Le 2e Régiment d'Infanterie de Ligne

1789-1815

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Avertissement et remerciements :

Le 6 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher Général, que d’après les ordres de monsieur le Conseiller d’état directeur général de la Conscription, je dirige sur Mantoue et Vérone un détachement de 135 hommes du dépôt des Conscrits réfractaires dont 44 doivent être incorporés dans le 4e Bataillon du train principal ;
36 dans le 4e Bataillon id principal idem ;
55 dans le 7e id Bataillon de même arme.
Ce détachement partira d’Alexandrie le 8 de ce mois sous l’escorte d’un détachement de 20 hommes d’infanterie commandé par un officier, et passera par Tortone, Voghere, Stradello, Plaisance et Crémone, où il arrivera le 12 d’où il suivra sa destination.
Veuillez donner des ordres pour que la Gendarmerie dans le Royaume continue d’escorter ce détachement jusqu’à sa destination
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres - Note : le détachement est du 2e de Ligne; l'Officier commandant est du 56e de Ligne).

Le 9 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Directeur de la Conscription militaire : "J’ai l’honneur de vous rendre compte qu’en exécution de vos ordres que vous m’avez transmis par votre lettre du 3 décembre dernier ;
Je fais partir hier du dépôt des Conscrits réfractaires 135 hommes qui, conformément à la répartition, ont été dirigés savoir :
44 sur le 1e bataillon principal du train.
36 sur le 4e idem bis.
55 sur le 7e idem de la même arme.
Ces détachements devant suivre la route, je les ai fait partir ensemble sous l’escorte du détachement de 20 hommes d’infanterie commandé par un officier, et escorté par la Gendarmerie, qui a reçu des ordres précis à cet égard.
Vous pouvez être assuré que vos instructions ont été suivies et que toutes les mesures sont faites pour assurer l’arrivée de vos hommes à leurs destinations.
Si le départ de ces hommes a été retardé, c’est qu’il a fallu attendre des renseignements qu’on avait demandés à messieurs les préfets pour la confection des états ...
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres - Note : le détachement est du 2e de Ligne; l'Officier commandant est du 56e de Ligne).

Le 16 janvier 1807, l'Empereur écrit, depuis Varsovie, d’abord au Général Dejean, Ministre Directeur de l'Administration de la Guerre, à Paris : "Monsieur Dejean, il manque un major au 8e régiment de chasseurs. Pourquoi les 2e, 67e, 37e, 93e et 56e ont-ils leur habillement en mauvais état ? Le 7e et le 112e sont tellement dans un dénuement tel (sic) que le général Chabot demande pour eux un armement et un habillement complets. Faites partir de Paris un inspecteur aux revues ferme pour vérifier la comptabilité de ces régiments" (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées » ; Paris, 1903, t. 1, lettre 522).

Le 19 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Colonel du 112e Régiment : "J’ai l’honneur de vous prévenir que je vous ai désigné pour remplir les fonctions de président du Conseil de Guerre permanent de la division en l’absence de monsieur le Colonel Piat, major du 2e Régiment ..." (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 21 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Colonel du 2e Régiment de Ligne : "Je viens d’être instruit que vous avez le projet de prendre aux Compagnies de Grenadiers et de Voltigeurs de votre 3e Bataillon qui font partie de la division de réserve, une partie de leur armement et équipement pour porter aux deux Bataillons de Guerre.
Je ne peux, monsieur le Colonel, approuver une pareille mesure qui est contraire aux ordres que j’ai reçus et qui me prescrivent de mettre les Compagnies le plus promptement possible en état de marcher. En conséquence, je vous ordonne de ne rien enlever aux dites Compagnies, et au contraire de contribuer de tous vos moyens, à ce que, dans le plus bref délai, elles soient mises au grand complet, tant en hommes qu’en armement et équipement.
Je donne ordre au Commandant et [blanc] et je le rends personnellement responsable de la conservation des effets des dites Compagnies
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 21 janvier 1807, le Général Chabot écrit également au Chef de Bataillon Montmerat du 2e Régiment de Ligne : "Je viens d’être instruit que l’instruction de M. le Colonel de votre Régiment est d’enlever aux Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs de votre Bataillon partie de leurs armement et équipement.
Je vous préviens que je viens de lui annoncer que cette mesure était contraire aux instruction que j’ai reçues et qu’en conséquence, je lui ordonne non seulement de ne rien prendre à ces Compagnies, mais même de les compléter en tout ce qui pourrait leur manquer.
Je vous rends personnellement responsable de la conservation des effets d’armement et d’équipement des dites Compagnies, et vous voudrez bien me rendre compte sur le champ si on se permettait d’en soustraire
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 22 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Chef de l’Etat-major général à Milan : "Monsieur Delga, Colonel du 2e m’a remis votre lettre en date du 13, par laquelle vous m’annoncez l’objet de son voyage et m’engagez de l’aider de tous mes moyens. Je vous avouerai que j’ai été très mécontent de la conduite de cet officier. Vous ne croiriez pas qu’il s’était permis sans m’en prévenir, d’ôter tous les sabres et bretelles de fusils des Compagnies de Grenadiers et de voltigeurs qui font partie de ma division de réserve. Je me suis fortement opposé à une mesure contraire au [mot illisible] de S. A. I. qui mettait ces Compagnies dans l’impossibilité d’entrer en campagne.
J’en ai témoigné fortement mon mécontentement à monsieur Delga, je me flatte que vous voudrez bien de votre côté lui faire connaitre combien il s’est écarté de son devoir
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 25 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Chef de l’Etat-major général à Milan : "Vous me mandez des renseignements sur le détachement des conscrits réfractaires que j’ai dirigé d’après les ordres du Directeur général de la Conscription sur les 4e Bataillon principal, 4e bis et 7e du train d’artillerie dont je vous ai prévenu le départ par ma lettre du 6.
Il est vrai qu’il devait porter 135 hommes, mais 15 de ceux qui avaient été désignés sont restés à l’hôpital, il n’est donc parti que 120 hommes.
Quant aux évènements qui ont eu lieu en route, je n’en ai point été prévenu par l’officier commandant le détachement, il n’en a rendu compte à personne, pas même au commandant du dépôt. J’ai appris cependant indirectement qu’il lui était déserté 31 hommes à Stradella. Ce que je ne peux attribuer qu’à la faute de service de sa part. C’est par vous que j’apprends qu’il a laissé 9 hommes dans les hôpitaux en route.
Lorsque cet officier sera rentré, je me ferai rendre compte de sa mission, et il sera puni sévèrement, s’il ne justifie pas les mesures qu’il a prises pour prévenir la désertion, d’autant qu’il avait un détachement du 2e de 30 hommes, qui allaient rejoindre son Corps à l’armée, et que la Gendarmerie était et qu’il était porteur d’instructions très détaillées
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres - Note : l'Officier en question est du 56e de Ligne).

Le 29 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Chef de Bataillon Robin, du 2e Régiment de ligne : "Le Général de Division, etc.
Ordonne à monsieur Robin, Chef de Bataillon au 2e Régiment de ligne, de se rendre sur le champ à Verceil pour y remplir dans le Conseil de recrutement les fonctions d’officier général. En remplaçant monsieur Aussenac, le Colonel, monsieur le Chef de Bataillon Robin m’instruira exactement du départ des Conscrits
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 30 janvier 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Commandant du Dépôt du 2e Régiment de Ligne : "Je vous renvoie, monsieur, le travail concernant la réduction de votre Régiment en 3 Bataillons que vous m’avez fait remettre hier pour être revêtu de ma signature. Je n’ai pas cru devoir le faire avant qu’il ne soit revêtu de la signature du sous-inspecteur aux Revues, qui seul me répond de la régularité de ce travail" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 4 février 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou : "J’ai remis au Commandant le 3e Bataillon du 2e Régiment votre lettre qui était jointe à la mienne. Je lui ai fort recommandé d’accélérer la confection des états que vous me demandez ; aussitôt qu’il me les aura remis, j’aurais l’honneur de vous les adresser" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 7 février 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, à M. Gomain, Sous-inspecteur aux Revues : "J’ai l’honneur de vous adresser copie d’un ordre de M. le Général Menou, Commandant général, par lequel il me charge de licencier le dépôt général des Conscrits établi à la citadelle d’Alexandrie, et d’incorporer les hommes qui le composent dans un des Corps d’infanterie dont les dépôts sont ici.
Pour remplir les vues du Général Menou, j’ai décidé que ces hommes seront incorporés dans le 2e Régiment d’infanterie de ligne, en conséquence, vous voudrez bien passer la revue de ce dépôt, dresser procès-verbal du licenciement, que je signerai conjointement avec vous, pour de suite être transmis à M. le Général Menou. Quant à ce qui regarde la comptabilité, je vous invite à vous conformer à ce qui est prescrit par le décret impérial du 25 Germinal an 13
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 16 février 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, à M. Gomain, Sous-inspecteur aux Revues : "Je vous prie, monsieur l’inspecteur, de me faire passer le plus promptement possible le procès-verbal que vous avez du dresser en exécution des ordres du Général Menou, pour la suppression du dépôt des Conscrits et l’incorporation des hommes qui le composaient dans le 2e régiment d’infanterie, afin que je puisse le transmettre au Général Menou" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 17 février 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Conseiller d’Etat, Directeur général de la Conscription : "Conformément aux dispositions de votre lettre du 31 janvier, j’ai l’honneur de vous rendre compte que lors du départ du détachement de 135 Conscrits qui doivent être dirigés, 15 des individus se trouvant dans l’impossibilité de partir entrèrent à l’hôpital ; il n’en est donc parti que 120 sous la conduite du Sr Marchais, sous-lieutenant au 56e Régiment et un détachement de 30 hommes du 2e d’infanterie.
Il fut donné à cet officier les instructions les plus précises pour les mesures à prendre pour assurer l’arrivée de ces hommes à leur destination.
Des ordres furent également donnés à la Gendarmerie pour les escorter et surveiller la marche.
Vous verrez par le rapport de M. Marchais qu’à Stradello, son détachement a éprouvé pendant la nuit une désertion de 31 hommes, malgré tout ce que dit cet officier pour les exécuter, il est cependant coupable de négligence puisqu’il a confié la surveillance du détachement, pendant cette nuit, à une garde de 4 hommes qui ne fournissait qu’une sentinelle à la porte de l’église. Ce qui était insuffisant pour observer ce qui pouvait se passer sur le pourtour de l’église.
D’ailleurs, il a encore mis beaucoup de négligence dans l’exécution des mesures prescrites par vos instructions pour constater les désertions et qui peuvent avoir lieu pendant la marche des détachements des Conscrits réfractaires ; il s’est contenté de faire constater cette évacuation par un procès-verbal du Maire de Stradello, sans en faire faire mention sur sa feuille de route ni en rendre compte, comme il le devait de suite au commandant du dépôt, car ce n’est qu’au retour de cet officier qu’on a su l’évènement qui lui est arrivé.
Il avait également négligé de faire constater l’entrée de 9 de ces conscrits dans différents hôpitaux sur la route, ce qui réduisait son détachement, d’après cela j’ai ordonné à vos hommes que le Sr Marchais serait renvoyé sur le champ et à ses frais sur la route qu’il a suivie, pour faire constater et conformément à vos intentions, tant la désertion des 31 hommes que rentrée des 9 hommes aux hôpitaux
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 19 février 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou : "Conformément aux dispositions de votre ordre en date du [blanc] qui m’a été transmis par votre chef d’état-major, j’ai l’honneur de vous adresser en double expression le procès-verbal de licenciement du dépôt général des Conscrits qui était établi à Alexandrie, et de l’incorporation des 14 hommes qui le composaient dans le 2e Régiment d’infanterie" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 3 mars 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Commandant du 2e Régiment de Ligne : "Je croyais que les Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs de votre Bataillon étaient coiffées ; puisqu’elles ne le sont pas, il n’y a point de doute que vous ne deviez leur distribuer les schakos" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 12 mars 1807, l'Empereur écrit depuis Osterode, au Prince Eugène : "Mon Fils ...
En suivant l'état du 1er février ... Comment le 3e léger n'est-il qu'à 1,600 hommes ? Il faut tirer 500 hommes de son 3e bataillon. Même observation pour les 2e, 16e et 67e de ligne ... Il faut s'étudier ensuite à faire manoeuvrer ces troupes ; faites-en d'abord passer la revue par le général Charpentier, qui les fera exercer, et rendez-vous-y quinze jours après pour la passer vous-même
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 273 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12013 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14581).

Le 15 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Dejean, Ministre directeur de l'Administration de la Guerre : "Monsieur Dejean, le 56e et le 93e de ligne ; le 3e léger, le 2e de ligne, le 37e et le 67e ont levé leurs 3es et 4es bataillons en Piémont et dans les États de Parme, et leurs bataillons de guerre à l'armée d'Italie, aux camps de Brescia et de Vérone. Donnez des ordres pour qu'au 10 avril il parte de chacun de ces 3es et 4es bataillons des détachements pour renforcer les bataillons de guerre de manière que le complet des bataillons de guerre soit de 140 hommes par compagnie, et si cela n'est pas possible à 130 hommes. Les généraux Menou, Montchoisy et Pérignon peuvent désirer de garder des bataillons forts, mais veillez à l'exécution de mon ordre ; car je veux positivement que les bataillons de guerre soient au grand complet ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 939 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14651).

Le 16 mars 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Commandant du 3e Bataillon du 2e Régiment de Ligne : "J’ai examiné les états des besoins des 2 Compagnies d’élite de votre Bataillon. Je ne croyais pas d’après les ordres précis que je vous avais donné pour que les Compagnies fussent pourvues de tout ce qui leur était nécessaire, qu’il fut besoin de vous écrire de nouveau à cet égard. Mais puisque mes ordres n’ont point encore été exécutés, je vous ordonne de faire fournir le plus promptement possible à ces Compagnie tout ce qui peut leur manquer dans leur armement que dans leur habillement et équipement" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 25 mars 1807, Napoléon écrit, depuis Osterode, à Eugène : "Mon Fils, vous ne mettez pas dans vos états de situation ce que les dépôts doivent recevoir de la réserve de 1806, de la conscription et de la réserve de 1807, et cela rend vos états incomplets ...
De tous ces arrangements, la division Duhesme souffrira beaucoup. Voici, je pense, comme vous pouvez la former : le 8e d'infanterie légère peut former un bataillon de six compagnies, les trois autres compagnies au dépôt ; le 18e peut en former autant, le 81e autant, le 102e autant ; ce qui ferait quatre beaux bataillons ; et, en place des compagnies d'élite que vous lui ôtez, vous prendriez dans les compagnies d'élite des régiments qui ont des dépôts en Piémont. Le 56e et le 2e d'infanterie légère, le 67e et le 93e, le 37e pourraient offrir huit belles compagnies en remplacement de celles du 81e, du 53e, du 86e, du 92e, du 106e. Cette division se trouverait encore forte de 6,000 hommes
" (Mémoires du Prince Eugène, t.3, page 285 ; Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12174 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14892 - Il faut sans doute lire 2e de Ligne).

Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Général Lacuée, Directeur général des revues et la conscription : "Monsieur Lacuée, je viens de retirer de l'armée d'Italie les divisions de Vérone et de Brescia, c'est-à-dire quatorze bataillons, savoir : deux du 3e d'infanterie légère, trois du 56e de ligne, deux du 93e de ligne, deux du 16e de ligne, deux du 67e de ligne, deux du 2e de ligne" (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12227 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15006).

Le 30 mars 1807, l'Empereur écrit, depuis Osterode, au Maréchal Berthier : "... Donnez ordre au 3e bataillon du 2e de ligne, qui est en Piémont, d'envoyer à ses deux premiers bataillons 400 hommes, sous les ordres d'un capitaine et de deux lieutenants ou sous-lieutenants, pour les compléter ..." (Correspondance de Napoléon, t.14, lettre 12232 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 14992).

Le 2 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Charpentier, Chef de l’Etat-major général, à Milan : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en exécution des ordres qui viennent de m’être transmis par le Général Menou, j’ai fait partir ce matin d’Alexandrie un détachement du 2e Régiment de Ligne composé, ainsi qu’il suit : 1 Capitaine, 1 Lieutenant, 3 Sergents, 2 Caporaux, 185 fusiliers, pour aller joindre les Bataillons de Guerre à Brescia où il doit arriver le 8 de ce mois, allant loger le 2 à Tortone, le 3 à Voghera, le 4 à Pavie, le 5 à Lodi, séjour 6, le 7 à Orzinuovi, et le 8 à Brescia.
L’ordre de S. M. était que ces détachement fut de 500 hommes, mais il n’a été impossible de le remplir, vu qu’il n’existait à ce dépôt que les 192 hommes en état de marcher, exception faite des Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs qui appartiennent au Bataillon d’élite ...
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 2 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "Aussitôt la réception de votre lettre, en date du 31 mars, je me suis occupé de la formation du détachement du 2e Régiment de ligne, qui doit, en exécution des ordres de S. M., joindre les Bataillons de Guerre.
Je joins ici l’état de ce détachement qui, comme vous le verrez, n’est que de 193 hommes, au lieu de 500.
Il vous sera fait, par l’examen de l’état détaillé du dépôt de ce Régiment, qu’il m’a été impossible de faire partir plus d’hommes, ce Régiment n’ayant encore reçu qu’une partie des conscrits qui lui reviennent.
Il n’a point été besoin de se servir de votre autorisation pour tirer des armes de l’arsenal ; le Corps en avait suffisant pour armer en totalité ce détachement, qui est également bien habillé et équipé ; à fur et mesure que les conscrits arriveront, je veillerais à ce qu’ils restent ici que le temps nécessaire pour y être armés, habillés et équipés, et je les dirigerai de suite sur les Bataillons de Guerre. Le détachement dont les est ci-joint, est parti ce matin pour aller où il arrivera le 8.
D’après l’autorisation que vous avez bien voulu m’en donner, j’ai instruit de ce mouvement le Général Charpentier
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 3 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "Je me presse de répondre à votre lettre en date d’hier, qui me parvient à l’instant, par la voie de la Gendarmerie, relativement au départ des détachements que doivent fournir les 2e, 56e, et 93e Régiments de ligne pour renforcer les Bataillons de Guerre de ces Corps. Vous avez dû voir par la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire hier, que j’avais reçu les mêmes ordres de S. A. le Vice-Roi, mais à la vérité, moins détaillés. Vous avez dû vous convaincre également, d’après la force du détachement qu’a fait partir hier le 2e Régiment de ligne, combien, le dépôt de ce Corps est de 527, était bien loin de pourvoir fournir un détachement de cette force. Vous savez que les Compagnies de Grenadiers et de Voltigeurs des Bataillons de dépôt des 2e, 56e et 93e ne peuvent entrer dans la formation de ces détachements, puisqu’elles font partie d’un Bataillon d’élite est ordonné, par S. M. et qui est à la disposition du Vice-Roi ; qu’il y a en outre, dans chaque dépôt, des ouvriers absolument nécessaires pour la confection de l’habillement des recrues qui arrivent, des enfants de troupe, des hommes portés pour la retraite qui n’ont point encore reçu leurs congés ; les officiers et sous-officiers des Bataillons de dépôt qui ne peuvent partir pour l’armée, puisque ceux des Bataillons sont au complet.
Soyez assuré que je vais m’occuper de suite, de l’exécution de vos ordres, et qu’il ne restera aux dépôts aucun homme qui serait dans le cas de faire campagne, et que je veillerai à ce qu’il leur soit fourni tout ce qui sera nécessaire en armement, habillement et équipement.
J’aurai l’honneur de vous rendre un compte bien détaillé et de vous faire passer comme vous me le demandez, des états nominatifs des hommes qui partiront avec des observations sur leur armement et habillement
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 10 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Sous-inspecteur aux Revues Gomain : "Je vous préviens, monsieur le sous-inspecteur, que je me propose de passer incessamment en revue les dépôts du 2e, 56e et 93e Régiments, afin de constater qu’il n’y existe absolument que les hommes hors d’état de faire le service.
Veuillez bien me rendre compte des mesures que vous avez prises pour l’exécution des dispositions prescrites par mon ordre du jour relatif à la tenue des livrets que chaque homme doit avoir ; vous devez savoir que l’intention de S. M. est qu’on apporte dans la tenue de ces livrets la plus stricte rigueur.
Je vous invite à faire passer à cet égard des instructions claires et précises au Chef de Corps
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 12 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Charpentier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie : "J’ai l’honneur de vous prévenir, mon cher Général, qu’en exécution des ordres que vous m’avez transmis, j’ai fait partir, hier 11 du courant, un détachement de 188 hommes du 56e Régiment d’Infanterie de Ligne, pour rejoindre les Bataillons de Guerre, à Vérone, où il arrivera le 20.
Il en est ce matin un autre du 2e Régiment, fort de 87 hommes, pour aller joindre les Bataillons de Guerre à Brescia, où il arrivera le 18.
Et demain 13, il en partira un de 244 hommes du 93e pour aller également joindre les Bataillons de Guerre de ce Corps à Vérone, où il arrivera le 23.
Ces détachements, qui se suivant d’un jour, passeront par Tortone, Voghera, Pavie, Lodi (séjour), Orzinuovi, Brescia, Lonato, Peschiera et Vérone.
J’ai passé la revue avant leur départ, et je me suis assuré qu’il ne leur manque rien, tant dans leur armement que l’habillement et équipement.
Il faut attendre l’arrivée de nouveaux conscrits aux dépôt pour qu’on puisse vous faire passer de nouveaux détachements, car il ne reste ici aux Bataillons de dépôt, que les hommes qui sont hors d’état de faire le service ...
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 13 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, à Turin : "J’ai l’honneur de vous rendre compte qu’en exécution des ordres que vous m’avez transmis, j’ai fait partir hier un détachement du 2e Régiment d’infanterie de ligne, fort de 87 hommes, pour aller joindre les Bataillons de Guerre à Brescia.
Il en est parti un autre ce matin, du 93e Régiment idem, fort de 214 hommes, pour aller aussi joindre les Bataillons de Guerre, à Vérone.
J’en ai passé la revue avant leur départ, et je me suis assuré qu’il ne leur manquait rien, tant en armement qu’en habillement et équipement.
Pour pouvoir en envoyer de nouveaux détachements, il faudra attendre qu’il soit arrivé des conscrits aux dépôt, car on a fait partir absolument tout ce qui était en état de marcher
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 14 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Sous-inspecteur aux Revues Gomain, à Alexandrie : "Une indisposition qui m’est parvenue depuis quelques jours m’empêche de passer conjointement avec vous, comme je vous en avais prévenu, la revue des dépôts des 2e, 56e et 93e Régiments. Je vous préviens que je charge mon chef d’état-major de me remplacer dans cette opération, en conséquence je vous invite de vouloir bien vous occuper de suite de ce travail, que je signerai comme s’il eut été fait par moi-même" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 14 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, Commandant d’armes : "J’ai l’honneur de vous prévenir, Général, que j’ai désigné M. le Colonel major Piat pour commander provisoirement et instruire le Bataillon d’élite qui fait partie de la divisio de réserve ; en conséquence, je l’autorise à réunir les différentes compagnies qui le composent, pour les exercer soit en détail, soit à l’école de Bataillon, sans pourtant que cela les dispense de fournir au service de la place" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Toujours le 14 avril 1807, le Général Chabot écrit également, depuis Alexandrie, au Colonel Piat, Major du 2e Régiment d’infanterie de ligne : "J’ai l’honneur de vous prévenir, M. le Colonel, que je vous ai désigné pour commander provisoirement et instruire le Bataillon d’élite qui fait partie de la division de réserve ; en conséquence, je vous autorise à réunir, quand bon vous semblera, les différentes compagnies qui le composent, pour les exercer, soit au détail, soit à l’école de Bataillon, afin que ce Corps, une fois réuni, mette de l’ensemble dans ses manœuvres" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 19 avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, à Daru, Intendant général de la Grande Armée : "Monsieur Daru, j'ai donné ordre au prince Eugène de faire partir la division Molitor et la division Boudet pour se rendre en toute diligence à Augsburg. L'une part de Vérone et l’autre de Brescia. Ces deux divisions avec leurs commissaires des guerres, leurs ambulances et leur artillerie seront rendues du 1er au 10 mai à Augsburg.
La division Boudet est composée :
de deux bataillons du 22e de ligne
de trois bataillons du 55e
de deux bataillons du 93e idem.
La division Molitor est composée
de deux bataillons du 2e idem,
de deux bataillons du 16e idem,
de deux bataillons du 37e idem,
de deux bataillons du 67e idem.
Voyez le payeur pour savoir si j'ai encore des fonds à Augsburg. Si j'y ai des fonds, on pourrait profiter du passage de ces troupes pour leur faire payer un mois de solde. Je ne sais pas s’il y a à Augsburg un commissaire des guerres français
" (Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15334 - Il s’agit des 1ère et 2e Divisions destinées au Corps d'observation des Côtes sous Brune. Cet ordre a été transmis par Berthier, et Eugène l'a reçu le 10 avril au soir).

Le 20 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Major Piat : "Lorsque j’ai eu l’honneur de vous confier le commandement du Bataillon d’élite qui fait partie de la division de réserve, mon intention était que vous portiez tous vos soins à accélérer l’instruction des différentes Compagnies qui le composent, et de le mettre dans le cas d’exécuter le plus promptement possible les manœuvres de Bataillon. Je désire donc que vous voyez ces Compagnies deux fois par jour, que le matin elles soient tardées au détail, et les faire aux manœuvres d’ensemble le peu de temps" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 22 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou : "J’ai l’honneur de vous envoyer ci-joint les états nominatifs des hommes des 2e et 56e Régiments partis d’Alexandrie pour aller joindre les Bataillons de Guerre.
Le Major du 93e Régiment vous a, par erreur, adressé directement ceux de son Corps, partis pour la même destination.
J’ai passé la revue de ces différents détachements, et me suis assuré qu’ils étaient pourvus de tous les effets portés sur ces états
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 24 Avril 1807, l'Empereur écrit, depuis Finkenstein, au Général Clarke, Gouverneur de Berlin et de la Prusse : "... La division Molitor arrive les 29, 30 avril, 1er et 2 mai. Mon intention est de la réunir à Magdeburg, où elle sera avant le 20 mai ; elle a aussi son artillerie et tout ce qui lui est nécessaire. En cas d'événements, elle sera aussi à votre disposition pour la faire doubler de marches. Voilà donc de gros et puissants renforts derrière vous. C'est une raison de plus pour diriger sans délai tous les régiments provisoires, soit de cavalerie, soit d'infanterie, sur l'armée. La division Molitor est composée des 2e, 16e, 37e et 67e de ligne ; tout cela est d'excellentes troupes …" (Correspondance de Napoléon, t.15, lettre 12467 ; Correspondance générale de Napoléon, t.7, lettre 15411).

Le 27 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, Commandant d’armes : "Je me suis aperçu de vos rapports du 10 au 25 quelques erreurs qui me font craindre qu’il ne soit glissé autre qu’il me serait difficile. Par exemple, on n’a point porté le détachement du 2e Régiment parti pour rejoindre les Bataillons de Guerre ...
Comme écrit sur vos rapports qui font baser ceux que je suis dans le cas de faire au Général Menou, je vous prie de donner des ordres à celui qui est chargé de leur rédaction, d’apporter plus de soins et d’exactitude
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 28 avril 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Chef de l’Etat-major général, à Milan : "Je vous prie, mon cher Général, de vouloir bien me faire connaitre les instructions de S. A. relatives aux conscrits des 2e, 56e et 93e Régiments, qui se trouvaient au dépôt sont dans le cas de joindre les Bataillons de Guerre. Je sais que ces Bataillons sont en route pour se rendre à Augsbourg, mais j’ignore si, conformément aux ordres antérieurs, si je dois diriger sur ces Bataillons les hommes des dépôts disponibles" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 1er mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "... Il y a fort peu d’hommes disponibles aux dépôts des 2e et 56e Régiments. Comme je suis instruit que leurs Bataillons de Guerre sont partis pour la Grande Armée, j’ai demandé au chef de l’état-major de l’armée, directement les instructions sur la direction que je donnerai aux détachements que je serai dans le cas de faire partir de ces dépôts" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 7 mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Charpentier, Chef de l’Etat-major général de l’Armée d’Italie : "Je vous préviens, mon cher Général, que d’après les ordres de Sa Majesté qui viennent de m’être transmis par monsieur le Général Menou, j’ai fait former dans chacun des dépôts des 2e et 56e Régiment de ligne, un détachement de tous les hommes disponibles qui s’y trouvent, lesquels partiront pour Vérone demain 8 du courant, pour de là, être dirigés sur Augsbourg. Ces détachements seront composés ainsi qu’il suit :
2e Régiment de ligne : 1 officier, 2 caporaux, 1 tambour, 47 fusiliers.
56e Régiment id. : 1 officier, 1 sergent, 2 caporaux, 1 tambour, 74 fusiliers.
Et arriveront le 8 mai à Tortone, 9 à Voghera, 10 à Stradella, 11 à Plaisance, 12 et 13 à Crémone, 14 à Bozzolo, 15 à Mantoue, 16 à Villafranca, 17 à Vérone.
Je vous prie de leur faire passer vos ordres pour continuer leur route
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 7 mai 1807, le Général Chabot écrit également, depuis Alexandrie, au Général Menou, faisant fonction de Gouverneur général : "Pour me conformer aux dispositions de votre lettre, en date du 4 mai, par laquelle vous me prescrivez de diriger sur le champ sur Augsbourg, 200 hommes du 2e Régiment et 250 du 56e Régiment, j’ai rassemblé les dépôts de ces Régiments, pour en passer ma revue de rigueur, conjoint avec M. Gomain, sous-inspecteur.
Vous trouverez ci-joint, mon Général, les procès-verbaux constatant la situation des dits dépôts. Vous y verrez que le 1er, ayant en effectif 359, n’a pu fournir que 47 hommes, et le 2e ayant en effectif 516 hommes, n’en a pu fournir que 74 hommes dans lesquels ont été entrés. Vous convaincant qu’on a rien négligé, pour remplir autant que possible, les intentions de Sa Majesté. Je vous ferai passer demain les contrôles nominatifs des deux détachements qui sont partis aujourd’hui
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 9 mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, faisant fonction de Gouverneur général : "J’ai eu l’honneur de vous rendre compte par ma lettre d’hier, du départ des détachements que les dépôts des 2e et 56e Régiments ont dirigés sur leurs Bataillons de Guerre. Je vous fais passer ici l’état nominatif des dits détachements où vous verrez les effets qui ont été fournis à chaque homme.
Je veux vous assurer que l’armement et l’habillement étaient dans le meilleur état ...
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 9 mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, Commandant d’armes : "Le nommé Chassagne, Sergent des Grenadiers du 2e Régiment, vient de se présenter chez moi dans un état d’ivresse pour me demander au nom de tous les sous-officiers des Bataillons d’élite, de sortir demain de la ville, sous prétexte d’aller faire connaissance ensemble. Cela m’a paru un projet prémédité pour quelques sous-officiers, en conséquence je vous invite à faire mettre en prison le nommé Chassagne, à consigner pour demain les sous-officiers de ces Bataillons, et apporter dans la suite la plus grande surveillance" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 14 mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, à l’Ordonnateur de la 28e Division militaire, à Gênes : "Conformément à votre demande, je vous fais passer l’état des corps de garde dont j’ai autorisé l’établissement pendant le 2e semestre de 1807.
M. le maire d’Alexandrie vient de me faire remettre les états d’indemnité de logement due aux habitants pour les logements qu’ils ont fourni aux 2e et 93e Régiment, pendant l’année de 1806. Comme je ne connais pas de règlement qui m’oblige à viser ces états, et que j’ai pour principe de ne rein signer, surtout en comptabilité, que quand cette formalité est ordonnée, je vous prie de me dire si vous avez connaissance de quelques règlements ou instructions qui obligent les Généraux commandant les départements de signer les dits états ; il me semble que cette formalité doit regarder plus particulièrement le commandant d’armes. J’attends votre réponse pour satisfaire à la demande de M. le maire
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 23 mai 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Commandant d’armes : "Monsieur le Général Menou m’ayant, par son arrêté du 4 février, ordonné l’incorporation du dépôt général des Conscrits établi à Alexandrie, dans le 2e Régiment d’infanterie de ligne, vous voudrez bien mettre à la disposition du Commandant le dépôt de ce Corps, pour y être incorporés, les nommés Bernard Manco et Jean Marie Sarat, tous deux Conscrits du département des Basses-Pyrénées, et destinés pour le dit dépôt, que vous me dites exister dans les prisons de la place" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

- Le cas du Sous-officier réformé Ferron

De nombreuses lettres du Général Chabot font mention d'un nommé Ferron, soldat réformé du 2e Régiment d'Infanterie de ligne. Il s'agit très probablement de Pierre Ferron (matricule 929 - SHD/GR 21 YC 11, 2e demi-brigade de ligne, 29 fructidor an XI-12 prairial an XIII [16 septembre 1803-1er juin 1805]), natif de Sementron dans l’Yonne, Fourrier réformé pour cause d’infirmité le 6 juin 1806.

Le 10 août 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Préfet du département : "J’ai l’honneur de vous renvoyer une lettre qui m’est écrite par le sieur Ferron, aubergiste de cette ville par laquelle il réclame contradictoirement son arrestation qui a eu lieu dans la journée du 7 du courant, ce particulier étant retiré du service et domicilié dans cette ville, devant votre administère et sous votre protection immédiate. C’est donc à vous qu’il eut du s’adresser dans la circonstance où il se trouve et réclamer sa liberté, si effectivement il est détenu injustement et pour une affaire quoi n’est nullement de la compétence militaire" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le même 10 août 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, Commandant d’armes : "Je vous prie, Général, de vouloir bien m’instruire des motifs d’arrestation et de détention dans la citadelle, du nommé Ferron, aubergiste d’Alexandrie, qui a eu lieu le 8 de ce mois, si cet individu a, comme il le dit, son congé depuis seize mois, et qu’il soit établi dans cette ville, il rendre dans la classe des citoyens, et par conséquent, je crois qu’il doit être renvoyé comme tel devant les tribunaux civils, s’il a commis quelque faute" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 11 août 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Despinoy, Commandant d’armes de la place : "Je ne partage point votre opinion relative au nommé Ferron, militaire réformé du 2e Régiment de ligne, et actuellement aubergiste à Alexandrie. Cet ancien militaire, comme il n’a point plus droit de porter l’uniforme, vous deviez le lui défendre.
Je ne sais quelle loi pourrait supposer à ce qu’un militaire réformé n’est le droit de choisir son domicile où il croit plus avant pour son existence, si le nommé Ferron tient une maison de débauche et dangereuse pour les militaires, vous deviez en prévenir la police qui aurait sans doute pris des mesures pour arrêter un désordre. Vous devez penser que M. le préfet et M. le procureur impérial qui sont honorés de la confiance du gouvernement se fussent empressés de vous seconder soit en faisant fermer l’auberge du dit Ferron, et le faisant punir correctement s’il y avait lieu. Je crois devoir vous faire passer copie d’une lettre que m’écrit monsieur le préfet à cet égard ; vous y verrez que non seulement il s’y plaint de l’arbitraire qui a eu lieu envers le sieur Ferron, mais de plusieurs autres du même genre, dont il dit avoir les preuves entre les mains, envers des citoyens de cette ville, pour des faits qui ne sont nullement de la compétence du Commandant d’armes, ce qui est expressément défendu par l’ordonnance de 68 qui est de rigueur dans cette place comme dans toutes les places de guerre de l’Empire.
Je vous invite donc, Général, d’après la demande qui m’en est faite par M. le préfet, de vouloir bien renvoyer le dit Ferron devant les juges compétents, en leur faisant connaitre toutefois les griefs dont il est accusé devant vous, et par suite de ne plus vous occuper que des affaires purement militaires et de renvoyer aux autorités civiles ce qui est de leur compétence.
Je ne doute pas que ce ne soit l’intention de M. le Général Menou, Commandant général, qui a sûrement pour principe de maintenir chaque autorité dans ses droits respectifs
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 12 août 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Préfet du département : "J’ai reçu votre lettre d’hier relative aux abus d’autorité que M. le Général Despinoy, commandant d’armes d’Alexandrie, s’est permis envers plusieurs citoyens de cette ville, et notamment contre le nommé Ferron, aubergiste. J’avais bien quelque connaissance des faits énoncés dans votre lettre, mais comme je n’avais rien d’officiel, j’avais gardé le silence. Aussitôt la réception de votre lettre, je me suis empressé de lui prescrire de ne plus, dorénavant, s’immiscer dans les affaires civiles qui ne sont nullement de sa compétence, et de renvoyer devant les juges naturels le nommé Ferron. Et j’ai rendu compte de ces dispositions à monsieur le Général Menou, Commandant général. Je joins ici, M. le préfet, copie de la lettre que je reçois à l’instant de M. le Général Despinoy, en réponse à celle que je lui ai écrite. Vous y verrez les motifs dont il s’appuie pour justifier sa conduite" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 12 septembre 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "J’ai l’honneur de vous prévenir qu’en exécution de votre ordre en date du 9 de ce mois, j’ai fait partir aujourd’hui sous l’escorte de la Gendarmerie, le nommé Ferron, sous-officier réformé du 2e Régiment d’infanterie, qui était détenu depuis plus d’un mois d’après [phrase non achevée].
Cet individu sera conduit par devant vous aussitôt son arrivée à Turin
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 21 septembre 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "Mon Général, comme j’ai eu l’honneur de vous l’annoncer par ma lettre du 12, le nommé Ferron est bien parti d’ici le 13 pour être conduit à Turin. Je ne peux concevoir le retard qu’il a éprouvé en route. Cependant, l’ordre donné à la Gendarmerie était précis de le conduire de suite devant vous. Il faut que quelque brigade ait négligé l’exécution de cet ordre. J’écris à cet égard au chef d’escadron Galliot, pour qu’il ait à faire vérifier où peut avoir été retenu le nommé Ferron, et qu’il ait à donner des ordres pour qu’il soit conduit promptement à sa destination" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

A Saint-Cloud, le 18 septembre 1807, l'Empereur est informé que "Vingt et un officiers du 2e régiment de ligne demandent, en indemnité des effets perdus à Trafalgar, la valeur de la gratification de campagne qui s'élève à une somme totale de 7400 fr"; "Accordé" répond Napoléon (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1912, t.3, lettre 3703 ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 1, lettre 1300).

Le 26 octobre 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "Mon Général, j’ai reçu, avec votre lettre du 23 de ce mois, et votre arrêté du même jour relatif au Bataillon d’élite de la division de réserve ; par cet arrêté vous me prescrivez de faire rentrer à leurs corps respectifs les Compagnies ou les détachements de ce Bataillon et de faire mettre parfaitement en règle ce qui a rapport à la comptabilité. Vous savez qu’il était composé des Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs des 3 Bataillons des 2e, 7e et 37e et 4e Bataillon des 56e et 93e Régiments. Ces Compagnies, à l’exception de celles des 7e et 37e, qui sont actuellement à Turin, n’ont jamais été détachées de leurs Bataillons, par conséquent n’ont point de comptabilité extraordinaire. Celles-ci, pendant leur séjour à Alexandrie, ont été administrées comme détachement et doivent avoir rendu leurs comptes à leur conseil d’administration en rentrant au corps.
La division de réserve n’ayant point été mise sur le pied de guerre, ce Bataillon n’a jamais été réuni que pour les exercices : il n’a point été fait de distribution extraordinaire aux troupes qui la compose ; elles ont toujours été traitées et considérées comme celles qui étaient réputées former la garnison d’Alexandrie. Ainsi, vous pouvez être assuré que les dispositions de votre arrêté étaient pleinement remplies avant qu’il ne me fut parvenu et qu’il n’y a rien à changer à l’état actuel de ces troupes
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

Le 29 octobre 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Général Menou, Gouverneur général : "En exécution des dispositions de votre lettre du 26 octobre que j’ai reçu hier soir à 6 heures, j’ai l’honneur de vous prévenir que je réunis chez moi aujourd’hui à midi, M. le Général Despinoy, M. le Colonel du 112e Régiment, ainsi que les autres chefs des corps, M. le Commissaire des Guerres, et MM. les chirurgiens et médecins en chefs pour rédiger le rapport que vous désirez mettre sous les yeux de S. M. sur les causes des maladies qui affectent les troupes de la garnison d’Alexandrie, et particulièrement le 112e Régiment.
J’espère vous pouvoir faire passer ce travail par le courrier demain ; en attendant, je vous adresse copie d’un rapport que me fut fait, d’après ma demande par MM. les officiers de santé en chef des hôpitaux le 4 mars dernier, époque à laquelle se manifestèrent les maladies graves.
Vous verrez quelles ont été les causes présumées et vous mettront à même de fixer vos idées sur un objet aussi important qui n’a point cessé d’appeler toute ma sollicitude. Si la proportion de malades du 112e a excédé celle des autres corps, il faut l’attribuer 1° à ce que lors de son arrivée à Alexandrie, ils étaient presque nus, la plupart des conscrits n’étaient couverts que de toiles et haillons, et dans cet état, il fut chargé de la presque totalité du service de la place, ne se trouvant point d’autres troupes pour faire le service, les bataillons de guerre des 2e, 56e et 93e avaient amené tous les hommes en état de faire le service ; il faut joindre à cela le changement subit de climat, qu’a éprouvé ce corps en passant en Italie, les soldats qui le composent étant tous Belges et par conséquent d’un climat beaucoup plus frais.
L’insalubrité des casernes, et le mauvais état des fournitures de casernement n’a pas pu contribuer à traiter le mal.
Voilà, mon Général, un aperçu de mes observations. Le rapport plus détaillé.
Si je ne vous ai point encore envoyé les procès-verbaux de sur le renouvellement des conseils d’administration des dits corps de la garnison, vos ordres à cet égard furent mis.
Il n’y a eu jusqu’à présent que les 2 Bataillons de sapeurs et le 93e qui satisfirent sur le champ ; ce n’est qu’hier soir que j’ai reçu ceux du 56e et 112e. Il me manque encore ceux du 4e d’artillerie et du 2e.
Par mon ordre du jour d’hier, j’ai fortement témoigné mon mécontentement aux chefs de corps sur leur négligence qu’ils mettaient dans l’exécution de vos ordres, ce qui me mettaient dans l’impossibilité de satisfaire à vos demandes, et je les prévenais que je vous en rendrai compte
" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

La 3e Division (Général Molitor), 2e, 16e, 37e, 67e de Ligne, est à Freyung en décembre 1809 (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).

/ 1810, Armée d'Allemagne

La 3e Division (Général Molitor), 2e, 16e, 37e, 67e de Ligne, est à Bayreuth du 10 au 14 janvier 1810 (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).

La Division Molitor, suivie de la Brigade Bordessoulle, se porte par Hof, Iéna, Göttingen, Hanovre, sur les villes hanséatiques. Elle est placée sous le commandement du Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d’Allemagne. Le mouvement commence le 1er février. Le 2e de Ligne se rend à Lubeck le 25 février (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 66).

Le 9 mars 1810, le Ministre de la Guerre adresse, depuis Paris, un Rapport à l'Empereur : "J'ai l'honneur de rendre compte à Sa Majesté que le général Molitor m'annonce, sous la date du 28 février, que les troupes sous ses ordres sont. rendues à leur destination et réparties de la manière suivante, savoir :
A Lubeck. Le 37e d'infanterie de ligne; le 23e chasseurs.
A Hambourg. Le 2e d'infanterie de ligne; le 16e - ; le 3e chasseurs ; le quartier général des généraux Molitor, Le Guayet, Bordessoulle.
A Brème. Le 67e d'infanterie de ligne; l'artillerie de la division; le quartier général du général Vivier.
Le général Molitor me rend compte que, pour occuper le poste important de Cuxhaven, qui est à vingt-six lieues de Hambourg, et aussi pour garder la côte entre Cuxhaven et Stade, afin d'empêcher tout commerce avec l'Angleterre, il a cru devoir détacher de la garnison de Hambourg un bataillon du 2e de ligne et 100 chevaux du 23e chasseurs, qui se trouvent ainsi placés dans quelques communes du Hanovre, depuis Cuxhaven jusqu'à la hauteur de Stave; que, par les mêmes motifs, il a détaché de Brême 300 bommes du 67e de ligne pour garder les points les plus importants sur la droite du Weser, depuis Geestendorf, près Carlsbourg, jusqu'à Nordholz, tous postes qui étaient occupés par les troupes westphaliennes.
Il pense que si ces dispositions sont approuvées, les communes du pays du Hanovre, où il a été obligé de placer des troupes pour la sûreté des postes de la côte et de sa position, doivent nourrir ces troupes.
Sa Majesté jugera sans doute que le royaume de Westphalie ne pourrait recevoir cette nouvelle charge, attendu le grand nombre de troupes françaises qui doivent y être soldées et nourries.
J'ai l'honneur de proposer, en conséquence, à Sa Majesté, de laisser à la charge des villes hanséatiques la nourriture des troupes de la division Molitor qui resteraient détachées dans quelques postes du Hanovre, ou de faire occuper de nouveau ces postes par les troupes westphaliennes.
Je demande, à cet égard, les ordres de Sa Majesté
".

Le 11 mars 1810, à Paris, l'Empereur, suite au Rapport du Duc de Feltre en date du 9 mars 1810, décide que "Cette division doit être à la charge des villes hanséatiques" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 90).

Le 6 octobre 1810, l'Empereur adresse, depuis Fontainebleau, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris, une Note sur l'organisation des armées; concernant l'Armée d'Allemagne, il écrit : "… Un autre corps serait composé de la manière suivante, savoir : le 10e régiment d'infanterie légère formant quatre bataillons ; le 23e, quatre ; le 24e, quatre ; le 26e, quatre ; le 3e de ligne, quatre ; le 4e, quatre ; le 18e, quatre ; le 72e, quatre ; le 123e, quatre ; le 124e, quatre ; le 125e, quatre ; le 126e, quatre ; le 135e, quatre ; le 2e, trois ; le 19e, trois ; le 37e, trois ; le 46e, trois; total, 17 régiments ou 64 bataillons formant 6 divisions, chacune de 16 bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17000 ; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 24816 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 172).

/ 1810, Armée du Nord et du Brabant, Corps d'Observation de la Hollande

Par Décret du 20 janvier 1810, le Maréchal Oudinot, Duc de Reggio, prend le commandement d'une armée dite de Brabant.

Le 15 mars 1810, l'Empereur ordonne, depuis Paris : "Notre ministre de la guerre donnera les ordres ci-après :
... Toutes les autres troupes françaises évacueront également de suite l'Allemagne, savoir :
III
ARMÉES DU NORD ET DE BRABANT.
Les états-majors, les administrations, et tout ce qui tient à l'organisation des armées du Nord et de Brabant sont dissous, à dater du 5 avril prochain, pas avant.
Une brigade, composée du 2e d'infanterie de ligne, du 3e de chasseurs et de 4 pièces de canon, se rendra à Emden, sous les ordres du général de brigade Bordessoulle, et fera également partie du commandement du duc de Reggio. Cette brigade ne fait plus partie de la division Molitor.
La division Puthod, à laquelle se joint le 26e régiment d'infanterie légère et le 4e de ligne, ce qui portera cette division à cinq régiments, restera dans le Brabant, et sera sous les ordres du duc de Reggio, jusqu'au 1er mai, époque de la réunion après laquelle ce pays, comme division militaire, passera sous les ordres du général de division ...
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 3, lettre 4105; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 93).

Le 20 mars 1810, le Duc de Feltre écrit, depuis Paris, à Davout, Commandant en chef l’Armée d’Allemagne : "... La division du général Molitor éprouvera quelques modifications dans sa composition. Elle ne sera plus formée que des 16e, 37e et 67e régiments d’infanterie de ligne, 23e régiment de chasseurs à cheval, d’une compagnie d’artillerie à pied, d’une compagnie d’artillerie à cheval, d’une compagnie de pontonniers et de trois compagnies du train, avec 8 pièces d'artillerie approvisionnées et attelées. Cette division restera cantonnée, jusqu'à nouvel ordre dans les villes hanséatiques el sera sous le commandement de Votre Excellence.
Je charge le général Molitor de faire diriger de suite sur Emden le 2e régiment d’infanterie de ligne et le 3e régiment de chasseurs, avec 1 pièces de canon et les canonniers nécessaires pour les servir. Cette brigade, qui sera distraite de la division du général Molitor, sera sous les ordres du général Bordesoulle et fera partie du commandement de M. le maréchal duc de Reggio. Je prie Votre Excellence de tenir la main à l’exécution de ce mouvement ...
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1652 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 99).

Le 22 mars 1810, le Ministre de la Guerre adresse son Rapport à l’Empereur : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté, qu'en exécution de son ordre, en date du 15 mars, j'ai ordonné les dispositions suivantes :
Armée d'Allemagne ...
J'ai fait connaitre à M. le maréchal prince d'Eckmühl, que j'adressais directement au général Molitor l'ordre de faire diriger sur Emden le 2e régiment de ligne et le 3e régiment de chasseurs à cheval, avec 4 pièces de canon, sous le commandement du général Bordessoulle; cette brigade ne devant plus faire partie de la division du général Molitor, passera sous le commandement de M. le maréchal duc de Reggio.
J'aurai l'honneur de mettre sous les yeux de Votre Majesté les itinéraires que suivront ces corps et détachements de troupes, ainsi que le personnel et le matériel de l'artillerie ct du génie, pour se rendre dans les nouveaux cantonnements, ou pour rentrer en France, aussitôt que M. le maréchal prince d'Eckmühl me les aura adressés ...
Armée du Nord et du Brabant ...
Je me suis réservé de faire connaitre ultérieurement à M. le maréchal duc de Reggio les intentions de Votre Majesté relativement à la division du général Dessaix et à la brigade de cavalerie légère du général Piré.
Je l'ai prévenu, en même temps, qu'une brigade commandée par le général Bordessoulle et composée du 2e régiment de ligne et du 3e régiment de chasseurs à cheval, avec 4 pièces de canon, se dirigeait sur Emden, pour y demeurer sous son commandement ...
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 101).

L'Armée de Brabant est dissoute au commencement d'avril.

Le 11 avril 1810, le Ministre de la Guerre adresse depuis Paris ses Instructions au Maréchal 0udinot, Duc de Reggio : "Par le traité conclu le 16 mars 1810 avec la Hollande, les provinces hollandaises du Brabant sont réunies à la France. Le duc de Reggio est chargé d'en prendre possession, et les troupes hollandaises qui s'y trouvent seront renvoyées en Hollande.
Le maréchal duc de Reggio portera son quartier général à Utrecht, et prendra le commandement des 12.000 Hollandais accordés par le traité et d'une division française du général Dessaix (24e d'infanterie légère, 18e de ligne), d'une brigade de cavalerie (8e de hussards et 16e de chasseurs) et de douze pièces de canon.
Outre les troupes désignées ci-dessus, le maréchal duc de Reggio aura encore une brigade sous ses ordres, commandée par le général Bordessoulle, qui a dû se rendre à Emden avec le 2e de ligne, le 3e chasseurs à cheval et quatre pièces de canon.
La division Puthod, à laquelle seront joints le 26e léger et le 4e de ligne, se trouvera, par le départ du 5e léger, portée à cinq régiments d'infanterie et restera dans le Brabant, sous les ordres du duc de Reggio, jusqu'au 1er mai, époque de la réunion
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 123).

Le 1er mai 1810, les places du Brabant hollandais sont réunies à l'Empire. Les troupes placées sous le commandement du Duc de Reggio forment une armée qui prend le nom de Corps d'observation de la Hollande; elle comprend :
1° 12.000 Hollandais, accordés par un traité du 16 mars 1810 ;
2° La division Dessaix et la brigade de cavalerie légère de Piré;
3° Une brigade mixte (général Bordessoulle) formée du 2e de ligne et du 3e chasseurs à cheval. Cette brigade, tirée de la division Molitor, se rend à Emden sous les ordres du maréchal Oudinot (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 120).

Dans un rapport à l’Empereur, en date du 30 juin, le Ministre de la Guerre rend compte de la marche de la Division Molitor mise à la disposition du Duc de Reggio et de la répartition des troupes de cette Division en attendant l'arrivée de la Division Morand : "Sire, j'ai l'honneur de rendre compte à Votre Majesté que les 16e et 67e régiments d'infanterie de ligne de la division Molitor, ainsi que le 23e régiment de chasseurs, sont en ce moment en marche avec quatre bouches à feu, pour se diriger sur Emden, pour y demeurer, conformément aux intentions de Votre Majesté, à la disposition de M. le maréchal duc de Reggio.
En conséquence, le 67e régiment d'infanterie et le 23e régiment de chasseurs arriveront successivement à Emden les 5 et 7 juillet.
Quant au 16e régiment d'infanterie, le général Molitor a fait diriger sa marche sur Groningue, où il sera rendu le 9 juillet, d'après la demande de M. le maréchal duc de Reggio.
Le 37e régiment d'infanterie avec deux bouches à feu, la 8e compagnie du 1er bataillon de pontonniers et la 3e compagnie du 5e bataillon de sapeurs, sont restés dans les villes hanséatiques pour garder la côte, depuis Lubeck jusqu'à la Jahde, en atlendant l'arrivée de la division du général Morand.
Ces troupes sont réparties de la manière suivante :
Le 1er bataillon du 37e régiment à Bremen, avec deux bouches à feu, pour garder l'embouchure du Weser;
Le 2e bataillon à Hambourg, avec les sapeurs et les pontonniers, fournit un poste à Cuxhaven;
Le 3e bataillon à Lubeck.
La division du général Morand, qui doit remplacer ces troupes dans les villes hanséatiques marche, à cet effet, sur trois colonnes :
La première, composée du 17e régiment d'infanterie de ligne et du 13e d'infanterie légère, arrivera à Lubeck du 13 au 15 juillet.
La deuxième colonne, composée des 30e et 57e régiments d'infanterie de ligne, arrivera à Hambourg du 12 au 13 juillet.
Enfin, la troisième colonne, composée du 61e régiment d'infanterie de ligne et de l'artillerie de la division, arrivera à Bremen du 12 au 13 juillet.
D'après cette disposition, le 37e régiment pourra être relevé sur les points qu'il occupe vers le 15 juillet et se mettre immédiatement en marche avec tout ce qui appartient à la division du général Molitor pour rejoindre cette division en Hollande.
J'ai l'honneur de proposer à Votre Majesté de faire rentrer sous le commandement du général Molitor le 2e régiment d'infanterie de ligne qui faisait précédemment partie de cette division et qui se trouve en ce moment à Emden.
Le général Bordessoulle pourrait reprendre, en même temps, le commandement de sa brigade de cavalerie légère composée des 3e et 23e régiments de chasseurs qui vont se trouver réunis à Emden.
Je demande, à cet égard, les ordres de Votre Majesté
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 126). L'Empereur approuve ces dispositions à Saint-Cloud, le 3 juillet 1810.

Le 1er janvier 1811, le Corps d'Observation de la Hollande est dissous.

Par décret du 24 janvier 1811, il est créé un 6e Bataillon dans les Régiments ci-après, destinés à former les camps de Boulogne et d'Emden : 15e Léger; 2e, 19e, 25e, 37e, 46e et 93e de Ligne (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 22).

Le 30 mars 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je désire, dans le courant de mai, faire camper les trois bataillons du 2e, du 37e et du 124e de ligne entre Groningen et Emden. Il faut choisir à cet effet un emplacement sain et qui ne soit pas à plus d'une journée de la côte. Les neuf compagnies de voltigeurs avec les escadrons du 23e de chasseurs formeront trois colonnes mobiles. Chaque colonne sera composée de 3oo hommes d'infanterie et d'une compagnie de cavalerie ; elle sera commandée par un chef de bataillon. Ces colonnes seront placées sur la côte de la Hollande ou dans la 31e division militaire. Elles devront communiquer entre elles et surveiller la côte de concert avec les brigades de douaniers, de manière à empêcher toute communication de la part de l'ennemi. Il y aura à chacune de ces colonnes deux pièces de campagne servies par l'artillerie des régiments. Le camp sera commandé par un général de brigade ; ce sera neuf bataillons qui pourront se livrer aux grandes manœuvres et faire des progrès … Le duc de Reggio sera chargé du commandement de ces deux camps ; il ira y passer un mois et s'assurera de l'instruction des troupes ..." (Correspondance de Napoléon, t.21, lettre 17532; Correspondance générale de Napoléon, t.10, lettre 26415 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 122).

Le 19 avril 1811, l'Armée d'Allemagne est composée de trois Corps; le 1er est le Corps d'observation de l'Elbe, commandé par Davout. L'Empereur écrit en effet ce jour à au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, l'armée d'Allemagne sera composée de trois corps :
1° Le corps d'observation de l'Elbe ;
2° Le corps d'observation du Rhin ;
3° Le corps d'observation d'Italie.
... CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
Ce corps se réunira de Mayence à Wesel. Il sera composé de quatre divisions d'infanterie ...
3e DIVISION. — 1re brigade : tirailleurs corses, un bataillon ; tirailleurs du Pô, un ; 10e léger, quatre ; 2e brigade : deux bataillons d'élite du 56e ; deux du 124e ; deux bataillons portugais ; 3e brigade : deux bataillons d'élite du 2e de ligne; deux régiments suisses, quatre ; total, 18 bataillons ...
Mon intention est que vous donniez des ordres pour la formation des bataillons d'élite, afin que du 1er au 10 mai, ils puissent se mettre en marche pour les lieux de leur destination.
Je vous enverrai un travail préparatoire pour les corps d'observation du Rhin et d'Italie. Celui de l'Elbe marche tout seul. Les régiments d'élite seront composés de 2 bataillons. Le 1er bataillon sera de 4 compagnies de voltigeurs et le 2e de 4 compagnies de grenadiers. Chaque compagnie sera portée à 150 hommes et formée de vieux soldats. Vous ordonnerez aux colonels de désigner pour commander ces bataillons leurs meilleurs chefs de bataillon, et d'y placer les meilleurs officiers et sous-officiers et les plus propres à faire la guerre.
Les régiments qui n'ont pas leurs 4 compagnies d'élite devront aussitôt les former.
Le 4e régiment de ligne qui est au Havre, par exemple, devra former ses 4 compagnies sans les tirer du 4e bataillon. Il ne resterait alors au Havre que 3 bataillons de 4 compagnies chacun ou 12 compagnies ; mais comme on aura pris encore 2 compagnies pour remplacer celles du 4e bataillon, il n'y restera effectivement que 10 compagnies réduites à 7 ou 800 hommes. Mais le 4e bataillon enverra des cadres au Havre pour reformer les compagnies manquantes et les conscrits pourront être dirigés à mesure, et en suite des ordres que je donnerai, sur Le Havre, en sorte qu'il y aura au Havre 3 bataillons de 12 compagnies ayant sur pied 15 à 1 600 hommes et je serai libre, selon les circonstances, de retirer ces troupes ou de les laisser dans l'intérieur.
Ce que j'ai dit pour le 4e régiment s'appliquant à tous les autres ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17630 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 26753; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 220).

Le 24 mai 1811, l'Empereur écrit, depuis Caen, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Je vous envoie cinq états pour vous servir de direction dans un rapport que vous me ferez au 15 juin, pour donner une nouvelle organisation, au 1er juillet, aux différents corps d'observation ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN. — Au 1er juillet, ce corps prendra le titre de Corps d'observation des Cotes de l'Océan. Il sera formé, comme le porte l'état n° 2, par la réunion de tous les conscrits et de tous les bataillons ...
Je n'ai pas besoin de vous dire que vous ne devez donner aucun ordre, faire aucun mouvement en conséquence de ces états, mais que vous devez vous borner à me faire un rapport général au 15 juin, époque à laquelle vous me demanderez en même temps mes ordres ...
CORPS D'OBSERVATION DU RHIN.
L'organisation des régiments d'élite existera jusqu'au 1er juillet. Les régiments d'élite qui font partie des corps d'observation du Rhin et d'Italie seront alors dissous.
Le corps d'observation du Rhin sera composé de quatre divisions, organisées de la manière suivante :
... 4e Division. — Un bataillon de tirailleurs corses, un de tirailleurs du Pô, quatre du 2e de ligne, quatre du 37e, quatre du 125e et quatre bataillons suisses ...
Chaque division ayant trois brigades, il y aura en tout douze brigades ; chaque division étant de vingt bataillons, le total du corps d'observation du Rhin sera de quatre-vingts bataillons.
Chaque régiment aura ses deux pièces d'artillerie, ce qui fera huit pièces par division, hormis que la 4e division n'en aura que six ; au total, trente pièces régimentaires ...
MODE D'EXÉCUTION. — Au 1er juillet tous les conscrits seront arrivés aux régiments.
La 1re division sera organisée au camp de Boulogne ...
Les 4es bataillons de ces régiments et tous les conscrits des dépôts partiront, du 1er au 15 juillet, de Metz, Nancy, Douai et Berg-op-Zoom, pour aller compléter les régiments au camp de Boulogne. Aussitôt après leur arrivée le tiercement aura lieu, de sorte que les bataillons soient égaux en hommes anciens et aient la même consistance ...
La 4e division sera organisée au camp d'Emden, et l'on procédera de la même manière ...
Ainsi, à cette époque, le corps d'observation du Rhin aura deux divisions au camp de Boulogne et deux en Hollande. Il changera alors de dénomination et prendra celle de Corps d'observation des cotes de l'Océan.
Les 4es compagnies de voltigeurs et de grenadiers des bataillons d'élite passeront dans les 4es bataillons, qui céderont deux de leurs compagnies aux bataillons d'où ces compagnies d'élite seront tirées, de sorte que tous les bataillons seront égaux, de six compagnies, dont une de grenadiers et une de voltigeurs ...
ma pensée secrète est que le corps d'observation des côtes de l'Océan puisse devenir un corps de l'armée d'Allemagne, et, en faisant volte-face sur Mayence ou Wesel, trouver son artillerie à Mayence, à Wesel ou à Maëstricht ...
La 1re division sera commandée par le général Legrand, la 2e division par le général Vandamme, la 3e division par le général Verdières, et la 4e division par le général Souham ...
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17247 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27150; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 312; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 333).

Le 12 juin 1811, le Ministre directeur de l'Administration de la Guerre écrit, depuis Paris, au Duc de Feltre, Ministre de la Guerre : "Monsieur le Duc, toutes les mesures que j'avais à prendre pour l'exécution du décret du 22 avril sont prises depuis longtemps. Les conseils d'administration des régiments ont dû organiser leurs équipages respectifs avec célérité, et je vois en effet par des correspondances qu'ils ont maintenant ou qu'ils sont près de recevoir, par les marchés qu'ils ont passés, tout ce qu'ils doivent se procurer.
Pour vous mettre à même, Monsieur le Duc, de voir d'un coup d'oeil le résultat des dispositions que j'ai faites à cet égard, j'ai l'honneur d'adresser ci-joint à Votre Excellence un état, par corps d'armée, des régiments qu'elle m'a désignés elle-même comme devant être pourvus d'équipages. Cet état indique la composition de ces équipages en raison du nombre des bataillons de guerre de chaque corps, sauf quelques exceptions ordonnées par l'Empereur lui-même.
État nominatif des régiments d'infanterie qui ont reçu ordre de se pourvoir d'équipages en exécution du décret du 22 avril 1811.
... Corps d'observation du Rhin
"

RÉGIMENTS
Bataillons de guerre
OBSERVATIONS.
2e de ligne *
2
* Le 5e de légère, les corps d'Espagnols, de Portugais, Suisses, les tirailleurs corses et du Pô, désignés par l’astérisque, ont été exceptés par la lettre précitée de l'Empereur de ceux qui doivent être pourvus d'équipages.
L'allocation de ces équipages pour les régiments du corps d'observation du Rhin a lieu dans les proportions ci-après :
Chaque régiment ayant deux bataillons de guerre aura :
2 pièces d'artillerie,
3 caissons de munitions à canon,
1 forge de campagne.
Les régiments à quatre ou trois bataillons de guerre auront de plus :
1 caisson d'ambulance,
1 — de comptabilité.
Il y aura en outre par bataillon de guerre :
1 caisson de cartouches,
1 – des vivres.

(Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 362).

Le 23 juin 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre, donnez ordre que les bataillons d'élite du corps d'observation de l'Océan soient dissous de la même manière que les bataillons d'élite d'Italie ...
Vous donnerez ordre que dans le courant de juillet les 4es bataillons des 26e léger, 4e, 19e, 123e, 26e, 72e, 46e, 126e, 18e, 93e, 56e, 124e, 2e, 37e et 125e de ligne rejoignent leurs régiments. Vous laisserez le colonel et le général commandant la division choisir le jour de départ qui sera le plus commode pour le soldat, mais de manière que tous ces bataillons aient rejoint au 10 août. Vous donnerez ordre que tout ce qui est disponible dans les 5es bataillons soit employé à compléter ces 4es bataillons. Ainsi ces corps m'offriront, en infanterie, 66,000 hommes ; ce qui, avec les dix régiments de cavalerie, les six de chevau-légers et l'artillerie, fera une armée de plus de 80,000 hommes.
Le corps d'observation de l'Océan doit avoir au camp de Boulogne deux divisions, formant quarante bataillons, et un régiment de cavalerie.
Le camp d’Utrecht doit former une division composée de vingt bataillons.
Enfin un camp près d'Emden doit recevoir une division de dix-huit bataillons.
Ces camps doivent être formés du 15 août au 1er septembre. Un maréchal commandera les camps d'Utrecht et d'Emden ; un autre maréchal commandera le camp de Boulogne.
Faites-moi connaître ce que me coûteront ces camps, comme supplément de solde, s'il y en a à donner, comme vivres de campagne, comme réparation de baraques, etc. Ecrivez à cet effet au ministre de l'administration de la guerre. Envoyez-lui les états pour que je puisse calculer quelle augmentation de dépense cela me fera par mois.
Pour pouvoir faire ce mouvement, j'aurai besoin de pourvoir à la garnison de Paris et aussi à celle du Havre ; il faut également pourvoir à la garnison de toutes les côtes de la Hollande. Je pense que, moins on y emploiera de monde, mieux cela vaudra. Les bataillons des conscrits de Walcheren sont suffisants à Schouwen et à Goeree. La réunion de tous les voltigeurs et quelques détachements de cavalerie des 23e et 24e de chasseurs seront suffisants pour la garde des côtes.
Les Anglais ne peuvent embarquer aucune troupe d'expédition, pas même 1,500 hommes ; il est donc inutile de perdre la moitié de mes troupes sans raison sur la côte. Il suffit d'y avoir des canonniers et des détachements de voltigeurs et de cavalerie pour surveiller la contrebande et prêter main-forte aux douanes. Une colonne mobile placée au Helder, une autre à mi-chemin entre le Helder et l'embouchure de la Meuse, une troisième à l'embouchure de la Meuse, me paraissent suffisantes. De même, dans la 31e division militaire, une colonne mobile sera placée à Harlingen, une autre entre Harlingen et Emden et une troisième à Emden. Vous avez dû recevoir des renseignements là-dessus ; remettez-moi un projet ...
Je termine ici tout ce qui est relatif au système d'organisation du corps d'observation de l'Océan.
Mon projet est de menacer les Anglais et, du 1er septembre au 1er octobre, d'embarquer des troupes sur mes vaisseaux de l'Escaut, ainsi que sur mes flottilles de Boulogne et du Zuiderzee, et enfin d'avoir une expédition prête à se porter en Irlande.
Un corps de 6,000 hommes à Cherbourg est nécessaire ; ils seront pris sur le camp de Boulogne.
Je désire revoir tous les projets relatifs à cette expédition d'Irlande, puisque enfin les Anglais continuent à se dégarnir pour l'Espagne. Rien ne doit être plus facile, vers la fin d'octobre, que de jeter 25,000 hommes en Irlande
" (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 17846 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27415 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 2, Lavauzelle, page 388).

Le 1er juillet, le Corps d'observation du Rhin change de dénomination et prend celle de Corps d'observation des Côtes de l'Océan.

Le 26 juillet 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke, Ministre de la Guerre : "Monsieur le duc de Feltre, je vous envoie un mémoire du général Hogendorp sur le camp à former à Utrecht ...
Le maréchal duc de Reggio se rendra à Utrecht pour prendre le commandement de ce camp. Il devra y être arrivé dans les premiers jours d'août. Vous remarquerez que je ne veux point de camp, parce que cela est trop coûteux et parce que le soldat est beaucoup mieux dans les cantonnements ...
Vous ordonnerez au général Durutte de réunir vers les premiers jours d'août, dans les positions qu'il a désignées dans les bruyères, le 2e de ligne, le 37e id. et le 125e id.
Le 23e régiment de chasseurs sera joint à ces trois régiments qui formeront 12 bataillons. Ce camp sera sous le commandement du général Durutte ; il sera commandé par un général de brigade de sa division qui sera sous les ordres du duc de Reggio.
Dans l'un et l'autre de ces camps, il n'y aura pas d'autre artillerie que l'artillerie régimentaire et pas d'autres caissons que les caissons régimentaires. Le service se fera par les employés de la division. Il n'y aura aucun accroissement d'employés ni de dépenses ...
Vous donnerez pour instruction au duc de Reggio de passer en revue ces troupes, de les faire manœuvrer fréquemment, d'envoyer des notes sur leur armement, habillement, instruction, et sur toutes les places vacantes. Indépendamment de ce but important, j'ai aussi celui de soustraire les troupes au mauvais air, en les réunissant dans les pays les plus sains de la Hollande. Enfin vous recommanderez au duc de Reggio de les tenir en état d'entrer en campagne, soit pour s'embarquer sur l'escadre de l'Escaut, si cela devenait nécessaire, soit pour se rendre en Allemagne. Il recevrait l'artillerie et les administrations au dernier moment. Il suffit que ces régiments soient parfaitement en état
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.1, lettre 940 (en partie seulement) ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 5842; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 27795; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 54).

Le quatrième Bataillon du 2e de Ligne rejoint son Régiment au camp de Emden. Le tiercement a lieu aussitôt après son arrivée (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 313).

Le 22 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Amsterdam, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant l'Armée d'Allemagne, à Hambourg : "Mon Cousin, les 4es bataillons des 19e, 46e, 93e, 56e, 2e, 37e et 123e, ce qui fait sept bataillons, ont été envoyés à Wesel et à Strasbourg pour se compléter à 900 hommes. Je garderai à Strasbourg les bataillons du 3e et du 105e. J'enverrais volontiers ces sept bataillons à leurs régiments pour opérer le tiercement ; mais, comme ces régiments sont en France, il y aurait trop de facilité pour la désertion. Je me suis décidé à vous les envoyer. Formez-en une ou deux bonnes brigades sous les ordres d'un général de brigade ferme, qui se charge de leur instruction et de leur tenue, et qui s'applique à empêcher la désertion. Ce sera 6,000 hommes que vous aurez sous la main ; et, selon les circonstances, je me déciderai à les faire servir à compléter vos régiments ou à tenir garnison à Magdeburg et sur les côtes. Pendant ce temps les régiments arriveraient sur l'Elbe, s'il y avait guerre ; ils trouveraient leurs bataillons et l'encadrement se ferait. Ces régiments, à l'exception du 123e, ont cinq bataillons, ayant eu leur 6e bataillon formé lorsque le 4e était en Catalogne. Portez donc une attention particulière à ces bataillons aussitôt qu'ils vous arriveront. Indépendamment de ces sept bataillons, les dépôts de Wesel et de Strasbourg vous auront fourni, avant le mois de février, une douzaine de mille hommes, en y comprenant ce que vous avez reçu ..." (Correspondance de Napoléon, t.22, lettre 18188 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28887 ; citée par Mazade C. (de) : « Correspondance du Maréchal Davout, prince d'Eckmühl : ses commandements, son ministère, 1801-1815 », t. 3, p. 289; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 239).

Le 30 octobre 1811, l'Empereur écrit, depuis Nimègue, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe, à Hambourg : "Mon Cousin, j'envoie le 2e et le 37e de ligne à Münster. Le 2e de ligne a quatre bataillons et n'a que 2,300 hommes ; le 37e a quatre bataillons et n'a que 1,600 hommes ; l'un a 600 malades et l'autre en a près de 1,000 ; ces malades rejoindront avant le mois de janvier. Ces deux régiments ont leurs 6es bataillons, parce que leurs 4es bataillons étaient en Catalogne. Ces 4es bataillons sont à Strasbourg et à Wesel pour prendre des conscrits réfractaires, qui se rendront bientôt à Munster et porteront alors ces deux régiments à un taux raisonnable. Mon intention est que ces deux régiments avec un régiment de la division Compans forment une 8e division. Faites-moi connaître le général que vous désirez pour commander cette division ..." (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 258).

Le 31 octobre 1811, l'Empereur écrit au Duc de Feltre : "Il sera formé au corps d'observation de l'Elbe une 8e division composée des 2e, 37e de ligne et d’un des régiments de la division Compans. Chacun de ces régiments à cinq bataillons. Il est donc nécessaire de désigner une compagnie d'artillerie à cheval, une compagnie d’artillerie à pied, une compagnie de sapeurs, et tout ce qui est nécessaire pour organiser cette division.
J'ai donné ordre aux 2e et 37e de ligne de se rendre à Münster. Le général de brigade Viviès s'y rend avec, et prendra le commandement de cette brigade. Il sera donc nécessaire que les 4es bataillons qui sont à Wesel et à Strasbourg soient complétés de préférence et se rendent, aussitôt qu'ils seront complets, à Munster, où le tiercement aura lieu.
Ces deux régiments n'ont que deux pièces de canon, au lieu de quatre ; on ne les augmentera qu'après nouvel ordre. Il est important que vous donniez ordre au commandant de la 31e division militaire de diriger sur Munster tous les malades de ces régiments (le 37e en a 1.000), et que vous donniez également ordre aux dépôts de ces régiments de diriger sur Munster tout ce qui leur est nécessaire.
Le colonel du 37e n'a pas encore rejoint. Faites-moi connaître où il est, car, s'il était en Espagne, il serait urgent de nommer un autre colonel ...
Donnez ordre également que tout ce que le 37e et le 2e de ligne ont d'embarqué sur la flottille débarque, soit remplacé par des hommes du régiment qui est à Osnabrück, et vienne rejoindre le régiment à Munster
" (Chuquet A. : « Ordres et apostilles de Napoléon, 1799-1815 », Paris, 1911, t.2, lettre 1790 (lettre publiée partiellement) ; Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6318 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 28962 ; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 308; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 260).

Le 4 novembre 1811, le Général Baron de Prade (Raimond-Viviès) écrit, depuis Munster, au prince de Neuchâtel et de Wagram : "Monseigneur, j'ai l'honneur d'annoncer à Votre Altesse Sérénissime que le 2e régiment de ligne est arrivé aujourd'hui à Munster, et que le 37e y arrivera demain. Ces deux régiments seront logés dans la ville, où la dysenterie paraît avoir descaractères moins alarmants que dans les villages voisins; jusqu'ici, les militaires n'en ont pas soufIert, et, sur deux cent douze malades qui sont à l'hôpital, six à huit seulement en sont attaqués ..." (Brotonne (L. de) : « Dernières Lettres inédites de Napoléon 1er, collationnées sur les textes et publiées », Paris, 1903, t. 2, lettre 1644 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 282).

Le 6 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Cologne, au Duc de Plaisance : "Monsieur le duc de Plaisance, je vois par votre état du 31 octobre que 10.000 conscrits vous sont annoncés, que 4.500 sont déjà arrivés et partis, que 2.000 autres déjà arrivés et existant au dépôt sont à faire partir et qu’enfin 3.500 sont encore à arriver. Sur les 2.000 existant actuellement au dépôt, choisissez-en 200 ayant plus de 6 pouces, natifs de l'ancienne France, tous conscrits réfractaires, mais pas déserteurs, tous d'un bon naturel et qu'on puisse espérer d'attacher à l'état militaire ; prenez-les, s'il est possible, parmi ceux qui auraient déjà l'habitude du cheval ; faites-les habiller avec des pantalons d'écurie, des vestes et des bonnets de police et dirigez-les sur Erfurt, en passant par Wesel. Ils sont destinés à être répartis entre les quatre régiments de cuirassiers qui se trouvent à Erfurt ...
Il vous restera donc 1.800 hommes. Faites-les incorporer, bien habillés et bien équipés, dans les quatrièmes bataillons du 2e et du 37e de ligne et faites-les partir sans délai pour Munster, toujours en passant par Wesel. Je dis de préférence le 2e et le 37e de ligne parce que ces deux régiments sont à Munster, destinés à former la 8e division du corps d'observation de l'Elbe, et qu'ainsi ces conscrits rejoindront sur-le-champ leurs corps ... D'ailleurs, indépendamment des 10.000 hommes qui vous sont annoncés, beaucoup d autres déserteurs et conscrits réfractaires de 1811 seront dirigés sur Strasbourg, car de nouvelles colonnes mobiles vont être formées et feront de nouveaux envois sur votre dépôt. Envoyez copie de la présente au Ministre de la guerre
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6340 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29020 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 260).

Le 12 novembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Saint-Cloud, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, je vous ai mandé que le général Viviès, avec le 2e et le 37e régiment de ligne, était à Munster. Donnez ordre que des casernes soient établies dans cette ville pour que ces régiments s'y trouvent bien. Donnez ordre qu'aussitôt que les 4es bataillons seront arrivés de Strasbourg, le tiercement ait lieu, de manière que les bataillons se trouvent égaux. Ces deux régiments sont destinés à faire partie de la 8e division du corps d'observation de l'Elbe ; mais ils n'en sont pas encore. Ils sont sous vos ordres et sous ceux du commandant de la 25e division. Ils peuvent correspondre avec le maréchal prince d'Eckmühl, mais ils ne sont pas encore sous ses ordres ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6357 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29035 ; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 282).

Le 25 novembre 1811, le Prince d’Eckmühl écrit, depuis Hambourg, à l’Empereur : "Sire, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Majesté, ainsi que je le lui ai annoncé hier, une carte de Schroetter, sur laquelle elle trouvera la dislocation des troupes de toute arme, françaises, prussiennes, saxonnes, westphaliennes et polonaises. Elle est accompagnée d'un état d'emplacement de toutes ces troupes. Il peut y avoir, je le répète, quelques inexactitudes pour l'emplacement des troupes prussiennes, mais elles doivent être de peu d'importance; cette dislocation que je donne est le résultat de tous les renseignements que j'ai comparés avec le plus grand soin.
J'adresse aussi un état de l'emplacement des troupes russes qui se trouvent sur les frontières de la Pologne. Je ne donne cet état que comme vraisemblable; les rapports, sur lesquels il a été fait, ayant été trop contradictoires pour y avoir une absolue confiance.
Après avoir fait connaître à Votre Majesté l'état de l'échiquier, je vais, conformément à son ordre, lui communiquer mes idées dans le cas où elle voudrait prendre l'initiative dans la guerre que tout annonce devoir éclater.
Pour rendre cette initiative le plus profitable possible, il faut faire prendre le change au gouvernement prussien.
Au jour fixé, la division Friant, qui est à Rostock, le régiment de Joseph Napoléon, la brigade de cavalerie légère du général Bordessoulle, composée des 1er et 3e de chasseurs qui sont dans le Mecklembourg, se porteront sur Stettin en suivant la route militaire.
Je m'arrangerai pour arriver avec cette colonne à Stettin.
Le jour où elle entrerait sur le territoire prussien, c'est-à-dire à Demin, un officier serait expédié pour annoncer à Berlin qu'ayant reçu la nouvelle authentique que trois divisions russes sont entrées sur le territoire du duché de Varsovie et se portent sur Zamosc, j'ai cru, en attendant les ordres de mon gouvernement et pour ne pas perdre de temps, devoir porter les troupes françaises sur l'Oder.
Le gouvernement prussien peut avoir avec la Russie des relations qui lui feraient apprécier cette allégation à sa juste valeur; mais j'aurais soin d'ajouter, pour la rendre plus vraisemblable, que cette nouvelle me paraît à moi-même d'autant plus extraordinaire que je sais que tout est tranquille sur les autres points, à Brzesc, Grodno, Vilna, etc.; que, sans doute, ce ne peut être qu'un coup de tête d'un général ou un malentendu qui ne peut pas tarder à s'éclaircir. Alors, si cette idée, que l'on a, même à Varsovie, se réalisait, le calme serait bientôt rétabli, et les troupes françaises rentreraient dans leurs anciens cantonnements.
La chose présentée sous ce rapport donnerait au moins une grande incertitude au gouvernement prussien.
J'ajouterais que, dans une pareille circonstance, toute réunion de troupes prussiennes occasionnerait des malentendus, et qu'il est, en conséquence, utile de se concerter. Je demanderais qu'on envoyât à cet effet un officier général au général Friant à Stettin; je ne ferais pas connaître que je m'y porte de ma personne.
On chargerait même un officier intelligent de donner verbalement ces assurances, et, pour mieux y faire croire, cet officier serait trompé lui-même.
Le même jour où le général Friant, qui, de Demin, continuera sa route sur Stettin, y sera arrivé, le général Gudin, dont la division est réunie à Magdebourg, arriverait par la route militaire de Nauem. Il serait précédé du 16e régiment de chasseurs, qui appartient à la brigade de cavalerie légère du général Piré et qui est cantonné sur la rive gauche de l'Elbe à une marche ou deux de Magdebourg, de la division de cuirassiers du général Saint-Germain, qui est en Westphalie, et de la 3e de la même arme qui est à Erfurt.
Le 61e régiment qui est à Lunebourg irait rejoindre le général Gudin à Magdebourg et y arriverait le jour où le général Gudin devrait en partir.
Le parc d'artillerie qui est à Minden se rendrait à Magdebourg et y arriverait le lendemain du départ du général Gudin.
Les bataillons des différents corps qui doivent se réunir à Hanovre, sous le commandementdu général Gratien, se rendraient à Magdebourg avec le parc et y tiendraient garnison. Le lendemain de l'arrivée de ces bataillons, le général Gratien partirait avec le 61e régiment et le parc, pour rejoindre le général Gudin, à la disposition de qui il serait.
Le général Morand, avec les 13e d'infanterie légère, 17e et 30e de ligne, qui forment sa division, serait mis en mouvement de manière à être rendu à Templin le jour où le général Friant serait avec sa division à Stettin, et où le général Gudin serait à Nauem.
Le général Compans, avec les 25e, 57e et 111e de ligne, arriverait le même jour à une marche du général Morand, ainsi que le 8e de hussards, qui est le second régiment de la brigade de Piré.
Ce serait ce même jour que le plan se développerait. Je partirai de Stettin avec la majeure partie des troupes des divisions Friant et Dessaix, et trois régiments de cavalerie légère, qui sont ceux de la brigade Bordessoulle, et le 7e de hussards, pour agir suivant les circonstances.
Le général Gudin, avec tout ce qui serait sous ses ordres, — le régiment de cavalerie légère et les deux divisions de cuirassiers, — cernerait Spandau et se porterait sur Berlin.
Je donnerais aux divisions Compans et Morand, avec lesquelles je maintiendrais une communication, des ordres de direction suivant les circonstances.
On empêcherait les Prussiens de se rallier; on désarmerait toutes les troupes, les détachements isolés, et on arrêterait les convois. Des ordres sévères seraient donnés aux autorités pour empêcher les congés, les recrues et les travailleurs de rejoindre.
Je proposerais que le prince Poniatowski ne partit de Thorn, avec tous les régiments qui seraient dans les environs, en se faisant suivre par quelques autres, que le premier ou le second jour de notre marche en Prusse.
Il aurait surtout l'instruction d'arrêter tous les courriers expédiés de Berlin.
Le général Grandjean partirait de Danzig le même jour et irait avec sa division faire sa jonction avec les troupes du prince entre Marienbourg et Graudenz. Il aurait les mêmes instructions pour les courriers.
Ces troupes réunies seraient sous les ordres du prince Poniatowski, qui agirait suivant les circonstances contre les troupes qui seraient sur l'une ou l'autre rive de la Vistule. Le reste des troupes polonaises serait concentré entre Varsovie et Thorn, ayant des troupes légères sur les frontières de Russie. Les garnisons de Zamosc et Modlin seraient désignées.
Pour faire prendre le change sur ce point, on ferait courir différents bruits qu'il y a des négociations, des arrangements, etc.
J'ai pensé que c'était surtout à la hauteur de Graudenz qu'on devait avoir beaucoup de troupes sous la main, parce que ce serait là, vraisemblablement, que les troupes prussiennes qui sont entre l'Oder et la Vistule chercheraientà se retirer. Tous les rapports annoncent qu'il y a deux équipages de pont à Graudenz.
Je prendrais la précaution de tromper même les divisions Friant, Morand, Gudin, Compans, etc., sur le but de la marche. Ce ne serait que le jour où tout concourrait au plan pour désorganiser l'armée prussienne, que les troupes connaîtraient le véritable objet.
Ces mesures et tous les accessoires concourraient à jeter la désorganisation. Toutes les autorités prussiennes seraient frappées de terreur par cet événement et les injonctions qui leur seraient faites. Le plus grand secret serait observé; il ne serait confié qu'à la dernière extrémité et à ceux qui doivent le connaître.
Les Saxons ne recevraient l'ordre de se mettre en mouvement pour se porter sur Glogau que le jour à peu près où nous arriverions sur l'Oder. Jusque là, tout serait dans le plus grand calme, et ce calme contribuera beaucoup à faire prendre le change aux Prussiens.
Je proposerais de prendre deux ou trois régiments de cavalerie saxonne, un ou deux régiments d'infanterie et une ou deux batteries d'artillerie légère de cette nation pour garder les routes de Berlin en Saxe, et arrêter tout ce qui voudrait se sauver par là, même les individus dont on saisirait les papiers avec le plus grand soin.
On s'emparera de beaucoup de boute-feux, et on saisira des papiers qui donneront de bons renseignements sur leurs projets. Cette troupe se mettrait le plus tôt possible en communication avec le général Gudin et agirait suivant les circonstances, s'emparerait de Crossen, etc.
Je serais même d'avis d'envoyer là un général français et des officiers d'état-major.
Tel est le canevas que je propose à Votre Majesté, sur lequel je ferais des instructions claires et qui laisserait la latitude nécessaire aux commandants des colonnes pour agir suivant les circonstances qui se présenteraient.
Je dois poser l'hypothèse où le roi pourrait être surpris dans Berlin; sa prise serait si importante, que je suppose qu'il ne faudrait pas la manquer.
Je demanderais aussi l'intention de Votre Majesté sur tous les ministres étrangers qui seraient à Berlin; la présence de ces gens-là y est toujours très nuisible.
Je propose d'arrêter tous les courriers étrangers, venant ou allant à Pétersbourg, et de saisir leurs dépêches, en y mettant toutes les convenances possibles.
Je vais parler maintenant des troupes westphaliennes.
J'ai fait connaître à Votre Majesté que je ne croyais pas qu'on dût faire beaucoup de fond sur elles, surtout si elles étaient réunies.
Deux ou trois régiments de cavalerie et d'infanterie, qui se trouveraient le plus près de Magdebourg, suivraient le mouvement du général Gudin et seraient à sa disposition.
Les autres partiraient successivement et seraient répartis dans les autres divisions de l'armée.
Je n'ai point parlé des 2e et 37e, ni des autres régiments qui ne font point partie du corps d'armée.
Le prince Poniatowski, le général Rapp, et les gouverneurs des places de l'Oder ont déjà des chiffres depuis longtemps, et s'il était question de mettre ces idées à exécution, j'en donnerais aux généraux de division.
Par ce projet, Sire, j'évite de mettre qui que ce soit dans la confidence; ainsi le général Poniatowski lui-même n'y serait qu'en recevant des ordres. Ce n'est pas que je me méfie de lui, je le regarde comme un homme sûr et dévoué à Votre Majesté, mais une lettre peut traîner, et il y a dans ce pays-là des femmes bien adroites.
On peut espérer que le résultat sera une désorganisation parfaite, et que personne en Prusse ne saura ce qu'il a à faire, ni l'état des choses, puisque les courriers seront presque tous interceptés. On pourrait tirer parti de ces circonstances, et je dois communiquer à Votre Majesté les idées qui me viennent.
Arrivé sur l'Oder, ramassant les escadrons et bataillons prussiens, je ferais courir le bruit, en me portant dans le pays, qu'on est en négociation. Je fabriquerais un traité entre M. de Saint-Marsan et M. de Hardenberg, qui annoncerait que S. M. le roi de Prusse, pour convaincre Votre Majesté de sa volonté invariable de confondre ses intérêts avec ceux de la France, a nommé M. de Hardenberg pour son plénipotentiaire, pour conclure avec M. de Saint-Marsan des arrangements qui pourront la satisfaire et la convaincre de la pureté de ses intentions.
Suivraient les articles en vertu desquels les places de Colberg, Graudenz, Spandau et Pillau, ainsi que tous les retranchements qui sont dans le Mecklembourg et du côté de Lochstaedt, seraient mis, sur la présentation de ce traité, au pouvoir des troupes françaises, et les garnisons prussiennes de ces places dirigées, d'après un itinéraire convenu avec les généraux français et les commandants des places, sur la Silésie.
Ce traité stipulerait que le tiers des approvisionnements de guerre et de vivres pourrait être évacué par les Prussiens sur les places de la Silésie, et les deux autres tiers remis au gouvernement français, qui se chargera d'en tenir compte, moyennant les prix qui seront convenus ultérieurement entre les deux gouvernements.
Un autre article stipulerait que la place de Glogau serait rendue aux troupes prussiennes huit jours après la reddition de la dernière de ces quatre places;
Que S. M. le roi de Prusse entretiendrait 1.000 hommes d'infanterie, 50 bouches à feu attelées avec leurs caissons et munitions, 3.000 chevaux, et 2.000 hommes d'artillerie et du génie, à la disposition de Votre Majesté;
Que Votre Majesté tiendrait compte dé toutes les dépenses et fournitures qui pourraient être faites à ces troupes, et ses alliés, par la Prusse;
Que tous les détachements français et prussiens, qui auraient été pris par l'effet de malentendus antérieurs, seront rendus immédiatement après la remise des quatre places.
Un article porterait que Votre Majesté garantit l'intégrité du territoire actuel de la monarchie prussienne.
Il faudrait donner à cette pièce, qui serait fausse, toute la vraisemblance possible. On pourrait la rédiger à Paris, en imitant l'écriture de M. de Hardenberg et en employant le protocole usité; en mettant les cachets et signatures de MM. de Hardenberg et Saint-Marsan. On ferait, en quadruple expédition, ce soi-disant traité.
Il serait porté dans toutes les places et par des officiers français qui iraient dans la bonne foi, et de concert avec des officiers prussiens que l'on gagnerait, ou par d'autres moyens les plus vraisemblables possible qui viendraient à l'idée dans le moment.
Je ne puis point garantir que ces ruses auront un plein succès, mais dans la désorganisation qui doit résulter de la mise à exécution du projet que je soumets à Votre Majesté, il y aurait assez de vraisemblance pour qu'on les tentât.
Je sais bien qu'aucun mot de ce projet n'a le cachet de la bonne foi; mais on ne ferait qu'user de représailles envers le gouvernement prussien. C'est par ce motif que je le propose, et parce qu'il remplirait les intentions de Votre Majesté, de rendre le plus possible l'initiative profitable.
Dans les instructions à donner au général Rapp, il aurait celle de surprendre les retranchements qui sont dans le Nehrung.
Il peut se faire que Votre Majesté rejette la plus grande partie des idées comprises dans ce projet, surtout celles relatives à un faux traité; mais cela peut se modifier. Ce qui m'a fait naître cette idée, c'est une ruse de cette nature que les Prussiens ont employée à Mayence; ils ont fabriqué un ordre du général Custine au commandant de la place de se rendre et de capituler aux meilleures conditions, n'ayant plus de secours à attendre. Je sens que la représaille est un peu forte, mais on peut la modifier dans l'exécution.
J'ai fait marquer sur la carte ci-jointe toutes les routes militaires qui existent en Prusse, et j'ai distingué par une couleur particulière l'ancienne route que nous avions de Stettin à Danzig, et sur laquelle nous avons encore une ligne de correspondance que les Prussiens veulent que nous retirions pour la placer sur l'autre route
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 323).

Par Décret du 14 décembre 1811, quatre pièces de canon sont attribuées au 2e de Ligne. Le Régiment reçoit des caissons pour cinq bataillons (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 391).

Le 25 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke, Duc de Feltre, Ministre de la Guerre, à Paris : "Monsieur le Duc de Feltre ... La 8e division sera composée de dix-sept bataillons, savoir : quatre bataillons du 11e régiment d'infanterie légère, cinq bataillons du 2e régiment de ligne, cinq bataillons du 37e et trois bataillons du 124e. Elle se réunira à Munster et à Wesel. Le général de division Verdier en aura le commandement ; il sera rendu à Münster le 1er février. Le général de brigade Viviès sera employé dans cette division ; il sera nommé deux autres généraux de brigade et un adjudant commandant. Cette division aura trois brigades comme la 6e division ; le général Verdier en prendra le commandement au 1er janvier ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18367 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29460 ; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 309; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 439).

Le 27 décembre 1811, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Maréchal Davout, Prince d'Eckmühl, commandant le Corps d'Observation de l'Elbe, à Hambourg : "... La 8e division, de quatre bataillons du 11e, de quatre bataillons du 2e, de quatre bataillons du 37e et de trois bataillons du 123e ; total, quinze bataillons ..." (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18381 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29489; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 454).

Le Décret du 29 décembre 1811 indique, dans son "ARTICLE PREMIER.— Nos régiments d'infanterie ci-après désignés auront des équipages des administrations composés dans les proportions suivantes" et donne pour le 2e de Ligne, fort de 5 Bataillons, 5 caissons, 1 ambulance, 1 comptabilité ; "ART. 2. — Les régiments désignés au précédent article recevront pour le 1er février prochain, par les soins de notre ministre directeur, tout ce qui leur sera nécessaire pour organiser ou compléter les équipages ci-dessus déterminés" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 461).

Le 1er janvier 1812, le 2e Régiment d'Infanterie de ligne a son Dépôt à Besançon (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 14).

Dès le début janvier 1812, Napoléon fait le compte de ses forces et commence à composer sa nouvelle Grande Armée. Le 2 janvier 1812, il adresse ses hypothèses de travail au Général Lacuée, à Paris : "Monsieur le Comte de Cessac, je vous envoie pour votre gouvernement l’organisation de la Grande Armée. Le corps de l’Elbe formera deux corps. Il est nécessaire d’envoyer un ordonnateur à chaque corps et tout le personnel d’administration qui est indispensable. Présentez-moi un objet d’organisation. Comme je n’ai pas encore organisé en deux corps le corps d’observation de l’Elbe, envoyez-y tout double.
NOTE SUR L’ORGANISATION DE LA GRANDE ARMÉE.
La Grande Armée sera partagée en quatre corps : le corps d’observation de l’Elbe en fera deux ; le corps d’observation de l’Océan en fera un ; le corps d’observation d’Italie en fera un autre.
La Grande Armée sera organisée, en 15 divisions d’infanterie.
8e division (se réunit à Munster) : 11e léger, 4 bataillons ; 2e de ligne, 5 bataillons ; 37e de ligne, 5 bataillons ; 126e de ligne, 3 bataillons ; total, 17 bataillons ...
" (Correspondance de Napoléon, t.23, lettre 18410 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29642 ; mentionné par Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 1, Lavauzelle, page 313; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 475).

Le Rapport d'inspection du Général Viviès (Raymond de), présente, à la date du 7 janvier 1812, la physionomie du 2e de Ligne en garnison à Munster, au moment où ce Régiment est désigné pour faire partie de la 8e Division, dont il est fréquemment question dans les ordres du 9 janvier : "Composition du régiment. — Le régiment a quatre compagnies de grenadiers et quatre de voltigeurs au complet de 140 hommes. Le 4e bataillon n'a que ses cadres. Il existe au régiment des grenadiers et voltigeurs provenant des réductions des compagnies d'élite de 150 à 140 hommes, par suite de la suppression des bataillons d'élite; le colonel, par ses lettres des 16 décembre et 5 janvier, a demandé l'autorisation de former lesdites compagnies d'élite du 4e bataillon.
Artillerie regimentaire. — Le régiment a maintenu son organisation primitive par rapport au personnel des hommes et au nombre des chevaux ; mais il a été augmenté en voitures d'artillerie, qui sont portées au nombre de dix, dont deux pièces de 3, le nombre de voitures d'administration est de cinq, ce qui donne au total 15 voitures, lesquelles devraient être attelées de 70 chevaux; comme il n'en existe que 56, il en manquerait 14, sans compter ceux à réformer. Le colonel a réclamé différentes fois auprès de S. E. le ministre directeur, et notamment encore par la dernière lettre du 5 janvier, par laquelle il sollicite pour son régiment la même organisation que celle des autres compagnies d'artillerie régimentaire du corps de l'armée du prince d'Eckmühl.
Instruction. — Le régiment ayant été détaché à l'infini pendant l'espace de deux années, n'a pas tout l'ensemble qu'on pourrait désirer par rapport aux manoeuvres, mais l'exercice de détail et le maniement des armes est bon. La saison actuelle laisse peu de moments propres à l'instruction; tous les endroits couverts sont employés pour les premiers principes à enseigner aux hommes réfractaires.
Fonds. — Il est dû au régiment sur les exercices arriérés 6.570 fr. 86. La masse générale a fait des emprunts de plus de 60.000 francs aux autres masses, en sorte que le régiment n'avait de disponible, au 1er janvier 1811, que 5.964 fr. 43, et, depuis cette époque, les fonds ont peu augmenté, ce qui gène infiniment le régiment pour les approvisionnements à faire.
Vivres et fourrages. — Suivant les instructions du prince d'Eckmühl, les vivres sont d'assez bonne qualité; le régiment, étant considéré sur le pied de paix, a traité pour la fourniture de la viande et pain blanc. Les soldats sont réunis par escouade dans le logement des caporaux afin de faire ordinaire; cet ordinaire absorbe toute la solde.
Habillement et coiffure. — Le régiment est bien habillé, à l'exception de la compagnie d'artillerie régimentaire, qui n'a pas reçu les habits courts, les culottes de peau et les bottes ordonnés par les règlements; ce règlement n'alloue point les porte-manteaux, si nécessaires aux soldats du train.
Moitié des tambours sont garnis de galons de livrée; l'autre moitié le sera à la fin de la présente année.
500 schakos annoncés par la direction d'habillement ne sont pas encore arrivés.
A l'exception d'un certain nombre de conscrits réfractaires et d'hommes versés par la cavalerie, les sous-officiers et soldats sont pourvus d'un pantalon et gilet de drap et de toile ainsi que des guêtres grises; il manque encore beaucoup de couvre-schakos, très nécessaires à cause de la mauvaise qualité de cette coiffure. Il ne reste aucun moyen au corps, ni au soldat de se procurer ces objets non alloués, étant obligé d'employer tout son traitement à sa subsistance.
Armement. — L'armement est généralement bon et bien entretenu. Quatre bataillons sont munis de grands et petits bidons, marmites et gamelles; le 4e bataillon n'a aucun effet de campement, mais il en a été réclamé près S. E. le ministre directeur, qui probablement en accordera bientôt.
Le régiment n'a point de haches, ni pioches, ni pelles et ne sait comment s'en procurer.
Linge et chaussure. — Chaque soldat est muni de trois chemises et de trois paires de souliers en bon état; il n'existe, en résumé, que 500 paires de souliers, mais le corps a passé marché pour la fourniture de 3.000 paires qui devront être livrées dans cinq semaines; ces souliers coûteront 15.000 francs à raison de 5 francs la paire, ce qui absorbe le total de l'avoir du régiment.
Logement.— Le soldat est logé en ville chez les bourgeois et dans le couvent Egidé, où sont aussi établis les ateliers. Il est extrêmement mal couché et resserré à cause des passages nombreux; ces derniers infectent le logement avec la gale, que les soldats du régiment prennent à leur tour; cette maladie fait de grands progrès, bien que l'infirmerie reçoive de suite les hommes qui en sont attaqués.
École régimentaire. — L'école régimentaire, établie par ordre du prince d'Eckmühl, a eu un succès si étonnant que, depuis le 24 novembre, jour de son installation, jusqu'au 1er janvier, elle a déjà fourni plus de dix fourriers et caporaux. Ces progrès sont d'un si grand avantage pour le régiment que le colonel, par sa lettre du 27 décembre, en a rendu un compte détaillé à S. E. le ministre de la guerre, en le priant de venir au secours de cet établissement, le corps ne pouvant subvenir aux dépenses qu'il exige et qui sont calculées à 350 francs par mois. Il est à observer que les écoliers ne peuvent rien fournir ni être sujets d'une retenue, la solde suffisant ici à peine à leur subsistance; faute de moyens, le colonel se verra obligé de fermer cette école le 1er février prochain
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 513).

Le 9 janvier 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre, les neuf divisions du corps d'observation de l'Elbe seront toutes sur la droite du Rhin dans le courant de février.
Le corps d'observation d'Italie sera placé, en février, aux limites du royaume, dans le Tyrol.
Il ne reste plus d'ordres à donner que pour le corps d'observation de l'Océan ...
La 8e division est composée du 11e léger (je le crois complet), des 2e et 37e de ligne (les compléter à cinq bataillons) et du 124e (ses trois bataillons doivent être complets) ...
Le nombre d'hommes, pour arriver à ce résultat, ne doit pas être considérable et doit se trouver dans les dépôts de l'armée d'Espagne qui sont au Nord
" (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 4, lettre 6618 ; Correspondance générale de Napoléon, t.11, lettre 29705; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 3, Lavauzelle, page 511).

Commandement du Maréchal Oudinot, Duc de Reggio au 1er février 1812; 2e CORPS d’ARMÉE (encore dénommé : 2e CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE); 8e Division : Général Verdier :
11e Léger, 4 Bataillons, à Munster; 2e de Ligne, 5 Bataillons, à Wesel; 37e de Ligne, 5 Bataillons, à Munster; 124e de Ligne, 3 Bataillons, à Rheine et ses environs; Artillerie et génie (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 579).

Le 13 février 1812, Berthier écrit, depuis Paris, à l'Empereur : "Sire, conformément aux dispositions dont Votre Majesté m'a donné connaissance, j'ai l'honneur de lui proposer de donner les ordres ci-après savoir :
... 2° - 2e corps d'armée.
Je propose à Votre Majesté d'ordonner à la 6e division d'infanterie (général Legrand), qui est à Osnabrück, de se rendre à Magdebourg ;
- En partant du 20 au 21 février, ses quatre régiments arriveraient les 1er et 2 mars à Magdebourg. -
d'ordonner à la 8e division d'infanterie (général Verdier) de se rendre de Munster, par Paderborn à Brunswick.
- On a vu ci-dessus que le 124e régiment partant de Lunebourg le 18 février arriverait le 24 à Magdebourg. Le 11e léger, partant de Wesel le 18, arriverait le 1er mars à Brunswick. Le 2e de ligne, partant de Munster le 20, et le 37e de ligne, partant de Rheine le 19, arriveraient le 28 février à Brunswick. - ...
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 190).

Le 15 février 1812, le Maréchal Oudinot, Duc de Reggio, adresse, depuis Munster, un Rapport au Major général, à Paris : "Mon Prince, je désirerais pouvoir, conformément à vos ordres, adresser exactement à Votre Altesse les états de situation des cinq jours et de quinzaine, mais jusqu'à ce moment il n'a pas été possible de réunir les matériaux nécessaires : on n'a pas encore de nouvelles du général Belliard dont le quartier général doit être à Nimègue; la plupart des troupes qui composent la division sont d'ailleurs en route.
La 2e division, commandée par le général Verdier, a le 2e régiment à Munster, le 37e à Rheine, le 11e léger à Wesel, le 124e à Lunebourg.
La 1re, commandée par le général Legrand, a le 26e léger à Oldenbourg, les 19e et 56e à Bremen, le 128e à Osnabruck; un bataillon du 19e est à Magdebourg.
La 5e brigade de cavalerie légère est cantonnée dans le Lauenbourg, elle n'a pas encore pu correspondre avec nous; les régiments qui composent la 6e paraissent être encore à Strasbourg, Bonn et Sedan; deux escadrons seulement du 8e de chevau-légers sont en route et attendus à Munster le 26 de ce mois.
Le matériel de l'artillerie est réuni maintenant presque en entier à Munster; le personnel et le matériel le seront en totalité du 20 au 25.
Il n'a pas jusqu'à présent été possible d'établir des relations suivies avec des corps ainsi dispersés ou en marche, mais, au moyen de précautions qu'on a prises, j'espère pouvoir bientôt obtenir les renseignements nécessaires pour la formation et l'envoi régulier des états de situation exigés.
Permettez-moi au surplus d'observer à Votre Altesse que je crois les troupes placées à de trop grandes distances, ce qui nuirait à la rapidité des mouvements à faire dans le cas où le corps d'armée devrait déboucher; si l'intention de l'Empereur était de les rapprocher, je prie Votre Altesse de vouloir bien m'assigner un territoire suffisant pour les établir de la manière la plus convenable.
Veuillez agréer, mon Prince, l'assurance de ma plus haute considération et de mon respectueux dévouement
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 198).

Le 22 février 1812, la 8e Division du Général Verdier a ordre de partir sur-le-champ pour se rendre à Magdebourg et Brunswick. (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 579).

Commandement du Maréchal Oudinot, Duc de Reggio au 1er mars 1812; 2e CORPS d’ARMÉE (encore dénommé : 2e CORPS D'OBSERVATION DE L'ELBE); 8e Division : Général Verdier :
11e Léger, 4 Bataillons; 2e de Ligne, 5 Bataillons; 37e de Ligne, 5 Bataillons; 124e de Ligne, 3 Bataillons; Artillerie; la Division est en marche sur Magdebourg (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 596).

Le 2 mars 1812, le Major général adresse, depuis Paris, un Rapport à l'Empereur : "Sire, M. le maréchal duc de Reggio vient de m'annoncer la réception des ordres pour le mouvement de son corps d'armée et de m'informer des dispositions qu'il a prescrites en conséquence. Je joins ici sa lettre et le tableau du mouvement de ses troupes ...
La division du général Verdier a commencé son mouvement le 27 février sur Brunswick, où le 2e régiment de ligne et l'artillerie de la division arrivent le 6 mars, le 37e de ligne le 7 mars, le 11e léger le 11 mars; le 4e régiment de cette division est le 124e qui, de Lunebourg a été envoyé en toute diligence à Magdebourg, où il doil arriver le 4 mars ...
" (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 347).

La 8e Division est à Brunswick du 5 au 11 mars (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 596).

Le 6 mars 1812, l'Empereur écrit, depuis Paris, au Général Clarke : "Monsieur le duc de Feltre ... Les détachements des 2e, 37e et 93e, qui partent de Besançon, et les détachements du 8e et du 18e d'infanterie légère, se dirigeront sur Strasbourg, où ils s'embarqueront pour Mayence ..." (Picard E. et Tuetey L. : « Correspondance inédite de Napoléon 1er conservée aux Archives de la Guerre », Paris, 1913, t. 5, lettre 6890 ; Correspondance générale de Napoléon, t.12, lettre 30138; Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 391).

Le 19, la 8e division prend ses cantonnements entre Brunswick et l'Elbe, à Helmstadt et environs; elle se dirige ensuite par Magdebourg sur Brandenbourg où elle est réunie fin mars (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 596).

Le 29 mars 1812, la 8e Division quitte ses cantonnements pour se rendre à Stettin par Templin et Prentzlow (Margueron (Cdt) : « Campagne de Russie, première partie », tome 4, Lavauzelle, page 596).

/ Uniformes

Le 3 mars 1807, le Général Chabot écrit, depuis Alexandrie, au Commandant du 2e Régiment de Ligne : "Je croyais que les Compagnies de Grenadiers et Voltigeurs de votre Bataillon étaient coiffées ; puisqu’elles ne le sont pas, il n’y a point de doute que vous ne deviez leur distribuer les schakos" (Papiers du Général Chabot, « Registre de Correspondance, 1er janvier 1807-31 octobre 1808 », Cote 8 F. 18, Archives des Deux-Sèvres).

/ Drapeaux

 

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