Le 9e Régiment d'infanterie de ligne

1796-1815
«Vive Normandie»

Avertissement et remerciements :

Accès à la liste des Officiers, cadres d'Etat major, Sous officiers et soldats du 9e de Ligne

Né des vieilles Bandes de Normandie, assemblées en 1562, ce Vieux Corps passe Maréchal d’Ancre en 1615 et Normandie en 1617. A partir de 1620, Normandie est de tous les combats, de toutes les campagnes : du siège de Spire en 1635, à Turin en 1640, à Crémone en 1647, à Sarrebruck en 1675, à Kehl en 1733 pour, en 1745, à Fontenoy, s’entendre déclarer par Louis XV : «Messieurs de Normandie c’est à vous que je suis redevable de la victoire».

En 1791, il devient 9ème Régiment d’Infanterie. En janvier, son 2ème Bataillon embarque à Lorient pour St Domingue où il prend position à Port-au-Prince en mars. Pendant ce temps, le 1er Bataillon resté en France est secoué de troubles : seize Officiers démissionnent tandis que treize autres sont destitués comme «nobles» ou «suspects».

En 1792, le 9e est commandé par le Colonel Jean François Louis Picault Desdorides. En octobre, la 1ère Compagnie est versée à l’Armée du Rhin ou après Spire et Worms elle est investie à Mayence. Elle subit le siège jusqu’au 23 juillet 1793. Les survivants sont envoyés en Vendée tandis qu’une partie du Régiment participe à la victoire de Fleurus en 1794, au sein de l’Armée de Sambre et Meuse.

En 1794 est formée la 9ème Demi-brigade de Bataille composée des éléments suivants :
1er Bataillon, 5ème Régiment d’Infanterie
3ème Bataillon Volontaires du Nord
2ème Bataillon Volontaires du Finistère.
A cette époque, elle est commandée par le Chef de Brigade Cardon.

La 9e demi-brigade a été formée lors du second amalgame (loi du 18 nivôse an IV-7 janvier 1796) à partir de :

- 2e demi-brigade (de premier amalgame)

La 2e demi-brigade de première formation avait été formée des unités suivantes :

- 2e bataillon du 1er régiment (ci-devant Colonel-Général)

créé en 1780. — II a fait les campagnes de 1792 et 1793 à l'armée de la Moselle.

- 4e bataillon de la Somme

Organisé le 6 septembre 1791, commandé par Compère

- 5e bataillon de Paris (première formation).

Organisé le 20 septembre 1792, commandé par Grandjean

- 1er et 3e bataillons de la 161e demi-brigade (de premier amalgame).

La 161e demi-brigade de première formation avait été formée des unités suivantes :

- 1er bataillon du 89e régiment (ci-devant Royal-Suédois)

Royal-Suédois (88e), créé en 1690. 91e régiment en 1789; 89e régiment en 1791. Le 1er bataillon a fait les guerres de 1792 et 1793 à l'armée de la Moselle, celle de 1794 à l'armée du Nord

- 9e bataillon du Nord, ou de Douai

Organisé le 24 octobre 1792, commandé par Gaspart

- 3e Bataillon de Volontaires de Paris ou Bataillon de Molière (Paris, 1ère formation).

Créé le 24 septembre 1792, commandé par Lefebvre

L'amalgame aurait eu lieu à Aix-la-Chapelle le 7 février 1796. La nouvelle 9e compte dans ses rangs d’anciens soldats du plus vieux Régiment d’infanterie : Picardie (appelé Colonel Général à la veille de la Révolution) ainsi que de Royal Suédois et des Volontaires Nationaux Parisiens. Le corps est commandé par le Chef de Brigade Marpande.

Le 31 mars 1796, la 9e Demi-brigade de ligne passe sous le commandement de Simon Lefebvre; la 9e est à l'Armée de Sambre-et-Meuse.

Le 9 juillet 1796, le Corps de Kleber se compose de deux Divisions (Lefebvre et Colaud), et d'une Réserve d'infanterie (Général Bonnard) :
Division Coulaud :
Brigade BASTOUL :
20e Demi-brigade légère.
9e Demi-brigade de ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 324).

Le 7 octobre 1796, la Division Bernadotte ne bougea pas, à l'exception de la 9e Demi-brigade de ligne, de la Brigade Simon, qui relève les troupes de Poncet à Munster, à Bingen et dans les postes en avant de cette dernière ville (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 378).

Le 8 octobre, l'ennemi, après avoir repoussé les avant-postes établis par le Général Simon du côté de Kempten et de Gaulsheim, attaque Bingen, où se trouve la 9e Demi-brigade de ligne. Les soldats abandonnent honteusement cette position sans tirer un coup de fusil, et malgré tous les efforts du Chef de Brigade Lefebvre pour rallier sa troupe. Le Général Bernadotte, indigné de la conduite de la 9e Demi-brigade, demande qu'elle soit renvoyée sur les derrières ; elle reçoit l'ordre de se rendre à Sarrelibre. Les Autrichiens ont pris, dans cette affaire, une pièce de 4; ils s'établissent solidement à Bingen, et le Général Simon doit se contenter de les y maintenir, en établissant ses avant-postes le plus près possible de cette place et sur les débouchés qui y conduisent (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 379).

Poncet arrive à Gonnesweiler le 12 octobre 1796; il met son Corps de Flanqueurs en mouvement, le 13 au matin, et il l'établit en avant de Saint-Wendel. Ce Corps est renforcé, le 14, de la 9e Demi-brigade de Ligne venant de Sarrelibre ; il comprend alors : onze Compagnies auxiliaires d'infanterie, la 9e Demi-brigade, un Escadron du 16e Chasseurs, un du 19e de Cavalerie et un du 25e de Cavalerie (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 1, p. 382).

En 1797, la 9e Demi-brigade de ligne est à l'Armée des Alpes.

Le 9 novembre 1797 (19 brumaire an 6), par ordre du Général en chef Bonaparte, une lettre est expédiée depuis le Quartier général de Milan, au Général Vignolle : "... A Gênes. 9e idem ...
Vous voudrez bien, Général, me remettre, avant de donner ces ordres, un tableau du jour où ces différents corps feront leurs mouvements
" (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2332 ; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1, p.46).

L'"État des Demi-brigades de ligne et légères distraites de l'Armée d'Italie pour l'expédition d'Angleterre", daté du même jour (9 novembre 1797 - 19 brumaire an 6) indique que la 9e de Ligne, détachée en France et chez les différentes puissances d’Italie, est en Corse (Correspondance de Napoléon, t.3, lettre 2335; La Jonquière C. de : « L’expédition d’Egypte, 1798-1801 », t. 1. P. 47-48).

En 1798, la 9e Demi-brigade de ligne combat à Cheibreiss et aux Pyramides.

Le 13 avril 1799 (24 germinal an 7), le Général Bonaparte écrit depuis son Quartier général, devant Acre, au Général Murat : "Le général en chef vous ordonne, Citoyen Général, de partir demain, à trois heures du matin, avec la 4e demi-brigade légère et tous les hommes de la 25e demi-brigade, hormis ceux de ce corps qui sont au moulin de Dâoud, le 2e bataillon de la 9e demi-brigade et la compagnie de grenadiers, le 2e bataillon de la 18e demi-brigade et le général de brigade Rambeaud, pour vous rendre à Safed; le parc vous enverra 10,000 cartouches.
Le général en chef ordonne que ces troupes aient du pain pour trois jours; l'ordonnateur en chef a ordre d'en envoyer sur-le-champ à votre camp pour la 4e légère; les troupes qui partent de notre camp le prendront ici. Le général Rambeaud a ordre de partir d'ici à minuit, avec les deux bataillons et les 10,000 cartouches, pour se rendre à votre camp ...
" (Correspondance de Napoléon, t.5, lettre 4086).

Le 23 octobre 1799, le Corps passe sous le commandement de Joseph Pépin. La 9e combat à Saint-Jean d'Acre.

En 1800, un autre détachement rejoint l’Italie. La 9ème combat donc d’une part en Egypte à Héliopolis, et d’autre part en Italie à Montebello et Plaisance.

En mars 1800, le Bataillon de l'Armée d'Orient de la 9e Demi-brigade n'est pas embrigadé (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 50).

ARMÉE DE RÉSERVE. – 1re Division. Tableau de la force et de l'emplacement de ladite Division au 30 Ventôse an 8 de la République française une et indivisible.
Général commandant la Division : CHABRAN, Général divisionnaire.
Aides de camp : TESTE et BERGER, Chefs de Bataillon.
Quartier général :
Adjudant général, Chef de l'Etat-major provisoire : PRÉVOST, Général de Brigade.
Adjoints aux Adjudants généraux : QUESNEL et COLIN, Lieutenants.

DÉNOMINATION
DES CORPS
OFFICIERS PRÉSENTS sous les armes: sous-officiers et soldats. COMBATTANTS. COMPRIS dans l’effectif. TOTAL DE L’EFFECTIF, officiers compris. CHEVAUX d’officiers. EMPLACEMENT des corps.
présents. absents. aux hôpitaux. en congé ou détachés.
Bataillon complé-
mentaire
de la 9e de ligne 38 4 466 436 25 » 533 9 à Givry.
de la 13e de ligne 60 6 634 610 24 63 787 15 à Mâcon.
de la 69e de ligne 45 6 528 579 110 29 719 7 à Chalon.
de la 75e de ligne. 42 4 724 669 25 30 770 » à Sennecv.
de la 21e légère. » » » 600 (1) » » » » à Cluny.
12e compagnie du
5e d'artillerie à pied
2 2 41 40 9 21 85 4 à Bourg-Neuf.
Détachement d'artillerie,
Ecole de Grenoble
» » 16 16 » » 16 » à Bourg-Neuf.
TOTAUX. 187 22 2,409 2,950 193 143 2,910 35

(1) Malgré les demandes réitérées faites au commandant de la 21e légère, il n'a pas été possible d'obtenir la situation du corps qu'il commande.

Les Généraux de Brigade, Adjudants généraux et Chefs de Brigade qui sont annoncés n'ont point encore paru. Les armes manquent, surtout depuis l'incorporation des Bataillons auxiliaires, qui n'en ont point reçu (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 52 - Note : vers le 20 mars).

Le "Tableau des progrès de l'organisation des dépôts d'infanterie de l'armée d'Orient en bataillons, conformément à l'arrêté des Consuls de la République du 28 frimaire an 8 (19 décembre 1799), depuis le 3 pluviôse (23 janvier 1800) jusqu'au 1er germinal suivant (22 mars 1800)é indique pour la 9e de Ligne : 683 hommes à l'effectif, dont 613 présents; 317 hommes manquent au complet ; "Réorganisé; on y a incorporé le 1er bataillon auxiliaire du département de la Vienne et le 2e du département du Gard; ce bataillon est à Givry" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 602 - Note : Ce tableau a été envoyé au Ministre, de Mâcon, le 24 mars 1800, par l'Inspecteur aux Revues Gaultier).

La situation du 24 mars 1800 donne :
Armée de réserve.
BATAILLONS (bis) DE L'ARMÉE D'ORIENT EMBRIGADÉS.
Infanterie de bataille
9e et 19e, 623 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 612).

Une situation en date du 10 avril donne au Bataillon supplémentaire (de l'Armée d'Orient) de la 9e de Ligne un effectif de 613 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 615 - Note : Cette situation, existant seulement à l'état de minute, ne peut inspirer une confiance absolue).

Le 14 avril 1800, le Ministre donne l'ordre au Général Chabran de se "mettre en marche au reçu de la présente, avec le détachement de 1500 hommes d'infanterie et 100 hommes de troupes à cheval ... pour vous diriger avec rapidité sur Genève et, de là, sur les différents points du département du Mont-Blanc où votre présence sera nécessaire ..." (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 138).

Pour atteindre l'effectif de 1500 hommes, Chabran doit prendre 4 Bataillons, ceux des 9e, 69e, 75e et 88e, et "vu la mauvaise organisation du service des étapes", il est "obligé de faire filer successivement les bataillons" (Chabran au Ministre, 17 avril - De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 138).

D'après un "État de la force et de l'emplacement des corps arrivés dans leurs cantonnements au 26 germinal an 8 (16 avril 1800)" signé par le Général Vignolle, Général chef provisoire de l'Etat-major général, "l'embrigadement formé des dépôts de l'armée d'Orient" comprend un Batailllon de la 9e Demi-brigade qui est à Givry, et a 624 hommes présents sous les armes; son effectif total est de 723 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 619).

La tête de colonne doit arriver à Genève le 22 avril et le dernier Bataillon le 25. Laissant 11 Bataillons dans la Saône, Chabran arrive de sa personne à Genève dans la soirée du 22 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 138).

La situation de l'Armée de Réserve (1ère partie) datée du 5 Floréal an 8 (25 avril 1800) indique :
Armée de Réserve : Berthier, Général en chef.
Bataillons formés des Dépôts d'infanterie de l'Armée d'Orient.
9e de Bataille, à Givry, 651 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 622 - Note : Une autre situation a été établie la veille, 24 avril, sous une autre forme présentant les effectifs par armes et subdivisions d'armes au lieu de les donner par division. – Elle ne diffère de celle-ci que par quelques détails (Archives nationales AF. IV, registre, 1159.)). A noter qu'une situation établie le même jour à Paris, donc un peu moins fiable, donne la 9e avec un effectif de 624 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 627)

Le 8 Floréal an 8 (28 avril 1800), le Général de Division Chabran écrit, depuis Genève, au Ministre de la Guerre : "Citoyen Ministre,
Mon premier soin ayant été de vous instruire de mon arrivée ici et de la tranquillité qui régnait dans le département du Mont-Blanc, je m'attends à recevoir des ordres qui donnent à ma division et à moi une destination définitive. Je n'ai cessé, d'après vos instructions, de correspondre avec le général en chef de l'armée de réserve, quoique l'ordre du jour du 30 germinal sur la formation de cette armée ne fasse mention, ni des corps qui sont sous mes ordres, ni du commandement que le Premier Consul m'avait conféré.
Malgré toutes les précautions que j'ai pu prendre, malgré le zèle infatigable des officiers, la désertion en route s'est portée à environ 300 hommes Elle peut être, en partie, attribuée au défaut absolu de solde et de souliers. Par toutes mes lettres, j'ai exposé la pénurie de la division sur ces deux objets. Je vous la rappellerai, citoyen Ministre, jusqu'à ce qu'on y aura porté remède ...
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 140).

Selon un état de la "Force de l'Armée de réserve en Italie au 1er prairial an 8 (21 mai 1800", le Bataillon complémentaire (de l'Armée d'Orient) de la 9e de Ligne compte 500 hommes pour un effectif total de 624 (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 679).

Le 11 Prairial an 8 (31 mai 1800), le Général de Division Chabran écrit, depuis Verrès, au Premier Consul de la République française : "L'attaque du fort de Bard, retardée par le défaut de munitions et le départ des canonniers nécessaires pour servir les différentes pièces, est fixée à demain, d'après l'arrivée d'un caisson de 12 qui vient fort à propos. Tout est ordonné. Je joins ici les diverses instructions que j'ai cru devoir donner. Je compte sur l'intelligence et le zèle de ceux que j'ai chargé de diriger les différentes attaques que je surveillerai de très près. Je compte aussi sur la bravoure des troupes. Tous les efforts seront réunis pour la réussite.
Je vous rendrai, sur-le-champ, compte du résultat.
Je crois devoir, citoyen Consul, vous mettre sous les yeux l'état de situation et de l'emplacement des corps qui composent la division que je commande et je réclame votre attention.
Le général Carra-Saint-Cyr me demande une demi-brigade forte de 1500 hommes. Je me trouve dans l'impossibilité de pouvoir la lui envoyer.
Salut et respect.
CHABRAN
Je suis sûr d'avance, citoyen Consul, que si vous jetez un coup d'oeil sur le triste état ci-joint, vous serez peiné d'y voir 3,000 conscrits pour 4 officiers généraux.
Armée de réserve. – Division du général Chabran.

  DENOMINATION des CORPS OFFICIERS SOUS-OFFICIERS, SOLDATS présents sous les armes. EMPLACEMENTS
présents absents Infanterie Cavalerie Artillerie.
2e demi-brigade provisoire Bataillon complémentaire de la 9e de ligne 29   288     à Aoste.
de la 13e de ligne 35 5 283     à Hone, sur la droite de la Dora, sous Bard.
de la 85e de ligne 33 3 508     A Ivrée.

Certifié très véritable.
Le général CHABRAN
" (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.1, p. 533).

Situation de la Réserve, 1re ligne, au 20 Prairial an 8 (9 juin 1800) :
9e de Bataille, 1 Bataillon, 450 hommes; 122 hommes sont au Dépôt à Chambéry (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 535; De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 543).

Autre Situation de la Première ligne de l'armée de réserve au 20 prairial an 8 (9 juin 1800).
Force de l'infanterie de la première ligne de l'armée de réserve
Bataillon complémentaire de l'Armée d'Orient, 9e de Ligne, 500 hommes (De Cugnac (Cpt) : Campagne de l'Armée de Réserve en 1800, Paris, Chapelot, 1900, t.2, p. 539 - Archives nationales, A. F. IV, registre, 1159).

L'Ordre du jour du 5 Brumaire an 9 (27 octobre 1800), signé par le Général en Chef Menou, déclare : "… Stamphly, sergent, vaguemestre de la division Régnier, a pour camarade et ami intime Lhuillier, sergent de grenadiers au premier bataillon de la 9e demi-brigade ; il apprend que son ami vient de perdre la vue à la suite d'une longue ophtalmie ; sur-le-champ, il écrit au citoyen Boursier, quartier-maître, trésorier à la 9e demi-brigade, qu’il donne pour toujours sa paie de sergent à son ami Lhuillier, et ce à dater du premier vendémiaire an 9, afin qu'il puisse se procurer les soulagements dont il pourrait avoir besoin.
Stamphly, la République reconnaissante vous donne par mon organe le titre de vertueux citoyen.
Lhuillier, vous êtes l'ami de Stamphly, vous ne pouvez être qu'un brave et excellent soldat : à dater du premier vendémiaire dernier, vous aurez un supplément de paie de douze francs par mois, à titre de pension viagère.
Le directeur-général et comptable est chargé de l'exécution du présent ordre. Ce supplément de douze francs par mois sera payé sur un certificat de vie, délivré tous les mois par le conseil d'administration de la 9e demi-brigade, et visé par un commissaire des guerres, ainsi que par les officiers-généraux de la division.
Le général en chef ordonne au général chef de l'état-major général de faire faire pour Stamphly un sabre garni en vermeil, sur lequel sera gravé :
La République reconnoissante
Au vertueux Stamphly. Un exemplaire de l'ordre du jour sera adressé directement aux sergents Stamphly et Lhuillier ...
" (Pièces diverses et correspondances relatives aux armées d’orient).

D'après l'Emplacement des troupes de la République française à l'époque du 1er Fructidor an 9 (19 août 1801), la 9e Demi-brigade d'infanterie de ligne était à l'Armée d'Orient ; son Bataillon complémentaire, à l'Armée d'observation du Midi. (Voir Armée française en Fructidor an 9).

Le 24 novembre 1801 (3 frimaire an 10), Bonaparte écrit depuis Paris au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "... La 9e demi-brigade de ligne [se rendra] à Montpellier ...
Ces demi-brigades de l'armée d'Orient resteront dans la 8e division militaire jusqu'à ce qu’elles soient embarquées, au nombre des deux tiers de la force de la demi-brigade.
Elles laisseront un chef de bataillon et plusieurs officiers à Marseille et à Toulon pour rejoindre les détachements qui arriveraient plus tard.
Vous donnerez des ordres pour envoyer, le plus promptement possible, dans tous les endroits où ces demi-brigades doivent tenir garnison, tout ce qui leur est nécessaire
" (Correspondance générale, t.3, lettre 6654).

D'après l'Etat militaire de l'an 10 (1802), le Bataillon complémentaire de la 9e Demi-brigade était à Monopoli, à l'Armée d'observation du Midi.

Le 27 mai 1802 (7 Prairial an 10), Bonaparte écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vois, citoyen ministre, que sur l'état de l'emplacement des troupes du 5 prairial, les chefs de brigade de la 9e de ligne, ... ne sont pas nommés. Cependant ces places ne sont pas vacantes …" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 439 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6917).

Le 28 juin 1802 (9 Messidor an 10), Bonaparte écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Je vous prie, citoyen ministre, de donner l'ordre : ... à la 9e de ligne de se rendre à Autun ...
Ces troupes ne se mettront en marche que du 10 au 20 thermidor. Vous aurez soin de les faire marcher à petites journées, et de leur donner de fréquents repos pour qu'ils n'éprouvent point de fatigue. Il est aussi convenable qu'avant leur départ, leur organisation soit complétée de 5 compagnies à 9 ; ce qui doit avoir lieu par l'incorporation des bataillons complémentaires ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1257 ; Correspondance générale de Napoléon, t.3, lettre 6965).

Armes d’Honneur décernées :
Hyppolite Baron Cazeaux - Capitaine : Sabre d’Honneur le 23 Juillet 1801 ; Simon Champagnat - Grenadier : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Joseph Macquard - Sergent : Fusil d’Honneur le 4 Juin 1801 ; Jean Martin - Sergent : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Emmanuel Parant - Caporal : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Jacques Poncelet - Sergent : Sabre d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Louis Poulard - Soldat : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Jean Louis Poulard - Fusilier : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802 ; Alexandre Stamphly - Sergent : Sabre d’Honneur le 29 Mai 1802 ; Claude Verdun - Sergent : Fusil d’Honneur le 15 Septembre 1802.

En janvier 1803, la 9e de Ligne est en garnison à Autun.

Le 24 mars 1803 (3 Germinal an 11), le Premier Consul écrit, depuis Paris, au Général Berthier, Ministre de la Guerre : "Donnez ordre, citoyen ministre, à la 88e de se rendre en garnison à Strasbourg ... à la 9e de ligne de se rendre en garnison à Landau ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 7533).

Le 20 avril, elle se met en marche pour Landau où elle arrive le 18 mai après être passée par Strasbourg le 15. A cette époque, et depuis les Traités de Westphalie, Landau est une ville française ; elle le restera en 1814, et sera perdue après les Cent jours.

L’arrêté du 1er Vendémiaire an XII (24 septembre 1803) rétablit la dénomination de Régiment d’Infanterie. Le 13 octobre, le 9e se rend à Strasbourg. C’est là que le Colonel Pépin reçoit une circulaire ministérielle en date du 22 novembre, lui ordonnant de constituer un Bataillon d’élite composé d’un Etat-major, de 3 Compagnies de Grenadiers, et de 3 Compagnies de Chasseurs (sous la République, les Chefs de Corps avaient pris l’habitude lors des campagnes de regrouper leurs meilleurs Fusiliers en une seconde Compagnie d’élite dite de Chasseurs) totalisant 24 Officiers et 744 hommes, choisis parmi les plus braves. «Mais, ajoute le Ministre, que le citoyen colonel se rassure, ses soldats lui seront rendus dès que la campagne sera terminée !».

A partir de ce moment, il faut dissocier les différents éléments du Régiment.

/ Le Bataillon d’élite du 9ème de Ligne jusqu’au début de l’année 1806.

Après avoir reçu la circulaire du Ministre, Pépin confie immédiatement au Chef de Bataillon Royer la formation du Corps d’élite, pendant que le Grenadier Lansquenet, nommé Tambour maître pour la circonstance, s’occupe du recrutement des Tambours.

Le 10 décembre, les dites Compagnies, recomplétées à 100 hommes, retournent à Landau pour y former le Bataillon d’élite. Le rassemblement a lieu le 13 ; de là, le Bataillon doit se mettre en route le 16 pour Arras, lieu de destination de l’ensemble des Bataillons d’élite des «Grenadiers de la réserve» puis d’avant-garde, commandés d’abord par Junot, puis à partir de mars 1805 par Oudinot. Les effectifs sont cependant loin d’être complets ; le 20 décembre, Pépin signale au Ministre qu’il n’a pu réunir que 75 Grenadiers et 243 Chasseurs (ces derniers par ailleurs n’ont pas de sabres).

Le Bataillon du 9e arrive à Arras le 8 janvier 1804. Le 4 juin, il se met en marche pour les côtes et embarque au Havre de Grâce. Le 25 juin, les anglais bombardent la ville, opération renouvelée les 20 et 21 juillet.

Entre temps, en janvier 1804, il a été décidé de constituer six Régiments d’élite pour former la Division de Grenadiers de la Réserve. D’après Rigo, le Bataillon d'élite du 9e de Ligne est associé à celui du 13e pour former le 1er Régiment. Toujours d’après le même, suite à cette décision, le Bataillon du 9e de Ligne aurait du retourner à Arras le 24 septembre. Mais d’après le Voltigeur Asseré, qui faisait parti de ce Bataillon, ce départ eut lieu l’année suivante. En tout cas, en septembre 1804, il comptait 591 hommes et Officiers, mais n’avait aucun bonnet à poils, chose étonnante pour une unité de Grenadiers. Cependant, il y a malgré tout des certitudes quant à l’uniforme : les hommes portaient les cheveux à la Titus, et l’uniforme avait subi quelques retouches de coupe, et notamment, Rigo a démontré qu’assez rapidement, les retroussis avaient été distingués de rouge.

Le 18 Ventôse an 13 [9 mars 1805 - Note : La minute (Archives nationales, AF IV 866, ventôse an XIII, n° 23) est datée du 8 mars), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin ... Le général de brigade Macon et l'adjudant commandant Clément ne rejoindront pas la réserve à Arras ; proposez-moi un autre général et un autre adjudant commandant pour les remplacer. La réserve d'Arras doit être composée de 12 bataillons : ces 12 bataillons formeront six régiments qui seront commandés 3 régiments par trois colonels et 3 régiments par trois majors. Proposez-moi l'embrigadement de ces six bataillons et les colonels et majors qui doivent les commander. Je n'ai pas besoin de renouveler l'observation que les bataillons de la réserve d'Arras ne sont point de nouveaux corps et qu'ils doivent toujours compter dans les corps d'où ils sont tirés" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9647).

Le 22 mars 1805, le Bataillon d’élite du 9e de Ligne est débarqué pour se rendre à Arras, où il arrive le 2 avril. Le Corps des Grenadiers y est passé en revue par le Prince Joseph. En juin, les Grenadiers de la Réserve quittent Arras pour se rendre à Boulogne ; les hommes du 9e de Ligne se retrouvent au camp de Wimereux.

En juillet, le Corps des Grenadiers est passé en revue par Napoléon. A cette époque, le Bataillon d’élite du 9e de Ligne forme avec cette fois ci celui du 81e le 2e Régiment, commandé par le Major Brayer du 9e, pour un effectif de 128 hommes par Compagnie, soit 768 hommes par Bataillon. L’Empereur a par ailleurs abandonné son projet d’invasion de l’Angleterre pour se tourner vers l’Europe centrale.

D'après un "Etat sommaire des hommes qui ont fait la guerre dans les différents corps composant l'armée des côtes (Exécution de l'ordre du 12 thermidor an XIII.)", à l'avant-garde, corps des Grenadiers, 2e Régiment, le Bataillon d'élite du 9e de Ligne, sur un effectif de 729 hommes, en a 197 qui ont déjà fait la guerre (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 145).

Le 4 août, le Bataillon d’élite comprend 681 présents, et 48 hommes aux hôpitaux. Il est alors à l’avant-garde de l’Armée des Côtes.

D'après la "Situation de l'avant-garde de l'Armée des côtes de l'Océan, à l'époque du 1er Fructidor an 13" (19 août 1805), il y a, dans les troupes de la 1re Division de l'avant-garde, 1ère Brigade, 2e Régiment, Brayer, Major du 9e de Ligne. Chef de Bataillon Royer, 9e, 1 Bataillon, 785 hommes au complet, 681 présents à Wimereux. Chef de Bataillon Curtot, 81e ; 1 Bataillon, 785 hommes au complet, 744 présebts à Wimereux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1 (annexes et Cartes), p. 48 et suivantes).

Au 19 août 1805 donc, le Bataillon aligne théoriquement 785 hommes dont 681 à Wimereux. Il est sous les ordres du Général de Brigade Laplace Morthières. A la fin du mois, après avoir effectué des manœuvres devant l’Empereur, la Division Oudinot se met en marche pour Strasbourg. A partir du 28, elle fait partie du 5e Corps de Lannes (puis du 16 octobre au 27 novembre, Murat). A la date du 29, le Bataillon d’élite comprend 662 hommes présents.

Le Bataillon arrive à Strasbourg le 18 septembre. Le 23, il est passé en revue par Murat. Cinq jours de vivres sont distribués, cinq paquets de munitions par homme, avec ordre de se tenir prêt à marcher pour le lendemain.

Le Général de Brigade, Chef de l'Etat-major général du 5e Corps d'armée, écrit, le 4 vendémiaire an 14 (26 septembre 1805), depuis Rastatt, au Maréchal Berthier : "... Le 1er vendémiaire, la division de grenadiers, aux ordres de M. le général Oudinot, occupait Strasbourg et les cantonnements dont le détail suit : 1re brigade aux ordres du général LAPLANCHE-MORTIÈRES.
Bataillon d'élite du 13e régiment de ligne. Strasbourg.
Id. 58e id, Strasbourg.
Id. 9e id. Strasbourg.
Id. 81e id. Strasbourg ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 394).

Le 25, le Bataillon du 9e passe le Rhin, avec l’ensemble de la division.

Composition de la Grande Armée au moment où elle a passé le Rhin pour la campagne d'Autriche.
5e corps d'armée au passage du Rhin dans les premiers jours de vendémiaire an XIV.
1re division. (Grenadiers et voltigeurs).
2e régiment d'élite. Bataillon du 9e de Ligne, 662 hommes (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 158).

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique qu'à la date du 3 Vendémiaire (25 septembre), "toute la division commandée par ce général, ainsi que celle de cavalerie et 12 bouches à feu, sont parties de Strasbourg à 3 heures du matin, ont passé le Rhin sur le pont de Kehl et ont marché, par diverses routes, pour aller occuper, le soir, les cantonnements dont le détail suit :
1re brigade aux ordres du général LAPLANCHE-MORTIÈRES.
Bataillons des 9e et 81e de ligne. Bühl.
Id. 13e et 81e id. Steinbach ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

Le 26, il est dans la principauté de Bade où il reste jusqu’au 29.

Le Rapport du Général Compans au Maréchal Berthier indique : "Le 4 (26 septembre), à 2 heures du matin, la 4e compagnie du 2e bataillon de sapeurs et le bataillon d'élite du 9e régiment de ligne ont eu ordre de partir de Bühl et de se diriger sur Freudenstadt, à l'effet d'occuper ce poste, dans le cas où il ne le serait pas par l'ennemi, et de l'enlever, dans le cas où il ne le serait que par des forces inférieures ..." (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 404).

De là, la Division traverse l’Allemagne, prend la direction de Ulm dans des conditions difficiles, la pluie ayant rendue les chemins presque impraticables.

"1er CORPS D'ARMÉE.
Rapport à Son Excellence Monseigneur le maréchal Berthier.
Du 6 au 7 vendémiaire an 14 (28 au 29 septembre 1805).
… M. le Maréchal commandant en chef a reçu le 6 (28 septembre), le premier rapport du commandant du bataillon d'élite du 9e régiment de ligne détaché à Freudenstadt.
Il résulte de ce rapport que le bataillon, parti de Bühl le 4 vendémiaire (26 septembre), à 4 heures du matin, avec la 4e compagnie du 2e bataillon de sapeurs pour aller occuper Freudenstadt et le fort Alexandre et s'y fortifier, arriva à Schwartzenberg à 3 heures de l'après-midi, après avoir parcouru des chemins presque impraticables à l'infanterie, et qu'il y fit halte, qu'il s'y remit en marche à 4 heures, pour se rendre à sa destination en remontant la Murg, et, qu'arrivé à Reichenbach, sa troupe était si fatiguée qu'il résolut d'y passer la nuit.
Trois soldats autrichiens ne tardèrent pas à se présenter à l'entrée du bourg; ils furent arrêtés et désarmés.
Le 5 (27 septembre), à 4 heures du matin, la troupe se remit en marche par un brouillard très épais ; elle rencontra à une demi-lieue des vedettes autrichiennes qui se retirèrent sur leurs postes, où, étant arrivée, elle fut reconnue; après quelques pourparlers, le commandant du bataillon de grenadiers finit par dire qu'il avait ordre de passer pour se rendre à Freudenstadt et il passa.
Ce poste lui fut abandonné par environ 300 hommes qui l'occupaient. Un détachement de 100 hommes, dont 50 sapeurs, fut aussitôt dirigé sur le fort Alexandre.
COMPANS
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 429).

Le 6 Vendémiaire an 14 (28 septembre 1805), le Maréchal Lannes écrit, depuis son Quartier général de Rastatt, au Maréchal Berthier : "Monsieur le Maréchal,
J'ai l'honneur de vous adresser copie du rapport que vient de me faire passer le chef du bataillon des grenadiers chargé d'occuper le poste de Freudenstadt et le fort Alexandre avec son corps. Vous verrez, en le parcourant, que l'ennemi n'a pas fait de grands efforts pour les évacuer.
Je vous prie, Monsieur le Maréchal, de donner des ordres pour que ce bataillon, dont j'ai besoin, soit relevé, de même que la compagnie de sapeurs.
Agréez, Monsieur le Maréchal .....
LANNES.
(En note, de la main du colonel Vallongue : Freudenstadt est au débouché de la Forêt-Noire, il n'y a plus que la division Beaumont.)
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 430).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 7 au 8 Vendémiaire an 14 (29 au 30 septembre 1805).
Le 7 (29 septembre), point de mouvement.
M. le Maréchal a ordonné à un officier de porter au bataillon de grenadiers détaché à Freudenstadt l'ordre d'en partir, sans nul retard, pour se rendre à Pforzheim par la vallée de l'Enz, et de se diriger ensuite sur Ludwigsburg, où il rejoindra le corps d'armée, qui aura passé à Pforzheim avant lui.
Le Général de brigade, Chef de l'état-major général du 5e corps de la Grande Armée,
D. COMPANS
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).

"5e CORPS d'ARMEE.
Rapport du 8 au 9 vendémiaire an XIV (30 septembre au 1er octobre 1805).
Le corps d'armée s'est mis en mouvement à 2 heures du matin et s'est dirigé sur Pforzheim par Ettlingen et Langensteinbach.
Il a pris, le soir, les cantonnements suivants :
Division de grenadiers.
... Bataillon du 9e régiment toujours détaché à Freudenstadt ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 439).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 9 au 10 vendémiaire an XIV (1er au 2 octobre 1805).
Le corps d'armée a quitté le 9 (1er octobre), à 5 heures du matin, ses cantonnements de la veille et s'est dirigé par Vaihingen sur Ludwigsburg, où il a pris les cantonnements dont le détail suit :
Division de grenadiers ...
Bataillons des 9e et 81e à Eglosheim ...
D'après les renseignements que l'on a sur l'ennemi, il parait qu'il n'a pas de gros corps de troupes entre Ulm et le point occupé par le 5e corps, et qu'il continue à se fortifier dans cette position.
Nos troupes légères, placées sur la rive droite du Neckar, n'ont aperçu, jusqu'à présent, aucun poste ennemi.
COMPANS
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 452).

"5e CORPS D'ARMÉE.
Rapport du 10 au 11 vendémiaire an XIV (2 au 3 octobre).
Le corps d'armée a quitté le 10 (2 octobre), à 10 heures du matin, ses cantonnements de la veille pour prendre les suivants :
Division de grenadiers.
Bataillon du 9e, toujours détaché à Freudenstadt ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 625).

"5e CORPS D'ARMEE.
Rapport du 11 au 12 vendémiaire (3 au 4 octobre).
Schörndorf, le 12 vendémiaire an 14 (4 octobre 1805).
J'ai l'honneur de vous rendre compte des mouvements qui ont eu lieu dans le corps d'armée, dans la journée du 11 (3 octobre).
Division de grenadiers. - Point de changements dans les cantonnements.
Le bataillon d'élite du 9e régiment, détaché depuis plusieurs jours à Freudenstadt, a rejoint la division.
Artillerie. - Point de mouvement.
Sapeurs. - Point de changement dans les cantonnements.
La 4e compagnie du 2e bataillon de sapeurs, détachée depuis plusieurs jours à Freudenstadt avec le bataillon du 9e, a rejoint la division ...
" (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 2, p. 681).

Oudinot et ses hommes participent à toutes les actions, comme à Wertingen le 8 octobre où, avec l’aide de la cavalerie de Murat, les Français, après avoir chargé à la baïonnette, font 2000 prisonniers, prennent 2 drapeaux et saisissent 11 canons.

A partir du 17, Oudinot se lance à la poursuite de l’Archiduc Ferdinand qui s’est échappé de Ulm avec 20000 hommes. Oudinot manœuvre sur Braunau.

Le 26 octobre 1805, le Bataillon du 9e comprend 20 Officiers et 648 hommes (Situation des divisions composant le 5e corps de la Grande Armée à l'époque du 4 brumaire an XIV (26 octobre 1805) in Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 755).

Le 27 au soir, le Corps est à la tête de pont sur l’Inn (Braunau). Les autrichiens ont coupé le pont, mais Oudinot, après avoir été informé que Braunau a été évacué, traverse la rivière sur des barques, et s’installe dans la ville. Le lendemain, le Corps marche sur Passau.

Grande Armée à l'époque du 6 Brumaire an XIV (28 octobre 1805).
5e Corps d'Armée.
Commandant en chef. Maréchal LANNES.
1re Division du 5e Corps.
Général de Division. OUDINOT.
2e Bataillon de Sapeurs ;
1er Régiment de ligne : 13e et 58e Bataillons;
2e Régiment de ligne: 9e et 81e Bataillons;
3e Régiment d'infanterie légère : 2e et 3e Bataillons;
4e Régiment d'infanterie légère : 28e et 31e Bataillons;
5e Régiment d'infanterie légère : 12e et 15e Bataillons.

Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 4, p. 711

Le Corps entre dans Linz (2 novembre).

Le 3 novembre, Oudinot marche sur Ems. Le lendemain a lieu un violent accrochage avec l’ennemi (Autrichiens et Russes), entre la hauteur de Strimberg et le village de Oede. Le combat dure toute la journée. Le Voltigeur Asseré raconte que «au matin, le Prince Murat passa le revue du corps d’avant garde, après laquelle on partit à l’ennemi, qui battit en retraite». Le lendemain, la Division d’Oudinot affronte les Russes à Amstetten. Le 5, le Corps traverse Amstetten, et bivouaque à Neumarck.

La "Situation des troupes composant le 5e corps de la Grande Armée, à l'époque du 15 brumaire an XIV (6 novembre 1805)" indique : État-major général. - Quartier général à Neumarkt.
Maréchal d'Empire commandant en chef. LANNES ...
Division de Grenadiers aux ordres du Général de Division Oudinot.
1ère Brigade Mortières.
9e de Ligne. 22 Officiers et 547 hommes prêts à combattre ; 87 hommes détachés sur les derrières ; 66 hommes aux hôpitaux (Alombert P. C., Colin J. : « La campagne de 1805 en Allemagne », Paris, Chapelot, 1902, t. 1, p. 764).

Le 7, les Grenadiers de la Réserve arrivent à Malck et le lendemain à Saint Polten. Le 10, au bivouac de Siegarkirchen, on annonce un armistice et l’entrée des troupes françaises à Vienne. La Division endosse donc la grande tenue : «L’on mit les capotes sur le sac, plumets aux bonnets». Mais l’entrée dans Vienne ne se fit que le 13, après la prise du pont de Thabor.

Le 14, le Corps d’Oudinot arrive à Stockerau, où l’on récupère dans les magasins autrichiens capotes, souliers, pantalons, etc. Puis il marche le 15 sur Gollesdorf. Le 16 au soir, les Grenadiers installent leurs bivouacs sur les hauteurs de Schoengraben, qui dominent Hollabrünn, d’où l’on chasse l’ennemi. Oudinot est blessé à la cuisse et l’Empereur confie à Duroc le commandement des dix Bataillons d’élite. Le Bataillon d’élite du 9e a deux Officiers blessés, et le Major Brayen y est sérieusement mis en péril ; fort heureusement, ses hommes parviennent à le sauver. Dans la foulée, les hommes du 9e de Ligne délivrent le Colonel chef du 13ème de Ligne qui a vient d’être capturé par les Russes.

A Austerlitz, le Corps d’Oudinot est employé comme réserve destinée à soutenir le Maréchal Soult en cas de besoin. Le succès rendit cette précaution inutile. Le Bataillon d’élite du 9e semble malgré tout avoir eu un Officier blessé au cours de la bataille. Après Austerlitz, les Grenadiers d’Oudinot reprennent le chemin de la France.

Le 27 décembre 1805 (6 Nivôse an 14), l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, Maréchal Berthier : "… Les grenadiers de la division Oudinot, à l'exception des bataillons des 9e, 13e et 81e de ligne, rentreront sous les ordres du maréchal Mortier ; à cet effet, ils partiront de Vienne et prendront la route de Stockerau, Freystadt et Linz, où ils passeront le Danube, et feront l'arrière-garde du maréchal Mortier …
Le 8e corps, aux ordres du maréchal Masséna, recevra l'ordre de retourner en Italie. Il mettra en marche tous ses dragons pour rejoindre l'armée de Naples, ainsi qu'une de ses trois divisions d'infanterie à son choix ; immédiatement après, le maréchal Masséna se rendra à l'armée de Naples, dont il prendra le commandement. Le général de brigade Mortières, à la tête des 9e, 13e et 81e bataillons de grenadiers, partira dimanche, 8 Nivôse, pour se rendre en Italie par Gratz …
" (Correspondance de Napoléon, t.11, lettres 9627 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 11226).

Les hommes du 9e de Ligne quant à eux partent pour la Dalmatie le 30.

/ Le reste du 9e de Ligne jusqu’au début de l’année 1806

Certaines sources affirment que de décembre 1802 à avril 1805, le 9ème cantonne à Strasbourg et dans sa région.

Le 19 Germinal an 12 (9 avril 1804), le Premier Consul écrit, depuis La Malmaison, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "... Vous donnerez ordre qu'on réunisse à Strasbourg tout le 9e de ligne, hormis le bataillon d'élite qui est à l'armée" (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8794).

Le 4 Floréal an 12 (24 avril 1804), le Premier Consul écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Je vois, citoyen ministre, dans le dernier état de situation des troupes que vous me remettez, que le 9e régiment de ligne qui est à Strasbourg a 2136 hommes présents et 200 aux hôpitaux indépendamment du bataillon d'élite qui est de 568 hommes, ce qui fait un total de 2923 [sic] hommes, je désire que vous fassiez vérifier si ce n'est point une erreur ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8827).

Le 7 Floréal an 12 (27 avril 1804), le Premier Consul écrit, de Saint-Cloud, au Général Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Je désire, citoyen ministre, que vous écriviez au colonel du 9e régiment de ligne pour éclaircir ce qui est relatif à la situation de ce corps. Je persiste à penser que son effectif ne peut être de 2966 hommes, comme votre état le porte ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.4, lettre 8836).

Le 25 janvier 1805 (5 pluviôse an 13), Napoléon écrit, depuis Paris, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, vous donnerez ordre au 9e régiment de ligne et aux 15e et 22e régiments d'infanterie légère de se rendre à Novare avec leur bataillon d'élite, en passant par le Simplon. Vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour empêcher la désertion et vous dirigerez leur route autant que possible, loin des lieux où ils se sont recrutés les dernières années.
Je vous réitère de faire marcher ces corps à très petites journées, en augmentant même les repos prescrits par les ordonnances ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9520).

Et dans une autre lettre, datée du 25 (ou 28 janvier dans la CGN) : "... Donnez ordre au 22e régiment d'infanterie légère de se rendre à Novare, ainsi qu'au 9e de ligne et au 15e d'infanterie légère. Ces régiments emmèneront avec eux leurs compagnies d'élite et passeront par le Simplon. Faites-les marcher à très-petites journées, en augmentant les repos prescrits par l'ordonnance, et dirigez leur route, autant que possible, hors du pays où ils se sont recrutés, en prenant toutes les mesures pour empêcher la désertion" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8287 ; Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9525).

Le 2 ventôse an 13 (21 février 1805), à La Malmaison, "Le maréchal Berthier, ministre de la guerre, expose à l'Empereur la nécessité de remplacer à Briançon le 56e régiment de ligne parti pour Turin. Il propose à cet effet le 9e de ligne ou le 15e d'infanterie légère"; Napoléon répond : "Le ministre me proposera une réunion de vétérans à Briançon assez considérable pour faire le service : en général, les compagnies de vétérans sont mal réparties" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 37).

Le 18 Ventôse an 13 [9 mars 1805 - Note : La minute (Archives nationales, AF IV 866, ventôse an XIII, n° 23) est datée du 8 mars), Napoléon écrit, depuis Saint-Cloud, au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des camps : "Mon cousin ... Donnez ordre aux trois bataillons du 9e de ligne qui sont à Strasbourg de se rendre à Sion en Valais où ils seront employés à fournir les travailleurs nécessaires pour achever la route du Simplon. Vous ordonnerez que ce corps soit tenu tout entier de Sion au Simplon, et qu'il n'en soit pas distrait un homme pour les travaux de la route de Sion à Genève. Vous devez sentir que cette disposition a aussi le but d'être à même de faire descendre rapidement cette force à Milan ; le bataillon d'élite ne bougera point.
Deux bataillons du 15e d'infanterie légère remplaceront le 9e à Strasbourg. Vous écrirez à M. Cretet pour que le 9e soit employé effectivement aux travaux de la route du Simplon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9647).

Le 21 mars 1805 (30 ventôse an XIII, date présumée), Napoléon écrit depuis La Malmaison au Maréchal Berthier : "Mon Cousin, je vois avec peine que l'on me propose, tous les jours, des avancements rapides pour des officiers d'état-major, des lieutenants qui ne le sont que de deux, trois, quatre ans, et l'on se croit ancien lorsqu'on date de l'an VII. Cependant il n'y a pas de régiment où il n'y ait huit capitaines de 1792 ayant des blessures et fait toutes les campagnes. J'en compte ... dix dans le 9e ... Mon intention est que vous me remettiez un état de tous les officiers qui ont été faits capitaines pendant l'an XIII et avant, un même état des lieutenants et sous-lieutenants, avec la note de leurs services, s'ils ont fait la guerre dans leur corps sans interruption, avec des notes sur chacun d'eux, et que vous ne me proposiez aucun officier pour être chef de bataillon que la liste de ceux qui sont sur cet état ne soit épuisée" (Correspondance de Napoléon, t.10, lettre 8460).

Le 2 Germinal an 13 (23 mars 1805), à La Malmaison, "Le ministre de la guerre rend compte de l’arrivée à Sion (Valais), du 9e régiment d'infanterie de ligne et de la présence dans le Valais d'une compagnie du 8le régiment de ligne qui pourrait rentrer à son corps à Besançon après l'arrivée du 9e régiment à Sion"; l'Empereur répond : "Comme je me trouverai à Turin dans le temps que le 9e de ligne arrivera dans le Valais, je me déciderai probablement à donner l'ordre de le faire venir à Milan. Il faut donc toujours laisser dans le Valais la compagnie du 81e" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 68).

Le 21 Germinal an 13 (11 avril 1805], l'Empereur, depuis Lyon, écrit au Maréchal Berthier, Ministre de la Guerre, Major général des Camps : "Mon cousin, vous donnerez l'ordre au 9e régiment de ligne de se rendre à Varese dans le Milanais où il recevra des ordres du maréchal Jourdan, pour faire partie du camp de Lonato" (Correspondance générale de Napoléon, t.5, lettre 9812).

En tout cas, à la date du 20 juillet 1805, trois Bataillons se trouvent dans la 3e Division Militaire du Royaume d’Italie à Bologne, pour un effectif total de 1818 hommes dont 1614 présents. Le 4 août 1805, ces 3 Bataillons présentent un effectif de 1614 présents, 61 hommes en recrutement ou détachés, et 139 aux hôpitaux.

A l'ouverture des hostilités, vers le milieu du mois d'octobre, l'Armée d'Italie a été portée à 65000 hommes, sous le commandement du Maréchal Massena, commandant en chef. L'aile gauche de cette armée comprend la Division d'infanterie Duhesme, Brigades Goulus et Camus, treize Bataillons des 14e d'infanterie légère, 20e, 1er, 102e de ligne, trois escadrons du 25e de chasseurs à cheval, 7000 combattants et six bouches à feu ; la Division d'infanterie Serras, Brigades Gilli, Guillet, Mallet et Schild, seize bataillons des Carabiniers corses, 8e d'infanterie légère, 53e, 81e, 106e, 13e et 9e de ligne, quatre escadrons des Dragons de la Reine, 8000 combattants, six bouches à feu (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 277).

Le 18 octobre, le 9e de Ligne a deux Bataillons à l’aile gauche de l’Armée d’Italie commandée par Masséna, 5e Division Serras, 4e Brigade Schild. Le 23, il n’est indiqué que le 3e Bataillon qui présente un effectif total de 630 hommes dont 550 présents. Par la suite, l’Armée d’Italie devient 8e Corps de la Grande Armée (2 décembre) mais la Brigade Schild n’y figure plus. Le 9e semble avoir rejoint l’armée chargée de procéder au blocus de Venise, commandée par Eugène.

Le 23 décembre 1805, le Prince Eugène écrit, depuis Padoue, à Napoléon : "… Le maréchal Masséna m'a laissé onze beaux régiments d'infanterie, les 9e, 10e, 56e, 62e de ligne ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.1, page 476).

L'armée du Prince Eugène est composée à la fin de décembre de trois Divisions, donnant une force de 17000 combattants. Le Quartier général est à Padoue; elle comprend la Division Partouneaux (Brigade Digonet à Mestre, Brigade Herbin à Padoue) : Gardes d'honneur, Garde impériale et Vélites royaux, Gendarmerie, 9e, 62e, 10e et 56e de ligne, Artillerie, Train et Sapeurs (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 2).

Le 31 décembre, 1458 hommes du 9e de Ligne sont présents au sein de la 1ère Division (Partouneaux).

Le 23 janvier 1806, Napoléon écrit à Berthier que le 9e de Ligne tiendra garnison à Vérone. A partir de 1806 donc, il est affecté à l’Armée d’Italie et il a son dépôt à Vicence puis à Brescia.

Le 21 février 1806, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Prince Eugène : "... Le général Laplanche-Mortière, avec quatre bataillons d'élite, doit vous arriver ; faites rejoindre son corps à chacun de ces bataillons ; ce sont les 9e, 13e et 81e de ligne. Je vois que le 9e est à Vérone et que son dépôt est à Legnago. Réunissez les corps ; sans cela il n'y a point d'ordre. Vous le savez, vous qui avez été chef de corps ...
Il restera au général Miollis les 9e, 53e et 106e de ligne …
" (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 78 ; Correspondance de Napoléon, t.12, lettres 9865 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 11517).

La Division Grouchy reçoit, dans les premiers jours d'avril, un troisième Régiment, le 9e de Ligne (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 250).

Au 24 avril 1806, la Division Grouchy, Quartier général Udine, est établie : le 84e de Ligne (Colonel Sancey), à Udine ; le 92e (Colonel Gruardet), à Cividale ; le 9e de Ligne (Colonel Pepin) et l'artillerie, à Palmanova ; le Train , à Spilimbergo (Pajol (Cte de) : « Pajol, Général en chef », Firmin Didot, Paris, 1874, t. 2, p. 250).

Au 1er mai 1806, d'après les états de situation envoyés par le Prince Éugène, celui-ci est commandant en chef de l'Armée dite d'Italie. A cette armée, il faut ajouter les troupes du Corps du Général Marmont (2e de la Grande Armée), alors dans le Frioul et mis sous le commandement du Vice-roi, et dont le Quartier général se trouve à Udine.
Général Marmont, commandant en chef.
2e Division : Général de Division de Grouchy (Udine).
Général de Brigade Delzons (Chliquet, Aide de camp).
9e de Ligne, 1er, 2e et 3e Bataillons (Palmanova) ; effectif, 2,808 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t.2, page 268).

Le 1er août 1806, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "... Vous continuerez à laisser sur l'Isonzo les deux divisions du 2e corps de la Grande Armée, l'une composée des 9e de ligne, 84e et 92e, l'autre des 106e, 53e et 13e.
Vous donnerez ordre que le 3e bataillon du 13e rentre également du côté de Trévise ou de Padoue, de manière que vous aurez au second corps de la Grande Armée trois bataillons du 9e, autant du 84e, autant du 92e ; deux bataillons du 106e, deux du 53e ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 105 ; Correspondance de Napoléon, t.13, lettres 10580 ; Correspondance générale de Napoléon, t.6, lettre 12629).

D’après ses instructions datées du 23 septembre et adressées au Vice Roi, le 9e de Ligne doit avoir 3 Bataillons à l’Armée d’Italie.

Campagnes : ans XII et XIII sur la flottille de Boulogne à l'avant-garde de l'Armée des Côtes de l'Océan, dans le Valais et à l'Armée d'Italie.

De l'an XIV à 1811 à l'Armée d'Italie.

En 1805, le 9e de ligne combat à Hollabrunn et Austerlitz.

/ Le 9e de Ligne jusqu’en 1809

Après la défaite de la Prusse, Napoléon a de nouveau besoin de troupes d’élite postées en réserve et pouvant être utilisées en un point critique. Il décide donc de former à Berlin une nouvelle Division Oudinot, baptisée officiellement Division de Grenadiers et Voltigeurs réunis (Décret du 21 octobre). En fait, il s’agit simplement de concentrer les Compagnies d’élite des Bataillons de dépôt des 48 Régiments de la Grande Armée en sept puis huit Régiments de deux Bataillons. Chaque Bataillon doit comprendre 6 Compagnies, les Grenadiers (ou Carabiniers) et les Voltigeurs du même Régiment figurent dans le même bataillon jusqu’en juillet 1807.

Le 2 novembre, un nouveau Décret ordonne la formation du Corps des Grenadiers et Voltigeurs de la Réserve, confié au Général Oudinot. Le 1er Bataillon (3e de la Réserve) du 2e Régiment provisoire doit comprendre 6 Compagnies dont celles d’élite du 3e Bataillon du 9e de Ligne. Ces deux Compagnies ont donc fait la campagne de 1807 au sein du 8e Corps de Mortier, Division Oudinot, 1ère Brigade Laplanche Morthières. Après avoir combattu à Ostrolenka, Oudinot et ses hommes sont envoyés à Dantzig où ils arrivent le 3 mai. Le 5 est créé sur ordre de l’Empereur un Corps d’Armée de Réserve commandé par Lannes, dont la 1ère Division est celle d’Oudinot. Après la capitulation de Danzig, la Division d’Oudinot combat à Friedland (14 juin). Le 2e Régiment provisoire est à la 1ère Brigade Ruffin.

A partir de juillet 1807, le premier Bataillon de chacun des Régiments se compose uniquement des Carabiniers ou des Grenadiers prélevés dans six Régiments distincts, le second ne comprenant que des Voltigeurs. Une fois la campagne terminée, la Division Oudinot n’est pas licenciée, mais cantonne en Allemagne, afin de pouvoir intervenir immédiatement en cas de conflit. Les deux Compagnies du 9e de Ligne semble cependant avoir rejoint leur corps d’origine à une date indéterminée.

Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ... En suivant l'état du 1er février, on voit avec peine que ... Le 9e de ligne et le 92e sont encore en arrière ... Il faut que ces 38 bataillons forment un effectif de 48,000 hommes et un présent sous les armes à l'ennemi de 40,000 hommes. Il faut s'étudier ensuite à faire manœuvrer ces troupes ; faites-en d'abord passer la revue par le général Charpentier, qui les fera exercer, et rendez-vous-y quinze jours après pour la passer vous-même" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).

Le 25 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ... Le 9e de ligne fournit trois bataillons, mais il est faible ; il faut que chaque bataillon laisse une compagnie au dépôt. Ce régiment recevra beaucoup de conscrits de la réserve de 1807 et de la conscription de 1808. Vous pourrez former également le 84e à trois bataillons ; ce régiment est très-nombreux. Vous pourrez former le 92e à quatre bataillons. Ces dispositions augmenteront la division Broussier de 4 ou 5000 hommes ; et d'ailleurs les régiments y gagneront une meilleure formation ..." (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892).

Le 27 mars 1807, Eugène écrit à Napoléon : "... Votre Majesté se plaint de la faiblesse des 9e et 15e ; le dernier a beaucoup de peine à se relever de son long séjour en Italie ; c'est le corps qui a le plus de monde aux hôpitaux ; quant au 9e, je prie Votre Majesté d'observer que ce régiment est le seul à l'armée qui fournisse ses 5 bataillons de guerre ; aussi son dépôt est-il nul ; il ne devrait recevoir que 109 hommes sur cette année, et j'ai écrit au conseiller d'État Lacuée, qui m'a annoncé 500 hommes sur la réserve. J'avais déjà pensé au changement de garnison à l'approche de l'été. Si Votre Majesté le trouve bon, les dépôts de l'armée de Naples reprendront les dépôts du Réno et Rubicon, tels qu'elle les avait déjà placés. Les dépôts du 2e corps d'armée pourraient être placés à Feltre, Bellune et Céséna. Ils resteraient toujours de cette manière à la portée de leurs places respectives. Il faudra cependant qu'un régiment soit placé ; mais on pourrait le relever tous les quinze jours et y faire passer tous les régiments du 2e corps. Les dépôts italiens occuperont Legnago, Peschiera et Mantoue ; même je ferai relever par un bataillon de gardes nationales ceux de Mantoue pendant les trois mauvais mois, et je les placerai au camp de Montechiaro ; il y aura à la fin de juin des baraques pour 4 gros bataillons, et, à la fin de septembre, pour 4 autres. Votre Majesté ne m'a point parlé de Venise ; c'est, je crois, après Mantoue, la plus mauvaise garnison : outre que les corps n'y apprennent rien, ni à marcher ni à manœuvrer, l'air de l'été y est très malsain, et je crois même indispensable que Votre Majesté veuille bien accorder le vin à cette garnison" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 290).

Le même 27 mars 1807, le Général de Division Grenier écrit au Chef de l’état-major général : "Par lettre du 22, vous me dites, mon cher général, d’incorporer dans le 9e régiment de ligne le détachement de 35 conscrits destiné pour le 10e régiment du train et que j’ai dirigé sur Vérone ; je vous observe que le 9e de ligne n’est pas sous mes ordres, que je ne sais où il est, et que je n’ai aucune missive pour ordonner cette incorporation. Je pense donc que cet ordre doit partir de vos bureaux et être adressé à l’officier général commandant à Vérone" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 97 page 209).

Entre temps, le 30 mars 1807, Napoléon a informé le Général Lacuée que 2 Bataillons du 9e de Ligne ont été retirés de l’Armée d’Italie.

Le même 30 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "… En faisant part de ces dispositions au conseiller d'état Lacuée, pour lui seul, vous lui ferez connaître qu'il faut qu'il envoie assez de conscrits en Italie pour que les régiments qui y restent, savoir : les 13e, 35e, 53e, 106e, 9e, 84e et 92e de ligne, soient à leur effectif du grand complet de 140 hommes par compagnie, de sorte que ces régiments fassent 23 bataillons et aient à l'effectif 27 à 28,000 hommes et plus de 25,000 présents sous les armes ; pour que le 18e léger et les 5e, 11e, 23e, 60e, 79e, et 81e de ligne, formant 13 bataillons, aient leur grand complet de 140 hommes par compagnie, de sorte que, indépendamment de ce qui est en Dalmatie et en Allemagne, ces 13 bataillons puissent former une division à l'effectif de 20,000 hommes; qu'enfin les quatorze dépôts de l'armée de Naples qui sont en Italie puissent former une division à l'effectif de 17 à 18,000 hommes, c'est-à-dire 140 hommes par compagnie ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).

Le 27 mars 1808, le 9e de Ligne passe sous le commandement d’Antoine Gallet. Né le 23 juillet 1768 à Craponne sur Arzon en Haute-Loire, celui-ci a commencé sa carrière militaire comme simple soldat au 28e d’Infanterie (ex Lyonnais) en 1786-1787 ; il a ensuite repris du service comme Capitaine au 2e Bataillon des Volontaires de la Haute-Loire le 17 octobre 1792 et fait la campagne d’Italie puis celle d’Egypte. Il était également Chevalier de la Légion d’Honneur depuis le 25 mars 1804.

Le 7 mai 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Dans votre projet de distribution, je vois que ... le 9e, ... n'ont pas suffisamment. Il faut porter à chacun de ces 32 régiment l’un portant l’autre 300 hommes, ce qui fera 9 600 hommes. Vous trouverez de l'économie en suivant les bases que je vous indique, c'est-à-dire en mettant quelque chose de moins pour les légions, pour l'artillerie, pour les dragons" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15579).

Le 1er mars 1808, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Il y a quelques imperfections dans le dernier projet ...
Pour bien faire l'état, il faut des notes dans les colonnes indépendamment de l'emplacement des dépôts, y mettre l'emplacement des régiments d'aujourd'hui, afin que les conscrits après être restés 6 semaines au dépôt ne soient pas obligés de rétrograder pour rejoindre leurs bataillons de guerre. Je voudrais d'ailleurs que vos états fussent classés par armée ...
La conscription de Paris, la répartir entre les corps qui ont le plus d'Allemands comme ayant le plus besoin de sous-officiers. N'en plus donner au 9e de ligne, et lui donner au contraire des hommes des départements qui ne fournissent que peu de sous-officiers. Le 9e de ligne ne ressemble rien [sic] aux autres régiments. Ils sont pétitionnaires, raisonneurs, plus remuants que le reste de l'armée, ce qu'il n'y a que des garçons de boutique, des vauriens et artistes de Paris ...
Je voudrais donc avoir un projet plus systématisé ; nous changerions le recrutement, avant la conscription prochaine
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 17312).

Le Vice-Roi ayant reçut de l’Empereur le 29 mars 1808 l’ordre de présenter un projet complet d'organisation de ses troupes par Divisions, lui adresse le 6 avril 1808 un mémoire qui est approuvé dans toutes ses parties. D'après ce projet, suivi presque de point en point, l'armée du Vice-Roi en Italie se trouve composée de 9 Divisions d'infanterie et de 4 de Cavalerie.
Infanterie : ... 4e division (Broussier), généraux de brigade Lacroix et Garreau, 12 bataillons des 9e, 84e et 92e de ligne, au camp d'Osopo ...
Total pour l'infanterie : 100 bataillons à 800 hommes, dont 92 français et 8 italiens ; environ 80,000 hommes ... (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 8).

Le 20 mai 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, je reçois votre lettre du 13 mai relative aux anciens et nouveaux dépôts. Je conçois que les conscrits ont été dirigés sur les nouveaux dépôts ...
Aucun de ces mouvements n'est bien considérable et moyennant cette mesure les conseils d’admistration et les magasins seront établis à demeure. Les 4 compagnies qui formeront le dépôt recevront les conscrits de leur corps, et au fur et à mesure qu'ils auront 60 hommes armés, habillés, sachant tenir leurs fusils, prêts à partir, vous m'en rendrez compte dans des états particuliers pour que je les envoie à celui des 4 bataillons de guerre qui en a besoin ...
Quant aux 9e, 13e, 25e, 42e, 53e, 84e, 92e et 106e de ligne et 1er d'infanterie légère, on peut laisser le vice-roi y pourvoir. Tous les anciens dépôts sont dans les pays vénitiens, les nouveaux sont dans le Milanais. La distance est donc petite. Le vice-roi pourvoira à cela ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 1908 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18000).

Le 25 juin 1808, l'Empereur écrit, depuis Bayonne, au Prince Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Vous devez avoir reçu les instructions du ministre de la Guerre pour la nouvelle organisation de l’armée ...
2e division :
Le 9e de ligne : la 2e division a le 9e de ligne qui a 2600 hommes présents sous les armes et 319 au dépôt, ce qui fait 2919, mais ce régiment doit recevoir 300 conscrits ; il aura donc 3200 hommes dont 200 au dépôt et 3 000 hommes dans ses quatre bataillons, ce qui fera 750 hommes par bataillon ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 162 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18406). La 2e Division est commandée par le Général Clauzel (Armée de Dalmatie); la 3e Division par le Général Grenier (il commandait précédemment la 4e).

"Milan le 14 juillet 1808, ordre de l’armée n°19 :
... Le général de brigade Quelord (Quelard, Queland ?) étant passé dans la division aux ordres du général Souham à Trévise, S. A. I. voulant donner un nouveau témoignage de confiance à l’adjudant-commandant Bastié (Barlié ?), sous-chef de son état-major général, vient de lui confier le commandement de la division des dépôts d’infanterie de l’armée d’Italie, tenant garnison à Milan, Come et Novare, et se composant des bataillons de dépôt des 9e, 13e, 35e, 42e, 53e, 84e, 92e et 106e de ligne et 1er d’infanterie légère, l’adjudant commandant Barlier résidera à Milan où, d’après les intentions du prince, général en chef, il continuera à exercer les fonctions de sous-chef d’état-major général de l’armée ; il passera ces troupes en revue au moins une fois par mois.
Le général de division chef de l’état-major général de l’armée d’Italie, signé charpentier.
Certifié conforme l’adjudant commandant Barlié ( ?)
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 63 page 141).

Gallet rejoint le 9e de Ligne au début du mois d’août. A son arrivée au corps, il est accueilli par un repas et un bal, où sont invités tous les officiers du 9e et le Général de la Brigade à laquelle est rattaché le Régiment.

Le 13 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke, ... Donnez ordre au dépôt du 1er régiment de ligne qui est à Marseille, ... au dépôt du 9e idem qui est à Milan ... de faire partir tout ce qu’ils ont de disponible pour renforcer leurs 4es bataillons en Italie. Ces détachements se mettront également en marche au 1er octobre. Vous me ferez connaître l'augmentation qu’éprouvera l'armée d'Italie par ce renfort" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 2, lettre 2288 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18898).

Le 15 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, faites partir du dépôt napolitain une centaine d'hommes pour recruter ce corps. Faites-moi connaître pourquoi les 4es bataillons des 35e, 53e, 106e, 9e et 84e n'ont pas des chefs de bataillon" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18926).

Le 17 septembre 1808, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "Je vous renvoie votre travail ... Je vois que les corps des armées d'Italie, de Dalmatie, de Naples et de la Grande Armée, ayant leurs dépôts au-delà des Alpes, cela doit former 36 régiments et je n'en trouve que 24 ; il en manque donc 12. J'en ignore la raison.
Il manque ... dans l'infanterie de ligne, il manque le 13e, le 112e, le 42e, le 35e, le 84e, le 92e, le 9e, le 106e, le 53e ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 18948).

Dans le courant du mois d’octobre, le 9e est passé en revue par le Prince Eugène. A cette époque, il est cantonné dans un camp établi à Mayanno ; il compte de nombreux malades en raison des pluies continuelles qui touchent la région depuis la fin octobre.

Le 21 octobre 1808, l'Empereur, depuis Saint-Cloud, écrit à Eugène, Vice-Roi d'Italie : "Mon fils, vous ne m'envoyez jamais les états de mon armée italienne. Je vous ai dit bien des fois qu'il me faut ces états tous les dix jours. Envoyez-m'en un sans délai. Mon armée d’Italie doit être prête à entrer en campagne au mois de mars. Sa composition sera la suivante :
... 2e division
9e de ligne 4 bataillons
84e idem 4 bataillons
92e idem 4 bataillons
12 bataillons ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.4, page 163 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19097).

/ 1809, guerre contre l'Autriche

- Formation d'un Corps de Réserve

Le 3 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Comte d'Hunebourg, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Général Clarke, je vous envoie le projet de formation d’une réserve de régiments provisoires, sur lequel je désire que vous me fassiez un rapport. Faites-moi connaître si je n'ai rien oublié et s'il y a des changements qu'il soit convenable de faire pour épargner des marches aux troupes. Enfin présentez-moi des états qui m'apprennent si les 5es bataillons pourront fournir ces quatre, trois ou deux compagnies pour concourir à ladite formation. Les 10,000 hommes de réserve que forme ma Garde sont destinés à compléter les 5es bataillons et à les mettre à même de fournir les hommes nécessaires. Il faut donc qu'une colonne des états que vous ferez dresser indique le nombre d'hommes qui leur manquera, après avoir épuisé tout leur monde ; cette colonne sera la colonne de distribution des 10,000 hommes de la Garde. Il ne vous échappera pas que, par ce moyen, j'aurai 6,000 hommes à la Rochelle, 3,000 en Bretagne, 9,000 à Paris, 5,000 au camp de Boulogne, 2,500 pour la défense de l'Escaut, 2,500 pour garder Wesel, 5,000 à Strasbourg, 2,500 à Metz et 10,000 Français en Italie; total, 45,500 hommes.
NAPOLÉON
Annexe
PROJET DE FORMATION D'UN CORPS DE RÉSERVE
1
Il sera formé une réserve de seize régiments provisoires composée des compagnies des cinquièmes bataillons qui seront complétés avec les conscrits de 1810;
2
... 13e régiment provisoire :
Le 13e régiment sera composé de 3 bataillons formés de la manière suivante :
1er bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 35e, 2 compagnies du 5e bataillon du 53e, 2 compagnies du 5e bataillon du 106e.
2e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 9e, 2 compagnies du 5e bataillon du 84e, 2 compagnies du 5e bataillon du 92e.
3e bataillon : 2 compagnies du 5e bataillon du 1er léger, 2 compagnies du 5e bataillon du 13e de ligne, 2 compagnies du 5e bataillon du 42e de ligne.
Chaque compagnie sera de 140 hommes, chaque bataillon de 840 hommes, et le régiment de 2 500 hommes. Ce régiment se réunira à Milan ...
Ces 4 derniers régiments (13e, l4e, 15e, et 16e) formeront la réserve de notre armée d'Italie, et seront réunis 3 à Alexandrie et un à Milan.
Les 9 régiments de l'armée italienne formeront un régiment composé de même, lequel sera fort de 2 500 hommes et se réunira à Milan.
Ainsi la réserve de l'armée d'Italie sera composée de 2 brigades, l'une de deux régiments qui se réunira à Milan, l'autre de 3 régiments qui se réunira à Alexandrie, l'une et l'autre commandées par un général de brigade, et qui seront prêtes à se porter partout où les circonstances l'exigeront
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14838 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20195).

Le 7 janvier 1809, l'Empereur écrit, depuis Valladolid, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Milan : "Mon Fils, je reçois votre état de situation du 15 décembre ...
La 2e division est composée des 9e, 84e et 92e de ligne ; faites partir également des dépôts de ces régiments tout ce qui est disponible, pour compléter les bataillons de guerre. Cette division sera donc aussi de 10,000 hommes ...
" (Correspondance de Napoléon, t.18, lettre 14661 ; Correspondance générale de Napoléon, t.8, lettre 19714).

Le 26 février 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Lacuée, Directeur général des Revues et de la Conscription : "J'ai lu avec attention l'état général de l'année que vous m'avez envoyé après la conscription de 1810. Je vois qu'il manquera encore beaucoup de monde au complet des corps, 300 hommes au 1er régiment ..., 800 au 9e ... Il faudra me proposer des moyens pour remédier à cette grande irrégularité, et surtout pour les 3e et 4e bataillons qui sont à portée de fournir une réserve pour la défense de la côte. Je désire une note qui me fasse connaître combien il y a de régiments qui n'ont pas de 5e bataillon et quel accroissement de dépenses occasionnerait la formation des 5es bataillons, en calculant ce que coûteraient les officiers et sous-officiers seulement, car les soldats ne peuvent pas augmenter les dépenses, mais la création de ces 5es bataillons rendrait plus utile et plus facile l'emploi du grand nombre d'hommes que j'ai.
Cela passerait-il 2 millions ?
" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20150).

Le 9e, début mars, se trouve aux environs de Brescia et fait naturellement partie de l’Armée d’Italie aux ordres du Prince Eugène.

Le 26 mars 1809, le Général de Division Charpentier, Chef de l’Etat-major général, écrit, depuis Milan, au Général de Division Grenier à Sacile : "Voici, mon cher général, la composition et l’emplacement de l’armée au 1er avril prochain :
... 2e division : Général de division Broussier à San Daniele, généraux de brigade Dutruy, Dessaix, adjudant commandant Cerise, capitaine du génie Teuillié.
9e de ligne, 84e idem, 92e idem, 5e compagnie du 1er bataillon de sapeurs, 1ère compagnie du 4e régiment d’artillerie à pied, 3e compagnie du 1er régiment d’artillerie à cheval, au camp de San Daniele et environs ...
" (Papiers du général Paul Grenier. V Papiers relatifs à l'armée d'Italie. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 34. Page 78).

Le 27 mars 1809, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le général Clarke ... Il y a en congé onze officiers des 35e, 53e et 66e ; il y en a onze des 9e de ligne, 84e et 92e ; deux du 1er léger et des 52e et 102e ; et sept des 8e et 18e légers et des 5e, 11e et 23e de ligne et des 60e, 79e et 81e. Donnez ordre que tous ces officiers en congé rejoignent leur corps sans délai. Cela peut se mettre à l'ordre de la gendarmerie sans en faire un article de journaux" (Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 20563).

Eclate alors la confrontation avec l’Autriche. En date du 1er avril, le 9e de Ligne présente un effectif de 3125 hommes répartis en 4 Bataillons affectés à la Brigade Garreau de la 2e Division Broussier. A cette date, le 9e est cantonné à Vicence. Le 10, les Autrichiens passent à l’offensive ; le 9e combat à Venzone le 11 (1 Officier tué, 5 autres blessés). Bucquoy nous dit que le Régiment «participe à des combats sanglants en avril 1809, «tantôt attendant l’infanterie ennemie pour la fusiller à bout portant, tantôt recevant en carré la cavalerie qu’il arrêtait avec ses baïonnettes». L’Archiduc Jean défait Eugène à Sacile le 16 ; le 9e a 3 Officiers blessés. Mac Donald, appelé en renforts, rétablit la situation et les Franco-italiens vont pouvoir se remettre à avancer. Pour sa part, le 9e a subi des pertes telles que le Colonel Gallet signale le 26 avril qu’il a été obligé de dissoudre le 4e Bataillon afin de renforcer les 3 autres réduits à leur plus simple expression. Les cadres dudit 4e Bataillon ont été renvoyés à Vicence, sans doute avec les Aigles des 2e, 3e et 4e Bataillons qui apparemment avaient été emportés début avril.

Le 22 avril 1809, au Quartier général à Vicence est établi l'ordre de l’Armée : "A compter de ce jour, l’armée d’Italie divisée en trois corps d’armée organisés de la manière suivante par S. A. I. le prince Eugène, général en chef ...
Centre :
Le corps du centre aux ordres du général Grenier, se compose des :
1ère division Broussier, 9e régiment de ligne, 84e, 92e, 11e idem ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 125 page 265).

Le 28 avril, toutes les forces dont le Prince Vice-Roi a le commandement en chef se trouvent concentrées sur l'Adige; le Général Macdonald est arrivé la veille. Eugène met alors à exécution le projet d'organisation en trois Corps et une réserve, projet adopté déjà en principe depuis le 23 avril et que nous donnons ci-dessous :
1° - Aile droite, le Général Macdonald commandant ; Division Broussier, 12 Bataillons des 9e, 84e, 92e et 11e de Ligne. Division Lamarque, 10 Bataillons des 13e, 29e de Ligne et 18e Léger. La Brigade de Dragons du Général Guérin, 8 Escadrons du 3e Régiment et des Dragons de la Reine (Mémoires du Prince Eugène, t.5, page 45).

Au combat de Montebello, le 2 mai, le 9e a 9 Officiers blessés. Le 8, l’Armée d’Italie franchit la Piave sous le feu des Autrichiens et s’empare à la baïonnette de leurs positions (3 Officiers blessés, dont deux décèderont des suites de leurs blessures). Le 10, elle passe le Tagliamento et reprend Udine, Osopo et Villanova. L’Archiduc Jean, qui doit porter secours à son frère après Essling, retarde la marche des Français. Le 14, Mac Donald débouche dans la vallée de l’Isonzo. Trieste est prise, Laybach tombe le 22. Le 30, Gratz est occupée mais pas la citadelle, et la jonction s’est faite avec l’Armée de Dalmatie de Marmont. La remontée a permis aux troupes de se rallier à celles présentes sur le Danube autour de l’île Lobau avec l’Empereur. L’Armée d’Italie occupe Raab le 14 juin après de durs combats (le Major Mouton est blessé). Les 3 Bataillons (plus une Compagnie d’Artillerie) du 9e se trouvent alors, toujours au sein de la Division Broussier, à l’Aile droite (MacDonald) de l’Armée d’Italie. Celle-ci va donc pouvoir participer à la bataille de Wagram.

Le Colonel Gallet y est tué avec 7 autres Officiers, dont les Chefs de Bataillon Barsut et Hérouard, et le Régiment est très éprouvé : 27 Officiers blessés (dont 6 décèderont des suites de leurs blessures), notamment le Major Larcilly. Précisons également que Bucquoy donne le 9ème présent à Carlsdorf.

Le 9 juillet, Gallet est remplacé par le Colonel André Gouy. Celui-ci est né le 18 juin 1765 à Fleury, aujourd’hui Fleury sur Loire, dans la Nièvre. Il a débuté sa carrière en s’engageant comme simple soldat au Régiment d’Infanterie de la Fère en 1780. En 1790, il obtient son congé. Mais en 1792, il est élu Lieutenant colonel en 1er du 3ème Bataillon de Volontaires de la Nièvre. Commence alors une carrière qui s’achève avec la bataille de Wagram. Il est alors Major au 92e de Ligne. Au cours de la bataille, il est blessé de 3 éclats de Biscaïen ; finalement, il décède à l’hôpital civil de Vienne en Autriche le 21 juillet. Il était Chevalier de la Légion d’Honneur depuis le 25 mars 1804.

Après Wagram, la campagne de Carinthie se termine par la victoire de Gratz.

Le 14 juillet 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, à Alexandre, Prince de Neuchâtel, Major général de l'Armée d'Allemagne, à Schönbrunn: "Mon Cousin, l'armée d'Italie sera organisée de la manière suivante :
1re division, commandée par le général Broussier, les 9e, 84e et 92e.
2e division, commandée par le général Lamarque, les 13e, 29e, 32e et 53e.
3e division, commandée par le général Durutte, les 23e léger, 62e et 102e.
4e division, commandée par le général Pacthod, les 1er de ligne, 52e, 106e et 112e ;
Division Severoli, tous les Italiens.
Les 4es bataillons du 1er léger et du 42e, avec le parc, au quartier général.
Deux brigades de cavalerie légère, composées chacune de deux régiments ; un des cinq régiments continuera à rester avec la brigade Thiry.
Enfin, les deux divisions de dragons des généraux Grouchy et Pully.
Les 3es et 4es bataillons des régiments de l'armée de Dalmatie rejoindront le maréchal Marmont.
Vous donnerez ordre que le maréchal Macdonald, avec deux divisions et une brigade de cavalerie légère, se porte sur Graetz ; que la division Severoli se porte sur Klagenfurt. Vous donnerez ordre que les deux autres divisions, une brigade de cavalerie légère et les deux divisions de dragons restent jusqu'à nouvel ordre sur la March
" (Correspondance de Napoléon, t.19, lettre 15522 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21494).

Le 16 juillet 1809, au Quartier général à Presbourg, "Son Altesse Impériale le prince vice-roi d’Italie, général en chef, donne l’ordre du jour de l’organisation de l’armée d’Italie, arrêtée par S. M. l’Empereur le 15 courant, savoir.
1ère division, général Broussier, 9e, 84e, 92e de ligne ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 137 page 290).

Le 9ème de Ligne est pratiquement exsangue. Il reçoit alors l’ordre de se diriger sur Gratz, capitale de la province autrichienne de Styrie, pour y établir ses cantonnements. Il y stationne donc de juillet à octobre, ce qui lui permet de se réorganiser grâce à l’arrivée de renforts, et de se rééquiper puisqu’il reçoit également des uniformes et des équipements neufs. C’est à ce moment là que la tête de colonne change ses vieux uniformes.

Depuis le 17 août, le 9e est commandé par le Colonel Victor Vautré. Né à Dompaire (Vosges) le 10 mai 1770, il a d’abord servi dans la Garde Constitutionnelle de Louis XVI en 1792 ; il sert ensuite au sein du 7ème Bataillon de Volontaires de Paris, dit du Théâtre Français. Chevalier de la Légion d’Honneur depuis le 14 juin 1804, il était également depuis le 29 janvier 1808 Major au 84ème de Ligne. Et par Décret en date du 15 août, il est également Chevalier d’Empire (lettre patente du 19 septembre 1810).

Le 3 septembre 1809, l'Empereur écrit, depuis Schoenbrunn, au Maréchal Berthier, Major général de l'Armée d'Allemagne : "Mon cousin, le 1er régiment de marche du corps d’Oudinot, composé des 26e, 82e et 66e sera distribué de la manière suivante.
... Les 400 hommes du 82e partiront demain pour se rendre à la division Broussier ; ils seront incorporés dans le 9e de ligne ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 3524 ; Correspondance générale de Napoléon, t.9, lettre 21962).

En 1809, le 9e de ligne combat à Venzone, Sacile, Montebello, Piave, Raab et Wagram.

Le 30 novembre, le Régiment aligne 3 Bataillons pour un effectif de 2324 hommes, plus une Compagnie d’Artillerie régimentaire. Il fait partie de la réserve du Corps expéditionnaire du Tyrol, dont le chef est le Général de Division Broussier, Brigade Teste, le Corps expéditionnaire étant placé sous les ordres du Colonel général des Dragons Baraguey d’Hilliers. Le 9ème passe donc au Tyrol et le 8 décembre, un Officier est blessé au cours d’une affaire près de Lentz. Puis il retourne en Italie.

/ 1810, Tyrol

Le 4 janvier 1810, le Général Teste avec le 2e Bataillon du 9e et les 15 hommes par Compagnie, restés à Lienz, en part pour se rendre à Sillian, et une Compagnie est placée au château ; le Général Broussier porte son Quartier général à Nieterndorf (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 245).

Du 5 au 10 janvier 1810 inclus, le Général Broussier continue le désarmement, établissant, le 7, son Quartier général à Prunecken, dont la Division se rapproche successivement. En conséquence, le 1er Bataillon du 9e Régiment se porte, le 6, d'Inniching à Toblach, et de là avec le Quartier général à Prunecken ; il emploie les journées, des 8, 9 et 10 à parcourir la vallée de I'Eysach entre Brixen et Sterzing, et celle de Drasferg-Leigraben et Taufers ; les deux autres Bataillons de ce Régiment se réunissent au Général Teste à Sillian (Mémoires du Prince Eugène, t.6, page 246).

/ 1810, Italie

Le 1er avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major général, à Milan : "… vous concevez qu’envoyer un bataillon du 9e de ligne à Modène, jusqu’au 14 avril seulement, c’est le fatiguer de marches et contre marches qui ne mèneraient à rien …" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 142 page 298).

Le 4 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Vignolle, Chef de l’Etat-major : "J’ai reçu, mon cher général, votre lettre du 31 mars par laquelle vous m’annoncez l’arrivée du 4e de ligne italien à Reggio le 4 courant, et d’un bataillon du 9e de ligne pour le 7 ; j’ai déjà eu l’honneur de vous dire que si ces troupes ne doivent séjourner dans la 4e division, que jusqu’au 15, leur arrivée y est absolument sans objet, ne comptant pas même les employer pour si peu de temps, puisque particulièrement, le bataillon du 9e, après avoir fait séjour à Modène, le 8 n’arriverait dans les … du Panaro que vers le 10, devrait en repartir le 14 pour retourner à Modène et rejoindre de là son régiment à Brescia.
Je vous prie donc de me mander par le premier courrier si je peux compter sur la présence de ces troupes au moins jusqu’à la fin de ce mois ; j’attendrai votre réponse pour les employer …
A dater de demain 5, le 106e régiment distribué sur les points principaux dans le département, et le bataillon qui est à Imola, 4 compagnies, je ferai rentrer le restant, à l’exception du bataillon qui est à Imola et qui sera employé dans le Reno, que lorsque j’aurai la … (certitude ?) que le Bataillon du 9e me restera jusqu’à la fin du mois ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 146 page 305).

Le 10 avril 1810, le Général de Division Grenier écrit, depuis Bologne, au Général Pouchin : "Ci-joint, vous trouverez, mon cher général, les situations au 1er avril des troupes stationnées dans la 4e division militaire ; depuis cette époque, il est arrivé à Modène un bataillon du 9e d’infanterie de ligne, et à Reggio, un bataillon du 4e de … (ligne ?) italien. Le chef de l’état-major général de l’armée m’a annoncé qu’incessamment, l’escadron de guerre du 25e régiment de chasseur s’y réunira au dépôt ...
Le département du Panaro est inquiété dans ses cantons montueux par deux bandes de brigands connues sous la dénomination l’une des Cemini, l’autre de Casalotte ; un bataillon du 106e et un du 9e de ligne sont à leur poursuite, on espère que ces bandes seront détruites d’ici au 15 de ce mois …
" (Papiers du Général Paul Grenier. XVIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 149 page 312).

Le 11 [juillet] 1811, l'Empereur écrit, depuis Rambouillet, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, donnez ordre au vice-roi de faire les dispositions suivantes : les 4 bataillons du 92e seront égalisés de manière à avoir 6 à 700 hommes à chacun des 4 bataillons de guerre. La même opération sera faite pour le 9e, il faut faire revenir à cet effet le bataillon qui est à Modène. La même opération sera faite pour le 84e, pour le 35e, pour le 53e, pour le 106e, hormis les 2 bataillons que ce régiment a dans l'Etat romain, et pour le 13e de ligne" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4388 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 23958 - Note. Sur la copie d'expédition (S.H.D., Guerre, 17 C 323), la lettre est datée du 11 juin 1810, mais une note de Clarke précise : « Cette lettre de l’Empereur doit être du 11 juillet et non du 11 juin »).

Le 6 octobre, Napoléon, qui prépare déjà la campagne contre la Russie, établit la composition de l’Armée d’Italie ; il prévoit notamment que le 9ème de Ligne, fort de 4 Bataillons, ferait partie de la 5ème Division de cette Armée.

L'Empereur adresse ce jour là, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Italie; il écrit : "… Cette armée se composerait de 10 divisions, dont 7 françaises et 3 italiennes, et composées, savoir :
... 5e division française, 9e de ligne ayant quatre bataillons ; 29e, quatre ; 53e, quatre ; 106e, quatre : 16 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816).

/ 1811, en Italie

Le 3 février 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Je désire que le département de la Seine n'envoie plus personne au 9e de ligne, mais que ce département envoie tout ce qu'il doit fournir aux 15 régiments de l'armée d'Allemagne ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 25833).

Le 7 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre ... Donnez ordre que les dépôts des 23e, 21e, 18e, 17e, 13e, 12e, 11e, 9e, 5e, 4e, 3e et 1er de ligne versent ce qu'ils ont de disponible dans le 4e bataillon ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5136 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26122).

Le 5 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... Je suppose que le 9e, le 13e, le 35e, le 84e, le 106e et le 92e, qui sont en Italie, ont également leurs compagnies. Faites-moi un rapport là-dessus" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17573 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26544).

Le 17 avril 1811, Napoléon donne ordre à Eugène de réunir un Corps d’Armée entre Vérone, Trente et Belzano. La 2ème Division doit être composée de Régiments d’élite à deux Bataillons ; le 1er Régiment d’élite sera composé pour le 1er Bataillon des 4 Compagnies de Voltigeurs du 9e de ligne, le 2ème des 4 Compagnies de Grenadiers, toutes complétées à 150 hommes.

Le 17 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Paris : "Mon Fils, vous donnerez des ordres pour réunir sans délai, et sans attendre les ordres de mon ministre de la guerre, un corps d'armée entre Vérone, Trente et Bolzano ; ce corps sera composé de quatre divisions ...
La 2e division sera composée de sept régiments d'élite. Chaque régiment d'élite sera formé de deux bataillons : le 1er bataillon sera composé de quatre compagnies de voltigeurs et le 2e bataillon de quatre compagnies de grenadiers. Chaque régiment aura les caissons, la compagnie d'artillerie et les moyens de transport attachés au régiment, hormis qu'il n’y aura que deux caissons d'infanterie, et deux de transport au lieu (le quatre. Ces régiments seront ainsi composés, savoir : 1er régiment d'élite : 1er bataillon, quatre compagnies de voltigeurs complétées à 150 hommes ; 2e bataillon, quatre compagnies de grenadiers complétées à 150 hommes ; total, 1,200 hommes, du 9e de ligne ; 2e régiment d'élite : deux bataillons du 13e, 1,200 hommes ; 3e régiment d'élite : deux bataillons du 29e, 1,200 hommes ; 4e régiment d'élite : deux bataillons du 35e, 1,200 hommes ; 5e régiment d'élite : deux bataillons du 53e, 1,200 hommes ; 6e régiment d'élite : deux bataillons du 106e, 1,200 hommes ; 7e régiment d'élite : deux bataillons du 112e, 1,200 hommes ; total, 8,600 hommes et quatorze pièces de canon. Il y sera en outre attaché douze pièces d'artillerie de ligne ...
Chaque division formera trois brigades, à l'exception de la première qui n'en formera que deux ...
Donnez sans délai des ordres pour que tous ces régiments se tiennent prêts et que les compagnies d'élite soient complétées. Vous laisserez accroire aux colonels qu'ils doivent eux-mêmes commander ces régiments d'élite, afin que la composition en soit bien faite ; mais, en réalité, vous ne ferez marcher que quatre colonels et trois majors. Chaque bataillon d'élite sera commandé par un chef de bataillon : ainsi, sur les quatre chefs de bataillon, deux marcheront ; vous choisirez les meilleurs officiers. Présentez-moi l'organisation après que vous aurez donné les ordres préparatoires pour ce qui vous regarde, afin de ne pas perdre un moment et qu'au 1er mai tout cela se puisse mettre en marche pour Vérone ; étudiez cette organisation ; présentez-moi les généraux de division, les généraux de brigade, les états-majors, les administrations, les commissaires de guerre, les officiers du génie et d'artillerie, et tout ce qui est nécessaire pour compléter cette organisation en détail et telle que je puisse ainsi l'envoyer toute faite au ministre de la guerre. Je désire l'avoir demain soir. Faites transporter 200,000 rations de biscuit à Vérone afin de pouvoir remplir les caissons ; ces biscuits serviront à l'armée. Donnez tous les ordres pour que l'artillerie puisse également se diriger sur Vérone et être prête au 1er mai, de sorte qu'au 15 mai le corps d'armée puisse déboucher sur Trente ...
Ainsi le corps d'armée sera donc composé de 34,000 hommes d'infanterie, de 6,000 hommes de cavalerie et de près de quatre-vingts pièces de canon, indépendamment de la garde royale ; ce qui le portera de 40 à 50,000. Il faut que tout cela puisse se mettre en marche et, s'il est nécessaire, entrer en Allemagne le 15 mai ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 145 ; Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17623 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26719).

Le 19 avril 1811, Napoléon décide que l'Armée d'Allemagne sera composée de trois Corps; le 3e est le Corps d'observation d'Italie. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE
Ce corps se réunira à Bolzano, Vérone, Mantoue et Brescia. Il sera composé de la manière suivante :
Infanterie ...
2e division
1re brigade
bataillon d'élite du 9e régiment de ligne 2 bataillons
bataillon d'élite du 13e régiment de ligne 2
4 bataillons
2e brigade
bataillon d'élite du 13e régiment de ligue 2
bataillon d'élite du 53e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 106e régiment de ligne 2
6 bataillons
3e brigade
bataillon d'élite du 29e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 52e régiment de ligne 2
bataillon d'élite du 112e régiment de ligne 2
6 bataillons
Total 16 bataillons
Cette division aura 16 pièces de canon et se réunira à Vérone ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753; Comprendre 33e Léger; le Général Dessaix est à la tête de cette Division).

Le même 19 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène Napoléon, Vice-Roi d'Italie, à Paris : "Mon Fils, je n’approuve pas l'organisation que vous m’avez présentée, je vous en envoie une nouvelle ...
Je pense aussi qu'il faut emmener tout ce qu'on pourra de Dalmatie ; ce ne sont pas des troupes assez sûres pour les laisser sur les derrières. En envoyant les huit bataillons de deux régiments, vous devez compléter ces bataillons en prenant dans les autres, s'il est nécessaire ; rien que ces huit bataillons doivent vous faire 6,000 hommes.
Par cette nouvelle organisation vous verrez que votre corps d’armée se trouvera composé de plus de 40,000 hommes d'infanterie, y compris la garde, de 8,000 hommes de cavalerie et de plus de 140 pièces de canon. Je vous ai déjà mandé de faire faire du biscuit à Mantoue, afin de remplir tous les caissons, qu'on n'ouvrira plus que devant l'ennemi.
Il est important que chaque homme ait deux paires de souliers neuves dans le sac et une aux pieds, et qu'on puisse délivrer à Vérone, Trente et Bolzano, au moment du départ, trente cartouches par homme, Ces cartouches doivent être réunies dans les dépôts d’artillerie de ces places et n'être données qu'au départ.
Annexe
Corps d'Observation de l'Italie ...
Deuxième division
La deuxième division se réunira à Vérone elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de trois brigades.
Les quatre généraux de brigade seront les généraux Alméras, Roussel, Mallet et Digonnet ...
La première brigade sera composée de deux régiments d'élite tirés du 9e régiment et du 13e de ligne.
La deuxième, de deux régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiments.
Et la 4e brigade, de deux régiments d'élite tirés du 35e et du 106e.
Chaque régiment d'élite sera composé de 2 bataillons d'élite.
Le 1er bataillon sera formé de 4 compagnies de grenadiers et le 2nd de 4 compagnies de voltigeurs.
Les compagnies seront complétées à 150 hommes ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1200 hommes, la brigade à 2 400 hommes et la division à 9600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel, celui du 13e par un major, celui du 29e par un major, celui du 112e par un colonel, celui du 52e par un major, celui du 53e par un colonel, celui du 35e par un major, celui du 106e par un colonel.
Les huit compagnies de canonniers de ces régiments marcheront avec les régiments d'élite et comme de raison n'emmèneront avec elles que deux caissons de cartouches et deux caissons de transport, elles mènent deux pièces ce qui fera 16 pièces de régiment.
Il y aura en outre une batterie de ligne, tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de deux divisions d'artillerie, savoir, une d'artillerie à cheval, composée de deux obusiers et de 4 pièces de canon, et une d'artillerie à pied, composée de 2 obusiers et de 6 pièces de canon.
Total de l'artillerie de la division 30 pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division.
Les deux régiments d'élite seront formés sans délai et complétés de vieux soldats.
Pour commander les deux bataillons du régiment d'élite, le colonel désignera les deux meilleurs des quatre chefs de bataillon du régiment ...
Le vice-roi commandera ...
Le corps d'armée doit se réunir sur l'Adige, l'Oglio et le Mincio
" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 152 (ne donne pas l’annexe) ; Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17633 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26764).

Le 20 avril 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je vous envoie le plan d'organisation du corps d'observation de l'Italie. Rédigez cette organisation convenablement. Mon intention est de ne rien envoyer de France. La 1re division sera fournie par l'Illyrie ... Mon intention est de le diriger en cas d'événement par Inspruck sur Dresde, pour se réunir avec le corps d'observation du Rhin, qui, par Wesel et Mayence, se dirigerait sur Magdeburg. Je suppose que je n'ai rien oublié. Vous me ferez connaître après cela ce qui restera en Italie aux régiments.
CORPS D'OBSERVATION DE L'ITALIE ...
2e DIVISION. - La 2e division se réunira à Vérone ; elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de quatre brigades. Les quatre généraux de brigade seront les généraux Almeiras, Roussel, Mallet et Digonnet ; l'adjudant commandant Blanquet sera chef de l'état-major ; deux adjoints d'état-major, un commissaire des guerres, un chef de bataillon d'artillerie, un officier du génie, un sous-inspecteur aux revues seront fournis par l'armée d'Italie.
La 1re brigade sera composée de deux régiments d'élite tirés du 9e régiment et du 13e de ligne ; la 2e, de deux régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiment ; la 3e, de deux régiments d'élite tirés du 52e et du 53e de ligne, et la 4e brigade, de deux régiments d'élite tirés du 35e et du 106e.
Chaque régiment d'élite sera composé de deux bataillons d'élite ; le 1er bataillon sera formé de quatre compagnies de grenadiers et le second de quatre compagnies de voltigeurs.
Les compagnies seront complétées à 150 hommes ; ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1,200 hommes, la brigade à 2,400 hommes et la division à 9,600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel, celui du 13e par un major, celui du 29e par un major, celui du 112e par un colonel, celui du 52e par un major, celui du 53e par un colonel, celui du 35e par un major, celui du 106e par un colonel.
Les huit compagnies de canonniers de ces régiments marcheront avec les régiments d'élite, et, comme de raison, n'emmèneront avec elles que deux caissons de cartouches et deux caissons de transport ; elles mènent deux pièces, ce qui fera seize pièces de régiment. Il y aura, en outre, une batterie de ligne tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de deux divisions d'artillerie, savoir : une d'artillerie à cheval, composée de deux obusiers et de quatre pièces de canon, et une d'artillerie à pied, composée de deux obusiers et de six pièces de canon. Total de l'artillerie de la division, trente pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division.
Les deux régiments d'élite seront fournis sans délai et complétés de vieux soldats. Pour commander les deux bataillons du régiment d'élite, le colonel désignera les deux meilleurs des quatre chefs de bataillon du régiment.
Les bataillons d'élite du 29e et du 112e se réuniront sans délai à Florence, seront prêts à partir le 1er mai et se dirigeront sur Vérone ...
ETAT-MAJOR GÉNÉRAL ET DISPOSITIONS DIVERSES. — Le vice-roi commandera ...
Le corps d'armée doit se réunir sur l'Adige, l'Oglio et le Mincio
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17635 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26776).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE. — Ce corps conservera la même dénomination, mais il sera organisé comme il est porté au n° 3 ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE.
Le corps d'observation d’Italie recevra au 1er juillet, conformément au rapport que nous fera le ministre de la guerre le 15 juin, l'organisation suivante :
2e Division. — Trois bataillons du 9e, trois du 13e, trois du 53e et trois du 106e ; total, 12 bataillons ...
Ce corps d'observation sera réuni, selon les ordres soumis à notre approbation, à Trente, Bolzano, Brescia, Laybach, Bassano, Vérone et Vicence.
NOTE.
D'ici au 1er juillet, le corps d'observation d'Italie conservera son organisation telle qu'elle a été établie par le dernier rapport du ministre, afin que, si d'ici au 1er juillet j'avais besoin de le mettre en mouvement, il pût marcher selon ladite organisation ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE
(ne figure pas dans la Correspondance; c'est la situation ci-dessus en date du 20 avril 1811) ...
2e DIVISION
La 2e division se réunira à Vérone. Elle sera commandée par le général Broussier.
Elle sera composée de 3 brigades ...
La 1re brigade sera composée de 2 régiments d'élite tirés du 9e régiment du 13e de ligne.
La seconde 2 régiments d'élite tirés du 29e et du 112e régiment, 52e et la 4e brigade, des 2 régiments d'élite tirés du 35e et du 106e, 53e.
Chaque régiment d'élite sera composé de 2 bataillons d'élite.
Le 1er bataillon sera formé de 4 compagnies de grenadiers et le second de 4 compagnies de voltigeurs. Les compagnies seront complétées à 150 hommes, ce qui portera chaque bataillon à 600 hommes, le régiment à 1 200 hommes, la brigade à 2 400 hommes et la division à 9600 hommes.
Le régiment d'élite du 9e sera commandé par un colonel. Celui du 13e par un major. Celui du 29e par un major. Celui du 112e par un colonel. Celui du 52e par un major. Celui du 53e par un colonel. Celui du 35e par un major. Celui du 106e par un colone1.
Les 8 compagnies de canonniers :
Ces régiments marcheront avec les régiments d'élite et comme de raison n'emmèneront avec elles que 2 caissons de cartouches et 2 caissons de transport. Elles mènent 2 pièces ce qui fera 16 pièces de régiment. Il y aura en outre une batterie de ligne tirée de l'artillerie que j'ai en Italie et composée de 2 divisions d'artillerie, savoir : une d'artillerie à cheval composée de 2 obusiers et de 4 pièces de canon, et une d'artillerie à pied composée de 2 obusiers et de 6 pièces de canon. Total de l'artillerie de la division, 30 pièces de canon.
Une compagnie de sapeurs avec son caisson d'outils attelé sera également attachée à cette division. Les régiments d'élite seront formés sans délai et complétés de vieux soldats pour commander les 2 bataillons du régiment d'élite. Le colonel désignera les 2 meilleurs des 4 chefs de bataillon du régiment. Les bataillons d'élite du 29e et du 112e se réuniront sans délai à Florence, seront prêts à partir le 1er mai et se dirigeront sur Vérone ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150).

Le 11 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "... ITALIE. — Les bataillons d'élite d'Italie seront tous supprimés au 1er juillet. Les compagnies rentreront dans les bataillons et auront le même effectif que les autres compagnies.
Les 5es bataillons fourniront tout ce qu'ils ont de disponible aux 4es bataillons, de manière que les quatre premiers bataillons du 9e de ligne, les quatre du 13e, les quatre du 35e, les quatre du 53e, du 84e, du 92e, du 106e, du 29e et du 112e forment trente-six bataillons, chacun complété de 750 à 800 hommes.
P. S. J'ai ordonné que les mouvements s'opéreraient au 1er juillet ; cependant, comme il est possible qu'il manque des habits et autres effets aux conscrits, vous donnerez en conséquence l'ordre aux dépôts de faire partir au 1er juillet ce qui serait bien arme, équipé et arrive au régiment depuis vingt jours, et au 15 juillet le reste. Les généraux commandant les divisions militaires qui passeront la revue de ces dépôts vous enverront à l'avance l'état de ce qui doit partir au 1er et au 15 juillet, de sorte qu'au 1er août les camps de Boulogne, d'Utrecht, tout soit conformément à ma lettre ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17792 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27268).

Le 18 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je réponds à votre lettre du 17 juin. Le régiment de Belle-Île est trop peu nombreux pour en tirer des hommes. Mais pour le régiment de l'île de Ré, je ne vois pas d'inconvénient d'y faire un choix de quelques hommes les plus sûrs et les plus dociles pour les faire servir à recruter des régiments de la ligne. Mais cela devrait être fait avec beaucoup d'intelligence, et de manière que les conscrits n'eussent pas l'occasion de passer chez eux. Il faudrait diriger sur le camp de Boulogne et sur Brest, pour recruter les 9e et 105e de ligne et les 47e, 15e, 70e et 86e, les conscrits de l'île de Ré appartenant à la 10e et 11e division militaire, et diriger sur Bayonne pour être incorporés dans les 24 régiments qui sont à Bayonne les conscrits de la Bretagne et autres pays éloignés des Pyrénées. On pourrait en former des compagnies de marche. On commencerait par en former une pour Bayonne, l'autre pour Brest. Proposez-m’en le projet. Cela n'est pas d'ailleurs une mesure pressante. Si elle réussit, on pourra l'étendre. Ces hommes devront sortir de l 'ile de Ré armés et habillés. Toutefois je désire qu'il n'en sorte aucun conscrit sans mon autorisation" (Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27342).

Le 30 juillet 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté, en réponse à la note qu'elle a bien voulu me communiquer sur les remplacements du 9e régiment de ligne, un rapport du chef d'état-major à ce sujet. J'ai envoyé sur les lieux un adjudant commandant. Les renseignements les plus exacts ont été pris sur les registres du conseil, et il en résulte non pas soixante-dix-neuf demandes de remplacements, comme on l'aurait dit à Votre Majesté, mais seulement quatre pour l'année 1810, qui ont été approuvées par le ministre, et vingt-sept pour 1811, que le ministre aurait rejetées et dont le directeur général des revues vient de redemander les états. Il est assez simple, d'ailleurs, que ce régiment ait plus de remplacements qu'un autre, puisqu'il a reçu pendant plusieurs années des conscrits de Paris qui ont des protections et des solliciteurs pour obtenir ces remplacements" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 172).

Le 7 septembre 1811, Eugène écrit, depuis Milan, à Napoléon : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté l'état de situation de son armée d'Italie au 1er de ce mois. Les deux camps d'Udine et de Montechiaro, que Votre Majesté a bien voulu autoriser, seront formés au 15 septembre. Celui de Montechiaro aura les 9e, 84e, 92e, 106e régiments de ligne et le régiment espagnol, le 8e de chasseurs, le 6e de hussards, les 2e et 3e de chasseurs italiens, et 4 régiments de dragons ; le général Broussier commandant l'infanterie et le général Fresia la cavalerie. Celui d'Udine sera formé du 13e français, du 3e léger, du 3e de ligne italien et du régiment royal-dalmate. Le général de brigade Stuard commandera jusqu'à l'arrivée du général de division. Chaque régiment aura son artillerie régimentaire, et il y aura à chaque camp 12 pièces d'artillerie pour les grandes manœuvres. Ces camps se lèveront au 30 octobre" (Mémoires du Prince Eugène, t. 7, p. 187).

Le 29 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, ayant prescrit différentes dispositions au vice-roi, il me mande qu'il lui manque les officiers dont l'état est ci-joint ... Je vous prie de me présenter le travail de ces remplacements mercredi prochain, afin que je signe et que je sois assuré que ces corps sont complets en officiers" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6551 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29507). En Annexe de la CGN, figure un "Etat des emplois vacants dans les corps de toutes armes qui composent l’armée d’Italie, à l’époque du 24 décembre 1811. Pour l’Infanterie :
Au 9e de ligne, il manque 6 Capitaines, 9 Lieutenants (dont 1 Adjudant-major), et 10 Sous-lieutenants ; dans les observations, il est noté : « Les mémoires de proposition ont été envoyés au ministre de la Guerre »...
".

/ 1811, en France

Le 17 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "... Les 2es compagnies des 5es bataillons des 5e, 11e, 23e, 60e, 81e, 79e, 1er de ligne, 62e, 102e, 10e, 20e, 101e, 29e, 9e, 35e, 53e, 13e, 106e, 16e et 67e formant 20 compagnies se réuniront à Toulon et seront destinées à monter les 16 vaisseaux qui sont en rade de Toulon et les premiers qui seront mis à l'eau ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5796 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27681).

Le 22 août 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "... ESCADRE DE TOULON
Les 2es compagnies du 5e bataillon de chacun des 9e de ligne, 106e, 53e, 35e et 13e de ligne seront formées à Milan ...
Le vice-roi formera de ces compagnies un bataillon qu'il passera en revue, et qu’il dirigera sur Toulon, en s'assurant qu'elles sont complètes et en bon état ...
Toutes ces compagnies seront placées, savoir
La compagnie du 9e, sur le Wagram, vaisseau à trois ponts ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6042 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28292).

/ 1812 à l'Armée d'Italie, au 4e Corps de la Grande Armée, et en Espagne.

Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée.

Le 2 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le due de Feltre, le corps d'observation d'Italie sera organisé de la manière suivante :
2e division (c'est-à-dire la 14e de la Grande Armée). – La seconde division sera commandée par le général Broussier. Elle se composera :
De 4 bataillons du 18e léger ;
De 4 – du 9e de ligne ;
De 4 – du 35e ;
De 4 – du 53e ;
et de 2 – du régiment espagnol.
Le 18e léger se réunira è Villach avec tout ce que doit fournir l’Illyrie à cette division. Le reste de cette division se réunira à Trente, Roveredo et autres pays voisins ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6590 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29631).

Le même 2 janvier 1812, l'Empereur écrit également, depuis Paris, au Général Lacuée, à Paris, pour lui adresser ses hypothèses de travail : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie ...
CORPS D'OBSERVATION D'ITALIE.
... 14e division (se réunit à Trente) : 18e léger, 4 bataillons ; 9e de ligne, 4 bataillons ; 35e de ligne, 4 bataillons ; 53e de ligne, 4 bataillons ; régiment espagnol, 2 bataillons ; total, 18 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642).

Le 6 février 1812, l'Empereur, à Paris, dicte au Général Mathieu Dumas, Conseiller d’Etat, Directeur général des Revues et de la Conscription, sur les Divisions de défense et la répartition : "... Les 9e, 35e, 100e, 92e, 84e, 53e de ligne n'ont pas assez de 500 hommes. Il faut leur en donner 800, ce qui fait 1.800 hommes d'augmentation, tant pour augmenter les troupes qui sont en Italie que pour qu'ils puissent renforcer leurs cadres de guerre qui ne partiraient pas parfaitement complets ..."(Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6747 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 29917).

A la mi-février 1812, le 9ème, qui a quitté Brescia, se trouve à Trieste. Il doit partir le 22 pour Innsbruck et Munich, puis Ratisbonne. De là, il doit se rendre à Cracovie.

Le 7 mars 1812, le Prince Eugène adresse à l'Empereur d'un état de situation exacte des troupes qui restent en Italie. Voici le résumé de la force destinée à protéger le Royaume :
Mantoue. Général Julien, avec quatre Bataillons de dépôt des 9e, 84e français, 4e italien et un Bataillon de Vétérans. Total : 1,400 hommes (Mémoires du Prince Eugène, t. 8, p. 120).

Le 31 mars, le 9ème est arrivé à Dresde, et il doit partir le 2 avril pour Glogau. En Russie, le 9ème de Ligne fait partie du 4ème Corps commandé par le Prince Eugène, 14ème Division Broussier ; en juin, il présente un effectif de 2561 hommes et 86 Officiers. Le 27 juillet, le 9ème combat à Ostrowno où 2 Officiers sont tués et 3 autres blessés (2 décèderont par la suite, dont le Chef de Bataillon Laporte) et près de Witebsk où 300 voltigeurs se trouvent encerclés par un grand nombre de cavaliers russes. Ils semblent perdus mais, serrant les rangs sans cesser de tirer, ils sortent sains et saufs de cette effroyable mêlée. Napoléon, qui avait assisté à leur résistance héroïque, aborde ces voltigeurs en ces termes : «Qui êtes-vous mes amis ?» - «Voltigeurs du 9ème de Ligne et tous de Paris» - «Vous êtes des braves et vous avez tous mérité la Croix» - Le cri de «Vive l’Empereur !» est lancé en réponse.

Le Sergent Bourgogne dans ses mémoires parle de 200 Voltigeurs et raconte «Nous les regardions comme perdus, si l’on n’arrivait assez tôt pour les secourir, à cause des ravins et de la rivière qui empêchait d’aller directement à eux. Mais ils sont commandés par des braves officiers qui jurent, ainsi que les soldats, de se faire tuer plutôt que de ne pas en sortir avec honneur. Ils gagnent, en se battant, un terrain qui leur était avantageux. Alors ils se forment en carré, et comme ils n’en étaient pas à leur coup d’essai, le nombre d’ennemis qui leur était opposé ne les intimide pas ; et cependant ils étaient entourés d’un régiment de lanciers et par d’autres cavaliers qui cherchaient à les enfoncer, sans pouvoir y parvenir, de manière qu’au bout d’un moment, ils finirent par avoir, autour d’eux, un rempart d’hommes et de chevaux tués et blessés. Ce fut un obstacle de plus pour les Russes, qui, épouvantés, se sauvèrent en désordre, aux cris de joie de toute l’armée, spectatrice de ce combat. Les nôtres revinrent tranquillement, vainqueurs, s’arrêtant par moments et faisant face à l’ennemi. L’Empereur envoya de suite l’ordre de la Légion d’honneur aux plus braves. Les Russes, en bataille sur une hauteur opposée à celle où nous étions, ont vu, comme nous, le combat et la fuite de leur cavalerie».

Le 2 septembre, le 9ème présente un effectif de 1949 hommes et 91 Officiers. Le 7, à la Moskova, il combat au sein de la Brigade commandée par le Général de Brigade de Sivray dans le secteur des Fléchettes. Les pertes sont importantes voire impressionnantes ; sur ce point d’ailleurs, les sources sont contradictoires : 150 hommes et 8 Officiers du 5 au 7 septembre. Martinien donne 4 Officiers tués, 40 autres blessés dont le Colonel Vautré (blessé à la tête et au bras droit), les Chefs de Bataillon Vautré (frère du Colonel), Rioust, Rousselot (décédé par la suite) et le Lieutenant porte aigle Meunier. L’historique du corps parle de 73 hommes tués, 717 blessés ou malades dont 49 vont rejoindre vite. Enfin dans un document statistique anglo-saxon, nous trouvons 180 hommes blessés ou tués sur 370 au 1er Bataillon ; aucune perte au 2ème qui comprend 550 hommes. Le 3ème Bataillon n’est pas mentionné. Pour terminer, précisons que le Général de Division Broussier a lui-même été légèrement blessé. Il mourra de maladie en 1814.

Le 20 septembre à Moscou, il reste 57 Officiers et 1024 soldats ; 12 Légions d’honneurs sont accordées dont 8 pour les Officiers. Le Colonel Vautré quant à lui est fait Officier de la Légion d’Honneur le 22 août, et le 16 octobre, il est fait Chevalier de l’Ordre de la Couronne de Fer.

Le 18 octobre 1812, le Général de Division Grenier écrit au Général Vignolle, à Milan : "Je suis arrivé hier au soir à Vérone, je me suis empressé ce matin de prendre des renseignements sur les moyens qu’offre Vérone et ses environs pour placer les troupes qui m’arrivent et qui doivent former ma division ; j’espérais pouvoir en loger la majeure partie à Vérone, mais les dépôts des 9e, 35e, 84e et 92e de ligne nous enlèvent une partie du casernement ; si vous pouviez vous en débarrasser cela nous deviendrait très avantageux, en attendant je compte loger à Vérone 6 bataillons et établir la 2e brigade composée de 6 autres bataillons à Servio, Villa Franca, Valeggio, etc.
Vous connaissez les troupes qui doivent composer cette division, je pense que vous avez donné les ordres nécessaires pour assurer leur subsistance.
Vous avez sans doute reçu la lettre que j’eus l’honneur de vous écrire hier relativement aux difficultés des routes ; mandez-moi les ordres que vous avez pu donner à ce sujet.
Je vous serai obligé de m’envoyer le tableau des cantonnements qu’occupait la division Broussier qui, je crois, était dans les environs de Vérone avant son départ
" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).

Le 9ème combat encore à Malojaroslawetz le 24 octobre (4 Officiers tués, 5 blessés).

Le 25 octobre 1812, le Ministre de la Guerre, le Duc de Feltre, écrit, depuis Paris (Ministère de la Guerre, 3e Division, Bureau du Mouvement des Troupes), au Général Grenier, commandant la 35e Division d’infanterie de la Grande Armée, à Vérone : "Général, l’Empereur vient de me faire connaître, que son intention est, que la division que vous réunissez en ce moment, à Vérone, et qui prendra le numéro de la 35e division d’infanterie de la Grande Armée, soit composée de trois brigades savoir, deux brigades françaises et une brigade italienne.
... Quant au 112e de ligne, vous vous concerterez avec le général Vignolle, pour porter aussi chacun de ses quatre bataillons à 900 hommes présents, en prenant, à cet effet, le nombre d’hommes nécessaires dans les dépôts des 9e, 35e, 53e, 84e, 92e, et 106e de ligne, stationnés en Italie ...
Vous m’adresserez les procès-verbaux de toutes ces incorporations ...
Enfin l’intention de l’Empereur est, que votre division se mette en mouvement, de Vérone, de manière à passer le mont Brenner dans les premiers jours de décembre, marchant par brigade, et se dirigeant, pour y être cantonnée, jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté, sur Bamberg, Nuremberg et Augsbourg ...
Il est nécessaire que vous portiez la plus grande attention à bien organiser votre division, sous tous les rapports ; l’Empereur y attache une grande importance.
Vous me ferez connaître sur les imprimés ci-joints, la situation détaillée de chaque corps en comprenant dans les présents sur les armes, les hommes que leur ont fourni leurs propres dépôts, ou ceux qu’ils auront reçus par incorporation d’autres régiments ...
Vous aurez soin aussi de m’adresser régulièrement tous les 15 jours l’état de situation de votre division. Je vous envoie, à cet effet, des imprimés
" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 9 page 29).

Le 9e combat à Wiasma le 3 novembre (4 Officiers blessés), Dorogobouj le 7 (2 Officiers blessés), près de Smolensk du 12 au 14 (3 Officiers blessés), Krasnoë le 15 (2 Officiers blessés). Le 8 décembre, le Colonel Vautré est pris par les Russes à Wilna ; il rentrera de captivité le 1er septembre 1814.

La fin de la campagne s’achève par divers combats : 1 Officier est blessé le 15 décembre par les Cosaques près de Tilsitt ; 1 autre le lendemain devant Kowno ; 1 le 16 près du Niémen. Le 12 janvier, 1 Officier est blessé par les Cosaques sur la route de Posen ; le lendemain, pendant la retraite sur Posen, 1 autre Officier est blessé.

Sur l’ensemble de la campagne, le Régiment compte 19 Officiers morts, 24 disparus, et 6 Officiers prisonniers rentrés.

En 1812, le 9e de ligne combat à Ostrowno, Moskowa, Malojaroslawetz, Wiasma, Dorogobouj et Krasnoe.

- Espagne

Le 3 avril 1812, Jourdan écrit, depuis Madrid, à Berthier : "… Sa Majesté a décidé que M. le général Darmagnac se porterait sur Talavera avec les 2 bataillons, des 9e et 75e régiments d'infanterie de ligne, et le 19e régiment de dragons, qui sont dans la province de Cuença, avec le bataillon de Francfort, qui est en marche pour revenir de la Manche, et avec le régiment de chevau-légers westphaliens, dont partie est près de Madrid et l'autre partie est du côté de Tarancon, et qui serait envoyé à Talavera ; 50 mille rations de biscuit, restant des 400 mille rations que le roi a données anciennement à l'armée de Portugal, qui n'ont pas pu être expédiées, à défaut de moyens de transport ; 100 autres mille rations de biscuit, prises sur les approvisionnements du Retiro ...
Tous les ordres sont expédiés ; mais on ne peut pas dissimuler que ces secours, tout faibles qu'ils sont, arriveront vraisemblablement trop tard ...
" (Du Casse A. : "Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph", 1853-1854, t. 8, p. 342).

/ 1813

En 1813, les Bataillons semblent être dispersés

- 1813, Corps d'observation d'Italie.

Le 10 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, il sera formé un 6e bataillon au dépôt du 9e de ligne ...
Les officiers et sous-officiers formant les cadres seront nommés au dépôt, et l'on prendra ce qui serait nécessaire dans les cadres des bataillons qui se trouvent actuellement au-delà des Alpes ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32254).

Le 5 février 1813, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, je n'approuve pas la formation des cinquante demi-brigades provisoires, formant cent cinquante bataillons, pour la garde de l'intérieur ; voici de quelle manière ce travail doit être fait ...
ITALIE.
Il sera formé, pour l'Italie, quatre demi-brigades, ainsi qu'il suit : 31e demi-brigade, les 6es bataillons du 9e, du 35e et du 53e ; 32e demi-brigade, les 6es bataillons du 54e, du 92e et du 106e ; 33e demi-brigade, les 6es bataillons du 112e, du 13e de ligne et le bataillon du 8e léger qui revient d'Espagne ; 34e demi-brigade, les 6es bataillons du 8e léger, du 18e et du 36e.
Il sera formé, en outre, six bataillons de garnison : deux pour Palmanova, deux pour Venise, un pour Ancône, un pour Livourne ; total, six.
Ces troupes seront mêlées avec vingt-quatre bataillons italiens, de manière à former deux belles divisions, qui pourront surveiller, l’une les provinces illyriennes, Venise et le Tyrol ; l’autre, Ancône, la Toscane et Rome.
Cette organisation sera l'objet d'un travail particulier ...
" (Correspondance de Napoléon, t. 24, 19538 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32615).

Le 12 février 1813, le 9ème passe sous le commandement du Colonel Nicolas Broussier, cousin du Général. Né le 2 mars 1774 à Ville sur Saulx dans la Meuse, il a débuté sa carrière militaire le 6 septembre 1791 comme soldat au 3ème Bataillon de Volontaires de la Meuse, et était Chevalier de la Légion d’Honneur depuis le 17 janvier 1805.

Le 6 mars 1813, l'Empereur écrit encore, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, j’ai examiné le travail que vous m’avez présenté le 28 févier dernier relativement à la formation des 34 demi-brigades provisoires ...
Le 9e, le 5e, le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont en Italie, garderont tous leurs bataillons en Italie hormis leur second bataillon qui s’organise à Augsbourg.
En conséquence, le 1er bataillon sera complété par 2 compagnies qui seront créées du 5e bataillon, pour équivaloir aux 2e compagnies restées à Glogau. Le 3e et le 4e bataillons se formeront également en Italie, ce qui fera 3 bataillons par régiment ou 18 bataillons pour l’Italie ...
Vous remarquerez que le 8e et le 18e n’auront que leur second bataillon à Glogau. Cela exigera l’envoi d’un nombre beaucoup plus considérable de conscrits en Italie, afin de compléter les 18 bataillons que fourniront les 9e, 35e, 53e 84e, 82e (Note : la copie porte en marge que le nombre 92 est écrit au crayon) et 106e régiments ; mais ces 18 bataillons réorganiseront ces régiments et seront une véritable ressource pour la fin de la campagne, en même temps qu’ils formeront une colonne mobile pour l’Italie
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33036).

Le 18 juin 1813 parait un autre Décret impérial augmentant encore la force de l'Armée d'Italie, et lui donnant le nom de Corps d'Observation. Voici le Décret qui fera connaître l'organisation de l'armée du Prince Eugène, comme la voulait à cette époque l'Empereur :
"ART. 1er. - Le corps d'observation de Vérone prendra le titre de corps d'observation d'Italie.
ART. 2. - Ce corps sera composé de 4 divisions françaises, 2 divisions italiennes et 1 division française-napolitaine. Total, 7 divisions.
ART. 5. - Les 7 divisions seront formées ainsi qu'il suit :
PREMIÈRE DIVISION (française). - 9e de ligne, 4 bataillons ; 35e de ligne, 4 bataillons ; 28e demi-brigade provisoire, 3 bataillons ; 23e demi-brigade provisoire, 3 bataillons. Total, 14 bataillons ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 110).

Le 30 juillet 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Verdier, à Conegliano : "Son Altesse Impériale le Prince Vice-Roi ayant ordonné que le 6e bataillon du 67e régiment partit de Gemona, le 1er août prochain, pour se rendre à Villach, j’ai dû lui adresser cet ordre directement pour éviter les retards qu’il aurait nécessairement si je vous l’avais adressé pour le lui faire tenir.
L’intention de S. A. I. est aussi que la division sous vos ordres occupe les cantonnements ci-après ; veuillez donner les ordres en conséquence et de de manière à ce que les mouvements soient entièrement terminés le 3 août prochain.
Le 6e bataillon du 7e à Venzone et Ospedaletto.
Le 6e du 52e à Gemona.
Le 6e du 67e à Villach. L’ordre lui a été adressé directement.
Le 1er bataillon du 9e à Osoppo (fort et village), le 2e à Buja et environs, les 3e et 4e à S. Daniel.
Au moyen de ce mouvement en avant pour le 9e, le 35e régiment devra quitter Conegliano et Sacile et occuper Spilimbergo par un bataillon, le 2e à Valvasone, et les 3e et 4e à Cordenons et Pordenone, où seront également les équipages militaires de la division.
L’artillerie pourra rester encore à S. Vito. Votre quartier général sera à S. Daniel ou Pordenone. Veuillez, je vous prie, me faire connaitre quel sera le point que vous aurez choisi : je dois vous prévenir en même temps que le 35e régiment passera probablement le Tagliamento avant le 10 août …
" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 89 page 190).

Le 9 août 1813, le Général de Division Grenier écrit au Général de Division Comte Vignolle, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie, à Udine : "Le colonel du 53e m’a fait connaitre que d’après que vous lui avez donné, mon cher général, dans les 1ers jours de juillet dernier, il devait recevoir un détachement de 470 hommes du 13e régiment d’infanterie de ligne, pour renforcer son régiment, il serait bien important, si cette disposition est maintenue, que ce détachement rejoignit le régiment avant que de nouveaux mouvements ne l’éloignent de ces parages. Ce régiment a d’autant plus besoin de ce renfort qu’il est, ainsi que le 9e, un des plus faibles de l’armée. Le colonel Grosbon m’a dit encore que son dépôt devait avoir, en ce moment, au moins 200 hommes disponibles, si on pouvait les faire venir, ce régiment, avec le détachement du 13e, serait porté à 2800 hommes présents. Veuillez, je vous prie, me faire connaitre quelles sont les intentions de S. A. I. à cet égard" (Papiers du Général Paul Grenier. XX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 92 page 196).

Le Chef de Bataillon Cherrier est blessé le 6 septembre au cours du combat devant Villach. Le lendemain, un autre Officier est blessé au cours de l’affaire de Foëstricht, en Illyrie. Le 13, un 3e Officier est blessé au cours d’un combat d’avant poste, toujours en Illyrie.

Le 9ème combat également à Halembourg sur les bords de la Drave le 19 septembre (3 Officiers blessés). Le Colonel Broussier se distingue tout particulièrement.

Une "Situation des hommes présents seulement au 20 septembre 1813, époque de la formation du 2e corps, exception faite de la division de réserve du Tyrol", certifiée par l'Adjudant commandant chef de l’Etat-major général du second Corps d’armée Basin de Fontenelle, indique : "... 2e Division, 1ère Brigade :
9e Régiment :
Etat-major : 4 Officiers, 31 Sous-officiers et Soldats ; total : 35
1er Bataillon : 21 Officiers, 517 Sous-officiers et Soldats ; total : 536
2e Bataillon : 20 Officiers, 446 Sous-officiers et Soldats ; total : 466
3e Bataillon : 19 Officiers, 489 Sous-officiers et Soldats ; total : 508
4e Bataillon : 19 Officiers, 384 Sous-officiers et Soldats ; total : 403 ...
" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 163 page 334).

Gaschin le 22 (1 Officier blessé).

Un "Relevé numérique d’après les feuillets d’appel des présents sous les armes ou de service dans l’arrondissement du 2e corps au 25 septembre 1813", certifiée le 26 septembre 1813 à Arnoldstein par l'Adjudant commandant chef de l’Etat-major général du second Corps d’armée Basin de Fontenelle, indique : "2e Division
1ère Brigade
9e Régiment de ligne :
Etat-major : 11 sous-officiers et caporaux, 21 soldats ; total : 31 présents.
1er Bataillon : 80 sous-officiers et caporaux, 421 soldats ; total : 501 présents ; aux hôpitaux, 103 pour cause de maladie.
2e Bataillon : 71 sous-officiers et caporaux, 312 soldats ; total : 383 présents ; aux hôpitaux, 57 pour cause de maladie, 67 pour cause de blessure.
3e Bataillon : 73 sous-officiers et caporaux, 301 soldats ; total : 374 présents ; aux hôpitaux, 86 pour cause de maladie, 59 pour cause de blessure.
4e Bataillon : 64 sous-officiers et caporaux, 294 soldats ; total : 358 présents ; aux hôpitaux, 124 pour cause de maladie, 28 pour cause de blessure.
Artillerie : 4 sous-officiers et caporaux, 39 soldats ; total : 43 présents ; aux hôpitaux, 3 pour cause de maladie ...
" (Papiers du général Paul Grenier. VIII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 189 page 389).

Venzone le 13 octobre (2 Officiers blessés), devant Bassano le 24 (1 Officier tué), Bassano le 26 (9 Officiers blessés dont le Chef de Bataillon Lemaire), encore près de Bassano le 31 (2 Officiers blessés dont le Capitaine Vandermonde pour lequel c’est la 3e blessure ; il est blessé à nouveau le 1er décembre au cours d’une reconnaissance en Italie).

L'Ordre du jour, rédigé au Quartier-général de l'Etat-major général de l'Armée d’Observation d’Italie, à Vérone, le 13 novembre 1813, et adressé par le Général de Division chef de l’état-major général et Comte d’Empire Vignolle au Lieutenant-général Comte Grenier, indique : "Par les rapports qui sont parvenus à l’état-major général, sur les combats du 9 et 10 de ce mois, sur la route de Trente, les troupes qui se sont particulièrement distinguées sont les voltigeurs du 9e et 35e de ligne, les voltigeurs du 3e de ligne italien, et deux bataillons du 1er régiment étranger, qui ont plusieurs fois attaqué l’ennemi au pas de charge.
Les officiers qui méritent d’être cités sont le général d’Arnaud qui commandait la brigade d’avant-garde, le colonel Figié dirigeant les voltigeurs ; du 9e de ligne, le chef de bataillon Guiard, le capitaine Droupy, le lieutenant Escribe, le lieutenant Colin et le sergent Robinot. Ces deux derniers se sont battus à l’arme blanche, au passage du ravin d’Ala ...
" (Papiers du Général Paul Grenier. IX. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 129 page 271).

Le 18 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, vous trouverez ci-joint un ordre que je viens de signer ; tenez la main à son exécution, et correspondez avec moi là-dessus.
Les 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e doivent avoir envoyé les cadres de leurs 4es bataillons à Alexandrie ; je suppose qu'ils y ont aussi envoyé leurs ouvriers et leurs dépôts.
Les 4 200 conscrits doivent être arrivés.
Donnez de plus au 92e 800 conscrits qui étaient destinés au 156e, ce qui fera 5 000 hommes, et vous les tiendrez à la disposition du vice-roi pour recruter ces régiments.
1re question : ces 5 000 hommes sont-ils arrivés ?
2e question : les draps sont-ils arrivés ainsi que tout ce qui leur est nécessaire ?
3e question : les majors, les dépôts et les ouvriers sont-ils arrivés ?
Si les ouvriers ne sont pas arrivés, pourvoyez-y en faisant faire les habits par des tailleurs du pays, et activez l'équipement. Si les draps ne sont pas arrivés, levez toutes les difficultés, et tirez des draps du pays ...
L'armée d'Italie recevra donc un renfort de 4 200 hommes affectés aux 6 régiments, 7 600 hommes affectés aux autres régiments, et 3 000 pris sur les 4 000 du 156e. Total 16 000 hommes ...
Le vice-roi doit envoyer des cadres pour un 6e bataillon des 9e, 53e, 50e, 92e et 106e.
Vous verrez les divers développements de ces dispositions dans les articles 4 et 5 de mon décret.
Ainsi, la 1re division de l'armée de réserve comprendra les 12 bataillons des régiments qui sont à l'armée d'Italie ; ce qui avec le 6e bataillon du 13e de ligne, fera 13 bataillons : vous réunirez cette division à Alexandrie, Plaisance ou Turin.
La 2e division sera composée comme le porte l'article 5.
Il faut reformer les bataillons qui doivent revenir de la Grande Armée et donc il n'arrivera que peu de chose : ce sont des cadres à refaire. Le 112e se reformera à Florence, ainsi que le 6e du 35e léger. Écrivez au vice-roi pour que le dépôt du 137e revienne à Alexandrie, s'il n'y est pas déjà.
Ces bataillons formeront la 2e division.
Enfin, les 5e bataillons, comme il est dit en l'article 6, formeront la 3e division.
Sur la conscription des 300 000 hommes, j'ordonne qu'on lève en Dauphiné, en Provence et dans le Lyonnais les 30 000 conscrits nécessaires pour compléter ces trois divisions. La levée se fera dans le cours de ce mois-ci ; et il est probable que tout sera arrivé dans le courant de décembre. Ainsi en janvier, vous aurez une armée de réserve de 30 000 hommes à Turin, Alexandrie et Plaisance. Exagérez tous les nombres ; dites qu'on aura 100 000 hommes.
Correspondez avec le vice-roi et avec la grande-duchesse, et occupez-vous avec activité de ces formations ...
Je n'ai compris l'Italie française pour aucune levée ni dans les 300 000 hommes, ni dans la conscription de 1815. Dites cela aux préfets ; écrivez-le à la grande-duchesse et au général Miollis : tous les hommes qui arriveront sont des Français
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37116).

Le 19 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Lacuée, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur le comte de Cessac, je suppose que vous avez pourvu à l'habillement de la conscription des 120 000 hommes qui se lève en exécution du sénatus-consulte du 9 octobre 1813. Le sénatus-consulte du 12 novembre met 300 000 hommes à ma disposition, mon intention est d'en lever 170 000, à l'habillement desquels il faut que vous pourvoyiez. Ils seront fournis de la manière suivante : 40 000 par les départements qui envoient à l'armée des Pyrénées. Ces 40 000 hommes formeront 4 divisions, une à Bordeaux, une à Montauban, une à Toulouse et une à Montpellier. Ils seront habillés par quatre ateliers placés les uns à Bordeaux et les autres à Toulouse. Comme par le décret qui a passé aujourd'hui au Conseil d'État ces 40 000 hommes seront rendus avant le 20 novembre à leur destination, il faut établir sur-le-champ ces quatre ateliers qui fourniront chacun 10 000 habits d'ici à cette époque. Si vous préfériez que cette réunion eût lieu à Nîmes où partout ailleurs, je le laisse à votre disposition. Ces ateliers seront formés comme ceux que j'avais établis en 1808 à Bordeaux. Les 12 régiments qui ont leur dépôt dans la 11e division militaire recevront leur contingent de la conscription de 1815 et rien de la levée des 300 000 hommes. Présentez-moi un décret pour la formation de ces quatre ateliers. Il est important que dans le courant du mois de décembre, ils fournissent le nombre d'habits, de schakos, de sacs, etc., qui sera nécessaire. Cela formera une dépense de 5 à 6 millions à peu près. Il faut prendre des moyens expéditifs pour lever les difficultés et les embarras. Il est présumable que les Anglais recommenceront la campagne en février, cette saison leur étant favorable. Il faut donc que cette armée de réserve soit en état d'agir d'ici au mois de janvier. J'ai ordonné aujourd'hui la levée de 30 000 hommes sur la conscription des 300 000 dans les 7e, 8e et 19e divisions militaires. J'y ai joint les départements de l'Ain, de l'Allier et de la Haute-Saône. Ces 30 000 hommes seront dirigés sur Turin et Alexandrie. Ils formeront trois divisions. La première sera réunie à Alexandrie.
Elle sera composée de 13 bataillons savoir :
... des 4e et 6e bataillon du 9e de ligne ...
Ces régiments ont leurs dépôts à l'armée d'Italie ...
Ces hommes seront habillés à leurs dépôts ou ailleurs. Il faut réunir des moyens pour qu'ils le soient dans les 15 premiers jours de janvier. Ces 30 000 hommes sont indépendants des 18 000 qui sont fournis par la conscription levée dans les départements situés au-delà des Alpes, et qui sont destinés à recruter l'armée d'Italie. Le reste des 300 000 hommes ne sera pas encore levé, mais il le sera plus tard. Comme cette dernière conscription sera disséminée entre les dépôts placés en deçà des Alpes, il est nécessaire que les bataillons qui doivent recevoir des hommes soient approvisionnés. Je ne sais si je vous ai écrit relativement à une disposition particulière sur la conscription des 120 000 hommes, j'ai ordonné que 11 500 fussent envoyés sur Mayence pour être répartis entre les 13e et 23e régiments etc., et les bataillons d'autres régiments qui font partie du 4e corps, mais dont les dépôts sont en Italie. Mon intention est que ces 11 500 hommes soient habillés par nous. Je suppose que ces hommes seront rendus à leur destination avant le 15 octobre, il faut que vous pourvoyiez à leur habillement, et que vous adressiez les dispositions que vous aurez prises auprès des commandants des corps qui doivent recevoir ces hommes. J'ai ordonné encore que 5 000 hommes seraient accordés au 11e corps pour être distribués dans les bataillons dont les dépôts se trouvent au-delà des Alpes. J'ai ordonné que ces hommes seraient fournis par les dépôts placés en deçà des Alpes ; il est donc nécessaire que ces dépôts aient ce qui est nécessaire pour armer les hommes destinés à aller aux bataillons du 11e ·corps à qui ils doivent appartenir. Faites-moi connaître si je puis compter sur la prompte exécution de ces ordres
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37163 - Note : La même lettre est envoyée à Clarke : minute, Archives nationales, AF IV 904, novembre 1813, n° 261).

Le 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Daru, Ministre directeur de l’Administration de la Guerre : "Monsieur le comte Daru, je reçois une lettre du prince Borghèse du 20, dans laquelle il me fait connaître que le 4e régiment d'artillerie, le 1er bataillon de sapeurs et le 3e idem ont ce qu'il leur faut pour leur habillement mais que le 1er léger, le 7e de ligne, le 20e, le 42e, le 52e, le 67e, le 101e et le 102e, qui reçoivent chacun 700 conscrits n'ont pas de quoi en habiller 400 ; moins la doublure et le drap pour les capotes ; que le 13e de ligne, le 9e, le 35e , le 53e, le 84e, le 92e et le 106e qui sont arrivés à Alexandrie et ont chacun 700 hommes à recevoir n'ont rien.
Les 700 hommes du 13e de ligne devaient être placés dans le 9e de ligne. J'ai contremandé cette disposition ...
Il n'était non plus rien arrivé pour l'habillement des 700 hommes du 3e léger et du 10e de ligne. Je désire que vous me fassiez un rapport sur cet objet important. Voilà 15.000 hommes qui arriveront avant le 15 décembre et pour l'habillement desquels il n'y a aucune disposition. Cependant il est nécessaire que ces 15.000 puissent au 15 de ce mois renforcer l'armée. Faites-moi connaître tout ce que vous avez envoyé et toutes les dispositions que vous avez prises pour compléter l'habillement de ces 15.000 hommes ...
Le 112e recevra des hommes en Toscane, le 6e de ligne et le 14e léger reçoivent des conscrits à Rome. Faites-moi connaître toutes les dispositions déjà prises pour l'équipement de ces hommes. Consultez vos bureaux pour savoir si le Piémont fournit tout ce qui est nécessaire pour les équipements et pour suppléer sur le champ aux mesures qui n'auraient pas été prises. Dans ce cas proposez-moi l'établissement d'une commission présidée par le prince Borghèse et composée du préfet du Pô et de l'ordonnateur. Cette commission sera chargée de prendre sur le champ toutes les mesures, mais elle aura besoin d'argent. Faites-moi connaître les fonds que vous pouvez mettre à sa disposition et si vous avez sur octobre et novembre les crédits suffisants pour faire face à ces dépenses, et si le Piémont, pouvant faire face à tout, vous expédiez des ordonnances, prévenez-m’en ; je les ferai payer. Il faut charger le général Miollis et la grande-duchesse de faire habiller ce qui arrive à Rome et en Toscane
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37262).

Le même 24 novembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Borghèse, Gouverneur général des départements au-delà des Alpes : "Mon cousin, je reçois votre lettre avec l'état qui y est joint. Vous ne me dites pas si les bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e avaient ramené avec eux leurs dépôts, c'est-à-dire les maîtres tailleurs, quartiers-maîtres, majors et tout le matériel qu'ils pouvaient avoir aux dépôts.
Je vois que vous n'avez que 1 500 fusils. Écrivez au vice-roi qu'il vous en fasse passer, à Alexandrie, 4 000 de ceux qu'il a à Mantoue. J'ai ordonné au ministre de la Marine de vous en envoyer 10 000 par mer à Gênes. Ecrivez à Toulon qu'on vous instruise du moment où ils partiront.
Je vois que plusieurs bataillons ont déjà 400 habits, mais que les 6 dépôts de l'armée d'Italie n'ont rien : mon intention est que vous pourvoyiez à tout. Réunissez près de vous le préfet de Turin, qui est un homme habile, votre ordonnateur et les majors de tous les corps. Prenez, dans les 24 heures, les mesures nécessaires pour que tous les hommes qui arrivent au 4e d'artillerie, au 1er de sapeurs, au 3e de sapeurs, au 1er léger, au 7e de ligne, 20e, 42e, 52e, 101e, 102e, 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e soient habillés sur-le-champ de pied en cap, et qu'il ne leur manque absolument rien.
Toutes les dispositions que vous ferez seront approuvées. Tous les fonds que vous emploierez pour cet objet seront pris sur les centimes que doivent payer vos départements en conséquence de mon décret du 11 novembre dernier.
Mettez en réquisition tous les tailleurs du pays, de sorte qu'au 15 décembre au plus tard ces hommes soient habillés ...
Vous me rendez compte du procès-verbal de la séance que vous tiendrez et des mesures que vous aurez prises. Vous sentez l’importance dont il est, que ces 15 000 hommes soient armés, habillés et équipés dans le plus court délai. Vous devez pourvoir à tout. La seule chose à laquelle vous ne pourrez pas pourvoir vous-même, c'est les armes ; mais j'espère que cela ne vous manquera pas ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37251).

Le 1er décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, vous avez dû donner ordre au vice-roi de former le cadre du 6e bataillon, et de compléter le 4e bataillon des 9e, 35e, 53e, 84e, 82e et 106e régiments, qui doivent former la 1re division de l'armée de réserve à Alexandrie. On y réunira le 6e bataillon du 13e de ligne, ce qui portera cette division à 13 bataillons ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37340).

Le 2 décembre 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Eugène, Vice-Roi d'Italie, commandant en chef l'Armée d'Italie : "Mon fils, je reçois votre lettre du 25 novembre. Je vois avec plaisir que vous avez déjà formé vos 6es bataillons pour les 6 régiments qui sont dans le royaume d'Italie ...
Les autres régiments qui ont deux bataillons peuvent sans difficulté recevoir 700 hommes, mais vous devez remarquer que sur ces 700 hommes, 100 seront à réformer, plus de 50 seront malades ; qu'ainsi il n'en restera guère que 500 et que vous aurez à peine ce qui est nécessaire pour compléter tous vos régiments. Mais vous êtes parfaitement le maître de verser d'un bataillon dans un autre, pourvu que ce soit par un ordre du jour qui soit envoyé au ministre, et qui contienne tous les renseignements de détail nécessaires aux bureaux. Tous les régiments qui fournissent à l'armée d'Italie ont leurs cadres au-delà des Alpes, soit en Piémont, soit à Gênes ; ils ont leurs cadres de 5es bataillons complets.
Je vous ai destiné en outre, sur la conscription de 1815, 30 000 hommes. Il est nécessaire d'avoir des cadres pour pouvoir renfermer ces 30 000 hommes. J'approuve donc tout à fait que vous formiez autant de cadres qu'il vous sera possible. Ainsi le 9e, le 35e, le 53e, le 84e, le 82e et le 106e devant former un 6e bataillon que vous avez déjà fourni, paraissent devoir être épuisés. Cependant, si vous croyez que ces régiments puissent former un 7e bataillon, mandez-le moi, il recevrait de la conscription de 1815. Le 1er de ligne n'a qu'un bataillon à votre armée ; mais son dépôt est à Marseille : c'est un compte à part ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.9, page 470 ; Correspondance générale de Napoléon, t.14, lettre 37347).

Le 3 décembre, le Colonel Broussier est fait Officier de la Légion d’Honneur.

- 1813, Allemagne

Le 30 janvier 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre : "... Donnez l'ordre que les compagnies du 9e, du 35e, du 53e, du 106e, forment un bataillon de 4 compagnies et se rendent à Glogau, où elles seront incorporées dans leurs 1er bataillons au 4e corps de la Grande Armée ..." (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 734 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32545).

Le 4 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, avez-vous envoyé quelqu'un à Augsbourg pour former les seconds bataillons des 9e de ligne, 35e, 53e, 84e, 92e et 106e.
Je vois que le 9e n'a fait partir que 500, le 35e que 400, le 53e que 700, le 84e que 500, le 92e que 500, le 106e que 700. Cela ne sera pas suffisant pour compléter les seconds bataillons. Je pense donc qu'il est convenable que vous donniez l'ordre qu'au lieu de garder les cadres de 6 compagnies on ne garde que les cadres de 4 et que ces 4 cadres avec les 2 que le 1er bataillon a laissé à Glogau forment le 2nd bataillon. Les 2 autres cadres du 2nd bataillon iront en Italie ou avec les 4 cadres du 1er bataillon, on reformera le 1er bataillon ; ainsi ces corps auraient en Italie leurs 1er, 3e, 4e, 5e et 6e bataillons. Il y a à Bamberg un détachement des garnisons de vaisseau, qui attend ces cadres.
Il serait convenable que ces 6 bataillons se réunissent et forment une division afin de ne pas marcher isolément. Comme Augsbourg est sur la route d'Italie, envoyez un officier pour présider à la formation de ces bataillons et les réunir en s'écartant un peu d'Augsbourg afin de ne pas être sur la route que doit suivre le corps d'observation d'Italie
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 32989).

Le 17 mars 1813, l'Empereur écrit, depuis Trianon, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Peltre, la 1re division du corps d'observation d'Italie sera commandée par le général de division Morand (celui qui était au 1er corps de la Grande Armée et qui est actuellement à Paris). En conséquence, donnez-lui ordre de se rendre à Augsbourg où il est nécessaire qu'il soit arrivé le 25 mars, vu que la tête de la division commencera à y arriver à cette époque. La 2e division du corps d'observation d'Italie sera commandée par le général Pacthod, la 3e par le général Lorencez, et la 4e par le général Peyri.
Les six bataillons de l'ancien 4e corps, qui forment aujourd'hui les 43e, 44e et 45e régiments provisoires, seront réunis aux divisions du corps d'observation d'Italie de la manière suivante :
Le 45e régiment provisoire, composé du bataillon du 84e et du bataillon du 92e, sera réuni à la 1re division, ce qui la portera à 15 bataillons.
Le 44e régiment provisoire, formé du 53e et du 106e, sera réuni à la 2e division, et la portera à 16 bataillons.
Enfin le 43e, composé des 9e et 35e, sera réuni à la 3e division, ce qui la portera à 14 bataillons.
Au total, cette mesure portera le corps d'observation d'Italie à 58 bataillons, en comptant la division italienne de 13 bataillons
" (Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33267).

Le 12 avril 1813, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Il paraît que le chef de bataillon Glin, du 9e de ligne, aurait été nommé à la garde à Moscou. Il n'a pas reçu sa nomination. Il a cependant été remplacé à son corps.
Faites-le venir à la garde où on le placera
" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1983 ; Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 33813 - Note : Sulpice Glin, qui a fait sa carrière au 106e de ligne, a été versé comme Chef de Bataillon aux Flanqueurs chasseurs de la Garde, Corps qu’il incorpore au 1er juillet 1813).

Le 18 juin 1813, l'Empereur écrit, depuis Dresde, au Maréchal Berthier, Major-général de la Grande Armée : "Mon cousin, donnez ordre que la compagnie du 59e faisant partie du 2e bataillon de garnison à Magdebourg, se rende au 3e corps pour être incorporée dans son bataillon. Ses officiers et sous-officiers retourneront au dépôt. Donnez ordre que la compagnie du 24e de ligne faisant partie du même bataillon soit incorporée dans le bataillon du 12e de ligne qui est à Magdebourg ou à Wittenberg. Celle du 81e le sera dans le 17e, celle du 9e dans le 30e, celle du 35e dans le 33e, celle du 15e dans le 57e et celle du 106e dans le 61e. Cette incorporation aura lieu à Magdebourg ou à Wittenberg ou chacun de ces régiments a un bataillon. Les cadres, officiers, sous-officiers et tambours retourneront en Italie. Donnez avis de cette mesure au ministre de la Guerre"(Correspondance générale de Napoléon, t.13, lettre 34803).

1814 à la Grande Armée (garnisons de Glogau et de Magdebourg)

En janvier 1814, le 9ème de ligne se trouve à l’Armée franco-italienne commandée par Eugène ; il est à la 1ère Lieutenance Grenier, 2ème Division Rouyer, Brigade Schmitz.

Le 8 février 1814, 2 Officiers sont blessés au cours d’un combat devant Goito ; le 2 mars, devant Parme, sont blessés 4 Officiers dont le Colonel Broussier ; celui-ci, à la tête de son Régiment, escalade les remparts de Parme, et reçoit un coup de baïonnette à la cuisse gauche ; cela ne l’empêche pas de s’emparer de la porte de Saint Michel, par laquelle l’ennemi devait opérer sa retraite, et de faire mettre bas les armes au Régiment hongrois Francesco Carl. Deux Officiers sont encore blessés le 23 mars, l’un au cours d’une affaire sur la Brenta, l’autre au poste de la Chiozza. Le 13 avril, 4 autres le sont également : l’un au combat de la Sturla près de Gênes, les trois autres sur le Taro.

Le 23 février 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Plaisance, au Vice-Roi : "… J’ai vu aujourd’hui la majeure partie de la division Gratien. Les détachements des 9e et 53e sont faibles et en mauvais état. Ils ont besoin de travailler. Les autres bataillons sont à peu près ce qu’étaient les régiments de l’armée au moment de l’ouverture de la campagne. Le seul détachement du 36e léger est dans le cas d’être envoyé à l'armée. Les autres forment la division Gratien ... La division Gratien n’est pas encore en mesure de se présenter à l’ennemi ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 61 page 135).

Le 24 février 1814, Porson écrit, depuis Turin, à Vignolle : "… On nous annonce que le maréchal Augereau, après avoir emporté les retranchements de l'ennemi à Montluel, où il a fait 1,000 prisonniers et pris 8 pièces de canon, marche sur Genève ; d'après ce mouvement, Chambéry serait évacué ; mais, comme cette nouvelle n'est pas officielle, quoique répandue de toutes parts, je ne puis vous la donner pour certaine ; mais tout le monde y croit.
La confirmation des succès obtenus par le maréchal Augereau venant d'arriver au moment que je finissais cette lettre, je continue pour vous annoncer, mon général, que je transmets les ordres du prince Camille pour que les détachements ci-après, appartenant aux bataillons de guerre de l'armée d'Italie, rejoignent leurs corps en passant par Plaisance, où ils pourront être retenus, si Son Altesse Impériale le prince vice-roi veut les laisser au général Gratien pour renforcer sa division.
Au mont Cenis et dans la Maurienne : 9e de ligne, 339 hommes ; 53e, 202. - A Fenestrelle, 84e, 180 ; 106e, 158 ; 35e, 146 ...
" (Mémoires du Prince Eugène, t.10, page 190).

Le 5 mars 1814 à 8 heures du matin, le Général de Division Grenier écrit, depuis Parme, au Vice-Roi : "… Les 3 compagnies du 36e léger et les dragons Napoléon partiront de Reggio demain 6 pour se rendre à Guastalla et le 7 à Mantoue ; je vais demander au général Gratien 300 hommes pour le 35e et pareil nombre pour le 9e ; c’est tout ce qu’il est possible de lui prendre pour le moment …" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 67 page 147).

En 1814, le 9e de ligne combat au Mincio et à Parme.

En Corse, c'est l'effervescence depuis l'abdication de Napoléon; les Anglais poussent une partie de l'ile à entrer en rebellion contre les autorités française, et le gouverneur César Berthier est bien vite débordé. Il attend de la métropole une aide qui tarde à venir. Finalement, on décide d'envoyer sur l'ile un Commissaire extraordinaire, le Général Milet de Mureau, auquel on adjoint un Sous-commissaire, le Colonel vicomte Chauvigny de Blot. Tous deux arrivent à Toulon le 1er juin. Ils comptent y trouver 4,000 hommes de troupes de ligne avec lesquelles ils doivent débarquer dans l'île, mais il n'en est rien.

Le 1er juin 1814, le Général de Division Grenier écrit au Ministre de la Guerre, à Paris : "... En réponse à la lettre de V. E. en date du 15 mai, je lui ai fait connaitre que les 9e et 35e de ligne ne suffiraient pas pour compléter les 4000 hommes qui, d’après les ordres du Roi, doivent se rendre en Corse, et qu’en attendant les ordres ultérieurs de V. E., je mettrai à la disposition du général Dumuy le 106e régiment pour s’en servir au 1er ordre de V. E. ; je reçois à l’instant une lettre de ce général en date du 28, qui m’invite à diriger ce régiment sur Marseille. Je le ferai partir en conséquence de Digne le 4 de ce mois, présumant que les ordres de V. E. relativement à ce régiment parviendront au maréchal Prince d’Essling ou au général Dumuy avant son arrivée à Marseille" (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 94 page 201).

Milet de Mureau décide d'attendre quelques jours. Il en informe le Ministre qui l'approuve, mais dans l'intervalle, il reçoit à Toulon même plusieurs lettres de César Berthier qui le supplie de hâter son arrivée, et de se diriger sur Ajaccio. La dernière dépêche informe le Commissaire extraordinaire qu'une rixe a éclaté en ville, entre des marins anglais et des montagnards, dont plusieurs ont été tués ou blessés. Ces nouvelles décident le Général de Mureau à partir, n'emmenant avec lui que ce qu'il a de troupes sous la main, c'est-à-dire 1,500 hommes des Dépôts des 9e et 35e régiment. Le 9 juin, il commence par écrire d'une façon polie mais nette et ferme au Général anglais Montrésor, puis il adresse l'analyse de sa correspondance avec la Corse au Ministre de la Guerre, en lui annonçant son départ pour le 14 juin. Une lettre envoyée de Bastia à César Berthier lui a appris entre autres choses que dans cette place, on a vendu des bouches à feu et du matériel de guerre, et que ce matériel est sur le point d'être embarqué pour l'Italie. Mais ce qui est plus grave encore, c'est que selon toute apparence, la concorde ne peut régner longtemps : le Général anglais, tout en faisant connaître que la Corse reste à la France, prend les mesures les plus arbitraires, les plus vexatoires, agissant toujours au nom de son gouvernement et refusant de remettre l'ile à d'autres qu'au Général Milet de Mureau. Ce dernier juge donc urgent de débarquer le plus tôt possible.

Le 15 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Manosque, au Ministre de la Guerre, Bureau du mouvement des troupes, à Paris : "... Le 106e régiment de ligne se trouvant placé à Dignes et environs et les 9e et 35e de ligne ayant déjà intérieurement été mis à la disposition du Prince d’Essling ou du général Dumuy, l’armée d’Italie se trouvera entièrement dissoute le 21 de ce mois, le 1er étranger commençant son mouvement le 20. J’ai en conséquence prévenu les différents corps qui restent stationnés dans les 7e et 8e divisions militaires qu’ils aient à correspondre désormais avec les généraux commandant ces divisions et en ai informé MM. les généraux Marchand et Dumuy ..." (Papiers du Général Paul Grenier. XXI. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 3 page 17).

Le 17 juin, à 10 heures du soir, après une traversée de trois jours, le bâtiment monté par le Commissaire extraordinaire et par son Adjoint mouille dans la rade d'Ajaccio avec le reste de l'escadre portant les détachements des 9e et 35e. Le premier de ces deux Régiments avait reçu à Toulon un changement de destination, mais le Général Milet de Mureau a pris sur lui de le diriger sur la Corse, mené sur sa petite flotte.

La mission du Commissaire extraordinaire est des plus délicates. Le drapeau anglais flotte seul sur Ajaccio ; des rixes ont éclaté entre les Anglais et les Français ; le Général Montrésor a tout désorganisé pour placer les créatures du gouvernement britannique, et ces hommes, qu'il protége, font la loi. Il faut faire cesser ces abus et rétablir la situation. Milet de Mureau commence par faire savoir qu'il descendra le lendemain 18 juin à 10 heures du matin à Ajaccio, et qu'il entend que le pavillon français soit seul arboré ; qu'il ne recevra que les autorités nommées par le Roi Louis XVIII, ou conservées par lui. Ces deux points sont en contestation depuis plusieurs jours entre le Général Mureau et le Général Montrésor ; des lettres aigres-douces ont été échangées, mais le Commissaire extraordinaire tient bon, envoie des ordres formels à César Berthier, et rend compte de sa conduite à Paris, où elle reçoit la plus entière approbation de la part du Ministre et du Roi.

Dès que l'entrée en rade de l'escadre française est connue à Ajaccio, la ville s'illumine comme par enchantement, l'allégresse est générale, et le bâtiment que monte le Général se couvre de feux. Le jour suivant, de grand matin, le Colonel anglais qui commande à Ajaccio, vient à bord du bâtiment du Général Milet de Mureau, pour demander que le pavillon blanc ne soit placé qu'après le départ des troupes anglaises, et que le Commissaire extraordinaire veuille bien recevoir les autorités nommés par le Général Montrésor. Ces deux demandes sont refusées de la manière la plus catégorique. Le Général fait même connaître à l'Officier anglais qu'il a envoyé les ordres les plus formels au Gouverneur César Berthier pour que le drapeau français soit arboré seul au moment de son débarquement et pour que les autorités éloignées par le Général Montrésor soient rétablies dans leurs fonctions.

A cinq heures du matin, les troupes françaises commencent avec ordre et en silence leur débarquement ; à 9 heures et demie, elles occupent la citadelle. Le pavillon blanc est arboré et salué par toute l'artillerie, et un instant après le Général César Berthier se met en marche, suivi de toutes les autorités, de tous les fonctionnaires et employés français, pour aller recevoir sur le môle le Commissaire extraordinaire. Les troupes forment la haie, du môle à la citadelle. Le poste d'honneur est donné à la Garde nationale, un poste distinct est réservé aux anglais.

Le cortège est précédé par un corps d'Officiers, l'épée à la main, escortant le drapeau français porté par le Colonel Laforest. La cour royale, le Préfet, l'évêque et son clergé suivent, traversant des rues enguirlandées, passant sous des arcs de triomphe couverts d'emblèmes et d'inscriptions. Dès que le Gouverneur parait sur le môle, le Commissaire extraordinaire et le Commissaire adjoint débarquent au bruit des salves de tous les bâtiments français et aux acclamations du peuple. Le Général Berthier adresse un discours au Général Milet de Mureau, qui répond en assurant, toutes les personnes pouvant l'entendre, des intentions paternelles du Roi.

L'on se met alors en marche pour la citadelle, puis le Commissaire extraordinaire est conduit à son hôtel et les réceptions commencent. Le Gouverneur présente le nouveau Préfet M. Giubéga, le maire, l'évêque. Le reste de la journée se passe en fêtes, le lendemain un Te deum est chanté.

Ainsi est reconnu le Gouvernement de la France dans l'île de Corse en 1814. La rude secousse que ce pays a éprouvée, pour passer des mains de Napoléon dans celles de Louis XVIII, porte avec elle son enseignement, c'est que l'Angleterre n'a pas renoncé à ses prétentions sur cette contrée, où elle a encore d'assez nombreux partisans (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 37-42).

D'après un "Bordereau des corps et détachements de l’armée d’Italie pour servir à la répartition définitive du résidu des fonds provenant de la gratification accordée par S. A. I. le Prince Eugène, calculée à raison d’environ 10 jours de solde pour chaque grade, et pour les hommes présents seulement, d’après les états adressés par les corps ; cette répartition est faite conformément aux intentions de son excellence le comte Grenier", il est prévu pour les 1er, 2e, 3e, 4e, et 6e Bataillons du 9e de Ligne :

Présents sous les armes
Somme revenant à chaque corps pour
Total
Somme restant à payer
Officiers
Sous-officiers et soldats
Officiers
Sous-officiers et soldats
 
102
476
1600
2000
3600
3600

"Plus pour les corps qui n’avaient pas touché les deux tiers dans le premier payement :
9e id : 1744,40
". Ce tableau a été certifié par le Chevalier de Saint-Charles, Inspecteur aux Revues de l’Armée d’Italie, à Manosque, le 20 juin 1814 (Papiers du Général Paul Grenier. X. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 133 page 278).

Le 21 juin 1814, le Général de Division Grenier écrit, depuis Aix, au Ministre de la Guerre, Bureau de l’Inspection, à Paris : "J’ai l’honneur d’annoncer à V. E. que sa dépêche du 29 mai dernier relative à l’organisation dont je suis chargé pour les corps stationnés à Marseille et Toulon ne m’est parvenue que le 20 juin au matin ; à cette dépêche étaient jointes le tableau des corps qui doivent faire partie de cette inspection, l’instruction de V. E., un exemplaire du procès-verbal d’organisation, l’ordonnance du Roi y relative, 100 congés absolus, 200 de réforme, les arrêtés des 7 février et 9 janvier sur l’habillement des troupes, enfin la circulaire du 23 avril dernier (celle du 14 mai devant être adressée plus tard). Ayant dès le 20 dissous le quartier général de l’armée, je me suis mis en route ce matin et suis arrivé à Aix où je vais m’occuper de suite des 1er et 2e régiments étrangers, conformément à la 2de dépêche de V. E. du même jour 29 mai et en attendant que les autres régiments soient réunis à Toulon et Marseille ; le 14e léger, qui est porté sur le tableau qui m’a été adressé ayant reçu l’ordre de se rendre en Corse fera sans doute partie des corps qui seront organisés dans cette ile. Je n’aurai donc pas à m’en occuper, à moins que la portion de ce régiment qui était à Corfou ne vienne débarquer à Toulon, ce qui pourrait encore avoir lieu, puisque le 9e régiment de ligne, d’après les bruits publics a dû se rendre en Corse.
J’ai également reçu avec les dépêches annoncées d’autre part celle relative aux officiers de l’armée qui doivent rentrer des prisons de guerre et pour lesquels 3 emplois de capitaines, 3 de lieutenants et 3 de sous-lieutenants doivent rester vacants dans chaque régiment
" (Papiers du Général Paul Grenier. XXII. 1768-1827, BNF, Paris. Doc 5 page 21).

Le 9ème devient Régiment de Bourbon en 1814. Selon Rigo, il a reçu en 1814 une partie du 35ème Léger.

Un nouveau Gouverneur est affecté en Corse, Bruslart. Il a reçut des instructions du Ministre le 27 juillet 1814, lui recommandant de faire rentrer en France, en le renvoyant à Marseille, le 9e de Ligne (désormais Régiment du Duc de Bourbon) amené par le Général Milet de Mureau, aussitôt que la présence de ce Corps ne sera plus indispensable au maintien de la tranquillité sur l'ile (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 49).

Depuis le 23 septembre, le 9e est de nouveau commandé par Victor Vautré. Broussier a pour sa part été mis à la Suite du 9ème, puis en non activité.

Le Général Bruslart arrive en Corse à la mi-novembre. Lorsque le nouveau Gouverneur s'embarque pour la Corse, le 9e de Ligne a dans cette île, stationnés à Calvi, 75 Officiers et 552 soldats (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 58).

Le 9e de Ligne, qui désormais porte le nom de son Colonel en titre, le Duc de Bourbon, est commandé de fait par le Colonel de Vautré, ancien et brave Officier de l'Empire, mais mécontent ou affectant de se montrer tel. Ce Chef de Corps se croient cependant tenu de faire protestation sur protestation de dévouement au gouvernement nouveau. "Le régiment est prévenu, dit M. de Vautré à ses soldats, dans un ordre du jour en date du 25 février 1815, que monseigneur le duc de Bourbon notre colonel propriétaire a daigné m'adresser les brevets de la décoration du Lys que j'avais eu l'honneur de demander à S. A. R., pour les sujets de son régiment qui m'ont paru y avoir le plus de titres, etc.". Vient ensuite une longue lettre du Prince au Chevalier de Vautré, qui la fait suivre de cette péroraison : "Ne pouvant rien ajouter qui n'affaiblît les expressions touchantes, pleines de bonté et d'intérêt de S. A. R., contentons-nous de rendre grâces au meilleur des rois, avec les sentiments de la plus vive reconnaissance de ce que S. M. a daigné nous donner pour colonel un brave et excellent prince de son sang, le plus illustre sans doute qui existe dans tout l'univers, un prince qui veut bien nous honorer assez pour nous dire qu'il éprouve du bonheur à se trouver à la tête d'un aussi bon et d'un aussi brave régiment.
Que nous devons être glorieux d'être les dignes soldats de Bourbon !!! ...
"

Le 9e de Ligne a aussi pour Major un ancien émigré lié avec le Chevalier de Jacques, secrétaire du Duc de Bourbon, et qui, lui, comme le Général de Bruslart, reste fidèle à ses convictions.

Car le Régiment et son Colonel vont oublier promptement leur serment de fidélité au Roi Louis XVIII (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 64).

Fin mars 1815, un "Projet de répartition des militaires l'appelés aux drapeaux en sept dépôts généraux où ils seraient armés, habillés et instruits. Fin mars 1815". Le 9e de Ligne fait partie de la 1ère Division militaire; il doit être fourni par le Département de l'Aisne, et son Dépôt doit être établi à Versailles ; il fait aussi partie de la 8e division militaire, il doit être fourni par le département des Bouches-du-Rhône (9e de ligne à Aix) et son Dépôt est prévu à Dijon. Mais pour le 9e, Napoléon transfère le Dépôt général à Paris (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.2, lettre 2972).

Le 8 avril 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je vous envoie le tableau que j'ai rédigé pour la répartition des militaires rappelés. Vous y verrez que j'appelle dans la 1re division tous les hommes de 31 départements. Il y a aujourd'hui à Paris 8 régiments. Je fais venir 4 dépôts de la 8e et 4 de la seconde et de la 5e.
Il y aura donc 16 dépôts à Paris, auxquels 31 départements fourniront, ce qui fera près de 2 départements par dépôt ; mais la Jeune Garde ayant 12 régiments à compléter, tous ces hommes seront nécessaires. Pour tout le reste, j'envoie les hommes en droite ligne à un dépôt voisin. J'ai même pour principe de faire passer les hommes d'un département, dans un autre de la même division. Vous pourrez placer dans des villes voisines de Paris, les 8 dépôts qui doivent arriver. Il faut que ces régiments, avec leur dépôt, fassent partir les 3e, 4e, et 5e bataillons. On peut donc avoir de quoi compléter ici 2 bataillons par régiment ou 32 bataillons, ce qui fera une réserve.
Je fais venir ici tous les hommes de la Provence. Quelque inconvénient qu'il puisse y avoir, je pense que ce déplacement est nécessaire. Si nous venons à nous apercevoir qu'un département ne puisse pas fournir à 2 ou 3 régiments, comme il est porté au tableau, nous verrons à faire venir à Paris un de ces régiments.
II faut mettre un inspecteur à la tête des 16 dépôts de Paris. Donnez à chacun de ces régiments ce qui est nécessaire pour habiller 1 000 hommes et en outre, faire un marché pour avoir à Paris un magasin de 20 000 habillements complets ...
Annexe
Répartition des militaires rappelées aux drapeaux
Dépôt garnison
1er dépôt général de Versailles ...
18e division militaire ...
Côte-d'Or 9e ligne à Paris ; le dépôt viendra de Toulon ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39235).

Le 11 avril 1815, le Ministre de la Guerre écrit, depuis Paris, à Grouchy : "Monsieur le comte, l'Empereur vous donne le commandement en chef du 7e corps ou corps d'observation des Alpes.
Ce corps doit être composé des deux premiers bataillons des régiments ci-après désignés, complétés chacun, autant que possible, à cinq cents hommes armés, habillés, équipés et en état, savoir : des 6e léger, 39e et 49e régiments qui doivent être actuellement sous vos ordres ; des 16e et 87e qui doivent être à Toulon et Antibes ; des 14e léger, 9e et 34e de ligne, venant de l'île de Corse à Toulon, et des 7e, 14e, 20e et 24e de ligne, venant en poste avec le général Girard de Paris à Lyon.
Cela fait douze régiments ou vingt-quatre bataillons, que vous organiserez en quatre divisions et huit brigades. Ces quatre divisions d'infanterie prendront les numéros 22, 23, 24 et 25.
La 22e division d'infanterie est la division actuelle du général Girard, venue en poste de Paris à Lyon.
Je joins ici les ordres que je donne aux généraux commandant les 7e, 8e et 9e divisions militaires pour qu'ils tiennent à votre disposition et fassent diriger suivant les indications que vous leur donnerez, les deux premiers bataillons et les trois premiers escadrons des douze régiments d'infanterie et des trois régiments de cavalerie désignés ci-dessus.
L'intention de l'Empereur est que vous réunissiez vos divisions sur les points les plus convenables, tels que Grenoble, Chambéry et dans la Provence, tant pour la sûreté de la frontière des Alpes que pour le maintien de la tranquillité dans les 7e et 8e divisions militaires. Sa Majesté vous recommande de ne point laisser dans la Provence, dont l'esprit a été si mauvais, le 87e, le 39e, le 49e régiment de ligne et le 6e léger, mais de les réunir à Chambéry.
Concertez-vous sur-le-champ avec les généraux commandant les 7e, 8e et 9e divisions militaires, pour qu'ils fassent procéder sans délai à la formation des bataillons et escadrons mis en activité, et entendez-vous avec eux sur la direction qu'ils doivent leur donner. Faites-moi connaître le plus tôt possible, afin que je puisse en rendre compte à l'Empereur, les premières dispositions que vous aurez faites pour l'organisation de votre corps, la force et la marche des troupes, les points que vous aurez désignés pour l'emplacement de vos divisions.
Je réitère mes ordres pour accélérer l'arrivée à Toulon des trois régiments venant de l'île de Corse. Je pense qu'ils ne peuvent tarder d'y être rendus, et leur arrivée rendra parfaitement disponibles les régiments tirés de Toulon, Marseille et Antibes.
Ayez soin, pour les mouvements de troupes, que les commissaires de guerre donnent les avis de passage et prennent toutes les mesures nécessaires pour assurer leur subsistance en route.
Vous êtes instruit ainsi, Monsieur le comte, de l'ensemble des mouvements militaires que l'Empereur ordonne pour le Midi ; ne perdez pas un instant pour procéder à leur exécution ; combinez-le avec les généraux divisionnaires de manière à l'accélérer autant que possible, sans cependant rien compromettre, et adressez-moi journellement des rapports très-détaillés sur vos dispositions.
Je vous écris particulièrement, pour vous faire connaître les généraux désignés pour commander vos divisions et brigades, les officiers d'état-major et d'administration qui seront attachés à votre corps, et les mesures prises pour donner à chaque division une batterie d'artillerie, des sapeurs et des officiers d'artillerie et du génie.
J'ai fait connaître au ministre de l'intérieur la nécessité de mettre de bons bataillons de gardes nationales dans les places, pour rendre disponibles les bataillons de troupes de ligne mis en activité. Vous aurez à vous concerter avec les préfets, pour en accélérer la formation, car il est bien important que les divisions actives du 7e corps d'observation soient organisées, réunies et en état d'agir le plus promptement possible.
Un deuxième corps d'observation va se former sur la frontière des Pyrénées, sous les ordres du général Clausel ; s'il y avait encore dans les 7e et 8e divisions militaires quelques corps ou détachements appartenant aux 9e, 10e et 11e divisions militaires, tels que les 13e, 63e et 69e régiments de ligne, les 5e, 14e et 15e régiments de chasseurs, faites-les rentrer à Nîmes, afin que la formation du 8e corps d'observation, dont ils doivent faire partie, n'éprouve aucun retard
" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 375).

L'Empereur charge le Duc de Padoue de rétablir l'ordre en Corse (10 avril 1815). Dans le même temps, l’Empereur donne également l’ordre d’arrêter le Colonel Vautré et de le ramener en France. Sur l'ile, les discussions entre les Généraux Simon et de Launay, leur conflit d'autorité qui se traduit par des actes violents tels que celui de s'emparer de la correspondance officielle, retarde l'exécution d'une mesure à laquelle l'Empereur attache la plus grande importance, le passage sur le continent de toutes les troupes de ligne alors en Corse. Simon d'une part à Bastia, de Launay d'une autre à Corte, Bruny, enfin, à Ajaccio, cherchent à retenir les 9e et 34e de ligne et 14e léger. La mission du Duc de Padoue a donc aussi pour but l'embarquement de ces Corps qui, par suite d'instructions non envoyées ou mal interprétées, restent beaucoup plus longtemps dans l'île que cela n'est nécessaire et que ne le veut l'Empereur (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 144).

Le 14 avril 1815, Suchet écrit, depuis Lyon, à Grouchy : "Mon cher général, votre aide de camp m'apporte des ordres de l'Empereur que je m'empresse de vous transmettre. Vous y apprendrez avec plaisir que l'Empereur vous nomme commandant en chef du 7e corps d'armée. Je vous adresse des instructions par lesquelles vous connaîtrez les troupes destinées à former le 7e corps et les régiments qu'il convient de mettre promptement en route pour former la 18e division à Béfort. L'Empereur me recommande de tenir la main à l'exécution de ces divers mouvements et d'en rendre compte au ministre. Mettez-moi à même de le faire en m'instruisant successivement des ordres de mouvements que vous aurez donnés ...
Depuis vingt-quatre heures, j'ai envoyé par estafette l'ordre de diriger sur Paris les cadres des 4e, 5e bataillons, et les dépôts des 9e, 34e, 48e de ligne et 14e léger qui, à l'exception du 48e qui se rend à Béfort, ne doivent laisser dans le Midi que leurs deux premiers bataillons, complétés chacun à cinq cents hommes. J'ai donné ordre au 10e de se rendre directement à Paris. Veillez à l'exécution de ces dispositions ...
" (Grouchy (Marquis de) : « Mémoires du Maréchal de Grouchy », Paris, Dentu, 1873, t. 3, p. 387).

Le 16 avril 1815, le Général Simon écrit, depuis Bastia, au Ministre de la Guerre : "... Depuis quelques jours M. le général de Launay a quitté l'ile Rousse et s'est retiré dans Calvi. J'ai envoyé devant cette place M. le colonel Monneret, commandant les chasseurs corses, pour s'aboucher avec le colonel Vautré, qui commande le 9e régiment d'infanterie de ligne, et l'inviter à imiter l'exemple que nous lui avons donné ...
Je désire pouvoir annoncer bientôt à Votre Excellence que toutes les garnisons se seront conformées au vœu que celle de Bastia a émis la première, que tout est rangé sous les étendards de Sa Majesté l'Empereur, et qu'enfin tout est rentré dans l'ordre, qu'un ennemi de la France s'est en vain efforcé de troubler plus qu'il ne l'a été. Un décret de Sa Majesté ordonne d'envoyer à l'île d'Elbe un bataillon d'infanterie et une compagnie d'artillerie. Je l'exécuterai dès que j'aurai pu me procurer les moyens de transport. Un autre décret de Sa Majesté ordonne le renvoi sur le continent de toutes les troupes de ligne qui sont en Corse, mais ce décret ne peut pas être exécuté en ce moment, d'abord faute de moyens de transport, ensuite faute de connaître l'état de la province, que l'on dit armée en faveur de Louis XVIII, et, enfin, faute de troupes nationales pour les remplacer dans les garnisons ...
" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 437).

Le Général Simon depuis Corte, adresse au Colonel Monneret la lettre suivante, datée de avril 1815 : "Colonel, la situation des choses, à Calvi, exige la présence d'un officier supérieur sage, prudent, capable d'en imposer, et en état de traiter une négociation. En conséquence, je vous imite à vous rendre devant cette place, après avoir établi à l'île Rousse une compagnie du 14e régiment d'infanterie légère, qui partira demain avec vous.
Votre mission, mon cher colonel, est une mission de paix de conciliation et de persuasion. Arrivé devant Calvi, vous en préviendrez M. le colonel Vautré, commandant le 9e régiment d'infanterie en garnison dans cette place, et vous l'inviterez à une conférence. Lorsqu'il aura répondu à cette invitation, vous lui remettrez la lettre ci-jointe, et vous emploierez tous les moyens de persuasion et de conviction qui sont en votre pouvoir, pour l'engager à arborer le drapeau tricolore, et à reconnaitre Sa Majesté l'Empereur Napoléon. Assurez-le positivement que l'intention de Sa Majesté est de ne voir partout que des amis, d'oublier tout ce qu'on peut avoir dit et écrit contre lui, et enfin de jeter un voile sur tout ce qui a pu être fait pendant son séjour à l'ile d'Elbe, etc., etc. Dites bien au colonel Vautré que notre intention n'est pas de faire la guerre ni de nous battre entre nous, et que nous ne voulons rien obtenir par la force. Ajoutez tout ce que vous savez de particulier sur les circonstances du départ du général Bruslart, dont il paraît qu'il est mal informé ; faites-lui sentir les craintes conçues par le peuple et même par les troupes que l'on n'ait le projet de livrer les places de la Corse aux Anglais et la possibilité où il est de faire cesser ces craintes en se réunissant franchement et loyalement à nous, etc., etc.
Si le colonel Vautré se refusait, contre toute apparence, à une entrevue avec nous, vous lui enverrez ma lettre avec invitation de vous faire passer la réponse, que vous pourrez ouvrir, pour agir d'après son contenu. Votre prudence vous dictera ce qu'il y aura à faire. Vous emploierez autant que possible les officiers et même des soldats du 14e, en pourparler avec ceux du 9e, afin de les instruire de l'état des choses et de les décider à prendre la cocarde tricolore. Vous voudrez bien m'instruire du résultat de votre négociation par un exprès à Bastia, en me rendant compte de la situation des choses et des esprits dans la Balagne ; et si cette négociation réussit, comme nous devons l'espérer, vous donnerez de suite des ordres pour la dissolution de tout rassemblement armé des habitants.
P. S. Vous ordonnerez positivement à l'officier qui commande les troupes corses devant Calvi, de prendre des positions assez éloignées de cette place pour n'avoir rien à craindre de la garnison et ne pas être à même de l'insulter ; et vous lui défendrez expressément de faire aucune espèce de tentative sans votre participation. Vous m'instruirez sur-le-champ de la moindre désobéissance à cet ordre
" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 447).

Vautré est admis à la retraite. Le 19 avril 1815, Broussier reprend le commandement du 9e.

En Corse, le même 19 avril 1815, Vautré, qui ne sait pas encore qu'il a été démis de son commandement, rédige l'ordre du jour suivant, adressé au 9e Régiment d'infanterie : "Soldats, la plus heureuse et la plus admirable des révolutions s'est opérée en France, sans qu'il n'ait une goutte de sang répandu. La nation entière a rappelé le grand homme qui la gouvernait encore il y a un an. Quel est celui de vous qui n'aurait pas donné sa vie pour le maintenir sur ce trône qu'il avait couvert de tant de gloire ? Nous pleurions quand il en est descendu; réjouissons-nous donc de l'y voir remonté. Il sera toujours bien honorable pour le régiment d'avoir été fidèle à ses serments, lors même que ceux-ci étaient en opposition avec nos sentiments. Félicitons-nous que Napoléon le Grand soit rendu à nos voeux. C'est d'aujourd'hui seulement que nos coeurs et nos devoirs marcheront d'accord. On quittera la cocarde blanche pour reprendre celle de la victoire. Pour célébrer un événement aussi fortuné, on chantera un Te Deum à midi. A onze heures, le colonel passera l'inspection du régiment, qui devra être dans la plus belle tenue possible. Les hommes punis pour fautes de discipline sortiront. Le régiment est prévenu que le colonel fera délivrer une demi-bouteille de vin à chaque homme pour boire à la santé de l'Empereur. Vive l'Empereur ! vive à jamais l'Empereur !!!" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 448).

Les officiers du 9e de ligne (Régiment de Bourbon), font à l'Empereur l’adresse suivante : "Sire, le jour que Votre Majesté abdiqua fut un jour de deuil pour la France et de désespoir pour votre 9e de ligne. Celui où vous êtes remonté sur ce trône, illustré par tant de victoires, est un jour de triomphe et d'allégresse pour la nation entière· qui vous a rappelé. Honneur, patrie et fidélité : telle sera toujours notre devise. Nous avons été fidèles à un souverain que nous n'avions pas demandé ; que ne ferons-nous pas pour un Empereur que nous avons choisi, que nous avons pleuré et qui nous est rendu par la plus miraculeuse des révolutions ? Nous sommes, sire, etc., etc." (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 450).

De son côté, le même 19 avril 1815, le Général de Launay écrit, depuis Calvi, au Ministre : "Monseigneur, c'est avec une joie inexprimable que j'ai reçu les ordres de Votre Excellence. Enfin le grand homme que nous avions tant regretté nous est rendu. Je m'empresse d'annoncer dans toute la division cet événement heureux qui y ramènera la paix et la tranquillité. L'aigle victorieux du brave 9e régiment de ligne, que je suis venu à bout de conserver (prévoyant le retour de Sa Majesté l'Empereur) en trouvant des prétextes plausibles pour ne pas venir à Calvi remettre à ce corps le drapeau royal, a été déployée aujourd'hui avec un enthousiasme sans exemple et aux cris mille fois répétés de : Vive l’Empereur ! vive Napoléon !!! Un an ne s'était pas encore écoulé que le grand monarque nous avait dégagés de notre serment de fidélité ; nous venons aujourd'hui de le renouveler avec une chaleur encore plus vive que la première fois. Tels sont, Monseigneur, mes sentiments, ceux des officiers de mon état-major et ceux des 14e régiments d'infanterie légère, 9e et 34e de ligne" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 451 - Note : le 34e est l'ex 35e, qui reprendra bientôt son numéro de l'Empire).

Lorsque le colonel Monneret se présente devant Calvi, avec une dépêche du Général Simon, pour le Colonel de Vautré, du 9e de Ligne, le Général de Launay autorise ce dernier à répondre une lettre qui, émanant de l'Officier supérieur, si heureux de se dire quelques semaines auparavant le digne soldat des Bourbons, ne laisse pas que d'avoir son originalilté politique (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 131).

Voici cette lettre du Colonel de Vautré, datée de Calvi le 22 avril 1815, et adressée au Colonel Monneret: "Monsieur le colonel, je reçois dans le moment même votre lettre de ce jour, à laquelle je m'empresse de répondre. J'ai dû communiquer votre lettre à M. le général baron de Launay, commandant en chef la division. Il me charge positivement de vous marquer ce que je savais déjà, que vous vous rendiez ici et que vous y serez bien reçu. Vous sentez avec moi que M. le général n'a jamais pu reconnaître M. le général Simon pour commandant en chef de la 23e division militaire, encore moins dans ce moment où il a reçu sa nomination officielle de l'Empereur, en date du 26 mars, et adressée par le ministre de la guerre, le prince d'Eckmühl. Le général s'est empressé, au reçu de ces pièces officielles, de faire arborer le pavillon tricolore et la cocarde, et moi j'ai repris mon aigle, que j'avais eu le soin de conserver. Le général s'est empressé encore d'expédier un officier avec des ordres à Ajaccio, pour faire part à M. le général Bruny de tous ces heureux événements ; et l'inviter à faire reconnaître à Ajaccio le souverain que nous regrettions depuis un an, et que la nation entière a redemandé. Votre lettre m'a fait d'autant plus de plaisir que déjà le général en chef, M. le baron de Launay, est déterminé à faire reconnaître dans toute la Corse son autorité et sa nomination par l'Empereur au commandement de la 23e division. En conséquence, il avait déjà ordonné au commandant Guyard de mon régiment de partir ce soir de cette place avec trois cents hommes et mon aigle pour se rendre à l'ile Rousse, porteur de lettres pour vous et pour M. le capitaine du 14e léger qui commande la compagnie de ce régiment qui se trouve dans cette place. M. le général est bien persuadé que vous auriez eu trop de sagesse et trop d'esprit pour opposer de la résistance à ses ordres, qui sont émanés du gouvernement ; néanmoins il avait ordonné à ce chef de bataillon d'entrer dans l'ile Rousse de vive force si on voulait s'y opposer. Mais, je le répète, nous sommes tous des soldats français et des soldats de l'Empereur, et nous ne serons jamais forcés de nous tuer pour une lutte d'autorité entre deux chefs. Le fait est que l'Empereur a nommé M. le général de Launay pour commandant en chef, ainsi mon devoir est de le reconnaître. S'il eût nommé M. le général Simon, j'aurais reconnu M. le général Simon. Venez ici demain matin, monsieur le colonel, et, je vous le répète, le général vous recevra avec plaisir. Quant à moi, je serai charmé de faire votre connaissance, regrettant beaucoup que, la dernière fois que vous êtes venu, mes devoirs m'aient empêché de vous parler.
P. S. Je vous envoie ci-joint copie de mon ordre du jour du régiment et de l'adresse du corps d'officiers à l'Empereur
" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 448).

Le 3 mai 1815, le Capitaine Chambes, Officier d’ordonnance du Général de Launay, envoyé en métropole, fait le rapport suivant au Maréchal Brune, à Marseille : "… Monseigneur, M. le général baron de Launay, commandant la 23e division militaire, qui a établi son quartier général à Calvi et qui depuis longtemps était privé de nouvelles du continent, malgré qu'il eût déjà expédié plusieurs bâtiments pour en avoir, a reçu dans la nuit du 18 au 19 avril, par M. Buttafoco, un de ses aides de camp venu de Bastia, les dépêches de Son Excellence le ministre de la guerre en date des 25 et 26 mars, qu'il a enlevées à la poste à l'insu de M. le général Simon. Ces dépêches contenaient ses lettres de service pour le commandement de la Corse, et ont convaincu M. le général de Launay que M. le général Simon, qui ne lui a jamais répondu, avait jusqu'à ce jour intercepté tous les paquets qui lui étaient adressés. Elles lui ont fait connaître l'heureux événement qui a rendu à nos vœux notre Empereur. A cette nouvelle, la place de Calvi a retenti des bruits de la plus vive allégresse; le drapeau national a été arboré le 19 avril à cinq heures du matin ; les troupes ont repris la cocarde tricolore. Le 9e régiment de ligne a déployé son aigle impériale que M. le colonel de Vautré avait soigneusement conservée intacte, parce que le général de Launay avait toujours éludé la distribution du drapeau blanc qu'il avait ordre de remettre au 9e régiment depuis le mois de février. Enfin, dans un instant, le drapeau de la victoire flottait partout, la cocarde nationale était à tous les chapeaux. Le général de Launay, le colonel de Vautré, les soldats, les citoyens se sont réunis pour célébrer la fête de la patrie.
Le même jour, M. le général de Launay a expédié des ordonnances dans toutes les places de la Corse pour faire connaître cette heureuse nouvelle, notamment à Ajaccio. Le capitaine Lafeige, du 9e régiment, porteur des dépêches pour M. le général Bruny, a été arrêté par les membres de la junte qui les lui ont enlevées et gardées, malgré l'objet sacré de leur contenu qui avait pour but de faire arborer promptement le drapeau tricolore à Ajaccio. Cette circonstance ainsi que le refus de M. le général Simon de reconnaitre le général de Launay, commandant de la division, malgré les ordres de Sa Majesté l'Empereur, dont il lui a été donné connaissance ; le silence absolu qu'il a gardé sur tout ce qui lui a été écrit, et bien plus que tout cela, le fait d'avoir intercepté tous les paquets qui étaient adressés au général de Launay, ce qui a été cause que la troupe a porté quelques jours de plus la cocarde blanche, ce qui nous a paru un siècle ; enfin le schisme qui règne en Corse, entre la junte, le général Simon et l'autorité légitime, tout cela a déterminé M. le général de Launay à envoyer sur le continent son officier d'ordonnance pour porter des dépêches à Son Excellence le prince d'Eckmühl et à Son Excellence le gouverneur des 8e et 23e divisions militaires, et faire connaitre l'état des choses ...
Dans la nuit du 22 au 23 avril, le brick le Zèbre, commandé par M. l'Infernat, a atterré à Calvi et a débarqué M. Bompar, officier de marine, envoyé auprès du général par M. le maréchal de Grouchy, avec des dépêches datées de Marseille, le 21 avril, qui contenaient l'ordre pressé de faire partir ces régiments. Dans le même moment, M. le général de Launay a donné les siens pour le départ de la troupe ; il a écrit ... au colonel de Vautré, commandant le 9e régiment de ligne qui est à Calvi. Il a prescrit à tous ces officiers supérieurs de tenir prêtes leurs troupes pour être embarquées aussitôt que les bâtiments qui doivent les transporter seront arrivés, à l'exception pourtant de 60 à 80 hommes de chaque régiment qu'il importe de laisser pour garder les places de Bastia, Ajaccio et Calvi, jusqu'à ce que les bataillons corses que le général de Launay a reçu l'ordre de composer fussent formés. Car il est à observer que les deux premiers bataillons corses qui avaient été précédemment organisés et que M. le colonel Monneret commande, sont tout à fait dissous par la désertion qui a eu lieu depuis le 30 mars.
M. le général de Launay avait également donné l'ordre au capitaine commandant les deux compagnies du 14e léger qui étaient à l'île Rousse, de rentrer à Calvi pour s'embarquer avec le 9e de ligne. Ce capitaine a refusé d'obéir, ne pouvant le faire que de la part du général Simon. L'on a su ensuite qu'il devait aller à Corte ...
" (Du Casse A. : "Le Général Arrighi de Casanova, Duc de Padoue", 1866, t. 2, p. 125).

Le 16 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 14 mai ...
Quant aux dépôts d’infanterie, voici mes observations :
... 25e division : donnez ordre que les 3e et 4e bataillons du 14e léger ; que les 3e et 4e du 9e de ligne les 3e et 4e du 35e idem, qui se recrutent dans la Haute-Marne, la Côte-d’Or et l’Aube, soient complétés à 1200 par régiment. Ces 6 bataillons feront partie du corps de réserve, et attachez chaque régiment à une des 3 divisions. Réunissez tous leurs dépôts à Melun, Provins et Corbeil.
Mais il faudra donner ordre qu’ils laissassent à Toulon, pour attendre les bataillons de guerre, tout ce qu’ils ont de disponible, afin que les bataillons de guerre qu’ils ont au corps du Var fussent portés à 1200 hommes par régiment.
Ecrivez au général Clauzel de presser la formation de ces 3e et 4e bataillons. Comme les militaires de l’Aube, de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne se dirigent actuellement sur Toulon, changez cette direction et appelez-les désormais pour la garde sur Paris. Lorsqu’ensuite le dépôt du 9e de ligne, 14e léger, 35e et 106e sera à Melun, Provins et Corbeil on leur fournira des moyens de recrutement.
Un grand nombre d'hommes destinés à rejoindre ces dépôts doivent être sur les routes ; s'ils rencontrent les dépôts dans leur marche, ils reviendront avec. S'ils ne les rencontrent pas, écrivez à Toulon pour qu'a leur arrivée on prenne des mesures pour leur habillement et leur incorporation dans d'autres corps ...
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39651).

Le 20 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, Ministre de la Guerre, à Paris : "Mon Cousin, donnez l'ordre au maréchal Brune, aussitôt que les 9e, 35e et le 14e léger seront arrivés, d'en passer la revue de rigueur et d'en ôter tous les officiers qui auraient émigré ou qui n'auraient pas fait la guerre avec nous. Proposez-moi trois colonels pour remplacer les trois colonels de ces régiments, et deux majors pour remplacer le major du 35e et celui du 14e léger. Il y a aussi plusieurs chefs de bataillon et capitaines à remplacer dans ces régiments ..." (Correspondance de Napoléon, t. 28, 21928 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39708).

Le 21 mai 1813, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Général Mouton, commandant le 6e Corps de l’Armée du Nord : "Faites-moi connaître ... quand les 3e, 4e, 9e, 35e de ligne, 14e léger arriveront à Corbeil ? ..." (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39733).

Le 22 mai, Vautré est arrêté pour conduite anti-bonapartiste.

Le 22 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Je vois sur votre rapport du 21 mai que vous avez donné l’ordre au dépôt du 14e léger de se diriger sur Provins, à celui du 9e de ligne de se diriger sur Corbeil et à celui du 35e de ligne sur Melun. Je n'ai ordonné cette disposition que parce que j'ai vu sur vos états de situation que déjà les dépôts étaient en marche pour venir sur la 1re division militaire. Je n'approuve pas cette mesure. Je pense donc que vous devez donner contre-ordre. Vous pourrez les faire arrêter à Avignon ou même les faire revenir à Toulon s'ils ne sont pas encore en mouvement.
Je désire que vous envoyiez des colonels et que vous changiez quelques officiers aux trois régiments qui viennent de Corse. Organisez le plus promptement possible les 3e et 4e bataillons. Faites-moi connaitre où sont leurs dépôts et quand ils ont reçu ordre de partir. Je vois sur vos anciens états de situation que ces dépôts avaient reçu ordre de se rendre à Vincennes, à Chartres et à Melun. Faites-moi un rapport là-dessus. Je préfère retenir ces régiments dans la 8e division ; il ne faut pas de mouvements rétrogrades ; cela discrédite l'administration
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 2971 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39749 - Note : les trois Régiments qui viennent de Corse sont le 14e léger, le 9e et le 35e de ligne).

Le même 22 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, à Mollien, Ministre du Trésor Public : "Monsieur le comte Mollien, trois régiments qui étaient en Corse sont arrivés ou vont arriver à Marseille. Il est important que leur solde soit assurée" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39769).

Le 26 mai 1815, l’Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Ministre de la Guerre : "Mon cousin, je reçois votre rapport du 25 mai. Vous devez réitérer l’ordre pour qu’il ne reste à Portoferraio qu’un seul bataillon, et ce sera celui du 16e de préférence.
Vous donnerez ordre que celui du 35e retourne en France ...
Vous donnerez également l'ordre au duc de Padoue de réunir tous les malades qui sont restés en Corse, du 35e et du 9e, et de les envoyer à l’île d'Elbe pour compléter les bataillons du 16e au fur et mesure qu'ils arriveront
" (Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39810).

Le 27 mai 1815, l'Empereur écrit, depuis Paris, à Davout : "Avez -vous nommé les colonels des 9e et 35e régiments de ligne et 14e léger qui viennent de Corse ?" (Chuquet A. : « Inédits napoléoniens », Paris, 1913, t.1, lettre 1592 ; Correspondance générale de Napoléon, t.15, lettre 39821).

Le 9ème fait partie du Corps d’Observation du Var en 1815.

Entre 1804 et 1815, le Régiment a eu 24 Officiers tués ; 14 décédés des suites de leurs blessures ; 92 blessés.

Il a été licencié en 1815. Après cela, il devient Légion du Cher et de l’Indre.

Uniformes

Figures 1 et 41 : Colonel et Chef de Bataillon d’après Charmy Figure 2 : Chef de Bataillon d’après Bucquoy. Figure 3 : Tambour major d’après Rigo. Figure 4 : Chef de Musique d’après Bucquoy. Figures 5, 6, 8 à 14, et 42 : Musicien, Tambour maître, Sergent Sapeur, Sapeur, Tambour de Grenadiers, Tambour et Fifre de Fusiliers ; Officier de Grenadiers, Officier de Fusiliers et Officier de Voltigeurs d’après Boersch. Figures 15 à 16, et 47 à 49 : Grenadiers d’après Boersch et Carl ; Figures 17 et 18 : Caporal et Sergent porte fanion de Grenadiers d’après Boersch. Figures 19 à 26, et 44 : Fusiliers et Tambour de Fusiliers d’après Carl. Figures 27 et 28 ; 30 à 34 : Sous officier de Fusiliers attaché à la Garde de l’aigle, Officier porte drapeau, Fusiliers et Sous officier de Fusiliers d’après Boersch. Figure 29 : Second porte aigle d’après Rigo. Figure 35 : Voltigeur d’après Carl. Figures 36 à 38, et 45 : Voltigeur, Caporal de Voltigeurs, Sergent porte fanion de Voltigeurs et Cornet de Voltigeurs d’après Boersch. Figures 39 et 43 : Sapeur et Adjudant major d’après Carl et Rigo ; figure 40 : Sapeur d’après Bucquoy. Figure 6 : Musicien noir d’après Wurtz. Figure 46 : Grenadier d’après Knötel. Figures 50 à 53 : Fusiliers d’après un portrait donné par Job. Figures 54 à 57 : Fusiliers d’après Wurtz. Figures 58 à 61 : Fusiliers d’après Charmy. Figures 62 à 65 : Fusiliers en capote d’après Bucquoy. Figures 66 et 67 : Voltigeurs d’après Bucquoy ; figure 68 : Voltigeur d’après Wurtz ; figure 69 : Voltigeur d’après Charmy.

Concernant la tête de Colonne, tout le monde s’accorde à dire que c’est au retour d’Egypte que le 9e de Ligne adopte les couleurs rouge et verte pour ses musiciens (couleurs portées par toute la Demi-brigade en Egypte). Ce qui n’est pas sans poser de problèmes aux autorités, si l’on se base sur les informations données par La Sabretache. Ainsi, le Général Le Muller, qui inspecta le 9e de Ligne en l’an XIII à Goito, et son dépôt à Parme, écrivait dans son rapport, d’ailleurs favorable : «Je rappelle néanmoins ici quelques observations faites pendant ma revue, savoir qu’il faut tenir ce que prescrivent les règlements jusque dans les parties les plus minutieuses, parce qu’il n’en est pas dans le métier ; que si les tambours n’avaient pas de revers verts, les musiciens des habits rouges, que si les officiers n’avaient point de broderies avec retroussis de leurs habits, point d’agréments à leurs chapeaux, autres que la ganse, tout serait dans l’ordre voulu». Le Général ordonnait en conséquence qu’au fur et à mesure des remplacements, le Régiment se conformât aux règlements en vigueur.

Mais les habitudes ont la vie dure, comme le prouve l’Arrêté de la comptabilité générale de l’ex-9e de Ligne, daté du 27 avril 1819. Le Régiment a maintenu ses traditions, car on y trouve mentionnée une dépense de 262 fr. correspondant à 20 mètres de drap vert à 13 fr. 10 c. le mètre. Dépense justifiée de la manière suivante : «L’achat de 20 mètres de drap vert a été fait en 1810 pour parements et collet d’habit de tambour. Cette marque distinctive, dont la dépense a suffi pour quatre ans, avait été tolérée depuis le retour d’Égypte jusqu'en 1813, où l’uniforme a changé». L’Inspecteur aux revues proposa, dans sa révision des comptes de l’ancienne armée, de rejeter cette «dépense de luxe», mais le Ministre alloua malgré tout la somme contestée.

Dans les faits, les collets verts des Tambours du 9e de Ligne sont donc bien un reste de l’uniforme porté en Égypte par la 9e Demi-brigade. «Lors des ordres donnés par le général en chef Kléber pour habiller l’armée avec les étoffes de diverses couleurs qu’il fut possible de trouver dans le pays, cette demi-brigade reçut en effet un habit rouge à distinctions vertes ; grâce aux nombreux papiers de son chef de brigade, le futur général Pépin, papiers communiqués à la Sabretache par un de ses membres associés, M. d’Espérandieu, petit-fils de cet officier général, le Carnet publiera très prochainement une étude complète sur ce sujet. Il suffira pour notre thèse d’extraire aujourd’hui de la correspondance de l’armée d’Égypte les ordres d’exécution concernant la confection du nouvel uniforme :

21 vendémiaire an VIII (26 septembre 1799). Au citoyen Grandjean. D’après l'ordre du général en chef, citoyen, la 9e demi-brigade doit être habillée en écarlate, ainsi que la 75e. Vous voudrez bien faire délivrer à la 9e l’écarlate nécessaire pour commencer son habillement.

1er brumaire an VIII (23 octobre 1799). Au même. Je vous préviens, citoyen, que la 9e demi-brigade doit avoir le parement, collet, revers, passepoils et retroussis verts, au lieu du passepoil blanc qu’on lui avait donné. Je vous prie de vous conformer à cet ordre.

Le nouvel uniforme fut réellement mis en service, car le chef de brigade Pépin écrivait en effet du Caire, le 15 brumaire an IX (6 novembre 1800), au commandant de son dépôt en France : La demi-brigade est habillée écarlate, collets, parements, retroussis et passepoil verts et le casque pour coiffure. L’armée est au courant, très bien vêtue et bien nourrie».

Ainsi donc se trouve vérifiée la tradition alsacienne. Mais pour le reste, sur quoi a-t-elle pu s’appuyer car, nous l’avons vu au travers de l’historique, le 9e n’a guère séjourné à Strasbourg ! Même si Rigo nous dit que de «décembre 1802 à avril 1805, les jours de fête, les rues de Strasbourg vibrent au son de la musique du 9e de Ligne, toute de rouge et de vert vêtue». Selon lui, l’explication est simple : «les officiers et soldats alsaciens encore nombreux au corps ont le temps d’envoyer des notes ou des croquis à leurs parents restés en France, ce qui à notre avis expliquerait la richesse de documentation conservée à Strasbourg sur ce régiment». Argument qui semble valable jusqu’en 1809-1810.

Passons maintenant au reste de la tête de colonne. Selon Rigo, c’est après Wagram, entre juillet et octobre 1809, que les Musiciens se coiffent de la schapska, qui remplace les chapeaux usés, et que les galons dorés brodent toutes les coutures. La coupe de l’uniforme est à cette occasion modernisée. La schapska aurait été prise aux Autrichiens. A la même époque, les Sapeurs (4 par Bataillon selon le décret du 18 février 1808) reçoivent les 5 haches que le Colonel Gallet signalait comme perdus sur son état des pertes du 7 juin 1809. Les Sapeurs sont tirés de la Compagnie de Grenadiers de chaque Bataillon et sont commandés théoriquement par un Caporal, qui en fait a le plus souvent le grade de Sergent.

Concernant les 1er, 2e et 3e Porte Aigle, rappelons que le 18 février 1808, Napoléon décrète que les Régiments n’auront plus qu’un seul drapeau, porté par un Officier assisté d’un second et troisième Porte Aigle. Le 20 août, le Sous-lieutenant Thizel est chargé sur nomination impériale de porter l’Aigle du 9ème de Ligne. Le 1er juin 1809, l’Empereur signe également la nomination des Premiers et Second Porte Aigle (Sic) : il s’agit du Caporal de Grenadiers Verdun et du Caporal de Voltigeurs Gressier, tous deux du 1er Bataillon. La présentation des 3 Porte Aigle a du se faire avant Wagram puisqu’il est porté sur le registre régimentaire que Verdun a été tué le 6 juillet en défendant l’Aigle du Régiment. Par ailleurs, ce n’est qu’à la fin de l’année 1809 que l’on voit apparaître l’armement spécial des second et troisième Porte Aigle. Que pouvons nous déduire de tout cela ? Que le porte aigle de Boersch (figure 27) ne peut se situer qu’entre février 1808 et juin 1809 (il pourrait être postérieur à juillet 1809, mais nous en doutons). Quant à celui de Carl (figure 29), il se situerait dans le courant de l’année 1809, voire 1810. Cette datation peut alors s’appliquer à l’ensemble des types représentés par les deux Collections, ce qui pose par ailleurs le problème de la Schapska. Quant aux types de Wurtz (recoupés par Charmy), deux remarques s’imposent : 1/ La musique représentée est très certainement postérieure à 1810 ; 2/ Les types représentés doivent appartenir (c’est une hypothèse) à un des Bataillons qui a fournit des hommes à la Division Oudinot, d’où les retroussis rouges pour les Compagnies désignées, et les retroussis blancs pour les autres. Quant aux passepoils blancs, donnés par Charmy, mais mentionnés également de le Fichier Wurtz, ils sont tout à fait surprenants, mais nous n’avons pour l’heure aucune explication à cette caractéristique. Peut être s’agit t’il d’un Bataillon reconstitué après la campagne, habillé à la hâte ? Le 4e ? Le dépôt ? Le débat en tout cas est lancé.

Sources : - Carnets de la Sabretache 1896 - Correspondance militaire des frères Fargues du Pigné ; Carnets de la Sabretache 1928. - Documents divers de la collection de l’auteur. - Fichiers Carl et Wurtz. - Job : «Tenue des Troupes de France». - Martinien A. : «Tableaux par corps et par batailles des officiers tués et blessés pendant les guerres de l’Empire (1805-1815)». - Petits Soldats d’Alsace. - Quintin D.et B. : Dictionnaire des Colonels de Napoléon. - Rigo : Planches de la série «Le Plumet».

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