Le 28e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
Avertissement et remerciements : Le point de départ de ce travail est constitué de l'ouvrage de Charles Desmaze : "Le Régiment de Picardie", Paris, Dentu, 1888, dans lequel le 28e de Ligne et ses origines sont mentionnés dans la partie introductive de l'ouvrage. Nous compléterons l'historique du 28e au grès de nos lectures et de nos découvertes.
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Le 28e de Ligne s'appela d'abord : Régiment de Villeroy (1616-1631). Régiment d'Alincourt (1631-1635). Régiment de Lyonnais (1635-1775). Régiment du Maine (1775-1791). 28e d'Infanterie (1791) formant la 28e Demi-brigade et la 28e Légion du Gard ( 1815-1820 ), puis le 28e de ligne (1796-1803).
Le drapeau de ce Régiment flotte en Amérique (1778-1783), aux armées de Savoie, d'Italie (1792), des Ardennes, du Nord (1793-1794), des Pyrénées-Orientales (1791), du Danube (1799), de la campagne d'Italie (1800), de la bataille d'Austerlitz (1805), d'Iéna, d'Eylau, d'Espagne.
/ 1796, formation de la 28e Demi-brigade de Ligne
La 28e demi-brigade d'infanterie de ligne (devenue 28e régiment d'infanterie de ligne en septembre 1803) a été formée lors du second amalgame (loi du 18 nivôse an IV-7 janvier 1796) par l'amalgame des unités suivantes :
- 183e Demi-brigade de première formation
La 183e Demi-brigade de première formation a été formée des unités suivantes :
- 1er Bataillon du 104e Régiment d’infanterie
- 1er Bataillon de l'Oise
Créé le 18 septembre 1791
- 3e Bataillon des Réserves.
1er septembre 1792
- 1er Bataillon du 6e Régiment d'infanterie
Le 1er Bataillon du 6e Régiment d’infanterie (ci-devant Armagnac) a été fait prisonnier à Condé le 13 juillet 1793.
- 4e Bataillon de Lot-et-Garonne
Créé le 18 octobre 1792, il a pour Chef Coudroy.
- 6e Bataillon des Réserves
Créé le 8 septembre 1792, il a pour Chef Hamby.
- 9e Bataillon des Réserves
Créé le 12 septembre 1792.
- 1er Bataillon de la Manche
Créé le 22 octobre 1791, il a pour Chef Doyennet.
- 4e Bataillon de la Meuse.
Créé le 23 septembre 1791, il a pour Chef Leroy.
Le 12 Brumaire an 6 (2 novembre 1797), le Chef de Brigade Valhubert, commandant la 28e Demi-brigade de Ligne, écrit au Capitaine Hugo, Capitaine rapporteur près le Conseil de Guerre : "Vous me demandez, citoyen capitaine, par votre lettre du 9 courant, des renseignements sur le compte du nommé Boucault ; je vous prie de vouloir bien désigner les renseignements que vous désirez.
Le quartier maître a bien reçu votre précédente, relative à cet individu-là, mais tout son bureau m’affirme qu’il vous a été répondu et que l’ordonnance a apporté un reçu.
Aussitôt que vous aurez précisé votre demande, j’y répondrai, car le quartier maître ne retrouve pas votre première ; mon usage est de ne jamais laisser de retard dans la correspondance" (Archives de la Manche, 2 J - Pièces isolées, 2 J 1213).
Lettre de Roger Valhubert, Chef de la 28e Demi-brigade d'infanterie, adressées au Capitaine Hugo, Rapporteur près le Conseil de guerre de la 17e Division militaire séant à la Maison commune place de Grêve, à Paris, datée de l'an 6 de la République, et portant sur une demande de renseignements sur un nommé Boucault : "J’ai reçu votre lettre de ce jour, citoyen Capitaine, qui demande des renseignements sur le nommé Nal Boucault, se disant soldat réformé du 104e régiment, 2e bataillon, 8e compagnie. Je vous préviens que ce n’est pas ce bataillon de la 104e qui fait partie intégrante de notre demi-brigade. Celui-là fait partie de la 40e qui est en Italie.
Ceci ne m’a pas empêché de faire compulser les registres des matricules du 1er bataillon de ce régiment, mais le nom de Boucault ne s’y trouve pas. Il vous reste donc à faire compulser celui du 2e bataillon de 104 dont le double, sans doute, est déposé au bureau de la guerre, et si celui-ci ne vous donnait pas les éclaircissements que vous désirez, je vous ai nommé l’armée et la demi-brigade dont fait partie le corps d’où se dit sortir le nommé Boucault" (Archives de la Manche, 2 J - Pièces isolées, 2 J 1213).
D'après l'état d'emplacement publié dans le Journal militaire du 10 Vendémiaire an 7, la 28e Demi-brigade de ligne est, au 1er Vendémiaire an 7 (22 septembre 1798), dans la 17e Division militaire (Seine, Oise, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Eure et Loir, Loiret).
Le 11 février 1800 (22 Pluviôse an VIII) et/ou le 14 février 1800 (25 pluviôse an VIII), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Faites connaître au général Masséna que j'ai lu avec attention la distribution de son armée et que je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'il retire de la gauche la 26e ou la 28e ou la 104e ; cette demi-brigade retirée se trouvera remplacée par celle venant de Nantes" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1156 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4963 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 4982).
Selon la "Composition et l'ordre de bataille de l'armée" en date du 20 Floréal an 8 (10 mai 1800), la 28e de ligne, forte de 1500 hommes, est dans le Simplon et les différents points du Valais ; elle est sous les ordres du Général de Brigade Mainoni et fait partie de l'Avant-garde commandée par le Général Lannes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 665; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 73 donne partiellement cette situation).
Le 28 Floréal an 8 (18 mai 1800), le Général Berthier écrit, depuis Aoste, au Général Dupont, Chef de l'Etat-major de l'Armée de Réserve : "… Ordonnez au général Lannes de faire ses dispositions de manière à être maître des hauteurs qui dominent Bard, demain de très-bonne heure dans la matinée ; il a 6,000 hommes avec lesquels il peut culbuter vivement toutes les forces que l'ennemi peut lui présenter. Prévenez-le que la 28e demi-brigade part demain d'ici pour le rejoindre …
Par ordre du Premier Consul" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4816 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 73).
Une situtation intitulée "Composition et force de l'armée à l'époque du 22 prairial an 8 (11 juin 1800)" indique :
Avant-garde commandée par le Général Lannes, Lieutenant du Général en chef.
Général de Brigade Mainoni, 28e Bataille, 1577 hommes;
Général divisionnaire Watrin, 6e Légère, 1408 hommes;
Généraux de Brigade Gency, Malher, 22e Bataille, 1527 hommes;
Adjudant général Isard, 40e Bataille, 2136 hommes;
6648 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 309 ; E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 85).
A Marengo, par suite de sa position avancée, la Division Gardanne doit supporter le premier choc, qui est donné par le Corps d'O'Reilly ; elle est bientôt appuyée par la Division Chambarlhac. Ces troupes soutiennent le combat le plus violent, du village de Marengo à la Bormida, derrière le ruisseau du Fontanone. Le Général Lannes accourt, vers neuf heures, avec la Brigade Mainoni et la Division Watrin, et se déploie sur la droite du Général Victor, de Marengo vers le village de Castel-Ceriolo ; le Général Mainoni ayant été blessé, la 28e Demi-brigade est réunie à la Division Watrin. Les positions des Français, criblées par une artillerie huit fuis supérieure en nombre, sont défendues avec la plus grande opiniâtreté ; la 40e, de la Division Watrin, commandée par le Chef de Brigade Legendre, envoyée pour renforcer la Division Chambarlhac, vers Marengo, a une contenance superbe et repousse sans broncher plusieurs charges de cavalerie ; la 28e, sous le Chef de Brigade Valhubert, soutient bravement les efforts du Corps ennemi qui menace de tourner notre droite.
Après avoir envoyé à Desaix l'ordre d'accourir en toute hâte vers San Giuliano et Marengo, Bonaparte se rend de sa personne, vers dix heures, sur le champ de bataille, emmenant de Torre-di-Garofoli la Garde Consulaire et la Division Monnier. La situation est déjà très critique, Victor commençant à reculer, et Lannes résistant difficilement aux assauts réitérés de l'ennemi. Le Général Bonaparte charge la Garde Consulaire d'appuyer la brave 28e, qui fait des efforts désespérés pour empêcher la cavalerie autrichienne de tourner notre droite. Il établit ses Grenadiers, entre li Poggi et Villanova, sur une légère ondulation de terrain, d'où l'on a un certain commandement sur la plaine ; tantôt formée en carré, tantôt déployée, cette belle troupe fait preuve de la plus grande intrépidité et résiste victorieusement aux charges des Dragons de Lobkowitz, mais prise à revers par les Hussards du Colonel Frimont, elle doit céder et battre en retraite (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 89).
La lettre suivante (Archives Dupont), du Général Valhubert au Général Dupont, malgré quelques erreurs évidentes, contient des détails intéressants sur les faits dont l'ancien commandant de la 28e de Bataille a été le témoin dans la journée du 14 juin :
"CAMP DE St-OMER
4e division
Au Quartier Général à Billeauville, le 2 germinal an XII.
Roger-Valhubert, Général de Brigade,
Au Général Dupont.
Mon Général,
On me remet à l'instant votre lettre d'avant-hier : j'y réponds à la hâte, en vous prévenant, toutefois, que je ne sais pas grand'chose de l'ordre de bataille que les corps de l'armée de réserve observèrent à la journée de Marengo. Les noms des généraux qui y commandèrent les brigades me sont aussi, pour la plupart, inconnus; voilà seulement ce que je puis en dire.
L’avant-garde, commandée par le Lieutt Gal Lannes, qui, ce jour-là, figura comme Division du corps d'armée, était composée :
Des 12e de hussards et 21e de chasseurs, sous les ordres du général de brigade Rivaud.
Des 6e légère, 22e et 40e de ligne, sous les ordres du général divisionnaire Watrin. La 40e était commandée par le Gal Malher, et le Gal Musnier ou Gency commandait, je crois, les deux autres.
Et enfin de la 28e de ligne qui, pour figurer sans doute une Lieutenance au Gal Lannes, figura elle-même dans le tableau une Division, à laquelle en conséquence on adjoignit un Etat-Major Divisionnaire tout complet, sous les ordres du général de brigade Mainoni.
Le 12e de hussards et, le 21e de chasseurs ne furent point, ce jour, aperçus de moi; ainsi je ne sais rien de leur ordre de bataille.
Les 6e légère, 22e et 40e de ligne se portèrent à 8 heures 1/2 du matin vers les bords de la Bormida. La 28e de ligne exécuta le même mouvement, et son général Mainoni la plaça en réserve parallèlement à cette rivière.
A dix heures, les corps de la Division Watrin, réunissant tous leurs efforts pour arrêter les progrès de l'ennemi qui se trouvait avoir déjà passé la Bormida, furent contraints de changer leur ordre primitif de bataille.
A onze heures, le Gal Mainoni avant été blessé, le Gal Watrin réunit la 28e sous son commandement, et lui, ainsi que le Lieutt Gal Lannes, la placèrent successivement sur le même point.
A midi, la 28e tint l'extrême droite de l'armée et ne la quitta plus. Ce corps fit un changement de front, la gauche en avant, qui, de parallèle à la Bormida, le plaça en quelque sorte perpendiculaire à cette rivière: alors il fesait face au Pô et avait, à une centaine de toises derrière lui, le chemin de Tortone à Alexandrie.
A une heure, la 28e se rapprocha de la plaine, mais tenant toujours la droite de l'armée. Les grenadiers de la Garde des Consuls vinrent seulement un instant l'occuper, et après avoir dispersé une colonne de cavalerie qui venait au grand trot les charger, ils reçurent l'ordre de se porter sur un autre point. Après leur départ, la 28e, se trouvant isolée, se forma en bataillon carré, traîna des canons abandonnés, et eut le bonheur de résister aux charges de cavalerie que l'ennemi réitéra sur trois de ses fronts pendant toute la soirée.
A cinq heures, le Gal Boudet vint avec sa division se placer sur le prolongement de la 28e de ligne : il occupa le vide qui existait à sa gauche. L'armée, bientôt, prit l'offensive, et la 28e, tenant toujours la droite et bien formée en carré, suivit le mouvement offensif et flanqua bien avantageusement la division Boudet.
Enfin, à 9 heures 1/2, nous sûmes que nous avions remporté la victoire, et, pendant la nuit, les divisions et les corps se placèrent à leur ordre de bataille.
Vous voyez, mon général, que mes renseignements sont peu étendus ; mais au moins ils sont exacts.
Je vous salue respectueusement
Signé : Roger-Valhubert" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 101).
Le 4 Messidor an 8 (23 juin 1800), à Milan, Bonaparte, Premier Consul de la République, arrête : "ART. 1er. – L'armée d'Italie sera composée des demi-brigades et régiments ci-après, savoir :
... Infanterie de ligne. – 1re, 2e, 3e, 10e, 11e, 22e, 24e, 26e, 28e, 29e, 30e, 34e, 40e, 41e, 43e, 44e, 58e, 59e, 60e, 67e, 68e, 70e, 71e, 72e, 74e, 78e, 91e, 96e, 97e, 99e, 101e, 105e, 106e, 107e, 102e ...
ART. 3. – Les dépôts des demi-brigades d'infanterie légère et de ligne, ainsi que des régiments des troupes à cheval et autres troupes qui restent à l'armée d'Italie, auront ordre de rejoindre l'armée.
ART. 4. – L'ordonnateur en chef et tous les agents des administrations qui ne seront pas jugés nécessaires pour le service de l'armée d'Italie retourneront à l'armée de réserve à Dijon.
ART. 5. – Le Ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent arrêté" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 521).
Le 18 juillet 1800 (29 messidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au citoye Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire connaître aux 6e et 24e demi-brigades légères, aux 22e, 28e, 40e, 43e et 96e de ligne, que le Gouvernement leur accorde à chacune quinze fusils d'honneur, pour la bonne conduite qu'elles ont tenue à Marengo ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4998; Correspondance générale, t.3, lettre 5538 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 520).
Le Général Dupont prend, le 11 Fructidor (29 août), le commandement de l'Aile droite de l'Armée de l'Italie, avec le titre de Lieutenant général. Cette aile droite comprend, à la 2e Division Watrin, la 28e Demi-brigade de ligne, forte de 1459 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 127).
Le 14 Vendémiaire an 9, Brune donne l’ordre au Général Dupont de soumettre la Toscane par la force. Dupont se met en route le 21 Vendémiaire ; parmi ses troupes se trouvent la 28e de Ligne. En avançant, Dupont informe Brune qu’il s’attache à faire régner l’ordre le plus sévère parmi ses soldats, et à prévenir les dilapidations. En effet, sept soldats de la 58e Demi-brigade s'étant rendus coupables de pillage à main armée, le Général Dupont prescrit, de Florence le 23 Vendémiaire, de réunir, pour les juger, une Commission militaire composée du Général de Brigade Malher, du Chef de Brigade Valhubert, commandant la 28e Demi-brigade, du Chef de Bataillon Michel de la 40e Demi-brigade, du Capitaine Montjosé, de la 28e Demi-brigade, rapporteur, et du capitaine Parent, de la 40e Demi-brigade, secrétaire. "Cette Commission, dit l'Ordre du général Dupont, tiendra ses séances au lieu indiqué par le général Malher ; elle s'assemblera demain à 7 heures du matin et jugera sans désemparer" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 129).
La situation de l'Aile droite de l'Armée d'Italie, en date du 2 Frimaire (23 novembre 1800), indique que la 28e Demi-brigade de Ligne, forte de 1200 hommes, répartis à Forbolo, fait partie de la Division Watrin, Brigade X (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 137).
Au 10 Frimaire an 9 (1er décembre 1800), l'Armée d'Italie sous le commandement de Brune, a la composition suivante :
- Aile droite, Lieutenant général Dupont, commandant.
Djvision Watrin : Artillerie légère — 1 Compagnie d'artillerie à pied — 4e Chasseurs — 40e de ligne — 28e de Ligne — 22e de Ligne — 6e Légère — du 11e Hussards (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 138).
Au 16 décembre (26 Frimaire), la situation de l'aile droite, sur la ligne, c'est-à-dire non compris les troupes en Toscane et sur la rive droite du Pô, est la suivante :
Division Watrin :
Petitot : 28e de Ligne, à Forbolo, 1200 hommes ; 40e de Ligne, à Azola 1500 hommes (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 140).
Le 25 décembre, en l'absence de son chef, le Général Watrin prend connaissance de l'ordre de mouvement, et fait immédiatement toutes les dispositions nécessaires. Il dirige sa Division sur le Mincio, et, à la pointe du jour, son artillerie est mise en batterie pour protéger la construction du pont : le Chef de Brigade d'artillerie Bardenet met rapidement à l'eau quelques barques qui transportent sur la rive gauche des Tirailleurs des 28e et 40e de ligne et de la 6e Légère, pendant que la 22e de Ligne s'avance à deux milles sur la gauche pour observer Borghetto. Malgré le feu très vif que l'ennemi dirige sur nos Tirailleurs et sur les Pontonniers, le pont est jeté en moins de deux heures. Le Général Watrin se hâte de faire passer toute la 6e Légère avec le Général Musnier, et il donne l'ordre à la 28e et à la 40e de Ligne, de la Brigade Petitot, de se préparer à traverser la rivière immédiatement après la 6e Légère. Il est alors dix heures. Le Général Dupont, revenant de la Division Monnier, se trouve sur la rive droite, surveillant les détails du passage, avec le Général Watrin, et se félicitant de l'heureuse réussite de l'opération, lorsque se présente tout à coup le Général Suchet, venant de Monzambano. Il lui apporte, de la part du Général en chef, l'ordre de faire replier ses troupes : l'équipage de pont destiné au passage de gauche étant arrivé beaucoup trop tard sur le terrain, le Général Brune a décidé, malgré les inconvénients évidents d'une telle détermination, que l'opération n'aura lieu que le lendemain, à l'aile droite comme à l'aile gauche (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 144).
Cependant la 28e et la 40e de Ligne ont franchi la rivière, et la 40e, se portant lestement sur Pozzolo, s'en empare rapidement. Le Général Watrin établit ses troupes le long d'une digue existant entre ce village et le moulin de Volta. La Division Monnier, retardée par une longue marche à travers un sol fangeux et inondé par de longues pluies, n'arrive qu'à midi au pont du Mincio, ayant dû laisser en arrière son artillerie. Ses soldats, fatigués mais pleins d'ardeur, traversent rapidement la rivière et se portent sur la droite de la ligne, à leur rang de bataille. Par ordre du Général Dupont, les 24e et 58e de Ligne remplacent à Pozzolo les troupes du Général Watrin, ce qui permet à ce dernier de resserrer sa ligne sur la gauche, où l'on voit se diriger les masses de l'ennemi (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 148).
Bientôt, l'armée ennemie se montre dans la grande plaine qui s'étend entre Valeggio et Pozzolo, et que parcourt la route de Villafranca. Elle s'avance sur plusieurs colonnes et comprend quarante-cinq Bataillons, douze Régiments de cavalerie et une nombreuse artillerie, soit 45 000 hommes qui vont se ruer sur les 8500 soldats de Dupont.
Nos troupes sont ainsi disposées : à gauche, la Division Watrin, appuyée au Mincio, à la hauteur du moulin de Volta, et protégée par la digue (la 22e de Ligne a été détachée sur la rive droite vers Borghetto). A droite, la Division Monnier, occupant fortement le village de Pozzolo; et, au centre, reliant les deux Divisions, le 11e de Hussards et le 4e de Chasseurs à cheval, envoyé par le Général Jablonowski. Le front total de la ligne française ne dépassait pas 1500 mètres, et, à moins de 200 mètres en arrière, coule le Mincio, non guéable.
La Division Watrin, formée sur deux lignes, reçoit le premier choc; il est très rude, l'ennemi se croyant sur du succès, à cause de sa grande supériorité numérique ; mais les braves 6e Légère, 28e et 40e de Ligne restent inébranlables. Au bout de deux heures d'une lutte acharnée, M. de Bellegarde, voyant que son infanterie et son artillerie sont impuissantes à faire reculer d'une ligne les troupes du Général Watrin, fait charger sur le flanc droit de cette Division une partie de sa nombreuse cavalerie ; accueillie par un feu terrible, mitraillée par nos batteries de la rive droite, elle est repoussée et s'enfuit en désordre. Deux Escadrons du 11e de Hussards s'élancent sur la cavalerie ennemie, et, donnant l'exemple du plus admirable dévouement, sabrent sans relâche au milieu des rangs autrichiens. Le Chef d'escadron Martigues combat avec une intrépidité sans égale, et il n'y a pas d'Officier de sa troupe qui ne soit blessé ou démonté; le Maréchal des logis chef Pierron enlève un drapeau à l'ennemi, et il va en conquérir un second lorsqu'une blessure le met hors de combat; le Maréchal des logis Moreau, également du 11e de Hussards, à la tête d'un petit peloton, s'empare de deux pièces de canon et fait quatre cents prisonniers.
Pendant plusieurs heures, les Autrichiens s'acharnent contre la Division Watrin, renouvelant constamment leurs attaques avec des troupes fraîches ; la plaine est au loin couverte de leurs blessés et de leurs morts. Sous ces chocs répétés et sous la pression de masses écrasantes, la première ligne de la Division plie un instant ; ses Bataillons reculent, sans désordre, et, passant par les intervalles voisins, vont se reformer derrière la seconde ligne, protégée par des retranchements naturels que forme le terrain. L'ennemi se trouvant démasqué, la seconde ligne l'accueille par un feu si violent, qu'ébranlé déjà par des pertes énormes, il s'arrête net et tourbillonne dans une confusion inexprimable. Les deux lignes françaises, saisissant ce moment avec beaucoup d'à-propos, s'élancent à la baïonnette, et renversant les Bataillons autrichiens les uns sur les autres, les rejettent dans la plaine, pendant que le 11e de Hussards et le 4e de Chasseurs, réitérant leurs charges, sabrent les fuyards et font de nombreux prisonniers.
Devant l'étonnante ténacité de la Division Watrin, le Général Bellegarde renonce à forcer notre gauche, et il se décide à porter ses principales forces sur le village de Pozzolo, de façon à rejeter la Division Monnier sur la Division Watrin et à arriver jusqu'au pont. Voyant les colonnes autrichiennes se former dans la plaine et s'avancer sur sa droite, le Général Dupont quitte sa gauche victorieuse et court à Pozzolo, que l'artillerie ennemie couvre de boulets. Le village ne tarde pas à être le théâtre du plus furieux combat ; les maisons, les jardins sont disputés avec acharnement, perdus et repris plusieurs fois. Nos Hussards et nos Chasseurs, montrant un dévouement au-dessus de tout éloge, chargent sans relâche et sabrent l'infanterie ennemie partout où ils peuvent lancer leurs chevaux, pendant que, de leur position dominante, nos batteries de la rive droite criblent de projectiles les rangs pressés des assaillants. Il est maintenant trois heures; nos soldats, épuisés par une longue marche sur un sol détrempé et par une lutte disproportionnée contre des forces cinq fois supérieures, sont obligés d'abandonner à l'ennemi une partie du village de Pozzolo.
La situation devient très critique; si les Autrichiens restent maîtres de Pozzolo, nos deux Divisions vont être jetées dans le Mincio; il faut à tout prix reprendre le village ; et, fait inouï, le fracas de ce combat qui dure depuis le point du jour, les détonations répétées de l'artillerie qui font trembler le sol, ne troublent pas un instant la quiétude du Général Brune; les deux Divisions de Dupont semblent abandonnées du Général en chef et vouées à une ruine complète. "A la gravité de ma situation, écrit le Général Dupont, se joignait mon étonnement de l'immobilité de l'armée. Je réitérais mes rapports au général en chef, et toujours vainement. Le danger de l'aile droite menaçait pourtant l'armée entière, et l'appelait pour la soutenir. Le général en chef comte de Bellegarde, agissant contre nous avec toutes ses forces, devait trouver les nôtres sur le même terrain. Ma résolution de tenir, en gardant le pont de la Volta, avait été fondée sur les principes de la guerre, et des considérations inexplicables les faisaient abandonner dans la plus violente crise. L'ennemi, profitant de sa supériorité, presse ses attaques, nous présente sans cesse des troupes fraîches, déborde nos ailes, et nous luttons au milieu des chances les plus redoutables. Tout à coup je vois le pont près d'être emporté; un corps ennemi allait l'atteindre et le désordre était irréparable; mais j'ai le temps de placer devant lui, pour le couvrir, quelques compagnies de braves, sous un chef intrépide, et tout se rallie. Les blessés eux-mêmes s'arrêtent pour combattre, et l'énormité du danger, ranimant tous les courages, nous en fait triompher" (Mémoires inédits du général Dupont).
Cependant les troupes du Lieutenant général Suchet commencent à arriver sur le terrain où elles sont attendues avec une si grande anxiété. Ce Général, malgré tout son bon vouloir, a été retardé par suite des mouvements exécutés le matin même par ses Demi-brigades, sur Monzambano et sur Borghetto. Voyant le péril de l'aile droite, il ordonne à la Brigade Clausel, de la Division Gazan, de traverser immédiatement la rivière, et ses batteries, prolongeant celles de Dupont sur la rive droite du Mincio, couvrent de mitraille les bataillons ennemis. Le combat recommence aussitôt avec rage; tout s'ébranle pour ce nouveau choc; le Général Dupont, magnifique d'élan, entraîne les troupes sur Pozzolo, et le village, abordé avec une irrésistible furie, est repris aux Autrichiens, dont les cadavres emplissent les rues et les maisons. Notre gauche conserve sa position; la Brigade Lesuire, complétant la Division Gazan, passe sur la rive gauche, et la Division Monnier, appuyée par la brave 72e, réoccupe fortement Pozzolo et enlève du canon à l'ennemi. Des drapeaux pris aux Autrichiens sont portés devant nos Bataillons, et des acclamations prolongées retentissent sur toute la ligne.
Le jour baisse ; il est cinq heures et le sort de la bataille n'est pas encore décidé. Le Général Bellegarde, malgré ses échecs successifs et ses pertes, conserve une supériorité numérique écrasante, et il n'oublie pas qu'il commande à ces braves soldats qui ont vaincu à la Trebbia et à Novi et si intrépidement disputé la victoire à Montebello et à Marengo. Sentant tout le prix delà possession de Pozzolo, il veut tenter un dernier et suprême effort pour en chasser les Français. Dans un élan désespéré, ses colonnes, renforcées de troupes fraîches, se ruent sur le village, et, après une lutte terrible, s'en emparent, rejetant les Divisions françaises dans l'étroit espace qui règne jusqu'au pont.
Le danger devenant extrême, le Général Dupont fait appel aux corps restés sur la rive droite ; Généraux, Officiers et soldats brûlent de prendre part à l'action et s'étonnent de la coupable inertie du commandant en chef de l'armée. Le Général Suchet fait passer sur la rive gauche la Brigade Colli, de la Division Loison, ne conservant ainsi qu'une seule Brigade pour surveiller le débouché de Borghetto. Le Général Davout arrive avec quelques Régiments de cavalerie qu'il laisse sur le plateau en face de Pozzolo, et il se rend, de sa personne, sur le théâtre de l’action, avec quelques Officiers et une quarantaine de Dragons de son escorte. L'artillerie légère attachée à la cavalerie se joint aux batteries de l'aile droite et du centre, et bientôt un feu terrible tonne des hauteurs de la rive droite et balaye la plaine où se pressent les colonnes autrichiennes. Deux Bataillons placés par le Général Suchet au moulin de Volta, prennent de flanc les Bataillons ennemis qui menacent la Division Watrin et leur font subir de grandes pertes.
La nuit est venue, le moment est décisif. Le Général Dupont parcourt les rangs et fait former les colonnes d'attaque ; il est plein de confiance et les troupes acclament le chef audacieux et intrépide qu'elles n'ont cessé de voir au plus fort du danger. Bientôt la charge bat sur toute la ligne; les soldats de Monnier, de Gazan et de Colli, rivalisant de courage, se précipitent à la baïonnette sur l'ennemi, et, après une mêlée furieuse, le culbutent et s'emparent de Pozzolo. Pendant que la 24e Légère, de la Division Monnier, lutte héroïquement dans ce village, le Général Davout charge bravement, à la gauche, à la tête des Dragons de son escorte. En même temps le Général Watrin, quittant sa position, aborde résolument la ligne autrichienne et la rompt. L'ennemi fuit partout et précipite sa retraite ; Pozzolo est pour la troisième fois entre nos mains, et nous restons les maîtres du champ de bataille. "Je puis assurer avec vérité, écrit le Général Watrin dans son rapport, que si, à ce moment, nous eussions eu plus de cavalerie sur ce point, la déroute de l'ennemi était telle, que nous lui enlevions une partie de son armée".
L'obscurité empêchant de continuer la poursuite, les troupes victorieuses rentrent dans leurs positions. A peine la Division Watrin est-elle revenue derrière la digue, qu'une colonne de douze Bataillons de Grenadiers hongrois, arrivant de Valeggio, se montre à la clarté de la lune, marchant avec intrépidité sur la ligne française ; son artillerie fait pleuvoir une grêle de boulets et d'obus sur nos retranchements. La lutte est longue et sanglante ; la 6e Légère et la 28e de Ligne soutiennent le choc avec un sang-froid et une ténacité extraordinaires. Repoussés de ce côté, les Grenadiers marchent à l'assaut de Pozzolo; à neuf heures, on se bat encore avec acharnement dans les maisons et dans les rues, au milieu d'une obscurité profonde. Enfin, culbuté sur tous les points, l'ennemi bat définitivement en retraite.
La défaite des Autrichiens est complète ; ils laissent sur le champ de bataille quatre mille hommes tués ou blessés, et trois mille prisonniers ; le Général Kaim est grièvement blessé. Notre perte, pour les Divisions de l'aile droite et du centre, s'élève à environ quinze cents hommes tués ou blessés. "Lorsque le repos eut enfin reparu sur ce champ de bataille si agité pendant dix-huit heures, écrit le général Dupont, je crus devoir me rendre auprès du général en chef pour lui faire mon rapport de vive voix, lui faire connaître les avantages de la journée, et l'engager à en profiter. Le général Suchet, animé de la même pensée, s'était rendu avec moi chez le général Brune. Cette entrevue était délicate. Je me présentais, favorisé par la fortune de la manière la plus signalée. Je pouvais, je devais peut-être, sans blesser de justes égards, faire sentir la faute inouïe d'un chef qui refuse pendant un jour entier de mettre à profit l'avantage obtenu par un de ses corps, et qui le laisse sans secours, exposé à une perte certaine qui devait retomber sur lui-même ; mais je me bornai à signaler la valeur de mon corps d'armée, à montrer l'influence nécessaire de cette journée où toute l'armée autrichienne a combattu ; à presser le général en chef de ne point chercher à s'ouvrir un autre passage sur le Mincio en sacrifiant inutilement des braves, et à faire passer toute l'armée sur le pont de la Volta pour profiter immédiatement de la victoire. L'évidence des avantages que j'exposais me semblait irrésistible. La raison militaire la plus impérieuse appuyait mes observations ; elles restèrent toutefois sans effet, et le passage projeté à Monzambano fut exécuté, bien que le Mincio eût déjà été franchi à la Volta" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 148).
Dans son Rapport, daté du Quartier de La Volta, le 5 Nivôse an 9, le Général de Division Watrin écrit au Général en chef Brune, Conseiller d'Etat : "D'après les ordres qui m'ont été donnés par le général Dupont, j'ai quitté, le 3 à six heures du soir, la position que j'occupais sous Goito, et suis arrivé à dix heures du soir à La Volta où j'ai bivouaqué ma division à la droite du corps du général Suchet.
Le 4, à deux heures et demie, du matin, un officier de votre état-major est venu m'apporter une lettre du général Oudinot, à l'adresse du général Dupont resté à Solarolo pour suivre le mouvement de la division Monnier. Présumant que c'était un ordre de marche ou d'attaque, je l'ai décachetée, et voyant que votre ordre portait de faire de vive force le passage du Mincio, et de jeter un pont sur cette rivière à l'angle rentrant entre les moulins de La Volta et le village de Pozzolo, j'ai sur-le-champ envoyé votre lettre au général Dupont et j'ai mis de suite ma division en mouvement pour exécuter vos instructions.
Nous sommes arrivés à la petite pointe du jour sur le beau plateau vis-à-vis Pozzolo, sur les bords mêmes du Mincio, et j'ai placé en batterie mes huit pièces d'artillerie, afin de protéger la construction du pont. Le général d'artillerie Bardenet, sous la protection de notre canon et de notre mousqueterie, jeta à la rivière quelques-unes des barques destinées au pont. Le général de brigade Musnier y fit embarquer les tirailleurs de la 6e légère, et des 28e et 40e de ligne. Conduits par l'excellent chef de brigade Macon, ils débusquèrent promptement les postes ennemis sur la rive gauche du Mincio, firent quelques prisonniers et prirent position le long de la digue et derrière quelques retranchements formés par la nature, afin de pouvoir protéger les pontonniers. Malgré les obus et les boulets que l'ennemi faisait pleuvoir sur nos tirailleurs et nos pontonniers, le général Bardenet parvint à construire son pont en moins de deux heures. J'y fis de suite passer toute la 6e légère avec le général Musnier, tandis que la 22e de ligne observait à deux milles sur notre gauche Borghetto, et que les 28e et 40e de ligne, aux ordres du général Petitot, étaient rangées en bataille en arrière de nos batteries, prètes à passer le Mincio immédiatement après la 6e légère.
Il était dix heures lorsque nous reçûmes votre ordre de suspendre notre passage jusqu'au lendemain matin. Comme nous voyions que vous n'aviez donné cet ordre que dans la crainte que nous n'eussions éprouvé trop de difficulté dans la construction de notre pont, nous nous sommes décidés, les généraux Dupont, Suchet et moi, à ne pas le lever sans avoir de nouveaux ordres de votre part. Les troupes d'ailleurs demandaient à grands cris de ne pas repasser la rivière. Voyant que l'ennemi se renforçait, j'ai de suite passé le Mincio avec toute ma division et deux pièces d'artillerie légère. La 40e, soutenue par le feu de notre artillerie, est parvenue à s'emparer du village de Pozzolo, et j'ai placé mes troupes le long de la digue depuis Pozzolo jusqu'aux moulins de la Volta. Dans cette position, je me tenais sur la défensive, et formais une tête de pont difficile à entamer. L'ennemi nous harcelait sans cesse, et je voyais arriver ses renforts, lorsque la division Monnier nous rejoignit vers midi.
Sur les deux beures, nous découvrîmes dans la plaine toute l'armée ennemie venant du côte de Valeggio, et faisant ses dispositions pour nous attaquer. Je cédai au général Monnier le village de Pozzolo, d'après les ordres du général Dupont, afin de resserrer davantage ma ligne sur la gauche où nous voyions se diriger tous les efforts de l'ennemi. Pendant que j'opérais ce mouvement, les Autrichiens, soutenus par leur nombreuse artillerie, tombèrent avec fureur sur les 6e légère, 28e et 40e de ligne. Rien ne peut exprimer la bravoure et le sang-froid avec lesquels ces demi-brigades ont soutenu seules ce choc terrible pendant près de deux heures. Voyant que son infanterie et son artillerie ne pouvaient ébranler nos troupes ni leur faire abandonner leurs retranchements naturels, le général en chef Bellegarde détacha de son centre une nombreuse cavalerie qui vint charger ma division par son flanc droit. Je n'avais à leur opposer que deux escadrons du 11e de hussards qui, conduits par le chef d'escadron Martigues, se sont sacrifiés pour soutenir, à l'aide de notre infanterie et de notre artillerie, une charge aussi vigoureuse qu'elle était nombreuse. Il n'y a pas un officier de cet intrépide régiment qui n'ait été atteint de quelques coups de feu, lui ou son cheval. L'ennemi, voyant qu'il ne pouvait point nous entamer, porta ses forces sur la droite de la ligne où il essaya en vain plusieurs charges d'infanterie et de cavalerie.
Sur les trois heures, arriva enfin la division Gazan et tout le corps du général Suchet, qui nous secondèrent beaucoup et prirent une part bien active au combat. Le général Bellegarde, dont les forces arrivaient successivement, tenta un dernier effort sur ma division et sur toute la ligne. Il fut reçu par nos troupes avec la même intrépidité. Voulant enfin en finir, j'ordonnai aux braves 6e, 28e et 40e de sauter de leurs retranchements et de charger elles-mêmes l'ennemi avec vigueur. Le général Dupont fit exécuter la même charge sur toute la ligne, et toujours vivement soutenus par notre artillerie aux ordres du chef d'escadron Sezille, par le 11e de hussards et une partie du 4e de chasseurs à cheval, nous mîmes l'ennemi dans une déroule complète. La division lui fit environ mille prisonniers, lui arracha un drapeau et cinq pièces d'artillerie avec leurs caissons. Je puis assurer avec vérité, que si, à ce moment nous eussions eu plus de cavalerie sur ce point, la déroute de l'ennemi était telle que nous lui enlevions une partie, de son armée. Le champ de bataille était jonché de cadavres et d'une infinité de blessés qu'il nous a abandonnés dans sa fuite.
J'étais avec mes troupes a plus de trois milles dans la plaine, à la poursuite de l'ennemi, lorsque, voyant que la droite n'était point aussi heureuse, et qu'elle commençait même à perdre du terrain, je pris le parti de revenir en très bon ordre me mettre sous la protection de nos batteries, afin de ne pas être tourné moi-même. Pendant ce temps, notre droite, qui avait reçu des renforts, revint du moment de désordre qu'elle éprouva, attaqua l'ennemi avec vigueur, et reprit le village de Pozzolo qu'elle avait perdu.
La nuit commençait à paraître, lorsque je fis rentrer mes troupes derrière les retranchements naturels des moulins de la Volta, afin d'éviter toute surprise pendant la nuit. Elles étaient à peine entrées dans celle ligne où j'avais défendu d'allumer des feux, que l'ennemi furieux revint à la charge, au milieu de la plus grande obscurité, avec sa réserve de grenadiers qui venait de lui arriver. Au moment où l'on s'y attendait le moins, une grêle de boulets, d'obus et de balles fut dirigée sur nous, et l'on apercevait au clair de la lune des masses de grenadiers qui marchaient avec intrépidité sur nos retranchements, dont ils n'étaient pas éloignés de vingt-cinq pas. Les troupes sentirent, dans une occasion aussi difficile, qu'il fallait ou vaincre, ou être toutes culbutées dans la rivière. Les généraux Musnier et Petitot, l'adjudant commandant Sacqueleu, les intrépides chefs de brigade Macon, Valhubert et Legendre, les braves chefs de bataillon Taupin, Michel, Boys et Guyardet, font exécuter des feux de bataillon tellement nourris et si bien dirigés qu'ils tuèrent ou blessèrent une quantité immense de grenadiers hongrois, qui furent obligés de se retirer en désordre. L'obscurité était si grande, qu'il n'était pas prudent de les poursuivre. C'est par ce dernier effort que les troupes de ma division couronnèrent le succès qu'elles avaient obtenu pendant toute la journée sur un ennemi dix fois supérieur en nombre, commandé par M. de Bellegarde en personne.
Les 6e légère, 28e et 40e de ligne ont soutenu leur réputation bien connue de bravoure et de sang-froid. Officiers et soldats, tous se sont couverts de gloire. J'attends les rapports des corps pour vous faire connaître, mon général, les militaires qui méritent de l'avancement et des récompenses nationales. Le général Petitot a eu son cheval tué sous lui ; l'adjudant commandant Sacqueleu, chef de l'état-major, mérite les plus grands éloges ; le général de brigade Musnier m'a parfaitement secondé; il mérite de l'avancement, ainsi que les excellents chefs de brigade Macon, de la 6e légère, et Valhubert de la 28e de ligne, qui a été légèrement blessé. Le trop brave chef de bataillon Sarret a été tué ; la division fait une grande perte en lui. Le chef de bataillon Vivenot a été blessé. Mes aides de camp Chamorin et Laborde ont été blessés de balles et de coups de sabre : je vous demande pour eux le grade de chef d'escadron. Je vous demande aussi le grade de chef de bataillon pour le capitaine du génie Bernard qui a rendu les plus grands services et comme officier du génie et comme officier d'état-major. Je vous prie aussi d'accorder le grade de lieutenant au citoyen Populus, sous-lieutenant au 11e de hussards et blessé d'une balle à la main. C'est un officier du premier mérite. Je vous demande, mon général, le grade de sous-lieutenant pour le citoyen Nicod, maréchal des logis au 16e de dragons, qui a eu son cheval hors de combat en ralliant les troupes dans le moment où, trop pressées par la cavalerie, elles éprouvaient un peu de désordre. Je vous prie aussi, mon général, de faire accorder deux sabres d'honneur, dont un, au citoyen Joseph Pierron. maréchal des logis chef au 11e de hussards, qui, quoique blessé, a enlevé un drapeau à l'ennemi, et l'autre au citoyen Moreau, maréchal des logis au même régiment, qui, à la tête d'un petit peloton, a pris deux pièces de canon et fait quatre cents prisonniers.
Je n'ai point encore le rapport particulier des corps ; mais j'ai la certitude que ma division n'a pas quatre cents hommes hors de combat, tandis qu'elle a fait perdre à l'ennemi plus de trois mille hommes. C'est à son ensemble et à son sang-froid dans ses manœuvres qu'elle doit d'avoir perdu si peu de monde, malgré la longueur et l'acharnement du combat. J'ose me flatter, mon général, que cette journée lui aura acquis de nouveaux droits à votre estime et à votre confiance. J'ai remis au général Dupont mille prisonniers faits par elle. Les cinq pièces de canon prises sont entre les mains du général d'artillerie Salva, et je remets au général Dupont le drapeau enlevé que je le prie de vous faire passer" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 159 - Note : le même rapport est envoyé par le Général Watrin au Général Dupont).
Dans son rapport, daté que Quartier Général de Volta, le 5 Nivôse an 9, Dupont, Lieutenant Général Commandant l'aile droite, écrit au Général en chef Brune : "Le passage du Mincio, citoyen général, a donné lieu à la bataille de Pozzolo dont j'ai à vous rendre compte. D'après vos ordres on a jeté hier matin sur cette rivière un pont de bateaux entre le village de Pozzolo et le moulin de Volta. Le chef de brigade Bardenet a mis dans cette opération une activité bien précieuse pour l'armée. Aussitôt que ce pont a été construit, le général de brigade Musnier s'est emparé de l'autre rive du Mincio et y a établi la 6e légère et une partie de la 28e de ligne. Un corps ennemi d'environ douze cents bommes, qui est accouru pour s'y opposer, n'a pu parvenir à conserver la possession du rivage et il s'est replié dans le village de Pozzolo, disputant pied à pied le terrain qui se trouve en cet endroit très propre à une longue défensive.
Le général de division Watrin poursuivait ce premier avantage, qui est entièrement dû à sa division, et continuait à faire filer ses troupes, lorsque j'ai reçu l'ordre de différer mon passage de 24 heures, attendu que celui qui devait s'opérer en même temps à Monzambano, n'avait pu s'effectuer. Le succès de l'opération, qui était déjà assuré, cl la difficulté de retirer d'une rive à l'autre les troupes, au milieu du combat qu'elles soutenaient depuis longtemps, m'ont fait penser que je devais poursuivre l'exécution de cette entreprise, au lieu de l'interrompre. J'ai considéré que les premiers succès de ma tentative ne vous étant pas connus lorsque votre second ordre a été donné, je devais prendre le parti que vous auriez pris vous-même étant sur le terrain, et votre approbation l'a justifié.
Les troupes, qui avaient déjà été prévenues du contre-ordre, ont poussé des cris de joie lorsqu'elles ont appris ma détermination. Le lieutenant général Suchet, qui arrivait de Monzambano, a été frappé, comme moi. des avantages que la fortune offrait à l'armée et de la nécessité de conserver un pont déjà établi sur une rivière dont le passage de vive force est regardé comme l'opération la plus délicate de la guerre d'Italie. Il a senti en même temps que le secours de son corps d'armée m'était indispensable afin que l'aile droite sortit glorieusement de son entreprise. J'éprouve une douce satisfaction à reconnaître le service signalé qu'il a rendu à la République dans cette occasion non moins importante qu'imprévue ; la 28e de ligne avait achevé de passer ; la 40e faisant également partie de la division Watrin, passe lestement et marche sur le village de Pozzolo dont elle s'empare avec rapidité.
La 24e légère et la 58e formant la division Monnier, parties du camp de Santa Maria, arrivent au pont après une marche pénible et prennent leur rang de bataille.
L'ennemi averti du passage et des progrès de notre établissement, lève le camp de Marengo et de Villafranca, et toute l'armée autrichienne se trouve réunie devant nous à une heure. Elle était forte de quarante-cinq bataillons et de douze régiments de cavalerie, et commandée par le général en chef Bellegarde en personne, avec le général Zach, son chef d'état-major. Ses premières attaques se sont portées sur la gauche de notre position, occupée par la division Watrin : la violence du feu a été égale de part et d'autre, et il a duré deux heures dans le même état. L'ennemi, étonné de l'impuissance de ses meilleures troupes contre une seule de nos divisions, a dirigé alors sur elle par son flanc droit une charge impétueuse de cavalerie ; ce choc terrible a été lui-même sans effet. Deux escadrons du 11e de hussards, commandés par le chef d'escadron Martigue, ont fait des prodiges d'audace dans cette occasion. — L'artillerie placée sur la hauteur qui règne circulairement sur la rive droite de la rivière, soutenait la division Watrin par des feux qui portaient le ravage dans les rangs ennemis. L'effet meurtrier de ces batteries, joint à la fermeté inébranlable des 6e légère, 28e et 40e de ligne, et l'habileté des manœuvres du général Watrin, a obligé M. de Bellegarde à changer son plan de bataille. Il s'est en conséquence porté avec ses principales forces sur notre droite, à l'attaque de Pozzolo, occupé par la division Monnier. Ce général, qui se maintenait avec avantage dans cette position, a eu tout à coup à combattre une si grande supériorité de nombre que, malgré la bravoure renommée de la 24e légère et la vigueur de la 58e, il n'a pu conserver son établissement à Pozzolo sur lequel toute la colonne des grenadiers hongrois était, dirigée. Ce village était destiné à subir toutes les vicissitudes du sort des armes. Il a été perdu et repris trois fois.
Au moment où l'ennemi, fort de près de quarante mille hommes, redoublait d'efforts pour profiter de sa supériorité sur l'aile droite de l'armée qui n'avait alors que sept mille hommes présents au combat, le lieutenant général Suchet m'a fait passer ses premiers renforts. Le général de division Gazan est entré en ligne avec les brigades des généraux Lesuire et Clausel. La 72e a marché sur Pozzolo pour appuyer la droite, et dans un instant cette redoutable demi-brigade a pénétré dans le village et a enlevé du canon à l'ennemi. La 8e légère et la 96e, placées au centre, ont à leur tour influé puissamment sur le combat et ramené plusieurs fois la fortune incertaine.
Cependant M. de Bellegarde qui frémissait de voir l'honneur de son armée compromis par la résistance inattendue d'un corps aussi intérieur en nombre, renouvelle ses efforts et parvient encore à se saisir du village dont l'occupation devait décider du sort de la bataille. Mais une brigade de la division Loison franchit le pont et se précipite vers les points les plus en danger. Les 43e et 106e s'avancent au pas de charge et toute la ligne fait un mouvement qui achève de culbuter l'ennemi. Le 11e régiment de hussards, attaché à l'aile droite, a, pendant cette glorieuse journée, fait de fréquentes et audacieuses charges et pris des pièces de canon. Le 4e de chasseurs s'est aussi bien montré, ainsi que le 3e qui fait partie du corps du général Suchet. Le général de division Davout, commandant la cavalerie, est arrivé à cinq heures, amenant avec lui plusieurs régiments de cette arme, et il s'est porté avec l'adjudant commandant Lavallette et avec 40 sapeurs du 6e régiment de dragons, sur le village dont le général Monnier, soutenu par les troupes du centre, s'emparait pour la troisième fois. La nuit ne met pas elle-même de terme à cette longue et sanglante lutte. Nous étions maîtres du champ de bataille, l'ennemi était en pleine retraite et la victoire était entièrement décidée en notre faveur, lorsqu'un corps de grenadiers de douze bataillons parti du camp de réserve de Valeggio, et qui n'avait pu arriver plus tôt, attaque la division Watrin. Il était alors six heures du soir. L'intrépide 6e légère soutient avec la 28e cette attaque que l'obscurité rendait plus terrible. On se battait à vingt pas de distance. Le brave chef de brigade Macon s'est conduit avec la plus haute distinction. L'ennemi, repoussé sur la gauche, a tourné ses efforts contre le village et y a dirigé un feu d'artillerie très vif. Notre ligne était trop avancée pour que le canon de nos batteries du Mincio pût répondre à celui de l'ennemi. Le feu cesse enfin à neuf heures et nos troupes ramassent encore quelques prisonniers. Il est vraisemblable que cette attaque n'a eu lieu que pour couvrir la retraite de M. de Bellegarde, et elle rend notre victoire plus brillante. Ce général a fait marcher toutes ses troupes, jusqu'à sa garde, pour s'opposer à mon passage.
Le général Watrin m'apprend que dans le mouvement qu'il a fait aujourd'hui pour remonter le Mincio par la rive gauche et opérer s'il était possible la jonction de l'aile droite avec l'armée, il a trouvé à deux milles du pont le champ de bataille encore couvert de blessés et d'armes abandonnés par les Autrichiens. Il a fait transporter les blessés aux ambulances françaises.
Nous avons fait environ deux mille prisonniers dont plusieurs officiers supérieurs, enlevé un drapeau et plusieurs pièces de canon avec leurs caissons. Le lieutenant général autrichien Kaim a été grièvement blessé. La perte des ennemis est en outre d'environ quatre mille hommes tués ou blessés. Nous avons eu huit ou neuf cents hommes tués ou blessés ; le général de brigade Calvin est au nombre de ces derniers. Les généraux Monnier, Saint-Cyr et Petitot ont eu leur cheval tué sous eux. Le chef de brigade Valhubert, commandant la 28e officier très distingué, a été blessé, ainsi que le citoyen Lusignan, commandant la 58e, qui a eu deux chevaux tués sous lui. Le chef de bataillon Sarret a été tué ; sa perte est très sensible à la 6e légère. Le chef de bataillon Vivenot de la 28e a été blessé. Le chef de brigade Legendre, commandant la 40e, s'est trouvé, quoique malade, à la bataille ; il y a été très utile. Presque tous les officiers du 11e de hussards ont été blessés ou ont eu des chevaux tués sous eux, ainsi que plusieurs aides de camp et officiers d'état-major.
Les généraux de division Watrin et Monnier, les généraux de brigade Musnier, Petitot, Calvin et Gobert, chef de l'état-major de l'aile droite, ont rivalisé d'amour pour la gloire et ont déployé des talents précieux. Les adjudants commandants Sacqueleu et Girard se sont fait remarquer par leur bravoure et leur activité.
Les généraux de division Gazan et Loison, les généraux de brigade Lesuire, Colli et Clausel, employés dans le corps du centre, méritent les plus grands éloges.
L'artillerie du centre et l'artillerie légère attachée à la cavalerie ont parfaitement secondé l'artillerie de l'aile droite. Tous les corps de toutes les armes, fiers de se secourir mutuellement, se sont surpassés eux-mêmes dans cette circonstance décisive. Le général Salva, commandant l'artillerie de l'aile droite, m'a rendu un compte avantageux de tous les officiers employés sous ses ordres.
Je dois citer le citoyen Pierron, maréchal des logis en chef au 11e régiment de hussards, qui a enlevé un drapeau et qui a été blessé au moment d'en prendre un second. Le citoyen Godefroy, caporal de la 6e légère, est passé à la nage pour attacher la 1re barque. Le maréchal des logis Moreau, le brigadier Lagrenade du 11e de hussards, ont enlevé chacun une pièce de canon.
Il est peu de batailles dont le gain ait été disputé avec autant d'acharnement et une aussi grande inégalité de forces. Quatorze mille hommes ont triomphé de quarante mille, dans la position la plus délicate et n'ayant qu'un pont pour retraite. L'héroïque valeur des troupes de la République, ne s'est jamais manifestée avec plus d'éclat" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 152).
Le Rapport du Général de Division Oudinot, Chef de l'État-Major Général, adressé au Ministre de la Guerre, et daté du Quartier Général de Villafranca, le 9 Nivôse an 9, est ainsi conçu : "Citoyen Ministre, "Dans mon rapport sommaire daté de Monzambano le 5 de ce mois, à 5 heures du matin, j'ai eu l'honneur de vous donner un précis de la journée du 4. Je vous ai annoncé le compte détaillé que vous trouverez ci-bas.
Bulletin de la journée du 4 nivôse.
Le général en chef ayant décidé de passer le Mincio, ordonna qu'il serait jeté deux ponts devant Monzambano et un troisième entre les moulins de la Volta et le village de Pozzolo. L'aile droite de l'armée, aux ordres du lieutenant général Dupont, devait passer sur ce dernier point pour attirer et fixer l'attention de l'ennemi et faciliter par cette forte diversion le passage du reste de l'armée dans le même temps devant Monzambano. Le pont de la Volta fut jeté le 4. La lieutenance Dupont devait y attirer l'ennemi pour faire une diversion favorable à l'attaque par Monzambano qui était la véritable.
Pour soutenir l'établissement du pont protégé par l'artillerie disposée avec beaucoup de talent par le chef de brigade Bardenet, le général de brigade Musnier se porta sur la rive gauche et y établit la 6e légère et une partie de la 28e de ligne. Un corps ennemi, fort d'environ 2200 hommes, était en vain accouru pour culbuter nos troupes ; il avait été lui-même contraint de se replier sur Pozzolo, disputant pied à pied le terrain. Le général de division Watrin poursuivait ses avantages et continuait de faire filer ses troupes.
Tel était l'état des choses lorsque le lieutenant général Dupont reçut les ordres du général en chef de ne plus agir : le succès de l'opération, la difficulté de ramener sur l'autre rive des troupes engagées dans un combat qu'elles soutenaient depuis plusieurs heures avec avantage, déterminèrent le lieutenant général Dupont à poursuivre ses avantages en rendant compte de sa position.
Le général en chef persista dans le projet qu'il avait adopté d'une forte diversion, laissant à sa prudence de ne pas compromettre ses troupes ; cette nouvelle fut accueillie par des cris de joie.
La 40e, faisant également partie de la division Watrin, suivit la 28e et s'empara du village de Pozzolo.
La 24e légère et la 58e, formant la division Monnier, arrivèrent au pont après une marche pénible et prirent leur rang de bataille sur la rive gauche du Mincio.
L'ennemi, averti du passage et des progrès de nos troupes, rassembla bientôt les siennes, et à une heure après midi, suivant les rapports, le lieutenant général Dupont avait en tête 45 bataillons et 12 régiments de cavalerie commandés par le général en chef Bellegarde en personne, accompagné de son chef d'état-major le général Zach.
Le général Watrin, qui tenait la gauche de notre ligne, eut à soutenir les premières attaques ; après deux heures d'efforts inutiles contre cette division, il dirigea sur elle, par son flanc droit, une charge impétueuse de cavalerie qui devint elle-même sans effet. Deux escadrons du 11e d'hussards, commandés par le chef d'escadron Martigues, en soutinrent le choc et firent des prodiges d'audace.
M. de Bellegarde voyant ses troupes foudroyées par l'artillerie placée sur la rive droite, vaincu d'ailleurs par L'inébranlable fermeté des 6e légère, 28e et 40e de ligne, habilement conduites par le général Watrin, abandonna cette partie et dirigea ses forces sur Pozzolo, occupé par la division Monnier.
Une forte colonne vint mettre un terme à l'avantage qu'avait conservé jusqu'alors la division Monnier : elle fut contrainte de céder momentanément au grand nombre.
Ce fut à cette heure que le lieutenant général Suchet rentrant avec son corps d'armée dans ses anciennes positions pour attendre le passage de Monzambano, remis au lendemain, apercevant des hauteurs de la rive droite la lutte aussi disproportionnée de 20000 hommes contre 7000, témoin des succès qu'allait obtenir l'ennemi, n'hésita point à détacher contre lui une de ses divisions.
Le général de division Gazan passa le Mincio avec les brigades Lesuire et Clausel. La 72e, envoyée pour appuyer l'aile droite, rétablit en un instant le combat, pénétra dans Pozzolo et enleva du canon à l'ennemi. La 8e légère et la 96e produisirent le même effet au centre.
Cependant l'ennemi trouve un nouvel avantage dans son grand nombre. Pozzolo est encore une fois emporté.
Le lieutenant général Suchet détacha aussitôt une des brigades de la division Loison, composée des 43e et 106e commandées par le général Colli. Ces deux corps s'avancent au pas de charge, toute la ligne suit l'impulsion et l'ennemi est partout culbuté.
Le 11e régiment de hussards se couvrit de gloire dans cette journée par ses charges fréquentes et audacieuses. On doit des éloges au 4e de chasseurs ainsi qu'au 3e.
A cinq heures, arme le général de division Davout, commandant la cavalerie, qui, s'apercevant que l'ennemi, dans sa 3e charge, s'emparait du village de Pozzolo, passa le Mincio à la tête des sapeurs et d'une quarantaine de dragons du 6e régiment, et accompagné du général de cavalerie Rivaud, de l'adjudant commandant Lavalette et des chefs de brigade Baron, Rigaud et Becker ; sans consulter l'inégalité de ses forces, le général Davout s'élance sur la colonne ennemie, culbutant tout ce qui se trouvait devant lui, traversa Pozzolo et poursuivit l'ennemi une demi-lieue au delà.
Il ne fallut rien moins qu'un pareil concours de bravoure, de générosité et de dévouement de la part des troupes et de leurs chefs, pour arracher la victoire si longtemps disputée.
Le général Monnier rentra dans Pozzolo: nos troupes, maîtresses du champ de bataille, avaient lieu de penser que la nuit avait mis un terme à cette lutte sanglante.
Il était six heures du soir lorsqu'un corps de grenadiers, arrivant du camp de réserve de Valeggio, vint fondre sur la division Watrin. L'intrépide 6e légère, ayant à sa tête son brave chef, le citoyen Macon, soutint seule cette attaque et la repoussa. L'ennemi tourna aussi infructueusement ses efforts sur Pozzolo: le feu cessa enfin entre neuf et dix heures du soir. Il fut fait à l'ennemi environ 2000 prisonniers dont plusieurs officiers supérieurs, enlevé un drapeau et plusieurs pièces de canon.
Le lieutenant général autrichien Kaim a été grièvement blessé ; la perte de l'ennemi en tués et blessés est au moins de 3 à 4 mille hommes. La nôtre s'élève à environ 900 hommes tant tués que blessés. Le général de brigade Calvin est du nombre des derniers, ainsi que le citoyen Valhubert, chef de la 28e de ligne, officier distingué; et le citoyen Lusignan, chef de la 58e, qui a eu deux chevaux tués sous lui ; presque tous les officiers du 11e de hussards ont été atteints, eux ou leurs chevaux : le chef de bataillon Sarret, de la 6e légère, est du nombre des morts ; ce brave et estimable officier est vivement regretté par son corps.
Le général Dupont se plait à payer un juste tribut d'éloges aux généraux Watrin, Monnier, Carra-Saint-Cyr, Musnier, Gobert, chef de l'état-major de l'aile droite, ainsi qu'aux adjudants commandants Saqueleu et Girard. Il rend le même hommage aux généraux Gazan, Lesuire et Colli, qui, employés dans le corps du général Suchet, ont si puissamment contribué aux succès de cette brillante journée.
L'artillerie, placée sur la rive droite, a rendu les plus importants services ; dirigée par le chef de brigade Bardenet, plus d'une fois elle garantit nos braves d'une perte inévitable.
Le général Dupont se loue encore beaucoup de l'activité et du talent qu'ont montrés le chef de bataillon du génie Morio et les officiers de cette arme employés sous lui à la construction d'un second pont. Les braves sapeurs occupés au travail se servaient alternativement de leurs outils et de leurs armes.
Le citoyen Pierron, maréchal des logis au 11e de hussards, enleva un drapeau et fut blessé au moment où il allait en saisir un second.
Le capitaine Godefroi, de la 6e légère, passa le Mincio à la nage pour attacher la première barque.
Le maréchal des logis Moreau et le brigadier Lagrenade, du 11e de hussards, prirent chacun une pièce de canon.
Tels sont, citoyen Ministre, les principaux événements de la journée du 4 nivôse ; pour rendre à chacun la justice qui lui est due, il faudrait dénommer tous ceux qui ont combattu : dans l'impossibilité de satisfaire à ce devoir, je me propose néanmoins de recueillir les actions d'éclat qui ont eu lieu dans les corps et de vous les présenter" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 175).
Dans une lettre datée de Milan, le 10 Ventôse an 9, Roger-Valhubert, Chef de la 28e Demi-brigade de Ligne, écrit au Général en chef de l'Armée d'Italie, à Milan : "Général,
Puisque votre ordre du 2 le prescrit, je vais vous faire connaître les marches et les actions auxquelles ma demi-brigade a pris part depuis le renouvellement des hostilités. Si plus tôt vous vous fussiez adressé aux chefs de corps pour connaître la vérité dans les détails, vous n'auriez pas été si affreusement trompé, et, par suite, vos rapports ne présenteraient pas, comme des faits positifs, des fictions et des erreurs qui, déjà sans retour, ont fait leur impression. Oui, mon général, je ne vous le cacherai point ; vos rapports et ceux des généraux vos subordonnés ont désespéré de braves soldats. En donnant leurs actions à d'autres, vous leur avez ôté le véhicule de la gloire, qui peut seul, cependant, rendre leur métier supportable. Quand vous aurez lu les détails ci-dessous, que je vous garantis sur mon honneur, vous serez étonné de l'audace qu'on a mise à vous en imposer. Les voici :
Après la fausse attaque du 30 frimaire, sur Goïto, les 40e et 28e de ligne rétrogradèrent de deux milles, pour bivouaquer en avant de Gosoldo ; le 2 nivôse, elles serrèrent sur la gauche jusqu'à Saint-Lorenzo, et dans la nuit du 3 jusqu'à La Volta. Le lendemain, à 4 heures du matin, ces deux demi-brigades, sous les ordres du général Petitot, se mirent en marche. A la pointe du jour, nous débouchâmes sur ce superbe plateau de forme circulaire, aux pieds duquel se trouvent les moulins de La Volta, situés sur le Mincio. Les bords de ce plateau, élevés de vingt toises au-dessus du fleuve, forment un talus si avantageux que les troupes, l'artillerie et les pontons y arrivèrent et y restèrent masqués à l'ennemi.
La 6e légère, sous les ordres de son général de brigade Musnier, se réunit à nous. C'était à ce corps à passer le premier ; mais son général, le citoyen Musnier, qui se trouvait commander la division, voulut que ce fussent deux compagnies de grenadiers des 28e et 40e. Notre général, Petitot, lui représenta que la 6e légère n'avait pas besoin qu'on lui frayât le chemin. L'ordre ne fut pas rétracté, et nos grenadiers du 2e bataillon, sans s'embarrasser si c'était à eux d'ouvrir le passage, prennent un bateau de dessus son baquet, le descendent, le jettent à l'eau et s'embarquent (Note de Valhubert : Quel est donc le général qui a fait mettre dans le Rapport du général Dupont que c'était la 6e légère qui avait passé la première ? Pourquoi donc le général Watrin fait-il partager cet honneur aux autres corps de la division ? Il me semble cependant qu'il a été payé assez cher par la 28e, pour qu'elle puisse le conserver tout entier). Les quatre premiers qui mettent pied à terre sont tues ou blessés ; les autres marchent sur un ennemi qui ne bouge point. Déjà presque la moitié de cette intrépide compagnie était renversée, lorsque son capitaine le citoyen Dambly, prenant le fusil d'un mort, ajuste, et tire sur le commandant autrichien. Celui-ci est manqué, mais l'homme qui est à côté de lui tombe, et ce petit succès fut pour nos grenadiers un signal ; ils foncent à la baïonnette, et chassent l'ennemi de ses positions. On en était là lorsque les tirailleurs de la 40e se réunirent à nos grenadiers. Ce renfort assura le passage de la 6e légère, qui ne fut point du tout inquiétée.
Le chef de cette demi-brigade en reforma successivement les compagnies à leur débarquement : il étendit le cordon des tirailleurs et maintint l'ennemi à une si grande distance que les pontonniers ne furent jamais troublés dans la construction du pont qu'ils établissaient entre les moulins de La Volta et le village de Pozzolo. Pendant tout ce temps, l'artillerie de la division, qui avait choisi les meilleures positions du contour du plateau, essayait la portée de son canon sur un peloton de cavalerie autrichienne que l'on voyait dans la plaine unie et cailloutée de Pozzolo ; elle tirait aussi avec beaucoup d'avantage sur le village de ce nom.
Dès que le pont fut construit, le général Petitot y porta la tête de sa brigade; elle allait passer lorsqu'un officier d'état-major apporta l'ordre de faire revenir les troupes. Le général Musnier qui n'avait pas suivi la 6e légère, parce qu'il commandait la division, ordonne aussitôt la retraite. La 28e était déjà remontée sur le plateau, et la 40e à un mille de là, lorsque le lieutenant général Dupont parut avec le général Watrin ; il pouvait être dix heures. Ils arrêtent le mouvement rétrograde et ordonnent de continuer le passage. La 28e passa de suite. L'ordre que je reçus du général Watrin fut de me placer en seconde ligne derrière la 6e ; mais le terrain exigeant qu'on étendît la ligne, je priai le chef de la 6e, qui est mon aîné, d'appuyer à droite ou à gauche. Il appuya à gauche et voilà pourquoi la division fut toute la journée dans un ordre inverse. Notre mouvement n'était pas fini, que la 40e nous rejoignit avec le 11e de hussards et le 4e de chasseurs. Nos généraux de brigade se mettent à la tête de leurs troupes ; le général Dupont et le général Watrin parcourent la ligne. Le général Watrin ordonne au général Petitot de se porter avec une partie de la 40e sur Pozzolo, et ce village est enlevé. Une brigade de la division Monnier arrive, on le lui cède, et la 40e se resserre sur nous. Jusqu'à ce moment, on n'avait eu à combattre que des tirailleurs ; sur le midi, on vit déboucher l'armée autrichienne. Elle se déploya dans la plaine. Son aspect était formidable ; elle présentait cinq fois plus de forces que nous n'en avions. Malgré cette grande disproportion, la troupe montra beaucoup de confiance. Elle borda la plaine depuis Pozzolo jusqu'au Mincio, au-dessus des moulins de La Volta. Cette ligne nécessairement laissait des intervalles, mais trente bouches à feu placées au-dessus de nos têtes, sur le contour du plateau, paraissent suffire pour défendre l'entrée. L'ennemi perd une heure en dispositions ; il étend sa droite, marche en avant, et puis rétrograde, et ensuite détache des corps sur sa gauche. Ceux-ci se portent sur Pozzolo ; au moment où ils l'attaquent, leur aile droite, qui s'était rapprochée jusqu'à portée de fusil, nous fit un feu très vif. Il y avait une demi-heure qu'il durait, lorsqu'un parti de leurs dragons fonça sur un bataillon de la 40e. Ce bataillon, qui n'était pas encore remis du désordre que venaient d'y jeter quelques maladroits de nos cavaliers, se bat en désespéré, mais à la fin il est haché, perd son drapeau et se trouve traversé à cent pas derrière lui. Ce moment fut critique ; on voyait, derrière les assaillants, Bussy et un autre régiment de cavalerie. Il ne leur fallait pas sept minutes pour gagner le pont ; mais la 28e, qui sait par expérience que la cavalerie n'est jamais à craindre pour une infanterie ferme et bien ordonnée, ne s'ébranle point. Elle fit des feux à bout portant, et tels que les dragons ennemis furent totalement terrassés ; le peu qui s'en sauva jeta l'épouvante dans les deux régiments autrichiens que l'on voyait prêts à fondre sur nous, et ils ne bougèrent pas (Note de Valhubert : Voilà la seule charge de cavalerie que l'ennemi ait faite sur les trois demi-brigades de la division Watrin ; ainsi le général, d'après l'écrit duquel vous avez mis dans votre rapport : « La 6e légère s'est distinguée ; chargée par les hussards de Toscane, elle les reçut à bout portant », se tenait absolument trop éloigné pour distinguer l'uniforme, ou tout bonnement a voulu arranger un conte. Se permettre d'écrire qu'une demi-brigade à côté de nous s'est distinguée, c'est bien nous faire une insulte, et lorsque pour appuyer cette fourberie, on va jusqu'à nous voler nos propres actions pour les approprier au corps que l'on commande, peut-être c'est se rendre deux fois criminel. Où était donc le général Musnier ? très sûrement, il n'était pas avec la 6e, ou il n'a pas vu ce qui s'y est passé. J'en dis autant du général Watrin lorsqu'il parle du passage du Mincio. Si l'on réplique, je confondrai les hommes qui s'y exposeront, ou je consens à être déshonoré et chassé). Ceux des bataillons de la 40e, qui n'avaient pas essuyé cette charge, remplirent bientôt le vide de celui qui venait de disparaître, et, par des feux bien soutenus, vengèrent sa perte. La 6e légère, qui tenait la gauche, entretint aussi tellement ses feux que nulle cavalerie ne parut devant elle; la 28e, placée à un angle, était celle qui perdait le plus de monde. La compagnie qui tenait la sommité de cet angle fut presque détruite. Nous nous battions au milieu des tués, des mourants et des blessés. La douleur arrachait des cris, mais le combattant était sourd et ne portait personne à l'ambulance. Tant pis pour celui qui ne pouvait pas y marcher ! Un officier supérieur, dangereusement blessé, s'y traînait lorsqu'un autre tombe de dessus son cheval. On croit ce dernier mort, quelques signes de vie portent cependant des soldats à le relever ; on voit que ce n'est que l'effet d'un boulet passé très près de lui ; la connaissance lui revient, il renvoie les soldats dans leurs rangs, cesse un instant de commander, et, sans s'éloigner, s'appuie sur un serre-file. L'ordre jadis, dans la 28e, portait peine de mort contre quiconque dans les combats donnait des secours aux blessés, et certes, ce n'était pas à un officier supérieur de laisser enfreindre pour lui un ordre qui partout devrait être suivi avec la dernière rigueur. Une demi-heure après, cet officier se fait replacer sur son cheval et continue son service. Sa présence cependant était inutile dans mon corps ; il pouvait bonnement se retirer à l'ambulance, et être parfaitement remplacé ; mais il voulut faire dans cette occasion ce que tant d'officiers lui avaient montré dans les moments les plus critiques de Montebello et de Marengo.
On n'a pas parlé de ces traits qui caractérisent la 28e, et moi, je n'en parle que pour faire voir ce contraste : Les généraux dans leurs rapports taisent des vérités honorables aux autres pour y suppléer des fables qu'ils arrangent suivant leurs désirs. Ils préfèrent citer des ordres qu'ils n'ont pas donnés, se faire trouver où ils n'ont pas paru, etc., etc., etc. Oui, mon général, d'après les preuves que j'ai, je puis dire des rapports de quelques généraux ce que Mirabeau disait des lois : Ils sont comme la cuisine, il ne faut pas les voir faire. — Ce sera cependant sur les pièces, mon général, qu'on bâtira l'histoire de la guerre !
Après cette digression, je reviens aux actions de ma demi-brigade. L'ennemi, qui n'osait plus hasarder de charge avec sa cavalerie, voulut en essayer avec son infanterie. Toute sa première ligne marche sur nous : ses rangs sont éclaircis ; ils imitent les Russes, nul ne s'arrête, et ils forcent Pozzolo. La retraite de nos troupes, sur ce point, se fait sentir de proche en proche ; ma demi-brigade et les autres de la division Watrin se reploient aussi ; elles le font lentement ; elles attendent des secours ; une division arrive, et tous les corps, à l'envi les uns des autres, reprennent l'offensive. Les Autrichiens, à leur tour, sont enfoncés, perdent beaucoup de monde et se retirent en désordre.
Malheureusement nous n'étions pas assez forts pour les poursuivre. La cavalerie surtout nous manquait ; aussi, quand ils se furent mis hors de portée de canon, ils s'arrêtent, reforment une ligne et marchent de nouveau sur nous. Notre artillerie ravage encore leurs rangs ; notre mousqueterie les atteint bientôt aussi mais ils n'en arrivent pas moins, et vont nous toucher ...; Il fallut donc pour la deuxième fois céder des positions que nous ne pouvions plus défendre.
Jamais le lieutenant général Dupont ne s'est trouvé dans une position plus critique ; il avait bien demandé, et il lui arrivait des demi-brigades de la lieutenance Suchet, mais elles étaient encore à un quart d'heure de marche, et il ne fallait pas deux minutes pour nous culbuter dans le Mincio. Heureusement, l'ennemi tâtonne ; notre artillerie l'épouvante ; sa cavalerie ne charge point ; son infanterie même, au milieu de nos rangs, se trouve déconcertée. Les demi-brigades de renfort ont le temps d'arriver : on les voit, elles foncent sur l'ennemi ; toutes les divisions en font autant ; notre cavalerie s'élance aussi dans la plaine, et les Autrichiens sont exterminés et mis dans une déroute complète.
Nous les poursuivons; la 40e et la 28e s'avancent à plus d'une lieue dans la plaine. Le 11e de hussards, sous les ordres de son chef de brigade, et un autre régiment sous les ordres d'un adjudant commandant, s'y trouvent aussi. Nous nous tenons assez près les uns des autres pour, au besoin, nous donner des secours, et quand la nuit est tombée, nous nous concertons, et nous nous retirons dans nos premières positions.
Ne sachant où les troupes s'étaient réparties, je détachai le chef de bataillon Taupin avec la moitié de mon corps, pour flanquer la gauche, et empêcher que l'ennemi se glissât entre nous et le Mincio. Pour moi je me reportai à ce terrible angle où nous avions perdu tant de monde, mais qu'il était toujours essentiel d'occuper. La 40e suivit la même route que Taupin ; quant à la cavalerie, je la perdis de vue et je fis observer la plaine par de l'infanterie.
Je tenais encore ma troupe sous les armes, lorsque, vers les sept heures, on entendit un feu très vif et très soutenu, venant du côté où j'avais envoyé la moitié de mon corps ; je m'y rendis : il finissait comme j'arrivais, et je sus que c'était une colonne ennemie qui venait encore de tenter une charge. Son mouvement paraissait concerté avec une autre colonne qui attaquait en même temps le village de Pozzolo. La perte de l'ennemi fut extrêmement grande de notre côté, et l'honneur de ce nouveau succès fut partagé par la 40e, la moitié de la 28e, un bataillon de la 96e et toute la 6e. Tel était le rang que ces troupes tenaient alors en bataille. Le feu commença par la 28e et se continua jusqu'aux ailes. La 96e, par sa position, fit le plus de mal à l'ennemi et la 6e le moins. Celle-ci, formant le côté de l'angle qui appuyait vers le Mincio, ne pouvait pas fournir des feux bien meurtriers. Je rencontrai là le général Musnier : ainsi, il doit savoir cela comme moi.
Je ne m'étends sur cet ordre de bataille qu'à cause de l'inexactitude des rapports. Le général Dupont a mis à l'ordre de sa lieutenance : « Il était six heures du soir, lorsqu'un corps de grenadiers, arrivant du camp de réserve de Valeggio, vint fondre sur la division Watrin. L'intrépide 6e légère, ayant à sa tête son chef, le citoyen Maçon, soutint seule cette attaque et la repoussa.
J'espère et je désire que le général Dupont, à qui j'ai écrit, fasse punir celui qui l'a trompé.
Après cette nouvelle digression, qui devenait nécessaire pour citer des faits qui prouvent ce que j'ai avancé, je reprends la suite de mon rapport.
Cette attaque nocturne fut la dernière qu'essuya la division Watrin. Comme le point où elle venait d'avoir lieu était plus garni qu'il n'avait besoin de l'être, je retirai ce que j'y avais de troupes, pour les rapprocher de la droite où le feu continuait. Les soldats tinrent leurs fusils en mains et allumèrent des feux sur tout le front.
Le lendemain, à la pointe du jour, la division Watrin quitta ses positions pour repasser sur la rive droite. Elle campa sur le plateau en face des moulins de La Volta ; elle y resta jusqu'au 6 au soir, qu'elle se rendit à Valeggio ; le 7, elle fut à Sainte-Lucie: quelques jours après, à Bussolengo ; ensuite à Vérone, où elle passa l'Adige pour marcher sur Vicence, en longeant le pied des collines qui sont à droite. Les Autrichiens se retirèrent devant elle jusqu'à Brendola ; ils s'y réunirent à deux petits camps. La 28e fut chargée de les attaquer ; la résistance fut grande ; mais dès que le général Petitot eut ordonné la charge à la baïonnette, le village fut enlevé et l'ennemi se sauva sur les hauteurs qu'il évacua pendant la nuit. La division fut alors sans obstacles jusqu'en avant de Trévise où l'armistice fut conclu.
Salut et respect,
Signé : Roger-Valhubert" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 182 - Archives Dupont).
Dans une lettre adressée au Premier Consul, le 4 Prairial an 9, et où il prétend que le Général Watrin n'a pas suffisamment rendu justice à la belle conduite de la 28e Demi-brigade, à la bataille de Pozzolo, le Chef de Brigade Valhubert, parlant du Général Dupont, reconnaît hautement "la conduite qu'il a tenue tout l'après-midi, au milieu des combattants, dans le danger le plus imminent, lorsque la cavalerie autrichienne perça la ligne, lorsque deux fois son infanterie essaya de nous culbuter dans le Mincio" (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 148).
Le 23 Germinal an 9 (13 avril 1801), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 28e de ligne se rendra à Limoges ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6208).
D'après l'Etat militaire de l'an 10 (1802), la 28e Demi-brigade est à Limoges.
D'après l'Emplacement des troupes de la République française à l'époque du 1er Fructidor an 9, la 28e Demi-brigade d'infanterie de ligne est à Limoges.
Le 14 juin 1803 (25 prairial an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel diiecteur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Saint-Omer, la 10e légère, 25e, 28e, 55e,57e de ligne; 26e légère, 22e, 43e, 46e et 75e de ligne; 8e et 11e régiment de chasseurs; 2e, 5e, 10e et 21e de dragons ...
Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7722).
Le 21 août 1803 (3 Fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Ordre à la 28e demi-brigade de ligne et à la 57e, qui sont à Boulogne, de former chacune leurs deux premiers bataillons à 750 hommes par bataillon, et d'envoyer leur 3e bataillon et leur dépôt à Lille.
… Ordre à la 28e demi-brigade de ligne de fournir un officier et 25 hommes pour tenir garnison sur chacune des quatre chaloupes canonnières qui sont à Boulogne, numéros 1, 2, 3 et 4 ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).
Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer. Il pourra correspondre immédiatement avec le Premier Consul.
... Le camp de Saint-Omer sera composé de trois divisions
... La 2e division sera commandée par le général de division Vandamme qui aura à ses ordres les généraux de brigade :
Roger-Valhubert,
Féry.
... La 2e division sera composée des :
24e légère,
4e de ligne,
43e id (Note de Vallongue : « A passé de la 2e à la 1re et est remplacée par la 28e »),
46e id,
57e id.
Le ministre de la Guerre et celui de l'Administration de la guerre prendront sur-le-champ les mesures nécessaires pour qu'il soit établi deux camps en baraque à Boulogne, l’un sur la droite, l'autre sur la gauche du port ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).
L’Arrêté du 1er Vendémiaire an 12 (24 septembre 1803) rétablit la dénomination de Régiment d’infanterie.
Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), dans un Ordre du jour pour la flotille de Boulogne, Bonaparte ordonne : "La 1re division, composée de la 10e légère, de la 14e de ligne, 28e de ligne, 36e et 55e, et les dix compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied, seront attachées à la flottille des bateaux canonniers et serviront également chaque bataillon à une section, ce qui pourvoira au service de dix sections, c'est-à-dire de trois divisions et d'une section. Chaque compagnie sera attachée à un bateau et fournira 21 hommes de garnison. L'artillerie fournira 4 hommes de garnison.
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7182).
Fin octobre, le camp de la rive gauche est celui de la 2e Division (Vandamme, arrivé à Outreau depuis le 1er octobre), établi en, avant du moulin d'Outreau, entre le village de ce nom et la mer. Il se compose des 24e Léger, Tirailleurs du Pô, 4e, 57e, 28e, 46e, 22e, 70e, 75e de Ligne (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 107).
Le 28 avril 1804 (8 Floréal an 12), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de faire faire une revue extraordinaire pour constater la situation, au 1er germinal, des 10e, 19e, 28e, 45e, 47e, 56e, 58e et 106e de ligne, et des 3e, 12e, 21e et 24e légers. On aura soin de mettre le nombre d'hommes de ces corps présents dans chaque ville où ils se trouvent, les malades aux hôpitaux, les absents et depuis quel temps, ceux inhabiles à porter les armes, le nombre de conscrits qu'ils ont reçus et qu'ils ont à recevoir sur l'an xi et l'an XII. Ces régiments sont les plus faibles de l'armée. Je désire savoir positivement dans quelle situation ils sont, afin de les faire recruter" (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7728 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8848).
Le 18 juin 1804 (29 prairial an 12), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Maréchal Soult, commandant le camp de Saint-Omer : "... par les états qui me sont remis, les 22e et 28e de ligne devraient avoir à leur troisième bataillon de quoi se compléter chacun à 800 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7812; Correspondance générale, t.4, lettre 8942).
Le 3 complémentaire an 13 (20 septembre 1804), le Général Schauenburg passe la revue d'une partie du 28e de Ligne à Lille. Voici le résultat de cette revue : "28e Régiment d’Infanterie de Ligne, 3 Bataillons
1er et 2e Bataillon au camp de ; le 3e à l’Ille.
Revue passée le 3 complémentaire an 12.
Tableau n°1 : situation sommaire du corps au moment de la revue ; se trouve au tableau placé à la fin de toutes les revues.
Esprit du corps : m’a paru, ainsi qu’au général Michaud, bon et attaché à ses devoirs et au gouvernement.
Instruction théorique des officiers, est cultivée avec avantage. Des sous- officiers : est cultivée avec succès ; il n’y avait qu’ne vingtaine des anciens présents ; le reste est composé de jeunes gens qui témoignent beaucoup de bonne volonté.
Instruction pratique des officiers : mêmes observations ; bon tant pour le ton de commandement que l’aisance avec laquelle ils ont exécuté ce que je leur ai demandé. Des sous-officiers, mêmes observations. Des soldats, le peu qui s’y trouvait était composé d’ouvriers et de conscrits arrivés depuis huit jours, n’ont pu être jugés ; les principes donnés aux conscrits sont passables.
Exécution des ordres donnés par l’inspecteur à la présente revue : je n’ai pu juger s’ils ont été donnés par les deux bataillons au camp. Le corps a omis celui donné par le général Michaud sur les galons des sous-officiers.
Manœuvres : N’ont pu être jugées, et d’après quelques petits détails que j’ai fait exécuter par les sergents réunis en peloton, j’ai remarqué de l’instruction.
Discipline : est observée ; les officiers donnent à cet égard un très bon exemple, et sont secondés des sous-officiers.
Espèce d’hommes : N’a pu être jugée, n’ayant vu qu’environ une centaine d’hommes que l’on pourrait désigner d’une bonne espèce ; le reste étant des ouvriers et des hommes que j’ai réformés.
Tenue : Régulière pour les officiers ; peu pour les sous-officiers ; celle des soldats n’a pu être jugée ; n’étant, comme je viens de le dire, souvent composée que d’ouvriers et de conscrits.
Finance : Le corps est assez bien administré ; les registres de comptabilité en service sont tenus avec ordre ; les recettes y sont portées exactement, et les dépenses classées avec régularité, et faites avec économie, à l’exception des frais de bureau des officiers chargés de l’habillement et du recrutement ; lesquelles se montent pour les 3 trimestres de l’an 12 à plus de 600 #.
Le conseil d’administration est composé de membres qui ont tous des vues droites ; mais dont tous ne sont au courant des affaires administratives autant qu’il serait à désirer.
Habillement : Sur les 341 hommes que j’ai vu présents sous les armes, il y a d’habillés à neuf 271 hommes, 147 vêtus depuis 18 mois, et 24 qui n’avaient point d’uniformes. Le drap bleu est de la plus mauvaise qualité, ainsi que le tricot envoyé des magasins du gouvernement. Les façons sont en général trop justes, sans régularité, surtout pour les habits et culottes. Il a été laissé un ordre à cet égard.
Equipement : Le lieutenant-colonel Marion m’a assuré que les deux bataillons qui étaient au camp sont entièrement fournis à neuf. A cet égard, ceux qui étaient présents l’étaient de même, à l’exception d’une vingtaine de vieux havresacs fournis du magasin.
Armement : Sur les 239 fusils que j’ai vu aux présents, il n’y en avait que 180 en bon état, 43 à réparer et 16 ont été réformés, d’après l’examen que j’en ai fait, accompagné de M. Claudin, capitaine d’artillerie.
Casernes : Dite quartier des malades, bonne, salubre et commode ; elle est absolument réparée à neuf. Il se trouve dans l’enceinte de ce quartier trois pompes fournissant une très bonne eau aux soldats.
Casernes quant aux fournitures : Les chambrées sont commodes et saines ; celles du rez-de-chaussée sont humides et froides, occasionnant des intranspirations aux hommes qui rentrent ayant chaud ; les bans, planches à pain, tables, râteliers d’armes, sont complets et en bon état ; les planches et autres objets pour l’équipement manquent ; fournitures et lits bonnes ; couvertes sales et mauvaises.
Ordinaire : Le soldat met 5 c par jour à l’ordinaire ; sur quoi il lui est blanchi une chemise par semaine ; les ordinaires sont de 14 à 16 hommes, ayant sur le tout 5 à 6 livres de viande mauvaise, et à 16 c la livre ; le soldat n’en manque qu’une fois par jour ; son second repas est en légumes et à bon marché.
Magasin et fournitures qui y sont : Très propre à cet usage, tant pour la sureté des effets que pour leur conservation. Les diverses étoffes et effets sont bien classés et soignés ; ceux pour le petit équipement achetés par le corps sont de bonne qualité.
Hôpitaux : L’hôpital est bien tenu ; le local est sain ; les infirmiers font leur devoir ; les fournitures en linges passables ; bouillon, vin et bière bons, ainsi que le pain. Aucun malade contagieux. Ce service exemplairement surveiller par le général Leclerc.
Fin du N°1 : Prison en bon état. Salle de discipline bien aérée et proprement tenue, pain de soupe bon ; le soldat en est content.
Ordres donnés par l’inspecteur général pendant ses opérations et après sa revue.
La comptabilité : Il a trouvé les registres tenus avec ordre et régularité ; il les a arrêtés au 1er vendémiaire an 12.
Le conseil d’administration fera établir des registres sur le champ le constater : 1° les sommes reçues pour la 2e portion de la masse générale ; les autres recettes et les dépenses de cette portion ; conformément au modèle n°4 joint à l’arrêté du 17 frimaire an 11.
2° Un registre pour la masse de linge et chaussure, et le compte ouvert avec chaque capitaine. L’emploi des masses qui appartiennent aux soldats ne devra point être interverti, sous aucun prétexte.
3° Idem pour la masse de chauffage, pour constater les recettes et les dépenses à sa charge.
4° Idem pour le pain de soupe.
5° Idem pour les médicaments, bandages, linge et charpie.
6° Idem pour les sommes … des amendes et les dépenses à leur charge.
On recommande enfin au conseil de suivre toutes les parties de l’administration ; de mettre la plus grande régularité et la plus grande économie dans ses opérations ; et de tenir la main à ce que toutes les parties soient suivies conformément au règlement du 8 floréal an 8.
La discipline : Les sous-officiers et soldats porteront la main gauche à hauteur du bouton du chapeau pour saluer les officiers, s’ils en ont rencontrés ; continueront ensuite leur chemin, les officiers rendront le salut en ôtant le leur.
Tenue : Celle des officiers a été trouvée séante et propre ; celle des sous-officiers l’est passablement, mais irrégulière ; la plupart des chapeaux ne sont ni uniformes, ni bien placés. Leur buffleterie irrégulièrement placée. Les caporaux fourriers devront porter les galons de laine conformément au règlement.
Habillement : Les habits, les vestes et les culottes ont, abstraction faite de la mauvaise qualité des étoffes, a été (sic) trouvés si mal et si irrégulièrement façonnés, qu’à dater de l’époque de cette revue, le chef du corps fera exécuter l’instruction suivante.
Habits. La mesure se prendra l’homme ayant la position sous les armes, on lui fera mettre un genou en terre pour régler la longueur ; la taille aura quatre pouces d’un bouton à l’autre de largeur, et sera prise à hauteur des hanches ; le collet sera à 2 pouces 4 lignes de hauteur pour le 1er rang, et d’une ligne de moins, pour chacun des deux derniers ; les revers auront 3 pouces 11 l. de largeur sur la poitrine, à la hauteur du 3e bouton ; 2 p. 6 l. à la patte d’oie, et 3 pouces dans le bas ; ils seront diminués de 2 lignes de largeur sur ceux des hommes des deux derniers rangs ; les parements auront 3 pouces de hauteur.
Vestes. Ont été trouvées mal faites ; devront avoir 3 p. 6 l. de basque en hauteur, sur 5 p. d’échancrure ; les poches seront cousues ; les collets de 15 l. de hauteur ; l’on reformera celui plaqué et festonné, lequel emploie inutilement du drap et de la façon.
Culottes. Elles devront bien emboiter les hanches, être bien fendues et assez aisées pour que l’homme puisse librement mettre genou à terre.
Guêtres. Devront monter jusqu’à la rotule ; leur gousset ne pas excéder 4 pouces, ni être au dessous de 3 pouces et demi ; leur retour rester à 2 lignes de distance de ceux des pieds ; maintenues sans jarretière par une boutonnière qui prendra le bouton de la culotte.
Souliers. Il ne devra plus y avoir 2 espèces de souliers au magasins. Ceux faits pour être donnés en gratification ont été trouvés en dessous du prix de 4 # 10 c par leur mesquinerie en tout genre. Ceux de service sont passables en qualité ; mais leur empeigne devra emboiter la cheville du pied, sans cependant que le quartier puisse blesser.
Il ne sera plus souffert pour les revues des escarpins façonnés à la maitre de danse ; les chapeaux devront être tenus plus régulièrement et dans leur forme, d’après le règlement de police.
Equipement. Les gibernes seront mises à la même hauteur ; on fera approcher le coude droit, près de la hanche ; relever l’avant bien horizontalement ; le poignet sera la mesure du coffre au coude ; les havresacs seront attachés de manière à ce qu’il reste l’intervalle d’un poignet entre leurs parties inférieures et le dessus des gibernes ; les sabres devront être portés à la hauteur désignée.
Instruction. La 1ère partie de l’école du soldat devra être mieux soignée ; sa position n’ayant pas été trouvée d’aplomb et correcte ; les têtes sont mal placées dans les alignements ; ce qui empêche l’exact prolongement de l’homme dans le rang ; mêmes observations pour les officiers ; la 2e partie a été trouvée exactement suivie.
Les maniements d’armes sont passablement exécutés ; les alignements devront être mieux conservés pendant leur exécution ; le ton de commandement des officiers a été trouvé généralement bon, et prononcé avec l’assurance qui annonce de l’intention. Les autres leçons de l’école du peloton ont été passablement exécutées ; mais afin de rendre les mouvements plus familiers on les fera exécuter sans armes ; cella mettra les instructeurs à même d’en faire d’avantage, et de répéter ceux qui n’auraient pas été exécutés exactement ; l’on devra généralement moins s’appesantir sur les mouvements plus familiers aux officiers et … d’armes, et s’occuper d’avantage de bien faire connaitre les formations, les marches de front et de flanc, et les mouvements de détails nécessaires pour mettre les recrues à même d’exécuter les manœuvres de l’école de bataillon ; autant que possible on n’exercera pas avant 8 heures du matin, afin de donner aux jeunes soldats le temps de reposer, de s’habiller et de ne pas lui ouvrir trop tôt l’appétit ; les 16 fusils réformés seront versés dans l’arsenal.
Récompense militaire. Les 24 hommes proposés pour la récompense militaire resteront au corps, en attendant les ordres du ministre.
Congés refusés aux hommes qui ont le mal vénérien. L’inspecteur rappelle au commandant du dépôt le 1er de chaque mois la lecture de l’arrêté du 19 vendémiaire dernier, et de ne remettre aux sous-officiers et soldats aucun congé limité ou absolu qu’après que le chirurgien aura délibéré qu’ils ne sont pas atteints du mal vénérien.
Retenues. On ne fera aux soldats aucune retenue que celles prescrites par les règlements ; les dépenses de la musique n’excéderont pas un jour de solde des officiers.
Hommes réformés, enrôlés volontaires, hommes passant d’un corps à l’autre. L’inspecteur prévient le commandant du dépôt que l’intention de l’Empereur est qu’aucun homme ne soit réformé ou proposé pour la récompense dans l’intervalle d’une revue à l’autre ; qu’aucun enrôlé volontaire ne soit admis qu’après avoir contracté un engagement par devant le maire de sa commune, et qu’aucun militaire ne pourra passer d’un corps à un autre sans un ordre du ministre.
Remplaçants. Il rappelle expressément au commandant du dépôt et au conseil d’administration qu’ils ne peuvent sans commettre un délit, recevoir des remplaçants, sans un ordre du ministre de la guerre.
Recettes de fonds. Le conseil d’administration veillera à ce que le quartier maitre verse en caisse tous les fonds qu’il recevra, et à ce qu’il n’ait en mains d’autres fonds que ceux nécessaires au service secrétaire.
Armes. La conservation des armes étant un objet important, le commandant du dépôt, ainsi que les capitaines, donneront les plus grands soins pour leur entretien.
Cet ordre transcrit. L’intention de l’inspecteur étant de porter une attention particulière au résultats des mesures et améliorations qui doivent en être la suite ; l’inspecteur général ordonne que les ordres ci-dessus soient transcrits sur le registre des délibérations et ponctuellement exécutés.
Fin de l’ordre de l’inspecteur général.
Etat n°2 Notes des Officiers.
Jean Marie Songeon, major, âgé de 33 ans. Le colonel. Se trouve nouveau au corps, ainsi que moi ; je laisse à la sagesse de l’inspecteur à juger ; cependant je n’ai qu’à me louer de son zèle et de son intelligence.
L’inspecteur général. Cet officier était malade pendant le cours de ma revue ; il a présidé le conseil d’administration pour le clore. Cet officier annonce avoir reçu de l’éducation et avoir des moyens.
François Marion, chef de bataillon, âgé de 30 ans. Cet officier n’étant au corps que depuis 2 mois, je n’ai pu le juger, dit le colonel.
L’inspecteur général. Cet officier était considéré dans la 10e demi-brigade, lorsque j’en ai passé la revue ; j’ai eu lieu d’être satisfait de lui pendant le cours de celle que je bien de passer du 3e bataillon qu’il commande. Cet officier joint à une très bonne conduite, les moyens nécessaires au grade qu’il occupe.
François Michel, quartier maitre trésorier, 35 ans. Le Colonel. Excellent quartier maitre ; connaissant et remplissant ses devoirs avec exactitude. Exemplaire et d’une probité rare.
L’inspecteur général. J’ai été satisfait des connaissances administratives de cet officier.
Xavier Tronchon, adjudant-major, 29 ans. Le colonel. Officier brave, bon sous tous les rapports, forcé de demander sa retraite pour une blessure grave.
L’inspecteur général. Cet officier est proposé à la retraite chez lui.
Pierre Legorgeux, chirurgien sous aide major, 37 ans. Le Colonel. Bonne conduite ; excellant dans son art ; par ses services et ses talents, il mérite une place de chirurgien major.
L’inspecteur général. Dans les relations que j’ai eues avec cet officier de santé, j’ai eu lieu d’être content de lui.
Mathieu Carrin, capitaine, 53 ans. Le colonel. Brave militaire en faveur duquel j’ai envoyé un mémoire de retraite, parce que ses longs services et ses blessures ne lui permettent plus de continuer le service militaire.
L’inspecteur général. Cet officier est proposé à la retraite.
Espion dit Sommière, capitaine, 47 ans. Le colonel. Ancien militaire, connaissant parfaitement son état, ayant bien fait la guerre et susceptible de faire un chef de bataillon.
L’inspecteur général. L’examen que j’ai fait de cet officier confirme la note du colonel pour l’instruction.
Félix Labauve, capitaine, 63 ans. Le colonel. Brave officier, ayant une arme d’honneur ; mais âgé d’une soixantaine d’années, ce qui ne lui permet plus de faire un service actif. Et qui exige sa retraite.
L’inspecteur général. Cet officier n’ayant que 13 ans de service ne peut être proposé à la retraite ; mais étant trop âgé pour servir activement, je demande qu’il soit placé dans les vétérans.
Louis Houget, capitaine, 30 ans. Le colonel. Officier distingué et instruit, ayant bien fait la guerre et portant une forte blessure ; a reçu une brillante éducation ; susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. Est en cours.
Pierre Ledru, capitaine, 39 ans. Le colonel. Remplissant parfaitement les devoirs de son état.
L’inspecteur général. Cet officier a reçu plusieurs blessures ; se conduit très bien et s’applique à son métier.
Joseph Liouville, capitaine, 32 ans. Le colonel. Officier instruit ; d’une conduite exemplaire.
L’inspecteur général. Confirmé pour l’instruction. Cet officier a tenu une conduite bien honorable à l’affaire du 2 vendémiaire an 8, ainsi que l’atteste un certificat de ses camarades.
François Guénet, capitaine, 29 ans. Le colonel. Jeune officier, très instruit de toute manière ; ayant reçu une blessure grave qui l’empêche d’être appelé aux bataillons de guerre ; mais peut être employé ailleurs utilement.
L’inspecteur général. La grave blessure qu’a reçu cet officier l’empêchera de faire un service actif. Les connaissances qu’il réunit le rendent susceptible d’un emploi de quartier maitre.
Philippe Boursin, capitaine, 43 ans. Le colonel. Bonne conduite et remplissant ses devoirs avec exactitude.
L’inspecteur général. Cet officier a reçu beaucoup de blessures ; est en tout très actif ; en état de continuer à bien servir ; il connait toutes les obligations de son état.
François Fauchon, capitaine, 39 ans. Le colonel. Attaché à ses devoirs ; les remplissant avec exactitude.
L’inspecteur général. J’ai été satisfait du degré d’instruction de cet officier.
Jean Lapaune, lieutenant, 35 ans. Le colonel. Brave officier ; couvert de blessures ; bonne conduite.
L’inspecteur général. Est à sa place ; a reçu la décoration de la légion d’honneur.
François Longrais, lieutenant, 46 ans. Le colonel. Ancien militaire susceptible de retraite.
L’inspecteur général. Cet officier n’a pas assez de services pour obtenir la retraite ; il est très bien portant et bien au courant de ses services.
Pierre Despaires, lieutenant, 33 ans. Le colonel. Officier d’une belle tenue, ayant reçu une bonne éducation ; portant d’honorables blessures, et très propre à l’avancement.
L’inspecteur général. En recrutement.
Jean Griffon, lieutenant, 31 ans. Le colonel. Bon officier, ayant reçu une bonne éducation, et accomplissant bien ses services.
L’inspecteur général. En recrutement.
Michel Gérard, lieutenant, ans. Le colonel. Instruit a une bonne éducation.
L’inspecteur général. En recrutement d’après des renseignements particuliers sur cet officier, il est désigné comme bon sujet.
Charlemagne Aubry, lieutenant, 36 ans. Le colonel. Officier instruit, servant bien ; d’une bonne conduite mais blessé grièvement ; ce qui le force de demander à passer au 3e bataillon pour y attendre sa retraite.
L’inspecteur général. Cet officier ne demande pas sa retraite, et peut encore servir. Sa conduite et ses blessures lui donnent le droit à l’admission à la légion d’honneur.
Jh Tournouer lieutenant, 29 ans. Le colonel. Officier ayant reçu une bonne éducation ; bon militaire ; susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. En recrutement.
Antoine Grandsir, lieutenant, 33 ans. Le colonel. Joli officier, instruit et très actif ; susceptible d’avancement.
L’inspecteur général. En recrutement. Cet officier joint à un très beau physique une conduite aussi distinguée que celle qu’il a tenue pendant la guerre.
Jean Baptiste Rinier, sous-lieutenant, 51 ans. Le colonel. Ancien militaire qui a été forcé de quitter les bataillons de guerre en attendant sa retraite.
L’inspecteur général. Cet officier a très bien servi ; demande de son admission à la légion et sa retraite.
Jean Perebelle, sous-lieutenant, 29 ans. Le colonel. Bon officier ; mais par suite de ses blessures, se trouvant attaqué de la poitrine, ne peut faire aucun service.
L’inspecteur général. Sa retraite a été demandée ; mais je ne la désire pas.
Michel Chevalier, sous-lieutenant, 29 ans. Le colonel. Brave officier ; bonne conduite.
L’inspecteur général. M’a paru très intelligent ; il remplit dans ce moment les fonctions d’adjudant major ; il annonce des moyens pour cet art.
François Dussaut, sous-lieutenant, 29 ans. Le colonel. Brave officier ; un bonne conduite.
L’inspecteur général. En recrutement.
Nar Becquet, sous-lieutenant, 37 ans. Le colonel. Cet officier vient d’être nommé sous-lieutenant par ancienneté ; peu lettré ; d’une bonne conduite.
L’inspecteur général. Cet officier est à sa place, en raison de sa bonne conduite, et du zèle qu’il met à remplir ses devoirs.
Jean Popie, sous-lieutenant, 40 ans. Le colonel. Vient d’être nommé sous-lieutenant à l’ancienneté ; peu lettré ; mais d’une exacte conduite et se trouvant blessé.
L’inspecteur général. Cet officier est à sa place également, en raison de ses services et de son zèle à remplir ses devoirs.
François Remangé, sous-lieutenant, 36 ans. Le colonel. Jeune officier d’une excellente conduite, nouvellement promu.
L’inspecteur général. A sa place.
François Hermant, sous-lieutenant, 31 ans. Le colonel. Jeune officier, d’une exacte conduite, nouvellement promu.
L’inspecteur général. A reçu une bonne éducation, et susceptible de faire un bon quartier maitre ; est comptable.
Fin du n°2
Etat n°3 des emplois vacants dans le corps.
1 de lieutenant dans la 4e compagnie du 3e bataillon par la nomination de Fauchon au grade de capitaine.
1 de sous-lieutenant dans la 2e compagnie du même bataillon par la promotion de Grandsir au grade de lieutenant.
Etat n°4 des militaires admis à la haute paye.
2 caporaux à dater du 1er vendémiaire an 11.
6 fusiliers à compter de la même époque.
Etat n°5 des militaires admis à la légion d’honneur.
1 colonel, 1 major, 3 chefs de bataillon, 2 adjudants majors, 10 capitaines, 6 lieutenants, 3 sous-lieutenants, 3 sergents, 1 caporal.
30
Etat n°6 des hommes désignés pour le recrutement de la garde de l’Empereur.
N’y en a pas au 3e bataillon ; ils sont tous des bataillons de campagne.
Etat n°7 des enfants admis à la solde.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Etat n°8 des hommes à réformer.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Etat n°9 des hommes proposés pour une autre arme ou à réformer faute de taille.
Néant.
Etat n°10 des hommes dont la présence au corps est inutile ou nuisible.
Néant.
Etat n°11 des hommes proposés pour la récompense.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Etat n°12 des hommes proposés pour les invalides et vétérans.
Voyez le tableau du personnel ci-après.
Etat n°13 avec celui n°12 ci-dessus.
Etats n°14, 15 et 16 n’étaient pas compris dans la nomenclature de l’inspection de cette année.
Etat n°17 situation des finances.
Voyez le tableau des finances ci-après.
Etat n°18 de l’habillement et équipement en service.
Voyez le tableau de l’habillement ci-après.
Etat n°19 de l’habillement et équipement existant en magasin et des mouvements survenus pendant l’année.
Voyez le tableau ci-après de l’habillement.
Etat n°20 de l’habillement et équipement qui reviennent pour les remplacements.
Voyez le tableau ci-après de l’habillement.
Etat n°21 situation de l’armement.
Voyez le tableau ci-après" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin, désormais disponible sur Gallica).
Cette revue d'inspection est suivie d'un premier tableau intitulé "Situation générale des finances de tous les corps compris dans l’inspection du général Schauenburg pour l’an 12", qui indique pour le 28e Régiment :
Masse générale. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 33008 ; recette de l’année : 65717 ; total : 98725 ; dépense de l’année : 96200 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 96200.
Masse de linge et chaussure. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 25276 ; recette de l’année : 72916 ; total : 98192 ; dépense de l’année : 65912 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 32280.
Masse de chauffage. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 10960 ; recette de l’année : 4273 ; total : 15233 ; dépense de l’année : 4018 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 11215.
Masse de pain et soupe. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : 1406 ; recette de l’année : 17318 ; dépense de l’année : 18725 ; dépense de l’année : 16170 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 2554.
Masse de médicaments. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : - ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : -.
Masse des amendes. En caisse au 1er Vendémiaire an 12 : - ; recette de l’année : - ; total : - ; dépense de l’année : 2610 ; en caisse au 1er Vendémiaire an 13 : 139639.
Total général des fonds en caisse au 1er Vendémiaire an 13.
L'Inspecteur général Schauenburg note : "Voyez au verso de ce feuillet la notice sur les masses portées au présent tableau.
Masse générale. Elle est établie par l’arrêté du 17 frimaire an 11 et divisée en 2 parties. 1° La 1ère partie de 18 francs par an et par homme reste à la disposition du gouvernement ; elle sert à payer les draps et autres objets que le ministre fait fournir aux corps ; il fait venir dans ses bureaux un compte ouvert avec chaque corps ; les corps qui se trouvent avoir un excédent de recette par le résultat de ce compte sont les maitres de l’employer l’année suivante à tel genre de fournitures que bon leur semble, en les demandant au ministre directeur. Si les corps redevaient, on leur ferait une retenue sur les fournitures de l’année suivante.
2° La 2e partie qui est composée de 17 francs par an et par homme ; cette partie est payée aux corps tous les mois, sur un décompte particulier ; elle est chargée de tous les achats et de tous les genres de dépenses déterminés par l’arrêté susdit du 17 frimaire an 11. Les corps en tiennent un registre conforme au modèle annexé audit arrêté. Tous les achats qu’ils font doivent être approuvés par le directeur ministre ; et les inspecteurs généraux vérifient les dépenses de toutes les espèces, suivant qu’elles sont déterminées par les arrêtés.
Le produit de cette masse se compose encore des morts, désertés, rayés des contrôles et congédiés étant chez eux ; de même que de ce qui pourrait revenir auxdits hommes pour une solde arriérée qui n’aurait été payée qu’après leur départ.
Masse de linge et chaussure. Elle est établie par le règlement de comptabilité du 8 floréal an 8 ; elle se compose d’une retenue d’un sol par jour qu’on fait sur la solde de chaque soldat ; cette retenue est de huit centimes par jour pour les sergents majors, sergents et caporaux fourriers ; le complet de cette masse est de 27 francs pour les sous-officiers et de 18 francs pour les caporaux et soldats.
Elle est chargée de fournir aux uns et aux autres, par le produit ci-dessus déterminé, tous les effets de petit équipement ; la quantité et l’espèce de ces effets sont déterminées par le même règlement.
Cette masse reçoit encore la portion de solde que les semestriers laissent pendant leur absence, et le partage en est fait après la rentrée des semestriers, entre tous ceux qui ont fait le service pendant leur absence.
Si ces produits sont insuffisants pour les soldats, on n’a d’autres ressources que de leur faire faire le service des travailleurs au prix réglé pour tout le régiment ; ce qui forme encore une autre branche de recette qu’on doit également enregistrer au compte des hommes qui ont fait les services.
Indépendamment du registre que le conseil d’administration fait tenir par le quartier maitre, pour tout le régiment, conformément au tableau indiqué par l’arrêté du 8 floréal an 8, et suivant encore ce qui est prescrit par l’autre arrêté du 17 frimaire an 11, chaque sous-officier ou soldat a son compte ouvert sur le grand registre du capitaine. Ce compte doit être signé par le sous-officier ou soldat ; ou sa marque faite en présence de témoins, afin que quand un homme meurt à l’hôpital, on ne puisse pas lui écrire des effets qu’il n’a pas reçu ;cette formalité est d’autant plus nécessaire que c’est par relevé du registre du capitaine qu’on forme le grand tableau dont on vient de parler, lequel sert de base au registre du conseil d’administration.
Indépendamment encore de toutes ces pièces, le compte de chaque homme doit être écrit sur son livret, ainsi que tous les objets de petit équipement qu’on lui délivre, au fur et à mesure des livraisons.
Masse de chauffage. Etablie par arrêté du gouvernement du 23 fructidor an 8 ; voyez encore la circulaire interprétative du 23 vendémiaire an 9.
Une portion de cette masse est mises à la disposition des corps et payée tous les mois sur un décompte particulier ; cette portion est déterminée tous les ans par le ministre, pour chaque division territoriale, en raison de la cherté des combustibles ; elle paye 1° le chauffage de la troupe dans les casernes ; un nombre d’officiers et de sous-officiers doivent en être chargés ; 2° le chauffage et la lumière des corps de garde, suivant la revue desdits corps de garde établie par le commissaire des guerres.
L’autre portion de cette masse qui est à beaucoup près la plus forte , reste à la disposition du ministre pour faire face aux fournitures de campagne ci-après 1° marmites, 2° gamelles, 3° grands et petits bidons, 4° barils à eau, 5° sacs à marmites, 6° outils, 7° sacs à outils, 8° couvertes.
Le ministre n’envoie pas de compte aux régiments pour cette portion.
Masse de pain de soupe. Etablie par arrêté du gouvernement du an 10 ; la troupe a commence à en jouir au 1er germinal an 11 ; le produit est d’un sol par jour et par homme présent ; le gouvernement viendrait au secours des divisions où ce produit ne suffirait pas, attendu qu’il doit être distribué 4 onces de pain de soupe à chaque homme par jour, sans qu’on puisse en donner moins. Le régiment reçoit ce produit tous les mois ; il en tient un registre très exact. On passe un marché avec un boulanger, et su par ce marché, il y a des économies, aucun soldat ne peut réclamer le partage de la masse qui en résulte.
Masse des médicaments. Etablie par arrêté du 9 frimaire an 12 ; elle est déterminée tous les ans par le ministre ; elle ne peut excéder 1000 frs par régiment ; elle sert à l’achat des médicaments et autres objets nécessaires au traitement des maladies indiquées par ledit arrêté. Le régiment en tient un registre particulier.
Masse des amendes. Etablie par arrêté du gouvernement du 19 vendémiaire an 12 concernant la désertion ; tous les condamnés doivent payer une amende de 1500 frs et les corps doivent en faire recette ; elle sert à payer les frais de procédure des conseils de guerre spéciaux, suivant qu’ils sont déterminés par le règlement ; le surplus doit être employé par le corps au remplacement des déserteurs condamnés, par des enrôlements volontaires ; on tient registre de cette masse" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un second tableau, intitulé "Situation générale de l’habillement et du petit équipement de tous les corps dont le général Schauenburg a fait l’inspection en l’an 12", nous lisons, pour le 28e Régiment :
Etoffes.
Existantes en magasin à la dernière revue. Draps - ; tricot - ; doublure 969 mètres ; toile 51 mètres.
Reçues depuis la dernière revue. Draps 7021 mètres ; tricot 7156 mètres ; doublure 16277 mètres ; toile 7481 mètres.
Emploi des étoffes.
Etoffes en magasin lors de la revue. Draps 709 mètres ; tricot - ; doublure 3209 mètres ; toile 410 mètres.
Effet en service au moment de la revue. Habits 2261 ; vestes 2261 ; culottes 2261 ; bonnets 2261.
Effet de petit équipement.
En magasin lors de la dernière revue. Chemises 1373 ; bas 287 ; souliers 423 ; guêtres 435 ; sacs de peau 97.
Acheté ou reçu depuis la dernière revue. Chemises 1989 ; bas 2048 ; souliers 3769 ; guêtres 3581 ; sacs de peau 1251.
Reste en magasin au moment de cette revue. Chemises 1071 ; bas 2127 ; souliers 547 ; guêtres 570 ; sacs de peau 310 - (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le troisième tableau s'intitule "Situation générale de l’armement et de l’équipement au moment de la revue d’inspection du général Schauenburg". Il indique pour le 28e Régiment :
Armement.
En magasin à la dernière revue. Fusils 1388 ; baïonnettes 1388 ; sabres 363.
Reçu depuis la dernière revue. Fusils 502 ; baïonnettes 502 ; sabres -.
Pertes depuis la dernière revue. Fusils 71 ; baïonnettes 71 ; sabres 72.
Reste au magasin au moment de la revue ou au régiment. Fusils 1818 ; baïonnettes 1818 ; sabres 577.
A fournir pour les remplacements. Fusils 40 ; baïonnettes 40 ; sabres -.
Equipement.
Existant en magasin lors de la dernière revue ou au régiment. Gibernes 711 ; porte giberne 695 ; bretelle de fusils 796 ; baudriers 64 ; colliers de tambours 18 ; caisse de tambours 29.
Reçu depuis la dernière revue. Gibernes 1748 ; porte giberne 1688 ; bretelle de fusils 1659 ; baudriers 763 ; colliers de tambours 23 ; caisse de tambours 12.
Reste en magasin au moment de la revue ou au régiment. Gibernes 2459 ; porte giberne 2373 ; bretelle de fusils 2455 ; baudriers 827 ; colliers de tambours 41 ; caisse de tambours 41 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Dans un quatrième tableau, intitulé "Etat des effets d’habillement et d’équipement qui reviennent aux régiments inspectés par le général Schauenburg, pour leur remplacement", le Général Schauenburg note, pour le 28e Régiment :
Habillement. Habits 1131 ; vestes 1131 ; culottes 2261 ; chapeaux 1131.
Equipement. Gibernes 219 ; baudriers 66 ; bretelles de fusils 219 ; caisses de tambours 5 ; colliers de tambour 5 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un cinquième tableau intitulé "Tableau numérique des conscrits des années 11 et 12 reçus par les régiments désignés ci-dessous pendant le courant de l’an 12, et observations sur la désertion et la réforme d’un grand nombre de ces hommes et les résultats pour les corps" indique pour le 28e Régiment :
Noms des départements qui les ont fournis Calvados.
Nombre de conscrits incorporés 730.
Désertion en route avant l’incorporation 117.
Désertion après l’incorporation : Au 3e bataillon ou aux bataillons de guerre et allant les joindre 130 ; dépenses du corps pour l’habillement des déserteurs 6250 ; frais de jugements et d’habillement pour les condamnés 1380 ; dépenses pour les amnistiés des travaux rentrés 1840 ; total de la dépense occasionnée par la désertion 9470 ; produit des amendes imposées aux condamnés.
Réforme. Nombre de conscrits réformés 79. De remplaçants réformés 8. Dépenses du corps pour leur habillement 3950. Du gouvernement pour solde et pain 6642. Total des dépenses occasionnées par les réformés 10592.
Indication des dépenses. Au compte du corps 13420 ; au compte du gouvernement 6642.
Total général des dépenses faites pour les réformés et les déserteurs 20062.
Et le Général Schauenburg ajoute en note : "Observations qui doivent être en marge du tableau d’autre part ...
28e régiment. Calvados. L’espèce d’hommes est assez belle ; l’esprit est mauvais ; la désertion abondante ; il est urgent que le régiment change de lieu de recrutement, si l’on veut qu’il arrive à son complet ; le conseil de recrutement se plait à envoyer des hommes estropiés ; plus de 100 ont été envoyés pour les années 11 et 12" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un sixième tableau, intitulé "Inspection général d’infanterie faite par le Général Schauenburg. Situation général du personnel des Régiments d’infanterie stationnés dans la 16e division militaire, avec les mutations survenues depuis la dernière revue, le détail des hommes présents, des réformés et de ceux congédiés avec récompense" donne la composition de l’effectif du 28e Régiment au 3 Complémentaire an 13 :
Officiers : 1 Colonel, 1 Major, 3 Chefs de Bataillons, 1 Quartier maitre, 3 Adjudants majors, 27 Capitaines, 26 Lieutenants, 26 Sous-lieutenants, 5 Chirurgiens ; total 93, dont 21 présents, 52 aux Bataillons de guerre, 8 détachés, aucun à l’hôpital du lieu, 1 à l’hôpital extérieur, aucun en congé, 11 embarqués.
Sous-officiers et soldat : 16 petit état-major, 27 Sergents majors, 104 Sergents, 24 Caporaux fourriers ; 195 Caporaux, 159 Grenadiers, 1304Fusiliers, 52 Tambours, 14 enfants de troupe ; total 1895 dont 174 présents, 1115 aux Bataillons de guerre, 41 détachés, 36 à l’hôpital du lieu, 142 à l’hôpital extérieur, 11 en congé, 1 déserteur, 375 embarqués.
Mutations :
L’effectif était à la dernière revue de 1279.
Recettes : 1570 recrues, aucun venus d’autres Corps, 117 rayés rentrés, total 1687. L’effectif devrait donc être de 2966.
Pertes : 86morts, 636 désertés, 49 réformés avant la revue, aucun partis avec congé absolu, 30 rayés par jugement, 59 rayés par longue absence, 36 passés dans d’autres corps, 12 faits officiers, 163 réformés par l’Inspecteur général ; total 1071. L’effectif reste donc à 1895.
Si l’on déduit encore les : 1 proposé pour la réforme ; 22 proposés pour les Vétérans ; 1 proposé pour les Invalides ; total 24. L’effectif ne sera que de 1871.
Or comme le complet de paix étant de 2261, il y aura un manque au complet de 390 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Enfin, dans un dernier tableau, nous avons le "Détail des présents au Bataillon de dépôt et de ceux réformés, de ceux congédiés avec récompense, ainsi que de ceux susceptibles d’avoir la haute paye sur tout le régiment; il indique pour le 28e Régiment :
Présents :
Officiers : 1 Major, 1 Chef de Bataillon, 1 Quartier maitre, aucun Adjudant major, 8 Capitaines, 2 Lieutenants, 7 Sous-lieutenants, 1 Chirurgien ; total 21.
Petit Etat-major : 1 Adjudant sous-officier, 1 Tailleur, aucun Guêtrier, 1 Cordonnier, aucun armurier, aucun Tambour-major, aucun Caporal tambour, aucun Musicien, total 3.
Sous-officiers et soldat : 8 Sergents majors, 11 Sergents, 6 Caporaux fourriers ; 29 Caporaux, 15 Grenadiers, 91 Fusiliers, 16 Tambours, 14 enfants de troupe ; total 190.
Total général : 214.
Réformés : aucuns Sergents-majors, 4 Sergents, 2 Caporaux fourriers, 8 Caporaux, 149 grenadier, Fusiliers et Tambours. Total 163.
Congédiés. Officiers : Aucun Chef de Bataillon, 2 Capitaines, aucun Lieutenants, 1 Sous-lieutenant ; total 3. Sous-officiers et soldats : Aucun Sergent-major, 1 Sergent, aucun Caporal fourrier, 5 Caporaux, 18 Grenadiers, Fusiliers et Tambours ; total 24. Total général 27.
Haute paye. 10 ans de service, 2 Sergents et Caporaux, 3 soldats ; total 5. 15 ans de service, 2 Sergents et caporaux, aucun soldat ; total 2. 20 ans de service : 2 Sergents et Caporaux, 1 soldat ; total 3. Total général : 8
Enfants. D’Officiers : 8 ; de Sous-officiers et soldats 6 ; total 14 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues d'inspection des bataillons de dépôt d'infanterie stationnés dans la 16e division militaire … passées pendant le courant de Fructidor XII et Vendémiaire an XIII » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.495 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le 2 avril 1805, le Chef d'Etat-major général écrit au Général Vandamme : "M. le maréchal commandant en chef a été informé, monsieur le général, que le nommé Pierre Courtois, soldat au 28e régiment, étant de faction hier, à neuf heures du soir, devant les armes du poste du préfet, avait fait feu sur deux individus, qui voulurent prendre la fuite lorsqu'il les a appelés au mot de ralliement, et qui se nomment Malisse, du 4e régiment, Durand, du 10e d'infanterie légère. M. le maréchal vous invite à faire mettre à la garde du camp, pour vingt jours, et à lui faire faire pendant ce temps la corvée de sa compagnie, le nommé Malisse ; j'écris au général commandant la 1re division pour qu'il ordonne la même punition à l'égard du nommé Durand.
Comme l’officier qui était de garde, le 11 de ce mois, à ce poste, a fait relever de sa faction le nommé Courtois, pour le punir d’avoir tiré, monsieur le maréchal vous invite à faire connaitre à cet officier que c’est injustement qu’il a puni ce factionnaire, auquel il aurait dû donner des éloges pour avoir fait son devoir" (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 127).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Vandamme, le 28e de Ligne, sur un effectif de 1853 hommes, en a 484 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 28e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps du centre. 1799 hommes sont présents, 54 aux hôpitaux, total 1853 hommes; le 3e Bataillon est à Lille, 16e Division militaire, pour 470 hommes présents, 64 détachés ou en recrutement, 40 aux hôpitaux, total 574 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
Corps
|
Hommes ayant droit |
Total |
Années de service du plus ancien soldat |
|||
Plus de 25 ans de service |
De 20 à 25 ans de service |
De 15 à 20 ans de service |
De 10 à 15 ans de service | |||
28e régiment d'infanterie de ligne |
2 |
2 |
2 |
203 |
209 |
27 |
(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).
Désertion en l'an XIII |
||
Régiments |
Recrues |
Déserteurs |
28e de ligne |
610 |
161 |
Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148 |
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 2e Division du Corps du centre (Vandamme) le 28e de Ligne, Colonel Edighoffen ; Chefs de Bataillon Boy et Marion ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1762 hommes présents à Outreau et Boulogne ; 534 hommes présents au Dépôt de Lille (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Le 23 août 1805, la Division Vandamme, 2e du 4e corps, est formée des Brigades Saligny (Tirailleurs du Pô et 24e de Ligne), Ferrey (4e et 28e de Ligne), Candras (46e et 57e de Ligne); en tout huit mille six cents hommes environ. Elle a pour Chef d'Etat-major l'Adjudant général Mériage. Les Aides de camp du Général Vandamme sont le Chef d'Escadron Séron, le Capitaine Desoye, et le Lieutenant Deswarte (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 136).
Le 8 Fructidor an 13 (26 août 1805), Napoléon écrit, depuis le Camp de Boulogne, au Maréchal Berthier : "... Les six bataillons destinés à Boulogne sont : le 3e du 36e, le 3e du 45e, le 3e du 55e, le 3e du 46e, le 3e du 28e et le 3e du 65e ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 332 ; Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10666).
Le 9 Fructidor an 13 (27 août 1805), le Ministre de la guerre écrit, depuis Boulogne, à M. le Maréchal Soult : "Je vous envoie ci-joint, Monsieur le Maréchal, l'ordre de départ pour les 4 divisions de votre armée. L'intention de Sa Majesté est que les 72e et 22e régiments restent à Boulogne ...
L'intention de l'Empereur est également que six des 3es bataillons des corps du centre se rendent à Boulogne.
Ces six bataillons seront :
Le 3e du 36e
Le 3e du 45e
Le 3e du 55e qui camperont à la droite de Boulogne.
Le 3e du 46e
Le 3e du 28e
Le 3e du 65e qui camperont au camp de gauche.
Le général Rey commandera à Boulogne la veille du départ de votre dernière division ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 341).
Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre le 5 Fructidor an XIII (Du 27 au 31 août 1805)" indique à la date du 8 Fructidor que le 3e Bataillon du 28e de Ligne (574 hommes) quitte Lille le 14 Fructidor pour arriver à Boulogne le 22 Fructidor (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 443).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 2e Division les :
Bataillon de Tirailleurs du Pô, 781 hommes.
24e Régiment d’infanterie légère, 1373 hommes.
4e Régiment d’infanterie de ligne, 1925 hommes.
28e Régiment d’infanterie de ligne, 1651 hommes.
46e Régiment d’infanterie de ligne, 1699 hommes.
57e Régiment d’infanterie de ligne, 1783 hommes
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
Le 13 Fructidor an 13 (31 août 1805), Berthier écrit, depuis Boulogne : "Le bureau du Mouvement est prévenu que l'Armée des côtes a pris le nom de la Grande Armée.
La Grande Armée est commandée par l'Empereur en personne …
Les corps qui occupent les camps de la Grande Armée, sur les côtes, s'appelleront Armée des Côtes.
Elle sera commandée par un Maréchal de l'Empire qui aura à ses ordres un général de division et 4 généraux de brigade.
Et les troupes ci-après :
... Le 3e bataillon du 46e régiment.
Le 3e du 28e
Le 3e du 75e
qui occuperont le camp de gauche à Boulogne ...
Maréchal BERTHIER.
Annotation de la main du Maréchal :
Cela ne doit pas être divulgué ; en prévenir ceux auxquels cette disposition sera adressée" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 418).
Le "Bulletin des mouvements de troupes ordonnés par le Ministre pour la garde des camps (Du 1er au 20 septembre 1805)" indique :
Boulogne, camp de gauche
3e Bataillon du 28e de Ligne, 574 hommes, y compris 32 aux hôpitaux, 3 en congé, départ de Lille le 14 Fructidor, arrivée à Boulogne le 18 (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 447).
Le 10 septembre 1805 (23 fructidor an 13), Napoléon écrit depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Mon cousin... Donnez également ordre aux troisièmes bataillons du 13e d'infanterie légère qui est à Ostende, du 108e qui est à Anvers, du 25e de ligne, du 36e qui est à Boulogne, du 43e, du 28e … et du 50e qui reste à Montreuil, de faire partir chacun cent hommes pour les bataillons de guerre" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 10769).
Le 1er complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 2e Division. Le 28e Regiment de 1igne a son 1er Bataillon à Lauterbourg, son 2e Bataillon à Büchelberg (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
2e division.
28e de Ligne. 2 Bataillons, 1730 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le 5 Vendémiaire an 14 (27 septembre 1805), le Maréchal Soult écrit, depuis Bruchsal, à l'Empereur : "… La désertion a été peu conséquente. Le 28e régiment est celui qui a fourni le plus de déserteurs : il en compte 21 …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 515).
Le même 7 Vendémiaire an 14 (29 septembre 1805), le Général Vandamme écrit encore au Maréchal Soult : "Monsieur le Maréchal,
J'ai l'honneur de vous rendre compte de la situation de la division, par régiment, ainsi qu'il suit :
... 28e régiment. - Il a reçu 400 paires de souliers, et 2,000 lui doivent être expédiées de Strasbourg. 600 capotes ont été expédiées de Lille pour Lauterbourg, le 27 fructidor, et sont attendues; ce corps n'a point encore de fourgon et il lui est dû 9,750 francs pour solde de fructidor, 3,050 francs pour gratifications des officiers et 2,772 francs d'indemnités de route ...
Les régiments n'ont point encore reçu du Ministre les modèles et instructions pour le fourgon d'ambulance, ni les fonds affectés à cette dépense.
Les achats de souliers et capotes ont été très chers à raison de la concurrence.
Les corps ont emporté trois paires de souliers, la moitié de la totalité est usée par la route ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 531).
Le 9 Vendémiaire an 14 (1er octobre 1805), le Maréchal Soult écrit depuis Heilbronn, au Maréchal Berthier : "... Le général Suchet arrive à l'instant et m'expose qu'il est de toute impossibilité que le colonel Nerin, commandant le 64e régiment, fasse campagne; ses blessures et ses infirmités le mettent hors d'état de se mouvoir. D'après sa demande, je vous prie de vouloir bien donner ordre au major Chauvet, du même régiment, de venir prendre le commandement des deux bataillons de guerre.
Dans le même régiment, il y a un emploi de chef de bataillon vacant par l'admission à la solde de retraite du chef de bataillon Lacroix, ainsi que dans le 34e régiment par le départ du chef de bataillon Boyer. J'ai l'honneur de vous prier, Monsieur le Maréchal et Ministre, de proposer à Sa Majesté des officiers pour occuper ces deux emplois, dont l'un pourrait être rempli avec distinction par le chef de bataillon Boy, sortant du 28e, pour lequel j'ai eu l'honneur de vous écrire dernièrement …" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 545).
Le 25 Vendémiaire an 14 (17 octobre 1805), le Général Salligny écrit, depuis Laupheim, au Général Candras : "Donnez l'ordre au colonel du 28e régiment de ligne de faire casser, à la tête de sa compagnie assemblée, le caporal qui vous sera remis avec ma lettre et qui était de service chez vous, pour avoir méconnu les ordres du maréchal commandant en chef, que je lui ai fait transmettre par un officier de l'état-major général envers lequel il s'est permis des murmures. Vous me rendrez compte dans le jour de l'exécution de cette disposition, qui sera insérée à l'ordre de votre brigade" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 879).
Le 17 octobre 1805, le 28e Régiment d'Infanterie de ligne reçoit 1733 rations de pain et 500 bouteilles de vin; le 28e a en outre reçu, dans un village, 300 livres de pain dont l'état-major général n'a pas connaissance; le Régiment a aussi un détachement au pain "Sulmetingen. - Le 28e n'a point encore de rapport" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 880).
Le Maréchal Soult écrit à l'Empereur (pas de date ni de lieu) : "… Avant-hier, dans la marche qui s'est prolongée jusqu'à 10 heures du soir, quoique la journée fût faible, mais que le débordement de plusieurs rivières avait retardée et rendue extrêmement fatigante, il y a eu de l'indiscipline dans les 1re et 2e divisions ; un ordre extrêmement sévère que j'ai donné et l'exécution d'un soldat du 28e, qui a eu lieu en présence de la 2e division, ont ramené à leur devoir ceux qui s'en étaient écartés ; demain il y aura même exemple dans la 1re division et j'espère qu'à l'avenir j'aurai à rendre à Votre Majesté meilleur témoignage des mêmes corps, qui, pour un instant, se sont oubliés et qu'ils se rendront dignes de ses grâces" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 928).
Le 26 Vendémiaire an 14 (18 octobre 1805), le Général Salligny écrit, depuis Laupheim, au Colonel du 28e Régiment : "Monsieur le Colonel,
Je vous adresse un procès-verbal de 5 sacs, appartenant à 5 soldats de votre régiment, lesquels sacs ont été trouvés avec un seul fusil dans une maison de ce village dans laquelle loge le commandant de la gendarmerie. Vous pouvez prendre ces sacs et ce fusil qui sont à votre disposition, les noms des hommes auxquels ils appartiennent sont désignés dans le procès-verbal. Il faut, s'ils sont présents, les punir très sévèrement, ou s'ils sont absents, les faire juger.
II y a encore au corps de garde de la place un homme de votre régiment qui a été trouvé hier en maraude aux avant-postes.
J'attends une plainte en règle contre lui pour le faire juger" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 934).
Le 20 octobre 1805 (28 Vendémiaire an 14), le Général Salligny envoie des ordres de détail. Dix soldats du Bataillon de Tirailleurs du Pô et un du 28e, absents depuis quatre à huit jours, ont été arrêtés, et sont renvoyés au corps, qui doit leur infliger une punition exemplaire (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 988).
Un "Etat de situation des différents détachements envoyés par les bataillons de dépôt et qui doivent être arrivés à Spire le 18 brumaire et en partir le 19", signé par l'Adjudant commandant Petiet, indique, pour la 2e Division du 4e Corps d'Armée, que le 28e Régiment d'Infanterie de ligne a 103 hommes arrivés le 26 Vendémiaire à Spire. Mouvement ordonné par deux lettres du Ministre, du 8 Vendémiaire. La colonne de l'ensemble des détachements doit arriver le 8 Frimaire à Braunau (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1170).
Le 30 Vendémiaire an 14 (22 octobre 1805), le Général Salligny écrit, depuis Mindelheim, au Général Vandamme : "Mon cher Général,
Veuillez bien, conformément aux intentions de M. le maréchal, faire cantonner le 4e régiment à Heimenek, Mindelau, Echenried et Altensteig; le 28e à Nirlewang, Apfeltrach, Gerenstall et Unkenried; le 46e en ville, et le 57e à Unter-Auerbach (qu'il ne faut pas confondre avec Ober-Auerbach), Westemach et Massbeuren. Les villages assignés aux 4e et 57e sont en avant de la ville, ceux du 57e en arrière.
Ces régiments devront se garder très militairement, et recevront vos ordres pour leur réunion sur la route de Landsberg.
Votre avant-garde campera en arrière d'Ober-Auerbach, et aura quatre compagnies dans ce village" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 3, 2e partie, p. 1043).
Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
4e corps d'armée. Commandant en chef. Maréchal Soult. 2e Division du 4e Corps. Général de Division. VANDAMME. 24e Légère (2 Bataillons) ; 4e de Ligne (2 Bataillons) ; 28e de Ligne (2 Bataillons) ; 46e de Ligne (2 Bataillons) ; 57e de Ligne (2 Bataillons). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 7 Brumaire an 14, le Chef d'état-major de la 2e Division du 4e Corps rédige le rapport suivant : "Ce matin, vingt-huit voitures de pain ont été remises à la division à 4 heures du matin. Le 46e a reçu pour un jour, et le 4e pour deux jours. Le 28e avait reçu de Munich. Les corps ne s'étant point présentés avant leur départ à la distribution, le convoi a filé sous la garde des grenadiers du 46e, pour être distribué à l'arrivée.
La viande est arrivée à 4 heures du matin de Munich, abattue et sur quelques voitures. Ce service se fait absolument mal; la division a été trois jours sans viande. On refusait de donner des bœufs sur pied à Munich. Il n'y en a pas un seul à la suite de la division.
Les souliers annoncés par M. le Maréchal ne sont point reçus. Les corps s'étaient présentés à Munich pour les recevoir; on a répondu que M. le Maréchal avait chargé l'ordonnateur de les faire conduire à la division.
Ce n'est que n'aujourd'hui que les équipages des vivres ont reçu des moyens de transport; quinze voitures ont été ce matin mises à la disposition du chef de service.
L'ambulance n'est point complète" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 293).
Le 2 décembre 1805, à Austerlitz, la Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
"Les deux bataillons du 4e régiment furent placées à l’extrême gauche, et le 2e bataillon fut détaché encore plus à gauche, sans doute pour concourir à la prise du village de Balsiowitz. Le 24e était donc à droite, et appuyé à la brigade du général Ferey".
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).
La 1ère Brigade de la Division Vandamme (46e et 57e, Général Ferey) ayant longé le faîte des hauteurs derrière la Division Saint-Hilaire, vient se former à la gauche de celle-ci, et attaque avec elle la troupe d’Olsoufiev. Le reste de la Division suit à quelque distance : le 28e de Ligne, puis le 4e et enfin le 24e Léger. Un Bataillon du 28e est détaché en cours de route pour couper le chemin d’Aujezd à Hostieradek, où l’on aperçoit une petite troupe ennemie (sans doute la Brigade Kamenski). Ce Bataillon remplit sa mission et vient se poster devant le débouché est d’Aujezd. Le Général Vandamme, dont l’artillerie marche lentement à travers cinq champs, et se laisse distancer par l’Infanterie, n’arrive près d’Aujzed qu’avec cinq Bataillons (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 209).
Entre temps, le combat de Sokolnitz a tourné décidément en notre faveur, et le Maréchal Soult appelle à la chapelle Saint-Antoine le 46e, le 57e, le 75e, et les Tirailleurs corses. L’artillerie de la Garde a rejoint et ouvre le feu avec celle du 4e Corps. L’infanterie de Vandamme descend sur Aujezd pour couper la retraite à Buxhoewden qui s’y porte en toute hâte.
C’est le 4e et le 28e, avec le 24e Léger, qui donnent dans Aujezd contre la tête de colonne de Buxhoewden (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 212).
Dans sa marche sur Vienne, la Division Vandamme occupa le 7 décembre le village d'Unter-Witternitz, sur la route et en avant de Nikolsbourg. Au village de Gros-Niemtschitz, entre Austerlitz et Witternitz, avaient été envoyés le jour de la bataille les bagages de la Division. Les habitants étaient tellement convaincus de la défaite de l'armée française, qu'ils avaient eu l'audace de piller en partie ces bagages. Vandamme écrit à cette occasion au maréchal Soult : "Monsieur le maréchal, d'après toutes les informations prises, j'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai l'intime conviction que les habitants de Gros-Niemtschitz, et particulièrement le bailli, sont cause du malheur arrivé dans ce village. Le curé, qui a été victime de cet événement, n'a pu se défendre que les habitants même y eussent pris part. J'ai donc laissé à Gros-Niemtschitz, un capitaine de voltigeurs du 24e d'infanterie légère avec sa compagnie, pour continuer les informations, en dresser procès-verbal, et prendre en otages le bailli en personne, car il est le premier coupable, et deux des principaux habitants. Ils arriveront demain à mon quartier général ; veuillez me donner vos ordres à cet égard, et me dire si je dois les faire passer outre ou vous les adresser.
On a retrouvé dans le village de Gros -Niemtschitz beaucoup d'effets cachés dans la paille ou dans la terre. Le général Ferrey a eu sa voiture, mais toute pillée. Le colonel Latrille a trouvé une partie de ses effets, dont ses épaulettes et sa croix ; quelques officiers du 28e ont aussi retrouvé différents objets ; mais toutes ces choses sont dans un tel état de dégradation, qu'à peine on en pourra tirer le moindre parti.
Aussitôt que le capitaine du 24e sera rentré de Gros-Niemtschitz, j’aurai l’honneur, monsieur le maréchal, de vous adresser son procès-verbal.
P.-S. – On a également trouvé en différents endroits des hommes enterrés, des membres coupés, etc. Plusieurs domestiques ont été reconnus". Le baillage dont Gros-Niemtschitz dépend est imposé à 30000 francs, pour servir au remboursement des pertes essuyées par la division Vandamme, et le Général doit laisser au village le Capitaine de Voltigeurs et sa Compagnie, chargé de garder le bailli en otage, et d'opérer la rentrée de la contribution (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 161).
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
... 3e division militaire
… 28e de ligne Metz ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 27 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Il sera distribué le 30 janvier :
... 400 capotes au 28e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 903 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14174).
Le 56e Bulletin de la Grande Armée, daté de Arensdorf, le 5 février 1807, raconte : "… COMBAT DE BERGFRIEDE.
... Le maréchal Soult envoya le général Guyot, avec sa cavalerie légère, s'emparer de Guttstadt, où il prit une grande partie du bagage de l'ennemi, et fit successivement 1,600 prisonniers russes. Guttstadt était son centre de dépôt. Mais au même moment le maréchal Soult se portait sur le pont de Bergfriede avec les divisions Leval et Legrand. L'ennemi, qui sentait que cette position importante protégeait la retraite de son flanc gauche, défendait ce pont avec douze de ses meilleurs bataillons. A trois heures après midi, la canonnade s'engagea. Le 4e régiment de ligne et le 24e d'infanterie légère eurent la gloire d'aborder les premiers l'ennemi. Ils soutinrent leur vieille réputation. Ces deux régiments seuls et un bataillon du 28e en réserve suffirent pour débusquer l'ennemi, passèrent au pas de charge le pont, enfoncèrent les douze bataillons russes, prirent quatre pièces de canon, et couvrirent le champ de bataille de morts et de blessés. Le 46e et le 55e, qui formaient la seconde brigade, étaient derrière, impatients de se déployer ; mais déjà l'ennemi en déroute abandonnait, épouvanté, toutes ses belles positions ; heureux présage pour la journée du lendemain …
Notre perte a été peu considérable dans tous ces petits combats ..." (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 164 ; Kermoysan « Napoléon, Recueil par ordre chronologique de ses lettres, proclamations, bulletins », Paris, 1853, t.2, p. 120 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11780).
Le 7 février 1807, à Eylau, "… Pendant ce temps, la brigade Viviès arrivait sur la droite d’Eylau et attaquait la position du cimetière … Sa première charge fut couronnée de succès, les 4e et 28e régiments entrèrent dans le cimetière, et un grand nombre de Russes furent tués ou pris ; mais une forte colonne ennemie étant venue au secours de la première, le général Viviès fut repoussé au dehors ; alors s’établit entre les deux partis une canonnade et une fusillade des plus vives, que de part et d’autre les troupes soutinrent avec un courage indicible ; cependant au bout de deux heures les Russes plièrent et la brigade rentra dans le cimetière, où elle passe la nuit au milieu des morts et des mourants" (Journal des opérations du 4e Corps - Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 210).
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 28e de ligne ...
Dépôts à Bromberg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le 12 mars 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Dejan, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, mon intention est que les trois mille hommes formant la réserve des départements ci-dessous nommés marchent comme les autres et soient dirigés, savoir ceux du département :
... … Des Deux-Nèthes … 28e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 329 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11656).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner :
… Pour la Grande Armée
… 28e de ligne 300" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Soult : "Mon Cousin … Le 4e de ligne aurait l'effectif qui est porté dans votre état, s'il n'avait pas eu d'hommes tués. Le 28e de même ...
Je regarde donc cet état comme à refaire …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12074 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14730).
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "En conséquence des derniers états de situation que vous m'avez remis, il résulte que ...
Que le 17e, 19e, 25e, 28e, 35e de ligne, 43e, 46e, 48e, 50e, 55e, 108e et 13e légère auraient un effectif de 15 500 hommes et qu'il manquerait 4 800 hommes pour que ces bataillons fussent au complet effectif de 1 260 hommes par bataillon.
Voici comment j'arrive à ce résultat ...
Faites-moi connaître l'état de situation au 15 mars de tous les 3es ou 4es bataillons de l'armée, effectif. Mettez à côté ce qu'ils devaient recevoir de 1806 et 1807 et réserve ; ce qui était reçu aux corps au 15 mars et faisant partie de leur situation, en ajoutant à la situation au 15 mars ce qui leur reste à recevoir de la conscription, ils auront, dans le courant de l'été, la force qu'il faut que ces bataillons aient. Par la différence de cette situation au complet effectif de 1 260 hommes, on aura ce qu'il est nécessaire de leur donner encore de la conscription de 1806. Il faut cependant faire attention qu’il a des bataillons qui ont leurs compagnies de grenadiers et de voltigeurs à la Grande Armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14727).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 28e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 9 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lemarois : "Monsieur le Général Lemarois
… Faites partir tout ce qu'il y a de disponible à Varsovie, en état de faire la guerre, appartenant aux 21e d'infanterie légère, 28e, 100e et 103e ..." (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12334 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15174).
Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
Je vois dans l'état de situation au camp de Boulogne au 8 mars ... que les 28e, 36e, 46e, 50e, 55e, 75e doivent être aussi dans le cas d'envoyer des détachements à la Grande Armée. Mais, ayez soin que l'on envoie les conscrits les plus anciens et qui sont déjà à l’école de bataillon.
J'ai ordonné que l'on conservât toujours pour la défense de Boulogne 600 hommes de chacun de ces bataillons, et que l'on fît partir ce qui excède ce nombre ; mais ce serait très mal entendre cet ordre que de faire partir les hommes qui arrivent ; ce sont au contraire, les plus instruits qu'il faut nous envoyer. Ainsi, non seulement avant que les conscrits soient habillés, mais même lorsqu'on est prévenu qu'ils vont arriver, il faut aussitôt prendre parmi les hommes les plus instruits ceux qui se trouveront surpasser le nombre de 600, et en former de bons détachements pour la Grande Armée ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 28e, ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
"Une forte batterie, que l'ennemi avait établie en avant de Bewernick, se démasqua et on vit en même temps plusieurs lignes d'infanterie, soutenues par une nombreuse cavalerie, s'étendre en arrière dans la plaine jusqu'à Heilsberg. S. M. l'Empereur ordonna alors que toute l'artillerie du 4e corps fût opposée à celle de l'ennemi et qu'aussitôt que son feu serait éteint on chargerait à la baïonnette ...
La division du général Carra Saint-Cyr, suivie par celle de Saint-Hilaire ... se porta par Bewernick à la rencontre de l'ennemi ; elle n'avait pas entièrement passé le défilé que ses deux premières brigades composées des 24e d'infanterie légère, 4e et 28e de ligne, donnent avec la plus grande impétuosité sur la première ligne ennemie, la culbutent et ainsi facilitent le reste de la colonne pour déboucher.
La réserve de cavalerie débouchait par le village de Langwiese ; elle était à peine formée qu'une charge s'engagea avec celle de l'ennemi ; la nôtre fut ramenée ; cependant elle rétablit le combat à son avantage" (Journal des opérations du 4e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 172).
/ 1808, formation de la Division de Réserve à Orléans
Le 12 janvier 1808, l'ordre suivant est promulgué : "L'Empereur a ordonné la formation d'une division de réserve d'infanterie qui sera réunie à Orléans le 1er février 1808.
Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires et chaque régiment de trois bataillons. La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e brigade sera composée des 15e et 16e régiments provisoires, la 3e brigade sera composée des 17e et 18e régiments provisoires ...
... Les trois bataillons du 18e régiment provisoire doivent être composés de quatre compagnies chacun, tirées des 28e, 46e et 75e de ligne.
Le général de division Verdier commandera cette division de réserve, le général Schramm y sera employé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1511).
Toujours le 12 janvier 1808, un deuxième ordre est promulgué, portant sur la composition de la Division de Réserve d'infanterie qui se réunit à Orléans : "Cette division sera composée de trois brigades, chaque brigade de deux régiments provisoires, chaque régiment de trois bataillons, chaque bataillon de quatre compagnies, chaque compagnie de 150 hommes, total 10.800 hommes.
La 1re brigade sera composée des 13e et 14e régiments provisoires, la 2e, des 15e et 16e, la 3e des 17e et 18e.
... Le 18e régiment provisoire sera composé :
1er bataillon : de quatre compagnies, de 150 hommes chacune, du 28e de ligne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1514).
Le même 12 janvier 1808, l'Empereur écrit en parallèle, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous donnerez les ordres pour la formation d'une division qui portera le titre de division de réserve, et qui se réunira à Orléans. Cette division sera composée conformément au tableau ci-joint ... Vous donnerez l'ordre qu'avant de faire partir les compagnies qui doivent former la division de réserve d'Orléans on complète tout ce que les corps doivent fournir aux douze régiments provisoires du corps d'observation des côtes de l'Océan. Le général de division Verdier commandera cette division de réserve. Le général Schramm y sera employé
P. S. Les ordres seront donnés sur-le-champ pour la formation de cette division, et elle se mettra en marche au 1er février. Vous aurez soin de lui faire fournir des capotes et de veiller à ce que les hommes soient bien habillés.
COMPOSITION DE LA RÉSERVE D'INFANTERIE QUI SE RÉUNIT À ORLÉANS
Cette division sera composée de trois brigades ; chaque brigade de deux régiments provisoires ; chaque régiment de trois bataillons ; chaque bataillon de quatre compagnies ; chaque compagnie de 150 hommes : total 10 800 hommes.
La 1re brigade sera composée du 13e et 14e régiment provisoire
... la 3e brigade 17e et 18e
Le 18e régiment provisoire sera composé :
D’un 1er bataillon de 4 compagnies de 150 hommes chacune du 28e de ligne ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13448 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er Extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 971 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 16987).
Le 22 février 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, vous devez avoir reçu mon décret pour la nouvelle organisation de l'armée. Je me suis hâté de vous l'envoyer, ainsi que les différents tableaux, afin que vous puissiez donner tous les ordres préparatoires. Mon intention est cependant qu'aucun dépôt ne se mette en marche pour sa nouvelle destination, et qu'aucun embrigadement ne soit fait qu'en conséquence d'une instruction que vous donnerez aux généraux chargés de ce travail, et qui, avant d'être expédiée, sera mise sous mes yeux. Voici quelles sont mes vues ; je vous les fais connaître afin que cela vous serve pour la rédaction de cette instruction.
4e Corps de la Grande Armée. — Vous chargerez le maréchal Soult d'organiser le 4e corps et la division Molitor. Les 10e, 24e et 26e d'infanterie légère garderont leurs trois bataillons. Les 2e, 22e et 28e de ligne, 36e, 46e, 67e et 75e ne garderont à l'armée que deux bataillons ou douze compagnies, en prenant tous les hommes disponibles, et renverront le cadre du 3e bataillon au dépôt ... " (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13593 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 171260).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ... Le 17e a son nouveau dépôt à Lille et l'ancien à Boulogne. Je pense qu'il serait convenable d’en faire de même, et qu'ainsi de suite il faudrait diriger les magasins du 19e de Boulogne sur Douai ; du 22e de Wesel sur Maastricht ; du 24e d'Huningue sur Lyon ; du 25e de Boulogne sur LandreciesLandrecies ; du 28e de Boulogne sur Saint-Omer ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).
Le 23 juin 1808, l'Empereur rédige des "PROJETS ET NOTES RELATIFS A L'ORGANISATION DE L'INFANTERIE ET DE LA CAVALERIE"; il écrit : "3° NOTE ...
3e régiment de marche à Strasbourg : deux bataillons de dix-huit compagnies (à Mayence) 2240 ...
Réunir cette division à Magdeburg.
4° GRANDE ARMÉE.
PROJET DE FORMATION DE RÉGMENT DE MARCHE.
Infanterie.
1er régiment de marche. 1.860 ...
3e Id. 4.340 ...
PROJET DE DÉCRET.
Article premier. Il sera formé six régiments de marche de la Grande Armée ; ils seront organisés conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. Toutes les troupes qui doivent composer ces régiments seront bien habillées, bien armées, enfm mises en bon état et prêtes à partir de leur garnison le 1er août prochain.
Art. 3. Le 1er régiment de marche se réunira à Hanau ...
Le 3e – à "
Art. 4. Nos ministres de la guerre, de l'administration de la guerre et du Trésor public, sont chargés de l'exécution du présent décret ...
6° 3e RÉGIMENT DE MARCHE OU RÉGIMENT DE MARCHE DU 4e CORPS.
1er bataillon (7 compagnies).
Une compagnie, Nancy, de 140 hommes du 4e de ligne. 140
Trois compagnies, Wesel, de 140 hommes du 22e de ligne. 420
Trois compagnies, Saint-Omer, de 140 hommes du 28e de ligne. 420
980 ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2037 - date présumée, en raison de la lettre adressée le même jour à Clarke).
Le 1er juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Vous donnerez ordre que les 19e, 25e, 28e, 46e, 50e et 75e forment chacun un bataillon de six compagnies et de 7 à 800 hommes y compris les grenadiers et voltigeurs qui seront au camp de Boulogne et qui se réuniront à leurs bataillons, ce qui renforcera de 4 à 5 000 hommes le camp de Boulogne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2064 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18456).
Vers le milieu d'août, les dispositions suivantes sont arrêtées : Le 1er, le 5e et le 6e Corps de la Grande Armée, ainsi que les Divisions de Dragons Milhaud et Latour-Maubourg, ont ordre de se diriger sur Mayence et Wesel, pour se rendre de là à Bayonne. Les 32e, 58e, 28e et 75e de Ligne, ainsi que la 5e Division de Dragons (Lorge), doivent être acheminés sur Paris, par Wesel (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 299).
Le 17 août 1808, l'Empereur, à Saint-Cloud, rédige une "NOTE POUR LES MINISTRES DE LA GUERRE ET DE L'ADMINISTRATION DE LA GUERRE.
… quatre régiments d'infanterie et un régiment de dragons ont ordre de se diriger sur Wesel et de là sur Paris, savoir : les 32e, 58e, 28e, 75e de ligne et 5e de dragons.
On fera par avance les dispositions pour que ces troupes, arrivées à Paris, forment une division ; on préparera à l'avance ce qui lui est nécessaire ; on désignera un général de division, deux généraux de brigade, un adjudant-commandant, trois capitaines adjoints à l'état-major, un commissaire des guerres, un inspecteur aux revues, des ambulances, des administrations, et enfin tout ce qui est nécessaire pour l'entière organisation d'une division de l'armée, douze pièces d'artillerie attelées, les caissons, le personnel d'artillerie et celui du génie.
On fera des dispositions pour activer la marche des quatre régiments d infanterie qui viennent de Wesel, de manière qu'ils arrivent à Paris à peu près le même jour ; en conséquence, la marche des derniers régiments se fera en poste, d'après les distances calculées, afin qu'ils puissent atteindre les premiers régiments et arriver à peu près en même temps qu'eux à Paris …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14256).
Le 22 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général CLarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre, mon intention est de lever 60 000 conscrits sur les réserves des années antérieures ; 20 000 des départements du Midi seront destinés pour l’armée d'Espagne et partagés conformément aux besoins des régiments, dont vous me présenterez les états ; sous les 2e, 4e, et 12e d'infanterie légère ; 14e, 44e, 15e, 70e, 47e, 86e, 43e, 55e, 51e, 46e, 32e, 28e, 75e ... ; cela fera à peu près, l'un portant l'autre, 500 hommes par régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18734).
Par Décret du 7 septembre 1808, dicté depuis Saint-Cloud, l’Empereur réorganise l’Armée d'Espagne :
"Saint-Cloud, 7 septembre 1808
DÉCRET.
L'armée d'Espagne sera composée de six corps d'armée.
... ART. 4. Le 4e corps sera commandé par le duc de Danzig et composé de la manière suivante :
1re division, que commande le général Sebastiani, comprenant les 32e, 75e, 28e et 58e régiments d'infanterie de ligne ;
2e division, que commande le général Leval, comprenant un corps de Nassau, un corps de Bade, un corps de Hesse-Darmstadt et un bataillon du prince Primat ;
3e division, que commande le général Valence, sénateur, comprenant les trois nouveaux régiments qui se réunissent à Sedan ;
4e division, comprenant la brigade hollandaise qui se réunit à Gand et qui arrive à Paris, et la brigade westphalienne qui arrive sur le Rhin.
Chacune de ces divisions étant de 6,000 hommes, ce corps d'armée sera de 24,000 hommes d'infanterie et de quarante-huit pièces de canon ...
ART. 8. - Notre ministre de la guerre est chargé de l'exécution du présent décret" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300).
Le même 7 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "... Vous donnerez l'ordre au maréchal Lefebvre de diriger ses équipages et ses effets sur Bayonne où ils devront être le 11 octobre.
Vous lui ferez connaître que je lui donne le commandement du 4e corps d’Espagne qui sera composé de :
La division Sebastiani qui se forme à Paris ; composée des 32e, 75e, 58e et 28e ;
De la division Leval composée du corps des Nassau, de Bade, de Hesse-Darmstadt et d'un bataillon du prince primat formant 6 000 hommes, cette division est partie de Metz. Il sera nécessaire que le maréchal aille en passer la revue à son passage à Orléans.
De la division de 3 nouveaux régiments de Polonais qui se forment à Sedan et qui sera commandée par le sénateur Valence.
D'une division formée hollandaise arrive à Paris dans 10 jours dont il passera la revue et d'une brigade de Westphaliens qui va passer le Rhin, et organiser cette division. Ces 4 divisions formeront une trentaine de mille hommes. Concertez-vous avec le ministre de la Guerre pour former l'état-major de ce corps d'armée.
Enfin, donnez l'ordre que ce maréchal ne perde pas de temps à s'occuper de l’organisation de son corps d'armée et de tous les détails" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18841). La 1ère Division est composée ainsi qu'il suit : 1ère Brigade, Roguet : 28e et 32e de ligne ; 2e Brigade, Pouzet : 58e et 75e de ligne.
Le 9 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le général Clarke ... Vous donnerez l'ordre au dépôt du 28e de faire partir 260 hommes pour Bayonne, où ils seront incorporés dans les deux premiers bataillons. Si le dépôt ne les pouvait point fournir, le 4e bataillon fournirait ce qui serait nécessaire, de manière que ces deux bataillons aient, à leur arrivée à Bayonne, un effectif de 1 660 hommes. Vous ferez partir de Saint-Omer le 3e bataillon. Vous le ferez porter par le 4e bataillon à 300 hommes. Il recevra à son arrivée à Bayonne, 500 conscrits, ce qui portera ce régiment au grand complet. Au total le corps recevra 1 160 conscrits ...
Trois bataillons qui sont à Boulogne, savoir les bataillons des 28e, 75e et 50e de ligne, devront en partir, aussitôt qu'on pourra s'en passer à Boulogne, c'est-à-dire dans le commencement de l'hiver ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2274 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18865).
Le 16 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Les 3es bataillon du 75e et du 28e qui doivent être partis de la 16e division militaire seront dirigés sur Vincennes et Versailles, vu que ces régiments, et les 32e, 58e, 2e, 4e, 12e et 15e doivent recevoir leurs conscrits à Paris : après qu'ils auront été armés et habillés à leurs dépôts, vous les dirigerez sur Bayonne pour renforcer l'armée d’Espagne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2306 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18933).
Le 4 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, passez la revue des dépôts des 32e, 58e, 75e, 28e, 2e, 12e, 15e, 4e d'infanterie légère. Assurez-vous de la situation de chacun de ces corps, de leur habillement et armement, et faites-moi connaître quand les 3es et 4es bataillons pourront partir, et de quelle force seront les détachements que les 5es bataillons doivent fournir aux bataillons de guerre. Ordonnez que les hommes partent bien habillés, avec de bonnes capotes, et déjà un peu dégrossis ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2427 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19179). Les 32e, 58e, 75e, 28e sont des Régiments d'infanterie de ligne appartenant à la Division Sébastiani du 4e Corps (Lefebvre).
Le 17 novembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Burgos, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Le détachement de 17 hommes du 28e de ligne rejoindra ce régiment, lorsque le corps du maréchal Lefebvre sera dans une position fixe, et non le 120e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2465 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19288).
Le 5 décembre 1808, à Madrid, l'Empereur ordonne : "... 2° Le corps du général Oudinot sera composé de trente-six bataillons des régiments ci-après, savoir des 4e, 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e et 28e d'infanterie légère ; des 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e, 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e et 94e de ligne, et des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e de ligne.
Les bataillons des tirailleurs corses et des tirailleurs du Pô y seront joints, ce qui en portera le nombre à 36.
Chaque bataillon sera réuni, enfin, à six compagnies et à 840 hommes.
Tous les hommes sortant des hôpitaux et appartenant aux régiments de marche formés en France resteront à la suite des compagnies de grenadiers et voltigeurs du corps d'Oudinot, et, lorsque les quatre compagnies de fusiliers seront arrivées, elles seront incorporées dans ces compagnies.
3° Aussitôt que deux compagnies de ces 4es bataillons seront complétées au dépôt à 140 hommes chacune, le ministre de la guerre nous en rendra compte, pour que nous donnions l'ordre de les faire rejoindre avec les chefs des bataillons et adjudants-majors.
Au 10 janvier, le ministre de la guerre nous fera connaître ceux de ces 4es bataillons qui peuvent fournir deux compagnies de 140. Les deux autres compagnies auront joint avant le 20 février, de manière qu'à cette époque chaque régiment de l'armée du Rhin ait ses quatre bataillons de six compagnies chacun et d'un effectif de 3.360 hommes, et que le corps présentera trente-six bataillons ou 30.000 hommes.
4° Ce corps sera partagé en trois divisions de douze bataillons chacune.
Les bataillons seront embrigadés sous le nom de demi-brigades d'infanterie, dont quatre d'infanterie légère et huit d'infanterie de ligne, commandées par les majors.
La 1re demi-brigade provisoire d'infanterie légère sera composée des 4es bataillons des 6e, 24e et 25e ...
La 3e des bataillons des 54e, 63e et 28e ...
La 1re division sera composée de la 1re demi-brigade d'infanterie légère et des 1re, 3e et 3e d'infanterie de ligne ...
5° Aucun mouvement ne se fait par le ministre de la guerre, qu'il ne m'en ait présenté le projet et qu'il n'ait eu mon approbation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2522).
Le 5 décembre 1808 encore, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Général Lacuée, Directeur des Revues et de la Conscription militaire, à Paris : "Mon intention est de renvoyer les compagnies de grenadiers et de voltigeurs des 4es bataillons des régiments qui font partie de l'armée du Rhin à leurs régiments, pour former le cadre des 4es bataillons, et d'augmenter insensiblement ces 4es bataillons des quatre autres compagnies, de manière que l'armée du Rhin, qui est composée de vingt et un régiments, le soit de quatre-vingt-quatre bataillons ; ce qui, avec les huit bataillons qui forment le corps des villes hanséatiques, fera quatre vingt-douze bataillons, ou un effectif de près de 78,000 hommes, et, avec la cavalerie et l'artillerie, près de 110,000 hommes. Le corps d'Oudinot ne serait plus alors composé que des compagnies de grenadiers et voltigeurs des régiments ci-après, savoir : 6e, 9e, 16e, 25e, 27e, 17e, 21e, 24e, 26e, 28e d'infanterie légère ; 8e, 95e, 96e, 4e, 18e, 40e. 64e, 88e, 27e, 39e, 45e, 59e, 69e, 76e, 24e, 54e, 63e, 94e d'infanterie de ligne. Mon intention serait que les compagnies restant des 4es bataillons de ces corps y fussent réunies ; ce qui compléterait vingt-huit bataillons. J'y joindrais les 4es bataillons des 46e, 28e, 50e, 75e, 100e et 103e ; ce qui porterait ce corps à trente-quatre bataillons, qui, à 840 hommes chacun, feraient près de 30,000 hommes. Pour compléter le nombre de 30,000 hommes, j'y réunirais les bataillons des tirailleurs du Pô et des tirailleurs corses ; j'en formerais trois divisions de douze bataillons chacune ; ce qui ferait un beau corps qui pourrait, si cela était nécessaire, renforcer l'armée du Rhin et la porter à 140,000 hommes, laissant les 4e, 46e, 18e de ligne, 24e et 26e légers, ce qui fait cinq régiments, pour la défense du port de Boulogne et de la Bretagne, et me laissant ainsi la faculté de diriger sur l'Allemagne les 4es bataillons des 48e, 13e, 108e, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14535 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19446).
Le 14 décembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Chamartin, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d’Espagne : "Mon cousin, donnez l'ordre que l'officier et les 28 hommes du 2e dépôt du 28e de ligne se mettent en route avec leurs équipages demain, pour rejoindre leur corps sur la route de Talavera de la Reina" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2565 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19508).
Le 24e Bulletin de l'Armée d'Espagne, daté d'Astorga, le 2 janvier 1809, raconte : "L'empereur est arrivé à Astorga le 1er janvier.
… Dans l'Estramadure, la division du général Sébastiani ayant passé le Tage, le 24, au pont de l'Arzobispo, a attaqué les débris de l'armée d'Estramadure. Une seule charge du 28e régiment d'infanterie de ligne a suffi pour les mettre en déroute" (Panckoucke : « Oeuvres de Napoléon Bonaparte », 1821-1822, t. 4, p. 369).
Le 31 décembre 1808, à Benavente, "Le général Clarke rend compte qu'il a passé la revue des 3es bataillons des 28e, 58e et 75e régiments d'infanterie de ligne et des détachements fournis par les dépôts des 32e de légère, 24e et 12e d'infanterie légère, et destinés les uns et les autres à rejoindre l'armée d'Espagne"; l'Empereur répond : "Renvoyé au major général, pour donner ordre à Bayonne de leur faire distribuer une paire de souliers, après quoi ils seront dirigés sur Burgos. On leur donnera à Bayonne un séjour ; ils y arriveront vers le 1er février ; le major général aura soin de m'en instruire alors pour que je donne des ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2614).
Le 13 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le général Clarke, le corps du général Oudinot, au lieu d’être partagé en trois divisions, ne le sera qu’en deux. À cet effet, la 3e demi-brigade légère et la 4e demi-brigade de ligne feront partie de la 1re division ; la 5e et la 6e demi-brigade de ligne feront partie de la 2e division. Le général Claparède commandera une de ces deux divisions. Comme il paraît que chaque corps ne pourra fournir que deux compagnies de fusiliers au grand complet, jusqu’à ce que la conscription de 1810 ait complété les cadres, chaque bataillon ne sera que de 560 hommes, chaque demi-brigade de 1 680 hommes, chaque division de 10 000 hommes, et le corps entier de 20 000 hommes. Lorsque les 5e et 6e compagnies de fusiliers pourront être envoyées, je verrai si je dois former une 3e division, ou laisser seulement le corps à deux divisions.
... Le 4e bataillon de marche sera composé des 1re et 2e compagnies de fusiliers du 54e qui est à Maëstricht, des 1re et 2e compagnies du 63e qui est à Belfort, et des 1re et 2e compagnies du 28e de ligne qui est à Boulogne ...
Ces douze bataillons de marche seront réunis du 1er au 15 mars à Strasbourg.
Vous donnerez ordre que chacune de ces compagnies soient complétées à 140 hommes.
Donnez ordre que les dépôts fournissent à chaque homme une capote et 3 paires de souliers, dont deux dans le sac et une aux pieds.
Si les dépôts ne pouvaient compléter ces compagnies, ils en enverront toujours les cadres, avec tout ce qu’ils ont de disponible, et vous ferez connaître ce qui manquerait, afin que je le fasse tirer des conscrits de ma Garde.
Vous donnerez ordre que tous les détachements de ma Garde qui doivent partir de Paris, pour porter les compagnies de grenadiers et de voltigeurs au grand complet, soient prêts à partir le 15 pour se rendre à Strasbourg. Ils seront formés en bataillons de marche. Vous prescrirez aux différents commandants de ma Garde d’en passer la revue, de n’envoyer que des hommes qui sachent faire l’exercice à feu, et de les faire habiller de l’uniforme d’infanterie légère, avec les boutons des régiments où ils doivent entrer ; on me les présentera à la parade du 16, et ils partiront le 17.
J’ai donné ordre au corps du général Oudinot de se réunir à Augsbourg.
Si le général Claparède est encore à Paris, donnez-lui l’ordre de se rendre à Strasbourg186 pour y attendre ces détachements, et exécuter les ordres qui lui seront donnés. Il sera chargé de mener cette colonne.
Par ce moyen, il y aura entre Strasbourg et Augsbourg de quoi compléter les 12 brigades du corps du général Oudinot, à 12 compagnies chacune, c’est-à-dire à 20 000 hommes. Comme il y aura 12 demi-brigades, il faudra 36 chefs de bataillon et adjudants-majors. Présentez-moi la nomination de ceux qui manquent, et vous les dirigerez sur Strasbourg, pour de là rejoindre le corps. Il faudra 12 majors, le corps en a huit ; c’est quatre à envoyer. Il faut 6 généraux de brigade ; faites-moi connaître ceux qu’il faudrait envoyer.
Il faut à chaque division 18 pièces de canon, c’est-à-dire 36 pour les 2 divisions. Le corps en a 18 ; faites-moi connaître la situation du parc de l’armée du Rhin, et s’il peut fournir les 18 autres pièces.
Ainsi, à la fin de mars, j’aurai au corps du général Oudinot 20 000 hommes, 36 pièces de canon avec caissons et double approvisionnement, un général de brigade d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, une compagnie de pontonniers, un colonel du génie, trois officiers du génie, 6 000 outils attelés, 40 caissons d’infanterie, 20 par division, la division de cuirassiers Espagne, et la brigade de cavalerie légère composée de 3 régiments que j’ai attachés à ce corps. Ce qui fera un corps de près de 30 000 hommes.
Il faut qu’il y ait un commissaire des guerres par division, et deux adjoints, et les chefs de service nécessaires. L’armée du Rhin a en personnel de quoi organiser tout cela ..." (E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2767 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20016).
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... Le 5e régiment provisoire sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
1er bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 7e de ligne, 3 compagnies du 5e bataillon du 19e de ligne.
2e bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 25e, 3 compagnies du 5e bataillon du 28e.
3° bataillon : 3 compagnies du 5e bataillon du 36e, 3 compagnies du 5e bataillon du 43e ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Situation de la Division Oudinot au 9 mars 1809 (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20309) :
Divisions |
Brigades |
1/2 Brigades |
Bataillons |
Présents |
Détachements tirés des conscrits de la Garde |
Compagnies de fusiliers formant les 12 premières compagnies de marche |
Détachement formant le 13e bataillon de marche |
Totaux
|
Manque au complet de 560 par brigade |
Excédent sur le complet |
||
Par bataillon
|
Par 1/2 brigade
|
|||||||||||
1ère division général Claparède |
3e brigade le général |
3e 1/2 brigade d'inf. de ligne Major Prévot-Saint-Cyr | 54e de ligne |
217 |
14 |
114 |
122 219 |
|
453 557 |
1010 |
107 |
Le 12 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... Le corps d'Oudinot doit être composé de douze demi-brigades, chacune forte de trois bataillons, ce qui devrait faire trente-six bataillons ; mais il y en a quatre, savoir : le bataillon du 28e, celui du 46e, celui du 50e et celui du 75e, qui ne pourront passer le Rhin que lorsqu'il aura été pourvu à la défense des côtes. Resteraient donc trente-deux bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14887 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20337).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve.
Donnez ordre qu'au 1er avril, deux compagnies des 17e d'infanterie légère et 19e, chacune de 140 hommes et formant ensemble 560 hommes, se rendent à Saint-Omer. Ces quatre compagnies formeront le fonds du 1er bataillon de la 6e demi-brigade provisoire de réserve. Que deux compagnies, tirées de même des 5es bataillons du 25e et du 28e, se mettent également en marche pour Saint-Omer où elles formeront le fonds du 2e bataillon, enfin que deux compagnies des 5es bataillons des 36e et 43e se réunissent à Saint-Omer, pour former le fonds du 3e bataillon de la 6e demi-brigade. Ainsi, cette demi-brigade se trouvera d'abord composée de 16 compagnies à 140 hommes. Si les dépôts ne peuvent fournir ce nombre, ils fourniront, du moins, ce qu'ils pourront, pourvu, toutefois, qu'il y ait 80 hommes par compagnie ; ils devront sans nouvel ordre compléter leur compagnie à 140 hommes, par l'envoi successif des hommes habillés et disponibles. Cet envoi sera réglé tous les samedis, de manière que chaque détachement soit au moins de 20 hommes.
Comme les 5es bataillons qui concourent à la formation de cette demi-brigade doivent fournir 3 compagnies, chaque dépôt se tiendra prêt à procéder à la formation de la 3e compagnie, aussitôt que les deux premières seront complétées ...
La réunion de ces 3 demi-brigades va bientôt me permettre de disposer des 10 4es bataillons qui doivent rejoindre leurs bataillons de guerre en Allemagne ; ils doivent se tenir prêts à se mettre en marche, mais avant de leur en donner l'ordre, je désire pourvoir, de la manière suivante, au moyen de porter ces 4es bataillons au complet de 840 hommes.
Les 4es bataillons du 25e, du 28e et du 36e, qui ont besoin chacun de 200 à 300 conscrits pour être complétés, les recevront des conscrits de la Garde, et le dépôt sera dispensé d'y pourvoir. En conséquence, les hommes que ces 4es bataillons ont à Boulogne seront incorporés dans les grenadiers et voltigeurs, et dans les deux premières compagnies, et les cadres des deux dernières se rendront à Saint-Denis où ils seront casernés. À leur arrivée, la Garde leur fournira 300 conscrits pour chaque corps, ce qui portera ces dernières compagnies au grand complet. Elles resteront à Saint-Denis jusqu'à nouvel ordre ; vous préviendrez de cette disposition le général qui commande la 6e division militaire, afin qu'aussitôt que la 6e demi-brigade aura plus de 1000 hommes réunis, il fasse partir pour Saint-Denis les cadres des 5es et 6es compagnies de ces trois régiments ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).
Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 26 mars. Je vois que les ordres que vous avez donnés sont conformes à mes instructions, hormis cependant que vous ne rn 'avez pas présenté la nomination des colonels en second pour les demi-brigades de Saint-Omer et de Gand ; cependant la présence de ces officiers est bien nécessaire, surtout à Saint-Omer. Il faut nommer un général de brigade pour commander ces deux demi-brigades et veiller à leur prompte organisation.
Je pense que les 5es et 6es compagnies des 4es bataillons des 25e, 28e et 36e doivent partir vingt-quatre heures après la réception de votre ordre pour Saint-Denis et ne pas attendre que la demi-brigade soit formée à Saint-Omer, puisqu'après l'arrivée des cadres à Saint-Denis, il se passera le temps de reconnaître et d'incorporer les conscrits que la Garde leur remettra.
Je ne vois pas que vous ayez encore pourvu à l'organisation des 5es bataillons et des compagnies de dépôt; c'est cependant le plus important" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 3017; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20567).
Le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... La Garde a employé 2800 conscrits pour former les régiments de tirailleurs, et 5200 hommes pour tout ce qu'elle a fourni jusqu'à cette heure à la ligne. Elle a donc employé 8000 conscrits. Elle a dû en recevoir 16000. Il lui en reste donc encore 8000, sur lesquels elle retiendra 5600, pour former 4 régiments de conscrits.
Il ne lui restera donc plus que 2400 hommes. Sur ces 2400 hommes, elle en donnera 240 hommes aux 5es et 6es compagnies de chacun des 25e, 28e, 36e, 75e, 72e, 65e et 46e ; ce qui fait 1 680 hommes.
Elle en fournira autant aux 1res et 2es compagnies des 5es bataillons des 12e, 14e, 34e et 88e, ce qui emploiera tous les conscrits de la Garde.
Ainsi, donnez l'ordre que la Garde ... prépare, pour le jour où ces 11 régiments arriveront ici, le cadre de leurs compagnies, 240 hommes, c'est-à-dire 120 par compagnie, ce qui les portera à 140 hommes, avec les officiers et leurs cadres" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 898 (donnele 31e et non le 34e); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20643).
Le 3 juin 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, la conscription doit déjà commencer à rendre. Faites-moi un rapport sur l'organisation de mes réserves. Voici comment j'entends qu'elles soient organisées.
Le commandant de ma réserve en Allemagne sera le duc d'Abrantès.
La 1re division, commandée par le général de division Rivaud, sera composée de la brigade Charles Lameth (1re brigade), ayant les 4es bataillons des 19e, 25e et 28e de ligne, de la brigade Taupin (2e brigade), ayant les 4es bataillons des 36e, 50e et 75e, et de la brigade Brouard (3e brigade), ayant les 4es bataillons des 13e léger, 48e et 108e. La division Rivaud aurait donc 7,200 hommes ... Les brigades Taupin et Lameth resteraient à Hanau. La division Rivaud devrait avoir un adjudant commandant, un officier d'artillerie, un officier du génie et douze pièces de canon ...
J'aurais donc dans le mois de juillet trois divisions bien organisées, ayant 21,000 hommes d'infanterie, 5,000 hommes de cavalerie, quarante-deux pièces de canon, une ou deux compagnies de sapeurs, un commandant d'artillerie, un commandant du génie et un commissaire ordonnateur. En y joignant la division hollandaise que commande le général Gratien, on porterait ce corps à plus de 30,000 hommes.
Aussitôt que le duc d'Abrantès sera arrivé à Paris, vous lui ferez connaître mes intentions et vous lui ordonnerez de commencer la revue et l'inspection de son corps, pour assurer et accélérer par tous les moyens sa formation ...
Recommandez au duc de Valmy, qui jusqu’à ce moment commande la réserve, de bien la faire exercer ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15291 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21118).
Le 10 juin 1809, l'Empereur, qui vient de décider d'une importante levée de Conscrits, sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 28e de Ligne, l'Empereur ordonne : "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810"
Aux bataillons chargés de la défense des Côtes du Nord ... 28e de ligne 100 ...
6e Demi-brigade provisoire : 17e de ligne; 19e id. complété aux Côtes du Nord; 25e id.; 28e id.; 36e id.; 43e id.; 44e de ligne 250; 46e id. complété aux Côtes du Nord ; "18 compagnies à 2520 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 25 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... 7200 sur Bayonne, pour remplir les cadres des 12 bataillons qui ont ordre de rentrer en France
600 pour le 28e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 28e à Bayonne 600 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
/ 1809, Espagne
- Bataille d'Almonacid (11 août 1809)
L'armée espagnole, qui est, le 8 août, en posiltion devant Aranjuez, quitte ce point le 9 et marche au secours d'une Division que le 4e Corps a bousculée devant Toledo. Après avoir rallié à Almonacid cette Division, l'armée ennemie dispose de 36,000 hommes d'infanterie, 4,000 de cavalerie et 40 bouches à feu.
Le 10 au soir, le 4e Corps, comptant au plus 15,000 hommes, se porte vers l'armée espagnole de Venégas. Le 11 au matin, le Roi Joseph arrive à Toledo avec 5,000 hommes, mais, apprenant que l'ennemi parait disposé à courir la chance d'une bataille, il part de Tolède le matin même avec sa Garde, dans l'intention de l’attaquer ; mais bientôt le bruit du canon annonce que le Général Sébastiani est déjà aux prises avec l'ennemi.
Le Général Leval, chargé d'attaquer la gauche des Espagnols, fait enlever par les Polonais la colline où elle s'appuie ; le Général Vénégas, voulant reprendre ce poste important, y fait marcher une partie de sa réserve ; mais ses efforts sont inutiles ; tout est culbuté, et sa ligne prise à revers. En même temps, la Division Sébastiani, formée sur deux lignes, ses Bataillons impairs en colonne serrée, ses Bataillons pairs déployés, attaque au pas de charge les 15,000 Espagnols qui défendent le plateau et le village, s'emparant de trois pièces de canon et d'un grand nombre de caissons, et mettant beaucoup d'hommes hors de combat. L'attaque est impétueuse, mais la résistance est opiniâtre. Venégas fait avancer un Corps nombreux de cavalerie qui vient se briser devant les carrés de nos Divisions. Les Divisions de centre et de droite de Venégas sont assaillies par les 28e, 32e, 58e et 75e Régiments, conduits par les Généraux Belair et Rey, ainsi que par le 51e et le 12e d'infanterie légère, aux ordres du Général Godinot. Le Général Léger-Belair avec les trois Bataillons du 75e, un Bataillon du 58e et deux Bataillons d'infanterie légère, force la droite espagnole. Hors d'état de résister au choc impétueux de ces braves Régiments, les Espagnols se réfugient sur la haute colline où se trouve le château. Vénégas y rallie ses troupes, et parait disposé à s'y défendre ; on aurait pu manœuvrer pour tourner cette forte position, sans s'exposer à perdre bien du monde pour l'enlever de vive force ; mais cette attaque est commencée lorsque le Roi arrive sur le champ de bataille ; il n'est plus temps de changer les premières dispositions. Les troupes, fractionnées en plusieurs colonnes, gravissent la colline avec intrépidité, et chassent l'ennemi, qui, rejeté dans la plaine, est chargé et mis dans le plus grand désordre par les Dragons du Général Milhaud et par la cavalerie légère du Général Merlin. Les espagnols sont vivement poursuivis jusqu'à la nuit. Ils ont plus de 3,000 hommes tués, pedent 16 bouches à feu, 31 caissons, plusieurs drapeaux et environ 3 à 4,000 prisonniers. Nos pertes sont de 1,200 hommes dont 800 blessés; 35 canons, plusieurs drapeaux et 100 caissons sont restés entre nos mains.
L'armée française a 319 tués et 2,075 blessés. Vénégas s'enfuit jusque dans la Sierra-Morena, d'où il écrit à la junte de Séville, onze jours après la bataille, qu'il ne peut pas lui envoyer l'état de ses pertes, à cause de la dispersion de ses troupes (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 255).
Dans son "Rapport de la bataille d'Almonacid", adressé à Joseph, et daté de Madridejos, le 13 août 1809, Sébastiani écrit : "... L'ennemi, forcé dans sa première position, s'était retiré sur la montagne et le château. J'ordonnai au général Leval de le tourner par sa gauche, et je le fis canonner vivement. Votre Majesté, voyant qu'il était ébranlé, désira qu'un mouvement simultané de la droite, de la gauche et du centre portât la mort et le désordre dans tous les rangs ennemis. Les ordres de Votre Majesté furent exécutés. Le général Leval, avec les divisions polonaise et allemande, se porta derrière le flanc gauche de l'armée de Vénégas ; le général Rey, en colonne serrée, monta avec les 28e et 32e régiments sur la position de la montagne qui était à notre droite. Deux bataillons du 58e, déployés, gravirent parle centre, appuyés par un bataillon du 12e d'infanterie légère, appartenant à la réserve, que le général Godinot conduisit en colonne serrée sur le château. Le général Belair, avec le 75e régiment, un bataillon du 58e et deux du 12e d'infanterie légère, força toute la droite de l'ennemi ; et toute l'armée se trouva en même temps de l'autre côté de la montagne, en poursuivant l'ennemi avec un ordre et une précision difficiles à obtenir sur un champ de manœuvres. L'ennemi avait posté derrière cette montagne, et à portée de canon toute son artillerie. Il avait formé quelques corps pour appuyer un instant sa retraite ; mais, ébranlé par le mouvement des troupes, et chargé avec impétuosité par les divisions de cavalerie Milhaud et Merlin, auxquelles j'avais donné l'ordre de se porter sur l'armée ennemie, comme Votre Majesté me l'avait prescrit elle-même, la retraite de l'ennemi devint une déroute entière. Infanterie, artillerie, cavalerie, tout fut confondu ; et l'armée française se rendit maîtresse de 35 pièces d'artillerie, de 100 caissons, de plus de 200 voitures. 4 mille prisonniers, plusieurs drapeaux, un grand nombre d'officiers, tombèrent en notre pouvoir ; 4 mille morts restèrent sur le champ de bataille, et le nombre des blessés de l'ennemi est immense ...
M. le colonel le Grand, du 58e régiment ; MM. les chefs de bataillon Fourcade et Beslancourt, du même régiment ; MM. Beauffet, du 32e ; Schwekartz, du 28e ; et Fourneau, du 75e, qui commandèrent les régiments, se sont conduits avec la plus grande distinction ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 6, p. 334).
Le 25 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, donnez l’ordre en Espagne de faire partir pour Bayonne les cadres des quatre compagnies de fusiliers du 3e bataillon du 9e léger. Tous les soldats de ces quatre compagnies seront incorporés dans les deux premiers bataillons ; la compagnie de grenadiers du 3e bataillon sera provisoirement attachée au premier bataillon ; et la compagnie de voltigeurs sera provisoirement attachée au 2e bataillon. Le chef de bataillon et l’adjudant-major partiront avec les cadres des quatre compagnies qui sont destinées à venir chercher des conscrits à Bayonne. Donnez le même ordre pour les 4es bataillons des 16e léger, 45, 54, 8e, 24e et 96e.
Ces 7 cadres doivent former 3 à 400 hommes ; il se réuniront ensemble afin de marcher avec précaution et en sûreté. S’il est nécessaire on donnera aux officiers des carabines pour se défendre en août.
Vous ferez la même opération pour les 28e, 32e, 58e et 75e. Ces quatre cadres marcheront également ensemble et en ordre ...
Ces 19 cadres recevront 12 000 hommes à Bayonne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3602; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22175).
Le 4 octobre 1809, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke, ministre de la guerre, duquel il résulte que Sa Majesté a sans doute eu l’intention de désigner ... les 3es bataillons des 28e, 32e, 58e et 75e régiments de ligne du 4e corps d'armée" "Oui", répond ce dernier (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3638 - Sans signature ni date ; le rapport du ministre est du 4 octobre 1809).
Le 30 octobre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... je vous ai fait connaître que mon intention était que le 8e corps fût dirigé sur Paris et Huningue, et pût y être arrivé avant le 30 novembre ... Mais je dois aussi vous faire connaître mes intentions sur l'organisation du 8e corps, que je désire pouvoir faire entrer en Espagne dans les derniers jours de janvier. Ce corps sera commandé par le duc d'Abrantès. La 1re division sera composée des quatre bataillons du 22e de ligne et des huit bataillons actuellement existants à la division Rivaud ; total, douze bataillons. Tous ces bataillons seront mis au grand complet de 840 hommes par l'incorporation soit de ce qu'ils ont ou auront de disponible à leur dépôt d'ici au 1er décembre, soit de ce qu'ils auraient dans les six demi-brigades provisoires qui sont au Nord. Par exemple, le 19e a 360 hommes dans la 6e demi-brigade, le 25e y a 300 hommes, le 28e y a 400 hommes, le 36e, 200 hommes, etc. Je suppose que d’ici au 1er décembre je pourrai avoir disponible une partie de ces demi-brigades provisoires ; mon intention est de retirer tout ce qui sera possible. Cette 1re division sera donc composée de 10,000 hommes, présents sous les armes et formant deux brigades.
La 2e division, commandée par le général Lagrange, sera composée de trois bataillons du 65e, d'un bataillon du 46e et de huit bataillons des huit régiments qui sont à Paris ; ce qui fera en tout douze bataillons ou 10,000 hommes.
Les 3e et 4e divisions seront formées de tout ce que les dépôts de France pourront fournir au 1er décembre. C'est peu que d'évaluer à 10,000 hommes la force à laquelle chacune de ces divisions pourra ainsi ètre portée ; ce qui réunira sous les ordres du duc d'Abrantès un corps de 40,000 hommes environ. Pour pouvoir l'organiser convenablement, je désire que le chef de vos bureaux qui a fait le travail que vous m'avez remis, pour la formation d'une réserve de 100,000 hommes destinés pour l'Espagne, vienne à Fontainebleau. Il fera connaître au sieur Monnier, secrétaire du cabinet, qu'il est arrivé ; il apportera les états qu'il peut avoir et fera cette organisation sous mes yeux. Entre autres matériaux et renseignements dont il devra se munir, il aura soin d'apporter un état de situation de toutes les demi-brigades provisoires et régiments de marche qui existent, un état de tout ce qui est disponible dans les différents dépôts en France, un état de la situation où se trouvent tous les 1ers, tous les 2es, tous les 3es, tous les 4es bataillons et les 1re, 2e, 3e et 4e compagnies des 5es bataillons. En travaillant une couple d'heures avec moi, cet employé comprendra de quelle manière je veux faire ce travail ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 50 ; Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 15986 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22420).
Le 19 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Présentez-moi un travail pour former 4 régiments de marche pour les corps d'armée d'Espagne ; lesquels se réuniront depuis Orléans jusqu'à Bordeaux. Un colonel en second ou un major sera mis à la tête de chaque régiment pour les commander ...
Le 2e régiment de marche contiendra d'abord ce qui appartient aux 17e et 5e régiments d'infanterie légère. On verra aussi dans le 2e corps ce que pourront fournir les dépôts, et ce que pourront fournir les 28e et 75e de ligne du 4e corps. On prendra ensuite les détachements appartenant au 5e corps, qui, avec les précédents, forment 12 régiments. Ces divers détachements réunis composeront le 2e régiment de marche ...
Vous me ferez connaître à quelle époque ces régiments pourront se mettre en marche ; ils peuvent être formés sur-le-champ, et mis en marche au 15 décembre au plus tard.
Lorsque ces 4 régiments seront formés, vous m'en rendrez compte, et je donnerai mes ordres pour leur destination ultérieure, à leur arrivée à Bayonne, attendu qu'ils ne doivent point entrer isolément en Espagne sans mon ordre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3721 (avec la date du 8 novembre); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22478).
Le 1er janvier 1810, Soult écrit, depuis Madrid, à Berthier : "... Il restera à Madrid, pour la garde de cette place, les 28e et 32e régiments de ligne, ainsi que le 75e régiment, détaché à Guadalaxara et à Buytrago, qui, au besoin, y serait appelé ; le 3e régiment de hussards hollandais, le26e de chasseurs, un fort détachement de gendarmerie, les troupes de l'artillerie et du génie, du grand parc et de la direction des travaux qui s'exécutent au Retiro ; et enfin le dépôt des militaires isolés, et surtout des hôpitaux, dont le nombre augmente tous les jours. La réunion de toutes ces troupes est plus que suffisante pour assurer la tranquillité de la capitale, d'autant plus qu'elles s'accroîtront journellement par tout ce qui arrivera des derrières ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 198).
Le 7 janvier 1810, Soult écrit, depuis Madrid, à Berthier : "... Le roi a déterminé que la garnison de Madrid resterait provisoirement composée, indépendamment des troupes de l'artillerie, de la gendarmerie, du génie et des dépôts, que je viens d'énumérer, des 28e et 32e régiments de ligne, ainsi que du 3e régiment de hussards hollandais ; et que le général Belliard aurait en outre, à sa disposition, le 75e régiment, qui occupe Buytrago etGuadalaxara, et le 26e régiment de chasseurs à cheval ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 7, p. 209).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
La 6e demi-brigade provisoire, composée de trois bataillons formés de détachements des 17e, 19e, 25e, 28e, 30e et 43e régiments d’infanterie de ligne, sera dirigée sur Boulogne, pour y demeurer sous le commandement du général Vandamme, Ainsi, le camp de Boulogne sera composé des 19e, 46e, 72e régiments de ligne, et de la 6e demi-brigade provisoire, formant ensemble un effectif d'environ 10.000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le 29 mai 1810, l'Empereur écrit, depuis Le Havre, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le bataillon de marche de la 6e demi-brigade est composé de 11 compagnies des 28e, 25e, 36e et 43e régiments. Mon intention est qu'il soit organisé de la manière suivante : 2 compagnies du 25e ; 2 idem du 28e ; 2 idem du 36e ; 2 idem du 43e. Ce qui fera un bataillon de 8 compagnies. Les officiers et les cadres des autres compagnies rejoindront leur dépôt ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23684).
Le 8 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... La 6e demi-brigade provisoire formera un 4e régiment provisoire, qui sera composé de dix compagnies. Savoir :
1er bataillon 2 compagnies du 25e de ligne
2 idem du 28e idem
2e bataillon 2 compagnies du 36e de ligne
2 idem du 43e
Total 8 compagnies
1 compagnie du 14e de ligne
et 1 formée de plusieurs détachements qu'elle rejoindra à Tours.
Les compagnies restantes rentreront aux dépôts où les hommes so1tant des hôpitaux iront les rejoindre.
Le général Pannetier aura le commandement des 4 régiments, et le 12, jour où le 4e régiment provisoire partira, il partira pour prendre le commandement des 4 régiments. Vous les ferez marcher à très petites journées, elles se reposeront tous les trois jours, et on les fatiguera le moins possible ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4282 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23724 - Note. Les crochets dans cette lettre correspondent à des tronçons autographes considérés illisibles sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre. 17 C 323), mais retranscrits sur une autre copie d'expédition (S.H.D., Guerre, 17 c 103) ; sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre, 17 C 323) : « Expédié le 9 au matin »).
Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Ne pourrait-on pas former pour les autres corps de l'armée d'Espagne trois bataillons de marche de 1 000 hommes chacun, qu'on tirerait des 5e léger, 14e de ligne, 19e léger, 19e de ligne, 28e de ligne, 34e, 65e et 75e et des autres dépôts des régiments qui ont leurs bataillons de guerre en Espagne ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).
Le 10 août 1810 encore, on soumet à l'Empereur un "Rapport du général Clarke au sujet de la formation de détachements, tirés des dépôts des régiments qui ont concouru à l'organisation des 3e et 4e régiments provisoires et réunis à Versailles pour, de là, être dirigés sur l'Espagne"; Napoléon répond : "Renvoyé au ministre de la guerre pour donner ordre que les dépôts des 44e, 56e, 75e, 50e, 51e, 55e, 25e, 28e, 36e et 43e régiments envoient à Versailles de quoi compléter à 140 hommes ce qu'ils ont dans cette ville, de sorte qu'au lieu de 400 hommes ceci fasse 1.400 hommes. Par ce moyen, ces quatre compagnies seront reformées et pourront composer un régiment de marche qui pourra partir pour l'Espagne dans le courant de septembre prochain" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4488).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
Le 1er bataillon de marche (ou bataillon de marche de la division d'arrière-garde) sera celui qui s'organise à Saint-Denis et qui sera composé, savoir : 110 hommes du 44e ; 110 du 46e (à cet effet ce qui est au camp de Boulogne fournira 60 hommes, lesquels seront réunis aux 50 qui sont à Versailles) ; 140 du 50e ; 100 du 51e ; 110 du 55e ; 130 du 75e ; 77 du 25e ; 130 du 28e ; 80 du 36e ; 120 du 43e ; total 1107 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 13 septembre 1810, Napoléon ordonne, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, il sera formé une division de réserve de l'armée d'Espagne, qui sera composée de trois brigades.
La 1re brigade sera composée,
1° Du 1er régiment de marche de l'armée du Midi, lequel se formera à Limoges et sera composé de deux bataillons de marche de l'armée du Midi. Le 1er bataillon sera composé de la manière suivante : 100 hommes du 21e léger, 100 du 28e, 100 du 34e de ligne, 100 du 40e, 100 du 64e, 100 du 88e; total, 600 hommes.
Le 2e bataillon sera composé de 100 hommes du 100e de ligne, 100 du 103e, 100 du 54e, 100 du 63e, 150 du 32e, 150 du 58e; total, 700 hommes.
Ce 1er régiment sera commandé par un colonel en second, deux chefs de bataillon et les officiers nécessaires.
Les officiers destinés à rejoindre l'armée du Midi auront emploi dans ces régiments. Vous me proposerez d'y envoyer douze jeunes gens de l'école militaire de Saint-Cyr, qui rejoindront à Limoges et auront des brevets de sous-lieutenants pour les douze régiments dont les détachements forment ce régiment de marche. Les détachements faisant partie de ce régiment, qui se forment à Orléans, recevront l'ordre de continuer leur route sur Limoges.
Il est nécessaire que ce régiment soit bien constitué, parce qu'il se passera beaucoup de temps avant qu'il puisse être dissous et rejoindre ses corps sous Cadix ...
Les quatre bataillons composant cette 1re brigade de la division de réserve seront cantonnés à Limoges. Un général de brigade ira en prendre le commandement.
Il sera passé la revue de cette brigade le 10 octobre, mon intention étant qu'elle soit complétée, pour cette époque, en officiers et sous-officiers, et qu'elle soit en état de faire la guerre ...
Le général qui commandera cette division sera le général de division Caffarelli, mon aide de camp. Proposez-moi les trois généraux de brigade et un adjudant commandant à attacher à cette division. Je désire qu'elle puisse être réunie, du 15 au 20 octobre, à Bayonne ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 16900 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24562).
Le 20 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, donnez ordre que les 3es compagnies des 5es bataillons des 44e, 46e, 51e, 55e, 75e, 25e, 28e et 36e, qui font partie du bataillon de marche d'arrière-garde et qui arrivent le 30 à Bayonne, se dirigent sur Pampelune où ce bataillon sera dissous et où ces compagnies rejoindront les compagnies de leurs régiments aux 3e et 4e régiments provisoires ... Vous voyez par là que je n'approuve pas la proposition du ministre de la guerre de faire revenir ces cadres en France. Les cadres de ces compagnies me paraissent nécessaires aux 5es bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4729).
Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre au major général de faire rentrer en en France le 4e bataillon du 28e qui est à Madrid, en laissant ce qu'il a de disponible aux premiers bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).
Le 29 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, donnez les ordres suivants pour diriger des renforts sur l'armée du Midi ...
RENFORTS A TIRER DE L'ARMÉE DU NORD ...
Navarre. — Donnez ordre de faire partir sans délai les trois compagnies du 51e qui se trouvent dans le 3e régiment provisoire, les 300 hommes du 55e et les 400 du 75e qui se trouvent dans le même régiment, où ils forment le 3e bataillon ; les 600 hommes du 32e et les 700 hommes du 58e qui forment les deux premiers bataillons du 1er régiment provisoire ; enfin les détachements du 54e, du 88e et du 34e qui se trouvent dans le 4e régiment provisoire, au 2e bataillon, et le détachement du 28e qui fait partie du 1er bataillon du même régiment. Ces différents détachements se réuniront à Logrono. Il en sera fait un 1er régiment de marche de l'armée du Midi, fort de 2,800 hommes. De Logrono, ce régiment de marche se dirigera sur l'Andalousie par Burgos, Valladolid et Madrid.
En conséquence, les régiments provisoires restant en Navarre seront réorganisés de la manière suivante.
Le 4e régiment provisoire sera dissous ; son 1er bataillon deviendra le 2e du 1er régiment provisoire. Le détachement de 3oo hommes du 36e sera joint à ce bataillon, en remplacement du 28e, qui en est retiré ...
Ainsi donc les renforts que l'armée du Nord dirigera sur l'armée du Midi se composeront : du 1er régiment de marche du Midi, fort de 2,800 hommes ; du 2e, 1,400 hommes ; du 3e, 2,000 hommes, et des trois régiments provisoires de dragons, 1,800 hommes ; total, 8,000 hommes. Ce qui, joint aux 5,000 de l'armée du Centre, formera un secours d'environ 13,200 hommes pour l'armée du Midi.
Donnez vos ordres de manière à ne pas être désobéi ... Le duc d'Istrie composera chaque colonne d'infanterie et de cavalerie, en portant chaque colonne à 2,000 hommes au moins, sans que cela soit cependant un motif de retard ... Il faut bien expliquer dans vos ordres qu'ils ne sont susceptibles ni de mais, ni de si, ni de car ; que, vingt-quatre heures après leur réception, ces régiments doivent se mettre en marche ; que les généraux Caffarelli et Beille doivent vous envoyer l'itinéraire de ce mouvement et le jour où ce régiment de marche doit arriver à Madrid ; qu'ils doivent également adresser cet itinéraire au duc de Dalmatie ; que les généraux auxquels vos ordres sont adressés sont responsables du moindre retard ...
Vos ordres seront composés, 1° d'un ordre positif et sec, à peu près en ces termes : L'Empereur ordonne, etc. 2° d'une lettre contenant vos instructions. Mettez dans l'ordre : « sous peine de désobéissance » ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17529).
Le 2 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin, je réponds à votre lettre du 30 mars. Il n'y a pas de doute que les détachements des 75e et 28e régiments qui entrent dans la composition du 1er régiment de marche du Midi et dont les régiments appartiennent à l'armée du Centre doivent s'arrêter à Madrid et rejoindre le régiment Buquet" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5259 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26467).
Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ne seront pas formés avant les 4es.
Je prends donc le parti de contremander l'ordre que contient mon décret du 23 avril de tirer 1800 anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne pour servir à la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ...
Le bataillon de marche de l'armée du Midi sera composé de :
80 hommes du 8e, 70 hommes du 88e. 170 du 28e. 90 du 95e. 60 du 34e. 70 du 96e. 60 du 40e. 70 du 100e. 80 du 43e. 60 du 63e. 60 du 45e. 60 du 64e. 60 du 54e. 100 du 32e. 80 du 75e. 80 du 58e. Total du bataillon de marche de l'armée du Midi 1250 hommes ...
Envoyez dans la journée des ordres à tous ces régiments pour que la destination de ces détachements soit changée et qu'on les dirige sur Orléans. Vous ferez connaître aux corps que ces détachements devant désormais former des régiments de marche et servir à recruter des bataillons de guerre, on ne doit plus rayer des contrôles les hommes qui les composent.
Ces 1800 hommes seront remplacés pour la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne par une augmentation équivalente dans le nombre de conscrits que ces dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir. Ainsi, ces dépôts au lieu de fournir seulement 1430 conscrits ainsi qu'il est indiqué dans l 'état joint à mon décret du 23 avril compléteront en conscrits le nombre total de 3300 conscrits qu'ils doivent fournir conformément audit état. Ceci aura le double avantage de fournir de bonnes recrues à l'armée d'Espagne, et de ne faire aucun changement dans les contrôles des corps, en même temps qu'on laisse à l'armée d'Allemagne le même nombre d'hommes qu'elle doit recevoir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5419 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26900).
Le 1er mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Espagne : "Témoignez mon extrême mécontentement au général Belliard de ce que mes ordres ne sont point exécutés, et que, la première fois que cela arrivera, je le ferai arrêter et traduire à une commission militaire ; que c'est la première fois que je vois une désobéissance aussi formelle, lorsque vos ordres sont tellement positifs que vous déclarez que vous n'admettez aucune exception. Il peut remplacer à Ségovie les troupes qu'il retire de cette province, soit par un bataillon de la Confédération, soit par un bataillon espagnol, soit par des détachements du 28e et du 75e ... Dites-lui qu'il a là dix fois plus qu'il ne faut ; que je suis donc fort étonné de ce mauvais esprit qu'il a montré ; que j'espère que c'est la dernière fois qu'il donnera lieu à de semblables plaintes ..." (L. Lecestre : « Lettres inédites de Napoléon 1er », Paris, 1897, t. 2, lettre 801 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26921).
Ce même 1er juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Alençon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, faites former à Orléans le bataillon de marche d'infanterie de l'armée du Midi afin qu'il soit en état de partir au 10 juin. Vous formerez ce bataillon de la manière suivante ; savoir :
... 7e compagnie 28e régiment de ligne 140 hommes.
Il est indispensable qu'il y ait 3 officiers par compagnie. Vous désignerez soit de l'école de Saint-Cyr, soit des vélites, soit de la garde nationale, soit de tout autre corps, les officiers destinés à se rendre à l'armée du Midi ...
Le bataillon de marche de l'armée de Portugal sera organisé à Orléans et formé de 4 compagnies. J'ai nommé colonel en second le major du 75e qui est à Cherbourg. Vous lui donnerez le commandement de ces deux bataillons. Donnez ordre que les détachements qui ne seraient pas partis au 5 juin de ces dépôts pour former ce bataillon n'en partent plus. Rendez-moi compte du progrès de la formation de ces deux bataillons, afin que je sache quand ils seront prêts à partir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5533Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27191).
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres des 4es bataillons des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne et 17e d'infanterie légère, 28e, 34e, 65e, 75e et 86e de ligne ont ordre de rentrer en France. Ils arrivent à Bayonne du 15 au 20 juin ...
Restent donc douze cadres rentrant d'Espagne, qui, avec les dix qui de l'intérieur doivent se rendre à Bayonne, font vingt-deux 4es bataillons.
Mon intention est que ces vingt-deux bataillons soient tous campés dans les baraques de bois que j'ai fait établir en avant de la ville, que l'inspection en soit passée pour compléter les cadres des officiers, sous-officiers, caporaux et tambours, remplacer les officiers et sous-officiers hors de service, et compléter tous ces cadres à 800 hommes ; ce qui fera pour l'armée d'Espagne une réserve de 16 à 18,000 hommes.
Je désire que vous envoyiez à Bayonne quatre colonels en second pour se partager le détail, la surveillance et l'organisation de ces bataillons.
... Enfin le quatrième commandera le 34e, le 28e et le 75e, appartenant aux armées du Centre et du Midi.
Ces quatre colonels en second réuniront successivement sous leur commandement tous les 3es et 4es bataillons qui arriveront d'Espagne en conséquence des ordres donnés, et qui appartiendront aux armées d'Aragon, du Nord, de Portugal, du Centre et du Midi. Vous donnerez à chaque colonel en second un major en second pour aide, lorsque son commandement comprendra plus de quatre bataillons. Cela formera quatre brigades, qui s'appelleront brigades des 4es bataillons de l'armée d'Aragon, de l'armée du Nord, de l'armée de Portugal, des armées du Centre et du Midi.
Le général Monthion commandera cette réserve et en passera fréquemment la revue.
... Il faudrait sans délai faire partir des dépôts des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne, 17e léger, 28e, 34e, 65e, 75e et, 86e de ligne tout ce qu'il y a de disponible, pour être incorporé dans lesdits 4es bataillons ...
Je remarque que, dans les bataillons de marche du Midi et de Portugal, le 28e a 137 hommes, le 34e 62, le 75e 66, le 14e 65, le 39e 67 et le 65e 156. Donnez ordre que ces deux bataillons partent le 15 juin d'Orléans, et que, arrivés à Bayonne, tous les détachements qui appartiennent aux 4es bataillons réunis dans cette ville y soient incorporés. On fera alors du reste un bataillon de marche" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
CAMP DE BAYONNE.
... La 4e brigade sera celle de l'armée du Midi ; elle sera composée des 4es bataillons des 34e, 28e et 75e ...
Donnez ordre que tout ce qu'il y a de disponible aux dépôts des 14e, 17e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 65e, 86e, 34e, 28e et 75e se dirige sur Bayonne pour y compléter les 4es bataillons de leurs régiments. Il sera appelé 8,000 conscrits sur la réserve pour compléter ces 4es bataillons et les porter à 20,000 hommes. Recommandez que tout ce qui passera désormais à Bayonne, soit hommes isolés, soit hommes sortant des hôpitaux, qui appartiendraient à ces régiments, soit retenu et placé dans les 4es bataillons de leurs régiments.
RÉGIMENTS DE MARCHE D'ESPAGNE ET DE PORTUGAL.
Enfin deux régiments de marche seront formés ...
Au 15 juillet, vous me rendrez compte de sa situation pour que je puisse donner l'ordre définitif du mouvement. Vous remarquerez que je n'y comprends pas les 34e, 28e, 75e, 51e et 55e, parce que ces régiments ont leurs 4es bataillons à compléter. Il est bien entendu que tout ce que les 34e, 28e et 75e peuvent avoir de disponible à leurs 5es bataillons doit se mettre en marche le 15 juillet pour se rendre à Bayonne et y être incorporé dans les 4es bataillons qui sont au camp sous cette ville ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas, proposez-moi un projet de décret pour la levée et la répartition de la réserve de la conscription. J'évalue à 25 000 hommes ce qu'il y a de disponible sur la conscription de France ...
Voici les bases de la répartition ...
2° Complétez les bataillons dont les cadres sont à Bayonne. Savoir : les 31e, 114e, 115e, 116e, 117e, 121e, 118e, 119e, 120e, 122e (pour ces 10 premiers bataillons, vous dirigerez sur leurs dépôts respectifs de quoi compléter à 800 hommes leurs 4es bataillons et à 500 leurs 5es), 14e de ligne (ce bataillon est maintenant à Sedan : c'est à Sedan qu'il faut le compléter), 17e léger, 27e léger, 39e de ligne, 59e, 69e, 76e, 65e, 34e, 28e (deux bataillons), 75e ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE L'ESCAUT
Donnez ordre que la 2e compagnie du 5e bataillon des 8e, 27e, 28e, 34e, 36e, 51e, 55e, 40e, 43e, 44e, 45e et 65e soient également formées à Anvers. Ces douze compagnies seront destinées, savoir ... celle du 28e aux frégates la Minerve et la Kenau-Hasselaer ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
Le 23 août 1811, à Saint-Cloud, "Le maréchal Berthier rend compte d'une lettre du roi d'Espagne exposant le danger qu'il y aurait à dégarnir Madrid de troupes au profit de l'Andalousie"; l'Empereur répond : "Donnez ordre au général Dorsenne de faire envoyer sur-le-champ à l'armée du Centre tout ce qui appartient aux 75e et 28e et aux autres régiments de cette armée. Donnez le même ordre au duc de Dalmatie" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4720 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6057).
Le 24 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, j'approuve l'opinion du général Monthion d'avoir toujours à Bayonne une force disponible et bien organisée. Elle sera composée de la manière suivante :
... 2e et 3e bataillons. Trois compagnies du 3e bataillon du 28e de ligne et quatre compagnies du 4e bataillon du même régiment : 700 à 800 hommes ...
Ces huit bataillons formeront à peu près 6.000 hommes. On y joindra 6 pièces de canon de 6 et 2 obusiers, et 150 chevaux. Un général de brigade commandera cette colonne, sous les ordres du général Monthion. Elle aura quatre majors en second, et gardera en réserve Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Jean-Pied-de-Port et la Bidassoa, et sera prête à se porter partout. Le général Monthion l'aura formée le 10 janvier. Il fera venir tout ce qui est disponible aux dépôts et aux 5es bataillons de ces régiments. Il fera des garnisons dans la vallée de Bastan qui sera sous ses ordres. Il marchera au secours du Passage, de Saint-Sébastien, et des côtes des départements des Hautes et Basses-Pyrénées, si elles étaient attaquées. II faut donc qu’il organise parfaitement cette réserve pour qu'elle puisse se porter partout" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29444).
Le lendemain 25 décembre 1811, Berthier écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "L'Empereur approuve l'opinion où est le général Monthion d'avoir toujours à Bayonne une force disponible et bien organisée.
Sa Majesté ordonne que cette réserve soit composée de la manière suivante :
2e et 3e bataillons : 3 compagnies du 3e bataillon du 28e régiment de ligne et 4 compagnies du 4e bataillon du même régiment, 7 à 800 hommes.
... Ces huit bataillons formeront à peu près 6000 hommes. Sa Majesté désire qu'il y soit joint 6 pièces de canon de six, 2 obusiers et 150 chevaux. Son intention est aussi qu'un général de brigade commande cette colonne sous les ordres du général Monthion et qu'il y soit attaché quatre majors en second.
Cette réserve gardera Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Jean-Pied-de-Port et la Bidassoa, et sera prête à se porter partout où les circonstances l'exigeraient. Le général Monthion à qui je viens de donner connaissance de ces dispositions, a l'ordre de former cette réserve pour le 10 janvier. Il fera venir à cet effet tout ce qui est disponible aux dépôts et aux 5es bataillons des régiments qui la composent.
J'ai également prévenu le général Monthion qu’au moyen de cette réserve, l’intention de l’Empereur est qu’il faut des garnisons dans la vallée de Bastan qui sera sous ses ordres et qu’il marche au secours du Passage, de Saint-Sébastien et des côtes et frontières des départements des Hautes cl Basses Pyrénées si elles étaient attaquées" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1809).
Le 8 mars 1812, à Paris, l'Empereur ordonne : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que 100 hommes du 65e, 60 hommes du 28e de ligne, 120 hommes du 43e, 40 hommes du 50e, ce qui fait un total de 330 hommes, se rendent à Wesel, et qu'ils y soient formés en un 1er bataillon de marche du 3e corps. Ces 320 hommes se dirigeront de Wesel sur Magdeburg où ils seront incorporés dans le 46e. On ne mettra dans ce bataillon que le nombre d'officiers nécessaires pour conduire ces hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6899 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30153).
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire.
ETAT N° 1.
Bataillons à former dans le courant de mai, lesquels ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche ni provisoires ...
4e bataillon. 2 compagnies du 28e, à Saint-Omer, 300 hommes ; 2 compagnies du 43e, à Gravelines, 300 hommes ; 2 compagnies du 65e, à Gand, 300 hommes ; 2 compagnies du 39e, à Landau. 300 hommes : 1.200 hommes.
Se formera à Mayence ...
ETAT N° 2.
Bataillons formés par les 5es bataillons, mais seulement lorsque les 4es bataillons qui font partie des demi-brigades seront complètement organisés, ce qui ne pourra avoir lieu qu’à la fin de mai.
Les 4es bataillons doivent être complétés avant tout.
5e bataillon. 1 compagnie du 2e, 1 compagnie du 4e, 1 compagnie du 16e, 1 compagnie du 21e, 1 compagnie du 27e, 1 compagnie du 28e : 900 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
Le 6 mai 1812, le Général Rivaud de La Raffinière écrit M. Delestre, Commandant à Poitiers : "Je vous adresse ci-joint copie du jugement rendu sur l’affaire des 3 soldats du 28e régiment de ligne, accusés d’avoir maltraité un habitant de Chatellerault" (SHD 1 I 52-3– Correspondance du Rivaud de La Raffinière, 24 février-16 juillet 1812).
Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Donnez des ordres pour que le régiment de marche de l'Escaut et le bataillon de marche du Texel qui sont à Cüstrin et Glogau, soient dissous. A cet effet, les compagnies de ces 5e bataillons qui appartiennent aux 1er, 2e et 3e corps d'armée joindront leurs corps d'armée. Ils seront incorporés dans les 1er bataillons, et les cadres rentreront en France, sans délai. La compagnie du 28e de ligne sera incorporée dans le 4e de ligne, celle du 55e dans le 18e de ligne, et les cadres rentreront en France, ces régiments n'ayant point de bataillons à la Grande Armée ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).
Le 6 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Mayence, à Berthier : "Incorporez les hommes des 24e, 28e, 50e et 34e de ligne dans le 13e de ligne, division Morand" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 36944).
Le 21 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je vous envoie un rapport que j 'avais demandé au comte de Cessac. Je n'ai pas besoin de justification, mais de faits. J’ai dans la 16e, la 24e et la 25e divisions militaires plus de 20 000 conscrits qui arriveront avant le 15 décembre. Le ministre de la Guerre a approuvé leur armement. J'ai donc besoin qu'ils soient habillés. Une partie du nombre est destinée à former le 1er corps bis de la Grande Armée commandée par le duc de Plaisance et qui se compose du 9e et 4e bataillon des régiments du 1er corps commandé par le comte de Lobau. Si l'habillement n'arrête pas le duc de Plaisance, ce corps sera bientôt disponible. Faites-moi connaître le nombre d'habillement que chaque bataillon a dans ce moment. Il est de la plus haute importance que le duc de Plaisance puisse réunir sur-le-champ tous les bataillons ou du moins une partie pour marcher sur Amsterdam.
Np
Tableau faisant connaître le nombre des conscrits assignés aux corps des 16e, 24e et 25e divisions, les fournitures accordées à chacune et le restant à ordonner.
Numéro des divisions | Dénomination des corps | Contingent positif | Moitié que l'on présume être fournie sur le déficit | Excédant | Total | Nombre de fournitures accordées | Reste à ordonner |
16e division | 28e | 500 |
60 |
300 |
860 |
500 |
360 |
..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37221).
Le 28 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ...Il sera formé un nouveau corps d'armée qui prendra le n° 7, et qui sera composé de trente-six bataillons ou de trois divisions, formées ainsi qu'il suit : 1re division : 12e léger, 3e et 4e bataillons ; 8e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 24e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 27e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 28e de ligne, 2e et 4e bataillons ; 34e de ligne, 3e et bataillons ; total, 12 bataillons ; 2e division : 27e léger, 2e, 3e et 4e bataillons ; 45e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 58e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; 64e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 81e de ligne, 6e bataillon ; 60e de ligne, 4e bataillon ; total, 12 bataillons ; 3e division : 75e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 76e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 79e de ligne, 3e et 4e bataillons ; 88e de ligne, 2e et 3e bataillons ; 94e de ligne, 3e bataillon ; 100e de ligne, 2e, 3e et 4e bataillons ; total, 12 bataillons. En tout pour le 7e corps, 36 bataillons.
Les administrations, l'artillerie et le génie qui étaient attachés au 14e corps le seront au 7e corps.
Les dépôts enverront à leurs bataillons respectifs les détachements nécessaires pour les porter au complet ; et ceux des bataillons dénommés ci-dessus, qui se trouvent dans les dépôts, se rendront sans délai à Strasbourg, où ce corps se formera ...
Le 7e corps, formé comme il a été dit ci-dessus, sera de trente-six bataillons ...
RÉCAPITULATION.— ... 7e corps, trente-six ...
Tous ces bataillons doivent se trouver complétés moyennant l'appel de la moitié des 300,000 hommes, ou si cela ne suffisait pas, moyennant un supplément sur la conscription de 1815.
II faudra me renvoyer cet état quand vous l'aurez corrigé, et comme la répartition des 160,000 hommes est déjà faite, la répartition des 140,000 hommes, que j’appelle sur la levée des 300,000 pour l'armée du Rhin, doit servir à compléter tous ses bataillons. Il n'y a, d'ailleurs, que l'état en cent colonnes qui puisse bien déterminer cela. Les cadres qui ne pourraient pas être remplis le seront sur la conscription de 1815.
NAPOLÉON.
P. S. On égalisera par la suite tous les corps, chacun à trois divisions de quatorze bataillons, ou quarante-deux bataillons par corps, ce qui, multiplié par huit, fait trois cent trente-six bataillons ou vingt-quatre divisions ; mais c'est une opération de détail qui se fera plus tard" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 20943 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37291).
Le 15 décembre 1813, à Paris, l'Empereur décrète : "... 7e corps. Il sera formé un 6e bataillon aux 12e et 27e régiments d'infanterie légère, aux 8e, 24e, 27e, 28e, 34e, 45e, 58e, 60e, 64e, 81e, 75e, 76e, 79e, 88e, 94e et 100e de ligne ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1242).
Le 18 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, le 1er corps bis prendra le nom de 1er corps ...
Le 7e corps d'armée ne sera pas formé, et ses bataillons feront partie du 1er corps, savoir :
Le 8e de ligne, le 24e, le 27e, le 28e, le 34e, le 45e, le 58e, le 64e, le 75e, le 76e, le 88e, le 94e, le 100e, le 12e léger et le 27e léger.
Ainsi le 1er corps sera composé de la manière suivante :
13e d'infanterie légère (3e, 4e et 6e bataillons), 3 bataillons ; 12e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 27e d'infanterie légère (6e bataillon), 1 bataillon ; 17e de ligne, 3 bataillons ; 21e de ligne, 3 bataillons ; 25e de ligne, 3 bataillons ; 33e de ligne, 3 bataillons , 36e de ligne, 2 bataillons ; 51e de ligne, 3 bataillons ; 55e de ligne, 3 bataillons ; 85e de ligne, 3 bataillons ; 8e de ligne, 2 bataillons ; 24e de ligne, 2 bataillons ; 27e de ligne, 2 bataillons ; 28e de ligne, 2 bataillons ; 34e de ligne, 2 bataillons ; 45e de ligne, 1 bataillon ; 58e de ligne, 2 bataillons ; 64e de ligne, 1 bataillon ; 75e de ligne, 1 bataillon ; 76e de ligne, 1 bataillon ; 88e de ligne, 2 bataillons ; 90e de ligne, 1 bataillon ; 100e de ligne, 1 bataillon
Total 48 bataillons ...
Ces dispositions porteront le 1er corps à 52 bataillons ...
Il est indispensable que vous expédiiez dans la journée, par estafettes extraordinaires, ces nouveaux ordres aux généraux commandant les divisions militaires, afin que les 16 régiments qui devaient envoyer des détachements pour reformer le 14e corps à Strasbourg ne les fassent pas partir. Ceux qui seraient partis seront incorporés, comme je l'ai précédemment ordonné, dans le 2e corps à Strasbourg, et les cadres retourneront à leurs bataillons ...
Il n'était encore parti que 7 détachements formant 1800 hommes des bataillons qui devaient former le 7e corps à Strasbourg ; ils arrivent en ce moment à Strasbourg. Ces 1800 hommes seront incorporés, comme je l'ai ordonné dans le 2e corps. Les cadres retourneront à leurs dépôts ...
Je me dépêche de vous envoyer ces décisions parce que l'expédition des ordres qu'elles exigent est urgente.
ANNEXE
ÉTAT A
Distribution du 1er corps en 3 divisions
... 2e division
3 bataillons du 13e léger ; 3 bataillons du 27e de ligne ; 3 bataillons du 51e de ligne ; 2 bataillons du 28e de ligne ; 2 bataillons du 34e de ligne ; 2 bataillons du 58e de ligne ; 1 bataillon du 45e de ligne
18 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37606).
"ORDRES CONCERNANT LA COMPOSITION DES CORPS D’ARMÉE.
Paris, 21 décembre 1813.
Le général Maison est nommé commandant du 1er corps d’armée à Anvers ; le major général lui donnera l’ordre de partir demain pour se rendre dans cette place ; le général Roguet et le général Lefebvre-Desnoëttes seront sous ses ordres.
Le major général donnera l’ordre au général Grouchy de partir de suite pour se rendre à Strasbourg, où il prendra le commandement en chef de la cavalerie de l’armée.
… Le 1er corps d'armée, commandé par le général Maison, sera composé de trois divisions, savoir :
... 2e division : 3e léger, trois bataillons ; 24e de ligne, deux ; 25e, trois ; 27e, deux ; 28e, deux ; 45e, un ; 51e, deux ; 58e, deux ; total, dix-sept bataillons.
Cette division sera commandée par le général Ambert ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Le même 21 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il résulte du travail que vous m'avez remis le 19 décembre, sur la formation de la Grande Armée, qu'il manquerait 11,100 hommes pour compléter tout ce que j'ai demandé, savoir : 300 au 28e ...
Il faudra se procurer ces 11,100 hommes sur l'appel des 300,00 hommes à faire dans les départements du Mont-Tonnerre et de la Sarre et dans les départements de l'Ouest où cet appel n'a pas encore eu lieu.
Faites-moi connaître les levées que l'on pourrait faire dans ces départements sur les 300,000 hommes. Il faudra employer les premiers hommes qu'on lèvera à combler ce déficit" (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21025 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37624).
Le 22 janvier 1814, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "Je vois par votre rapport du 21 janvier ... que le 28e doit le 4e et le 7e bataillons; mais il paraît qu'ils n'ont pas de conscrits.
... Donnez ordre à tous ces bataillons du 27e, du 17e, du 36e, du 28e, du 44e, du 25e, du 51e et du 75e de rejoindre le 1er corps à Anvers ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.4, lettre 6410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 37887).