Le 14e Régiment d'Infanterie de Ligne
1789-1815
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Historique
Formé en 1776 à partir des 1er et 3ème Bataillons du Régiment de Bourbonnais, il devient 14ème Régiment d’infanterie en 1791 sous le commandement de Louis Maximilien François Herman Hinnisdal de Fumal (né le 2 mai 1751 ; Colonel le 25 juillet 1791 ; Général de Brigade le 13 Décembre 1791).
En 1792, le Régiment est commandé tour à tour par Jean Baptiste Marie Charles Meusnier de la Place (né le 19 juin 1754 ; Colonel le 5 février 1792 ; Général de Brigade le 1er septembre 1792 ; Général de Division le 5 mai 1793 ; décédé le 13 juin 1793), puis par Antoine Nicolas de la Marliere et enfin par Pierre Nicolas Merle Beaulieu (né le 25 mai 1738 ; Colonel le 9 septembre 1792 ; Général de Brigade le 15 mai 1793 ; décédé le 6 avril 1826).
En 1792 et 1793, le corps participe à la conquête de la Belgique.
En 1793, avec le premier amalgame, est formée la 14ème Demi-brigade de bataille (constituée du 2ème Bataillon du 7ème Régiment d’infanterie ex Champagne et des 1er et 2ème Bataillons des Volontaires du Gard).
En 1795, elle passe sous les ordres de Charles Dauriere et combat à Loano.
En 1796, a lieu le 2ème amalgame. La 14ème Demi-brigade d’infanterie de ligne est formée à Vincennes le 15 mai 1796, à l’aide de la 29ème Demi-brigade d’infanterie de bataille (elle même constituée à partir du 1er Bataillon du 15ème Régiment d’infanterie ex Béarn, du 4ème Bataillon des Volontaires de la Sarthe et du 14ème Bataillon de Volontaires Fédérés) et de la Demi-brigade de la Seine Inférieure (constituée à partir du 9ème Bataillon de Volontaires de la Seine Inférieure, du 10ème Bataillon de Volontaires du Calvados et du 10ème Bataillon de Volontaires du Pas de Calais).
Cette année là, elle combat à Montenotte, Dego, Lodi, Borghetto, Mantoue et Rivoli.
En 1797, la 14e de Ligne est commandée par le Chef de brigade Porra.
Le 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit, depuis Mombello, au Général Berthier : "... Vous ordonnerez que l'on forme les brigades de la manière suivante :
... 5e DIVISION. Joubert.
La 11e de ligne et la 14e, 9e brigade : Belliard.
La 33e de ligne et la 85e, 10e brigade : Monnier ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1919 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1674).
Le même 14 juin 1797 (26 Prairial an 5), le Général Bonaparte écrit encore, depuis Mombello, au Général Berthier : "Vous voudrez bien ordonner et prendre les mesures pour l'organisation prompte du personnel de l'artillerie de l'armée, ainsi qu'il suit :
Il y a dans ce moment-ci 76 compagnies d'artillerie de demi-brigade, desquelles vous ne devez former seulement que 30 compagnies d'artillerie de brigade, chaque demi-brigade de ligne devant avoir sa compagnie de canonniers ...
… 14e demi-brigade. — La compagnie de la 122e demi-brigade, capitaine Quinquin, sera incorporée avec la compagnie de la 14e demi-brigade, capitaine Legros ..." (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 1921 ; Correspondance générale de Napoléon, t.1, lettre 1677).
Le 16 juin, elle passe sous le commandement de Jean Gabriel Marchand (né le 10 décembre 1765 ; Général de Brigade le 13 octobre 1799 ; Général de Division le 24 décembre 1805 ; Grand Aigle de la Légion d’Honneur le 13 juillet 1807 ; Comte de l’Empire le 26 octobre 1808 ; décédé le 12 novembre 1851).
Le 29 octobre, elle passe sous celui de Jean Claude Moreau (né le 15 janvier 1755 ; Général de Brigade le 29 août 1803 ; Baron de l’Empire le 3 mai 1810 ; Grand Officier de la Légion d’Honneur le 19 mars 1813 ; décédé le 9 décembre 1828).
De 1796 à 1801, elle fait partie de l’armée d’Italie. Elle se bat en 1797 à Rivoli où Bonaparte, commandant en chef, l’autorise à inscrire sur ses drapeaux “à la brave 14ème de ligne” ; puis à Mantoue and Valvassone.
Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... Le général Baraguey d'Hilliers portera son quartier général à Udine et commandera l'arrière-garde de l'armée, qui sera composée des 13e, 14e et 55e de ligne, des 15e, 17e et 26e d'infanterie légère, des 19e et 25e de chasseurs ...
Lorsque tous ces mouvements seront effectués, l'armée se trouvera donc placée de la manière suivante :
... 7e division, Baraguey d’Hilliers, à Udine. 15e d'infanterie légère, 17e idem, 26e idem, 13e de ligne, 14e idem, 55e idem, 19e régiment de chasseurs, 25e idem ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).
L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 14e de Ligne est forte de 1500 hommes présents sous les armes, à la solde de la République Cisalpine (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).
Le Colonel Moreau a été blessé le 26 mars 1799.
En 1799, elle combat à Mantoue, Bassignano, Novi.
Fin août 1799, la Division Laboissière se compose de la Brigade Quesnel (14e et 68e Demi- brigades de Ligne, à Montenotte ; 24e Demi-brigade de Ligne, à Pian del Merla ; 63e Demi-brigade de ligne, à Santo-Bernardo ; 6e Hussards, à Arbizola) et de la Brigade Gardane (17e et 18e Demi-brigades légères, à Sassello ; 21e Demi - brigade de ligne , à Stella) (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 97).
Le 22 septembre 1799, Championnet arrive au Quartier général de Gênes pour prendre le commandement en chef. A cette date, la 14e de Ligne occupe Cairo (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 99).
L'attaque de Mondovi, que les Autrichiens occupent en force, présente de sérieuses difficultés. Championnet prescrit à Laboissière d'envoyer provisoirement à la Division Lemoine la Brigade Gardanne. La Division Laboissière ne comprend plus que la seule Brigade Quesnel, formée de la 18e Légère, des 14e, 21e, 24e et 68e de ligne, et du 6e hussards, réduit aux 80 hommes que commande le Chef de Brigade Pajol (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 100).
Le 29, la Brigade Quesnel détache la 14e de Ligne à Calissano, Melogno et Sette-Pani, afin de garder les débouchés de Finale (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 100).
Le 2 octobre 1799, Championnet prescrit à Laboissière de laisser la 14e de Ligne à Calissano et Sette-Pani, d'établir 1,200 hommes à Campo Freddo, puis de se rendre, avec le reste de sa Division, à Voltaggio, pour garder la route de Gênes à Novi (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 100).
Le 21 octobre 1799, la Division Laboissière établit la 14e de Ligne, à Ponzone, où elle est venue de Calissano (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 101).
La Division Laboissière n’est pas inquiétée dans ses positions d'Acqui ; mais elle se trouve considérablement réduite par suite du départ, le 25 novembre, des 14e et 68e Demi-brigades d'infanterie et du 6e Régiment de Hussards, qui sont acheminés vers la France, pour faire partie de l'Armée du Rhin (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 104).
Bosco et Acqui.
Le 25 janvier 1800 (5 Pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Mon intention, Citoyen Ministre, est d'organiser une armée de réserve dont le commandement sera réservé au Premier Consul. Elle sera divisée en droite, centre et gauche. Chacun de ces trois grands corps sera commandé par un lieutenant du général en chef. Il y aura, en outre, une division de cavalerie, commandée également par un lieutenant du général en chef.
Chacun de ces grands corps sera partagé en deux divisions, commandées chacune par un général de division et par deux généraux de brigade, et chacun des grands corps aura en outre un officier supérieur d'artillerie.
Chaque lieutenant aura un général de brigade pour chef de son état-major; chaque général de division, un adjudant général.
Chacun de ces corps sera composé de 18 à 20,000 hommes, dont deux régiments de hussards ou chasseurs, et seize pièces d'artillerie, dont douze servies par des compagnies à pied, et quatre par des compagnies à cheval.
Les quatorze bataillons qui forment les dépôts de l'armée d'Orient, les 14e, 30e, 43e, 96e demi-brigades, qui sont dans la 17e division, la 9e et la 24e légère, qui sont à l'armée de l'Ouest, les 22e, 40e, 58e et 52e, qui sont aussi à cette armée, la 11e légère et la 66e, qui sont dans les neuf départements réunis, feront partie de l'armée de réserve.
Les 15e, 19e, 21e, 24e de chasseurs, les 5e, 8e, 9e et 19e de dragons, les 11e, 12e et 2e de hussards, les 1er, 2e, 3e, 5e et 18e de cavalerie, les sept escadrons de dépôt des corps à cheval de l'armée d'Orient, seront le noyau de l'armée de réserve.
La droite sera réunie à Lyon, le centre à Dijon, et la gauche à Châlons-sur-Marne.
Le général de division Saint-Remy fera les fonctions de commandant de l'artillerie de l'armée. Le chef de brigade Gassendi sera directeur général du parc. Le premier inspecteur du génie, Marescot, commandera cette arme. Il y aura un ordonnateur et quatre commissaires des guerres attachés à chacun des trois grands corps, et un ordonnateur en chef attaché à l'armée et résidant auprès du ministre de la guerre, qui fera les fonctions de chef de l'état-major.
Il est nécessaire d'appeler à Paris un membre du conseil d'administration de chacun des corps qui composeront l'armée, porteur de l'état de situation de l'armement, équipement et habillement. Ils s'assembleront à Paris le 15 février.
Vous donnerez des ordres pour compléter le plus promptement possible chaque bataillon à 1,000 hommes.
Vous me proposerez les officiers qui devront composer l'état-major de cette armée.
Vous tiendrez extrêmement secrète la formation de ladite armée, même dans vos bureaux, auxquels vous ne demanderez que les renseignements absolument nécessaires" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4552; Correspondance générale, t.3, lettre 4903 ; cité par De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1800, t.1, p. 22-23).
Le 6 février 1800 (17 pluviôse an 8), Bonaparte écrit depuis son Quartier général à Paris, au Général Brune, Commandant en chef de l'Armée de l'Ouest : "... Quand vous pourrez vous passer de quelques troupes, faites filer dans la 14e division les détachements des 14e, 15e et 5e de ligne. Je voudrais réorganiser ces corps pour la campagne.
Envoyez-y également, lorsque cela vous sera possible, les détachements des 5e et 26e légères et de la 64e de ligne. Mon projet est de faire venir ces corps dans les environs de Paris, et de prendre des mesures pour les compléter à 3,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4567; Correspondance générale, t.3, lettre 4938).
Le 8 mars 1800 (17 ventôse an 8), depuis Paris, les consuls arrêtent : "Art. I. L'armée de réserve est composée de six divisions ...
Cinquième division : 17e légère, 14e et 30e de ligne ...
Art. II. Le ministre de la guerre donnera des ordres pour que ces corps soient mis de préférence dans les lieux où ils se trouvent, en état de faire la campagne.
Art. III. Le ministre de la guerre me remettra l'ordre de route que doit suivre, chacun de ces corps pour se rendre à Dijon et la ville où sera placé le quartier-général de chaque division" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 39 ; Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 159).
Le même 17 ventôse an 8 (8 mars 1800), le Ministre de la guerre écrit au Général Dupont depuis Paris :
"L'armée de réserve est composée de six divisions :
(...) 5e Division.
17e légère, 14e, 30e de ligne.
(...) Il sera donné des ordres pour que ces corps soient mis, de préférence dans les lieux où ils se trouvent, en état de faire la campagne (a).
Faire un tableau pour le Premier Consul de la route que doit suivre chacun de ces corps pour se rendre à Dijon, et la ville où sera placé le quartier général de chaque division.
Alex. BERTHIER.
Note de la main de Berthier :
(a) C'est-à-dire qu'il sera donné des ordres pour donner à ces corps tous les objets dont ils auraient besoin pour faire la guerre, de préférence en épuisant toutes les ressources des lieux où ils se trouvent" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 39-40).
Le 12 mars, la zone de cantonnement de la 5e Division est fixée à Gray (note de Duroc, Aide de camp du 1er Consul, à Berthier). Le même jour (12 mars 1800 - 21 ventôse an 8), le Premier Consul écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Les 14e et 30e demi-brigades de ligne seront passées en revue par le ministre de la guerre le 1er germinal (22 mars). Les ordres seront donnés pour que d'ici à cette époque, ces deux demi-brigades soient portées au moins à 1500 hommes et l'habillement et armement en bon état ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5085; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 63).
La situation du 15 mars 1800 donne :
5e Division à Gray : 17e Légère, 590 hommes; 14e de Bataille (sic), 1101 hommes; 30e de Bataille, 1584 hommes. Lieu de départ : Aix. Observations : "S'organisent en ce moment dans la 17e division militaire; n'ont point encore reçu d'ordre de départ" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608).
La situation du 24 mars 1800 donne :
Armée de réserve, par divisions.
5e Division à Gray : 17e Légère, 2 Bataillons, 590 hommes; 14e de Bataille (sic), 3 Bataillons, 1101 hommes; 30e de Bataille, 3 bataillons, 1584 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 608 - Effectifs inchangés depuis le 15 mars).
Le 14 avril 1800 (24 Germinal an 8), Bonaparte écrit, depuis Paris, au Citoyen Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, Citoyen Ministre, de donner l'ordre ... Au bataillon de la 14e de ligne qui est à Lyon ou à Dijon, et à tous les détachements de cette demi-brigade qui pourraient se trouver à l'armée d'Italie, de se rendre à Paris, pour joindre les deux bataillons qui s'y trouvent.
Vous ferez connaître au général commandant l'armée de réserve que la 14e de ligne, qui précédemment avait été destinée pour l'armée de réserve, n'en fera plus partie, parce qu'elle se trouve remplacée par la 19e légère, qui s'est rendue de l'armée de l'Ouest à Dijon et qui n'était pas destinée pour cette armée ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 63).
D'après un "État de la force et de l'emplacement des corps arrivés dans leurs cantonnements au 26 germinal an 8 (16 avril 1800)" signé par le Général Vignolle, Général chef provisoire de l'Etat-major général, une liste des "Corps destinés pour l'armée de réserve et non arrivés avec la force annoncée par le ministre" comprend la 14e Demi-brigade dont la force est de 3082 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 619).
La 14e est de nouveau désignée pour l'Armée de Réserve par ordre du Premier Consul du 5 mai.
Le 15 Floréal an 8 (5 mai 1800), Bonaparte écrit, depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Vu les circonstances extraordinaires dans lesquelles se trouve l'armée d'Italie, les Consuls désirent que le ministre de la Guerre envoie l'ordre en toute diligence à la 64e demi-brigade de ligne qui est à Rennes de se mettre en marche pour se rendre à Paris, et dès l'instant que cette demi-brigade sera arrivée, de mettre les deux bataillons de la 14e [de ligne] en marche, pour l'armée de Réserve" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5236 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 283).
Le 6 mai, le Ministre invite le Général Mortier "à tenir ces deux bataillons prêts à se mettre en marche le 2 prairial, pour se rendre à Dijon". Le même jour, avis est donné au Général Berthier de l'arrivée à destination de ces deux bataillons le 11 prairial, avec invitation de garder à l'Armée de Réserve le 1er Bataillon de la même Demi-brigade, qui, de Chambéry, doit être dirigé sur Paris. En même temps, le Général Gilly, commandant la 19e Division à Lyon, reçoit l'ordre d'envoyer ce Bataillon à Genève.
La "Situation de l'armée de réserve au 19 floréal an 8 (9 mai 1800)" indique :
Berthier, Général en chef
Division du Mont-Blanc commandée par le Général de Division Turreau
Subdivision commandée par le Général Valette ; 14e de Ligne, 86 hommes, au Mont-Bernard (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 654 - Archives nationales, AF. IV, registre, 1159).
Le 21 Floréal an 8 (11 mai 1800), le Premier Consul écrit, de Genève, au Général Brune, à Dijon : "... Le 10e de dragons a reçu ordre de partir de la Batavie pour se rendre à Dijon, ainsi que les 11e et 18e de cavalerie. Ces régiments ne seront guère arrivés que vers la fin de prairial. La 14e de ligne a reçu le même ordre …" (Correspondance de Napoléon, t.6, lettre 4782 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5275 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 328).
A Lausanne, le 25 Floréal an 8 (15 mai 1800), Bonaparte est informé que : "Saint-Aubin, lieutenant à la 14e demi-brigade d'infanterie de ligne, a été suspendu de ses fonctions et renvoyé dans ses foyers ; il proteste, mais bien qu'il ait fait quatorze campagnes et qu'il soit intrépide, il a une trop mauvaise conduite pour rester dans l'armée ; on propose de ne plus l'employer en lui donnant le traitement de réforme"; "Approuvé les conclusions du rapport", répond le Premier Consul (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 14).
La 14e ne prend point part à la campagne.
Le 8 Prairial an 8 (28 mai 1800), Bonaparte écrit, depuis Ivrée, au Général Brune, commandant de la 18e Division militaire et les Dépôts de l'Armée de Réserve, à Dijon : "... Envoyez-moi par le retour du courrier l'état de situation de la 14e qui doit être arrivée de Paris, et qui a un bataillon à Lyon ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 5377 ; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 32).
Une siuation, non datée, sans doute du début du mois de juin, donne 326 hommes au Dépôt dans le département du Mont-Blanc (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 543).
Le 1er août 1800 (13 thermidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de réitérer l'ordre au général Masséna de faire partir pour Genève le bataillon de la 12e de ligne, de la 14e et de la 45e qui sont encore à l'armée d'Italie. Ces corps partiront de l'endroit où ils se trouvent, 24 heures après la réception de votre ordre. Cela est nécessaire pour la réorganisation de ces trois demi-brigades ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5587).
Le 20 août 1800 (2 fructidor an 8), Bonaparte écrit depuis Paris, à Carnot, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre au général Canclaux (Canclaux commande par intérim l'Armée de Réserve de seconde ligne à Dijon) de partager l'armée en 3 divisions.
Le général Baraguey d'Hilliers commandera la 1ère division :
composée de la 15e de ligne
12e }
14e } de ligne
1er } des hussards à pied
1er } de hussards à cheval.
La 1re division postera son quartier général à Zurich, la 2e à Lausanne.
Le général Canclaux attachera au moins douze pièces d'artillerie à chacune des divisions ..." (Correspondance générale, t.3, lettre 5613).
Le 13 février 1801 (24 pluviôse an 9), Bonaparte décrète, depuis Paris : "Les deux régiments de hussards à pied seront incorporés dans les 12e, 14e, 87e et 104e demi-brigades de ligne ... Cette incorporation aura lieu dans le courant du mois de ventôse" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 1757).
Le 23 Floréal an 9 (13 mai 1801), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre ... Aux 12e et 14e de ligne de se rendre dans la 2e division militaire.
Moyennant cette destination, il n'y aura plus d'armée des Grisons ...
Je désire avoir un état par division militaire de l'intérieur, fait en livret avec le plus de soins possibles, qui me fasse connaître les demi-brigades, régiments de cavalerie, officiers d'état-major, etc. qui se trouvent dans chaque division" (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6268).
Le 3e jour complémentaire an 9 (20 septembre 1801), à Paris, "Le ministre de la guerre propose de confirmer le citoyen Daussy dans l'emploi de chef de bataillon à la 14e demi-brigade; le Premier Consul répond : "Un général en chef a seul le droit de faire des nominations, même provisoirement ; ainsi la promotion du citoyen Daussy est nulle" (Correspondance de Napoléon, t.7, lettre 5761).
Le 22 mars 1802 (1er germinal), le Général Dupont reçoit sa nomination de Commandant de la 2e Division militaire, qui comprend les départements des Ardennes, de la Marne et de la Meuse, où se trouvent alors sept régiments de cavalerie et trois Demi-brigades d'infanterie, ainsi que douze places fortes. Parmi les Demi-brigades d'infanterie de ligne figure la la 14e, à Sedan et à Mézières (E. Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 1, p. 197).
Le 16 juillet 1802 (27 Messidor an 10), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre ... La 14e de ligne sera réunie à Mézières. ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 7018).
Le 17 avril 1803 (27 Germinal an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Donnez ordre à la 14e de ligne qui est à Mézières de se rendre à Namur. Le premier bataillon partira le 8 floréal, le second le 9 ; et le troisième le 10 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7584).
Le 19 avril 1803 (29 Germinal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre : "Inspection de l’an 11 dans les 2e et 4e Divisions
Le Général de Division, Inspecteur général d’infanterie, aux Chefs des 4e, 12e, 14e, 56e, 72e et 111e Demi-brigades de ligne, 25e, 26e, et 31e Demi-brigades d’infanterie légère.
Le Ministre de la Guerre vous a sans doute donné avis, citoyens chefs, que la demi-brigade que vous commandez fait partie de l’arrondissement dont l’inspection m’est confiée. Je vous adresse en conséquence trois livrets de revue avec les états y annexés ainsi que les contrôles nominatifs des officiers. Vous observerez que la situation sommaire ne doit être établie qu’après mon arrivée au corps et lorsque j’en aurai passé la revue.
L’état n°2 qui est le contrôle nominatif des officiers pourra être rempli dans son entier jusqu’à la colonne des observations qui me regarde particulièrement ; vous remarquerez que la colone du détail des services n’est destinée qu’aux officiers promus et admis dans le corps depuis la dernière revue ; cet état devra être signé par vous, les chefs de bataillon et le quartier maître.
Nota : On classera dans cet état les officiers présents ou absents dans l’ordre ci-après :
1° les officiers de l’état-major, y compris le chirurgien-major.
2° les capitaines, lieutenants et sous-lieutenants suivant leur ancienneté de grade.
L’état n°2 bis contiendra les lieutenants et sous-lieutenants susceptibles d’obtenir la gratification accordée par l’arrêté du 14 Ventôse an 11 ; il restera en blanc et vous le ferez dresser sur papier libre jusqu’à ce que j’aie statué sur vos propositions.
L’état n°3 du livret général pourra être rempli dans son entier.
Le n°4 jusqu’au détail des services, en ayant soin de le remplir conformément à l’article 48 de l’arrêté du 9 Vendémiaire an 11. Et de ne proposer pour la Garde des Consuls que les hommes qui auront les conditions et les qualités voulues par ledit arrêté.
Les n°5, 6 et 7 pourront être remplis jusqu’à la colonne d’observation.
Les états n°8, 9, 10, 11 et 12 resteront en blanc. Jusqu’après la revue et jusqu’à ce que j’aie statué sur ceux qui me seront présentés pour la réforme, la retraite, les vétérans nationaux et les Invalides.
Vous remarquerez à cet égard, de ne présenter pour la réforme que les hommes absolument incapables de servir et pour des infirmités non provenant des évènements de la guerre ; à l’appui de l’état que vous en ferez dresser sur papier libre devant être les certificats du chirurgien major de la demi-brigade bien motivés et visés par le conseil d’administration.
Aucun homme ne sera réformé faute de taille ; il en sera dressé un état séparé sur papier libre et conforme au n°8 bis ; dans cet état seront compris aussi les hommes qui seraient dans le cas de passer à d’autres corps.
L’état n°9 comprendra les individus d’une conduite constamment répréhensible et que les punitions de la discipline ordinaire ne peuvent corriger. Cet état sera aussi sur papier libre, ainsi que tous ceux que j’indique devoir rester en blanc, jusqu’à mon arrivée à la demi-brigade.
Il est très important de distinguer soigneusement les trois classes de militaires qui sont dans le cas des états n°10, 11 et 12. Il ne faut pas que ceux qui n’étant que légèrement blessés, pourraient être encore utilement employés dans l’intérieur, soient proposés pour des récompenses qui ne sont dues qu’aux hommes que des blessures graves mettent hors d’état de rester aux drapeaux et de pourvoir à leur subsistance.
Les pièces à l’appui des désignés ci-contre sont pour chaque hommes les certificats bien motivés du chirurgien major sur les blessures, les causes des blessures et leur suite avec les mémoires de proposition en double expédition conformes au modèle.
Vous vous conformerez donc pour la proposition des hommes à admettre à la solde de retraite, aux vétérans et aux Invalides, aux dispositions de la loi du 28 Frimaire an 7, la lettre du Ministre du 25 Frimaire an 9 et l’arrêté du 4 Germinal an 8 sur les vétérans, pour remplir ponctuellement les intentions du gouvernement et suivre les dispositions que je vous prescris ; vous passerez, citoyens chefs, la revue préliminaire de votre demi-brigade quelques jours avant la revue d’inspection. Vous recevrez de chaque capitaine le contrôle et les états de sa compagnie, et vous en vérifierez les détails ; d’après cette vérification, vous ferez établir un livret préliminaire sur papier libre dans lequel vous comprendrez tous les états que je vous demande. Vous me présenterez à mon arrivé ce livret préliminaire avec les contrôles des compagnies qui devront être rédigés avec clarté et précision et contenir toutes les mutations en perte et en gain survenues depuis la dernière revue d’inspection. Ces contrôles serviront à vérifier et à établir la situation sommaire de votre demi-brigade à l’époque de ma revue.
Les états n°15, 16, 17, 18 et 19 du livret servant à constater plus particulièrement l’administration, la comptabilité et la tenue de la demi-brigade seront établis comme les précités sur papier libre et ne seront transcrits comme eux sur les livrets que je vous adresse qu’après que j’en aurais reconnu l’exactitude.
L’inspection générale des corps ayant pour but de faire connaître au gouvernement les abus qui peuvent exister, les améliorations à faire, de lui rendre compte de l’instruction, de la discipline, de la tenue, de l’habillement, armement, équipement, administration et comptabilité, vous donnerez connaissance de la présente au conseil d’administration de la demi-brigade et vous me mettrez à même de faire un rapport satisfaisant au gouvernement de l’administration et gestion de votre corps.
Je vous annoncerai par une lettre subséquente le jour que je passerai la revue de votre demi-brigade.
Ps. Ci-joint la note des états et livrets de revue que je joins à la présente" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 105 page 223).
Le 21 avril 1803 (1er Floréal an 11), le Général de Division Grenier écrit, depuis Sarrelibre, au Ministre directeur de la Guerre : "J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen Ministre, que je commencerai l’inspection qui m’est confiée par la 56e demi-brigade en garnison à Phalsbourg. Je compte en passer la revue du 15 au 20 de ce mois et vous adresser après sa cloture tous les états ayant rapport à l’administration de la guerre.
Je continuerai mes opération pendant le mois de Prairial à Nancy, où je vous prie de m’adresser les ordres que vous aurez à me donner.
Lorsque j’aurai terminé dans la 4e division militaire, je vous ferai connaître l’itinéraire que je tiendrai dans la 2e.
Notice des livrets et états envoyés aux 4e, 12e, 14e, 56e, 72e, 111e de ligne, 25e, 26e et 31e légère, ainsi qu’aux 6e et 9e demi-brigades de vétérans pour servir à la revue d’inspection de l’an 11. Envoi du 29 Germinal.
3 exemplaires du livret général de revue avec états annexés.
1 du livret du matériel
1 duplicata de l’état n°1.
3 cahiers de l’état n°2
1 duplicata n°4*
1 duplicata n°5*
1 duplicata n°6*
1 duplicata n°10
1 duplicata n°11
1 duplicata n°12*
2 duplicatas n°15
1 duplicata n°16
1 duplicata n°17
1 duplicata n°18
1 duplicata n°19
3 exemplaires du n°2bis*}
1 exemplaire du n°8 bis*} ils ne font pas partie du livret général de la revue
Les livrets de revue et autre états désignés ci-dessus seront soigneusement conservés et resteron en blanc jusqu’à l’arrivée de l’inspecteur général, à l’exception de ceux qu’il a par son instruction aux chefs de corps indiqué pouvoir être remplis.
Nota : tous les états marqués d’une étoile ne faisant pas partie de la revue des demi-brigades de vétérans ne leurs ont pas été adressés" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 110 page 233).
Le 1er mai 1803 (11 Floréal an 11), le Général Grenier écrit au Ministre de la Guerre : "J’ai reçu, citoyen Ministre, la lettre par laquelle vous me donnez avis que la 14e demi-brigade de ligne a reçu ordre de partir de Mézières pour se rendre à Namur.
J’adresse en conformité de vos ordres au général Tilly les livrets, états renseignements et autres pièces qui ont été envoyées pour servir à l’inspection de cette demi-brigade" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 235).
Le même 1er mai 1803 (11 Floréal an 11), le Général Grenier écrit également au Général Tully, Inspecteur général d’infanterie dans les 24e et 25e divisions : "Le Ministre de la Guerre m’a prévenu, mon cher général, que la 14e de ligne devait partir de Mézières pour se rendre à Namur, qu’en suite de cette disposition, elle passait dans l’arrondissement qui vous est confié pour l’inspection de l’an 11.
Je vous adresse en conséquence la notice des livrets d’états que j’ai envoyé à cette demi-brigade le 29 du mois dernier, ensemble copie de mon instruction au chef de ce corps. Si elle ne remplissait pas vos intentions et vos vues, veuillez lui mander de la regarder comme non avenue" (Papiers du Général Paul Grenier. XV. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 111 page 235).
Le 25 Prairial an 11 (14 juin 1803), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : : "Je vous renvoie, Citoyen Ministre, les projets que vous aviez rédigés pour le camp de Saint-Omer. Voici définitivement les bases auxquelles je me suis arrêté :
Six camps seront formés, lesquels, destinés à ne composer qu'une seule armée, seront commandés par six lieutenants généraux commandant en chef. Ils auront chacun un parc d'artillerie commandé par un général d'artillerie et par un colonel directeur du parc. Les six parcs seront tous soumis à un général commandant en chef l'artillerie et à un général de brigade directeur général des parcs des six camps. Chacun de ces camps aura un ordonnateur, lequel correspondra avec un ordonnateur en chef des six camps.
Ces six camps seront : un en Hollande, un à Gand, un à Saint-Omer, un à Compiègne, un à Saint-Malo, un à Bayonne ...
Pour le camp de Gand, les 6e et 13e légères; les 12e, 33e, 51e, 108e, 14e, 36e, 61e et 85e de ligne ... Chacune des demi-brigades ci-dessus ne fournira que ses 1er et 2e bataillons, lesquels seront complétés à 1,000 hommes. Il est donc nécessaire que ces corps soient prévenus sur-le-champ que leurs deux premiers bataillons doivent marcher vers la fin de l'été, afin qu'ils activent l'instruction, l'habillement, etc ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 6814; Correspondance générale, t.4, lettre 7722).
Le 10 août 1803 (22 thermidor an 11), Bonaparte écrit depuis Reims au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... J'ai accordé aux 12e, 14e et 111e de ligne ... quinze jours de gratification ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7001; Correspondance générale, t.4, lettre 7924).
Le 21 août 1803 (3 Fructidor an 11), Bonaparte écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... Ordre à la 14e demi-brigade de ligne de former ses deux premiers bataillons, chaque bataillon à 750 hommes, et de se rendre à Boulogne ; le 3e bataillon et le dépôt resteront à Maëstricht ..." (Correspondance de Napoléon, t.8, lettre 7022 ; Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7945).
Le 28 août 1803 (10 fructidor an 11), Bonaparte écrit depuis Saint-Cloud au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous envoie, citoyen ministre, les dispositions que j'ai arrêtées pour l'organisation de quatre camps faisant partie des six qui vont être formés sur les côtes de l'Océan.
... Camp de Saint-Omer
Le général Soult commandant en chef le camp de Saint-Omer
... La première sera commandée par le général de division Saint-Hilaire qui aura à ses ordres les trois généraux de brigade :
Bisson,
Morand,
A nommer
La 1re division sera composée de :
10e légère,
14e de ligne,
43e idem (note de Vallongue : « A permuté de la 1re à la 2e division avec la 43e. Voir lettre du général Soult du 7 Vendémiaire »).
36e idem,
55e idem ...
Le général Soult partira de Paris le 16 fructidor et établira son quartier général entre Saint-Omer et Boulogne ..." (Correspondance générale, t.4, lettre 7972).
En septembre 1803, elle reprend le nom de Régiment et son chef celui de Colonel, ce dernier étant Jacques François Marc Mazas. L’effectif théorique est de un Etat major, trois Bataillons de guerre et une Compagnie de dépôt.
Le 8 octobre 1803 (15 vendémiaire an 12), dans un Ordre du jour pour la flotille de Boulogne, Bonaparte ordonne : "La 1re division, composée de la 10e légère, de la 14e de ligne, 28e de ligne, 36e et 55e, et les dix compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied, seront attachées à la flottille des bateaux canonniers et serviront également chaque bataillon à une section, ce qui pourvoira au service de dix sections, c'est-à-dire de trois divisions et d'une section. Chaque compagnie sera attachée à un bateau et fournira 21 hommes de garnison. L'artillerie fournira 4 hommes de garnison.
Les officiers de marine commandant les divisions et sections de chaloupes canonnières et de bateaux canonniers, ainsi que les équipages, seront toujours les mêmes. Ils seront fixés dans le plus court délai, et l'on ne pourra, sous aucun prétexte, y rien changer.
L'amiral attachera trois péniches à la 1re division et trois à la 2e, commandées chacune par un capitaine de frégate, et qui seront chargés d'exercer le soldat à la nage. On placera dans chaque péniche 64 hommes aux avirons et deux canonniers aux deux pièces. Les troupes s'exerceront à la nage par bataillon, et de manière que tous les jours chaque soldat y ait été exercé deux heures. Les trois premières leçons seront données dans le port ; après quoi on ira en rade ..." (Correspondance de Napoléon, t.9, lettre 7182).
Fin octobre, le 14e est établi sur le plateau situé entre Boulogne et la mer, en avant de la colonne Napoléon (Du Casse (A.) : "Le Général Vandamme et sa correspondance", Paris, Didier, 1870, t. 2, p. 107).
Le 22 février 1805 (3 ventôse an 13), à La Malmaison, on adresse à l'Empereur un "Etat de proposition à cinquante emplois d’officiers vacants dans l’infanterie ...
Comme capitaine au 28e : Lorin, capitaine réformé du 14e régiment de ligne ..."; ce dernier répond : "Refusé" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3232).
D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", au Corps du Centre, Division Saint-Hilaire, le 14e de Ligne, sur un effectif de 1856 hommes, en a 741 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).
En août 1805, au sein du 14e de Ligne, 267 soldats sur 741 hommes ont plus de 10 ans de service, ce qui leur donne droit à la haute paye (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 170-171-172).
Corps
|
Hommes ayant droit |
Total |
Années de service du plus ancien soldat |
|||
Plus de 25 ans de service |
De 20 à 25 ans de service |
De 15 à 20 ans de service |
De 10 à 15 ans de service | |||
14e régiment d'infanterie de ligne |
3 |
8 |
6 |
250 |
267 |
28 |
(Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 144).
Concernant les Officiers, si ceux sortants des Ecoles militaires sont bien notés, ce n'est pas le cas pour les autres; ainsi, pour le 14e de Ligne, sur 9 Sous-lieutenants, 3 seulement sont jugés assez instruits pour être "susceptibles d'avancement". Sur 18 Lieutenants, 5 aussi sont bien notés, dont 4 susceptibles d'avancement. Sur 18 Capitaines, 3 sont bien notés, un seul est susceptible d'avancement. Bon nombre sont signalés comme "peu instruits", ce qui veut dire qu'ils ignorent les règlements militaires, car d'autres sont "instruits quoique illettrésé. Il n'est pas rare de voir des Officiers supérieurs incapables de faire manoeuvrer un Bataillon (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 174).
Désertion en l'an XIII |
||
Régiments |
Recrues |
Déserteurs |
14e de ligne |
792 |
239 |
Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 148 |
Le Tableau des Forces de l'Empire au 16 thermidor an XIII (4 août 1805) indique que le 14e de Ligne a ses 1er et 2e Bataillons à l'Armée des Côtes, Corps du centre. 1806 hommes sont présents, 50 aux hôpitaux, total 1856 hommes; le 3e Bataillon est à Maëstricht, 25e Division militaire, pour 416 hommes présents, 75 détachés ou en recrutement, 48 aux hôpitaux, total 539 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 3 et suivantes).
D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes Troupes de la Troupes de la 1re Division du Corps du centre (Saint-Hilaire) le 14e de Ligne, Colonel Mazas ; Chefs de Bataillon Rouette et Daussi ; 2 Bataillons, 1860 hommes au complet ; 1806 hommes présents à Boulogne ; 491 hommes présents au Dépôt à Maëstricht (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).
Un "État des présents sous les armes des bataillons de guerre de tous les corps de l'Armée des côtes de l'Océan en marche vers le Rhin, pour servir à établir la distribution des fonds accordés par l'Empereur pour fournir une paire de souliers par homme et le tiers de l'effectif en capotes", daté du 11 fructidor an 13 (29 août 1805) indique que le Corps du centre comprend à sa 1ère Division les :
10e Régiment d’infanterie légère, 1539 hommes.
36e Régiment d’infanterie de ligne, 1767 hommes.
43e Régiment d’infanterie de ligne, 1754 hommes.
14e Régiment d’infanterie de ligne, 1704 hommes.
55e Régiment d’infanterie de ligne, 1766 hommes.
Total : 8530 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 384).
En septembre 1805, chaque Bataillon doit former une Compagnie de voltigeurs.
Le 4e complémentaire (21 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe la répartition des cantonnements pour les Divisions du 4e Corps de la Grande Armée. 1ère Division. Le 14e Regiment de 1igne a son 1er Bataillon à Rilsheim et Herxheimweyer; le 2e Bataillon est à Knittelsheim et Ottersheim. Soult ajoute : "... Le général de division Saint-Hilaire donnera ordre au 2e bataillon du 14e régiment de ligne de s’arrêter à Landau, et de prendre 1es ordres de l'état-major général pour son établissement. Ce bataillon sera renvoyé aux cantonnements qui lui sont destinés, aussitôt que les troupes des autres divisions seront arrivées" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 100).
Le 1er Vendémiaire an 14 (23 septembre 1805), le Maréchal Soult fixe l' "Ordre de marche pour le 4e corps de la Grande Armée.
Le général de division Saint-Hilaire donnera ordre aux régiments qui composent sa division de cantonner demain 2, savoir :
... Le 14e régiment à Dammheim, Bornheim et Mühldorf ...
Le 3, la division se rendra en son entier à Spire, où elle sera cantonnée et recevra de nouveaux ordres.
A son passage à Landau, cette division sera complétée en pain, pour jusqu'au 4 compris ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 495).
Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
4e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division.
14e de Ligne. 2 Bataillons, 1764 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).
Le Régiment combat à Ulm.
Grande Armée à l'époque du 6 brumaire an XIV (28 octobre 1805). Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711 |
Le 6 novembre 1805, "... 75 hommes du l4e et autant du 57e pris parmi ceux qui ont servi dans le train d'artillerie sont envoyés au parc d'artillerie. Ils seront entièrement attachés an train, et par ce moyen, les soldats de ce corps et ceux d'infanterie qui avaient été tirés des divisions, ainsi que l'infanterie qui conduisait des chevaux, seront renvoyés ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 555).
Le 2 décembre, c’est Austerlitz.
La Division Saint-Hilaire se porte en toute hâte vers le mamelon de Pratzen. Le 10e Léger, sous le commandement du Général Morand, s'empresse d'atteindre ce point essentiel, dont le Maréchal Soult a signalé l'importance. C'est une course au clocher dans laquelle il faut à tout prix arriver les premiers, sans se laisser retarder par des opérations secondaires : "Il fut expressément recommandé au général Saint-Hilaire, dit Soult dans son Rapport, de ne diriger aucune troupe sur Pratzen, quoique ce village fût fortement occupé par l’ennemi".
Les Régiments de ligne, avec l'artillerie, suivent à distance, et en échelons.
La Division passe sans difficulté le petit ravin qui descend de Pratzen vers Kobelnitz, s'avance dans la plaine, et bientôt commence à gravir la colline. Il est probable qu'elle a émergé du brouillard en arrivant à la cote 240 ou 250 ; c'est le moment où la pente devient sensible. Le 10e Léger n'est plus alors qu'à 700 ou 800 mètres du sommet. La Brigade Thiébault (14e et 36e) suit à 300 mètres de distance environ ; celle du Général Varé (43e et 55e) est plus loin encore, et tenue en réserve.
La Brigade Levasseur, de la Division Legrand (Chasseurs corses, 18e et 75e), est à un kilomètre sur la droite, en position devant Kobelnitz, pour couvrir le flanc droit de Saint-Hilaire.
La Division Vandamme, partie de Jirzikowitz en même temps que Saint-Hilaire part de Puntowitz, se trouve fort en retrait sur la gauche. Les 46e et 57e de Ligne (Brigade Ferey) marchent en première ligne et, semble- t-il, à la même hauteur, à distance de déploiement ; le 28e suit, tenu en réserve. Le 24e Léger avec le 4e de Ligne sont portés plus à gauche, pour assurer la liaison avec le 5e Corps et la Réserve de cavalerie vers Blaziowitz.
"Les deux bataillons du 4e régiment furent placées à l’extrême gauche, et le 2e bataillon fut détaché encore plus à gauche, sans doute pour concourir à la prise du village de Balsiowitz. Le 24e était donc à droite, et appuyé à la brigade du général Ferey".
Au moment où les ennemis aperçoivent le 10e Léger, il n’a plus que 700 à 800 mètres à parcourir pour atteindre le plateau.
La Brigade Morand (10e Léger) progresse lentement dans la direction du sommet, repoussant d’abord un premier Bataillon, mais est arrêté près de la crête par un Régiment entier (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 175-177).
Entre 9 heures et 9 heures 30, la Brigade Thiébault livre dans Pratzen un combat imprévu, et contraire aux instructions de l’Empereur. Le Général Saint-Hilaire, en prescrivant à Thiébault de soutenir Morand, lui a ordonné incidemment d’occuper le village de Pratzen. Tous deux croyaient que l’ennemi avait à peu près abandonné cette localité, mal situées pour faire une bonne défense ; aussi Thiébault, tout en suivant de loin la Brigade Morand avec trois Bataillons en ligne de colonnes, se contente-t-il de détacher le Colonel Mazas avec le 1er Bataillon du 14e pour occuper Pratzen chemin faisant. Mazas s’avance avec son Bataillon déployé ; mais soudain, à la crête du ravin, nos soldats voient un Bataillon russe se dresser brusquement et lâcher une salve à bout portant. Saisie de surprise, ils se débandent.
Tandis que le Colonel Mazas rallie son Bataillon en arrière, puis va rejoindre le 10e Léger sur la hauteur, Thiébault accourt avec ses trois Bataillons, les déploie tout en courant, et enlève Pratzen. C’est le tour des Russes de s’enfuir. Les Fusiliers de Novgorod lâchent pied, mettent le désordre dans un Bataillon d’Apchéron qui les suivait, et disparaissent du champ de bataille (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 177-178).
A ce moment, il faut faire face aux Autrichiens de Kollowrath, qui ont parcouru deux kilomètres pour atteindre le lieu du combat.
Le 2e bataillon du 36e, établi alors à l’église de Pratzen, voyant fléchir le 1er Bataillon, qui est déployé à sa droite, se porte à son secours en rompant par le flanc droit, et charge avec vigueur. La ligne française est dégagée pour l’instant, mais ne tarde pas à être assaillie de nouveau, et près de succomber, malgré l’intervention du 2e Bataillon du 14e, qui va se placer à la gauche du 36e.
A ce moment, si l’on en croit Thiébault, le Général Saint-Hilaire demande à ses Brigadier s’il ne faut pas se replier pour prendre une position plus resserrée, quand le Colonel Pouzet, du 10e Léger, s’écrie : "Nous replier ! Si seulement nous nous arrêterons, nous sommes perdus ! Que l’ennemi n’ait pas le temps de nous compter. Courons dessus !".
Ce moment d’incertitude produit une réaction des plus vives. "Rarement les soldats montrèrent plus de résolution. Les Russes, étonnés à leur tour, reculèrent d’abord, s’enfuirent bientôt en désordre et vivement poursuivis … L’apparition de nouvelles têtes de colonnes fit sentir la nécessité de se préparer sans retard à une lutte encore plus disproportionnée".
Les Officiers doivent modérer l’ardeur des soldats ; "L’ordre était si nécessaire, dit Thiébault, que le salut de tous en dépendait. Chacun finit par le comprendre. Les rangs se reformèrent, et de nouvelles dispositions, quoique prises à la hâte, permirent non seulement à la brigade de choisir son ordre de bataille, mais de faire quelques préparatifs de défense … ".
"Par suite des mouvements qui, pendant les premières heures du combat, surtout, se firent presque tous en courant (tant l’ennemi nous pressait de tous côtés) le 36e avait à ce moment le 2e Bataillon du 14e à sa gauche, et formait la droite de ma ligne, à l’extrémité et en arrière de laquelle s’appuyait perpendiculairement le 10e léger du général Morand, dont la droite était formée du 1er bataillon du 14e. Nous présentions de cette sorte une équerre dont l’angle était saillant".
La Brigade ainsi fractionnée, le Général Morand, avec ses trois Bataillons, est chargé de battre de nouveau le Général Kamenski ; le Général Thiébault, avec ses trois autres, est opposé aux nouvelles masses du Général Kollowrath, qui avancent en faisant jouer leur musique.
Le 10e Léger et le 36e sont alors en ligne déployée : "Je plaçais en colonne à la gauche de ma ligne, dit Thiébault, le 2e bataillon du 14e, pour pouvoir opposer aux besoins une masse à celles qui s’avançaient vers nous, et pour avoir une troupe que, sans déranger ma ligne, je pusse opposer à la cavalerie ou à tout autre corps qui essayerait de nous envelopper.
Morand, employant trois des six pièces d’artillerie de la division, je plaçai les trois dernières entre les deux bataillons du 36e mais à ce moment, et sous les ordres du chef de bataillon Fontenay, nous arrivèrent six pièces de 12 que nous envoyait l’Empereur, qui jugeait à quel point notre position s’aggravait ; de suite je m’en emparai … Je les fis placer de chaque côté du 36e… j’ordonnai au commandant Fontenay de faire charger toutes les pièces à mitraille et à boulets, et, sur l’observation que cela les abîmait, j’ajoutai : Qu’elles durent dix minutes, cela suffira. Je fis ensuite vérifier le pointage des pièces pour tirer à 10 ou 20 toises ; je fis placer dix cartouches à mitraille et 10 boulets par pièce à côté de chacune d’elles, pour tirer plus vite ; je fis renouveler et renouvelai moi-même aux troupes la recommandation de bien viser avant de tirer, et de viser à la ceinture des hommes et au centre des pelotons, afin qu’aucun coup de fusil ne fut perdu ; puis ayant utilisé de cette sorte jusqu’au dernier moment, je laissai approcher ces formidables masses à la distance prévue, et brusquement, mais neuf pièces démasquées et toute ma ligne commencèrent un des feux les plus destructeurs qui jamais aient été faits …
On conçoit ma satisfaction en voyant chacun des coups de canon ouvrir dans les régiments de larges trous carrés, et ces quatre régiments qui assaillaient mes trois bataillons se disperser en masse fuyante … En prévenant un choc auquel nous étions hors d’état de résister, je sauvai la brigade et l’avant-garde que commandait Morand, et nous pûmes ainsi nous maintenir sur le plateau de Pratzen, dont la perte nous aurait été aussi fatale que sa conservation fut décisive. C’est, en effet, immédiatement après que, réunis à Morand, nous repoussâmes vivement la brigade Kamenski et lui enlevâmes deux batteries toutes attelées, et cela au lieu et place de toute notre artillerie que nous aurions perdu.
Arrivé à la partie la plus élevée du plateau de Pratzen, nous dominions sur un vaste horizon… " (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 179-180).
Le Colonel Mazas est tué. Les Chefs de Bataillon Blanc et Rouelle sont blessés ainsi que 14 autres Officiers.
Langeron espère prolonger la résistance russe; mais le 14e de Ligne a déjà débordé la Brigade Kamesnki qui, menacée également par la Division Vandamme, se hâte d'évacuer les hauteurs (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 203).
Les Généraux Saint-Hilaire et Legrand, voyant les Russes repoussés au nord-ouest de Sokolnitz, se disposent à leur couper toute retraite de ce côté. Le 10e Léger, le 43e et le 14e sont dirigés sur Kobelnitz ; la Brigade Levasseur les suit depuis quelques temps déjà ; l’Empereur a appelé de ce côté une partie des Grenadiers Oudinot, qui arrivent dans la direction opposée (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Teissèdre, 2002, t. 5, p. 207-208).
Fin 1805, le 14ème passe sous le commandement de Charles Joseph Louis Marie Savary.
Le 22 juin 1806, l'Empereur écrit depuis Saint-Cloud au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, je vous envoie un travail sur l'emplacement que doit occuper la Grande Armée au moment de sa rentrée en France. Vous me proposerez une meilleure répartition, à peu près dans les mêmes divisions, si vous y entrevoyez quelque économie pour le service, soit pour les lits, soit pour le fourrage, soit pour le casernement.
... 4e corps du maréchal Soult
5e division militaire
… 14e de ligne Saint-Quentin ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11352).
Le 24 juillet 1806, par décret, Napoléon décide que l’infanterie sera vêtue de blanc. Le 14ème est désigné pour inaugurer cette réforme. Le 1er octobre, l’Empereur informe Berthier qu’il a fait partir le 14ème pour Wurzburg, où il doit arriver le 5. A cette date, le 14ème a ses 1er et 2ème Bataillons (1870 homme) au 7ème Corps de Augereau (1ère Division Desjardins).
Le 19 septembre 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major Général de la Grande Armée : "Mon cousin ... Le roi de Hollande sera le 2 octobre avec un corps considérable de troupes à Wesel. Il faut que le général Songis donne, sur-le-champ des ordres pour que la division du général Dupas , à Mayence, composée du 28e d'infanterie légère, du 14e de ligne, du 2e d'infanterie légère et peut-être du 12e d'infanterie légère ait 10 pièces d'artillerie attelées et en bon état sans que pour cela on en fasse rétrograder de Mayence, mais le général Songis donnera des ordres pour qu'on les attelle en levant des chevaux dans le pays ou de toute autre manière ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12978).
Le 1er octobre 1806, à 1 heure après midi, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Augereau :"Mon Cousin … Demain, le 14e régiment de ligne couchera à Francfort ; après-demain, un autre régiment. Ces troupes fileront toutes sur Würzburg …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10927 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13171).
Le même 1er octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Mayence, au Maréchal Kellermann : "Donnez ordre au 14e régiment d'infanterie de ligne qui est à Mayence d'en partir demain à 8 heures du matin pour se rendre à Würzburg en quatre jours, c'est-à-dire y arriver le 5. Il mènera avec lui la division de 6 pièces de canon qui est destinée à la Garde impéiale et il la remettra à Würzburg au maréchal Bessières. Le colonel fera prendre à son régiment des vivres pour quatre jours et dans les magasins de la place les marmites et bidons dont il aurait besoin, ainsi que 50 cartouches par homme. Si le régiment a besoin d’armes, il s'en procurera dans les magasins de l'artillerie et il échangera ses mauvaises, chaque soldat doit avoir une bonne paire de souliers aux pieds et deux paires neuves dans le sac" (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13184).
Encore le 1er octobre 1806, l'Empereur écrit également, depuis Mayence, au Maréchal Kellermann : "... Je vous ai écrit pour faire partir demain le 14e régiment de ligne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13185).
Le 3 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Würzburg, au Général Dejean : "Monsieur Dejean, … Donnez ordre aux grenadiers et voltigeurs du 3e bataillon du 14e de ligne de se rendre en toute diligence à Mayence, où ils recevront de nouveaux ordres" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 722).
Le 7 octobre 1806, à 2 heures après midi, Napoléon donne l’ordre, depuis Bamberg, au Maréchal Lannes de «gronder» le Général Victor, qui a dit du mal du 14ème, «un des plus beaux régiments de l’armée» (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10961 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13230). Le 14 octobre, il combat à Iéna (trois Officiers blessés, dont le Chef de Bataillon Dupuy).
Le 22 octobre 1806, l'Empereur écrit, de Dessau, au Général Clarke, Gouverneur d’Erfurt : "… Je vous ai envoyé le 14e de ligne pour renforcer votre garnison ; mais vous devez sentir le besoin que j'ai de ce régiment. Du moment donc que le maréchal Mortier sera arrivé, que mes derrières seront tranquilles, et que ce régiment ne vous sera plus nécessaire, renvoyez-le en toute diligence sur Wittenberg …" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11052 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13303).
Le 25 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Potsdam, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, faites partir au 6 novembre 120 hommes du 14e de ligne, 120 du 12e légère, 120 du 2e légère, 120 du 4e légère, 120 du 25e légère, 120 du 64e, 120 du 108e, 120 du 48e, 120 du 13e légère et 120 du 32e, commandé chaque détachement par un officier, deux sergents, deux caporaux avec deux tambours. Ces détachements se dirigeront sur Mayence, Erfurt, Wittenberg et Berlin …" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 743 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13332).
Le 28 octobre 1806, l'Empereur écrit, depuis Berlin, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Du moment que le 14e de ligne ne vous sera plus utile à Erfurt, non plus que le régiment de dragons que j'ai envoyé pour nettoyer les derrières de l'armée, ayez soin de diriger toutes ces troupes sur Berlin. J'imagine que, du moment que l'avant-garde de l'armée du Nord sera arrivée à Goettingen, et le maréchal Mortier à Fulde, le 14e de ligne et le régiment de dragons seront inutiles à Erfurt, et vous les ferez repasser ici en toute diligence" (Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 11107 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 13363).
Le 20 novembre, le 14ème compte dans ses rangs 45 Officiers et 1266 hommes.
En évacuant Bromberg pour se diriger sur Wyszogrod, le Maréchal Augereau laisse en position sa Brigade de cavalerie légère et deux Bataillons du 14e de Ligne, le tout aux ordres du Général Durosnel jusqu'à l'arrivée du 6e Corps sur la basse Vistule. Le Maréchal Ney arrive de sa personne, le 4 décembre, à Bromberg, qu'occupe un Bataillon du 14e de Ligne (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 321).
Le 7 décembre, le Maréchal Ney écrit au Major général : "Nous sommes maîtres de Thorn depuis hier (6 décembre). Le 6e léger, les voltigeurs et grenadiers du 69e et un détachement du 14e de ligne commandé par son colonel, M. Savary, ont attaqué, tourné l'ennemi et emporté le poste … On s'occupe de la réparation des deux parties du pont que l'ennemi a brûlé ; le dégât est considérable, mais j'espère rendre le pont praticable à l'artillerie avant quatre jours; en attendant, les bateaux servent au passage de la Vistule … Le colonel Savary (du 7e corps d'armée) mérite les plus grands éloges pour son intelligence, son zèle et sa valeur; c'est à lui particulièrement qu'on doit la prise de Thorn" (Bonnal H. : « La vie militaire du Maréchal Ney », Chapelot, Paris, 1910, tome 2, p. 321).
Composition du 7e Corps du Maréchal Augereau au 15 décembre :
1ère Division, Général Desjardins : 16e Léger (3 Bataillons), 14e, 44e et 105e de Ligne, 9 Bataillons, 12 pièces, 6026 hommes.
2e Division Heudelet : 7e Léger, 24e et 63e de Ligne, 8 Bataillons, 12 pièces, 6184 hommes.
Parc d’Artillerie, Génie, Gendarmerie : 12 pièces, 373 hommes.
Cavalerie légère, Général Durosnel : 7e et 20e Chasseurs, 6 Escadrons, 1441 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 296).
Le 24 décembre, au passage du pont de Kolonzumbia, sur la Wkra, le Colonel Savary est tué ; trois autres Officiers sont tués, six sont blessés. Le 26, à Golymin, cinq Officiers sont blessés. Le 30 décembre, le 14ème est confié au commandement du Colonel Jean François Henriod (né le 21 octobre 1763 ; Commandeur de la Légion d’Honneur le 21 juillet 1808 ; Baron de l’Empire le 18 mars 1809 ; Général de Brigade le 3 juillet 1810 ; décédé le 20 juin 1825).
Le 12 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général de la Grande Armée : "Donnez l'ordre qu'il soit distribué, dans la journée du 15, 1500 capotes toutes faites du magasin de Varsovie au corps du maréchal Augereau, savoir :
... 200 au 14e
... Donnez l'ordre au maréchal Augereau de faire en sorte que les officiers d'habillement de ces corps soient rendus le 15 à Varsovie, et que ces capotes soient délivrées sans retard aux hommes de ces différents corps qui n'en auraient point" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 868 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 14024).
Le 1er février 1807, les deux premiers Bataillons comptent 1905 hommes et officiers. Le 8, le 14ème combat à Eylau ; certaines sources prétendent que le 1er Bataillon y a perdu son Aigle ; le Chef de Bataillon Daussy et 23 Officiers sont tués, tandis que 15 autres sont blessés, dont le Colonel Henriod et le Chef de Bataillon Dupuy. Les deux Bataillons sont réduits à l’effectif de 512 hommes et Officiers le 10.
le 7e Corps est tellement affaibli que le 21 février 1807, l'Empereur prend la décision de le dissoudre.
"L'Empereur ayant jugé convenable de dissoudre le corps d'armée, Son Altesse Sérénissime le prince major général a ordonné que le 7e régiment d'infanterie légère se rendrait à Hohenstein avec 8 pièces d'artillerie, afin de s'y réunir au 3e corps d'armée ; les 16e d'infanterie légère, 24e et 63e de ligne à Wormditt, afin de s'y réunir au 1er corps d'armée ; les 14e et 105e régiments d'infanterie, avec 8 pièces d'artillerie à Liebstadt, afin de s'y réunir au 4e corps d'armée ; enfin le 44e régiment à Osterode, pour s'y réunir au 10e corps. Le surplus de l'artillerie des divisions s'est réuni au parc d'artillerie de réserve, qui s'est mis en marche le même jour pour rejoindre le grand parc de l'armée" (Journal des opérations du 7e Corps - In Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 224).
Le 28 février 1807, Napoléon écrit, toujours depuis Osterode, au Général Dejean : "Le maréchal Kellermann a formé les 5e, 6e, 7e et 8e régiments provisoires, qu'il va m'envoyer.
Je préfère que les détachements viennent à l'armée ainsi organisés ; car autrement il n'y a ni ordre, ni discipline. J'ai ordonné que les quatre premiers régiments provisoires qui étaient à Berlin, et qui déjà sont dégrossis, soient dissous et envoyés à leurs corps.
J'ordonne que les 5e, 6e, 7e et 8e aillent à Berlin, et qu'il en soit formé un 9e, un 10e, un 11e et un 12e provisoires. Mais il est quelques corps ... qui ne sont point sous les ordres du maréchal Kellermann : ordonnez aux commandants des dépôts de ces régiments d'obéir aux ordres de ce maréchal, et d'envoyer tous leurs hommes disponibles à Mayence pour entrer dans les régiments provisoires. Dans cet ordre ne sont pas compris le 3e bataillon du 31e d'infanterie légère et les 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont en Poitou et en Bretagne, ni les 2e, 15e, 14e d'infanterie légère, 14e et 58e de ligne, qui sont à Paris, ni les douze 3es bataillons qui sont au camp de Boulogne ...
Vous ne ferez rien partir des 3e et 4e bataillons du 15e de ligne, qui sont nécessaires en Bretagne. Vous ferez partir sur-le-champ 500 hommes du 3e bataillon du 14e de ligne, commandés par cinq officiers. Quant aux cinq autres bataillons qui sont à Paris, aussitôt qu'ils auront plus de 600 hommes sous les armes, vous en formerez un bataillon provisoire de cinq compagnies de 160 hommes par compagnie, ce qui fera un bataillon de 800 hommes, que vous ferez partir en poste pour Mayence, bien armé et bien équipé. Vous nommerez pour le commander un major ou un officier d'état-major ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11901 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14437).
Le 4 mars, un Officier est assassiné par des partisans près de Thorn.
Le 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, faites une circulaire à tous les commissaires des guerres, pour leur faire connaître les points sur lesquels ils doivent diriger les hommes isolés des différents corps d’armée, ainsi que les bagages et effets desdits corps. Vous y joindrez l'état des corps qui composent chaque corps d'armée, conformément au tableau ci-joint ...
4e corps
... 14e de ligne ...
Dépôts à Bromberg ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14497).
Le même jour, 6 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Duroc : "… Le 7e corps ayant été dissous, vous trouverez ci-joint les notes des corps auxquels ont été donnés les régiments, savoir : ... les 14e et 105e, au 4e corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 11951 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14502).
Le 11 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Mon cousin ... Je vous ai écrit aussi pour faire diriger sur Mayence tous les détachements du 64e, du 25e légère, du 14e de ligne, du 72e et du 55e, hormis ceux des régiments qui sont à Paris et à Boulogne qui n’entrent pas dans la formation des régiments provisoires. Écrivez au ministre Dejean pour qu’il vous fasse connaître quand ces détachements partiront" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14566).
Le 12 [mars] 1807, à 10 heures et demie du soir, Murat écrit, depuis Wartenburg, à Napoléon : "... Voici les dispositions que j'ai faites : le colonel Guyon et le colonel du 9e régiment d'hussards se sont portés avec le bataillon du 14e sur Bischofsburg, avec ordre de l'occuper et d'en chasser l'ennemi qui y avait cinq à six cents cosaques ce matin ; j'espère avoir les rapports avant que ma lettre ne parte ..." (Le Brethon Paul : « Lettres et documents pour servir à l'histoire de Joachim Murat, 1761-1815 », Plon, 1908-1914, t. 5, p. 137, lettre 2856).
Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je réponds à votre lettre du 7 février. J'y vois que vous avez encore 7342 hommes. Vous me demandez comment vous devez les employer. Il ne faut point donner les 7300 hommes que demande la marine et il faut employer cette réserve à réparer les pertes de la bataille d'Eylau. Voici les corps auxquels j'en voudrais donner :
… Pour la Grande Armée
… 14e de ligne 200" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14661).
Le 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Soult : "Mon Cousin … Où le 14e a-t-il jamais eu un effectif de 1,900 hommes ? Il n'en avait que 1,300 en entrant en campagne. Il a reçu quelques détachements depuis, mais ce régiment a beaucoup perdu à toutes les affaires ; il ne peut pas avoir eu, depuis le 1er septembre 1806, moins de 600 hommes tués, blessés à ne pouvoir revenir au corps, ou prisonniers ...
Je regarde donc cet état comme à refaire …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12074 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14730).
Le même 18 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Junot, Gouverneur de Paris et commandant la 1ère Division Militaire : "À l'heure qu'il est, le 3e bataillon du 2e d'infanterie légère doit être à l'effectif de 400 hommes. Celui du 4e à 1200 hommes ; du 12e à 1300 ; 15e à 1300 ; 58e à 1200, du 32e à 1350 hommes ; du 14e à 900 hommes et du 12e à 1100 hommes.
Il résulte des états qui me sont envoyés que, le 15 février, la situation du 3e bataillon du 21e léger était de 936 hommes ; le nombre de conscrits qu'il avait à recevoir de 1806, de 1807 et de la réserve était de 547 hommes, total 1483. Je suppose ces conscrits arrivés à l'heure qu'il est ; ce qui devrait vous faire un effectif de 10 000 hommes des 8 bataillons, et, en présence sous les armes, de 8 à 9 000 hommes. Faites-moi connaîtres ce qu’il en est" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14723).
Le 20 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, au Maréchal Kellermann, commandant un Corps de réserve de Gardes nationales : "Pourquoi la 25e légère et le 14e de ligne n'ont-ils rien fourni au 7e régiment provisoire ? ... Il est convenable de réparer cette omission ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14774).
Le 31 mars, depuis Osterode, Napoléon décide d'accorder 18 aigles d'honneur, dont neuf aux Officiers, et neuf aux Sous officiers et soldats, aux Régiments qui se sont distingués à Eylau. Il écrit au Maréchal Berthier : "Vous enverrez à chaque maréchal ce qui, dans les dispositions suivantes, concerne son corps d'armée, et sans que l'un connaisse ce qui regarde l'autre. 1° Il est accordé aux régiments dont l'état suit 18 aigles de la Légion d'honneur, dont 9 aux officiers et 9 aux sous-officiers et soldats qui se sont fait remarquer par leur courage et leur bonne conduite, depuis le commencement de la guerre de la quatrième coalition : … 14e ... d'infanterie de ligne ...
Du moment que les maréchaux auront reçu ma décision, ils ordonneront à chaque général de division de réunir chez lui les colonels et chefs de bataillon de chaque régiment, ainsi que les généraux, de brigade, et de dresser un procès-verbal qui constate les individus qui méritent le mieux la décoration. Ce procès-verbal sera envoyé au maréchal commandant le corps d'armée, qui le transmettra, avec ses observations, au major général. Tous ces procès-verbaux devront être arrivés avant le 6 avril. Le 7, le major général me les soumettra …" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 145013).
Le 30 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, j'ai fait sur les états de situation suivantes au 1er avril les observations suivantes :
... Le 3e bataillon du 12e de ligne est à 879 hommes et celui du 14e à 672. Je ne sais pas si les compagnies de grenadiers et voltigeurs de ces 3es bataillons sont à la Grande Armée. Si elles n'y sont pas, faites partir 3 compagnies du 12e et 2 du 14e complétées à 200 hommes ; mettez ces 1 000 hommes sous le commandement d'un chef de bataillon et envoyez-les sur-le-champ à Berlin. J'ai prescrit de pareilles dispositions pour le 59e et le 69e par mon courrier d'hier ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1080 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15472).
Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 12e et le 14e n’ont pas suffisamment ... Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).
Le Colonel du 14e de Ligne à Berthier, le 19 mai 1807 : "Le soussigné, sergent à la 3e compagnie du 2e bataillon du 14e régiment d'infanterie de ligne, déclare sur son honneur et par serment que, fait prisonnier le 8 février dernier, il fut conduit à 2 lieues du champ de bataille dans un village; qu'il y passa une partie de la nuit et jusqu'au moment de la retraite des Russes, dans une chambre servant de corps de garde dans laquelle étaient déposés 4 drapeaux français, entre autres celui du 44e, dont le numéro fixa sa vue pendant tout ce temps ... (Signé) LESTERLIN" (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 225).
Le 21 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J’ai reçu les états de situation que je vous avais demandés. Les 20000 hommes de la réserve doivent être distribués de la manière suivante :
12000 hommes à l'infanterie de ligne et légère conformément au tableau ci-joint.
… Répartition de 12 000 hommes de la réserve de 1808 entre les corps ci-après de l'infanterie de ligne et de l'infanterie légère.
... INFANTERIE DE LIGNE
CORPS NOMBRE DES CONSCRITS
... 14e 300 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15681).
Le 14ème combat ensuite à Heilsberg le 10 juin (un Officier est tué ; le Colonel Henriod, les Chefs de Bataillon Lemercier et Stahl ainsi que 28 autres Officiers sont blessés).
Composition du 4e Corps du Maréchal Soult au 1er juin 1807 :
1ère Division, Général Saint-Hilaire : 10e Léger, 14e, 22e, 36e, 43e, 55e de Ligne, 12 Bataillons, 8763 hommes.
2e Division Carra Saint-Cyr : 24e Léger, 4e, 28e, 46e, 57e de Ligne, 10 Bataillons, 8219 hommes.
3e Division Legrand : 26e Léger, 18e, 75e et 105e de Ligne, Tirailleurs corses, Tirailleurs du Pô : 10 Bataillons, 7302 hommes.
Artillerie et Génie : 55 pièces, 842 hommes.
Cavalerie légère, Général Guyot : 8e Hussards, 16e et 22e Chasseurs, 9 Escadrons, 1235 hommes (Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 2, page 302).
Après la bataille d’Eylau, il a été décidé de suspendre le Décret du 24 juillet 1806. Mais le Régiment a déjà reçu 5116 habits et 5694 vestes, ayant nécessité 2088 mètres de panne noire.
Après la campagne, le 14ème se reconstitue.
Le 14e de ligne rentre en France à la fin de l'année 1807. Le 23 décembre 1807, l'Empereur écrit, depuis Milan, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Le 14e de ligne doit arriver le 17 janvier à Mayence, donnez-lui l'ordre de se rendre à Sedan pour y rejoindre son dépôt ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16919) ; le régiment va donc tenir garnison à Sedan.
Le 30 novembre 1807, à Venise, "En raison de la difficulté que les dépôts des 12e et 14e régiments d'infanterie de ligne et 25e régiment d'infanterie légère éprouvent à compléter les quatre compagnies de 150 hommes qu'ils ont ordre de fournir chacun au corps d'observation de la Gironde, le général commandant la 2e division militaire propose d'utiliser lès compagnies de ces régiments employés aux travaux du canal de Saint-Quentin"; l'Empereur répond : "Approuvé" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1472).
/ 1807, Formation du Corps d'Observation des Côtes de l'Océan
L’autre grande affaire pour l’Empereur après Tilsitt, c’est le Portugal et l’Espagne où il envoie des troupes, en général des Régiments provisoires, dans des Corps d’ Observation formés de divers détachements, pour contrôler discrètement les places fortes du Royaume bourbonien, alors notre allié, et lancer la conquête du Portugal.
Le Corps d’Observation des Côtes de l’Océan est placé sous les ordres de Moncey. Avec 10e régiment provisoire d’infanterie formé de détachements des 12e, 14e, 30e, 40e, 54e de Ligne.
Le 11 novembre 1807, l’Empereur informe le Ministre de la Guerre Clarke que des Compagnies du 14ème sont en route pour Orléans pour rejoindre l’Armée d’observation des Côtes de l’Océan. Napoléon écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke : "Monsieur le Général Clarke Clarke, le corps d'observation des côtes de l'Océan ne sera réuni à Metz, Nancy et Sedan, tout entier, que vers le 25 novembre ; cela ne peut point cadrer avec mes projets. Voici donc les mesures que mon intention est que vous preniez sans délai.
Faites préparer à Metz et sur toute la route de Metz à Bordeaux, des voitures en nombre suffisant pour porter mille hommes par convoi ; et vous ferez ainsi aller en poste, par un mouvement continu, les troupes qui seront arrivées à Metz le 15 et le 16 novembre.
Le 15 novembre, à cinq heures du matin, les premiers 1,000 hommes ... partiront sur ces voitures et continueront leur mouvement sur Bordeaux, de manière à y être rendus, si c'est possible, le 25 ou le 26 novembre.
Six heures après, le second convoi, compose des deux compagnies du 24e, de deux du 44e et des deux du 63e, suivra et prendra les mêmes relais ...
Une autre route sera tracée de Nancy à Bordeaux, une troisième sera tracée de Sedan ; mais de manière que les trois routes ne se rencontrent pas.
De Nancy, de Sedan comme de Metz, le premier convoi partira le 15, en sorte que 10,000 hommes de ce corps soient arrivés à Bordeaux avant la fin de novembre ; les secondes compagnies de tous ces régiments, qui n'arriveront que du 20 au 25 novembre, partiront de même pour aller rejoindre les premières et de manière à arriver du 5 au 10 décembre.
Quant aux quatre compagnies du 17e d'infanterie légère, qui arrivent toutes ensemble, à celles du 34e de ligne, à celles du 51e de ligne, à celles du 61e, à celles du 94e, à celles du 95e, à celles du 28e d'infanterie légère, à celles du 25e d'infanterie légère, à celles du 105e de ligne, à celles du 14e de ligne, à celles du 85e, à celles du 3e, à celles du 21e, à celles du 33e, formant quatorze bataillons, chacun de 600 hommes, c'est-à-dire de 7 à 8,000 hommes, ils continueront leur route sans s'arrêter jusqu'à Orléans, en marche ordinaire, et ils seront formés à Orléans ..." (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13344 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 16760).
/ 1808
Le 25 mars 1808, selon un rapport du Général de Division Moulin, les deux premiers Bataillons, qui sont en occupation en Allemagne, alignent 59 Officiers et 1670 hommes ; le 3ème Bataillon, 13 Officiers et 443 hommes ; 12 Officiers et 687 hommes sont détachés à l’Armée d’observation des Côtes de l’Océan (l’effectif total est en fait de 134 Officiers et 3160 soldats). Le 14ème est toujours habillé de blanc et de noir. Entre temps, le 1er juillet, conformément au Décret impérial en date du 18 février 1808, le Régiment est porté à quatre Bataillons de guerre et un de dépôt (voir notre série 3 pour l’organisation régimentaire).
- 1808, en France
Le 10 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Général Clarke, il sera formé à Rennes un camp de réserve, composé de trois brigades d'infanterie et de trois régiments provisoires de cavalerie, avec dix-huit pièces de canon. La 1re sera composée du 2e d'infanterie légère et du 15e de ligne, et se réunira à Pontivy. La 2e brigade sera composée du 4e régiment d'infanterie légère, d'un bataillon suisse et d'un bataillon des légions de réserve qui est à Rennes, et se réunira à Rennes. La 3e brigade sera composée du 12e léger et du 14e de ligne, et se réunira à Avranches et Vire ...
P. S. Le 2e régiment d'infanterie légère partira le 15 mars ; le 4e partira le 20 ; le 12e partira le 25, et le 14e de ligne partira le 25. Il ne partira que deux bataillons de chacun de ces régiments.
Proposez-moi trois généraux de brigade pour les commander.
" (Correspondance de Napoléon, t.16, lettre 13636 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17361).
Le 13 mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon intention est d'accorder une gratification de cent mille francs aux 2e, 4e et 12e régiments d'infanterie légère et aux 14e, 43e, 51e, 55e et 36e de ligne ...
Vous ferez connaître aux conseils d'administration de ces régiments que mon intention est qu’il soit donné trois mois de solde aux officiers et deux mois aux sous-officiers et soldats, mais à ceux seulement qui ont assisté aux batailles soit d'Austerlitz, soit d'Iéna, soit de Friedland. Le surplus de cette somme, s'il en restait après la répartition de cette gratification, servirait à donner un supplément de deux mois de solde aux officiers et soldats qui auraient été blessés. Si la somme que j'ai fixée ne suffisait pas pour donner les trois mois de solde, on diminuera 15 jours aux officiers et 15 jours aux soldats. On vous rendra compte de l'opération ... " (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 657 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17390).
Le 21 mars 1808, le Ministre de la Guerre adresse à l'Empereur un "Tableau d'organisation des régiments d'infanterie de ligne et d'infanterie légère dont les premiers bataillons font partie des camps de Rennes, Pontivy, Avranches et Vire. Les régiments dont il est question dans ce tableau sont : les 15e régiment de ligne et 2e régiment d'infanterie légère pour le camp de Pontivy, le 4e d'infanterie légère pour le camp de Rennes, les 14e de ligne et 12e d'infanterie légère pour les camps d'Avranches et de Vire" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1736).
Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois vos états de situation de la quinzaine. Je vois avec peine, dans celui de l'intérieur, qu'on ne porte pas les conscrits de 1809, de sorte que j'ignore le disponible de chaque régiment. J'y vois que le 2e léger a 750 hommes présents sous les armes; le 4e léger, 450; le 12e, 560; le 15e, 200; le 32e de ligne, 260; le 18e, 100; la 4e légion de réserve qui est à Versailles, 600; le 12e de ligne, 350; le 14e, 440. Pourrait-on, en cas d'événement, former de ces régiments deux bataillons provisoires composés, l'un de deux compagnies du 2e léger, de deux du 12e léger, d'une du 4e et d'une du 15e, de 150 hommes chacune, ce qui ferait un bataillon de six compagnies de 900 hommes ? Le second bataillon serait composé d'une compagnie du 32e régiment de ligne, d'une du 12e, d'une du 14e et de deux de la 4e légion de réserve, ce qui ferait également 900 hommes. Ce régiment provisoire, de 1,800 hommes, pourra devenir utile pour Cherbourg et pour le Havre. Je désire qu'il soit formé seulement sur le papier, et que vous me fassiez connaître s'il serait composé d'hommes ayant la première teinture d'instruction, habillés, armés, et du nombre d'officiers et sous-officiers suffisants ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 13941 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18001).
Le 10 juin 1808, Napoléon écrit, de Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Donnez ordre que les deux bataillons du 2e légère, du 12e légère et du 14e de ligne qui se trouvent au camp de Rennes soient complétés à l'effectif de 140 hommes par compagnie, c'est-à-dire 840 hommes par bataillon : faites partir de Paris les détachements nécessaires. Le 2e légère n'a qu'un effectif de 1 200 hommes au camp de Rennes ; il lui manque donc 400 hommes ... Le 14e de ligne est complet ; je remarque que ce régiment a 400 malades, cela me paraît bien fort ... Tous ces hommes seront fournis par les dépôts ...
Par ce changement ... le camp de Rennes sera ainsi composé, savoir :
3e brigade : 14e de ligne et 44e de ligne : 3 000 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1993 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18262).
Le 1er juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Aussitôt que les dépôts des 44e, 43e, 51e et 14e auront habillé leur monde, ils les feront partir par détachement de 200 hommes pour compléter les deux bataillons qu’ils ont audit camp ...
Vous donnerez l'ordre que le dépôt du 14e de ligne qui est à Sedan fasse partir 400 hommes pour compléter des cadres au camp de Rennes, à mesure qu’il aura 100 hommes disponibles, il les fera également partir jusqu'au complètement desdits cadres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2064 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18456).
Le 5 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, le 14e et le 44e de ligne ont reçu l'ordre de se rendre en poste à Bayonne. Le 43e remplace le 14e au camp de Pontivy ... Donnez ordre que tout ce que les dépôts des 14e et 44e de ligne peuvent fournir pour compléter leurs trois premiers bataillons parte sans délai pour Bayonne ; à leur arrivée à Bayonne, ces régiments seront formés à 18 compagnies ou 3 bataillons chacun ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2073 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18473).
Le 6 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, il me semble que les 5es bataillons des 2e, 4e et 12e régiments d’infanterie légère doivent rester à Paris, ceux des 14e, 43e, 44e, 51e et 55e à l’endroit qui leur est désigné par chaque régiment ; ceux des 15e, 47e, 70e et 86e dans la 13e division militaire, à l'endroit qui leur est désigné, car les dépôts ne doivent jamais changer d'emplacement.
Ceux qui doivent marcher sur Bayonne sont les 4es bataillons et les hommes disponibles" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2258 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18832).
- 1808, Espagne
Les deux premiers Bataillons quittent l’Allemagne et traversent toute la France pour aller se battre en Espagne.
Le 15 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Major général de la Grande Armée, à Bayonne : "Mandez au maréchal Bessières que, immédiatement après qu’il se sera emparé de Benavente, qu'il aura soumis Zamora, Toro et Léon, je désire que son corps d'armée ait l'organisation suivante :
Division Merle, composée de quatre brigades : 1° brigade Darmagnac. Suisses et le 86e, 1,800 hommes ; 2° brigade Gaulois, 1er régiment supplémentaire, 1,600 hommes ; 3° brigade Ducos, 13e régiment provisoire et un bataillon du 14e, 2,000 hommes ; après la prise de Saragosse, les trois autres bataillons rejoindront ; 4° brigade Sabatier, 17e et 18e provisoires, 2,800 hommes ; total, 8,200 hommes ; six pièces de canon de l'ancienne division Verdier et douze pièces de canon de la division, faisant dix-huit pièces de canon ...
Le maréchal Bessières pourrait porter son quartier général à Léon, pour contenir l'ennemi à tous les débouchés des montagnes ...
Le maréchal Bessières, immédiatement après les premiers événements, peut organiser les divisions Merle et Mouton. S'il avait un avantage marquant sur la force des troupes du général Cuesta, peut-êtré serait-il utile qu'il enlevât les Asturies et la Galice, en profitant de la terreur d'une première victoire.
Vous lui ferez connaître qu'il doit être sans inquiétude sur la formation des colonnes de Burgos et de Vitoria ; que tout est en mouvement, et qu'il part du monde-d'ici tous les jours ; qu'il n'a qu'à penser à former son corps d'armée de Léon ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14096 ; Correspondance militaire de Napoléon 1er extraite de la correspondance générale et publiée par ordre du ministère de la guerre, t.5, lettre 1039 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18304).
Le 8 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous ai mandé de faire partir des dépôts des 2e, 4e, 12e d’infanterie légère et 14e de ligne, tout ce qui serait disponible pour compléter les bataillons qui sont à l'armée d'Espagne.
Le 12e d’infanterie a une compagnie à Rennes, il faut la faire partir pour Bayonne.
Les 14e et 44e de ligne sont en route pour se rendre à Bayonne, faites partir de leurs dépôts tout ce qui sera disponible afin que les trois bataillons de ces régiments puissent être complets. Le 14e a 800 hommes à son dépôt à Sedan ou Mézières, il peut donc en faire partir 600. Le 44e a aussi des hommes à son dépôt, il faut que vous les fassiez partir.
Compléter également les trois premiers bataillons du 43e et 51e qui doivent être à Rennes. Il est possible que j'appelle d'un moment à l'autre ces régiments à Bayonne, il faut qu'ils soient complétés" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2085 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18507).
Le 17 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, remettez-moi un petit état qui me fasse connaître la situation des deux 1ers bataillons du 4e légère au moment de leur départ de Bayonne, et celle du 15e de ligne, 2e et 12e légère. Vous ferez mettre dans une colonne : 1° les premiers détachements qui sont arrivés et déjà en chemin pour rejoindre les régiments ; 2° les deuxièmes détachements partis en poste de Paris le 13 juillet ; dans une troisième colonne, ce qui a été fourni des dépôts ; dans une quatrième colonne, ce qui manque pour que chaque bataillon soit à l'effectif de 840 hommes, en y comprenant ce qu'ils ont reçu. Je verrai par là la destination que je dois donner aux 1.400 conscrits que je crois avoir encore à recevoir des 3.000 conscrits qui ont été dirigés sur le dépôt des régiments provisoires. Aussitôt que le 14e et le 44e seront arrivés, vous me ferez dresser un état pareil pour ces régiments" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2128).
Le même 17 juillet 1808, "Le maréchal Berthier rend compte à l'Empereur qu'un détachement du 2e d'infanterie légère, fort de 400 hommes, est arrivé à Bayonne, et que les 14e et 44e d'infanterie de ligne sont sur le point d'y arriver" ; "Donnez l'ordre que ces 400 hommes soient placés dans les quatre premières compagnies du 3e bataillon du 2e, ce qui fera 100 hommes, et avec les caporaux et sergents près de 120.
Vous ferez mettre dans ces compagnies 20 hommes et exigerez la disposition de 80 conscrits, ce qui formera un petit bataillon de 520 hommes que je passerai en revue demain à 6 heures du soir et qui se tiendra prêt à partir le 19. Les cadres des deux autres compagnies resteront pour prendre des conscrits au fur et à mesure qu'il en arrivera et qu'il y aura des habits de sorte que ce bataillon doit se trouver fort de 840 hommes. Vous ferez la même opération pour le 3e bataillon du 12e d'infanterie légère. Vous mettrez tous les hommes qui vont arriver dans les quatre premières compagnies, et s'ils peuvent se trouver à la revue demain, vous les y ferez venir, afin que ces deux bataillons, faisant 1.040 hommes, puissent partir ensemble. Les officiers et sous-officiers qui ont amené ces détachements seront à la revue main en poste pour rejoindre leur dépôt à Paris" répond Napoléon (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2131).
Encore le 17 juillet 1808, à midi, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Vitoria : "Mon Frère … Le 14e et le 44e de ligne arrivent ici ce soir. Le 43e et le 51e seront ici dans cinq jours. Beaucoup d'autres bataillons de réserve arrivent. Ainsi vos derrières seront bien suffisamment gardés. Il faut donc spécialement penser au général Dupont" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 4, p. 360 ; Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14212 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18603).
Le 19 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "… Des conscrits qui vont arriver, soit destinés pour la marine, soit des 16 départements, 210 hommes seront destinés pour le 12e d'infanterie légère, ce qui portera les trois dernières compagnies de ce régiment chacune à 70 hommes et comme il arrivera le 28 à ce régiment venant de Paris 100 hommes et qu'il en arrivera 112 de Rennes, ce qui fera 212 hommes, ces compagnies seront portées à 140 hommes chacune.
Ce petit bataillon composé des 3 dernières compagnies restera à Bayonne et n’en partira que sur mon ordre.
Les 14e et 44e seront formés dans la journée à 3 bataillons par les mêmes procédés que pour les 2e et 12e d'infanterie légère. Tous les hommes disponibles seront placés dans les deux 1ers bataillons et les 3es bataillons resteront ici.
Ces 3es bataillons seront complétés à 840 hommes, savoir par 400 hommes qui viendront des dépôts et par 400 hommes des conscrits qui arriveront.
Ces 3es bataillons ne partiront de Bayonne que par mon ordre
Ainsi 3 compagnies du 12e formeront un petit bataillon de 420 hommes.
2 compagnies du 2e formeront un petit bataillon de 300 hommes.
Le 3e bataillon du 14e formant un bataillon de 800.
Le 3e bataillon du 44e formant un bataillon du 800. Enfin un détachement du 4e régiment d’infanterie légère venant de Paris de 200 hommes. Il sera ajouté 100 conscrits à ce détachement, et il en sera formé 2 compagnies de 300 hommes qui seront disposés pour rejoindre le régiment.
Cela fera 5 petits bataillons dont la force sera de 2 500 hommes.
... Ainsi par ce moyen les 1200 premiers conscrits arrivant seront disposés de la manière suivante :
210 hommes 12e infanterie légère ...
... 400 14e de ligne ...
Total 1 200 [sic]
Quant aux hommes isolés, ils seront formés en 2 compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2137 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18613).
Le même 19 juillet 1808, l'Empereur écrit encore, depuis Bayonne, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "... Les 6 pièces de canon qui doivent marcher avec les 14e et 44e doivent être prêtes à partir demain ainsi que les caissons d'infanterie et quelques mulets d'ambulance" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18614).
Le 21 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, … donnez ordre que les quatre bataillons de guerre des 44e, 14e, 43e, et 51e de ligne soient dirigés sur Bayonne, afin que ces 4 régiments soient tous réunis en Espagne. Le 44e de ligne, par exemple, a laissé son 4e bataillon à Boulogne. Les états de situation au 1er juillet que vous m'avez envoyés hier sont encore pleins de fautes ; il est bien important que dans les bureaux on prenne des renseignements précis, et qu’on mette la situation exacte de chaque corps, sans confusion, en suivant le procès-verbal de formation" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2143 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18630).
Le 21 juillet, le duc de Rovigo écrit au général Dupont pour lui prescrire à nouveau de rester à Andujar ; sa lettre est ainsi conçue : "Madrid, le 21 juillet 1808, à minuit.
Mon Général, nos affaires vont très bien. Le Mal Bessières poursuit ses succès ; mais nous n'avons point de ses nouvelles. Conséquemment je me tiens toujours en mesure de l'appuyer, prévoyant de loin une circonstance où cela deviendrait nécessaire. Nous ne pouvons donc, Général, mettre à votre disposition d'autres troupes que la division Gobert, jusqu'à ce que les affaires des Asturies soient entièrement terminées ; vous comprenez d'ailleurs que vos opérations devant être menées avec rapidité et vigueur, elles ne peuvent commencer que lorsque nous pourrons disposer ici d'une ou deux divisions pour les réunir à votre corps d'armée, et pour cela il nous faut la fin de Saragosse et pouvoir disposer des troupes que nous tenons prêtes à marcher au secours du Mal Bessières.
Continuez donc, Général, à garder votre position d'Andujar et à vous y faire respecter.
Il arrive des troupes de France à Bayonne ; le 14e, le 44e, le 51e et le 43e y sont déjà, ainsi que le 26e des chasseurs à cheval.
Madrid est dans une petite crise et se prépare à changer de couleur; ce matin, le Roi a eu une cour assez brillante: vous pourrez faire savoir à M. de Castanos que tout ce qu'il y a d'Espagnols ici a fait son devoir, et que les moyens de rigueur ne tarderont pas à être déployés contre les autres. On ne manquera pas de gens prêts à prendre la fortune de ceux qui auront eu la maladresse de la laisser confisquer" (Titeux : « Le Général Dupont », Prieur et Dubois, Puteaux-sur-Seine, 1903, t. 2, p. 8).
Le 28 juillet 1808, l'Empereur écrit, depuis Toulouse, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il est nécessaire que vous donniez des ordres pour que les 1er, 2e, 3e et 4e bataillons des 14e, 43e, 44e, 51e de ligne, 2e, 12e et 4e légers, 15e, 47e, 70e et 86e de ligne, soient tout entiers à l’armée d 'Espagne et de Portugal ; qu'il ne reste en France que les quatre compagnies du 5e bataillon de dépôt, et que les bataillons de guerre soient portés à leur grand complet" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14235 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18671).
Le 30 juillet 1808, Napoléon écrit, depuis Agen, au Maréchal Berthier, major général de l'Armée : "Donnez l’ordre au général de division Dessolle de se rendre à Bayonne où il se rendra le 1er août. Il en partira de manière à être rendu le 4 à Vitoria, et le 6 à Burgos où il prendra le commandement des colonnes de Burgos, de Vitoria et d'Aranda, la surveillance de la province de la Vieille Castille, de la Biscaye, de la Montana ou de Santander [etc.], et de maintenir la tranquillité [sic] sur les arrières du maréchal Bessières, qui est arrivé le 24 à León.
… A Burgos, il y a 600 hommes de dépôt pour garder la citadelle, un bataillon du 118e, le 3e bataillon du dépôt général, 2 compagnies du 4e léger formant un petit bataillon, les 12e et 13e escadrons de marche, 1 petit bataillon de 2 compagnies du 15e de ligne, 2 pièces de canon. Toute cette colonne sous les ordres du major Dumolard formant 3000 d'infanterie et de cavalerie.
La colonne que commande le major d'Audenarde est composée du 3e bataillon du 2e léger, du 3e du 12e léger, des 14e et 15e escadrons de marche et de 2 pièces de canon formant 1500 hommes, part de Vitoria le 2 août pour arriver à Burgos le 4. Il y aaura donc alors à Burgos plus de 4000 hommes dont 500 chevaux.
Et dans le même temps, il y aura à Vitoria :
- 2 compagnies du 2e léger
- 2 compagnies du 12e idem
- 1 détachement du 4e idem
- 4 compagnies du 3e bataillon du 14e de ligne
- 1 détachement de chevau-légers polonais formant un total de 1600 hommes
Cette colonne arrivera à Vitoria le 2 août.
Le général Dessolle pourra si aucun événement imprévu ne dérange ces combinaisons ordonnera que les 2 compagnies du 2e et les deux du 12e, le restant du 4e idem qui arrivant à Vitoria le 2, continuent leur route sur Burgos, afin de compléter le 3e bataillon du 2e léger et le 3e du 12e qui seront chacun alors de 8 à 900 hommes, et le détachement du 4e qui se trouverait à 600 hommes, ce qui porterait la colonne de Burgos à près de 5000 hommes dont 6 pièces de canon attelées et 800 chevaux de cavalerie.
Il laissera les 4 compagnies du 14e de ligne à Vitoria arrivées à Burgos, le général Dessolle divisera ces forces en 3 colonnes et mettra à la disposition les généraux de brigade, colonels et majors qui seront là, veillera à l'instruction des troupes, à ce qu’ils fassent tous les jours l'exercice à feu, et s'en servira selon les circonstances pour maintenir la tranquillité sur les derrières du maréchal Bessières ; repérera les mouvements de l'Estrémadure, enfin exécutera les ordres qu'il recevrait du maréchal ou de l’état-major qui est à madrid ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2152 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18676).
En août 1808, devant Saragosse, commandés par le colonel Henriod, les deux premiers Bataillons totalisent 1826 hommes, affectés à la Brigade Bazancourt, Division Verdier (qui commande les troupes faisant le siège de la ville).
Le 2 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Bordeaux, à Joseph, Roi d’Espagne, une "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 2e Observation. — Les 15,000 hommes qu'on a perdus ont été remplacés à l'armée par les renforts qu'on a reçus et qu'on reçoit à chaque instant, savoir : 2e, 4e et 12e d'infanterie légère, 14e, 15e, 43e, 44e et 51e de ligne (ce qui fait une augmentation de huit régiments), le 26e de chasseurs à cheval, les 12e, 13e, 14e et 15e escadrons de marche, 400 Polonais de la Garde arrivés depuis peu à Bayonne. Tout cela forme une force égale et sans doute, par sa composition, de beaucoup supérieure au corps du général Dupont ; et, si on ajoute les trois régiments de la Vistule et le régiment de lanciers qui sont devant Saragosse, on verra que l'armée française se trouve encore beaucoup plus forte qu'à son entrée en Espagne …
4e Observation. — Il n'est plus question que le maréchal Bessières prenne l'offensive et entre en Galice, ce qu'il allait exécuter. On peut le mettre en position entre Burgos et Valladolid, le charger d'observer le reste de l'armée de Galice, et, moyennant ce, on peut lui ôter 9,000 hommes, savoir : le 4e d'infanterie légère, le 15e de ligne, le bataillon de Paris, huit pièces de canon, le 26e de chasseurs, quatre escadrons de marche de dragons, la brigade du général Lefebvre qui, en dernier lieu, a été détachée de Madrid ; ce qui augmentera l'armée de Madrid de 9,000 hommes.
On peut faire marcher en droite ligne sur Madrid les 43e et 51e de ligne, les deux bataillons de la réserve avec six pièces de canon ; ce qui fera près de 4,000 hommes. On peut tirer de Saragosse le 14e et le 44e de ligne, 200 chevaux, huit pièces de canon ; ce qui fera encore une augmentation de près de 3,000 hommes. Ce qui fera à Madrid un renfort de 16,000 hommes et de vingt-deux pièces de canon, parmi lesquels il y aurait six régiments de ligne ...
Ainsi la perte du général Dupont serait donc remplacée par 18 à 20,000 hommes de troupes beaucoup meilleures. On pourrait ainsi réunir de 30 à 36,000 hommes sous Madrid, et conserver cette capitale …
L'armée aurait alors trois corps.
1er Corps principal de l'armée, à Madrid, de 36 à 40,000 hommes.
2° Le maréchal Bessières aurait 1,600 hommes de cavalerie, 8 à 9,000 hommes d'infanterie, à son corps mobile ; le 118e (bataillon du dépôt faisant ensemble 800 hommes), du dépôt, 600 hommes, 3es bataillons des 14e et 44e, 2e bataillon provisoire du Portugal, 1er bataillon de réserve, à peu près 4,000 hommes, sur les derrières, pour contenir Vitoria et Burgos ; c’est-à-dire que le maréchal Bessières aurait en tout près de 14,000 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18683).
Le 4 août, au cours de l’attaque de Saragosse, 3 Officiers sont tués, 8 blessés.
Le 5 août 1808, l'Empereur adresse, depuis Rochefort, à Joseph, Roi d’Espagne, une nouvelle "NOTE SUR LA SITUATION ACTUELLE DE L'ESPAGNE.
… 4° … Les corps du centre et le corps de droite doivent s'appuyer sur Burgos, et le corps d'Aragon doit avoir son point d'appui sur Pampelune.
5° Pour organiser le corps du centre dans ce but, on croit qu'on doit le renforcer de la brigade du 14e et du 44e de ligne, 200 chevaux, et huit pièces de canon qu'on tirerait du corps devant Saragosse ; de la brigade du général Mouton, composée des 4e léger, 15e de ligne, du bataillon de Paris et huit pièces de canon ; de la brigade commandée par le maréchal Ney, et qui est déjà à une marche en avant de Bayonne, composée des 43e et 51e de ligne, 26e de chasseurs, et six pièces de canon ; enfin de quatre escadrons de marche de dragons et d'un régiment polonais de la Garde. On réunirait les 3es bataillons aux deux premiers de tous les régiments d'infanterie, et on mêlerait les jeunes soldats aux anciens.
On évalue à environ 10,000 hommes le renfort que recevrait le corps du centre, qui serait alors composé des 18,000 hommes qui le forment à présent, des renforts évalués à 10,000 hommes. Les détachements des dépôts des 4e léger, 15e de ligne, 14e et 44e, 43e et 51e de ligne, 2e et 12e légers, rejoindront insensiblement et porteront ce corps à 30,000 hommes. Ces 30,000 hommes ne sauraient être en meilleures mains que sous les ordres du maréchal Ney, hormis une réserve de 4 à 5,000 hommes destinés à la garde du Roi, et que le Roi conserverait auprès de sa personne et ferait marcher avec le général Salligny ou avec Savary, quand il le jugerait nécessaire.
Le corps du centre se tiendrait à la hauteur d'Aranda, les communications bien assurées avec le maréchal Bessières à Valladolid, des têtes de pont bien établies à Aranda et Valladolid.
Ce corps se nourrira par Burgos et devra non-seulement maintenir la tranquillité dans cette province, mais encore assurer ses communications avec le corps de Saragosse qui occupera Tudela et Logrono ...
On estime qu'on peut retirer du camp sous Saragosse les 11e, 14e, 44e de ligne, 200 chevaux et huit pièces de canon. Le reste doit être formé en trois divisions et destiné à maintenir la Navarre ...
7° Il faut débuter par des coups d'éclat qui relèvent le moral du soldat et fassent comprendre à l'habitant qu'il doit rester tranquille. Un des premiers coups les plus importants à porter, et qui serait utile pour relever l'opinion et compenser l'évacuation de Madrid, serait que la brigade des 14e et 44e qu'on rappelle de Saragosse, aidée d'un détachement du corps du centre, soumette Soria, le désarme et le fasse rester tranquille.
Attaquer et culbuter tout ce qui se présentera doit être l'instruction générale donnée au maréchal Bessières, au maréchal Ney et au général Verdier ; de sorte qu'à une marche ou à une marche et demie du corps français il n'y ait aucun rassemblement des insurgés…
8° On aurait pu aussi conserver Madrid, en renforçant le corps qui s'y trouve des 14e et 44e de ligne, de la brigade du général Mouton, de celle du général Lefebvre, qui en dernier lieu a été envoyée au maréchal Bessières, et enfin des renforts qu'amène le maréchal Ney. On aurait ainsi renforcé le corps de Madrid de plus de 14,000 hommes, et il est douteux que l'ennemi eût voulu se mesurer avec des forces aussi considérables et s'exposer à une perte certaine …" (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14245).
Le 22 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général CLarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le ministre de la Guerre, mon intention est de lever 60 000 conscrits sur les réserves des années antérieures ; 20 000 des départements du Midi seront destinés pour l’armée d'Espagne et partagés conformément aux besoins des régiments, dont vous me présenterez les états ; sous les 2e, 4e, et 12e d'infanterie légère ; 14e, 44e, 15e, 70e, 47e, 86e, 43e, 55e, 51e, 46e, 32e, 28e, 75e ... ; cela fera à peu près, l'un portant l'autre, 500 hommes par régiment ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18734).
Le 24 août 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "J'ai lu avec attention l'état n°4, armée d'Espagne. Il me semble que j'y trouve des erreurs ; faites-les corriger sur l'état que je vous renvoie, et donnez des ordres au général Belliard pour que les régiments soient réunis et pour que les conscrits soient exercés avec les anciens soldats. Le 14e régiment de ligne, par exemple, a ses quatre bataillons ou 24 compagnies à l'armée d'Espagne. Il doit avoir un effectif de 3,360 hommes ; cependant il n'a que 3,100 hommes : il faut donc y diriger 300 hommes pour le porter au grand complet, et bien recommander au général Belliard que tous les quatre bataillons soient bien réunis avec leurs détachements ...
Donnez des ordres pour que tous les détachements soient réunis et qu'on tierce les anciens soldats avec les nouveaux, pour que ces bataillons soient mis en bon état ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14270 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18753).
Le 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : "Mon cousin ... L'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août est très fautif ... Mandez cela au roi, et écrivez-lui de réunir tous les régiments, sans quoi il n'y aura pas l'ombre d'une armée en Espagne ... Cet état est tellement fautif qu’il ne comprend pas tout ce qui se trouve à Pampelune, à Saint-Sébastien, à Vitoria, à Tolosa, etc. Seulement on a mis sur un état à part que ces détachements se montent à 8000 hommes et à 400 chevaux, mais rien n'indique à quel corps ils appartiennent ... Au total, on ne fait rien pour organiser l'armée ; Il parait même qu'à l'État-Major général, une grande partie des corps n'est pas connue. Par exemple, au corps de Saragosse, le 14e et le 44e ne sont pas portés ... Écrivez au maréchal Jourdan qu'il vous envoie un meilleur état de situation et qu’il forme enfin l'armée ... Enfin on voit que, dans cette armée, personne ne fait rien pour l'organiser" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2241 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18801).
Le même jour 1er septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vous envoie l'état de situation de la première partie de l'armée d'Espagne. Vous y verrez qu'il manque au 2e d'infanterie légère 500 hommes, que le dépôt peut fournir 100 hommes qu'il doit faire partir le plus tôt possible pour Bayonne 50 hommes ...
Il ne manquerait au 14e de ligne rien, si ce régiment n’avait perdu 200 hommes à Saragosse ; le dépôt qui est à Sedan peut fournir 200 hommes, faites-les partir sans délai ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2240 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18803).
Toujours le 1er septembre 1808, depuis Saint-Cloud, l'Empereur écrit à Joseph Napoléon, Roi d'Espagne, à Calahorra : "Mon Frère, je vous envoie une note sur l'état de l'armée d'Espagne …"; note intitulée "ÉTAT POUR SERVIR À CONNAÎTRE QUELLE DOIT ÊTRE LA SITUATION ACTUELLE DES CORPS COMPOSANT L'ARMÉE D'ESPAGNE ET CE QUI MANQUE POUR LA COMPLÉTER À 840 HOMMES PAR BATAILLON" (état donné dans la CGN, reproduit d’après la minute (Archives nationales, AF IV 878, septembre 1808, n°2), qui indique : "On n’a pas compris dans cette situation les hommes qui sont aux hôpitaux" ; "envoyé le 1er septembre au ministre de la Guerre et au roi d’Espagne"); pour le 14e de Ligne, on y lit : "14e de Ligne : 1er Bataillon (700 hommes) et 2e Bataillon (700 hommes) Brigade Bazancourt ; 3e Bataillon à Vitoria (996 hommes) ; 4e Bataillon : 492 hommes à Briviesca, 258 à Bayonne, total 750 ; le dépôt peut encore fournir 200 hommes (au 3e Bataillon) ; total général du Corps : 3346. Manque au complet de 840 hommes : 200 hommes. Observations : Il faut ôter 200 hommes que ce corps a perdu à Saragosse. Ces 258 hommes ont dû arriver à Bayonne le 15 août ...".
Cet état est suivi d'"Observations sur l'état de situation de l'armée d'Espagne au 15 août" : "... Au camp de Saragosse, le 14e et le 43e de ligne sont entièrement oubliés, oubli un peu grossier. Le 14e de ligne doit être aujourd'hui à près de 2 000 hommes, si l’on y joint les 160 hommes qui sont à Vitoria, les 150 arrivés depuis à Bayonne et 400 hommes provenant d'un régiment provisoire. Il est bien important d'y réunir le 4e bataillon, ainsi que le 4e bataillon du 44e qui est au corps de Saragosse. Le 3e bataillon de ce dernier régiment arrive à Bayonne le 17 septembre ; mais déjà, si l'on réunit tous les détachements, ce régiment doit être à 1800 hommes.
Ces deux régiments oubliés au corps de Saragosse augmentent donc sa force de plus de 4 000 hommes, si l'on réunit tous les détachements ..." (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18805).
Le 3 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée : " Mon cousin, donnez ordre que la compagnie de canonniers de la marine qui est à Bayonne se rende à Pampelune où elle servira pour la garnison de la place. Donnez également l'ordre que 200 hommes des militaires isolés qui sont à Bayonne se rendent à Saint-Sébastien pour renforcer le bataillon qui est dans cette place ; que 200 hommes du 15e de ligne se rendent à Vitoria d'où ils seront dirigés sur ce régiment pour le renforcer. Faites également partir de Bayonne des compagnies du 51e pour renforcer ce régiment, en ayant soin que les compagnies qu'on envoie soient complétées à 140 hommes. Faites passer une revue des hommes hors d'état de servir qui sont au dépôt de Bayonne. Donnez ordre que le détachement du 44e qui est à Saint-Jean-Pied-de-Port se rende à Pampelune d'où il rejoindra son régiment. Donnez le même ordre au détachement du 14e. Donnez ordre au détachement du 4e léger de se rendre à Vitoria d’où il rejoindra son régiment" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2246 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18812).
Le même 3 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : " Monsieur le général Clarke, envoyez-moi la situation et la marche de tous les détachements qui sont dirigés sur Bayonne. Je vois dans votre lettre du 28 août … que les détachements des 14e, 15e, 70e, 47e, 86e, 43e, 44e, 51e, 55e, 36e partent à différentes époques ; mais il m'est nécessaire d’avoir un état général qui me fasse connaître la marche de tous ces détachements" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2249 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18815).
Par le Décret du 7 septembre 1808, dicté depuis Saint-Cloud, Napoléon donne à l'Armée d'Espagne, une nouvelle organisation d'après laquelle le 14e de Ligne est placé dans la 3e Division Mermet du 6e Corps sous le commandement du Mmaréchal Ney (Correspondance de Napoléon, t.17, lettre 14300).
En octobre, à Tafalla, le 14ème est rejoint par un 3ème Bataillon, et bientôt par un 4ème formé à Sedan, et sans doute habillé de bleu. Le 7 novembre, le Major Pignet est blessé au cours d’une affaire à Valmaceda.
Le 23 novembre 1808, un autre Officier est blessé à Tudella.
Le 23 novembre 1808, à Burgos, "On rend compte des mesures prises par le préfet de la Loire-Inférieure pour le transport en poste des 4e et 14e régiments de ligne, 15e d'infanterie légère, et on sollicite le remboursement des frais qui en sont résultés"; "Accordé", répond l'Empereur (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2490 - Extraite du « Travail du ministre directeur de l'administration de la guerre avec S. M. l'Empereur et Roi, daté du 9 novembre 1808 »).
- Formation d'une Réserve puis en Mars 1809, mobilisation des Compagnies de Chasseurs des 5es Bataillons des Régiments d’infanterie légère; Corps d'Oudinot
Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
Le 1er régiment provisoire sera composé de 4 bataillons : un bataillon du 15e de ligne, un bataillon du 47e, un bataillon du 86e, un bataillon du 70e. Chaque bataillon sera fort de 800 hommes présents sous les armes, ce qui formera pour le régiment un présent sous les armes de 3 200 hommes ; ce régiment se réunira à Pontivy.
2e régiment provisoire :
Le 2e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 32e de ligne, 58e, 121e, 122e, chaque bataillon de 4 compagnies, chaque compagnie de 200 hommes, formant un présent sous les armes de 3 200 hommes.
3° régiment provisoire :
Le 3e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 2e, 4e, 12e et 15e légère, formés de même.
4e régiment provisoire :
Le 4e régiment provisoire sera composé de 4 bataillons des 12e, 14e, 34e, 88e, formés de même. Ces trois régiments formant plus de 9 000 hommes se réuniront et seront formés à Paris dans le courant d'avril ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).
Le 23 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, j'ai signé le décret sur la composition des 17 demi-brigades provisoires de réserve ...
il ne reste plus qu'à pourvoir à la formation des 5es et 6es compagnies des 4es bataillons afin de compléter ces 4es bataillons en Allemagne. Voici les dispositions que je me propose de prendre à cet égard :
... On pourrait aussi commencer la formation des demi-brigades provisoires de la réserve.
Je désire qu'au 1er mai, la 1re et la 2e demi-brigade puissent se réunir à Pontivy, et que les 3e, 4e et 5e puissent se réunir à Paris ...
On pourrait réunir de même le fonds de la 4e et de la 5e demi-brigade ; mais je remarque que le 12e de ligne, le 14e, le 34e et le 88e, qui doivent fournir la composition de la 5e demi-brigade, manquent des 3/4 de leur monde pour atteindre le complet qui leur sera demandé. Il faudrait donner ordre à ces dépôts d'envoyer à Paris, chacun, le cadre de deux compagnies de leur 5e bataillon. La Garde donnerait à chacun de ces corps 300 hommes, ce qui formerait le fonds de la 5e demi-brigade. Les dépôts des régiments fourniraient, aussitôt que faire se pourrait, les troisièmes compagnies ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2992 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20514). Le Décret sur la création des 17 Demi-brigades de 2520 hommes chacune a été signé le même jour (voir Saski, Campagne de 1809 en Allemagne et en Autriche, Paris, Berger-Levrault et cie, 1899, t. 1, p. 550-554).
Le 31 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... La Garde a employé 2 800 conscrits pour former les régiments de tirailleurs, et 5 200 hommes pour tout ce qu'elle a fourni jusqu'à cette heure à la ligne. Elle a donc employé 8 000 conscrits. Elle a dû en recevoir 16 000. Il lui en reste donc encore 8 000, sur lesquels elle retiendra 5 600, pour former 4 régiments de conscrits.
Il ne lui restera donc plus que 2 400 hommes. Sur ces 2 400 hommes, elle en donnera 240 hommes aux 5es et 6es compagnies de chacun des 25e, 28e, 36e, 75e, 72e, 65e et 46e ; ce qui fait 1 680 hommes.
Elle en fournira autant aux 1res et 2es compagnies des ses bataillons des 12e, 14e, 34e et 88e, ce qui emploiera tous les conscrits de la Garde. Ainsi, donnez l'ordre que la Garde retienne 5 600 hommes pour les 4 régiments de conscrits dernièrement ordonnés, et qu'elle prépare, pour le jour où ces 11 régiments arriveront ici, le cadre de leurs compagnies, 240 hommes, c'est-à-dire 120 par compagnie, ce qui les portera à 140 hommes, avec les officiers et leurs cadres" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 1, lettre 898 (donne le 31e au lieu du 34e) ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20643).
Le même jour, 31 mars, l'Empereur adresse, depuis Paris, une nouvelle lettre au Général Clarke, Ministre de la guerre : "Monsieur le Général Clarke, je réponds à votre lettre du 30 mars sur la formation des demi-brigades de réserve ...
La 5e demi-brigade se réunit à Sedan. Il faut, avant de la former, que les quatre régiments qui concourent à sa formation fassent partir ce qu'ils doivent avoir au corps du général Oudinot. Aussitôt que les cadres des 5es bataillons seront arrivés, la Garde leur remettra 1,200 conscrits, qui me seront présentés. Aussitôt que les 12e, 14e, 34e et 88e pourront fournir une 3e compagnie, ils la dirigeront sur cette demi-brigade. Il est nécessaire qu'avant le 20 avril ils aient expédié leurs quatre compagnies ; avant de les envoyer à Sedan, on me présentera ces compagnies ..." (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14979 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20647).
Le 29 mai 1809, l'Empereur écrit, depuis Ebersdorf, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je vois dans l'état de situation de la 1re division militaire ... 500 hommes dont on pourrait augmenter la 3e demi-brigade provisoire ; ce qui la porterait à 1500 bommes.
... L'état de situation de la 2e division militaire présente comme disponible 1000 hommes du 3e régiment de la Vistule. Il faut les faire partir pour l'Espagne.
Les 12e, 14e, 34e, et 88e ont 500 hommes prêts à marcher ;
Le 25e en a 300.
Tout cela devrait joindre les 1/2 brigades provisoires. Faites donc partir tout cela.
Dans presque tous les états des divisions militaires, je vois beaucoup d'hommes prêts à partir. Il me semble que tous les hommes qui sont disponibles aux dépôts doivent se rendre ou aux demi-brigades provisoires ou à l'armée, pour compléter ce qu'ils doivent encore" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3195 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21091).
Des ordres sont donnés pour une importante levée de 40000 hommes, Conscrits levés sur la classe 1810, mais aussi sur les classes 1806 à 1809, afin de compenser les pertes du début de la campagne, et renforcer l'Armée, de manière à remplacer les soldats arrivés à Vienne entre le 22 mai et le 15 juillet. Ainsi, le 10 juin 1809, l'Empereur écrit depuis Schönbrunn au Général Clarke pour lui donner le détail de cette opération particulièrement complexe; lettre accompagnée de 3 Etats différents très détaillés. Concernant le 12e de Ligne, une annexe à la lettre de l'Empereur, intitulée "Répartition des 40 000 conscrits de l'appel supplémentaire de 1810" donne la composition de la 5e Demi-brigade provisoire : 12e de ligne 180, 14e de ligne 220, 34e id. 90, 88e id.; au total elle doit recevoir 490 hommespour porter "les 16 compagnies à 2400 hommes" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21182).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Voici mes observations sur les états de la 2e division militaire ... Le 12e de ligne, à ce qu'il paraît, a 200 hommes à son dépôt, dont 120 prêts à marcher. Il faudrait faire marcher les 120 sur Vienne en les dirigeant sur Strasbourg. Le 14e a 300 hommes disponibles, le 34e 150 hommes, le 88e 100 hommes, et le 25e d'infanterie légère 100 hommes. Ces 5 régiments peuvent former un bataillon de marche de 600 à 700 hommes, qui portera le nom de bataillon de marche de la 2e division militaire. Vous l'enverrez à Augsbourg, et de là sur Vienne. Vous aurez soin de noter que le 14e et le 34e, n'ayant rien à l'armée, doivent être incorporés dans les corps que je désignerai ...
Mon intention est de supprimer les demi-brigades provisoires suivantes : la 5e et, à cet effet, tout ce qui la compose aujourd'hui, savoir les compagnies des 12e, 14e, 34e, 88e se rendront à Vienne, où elles seront incorporées dans leurs corps. Je donnerai une destination particulière aux compagnies des 14e et 34e lorsqu'ils seront arrivés ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3308 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21511).
Le 15 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, vous recevrez un décret relatif au recrutement de l'armée, dans lequel vous verrez les mesures que j'ai prescrites pour dissoudre les 5e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 16e et 17e demi-brigades provisoires. La 15e demi-brigade provisoire sera reformée à trois bataillons. Le 1er bataillon sera composé de trois compagnies de chacun des 101e, 60e et 7e de ligne. Le 2e bataillon sera composé de trois compagnies de chacun des 14e léger et 6e de ligne ; le 3e bataillon, de trois compagnies de chacun des 10e et 20e de ligne.
Ainsi les trois compagnies du 60e et les trois compagnies du 7e de ligne ne suivront pas la destination des 16e et 17e demi-brigades provisoires, dont elles faisaient partie. Ces corps provisoires ne font qu'embrouiller les choses, et tous les corps ont besoin aujourd'hui d'être complétés ...
Titre 1er
Des demi-brigades de réserve
Art. 1.
Les 1re, 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 8e et 15e demi-brigades provisoires seront conservées et complétées dans le plus court délai, conformément à notre décret de formation.
Art. 2.
La 15e demi-brigade provisoire sera reformée à 3 bataillons. Le 1er sera composé de trois compagnies de chacun des 101e, 60e et 7e de ligne ; le2nd de 3 compagnies de chacun des 14e léger et 6e de ligne ; et le 3e de 3 compagnies de chacune des 10e et 20e de ligne.
Art. 3.
Les 5e, 9e, 10e,11e, 12e, 13e, 14e, 16e et 17e demi-brigades provisoires sont dissoutes.
Ces 9 demi-brigades, des lieux où elles se trouvent, seront dirigées sur Vienne par le plus court chemin, pour être incorporées dans les bataillons de guerre, hormis les compagnies des 60e et 7e de ligne qui passent dans la 15e demi-brigade provisoire.
Les détachements des régiments composant ces demi-brigades provisoires tels que ceux des 14e et 34e, qui n'auraient pas leurs bataillons de guerre à l'armée d'Allemagne, seront incorporés dans les régiments que nous désignerons.
Titre 2
Des bataillons de marche des divisions militaires
Art. 4.
Il sera formé dans chaque division militaire de l'intérieur des bataillons de marche portant le nom des divisions militaires où sont placés les dépôts qui concourront à leur formation. On y comprendra tousles hommes armés et habillés appartenant aux corps qui sont en Allemagne, lesquels seront dirigés sur Vienne.
Art. 5.
Les dépôts des corps qui ne sont pas à l'armée de l'Allemagne ne fourniront aucun homme pour la formation de ces bataillons de marche, hormis le 14e et le 34e de ligne. Avant de former ces bataillons de marche, les corps qui auraient à fournir des hommes aux 7 demi-brigades conservées les fourniront ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15529 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21514).
Le 30 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, à Alexandre Berthier, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schönbrunn : "Mon Cousin, donnez l'ordre au duc d'Abrantès de prendre le commandement des pays compris entre le Rhin, la Bohême et la Saxe. Les provinces de Hanau, de Würzburg, de Bamberg, de Baireuth, de Fulde, d'Erfurt, seront sous ses ordres, ainsi que les forteresses de Würzburg, de Forchheim, de Kronach, de Bamberg et d'Erfurt. Vous lui ferez connaître que je consens que le bataillon du 14e de ligne qui fait partie de la 5e demi-brigade provisoire et le bataillon du 34e qui fait partie de la même demi-brigade, et qui ont leur régiment en Espagne, soient joints à la division Rivaud, en en attachant un à la brigade Lameth et un à la brigade Taupin. Vous donnerez l'ordre au duc de Valmy de diriger sur Baireuth tous les détachements appartenant aux 14e et 34e qui feraient partie du bataillon de marche de la 2e division militaire, qui sont destinés pour Vienne ; ces détachements serviront à compléter ces deux bataillons. Vous ferez connaître également au duc d'Abrantès que, aussitôt que le Tyrol sera soumis, la brigade bavaroise qui est sous ses ordres sera portée à 4,000 hommes d’infanterie et à douze pièces de canon. Vous lui donnerez l'ordre qu'aussitôt que l'expédition anglaise, qui a dû partir le 25 juillet des Dunes, se sera dirigée sur l'Espagne, comme cela est probable, et non sur le Nord, il dirige sur Ratisbonne, les 5e, 10e et 13e demi-brigades provisoires. Vous me ferez connaître le jour où elles y arriveront, afin que je donne des ordres pour leur direction sur Vienne. Vous lui donnerez l'ordre d'échanger le matériel et le personnel de son artillerie contre le matériel et le personnel d'artillerie qu'il trouvera à Würzburg. Vous l'autoriserez à employer le général Menard dans la division Rivaud et à le remplacer dans le commandement de la citadelle de Würzburg par le général Lameth. Vous l'autoriserez à parcourir toutes les places bavaroises du haut Palatinat, pour en tirer des détachements pour renforcer sa brigade bavaroise ou la composer d'anciens soldats. Vous l'autoriserez à tirer de Hanau les six pièces d'artillerie du duché de Berg. Au moyen de ces dispositions, le duc d'Abrantès aura sous ses ordres onze bataillons français, formant 6 à 7,000 hommes, quatre bataillons bavarois formant 4,000 hommes, trois régiments provisoires de dragons français, le régiment de chasseurs du duché de Berg et trente pièces de canon. La division Lagrange reste composée du 65e, qui sera bientôt à 4,000 hommes, et du 4e bataillon du 46e. J’enverrai cette division le joindre, aussitôt que j'apprendrai l'issue de l'expédition du Tyrol. J'attends, pour disposer de la division hollandaise, du régiment d'infanterie du grand-duché de Berg, des troupes saxonnes et du contingent de Westphalie, que je connaisse la direction qu'aura prise l'expédition anglaise ; et si, comme je le pense, elle s'est dirigée sur le Midi, je renforcerai le corps du duc d'Abrantès de 5,000 Hollandais, de 3,000 Saxons et de 3 à 4,000 Westphaliens ; de sorte que, si les hostilités recommencent, il pourra entrer en Bohême avec 25 à 30,000 hommes et manœuvrer selon les circonstances. Vous lui écrirez que je demande au grand-duc de Hesse-Darmstadt deux bataillons et quatre pièces de canon. Il pourra réunir ces deux bataillons à la division Lagrange, aussitôt qu'elle l'aura rejoint. Vous écrirez à cet effet à Darmstadt pour que le grand-duc complète son contingent et pour qu'il envoie à Baireuth deux bataillons. Vous laisserez au duc d’Abrantès la facilité de retirer de la citadelle d’Erfurt le bataillon du prince Primat, en y laissant une garnison suffisante pour être maître de la citadelle. Enfin, les affaires du Tyrol étant finies, je verrai si l'on ne pourrait pas lui donner une brigade wurtembergeoise pour renforcer d'autant son corps d'armée.
P. S. Le major général expédiera ces ordres par un officier qui rapportera des nouvelles de ce qui se passe. Il mandera au duc d'Abrantès qu'il est très-important qu'il envoie fréquemment des courriers pour donner des nouvelles de la Bohême et de Dresde" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15597 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21653).
Le 13 août, l’Empereur, depuis Schönbrunn donne à Berthier, l’ordre de former le 8e Corps, sous le commandement du Général Junot, Duc d’Abrantès, Gouverneur de Paris : le 65e est affecté à ce Corps d’armée. Napoléon écrit : "Mon Cousin, je vous envoie un ordre pour former le 8e corps. Vous verrez que le duc d'Abrantès est chargé de surveiller le Danube et la Saxe ... La division Lagrange sera composée du 65e, d'un bataillon du 46e, d'une brigade wurtembergeoise et d'une brigade hessoise ; ce qui fera également 8 à 9,000 hommes ... La position actuelle du 8e corps est : la division Rivaud à Baireuth, la division Saint-Cyr à Dresde, la division Lagrange dans le Vorarlberg. Après les affaires du Vorarlberg, la division Lagrange rejoindra et mènera avec elle les Wurtembergeois. D'ailleurs, au moment des hostilités, ce qui ne peut avoir lieu avant le 10 septembre, il est probable que j'y joindrai les Hollandais. Des détachements du 14e et du 34e doivent arriver sur Mézières ; au lieu de les diriger sur Vienne, donnez ordre à Strasbourg de les diriger sur Baireuth pour rejoindre leurs bataillons. Il est nécessaire que le duc d'Abrantès se rende d'abord auprès du roi de Saxe et qu'il aille ensuite à Dresde ; qu'il fasse armer la place sans rien démolir et sans inquiéter les habitants, auxquels il dira, au contraire, qu'il a assez de monde pour les couvrir et qu'il doit partir de là pour entrer en Bohême. Il faut qu'il fasse des reconnaissances sur la frontière jusqu'à Passau. Il y a beaucoup de pièces dans le Palatinat ; il faut que le duc d'Abrantès les échange contre son mauvais matériel prussien, et rétablisse ainsi son artillerie. Vous aurez soin d'écrire au ministre de la guerre du roi de Saxe pour lui faire part de ces dispositions. Ecrivez aussi en Westphalie que, moyennant ces dispositions, le Roi n'aura que la garde de ses états et des pays qui l'environnent. Le général de brigade Lamotte, qui doit être sous les ordres du général Beaumont, se rendra au 8e corps pour commander une brigade de dragons. Par ce moyen, le 8e corps aura deux généraux de brigade de cavalerie, et il sera possible que j'y envoie un général de division. Le général Boyer restera chef d'état-major ; le général Maison sera employé dans le 8e corps, soit dans la division Carra Saint-Cyr, soit dans la division Rivaud. Il est nécessaire de donner au 8e corps un général d'artillerie, un ordonnateur et un payeur.
ANNEXE
Ordre
Sa Majesté ordonne ce qui suit :
1° Il sera formé un 8e corps qui sera commandé par le duc d'Abrantès.
2° Il sera composé des divisions Rivaud et Lagrange, de la division de cavalerie Fouler et de la division Carra Saint-Cyr.
3° Les divisions Rivaud et Lagrange et la division de cavalerie conserveront leur composition actuelle. La division Rivaud aura de plus une brigade bavaroise de 4,000 hommes et de huit pièces de canon. La division Lagrange aura de plus une brigade wurtembergeoise avec 6 pièces de canon et une brigade hessoise avec 4 pièces de canon. La division Carra Saint-Cyr sera composée de 4 bataillons du 22e régiment de ligne, de 4000 Saxons et de 24 pièces d’artillerie. Cette division sera réunie sans délai à Dresde.
4° Le duc d'Abrantès est chargé de surveiller le Danube et la Saxe. Le général se rend à Dresde ; il y réunira le corps du général Thielmann et le 22e de ligne; ce qui fera 8,000 hommes d'infanterie, 2,000 de cavalerie et vingt-quatre pièces de canon. Il faut que le duc d'Abrantès veille à ce que le 22e, qui est à Magdeburg, se rende sans délai à Dresde. Il faut donner ordre au régiment polonais qui doit arriver à Magdeburg de se rendre à Dresde pour faire partie de la division du général Carra Saint-Cyr. Il n'y a plus moyen, à présent que les Anglais ont débarqué à Walcheren, de compter sur la brigade qui est à Louvain ; mais les brigades qui composent la division Carra Saint-Cyr feront toujours 9,000 hommes. La cavalerie sera composée des quatre régiments qui y sont actuellement et des 2,000 Saxons ; ce qui portera la cavalerie à plus de 5,000 hommes. Cela formera donc un corps de 30,000 hommes d'infanterie, de 5,000 chevaux et de soixante et dix pièces de canon. Il faut arrêter la compagnie de sapeurs et les détachements de pontonniers et d'ouvriers qui viennent de Magdeburg ou de Danzig. La position actuelle du 8e corps est : la division Rivaud à Baireuth, la division Saint-Cyr à Dresde, la division Lagrange dans le Vorarlberg. Après les affaires du Vorarlberg, la division Lagrange rejoindra et mènera avec elle les Wurtembergeois. D'ailleurs, au moment des hostilités, ce qui ne peut avoir lieu avant le 10 septembre, il est probable que j'y joindrai les Hollandais. Des détachements du 14e et du 34e doivent arriver sur Mézières ; au lieu de les diriger sur Vienne, donnez ordre à Strasbourg de les diriger sur Baireuth pour rejoindre leurs bataillons. Il est nécessaire que le duc d'Abrantès se rende d'abord auprès du roi de Saxe et qu'il aille ensuite à Dresde ; qu'il fasse armer la place sans rien démolir et sans inquiéter les habitants, auxquels il dira, au contraire, qu'il a assez de monde pour les couvrir et qu'il doit partir de là pour entrer en Bohême. Il faut qu'il fasse des reconnaissances sur la frontière jusqu'à Passau. Il y a beaucoup de pièces dans le Palatinat ; il faut que le duc d'Abrantès les échange contre son mauvais matériel prussien, et rétablisse ainsi son artillerie. Vous aurez soin d'écrire au ministre de la guerre du roi de Saxe pour lui faire part de ces dispositions. Ecrivez aussi en Westphalie que, moyennant ces dispositions, le Roi n'aura que la garde de ses états et des pays qui l'environnent. Le général de brigade Lamotte, qui doit être sous les ordres du général Beaumont, se rendra au 8e corps pour commander une brigade de dragons. Par ce moyen, le 8e corps aura deux généraux de brigade de cavalerie, et il sera possible que j'y envoie un général de division. Le général Boyer restera chef d'état-major ; le général Maison sera employé dans le 8e corps, soit dans la division Carra Saint-Cyr, soit dans la division Rivaud. Il est nécessaire de donner au 8e corps un général d'artillerie, un ordonnateur et un payeur" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15652 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21781).
Le 23 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Général Junot, Duc d'Abrantès, commandant le 8e Corps de l'Armée d'Allemagne, à Baireuth : "Je reçois le compte que vous me rendez de la situation de votre corps ; je l'ai lu avec intérêt ...
J'espère que la division Carra Saint-Cyr sera de 8,000 Saxons, qui, avec les 2,500 hommes du 22e de ligne, feront plus de 10,000 hommes d'infanterie ; que la division Rivaud, qui va recevoir des détachements du 34e et du 14e, sera de 9,000 hommes, qui, avec mon régiment de Berg, feront 10,000 hommes. Vous aurez donc 20,000 hommes d'infanterie, 6,000 de cavalerie et soixante bouches à feu ; ce qui vous fera la valeur de 28,000 hommes ...
ANNEXE
Ordre joint à la lettre
Sa Majesté ordonne
2° Les huit 4es bataillons qui forment la division Rivaud auront chacun leur caisson d'infanterie et leur caisson de transports militaires. Les sommes nécessaires pour la confection de ces caissons seront mises à la disposition de l'ordonnateur du 8e corps pour qu'il les fasse confectionner soit à Nuremberg, soit à Bayreuth, soit à Wurtzbourg, ainsi que les harnais. Les chevaux seront fournis par l'administration, comme nous l'ordonnons ce jour ..." (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15843 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22155; pour l’ordre en Annexe : Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3593).
Le 25 septembre 1809 encore, l'Empereur écrit, depuis Schönbrunn, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, vous trouverez ci-joint l'idée d'un rapport pour justifier la levée des 36 000 conscrits que je viens d'ordonner. Vous trouverez également la répartition de ces 36 000 conscrits. Ajoutez à votre rapport une considération sur la grande quantité de conscrits qui restent sur les années passées, écrivez-en même le nombre s'il en reste effectivement 500 000, dites qu'il y en a 800 000. Il est nécessaire que cette phrase soit bien frappée, parce qu'elle fera une grande influence sur l'étranger.
Napoléon
Décret « de distribution » répartissant les 36 000 conscrits par place forte ou régions militaires
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 1er
La distribution des 36 000 conscrits levés en vertu du sénatus-consulte du […] octobre, sera fait ainsi qu’il suit :
... 7200 sur Bayonne, pour remplir les cadres des 12 bataillons qui ont ordre de rentrer en France
600 pour le 14e id. ...
Relevé de la distribution des 36 000 conscrits suivant l’ordre numérique des régiments employés à l’armée d’Espagne :
... Infanterie de ligne
... 14e à Bayonne 600 ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22176).
Le 2 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke ... J'ai donné l'ordre, en passant à Strasbourg, au régiment de marche de Strasbourg, composé de 1,000 hommes, de se rendre à Metz ; donnez ordre qu'il se rende de là à Saint-Denis, de manière que ces bataillons, en partant de Paris, soient tous à 840 hommes. Il y a deux de ces bataillons qui ne sont que de quatre compagnies ; ce sont ceux des 14e et 34e. Tirez des dépôts de ces régiments les cadres des deux compagnies qui manquent, et faites venir de l'armée du Nord, des demi-brigades provisoires, les hommes que ces deux régiments ont là. Il faut qu'en partant de Paris ces deux bataillons aient 1,000 hommes présents sous les armes ; ce qui fera un effectif de près de 1,200 hommes ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 15995 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22436).
/ 1809, en Espagne
En janvier et février 1809, au cours du siège de Saragosse, 6 Officiers sont tués ; 17 autres sont blessés, dont le Chef de Bataillon Stahl (blessé le 20 janvier et mort le 8 février). Le 27 avril, les hommes du second Bataillon tombent dans une embuscade. A Monzon, le 16 mai, un Officier est tué ; 5 autres sont blessés. Le 19 novembre, un rapport du Général de Division Suchet signale que “la bigarrure a cessé, tous les habits blancs ont disparu”. A cette époque, le 14ème, fait partie de la Brigade Habert, Division Laval, 3ème Corps Suchet ; l’effectif des quatre Bataillons est de 64 Officiers et 3058 soldats, dont 983 blessés ou malades. Le 14ème aurait également combattu a Maria de Huerve en 1809.
Le 18 octobre 1810, l'Empereur écrit, depuis Fontainebleau, au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, écrivez au général Caffarelli de diriger sur Pampelune les détachements ci-après, aussitôt que les bataillons de marche dont ils font partie seront arrivés à Tolosa, savoir :
... Les 58 hommes du 14e de ligne qui font partie du bataillon de marche d'Aragon.
Les 100 hommes du 34e, les 100 hommes du 54e et les 94 hommes du 88e qui font partie du 1er régiment de marche de l'armée du Midi.
Total 353, pour être incorporés dans les compagnies que ces régiments ont dans le 4e régiment provisoire de Navarre.
Ce qui fera une augmentation de 1.262 hommes pour les régiments de Navarre. Prévenez-en le général Reille. Recommandez-lui de prendre un soin particulier de l'organisation de ces régiments provisoires, de les fournir de ce qui leur manque et de les tenir en bon état ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4725 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24963).
Cette lettre est suivie d'un document Annexe (Note jointe à la minute - Archives nationales, AF IV 886, octobre 1810, n° 233) qui présente la situation antérieure du 2e Régiment provisoire : "Renseignements demandés par Sa Majesté sur les régiments provisoires qui sont en Navarre".
Composition des régiments provisoires qui sont en Navarre |
Situation des détachements qui composent les régiments provisoires de la Navarre |
Détachements que les mêmes régiments ont dans la division de réserve |
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Nombre de compagnies, numéros des bataillons auxquels elles appartiennent, présents sous les armes |
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4e régiment provisoire 1er bat 14e id. 25e id. 28e id. 36e id. 2e bat 43e id. 34e id. 54e id. 88e id |
1 id. 2 id. 2 id. 2 id. 2 id. Détachement id. id. |
206 354 213 290 307 89 29 6 |
60 170 100 102 94 |
Le 8 novembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Présentez-moi un travail pour former 4 régiments de marche pour les corps d'armée d'Espagne ; lesquels se réuniront depuis Orléans jusqu'à Bordeaux. Un colonel en second ou un major sera mis à la tête de chaque régiment pour les commander ...
Le 3e régiment de marche sera composé des détachements des 14e, 44e et autres régiments appartenant au 3e corps ...
Vous me ferez connaître à quelle époque ces régiments pourront se mettre en marche ; ils peuvent être formés sur-le-champ, et mis en marche au 15 décembre au plus tard.
Lorsque ces 4 régiments seront formés, vous m'en rendrez compte, et je donnerai mes ordres pour leur destination ultérieure, à leur arrivée à Bayonne, attendu qu'ils ne doivent point entrer isolément en Espagne sans mon ordre ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3721 (avec la date du 8 novembre); Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22478).
/ 1809, en France
Le 21 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis La Malmaison, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur Je général Clarke, mon intention est que les convois de conscrits réfractaires partis du Mans pour Boulogne soient dirigés sur Sedan, Mézières et Metz.
Je suppose que par suite des mesures prises pour établir des garnisaires dans les départements de l'Ouest, il rentrera environ 2400 conscrits réfractaires. Mon intention est que le premier mille qui rentrera soit réparti entre le 14e régiment d'infanterie de ligne, le 12e de ligne, le 26e d'infanterie légère, le 24e léger, le 100e de ligne et le 103e dont les dépôts sont à Sedan, Metz ou Mézières, et les 59e et 69e dont les dépôts sont à Luxembourg.
Je désire que cette répartition ait lieu à raison de 300 par régiment, qui seront distribués de la manière suivante :
La 1re centaine sera dirigée sur le 14e de ligne ...
Les huit secondes centaines seront distribuées de même, et ainsi de suite. Quand le nombre aura dépassé 2 400, vous m'en rendrez compte pour que je puisse indiquer de nouvelles directions.
Vous en donnerez avis à ces regiments pour qu'ils soient prêts à recevoir ces conscrits, et qu'ils puissent sur-le-champ les habiller et les faire filer sur les bataillons de guerre qu'ils ont au-delà du Rhin ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2978 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20478).
/ 1810 en Espagne
le 11 janvier 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armé d'Espagne, à Paris : "Mon Cousin, vous donnerez sans délai les ordres suivants, que vous enverrez par un officier d'état-major :
... Donnez l'ordre au général Reynier de faire les changements suivants dans sa division ... La 2e brigade, commandée par le général Lamartinière, sera composée de tout ce qui appartient aux 114e, 115e, 116e, 117e, 14e et 44e de ligne ; elle se dirigera sur Tudela et Logroño, et sera chargée de faire la police et de maintenir les communications entre Tudela, Pampelune et Vitoria. Elle achèvera de se former et de s'organiser à Tudela ... Vous lui ferez connaître que je compte le laisser dans ces positions une partie de février, pour rallier et organiser son corps ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16131 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 22847).
En avril 1810, le 14ème est à la Brigade Montmarie, fort de 2101 hommes répartis entre les quatre Bataillons. Le 13 mai 1810, au combat de Calatayud, deux Officiers sont tués, cinq autres blessés, dont le Chef de Bataillon petit, qui est assassiné. Le 18, près d’Alcanitz, un autre Officier est tué. Le 13 juin, un Officier est blessé au cours d’une reconnaissance. Le même mois, le 14ème passe sous le commandement de Etienne Esteve (né le 11 octobre 1771 ; Baron de l’Empire le 13 juillet 1811 ; Général de Brigade le 25 novembre 1813 ; décédé en avril 1844).
En juillet et août, le 14ème prend part au siège de Tortose (deux Officiers tués, quatre blessés). L’effectif est de 1447 hommes, plus 46 détachés.
Le 10 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Ne pourrait-on pas former pour les autres corps de l'armée d'Espagne trois bataillons de marche de 1 000 hommes chacun, qu'on tirerait des 5e léger, 14e de ligne, 19e léger, 19e de ligne, 28e de ligne, 34e, 65e et 75e et des autres dépôts des régiments qui ont leurs bataillons de guerre en Espagne ? ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4490 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24295).
Le 19 août 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je désire que vous formiez plusieurs bataillons de marche pour 1'Espagne et le Portugal.
... Il sera formé un 6e bataillon qui portera le nom de bataillon de marche d'Aragon. Ce bataillon se réunira à Blois et sera composé de 200 bommes du 5e léger ; 100 du 14e ; 200 du 121e ; 400 du dépôt de la Vistule ; total 900 hommes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4512 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24356).
Le 5 novembre, au cours de l’affaire de la Jana, deux Officiers sont blessés. Deux autres le sont également le 26 novembre à Uldeconna. Le 14ème aurait également combattu à Astorga en 1810.
/ 1810, Belgique et Hollande
Le 2 mars 1810, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clrake, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je veux profiter de la consolidation de la paix continentale pour porter la plus grande économie dans mes armées. Voici les diverses dispositions que je projette, et sur lesquelles je désire un rapport ...
Armées du Nord et du Brabant. — Les armées du Nord et du Brabant seraient dissoutes ... la 19e demi-brigade serait dissoute, et, à cet effet, le détachement du 4e de ligne irait rejoindre son corps en Hollande, celui du 72e rejoindrait son régiment à Boulogne, et ceux des 12e, 54e, 14e, 34e et 88e de ligne se rendraient à Versailles pour entrer dans la composition soit des régiments de marche, soit des bataillons auxiliaires ..." (Correspondance de Napoléon, t.20, lettre 16303 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 23241 ; cité par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 172).
Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
Les états-majors, les administrations, et tout ce qui tient à l'organisation des armées du Nord et de Brabant sont dissous, à dater du 5 avril prochain, pas avant.
La 19e demi-brigade provisoire sera dissoute. En conséquence, le détachement du 4e régiment d'infanterie de ligne rejoindra son régiment à la division du général Puthod. Le détachement du 72e régiment d'infanterie de ligne rejoindra son régiment au camp de Boulogne, et les détachements des 13e, 14e, 34e, 54e et 88e régiments d'infanterie de ligne seront dirigés sur Tours, pour entrer dans la composition du 6e régiment de marche et du 7e bataillon auxiliaire ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105).
Le 25 avril 1810, l'Empereur écrit, depuis Compiègne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vois dans une de vos lettres du 22 mars que des détachements des 12e, 14e, 34e, 54e et 88e de ligne sont formés en un détachement de marche, qui est parti le 7 mars de Bois-le-Duc, et arrive le 7 mai à Tours, et que vous avez le projet de le réunir au 7e bataillon auxiliaire et au 6e régiment de marche. Le 6e bataillon de marche n'existera plus alors, et Dieu sait où sera le 7e bataillon auxiliaire. Cette disposition est donc mauvaise. Faites-moi connaître la force de ces détachements, et faites-en former une compagnie qui sera jointe à un des régiments provisoires, qui partent de Paris pour l'Espagne ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4185 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23499).
Le 8 juin 1810, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... La 6e demi-brigade provisoire formera un 4e régiment provisoire, qui sera composé de dix compagnies. Savoir :
1er bataillon 2 compagnies du 25e de ligne
2 idem du 28e idem
2e bataillon 2 compagnies du 36e de ligne
2 idem du 43e
Total 8 compagnies
1 compagnie du 14e de ligne
et 1 formée de plusieurs détachements qu'elle rejoindra à Tours.
Les compagnies restantes rentreront aux dépôts où les hommes so1tant des hôpitaux iront les rejoindre.
Le général Pannetier aura le commandement des 4 régiments, et le 12, jour où le 4e régiment provisoire partira, il partira pour prendre le commandement des 4 régiments. Vous les ferez marcher à très petites journées, elles se reposeront tous les trois jours, et on les fatiguera le moins possible ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4282 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23724 - Note. Les crochets dans cette lettre correspondent à des tronçons autographes considérés illisibles sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre. 17 C 323), mais retranscrits sur une autre copie d'expédition (S.H.D., Guerre, 17 c 103) ; sur la copie d'expédition (S.H.D. Guerre, 17 C 323) : « Expédié le 9 au matin »).
/ 1811, en Allemagne
Le 23 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous recevrez le décret par lequel j'ai réglé la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne. J'ai changé les éléments de cette formation. Vous verrez par l'état joint au décret que ces bataillons sont composés de trois manières :
1° Avec des conscrits fournis par les dépôts de leurs régiments.
2° Avec ce qu'on peut tirer d'anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne.
3° Avec des conscrits tirés des dépôts de l'armée d'Espagne.
J'y ai ajouté, pour chaque 6e bataillon, un détachement de 150 conscrits tirés du régiment de Walcheren.
Donnez ordre que les détachements d'anciens soldats qui se trouvent dans les dépôts des régiments se mettent en marche du 1er au 10 mai. Les cadres doivent être formés en Allemagne dans le même délai, de sorte que dès leur arrivée, ces hommes formeront de petits bataillons de 3 à 400 hommes. Ces bataillons seront ensuite complétés par la conscription, tant pour les conscrits arrivant du dépôt du régiment, que pour ceux venant des autres dépôts qui fournissent à cette incorporation.
Quant aux détachements à prendre dans l'île de Walcheren, vous donnerez les ordres suivants : la 2e compagnie de chaque 5e bataillon composée d'un capitaine, de 2 lieutenants, 2 sous-lieutenants, 1 sergent-major, 4 sergents, 1 caporal fourrier, 8 caporaux et 2 tambours, doit se mettre en marche du 1er au 10 mai pour l'île de Walcheren. À son arrivée, le général commandant dans l'île y incorporera 150 hommes choisis parmi les conscrits les plus sûrs et de la meilleure volonté. Vous aurez soin de faire envoyer d'avance au régiment de Walcheren des boutons de ces 2 régiments, afin que le changement d'uniforme des conscrits puisse être préparé sans frais.
Aussitôt que ces détachements bien habillés, bien équipés et bien armés se trouveront formés, le général commandant l'île de Walcheren les passera lui-même en revue avant leur départ. Un inspecteur aux revues en dressera les contrôles et aura soin d'y inscrire les noms, prénom et signalement, afin que si ces hommes désertent, on puisse les faire poursuivre dans leurs familles par des garnisaires. Il ne partira de l'île de Walcheren que deux détachements par semaine. Ces détachements remonteront par eau jusqu'à Willemstad et Berg-op-Zoom, d'où ils rejoindront les bataillons de guerre en traversant la Hollande. Il y aura quelques brigades de gendarmerie pour observer leur passage ...
ANNEXE
Etat indiquant les éléments de la formation des 6es bataillons des régiments de l’Armée d’Allemagne
Régiments qui forment les 6e bataillons |
Conscrits du régiment |
Supplément de 150 conscrits à tirer du régiment de Walcheren (ce supplément ne compte que pour 50 |
Suppléments à tirer d'autres régiments |
Total de ce que 6e bataillons aura |
||||||
Conscrits que le régiment reçoit et hommes disponibles |
Conscrits pour compléter les bataillons suisses |
Conscrits du 4e bataillon A |
Reste pour le 6e bat. B |
Numéros du régiment d'où on les tire |
Anciens soldats C |
Conscrits D |
Total |
|||
12e de ligne |
1200 |
300 |
700 |
200 |
50 |
Le 8e |
60 |
60 |
120 |
726 |
Le 14e |
60 |
60 |
120 |
|||||||
Le 22e |
60 |
60 |
120 |
|||||||
Le 27e |
58 |
58 |
116 |
A : Ces conscrits partiront le 1er juillet 1811 de leur dépôt pour les 6es bataillons en Allemagne.
B : Ces 1500 conscrits partiront de Walcheren par compagnie, dirigés sur le dépôt en France pour le 5e bataillon. Elles commenceront à partir le 15 mai.
C : Ces conscrits partiront dès le 10 mai pour l'Allemagne.
D : Ces conscrits partiront le 1er juin de leur dépôt" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26814".
/ 1811, en France
Le 2 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Monsieur le comte Dumas ... les 2600 hommes que vous appelez à Paris et les 2000 hommes destinés pour la Garde, faisant 4600 hommes, seront tirés des 1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 14e, 15e et 16e divisions militaires. La répartition sera donc comme il suit :
1400 hommes pour la Bretagne
11500 bommes pour Bayonne et la 11e division militaire
4600 hommes pour Paris
Total 17500 hommes
Vous comprendrez dans les hommes destinés pour Paris le 25e léger et 14e de ligne qui sont dans les divisions avoisinantes ..." (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.3, lettre 4646 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5717 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27510).
Le 14 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "Je lis avec intérêt votre travail du 9. La distribution me paraît convenablement faite ...
Il faut arrêter la répartition de ce qui vient à Paris, afin que le ministre directeur de l'Administration de la guerre soit prêt pour leur organisation.
1200 hommes seront donnés au 15e léger et 25e de ligne ; il ne restera donc plus que 3500 hommes.
2000 seront pour les voltigeurs et les tirailleurs ; il ne restera plus que 1500 pour le 2e, 4e, 12e léger, 32e, 58e, 14e et 121e. Faites la répartition entre ces régiments comme il convient, parce qu'il faut que le ministre prenne ses précautions d'avance. Vous pouvez pourtant diriger ces hommes sur le dépôt de la Garde à Courbevoie d'où on les répartira.
Ce sera 4200 hommes d'un côté et 1100 d'un autre, qui seront dirigés sur le dépôt de la Garde, moins cependant ce que vous destinez au 140, qu'il est convenable de retenir au passage et de ne pas laisser venir ici.
Il n'y a pas un moment à perdre pour prévenir le ministre directeur de l'Administration de la guerre de ces dispositions ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5785 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27643).
Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE TOULON
... Les 2es compagnies du 5e bataillon des 24e, 32e, 58e, 14e, 16e, 29e et 64e seront complétées par tous les hommes disponibles aux 5es bataillons et réunies à Toulon.
Toutes ces compagnies seront placées, savoir
celle du 14e sur le Romulus ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).
/ 1811, en Espagne
Le 13 janvier 1811, un Officier en colonne mobile en Navarre est tué.
Le 16 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez l'ordre que le 3e bataillon du 17e léger, le 6e bataillon du 26e de ligne, 66e et 82e, après avoir versé les hommes qu'ils ont disponibles dans les autres bataillons, se rendent en France à leurs dépôts. Donnez le même ordre aux 4es bataillons des 22e, 65e et 86e, 14e de ligne et 120e ; et en général laissez les maréchaux, lorsque les corps ont 3 ou 4 bataillons réunis, maîtres de renvoyer en France les cadres des 3es ou 4es bataillons, en gardant les hommes disponibles pour les autres bataillons" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5196 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26271).
Le 30 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, les 6es bataillons de l'armée d'Allemagne ne seront pas formés avant les 4es.
Je prends donc le parti de contremander l'ordre que contient mon décret du 23 avril de tirer 1800 anciens soldats des dépôts de l'armée d'Espagne pour servir à la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne.
Les détachements que ces différents dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir, savoir le 8e : 80 hommes, le 14e : 60 hommes, le 22e : 60 hommes, etc., se mettront en marche pour Orléans, où il en sera formé deux bataillons de marche, un pour l'armée du Midi, et l'autre pour l'armée de Portugal ...
Le bataillon de marche de l'armée de Portugal sera composé de :
60 hommes du 14ec. 60 du 22e. 60 du 27e. 60 du 39e. 60 du 50. 50 du 59e. 60 du 76e. 150 du 65e. 60 du 69e.
Total 620 hommes pour l'armée de Portugal.
Envoyez dans la journée des ordres à tous ces régiments pour que la destination de ces détachements soit changée et qu'on les dirige sur Orléans. Vous ferez connaître aux corps que ces détachements devant désormais former des régiments de marche et servir à recruter des bataillons de guerre, on ne doit plus rayer des contrôles les hommes qui les composent.
Ces 1800 hommes seront remplacés pour la formation des 6es bataillons de l'armée d'Allemagne par une augmentation équivalente dans le nombre de conscrits que ces dépôts de l'armée d'Espagne devaient fournir. Ainsi, ces dépôts au lieu de fournir seulement 1430 conscrits ainsi qu'il est indiqué dans l 'état joint à mon décret du 23 avril compléteront en conscrits le nombre total de 3300 conscrits qu'ils doivent fournir conformément audit état. Ceci aura le double avantage de fournir de bonnes recrues à l'armée d'Espagne, et de ne faire aucun changement dans les contrôles des corps, en même temps qu'on laisse à l'armée d'Allemagne le même nombre d'hommes qu'elle doit recevoir" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5419 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26900).
Le 9 mai, un autre est également tué au cours d’une reconnaissance en Espagne.
A nouveau deux Officiers tués les 21 et 22 mai à Alcover, en Catalogne.
Le 4 mai, le 14ème, a 1 Bataillon, fort de 482 hommes, à la Division Frère, Brigade Callier. Ce Bataillon participe au siège de Tarragone où quatre Officiers sont blessés en juin.
Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Les cadres des 4es bataillons des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne et 17e d'infanterie légère, 28e, 34e, 65e, 75e et 86e de ligne ont ordre de rentrer en France. Ils arrivent à Bayonne du 15 au 20 juin. Les cadres des 4es bataillons des 19e, 25e et 46e de ligne, 15e et 3e d'infanterie légère rentrent également. Les cadres des 19e, 25e et 46e continueront leur route pour le dépôt. Ces régiments n'ayant rien de commun avec l'Espagne, ces cadres ne doivent plus retourner en Espagne. Il en est de même du cadre du 15e d'infanterie légère : il faut lui faire continuer sa route sur Paris ...
Restent donc douze cadres rentrant d'Espagne, qui, avec les dix qui de l'intérieur doivent se rendre à Bayonne, font vingt-deux 4es bataillons.
Mon intention est que ces vingt-deux bataillons soient tous campés dans les baraques de bois que j'ai fait établir en avant de la ville, que l'inspection en soit passée pour compléter les cadres des officiers, sous-officiers, caporaux et tambours, remplacer les officiers et sous-officiers hors de service, et compléter tous ces cadres à 800 hommes ; ce qui fera pour l'armée d'Espagne une réserve de 16 à 18,000 hommes.
Je désire que vous envoyiez à Bayonne quatre colonels en second pour se partager le détail, la surveillance et l'organisation de ces bataillons.
L'un commandera les bataillons du 14e, du 114e, du 115e, du 116e, du 117e et du 121e appartenant à l’armée d’Aragon ...
Ces quatre colonels en second réuniront successivement sous leur commandement tous les 3es et 4es bataillons qui arriveront d'Espagne en conséquence des ordres donnés, et qui appartiendront aux armées d'Aragon, du Nord, de Portugal, du Centre et du Midi. Vous donnerez à chaque colonel en second un major en second pour aide, lorsque son commandement comprendra plus de quatre bataillons. Cela formera quatre brigades, qui s'appelleront brigades des 4es bataillons de l'armée d'Aragon, de l'armée du Nord, de l'armée de Portugal, des armées du Centre et du Midi.
Le général Monthion commandera cette réserve et en passera fréquemment la revue ...
Il faudrait sans délai faire partir des dépôts des 14e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e de ligne, 17e léger, 28e, 34e, 65e, 75e et, 86e de ligne tout ce qu'il y a de disponible, pour être incorporé dans lesdits 4es bataillons ...
Je remarque que, dans les bataillons de marche du Midi et de Portugal, le 28e a 137 hommes, le 34e 62, le 75e 66, le 14e 65, le 39e 67 et le 65e 156. Donnez ordre que ces deux bataillons partent le 15 juin d'Orléans, et que, arrivés à Bayonne, tous les détachements qui appartiennent aux 4es bataillons réunis dans cette ville y soient incorporés. On fera alors du reste un bataillon de marche" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17793 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27269).
Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois votre rapport du 15 sur les différents corps d'observation ...
CAMP DE BAYONNE.
Je vous ai donné ordre qu'au 1er juillet les 4es bataillons des 14e, 114e, 115e, 116e, 117e et 121e, complétés avec tout ce que les 5es bataillons ont de disponible, se rendissent à Bayonne ; vous nommerez un colonel en second pour surveiller l'instruction et avoir le détail de ces six bataillons, qui seront connus sous le nom de brigade de l'armée d'Aragon. Au 10 juillet, le général Monthion en passera la revue et vous enverra l'état de situation, avec des notes sur les officiers et sous-officiers, sur l'habillement et l'armement. Tous les officiers qui seraient hors d'état de servir seront proposés pour la retraite ...
Donnez ordre que tout ce qu'il y a de disponible aux dépôts des 14e, 17e, 27e, 39e, 59e, 69e, 76e, 65e, 86e, 34e, 28e et 75e se dirige sur Bayonne pour y compléter les 4es bataillons de leurs régiments. Il sera appelé 8,000 conscrits sur la réserve pour compléter ces 4es bataillons et les porter à 20,000 hommes. Recommandez que tout ce qui passera désormais à Bayonne, soit hommes isolés, soit hommes sortant des hôpitaux, qui appartiendraient à ces régiments, soit retenu et placé dans les 4es bataillons de leurs régiments" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17817 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27343).
Le 20 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Prince de Neuchâtel et de Wagram, Major général de l'Armée d'Espagne, à Paris "Mon Cousin, je trouve votre lettre au général Reille entortillée et mal rédigée. Mandez à ce général qu'au 20 juillet ... les 1er et 2e régiments provisoires d'infanterie seront dissous, et qu'il en sera formé les corps suivants, savoir : 1° un bataillon de marche, sous le nom de bataillon de marche de l'armée d'Aragon, qui sera composé des compagnies des 14e, 44e et 121e ; ce bataillon sera réuni à Tudela, où il restera jusqu'au 1er août, terme auquel vous lui ferez passer des ordres ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17830 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27358).
Le 24 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Dumas, Directeur des Revues et de la Conscription : "... Complétez les bataillons dont les cadres sont à Bayonne. Savoir : les 31e, 114e, 115e, 116e, 117e, 121e, 118e, 119e, 120e, 122e (pour ces 10 premiers bataillons, vous dirigerez sur leurs dépôts respectifs de quoi compléter à 800 hommes leurs 4es bataillons et à 500 leurs 5es), 14e de ligne (ce bataillon est maintenant à Sedan : c'est à Sedan qu'il faut le compléter), 17e léger, 27e léger, 39e de ligne, 59e, 69e, 76e, 65e, 34e, 28e (deux bataillons), 75e.
Total 12 bataillons. Pour ces 12 bataillons vous dirigerez sur Bayonne de quoi compléter leurs 4es bataillons ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5676 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27432).
Le 25 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Espagne : "Mon cousin ... Présentez-moi quatre généraux de brigade à nommer parmi les colonels des corps de l'armée d'Aragon qui se sont le plus distingués, savoir : les 1er léger, 114e, 121e, 14e de ligne, 115e, 42e, 7e, 6e, 44e, 16e, 117e.
Remettez-moi les noms et les états de service de ces colonels avec des notes sur leur capacité" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5679; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27436). Le Colonel Estève sera nommé Général en 1813.
Deux affaires ont également lieu à Igualade le 27 juillet et le 13 août (deux Officiers blessés).
Le 11 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Génral Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Faites passer une revue du 1er bataillon du 14e de ligne ; il y manque des officiers et des sous-officiers. II faut pourvoir à ces vacantes. Je crois aussi que la réserve ne fournit pas assez de conscrits pour compléter ce bataillon" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5966 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28111).
Le 23 septembre, le Chef de Bataillon Maccard est blessé au cours de l’affaire de Cabassis. Deux Officiers également blessés le 7 octobre à Granadilla ; un autre le 13 octobre en Catalogne ; un autre le 5 novembre à la Jana. Enfin, un dernier le 9 décembre à Tuxent.
/ 1812, en Espagne
Le 9 janvier 1812, un Officier est tué à Urgel.
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "Je désire que le 100e et le 103e soient ensemble, le 140e et le 34e soient ensemble, le 14e et le 129e à Cherbourg, ce qui ferait à Cherbourg huit bataillons au lieu de six ...
Il faut diriger directement sur Brest et Cherbourg de quoi recruter ces bataillons. Le dépôt enverra les effets d'habillement, et il vaut mieux faire un transport d'habits que des marches inutiles ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Le 25 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Berthier : "Mon cousin, vous écrirez au général Reille, que je lui donne le commandement de l'Armée de l'Ebre. Elle sera composée de 4 divisions actives : 1° la sienne ; 2° la division Palombini ; 3° la division Severoli ; la division Frère, qu'il organisera avec les 1er d'infanterie légère, 14e, 15e et 5e de Ligne.
Dès l'instant qu'il occupera avec son armée active les pays aux environs de Barcelone, la garnison de cette place sera assez forte avec les dépôts, le régiment de Nassau, deux bataillons du 23e de ligne, deux bataillons du 18e léger, quatre compagnies d'artillerie, les sapeurs et les mineurs.
Avec ces quatre divisions, il doit soumettre définitivement toute la basse Catalogne, maintenir la tranquillité en Aragon et pouvoir s'occuper de l'organisation de ce pays.
Vous trouverez ci-joint le décret par lequel la Catalogne est organisée en quatre départements ; vous en enverrez une copie au général Reille ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 288 ; Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18452 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29827).
Le 1er mai 1812, le 14ème, qui se trouve autour de Valence, a deux Bataillons (811 hommes) à l’Armée d’Aragon, 1ère Division Musnier, Brigade Robert ; par ailleurs, 475 hommes sont dispersés dans les places.
Quelques jours plus tard, Napoléon renforce ses Divisions de réserve; il écrit, le 18 mai 1812, depuis Dresde, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je reçois le travail qui était joint à votre lettre du 11 mai. Voici quelles sont mes intentions définitives, donnez des ordres pour leur prompte exécution ...
Brigades d’Espagne, d’Alexandrie et de Toulon
Le 34e de ligne a deux bataillons à former ; il ne peut donc rien fournir au 14e. Il faudra alors que le bataillon du 69e (le 4e de la 2e demi-brigade provisoire) attende pour partir qu'on puisse le compléter par quelque moyen extraordinaire.
La 1re demi-brigade doit déjà être organisée à Versailles ; la 2e doit être en mouvement sur Cherbourg ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18701 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30633).
/ 1812, en France
Le 26 janvier 1812, l'Empereur, à Paris, dicte des notes sur les divisions de troupes de ligne, adressées au Maréchal Berthier, Major général : "Je désire que le 100e et le 103e soient ensemble, le 140e et le 34e soient ensemble, le 14e et le 129e à Cherbourg, ce qui ferait à Cherbourg huit bataillons au lieu de six ...
Le 14e de ligne a son 4e bataillon à Sedan ; mais on le porte aussi comme ayant deux compagnies en Espagne, ce qui ne doit pas être, puisqu'il y a ordre d'incorporer au 1er janvier les compagnies en Espagne, et de les former de nouveau en France ; ce corps peut donc recevoir ses conscrits" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6693 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29851).
Napoléon précise son idée. Le 6 février 1812, l'Empereur dicte ses ordres au Ministre de la Guerre : "Le 2e bataillon du 29e régiment étant parti avec le 1er de Brest, le 21 janvier, il doit être aujourd'hui à Rennes ou Alençon. Mon intention est que vous envoyiez un courrier extraordinaire qui le joindra dans les vingt-quatre heures, afin que les hommes disponibles du 2e bataillon soient incorporés dans le 1er bataillon et que le cadre du 2e, bien complet et commandé par un bon chef de bataillon, se rende sans délai à l'île d'Oléron, où il arrivera avant le 15 février ; aussitôt arrivé on incorporera dans ce bataillon 1.200 conscrits réfractaires présents ou malades, pris parmi ceux qui font actuellement partie des 14e, 15e, 17e et 18e de ligne, ce qui doit produire un effectif de 1.300 hommes, sans cependant faire plus de 1.100 hommes présents sous les armes ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6748).
Le 2 avril 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Berthier : "... 7e DEMI-BRIGADE. Le 4e bataillon du 8e, le 4e bataillon du 94e, le 4e du 126e et le 4e du 14e de ligne partiront de Venlo, de Wesel, de Liège et de Sedan pour se rendre à Wesel. Ils formeront la 7e demi-brigade ...
Par ces dispositions, toutes les côtes de l'Empire seront suffisamment pourvues, en attendant la formation des cohortes de gardes nationales. Il devient pressant que les cadres de ces bataillons soient complets en officiers ; qu'ils aient leurs chefs de bataillon, et que vous nommiez les 15 majors en second qui devront commander ces demi-brigades. Vous ferez partir le 15 avril ces majors en 2nd pour visiter les dépôts qui fournissent aux demi-brigades.
Vous aurez soin de prévenir le ministre de l'Administration de la guerre afin qu'il donne des ordres, et prenne des mesures pour que l'habillement ne manque pas.
Vous autoriserez les majors en 2nd à faire partir le 30 avril les 4es bataillons à 600 hommes. Les 200 autres hommes viendront un mois après.
Ces demi-brigades ne doivent rien déranger à la comptabilité. Les bataillons qui les composent doivent correspondre avec leurs dépôts pour l'administration.
Annexe
Formation des demi-brigades provisoires, de l'Intérieur et des côtes
... 7e demi-brigade à Wesel (2e division de réserve de la Grande Armée)
1er bataillon : 4e bataillon du 8e de ligne (dépôt à Venlo) : 111 conscrits de la Loire, 540 de l’Escaut et 196 de la Manche ; total 847 ; 147 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
2e bataillon : 4e bataillon du 94e de ligne (dépôt à Wesel) : 506 conscrits du Nord et 415 de la Lys ; total 921 ; 221 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
3e bataillon : 4e bataillon du 126e de ligne (dépôt à Liège) : 149 conscrits des Bouches-de-la-Meuse, 102 de l’Yssel-Supérieur, 319 des Deux-Nèthes, 100 de la Lippe, et 200 de Jemmapes ; total 870 ; 170 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation.
4e bataillon : 4e bataillon du 14e de ligne (dépôt à Sedan) : 400 conscrits de Marengo et 520 de la Côte-d’Or ; total 920 ; 220 conscrits de 1812 non employés dans cette organisation ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7057 (extrait d’un ordre de l’Empereur daté de Saint-Cloud le 2 avril 1812) ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30370 (intégrale)).
Le 3 mai 1812, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, j'ai approuvé l'organisation des 4 demi-brigades de marche qui forment la 1re division de réserve.
J'ai approuvé l'organisation des 16 demi-brigades provisoires.
Je vous ai fait connaître par ma lettre d'hier ce qu'il fallait faire des conscrits des 5es bataillons dont les régiments sont à la Grande Armée, en en complétant d'anciens cadres de réfractaires ; ce travail règle la formation des dix bataillons de marche que vous avez proposée.
Il me reste à vous faire connaître mes intentions sur la formation des 20 bataillons de marche qui ont leurs bataillons en Espagne. Je les distingue en deux classes :
1° Bataillons de marche qui se formeront sur-le-champ, parce qu'ils ne doivent rien fournir aux demi-brigades de marche et provisoires de la conscription de 1813 ;
2° Bataillons qui ne seront formés que lorsque les 4es bataillons qui fournissent aux demi-brigades provisoires seront complètement organisés ;
Enfin cadres des bataillons qui avaient passé par Bayonne au 1er mai, et qui de ce moment doivent être considérés comme destinés à être complétés par la conscription de 1812.
Faites-moi faire un travail détaillé sur cet objet. Je n'ai point compris dans ce travail ce qui se trouve en Italie, aux Pyrénées, non plus que ce qui est en Bretagne et dans la 12e division militaire ...
ETAT N° 3.
Cadres des bataillons qui avaient dépassé Bayonne au 25 avril.
3e bataillon. Du 14e de ligne, du 31e léger, du 22e, du 69e, du 115e, du 116e.
Nota. D'autres bataillons doivent être de retour. Les 6 bataillons ci-dessus sont ceux dont on se souvient. Comme on ne comptait pas sur leur retour, lors de la levée de la conscription de 1812, on n'y a pas pensé. II faudrait leur donner ce qu'il y a de disponible dans les 6es bataillons, et proposer les moyens de les compléter ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 7200 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30566).
En Mai, les troupes françaises se réunissent et l'Empereur s'impatiente. Le 8 mai 1812, il écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, les états des divisions militaires qui me sont remis aux 1er et 15 de chaque mois, en conformité des instructions données dans la dernière campagne, sont négligés dans leur rédaction. Recommandez aux généraux des divisions, 1° de faire connaître non seulement les numéros des bataillons, mais encore les numéros de chaque compagnie ; 2° de faire connaître en observation le nombre d'hommes que la loi accorde en ouvriers et aux dépôts, et pourquoi ce nombre est dépassé.
Pourquoi, au 1er mai, le bataillon du 14e n'était-il pas parti pour Sedan ? Il devait partir le 30 avril ... Pourquoi tout cela ne part-il pas ? ...
Donnez une instruction pour que ces états soient faits exactement au 15 et qu'ils m'arrivent le plus promptement possible" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18690 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30606).
Toujours en 1812, au sein du 11ème Corps de Augereau, se trouvent à la 30ème Division Heudelet, des éléments du 14ème de Ligne.
/ 1813-1814, Espagne
En 1813, le 14ème a à l’Armée d’Aragon (3ème Division Habert, Brigade Gudin) deux Bataillons (1072 hommes). Il combat le 12 avril à Villena (quatre Officiers blessés) ; il est également donné comme étant présent à Biar, Castalla et Ordal.
Dans son Rapport adressé à Joseph, daté de Tortose, le 21 juin 1813, Suchet écrit : "… Le 13, une double attaque sur les ponts d'Albérique et sur Alicara commença dès le matin. Le général Harispe soutint, une partie de la journée, les démonstrations de l'ennemi. Une vive canonnade eut lieu, mais l'ennemi refusa de s'engager. Le duc del Parque, avec les divisions du prince Anglona et de l'Anglais Roche, attaquait, en deux colonnes, le général Habert en avant de Carcagente : celui-ci n'hésite pas de se porter à l'ennemi à la tête d'un escadron de hussards et du gros des 14e et 16e de ligne ; il aborde et enfonce l'ennemi dans les rues et dans les jardins de Carcagente. La mêlée est vive : plus de 400 Espagnols sont tués ou blessés, 700 hommes et 30 officiers sont faits prisonniers, le drapeau du régiment de Cramana enlevé, et l'ennemi mis dans une déroute complète. Depuis ce moment jusqu'au 18 au soir, l'ennemi, malgré son nombre, n'avait rien entrepris sur les troupes de Valence ..." (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 9, p. 458).
Enfin, en 1814, il combat à Valence.
/ 1813, Allemagne
- Création du 13e provisoire
Beaucoup de nouveaux Régiments sont créés; ils sont appelés "Régiments provisoires".
Le 6 Janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre, à Paris : "... Vous verrez par la lettre que je vous ai écrite la formation de quatre corps : un corps d’observation de l'Elbe, un corps d'observation d'Italie et deux corps d'observation du Rhin ...
Il me faut, pour le corps d'observation d'Italie, sans y comprendre les bataillons italiens, 28 bataillons, et 40 bataillons pour chacun des corps d'observation du Rhin, 80 bataillons ; total des bataillons nécessaires, 108.
Il sera formé, à cet effet, 34 régiments provisoires, chaque régiment composé de 2 bataillons ; ce qui fera 68 bataillons ...
Les 34 régiments provisoires seront formés de la manière suivante :
... 13e régiment provisoire : 3e bataillon du 14e de ligne, 4e du 16e ..." (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19425 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32215).
Le 7 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de laGuerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, le 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence ; il sera composé :
... 2e division. — 1re brigade : du 4e régiment provisoire, deux bataillons ; du 11e, deux ; du 13e, deux ; total, six bataillons. 2e brigade : du 8e régiment provisoire, deux bataillons ; du 16e, deux ; du 17e, deux ; total, six bataillons. Total de la 2e division, douze bataillons ...
Le quartier général du 1er corps d'observation du Rhin se réunira à Mayence, une division se réunira à Erfurt, une à Hanau, une à Francfort, et la quatrième à Fulde ou Mayence.
Présentez-moi le développement de la formation de cette armée" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19433 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32225).
Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... les compagnies des 1er de ligne, 14e, 16e, 47e, 62e, 66e, 69e, 70e, 86e, 121e et 122e (total 10 compagnies) formeront un bataillon de marche des régiments provisoires des corps d'observation du Rhin ; et à fur et mesure que les régiments provisoires dont elles font partie passeront à Mayence, ces compagnies seront incorporées et les cadres rentreront en France ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734).
A partir de 1813, les 3ème et 4ème Bataillons luttent à Lutzen (2 mai), Bautzen (20 mai), Würschen (21 mai ; deux Officiers blessés), Dresde (26 août), Meissen (30 septembre ; deux Officiers blessés), Wachau et Leipzig (16 et 19 octobre ; 8 Officiers tués, 9 blessés). Des éléments du 14ème sont également présents au siège de Danzig (octobre et novembre 1813 ; trois Officiers tués ; cinq blessés).
L’ordre de formation et de réorganisation de l’armée arrêté par l’Empereur le 7 novembre 1813, indique, dans son article 5 : "La vingtième division sera composée ainsi qu'il suit :
... Premier bataillon du 14e de ligne.
Il sera incorporé cent conscrits hollandais dans ce bataillon …" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 105). La 20e Division doit être commandée par le Général Lagrange. Les Conscrit Hollandais doivent être pris sur 4 Bataillons hollandais, à raison de 150 Conscrits par Bataillon.
Le 21 décembre 1813, l'Empereur depuis Paris ordonne : "Le 6e corps d’armée, commandé par le maréchal duc de Raguse, sera formé en quatre divisions, savoir :
... 3e division, général Lagrange : 16e léger, deux bataillons; 28e, eux; 144e de ligne, deux; 145e, un; 1er, un; 14e, un; 15e, trois; 6e, un; 62e, deux; 70e, deux; total, dix-sept bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t. 26, 21024).
Toujours le 21 décembre 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je viens d'examiner le tableau de l'infanterie qui est joint à votre travail du 19 décembre ...
... Le 6e corps sera formé en 3 divisions :
... 2e division, de : 2 bataillons du 9e léger ; 2 bataillons du 16e ; 1 bataillon du 1er de ligne ; 1 bataillon du 14e ; 3 bataillons du 15e ; 1 bataillon du 16e ; 1 bataillons du 62e ; 3 bataillons du 70e ; 5 bataillons du 121e ; 18 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37628).
Le 25 décembre 1813, le Major général écrit, depuis Paris, au Maréchal Marmont : "L'Empereur vient d'arrêter, monsieur le duc, une nouvelle organisation pour le sixième corps d'armée. L'intention de Sa Majesté est que vous le fassiez former de suite en trois divisions au lieu de deux, conformément à l'état ci-joint. Faites procéder à cette opération.
En conséquence, vous retirerez de la division Ricard, qui est votre première division, les bataillons des 9e et 16e léger, pour les réunir à votre deuxième division, dont ils doivent désormais faire partie. Ces bataillons formeront la deuxième division avec ceux des 1er, 14e, 15e, 16e, 62e, 70e et 121e régiments de la division actuelle du général Lagrange. La troisième division se trouvera formée des bataillons restants de la division actuelle du général Lagrange, savoir des bataillons des 23e et 37e léger, 1er, 3e et 4e régiments de marine.
Vous verrez, par l'état ci-joint, que, pour compléter l'organisation du sixième corps, vous avez à recevoir vingt- deux bataillons, qui sont maintenant en formation dans leurs dépôts. A mesure que ces bataillons seront en état, le ministre de la guerre les fera partir pour vous rejoindre ..." (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 100).
L'Etat qui suit cette lettre indique : 6e Corps d'Armée, M. le Maréchal Duc de Raguse, commandant; 2e Division : "14e régim. De ligne. : 3e bataill. présent au sixième corps" (Mémoires du Maréchal Marmont, tome 6, page 102).
/ 1814
A partir de janvier 1814, le 14ème est commandé par Thomas Robert Bugeaud de la Piconnerie (1784-1849). Il combat le 11 février à Nogent (un Officier blessé), , combat à Lyon (19 mars ; un Officier blessés), à Arcis sur Aube (21 mars), à Compiègne (un Officier tué le 1er avril).
- Blocus de Thionville
Le 14e prend part au blocus de Thionville. Le Général Hugo, chargé de l'organisation et de la défense de cette place, raconte : "Il arriva vers midi dans la place un bataillon du 14e de ligne fort de trois cents hommes, qui se dirigeait sur Worms. Les communications avec cette ville étant rompues, le général le retint conformément aux instructions qu'il avait reçues du général Roger …" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 253).
Le 9 février 1814, "Le charriage de la Moselle rendant les communications de l'ennemi extrêmement difficiles, d'une rive à l'autre, le général résolut de profiter de cette circonstance pour envoyer, avec plus de sécurité, des détachemens sur différens points, à l'effet de faire rentrer les réquisitions dues par tous les villages situés entre Bletange et la Bibiche, lesquels, jusqu'alors, ne nous avaient rien envoyé ; en conséquence, dès quatre heures du matin, il fit marcher sur Stuchange trois cents hommes et une pièce de canon, sous les ordres de M. le chef de bataillon Milon, du 14e, afin d'occuper ce village pendant la journée, d'observer, menacer et maintenir les troupes placées à Distroff, et protéger par cette manœuvre les opérations d'un autre détachement de cent cinquante hommes partis à la même heure pour Imeldange, point central choisi pour la réunion et le départ des objets requis. Un autre détachement de cinquante hommes prit position à Haute-Yutz, avec ordre de communiquer par le bois d'Ilange et de soutenir, au besoin, la retraite des troupes portées sur Imeldange.
Comme l'ennemi avait fait remonter des barques à la hauteur de Basse-Ham, on devait craindre que, malgré les dangers du passage de la rivière, il ne tentât de secourir le corps placé sur la rive attaquée. Le général Hugo, pour le détourner de ce dessein qui aurait peut-être causé quelques revers à la garnison, sentit le besoin de maintenir en position les troupes qui occupaient la rive gauche: il ordonna en conséquence à cent grenadiers, commandés par le capitaine de Dienne, de remonter la Fench par Daspich jusqu'à Florange, d'inquiéter Hebange et Betange, centre de ces dernières troupes, d'attirer l'ennemi sur eux, et de se retirer ensuite et lentement sur Beauregard. Tous ces mouvemens furent ponctuellement exécutés l'ennemi accourut, avec toutes ses forces, sur le détachement qui venait de le chasser de Florange, et il s'engagea, entre eux, un feu trèsvif de mousqueterie. Le canon de la place appuya nos grenadiers contre la supériorité de l'ennemi.
Pendant que le général Hugo surveillait l'exécution de ses ordres, on vint à la hâte le prévevenir qu'une forte colonne d'infanterie et cavalerie, débouchant de Basse-Ham, prenait le chemin de Kensich. Ces forces que nous ne soupçonnions pas dans notre voisinage, venaient de Sierck, où elles étaient tout récemment arrivées. Le général alla les reconnaître, et comme la direction qu'elles prenaient, pouvait compromettre fortement le détachement de Stuchange qui protégeait ceux partis d'Imeldange, il envoya de suite à tous, et par triple expédition: l'ordre de se replier sur Thionville, avec tout ce qu'ils avaient déjà réuni. Il se porta sur la route de Sar-Louis avec des troupes en échelons, et de l'artillerie pour canonner cette colonne, la retarder dans sa marche sur Kensich, et donner au commandant Milon le temps d'exécuter sa retraite; il se fit de plus rejoindre par les grenadiers déjà repliés sur Beauregard, et par les cinquante hommes établis à Haute-Yutz.
Les ordres de retraite arrivèrent à temps à Stuchange: M. Milon les exécuta dans le meilleur ordre à la vue de l'ennemi, qui déjà se formait devant lui, et qu'il ne salua point inutilement, de quelques coups de quatre tirés avec des grenades ensabottées. Le détachement français vit avec joie nos échelons formés à moitié chemin de Thionville, et faisant aussitôt face en arrière avec la plus noble confiance, il arrêta l'ennemi sur le ruisseau qui va tomber dans la Moselle, au-dessous de Maquenom. Le général lui envoya l'ordre de canonner aussi dans cette position, de s'y maintenir, et d'y attendre que le convoi parti d'Imeldange commençât à déboucher du bois d'llange. Trois charettes de fourrages qui venaient sans escorte, furent enlevées par des tirailleurs ennemis, mais le gros du convoi entra très heureusement dans nos magasins.
A quatre heures du soir, tous nos détachemens étaient rentrés sous notre canon sans avoir éprouvé de pertes, tandis qu'à notre connaissance, l'ennemi avait eu quinze hommes hors de combat, un cheval et un homme de pris. M. Dimet, officier au 14e, avait fait seul quatre prisonniers, mais pressé par le nombre, il n'en put conserver qu'un, et mit les autres hors de combat. M. Hulot, chef de bataillon commandant l'artillerie, officier aussi modeste que distingué, se fit remarquer pendant l'action, comme à toutes celles où il se trouva, par sa valeur et ses talens.
Des voituriers Luxembourgeois, échappés de l'armée ennemie pendant l'engagement, arrivèrent dans la place et nous donnèrent des nouvelles satisfaisantes sur l'intérieur de la France; ils nous apprirent que nos compatriotes avaient échiné les Prussiens et pris beaucoup d'artillerie dans les environs de St.-Dizier" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 301 - Opération menée conjointement avec les hommes du 96e de Ligne).
Le 9 mars 1814, "Informé que l'ennemi se disposait à des mouvemens, enlevait tous les chevaux, et les rassemblait dans le château de la Grange, le général les lui fit reprendre par le capitaine de Dienne quelques coups de fusil seulement furent échangés dans cette opération, qui réussit complétement.
Voulant ensuite s'assurer si l'ennemi avait détaché beaucoup de monde, ainsi que le bruit en courait, le général fit sortir les grenadiers du 96e par la porte de Luxembourg sur le chemin de cette forteresse, et porta le piquet du 14e ainsi que celui du 25e léger sur Manom, aux ordres du capitaine Courtois (du 14e), afin d'attaquer ce village. Cette attaque fut bien conduite; l'ennemi, vigoureusement abordé, fut culbuté, et nos jeunes soldats mirent le feu à ses baraques.
Ces deux détachemens qui avaient ordre de ne pas se compromettre devant des forces supérieures, bornaient là leur opération, quand ils virent déboucher de Gasch environ 50 chevaux et 300 fantassins; au même instant deux cents cinquante hommes d'infanterie quittant Guentrange marchèrent par les hauteurs pour gagner la Grange, et arriver sur le flanc gauche et les derrières. des piquets établis près de la croix de Manom. La réserve hessoise ne quitta point Guentrange, et s'y maintint en position. Voyant ces divers mouvemens, le général fit marcher ses grenadiers, de la Grange, où ils étaient postés, sur le chemin de Manom, pour échelonner la retraite des piquets ; et celui du 96e sortant de l'ouvrage à corne, s'avança également vers eux. L'ennemi voyant ces troupes à portée, dirigea sur elles, mais sans leur faire aucun mal, le feu de son artillerie, dont les enfans de la ville, accoutumés, malgré toutes les défenses, à se mêler avec les tirailleurs les plus avancés, apportèrent les boulets à l'arsenal. La retraite se fit lentement, et dans le meilleur ordre; nous n'eûmes qu'un homme de blessé. Quelques enfans, parmi lesquels on distinguait un joli petit sourd-muet nommé Clochet, eurent leurs habits percés de balles.
L'ennemi, dans son mouvement sur Manom, déploya huit cents hommes d'infanterie et cinquante chevaux, non compris ses réserves de la Grange et Guentrange.
En récapitulant ce que pouvaient renfermer les villages des environs, le général estima qu'il ne restait autour de la place qu'environ 4400 hommes, cavalerie comprise" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 328).
Le 15 mars, arrive le Général Durutte. Le 16 mars, au cours d'une sortie, le Chef de Bataillon Milon et un Officier sont blessés. "La colonne de M. le comte Durutte ayant été renforcée par six cent cinquante hommes du 96e, une soixantaine de la garde sortis des hôpitaux, deux canons de quatre et deux caissons approvisionnés, se mit en mouvement vers neuf heures et demie du matin.
Pour opérer une diversion et fixer l'attention de l'ennemi, le général Hugo déboucha avec le 14e de ligne, et prit, à la tête de cette colonne, la route de Sar-Louis. M. le comte Durutte prit par la Haute-Yutz celle de Metz. Les tirailleurs du 14e ne tardèrent pas à s'engager avec les Hessois, que la marche de l'autre colonne faisait replier de leur côté. La mousqueterie devint plus vive, et des masses ennemies s'étant réunies pour attendre un renfort d'environ trois cents fantassins, qui leur venait de Kensich, le général Hugo les fit canonner de manière à remplir convenablement ses instructions, c'est-à-dire, à fixer toutes ces troupes contre lui. Cet engagement dura jusqu'à une heure après midi que les Hessois allèrent se rallier du côté de Valmestroff. M. Milon, chef de bataillon, commandant le 14e, M. Jacquemard, son adjudant-major, et quelques autres braves furent blessés. Dans cette affaire, l'ennemi eut un homme et un cheval pris, le boulet lui mit beaucoup de soldats hors du combat. M. le chef de bataillon Hulot se distingua particulièrement" (« Relation en forme de journal du blocus, du siège et de la défense de Thionville en 1814 et en 1815 » in « Mémoires du Général Hugo », Paris, 1823, t. 3, p. 334).
/ 1814-1815, la Première Restauration
En arrivant à Orléans, le 1er février 1815, le Général Pajol se trouve avoir seulement sous ses ordres : 1º Le 14e régiment de ligne, commandé par le colonel Bugeaud, fort de 1,449 hommes, ayant son Etat-major à Orléans, le 1er Bataillon à Saint-Jean, le 2e à Darvoy, le 3e à Lacroix-de-Fleury, et les hommes à la suite aux Tarètes (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 165).
Murat ayant envahi la Romagne, Talleyrand demande la déchéance de Murat et il conseille en même temps à Louis XVIII de réunir sans bruit une armée de 30,000 hommes entre Lyon et Chambéry, afin de se mettre en garde du côté de l'Italie, tout en évitant d'éveiller les susceptibilités de l'Autriche et du Piémont. Le Ministre de la Guerre prend aussitôt des mesures dans ce sens. Vers la fin de février 1815, le Général Pajol reçoit ordre de préparer au départ les Régiments en garnison dans sa subdivision; les deux premiers Bataillons du 14e Régiment de ligne doit partir pour Mâcon, après avoir été complétés à 500 hommes. C'est à ce moment que Napoléon décide de revenir en France (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 377).
/ 1815
Le Général Pajol reçoit, le 4 mars 1815, une dépêche du Ministre, en date de la veille, prescrivant de terminer au plus vite la formation des deux premiers Bataillons du 14e de Ligne au complet de 500 hommes, et de les acheminer sur Mâcon, le 6 mars, sous le commandement du Colonel Bugeaud. Le 3e Bataillon et le Dépôt restent en garnison à Orléans (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 167).
Le même 4 mars 1815, Pajol écrit, depuis Orléans, au Maréchal Soult, Ministre de la Guerre : "J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée, et des ordres à donner au 14e régiment de ligne. Je m'occupe de l'organisation de ses deux bataillons ; ils partiront pour Mâcon le 6 courant, suivant vos intentions" (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 167).
Au 26 mars, l'Armée de Pajol comprend les 27e et 35e de Ligne et le Dépôt du 14e, à Orléans, etc. Les Divisions et Brigades ne peuvent être formées ni dans l'infanterie, ni dans la cavalerie, faute de Généraux ; mais l'Etat-major est au complet (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 170).
Un état de l'emplacement des troupes composant l'Armée de la Loire, sous les ordres du Général Comte Pajol, daté du 26 mars 1815, indique que le Dépôt du 14e Régiment d'infanterie de Ligne est à Orléans (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 3, p. 383).
Le 3 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin, le 6e corps sera composé de la manière suivante, savoir : de la 18e division d'infanterie, commandée par le général Girard, qui partira demain de Paris pour Belfort, comme je l'ai déjà mandé, et qui sera composée des 5e, 14e, 20e et 24e régiments ; de la 19e division, qui sera commandée par le général Brayer et composée des 7e, 72e, 11e et 27e régiments (cette division restera à Paris) ; de la 20e division, qui sera composée des 5e léger, 88e, 44e et 40e (cette division devra se réunir à Paris ; vous ne la ferez venir que quand on le pourra sans inconvénient) ; de la 21e division ; le 15e de ligne, le 26e, le 61e et le 8e léger formeront cette 21e division, qui se réunira entre la Loire et la Dordogne ; elle restera là jusqu'à nouvel ordre.
Ce corps sera sous les ordres du comte de Lobau ; il sera ainsi composé de seize régiments ..." ( Correspondance de Napoléon, t. 28, 21765 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39200).
Le 11 avril 1815, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, à Grouchy : "Monsieur le comte, l'Empereur vous donne le commandement en chef du 7e corps ou corps d'observation des Alpes.
Ce corps doit être composé des deux premiers bataillons des régiments ci-après désignés, complétés chacun, autant que possible, à cinq cents hommes armés, habillés, équipés et en état, savoir : des 6e léger, 39e et 49e régiments qui doivent être actuellement sous vos ordres ; des 16e et 87e qui doivent être à Toulon et Antibes ; des 14e léger, 9e et 34e de ligne, venant de l'île de Corse à Toulon, et des 7e, 14e, 20e et 24e de ligne, venant en poste avec le général Girard de Paris à Lyon.
Cela fait douze régiments ou vingt-quatre bataillons, que vous organiserez en quatre divisions et huit brigades. Ces quatre divisions d'infanterie prendront les numéros 22, 23, 24 et 25.
La 22e division d'infanterie est la division actuelle du général Girard, venue en poste de Paris à Lyon.
Je joins ici les ordres que je donne aux généraux commandant les 7e, 8e et 9e divisions militaires pour qu'ils tiennent à votre disposition et fassent diriger suivant les indications que vous leur donnerez, les deux premiers bataillons et les trois premiers escadrons des douze régiments d'infanterie et des trois régiments de cavalerie désignés ci-dessus.
L'intention de l'Empereur est que vous réunissiez vos divisions sur les points les plus convenables, tels que Grenoble, Chambéry et dans la Provence, tant pour la sûreté de la frontière des Alpes que pour le maintien de la tranquillité dans les 7e et 8e divisions militaires. Sa Majesté vous recommande de ne point laisser dans la Provence, dont l'esprit a été si mauvais, le 87e, le 39e, le 49e régiment de ligne et le 6e léger, mais de les réunir à Chambéry.
Concertez-vous sur-le-champ avec les généraux commandant les 7e, 8e et 9e divisions militaires, pour qu'ils fassent procéder sans délai à la formation des bataillons et escadrons mis en activité, et entendez-vous avec eux sur la direction qu'ils doivent leur donner. Faites-moi connaître le plus tôt possible, afin que je puisse en rendre compte à l'Empereur, les premières dispositions que vous aurez faites pour l'organisation de votre corps, la force et la marche des troupes, les points que vous aurez désignés pour l'emplacement de vos divisions.
Je réitère mes ordres pour accélérer l'arrivée à Toulon des trois régiments venant de l'île de Corse. Je pense qu'ils ne peuvent tarder d'y être rendus, et leur arrivée rendra parfaitement disponibles les régiments tirés de Toulon, Marseille et Antibes.
Ayez soin, pour les mouvements de troupes, que les commissaires de guerre donnent les avis de passage et prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer leur subsistance en route.
Vous êtes instruit ainsi, Monsieur le comte, de l'ensemble des mouvements militaires que l'Empereur ordonne pour le Midi ; ne perdez pas un instant pour procéder à leur exécution ; combinez-le avec les généraux divisionnaires de manière à l'accélérer autant que possible, sans cependant rien compromettre, et adressez-moi journellement des rapports très-détaillés sur vos dispositions.
Je vous écris particulièrement, pour vous faire connaître les généraux désignés pour commander vos divisions et brigades, les officiers d'état-major et d'administration qui seront attachés à votre corps, et les mesures prises pour donner à chaque division une batterie d'artillerie, des sapeurs et des officiers d'artillerie et du génie.
J'ai fait connaître au ministre de l'intérieur la nécessité de mettre de bons bataillons de gardes nationales dans les places, pour rendre disponibles les bataillons de troupes de ligne mis en activité. Vous aurez à vous concerter avec les préfets, pour en accélérer la formation, car il est bien important que les divisions actives du 7e corps d'observation soient organisées, réunies et en état d'agir le plus promptement possible.
Un deuxième corps d'observation va se former sur la frontière des Pyrénées, sous les ordres du général Clausel ; s'il y avait encore dans les 7e et 8e divisions militaires quelques corps ou détachements appartenant aux 9e, 10e et 11e divisions militaires, tels que les 13e, 63e et 69e régiments de ligne, les 5e, 14e et 15e régiments de chasseurs, faites-les rentrer à Nîmes, afin que la formation du 8e corps d'observation, dont ils doivent faire partie, n'éprouve aucun retard" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 375).
Le 16 avril 1815, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, à Grouchy : "Monsieur le comte, je vous ai prévenu, le 11 de ce mois, que l'intention de l'Empereur était que vous réunissiez les divisions du 7e corps d'observation que vous commandez, sur les points que vous jugeriez les plus convenables, pour la sûreté de la frontière des Alpes et pour le maintien de la tranquillité dans les 7e et 8e divisions militaires.
L'Empereur ordonne : 1° que la 22e division d'infanterie, commandée par le général Girard, qui est composée des 7e, 14e, 20e et 24e régiments de ligne, se dirige sur Grenoble. Donnez-lui-en l'ordre ; j'écris de mon côté à M. le duc d'Albuféra, de la faire partir sur-le-champ pour Grenoble, si elle se trouve encore à Lyon ...
La 24e division composée des 16e et 87e régiments de ligne, auxquels vous pourrez joindre postérieurement le 14e de ligne, restera provisoirement en Provence, jusqu'à ce que les trois régiments destinés à former la 25e division aient été ramenés de l'île de Corse ..." (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 393).
Le 28 avril 1815, le Maréchal Grouchy écrit, depuis Chambéry, au Ministre de la Guerre : "Monsieur le maréchal, le lieutenant général Girard, dans la division duquel se trouve le 14e régiment d'infanterie, m'a adressé, quant au remplacement du colonel Bugeaud par le colonel Jacquet, désigné pour prendre le commandement du 14e, des observations auxquelles il me semble urgent que Votre Excellence veuille bien avoir égard. La conduite, le dévouement, les principes dont a fait preuve le colonel Bugeaud doivent le faire considérer comme un chef précieux pour le corps qu'il commande; il possède l'attachement légitime et la confiance de ses subordonnés; le leur ôter, c'est douloureusement affecter un régiment distingué par son bon esprit, son instruction, sa tenue et son amour pour l'Empereur.
Veuillez, Monsieur le maréchal, jeter les yeux sur la lettre du général Girard ; je ne puis que confirmer tout ce qu'il avance, et vous demande de trouver bon que je ne fasse reconnaître le colonel Jacquet, qui n'est d'ailleurs pas ici, que quand Votre Excellence m'aura marqué qu'elle persiste dans le remplacement du colonel Bugeaud" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 397).
Egalement le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince D'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin ... Donnez ordre aux deux régiments de la jeune Garde qui sont ici prêts à partir de se mettre en route sous les ordres du lieutenant général Brayer et d'un général de brigade. Ils partiront à deux heures du matin, voyageront en poste, et ils doivent arriver en trois ou quatre jours. Qu'une batterie de six pièces de canon et une compagnie d'artillerie les suivent. Ce mouvement se fera également en poste. Un chef d'escadron d'artillerie se rendra d'avance à Angers pour y organiser les attelages. Les harnais seront envoyés d'ici en poste. Faites partir également en poste le 3e bataillon du 14e, qui est à Orléans. De sorte que, d'ici à quatre jours, le général Brayer pourra se trouver là avec ses deux régiments de la jeune Garde et le bataillon du 14e.
Envoyez le général Pajol visiter les dépôts sur la Loire. Il fera verser d'un régiment sur un autre, de manière à mettre sur-le-champ en activité tout ce qui est disponible ..." (Correspondance de Napoléon, t. 28, 21953 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39760).
Encore le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Donnez les ordres suivants par estafettes extraordinaires.
Donnez ordre que le 3e bataillon du 14e de ligne, fort de 600 hommes, parte d'Orléans pour se rendre à Angers, où il sera à la disposition du général commandant l'armée de la Loire.
Donnez ordre que le 4e bataillon de ce régiment soit formé sans délai. Faites-en sentir l'importance au préfet d'Orléans et ordonnez qu'on le dirige également sur Angers ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1579 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39755).
Le 1er juin 1815, un Officier est blessé au cours de l’affaire de Saint Léger en Vendée ; quatre Officiers sont également blessés le 28 juin à l’Hôpital (Savoie).
En novembre 1815, le 14ème est définitivement licencié.
Entre 1804 et 1815, le 14ème de ligne a eu 65 Officiers tués ; 17 sont décédés des suites de leurs blessures ; 149 autres ont été blessés.
Sources :
- Martinien A. : “Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l’Empire (1805-1815)”.
- Notes de l’auteur.
Uniformes
Drapeaux
"Le soussigné, sergent à la 3e compagnie du 2e bataillon du 14e régiment d'infanterie de ligne, déclare sur son honneur et par serment que, fait prisonnier le 8 février dernier, il fut conduit à 2 lieues du champ de bataille dans un village; qu'il y passa une partie de la nuit et jusqu'au moment de la retraite des Russes, dans une chambre servant de corps de garde dans laquelle étaient déposés 4 drapeaux français, entre autres celui du 44e, dont le numéro fixa sa vue pendant tout ce temps ... (Signé) LESTERLIN." (Colonel du 14e de ligne à Berthier, 19 mai - In : Cazalas E. : « Mémoires du Général Bennigsen », tome 1, page 225).