand besoin d’être instruits aux maniements d’armes du soldat, et à ceux de leur grade, ainsi qu’aux mécanismes des mouvements de l’école du peloton.
Du soldat. Est commencée et passablement avancée dans les 10e légère, 36e et 48e ; elle n’est guères ou pas du tout connue dans les 50e, 53e, 103e, 110e et 100e. La 94e l’a commencée mais sur de faux principes.
Manœuvres. Ont été commencées jusqu’à l’école du bataillon dans les 36e et 48e ; elles sont peu connues dans les 10e légère, 50e, 53e, 103e et 100e. La 94e les a commencée, mais elles devront être reprises d’après les principes démontrés par l’inspecteur. Elles sont tout à fait inconnues dans la 110e.
Discipline. Est exemplaire dans la 48e, tant dans le service intérieur que dans la conduite envers les habitants, et par la parfaite union qui y règne ; elle est très bonne dans la 10e légère, 53e, 36e, 94e et 100e ; elle est passable dans la 103e ; elle a besoin d’être mieux établie et surveillée dans la 100e et 50e.
Tenue. Des Officiers. Celles des Officiers est très bonne et régulière dans les 10e légère, 50e, 53e, 36e, 48e et 94e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; dans la 100e, une partie des Officiers est bien tenue, l’autre ne l’est que médiocrement. Et dans la 110e, la tenue des Officiers est passable, lorsqu’ils sont en service, mais fort mauvaise, quand ils ne sont pas sous les armes.
Des Sous-officiers et soldats. Celles des Sous-officiers et soldats est fort bonne et régulière dans les 10e légère, 48e et 94e ; elle est passable dans les 36e et 100e ; elle pourrait être plus régulière dans la 103e ; elle est tout à fait mauvaise dans la 50e et 110e, où les habits des soldats présentent un abandon total, excusable cependant par leur trop mauvaise qualité, qui dégoute le soldat du soin de les tenir bien tenus.
Habillement.
1° La qualité.
Habits. Les habits sont bons dans les 10e légère et 103e ; ils sont passables pour les deux tiers dans la 94e ; ils sont mauvais dans les 50e, 100e, 48e, 53e, 36e ; ils sont très mauvais et de vrais haillons dans la 100e.
Vestes. Les vestes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; elles sont passables dans la 94e pour les deux tiers ; elles sont mauvaises dans la 53e, 48e, 36e et 103e ; très mauvaises dans la 110e.
Culottes. Les culottes sont bonnes dans les 10e légère et 50e ; mauvaises dans les 53e, 103e, 36e, 48e, 94e et 100e ; très mauvaises dans la 110e.
Chapeaux. Les chapeaux sont bons dans la 10e légère, 53e et 48e ; passables dans la 36e ; médiocres dans les 103e et 94e, mauvais dans la 50e, hideux dans la 110e.
Guêtres. Les guêtres sont bonnes dans les 10e et 100e, passables dans la 94e, mauvaises dans la 50e, 36e, 48e, 100e, moitié passables et moitié haillons dans la 110e.
Souliers. Les souliers sont bons, quant à leur qualité, dans la 10e, 50e, 53e, 103e ; passables dans les 36e, 110e ; mauvais dans la 94e et 100e.
Bonnets de police. Il n’y a que la 50e, 110e et 100e, qui aient le complet en bonnets de police ; mais la 50e et 100e n’ont de passables que pour les deux tiers ; ceux de la 110e sont mauvais tout à fait. La 94e en a de bons pour les deux tiers. Les 53e, 36e et 48e n’en ont que pour une partie de leur troupe, et ce qu’ils ont est mauvais ; les 10e et 103e en maquent totalement.
2° La façon.
Tirés des magasins. Les effets provenant des différents magasins se font remarquer par l’esprit d’économie qui anime les fournisseurs ; les habits sont courts, petits et trop étroits sur la poitrine, les vestes trop courtes, et les culottes également courtes ne montent pas assez haut et laissent une partie du bas-ventre à découvert ; les guêtres sont mal faites, et les chapeaux ridicules par leur petitesse.
Façonnés aux corps. Les effets faits aux corps n’en sont pas mieux faits, et pêchent par un autre côté : les collets des habits sont trop hauts, leurs basques trop longues, et trop échancrées ; il y en a qui dépassent les mollets ; les effets fournis aux soldats par les commandants de compagnies sont irrégulièrement faits, surtout les souliers qui sont trop pointus, façonnés trop légèrement et à la maitre de danse. Les chapeaux, que les hommes s’achètent eux-mêmes, ont les ailes trop longues.
Equipement.
Baudriers et banderoles. La 10e légère est le seul corps où l’équipement est bon, parce qu’il est neuf. Il est généralement mauvais dans les 8 autres corps. Les baudriers et banderoles sont de mauvais cuirs noirs, qu’on entretient de son mieux. Les seules passables sont celles que les corps ont ramassées sur le champ de bataille.
Gibernes, fourreaux de baïonnettes. Les gibernes sont de toutes formes et grandeurs, la plupart trop grandes pour la cavalerie, et trop petite pour l’infanterie. Beaucoup de corps n’ont pas de fourreaux de baïonnettes ni de porte-baïonnettes, et le soldat est obligé de faire un trou dans la banderole pour attacher sa baïonnette.
Havresacs. Les havresacs sont dans tous les 9 corps extrêmement délabrés.
Armement.
Fusils. Les fusils sont en assez bon état dans la 10e légère et 48e. Ils sont passables dans les 50e, 53e, 103e et 110e, mais ils sont de différentes grandeurs et modèles ; dans la 110e, il y en avait qui avaient des clous, au lieu de vis ; ils sont tout à fait mauvais dans les 36e, 94e et 100e, où ils présentent un assemblage de toutes les grandeurs, modèles et calibres.
Sabres. Les sabres sont au complet dans les 10e légère, 50e, 103e, 110e et 48e ; il en manque un tiers dans la 53e ; il en manque deux tiers dans les 36e, 94e et 100e. Ils sont en bon état dans la 10e légère, 110e et 48e, la 50e, 53e, 36e, 103e et 94e ; ils sont très mauvais dans la 100e.
Casernes.
Casernés. Sont casernés : 1 Bataillon de la 10e légère, les 3 Bataillons de la 50e, 1 Bataillon de la 53e, 2 Bataillons de la 103e, 2 Bataillons de la 36e, les 3 Bataillons de la 48e, ceux de la 94e et ceux de la 100e ; en tout 18 Bataillons.
Cantonnés. Sont cantonnés : 2 Bataillons de la 10e légère, 2 Bataillons de la 53e, 1 Bataillon de la 103e, les 3 Bataillons de la 110, et un Bataillon de la 36e ; en tout, 9 Bataillons.
Etat des casernes. Sont passables : les casernes d’un Bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 36e à Maestricht, celles de la 48e à Bois-le-Duc et Vicq, celles des 94e et 100e à Namur et Liège ; en tout 10 Bataillons.
Sont mauvaises : les casernes de 2 Bataillon de la 50e à Mayence, d’un Bataillon de la 53e à Coblence, de deux Bataillons de la 103e à Cologne, d’un Bataillon de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège, et 1 Bataillon de la 10e à Mayence ; en tout, 8 Bataillons.
Cantonnements. Sont bien dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et la 110e. Sont mal tenus dans leurs cantonnements une partie de la 10e légère et 2 Bataillons de la 53e.
Chambrées.
Trop grandes. Une partie des casernes a des chambrées trop grandes, comme celles de la 10e légère et d’un bataillon de la 50e à Mayence, celles de la 53e à Coblence, de la 103e à Cologne, et celles d’un Bataillon à Liège.
Trop petites. D’autres au contraire renferment des chambres extrêmement petites, comme sont celles d’une caserne à Coblence, d’une caserne à Cologne, de la caserne de la 48e à Tongres, et d’un Bataillon de la 94e à Liège.
Fournitures. Les fournitures sont fort mauvaises dans les casernes des 50e, 103e et 100e.
Magasins. Sont partout placés dans des locaux commodes et tenus en règle.
Hôpitaux. Il n’existe dans l’arrondissement que ceux de Mayence, de Trèves, d’Aix-la-Chapelle et de Liège. Dans quelques corps, les malades sont obligés de faire plus de 20 lieues et par des chemins détestables pour aller à l’hôpital le plus voisin. Cela fait périr sans secours ceux qui sont vraiment malades, et facilite singulièrement les menées de ceux qui ont l’habitude de rouler les hôpitaux.
L’hôpital de Mayence est assez bien servi, mais il est établi dans une maison particulière trop petite, insalubre et mal distribuée. Celui de Liège est bien administré.
Prisons. Sont assez bien tenues à Mayence, Coblence, Cologne et Maestricht ; elles sont fort mauvaises à Liège et Namur. Dans les cantonnements, on se sert des prisons des communes.
Salles de discipline. Celles des 50e et 53e à Mayence et Coblence sont malsaines et humides ; elles sont dans un bon état dans les autres corps.
Vivres. Le pain est bon dans les 10e légère, 53e, 48e, 94e, 100e. Il a été mauvais, mais il est devenu meilleur dans la 103e, 110e ; il n’est pas assez cuit dans la 36e ; il est fait de très mauvaises farines dans la 50e à Mayence" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Relevé des Ordres laissés aux Corps" indique : "La comptabilité. Les registres de caisse, et les journaux généraux des Quartier-maitres ont été trouvés dans tous les corps tenus avec ordre et conformes au mode de comptabilité établi par le règlement du 8 Floréal 8. Néanmoins, ils n’ont pu être arrêtés définitivement par l’inspecteur général, que jusqu’à une époque bien antérieure à celle de la revue, à cause de l’arriéré, que tous les corps ont à réclamer, et qui est détaillé dans la situation des finances.
Ce même arriéré a encore occasionné que, quoique les dispositions de l’arrêté du 8 Floréal 8 soient claires, précises et bien connues de tous les Quartier-maitres, chacun d’eux a opéré d’une manière différente dans la tenue de sa comptabilité. Celui, par exemple, de la 48e pour ne pas intervertir les trimestres, a cessé d’inscrire sur les registres de caisse, et sur son journal toute dépense ou recette, du moment où l’arriéré a commencé. Celui de la 94e au contraire, pour être toujours au courant des finances de sa demi-brigade, a inscrit les recettes et dépense à fur et mesure qu’elles ont été faites, et a confondu les trimestres et même les années ; d’autres enfin, comme celui de la 100e, ont opéré comme si le paiement des sommes dues au corps était effectué.
On a enjoint au conseil d’administration de la 50e de faire transcrire sur son registre toutes les délibérations qu’ils prend selon l’ordre des dates, et de ne plus les confondre à l’avenir. Voyez page 54.
On a rappelé aux conseils d’administration des 10e, 53e, 103e, 110e et 36e, l’obligation de faire transcrire sur leurs registres, les arrêtés faits à la fin de chaque trimestre de toute espèce de comptabilité en effets et deniers.
On a enjoint aux officiers chargés de l’habillement dans tous les 9 corps, de se conformer à l’avenir plus strictement aux dispositions du règlement, pour ce qui concerne la comptabilité des réparations d’armes. Voyez page 93.
On a ordonné aux conseils des 103e, 110e, 36e, 48e et 100e de surveiller plus exactement l’exécution des dispositions du règlement, relatives à l’administration des compagnies, telles que la tenue du registre de détail des compagnies, celles des livrets particuliers des hommes, la vérification et le décompte de la masse de linge et chaussure. V. p. 80, 93.
On a défendu aux chefs des 10e et 100e de souffrir aucune retenue, à faire aux soldats, autres que celles prescrites par la loi. Voyez page 41.
L’instruction. L’inspecteur général a donné à tous les Corps, et fait inscrire sur leurs livrets, à chacun selon ses besoins particuliers, ses ordres pour établir d’une manière solide leur instruction, pour réunir la théorie à la pratique, et pour parvenir ainsi à des résultats prompts, réguliers et certains. Ces ordres sont inscrits le plus en détail sur les livrets de revue des 36e page 107, 48e page 121, 94e page 135, 100e page 149.
Il a été enjoint aux chefs de tous les corps de mettre en pratique l’instruction, qu’il leur a laissée, sur le service des places. Voyez page 39.
Il a été ordonné aux officiers chargés des différentes parties d’administration (le Quartier-maitre excepté), de faire le service intérieur de leurs compagnies, et de prendre les armes avec elles, toutes les fois qu’elle ne seront pas détachées de l’état-major. Voyez page 108.
Il a défendu tout batterie de tambours, autres que celles prescrites par le règlement ; les tambours seront particulièrement instruits à la cadence de 90 pas à la minute. Voyez page 39.
Il a établi dans tous les corps une école d’écriture. Voyez page 39.
La tenue. L’inspecteur général a ordonné aux officiers de la 10e légère, de se munir de hausse-cols, et de baudriers. Voyez page 39.
Il a ordonné aux officiers des 10e légère, 50e, 53e, 103e, 110e, 36e, 94e et 100e de porter des épaulettes sur lesquelles sont distingués les différents grades. Il a ordonné aux officiers des mêmes corps, de se munir de surtouts uniformes.
Il a ordonné aux officiers des 110e, 84e et 100e d’avoir des chapeaux, qui soient plus réguliers, pas si grands, et retroussés conformément au règlement.
Il a ordonné à ceux des 53e, 103e, 36e et 100e d’observer ce qu’il leur a montré pour le placement des chapeaux, étant de service.
Les officiers des 50e et 110e seront tenus à se costumer plus régulièrement hors du service.
De même, les Caporaux et soldats des 50e et 110e devront être tenus plus régulièrement.
Il est ordonné aux Caporaux fourriers de porter les galons de laine des Caporaux, dans les 10e, 53e, 110e, 36e et 48e. Voyez page 39.
Les galons des Sous-officiers et Caporaux devront être plus conformes au règlement ; 50e, 53e, 110e, 48e. Voyez page 54.
Les Chefs des 110e et 36e observeront, que les cheveux des soldats soient arrangés conformément au règlement. Voyez p. 94.
Le Chef de la 94e ne souffrira plus sous les armes des chapeaux qui excédent la grandeur désignée par la loi. Voyez page 136.
Il est enjoint aux Chefs des 94e et 100e d’observer que les soldats changent de pied leurs souliers. Voyez page 36.
Les Chefs des 50e, 110e et 100e auront soin, que les musiciens soient costumés plus conformément au règlement. Au lieu de bottes, ils devront avoir des guêtres, sous les armes ; les brides en or, pour tenir leurs épaulettes, devront leur être ôtées. Voyez pages 54, 95 et 150.
L’habillement. L’inspecteur général a rappelé au conseil d’administration de la 100e l’obligation que lui impose le règlement, de constater de la manière la plus exacte, par un procès-verbal, transcrit sur son registre de délibérations, la qualité des recettes qu’il fait, en effets de tous genres.
La façon des nouveaux effets, faits par les corps, ayant été trouvée totalement manquée, l’inspecteur général prescrit à tous les corps les dimensions qu’elles auront à suivre dans la confection de leurs habits, vestes, culottes et souliers, et dans l’achat des chapeaux. Voyez les détails pages 39, 40, 54, 55.
L’inspecteur général a enjoint aux Chefs de corps, qui n’ont pas de bonnets de police, de tâcher de s’en procurer, soit en employant les vieux habits en magasin, soit en en trouvant sur la coupe des effets neufs.
Afin d’éviter le désordre, qui a subsisté jusqu’ici dans tous les corps, des effets mauvais et irréguliers, fournis aux soldats par les commandants des compagnies, l’inspecteur général a établi partout un petit magasin d’effets d’équipement, au moyen duquel il a défendu aux commandants des compagnies de procurer désormais, aucun effet d’habillement quelconque aux soldats, à moins qu’ils ne le tirent du petit magasin. Voyez l’organisation de ce magasin pages 40 et 151.
L’équipement. L’inspecteur général a donné à tous les corps les ordres pour que les gibernes et havresacs soient placés d’une manière plus régulière et convenable. V. page 40.
Il a montré à la 50e comment devront être placés les sabres et les fourreaux de baïonnettes. Voyez page 55.
Il a ordonné aux Chefs des 94e et 100e de réunir les bretelles éparses dans les compagnies, et d’en donner les blanches aux Grenadiers. V. page 136.
L’armement. Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps, de répartir leurs fusils en raison des tailles. Voyez page 40.
Il leur a été défendu de souffrir aux armes aucunes marques particulières telles que coupures aux crosses, clous, etc., ni des bretelles particulières. Voyez page 63.
Il a été ordonné aux Chefs de tous les corps de remettre à l’arsenal le plus voisin, tous les fusils qu’ils ont en magasins, et qui excédent le nombre de 50, qu’ils garderont pour les remplacements ; ils garderont aussi les sabres. Voyez page 40.
Il a été enjoint au Chef de la 110e de faire mieux soigner dorénavant son armement. Voyez page 95.
Hommes congédiés. L’inspecteur général a prescrit, pour ce qui concerne le vêtement des hommes congédiés, les mesures suivantes.
Les hommes partant avec récompense resteront vêtus tels qu’ils sont. Ceux réforment purement et simplement échangeront leurs habits neufs contre de vieux, mais qui soient cependant réparés. Quant à ceux qui partent par congés absolus, on se conformera, à leur égard, à la lettre du ministre du 21 Pluviôse dernier. Voyez p. 41, 56, 95, 151.
Le tiercement. Il a été prescrit à tous les corps de procéder à la nouvelle organisation de paix, et au tiercement, tel qu’il a été ordonné par le ministre. Voyez page 41.
Il a été de même prescrit aux Chefs des corps, d’égaliser les compagnies, et de répartir entre elles les Officiers, Sous-officiers et Caporaux, en raison du bien du service. Voyez page 54 ...
Punitions. (…) Vu la très mauvaise conduite des citoyens Tripier, et Paquet, Capitaines, des Lieutenants Parmentelot et Deloisy, tous de la 100e, l’inspecteur général leur a ordonné les arrêts pour deux mois. Voyez page 151" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le "Sommaire des propositions contenues dans les lettre d’envois au Ministre" indique : "… 9. On lui demande des renseignements à l’égard du Lieutenant Dorgeron, de la 100e, prisonnier de guerre depuis le 23 Prairial 8. Voyez page 152.
10. On lui propose de renvoyer chez eux avec traitement de réforme le Lieutenant Temporé Morel, et le Sous-lieutenant Descot, tous deux de la 100e. Voyez ibidem" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg a également envoyé une "Circulaire aux Chefs des Corps, contenant l’instruction des manœuvres, pour les revues de l’an XI.
En vous adressant citoyen chef, mon instruction concernant les manœuvres et le service des places, j’ai trouvé nécessaire d’y ajouter le mode d’exécution ci-après, attendu que vous êtes maintenant à même d’entrer dans tous les détails nécessaires sur cet objet.
Le 4e chef ou celui des autres chefs de bataillon que vous aurez choisi à son défaut de capacité, devra lui-même instruire les officiers avec lesquels il établira les différentes gradation de l’école du soldat faisant une attention particulière de ne jamais passer à une autre instruction sans avoir parfaitement assuré la précédente, de bien établir leur aplomb dans le rang, et de suivre ponctuellement le règlement de 91 pour tout ce qui concerne cette partie de l’instruction particulière, attendu qu’elle ne laisse presque rien à désirer pour sa perfection.
Afin de la conduire avec ensemble, le même chef qui aura tenu l’instruction des officiers s’occupera de celle des sous-officier, l’instruction des officiers devant être tenues le matin, et dans un endroit écarté. Celle des sous-officier l’après-midi en présence de tous les officiers.
Les officiers devront être munis de gibernes et de fusils de soldat pour tout ce qui concerne l’instruction des maniements d’armes, et le chef de brigade ne saurait mettre assez d’attention à lier la pratique avec la théorie, afin de ne plus retomber dans l’ancienne erreur relative à leurs instructions, qui autrefois croyaient que lorsqu’ils savaient occuper leurs places dans quelques manœuvres et surtout prononcer les commandements, dispensé de ne plus rien apprendre, et certes leur loyer est bien loin d’être rempli à cet égard, il est essentiel qu’ils connaissent tous les moyens d’exécution, les fautes qu’ils peuvent commettre, et les conséquences que les fautes peuvent avoir, cela redoublera leur zèle à s’occuper de l’instruction et a ne plus la regarder comme une chose presque indifférente.
Aussitôt que l’instruction précédente aura été transmise aux officiers et sous-officiers d’une manière à être assuré de son ensemble, le chef de brigade la divisera par bataillon sous la direction de leurs chefs lesquels pourront être remplacés par des officiers immédiatement après leurs grades, soit pour motif d’infirmité ou de moyens nécessaires en observant tous les égards dus aux grades et à l’ancienneté du service ; cette mesure sera aussi observée pour l’instruction des compagnies qui ne devra être confiée qu’aux officiers assez instruits pour la transmettre. Après avoir fait répéter par section d’abord aux compagnies de chaque bataillon ce qui vient d’être demandé ci-dessus, l’on passera à l’école du peloton, laquelle se tiendra le matin pour les officiers, et l’après-midi pour les sous-officiers. Ce genre d’instruction tenu pendant une heure chaque fois ne devra pas empêcher celles des compagnies.
L’officier chargé de l’instruction ne devra pas omettre cette poursuite dans la 6e leçon concernant le maniement d’armes des sous-officiers et caporaux, les officiers devront aussi être instruits à exécuter ce qui est prescrit dans la même leçon relativement au maniement de l’épée.
Le chef de brigade se munira de suite d’un fanion par bataillon pour remplacer le drapeau dans les exercices journaliers, la perche de ce fanion devrait être d’un bois léger, avoir neuf pieds de hauteurs y compris la lance et le sabot, l’étoffe de ce fanion sera suffisamment grande ayant deux pieds de chaque côté. Les sous-officiers porteurs de ce fanion devront être choisis par le chef de brigade, et le porter sous les armes ainsi qu’il est dit dans l’instruction de l’inspecteur général. Cette manière renfermant les moyens les plus corrects pour tous les genres d’alignements, le général inspecteur prévient le chef qu’il ne souffrira d’autre fanion que celui qui représente le drapeau.
Aussitôt que l’école du peloton sera bien entendue par les officiers et sous-officiers, l’on en formera une division, de laquelle tous les officiers en composeront le cadre alternativement.
Cette marche sera suivie pour l’instruction des compagnies qui devront aussi être réunies par division en plaçant les pelotons dans l’ordre de bataille.
L’on placera en faisceaux les armes pour toutes les instructions auxquelles elles ne sont pas nécessaires, afin d’éviter la fatigue du port d’arme et d’empêcher de faire contracter de fausses positions pendant les explications dans les différentes instructions.
L’on exécutera dans tous les jours sans fusils, les évolutions de détail avec la division, en observant de les classer d’une manière successive, l’on commandera pour les conversions de pied ferme, pour les déboîtements et remboitements en bataille, ensuite celle en marchant pour les changements de direction en colonnes, les officiers et sous-officiers formant les cadres devront en même temps être instruits à au ton de commandement régulier et bien partagé entre l’avertissement et l’exécution, aussitôt que l’instruction de la division sera établie, on la terminera chaque fois par la réunion du bataillon, en observant pour sa formation ce qui a été prescrit dans l’instruction du général inspecteur afin d’habituer chacun à sa place de bataille et à se former rapidement et avec ordre. Les officiers et sous-officiers devront être prévenus qu’ils seront particulièrement observés par l’inspecteur général sur toute leurs différentes obligations, que cet examen se fera avec le calme de l’expérience, sans jamais s’écarter de la considération due au grade et au service rendu.
Lorsque l’on passera à l’école du bataillon, l’on éprouvera l’avantage d’avoir pratiqué presque tous les genres d’évolutions avec la division, l’on s’occupera de suite de pratiquer les mouvements successifs ainsi qu’ils sont indiqués dans l’instruction du général inspecteur.
Le chef de brigade devra lui-même tenir trois fois par semaine au moins l’instruction suivante, faisant former trois pelotons de 8 files chacun, composés d’officiers et complétés par des sous-officiers, ces trois pelotons représenteront ceux du drapeau de chaque bataillon, ils seront encadrés d’après la formation indiquée dans l’ordonnance, mais dirigés pour les mouvements suivants par leurs chefs de bataillon respectifs et d’abord placés à six pas les uns des autres.
La première instruction devrait être la marche en bataille, le chef désignera le bataillon d’alignement alternativement, en observant à cet égard les principes indiqués dans l’instruction de l’inspecteur. Voir page 70 et suivante.
Lorsque l’on aura exécuté l’ensemble de la marche, l’exactitude nécessaire sur le prolongement donné, et enfin déterminée la longueur du pas, l’on éloignera insensiblement les pelotons jusqu’à leurs distances respectives. Les chefs de bataillon observant d’augmenter leur ton de commandement en raison du front qu’ils tiendront, le chef de brigade prononçant les siens en forme d’avertissement, afin qu’ils puissent être transmis à la fois aux différents chefs qui de leur côté devront les enlever avec une égale précision. La pratique de ces exercices leur fera trouver les moyens nécessaires à son exécution. Aussitôt que cette instruction aura été entendue l’on la répètera par bataillon en faisant aussi exécuter les maniements d’armes, les feux, etc. Cette partie amenée à l’ensemble nécessaire, le chef de brigade fera exécuter par bataillon les premières instructions d’ensemble, pour les manœuvres, passant ensuite à l’instruction de la réunion de la demi-brigade.
Le chefs de brigade fera former des classes qui seront confiées à des adjudants ou autres officiers instruits pour exercer les officiers, sous-officiers et soldats retardés par des motifs d’absence ou de négligence. Toutes les fois que l’on prendra les armes, tous les militaires, depuis l’officier jusqu’au soldat, devront avoir les chapeaux placés conformément au règlement de police intérieure, ainsi que tout le reste de leur ajustement. L’inspecteur démontrera pendant les instructions qu’il tiendra lui-même lors de son séjour à chaque corps les avantages d’une tenue régulière.
Les sous-officiers et soldats devront toutes les fois qu’ils prendront les armes, même pour les exercices journaliers, être chaussés de leurs souliers uniformes, l’on observera même, de les faire changer de pied, ces deux objets sont aussi avantageux à l’aplomb de l’homme qu’à la conservation de la chaussure.
Le général inspecteur recommande au chef de brigade d’observer que dans la marche de flanc par pelotons et divisions, les hommes du premier rang couvrant leurs chefs de files tiennent leurs distances prescrites, et que les hommes des second et troisième fassent rang et observent légèrement le …, il en résultera non seulement une grande régularité dans cette marche, mais encore l’avantage de se trouver aligné au commandement de la halte et à celui de front que les seconds et troisièmes rangs trouvent leurs distances. Les commandants de pelotons ou de divisions devront toujours mettre l’intervalle nécessaire à redresser quelque hommes entre halte et front, attendu que si les deux principes sont observés ils n’auront plus rien à redresser après le commandement de front.
Le chef de brigade ne saurait mettre assez d’importance à la ponctuelles exécution des mouvements successifs indiqués dans l’instruction du général inspecteur. Il devra les considérer comme les principes fondamentaux de tous les genres de formation.
Le chef de brigade fera exécuter au moins deux fois la semaine l’instruction de l’inspecteur général pour le service des places, et pour le mieux démontrer, il fera former des postes de différents nombres et grades avec lesquels il parcourra successivement les obligations de chaque grade dans ce genre de services, il exigera qu’il soit fait des extraits en assez grand nombre pour que chaque officier et sous-officier et caporal puisse connaître ce qui le concerne lorsqu’il est de services.
Le chef de brigade préviendra les officiers et sous-officiers que le général inspecteur fera tout ce qui dépendra de lui pour employer utilement le temps qu’il passera avec eux lors de sa revue, ainsi que pour tout ce qui pourra contribuer au bien-être de la demi-brigade" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 26 avril 1803 (6 floréal an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre que les 3es bataillons des 76e, 48e, 100e, 95e et 27e légère complètent les deux premiers bataillons à 1600 hommes et y fassent entrer les conscrits qui seraient habillés et à l'école de peloton ..." (Oeuvres complètes de Napoléon, Stuttgart et Tubingue, 1822, t.4, p. 450 ; Correspondance générale, t.4, lettre 7608).
Le 100e Régiment en Hanovre est disséminé dans plus de 25 cantonnements différents, comme cela a ordinairement lieu en Allemagne. Le soldat étant nourri par l'habitant, cette dissémination est une nécessité pour assurer son bien-être et ne pas trop peser sur le pays (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 344).
Le 27 juin 1803 (8 Messidors an 11), Bonaparte écrit depuis Amiens au Général Lacuée, Président de la Section de la Guerre du Conseil d'Etat : "Citoyen Lacuée etc., j'ai lu avec attention votre dernière lettre. J'ai remarqué que ... par l'arrêté du 1er floréal, vous avez donné sur la réserve … à la 50e qui est en Hanovre 528 ...
à la 100e id. 508 ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7771).
/ 1805
Le 12 mars 1805 (21 ventôse an XIII), Napoléon écrit depuis Paris à M. Talleyrand : "Monsieur Talleyrand, vous ferez connaître à M. Laforest, à Berlin, qu'indépendamment des 76e et 103e régiments que j'ai déjà retirés du Hanovre, je fais repasser en France le 100e régiment, qui fait partie de cette armée et qui est fort de 2,600 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8418).
Le 24 Ventôse an 13 (15 mars 1805), l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin ... Vous ordonnerez au maréchal Bernadotte de faire repasser en France le 100e régiment de ligne. Ce régiment partira de Hanovre le 30 germinal par Mayence ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9681).
Le 2 Germinal an 13 (23 mars 1805), l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Marchal Soult : "Mon Cousin … Je vous ai ôté le 19e de ligne, que je n'ai pas jugé propre à faire la guerre et que j'envoie en Hanovre. Je le fais remplacer par le 100e régiment, composé de vieux soldats et fort de 1,900 hommes …" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8473 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9730).
Le 11 avril 1805 (21 germinal an 13), Napoléon écrit depuis Lyon au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Faîtes-moi connaître quel jour les 76e, 100e et 103e régiments de ligne qui viennent de l'armée de Hanovre arrivent en France, et s'ils ont reçu une destination pour les trois camps ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9811).
Le 18 Floréal an 13 (8 mai 1805), l'Empereur écrit, depuis Pavie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, les 100e et 103e régiments d'infanterie se rendront à Lille en Flandres, et y formeront sous les ordres du général de division Gazan une division qui fera partie de la réserve générale ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9990).
Le 20 Floréal an 13 (10 mai 1805), le Maréchal Berthier écrit, depuis Milan, au Général Gazan : "Je vous préviens, Général, que S. M. vous a choisi pour commander une division de troupes qui va être formée à Lille et qui fera partie de la réserve générale de l'Armée des côtes.
Cette division sera composée du 103e régiment d'infanterie, venant de l'armée de Hanovre, qui arrivera du 23 ou 25 prairial à Lille, du 100e régiment d'infanterie, venant aussi de l’armée de Hanovre, qui arrivera à Lille du 27 prairial au 1er messidor, et du 4e régiment d'infanterie légère, venant de Paris, qui arrivera du 23 au 25 prairial à Lille.
Il sera attaché à cette division deux généraux de brigade, un adjudant commandant chef de l'état-major, des officiers d’artillerie et du génie, un commissaire des guerres et les agents d’administration nécessaires.
Vous voudrez bien, en conséquence, vous rendre sans délai à Lille pour prendre le commandement de ces troupes en m’informant de votre arrivée dans cette place" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 328).
Les deux Régiments de Ligne de la Division Gazan, 100e et 103e, comptent respectivement 1316 anciens soldats sur 2,094, et 1381 sur 2,206 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Le 1er Thermidor an 13 (20 juillet 1805), le 100e de Ligne passe l'inspection générale du Général Carra-Saint-Cyr à Lille (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 342).
A cette date, la situation du 100e Régiment est la suivante : 1 Colonel, 1 Major, 3 Chefs de Bataillon, 1 Quartier-maitre trésorier, 3 Adjudants-majors (2 présents, 1 détaché), 1 Chirurgien-major, 2 Chirurgiens aides-majors, 3 Chirurgiens sous-aide, 27 Capitaines, 27 Lieutenants (26 présents, 1 aux hôpitaux externes), 27 Sous-lieutenants.
Hommes de l'Etat-major : 3 Adjudants Sous-officiers, 1 Tailleur, 1 guêtrier, 1 Armurier, 1 Cordonnier, 1 Tambour-major, 1 Caporal-tambour, 6 Musiciens.
Sous-officiers, Grenadiers, Voltigeurs, Fusiliers, Tambours, Cornets, Enfants de troupe : 27 Sergents-majors, 108 Sergents (104 présents, 1 aux hôpitaux du lieu, 3 aux hôpitaux externes), 27 Caporaux-fourriers, 206 Caporaux (205 présents, 1 aux hôpitaux du lieu, 10 (sic) aux hôpitaux externes), 149 Grenadiers (142 présents, 4 aux hôpitaux du lieu, 3 aux hôpitaux externes), 0 Voltigeurs 1767 Fusiliers (1639 présents, 1 détaché, 65 aux hôpitaux du lieu, 61 aux hôpitaux externes, 1 détenu), 54 Tambours (47 présents, 4 aux hôpitaux du lieu, 3 aux hôpitaux externes), 0 Cornet 13 Enfants de troupe (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 343).
Dans son rapport d'inspection générale, le Général Carra Saint-Cyr "félicite le colonel pour sa manière de servir et pense qu'il doit être mis au rang de ceux qui ont droit à l'avancement". Il apprécie ainsi le 100e : "L'esprit de corps est bon; les officiers de compagnie sont généralement bien notés sous tous les rapports. Aucun n'a de notes défavorables. Le sous-lieutenant Bineaut, élève de l'École militaire de Fontainebleau, est désigné promettant par son zèle, son activité et son intelligence". "L'instruction théorique des officiers et sous-officiers est bonne" ; mais la note relative à l'instruction pratique des Officiers, Sous-officiers et soldats mérite d'être signalée. Elle est ainsi conçue : "Ce corps étant disséminé depuis deux ans dans différents cantonnements, l'inspecteur n'a pu l'examiner; cependant il pense que la réunion du régiment et le talent de ses chefs donneront l'ensemble nécessaire". Le départ pour la campagne de l'an 14 (1805) ne va pas laisser beaucoup de temps à ce Corps pour réaliser le desideratum de l'Inspecteur général.
Les Officiers, qui sont tous anciens au Régiment, sont en général âgés, surtout les Lieutenants et Sous-lieutenants (Voir état n° 1a). Parmi ces derniers, le plus jeune a 29 ans. Il faut faire exception pour le Sous-lieutenant qui sort de l'École de Fontainebleau, qui est âgé de 19 ans. Il est signalé comme "déjà instruit théoriquement et pratiquement, promet, travaille et a quelques connaissances libérales". Un Lieutenant de 49 ans est noté comme "peu instruit, mais ancien militaire. Sans moyens. A exemplairement supporté les fatigues et les privations de la guerre. Moeurs très triviales. A de la bonne volonté". La plupart des Officiers ont comme note : instruit théoriquement et pratiquement (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 344).
Entre le 22 mars 1802 et le 20 juillet 1805, le Corps a reçu 1250 recrues (soit de la conscription, soit recrues volontaires). Mais depuis le 1er Vendémiaire an 13 (23 septembre 1804), il n'a reçu que 14 recrues. Pendant cette période, les pertes sont aussi minimes ; les principales sont : 59 morts, 297 déserteurs, 271 rayés pour longue absence, 40 réformés (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 342).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, Division Gazan, le 100e de Ligne, sur un effectif de 2094 hommes, en a 1316 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 100e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, avant-garde. 2074 hommes sont présents, 20 aux hôpitaux, total 2094 hommes; le Dépôt est à Lille, 16e Division militaire, pour 270 hommes présents, 107 aux hôpitaux, total 377 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Un "État des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre de la guerre du 10 Thermidor an 13 au 1er fructidor (du 4 au 19 août 1805)" signé par Berthier, indique pour la Division Gazan que le mouvement démarre le 15 Thermidor. Le 4e Régiment d'infanterie légère (2000 hommes), le 100e de ligne (2400 hommes) et le 103e (2400 hommes), doivent quitter Lille le 17 Thermidor et arriver à Wimereux le 21 Thermidor, pour camper à la droite de la Division des Grenadiers (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 440).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 2e Division de l'avant-garde (Gazan), le 100e de Ligne. Colonel Ritay, Chefs de Bataillon Lescouvé, Jodon, Delissart, 3 Bataillons, complet de 2700 hommes ; 2074 hommes présents à Wimereux ; 270 hommes au Dépôt de Lilles (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps de l’Avant-garde comprend la Division Gazan, composée du :
4e Régiment d’infanterie légère 1721 hommes.
100e Régiment d’infanterie de ligne 2249 hommes.
103e Régiment d’infanterie de ligne 2220 hommes.
Total : 6190 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Au moment de l'entrée en campagne, le 100e Régiment d'infanterie compte dans ses 3 Bataillons de guerre : 81 Officiers, 1987 hommes (Situation du 14 Fructidor an 14 - 1er septembre 1805). Sur les 1987 hommes présents aux Bataillons de campagne, 1316 "ont fait la guerre" et, sur l'ensemble du Régiment, 643 ont plus de dix ans de service (Voir état no 3a). Les 8es Compagnies de Fusiliers que le Régiment a laissées comme Dépôt à Lille ont un effectif de : 270 présents et 106 hommes à l'hôpital (Situation du 1er Fructidor an 13 - 19 août 1805 donnée plus haut). Il n'est pas possible de connaitre le nombre d'Officiers laissés avec ces 8es Compagnies; ils sont compris dans l'effectif général (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 344).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
100e de Ligne, 3 Bataillons, 2068 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 12 au 13 vendémiaire an XIV (4-5 octobre).
Gmünd, le 13 vendémiaire an 14 (5 octobre 1805)
J'ai l'honneur de vous rendre compte que le corps d'armée a quitté le 12 (4 octobre), à 6 heures du matin, les cantonnements qu'il avait pris la veille, pour se diriger par Waiblingen sur Schürndorf; il a pris le soir du 12 (4 octobre), les cantonnements suivants :
2e DIVISION.
Bataillon du 100e régiment. Grünbach ...
Id. 100e id. Beutelsbach ...
Id. 100e id. Schmieden.
Id. 100e id. Grünbach ...
Compans" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 744).
Le 100e de Ligne, fort de 2 Bataillons, fait partie des troupes présentes à la reddition de cette place et à la sortie de la garnison autrichienne, prisonnière de guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 977 In : Bugeaud à Mlle de la Piconnerie. Linz, le 16 brumaire. - D'Ideville, Le Maréchal Bugeaud, t. 1, p. 73).
La "Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805)" indique que le 100e de Ligne comprend 77 Officiers et 1913 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée. Commandant en chef. Maréchal LANNES. 2e Division du 5e Corps. Général de Division. GAZAN. 4e d'Infanterie légère; 100e de Ligne; 103e de ligne; 58e de ligne. Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
"5e CORPS D'ARMÉE.
Journée du 9 brumaire an XIV.
Le corps d'armée se mit en mouvement au point du jour pour aller passer l'Inn à Schärding. Le pont n'étant pas encore rétabli et les bateaux qui étaient devant cette place étant employés au passage de la brigade de cavalerie légère aux ordres du général de brigade Milhaud, le général Oudinot ne put faire passer que très peu de troupes, dans la soirée, sur la rive droite de l'Inn.
Le corps d'armée bivouaqua la nuit dans l'ordre suivant :
… Division Gazan : 4e régiment d'infanterie légère à Gening (Goging ?); 100e régiment d'infanterie à Wilting (Würding ?) ; 58e et 103e régiments d'infanterie à Munster (Rothalmünster ?) ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 353).
La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
2e Division aux ordres du Général de Division Gazan (cette Division se trouvant détachée, on a dressé la situation sur un état du 10 Brumaire).
1ère Brigade Graindorge.
100e de Ligne. 67 Officiers et 1906 hommes prêts à combattre ; 4 Officiers et 15 hommes détachés sur les derrières ; 11 Officiers et 71 hommes aux hôpitaux ; 8 hommes prisonniers de guerre ; 5 hommes perdus depuis le 1er Vendémiaire (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 37; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).
Le Général Andréossy donne l'ordre aux Capitaines adjoints Castillon et Tricard, employés au grand Etat-major général, de rassembler les isolés et de les faire embarquer sur la flottille. Il écrit, depuis Linz, le 16 Brumaire an 14 (7 novembre 1805), au Capitaine adjoint Castillon : "Il est ordonné à M. Castillon de se transporter demain matin à 5 heures au pont du Danube, au château et aux différents points où l'on aura rassemblé des soldats isolés ou détachés de divers corps. Il les fera embarquer sur la flottille qui doit partir demain à 6 heures du matin. Ces hommes recevront à Enns l'ordre de rejoindre leur corps. M. Castillon me rendra compte de la quantité d'hommes qu'il aura réunis et me fera connaitre les corps auxquels ils appartiennent". Ces Officiers d'état-major doivent aussi faire charger sur des bateaux des voitures de pain, qu'escortent un Caporal et des hommes du 100e Régiment d'infanterie, qui appartient à la Division Gazan (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 62).
Le même 16 Brumaire an 14 (7 novembre 1805), le Général Andréossy écrit encore, depuis Linz, au Capitaine adjoint Castillon : "Vous êtes prévenu, Monsieur, que de l'autre côté du Danube, n° 13, il y a un caporal du 100e régiment, qui a été envoyé de Linz avec quatre boulangers et 12 à 15 voitures attelées ; vous vous assurerez du lieu où sont ces voitures et les ferez mettre à la disposition de M. le commissaire des guerres Sermet, ainsi que 4 boulangers qui sont également avec le caporal, le pain qu'il a fait confectionner doit être remis à M. Tricard, capitaine adjoint, qui le fera charger sur des bateaux pour le 4e corps" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 62).
Toujours le 16 Brumaire an 14 (7 novembre 1805), le Général Andréossy écrit ensuite, depuis Linz, au Capitaine adjoint Tricart : "Je vous préviens, Monsieur, que le corps du maréchal Soult a dû faire un mouvement et se porter sur Strengberg. Vous voudrez bien, en conséquence, faire descendre le Danube, jusque vis-à-vis ce point, aux bateaux chargés de pain et prendre alors les mesures nécessaires pour faire transporter ce pain à Strengberg.
Aussitôt votre arrivée, vous préviendrez le maréchal Soult, afin qu'il donne des ordres à ce sujet. Un caporal du 100e régiment d'infanterie est ici, de l'autre côté du pont du Danube.
N. B. - Il a avec lui quatre voitures de pain. Vous les ferez prendre et mettre le pain sur les bateaux destinés pour M. le maréchal Soult.
Je vous préviens que ce caporal devait partir à 6 heures du matin et que je lui ai donné l'ordre de vous livrer ces quatre voitures de pain" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 63).
Le 16 Brumaire an 14, le Général Andréossy écrit au Caporal Chevalier : "En conséquence des intentions du Major général, il est ordonné au nommé Chevalier, caporal au 100e régiment, de remettre à M. Trecard, capitaine adjoint à l'état-major général, les quatre voitures de pain qu'il a fait confectionner à Linz. L'intention de Sa Majesté est que le pain soit envoyé de suite au 4e corps d'armée à Strengberg.
Les voitures et les chevaux qui les traînent et que le caporal avait à sa disposition, seront remis au commissaire des guerres Sermet à Linz. Les quatre boulangers resteront également, jusqu'à nouvel ordre, à la disposition du commissaire des guerres Sermet.
Le nommé Chevalier rejoindra son corps avec les 4 hommes qui sont avec lui" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 607).
Le 17 Brumaire an 14 (8 novembre 1805), 13 voitures mal attelées, 17 barils de farine, 20 sacs de farine, 400 rations de pain, sont remis au commissaire Sermet; 4 boulangers du 100e sont à sa disposition (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 639).
Le même 17 Brumaire an 14 (8 novembre 1805), le Général Andréossy écrit, depuis Linz, au Général Gazan : "Je vous préviens, M. le Général, que, d'après l'ordre de S. E. le Ministre de la guerre, j'ai fait arrêter les voitures de pain destinées pour votre division et escortées par 4 hommes et un caporal du 100e régiment, auxquels j'ai donné l'ordre de rejoindre leur corps.
J'ai également fait mettre à la disposition du commissaire des guerres, à Linz, les 4 boulangers du 100e et environ 13 voitures mal attelées qui étaient sous la garde du caporal du 100e régiment.
Son Excellence pense, M. le Général, que vous pouvez facilement trouver des ressources sur la rive gauche du Danube, et c'est ce qui l'a déterminée à faire prendre le pain, que vous aviez commandé, pour l'envoyer au maréchal Soult, qui en manque absolument. Il espère donc que, non seulement les troupes à vos ordres seront nourries sur la rive gauche, mais même que vous tâcherez de faire passer au maréchal Soult, le plus de pain qu'il vous sera possible.
M. le Major général désire que vous lui fassiez connaitre ce que vous ferez à cet égard" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 63).
Mortier se hâte, avec la seule Division Gazan, les deux autres se trouvant trop loin. Parvenu à Weideneck, en face de Melk, il y trouve des barques en assez grand nombre pour transporter le 4e Léger et le 100e de Ligne, avec deux bouches à feu. Le tout est débarqué à Weissenkirchen; les deux Régiments d'infanterie poursuivent la marche avec le 4e Dragons jusqu'au delà de Dürrenstein, et se mettent au bivouac dans la petite plaine entre cette ville et Ober-Loiben.
Le 4e dragons s'établit entre Ober et Unter-Loiben; l'infanterie sur trois lignes parallèles en arrière du chemin qui conduit d'Ober-Loiben à la Baraque du cantonnier. Une partie bivouaque dans les vignes au Nord de la route.
Le 103e rejoint l'artillerie à Weissenkirchen, la dépasse, et va bivouaquer au bord du chemin, entre Wadstein et Dürrenstein (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 137).
"A Weiteneck, le maréchal Mortier, ayant trouvé des barques en assez grande quantité, y fit monter le 4e léger et le 100e de ligne avec les 2 batteries de huit. C'est après avoir descendu le fleuve pendant 5 heures que ces troupes débarquèrent près de Diernstein ; elles traversèrent cette petite ville à 3 heures du soir ; leur mouvement fut suivi à la nuit tombante par le 4e dragons et le 103e de ligne.
L'infanterie légère se dirigea sur le village de Loiben, situé sur le bord du Danube ; elle y appuya sa droite.
Le maréchal, en prenant position à Diernstein, n'avait encore rien appris de positif sur le corps russe qui se retirait devant lui ; il ignorait sa force et le croyait même assez éloigné.
Il y avait dans la division Gazan des soldats dont les pieds étaient blessés par suite de nos longues marches ; sur leur demande, ils furent autorisés à se mettre dans des barques pour descendre le fleuve, avec ordre cependant de se tenir à la hauteur de la division.
Cette condescendance , devenue nécessaire pour ne point laisser d'hommes en arrière, eut bientôt des suites fâcheuses. Ces soldats, embarqués sous la conduite de sous-officiers négligents, oublièrent leurs promesses, en se laissant aller au désir d'arriver les premiers dans les villages qui bordent le fleuve, sous le prétexte d'y faire des vivres, mais en réalité pour prendre ce qu'ils trouvaient à leur convenance.
Cette soif de butin, qui trop souvent s'empare du soldat isolé, en fit tomber un grand nombre entre les mains de l'arrière-garde ennemie. On les fit parler et on apprit ainsi, au quartier général de Kutusow, le peu de forces que nous avions portées sur cette rive du Danube.
Le général Schmidt, quartier-maitre général de l'armée, informé d'une nouvelle aussi importante, voulut interroger ces prisonniers et il lui fut facile d'obtenir de leur imprévoyance des détails importants sur notre marche; mais pour mieux s'assurer de ces renseignements, il envoya des espions à Diernstein, qui lui confirmèrent qu'une de nos divisions d'infanterie, forte de 6,000 à 7,000 hommes, s'avançait par le chemin de Spitz à Diernstein.
La marche de l'armée russe fut aussitôt arrêtée; ces troupes vinrent prendre position entre Krems et Stein. Ordre fut donné à l'arrière-garde d'éviter tout engagement avec nous, de se replier sur Stein pour nous laisser déboucher dans le bassin de Diernstein.
Pendant que les Russes prenaient leurs dispositions d'attaque, le maréchal Mortier restait dans une ignorance absolue. Il n'avait pu obtenir aucun renseignement certain des habitants. Les reconnaissances qu'il avait ordonnées ne signalaient que quelques corps isolés, qui se repliaient à notre approche, sans qu'il fût même possible d'en apprécier approximativement la force et qui surent se dissimuler sur les hauteurs" (Extrait de la Relation de la bataille de Diernstein, par le chevalier Talandier, colonel de cavalerie commandant la place de Strasbourg, dédiée au Maréchal Mortier, président du conseil des ministres, ministre de la guerre. Strasbourg, 1835 - in Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 87).
- Combat de Diernstein, 11 novembre 1805
1ère phase de la bataille, journée du 11 novembre 1805
Selon l'usage, la Division Gazan porte en tête son infanterie légère. Le Colonel Bazancourt, du 4e Léger, reçoit l'ordre d'envoyer son 1er Bataillon sur la droite, pour recueillir nos avant-postes vivement attaqués sur les bords du Danube, et de marcher avec son 2e Bataillon contre le Corps russe qui s'avance sur notre gauche, pour le repousser et s'établir sur le versant de la montagne.
Presque aussitôt le Général Gazan juge nécessaire de joindre le 3e Bataillon au 2e. C'est, en effet, de ce côté qu'on peut craindre un mouvement tournant, ou en tenter un, et il importe d'y prendre l'avantage dès le début.
Les 2e et 3e Bataillons du 4e Léger refoulent l'ennemi dans le bois, et se postent en échelons pour couvrir notre aile gauche.
Pendant ce temps, le 1er Bataillon charge les Russes au débouché d'Unter-Loiben.
"Dès le point du jour, les Russes s'avancèrent. Leur avant-garde fut reçue à coups de fusil par nos avant-postes. Aussitôt, toute la division Gazan prit les armes.
Le plus profond silence régnait dans nos rangs : le malaise de la nuit agissait fortement sur nous. Une irritation inquiète se communiquait à l'impatience de combattre. Nous en attendions l'ordre avec impatience, lorsque nous aperçûmes les tirailleurs ennemis qui descendaient la montagne.
Les Russes prirent soudain l'offensive, le combat s'engagea au moment où une de leurs colonnes débouchait de leur extrême droite pour manœuvrer sur notre flanc gauche; ce mouvement s'effectuait à la faveur des bois qui sont dans cette partie de la montagne.
Chaque brigade de la division Gazan présentait une colonne séparée, déployée par bataillon.
Le 4e régiment d'infanterie légère, ainsi que le 100e de ligne, se portèrent vis-à-vis du plateau occupé par l'ennemi. Peu d'instants après, le général Graindorge dirigea le premier bataillon du 4e léger sur la droite, pour recueillir nos avant-postes vivement attaqués sur les bords du Danube.
Le colonel Bazancourt recevait l'ordre, au même moment, de marcher à la tête de son second bataillon contre le corps russe qui s'avançait sur notre gauche, de le repousser et de s'établir sur le versant de la montagne. Le général Gazan, ayant calculé la force de l'ennemi sur ce point important, ordonna aussitôt au 3e bataillon de ce même régiment de suivre le mouvement pour soutenir l'attaque.
Les deux bataillons du 4e léger se jetèrent impétueusement sur l'ennemi, rompirent ses lignes, les refoulèrent dans le bois et prirent alors une formation en échelons, qui couvrirent notre aile gauche.
Tandis que ces deux colonnes manœuvraient sur la droite comme sur la gauche de notre front, le colonel Quiot, dirigé par le général Graindorge, marchait à l'ennemi en position sur le plateau. L'attaque du 100e fut vigoureuse et la défense opiniâtre. Son 3e bataillon, manœuvrant par sa gauche, porta la confusion dans l'aile droite des Russes qui se replièrent sur ce point. C'était déjà un présage de victoire" (Relation de Talandier - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 104-105. Note : Ce n'est pas le Colonel Quiot qui commande le 100e, mais le Colonel Ritay. Le Colonel Quiot, qui est Chef de Bataillon Aide de camp du Maréchal Lannes pendant la campagne de l'an 14, est appelé au commandement de ce Régiment en remplacement du Colonel Ritay, nommé Général de Brigade par Décret du 6 Nivôse an 14 - 27 décembre 1805).
« On remarquait la 1re compagnie de voltigeurs du 4e léger s'élançant de son bataillon sur le village de Loiben, d'où l'ennemi débouchait en colonnes d'attaque, balayant devant lui nos postes avancés. Les deux troupes s'abordèrent avec fureur, la lutte se montra terrible. Les Russes, plus nombreux, étaient gênés par l'ampleur de leurs capotes; leurs mouvements trop lents nous donnaient sur eux un grand avantage, et nous dûmes nos premiers succès à leur maladresse et à notre promptitude dans l'attaque ... L'ennemi, forcé de se replier sur Loiben, voulut nous défendre l'entrée du village; pressé vivement, il tournait ses regards en arrière pour échapper à nos baïonnettes, lorsqu'il fut soutenu par un corps de mousquetaires accouru sur ce point compromis. Cette masse russe vint à son tour nous présenter une force si compacte, que nous dûmes cesser l'attaque pour réunir nos moyens de défense. La lutte devint si disproportionnée que nous eûmes besoin du plus grand courage pour nous maintenir sur le terrain de nos succès (1)».
Pendant que le 4e Léger s’engage contre la lisière Ouest d'Unter-Loiben, le 2e Bataillon du 100e de ligne (2) se déploie et charge l'ennemi entre le village et la route. Après un premier succès, il cesse de progresser. Nous avons mis en ligne 2100 hommes contre les 2600 de Miloradovitch.
"Le 100e régiment combattait avec non moins d'énergie. Ce fut à la suite d'une longue lutte qu'il se rendit maitre du plateau, où l'ennemi avait placé deux de ses batteries. Cette position nous était nécessaire ..." (Relation de Talandier - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 108).
Plusieurs Officiers du 100e sont signalés pour la part qu'ils ont prise à l'enlèvement du plateau, qui fut très chaudement disputé par les Russes :
Bernard (François-Gabriel), capitaine. A été tué à la tête du 2e bataillon dans l'affaire du 20 brumaire, en enlevant le plateau en avant de Dürrenstein. Laisse une veuve sans fortune.
Petit (Nicolas), capitaine. S'est particulièrement distingué à l'affaire du 20 brumaire et a été tué en chargeant à la tête de sa compagnie, lors de l'enlèvement du plateau en avant de Dürrenstein. Laisse une veuve et deux enfants sans ressources ("Etat nominatif des officiers du 100e régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an 14"Relation de Talandier - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 108).
A ce moment, semble-t-il, s'engagent l'Artillerie et le 3e Bataillon du 100e.
Les deux pièces de 8 qui ont été laissées la veille à Weissenkirchen se sont rembarquées au point du jour et viennent d'aborder à Dürnstein, sous le commandement du Lieutenant Fabvier. Il est à peu près 8 heures. Comme Fabvier arrive sur le lieu du combat, qui ne présente guère d'emplacement favorable, le Marécbal Mortier lui dit : « Portez-vous en avant et tâchez de tirer parti du terrain le plus avantageusement possible ». Le Général Gazan ajoute : « Vous allez trouver un bataillon du 4e léger; vous vous réunirez à lui et le protégerez ». A six cents pas de là, en effet, les Artilleurs trouvent le 1er Bataillon du 4e léger, et s'avancent entre lui et le Bataillon du 100e. Fabvier se porte à cinquante pas d'un Btaillon russe qui fait un feu terrible, et fait tirer à mitraille; l'ennemi détache une partie de son Bataillon pour charger les pièces; il est attendu à portée de pistolet et reçu par une décharge à bout portant qui, réunie au feu de l'infanterie, le fait rétrograder et rentrer dans le village de Loiben (3).
Ainsi le combat, à peine engagé, tourne à notre désavantage sur la lisière de Loiben, et demeure stationnaire au Nord. Alors le Colonel Ritay (du 100e) fait engager son 3e Bbataillon contre la lisière Nord du village, aux deux débouchés duquel les Russes ont, semble-t-il, deux pièces en batterie. Ce renfort nous donne la supériorité (2700 hommes en ligne).
La charge du 100e, aussitôt soutenu par le 4e léger, rejette les Russes dans Unter-Loiben, enlève les deux pièces, et poursuit jusqu'à la lisière orientale. « L'ennemi, culbuté et battu, revint bientôt à la charge, suivi de nombreux renforts », sans doute ceux qu'Essen fournit à Miloradovitch. Il nous chasse du village pour la troisième fois, mais sans pouvoir en déboucher. « Notre feu bien dirigé lui enlevait ses rangs au fur et à mesure qu'il les formait. Tandis qu'un tel combat nous donnait sur l'ennemi un avantage si positif, nous n'éprouvions que peu de pertes. Sans cesse refoulés dans le défilé du village, les Russes ne pouvaient y trouver que confusion et découragement. Après des pertes successives, ils parvinrent à déboucher en se précipitant sur nos baïonnettes. Ils dégagèrent ainsi leur colonne qui put se former en bataille. Ce combat, devenu plus égal, se prolongea avec un caractère de férocité si prononcé que, de part et d'autre, on ne fit plus de prisonniers (4) ».
Pendant ces combats pour la possession d'Unter-Loiben, le 103e vient se former en réserve. Ce Régiment, qui a bivouaqué en arrière de Dürrenstein, a traversé la ville vers 9 heures, détachant son 3e Bataillon sur les hauteurs yoisines du château, où sans doute apparait une colonne venue d'Egelsee (5).
Vers 10 h. 30, le Maréchal Mortier résolut de chasser définitivement l'ennemi d'Unter-Loiben. Il fait entrer en ligne le long du Danube le 1er Bataillon du 100e, commandé par le Major Henriod (6), et dirige sur le plateau, où combatt le 2e Bataillon de ce Régiment, quatre Compagnies du 103e (2e Bataillon) sous le commandement du Chef de Bataillon Pasquier et du Général Campana (7). Nous avons ainsi engagé 4500 hommes.
Le Major Henriod, longeant la rive du Danube, tourne Loiben par la gauche. Se rabattant ensuite sur les Russes, il culbute leur gauche, la sépare de la droite et du centre. « Cette manœuvre, aussi rapide que bien combinée, et dont l'ensemble se rattachait à nos autres points d'attaque, obtint les plus heureux résultats (8) ».
Quant aux quatre compagnies du 103e, elles chargent l'ennemi sur le plateau escarpé au Nord-Est de Loiben, et le forcent à se retirer sous la protection de deux pièces de canon tenues en réserve jusqu'alors dans une prairie au bord du Danube. « Le général Campana, maitre de ce plateau, aperçut l'ennemi débouchant en colonne par la chaussée de Stein, et paraissant vouloir se réunir aux troupes précitées. Il ordonna au chef du 2e bataillon de charger les pièces; en moins de quatre minutes elles furent enlevées, ainsi qu'environ 400 hommes qui les défendaient. .... Cette opération terminée, ces quatre compagnies firent volte-face, chargèrent la colonne qui était débouchée par la chaussée de Stein, l'enfoncèrent et la menèrent battant jusqu'aux portes de la ville (9) ».
L'Artillerie accompagne la charge sur le plateau (10). Il reste encore en réserve un Bataillon et demi du 103e et le 4e Dragons, qu'on n'a pu employer dans ce terrain accidenté, couvert de vignes et de murs.
La relation de Danilewski, très succincte, concorde aussi exactement que possible avec celle qui résulte des documents français : Vers 9 heures, engagement de Miloradovitch avec la 1re Brigade de Mortier; les Russes pénètrent dans Loiben, puis en sont repoussés. Miloradovitch, ayant reçu un renfort de la réserve, s'en empare une seconde fois; l'attaque des Français sur l'aile droite russe n'a aucun succès. Enfin, Mortier, ayant réuni ses deux Brigades, chasse pour la seconde fois Miloradovitch de Loiben, et le poursuit jusqu'à Stein, où il est obligé de s'arrêter (11).
Simmonnot (Edme), capitaine : "S'est dévoué à la tête de sa compagnie et a été tué en entrant le premier dans le village de Loiben. Laisse une veuve sans fortune" ("État nominatif des officiers du 100e régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an 14" - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 109).
Dans la plaine, notre succès est donc définitif. Il n'en est pas de même dans la montagne; non seulement les 2e et 3e Bataillons du 4e Léger n'y ont fait que des progrès insensibles, mais au moment même où le combat de Loiben se termine, il est nécessaire d'envoyer sur la gauche les douze Compagnies du 103e demeurées jusque-là en réserve.
« Le 1er bataillon et les quatre dernières compagnies du 2e, qui étaient restées en réserve, reçurent ordre à environ midi et demi d'aller relever le 4e régiment qui était sur la montagne, vu qu'il n'avait plus de cartouches. Pendant cinq heures que le régiment occupa cette position, il déploya un courage surnaturel. Attaqué trois fois par l'ennemi (qui, en comptant au plus bas, était quatre fois plus nombreux), trois fois il le repoussa victorieusement. Deux de ces charges eurent lieu à la baïonnette. Beaucoup d'officiers et soldats s'y prirent corps à corps avec l'ennemi (12) ».
Nous ne sommes nullement renseignés sur ce qui s'est passé à flanc de coteau ; les 2e et 3e Bataillons du 4e Léger ont eu sans doute à lutter d'abord contre une partie des troupes de Miloradovitch ; puis, dans la journée, contre celles de Stryck, dont l'apparition provoque de notre côté l'envoi du 3e Bataillon du 103e, suivi par le reste de ce Régiment. Nous eûmes alors 2700 hommes engagés contre 2600 de Stryck et une partie du Corps de Miloradovitch. Peut-être faut-il ajouter aux forces russes agissant de ce côté, entre le château de Dürrenstein et le plateau de Loiben, quelques Bataillons détachés de Scheibenhof par Doctourow. Les écrivains autrichiens y signalent l'intervention d'une colonne confiée par lui au Général-major Gerhardt.
A quelle heure se produit l'attaque de Stryck ? Selon Danilewski, ce serait au moment où nous achevons de repousser les troupes de Miloradovitch dans Stein, c'est-à-dire vers midi, et même un peu plus tard. Ce renseignement, qui concorde bien avec l'envoi du 100e sur les hauteurs vers midi et demi, laisse supposer que le narrateur autrichien (13) a exagéré, en fixant à 1 heure du soir le passage de Doctourow et Stryck à Egelsee. Kotzebue prétend que le théâtre du combat s'étendit jusqu'au Neudeck et au Pfaffenberg, mais rien n'est moins vraisemblable.
Vers 3 heures de l'après-midi, le Maréchal Mortier peut croire le combat terminé.
« La fatigue et le besoin de nourriture se faisaient doublement sentir à nos corps accablés, dit le colonel Talandier, lorsque nous vîmes l'ennemi qui, par un mouvement général, se repliait sur Stein. Nous pûmes alors respirer plus librement. .... Nous tournions nos regards sur la division Dupont, que nous attendions avec impatience. Nous devions ménager avec une sévère économie les rares munitions qui nous restaient. Aussi cessâmes-nous de pousser l'ennemi, pour prendre désormais des positions défensives (14) ». Sans munitions, la poursuite (car on croie l'ennemi battu et en retraite) est impossible, et les caissons ne peuvent rejoindre qu'avec la Division Dupont.
Mortier a bien reçu d'un Escadron, envoyé le matin vers Scheibenhof, l'avis qu'une colonne russe approche de ce côté, mais il pense que cette colonne s'est déployée dans la montagne et engagée déjà contre le 4e Léger et le 103e. Rien ne fait supposer que les Russes, en retraite vers le Nord-Est, ont détaché un Corps de 9,000 hommes en sens inverse vers Weissenkirchen.
Peu à peu la fusillade s'éteint dans les bois. «Chaque colonel reçut du général Gazan l'ordre de placer des grand'gardes et d'installer des bivouacs pour la nuit (15) ». La Division reprend à peu près son emplacement de la nuit précédente (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 137 - Notes : (1) Récit du Colonel Talandier; (2) Dans l'Etat des Officiers du 100e qui ont fait la campagne de l'an XIV, ceux qui sont notés comme ayant pris part à l'attaque du plateau sont tous du 2e Bataillon; ceux qui ont combattu dans Loiben sont du 3e ; (3) Rapport du Chef de Bataillon Lasseront et du Général Graindorge ; (4) Relation du Colonel Talandier ; (5) Lettre du Colonel Taupin ; (6) Relation du Colonel Talandier; (7) Lettre du Colonel Taupin; (8) Relation du Colonel Talandier ; (9) Lettre du Colonel Taupin à Berthier ; (10) Rapport du Chef de Bataillon Lasseront; (11) Danilewski, p. 138 et suiv.; (12) Lettre du Colonel Taupin ; (13) XI-46, Archives de la Guerre de Vienne ; (14) Relation du Colonel Tallandier; (15) Ibid).
"Rapport du chef de bataillon Saint-Loup, commandant l'artillerie de la division Gazan, sur l'affaire de Dürnstein.
20 Brumaire an 14 (11 novembre 1805).
A Monsieur le général Pernety, chef de l'état-major général de l'artillerie de l'armée.
Mon Général,
J'ai l'honneur de vous rendre compte que le 20 brumaire, d'après les dispositions du général de division, je donne ordre à M. Favier, lieutenant de la 5e compagnie du 1er régiment d'artillerie à pied, commandant trois bouches à feu attachées à la brigade du général Graindorge, de partir de Spitz pour se rendre à Dürnstein. Les chemins étant impraticables pour l'artillerie, qui était embarquée depuis plusieurs jours, ce mouvement se fit par eau. Arrivé à 8 heures à la hauteur du lieu indiqué, cet officier, entendant tirer quelques coups de fusil, se hâta de faire débarquer son artillerie en avant de Dürnstein mais le terrain n'offrant que des difficultés pour son emplacement, M. le maréchal Mortier dit à cet officier : « Portez-vous en avant et tâchez de tirer parti du terrain le plus avantageusement possible. » Le général Gazan ajouta : « Vous allez trouver un bataillon du 4e d'infanterie légère; vous vous réunirez à lui et le protègerez. » Après avoir parcouru environ 300 toises, il rencontra ce bataillon entièrement répandu en tirailleurs et fortement aux prises avec l'ennemi; il a aperçu en même temps un bataillon du 100e sur sa gauche qui de même se battait à une distance de 100 pas de l'ennemi. Se trouvant dans l'impossibilité, par la nature du terrain, de mettre une seule pièce en batterie, il se porta à 50 pas d'un bataillon russe qui faisait un feu terrible, fit tirer à mitraille; l'ennemi alors détacha une partie de son bataillon pour charger les pièces, il fut attendu à portée de pistolet et reçu par une décharge à mitraille qui, réunie au feu de l'infanterie, le fit rétrograder et rentrer dans le village d'Imbach (1), d'où il voulut déboucher à différentes reprises; l'artillerie contribua encore à culbuter tout ce qui se présentait. Suivant les mouvements de l'infanterie, il parvint à établir ses pièces sur le plateau d'où l'ennemi avait été chassé et resta dans cette position jusqu'à 4 heures après midi, heure à laquelle l'ennemi, par de nouvelles attaques faites avec des troupes fraîches, revint pour s'emparer des positions ; il s'y défendit jusqu'au moment où il reçut l'ordre d'abandonner ses pièces, ce qu'il ne fit qu'après les avoir enclouées, précaution d'autant plus nécessaire que l'ennemi eut pu s'en servir pour tirer sur les troupes, qui se faisaient chemin, à la baïonnette et à la faveur de la nuit, sur le point où avaient été dirigées les bouches à feu et qui était le seul que l'on put entreprendre de percer.
Cet officier a été légèrement blessé d'une balle au genou gauche, il mérite les plus grands éloges sur son intelligence, sa conduite, sa bravoure et son sang-froid; les sous-officiers et canonniers ont aussi montré beaucoup de bravoure.
Le lieutenant Favier donne des éloges aux sous-officiers et soldats du train du 5e bataillon bis, attachés à sa batterie; plusieurs d'entre eux ont eu des chevaux tués sous eux. Je puis assurer que ces éloges sont mérités.
J'ai l'honneur de vous saluer très respectueusement.
GRAINDORGE" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 683 - (1) Erreur; il s'agit de Leoben).
2e phase de la bataille, journée du 11 novembre 1805
Il est 5 heures du soir, et la nuit vient, quand les Généraux Doctourow et Schmidt descendent sur les bords du Danube avec leur colonne. Vu l'heure avancée, ils n'ont pas continué jusqu'à Weissenkirchen, mais seulement sur Wadstein, d'où leur avant-garde (1500 hommes environ) se porte sur Dürrenstein.
Le Maréchal Mortier a à peine dépassé la ville avec son escorte qu'il rencontre cette petite colonne, avec laquelle il doit faire le coup de sabre pour regagner en toute hâte la Division Gazan. A son arrivée, les troupes, attaquées du côté de Stein, ont repris les armes.
« Les Russes, à la suite de leur mouvement rétrograde sur Stein, étaient campés en avant de cette petite ville, lorsqu'à l'approche de la nuit, nous aperçûmes les hauteurs qui la dominent se couvrir de troupes, ce qui semblait nous indiquer une reprise d'attaque. A peine notre attention se portait-elle sur ces points, que nous fûmes frappés par des cris qui s'accroissaient à chaque instant et qui venaient de Dürnstein, où se trouvait notre ambulance. Une grande partie de nos blessés en étaient chassés et ces malheureux se traînaient vers nous pour échapper à l'ennemi qui arrivait au pas de charge. Ils fuyaient devant les Russes qui, par leur mouvement de flanc, étaient parvenus à nous tourner ...
C'est dans ce danger critique que nous revîmes le maréchal Mortier, revenant au galop de sa reconnaissance infructueuse pour se placer à la tête de ses braves troupes. Toujours calme et luttant contre la fortune si contraire à notre courage, il ordonna avec promptitude de nouvelles dispositions pour résister aux efforts de l'ennemi. Le maréchal voulut faire occuper le point dominant Loiben dont nous avions été maîtres dans la journée, mais ce point n'était déjà plus en notre pouvoir : les Russes venaient de s'en emparer. Il se détermina alors à réunir les troupes de la division en avant du plateau occupé par un bataillon du 100e régiment, d'y attendre le choc de l'ennemi et, après l'avoir repoussé, de tenter la retraite » (Relation du Colonel Tallandier).
Devant cette attaque concentrique, le Maréchal Mortier décide d'abord de réunir tous ses moyens sur le plateau voisin d'Ober-Loiben («Plateau occupé par un bataillon du 100e », et qu'il ne faut pas confondre avec celui qui est au Nord-Est d'Unter-Loiben, «point dominant Loiben, dont nous avions été maîtres dans la journée, mais qui n'était déjà plus en notre pouvoir»). Quelques détachements, postés aux issues, donnent le temps de faire des dispositions. « Le chef de bataillon Berger, avec trois compagnies du 1er bataillon du 103e, défendit avec intelligence et valeur le débouché de la chaussée qui conduit de Stein à Dürnstein, et ne se retira que quand l'ordre lui en fut envoyé. La fermeté qu'il apporta à la défense de ce poste donna au reste de la division le temps de se rallier sur le plateau qui est en arrière de cette position » ((Il s'agit probablement de la croisée des chemins au Nord d'Ober-Loiben, car l'ennemi était parvenu presque sans coup férir à la lisière Ouest d'Unter-Loiben ; État nominatif des Officiers du 103e régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an XIV - Arch. de la guerre).
L'avant-garde de Doctourow, qui a traversé Dürrenstein, s'est déployée à 500 pas à l'Est, et fait un feu incessant. Par bonheur l'obscurité, jointe à la fumée qui couvre le champ de bataille, empêche l'ennemi de bien diriger ses feux et ses mouvements.
Le Maréchal Mortier essaie d'abord de bousculer cet adversaire, qu'il ne juge pas très nombreux; une partie des Dragons, et le 2e Bataillon du 100e, sous la direction du Colonel Ritay et de l'Adjudant-commandant Fornier d'Albe (État de proposition en faveur de l'Adjudant commandant Fornier d'Albe, par le Général Gazan. Vienne, le 3 Frimaire, an 14 - 29 novembre 1805), chargent au Nord de la route, mais sans succès. Le reste du 4e Dragons charge de même inutilement dans les vignes en contre-bas du plateau, devant Ober-Loiben. Les échalas et toutes les inégalités du sol empêchaient leur mouvement de se produire avec vivacité.
Cette malheureuse charge ne laissait plus d'espoir de se dégager par un combat de front contre une partie des ennemis. Il fallait recourir à quelque moyen extraordinaire.
« Nous étions massés et découverts de toutes parts sur un point de peu d'élévation qui, rétréci par lui-même, ne nous offrait aucun moyen de développement; l'espace que nous occupions était déjà comme cerné par les colonnes ennemies. Rien n'était donc plus difficile que de déboucher sur l'une d'elles. Le Maréchal voulut avant de prendre une détermination, consulter les généraux avec les chefs de corps, qu'il réunit autour de lui; il n'était question dans l'avis qu'il attendait que d'une vigoureuse résolution.
Le major Henriod, du 100e régiment, qui s'était fait remarquer dans le combat de Loiben par une valeur éclatante, fut appelé à ce conseil par ordre du Maréchal. Cet officier supérieur, interrogé, proposa de se mettre à la tête des grenadiers de son régiment, de pénétrer par section de 7 hommes de front dans le chemin muré par où l'ennemi s'avançait. Il devait ensuite culbuter à la baïonnette les premiers rangs qui, en se rejetant en arrière, presseraient le centre de la colonne, laquelle, ne pouvant plus avancer ni reculer par la porte de Dürnstein, trop étroite pour donner passage à cette troupe ainsi refoulée, serait forcée, pour ne point être étouffée, à escalader les murs du chemin pour s'ouvrir un passage; mais qu'il convenait, au moment de l'attaque, de faire feu sur la colonne russe par le prolongement des murs, pour y porter du désordre, en ajoutant que chaque section, en se relevant tour à tour, devait coopérer au succès de cette attaque.
Cet avis, donné et expliqué avec autant d'assurance que de clarté, plut au Maréchal et il en ordonna l'exécution immédiate.
La nuit, devenue tout à fait obscure, devait seconder nos projets » (Relation du colonel Talandier).
« Alors le major, s'adressant aux grenadiers qui formaient la tête de sa colonne : Camarades, leur dit-il, nous sommes enveloppés par trente mille Russes, et nous ne sommes que quatre mille; mais les Français ne comptent point leurs ennemis. Nous leur passerons sur le ventre. Grenadiers du 100e régiment, vous aurez l'honneur de charger les premiers; souvenez-vous qu'il s'agit de sauver les aigles françaises. Le régiment en entier répond à cette courte, mais élégante harangue : « Monsieur le major, nous sommes tous grenadiers ».
Le major Henriod fait tirer alors les six derniers boulets qui restent dans les coffrets des deux pièces de la division, et les coups, habilement dirigés sur le prolongement des deux murs, en font retomber les pierres sur la colonne ennemie. Le Maréchal, le général Gazan et l'état-major viennent, pendant ce temps, prendre poste entre le 1er et le 2e bataillon du 100e régiment.
Henriod fait battre la charge. La colonne s'avance impétueusement sans répondre à une fusillade qui ne blesse qu'un officier et deux grenadiers. La première section enfonce ses baïonnettes dans le corps des premières files russes en déchargeant en même temps l'arme, ce qui produit une détonation sourde qui épouvante les files suivantes. Pour donner à la seconde section la faculté d'opérer la même manœuvre, la première escalade ensuite le mur de droite et de gauche; mais au lieu d'aller, comme le leur avait prescrit le major Henriod, à la queue du bataillon pour se reformer, ces grenadiers viennent se placer entre la deuxième et la troisième section, tant ils sont impatients de joindre l'ennemi de nouveau.
Un commencement de refoulement dans la colonne russe laissait à la seconde section un intervalle de quinze pas à franchir; après avoir essuyé une décharge qui blessa encore un grenadier et tua le cheval que montait l'intrépide major, cette même section se précipita comme la première sur les Russes, en les perçant de ses baïonnettes, et tirant à bout portant. Mais l'impatience des autres sections, qui brûlaient d'en venir aux mains, était telle, que celle-ci ne put escalader les murs pour faire place à la troisième. Les grenadiers détachèrent alors la baïonnette pour s'en servir comme de poignard pour frapper les Russes, parce que l'espace ne permettait plus de s'en servir au bout du fusil.
Ainsi que l'avait prévu le Major Henriod, après trois quarts d'heure de pression, pendant lequel temps les Français, couvrant le chemin de cadavres ennemis, avaient à peine gagné deux cents pas, la tête de la colonne russe, cédant forcément, écrasait son centre, contenu par la queue. Pour échapper à cette mort nouvelle et certaine, ce centre étouffé franchit ou renversa les murs de droite et de gauche, et se débanda dans le plus grand désordre » (Victoires el Conquêtes, t. XV, p. 200 et suiv. L'identité de certains passages avec le texte donné par Alomhert, p. 104, prouve que cette relation est du colonel Talandier, ou du moins écrite d'après ses notes, ainsi que le récit publié en 1826 dans le Journal des Sciences militaires et en 1835 dans le Journal de l'Armée).
L'Etat des Officiers du 100e Régiment qui ont pris part à la campagne de l'an XIV rappelle que le Major Henriod « s'est couvert de gloire à l'affaire du 20 brumaire, an XIV par la conduite distinguée qu'il a tenue toute la journée et notamment lorsqu'il fut chargé d'attaquer, avec les 1er et 3e bataillons du régiment et partie du 2e, plusieurs corps russes qui s'étaient portés sur Dürrenstein. Il dirigea et se mit à la tête de la colonne qui s'ouvrit un passage au milieu des ennemis ». Le fait est relaté plus en détail dans les états de service du major, devenu général Henriod : « En l'an XIV, à l'affaire de Dürnstein, la division du général Gazan est enveloppée par 35,000 (?) Russes. Il réunit sur un plateau le 100e Régiment et une partie des autres Corps, les interpelle au nom de l'honneur français, les dispose, prend les ordres des généraux qui venaient de se rendre sur ce plateau, et porte cette colonne contre celle des Russes enfournée dans un chemin de retraite et muré. L'ennemi est culbuté dans l'espace de 450 toises, et la division rejoint celle du général Dupont à une lieue de là. Il eut deux chevaux tués sous lui dans cette action, qui lui mérita le grade d'officier de la Légion d'honneur » (La distance de 450 toise ou 900 mètres concorde très exactement avec les autres indications pour fixer l’emplacement où la Division se rassembla avant la trouée - État nominatif des Officiers du 100e Régiment d'infanterie qui ont pris part à la campagne de l'an XIV, in Alombert, p. 115).
Plusieurs Sous-officiers de Grenadiers du 100e furent promus Sous-lieutenants pour s'être distingués à la tête de la colonne qui fit la trouée dans le combat du 20 Brumaire.
Cette lutte, localisée entre deux murs, et en pleine nuit, au milieu de tout le fracas du combat, passe d'abord inaperçue du reste des troupes russes. Les débris du 4e Léger, puis les divers détachements du 103e qui ont couvert la retraite, entrent successivement dans la colonne, sans que leur disparition soit constatée par l'ennemi. Cependant celui-ci, exaspéré de se mouvoir dans l'ombre, heurtant l'un contre l'autre ses Bataillons venus par trois directions différentes, veut voir clair sur ce champ de bataille, et mit le feu à Loiben. La lueur de l'incendie montre alors les rares survivants du 4e Dragons qui, mis en retard sur l'infanterie par les difficultés que leur a présentées la descente du plateau, se lancent au trot sur le chemin de Dürrenstein pour rejoindre la colonne. Les décharges dont on les poursuit leur tuent quelques hommes, mais les aigles sont sauvées.
Pendant quelque temps encore, les Alliés demeurent persuadés que ce petit détachement de cavalerie a seul pu échapper au désastre, sauf quelques fantassins isolés qui ont fui par la montagne ou par le fleuve. La relation de Danilewski est la première qui, après examen de tous les rapports, admit enfin la réalité de ce fait d'armes extraordinaire ... tous les documents originaux français les plus désintéressés mentionnent cette trouée opérée par les Grenadiers du 100e, et aucun des faits dûment constatés ne peut s'accorder avec une autre version.
Derrière la petite colonne qui leur a barré le passage, les Grenadiers ne trouvent aucune réserve russe sur la route. Après ce furieux combat, ils se retrouvent tout d'un coup dans un calme complet.
« Nous retrouvâmes Dürnstein dans le plus profond silence. Notre retraite se continua avec ordre. Peu de temps après, nous entendîmes une fusillade assez vive qui cessa bientôt. Ces bruits semblaient venir d'un des points du bassin où nous venions de combattre » (Relation du Colonel Talandier). C'était quelque détachement du 4e Léger aux prises avec les Russes, ou les décharges faites par ceux-ci sur le 4e Dragons, qui marchait à un kilomètre environ en arrière du 100e de Ligne.
« A une lieue de Dürnstein, continue le colonel Talandier (d'accord en cela avec les notes du major Henriod), notre avant-garde signala les troupes du général Dupont, qui marchaient à notre secours » (Relation du Colonel Talandier).
Le 100e et le 103e ont moins souffert que le 4e Léger. Chacun d'eux a laissé 160 à 170 prisonniers aux mains de l'ennemi, et envoyé 320 hommes aux hôpitaux. Il reste à l'un 1300 à l'autre 1600 hommes dans le rang, le 22 novembre, sur 2,000 présents le 11 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 152).
Dominique Demangeon, Sous-lieutenant, "a tué et blessé à bout portant, avec des chevrotines, près de 30 Russes qui se défendaient avec acharnement dans un réduit muré" (Etat nominatif des Officiers du 100e Régiment qui ont fait la campagne de l'an 14 - Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 137).
Le futur Général Thiard parvient vers 6 heures à Mautern. Il y trouve des cavaliers du 4e Corps et en reçoit un récit assez exact, mais incomplet, du combat dont ils ont été spectateurs. Il écrit à l'Empereur : "On s'est battu toute la journée de l'autre côté du Danube, et avec beaucoup d'acharnement.
D'après le rapport du colonel Franceschi, du 8e hussards, la division Gazan est arrivée hier à Dürnstein. Ce matin, elle a rencontré les Russes entre Loiben et Stein. L'affaire a commencé sur-le-champ; trois fois le village de Loiben a été pris et repris. Enfin, vers le soir, les Russes ont attaqué en suivant le Danube, et une autre colonne, descendue des montagnes, s'est portée sur le coude que fait le fleuve et, à en croire les officiers du 100e et du 4e d'infanterie légère qui, étant blessés, se sont jetés dans une barque et se sont sauvés de Loiben, toute cette division serait cernée dans Loiben et séparée de la division Dupont. Mais je crois qu'il y a un peu d'effroi dans ce rapport; du reste, quand ils ont quitté le champ de bataille, l'affaire n'était pas encore terminée, et il est à penser que les divisions auront pu se réunir. Ces officiers ont dit que, dans le commencement de l'affaire, ils avaient pris beaucoup de monde, deux canons et un obusier. La division n'a point de pain et manque de cartouches. Toute l'armée russe bivouaque sur les hauteurs au delà du Danube; quoiqu'il soit nuit, ils tirent à chaque instant sur cette ville (Mautern).
Ici est le 8e de hussards; à Gottweig est le général Margaron avec le 11e et le 26e de chasseurs.
J'ai cru qu'il était de mon devoir de rester ici pour être à même d'apporter demain dans la journée quelques nouvelles à Votre Majesté ; je remonterai le Danube et je tâcherai de passer, s'il est possible.
Dans l'instant (6 h. 30) on vient me dire que le village de Loiben est en feu. Je me suis porté sur le rivage; il est tout en flammes. Je crois que les Russes auront tiré avec des obus pour en déloger les troupes de Votre Majesté, qui se seront fait jour sur Dürrenstein. Les Russes font un tapage horrible" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 150; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 168; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 316).
Dans cette lutte si sanglante, les Chirurgiens des Régiments de la division Gazan ont montré un sang-froid et une intrépidité signalés par les Colonel dans leurs rapports en proposant les Chirurgiens-majors pour la Légion d'honneur :
100e Régiment d'infanterie de ligne.
Charles LAFLIZE, chirurgien-major, "Ce vieillard respectable a montré le plus grand dévouement dans l'affaire du 20 brumaire an 14. A été blessé en faisant le pansement au milieu du feu. Toute l'ambition de cet officier serait d’obtenir la décoration qu'il mérite
" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 119).
Dans une lettre adressée le 27 frimaire an 14 (18 décembre 1805) au Maréchal Berthier, le Colonel Taupin, commandant le 103e Régiment d'infanterie, écrit, depuis Vienne, au sujet du combat du 20 Brumaire : "… Vers 5 heures, l'ennemi s'étant aperçu que les colonnes qu'il avait envoyées pour nous couper avaient réussi, nous attaqua de front et en flanc avec une vigueur qu'il n'avait pas mise dans ses précédentes attaques. Il fit tous ses efforts pour déboucher par la chaussée de Stein pour aller, je le présume, attaquer par derrière les 4e, 100e et 4e de dragons, que M. le Maréchal réunissait afin de les opposer à la colonne qui nous avait coupés; ses efforts furent impuissants, il ne put percer.
La constance et la fermeté du régiment ne furent point ébranlées par deux attaques infructueuses, que M. le Maréchal fit faire aux 100e de ligne et 4e de dragons contre les colonnes qui les avaient tournés. Officiers et soldats, tous, dans cette circonstance critique, déployèrent le courage et le sang-froid qui caractérisent le vrai brave ..." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 120).
Le 22e Bulletin de la Grande Armée, écrit à Saint-Poelten, le 13 novembre 1805 (22 brumaire an 14), raconte : "… Le 20, à la pointe du jour, le maréchal Mortier, à la tête de six bataillons, s'est porté sur Stein. Il croyait y trouver une arrière-garde, mais toute l'armée russe y était encore, ses bagages n'ayant pas filé. Alors s'est engagé le combat de Durrenstein, à jamais mémorable dans les annales militaires. Depuis six heures du matin jusqu'à quatre heures de l'aprèsmidi, ces 4,000 braves firent tête à l'armée russe et mirent en déroute tout ce qui leur fut opposé.
Maîtres du village de Loiben, ils croyaient la journée finie ; mais l'ennemi, irrité d'avoir perdu dix drapeaux, six pièces de canon, 900 hommes faits prisonniers et 2,000 hommes tués, avait dirigé deux colonnes par des gorges difficiles pour tourner les Français. Aussitôt que le maréchal Mortier s'aperçut de cette manoeuvre, il marcha droit aux troupes qui l'avaient tourné et se fit jour au travers des lignes de l'ennemi, dans l'instant même où le 9e régiment d'infanterie légère et le 32e d'infanterie de ligne, ayant chargé un autre corps russe, avaient mis ce corps en déroute, après lui avoir pris deux drapeaux et 400 hommes.
Cette journée a été une journée de massacre ; des monceaux de cadavres couvraient un champ de bataille étroit. Plus de 4,000 Russes ont été tués ou blessés ; 1,300 ont été faits prisonniers. Parmi ces derniers se trouvent deux colonels.
De notre côté, la perte a été considérable. Le 4e et le 9e d'infanterie légère ont le plus souffert. Les colonels du 100e et du 103e ont été légèrement blessés. Le colonel Watier, du 4e régiment de dragons, a été tué. Sa Majesté l'avait choisi pour l'un de ses écuyers : c'était un officier d'une grande valeur ; malgré les difficultés du terrain, il était parvenu à faire contre une colonne russe une charge très-brillante ; mais il fut atteint d'une balle et trouva la mort dans la mêlée …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 473 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9476; Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 197 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 318).
Le 23e Bulletin, rédigé le lendemain (14 novembre 1805 - 23 brumaire an 14) au Château de Schoenbrunn relate à nouveau l'affaire : "Au combat de Dürrenstein, où 4,000 Français attaqueé, dans la journée du 20, par 25 à 30,000 Russes ont gardé leurs positions, tué à l'ennemi 3 à 4,000 hommes, enlevé des drapeaux et fait 1,300 prisonniers, les 4e et 9e régiments d'infanterie légère et les 100e et 32e régiments d'infanterie de ligne se sont couverts de gloire. Le général Gazan y a montré beaucoup de valeur et de conduite …" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 476 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9483 ; Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 201 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 319).
L'ordre du jour, daté du Quartier impérial de Vienne, le 14 novembre 1805 (23 brumaire an 14) déclare : "L'empereur témoigne sa satisfaction au 4e régiment d'infanterie légère, au 100e de ligne, au 9e d’infanterie légère, au 32e de ligne, pour l'intrépidité qu'ils ont montrée au combat de Diernstein, où leur fermeté à conserver la position qu'ils occupaient a forcé l'ennemi à quitter celle qu'il avait sur le Danube …" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 3, p. 478 ; Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 201; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 217 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 319).
Le 20 Brumaire an 14 (11 novembre 1805), le Général Andréossy écrit, depuis Melk, à M. Thévenin : "Il est ordonné à M. Thévenin, officier au 100e régiment, de partir avec un détachement qui a escorté les bateaux venant de Linz, pour rejoindre son corps, aussitôt qu'il aura été relevé par un détachement envoyé par le chef d'état-major général du 1er corps d'armée" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 698).
Le 12 novembre 1805, vers 2 ou 3 heures de l'après-midi, les renseignements à destination de l'Empereur, sur le sort de Mortier et de Gazan, affluent de tous côtés. Un rapport, exact dans sa concision, est adressé à Napoléon par son Aide de camp Lemarois : "La division du général Gazan a couché avant-hier à Stein. L'ennemi, fort d'environ 25,000 à 30,000 hommes, l'a attaquée à 6 heures du matin et, vers les 4 heures, M. le maréchal Mortier était cerné de toutes parts. On s'est battu avec acharnement de part et d'autre et, à 6 heures du soir, M. le maréchal Mortier a percé à la tête de sa division et a repris la route de Linz".
A 6 heures du soir, seconde lettre de Lemarois, datée de Saint-Lorentz, vis-à-vis Weissenkirchen : "Je rencontre un détachement du 100e régiment d'infanterie. L'officier qui le commande m'apprend que la division du général Gazan a repassé le Danube à Spitz ..." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 165; Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 170).
Le 23 Brumaire (14 novembre 1805), Lebrun, Aide de camp de l’Empereur, adresse à ce dernier le Rapport suivant : "… je n'ai pas demandé des renseignements seulement au maréchal Mortier, j'en ai demandé au général Gazan, j'en ai demandé à plusieurs officiers et à tous séparément; tous à peu de choses près ont été d'accord. J'ai fait causer des soldats et, ce qu'ils m'ont dit, se rapportait avec l'état de pertes de leur corps. Cette affaire n'a point affecté leur moral.
Les Russes, me disaient-ils, étaient six contre un et pourtant nous leur en avons plus tué qu'ils ne nous en ont tué.
Quand la partie sera égale, nous les mènerons encore autrement.
Le général Graindorge a disparu.
Le colonel Watier a été pris ou tué à la fin de l'affaire.
Le colonel du 103e blessé au bras.
Le 103e régiment a perdu environ 450 hommes.
Le 100e 500
Le 4e 300
La division Dupont, à ce qu'on assure 130
Le 4e dragons 50
1,430 hommes.
Le général Dupont, dont la division passait, était allé reconnaître les positions qu'il devait occuper. Je n'ai pas pu le voir.
Le général Gazan porte la perte de sa division à 1,500 hommes, à qui il faudrait ajouter la perte de celle du général Dupont.
Ceux qui la portent le plus haut, la font monter à 2,000 hommes.
Le Maréchal pense qu'il lui rentrera encore du monde.
On s'accorde à dire que les Russes ont beaucoup plus souffert. On porte leur perte à 3,000 ou 3,500 hommes.
On leur a pris 300 hommes.
Drapeaux : 2.
Colonel : 1 ..." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 202).
Le 29 Brumaire an 14 (20 novembre 1805), le Général Gazan écrit, depuis Vienne,au Maréchal Mortier : "Monsieur le Maréchal,
En réponse à votre lettre de ce jour, j'ai l'honneur de vous prévenir qu’ayant donné l'ordre à M. le général de brigade Graindorge de se mettre à la tête du 100e régiment et de charger avec sur la première ligne de l'ennemi, ce général, loin d'exécuter cet ordre, fila sur le Danube avec son aide de camp et son escorte et que ne l'ayant plus trouvé, à mon retour de la charge que je fis exécuter moi-même, j'aperçus, au milieu du Danube, une barque chargée de monde et sur laquelle il me fut assuré par une très grande grande quantité de personnes que le général Graindorge s'était embarqué.
Cette barque ayant été entrainée par le courant sur Stein et tous les hommes qui la montaient faits prisonniers, il est à présumer que c'est là ou M. le général Graindorge a été pris. J’ajouterai même que le rapport en a été fait par divers habitants de Stein" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 331).
Après avoir assigné aux Divisions Dupont et Gazan la garnison de Vienne pour s'y reposer, le premier soin de l'Empereur est de faire donner des ordres, afin que des renforts soient mis en route pour reconstituer les effectifs de ces deux Divisions et en réorganiser les Corps. Le 1er Frimaire an 14 (22 novembre 1805), le Major général écrit, depuis Brünn, à Gérard : "Expédier l'ordre aux 3es bataillons du 4e régiment d'infanterie légère, du 100e et du 103e qui sont en Alsace, de se rendre à Augsburg ...
M. Gérard prendra connaissance par la copie ci-jointe de l'ordre que j'ai adressé à M. Denniée" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 240).
"Les 3es bataillons du 4e régiment d'infanterie légère, du 100e et du 103e de ligne, partiront de Schlestadt le 15 frimaire avec du pain pour 2 jours et iront loger à :
15 frimaire, Erstein ;
16 Strasbourg, pain pour 2 jours;
17 Bischofsheim;
18-19 Rastadt (séjour);
20 Ettlingen ;
21 Pforzheim ;
22 Kannstadt ;
23 Plöchingen ;
24 Geislingen;
25-26 Ulm (séjour);
27 Gunzburg ;
28 Zusmarshausen ;
29 Augsburg, où ils resteront jusqu'à nouvel ordre" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 240).
Dans l'ordre adressé à M. Denniée, dont parle le Major général, il est dit : "Donnez également l'ordre à tous les conscrits destinés au 4e régiment d'infanterie légère, au 100e et 103e de ligne de se rendre à Augsburg, où doivent être envoyés les 3es bataillons de ces régiments" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 242).
La "Situation des troupes composant 1er corps d'armée aux ordres de M. le maréchal Mortier", à l'époque du 1er Frimaire an 14 (22 novembre 1805), c'est-à-dire deux jours après l'entrée de ce Corps à Vienne donne les chiffres suivants :
Division du Général Gazan - Situation des troupes.
100e de ligne. Ritay. 54 Officiers et 1255 hommes présents. 4 Officiers et 149 hommes à Strasbourg et à l'armée. 16 Officiers et 321 hommes aux hôpitaux ; 6 Officiers et 163 hommes prisonniers de guerre. Total 1968 hommes (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 233).
Le 3 Frimaire an 14 (24 novembre 1805), le Maréchal Mortier écrit, depuis son Quartier général de Vienne, au Major général : "Monsieur le Maréchal,
… Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en prévenir par ma lettre du 27 brumaire, les divisions des généraux Dupont et Gazan sont arrivées le lendemain à Vienne, et, depuis ce moment, elles sont occupées à la garde des ponts, des établissements publics et font le service de la place qui exige journellement un nombre de 1,350 à 1,400 hommes. Voici les noms des casernes qu'occupent les dtfférents corps de ces divisions :
... Le 103e régiment de ligne occupe la caserne de Renneweg;
Le 100e régiment de ligne doit également s'y établir, mais le défaut de fournitures ne lui a pas encore permis de le faire ...
J'ai voulu voir par moi-même ces divers établissements. J'ai trouvé la fourniture dans un état pitoyable : la paille y était tachée et remplie de vermine, il n'y a que très peu de draps et de couvertes.
Je me suis empressé de faire à ce sujet des représentations à M. l'intendant général de l'armée, qui s'occupe de faire fournir à la troupe tout ce dont elle a besoin, mais il ne lui a pas encore été possible de pourvoir à tout ce qui est nécessaire ..." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 252).
Le Maréchal Berthier rend compte à l'Empereur, depuis le Quartier général de l'Empereur à Brünn, le 4 Frimaire an 14 (25 novembre 1805), des mesures qu'il a prescrites : "J'ai l'honneur de rendre compte à l'Empereur que je donne l'ordre aux 3es bataillons des 4e régiment d'infanterie légère, 100e et 103e de ligne, qui sont à Schlestadt, d'en partir le 15 frimaire pour se rendre à Augsburg, où ils arriveront le 3 nivôse ( 24 décembre).
Ces trois régiments, ayant leurs 3 bataillons à l'armée, n'avaient laissé en France que la 8e compagnie de fusiliers de chaque bataillon ..." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 242).
Le 5 Frimaire an 14 (26 novembre 1805), le Ministre de la guerre, Berthier, écrit, depuis le Quartier de l'Empereur à Brünn, au Maréchal Kellermann, commandant en chef du 3e Corps d'Armée de Réserve, à Strasbourg : "L'Empereur ordonne, M. le Maréchal, que les troisièmes bataillons du 4e régiment d'infanterie légère, du 100e et du 103e régiments d'infanterie de ligne, qui sont à Schlestadt, soient dirigés sans délai sur Augsburg.
Vous voudrez bien en conséquence les faire mettre en marche le 15 frimaire pour se rendre, conformément aux ordres de route que je joins ici, à Augsburg.
Vous donnerez aux commandants de bataillon les ordres et instructions nécessaires pour maintenir la discipline en route.
Instruisez-moi, M. le Maréchal, des dispositions que vous aurez faites pour remplir à cet égard les intentions de S. M." (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 243).
Le 13 Frimaire an 14 (4 décembre 1805), le Maréchal Kellermann, commandant le 3e Cors d’Armée de la Réserve, écrit, depuis son Quartier général, à Strasbourg, au Major général : "J'ai reçu ce soir à 8 heures, Monsieur le Maréchal, la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 5 de ce mois, avec l'ordre de faire partir le 15 pour Augsburg les troisièmes bataillons du 4e régiment d'infanterie légère, des 100e et 103e régiments d'infanterie de ligne qui sont à Schlestadt. Je viens d'expédier les ordres pour leur départ; ils les recevront demain avant le jour et partiront de Schlestadt après-demain 15. Ils arriveront à Strasbourg le 16.
J'ai l'honneur de vous prévenir que je leur donnerai séjour à Strasbourg le 17 et que le 18 ils partiront avec un détachement du 21e régiment de chasseurs, quelques détachements d'autres corps et environ 500 militaires isolés, dont 400 viennent d'arriver à Landau.
Cette colonne sera commandée par un officier supérieur. Les détachements de chaque corps seront commandés par des officiers qui leur appartiennent. Les 500 militaires isolés auront un officier au moins par 50 hommes ; à défaut d'officiers, s'il n'y en a pas suffisamment, un sergent-major et le nombre de sous-officiers proportionné.
Si mes instructions sont suivies, comme je l'espère, cette colonne marchera en bon ordre et arrivera de même à sa destination.
Je dois vous observer, M. le Maréchal, que je n'ai point à mon armée les troisièmes bataillons du 4e régiment d'infanterie légère, du 100e et 103e régiments d'infanterie de ligne, mais seulement les dépôts de ces corps, et ce sont ces dépôts que je fais partir, quoique vous ayez donné l’ordre aux troisièmes bataillons. Je ne puis douter que vous demandiez les dépôts, puisque, par votre seconde lettre du 5, vous me mandez de faire diriger sur Augsburg les conscrits qui arriveront à Strasbourg pour ces trois corps" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 243).
Au 15 Frimaire (6 décembre 1805), époque à laquelle ces détachements sont mis en route, les effectifs des 3es Bataillons et Dépôts sont les suivants :
Division Gazan
Dépôt : 100e de Ligne. 8 Officiers et 337 hommes ; 3 Officiers et 197 hommes détachés (les officiers et quelques hommes sont détachés en recrutement, les autres détachés sont à l’Armée du Nord) ; 35 hommes aux hôpitaux ; 1 homme en congé ; total 573 hommes ; 87 conscrits sont arrivés pendant la quinzaine (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 242).
Les Dépôts des Régiments de la Division Gazan (4e Léger, 100e et 103e), qui ne sont constitués que par la 8e Compagnie de Fusiliers de chaque Bataillon, se rendent à Augsburg. On dirige aussi sur cette ville tous les Conscrits destinés à ces Corps. Avec ces éléments on y reforme les 3es Bataillons. Ceux-ci ont pour cadres les Officiers et Sous-officiers des 3es Bataillons employés à la Grande Armée qui, après avoir versé leurs hommes dans les deux premiers Bataillons, se rendent à Augsburg (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 246).
Le 18 Frimaire an 14 (9 décembre 1805), le Maréchal Kellermann, commandant le 3e Corps d’Armée de la Réserve, écrit, depuis son Quartier général, à Strasbourg, au Major général : "J'ai l'honneur, M. le Maréchal, de vous prévenir que les dépôts du 4e régiment d'infanterie légère, du 100e et du 103e régiments d'infanterie de ligne sont partis aujourd'hui pour Augsburg. J'ai fait partir avec eux 560 militaires isolés de différents corps d'infanterie, dont plus de 400 ont rétrogradé de Spire et Landau sur Strasbourg. J'y ai joint un fort détachement de dragons de divers régiments, dont les chevaux laissés sur la route dans les départements du Rhin, pendant la marche de la Grande Armée, parce qu’ils étaient blessés, sont aujourd'hui en état de faire route. Un escadron du 21e régiment de chasseurs et un détachement de 65 chevaux du 16e font partie de cette colonne. J'ai l'honneur de vous envoyer l'état des troupes qui la composent. Tous les hommes sont armés, ont reçu 50 cartouches et des souliers.
J'espère, d'après les ordres que j'ai donnés, que cette colonne marchera toujours en bon ordre et n'occasionnera aucune plainte sur 1a route. J’ai nommé commandant de la colonne le chef d'escadron Thévenin du 21e régiment de chasseurs. Le commandant du dépôt du 4e régiment d'infanterie légère commande, sous ses ordres, toutes les troupes d'infanterie : un ancien capitaine de dragons commande celles à cheval. Je vous envoie copie de l'ordre et des instructions que j'ai données au chef d'escadron Thévenin; vous verrez que je lui prescris de prendre des certificats à tous les lieux d'étape et de les présenter à son arrivée à votre état-major. J'espère qu'avec les précautions que j’ai prises, le bon ordre, la police et la discipline seront toujours maintenus dans cette colonne. Je l'ai vue défiler moi-même, ce matin, au sortir de la citadelle de Strasbourg, après la distribution des cartouches; elle marchait en très bon ordre et j'en ai été content.
Actuellement que le seul passage pour l'armée est à Strasbourg, je prendrai les mêmes mesures pour tous les détachements que je ferai partir. Rien ne partira sans mon ordre; d'après ceux que j'ai reçus de S. M. et, conformément à ses intentions, je ne ferai partir que de forts détachements" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 244).
"Copie de l'ordre et des instructions pour le chef d'escadron Thévenin, du 21e régiment de chasseurs, commandant la colonne de troupes qui part de Strasbourg demain 18 frimaire an 14, pour se rendre à la Grande Armée.
Les troupes, qui partent demain pour la Grande Armée, sous les ordres du chef d’escadron Thévenin, et qui doivent être réunies sur la place d'armes à 7 heures du matin, seront formées dans l'ordre de bataille ci-après :
1° Le détachement du 16e régiment de chasseurs sous les ordres de l'officier commandant ce détachement.
2° Le dépôt du 4e régiment d'infanterie légère sous les ordres de l'officier commandant ce dépôt.
3° Le dépôt du 100e régiment d'infanterie sous les ordres de l'officier qui le commande.
4° Le dépôt du 103e régiment d'infanterie sous les ordres du commandant de ce dépôt.
5° Les détachements formés des militaires isolés de différents corps d’infanterie, commandés par les officiers ou sous-officiers nommés par le capitaine Pérard, commandant le dépôt des militaires isolés à Strasbourg.
6° Les détachements de divers régiments de dragons commandés par un capitaine de cette arme.
7° L’escadron du 21e régiment de chasseurs.
8° Les équipages.
9° Enfin une arrière-garde de 30 chevaux fournis par le 21e régiment de chasseurs.
Lorsque la colonne sera formée, ainsi qu'il est prescrit ci-dessus, le chef d'escadron Thévenin la mettra en mouvement.
Le détachement du 16e régiment de chasseurs, formant la tête de la colonne, fournira une avant-garde de 16 chevaux commandée par un maréchal des logis. Cette avant-garde marchera toujours à la distance de 120 pas en avant de la colonne.
L’arrière-garde de 30 chevaux, fournie par le 21e régiment de chasseurs, marchera toujours à la distance de 150 pas en arrière des équipages. La colonne pendant toute la route marchera dans l'ordre ci-dessus.
Le chef d'escadron Thévenin donnera les ordres les plus sévères pour qu'aucun détachement, ni aucun militaire ne quittent leurs rangs ou s'écartent de la colonne. Il aura soin à cet effet de placer, par intervalle, sur les flancs de la colonne des sous-officiers de troupes à cheval fermes et intelligents pour y maintenir le bon ordre.
L'arrière-garde ramassera tous les traîneurs, ne souffrira personne derrière elle sous quelque prétexte que ce soit et l'officier qui la commandera sera de la plus grande sévérité à cet égard. En cas de négligence de sa part, le chef d'escadron Thévenin le rendra responsable et le punira.
Le chef d'escadron Thévenin maintiendra pendant toute la route la discipline la plus exacte et la police la plus sévère. S'il se commettait quelque désordre, il en serait personnellement responsable, ayant assez de troupes sous son commandement pour empêcher les désordres et punir sur-le-champ, conformément aux lois, ceux qui en seraient coupables.
Il marchera avec sa colonne toujours militairement, ayant des patrouilles sur ses flancs. Ces patrouilles seront composées d'infanterie, lorsqu’on traversera des forêts ou des pays couverts, et de troupes à cheval, détachées du 16e et du 21e régiments de chasseurs, lorsqu'on traversera des plaines. Il ne confiera le commandement de ces patrouilles qu'aux officiers ou sous-officiers qu'il reconnaîtra les plus intelligents.
Lorsqu'il sera question de traverser des villes ou des villages, la colonne fera halte. La ville ou village sera fouillée par les avant et arrière-garde et la colonne ne se mettra en mouvement que lorsque le commandant aura reçu le rapport qu'il ne s'y trouve point d'obstacle.
Pendant les haltes, le commandant de la colonne fera examiner si les chevaux sont bien sellés, s'il n'est pas nécessaire de resserrer les sangles, si les couvertes ne sont pas dérangées et ne forment pas de mauvais plis. En un mot, il prendra toutes les précautions pour empêcher que les chevaux ne soient blessés. Si un cheval commence à être blessé, le cavalier qui le montera marchera à pied, conduisant son cheval par la bride, jusqu'à ce que le cheval puisse être remonté.
Lorsque les dépôts du 4e régiment d'infanterie légère, des 100e et 103e régiments d’infanterie de ligne seront arrivés à Augsburg, les détachements composés des militaires isolés marcheront immédiatement après le détachement du 16e régiment de chasseurs à cheval.
Le commandant de la colonne se fera donner à tous les lieux d’étapes par les magistrats un certificat constatant que les troupes y ont vécu en bonne police et discipline et n'y ont commis aucun désordre. A son arrivée à la Grande Armée, il remettra à l’état-major général tous ces certificats. S’il en manque quelqu'un ou si tous ne justifient pas que les troupes de la colonne se sont bien conduites partout, je recommande de faire punir sévèrement le commandant, qui est prévenu que copie du présent ordre est envoyée au Major général de la Grande Armée.
L'Adjudant commandant,
Employé près de M. le Maréchal Kellermann,
Signé : Duprat
Pour copie conforme :
L'Adjudant commandant,
DUPRAT" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 245).
Le 23 Frimaire an 14 (14 décembre 1805), le Ministre de la Guerre, le Maréchal Berthier, ordonne : "Donner l'ordre au 100e et au 103e régiments de se former à deux bataillons et d'envoyer le cadre du 3e bataillon, c'est-à-dire les officiers et sous-officiers à Augsburg, au dépôt du corps, où ils prendront les conscrits" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 247).
Le 24 Frimaire an 14 (15 décembre 1805), le Major général écrit, depuis le Quartier général de l'Empereur à Schoenbrunn, à l'Intendant général Pétiet : "Je vous préviens, Monsieur l'Intendant général, que je viens de donner l'ordre aux 100e et 103e régiments de la division du général Gazan de se former à deux bataillons et d'envoyer le cadre du 3e, c'est-à-dire les officiers et sous-officiers au dépôt de leur corps, à Augsburg où ils prendront les conscrits.
Je joins ici copie de l'itinéraire que doivent suivre les officiers et sous-officiers des 3es bataillons de ces corps pour se rendre à Augsburg" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 247).
Le même jour, 24 Frimaire an 14 (15 décembre 1805), le Major général adresse, depuis le Quartier de l'Empereur à Schoenbrunn, un Rapport à l’Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à l'Empereur que j’ai donné les ordres aux officiers des 3es bataillons des 100e et 103e régiments de se rendre aux dépôts de leurs corps à Augsburg, pour y prendre les conscrits qui doivent y être envoyés de France.
M. le maréchal Kellermann me mande que, d'après les ordres que j'ai expédiés précédemment, les dépôts du 4e régiment d'infanterie léqère et des 100e et 103e de ligne doivent être rendus à Augsburg le 30 frimaire, avec d'autres détachements de divers corps et environ 500 militaires isolés dont il a formé un détachement.
J'ai donné des ordres conformes aux intentions de S. M. pour faire rétrograder sur Augsburg le 4e régiment d'infanterie légère, lorsqu'il aura conduit les prisonniers qu'il est chargé d'escorter jusqu'à Strasbourg.
J'ai ordonné à M. le maréchal Kellermann de distraire de la 4e division de l'armée du Nord le détachement de 189 hommes du 4e régiment d'infanterie légère et de le réunir à son corps pour se rendre à Augsburg.
Je l'ai chargé en même temps de distraire les détachements des 100e et 103e régiments de ligne et de les faire diriger également sur Augsburg" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 248).
Le 27 Frimaire an 14 (18 décembre 1805), le Colonel Taupin, du 103e Régiment d'Infanterie de ligne, écrit, depuis Vienne, au Major général : "Aussitôt que j'eus reçu l'ordre du 23 brumaire dernier, par lequel S. M. l'Empereur témoigne sa satisfaction au 4e léger et au 100e de ligne de la conduite distinguée qu'ils ont tenue au combat de Dürrenstein, le 20 du même mois, j'écrivis à M. le général Gazan pour lui marquer combien les officiers, sous-officiers, soldats du régiment, que j'ai l'honneur de commander, étaient douloureusement affectés du silence que l'on avait gardé sur leur compte. M. le général Gazan me répondit le même jour, qu'avant d'avoir reçu ma réclamation, il avait écrit à M. le maréchal Mortier pour lui témoigner son étonnement de l'oubli que l'on avait fait de citer mon régiment comme étant un de ceux qui s'étaient distingués dans cette action; que M. le maréchal lui avait répondu qu'il en était autant peiné que lui et qu'il venait de vous écrire pour que cette omission soit rectifiée.
Comme M. le maréchal et le général Gazan, j'avais attribué ce désagrément à un oubli ou défaut d'impression et croyais que, d'après leur réclamation, dans quelques jours, ce silence si préjudiciable à la gloire et l’honneur de mon régiment serait réparé par la voie de l'ordre.
Un mois s'étant écoulé depuis cette époque sans que j'aie reçu de solution favorable, je me suis présenté hier chez M. le. général. Andréossy pour prier de vouloir bien accéder à la demande qui lui en avait été faite par M. le maréchal, afin de détruire les mauvaises impressions que le silence que l’on avait gardé sur le compte du régiment avait fait naître; il me répondit que ce silence n'était nullement le fruit de l'oubli; que S. M. l'Empereur ne lui avait ordonné de ne mentionner favorablement que les 4e et 100e.
Je vous annonce, Monseigneur, que cette réponse me frappa de stupéfaction et que, s'il ne me l'eût pas répétée une seconde fois, j'aurais cru m’être trompé, car j'étais loin de soupçonner que l'on eût pu croire un seul instant que le 103e régiment, placé dans ce terrible combat à côté des 4e et 100e, se fût mal conduit ou eût moins fait qu'eux. Dire que les 4e et 100e se sont distingués dans cette action et glisser sur le compte de mon régiment, qui en a partagé conjointement avec eux les dangers, c'est dire tacitement qu'il s'est mal conduit. Voilà l’introduction que j'en tire et je crains, Monseigneur, que vous serez de mon avis.
M. le général Gazan, à qui j'ai rendu compte de la réponse de M. le général Andréossy, m'a assuré que S. M. l'Empereur lui avait dit que, d'après le rapport de M. le maréchal Mortier, il paraissait que mon régiment avait moins fait que les deux autres. Je ne sais ce que le général Mortier en a dit, mais tout ce dont je puis vous assurer, c'est que je suis cruellement affligé de l’opinion de S. M. sur 1e compte de mon régiment qui, dans cette action, a fait tout ce qu'il était humainement possible de faire …" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 254 - l'Empereur ne fit pas réparation au 103e de Ligne).
L'Empereur ne craint pas d'entrer dans des détails relatifs à l'habillement ; le 1er Nivôse an 14 (22 décembre 1805), le Major général, sur ses ordres, écrit de Schoenbrunn à l'Intendant général Petiet : "… L'Empereur ordonne que les 3,8oo aunes de toile, qui sont à Vienne et qui peuvent faire environ 900 chemises, soient sur-le-champ distribuées au 4e régiment d'infanterie légère, au 32e de ligne, aux 100e et 103e. Ces corps devront les faire confectionner sur-le-champ, afin que ces chemises soient prêtes à être distribuées aux prisonniers de ces corps qui leur rentreront. La distribution sera faite dans le rapport des prisonniers que l'ennemi aura faits" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 259).
Le même 1er Nivôse an 14 (22 décembre 1805), le Général René, commandant la place d’Augsburg, écrit au Major général : "J’ai l’honneur de rendre compte à V. E. de l'arrivée aujourd'hui dans cette place des bataillons de dépôt du 4e régiment d'infanterie légère et des 100e et 103e de ligne formant un total de 868 hommes" (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 248).
Le «Tableau de la répartition des 12,000 conscrits provenant des 5 dernières années » soumis par le Major général à l'Empereur le 3 nivôse an 14 (24 décembre 1805) propose d'affecter aux Corps des Divisions Dupont et Gazan un certain nombre de ces conscrits. Le Major général écrit, depuis le Quartier de l'Empereur à Schoenbrunn, le 3 Nivôse an 14 (24 décembre 1805) : "J'ai l'honneur de proposer à l'Empereur de répartir, suivant le tableau que je soumets à S. M., les 12,000 conscrits provenant des réserves des 5 dernières années, non appelés par le décret impérial du 2e jour complémentaire dernier.
Cette répartition est établie en faveur des régiments les plus faibles, de ceux enfin qui ont le plus souffert et qui ont le plus besoin de renforts pour être au niveau de l'effectif des autres corps.
Je propose à S. M. de faire diriger provisoirement tous ces conscrits sur Strasbourg, à l'exception de 1,300 qui seraient dirigés sur Alexandrie, pour être distribués de là dans les dépôts des corps suivant le nombre déterminé pour chacun des régiments désignés dans le tableau.
Je demande les ordres de S. M.". L’Extrait du tableau de répartition indique : 100e de ligne. 3 Bataillons, 1656 hommes. 387 hommes au Bataillon de Dépôt le 15 Frimaire. Total, 2043 hommes. 300 conscrits destinés au Régiment. Non compris 175 prisonniers de guerre (Alombert P. C. : « Le Corps d’Armée aux ordres du Maréchal Mortier, combat de Dürrenstein », Paris, Berger-Levrault, 1897, p. 249).
/ 1806
Le 24 janvier 1806, à Strasbourg, l'Empereur dicte une série d'ordres : "... Ordre de reformer le plus promptement possible la division du général Leval, de la porter à 8.000 hommes, d'y joindre 1.000 hommes de cavalerie et 12 pièces d'artillerie approvisionnées. N'y mettre personne des 100e, 103e, 105e, 63e et 44e, ni des 7e et 16e légères ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 266).
Le même 24 janvier 1806, l'Empereur écrit, depuis Strasbourg, au Maréchal Kellermann : "Mon Cousin ... Vous n'avez pas reçu ordre de dissoudre la division du général Leval, et cela n'était pas dans mon intention. Reformez cette division le plus promptement possible. N'y mettez personne des 100e, 103e, 105e …" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9704 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11328).
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 3e corps du maréchal Davout
16e et 24e division
... Strasbourg le 100e de ligne à Condé ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 11 juillet 1806, l'Empereur adresse, depuis Saint-Cloud, une lettre à Berthier, dans laquelle il écrit : "Mon intention étant de compléter les compagnies des bataillons de la Grande Armée à 140 hommes par compagnie, officiers compris, je vous ai ordonné par une lettre de ce jour de dissoudre le corps de réserve de Lefebvre en faisant rejoindre chaque détachement de son corps d'armée.
Mon intention est également que vous donniez l'ordre aux différents dépôts d'envoyer à leur corps le nombre d'hommes porté dans l'état ci-joint. Tous ces détachements qui partiront du camp de Boulogne seront passés en revue par le maréchal Brune qui s'assurera s'ils sont munis de tout le nécessaire. Ils seront commandés par un adjudant commandant nommé par le maréchal ...
ANNEXE
état des hommes que les dépôts des régiments désignés ci-après feront partir pour rejoindre les bataillons de guerre à la Grande Armée
Le dépôt ... du 100e [fera partir un détachement de] 500 [hommes] …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 519 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12462).
Le 5 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, les nouvelles circonstances de l'Europe me portent à penser sérieusement à la situation de mes armées ...
Les 100e et 103e ont, je crois, 2,800 hommes à l'armée ; il faut garder les trois bataillons en les organisant à huit compagnies, et renvoyer les cadres de trois compagnies au dépôt ; car 2,800 hommes ne peuvent être formés en deux bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12869).
Le 4 novembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Maréchal Berthier, Major général dela Grande Armée : "Mon cousin, donnez l'ordre que les détachements des 34e, 64e, 40e, 88e, … et des 100e et 103e qui se trouvent à Spandau en partent demain pour rejoindre leurs corps à Stettin, avec tous les bagages et autres objets ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 771 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13445).
Le 11 novembre 1806, le Maréchal Berthier, Prince de Neuchâtel et Valengin, Major général de la Grande Armée, écrit depuis Berlin, au Général Dejean : "J'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence qu'indépendamment des détachements que j'ai ordonné à M, le maréchal Kellermann de faire partir dans la première quinzaine de novembre, ainsi que je vous en ai informé par ma lettre du 2, je viens de lui adresser l’ordre de former huit bataillons provisoires conformément à l'état de composition que je joins ici.
Chaque bataillon sera composé de compagnies fournies par les troisièmes bataillons des corps de la Grande Armée, à raison d'une par bataillon, et chaque compagnie sera complétée à 140 hommes.
Le maréchal Kellermann nommera un chef de bataillon et un adjudant-major pour chaque bataillon et un major pour commander deux bataillons. Il aura soin de ne pas prendre les majors dans les mêmes corps où il prendra les chefs de bataillon ou adjudants-majors.
Je donne l'ordre aux généraux commandant les 25e et 2e divisions militaires de faire diriger de suite sur Mayence les compagnies que doivent fournir les bataillons qui ne sont pas stationnés dans les 5e et 26e divisions.
Pour accélérer la formation et le départ de ces bataillons il ne sera pas nécessaire que les conscrits soient dressés ; il suffira qu'ils aient huit ou dix jours d'instruction, qu'ils soient armés, qu'ils aient la veste, la culotte., les guêtres, le chapeau d'uniforme et une capote. Il ne faudra pas attendre qu'ils aient l'habit.
Sa Majesté espère que ces troupes seront réunies à Mayence le 25 et en partiront le même jour pour se rendre le plus promptement possible, conformément aux ordres que je donne à M. le maréchal Kellermann : savoir les 5e et 6e bataillons à Cassel pour maintenir la tranquillité de cet électorat et les six autres à Magdeburg où ils achèveront leur instruction.
Je préviens le maréchal Kellermann qu'il ne doit pas perdre un moment pour former ces bataillons que, pourvu qu'ils soient armés, tout est bon ; qu'ils seront fournis à Magdeburg de tout ce qui leur sera nécessaire ; que Sa Majesté doit en tirer deux avantages, puisqu'ils ne coûteront rien en France et qu'ils garderont Magdeburg, ce qui rendra d’autres troupes disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 793). Le 2e Bataillon doit comprendre 1 Compagnie du 34e de ligne, 1 du 40e, 1 du 88e, 1 du 100e, 1 du 103e, 1 du 17e d'infanterie légère, total 840 hommes.
5e Corps, Maréchal Lannes (11 novembre).
1ère Division, Général Suchet : 17e léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 12 pièces, 8948 hommes.
2e Division Gazan : 21e et 28e Légers (au 11 novembre, l’effectif de ces deux Régiments est de 3117 hommes ; ils ont rejoint le 5e Corps le 23 novembre), 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 bataillons, 12 pièces, 7120 hommes.
Parc d’artillerie et Génie : 454 hommes.
Cavalerie légère, Général Treillard : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 1049 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
/ 1807
Le 10 janvier 1807, l'Empereur écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Vous donnerez l'ordre que les 1700 capotes existant le 9 au magasin soient distribuées de la manière suivante :
... 100 au 100e
... Ces capotes seront distribuées dans la journée et données à ces régiments qui n'en ont pas, par le colonel dans la journée de [demain] aux hommes nouvellement arrivés de France et à ceux qui n'en ont pas de manière que l'Empereur ne rencontre aucun soldat qui n'ait de capote" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 865 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13998).
Le 16 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "… Donnez ordre au commandant de Bromberg de faire partir sans délai tout ce qu'il a appartenant au 17e léger, aux 21e, 34e, 40e, 64e, 88e, 100e et 103e, et de les diriger sur Varsovie …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11650 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14073).
Le 21 janvier 1807, Napoléon écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "Donner ordre au général Guérin, à Lowicz, d'établir un atelier d'armuriers, pour faire les réparations les plus urgentes aux fusils de son dépôt ; en informer le général Songis, qui accordera quelques sommes pour ces dépenses. Donner ordre au même de faire partir pour Varsovie les détachements des 12e de ligne, 21e de ligne, 25e et 85e, des 100e, 103e, 21e léger, 28e idem, 34e, 40e, 64e, 88e et 17e léger, qu'il a à son dépôt, en les faisant marcher bien en ordre ; de choisir une église ou un lieu couvert afin de faire exercer les conscrits qui passent à son dépôt, et de s'y rendre fréquemment lui-même afin de s'assurer qu'on pousse leur instruction autant que possible ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14137).
Le 24 février 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "… Il y a dans toutes les places de la Prusse beaucoup de détachements appartenant à l’armée que les commandants de place retiennent sans ordre, entre autres 150 hommes du 100e régiment, faites-les partir pour rejoindre leur corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 917 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14387).
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
5e corps
... 100e de ligne ...
Dépôts à Varsovie ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner :
… Pour la Grande Armée
… 100e Non compris dans la conscription de 1806 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 100e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 9 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lemarois : "Monsieur le Général Lemarois
… Faites partir tout ce qu'il y a de disponible à Varsovie, en état de faire la guerre, appartenant aux 21e d'infanterie légère, 28e, 100e et 103e ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15174).
Le 21 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, dans l'état de situation de votre armée de réserve au 15 avril, je trouve ...
Que le 44e avait 462 hommes ; pourquoi n'en enverriez-vous pas 300 hommes ...
Je suppose que si vous ne les avez pas fait partir, c'est qu'ils n'étaient pas habillés. Mais moyennant l'autorisation que je vous ai donnée de les envoyer non habillés dans les régiments provisoires et de garnison, je pense que vous les avez mis en route ...
Je vois, par le même état, que vous pourriez faire partir également de Strasbourg :
du 3e régiment de ligne 500 hommes ... 100e idem 100 ...
Je suppose donc que tout cela sera parti ; si ce ne l'était pas, faites-le parti sans délai ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15379).
Le 14 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le 5e provisoire se rendra à Finkenstein, hormis les détachements des 34e, 40e, 88e, 100e, 103e, et du 17e léger, qui se rendront en droite ligne sur Willenberg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1117 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15611).
Le 15 mai 1807, le Capitaine Lesieur, commandant le Dépôt du 100e de Ligne, écrit De Strasbourg, au Ministre de la Guerre : "J'ai eu l'honneur de recevoir la lettre de V. A. S. datée du 5 courant, par laquelle elle m'ordonne d'envoyer un capitaine, un lieutenant et 2 sous-lieutenants à Rennes, y faire partie de la 3e Légion qui s'y forme. J'ai l'honneur de faire observer à V. A. que les 3 bataillons du régiment sont à la Grande Armée, 5e corps ; que le dépôt n'est composé que des cadres des 8es Compagnies de chaque bataillon, où il ne se trouve présents que 2 capitaines, 2 lieutenants et 2 sous-lieutenants : les deux capitaines y ont été envoyés pour cause d'infirmités et blessures qui les mettent entièrement hors d'état de faire un service militaire actif. Je donne l'ordre à M. Harang, l'un des lieutenants, et à M. Mottet, l'un des sous-lieutenants, de partir demain 16 courant pour Rennes". Le Lieutenant Harang est âgé de plus de cinquante ans; il est placé comme Capitaine du 3e Bataillon de la 3e Légion de Réserve (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 24).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 100e 200 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 27 mai 1807, à Finkenstein, "Le général CIarke rend compte qu’il a fait partir de Berlin le 9e régiment d'infanterie légère pour Posen (9e Régiment provisoire ?), d'où les compagnies de ce régiment provenant du 17e légère, des 34e, 40e, 88e, 100e et 163e (103e ?) de ligne, se dirigeront sur Varsovie ; tandis que celles appartenant aux 10e légère, 3e, 4e, 18e, 57e et 59e de ligne se dirigeront sur Thorn. Il demande quelle sera la destination ultérieure de ces six dernières compagnies"; Napoléon répond : "Faire venir à Finkenstein la partie de ce régiment qui arrive à Thorn" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1149).
Composition de l'Aile droite, 5e Corps du Maréchal Masséna, le 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Suchet : 17e Léger, 34e (3 bataillons), 40e, 64e et 88e de Ligne, 11 Bataillons, 18 pièces, 7540 hommes.
2e Division, Général Gazan : 21e et 28e Légers, 100e (3 Bataillons) et 103e de Ligne (3 Bataillons), 10 Bataillons, 17 pièces, 6219 hommes.
Artillerie : 369 hommes.
Division bavaroise, (Prince royal de Bavière), Général de Wrède : 2e, 3e, 4e, 7e, 13e et 14e Régiments de Ligne ; 3e et 4e Bataillons légers, Bataillon Braun ; 15 Bataillons, 18 pièces, 10468 hommes ; 2e
Dragons, 3e Chevau-légers, 4 Escadrons, 803 hommes.
Cavalerie légère, Général Montbrun : 9e et 10e Hussards, 21e Chasseurs, 9 Escadrons, 667 hommes.
5e Division de Dragons, Général Lorge : 13e, 22e, 15e et 25e Régiments, artillerie ; 12 Escadrons, 3 pièces, 1645 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
/ Le Corps d'Observation des Côtes de l'Océan, 1807-1808
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan était sous les ordres de Moncey. Avec le 4e Régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 61e, 88e, 96e et 100e de Ligne.
Le 11 novembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets. Voici donc les mesures que mon intention est que vous preniez sans délai.
Faites préparer à Metz et sur toute la route de Metz à Bordeaux, des voitures en nombre suffisant pour porter mille hommes par convoi ; et vous ferez ainsi aller en poste, par un mouvement continu, les troupes qui seront arrivées à Metz le 15 et le 16 novembre.
Le 15 novembre, à cinq heures du matin, les premiers 1,000 hommes ... partiront sur ces voitures et continueront leur mouvement sur Bordeaux, de manière à y être rendus, si c'est possible, le 25 ou le 26 novembre.
Six heures après, le second convoi, compose des deux compagnies du 24e, de deux du 44e et des deux du 63e, suivra et prendra les mêmes relais ...
Six heures après, le troisième convoi, composé de deux compagnies du 44e, des deux compagnies du 18e et des deux du 57e, suivra ce même mouvement et sera suivi par les deux compagnies du 96e, par celles du 88e et par celles du 100e ; de sorte que ces 3,600 hommes se trouvent rendus à Bordeaux avant la fin de novembre.
Un officier d'état-major, que vous expédierez du ministère avec les fonds nécessaires, marchera devant, préparera la route et fera tous les payements ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).
/ 1808, formation de la Division de Réserve à Orléans
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e brigade sera composée des 15e et 16e régiments provisoires, la 3e brigade sera composée des 17e et 18e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 16e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 96e, 100e, 103e, 105e, 111e, 12e, 64e d'infanterie de ligne, du 32e d'infanterie légère et de quatre compagnies du 36e régiment de ligne.
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 16e régiment provisoire sera composé, savoir :
1er bataillon : d'une compagnie de 150 hommes du 96e de ligne, d'une du 100e, d’une du 103e et d'une du 105e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé.
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
... la 2e brigade 15e et 16e ...
Le 16e régiment provisoire sera composé :
1er bataillon :
une compagnie de 150 hommes du 96e régiment de ligne
une du 100e régiment de ligne
une du 103e régiment de ligne
une du 105e régiment de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, Napoléon écrit, de Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction ...
5e Corps de la Grande Armée. — Pour le 5e corps, le 34e, qui a ses trois bataillons à la Grande Armée, c'est-à-dire vingt-sept compagnies, en gardera vingt-quatre. Les 40e, 64e, 88e, 100e et 103e garderont leurs trois bataillons ou dix-huit compagnies. Il en sera de même des 17e, 21e et 28e d'infanterie légère ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17260).
Le 4 mars 1808, est présenté un "Rapport du maréchal Berthier à l’Empereur.
1er mars 1808
Sire, j'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté différentes demandes qui m'ont été faites par des officiers de la Grande Armée :
… 3° Un congé de trois mois demandé pour le capitaine des voltigeurs Potel, du 100e régiment d'infanterie, qui, ayant perdu sa mère, a le pressant besoin de venir à Paris pour mettre ordre à ses affaires" ; "Accordé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1674 - Note. Non datée ; l'expédition des décisions a eu lieu le 4 mars).
Le 17 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux officiers et soldats de notre Grande Armée pour les services qu'ils nous ont rendus, nous avons accordé et accordons par la présente en gratification aux corps d'infanterie dont l'énumération suit la somme de 6 340 000 francs. Notre intention est que vous fassiez connaître aux conseils d'admnistration desdits corps que cette somme doit être distribuée entre les officiers et soldats qui se trouvaient aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz, d'Iéna, d'Eylau et de Friedland entendant que ceux qui se sont trouvés à trois de ces batailles recevront deux jours de solde en gratification et que ceux qui ne se sont trouvés qu'à une ou deux de ces batailles ne reçoivent qu'un jour de solde ; ceux qui auraient été blessés, soit à trois, soit à une seule de ces batailles recevront trois jours de gratification au lieu de deux. Lorsque ce travail sera ainsi proposé par le conseil d'administration on donnera autant de jours et de mois qu'il sera possible avec la somme qui aura été assignée au corps. Les colonels ni les majors ne sont pas compris dans la distribution de ces gratifications qui s'arrêtera au grade de chef de bataillon ou d'escadron inclusivement ... ANNEXE :
... 5e corps
... 100e id. 100 000 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17415).
Le 19 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin, j'ai renvoyé votre lettre sur les différentes dénominations à donner aux régiments de marche au ministre de la Guerre pour s'assurer que ces dénominations se concilient avec celles qui leur ont déjà été données. Le bataillon que vous dénommez sous le titre de 3e bataillon de marche, et qui est parti de Bordeaux le 7 mars, est composé de près de 600 hommes tirés de 16 régiments. Écrivez au général Merle qu'aussitôt que ce bataillon arrivera à Burgos, il le forme à quatre compagnies provisoires ... une des détachements des 12e, 22e, 100e et 39e, formant près de 140 hommes ... En vous donnant l'ordre d'envoyer ce bataillon à Burgos, je suppose qu'il a dépassé Bayonne, car s'il en était encore temps, vous donneriez ordre qu'il fût ainsi composé seulement pour la marche et pour la manoeuvre, et il servirait à former la garnison de Pampelune, et dès qu'il y serait arrivé, le commandant de cette place renforcerait la division Merle du bataillon du 15e. Donnez ordre au général Drouet de ne laisser dépasser Bayonne à aucun détachement d'infanterie et de cavalerie sans mon ordre" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1726 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17422).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Le 17e a son nouveau dépôt à Lille et l'ancien à Boulogne. Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins ... du 100e de Strasbourg sur Metz ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’administration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin.
Il serait possible que le reflux d'un si grand nombre de dépôts dans l'intérieur diminuât beaucoup l'armée de Boulogne. Mon intention est donc que tous les soldats disponibles y restent et que les officiers se rendent aux dépôts avec les cadres des compagnies de sorte que s'il y a à Boulogne 150 soldats dans le cas de se battre qui en conséquence de ces arrangements quitteraient Boulogne, le général Saint-Cyr gardera un des cadres des 4 compagnies avec ces hommes" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 2 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Erfurt, au Général Clarke : "Monsieur le général Clarke ... Le 100e et le 108e ont de très forts détachements à Metz il faut les diriger sur leurs régiments lorsqu'ils passeront avec le 5e corps. Je vous envoie la situation de l'armée de réserve que m'a remise le maréchal Kellermann. Il est convenable que tout ce qu'il y a de disponible appartenant soit aux cinq divisions de dragons qui vont en Espagne, soit aux régiments de cavalerie légère des 1er, 5e et 6e corps, soit dirigé sur ces corps" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2346).
Le 19 octobre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le 5e corps de la Grande Armée faisant partie de l'armée d’Espagne, il faut ordonner que les dépôts des 17e léger, 34e, 40e, 64e, 88e, 100e, 103e de ligne, 21e léger et 28e léger fournissent tout ce qu'ils ont de disponible pour compléter ces corps ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2372 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19068).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 8e des bataillons des 64e, 100e et 103e ...
La 3e division sera composée des 3e, 4e demi-brigades d'infanterie légère et des 7e et 8e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Le 5 décembre 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Mon intention est de renvoyer les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 4es bataillons des régiments qui font partie de l'armée du Rhin à leurs régiments, pour former le cadre des 4es bataillons, et d'augmenter insensiblement ces 4es bataillons des quatre autres compagnies, de manière que l'armée du Rhin, qui est composée de vingt et un régiments, le soit de quatre-vingt-quatre bataillons ; ce qui, avec les huit bataillons qui forment le corps des villes hanséatiques, fera quatre vingt-douze bataillons, ou un effectif de près de 78,000 hommes, et, avec la cavalerie et l'artillerie, près de 110,000 hommes. Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne. Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes. Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes, laissant les 4e, 46e, 18e de ligne, 24e et 26e légers, ce qui fait cinq régiments, pour la défense du port de Boulogne et de la Bretagne, et me laissant ainsi la faculté de diriger sur l'Allemagne les 4es bataillons des 48e, 13e, 108e, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).
Napoléon décide également la création de 16 Régiments provisoires. L'Empereur écrit, le 3 mars 1809, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 12e régiment sera composé de 3 bataillons formés de 3 compagnies des 5es bataillons des 59e, 69e, 100e, 103e, 76e et 105e. Il se réunira à Metz ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 8 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 6 avec l'état qui y est joint. Je vois que la force des 12 bataillons de marche du corps du général Oudinot est de 6 300 hommes et qu'il manque 3 000 hommes pour les compléter ...
Vous donnerez des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire qui sera composé :
de 250 hommes du 32e
150 hommes du 58e
300 hommes du 121e
300 hommes du 122e
Total 1 000 hommes et qui portera le nom de bataillon de marche d'Oudinot n° 1
Ces 1 000 hommes seront distribués entre les régiments suivants
… 100 hommes au 27e
100 hommes au 39e
50 hommes au 59e
… 250 hommes au 100e …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2899; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20291).
Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :
Divisions |
Brigades |
1/2 Brigades |
Bataillons |
Présents |
Détachements tirés des conscrits de la Garde |
Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche |
Détachement formant le 13e bataillon de marche |
Totaux
|
Manque au complet de 560 par brigade |
Excédent sur le complet |
|
Par bataillon
|
Par 1/2 brigade
|
||||||||||
2e division général Tharreau |
3e brigade le général |
8e 1/2 brigade d'inf. légère Major Cardineau | 64e de ligne |
215 |
66 |
258 252 262 |
|
539 502 512 |
1533 |
21 |
|
Le 11 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai vu hier les détachements des 32e, 58e et 121e formant un bataillon n°13 destiné pour les 63e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 100e et 103e. Faites partir ces 600 hommes pour Strasbourg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2916 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20330). Rappelons que ces renforts sont destinés au Corps de réserve du Général Oudinot, à Augsbourg.
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 100e de Ligne, l'Empereur ordonne : "... Les 3 mille hommes qui étaient réservés pour le dépôt de Strasbourg seront distribués de la manière suivante :
700 hommes à la division Saint-Hilaire indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée,
1100 hommes à la division Friant, aussi indépendamment de ceux accordés dans le travail de M. Lacuée
et 1200 hommes au corps du duc de Rivoli,
total 3000 hommes, le tout conformément au tableau C ...". L'Etat C qui suit cette lettre indique que 200 hommes doivent être dirigés sur le Dépôt du 100e de Ligne, et que 200 hommes doivent être envoyés par le Dépôt aus Bataillons de guerre à la Division Saint-Hilaire. Enfin l'annexe intitulé "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 13e Demi-brigade provisoire : 59e de ligne; 69e id.; 76e id.; 100e id.; 103e id.; 105e id. complété à la Division St-Hilaire; 6e léger qui doit recevoir 25 hommes; 24e id.; 25e id.; 26e id.; 16e id.; 96e de ligne; au total elle doit recevoir 25 hommes. Il est par ailleurs précisé que l'on doit porter "les 24 compagnies à 3360 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
/ 1809, en France
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur Je général Clarke, mon intention est que les convois de conscrits réfractaires partis du Mans pour Boulogne soient dirigés sur Sedan, Mézières et Metz.
Je suppose que par suite des mesures prises pour établir des garnisaires dans les départements de l'Ouest, il rentrera environ 2400 conscrits réfractaires. Mon intention est que le premier mille qui rentrera soit réparti entre le 14e régiment d'infanterie de ligne, le 12e de ligne, le 26e d'infanterie légère, le 24e léger, le 100e de ligne et le 103e dont les dépôts sont à Sedan, Metz ou Mézières, et les 59e et 69e dont les dépôts sont à Luxembourg.
Je désire que cette répartition ait lieu à raison de 300 par régiment, qui seront distribués de la manière suivante :
... La 3e [centaine sera dirigée sur le] 100e de ligne ...
Les huit secondes centaines seront distribuées de même, et ainsi de suite. Quand le nombre aura dépassé 2 400, vous m'en rendrez compte pour que je puisse indiquer de nouvelles directions.
Vous en donnerez avis à ces regiments pour qu'ils soient prêts à recevoir ces conscrits, et qu'ils puissent sur-le-champ les habiller et les faire filer sur les bataillons de guerre qu'ils ont au-delà du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2978 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20478).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur la 3e division militaire. Le 59e peut offrir une compagnie de 100 hommes, le 69e, le 76e, le 96e, le 100e, le 103e, le 9e, le 24e, le 26e d'infanterie légère peuvent fournir le même nombre. Cela fera un bataillon de marche de la 3e division militaire, fort de 8 à 900 hommes, que vous dirigerez sur Vienne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... Seront dirigés sur différents dépôts, savoir :
400 au 100e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 100e à son dépôt 400 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
/ 1810
Des renforts arrivent dans des Régiments de marche. C'est ainsi que Napoléon ordonne, le 19 août 1810, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Le 8e bataillon de marche sera composé de 130 hommes du 28e léger ; 100 du 40e de ligne ; 100 du 64e ; 100 du 88e ; 100 du 100e ; 100 du 103e ; 100 du 34e ; 150 du 58e ; 150 du 32e ; 1030 hommes. Ce bataillon se réunira à Orléans ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 13 septembre 1810, Napoléon ordonne, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé une division de réserve de l'armée d'Espagne, qui sera composée de trois brigades.
La 1re brigade sera composée,
1° Du 1er régiment de marche de l'armée du Midi, lequel se formera à Limoges et sera composé de deux bataillons de marche de l'armée du Midi. Le 1er bataillon sera composé de la manière suivante : 100 hommes du 21e léger, 100 du 28e, 100 du 34e de ligne, 100 du 40e, 100 du 64e, 100 du 88e; total, 600 hommes.
Le 2e bataillon sera composé de 100 hommes du 100e de ligne, 100 du 103e, 100 du 54e, 100 du 63e, 150 du 32e, 150 du 58e; total, 700 hommes.
Ce 1er régiment sera commandé par un colonel en second, deux chefs de bataillon et les officiers nécessaires.
Les officiers destinés à rejoindre l'armée du Midi auront emploi dans ces régiments. Vous me proposerez d'y envoyer douze jeunes gens de l'école militaire de Saint-Cyr, qui rejoindront à Limoges et auront des brevets de sous-lieutenants pour les douze régiments dont les détachements forment ce régiment de marche. Les détachements faisant partie de ce régiment, qui se forment à Orléans, recevront l'ordre de continuer leur route sur Limoges.
Il est nécessaire que ce régiment soit bien constitué, parce qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'il puisse être dissous et rejoindre ses corps sous Cadix ...
Les quatre bataillons composant cette 1re brigade de la division de réserve seront cantonnés à Limoges. Un général de brigade ira en prendre le commandement.
Il sera passé la revue de cette brigade le 10 octobre, mon intention étant qu'elle soit complétée, pour cette époque, en officiers et sous-officiers, et qu'elle soit en état de faire la guerre ...
Le général qui commandera cette division sera le général de division Caffarelli, mon aide de camp. Proposez-moi les trois généraux de brigade et un adjudant commandant à attacher à cette division. Je désire qu'elle puisse être réunie, du 15 au 20 octobre, à Bayonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24562).
Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin ... le 1er régiment de marche de l'armée du Midi se trouvera diminué de 500 à 600 hommes. Il sera donc convenable que, des deux bataillons, le général Caffarelli n'en forme plus qu'un qui se trouvera composé savoir :
De 104 hommes du 21e légère, 127 du 28e, 67 du 40e, 100 du 64e, 70 du 63e; 104 du 100e, 86 du 103e.
TOTAL. 658 hommes. On l'appellera bataillon de marche de l'armée du Midi ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).
Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne
Régiments qui forment les 6e bataillons |
Conscrits du régiment |
Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50 |
Suppléments à tirer d'autres régiments |
Total de ce que 6e bataillons aura |
||||||
Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles |
Conscrits pour compléter les bataillons suisses |
Conscrits du 4e bataillon A |
Reste pour le 6e bat. B |
Numéros du régiment d'où on les tire |
Anciens soldats C |
Conscrits D |
Total |
|||
61e de ligne |
1200 | 100 |
800 |
300 |
50
|
Le 96e |
62 |
63 |
125 |
726 |
Le 100e |
62 |
3 |
125 |
|||||||
Le 63e |
63 |
63 |
126 |
A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".
Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ne seront pas formés avant les 4es.
Je prends donc le parti de contremander l'ordre que contient mon décret du 23 avril de tirer 1800 anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne pour servir à la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ...
Le bataillon de marche de l'armée du Midi sera composé de :
80 hommes du 8e, 70 hommes du 88e. 170 du 28e. 90 du 95e. 60 du 34e. 70 du 96e. 60 du 40e. 70 du 100e. 80 du 43e. 60 du 63e. 60 du 45e. 60 du 64e. 60 du 54e. 100 du 32e. 80 du 75e. 80 du 58e. Total du bataillon de marche de l'armée du Midi 1250 hommes ...
Envoyez dans la journée des ordres à tous ces régiments pour que la destination de ces détachements soit changée et qu'on les dirige sur Orléans. Vous ferez connaître aux corps que ces détachements devant désormais former des régiments de marche et servir à recruter des bataillons de guerre, on ne doit plus rayer des contrôles les hommes qui les composent.
Ces 1800 hommes seront remplacés pour la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne par une augmentation équivalente dans le nombre de conscrits que ces dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir. Ainsi, ces dépôts au lieu de fournir seulement 1430 conscrits ainsi qu'il est indiqué dans l'état joint à mon décret du 23 avril compléteront en conscrits le nombre total de 3300 conscrits qu'ils doivent fournir conformément audit état. Ceci aura le double avantage de fournir de bonnes recrues à l'armée d'Espagne, et de ne faire aucun changement dans les contrôles des corps, en même temps qu'on laisse à l'armée d'Allemagne le même nombre d'hommes qu'elle doit recevoir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5419 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26900).
Le 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites former à Orléans le bataillon de marche d'infanterie de l'armée du Midi afin qu'il soit en état de partir au 10 juin. Vous formerez ce bataillon de la manière suivante ; savoir :
... 5e compagnie 100e régiment 66 hommes; 58e régiment 88 hommes; total 154
... Il est indispensable qu'il y ait 3 officiers par compagnie. Vous désignerez soit de l'école de Saint-Cyr, soit des vélites, soit de la garde nationale, soit de tout autre corps, les officiers destinés à se rendre à l'armée du Midi ...
Le bataillon de marche de l'armée de Portugal sera organisé à Orléans et formé de 4 compagnies. J'ai nommé colonel en second le major du 75e qui est à Cherbourg. Vous lui donnerez le commandement de ces deux bataillons. Donnez ordre que les détachements qui ne seraient pas partis au 5 juin de ces dépôts pour former ce bataillon n'en partent plus. Rendez-moi compte du progrès de la formation de ces deux bataillons, afin que je sache quand ils seront prêts à partir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5533Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27191).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai ordonné que les détachements du 2e léger, du 4e et du 12e qui sont arrivés à Bayonne le 7 juin fussent formés en bataillon de marche pour escorter un trésor. Ce trésor devait partir le 15 juin ; mais depuis, en ayant retardé le départ, je pense convenable que vous écriviez au major général de donner l'ordre au général Monthyon de tenir au 1er juillet prêt à partir un régiment de marche et fort de 3 bataillons, composé de la manière suivante :
... 2e bataillon (infanterie de ligne)
Du 8e de ligne 60 hommes, 32e 105, 40e 15, 45e 63, 54e 66, 58e 88, 63e 38, 64e 41, 88e 48, 95e 76, 96e 73, 100e 67
Total 740 ...
Le général Monthyon passera la revue de ces 3 bataillons au 1er juillet. Le général Avy en prendra le commandement, les fera camper, les exercera et les tiendra en haleine et prêts à marcher du 1er au 10 juillet, selon les ordres que j'en donnerai, pour escorter un trésor" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5624 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27338).
Le même 18 juin 1811 encore, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation. Je réponds d'abord à ce qui concerne le corps d'observation de la réserve.
... RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés : le premier, qui sera le régiment de marche des armées d'Espagne, sera composé de la manière suivante, savoir :
... 6e bataillon : deux compagnies du 40e de ligne, deux du 88e, deux du 100e, deux du 103e. Ce bataillon se formera à Metz ...
Un colonel en second sera chargé de la formation de ce régiment ; il aura sous ses ordres deux majors en second : le premier sera à Compiègne et commandera les 1er, 2e et 3e bataillons ; l'autre sera à Metz et commandera les 4e, 5e et 6e bataillons. Le 7e bataillon se joindra au régiment à son passage pour Bordeaux.
Chaque compagnie sera fournie par le 5e bataillon, qui la complétera à 150 hommes. Elle sera habillée et mise en bon état. Il y aura trois officiers par compagnie et le nombre des sergents et caporaux sera complet.
Au 10 juillet, ces compagnies se mettront en marche. A la même époque, les majors en second seront rendus l'un à Compiègne et l'autre à Metz. Le colonel en second restera à Paris et recevra la correspondance des majors en second. Un chef de bataillon sera chargé de passer la revue du 7e bataillon à Bordeaux et correspondra avec le colonel en second.
Ainsi ce premier régiment de marche aura sept bataillons et sera fort d'environ 7,000 hommes.
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, donnez les ordres suivants pour la répartition des compagnies destinées à former les garnisons de vaisseaux.
... ESCADRE- DE ROCHEFORT
... Les sept vaisseaux, qui sont au Helder, auront des garnisons irrégulières, prises dans les 123e, 124e, 125e et 126e, jusqu'à ce qu'ils soient réunis à Anvers, où ils auront pour garnisons définitives des compagnies tirées des 75e, 76e, 54e, 88e, 94e et 95e. A cet effet, ces six régiments fourniront six compagnies qu'ils enverront à Anvers et de là, à Metz. Ces six compagnies jointes à trois compagnies des 96e, 100e et 103e, se formeront à Metz, ce qui fera neuf compagnies disponibles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
A Compiègne, le 11 novembre 1811, "On rend compte à Sa Majesté de la difficulté de former les compagnies des 96e, 100e et 103e régiments destinées aux garnisons des vaisseaux"; "Faire venir des bataillons de guerre les hommes ayant le temps de service nécessaire. Lever tous les obstacles, se mettre en pleine formation, et toutes ces compagnies avec un peu de temps viendront à l'aide parfaitement", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6346).
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "Je désire que le 100e et le 103e soient ensemble, le 140e et le 34e soient ensemble, le 14e et le 129e à Cherbourg, ce qui ferait à Cherbourg huit bataillons au lieu de six ...
Il faut diriger directement sur Brest et Cherbourg de quoi recruter ces bataillons. Le dépôt enverra les effets d'habillement, et il vaut mieux faire un transport d'habits que des marches inutiles ...
Le 100e et le 103e ont leur 4e bataillon à Metz, ils sont bien et peuvent recevoir leurs conscrits ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Les 9e, 35e, 100e, 92e, 84e, 53e de ligne n'ont pas assez de 500 hommes. Il faut leur en donner 800, ce qui fait 1.800 hommes d'augmentation, tant pour augmenter les troupes qui sont en Italie que pour qu'ils puissent renforcer leurs cadres de guerre qui ne partiraient pas parfaitement complets ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).
Le 8 mars 1812, à Paris, l'Empereur ordonne : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que 30 hommes du 39e, 80 hommes du 40e, 100 hommes du 103e, 120 hommes du 88e, 80 hommes du 76e, 40 hommes du 96e, 30 hommes du 100e, formant un total de près de 500 hommes, se rendent à Wesel et soient formés en bataillon de marche du 3e corps, 2e bataillon ; ce bataillon est destiné à être incorporé dans le 72e ; il se rendra à Magdeburg ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).
A Paris, le 25 mars 1812, "On propose, pour éviter l'encombrement, d'envoyer provisoirement de Metz à Thionville les 4es bataillons des 100e et 103e régiments"; l'Empereur répond : "Il ne faut rien faire partir de Metz. Tous les bataillons du train vont incessamment partir pour Mayence et de là pour l'armée. Les 4es bataillons, aussitôt qu’ils seront complétés et habillés, partiront également pour différentes destinations" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1927).
Le 2 avril 1812 , l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au général Clarke, Ministre de la guerre : "... 2e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 64e qui est à Besançon ; le 4e du 100e qui est à Metz, et le 4e du 103e, qui est également à Metz, se mettront en marche le 30 avril s'ils sont habillés pour Cherbourg où ils formeront la deuxième demi-brigade. Cette demi-brigade tiendra garnison à Cherbourg ...
Annexe ...
2e demi-brigade à Cherbourg (1ère brigade de réserve d’Espagne)
1er bataillon : 4e bataillon du 64e de ligne (dépôt à Besançon) : 864 conscrits du Rhône ; total 864 ; 164 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 100e de ligne (dépôt à Metz) : 420 conscrits de Saône-et-Loire et 474 de Haute-Marne ; total 894 ; 194 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 4e bataillon du 103e de ligne (dépôt à Metz) : 664 conscrits de l’Ain et 282 de la Côte-d’Or ; total 946 ; 246 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).
Le 4 avril 1812, "On propose à Sa Majesté d’autoriser M. Vaillant, ex-capitaine à la 100e demi-brigade, natif de Mâcon, à continuer à jouir, en Suisse, de sa solde de retraite de 1.600 francs tant qu'il conservera la qualité de Français"; "Approuvé" répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7071 - Non signée ; extraite du « Travail du ministre de la guerre avec S. M. l’Empereur et Roi, du 1er avril 1812).
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire ...
ETAT N° 2.
Bataillons formés par les 5es bataillons, mais seulement lorsque les 4es bataillons qui font partie des demi-brigades seront complètement organisés, ce qui ne pourra avoir lieu qu’à la fin de mai.
Les 4es bataillons doivent être complétés avant tout ...
7e bataillon. 1 compagnie du 88e, 150 hommes ; 2 compagnies du 96e, 300 hommes ; 1 compagnie du 100e, 2 compagnies du 103e, 450 hommes : 900 hommes ...
Nota. – Les 5e, 6e, 7e, 8e et 9e bataillons ne seront que projetés. On prendra de nouveaux ordres, avant de les former, et sur le lieu de leur réunion. Ils seront destinés ou à recruter l'armée d'Espagne, ou à remplacer les demi-brigades provisoires dans l'intérieur, ou enfin à compléter des cadres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
Votre état n° 4 contient les 1re, 2e et 3e demi-brigades provisoires, ce qui fait douze bataillons, ou la 1re brigade de réserve de l'armée d'Espagne ; et les 4e et 5e demi-brigades provisoires, formant les neuf bataillons de la 2e brigade de l'armée d'Espagne ... Le 9e léger ne doit rien fournir à personne, vu qu'il faut former de nouveau le bataillon qu'il a perdu à Badajoz. Il en est de même du 103e et du 100e, tous ces régiments ayant perdu à Badajoz des bataillons qu'il faut reformer ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
Le même 18 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit au Capitaine commandant des Compagnies d’embarquement à Rochefort : "J’ai l’honneur de vous adresser un ordre du ministre de la guerre qui prescrit à M. Olivier, capitaine à la suite du 66e régiment, de se rendre à Metz pour occuper dans le 100e un emploi de son grade. Vous le remettrez à cet officier et lui annoncerez qu’il ne peut quitter le détachement qu’il commande qu’autant qu’il sera remplacé par un autre capitaine du 66e ou bien que la marine aura permis que M. Olivier remette à son lieutenant le commandement de sa compagnie à bord du vaisseau de Sa Majesté.
Vous me rendrez compte de ce qui aura lieu à cet égard" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 8 juillet 1812, à Vilna, "On rend compte à Sa Majesté que le 3e bataillon du 100e régiment n'était pas à Badajoz lorsque cette place est tombée au pouvoir de l'ennemi, qu'il y avait été remplacé par le 1er du 28e léger, et qu'on a en conséquence révoqué l'ordre de former un nouveau 3e bataillon au 100e et donné celui de former un nouveau 1er bataillon du 28e léger" ; "Approuvé", répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7413).
Le 4 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...
ARMÉE DU MIDI.
Donnez ordre que l'on fasse rentrer sans délai et que l'on mette en route pour France, vingt-quatre heures après la réception de vos ordres, les cadres ci-après, au grand complet, savoir : les cadres des 3es bataillons des 24e, 96e, 8e, 51e, 54e de ligne ; du 3e bataillon du 27e léger ; des 3es bataillons des 63e, 94e, 95e de ligne ; du 4e bataillon du 32e de ligne ; des 3es bataillons du 43e et du 55e de ligne ; du 4e bataillon du 58e de ligne ; du 3e bataillon du 12e léger ; du 3e bataillon du 45e de ligne ; des 3es bataillons du 28e et du 21e léger ; des 3es bataillons des 100e et 64e de ligne ; du 4e bataillon du 103e de ligne : ce qui fait vingt cadres de bataillons à tirer de l'armée du Midi. Ces cadres, à 120 hommes par bataillon, feront plus de 2,000 hommes, qui partiront en deux colonnes ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32199).
Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
FRONTIÈRES DU RHIN ET DE L'OCÉAN.
La défense de la France, depuis les 31e et 17e divisions militaires jusqu’à Besançon et jusqu’à Bordeaux, aura lieu de deux manières : par la formation de bataillons de garnison, composés de compagnies tirées des 5e bataillons et qui tiendront garnison dans nos places fortes, et par la formation de demi-brigades provisoires.
Les demi-brigades seront d’abord au nombre de vingt-quatre pour cette partie de la frontière qui s’étend depuis la 31e division jusqu’à la 11e.
Chaque demi-brigade sera composée de trois bataillons entiers, sans qu’il puisse y entrer, sous quelque prétexte que ce soit, une fraction de 5e bataillon. Ces vingt-quatre demi-brigades seront formées ainsi qu’il suit :
... la 19e demi-brigade, des bataillons des 100e, 103e et 123e ...
Ces vingt-quatre demi-brigades formeront six divisions ; chaque division, quatre demi-brigades ou douze bataillons, savoir :
... La 4e division, à Utrecht, composée des 4e, 13e, 19e et 20e demi-brigades ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).
Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai reçu votre lettre du 13 juin ...
J'approuve que les 2es bataillons des 45e, 96e, 103e, 100e, 24e, 76e, 88e, 21e, total 8, soient employés au corps d'observation de Mayence. Vous verrez dans le décret que j'en ai besoin pour former 6 divisions.
En cherchant avec attention dans les dépôts, vous trouverez les 8 ou 10 mille hommes nécessaires pour compléter tous ces bataillons. Vous pourrez ensuite y employer des réfractaires et enfin, si cela est nécessaire, faire un appel de 4 ou 5 mille hommes sur les compagnies départementales. Indépendamment des 11 bataillons, je pense qu'il y en a d'autres arrivés d'Espagne, et qui ne sont compris dans aucun corps" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34820).
Le 28 juillet 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Je vous envoie un décret que je viens de prendre pour l'organisation des divisions d'infanterie du corps d'observation de Bavière. Faites-le mettre sur-le-champ à exécution, et communiquez-le au ministre de la Guerre, en attendant que le comte Daru lui en envoie expédition.
Vous remarquerez qu'en conséquence de ces nouvelles dispositions, les 21e 1éger, 45e de ligne, 76e, 96e, 100e et 103e ne fourniront plus de bataillons aux demi-brigades provisoires, et qu'ils figureront sous leur propre nom dans l'armée ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35638).
Le 1er août 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin ... On complétera immédiatement après : le 4e bataillon du 29e du léger; le 2e idem 100e idem; le 2e idem 45e idem; le 2e idem 103e idem; le 2e idem 88e idem.
Ces cinq bataillons partiront au plus tard le 4 ou le 5 pour compléter la 43e division ..." (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 3 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 35705).
Le 4 août 1813, l'Empereur, depuis Dresde, ordonne : "TITRE PREMIER. — Formation d'un XIVe corps.
Article premier. — Il sera formé un XIVe corps d'armée sous les ordres du maréchal comte Gouvion Saint-Cyr.
Art. 2. — Le quartier général du XIVe corps se réunira à Freyberg le 7 du présent mois ...
Art. 4. — L'ordonnateur et toutes les administrations du corps de Bavière seront attachés en la même qualité au XIVe corps et s'y rendront en poste, de manière à être arrivés le 7 prochain à Freyberg.
Art. 5. — Le maréchal Saint-Cyr proposera un général de brigade ou un adjudant commandant pour faire les fonctions de chef d'état-major.
Art. 7. — Le XIVe corps sera composé :
De la 42e division qui sera rendue le 7 à Freyberg ; de la 43e division qui sera rendue le 8 à Chemnitz ; de la 44e division qui sera rendue le 8 à Auma ; de la 45e division qui sera rendue le 8 à Schleiz.
Art. 7. — Les quatre divisions du XIVe corps seront composées de la manière suivante :
... 43e division
27e léger : 2e bataillon, 3e bataillon.
29e léger : 3e bataillon.
100e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
45e de ligne : 2e bataillon, 3e bataillon.
103e de ligne : 2e bataillon, 4e bataillon.
65e de ligne : 4e bataillon.
21e demi-brigade provisoire : 59e de ligne, 2e bataillon; 94e de ligne, 3e bataillon.
13 bataillons ...
Art. 8. — Le maréchal Saint-Cyr enverra tous les ordres convenables pour opérer leur réunion à Freyberg et à Chemnitz avant le 15 août ...
Art. 20. — Notre major général fera toutes les dispositions nécessaires pour l'exécution du présent ordre" (Chuquet A. : Lettres de l'empereur Napoléon, du 1er août au 18 octobre 1813, non insérées dans la correspondance, p. 9).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...Il sera formé un nouveau corps d'armée qui prendra le n° 7, et qui sera composé de trente-six bataillons ou de trois divisions, formées ainsi qu'il suit : 1re division : 12e léger, 3e et 4e bataillons ; 8e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 24e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 27e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 28e de ligne, 2e et 4e bataillons ; 34e de ligne, 3e et bataillons ; total, 12 bataillons ; 2e division : 27e léger, 2e, 3e et 4e bataillons ; 45e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 58e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; 64e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 81e de ligne, 6e bataillon ; 60e de ligne, 4e bataillon ; total, 12 bataillons ; 3e division : 75e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 76e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 79e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 88e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 94e de ligne, 3e bataillon ; 100e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; total, 12 bataillons. En tout pour le 7e corps, 36 bataillons.
Les administrations, l'artillerie et le génie qui étaient attachés au 14e corps le seront au 7e corps.
Les dépôts enverront à leurs bataillons respectifs les détachements nécessaires pour les porter au complet ; et ceux des bataillons dénommés ci-dessus, qui se trouvent dans les dépôts, se rendront sans délai à Strasbourg, où ce corps se formera ...
Le 7e corps, formé comme il a été dit ci-dessus, sera de trente-six bataillons ...
RÉCAPITULATION.— ... 7e corps, trente-six ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 7e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 12e et 27e régiments d'infanterie légère, aux 8e, 24e, 27e, 28e, 34e, 45e, 58e, 60e, 64e, 81e, 75e, 76e, 79e, 88e, 94e et 100e de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
... 3e division
1 bataillon du 21e ; 3 bataillons du 25e ; 3 bataillons du 33e ; 3 bataillons du 55e ; 3 bataillons du 85e ; 1 bataillon du 64e ; 1 bataillon du 75e ; 1 bataillon du 76e ; 1 bataillon du 81e ; 1 bataillon du 100e ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
... 3e division : 11e de ligne, deux bataillons ; 30e, un ; 33e, trois ; 55e, deux ; 64e, un ; 75e, un ; 76e, un ; 85e. deux ; 88e, deux ; 94e, un ; 100e, un ; total, dix-sept bataillons.
Cette division pourra être commandée par le général Carra Saint-Cyr ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le 21 janvier 1814, l'Empereur, depuis Paris, décrète : "I. Les régiments des dépôts ci-après désignés et ceux de leurs cadres qui n'ont pas de conscrits se rendront, savoir :
... Ceux de la 3e division : 100e et 103e de ligne, 24e et 26e léger, 30e, 33e, 59e, 69e, 61e, 76e, 111e de ligne, 9e léger et 96e de ligne à Beauvais ...
II. Le ministre de la guerre désignera un officier général ou supérieur ou un commissaire des guerres de ceux employés dans le département pour être spécialement chargé de ces dépôts qui seront placés dans les villes ci- dessus désignées ou aux environs ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2736).
Dans le courant de juillet 1814, le 100e de Ligne, qui est à Metz, est dirigé avec tout ce qui doit entrer dans la composition du nouveau 81e Régiment de Ligne sur Belfort (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 3, p. 567).
/ Uniformes
Dans sa revue d'inspection en date du 1er Germinal an 10, le Général Schauenburd note que le Corps a 134 Baudriers noirs; il indique également que "Le tambour major et les musiciens devront être en guêtres toutes les fois que le costume sera prescrit pour le soldat. Ils devront avoir des baudriers, et être munis de briquets, lorsque l’on en recevra ; les brides en or, qu’ils portent pour tenir leurs épaulettes, devront sur le champ, leur être ôtées" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Cette revue d'inspection est suivie d'un 1er tableau intitulé "Relevé sommaire, par Corps et par Grades, des Officiers des neufs Demi-brigades, stationnées dans le 10e arrondissement rédigé d’après les notes, portées sur le compte de chacun d’eux sur le contrôle, annexé au livret de revue, sous le n°2, pour servir à connaitre la composition du corps d’officier dans les dites Demi-brigades. Le Général Schauenburg l'accompagne d'observations :
"1° dans la rédaction de ce relevé, on a rangé dans la 1ère colonne des bons officiers, ceux qui ont assez d’instruction pour prétendre à l’avancement ; 2e ceux qui ne pouvant guère y prétendre, peuvent cependant bien remplir les fonctions de leur grade et sont à leur place.
2° On a compris dans la 2e colonne des médiocres 1. Ceux qui peut instruits, on cependant de la volonté et des moyens, et mènent une conduite régulière. 2. Ceux qui étant assez instruits, tiennent une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bons officiers, si les premiers sont stimulés et les derniers surveillés.
3° On a désignés comme mauvais officiers 1. Ceux qui n’ayant aucune trace d’instruction ni des moyens d’en acquérir, et n’étant guère propres à l’état militaire, sont à la charge aux Corps. 2. Ceux qui menant une vie tout à fait déréglée et incorrigible, sont par leur conduite et le mauvais exemple, une véritable entrave au bien du service ; les uns et les autres n’ayant pas assez de service pour mériter une retraite quelconque.
4° Dans la 4e colonne, on a mis ceux qui ont été proposés à la retraite soit à la revue, soit antérieurement à cette époque.
5° Enfin, on a désigné comme susceptible de retraite 1. Ceux qui ont assez de services pour y prétendre, mais qui ne veulent pas la prendre. Le Gouvernement devrait les forcer à la prendre, vu leur impossibilité de servir encore davantage avec fruit. 2. Ceux qui pourraient être rangés dans la 3e classe des mauvais officiers et seraient à renvoyer, si leurs services ne méritaient quelque considération. L’Inspecteur a proposé au Gouvernement de leur donner le traitement de réforme, en attendant leur retraite, et de les remplacer par des officiers réformés en état de remplir leurs fonctions".
Ce qui donne pour la 100e de Ligne :
Etat-major : Chef de Brigade 1 bon; total 1. Chefs de Bataillon 2 bons, 1 médiocre, 1 mauvais, total 4 ; Quartier maitre 1 bon ; Adjudants major, 2 bons, 1 médiocre, total 3. Total général 9.
Compagnies : Capitaines, 15 bons, 4 médiocres, 3 mauvais, 3 susceptibles de retraite; total 25. Lieutenants 12 bons, 5 médiocres, 3 mauvais, 1 proposé pour la retraite, 3 susceptibles de retraite, total 24 ; Sous lieutenants, 15 bons, 6 médiocres, 1 mauvais, 1 susceptible de retraite, total 23 ; total général 72. Adjudants sous-officiers, 3 bons (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 10e arrondissement, passées dans le courant du deuxième trimestre de l'an dix » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.493 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).