Le 32e Régiment d'Infanterie de Ligne

1789-1815

Avertissement et remerciements :
Tête de colonne de la 32e Demi-brigade 1796
Tête de colonne de la 32e Demi-brigade, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R.

/ 1807

Les troupes du 1er Corps d'armée restent pendant douze jours dans leurs cantonnements provisoires : la 1re Division ayant son Quartier général à Szumsk (9e Léger à Krinowloga, 32e de ligne à Dzierzowo, 96e de Ligne à Kilki et environs); la 2e Division détachée à Thorn ; la 3e Division, Quartier général à Szrensk (27e Léger à Mlawa et environs, le 94e de Ligne à Soldau et environs, le 95e de ligne à Szrensk et environs); le Grand Parc (Colonel Navelet) à Podgorz, rive gauche de la Vistule (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 464).

"Ordre de mouvement.
Le général Dupont partira demain, 21 du courant, à 10 heures précises du matin, avec le 96e régiment, un bataillon du 32e, un bataillon du 9e et la Brigade de dragons pour se rendre à Elbing, passant par Preuss-Marck. Il y arrivera serré et de manière à pouvoir surprendre la ville où, suivant les rapports, il doit se trouver 7 à 800 hommes d'infanterie, et un ou deux escadrons de cavalerie.
Le général Dupont laissera à Holland le colonel Darricau avec un bataillon de son Régiment ; deux compagnies de ce bataillon seront placées l'une à Marienfelde et l'autre à Steegen.
Le général Dupont laissera aux ordres du général Tilly le colonel Meunier, un bataillon du 9e et deux pièces d'artillerie.
Le général Tilly partira de ses cantonnements à 9 heures précises du matin, avec la division de cavalerie légère et les troupes que lui laisse le général Dupont. Il se dirigera sur Mühlhausen et, après avoir fait reconnaître si l'ennemi occupe cette ville, il y fera entrer l'infanterie dans le cas où l'ennemi ne fût pas en état d'y opposer une grande résistance.
La cavalerie légère sera cantonnée à Herrendorf, Schönfeld, Sumpf, et villages environnants.
Le 2e de hussards sera placé en 2e ligne pour pouvoir faire ferrer ses chevaux.
Les généraux Dupont et Tilly communiqueront ensemble par des détachements afin de pouvoir se secourir mutuellement.
Le Prince suivra l'un ou l'autre mouvement ; mais il ordonne aux deux généraux de correspondre entre eux toutes les heures et de se prévenir mutuellement de ce qu'ils apprendront de l'ennemi.
Les compagnies du 9e restées en arrière rentreront à leur régiment.
Le général Tilly arrivé à Mühlhausen enverra de fortes reconnaissances sur la route de Braunsberg, Mehlsack et Wormditt.
Tous les soldats malades et les chevaux éclopés seront envoyés à Holland.
Le général Dupont donnera les ordres au colonel Meunier pour la rentrée des compagnies.
J. Bernadotte
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 468).

Le lendemain, ayant appris que l'ennemi s'était porté sur Mühlhausen, le Maréchal Bernadotte prescrit au Général Dupont de laisser le 9e Léger en entier, à Holland, à la disposition du Général Tilly. "Vous marcherez, écrit le Prince, avec le 96e régiment et un bataillon du 32e, et votre brigade de dragons. Vous donnerez l'ordre au colonel Darricau d'établir un service de surveillance ; il se servira, au besoin, des hommes qui restent icy avec les chevaux éclopés" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 468).

Le 21 janvier 1807, Napoléon écrit depuis Varsovie, au Maréchal Berthier : "... Je ne conçois pas comment le détachement du 32e de ligne vient à Varsovie. C'est la faute des généraux qui commandent à Küstrin et à Posen … Les bagages du 32e de ligne viennent également d'arriver à Varsovie" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11675 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14137).

"GRANDE ARMÉE
1er Corps
Au Quartier Général à Elbing, le 23 janvier 1807.
Etat-Major Général.
Ordre de Mouvement pour le 24 janvier 1807.
Le Général Dupont fera partir demain 24 janvier le bataillon du 9e régiment qui est à Braunsberg, et se dirigera sur Mühlhausen.
Le bataillon qui est à Mühlhausen sera dirigé sur Neuendorf et environs près de Holland.
Le bataillon du 32e et celui du 96e, qui sont entre Elbing et Holland, seront cantonnés près de Holland sur la route de Mohrungen ...
Le Général Tilly fera suivre par le 5e de chasseurs le mouvement du bataillon qui part de Braunsberg. Ce régiment se repliera sur Mühlhausen avec ce bataillon ...
Mouvements du 25.
Le Général Dupont concentrera sa Division entre Holland et Mohrungen exclusivement. Il mettra le plus de monde qu'il sera possible dans les villages près de Mohrungen ...
Les généraux Tilly et Dupont donneront des ordres pour éclairer les débouchés de la Passarge ...
Le quartier général du Maréchal Prince de Ponte-Corvo sera demain à Holland, et le 25 à Mohrungen ; c'est là qu'on lui adressera les Rapports.
MM. les Généraux donneront toutes les instructions de détail ; ils sont prévenus que tous ces mouvements sont commandés par ceux de l'ennemi qui a levé ses quartiers d'hiver et a inquiété la marche du Maréchal Ney ...
Le Maréchal Prince de Ponte-Corvo,
Bernadotte
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 473).

Dans la matinée du 24, le Colonel Darricau, du 32e Régiment, à Holland, rend compte au Général Dupont, qu'il n'y a rien de nouveau à Mohrungen, et que Liebstadt est occupée par 3 Compagnies et de la cavalerie (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 478).

"Pendant ce temps, le général Dupont, qui débouchait de la route de Preussich-Holland avec les 32e et 96e régiments, reçu l’ordre de se diriger de Wiese sur Georgenthal, afin de tourner la droite de l’ennemi" (Bernadotte à l'Empereur, 26 janvier 1807 - Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 151 et suivantes).

Au moment d'engager le combat, le Maréchal Bernadotte envoie son premier Aide de camp à la rencontre du Général Dupont, pour lui dire de se hâter et de déboucher par Wiese sur Georgenthal, de manière à tomber sur le flanc droit de l'ennemi en menaçant de le tourner. — La 1re Division a pris les armes à Elbing, à deux heures du matin, et, sans se reposer, sans manger, ces admirables soldats ont fourni une marche de douze lieues, par de très mauvais chemins, où l'artillerie a peine à avancer. Il est trois heures du soir, lorsque le Général Dupont se présente à Neuhof, à trois quarts de lieue de Mohrungen, avec un Bataillon du 9e Léger (Commandant Rameau), le 32e de Ligne, le 96e, et la cavalerie légère (2e de Hussards et 5e de Chasseurs).

Dans la marche de la 1re Division d'Elbing sur Mohrungen, le 32e Régiment court un terrible danger, dont il n'est sauvé que par le sang-froid et l'énergie du Général Dupont. Au moment où l'on découvre les lignes russes et où la 1re Division fait force de marche pour prendre part au combat, le 32e Régiment, fatigué de gravir les petits monticules qui se succédent presque sans interruption sur sa route, s'engage, pour arriver plus vite à l'ennemi, sur une pente couverte de neige. Tout à coup, des craquements significatifs se produisent sous les pieds des hommes ; on est sur un lac !... les soldats se regardent avec inquiétude. Si la panique se produit, le Régiment peut être englouti. Le Général Dupont rassure son monde : "Nous sommes, dit-il à haute voix, sur une prairie où il y a seulement quelques pouces d'eau". La traversée se fait sans encombre. La plaine était bien un lac qui avait trente pieds de profondeur (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 484).

Dans ses Mémoires, le Général Dupont raconte : "… Le terrain, couvert d'une neige peu profonde, offrait des mamelons sans nombre et très rapprochés ; une petite plaine cependant s'ouvre devant nous, et le 32e, fatigué de monter et de descendre ces petites collines, marche plus prompt sur cet espace aplani. Il marchait serré en masse et j'étais à sa tête. Bientôt des craquements redoublés nous annoncent que la glace, que nous a dérobée ce voile de neige, est prête à céder sous nos pieds, et l'inquiétude commence à se manifester dans nos rangs.
Nous sommes, dis-je alors à haute voix, sur une prairie où il y a seulement quelques pouces d'eau. A ces mots, le soldat rassuré ne fait plus que rire des craquements de la glace qu'il foule audacieusement, et nous franchissons enfin ce que nous avions pris pour une prairie, qui eût pu devenir un gouffre sous nos pas, car nous apprîmes bientôt que c'était un petit lac de trente pieds de profondeur. Ce danger a beaucoup égayé la troupe lorsqu'elle l'a connu ...
" (Mémoires inédits du général Dupont, Arch. Dupont - E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 485).

Après une heure de combat, l'ennemi, se voyant tourné sur sa droite, par Georgenthal, abandonne sa position et se retire dans le plus grand désordre sur la route de Liebstadt. Il est vivement poursuivi par le 32e de Ligne et sabré par les Dragons et la cavalerie légère du Général Tilly ; le Général Laplanche a son cheval tué sous lui. La nuit, qui survient, empêche de pousser plus avant la poursuite.

Le Journal de la Division mentionne ainsi cet engagement : "Dans la nuit du 24 au 25, les 9e léger, 32e et 96e de ligne prirent les armes et se mirent immédiatement en route. A trois heures du soir, ils avaient fait 12 lieues et se mettaient en bataille sur le plateau en avant du village de Neuhof, distant d'environ trois quarts de lieue de Mohrungen. Les deux autres divisions, qui avaient précédé celle du général Dupont, étaient en position à droite de cette ville. Dans ce même moment, l'avant-garde de l'armée russe, forte d'environ 10000 hommes, débouchait et se formait en avant du village de Georgenthal. Des tirailleurs furent envoyés de part et d'autre et bientôt l'affaire devint générale et sur toute la ligne. Ce village, vivement défendu par l'ennemi, fut enlevé à la baïonnette par un bataillon du 9e d'infanterie légère. Ce premier choc ébranla l'ennemi et le força à la retraite, après une heure de combat dans lequel il perdit quelques centaines d'hommes tués ou faits prisonniers. Notre perte fut légère. Pendant que l'on se battait, les Cosaques parvinrent à tourner la ville de Mohrungen, y pénétrèrent et s'emparèrent d'une partie des équipages. Le général Pacthod avait fait la faute de ne pas y laisser une garde suffisante. — Malgré ce succès, le prince de Ponte-Corvo, qui savait que l'armée russe et le corps prussien étaient en mouvement, prit la sage résolution de battre en retraite sur Thorn, pour donner le temps à l'Empereur, qui était à Varsovie, de savoir ce qui se passait et de secourir le 1er corps d'armée" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 484).

Les troupes victorieuses prennent position sur le champ de bataille : le 27e Léger bivouaque en avant de Georgenthal, à gauche de la route de Liebstadt, et à droite de cette même route, s'établit le 9e Léger, ayant en avant de lui des postes de cavalerie légère; le 32e et le 96e occupent Georgenthal, avec les 2e et 4e Régiments de Hussards et le 18e de Dragons; un Bataillon du 8e de Ligne et le 94e se placent en arrière de Georgenthal ; un Escadron de cavalerie légère et deux Compagnies d'infanterie s'installent à Wiese pour surveiller la route de Rolland (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 484).

Le Prince de Ponte-Corvo rend compte du combat de Mohrungen par le rapport suivant, daté de Mohrungen, le 26 janvier 1807 : "Pendant ce temps, le Général Dupont, qui débouchait de la route de Rolland avec les 32e et 96e régiments, eut l'ordre de se diriger de Wiese sur Georgenthal, afin de tourner la droite de l'ennemi. Il arriva à ce village en même temps que les troupes de l'attaque de front. Un bataillon du 32e s'y précipita le premier (1) ; l'ennemi fut horriblement maltraité. Tout ce qui se trouvait dans le village fut tué ; on ne fit de prisonniers que ceux qui se cachèrent dans les maisons. L'ennemi fut encore poursuivi jusqu'à une demi-lieue au delà de Georgenthal. La nuit nous empêcha d'aller plus loin ; toutes les troupes bivouaquèrent en avant du village ..." (Note : Il y a là une erreur ; le village de Georgenthal fut enlevé par le bataillon du 9e léger du commandant Rameau, qui fut blessé. Comme le marque le Précis historique des campagnes du 1er corps, c'est à l'attaque qui suivit la prise du village et à la poursuite des Russes, que le 32e se distingua (Voir aussi le Journal des marches de la division Dupont). Pourtant le Ggénéral Girod (De l'Ain), alors Sous-lieutenant au 9e Léger, dit que ce Bataillon fut peu engagé - E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 485).

Il est à remarquer que le 54e Bulletin de la Grande Armée dit, à propos de l'affaire de Mohrungen, que "la division Dupont arriva au moment où le combat finissait et ne put y prendre part" ; ce qui est absolument contraire aux faits, puisque, dans son rapport, le Maréchal Bernadotte cite comme s'étant distingués dans ce combat, le Général Dupont, le Colonel Darricau du 32e, les Chefs de bataillon Rameau et Bouge du 9e Léger (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 487).

Le 55e Bulletin de la Grande armée, daté de Varsovie, le 29 janvier 1807, est plus complet : "Voici les détails du combat de Mohrungen :
Le maréchal prince de Ponte-Corvo arriva à Mohrungen avec la division Drouet, le 25 de ce mois, à onze heures du matin, au moment où le général de brigade Pacthod était attaqué par l'ennemi.
Le maréchal prince de Ponte-Corvo fit attaquer sur-le-champ le village de Pfarrersfeldchen par un bataillon du 9e d'infanterie légère. Ce village était défendu par trois bataillons russes, que l'ennemi fit soutenir par trois autres bataillons. Le prince de Ponte-Corvo fit aussi marcher deux autres bataillons pour appuyer celui du 9e. La mêlée fut très-vive; l'aigle du 9e régiment d'infanterie légère fut enlevée par l'ennemi ; mais, à l'aspect de cet affront dont ce brave régiment allait être couvert pour toujours, et que ni la victoire ni la gloire acquise dans cent combats n'auraient lavé, les soldats, animés d'une ardeur inconcevable, se précipitent sur l'ennemi, le mettent en déroute et ressaisissent leur aigle.
Cependant la ligne française, composée du 8e de ligne, du 27e d'infanterie légère et du 94e, était formée. Elle aborde la ligne russe, qui avait pris position sur un rideau. La fusillade devient vive et à bout portant.
A l'instant même le général Dupont débouchait de la route de Holland avec les 32e et 96e régiments. Il tourna la droite de l'ennemi. Un bataillon du 32e régiment se précipita sur les Russes avec l'impétuosité ordinaire à ce corps ; il les mit en désordre et leur tua beaucoup de monde. Il ne fit de prisonniers que les hommes qui étaient dans les maisons. L'ennemi a été poursuivi pendant deux lieues. La nuit a empêché de continuer la poursuite. Les comtes Pahlen et Galitzin commandaient les Russes. Ils ont perdu 300 hommes faits prisonniers, 1,200 hommes laissés sur le champ de bataille et plusieurs obusiers. Nous avons eu 100 hommes tués et 400 blessés.
Le général de brigade Laplanche s'est fait distinguer. Le 19e de dragons a fait une belle charge sur l'infanterie russe. Ce qui est à remarquer, ce n'est pas seulement la bonne conduite des soldats et l'habileté des généraux, mais la rapidité avec laquelle les corps ont levé leurs cantonnements et fait une marche de nuit très-forte pour toutes autres troupes, sans qu'il manquât un seul homme sur le champ de bataille. Voilà ce qui distingue éminemment des soldats qui ne sont mus que par l'honneur …
" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 160 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11737).

Le 27 janvier 1807, Bernadotte écrit, depuis Liebemühl, à l'Empereur : "... Il est de mon devoir de prévenir Votre Majesté que le 1er Corps, qui n'a pas encore eu huit jours de repos depuis son entrée en campagne, est, en outre, extrêmement affaibli par les pertes qu'il a faites dans les diverses affaires où il s'est trouvé. Les Divisions Rivaud et Drouet n'ont pas ensemble plus de 7000 hommes d'infanterie. Dans la journée d'avant-hier, le 8e régiment d'infanterie et le 27e d'infanterie légère ont encore beaucoup souffert. Il n'existe pas à chacun de ces régiments plus de mille hommes présents sous les armes. Je prie Votre Majesté de vouloir bien ordonner que les détachements qui ont été retenus à Custrin, Stettin et Varsovie rejoignent promptement leurs corps. Je viens d'apprendre qu'il se trouve dans cette ville environ cinq cents hommes des 8e, 45e et 54e régiments.
En rendant compte à Votre Majesté de la belle conduite de ses troupes à l'affaire de Mohrungen, j'ai omis de nommer les officiers qui se sont fait remarquer.
Le général Pacthod a été blessé, après avoir combattu avec la plus grande valeur. Le général Laplanche s'est parfaitement conduit; il a eu un cheval tué sous lui. Les colonels d'infanterie Darricau, Razout et Charnotet ont fait des prodiges de valeur ...
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 487).

Le 29 janvier 1807, le Général Dupont écrit, depuis Lobau, à son épouse :
"Le 32e s'est aussi bien distingué dans l'affaire de Mohrungen dont je t'ai parlé. Le 96e et son colonel méritent toujours les mêmes éloges ..." (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 495).

"29 janvier 1807 . — Le 29, les troupes (1re Division) se dirigèrent sur Löbau. Le 9e léger occupa Rosenthal, le 32e Kazanitz, et le 96e avec l'état-major de la Division s'établirent à Bischwald. A peine arrivé, on entendit une fusillade au village de Grabau, qui était gardé par un escadron du 4e régiment de hussards, et 2 compagnies du 9e d'infanterie légère, commandés par le général de brigade Cambacérès. Le général Dupont fit aussitôt prendre les armes à sa Division et marcha rapidement sur Grabau. Chemin faisant, il apprit que deux régiments de hussards noirs et une centaine de Cosaques avaient tenté d'enlever les troupes qui se trouvaient dans ce village ; mais à l'approche de cette cavalerie, les deux compagnies du 9e léger et l'escadron du 4e de hussards avaient eu le temps de prendre une bonne position et de former le carré. Le feu de l'infanterie, fait à propos, déconcerta l'ennemi et l'obligea à se retirer sur-le-champ, en laissant sur le terrain plusieurs morts, dont un colonel et un capitaine, et quelques blessés. Les Français eurent à regretter un capitaine de hussards tué, et quelques hommes faits prisonniers. On admira le courage, le sang-froid et la bravoure que ce détachement montra dans cette circonstance difficile : il en reçut des éloges du Prince" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 496).

"30 janvier (1/2 lieue). — Le lendemain, à sept heures du matin, la Division (1re) se rendit sur le plateau de la petite ville de Löbau, à une demi-lieue de Bischwald. Le 9e Régiment prit position en arrière de la ville et fut chargé de la défendre; le 32e et le 96e se mirent en bataille en avant, à la droite de la Division Drouet. La 3e Division fut placée en réserve. Toute la journée se passa dans cette position à attendre l'ennemi, mais il ne parut pas, et à la nuit tombante les régiments établirent leurs bivouacs. Le quartier général de la Division et le 9e léger occupèrent Bischwald.
Les renseignements parvenus au prince de Ponte-Corvo lui ayant fait connaître que plusieurs colonnes d'infanterie ennemie se dirigeaient par notre droite et notre gauche sur Thorn, S. A. fit lever le camp le 31, à 5 heures du matin, et continuer le mouvement de retraite
" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 497).

"31 janvier (9 lieues). — Nos régiments (1re Division) formèrent de nouveau l'arrière-garde. A une petite distance de Löbau, on aperçut sur les hauteurs à droite de la route environ quatre escadrons de hussards ennemis qui observaient nos mouvements. Quelques instants après ils inquiétèrent l'arrière-garde par des tirailleurs et ralentirent la marche, qui fut également retardée par les Divisions Drouet et Rivaud et les équipages qui nous précédaient. Il était sept heures du soir lorsque la division put prendre position. L'état-major et le 9e léger s'établirent à Scramawo ; le 32e et le 96e bivouaquèrent dans deux villages voisins (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 499).

"5 février (6 lieues). — Le 5, la division (1re) se rendit à Löbau. L'état-major et le 9e léger s'établirent de nouveau à Bischwald, le 32e à knzanitz et le 96e à Ratzone. Les habitants assurèrent que 1200 hussards noirs et quelques centaines de Cosaques avaient occupé ces villages pendant plusieurs jours, et qu'ils en étaient partis peu de temps avant l'arrivée de nos troupes ; ils ajoutèrent que l'ennemi était en pleine retraite" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 507).

"7 février (7 lieues). — On sut par les habitants, les officiers prisonniers, et les rapports des reconnaissances, que l'ennemi se retirait sur Mohrungen. Dès le lendemain matin, on se dirigea sur cette ville ; mais pendant la route on fut informé que le maréchal Ney avait battu l'ennemi le 5 à Mohrungen, lui avait pris 3000 hommes et 20 pièces de canon, et qu'il était à sa poursuite. La division arriva à 2 heures du soir ; l'état-major et le 96e régiment cantonnèrent au village de Wiese, le 9e léger et le 32e de ligne s'établirent dans celui de Georgenthal. Les habitants rapportèrent que le général en chef Benningsen et le prince Bagration avaient logé à Wiese pendant 7 jours avec beaucoup d'infanterie et de cavalerie russes (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 510).

Le 8 février, la marche du 1er Corps continue vers le Nord; le Quartier général est à Reichertswalde. Les troupes de la 1ère Division occupent les emplacements suivants : le 9e Léger à Krückehnen ; le 32e et le 96e à Reichwalde et Pfeifferswalde (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 513).

"11 février (4 lieues). — Les Régiments (1re Divon) bivouaquèrent au village de Palauen, et se dirigèrent le lendemain 11 sur Eylau. A une petite distance de cette ville, le chef d'état-major du 1er corps fit connaître au général Dupont les cantonnements qui étaient assignés à la Division. Ils furent répartis ainsi qu'il suit :
L'état-major de la Division à Althof.
Le 96e de ligne à Althof et à Strobehnen.
Le 9e d'infanterie légère à Possmahlen, Wogau et Waldkeim.
Le 32e d'infanterie légère à Leissen, Jöhken, et Grawentien.
Le quartier général du Prince de Ponte-Corvo, à Goercken.
Arrivés à Eylau, nous sûmes que l'ennemi, qui en avait été chassé le 7 au soir par l'avant-garde commandée par le prince Murat, avait attaqué l'armée française le 8 à 6 heures du matin, au moment où elle allait se mettre de nouveau à sa poursuite. Le choc fut terrible. On se battit pendant 12 heures avec une égale opiniâtreté, et la nuit seule mit fin au combat. La victoire ne resta aux Français que parce que l'ennemi se relira pendant la nuit. La perte de celui-ci fut portée à 20000 hommes, celle de l'armée française à 15000. Le champ de bataille était jonché de cadavres. Plusieurs régiments furent défaits en entier, d'autres réduits à moitié. L'Empereur passa la revue des corps d'armée, les réorganisa et fit de nombreuses promotions dans tous les grades.
12 février. — Dans la nuit du 12 au 13, un incendie éclata à Althof où se trouvait le quartier général de la Division. La violence du vent fut telle qu'en quelques instants la moitié du village fut entièrement brûlée ; plusieurs hommes et chevaux périrent dans cet incendie. La Division y perdit ses ambulances.
La Division conserva les mêmes cantonnements le 12 et le 13 février
" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 518).

"14 février (4 lieues). — Le 14, à 4 heures du matin, elle (1r e Division) alla prendre position au village de Soeben, d'où elle partit à 3 heures du soir pour se rendre à Kreutzburg. L'état-major, le 9e léger et le 32e logèrent dans la ville; le 96e s'établit en arrière du village de Porschkam. Nous apprîmes alors que l'armée se retirait sur la rive gauche de la Passarge, pour y attendre des renforts et se reposer. Les troupes aux ordres du général Dupont se dirigèrent dès le lendemain sur Mühlhausen, où elles arrivèrent le 23" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 522).

Le 15 février, le Maréchal Bernadotte fait savoir au Général Dupont que le Colonel Darricau, du 32e, est nommé Général de Brigade (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 520).

Le 21 février 1807, le Général Dupont fait entrer dans Wormditt le 32e et le 96e de ligne; le 9e Léger occupe Bornitt et Kleefeldt avec un Bataillon, Heinrickau et Komainen avec l'autre Bataillon (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 526).

Les Régiments de Dupont, prévenus dans la nuit, se trouvent réunis le 26, au point du jour. Les effectifs, très réduits, ne dépassent pas, au total, 6000 hommes, y compris la cavalerie légère.
Pour diviser l'attention de l'ennemi, le Général forme ses troupes en deux colonnes : celle de droite, composée du 9e Léger et du 5e de Chasseurs, est placée sous les ordres du Général Labruyère ; elle doit longer la Passarge et déboucher par Pettelkau. La colonne de gauche, la plus importante, conduite par le Général Dupont en personne, et par le Général Barrois, est formée des 24e, 32e et 96e Régiments de ligne, et des 2e et 4e de Hussards ; elle s'avance par la route de Mühlhausen et débouche par Rautenberg.
En sortant de Braunsberg dans la direction du Sud, on rencontre un ravin profond, au delà duquel sont les villages de Zagern, à gauche, et de Slangendorf, à droite. L'ennemi a mis dans Zagern un détachement important, mais le gros de ses forces est en arrière de Stangendorf, barrant la route.
Le Général Labruyère arrive devant Zagern à deux heures ; il attaque le village et l'enlève sous une fusillade très vive ; le 9e Léger, conduit par le vaillant Colonel Meunier, y montre sa bravoure accoutumée et prend deux pièces de canon. L'ennemi est rejeté vers Braunsberg, au delà du ravin.
De son côté, le Général Dupont, ayant chassé les avant postes ennemis de Wittenberg, fait ses dispositifs pour aborder la position de Stangendorf. Le 32e de ligne se déploie à droite de la route, pendant que le 96e se porte rapidement sur le village ; le 24e, formé en colonne, reste en seconde ligne et suit le mouvement. Le 2e et le 4e de hussards manœuvrent de façon à se trouver tantôt sur les ailes, tantôt dans l'intervalle des Régiments, suivant la disposition du terrain. Quoique l'ennemi occupe, sur les hauteurs en arrière de Stangendorf, une position très avantageuse, il ne peut résister à l'impétuosité de l'attaque du Général Dupont. Le 24e s'illustre dans cette rude affaire; à la vue des progrès des Russes, l'intrépide Colonel Sémélé lance son Régiment à la baïonnette; celui-ci charge avec une rare vigueur, et compromet la retraite de l'adversaire en le tournant sur sa droite. A la faveur de ce précieux concours, la position nous reste. L'ennemi, culbuté et vigoureusement mené, se replie précipitamment au delà du ravin et prend une nouvelle position adossée aux portes et aux murailles mêmes de la ville. Il se reforme aussitôt sur ces nouvelles positions en arrière et dans la ville même, où il tient avec une ténacité et un courage remarquables.
Le temps est affreux; des tourbillons d'une neige épaisse fouettent les soldats au visage et leur cachent l'ennemi qui, abrité derrière les murs et clôtures des jardins, dirige un feu très vif sur les assaillants ; on ne distingue pas au delà de vingt pas. Mais rien ne peut arrêter les soldats de Dupont ; profitant de quelques éclaircies, ils s'élancent à la baïonnette, enfoncent Russes et Prussiens et pénètrent dans Braunsberg, en même temps que le colonel Meunier et le 9e Léger y arrivent sur la droite. Fantassins et cavaliers, rivalisant de courage et d'entrain, se jettent dans les rues pêle-mêle avec les fuyards dont ils massacrent un grand nombre. L'ennemi se précipite vers le pont et franchit la Passarge dans un désordre inexprimable. On le poursuit jusqu'à Rasiedelburg. Entrainé par sa bouillante ardeur, le 24e s'attache aux pas du vaincu et ne s'arrête que quand l'ordre formel lui en est donné. Il laisse entre nos mains 1500 prisonniers, 9 pièces de canon et un drapeau (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 529).

Le Journal de la 1re Division décrit ainsi le combat de Braunsberg : "26 février (8 lieues). — Mühlhausen et quelques villages voisins avaient été désignés à la Division pour ses cantonnements définitifs, mais la ville de Braunsberg, qui se trouvait à l'extrême gauche de l'armée, était occupée par 5000 Prussiens et 6000 Russes, et il devenait important de s'en emparer. Le général Dupont fut chargé de cette glorieuse mission.
En conséquence, il réunit sa Division le 26 février à 5 heures du matin et marcha sur Braunsberg. Pendant la route, on aperçut plusieurs patrouilles qui se replièrent successivement. A une demi-lieue de la ville, le général fit arrêter la colonne, examina le plus loin possible le terrain qui le séparait de la ville, et prescrivit toutes les dispositions d'attaque. Une grande partie de la Division se déploya ; le reste continua à inarcher en colonne. Peu après, les tirailleurs rencontrèrent les avant-postes ennemis ; la fusillade se fit entendre et ne tarda pas à devenir générale. Après un combat très vif de plusieurs heures, le général ordonna une charge à la baïonnette. L'aide de camp Barbarin fut chargé par le général Dupont de donner cet ordre et d'en suivre l'exécution ; il entra un des premiers dans la ville. Les régiments marchèrent à l'ennemi avec une brillante audace, prirent ou tournèrent les ouvrages qui défendaient les approches de la ville, et y pénétrèrent pêle-mêle avec les Russes et les Prussiens, qui fuirent dans le plus grand désordre, en laissant au pouvoir des Français 1500 prisonniers, 9 pièces de canon et un drapeau. La nouvelle de ce succès, obtenu peu de temps après la bataille d'Eylau, fut accueillie avec enthousiasme par toute l'armée, et produisit un effet sublime sur son moral.
On s'établit à Braunsberg. Le 9e léger logea dans le faubourg sur la rive droite de la Passarge, le 32e et le 96e dans la ville sur la rive gauche, et le 24e de ligne, qui était venu renforcer la Division quelques jours auparavant, fut envoyé à Frauenburg, à 2 lieues de Braunsberg
" (Journal des marches et cantonnements de la division Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 535).

Le Général Dupont rend compte du combat de Braunsberg au Prince de Ponte-Corvo, par le rapport suivant :
"Monseigneur,
Je me suis, d'après vos ordres, porté hier sur Braunsberg pour m'emparer de cette ville. Elle était défendue par un corps de 8 à 10 mille hommes dont 3 mille Russes.
Nous avons marché sur deux colonnes. Le 9e d'infanterie légère et le 5e de chasseurs à cheval se sont dirigés par Pettelkau ; les autres troupes par Rautenberg. A deux heures après-midi, le général Labruyère qui commandait la colonne de droite, a trouvé l'ennemi à Zagern et l'a fait replier jusqu'au delà du ravin qui se trouve en avant de ce village. Le feu de la mousqueterie a été très vif, et le 9e régiment y a montré sa bravoure ordinaire et brillante. Pendant ce temps l'avant-garde de la colonne de gauche chassait les avant-postes ennemis de Wittenberg. Les troupes ont débouché hors du bois, et nous avons marché à l'ennemi, qui avait sa droite près du village de Stangendorf, et sa gauche au bois ; son artillerie avait une position favorable sur la hauteur.
Le 32e régiment s'est déployé à droite de la route. Le 96e s'est porté rapidement sur le village de Stangendorf où l'ennemi allait entrer. Le général Barrois a manœuvré avec habileté sur ce point. Le 24e suivit au centre et en colonne le mouvement des deux autres régiments. Le 2e et le 4e de hussards manœuvraient tantôt sur les ailes, tantôt dans l'intervalle des régiments.
C'est dans cet ordre que nous nous sommes emparés de la position de l'ennemi et que nous l'avons replié jusqu'au ravin profond qui couvre la ville, et où il a pris une nouvelle position. Nous avons alors formé des colonnes d'attaque et marché au pas de charge Le succès a été prompt, et ce mouvement a fait taire l'artillerie et la mousqueterie ennemies. Le ravin a été passé rapidement et nous nous sommes trouvés aux portes de la ville où le combat a recommencé contre les troupes qui arrivaient de la rive droite de la Passarge au secours de la ville. La vivacité du feu n'a pas suspendu longtemps l'impétuosité de l'attaque. Les bataillons se sont précipités sur l'ennemi et se sont emparés des portes de Braunsberg. Les rues de la ville ont été jonchées de morts, particulièrement des Russes, et dans la poursuite on a fait beaucoup de prisonniers. Leur nombre est de 1500 à 2000, y compris les blessés. Neuf pièces de canon, dont 3 russes, et un drapeau, sont aussi restés en notre pouvoir.
Le 24e régiment a rivalisé avec les autres corps de la Division, et mérité la même réputation d'audace et de fermeté. Le colonel Sémélé s'est beaucoup distingué.
Le chef de bataillon Bouge a parfaitement conduit le 32e et acquis de nouveaux droits au grade que j'ai demandé pour lui.
Le colonel Meunier a mérité des éloges ; et le général Barrois a justifié la confiance de l'Empereur, dans son nouveau grade.
Beaucoup d'officiers et de soldats ont mérité d'être cités, et je vous adresserai pour eux des demandes particulières.
Je suis bien flatté, Monseigneur, de la persuasion où je suis que Votre Altesse, instruira l'Empereur des nouvelles preuves de dévouement et de courage qu'a données ma division dans cette glorieuse affaire
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 530).

Le Maréchal Bernadotte adresse au Major général le rapport suivant : "À Holland, ce 27 février 1807.
A S. A. S. le Prince de Neuchâtel, Major Gal de l'Armée,
Prince, j'ai l'honneur de vous transmettre les détails de la prise de Braunsberg.
Le Gal Dupont, que j'avais chargé de s'emparer de cette ville, s'y est porté avec sa Division et la cavalerie légère ; il a marché sur deux colonnes. Le 9e d'infanterie légère et le 5e de chasseurs à cheval se sont dirigés par Pettelkau ; les autres troupes par Rautenberg. A deux heures après midi, le Gal Labruyère, qui commandait la colonne de droite, a trouvé l'ennemi à Zagern et l'a fait replier jusqu'au delà du ravin qui se trouve en avant de ce village. Le 9e régiment a déployé dans cette circonstance, sa bravoure ordinaire.
Au même instant, l'avant-garde de la colonne de gauche chassait les avant-postes ennemis de Wittenberg.
Bientôt, toute la division a débouché hors du bois, et a marché à l'ennemi qui avait sa droite appuyée au village de Stangendorf, et son artillerie favorablement placée sur les hauteurs.
Le 32e s'est déployé à la droite de la route, et le 96e s'est porté rapidement sur le village de Stangendorf. Le 24e suivait au centre et en colonne. Les 2e et 4e régiments de hussards manœuvraient pour seconder les mouvements de toute la ligne.
L'ennemi a été, de suite, chassé de sa première position et a été contraint de se replier jusqu'au ravin profond qui couvre la ville de Braunsberg où il a pris une nouvelle position.
Alors le Gal Dupont a formé ses colonnes d'attaque, et l'on a marché au pas de charge. Le succès a été prompt et le mouvement rapide de nos troupes a fait taire l'artillerie et la mousqueterie ennemies. Le ravin a été passé et l'on est arrivé aux portes de la ville où le combat a recommencé contre les troupes ennemies renforcées de quelques bataillons arrivant de la rive droite. L'ennemi a fait ici un feu très vif et très nourri; mais rien n'a ralenti l'impétuosité de l'attaque. Nos bataillons se sont précipités dans la ville, et ont tout culbuté, à la baïonnette. Un grand nombre de morts, et surtout de Russes, est resté sur la place. En poursuivant le reste, on a fait beaucoup de prisonniers : leur nombre est d'environ 2000, y compris les blessés. Un drapeau et 9 pièces de canon, dont 3 russes, sont aussi restés en notre pouvoir. Le 9e régt d'infanterie légère a pris deux de ses pièces ; un escadron du 2e de hussards en a ramené trois, en chassant l'ennemi jusqu'à Einsiedelkrug. Le 24e régiment d'infanterie a pris un drapeau. Le 32e a aussi pris deux pièces. Le Gal Dupont se loue particulièrement de la conduite du 24e de ligne. Ce corps, nouvellement arrivé au corps d'armée, a rivalisé avec tous les autres régiments de la Division.
Le Gal Dupont cite parmi ceux qui se sont le plus distingués, le Gal Barrois, le Gal Lahoussaye commandant la division de cavalerie légère, M. Meunier, commandant le 9e léger; M. Sémélé, colonel du 24e ; M. Bouge, chef de bataillon au 32e et M. Hubinet, chef d'escadron au 2e de hussards.
Je ne vous reparlerai point, M. le Duc, du Gal Dupont ; il a confirmé dans cette nouvelle occasion l'opinion que tous les militaires ont déjà de ses talents et de son intrépidité.
Je renouvelle à Votre Altesse ...
J. Bernadotte.
P. S. — Les prisonniers et les canons seront demain ici ; je les dirigerai de suite sur le quartier impérial
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 532).

Dans ses Mémoires, le Général Dupont donne, sur le combat de Braunsberg, des détails pleins d'intérêt : "A peine la division est-elle établie dans ses cantonnements sur la Passarge, qu'elle reçoit l'ordre de reprendre les armes et de marcher sur Braunsberg.
L'ennemi, devançant notre marche, s'était emparé de cette ville, située sur la Passarge ; elle formait la gauche de notre ligne, et sa possession nous devenait indispensable ; il fallait l'enlever avec d'autant plus de promptitude à l'ennemi, qu'elle lui donnait une position offensive et qu'il semblait tirer avantage de notre mouvement rétrograde.
Le 25, dans la nuit, je donne à mes quatre régiments l'ordre de se trouver le lendemain matin sur un point indiqué pour la réunion de tous les corps. Ils y arrivent tous avec une précision admirable, malgré l'éloignement et le peu de temps qui leur avait été donné.
Le corps ennemi qui occupait Braunsberg était fort d'environ 10 000 hommes, et composé de Russes et de Prussiens. Ses postes avancés se replient à notre approche. L'ennemi a pris une position favorable en avant de la ville avec ses forces principales. Il a garni de troupes les clôtures des jardins sur sa droite, pour se prémunir contre toute attaque de flanc, et son front est couvert par un large ravin. Une artillerie nombreuse appuie sa ligne. Ma division formait deux corps. La droite, sous les ordres du général Labruyère, se porte sur Braunsberg par la route qui longe la Passarge. Le corps principal, composé de mes trois régiments d'infanterie de ligne (32e, 24e et 96e) et du 4e de hussards, s'avance directement sur la ville. Le combat s'engage par le corps de droite. Le 9e léger, qui le compose en grande partie, gagne du terrain, fait une charge heureuse et enlève à l'ennemi deux pièces de canon.
Depuis quelque temps, le feu de l'artillerie et des rangs régnait sur le point principal, lorsque nos escadrons exécutant plusieurs charges avec succès, menacent les lignes de l'ennemi.
J'ordonne en ce moment au 32e et au 96e d'aborder sa première ligne ; ce mouvement l'oblige à se replier en franchissant le ravin qu'il défend encore avec opiniâtreté mais en vain.
Les ennemis forment aussitôt une nouvelle disposition plus rapprochée de la ville ; le combat recommence ; presque adossés aux murailles de Braunsberg, les Russes et les Prussiens nous opposent, avec la supériorité du nombre, l'appui du terrain. Nos deux corps, quoique séparés, marchaient de concert, et cette séparation même les secondait mutuellement ; leurs progrès inquiétaient davantage l'ennemi sur ses derrières et lui donnaient des craintes sur sa retraite. La saison était rigoureuse, la terre couverte de neige, et, dans le moment où l'action se ranime avec plus de vivacité, les flocons d'une neige épaisse nous enveloppent de son nuage. A vingt pas de distance les corps ne pouvaient plus s'apercevoir. Nous profitons cependant de quelques éclaircies, et notre première ligne marchant, la baïonnette en avant, refoule successivement l'ennemi qui se reforme, et elle est secondée par des attaques dirigées sur les barrières et murs de clôture, d'où partait contre nous un feu des plus vifs ; mais la neige obscurcissait quelquefois tellement nos mouvements, qu'ils devenaient tout à fait incertains. Je fus moi-même obligé de tenir de ma propre main le guide qui me conduisait vers la porte de la ville, dans la peur que s'échappant sous les balles qu'il entendait, il ne nous fît perdre notre direction.
Nos efforts sont enfin couronnés de succès ; nous arrivons sous les murs de Braunsberg ; l'ennemi, repoussé de toutes parts, s'y jette précipitamment et opère sa retraite sur la rive droite de la Passarge. Le brave colonel Meunier, à la tête de sa 9e légère, le poursuit de près et lui fait essuyer de nouvelles pertes. Je le fais en même temps presser dans la ville avec rapidité par la colonne principale ; elle enlève le pont, nos escadrons pénètrent pêle-mêle dans la ville avec les Russes et les Prussiens qui fuient dans le plus grand désordre en laissant au pouvoir des Français 1500 prisonniers, 9 bouches à feu et plusieurs drapeaux.
La prise de Braunsberg n'a pas seulement été un fait remarquable par le triomphe du petit nombre sur un corps beaucoup plus considérable ; il faut la considérer dans ses résultats. Cette action a fait une impression d'autant plus vive que la bataille d'Eylau en avait fait une plus terrible. La nouvelle en fut accueillie avec enthousiasme par toute l'armée et produisit un effet remarquable sur son moral. La confiance et la joie avaient passé dans tous les rangs. Napoléon donna alors de hautes marques de l'importance qu'il attachait à ce succès rendu plus éclatant par les circonstances présentes.
La possession de Braunsberg assurait nos quartiers d'hiver et nous conservait un vaste territoire au delà de la Vistule, avantage que nous aurions perdu si la Passarge nous avait été enlevée ; nous n'eussions pu alors faire le siège de Danzig, place si importante pour le succès de la nouvelle campagne. Le combat de Braunsberg maintenait ainsi notre position sur la rive droite de la Vistule, nous donnait des moyens de subsistance plus abondants, et la faculté d'assiéger et de prendre Danzig
" (Mémoires inédits du général Dupont, Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 533).

Le 64e Bulletin de la Grande Armée daté de Osterode, le 2 mars 1807, raconte : "… Voici quelques détails sur le combat de Braunsberg.
Le général Dupont marcha à l'ennemi sur deux colonnes. Le général Bruyère, qui commandait la colonne de droite, rencontra l'ennemi à Zagern, et le poussa sur le ravin qui se trouve en avant de ce village. La colonne de gauche poussa l'ennemi sur Wittenberg, et toute la division ne tarda pas à déboucherhors du bois. L'ennemi, chassé de sa première position, fut obligé de se replier sur le ravin qui couvre la ville de Braunsberg ; il a d'abord tenu ferme, mais le général Dupont a marché à lui, l'a culbuté au pas de charge, et est entré avec lui dans la ville, qui a été jonchée de cadavres russes.
Le 9e d'infanterie légère, le 32e, le 96e de ligne, qui composent cette division, se sont distingués. Les généraux Barrois, Lahoussaye, le colonel Sémélé, du 24e de ligne, le colonel Meunier, du 9e d'infanterie légère, le chef de bataillon Bouge, du 32e de ligne, et le chef d'escadron Hubinet, du 9e de hussards, ont mérité des éloges particuliers …
" (Panchoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 183 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11917).

Le Colonel Aymard, qui sort du 8e de Ligne, succède au Colonel Darricau dans le commandement du 32e de Ligne. Il se présente au Général Dupont avec une lettre du Prince de Ponte-Corvo, ainsi conçue : "Cette lettre vous sera remise, mon cher Général, par M. Aymard, qui vient d'être nommé Colonel du 32e régiment. Il sort du 8e où il s'est toujours distingué. Je suis sûr que dans son nouveau poste, il justifiera la confiance de Sa Majesté et méritera votre estime.
Je le trouve heureux d'être appelé à commander un régiment sous les ordres d'un général dont les talents peuvent lui offrir de si utiles leçons.
Je vous renouvelle, mon cher Général, l'assurance de tout mon attachement.
J. Bernadotte.
A Holland, 28 février
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 538).

Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
1er corps
... 32e de ligne ...
Dépôts à à Schwetz ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).

Le même 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division Militaire : "À l'heure qu'il est, le 3e bataillon du 2e d'infanterie légère doit être à l'effectif de 400 hommes. Celui du 4e à 1200 hommes ; du 12e à 1300 ; 15e à 1300 ; 58e à 1200, du 32e à 1350 hommes ; du 14e à 900 hommes et du 12e à 1100 hommes.
Il résulte des états qui me sont envoyés que, le 15 février, la situation du 3e bataillon du 21e léger était de 936 hommes ; le nombre de conscrits qu'il avait à recevoir de 1806, de 1807 et de la réserve était de 547 hommes, total 1483. Je suppose ces conscrits arrivés à l'heure qu'il est ; ce qui devrait vous faire un effectif de 10 000 hommes des 8 bataillons, et, en présence sous les armes, de 8 à 9 000 hommes. Faites-moi connaîtres ce qu’il en est
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14723).

Le même 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que le 2e, 4e, 12e et 15e d'infanterie légère, 12e, 14e, 32e et 58e de ligne seraient à un effectif de plus de 10000 ; ce qui supposerait 8 à 9 000 hommes sous les armes ...
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif.
Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).

Le 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Junot : "Je ne puis que vous témoigner mon mécontentement de la manière dont vous avez fait partir les compagnies de grenadiers et de voltigeurs du 32e. Au lieu de les faire partir à 140 hommes, comme je l'ai ordonné, vous les avez laissées partir à 40 et à 60 hommes ; au lieu de les faire partir bien habillées, bien armées et bien équipées, vous les avez fait partir sans habits. Passez vous-même en revue les détachements que vous allez m'envoyer, et qu'il ne leur manque rien. C'est un grand mal de m'envoyer des cadres non complets ; ce n'est pas ici sans doute qu'on peut les compléter" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12114 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14810).

Le même 22 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin, mon intention est de compléter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs de la division Oudinot à un effectif de 150 hommes. Je désire en conséquence que vous fassiez réunir, conformément au tableau ci-joint, différents détachements d'hommes. De 5 pieds 4 pouces pour les grenadiers et de 4 pieds 11 pouces ou 5 pieds bien constitués pour les voltigeurs. Ces détachements peuvent partir sans sous-officiers, en désignant les meilleurs sujets pour en faire les fonctions pendant la route. Après en avoir passé la revue et avoir pourvu à ce que leur habillement et armement soient parfaitement en état, vous les ferez conduire par des officiers d'état-major, pour Thorn ...
32e de ligne 63 [Pour les grenadiers] 74 [Pour les voltigeurs] ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14811).

Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 32e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …
" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).

Le 1er avril 1807, le Général Dupont écrit, depuis Braunsberg, à son épouse : "… Tu ne savais pas que M. Barrois était nommé Gal de Brigade. Je te l'ai écrit plusieurs fois. Que de lettres perdues ! Il reste avec moi dans son nouveau grade. Le colonel Darricau a été nommé aussi Gal de Brigade, et il a quitté la Division. J'avais demandé Le même grade pour le colonel Meunier, mais il n'a pas été nommé …" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 544).

A la date du 3 avril 1807, la 1re Division du 1er Corps de la Grande Armée a, en présents sous les armes, les effectifs suivants :
Le Général de Division Dupont, commandant :
... Le Général Barrois.
32e d'Infanterie de ligne, 1543 hommes dont 51 Officiers.
96e d’Infanterie de ligne, 1627 hommes, dont 57 Officiers ... (Archives Dupont - In E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 543).

Le 19 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Junot : "… J'ai vu hier le bataillon où se trouve le détachement du 32e. Cela fait honte à voir. On ne peut parer à un tel mal qu'en voyant et en voyant sans cesse les troupes. Le moyen est de vous trouver tous les jours vous-même à la garde montante.
Vous avez à Paris six dépôts, indépendamment de la garde de Paris. Vous ne pouvez organiser leur habillement et sortir de la routine ordinaire qu'en vous en occupant beaucoup
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12413 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15340).

Aux approches de la belle saison, Napoléon s'occupe de faire sortir ses troupes de leurs cantonnements, pour les camper, système qui, en les installant plus sainement, permet de les tenir rassemblées et de les exercer plus facilement, au grand avantage de l'instruction et de la discipline. Il devient aussi plus aisé de les nourrir. En outre, une armée campée n'a pas besoin de s'éclairer aussi loin que si elle était disséminée dans des cantonnements, et l'on peut ainsi éviter la guerre de postes avec les troupes légères de l'ennemi. Mais ne voulant point placer son armée en cordon, l'Empereur arrête qu'elle campera par Division. Il fait reconnaître le pays et désigne les emplacements des différents camps. Le 10 mai, le Prince de Ponte-Corvo reçoit l'ordre d'établir son Corps d'armée par Division, ainsi qu'il suit :
Division Dupont.
Le 32e — campé à Zagern (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 546).

Composition du 1er Corps du Maréchal Bernadotte (puis Victor) au 30 mai 1807 :
1ère Division Général Dupont, 9e léger, 24e (3 Bataillons), 32e et 96e de ligne, 9 Bataillons, 6845 hommes
2e Division Lapisse : 16e Léger, 45e, 8e et 54e de Ligne, 8 Bataillons, 5971 hommes.
3e division Vilatte : 27e Léger, 63e, 94e et 95e de ligne, 8 Bataillons, 5489 hommes.
Artillerie, Génie et Gendarmerie : 36 pièces, 1678 hommes
Cavalerie légère, Général Beaumont : 2e et 4e Hussards, 5e Chasseurs, 9 Escadrons, 1236 hommes
4e Division de Dragons, Général Lahoussaye (puis Sahuc) : 17e, 27e, 18e, et 19e Régiments, 12 Escadrons, 1840 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).

Au 5 juin 1807, la situation du 1er Corps de la Grande Armée est la suivante :
1re Division : Général Dupont. Quartier général à Braunsberg.
9e Régiment d'infanterie légère. 1947 hommes.
24e Régiment de Ligne. 1910 »
32e Régiment de Ligne 1755 »
96e Régiment de Ligne 1997 »
Total 7609 ... (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 548).

Le 10 juin 1807, Victor ordonne une reconnaissance générale dans le but de se rendre compte si l'ennemi est encore en forces sur le front du 1er Corps. Dans la soirée du 10 juin, il fait écrire par le Chef de l'État-Major Général, le Général Maison, depuis son Quartier Général à Schlobitten, au Général Dupont, Commandant la 1re Division : "L'intention du Général en chef, mon cher Général, est que vous exécutiez, demain 11, à 2 heures du matin, le mouvement ci-après indiqué :
Vous placerez à Braunsberg le 24e Régiment de ligne, 120 chevaux des trois régiments de cavalerie légère, et deux pièces de canon : cette cavalerie sera commandée par le colonel Boudinhon.
Le général Labruyère restera à Braunsberg.
Le 32e Régiment viendra s'établir au camp de Petlelkau avec le bataillon du 96e Régiment, et le 9e d'infanterie légère remplacera au camp de Zagern le 24e de ligne ...
Dans le cas où il serait nécessaire de laisser Braunsberg isolé, vous laisseriez des instructions pour la défense de cette ville à l'Officier général que vous en chargeriez avec le petit corps qui y est formé pour y rester au besoin ...
" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 562).

L'Armée française se retrouve devant Friedland, le 14 Juin 1807, jour anniversaire de Marengo. Les Russes vont se trouver pris dans une nasse, l'Alle dans leur dos. Ils vont y perdre 18.000 hommes. Le 1er Corps, gardé longtemps en réserve, donne partiellement. Un Bataillon du 9e Léger, jeté en tirailleurs dans le ravin, le franchit, et, s'élevant sur le plateau, prend à revers une batterie qui dirige son feu sur le 6e corps. Le Général Dupont fait soutenir le Colonel Meunier par des Bataillons du 32e et du 96e, qui refoulent les Russes, pendant que le 24e Régiment, se glissant le long de l'étang, débouche bientôt sur la route de Königsberg, à la porte même de Friedland. Ainsi coupé de l'aile droite de l'armée par la Division Dupont, et voyant le Maréchal Ney et le Général Marchand s'avancer rapidement par la route d'Eylau, le Prince Bagration se préoccupe de sauver les débris de ses Divisions et de faire repasser son artillerie sur la rive droite de l'Alle; les ponts sont incendiés par les obus de Sénarmont et aussi par les Russes eux-mêmes, qui, pour arrêter les vainqueurs, ont mis le feu à des matières combustibles disposées à l'avance sur les ponts (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 575).

Un "ETAT de MM. les officiers, sous-officiers et soldats des Corps de la 1re Division du 1er Corps d'Armée, tués et blessés à l'affaire de Friedland, le 14 juin 1807" donne pour le 32e Régiment d'infanterie de Ligne en tués le Lieutenant Jovin ; 10 Sous-officiers et soldats. En Blessés, le Capitaine Vallat ; Lieutenants Sarrant et Bériés ; Sous-lieutenants Darbel, Bertrand, Margerit ; 94 Sous-officiers et soldats ; 373 Sous-officiers et soldats. Total : 11 tués, 100 blessés. Total 104 (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 577).

Par Décret impérial du 13 juillet 1807, 400 aigles d'argent sont accordées au 1er Corps de la Grande Armée. Elles sont ainsi réparties pour la 1re Division :
32e Régiment d'infanterie de Ligne 15 Officiers, 15 soldats ... (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 588).

/ 1807, dissolution des camps de Saint-Lô, Pontivy et Napoléon, et formation du Corps d'Observation de la Gironde

"DÉCRET.
Saint-Cloud, 2 août 1807.
TITRE Ier.
DISSOLUTION DES CAMPS DE SAINT-LÔ, PONTIVY ET NAPOLÉON.
ARTICLE 1er. Les trois camps volants de Saint-Lô, de Pontivy et de Napoléon seront dissous dans le courant du mois d'août.
ART. 2. Chacun de ces trois camps formera une division d'un corps qui portera le titre de Corps d'observation de la Gironde.
ART. 3. Le général Junot, gouverneur de Paris, est nommé général en chef commandant le corps d'observation de la Gironde, lequel se réunira à Bayonne.
Le général Junot recevra des ordres pour être rendu le 20 août à Bayonne avec son état-major.
TITRE II.
COMPOSITION DU CORPS D'OBSERVATIONDE LA GIRONDE.
... ART. 5. La 2e division sera composée
Du 3e bataillon du 12e d'infanterie légère, du 3e bataillon du 15e idem, du 3e bataillon du 2e idem, du 3e bataillon du 4e idem, du 3e bataillon du 32e de ligne, du 3e bataillon du 58e idem et du 2e bataillon du 2e régiment suisse, porté au grand complet de 1,260 hommes, qui partira le 6 août de Toulon et d'Avignon.
Chacun de ces sept bataillons sera complété à l'effectif de 1,260 hommes.
Le général de division Laroche commandera cette division ; il aura sous ses ordres les généraux de brigade Charlot et Petitot.
Cette division aura douze pièces de canon, avec le personnel, matériel et attelages, prises au camp de Saint-Lô.
Au 5 août, le camp de Saint-Lô sera dissous, et le général Laroche, avec ses officiers, les généraux et les troupes, se mettra en marche pour Bayonne.
... TITRE IV.
DES DEPOTS.
ART. 10. Les dépôts de tous ces régiments continueront à rester où ils se trouvent. En conséquence, les majors, quartiers-maîtres, officiers d'habillement, ouvriers, etc. continueront à rester dans les 12e, 13e et 14e divisions militaires.
TITRE V.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
ART. 11. Pour compléter les cadres des bataillons, il ne sera pris aucun des conscrits de 1808, qui continueront à rester aux 3es ou 4es bataillons ou aux dépôts des régiments.
ART. 12. Nos ministres de la guerre et de l'administration de la guerre sont chargés de l'exécution du présent décret
" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12973; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 4).

Le 12 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez ordre qu'il soit formé demain par le général Hulin un bataillon provisoire composé d'une compagnie du 2e régiment d'infanterie légère, une du 4e idem, une du 12e, une du 15e, une du 32e, une du 58e. Vous nommerez un chef de bataillon de ces corps pour commander ce bataillon provisoire. Chaque compagnie sera composée d'un capitaine, un lieutenant, deux sous-lieutenants, un sergent-major, deux sergents, quatre caporaux, deux tambours et 200 hommes. On pourra prendre s'il est nécessaire des conscrits de 1808. Ces hommes seront bien habillés et bien armés ; vous en passerez vous-même la revue ; ils se mettront en marche le 15 pour se rendre à Bayonne, où ils renforceront leurs troisièmes bataillons de guerre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1343 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16512).

Le 30 octobre 1807, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous avais donné des ordres pour la formation d'un bataillon provisoire tiré des dépôts de Paris, destiné à recruter le corps de la Gironde. Cela n'a pu avoir lieu. L'arrivée à Paris de deux régiments de guerre de la garde de Paris ayant augmenté la garnison, je désire que vous fassiez procéder sans délai à la formation de ce bataillon provisoire qui sera composé d'un lieutenant, d'un sergent, de deux caporaux et de 60 hommes du 32e, de 100 hommes du 58e, de 60 hommes du 2e, de 160 hommes du 4e, de 150 hommes du 12e et de 60 hommes du 15e ; ce bataillon provisoire, commandé par un capitaine, se mettra en marche le 4 novembre. Vous chargerez le général de division Mouton de former ce bataillon et d'en passer une revue de rigueur ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1402 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16651).

Le 1er juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 6e bataillon du 15e léger m'a paru beau, mais il a des sous-officiers ayant moins d'un an de service qui doivent rentrer dans les rangs comme soldats. On ne doit considérer comme sous-officiers que ceux envoyés dans les cadres de l'armée d'Allemagne ; les autres doivent rentrer comme soldats aux compagnies. On prendra pour les remplacer des hommes du dépôt de Fontainebleau ayant 2 ans de service au moins et 3 mois d'école de Fontainebleau. La même observation s'applique aux 32e et 58e dont les 6es bataillons viennent d'être formés et qui ont des conscrits sous-officiers ; remplacez-les par des hommes tirés de Fontainebleau. La même disposition doit s'appliquer à tous les 6es bataillons qui viennent de l'armée d'Allemagne ; il n'a été envoyé que la moitié des cadres. Les sous-officiers manquants doivent être envoyés de Fontainebleau. Donnez sur-le-champ des ordres en conséquence, car ce serait une chose funeste que d'avoir dans les cadres des sous-officiers n'ayant point fait la guerre, sans service et sans expérience." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5714 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27502; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 19).

Le 8 juillet 1812, l'Empereur écrit, depuis Vilna, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, la 16e demi-brigade provisoire a deux compagnies du 5e bataillon du 16e de ligne. Mon intention est que ces deux compagnies versent tout ce qu'elles ont de disponible dans le 3e bataillon de leur régiment, que le 5e bataillon verse également dans le 3e bataillon tout ce qu'il a de disponible, et, par ce moyen, ce 3e bataillon du 16e de ligne se trouvera au complet de 700 hommes. Le 62e a deux compagnies du 5e bataillon à la 16e demi-brigade. Mon intention est que ces deux compagnies donnent tout ce qu'elles ont de disponible au 4e bataillon ; que le 5e bataillon fournisse également au 4e bataillon ce qu’il a de disponible, et, par ce moyen, le 4e bataillon du 62e sera composé de 700 ou 800 hommes. La 16e demi-brigade provisoire se trouvera composée de la manière suivante :
1er bataillon : le 3e du 16e de ligne ;
2e bataillon : le 4e du 62e de ligne ;
3e bataillon : deux compagnies du 60e de ligne, deux compagnies du 81e de ligne, deux compagnies du 1er de ligne.
Vous ordonnerez que cette demi-brigade se forme sans délai à Marseille. A cet effet, les deux compagnies du 16e et du 62e, qui font partie du 2e bataillon actuel de la 16e demi-brigade, seront incorporées dans leur 3e et 4e bataillon avec tout ce qui est disponible au dépôt. Les 2es compagnies du 32e de ligne se rendront en Illyrie pour recruter les deux bataillons de ce régiment qui s'y trouvent ; elles seront remplacées dans la nouvelle formation de la 16e demi-brigade par deux compagnies du 1er de ligne, ce qui complète cette demi-brigade à trois bataillons, comme il a été dit ci-dessus. Quand ces trois bataillons seront bien formés en septembre, le ministre de la guerre pourra les diriger sur Bayonne pour de là aller renforcer la réserve de Bayonne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7416 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 31158).

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