Le 18e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
Avertissement et remerciements :
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Musicien du 18e de Ligne, 1804, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. | Tambour de Fusiliers du 18e de Ligne, 1804, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. |
La 18e de Ligne est passée en revue à Dijon le 26 Floréal an 10 ; son effectif est alors de 1031 hommes répartis en 3 Bataillons (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
- Inspection de la 18e Demi-brigade à Dijon, par le Général Schauenburg, le 26 Floréal an XI.
"Revue passée le.
Emplacement.
18e Demi-brigade de Ligne.
Contrôle des Officiers.
Etat-major.
Jean Baptiste Ravier, Chef de Brigade. 36 ans. Les honorables témoignages qu'a reçus ce chef, des Généraux, sous lesquels il a servi, et une blessure, prouvent qu'il a fait la guerre avec distinction.
L'ordre qu'il a fait établir, ainsi que l'instruction qui se forme dans ce corps, l'harmonie qui règne entre les chefs et tous les Officiers, m'ont paru être les fruits de l'éducation soignée, des talents et du bon caractère de ce chef, qui réunit aux qualités ci-dessus, celles nécessaires à un premier chef de corps.
Ante Gallet, Chef de Bataillon. 35 ans. A beaucoup de zèle et d'activité, l'instruction et la moralité nécessaires ; a été blessé 6 fois. /Confirmé par l'examen que j'ai fait de son instruction. Il réunit les talents nécessaires pour faire un bon major. Ce serait d'ailleurs un moyen de le récompenser/.
Joca Nicolas, Chef de Bataillon. 35 ans. Sert avec zèle, a de la moralité, les connaissances et l'instruction nécessaires. / Confirmé par l'examen que des j'ai fait de son instruction/.
Fois Pineaux, Chef de Bataillon. 32 ans. Sert avec activité et zèle, réunit les connaissances et l'instruction nécessaires, a de la moralité. / Confirmé pour son instruction, laquelle est portée au point désirable pour le moment/.
Louis Gay, Chef de Bataillon. 30 ans. Chargé du détail, a de l'activité, le zèle, la facilité et l'instruction nécessaire dans la place qu'il occupe, beaucoup de moralité, est un très bon Officier supérieur. / Confirmé par l'examen que j'ai fait de son instruction/.
Michel Faugeyron, Quartier-maitre Capitaine. 27 ans. Joint aux vertus sociales l'activité, la facilité et toutes les connaissances désirables dans un excellent Quartier-maitre. Les félicitations qu'il a reçues de différents Inspecteurs, particulièrement de l'Inspecteur général Suchet, sur son travail, sont la preuve et la récompense de son exactitude à remplir ses devoirs. / Confirmé d'après les renseignements que j'ai pris, et d'après ce que j'ai vu moi-même ; je désire que ce jeune Officier soit continué dans ses fonctions, l'aisance qu'il de chez lui, le mettra à même de fournir le cautionnement que le gouvernement jugera à propos de régler/.
Jn Plantier, Adjudant-major. 33 ans. 21 ans de service. A beaucoup de moralité, mais il serait pours propre à commander une Compagnie, ne connaissant pas assez les manÅ“uvres. / Passé à une Compagnie, étant plus propre à ce genre de service, qu'à celui d'Adjudant-major/.
Ante Mallet, Adjudant-major. 29 ans. Est un des meilleurs Officiers de l'armée ; sert avec le plus grand zèle, a de l'activité, et la connaissance parfaite de son état. Estimé de tous les Généraux, sous lesquels il a servi, ferait un excellent Officier supérieur. / Est susceptible d'avancement, d'après ses connaissances, ferait un bon Chef de Bataillon/.
Pre Pelport, Adjudant-major Lieutenant. 29 ans. Officier distingué par l'exactitude à remplir ses devoirs ; beaucoup d'instruction et une parfaite connaissance de son état ; très susceptible d'avancement. / Même observation que pour le précédent, ayant également été très satisfait de cet Officier/.
18e de Ligne, Compagnies.
Capitaines.
Noms. Age. Services. Notes.
Chazalon. Est à sa place, mais pas susceptible d'avancement.
Delpech. Id.
Remongin. 51 ans. Devrait avoir sa retraite, n'étant plus propre au service actif.
Colin. 32 ans. 9 ans de services. Instruit, mais devrait être plus actif.
Ramondon. 9 ans de services. Bon Officier, est à sa place.
Motte. 37 ans. Id. id.
Lugan. 50 ans. 27 ans de services. Plus propre à la cavalerie, où il ferait un Quartier-maitre passable.
Reymond. 40 ans. Du zèle et de l'activité, mais peu de talents et d'instruction.
Fouquet. 48 ans. Blessé ; est à sa place, et en cas de guerre, il sera employé au Dépôt ; ancien serviteur ; connait bien son métier.
Merle. 54 ans. Devrait être employé à un commandement de place.
Berthier. 33 ans. Bon Officier.
Borelle. 35 ans. Id.
Pascal. 32 ans. Id., ses bonnes qualités compensent sont défaut de taille.
Malespine. Id.
Frison. 34 ans. Id.
Cabot. 40 ans. Id.
Materre, 30 ans. Id., susceptible d'avancement.
Chevestre. 29 ans. 8 ans de services. Id., en recrutement.
Dalboussiere. 28 ans. Médiocre, négligent et mou.
Baudin. 32 ans. A de la moralité, des talents et de l'instruction, a été invité d'être plus actif.
Raymond. 29 ans. Très bon Officier, susceptible d'avancement.
Moisseau. 33 ans. Bon Officier, demande sa retraite, à cause d'une blessure grave.
Cheynet. 33 ans. Id.
Vacant.
Vacant.
Vacant.
Vacant.
Lieutenants.
Noms. Age. Services. Notes.
Labriot. 41 ans. Médiocre, peu propre au commandement d'une Compagnie.
Cambon. 40 ans. 19 ans de services. Id. id.
Saint-Martin. 8 ans de services. Bon Officier, en recrutement.
Mathias. 38 ans. 12 ans de services. Médiocre,
Villepigue. 31 ans. Très bon Officier, susceptible d'avancement.
Molin. 33 ans. Id. id.
Peret. 6 ans de services. De l'instruction et moralité ; était en recrutement. A été rappelé pour défaut de zèle.
Meunou. 41 ans. Très bon Officier susceptible d'avancement.
Pitoux. 30 ans. Négligeant, d'une instruction commune.
Madinier. 44 ans. Bon officier.
Lambert. 29 ans. Id.
Nuhel. 30 ans. 9 ans de services. Médiocre, peu soigneux, a été rappelé à l'ordre.
Coussin. 43 ans. 17 ans de services. Bon Officier.
Beausset. 34 ans. Prend sa retraite.
Laval. 43 ans. Est à sa place.
Plantier. 7 ans de services. Bon Officier.
Fournier. 41 ans. Est à sa place.
Mallet. 36 ans. Bon Officier, en recrutement.
Lacroix. 9 ans de services. Id., médiocre instruction.
Rodier. 36 ans. Id.
Dumagnou. 27 ans. A des talents et des connaissances, a été invité à plus d'application.
Communier. 29 ans. Médiocre.
Astov. 24 ans. Très bon Officier, est passé Adjudant-major à la place de Plantier.
Chambeau. 33 ans. Très mauvais Officier ; vu ses blessures, il a été autorisé par moi à attendre dans ses foyers la décision du gouvernement sur sa retraite.
Condé. 29 ans. Très bon Officier.
Vacant.
Vacant.
Sous-lieutenants.
Noms. Age. Services. Notes.
Genevois. 31 ans. Médiocre.
Joubert. 32 ans. Très médiocre, peu de moyens, a été rappelé à l'ordre.
Daignas. 34 ans. Id., id., id.
Barthelemy. 31 ans. Très bon Officier, susceptible d'avancement.
Benoit. 11 ans de services. Médiocre.
Roux. Bon Officier.
Charoussel. A envoyé sa démission, je désire qu'elle soit acceptée.
Laforgue. Absent, n'a pas paru au corps, devra être remplacé.
Cusset. 11 ans de services. Très bon Officier, susceptible d'avancement.
Barbara. 31 ans. Médiocre.
Clément. 12 ans de services. Bon Officier.
Corneillan. 10 ans de services. Id., susceptible d'avancement.
Delsol. 39 ans. 21 ans de services. Id.
Vial. 35 ans. Id., est en recrutement.
Abadie. 27 ans. Id.
Sibend. 29 ans. Id., susceptible d'avancement.
Laprade. 29 ans. A envoyé sa démission, le chef désire qu'elle soit acceptée.
Motte. 28 ans. Est à sa place.
Materre. 29 ans. Bon Officier, susceptible d'avancement.
Fournier. Id., id.
Pellissier, 32 ans. Médiocre.
Gargat. Très bon Officier, serait un bon Adjudant-major.
Fabre. 30 ans. 10 ans de services. Bon Officier.
Vacant.
Vacant.
Vacant.
Vacant.
Les Compagnies de Grenadiers sont commandées ainsi qu'il suit :
1er Bataillon : Capitaine Reymond, Lieutenant Bitouy, Sous-lieutenant Genevois.
2e Bataillon : Capitaine Pascal, Lieutenant Madinier, Sous-lieutenant Sibend.
3e Bataillon : Capitaine Frison, Lieutenant Dumagnou, Sous-lieutenant Materre.
J'ai donné des ordres, pour que le Capitaine Reymond passe à une autre Compagnie à la première occasion.
Ont obtenu les gratifications accordées par le gouvernement :
Les Lieutenants Sommier, Lambert, Madinier, Condé, Plantier, Villepique, Meunier, Astov.
Les Sous-lieutenants Abadie, Roux, Cusset, Gargot, Materre, Delsol, Barthélémi, Fournier, Sibend, Coussin.
Notes des Officiers de santé.
Antoine Vallat, Officier de santé de 2e classe. 57 ans. 11 ans de services. Peu instruit. Son à¢ge et le peu de connaissances qu'il a font désirer son remplacement ; son ancienneté et sa probité me dont désirer qu'il obtienne un traitement quelconque.
Cam. Barlet, Officier de santé de 3e classe. 6 ans de services. Jeune homme qui a de l'instruction, et qui s'applique à son état.
César Faure, Officier de santé. A l'hôpital depuis longtemps, sans donner de ses nouvelles ; le conseil d'administration demande son remplacement. / Je réunis ma demande à celle du chef.
Etat des quatre Sous-officiers susceptibles d'être promus au grade d'Officier au choix du gouvernement.
2e Bataillon 8e Compagnie. Eloi Cordel, Sergent-major. 30 ans. 11 ans de services.
3e Bataillon. Antoine Bru, Adjudant sous-officier. 28 ans. 10 ans de services.
1er Bataillon, 7e Compagnie. Louis Noiret, Sergent. 33 ans. 16 ans de services.
1er Bataillon, 5e Compagnie. Justin Lacombe, Sergent-major. 25 ans. 4 ans de services.
Les chefs du corps ont donné les témoignages les plus recommandables à ces quatre Sous-officier, et l'examen que j'ai fait de leur instruction m'a prouvé qu'ils sont susceptibles d'avancement.
Objets divers.
Nombre des :
Militaires qui ont reçu des brevets d'honneur depuis la dernière revue : Sous-officiers, 2 ; Soldats, 5 ; 7.
Militaires admins à la haute paye : de 2e classe, 1 ; 3e classe, 1 ; 2.
Enfants de troupe admis à la solde : d'Officier, 1 ; de Sous-officiers et soldats, 3 ; 4.
Hommes réformés : 121.
Hommes proposés pour la solde de retraite : 11.
Hommes proposés pour la Maison nationale des Invalides : 2.
Hommes proposés pour les Vétérans : 37.
Hommes dont la présence pourrait être dangereuse : néant.
Personnel.
Officiers : Chef de Brigade, 1 ; Chefs de Bataillon, 4 ; Quartier-maitre trésorier, 1 ; Adjudants-majors, 3 ; Capitaines, 23 ; Lieutenants, 25 ; Sous-lieutenants, 23 ; Chirurgiens, 3 ; total des Officiers 83.
Dont présents sous les armes : 81 ; aux hôpitaux externes : 2 ; total pareil : 83.
Hommes de l'Etat-major : Chefs Tailleur, 1 ; Guêtrier, 1 ; Cordonnier, 1 ; Armurier, 1 ; Tambour-major, 1 ; Caporal tambour, 1 ; Musiciens, 8 ; Sergents-majors, 26 ; Sergents, 96 ; Caporaux fourriers, 23 ; Caporaux, 175 ; Grenadiers, 139 ; Fusiliers, 1256 ; Tambours, 59 ; total 1795.
Dont présents sous les armes, 1547 ; détachés, 39 ; aux hôpitaux du lieu, 91 ; aux hôpitaux externes, 70 ; en congé, 43 ; détenus, 5 ; total pareil : 1795.
Cette Demi-brigade était composée en Sous-officier et soldats, le 26 Floréal 10, époque de la dernière revue, de 1031.
Elle a reçu depuis : Recrues, 1124 ; venus d'autres corps, 16 ; rayés rentrés, 68 ; reçus par l'incorporation du Bataillon complémentaire, 544 ; 1752.
Elle devrait donc être de 2783.
Mais elle a perdu : Morts, 32 ; désertés, 310 ; partis par congés absolus, 233 ; réformés dans l'intervalle d'une revue à l'autre, 83 ; à la revue actuelle par l'Inspecteur général, 121 ; rayés pour longue absence, 162 ; passés à d'autres corps, aux Vétérans, et aux Invalides, 46 ; faits Officiers, 1 ; 988.
Elle reste donc en l'effectif à 1795.
Si l'on en déduit encore : les hommes proposés pour la solde de retraite, 11 ; id. les Vétérans, 37 ; id. les Invalides, 2 ; 50.
L'effectif ne sera que de 1745.
Or, le complet de paix étant de 1961.
Il y aura un manque au complet de 216.
Matériels.
Habillement.
Habits : en service, 606 bons, 0 à réparer, 536 hors de service ; en magasin, 0 neufs, 0 réparés ; total 1142.
Vestes : en service, 606 bonnes, 0 à réparer, 538 hors de service ; en magasin, 0 neuves, 0 à réparer ; total 1144.
Chapeaux : en service, 778 bons, 0 à réparer, 131 hors de service ; en magasin, 731 neufs, 0 à réparer ; total : 1640.
Bonnets de police : en service, 668 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 neufs, 0 à réparer ; total 668.
Equipement.
Gibernes : en service, 1457 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 neuves, 0 à réparer ; total 1457.
Portes-gibernes : en service, 1457 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 1457.
Baudriers : en service, 432 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 432.
Bretelles : en service, 1456, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bonnes, 0 à réparer ; total 1456.
Colliers de tambours : en service, 36, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 36.
Tabliers de Charpentiers : en service, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 0.
Caisses de Tambour : En service, 36, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 36.
Armement.
Fusils : En service, 1327, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 1327.
Baïonnettes : En service, 1327, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total, 1327.
Sabres : En service, 433, 0 à réparer, 0 hors de service ; en magasin, 0 bons, 0 à réparer ; total 433.
Etoffes.
Drap blanc : En magasin, 34.28 ; total 34.28.
Id. bleu : En magasin, 546.50 ; total 546.50.
Id. écarlate : En magasin, 61.82 ; total 61.82.
Tricot blanc : En magasin, 845.47 ; total 545.47.
Serge : En magasin, 2106.50 ; total 2106.50.
Toile : En magasin, 740.81 ; total 740.81.
Gros boutons : En magasin, 267.01 ; total 267.01.
Petits boutons : En magasin, 828.02 ; total 828.02.
Chemises : En magasin, 299 ; total 299.
Effets pour les recrues.
Cols noirs : En magasin, 282 ; total 282.
bas : En magasin, 36 ; total 36.
Souliers : En magasin, 24 ; total 24.
Guêtres grises : En magasin, 182 ; total 182.
Id. noires : En magasin, 290 ; total 290.
Sacs de peau : En magasin, 456 ; total 456.
Finances.
I. Solde.
Il restait en caisse, à l'époque du 1er Vendémiaire 10 - .
Reçu depuis sur l'exercice de l'an 8 : 7000 frs ; de l'an 9 : 25372 frs ; de l'an 10 : 231065 frs 54 c. ; de l'an 11 : 138770 frs 27c. ; total 402207,81.
Total de l'avoir en caisse : 402207,81.
Dépenses, sur l'exercice de l'an 8 : 7000 frs ; de l'an 9 : 25372 frs ; de l'an 10 : 225900 frs 99 c. ; de l'an 11 : 138770 frs 27 c. ; total 397043,26.
Reste en caisse à l'époque de la revue : 5164 frs 55 c. Total 5164,55.
Il reste du d'après les réclamations du Corps : sur l'exercice de l'an 8 : 21066 frs 05 c. ; de l'an 9 : 13755 frs 85 c. ; total 34821, 90.
II. Masse de linge et chaussure.
An 10.
Il restait en caisse à l'époque du 1er Vendémiaire an 10 : - .
Recettes : Produit journalier de la retenue faite à chaque Sous-officier et soldat : 25,831 frs 21 c. ; les Capitaines on versé, par des retenues particulières faites à leur Compagnie : 7992 frs 66 c. ; total 33823.87.
Total de l'avoir en caisse : 33823.87.
Dépenses : 15148,33.
Restait en caisse au 1er Vendémiaire 11 : 18675,54.
Dont 847 hommes avaient leur masse complète ; 920 avaient commencé à la former ; 0 n'y avaient rien encore ; 25 y redevaient ; total 1792.
An 11.
Il restait en caisse au 1er Vendémiaire an 11 : 18675,54.
Recettes : Produit journalier de la retenue faite à chaque Sous-officier et soldat, 16524,23 ; les Capitaines ont versé par des retenues particulières faites à leur Compagnie, 1507,22 ; total 18031,45.
Total de l'avoir en caisse : 36706,99.
Dépenses depuis le 1er Vendémiaire 11 : 12878,10.
Reste en caisse à l'époque de la revue : 23628,89.
Dont 922 hommes ont leur masse complète, 865 commencé à la former ; 0 n'ont rien encore dans la masse ; 8 y redoivent. Total 1795.
Masse d'entretien.
An 10.
Il existait en caisse au 1er Vendémiaire an 10 : 1283 frs 66 c.
Reçu pour 1961 hommes à 17 frs pour le surplus de l'an 10 : 44303,34.
Recettes extraordinaires : Produit des effets ou de la masse de linge et chaussure, des hommes morts, désertés : 1343,62 ; pour réparation des casernes du Caire : 8182,44 ; total 53829,40.
Total de l'avoir en caisse : 55113,06
Dépenses pour la confection des effets d'habillement et d'équipement, 418,65 ; la réparation des armes, 361,01 ; frais de bureau et dépenses communes, 1104,40 ; le petit équipement des recrues, 2554,80 ; galons des Sous-officiers et autres distinctions de la troupe, 1209,65 ; réparations aux casernes du Caire, 8122,44 ; total 17720,95.
Restait en caisse au 1er Vendémiaire 11 : 37392,11.
Masse générale.
Il restait en caisse de la masse d'entretien au 1er Vendémiaire an 11, 37392,11.
Reçu pour 1961 hommes à 17 frs jusqu'au jour de la revue : 17014,43.
Recettes extraordinaires produit des effets ou de la masse de linge et chaussure des hommes morts, des hommes désertés, 851,65. Total 17866,08.
Total de l'avoir en caisse : 55258,19.
Dépenses pour la confection des effets d'habillement et d'équipement, 1927,60 ; la réparation des armes, 1512,56 : le petit équipement des recrues, 16736,75 ; frais de bureau, 757,48 ; galons des Sous-officiers et marques distinctives, 1317. Total 22251,39.
Restant en caisse à l'époque de la revue : 33006,80.
Observations :
1° On s'est trompé en portant à 44303,34 la somme reçue pour la masse d'entretien pour l'an 10 ; car la masse n'étant payée pour la dite année qu'à raison de 9 francs par homme, son produit ne monte qu'à 17649 frs. Il parait qu'on a compris dans la dite somme, celles que le corps a reçues dans le cours de l'an 10, pour les exercices antérieurs.
2° Dans la somme de 34821 frs 90, réclamée par le corps, est comprise celle de 6978 frs, due à la masse d'entretien.
Masse de chauffage.
L'avoir en caisse de cette masse à l'époque de la revue est de 1697 frs 16 c.
Résumé des détails de la revue.
Esprit du corps. Est généralement bon. Celui des Officiers supérieur présente un ensemble qui influe avantageusement sur les autres Officiers. Les Sous-officiers et soldats m'ont paru très dociles.
Instruction. Des Officiers. L'instruction théorique des Chefs de Brigade et de Bataillons, et des Adjudants-majors est au point désirable, pour faire espérer que les autres Officiers qui ne sont pas encore au courant y parviendront bientôt. Quant à la pratique, les Officiers connaissent passablement la formation des Bataillons, et leurs places dans les feux, ainsi que quelques mouvements. Pour le reste, il a été laissé des ordres à ce sujet au chef.
Des Sous-officiers. Ils sont assez au courant pour les maniements d'armes ; quant au reste de leurs obligations, il a été laissé des ordres au chef ; il est de même de leur instruction théorique qui ne pourra faire des progrès, que lorsque celle maintenant établie sera plus connue.
Du soldat. Est passablement instruit dans les maniements d'armes, mais il n'a pas d'aplomb dans le rang. Il devra être plus exercé dans les leçons de l'école du soldat.
ManÅ“uvres. Sont connues des chefs et des Adjudants. Les Officiers et Sous-officiers seront incessamment au courant, s'ils continuent d'avoir le même zèle, qu'ils ont montré jusqu'à présent.
Ordres donnés par l'Inspecteur à la dernière revue. M'ont paru avoir été suivis, autant que cela était possible.
Discipline. S'établira au point désirable, attendu que le zèle des Officiers et la bonne volonté des soldats y concourent.
Espèce d'hommes. Est assez médiocre parmi les anciens soldats. La majeure partie des derniers conscrits est d'une belle espèce. Le corps des Sous-officiers n'est pas élevé ; il en est de même des deux premières Compagnies des Grenadiers.
Tenue. Celle des Officiers supérieurs est exemplaire pour la régularité et la décence ; celle des Officiers est bonne ; celle des Sous-officiers et soldats est généralement mauvaise et laisse tout à désirer pour la régularité ; leurs culottes et gilets sont assez bien entretenus.
Finances. Sont au courant, et administrées avec infiniment d'ordre et d'économie. La situation des finances, page - , fait voir ce qui est dû au corps.
Habillement. Les vieux habits sont passablement raccommodés : mais les vieux gilets et les anciennes culottes ne présentent que des haillons ; la confection des habits neufs est sagement dirigée, attendu qu'ils sont suffisamment amples pour être portés au-dessus de la veste à manches ; celles-ci sont aussi bien faites ; ainsi que les culottes. Les guêtre sont trop longues, et irrégulièrement coupées. Les souliers sont passables en qualité ; mais ils n'ont pas la forme nécessaire pour chausser utilement le soldat. Les bonnets de police sont bien, les chapeaux sont passables en forme et qualité.
Equipement. La buffleterie est aussi bien entretenue que sa situation le permet. Il est fait une demande pour en remplacer une partie.
Armement. Est bien entretenu. Le corps a reçu beaucoup de mauvaises armes, avec le Bataillon complémentaire.
Casernes. - .
Chambrées. Tenues avec ordre, et les ordinaires aussi bien réglés que puisse le permettre l'irrégularité du logement.
Magasins. Très vastes et en bon état.
Prisons. Passablement tenues.
Salles de discipline. Tenues conformément aux règlements.
Vivres. Ont été trouvés bien tenus et le pain d'une bonne qualité et bien cuit.
Ordres donnés au corps, concernant :
La comptabilité. Les registres et journaux relatifs à la comptabilité, tant en deniers qu'en effets, ont été arrêtés définitivement par l'Inspecteur général jusqu'au 1er Vendémiaire dernier. Il les a tous trouvés tenus en bon ordre, et avec régularité ; leur bon état mérite des éloges aux Officiers chargés des différentes administrations et surtout aux Quartiers-maitres.
Le Conseil d'administration s'abstiendra d'autoriser tout autre emploi des fonds de la masse de linge et chaussure que celui prescrit par la loi.
L'Inspecteur général rappelle au Conseil, que la première mise des Sous-officier promus au grade d'Officier, après 5 ans de service consécutif dans le même corps, fait partie des dépenses à la charge de la 2e partie de la masse générale.
Le chef veillera à ce qu'il ne soit fait, sous aucun prétexte, aucune autre retenue aux soldats que celles prescrites par la loi.
L'instruction. Le chef continuera l'école d'écriture, dont les frais feront partie de ceux du Quartier-maitre. Il engagera surtout les hommes, sur lesquels il a des vues pour l'avancement, à profiter de cet établissement.
L'Inspecteur général est satisfait de ce qui commence à s'établir, relatif à l'instruction militaire. Il espère que, sans fatiguer le corps, cette partie sera sous peu portées au point désirable, en suivant exactement la méthode, qu'il a ajoutée à l'instruction qu'il a laissé sur les manÅ“uvres et le service des places. Cette instruction sera de suite, et à la diligence du chef, transcrite sur le registre des délibérations.
Discipline. Le chef exigera qu'à date de cette revue, que les Officiers passé à des Compagnies, connaissent au moins dans l'espace de 3 mois, les noms des soldats de leur Compagnie. Il vérifiera dans toutes les occasions l'exécution de cet ordre, dont le but est de prouver, que les Officiers sont souvent avec leurs soldats, et s'occupent de leur devoir.
Les Sous-officiers et soldats porteront la main gauche à la hauteur du bouton du chapeau, pour saleur leurs Officiers, s'ils en sont rencontrés, et continueront ensuite leur chemin. Les Officiers rendront les saluts, en ôtant les leurs.
Tenue. La tenue des Sous-officier et soldats laissant encore beaucoup à désirer, les commandants des Compagnies auront soin de suivre exactement ce qui leur est prescrit dans le présent ordre, concernant l'habillement et l'équipement.
Habillement. A l'avenir, les effets d'habillement seront confectionnés d'après les dimensions suivantes :
Habits : La mesure se prendra, l'homme ayant la position sous les armes ; on lui fera mettre genou à terre, pour régler la longueur ; la taille aura 4 pouces d'un bouton à l'autre de largeur ; et sera prise à la hauteur des hanches. Le collet sera de 2 pouces 4 lignes de hauteur pour le 1er rang, et d'une ligne de moins pour chacun des 2 derniers. Les revers auront 3 pouces 11 lignes de largeur sur la poitrine à la hauteur du 3e bouton ; 2 pouces 6 lignes à la patte d'oie, et 3 pouces dans le bas ; ils seront diminués de 2 ligne de largeur sur ceux des hommes des 2 derniers rangs. Les parements auront 3 pouces de hauteurs.
Vestes : Les vestes auront 3 pouces 6 lignes de basques en hauteur, sur 5 pouces d'échancrure ; les poches seront cousues ; les collets de 15 lignes de hauteur, les vestes devront couvrir absolument les boutons du pont-levis des culottes.
Culottes : Les culottes devront bien emboiter les hanches, être bien fendues, et assez aisées, pour que l'homme puisse librement mettre genou à terre.
Guêtres : Les guêtres ne devront monter que jusqu'à la rotule ; leurs goussets ne pas excéder 4 pouces, ni être au-dessous de 3 ½ pouces ; leurs talons rester à 2 lignes de distance de ceux des pieds ; elles devront être maintenues sans jarretières, au moyen d'une boutonnière, qui prendra les 2 boutons de la culotte.
Souliers : Les souliers devront avoir 1 pouce de talon, leurs empeignes emboiter la cheville du pied, sans cependant que les quartiers puissent le blesser. Ils devront avoir les oreilles et tirants nécessaires, pour être maintenus par une petit boucle en cuivre, laquelle devra être placée de manière à ce que le pied soit convenablement renfermé, et que le gousset de la guêtre puisse la dépasser d'un bon pouce. Le chef n'en souffrira plus d'autres sous les armes, attendu que les souliers façonnés à la maitre de danse, empêchent tout l'aplomb nécessaire.
Chapeaux : Il n'en sera jamais souffert, que d'uniformes, lorsqu'on prendra les armes ; l'irrégularité et surtout leur grandeur démesurée étant défectueux dans les rangs. Ceux des Officiers devront aussi être maintenus dans les proportions de celui du chef.
Le chef fera observer de faire placer les chapeaux conformément au règlement de police ; cet ordre est de rigueur, étant indispensable pour le soldat à conserver la tête. / ?/
Le Conseil d'administration prendra les mesures nécessaires pour se procurer le cuir nécessaire à la confection des souliers.
Ateliers. Le Conseil utilisera autant que possible, les maitres ouvriers du corps. Il renverra ceux qui ne seront pas fidèles, ou qui manquent de l'intelligence nécessaire ; le chef s'occupera de composer les ateliers de soldats instruits dans les différentes professions. Les prix du chaque objet devront être bien examinés, et constatés par le Conseil.
Bonnets de Grenadiers. Le Conseil d'administration est autorisé à acheter 216 bonnets de Grenadiers, conformes aux modèles envoyés par le ministre, sous la restriction cependant, que cette emplète ne se fera, qu'après avoir fourni le magasin d'effets de petit équipement dont il est parlé ci-après.
Magasin d'effets de petit équipement. Le chef fera tout ce qui dépendant de lui pour avoir un magasin de tous les effets que le soldat doit fournir pour son propre compte. Il fera en sorte d'avoir au moins 800 souliers, et les autres objets en raison des besoins courants. Les prix devront être faits par des soumissions, en présence des commandants des Compagnies et des Sergents-majors. Le chef fera réunir, vers la fin de chaque trimestre, les commandants des Compagnies, pour s'assurer de la régularité, qui doit régner dans le registre et le livret particulier de chaque homme ; il défendra, à dater du présent ordre, toute autre retenue, que celles prescrites par les règlements ; il ne souffrira plus de fournitures particulières ; et cela avec d'autant de raison, que les prix vont être réglés pour chaque objet de manière à prouver que cet établissement est tout-à -fait à l'avantage du corps. Cette dernière mesure sera renouvelée à chaque changement de garnison, vu la variété des prix.
Equipement. Les gibernes devront être mises à la même hauteur, et à cet effet l'on fera approcher le coude droit près de la hanche, relever l'avant-bras horizontalement, et l'on placera le dessus du coffret à la distance d'un poignet dudit coude.
Les havresacs seront attachés de manière à ce qu'il reste l'intervalle d'un poignet entre leur partie inférieure et le dessus des gibernes.
Armement. Le chef fera ôter les clous de cuivre que plusieurs soldats se sont permis de mettre sur la crosse de leur fusil.
Il répartira à l'avenir les fusils sur les trois tailles ; l'Officier chargé de l'armement les rangera de 2 en trois classes au magasin.
Le Conseil d'administration est autorisé à faire remettre à l'arsenal d'Auxonne, d'après la vérification qui en a été faite par le Capitaine Teppe, Capitaine d'artillerie, 128 fusils de calibre étranger, 20 fusils français délabrés, 127 baïonnettes et 97 briquets.
Les sabres sont généralement pendus trop en bas. Ils devront être relevés, de manière à ne pas gêner le port d'arme.
Rappelé aux Chefs et Capitaines qu'un de leurs premiers devoirs est à veiller que les armes soient toujours bien tenues.
Tiercement. Le Tiercement des Capitaines ayant été exécuté, conformément aux instructions du ministre des 4 et 7 Pluviôse 10, il n'y devra plus rien être changé sous aucun prétexte, d'ici à la première revue d'inspection.
Hommes réformés, congédiés, etc. Les hommes partant avec congés absolus, ou avec récompense, peuvent seuls être vêtus tels qu'ils sont. Ceux réformés simplement changeront leurs habits neufs, ou peu portés, s'ils en avaient, contre de pareils plus fatigués, mais qui seront cependant réparés, s'il y a lieu.
Rappelé au chef que l'intention formelle du Gouvernement, est qu'aucun homme soit réformé, ou proposé pour la récompense, dans l'intervalle d'une revue à l'autre.
Remplacements, changements de corps, engagements. Rappelé au Chef de Brigade et au Conseil d'administration que :
1° Il ne peut être admis, sous quelque prétexte que ce soit, des hommes en remplacement de militaires sous les drapeaux, sans l'autorisation formelle et préalable du ministre.
2° Aucun militaire ne doit passer d'un corps à un autre, sans l'ordre du ministre.
3° Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis, sans avoir préalablement contracté un engagement en présence du maire, qui en adressera le duplicata au ministre, le tout conformément à la loi du 19 Fructidor 6.
Autorisations. Autorise le Lieutenant Chamban, qui désire passer aux Vétérans, à attendre dans ses foyers la décision du ministre sur sa demande.
Autorise l'Adjudant-major Plantier, à passer à une Compagnie ; le chef le fera remplacer dans son emploi d'Adjudant-major par le Lieutenant Astov, désigné pour avoir les qualités nécessaires pour remplir ces fonctions.
Autorise le chef à faire rayer des contrôles le Sous-lieutenant Laforgue, qui n'a pas paru au corps depuis 8 mois, et n'a pas non plus donné de ses nouvelles.
Ordre général. L'intention du Gouvernement, étant de porter une attention particulière sur le résultat des revues, et aux améliorations qui doivent en être la suite, l'Inspecteur général ordonne au chef de faire inscrire au registre des délibérations les ordres ci-dessus, et le charge d'en surveiller l'exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
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Fusilier, Grenadier et Voltigeur du 18e de Ligne, 1804, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon |
Un 1er état intitulé « Relevé sommaire, par Corps et par grades des Officiers des Demi-brigades stationnées dans le 5e Arrondissement d'Infanterie, rédigé d'après les notes portées sur le compte de chacun d'eux, au Contrôle annexé au livret de Revue, sous n°2, pour servir à connaitre la composition du Corps d'Officiers des dites Demi-brigades », indique pour la 18e de Ligne :
"Etat-major.
Chef de Brigade, 1 bon ; Chefs de Bataillon, 1 susceptible d'avancement, 3 bons, 0 médiocres, 0 susceptibles de retraite, total 4 ; Quartiers-maitres, 1 bon, 0 mauvais, total 1 ; Adjudants-majors, 2 susceptibles d'avancement, 0 bons, 1 médiocre, 0 proposé pour la retraite, total 3 ; total général 9.
Compagnies.
Capitaines, 2 susceptibles d'avancement, 13 bons, 5 médiocres, 1 proposé pour la retraite, 2 susceptibles de retraite, 0 mauvais, total 23. Lieutenants, 4 susceptibles d'avancement, 10 bons, 9 médiocres, 2 proposés pour la retraite, 0 susceptibles de retraite, 0 mauvais, total 25 ; Sous-lieutenants, 7 susceptibles d'avancement, 7 bons, 6 médiocres, 0 proposés pour la retraite, 0 susceptibles de retraite, 0 mauvais, total 20. Total général 68.
Observations.
Dans la rédaction de ce relevé, on a suivi les principes ci-dessous :
1. On a rangé dans la 1re colonne des Officiers susceptibles d'avancement, ceux désignés expressément comme tels dans les notes des Chefs, et confirmés par l'Inspecteur général.
2. Dans la colonne des bons Officiers, on a mis 1° ceux qui ont assez d'instruction dans toutes les parties du service pour prétendre à l'avancement ; 2° ceux qui ne peuvent guère y prétendre, sont cependant assez instruits pour rester à la place qu'ils occupent ; les uns et les autres tenant une conduite régulière.
3. On a rangé dans la colonne des Officiers médiocres : 1° ceux qui, quoique peut instruits, ont cependant de la volonté et des moyens et tiennent une conduite régulière ; 2° ceux qui étant assez instruits, sont d'une conduite équivoque ; les uns et les autres peuvent par la suite devenir de bon Officiers, si les premiers sont stimulés et les seconds surveillés.
4. On a rangé dans la 4e colonne, aux proposés pour la retraite, soit à la revue, soit antérieurement.
5. On a rangé dans la 5e colonne des Officiers susceptibles de retraite, 1° ceux qui ont assez de service pour y prétendre, mais qui refusent de la prendre ; 2° ceux qui ne pouvant y prétendre par ancienneté, auraient cependant besoin d'un poste plus sédentaire ; 3° ceux enfin qui, par leur nullité ou mauvaise conduite, sont à la charge aux Corps, mais dont les services antérieurs méritent quelque considération.
6. On a désigné comme mauvais Officiers, 1° ceux qui étant tout à fait dépourvus d'instruction et de moyens, sont une véritable charge aux Corps ; 2° ceux qui par leur conduite déréglée et incorrigible, sont une entrave au service ; les uns et les autres n'ayant pas assez de services pour prétendre à la retraite. L'Inspecteur général a itérativement sollicité le Gouvernement de prendre à l'égard des Officiers rangés dans les 5e et 6e colonnes, des mesures qui conciliassent la justice due aux individus, avec ce qu'exige impérieusement le bien du service. Voyez les Rapports des années 10 et 11" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 2e état intitulé « Situation général du Personnel avec les mutations survenues depuis la dernière revue », indique pour la 18e de Ligne :
"Situation générale.
Officiers : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillons, 1 Quartier-maitre, 3 Adjudants-majors, 23 Capitaines, 25 Lieutenants, 23 Sous-lieutenants, 3 Chirurgiens, total 83 ; dont 81 présents, 0 détachés, 0 aux hôpitaux du lieu, 2 aux hôpitaux externes, 0 en congé, 0 embarqués. Sous-officiers et soldats : 17 au Petit état-major, 26 Sergents-majors, 96 Sergents, 23 Caporaux fourriers, 175 Caporaux, 139 Grenadiers, 1256 Fusiliers, 59 Tambours, 4 enfants de troupe, total 1795 ; dont 1547 présents, 39 détachés, 91 aux hôpitaux du lieu, 70 aux hôpitaux externes, 43 en congé, 5 détachés, 0 embarqués.
Mutations. L'effectif était à l'époque de la dernière revue : 1031. Recettes : 1124 recrues, 560 venus d'autres Corps, 0 enfants admis à l'effectif, 68 rayés rentrés, total 1752. L'effectif devrait donc être de 2783. Pertes : 32 morts, 310 désertés, 83 réformés avant la revue, 121 réformés par le Général inspecteur, 233 congédiés par congé absolu, 0 congédiés avec solde de retraite, 46 passés à d'autres Corps, 0 aux Vétérans, 162 rayés pour longue absence, 0 rayés par jugement, 1 fait Officier, total 988. L'effectif ne reste donc qu'à 1795. Si l'on en déduit encore les proposés pour la retraite, 11 ; les proposés pour les Vétérans, 37 ; les proposés pour les Invalides, 2 ; total 50. L'effectif ne sera que de 1745. Or, le complet de paix étant de 1961, il y aura un déficit de 216" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Un 3e état intitulé « Détail des présents sous les armes, des hommes congédiés par récompense et par réforme pure et simple, des hommes jouissant de la haute paye, et des enfants admis à la solde », indique pour la 18e de Ligne :
"Détail des présents.
Officiers : 1 Chef de Brigade, 4 Chefs de Bataillons, 1 Quartier-maitre, 3 Adjudants-majors, 23 Capitaines, 25 Lieutenants, 22 Sous-lieutenants, 2 Chirurgiens, total 81.
Petit Etat-major : 3 Adjudants sous-officiers, 1 Tailleur, 1 Guêtrier, 1 Cordonnier, 1 Armurier, 1 Tambour-major, 1 Caporal Tambour, 8 Musiciens, total 17.
Sous-Officiers et soldats : 25 Sergents-majors, 74 Sergents, 21 Caporaux-fourriers, 134 Caporaux, 124 Grenadiers, 1093 Fusiliers, 55 Tambours, 4 Enfants de troupe. Total 1530.
Total du Petit Etat-major, des Sous-officiers et soldats, 1547. Total général des présents, les Officiers y compris, 1628.
Détail des hommes congédiés par récompense et par réforme, des militaires jouissants de la haute paye, et des enfants de troupe.
Par Récompense : Officiers, 1 Capitaine, 2 Lieutenants, 0 Sous-lieutenants, 0 Chirurgiens, total 3. Sous-officiers et soldats, 0 Sergents-majors, 5 Sergents, 0 Caporaux-fourriers, 2 Caporaux, 42 Grenadiers et Fusiliers, 1 Tambour, total 50.
Par réforme : 0 Sergents-majors, 2 Sergents, 0 Caporaux-fourriers, 1 Caporal, 118 Grenadiers, Fusiliers et Tambours, total 121.
Militaires ayant la haute-paye. De 10 ans de service, 0 Caporaux, 0 Fusiliers, total 0. De 15 ans de service, 0 Caporaux, 1 Fusilier, total 1. De 20 ans de service. 1 Caporal, 0 Fusiliers, total 1. Total général 2
Enfants. D'Officiers, 1 ; de Sous-officiers et soldats, 3. Total 4" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
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Sapeur et Tambour de Fusiliers du 18e de Ligne, 1809, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. |
Un 4e état intitulé « Situation générale des effets d'habillement et d'équipement, tant en service, qu'en magasins, détaillés d'après leurs qualités. On y a ajouté ce que les Corps ont reçu depuis la dernière revue, la durée des effets, les remplacements demandés, et le manquant au complet », indique pour la 18e de Ligne :
"Habillement.
Habits. 0 neufs, 306 bons, 0 à réparer, 536 hors de service ; total 1142. 606 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 2 ans. Remplacement fixé par l'Arrêté, 898. Demandés par le Corps 1355. Manque au complet 457.
Vestes ou gilets. 0 neuves, 606 bons, 0 à réparer, 538 hors de service ; total 1144. 606 reçus de neuves depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 2 ans. Remplacement fixé par l'Arrêté, 898. Demandés par le Corps 1355. Manque au complet 457.
Culottes ou pantalons. 0 neufs, 606 bons, 0 à réparer, 534 hors de service ; total 1140. 606 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 1 an. Remplacement fixé par l'Arrêté, 1795. Demandés par le Corps 1355. Manque au complet 0.
Suite de l'habillement et caisses de tambours.
Chapeaux ou shakos. 731 neufs, 778 bons, 0 à réparer, 131 hors de service ; total 1640. 778 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 2 ans. Remplacement fixé par l'Arrêté, 898. Demandés par le Corps 1183. Manque au complet 0.
Bonnets. 0 neufs, 668 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 668. 668 reçus de neufs depuis la dernière revue. Manque au complet 1293.
Caisses de tambour. 0 neuves, 36 bonnes, 0 à réparer, 0 hors de service ; reçues de total 36. 36 reçues de neuves depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 20 ans. Remplacement fixé par l'Arrêté, 3. Demandées par le Corps 8. Manque au complet 15.
Gibernes, porte gibernes et baudriers.
Gibernes. 0 neufs, 1457 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 1457. 1457 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 20 ans. Remplacement fixé par la Loi, 86. Demandés par le
Corps 433. Manque au complet 347.
Porte giberne. 0 neufs, 1457 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 1487. 1457 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 20 ans. Remplacement fixé par la Loi, 86. Demandés par le Corps 433. Manque au complet 347.
Baudriers. 0 neufs, 432 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 432. 432 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la loi, 20 ans. Remplacement fixé par la Loi, 28. Demandés par le Corps 191. Manque au complet 155.
Note : La durée fixée par l'Arrêté du 17 Frimaire an 11 ne saurait être appliquée aux effets actuellement en service, parce que ceux-ci ayant été fournis avant cette époque, on ne pouvait pas mettre en compte qu'ils dussent duret si longtemps.
Bretelles des fusils, colliers de tambours, et tabliers de charpentiers.
Bretelles des fusils. 0 neufs, 1456 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 1456. 1456 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la Loi, 20 ans. Remplacement fixé par la Loi, 86. Demandés par le Corps 434. Manque au complet 348.
Colliers des tambours. 0 neufs, 36 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 36. 36 reçus de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la Loi, 20 ans. Remplacement fixé par la Loi, 3. Demandés par le Corps 0. Manque au complet 15.
Tabliers de Charpentiers. 0 neufs, 0 bons, 0 à réparer, 0 hors de service ; total 0. 0 reçues de neufs depuis la dernière revue. Durée fixée par la Loi, - ans. Remplacement fixé par la Loi, 0. Demandées par le Corps 12. Manque au complet 0.
Etoffes en magasins.
Drap blanc 34,28 ; drap bleu 546,50 ; drap écarlate 61,82 ; tricot 845,47 ; serge 2106,50 ; toile 740,81 ; gros boutons 267 d 1 ; petits boutons 828 d 2.
Effets pour les recrues : 299 chemises, 282 cols noirs, 36 bas, 24 souliers, 182 guêtres grises, 290 guêtres noires, 0 sacs de toile, 456 sacs de peau, 0 cocardes.
Observations sur les états n°.
1° Dans la colonne des effets neufs, on a rangé ceux en magasins ; tous les autres, à un petit nombre près, sont en service.
2° Les Corps diffèrent dans la manière dont ils ont formé leurs demandes en remplacements ; les uns les ont calculé d'après leur effectif, d'autres d'après le complet, d'autres enfin ont demandé le remplacement de tous leurs effets hors de service. Cependant, l'Arrêté du 17 Frimaire 11 est clair sur cet article : il veut que les remplacements soient calculés, non d'après le complet, mais bien d'après l'effectif, et prescrit les formalité à observer dans le cas où les besoins des corps outrepassent les secours accordés. On a donc fait 2 colonnes pour les remplacements ; dans la 1ère, on a mis ce qui est accordé aux Corps par l'arrêté, et dans la 2e, ce que ceux-ci demandent, d'après leurs besoins.
3° la dernière colonne, manque au complet, a été calculée de la manière suivante : on a déduit du total des effets, ceux étant hors de service ; au restant on a ajouté les remplacements accordés ; la somme qui en est résulté a été défalquée du complet, et le restant mis dans la colonne du manque au complet.
Fusils.
Effectifs à la dernière revue : 600. Recettes : reçu des arsenaux 524 ; reçu par incorporation 401 ; pris sur les ennemis 0 ; achetés 0 ; total 925. Total de l'avoir et des recettes, 1525. Pertes : versé aux arsenaux 40, à d'autres Corps 0 ; embarqués 0 ; perdus : par les désertés 0, par les congédiés 0, à la guerre 10, par accident 0 ; hors de service 148 ; total 198. L'effectif devrait donc être de 1327. Dont : neufs 0 ; bons 1327 ; réparés 0 ; à réparer 0.
Baïonnettes.
Effectifs à la dernière revue : 600. Recettes : reçu des arsenaux 524 ; reçu par incorporation 311 ; pris sur les ennemis 0 ; achetés 69 ; total 904. Total de l'avoir et des recettes, 1504.
Remplacements demandés : fusils, 492 ; baïonnettes, 492 ; sabres 102.
Suite des Baïonnettes.
Pertes : versé aux arsenaux 40, à d'autres Corps 0 ; embarqués 0 ; perdus : par les désertés 0, par les congédiés 0, à la guerre 10, par accident 0 ; hors de service 127 ; total 177. L'effectif devrait donc être de 1327. Dont : neufs 0 ; bons 1327 ; réparés 0 ; à réparer 0.
Sabres.
Effectifs à la dernière revue : 315. Recettes : reçu des arsenaux 208 ; reçu par incorporation 92 ; pris sur les ennemis 0 ; achetés 0 ; total 300. Total de l'avoir et des recettes, 615. Pertes : versé aux arsenaux 7, à d'autres Corps 0 ; embarqués 0 ; perdus : par les désertés 20, par les congés 30, à la guerre 28, par accident 0 ; hors de service 97 ; total 182. L'effectif devrait donc être de 433. Dont : neufs 0 ; bons 435 ; réparés 0 ; à réparer 0" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
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Musicien du 18e de Ligne, 1809, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. |
Un 5e état intitulé « Situation générale des finances : solde, masse d'entretien, masse général, masse de chauffage, masse de linge et chaussure, et sommes dues tant pour la solde que pour les masses », indique pour la 18e de Ligne :
"Solde.
En caisse au 1er Vendémiaire an 10 - ; reçu sur l'an 8 7000 frs, sur l'an 9 25372 frs, sur l'an 10 231065,54 frs, sur l'an 11 138770,27 frs, total 402207,81 frs ; total de l'avoir en caisse et des recettes : 402207,81 frs. Dépensé sur l'an 8 7000 frs, sur l'an 9 25372 frs, sur l'an 10 225900,99 frs, sur l'an 11 138770,27 frs ; total : 397043,26 frs. Restant en caisse à l'époque de la revue : 5164,55 frs. Sommes dues : pour l'an 8, 21066,05 frs ; pour l'an 9, 13755,85 frs ; pour l'an 10 - ; pour l'an 11 - ; total : 34821,90 frs.
Masse d'entretien exercice an 10.
En caisse au 1er Vendémiaire an 10 : 1283,66 frs. Recettes : Produit ordinaire de la masse, # 44303,34. Recettes extraordinaires : masse des hommes morts 520,62 ; masse des hommes désertés 823 frs ; masse des hommes congédiés - ; recettes accidentelles 8182,44 frs ; total : 53829,40 frs. Total de l'avoir en caisse et des recettes, 55113,06 frs. Dépenses : Confection de l'habillement 4218,65 frs ; réparation de l'habillement - ; réparations de l'armement 361,01 frs ; frais de bureau 1104,40 frs ; fourniture aux recrues, 2554,80 frs ; marques distinctives, 1299,65 frs ; dépenses accidentelles 8182,44 frs ; total : 17720,95 frs. Restait en caisse au 1er Vendémiaire an 11 : 37392,11 frs. Déficit de la masse au 1er Vendémiaire an 11 : -.
# Le produit de la masse d'entretien étant dans l'an 10 pour un Corps à 3 Bataillons de 17649 frs, il faut nécessairement, qu'il y ait erreur dans le compte de la 18e de ; peut-être y a-t-on compris des sommes reçues pour les exercices antérieurs ; il en est de même de la 73e.
Masse générale exercice an 11.
En caisse au 1er Vendémiaire an 11, 37392,11 frs.
Recettes : Produit ordinaire de la masse, 17014,43 frs. Recettes extraordinaires, masse des hommes morts 420,30 frs, désertés 431,35 frs, congédiés - frs ; recettes accidentelles - frs ; total 17866,08 frs. Total de l'avoir en caisse et des recettes : 55258,19 frs.
Dépenses : Achat de matières - frs ; achat d'effets - frs ; confection de l'habillement 927,60 ; réparation de l'habillement - frs ; réparation de l'armement 1512,56 frs ; fournitures aux recrues 16736,75 frs ; première mise des Sous-officiers faits Officiers - frs ; frais de bureau 757,48 frs ; marques distinctives 1317 frs ; dépenses accidentelles - frs ; total : 22251,39 frs. Restant en caisse à l'époque de la revue : 33006,80 frs. Déficit à l'époque de la revue : - frs.
Masse de chauffage, sommes dues pour les masses.
Masse de chauffage : avoir de la masse, 1697,16 frs ; déficit de la masse, - frs.
Sommes dues pour les masses, et autres objets. Masses : d'entretien, 6978,00 frs ; de linge et chaussure, - frs ; de chauffage, - frs. Indemnités : de logement, - frs ; de fourrages,- frs ; total : 6978 frs.
Observation sur les états :
1° Les 70e et 6e légère n'ont établi sur le livret de comptabilité, que depuis le 1er Nivôse 10, tous les autres Corps l'ont commencé au 1er Vendémiaire 10.
2° Les 30e, 7e, 28e et 73e ont sur le livret conduite la comptabilité de la solde, jusqu'au 1er Vendémiaire 11. La 2e de Vétérans jusqu'au 1er germinal 11 et la 70e, 18e et 2e légère jusqu'à l'époque de la revue.
3° Comptabilité des masses : les 18e, 2e, 30e et 28e l'on commencé au 1er Vendémiaire 10 et fini à l'époque de la revue ; la 2e de Vétérans et 7e l'ont commencé au 1er Vendémiaire 10 et fini au 1er Germinal 11. La 73e l'a commencé au 1er Vendémiaire 10 et fini au 1er Messidor 11. La 70e l'a commencé au 1er Nivôse 10 et conduite au 1er Germinal 11. La 6e l'a commencé à la même époque et fini au 1er Nivôse 11.
4° Dans l'art. de la solde /Etat du livret N°15 ligne:/Sommes dues d'après les réclamation du Corps, les sommes dues pour les masses y sont elles comprises ? On l'ignore ; d'un côté, cet article est retranché de l'expédition de cet état destiné au Directeur ministre, du ressort duquel est cependant tout ce qui regarde les masses ; et de l'autre côté, il serait singulier que le Gouvernement ne s'informà¢t de tout de l'arriéré des masses. Quoiqu'il en soit, on a mis sur l'état précédent, l'arriéré tel qu'il est sur les livrets ; et ci-contre on a mis les sommes dues pour les masses, d'après l'état fourni à l'Inspecteur général à la revue, sans faire aucune addition de ces deux sommes ; les Corps eux-mêmes ont traité cet article de différente manière.
5° Les livrets ne faisant aucune mention de la masse de chauffage, on s'est cru réduit à n'en donner ici que la situation en avoir et déficit, d'après l'état fourni à la revue" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : Revues d'inspection des corps d'infanterie stationnés dans le 5e arrondissement ... an XI ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.494 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
- Inspection du Dépôt du 18e Régiment à Strasbourg par le Général Schauenburg, 3 novembre 1807
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Musicien du 18e de Ligne, 1813, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. |
"Dépôt du 18e Régiment d'Infanterie de Ligne. Revue passée à Strasbourg le 3 novembre 1807.
Espèce d'hommes. Belle.
Habillement. En bon état.
Equipement. En bon état.
Armement. Même observation.
Tenue. Bonne.
Discipline. - .
Maniement d'armes. Passable, ainsi que la position et le port d'arme.
Manœuvres. Peu connues.
Retenue. Point.
Pain. Celui de soupe est bon, celui de munition passable.
Ordinaire. Bien monté.
Casernes et fournitures. Les soldats un peu serrés dans les chambrées ; les fournitures mauvaises.
Conscrits. Assez bien traités.
Finances. Les registres de comptabilité en deniers et effets sont fort bien tenus, mais il existe quelques petites irrégularités dans les dates de sommes sorties de la caisse avec le journal du Quartier-maitre.
Résumé.
M. le Major Derbez-Latour m'a paru rempli de zèle à remplir ses devoirs, et je crois que S. E. peut ajouter foi entière aux notes qu'il a donné sur ses Officiers qui m'ont parues conformes à l'idée que j'ai pris d'eux.
Ordre. - Voyez la page n°1. Supplément.
L'Inspecteur général n'ayant pas trouvé sur le registre des délibérations l'ordre qu'il a laissé après sa revue, témoigne au commandant du Dépôt et aux membres du conseil d'administration son mécontentement sur cette négligence ; il leur ordonne de le faire transcrire de suite.
Les registres sont bien tenus, mais il existe quelques irrégularités, les dates ne s'accordent pas pour les sommes sorties de la caisse ; plusieurs sont portées sur le journal du Quartier-maitre avant ou après l'inscription au registre de caisse ; le conseil d'administration doit veiller à ce que ces irrégularités n'existent plus.
L'Inspecteur général a trouvé que les dépenses pour réparations à l'armement montant à 1732 frs et celle de frais de bureau à 2370 frs 60 c. étaient fortes ; le commandant du Dépôt et le conseil d'administration tiendront la main pour qu'à l'avenir, elles soient faites avec plus d'économie.
L'inspecteur général ordonne de faire cesser de suite toutes les retenues qui existeraient autres que celles autorisées par les règlements.
A dater du 1er décembre courant, il ne sera fait aux officiers aucune retenue quelconque pour la musique que celle d'une journée de solde par mois seulement, conformément aux intentions du gouvernement.
Le commandant du Dépôt transmettra de suite le présent ordre à M. le Colonel pour qu'il ait à s'y conformer, et en faire lecture aux officiers rassemblés.
A Strasbourg le 17 décembre 1807" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d'inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
"Ordre donné à tous les corps sur la manière d'exercer les conscrits et pour l'administration.
Nota. Le présent ordre a été adressé à S. E. le Ministre de la guerre, le 20 novembre dernier ; lequel précèdera les autres donnés.
Les commandants des dépôts prescriront aux officiers et sous-officiers de s'appliquer à connaitre autant que les circonstances le permettront les facultés de l'homme qu'ils ont à instruire afin de les traiter en conséquence, ils leur recommanderont la patience, les brusqueries étant contraires aux succès de l'instruction.
Le premier objet auquel ils devront avoir attention, c'est d'inspirer aux recrues le goût de la propreté, pour y parvenir, il faut qu'il lui indique tous les moyens qui sont en usage dans la troupe pour entretenir et nettoyer avec ménagement toutes les parties de l'habillement et équipement, après la propreté du corps, si essentielle à la santé du soldat, vient l'entretien de ses armes dont il doit avoir le plus grand soin, à cet effet, il faut faire connaitre aux recrues toutes les parties de son armement et lui enseigner la manière de nettoyer et remonter son fusil.
Lorsque l'on sera à l'exercice l'instructeur entretiendra la recrue pendant l'intervalle de chaque repos, de ses devoirs envers les officiers et sous-officiers, et lui fera connaitre les nomes des généraux sous les ordres desquels se trouvera le corps, le nom des officiers de sa compagnie, et de ceux supérieurs en exigeant de lui qu'il les retiennent.
Le commandant de chaque dépôt fera pratiquer le règlement concernant le service intérieur, la police et la discipline de l'infanterie du 24 juin 1792 sur tout ce qui n'est pas contraire aux lois actuelles, aux localités et aux circonstances.
Ils assembleront au moins chaque semaine les officiers et sous-officiers pour les examiner sur les bases de la discipline, de la police, du service intérieur et sur celui de la place duquel il devra être donné connaissance aux conscrits à la fin de chaque exercice en classant les devoirs de chaque grade.
Ils feront aussi suivre par gradation le règlement concernant la manÅ“uvre et l'exercice de l'infanterie du 1er août 1791, sans se permettre sous aucun prétexte quelconque la moindre innovation dans ses principes.
En surveillant la stricte exécution de l'ordre ci-dessus, ils exigeront que les officiers et sous-officiers , par leur conduite et leur application à remplir leur devoir, servent de modèle aux jeunes soldats pour l'éducation militaire de laquelle ils sont chargés.
Tous les officiers et sous-officiers devront se trouver aux exercices journaliers et y être employés en raison de leurs connaissances et moyens d'instruction, et ceux qui n'en auront pas suffisamment devront également s'y trouver pour en acquérir ou pouvoir y être utilisés à la volonté du chef.
L'on n'exercera jamais de grand matin, à moins que les circonstances ne l'exigent, afin de donner le temps au soldat de soigner toutes les parties de son vêtement et la propreté de la chambrée ; l'on préfèrera autant que possible les exercices de l'après midi attendu qu'elles empêchent le soldat de s'écarter trop loin de son quartier.
Conformément à l'article 20 du règlement concernant le service intérieur, tous les officiers devront se trouver à la garde journalière que fournira le corps quand même elle ne défilerait qu'au quartier ; les chefs n'en exempteront personne que pour objet de serves, ils exigeront qu'ils se présentent dans la tenue prescrite pour le journalier, et qu'ils ne se permettent aucun autre costume dans la journée, que celui qu'ils doivent avoir eu à la parade.
Administration.
Les membres du conseil d'administration devront se pénétrer du devoir de la plus exacte surveillance sur toutes les parties de l'administration qui leur est confiée, et les commandants des compagnies porteront toute l'attention nécessaire aux fournitures qui seront faites à leurs soldats, feront les représentations au conseil d'administration si elles étaient défectueuses et rendront compte à l'inspecteur général dans le cas où il ne serait pas fait droit à leurs réclamations.
Le premier dimanche de chaque mois, il sera fait lecture de l'arrêté du 19 Vendémiaire an 12 relatif à la désertion.
Il ne sera fait aux soldats et conscrits, et sous quelque prétexte que ce puisse être, aucune autre retenue que celles prescrites par les règlements.
On ne peut sous quelque prétexte que ce soit, et sans se rendre coupable d'un délit, se permettre de recevoir des hommes en remplacement des militaires qui sont sous les drapeaux sans l'autorisation formelle et préalable transmise par le directeur général de la conscription.
Il ne doit être délivré aucune espèce de congé si ce n'est sur des imprimés envoyés par le ministre. Aucun enrôlé volontaire ne doit être admis qu'après avoir contracté un engagement en présence d'un maire.
On ordonnera que cette formalité soit remplie sur le champ par les enrôlés volontaires qui ne s'y seraient pas conformés.
L'intention de l'Empereur est que tout militaire qui reçoit son congé définitif soit pour ancienneté de service, soit pour cause de blessures reçues à l'armée, puisse rentrer dans ses foyers avec une tenue décente et qu'il doit par conséquent être pourvu d'un habit uniforme en bon état et de son sabre, s'il est sous-officier ou grenadier.
Si le corps a plus de huit musiciens (que les règlement accordent), ceux qui dépassent ce nombre devront être admis comme soldats, et s'ils l'avaient été seulement comme gagistes, ils devront de suite contracter un engagement militaire, s'ils s'y refusent et que le corps veuille les conserver, il est expressément défendu de les porter sur les revues de solde et de fournitures et ils seront mis entièrement à la charge des officiers, mais dans tous les cas, le total de la dépense de la musique ne doit pas excéder une journée de solde des officiers par mois.
Le présent ordre sera transmis de suite sur le registre des délibérations et lu aux officiers rassemblés.
Les commandants des dépôts restent responsables de son entière exécution" (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d'inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
Le Général Schauenburg adresse au Ministre Lacuée le résultat de sa revue le 25 décembre 1807 et au Ministre de la Guerre le résultat de sa revue le 27 décembre 1807; le résultat de la Revue est également adressé au Corps le 25 décembre 1807 (Schauenburg (Général baron Alexis-Balthazar-Henri-Antoine de) : « Revues particulières d'inspection, ordonnée le 23 octobre 1807 » ; Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg: MS.0.491 ; document numérisé par la BNU à la demande conjointe de F. Berjaud, L. Claudel et D. Davin).
La 1ère Division (Général Legrand, 26e Léger, 18e et 19e de Ligne), est à Urfa en décembre 1809 (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).
/ 1810, Allemagne
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Sapeur et Tambour de Grenadiers du 18e de Ligne, 1813-1814, d'après T. Carl et H. Feist (Bibliothèque du Musée de l'Armée) - Infographie de Marc Morillon, D. R. |
Le 17 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous voudrez bien donner au prince d'Eckmà¼hl les ordres suivants ; vous lui ferez connaître qu'il fera exécuter ces mouvements s'il n'y a rien de nouveau, comme tout porte à le penser.
Au 1er février, les troupes se mettront en mouvement pour prendre les positions suivantes :
... Le 4e corps sera réduit à trois divisions ...
Le 26e léger et le 18e de ligne, qui font partie de la 1re division du 4e corps, passeront à la 2e division du même corps, qui sera ainsi composée de quatre régiments. Cette division se réunira tout entière à Düsseldorf ...
Le prince d'Eckmühl vous rendra compte de l'exécution de vos ordres pour donner aux troupes cette position, qui sera la deuxième position de l'armée d'Allemagne. Ce mouvement commencera le 1er février, sera achevé vers le 15.
Dans le mois de février, je vous ferai connaître mes intentions pour la troisième position à faire prendre à l'armée ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16146 - date la lettre du 18 janvier 1810; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22886; Cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmà¼hl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 164 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 70).
La 1ère Division (Général Legrand, 26e Léger, 18e et 19e de Ligne), est à Hanau, du 23 au 25 Janvier 1810 (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).
Le 8 février 1810, le Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, adresse son Rapport à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à l'Empereur qu'en exécution de l'ordre de Sa Majesté, en date du 7 février, relatif au troisième mouvement de l'armée d'Allemagne, j'ai donné les ordres suivants, que j'ai envoyés par courriers extraordinaires :
1° A la 2e division du 4e corps de l'armée d'Allemagne, composée des 24e, 26e régiments d'infanterie légère, 4e et 18e régiments d'infanterie de ligne, commandée par le général Dessaix, et à la brigade de cavalerie légère du général de Piré, composée du 8e régiment de hussards et du 16e régiment de chasseurs, de partir de Dà¼sseldorf du 19 au 20 février, et de se rendre à Nimègue, où ces corps arriveront successivement du 16 au 23 de ce mois ...
J'ai donné à M. le maréchal duc de Reggio connaissance de la marche et de l'époque de l'arrivée de ces troupes à Nimègue; je lui ai recommandé de les faire marcher militairement, et d'adresser aux généraux commandant ces divisions des instructions sur la manière dont ils doivent se présenter devant Nimègue et entrer dans cette place ..." (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 80).
Le 18e de Ligne est à Dà¼sseldorf les 9 au 10 février 1810 ; il y reste en mars 1810 (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).
Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "... Un autre corps serait composé de la manière suivante, savoir : le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons ; le 23e, quatre ; le 24e, quatre ; le 26e, quatre ; le 3e de ligne, quatre ; le 4e, quatre ; le 18e, quatre ; le 72e, quatre ; le 123e, quatre ; le 124e, quatre ; le 125e, quatre ; le 126e, quatre ; le 135e, quatre ; le 2e, trois ; le 19e, trois ; le 37e, trois ; le 46e, trois; total, 17 régiments ou 64 bataillons formant 6 divisions, chacune de 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 172).
/ 1810, Armée du Nord et du Brabant, Corps d'Observation de la Hollande
Par Décret du 20 janvier 1810, le Maréchal Oudinot, Duc de Reggio, prend le commandement d'une armée dite de Brabant.
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
Les états-majors, les administrations, et tout ce qui tient à l'organisation des armées du Nord et de Brabant sont dissous, à dater du 5 avril prochain, pas avant.
Le duc de Reggio recevra les ordres, après que le traité conclu avec le roi de Hollande sera ratifié, de porter son quartier général à Utrecht.
Sous ses ordres seront: la brigade de cavalerie légère, composée des 8e de hussards et 16e de chasseurs, le 24e régiment d'infanterie légère et le 18e de ligne.
Ces quatre régiments, avec 12 pièces de canon, formeront une division commandée par le général Dessaix ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 93).
L'Armée de Brabant est dissoute au commencement d'avril.
Le 11 avril 1810, le Ministre de la Guerre adresse depuis Paris ses Instructions au Maréchal 0udinot, Duc de Reggio : "Par le traité conclu le 16 mars 1810 avec la Hollande, les provinces hollandaises du Brabant sont réunies à la France. Le duc de Reggio est chargé d'en prendre possession, et les troupes hollandaises qui s'y trouvent seront renvoyées en Hollande.
Le maréchal duc de Reggio portera son quartier général à Utrecht, et prendra le commandement des 12.000 Hollandais accordés par le traité et d'une division française du général Dessaix (24e d'infanterie légère, 18e de ligne), d'une brigade de cavalerie (8e de hussards et 16e de chasseurs) et de douze pièces de canon.
Outre les troupes désignées ci-dessus, le maréchal duc de Reggio aura encore une brigade sous ses ordres, commandée par le général Bordessoulle, qui a dû se rendre à Emden avec le 2e de ligne, le 3e chasseurs à cheval et quatre pièces de canon.
La division Puthod, à laquelle seront joints le 26e léger et le 4e de ligne, se trouvera, par le départ du 5e léger, portée à cinq régiments d'infanterie et restera dans le Brabant, sous les ordres du duc de Reggio, jusqu'au 1er mai, époque de la réunion" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 123).
Le 1er mai 1810, les places du Brabant hollandais sont réunies à l'Empire. Les troupes placées sous le commandement du Duc de Reggio forment une armée qui prend le nom de Corps d'observation de la Hollande; elle comprend :
1° 12.000 Hollandais, accordés par un traité du 16 mars 1810 ;
2° La division Dessaix et la brigade de cavalerie légère de Piré;
3° Une brigade mixte (général Bordessoulle) formée du 2e de ligne et du 3e chasseurs à cheval. Cette brigade, tirée de la division Molitor, se rend à Emden sous les ordres du maréchal Oudinot (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 120).
/ 1810, Espagne
Concernant l'Espagne, l'Empereur écrit, le 7 janvier 1810, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les quatre premiers bataillons auxiliaires qui sont à Versailles seront réduits à deux, composés de la manière suivante. Savoir :
1er bataillon (infanterie de ligne)
1re compagnie 2 officiers et 101 soldats du 4e régjment de ligne
40 [soldats] du 18e
1 [offiicer] 31 [soldats] du 30e
[Total] 3 officiers 172 hommes ...
2e batailllon (infanterie légère) ...
Le comte de Lobau dressera procès-verbal de la formation de ces deux bataillons avant le 10 janvier ; les compagnies seront égalisées, leur chef de bataillon sera nommé pour commander chaque bataillon. Il sera également nommé à toutes les places d'officiers et de sous-officiers.
Les sous-officiers et soldats seront effacés des contrôles de leurs corps et, à dater du 1er janvier 1810, l'existence de ces bataillons sera reconnue, et ils seront payés directement par te Trésor.
Il y aura trois tambours par compagnie.
Au fur et à mesure que les bataillons auxiliaires viendront à se former, au lieu de 12, les cadres seront resserrés, de manière que chaque bataillon soit porté au complet de 840 hommes.
Un colonel en second sera nommé inspecteur de tous les bataillons auxiliaires. Il sera chargé de rendre compte au ministre de leur formation et de veiller à ce que les différents détachements partent des lieux où ils se rassemblent, bien organisés et complets en officiers, sous-officiers et soldats.
Le 5e bataillon auxiliaire qui se réunit à Lyon en partira avec la formation provisoire qu'il aura reçue dans cette ville, et se rendra à Bayonne où il sera définitivement formé.
Faites-moi connaître pourquoi les corps ont envoyé aux bataillons auxiliaires des détachements dont la force est si peu proportionnée aux demandes qui leur ont été faites ; je désire savoir quand ils pourront envoyer le reste.
Aussitôt qu'un bataillon auxiliaire sera formé, présentez-moi un projet de décret pour lui donner une éxistence régulière.
Faites mettre à la dispositionn du comte Lobau une trentaine de jeunes gens de Fontainebleau, pour être placés dans ces bataillons.
Surtout ayez soin de mettre à Versailles un colonel en second qui veille à l'instruction
P.S : Vous dirigerez sur le second bataillon deux compagnies d'infanterie légère, faisant 300 hommes, pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3904 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22808).
/ 1811, Boulogne
Le 30 mars 1811, Davout écrit, depuis Hambourg, à l'Empereur : "Sire, j'ai l'honneur d'accuser réception à Votre Majesté de sa lettre du 24 mars, à laquelle était jointe l'organisation de l'armée d'Allemagne ...
Je donne de suite des ordres pour l'exécution de ceux renfermés dans la lettre de Votre Majesté. Tous les mouvements seront faits de la manière dont le désire Votre Majesté, et ne pourront donner lieu à aucune conjecture.
Le 18e et le 111e, qui sont à Magdebourg, reçoivent l'ordre d'en partir pour venir dans le Mecklembourg, où je vais diriger le 15e régiment d'infanterie légère et le 33e de ligne, qui sont partis de Francfort le 25 mars ..." (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 111).
Le même 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je désire, dans le courant de mai ... Pour la même époque je désire établir un autre camp près d'Utrecht. Il serait composé des trois bataillons du 18e, trois bataillons du 93e, trois bataillons du 56e, trois bataillons du 125e, trois du 126e ; total, quinze bataillons.
Ce camp serait commandé par un général de division et trois généraux de brigade. On aura soin de choisir un emplacement sain et convenable.
Les compagnies de voltigeurs seront détachées ; ce qui fera 15 compagnies dont on formera aussi des colonnes mobiles ; on les fera camper en les plaçant le long de la côte de la 17e division militaire. Chaque colonne aura deux pièces de campagne servies par l'artillerie des régiments. Vous prendrez des renseignements sur les localités et vous me présenterez un plan indiquant l'emplacement des camps et les différentes directions que pourront suivre les colonnes mobiles ... Le duc de Reggio sera chargé du commandement de ces deux camps ; il ira y passer un mois et s'assurera de l'instruction des troupes ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 122).
Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
4e DIVISION. 1re brigade : deux bataillons d'élite du 3e de ligne ; deux du 4e ; deux du 105e ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 37e ; deux du 93e ; deux du 123e ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 18e de ligne ; deux du 19e ; trois bataillons portugais ; total, 19 bataillons ...
Mon intention est que vous donniez des ordres pour la formation des bataillons d'élite, afin que du 1er au 10 mai, ils puissent se mettre en marche pour les lieux de leur destination.
Je vous enverrai un travail préparatoire pour les corps d'observation du Rhin et d'Italie. Celui de l'Elbe marche tout seul. Les régiments d'élite seront composés de 2 bataillons. Le 1er bataillon sera de 4 compagnies de voltigeurs et le 2e de 4 compagnies de grenadiers. Chaque compagnie sera portée à 150 hommes et formée de vieux soldats. Vous ordonnerez aux colonels de désigner pour commander ces bataillons leurs meilleurs chefs de bataillon, et d'y placer les meilleurs officiers et sous-officiers et les plus propres à faire la guerre.
Les régiments qui n'ont pas leurs 4 compagnies d'élite devront aussitôt les former.
Le 4e régiment de ligne qui est au Havre, par exemple, devra former ses 4 compagnies sans les tirer du 4e bataillon. Il ne resterait alors au Havre que 3 bataillons de 4 compagnies chacun ou 12 compagnies ; mais comme on aura pris encore 2 compagnies pour remplacer celles du 4e bataillon, il n'y restera effectivement que 10 compagnies réduites à 7 ou 800 hommes. Mais le 4e bataillon enverra des cadres au Havre pour reformer les compagnies manquantes et les conscrits pourront être dirigés à mesure, et en suite des ordres que je donnerai, sur Le Havre, en sorte qu'il y aura au Havre 3 bataillons de 12 compagnies ayant sur pied 15 à 1 600 hommes et je serai libre, selon les circonstances, de retirer ces troupes ou de les laisser dans l'intérieur.
Ce que j'ai dit pour le 4e régiment s'appliquant à tous les autres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 220).
Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN. - Au 1er juillet, ce corps prendra le titre de Corps d'observation des Cotes de l'Océan. Il sera formé, comme le porte l'état n° 2, par la réunion de tous les conscrits et de tous les bataillons ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
L'organisation des régiments d'élite existera jusqu'au 1er juillet. Les régiments d'élite qui font partie des corps d'observation du Rhin et d'Italie seront alors dissous.
Le corps d'observation du Rhin sera composé de quatre divisions, organisées de la manière suivante :
... 3e Division. - Quatre bataillons du 18e de ligne, quatre du 93e, quatre du 56e, quatre du 124e, deux bataillons espagnols et deux suisses ...
Chaque division ayant trois brigades, il y aura en tout douze brigades ; chaque division étant de vingt bataillons, le total du corps d'observation du Rhin sera de quatre-vingts bataillons.
Chaque régiment aura ses deux pièces d'artillerie, ce qui fera huit pièces par division, hormis que la 4e division n'en aura que six ; au total, trente pièces régimentaires ...
MODE D'EXÉCUTION. - Au 1er juillet tous les conscrits seront arrivés aux régiments.
La 1re division sera organisée au camp de Boulogne ... Les 4es bataillons de ces régiments et tous les conscrits des dépôts partiront, du 1er au 15 juillet, de Metz, Nancy, Douai et Berg-op-Zoom, pour aller compléter les régiments au camp de Boulogne. Aussitôt après leur arrivée le tiercement aura lieu, de sorte que les bataillons soient égaux en hommes anciens et aient la même consistance ...
La 3e division sera organisée au camp d'Utrecht, et il y sera procédé de la même manière ...
Ainsi, à cette époque, le corps d'observation du Rhin aura deux divisions au camp de Boulogne et deux en Hollande. Il changera alors de dénomination et prendra celle de Corps d'observation des cotes de l'Océan.
Les 4es compagnies de voltigeurs et de grenadiers des bataillons d'élite passeront dans les 4es bataillons, qui céderont deux de leurs compagnies aux bataillons d'où ces compagnies d'élite seront tirées, de sorte que tous les bataillons seront égaux, de six compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs ...
ma pensée secrète est que le corps d'observation des côtes de l'Océan puisse devenir un corps de l'armée d'Allemagne, et, en faisant volte-face sur Mayence ou Wesel, trouver son artillerie à Mayence, à Wesel ou à Maästricht ...
La 1re division sera commandée par le général Legrand, la 2e division par le général Vandamme ...
Pour remplir ce but, comme on l'a dit plus haut, il faut pourvoir à la garnison de Toulon ... Le 4e bataillon du 18e, le 4e du 5e, le 4e du 11e, le 4e du 93e et le 3e du 79e de ligne, se dirigeront également sur Toulon au 1er juillet.
Ces six bataillons, qui auront reçu leurs conscrits et seront ainsi complétés, formeront une force suffisante pour la garnison de Toulon, de Marseille, de Cette et de toute la côte de la Méditerranée" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 312; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 333).
Le 12 juin 1811, le Ministre directeur de l'Administration de la Guerre écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc, toutes les mesures que j'avais à prendre pour l'exécution du décret du 22 avril sont prises depuis longtemps. Les conseils d'administration des régiments ont dû organiser leurs équipages respectifs avec célérité, et je vois en effet par des correspondances qu'ils ont maintenant ou qu'ils sont près de recevoir, par les marchés qu'ils ont passés, tout ce qu'ils doivent se procurer.
Pour vous mettre à même, Monsieur le Duc, de voir d'un coup d'oeil le résultat des dispositions que j'ai faites à cet égard, j'ai l'honneur d'adresser ci-joint à Votre Excellence un état, par corps d'armée, des régiments qu'elle m'a désignés elle-même comme devant être pourvus d'équipages. Cet état indique la composition de ces équipages en raison du nombre des bataillons de guerre de chaque corps, sauf quelques exceptions ordonnées par l'Empereur lui-même.
État nominatif des régiments d'infanterie qui ont reçu ordre de se pourvoir d'équipages en exécution du décret du 22 avril 1811.
... Corps d'observation du Rhin"
RÉGIMENTS |
Bataillons de guerre |
OBSERVATIONS. |
18e de ligne |
2 |
* Le 5e de légère, les corps d'Espagnols, de Portugais, Suisses, les tirailleurs corses et du Pô, désignés par l’astérisque, ont été exceptés par la lettre précitée de l'Empereur de ceux qui doivent être pourvus d'équipages. L'allocation de ces équipages pour les régiments du corps d'observation du Rhin a lieu dans les proportions ci-après : Chaque régiment ayant deux bataillons de guerre aura : 2 pièces d'artillerie, 3 caissons de munitions à canon, 1 forge de campagne. Les régiments à quatre ou trois bataillons de guerre auront de plus : 1 caisson d'ambulance, 1 — de comptabilité. Il y aura en outre par bataillon de guerre : 1 caisson de cartouches, 1 – des vivres. |
(Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 362).
Le 23 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que les bataillons d'élite du corps d'observation de l'Océan soient dissous de la même manière que les bataillons d'élite d'Italie ...
Vous donnerez ordre que dans le courant de juillet les 4es bataillons des 26e léger, 4e, 19e, 123e, 26e, 72e, 46e, 126e, 18e, 93e, 56e, 124e, 2e, 37e et 125e de ligne rejoignent leurs régiments. Vous laisserez le colonel et le général commandant la division choisir le jour de départ qui sera le plus commode pour le soldat, mais de manière que tous ces bataillons aient rejoint au 10 août. Vous donnerez ordre que tout ce qui est disponible dans les 5es bataillons soit employé à compléter ces 4es bataillons. Ainsi ces corps m'offriront, en infanterie, 66,000 hommes ; ce qui, avec les dix régiments de cavalerie, les six de chevau-légers et l'artillerie, fera une armée de plus de 80,000 hommes.
Le corps d'observation de l'Océan doit avoir au camp de Boulogne deux divisions, formant quarante bataillons, et un régiment de cavalerie.
Le camp d’Utrecht doit former une division composée de vingt bataillons.
Enfin un camp près d'Emden doit recevoir une division de dix-huit bataillons.
Ces camps doivent être formés du 15 août au 1er septembre. Un maréchal commandera les camps d'Utrecht et d'Emden ; un autre maréchal commandera le camp de Boulogne.
Faites-moi connaître ce que me coûteront ces camps, comme supplément de solde, s'il y en a à donner, comme vivres de campagne, comme réparation de baraques, etc. Ecrivez à cet effet au ministre de l'administration de la guerre. Envoyez-lui les états pour que je puisse calculer quelle augmentation de dépense cela me fera par mois.
Pour pouvoir faire ce mouvement, j'aurai besoin de pourvoir à la garnison de Paris et aussi à celle du Havre ; il faut également pourvoir à la garnison de toutes les côtes de la Hollande. Je pense que, moins on y emploiera de monde, mieux cela vaudra. Les bataillons des conscrits de Walcheren sont suffisants à Schouwen et à Goeree. La réunion de tous les voltigeurs et quelques détachements de cavalerie des 23e et 24e de chasseurs seront suffisants pour la garde des côtes.
Les Anglais ne peuvent embarquer aucune troupe d'expédition, pas même 1,500 hommes ; il est donc inutile de perdre la moitié de mes troupes sans raison sur la côte. Il suffit d'y avoir des canonniers et des détachements de voltigeurs et de cavalerie pour surveiller la contrebande et prêter main-forte aux douanes. Une colonne mobile placée au Helder, une autre à mi-chemin entre le Helder et l'embouchure de la Meuse, une troisième à l'embouchure de la Meuse, me paraissent suffisantes. De même, dans la 31e division militaire, une colonne mobile sera placée à Harlingen, une autre entre Harlingen et Emden et une troisième à Emden. Vous avez dû recevoir des renseignements là-dessus ; remettez-moi un projet ...
Je termine ici tout ce qui est relatif au système d'organisation du corps d'observation de l'Océan.
Mon projet est de menacer les Anglais et, du 1er septembre au 1er octobre, d'embarquer des troupes sur mes vaisseaux de l'Escaut, ainsi que sur mes flottilles de Boulogne et du Zuiderzee, et enfin d'avoir une expédition prête à se porter en Irlande.
Un corps de 6,000 hommes à Cherbourg est nécessaire ; ils seront pris sur le camp de Boulogne.
Je désire revoir tous les projets relatifs à cette expédition d'Irlande, puisque enfin les Anglais continuent à se dégarnir pour l'Espagne. Rien ne doit être plus facile, vers la fin d'octobre, que de jeter 25,000 hommes en Irlande" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17846 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27415 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 388).
Le 1er juillet, le Corps d'observation du Rhin change de dénomination et prend celle de Corps d'observation des Côtes de l'Océan. Le quatrième Bataillon du 18e de Ligne rejoint son Régiment au camp de Boulogne. Le tiercement a lieu aussitôt après son arrivée (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 313).
Le 26 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un mémoire du général Hogendorp sur le camp à former à Utrecht. Je désire que vous donniez l'ordre au général Molitor de mettre en marche pour Utrecht au 5 août.
Le 18e de ligne et le 93e de ligne qui formeront une brigade.
Le 56e et le 124e qui formeront une seconde brigade.
Deux généraux de brigade pris parmi ceux qui sont dans la 17e division militaire auront le commandement de ces brigades, qui seront cantonnées dans la plaine de l'ancien camp d'Austerlitz, à Utrecht et aux environs, dans les villes et villages, de manière qu'on puisse réunir les troupes par régiment, par brigade, et ensuite tout le camp pour les manœuvres ...
Le maréchal duc de Reggio se rendra à Utrecht pour prendre le commandement de ce camp. Il devra y être arrivé dans les premiers jours d'août. Vous remarquerez que je ne veux point de camp, parce que cela est trop coûteux et parce que le soldat est beaucoup mieux dans les cantonnements ...
Dans l'un et l'autre de ces camps, il n'y aura pas d'autre artillerie que l'artillerie régimentaire et pas d'autres caissons que les caissons régimentaires. Le service se fera par les employés de la division. Il n'y aura aucun accroissement d'employés ni de dépenses ...
Vous donnerez pour instruction au duc de Reggio de passer en revue ces troupes, de les faire manœuvrer fréquemment, d'envoyer des notes sur leur armement, habillement, instruction, et sur toutes les places vacantes. Indépendamment de ce but important, j'ai aussi celui de soustraire les troupes au mauvais air, en les réunissant dans les pays les plus sains de la Hollande. Enfin vous recommanderez au duc de Reggio de les tenir en état d'entrer en campagne, soit pour s'embarquer sur l'escadre de l'Escaut, si cela devenait nécessaire, soit pour se rendre en Allemagne. Il recevrait l'artillerie et les administrations au dernier moment. Il suffit que ces régiments soient parfaitement en état" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 940 (en partie seulement) ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5842; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27795; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 54).
Le 8 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Utrecht, au Général Lacuée, Comte de Cessac, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Je viens de passer en revue les 18e, 56e, 73e et 124e. Le 18e se plaint que ses tricots sont extrêmement mauvais, de sorte que des culottes faites depuis trois mois ne sont d'aucun usage, au lieu que des culottes faites avec du tricot qu'ils achètent, faites depuis dix-huit mois, sont bonnes. Ce régiment se plaint que les draps sont aussi mal teints : effectivement les habits sont blanchâtres ... Je ne conçois pas qu'en dépensant tant d'argent mes troupes doivent être si mal habillées" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18169 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28798 (donne par erreur le 93e au lieu du 73e, mais sur l'original, il s'agit bien du 73e; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 206).
Le 30 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Nimègue, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Nimègue : "Mon Cousin ... Donnez ordre que le camp d'Utrecht soit dissous. Le 18e régiment de ligne se rendra à la Haye, où il tiendra garnison ; le 93e restera à Utrecht ; le 124e se rendra à Nimègue, et le 56e sera réparti entre Utrecht, Amersfoort et Arnheim. Ces régiments ne feront aucun service, se tiendront prêts à partir à chaque moment et ne pourront être employés par les généraux commandant les divisions qu'en cas d'événements imprévus et en en prévenant sur-le-champ le ministre de la guerre. Le général Maison restera à Utrecht, conservera le commandement de ces quatre régiments, en passera l'inspection fréquemment, les tiendra toujours en état de partir, en enverra l'état tous les cinq jours au ministre de la guerre, et obéira aux ordres des généraux de division, si des cas imprévus rendaient nécessaire le mouvement de ces troupes ... Le duc de Reggio et les officiers de son état-major qui étaient employés à Utrecht laisseront leurs bagages à Utrecht et pourront vaquer à leurs affaires, mais de manière à retourner en poste s'il était nécessaire. Faites part de ces dispositions au ministre de la guerre et au général commandant la 17e division militaire ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18216 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28947; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 254).
Le 9 novembre, le Prince de Neuchâtel rend compte ainsi qu'il suit à l'Empereur de la dissolution du camp d'Utrecht : "Givet, le 9 novembre 1811.
Sire, conformément aux ordres de Votre Majesté pour la dissolution du camp d'Utrecht et la destination ultérieure des troupes dont il était composé, M. le maréchal duc de Reggio m'annonce qu'il a mis ces troupes en mouvement de la manière suivante :
Le 18e régiment d'infanterie de ligne est parti d'Utrecht le 2 novembre, pour arriver le 5 novembre à La Haye, où il doit tenir garnison;
Le 124e régiment d'infanterie est parti d'Utrecht le 3 novembre, pour arriver le 6 à Nimègue, où il doit tenir garnison;
Le 93e régiment d'infanterie est resté à Utrecht, pour y tenir garnison;
Le 56e régiment a son 1er bataillon à Arnheim, les 3e et 4e bataillons à Amersfoort, et son 2e bataillon est resté à Utrecht;
Le régiment espagnol Joseph-Napoléon est parti de Werden le 3 novembre et arrivera le 15 novembre à Minden pour faire partie du corps d'observation de l'Elbe, et le 24e régiment de chasseurs est parti d'Utrecht le 3 novembre pour arriver demain, 10, à Munster, et former avec le 23e régiment de chasseurs une brigade, sous les ordres du général que le ministre de la guerre a dû y envoyer.
M. le maréchal duc de Reggio s'est rendu à Paris" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 255).
Le 1er janvier 1812, le 18e Régiment d'Infanterie de ligne a son Dépôt à Strasbourg (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 14).
Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Le 2 janvier 1812, il adresse ses hypothèses de travail au Général Lacuée, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l'organisation de la Grande Armée. Le corps de l'Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d'envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d'administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d'organisation. Comme je n'ai pas encore organisé en deux corps le corps d'observation de l'Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L'ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d'observation de l'Elbe en fera deux ; le corps d'observation de l'Océan en fera un ; le corps d'observation d'Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d'infanterie.
CORPS D'OBSERVATION DE L'OCÉAN.
... 11e division (le lieu de réunion n'est pas encore fixé) : régiment illyrien, 4 bataillons ; 4e de ligne, 4 bataillons ; 18e de ligne, 4 bataillons ; 93e de ligne, 5 bataillons ; 2e régiment portugais, 2 bataillons ; total, 19 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 313).
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